DICTIONNAIRE
UNIVERSEL
D’HISTOIRE NATURELLE,
RÉSUMANT ET COMPLETANT
1\ is les laits présentés par les Encyclopédies , les anciens dictionnaires scientifiques ,
» OEuvres complètes de Euffon , et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses
h nclies des' sciences naturelles ; — Donnant la description des êtres et des divers
pli omènesdela nature, l’étymologie et la définition des noms scientifiques, les
prit Miles applications des corps organiques et inorganiques, relatives à l’agriculture,
à la -ecine, aux arts industriels, etc. ;
PAR MESSIEURS
ARAGO, AUDOU1N , BAZIN, BECQUEREL,
BIBRON , BLANCHARD , J E BREBISSON , AD. BRONGNIART ,
C. B R 0 1 S I. ULLF, , CIIEVROLAT , CORDIER , DECATSNE , DELAFOSSE , DESIIAYES ,
.1. SNOv. ALCIDE ET CHARLES D’ORBIGNY , DOYERE , DUJARDIN,
DUMAS, "NCHEL, DUYF.RNOY, EDWARDS, M1LNE EDWARDS,
K,,. ~ BEAUMONT, FLOURENS , GERVAIS ,
v OFFROY SAINT- HiLAIRE , ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE ,
GUILLEMIN, xL. DE HUMBOLDT, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , LAURILLARD , LEMAIRE ,
l.F. VEILLÉ , LUCAS, MARTIN SAINT-ANGE, MONTAGNE , PEI.LETAN,
PELOUZE, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES , A. RICHARD,
RIVIÈRE , ROULIN , SPACII ,
VALENCIENNES , etc.
TOME PREMIER.
OUVRAGE
iHrige j >ur If. VMÆHlsÆS SrOilHt f;
Et enrichi d’un Atlas de planches gravées sur acier, représentant plus de 1,200 sujets
1841.
PARIS,
au KllKllAU PRINCIPAL RE l/ÉRIT
RUE DE SEINE SAINT-GERMAIN , 47.
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Digitized by the Internet Archive
in 2019 with funding from
Wellcome Library
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https://archive.org/details/b30454888_0005
DICTIONNAIRE
UNIVERSEL
TOME PREMIER.
LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES.
Avec V indication des lettres initiales dont leurs articles sont signés.
Zoologie générale » Anatomie» PIiy®îoîogie» Tératologie
et Anthropologie»
MM.
CASIMIR BROUSSAIS, D.-M. , professeur à i'hôpital militaire
du Val-de-Grâce. , [C. B.]
DUPONCHEL fils, médecin de l’École Polytechnique. [A. D.]
DUVERNOY , D.-M. professeur d’IIistoire naturelle au Collège
royal de France, etc. [ Du v. ]
EDWARDS, (W- E ), D.-M., membre de l’Institut, etc. [E.]
FLOURENS, D.-M., secrétaire perpétuel de l’Acad. royale des
Sciences; membre de l’Académie française, professeur-adminis¬
trateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Fl. s.]
GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l’Institut. [G. S, H.]
MM.
ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE , D.-M., membre de
l’Institut, inspecteur de l’Académie de Paris, administrateur au
Muséum d’Hist. naturelle. fl. G. S. -II.]
DE IIUMBOLDT (le baron Alexandre], membre de l’Institut, de
l’Académie royale de Berlin, de la Société royale de Londres, etc.
BAZIN, D.-M., membre de plus, sociétés savantes, professeur de
zoologie à la faculté des sciences de Bordeaux. [Baz.J
MARTIN SAINT-ANGE, D-M., membre de plusieurs sociétés
savantes. [M. S. -A.
Mammifères et Oiseaux»
ISIDORE GEOFFROY SAINT HILAIRE , D.-M„ membre de
l’Institut, etc. [I. G.-S.-H.]
DE LAFRESNAYE (le baron,) membre de plusieurs sociétés sa¬
vantes. [Lafr].
LAURILLARD, membre de la Société philomatique, etc. (Mam¬
mifères, Oiseaux et Reptiles fossiles.) [L. d.]
DE QÜATREFAGES, doc. en médecine et ès-scietices. [A deQ.]
ROULIN, membre de la Société philomatique , etc. [Rol’l]
Reptiles et Poissons.
B1BF.ON, professeur d’Hisloire naturelle, aide-naturaliste au Mu¬
séum d’IIisloire naturelle. [G. B.]
VALENCIENNES, professeur-administrateur au Muséum d’Histoire
naturelle. [Val.]
Mollusques»
ALCIDE D’ORBIGNY, auteur du Voyage dans l’Amérique- mé¬
ridionale, membre de la Soc. philomatique , etc. [A. d’O.]
DESHAYrES, membre delà Soc philomatique, etc.
VALENCIENNES, prof.-adm. au Mus, d’Hist. nat.
[Desh 1
[Val.]
Articulé®.
(Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrhopodes , Annélides, Helminthides , Systolides. )
AUDOUIN, D.-M., membre de l’Institut, professeur administra¬
teur au Muséum d Histoire-naturelle. [Aud.]
BLANCHARD, membre de la Soc. entomologique de France. [Br..]
BRUL.LÉ, professeur à la Faculté des sciences de Dijon. [B.]
CHEVROLAT , membre de plusieurs sociétés savantes. [C.J
DOYÈBE, prof. d’Hist. nat. au coll. r. de Henri IV. [L. D. y. r.J
DUJARDIN, docteur ès-scienees , doyen de la Faculté des sciences
de Bennes. [Dnj. j
DUPONCHEL, membre de plusieurs sociétés savantes. [D.]
GERVAIS, membre de la Société philomatique. [P. G.]
LUCAS, membre de la Société entomologique de France. [II. L.j
MILNE EDWARDS, D.-M., membie de l’Institut. [M. E.J
Zoopliyte® ou Rayonné®»
(Échinodermes, Acalèphes, Foraminifères , Polypes, Spongiaires et Infusoires.)
ALCIDE D’ORBIGNY
etc.
membre de la Société philomatique,
[A. n’O.]
DUJARDIN, membre de la Société philomatique, etc.
MILNE EDWARDS, D.-M., membre de l’Institut.
[Ddj.j
[M. E.J
.Botanique»
DE BRÉRISSON, membre de plusieurs soc. savantes. [Bréd.]
BRQNGMART, D.-M., membre de l’Institut, professeur-admi¬
nistrateur au Muséum d’Hisloire naturelle. [Ad. B.]
DECAISNE, aide-naturaliste au Muséum d’Hisloire naturelle,
membre de la Société philomatique. [J. D.]
GUILLEMIN, D.-M., aide de botanique au Muséum d’Histoire
naturelle, membre de la Société philomatique. [Gs.]
DEJUSSTEU, D.-M., membre de l’Institut, professeur-adminis¬
trateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Ad. J.]
LEMAIRE, aneien professeur de l’Université, membre de plusieurs
sociétés savantes. [G. L.]
LÉVEILLE, D.-M., membre de la Société philomatique et de plu¬
sieurs autres sociétés savantes. [L fcV.
MONTAGNE, D. M , membre de la Société philomatique et de
plusieurs autres sociétés savantes [C. M.]
RICHARD, D.-M., membre de l’Institut, professeur à la Faculté
de médecine. [A. R.]
SPACH , aide-naturaliste au Muséum d’Histoire naturelle. [Sp.J
Géologie» Minéralogie»
CORDIER, membre de l’Institut, professeur-administrateur au Mu¬
séum d’Histoire naturelle , pair de France, inspecteur général
des mines , conseiller d’État. [L. C.]
DELAFOSSE , professeur de minéralogie à la Faculté des scien¬
ces, etc. [Del.]
DESNOYERS, bibliothécaire au Muséum d’Hist. nat. (Questions
géologiques sous le point de vue historique). [J. Desn.]
ÉLTE DE BEAUMONT, membre de l'Institut, professeur au
Collège royal de France, ingénieur en chef des mines, etc.
[E. de B.]
CHARLES D’ORBIGNY , membre de plusieurs sociétés savantes ,
etc. ^ [C. d’O.]
CONSTANT PRÉVOST, professeur de géologie à la Faculté des
sciences, etc. [G. P.]
Chimie» Physique ©1 Astronomie»
ARAGO, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, député,
etc. [Ab.]
BECQUEREL, membre de l'Institut, professeur administrateur au
Muséum d’Ilistoire naturelle. [Becq. ]
DUMAS, membre de l’Institut, professeur de chimie à la Faculté
de médecine et à la Faculté des sciences, etc. [Dum.]
PELLETAN, D.-M., professeur de physique à la Faculté de mé¬
decine, etc. [P.]
PELOUZE , membre de l’Institut, professeur de chimie au Col¬
lège royal de France et à l’École Polytechnique, etc. [Pel.J
RIVIÈRE, professeur de sciences physiques de J’Uuivcrsiic royale]
[RJ
IMPRIMK CHEZ I’ATJI, RENOUARD , RT’E GARAïîCIÉRE , K° 5.
DICTIONNAIRE
UNIVERSEL
RÉSUMANT ET COMPLÉTANT
Tous les faits présentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientifiques,
et les meilleurs traites spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles ; —
Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, l’étymologie
et la définition des noms scientifiques, les principales applications des corps organiques
et inorganiques, relatives à l’agriculture, à la médecine, aux arts industriels, etc. •
PAR MESSIEURS
ARAGO AUDOUIN , BAZIN , BECQUEREL ,
BIBRON , BLANCHARD , DE BREBISSON , AD. BRONGNIART ,
C. BROUSSAIS, BRÜLI.É , CHEYROLAT , CORDIER , DECAISNE , DELAFOSSE , DESHAYES ,
.T. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES d’oRBIGNY , DOYERE , DUJARDIN,
DUMAS, DUPONCHF.L , DUVERNOY , EDWARDS, M1LNE EDWARDS,
ÉLIE DE BEAUMONT, FLOURF.NS , GERVAIS ,
GEOFFROY SAINT-HILAIRE , ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE ,
GUILLEMIN , AL. DE HUMBOLDT , I)F. JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , I.AURILLARD , LEMAIRE,
LÉVEILLÉ , LUCAS, MARTIN SAINT-ANGE, MONTAGNE, PELLETAN ,
PELOUZE, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES , A. RICHARD,
RIVIÈRE , ROULIN , SPACH ,
VALENCIENNES, etc.
OUVRAGE
mrîgé par fl. CHARLES irORRlGWY,
Et enrichi d’un Atlas de planches gravées sur acier, représentant plus de 1 ,200 sujets.
TOME PREMIER
PARIS ,
AU BUREAU PRINCIPAL DE L’ÉDITEUR,
RUE DE SEINE SAINT-GERMAIN, 47.
1841. <\
j HISTORICAL
y MESMCAL
n tSy
AVERTISSEMENT.
Depuis un demi-siècle , les Sciences naturelles ayant fait des pro¬
grès immenses , leurs éléments , jusqu’alors dispersés , ont été groupés
dans un ordre logique. On a établi des nomenclatures nouvelles , re¬
dressé d’anciennes erreurs; et, plus sûrs de leur point de départ, les
savants se sont élancés avec confiance vers de nouvelles découvertes
dont F ensemble a dû finir par amener une véritable révolution scien¬
tifique.
Pour apprécier la valeur de cette révolution , dont les conséquences
se font chaque jour sentir davantage , il suffit de comparer aux con¬
naissances modernes celles de la fin du siècle dernier. L’imperfection
de l’analyse rendait alors toute synthèse impraticable. Privée des
principes immuables qui pouvaient seuls en assurer la marche, l’étude
errait à l’aventure, sans rien coordonner, jetant çà et là , en les iso¬
lant, des idées qui devaient former, de nos jours , les anneaux d’une
même chaîne. Des faits , mal interprétés , étaient enregistrés sans or¬
dre , et souvent à côté des hypothèses les plus insoutenables. Les écri¬
vains même les plus distingués n’étaient point à l’abri de ces erreurs ;
et , comme aucune loi n’était posée, si la science avait ses adeptes, elle
comptait aussi beaucoup d’incrédules. Le scepticisme , en effet , ne s’é¬
tait point arrêté à la subversion des idées morales et politiques ; il avait
aussi envahi les sciences. Toutes les vérités reconnues étaient remises
i
en question. Que l’on me fasse un grain de blé , s’écriait Voltaire , et
je croirai à la chimie! — Buffon , à la même époque , dictait des écrits
éblouissants des pompes du style, et qui, déjà souvent critiqués pour
le fond , ne doivent plus guère qu’à leur mérite littéraire le rang qu’ils
conservent encore dans l’estime publique.
ï]
AVERTISSEMENT.
Cependant (quelque incompréhensible que cela puisse paraître dans
l’état actuel des sciences) , beaucoup d’hommes , désireux , d’acquérir
des connaissances scientifiques , en sont encore à les puiser dans les œu¬
vres des naturalistes de cette époque. Ce seul fait incontestable suffirait
pour démontrer F urgence d’une publication résumant les connaissances
acquises jusqu’à ce jour sur les Sciences naturelles. Jamais la tendance
des esprits vers l’étude sérieuse de la nature n’a démontré plus évi¬
demment l’opportunité d’un semblable travail. Partout, une réaction
se manifeste en faveur de la Science. Génie multiple et puissant, elle
vient sourire à tous, se mettre à la portée de tous, dispenser à tous les
innombrables trésors dont elle fut si long-temps la gardienne avare
et jalouse. Jamais l’Histoire naturelle ne fut aussi florissante ; ja¬
mais elle n’offrit à l’observateur d’aussi nombreux, d’aussi intéressants
résultats.
Cet ouvrage ne pouvait donc paraître sous des auspices plus favora¬
bles; car, indépendamment de son mérite intrinsèque, qu’il ne nous
appartient pas d’apprécier, nous pouvons affirmer qu’il aura du moins
le mérite assez rare et non moins précieux de X à-propos.
Pour être d’un usage facile aux érudits, comme aux simples amis
de la Science , ce vaste panorama des Sciences naturelles devait être
à la fois court et complet. Nos lecteurs comprendront sans peine les
difficultés que présentait , dans la rédaction d’un Dictionnaire de ce
genre , la solution de ce double problème ; et pour les leur faire mieux
sentir, ils nous permettront de leur soumettre la méthode que nous
avons suivie.
Voulant créer un ouvrage vraiment utile , nous nous sommes ef¬
forcés de le rendre aussi exact que possible ; et à cet effet nous avons
réclamé le concours des premières notabilités scientifiques. Chaque ar¬
ticle sera traité d’une manière neuve et pris au point de vue le plus
élevé. Nous sommes à cet égard dispensés de toute explication : la pu¬
reté des doctrines , la justesse des aperçus, pour le fond; la précision ,
AVERTISSEMENT.
îa netteté du style, pour la forme , y sont assez garantis par les noms
des savants qui doivent signer les diverses parties de cet ouvrage.
Un simple coup d’œil jeté sur quelques articles pris isolément, con¬
vaincra bientôt le lecteur que, grâce à la précision des termes , à l’ex¬
clusion rigoureuse de toute superfluité , à la combinaison réfléchie des
moyens typographiques , nous sommes parvenus , sans nuire à la clarté
des sujets traités, à dire beaucoup en peu de mots, à faire entrer en
une colonne ce qui eût ailleurs exigé plusieurs pages.
Une innovation importante , et dont nous espérons qu’on nous saura
gré , a été de donner , autant que possible , l’étymologie de tous les
noms de genres , ainsi que celle des principaux termes scientifiques
qu’on chercherait en vain dans les précédents Dictionnaires.
Notre travail à cet égard a été parfois pénible , en raison même des
erreurs commises dans la combinaison de ces mots. Nous n’avons néan¬
moins négligé , parmi les étymologies , que celles dont les lois de l’ana¬
logie ne nous ont pas permis de constater directement l’origine, et qu’il
ne faut chercher souvent que dans l’imagination bizarre de leurs auteurs.
Les soins apportés k l’exécution des planches de notre Atlas le met¬
tront de beaucoup au-dessus de tous ceux qui ont été publiés dans le
même genre. Plusieurs de nos savants collaborateurs ont bien voulu se
charger d’en exécuter diverses parties; ainsi M. Decaisne dessinera la
plus grande partie des planches de botanique relatives aux familles dont il
N
donnera les caractères avec la précision et l’exactitude consciencieuse qui
distinguent ses observations; M. A. Richard fera tous les dessins de l’ana¬
tomie et de la physiologie végétales, et les traitera avec sa supériorité
accoutumée ; enfin les animaux des classes inférieures seront presque
tous dessinés par M. Dujardin , qui joint au mérite de bien obser¬
ver celui de représenter avec une rare habileté les objets d’ Histoire
naturelle ; qualité précieuse surtout chez les naturalistes appelés, comme
lui , k enrichir la Science de nombreuses découvertes faites k l’aide du
microscope.
IV
AVERTISSEMENT.
Parmi les artistes auxquels nous avons confié les autres séries ico¬
nographiques, il suffira de nommer MM. Meunier, Prêtre, Traviès,
Werner, etc. , dont la supériorité comme peintres d’Histoire naturelle
est Lien reconnue. La gravure sur acier de ces dessins , et leur coloriage,
seront exécutés par les premiers artistes en ce genre , dont la signature
répondra au public du degré de perfection apportée à cette partie de
notre publication.
Quoique nous nous soyons fait une loi de rédiger cet ouvrage avec
une extrême concision , les articles généraux , auxquels se rapporte¬
ront particulièrement les planches , recevront tous les développements
qu’exige l’état actuel de la Science. Le lecteur trouvera d’ailleurs , à la
fin de chacun de ces articles , une liste des meilleurs ouvrages spéciaux
sur le même sujet. Nous nous sommes surtout efforcés de coordonner
l’ensemble d’une aussi vaste entreprise , de manière à ce qu’une har¬
monie parfaite en liât toutes les parties. Nous sommes heureux d’ajou¬
ter que nos collaborateurs entrent , à cet égard , avec empressement
dans nos vues , et nous aimons a penser que la réunion de tant d’efforts
dotera la Science d’un livre utile à tous , résumant exactement l’état
actuel de nos connaissances sur la nature , et susceptible , en raison de
son peu de volumes , de devenir le vade rriecum du savant comme
celui de l’homme du monde.
Chaules d’Orbigny.
LISTE DES ABRÉVIATIONS
EMPLOYÉES DANS CE DICTIONNAIRE.
Abd .
. Abdomen.
Dipl. . . 4 •
. . Diptères.
Acal .
. Acalèphes.
Div . .
^ dj .
. Adjectif.
/
Echin ....
. Échinodermes.
Afriq .
. Afrique.
Édit .
Amér. mérid. .
. Amérique méridionale.
Élyt .
Amèr. sept. . .
. Amérique septentrionale.
Esp .
Amph .
. Amphibiens.
Etam .
Anal .
. Anatomie.
Elym .
Anim .
. Animal.
Ex .
Ann .
. Annales.
Extér .
Annél .
. Annélides.
Fam. ....
Ant .
. Antennes.
Fem .
. Féminin.
Antér .
. Antérieur.
Fig .
Anth .
. Anthère.
F. mol. . . .
Arach .
. Arachnides.
Foram. . . .
Art .
. Article.
F oss .
Astr .
. Astronomie»
G. ou ÿ. . .
Bot .
. Botanique.
Gèol .
Bot. cr .
. Botanique cryptogamîque»
Haut .
Bot. pfi .
. Botaniq. phanérogamique»
Helm. ....
Bull .
. Bulletin.
Hémipt. . . .
» . Hémiptères.
C.-à-d .
. C’est-à-dire.
Hélérom . . .
Cal .
. Calice.
Hétéropt. . .
C. B.-E. . . .
» Cap de Bonne-Espérance.
Hist. ...»
Can .
. Canine.
Hist. nat. . .
Capit .
. Capitule.
Hyménopt. .
. . Hyménoptères.
Caps .
. Capsule.
Incert .
Car., caract. .
. Caractère.
Incis .
Carn .
. Carnassière.
Indét .
Calai .
. Catalogue.
Inf. . ... .
. . Infusoires.
Cf lira .
. Chimie.
Infér .
Cirrk .
. Cirrhopodes.
Infloresc. . .
Cl .
. Classe.
Ins .
Classif. . . . .
. Classification..
Intèr .
Col .
. Coléoptères.
Invol .
Cor .
. Corolle.
Journ . . . .
Cors .
. Corselet.
TAg .
Cotyl .
. Cotylédon.
Légumin. . .
. . Légumineuses
Crust .
. Crustacés.
Lépidopt. . .
Crypl. .'....
. Cryptogameoucryptogamie
Long .
Dicotyl .
. Dicotylédones.
Mâch . . . .
Dict. class. . .
. Dictionnaire classique.
Mandib . . .
Dict. sc. nat. .
. — des sciences naturelles.
Mam .
Dim .
. Diminutif.
M. ou masc.
. . Masculin.
VJ
LISTE DES ABREVIATIONS.
Méditent. . . Méditerranée.
Mém. .... Mémoire.
Mèrid. . . . Méridional.
Métèor. . . . Météorologie.
Min ..... Minéralogieouminéralogique.
Mol . Molaire.
Moll . Mollusque.
Monocotyl. . Monocotylédones.
Monog. . .. . Monographie.
Mus. .... Muséum.
Myriap.. . . Myriapodes.
Myih.MyiholMy\\\o\o%\z} Mythologique.
Nat . Naturelle.
N.-Holl. . . Nouvelle-Hollande.
Névropt . . . Névroptères.
Ois . Oiseaux.
Ord ..... Ordre.
Orthopt.. . . Orthoptères.
Pédonc. . . . Pédoncule.
Pentam. . . . Pentamères.
Ph.ou. Phan . Phanérogame ou Phanéroga-
mie.
Phys. . . .
. Physique.
Physiol. . .
. Physiologie
Pist ....
. Pistil.
Pl .
. Planche.
Poiss. . . .
. Poissons.
Pol .
. Polypes.
Postér . . .
. Postérieur.
Récept . . .
. Réceptacle.
Repl. . . .
. Reptiles.
V, ou subst.
. Substantif.
Sc. nat. . . . Sciences naturelles.
S. -Cl . Sous-classe.
S.-Div. . . . Sous-division.
Sect . Section.
S. -G . Sous-genre.
S. -Ord. » . , Sous-ordre.
Spécif . . . . Spécifique.
Spong . Spongiaires.
Siigm . Stigmate.
5. -Tr . Sous-tribu.
Supèr . Supérieure.
Suppl . Supplément.
Syn. ..... Synonyme.
Systol . Systolides.
Té rat . Tératologie.
Tétram. . . . Tétramères.
Thor. .... Thorax.
Tr . Tribu.
F . Voyez.
Far . Variété.
Vèg. ..... Végétal.
Voy.. .... Voyage.
F ulg . Vulgaire.
Zool . Zoologie > ou zoologiste.
Zooph . Zoophytes.
1 . Uni.
2 . Bi.
3 . Tri.
4 . Quatri, ou tétra.
5 . Quinque, ou penta.
6. ...... Sex, ou hexa, etc.
LISTE ABREVIATIVE
DES AUTEURS LE PLUS FRÉQUEMMENT CITÉS
DAIMS CET OUVRAGE.
A la fin de l’un des
premiers volumes, on donnera une liste complète
les noms sont abrégés.
de tous les auteurs dont
Adans . Adanson.
Ad. Brong. . . . Adolphe Brongniart.
A. d'O . Alcide d’Orbigny.
Agass . Agassiz.
Ait . Aiton.
A.J.ouA.Juss. Adrien de Jussieu.
A. R . Achille Richard.
Argenv . d’Argenville.
Art . Artédi.
A. St-Hil. . . . Auguste de Saint-Hilaire.
Aubl . Aublet.
Aud . Audouin.
Azz . d’Azzara.
Baril . Bartling.
Betiih . Bentham.
Bib . Bibron.
Bl . Blume.
Blainv . de Blainville.
Blh . Bloch.
Blum . Blumenbach.
Boisd . Boisduval.
Bon . Bonelli.
Bonap . Bonaparte.
Bonn . Bonnaterre.
Bonp . Bonpland.
Br . Brown.
Briss . Brisson. ^
Brug . Bruguière.
Brui . Brullé.
B. St-V . Bory de St-Vincent.
Buff. . Buffon.
Camb . Cambessèdes.
Cass . Cassini.
Cav . Cavendish.
Cham . Chamisso.
Chemn . Chemnitz.
Comm . Commerson.
Cram . Cramer.
Cuv . Georges Cuvier.
Daud . Daudin.
DC . de Candolle.
Def . ...... Defrance.
De] . Dejean.
Desf. . Desfontaines.
Desh . Deshayes.
Desm . Desmarets.
Desv . Desvaux.
Drap . Draparnaud.
Duh . Duhamel.
Dura . Duméril.
Dumt . Dumortier.
Dup . Duponchel.
Ehrenb . Ehrenberg.
Endl . Endlicher.
Fab . Fabricius.
Fér. ou Fèruss. de Férussac.
Fisch . Fischer de Waldheim.
Forsk . Forskal.
Forst . Forster.
Fréd. Cuv. . . . Frédéric Cuvier.
Gaert . Gærtner.
Gaill . Gaillon.
Gaud . Gaudichaud.
Geof. Sl-H. . . Geoffroy St-Hilaire.
Germ . Germar.
Gm . Gmelin.
God . Godart.
Goldf. . Goldfuss.
Grav . Gravenhorst.
Gré v . Gréville.
Guér . Guérin-Méneville.
Gyll . Gyllenhall.
Haw . Haworth.
Hedw . Hedwig.
Herb . Herbert.
Hook . Hooker.
Hubn . Hubner.
FLumb . de Humboldt.
Illiy . Illiger.
Is. Geoff. .... Isidore Geoffroy St-Hilaire.
Jacq . Jacquin.
Juss . Jussieu.
Kh . Koch.
Kien . Kiener.
Kir b . Kirby.
Kn . Knorr.
viij
Kth .
Lnbill .
Lacép .
Lag .
Lam. ou Lcimk. .
Lamx .
Lap .
Lapêr .
Lat. ou Lutr. . .
Latli .
Lehm .
Lepell .
Less .
Lessg .
Z. ou Lin .
L. J. ou Z. Jus s.
Lind .
List .
Lk .
LjOur .
Macq .
Mann .
Murcg .
Mart .
Max. JP. ....
M. Edw .
Mich .
Mirb .
Mont J. .
Mail .
N. ab E .
JVeck . . .
IVuii .
Oliv .
On .
Poil .
Panz .
Payk .
P. de B .
Perch .
Pers .......
Pfeif- .
NOMS DES AUTEURS.
Kunth.
Labiliardière.
Lacépède.
Lagasca.
Lamarck.
Lamouroux.
de Laporte de Castelnau.
Lapérouse.
Latreille.
Lathara.
Lehman
Lepelletier de St-Fargeau.
Lesson.
Lessing.
Linné.
Laurent de Jussieu.
Lindley.
Lister.
Link.
Loureiro.
Macquart.
de Mannerheim.
Marcgrav.
Martius.
Pr. Maximilien de Wied.
Milne-Edwards.
Michaux,
de Mirbel.
Denis de Montfort.
Millier.
Nees ab Esenbeck.
Necker.
Nuttal.
Olivier.
Ortéga.
Pallas.
Panzer.
Payknll.
Palissot de Beauvois.
Percheron.
Persoon.
Pfeiffer.
PLum. . . .
P. Th. . .
Pœpp. . . .
Raf. ....
R. Br. . . .
Réaum. . .
Reich. . . .
Robin. . . .
Rossm . . .
R. etP. . .
Rupp. . . .
Sav .
Schl ....
Schn. . . .
Schœn . . .
Schrad. . .
Schreb . . .
Scop ....
Serv .
Sm .
Sold ....
Sow .
Spin .
Spr .
Step .
Sivt .
Swz . .
Tur .
Temm. . . ,
Thunb . . .
Tourn . . . ,
Vaill. . . .
Wag. . . .
Walck. . .
Pal .
Vent . . . .
Pied .
Pieill. . . .
TPestw. . .
TVild. . . .
Zelt .
Ziet .
. . Plumier.
. . Dupetit-Thouars.
. . Pœppigg.
. . Rafinesque.
. . Robert Brown.
. . Réaumur.
. . Reîchenbach.
. . Robineau-Desvoidy.
. . Pvossmaessler.
. . Ruiz et Pavon.
. . Ruppel.
. . Savigny.
. . Schlotheim.
. . Schneider.
. . Schœnherr.
. . Schrader.
. . Schreber.
. . Scopoli.
. . Serville.
. . Smith.
. . Soldany.
. . Sowerby.
. . Spinola.
. . Sprengel.
. . Stephens.
. . Sweet.
. . Swartz.
. . Turton.
. . Temminck.
. . Thunberg.
. . Tournefort.
. . Vaillant.
. . Wagner.
. . Walckenaer.
. . Valenciennes.
. . Ventenat.
. . Viedemann.
. . Vieillot
. . Westwood.
. . Wildenow.
. . Zetterstedt.
. . Zieten.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE
PRÉAMBULE *.
L’histoire naturelle remonte à la plus haute antiquité : l’homme en
effet, dès les temps les plus reculés, dut être frappé de la majesté de
la nature , assemblage inconnu de causes et d’effets dont il ne peut, il
est vrai, qu’imparfaitement saisir l’ensemble et le but, mais qui, con¬
templé dans ses moindres détails comme dans ses manifestations les
plus puissantes, le remplit d’admiration par sa merveilleuse harmonie.
Lève-t-il les yeux vers les régions célestes? il y voit des myriades de
globes lumineux, régis dans leurs mouvements éternels par des lois im¬
muables. L’atmosphère au milieu de laquelle il respire lui offre à chaque
instant de nouveaux phénomènes qui, dans leur irrégularité même, sem¬
bleraient résulter d’un ordre mystérieux. L’eau, réduite en vapeur,
tantôt s’élève dans les airs, s’y forme en nuages, puis retombe en pluie,
pour arroser et fertiliser la terre ; tantôt , suspendue dans les régions
1 Grâce au concours éclairé de MM. Delafosse, A. Duponchel, Duvernoy , Isidore
Geoffroy-Saint-Hilaire, Gérard, Gervais, Guillemin, etc., qui ont bien voulu ajouter des
notes précieuses aux matériaux que nous avions réunis pour ce travail, nous donnerons, sur
l’état actuel des sciences, un ensemble de renseignements que n’aurait pu nous fournir
aucun corps d’ouvrage.
X
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
inférieures, elle vient, bienfaisante rosée, se condenser sur le sol; rendue
solide par le froid, elle couvre la terre de flocons de neige, ou, durcie
en grêlons, elle frappe et brise les végétaux. L’agitation de l’atmosphère,
due à tant de causes diverses, tempère parfois par sa douceur les ardeurs
du soleil , parfois devient un ouragan terrible qui renverse tout sur son
passage. La foudre alors gronde dans les airs; elle déchire la nue, sil¬
lonne l’espace, sème l’effroi sur la terre, consume ou pulvérise tout ce
qu’elle frappe ; mais bientôt le calme se rétablit, les nuages se dissipent,
et sur un léger rideau de vapeurs se dessinent les teintes brillantes de
l’arc-en-ciel.
L’homme jette-t-il ses regards autour de lui? il ne peut s’empêcher de
remarquer la variété des productions et la multiplicité des êtres vivants
qui l’environnent : l’air, les eaux, la terre en sont peuplés ; s’il fouille le
sol , il retrouve les innombrables débris d’animaux et de végétaux con¬
temporains d’âges depuis longtemps écoulés , et ensevelis au milieu de
masses minérales dont les variétés ne sont pas moins nombreuses.
La vie remplit l’espace ; le rocher, dont la masse a bravé les tempêtes,
cède à la puissance incessamment vivifiante de la nature. Les lichens,
les mousses, s’attachent à ses flancs robustes, les minent, et préparent
ainsi le berceau où se développent des végétaux plus complexes; et
quelquefois même l’arbre s’élève là où naguère la plus humble plante
ne pouvait végéter.
Voyez le chêne , ce roi des forêts , qui annonce une si grande puis¬
sance vitale ; il est en butte aux attaques de myriades de parasites dont
beaucoup ne doivent leur existence qu’à la sienne. Sous son écorce, des
scolytes dessinent mille figures; à sa surface, des kermès se fixent;
dans le parenchyme de ses feuilles s’insinuent des cynips qui y déter¬
minent les excroissances appelées noix de galles ; des lichens tapissent
son écorce, et des mousses s’établissent à sa base. Si sa vie s’épuise,
il est bientôt assailli par une foule d’autres insectes et de végétaux qui
s’en emparent comme lever s’empare du cadavre. Chaque animal, cha¬
que plante , devient ainsi la proie de nombreux ennemis, et particu¬
lièrement de certaines espèces qui semblent nées avec eux. Le cossus
dévore l’orme ; l’hépiale détruit les houblonnières ; la pyrale, le rhyn-
chite et l’eumolpe, la vigne; la saperde, les lamies, les cérambyx, ron¬
gent le peuplier, le bouleau et généralement les arbres de haute futaie.
Les animaux nourrissent dans leurs tissus les plus intimes des hel¬
minthes qui parfois causent leur mort. Les insectes eux-mêmes, tout
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
XJ
petits qu’ils sont, ne peuvent se soustraire à celte loi commune : le
géotrupe est couvert de mites ; le ver à soie , dans nos magnaneries,
périt de la muscardine ; les chenilles et d’autres larves reçoivent à leur
insu les œufs des ichneumons, et les vers qui en sortent les dévorent.
À peine une goutte d’eau est-elle tombée du ciel qu’elle devient un
monde organisé ; car la vie existe partout et se manifeste sous toutes les
formes ; mais chaque règne ou chacune des classes qui le composent ne
se renferme pas dans un cercle limité de formes et de phénomènes. Tous
les êtres, au contraire, se fondent et se mêlent à l’infini sans qu’il soit
possible d’assigner les bornes où une série finit et où une autre com¬
mence. Ainsi les chéiroptères ont des ailes, et l’air est leur élément
comme il est celui de l’oiseau ; le polalouche et le phalanger volant,
quoique dépourvus d’ailes véritables, franchissent, en déployant leurs
membranes , un espace que ne saurait franchir aucun animal sauteur.
L’ornithorhynque se rapproche des oiseaux par son bec , et des reptiles
par plusieurs caractères anatomiques particuliers à certains animaux de
celte classe. Les phoques, les cétacés, ont une vie analogue à celle des
poissons; doués d’une agilité extrême dans l’eau, ils rampent lentement
sur le sol. Privés des poils que présentent la plupart des autres mammi¬
fères, les pangolins sont couverts d’écailles; les tatous, d’une sorte de
cuirasse ; les hérissons et les porcs-épics , d’épines qui ne sont que des
faisceaux de poils.
Parmi les oiseaux, quelques-uns, comme le casoar et l’autruche, mar¬
chent, courent, mais ne volent pas ; d’autres, comme le cygne, le canard,
et, en général, les palmipèdes, vivent à la surface des eaux. Tels pois¬
sons , comme les exocets et les dactyloptères , abandonnent la surface
des ondes et se soutiennent quelques instants dans l’air au moyen de
leurs vastes nageoires pectorales. Les batraciens ont un double mode
d’existence; poissons dans le premier âge, ils respirent comme les ani¬
maux de cette classe au moyen de branchies, que des poumons viennent
remplacer après leur métamorphose; et quelques-uns, comme la sirène
et le protée, restent à demi-poissons pendant toute leur vie.
Parmi les invertébrés et les végétaux, même variété pour les milieux
dans lesquels ils vivent, même incertitude sur leur enchaînement. On a
vainement essayé de tracer une classification graduelle des êtres orga¬
nisés, en marquant le passage des uns aux autres. Quelques naturalistes
les ont rangés sur une ligne verticale et dans un ordre ascendant; d’autres
les ont placés sur deux ou sur plusieurs lignes parallèles, ou bien ont
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
x'j
tracé des lignes convergentes formant des cônes emboîtés les uns dans
les autres, tous créant, tous plaçant et déplaçant tour-à-tour des familles
et des genres plus ou moins naturels et qui s’associent plus ou moins
bien avec les groupes voisins ; mais aucune de ces tentatives de classe¬
ment qui ne convient qu’à telle ou telle théorie, n’a paru pleinement sa¬
tisfaisante, car la science humaine n’est point encore assez avancée pour
avoir pu embrasser l’ensemble de tous les faits. On a voulu placer les
êtres dans l’ordre de leur prétendue perfection ; mais les mots perfection
et imperfection ont donné lieu à de sérieuses controverses; qui peut
dire, en effet, d’une manière absolue ce qui est parfait et imparfait? Dans
le sens philosophique du mot, l’être le plus parfait serait celui dont la
structure est la plus simple, et dans lequel se font, avec le moins d’or¬
ganes possibles, les fonctions complexes de la nutrition, de la respira¬
tion , de la génération, de la locomotion, des sensations et des per¬
ceptions. Dans ce cas, le polype l’emporterait sur l’homme ; la plante
cryptogame la plus simple, sur les phanérogames. Tant que nous ne
connaîtrons pas les lois qui président à la vie, disons que chaque animal,
étant organisé pour le milieu dans lequel il doit vivre, possède le degré de
perfection nécessaire pour que les phénomènes qui constituent son exis¬
tence s’accomplissent avec ordre et régularité. Ainsi, les quadrupèdes,
que leur organisation attache à la terre, ont une large base de sustenta¬
tion; les uns, destinés à se nourrir de proie vivante , sont souples et
légers; les autres, se nourrissant d’herbes, sont moins agiles. Dans l’oi¬
seau, tout concourt à rendre son vol plus facile : ses os creux et cellu¬
leux, sa poitrine spacieuse, ses membres inférieurs admirablement dis¬
posés pour leur usage. Les poissons, par leur forme comprimée et
allongée, par la queue très développée et flexible qui leur sert de gouver¬
nail et par des nageoires remplissant l’office de rames, ont également
les mouvements souples et faciles; ils divisent le fluide en offrant le
moins possible de surface résistante. Leur corps est le plus souvent pro¬
tégé par des écailles sur lesquelles glissent ou s’amortissent tous les
chocs. Les insectes répandus partout, présentent une organisation des
mieux appropriée à leur genre de vie : ceux dont les larves vivent sur le
tronc des végétaux ligneux sont armés d’une tarière pour percer le bois;
les insectes broyeurs ont deux mandibules et deux mâchoires horizontales
agissant comme des ciseaux ; ceux qui se nourrissent du sang des autres
animaux ou du suc des fleurs ont une bouche en forme de suçoir, propre
à entamer les peaux les plus dures, ou une trompe déliée qui s’insinue
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xii j
jusqu’au fond des corolles. Les coléoptères, dont les ailes sont de fragiles
membranes qu’un souffle pourrait détruire, sont munis d’étuis cornés qui
les recouvrent ; les papillons, destinés à une existence éphémère, ont des
ailes qui doivent peu durer. Les mollusques, dont le corps dépourvu d’un
soutien osseux serait exposé à toutes les causes de destruction , sont,
pour la plupart, protégés par.une coquille calcaire d’une extrême solidité.
Enfin, dans les derniers degrés de l’échelle animale, les polypes, qui
semblent braver la mort et se multiplient à mesure qu’on les divise, et
les infusoires, vivant par milliers au sein d’une goutte d’eau qui pour eux
est un monde, sont autant de preuves de l’admirable diversité des moyens
que la nature emploie pour arriver au même résultat, la vie.
Si notre esprit s’attriste à la vue des scènes de destruction dont la
nature vivante est le théâtre, rappelons-nous que la vie n’est qu’à ce
prix, et que la mort ne fait rentrer tous les êtres dans le sein de la
matière que pour qu’ils en sortent de nouveau après d’innombrables mé¬
tamorphoses. La vie est à la fois but et moyen ; aussi les êtres organisés
sont-ils nés pour se servir mutuellement de pâture : le végétal pousse plus
vigoureusement lorsque ses racines sont plongées dans un sol fertilisé
par des débris animaux. L’animal à son tour vit soit de végétaux, soit
de chair. L’homme même, tout puissant qu’il est, l’homme qui met à
contribution pour sa nourriture et pour ses autres besoins toute la
nature organique, devient l’objet de terribles représailles 5 mais chaque
fois qu’un être est exposé à beaucoup de chances fatales, il se mul¬
tiplie avec plus de rapidité. Les portées des petits quadrupèdes sont
plus fréquentes et plus nombreuses que celles des grands ; certains
oiseaux pondent une assez grande quantité d’œufs. On connaît l’éton¬
nante fécondité des poissons et des insectes; mais on ne peut encore
la comparer à celle des plantes, qui, chaque année, produisent d’in¬
nombrables graines qu’emportent au loin les eaux , les vents et les
animaux.
La nature ne se préoccupe pas des individus ; sa sollicitude s’arrête à
la conservation de l’espèce ; 011 pourrait même dire, avec quelque raison,
qu’elle ne s’en inquiète que faiblement; pourvu que la vie se multiplie,
se répande, peu lui importent les transformations, les destructions ; elle
ne connaît d’autre privilège que celui de la force et 11’a de prédilection
particulière pour aucun type d’espèce. Mais, comme un lien intime
unit l’individu à l’espèce, elle a donné à chaque classe d’êtres les
moyens de conserver sa vie ; une course prompte comme la flèche
XIV
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ou des ruses nombreuses à ceux qui n’ont pas d’armes défensives ;
aux autres, des dents tranchantes, des ongles aigus, un cuir impéné¬
trable, de solides écailles, des appareils électriques, des glandes veni¬
meuses, etc.
Le caractère essentiel de la nature est d’être une, immuable, quoique
multiple dans ses manifestations. Sa loi, c’est la variété de l’unité; la
matière organique est comme une cire molle qu’elle pétrit ou combine de
mille façons, en produisant toujours des êtres nouveaux, qui ne res¬
semblent à leurs devanciers que par l’identité de leurs conditions phy¬
siologiques d’existence. Nous ne pouvons faire un pas sans découvrir une
de ces créations, ancienne sans doute, mais qui nous était restée incon¬
nue. Quel vaste champ ouvert à l’observation! quel aliment pour l’in¬
satiable curiosité de l’homme ! Voir, voir encore, et découvrir tou¬
jours ; ne soulever que peu-à-peu le voile dont la nature a couvert ses
trésors , c’est une de ces joies qu’il n’est donné qu’au naturaliste de
connaître.
Les sciences naturelles ne sont pas arrivées à leur état actuel de per¬
fection sans avoir subi l’épuration des siècles. Il a fallu bien des tâton¬
nements, bien des théories hasardées, reçues longtemps comme des vé¬
rités, puis rejetées avec dédain comme autant d’erreurs grossières, pour
réunir le petit nombre de faits authentiques sur lesquels repose la science
moderne. Ce n’est que de loin en loin, qu’ont apparu ces naturalistes
philosophes qui , devançant l’expérience par la haute portée de leur
génie, ont indiqué avec assurance la marche à suivre pour arriver à
la vérité.
Quand l’homme, nu, faible, exposé à mille causes d’anéantissement,
eut une idée moins confuse des objets qui l’entouraient, il dut examiner
avec attention chacun de ces objets afin d’en reconnaître, par rapport à
lui, les qualités utiles ou nuisibles. Tous les fruits n’avaient pas la
même saveur et n’étaient pas également propres à servir d’aliments ;
les animaux dont il fit plus lard sa nourriture et qu’il tua pour se
couvrir de leurs fourrures, n’étaient pas des victimes résignées rece¬
vant la mort sans résistance. Ceux-ci lui échappaient par la fuite ou
la ruse ; ceux-là, carnassiers comme lui, ne cédaient qu’à la supériorité
de la force ou de l’intelligence. Il les observa donc d’abord isolément,
comme de simples individus, avant de remarquer entre eux des rapports
plus ou moins éloignés.
Les premières observations comparatives furent les commencements
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
\v
île la science; elles ne remontent, sans doute, qu’à l’époque où une vie
sociale moins agitée permit à la pensée de prendre une direction spé¬
culative.
Les peuples chasseurs, plus rapprochés que les autres de la vie sau-
vage, étudièrent seulement l’instinct propre aux animaux de proie. Epier
un animal avec une patience infatigable, lutter avec lui de ruse et d’agi¬
lité, telle fut leur occupation journalière. Celle vie turbulente s’opposait
au développement de la pensée.
Les peuples pasteurs, au contraire, déjà descendus dans les plaines et
sur le bord des eaux, groupés par tribus nombreuses, menant une exis¬
tence plus douce et plus régulière, furent portés par leur position même
à la contemplation et à l’observation. Ils durent choisir pour eux des
lieux d’habitation salubres, et des pâturages abondants pour leurs trou¬
peaux ; veiller à la multiplication de ces derniers, les soigner dans leurs
maladies; assister à toutes les phases de la vie animale, éloigner de leurs
tentes les animaux nuisibles; toutes ces occupations étaient autant d’ali¬
ments pour l’intelligence. Ainsi, par exemple, les bergers de la Chaldée,
condamnés à l’oisiveté des gardiens de troupeaux, cherchèrent dans l’é¬
tude des astres une diversion à la monotonie de leur existence : aussi
cultivèrent-ils très anciennement l’astronomie.
Les peuples agriculteurs, en combinant l’exploitation du sol avec l’é¬
ducation des troupeaux, ajoutèrent de nouvelles observations sur la
zoologie et la botanique à celles déjà faites par les peuples pasteurs. Les
villes, bâties pour servir d’abri contre les incursions des tribus voisines,
virent naître dans leur sein des hommes qui consacraient leur vie aux
travaux de l’intelligence ; et les sciences, dépouillées de leur grossière
et rude enveloppe, prirent la forme dogmatique. L’écriture, remplaçant
la tradition, fixa les faits empiriquement acquis et assit la science sur
une base inébranlable ; mais la superstition, les mauvaises mœurs, les
institutions vicieuses, qui se reflètent nécessairement sur les connais¬
sances humaines, faussèrent bien des idées et engendrèrent bien des
croyances erronées.
On conçoit que sur un tel canevas il dut être brodé beaucoup de
fables, que d’une telle source il dut découler beaucoup d’erreurs. Les an¬
ciens naturalistes, nés au milieu de peuples amis du merveilleux, ont
rempli leurs ouvrages de rêves souvent aussi poétiques que leur mytho¬
logie. Tantôt ils disent qu’un petit poisson (le rémora), malgré sa fai¬
blesse, arrête méchamment la marche des navires, tandis que le rémora
XVj
DISCOURS PRÉLIMINAIRE*
n’est en réalité qu’un paresseux, qui, pour s épargner la peine de nager,
s’attache aux corps flottants, aux gros poissons même, par le moyen d’une
sorte de ventouse dont sa tête est armée ; tantôt des lamantins, aux for¬
mes lourdes et grossières, sont métamorphosés, par l’imagination bril
lante des Grecs, en vigoureux tritons ou en gracieuses sirènes. N’accu¬
sons pas ces hommes des erreurs auxquelles ils se sont laissé prendre ;
l’expérience ne s’acquiert qu’avec le temps ; et, pour voir les faits tels
qu’ils sont, dépouillés de tout prestige, il faut s’affranchir des préjugés
qui obscurcissent la raison et des hypothèses qui l’égarent. Notre époque
même n’en est pas exempte, et bien des fictions sont données pour des
réalités; ainsi l’on a vu une reine dans la femelle féconde d’une ruche, et
l’on a cru y trouver un emblème de la monarchie ; ainsi l’on a fait des
pucerons, dont les fourmis sucent la liqueur sucrée qui transsude de
leurs tubes abdominaux, les chèvres e t les vaches de ces insectes.
L’histoire des progrès des sciences naturelles est celle de l’esprit hu¬
main et de la civilisation. Les sciences, mystérieuses d’abord, envelop¬
pées du même voile que la religion, furent exploitées par les prêtres
seuls au profit d’un petit nombre d’adeptes ; elles furent ensuite profes¬
sées par les philosophes sous les formes obscurément ambitieuses de
l’antiquité. Le peuple demeurait étranger à leur développement, et l’on
ne lui livrait que des fictions propres à perpétuer son ignorance. Le mou¬
vement des esprits, cette tendance continuelle de l’humanité vers le per¬
fectionnement de l’intelligence, a vaincu les préjugés. Longtemps voi¬
lées par le charlatanisme, l’orgueil et la mauvaise foi, les lumières ont
peu-à-peu éclairé les nations et agrandi la sphère de la pensée. À chaque
réforme, à chaque grand mouvement social, les sciences naturelles ont
vu s’accroître leur domaine, et l’on a compris que leur propagation in¬
téressait tous les hommes qui, vivant au milieu de la nature, puisent
dans l’étude des lois qui président à la vie et au développement des êtres,
de nouveaux moyens de satisfaire leurs besoins et d’augmenter leurs
jouissances.
L’agriculture, le premier des arts, emprunte aux sciences naturelles
ses connaissances et ses améliorations les plus précieuses. La botanique
lui fournit des renseignements exacts non-seulement sur les végétaux
cultivés à raison de leur utilité pour l’homme, mais aussi sur ceux que
leurs propriétés nuisibles doivent faire soigneusement extirper. C’est la
physiologie végétale qui le guide dans ses opérations principales, telles
que les labours, les assolements, les engrais; c’est encore d’elle que dé-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xvij
rivent tous les perfectionnements de la culture des forêts et des jardins.
La zoologie lui indique les races propres au labourage, ou celles dont
l’éducation lui est avantageuse; elle lui dit comment on obtient, par
le croisement, des sujets plus forts dont la chair est plus savoureuse,
ou dont les enveloppes sont d’une plus grande valeur. Elle lui fait
connaître ses ennemis, leurs ruses, leurs moyens de multiplication, les
animaux qu’on peut dresser pour les détruire. Elle lui fait voir que les
oiseaux qui vivent d’insectes doivent être épargnés, parce qu’ils lui
rendent d’immenses services; tandis que ceux qui dévorent les grains
sont des pillards qu’il faut éloigner des champs ensemencés et des ré¬
coltes. L’étude de la géologie, qui conduit à la découverte des trésors
que le globe recèle , lui fournit les connaissances nécessaires pour dé¬
terminer la nature des terrains et les mélanges qui peuvent les amélio¬
rer ; elle facilite le forage des puits artésiens et les diverses exploita¬
tions, soit des pierres qui servent à élever nos édifices , soit des mé¬
taux dont l’emploi est si général. La météorologie enseigne fimmense
influence que les saisons et leurs variations exercent sur la culture, et
le rôle que jouent dans la végétation les phénomènes atmosphériques.
Il n’est pas une branche d’industrie qui ne tire le même parti de
l’étude de la nature. Les ouvriers qui travaillent le bois doivent con¬
naître les lois de l’accroissement des végétaux ligneux, l’action des
climats et des terrains sur leur dureté, la finesse de leur grain, la ri¬
chesse de leurs veines. Les ouvriers en métaux puisent dans la miné¬
ralogie des notions précieuses ; elle leur révèle les gisements des divers
minerais, leurs propriétés, leur mode d’épuration , l’influence des di¬
verses agrégations métalliques sur leur valeur industrielle , leur abon¬
dance ou leur rareté. Les ouvriers qui travaillent la pierre tirent de la
même science et de la géologie la juste appréciation des matériaux
qu’ils mettent en œuvre. C’est à ces données pratiques que les anciens
durent le choix judicieux et la merveilleuse variété des matériaux qu’ils
employaient à la construction et à la décoration de leurs édifices. Les
arts industriels, le commerce, enfin tout ce qui concourt à accroître
la prospérité des nations, trouve donc, dans l’étude de la nature, des
enseignements profitables.
Nous ne parlerons pas du médecin , pour qui la nature ne doit pas
avoir de mystères, s’il veut remplir avec conscience ses devoirs envers
l’humanité. Les sciences spéculatives elles-mêmes ne peuvent trouver
de base solide et rationnelle que dans l’observation des fails. Long-
b
xviij DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
temps égarés par ies vagues rêveries d’une métaphysique obscure, les
philosophes ont enfin abandonné les régions de l’hypothèse pour se
livrer à l’observation. Leur main s’est armée du scalpel, leur œil du
microscope ; ils ont interrogé tous les êtres , scruté toutes les décou¬
vertes; et, après avoir vu, comparé, jugé, ils ont rejeté comme autant
d’erreurs tout ce que leur doigt ne pouvait toucher, tout ce que leur
œil ne pouvait voir, tout ce que leur esprit ne pouvait comprendre :
chaque fois que la nature leur a fermé son livre , ils ont su attendre
patiemment qu’elle le rouvrît. Cest ainsi que l’industriel et le savant
puisent dans les sciences naturelles des lumières qui multiplient leurs
moyens d’application ou contribuent au perfectionnement de leur es¬
prit ; c’est ainsi que l’homme du monde y trouve une source d’inépui¬
sables jouissances qui embellissent la vie, sans laisser après elle de
repentir ou de satiété. Elles ont sur toutes les autres connaissances
l’avantage d’être toujours neuves, toujours attrayantes.
Les anciens comprenaient toutes les sciences sous le nom de Philo¬
sophie, et l’histoire naturelle n’en était qu’une branche sans importance,
qui disparaissait dans les sciences purement spéculatives. A cette épo¬
que, encore si rapprochée du berceau de la civilisation, les faits étaient
peu nombreux et l’esprit pouvait sans peine en embrasser l’universalité.
Les temps ont bien changé. Chaque partie de la science est devenue si
riche, que l’intelligence de son ensemble et de ses détails demande de
longues et sérieuses études. Le plus mince ouvrage élémentaire de
notre époque contient plus de faits que n’en connaissait l’homme le
plus érudit de l’antiquité; ainsi l’on trouve dans le traité de botanique
de Théophraste l’énumération de quatre cents plantes seulement, tandis
que nous comptons aujourd’hui plus de cent mille végétaux. On connaît
quatre mille espèces d’oiseaux ; deux fois autant de poissons ; la seule
classe des insectes comprend , d’après les calculs de M. Burmeisler,
quatre-vingt mille espèces , et les collections en renferment encore une
grande quantité d’inédites. Les crustacés, les myriapodes, les arach¬
nides, quoique moins abondants, sont aussi très multipliés, et les mol¬
lusques, réunis aux zoophyles, ne le cèdent pas en nombre aux insectes.
Cependant on est bien loin encore de pouvoir énumérer tous les êtres
qui peuplent le globe, et chaque jour ajoute une découverte nouvelle
aux découvertes antérieures.
Aujourd’hui que les progrès des sciences ont contraint de les diviser,
on ne trouve plus de ces têtes encyclopédiques capables d’en embrasser
XIX
DISCOURS PRELI VI IN A I RE.
l’ensemble, et chacun doit se borner aux généralités ou spécialiser ses
études. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a calculé que, pour se faire
une idée seulement superficielle de tous les animaux, il faudrait qua¬
rante années d’étude, en y employant dix heures par jour ; et la vie de
plusieurs hommes y suffirait à peine. Il a donc fallu diviser les sciences
en coupes nombreuses, fondées sur leurs affinités.
Les sciences naturelles proprement dites comprennent l’étude des
êtres organisés et des corps inorganiques, considérés, les uns sous le
rapport de leur structure externe et interne, de leurs conditions d’exis¬
tence, de leur mode de reproduction, de leurs métamorphoses, de leurs
mœurs, des analogies qui les rapprochent ou des dissemblances qui les
séparent; les autres, sous le rapport de leur formation, de leur forme,
de leur structure cristalline, de leur mode d’agrégation et de leurs ap¬
plications. Autour de ces sciences se groupent l’Astronomie, complète¬
ment soumise aux mathématiques ; la Physique, qui s’occupe de l’action
que les corps exercent les uns sur les autres, sans que leur compo¬
sition en soit altérée, et la Chimie, dont l’objet est l’étude des actions in¬
times qui ont lieu entre ces mêmes corps. Ces trois sciences constituent
les sciences physiques ; leur manière de procéder dans leurs recherches
les distingue des sciences naturelles , qui ne considèrent que les phé¬
nomènes révélés par l’observation immédiate, appliquée à des êtres spé¬
ciaux et déterminés, ou, par la généralisation, à des choses identiques;
cependant leurs principes généraux doivent être connus du naturaliste,
qui sans elles ne pourrait s’expliquer un grand nombre de faits.
Une énumération rapide des principales divisions des sciences natu¬
relles fera comprendre combien leur étude présente de points de vue
différents, et comment on a pu voir dans chacune d’elles une science
à part.
En tête de ces sciences se trouvent celles qui se rapportent aux êtres
organisés, dont le mode d’accroissement a lieu par intus-susception ,
soit au moyen d’un tube digestif absorbant les parties assimilables des
aliments ingérés, soit au moyen de racines qui pompent les sucs nour¬
riciers contenus dans le sol, ou par des feuilles absorbant les gaz qui
entrent dans la composition de l’atmosphère.
La Zoologie embrasse la généralité des animaux, les compare entre
eux, les divise, les groupe, établit les méthodes de classification, et
réunit, dans son domaine, toutes les branches de la science qui se rap¬
portent à ces êtres organisés. U Anatomie, soit spéciale, soit comparée,
XX
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
étudie leurs parties, cherche à en connaître la structure intime et les
relations réciproques. La Physiologie conduit à surprendre les mystères
de la vie et à en expliquer les phénomènes ; elle étudie le jeu et les fonc¬
tions des organes. La Tératologie , sorte d’anatomie comparée, observe
les diverses anomalies organiques, et en recherche les lois. Après ces
sciences, qui embrassent l’universalité des êtres vivants, en viennent
d’autres plus spéciales qui ne considèrent qu’une partie du règne ani¬
mal ; ainsi V Anthropologie prend l’homme pour but particulier de ses
méditations : elle constate l’influence des climats, des sexes, de l’âge,
des moeurs, du mode d’alimentation, de la civilisation et de l’état sau¬
vage sur les diverses races humaines. La Mammalogie s’occupe des
Mammifères considérés indépendamment des autres classes. L 'Orni¬
thologie en fait autant pour les Oiseaux. L’ Erpétologie a pour objet la
série des Reptiles, comprenant les Serpents, les Lézards, les Tortues et
les Batraciens. JJIchthyologie traite de tous les autres vertébrés qui
peuplent les eaux, et ont des branchies au lieu de poumons pour or¬
ganes respiratoires; ce sont les Poissons qui viennent clore la classe
des vertébrés. On a placé les animaux à vertèbres à la tête des êtres
organisés, comme étant ceux chez lesquels les fonctions sont les plus
distinctes et l’intelligence la plus développée.
Viennent ensuite les Invertébrés, tous privés d’un support osseux
interne, et dont beaucoup n’ont que des masses ganglionnaires et pas
de centre commun d’innervation. Ils ont été classés suivant l’ordre de
perfection de leur système nerveux.
La Conchyliologie ou Malacologie est la science qui traite des Mol¬
lusques à coquille ou sans coquille. L’ Entomologie étudie les insectes
et plus généralement les animaux articulés, parmi lesquels on com¬
prend, outre les véritables insectes ou hexapodes, les Myriapodes ,
les Arachnides , les Crustacés , les Cirrhopodes et les Annélides .
Enfin , une dernière branche , Y Actinologie , embrasse une série
d’êtres dont l’organisation est excessivement simple , doués de la fa¬
culté locomotive ou fixés au sol , et présentant certains caractères spé¬
ciaux; ce sont les Zoophytes ou Animaux Rayonnés, qu’on a dû
partager en plusieurs classes , comprenant les Échinodermes , les Aca-
lèphes , les Polypes , les Spongiaires , les Infusoires homogènes et
les Oscillariéesy qui, sans organes musculaires et nerveux, jouissent de
la propriété d’exercer des mouvements oscillatoires , et ont été consi¬
dérés comme établissant le passage du règne animal au règne végétal.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
**J
On a désigné sous le nom de Botanique ou de Phytologie la science
qui traite des végétaux, êtres organisés et vivants, mais privés de mou¬
vement vol on taire et de sensibilité apparente. Elle a, comme la zoologie,
son anatomie, sa physiologie, sa tératologie et sa nosologie. Si Ton ne
considère que la botanique proprement dite ou la connaissance des vé¬
gétaux indépendamment de toute application, c’est encore une vaste
science qui peut se subdiviser en autant de sections qu’il y a de classes
ou de grands groupes de végétaux. Ainsi les Acotylédones comprennent
tous les végétaux dépourvus de feuilles séminales ou cotylédons; les
organes sexuels n’y sont pas apparents ou du moins ne ressemblent pas
à ceux des plantes plus élevées dans l’échelle de l’organisation; d’où le
nom de Cryptogames, appliqué aussi à cette classe, à laquelle ap¬
partiennent les familles si étendues et si polymorphes des algues, des
champignons, des lichens, des mousses, des fougères, etc. Les plantes
pourvues de cotylédons forment deux divisions principales, les Monoco-
tylédones et les Dicotylédones. Leurs organes sexuels sont si apparents
qu’on a pu en déterminer les fonctions avec une certitude presque abso¬
lue ; ce qui a valu le nom de Phanérogame s h. l’ensemble des plantes qui
composent ces grandes classes. Elles renferment les grands végétaux qui
peuplent nos forêts et nos vergers, les fleurs qui décorent nos parterres,
la plupart des plantes d’où nous tirons notre nourriture, nos vêtements,
et de celles qui nous guérissent ou nous soulagent dans nos maladies.
Ici finit la nature vivante et commence la nature morte, inerte, à
laquelle appartiennent les corps qui croissent par juxta-position. A la
tête de cette nouvelle branche des sciences naturelles se place la Géo¬
logie, qui a pour objet l’histoire du globe ; elle en fait connaître la forme
extérieure, la nature, la structure, et cherche à découvrir les révolutions
qu'il a éprouvées depuis son origine. A la Géologie se rattache la Pa¬
léontologie, ou la science des êtres organisés conservés à l’état fossile:
ils offrent de précieux caractères pour distinguer les terrains des diffé¬
rents âges. La Minéralogie vient fermer l’étude de l’histoire naturelle;
elle s’occupe des corps inorganiques, non pas sous le rapport de leur
gisement, mais sous celui de leur composition et de l’agrégation de
leurs molécules; elle indique et détermine, sous le nom de Cristallo¬
graphie, la figure géométrique des cristaux et recherche leur forme
primitive. On ne peut faire un pas de plus sans entrer dans les sciences
physiques.
On voit que l’étendue des sciences naturelles, la multiplicité des ob-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xxij
jets qu’elles renferment et leurs progrès journaliers, rendent indis¬
pensable la publication d’annales nouvelles, qui enregistrent soigneuse-
ment les faits récemment acquis et viennent remplir les lacunes des
anciennes, devenues insuffisantes. L’introduction tout à la fois la plus
instructive et la plus intéressante pour nos lecteurs, comme la plus
propre à les initier aux progrès des sciences naturelles et de la partie
des sciences physiques qui s’y rattachent, serait donc un tableau qui
présenterait le développement successif de ces sciences dans l’ordre
et suivant le cours des siècles, tableau mouvant, dont nous allons ten¬
ter de crayonner l’esquisse, et que son caractère même nous fera natu¬
rellement diviser en trois parties : l’état de l’histoire naturelle dans
V antiquité, au moyen âge, et dans les temps modernes .
PREMIÈRE PARTIE.
ANTIQUITÉ.
35es temps historiques jusqu’au VIIe siècle de l’ère vulgaire .
Les générations ne disparaissent pas de la terre sans y laisser des
traces de leur passage. Dans tous les lieux où les hommes ont formé
des établissements, on retrouve le souvenir et les leçons d’une civi¬
lisation plus ou moins parfaite , suivant la durée de leur existence en
corps de nation.
L’homme l’emporte sur tous les autres êtres organisés par le déve¬
loppement de son intelligence et par la rapidité de ses moyens de ma¬
nifestation ; aussi existe-t-il chez l’espèce humaine, depuis la formation
des premières sociétés, un mouvement continu et progressif, ralenti
quelquefois par des guerres désastreuses, par des invasions perturba¬
trices ; mais elle n’en a pas moins grandi en science , en sagesse , et
tout, jusqu’aux fautes du passé, a profité aux générations successives.
On peut donc dire que les sciences naturelles remontent aux pre-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
XXI lj
mières sociétés , et que les faits recueillis un à un , réunis sans ordre
et sans choix par les premiers observateurs, se sont progressivement
classés et ont formé les fondements de la science moderne , fécondée
par la généralisation, la plus belle et la plus précieuse des facultés de
l’intelligence.
Il existe bien des systèmes sur l’origine des nations qui, les pre¬
mières, habitèrent les terres de l’ancien continent. Quelques auteurs
veulent qu’il y ait eu dans chaque pays une population autocthone ,
c’est-à-dire née sur le sol qu’elle habitait ; mais l’opinion la plus gé¬
néralement admise , quoiqu’elle manque de preuves positives et que
l’existence des races distinctes, aujourd’hui reconnue par les savants,
semble la contredire, c’est qu’il y a eu, dans la haute Asie, un point
central, berceau de l’espèce humaine, d’où elle se répandit sur la sur¬
face du globe. Sans connaître ni l’ordre ni l’époque de ces migrations,
on admet que les premières tribus qui s’éloignèrent du sol natal des¬
cendirent du plateau thibélain et s’établirent au pied de ses hauteurs,
sur les terrasses où le Gange prend sa source; ou bien que, franchis¬
sant la chaîne orientale de i’Himâlayâ , elles jetèrent les fondements
du vaste empire de la Chine. Celles qui avaient peuplé l’Indoustan se
répandirent sur toute la surface de l’Asie occidentale ; deux courants,
l’un méridional et l’autre septentrional, s’écoulèrent en Afrique et en
Europe. Les populations commencèrent alors à se mêler et à se con¬
fondre; elles passèrent et repassèrent sur les mêmes traces, de sorte
que , faute de lumières, on est obligé de se contenter de l’hypothèse
la plus généralement adoptée. Quoi qu’il en soit, il est incontestable
que l’Asie a été le berceau de la civilisation du monde ; les monuments
qui nous restent de l’état de ces sociétés primitives semblent du moins
le démontrer.
XXIV
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ŒAPITOB F1IM1I1.
État des sciences naturelles en Orient, chez les Chinois, les Indiens, les Assyriens
et les Babyloniens, les Mèdes et les Perses, les Égyptiens, les Hébreux, les
Phéniciens.
Les peuples dont la nationalité est puissante et vivace, et dont le
caractère, fortement tranché, se perpétue par leurs institutions, sont
ceux chez lesquels l’observation scientifique se développe sous la forme
la plus originale ; mais il faut y joindre , comme condition essentielle
du progrès , le contact de peuple à peuple , la liberté absolue de la
pensée, l’affranchissement de toute entrave politique ou religieuse;
c’est le seul moyen d’arriver à la connaissance de la vérité ; aussi
l’Orient, enchaîné par ses préjugés religieux et par ses formes gou¬
vernementales, est-il resté stationnaire, et n’a-t-il pas joué dans la
civilisation du monde le rôle auquel il semblait appelé.
Les Chinois sont de tous les peuples, sinon le plus ancien, du moins
celui dont les annales ont le caractère le plus authentique, et dont la
civilisation remonte le plus haut. Cette nation , froide et positive, qui
ne s’est jamais plongée, comme l’Indou, dans une stérile contempla¬
tion, s’attacha, depuis plus de quatre mille ans, à perfectionner ses
institutions, sans tenir compte de celles de ses voisins ; et si quelques-
unes des bonnes et saines pensées de l’Europe eussent été fécondées
par ce rameau persévérant de la race jaune , la Chine aujourd’hui
pourrait se voir à la tête des nations.
Les Chinois possèdent, comme monuments écrits d’une haute an¬
tiquité, les Ring, où sont déposés les secrets de leur civilisation.
D’après ces livres , c’est à Chin-Noung ( laboureur divin ) , qui suc¬
céda à Fou-Hi (3218 ans avant J.-C.J, que remontent les premières
inventions utiles à l’homme ; il enseigna à ses peuples l’usage de la
charrue, leur apprit à cultiver les champs, à se nourrir de blé, et
à extraire du sel de l’eau de la mer. On lui attribue l’invention de la
médecine et la distinction de toutes les plantes avec la connaissance de
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. xvij
leurs propriétés. Il mesura le premier la figure de la terre et lui trouva
900,000 li de l’est à l’ouest et 850,000 du nord au sud. Le rapport de ces
deux nombres, dont on peut déduire l’aplatissement des pôles , est fort
remarquable, et ce fait scientifique paraît avoir été très anciennement
connu chez les Chinois.
On trouve dans leurs Annales des détails pleins d’intérêt sur leurs
relations avec les peuples voisins. Sous Hoang-Ti ( 2785 ans avant
notre ère), il vint du sud un étranger voyageant sur un cerf blanc,
qui offrit comme tribut une coupe et des peaux. Les Youé-Yéou, dont
les cheveux étaient courts et le corps tatoué, apportèrent de Lest des
caisses de peaux de poissons , des épées courtes et des boucliers ; et du
sud des perles, des écailles de tortues, des dents d’éléphants, des plu¬
mes de paons, des oiseaux et de petits chiens. Hoang-Ti fut, disent les
anciens livres, l’inventeur d’un char qui, de quelque côté qu’on le tournât,
indiquait toujours le nord, allusion évidente à la boussole. Ce prince,
qui établit dans ses états le système décimal pour les divisions terri¬
toriales et les mesures linéaires, forma le premier collège d’astrono¬
mie chargé d’observer les astres et les phénomènes célestes; on lui at¬
tribue encore la découverte de la période enseignée plus tard aux Grecs
par Méton. On dressa, sous son règne, d’après des calculs exacts, le ca¬
lendrier qui servait à régler l’ordre des travaux agricoles. On s’occu¬
pait alors beaucoup de l’observation des éclipses, et l’on mesurait le temps
avec des clepsydres. Ce fut en 2155, dans la troisième année du règne
de Tchoung-Kang , qu’arriva l’éclipse de soleil dont il est fait mention
dans le Chou-King.
Yao (2357 ans avant J.-C.) s’occupa aussi beaucoup d’astronomie.
On voit avec étonnement que, sous son règne (Chou-King, chap. Yao-
Tien), les savants chinois avaient une connaissance exacte du cycle que
l’Occident a postérieurement nommé période julienne.
Yu, qui régnait 2200 ans avant notre ère, enseigna au peuple à culti¬
ver les nouvelles terres , c’est-à-dire les terres conquises sur le dé¬
sert; et le Chi-King parle de la culture générale qui consistait en blé,
riz, panis, mil noir (sans doute le sorgho), chanvre, pois, fèves et
coton. Déjà, chez ce peuple, l’agriculture n’était pas, comme chez nous,
livrée au caprice du cultivateur : le gouvernement réglait et surveil¬
lait la production. Chun , associé à l’empire par Yao, nomma Heou-
Tsi directeur de l’agriculture; et, en l’investissant de ces fonctions
(Chou-King, chap. Ch un- Tien) il lui dit : « Vous connaissez les besoins
I )ISCO IJ RS PRÉLIMÜN AIR E.
?, viij
du peuple; apprenez-lui à culliver les cent espèces de grains suivant les
saisons. » Ce meme Heou-Tsi introduisit de nouvelles cultures et perfec¬
tionna les méthodes.
Il est souvent question , dans les anciens ouvrages d’asironomie chi¬
noise, de la sphère de Chun, qui est conforme au système de Ftolémée.
Il existe en Chine un herbier attribué à Chin-Noung, et un ouvrage
d’Histoire naturelle, le Ch an- H a i-Kin g , attribué à Yu. Quand bien
même cet ouvrage ne remonterait pas à une si haute antiquité, il est
toujours de beaucoup antérieur à tout ce que nous avons en Europe. Le
style en est aussi simple que celui des Ring, et il comprend, en deux
cent soixante volumes , la description, souvent fort exacte, toujours
pittoresque , mais quelquefois mêlée de fables, de presque toutes ies
productions des trois règnes.
Les connaissances anatomiques des Chinois paraissent remonter à la
plus haute antiquité. On en peut juger par leur système médical qu’ils
appellent la médecine moderne et qui date déplus de 200 ans avant notre
ère. Leurs anciens livres d’anatomie, tout en renfermant de graves er¬
reurs, portent le caractère d’un esprit d’observation fort minutieux ; et le
gouvernement, qui est intervenu à toutes les époques dans la marche
des sciences , s’est beaucoup intéressé à ce qui concerne les études
médicales. Plusieurs siècles avant notre ère, un gouverneur de province
ayant fait saisir quarante brigands qui avaient ouvert le ventre à des
femmes et à des enfants, les condamna au même genre de mort ; mais,
pour que leur supplice fût utile à la science , il chargea des peintres
de représenter leurs viscères, et ordonna à des médecins de guider le fer
du bourreau.
La circulation du sang était connue des Chinois dans l’antiquité. Ils
ont calculé depuis bien longtemps la rapidité de la progression du sang-
dans les artères à chaque pulsation , et les variations qu’il éprouve
suivant les saisons, l’âge, le sexe, le tempérament, le genre de vie, etc.;
le tout mêlé à du merveilleux. Ils possèdent de nombreux traités sur
le pouls qu’ils ont de tout temps considéré comme le signe diagnostique le
plus sûr dans ies maladies.
Le Tcha-tchin, introduit en Europe sous le nom d’acupuncture, est un
des moyens curatifs le plus anciennement employés en Chine; il en est
question dans le livre des Pcheou , plusieurs siècles avant l’incendie
des Ring.
Les livres d’anatomie, de physiologie et de
médecine ayant été
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
MX
exceptes de la proscription prononcée par Tsing-chi-hoang-ti , qui
(221 ans avant J.-C.) fit brûler les livres et persécuta les lettrés , les
observations qui y sont consignées remontent à plus de vingt siècles.
Nous 11e savons pas à quelle époque îa culture du thé a commencé
en Chine; mais elle doit y être fort ancienne; car, au vnc siècle de notre
ère, l’usage en était devenu si commun que l’empereur Té-lsong le frappa
d’un droit dont le produit fut consacré à l’entretien des greniers publies
et des gens de guerre.
Les vers à soie ne furent connus en Occident qu’au temps de Pline le
naturaliste. Il est historiquement démontré que l’art d’en tirer parti
est connu en Chine depuis plus de 4,000 ans. On en attribue la décou¬
verte à Si-ling , lune des femmes de l’empereur Hoang-ti. Les versa
soie sauvages qui vivent sur l’arbre que les missionnaires appellent
fagara ou poivrier de Chine, sut* le frêne et le chêne, ont été long¬
temps les seuls connus, parce qu’ils sont moins délicats. On 11e sait à
quelle époque le bombyx mori a été élevé artificiellement; on trouve
seulement en 1456 de notre ère une ordonnance qui fixe la quantité de
soie que chaque canton doit fournir.
La méthode scientifique des Chinois est positive; iis s’arrêtent de¬
vant ce qui leur semble impossible; et leurs théories, quoique mêlées à
< les préjugés, ont toujours un coté positif : ainsi les annales qui foui
mention du déluge arrivé sous Yao regardent ce phénomène comme
une inondation partielle et non comme un cataclysme universel, dont ils
11e paraissent pas avoir eu l’idée.
La philosophie chinoise, essentiellement panthéiste, est renfermée
tout entière dans l’Y-king ou le livre de l’Unité, dont Kong-fu-Tsé
(550 ans avant J.-C.) est le plus moderne commentateur. Elle con¬
sidère la monade combinée avec elle-même pour produire la diade et la
triade, comme la cause génératrice de tous les phénomènes qui frap¬
pent notre vue. C’est un jeu numéral dont les combinaisons infi¬
nies roulent sur deux principes: Yang , lumière ou mouvement; et
Yn, obscurité et repos; le tout dominé par Tao ou la raison , qui rap ¬
pellerait V absolu des philosophes modernes.
Lorsque Leibnitz inventa ses monades, il ne savait pas que f Y-Ring,
qui lui est antérieur de 2,500 ans, contient une partie de son système.
A l’occident de l’empire céleste, nous trouvons, dès les premiers temps
de l’histoire, les Hindous, qui sont peut-être antérieurs aux Chinois; mais
le silence de leurs monuments laisse la priorité à ces derniers. La
XX
DISCOURS PRELIMINAIRE.
division des Hindous en castes étrangères les unes aux autres a sans doute
empêché leur développement scientifique d’être aussi complet que chez
leurs voisins; et les formes mystiques de leur religion, en les enlevant à
la vie positive pour les plonger dans les rêveries contemplatives, ont ab¬
sorbé l’activité de leur esprit, et donné naissance à des compositions où
l’obscurité de la pensée le dispute au vague de l’expression.
Les richesses littéraires de l’Hindoustan nous sont peu connues; car
à peine y a-t-il quarante années que l’étude des langues indiennes s’est
répandue en Europe. Au milieu de la confusion inséparable des pre¬
miers travaux, et par suite de l’obscurité des textes sanscrits , on a
jusqu’à présent tiré peu de parti de ces découvertes. Nous savons seu¬
lement aujourd’hui que les Hindous n’étaient pas étrangers aux
sciences d’observation, et qu’ils possédaient des traités didactiques, dont
la perte mérite des regrets. Le recueil encyclopédique connu sous le
nom général de Vëdas , qui remonte à quatorze siècles avant notre
ère, contenait les quatre Oupavëdas ou Sous-Yédas, dont il n’existe
plus que des fragments. Le deuxième, Ayouch, comprenait la méde¬
cine , la chirurgie, la botanique, la minéralogie et l’histoire des
animaux. Le quatrième, Sthâpâtyâ , traitait des arts mécaniques, au
nombre de soixante-quatre. UJyotich , un des six Védângâs , était re¬
latif à l’astronomie. La théorie des atomes , reprise quelques siècles plus
tard par les Grecs, appartient à l’école physique nommée Kanadas.
C’est aux Hindous que nous devons les signes numériques appelés im¬
proprement chiffres arabes. On sait qu’ils se sont de tout temps oc¬
cupés avec succès de la science du calcul , que les Arabes leur ont em¬
prunté l’algèbre, et qu’ils passent généralement pour avoir inventé le jeu
des échecs.
Leur ancienne philosophie, selon l’école Brahma -Mimansa , est
panthéiste et prouve une observation attentive de l’évolution des êtres
et des phénomènes naturels. Dans ce système, la vie et la mort ne sont
qu’une émanation et une absorption. Tous les phénomènes s’accom¬
plissent dans le sein de l’être infini ; et les mondes, emportés pour l’éter¬
nité dans un courant circulaire, naissent et s’éteignent sans que ces
manifestations multiples épuisent la fécondité de la force créatrice.
Manou dit , en parlant de l’action de Brahma dans les phénomènes
cosmologiques : « Échangeant tour-à-tour le sommeil et la veille,
constamment il fait naître à la vie tout ce qui a le mouvement et
tout ce qui ne l’a pas, puis il l’anéantit et demeure immobile.... 11 y a des
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. xxj
mondes qui se développent sans fin, des créations et des destructions ;
Brahma fait tout cela presque en se jouant, lui, le plus grand créateur. »
Nous 11e savons pas comment la science périt chez les Hindous ni
quelles furent leurs relations avec les peuples voisins; car nous ne pou¬
vons les suivre à travers les temps, et riiistoire primitive des Assyriens
et des Babyloniens est trop remplie d’obscurité pour qu’on y trouve la
lumière ; nous voyons seulement , comme trait de ressemblance entre
eux, l’autorité religieuse toute puissante et dépositaire des secrets de la
science et la nation divisée en castes; ce qui semblerait indiquer le con¬
tact des Hindous.
Chez ces peuples , la science paraît avoir eu la même physionomie ,
et leur histoire se résume dans celle des Babyloniens qui étaient parvenus
au plus haut degré de la civilisation.
L’astronomie était cultivée chez eux par les Chaldéens , qui pa¬
raissent y avoir joué le même rôle que les prêtres en Égypte. On attri¬
bue à ces savants la détermination exacte de l’année solaire. Aristote
reçut d’Alexandre un registre d’observations astronomiques non inter¬
rompues, qui remontaient à 1903 années. Cette assertion est exagérée
sans doute ; mais il est certain que, 700 ans avant notre ère, ils observè¬
rent des éclipses de lune qui ont été constatées par des calculs récents.
Chez eux , l’astronomie faisait partie de la religion , et se confondait ,
comme chez les Perses, avec l’astrologie.
Leur médecine était toute empirique. Exposés sur la voie pu¬
blique , les malades demandaient aux passants s’ils n’avaient pas été
atteints d’un mal semblable, et par quel moyen ils s’étaient guéris. S’ils
revenaient à la santé , ils plaçaient dans le temple du dieu de la mé¬
decine un tableau indicatif des remèdes dont ils s’étaient servis. Hip¬
pocrate fit copier ces observations qui lui fournirent d’excellentes no¬
tions thérapeutiques.
Nous trouvons chez ces peuples une agriculture étendue et variée ,
un vaste système d’éducation du bétail, tant pour leur nourriture et
leur service que pour le commerce. Ils avaient des villes populeuses et
magnifiques, et entre autres Babylone avec ses splendides monuments,
ses tours gigantesques , ses vastes canaux, ses jardins suspendus; tout
cela atteste des connaissances déjà précises dans les sciences physiques
et naturelles; mais ce qui prédominait chez eux, c’était le commerce ; la
position de Babylone la rendait maîtresse de tout celui qui se faisait
avec les pays limitrophes fie la Mésopotamie. Les marchands venaient de
X\IJ
DISCOURS PRELIMINAIRE
tous les points de l’Asie acheter à Babylone les objets qu’on y fabriquait
avec une rare perfection. Saint Jean dit, dans ses Révélations , qu’ils con¬
sistaient en objets d’or et d’argent, en pierres précieuses, perles-, crêpes,
pourpre, soie, écarlate, bois odoriférants; vases d’ivoire, de bois pré¬
cieux, d’airain, de fer et de marbre; encens, parfums, vin, huile, blé,
farine, brebis, chevaux, chariots et esclaves. Il ajoute au sujet de la chute
de cette superbe cité: et Babylone la grande est tombée... Les marchands
de la terre pleureront et seront en grand deuil à cause d’elle... Hélas!
diront-ils, elle est tombée, la grande cité qui était vêtue de lin, de pour¬
pre, d’écarlate; qui était parée d’or, de pierres précieuses et de perles... »
Nous ignorons ce que devinrent les arts que Babylone avait poussés si
loin et quels furent les héritiers de cette grande renommée; car nous ne
possédons aucun ouvrage qui expose l’état des sciences à cette époque et
chez ce peuple; nous voyons seulement que les progrès de rhumanité
ne s’étaient pas ralentis, mais que chez les Babyloniens comme chez tous
ceux que le besoin du moment captive et qui appliquent les efforts de
leur intelligence à produire pour le présent sans s’occuper de l’avenir,
il ne s’est rien manifesté de durable comme généralisation d’une grande
pensée. Ces nations ont vécu sans rien laisser qu’un peu de poussière et
quelques souvenirs vagues et incomplets.
A côté des Babyloniens, et vers le même temps, nous trouvons les
Mèdes et les Perses dont l’histoire nous fournit à peine quelques
renseignements sur l’état des sciences chez ces peuples au temps de
leur grandeur. La doctrine des mages , qui remonte à l’an 1500 avant
J.-C. , n’eut pas son siège dans la Perse proprement dite, mais
dans les pays qu’arrosent l’Euphrate et le Tigre. Le Parsisme , d’a¬
bord transmis par la voie orale, fut plus lard fixé par l’écriture, et
l’on y retrouve des idées de philosophie numérale. XdAvesta, plus connu
sous le nom d aZend-Avesta (parole Zend), est, comme les livres in¬
diens, une encyclopédie où domine la pensée religieuse; car on a vu
qu’à ces époques ihéocratiques ia science n’était pas séparée de la reli¬
gion. On remarque parmi les 21 Naskas (nombre formé des chiffres 7 et 3
qui jouent un grand rôle chez les Parsis ou Guèbres), le 6e, DJader , com¬
prenant tout ce qui se rapporte à l’astronomie, à la médecine et à l’in-
ftuence des planètes sur les événements humains ; le 7e, Pardjem, relatif
aux quadrupèdes qu’il est permis de manger; le Sephand, qm traite
de l’homme et de l’humanité, et le 18e, Davarsoudjed \ qui contient le
tableau des infirmités auxquelles sont sujets les hommes elles animaux.
DISCOURS P R É L IM 1 N A I R F .
XXIIJ
Quelques autres livres se rattachent plus ou moins directement aux
sciences d’observation , le tout mêlé à des pratiques superstitieuses et
aux spéculations d’une grossière cosmogonie. Nous trouvons néanmoins
dans Zoroasire quelques idées sur la formation des montagnes par
soulèvement. Il dit, dans le Boun-Dehesch : « Ormusd fit d’abord le mont
Albordj..., et les autres montagnes se multiplièrent comme étant sorties
de sa racine. Elles sortirent de la terre et parurent dessus comme un
arbre dont la racine croît tantôt en haut, tantôt en bas. » Malheureuse¬
ment l’Avesta que nous possédons n’est qu’une altération de l’œuvre pri¬
mitive, et nous n’y trouvons aucun des livres qui avaient trait aux scien¬
ces; cependant les ruines si brillantes encore des anciennes villes perses,
qui attestent un grand talent architectural, semblent prouver que les
nations orientales, ayant puisé leur civilisation à un fonds commun , en
ont toutes joui à un degré presque égal, et que leurs institutions civiles
et religieuses, les agitations politiques qui les ont fait disparaître de la
surface du globe, les ont seules privées de sciences formulées et de mo¬
numents scientifiques.
Les doctrines de l’Inde paraissent avoir profondément empreint les in¬
stitutions des peuples qui dès les premiers temps s’étaient répandus sur la
terre et nous en retrouvons des traces chez les Égyptiens, descendus, d’une
f r
colonie venue de la Haute-Ethiopie , ou subjugués par des Ethiopiens qui
introduisirent dans le pays conquis le gouvernement théocratique. Les
enseignements scientifiques mystérieusement confinés dans les temples,
la division du peuple en cinq classes qui ne s’alliaient jamais, l’obligation
imposée auxhommesdescastes laborieuses de suivre l’état de leur père, tout
enfin contribuait à rendre chez eux, comme chez les Hindous, la science
étrangère à la majorité de la nation, en en faisant l’apanage d’une minorité
intéressée à ne pas la répandre; mais, quand on considère les vastes tra¬
vaux publics exécutés par ce peuple, sous la direction de ses chefs, les mo¬
numents gigantesques qu’il a élevés depuis tant de siècles et qui néan¬
moins sont encore debout, on y reconnaît une civilisation avancée et des
études sérieuses. L’art de rembaumement, qu’il a poussé si loin, exigeait
des études d’anatomie générale sinon étendues, du moins précises, et ces
pratiques initiaient nécessairement les hommes qui en étaient chargés,
à la connaissance de la splanchnologie, de la myologie et de l’ostéologie.
Ce qui cependant s’opposait au progrès de la science de l’organisation, c’est
que les médecins égyptiens ne pouvaient prescrire que les remèdes re¬
connus par la loi, ne devaient s’occuper que d’un seul organe, afin de mieux
XXIV
DISCOU RS PR CUMIN AIRE.
connaître les maladies qu’ils traitaient ; ils devaient enfin n’employer,
dans leur traitement, qu’un seul remède, et si le traitement étant changé
le malade venait à mourir, on punissait le médecin du dernier supplice.
Quelques-unes de leurs hérésies scientifiques sont assez étranges pour
mériter d’être citées : ils croyaient qu’il part du cœur un nerf se rendant
au petit doigt et soumis à l’influence de ce viscère; c’est sans doute par
suite de cette relation sympathique qu’ils portaient leur anneau nuptial
à ce doigt ; et ils expliquaient la cause pour laquelle la vie humaine ne
va pas au-delà d’un siècle, par une diminution régulière et constante du
cœur, dont il résulte qu’à cent ans , cet organe , complètement atrophié,
11e peut plus entretenir la vie. Ils avaient cependant fait assez de pro¬
grès en anatomie pour avoir construit un squelette de bronze que Galien
alla visiter.
Le plus ancien médecin égyptien dont l’histoire ait conservé le souvenir
est Sésostris, roi de Memphis. Athotès fut aussi, dit-on, un médecin cé¬
lèbre, et composa quelques livres d’anatomie. O11 assure également que,
parmi les livres hermaïques ou attribués à Hermès Trismégiste, il y en
avait six qui traitaient de la médecine et de l’anatomie.
Le culte des animaux et des plantes, le choix qu’ils en faisaient comme
emblèmes ou comme objets d’adoration ou de mépris , dénote un certain
esprit d’observation. Parmi les hiéroglyphes gravés sur leurs monu¬
ments, on trouve des figures d’animaux représentés avec exactitude,
tels par exemple que l’anlilope, la girafe, l’épervier, le vautour, l’ibis,
des silures, des cyprins, etc. Notre célèbre entomologiste Latreille y a
reconnu des insectes, et surtout le scarabœus sacer , dont les caractères
étaient indiqués avec une scrupuleuse fidélité.
La nécessité de rétablir la délimitation de leurs champs après la re¬
traite des eaux du Nil , le partage des terres exécuté par Sésostris ,
les conduisirent à l’étude de la géométrie ; ils se livrèrent avec une
application extraordinaire à l’astronomie , qui finit par dégénérer chez
eux en astrologie judiciaire ; ils connurent l’année solaire 1325 ans avant
Père chrétienne.
Leurs lumières sur la géologie , la minéralogie , la métallurgie ,
découlant de leur position même, se retrouvent dans leurs monuments
et leurs procédés industriels. Nous ignorons quelles étaient leurs con¬
naissances en chimie générale, car les traités d’alchimie, attribués à
Hermès, ne sont rien moins qu’authentiques, et semblent être le fruit des
élucubrations des savants alexandrins. Cependant on y trouve une cer-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
XXXIlj
laine forme philosophique , dont sans doute l’idée-mère remontait tra¬
ditionnellement à une haute antiquité; mais nous savons qu’ils étaient
fort avancés dans les applications industrielles de la chimie empirique; ils
fabriquaient, comme nous, des émaux, des faïences , et savaient compo
ser des couleurs à la fois solides et brillantes. Il paraît que leurs procé¬
dés se perdirent avec eux, car les arts chimiques ne furent jamais aussi
perfectionnés chez les Grecs.
Les Égyptiens, subjugués par les Perses, ne recommencèrent à s’occu¬
per sérieusement de science que lorsque des relations suivies furent éta¬
blies entre eux et les Grecs; mais, à cette époque, ils avaient perdu leur
caractère primitif, et les sciences qu’ils cultivaient étaient des importa¬
tions européennes.
La civilisation, fin dernière des sociétés humaines, ne se propage
que par le contact: la guerre, la conquête, la servitude, ces fléaux de
l’humanité, sont souvent des moyens de diffusion des lumières ; aussi
voyons-nous les Israélites, dont les ancêtres habitaient la Mésopotamie
et n’étaient que des pasteurs d’une civilisation douteuse , recevoir de
l’Égypte, où ils gémirent en esclavage, les connaissances que nous
trouvons répandues dans la Bible; mais les institutions, en se transplan-
r
tant, perdent de leur caractère primitif, et celles de l’Egypte ne furent
pas conservées par Moïse, qui, élevé par les prêtres égyptiens, était le
seul d’entre les Israélites qui connûtleursscienceset le sens caché de leurs
doctrines philosophiques. Les autres chefs du peuple d’Israël, associés
à l’entreprise du grand législateur , n’étaient initiés qu’aux sciences
pratiques connues du vulgaire , et ne secondèrent Moïse que parce qu’ils
avaient la conscience de sa supériorité.
Les livres sacrés des Hébreux portent les marques d’une connaissance
aussi parfaite de la nature qu’on pouvait l’avoir alors. Les théories géo¬
géniques qu’ils renferment prouvent que l’Orient avait des idées assez
justes sur le soulèvement des montagnes et la présence des eaux sur les
continents.
Le Pentateuque est la partie des textes hébraïques dans laquelle se
trouve le plus grand nombre d’observations, et qui fait le mieux connaître
l’état des lumières chez les Hébreux primitifs. Quoique Moïse ait
avancé des faits erronés dans son classement des animaux en purs et
impurs , on y reconnaît une étude attentive de la nature; ses nombreux
exemples sont tirés de la mammalogie, de l’ornithologie, del’ichthyologie
et de l’entomologie, le tout appuyé sur des considérations hygiéniques
d
XXXI V
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
d’une assez haute portée. La Bible contient l’énumération de soixante-
dix espèces de plantes qu’on a pu rapporter à des espèces connues.
Les rois d’Égypte étaient communément les plus savants de leur
royaume , et les rois juifs eurent la même réputation. Le troisième
livre des Rois dit que Salomon connaissait tous les végétaux et tous
les animaux de la terre , les oiseaux , les reptiles et les poissons ;
les alchimistes lui attribuent de profondes connaissances dans les sciences
occultes et dans l’art de transmuer les métaux : c’est ainsi même qu’ils
veulent expliquer la prodigieuse quantité d’or qui se trouvait répandue
dans les temples et les édifices publics.
La culture chez les Israélites consistait en blé, orge, légumes de diverses
sortes, lin, vin , dattes, olives , grenades, figues ; et ils nourrissaient de
nombreux troupeaux d’ânes, de bœufs, de chameaux et de brebis. Leur
commerce avec Tyr, en parfums et en plantes tinctoriales, et le cas qu’ils
faisaient de l’art du teinturier, indiquent des procédés d’application et un
commencement d’industrie. L’art métallurgique devait aussi leur être
familier dans ses procédés les plus simples, car les livres juifs parlent
d’armures de fer, de chariots garnis de fer, etc. : or, la mise en œuvre
de ce métal suppose des connaissances spéciales appuyées sur une lon¬
gue pratique.
Tout chez ce peuple démontre qu’il était attentif aux beautés de la na¬
ture: Job décrit , avec un talent d’observation très remarquable et un
coloris aussi brillant que celui de Buffon, le cheval dont il peint la noble
fierté, le rhinocéros au caractère stupidement farouche, et l’insouciante
autruche qui confie ses œufs aux sables brûlants du désert. Les images
dont se servent les poètes hébreux sont presque toujours empruntées aux
objets naturels. Les noms donnés aux saisons ne sont pas même arbi¬
traires: ils sont relatifs au temps des semailles et des récoltes, et aux mo¬
difications de la température.
Les vicissitudes politiques de ce peuple, ses longues et successives
captivités, puis, en dernier lieu, l’occupation de son territoire par toutes
les nations guerrières qui mettaient le pied en Syrie, ont sans doute em¬
pêché qu’il ne donnât à ses connaissances scientifiques une forme arrêtée,
occupé qu’il était à défendre son indépendance et sa vie.
Nous ne savons par quel lien rattacher à l’histoire générale des peuples
celle des Phéniciens, que nous trouvons déjà puissants avant d’avoir pu les
suivre en remontant à leur origine. Leur position sur le bord de la Mé¬
diterranée les avait portés à devenir commerçants, et ils ne restèrent sans
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
XXXV
cloute pas étrangers au mouvement des esprits. Comme ils étaient fort ha¬
biles dans l’art de la navigation et réputés les marchands les plus expé¬
rimentés , ils ont dû approfondir les sciences dans leurs moyens d’appli¬
cation; mais l’histoire se tait à leur égard sous le rapport scientifique, et il
ne nous reste d’eux aucun monument qui nous fasse connaître quelle part
ils ont prise aux progrès de l’humanité. On ne peut citer parmi leurs phi¬
losophes queCadmus, qui passe généralement pour l’inventeur de l’écri¬
ture, mais dont l’histoire est enveloppée de merveilleux; et Sanchoniathon,
hiérophante de Tyr, des œuvres duquel nous ne connaissons que quel¬
ques fragments conservés par Pliilon de Biblos, quoiqu’un savant allemand
ait prétendu les avoir retrouvées. Les écrits de Sanchonialhon sont loin
d’avoir un caractère positif; il mêle des fables grossières à tous ses récits,
et le fragment de chronologie qui nous reste sous son nom n’est rien
moins qu’authentique.
Ici s’arrête l’histoire des sciences chez les anciens peuples de l’Asie et
de l’Égypte ; esquisse incomplète, où manque souvent la lumière, mais
qui n’est pas sans intérêt quand on songe que c’est chez ces peuples pri¬
mitifs, au milieu de ces sociétés naissantes, que les sciences eurent leur
berceau , et que c’est de là quelles ont été importées dans l’Europe
barbare. Si l’on en excepte les Chinois qui seuls peuvent lier leur pré¬
sent à leur passé, tous ces peuples, jadis si pleins de vie, sont inconnus
à leurs descendants ou à leurs successeurs , et les grands monuments
qu’ils ont laissés, incompris de ceux qui errent dans leurs ruines, sont
des feuillets épars de l’histoire de l’humanité.
lia
État des sciences naturelles chez les Grecs et chez les BLomains.
Il est impossible de dire à quel peuple les Grecs doivent leur origine, et
à quelle époque précise ils s’établirent en Europe. Leurs historiens n’ayant
écrit que long temps après que la civilisation orientale eut pénétré dans
leur pays, et lorsque la tradition de l’origine de leur nation était déjà per¬
due, sont restés muets sur celte question. Les premiers temps de la
Grèce, tels que les peint Thucydide, nous montrent une agglomération de
X \ X M
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
peuplades barbares, sans établissements fixes, sans agriculture, sans in¬
dustrie, vivant en état d’hostilité perpétuelle, et ne reconnaissant d’autre
loi que la force. Les Pélasges, qui les avaient précédés dans le Pélopo-
nèse, nous sont encore moins connus. Aujourd’hui que l’étude de l’an¬
tique langue des Brahmes a remplacé l’hébreu dans les spéculations phi¬
lologiques , on croit retrouver en eux un peuple Hindou. Sans recher¬
cher ce que cette hypothèse a de plausible , nous pouvons affirmer,
d’après le témoignage d’Hérodote, qu’ils avaient une origine différente ,
parlaient une autre langue que les Grecs, et paraissaient être venus à
une époque antérieure. Les premières lumières de lacivilisation précédè¬
rent sans doute l’époque historique ; car on a quelques fragments informes
sur les Pélasges et sur les premiers chefs de nations qui gouvernèrent ces
petites tribus sauvages. Nous ne répéterons aucune de ces fables; nous
citerons seulement un nom auquel se rattache un grand événement; c’est
celui d’Ogygès, sous le règne duquel eut lieu l’inondation de la Béotie et
d’une partie de l’Atlique , qui ( 1832 ans avant J.-C.) fit périr la nation
presque entière des Hectènes. On attribue cet événement à l’état d’aban¬
don dans lequel étaient restés les canaux creusés par les Pélasges, au
travers du mont Ptoiis, à l’effet de donner une issue aux eaux du lac Copaïs.
Sans nous arrêter aux différents systèmes, plus ou moins spécieux, in¬
ventés par les historiens pour expliquer la présence des Grecs en Eu¬
rope, nous nous bornerons à dire que c’est à Cécrops, l’Égyptien, le
premier chef dont il soit fait mention dans les marbres deParos (1643 ans
avant Père chétienne), et qui vint apporter la civilisation dans l’Attique ;
à Deucalion, venu de la Haute-Asie en Thessalie, quelques années après
Cécrops ; à Danaïis, qui quitta l’Égypte (1572 ans avant J.-C.) pour venir
s’établir dans l’Argolide , et aux Orientaux enfin qui affluèrent de toutes
parts en Grèce , que les Hellènes furent redevables des premières con¬
naissances auxquelles, plus tard, ils durent leur supériorité sur les autres
nations.
Les chefs égyptiens ne semblent pas avoir importé en Grèce la domina¬
tion de la caste sacerdotale, et être restés en possession des mystères reli¬
gieux et des arcanes de la science ; ou , s’il en fut ainsi, cette institution
dura peu, puisque nous voyons dans l’Iliade, dix siècles avant notre ère,
Agamemnon, Nestor, et tous les autres chefs de tribus, immoler de leurs
propres mains les victimes des sacrifices. La liberté de la pensée permit
aux sciences de se développer sans entraves; et la religion publique ayant
revêtu les dieux des attributs extérieurs de l’humanité, et cessé
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
XXX Y IJ
d’être un mythe inaccessible au vulgaire , l’émancipation de l’intelli¬
gence fut plus complète quelle ne l’avait été chez aucun autre peuple.
Les premiers hommes de science dont parlent les poèmes grecs sont
Esculape, Orphée et Chiron le Thessalien, qui passent pour avoir connu
les propriétés médicinales des plantes; mais on ne sait si ces hommes
ont réellement existé, ou s’ils ne sont que des personnifications de dé¬
couvertes utiles à l’humanité. Machaon et Podalyre recueillirent ces pre¬
miers préceptes de médecine et les mirent en pratique : le premier
étudia surtout la chirurgie , le second s’appliqua à connaître les causes
internes des maladies ; ils furent attachés à l’expédition contre Troie.
Leurs successeurs furent Nicomaque et Gorgasus.
Les relations qui, par la force des choses, s’établirent entre les Grecs,
les peuples deiaColchideetceuxdescôtesde l’Asie, initièrent rapidement
les premiers aux mystères des sciences de l’Orient. Du temps d’Homère,
les connaissances en histoire naturelle étaient déjà assez répandues pour
qu’on trouve dans ce poète des descriptions de végétaux et d’animaux, des
détails anatomiques, agricoles et industriels, fruits d’une observation
positive et non de l’imagination.
Hésiode, qu’on croit postérieur à Homère, donne, dans sa Théogonie ,
une explication symbolique de la création du monde, où l’on retrouve
les idées orientales ; dans son poème des travaux et des jours , il
décrit les principales opérations de l’agriculture, les divers procédés de
l’économie rurale , et il énumère un certain nombre de plantes dont il
indique les propriétés.
Pendant plus de trois siècles, la Grèce fut le théâtre de troubles san¬
glants causés par l’ambition des Héraclides, qui voulaient étendre leur do¬
mination sur tout le Péloponèse. Ces guerres eurent pour résultat l’émi¬
gration des Doriens, des Éoliens et des Ioniens en Asie-Mineure. Des
colonies grecques s’établirent aussi dans la grande Grèce, et la civilisation
répandit partout sa lumière. Pendant cette longue tourmente, la science
sommeilla, et ne dut son réveil qu’à l’émigration des prêtres égyptiens
fuyant les persécutions de Cambyse, et aux Grecs d’Asie, tels que Thalès,
Pythagore, Démocrite, Anaxagore, et un grand nombre d’autres qui
avaient visité l’Égypte et pénétré dans les temples, lorsque Psamméticus
ouvrit aux étrangers les portes de son royaume.
Les théories mystiques de l’Orient, en s’établissant sur le sol euro¬
péen, ne conservèrent pas leur caractère primitif, peut-être parce qu’a
lors les prêtres égyptiens en avaient eux-mêmes perdu le sens. Sous l’in-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE,
xxxviij
llueiice de la liberté de la pensée, qui renverse tous les obstacles, elles
subirent de grandes modifications ; mais, avant de s'élever à la hauteur
de sciences positives , elles flottèrent pendant plusieurs siècles, sans
presque enfanter autre chose que des fictions poétiques.
Thalès, le fondateur de l’école ionique, et le premier qui enseigna
la philosophie en Grèce, professait des idées systématiques et pure¬
ment orientales sur l’origine du monde par les eaux; il démontra
la sphéricité de la terre, expliqua les éclipses, et fixa l’année à 365
jours. Il connaissait les propriétés attractives du snccin et de l’aimant.
Anaximandre, son disciple, qui introduisit à Sparte l’usage des cadrans
solaires , et dressa le premier avec Anaxagore des cartes géographiques,
voulait que les hommes eussent d’abord été poissons, puis successivement
reptiles et mammifères. Héraclite, au contraire, prétendait que le monde
n’est l’ouvrage ni des dieux ni des hommes, que c’est un feu qui s’allume
et s’éteint suivant un certain ordre , et que notre globe est un astre re¬
froidi. Il s’occupait d’observations positives; et, pour éviter les persé¬
cutions de l’ignorance, il errait dans les cimetières afin d’y étudier sur
ia nature morte les mystères de l’organisation humaine.
r
Pythagore, qui avait vécu 22 années en Egypte et y avait été admis aux
enseignements des prêtres, vint à Crotone, dans la grande Grèce, fonder
l’école italique. Sa métaphysique, toute empreinte des formes égyptiennes,
se rapproche par son caractère numéral de l’Y-King des Chinois. Il pro¬
fesse une sorte de panthéisme spiritualiste, allié à des idées de trans¬
migration des âmes avec souvenir de l’existence antérieure. On lui attri¬
bue un ouvrage sur les végétaux, dans lequel il parle de la culture du
chou, de la moutarde et de l’anis. Il connaissait le double mouvement
de la terre sur elle-même et autour du soleil, et savait fort bien qu’elle
est sphérique. Suivant les philosophes de cette école, non-seulement les
planètes, mais les comètes même sont de véritables astres en mouve¬
ment autour du soleil. Ils avaient des notions assez précises sur la théo¬
rie de la réfraction et sur la production des couleurs.
Alcméon de Crotone, disciple de Pythagore (520 ans avant J. -C.), fil des
dissections d’animaux pour arriver par analogie à la connaissance de la
structure de l’homme. Il professait des idées assez exactes en physio¬
logie, etavait reconnu que chez les animaux la tête est la partie qui se dé¬
veloppe la première. On lui attribue, sans preuves, la découverte de la
trompe d’Eustache.
Empédoclc fut un des observateurs les plus exacts de l’école italique.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
XXXIX
Il écrivit sur les plantes médicinales, leur attribua un sexe et du senti¬
ment , reconnut l’analogie qui existe entre la semence desplanles et l’œuf
des animaux, découvrit l’amnios, paraît avoir entrevu le limaçon de
l’oreille, et composa un poème de la nature , connu de Lucrèce, qui en
parle avec admiration. Cet ouvrage ne nous est pas parvenu.
L’école éléatique, fondée par Xénophane , à peu près vers la même
époque que l’école italique, compta beaucoup de disciples qui s’appli¬
quèrent surtout a la philosophie spéculative. Ainsi que presque tous les phi¬
losophes de son temps, Xénophane avait son système géogénique; et, ayant
observé les débris de mollusques fossiles qui couvrent le sol de la Sicile, il
en conclut* que toutes les terres avaient originairement été couvertes par
les eaux. Parménide professait le système de la non-existence des corps;
d’après ce philosophe, les manifestations matérielles émanent de l’in¬
telligence et sont le résultat unique de l’illusion , doctrine qui se rap¬
proche de la théorie indienne, dont Maïa est la déesse.
Anaxagore, le maître de Socrate, appartenait a cette école. Tl paraît
avoir possédé des notions anatomiques assez étendues; il a exposé,
sous le nom d’homœoméries , des idées saines sur les molécules con¬
stituantes des corps ; il prétendait , comme le croient plusieurs savants
modernes, que la lune et les planètes sont habitées.
Leucippe , de l’école d’Élée , est le créateur de l’école atomistique ;
il croyait l’univers composé d’atomes, dont le mode d’agrégation suffît
pour constituer les différents corps de la nature. Il eut pour disciple
le célèbre Démocrite , qui étudia avec soin l’organisation d’un grand
nombre d’animaux , découvrit les conduits biliaires et le rôle que joue
la bile dans la digestion ; mais , abandonné à l’empirisme comme tous
les savants de son époque, il n’eut que des idées très bornées en phy¬
sique générale. Ses conjectures en astronomie offrent plus d’intérêt; car
il disait que la voie lactée est formée par la réunion d’une multitude
d’étoiles , et que les taches de la lune sont produites par l’ombre de
ses montagnes. Il s’occupa également de botanique, et traita de plu¬
sieurs parties de cette science.
Ces quatre écoles eurent la gloire de jeter les fondements des études
scientifiques en Grèce; maison y découvre, malgré l’unité de but,
deux principes opposés. Les Leucippe et les Atomistes, tout en faisant
de la science à priori, rejetaient la métaphysique et cherchaient à ex¬
pliquer tous les phénomènes par l’action réciproque des agents sensibles ;
Pythagore et lesÉléates, au contraire, étaient des idéalistes purs, qui
xl
DISCOURS PRELIMINAIRE.
allaient chercher dans le monde immatériel la base de leurs théories.
Ces systèmes, fondés sur des hypothèses et non sur l’observa lion réfléchie
des faits, avaient accoutumé les Grecs aux créations fantastiques de l’es¬
prit, entravé les progrès de l’observation, et les sophistes étaient les con¬
tinuateurs de ces éludes stériles. Socrate ( 470 ans avant notre ère) mit
fin à leurs vaines déclamations. Bien qu’on ne lui doive aucun travail
sur les sciences naturelles, il leur rendit un service immense, en atta¬
quant toutes les théories qui ne s’appuient pas sur des données posi¬
tives. On peut le regarder, sous ce rapport, comme le créateur de la
méthode expérimentale.
Quoique philosophe et historien plutôt que naturaliste, Xénophon, l’un
de ses disciples , s’est beaucoup occupé de sciences naturelles. Sous le
titre de Cynégétiques , il a composé sur la chasse un ouvrage qui traite
de l’éducation des chiens et des ruses des animaux. Il nous apprend que
jadis la Macédoine et le nord de la Grèce renfermaient des lions, des
panthères, et quelques autres mammifères qui ont cessé d’exister en
Europe, et ne se trouvent plus qu’en Afrique et en Asie.
Platon (430 ans avant J.-C.) fut le fondateur de l’école académique.
Ce philosophe n’était pas né pour les sciences d’observation. Une imagi¬
nation ardente et poétique, un penchant irrésistible à l’idéalisme, le dé¬
tournèrent de la méthode expérimentale; aussi ses œuvres fourmillent-
elles de paradoxes que le charme de l’exposition ne lui fait pas toujours
pardonner. Son limée , le seul de ses écrits qui ait un caractère scien¬
tifique, est un mélange confus d’idées bizarres bien au-dessous des con¬
naissances de son époque; cependant il résulta de cet essai encore informe
de classification méthodique des sciences une impulsion dont nous trou¬
vons les résultats dans Aristote. Son Atlantide , qu’on a sérieusement
cherchée de nos jours, n’est peut-être qu’une fiction de poète. On peut
considérer Platon comme le créateur de cette philosophie purement spé¬
culative qui, ne. tenant aucun compte des faits, se crée un monde idéal
où viennent trop souvent s’égarer les meilleurs esprits.
A côté de ces écoles philosophiques grandissait la famille des Asclé-
piades, descendant d’Esculape , investie des fonctions médicales comme
d’un sacerdoce. On y trouve une observation plus attentive, un jugement
plus froid , plus de pratique que de spéculation , plus de faits que de
théories ; les membres de cette caste sont donc de véritables naturalistes.
L’école de Cos a compté parmi ses plus illustres disciples plusieurs mé¬
decins du nom d’Hippocrate, de sorte que nous ne savons auquel attribuer
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xU
les écrits qui nous restent sous ce nom ; quelques auteurs pensent qu’on
les doit au second , contemporain de Socrate, de Platon et d’Aristote.
En thérapeutique et en hygiène, Hippocrate est un homme d’une supé¬
riorité incontestable J mais n’ayant pas visité l’Égypte, oit l’anatomie
était très avancée, tandis qu’en Grèce les préjugés religieux en arrê¬
taient les progrès, il est d’une profonde ignorance sur cette science et
sur la physiologie. Il prend le cerveau poiir une masse spongieuse desti¬
née à absorber l’humidité du corps ; il ne connaît pas les nerfs, surtout
ceux qui naissent de l’encéphale , et ne donne ce nom qu’aux tendons et
aux ligaments. Son angéiologie et sa physiologie ne sont nullement fon¬
dées sur l’observation: ce sont des théories bizarres. Il mentionne dans
ses ouvrages environ cent cinquante plantes employées en médecine ou
comme aliments; et le premier parmi les anciens il nous a donné l’état
des connaissances botaniques à son époque.
Ctésias, attaché en qualité de médecin à l’expédition des Dix mille,
et qui fut fait prisonnier à la bataille de Cunaxa, a écrit un ouvrage
sur l’Inde, dont il ne nous reste qu’un fragment. On y trouve des
descriptions de plantes et d’animaux quelquefois très exactes; mais cet
écrivain admet aussi des fables ridicules qui montrent un homme cré¬
dule ou un observateur fort inattentif.
Les sciences, confuses, et dénuées de méthode, ne sortent du chaos
dans lequel elles étaient plongées qu’à l’apparition d’Aristote (384 ans
avant notre ère). Ce grand homme, à qui ses prodigieux travaux ont
valu l’immortalité, appliqua le premier à l’histoire naturelle la méthode
expérimentale créée par Socrate. Il fit cesser l’anarchie qui régnait dans
les sciences, en les classant avec un ordre admirable, assignant à chacune
d’elles les limites rigoureuses de ses attributions, et en en faisant l’objet
d’études spéciales, sans méconnaître jamais le lien étroit qui les unit.
Tous ses renseignements sont fondés sur l’observation; jamais il n’é¬
tablit de théorie à priori ; il généralise les faits qu’il a lui-même obser¬
vés, et l’on trouve rarement dans ses écrits une déduction hasardée.
Ses travaux sur toutes les branches des connaissances humaines sont
immenses; peu de savants ont plus vu et plus produit que lui. Si ses
ouvrages nous offrent quelques parties qui nous semblent faibles aujour¬
d’hui, il faut attribuer cette faiblesse à l’impossibilité où il se trouvait de
•
faire les expériences que nous facilite la supériorité de nos moyens
d’observation; mais son histoire des animaux restera comme un des
monuments de la puissance du génie.
DISCOURS FR K LIMINAIRE.
xlij
IJ ne faut pas chercher dans Aristote une véritable classification mé¬
thodique des êtres organisés; mais on ne peut trop admirer la haute
portée de son esprit, qui lui avait fait entrevoir les caractères fondamen¬
taux sur lesquels repose la méthode naturelle. Il divise les animaux en
deux classes : ceux qui ont du sang (Ivai^a) et ceux qui n’en ont pas
(aval a a) ; ce qui répond à nos vertébrés et invertébrés. La première
comprend les quadrupèdes, les oiseaux, les reptiles, les amphibies et les
poissons. Il avait fort bien reconnu que les cétacés forment une classe
distincte de celle des poissons; sa sagacité est en défaut quand il place
parmi les quadrupèdes des animaux de la classe des reptiles ; mais
comme ils sont ovipares, il fait remarquer leur analogie avec cesderniers.
Les animaux à sang blanc (àvatu.a) forment quatre sections : les mol¬
lusques sans coquilles (p.ccxà/.ia) , les testacés (ôarpouM&pjMi) » les crustacés
(p.aXaKocTpa>ca) , et les articulés (ê'vTopi.a). Ces derniers sont divisés en
ailés et en aptères , et les ailés appartiennent à des ordres différents,
suivant qu’ils ont deux ou quatre ailes, que ces ailes sont membra¬
neuses ou recouvertes d’ély très. Il semble aussi avoir entrevu leur dis¬
tinction en broyeurs et en suceurs.
L’anatomie d’Aristote est moins avancée ; toutefois on trouve, dans
cette partie de ses œuvres, une bonne description du cerveau. Ses con¬
naissances en névrologie sont plus étendues que celles de ses prédéces¬
seurs, et l’on reconnaît qu’il a étudié avec soin le trajet des veines et des
artères. C’est lui qui le premier, pour faciliter l’intelligence des descrip¬
tions anatomiques, accompagna son texte de figures avec renvois.
Ses monographies, malheureusement trop rares, sont pour la plupart
remarquables par leur précision; et sa description de l’éléphant l’em¬
porte sur celle de Buffon, qui s’est presque toujours trompé en le con¬
tredisant.
Sa classification des oiseaux est celle qu’ont adoptée les ornithologistes
modernes, surtout Brisson; il avait remarqué avec sa sagacité ordinaire
que les ailes sont les analogues des membres antérieurs des quadrupèdes.
Ses connaissances en ichthyologie sont en général presque aussi com¬
plètes que celles que nous possédons; car il s’étend beaucoup sur les
migrations des poissons , sur leurs maladies , et donne sur leurs mœurs
des détails qu’on a longtemps crus erronés, mais dont quelques obser¬
vations récentes ont démontré l’exactitude.
Son traité d’anatomie comparée, qui fut, avec celui de Galien, le seul
jusqu’au xvie siècle, prouve combien il avait fait d’observalions di-
DISCOURS PRELIMINAIRE.
\lu
recles. Il décriviL l’œil de la taupe, qu’après lui encore on a cru long¬
temps privée de la vue, et il constata l’existence de la faculté auditive
chez les poissons et chez les insectes.
Dans son traité de la voix, il distingue fort bien le son résultant de
l’expulsion de l’air à travers le larynx, et le bruit produit chez les in¬
sectes soit par le frottement des pattes sur les élytres, soit par un
appareil vibrant, comme chez la cigale.
Il traite en maître de l’hibernation et de la génération des animaux,
du sommeil des poissons, des métamorphoses des insectes. 11 avait soi¬
gneusement observé les mœurs des abeilles et des guêpes, et les phases
de l’évolution du poulet dans l’œuf. Il fait naître tous les insectes par la
voie de la génération spontanée, n’en exceptant que les araignées , les
criquets et les cigales; opinion que nous retrouvons dans toute l’an¬
tiquité.
Les notes qu’il avait recueillies étaient rangées par ordre alpha¬
bétique , et formaient comme une espèce de dictionnaire ; malheu¬
reusement cette partie si intéressante de ses œuvres ne nous est pas
parvenue.
Aristote essaya le premier de ranger avec ordre les corps bruts; il eu
forma deux grandes classes , les fossiles et les métalliques ; les premiers
étaient considérés par lui comme d’origine terrestre et les seconds comme
d’origine aqueuse , parce qu’ils se liquéfient par la fusion.
En géogénie , Aristote est neptunien , c’est-à-dire qu’il attribue à
l’eau la formation du globe. Ayant vu que la mer a laissé çà et là des
coquilles, et que les alluvions des fleuves s’accroissent avec rapidité, il
en conclut que les terres ont été alternativement découvertes ou enva¬
hies par les eaux. Cette opinion fut celle de la plupart des naturalistes
anciens; le système contraire ou vulcanien , qui attribue au feu l’origine
de tout ce qui existe, ne comptait chez eux que pende partisans. Aristote
admet, avec les autres philosophes grecs, quatre éléments, auxquels il en
joint un cinquième, qui est l’éther.
Il avait écrit deux livres sur les végétaux, mais ils ont péri avec
la plus grande partie de ses ouvrages, et ceux qui sont arrivés jusqu’à
nous ont été altérés par de fréquentes interpolations , qui en dénatu¬
rent le sens primitif.
Celte rapide esquisse des travaux les plus remarquables de ce philo¬
sophe sur les sciences naturelles a pour but de prouver que l’admira¬
tion dont il a été l’objet n’est pas fondée sur un frivole engouement,
1 1 i v
DISCOURS PRELIMINAIRE.
mais sur un mérite réel. Peut-être faut-il ajouter que sans Alexandre,
qui envoyait à son maître les productions les plus rares des pays qu’il
parcourait en vainqueur, et qui consacra plusieurs millions à faciliter ses
recherches, Aristote n’aurait jamais pu leur donner autant de développe¬
ment. Comme le jeune conquérant avait puisé dans les leçons du philo¬
sophe le goût des sciences naturelles, il voulut contribuer à leurs pro¬
grès en les enrichissant de nouvelles découvertes. Il fil faire, dans
ce but, par l’amiral Néarque , sous la direction d’Onésicrite , homme
d’un profond savoir, une exploration des côtes de la Perse, qui procura
la connaissance de plantes et d’animaux jusqu’alors inconnus, et entre
autres du cotonnier et du tigre rayé. Il introduisit en Europe les paons,
qu’on n’y avait jamais vus , et une espèce de perruche verte, à collier
rouge, qui a reçu le nom de Psiitacus Alexandrie
Les contemporains les plus célèbres d’Aristote furent Démocrite d’Ab-
dère, Hippocrate, Xénophon et Platon. Quand on lit les œuvres de ces
grandshommes, on s’étonne de voir combien étaient rares leur commerce
scientifique et la lecture de leurs écrits ; car chacun d'eux a des opinions
indépendantes de celles de ses contemporains, et l’expérience acquise
par l’un est complètement perdue pour les autres.
On attribue à Dioclès, à Epicure, à Épiménide, à Métrodore et à Cra-
tœvus , des traités de botanique descriptive ; mais ces ouvrages ont péri
comme la plupart des chefs-d’œuvre de l’antiquité; on dit que le dernier
avait joint à ses descriptions des figures coloriées.
Théophraste (320 ans avant J.-C.), d’abord disciple de Platon, puis
d’Aristote, et chef du Lycée, où il réunit plus de deux mille élèves, fit
pour la botanique et la minéralogie ce que le philosophe de Stagyre avait
fait pour la zoologie. Il écrivit sur les plantes deux traités que nous pos¬
sédons tout entiers. L’un, sous le titre $ Histoire des plantes,
commence par l’exposé de ses idées sur l’organographie végétale; idées
fort incomplètes à cause de l’absence d'instruments d’observation, et
inexactes parce qu’il était beaucoup trop enclin à voir dans les végétaux,
comme dans les animaux, des fibres et des veines. Il dispose ensuite les
plantes non pas avec cette méthode savante et philosophique qui fait la
gloire de son maître, c’est-à-dire d’après une profonde étude des analogies,
mais en les divisant suivant leur grandeur en arbres , arbrisseaux, sous-
arbrisseaux etherbes. Ce système, tout faux qu’il est, fut cependant le seul
adopté jusqu’à la renaissance des lettres. Il traite ensuite de leur inflo¬
rescence, de leur mode de reproduction; parle, entre autres, de la fé-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
■xlv
condation artificielle du dattier; et quoiqu’il n’ait qu’une idée vague du
sexe des plantes, il en désigne quelques-unes sous le nom de mâles et
de femelles ; mais quelquefois il appelle mâles celles qui portent des
fruits. Il mêle à ses observations sur la fécondité des végétaux , sur la
durée de leur vie et sur leurs maladies, des descriptions qui, bien que pla¬
cées sans ordre et souvent hors de propos, ne manquent pas d’intérêt.
Il parle de la sensibilité de certains mimosas, différents de notre sensi¬
tive; décrit le citronnier , le figuier des pagodes, le bananier, le co¬
tonnier, le lotus, etc. Il énumère toutes les plantes connues de son
temps ; et dans la partie de son ouvrage où il traite des arbres fores¬
tiers, il cite quelques-uns des insectes qui les dévorent, ce qui prouve
qu’il avait beaucoup observé.
Son autre ouvrage , intitulé des Causes des plantes , est plus philoso¬
phique. C’est une sorte de traité de physiologie végétale, dont on ne peut
nier l’intérêt ; mais l’auteur s’étant souvent écarté des voies expéri¬
mentales s’est égaré dans le champ des hypothèses.
On a encore de ce philosophe un grand nombre de traités séparés sur
la zoologie, relatifs surtout aux productions de l’Inde.
Après ses écrits sur la botanique , son livre sur les pierres est d’une
haute importance, en ce qu’il est le premier que nous connaissions sur cette
matière. Il y suit la méthode d’Aristote; seulement il divise les minéraux
en pierres et en terres , et les groupe d’après leur densité et la manière
dont ils se comportent au feu. Il connaissait les propriétés attractives
de l’aimant et de l’ambre jaune , et comme il les attribuait à une même'
cause, il les rangeait dans la même classe. La partie relative aux pierres
précieuses renferme des détails fort intéressants. On y trouve aussi
l’indication de débris paléontologiques tirés du sein de la terre.
Théophraste n’était pas étranger à la technologie ; il s’occupe de
l’emploi des substances minérales, de la fabrication du verre, de l’usage
en peinture des oxydes métalliques, et de celui du plâtre dans le mou¬
lage.
L’élégance et la pureté du style sont le principal mérite de cet écri¬
vain , car il est loin de s’élever à la hauteur d’Aristote : son esprit a
moins de profondeur ; c’est un observateur exact, attentif, mais man¬
quant souvent de pénétration. Il réunit dans un même emplacement des
plantes indigènes et exotiques , qu’à sa mort il légua à la république,
méritant ainsi d’être signalé comme l’inventeur des jardins botaniques.
Les troubles qui déchirèrent la Grèce, par suite des rivalités des succès-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xlvi
seursd’ Alexandre, forcèrent les savants, amis de la paix, à quitter un pays
livré à tant de sanglantes discordes. lisse retirèrent en Égypte (300 ans
avant notre ère), où ils furent accueillis par Ptolémée Lagus, élève d’Aris¬
tote. Ce prince, fondateur de la célèbre bibliothèque d’Alexandrie, où l’on
comptait quatre cent mille volumes, favorisa de tout son pouvoir l’étude
des sciences et attira dans sa capitale des savants de divers pays, aux¬
quels il assura une existence honorable, pour qu’ils pussent se consacrer
entièrement à des travaux scientifiques. Cette institution, qui prit le nom
de Musée , aurait dû contribuer puissamment aux progrès des études
sérieuses j mais, malgré les efforts de Ptolémée, les sciences d’observa¬
tion , étudiées en Grèce avec tant de succès, grâce à la méthode expé¬
rimentale, perdirent de leur éclat après leur translation à Alexandrie.
Les théories remplacèrent de nouveau l’observation et la lecture des livres
fut souvent substituée aux travaux directs : aussi cette école ne produisit-
elle pas un seul naturaliste distingué; de toutes les sciences naturelles,
la médecine et la partie de la botanique qui concerne les propriétés mé¬
dicinales des végétaux y furent seules cultivées.
Ptolémée Philadelphe se livra à l’étude des sciences naturelles sous
la direction de Straton, disciple d’Aristote. On lui attribue un ouvrage
de critique sur les animaux vrais et fabuleux; la perte de ce livre est
regrettable pour la science qui lui eût emprunté des documents pré¬
cieux. Il établit le premier une ménagerie, dans laquelle il réunit à
grands frais un nombre prodigieux d’animaux de tous les pays.
L’anatomie, si sévèrement proscrite en Grèce, où le respect dû aux ca¬
davres était sous la sauvegarde des magistrats , prit de l’essor dès que
l’Égypte fut visitée par les médecins grecs, avides de connaissances qu’ils
ne pouvaient acquérir dans leur patrie. Proxagoras, qu’on prétend
avoir été disciple d’Aristote , alla le premier y étudier celte science. Ce fut
lui qui donna le nom d’artères aux vaisseaux partant de l’aorte , et qui
découvrit qu’ils sont le siège du pouls. Il les distingua fort bien des veines
et constata leur vacuité après la mort.
Hérophile de Chalcédoine , disciple de Proxagoras, ayant longtemps
étudié en Égypte, poussa plus loin que son maître les découvertes en
anatomie. Il distingua les nerfs des ligaments, avec lesquels on les avait
jusqu’alors confondus, et découvrit qu’ils président à la volilion et à la
sensation. Il a laissé une bonne description du cerveau, et l'on a con¬
servé le nom de pressoir cV Hérophile au confluent des sinus de la dure-
mère. Il décrivit les tuniques internes de l’œil, l’os hyoïde et la veine
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
\!vij
pulmonaire; il donna le nom de duodénum à L’inleslin qui suit l’estomac
et aboutit au pylore. Il découvrit l’isochronisme des battements du cœur
etde la pulsation des artères; mais sans se rendre compte de la cause de
ce phénomène.
Êrasislrate de Céos, petit-fils d’Aristote et disciple de Théophraste, est
généralement connu par la sagacité arvec laquelle il découvrit qu’Antio-
chus , fils de Séleucus Nicanor, était malade d’amour pour sa belle-
mère Stratonice ; mais il a d’autres titres au souvenir des hommes :
c’est à lui qu’on doit la découverte de la communication médiate et
immédiate des nerfs avec le cerveau , dont il fit le siège de la pensée et
du sentiment; on lui doit encore celle des vaisseaux lactés, retrouvés
seulement au xvne siècle par Aselius. Il fit un pas de plus qu’Hérophile
dans la connaissance de la structure du cœur ; car il reconnut le mou¬
vement de systole et de diastole, mais sans s’être douté de la circulation
du sang; il pensait, au contraire, que l’air inspiré par les poumons se
rend dans le cœur.
Aucun des ouvrages de ces célèbres médecins ne nous est parvenu ;
nous ne connaissons leurs travaux que par les ouvrages de Galien, qui
parle aussi de leur grande instruction en botanique.
A la même époque eut lieu le voyage de Mégasthes , qui enrichit
l’histoire naturelle de nouvelles découvertes.
Si les sciences naturelles ne brillèrent pas d’un grand éclat après leur
translation à Alexandrie, il n’en fut pas de même des sciences physiques.
Timocharis et Aristillus étudièrent le mouvement des planètes et jetè¬
rent les fondements du système de Ptolémée ; Aristarque de Samos en¬
seigna le double mouvement de la terre; Ératosthènes essaya de calculer
la grandeur du degré terrestre, et observa, ainsi que Pithéasde Marseille,
l’obliquité de l’écliptique. Hipparque (200 ans avant J.-C.) estima l’année
solaire à 365 jours 5 heures 35 minutes 12 secondes, découvrit la pré¬
cession des équinoxes, observa plusieurs éclipses, dressa des tables du
soleil et de la lune, et entreprit une nomenclature des étoiles fixes. Hé¬
ron, le plus célèbre physicien de l’antiquité, à qui l’on doit l’appareil hy¬
draulique qui porte son nom , et Ctésibius , l’inventeur des pompes ,
appartiennent à la même époque. Depuis lors, jusqu’au milieu du ii‘
siècle de l’ère chrétienne , nous ne connaissons plus aucun savant alexan¬
drin digne d’être cité.
Nous trouvons, en dehors des savants de l’école d’Alexandrie, dans le
111e siècle avant notre ère, Archimède de Syracuse , qui s’occupa avec un
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
\lviij
prodigieux succès de la mécanique et de l’hydrostatique, dont il est le vé¬
ritable créateur. On lui doit la vis qui porte son nom, et qui sert à faire
monter l’eau; les mouffles, les roues dentée* et peut-être le miroir ardent.
Les rois d’Égypte s’occupaient avec un zèle infatigable de l’accroisse¬
ment de leur bibliothèque ; PtoléméeÉvergète en fonda même une seconde
dans le temple de Sérapis. Jaloux de voir les Alt ale de Pergame rivaliser
d’ardeur avec lui pour augmenter leurs richesses littéraires, il défendit
l’exportation du papyrus, que l’Égypte seule produisait. Cette prohibi¬
tion fit inventer le parchemin {char ta j) erg amena). C’est donc à cette
rivalité et à la découverte précieuse qui s’ensuivit que nous devons la
conservation de tant de trésors de l’antiquité, qui, confiés aux fragiles
et périssables membranes du papyrus, eussent été perdus pour nous.
Privés de ce secours, la plupart des autres peuples faisaient usage de ta¬
blettes de métal onde bois enduites de cire et sur lesquelles on traçait des
caractères avec un style de fer; mais l’imperfection de ces moyens était
un obstacle aux progrès des sciences.
Sous le règne de six princes successifs, elles jouirent d’une protec¬
tion éclairée; mais Physcon, quoique versé lui-même dans la connais¬
sance de la nature, puisqu’il avait écrit un ouvrage sur les poissons de
l’Afrique, persécuta les savants avec un tel acharnement que la plupart
d’entre eux retournèrent en Grèce, à laquelle ils rendirent momentané¬
ment sa prépondérance scientifique.
Lathyre , encore plus impitoyable que son prédécesseur, chassa d’ɬ
gypte le petit nombre de savants qui ne l’avaient pas quittée; un seul,
Agatharchides, échappa à la proscription. Ce philosophe a composé un
ouvrage ethnographique sur les peuples qui habitaient les bords de la
mer Rouge , et a laissé des descriptions zoologiques assez exactes, quoi¬
que souvent mêlées à des créations fabuleuses.
Nous devons à Nicandre (100 ans avant J.-C.), médecin d’Attale IIJ,
deux poèmes relatifs à l’histoire naturelle. Le premier, Theriaca, traite
des animaux venimeux, et donne des descriptions d’ophidiens, de crus¬
tacés et d’aranéides, assez précises pour que plusieurs espèces soient fa¬
ciles à reconnaître. Dans son Alexipharmaca , il étudie l’action des poi¬
sons ingérés et surtout des poisons végétaux. Il fait mention de quelques
plantes dont ne parle pas Théophraste, ce qui prouve qu’à cette époque
la botanique avait fait des progrès; mais ce dernier ouvrage renferme
beaucoup d’erreurs. C’est Nicandre qui a donné le nom de phalène aux
papillons de nuit.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
X MX
Attale III ei Mithridate, le célèbre roi du Pont, peuvent être comptés
parmi les botanistes; ce dernier s’était beaucoup occupé de toxico¬
logie. On lui doit une drogue composée qui porte encore son nom.
Ici finit le règne des sciences en Grèce et en Égypte. L’anarchie qui
déchirait les petites républiques grecques et leurs colonies, la déprava¬
tion toujours croissante des mœurs qui avait étouffé les vertus guerrières,
les mirent hors d’état de résister aux armes romaines.
Nous allons maintenant parler de Rome, cette reine des cités, qui eut
des commencements si humbles, et grandit au point de 11e connaître
d'autres bornes à sa puissance que les limites du monde.
Les Romains descendent d’une tribu gallo-grecque (750 ans avant
J. -G.), chez laquelle l’élément grec finit par dominer. Les Étrusques,
qui sont peut-être des Pélasges émigrés de l’ancienne presqu’île du Pé-
loponèse, paraissent avoir occupé la Péninsule italique à une époque
très reculée , et s'être plus lard confondus avec les Grecs, dont de nom¬
breuses colonies s'étaient établies dans la partie méridionale de l’Italie ;
aussi y avait-il au sud des Etrusques et des Grecs, tandis que le centre et
le nord étaient habités par des Celtes. Denis d’Halicarnasse nous ap¬
prend que lesSabins, ennemis de Rome naissante, étaient descendus des
Ombriens, dont l’origine celtique n’est pas douteuse; de là cette lutte
entre des peuplades de race différente. Numa, qui était Sabin, favorisa
les usages et la religion des Celtes; mais les rois qui lui succédèrent et
la famille des Tarquins, qui était corinthienne , firent pencher la balance
en faveur de la civilisation grecque. Il résulta, du mélange de ces peu¬
ples , des institutions et des coutumes qui participèrent de leur double
origine ; et nous savons aujourd’hui que la langue romaine n’est qu’un
mélange de grec et de celte dans lequel dominent les formes plus harmo¬
nieuses du premier idiome.
Ce n’est sans doute pas aux Gaulois transalpins que les Romains
durent leur première civilisation; car le peu que nous savons des inslitu-
t ions druidiques nous montre des prêtres sans instruction investis des fonc¬
tions les plus importantes de l’état. Médecins, philosophes, législateurs,
ils tenaient leurs disciples dans une dure dépendance , exigeaient d’eux
des études orales de vingt années ; et , pour prévenir la diffusion des
connaissances dont ils étaient dépositaires, ils en avaient défendu la pro¬
pagation par l’écriture. Il ne nous est resté aucun monument caracté¬
ristique de leurs arts , si ce n’est leurs Dolmen et leurs Menhir. On peut
donc avancer avec certitude que les barbares guerriers de Rome furent
/
l DISCOURS PRELIMINAIRE.
redevables de leurs premiers progrès aux Étrusques, dont les vastes tra¬
vaux architectoniques et les ouvrages fictiles attestent lè génie créateur;
mais ils empruntèrent aux Grecs leurs connaissances scientifiques, et
encore ne fut-ce que fort tard; car la constitution romaine, dont le but
exclusif était l’agrandissement par la conquête, et qui bannissait le luxe,
les arts, le commerce, comme pouvant distraire l’esprit des citoyens des
occupations guerrières, s’opposa long-temps à la culture des sciences.
Caton le censeur (130 ans avant J.-C.) est le premier écrivain latin
qui se soit occupé des sciences naturelles , mais seulement comme
agriculteur. Son ouvrage , de re rustica , est un petit traité d’agri¬
culture pratique, d’économie rurale et de médecine vétérinaire ; essai
bien informe pour un homme qui avait été en contact avec les Grecs.
Rome cependant commençait à perdre de sa rudesse et à devenir sen¬
sible aux richesses intellectuelles des vaincus ; car, après la prise de Car¬
thage, le sénat fit traduire en latin un traité de Magon sur l’agriculture.
Cet ouvrage et le périple d’Hannon , qu’on trouve dans le recueil des
petits géographes grecs , et dont l’authenticité longtemps contestée pa¬
raît aujourd’hui hors de doute, sont les seuls monuments scientifiques
qui nous restent de cette puissante rivale de Rome.
Varron (116 ans avant J.-C.), qui avait étudié à Athènes, a écrit, sous
le titre de l’ouvrage de Caton, un traité qui l’emporte de beaucoup,
quant au style et à la méthode, sur celui de cet écrivain. Il doit sa supé¬
riorité aux relations fréquentes qui s’étaient établies avec Athènes, de¬
puis la conquête de la Grèce par les Romains.
Lorsque Pompée eut vaincu Mithridate, il trouva, dans les trésors de
ce prince, des livres de médecine écrits en plusieurs langues et qu’il fit
traduire. Les doctrines d’Hippocrate, généralement admirées , eurent à
Rome un succès prodigieux ; mais elles y rencontrèrent un vigoureux
antagoniste dans la personne d’Asclépiades l’épicurien, qui enseignait,
contrairement à l’opinion d’Hippocrate, l’inaltérabilité de la matière,
et admettait dans l’organisme le jeu incessant des atomes.
Jules César, guerrier plutôt que naturaliste , mais observateur attentif
et écrivain judicieux, nous a laissé, dans ses Commentaires, des rensei¬
gnements très curieux sur les animaux de la Germanie; il nous apprend
que certaines espèces, exilées par la civilisation, ont disparu en même
temps que la race humaine s’est accrue. A l’époque où il pénétra dans
ses forêts séculaires, elles étaient peuplées d’aurochs, d’élans et de
rennes, qui de nos jours ne se trouvent plus que dans les pays septen-
DISCOURS PRELIMINAIRE.
LJ
trionaux ; encore l’aurochs n’habite-t-il que les forêts de la Lithuanie.
Lucrèce, contemporain de César, et représentant à Rome des doctrines
d’Epicure, a exposé, dans son poème de rerum nalura , un système
complet de philosophie naturelle. Il forme la terre , les mers et l’atmos¬
phère, de la réunion d’atomes élémentaires, mus par les lois de l’affinité;
et, quoiqu’il n’eût aucune connaissance positive en paléontologie , il dit
qu’avant que les hommes et les choses actuelles existassent , la terre
avait nourri des êtres d’une forme extraordinaire et des végétaux mon¬
strueux; mais à des doctrines générales pleines de sens et de logique,
et dénotant un esprit aussi profond que judicieux, se mêlent les plus
graves erreurs. La physique de Lucrèce n’est pas moins arriérée que
celle de tous ses contemporains ; il cherche ses explications dans les
théories faites à priori et non dans l’observation des faits.
A mesure que nous approchons de l’époque où le gouvernement subit
à Rome une nouvelle métamorphose , la philosophie et l’étude des scien¬
ces disparaissent. Les Romains dégénérés ne sont plus qu’un peu
pie voué au culte des sens; et c’est désormais dans les parcs, les vo¬
lières, les viviers, et jusque dans les traités culinaires, qu’il faudra cher¬
cher la science antique pour en retrouver quelques traces.
Ces maîtres de la terre, longtemps les premiers du monde par leur
sage tempérance, ne se contentèrent plus des mets simples et salubres
qui avaient entretenu chez leurs ancêtres la force du corps et la puissance
de l’esprit. Leur imagination dépravée , leur sensualité blasée par
l’excès des jouissances, durent mettre la terre entière à contribution
pour satisfaire leurs caprices. Les paons , les faisans , les gangas, les
grues, les cigognes et les autruches , étaient élevés dans des volières,
pour concourir au faste des banquets. Des viviers d’eau douce ou
salée construits à grands frais, et amenant le poisson jusque dans les
salles de festin, étaient remplis de truites, de dorades, de soles, de mol¬
lets, dont trois individus furent payés , sous Tibère , une somme égale à
6000 fr. de notre monnaie ; et Pollion nourrissait des murènes de la chair
de ses esclaves. On portait si loin cette coupable folie que la mort d’un
de ces poissons fit prendre le deuil à un certain Crassus.
Le luxe des parures, des ameublements et des constructions égalait
celui de la table. On tirait des pays étrangers des tissus précieux, des
pierres fines, des parfums et des bois recherchés pour satisfaire les fantai¬
sies les plus puériles.
Depuis longues années (216 ans avant J. -C.), les Romains avaient
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
L*j
adopté l’usage d’introduire dans le cirque des animaux qu’ils tuèrent
d’abord à coups de flèches, et qu’ensuite ils firent combattre ensemble
ou même avec des hommes. Les premiers qu’on y lança furent des
éléphants pris sur Pyrrhus, et qui ne furent exposés à la vue des citoyens
que pour les accoutumer à affronter ces animaux ; plus tard, on y intro¬
duisit des lions et des panthères ; mais le goût de ces sanglants spec¬
tacles s’étant répandu avec la facilité de le satisfaire , il s’accrut jus¬
qu’à la démence, et c’était à qui ferait paraître à-la-fois, dans le cirque,
un plus grand nombre d’animaux. A cette joie féroce, se mêlait aussi
la curiosité, et l’on attachait un grand prix à l’apparition d’animaux nou¬
veaux. Quintus Sextus fit, le premier, descendre dans le cirque, des
hommes qui combattirent contre quarante lions, Emilius Scaurus, pour
flatter cette passion populaire, y montra, pendant son édilité, des hippopo¬
tames et des crocodiles ; sous Pompée, on y réunit des rhinocéros et un
nombre considérable de lions , d’éléphants, de panthères. Sous les em¬
pereurs, époque d’exagération en toutes choses, on alla plus loin en¬
core. Auguste y fit , en un seul jour, périr 3,500 animaux sauvages;
et , après les victoires de Trajan sur les Parthes , on mit à mort
en vingt-trois jours de fête, 11,000 animaux domestiques. On vit succes¬
sivement figurer dans les jeux, des girafes, des hyènes, des strepsicères,
des ibis et des autruches. Ces fêtes barbares continuèrent sous les em¬
pereurs chrétiens; mais, au milieu de ces fréquentes apparitions d’a¬
nimaux curieux, avec des occasions si répétées d’étudier leurs mœurs,
leur structure, les variétés des races suivant les pays de provenance,
on ne voit paraître aucun observateur, on ne trouve aucune description
exacte.
Parmi les rares auteurs qui écrivirent sur les sciences naturelles, nous
pouvons considérer comme des naturalistes Musa , médecin d’Auguste ,
savant botaniste, à qui l’on a dédié le bananier ( Musa sapienlium ) , et
Apuleius Celsusqui écrivit un traité sur les plantes, leurs noms et leurs
propriétés. L’empereur Auguste lui-même n’était pas étranger à la science ;
il avait fait recueillir dans l’île de Caprée , des restes de mastodontes ,
regardés comme des ossements de géants.
Virgile cite, dans ses Géorgiques, un grand nombre déplantés et d’a¬
nimaux ; mais il en parle plutôt en poète qu’en naturaliste; cependant
quelques-unes de ses descriptions sont pleines d’exactitude.
Ovide présente encore plus d’intérêt comme descripteur. Dans son
poème sur la pêche, Halieuticon , dont il ne nous reste que cent trente-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
i.iij
quatre vers , ou trouve cinquante-trois poissons décrits avec assez de
précision pour qu’on puisse les reconnaître. Il parle du physis ( g obi us
niger ) qui se construit un nid comme les oiseaux. Ce fait, déjà mentionné
par Aristote , et qu’on avait toujours regardé comme une fable , a été
confirmé, il y a environ dix ans, par un naturaliste italien.
Diodore, de Sicile, a laissé dans ses écrits quelques descriptions d’ani¬
maux, de plantes et de minéraux. Il a le premier parlé du riz.
Strabon , né en Cappadoce, cinquante ans avant notre ère, s’est acquis
une juste célébrité par sa géographie, ouvrage fort étendu , disposé avec
une méthode remarquable. Il joint à la description de chaque pays une
esquisse de leurs productions naturelles. Ainsi, il cite le muge, en par¬
lant de la Gaule-Narbonnaise , et l’élan en parlant des Alpes. En décri¬
vant les monts Taygètes, il rappelle les carrières de marbre qui servaient
à décorer les édifices romains; et, à propos de Byzance, il parle de la route
que suivaient les bancs de poissons qui venaient tomber dans les filets
des pêcheurs byzantins. Il a décrit le premier la canne à sucre, et fait men¬
tion de la soie , qu’il regardait comme le produit d’un arbre. Cet auteur
a donné une description assez exacte des poissons du Nil pour que, lors
de l’expédition des Français en Égypte, la plupart aient été retrouvés.
Tous les faits consignés dans ses écrits et qui ne sont pas le résultat
d’observations personnelles, sont des compilations faites avec un choix
judicieux.
Diodore et Strabon devraient se rattacher à la littérature grecque,
puisqu’ils ont écrit dans cette langue ; mais , comme ils ont vécu long¬
temps à Rome et qu’ils appartiennent à la civilisation romaine, nous
n’avons pas cru devoir les séparer des naturalistes latins.
Un ouvrage précieux pour l’histoire naturelle, quoique d’un carac¬
tère bien différent, est le traité de l’art culinaire d’Apicius, ce cé¬
lèbre gastronome du siècle d’Auguste, qui se donna la mort quand ses
prodigalités eurent épuisé sa fortune. Il y décrit minutieusement tous les
mets en usage chez les Romains. C’est un bon catalogue à consulter pour
un naturaliste.
Columelle a écrit un ouvrage d’agriculture sur le même plan que ceux
de Caton et de Varron ; il v donne des détails fort intéressants sur la cou-
struction des viviers, et des instructions étendues sur la direction des
ruches. En général, ses descriptions sont beaucoup plus complètes que
celles de Varron.
Sénèque pourrait prendre place parmi les naturalistes anciens, si, dans
I.iV
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
son livre sur les questions naturelles, où il traite de physique générale, il
11’avait fait trop souvent preuve d’une profonde ignorance de la matière.
On doit à Arétée, de Cappadoce, qui vivait sous Néron, de bonnes des¬
criptions anatomiques, entre autres celles de la veine cave et de la veine
porte ; mais, par une erreur singulière, il fait partir toutes les veines du
foie, quoique Aristote ait dit expressément qu’elles partent du cœur.
Dioscoride, médecin des armées romaines sous Néron (75 ans de J. -G.),
fut un botaniste célèbre. Il a décrit environ six cents plantes , mais avec
une telle inexactitude qu’on a pu à peine en reconnaître le quart ; sui¬
vant la coutume de cette époque, il attribue aux plantes des propriétés
imaginaires, erreur que l’autorité des auteurs anciens a perpétuée presque
jusqu’à nos jours. Ce botaniste a joui jusqu’au xve siècle d’une célébrité
pourtant bien contestable ; mais il était le seul dont les écrits nous
fussent parvenus par des traductions illustrées, et les Arabes n’ont eu
long-temps aucun autre traité de botanique. Il s’occupa aussi de mi¬
néralogie, et divisa les corps bruts d’après leur nature en terrestres et en
marins. On l’accuse d’avoir emprunté cette classification à Sextus Niger.
La plupart des empereurs romains, depuis Auguste jusqu’à Yespasien,
favorisèrent peu les sciences; maisce dernier institua des écoles destinées
à répandre le goût des études , et rétribua les professeurs sur le trésor
public. C’est sous son règne que vécut Pline, dont le nom est aussi ré¬
pandu que celui d’Aristote.
Ce naturaliste est un des hommes les plus laborieux qui aient existé.
Quoique mort dans un âge peu avancé , puisqu’il périt à 56 ans , lors de
l’éruption du Vésuve qui détruisit Pompéia et Herculanum , il a laissé
sur différentes matières cent soixante gros volumes extraits des écrivains
qu’il avait lus. Son ouvrage sur l’histoire naturelle est la compilation de
plus de deux mille ouvrages, et il cite un grand nombre d’auteurs dont
sans lui les travaux auraient été perdus pour nous : c’est un titre à
la reconnaissance de la postérité. Mais il n’est pas scrupuleux sur le
choix des matériaux; chaque fois qu’il compulse un observateur judi¬
cieux ses descriptions sont exactes ; quand, au contraire, il a entre les
mains un auteur fabuleux , il consigne les faits qu’il lui emprunte sans la
moindre critique, et mêle ainsi sans cesse la vérité à l’erreur. Les écrits
de Pline , dont le but est évidemment d’amuser plutôt que d’instruire,
offrent une lecture très agréable ; mais il n’y faut pas chercher de la
science sérieuse ; il a copié dans Aristote tout ce qu’il renferme de bon.
Son septième livre, qui est le commencement de sa zoologie, est
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
i„v
une espèce d’anthropologie informe el remplie de fables. Il y fait men¬
tion d’hommes à pieds d’autruche, sans bouche, à oreilles gigantes¬
ques, etc. Ses détails ethnographiques et son esquisse de l’histoire des
inventions et des arts présentent un intérêt plus réel.
Sa classification des êtres organisés n’est pas fondée sur leurs carac¬
tères anatomiques, mais sur leur mode d’existence. Il divise les animaux
en terrestres, aquatiques et aériens; et de cette classification arbi¬
traire naît une confusion facile à comprendre.
Le neuvième livre renferme de précieux détails sur les cétacés de la
mer du nord et de la Méditerranée. Nous y voyons que de son temps ces
animaux venaient jusque dans notre golfe de Gascogne. Il parle aussi d’un
boa qui fut tué par Régulus, près du fleuve Bagrada, non loin de Car¬
thage.
Son ornithologie est faible ; mais elle contient des choses fort cu¬
rieuses. Il donne du phénix une description assez exacte pour qu’on
y puisse reconnaître le faisan doré, et fait mention du tragopan , oi¬
seau cornu, long-temps regardé comme fabuleux.
Dans son entomologie, il décrit longuement les mœurs des abeilles
que, d’après un préjugé commun à l’antiquité , il croyait pouvoir être
spontanément engendrées par la putréfaction du ventre d’un bœuf. Il
parle aussi de la soie qui venait, dit-il, d’un pays fort éloigné , et que
produisaient des insectes différents du bombyx mort.
Si la zoologie de Pline est confuse, sa botanique l’est plus encore. Sa
classification est arbitraire et ses descriptions sont trop inexactes pour
que les plantes qu’il cite puissent être reconnues. Il a cependant le mé¬
rite de cette ingénieuse remarque qu’il serait possible, par l’époque de la
floraison des végétaux, de reconnaître les mois de l’année; Linné pour¬
rait bien y avoir pris l’idée de son calendrier de Flore.
La thérapeutique de Pline est pleine d’erreurs. Il multiplie à l’infini
les remèdes qu’on peut tirer des plantes et des animaux; selon lui, la
tortue seule en fournit soixante-six.
Sa minéralogie est intéressante sous le rapport technique et comme
histoire des beaux-arts ; car il a sauvé de l’oubli les noms d'un grand
nombre de sculpteurs, de peintres et de graveurs, en donnant la
description d’édifices, de statues et de pierres gravées qui n’existent
plus pour nous. Il nous fait connaître le mode d’extraction des métaux,
l’emploi de l’amalgame du mercure pour l’exploitation des mines d’or eî
d’argent, la fabrication du laiton, de l’acier, du bronze , de l’airain de
DISCOURS PRELIMINAIRE.
Lvj
Corinthe; celle du blanc de céruse et du minium. Il parle des propriétés
de l’aimant , de celles de la pierre de touche, du soufre, du cinabre , de
la îitharge, etc.
On trouve dans ses ouvrages une foule d’observations sur les aéro-
lithes, les aurores boréales, et sur d’autres phénomènes météoriques.
Plutarque a consigné, dans ses Propos de table et dans son ouvrage sur
T Industrie des animaux et sur la raison dont ils sont doues , certains
faits d’histoire naturelle qui ne sont pas dépourvus d’intérêt ; mais il traite
toutes ces questions plutôt en philosophe qu’en naturaliste. Il a laissé
deux traités de physique générale, sous le titre de Questions naturelles
et de Recherches sur le froid , et un petit écrit fort curieux, à cause de
certaines observations très justes concernant la nature du globe lunaire,
et qui est intitulé : De la face qui paraît dans la haie.
À cette époque, où l’empire romain touchait à la grande crise qui
devait se terminer par sa dissolution, la plus déplorable anarchie régnait
dans les esprits, et Alexandrie était le principal théâtre de cette confu¬
sion. Les Juifs, dont l’établissement dans cette ville remontait au règne
de Physcon, y avaient apporté le goût des éludes de pure spéculation.
Plus tard, sous le règne de Trajan et d’Adrien , la philosophie indienne
devenue, sans doute , plus incompréhensible à mesure qu’elle s’éloignait
de sa source, et le néo-platonisme qui, de son côté, se livrait aux concep¬
tions les plus insaisissables, vinrent ajouter au vertige qui poussait les es¬
prits vers ces études sans nom qu’on a tenté de nos jours de rajeunir.
I)e ce conflit d’idées toujours vagues et rarement profondes naquit la
philosophie cabalistique , cette déplorable aberration de la raison hu¬
maine dont le règne fut si long et qui n’occupe plus aujourd’hui que
quelques cerveaux vides. Ces stériles études, mortelles pour l’intelli¬
gence, firent oublier les sciences d’observation, qui tombèrent bientôt
dans l’oubli.
Au ii« siècle de l’ère chrétienne, nous ne trouvons que trois écrivains,
r
Athénée, Elien et Oppien, dont les ouvrages intéressent directement les
naturalistes; mais, lorsqu’ils parurent , la langue latine avait, comme
langue scientifique, fait place à la langue grecque.
L’ouvrage d’Athénée , le Banquet des sages , n’est autre chose qu’une
compilation indigeste et confuse ; mais il renferme beaucoup de détails
précieux. L’auteur fait raconter à chacun des convives tout ce qu’il sait
sur les mets qui paraissent sur la table , et de là des détails souvent fort
piquants. C’est ainsi qu’il nous donne la description de quatre-vingt-dix
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
r.vij
poissons et d’un grand nombre d’oiseaux, le lout mêlé d’anecdotes qui
varient agréablement son récit.
Élien n’est, comme Athénée, qu’un simple compilateur. Pour rendre
son livre plus original, il a eu la malencontreuse idée de mêler toutes
les matières sans ordre ni méthode. Il cite soixante-dix espèces de
mammifères , entre autres le bœuf sans cornes, l’yak , le babiroussa et
la souris épineuse. Sur les cent neuf espèces d’oiseaux dont il fait men¬
tion, quelques-unes n’ont été constatées que dans les temps modernes :
tels sont ceux qu’il appelle les paons de mer , et dans lesquels on a re¬
connu les combattants. Il donne la description de cinquante espèces de
reptiles qui n’ont pas tous été retrouvés, et il n’y a guère que dix années
qu’on a découvert aux Indes son crocodile à museau cornu. Il décrit
cent trente poissons; quelques-uns le sont pour la première fois, tels
que le diodon , le citharodon et l’anchois. Les détails qu’il présente sur
les animaux de cette classe sont d’autant plus importants que les Grecs
étaient presque aussi avancés que nous en ichthyologie.
Oppien, né en Cilicie, vers la fin du règne de Marc-Aurèle, a écrit les
Cynégétiques , les Halieutiques et les Ixeutiques , poèmes tous trois
précieux pour les sciences naturelles ; mais dont le dernier est perdu.
Les Cynégétiques nous font connaître les races de chevaux et de
chiens dont on se servait alors pour la chasse, et le nom des ani¬
maux qui étaient l’objet de ce délassement. L’auteur y cite entre au¬
tres le bison et le mouflon, qui vivaient alors en Italie. Les Halieu¬
tiques contiennent des détails d’un plus grand intérêt. Le poète y
décrit le lieu d’habitation des poissons et de certains mollusques , leur
mode de reproduction et leurs mœurs ; ainsi, il rappelle les propriétés
électriques de la torpille, la ruse si connue de la baudroie pour attirer
les petits poissons , celle de la sèche qui teint l’eau de son encre, afin
d’échapper à ses ennemis, et le dangereux aiguillon dont la pastenade est
armée. Les développements dans lesquels il entre sur la manière de
pêcher les diverses espèces de poissons et sur leurs migrations sont fort
intéressants pour la science. L’ouvrage d’Oppien contient la description
de cent soixante poissons ; et il est à remarquer que, parmi tant de
détails, on ne trouve que peu de fables ; cependant certains faits deman¬
dent à être vérifiés.
Ce jeune poète est l’un des derniers naturalistes distingués de l’an¬
tiquité ; nous ne trouvons plus après lui que Galien de Pergame, savant
médecin de Marc-Aurèle et de Lucius Vérus.
8
DISCO U HS PRELIMIN AIRE.
r.viij
Galien se fixa à Rome après avoir successivement visité, pour s’in¬
struire, Corinthe, la Lycie, laPalestine et l’Égypte. A l’époque où il étudia
l’anatomie à Alexandrie, cette science y était en décadence ; mais par son
seul génie il la soutint et lui fil faire d’étonnants progrès. Il a considé¬
rablement écrit, en suivant toujours dans ses travaux un ordre méthodi¬
que : il commence par l’anatomie 5 viennent ensuite la physiologie, l’hy¬
giène, la pathologie, la séméiotique et la thérapeutique.
Ses administrations anatomiques , dont nous n’avons qu’une partie,
sont pleines de faits qui annoncent une merveilleuse sagacité et une
persévérance opiniâtre. Les difficultés qui entouraient l’étude étaient
cependant alors fort grandes. On ne pouvait disséquer des adul¬
tes, et l’on était réduit à ouvrir les cadavres des enfants morts dans
les lieux où on les avait exposés, ou bien ceux des ennemis restés
sur le champ de bataille ; toutes ces ressources étant insuffisantes ,
Galien conseilla d’étudier l’organisation des animaux qui se rap¬
prochent le plus de l’homme, surtout les singes de l’espèce appelée
magot. Il en résulte que , dans ses descriptions myologiques et ostéolo-
giques, il rapporte souvent à l’homme des détails organiques qui ne sont
vrais que pour le singe. Son livre de la Digestion contient des indica¬
tions fort précises sur l’anatomie comparée; il fait remarquer, après
Aristote, que tous les animaux qui n’ont pas d’incisives à la mâchoire su¬
périeure ont plusieurs estomacs. Il soutient aussi, contre l’opinion géné¬
ralement admise de son temps, que les éléphants ont une vésicule
biliaire. Ses travaux relatifs à la respiration donnent une haute opinion
de son habileté. Il avait fait de nombreuses expériences sur la pro¬
duction de la voix, et coupé, chez des porcs, les deux branches du nerf
pneumo-gastrique qui montent le long du larynx, pour démontrer leur
influence dans la formation du son. Nous n’avons qu’une partie de sa
description du cerveau ; mais elle est assez remarquable pour nous faire
regretter la perte de ce qui ne nous est pas parvenu.
Galien fait preuve d’une grande pénétration dans son ouvrage in¬
titulé : De V usage des parties du corps humain. Il a signalé le pre¬
mier la perforation du cœur dans le fœtus. Toutes ses erreurs sur
la structure et les fonctions de cet organe et de ses dépendances vien¬
nent de ce qu’il n’expérimentait que sur des animaux, et n’avait au¬
cune idée de la circulation du sang ; aussi ne peut-il expliquer le
mouvement d’élévation et d’abaissement du cerveau , qu’il attribue â
l’afflux de l’air. Il a aussi le premier parlé des nerfs optiques , et
1)IS( :ü LJ RS lJ R ELIMINAI K E.
I - 1 x
décrit avec exactitude les couches optiques. Il traite ensuite de l’u¬
sage des parties de la tète, des dents, de la moelle épinière , des nerfs
auxquels celle-ci donne naissance , des organes de la reproduction,
de la différence qui existe entre le fœtus et l’adulte, de la distribution
générale des nerfs, des artères et des veines. Chacun de ces sujets par¬
ticuliers prouve le même talent d’observation et la même puissance de
déduction. Dans son écrit sur les opinions d’Hippocrate, il fait de la
tète le siège de toutes les facultés, contrairement à la théorie des stoï¬
ciens, qui le plaçaient dans le cœur.
Son traité, relatif aux propriétés des aliments, renferme une foule de
détails intéressants sur les substances nutritives tirées des deux règnes.
Ce grand homme, qui eût peut-être égalé Aristote, si, au lieu de spé¬
cialiser ses éludes, il les avait généralisées, dut au hasard d’un songe
survenu à son père d’avoir étudié la médecine. Il est du petit nombre
de ceux qui ont personnellement joui de leur gloire et dont le nom est
le plus long-temps demeuré populaire. Admiré pendant sa vie, il fut
jusqu’au xvie siècle une autorité toute-puissante ; et jusqu’à nos jours
les Arabes n’eurent pas d’autre guide. Galien est le dernier savant qui
se soit occupé des sciences naturelles avec distinction; à sa mort, elles
tombèrent dans la barbarie, pour ne se relever qu’au xvie siècle : aussi
n’entrerons-nous pas dans de grands détails sur les hommes qui lui suc¬
cédèrent.
Justin, écrivain du 11e siècle, à qui nous devons la conservation de plu¬
sieurs passages fort curieux de l’historien Trogue-Pompée, semble adopter
son opinion sur l’origine ignée de notre planète, et pense que le refroidis¬
sement du globe ayant d’abord eu lieu aux pôles , les Scythes doivent
avoir été les premiers habitants de la terre.
Au me siècle, nous trouvons fort peu d’écrivains remarquables; ce
qu’il faut attribuer à la lutte qui s’engagea entre les chrétiens et les sec¬
tateurs du paganisme. Cependant quelques hommes se montrèrent
encore sensibles aux attraits de la sience : Philostrate de Lemnos, philo¬
sophe pythagoricien, qui vivait à Rome sous l’empereur Sévère , a consi¬
gné, dans la vie d’Apollonius de Thyanes , de fort bonnes observations
sur les productions naturelles de l’Inde, qu’ Apollonius avait visitée
en compagnie de quelques philosophes. Tout ce qu’il rapporte sur
les mœurs des éléphants est très exact. Il décrit avec précision plusieurs
des poissons de l’Indus , et donne quelques détails curieux sur les
mœurs des singes; mais ces vérités sont mêlées aux fables si communes
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
LX
à cette époque. Nemesianus le Carthaginois a écrit un poème sur la chasse
aux mammifères et un autre sur l’aviceptologie, dont il ne nous reste que
quelques vers. Titus Calpurnîus, élève de Nemesianus, a composé des
élégies , dont la septième renferme des détails sur les lièvres blancs et
sur le babiroussa ; il y cite un bœuf à bosse et à crinière, qu’on suppose
être le bison.
A cette époque, la chimie, dont il n’a pas encore été question, occu¬
pait beaucoup les savants d’Égypte, et avait puissamment contribué aux
progrès de la métallurgie. Déjà, sous le nom d 'art hermétique , converti
plus tard en celui d’ alchimie , elle rêvait la transmutation des mé¬
taux: et Dioclétien fut tellement effrayé de ses progrès, qu’après la
prise d’Alexandrie, il fit brûler tous les livres qui en traitaient.
Les plus anciens ouvrages d’alchimie, échappés à la proscription, et
qu’on attribue faussement à Hermès, mais qui appartiennent évidem¬
ment à l’école d’Alexandrie, sont le Pimandre, le Traité des sept chapi¬
tres , et la fameuse Tahle d’ 'émeraude tant de fois commentée sans avoir
été comprise. Tous ces ouvrages sont empreints du panthéisme primitit
particulier à l’Orient, et l’on aurait peine à reconnaître, sous leur forme
apocalyptique, les premiers âges de la chimie moderne; mais nous sui¬
vrons pas à pas cette science, et nous montrerons comment la vérité sans
cesse mêlée à l’erreur finit par triompher.
Après quinze siècles d’une gloire toujours croissante , l’empire romain
succombait sous le poids de sa propre grandeur. Travaillé au dedans par
des factions politiques et des querelles religieuses auxquelles venait se
joindre, comme une cause inévitable de dissolution, la profonde cor¬
ruption de la société païenne; harcelé par les invasions déplus en plus
menaçantes des barbares, il touchait à sa ruine. Depuis le commence¬
ment de notre ère , les populations teuto-cimbriques , qui s’étendaient
du Danube jusqu’à l’Elbe, s’étaient incessamment précipitées sur l’Ita¬
lie; leur nombre et leur audace allaient toujours croissant. Au ive et au
ve siècle, les Ostrogoths et les Hérules, les Vandales, les Alains, les
Suèves, les Visigoths et les Francs, inondèrent l’Italie, les Gaules, l’Afri¬
que, l’Espagne; et Attila (Etzel) vint à son tour, comme un torrent
dévastateur, sillonner le sol de la péninsule italique. Pour l’éloigner,
les Romains, qui ne pouvaient plus supporter le poids d’un glaive, le
gorgèrent de riches présents. Genserich et Odoacre vinrent enfin s’as-
seoir sur le trône des Césars, mais ne prirent des vaincus que la foi chré¬
tienne.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Lxj
Cependant vers le milieu du iv® siècle, Constantinople avait recueilli
les débris de la civilisation romaine; et l’Occident, en proie aux guerres
acharnées des tribus germaniques qui se disputaient la possession du sol,
tomba pour huit siècles dans la plus affreuse barbarie. La lutte engagée
entre les chrétiens et les païens absorbait l’attention de tous les hom¬
mes d’intelligence, et ne laissait aux esprits aucun loisir pour s’oc¬
cuper de science. Toutefois, Eustathius, archevêque d’Antioche , com¬
posa, sous le titre de Commentaire de l’Hexameron, un traité d’histoire
naturelle, où les êtres sont rangés suivant l’ordre de leur création et dont
tous les détails sont empruntés aux naturalistes anciens. Saint Ambroise
(370) publia un ouvrage semblable, mais dans un but exclusivement
théologique. Vegèce et Gargilius écrivirent sur l’art vétérinaire deux trai¬
tés d’une grande médiocrité, etPalladius a laissé un ouvrage intitulé : De
re rusticâ , qui mérite à peine une mention. Ausone, précepteur de l’em¬
pereur Gratien, est l’auteur d’un poème sur la Moselle, dans lequel il
décrit quatorze espèces nouvelles de poissons, entre autres la truite com¬
mune, la truite saumonée et le barbeau. Oribase, médecin de l’empe¬
reur Julien, fut un des hommes les plus remarquables de ce siècle; il
réunit en un seul corps divers traités de médecine, qui sans lui ne fussent
pas parvenus jusqu’à nous.
Saint Augustin, l’illustre évêque d’Hippone et l’un des plus célè¬
bres pères de l’Église, a décrit quelques poissons, et mentionne la
découverte faite en Afrique de débris de mastodontes qu’il croit être des
ossements de géants. On a de lui un traité sur la génération. Macrobe
a écrit deux ouvrages sur les sciences: le premier, sous le titre de
Commentaire du songe de Scipion , contient un exposé des opinions
des anciens sur l’astronomie ; le second, intitulé Saturnales, rédigé
sur le même plan que celui d’Athénée , fait connaître certaines
opinions scientifiques , que sans lui nous aurions toujours ignorées.
Sidoine Apollinaire a laissé des détails topographiques sur l’Auvergne.
Orose, de Tarragone, n’est intéressant que par une assertion qui justifie
le calife Omar de l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie ; car il
déclare que , dans son voyage en Égypte , il visita cette bibliothèque
et la trouva vide, les Arabes l’ayant dévastée depuis deux siècles.
Martianus Capella a écrit , à la fin du ve siècle, un poème intitulé :
Noces de la philologie avec Mercure. On y trouve une division des con¬
naissances humaines en sept branches appelées les sept arts libéraux ,
division adoptée par les universités dans tout le cours du moyen âge ;
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
I.Xlj
et Saint Cyrille a laissé un petit traité sur les plantes et les animaux.
Les efforts des empereurs n’avaient pu empêcher les Gaules de tomber
sous la domination des Francs ni soustraire l’Italie au joug des barbares.
Cependant les chefs des conquérants n’étaient pas tous insensibles aux
avantages de la civilisation. Sous le règne de Théodoric, roi desOstrogoths,
le calme se rétablit un peu ; et ce sage prince, non content de favoriser
dans ses états les progrès des lumières, s’efforça de les faire pénétrer
chez ses voisins ; mais les querelles suscitées par l’arianisme occupaient
l’attention des esprits et les détournaient de l’étude. Aux dissensions
causées par ce schisme se mêlèrent de plus graves préoccupations :
les institutions politiques cherchaient à se régulariser; la féodalité s’or¬
ganisait sur toute la face de l’Europe, et tandis qu’en Occident une aristo¬
cratie puissante renfermait le pouvoir royal dans les bornes les plus
étroites , le despotisme régnait à Constantinople.
Le fameux commentaire de la Misnah, le Talmud, code civil et cano¬
nique des Juifs, remonte à cette époque, et eut une très grande influence
sur la direction des idées philosophiques de l’Europe. C’était un mélange
informe de la philosophie néo-platonicienne , avec les idées supersti¬
tieuses des Juifs, qui attribuaient aux caractères alphabétiques, à leur
combinaison, à certains mots barbares, une puissance refusée à l’homme,
et mettaient à son service les êtres supérieurs. Les études théologiques,
fondées sur la lecture des gloses de la Bible et sur celle des livres juifs,
entretenaient cette déplorable erreur. Il en naquit la cabale que le
xvne siècle seul vit s’éteindre, etqui fascina certains esprits faibles au point
de les faire croire à leur propre supériorité. De là les astrologues , les
magiciens et les sorciers qui souvent expièrent dans les flammes leur cou¬
pable crédulité.
La littérature ecclésiastique , qui avait eu pour brillants interprètes
les pères de l’Église, commençait à décliner. Dans les premiers temps du
vie siècle, on ne comptait d’hommes célèbres que Cassiodore et Boëce,
qui firent de vains efforts pour tirer les lettres de la barbarie ; et vers
la fin brilla le savant saint Grégoire, dont le palais était devenu l’asile des
sciences. Nous ne trouvons aussi à cette époque que deux médecins célè¬
bres, Aétius d’Amède et Alexandre de Tralles. La corruption toujours
croissante des mœurs fut suivie d’un abrutissement général. Les écoles,
abandonnant les études sérieuses, s’étaient laissé envahir par les dispu¬
tes théologiques, et une fausse dialectique rendait les discussions verbeu¬
ses et sans profondeur.
DISCüU RS P R ELI MI N AIR E .
LXlij
Les disciples de saint Benoît , dégoûtés d*un monde d’on la vertu était
bannie, se retirèrent, en 543, sur le mont Cassin et se consacrèrent à
l’éducation de la jeunesse et à l’étude; ils rendirent d’immenses services
a la civilisation , en multipliant les manuscrits, précieux monuments de
l’antiquité.
Ce siècle fut pourtant signalé par une importation d’un grand in¬
térêt pour les arts. Deux moines , envoyés à Ceylan , en rapportèrent à
Constantinople les vers à soie , se livrèrent à leur éducation et fabri¬
quèrent les premiers tissus. Le commerce, abandonné aux Syriens dont
l’influence était alors considérable, consistait en aloès, épices, ivoire,
pierres précieuses, etc. ; mais bientôt toute relation avec l’Orient cessa.
Le règne des sciences chez les anciens finit lors de la translation du
siège de l’empire à Constantinople. Une ère nouvelle va commencer, em¬
preinte du caractère de mysticité sauvage émanant de son origine. Sa
lutte contre les ténèbres et le besoin d’asseoir ses institutions l’absorbent
tout entière, et elle semble un pont jeté entre deux âges pour les réunir.
SECONDE PARTIE.
MOYEN AGE.
Histoire des sciences naturelles, depuis le VIIe jusqu’au XVIe siècle de l’ère
vulgaire.
Le moyen âge, cette époque si peu, si mal connue, et pendant si long»
temps jugée avec une injuste prévention , est cependant digne , comme
époque de transition, de fixer nos regards. Il nous présente, d’un côté,
la lente et laborieuse élaboration de la civilisation au sein d’une société
qu’aucun fil ne guide à travers des routes inconnues; de l’autre, la lutte
acharnée de l’intelligence contre l’abrutissement qui , sous toutes les
formes, vient s’opposer à sa marche progressive. Nous commencerons
l’histoire de cette longue période par celle des Orientaux , qui devinrent
de nouveau, pour quelques siècles, les maîtres ou plutôt les conserva¬
teurs de la science. Les peuples de l’Occident n’occupant que la seconde
place, ne viendront qu’après eux.
E.X1V
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
État des sciences naturelles en Orient et chez les Arabes d’Espagne.
Au milieu des révolutions, les peuples antiques de l’Orient avaient
perdu le goût des études scientifiques. La barbarie étouffait lentement
les lumières que tant de siècles avaient si péniblement fait éclore, et l’Eu¬
rope était devenue l’héritière de ces trésors; mais lorsque les hordes dé¬
vastatrices vomies par le Nord, se jetant comme une troupe de vautours
sur Rome agonisante, l’eurent mise en lambeaux, l’Europe , à son tour,
occupée des luttes de ses maîtres et de la constitution d’une société nou¬
velle , demeura pendant plusieurs siècles étrangère aux travaux de
l’esprit, et la science retourna à son berceau. Les Arabes alors la
recueillirent, la cultivèrent avec succès, et peuvent en être regardés
comme les fidèles dépositaires pendant la nouvelle enfance de l’Eu¬
rope. Les travaux des Grecs leur servirent de guide , et ils embrassèrent
dans leurs études toutes les sciences d’observation ; mais ils n’avaient
pas l’esprit positif et indépendant des peuples occidentaux. Leur ima¬
gination brûlante suppléa souvent à l’observation ; les erreurs de l’astro¬
logie et de l’alchimie, qui commençaient à dominer à l’époque de la
chute de l’empire , furent accueillies et développées par eux avec un
enthousiasme extraordinaire, et arrêtèrent les progrès des éludes positi¬
ves. Le vu6 siècle compte parmi les savants Arabes, Persans et Juifs,
Ahmed-ben-Ibrahim, Ibn-Sirin, Ibn-el-Mocaffa, Dchafer, médecins, bota¬
nistes et alchimistes , Ahron , auteur des pandectes de médecine , Jean-
!e-Grammairien, traducteur des oeuvres de Galien, El-Kinâni, professeur
de médecine à Alexandrie, Dcliâbir (Géber), qui réforma la chimie
et dont les opérations sont d’une exactitude remarquable. On lui attri¬
bue la découverte de l’acide sulfurique et la connaissance empirique de
l’augmentation du poids des métaux par la calcination. Livré aux chimè¬
res de la transmutation , il a écrit sur cette matière avec une netteté et
une précision qui feraient croire à des opérations sérieuses. Il fut aussi
fort habile en astronomie , corrigea plusieurs erreurs de l’almageste de
Ptolémée, et donna une exposition du système de cet astronome.
L\ v
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
L’un des événements les plus importants de ce siècle est la fondation
de l’islamisme par Mahomet, Ce législateur, qui révolutionna l’Orient
tant par la force de son bras que par la puissance de sa parole, acheva de
détruire les anciennes constitutions religieuses et politiques de ces con¬
trées. Longtemps occupé de la tache laborieuse d’asseoir le nouvel em¬
pire des Arabes, incessamment menacé par Héraclius, et de propager sa
religion, il livra le pays à des luttes qui étouffèrent toute manifestation
scientifique. Son Coran, qui défendait les représentations d’hommes et
d’animaux, priva pour longtemps l’histoire naturelle du dessin, l’un de
ses plus puissants auxiliaires. Les Égyptiens ne soumirent à son joug
que six cent mille têtes, débris d’une population immense ; ils virent
s’éteindre à jamais leurs institutions théocratiques successivement modi¬
fiées par les Grecs et les Romains, et devinrent les esclaves d’un peuple
pour lequel les sciences positives avaient peu d’attrait.
Pendant les vnr et ixe siècles, on trouve peu de savants parmi les
sectateurs de Mahomet ; la plupart sont chrétiens. Au milieu d’une
foule de médecins, pleins de savoir, se distingue la famille des Bachli-
ehoua, qui pendant trois siècles fit la gloire de la Perse. Les plus
célèbres sont Dehordchis Ben Bachlichoua, Dehabril Ben Bachlichoua,
médecin d’Haroun-el-Rachid, et Dehabril Ben Obeidallah, médecin de
Ben Buneih. Sous le calife El Mamoun (815), plusieurs savants tradui¬
sent les ouvrages d’Euclide, d'Hippocrate, d’Aristote, et l’almageste de
Plolomée. Un observatoire est élevé à Bagdad.
En dehors de la famille des Bachtichoua se trouvent des Indiens, des
Juifs et des Arabes. Un de ces derniers, El Kindi, fut l’un des plus fé¬
conds ; il a écrit au moins deux cents ouvrages sur la médecine, la toxico¬
logie, la pharmacologie, la météorologie et la physiologie, tant humaine
que générale. Ben Mésué, élève de Dehabril Ben Bachtichoua, a laissé
plusieurs traités de médecine et d’anatomie comparée. Abou Othman
Amr, plus connu sous le nom d’El Dchâdidh, était si célèbre par l’é¬
tendue et la variété de ses connaissances, que le calife El Mottakkil
voulut lui confier l’éducation de son fils ; mais son excessive laideur l’em¬
pêcha d’obtenir cet emploi. Ses ouvrages contiennent un grand nombre
de faits scientifiques; le plus estimé est une histoire des animaux. Abou
Zeid Honein, d’El Ilira, est aussi savant qu’El Dchâdidh ; on a de lui plu¬
sieurs traités spéciaux sur divers points de médecine; et, comme il était
bon helléniste, il traduisit Hippocrate et Galien. Ben Corra (836),
d’IIarran en Mésopotamie, le chef d’une famille connue sous le nom de
h
h\ VJ
D I SCOU RS PR Ê LIM l N A I K E .
Sabéens d’IIarran , parce qu’il était attaché à cette secte, est un auteur
d’une fécondité prodigieuse ; on lui doit un ouvrage sur l’anatomie des
oiseaux. Abou Hanit'a a écrit sur l’agriculture, l’hippiatrique et la bota¬
nique j Ibn Wahchijd, sur la zoologie générale et sur la magie. On
compte parmi les nombreux astronomes de cette époque le célèbre El
Baten, qui détermina l’aphélie ; et dans le même temps d’autres sa¬
vants calculaient l’inclinaison de l’écliptique, composaient des tables
astronomiques, faisaient des observations sur les étoiles fixes et sur les
clipses.
On doit d’autant plus s’étonner de trouver en Orient un si grand nombre
de savants du premier ordre, que les califes, accoutumés à une domination
despotique, traitaient avec une barbarie révoltante ceux d’entre eux qui
encouraient leur disgrâce en s’exprimant avec trop de liberté. El
Dchâdidh fut emprisonné sur un simple soupçon. Said Ben Naufel ,
médecin de l’émir Ben Touloun, lui ayant reproché un écart de régime
qui s’opposait à sa guérison, fut condamné à recevoir deux cents coups
de fouet, et mourut pendant l’exécution. Isaac Ben Amran, que ses con¬
temporains nommaient le refuge de son siècle, ayant eu le malheur de
déplaire au prince dont il était le médecin, fut condamné à être saigné
aux quatre veines; et son cadavre, attaché à une croix, devint la pâture
des vautours.
Au commencement du xe siècle, les mahométans se livrent pour la
première fois à l’étude des sciences. El Bazi (Rhazès), le Galien de son
époque, leur ouvre la voie. Le nombre de ses ouvrages excède deux
cents. On a de lui d’excellentes monographies anatomiques, et une foule
d’autres travaux sur les diverses branches de l’art de guérir , renfermés
dans un corps d’ouvrage qui forme un cours complet de médecine. Il a
écrit sur la médecine talismanique, et sa crédulité lui fut bien funeste :
le calife El Manzour lui ayant demandé de répéter une des expériences
indiquées dans son livre, et Rhazès n’ayant pas réussi, le calife le frappa
si rudement sur la tête , qu’une cécité complète fut la suite de cette
brutalité.
El Fàrâbi (950) a écrit sur l’alchimie , et sur un grand nombre d’autres
sujets. On a de lui un ouvrage fort curieux relatif à la classification des
sciences. Ibn Abul Achath (970) a laissé un traité de zoologie générale.
El Madchrili (975) , de Madrid , fut le premier mathématicien et le plus
célèbre astronome de l’Espagne ; il est l’auteur d’un livre concernant la
génération des animaux, l’alchimie et les pierres précieuses. Le célèbre
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
l.XVIJ
Ferdrousi, à qui l’on doit un traité sur l’origine de la terre, a soutenu
l’opinion du soulèvement des montagnes.
L’activité des Arabes embrassait toutes les parties des connaissances
humaines, et ils s’occupaient de l’agriculture avec un soin particu¬
lier. Le code agricole des Arabes d’Espagne est un modèle de per¬
fection ; on y trouve une comparaison judicieuse entre les théories des
divers peuples, calculées d’après les climats et la nature du sol.
La fermentation causée par les croisades n’interrompit pas leurs tra¬
vaux ; pendant que l’Europe occidentale courait aux armes pour venger
la cause du Christ, l’Orient poursuivait ses progrès scientifiques. Depuis
1006 jusqu’à 1210, les Arabes de Syrie, de Perse, d’Égypte et d’Espagne
sont à la tête des sciences.
Le plus célèbre médecin de cette époque est Mésué le jeune, ou Ibn
Sina (Avicenne), de Bokhara dans le Turkestan. Son principal ouvrage,
intitulé Canon , eut une réputation prodigieuse dans toute l’Asie, et
sa doctrine fut longtemps la seule qu’on enseignât dans les écoles
de médecine. Sa physiologie est cependant fausse et erronée, et ses
divisions se multiplient sans nécessité. On reconnaît que Galien lui a
servi de guide dans les explications qu’il donne des causes des maladies,
ibn Sina a laissé de plus trois traités sur l’alchimie. El Biruni, astrologue
et alchimiste plutôt que médecin, a écrit un traité sur les propriétés des
métaux, des minéraux et des plantes. Ibn Dchezla (1074) a laissé une
liste alphabétique des plantes officinales.
La plus grande partie des savants de ce temps appartient à l’Es¬
pagne, dont les écoles étaient fréquentées par tous les Européens avides
de connaissances : ce sont surtout des médecins praticiens qui ont tous
laissé des travaux généraux sur l’anatomie et la médecine.
La célèbre famille des Ibn Zohr (Avenzoar), dont le chef s’établit en
Espagne au commencement du xe siècle, a produit un grand nombre de
médecins. Avenzoar (1140), un des plus zélés partisans de Galien,
est plus original que les autres médecins arabes; il s’est occupé
à la fois de médecine, de chirurgie et de pharmacie, quoique ce ne
fût pas la coutume d’alors. Les préjugés s’opposaient déjà chez eux
aux progrès de la science ; car ils regardaient comme infâmes cer¬
taines opérations, entre autres celle de la pierre. Ibn el Awwam, de Sé¬
ville, fut un des naturalistes célèbres du xne siècle; il a écrit sur l’agricul¬
ture. Ibn Matran , médecin du sultan Salah-ed-din (1189 à 1201), a
écrit sur les plantes médicinales. Ibn Roschel (Averrhoës) (1195), de
Lsvi,j DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Cordoue, a laissé un Compendium de médecine et une foule d’autres
traités ; il s’est livré à l’étude de la philosophie. Son anatomie est calquée
sur celle de Galien, qu’il a augmentée ; il s’est aussi beaucoup occupé de
médecine spéculative. Il comptait parmi ses disciples les plus distingués
le célèbre Ben Maïmon (Maïmonidès).
Fahr-ed-din el Razi (1149), de Rai dans le Taberistan , est un médecin
d’une fécondité remarquable. Il s’est occupé de philosophie et de science
générale. La réputation de sa famille était telle que, lorsque Dchingiz
kan eut battu Chowarcyn Schah, il excepta la postérité de Fahr-ed-din
du massacre général des habitans de Hérat. Il figurait parmi les plus cé¬
lèbres alchimistes de son temps.
Pendant le xme siècle, nous trouvons chez les Arabes peu de travaux
originaux sur les sciences naturelles ; nous en excepterons cependant
ceux de Kazwyny (1283) , descendant d’Ana Ben Malest, compagnon de
Mahomet, et que sa vaste érudition a fait surnommer le Pline des Orien¬
taux. Il a composé un grand nombre d’ouvrages, dont le plus estimé est
son grand traité d’histoire naturelle, qui comprend l’astronomie, la mé¬
téorologie et l’histoire des trois règnes. Nous citerons encore MuwafFic-
ed-din qui a écrit l’histoire de tous les médecins arabes, syriens, persans
et indiens jusqu’au xnP siècle, avec un coup-d’œil sur l’origine de la
médecine et sur l’état de la science à Alexandrie : il cite quatre cent
deux médecins.
Au xive siècle, les sciences tombèrent en décadence chez les Arabes; le
joug des Qsmanlis devint mortel aux travaux de l’intelligence; cependant
les derniers efforts des savants brillèrent encore d’un vif éclat. Ibn el
Doreihim publia à Mossoul, sous le titre de X Utilité des Animaux ,
une histoire des mammifères, des oiseaux, des poissons et des in¬
sectes. Ibn el Wardi a laissé un ouvrage scientifique fort remarquable
intitulé : Unio rerum mirabilium , et un extrait des ouvrages d’Abul
Féda, célèbre géographe syrien. El Demiri de Cahira, le plus célèbre
naturaliste arabe , a composé un dictionnaire d’histoire naturelle , qui
comprend la description de neuf cent trente-un animaux. Bochart s’en
est beaucoup servi pour la rédaction de son Hierozoicon.
Les Arabes d’Espagne furent les derniers et les plus brillants repré¬
sentants de la science orientale au moyen âge; mais, lorsque les chrétiens
eurent détruit leur empire, la plupart n’emportèrent pas dans leur exil
le goût des études, et depuis le xve siècle, jusqu’à la fin du xvie, nous
ne trouvons à citer que quatre naturalistes : El Calcachendi (1418), qui a
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
IA IX
écrit une histoire des animaux ; El Seliebi, dont nous avons un supplément
à l’histoire naturelle d’El Demiri; El Sojuti (1445), auteur du Codex ani-
malium , extrait d’El Demiri, avec un supplément et des indications sur
l’utilité des animaux; et enfin, El Antaki, surnommé l’Aveugle (1596), cé¬
lèbre médecin de Misr, qui a écrit un traité général de médecine. A partir de
cette époque jusqu’à nos jours, les Arabes, plongés dans la plus profondo
ignorance furent obligés de venir emprunter à l’Europe, leur ancienne
élève , le peu de connaissances répandues parmi eux ; et ce n’est qu’en
1841 que les descendants d’Othman, sentant la nécessité de s’appuyer sur
la civilisation européenne , ont permis les dissections.
État des sciences chez les peuples occidentaux et septentrionaux.
Le vne siècle est complètement mort pour la science ; nous n’y voyons
partout que luttes sanglantes et acharnées qui troublent dans leurs
projets civilisateurs les apôtres de l’évangile; et, au commencement du
vme siècle, l’Europe centrale, déjà déchirée par ses querelles intestines,
est obligée de repousser l’invasion des Sarrasins que Charles-Martel
défait dans les plaines de l’Aquitaine.
Les sciences avaient vainement cherché un refuge à Constantinople ;
elles y furent persécutées par Léon l’Isaurien , qui fit brûler dans la
grande bibliothèque les livres et les savants. On ne connaît à cette époque
d’autre ouvrage sur les sciences naturelles qu’un mauvais poème de
George Pisidès, qui traite de la création.
Le milieu de ce siècle (768) vit paraître Charlemagne , ardent propaga¬
teur des lumières et des croyances religieuses. Sous son règne, les lettres
commencèrent à renaître; il établit une règle des études, et poussa si loin
l’amour des sciences, qu’il changea son palais d’Aix-la-Chapelle en une
académie, dans laquelle il réunit des savants de tous les pays ; il fit re¬
copier les manuscrits précieux sous la direction d’Alcuin, moine anglais,
son maître et son ami ; et ses filles elles-mêmes prirent part à ces travaux.
La tendance générale des esprits est néanmoins toute religieuse; et si les
L\X
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
éludes philosophiques sont quelque peu cultivées, c’est pour lutter sans
désavantage contre les théologiens grecs, avec lesquels était engagée
une polémique active. L’érudition la plus vaste de cette époque embras¬
sait le trivium , qui renfermait la grammaire, la rhétorique, la dialec¬
tique; et le quadrivium , qui comprenait la musique, l’arithmétique,
la géométrie, l’astronomie. Il n’y avait qu’un petit nombre d’élèves
qui terminassent le trivium. Quant au quadrivium, regardé comme le nec
plus ultra de la science humaine, peu d’élèves osaient s’élever à cette
hauteur; encore n’avait-on aucun livre pour ces études, et les maîtres
manquaient partout.
A cette époque, la médecine était tombée dans la barbarie, même en
Grèce ; ses doctrines , privées de l’appui des sciences d’observation ,
n’étaient plus qu’une réunion d’erreurs et de pratiques superstitieuses.
Charlemagne , frappé de ce vice, fonda la célèbre école de médecine de
Salerne, où il appela les Grecs qui cultivaient les sciences médicales. Ses
efforts furent tous impuissants, malgré la protection dont il entoura les
études; l’intelligence humaine semblait frappée de stérilité. La métal¬
lurgie seule avait conservé quelques-uns de ses secrets ; mais des créa¬
tions grossières remplaçaient l’art si délicat des Grecs.
L’agriculture était aussi retombée dans l’enfance. De vastes et sombres
forêts qui descendaient des montagnes jusqu’au fond des plaines, et des
marais infects couvraient la face de l’Europe, et en abaissant la tempé¬
rature s’opposaient aux progrès des sciences agricoles. Les fleuves et les
rivières, dont aucune digue n’arrêtait les eaux, débordaient à la moindre
crue et inondaient les terres basses. Le défrichement avait lieu ,
comme aujourd’hui encore dans le Nouveau-Monde , par l’incendie des
arbres qui couvraient le sol, et cette terre vierge, qui aurait dû tant
produire, si elle avait été cultivée par des mains habiles, fournissait à
peine à la subsistance de l’homme ; il n’en sortait que des miasmes putri¬
des, sources de maladies mortelles. L’art d’élever les troupeaux était
le plus répandu ; mais on multipliait seulement les produits sans amé¬
liorer les races.
La division des terres, en rendant indispensable l’étude de la géométrie,
avait sauvé cette science d’un entier oubli ; mais on négligeait les autres
parties des mathématiques, et l’astronomie n’était cultivée dans les cloî¬
tres que pour celle de ses parties qui servait à la supputation du retour
périodique des fêtes religieuses. Sous l’influence des idées astrologi¬
ques, on n’observait plus les mouvements des corps célestes pour en
I) 1 SCO II RS P R F LIM I N AI R F..
i.xxj
étudier les lois, mais dans le but d’en découvrir l’influence sur les desti¬
nées humaines. L’apparition des comètes passait pour un événement fu¬
neste; et Charlemagne, malgré son génie, prononça une sentence contre
une aurore boréale , regardée par les théologiens du temps comme un
maléfice du duc de Bénévent, destiné à ensorceler la France.
Sous les faibles successeurs de Charlemagne, le mouvement des esprits
vers le progrès s’arrête , et les sciences retombent dans l’obscurité. Des
dérangements survenus dans les saisons causent des famines qu’accom¬
pagne la peste; et le commerce, privé d’appui, reste impuissant contre
ces maux.
Les seigneurs, étrangers aux occupations de l’esprit, consacraient à la
chasse les moments qu’ils pouvaient enlever aux travaux guerriers; ils
dressaient pour cet exercice le faucon, l’épervier, l’émérillon et même
le vautour.
Les damoiselles cependant s’occupaient de l’art de soigner les bles¬
sures, et étudiaient, d’après des données empiriques, les propriétés des
végétaux. Les mires ou médecins, méprisables charlatans, étrangers
aux sciences d’observation , allaient criant leurs remèdes par les rues,
suivis de femmes qui faisaient métier d’accoucher et de saigner. L’ana¬
tomie était complètement négligée, parce que retombant, sous ce rap¬
port , dans les préjugés de l’antiquité grecque , on regardait comme un
sacrilège l’étude sur le cadavre.
La géographie était dans le même état de délaissement, et l’on croyait
fermement à l’existence de quatre parties du monde, par le motif que ce
nombre correspondait aux divisions de la croix.
D’un autre côté, la guerre avait embrasé toute l’Europe. Les Anglais
repoussaient les invasions des Danois, les Français combattaient les Nor¬
mands, les Espagnols luttaient contre les Musulmans , et les rois chré¬
tiens s’armaient les uns contre les autres sous les plus frivoles prétextes.
Les savants des ixe et xe siècles sont Raban Maur , archevêque de
Mayence ; Agobard, archevêque de Lyon; Méthodius; Scott Erigène, et
saint Hérié, moine d’Auxerre, que sa méthode philosophique , pour arri¬
ver à la découverte de la vérité, a fait comparer à Descaries.
Constantinople, quoique riche encore en débris de la science anti¬
que, semblait frappée de la même torpeur ; mais celte ville sortit de son
engourdissement sous Constantin Porphyrogénète. Ce prince y rassembla
les manuscrits les plus précieux, en fit faire des copies, et s’entoura
d’hommes qui consacraient leur vie à l’élude. Eutychius, patriarche
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
i.xxij
d’Alexandrie, qui cultiva avec succès la physique et la philosophie, ap-
partient à cette époque. Pholius, patriarche de Constantinople en 857,
a laissé sous le titre de Bibliothèque un ouvrage remarquable par l’éru¬
dition qu’il y déploie. Il cite cent soixante-sept auteurs, dont la moitié
nous sont inconnus. Nous lui devons la conservation de quelques frag¬
ments de Ctésias et d’Agatharchides. Constantin fit composer par Cas-
sianus Bassus un traité d’agriculture, qui n’est qu’une compilation des
ouvrages antérieurs au sien. Cassianus fait connaître les noms de plus de
trente auteurs anciens qui ont écrit sur cet art.
Quittons un instant l’Occident, pour nous occuper de ces fiers enfants
du Nord qui, pendant plusieurs siècles, ravagèrent le littoral de l’Océan.
Un voile épais couvre l’origine des peuplades septentrionales ; leurs
sagas nous apprennent seulement que les Ases, dont la tradition fît plus
tard des divinités , étaient une tribu asiatique , qui, sous la conduite
d’Odin, quitta les bords du Tanaïs, et vint apporter aux populations encore
sauvages de l’Europe septentrionale une religion et des lois. Leur cos¬
mogonie, éminemment originale, diffère de toutes les autres, et indique
que ces peuples appartenaient aune civilisation exceptionnelle. Les pre¬
mières strophes de la Voluspa présentent un caractère solennel : « Faites
silence , dit-elle , divines créatures, enfants d’HeimdalI, je vais vous ap¬
prendre les secrets de Yalfodur ; je connais les mystères des premiers
temps....
cc Au commencement, lorsque vivait Ymir, il n’y avait ni sable, ni
mer, ni vent. En bas, pas de terre; en haut, pas de ciel : partout le vide ;
de verdure nulle part...
cc Ymir, le géant, est formé au sein du chaos, du froid et de la chaleur,
l’un venu de Niflheim, l’autre de Muspelheim, et qui se rencontrent dans
le Ginumgagap, l’abîme, le vide. Ymir est la matière dont fut composé le
monde. Son sang forma les mers, les lacs et les fleuves ; ses os les mon¬
tagnes; ses dents les minéraux, les pierres, les rochers; son crâne la
voûte céleste ; son cerveau les nuages , et ses sourcils le Midgard ,
derrière lequel sont réfugiés les Ases, pour se mettre à l’abri des at¬
taques des géants. » Toute leur cosmogonie est dans ce goût mythique ;
mais ôtez-lui sa forme mythique, et vous n’y verrez plus, comme chez les
autres peuples , qu’une personnification des agents naturels. Les Scandi¬
naves , guerriers intrépides , accoutumés à regarder comme un déshon¬
neur de mourir dans leur lit , furent longtemps livrés à une vie vaga¬
bonde, et s’occupèrent peu de sciences.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
LXXÜj
Cependant, lorsque la tyrannie d’Harald aux beaux cheveux (ixe siècle)
eut forcé les populations norvégiennes à fuir la terre natale , elles
commencèrent à former, dans l’Europe occidentale et dans les îles de
l’océan glacial, des établissements fixes; et leurs guerriers parcoururent
les mers. Ce fut sans doute dans ces longues excursions qu’ils apprirent
à connaître le lion et le serpent, qui figurent souvent sur leurs monu¬
ments; ce dernier joue un grand rôle dans leurs sagas, surtout le lin-
cjorm, serpent monstrueux, sous lequel croissait for à mesure qu’il
grandissait, et qu’on retrouve en bagues, en anneaux, en bracelets, sur
les haches de pierre, sur la poignée des épées.
Jusqu’au xie siècle, époque de ces grandes migrations , leurs sagas
toutes mythiques, ou tout au plus semi-historiques, ne nous apprennent
rien sur l’état des sciences chez ces peuples. Nous y voyons une agricul¬
ture pauvre et improductive , une éducation des troupeaux assez peu
étendue, mais une pêche déjà réglée, où figure la baleine, qu’ils
osent, sur leurs frêles embarcations,’ attaquer corps à corps, et la chasse, ,
destinée à garantir les troupeaux de la dent des loups et des ours; ce qui
exige certaines connaissances pratiques. Navigateurs audacieux, iis cou¬
rent les mers d’abord en forbans, puis en marchands, enfin en pèlerins et
en curieux. Ils vont former des colonies au Groenland , et leur humeur
aventureuse les porte jusque dans l’Amérique du nord.
Leurs sagas contiennent quelques noms d’animaux ou de plantes, mais
les traités spéciaux leur manquent ; cependant les Islandais, qui poussè¬
rent leurs institutions au plus haut degré de perfection , étaient des
observateurs assez attentifs pour qu’on ait trouvé chez eux l’indication
nominale de toutes les plantes et de tous les animaux de leur île,
sous une forme qui prouve que certaines analogies ne leur avaient
pas échappé. Un peuple aussi belliqueux, dont la vie n’était au
dehors qu’un long combat, au dedans qu’un duel continu, devait avoir
étudié la partie de la science médicale qui touche à la guérison des bles¬
sures. On trouve dans X Havamal, doctrine morale d’Odin, une indi¬
cation de l’emploi du chêne dans les dysurics. Le Rafn Svenn hioern-
sens saga nous apprend que Rafn était renommé pour la guérison
des blessures et des maladies. Il guérit par l’application d’un fer rouge
sur la poitrine , sur la tête et entre les épaules, un homme atteint d’une
enflure générale, et par une saignée sur le dos de la main, une femme
dont les mamelles étaient engorgées. Le fait le plus remarquable consi¬
gné dans cette saga est l’opération de la pierre par la taille périnéale
J
T.XXIV
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
avec un simple couteau. Il paraît que, dans beaucoup de cas, les maladies
étaient traitées par les sorcières ( spdkona ), qui connaissaient les runes
(formules) propres à les guérir. Les fonctions n’étant pas distinctes chez
ces peuples, le même homme se trouvait à-la-fois agriculteur, pêcheur,
navigateur, guerrier, poète, savant ; d’où il suit que les études avaient
un caractère trop vague pour constituer une science véritable. La vie du
Scandinave se passait à acquérir quelques connaissances élémentaires,
et rien de plus.
Comme dans les combats qu’ils livraient aux peuples chez lesquels ils
faisaient des descentes ils se vengeaient cruellement de ceux qui tom¬
baient entre leurs mains, ils avaient trouvé le moyen de prolonger les
souffrances du prisonnier avec sa vie , et certains hommes se livraient à
cette barbare pratique ; ainsi, l’on voit dans Ragnar Lodbroks saga , que
le roi Elli, qui avait fait mourir Ragnar, en le jetant dans une fosse pleine
de vipères, fut condamné par les fils du pirate à un supplice qu’ils appe¬
laient tailler un aigle de sang. Cette opération consistait à faire sépa¬
rer, par un homme habile dans cet art, les côtes de la colonne vertébrale
et à les déployer ensuite, pour figurer les ailes d’un oiseau.
Nous avons dit que les Islandais étaient grands amateurs de voyages;
aussi méprisaient-ils ceux qui ne quittaient pas leur pays, et ils les appe¬
laient injurieusement Heimsker (casaniers). Dans le Miroir du roi {Kong s
skuggsio ) , il est expressément recommandé à tous les voyageurs d’étu¬
dier les mouvements des corps célestes, la diversité des climats, la confi¬
guration des côtes , l’époque des marées , les phases lunaires , les vents
dominants , les productions des pays qu’ils visitent, les mœurs ainsi que
la langue des habitants, et d’en faire un minutieux rapport à leur retour,
afin de servir aux navigateurs qui viendront après eux.
Comme il n’a été traduit qu’un très petit nombre de sagas, qu’il y en a
même encore beaucoup d’inédites, et que toutes celles qui ont été com¬
mentées ne l’ont été que sous le rapport philologique, il reste à faire un
travail spécial sur l’état des connaissances scientifiques chez les peuples
du Nord. Plus tard, les Scandinaves ayant adopté les mœurs de l’Europe
occidentale , leurs institutions perdirent leur caractère primitif; ils en¬
trèrent dans la grande famille européenne et prirent les occidentaux
pour guides dans leurs études.
Un grave événement qui eut en Europe un retentissement universel ,
et favorisa le développement des pensées d’émancipation qui fermentaient
parmi le peuple , eut lieu à l’instant où l’on s’y attendait le moins, et mit
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
r.xxv
fin aux querelles intestines. Les chrétiens d’Orient , opprimés par les
sectateurs de Mahomet , poussèrent un long cri de détresse qui retentit
dans tout l’Occident. L’esprit actif et aventureux des Francs fut le
premier à céder aux prédications de l’ermite Pierre. Hauts barons,
vassaux, serfs attachés à la glèbe, tous prirent les armes pour la défense
du christianisme ; cette longue et sanglante guerre, qui dura plusieurs
siècles et dévora, dit-on , près de deux millions d’hommes , eut pourtant
pour effet de rattacher l’une à l’autre ces deux parties de l’ancien monde,
longtemps demeurées étrangères, de lier le présent au passé, et de per¬
fectionner les intelligences, en étendant les relations des peuples.
Les sciences, cultivées par les Arabes avec tant d’éclat, ne furent pas
perdues pour l’Occident. On allait puiser dans les écoles de Séville et de
Cordoue , regardées comme le foyer des lumières , une éducation supé¬
rieure à celle de l’Europe occidentale. Les ouvrages des savants arabes,
versions souvent infidèles de ceux des Grecs, étaient traduits en latin,
se répandaient en Italie , en France , en Allemagne , en Angleterre , et y
propageaient le goût des études sérieuses; aussi les hommes remarquables
sont-ils moins rares au xie siècle qu’aux époques précédentes. L’activité
règne dans les cloîtres , où les moines écrivent des chroniques en se
livrant à des travaux d’érudition; et tout ce qu’il y a de science humaine
est l’apanage du clergé. Au premier rang brillent Fulbert, évêque de
Chartres; Guy d’Arezzo, l’inventeur de l’échelle musicale; Thieddas,
qu’on regarde comme un médecin distingué ; l’alchimiste Hortulanus,
qui alla étudier en Espagne, et à son retour écrivit un commentaire
sur la table d’Émeraude; Constantin l’Africain , qui, banni de sa patrie
par la jalousie de ses concitoyens, se réfugia en Sicile, où il devint
l’ornement de l’école de Salerne, fut un des plus célèbres compila¬
teurs en médecine, et passe pour avoir introduit en Italie la méde¬
cine grecque arabe ; Gerbert (Siivestre II) enfin , élève de l’école
i
de Cordoue , qui importa en France les horloges à rouage , les chiffres
et la numération empruntés aux Indiens. C’est sans doute à l’épo¬
que où l’Europe alla puiser dans les écoles arabes la science qui lui
manquait que la langue s’enrichit des termes scientifiques qui y sont
restés, tels qu’almanach, algèbre, azimuth, nadir, alcool, etc. Au dehors
des cloîtres , on ne trouve guère que des hommes d’armes et des serfs ,
les uns abrutis par l’habitude d’une domination tyrannique ; les autres,
par celle de l’obéissance passive.
Un autre service rendu à la civilisation par les Arabes, et qui con-
IAXVJ
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
tribua à la diffusion des lumières, fut l’invention du papier de coton, et
plus tard celle du papier de lin. Ce fut encore l’Espagne qui jouit la pre¬
mière de ce bienfait; car l’Europe barbare, après s’être longtemps servie
de papyrus, avait été obligée, par suite de la disette de cette substance ,
d’employer à la copie des missels et des psautiers les manuscrits grecs
et latins, ce qui hâta la décadence des lettres.
Une des causes qui s’opposait à la propagation de la science était l’in¬
stabilité des formes du langage. La langue latine , défigurée par les bar¬
bares , avait perdu sa pureté primitive ; et celle des Francs, longtemps
mêlés à des populations d’origine différente, n’avait pu encore atteindre
une parfaite unité. Tant que dura cette incertitude dans les moyens de
manifestation, les sciences restèrent brutes, et le peuple, chez qui se
trouvent ces nobles intelligences, auxquelles il ne manque que les occa¬
sions pour s’élever aux plus hautes conceptions du génie, languissait
dans l’ignorance la plus profonde.
Vers la fin de ce siècle (1094), une horrible maladie, le mal des ar¬
dents, espèce d’anthrax contagieux, préparé sans doute par plusieurs
siècles de misère, dépeupla l’Europe, et cette fois encore la médecine fut
impuissante ; on ne trouva d’autre digue à opposer à ce fléau que des
prières publiques qui , en augmentant les contacts , propagèrent l’épi¬
démie avec une effrayante rapidité.
Au xne siècle, la philosophie s’est répandue partout sous la forme
péripatéticienne. Elle a pénétré au sein des écoles; et les théologiens, la
métamorphosant au gré de leur caprice, en forment la doctrine sco¬
lastique, doctrine étroite et inféconde , qui étreignit longtemps la pen¬
sée , mais ne fut pourtant pas aussi funeste au progrès qu’on l’a voulu
faire croire.
Pendant cette période les études conservent le même caractère d’in¬
certitude , et tous les savants sont divisés par les querelles des réa¬
listes et des nominaux. Les hommes les plus remarquables sont An¬
selme, Guillaume de Champeaux, saint Bernard de Clairvaux, et le
célèbre Abeiîard, homme d’une trop grande indépendance d’esprit pour
ne pas s’attirer les persécutions des partisans de la philosophie étroite
et mesquine qui s’agitait sur les bancs de l’école. Nous trouvons cepen¬
dant aussi quelques auteurs qui ont écrit sur l’histoire naturelle : ce sont
l’abbesse Hildegarde de Pinguia, qui vivait en 1180, et a laissé, sous le
titre de Physica S. Hildegardis , un traité complet d’histoire natu¬
relle; Alexandre Neckarn de Hartford, qui écrivit sur la nature des choses
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
r.xxvij
un ouvrage mêlé de prose et de vers; Alfred, qui commenta la physique
d'Aristote et publia un livre sur le mouvement du cœur, et Robert Capi¬
ton , versé dans toutes les sciences de son temps , ce qui le fit accuser
de magie. A la même époque, le juif Benjamin de Tudèle publia une rela-
/
lion de ce qu’il avait vu de curieux dans son voyage en Syrie , en Egypte
et aux Indes.
Le xme siècle fut signalé par quelques nouveaux progrès ; les sciences
commencèrent à se répandre, et l’on vit naître à Paris l’Université, qui
jouit de toute la faveur de Philippe- Auguste, et devint l’école la plus
célèbre.
Sous le règne de ce prince, Gioja Flavio d’Amalfl découvrit ou perfec¬
tionna la boussole. Cet instrument en facilitant la navigation, favorisa les
progrès des sciences géographiques, si puissantes auxiliaires des sciences
naturelles; mais la prise de Constantinople par les Croisés fut encore fatale
aux éludes, en ce que la soldatesque latine détruisit un grand nombre de
bibliothèques. Toutefois les lettres, quoique languissantes, n’y périrent
pas entièrement, et Byzance continua d’être jusqu’au xve siècle, le foyer
d’où sortirent les lumières pour se répandre sur l’Europe. Le dernier des
auteurs byzantins de cette époque est Manuel Phylis d’Éphèse , qui a
donné un abrégé d’Élien , sous le litre De la Nature des Animaux .
Dans l’Espagne chrétienne, Alphonse le Sage se livra à l’étude des
sciences, surtout de l’astronomie. Il lit établir de nouvelles tables astrono¬
miques, qui furent appelées tables alphonsines , et il fonda huit chaires
à l’Université de Salamanque.
A la tête des hommes illustres de ce siècle se place Roger Bacon ,
qui tint longtemps le sceptre de la philosophie hermétique , et mérite
en partie sa brillante réputation. Ses ouvrages , quoique empreints
quelquefois d’une crédulité sans égale et de toutes les erreurs de l’al¬
chimie, frappent par l’universalité du savoir qu’il y déploie. Son
Opus majus contient un chapitre remarquable sur l’art d’expéri¬
menter. On y trouve aussi l’idée de découvertes qui n’ont eu lieu que
bien longtemps après. « L’art, dit-il, peut fournir aux hommes des
moyens de naviguer plus promptement et sans le secours des bras; il y a
telle construction de chars à l’aide desquels il est possible de se passer
d’animaux; on peut traverser les airs en volant comme les oiseaux. Il y a
des verres qui approchent les objets, les éloignent, les agrandissent, les
diminuent ou les multiplient à volonté.» On pourrait voir dans ces prophé¬
ties la vapeur, les aérostats et tous nos instruments d’optique. On lui
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
LXXVUj
attribue le secret de la composition de la poudre à canon dont l'indi¬
cation se trouve , dit-on , dans ses Œuvres décrites de l'art et de la
nature et de la nullité de la magie. Il tenait sans doute ce procédé
des Arabes, dont les ouvrages lui étaient familiers. On lui prête aussi
Finvenlion de la chambre obscure et du télescope; mais ce qui est positif
c’est qu’il ramena les sciences dans la voie de l’observation, et, sous ce
rapport, il peut être considéré comme le précurseur de son immortel ho¬
monyme. Ses connaissances en astronomie étaient très étendues; il si¬
gnala l’erreur qui existait dans le calcul de l’année solaire depuis la ré¬
forme du calendrier par Jules César, et ce fut seulement trois siècles
plus tard qu’eut lieu la rectification qu’il avait indiquée.
Un contemporain de Roger Bacon non moins célèbre que lui, est
Arnauld de Villeneuve, médecin de Montpellier (1246), qui a laissé sur
la médecine de nombreux ouvrages remplis d’observations pleines d’in¬
térêt et un traité de pharmacologie qui prouve de vastes lumières
en chimie. Ses écrits sont difficiles à lire à cause de l’obscurité de son
style. On y trouve la recette de la pierre philosophale et le mode de
transmutation des métaux. Il y parle de l’émétique et du sublimé cor¬
rosif, et on lui attribue la découverte de l’alcool.
Son plus brillant disciple , le type de l’alchimiste, l’inventeur du four¬
neau nommé athanoret delà médecine universelle, est Raymond Lulle de
Barcelone, qui, pendant cinquante années, parcourut l’Europe pour ob¬
tenir l’assistance des princes dans son projet de convertir les Algériens à
la foi chrétienne et d’abolir l’esclavage , et qui fut enfin lapidé par le
peuple de Bougie. Malgré cette existence aventureuse et vagabonde , il
trouva le moyen d’écrire sur la médecine, la physique, la chimie, la
théologie ; et, en dégageant ses écrits des rêveries alchimiques qu’ils
renferment , on est surpris de l’érudition et de la méthode qui y régnent.
Il rendit de grands services à la chimie en employant la voie humide
dans la recherche de la pierre philosophale, procédé qui attira l’atten¬
tion des alchimistes sur les produits que fournissent les corps par la
distillation.
Albert le grand , évêque de Ratisbonne , fut encore un des auteurs les
plus remarquables de ce siècle. Il quitta la chaire épiscopale pour se
livrera l’étude des sciences, dont il a embrassé toutes les branches; et il
écrivit plusieurs livres sur l’alchimie. Son ouvrage sur les minéraux est
composé avec plus de sagesse qu’on n’en pouvait attendre de celte époque.
Il partage, il est vrai, l’opinion de Geber sur la nature des métaux; niais
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. vxxlx
ses observations sont souvent fort judicieuses et indiquent un homme
versé dans les procédés métallurgiques employés de son temps. Ses
traités sur les plantes , les animaux , le sommeil et la veille , les prin¬
cipes du mouvement progressif chez les animaux, les aliments et l’ali¬
mentation , suffisent pour le disculper de l’accusation de magie portée
contre lui. On voit qu’ Albert était un homme d’une science profonde,
et que toutes les erreurs répandues sous son nom, et qui le rabaissent au
rôle de charlatan, sont autant d’injures faites à sa mémoire. Ses disciples
les plus célèbres furent Thomas de Chantepré, Ambrosius Senensis, Al¬
bert de Saxe, qui fit paraître un traité sur les plantes, les pierres et les
minéraux et qui commenta Aristote , Thomas d’Aquin, qu’on suppose
avoir été pénétré des doctrines de son maître. On attribue à ce dernier,
sur l’autorité de Pic de la Mirandole , un ouvrage d’alchimie, intitulé
De re metallicâ; ce travail, s’il en était l’auteur, ferait plus d’honneur à
son jugement que sa fameuse Somme théologique. Parmi ses plus il¬
lustres contemporains, se trouvent Vincent de Beauvais, dont le Miroir
doctrinal renferme l’idée d’une classification méthodique des sciences ,
sur lesquelles il donne de précieux détails ; Pierre d’Abano , philo¬
sophe et médecin , et Conrad d’Halberstadt qui écrivit sur l’ensemble
des sciences naturelles avec beaucoup de succès. On cite encore un frère
prêcheur, nommé Théodoric, qui expliqua la cause des arcs-en-ciel aussi
bien que le fit plus tard Antoine Dominis.
A la fin de ce siècle brillent Jes Trouvères dont les chants annoncent
le réveil de l’intelligence, et favorisent les progrès des lumières en don¬
nant aux langues de l’Europe une forme plus arrêtée.
Les républiques italiennes, Gênes et Venise surtout, contribuèrentpar
l’étendue de leur commerce à la diffusion des lumières et aux progrès
de la géographie. Quelques voyageurs visitèrent l’Asie. Guillaume Ruys-
broek ou Rubruquis, moine franciscain, fut envoyé en 1258, par le roi
Louis IX, au Khan des Tartares , qui voulait, disait-on, se convertir à la
foi chrétienne, et la relation qu’il publia de son voyage fit connaître l’O¬
rient. Marco Polo visita le Japon et quelques provinces de la Chine, où
personne n’avait pénétré avant lui. Ce voyage est d’un grand intérêt
pour la science; car Marco Polo était un homme d’un profond savoir, et
ses observations sur les productions naturelles des pays qu’il a parcourus
sont d’une exactitude remarquable.
Frédéric II, le puissant empereur d’Allemagne (1250), fut un
des plus ardents protecteurs de la science. Il établit plusieurs écoles en
ï.\XV
D ISOOURS iJ R KLIMIN AIRE.
Sicile, augmenta leclat de celles de Saîerne et du Mont-Cassin et fonda
à Païenne une académie poétique , dans laquelle il sollicita la faveur
detre admis avec ses fils. Il composa sur lâchasse à l’oiseau un ouvrage
qui traite des oiseaux de terre, d’eau et de passage, de leur structure,
de leur vol et de leurs mœurs.
Sous le règne de ce prince , les mines d’Allemagne furent exploitées
avec une grande activité. Il favorisa beaucoup la médecine, recom¬
manda l’étude d’Hippocrate et défendit de pratiquer à ceux qui ignoraient
l’anatomie humaine. Il ordonna le premier des dissections dans les
écoles de l’empire ; mais, pour obtenir l’autorisation d’en faire une seule
par an , il fallait une bulle du pape, ce qui dura jusqu’à la fin du xve siè¬
cle. Comme il ne pouvait retrouver le texte grec de l’almageste de Fto-
lémée, il en fit traduire en latin la traduction arabe.
Au xive siècle appartiennent un grand nombre d’alchimistes, parmi
lesquels nous citerons Nicolas Flamel , maître écrivain de Paris , qui
fut en outre peintre, architecte, poète, philosophe et mathémati¬
cien. Il raconte, dans son livre des hiéroglyphes, qu’en faisant des
inventaires pour gagner sa vie, il lui tomba sous la main un ou¬
vrage d’alchimie ayant appartenu à des Juifs et contenant le se¬
cret de la pierre philosophale. Ne comprenant pas les caractères
mystérieux dont ce livre était rempli , il fit le voyage d’Espagne
et alla trouver un rabbin qui lui apprit que ce livre était du célèbre
Abraham le Juif, et lui en expliqua le sens. A partir de cette époque,
Flamel acquit de grandes richesses que l’ignorance publique attribua à
l’alchimie , mais dont l’origine est inconnue. On croit qu’il fut chargé
par les Juifs encore exilés de France du recouvrement de leurs créances;
et, si ce fait est exact, les causes de sa fortune seraient moins douteuses.
Nous mentionnerons aussi un certain Riplée, qui donne dans ses
œuvres la recette de la pierre philosophale, recette que nous citerons en
entier comme un des monuments les plus curieux de la science du moyen
âge. « Pour faire, dit-il, F élixir des sages , la pierre philosophale, il faut
prendre, mon fils, le mercure des philosophes (plomb), et le calciner
jusqu’à ce qu’il soit transformé en lion vert (massicot). Après qu’il aura
subi cette transformation, tu le calcineras davantage et il se changera
en lion rouge (minium). Fais digérer au bain de sable ce lion rouge
avec Y esprit aigre des raisins (vinaigre), évapore ce produit, et le mercure
se prendra en une espèce de gomme qui se coupe au couteau (acétate de
plomb). Mets cette matière gommeuse dans une cucurbite lutée, et con-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
I-XXXj
(Juis la distillation avec lenteur. Recueille séparément les liqueurs qui
te paraîtront de diverses natures. Tu obtiendras d’abord un flegme insi¬
pide, puis de l’esprit, puis des gouttes rouges. Les ombres cymériennes
couvriront la cucurbite de leur voile sombre , et tu trouveras dans l’in¬
térieur un véritable dragon ; car il mange sa queue. Prends ce dragon
noir, broie-le sur une pierre , touclie-le ensuite avec un charbon rouge,
il s’enflammera, et prenant bientôt une couleur citrine glorieuse, il
reproduira le lion vert. Fais qu’il avale sa queue et distille de nouveau
le produit ; enfin, mon fils, rectifie soigneusement, et tu verras paraître
Veau ardente et le sang humain (acide pyroacétique brut). » On voit
que le langage mystique des alchimistes, la singularité des transforma¬
tions qu’ils ne pouvaient comprendre, ont dû longtemps exciter la curio¬
sité et l’admiration des ignorants.
En 1345, les navigateurs génois et catalans retrouvèrent les îles des
Canaries, bien connues des Phéniciens et dés Carthaginois. Cette décou¬
verte donna une nouvelle activité au commerce , et favorisa les progrès
des études en multipliant les relations des peuples.
Ce siècle vit paraître un traité d’anatomie , resté classique jusqu’en
1500 ; c’est celui de Mundinus, de Bologne, qui avait emprunté ses con¬
naissances à la science informe des Arabes. Il y avait cependant ajouté
quelques observations directes ; mais elles devaient être bien peu nom¬
breuses, puisque, dans le cours de onze années, il ne disséqua que trois
corps. Nous trouvons aussi, parmi les botanistes de cette époque, Gia-
copo di Dondis, médecin de Padoue , qui inventa une horloge indiquant
les jours , les mois , les fêtes de l’année , le cours du soleil et les phases
lunaires. Il fit paraître, sous le titre (V Herbier vulgaire , un traité de
botanique descriptive qui n’est qu’une compilation , à laquelle sont
ajoutées , pour les plantes naturelles de l’Italie , des descriptions plus
exactes que celles qui avaient été faites avant lui.
Le xve siècle fut un des plus féconds en événements propres à in¬
fluer sur les progrès de l’esprit humain. En 1431, Guttenberg découvre
l’imprimerie, et vient ainsi en aide aux esprits qui, de toutes parts, se
montraient plus que jamais avides de lumières. Les chefs-d’œuvre an¬
tiques, écrits sur du papyrus ou du parchemin , et reproduits en petit
nombre par des copistes inexacts ou ignorants , avaient presque entiè¬
rement disparu dans les commotions du moyen-âge ; l’art typogra¬
phique, en en facilitant la reproduction, les garantit d’une ruine com¬
plète , et mit les trésors de la science à la portée de tous les hommes»
k
<9
iiXxxij DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Bientôt ce ne forent plus seulement les rois et les seigneurs qui purent
avoir des livres ; le peuple commença à jouir des bienfaits de l’instruc¬
tion, et les belles intelligences, restées stériles faute de culture, vinrent
puiser à cette nouvelle source de précieuses connaissances qu’elles ac¬
crurent à leur tour.
Le Bas-Empire, sans cesse menacé par les Ottomans et livré au scan¬
dale de la plus honteuse dépravation, finit par succomber. En 1453, Con¬
stantinople tomba sous le joug de Mahomet II; et les savants grecs,
chassés de leur patrie par le vainqueur, cherchèrent un refuge en Eu¬
rope, où ils répandirent les sciences de l’antiquité et firent mieux con¬
naître la langue d’Aristote. Au xme siècle, un concile avait anathématisé
les écrits du philosophe de Stagyre, en en défendant la lecture sous
peine d’excommunication ; mais, trente ans à peine après la proscrip¬
tion de ses oeuvres , une réaction s’était opérée en sa faveur dans la
partie éclairée du clergé; il devint l’idole du xve, l’oracle de la philoso¬
phie; et le pape Nicolas V ordonna de traduire ses ouvrages en latin.
Quand on songe aux discussions puériles, aux conceptions étroites,
aux querelles intolérantes dont le nom d’Aristote était devenu l’occasion
ou le prétexte, on s’étonne de voir l’émancipateur de la pensée devenu,
après deux mille ans, un obstacle à l’affranchissement de l’esprit.
L’Amérique , connue des anciens Scandinaves depuis plus de quatre
siècles, sans que le souvenir de sa découverte eût été conservé par l’Eu¬
rope, est retrouvée, en 1492, par Christophe Colomb qui cherchait un
passage pour aller aux Indes. Le nouveau continent, en ajoutant un
monde à celui que connaissaient les anciens, fut pour les sciences phy¬
siques une nouvelle cause de progrès , pour l’histoire naturelle une mine
féconde par la nouveauté de ses productions, et un heureux stimulant
pour les esprits. La cupidité des Portugais , enflammée par le succès des
navigateurs espagnols, leur fit braver les dangers d’une traversée longue
et périlleuse, afin de découvrir des pays inconnus. La fortune sourit à ces
audacieux aventuriers. Vasco de Gama osa le premier parcourir l’im¬
mense étendue des côtes de l’Afrique, doubla le cap de Bonne-Espérance;
et, après des fatigues sans nombre , fit connaître à l’Europe la route
des Indes. Ces nouvelles voies ouvertes à l’humanité ne furent d’abord
fréquentées que par des hommes avides de richesses; mais ceux-ci fi¬
rent bientôt place a des observateurs, qui les parcoururent en tous sens,
au grand avantage de la science.
Les œuvres des naturalistes anciens, regardées alors comme infail-
DISCOURS PRELIMINAIRE.
1.XXX1!!
libles et dispensant de toute observation, furent en partie traduites
dans le cours de ce siècle et trouvèrent de nombreux commentateurs ,
dont les plus célèbres sont : Théodore Gaza , qui traduisit en latin
I histoire des animaux d’Aristote, celle des plantes de Théophraste, et les
aphorismes d’Hippocrate; George Yalla, médecin de Venise, célèbre par
son livre De expetendis et fugiendis rébus ; Hermolaiis Barbaro , pa¬
triarche d’Aquilée, qui a laissé une traduction de Dioseoride, des para¬
phrases sur Aristote et une édition de Pline le naturaliste, dans laquelle
il corrigea cinq mille passages, en substituant cependant quelques er¬
reurs à celles qu’il faisait disparaître. Jean de Cuba publia, sous le litre
de Jardin de la saute, un traité de botanique médicale, qu’il accompa¬
gna de figures sur bois.
La chimie, que nous avons vue naître à Constantinople, puis cultivée par
les Arabes d’Espagne qui la transmirent à l’Europe, se répandit au com¬
mencement du xve siècle en Italie et en Allemagne , où ses applica¬
tions métallurgiques la firent accueillir favorablement ; elle y arriva
mêlée à de grossières superstitions; mais ce furent ces erreurs même qui
la firent adopter par les amis du merveilleux. La transmutation des mé¬
taux , la recherche de la pierre philosophale et de la panacée univer¬
selle devinrent pour celte science autant de causes de progrès. Les peu¬
ples ignorants s’inclinèrent avec respect devant l’appareil mystérieux et
imposant dont s’entouraient les alchimistes, et les princes se déclarè¬
rent les protecteurs d’une science qui leur promettait de faciles richesses.
La véritable science naît cependant de ces creuses rêveries ; et les ou¬
vrages de Basile Valentin, qu’on suppose avoir été un bénédictin d’Erfurt,
ont fait connaîtreles propriétés pharmaceutiques de l’antimoine ainsique
certaines préparations médicinales encore en usage de nos jours, et dont
le nom vulgaire s’est même conservé. Sa théorie chimique n’est qu’une
reproduction de celle des trois principes, adoptée par les Arabes d’Es¬
pagne, et les manipulations chimiques qu’il avait décrites, conservèrent
la même forme jusqu’au xviT siècle.
Les astronomes les plus célèbres de ce temps furent George van
Purbach et Jean Millier, son disciple, plus connu sous le nom de Régio-
montanus ; ils préparèrent la grande réforme que Copernic devait ac¬
complir. Ce furent aussi d’habiles physiciens ; ils laissèrent des ouvrages
estimés sur les poids et mesures, la conduite des eaux, les miroirs ar¬
dents, etc.; et Wallher, un de leurs contemporains, étudia les effets de la
réfraction. Ce fut à celte époque (1456) que parut la fameuse comète
I.XXXl V
DISCOURS PRELIMINAIRE.
dont la périodicité a été constatée, et qui a reparu en 1835. Son appa¬
rition répandit dans toute l’Europe la plus profonde consternation, et fut
considérée comme le présage de grandes calamités publiques.
Ici finit le moyen âge et commence l’époque moderne. Nous y ver¬
rons la science se créer lentement, sans secousses, sans perturbations
violentes; et, après de nombreuses transformations, de longues et pénibles
études, devenir ce qu’elle est aujourd’hui ; c’est-à-dire riche en faits,
riche en expérience, et non plus fondée sur des hypothèses.
TROISIÈME PARTIE.
TEMPS MODERNES.
Histoire des sciences naturelles depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours.
Les. temps modernes dont les premiers âges se lient d’une manière
presque immédiate à l’antiquité, où ils cherchent à puiser de nouvelles
connaissances, succédèrent à une longue et ténébreuse époque qui n’avait
guère laissé dans la science que de vagues souvenirs, des réminiscences
incomplètes et des erreurs sans nombre. Par l’effet d’une sorte de pré¬
destination qui semble être le résultat de la tendance de l’homme au
progrès, les études, enchaînées l’une à l’autre par des liens étroits, se
développent dans l’ordre nécessaire de leur importance ou en raison in¬
verse des entraves qui les ont comprimées. Chaque siècle est dominé
par une série d’études qui absorbent toutes les autres, jusqu’à ce qu’au
milieu de commotions politiques , religieuses ou sociales qui sont au¬
tant d’excitations nouvelles , les sciences qui composent le savoir
humain , ayant acquis un égal degré de développement et se servant
mutuellement d’auxiliaires, finissent par former un réseau tellement
étroit qu’on ne peut se renfermer dans une spécialité sans devenir in¬
complet.
L'histoire des siècles précédents a un caractère scientifique négatif, et
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
I.WXV
se trouve mêlée à des faits qui intéressent le perfectionnement général de
l’humanité; mais dans l’histoire des trois derniers siècles nous n’aurons
pas besoin de beaucoup de digressions pour lier entre elles les diverses
époques , la science seule suffira pour opérer cette liaison et nous ne
mentionnerons les grands événements extérieurs qu’autant qu’ils pour¬
ront nous en expliquer les progrès.
ffi.
Etat des sciences naturelles au XVIe siècle.
Le xvie siècle riche des découvertes du xve, stimulé par les con¬
quêtes transocéaniennes de l’Europe et violemment agité par les ar¬
dentes querelles de la réformation , ne resta pas oisif au milieu
des trésors qui l’environnaient de toutes parts et sollicitaient son
activité ; mais son émancipation était de trop fraîche date pour qu’iî
pût se délivrer de toutes ses entraves; aussi fut-il longtemps soumis à
l’autorité des anciens dont les travaux incomplets servaient de texte à
mille commentaires , et soulevaient d’âcres controverses. Peu-à-peu
cependant l’autorité s’ébranla; les hommes de science ne se contentèrent
plus de croire sur parole des auteurs dont les œuvres avaient été mutilées
par les copistes ou qui s’étaient trompés eux-mêmes; les défenseurs de
l’antiquité furent obligés de s’avouer vaincus et de reconnaître qu’en
fait de science il n’y a pas de révélation , et que l’expérience est l’unique
source du savoir.
L’astronomie, cultivée avec éclat par les Arabes d’Espagne, passa
en Europe sous la forme dont ils l’avaient revêtue, et jusqu’au xvie siècle
on suivit Ptolémée, sans songer à le réformer.
Copernic, qui appartient plus au xvie siècle qu’au xve, fut choqué de
la contradiction que le système de Ptolémée présentait avec les lois phy¬
siques, en faisant tourner les planètes autour de la terre. Il renouvela le
système des pythagoriciens, plaça le soleil immobile au centre du
monde , et lit de la terre une planète, qui se meut comme les autres au¬
tour de l’astre central. Il détermina les dimensions des orbes décrits par
lxxxv] DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
les corps planétaires , et réduisit la révolution diurne du ciel à une sim¬
ple illusion d’optique.
Ce système, si simple et si logique, rencontra cependant des contra¬
dicteurs. Tycho-Brahé , auquel la science doit de grandes découvertes,
telles que la variation de la lune, le mouvement de ses noeuds, l’inclinai¬
son de son orbite, etc., ne l’adopta pas. Tout en avouant les vices
de celui de Ptolémée, il ne voulut pas reconnaître au soleil sa
place au centre du monde. Il y mit la terre, autour de laquelle il lit
tourner le soleil , entraînant avec lui les planètes dans sa révolution
annuelle. Ce système, contraire aux lois de la saine physique, mais qui
ne change pas l’apparence des phénomènes , fut soutenu avec chaleur
par Longomontanus, Morin et Riccioli.
En 1519, le voyage autour du monde , commencé par Magellan et
terminé par son lieutenant, mit hors de doute la sphéricité de la terre ;
et à la fin du xvie siècle, sous le pontificat de Grégoire XIII, eut lieu la
réforme du calendrier, réclamée depuis longtemps avec instance par les
astronomes. En \ 582, on était de dix jours en retard sur les phénomènes
qui règlent le retour des saisons. Pour rentrer dans l’ordre normal , on
supprima dix jours au mois d’octobre ; et l’Europe entière, à l’exception
des Grecs et des Russes, adopta cette réforme.
Les grands travaux en physique ne sont pas nombreux à cette époque;
les connaissances des anciens forment encore le fond de la science, et
il n’y fut ajouté que peu de choses. Cependant nous y trouvons l’impor¬
tante découverte de la déclinaison de l’aiguille aimantée, observée par
Sébastien Cabot dans un voyage au nord de l’Amérique, pour chercher un
passage qui pût conduire en Chine. Frascator découvrit le principe de
la décomposition du mouvement ; Stévin trouva le véritable rapport:
qui existe entre la puissance et le poids dans le plan incliné. En 1560, le
Napolitain Porta, qui s’occupait de magie et de sciences occultes, per¬
fectionna la chambre obscure et forma le plan d’une encyclopédie. Mau-
rolicode Messine publia, sur le mécanisme de la vision, une théorie fort
avancée qui lui fit découvrir les moyens de remédier aux défauts de la
vue, en employant des verres concaves pour les myopes et convexes pour
tes presbytes. A la fin de ce siècle , Gilbert de Colcliester fit paraître un
traité sur le magnétisme et l’électricité , et Dominis, évêque de Spalatro,
donna une bonne théorie de la formation de l’arc-en-ciel intérieur.
L’alchimie, fondée sur une idée peut-être mal définie plutôt qu’erronée,
mais sérieusement occupée d’études sur l’analyse et la synthèse des corps,
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
I.XXXVlj
était devenue un moyen d’acquérir des richesses aux dépens des hommes
crédules; à Basile Valentin, véritable chimiste, avaient succédé d’indignes
charlatans. Les attaques d’Érasme de Rotterdam et de Ben Johnson
contre les alchimistes jetèrent sur leurs recherches un tel ridicule, que
Y art de faire de l’or tomba bientôt dans le discrédit. Il n’en fut pas de
même delà préparation du remède universel qui occupait toutes les têtes.
Au commencement du xvie siècle, les Rosecroix parurent en Alle¬
magne. Cette mystérieuse société, bravant le ridicule, s’occupa active¬
ment d’alchimie, d’astrologie et de cabale; et, quoiqu’elle ait poussé celte
manie jusqu’à une exaltation maladive, elle rendit quelques services à la
science.
Cardan, habile mathématicien, dont les découvertes indiquent un vaste
génie, se jeta à corps perdu dans les sciences occultes, et y entraîna
un grand nombre de savants, surtout parmi les médecins, qui cherchaient
alors de bonne foi la panacée universelle et s’évertuaient à préparer des
remèdes secrets.
C’est à l’influence de ces idées qu’on dut Paracelse , un des plus célè¬
bres médecins-alchimistes de cette époque. Plutôt aventurier que savant,
il courait par les chemins, hantant les cabarets et les bouges, deman¬
dant aux vieilles femmes si elles connaissaient des secrets, et travaillant
sérieusement au grand œuvre. A travers les absurdités cabalistiques
répandues dans ses ouvrages, on trouve de bonnes et saines idées de
chimie, noyées dans un langage ridicule. On doit cependant à Paracelse
une heureuse innovation, celle des cours publics en langue vulgaire; ce
qui contribua à populariser les études scientifiques.
Il introduisit l’un des premiers dans la thérapeutique des sub¬
stances préparées chimiquement ; mais un des plus fâcheux résul¬
tats de la médecine alchimique fut de faire croire à l’inutilité des
études pathologiques. On se contentait de préparer des remèdes se¬
crets; et, comme les malades sont toujours portés à ajouter foi aux pro¬
messes des charlatans, la nouvelle médecine eut un succès prodigieux.
A la renaissance des lettres, l’Italie, qui avait été si longtemps à la
tête des nations, reprit son antique renommée ; ce fut dans ce pays que
les sciences naturelles, et surtout l’anatomie, furent cultivées avec le
plus de succès.
Zerbis et Achillini (1500 à 1512) se contentèrent de commenter
Mundinus; mais Bérenger de Carpi fit des études sérieuses, et porta
par ses travaux un coup terrible à l’autorité de Galien, encore toute
r.xxxvnj
DÏSCO l) R S PRE L [MINAI R E .
puissante. A cette époque, les grands artistes italiens étudiaient l’ana¬
tomie avec enthousiasme.
Vésale , disciple de Sylvius , fut un des anatomistes les plus célèbres
du xvie siècle. Ï1 s’attacha à relever les erreurs de Galien , et détruisit
pour toujours son influence sur les études. Il publia, en 1543, sa grande
anatomie, remarquable par les planches magnifiques dont elle est ornée.
Ses nombreuses observations apportèrent dans la science d’impor¬
tantes rectifications; mais l’acharnement qu’il mit à attaquer Galien,
afin de prouver que les descriptions de ce médecin se rapportent, pour
la plupart , à des animaux et non à l’homme , lui valurent de cruelles
persécutions. La fin de Vésale , dont la vie avait été une longue polé¬
mique, fut déplorable : ayant ouvert le corps d’un gentilhomme espagnol
dont on vit palpiter le cœur sous le scalpel, il fut accusé de l’avoir disséqué
vivant et se vit condamner à faire un pèlerinage à la Terre-Sainte. A son
retour, il mourut de faim dans l’île de Zante, où l’avait jeté la tempête.
Après Vésale, dont les travaux régénérèrent la science, tous les
anatomistes le prirent pour guide; deux de ses contemporains, Fallope
et Eustache , acquirent une juste célébrité. Le premier , successeur
de Vésale à l’école de Padoue, a laissé d’excellents travaux sur l’os-
téologie du fœtus et sur la structure de l’oreille interne. Un des
mérites de cet anatomiste est d’avoir discuté avec une modération
et une bonne foi inconnues à cette époque. On trouve dans ses
écrits que le grand-duc de Toscane livrait aux anatomistes des criminels,
pour qu’ils les missent à mort comme ils le jugeraient convenable et en
fissent le sujet d’observations. Princeps jubet, dit-il, ut nobis dent ho-
minem quem nostro modo interficimus et ilium anatomisamus .
Eustache se livra à des travaux spéciaux sur diverses parties de l’orga¬
nisme ; et, quoique ses recherches sur l’organe de l’ouïe laissent encore
dans le doute sur certaines découvertes qu’on lui attribue , on a donné
le nom de trompe d’ Eustache au canal qui va de l’oreille interne à l’ar¬
rière-bouche. Il s’occupa avec beaucoup de succès d’anatomie comparée,
et il est certain qu’il avait découvert et décrit le canal thoracique du che¬
val, retrouvé chez l’homme par Pecquet, et qui porte le nom de cet anato¬
miste. Par suite d’une fatalité qui nuisit à la science et à la gloire
de ce grand homme , son traité d’anatomie est resté inédit jusqu’au com¬
mencement du xvme siècle ; de sorte que , pendant un siècle et demi, il
perdit le droit de priorité pour ses propres découvertes. Eustache eut
le défaut de discuter avec aigreur , et montra, dans la polémique qu’il
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Ixxxix
I
soutint contre Vésale, un acharnement indigne d’un homme supérieur.
Fabrizio d’Aquapendente s’occupa avec succès d’anatomie comparée,
et n’isola pas , comme l’avaient fait Vésale et Sylvius , l’homme des
autres mammifères. Il étudia avec soin la structure des veines, sans
découvrir le phénomène de la circulation ; mais il facilita beaucoup cette
découverte , et ce furent ses. travaux qui mirent Harvey sur la voie.
Il a laissé un beau travail, accompagné de planches, sur le développe¬
ment du poulet, et il avait dessiné trois cents planches d’anatomie com¬
parée, qui ont été perdues après sa mort. Casserius et Spiegel furent
les derniers professeurs de l’école de Padoue qui, après eux, tomba en
décadence.
Ingrassias de Palerme fut célèbre par ses connaissances générales en
anatomie, et particulièrement par ses descriptions ostéologiques ; on
lui doit l’institution des lazarets. Botal d’Asti décrivit le premier avec
exactitude la perforation du cœur dans le fœtus, déjà connue de Galien ;
et l’on a, par reconnaissance, donné le nom de trou de Botal à cette dis¬
position organique. Varole, professeur de Bologne, a laissé, dans son
livre de Resolutione corporis humani, une méthode nouvelle de dissé¬
quer le cerveau : au lieu de le couper , comme les anatomistes de son
temps, en tranches horizontales, en commençant par la partie su¬
périeure , il le prend par la base , part de la moelle allongée , et
suit les fibres à travers la protubérance annulaire jusqu’aux cou¬
ches optiques où elle paraît s’épanouir. Colombo et Césalpin se dis¬
tinguèrent aussi par leurs travaux; tous deux décrivirent la petite
circulation, et entrevirent vaguement la grande.
La France peut opposer à ces savants Italiens, Ambroise Paré, le père
de la chirurgie , le premier qui se soit occupé d’ostéologie comparée , et
qui ait prouvé que dans le squelette de l’oiseau il y a des parties ana¬
logues à celles des mammifères.
Servet, un des plus habiles élèves de l’Allemand Gïinther, qui vint à
Paris, en 1530, professer l’anatomie, et eut pour élèves les plus célèbres
anatomistes du xvi* siècle, a décrit fort nettement la circulation pulmo¬
naire; il eût fait faire un grand pas à la science si, poursuivi par
l’implacable Calvin, comme anti-trinitaire , il n’eût été brûlé à Genève,
en 1553. Il faut noter encore parmi les hommes distingués de l’école de
Günther , Charles Étienne, parent des célèbres imprimeurs de ce nom ;
Dubois d’Amiens, plus connu sous le nom de Sylvius , et cité pour l’é¬
clat de son talent, la brutalité de ses manières et l’âcreté de ses contro-
xc
DISCOURS PRELIMINAIRE.
verses; Dulaurens, médecin d'Henri IV, dont les ouvrages brillent plus
parla forme que par le fond, et le célèbre botaniste G. Bauhin, dont on
a une excellente description du cerveau.
L’Allemagne est représentée dans les études anatomiques par Leon-
bard de Tubingue, Plater de Bâle et Coiier de Groningue, qui s’est li¬
vré à de grands travaux d’ostéologie comparée.
L’Espagne compte parmi ses anatomistes Collado, qui s’attribua la
découverte de l’étrier de l’oreille, et André de Laguna de Ségovie, com¬
mentateur d’Hippocrate, d’Aristote, de Galien, et traducteur de Dios-
coride. On voit dans son Anatomica metliodus qu’il s’était approché
de bien près de la découverte de la circulation.
A côté des anatomistes viennent se placer les physiologistes qui cher¬
chent à expliquer par des théories les causes de la vie et le jeu des
organes. Argentier introduisit dans cette science la méthode salutaire
de soumettre les idées théoriques à la discussion la plus libre, sans recon*
naître d’autre autorité que celle de la raison. Il démontra l’absurdité
du principe de la pluralité des esprits animaux, et prouva qu’une seule
force vitale explique d’une manière satisfaisante l’action des organes.
Paracelse fonda sa physiologie sur les idées cabalistiques. Il dé¬
daigna l’étude, dans la pensée que la contemplation suffît pour
acquérir toutes les connaissances. Cette doctrine inintelligente, mais
flatteuse pour les esprits paresseux, fit école et trouva beaucoup d’a¬
deptes.
Quoique l’anatomie ait plus spécialement occupé le xvie siècle, la
zoologie eut sa part dans les études générales ; et c’est encore en Italie
qu’on en publia les premiers travaux. En 1524, Paul Jove, de Corne,
donna une description des poissons qui se trouvent sur les marchés
d’Italie ; mais son ouvrage n’offre d’intérêt que comme nomenclature.
Dans le même temps, Massaria, médecin vénitien, écrivait un com¬
mentaire sur le 9e livre de Pline ; et Pierre Gilles, d’Alby, voyageur
instruit et intelligent, à qui l’on doit quelques travaux monographiques,
mettait Élien en ordre.
Ces premiers essais servirent de guide à l’Anglais Édouard Wotton ,
qui écrivit un traité de zoologie particulière et comparée , dans lequel
il prit Aristote pour guide.
Bientôt parurent des ouvrages plus importants. Pierre Belon, du Mans,
écrivit une histoire naturelle des poissons marins, dont les figures furent
empruntées à Daniel Barbaro, ambassadeur de Venise à la cour d’ Angle-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xcj
terre et patriarche d’Aquilée, qui avait fait peindre trois cents poissons
de l’Adriatique. Belon inséra dans les relations de ses voyages en Orient
et en Grèce de nombreuses descriptions d’animaux, et publia, en 1555,
une histoire naturelle des oiseaux, dédiée à Henri II , avec un traité de
la chasse à l’oiseau de proie , alors fort en vogue. Il s’occupait de la
traduction de Théophraste et de Dioscoride , lorsqu’il fut assassiné en
1566, sur la route du bois de Boulogne, où il habitait le château de
Madrid. Belon est un écrivain d’une naïveté remarquable; ses travaux
portent toutefois le cachet d’une critique fort saine , pour lepoque où il
écrivait. Il peut être regardé comme ayant le premier ouvert la voie
aux anatomistes philosophes par ses observations comparatives sur les
organes des animaux.
Salviani, de Borne, écrivit aussi sur l’ichLhyoiogie, et accompagna son
ouvrage de planches assez bonnes comme exécution, mais d’une ex¬
trême faiblesse sous le rapport de la précision des caractères.
Rondelet, de Montpellier, contemporain de ces deux naturalistes, fut
un des hommes les plus érudits de son temps. Il publia, en même temps
que Belon et Salviani, un ouvrage d’ichthyologie, accompagné de plan
ches d’une grande perfection sous le rapport des caractères. Son texte
est savant, et ses descriptions sont très exactes, surtout pour les poissons
de la Méditerranée. On trouve dans Rondelet, qui avait des connaissances
anatomiques assez étendues , une ébauche de méthode naturelle : il avait
établi ses coupes sur les rapports existant entre les espèces. Son ouvrage,
classique jusqu’à la moitié du xvme siècle, peut encore être consulté
avec avantage.
A la même époque, Longolius, d’Utrecht, et Turner, de Morpeth, écri¬
virent de petits traités d’ornithologie, dénués d’importance.
Le flambeau du xvT siècle est Conrad Gessner, de Zurich, homme d’une
érudition profonde. Après avoir passé sa jeunesse dans une misère qui
le força de recourir à la charité des chanoines de Zurich et d’un Bernois,
O
son ami, il s’occupa d’études médicales, d’histoire naturelle, de biblio¬
graphie, de philologie et de géographie descriptive ; il traduisit du grec
et de l’arabe des ouvrages de botanique et de médecine ; mais son œuvre
capitale est son histoire des animaux, en 5 volumes in-folio. C’est un traité
de zoologie générale comprenant la synonymie, des descriptions, des dé¬
tails physiologiques, anatomiques, nosologiques et ethnographiques qui
supposent des recherches immenses. On n’a de lui que des rapproche¬
ments et pas de classification; mais il indique avec précision les rapports
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xcij
sur lesquels elle peut être établie. Gessner brille par la justesse de son
esprit. C’est un compilateur habile, un critique plein de finesse et de sa¬
gacité ; aussi son ouvrage doit-il être souvent consulté.
Aldrovande, d’une famille patricienne de Bologne, fut contemporain
de Gessner. Il publia une longue série de travaux sur les sciences natu¬
relles. Ses écrits indiquent une grande facilité, mais il n’a pas la saga¬
cité de Gessner, et il a moins observé par lui-même. Uterverius, deDeift,
successeur d’ Aldrovande ; Barthélemy Ambrosinus et Thomas Dunster,
professeur de Bologne, publièrent, après sa mort, aux frais de la ville,
les dix volumes in-folio qui forment le complément des quatre qu’il avait
fait paraître pendant sa vie, et dans lesquels leurs travaux sont mêlés
aux siens. On ne voit pas de traces de méthode dans Aldrovande; il suit
l’ordre adopté par Aristote, et n’a fait un essai de classification que pour
les insectes ; encore a-t-il pris ce philosophe pour guide.
L’apparition de ces deux célèbres zoologistes contribua beaucoup
aux progrès des études zoologiques, dont ils furent les plus intelligents
promoteurs.
Olaüs Magnus a donné , dans son histoire des nations septentrionales,
des détails fort curieux sur la zoologie du Nord. On trouve cependant en¬
core dans son livre des préjugés empruntés aux anciens. Il parle, entre
autres animaux fabuleux, du Kraken , poulpe gigantesque qui de ses
longs bras enlace les navires et les entraîne dans l’abîme. Cet écrivain
n’est pas très scrupuleux ; car il donne comme résultat d’observations
personnelles des faits empruntés à Gessner et à Aldrovande.
Clusius (De f Écluse), d’Arras, quoique n’ayant jamais quitté son cabi¬
net, a écrit, sous le titre d ' Exoticorum librix , quibus animalium his¬
toriée describuntur , un ouvrage fort intéressant sur toutes les branches
des sciences naturelles. On y trouve un grand nombre de faits nouveaux.
Il a décrit le premier la roussette, espèce de chauve-souris à ailes gi¬
gantesques.
Nous comptons au nombre des naturalistes les voyageurs que l’Amé¬
rique appelait dans ses vastes déserts, et nous citerons, parmi ceux qui
ont laissé une relation de leurs observations , Gonzalès , d’Oviédo ,
d’Acosta et Hernandez. Nous y joindrons Bernard de Breidenbach , Gui-
landinus et Rauwolf qui ont visité le Levant, et ont consigné dans la re¬
lation de leurs voyages des détails fort curieux sur l’histoire naturelle
de ces contrées. Ce dernier a laissé un herbier très précieux des plantes
recueillies par lui dans ses excursions ; cet herbier se voit encore aujour-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xeiij
d’hui à Leyde. Prosper Alpin a donné une histoire naturelle de l’Égypte.
L’Europe septentrionale, où se répandait la civilisation, ayant assez
adouci ses mœurs pour qu’on pût la visiter, Herberstein et Possevin par¬
coururent la Moscovie et les pays du nord , et en firent les premiers
connaître les productions naturelles.
A cette époque si voisine encore de la découverte du Nouveau-Monde
et de celle de la route des Indes orientales, la manie des colonisations s’é¬
tait emparée de tous les esprits. Elle ne tarda pas à gagner les Français.
En 1555 , l’amiral Coligny favorisa l’émigration au Brésil de quelques
familles protestantes. Cet établissement, qui n’eut qu’une courte durée,
produisit deux ouvrages d’histoire naturelle, ceux deThevet et de Jean
de Léry.
Ici s’arrêtent les travaux zoologiques de ce siècle. Nous passerons ra¬
pidement en revue les botanistes qui sont plus nombreux, la phytologie
descriptive étant d’une observation beaucoup plus facile, parce que les
plantes peuvent être transportées dans des jardins où elles s’acclimatent
et que leur dépouille se conserve sans autant d’altération.
L’Italie, qui avait produit les premiers anatomistes, eut la gloire de
fournir aussi les premiers botanistes. Leonieenus, Monardus et Brasa-
vola, plus connu sous le nom d’Antonius Musa, sont de simples com¬
mentateurs des auteurs anciens. Ce dernier posséda le premier, depuis
Théophraste, un jardin botanique.
Matthiole, de Sienne (1550), célèbre commentateur de Dioscoride, a
publié un nombre considérable de figures ombrées assez exactes ; mais
on n’avait pas encore songé à faire connaître les caractères botaniques
des plantes; on ne les représentait que sous leur aspect général. Do-
doens Rembert, professeur à Leyde, est encore un commentateur de Dios¬
coride. Ruel, qui vivait au commencement du xvie siècle, publia une
compilation des botanistes anciens, et il confondit souvent les plantes
décrites par ces auteurs avec celles qui croissent en France. Son traité
De naturâ stirpium est l’un des plus volumineux ouvrages de botani¬
que publiés à cette époque.
L’Allemagne comptait alors plusieurs botanistes distingués : Brun-
fels, auteur d’une iconographie végétale; Tragus, les deux Cordus et
Fuchs, qui joignirent à leurs commentaires sur les anciens des descrip¬
tions résultant de leurs observations, et accompagnèrent leurs ouvrages
de figures au trait gravées avec beaucoup de soin.
L’exploration des Indes orientales par les Portugais donna naissance
XC1V
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
à des travaux botaniques d’un grand intérêt. Gardas publia à Goa, en
1563 , une histoire des plantes médidnales des Indes. Acosta en fit
autant et y joignit une bonne description de la sensitive.
Oviédo et Monardès, de Séville, firent connaître la Flore des Indes occi¬
dentales; ce dernier retraça l’histoire du tabac, plante dont les jongleurs
indiens usaient souvent pour se procurer une ivresse prophétique; on
trouve aussi dans son ouvrage la description du haricot , inconnu des
anciens.
Clusius fit connaître plusieurs plantes d’Amérique et donna le premier
la figure delà pomme de terre. Nous ferons remarquer à cette occasion que
cette plante, dont on a attribué l’importation à Raleigh, en 1585 , était
déjà très répandue en Italie en 1586 , et qu’elle y servait à la nourriture
des hommes et des animaux. Il est évident que ce sont les Espagnols
qui l’ont apportée en Italie. Gomara, écrivain espagnol, nous apprend
que ce précieux tubercule était employé comme plante alimentaire chez
les habitants du Pérou septentrional.
Au xvie siècle, des jardins botaniques s’établirent en Europe et le goût
de l’horticulture commença à s’y répandre. Il se forma des jardins en
Italie, en Allemagne et en France. Jusqu’à cette époque, ce n’avaient
été que des établissements particuliers ; mais le grand-duc Corne Ier en
créa un public, à Pise, en 1543. d’après les conseils de Luc Ghini. Pa-
doue, Ferrare, Florence et Bologne eurent bientôt les leurs. La ville
de Leyde suivit cet exemple; en 1597 seulement, l’université de Mont¬
pellier en eut un qui tomba bientôt faute de protection.
Dès que ces établissements eurent été créés, on délaissa les ouvrages
si obscurs et si incomplets des anciens, pour étudier les plantes sur
la nature. Conrad Gessner , déjà célèbre par ses travaux en zoologie,
fut le premier à poser en principe que c’est dans les organes de la fruc¬
tification, les seuls vraiment caractéristiques, qu’on doit chercher la
base de la méthode de classification des végétaux. Ce principe si fécond
en applications utiles ne fut cependant pas adopté. On continua à classer
les plantes d’après certaines méthodes artificielles qui les groupaient
en raison de leur ressemblance extérieure. Les figures des plantes que
ce botaniste avait fait graver suivant son système furent publiées par
Camerarius, savant directeur du jardin botanique d’Altorf, qui les mit
dans un abrégé de Matthiole, qu’il édita en 1586.
Lobel , médecin du prince d’Orange , puis botaniste de Jacques Ier,
publia, en 1581 , un ouvrage dans lequel on reconnaît, pour la première
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xcv
fois, quelques familles naturelles, telles que les graminées, les mousses,
les orchidées, les labiées, les ombellifères, etc. Il a séparé d’une ma¬
nière nettement tranchée les monocotylédones des dicotylédones. Za-
luzianski entrevit le premier les organes sexuels des végétaux.
Césalpin, d’Arezzo (1583), suivit la méthode expérimentale d’Aristote
et fut le créateur d’un système de botanique complet, avec des divisions
vicieuses encore, mais qui cependant furent un acheminement vers la
méthode naturelle. On doit d’autant plus s’étonner que Césalpin ait pu
établir un tel système, qu’il n’avait, pour faciliter ses études, qu’un
faible herbier de quinze cents plantes, dont sept à huit cents avaient été
recueillies par lui-même.
Dalechamps, Desmoulins son continuateur, etTabernæmontanus sont
des botanistes routiniers, serviles imitateurs de l’ancienne méthode.
Jean Bauhin donna, dans son histoire générale des plantes, un tra¬
vail de synonymie encore utile à consulter ; mais Gaspard Bauhin , son
frère, rendit à la science phytologique un plus grand service en publiant
son Pincix tlieatri botcmici , composé sur le même plan que l’ouvrage
de Jean, et qui lui avait coûté plus de quarante ans de travail. On ne
trouve pas, il est vrai, dans Bauhin un système complet de classification,
mais il contient un essai de classement par genres qui ne manque pas
d’intérêt. Ce botaniste a le mérite d’avoir essayé de fixer par un travail
d’une critique judicieuse, la synonymie, déjà si multipliée, et il mit au
dessous du nom de chaque espèce une petite phrase caractéristique ré
digée avec soin. Son ouvrage, qui contient la description de près de six
mille espèces de plantes, fit oublier tous ceux qui l’avaient précédé ; et,
jusqu’à Linné il servit de guide aux botanistes.
Nous citerons, à la suite des botanistes, l’agronome Olivier de Serres,
à qui l’on doit la propagation du mûrier et des vers à soie.
C’est encore en Italie que la science des minéraux prit naissance ; mais
elle n’y fut qu’ébauchée. En 1502 , Leonardi, de Pesarro, écrivit un
ouvrage sur les minéraux; imbu des préjugés de l’époque, il a rempli
son livre d’erreurs et de fables sur les pierres gravées, ainsi que sur
leurs vertus. Scudalupi et Stella suivirent ses traces.
L’Allemagne , si riche en gisements métallifères, dont les trésors ex¬
citaient la cupidité des princes , fut bientôt à la tête de la science et lui
fit faire de grands progrès.
Le premier qui s’occupa avec succès de minéralogie fut Bauer, plus
connu sous le nom d’Agricola. Son ouvrage De re metallicâ (15Û6)
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Xcvj
resta longtemps classique sans être exempt de bien des erreurs; il
consacre un long chapitre à la baguette divinatoire , au moyen de la¬
quelle on découvre les eaux et les trésors cachés. Cette croyance a été
longtemps répandue , et nous trouvons encore dans nos campagnes des
ignorants qui y ajoutent foi. Cet ouvrage est plutôt un traité de métal¬
lurgie que de minéralogie; mais il n’en est pas de même de son livre
sur la nature des fossiles, mot par lequel il désigne tous les minéraux ;
c’est un véritable traité systématique de minéralogie, et la méthode qu’il
y suit domina la science jusqu’à l’époque où les substances minérales
furent classées d’après leurs propriétés chimiques.
L’ouvrage d’Encelius (1557), De re metallicâ , est mêlé à des idées
d’alchimie sur la composition des minéraux; mais on y rencontre des
vues de classification générale fort judicieuses.
Nous retrouvons le célèbre Gessner parmi les minéralogistes ; il peut
être regardé comme le premier qui ait écrit sur la cristallographie. A
cette époque , on croyait généralement que les fossiles se forment natu¬
rellement au sein des masses minérales. Gessner n’avait pas adopté l’o¬
pinion vulgaire ; il admettait comme possible que ces dépouilles eussent
appartenu à des êtres vivants.
La France a eu la gloire de donner le jour au célèbre Bernard Pa-
lissy, créateur de la géologie, mais plus connu comme auteur de ces
charmantes faïences à figures en relief encore recherchées de nos jours.
Palissy , dont le nom doit être cher aux sciences , n’était qu’un pauvre
artisan sans études qui s’était formé seul ; aussi ne le voyons-nous pas
entiché des préjugés dominants parmi les savants de son époque. Chez
lui la science a toujours un côté pratique ; il est avant tout applicateur,
et ses ouvrages sont exempts de ces formes ambitieuses qui hérissent
l’étude de difficultés inutiles.
Nous trouvons Palissy, dans sa jeunesse, forcé de faire pour vivre divers
métiers, et parcourant la France, tantôt comme arpenteur, tantôt comme
dessinateur et peintre d’images. Dans ses longues excursions, il avait re¬
cueilli un grand nombre de pétrifications. En 1575, il fit à Paris un cours
de minéralogie , et combattit l’idée que les fossiles fussent de simples
jeux de la nature. Il soutint que les coquilles qui se trouvent au sommet
des montagnes sont des restes d’animaux marins , et que les mers ont
jadis couvert les continents, vérité dès ce moment acquise à la science,
mais dont l’établissement rencontra de grands obstacles dans les préjugés
existants. C’est à lui que l’agriculture doit l’emploi de la marne comme
DISCOURS PRELIMINAIRE.
xcvjj
amendement. Ses ouvrages renferment beaucoup de choses restées long¬
temps inconnues, et leur lecture excite encore l’intérêt.
Césalpin, le botaniste, et Schwenckfeld, de Silésie, ont publié des
essais de classification minéralogique assez satisfaisants pour une épo¬
que où la chimie était fort peu avancée.
On voit que le xvie siècle , si rapproché des temps d’ignorance pro¬
fonde, a produit, dans presque toutes les branches des sciences, des tra¬
vaux d’une haute importance et que déjà les naturalistes de l’antiquité
avaient été laissés en arrière sous beaucoup de rapports ; aussi n’aurons-
nous plus que des progrès à signaler, et les siècles suivants ne feront
souvent que confirmer les savantes prévisions des hommes de génie qui
ont ouvert à l’humanité les portes de la science.
ŒâlPïïfl! 22.
État des sciences naturelles au XVIIe siècle.
Le xvie siècle, absorbé tout entier dans des travaux d’analyse, occupé
de sa lutte contre l’autorité despotique des anciens, n’a créé aucune
théorie. Si l’on en excepte l’astronomie, qui était plus avancée que les
autres sciences, on ne trouve nulle part de synthèse. Cependant l’impul¬
sion était donnée : sur tous les points les études renaissaient et trou¬
vaient dans les souverains un salutaire appui. Il restait néanmoins
à combattre une ennemie redoutable dont l’existence était un obs¬
tacle au progrès : nous voulons parler de l’autorité dont la philosophie
scolastique était la représentante. Renfermée dans le cercle étroit d’un
dogmatisme sans portée, étouffée par les formes verbeuses et décolorées
de sa méthode syllogistique, elle s’opposait à toute pensée qui ne ren¬
trait pas dans le cadre de ses théories. Argentier l’avait bien attaquée
en refusant de reconnaître d’autre autorité que celle de la raison; mais sa
voix n’était pas assez puissante pour donner le signal de la réforme ; il
fallait pour cela un homme d’un génie supérieur ; et, comme dans l’hu¬
manité il n’est pas un cri qui ne soit entendu, Bacon, le réformateur des
sciences, le créateur de la physique et de la philosophie, vint porter
m
xcviij DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
les premiers coups à la scolastique. Il publia dans ce but , en 1606
et 1620, les deux parties d’un meme ouvrage composé sous le titre
général d ' Instauratio magna ; la première, De êignitate et augmentis
scientiarum , est une classification méthodique des sciences , des¬
tinée à montrer qu’elles découlent les unes des autres et ont entre
elles une connexion intime ; la deuxième , JSovum organum scientia¬
rum, est la méthode philosophique à employer pour arriver à la vérité.
Bacon procède par induction, c’est-à-dire qu’il n’arrive à la généra¬
lisation qu’après avoir rassemblé des faits assez nombreux pour qu’il
soit permis d’en tirer des conséquences. Sa méthode est toute expérimen¬
tale ; et l’on remarque dans ses écrits une foule d’aperçus profonds ou
ingénieux qui l’ont fait regarder comme le prophète des vérités dé¬
montrées par Newton. Cependant il n’a pas toujours été heureux en
application ; ses ouvrages sur les vents, et sur la vie et la mort, sont
pleins d’erreurs. Sans s’en apercevoir, il s’est appuyé sur l’autorité qu’il
avait si victorieusement combattre ; car il y a reproduit sans choix
l’opinion d’autres auteurs, et non le résultat de ses propres obser¬
vations.
Sa l\ova Atlantis est la description d’un établissement consacré au
perfectionnement des sciences naturelles, et son Sylva sylvarum sive
Historia naturalis , un recueil d’observations et d’expériences dont
les unes lui sont personnelles et les autres étrangères. Cet ouvrage a
été publié après sa mort.
René Descartes, né en 1596, est encore un des principaux instiga¬
teurs de la grande révolution du xvne siècle; ce fut un habile mathémati¬
cien^ un philosophe d’une haute intelligence ; il rendit aux sciences de
grands services, en achevant de secouer le joug de l’autorité scolastique,
et en conseillant , dans sa méthode pour arriver à la connaissance de la
vérité, de prendre le doute pourpoint de départ. Cependant il semblerait
avoir cessé de reconnaître la vérité dès qu’elle ne revêtit plus les formes
absolues et infaillibles du calcul. Lui, à qui l’on doit l’admirable sim¬
plicité du langage algébrique , et qui enrichit l’application de l’algè¬
bre à la géométrie de si heureuses découvertes; lui , le créateur d’une
méthode philosophique où l’erreur est impossible, il ne fit pourtant,
faute de s’être appuyé sur l’expérience, qu’imprimer aux esprits un mou¬
vement salutaire. Ses travaux en physiologie, entachés des plus graves
erreurs, ne lui ont pas survécu, non plus que la théorie qu’il inventa
pour expliquer le secret du mécanisme planétaire. On peut lui repro-
DISCOURS PR ÉLIMINA IRE.
XC1X
cher l’entêtement qui l’empêcha de rendre justice à Galilée, et le porta
à répandre le faux système de Tycho-Brahé. Substituant des hypothèses
à celles qu’il avait contribué à détruire , il introduisit dans la science
des erreurs nouvelles. On lui doit néanmoins la découverte de la force
centrifuge, l’explication de la réfraction de la lumière, un excellent
traité de dioptrique et une bonne explication de l’arc-en-ciel inté¬
rieur, mal décrit par Dominis. C’est en modifiant la théorie de Des¬
cartes sur la production de la lumière, qu’Huyghens créa celle des vibra¬
tions aujourd’hui adoptée. Descartes fit école, et sa doctrine, longtemps
répandue sous le nom de cartésianisme , compta de nombreux disciples.
Pendant tout le cours du xvne siècle, la physique et l’astronomie furent
cultivées avec ardeur.
Galilée, de Pise, contemporain de Bàcon, fut comme lui l’un des plus
redoutables adversaires de la philosophie scolastique, et l’un des plus
habiles astronomes de cette époque. Il étudia, avec la profondeur d’un
homme de génie, la mécanique céleste ; et la découverte qu’il fit du mou¬
vement accéléré, des satellites de Jupiter, de Tanneau de Saturne, des
phases de Vénus, et des mouvements de cette planète, lui firent adopter
le système de Copernic. Ses fameux dialogues dans lesquels il développe
ce système furent publiés à Florence en 1617 , malgré l’improbation
des théologiens. Il l’enseigna depuis à ses élèves et en devint un des
plus ardents propagateurs. Il se vit , à soixante-dix ans , obligé de faire
amende honorable pour avoir osé démontrer le mouvement de la terre,
que les livres saints regardaient comme immobile au centre du monde,
et fut contraint d’abjurer sa doctrine taxée d’hérésie. Il fit connaître
les taches du soleil, les inégalités de la lune, sa ressemblance avec la
terre, etc. Ses découvertes en physique sont également importantes; on
lui doit la connaissance des propriétés du pendule , la balance hydrosta¬
tique et le perfectionnement du télescope.
Képler, élève de Tycho-Brahé, physicien d’une haute intelligence, dont
les recherches portent sur les points élevés de la science, s’occupa avec
succès d’optique et d’astronomie ; il détermina la véritable nature de
la courbe que les planètes décrivent, découvrit les lois générales aux¬
quelles leurs mouvements sont soumis, et démontra que les orbites pla¬
nétaires sont des ellipses dont le soleil occupe l’un des foyers. La théorie
des planètes, contenue dans les trois propositions qui portent le nom de
lois de Kepler, expliquait déjà une partie des phénomènes célestes ; il
ne restait plus qu’à découvrir le principe des lois qui régissent le mou-
ç DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
veinent des corps planétaires ; et il le fit presque en attribuant au soleil
une force motrice qui les anime tous et une puissance qui les retient dans
leurs orbites. Il expliquait les irrégularités de la lune par les actions
combinées du soleil et de la terre, et les marées par l’attraction lunaire ;
hypothèses dont une seule eût suffi à la gloire d’un physicien. Les décou¬
vertes de Képler ruinèrent le système de Tycho-Brahé et répandirent les
idées de Copernic.
Stévin , de Bruges , se livra à des travaux importants sur l’hydrosta¬
tique et découvrit l’égale pression des fluides dans tous les sens. En 1621,
Drebbel inventa le premier thermomètre, construit, non pas comme les
nôtres, avec de l’alcool ou du mercure; mais consistant simplement en
un tube plongé dans l’eau, et contenant de l’air dans sa partie supé¬
rieure. On attribue à Zacharie Jan et à Jean Lapprey, opticiens de Mid-
delbourg, la découverte du microscope et celle du télescope.
Salomon, de Caus, mort à Bicètre, jeta les premières idées de l’emploi
de la vapeur comme force mécanique, dans son ouvrage intitulé : Rai
son des forces mouvantes . En 1629, le physicien italien Branca donna
la description d’un éolipyle, dont le jet de vapeur faisait mouvoir une roue
horizontale. En 1663, le marquis de Worcester décrivit un appareil re¬
gardé par les Anglais comme la première machine à vapeur, mais dont
on suppose que l’idée a été empruntée à Salomon de Caus ; et , en 1690 ,
le Français Papin inventa la première machine à vapeur fonctionnant
avec un piston.
Toricelli, disciple de Galilée, en démontrant la pesanteur de l’air, dé¬
truisit l’idée absurde de l’horreur du vide , encore professée dans les
écoles. Il donna aussi la théorie du baromètre dont Pascal devait faire
une heureuse application à la mesure des hauteurs, et posa les bases de
la théorie du mouvement des fluides.
L’académie del Cimento confirma quelques années après, par de nou¬
velles expériences, les découvertes de Toricelli.
Gassendi , qui fit école comme Descartes , s’occupa de l’étude de la
lumière et expliqua avec bonheur quelques-uns des phénomènes qu’elle
présente. Il contribua aussi aux progrès de l’acoustique.
Otto de Guerike, que son désintéressement place au nombre des
savants les plus honorables du xvne siècle, s’occupa d’hydrostatique,
d’électricité et de magnétisme. Tous ses travaux indiquent une sagacité
prodigieuse. Sa découverte de la machine pneumatique et ses expérien¬
ces sur l’électricité, pour la production de laquelle il se servit d’un globe
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
de soufre , avancèrent beaucoup la physique. La première de ces inven¬
tions devint pour Boyle , qui la perfectionna , la source 4’ une foule
d’expériences ingénieuses.
Le jésuite Kircher s’occupa avec succès de catoplrique, inventa la
lanterne magique et plusieurs autres machines ayant un même principe.
Il établit d’une manière incontestable la possibilité de faire des miroirs
ardents, substitua au porte voix un miroir parabolique qui renvoie les
sons à une grande distance , et fit faire quelques progrès à cette partie
si obscure de la science concernant la déclinaison de l’aiguille aimantée.
Huyghens appliqua le pendule aux horloges, calcula les lois de la
force centrifuge , inventa le micromètre , perfectionna le baromètre , et
confirma la découverte faite par Galilée de l’anneau de Saturne et des
satellites de Jupiter. On lui doit l’ingénieuse théorie des vibrations de
la lumière, dont l’idée est due à Descartes.
Hook de Freshwater perfectionna le microscope, inventa le baromètre
à cadran et le ressort en spirale qui sert à régler les montres ; il décou¬
vrit les taches de Jupiter et de Mars , et soupçonna le mouvement de
rotation de ces planètes. Wall s’occupa d'électricité et proposa, comme
un moyen facile de développer ce fluide , les morceaux de drap et les
peaux d’animaux.
Cassini, conquis à la France, comme Huyghens, par la munificence
de Louis XIV, fit faire de grands progrès à toutes les branches de l’astro¬
nomie; il établit la théorie du mouvement des satellites de Jupiter,
compléta la découverte de ceux de Saturne, et calcula la vitesse du
temps que la lumière met à parvenir du soleil jusqu’à nous. Il con¬
struisit la célèbre méridienne de Bologne.
Mariotte, physicien d’une haute sagacité, détermina dans quelles pro¬
portions J’air peut se dilater et se condenser; il fit voir, à l’aide de la
machine pneumatique, que la pesanteur de l’air retarde l’ébullition de
l’eau, et s’occupa de la loi des vitesses dans l’écoulement des fluides.
Romer. de Copenhague, découvrit le mode de propagation de la lu¬
mière. Picard mesura un degré terrestre, qu’il trouva équivalent à 25
lieues, et en conclut que le diamètre de la terre est de 2,864 lieues.
Newton fit une révolution dans la science par ses admirables découver¬
tes sur la gravitation et la lumière. On sait qu’en 1665, la peste ayant
éclaté à Londres, Newton, alors âgé de 24 ans, se relira à Woolstrop, et
que ce fut là qu’une pomme lui étant tombée sur le visage, il se demanda
pourquoi la puissance d’attraction qui déterminait celte chute ne s’étem
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
C'J
drait pas aux corps planétaires , et si la loi de la pesanteur qui les
attire vers le soleil, ne suffisait pas pour les retenir dans leurs orbites.
De cette idée , il fut conduit à la théorie de la tendance des molécules
à se rapprocher, ou de la gravitation moléculaire. Il découvrit la cause
de l’élasticité de l’air atmosphérique , donna à l’étude de la lumière
une étendue et une précision nouvelles , et démontra , au moyen
du spectre solaire , que chaque rayon lumineux est composé d’un fais¬
ceau de rayons diversement colorés et réfrangibles à un degré diffé¬
rent; il expliqua les phénomènes de la réfraction , ceux de la réflexion
et créa la théorie de l’émission, opposée à celle des ondulations , qu’elle
balança longtemps. Ses travaux sur la théorie des interférences datent
de 1674. Les opinions de Newton rencontrèrent des contradicteurs ,
et ne furent admises qu’au milieu du xvme siècle. La méthode dont
il se servit est empreinte d’une profonde sagesse ; il découvre la loi
de la pesanteur, qui, combinée avec la force de projection des corps
célestes , leur fait décrire une courbe elliptique ; mais il ne connaît
pas la cause de cette pesanteur, non plus que l’origine de la projection
des corps planétaires; et, comme il ne veut pas devancer l’expérience,
il ne cherche point à expliquer ces phénomènes par des hypothèses.
Leibnitz, contemporain de Newton, fut la gloire de l’Allemagne. A
vingt-deux ans il publia un traité complet de physique générale qui dé¬
note une perspicacité admirable, mais qui est rempli de subtilités méta¬
physiques pour lesquelles l’auteur avait un penchant décidé.
Vers le même temps , plusieurs physiciens s’occupèrent d’hygromé¬
trie , et c’est au père Mersenne qu’on doit les hygromètres en corde à
boyau. Flamsteed augmenta considérablement la liste des étoiles visibles
connues et détermina leur position.
Hauksbée perfectionna la pompe de Boyle et la machine de Papin, et
acheva de détruire le préjugé de l’horreur du vide qui existait encore
dans quelques esprits. Il s’occupa avec succès d’électricité, et substi¬
tua au globe de soufre d’Otto de Guerike d’abord un tube , puis un globe
de verre. Ce fut lui qui vit jaillir la première étincelle électrique, et en
ressentit la commotion. Il découvrit aussi la phosphorescence électrique.
Appliquant la méthode de Newton à la détermination des orbites pa¬
raboliques des comètes, Halley prédit le retour, en 1758 ou 1759, de la
comète observée en 1531 , en 1607 et en 1682. Clairaut en fixa l’appa¬
rition pour le mois d’avril ; mais il commît une erreur de calcul et la
comète ne parut que dans les premiers jours de mai. Bernouilli observa
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ciij
aussi la marche des comètes, et annonça le retour de celle de 1680 pour
1719. Il développa les principes de Leibnitz sur le calcul différentiel, et
présenta les premiers exemples de calcul intégral. Son frère Jean con¬
tribua au perfectionnement des découvertes de Leibnitz. Amontons com¬
posa un traité sur la théorie des frottements, et donna les premières
idées sur la construction du télégraphe.
Paracelse, en enseignant publiquement la chimie , avait répandu le
goût de cette science et en avait assuré les progrès. Les luttes ouvertes
auxquelles elle donnait lieu devenaient pour elle une cause de durée. A
mesure qu’elle se dépouillait de sa forme mystique, les préjugés dispa¬
raissaient; cependant l’idée de la transmutation des métaux resta
dans quelques esprits, mais sous une forme scientifique. Cette idée sub¬
siste encore de nos jours, et peut-être n’est-ce pas sans raison, car on
ne peut dire absolument que les corps considérés comme simples soient
véritablement élémentaires ; et qui sait si ces corps indécomposables
ne sont pas seulement des corps indécomposés?
Van Helmont, grand partisan de Paracelse, est encore un alchimiste ,
ou plutôt , comme ce dernier , un médecin-chimiste, travaillant à la re¬
cherche de la panacée universelle. Cet homme , qui possédait une vaste
érudition, rendit de grands services à la chimie; il créa le mot de gaz ,
resté dans la science, et qu’il appliqua d’abord à la vapeur d’eau ; mais
ensuite il donna le même nom à l’acide carbonique qu’il appelait gaz
sylvestre et au gaz hydrogène. Plusieurs des grandes vérités de la
chimie moderne lui étaient connues , mais confusément; de sorte qu’il
n’a pu les développer.
En Allemagne les Rosecroix continuaient à travailler avec persé¬
vérance à la recherche de la pierre philosophale; et en 1614, ils an¬
noncèrent qu’ils devaient régénérer le monde en s’emparant de l’esprit
des princes , au moyen des trésors que leur procurerait cette décou¬
verte. Oughtred parle dans ses ouvrages de la préparation de la terre-
vierge destinée à faire la pierre philosophale, par l’évaporation de l’eau
pure. A côté d’eux, nous trouvons des hommes qui cherchent vérita¬
blement à s’éclairer, et ne considèrent plus le secret de la transmuta¬
tion comme le but de leurs efforts; tels sont : Cassius, Libavius et Glau-
ber dont le sulfate de soude a conservé le nom ; Crollius , Rivère ,
Rarner et Rohnius, déjà les représentants de la science expérimentale ;
Kunckel qui, en cherchant encore la pierre philosophale, retrouva le
phosphore dont Brand avait emporté le secret dans la tombe, et publia
Civ DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
un ouvrage fort estimé sur l’art de faire le verre ; Becher qui, toujours
un des zélés partisans de la doctrine de Paracelse , jeta , par la publi¬
cation qu’il fit en 1669 de sa Physica subterranea , les premiers fonde¬
ments de la science ; Botticher enfin, qui, sur le bruit qu’il connaissait le
secret du grand-œuvre, fut renfermé par l’électeur de Saxe jusqu’à ce
qu’il eût transmué des métaux; en découvrant la porcelaine, il dota
la Saxe d’une industrie plus précieuse que l’art de faire de l’or. La plu¬
part de ces chimistes connaissaient Boyle, et l’on doit s’étonner qu’au¬
cun d’eux n’ait abandonné les doctrines alchimiques pour adopter une
théorie plus conforme à la vérité.
Le paracelsisme fut sinon introduit , du moins répandu en France
par Joseph Duchêne , médecin de Henri IV, et y trouva un grand
nombre de partisans. Riolan, qui s’était déclaré l’antagoniste de toutes
les idées nouvelles, ne manqua pas d’attaquer la thérapeutique de Pa¬
racelse. Il combattit, avec son emportement ordinaire, l’emploi des
préparations pharmaceutiques empruntées au règne minéral , et son
influence était si grande qu’il fit interdire par la faculté un médecin
paracelsiste , nommé Mayerne , et obtint du parlement la déclaration
que, dans tous les cas, l’antimoine est un poison.
Les paracelsistes n’étaient cependant pas tous exclusifs ; il y avait
parmi eux beaucoup d’hommes vraiment instruits , et la France peut re¬
vendiquer l’honneur d’avoir vu naître ou d’avoir accueilli dans son sein
Béguin, Davidson, Lefèvre, dont les ouvrages jouirent d’un succès mé¬
rité ; Sylvius , Digby, Glazer et Lemery, son élève. Ce dernier chimiste,
quoique fondant ses explications sur le paracelsisme et sur le cartésia¬
nisme , fut longtemps classique; et Homberg, tout en suivant la même
voie, fut plus savant que ses prédécesseurs.
Jean Rey, médecin du Périgord, écrivit, en 1630, une petite brochure,
dans laquelle il expliqua , par une théorie semblable à celle de Lavoi¬
sier, la cause de l’augmentation du poids des métaux par la calcination ;
aussi lorsque ce dernier publia sa découverte , lui opposa-t-on la théorie
de Rey.
En Angleterre , nous trouvons à la tête de la science Boyle , qui ap¬
pliqua à la chimie la méthode expérimentale de Bàcon , c’est-à-dire qu’il
commença par de nombreuses expériences peur en tirer des déductions.
Il s’occupa de l’influence de l’air dans la respiration et la combustion,
et fit servir à ses expériences la cuve pneumato-chimique ; il reconnut
l’augmentation du poids des métaux par la calcination, sans se rendre un
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cv
compte exact de ce phénomène , qu’il attribuait à la fixation du feu et
de la flamme rendus pondérables ; mais ses travaux firent à peine sen¬
sation à l’époque où ils parurent; et la chimie suivit son ancienne rou¬
tine. Cependant l’école anglaise était dans la meilleure voie ; et si tous
les chimistes en eussent suivi les traces avec persévérance, il en fût ré¬
sulté une régénération complète de la science.
Mayow, enlevé aux sciences à la fleur de son âge, a laissé dans ses
écrits la relation d’expériences fort intéressantes sur le rôle de l’air
dans la combustion et la respiration, phénomènes qu’il attribuait à un
principe appelé par lui sel nitro-aérien , correspondant à l’oxygène, et
qu’il considérait comme la cause de la formation des acides, de la com¬
bustion et de la motilité animale.
Dans le cours du xvie siècle, l’anatomie descriptive avait fait de
rapides progrès. Affranchie des erreurs du galénismè, cette science avait
marché à pas de géant dans la voie des découvertes; mais le xvne pré¬
luda par une conquête qui forme dans la science une ère nouvelle : nous
voulons parler de la circulation du sang.
L’Angleterre, qui n’avait joué jusqu’alors qu’un rôle secondaire dans
les révolutions scientifiques de l’Europe , se trouva tout-à-coup illustrée
par la grande découverte d’Harvey. Ce célèbre anatomiste, élève de Fa-
brizio d’Aquapendente , avait assisté son maître dans ses recherches
sur les valvules des veines; il fut frappé de la direction constante de
ces valvules vers le cœur, et en conclut quelles servaient à diriger le
sang vers cet organe. Le premier pas fait , la seule inspection des val¬
vules qui garnissent les artères à leur départ du cœur lui prouva que
le sang est porté de celui-ci dans les vaisseaux artériels. Le principe de
la circulation démontré par Harvey avait déjà été entrevu par l’infor¬
tuné Servet, par Colombo, par Césalpin ; mais ces auteurs n’en avaient
qu’une idée vague, confuse, qu’il eut la gloire de développer. L’envie se
déchaîna contre lui , plusieurs anatomistes cherchèrent à lui enlever le
mérite de ses observations. Ses contradicteurs luttèrent en vain ; ils
ne tardèrent pas à se voir condamnés au silence, et sa découverte fut
unanimement adoptée.
Harvey compléta les travaux de Fabrizio sur le développement du
poulet dans l’œuf ; il avait écrit sur l’embryologie un traité plein d’idées
neuves qui eût suffi à son illustration. On trouve dans ses écrits les pre¬
mières lueurs de la théorie des inégalités de développement. Il avait
composé un ouvrage sur la génération des insectes ; mais cet ouvrage
n
CVj
DISCOU R S PR ÉLIMINA IRE,
fut perdu dans le pillage de sa maison, à la chute de Charles Ier, dont il
était devenu le médecin, et qui l’avait beaucoup favorisé. Har vey, trop
âgé pour recommencer ses travaux, ne put réparer cette perte.
La France comptait alors parmi ses anatomistes le célèbre Riolan qui
passa toute sa vie à lutter contre les modernes, en faveur des anciens, et
contredit, non par ignorance mais par envie, la découverte d’Harvey,,
Ne pouvant contester un fait admis par tous les savants, il nia qu’il y
eût une circulation dans les vaisseaux capillaires ; question qui, du
reste, n’est pas encore résolue.
Jacques Primerose , élève de Riolan , fut un des antagonistes les plus
acharnés de Harvey. Les défenseurs de la circulation , Georges Ent et
Willis , contribuèrent beaucoup à faire adopter les doctrines de l’anato¬
miste anglais.
Les autres découvertes de ce siècle ne sont pas moins importantes :
Aselius retrouva dans l’homme les vaisseaux lactés , dont le souvenir
s’était perdu depuis Érasistrate ; Wirsung fit connaître le canal pan¬
créatique. En 1650, Pecquet rectifia les fausses idées de son époque
en démontrant que le sang ne se forme pas dans le foie, et que le chyle
est conduit aux veines par le canal thoracique, réunion de tous les vais¬
seaux lactés, pour être de là conduit par la veine sous-clavière au
cœur et non au foie, ainsi qu’on le croyait alors. Riolan attaqua encore
la découverte de Pecquet ; mais les expériences de Van Horn la confir¬
mèrent.
Olaüs Rudbeck et Th. Bartholin, tous deux médecins suédois, se dis¬
putèrent la découverte des vaisseaux lymphatiques du foie, du thorax,
des lombes et du réservoir du chyle , ainsi que celle de la circulation
de la lymphe dans l’économie animale. On croit devoir rendre à Rudbeck
l’honneur de cette découverte, et l’on suppose que Bartholin en avait eu
connaissance par un de ses élèves.
Sténon, disciple de Th. Bartholin, continua d’étendre la découverte des
vaisseaux lymphatiques, et essaya le premier de calculer les forces mé¬
caniques des muscles. Il fit connaître les ossements fossiles qui se trou¬
vent en abondance dans le val d’Arno.
Le système nerveux, à peine connu des anciens , étudié d’une manière
superficielle par les anatomistes du moyen-âge et du xvie siècle, le fut
plus sérieusement vers le milieu du xvne. Wepfer et Schneider (de 1658
à 1668) rectifièrent les idées des anciens sur la prétendue communi¬
cation du cerveau avec la cavité nasale, sur la nature du nerf olfactif, et
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. cvij
sur l’usage des ventricules du cerveau qu’ils regardaient comme le siège
de l’âme.
Willis étudia le cerveau avec beaucoup de soin , en perfectionnant la
méthode de Varole. Ses idées sur les fonctions de cet organe se rappro¬
chent de celles de Gall ; non-seulement il le considère comme le siège
de l’intelligence, mais encore il localise les facultés, met la mémoire
dans les replis des hémisphères , l’imagination dans le corps calleux et
la perception dans le corps strié. Il a donné une figure de l’appareil
nerveux bien supérieure à celle de Yésale.
Vieussens, médecin de Montpellier, consigna ses découvertes sur le
système nerveux dans un ouvrage intitulé : Nevrographia universalis .
Il avait une méthode de dissection préférable à celle de Willis. Cet
anatomiste était partisan des idées physiologico-chimiques de Sylvius.
Malpighi , professeur à Bologne et à Pise, quoique attaché encore à
l’école de Sylvius, fit faire un pas immense à la science enappliquant le
microscope à l’étude de la structure intime des organes ; mais, par suite
d’une erreur difficile à comprendre, il croyait tous les tissus composés
de petites glandes ; et cette opinion domine tous ses écrits. Ses travaux
sur les poumons, les systèmes nerveux et veineux, le tissu tégumen-
taire et les viscères, s’appliquent à divers animaux aussi bien qu’à
l’homme. Il publia le premier une anatomie du ver à soie et de son
insecte parfait ; il fit connaître que , dans les animaux de cette classe,
la respiration a lieu par des stigmates aboutissant à des vaisseaux con¬
tournés en spirale, appelés trachées, et que l’air, au lieu de se rendre dans
un réservoir commun, est distribué dans toutes les parties du corps. Il
suivit avec une patience admirable ce même insecte dans ses métamor¬
phoses, et fit l’anatomie des organes qui se développent successivement
dans le papillon, pendant ses transformations. Il appliqua le microscope
à l’observation du développement, du poulet dans l’œuf, et en donna une
représentation exacte.
Ruysch, professeur d’anatomie à Amsterdam en 1665, contribua aux
progrès de la science par ses admirables injections dont il emporta le
secret dans la tombe. On a de lui des travaux monographiques estimés
sur des questions isolées d’anatomie. Il fit plusieurs découvertes sur
la structure intime des organes, constata le premier que dans l’homme,
destiné à se tenir debout, la distribution des vaisseaux sanguins est dif¬
férente de celle des animaux dont la station est horizontale , et il dé¬
couvrit, au moyen des injections, que la substance corticale du cerveau
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cviij
est un lacis de vaisseaux et non une masse glanduleuse, ainsi que le pré¬
tendait Malpighi ; aussi fut-il un des plus ardents antagonistes du sys¬
tème de cet auteur , qu’il attaqua dans toutes les occasions. On peut
le considérer comme une des illustrations du xvne siècle.
Leuwenhoek, né à Delft en 1638, était un homme de peu d’instruc¬
tion, mais doué d’une patience qui lui permit de faire les obser¬
vations les plus minutieuses, au moyen de lentilles qu’il polissait avec
une perfection admirable. Il fit connaître la composition globuleuse des
fluides animaux, révéla à la science les innombrables animalcules qui
les peuplent, étudia la structure des poils, celle de la fibre musculaire, dé¬
couvrit les pores de l’épiderme, observa la circulation dans les animaux
transparents, et connut la multiplication de plusieurs générations de pu¬
cerons par une seule fécondation et celle des polypes par bourgeons.
Toutes ses observations indiquent une patience infatigable; mais il
s’est plusieurs fois laissé entraîner par son imagination ; ce qui arrive
trop souvent aux micrographes.
Redi, d’Arezzo, publia, en 1664, de belles recherches sur le venin des
vipères; mais son travail capital a pour objet le développement spontané
des insectes dans les substances putréfiées et des helminthes dans le corps
des animaux. Il se prononça pour la négative, et son opinion fut adop¬
tée par la plupart des savants , quoique la grave question des généra¬
tions équivoques soit encore un mystère pour tous les hommes qui recher¬
chent la vérité sans se laisser égarer par des hypothèses. Tous les tra¬
vaux de Redi sur les questions d’anatomie et de physiologie indiquent
un esprit judicieux et un bon observateur. Grew est un anatomiste com¬
parateur, dont les travaux ont servi de base aux diverses théories pro¬
posées de son temps sur la digestion.
Needham, Nuck, Warton, Graaf, Drelincourt et Ridloo, sont encore des
anatomistes de cette époque. L’ouvrage de ce dernier est accompagné
de belles planches dessinées par Guillaume de Lairesse. Perrault, le
célèbre architecte à qui l’on doit la colonnade du Louvre , a publié
quelques travaux anatomiques qui font voir qu’il était animiste , et
considérait lejeu des organes sous lepointdevue physique et mécanique.
Lorenzini de Florence, Caldesi , médecin toscan, Tyson, de Londres,
Muralto , de Zurich , et Schcllhammer, de Helmsladt , se sont occupés
de monographies anatomiques. C’est alors seulement qu’a commencé
l’étude sérieuse des animaux invertébrés. Martin Lister, médecin de
la reine Anne, a laissé, sous le litre d ' Exercitatio anatomica , des re-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. cix
cherches anatomiques sur certaines espèces de mollusques nus ou à co¬
quille.
Swammerdam est un des plus habiles observateurs du xvne siècle. Il
a écrit une histoire générale des insectes, pleine de recherches intéres¬
santes sur la structure intime de ces animaux, dont il a suivi les métamor¬
phoses avec une étonnante sagacité. On a de lui une anatomie du pou,
du limaçon, que de son temps on comptait encore parmi les insectes, du
scarabée nasicorne, de l’abeille, du taon, etc. Les travaux de Swammer¬
dam sur la chenille et le papillon sont admirables. En suivant les méta¬
morphoses des insectes, il a, le premier, démontré que la chrysalide
existe toute formée dans la chenille, à l’époque où doit s’opérer sa mé¬
tamorphose, et que le papillon existe dans la chrysalide avec les organes
qui lui sont propres. Cette observation eut une grande influence sui¬
tes idées relatives à la génération , et jeta tes fondements du système
de l’évolution. On a aussi de lui quelques traités séparés d’anatomie
humaine.
Aces travaux d’observations, presque toujours dominés par tes théories
de l’époque, s’unissent des travaux spéciaux dans un but philosophique.
Sylvius Leboë , professeur de médecine à Leyde en 1658 , fut 1e créa¬
teur d’une application à la physiologie de la chimie, étudiée d’après tes
principes de Descartes. Il réduit tous tes phénomènes à de la chimie pure,
et ne voit dans tes fonctions des viscères que des opérations semblables
à celtes qui ont lieu dans un laboratoire. Son système fut longtemps
à la mode ; et, en 1e simplifiant, Otto Tackenius, un de ses élèves, perpé¬
tua ses erreurs dans tes écoles de médecine, jusqu’à la moitié du xvme
siècle.
Glisson , médecin anglais , rejeta la théorie purement physique du
mouvement des muscles, et leur reconnut la propriété qu’il appela irri¬
tabilité , nom qui a été conservé à ce phénomène. Il étudia avec soin tes
contractions musculaires tant extérieures qu’intérieures.
Borelli de Florence publia, en 1681, un ouvrage sur tes fonctions phy¬
siques des muscles , travail remarquable , en ce qu’il s’applique aux
animaux de toutes tes classes. Il reconnaît que, par suite de la position
désavantageuse des muscles, il faut, pour exécuter te moindre mouve¬
ment et soulever un poids léger, une dépense de force bien supérieure à
la résistance à vaincre; mais il montre en meme temps que la nature n’a
pu procéder autrement. Chaque fois que Borelli sort de la théorie du
levier, ses explications perdent de leur justesse, el il avance parfois des
ex
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
idées étranges; il dit, entre autres choses, que par l’effet de la volonté
et de l’habitude nous pourrions maîtriser les mouvements physiques du
cœur. Sa théorie de la contraction des muscles n’est pas aussi satisfai¬
sante que la partie purement mathématique de ses travaux.
Laurent Bellini, disciple de Borelli, et Pitcairne, médecin d’Edim¬
bourg et professeur à Leyde, furent aussi des iatro-mathématiciens , mais
d’une moindre portée que Borelli ; et leurs expériences ne sont nul¬
lement concluantes ; ils ne tenaient aucun compte des forces vives des
muscles, et les comparaient aux forces mortes. Pitcairne pensait que la
chaleur animale est le résultat d’un simple frottement, et que la force
vitale n’est autre que celle du cœur. Toutes ces théories pèchent
par leur caractère absolu, et les explications qui en découlent sont pres¬
que toujours absurdes.
Jusqu’au commencement du dix-septième siècle, les savants avaient
travaillé isolément, et ne devaient souvent leur position qu’à la faveur
d’un souverain ou d’un prince. Les avantages qui devaient résulter pour
la science, d’une simultanéité d’efforts, les déterminèrent alors à se réu¬
nir en sociétés nommées académies. Nous trouvons en Italie l’académie
des Lyncées, établie en 1603. Vers 1648, au milieu de la révolution qui
précipita Charles Ier du trône, se constitua la Société-Royale de Lon¬
dres , qui , interrompue pendant le paroxisme de la fièvre révolution
naire, reprit ses travaux à la restauration de Charles II. Un des élèves
de Galilée établit à Florence, en 1651, l’académie del Cimento , ou de
Y Expérience. En 1652 , un médecin de Schweinfurt, nommé Bausch ,
fonda l’académie impériale des Curieux de la Nature , qui siège aujour
d’hui à Bonn. L’Académie des Sciences de Paris ne fut régulièrement
constituée qu’en 1666, mais elle remonte plus haut. Dans ces sociétés,
les travaux sont régularisés, et les efforts réunis des savants ont le dou¬
ble avantage de prévenir l’extinction des lumières et d’en amener la dif¬
fusion. Comme complément nécessaire de ces créations utiles se pré¬
sente l’établissement de musées destinés à favoriser les travaux des
savants auxquels est refusée la facilité de voyager.
Partout on s’occupe de science, et les terres du Nouveau-Monde, sil¬
lonnées pendant un demi-siècle par d’avides conquérants ou d’audacieux
aventuriers, deviennent aussi le théâtre d’observations scientifiques.
La colonie formée par les Hollandais dans la province de Pernambouc,
au Brésil, produisit un travail d’une haute importance, celui de Marg-
graf, qui parut en 1648, sous le titre d 'Histoire naturelle du Brésil. Pi-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cxj
son, médecin de l’expédition, a publié sur le même sujet un ouvrage peu
méthodique. On eut alors pour la première fois la description avec figu¬
res de l’ananas, du cactus, de la grenadille, du manioc, végétaux d’un
grand intérêt à cause de leur nouveauté ; l’on joignit aux mammifères
connus le fourmilier, le tapir, dont la lèvre supérieure, prolongée en une
sorte de petite trompe, rappelle l’éléphant, le coëndou, le lama, le cabiaï
et le jaguar; aux oiseaux, le kamichi, dont les ailes sont armées d’épe¬
rons, le toucan, au bec monstrueux, etc. L’erpétologie, l’ichthyologie et
l’entomologie s’enrichirent également d’un grand nombre d’espèces nou¬
velles.
Le prince de Nassau , gouverneur de la colonie , envoya au gouverne¬
ment deux recueils de figures, peintes avec soin, qui servirent à illus¬
trer les ouvrages de Marggraf et de Pison.
Un défaut capital dans ces publications, et qui peut avoir de graves in¬
convénients pour l’étude , c’est que Marggraf, Pison et Laët ont sou¬
vent fait servir les mêmes planches pour représenter des objets n’ayant
que de la similitude. Laët était directeur de la Compagnie des Indes, et
a écrit, avant Marggraf et Pison, un ouvrage sur le même sujet, et digne
d’estime quoique moins important.
Bonlius (1631) a laissé sur les Indes Orientales un travail qui fait con¬
naître le tigre royal, lebabiroussa aux défenses retroussées, le casoar
à crins au lieu de plumes, le rhinocéros de Java, le dronte, oiseau lourd
et massif qu’on croit avoir complètement disparu, et l’orang-outang.
On lui doit, en botanique, la description du cannellier, de la noix mus¬
cade et du monstrueux coco des Maldives. Son ouvrage , quoique plus
faiblement écrit que celui de Marggraf , n’en est pas moins d’un grand
intérêt. Bernier, médecin d’Aureng-Zeb, a consigné dans la relation
si intéressante de son séjour en Asie, des descriptions de plantes et d’ani-
nimaux qui peuvent encore être consultées avec avantage.
Gaspard Schwenkfeld décrivit les animaux de la Silésie ; Merrett, les
productions naturelles de la Grande-Bretagne ; Wagner, celles de la
Suisse. Sibbald écrivit une histoire naturelle de l’Écosse et un livre très
curieux sur les cétacés qui de son temps échouaient fréquemment sur les
côtes. Neuhof nous a fait connaître l’histoire naturelle des Indes orien¬
tales, et Dutertre, celle des Antilles.
En 1649, Jonston, naturaliste polonais, publia un grand ouvrage
où il résume, en les récapitulant, tous les travaux qui ont paru jus¬
qu’au milieu du xvne siècle. C’est un compilateur laborieux, mais d’une
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cxij
critique peu sévère; ii fait souvent mention d’animaux fabuleux et
semble même s’être complu à rassembler des faits extraordinaires.
Nieremberg , jésuite espagnol, a, comme Clusius et Jonston , écrit
un ouvrage dans lequel il résume les connaissances de son époque; mais
on lui doit de plus la description de plantes et d’animaux nouveaux.
Après lui paraît Fabius Colonna, devenu naturaliste et médecin , par
suite de l’idée qu’il se guérirait d’une épilepsie qui le tourmentait beau¬
coup , s’il retrouvait la plante que les anciens considéraient comme un
spécifique contre cette maladie. Il commença par étudier la botanique,
puis la zoologie , et il a laissé sur les mollusques un travail très remar¬
quable pour son temps. Les planches qui accompagnent son texte sont
fort belles, comme toutes celles de cette époque.
Olina était un ornithologiste d’un grand mérite , dont l’ouvrage est
fort estimé sous le rapport graphique. Un médecin anglais, Th. Moufet,
s’est occupé avec succès d’entomologie. On a de lui le Theatrum insec-
torum , qui ne fut publié qu’après sa mort. Sa classification est judi¬
cieuse ; mais la science était trop neuve encore pour qu’on pût espérer
un travail parfait; cependant on trouve dans Moufet d’excellents ren¬
seignements.
La fin du xvue siècle ne nous offre comme naturalistes classificateurs
d’une haute portée que Jean Ray et François Willughby, qui ont toujours
travaillé en commun.
Jean Ray est le premier naturaliste qui ait modifié la classification
d’Aristote, et sa méthode a servi de modèle à tous les classificateurs
venus après lui. Il partit du même point que le Stagyrite, en adop¬
tant pour caractéristique d’une partie des mammifères la forme des
pieds; mais il y joignit les caractères tirés des dents. Sa distribu¬
tion des quadrupèdes ovipares est encore suivie aujourd’hui; seule¬
ment il réunit les salamandres aux lézards au lieu de les rapporter aux
grenouilles.
Willughby, dont les ouvrages ont été publiés par Ray qui y avait ap¬
pliqué sa méthode, fit pour les oiseaux ce que son ami avait fait pour
les mammifères; mais on trouve dans cet ouvrage peu d’observations qui
appartiennent à Fauteur. Il jeta les bases d’une classification fondée
sur la forme du bec et des ongles pour les oiseaux terrestres, et sur
celle des jambes et des pieds pour les oiseaux aquatiques. Linné n’y
apporta que quelques modifications insignifiantes; et, jusqu’à ce jour,
les Anglais ont conservé la méthode de Ray.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cxiij
Willughby s’occupa aussi d’ichlhyologie ; et, en 1686, la Société royale
de Londres publia son Iiistoria piscium dont la mise en ordre appartienl
à Ray. Cet ouvrage est bien au-dessus de son ornithologie, en ce qu’il a
beaucoup observé par lui-même. Il joignit aux figures empruntées aux
ichthyologistes anciens, tels que Rondelet , Aldrovande, Belon et Marc-
grav , un grand nombre de planches qui lui appartiennent. Sa classi¬
fication, la seule suivie jusqu’à ce jour, n’a subi d’autres modifications
qu’un simple changement dans les noms : ses cartilagineux sont les
ckondroptéry cjiens ; ses osseux sont divisés d’après leur forme: les ronds
sont les anguilliformes , et les plats avec une nageoire ventrale sont les
malacoptérygiens ou à rayons mous, et les acanthoptérygiens ou à
rayons épineux. Willughby avait seulement, suivant la coutume, rappro¬
ché les cétacés des poissons. Son îchthyologie a été compilée, jusqu’à
Cuvier, par tous ceux qui ont écrit sur cette matière.
Nous avons parlé avec éloge de Swammerdam comme anatomiste ;
mais, comme classificateur, il est fort incomplet, et l’on ne trouve de mé¬
thode générale de classification des insectes que dans Ray, dont le travail
fut publié en 1710. Sa méthode entomologique porte le même caractère
de précision que ses autres travaux, et a servi de base à notre classifica¬
tion actuelle.
Nous voyons que les sciences abandonnent peu à peu l’Italie pour se
répandre en Europe, et que la France et l’Angleterre, malgré les guerres
quelles eurent à soutenir, prennent une large part aux travaux géné¬
raux de l’époque. L’Allemagne , déchirée par des guerres intestines, ne
paraît qu’à de rares intervalles sur la scène scientifique. Quant à l’Es¬
pagne et au Portugal , courbés sous le joug du despotisme inquisitorial
et de la superstition , ils restent étrangers au mouvement des esprits.
La botanique, qui, dans le cours du xvie siècle, comptait beaucoup de
descripteurs, n’avait fait que peu de progrès sous le rapport de la
connaissance de la structure intime des plantes. L’anatomie végétale
attendait, pour sortir du néant, l’invention du microscope. En 1661,
Henshaw, de la Société royale de Londres, découvrit les trachées des
végétaux à l’aide de cet instrument perfectionné par Hook; mais
les essais de cet observateur ne furent que le prélude de découvertes im¬
portantes , dues surtout à Grew et à Malpighi.
En 1682, Grew publia un traité de l’anatomie des plantes, dans lequel
il indiqua le tissu végétal comme composé de cellules qui en for¬
ment le fond. Il reconnut les vaisseaux et les fibres qui le traversent ,
rxiv
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
vie de la plante; il confirma l’existence des trachées, et découvrit les
pores corticaux. Malpighi étudia avec succès la structure intime des vé¬
gétaux et surtout la germination ; il connut fort bien le mode d’accrois¬
sement du tissu ligneux; mais, entraîné par la similitude des trachées
des plantes avec celles des insectes, il les prit pour des organes de
respiration. Ses opinions erronées en physiologie végétale viennent de
ce qu’il cherchait un rapprochement entre la structure des végétaux et
celle des animaux.
Une découverte d’un plus grand intérêt encore fut celle du sexe
des plantes, entrevu par Zaluzianski dans le cours du siècle précé¬
dent, mais dont les premières idées formelles appartiennent aux Anglais.
Millington, professeur à Oxford, l’avait déjà indiqué ; Grew avait dé¬
fendu l’importance des anthères comme organes fécondateurs ; Bobart
l’avait mise hors de doute par des expériences sur le Lychnis dioica.
En 1685, Bay appuya de l'autorité de son nom la théorie du sexe des
plantes. Depuis que cette vérité eut pénétré dans la science, les bota¬
nistes de tous les pays s’occupèrent d’expériences tendant à la confirmer.
En 1694, Camerarius, professeur à Tubingue, en parla dans une thèse,
et vérifia la nouvelle découverte par de nombreuses expériences sur
la fécondation du chanvre. En 1697, Boccone, naturaliste sicilien ,
en fit autant pour le palmier. Tournefort et Malpighi repoussèrent
cependant cette doctrine ; ce dernier considérait les étamines et
les anthères comme de simples organes excrétoires. Malgré son erreur,
le naturaliste de Bologne n’en est pas moins l’un des plus savants
phytologistes de la fin de ce siècle.
On doit à Leuwenhoek d’excellents travaux micrographiques sur
l’anatomie végétale. Il avait aperçu, mais mal formulé, la distinction,
aujourd’hui fondamentale en botanique, des végétaux à fibres longitu¬
dinales et éparses qui correspondent à nos monocotylédones , et à fibres
rangées par cercles concentriques qui sont nos cotylédones. Sa théo¬
rie de 1’évolution des plantes ne fut point adoptée, faute de dévelop¬
pements convenables. TJn grand tort de Leuwenhoek est de n’avoir pas
coordonné ses observations , qu’il faut chercher éparses dans ses lettres
à la Société royale de Londres.
Claude Perrault confirma l’existence de la sève descendante. Dodart
chercha sans succès la loi en vertu de laquelle le végétal dirige tou¬
jours ses tiges vers te ciel et ses racines vers le centre de la terre ;
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
c\v
il essaya d’analyser les végétaux par le feu; mais Mariotte mit fin à
ees essais inutiles , en démontrant aux botanistes que cette méthode ne
pouvait les conduire à aucun résultat.
Woodward répéta les expériences de Van Helmont , qui tendaient à
prouver que les végétaux subsistent avec de l’air et de l’eau seule¬
ment ; ou, en d’autres termes, que la plante décompose l’eau et l’acide
carbonique, pour en extraire le carbone et l’hydrogène.
Nous avons vu , dans la partie de ce travail relative à la zoologie,
que Ray avait établi une méthode sur tous les embranchements des
sciences naturelles. Tl vint tirer la science taxonomique du chaos dans
lequel elle était plongée , et il se place encore à la tête des classifica¬
teurs du xvne siècle; car nous ne trouvons, après l’essai de Bau-
hin , d’autres systèmes botaniques que ceux encore bien arbitraires
de Johnston et de Morison. On reconnaît dans sa méthode le prin¬
cipe dichotomique ; il prend pour base de ses divisions le nombre et la
forme des pétales, la quantité des semences, la nature du péricarpe, etc. ;
mais, entraîné parla routine, il sépare encore les végétaux ligneux des
plantes herbacées.
Magnol développa avec sagacité, dans son Prodrome d’une histoire gé¬
nérale des plantes, les principes sur lesquels doit être établie une mé¬
thode naturelle; mais, dans l’application, il s’en écarta sans cesse, et
longtemps après il publia un système tout artificiel.
Malgré l’imperfection de son système, Rivin fut le seul botaniste de
son temps qui ne séparât pas les végétaux ligneux des plantes herba¬
cées ; ce qui était déjà un grand progrès. La simplicité de sa méthode la
fit adopter par un grand nombre d’auteurs, surtout en Allemagne.
Pitton de Tournefort publia, en 1694, ses Institutiones rei herbariœ,
dans lesquelles il donna un système entièrement fondé sur l’absence ou
la présence de la corolle, sa configuration, le nombre de ses divisions et
son mode d’inflorescence ; on y trouve un certain nombre de familles na¬
turelles. Malheureusement, il ne donna aucune importance aux affinités
qui unissent les plantes herbacées aux végétaux ligneux, et il en forma
deux groupes distincts. Le petit nombre de plantes qu’il connaissaitl’em-
pêcha de perfectionner son système, dans lequel ne peuvent entrer la
plupart de celles qui ont été récemment découvertes. La forme attrayante
des ouvrages de Tournefort et la lucidité de ses démonstrations lui va¬
lurent une réputation qu’éclipsèrent à peine les admirables travaux des
phylologistes du xvuT siècle; car la plupart des botanistes adoptèrent
CX VJ
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ses idées, et jusqu’en 1740, P Académie les suivit dans ses Mémoires.
Tournefort eut, en outre, le mérite d’avoir le premier fixé l’idée des gen¬
res en botanique et d’en avoir donné d’excellents modèles dans ses Insti-
tutiones rei herbariœ.
La botanique s’enrichit, dans le cours de ce siècle, des découvertes
faites par les voyageurs. Hermann décrivit les plantes du Cap de Bonne
Espérance et de Ceylan ; Kæmpfer rassembla dans ses Amœnitates exo
ticœ le résultat de ses observations faites au Japon et en Asie. Tour¬
nefort et Shérard parcoururent, surtout en botanistes, la Grèce et
l’Asie-Mineure ; Banister visita l’Amérique ; Van Bheede décrivit les
plantes des Moluques et celles du Malabar, et Bumph celles d’Amboine.
Plumier fit connaître les végétaux des Antilles. Sloane parcourut la
Jamaïque, et en rapporta une nombreuse collection de plantes ; on vit
paraître des flores générales et particulières de toutes les parties de
l’Europe. Barrelier publia une flore du midi de l’Europe , contenant
environ 1400 végétaux, et Lœsel, une flore de Prusse. Ce fut lui qui
employa le premier le nom de flotte.
Les jardins botaniques, ces puissants auxiliaires de la science, étaient
nombreux en Italie et en Hollande. Montpellier avait eu le sien ; mais
Paris en manquait ; ce 11e fut qu’en 1634, après huit années d’instances,
que Guy de la Brosse y en établit un, qui, par des agrandissements
successifs, est devenu notre célèbre Jardin des Plantes. L’Allemagne en
fonda aussi quelques-uns, ainsi que l’Espagne et le Portugal.
Vers la fin du xvne siècle , nous avons peu de progrès à signaler en
minéralogie et en géologie.
Scilla, peintre napolitain , défendit en 1670 , dans un ouvrage fort re¬
marquable , l’opinion de Bernard Palissy sur les coquilles fossiles , et
trouva pour contradicteurs le célèbre conchyliologiste Martin Lister , et
Edouard Lhuyde.
Cesius, Georgius de Stockholm et Aldrovande ont écrit sur la minéra¬
logie en classificateurs. Ils divisent les minéraux en terres, sucs concrets,
pierres et métaux ; leurs idées souvent raisonnables sont mêlées aux
erreurs de l’alchimie et de la cabale.
Ce siècle , qui avait si bien commencé à secouer le joug qui écrasait la
pensée, s’était peu à peu assez émancipé pour laisser un libre cours à son
imagination ; et, quoique la minéralogie fut dans l’enfance , que la géo¬
logie n’existât pour ainsi dire pas, nous trouvons plusieurs théories sur
l’origine de la terre. Thomas Burnel et Jean Ray publient deux théories
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CX VI]
génésiaques, dans lesquelles ils cherchent à expliquer le déluge et la
conflagration du globe à la fin des siècles.
Leibnitz, partant de l’opinion de Descartes, qui faisait de notre
planète un soleil éteint , admit dans son Protogea que la terre ,
enveloppée d’une croûte épaisse dont la chaleur centrale ne pouvait
empêcher le refroidissement, avait vu les eaux se former à sa surface
par suite de la condensation des vapeurs qui l’entouraient à l’époque de
son incandescence; il suppose qu’attaquant les diverses parties du
noyau vitrifiable, elles changèrent successivement de nature, et dépo¬
sèrent les montagnes secondaires. Suivant cet auteur, c’est dans les
profondeurs des mers qu’auraient vécu les animaux dont nous trouvons
les restes dans les dépôts de seconde formation.
A Leibnitz succéda Whiston, qui publia aussi, en 1698, une théorie
de la terre. Quoiqu’il se renferme dans le même cercle d’idées que Bur-
net, il se montre plus rationnel. D’après lui, la terre, née de l’atmosphère
d’une comète, ne vit les êtres organisés s’établir à sa surface qu’après
avoir été retenue dans une orbite qui en égalisa les saisons. Les
matières qui constituent le globe et son atmosphère sortirent alors du
chaos et se rangèrent dans l’ordre de leur pesanteur. Il donne pour
cause au déluge la rencontre de la terre avec la queue d’une comète qui
noya tous les êtres vivants, et il explique la disparition des eaux par
de larges ouvertures qui se formèrent dans la croûte terrestre et les
absorbèrent.
Woodward fut le dernier géologue de ce siècle. Son hypothèse, toute
génésiaque, est insoutenable; mais il a le mérite d’avoir développé
mieux que ses prédécesseurs l’histoire des couches de la terre.
On n’a pas rendu au xvne siècle la justice qui lui est due, et l’on attri¬
bue au xvme une influence sur le développement de la pensée qui ne
fut que le résultat des travaux du siècle antérieur. C’est dans le cours
de ce siècle encore absorbé par les travaux d’analyse, mais qui a déjà
ouvert les portes de la synthèse , que les théories scientifiques, fécon¬
dées par les plus heureuses découvertes, prennent une forme plus po¬
sitive, et que se préparent tous les travaux qui font la gloire du siècle
présent.
CXVllj
DISCOURS PRELIMINAIRE.
œajpjetoi m
.‘Ci
État des sciences naturelles depuis le commencement du XVIIIe siècle
jusqu’en 1789.
Plus nous approchons de l’époque contemporaine, plus l’analyse des
travaux en histoire naturelle devient difficile. Non seulement toutes les
branches de la science se perfectionnent, mais encore le champ s’en
agrandit, et l’on en voit se développer dont nous avons à peine entrevu
le germe. Le xvme siècle est pour les sciences une des époques les plus
fécondes. Une activité fébrile s’est emparée de tous les esprits : dans le
silence du cabinet , dans les académies, dans les laboratoires, dans les
champs, dans les forêts, au sein des mines, sur les eaux, des hommes
laborieux travaillent avec un accord admirable au grand-œuvre , à l’u¬
nion des peuples par la science. D’intrépides voyageurs parcourent toutes
les parties du globe : les uns gravissent les sommets glacés des mon¬
tagnes pour en mesurer les hauteurs ; les autres s’égarent dans les forêts
vierges , dans les savanes du Nouveau-Monde , ou dans les steppes
inhospitalières de la Tartarie; d’autres encore bravent les climats
brûlants et meurtriers des tropiques, les âpres frimas du nord, ou les
dangers d’une longue navigation dans des parages inconnus ; tous
veulent enrichir la science de leurs découvertes.
Anson, Wallis, Carteret, Vancouver, Cook, Bougainville, Lapeyrouse,
parcourent les mers et découvrent des terres et des productions nou¬
velles. Pallas, Gmelin, Messerschmidt, Steller, explorent la Russie et
la Sibérie ; Gulden, le Caucase; G. Shaw, la Nouvelle-Hollande; le père
Labat, les Antilles; Osbeck, la Chine; Olivier et Chardin , la Perse ;
Sonnerat, la Nouvelle-Guinée et les Indes-Orienlaies; Hasselquist, For-
skal, l’Arabie et la Syrie ; Levaillant, Sparrmann, l’Afrique méridionale;
Adanson, le Sénégal ; Olafsen, l’Islande; Thunberg, le Japon ; Bruce,
l’Abyssinie, etc.
Les collections s’augmentent et se multiplient; les musées, les ména¬
geries s’établissent ; on crée de nouveaux jardins botaniques, et partout
les corps savants s’organisent.
Les souverains eux -mêmes prennent
part à l’activité générale.
DISCO URS PR ÉU M IN A IR E.
(MX
Louis XIY et ses successeurs se déclarent protecteurs des sciences, et
leur exemple est suivi par les autres princes de l’Europe. En Angleterre,
Charles II encourage la Société de Londres, établie pendant les troubles
de la révolution. George III ordonne des circumnavigations , et crée
l’un des plus beaux jardins botaniques de l’Europe. En Suède , Chris¬
tine accueille les savants, encourage leurs efforts, et la science ré¬
compense généreusement son hospitalité. En Danemark, Frédéric V fait
exécuter des voyages de découvertes. La Russie, elle-même, apparaît
pour la première fois sur la scène, et se mêle avec intelligence aux tra¬
vaux scientifiques de cette époque. Pierre Ier établit à Saint-Pétersbourg
une académie ; et , comme il ne trouve pas parmi son peuple d’hom¬
mes capables d’y siéger, il y appelle des étrangers. L’impératrice Anne
et Catherine II continuent à encourager les sciences ; et c’est d’après
leurs ordres que Gmelin et Pallas font connaître au monde savant les
productions naturelles de la Sibérie. En Prusse, Frédéric Ier établit
l’académie de Berlin qui , sous Frédéric II , obtient de grands encoura¬
gements. En Autriche, François Ier et Marie-Thérèse favorisent les pro¬
grès des sciences, et la Hollande met à leur service ses plus grands
artistes.
Le caractère le plus frappant du xvme siècle, héritier des travaux
du siècle précédent, est son allure libre et dégagée. Il accepte avec em¬
pressement l’émancipation que lui a léguée son devancier; et, sans se
laisser arrêter par une autorité dont il ne connaît plus la voix, il pénètre
au fond de toutes les questions et sonde tous les mystères ; aussi le
voyons-nous, dès ses premiers pas, reviser la cosmogonie génésiaque,
faiblement défendue par les hommes de science, et que les orthodoxes
eux-mêmes cherchent à faire concorder avec les connaissances de leur
époque. Des cosmogonies, auxquelles la tradition n’a nulle part, sur¬
gissent de tous côtés ; l’homme cherche à pénétrer le mystère de son
origine, en interrogeant les monuments du passé. Les physiologistes,
élevés à l’école du doute, ne se contentent plus des vaines hypothèses
par lesquelles on a cru, jusqu’à ce moment, expliquer le phénomène de
la vie ; ils ont pénétré dans les profondeurs de l’organisation ; et, sous le
nom $ animistes , ils attribuent à une force particulière le phénomène
des mouvements involontaires non perçus par l’intelligence ou, sous
celui de sulidistes , ils en cherchent la cause dans la contractilité mus¬
culaire. Feu-à-peu le doute se formule et s’élève à l’état de doctrine : son
expression la plus élevée est l’encyclopédie, qui paraît vers le milieu du
ex v
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xviiic siècle et fut le triomphe des penseurs. De profonds philosophes
la dirigent et lui impriment un grand caractère d’unité. Ces vastes tra¬
vaux portent bientôt des fruits : Locke et son écoie, qui enfanta le sen¬
sualisme en France , dissèquent la pensée et n’y voient qu’un jeu des
organes ; Mably , dans un autre ordre d’idées , est encore le champion
de la pensée émancipée. Rousseau jette à la foule ses brillants para¬
doxes voilés sous la magie de son style. Enfin tous les travaux viennent
se résumer dans une vaste et puissante synthèse qui domine toute la
science.
L’abondance des matériaux ne nous permet pas de donner une es¬
quisse étendue des travaux de ce siècle. Nous nous contenterons donc
de tracer à grands traits les progrès des sciences, et nous ne nous arrê¬
terons qu’à leurs plus brillants interprètes.
Astronomie . — L’astronomie, à laquelle les découvertes de Newton
avaient imprimé une impulsion nouvelle, s’enrichit d’observations qui
en augmentent l’exactitude, Keil, émule de Locke , professe publique¬
ment, en 1704, la physique de Newton , et popularise ainsi les vérités
répandues dans les ouvrages de ce grand homme , mais combattues par
les ignorants et les envieux. Cette doctrine eut bientôt dans toute l’Eu¬
rope le plus grand retentissement; cependant jusqu’au milieu du xvme
siècle, le cartésianisme en paralysa l’influence.
Halley découvre 350 étoiles australes; il constate le passage de Mer¬
cure sur le soleil, et développe la théorie de Newton sur les comètes.
Bradley fait connaître, en 1727, la cause de l’aberration de la lumière; et,
quelques années plus tard, il explique le phénomène de la nutation de
l’axe terrestre. Moskelin calcule la densité de la terre et trouve qu’elle
n’est supérieure à celle de l’eau que de quatre fois et demie. Euler
et Bernouilli , tous deux géomètres habiles, portent la lumière dans
plusieurs parties obscures de la science. En 1736, La Condamine et
Bouguer mesurent un degré du méridien sous l’équateur ; Maupertuis,
Clairaut, Camus et Lemonnier font le même travail au pôle arctique.
D’Alembert publie ses recherches sur la précession des équinoxes.
Fontenelle, quoique n’étant ni physicien, ni astronome, fait pour les
sciences physiques ce que Buffon fit pour les sciences naturelles; il en fait
disparaître l’aridité et sait les populariser en les rendant aimables.
De 1750 à 1754, Lacaille fait un voyage au cap de Bonne-Espérance,
et détermine la position de 9,800 étoiles situées autour du pôle austral.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
oxxj
En 1780, Herschell calcule, d’après les observations laites avec son
immense télescope, la hauteur des montagnes de la lune. Un an après,
il découvre la planète Uranus, et aperçoit, en 1785, deux nouveaux satel¬
lites de Saturne. Il étudie les étoiles, surtout celles qu’on nomm ^doubles
et nébuleuses , la nature du soleil, la formation des corps célestes, etc.
Les découvertes que Newton avait léguées à ses successeurs étaient
immenses : il leur avait laissé le soin de déduire les conséquences de la
loi de gravitation ; de rendre compte de toutes les inégalités des mou¬
vements des planètes et de ceux de la lune, de «trouver une démon¬
stration de la stabilité et de la permanence de notre système , au mi¬
lieu des influences qu’exercent sur lui les perturbations auxquelles
il est sujet. Ce travail et la gloire qui s’y rattachait étaient réservés
au xviïi6 siècle et furent successivement partagés par Clairaut, d’AJem-
bert, Euler, Lagrange, Herschell, Laplaee, etc. Les recherches de
Laplace et celles de Lagrange ont, entre autres,, mis hors de doute
que la distance moyenne de chaque planète au soleil et par conséquent
la durée moyenne de ses révolutions périodiques sont absolument inva¬
riables. Par la suite, nous mentionnerons d’autres découvertes faites
par ces savants qui appartiennent à la fois aux xvme et xixe siècles.
Météorologie . — La météorologie se lie intimement aux études de
physique générale ; mais les travaux spéciaux sur cette branche des
sciences d’observations ont, pendant longtemps, été peu nombreux. Ce¬
pendant, vers le milieu duxvni® siècle, nous voyons les expériences se
régulariser et la météorologie prendre place dans la science en se sépa¬
rant de la physique. Demaison étudia les phénomènes de la congélation,
et expliqua, d’une manière satisfaisante, l’augmentation de volume de
l’eau solidifiée. Saussure se livra à des travaux intéressants sur la pluie
les nuages et la formation des vapeurs. Franklin et Mairan obser-
v rent les aurores boréales. Le premier découvrit l’identité de la foudre
et de l’électricité. Il soutira aux nuages des étincelles électriques au
moyen d’un cerf-volant, à la queue duquel était un fil de fer terminé
en pointe. Il répéta les expériences faites avant lui, par Dalibard et
Romas, sur le pouvoir des barreaux de fer pointus pour soutirer i’élec
tricité des nuages orageux ; mais c’est à lui qu’on doit la précieuse
application de cette propriété à la préservation de nos édifices. Voila
étudia la formation de la grêle ; Dufay celle de la rosée ; et Kraaf la
vitesse des vents, et Halley, les effets du mouvement de la terre sur les
P
cxxs\ DJSeOURS PKK LIMINAIRE.
vents. Pugh et Kirwan publièrent des travaux sur la température, et
le dernier donna un essai sur les variations de l’atmosphère. Toaldo,
Van Swinden, Réaumur, Mairan, Gautier, de Lalande, Mercier, D am¬
ple r, etc., s’occupèrent d’observations météorologiques. Duhamel du
Monceau publia ses observations botanico-météorologiques; Malouin
s’occupa de travaux médico-météorologiques ; le P. Cotte fit de nom¬
breux mémoires sur cette science , et se distingua par la précision de
sa méthode. En France et en Angleterre, des registres soigneusement
tenus apportèrent de la régularité dans les observations ; enfin il s’éta¬
blit sur plusieurs points des Sociétés de météorologie.
Physique. — Les progrès de la physique furent rapides dans le xvm®
siècle ; mais, de toutes les branches de cette science, l’électricité et le
magnétisme furent celles qui se perfectionnèrent le plus. En 1729, Gray
fit connaître un plus grand nombre de corps électrisables par le frotte¬
ment; il découvrit les bons et les mauvais conducteurs de ce fluide,
ainsi que le moyen de le développer dans les corps organiques. Wheeler
partagea ses travaux. Desaguliers donna le premier le nom de conduc¬
teurs aux corps qui s’électrisent par communication, et Dufay reconnut
deux sortes d’électricités; il appela l’une vitrée , parce quelle cor¬
respond à l’état électrique du verre , et l’autre résineuse , parce qu’elle
se dégage de la résine. En 1746, Cuneus découvrit la bouteille de Leyde,
et répéta ses expériences avec Musschenbroek ; ce dernier alors com¬
para la commotion produite par cette bouteille aux secousses vives
que produisent la torpille, le gymnote et divers autres poissons;
bientôt cet instrument fut perfectionné par Wilson • Watson et Bevis
furent les premiers qui le garnirent à sa surface d une feuille mé¬
tallique , et qui imaginèrent les jarres électriques.
Boze, professeur à Wittemberg, perfectionna la machine électrique,
en substituant un globe de verre au tube employé par Hawkesbee , et
en y adaptant un conducteur métallique. Klingstierna et Stroema y
ajoutèrent des frottoirs.
Nollet, expérimentateur intelligent, qui popularisa la physique géné¬
rale, répéta le premier en France l’expérience de la bouteille de Leyde
sur cent quatre-vingts personnes qui se donnaient la main. Il fit voir
que le fluide électrique, auquel on avait reconnu la propriété d’accé¬
lérer le mouvement des fluides jaillissants et d’activer la végétation ,
augmentait aussi la transpiration cutanée ; il inventa un électromètre,
DISCOURS PR K LIM UN A I RE.
CWHj
perfectionné d’abord par Waitz, puis laissé en arrière par celui de
Coulomb. Watson essaya de calculer la rapidité de la marche de l’étin¬
celle électrique ; mais ne put constater que son instantanéité.
Cependant, malgré les perfectionnements de cette science dans sa
partie expérimentale, la partie théorique était restée stationnaire; et,
jusqu’à Franklin, on n’eut que des idées vagues sur la nature de l’elec-
tricilé. Le philosophe de Philadelphie , frappé des phénomènes de la
bouteille de Leyde, fit de l’électricité l’objet spécial de ses éludes. Il
admit qu’un fluide électrique existe partout ; que tous les corps en sont
plus ou moins chargés ; qu’aussitôt qu’on les frotte, l’équilibre électrique
est rompu; que de cette quantité en plus ou en moins il résulte deux
états électriques différents : l’un, qu’il appelle électricité négative , et
l’autre qu’il nomme électricité 'positive; ce qui répond aux électricités
vitrée et résineuse de Dufay.
Œpinus , physicien russe, fit des expériences sur l’électricité, et
expliqua, par une hypothèse ingénieuse, le phénomène de répulsion que
présentent deux corps doués d’électricité de même nature.
Jusqu’à Symmer, les physiciens admettaient qu’il n’existe qu’un seul
fluide électrique susceptible de changer d’état ; il admit le premier
l’existence de deux fluides, et son hypothèse a obtenu la préférence.
Beccaria, Richman, Canton , Ammersin s’occupèrent encore d’électri¬
cité , et Ramsden construisit sur un plan nouveau la machine à pla¬
teau de glace en usage aujourd’hui.
L’existence du fluide galvanique, indiquée, en 1767, par Sulzer, et,
en 1786, par Colugno, fut confirmée par Galvani, qui crut y voir un
fluide particulier; mais Volta, professeur de Pavie, renversa bientôt la
théorie de Galvani, en rétablissant l’identité du galvanisme avec le fluide
électrique.
Le magnétisme, qui avait peu occupé les physiciens dans le siècle pré¬
cédent, devint l’objet d’études suivies. Ilalley observa, à Sainte-Hélène,
les variations de l’aiguille aimantée ; Taylor détermina, de concert avec
Hawkesbee, la décroissance de l’intensité de la force magnétique en rai¬
son des distances; Musschenbroek se livra aux mêmes recherches et in¬
venta le tribomètre.
En 1746 , Knight perfectionna les aimants artificiels et tint son pro¬
cédé secret, ce qui n’empêcha pas Duhamel et Antheaume, en France, de
composer des barreaux magnétiques. Michell, en Angleterre, arriva au
même résultat et calcula le décroissement de la force magnétique.
cxxi v DISCOURS PRELIMINAIRE.
OEpinus apporta des perfectionnements à la méthode de Michel 1 pour
l’aimantation des barreaux d’acier.
Jusqu’à Coulomb, on avait cru que le fer seul était attirable à l’ai¬
mant. Ce physicien écrivit que tous les corps terrestres sont doués
de la même propriété, mais à des degrés inégaux. Il perfectionna la
méthode d’aimantation, et admit que le phénomène magnétique est dû
à un fluide analogue à celui de l’électricité. Ce fut lui qui indiqua d’une
manière précise les dimensions que doit avoir l’aiguille aimantée pour
recevoir avec la plus grande intensité possible la vertu magnétique.
Au milieu du xvne siècle, François de Lana et, plus tard, le père Ga-
liani avaient admis la possibilité de former des corps plus légers que
l’air. Cavendish et Black, ayant reconnu la légèreté de l’air inflammable,
supposèrent qu’en en remplissant une vessie elle s’élèverait en l’air.
En 1782, les frères Montgoifier d’Annonay, auxquels on doit le béli&r
hydraulique, enlevèrent les premiers un ballon de papier contenant de
l’air raréfié. Pilastre Desrosiers et d’Arîande osèrent monter dans cet
appareil. Peu de temps après, Charles substitua avantageusement le
gaz hydrogène à l’air raréfié.
En 1769, Watt perfectionna la machine à vapeur de Newcomen et de
Savery, et imagina le condensateur isolé. De 1775 à 1781 divers essais
eurent lieu en France pour appliquer la vapeur à la navigation; essais qui
ne furent répétés que plustard aux Etats-Unis, mais avec plus de succès.
Réaumur et Haies construisirent des thermomètres à alcool, et
Fahrenheit inventa, en 1724, le thermomètre à mercure; il donna à
cet instrument deux termes fixes à l’aide d’une solution d’hydrochlorate
d’ammoniaque et d’eau bouillante. Delisîe en construisit un n’ayant
qu’un terme fixe, celui de l’eau bouillante. Malgré leur imperfec¬
tion, ces instruments sont encore de pratique usuelle. Pour apprécier
les hautes températures, Musschenbroek construisit un pyromètre qui
fut pendant longtemps le seul. Wedgwood en donna un d’argile, bien
supérieur à celui de Musschenbroek, et Guyton-Morveau en fit un de
platine, plus sensible encore que celui de Wedgwood.
Stahl , Crawford, Wilkes et Black démontrèrent l’existence du calo¬
rique latent. Hawkesbee étudia le poids spécifique des corps et recon¬
nut les différents degrés de dilatation que la chaleur fait éprouvera
Pair atmosphérique.
Amontons, auquel appartient ta première idée du télégraphe, con¬
struisit un hygromètre de corne, qui fut bientôt abandonné; l’hygro-
DISCOURS P R ÉU M I N A 1 1\ E .
(XXV
mélrie doit surtout ses progrès à Saussure, observateur attentif, qui
construisit le premier un hygromètre à cheveu , et étudia tous les phé¬
nomènes que présentent les vapeurs en se répandant dans l’atmosphère.
Halley et Hawkesbee étudièrent la réfraction des rayons lumineux à
leur passage du vide dans l’atmosphère. Euler, physicien habile et plein
de sagacité, partant des idées et des travaux deDescarteset d’Huyghens.
chercha à substituer à la théorie de Newton sur l’origine de la lu¬
mière une autre théorie, fondée sur l’analogie du mode de transmission
des sons et du fluide lumineux ; mais elle eut peu de succès. Il con¬
struisit, à force de soins et d’expériences, des lunettes achromatiques;
mais il ne réussit pas entièrement. Son invention fut perfectionnée par
Dollond, qui obtint un achromatisme complet, en combinant ensemble
des lentilles de flintglass et de croivnglass. Rochon et Iierschell analy¬
sèrent les propriétés des rayons lumineux. Ce dernier confirma l’opinion
de Newton, que tous les rayons ne chauffent pas avec la même intensité ;
que les jaunes possèdent la plus haute puissance calorifique ; que quel¬
ques-uns donnent de la chaleur et d’autres seulement de la lumière.
Buffon fut, avec le cardinal de Polignac, Sigorgue et Mauperluis, le
propagateur de la philosophie de Newton ; il construisit des miroirs ar¬
dents et fit des expériences intéressantes sur les ombres coloriées.
Vossius, Borelli , Hawkesbee, Carré et Clairaut cherchèrent sans suc¬
cès à expliquer le phénomène de la capillarité. Weibrechl en donna une
explication plus simple et plus satisfaisante, fondée sur l’attraction mo¬
léculaire de l’eau sur elle-même et par le verre. A la fin de ce siècle,
Laplace fit, sur le même phénomène, des observations dont il conclut
que tout liquide renfermé dans un tube a de l’action sur lui-même , et
que la capillarité est due à celte cause et non à l’attraction des molé¬
cules du liquide par le verre.
L’Académie des sciences entreprit des expériences d’acoustique.
Taylor, à qui l’on doit des travaux sur le magnétisme, appliqua l’analyse
au mouvement vibratoire des corps sonores et créa la théorie des sons.
Sauveur découvrit les nœuds de vibration. Tarlini et Bernouilli ont aussi
rendu de grands services à l’acoustique.
Chimie. — Pendant le xvme siècle, la chimie fit de rapides progrès;
mais ce fut surtout vers sa fin qu’elle subit une métamorphose complète.
L’empirisme en fut banni, les théories anciennes furent repoussées, et
les nouvelles furent assises sur des découvertes confirmées par tous les
CXXVJ
DISCO U RS I* K ELI M I N A I K E
chimistes. Dépouillée de ses vieux préjugés, la science put alors mar¬
cher à grands pas. La méthode de Bacon, la seule capable de con¬
duire à la vérité, devint générale. On cessa de compter les écoles;
il n’y en eut plus qu’une, celle de l’expérience. La France , l’Alle¬
magne, l’Angleterre oubliaient leurs rivalités quand il s’agissait de
science; et il y avait, pour ainsi dire, solidarité entre tous les
savants de l’Europe. Malgré ses doctrines erronées, nous mettrons
en tête des hommes qui imprimèrent un grand mouvement a la chimie
Stahl, le commentateur de Becher, le créateur d’une philosophie chi¬
mique, et de la théorie du phlogistique , vaste généralisation qui em¬
brassait la science entière. Par malheur pour les progrès de la chimie ,
Stahl, dont les ouvrages indiquent une grande sagacité, partit d’une base
fausse en considérant les oxydes comme des corps simples et les mé¬
taux comme des corps composés. De là toutes ses erreurs. D’après sa
théorie, les métaux sont formés de l’union du phlogistique avec les terres
et les oxydes , et la combustion n’est autre chose que le dégagement du
phlogistique ; il s’en dégage d’autant plus que le corps est plus inflam¬
mable. Le phénomène de l’oxydation n’était alors, suivant Stahl, que
l’effet d’un métal qui se déphlogistiquait. Ce renversement de toutes les
idées rationnelles entravales progrès de la science, en substituant
une fausse explication à la théorie véritable , qui avait pour base les
faits observés; et, pendant tout le xvm® siècle , la théorie du phlo¬
gistique compta de nombreux partisans. Le célèbre Boerhaave, de
Leyde, marcha sur les pas de Stahl ; malgré ses erreurs, il contribua
à la création de la chimie philosophique. Ses expériences, quoique
neuves et habilement conduites , restèrent presque sans résultat par
suite de ses fausses idées sur le calorique, sur la constitution de l’air
atmosphérique et de son ignorance complète de la diversité des gaz.
Haies, inventeur d’appareils ingénieux, est faussement considéré
comme le créateur de la chimie pneumatique ; car il ne connaissait point
la constitution des gaz, qu’il regardait comme de simples modifications
de l’air atmosphérique. Haies et Venel n’avaient d’abord vu que de l’air
dans les fluides élastiques dégagés par la distillation. Malgré cette
lenteur dans la marche des études, les idées se rectifiaient peu à peu,
et l’on était à la veille d’une réforme, dont les premiers essais sont
dus à Black , l’illustre professeur d’Édimbourg , qui , loin de cher¬
cher à voiler la science sous une phraséologie ambitieuse , s’efforça ,
au contraire, de la populariser par la clarté de sa méthode d’expo-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
rx\ V! j
si lion , et sut la rendre attrayante par le charme dont il l’entoura.
Il découvrit, après Van Helmont, le gaz acide carbonique , auquel il
donna le nom Ü air fixe, en le distinguant de l’air atmosphérique où
néanmoins il le retrouvait comme partie constituante; il fit de nombreu¬
ses et savantes expériences sur les gaz ; il découvrit aussi le calorique
latent (1762), qui fait passer les corps solides à l’état de fluidité et
vice versâ, sans que leur température en soit sensiblement changée.
En 1764, Mac-Bride généralisa les propriétés de l’air fixe , et en fit
une ingénieuse application à la médecine. Meyer d’Osnabrïick , cher¬
chant à expliquer le principe de la chaux et des alcalis, fit de l’air fixe
de Black un être de raison qu’il appela causticum ou aciduin pingue.
Celte prétendue découverte causa un schisme parmi les chimistes ; mais
les expériences successives de Jacquin, de Venel et de Cavendish firent
triompher la doctrine de Black. Cavendish alla plus loin que le chimiste
d’Édimbourg. En 1766, il présenta à la Société royale un mémoire dans*
lequel il disait positivement ce que l’air n’est pas un élément et qu’il
existe plusieurs espèces d’airs. » Il reconnut que l’air fixe est plus
pesant que l’air atmosphérique et qu’il est dégagé par la combus¬
tion du charbon. Il ajouta à cette découverte celle du gaz acide hydro-
chlorique, fit connaître le premier les propriétés de l’air inflammable (hy¬
drogène) , ainsi que la composition de l’acide nitrique. Dans ses Ex¬
périences sur l’air, présentées à la Société royale, en 1784, il annon¬
ça qu’il avait brûlé par l’étincelle électrique de l’air inflammable en
vase clos, en le mêlant avec de l’air respirable, et qu’il avait vu le tout
se résoudre en une quantité d’eau égale au poids des airs absorbés.
Cette expérience, dont le résultat eut un grand retentissement porta
les chimistes à s’occuper de la décomposition de l’eau, et les mit sur
la voie des transformations des corps organisés et inorganiques.
Un contemporain de Cavendish, non moins célèbre que lui, est le
modeste Schèele, l’habile et patient expérimentateur, qui résolvait
les problèmes les plus obscurs de la chimie et de la physique , avec les
instruments les plus simples. Son Traité de V air et du feu (1780) con
tient des idées d’une grande profondeur sur la composition de l’air et sur
la théorie de la chaleur. On peut cependant lui opposer l’étrangeté de
ses conclusions qui font ombre à ses admirables talents comme observa¬
teur. Il fit la découverte d’un grand nombre d’acides organiques et de
quelques corps simples.
Priestley fut encore un chimiste profond. Il étudia les gaz avec une
DISCOURS PRELIMINAIRE.
cxxvii»
grande habileté, et découvrit, en 1774, l’oxygène qu’il nomma air déphlo-
gistiqué , l’acide sulfureux, l’azote , le protoxyde et le bioxyde d’azote et
le gaz oxyde de carbone j mais, malgré ses grandes découvertes, on le
trouve, à cause de son attachement à la théorie chimique de Stahl, in¬
certain dans ses principes et cherchant partout le phiogistique.
Bergmann, le généreux protecteur de Schèele, celui qui reconnut un
grand chimiste dans l’obscur préparateur d’un pharmacien, démontra
que l’air fixe est un acide , et l’appela acide aérien. Il découvrit l’a¬
cide oxalique et plusieurs acides végétaux et métalliques; il fit de nom¬
breuses expériences sur la chaleur et la lumière. La théorie qu’il essaya
de substituer à celle de Stahl n’eut aucun succès à cause de sa bizarrerie.
A ces savants, on doit joindre Smith, qui essaya de classer les différentes
espèces d’air qu’il nomma gaz, à l’exemple de Van ïïeîmont; Woolfe, qui
perfectionna les opérations de la chimie, en améliorant les appareils;
Rouelle, savant chimiste et habile praticien, le maître de Lavoisier,
qui s’occupa de recherches sur les gaz et les sels, et auquel il ne manqua,
pour tirer plus de parti de ses expériences, que de les avoir faites la ba¬
lance à la main; Bayen (1774), qui avait obtenu l’oxygène sans en
avoir reconnu les propriétés, et qui attaqua la théorie de Stahl, en démon¬
trant l’inutilité du phiogistique dans la réduction des chaux métalliques,
et Wenzel, qui publia, à Dresde, en 1777, une théorie sur l’affinité des
corps, dans laquelle il expliqua l’action réciproque des sels neutres.
Ce fut Wenzel qui le premier se servit de balances dans ses analyses ;
il se distingua, parmi les chimistes de son temps, par la précision des
résultats numériques de ses expériences. Le tableau des affinités chi¬
miques, publié par Geoffroy, en 1778, est encore un des ouvrages qui
ont fait époque dans la science.
Le plus illustre chimiste du xvme siècle fut Lavoisier, l’élève de
Rouelle, et dont la vie, malheureusement trop courte, fut une suite de
découvertes. Il renversa la doctrine chimique de Stahl, en déclarant que
le phiogistique n’existe pas, que l’air déphlogistiqué est un corps simple;
que cet air se combine avec les métaux dans la calcination, qu’il con¬
vertit en acide le soufre, le phosphore et le charbon, qu’il entretient
la combustion et la vie, qu’il forme les parties essentielles de la croûte
du globe, de l’eau, des plantes et des animaux. 11 répéta les expérien¬
ces de Black sur les gaz, démontra la combustibilité du diamant et les
produits qui en résultent, et fit connaître la nature de l’acide carbonique;
il étudia les phénomènes de la respiration et de la combustion , analysa
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CXXIX
l’eau et la recomposa. Les chimistes, attachés aux anciennes idées, ne
les abandonnèrent pas sans combattre le hardi novateur , et Lavoisier
eut à soutenir une rude polémique; mais, malgré l’opposition que la doc¬
trine pneumatique rencontra surtout en Allemagne et en Angleterre,
elle se répandit dans toute l’Europe.
Berthollet , l’habile applicateur de la science à l’industrie , aban¬
donna le premier la doctrine du phlogistique pour embrasser celle de
Lavoisier.
Fourcroy, dont la carrière scientifique appartient plus au xvme siècle
qu’au xixe, fut un digne émule de Lavoisier ; la science lui doit de nom¬
breuses expériences sur les combinaisons salines , sur la combustion
de l’air inflammable ; et aussi de vastes essais de chimie animale ; ce
fut en 1792, qu’associé à Vauquelin et à Séguin, il obtint de l’eau
composée de toutes pièces.
La science était devenue assez riche en découvertes; mais sa langue,
empreinte des formes de l’alchimie, manquait encore de précision;
c’était un mélange incohérent de noms bizarres, n’indiquant jamais les
relations des corps constituants. Nous citerons entre autres la laine phi¬
losophique (oxyde de zinc), et la lune cornée (chlorhydrure d’argent).
Sur un travail et d’après les idées de Guyton-Morveau, Lavoisier,
Berthollet et Fourcroy changèrent la nomenclature chimique. Les
noms se simplifièrent et eurent une signification arrêtée. Un petit
nombre de terminaisons unies aux radicaux suffirent pour faire connaître
la composition des substances. Il y eut une même terminaison pour les
acides; on appela oxydes les corps combinés avec l’oxygène sans acidité ;
les alcalis et les corps terreux eurent des noms féminins et les métaux
des noms masculins. On désigna par des noms du même genre les
substances de nature semblable. Il en résulta pour l’étude un avantage
immense ; aussi tous les savants s’empressèrent-ils d’adopter la nouvelle
nomenclature; mais, plus tard, cette langue, qu’on avait cru pouvoir
toujours suffire aux besoins de la science, subit d’importantes modifi¬
cations, et de nos jours elle en exige beaucoup encore.
Les dernières années du xviii® siècle virent la chimie se perfectionner
surtout en ce qui concerne son application aux arts et à l’industrie.
La minéralogie et la géologie ne pouvaient marcher sans elle ; la science
des êtres organisés y puisait des connaissances précieuses ; enfin, on re¬
connut qu’elle sert de lien à toutes les sciences naturelles ; aussi
lui assigna-t-on la première place parmi les autres sciences , et
H
»
CX XX
DISCOURS PRELIMINAIRE.
les progrès du xix® siècle ont, à cet égard, confirmé le jugement du
XVIIIe.
Anatomie . — Dans le cours du xvme siècle, les anatomistes furent
très nombreux. Nous ne citerons que les plus éminents. Le premier
dans l’ordre chronologique est Heister, le professeur d’Altorf, qui pu¬
blia un Compendium analomicum. Après lui vient le célèbre Win s-
low, qui doit sa gloire à la France, et qui fit paraître, en 1732, son Expo -
sition anatomique de la structure du corps humain. Dans cet ouvrage,
traduit en plusieurs langues, il laissa derrière lui tous les anatomistes
qui l’avaient précédé, sous le rapport de la perfection de ses travaux en
ostéologie, en angéiologie, en névrologie et en splanchnologie. Il n’a
été surpassé en myologie que par Albinus.
Ce dernier (dont le véritable nom est Weiss), professeur à Leyde en
1719 , où il occupa la chaire d’anatomie pendant cinquante années ,
contribua aux progrès dé jà science non seulement par ses études per¬
sonnelles, car on lui doit entre autres travaux un recueil de planches de
myologie et d’ostéologie d’une perfection admirable, mais encore en
publiant les travaux des anatomistes du siècle antérieur, et en publiant
aussi, de concert avec Boerhaave, de belles éditions de Yésale, d’Harvey
et de Fabrizio d’Aquapendenle.
Haller , de Berne , disciple de Boerhaave et d’ Albinus, un des hom¬
mes les plus distingués du xvme siècle, est celui dont les connais¬
sances étaient à la fois le plus variées et le plus profondes. Il commença,
en 1729, par commenter les institutes de Boerhaave; et, pour s’aider dans
son travail, il fit de nombreuses dissections de cadavres d’hommes et
d’animaux. On a de lui des travaux étendus sur toutes les parties de la
science de l’organisation ; il ne se contenta pas d’observer il critiqua,
scruta, pesa toutes les découvertes , et son jugement fut constamment
celui d’un homme supérieur.
En 1753, il abandonna l’université de Goetlingue, et se retira à Berne,
où, faute de cadavres humains, il fit des expériences sur les animaux vi¬
vants. Il recueillit des observations importantes sur les mouvements
du cœur et la respiration , sur la circulation dans les animaux inverté¬
brés, sur la formation du poulet, et sur celle des os dans les mam¬
mifères.
Il avait des idées particulières sur l’irritabilité, qu’il distinguait ex¬
pressément de la sensibilité; ainsi il niait l’irritabilité des nerfs, qu’il
regardait seulement comme sensibles, et ne reconnaissait d’irritables
DISCOURS PRÉL1 M I N AIRE.
<xx\]
que la fibre musculaire, et surtout le cœur. Il soutint, à l’occasion de
sa doctrine, une polémique très vive contre les Stahliens. Il combattit
aussi, dans un grand ouvrage sur le développement du fœtus, le système
de Buffon sur la génération ; et, s’il ne le détruisit pas, il l’ébranla
fortement.
Santorini, médecin de la république de Venise, fut un des anatomistes
dont les travaux en myologie ont le plus de délicatesse. Morgagni (174*0)
s’occupa également avec talent de la dissection des parties tles plus té¬
nues de l’organisme, et réhabilita l’anatomie. Nous devons citer encore
comme anatomistes d’une grande distinction Lieulaudet Sabatier.
Monro, Bertin, Hunauld, se sont occupés d’osléologie ; Douglas, Fai¬
sons, Dupelit, Josué, de myologie; Forterfield et Hovius ont écrit sur
i’œil ; Cassebohm, sur l’oreille interne. Valsalva, professeur de Bo¬
logne, a publié, sur l’ouïe humaine, un traité qui lui coûta seize années
de travail et la dissection de mille têtes. Vieussens décrivit le cerveau
avec un talent remarquable; Sénac fit connaître l’anatomie et la physio¬
logie du cœur ; Dodart et Ferrein ont publié chacun un système sur le
mécanisme de la voix; Pecquet et Aslrue ont étudié la digestion, et
Lieberkïihn a observé la structure des organes servant à cette fonction
Anatomie comparée. — Pendant les deux tiers du xvme siècle, l’ana¬
tomie descriptive fut la seule cultivée: et, vers sa lin, on recommença à
cultiver l’anatomie comparée, que Boerhaave avait attaquée comme tout-
à-fait inutile. Jusqu’alors elle n’avait pas eu un caractère bien arrêté ;
les anatomistes se livraient à des travaux comparatifs, mais trop incom¬
plets pour que cette science pût se régulariser. Cependant le xvme
siècle compta un assez grand nombre d’anatomistes comparateurs.
Duverney, professeur d’anatomie au Jardin du roi depuis 1679 jusqu’en
1730, se livra à des travaux considérables sur l’anatomie comparée. Il
publia d’abord l’anatomie des animaux de la ménagerie de Versailles, lit
connaître la structure des organes de la respiration chez les poissons, et
surtoutchez la carpe, où son étonnante complication est une merveille.
Il compara différentes parties du corps humain aux parties correspon¬
dantes chez les animaux. Pour expliquer les phénomènes de la cir¬
culation du fœtus , dans lequel elle a lieu d’une manière analogue à
celle des reptiles , il fit la dissection d’une tortue et d’un crocodile. Sa
théorie l’exposa à de vives attaques de la part de Méry, qui s’occupait
du même sujet. Douglas et Garengeot composèrent une myographie
CXXXlj
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
dans laquelle le chien est comparé à l’homme. Pourfour-Dupetit publia
un mémoire comparatif sur l’organe visuel de tous les vertébrés, et un
travail sur le cerveau ; Cheselden est l’auteur d’une osléographie qui con¬
tient les squelettes de différents animaux ; Haller, à qui l’on doit tant de
travaux comparatifs, s’occupa de recherches sur l’appareil visuel et l’en¬
céphale des poissons, en essayant de déterminer les rapports qui existent
entre leur cerveau et le nôtre. Scarpa, Comparetli, publièrent de beaux
travaux sur l’ouïe ; Ebel fit paraître des observations de névrologie com¬
parée d’un grand intérêt. Monro père et Yalentini essayèrent de petits
traités d’anatomie comparée. On doit à Monro fils trois ouvrages capitaux,
sur le système nerveux, sur l’anatomie, sur la physiologie des poissons
comparés aux autres vertébrés, et sur l’organe de l’ouïe dans les animaux
supérieurs. William Hunier s’occupa avec succès de travaux anatomiques,
et étudia la structure des dents chez différentes classes d’animaux. Blair
donna une ostéologie de l’éléphant; Sarrasin, l’anatomie du castor et du
porc-épic; Berlin Bourgelat, celle du cheval. Cavolini étudia la généra¬
tion des poissons et des crustacés. On doit àMorgagni l'anatomie du lom¬
bric ; Abildgaard et Neergaard se livrèrent à de sérieuses études sur lés
intestins des mammifères et des oiseaux; Réaumur observa les phénomè¬
nes de la digestion chez les granivores et les propriétés électriques de la
torpille ; Albert de Brême fit connaître la structure anatomique du
phoque; Townson étudia la respiration des reptiles; Hachett, la struc¬
ture des os et des coquilles ; Broussonnet, celle des écailles de poissons,
le mode de respiration de ces animaux et leur reproduction. Richer,
Waish, Allamand et Patterson s’occupèrent des poissons électriques.
Pierre Camper , élève d’Albinus , laissa d’admirables travaux sur l’or¬
ganisation des animaux. On a de lui une anatomie de l’éléphant, de
l’orang-outang, de plusieurs espèces de cétacés, d’oiseaux, de cra¬
pauds, etc. On lui doit aussi des observations sur l’angle facial qui a
servi de base à une classification des races humaines.
Daubenton, l’un des illustres collaborateurs de Buffon, est l’auteur de
tous les travaux d’anatomie comparée qui accompagnent les œuvres du
grand naturaliste, et il contribua ainsi à leur donner plus d’importance.
Pallas, qui s’occupa avec tant de succès de toutes les branches de l’histoire
naturelle, concourut également aux progrès de l’anatomie comparée, en
démontrant son utilité pour la partie caractéristique. Yicq d’Azyr,
écrivain aussi disert qu’habile anatomiste , l’aurait sans doute élevée
à la hauteur qu’elle atteignit au commencement du siècle suivant, si
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. cxxxiij
une mort prématurée 11e l’eût enlevé aux sciences avant qu’il eût pu
réaliser le projet de donner une anatomie et une physiologie com¬
plètes. On lui doit un excellent mémoire sur l’analogie qui existe entre
les membres inférieurs et supérieurs chez l’homme et les animaux,
de meme qu’un travail complet sur l’anatomie du cerveau, science
dont il peut être considéré comme le créateur; il fit aussi plusieurs
découvertes sur la structure des poissons et sur celle des oiseaux. Sa
classification des mammifères, tout artificielle et non fondée sur l’or¬
ganisation, n’est pas digne de lui.
Physiologie. — Nous avons vu qu’à la lin du xvne siècle, les médecins
mathématiciens avaient cherché à appliquer le calcul à la physiologie ;
mais cette école ne tarda pas à tomber dans le discrédit; car, tandis
que Borelli portait à cent trente-cinq mille livres la puissance du cœur,
Keill, professeur d’anatomie à Oxford, ne l’évaluait qu’à cinq onces. A
côté de ce calcul, qui atténue si singulièrement celui de Borelli, Keill
estimait à cinq mille deux cent trente-trois pieds par minute la vitesse
du sang dans l’aorte. Ces contradictions résultant de ce qu’il manquait
aux calculs des bases suffisantes, et de ce que les assertions devançaient
l’expérience, causèrent la ruine de l’école iatro-mathémalique.
Baglivi, sans appartenir positivement à cette école , s’en rapproche
cependant en ce qu’il admet, comme une vérité absolue, l’action impul¬
sive des solides dans les phénomènes vitaux; ce qui donna lieu à une
secte médicale nommée solidiste. Il est tombé dans de graves erreurs
en faisant de la dure-mère un centre de mouvement antagoniste du
cœur.
Boerhaave, un des plus célèbres médecins de celte époque, se rat¬
tacha encore à l’école mathématique et chercha à expliquer certains
phénomènes morbides par des actions mécaniques. Il avait peu disséqué
par lui-même; mais il suivait, pour ses études personnelles, les travaux
anatomiques de Ruysch. Cependant il adopta les opinions de Malpighi.
Bernouilli , Michelotti , Haies, sont encore des iatro-malhématiciens ;
mais moins célèbres.
Slahl, que nous avons vu en chimie créer le phlogistique, est l’auteur
d’une théorie psychique qui a beaucoup occupé les physiologistes :
il substitua aux esprits animaux de Descartes une âme présidant à
la formation du corps et à tous les actes vitaux, et se servant comme
agent de la tonicité qui en émane.
CXXX1V
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Parmi les disciples de Slahl, il faut distinguer Gohl, Juneker et AI-
berti, qui adoptèrent sans examen la doctrine de leur maître ; Shell, qui
plaça Famé à l’origine du système nerveux, auquel elle transmet sa vo¬
lonté, et enfin François Nicliols, le plus extravagant de tous, qui
personnifia l’âme et lui donna des volontés entièrement indépendantes
de l’action des organes.
Porterfield et Robert While adoptèrent ces idées avec plus de ré¬
serve ; et ce dernier s’en écarta sous plusieurs rapports. La théorie
de Stahl 11e pénétra pas en France dans sa forme primitive. Vers le
milieu du xvme siècle, le célèbre Sauvages, professeur à Montpellier,
adopta les principes de While sur l’action de l’âme dans les mouvements
involontaires, et modifia le système de Stahl, en admettant l’intermé¬
diaire des nerfs dans les mouvements physiologiques.
Bordeu, stahlien comme Sauvages, répandit, dans ses ouvrages, l’idée
que chaque organe est doué d’une sensibilité spéciale, et que du con¬
cours de ces sensibilités particulières et des volontés propres à chaque
organe, émane la volonté physiologique qui est sans relation avec le
centre nerveux.
Lacaze, médecin de Louis XV, ajouta à la théorie de Bordeu l’idée
d’un centre nerveux particulier pour les mouvements involontaires; il
choisit le diaphragme, en faveur duquel il dépouilla le cerveau de ses
prérogatives. Lecat, fondateur de l’académie des sciences de Rouen, at¬
tribua les mouvements involontaires aux ganglions, qu’il se représentait
comme autant de petits cerveaux agissant sans la participation de l’en¬
céphale, en vertu d’une espèce de spontanéité qui leur est propre.
Le dernier stahlien est Barthez (1773), chancelier de la faculté de
médecine de Montpellier; il admit un principe vital différent de l’âme,
et exécutant les mouvements involontaires.
On voit que ces théories sont fondées sur l’idée que les mouve¬
ments physiologiques, n’étant pas perçus par le cerveau, n’en peuvent
émaner. Cet embarras vient évidemment des difficultés que présentait,
â une époque peu avancée de la science, l’accord des idées psycho¬
logiques avec les phénomènes vitaux.
A côté de l’école de Stahl il en existait une autre qui, pendant tout le
xvme siècle, a fait beaucoup de bruit sous le nom ÏÏirritabiliste ; elle
attribuait les phénomènes physiologiques â une âme sensitive dont l’a¬
gent était le fluide nerveux. Celte école eut pour créateur Glisson, pour
promoteur Hoffmann, et pour disciples, Gorter, Gaubius, Kaau, Hart-
DISCOURS JPRÉLI M I N A I R E .
CX XXV
ley, et Haller, qui l’éclaira en considérant l’irritabilité comme une pro¬
priété de la fibre musculaire, entretenue par les nerfs et différant de
leur action.
A la physiologie se rattachent les divers systèmes sur la génération .
Vallisnieri voulait que le fœtus préexistât dans l’œuf ; Hartsoeker et
Leuwenhoek admirent la préexistence des germes dans le sperme, par
suite de la découverte des animalcules qu’il contient, et ils représentent
la théorie de l’emboîtement des germes, comme Maupertuis et Buffon
représentent celle de l’épigénèse ou de la formation des corps par
juxta-position. Plus tard, le système des germes fut reproduit par
Haller, Bonnet et Spallanzani, dernier auteur auquel on doit des expé¬
riences pleines d’intérêt.
Ces théories générales, qui ne sont pour les savants qu’un délasse¬
ment de l’esprit, et indiquent l’insatiable tendance de l’humanité vers le
perfectionnement de son intelligence , n’entravèrent pas les travaux
de l’anatomie d’observation, bien que Stahl et tous les physiologistes
affectassent de la mépriser. Le xvne siècle avait glorieusement acquis
à la science des vérités incontestables ; il ne restait au xvme, possesseur
d’instruments plus parfaits, qu’à terminer ce qui avait été commencé.
Zoologie générale. — Nous mettrons à la tête des zoologistes du xvme
siècle, Linné et Buffon, qui en furent le plus bel ornement; ils donnèrent
tous deux aux études de cette époque le caractère qui leur est propre.
Le premier, homme d’analyse, plein de patience et de sagacité, étudiales
faits avec une méthode lente mais sûre, les coordonna sans précipita¬
tion, sans illusion, et ne se permit pas, comme son rival, de brillantes
hypothèses ; il éleva sans bruit, avec une simplicité et une modéra¬
tion admirables, l’édifice de la science dont il embrassait l’ensemble.
Son Systema naturœ, qui, pendant sa vie, eut douze éditions, exerça
une grande influence sur l’étude des êtres organisés. Il substitua au
désordre des méthodes une classification fondée sur les véritables
caractères , et qui a servi de base à celles qui ont été créées depuis.
Un autre mérite de Linné est d’avoir réformé la nomenclature , et
substitué à ces longues phrases descriptives , difficiles à conserver
dans la mémoire , un double nom , l’un générique , exprimant les ca¬
ractères généraux qui lient les êtres entre eux, et l’autre spécifique ,
énonçant les qualités par lesquelles ils diffèrent les uns des autres.
Le Systema naturœ , qui apportait dans la science une véritable ré-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cxxxvj
forme, fut critiqué, lors de sa publication, avec une aigreur sans égaie.
Buffon et Haller , les deux plus célèbres contemporains de Linné , le
traitèrent avec injustice ; mais son triomphe, fondé sur la raison, ne
se fit pas attendre, et condamna au silence tous ses détracteurs.
Buffon, l’émule de Linné, encore regardé comme l’oracle de la nature,
fut un généralisateur hardi et brillant , doué d’une pénétration prodi¬
gieuse. Dédaignant les méthodes et l’aridité des descriptions scien¬
tifiques, il ne s’arrêta pas à la froide observation de chaque objet: il
contempla la nature dans son ensemble, s’éleva, avec l’audace du gé¬
nie, à des conceptions sublimes et devina souvent ce qu’il n’avait pas
vu. Sa Théorie de la terre et ses Époques de la nature , qui datent de la
moitié du xvme siècle, eurent un succès prodigieux ; son histoire de
l’homme et celle des mammifères et des oiseaux sont des chefs-d’œuvre
de style , pleins d’observations, où il fait briller sa sagacité et son éru¬
dition. Ses travaux eurent pour résultat de réconcilier avec les sciences
naturelles les hommes du monde, que l’aridité des écrivains antérieurs
en avait détournés, et ses écrits resteront, comme des modèles de des¬
cription.
Après ces deux grands hommes vient Bonnet, qui contribua, par
ses découvertes , aux progrès de la science. Son ouvrage le plus remar¬
quable sur la philosophie des sciences naturelles est sa Contemplation
de la nature y dans lequel il présenta sa célèbre hypothèse de l’emboî¬
tement des germes, théorie plus ingénieuse que vraie de la reproduction
des êtres. Ce même écrivain, pénétré de la pensée que, dans ses créa¬
tions, la nature procède régulièrement, avait établi une échelle de
dégradation naturelle des animaux, destinée à représenter Tordre dans
lequel ils s’enchaînent entre eux.
Hermann publia une Table des affinités des animaux. Il prétend,
dans cet ouvrage, que chaque espèce se rapproche, par quelques détails
organiques, d’espèces quelquefois fort éloignées. On a de lui de nom¬
breux mémoires; mais il s’est surtout occupé de mammalogie. Darwin
fit connaître, dans sa Zoonomie , les lois de la nature organique.
Aux zoologistes généraux appartiennent Réaumur, qui embrassa
dans ses minutieuses observations des animaux de toutes les classes ;
Needham, dont les travaux, quoique moins étendus, sont aussi variés , et
Sarrasin , qui a publié quelques observations sur les animaux d’A¬
mérique.
De 1751 à 1756, Klein et Brisson publièrent chacun un système du
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
OXXXA ij
règne animal différent de celui de Linné. Brisson sépara le premier les
cétacés des poissons, et les mit à la suite des quadrupèdes vivipares.
En 1777, Erxleben compléta la synonymie, en citant l’histoire de cha¬
que animal.
Mammalogie. — Le premier auteur de ce siècle qui ait écrit sur la
mammalogie est Séba , dont l’ouvrage indigeste a néanmoins le mérite
de renfermer de bonnes figures. Tous les travaux antérieurs furent
éclipsés par la publication du Sijstema nalurœ , qui fixait les vérita¬
bles rapports réciproques des mammifères. A ce traité succéda la magni¬
fique histoire de Buffon qui, par le charme et la poésie de ses descrip¬
tions, vint compléter l’œuvre de Linné.
Storr établit ensuite un système fondé sur les organes de sustentation.
Boddaert modifia sans avantage le système de Linné; Gmelin en publia
aussi une édition avec de bonnes additions ; Bîumenbach fit paraître un
traité d’histoire naturelle qui eut un immense succès : il sépara le pre¬
mier, sous le nom de bimane, l’homme du singe, en se fondant sur la
disposition du pouce du pied, opposable chez l’un, tandis que chez l’au¬
tre il n’a que le mouvement commun des doigts. Il décrivit pour la pre¬
mière fois l’ornithorhynque, ce singulier quadrupède à bec de canard.
Zimmermann essaya de présenter un tableau de la distribution géogra¬
phique des mammifères ; première tentative encore imparfaite, mais qui
fut le point de départ d’une série de travaux d’une haute importance sur
la même matière.
Ornithologie. — Les progrès de l’ornithologie furent plus rapides
que ceux de la mammalogie. En 1707, Sloane décrivit des oiseaux
américains inconnus jusqu’à lui; Marsigli donna, en 1728, une monogra¬
phie des oiseaux du Danube; Galesby fit paraître, en 1731, une ornitho¬
logie de l’Amérique septentrionale.
Albin publia, vers la même époque, une histoire des oiseaux classés
d’après le système de Willughby ; mais il ne rectifia pas les erreurs de
son modèle.
En 1734, Frisch, naturaliste allemand, observateur philosophe, com¬
mença la publication d’une histoire naturelle des oiseaux de l'Europe
centrale, qui ne fut terminée que trente années après. La méthode sui¬
vie par le naturaliste de Berlin est inférieure à celle de Ray.
Séba prend place parmi les ornithologistes, mais seulement à cause
CXXXVilj
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
de la beauté des figures qui ornent son ouvrage , car son texte est en
général d’ifne grande inexactitude.
Barrère publia , en 1745, à l’époque où le nom de Linné était tout
puissant dans la science, un essai de classification ornithologique ex¬
clusivement fondée sur la structure des pieds. Son système, mis en
tête de son Histoire naturelle de la France équinoxiale , ne fut pas
adopté.
L’histoire des oiseaux d’Edwards, publiée à Londres, contient la des¬
cription et la figure de beaucoup d’espèces nouvelles.
Les systèmes donnés, en 1750 et 1752, par Klein et par Mœhring, ont
le défaut d’être purement artificiels et de faire reculer la science de plus
d’un siècle. Il n’en est pas de même de la méthode de Brisson publiée,
en 1760 , dans son ornithologie ; elle est fondée sur la forme du bec et
des pieds, sur le nombre des doigts et leur mode d’union. L’ouvrage de
Brisson, qui a devancé notre époque en établissant beaucoup découpés
génériques admises aujourd’hui, est encore fort estimé pour l’exactitude
des descriptions.
Le système ornithologique de Linné, dans lequel les caractères sont
établis avec précision, quoiqu’il s’appuie également, comme signes ca¬
ractéristiques de première importance , sur la forme du bec et sur celle
des pieds, éclipsa tous ceux qui l’avaient précédé ou qui étaient contem¬
porains de son Systema naturœ. Les vrais principes de classification
naturelle se retrouvent dans ce système, qui, encore aujourd’hui, est le
plus suivi sous le rapport des divisions principales.
Schæffer essaya une méthode incertaine, fondée sur la forme des
pattes. Scopoli (1777) ne prit pour base de sa distribution systématique
des oiseaux que les écailles qui leur couvrent les pieds. Ce système, fort
incomplet et d’une étude peu facile, n’eut aucun succès.
Le Synopsis général de Latham est une description systématique à
peine différente de celle de Linné, et à laquelle ont été ajoutés quelques
genres nouveaux. Il publia plus tard son Index ornithologie us, qui
est une judicieuse épuration du premier ouvrage.
Mauduit , chargé de la rédaction de la partie ornithologique de l’En¬
cyclopédie, adopta un système de classification imaginé par Bonnaterre,
mais bien inférieur à celui de Brisson.
Ces divers travaux ne sont pas de stériles nomenclatures, fondées sur
un déplacement arbitraire et plus ou moins heureux des oiseaux; ce sont
toujours des travaux d’ensemble, généralement enrichis de nouveaux
DISCOURS PR ELI M I N A I R E.
CXXXLV
genres, et que les méthodistes ont cherché à classer de manière à éviter
les fautes dans lesquelles sont tombés les auteurs précédents.
Buffon, en se servant des observations de ses devanciers et de ses con¬
temporains, peignit, avec son magique pinceau, les couleurs brillantes
des oiseaux, leurs mœurs, tous les phénomènes, jusqu’nîors imparfaite¬
ment connus, de leur existence, et initia les hommes du monde à cette
partie si intéressante de l’histoire de la nature ; mais il procéda pour
eux comme pour les mammifères ; aussi n’exerça-t-il aucune influence
sur le cours des études systémalologiques. Il fut assisté dans ses tra¬
vaux par Guéneau de Montbéliard qui, dans ses descriptions, emprunta
quelquefois le pinceau de son maître.
Erpétologie. — L’erpétologie, informe au temps de Ray, ne reçut
point de Linné une impulsion nouvelle. Son système de classification est
fautif, et la dernière édition du Systema naturœ , publiée par Gmelin,
tout en y ayant apporté de grandes modifications, par suite des progrès
toujours croissants de la science erpétologique , renferme encore un
grand nombre d’erreurs. Le premier auteur méthodiste auquel l’erpéto¬
logie doit ses véritables progrès est Laurenti, naturaliste autrichien,
qui, par la publication de son Systema reptilium emendatum , apporta,
dans la méthode encore imparfaite de Linné, des modifications qui ont
servi de base à tous les travaux postérieurs. Il ne désigna plus les ani¬
maux de cette classe sous le nom d’amphibies, mais sous celui de rep¬
tiles; il omit néanmoins dans son système le genre tortue . Scopolî es¬
saya, en 1777, une classification qui ne mérite aucune attention.
Nous ne trouvons guère d’autres travaux généraux sur les reptiles ;
mais de bonnes observations sur des genres et des familles appartenant
à cette classe ; ainsi Vallisnieri publia un excellent mémoire sur le camé¬
léon; Dufay, un ouvrage remarquable sur les salamandres. On doit à
Catesby de très bonnes figures de divers ordres de reptiles , insérées
dans son histoire naturelle de la Caroline; Levin Vincent a décrit le
pipa et son singulier mode de propagation ; Scheuchzer, dans sa Phy-
sica sacra, a donné de bonnes figures d’ophidiens.
Rœsel, l’un des observateurs les plus attentifs de cette époque, publia
un travail monographique sur les grenouilles d’Europe, et Schneider,
une monographie des tortues. Daubenton, quoiqu’on puisse lui repro¬
cher de manquer souvent de coup d’œil , s’acquitta avec sa précision or¬
dinaire de la rédaction de la partie erpétologique de l’Encyclopédie.
CXL
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Ichthyologie. — Nous avons vu, dans le xvne siècle, Willughby s’oc¬
cuper avec succès d’ichthyologie , tant descriptive que systématique ,
et ouvrir la voie à ses successeurs. L’écrivain le plus distingué du xvme
siècle, sur richthyoîogie , est P. Artedi, l’ami de Linné, qui commença
à poser les principes qu’on suit encore dans l’étude de cette science. I!
indiqua les véritables caractères d’après lesquels les groupes doivent
être établis. Il avait seulement confondu, parmi les poissons, sous le
nom de pîagiures ou poissons à queue plate, les grands mammifères
aquatiques.
Artedi ayant été enlevé à la science avant d’avoir pu terminer son
ouvrage, ce fut Linné qui publia sa Bihliotheca ichthyologica, histoire
complète de i’ichthyologie , et sa Philosophia ichlhyologica , qui éta¬
blit les bases sur lesquelles elle est fondée.
Linné, dans les premières éditions de son Systema naturæ , avait
adopté la classification d’ Artedi 5 mais, dans la dixième (1758), il chan¬
gea complètement de système, et créa une méthode ichthyologique nou¬
velle ; il abandonna les divisions établies par son prédécesseur, sous les
noms d’acanlhoptérygiens , de malacoptérygiens , de chondroptérygiens
et de branchiostéges. Il tira les caractères d’après lesquels il forma ses
divisions, de la présence ou de l’absence des nageoires ventrales, et de
leur position relativement à celle des pectorales. Il fit la faute de trans¬
porter dans la classe des reptiles, sous le nom d'amphibies nageurs,
plusieurs genres qui ne peuvent être séparés des poissons.
Gmelin apporta au système de Linné des modifications importantes,
en rétablissant les branchiostéges et les chondroptérygiens ; Klein
(1750), l’adversaire de Linné, Gronow et Brünnich (1752) proposè¬
rent des classifications qui eurent peu de succès ou de durée. En 1770,
Gouan publia un système dans lequel il combina les caractères d’ Artedi
et ceux de Linné. Son travail l’emporte sur celui de ses devanciers.
Scopoli (1777) prit pour base de son système la position de l’anus ; il
lira les caractères secondaires de Gouan et les tertiaires de Linné.
Après ces ichthyologistes méthodistes, les auteurs qui, dans ce siècle,
se sont occupés d’ichlhyotogie sont très nombreux. Nous citerons, parmi
les plus célèbres, Bloch, qui a publié, sur l’histoire générale et particu¬
lière des poissons, douze volumes in-folio, contenant des descriptions
exactes et des figures dessinées avec soin. C’est encore un des auteurs
les plus recherchés ; il a suivi le système de Linné. Le troisième vo-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CX LJ
grand nombre de poissons des Indes. Louis Renard a publié , en 1754,
une iconographie ichlhyologique des Indes orientales; Cornide, une
histoire des poissons de la côte de Galice ; Parra, un travail sur l’ich-
thyologie du golfe du Mexique. Les faunes ichthyologiques de Wulf,
Fischer ,Birkholz, Seetzen pour l’Allemagne ; d’Ascanius pour le Dane¬
mark ; deBrünnich pour la Méditerranée ; de Meidinger pour l’Autriche ;
de Garden, de Schœpf et de Forstcr pour l’Amérique du Nord; de
Pennant pour tout le nord du globe, méritent d’ôtre citées en raison
de leur exactitude.
Conchyliologie. — Dans le cours du siècle précédent , Columna ,
Lister, Welles et Swammerdam s’étaient occupés de conchyliologie;
mais n’avaient laissé que des descriptions isolées et pas de travail d’en¬
semble. Au commencement duxvme siècle , Petiver, Sloane et Rumph
donnèrent de bonnes observations , et les naturalistes sentirent le
besoin de systématiser la conchyliologie. On vit alors (1742) Guai-
tieri appliquer aux coquilles la méthode de Tournefort, en prenant le
test pour base de son système. D’Argenville, Klein, Martini, Chemnitz,
Born, Walch et Knorr, Schrœter, Spengler , etc., suivirent cet exe m-
ple. On n’avait pas encore compris la nécessité d’établir la classification
des coquilles sur la structure de l’animal ; mais bientôt des essais furent
faits dans cette voie : en 1743 , Daubenton lut à l’Académie des sciences
un mémoire sur la nécessité d’étudier les animaux pour former un sys¬
tème complet de conchyliologie ; mais il ne présenta pas de classification.
En 1756, Guettard mit ce principe en pratique, et établit certains genres
sur le double caractère de la coquille et de l’animal. Réaumur, Adanson,
Geoffroy, Millier et Pallas appuyèrent ces idées de réformation qui ne
furent adoptées qu’à la fin du xvme siècle; car la classification artificielle
de Linné, fondée sur la coquille, fut indistinctement admise par tous
les conchylioîogistes jusqu’à Bruguière, qui, le premier, essaya pourtant
d’apporter une réforme dans les genres établis par Linné.
Nous comptons, parmi les travaux particuliers, ceux de Rumph, sur
les coquilles de la mer des Indes; de Breynius, sur les coquilles
chambrées; de Deslandes, de Roussel et de Selîius, sur les tarets ;
le travail de Mœhring, sur l’animal des moules; les expériences de
Duhamel du Monceau sur la pourpre; les observations d’Admann, sur
les huîtres ; les travaux importants de Plancus et de Soîdani, sur les
coquilles microscopiques ; de Ginnani, sur les coquilles marines de l’A-
CXL1J
DISCOURS PRELIMINAIRE.
driatique, et sur les coquilles terrestres et fluviatiles des environs de Ra-
venue ; de Bohadsch, sur certains mollusques dont il décrit les animaux ;
de Geoffroy, sur les coquilles dés environs de Paris; de Forskal ,
sur les mollusques des mers d’Orient; de Fabricius, sur ceux du Groen¬
land, et d’Adanson sur les coquilles du Sénégal.
Entomologie. — L’entomologie, qui, sous le rapport de l’étude mi¬
croscopique, avait fait des progrès sensibles pendant le xvne siècle,
prit, dans le xvme, un essor extraordinaire, et compta dans toute^s
ses parties des hommes remarquables. Cette période nous offre des
observateurs minutieux qui passent leur vie à étudier les mœurs de
quelques genres ; et, à côté d’eux, des descripteurs et des méthodistes .
on peut donc dire que cette branche de la science lui appartient tout
entière. Vallisnîeri, Petiver, Hans-SIoane et Albin sont les premiers
entomologistes du xviii6 siècle. On leur doit des observations et des re¬
cueils iconographiques ; mais leurs travaux ne firent point époque. Avec
Linné s’ouvre une nouvelle ère pour l’entomologie ; les insectes sont
| .
par lui divisés en ordres qui, presque tous, subsistent encore aujourd’hui.
Ï1 désigne et caractérise, pour la première fois, d’une manière claire et
rigoureuse, les groupes , les genres , les espèces.
Réaumur fut un des observateurs les plus sagaces et celui qui con¬
tribua le plus à populariser le goût de l’entomologie. Personne ne le
surpassa pour la patience avec laquelle il préparait et suivait ses expé¬
riences; mais on peut souvent lui reprocher sa prolixité et son profond
dédain de toute méthode ; ce qui a rendu plusieurs parties de ses travaux
inutiles ; car on ne sait pas toujours à quelles espèces d’insectes les rap¬
porter. On lui doit une foule d’observations curieuses sur les mœurs des
insectes , sur leur structure et sur leur industrie, consignées dans ses
Mémoires pour servir à V histoire des insectes.
Un de ses contemporains, comme lui contempteur des méthodes , est
le célèbre Bonnet, de Genève. Observateur aussi minutieux, mais pen¬
seur plus profond, il a consigné dans ses nombreux écrits le résultat
de ses longues éludes. On lui doit la découverte de la fécondation des
pucerons sans accouplement pour plusieurs générations. Son Traite
d’insectologie est d’un grand intérêt; mais il est dans les détails d’une
prolixité souvent fatigante.
Nous mettrons sur la même ligne que ces deux observateurs Lyonnet,
qui a laissé, comme l’un des monuments les plus admirables de la saga-
DISCOURS PRELIMINAIRE.
CXLÜj
cité humaine, son anatomie de la chenille du saule (1760), de beaucoup
supérieure aux meilleurs travaux de Swammerdam , surtout pour la
royologie qui était à créer. Toutefois, Lyonnet ayant borné ses études a
une seule espèce , son travail n’a pas fait beaucoup avancer la science.
Cet auteur avait laissé, sur les métamorphoses des insectes, un grand
nombre de notes manuscrites qui ont été publiées, il y a peu d’années,
par les soins de M. de Ilaan, dans les mémoires du Muséum.
Rœsel a donné des observations intéressantes sur les insectes, mais
sans aucune méthode. Son ouvrage est accompagné de planches admira¬
blement exécutées pour le temps.
De Geer, entomologiste suédois, l’emporte sur les observateurs que
nous venons de citer par son esprit méthodique. On a de lui une
classification des insectes, inférieure à celle de Linné, à cause de leur
enchaînement peu naturel et de l’attention trop minutieuse qu’il apporte
aux modifications de leurs ailes ; mais on lui doit d’avoir séparé les hé¬
miptères des orthoptères , avec lesquels Linné les avait confondus , et
d’avoir le premier fait usage des caractères pris de la forme des parties
de la bouche, dont il n’a toutefois tiré qu’un parti médiocre.
En 1762, Geoffroy publia la Faune entomologique des environs de
Parus , avec un essai de classification , qui n’est qu’une modification peu
importante du système de Linné. Il classa le premier les coléoptères par
le nombre des articles des tarses. Ce moyen, plus artificiel que naturel,
n’a été adopté en France que parce que Lalreille l’a employé dans ses
ouvrages; mais il n’est guère en usage ailleurs. Cependant l’entomologie
en a tiré un grand parti, et la méthode tarsienne , quoique peu natu¬
relle, est encore loin d’être abandonnée.
A ces hommes succéda Fabricius, qui introduisit dans la science une
classification fondée sur les caractères de la bouche. Pendant toute sa
vie, il poursuivit cette idée, dont l’inconvénient est d’apporter une grande
hétérogénéité dans les insectes qui composent la plupart des groupes ,
par suite de l’unité absolue de caractère, prise pour base du système;
mais il n’en a pas moins rendu de grands services à l’entomologie, en
faisant connaître tout le parti qu’on en peut tirer.
Fabricius joignit à ces travaux systématiques des traités séparés sur
chacun des ordres qu’il avait créés , et décrivit un nombre consi¬
dérable d’espèces nouvelles. Ses descriptions , habilement imitées de
Linné, pèchent cependant par un excès de concision. Il est le seul jus¬
qu’à nos jours qui ait présenté des species généraux des divers ordres
CXL1V
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
d’inseclés; et, quoique aujourd’hui ses ouvrages ne soient plus au niveau
des connaissances, ils n’en sont pas moins la base de tout travail des¬
criptif. Ses principaux ouvrages datent des dernières années du xviii6
siècle et des premières du xixe.
A ces hommes distingués soit comme classificateurs , soit comme des¬
cripteurs, s’enjoignent d’autres qui traitèrent de la science en général,
ou publièrent des descriptions et des monographies. Mlle Sybille de Mé-
rian est l’auteur d’une iconographie des insectes de Surinam ; Frisch a
décrit ceux de l’Allemagne ; Wilkes a écrit sur les lépidoptères de
l’Angleterre ; Clerck a traité le même sujet dans un ouvrage fort rare
aujourd’hui; Sepp a laissé une faune des insectes de la Hollande; Lad-
miral est l’auteur d’un recueil d’observations curieuses sur les méta¬
morphoses des insectes; Scopoli a publié l’entomologie de la Carniole;
Schæffer, celle de Ratisbonne; Schrank, celle de Bavière; Pallas, l’en¬
tomologie de la Russie et de la Sibérie; Laicharting a fait connaître les
insectes du Tyrol ; Paykull, les coléoptères de Suède; Illiger, ceux de
Prusse ; et, de plus, cet auteur a cherché à combiner le système de Fa-
bricius avec celui de Linné. Denis et Schiffermülîer , en publiant leur
catalogue systématique des lépidoptères des environs' de Vienne, ont
fait faire de grands progrès à l’histoire des papillons.
De toutes parts on publia des faunes entomologiques; chaque pays eut
bientôt la sienne; et si la science n’était pas faite à cette époque, tout
du moins annonçait qu’elle était près de l’être.
Actinologie. — L’aclinologie resta dans l’enfance jusqu’au xvme
siècle. Tous les botanistes réclamaient les polypiers comme apparte¬
nant au règne végétai. Marsigli décrivit la prétendue inflorescence des
coraux ; Tournefort publia, en 1700, un mémoire ayant pour objet d’éta¬
blir les différences qui existent entre les plantes marines et les plantes
maritimes, et il y expliquait la manière dont il supposait que croissent
les madrépores. Cependant quelques auteurs commencèrent à entrevoir
cette erreur : Rumph démontra, le premier, la nature animale des coraux;
mais ce ne fut qu’en 1727 que Réaumur fit connaître à l’Académie des
sciences la découverte faite, par Peysonnel, de l’animalité des lithophy-
tes, en assurant que les prétendues fleurs du corail, figurées par Marsi¬
gli, sont des animaux agrégés, et que les madrépores, les millépores et
tous les lithophytes sont des tests agglomérés, qui semblent servir d’habi¬
tation à ces animaux. Toutefois Réaumur n’adopta pas cette opinion, et
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
exi.v
publia un mémoire sur la manière dont peuvent végéter les coraux.
Linné hésita longtemps à l’adopter, et Shavv décrivit la croissance du
madrépore rameux ; mais la découverte des polypes d’eau douce, publiée
par Trembley, en 1740, triompha des répugnances des naturalistes, et
l’on reconnut que ces polypes sont le type nu des animaux des coraux.
Eu 1742, Bernard de Jussieu constata l’animalité de divers êtres rangés
jusqu’alors parmi les fucus, et il adopta le nom de pohjpe pour désigner
ces petits animaux. Réaumur finit par se rendre à l’évidence; il reconnut
l’exactitude de la découverte de Peysonnel, et créa le nom de polypier ,
adopté depuis pour désigner la partie solide des zoophytes. Dès ce mo¬
ment, les polypes furent rapportés à la classe des animaux. Linné suivit
l’exemple général ; dans la sixième édition de son Systema naturœ , il
comprit les coraux dans le règne animal ; mais il rompit les rapports
naturels qui unissent les divers genres des zoophytes, en les séparant
par son ordre des vernies testacei.
Le premier auteur systématique est Hill, bien que son travail soit très
diffus. Dans les éditions du Systema naturœ , qui suivirent la sixième,
Linné fit peu de changements à sa classification première, et laissa les
zoophytes parmi les vers. Pallas publia, sur le même sujet, un ouvrage
aussi remarquable que tous ceux qu’on doit à cet homme célèbre; ses
genres sont bien établis; mais il les a rangés entre eux presque au
hasard, et il a laissé les corallines parmi les végétaux. Roques de
Maumont , dans son mémoire sur les polypiers de mer, a exposé d’une
manière convenable le système de Pallas. Othon Muller a également
beaucoup contribué aux progrès de la zoophytologie , surtout sous le
rapport de l’étude micrographique de ces animaux; et son ouvrage,
quoique contenant un grand nombre d’erreurs, est encore regardé
comme classique. Scopoli fit quelques heureuses modifications au sys¬
tème de Linné, sans néanmoins rien ajouter à la science. Blumenbach
et Batch firent un essai semblable, quoique moins heureux.
Les auteurs les plus célèbres en actinologie sont : Ellis, dont l’ou¬
vrage , terminé plus tard par Solander , offre de bonnes descriptions
et d’excellentes figures de polypiers ; Forskal, qui a donné, dans son
voyage en Orient, des détails intéressants sur les zoophytes, et qui a fait
connaître plusieurs genres nouveaux; Vitali et Donati, qui décrivirent
un grand nombre de polypiers; Cavolini, auquel on doit un bon mémoire
sur les polypes , travail remarquable sur les madrépores , les coraux ,
les lithophytes, distribués d’après l’étude des animaux. Esper, Link,
CXLVJ
DIS COU RS PR K LIM I MAIRE.
Bianchp Klein, Bohadsch, les voyageurs Sloane, Brown et Lœffling con¬
tribuèrent aussi par leurs travaux, tant descriptifs qu’iconographi¬
ques, aux progrès de cette science qui, nce dans la première moitié
du xvnie siècle, avait, cinquante ans après, une forme arrêtée.
Botanique. Si, dans le cours du xvme siècle, la zoologie fit des
progrès dans toutes ses parties, la botanique, toujours plus avancée, ne
s’arrêta pas, et ses plus grands perfectionnements datent de cette époque.
La physiologie végétale , qui devait son premier essor aux travaux
micrographiques de Grew, de Malpighi et de Leuwenhoek, avait encore
beaucoup à faire pour éclairer certains points de la vie des végétaux.
Le xvme siècle ne manqua pas d’observateurs attentifs qui se livrèrent
exclusivement à l’étude des phénomènes organiques propres aux végé¬
taux. Woodward constata que les plantes absorbent l’eau ; Wolff vit que
les fibres se composent de cellules, reconnut la circulation ascendante
et descendante de la sève, et fit voir par des expériences, au moyen de
la pompe pneumatique, que les trachées contiennent de l’air.
Haies publia à Londres, en 1727, sa Statique des végétaux, qui valut
à son auteur une réputation justement méritée, par la précision de ses
expériences sur la nutrition des plantes, sur les phénomènes de la trans¬
piration et de l’exhalaison, et sur la puissance ascensionnelle de la sève.
Les expériences de ce physiologiste ont toujours été fort estimées ; tous
les auteurs qui lui ont succédé les ont mentionnées avec éloge.
En 1733, Sarba, plus connu sous le pseudonyme de La Baisse,
démontra que la sève monte par le corps ligneux, et non par la moelle
et par l’écorce. Duhamel, dans sa physique des arbres (1758) , répéta
avec succès les expériences de La Baisse. Guettard, en reproduisant
de son côté celles de Haies , reconnut l’influence de la lumière solaire
sur la production du phénomène de la transpiration. Ses travaux
sur les organes excrétoires ont un grand intérêt. Seligmann suivit
la marche de la sève dans les feuilles ; Bœhmer étudia le tissu cellu¬
laire ; Bonnet fît de nombreuses expériences sur l’exhalaison des feuilles
et sur leur mode d’absorption. H. de Saussure (1762) multiplia les ob¬
servations sur l’usage de l’épiderme des feuilles et des pétales ; il en¬
richit la science d’un fait important, en démontrant que l’exhalaison a
lieu par des pores nommés stomates. Martin van Marum (1773)
étudia le mouvement des fluides dans les végétaux, et le compara avec
ceux des animaux. Corti (1775) observa la circulation dans les plantes
DISCOURS PRELIMINAIRE.
l‘XI.\ i
aquatiques. A la même époque, Kœlreuter éclaircit, par de nombreuses
expériences, la théorie de l’hybridité chez les végétaux. En 1780, Priest¬
ley découvrit que les parties vertes des plantes versent dans l’air du
gaz oxygène , sous l’influence de l’action solaire. Muslel publia, en
1781, un traité théorique de la végétation; Gleichen et Ludwig observè¬
rent le pollen; Sennebier, expérimentateur précis et intelligent, lit
connaître le résultat de ses observations relativement à l’action de la lu¬
mière sur les végétaux. Hedwig, un des plus célèbres botanistes de la fin
du xvme siècle, a enrichi la science de ses immortels travaux sur
l’anatomie des cryptogames ; mais il s’est peu occupé des phanérogames.
L’étude de la structure des organes des végétaux et de leurs fonctions,
malgré son importance, n’occupait cependant pas aussi généralement
les phytologistes que la botanique descriptive et la méthodologie. Nous
avons vu qu’à la fin du xvne siècle, Tournefort avait établi un système
de classification fondé sur certains rapports naturels , et que les défauts
de sa méthode viennent de ce qu’il a omis des caractères d’une véritable
importance pour leur en substituer qui en ont une beaucoup moindre.
Sa réputation fut éclipsée par Linné , qui, non moins célèbre en bo¬
tanique qu’en histoire naturelle générale, changea la face de celte
science. Les uns exaltèrent ses travaux, et cherchèrent jusque dans ses
fautes un sujet d’admiration; les autres furent à son égard d’injustes dé¬
tracteurs. Sa méthode de classification, fondée sur le nombre des orga¬
nes sexuels, sur les rapports réciproques de ces organes et leur réunion
dans un même individu, ou leur séparation sur deux individus diffé¬
rents, est entièrement artificielle ; elle a l’inconvénient de séparer des
plantes liées entre elles par les plus étroites affinités, de présenter des
anomalies dans le nombre des organes pris pour caractère unique, et
de comprendre dans une même classe un nombre trop considérable de
végétaux. Ce système est pourtant le plus commode, et celui dont l’é¬
tude permet à l’élève de rapporter le plus facilement les plantes à des
classes déterminées. Il appliqua aux végétaux le même mode de no¬
menclature binaire qu’aux animaux , joignait au nom de chaque plante
une phrase concise, qui en contient la description succincte.
Quoique Linné ait attaché une grande importance à la propagation
de son système artificiel , il regardait la méthode naturelle comme le
dernier mot de la science; il en publiait des fragments, l’enseignait à ses
plus chers élèves, et professait l’admiration la plus profonde pour Ber¬
nard de Jussieu.
exLviij DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Haller, aussi habile botaniste qu’anatomiste profond, n adopta pas le
système de Linné, qu’il attaqua avec aigreur; et, comme la méthode
naturelle, qui n’était encore qu’ébauchée, ne présentait pas un ensemble
satisfaisant, il proposa dans ses ouvrages une méthode particulière, mais
dont l’insignifiance est telle qu’elle ne mérite aucun développement.
En 1753, époque du plus grand triomphe de Linné, Adanson établit ses
familles naturelles et chercha à délivrer la botanique des classifications
arbitraires , pour ne suivre que les indications de la nature. Il divisa
les végétaux en cinquante-huit groupes ou familles, subdivisées en seize
cent quinze genres qu’il s’efforça de ranger dans un ordre tel que ceux
qui commençaient une famille fussent liés par l’analogie à ceux qui ter¬
minaient la famille précédente. Ce système, qui semble, au premier coup
d’œil, remplir toutes les conditions d’exactitude, a le grave inconvénient
de ne tenir aucun compte de la subordination des caractères, en donnant
une égale importance à tous les organes, tandis qu’il s’en faut de beau¬
coup qu’il en soit ainsi. Adanson réforma la nomenclature , mais d’une
manière trop arbitraire pour être adoptée. Son ouvrage est conçu sur
un plan large et empreint d’une profonde philosophie; cependant il ne
put lutter contre la méthode artificielle de Linné ; et il n’eut qu’un mé¬
diocre succès, quoiqu’il puisse toujours être consulté avec fruit.
Le savant et modeste Bernard de Jussieu, qui s’occupait dans la re¬
traite du perfectionnement du système naturel existant déjà en germe
dans les bons esprits, et qui le répandait parmi ses élèves, n’eût jamais
osé le présenter au public, s’il n’avait été chargé par Louis XV, en 1759,
de disposer à Trianon un jardin botanique, qui n’eut qu’une existence
éphémère. Cet essai eut peu de retentissement, et la véritable divulga¬
tion de la méthode naturelle est due à Antoine-Laurent de Jussieu. Ce
dernier rangea, d’après cette méthode, le Jardin des plantes de Paris;
il fit paraître, en 1789, le Généra plantarum , immortel ouvrage,
qui, suivant le témoignage de Cuvier, a eu la même influence sur les
sciences naturelles que les travaux de Lavoisier sur les sciences physi¬
ques. Tl comprend cent ordres naturels, divisés en quinze classes, et
présentant un ensemble de dix-sept cents genres. On a rejeté à la fin,
comme incertæ sedis, un certain nombre de genres qui n’ont pu trou¬
ver place dans les ordres. Ce travail était un résumé complet , quoique
succinct , de tout ce qu’on connaissait sur les végétaux à cette époque.
Ludwig contribua puissamment à la réforme de la phytologie. Après
la philosophie botanique de Linné, les Institutiones historiœ phy si*-
DISCOURS PRELIMINAIRE.
CXLIX
cæ regni cegetabilis de Ludwig sont un des ouvrages les plus pro¬
fonds sur cette science.
J. -J . Rousseau a consacré quelques pages éloquentes à la botanique.
Il a voulu ainsi venger cette science aimable du reproche qu’on lui fai¬
sait de n’être qu’une nomenclature aride.
Lamarck publia, en 1778, un système dichotomique, au moyen duquel
on arrive à la connaissance du nom de la plante, par une série de ques¬
tions et sans aucune opération complexe de l’intelligence. Ce système
fut modifié et simplifié quelques années plus tard par Lestiboudois-
Gærtner publia, en 1789, sa Carpologie , dans laquelle il examina et
décrivit avec une patience admirable la structure de la graine et du
fruit. Son ouvrage fut d’un intérêt tout particulier pour la méthode na¬
turelle qui lire ses caractères principaux de la structure de la graine, et
il jouit encore de toute l’estime des botanistes modernes.
Lamarck et Jacquin s’occupèrent avec succès de botanique descriptive.
Le premier rédigea la partie botanique de l’Encyclopédie; et Jacquin
fit paraître un grand nombre de figures de plantes, dessinées avec un
talent remarquable. L’Héritier, Willdenow, Cavanilles, Duchesne, etc.,
publièrent des recueils de descriptions d’une grande exactitude. Michéli,
Dillwin, Hedwig, Gmelin, Bulliard étudièrent les cryptogames.
A ces travaux, qui embrassent l’ensemble et les détails de la science,
se joignent les flores, plus nombreuses pendant ce siècle qu’à toutes les
époques précédentes. Pontedera décrivit les plantes d’Italie ; Gleditsch,
celles des environs de Leipzig; OEder, celles du Danemark; Jacquin,
celles d’Autriche; Allioni, celles du Piémont; Smith, celles d’Angleterre;
Lamarck et De Candolle firent paraître leur Flore française.
Géologie. — La direction que les éludes antérieures avaient donnée
à la pensée eut une influence bien prononcée sur les travaux du
xviif siècle. On s’y occupa beaucoup de géogénie, et la manie des
théories cosmogoniques y fut poussée si loin que chaque savant se
crut obligé d’en inventer une. Loin d’arrêter cette tendance , les progrès
de la géologie, en jetant quelques lumières sur l’histoire primitive du
globe, furent, pour les géologues, la cause d’hypothèses nouvelles.
Vallisnieri, qui donna l’un des premiers (1721) une esquisse générale
des dépôts marins de l’Italie, fut tellement frappé de la continuité de ces
terrains, dans toute cette presqu’île, qu’il arriva à conclure que l’Océan
avait primitivement recouvert la terre tout entière pendant un très
CL
DISCOURS PRELIMINAIRE.
long espace de temps, et que son niveau s’élaiL ensuite graduellement
abaissé.
De Maillet publia, en 1735, sous le titre de Telliamed , ses idées sur
les révolutions de notre planète. Il partit du principe que le globe a été
originairement couvert par des eaux marines qui, par leur diminution
progressive, formèrent les terrains d’alluvion, et abandonnèrent sur les
hautes montagnes les coquilles qu’on y rencontre. Étranger aux idées
de soulèvement, ne voyant, dans tous les phénomènes géogéniques, que
le résultat de l’action des eaux, il veut que les reliefs du globe aient été
lentement accumulés au fond de la mer par des courants chargés de li¬
mon, et il ne voit pas d’autres révolutions. Ces explications forcées le
conduisirent à des résultats plus extraordinaires encore pour expliquer
la présence des plantes et des animaux. Comme il donne une origine
aquatique à tout ce qui existe, il voit les végétaux marins, mis à décou¬
vert par la retraite des eaux, devenir des végétaux terrestres. Il en est
de même des animaux qui , d’après lui , se modifièrent à mesure que
changea le milieu dans lequel ils vivaient; ainsi, les poissons, restés à
sec sur des roseaux, se métamorphosèrent en oiseaux; leurs nageoires
devinrent des ailes et leurs écailles des plumes; tandis que ceux qui
étaient restés sur les hauts fonds prirent la forme d’animaux terres¬
tres. Pour appuyer son système , De Maillet ne recule pas devant les
exagérations les plus grossières ; il accueille toutes les fables , se com¬
plaît dans des détails absurdes , et raconte avec une étonnante naïveté
les aventures d’hommes marins ou devenus tels par accident ; aventures
qui occupèrent les esprits crédules du xvme siècle et amusèrent encore
notre enfance.
Cet auteur n’est guère, au reste, que le reproducteur du système
d’Anaxagore, qui ne voyait dans tous les animaux que des poissons trans¬
formés ; et ses idées sur le rôle des eaux dans les révolutions du glo¬
be sont celles qui ont dominé de tout temps. Scheuchzer, l’un des
plus ardents défenseurs des idées diluviennes, chercha à soutenir cette
théorie par des suppositions prises en dehors de la science. Il rendit
cependant de grands services à la géologie, en publiant un catalogue
raisonné des fossiles qu’il avait déterminés, quoique souvent d’une
manière erronée ; car on y trouve Yhorno diluvii testis , reconnu depuis,
par Cuvier, pour les restes d’une salamandre gigantesque.
L’habile minéralogiste Henckel essaya, dans sa Fyritologi (1725),
d’expliquer les faits consignés dans la Genèse; mais sa théorie est vide
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
et fausse ; seulement, en sa qualité de minéralogiste, il a donné de bons
renseignements sur la direction des filons métalliques.
Lazaro Morro (1740) est l’auteur d’une théorie géogénique fort ingé¬
nieuse. Il admet le soulèvement de montagnes primitives el secondaires
par l’action des feux souterrains ; les premières, avant l’existence des
êtres organisés ; les secondes, après leur apparition , ce qui explique
leur présence sur le sommet de ces dernières montagnes.
Fontenelle reproduisit en partie l’opinion de Leibnitz dont nous avons
parlé plus haut.
Linné, tout positif qu’il était, fit aussi sa cosmogonie ; mais son sys¬
tème géogénique porte la trace de l’imperfection de ses études primi¬
tives, bornées à l’observation des phénomènes géologiques naturels qui
se manifestent en Suède. Il ne connaissait, pas suffisamment la disposi¬
tion des roches et ne pouvait demander de lumières à la minéralogie
pour en déterminer la nature. Il admettait l’inondation primitive du
globe et la formation des continents par la retraite successive des eaux.
Linné déclare que , malgré toutes ses recherches , il n’a pu décou¬
vrir de trace du déluge. Suivant cet auteur, les roches quartzeuses ,
quelquefois les gneiss, déposées par les eaux, forment l’assise la plus
profonde du globe ; puis viennent les schistes , devant leur origine à
la destruction des plantes marines accumulées au fond des eaux ; la troi¬
sième assise, composée de substances calcaires et de matières animales
fossiles, est formée par les mollusques, les zoophytes et les animaux ma¬
rins; la quatrième est encore de nature schisteuse ; la cinquième est for¬
mée de roches dures , composées de parties hétérogènes , réunies par
un ciment ; la sixième et la septième, de nature siliceuse ou argileuse,
ont recouvert les débris animaux et constitué les vastes plages marines
sur lesquelles s’accumulent les fucus, dont la destruction forme la terre,
quand ils sont pulvérulents, et les roches quand ils sont réunis par un
ciment. Ses idées théoriques ont beaucoup influé sur sa classification
des minéraux. On reconnaît dans ce système, en le comparant à celui
de Buffon , la différence de méthode qui séparait ces deux grands
hommes, Linné toujours analyste, Buffon synthétiste audacieux.
Ce dernier, chez lequel la fécondité de l’imagination s’unissait à une
grande puissance de déduction , ne put résister au désir de créer une
théorie géogénique , et il écrivit ses Époques de la nature ; conception
hardie , souvent juste , et monument précieux de littérature. Il admet
que notre planète , détachée du soleil dans un état d’incandescence,
Ci.ij DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
s’aplatit sur les pôles > pendant sa période de fluidité , et que, s’étant
peu à peu refroidie , elle se couvrit d’eau par suite de la condensation
des vapeurs que finirent par absorber les caviLés intérieures. Après
quarante-trois mille années de refroidissement qui n’éteignirent pas le
feu central , mais qui recouvrirent le globe d’une croûte possédant une
chaleur tempérée, les végétaux et les animaux se produisirent à sa sur¬
face. Vinrent ensuite les formations secondaires. Pendant celte longue
période eurent lieu de nouvelles révolutions et les reliefs du globe se
formèrent. Les courants, les éruptions volcaniques et d’autres phéno¬
mènes déterminèrent les montagnes, creusèrent les vallées et donnèrent
lieu aux différents mouvements de terrain. Buffon n’a point admis la
théorie de la formation des montagnes par soulèvement; il pensait que
toutes les causes modificatrices de la surface du globe se produisaient
au sein des mers, dont le déplacement laissait à la nature organique le
moyen de se développer. Un des principaux mérites de Buffon , comme
géologue, est d’avoir inspiré le goût de cette science par le charme ré¬
pandu dans ses écrits.
Vallerius, compatriote et contemporain de Linné, admet que les iné¬
galités de la surface du globe sont dues à l’action du déluge et «à la puis¬
sance érosive des eaux.
Guettard dressa le premier, en 1746, des cartes géologiques, desti¬
nées à représenter la nature des terrains. Il divisa la terre en trois ban¬
des : la bande schisteuse, correspondant aux formations primitives et
intermédiaires; la bande marneuse comprenant nos terrains secondai¬
res ; et la bande sablonneuse ou formation tertiaire. On lui doit les pre¬
mières études attentives du bassin parisien.
Needham (1769) admet la formation, par soulèvement, des monta¬
gnes dont les couches étaient originairement horizontales, et il trouve
une preuve de leur origine ncptunienne dans la présence des corps
organisés qui s’y rencontrent.
Sulzer attribue les diverses modifications de la surface du globe à des
cataclysmes successifs dont l’un , qui eut lieu à l’époque où la na¬
ture était organisée, est le déluge universel.
Boueîle , dont les opinions géogéniques nous ont été transmises par
Desmarest, son disciple, a divisé l’écorce du globe en deux groupes,
qu’il appelle l’ancienne et la nouvelle terre, séparées par un massif
intermédiaire composé des masses argileuses et schisteuses, au sein
desquelles il place les houillères. Dans le premier se trouvent le gra
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CL! IJ
nite, le gneiss, etc. ; dans le second, il place les divers dépôts calcaires
marneux, argileux, quarlzeux, etc., divisés depuis en terrains secon¬
daires et tertiaires. Cet habile chimiste possédait des connaissances
paléontologiques assez exactes; il avait remarqué que la plupart des
empreintes des végétaux qui se trouvent dans les houillères n’ont leurs
analogues que dans des climats éloignés. Voyant qu’il en était de meme
pour les débris d’éléphants et d’une multitude d’autres mammifères
qu’on trouve dans les terrains diluviens, il crut pouvoir en conclure
le déplacement graduel de Taxe de notre planète.
La théorie de Lehmann (1759) est à peu près celle de Rouelle; mais
une erreur de ce géologue est d’avoir cru que, de l’étude géognostique
des montagnes du Harz et de la chaîne de l’Erzgebirge , il pouvait dé¬
duire la structure de toute l’écorce du globe.
Micliell, Whitehurst et Kier firent des études géologiques attentives
sur les diverses formations des îles Britanniques. On doit aux deux
derniers des travaux intéressants sur les calcaires carbonifères.
Robiquel (1761), dépourvu de connaissances scientifiques, tenta d’ex¬
pliquer la formation de l’homme comme fin dernière de la nature ; il
emprunta une partie de ses idées à De Maillet, et les accompagna des
extravagances les plus puériles.
En 1772, Bergmann , neptunien comme presque tous les géologues
de son époque , exposa avec une grande justesse d’observation , dans
sa géographie physique , les changements successifs que la terre a
éprouvés depuis sa solidification. Il connaissait un grand nombre de
faits relatifs à l’histoire paléontologique du globe.
La Théorie de la terre , publiée par Hutton, en 1785, eut une grande
influence sur la géologie. Cet auteur repoussa une partie des hypothèses
qui attribuaient à l’eau l’origine de certaines roches ; il expliqua par
l’action du feu central, non seulement la formation d’une foule de roches
et de minéraux, mais aussi celle de nos continents, qu’il considère
comme soulevés du fond des eaux. Les raisonnements de Hutton ont
souvent une grande solidité ; mais quelquefois aussi ce géologue se
perd dans les hypothèses; ce qui détruit l’impression favorable produite
par ses assertions sérieuses. Il fut le chef de l’école des mdcanistes .
A ces géologues succéda Werner, dont le système éclipsa ceux qui
l’avaient précédé. En 1787, il publia sa théorie qui, jusqu’en 1796,
reçut de grands perfectionnements. Il distingua, comme Lehmann, les
terrains en plusieurs époques: il appela primitifs ou à liions, les terrains
t
cuv
DI SCO UIÀS PRÉLIMINAIRE.
granitiques; secondaires ou à couches, les terrains stratifiés d’origine
plus récente et présentant des restes organiques. Plus tard, il désigna,
sous le nom de terrains intermediaires ou de transition , des dépôts
intercalés entre les terrains primitifs et secondaires, et présentant cer¬
tains caractères particuliers. Il eut, comme Lehmann, le tort de croire
que les montagnes du Harz offrent le type de toutes celles delà terre,
et il tomba dans l’erreur opposée à celle d’Hutton , en attribuant toutes
les formations au fluide aqueux ; d’où le nom de neptunistes donné à ses
disciples.
Werner dut son influence à la forme arrêtée de son système, et
surtout au talent avec lequel il enseigna a déterminer la composition
minéralogique des roches; mais, comme tous les hommes à conceptions
élevées, il inspira à ses disciples, non pas celte vénération indépendante
qui doit caractériser les vrais savants, mais l’admiration fanatique qui
préconise jusqu’aux plus grossières erreurs. Ce servilisme scientifique
nuisit beaucoup aux progrès de la géologie.
De Saussure et Pallas, dont l’un explora les Alpes et l’autre les monts
Durais et la Sibérie, contribuèrent aux progrès de la science par leurs
nombreuses observations. Ils s’accordèrent à reconnaître la formation
des montagnes par l’action du feu ou des autres fluides élastiques,
qui, renfermés dans l’intérieur du globe, en soulevèrent la masse.
O11 voit, malgré la diversité des théories géogéniques de cette époque,
qu’à mesure que nous approchons du xixe siècle, les systèmes acquiè¬
rent quelques degrés de certitude de plus, et que les théoriciens, même
les plus hardis, ne se croient pas dispensés de l’observation ; aussi les
progrès de la géologie se trouvèrent-ils préparés par la nombreuse
collection de faits que nos pères avaient amassés.
Minéralogie . — La minéralogie, cette compagne inséparable de la
géologie, existait à peine au commencement du xvmc siècle. Son carac¬
tère purement descriptif, favorisant peu les hypothèses, n’avait au¬
cun attrait pour les créateurs de systèmes ; mais on reconnut bientôt les
étroites relations qui l’unissent à l’étude des masses inorganiques, et les
recherches, dirigées dans cette voie, amenèrent d’heureuses découvertes.
Ce fut alors que parurent les premiers essais tentés pour systématiser
celte science ; essais qui allèrent toujours en se perfectionnant.
Bromel (en 1730) fut le premier des auteurs méthodiques qui divisa
les minéraux d’après leurs caractères pyrognoslîqucs, combinés avec
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CLV
leurs caractères extérieurs. ^Quelques années après, Linné, qui perla
le meme esprit d’investigation sur toutes les branches des sciences na¬
turelles, introduisit, dans la classification des minéraux, l’importante
considération de la forme cristalline. Malgré l’imperfection de son sys¬
tème, qui tient à la nature de ses idées cristallogéniques, il peut être
considéré comme l’un des fondateurs de l’école géométrique, qui a pris
un développement si marqué vers la fin du xvme siècle. Déjà, cepen¬
dant, Sténon et Capeller avaient émis, sur les cristaux, des idées dignes
de fixer l’attention des physiciens.
Le mode de division proposé par Bromel fut adopté, à quelques mo¬
difications près, par Cramer, Wallersdorff, Gellert, Cartlieuser et Waîie-
rius. L’ouvrage de ce dernier atteste un véritable progrès, sous le double
rapport du choix des caractères et de la précision delà nomenclature.
L’élan était donné, et la minéralogie allait enfin sortir de l’enfance. En
1758 commença pour cette science une nouvelle période : Cronstedt eut
recours à un principe de classification inconnu jusqu’alors , auquel il
subordonna tous les caractères ; le premier , il prit en considération la
composition élémentaire des minéraux ; il fut suivi dans cette voie par
Bergmann , de Boni et Karsten. Après lui , Kirwan , Wenzel et Richter
firent sentir la nécessité de déterminer avec soin les proportions des
éléments. Buffon (1755), qui répandait tant de charmes sur les sujets
les plus arides, s’occupa aussi de minéralogie ; mais l’état peu avancé
de la science ne lui permit pas de s’élever à la même hauteur que pour
les autres branches de l’histoire naturelle.
En 1774, Werner, le célèbre fondateur de l’école de Freyberg, entre¬
prit de ramener à des principes réguliers la détermination empirique
des espèces minérales , et il en définit les caractères extérieurs avec
une précision inconnue avant lui.
Vers le même temps, Roulé de Lille publia son Essai de cristallo¬
graphie , dans lequel il établit le principe de la constance des angles
dans les cristaux, et celui de la dépendance mutuelle des formes cristal¬
lines dans la même espèce. En 1779 et 1780 , Monnet et Fourcroy éta¬
blirent chacun une classification des minéraux, fondée sur leur com¬
position chimique. Daubenton (1784) essaya un système de cristalli¬
sation qui fut bientôt oublié. Haïiy, son élève, le véritable créateur
de la cristallographie, fut plus heureux; il fit concourir à la distinction
des substances minérales les caractères géométriques, physiques et chi¬
miques; il donna !o premier une définition rigoureuse de l’espèce mi-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
OIAJ
jiérale ; et la science eut des lois pour diriger sa marche , des règles
fixes, des principes solides et incontestables.
Les études sérieuses auxquelles se livrèrent les minéralogistes, guidés
dans leurs recherches par les lumières de la chimie, firent chaque jour
découvrir de nouvelles substances ; ainsi, en 1723, Brandi avait fait con¬
naître l’arsenic , et Wood , le platine ; en 1730 , Delnyard découvrit le
tungstène ; Grégor , le titane ; Muller , le tellure ; Hielm, le molybdène ;
Bergmann, la magnésie et la baryte; Riehter essaya de déterminer la
saturation des acides et des bases.
On voit , par ce rapide exposé des vastes travaux du xvme siècle ,
que l’esprit humain, se dégageant peu à peu de ses entraves, n’était plus
enchaîné, comme d$ns les siècles précédents, par l’autorité des maîtres
de la science ; que la parole des Haller, des Linné , des Buffon , quelque
puissante et quelque respectée quelle fut, ne pouvait plus arrêter le
progrès, et que chaque jour une découverte , une révision nouvelles,
apportaient, dans les systèmes les plus goûtés, des modifications tantôt
heureuses, tantôt simplement hardies, ou les renversaient sans pitié.
Le xvine siècle a donc ouvert aux sciences la voie de la vérité, et le
iixe n’a pas déserté les larges routes qui lui étaient frayées.
(DiHâPSf1!! 2¥o
^ %
JEUat des sciences naturelles depuis 1789 jusqu’à nos jours.
Les doctrines philosophiques du xvnri siècle, l’indépendance née de
l’esprit d’observation, affranchi du joug de toute autorité que n’avouait
pas la raison, avaient répandu partout une vague inquiétude, avant-
courrière d’une crise prochaine. Les études générales n’absorbaient
plus l’attention des esprits méditatifs; chacun prenait part aux agita¬
tions de la politique, comme, dans le siècle précédent, les savants
avaient mêlé à leurs travaux de vastes questions sociales. Celte sourde
fermentation devenait sans cesse plus active. D’un côté, mouvement,
agitation; de l’autre, compression, résistance. De ce choc d’intérêts et
d’opinions résulta la plus grande commotion politique qui ait ébranlé le
DIS CO U RS PRELIMINAIRE.
CLVIj
monde. La révolution française portait dans son sein le germe de la
guerre, et bientôt toute l’Europe fut embrasée. Pendant près de vingt-cinq
ans, il y eut dans les sciences une perturbation violente. Le commerce
entre les savants fut interrompu , les communications des peuples
perdirent tout caractère pacifique , les souverains n’eurent plus le loisir
de s’occuper de science , et tous les esprits parurent agités du souffle
révolutionnaire, qui se mêlait même à la vie intime. Les savants étran¬
gers se trouvèrent d’abord dans une position plus favorable que les
savants français ; mais bientôt la science, plus puissante chez nous
que tous les obstacles, anima de son esprit des hommes dignes d’elle.
Au milieu de la tourmente, à l’époque où l’Europe entière armée
contre nous semblait avoir concentré l’énergie nationale dans le senti¬
ment exclusif de la défense , les sciences trouvèrent encore des repré¬
sentants que n’effrayèrent ni le tumulte des armes, ni la vie des camps,
ni les hasards d’une lutte acharnée. Nous voyons notre glorieuse expédi¬
tion d’Orient devenir une nouvelle occasion d’études. Des géographes ,
des astronomes , des naturalistes, se pressent à l’envi sur les pas de nos
guerriers. Savigny, Geoffroy Saint-Hilaire , Cordier , Belille , dressent
l’inventaire des richesses naturelles de l’Égypte. Des expéditions loin-
Urnes ont lieu dans le même but : d’Entrecasleaux vole à la recherche
de l’infortuné La Pérouse , et La Biilardière rapporte de ce voyage des
plantes et des animaux nouveaux; Baudin visite les Antilles, la Nouvelle-
Hollande et l’archipel indien; et, grâce au zèle infatigable de Pérou et de
Lesueur, ce voyage ne reste point stérile pour la science ; Bosc visite
l’Amérique; Bernardin de Saint-Pierre, l’Ile-de-France; Olivier , le Le¬
vant; Paiisot de Beauvois , la Guinée et Saint-Domingue; Poiteau et
Turpin explorent aussi cette dernière colonie ; Desfontaines et Poire t
parcourent la Barbarie ; Levaillant et Delalande, l’Afrique et le Cap ; La
Biilardière, la Syrie; Michaux, Cayenne et l’Ile-de-France; Sonnerat,
4
Commerson et Dombey enrichissent nos musées du fruit de leurs pénibles
recherches. Les étrangers ne nous le cèdent pas en activité : les Portu¬
gais Loureiro et Velîozo visitent, i’un la Cochinchine, l’autre le Brésil;
les Espagnols Ruiz et Pavon , le Chili et le Pérou ; Mocéran, le Mexique.
Les Anglais, mettant à profit leur puissance, visitent leurs vastes
colonies dans un intérêt scientifique ; Roxburgh parcourt l’Inde ;
Masson, le Cap ; Smith et Shaw, la Nouvelle-Hollande, si riche en
animaux inconnus.
Les résultats obtenus par les divers voyages antérieurs, f accumula-
(’LVllJ
DISCOURS PRELIMINAIRE.
tion des trésors dont nos musées sont le vaste dépôt, le goût toujours
croissant des sciences naturelles, excitent le zèle des voyageurs. Dif¬
férentes contrées sont plus soigneusement explorées. L’Amérique sep¬
tentrionale est successivement parcourue par le prince Paul de Wur¬
temberg; par les Français Milbert , Lesueur, Michaux, de la Pylaie,
Charles Bonaparte ; parles Anglais Lyon , Franklin , Richardson, Sabine;
par les Américains Mitchill, Lewis, Clarke, Harlan, Bertram, Say et
Wilson, qui s’avancent jusque dans les parties les plus reculées de ce
continent.
Rengger visite le Paraguay, que la jalouse défiance du docteur Fran¬
cia ferme aux voyageurs; Bertero et Jurieu explorent le Chili; Aug.
Saint-Hilaire, Spix, Martius, Pohl, le prince de Neuwied, le Brésil;
de Ilumboldt , Bonpland , Boussingault , Boulin , Alcide d’Orbigny ,
Lacordaire, Pœppig, parcourent les nouvelles républiques de l’Amé¬
rique méridionale ; Descourtilz, Moreau de Jonnès , Lachesnaye, Pley,
Ricord et Poey nous font connaître les richesses naturelles des Antilles.
Russel, Buchanan, Raftles,Leschenault, Diard, Duvaucel, Jacquemont,
Dussumier, Ad. Delessert, visitent les Indes, Sumatra, les îles de la
Sonde; Biumhof et Siébold, le Japon; Reinwardt, Blum , Kuhl , Van
Hasselt, affrontent le climat mortel de Java. Ehrenberg, Hemprich,
Rïippel et Schimper choisissent l’Égypte, la Nubie, l’Abyssinie, la Syrie,
l’Arabie, pour théâtre de leurs explorations seientiüques ; Mungo-Park,
Denham , Clapperton , Caillé , pénètrent dans l’intérieur de l’Afrique ;
Webb et Berlhelot visitent les Canaries ; Durville et Gauthier, les
côtes de la mer Noire. Le vaste empire de Russie est parcouru par
Klaproth , Parrot, Fischer et Vrangel. Ehrenberg et Rose explorent,
en compagnie de de Humboldt , les régions de l’Oural et de l’Altaï.
A chaque expédition s’attachent des naturalistes. Des explorations
scientifiques sont même organisées par les gouvernements. Krusenstern
et Kotzebue font les premiers voyages de circumnavigation entrepris par
la Russie, et sont accompagnés par Tilesius et Chamisso; Parry , Ross,
Back, visitent les mers arctiques; Freycinet, Duperrey, Dumont d’Ur-
ville, Laplace, accompagnés des naturalistes Quoy, Gaimard , Gaudi-
chaud , Garnot , Lesson , Eydoux , nous font successivement connaître ,
avec plus de détails, les îles de l’Océanie, découvrent de nouvelles
terres et rapportent de précieuses collections d’histoire naturelle.
En 1829, une commission scientifique parcourt la Morée. Quelques
années plus lard, le voyage de circumnavigation delà Bonite fournit à
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CI.JK
Eydoux , Souley , Gaudichaud et Chevalier, l’occasion de recueillir
d’importantes observations sur les trois règnes et de rapporter de nom¬
breuses collections. Nos nouvelles conquêtes d’Afrique, explorées en pre¬
mier lieu par le capitaine Rozet et , plus tard , par Maurice Wagner, sont
visitées en ce moment par une commission scientifique. Dumont d’Ur-
ville et Dupetit-Thouars reviennent riches d’abondantes récoltes de
leur dernier voyage au pôle austral ; et à peine deux ans se sont écoulés
depuis qu’une expédition a visité, sous la direction de Gaimard, l’Is¬
lande, le Groenland, les îles Féroé et la Scandinavie.
Parmi ces nombreux voyageurs , à qui nous devons de si précieuses
découvertes, on compte un grand nombre de martyrs. Delalande meurt
à Madagascar; Godefroy, à Manille; Noël de LaMorinière, en Nor-
wége; Bowdich, sur la Gambie; Mungo-Park sur le Niger; les cendres
de Kuhl et de Van Hasseït reposent dans l’île de Java ; Duvaucel, Jacque-
mont et Roux sont dévorés par le climat brûlant de l’Inde; Pley, Lcs-
chenault, Eydoux et d’autres encore périssent victimes de leur zèle.
Honneur à leur mémoire! Leurs noms ne périront pas ; ils figureront
glorieusement dans le martyrologe de la science.
L’analyse des travaux de ce siècle , quelque rapide quelle soit ,
nous forcera d’entrer dans des détails que nous avons dû négliger en
parlant des époques antérieures. Nous parlerons moins des hommes
qui, depuis quarante années, enrichissent la science du fruit de leurs la¬
borieuses recherches, que de l’état des connaissances actuelles, afin
qu’on puisse mieux apprécier les résultats obtenus par quatre siècles
d’études sérieuses.
Astronomie . — Les progrès de l’astronomie ne dépendent plus au¬
jourd’hui, comme ceux des autres sciences, de nombreuses et fréquentes
découvertes, appuyées sur des théories se renouvelant sans cesse. Ses
bases ont été irrévocablement posées ; et toutes les recherches, toutes les
observations, ne sauraient plus tendre qu’à les confirmer; aussi l’étude
des phénomènes restés sans explication, celle des mouvements anomaux
des corps célestes est-elle l’objet spécial et presque exclusif de tous
les efforts. Le système de Copernic, vérifié par les travaux de Galilée,
de Képler, de Newton, d’Euler, etc., avait atteint, au commencement du
xixe siècle, un degré de certitude qui ne laissait de place à aucun doute ;
l’astronomie mathématique se perfectionnait chaque jour. En 1789,
Laplacc publia sa mécanique céleste; et, en 1800, son système du
CT.K,
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
monde. En 1801 , Piazzi découvrit Gérés ; Olbers, en 1803, aperçut
Pallas; en 1807, Vesta; en 1811, Harding signala Junon. Ces décou¬
vertes, paraissent avoir complété le système des planètes qui gravitent
autour du soleil.
Les différents arcs du méridien, mesurés en France, en Angleterre,
au Pérou, au cap de Bonne-Espérance, aux Indes-Orientales et en Pcn-
sylvanie ; les perpendiculaires à la méridienne, imaginées pour arriver
au meme but, l’observation des irrégularités du mouvement de la lune,
la comparaison des variations locales de la longueur du pendule , ont
fait connaître que la figure de îa terre se rapproche d’un ellipsoïde de
révolution autour de Taxe qui passe par les pôles ; l’un des avantages
pratiques de ces travaux est d’avoir fourni la base du système métrique.
Les comètes que Newton et Halîey avaient ramenées aux conditions
générales du système planétaire ont été étudiées de nouveau par La-
place. Olbers a donné un catalogue complet de celles dont on a pu cal¬
culer la marche, et qui sont aujourd’hui fort nombreuses, par suite des
découvertes récentes. Néanmoins il n’y en a que trois, celles de Haîley,
d’Enke et de Gambart, dont on puisse prédire le retour avec certi¬
tude. On doit à M. Lambert, géomètre prussien, et à AL Cournot,
des recherches curieuses sur la distribution des comètes dans l’es¬
pace. M. Yaîz a reconnu que le diamètre de la comète à courte période
allait en diminuant à mesure quelle s’approchait du soleil ; M. Ara go ,
dont les études ont embrassé toutes les parties de la science, a composé
sur les comètes une notice pleine d’intérêt.
Plusieurs astronomes ont dressé des catalogues d’étoiles bien supé¬
rieurs à ceux des anciens ; mais, jusqu’à ce jour, on a vainement essayé
d’en déterminer la parallaxe. Leur mouvement, découvert par Haîley,
avait d’abord été considéré par MM. Herschel et Prévost comme dé¬
nué de réalité 5 mais ce point de la science a été mis hors de doute
par MM. Piazzi, Bessel-Struve, Argelunder et par tous les observateurs
modernes. Les travaux importants de Bradley sur les étoiles ont servi à
M. Bessel de Kœnigsberg à établir un des meilleurs catalogues que
nous possédions. MM. Piazzi, Herschel, Struve et South ont étudié
avec succès les étoiles composées, et réuni sur ces astres une longue
série d’observations. Le catalogue d’Herschel, continué par son fils,
contient l’énumération de 2500 nébuleuses. M. Arago a présenté ,
il y a un an, une théorie fort ingénieuse pour expliquer la scintillation
des étoiles. MAL Arago, Mathieu et Bessel ont calculé la distance de
DISCOURS PR tf LI M IN AI R E .
CI.XJ
l’étoile du Cygne à la terre ; et ils ont trouvé que sa lumière met dix
ans pour arriver jusqu’à nous.
Le globe lunaire a été l’objet d’observations pleines d’intérêt. La¬
grange a découvert la cause physique qui fait que la lune nous présente
toujours la même face ; MM. Olbers, Brandes, Rode, Lamarck, ont étu¬
dié son influence sur notre planète; M. Schroeter a mesuré la hauteur
de ses montagnes, que M. Éiie de Beaumont a essayé de classer comme il
l’a fait pour celles de la terre; MM. Riccioli et Gruithuisen ont observé
la configuration de cet astre avec une patience infatigable, et M. Beei*
en a donné une des meilleures cartes.
M. Schrœter a étudié Vénus, dont la surface est hérissée de montagnes
élevées. Mercure l’a été avec le même soin. Les astronomes romains
ont cru remarquer plusieurs anneaux autour de Saturne. Il reste à véri¬
fier si ce fait est réel ou si ce& anneaux multiples ne sont effectivement
que des zones noires placées sur la masse de l’anneau.
Les étoiles filantes occupent depuis quelques années l’attention de nos
astronomes. On a remarqué que ces phénomènes sont plus fréquents a
certaines époques, surtout au 10 août et du 10 au 13 novembre. M. Er-
man, de Berlin, explique les étoiles filantes par la présence d’une mul¬
titude de petits bolides circulant autour du soleil, et ne devenant visibles
qu’au moment où ils s’enflamment , en pénétrant dans notre atmos¬
phère. Cette théorie n’est pas généralement admise, et l’on y fait plu»
sieurs objections auxquelles il est difficile de répondre.
Il reste à l’astronomie à nous apprendre , comme fait d’observation
directe , si Uranus est la limite de notre système planétaire , s’il
n existe rien au-delà; et, comme résultat d’études plus profondes, si les
théories d’Herschel sont confirmées par l’observation, et si la force qui
enchaîne les globes dans l’espace est le résultat d’une impulsion pre¬
mière ou d’un fluide universellement répandu; mais, arrivée à ce point,
c’est à la physique que l’astronomie doit avoir recours pour trouver
l’explication de ces derniers phénomènes.
Méléoi'olorjie. — La météorologie est la branche des sciences physi¬
ques qui laisse le plus à désirer, et celle dans laquelle les lacunes sont
les plus nombreuses. L’étude des phénomènes atmosphériques a, de
tout temps, été pour l’homme d’un haut intérêt; et, quoique les premiè¬
res observations remontent à une époque fort reculée , il règne encore
dans plusieurs parties une obscurité profonde ; certains météores ne
U
OLXIJ
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
sont même pas mieux connus que du temps d’Aristote. Les faibles pro¬
grès de cette science ne proviennent pas de l’indifférence qu’elle in¬
spire, mais des difficultés qui l’entourent, et, le plus souvent même, de
1 impuissance des moyens d’exploration.
Toutes les parties de la météorologie ne présentent pas les mêmes
difficultés; ainsi les observations barométriques , thermométriques, et
celles du magnétisme terrestre , se font avec succès ; mais la mesure
précise des vapeurs contenues dans l’atmosphère attend encore un in¬
strument exact, et les météores ignés n’ont été que très imparfaitement
étudiés. Dans ces derniers temps, on a institué en Europe des observa¬
tions réglées; des correspondances se sont établies entre les observa¬
teurs ; on peut donc espérer que la météorologie, sortant enfin de l’en_
tance, pourra diminuer le mal que causent les intempéries des saisons
et tes désastres qu’entraînent avec eux le£ ouragans et les tempêtes.
MM. Leslie, Fourier, Brewster, Arago, Cordier, de Humboldt, Pré¬
vost, Six, Legrand et Walferdin , ont recherché les lois de la tempéra¬
ture dans les diverses régions , à différentes hauteurs , et jusque dans
les profondeurs de la croûte terrestre et des bassins des mers.
Depuis Bacon jusqu’à Iïorsburg, la théorie des vents réguliers a été
bien étudiée et bien établie. D’Alembert, Ramond, Dunbar, MM. de
Humboldt, Bouvard, Morin, Capper, etc., se sont occupés de cet inté¬
ressant sujet; mais il n’en est pas de même des bourrasques et des
rafales qu’on a voulu à tort expliquer par des changements de tempéra¬
ture, qui ne produisent que les vents réglés, les brises et les moussons.
Une telle cause 11e peut convenir à ces coups de vent, dont la brusque
énergie est précédée et suivie d’un calme presque complet, pour repa¬
raître soudainement, après quelques instants de repos ; elle ne peut pro¬
duire ces grains blancs dévastateurs , dont la subite apparition ne laisse
pas même le temps de carguer les voiles d’un navire. M. Peltier a com¬
mencé à publier sur ce sujet une suite d’observations et d’expériences,
au moyen desquelles il rattache la cause de ces actions brusques et ca¬
pricieuses à la puissante tension électrique des masses de vapeurs opa¬
ques ou diaphanes qui nagent dans l’espace.
Les météores aqueux ont été observés par MM. Dalton etGay-Lussac,
qui ont déterminé les lois des vapeurs. M. Daniel, en étudiant les lois
de l’évaporation dans l’air, a cherché à appliquer les résultats de ses
observations à l’horticulture.
MM. Howard, Th. Forsler et divers autres ont classé les nuages
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. cr.xiij
d’après certaines formes qu’ils revêtent. MM. Leslie, Dalton, et surtout
H. Davy, ont donné une bonne théorie des brouillards. MM. Dalton et
Bouvard se sont occupés des quantités d’eau pluviale qui tombent sur
différents points, et M. Kœnitz a rassemblé les résultats de ces obser¬
vations dans sa Météorologie.
De toutes les théories de la grêle, c’est celle de Volta qui résista
le plus au temps , quoiqu’elle ne pût répondre d’une manière satis¬
faisante ni à la cause du froid, ni à la formation des épines ou des
crêtes des grêlons, ni au bruit qui précède leur chute. M. Peltier ayant
rempli ces lacunes, cette théorie rend compte maintenant de toutes les
parties du phénomène.
Malgré les expériences contradictoires de de Saussure, de Guthrie et
d’Erman, on persistait à considérer l’air comme le réceptacle d’une
quantité prodigieuse d’électricité, lorsque M. Peltier est venu démontrer
que, sous un ciel serein, on n’obtenait qu’une électricité d’influence
transitoire et non permanente, dans laquelle la terre jouait le rôle d’un
corps chargé d’une puissante électricité négative. Depuis Volta, Laplace
et Lavoisier, on avait pensé que l’électricité des nuages provenait d’une
évaporation spontanée à la surface du globe ; cette hypothèse ré¬
gnait sans contrôle, malgré l’observation judicieuse de Guthrie; mais
M. Peltier a fait voir que la vapeur produite par une température
au-dessous de 110 degrés, ne s’échappe pas assez promptement pour
conserver de l’électricité libre, et que celle qu’on trouve dans les nuages
est emportée par les vapeurs, lorsqu’elles se forment sous l’influence
de l’électricité positive de l’espace, et de l’électricité négative du
globe terrestre.
C’est le Dr Wells qui a donné la véritable théorie de la rosée, fondée
sur les lois du rayonnement de la chaleur.
M. Arago a jeté beaucoup de jour sur un grand nombre de ces ques¬
tions, et le magnétisme terrestre lui devra une partie de ses progrès,
ainsi qu’à MM. Ilansleen, Biot, Duperrey et Gauss. Les expériences de
ce dernier ont constaté que le fluide magnétique est dans un état con¬
stant et incessant d’agitation, ce qui en rend l’étude difficile.
Les halos, les parhélies, les couronnes, ont été étudiés par MM. Les¬
lie, Young, Wollaston, Frauenhœfer, Babinet, Arago ; les phénomènes
du mirage ont été complètement éclaircis par les observations de Monge,
dans la campagne d’Égypte. M. Chladni a fait de fort beaux travaux sur
les aérolithes, et M. Moreau de Jonnès, de nombreuses recherches sur les
CI, XIV
DISCOU RS PRÉLIMINAIRE.
ouragans, les tremblements de terre, et sur le résultat des déboisements.
Les ouragans sont, dans ce moment, un grand sujet de discussions entre
MM. Bâche, Redfield, Espy, Peltier, etc.; mais ce sujet présente de telles
difficultés, qu’on ne peut encore entrevoir l’époque de sa solution.
Physique. — La physique, suivant l’impulsion que lui avait imprimée
le xvine siècle, n’est point demeurée stationnaire. Quelques génies pri¬
vilégiés ont pu seuls, il est vrai, en embrasser le vaste ensemble ; mais
la plupart des savants, en en étudiant les diverses parties, ont recueilli
de nombreuses observations et reculé les limites de la science.
L’étude des propriétés générales des corps a fait de grands progrès ;
les lois en sont mieux connues et les théories établies sur des bases
plus solides. Depuis le commencement de ce siècle, d’immenses recher¬
ches ont été faites pour trouver l’explication des phénomènes qui se
reproduisent à chaque instant sous nos yeux. Nous voyons Laplace
étudier la physique générale; après lui, MM. Lehot, Dubuat, Bossut,
Prony, se livrent à l’étude de l’écoulement des fluides; Couiomb expli¬
que les propriétés des corps, appelées élasticité, ressort, vibration,
ébranlement ; M. Brunacci publie un travail sur la théorie des tubes
capillaires ; M. Girard calcule la résistance des cylindres creux métal¬
liques, et recherche la loi de l’écoulement uniforme de l’air atmos¬
phérique et de l’hydrogène, dans des tuyaux de conduite. M. Navier
donne un mémoire sur la flexion des lames élastiques, théorie d’une
application si importante dans les arts; plus tard, il fait connaître le
résultat de ses recherches sur la résistance de diverses substances à la
rupture causée par une tension longitudinale. M. Vicat publie ses ob¬
servations sur la rupture des corps ; et aux deux résistances admises
par les physiciens, il en ajoute une troisième , qu’il appelle résistance
transverse . Poisson se livre à des recherches sur l’équilibre et le
mouvement des corps élastiques; M. Morin étudie le frottement et le
choc des corps. MM. Savary, Cauchy et Ampère nous donnent des idées
nouvelles sur leur constitution intime; MAL Poncelet et Piobert font
de nombreuses expériences sur la mécanique.
L’acoustique, créée par Bacon de Vérulam, qui découvrit la propa¬
gation et la réflexion du son, sans en connaître la loi, a reçu d’Eu¬
ler sa forme actuelle. MM. Cagniard-Latour , Chladni , Paradisi ,
OErsted, Delaroche , Biot et Savart, s’en sont beaucoup occupés; mais
c’est principalement ce dernier qui l’a enrichie d’une foule de recher-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cix v
ches qui rectifient les théories, et établissent sur des bases mieux con¬
statées cette branche encore si neuve de la physique.
L’optique , quoique moins connue , a fait d’immenses progrès. La
théorie des ondulations , créée par Huyghens, perfectionnée par Her-
schel, Laplace, MM. Younget Fresnel, confirmée par les expériences
des plus habiles physiciens , l’a emporté sur celle de l’émission, à
laquelle la théorie des interférences et celle des équivalents optiques,
établie par M. Arago, a porté le dernier coup. La coloration des corps,
opposée comme une objection au système des vibrations, paraît expli¬
quée d’une manière satisfaisante par M. Young, qui l’attribue à l’inéga¬
lité de propagation des ondes dans les corps imparfaitement élastiques.
Les physiciens qui ont succédé à Newton ont donné une grande atten¬
tion à la décomposition de la lumière blanche par le prisme, et ont
bien déterminé le rapport de la longueur des ondulations dans chaque
couleur. M. Wollaston a étudié les propriétés chimiques des rayons lu¬
mineux, et M. Frauenhœfer les lignes transversales qui les coupent.
MM. Herschel et Leslie ont pensé que les rayons calorifiques correspon¬
daient au rayon rouge et les rayons chimiques, au rayon violet ; mais les
beaux travaux de M. Melloni ont fait voir que le maximum de chaleur
varie avec la source et la substance du prisme.
C’est à la puissance des rayons chimiques qu’on doit la. photographie
(fixation des images par la lumière, au moyen du daguerréotype ), décou¬
verte si favorablement accueillie par les savants, et qui n’est sans doute
qu’un premier pas vers des applications plus parfaites.
La diffraction de la lumière, découverte par Grimaldi, que Newton
chercha vainement à expliquer, et qui donna lieu seulement à quelques
hypothèses de S’Gravesand, de Marat, de Brougham et de Mairan, avait
reçu une nouvelle impulsion des études de MM. Flaugergues, Biol,
Pouillet et Parrot; mais il était réservé à MM. Young et Fresnel de
mettre fin à ces hésitations, en proclamant le principe des interférences,
qui montre que deux rayons lumineux émanant d’une même source ,
sous une faible obliquité , ont pour résultat de s’entredétruire lorsque
le mouvement des ondes a lieu en sens contraire, ou de produire une
clarté plus intense lorsqu’il a lieu dans le même sens. Les expériences
les plus concluantes des physiciens modernes ont confirmé cette théo¬
rie, et c’est dans ce phénomène que M. Arago a cherché l’explication
de la scintillation des étoiles.
Newton avait reconnu que la plupart des corps combustibles jouis-
CLXVj
DISCO U RS PRÉLIMINAIRE.
sent cl’une grande réfrangibilité ; par suite de cette observation, il soup¬
çonna la combustibilité du diamant, et l’existence, dans l’eau, d’un
principe combustible. Des études plus profondes sur la loi de la réfrac¬
tion ont fait reconnaître que le pouvoir réfringent des différents corps
est très variable; qu’il n’est en raison de la densité que dans un milieu
homogène; mais que néanmoins il est en rapport avec les proportions
des parties constituantes ; d’où il résulte que, par cette voie, on peut se
faire une idée de la composition des corps.
La double réfraction dont la loi, découverte par Huyghens, fut rejetée
par tous les physiciens, jusqu’à ce que Malus et Wollaston en eussent
démontré l’exactitude , a été confirmée parles travaux de MM. Biot,
Arago , Brewster et Fresnel. Les modifications qu’éprouve la lumière
dans la double réfraction et dans la réflexion sous certains angles, phé¬
nomènes inconnus avant Malus, qui leur donna le nom de polarisation ,
ont pris, dans ces derniers temps, de grands développements. Les plus
savants physiciens en ont, en partie, déterminé les lois par des expérien¬
ces multipliées. M. Biot a donné d’excellents travaux sur la polarisation
des liquides et des cristaux; il a continué les recherches de M. Fres¬
nel sur l’analyse chimique, au moyen de la polarisation de la lumière.
Ces nombreuses études, si fertiles en découvertes, ont déterminé, dans
la construction des instruments d’optique , d’importantes améliorations
qui, à leur tour, ont donné lieu à de nouveaux progrès. Les plus habiles
physiciens n’ont pas dédaigné de s’occuper de l’application de l’optique
aux besoins usuels ou à la confection d’instruments de pur agrément.
M. Fresnel a appliqué la loi des réfractions à la construction des phares.
Les microscopes simples ou composés ont pu être perfectionnés , grâce
aux verres achromatiques dus à Dollond. Les télescopes ont également
été modifiés ; celui d’Herschel, avec lequel ce savant astronome a fait
les plus belles découvertes, possède un pouvoir amplifiant de six cents
fois. La caméra lucida , plus commode que la chambre noire , a été
inventée par Wollaston.
La chaleur est un phénomène d’un trop haut intérêt pour qu’on n’ait
pas recherché les lois de sa propagation , ainsi que les modifications
quelle éprouve et fait éprouver aux corps qu’elle pénètre ou aban¬
donne. La nature n’en est pas encore connue avec certitude, bien que ce
problème ait exercé la sagacité de la plupart des physiciens. Herschei,
Lamarck et Thompson n’y ont vu qu’une simple modification de la lu-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ci.xvij
au contraire, l’ont considérée comme un mouvement intérieur détermi¬
nant le rapprochement ou l’éloignement des molécules des corps. Rum-
ford et Davy ont étudié la production du calorique par le frottement.
MM. Dulong et Petit ont cherché à en établir l’analogie avec les phé¬
nomènes galvaniques ou électriques; et M. Peltier a démontré le rapport
existant entre un courant et la température qu’il produit. On sait aujour¬
d’hui que les rayons solaires et la combustion ne sont plus les uniques
sources de chaleur ; que le frottement, la percussion et les combinaisons
chimiques sont accompagnés d’émission de calorique. M. Herschel a
également constaté que les rayons du calorique sont susceptibles de
réfraction, et, comme les rayons lumineux, inégalement réfrangibles ;
M. Bérard a cru reconnaître qu’ils peuvent aussi se polariser; mais
ce fait important n’a encore été démontré que par M. Mellon i et
presque en même temps par M. Forbes. Ainsi, le calorique reproduisant
les mêmes phénomènes que la lumière, ayant ses corps opaques et ses
corps diaphanes, se polarisant, se difîractant et se dispersant comme
elle , on en a conclu qu’il n’a pas plus quelle de substance spéciale, et
qu’il n’est qu’une des modifications que peut subir la substance impon¬
dérée qui remplit les espaces et qu’on nomme éther.
Les lois de la distribution du calorique et ses divers modes de trans¬
mission ont été étudiés avec soin par MM. Leslie, Bérard, Arago,
et réduits par M. Prévost en une théorie satisfaisante qu’il 'a nommée
Doctrine des échanges . Suivant son opinion, généralement admise,
le rayonnement du calorique est soumis aux mêmes lois que la lumière ;
cette observation a servi au docteur Wells à établir la théorie de la
rosée et de la gelée blanche, et à AL Arago, à expliquer certains
phénomènes météorologiques. Il est aujourd’hui bien démontré que ,
contrairement à la théorie de Newton, le refroidissement ne s’opère pas
en proportion géométrique décroissante.
MM. Despretz, Fourier et Poisson ont étudié la transmission du ca¬
lorique à travers les corps non élastiques; MAI. Nicholson, Pictet et
Alurray ont établi par des expériences réitérées la propriété conduc¬
trice des liquides.
La capacité des corps pour le calorique, établie par Black, déve¬
loppée par Wilkes, a été savamment calculée par Dulong et M. Petit.
Al. Dalton a prouvé que celte propriété augmente avec la température.
La détermination de la chaleur latente et spécifique a occupé beau¬
coup de physiciens. AIM. Leslie, Delaroche, Bérard, Bussy, Dulong
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
('I.XVllj
et Petit Pont étudiée avec soin, sans être arrivés à des résultats bien
décisifs; tout récemment, M. Régnault a publié un beau travail sur le
calorique spécifique des corps. La chaleur spécifique des gaz a occupé
MM. Marcel, de La Rive, et Bérard, dont les travaux ont été perfec¬
tionnés par MM. Gay-Lussac, Dulong, Petit, Clément Desormes et
Ilaycraft. M. Gay-Lussac a également étudié les phénomènes que pré¬
sente le calorique dans le vide.
On doit à M. Mellonî, de Parme, et à M. Forbes, d’Edimbourg,
la connaissance des lois du calorique rayonnant ; ces importantes dé¬
couvertes sur les propriétés calorifiques des rayons solaires et des au¬
tres sources de chaleur ont été faites au moyen de la pile thermo-élec¬
trique inventée par Nobili. Le premier a également fait des recherches
pleines d’intérêt sur les corps diathermaux et alhermaux.
Le phénomène de la dilatabilité des corps a été l’objet de nombreux
travaux: Ramsden, Dulong et M. Petit, s’en sont occupés avec succès.
Ces deux derniers ont employé , pour déterminer cette propriété , une
méthode fondée sur l’observation de la durée du temps nécessaire au re¬
froidissement des corps. En combinant leurs recherches avec la théorie
chimique, ils sont arrivés à plus de précision qu’aucun de leurs devan¬
ciers. La construction des pyromètres repose sur ce principe.
Le phénomène de la caléfaction, en vertu duquel une goutte d’eau,
projetée sur une plaque métallique chaude, conserve longtemps sa
forme globuleuse avant de s’évaporer, et sans mouiller la plaque, a été
étudié par divers savants, surtout par M. Boutigny; mais la cause de ce
phénomène est encore inconnue.
L’étude de l’expansion des gaz et des liquides a conduit au perfection¬
nement du thermomètre. MM. Leslie, Rumford, Howard, ont construit
avec l’air, la vapeur d’eau, l’alcool ou l’éther, un thermomètre différentiel
et le thermoscope. M. Gay-Lussac est l’inventeur des thermomètres à
minimâ et à ma xi nul ; MM. Rietsen, Houriel et Bréguet ont construit
des thermomètres métalliques. Dans ces derniers temps, MM. Roth et
Walferdin ont apporté dans la construction du thermomètre centigrade
une précision extraordinaire; ce dernier a construit un thermomètre
a déversoir très utile pour l’appréciation de la température des profon¬
deurs , et il a commencé une série d’expériences tendant à substituer
le thermomètre au baromètre , dans la mesure des hauteurs.
Deîuc, à qui l’on doit le perfectionnement de plusieurs instruments,
substitua la baleine au cheveu dans la construction de l’hygromètre;
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CLX1X
MM. Wilson, Leslie et Babin, ont cherché à rendre cel instrument moins
irrégulier dans ses effets.
MM. Dallon et Gay-Lussac ont trouvé la loi de la dilatation des gaz,
sur laquelle repose le principe des aérostats.
Les tensions des vapeurs, sous des pressions différentes, ont été dé¬
terminées avec soin par MM. OErsted et Perkins, Dulong, Arago, de
Humboldt, etc. On connaît l’application de cette étude à Part du
chauffage en général, à la mise en mouvement des machines, des voi¬
lures, à la navigation , et même à l’émission des projectiles.
Les études du xvme siècle avaient fait faire de grands progrès à
la science de l’électricité; toutes les expériences, toutes les découvertes
étaient un pas de plus vers la connaissance des innombrables effets de
ce fluide si subtil et si puissant à la fois. Franklin , en découvrant l’iden¬
tité de l’étincelle électrique et de la foudre, inventa le paratonnerre, es¬
sayé pour la première fois en France par Dalibard. Romas et Richmann
répétèrent les expériences du philosophe américain sur l’électricité des
nuages ; le dernier même périt victime de son ardeur pour la science. La
théorie de Dufay sur l’existence de deux fluides distincts, systématisée
par Symmer , fut d’abord accueillie peu favorablement par les savants ;
mais bientôt elle remplaça en France celle de Franklin. Les appareils
destinés à produire l’électricité furent perfectionnés. La machine élec¬
trique reçut différentes modifications de MM. Nicholson, Adams,
Wildt, Kohlreif, Ramsden et Van Marum. MM. Henley, Bohnenberger
et Brooke, apportèrent à la bouteille de Leyde d’heureux perfectionne¬
ments. Wilkes découvrit l’électrophore ; Bergmann constata la nature
électrique de la tourmaline; Fïenley inventa l’électromètre; Volta, le
condensateur; Coulomb, la balance de torsion; Bennet, l’électromètre
condensateur statique ; Cavallo, le multiplicateur et le doubleur, que
perfectionnèrent MM. Nicholson et Bohnenberger.
Volta, qui, comme Galvani, n’avait vu d’abord dans le galvanisme
qu’une électricité animale, en reconnut bientôt l’identité avec le fluide
électrique, et ne trouva de différence que dans le mode d’excitation ; il
construisit l’appareil nommé, d’après son inventeur, pile de Volta , ap^
pareil qui a si puissamment contribué aux progrès de la science.
Cruikshanks , voulant remédier aux vices de la pile à colonne, in¬
venta la pile à auge. Plus lard, Wollaston en doubla l’effet, en en¬
tourant l’élément positif par l’élément négatif. Après la découverte
vinrent les applications : Banks et Nicholson constatèrent que la pile
V
i
OLXX
DISCOUR S PR ELIMIN AIRE.
de Volta possède la propriété de décomposer l’eau ; Cruikshanks obtint ie
même résultat pour les sels. MM. Tromsdorf, Van Marum , Pfaff,
Ghildren , Erman , etc. , s’en servirent pour brûler des métaux. Les chi¬
mistes Davy, Berzelius, Gay-Lussac, Thénard, et beaucoup d’autres en¬
core , ont changé la face de la chimie par la découverte des métaux
alcalins et terreux, ainsi qu’on le verra en parlant des progrès de cette
science. Bichat, Nysten, Legallois, MM. Nobili, Prévost, Dumas,
Breschet, Magendie, Donné, ont expérimenté les effets physiologiques de
la pile. M. Becquerel , un des physiciens français qui s’occupent le plus
spécialement d’électricité, a cherché les lois qui président au déve¬
loppement de l’électricité par la pression , en a étudié le développement
et l’effet dans les actions chimiques, a appliqué la théorie électro-chimi¬
que aux phénomènes de combinaison des corps, et a cherché le rôle que
joue ce fluide dans les grandes combinaisons naturelles. Comme toutes
les piles humides ont l’inconvénient de se détruire promptement, Dé-
sormes et Hachette imaginèrent les premiers une pile sèche ; Deluc en
construisit une d’une autre sorte, qu’il appela colonne électrique ; Zam-
boni répéta avec succès ces expériences, et Bohnenberger se servit
de cet appareil pour construire un électroscope.
La connaissance de l’identité du magnétisme et de l’électricité ne
remonte qu’à l’époque de la découverte de l’électro- magnétisme ;
mais depuis , cette science a fait de si rapides progrès , que les tra¬
vaux dont elle a été l’objet sont innombrables ; aussi ne citerons-nous
que les principaux. L’action des courants électriques n’avait pas été
assez étudiée pour qu’on ait pu sortir du cercle des faits connus : les
travaux de Flinders, de Sabine, de Barlow, de Coulomb, avaient été sans
succès; MM. OEpinus, Prévost, Eschenmayer, Hansteen, avaient vaine¬
ment essayé de jeter du jour sur les points obscurs de la science; aussi
la nature du fluide magnétique était-elle toujours un mystère , lorsque
M. OErsted, qui étudiait depuis vingt années les questions de haute phy¬
sique, et qui avait annoncé, en 1807, qu’il voulait vérifier si l’électricité,
dans son état le plus latent, n’a pas une action sur l’aiguille aimantée ,
découvrit, en 1819, que le courant qui se dégage de l’appareil voltaïque
exerce sur elle une influence sensible, et que la déclinaison dépend de la
position du fil conducteur relativement à l’aiguille. La découverte du sa¬
vant danois fut , sur tous les points de l’Europe , le signal de nombreux
travaux. Ampère, qui avait étudié avec une infatigable persévérance les
phénomènes électro-dynamiques , et à qui cette science est redevable
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. (’lxx)
d’une partie de ses progrès, reconnut que les courants électriques agis¬
sent les uns sur les autres comme des aimants; qu’ils s’attirent ou se re¬
poussent, suivant qu’ils ont lieu dans le même sens ou en sens opposé.
M. Berzelius vérifia la découverte d’OErsted et d’ Ampère; MM. de La
Rive, Ferré et Faraday, se livrèrent à l’élude de ces phénomènes; dès ce
moment, une nouvelle période scientifique commença. M. Scliweigger
inventa le multiplicateur au moyen duquel M. Becquerel constata qu’il
y a production de courants électriques dans toutes les actions chimi¬
ques. La brillante découverte de M. OErsted fut suivie de celle du
magnétisme de rotation par M. Arago, qui parvint à aimanter des bar¬
reaux d’acier, en les soumettant soit aux courants d’un conducteur en
spirale, soit aux décharges successives de la bouteille de Leyde. Ces ex
périences démontrèrent complètement l’identité de l’électricité et du ma¬
gnétisme. Seebeck, en reconnaissant qu’on peut établir un courant
électrique dans les métaux par la seule action de la chaleur, donna
une nouvelle preuve de l’identité de l’électricité , du calorique et de la
lumière. M. Kuplfer, professeur à l’Université de Casan, s’est occupé de la
détermination de l’influence que la chaleur exerce sur la distribution du
magnétisme libre des aiguilles ; en 1828, il a été construit pour la pre¬
mière fois des aimants électro-dynamiques. MM. Moll, Lardner, Web¬
ster, Hare, Henri et Ten-Eyck, se sont aussi occupés de cette question.
Jusqu’ici la science de l’électricité porte les marques de son en¬
fance ; elle s’appuie encore sur un ou deux fluides spéciaux ; mais tout fait
espérer qu’il en sera de l’électricité comme de la lumière et de la chaleur;
que sa cause sera ramenée à une modification particulière de Y Ether.
Déjà nous savons produire les phénomènes de lumière et de chaleur, et
nous croyons qu’on arrivera aussi à simplifier cette dernière partie de la
science ; c’est du moins ce que les travaux actuels de M. Peltier laissent
entrevoir, lorsqu’il produit à volonté du froid ou de la chaleur avec le
même courant, et qu’il démontre que toute perturbation moléculaire, de
quelque nature qu’elle soit, fait naître un phénomène électrique.
Les applications usuelles du fluide électrique sont encore peu nom¬
breuses ; cependant M. Jacobi s’en est servi comme d’une force motri¬
ce, qu’on a déjà appliquée à des machines d’une certaine puissance. Le
même savant est le créateur de la galvano-plastique, au moyen de laquelle
on obtient des reliefs en cuivre d’une pureté admirable. Ce procédé, en se
perfectionnant, a produit des applications utiles; car on s’en est servi
pour faire des caractères d’imprimerie , et M. de La Rive en a fait usage
CJ.XXIJ
DISCOURS PRÉLIM IN AIRE.
dans la dorure des métaux, que l’emploi du mercure rend si funeste aux
ouvriers. On a meme fait plusieurs essais fort ingénieux sur les té¬
légraphes électriques.
La physique n’est pas, sans doute, encore arrivée au plus haut point de
perfection : il lui reste beaucoup à faire pour découvrir les vérités les
plus importantes de la science ; mais, si les travaux de la fin de ce siècle
répondent à ceux de ses quarante premières années, nous touchons de
bien près à la solution de questions d’une grande importance en philo¬
sophie naturelle.
Chimie . — La chimie pneumatique, qui avait renversé le phlogistique
de Stahî , contribua à de nouveaux progrès ; mais, comme elle se
montrait absolue, exclusive, en faisant de l’oxygène l’unique cause de
l’acidification et de la combustion, elle fut fortement ébranlée par les dé¬
couvertes nouvelles. Nous savons maintenant que ce n’est pas l’oxygène
seul qui produit de la chaleur et des acides en se combinant avec un
corps, mais que tous les corps dégagent de la chaleur et quelquefois
même de la lumière, en se combinant entre eux, et qu’en outre un grand
nombre de ces corps peuvent former des acides. Après la découverte de la
pile deVolta, on avait soupçonné que l’électricité joue un rôle dans la
combinaison des corps. Nicholson etCarîisle avaient décomposé l’eau par
la pile voltaïque ; Cruikshanks, après eux, décomposa les hydrochlorates
de magnésie, de soude, etc. MM. Hisinger et Berzelius découvrirent que
les solutions alcalines neutres sont décomposées par l’électricité; mais
ce fut Davy, qui, depuis 1800, poursuivant ces expériences , embrassa
le premier l’ensemble des phénomènes de décomposition des corps
paria pile voltaïque, et établit la connexion intime qui existe entre
les effets électriques et les changements chimiques qui ont lieu par la
pile. On avait vu que l’eau, soumise à faction d’une pile électrique, se
décompose ; que f hydrogène est attiré au pôle négatif et l’oxygène au
pôle positif. Par suite de ses travaux, Davy reconnut que tous les corps
composés se comportent de la même manière ; il parvint à isoler les mé¬
taux de tapotasse et de la soude, qu’on avait jusque-là considérées comme
des corps simples, et il indiqua ainsi la voie d’une série de découvertes
intéressantes. D'autres savants reconnurent que l’acidité n’est pas
une qualité absolue, mais relative, et qu’il existe des substances qui,
combinées avec certains corps , jouent le rôle d’acide, et, avec d’au¬
tres, celui de base. Les admirables résultats, dus à finlroduclion de
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. CLXxiij
l’usage de la pile voltaïque dans la science, y déterminèrent une révolu¬
tion complète ; M. Berzelius, qui n’avait pas interrompu ses travaux sur
cette importante matière, posa, en 1813, les bases de la théorie électro-
chimique, à l’infaillibilité de laquelle on crut pendant quelque temps;
mais qui cependant ne devait avoir qu’une existence éphémère.
Depuis que les études chimiques se sont étendues, on a découvert des
lois qui ne sont encore, il est vrai, que les premiers pas de la science
vers des vérités nouvelles, mais qui n’en constituent pas moins des décou¬
vertes d’une haute importance. Ce sont : X isomérisme, loi encore vague
et assez douteuse, en vertu de laquelle des corps ayant une même con¬
stitution moléculaire et un même poids atomique , ont des propriétés
physiques différentes ; V isomorphisme, si important en chimie, en géo¬
logie et en minéralogie, et dont il résulte qu’un nombre égal d’atomes,
se combinant de la même manière, peuvent donner naissance à des for¬
mes cristallines semblables, bien que les éléments constituants soient
de nature différente ; la loi des équivalents , d’après laquelle les
corps se combinent entre eux en des quantités constantes et inva¬
riables, et qui tend, depuis quelques années, à remplacer la théorie
atomique, dont les bases avaient d’abord été posées par Wenzel et
Bergmann ; plus tard, cette théorie fut confirmée par les expériences de
Berthollet et de Proust; mais elle ne pénétra dans le domaine de la
science, qu’apr.ès que M. Dalton l’eût formulée; enfin, la loi des
substitutions , appelée à tort peut-être théorie des substitutions , qui
fait voir que les éléments constituants se substituent les uns aux
autres, sans qu’il en résulte de changement dans la nature du com¬
posé. Cette loi, découverte par M. Dumas, et qui n’est peut-être
qu’un cas particulier de la loi des équivalents, a porté un coup mortel
à la théorie électro-chimique de M. Berzelius , en ce qu’on voit des
corps électro-positifs se substituer à des corps électro-négatifs et vice
versâ. Une autre cause de ruine pour cette dernière théorie, c’est qu’on
a reconnu qu’il est impossible de dégager de l’électricité en mettant
deux corps en contact , et que c’est à leur combinaison avec les corps
ambiants qu’il faut attribuer les phénomènes électriques qui se ma¬
nifestent dans la plupart des cas. Les expériences de Zamboni sur la pile
sèche ont constaté cette vérité; de sorte qu’aujourd’lmi l’on en revient
à l’affinité, loi en vertu de laquelle des atomes différents s’unissent
avec émission de chaleur, de lumière et d’électricité, l’électricité n’é¬
tant alors que l’effet et non la cause de la combinaison.
et-xxiv
DISCOURS PRELIMINAIRE.
Pour simplifier leur langage, les chimistes ont adopté des formules,
espèce d’algèbre chimique , qui , comme formule empirique , indiquent
la quantité des éléments qui entrent dans un composé; ou, comme
formule rationnelle , cherchent en même temps à rendre raison de la
manière dont a eu lieu la combinaison des éléments.
Les méthodes de classification suivies par les chimistes ayant été
reconnues fausses, on a, depuis quelques années, sérieusement songé
à adopter une méthode naturelle. MM. Ampère et Desprelz, pénétrés
de cette vérité , ont essayé de donner une meilleure classification des
corps chimiques, M. Hœfer, dans les éléments de chimie minérale
qui viennent de paraître , a présenté une classification naturelle , fondée
sur l’isomorphisme et les propriétés chimiques des corps. Tous les tra¬
vaux des chimistes les plus distingués d’Allemagne et d’Angleterre ten¬
dent vers ce but.
Par suite de ces nombreux efforts , la chimie s’est enrichie de nou¬
veaux corps élémentaires. En 1787, nous ne connaissions que dix-sept
corps simples ; en 1802 , nous en comptions vingt-huit, et aujourd’hui
nous en avons cinquante-cinq. Il n’est pas certain cependant que le
dernier corps annoncé par M. Mosander soit réellement simple. Toute¬
fois , on peut dire qu’un grand nombre de corps réputés simples ne sont
que des corps composés, qui jusqu’à présent ont résisté à nos moyens
d’analyse , mais que des instruments plus parfaits , des réactifs plus
puissants , mettront probablement à découvert.
Les découvertes en chimie minérale se sont multipliées à un tel point
qu’il serait impossible d’en faire l’énumération : nous ne citerons donc
que les plus importantes. Fourcroy et Yauquelin trouvèrent le moyen
de distinguer et d’obtenir à l’état de pureté la baryte et la strontiane,
et firent d’immenses recherches sur les combinaisons salines. Yauque¬
lin découvrit la glucne et le chrome; le zirconium, le titane, l’urane
(décomposé récemment, par M. Peligot, en oxygène et uranium),
le tellure, sont découverts par MM. Klaproth, Berzelius et Grégor ; Ten-
nant et Wollaston isolent du platine quatre corps nouveaux dont un
seul, le palladium, possède les propriétés d’un métal ductile et mal¬
léable; Del liio découvre l’érythronium, retrouvé en 1830 par Selfstrœm,
qui l’appelle vanadium. En 1804, le chlorure de soufre est décrit pour la
première fois par Thompson ; le cérium est découvert, au moyen de la pile,,
par M. Hisinger, dans le cours de ses expériences avec M. Berzelius.
En 1805, MM. de Humboldl et Gaf-Lussac donnent l’analyse de Pair ;
CLXXV
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ils démontrent que l’hydrogène et l’oxygène se combinent dans le rap¬
port de deux volumes à un. M. Gay-Lussac fait connaître sa belle
loi sur la combinaison des gaz en rapports simples. En 1807, Davy ob¬
tient, par l’emploi de la pile, les éléments des alcalis et des terres, et
le potassium, le sodium, le barium, le strontium et le calcium, entrent
dans la nomenclature des corps simples. En 1808 , MM. Gay-Lussac
et Thénard démontrent que le chlore est un corps simple ; ces mêmes
chimistes isolent, les premiers, le bore de l’acide borique ; M. Gay-
Lussac découvre de plus le cyanogène et M. Thénard l’eau oxygénée ;
M. Th. de Saussure donne l’analyse du gaz oléfiant; et, en 1812, il exa¬
mine la propriété que possède le charbon d’absorber les gaz. En 1813 ,
M. Gay-Lussac fait de beaux travaux sur l’iode découvert par Courtois;
l’année suivante, ces travaux sont complétés par ceux de MM. Sérullas,
Colin et Gaultier de Claubry. Davy publie le résultat de ses expériences
sur les fluorures.
En 1816, M. Berzelius découvre le sélénium; M. Stromeyer, en
même temps que MM. Roloff et Hermann , le cadmium , dont il fait
connaître les propriétés. M. Robiquet étudie l’acide borique. M. Arf-
wedson annonce la découverte du lithium ; MM. Dulong et Berzelius
déterminent, avec plus de précision, la composition de l’eau. En 1824,
MM. Liebig et Gay-Lussac obtiennent l’acide fulminique. M. Berzelius
continue ses recherches sur l’acide fïuorique. En 1826, M. Balard décou¬
vre le brome. En 1827, M. Mitscherlîch fait connaître l’acide sélénique.
M. Wœhler opère la réduction de l’alumine et de la glucyne, et M. Bussy
celle de la magnésie. Depuis cette époque, M. Dumas fait des recher¬
ches sur les sels de phosphore ; M. Pelouze démontre l’existence d’un
seul oxyde de phosphore; M. Thilorier liquéfie et solidifie l’acide car¬
bonique; M. Kullman compose de l’acide azotique au moyen d’ammo¬
niaque soumis à l’action de l’éponge de platine et vice versâ. M. Gaudin
étudie la cristallisation de certaines pierres précieuses ; il observe l’ac¬
tion lumineuse d’un courant de gaz oxygène et d’hydrogène sur un glo¬
bule de chaux vive ; il découvre la lumière sidérale et trouve le moyen
de filer le quartz. Enfin nous devons citer encore, comme ayant contribué
aux progrès de la chimie, MM. Thénard, Orfila, Berthier, Régnault,
Baudrimont, Laurent, Faraday, Person, etc., etc.
La chimie organique, qui n’était, il y a quelques années, qu’une branche
peu importante de la chimie générale, a tout récemment acquis de grands
perfectionnements ; néanmoins elle attend encore un système qui unisse
clxxvj DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
entre elles les lois isolées que nous connaissons. La plupart des chimistes
du commencement de ce siècle s'étaient occupés de la décomposition em¬
pirique des corps organisés, et, jusqu7en 1835, on avait suivi les mêmes
errements que les premiers observateurs. M. Raspail publia alors une
nouvelle théorie de la chimie organique, dans laquelle il rectifia beau¬
coup d’erreurs, et qui fit faire un grand pas à cette science. M. Liebig a
publié, l’année dernière, une chimie organique fondée sur un certain
nombre de radicaux composes encore hypothétiques ; mais tous les sa¬
vants ont pris pour bases de la chimie organique les formules ration¬
nelles qui conduisent à la connaissance des radicaux composés, et ils
ont joint, à la méthode ordinaire d’analyse, le microscope, qui fait con¬
naître la structure intime des corps.
Les travaux en chimie organique remontent, pour cette dernière pé¬
riode, à Fourcroy, qui étudia, avec une merveilleuse sagacité, les sub¬
stances organiques, isola la gélatine, l’albumine et l’urée, et associa
à ses travaux le célèbre Vauquelin. En 1812, M. Boullay découvre la
picrotoxine ; Vauquelin et Parmentier font connaître leurs expériences
sur le sucre de betterave; M. Lecoq analyse l’orseille, et M. Robiquet
le kermès. M. Berzelius fait connaître, en 1813, ses travaux sur les
fluides animaux; MM. Pelletier, Robiquet et Séguin font de nombreuses
expériences sur l’opium et le quinquina. En 1815, M. Chevreul com¬
mence ses travaux sur les corps gras et découvre la stéarine, la mar¬
garine, l’oléine et les acides gras produits par la saponification , dont
il explique la théorie, et il donne le nom de glycérine au corps
appelé par Schéele , principe doux des huiles ; plus lard, il reconnaît
en même temps trois acides volatils dans le beurre , un dans la graisse
de marsouin, etc. En 1817, M. Sertuerner trouve dans l’opium l’alcali
végétal qu’il appelle morphine; en 1819, MM. Pelletier et Caventou
réussissent à extraire de nouveaux alcalis végétaux de la noix vomique
et du quinquina. Vauquelin , pendant sa longue carrière, fait d’im¬
portantes expériences sur les corps organiques , et une foule de com¬
binaisons nouvelles enrichissent la science. En 1826 , MM. Robiquet
et Colin publient leurs observations sur la garance dont ils extraient
l’alizarine ; M. Pelouze distingue pour la première fois les périodes
successives dans l’action de la chaleur sur les corps organiques; il dé¬
couvre les acides pyrogènes et établit les lois de leur production. De
1820 à 1830, MM. Pelletier et Caventou, OErsted et Robiquet, décou¬
vrent de nouveaux alcalis végétaux, tels que la vératrine, la pipérine,
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ci.xxvij
la caféine, etc. En 1833, MM. Biol, Person el Payen font d’intéres¬
sants travaux sur la dextrine et la diastase. La science doit aussi à
M. Dumas une foule d’observations et de découvertes importantes en
chimie organique.
Malgré tous ces travaux, nous n’avons encore aucune idée de la ma¬
nière dont la nature opère ses diverses transformations. Nous connais¬
sons la vie, mais rien de plus, et nous ignorons comment, par suite de
la divergence des espèces , il existe des végétaux ou des animaux
qui, croissant et vivant dans des conditions semblables, présentent des
différences tranchées dans leur nature, leur forme et leurs propriétés.
Nous avons bien pu former artificiellement quelques produits semblables
à ceux de l’organisme , tels, par exemple, que l’urée, l’acide prussique,
etc., qu’on peut produire en partant de leurs principes constituants
auxquels on fait subir diverses transformations successives ; mais la
synthèse de la chimie vivante nous est impossible : aussi cette science,
qui touche aux plus hautes questions, est-elle encore dans un étal d’im¬
puissance qui appelle de nouveaux efforts.
Depuis un demi-siècle, la chimie a marché plus vite que toutes les au¬
tres sciences ensemble, sous le rapport de ses applications aux arts et
aux besoins sociaux ; elle doit une partie de ces résultats aux guerres
de la république el à la séquestration à laquelle nous avait réduits le
blocus continental.
A l’époque où les armées républicaines se portaient aux frontières
pour repousser les coalisés, la poudre manquait, faute de salpêtre. La
Convention ordonna la démolition des vieux édifices , l’enlèvement des
terres des caves et des écuries, et leur lixiviation en fournit d’énormes
quantités. Les canons étaient rares, et les cloches des églises, de¬
venues inutiles par suite de l’abolition du culte, contenaient trop d’étain
pour être employées à la fabrication des pièces d’artillerie : on décou¬
vrit des procédés propres à séparer letain du cuivre , et nos parcs se
remontèrent. La plupart de nos soldats n’avaient pas de chaussures, et
l’ancien procédé exigeait plus d’une année pour la préparation du
cuir, Séguin trouva le moyen de Je tanner en un mois.
Plus tard, lorsque la marine anglaise nous eut fermé le chemin de
nos colonies, on vint à manquer de sucre, substance devenue de première
nécessité. Parmentier fit de nombreux essais pour obtenir du sucre de
fruits; Proust obtint le sucre de raisins ; et le sucre de betterave, décou¬
vert par Marcgraf, fut bientôt fabriqué. On perfectionna les procédés de
(V
Cf.XXVlIJ
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
fabrication du fer et de l’acier. On découvrit le moyen de se procurer
la soude artificielle, les matières tinctoriales, etc. Quand le retour de
la paix eut rétabli les relations avec les pays qui nous avaient été si
longtemps fermés, on conserva la plupart des procédés dont la nécessité
avait doté notre industrie. Ils sont encore en usage maintenant ; et les
hommes éminents dans la science font toujours de leur perfectionnement
l’objet de leurs recherches.
Toutes les applications de la science à l’industrie datent de cette
époque. M. Chevreul perfectionne les procédés de saponification ; Vau-
quelin introduit le jaune de chrome dans la teinture; Chaptal, Davy ,
Boussingault , Payen, etc., appliquent la chimie à l’agriculture; Mol-
lerat purifie les vinaigres provenant de la distillation du bois; Lam-
padius , Bréant , Berlhier , Karsten , Fournet , etc. , perfectionnent
les procédés métallurgiques. On parvient à affiner la fonte avec les
gaz perdus qui s’échappent des gueulards des hauts fourneaux; le pla¬
tine est rendu malléable et laminé comme les autres métaux. On dé¬
couvre un grand nombre d’alliages ; Deyeux, Pelletier, Hagen, s’appli¬
quent à la préparation des substances pharmaceutiques, etc.
Ajoutez à ces services éminents l’application à l’éclairage des villes du
gaz hydrogène tiré delà houille, de l’huile, de la résine, des bitumes, des
matières animales, de l’eau, etc.; la préparation des couleurs propres à
la teinture des tissus; l’extraction de l’indigo du polygonum tinctorium ;
l’admirable découverte de Senefelder, la lithographie, devenue le signal
d’une ère nouvelle pour les arts graphiques; la substitution des amorces
fulminantes au silex, dans les armes à feu; l’emploi du chlore comme
moyen de désinfection et de blanchiment ; l’invention et le perfectionne¬
ment de la lampe de Davy, pour empêcher l’explosion de l’hydrogène car¬
boné dans nos houillères ; la saccharification de la fécule et l’emploi de
ce produit à la fabrication de la bière; la substitution de la soude à la
potasse, dans la fabrication du verre ; la conversion des substances orga¬
niques en engrais inodores ; la préparation de l’acide stéarique, qui sert
à la confection de bougies aussi belles que la cire ; l’emploi du caout¬
chouc, si longtemps resté inutile, pour la préparation de tissus imper¬
méables; la fabrication des alliages; l’emploi de réactifs pour recon¬
naître la sophistication des substances alimentaires; l’emploi du galva¬
nisme pour préserver le fer de l’oxydation, et la nouvelle découverte de
M. Boucherie pour rendre les bois inaltérables , etc.
Nous avons, à côté de ces applications générales, une science toute
DISCOURS PRELIMINAIRE.
CLXX1X
nouvelle, la chimie légale, dont les résultats sont trop incertains encore
9
pour que nous fassions autre chose que la mentionner.
Nous ne saurions dire quelles découvertes le temps réserve à la chi¬
mie; mais elle a déjà rendu d’assez grands services, et éclairé assez de
questions obscures, pour qu’il soit permis de la proclamer la première
des sciences.
Minéralogie. — L’école géométrique, créée par Haüy, avait fait con¬
naître d’une manière plus parfaite la structure cristallographique des
minéraux; elle complétait ainsi tous les éléments des méthodes jusque-là
fondées sur les caractères extérieurs et la composition chimique ; mais
la science avait un pas de plus à faire. Les progrès de la chimie, en faci¬
litant les analyses, avaient procuré la connaissance de nouveaux corps.
Au commencement du xixe siècle, Vauquelin avait découvert le chrome;
Hatchett, le colombium ; Wollaston, le palladium et le rhodium ; Desco-
tils, l’iridium; Tennant, l’osmium. Peu après, M. Berzelius fit connaître
le cérium, le sélénium et le thorium; Courtois, l’iode; M. Arfwedson, le
lithium ; M. Stromeyer, le cadmium ; M. Balard, le brome ; M. Selfstroem,
le vanadium. En même temps que le nombre des éléments chimiques
augmentait, celui des espèces minérales s’accroissait, et la minéralogie
subissait une révolution complète dans ses principes de classification.
Davy, qui avait compris l’importance de la pile comme moyen de dé¬
composition des minéraux, obtint les éléments des alcalis et des terres ;
le potassium, le sodium, le calcium, etc., entrèrent dans la science
comme éléments nouveaux. M. Berzelius reconnut les lois de la combi¬
naison mutuelle des terres ; et, dès ce moment, la silice, ce principe si
commun dans les composés naturels, prit rang parmi les acides. En même
temps, l’analyse chimique se perfectionnait par les nombreux travaux de
Klaprolh, de Vauquelin, de Laugier, de M. Berzelius et de plusieurs
autres chimistes encore vivants. Les simples essais de minéraux par la
voie sèche ou par la voie humide acquéraient une merveilleuse préci¬
sion entre les mains de Wollaston et celles du célèbre chimiste suédois.
Bientôt, s’appuyant sur les idées de Dalton, et sur la doctrine des pro¬
portions définies, M. Berzelius développa les principes de la théorie
atomique, et introduisit dans la science l’usage des formules pour re¬
présenter, d’une manière simple et rigoureuse, la composition des corps.
En 1819, il proposa une nouvelle classification des minéraux, fondée
sur les propriétés électro-chimiques des corps. M. Mitscherlich, de son
tiLXXX
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
côté, faisait faire un pas immense à la science, en publiant sa belle loi de
l’isomorphisme (1820), qui amena bientôt une réforme dans les mé¬
thodes minéralogiques. M. Berzelius avait choisi pour base du genre,
dans sa classification, l’élément électro-positif; M. Beudant, s’appuyant
sur les travaux de MM. Mitscherlich, Bose, Bonsdorff, Wachtmeisler,
etc., comprit qu’il y avait plus d’avantage à adopter l’élément électro¬
négatif, et M. Berzelius ne tarda pas à se rendre à cette opinion. Peu de
temps après, ce chimiste enrichit la science d’un nouveau principe im¬
portant, celui de l’isomérisme, et M. Mitscherlich signala de nombreux
exemples d’un autre fait, déjà connu, le dimorphisme, qui n’est peut-
être qu’une manière d’être particulière de l’isomérisme.
Pendant que s’opérait cette grande révolution dans les principes de
la science et dans la marche des méthodes , la cristallographie et la
physique des minéraux ne demeuraient pas stationnaires. Wollaston
avait doté les cristallographes dvun instrument précieux, le gonio¬
mètre, qui porte son nom. M. Weiss avait fait valoir l’importance de la
considération des axes dans les cristaux, en établissant sur cette consi¬
dération la distinction et la classification des systèmes cristallins; il avait
publié une théorie des zones , propre à faciliter le développement des
formes composées, et qui a servi de base à certaines représentations gra¬
phiques des cristaux, proposées par deux de ses élèves, MM. Neumann
et Quenstedt. M. Mohs, de son côté, donna un nouvel exposé des prin¬
cipes de la cristallographie, et publia une classification remarquable des
minéraux, fondée uniquement sur leurs caractères physiques et exté¬
rieurs. Il fut suivi dans cette voie par MM. Breithaupt, Haidinger et
Zippe. M. Neumann proposa une nouvelle notation des formes cris¬
tallines , beaucoup plus simple que celles de Weiss et de Mohs ; pu¬
blia, en 1830, un traité de cristallographie, l’ouvrage le plus savant et
le plus complet qu’on ait sur cette matière.
Les faits si importants de la polarisation et de la double réfraction de
la lumière ont été reconnus par Malus, Wollaston, ainsi que par
MM. Biot et Brewster, qui ont donné les moyens de reconnaître le nom¬
bre et les caractères particuliers des axes de réfraction ; le dernier
u signalé la dépendance mutuelle qui existe entre les propriétés op¬
tiques et les formes cristallines. M. Mitscherlich a déterminé l’in¬
fluence de la chaleur sur les variations de la forme des cristaux ;
MM. Frankenheim et Savart ont étudié, l’un les modifications delà
dureté dans le même cristal,
l’autre celles de l’élasticité. Plusieurs au-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CLXXXJ
très savants ont enrichi la science d’observations neuves et impor¬
tantes ; et la minéralogie , qui a dû tant de progrès à MM. Brongniart ,
Dufrénoy, Delafosse , Haidinger, Kupffer, G. Rose , etc. , attend encore
d’eux de nouveaux perfectionnements.
Anatomie . — Le xvme siècle n’avait pas cessé de mettre à profit
les travaux des siècles précédents déjà riches en découvertes , et ses
efforts avaient été couronnés de succès; car la connaissance de la struc¬
ture particulière des organes était arrivée à un haut degré de perfection;
mais, jusque-là tous les travaux n’avaient eu pour but que l’anatomie
descriptive, et l’on peut dire que l’anatomie générale n’existait pas , bien
que quelques points de cette science eussent été entrevus par les an¬
ciens. Bichat, élève de Pinel, qui, dans sa nosographie philosophique ,
avait classé les maladies d’après l’analogie des tissus , développa l’idée
de son maître et eut la gloire de donner aux études anatomiques une
direction nouvelle. Après avoir étudié isolément les divers tissus, il les
compara entre eux et les groupa suivant leur affinité ; il comptait jusqu’à
vingt-et-un tissus élémentaires , quoique la plupart paraissent dériver
du tissu cellulaire. La mort l’empêcha de mettre la dernière main à
cette puissante création ; mais ses travaux ne furent pas stériles , et les
routes qu’il ouvrit à la science sont les seules aujourd’hui suivies.
L’étude de la structure intime des organes avait beaucoup plus de
progrès à accomplir que l’anatomie générale, et notre siècle n’a point
manqué d’hommes capables de descendre jusque dans les particularités
de l’organisation. Sans faire précisément des découvertes nouvelles, ils
ont beaucoup contribué au perfectionnement de la science de l’orga¬
nisme. Nous citerons, parmi ceux qui se sont le plus occupés d’ana¬
tomie générale et descriptive, MM. Chaussier, Boyer, Marjolin, J. et
H. Cloquet, Meckel, Serres, Lauth , Tiedemann, Magendie, Bourgery,
Jacob, Gerdy, Treviranus, Arnol, etc. A ces noms peuvent se joindre
ceux des savants qui se sont occupés de zootomie, et qui ont répandu, sur
les connaissances d’anatomie générale, un intérêt qui ne pouvait naître
que d’un vaste point de vue comparateur. Nous passerons légèrement
sur l’anatomie des régions , créée par Béclard , qu’une fin préma¬
turée empêcha de réaliser complètement son idée , et qui eut pour in¬
terprètes MM. Velpeau et Blandin, Nous ne mentionnerons pas ici les
travaux des hommes distingués qui se sont occupés et s’occupent encore
d’anatomie pathologique, parce que celte science, malgré son intérêt
CLXXX1J
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
et la réputation justement méritée de Morgagni , Mascagni, Lieutaud ,
Scarpa, Corvisart, Laënnec, Broussais, de MM. Andral, Cruveilhier,
etc., n’entre point dans le cadre de notre travail.
Anatomie comparée. — Dans le xvme siècle, l’anatomie comparée,
alors à ses premiers essais, avait trouvé pour défenseurs les naturalistes
les plus célèbres qui l’avaient sauvée du dédain et de l’oubli. Vicq-d’Azyr,
le savant et brillant anatomiste, avait conçu le plan d’une anatomie
comparée qui devait embrasser tous les faits relatifs à l’organisation des
êtres. Ce projet, ajourné par la mort de son auteur, fut réalisé par G. Cu¬
vier qui, en 1795, fut adjoint à la chaire d’anatomie comparée du Muséum
national. Dès ses premières leçons on comprit ce qu’il y avait, entre ses
mains, d’avenir pour cette science. Employant tour à tour l’analyse et la
synthèse, il arrivait à la classification des animaux par l’étude de leurs
organes, et à la division de leurs fonctions par l’étude des actes qu’ils
accomplissent ; il rangeait ces fonctions dans l’ordre de leur succession
naturelle ; car l’animal a deux grandes fins à remplir , sa conservation
propre et celle de son espèce; c’est ainsi qu’un lien de perpétuité rattache
les générations les unes aux autres. Guidé par ces hautes considérations,
il disposa les faits dans un ordre tel que de leur simple rapprochement
sortirent ces lois admirables qui donnèrent à l’anatomie comparée une
certitude presque mathématique. En 1800 et 1805, ses leçons, publiées
par les soins et la collaboration de MM. Duméril et Duvernoy, furent
pour la science une époque non seulement de régénération, mais
encore de création , puisqu’elles l’embrassèrent dans toutes ses parties,
et que les principes qui y étaient renfermés devinrent les régulateurs de
toutes les études qui ont pour objet la connaissance des êtres orga¬
nisés. Ce précieux monument scientifique n’a pas perdu de sa valeur:
car, depuis 1835 , M. Duvernoy surtout s’occupe de mettre à la hauteur
de la science les leçons d’anatomie comparée de Cuvier, dont le 1er vo¬
lume avait été revu par lui-même. M. Laurillard a coopéré pour une
part importante à cette nouvelle édition.
L’anatomie comparée a pris une telle importance, qu’elle forme
aujourd’hui la base des études de tous les hommes qui s’occupent de la
science des êtres. Dans tous les pays il en a été entrepris des traités com¬
plets : Blumenbach, MM. de Blainville, Meckel , Carus, Treviranus,
.lacobi, Home, Wagner, Wilbrand, Grant, ont publié, sur son ensemble,
des traités généraux plus ou moins satisfaisants; mais tous ces travaux
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CLXXXllj
n’ont pas été terminés, et nous devons regretter surtout celui que la
mort de Meckel laisse incomplet. Les mêmes auteurs , auxquels nous
joindrons MM. Duméril, Rudolphi , Albers, Oken, Kuhl, DelleChiaje,
ont publié des mélanges d’anatomie et de physiologie comparées qui
sont pour la science autant de conquêtes nouvelles.
Pour des travaux plus spéciaux encore, se groupent une foule d’au¬
teurs. MAI. Rudolphi, Home, Duméril, Lherminier, Girou de Buza-
rcingues, Spix, Mayer, Oken, Meckel, Nitzsch, etc., se sont occupés
d’ostéologie générale et comparée. La structure et le développement des
os ont été l’objet des études de MM. Béclard, Serres, Bailly, Steinmïil-
len, etc. L’application de l’osléologie comparée à la paléontologie, déjà
entrevue par P. Camper et si bien démontrée par les beaux travaux de
G. Cuvier, a été reprise, dans ces derniers temps, par M. de Blainville.
MAL Schreger et Ilg ont étudié la syndesmologie ; nous trouvons en
myologie, MM. Hauch et Alïiller.
La névroîogie, qui met sur la voie des mystères de la sensibilité et
de l’intelligence, a occupé un grand nombre d’anatomistes. Nous cite¬
rons, parmi les plus célèbres, AIM. G. Cuvier, Gall et Spurzheim, Bell,
Desmoulins, Rolando, Bailly, Alagendie, Treviranus, Roth, etc.
AIM. E. Geoffroy Saint-Hilaire, Foville, Serres, Vimont, Flourens,
Tiedemann, Burdach, Rolando, Bellingieri, ont fait une étude spéciale
du cerveau et de ses dépendances.
La structure et la distribution des nerfs ont occupé AIM. Raspail et
Breschet, Prost, Girard, Jacobson, Kilian, Lobstein, Hirzel, Weber,
Canaveri , etc. Nous citerons, en parlant de chaque branche de la
zoologie , les travaux qui se rapportent spécialement à chaque classe
d’êtres.
L 'anthropologie ou la connaissance des races humaines est une
science due tout entière aux travaux de ce siècle, et trop jeune encore
pour mériter une longue mention. En effet, soit résultat de l’influence
des milieux, soit dissemblance originelle dans les races, il existe entre
les peuples qui couvrent la surface du globe une diversité sur laquelle
devait se porter l’attention des savants ; il en est résulté plusieurs sys¬
tèmes de classification qui, sans satisfaire pleinement la raison, servent,
comme toutes les méthodes , à ne pas s’égarer dans le dédale de la
science. Les principaux auteurs qui se sont occupés d’anthropologie
sont : MAL Rudolphi, Virey, Edwards, Bory de Saint-Vincent, Lesson,
cr.xxxiv
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Desmoulins, Prichard, Alcide d’Orbigny, d’Omalius d’Halloy, Knor,
Roussel, Gruilhuisen , etc.
Anatomie philosophique. — Porté naturellement à la généralisa¬
tion, notre siècle a vu naître une science belle, attrayante, heureux ré¬
sultat de l’union de l’étude des faits et de la philosophie 5 nous voulons
parler de l’anatomie et de la zoologie philosophiques, dont les éléments,
entrevus de siècle en siècle par divers naturalistes, n’ont été réunis
en corps de doctrine que dans le nôtre. Aristote avait vaguement
pressenti l’unité décomposition organique; en 1555 , Belon compara
l’homme à l’oiseau; en 1704, Newton, frappé de l’uniformité des lois
qui régissent les masses du système planétaire, avait pensé que le
meme mode d’uniformité devait régner chez les animaux; en 1756,
Buffon formula, le premier, avec netteté, le principe de l’unité de
composition ; ïlerder, le grand philosophe , était persuadé que, dans
tous les êtres, il domine une conformité d’organisation qui, formant
un type exemplaire , se modifie à l’infini. En 1786, Yicq-d’Azyr pro¬
clama la même loi , et reconnut dans la nature un modèle primitif et
général qu’on retrouve partout. Camper, un morceau de craie à la main,
métamorphosait un chien en cheval, un cheval en homme, etc. ; mais
le grand développement de cette idée est du, en zoologie, à M. Geoffroy
Saint-Hilaire, et, en botanique, à Goethe.
M. Geoffroy Saint-Hilaire , collaborateur de G. Cuvier, avait publié
avec lui la classification des mammifères. Frappé, dans le cours de ce
travail, de l’arbitraire qui régnait dans la division des groupes, il aban¬
donna, dès lors, toutes les études de nomenclature pour se livrer à celles
du rapport des êtres entre eux. Une fois dans cette route, il repassa dans
son esprit ses impressions antérieures; il fit des observations nouvelles,
et vit que des animaux, considérés comme différents, ne se distinguent
que par des modifications dans la forme, la proportion, la disposition,
et, d’une manière générale, dans le degré de développement de parties
qui, au fond, restent les mêmes. Ainsi ont lieu des variations infinies
dans f arrangement , et par conséquent dans le jeu des organes, sans
que les rapports essentiels soient changés ; de là l’idée de l’unité de
composition dans les êtres organisés. Partant de ce principe, il reconnut
que les os élémentaires des membres antérieurs se retrouvent dans les
nageoires pectorales des poissons , que la tête des vertébrés est formée
chez tous de parties analogues, et que, chez les poissons, l’opercule
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CT.XXV
de l’ouïe n’est que la série des osselets de cet organe, poussés au dehors
pour servir à d’autres usages. Une découverte fort remarquable, et qu’il
avait en partie prévue depuis longtemps, est celle qu’il fit, en 1821, d’un
véritable système dentaire chez les jeunes oiseaux. Par suite d’études
faites dans une direction semblable, il fut constaté que, dans toutes les
classes des vertébrés (mammifères, oiseaux, reptiles ou poissons), il y a
un type de formation primitive pour les membres antérieurs: ainsi, chez
les mammifères terrestres , ce sont des organes de préhension ou de lo¬
comotion ; ensevelis dans l’intérieur des chairs, comme chez les mam¬
mifères aquatiques, il n’en sort que la main pour fendre l’eau ; chez les
oiseaux, ce sont des leviers destinés à frapper l’air; chez les poissons,
des nageoires ayant pour fonction de faciliter les mouvements de pro¬
gression. Cette identité est si rigoureuse, que, chez les mammifères,
dont le pied est enveloppé d’une corne , on reconnaît les os du méta¬
tarse et ceux des doigts réunis dans le sabot. Il en est de même de
la colonne vertébrale qu’on retrouve toujours, avec des modifications
corrélatives, suivant les différentes classes d’animaux et la diversité
de leurs conditions d’existence, et dont le développement résulte de
la prépondérance plus ou moins grande du système sanguin ou du
système cérébro-spinal.
La même loi s’applique encore aux articulés : l’insecte, le crustacé,
vivent au dedans de leur colonne vertébrale, dont les pièces différentes
sont représentées par leurs divers anneaux. Nous trouvons dans les tor¬
tues, parmi les vertébrés, un exemple de cette singularité de structure ;
et l’on peut comparer les segments articulés du homard et de la sco¬
lopendre à une série de vertèbres constituant une colonne vertébrale,
dont les pattes figurent les côtes ; mais, pour continuer l’analogie et la
trouver jusque dans les organes intérieurs, il faut renverser ces animaux
sur le dos, si l’on veut placer dans le même ordre les systèmes nerveux
et sanguin; car, chez eux, le système viscéral est en dessus, et c’est sous
le ventre que se trouvent les ganglions qui remplacent la moelle épinière
et le cerveau. Chez eux comme chez les vertébrés, ces ganglions don¬
nent naissance aux nerfs sensitifs ; et, ce qui rend plus frappante l’idée
d’unité de plan, c’est que les vertébrés, encore dans l’œuf, sont fixés
par le ventre au vitellus, tandis que les insectes le sont par le dos.
Après cette grande découverte de l’unité de plan du système osseux
vient , comme complément indispensable , celle du balancement des
organes, cause inépuisable de diversité dans les êtres. Parmi tant de
X
CLXXXVj
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
faits d’une si admirable fécondité pour l’explication des données phi¬
losophiques, nous citerons seulement celui de révolution du foetus, qui,
avant d’arriver à l’état que lui assigne son origine, passe, pour ainsi dire,
par la forme des animaux des classes inférieures. L’idée du plan unique
remonte à 1796 ; en 1807, elle avait une forme plus arrêtée ; depuis,
son auteur n’a pas cessé d’en poursuivre la démonstration avec une
patience infatigable. Il a recherché les analogies non seulement dans
la comparaison des organes, mais encore dans leurs éléments, ne négli¬
geant pas plus ceux qui restent à l’état rudimentaire que ceux qui ac¬
quièrent le plus grand développement.
Pendant que cette science se créait en France, l’illustre Goethe prélu¬
dait, en 1792, aune semblable découverte, par son ouvrage sur les mé¬
tamorphoses des plantes , écrit dans la même pensée. Bientôt après ,
il démontra la nécessité de fondre ensemble l’anatomie humaine et
l’anatomie comparée; et, pour donner à la science une base plus cer¬
taine, d’établir, d’après les fonctions, un type anatomique, un modèle
universel, qui pût. servir de guide dans l’étude des animaux. Les travaux
de ce grand philosophe, mal compris de ceux à qui il les avait soumis,
ne parurent qu’en 1820, quoiqu’ils eussent été terminés en 1796.
En 1807 et 1808, M. Oken en Allemagne et M. Duméril en France,
urent conduits, par des considérations différentes, à l’idée de la com¬
position vertébrale de la tête, que Goethe avait entrevue, plusieurs an¬
nées auparavant, d’après le témoignage de quelques auteurs allemands.
Cette théorie est aujourd’hui généralement admise en principe ; et les
auteurs les plus opposés à l’anatomie philosophique reconnaissent que la
tête est composée , sinon de vertèbres agrandies , au moins de ceintures
osseuses, comparables à des vertèbres. MM. de Blainville, Geoffroy
Saint-Hilaire, Spix, Carus et Meckel, ont contribué au développement
de la première idée , mais ils n’ont pas encore pu s’entendre sur le
nombre des vertèbres crâniennes. Une autre question , moins impor¬
tante , il est vrai , mais à la solution de laquelle Goethe fit faire un
grand pas , est la démonstration de l’existence de l’os intermaxillaire
chez l’homme. Cette découverte a fait disparaître la différence établie
par Blumenbach entre l’homme et le singe. A la même époque, Vicq-
d’Azyr constata le même fait.
A peine cette voie fut-elle ouverte, qu’un grand nombre de savants
dirigèrent leurs recherches dans le but de pousser plus loin les découver¬
tes récentes ; dans l’article Mammifères du Dictionnaire de Déterville,
DISCOURS P R ÉL IM UN Al K K. CLXXxvij
M. deBlainvillc posa les bases d’une morphologie rationnelle des ani¬
maux supérieurs ; M. Serres contribua aux progrès de cette science
par ses ouvrages sur les Lois de V ostéogénie , et sur X Anatomie compa¬
rative du cerveau dans les quatre classes d’ animaux vertébrés . Le
point de vue de M. Serres est le développement centripète de l’or¬
ganisme, d’après lequel on voit tout tendre de la circonférence au
centre. Partant de cette base, l’auteur poursuit, à travers la modi¬
fication infinie des formes, la concordance des parties analogues ; mais
l’Allemagne, dont les esprits sont si propres aux spéculations, a
fourni les conceptions les plus hardies. En 1821, M. Oken publia,
sous le titre de Système d’anatomie, de physiologie et d’histoire na¬
turelle y un exposé de ses vues d’unité , dans lequel la nature entière
est l’objet de ses méditations. Il prend pour point de départ les quatre
éléments des anciens, l’air, le feu, l’eau et la terre, dont il explique
toutefois la nature ; il trouve quatre classes correspondantes pour le
règne minéral , trois pour le règne végétal , quatre pour le règne
animal. Dans les animaux, les parties organiques élémentaires sont les
intestins, les veines, les trachées ou poumons, et les organes de la vie
de relation, qui sont eux-mêmes des répétitions des éléments typiques,
et passent à travers cette répétition de parties organiques. Il montre
ensuite, comme conséquence de ce principe, que le règne animal s’est
développé dans le même ordre que les organes dans le corps des ani¬
maux. Ce sont, d’après lui, ces organes qui caractérisent les classes,
et il y a autant de classes d’animaux qu’il y a d’organes ; en conséquence
ses trois grandes divisions sont : les animaux à viscères qui forment les
invertébrés ; les animaux à chair ou les poissons, les reptiles et les oi¬
seaux; enfin les animaux à sens ou les mammifères. Ces mêmes caractères
se retrouvent dans les différentes classes. Ce système, dont les idées
paraissent étranges au premier abord, est d’une grande profondeur
philosophique.
M. Carus prend l’œuf ou la sphère creuse, figure des êtres les plus élé¬
mentaires, comme la base de tout le développement de l’organisme.
D’après ses idées, la partie molle de la sphère tend à conserver sa
forme, tandis que la partie solide ou l’axe , susceptible de déplace¬
ment, tend à produire des figures terminées par des lignes droites qui
modifient la forme de la sphère.
M. Spix a suivi une voie semblable, c’est-à-dire qu’il s’est lancé dans
le champ des abstractions ; aussi son système est-il peu en harmonie avec
(‘LXXXVIIJ
DISCO U K S I»R É L I M I N A I K E .
nos idées positives. La marche de l’anatomie philosophique française est
toute différente : elle déduit plus froidement, et remonte des faits à la
généralisation , au lieu de prendre l’inconnu pour point de départ.
Cette grande et puissante création, à laquelle il ne reste qu’à se
développer par l’observation , n’a pas trouvé partout des partisans ; en
effet, elle a encore à répondre à des objections puissantes. G. Cuvier
se montra l’un de ses antagonistes les plus sévères ; il admettait que
les êtres organisés , loin de former une ligne continue, sans interrup¬
tions , en forment plusieurs marchant parallèlement ; qu’alors un seul
plan ne suffit plus, et qu’il en faut plusieurs, puisqu’il y a plusieurs
gradations parallèles. Il disait que les zoologistes philosophes cher¬
chaient en vain l’unité dans les organes ; qu’elle réside dans les fonc¬
tions générales et essentielles , qui sont les conditions absolues de
l’animalité. La divergence qui sépare les deux écoles existe encore, et
ce n’est pas à nous de décider ia question : nous dirons seulement de
l’anatomie philosophique que si , comme les théories générales, elle a
procédé d’une manière peut-être trop absolue , elle renferme assez de
vérités pour qu’on ne puisse la repousser sans examen.
Physiologie . — Nous avons vu, dans les siècles précédents, la physio¬
logie soumise aux hypothèses des sectes chimiques et mécaniques, ou al¬
lant puiser, dans des théories plus ou moins spécieuses, l’explication des
phénomènes de la vie. Les progrès des sciences ne lui ont pas en¬
core, il est vrai, permis d’asseoir ses explications sur des démonstra¬
tions toujours rigoureuses; mais elle a cessé d’être l’esclave des systèmes
dominants en philosophie et dans les sciences physiques, et elle do¬
mine toutes celles qui ont pour but la connaissance de l’être et de ses
fonctions : aussi la métaphysique et la philosophie transcendante, qui s’é¬
puisent en vains efforts pour trouver, dans des hypothèses, l’explication
des faits de l’ordre le plus élevé, sont-elles obligées de venir demander à
la physiologie les lumières qui leur manquent. Cette science intéresse
donc profondément tous ceux qui voient dans l’étude de la nature l’u¬
nique base de la certitude humaine ; et la société civile elle-même peut
en attendre des modifications importantes dans sa constitution orga¬
nique.
A la tête des hommes du siècle qui ont rendu le plus de services à
la physiologie, se place naturellement Bichat. Observateur judicieux,
sachant tirer des inductions profondes de simples rapprochements ou
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CLXXX1X
de simples analogies , il rapporte tous les phénomènes de la vie à
des propriétés dont les unes résident dans les organes, tandis que les
autres sont répandues dans le reste de l’économie vivante. Les dis¬
tinctions qu’il fait entre les tissus et leur rôle dans l’état normal et pa¬
thologique sont devenues la source des révolutions qui , depuis le
commencement de ce siècle, ont régénéré la médecine.
La physiologie touche de si près aux phénomènes appelés psychologi¬
ques, que presque tous les physiologistes ont abordé cette grande ques¬
tion. L’un des plus célèbres sous ce rapport, Cabanis, fit principa¬
lement servir ses vastes connaissances à l’explication des phénomènes
de l’intelligence; dans son éloquent ouvrage sur le rapport du physi¬
que et du moral de l’homme, il remplit la lacune laissée par les philo¬
sophes sensualisles dans l’explication du mécanisme mystérieux de la
pensée. De Laméthrie, Priestley et Darwin, ne virent dans les phéno¬
mènes de l’économie vivante que des propriétés de la matière organique.
Baumes, Ackermann, suivant la même voie, rentrèrent dans les théories
des physiologistes chimistes et mécaniciens, tandis que d’autres y cher¬
chaient des explications prises en dehors de la science. Nous ne sommes
pas tout à fait affranchis de ces idées exclusives ; chacun explique encore
par une théorie, résultat de ses études, de ses croyances ou de ses pré¬
jugés, les phénomènes de la vie; mais il n’en résulte pas moins des
travaux de ce siècle que chacun contribue , par ses recherches labo¬
rieuses, à enrichir la science de faits nouveaux, abstraction faite de toute
théorie.
MM. Buisson, Grimaud, Magendie, Richerand, Adelon , Dumas,
Broussais, Breschet, Bourdon, Sprengel, Burdach, de Blainville, Dugès,
Millier, ont écrit des traités généraux qui se rapportent aussi bien aux
animaux qu’à l’homme, et embrassant l’ensemble de la science; mais ces
grands travaux n’ont pas empêché les études spéciales , et les fonc¬
tions particulières des organes ont été observées avec soin. MM. Leroy,
Dhéré, Duncan, Edwards, etc., ont étudié les phénomènes de la nu¬
trition en général ; MM. Chaussier, Montègre, Magendie, Tiedemann,
Gmelin, Schwann, ceux de la digestion; MM. Barry, Legallois, Davy,
Allen, Edwards, Martin Saint-Ange, Goodwyn, Pépys,ont fait de nom¬
breuses recherches sur la respiration et la circulation ; M. Poiseuille a
calculé la force impulsive du cœur sur le fluide sanguin ; MM. Legal¬
lois, Prévost, Dumas, Donné, Schullz, Kaltenbrunner , Wilson, Mill¬
ier, Andral, etc., ont réuni un grand nombre d’observations sur le
t'XC
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
sang; Bichat, MM. Magendie, Fohrnann , Tiedemann, Gmelin, Lippi,
Panizza, Antomarchi, Bell, Parsons, Configliachl, ont traité des sécré¬
tions et des excrétions dans des ouvrages généraux ou des mémoires
particuliers; MM. Despretz, Coutanceau, Brodie et Chossat, se sont oc¬
cupés de la chaleur animale; MM. Breschet et Becquerel ont détermi¬
né, par des expériences délicates, la température des tissus animaux ;
MM. Dutrochet, Fodera, Home, Tiedemann, Carlisle, Lauth, Meckel,
Blainville, Tilesius , Séguin , etc. , ont fait de nombreuses recherches
sur l’absorption; MM. Scarpa, Gaillardi, Flourens et Serres, sur la
formation des os; M, Flourens s’est livré à des expériences pleines
d’intérêt sur la coloration des os par la garance; MM. Dumas, Prévost,
Prochaska, Carlisle, ont étudié le mouvement musculaire; MM. Gau¬
tier, de Blainville, Belle Chiaje, Mojon, Breschet, Roussel de Vauzème
et Flourens, ont donné des travaux intéressants sur la structure de la
peau; MM. Pinel, Gall , Spurzheim , Broussais , Legallois, Jaeobson,
Rolando, Bell, Béclard, Desmoulins, Flourens, Burdach , Bouillaud ,
Adelon, Bailli, Breschet, ont fait une profonde étude du système ner¬
veux. Gall est le créateur de la phrénologie, science nouvelle, en¬
trevue, il est vrai, par plusieurs physiologistes anciens, mais qui s’est,
de nos jours, établie comme doctrine philosophique au milieu des
théories existantes, et qui attend de ses laborieux sectateurs la confir¬
mation des premières vérités dont elle a posé les bases. MM. Cuvier,
de Blainville , Duméril, Home, Froriep, Lehmann, Knox, Houston,
Broussais, Breschet, Flourens, Cloquet, Dugès, Muller, etc., ont étudié
spécialement les organes des sens.
Les fonctions si complexes de la génération ont occupé un grand
nombre de physiologistes ; mais les premiers travaux entrepris dans
cette direction se sont bornés à des recherches plus ou moins spéciales.
Nous citerons, parmi les hommes qui s’y sont livrés, MM. Pander,
Baër, Meckel, Rathke, Tiedemann, Bojanus, Purkinje, Huschke, Cu¬
vier, Dutrochet, Serres, Weber, Breschet, Prévost, Dumas, Velpeau ,
Flourens, Martin Saint-Ange, etc. D’autres physiologistes ont étendu
leurs études à toute la série animale , et des traités spéciaux ont été
publiés sur cette matière par MM. Burdach, Muller, Valentin, etc.,
en France, M. Coste a fait de l’embryogénie et de l’ovologie comparée
l’objet d’un enseignement dans la chaire d’anatomie comparée de M. de
Blainville, au Jardin du Roi. Un brillant avenir est promis à cette par¬
tie de la science.
i
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CXCJ
Tl est une autre branche de la science physiologique qui , de nos
jours, vient se heurter contre un scepticisme bien naturel, mais poussé
trop loin, sans doute: c’est le somnambulisme magnétique, qui a oc¬
cupé MM. Deleuze, Bertrand, Puységur, Frappart, Teste, Ricard, etc.,
et qui compte encore un grand nombre d’adeptes. Depuis les mystifica¬
tions de Mesmer, l’Académie des sciences et celle de médecine sont
intervenues, par intervalle, dans cette question, chaque fois qu’il s’est
présenté des magnétiseurs annonçant de nouveaux prodiges; jusqu’à ce
jour, le problème n’est pas résolu; ce qui vient peut-être de ce qu’on
cherche dans un phénomène réel des effets imaginaires.
Tératologie. — Une nouvelle branche de la science , d’un puissant
intérêt et destinée à révéler les mystères de l’évolution des êtres, est
la tératologie , qui repose sur le principe dont il a été question en trai¬
tant de l’anatomie philosophique, c’est-à-dire que les embryons passent,
dans le cours de leur développement, par la forme des animaux des
classes inférieures. Il résulte de ce principe que, s’il survient un temps
d’arrêt, il naît un être incomplet dans son espèce.
Les anciens tératologistes ( si l’on peut donner ce nom à des hommes
qui n’ont recueilli que des faits mal vérifiés , au lieu d’aller cher¬
cher dans un principe sûr les causes de ces anomalies) voyaient, dans
tous ces monstres , les fruits de l’œuvre du démon ou d’unions anti¬
naturelles : Montaigne et Bacon , doués d’une raison plus froide, ne
virent dans les êtres anomaux que les résultats de lois différentes de
celles qui sont communes à l’espèce. Au xviii6 siècle, la tératologie
prit une marche plus rationnelle; mais avant Haller, le régénérateur de
celte importante partie de la science , on ne trouve qu’à glaner parmi
des absurdités ; ou, si quelques faits vraisemblables se présentent , on
flotte entre l’affirmation des uns et la négation des autres. Ce fut ce
savant anatomiste qui démontra l’utilité de l’étude des anomalies orga¬
niques pour le progrès de la physiologie.
Les anatomistes philosophes ont cherché dans les inégalités de dé¬
veloppement de l’embryon l’explication des phénomènes tératologi¬
ques. MM. Meckel, Geoffroy Saint-Hilaire, Serres et Isidore Geoffroy,
ont démontré, à l’aide d’un grand nombre de faits, que les anomalies ré¬
sultent presque toujours d’un arrêt survenu dans le développement
d’un certain nombre d’organes, ayant conservé jusqu’à la naissance
les caractères qui cessent ordinairement d’exister pendant les premiè-
excij
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
res périodes fœtales ou même embryonnaires. Il suit de là que la
monstruosité n’est pas un aveugle désordre , mais un ordre régulier,
soumis à des lois précises , à des règles constantes. Toute loi tératolo¬
gique a sa loi correspondante dans l’ordre normal , et les monstres
peuvent être classés d’après le principe des méthodes linnéennes ; il
existe donc un rapprochement forcé entre les divers degrés de mons¬
truosité et ceux de l’échelle animale. Cette idée de classification, due à
M. Geoffroy Saint-Hilaire, a été développée et complétée par M. Isi¬
dore Geoffroy. En l’étendant à tous les groupes, et en les échelonnant
suivant le principe de la subordination des caractères , il a rendu la
classification tératologique plus régulière que la classification zoo¬
logique.
Il existe à notre époque de nombreux travaux tératologiques :
MM. Geoffroy Saint-Hilaire père et fils, Meckel , Serres et Otto, ont
écrit des traités généraux. MM. Belle Chiaje, Meckel, Otto, Anto-
marchi, Burkard, Herold, ont étudié les monstres doubles et simples.
L’hermaphrodisme et l’hémitérie ont occupé MM. Jacobi, Martin
Saint- Ange, Weese, Stampini, Nicati, etc. MM. Breschet et Geoffroy,
Orth et Hirnly, ont recherché les lois des monstruosités par inclusion.
Zoologie générale . — • La zoologie, cultivée avec un succès toujours
croissant depuis la renaissance des lettres, ne prit un véritable carac¬
tère de stabilité qu’après que le génie de Linné eut jeté les bases de la
méthode naturelle ; mais les travaux de l’illustre Suédois et les perfec¬
tionnements successifs qu’il avait apportés à sa classification dans les
diverses éditions de son Systema naturœ , n’avaient pas empêché les
essais d’autres méthodistes. G. Cuvier qui, pendant longtemps, résuma
toute la science française, ou, pour mieux dire, fut la plus haute expres¬
sion scientifique du commencement de ce siècle, commença par réviser,
en 1795, de concert avec M. Geoffroy Saint-Hilaire, la classification des
mammifères , puis il fit des études semblables sur les êtres de la série
animale , et partout il apporta une réforme depuis longtemps désirée,
Linné avait formé sans choix sa classe des vers de tous les animaux qui
n’avaient pu trouver place dans les classes précédentes 5 cette classifi¬
cation vicieuse réclamait d’importantes modifications. Cuvier, qu’un
séjour sur les côtes de Normandie mit à portée d’étudier les animaux
marins, prépara, de 1790 à 1795, pour la classe des vers, un nouveau
mode de classification, qui, dès sa publication (1795), obtint l’adhésion
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. cxciij
de lous les naturalistes. Ce grand et beau travail remplit toutes les
conditions d’une méthode naturelle, quelle que soit la disposition des
groupes intermédiaires; mais il a déjà subi d’inévitables perfectionne¬
ments, par suite des progrès qu’ont amenés des éludes de plus en plus
profondes sur les êtres des diverses classes. En 1797, Cuvier publia
son tableau élémentaire de l’histoire naturelle des animaux; il présenta,
en 1817 et en 1830, dans la 2e édition du Régné animal , ouvrage
aussi capital dans la science que le Systema naturœ de Linné, une
classification complète de tous les animaux, fondée sur leur organi¬
sation, d’après le principe des affinités naturelles.
Le système de Cuvier est fondé sur l’ordre descendant, c’est-à-dire
qu’on y trouve le type le plus complexe au sommet et le plus simple à
la base; il a été adopté par la plupart des naturalistes, comme le mieux
approprié aux besoins de l’étude, en ce qu’il va du connu à l’inconnu.
Cependant tous les zoologistes n’ont pas accepté ce système ; ils ont fait
des efforts constants pour arriver à une classification plus parfaite et
plus philosophique encore; et, si leurs tentatives n’ont pas toujours été
accompagnées de succès, du moins ont-elles contribué au progrès de
la science , en variant les points de vue. Lamarck, porté par sa nature à
l’abstraction, a adopté l’ordre inverse de Cuvier ; il a établi un système
général de classification des animaux, en suivant l’ordre ascendant,
comme celui qui répondait le mieux à la théorie de la génération suc¬
cessive des êtres.
Toutefois, ce renversement de l’ordre de classification générale n’a pas
exercé une bien grande influence sur les divisions des groupes fonda¬
mentaux, et la méthode naturelle a triomphé de toutes les tentatives
faites en dehors de ses principes. Différentes modifications y ont
été apportées par plusieurs auteurs, sans l’altérer profondément ; mais
M. de Blainville est venu, avec l’autorité de son profond savoir, pro¬
poser de nouvelles bases de classification, en opposition avec celles de
Cuvier. Selon cet auteur, le règne animal doit être partagé en trois
groupes primordiaux seulement, fondés sur les formes générales des
animaux et sur leur relation avec la disposition du système nerveux.
Plusieurs des hommes éminents dans la science inclinent vers l’opinion
de M. de Blainville, etquoique son système n’ait pas obtenu une adhésion
générale , la plupart des naturalistes flouent entre les deux systèmes
qui se disputent la prééminence.
Il est une aulre manière d’envisager la connexion des êtres vivants :
7
cxuv
DISCOURS PRELIMINAIRE.
c’est celle de MM. Oken et Mac-Leay. Nous avons fait connaître les
idées du premier, en parlant de l’anatomie philosophique; il nous reste
à exposer la méthode de Mae-Leay : cet auteur base son système sur
ce principe déduit des affinités naturelles des êtres , que tous les
groupes organiques affectent la forme circulaire ; d’après son arrange¬
ment, chacun de ces cercles contient cinq autres groupes formant un
nouveau cercle ; aux points où ces cercles se touchent par leur cir¬
conférence, se trouvent des groupes intermédiaires qui les lient entre
eux. Ainsi, il y a affinité entre les êtres d’un même cercle, et analogie seu¬
lement entre ceux de deux cercles différents. D’après ce système, tous
les êtres organisés sont divisés en deux grands cercles comprenant l’un
le règne végétal, l’autre le règne animal, et chacun d’eux est ensuite
partagé en groupes secondaires. Ce mode de classification, appelé sys¬
tème quinaire et exposé dans les Horœ entomologicœ , publiées de 1819
à 1821, a été étendu et appliqué à tout le règne animal par plusieurs na¬
turalistes anglais, et entre autres par M. Swainson.
Après les ouvrages systématiques, résultats des efforts des maîtres de
la science, viennent ceux des naturalistes qui, sans créer de systèmes,
acceptent les méthodes généralement admises, ou se contentent de mo¬
difications de peu d’importance. Nous citerons les éléments de zoologie
générale de MM. Latreille, Duméril, Milne Edwards, Pouchet, Van-der
Ilœven, Grant, Hollard, Hemprich, Kaup, Munck, Reichenbach; mais
il manque un Syslema animalium , contenant l’indication de tous les
animaux décrits ou renfermés dans les collections et les traités séparés.
Mammalogie. — Le nombre toujours croissant des animaux dont se
sont enrichis les collections a nécessité la division de la zoologie
en plusieurs branches. En tête, se trouve la mammalogie. Cette science,
perfectionnée sous le rapport de la méthode par les classificateurs géné¬
raux, a vu le système de G. Cuvier modifié par MM. Desmarest, Dumé-
rii, Duvernoy. Latreille, Ranzani, Desmoulins, Fréd. Cuvier et Van-der
Hœven, qui tous sont partis d’un point de vue commun, fondé sur les
principes de la méthode naturelle ; mais, comme la science n’arrive pas
d’un seul coup à un degré de certitude tel que toute contradiction soit
impossible, d’autres essais ont eu lieu pour donner une classification
plus parfaite des mammifères. En 1811, Illiger publia son Prodromus
systemalis mammalium , qui contenait une nouvelle méthode, fon¬
dée sur les organes de préhension et de sustentation ; ce travail, quoique
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cxcv
remarquable sous plusieurs rapports, a le défaut d’être empreint d’un
néologisme qui ajoute à l’étude des difficultés nouvelles. M. de Blain-
ville a publié, en 1816, une classification différente de celle de Cu¬
vier, et basée sur l’unité ou la dualité de l’utérus, ainsi que sur une ap¬
préciation rigoureuse de la valeur des principaux caractères mam-
malogiques. M. Desmoulins a cherché, en 1825, à concilier le système de
Cuvier et celui de M. de Blainvillc, sans que cette modification ait été
adoptée. M. Isidore Geoffroy a divisé les mammifères en trois séries pa¬
rallèles, commençant, chacune, par les êtres les plus complets et descen¬
dant jusqu’aux plus simples. Le prince Charles Bonaparte a également
établi une classification naturelle dans laquelle on retrouve la plupart
des ordres de Linné, mais qui est divisée en deux séries fondées sur le
mode de reproduction des mammifères. Dans son état actuel, la mé¬
thode mammalogique doit subir les perfectionnements depuis longtemps
proposés par les zoologistes , et qui tendent à séparer ou à unir cer¬
tains ordres ou certaines familles dont la structure et les détails d’orga¬
nisation sont aujourd’hui mieux connus. Les travaux généraux sur les
mammifères sont fort nombreux. Les ouvrages deBuffon, malgré leur
charme, sont aujourd’hui surannés et ne sont plus en harmonie avec
la forme sérieuse qui, à notre époque, domine toutes les études. Les
ouvrages généraux renferment tous l’histoire des mammifères; mais il
y a aussi quelques traités spéciaux : tels que ceux de Desmarest , de
MM. Lesson et Schinz; la grande histoire naturelle des mammifères par
M. Geoffroy Saint-Hilaire et F. Cuvier, un des plus précieux monu¬
ments de la science mammalogique, et le Systema mammalium de
M. Fischer, encore incomplet, peut-être, à cause des progrès rapides de
la science, mais qui peut donner une idée des espèces connues. On doit
compter parmi les travaux qui ont contribué le plus puissamment à
faire avancer la mammalogie, les monographies et les faunes, parmi
lesquelles nous citerons celles de MM. d’Audebert, Geoffroy père et
fils, Temminck, Lichtenstein, de Blainville, Desmarest, F. Cuvier, Du-
vernoy, Bennett, Gray, Rengger, le prince Maximilien de Neuwied,
Roulin , Savi, Spix, Bowdich, Ritgen, Waterhouse, etc.
On a, de tout temps, attaché une grande importance à l’étude de la
£
structure des mammifères ; mais, de nos jours plus que jamais, des
recherches spéciales ont été faites pour arriver à une connaissance
plus intime de l’organisation des grands vertébrés. M. Meckel a
publié une monographie anatomique de Fornilhorhynque et de le-
ÇXCVJ
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
çhidné ; MM. E. Home, Georges Cuvier, de Blainville, ont traité le
même sujet. F. Cuvier a composé, sur les dents des mammifères,
considérées comme caractère zoologique , un ouvrage destiné à faire
apprécier l’importance du système dentaire dans les diverses familles
du règne animal ; M. Rousseau en a fait connaître le développement
dans les différents âges chez plusieurs espèces. MM. Fietzius, de Stock¬
holm, Owen et Dujardin, en ont étudié la structure intime. G. Cuvier
a rédigé un grand nombre de mémoires sur des particularités organiques
propres à certains ordres ou à certains genres, entre autres sur Foreille
interne des cétacés, sur les narines des mêmes animaux, sur la rate des
marsouins, sur l’ostéologie des hippopotames, des paresseux, et sur celle
des mammifères en général. M. Fischer a donné une anatomie des
makis ; MM. Pander et Dalton ont publié un traité d’ostéologie des
mammifères; M. Weber a contribué, par ses travaux, à la connaissance
de leur charpente osseuse. M. Wolf a étudié la production de la voix
dans les animaux de cette classe; M. Gurtl a donné une anatomie des
animaux domestiques, ainsi qu’un beau travail sur les glandes des
canaux sudorifères, sur les glandes sébacées de la peau dans les ani¬
maux domestiques , et sur la structure des ongles et des cornes. M.
Walch a traité de l’organisme animal dans les mammifères. MM. Lob-
stein et Duvernoy ont publié des détails fort intéressants sur l’anatomie
des phoques, et M. Rapp, sur celle des cétacés. M. Otto a étudié la dis¬
position particulière des artères encéphaliques dans les animaux hiber¬
nants; il a découvert, dans une espèce de singe, une disposition particu¬
lière de l’estomac, que les travaux de MM. OwenetDuvernoy ont démon-
tré caractériser les semnopithèques. Le premier a découvert le sphincter
œsophagien du diaphragme dans les mammifères grimpeurs. MM. Bres-
chet et Roussel de Vauzème ont étudié l’appareil tégumentaire des mam¬
mifères. MM. Meckel, Lauth, Savart, Gerdy, Bennati, Cagniard-Latour
et surtout J. Millier, le savant professeur de Berlin, ont avancé, par
leurs travaux, la théorie de la voix dans l’homme et dans les autres
vertébrés à mammelles. MM. Flourens, Henle, Bischof et Turpin, ont
étudié les membranes muqueuses ; MM. E. Geoffroy Saint-FIilaire, de
Blainville, Owen et plusieurs autres ont fait des recherches sur le mode
de génération des marsupiaux et des monotrêmcs. *M. Martin Saint-
Ange a fait des villosités du chorion des mammifères le sujet d’un grand
mémoire. MM. Coste, Eschricht, Gluge, se sont occupés du même sujet.
MM. Baër et Rathke ont recueilli des observations sur l’embryogénie
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cxcvjj
des mammifères. MM. Dujardin et Verger ont entrepris des recherches
sur la structure intime du foie de ces animaux. MM. Rathke, Baèr,
Weber et J. Millier, se sont servis du microscope pour étudier la
structure des organes des sécrétions. MM. Ehrenberg, Th. Schwann,
Valentin, Burdach et Mandl, ont exercé leur sagacité sur l’anatomie
microscopique des nerfs.
M. Boulin, continuant les observations d’Azara sur les mœurs des
animaux de l’ancien monde, transportés en Amérique, s’est occupé des
changements qu’ont produits sur les espèces les nouvelles circonstances
dans lesquelles elles se sont trouvées.
L’histoire des mœurs des mammifères est la partie la moins étudiée
et par conséquent celle sur laquelle il règne le plus d’obscurité. Nous
trouvons bien, dans les relations des voyageurs, des détails épars sur
certaines particularités concernant la manière de vivre des animaux
qu’ils ont observés; mais nous ne connaissons d’ouvrage complet, sous ce
rapport, que l’histoire naturelle des mammifères dont il a été question
plus haut, et pour laquelle F. Cuvier a observé à l’état vivant la plu¬
part des animaux qu’il a décrits. Al. Flourens a publié un résumé plein
d’intérêt des nombreux travaux de F. Cuvier sur le moral des animaux
et sur leurs caratères zoologiques. MAI. d’Obsonville, Leroy, Virey et
Pougens, se sont aussi occupés de l’instinct des animaux. MAL Dureau
de La Alalle et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire ont traité, après Buffon et
F. Cuvier, de leur domestication.
L’appréciation des phénomènes intellectuels, entreprise d’abord par
Buffon , a occupé l’attention de Dupont de Nemours et plus récemment
de F. Cuvier. Depuis, les phrénologistes ont essayé de vérifier leur
doctrine , en cherchant, dans la structure du crâne des mammifères ,
l’indication de leurs penchants et de leurs facultés.
Ornithologie . — L’ornithologie n’est pas moins cultivée que les autres
branches de l’histoire naturelle. Quoique les hommes spéciaux dans celte
science soient généralement peu nombreux, les travaux systématolo-
giques ont occupé plusieurs savants qui, presque tous, ont pris pour base
la classification linnéenne , lapins naturelle de toutes. En 1790, Lalliam
fit paraître son Index ornithologie us , remarquable par sa clarté et
sa précision. Cuvier vint ensuite et fit, pour la classification des oi¬
seaux, ce qu’il avait fait pour toutes les autres classes du règne ani¬
mal, c’est-à-dire qu’il commença par ébaucher un système appelé,
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cxcvïij
comme ses autres travaux , à faire époque dans la science ; il le per¬
fectionna plus tard , en mettant à profit ses propres observations et
les études des autres ornithologistes. Lacépède, Illiger, M. Duméril,
ont attaché aussi à leurs travaux ornithologiques une méthode de
classification particulière, fondée, comme toutes celles de l’époque, sur
les caractères tirés du bec et des pattes. En 1812 , M. de Blain-
ville parla, pour la première fois, de l’avantage de l’étude de l’appareil
sternal dans la distribution systématique des oiseaux. Cette idée fut
mise à profit par le docteur Lherminier, qui la prit pour base d’un sys¬
tème ornithologique. M. Merrem est arrivé en même temps que M. de
Blainville à un résultat semblable dans son Tentamen systematis na-
turalis avium. Les deux classes fondamentales de sa méthode sont
basées sur la présence ou l’absence du bréchet. M. Ranzani de Bologne
a également eu égard aux caractères résultant de la forme de l’appareil
sternal, dans la classification des oiseaux faisant partie de ses éléments
de zoologie. Vieillot, Latreille, MM. Kuhl, Horsfield,Vigors, Swainson,
Ch. Bonaparte, Temminck, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et Wagler, ont
aussi joint à leurs descriptions une classification systématique ; nous
pouvons citer , parmi les ornithologistes qui contribuent par leurs
études au perfectionnement de la méthode naturelle, M. de Lafresnaye,
qui a publié, dans le Magasin zoologique, un grand nombre d’articles
d’ornithologie et plusieurs mémoires fort estimés.
Les travaux descriptifs généraux d’ornithologie sont moins abondants
que les monographies ou les faunes ornithologiques. Buffon, dont les
nombreuses éditions se sont chaque fois enrichies des nouvelles décou¬
vertes de la science, a toujours été un ouvrage fondamental en ornitho¬
logie. Les méthodologistes ont aussi pour la plupart donné un tableau
raccourci, mais aussi complet que possible, du nombre des oiseaux
connus. Divers manuels d’ornithologie ont été publiés, et les diction¬
naires des sciences naturelles sont devenus des répertoires complets.
Les monographies ornithologiques sont d’un haut intérêt, et presque
toutes, surtout de nos jours, sont accompagnées de figures d’une grande
beauté et d’une parfaite exactitude. Levaillant avait publié, en 1799, une
monographie des perroquets; depuis cette époque jusqu’en 1807, on
a eu de lui l’histoire des oiseaux de paradis, des rolliers, des toucans,
des couroucous, des promerops, des guêpiers, etc.; Desmarets a fait pa¬
raître la monographie des langaras, des manakins et des todiers; Dau-
din, celle des langaras, des moucherolles, etc- ; Vieillot, celle des oiseaux
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cxctx
chanteurs de la zone torride; Temminck a donné l’histoire des pigeons;
M. Lesson, celle des oiseaux-mouches; M. Gould a publié, dans ces der¬
nières années, la monographie des ramphastidés, des couroucous et de
plusieurs autres genres ou familles; MM. Wagler, Lea et Bourjot Saint-
IIilaire, celle des perroquets; M. Swainson, celle des tyrans d’Amérique.
M. Ménétrier est l’auteur d’une monographie des fourmiliers.
Les auteurs de faunes ornithologiques sont très nombreux : Levail-
lant a donné l’histoire des oiseaux d’Afrique ; Savigny nous a fait con¬
naître ceux de l’Égypte et de la Syrie ; Shaw, ceux de la Nouvelle-
Hollande ; M. Gould a publié une centurie des oiseaux de l’Hima-
laya ainsi que la faune des oiseaux de la Nouvelle-Hollande; M. Al¬
cide d’Orbigny a publié line partie de l’ornithologie des Antilles; il a
commencé et il continue la description des oiseaux de l’Amérique
méridionale. MM. Rüppel, Smith, Ehrenberg, ont étudié les oiseaux
de l’Afrique; MM. Vieillot, Wilson, Audubon, Ch. Bonaparte, ceux
de l’Amérique du Nord; le prince de Neuwied et M. Spix, ceux du
Brésil ; M. Siebold, ceux du Japon ; M. Sykes, ceux du pays des Mahrat-
tes; Sonnerat, ceux des Indes et de la Chine; MM. Temminck, Brehm,
Gould, etc., ont publié l’histoire naturelle des oiseaux d’Europe; MM.Gé-
rardin, Vieillot, Folydore Roux, Crespon et Degland, la faune orni¬
thologique de la France; MM. Brehm, Schilling, Borkhausen, Spalowsky,
Naumann, Meyer et Wolf, celle de l’Allemagne; MM. Lewin, Lord,
Bewick,Selby,Pennant, etc., celle de l’Angleterre; MM. Nuccavi, Boneîîi,
Ch. Bonaparte et Savi, l’ornithologie de l’Italie ; M. Schinz a décrit les
oiseaux de la Suisse; M. Meyer, ceux de la Livonie et de l’Esthonie;
M. Besecke, ceux de la Courlande. M. Nilson est l’auteur d’une orni¬
thologie suédoise; MM. Rafles, Kuhl et Horsfleld ont donné des descrip¬
tions d’oiseaux de Java; M. Faber a publié un prodrome des oiseaux de
l’Islande et une faune des oiseaux du Nord ; M. Kittlitz a fait connaître
quelques oiseaux du Chili. La plupartdes voyageurs, tels que MM.Quoy,
Gaimard, Lesson, Bellanger, Garnot, et en général tous les circumna-
vigateurs, ont consacré, dans leurs relations, une place importante à
la description des oiseaux.
Nous ne connaissons que fort peu de savants qui se soient spéciale¬
ment occupés d’ornithotomie. Nous ne trouvons guère que M. Tiede¬
mann qui en ait fait l’objet d’études particulières ; nous ajouterons seu¬
lement que les plus célèbres anatomistes comparateurs se sont
occupés de la structure des oiseaux. G. Cuvier a fait connaître leur
oc
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
larynx inférieur, et a publié un mémoire sur l’ossification du sternum
dans les animaux de cette classe; M. Geoffroy Saint-Hilaire s’est livré
à de nombreux travaux sur leur squelette et sur leurs organes repro¬
ducteurs; M. Breschet a étudié chez eux l’organe de l’ouïe; M. Brandt,
de Saint-Pétersbourg, a publié un grand travail, avec iconographie,
sur leur osléologie. MM. Lauth, Millier et Duvernoy ont découvert les
tissus élastiques qui, dans l’aile des oiseaux en général et dans la poche
sous-mandibulaire du pélican en particulier., remplissent la meme fonc¬
tion que les ligaments dénués de force vive. Le dernier de ces anato¬
mistes a décrit les nombreuses modifications osseuses et musculaires
que présente la langue des oiseaux. MM. Cuvier, Dutrochet, Flourens
et Coste, ont cherché les analogies qui existent entre l’œuf de l’ovipare et
celui du mammifère ; M. Bichard Owen a donné l’anatomie zoologique
de plusieurs espèces; M. Nitzseh a étudié les pennes des oiseaux; M.
Thienemann a fait l’histoire de la reproduction des oiseaux d’Europe;
M. Schinz est l’auteur d’un travail sur leurs nids et leurs œufs, etc., etc.
Une partie bien importante et encore peu connue de l’ornithologie,
est la partie ethnographique. On peut dire que , sous ce rapport, la
science ornithologique présente une grande lacune que le temps seul
pourra remplir. Les migrations des oiseaux ont bien été l’objet des
études de quelques observateurs; mais nos connaissances à ce sujet sont
encore fort incertaines.
Erpétologie . — Nous avons vu la science erpétologique naître au
xviif siècle sous l’inspiration de Laurenti ; depuis elle a grandi, et
le xixe siècle est riche en observations de toutes sortes. Nous passe¬
rons rapidement en revue les méthodoîogistes qui sont très nom¬
breux. Lacépède, le premier dans l’ordre chronologique, a donné,
dans sa continuation des œuvres de Buffon , une histoire naturelle des
quadrupèdes ovipares et des serpents; il a fondé sa classification, pour
les premiers, sur la présence ou l’absence de la queue, pour les autres
sur la présence ou l’absence des pieds. En 1799, M. Brongniart a pu¬
blié un arrangement systématique des reptiles, fondé sur les carac¬
tères anatomiques , affranchissant ainsi la science des entraves d’une
étroite routine. Latreilfe n’a donné qu’une modification du système de
Lacépède; Daudin afait paraître, en 1802 et 1803 , une histoire générale
des reptiles, où il a suivi la méthode de M. Brongniart. Il est à regretter
que ce travail, fait avec rapidité, soit quelquefois inexact. G. Cuvier a
DISCOURS PRELIMINAIRE,
CC)
publié, en 1798, dans son Tableau. élémentaire de l’histoire naturelle des
animaux, une classification qui se rapproche de celle de Lacépède. Il
adopta, plus tard, celle de M. Brongniart; et, vingt années après, il publia
un nouvel arrangement des reptiles fondé sur la subordination des ca¬
ractères. M. DumériJ, qui a succédé à Lacépède, et qui, depuis près
de quarante années , occupe la chaire d’erpétologie , a successivement
perfectionné la méthode naturelle qu’il a suivie dans les nouvelles suites
à Buffon, publiées en 1834, conjointement avec M. Bibron. Oppel, natu¬
raliste bavarois, a fait paraître, en 1811, un travail systématique sur
les reptiles. M. Merrema donné, en 1820, son T entame nsystematis am~
phibiorum ; cet ouvrage, peu au courant de la science, n’est que la re¬
production d’un autre qui lui est antérieur ; le système qu’il a suivi est
presque celui d’Oppel. M. de Blainville a apporté, dans sa classification,
la science et la sagacité qui le distinguent. M. Gray a publié plusieurs
essais de classification qui n’ont pas été adoptés. Le docteur Harlan est
l’auteur d’une faune erpétologique de l’Amérique du Nord, dans la¬
quelle il propose un système de classification fondé sur les organes
respiratoires. On distingue surtout dans son travail la partie rela¬
tive aux genres grenouille, rainette et crapaud. M. Haworth a pro¬
posé un système dichotomique de la classe des reptiles , emprunté en
partie à Merrem. M. Fitzinger, auteur doué d’une saine critique, a
proposé un nouvel arrangement systématique , dans son catalogue des
reptiles que renferme le musée zoologique de Vienne. M. Ritgen est l’au¬
teur d’une méthode inadmissible, par suite des nombreuses particula¬
rités qu’il y a introduites. Il nous reste à citer avec éloge le travail de
M. Wagler sur la classification des reptiles, comme étant conforme aux
vrais principes de la méthode naturelle. On voit que les travaux systéma¬
tiques relatifs aux animaux de cette classe ont beaucoup exercé la saga¬
cité des naturalistes, à cause des modifications nombreuses que présente
leur organisation. Chacun des auteurs que nous venons de citer ne s’est
point contenté d’un simple travail de nomenclature; mais il y a joint des
descriptions augmentées, chaque fois, des genres nouveaux dont la
science s’était enrichie. L’erpétologie compte aussi , au nombre de ses
historiens, MM. Meyer, Kaup, Reuss, en Allemagne ; Lichtentein, Gra-
venhorst etWiegmann, en Prusse; Schîegel, Boié, en Hollande; Bell, en
Angleterre; Rusconiet Ch. Bonaparte, en Italie; Cocteau, en France, etc.
Les travaux d’anatomie relatifs aux reptiles sont nombreux, et ont
puissamment contribué au perfectionnement des méthodes. En 1794 et
DISGO U RS PR É LI MINA ï R E .
ccij
1795, Townson R publié des observations physiologiques sur la respira¬
tion de ces animaux. M. Geoffroy Saint-Hilaire père, dans sa philosophie
anatomique, a décrit leurs organes respiratoires; il a fait aussi une étude
comparative des organes de rouie chez les reptiles, chez l’homme et chez
les poissons. M. Windischmann a fait paraître, en 1831, un traité
sur la structure de l’oreille dans les amphibies. En 1832, M. Breschet
a publié un travail semblable. M. Jacobson a donné des recherches sur
un système veineux particulier aux reptiles. Nous devons à M. Martin
Saint-Ange un travail comparatif sur la circulation des quatre classes
des animaux vertébrés. M. Panizza, de Pavie, a étudié leur système lym¬
phatique. MM. Schœpf, Schneider et Bojanus, ont publié l’anatomie des
tortues; MM. Jules Cloquet et Meckel , celle des glandes lacrymales et
venimeuses des serpents. En 1832, le professeur Muller, de Bonn, a
donné, sur les ordres des batraciens et des serpents, un excellent tra¬
vail anatomique et descriptif. M. Meyer a découvert, dans plusieurs es¬
pèces de ces ordres, des rudiments de membres postérieurs; M. Serres a
publié une anatomie du cerveau des reptiles, comparé à celui des autres
classes des vertébrés. Un travail semblable est dû à M. Treviranus. Du¬
moulin et M.Bischopf ont fait connaître le système nerveux de ces ani¬
maux. Les mémoires de l’Académie des sciences de Naples contiennent
un travail de Cavolini sur la génération des amphibies. On doit à M. Du-
trochet des observations très intéressantes sur l’œuf des reptiles et
sur les enveloppes du fœtus dans les êtres de cette classe. M. Fricket
nous en a fait connaître l’organe de la vue. M. Dugès est l’auteur
d’un travail sur leur mode de déglutition; M. Schlegel, de Leyde,
a publié le résultat de ses recherches sur les glandes salivaires des
serpents venimeux et non venimeux; M. Duvernoy a composé un mé¬
moire sur les caractères anatomiques qui distinguent les premiers de ces
animaux des seconds. M. Busconi a étudié le développement de l’œuf des
grenouilles. M. Sébastien a donné une anatomie du lézard, appelé dra¬
gon par Linné. MM. Siebold, Funck et Busconi, ont publié des mémoires
pleins d’intérêt sur l’organisation des salamandres. MM. Isidore Geof¬
froy Saint-Hilaire et Martin Saint-Ange ont découvert, dans le crocodile,
les canaux péritonéaux, déjà observés par M. Duvernoy dans les tortues.
MM. Emmert, Weber, Tiedemann et Gravenhorst, ont contribué, par
leurs travaux, à la connaissance de l’organisation des reptiles.
Nous possédons aujourd’hui un grand nombre de faunes erpélologi-
ques, intéressantes sous le double rapport de l’histoire naturelle des
DISCOURS PRELIMINAIRE.
cciij
reptiles et de leur distribution géographique. Kuhl, Van Hasselt et
Boié, morts à Java, ont laissé, sur l’erpétologie de cette île, des ma¬
nuscrits dont on a publié plusieurs extraits dans divers journaux alle¬
mands et particulièrement dans l’Isis. M. Russel a enrichi l’iconogra¬
phie de magnifiques gravures représentant plus de vingt espèces de
serpents du Bengale. On doit au D1 Green la description de beaucoup
d’espèces de reptiles de l’Amérique du Nord. M. Lesson a publié la
partie erpétologique du voyage de Bélanger aux Indes orientales ; il a
donné la description des reptiles apportés des Indes et de l’Afrique
par M. Lamare-Piquot , et rédigé l’erpétologie du voyage de la Co¬
quille. M. Lindaker est l’auteur d’une faune erpétologique de la Bo¬
hême; M. Risso a publié celle des environs de Nice ; M. Van Ilayden,
celle du nord de l’Afrique. MM. Spix de Munich, Roddi de Pise, nous
ont fait connaître diverses espèces nouvelles de tortues et de grenouil¬
les propres au Brésil. Le prince Maximilien de Neuwied a aussi doté
la sçjence de nombreuses découvertes faites par lui-même dans celle
partie de l’Amérique méridionale. Nous ne parlerons pas ici des rela¬
tions de voyages, renfermant des descriptions de zoologie générale, et
dans lesquelles la classe des reptiles se trouve naturellement comprise.
Ichthyologie. — A l’époque où les études d’anatomie comparée vinrent
apporter à la science les lumières dont elle était privée, l’ichthyo-
logie était sèche et aride, et l’histoire naturelle générale des poissons
se bornait presque à leur classification. Néanmoins, dans le cours du
xvme siècle, surtout vers sa fin, il avait paru des ouvrages d’une haute
importance ; et les anatomistes comparateurs avaient réuni , sur les
particularités de la structure des poissons , des observations assez nom¬
breuses, pour que les progrès de notre siècle fussent faciles à pré¬
voir. Lacépède comprit qu’il était possible de rendre la science plus at¬
trayante, sans lui rien ôter de sa précision ; dans l’ichlhyologie qui fait
suite aux œuvres de Buffon, il décrivit la structure, les mœurs et les mi¬
grations des poissons dans un style souvent aussi riche que celui de son
modèle. Malheureusement la méthode qu’il a suivie, quoique simple, ré¬
gulière, et permettant de classer sans peine tous les genres nouveaux,
est purement artificielle, et son travail présente au moins deux cents
doubles emplois, ce qui vient du trop de confiance qu’il avait eue en ses
devanciers; mais cette histoire, malgré ses imperfections, a servi de base
a tous les travaux qui, jusqu’à ce jour, ont été faits sur celle science.
mv
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Sonnini deManoncourt a publié, dans son édition de Buffon, la partie re¬
lative aux poissons, qui n’est qu’une copie de Lacépède. On peut encore
considérer comme conçus sous son influence, la partie ichthyologique de
la zoologie générale de Shaw et les ouvrages élémentaires de M. Du»
méril, dans lesquels le système de Lacépède est cependant présenté avec
plus d’ordre, et qui sont enrichis de toutes les acquisitions successives
de la science. Beaucoup de nomenclateurs ont encore suivi ce système ;
M. Rafïinesque a successivement fait paraître, en 1810 et 1815, un
catalogue des poissons de la Sicile, dans lequel la méthode qu’il a adop¬
tée, tout en s’écartant de celle de Lacépède, est fondée sur les mêmes
principes.
G. Cuvier a publié une classification qui reçut son perfectionnement
en 1817, et qui se distingue , comme tous les travaux de ce naturaliste,
par la supériorité de sa méthode, basée sur la subordination des ca¬
ractères. Schneider a donné, en 1820 , sous le titre de Systema
ichthyologiœ Blochii , un essai de classification trop bizarre pour qu’on
ait pu l’adopter. Le système de M. de Biainville, publié en 1816, se rap¬
proche beaucoup de celui de Gmelin, sous le rapport des caractères gé¬
néraux des grandes classes, et de celui de Linné, pour le reste des sub¬
divisions. MM. Goldfuss et Risso ont également pris pour modèle de
classification, dans des ouvrages récents, le système de Gmelin, auquel
ils ont fait quelques modifications peu importantes. M. Oken, dont
nous avons exposé les principes en parlant de l’anatomie philosophique,
a appliqué son système général à la classification des poissons; il a pu¬
blié, en 1822, sa quatrième distribution ichthyologique, plus essentiel¬
lement fondée sur les principes qu’il suppose dominer dans les êtres des
diverses classes; en 1837, le prince Charles Bonaparte a lu à la So~
*
ciété linnéenne de Londres, un travail systématique comprenant les
quatre classes de vertébrés. Dans sa classification des poissons, il a pris
pour base de ses trois grandes divisions la structure des branchies, et
il a apporté quelques modifications dans l’ordre des genres entre eux.
L’anatomie et la physiologie des poissons ont, de tout temps, été
l’objet des études des naturalistes : nous trouvons le xvme siècle déjà
riche en observations ; cependant, la zoologie de cette classe existait
à peine au commencement du xixe siècle ; les plus grands travaux sur
ce sujet sont dus à la fois aux anatomistes comparateurs et philoso¬
phes. En 1800, M. Autenrieth donna une anatomie de la plie ; en 1807,
M. Geoffroy Saint-Hilaire publia des travaux comparatifs sur Fana-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ccv
logie des os qui portent la nageoire pectorale avec ceux qui , dans les
autres vertébrés, soutiennent les membres antérieurs. De 1811 à 1818,
cet anatomiste arriva au même résultat que M. Spix, sur la correspon¬
dance des pièces operculaires avec les osselets de l’oreille, et sur l’ana¬
logie de l’appareil des branchies avec le sternum, l'os hyoïde, le larynx,
la trachée et les bronches. En 1824 et 1825, après de nouvelles
observations, M. Geoffroy reproduisit son travail sur les opercules,
en y joignant sa théorie générale sur la composition de la vertè¬
bre. De 1811 à 1822, M. Rosenthal a publié de beaux travaux sur
l’ostéologie des poissons: de 1812 à 1817, G. Cuvier, qui s’était beau¬
coup occupé de ce sujet (il avait déjà rassemblé plus de trois cents sque¬
lettes de poissons), publia ses idées sur l’ostéologie de la tête. Au com¬
mencement du xixe siècle, M. Duméril découvrit les rapports du crâne
avec les vertèbres. Les anatomistes philosophes s’étant emparés de
cette donnée nouvelle pour l’appliquer à la structure de la tête des ani¬
maux, M. Spix la développa dans sa Céphalogénésie, publiée à Munich,
en 1815; il avança le premier l’opinion, adoptée depuis, sur la signifi¬
cation des pièces operculaires. MM. Bojanus, Fenner, Carus, Weber,
Van der Hœven, Bakker et Meckel, ont fait aussi de grands travaux
sur l’ostéologie ichthyologique. Nous ne trouvons que G. Cuvier et
M. Carus pour la myologie des poissons; mais leur névrologie a été
l’objet d’études plus nombreuses. MM. Weber, Kuhl, Fenner, Sœmme-
ring, Apostole-Arsaki, Desmoulins, Duméril, Serres, Magendie, s’en sont
occupés avec succès; MM. d’Alton et Schlemme ont fait un beau tra¬
vail, accompagné de planches, sur le système nerveux du saumon. Les
descriptions particulières, relatives aux autres détails anatomiques des
poissons, ne manquent pas non plus. MM. Home et de Blainville se sont
occupés de la splanchnologie de cette classe; MM. Duméril et Rathke
ont donné celle des lamproies. M. Rathke a publié, en 1824 et 1825,
des travaux du plus haut intérêt sur le système circulatoire et diges¬
tif, et sur les organes génitaux des poissons. M. Breschet a composé un
mémoire sur l’organe de l’audition dans ces animaux; MM. Tiedemann
etDœllinger ont particulièrement étudié leur cœur, et M. Fohmann a
fait une étude spéciale de leurs vaisseaux lymphatiques ; M. Rosenthal
a fait des recherches sur la structure de leurs branchies, et M. Flou-
rens sur le mécanisme de leur respiration.
Les autres particularités relatives aux animaux de cette classe n’ont
pas été moins observées. Bailly a fait connaître le mécanisme des filets
CCVj
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
de la baudroie. MM. Geoffroy, de Ilumboldt, Rudolphi et Valenciennes,
ont étudié les organes qui, chez les poissons électriques, développent de
l’électricité. MM. Biot, Treviranus, G. Cuvier, ont réuni de nombreuses
observations sur la vessie natatoire des poissons ; fair qu’elle renferme a
été l’objet d’expériences particulières. MM. Kunzmann et Agassiz ont
publié le résultat de leurs recherches sur les différences de forme et de
structure que présentent leurs écailles. Quelques expériences ont eu
lieu sur la composition chimique des divers organes de ces animaux.
Les faunes et les travaux descriptifs sont nombreux : De la Roche
a publié, en 1809, l’ichthyologie des Baléares; M. Risso, celle de Nice ;
M. Yarrell, celle d’Angleterre; M. Thompson, celle d’Irlande ; M. Nil-
son, celle de la Suède; MM. Fries et Eskstrœm, celle delà Norwège; M. Raf-
finesque-Schmaltz , un catalogue d’ichthyologie sicilienne. MM. Otto,
Bonelli, Ranzani, Giorna , etc., ont contribué à faire connaître les
poissons de la Méditerranée; MM. Naccari et Nardo ont décrit ceux de
l’Adriatique. On doit à M. Low une faune des Orcades et la description
de quelques poissons de la mer du Nord; M. Monlagu a décrit plusieurs
espèces rares des côtes méridionales de la Grande-Bretagne ; MM. Geof¬
froy Saint-Hilaire, Ehrenberg et Rïippell, nous ont fait connaître les
poissons du Nil et de la mer Rouge; M. Tilesius, ceux de la mer du
Kamschatka. M. Milchiîl a donné une histoire des poissons qui se
pêchent aux environs de New-York. Lesueur et Raffinesque ont publié
de nouveaux détails sur l’ichthyologie des États-Unis. AI. Buchanan
nous a fait connaître les poissons du Gange; AL Russel ceux du Ben¬
gale; AI. John Ai’Clelîand, les cyprins de l’Inde, et M. Heckel les
poissons de Kashmir; AI. Bailli a exploré la Grèce sous le rapport
ichthyologique. Les diverses expéditions autour du monde et les
explorations des voyageurs ont également enrichi nos collections de
genres nouveaux ou incomplètement connus. Un assez grand nombre
d’amateurs d’ichthyologie ont réuni les poissons de leurs côtes ou de
leurs localités, pour contribuer à compléter cette partie si intéressante
de l’histoire des animaux. Les Dictionnaires d’histoire naturelle qui ont
paru depuis le commencement du siècle, contiennent tous, à mesure
qu’ils se rapprochent de notre époque, des descriptions plus fidèles, des
ligures plus exactes, ainsi que des indications de genres nouveaux; mais
le travail le plus grand et le plus beau qui ait paru sur cette science,
et qui en renferme à-la-fois l’ensemble et; les détails, est l’histoire
naturelle des poissons, commencée par G. Cuvier, conjointement avec
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ccvij
M. Valenciennes, qui l’a continuée, après la mort de son illustre colla¬
borateur.
Une partie, moins connue et récente encore, est l’ichthyologie fossile,
dont M. Agassiz s’est occupé avec beaucoup de succès, et à laquelle
il faut joindre les essais de MM. de Blainville, Buckland, Sedgwick,
Murchison, Valenciennes, Bronn, etc.
Conchyliologie. — A la fin du xvme siècle, la conchyliologie sortait
à peine du chaos. Les coquilles, assez bien connues, étaient considé¬
rées, par la plupart des auteurs, comme offrant les seuls caractères pro¬
pres à établir la classification ; mais quelques savants de premier ordre,
aussi bons observateurs que philosophes profonds, avaient reconnu
que les véritables caractères sur lesquels doit être fondée la classifica¬
tion naturelle des mollusques, ne se, trouvent pas dans le test, mais
dans les animaux. Cependant, tous les auteurs ne crurent pas devoir
abandonner le système linnéen, et la modification qu’y avait apportée
Bruguière, fut encore adoptée par Bosc dans/ les suppléments à Buffon.
L’histoire des testacés des Deux-Siciles par Poli, publiée en 1791,
donna une impulsion nouvelle à la conchyliologie. Les trois groupes éta¬
blis par lui, sur la considération de l’animal, abstraction faite de la
coquille, ont été admis par tous les naturalistes, quoique, dans ce sys¬
tème, il y ait des rapprochements peu naturels/ En 1798, G. Cuvier
s’occupa de la classification des mollusques. Ce nouveau système, dans
lequel le grand naturaliste avait mis à profit les travaux des conchyliolo-
gistes antérieurs, fut pour la science un progrès de plus; mais, comme
tous les hommes supérieurs, et par suite de ce sage point de vue scien¬
tifique qui fonde sur l’expérience le perfectionnement ultérieur des
méthodes, il ne cessa de travailler à la classification dont il avait jeté
les premières bases. Profitant des divers travaux des hommes qui
s’occupaient de conchyliologie, il arriva à établir une méthode dont les
naturalistes classificateurs ne se sont que peu écartés. Vers la même
époque que lui , mais se fondant toujours sur les principes immuables
de la méthode naturelle, Denys de Montfort , Lamarck, Péron, Dau-
debard de Férussac père et fils, Latreiîle, MM. de Roissy, Duméril,
<
de Blainville, Alcide d’Orbigny, Deshayes, établirent des systèmes de
malacologie, qui sont pour la plupart des modifications du système pri¬
mitif; enfin les travaux particuliers de tous les savants ont mieux fait
connaître certains ordres, certains genres, placés d’abord au hasard,
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ccviij
faute d’études suffisantes. Ces travaux ont servi à établir les classifica¬
tions généralement adoptées aujourd’hui.
L’Allemagne vit paraître, en 1810, le travail de M. Oken, qui n’in¬
troduisit dans la classification aucun point de vue neuf, et qui ne fit
qu’augmenter ou diminuer les genres établis. La classification de
M. Raffinesque-Schmaltz est peu précise et difficile à comprendre.
MM. Schweigger et Goldfuss sont encore des compilateurs qui ont plus
ou moins heureusement modifié le système de Lamarck et celui de Cu¬
vier. M. Say, en Amérique, le docteur Leach et M. Gray, en Angleterre,
ont proposé des modifications dans les genres ou des dénominations
nouvelles de peu d’influence sur la classification , mais qui ont néan¬
moins contribué à perfectionner la science.
Parmi les travaux généraux , nous citerons l’histoire naturelle des
animaux sans vertèbres de Lamarck, dont MM. Deshayes et Milne
Edwards ont donné une nouvelle édition ; la conchyliologie générale de
AVood; celle des coquilles terrestres et fluviatiles de l’Europe par Ross-
massler ; l’histoire des mollusques terrestres de Férussac ; la monogra¬
phie des hélicines, des porcelaines, etc., de M. Gray; celle des bulimes
et d’une foule d’autres genres exotiques de M. Sowerby; la conchy¬
liologie appliquée à la géognosie que publie Al. Deshayes; le beau species
général des coquilles marines vivantes entrepris par AI. Kiener, etc.
Les conchyliologistes anatomistes ou descripteurs n’ont pas travaillé
avec moins d’ardeur. On trouve naturellement à leur tête tous les sa¬
vants que nous avons cités plus haut ; nous y joindrons ceux qui, sans
avoir fait des travaux de méthodologie, ont publié, soit des traités gé¬
néraux, soit des observations particulières. Draparnaud modifia, en
1803, dans son grand travail sur les mollusques terrestres et fluviatiles
de la France, le mode de description des coquilles , et abandonna le sys¬
tème vicieux suivi par Linné et ses disciples. Cuvier publia successi¬
vement, dans les Annales du Muséum , depuis 1802 jusqu’en 1810, des
travaux très nombreux sur l’anatomie de différents genres de mollus¬
ques. En 1813, M. Meckeljeta du jour sur la structure des pleurobran-
ches et des ptéropodes. En 1814, M. Home inséra, dans ses Mémoires
d'anatomie comparée , des observations relatives aux mollusques ;
AI. Erman a publié un mémoire sur leur sang; MAL Lesueur et Desma-
rest ont donné des détails anatomiques sur la botrylle étoilée; M. Stiebel
est l’auteur d’un travail sur la lymnée des étangs. M. de Rlainville a
le premier donné une juste appréciation des organes respiratoires des
DÏSCOTJ R S PRKLI M IN AIR IL
<'CI\
malaeozoaires ; il a publié, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles,
des détails précieux sur l’anatomie et la physiologie de ces animaux ;
M. Ranzani a fait un mémoire très intéressant sur les mollusques ar¬
ticulés et les acéphales; M. de Haan a étudié les ammonites et les
gonialiles; Alcide d’Orbigny et de Férussac ont donné un travail très
étendu sur les céphalopodes. Pérou et Lesueur, voyageurs infatigables,
firent paraître d’importants travaux sur divers genres de mollusques
recueillis ou observés par eux. Pérou, le premier, et, après lui, Des-
marest et M. Savigny , ont fait connaître les mollusques agrégés , sur la
structure et la classification desquels M. Milne Edwards a donné tout
récemment un travail considérable. MM. Olfers et Leach ont publié
des travaux spéciaux sur les genres balane et anatife ; M. Martin
Saint-Ange s’est occupé de l’anatomie de ces animaux, et MM. Thomp¬
son et Burmeister ont fait connaître les métamorphoses qu’ils subissent
dans leur jeune âge. MM. Quoy et Gaimard ont étudié, dans leurs longs
voyages, les mollusques de plusieurs points du globe. MM. DelleChiaje,
A. d’Orbigny, Richard Owen, Deshayes, Valenciennes, Rang, Milne
Edwards, Audouin, Van Beneden, Lesson, Grateloup, Charles Desmou¬
lins, etc. , ont contribué, par leurs laborieuses recherches, au progrès
de la conchyliologie ; et , depuis que l’étude de l’animal est devenue la
partie la plus importante de la science des mollusques , la plupart des
conchyliologistes ont étudié avec soin l’anatomie de ces animaux, dont
certaines particularités ont été découvertes par MM. Néry et Bojanus ,
qui en ont étudié l’appareil générateur, ainsi que par MM. Van Bene¬
den, Siebold, etc.
On compte un grand nombre de faunes conchylioîogiques. Geoffroy,
le médecin, a réuni, dans un ouvrage, les mollusques de la France, et
surtout ceux des environs de Paris. M. Michaud a continué le travail de
Draparnaud sur les coquilles fluviatiles et terrestres de la France ;
MM. Desmoulins, Bouillet, Goupil, Millet, de Gerviîle, Collard des
Chères, Payraudeau, Brard, Pouret, Bouchard, Chanlereaux, d’Orbigny
père, Hécart, Dillwyn, etc., ont rédigé des catalogues départementaux
ou laissé de bons travaux sur les mollusques de diverses contrées.
M. Nilson a publié une histoire des mollusques terrestres et fluviatiles
de la Suède; MM. Pfeiffer, Kleb, Muhlfield, Aller, Gæriner, en ont
fait autant pour l’Allemagne ; AI. Millier a décrit les espèces de Dane¬
mark; AI. Hartmann, celles de la Suisse; Bowdich, celles de Porlo-
Santo ; MAI. Poli, Costa et Philippi, celles de la Sicile; MM. Montagu,
aa
p
OCX
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
da Cosla, Fermant, Donovan, eîc., celles de la Grande-Bretagne; M. Des-
îiayes, celles de Morée. MM. Spix, Wagner et Moricand, ont décrit et
figuré quelques mollusques terrestres qui habitent le Brésil ; M. Loavc,
ceux de Madère ; M. Rang a fait connaître les mollusques terrestres nou¬
veaux propres à la côte d’Afrique. MM. Say, Isaac Lea, Raffinesque, ont
publié une faune malacologique des États-Unis. M. Alcide d’Orbigny a
décrit tous les mollusques qu’il a trouvés dans l’Amérique méridionale, et
publié des faunes maîacologiques des Antilles et des Canaries ; MM. Eh¬
renberg, Botta, Ruppel, ont recueilli les mollusques de la mer Rouge, etc.
Entomologie. — L’entomologie, si jeune encore au xvnic siècle, mal¬
gré ses brillantes découvertes , et alors si fort dédaignée que Réau-
mur croyait devoir se justifier de rentraînement irrésistible qui l’at¬
tirait vers cette science, a fait de rapides progrès depuis 1789. Fabri-
cius , qui, pendant vingt années, avait dominé la science , fut détrôné
par Latreillc. Dans son Précis des caractères génériques des insectes ,
publié en 1796, ce dernier appliqua, pour la première fois, aux ani¬
maux articulés, les principes de la méthode naturelle. Cet essai, qui
s’écartait du système artificiel de Fabricius, révéla dans son auteur un
sentiment profond des affinités ; mais il ne fut perfectionné qu’en
1806, quand Cuvier eut indiqué la séparation nécessaire entre les
insectes et les crustacés, et que Lamarck l’eut réalisée. Pendant toute
sa vie, et jusqu’en 1862, Latreiîle remania son système, et y introdui¬
sit successivement la classe des arachnides, créée par Lamarck, et
celle des myriapodes , établie par Leach. Le Généra crustaceorum et
insectomun , son véritable titre de gloire, est admirable pour la ma¬
nière dont les divers genres s’enchaînent dans chaque ordre, et dont les
caractères sont présentés. Dans le Règne animal de Cuvier et notam¬
ment dans la seconde édition, dont la partie entomologique a été écrite
par Latreiîle, ce dernier a encore perfectionné sa méthode, qui ne pèche
guère que par les points où toute idée systématique n’a pas complète¬
ment disparu. Bien que Latreillc fut exclusivement méthodiste et qu’il
ne prît aucune part aux travaux des anatomistes et des physiologistes,
il sut habilement tirer parti de leurs observations. M. Duméril adonné
aussi, dans sa Zoologie analytique (1806), un système de classifica¬
tion des insectes qui ressemble beaucoup à celui de Linné. D’accord
avec plusieurs naturalistes, il assigne aux insectes la première place
dans la série des invertébrés.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ccx j
Leach publia, en 1817, un système dans lequel il prit la métamorphose
pour point de départ ; mais les imperfections de cette classification la
firent bientôt tomber dans l’oubli. Celle de MM. Kirby et Spence n’est
pas fondée , non plus, sur les véritables rapports naturels. Dans ces
derniers temps, MM. Burmeister et Westwood ont donné, l’un dans son
Manuel d! Entomologie , l’autre dans sa Classification des insectes , un
arrangement qu’ils croient devoir se rapprocher le plus de la méthode
naturelle. M. Burmeister part comme Leach, de la métamorphose incom¬
plète ou complète des insectes, en comprenant, dans la première classe ,
les espèces qu’on regarde comme n’en subissant aucune; il en résulte
deux séries parallèles entièrement indépendantes l’une de l’autre. L’au¬
teur donne, comme un grand pas vers la classification philosophique,
la disposition de ses séries, en tête desquelles il met les ordres les moins
parfaits sous le rapport de l’organisation , ce qui avait été fait avant lui
par Lamarck ; on voit du reste dominer chez cet auteur certaines
idées systématiques, qui empêcheront sans doute sa méthode d’être
généralement adoptée.
L’école philosophique est représentée , en entomologie spéculative,
par MM. Oken et Mac-Leay. Le premier, fidèle au système que nous
avons développé en parlant de sa classification générale des êtres orga¬
nisés , a disposé les insectes en trois ordres, en tête desquels sont les
insectes-germes ou à métamorphose imparfaite; les insectes-sexes, à
métamorphose complète et à ailes égales, et les insectes-poumons ou
à métamorphose complète et à ailes et élytres.
M. Mac-Leay, dont nous avons exposé la théorie en parlant des mé-
thodologistes , a appliqué, dans ses Horœ entomologicœ , le système
circulaire à la classification des insectes; sa méthode, qui contient des
aperçus souvent profonds , a fait peu de sensation sur le continent; mais
elle a obtenu beaucoup de succès en Angleterre:
L’anatomie et la physiologie des insectes , que les travaux de Lyonnel
étaient venus clore au xvme siècle, furent reprises par Cuvier dans son
mémoire sur la nutrition des articulés, où il montra que cette fonc¬
tion ne peut avoir lieu que par imbibition. Dans son traité d’anatomie
comparée, il présenta le résumé des connaissances de son époque sur
l’organisation des hexapodes.
A la même époque, Lehmann publia deux dissertations sur l’usage
des antennes dans les animaux de cette classe ; M. Posselt fit connaître
quelques particularités de leur structure; MM. Haussmann et Sorg
CCXIj
DISCOU RS P K É LI U I N A 1 R E .
étudièrent leur mode de respiration; M. Treviranus s’occupa de leur
anatomie, et publia un mémoire sur leurs organes de succion et d’ol¬
faction. M. Marcel de Serres composa une série de mémoires sur les
yeux lisses et composés des insectes, sur les usages du vaisseau dor¬
sal , sur les organes de l’odorat et le tube intestinal dans les hexa¬
podes. Ramdhor s’est occupé de leur anatomie et de leur système di¬
gestif, et M. Strauss a publié un fort beau travail sur l’anatomie du
hanneton ; mais c’est à M. Léon Dufour qu’appartiennent les travaux
les plus complets sur cette matière. Il avait déjà fait connaître la struc¬
ture des coléoptères et des hémiptères, et il vient de publier tout récem¬
ment l’anatomie des orthoptères, des névroptères et des hyménoptères.
Des naturalistes philosophes, tels que MM. Geoffroy Saint-Hilaire et
Robineau-Desvoidy, n’ont pris part aux travaux des entomologistes que
pour rechercher l’unité de plan dans tout le règne animal , tandis que
d’autres l’ont cherchée dans la classe des insectes seulement ; ainsi
M. Savigny s’est livré dans ce but à des études sur la bouche des hexa¬
podes; MM. Âudouin et Mac-Leay en ont fait sur le thorax de ces ani¬
maux; La treille sur leurs pattes et leurs ailes, et Newman sur leur
ostéoîogie. C’est au commencement du xixe siècle qu’on a le mieux étu¬
dié la structure des ailes , et qu’on s’en est servi comme moyen de
classer certains groupes ; Jurine est le naturaliste qui a donné le plus
grand développement à cette étude, bien qu’il l’ait bornée à l’ordre des
hyménoptères.
Nous devrions ajouter à ce qui précède la longue série de travaux
spéciaux sur les insectes , ainsi que les faunes entomologiques , etc. ;
nous nous bornerons à citer parmi les faunes : l’entomologie helvétique
de Clairville; celle des lépidoptères de Géorgie , par Smith-Abbot; la
description des insectes de la Chine , de l’Inde et de la Nouvelle-Hol¬
lande, par Donovan, qui avait précédemment publié la faune entomo-
logique de l’Angleterre ; la faune d’Ingrie par Cederhielm ; celle de
Prusse par Illiger et Kugellan ; celle d’Autriche par Duftschmidt et
Schrank ; de l’Italie supérieure par Rossi ; des coléoptères de Suède par
Paykull , et surtout par Gyllenhall , qui a donné le meilleur ouvrage
parmi les faunes; la faune d’Allemagne par Panzer , continuée par
MM. Germar et Herrich-Sehœffer ; la description des insectes de la Rus¬
sie et de la Sibérie par AI. Fischer; de ceux d’Angleterre par MM. Spence
et Curtis; de Laponie par M. Zetterstedt; de Danemark parM. Schiodteq
du Brandebourg par M. Erichson; de la Morée par M. Brullé; de l’A-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ccxiij
inérique boréale par M. Say ; la description , publiée par M. Guérin-
Méneyillé, des animaux articulés de T Australasie et des Iles de la
mer du Sud, recueillis pendant le voyage de la Coquille autour du
monde ; celle des articulés de l’Amérique méridionale , faisant partie
du voyage de Spix et Martius, par M. Perty ; la partie entomologique
du voyage de M. Alcide d’Orbigny, par MM. Blanchard et Brullé. Parmi
les travaux spéciaux sur les divers ordres, nous citerons l’entomologie
d’Olivier dont l’ouvrage a été, après les travaux de Fabricius, l’un des
plus utiles pour la connaissance des espèces de l’ordre des coléoptères ;
les intéressantes observations de M. Duméril sur les insectes ; ceux des
deux Huber sur les abeilles et les fourmis ; la synonymie des insectes
par Schœnherr; la magnifique collection iconographique des papillons
indigènes et exotiques parHubner; l’histoire des papillons d’Europe,
commencée par Godart et continuée par M. Duponchel ; celle de
Treitschke ; le catalogue méthodique des papillons d’Europe par M.
Boisduval ; le species et l’iconographie des coléoptères par M. Dejean,
continués par M. Aube ; l’ouvrage de Stoll sur les orthoptères et les
hémiptères; ceux de M. Serville sur le premier de ces ordres; de
MM. Lepelletier de Saint-Far geau et Kirby, sur les hyménoptères; de
Hahn, sur les hémiptères; de MM. Fallen , Meigen , Wiedemann ,
Macquart, sur les diptères; de M. Pictet , sur les névroptères; le
Manuel d’entomologie et le Généra de M. Burmeister; Fhistoire des
insectes de M. Brullé; celle des animaux articulés de MM. Laporte,
de Castelnau, Brullé, Lucas et Blanchard, présentant un Généra com¬
plet pour tous les ordres ; plusieurs grands travaux entomologiques de
M. Guérin-Méneville ; l’iconographie des coléoptères, par MM. La¬
porte et Gory. Nous devons mentionner aussi l’introduction à l’ento¬
mologie de M. Lacordaire , qui , dans cet ouvrage , a présenté, avec
beaucoup d’habileté, un ensemble de considérations générales sur toute
la classe des insectes.
Il importe encore d’ajouter que c’est à notre époque qu’appartiennent
les applications de l’entomologie à l’agriculture ; déjà les plus brillants
succès ont été obtenus par MM. Audouin, Ratzebourg, etc.
Arachnides. — L’histoire des animaux articulés compris sous le nom
d’arachnides, de crustacés et d’annélides, avait toujours été confondue
dans celle des insectes et des vers de Linné, jusqu’au moment où les tra¬
vaux de Muller, de Fabricius et de Pallas commencèrent à faire com-
cexiv
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
prendre que, par suite de leurs rapports naturels, ces animaux devaient
former une classe distincte dans le règne animal. Jusqu’à Cuvier et
Lamarck, on continua de suivre les errements de Linné; ces animaux
se trouvaient donc dispersés dans trois divisions de la classe des
vers. Lamarck a le premier séparé les arachnides des insectes, pour en
former une classe à part ; mais c’est à M. Walckenaër que nous devons
les progrès de cette branche de la science. Son tableau des aranéides
fut le premier ouvrage important sur cette matière, et son histoire des
aptères, faisant partie des suites à Buffon et presque entièrement pu¬
bliée , est un travail complet sur les araignées. Latreille, dans ses ou¬
vrages, a généralement adopté la méthode de M. Walckenaër, avec peu
de modifications. Nous sommes redevables à Hermann père et fils, à Sa-
vigny et à Dugès, de travaux importants sur les arachnides inférieures;
àM. Ehrenberg, de bonnes études sur les scorpions ; à M. Koch, de
la description et de la représentation des arachnides indigènes ; à
M. Savigny, de l’iconographie de celles d’Égypte, etc. G. Cuvier, Vin¬
cent Àmoreux, A. Lepelletier, Treviranus, Lyonnet, MM. Marcel de
Serres, Léon Dufour, Brandt et Batzebourg, ont aussi contribué, par
leurs recherches anatomiques , à la connaissance de la structure inté¬
rieure de ces animaux.
Crustacés . Linné avait le premier tiré la carcinoiogie du néant ,
en indiquant les caractères distinctifs des crustacés; mais sa méthode
était défectueuse. Fabricius vint après lui établir les divisions encore en
usage aujourd’hui ; mais on doit à G. Cuvier d’avoir assigné à ces ani¬
maux le rang qu’ils occupent dans l’ordre naturel des êtres. Lamarck,
Latreille et Leach, ont ensuite établi des divisions génériques et con¬
tribué à faire connaître ces animaux. Desmarest est l’auteur de considé¬
rations générales sur les crustacés, avec la description des espèces qui
habitent le littoral de la France. Herbst a publié, sur les animaux arti¬
culés de cette classe, un ouvrage iconographique encore précieux à con¬
sulter, malgré ses nombreuses erreurs. M. Jurine a décrit et étudié les
mœurs de plusieurs espèces microscopiques , telles que les monocles
d’eau douce; M. Strauss a étudié le développement et l’organisation
de quelques crustacés ; M. Bisso a fait connaître les espèces de la mer de
Nice, M. Savigny a fait représenter les espèces d’Égypte , dont les dé¬
terminations sont dues à M. Audouin ; M. Milne Edwards a publié les
détails relatifs à leur organisalior*
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ccxv
MM. Audouin, Milne Edwards et Duvernoy, ont étudié plusieurs
points importants de l’organisation des crustacés. On leur doit la con-
naissance du véritable mode de circulation chez ces animaux. M. Milne
Edwards vient de donner, dans les suites à Buffon , une histoire com¬
plète des crustacés, dans laquelle il a établi une classification qui paraît
reposer sur des bases beaucoup plus naturelles que celles présentées par
ses devanciers. Enfin, nous devons citer encore les travaux de M. Bell,
qui a représenté et décrit des espèces remarquables, et ceux deM. Hahn,
qui a donné fa description de celles du Japon.
Annëlides . — Lamarck a le premier donné le nom d’annélides à
ces animaux, que G. Cuvier avait d’abord désignés sous le nom de vers
à sang rouge. Depuis la réforme introduite par G. Cuvier, dans la ma¬
nière de les envisager, et après qu’il en eut formé une classe distincte,
plusieurs naturalistes s’en sont occupés avec succès. M. Montègre,
dans ses observations sur les lombrics , MM. de Blainville , Caréna ,
Delle Chiaje, Moquin-Tandon et Thomas, par leurs travaux sur les liiru-
dinées, en ont mieux fait connaître la structure. Leach, MM. de Blain¬
ville, Audouin, Milne Edwards, ont contribué à en perfectionner la
connaissance; mais c’est principalement M. Savigny qui, dans son
système général des annélides , faisant partie du grand ouvrage sur
l’Égypte , en a assuré les progrès; car non-seulement il a augmenté le
nombre des espèces, mais il en a décrit avec détail l’organisation ex¬
térieure. Les travaux les plus récents sur l’anatomie de ces animaux sont
dus à Dugès, à M. Milne Edwards, et surtout à M. Grube.
Zooplujtes. — La connaissance des zoophytes , née des sérieuses
éludes du xviii6 siècle, a reçu, dans le cours du xixe, une partie de
la perfection à laquelle elle pouvait atteindre. Non -seulement elle
s’est enrichie de faits nouveaux, mais encore elle a fait des progrès
dans sa partie philosophique ; il en résulte que le lien qui unit entre
eux les êtres de cette vaste catégorie a été mieux connu.
En 1789, quand Gmelin publia sa nouvelle édition du Systema na-
turœ , il profita peu des travaux antérieurs; Bruguière eut le même tort;
nous ne trouvons donc, au commencement de cette dernière époque,
parmi les zoophytologistes distingués, qu’Olivi , à qui l’on doit beau¬
coup d’observations nouvelles; il a éclairci l’histoire de plusieurs gen¬
res, et a compris que les lithophytes et les zoophytes ne doivent for-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ecxvj
mer qu’un seul groupe. Il avait déjà été produit divers travaux sur
cette matière, lorsque G. Cuvier publia son Règne animal , dans lequel
on trouve , pour la première fois , les zoophytes classés d’après leur
organisation , avec un coup-d’œil remarquable ; aussi , depuis l’appa¬
rition de ce travail, la classification n’a-t-elle eu de changements à
subir que dans les divisions secondaires ; car Lamarck , en y introdui¬
sant des modifications qui portaient sur les groupes fondamentaux,
a détruit en partie la précision de la classification de Cuvier., Les nou¬
velles richesses apportées par Péron et Lesueur le portèrent plus tard
à réformer son système ; mais il ajouta aux inconvénients de sa pre¬
mière publication au lieu d’y remédier. M. Duméril se borna , dans sa
zoologie analytique, à adopter la méthode de Lamarck.
Plusieurs mémoires, parmi lesquels nous distinguerons ceux de
MM. Savigny et Meekel, ayant pour objet des genres spéciaux, vin¬
rent ensuite contribuer aux progrès de la science 5 ils eurent pour ré¬
sultat, en 1812, le grand travail de Lamouroux, qui, par malheur,
est basé sur une méthode tout artificielle. En Allemagne, M. Oken,
dont nous avons déjà eu l’occasion de parler, fit un essai de classifica¬
tion naturelle des zoophytes ; mais, dominé par sa théorie, il a pré¬
senté des coupes forcées; toutefois il s’éloigne peu de Lamarck, dont il
adopte jusqu’aux erreurs.
Il parut, presque en même temps, une classification de M. de Blain-
ville , fondée sur la considération des animaux, et repoussant de la
classe des zoophytes les corallines, comme étant des végétaux et non des
animaux. La distribution systématique de Cuvier, dans le dernier vo¬
lume de son Règne animal qui traite des animaux rayonnés , se rap¬
proche davantage de celle de Lamarck, et est jugée moins naturelle que
son premier essai. Le travail de Schweigger , publié en 1819, et
fondé sur le mode d’agrégation de ces animaux, contient quelques
familles peu naturelles. Il en est de même de celui de M. Goldfuss : cet
auteur, malgré son éclectisme, n’a pas établi un système propre à con¬
tribuer au perfectionnement des méthodes. On pourrait même dire que,
loin d’avoir fait avancer la science, il a augmenté l’incertitude qui
y régnait. Latreille est dans le même cas ; il y a jeté la confusion , en
introduisant des mollusques dans la classe des zoophytes. A côté de ces
essais systématiques, nous trouvons des études spéciales et attentives
sur certaines familles ou sur certains genres. M. Delle Chiajc a donné
un travail plein d’intérêt sur les actinies, les oursins, les astéries et les
DISCOURS PRELIMINAIRE.
OCX V'J
holothuries, qu’il a puissamment contribué à faire connaître. M. Gaillon
a étudié au microscope les thalassiophyles ; M. Bory de Saint-Vincent ,
les infusoires, auxquels il a donné le nom de psychodiaires ; il a, en
outre, créé un grand nombre de genres nouveaux. M. Nilzsch a jeté
du jour sur quelques points obscurs de la science. D’autres genres ont
été étudiés par MM. Dutrochet, Leclerc, Losana, etc. M. Miller a fait un
travail intéressant sur les encrines dont M. A. d’Orbigny a commencé
la monographie complète des espèces vivantes et fossiles; M. Grant s’est
livré à des recherches importantes sur les zoophytes du nord de l’An¬
gleterre. En 1828, MM. Audouin et Milne Edwards ont fait connaître
l’existence de deux orifices digestifs chez certains polypes, et publié
un premier essai de classification naturelle de ces animaux, fondée sur
leur structure intérieure. M. Bapp a publié, en 1829, une classifica¬
tion des polypes et des actinies , où il a surtout pris pour caractère la
forme des animaux des polypiers. La même année, M. Eschscholtz a
donné une classification des êtres réunis par Cuvier sous le nom d’a-
calèphes. Aujourd’hui que l’organisation des zoophytes est mieux con¬
nue , la méthode de distribution de Cuvier est insuffisante ; et ceux
qui la suivent encore y ont apporté des modifications que les progrès
de la science rendaient indispensables. En 1834, M. de Blainville a
fait paraître son traité d’aclinologie , qui, tout en paraissant n’être
qu’une nouvelle édition de l’article zoophyte du Dictionnaire des scien¬
ces naturelles, est un ouvrage complet sur celte matière. AL Milne
Edwards a donné une nouvelle édition de la partie zoophytologique
des animaux sans vertèbres de Lamarck.
Les ouvrages généraux d’aciinologie sont peu nombreux ; nous
ne citerons que ceux de AIM. Esper, Lamarck, Lamouroux, de Blain¬
ville et Johnston. Les monographies au contraire sont en grand nombre.
Lesueur et Péron ont les premiers abordé avec succès l’étude des mé¬
duses et autres animaux pélagiens observés aujourd’hui avec soin par
les naturalistes. MM. de Blainville , Desmoulins , Agassiz , ont écrit
sur les oursins; AL Brandt, sur les holothuries; AIM. Agassiz, Millier,
Troschel et Gray, sur les astéries; MM. Ehrenberg et Dujardin, sur les
infusoires rotateurs ; AIM, Budolphi, Nordmann, Siebold, Diesing et
Bremser, sur les entozoaires; AIM. Quoy et Ehrenberg, sur les polypiers
coralligènes. Il faut noter, de plus, les travaux faits sur les polypiers
marins, par AIM. Milne Edwards, Lister, etc. ; sur les bryozoaires d’eau
douce, par MM. Gervais, Nordmann, etc. AI. Grant a donné sur les
l>b
CGXVllj
DIS CO uns PR E I /IM I N AIRE.
éponges un fort beau travail relatif à la physiologie des espèces marines;
la seule éponge d’eau douce a occupé plus de quinze observateurs qui
n’en ont pas encore épuisé l’histoire.
En général, malgré tous ces travaux, l’obscurité règne encore
sur les phénomènes physiologiques de l’existence des zoophytes. L’his¬
toire de leurs mœurs, quoique nécessairement très bornée, vu la simpli¬
cité de leur structure , est fort peu avancée. Cependant l’étude de ces
êtres dont l’existence même a été si longtemps douteuse et qui jouent
néanmoins un rôle si important dans la modification de la surface de la
terre, est digne de l’attention du philosophe. On sait que les coraux, les
madrépores et les millépores, forment des bancs calcaires d’une puis¬
sance considérable, des écueils, des îles, et que leur exploitation sert
à la construction de villes entières.
Les infusoires ont de nos jours donné naissance au grand ouvrage
de M. Ehrenberg. La partie la plus intéressante de ce travail est la
découverte de la formation de terrains d’une étendue considérable
par le dépôt d’infusoires à carapaces siliceuses, au fond des eaux
tranquilles. La plupart des tripolis, et des silex , n’ont pas d’autre
origine ; et l’auteur dit avoir reconnu qu’ils sont le résultat de l’a¬
grégation des tests de ces animaux, dont la petitesse est telle que,
dans un millimètre cube, on en trouve près de trois millions. On voit
se former encore aujourd’hui de semblables dépôts, car ceux qui sont
connus sous le nom de farine de montagne, sont dus, d’après M. Ret-
zius, à l’accumulation de cadavres d’infusoires. Néanmoins, dans l’é¬
chantillon de farine fossile chinoise adressé à l’Académie des sciences
par M. Stanislas Julien, M. Peltier a déclaré n’y en avoir trouvé
aucune trace. L’histoire de ces êtres insaisissables a également oc¬
cupé d’autres naturalistes : M. Dujardin a fait un travail fort inté¬
ressant sur les animaux microscopiques ; MM. Dujardin et Ehrenberg
ont étudié quelques divisions des coquilles foraminifères , que leur
structure singulière a fait rapprocher des infusoires homogènes. M. Al¬
cide d’Orbigny, qui a publié sur cette matière plusieurs ouvrages géné¬
raux, ainsi que les faunes locales des Antilles, des Canaries , de l’Amé¬
rique méridionale, et de la craie blanche du bassin parisien, a reconnu
que ces petites coquilles sont si abondantes à l’état fossile , qu’elles
forment seules des chaînes de collines et des bancs immenses de pierres
à bâtir.
Arrivé à un certain degré de l’échelle animale, l’incertitude commen-
DISCOURS PRELIMINAIRE.
cexix
ce; aussi a-t-on mis à la fin des zoophytes, les pseudozoaires, tels que les
corallines et les nématophytes, que MM. Bory de Saint-Vincent et Gaillon
ont regardés, l’un, comme appartenant à un règne intermédiaire servant
de passage aux végétaux, l’autre, comme des animalcules simples, libres,
doués de vie, s’agglutinant de manière à former des filaments sans que
pour cela leur animalité cesse ; mais les divers travaux fails depuis par
MM. de Blainville, Marquis, Rennie, Chamisso, Eysenliardt, Leuckart,
Ruppell , Raspail, Fries etTurpin, les ont décidément fait ranger parmi
les végétaux.
En dernier lieu se présentent les zoospermes, dont l’histoire se
lie intimement à celle de la génération, et qui ont été étudiés avec une
attention toute particulière par Spallanzani et par Gleiehen. Depuis,
MM. Prévost et Dumas, dont l’opinion est partagée par M. Raspail, ont
considéré les zoospermes comme les rudiments du système nerveux s’u¬
nissant au système viscéral contenu dans l’œuf de la femelle, ce qui
détruisait leur animalité, et ils s’en sont servis pour reconnaître les
sexes dans les mollusques acéphales. MM. Dutrocliet et de Blainville
avaient d’abord cru à la non-animalité des zoospermes; mais des expé¬
riences plus récentes ont porté ces deux observateurs à modifier leur opi¬
nion, et à les considérer comme le dernier degré de petitesse auquel
puissent se montrer les êtres organisés. En 1832, M. Czermack a annoncé
qu’il regardait les zoospermes comme un élément aussi essentiel à la
semence que les globules le sont au sang ; celle opinion est aussi celle
de M. Treviranus, qui pense que ces animalcules sont aux êtres organisés
ce que le pollen est aux plantes ; M. Burdach, au contraire , n’y voit
que des parasites accidentels de la semence , et il diffère en cela de la
plupart des physiologistes, qui ne regardent plus les zoospermes comme
des animaux, mais comme des machines destinées à transporter dans
l’ovule le germe fécondant du male. M. Duvernoy a même, depuis plu¬
sieurs années, changé le nom de zoospermes en celui de spermazoides.
Dans ces derniers temps, MM. Wagner, Siebold, Milne Edwards, Pe¬
ters, etc., ont étudié les zoospermes dans les animaux inférieurs, et iis
ont découvert le sexe male dans des zoophytes que jusque-là on en avait
cru privés. M. Lallemand vient de publier sur ce sujet un travail d’une
haute importance; il considère l’intervention du mâle dans la généra¬
tion comme ayant lieu par les zoospermes , et celle de la femelle par
les ovules. Il a cherché la confirmation de son assertion dans les géné¬
rations anomales ; et , si sa théorie se vérifie , on verra disparaître en
ccxx
DISCOURS PRELIMINAIRE.
partie i’obseurité qui règne sur le rôle des zoospermes dans la repro¬
duction des êtres.
Botanique . — L’étude de la botanique , à laquelle la méthode de
Tournefort, celle de Linné, et l’ouvrage fondamental de Jussieu, si fé¬
cond en heureux résultats, avaient donné de l’éclat, poursuit sa marche
progressive dans le xixe siècle.
La botanique descriptive , favorisée par les explorations des voya¬
geurs dans toutes les parties du globe, fait d’abord plus de progrès que
les études d’organographie et de physiologie végétales, ce qui s’expli¬
que par les difficultés d’étude que présentent à la fois la ténuité des or¬
ganes intérieurs des plantes, l’emploi du microscope, et la possession
si rare d’un bon instrument; toutefois, celte partie de la science ne
reste pas stérile. Priestley , Senebier , Ingenhouz, Th. de Saussure, qui
appartiennent en grande partie au xixc siècle , guidés par les lumières
de la chimie pneumatique , nous font voir que toutes les parties des vé¬
gétaux sont formées d’oxygène , d’hydrogène et de carbone , et quel¬
quefois aussi d’une petite quantité d’azote ; que les parties vertes exha¬
lent, pendant la nuit, de l’oxygène et du carbone, sous l’influence
de la lumière ; que les plantes décomposent l’acide carbonique contenu
dans le milieu ambiant , et que leurs racines s’emparent de celui que le
sol récèle ; enfin , que le tissu ligneux doit sa force à l’assimilation
du carbone. On avait reconnu que l’électricité, la lumière et la cha¬
leur, jouent un rôle important dans la vie du végétal ; les admirables
travaux du siècle précédent sur cette matière sont continués par M. De
Candolle. M. de Mirbel, dont la vie tout entière a été consacrée à
l’étude de la structure interne des plantes et de leurs conditions d’exis¬
tence, fait de belles et nombreuses découvertes. Ses premiers travaux
donnent lieu à des controverses qui tournent au profit de la science.
Daubenton , et principalement Desfontaines, découvrent les différences
de structure de la tige des monocotylédones et des dicotylédones. Rudol-
phi, MM. LinketTreviranus, étudient l’organisation des plantes dans tou¬
tes ses parties, et enrichissent l’anatomie et la physiologie de découvertes
nouvelles ; mais ils sont souvent en désaccord avec M. de Mirbel, qui leur
répond, en 1809, par l’exposition de sa théorie de l’organisation végétale.
A la même époque, paraissent les observations d’Aubert Dupetit-Thouars,
de Palisot de Beauvois, de Kieser et Moldenhawer, qui publient diffé¬
rents travaux sur la structure des végétaux. En 1812, la Société Tev-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
cexxj
lériennc de Harlem propose un prix pour le mémoire qui rectifierait
les erreurs que renferme l’anatomie végétale ; car la polémique engagée
entre les phytotomistes français et allemands durait toujours ; le prix
est décerné au mémoire de Kieser. En 1814, M. Nees d’Escnbeck fait
connaître la structure des algues d’eau douce; en 1817, il publie son
grand travail sur les champignons. En Angleterre, Smith donne un
traité de physiologie végétale ; en Allemagne, Kurt Sprengel, Treviranus
et Martius, font paraître des traités généraux et spéciaux sur la struc¬
ture des plantes.
Vers 1815, l’anatomie végétale subit une révolution par suite de l’em¬
ploi général du microscope qui permit de pénétrer plus profondément
dans la structure intime des végétaux, et de rectifier beaucoup de fausses
idées. Il est vrai que l’emploi de cet instrument est devenu aussi la cause
d’erreurs nouvelles; mais les services qu’il a rendus sont incalculables.
En 1818, M. Amici de Modène publie, au moyen du microscope perfec¬
tionné, un mémoire sur la circulation du ckara , ainsi que diverses obser¬
vations sur les végétaux ; mais ces travaux physiologiques sont éclipsés
par ceux de M. Treviranus, qui fait paraître divers mémoires sur le mou¬
vement de la matière verte dans les végétaux, sur l’épiderme des plantes,
sur leurs sucs propres et sur la structure des organes de reproduction.
M. Meyen publie ses recherches sur la métamorphose des vaisseaux spi¬
raux, et M. Schultz fait connaître , dans un mémoire couronné par l’aca¬
démie des sciences de Paris, ses observations sur la circulation du latex.
M. Eschweiler publie, en 1824 , son mémoire sur les lichens; M. Guille-
min, ses recherches microscopiques sur le pollen; plus tard, MM. R.
Brown, Brongniart, Fritzsche, Mohl et Purkinje, approfondissent et
éclaircissent complètement le même sujet. MM. R. Brown, Treviranus,
Mirbel et Brongniart, publient des vues nouvelles sur le développement et
la structure de l’ovule. M. Dutrochet fait connaître ses ingénieuses théo¬
ries sur la structure interne des végétaux et sur l’agent immédiat de leur
vie, ainsi que ses recherches anatomiques sur la structure intime des ani¬
maux et des végétaux et sur leur motilité. M. Raspail publie son
mémoire sur le développement de la fécule dans les organes de fructi¬
fication des céréales , ses analyses microscopiques de [cette substance ,
et ses recherches chimiques et physiologiques sur la structure et le
développement des tissus végétaux. M. Decaisne fait connaître, dans
un mémoire couronné par l’académie de Bruxelles , le développe¬
ment des tissus et du principe colorant de la garance. M. De Can-
CCXXlj
DISCOURS PRELIMINAIRE.
dolle, à qui la science phytologique doit de si précieux travaux, fait
paraître, en 1827, son organographie végétale , et, quelques années
plus tard, sa physiologie ; M. Brongniart, son mémoire sur la géné¬
ration et le développement de l’embryon dans les végétaux phanéro¬
games. M. Agardh, botaniste suédois, dote la science de son travail
sur l’anatomie des plantes. En 1834,Turpin l’enrichit de son organo-
graphie végétale. En 1836, M. Meneghini fait paraître un travail très
remarquable sur la tige des monocotylédones. En 1837, M. Gaudichaud
publie, sous le titre de Recherches sur V or g ano graphie f la physiologie
et lf organogénie des végétaux , un ouvrage dans lequel il développe
et agrandit le système de Dupetit-Thouars sur l’influence du bourgeon
dans la production du corps ligneux. A la même époque, MM. de Jus¬
sieu et Decaisne fixent l’attention sur la structure anomale de quelques
liges grimpantes, appartenant à des végétaux dicotylédones. M. Raspail
publie un nouveau système de physiologie végétale, dans lequel il attri¬
bue la formation successive de toutes les parties du végétal à une vésicule
primordiale, en vertu de l’évolution moléculaire, et explique la modifica¬
tion des organes par transformation. M. Boussingault se livre à des éludes
expérimentales, qui ont déjà jeté beaucoup de lumières sur certains points
obscurs de la science. Dans une leçon pleine d’intérêt, M. Dumas a ré¬
cemment résumé le rôle important que joue l’atmosphère dans la vé¬
gétation. M. Auguste de Saint-Hilaire vient de publier une morphologie
végétale. M. Moquin-Tandon, appliquant aux végétaux les idées de
MM. Geoffroy Saint-Hilaire, Serres et Isidore Geoffroy, dont il a em¬
prunté la classification et la nomenclature, a donné depuis peu, après
M. De Candolle, des éléments de tératologie végétale. On peut prédire ,
sans crainte de se tromper, que la tératologie animale et végétale tendent
à se confondre en une seule et même science , la tératologie comparée.
Des considérations nouvelles sur la disposition spirale des feuilles et
des autres organes appendiculaires ont, dans ces derniers temps,
exercé la sagacité des savants les plus recommandables. C’est à
MM. Schimper et A. Braun qu’on doit les premiers fondements de ces
éludes, poursuivies avec succès par nos compatriotes , MM. Martins
et Bravais, et d’une autre part, soumises à une ingénieuse critique par
M. Steinheil. Des travaux du plus haut intérêt sur l’inflorescence sont
dus à MM. R. Brown et Rœper.
Pour terminer ce qui a rapport à l’examen de la plante en général ,
nous parlerons en peu de mots des théories philosophiques qui cher-
DISCOURS RUÉ LIMINAIRE.
ecxxuj
client à expliquer les phénomènes de révolution du végétal. Gœihe,
MM. DeCandolle, Brown, Cassini, Turpin, Auguste de Saint-Hilaire,
ont adopté la théorie de la métamorphose, entrevue par Linné, qui avait
dit dans sa philosophie botanique : Principium florum et foliorum
idem est ; elle est aujourd’hui admise par la plupart des botanistes ,
après soixante ans d’incrédulité. D’après cette théorie, tous les organes
appendiculaires des végétaux ne sont que la transformation de la feuille.
La théorie de la fécondation , qu’on croyait définitivement établie,
et dans laquelle l’étamine joue le rôle de mâle et le pistil le rôle de
femelle, n’a pas été à l’abri de la critique. D’après M. Schleiden, c’est le
pollen qui contient l’embryon, et l’ovule est l’utérus dans lequel il se
développe. Cette théorie qui, sans détruire celle des sexes, change ce¬
pendant les fonctions des organes, a été combattue par MM. Meyen,
Brongniart et Mirbel. MM. Griffith et Decaisne publient des recherches
sur la structure anomale de l’ovule des Sanlalacées et Loranlhacées.
M. Ad. de Jussieu suit, avec le soin qui caractérise chacun de ses tra¬
vaux, le développement et la structure des embryons des végétaux mo-
nocotylédones.
M. Dulrochet avait remarqué, dans une série d’expériences, que, tou¬
tes les fois que deux liquides de densité différente sont séparés par
une membrane organique, il s’établit entre eux un courant qui fait que
le moins dense, attiré par celui qui l’est le plus, traverse la membrane,
et que le mélange a lieu. Ce courant se manifeste de dedans en dehors et
de dehors en dedans, suivant que l’un ou l’autre des deux liquides est
contenu dans la membrane ; dans le premier cas, il a reçu le nom d 'en¬
dosmose, dans le second celui d’ exosmose. C’est sur ces deux fails,
qui paraissent être le résultat d’une action électrique , que l’auteur a
établi ses principes sur la statique des végétaux; selon lui, l’ascension
de la sève est le résultat de V endosmose. C’est une hypothèse nouvelle
à ajouter à toutes celles qui ont déjà été émises sur ce sujet; mais elle
ne paraît pas pouvoir expliquer, seule, tous les phénomènes de ce mou¬
vement. Les expériences récentes de M. Boucherie, sur les injections
des bois, sont appelées à éclaircir la question encore si obscure et si
complexe de la circulation de la sève dans les végétaux.
Les travaux de classification , fondés sur une étude de plus en plus
profonde des organes caractéristiques, avaient successivement pro¬
duit les systèmes de Tournefort, d’Adanson, de Jussieu. Malgré les
nombreuses découvertes de la botanique, qui en ont incessamment
coxxir
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
agrandi le domaine, la méthodologie n’a éprouvé de changements remar¬
quables , ni dans ses principes ni dans sa direction. A part quelques
essais de classification artificielle destinés à faciliter l’étude, le sys¬
tème de Jussieu, ou la méthode rationnelle, qui doit être l’objet de
tous les efforts des botanistes , a prévalu et a servi de but à des modi¬
fications sans nombre. Le célèbre R . Brown, dans ses remarques géné¬
rales et sa Flore de la Nouvelle-Hollande , a non-seulement fait connaître
les plantes de cette contrée , mais il a contribué , par une foule d’ob¬
servations intéressantes, à fixer les limites des familles et à déterminer
les affinités des plantes en général. Nous citerons encore parmi les bo¬
tanistes qui ont le plus contribué au perfectionnement de la méthode na¬
turelle , MM. De Candolle , A. Richard, Lindley, Bartling, Kunth,
Endlicher et Meissner. Par suite de ces travaux , qui sont autant de pas
faits vers une méthode plus parfaite, de nombreuses transpositions ont
eu lieu dans les familles , ainsi que dans les genres et dans les espèces.
Le nombre des familles s’est élevé successivement de cent à plus de
deux cents. Ces travaux sont résumés dans deux ouvrages immenses
récemment publiés, le Prodromus de M. De Candolle, et le Généra
plan/arum de M. Endlicher. Nous devons mentionner d’autres ou¬
vrages qui, quoique moins étendus , n’en ont pas moins un mérite in¬
contestable. Ainsi nous citerons le travail de M. Spach sur les phané¬
rogames , faisant partie des suites à Buffon, et les ouvrages élémentaires
de MM. A. Richard, Bernhardi, Treviranus, Agardh, Meyen, Lindley,
Bischoff, A. St.-Hilaire.
Pour mettre un terme à l’instabilité des méthodes, les botanistes
font des éludes complètes sur les diverses familles du règne végé-*
tal , afin de mieux établir les rapports qui existent entre elles. M. De
Candolle a publié diverses monographies , particulièrement celles des
Légumineuses, des Crucifères, des Ombellifères, des Combrélacées et
d’un grand nombre d’autres; son fils, M. Alph. De Candolle, celle des
Campanulacées ; M. Dunal a étudié les Solanées et les Anonacées ;
M. Adrien de Jussieu, les Rutacées, les Méliacées et les Euphorbiacées ;
Cassini et M. Lessing, les Composées ; MM. Martius, Molli, Blume,
les Palmiers; M. Nees d’Esenbeck, les Laurinées; M. A. Richard, les
f
Rubiacées et les Eléagnees ; M. E. Chavannes , les Antirrhinées ; M. A.
de Saint-Hilaire, les Résédacées , les Sapotées , les Passiflorées et les
Cucurbitacées ; MM. de Saint-Hilaire et Moquin-ïandon , les Polyga-
lées ; MM. Richard et Lindley, les Orchidées; M. Brongniart, les Rham-
DISCO U KS P K ÉLIMINAI II E.
OCX XV
nées; MM. Miquel et Kunth ont fait connaître les Pipéracées; M. Mo-
quin-Tandon, les Chénopodées ; M. Decaisne , les Lardizabalées ; M .
Gay, les Byttnériacées vraies; MM. Palisot de Beauvois, Baspail,
Kunth et Trinius, les Graminées; M. Kunth, les Mimosées ; M. L.-C.
Richard, les Conifères; M. Lemaire, les Cactées; Lamouroux, MM.
Agardh, Meyen, Greville, Decaisne, les Algues; Persoon, Paulet, Bul-
liard, MM. Brongniart, Corda, Léveillé, les Champignons ; MM. Mon¬
tagne, Schwægrichen, Bruch et Schimper, les Mousses; MM. Acharius,
Fries, Fée, les Lichens; Gaudichaud, Presl, Kunze, Schkuhr, Kaulfuss,
ïlooker et Greville, les Fougères ; MM. de Brébisson, Morren, Mene-
ghini, les Algues microscopiques; Lindenberg, Lehmann, Bischoff,
les Hépatiques. D’autres ont étudié de simples genres ; M. Lambert
a publié un travail monographique sur les genres Pinus et Cinchona ;
M. Bonafous, sur le Mais; M. Bonpland, sur les Mélastomes et les
Rhexia; Salm-Dyck sur les Ficoïdes; M. Jacquin, sur les Oxalis,
etc., etc.
La botanique fossile, science nouvelle encore, se fonde sur les études
et les découvertes de MM. Ad. Brongniart, Sternberg, comme elle s’en¬
richit des travaux de MM. Hutton, Lindley, Schlotheim, Schimper, Gœp-
pert, etc.
Les voyageurs et les botanistes sédentaires ont composé des flores,
des herbiers, qui rendent l’étude plus facile, et l’iconographie végétale
a, dans ces derniers temps, fait de rapides progrès, réclamés par l’état
avancé de la science. MM. Walhenberget Fries ont publié la flore de
Suède; AL Ledebour, celle des monts Altaï et de la Russie ; Sibthorp et
Smith, celle de la Grèce ; AIM. Schrader, Sturm, Mertens, Koch, Reichen-
bach, celle d’Allemagne; AIM. Larharck, De Candolle, Loiseleur-Des-
lonchamps, celle de France; AIM. Lesliboudois , Lejeune et Courtois,
celle de Belgique ; AIAI. Koch , Suter et Gaudin, celle de Suisse ; Smith ,
ïlooker, celle d’Angleterre; MM. Tenore et Bertoloni, celle d’Italie;
Près! et Gussone, celle de Sicile; MM. Delile, Desfontaines, R. Brown,
Perrottet, Guillemin, Palisot de Beauvois, Harvey, nous ont fait
connaître les plantes de l’Afrique; AIM. Bojer et Bouton, celles de Ma¬
dagascar, de Bourbon et de Maurice; MAL Webb et Berthelot, celles
des Canaries ; M. Low, celles de Aladère ; AIM. Wallich , Wight et Ar-
nott,Roy!e et Jacquemont, celles de l’Inde-Orientale ; M. Bennett et
surtout M. Blume, celles des îles de l’Archipel indien ; M. Decaisne,
celles de Timor ; MAI. de Humboldt , Bonpland , Kunth , de Jussieu , A.
cc
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
ccxxvj
de Sainl-ïïilaire et Martius, celles de l’Amérique équinoxiale ; MM. Nutq
lal, Torrey , Michaux et Asa-Grey, celles des États-Unis; le docteur
Ilooker, celles de l’Amérique arctique ; Descourtilz et Swarlz, celles des
Antilles; MM. Gay et Bertero, celles de Juan-Fernandez.; M. d’Urville
a composé la flore des îles Malouines ; M. Meyer , celle du Labrador ;
MM. Labillardière, Brown, celle d’Australie ; M.Endlicher, celle de
l’île Norfolk ; AI. Guillemin, celle de Taiti , ou îles des Amis ; MM. Sie-
bold et Zaccharini, celle du Japon; M. Ach. Bichard a donné Fessai
d’une flore de la Nouvelle-Zélande.
La géographie botanique, qui concourt si bien à la connaissance phy¬
sique du globe, doit ses premiers fondements à Tournefort et à Linné.
Depuis, MM. de Humboldt, De Candolle, Brown, de Mirbel, Walhen-
herg, deBuch, Link, Schouw et Meyer, ont donné à cette science une
importance qui s’accroît chaque jour.
Géologie. — Nous avons vu, pendant tout le xvme siècle, la géo¬
logie, encore si près de son berceau , revêtir la forme de théories
géogéniques auxquelles l’expérience n’avait nulle part. Cependant,
vers la fin de cette période, les diverses formations commencèrent à être
mieux connues, et les descriptions de géologie locale remplacèrent les
théories générales. Les systèmes ne cessèrent pas pour cela , tant
l’homme est porté à substituer à la vérité les rêves de son imagination ,
tant il lui répugne d’avouer son ignorance ; mais ils prirent un carac¬
tère plus positif, et l’on ne voit plus se renouveler les ridicules théories
dont De Maillet et Robiquet nous ont laissé des exemples.
De Lamétherie, regardant les faits acquis comme suffisants et assez
bien constatés, crut pouvoir essayer l’histoire des révolutions de notre
planète, et publia une Théorie de la terre (1791) qui ressemble à la
plupart de celles de cette époque.
En 1792, Dolomieu consigna, dans 1 v Journal de physique , ses opinions
sur la formation de notre globe. Il admit la dissolution de tous les élé¬
ments qui en composaient l’écorce , dans un liquide où ils s’agglomé¬
rèrent par suite d’une cristallisation confuse. Les montagnes et les
vallées primitives furent le résultat de mouvements d’élévation et de
déchirement dans l’écorce terrestre, et les vallées secondaires furent
creusées par d’immenses courants. Il ne croyait pas au séjour de la mer
sur nos continents ; mais il pensait que le dépôt des couches marines
que nous y remarquons était dû à des marées d’une hauteur prodigieuse.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CCXW Ij
Deluc est plus original : il suppose l’étal complet de congélation du
globe à son origine. De la fonte successive des glaces par le soleil de¬
venu lumineux, résulta la dissolution des terres et autres, substances,
qui, en se cristallisant, formèrent les terrains primitifs; puis les êtres
organisés parurent, et leurs dépouilles vinrent se mêler aux terrains se¬
condaires, qui se déposèrent au fond des eaux. Les glaces continuant à
fondre dans la croiite du globe, il se forma d’immenses cavernes dont
l’affaissement successif fut l’origine des montagnes et des vallées.
De Saussure, dont nous avons déjà parlé au xvme siècle, termina, en
1796, son immortel ouvrage, intitulé : Voyage dans les Alpes ; mais
dans lequel il traite, en outre, de toutes les parties de la science géolo-
gique. Il y donne l’exemple d’une précision remarquable dans sa des¬
cription de la structure et de la composition des terrains.
Faujas de Saint-Fond , dont les travaux sont encore bons à consulter,
avança le premier que beaucoup de coquilles fossiles ont leurs analogues
vivants dans les mers ; mais ses idées sur la formation des couches de
l’écorcedu globe et sur celle des inégalités de sa surface sont le résultat
d’une théorie que démentent tous les faits. Ses travaux les plus impor¬
tants, ceux qui ont été le plus profitables à la science, sont ses observa¬
tions sur les volcans.
Spallanzani, qui s’est attaché à étudier les volcans et les laves qui en
jaillissent, a le premier reconnu la présence de l’acide hydrochlorique
dans les productions volcaniques. Nous ne devons pas oublier Albert
Fortis, qui, sans avoir traité les hautes questions de la géologie, a rendu
de grands services à la science, par ses travaux sur la constitution géo¬
logique du Vicentin et de plusieurs parties de l’Italie.
Scipion Breislak, de Rome, publia, en 1811, sous le titre d 'Intro¬
duction à la géologie , le premier traité régulier qui ait paru sur celle
science. Dans son ouvrage Su r la structure extérieure du globe , il ne
se prononce pas exclusivement pour la formation par le feu ou par
l’eau; mais il admet d’abord la fluidité ignée primitive du globe, comme
cause de sa forme sphéroïdale, puis le concours des eaux dans les phé¬
nomènes dont sa surface a été le théâtre. Il commence par développer
la série des phénomènes résultant de la fluidité ignée, tels que les soulè¬
vements de montagnes, etc.; ensuite il examine ceux qui sont dus à
Faction de l’eau. Ce système est celui qui a prévalu. Les hommes les plus
éminents dans la science ont dirigé leurs études vers la confirmation
de celle théorie, qui s’appuie déjà sur tant de faits.
CCXXV1!)
DISCO U R S- P R É LI VI IN A IR E .
Pour faire connaître l’état de la synthèse géologique, nous donne¬
rons une esquisse rapide de la théorie généralement admise aujourd’hui.
La terre fut dans le principe une masse incandescente de matière
liquéfiée, qui prit, sous la double puissance de l’attraction centrale
et de la force centrifuge, la forme d’un sphéroïde aplati vers les pôles
et renflé vers f équateur. Pendant cette période d’incandescence, que
démontrent les traces d’ignilion des roches primitives et l’élévation
successive de la température à mesure qu’on pénètre dans les entrailles
de la terre, l’atmosphère exerçait sur le globe une pression cin¬
quante fois plus grande environ , et occupait un espace beaucoup plus
considérable qu’aujourd’hui. Elle tenait en suspension, ainsi que la
masse ignée, les diverses substances élémentaires des roches et des
minéraux. Cette atmosphère était dense, impropre à la vie, et nul
rayon lumineux ne pouvait la pénétrer. Un commencement de re¬
froidissement s’étant manifesté , il se forma, autour de la masse en
fusion, et de haut en bas, une couche solide, composée de gneiss,
granités, etc. (roches primordiales). La température continuant à s’a¬
baisser, les vapeurs aqueuses contenues dans l’atmosphère se conden¬
sèrent, et les premières eaux tombèrent; elles furent mises en ébul¬
lition par l’état encore incandescent de la croûte du globe; de là résul¬
tèrent des combinaisons chimiques, semblables à celles qui ont lieu par
la voie humide, et qui donnèrent lieu, au point de contact et de bas en
haut, à des dépôts ou couches plus ou moins puissantes. C’est ainsi que
se formèrent les premières roches sédimentaires. Des fentes et des cre¬
vasses, formées dans la croûte du globe par suite des contractions qu’il
éprouvait en se refroidissant, jaillirent des masses minérales liquides qui
donnèrent naissance à des roches pyrogènes, telles que les granités, les
syénites, les porphyres, etc. Aces influences dynamiques furent dus les
soulèvements des montagnes qui eurent lieu, non par un mouvement
lent et continu, mais par suite de secousses brusques et rapides. Ces
phénomènes paraissent avoir augmenté de plus en plus d’intensité, de
telle sorte que les chaînes les plus élevées sont, en général, les plus ré¬
centes. De ces soulèvements, il résulta des changements dans la confi¬
guration du sol, et dans le niveau des eaux des modifications qui durent
causer des inondations partielles, d’où résultèrent des courants dont la
puissance érosive vint modifier puissamment le relief du sol.
Beaucoup de filons métalliques et pierreux ont dû être formés, comme
ceux des roches ignées, par une éruption de bas en haut, qui remplissait
DISCO ü R S I'R ELI MI N A IR F. .
CCXXIX
les fissures du globe de vapeurs ei de gaz résultant de la sublimation de
métaux qui se cristallisaient en se refroidissant .
Tant que la chaleur de la surface du globe fut considérable (et l’on es¬
time à 265 degrés, sous une pression de 50 atmosphères, celle qui a pré¬
cédé la formation des dépôts calcaires), il ne se forma aucun être orga¬
nisé ; mais, quand la pression atmosphérique fut, par une condensation
successive des vapeurs, descendue à peu près à l’état actuel, et que la
température des eaux ne dépassa pas 90 degrés, la vie se manifesta. La
terre se couvrit alors de végétaux appartenant aux espèces inférieures.
Les eaux se peuplèrent de nombreux animaux sans vertèbres, zoophytes ,
mollusques , etc., au milieu desquels on remarque une seule famille d’ar¬
ticulés, les trilobites. Vers la fin de cette période, parurent les pre¬
miers animaux vertébrés : ce sont les sauroïdes, poissons aux formes de
lézard, tels que les ichthyodorulites. La végétation prit alors un nou¬
veau caractère ; des fougères , des équisétacées , etc., commencèrent à
déployer leurs formes gigantesques.
A celle période succéda la formation des terrains anthraxifères ,
comprenant le terrain houiller si riche en végétaux d’une dimension
souvent considérable mêlés à des débris d’animaux.
Une aussi puissante végétation enlève successivement à l’atmosphère
une énorme quantité de gaz acide carbonique; des êtres plus com¬
plexes peuvent désormais y respirer ; c’est alors qu’apparaît, dans toute
sa variété et dans toute sa force, le grand type des reptiles d’espèces per¬
dues: Yichthyosaure à la tête de lézard, au corps de poisson, et vivant
dans l’eau ; le plésiosaure à la tête grêle, portée sur un col flexueux
comme le corps d’un serpent; le ptérodactyle , sorte de lézard volant, au
museau allongé, aux dents aiguës, aux ongles crochus ; puis d’énormes
crocodiliens, le mégalosaure , Je géosaure , le mosasaure ; des tortues
géantes, appartenant aux genres Emys et Chelonia , le monstrueux igua¬
nodon , etc. Les mers sont habitées par des clupes , des anguilles , des
brochets , des chétodons , et par la puissante famille des squales.
Quelques rares oiseaux de l’ordre des échassiers , et un seul mammifè¬
re appartenant aux didelphes paraissent à la fin de cette époque, c’est-à-
dire quand l’atmosphère est devenue plus propre encore à la vie; quelques
végétaux dicotylédones, de la famille des conifères , viennent aussi rom¬
pre l’uniformité de la végétation. Déjà de violents soulèvements avaient
élevé de nouveaux continents au-dessus des mers et couvert la terre de
nombreuses aspérités; des sources thermales coulaient de toutes parts.
ccxxx
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
L’époque arrive enfin où l’almosphère, suffisamment purifiée, peut
naître les grands mammifères aquatiques et terrestres Les lamantins ,
les dauphins , les phoques , partagent le domaine des eaux avec les
poissons devenus plus nombreux. De lourds pachydermes, auxquels se
mêlent des carnassiers, des rongeurs, des marsupiaux, habitent la terre,
que couvre une riche végétation de dicotylédones. C’est alors que vi¬
vent tous ces animaux dont les genres, maintenant perdus, ont été
recréés par les admirables travaux de Cuvier : tels sont les palœo-
thères , les anoplothères, les lophiodons, les anthracothères , les mas¬
todontes , etc.; d’autres appartiennent à des genres existants encore,
mais leurs espèces n’existent plus 5 ce sont des tapirs , des éléphants ,
des rhinocéros , des ours , des hyènes , et des singes , dont les restes ont
été récemment découverts dans le midi de la France, etc.
Puis enfin, quand le globe se trouva dans des conditions atmosphé¬
riques, qui permirent aux êtres organisés de se développer librement, et
qu’ils eurent épuisé toutes les transformations auxquelles était appelée
l’animalité, l’homme parut. Bientôt, soumettant la nature à la puissance
de l’esprit, il établit son empire sur tout ce qui existe, et chaque jour
encore il lutte contre elle pour lui arracher ses secrets.
Les savantes recherches de MM. Fourièr, W. Fox, Arago et Cor-
dier, sur la chaleur centrale, et surtout le grand travail de ce der¬
nier, ont donné à cette opinion un tel degré de certitude, que la théorie
de l’incandescence du noyau du globe, adoptée aujourd’hui par pres¬
que tous les savants, est devenue le principe fondamental de la géolo¬
gie moderne. En effet , comme il est suffisamment démontré que la
température s’accroît à mesure qu’on pénètre plus profondément dans
le sol, on est porté à admettre que le noyau du globe doit avoir con¬
servé sa fluidité primitive. Indépendamment des nombreuses observa¬
tions thermométriques sur lesquelles s’appuie cette théorie, les volcans,
les tremblements de terre, les puits artésiens, les eaux thermales, con¬
firment l’existence d’une immense chaleur dans l’intérieur du globe.
Suivant M. Cordier, l’accroissement de celte chaleur serait d’un degré
centigrade par 27 mètres; d’où il résulterait qu’à 2,700 mètres de pro¬
fondeur (un peu plus d’une demi-lieue), la température de la terre se¬
rait celle de l’eau bouillante, et qu’à 6,500 mètres (une lieue et demie),
le plomb serait constamment en fusion. L’écorce terrestre continue à
se consolider cl acquiert une épaisseur d’autant plus grande que le ré-
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
CCXXXJ
froidissement augmente davantage; mais, comme celte épaisseur, qu’on
suppose avoir environ vingt lieues métriques, n’est pas la même par¬
tout, il en résulte une différence dans la température des climats, et
dans l’écorce minérale, une plus ou moins grande flexibilité qui aide à
expliquer les volcans, ainsi que le soulèvement de certaines parties des
continents et l’abaissement de certaines autres. Nous en avons pour
exemples récents la formation des îles de Santorin , le soulèvement de
la Scandinavie, l’abaissement du Groenland, etc.
La belle théorie des soulèvements , appuyée sur les travaux de
MM. de Buch et Élie de Beaumont, a pris place dons la science comme
une vérité démontrée ; les anciennes théories ont donc disparu pour
faire place à celle que toutes les observations concourent à confirmer.
M. Élie de Beaumont, qui a fait de nombreuses études sur cet impor¬
tant sujet, est parvenu à calculer et assigner facilement l’âge relatif
du soulèvement de la plupart des chaînes de montagnes.
La théorie, dont on peut, ajuste titre, considérer Hutton comme le
père, celle du métamorphisme, ou transformation de roches stratifiées,
d’origine neptunienne, en roches stratiformes cristallines, d’apparence
plutonienne , occupe beaucoup les géologues depuis quelques années.
Plusieurs d’entre eux se livrent à des recherches tendant à établir la
vérité de celte théorie , qui chaque jour prend plus de consistance.
Parmi les travaux qui ont été publiés sur ce sujet , nous citerons
ceux de MM. de Buch, Lyell, Élie de Beaumont, Dufrénoy, Virlct,
Boblaye, Studer, Gras, Coquand, etc.
La transformation des calcaires en gypse et en dolomie occupe aussi
beaucoup les géologues, depuis la publication du travail de M. de Buch.
Cette question a été récemment l’objet de plusieurs mémoires de MM.
Élie de Beaumont, Gueymard, Coquand, etc.
A côté des grands travaux généraux qui embrassent dans leur do-
maine l’histoire entière du globe, il y en a d’autres très nombreux qui
se rapportent aux détails de la science.
La plupart des géologues ont étudié la structure des montagnes, en ont
mesuré la hauteur, et les ont classées d’après leurs. directions. L’origine
des vallées a occupé MM. d’Omalius d’IIalloy, Conybeare, Lyell et Mur-
chison : les deltas, les alluvions, ont eu des explications rationnelles.
MM. Hugi, Yenetz, de Charpentier, Agassiz et Rendu, ont étudié les
glaciers ; les eaux qui coulent à la surface du glofie , comme fleuves ,
rivières ou ruisseaux, ou qui y séjournent, comme mers, lacs, eaux
CCXXXIJ
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
stagnantes, ont été le sujet d’observations pleines d’intérêt de MM.
Dick, Sander, Knight, Merian, Arago, Strelke, Silliman, Horner, Eve¬
rest, Taylor, Stevenson, Lyell, etc.
On a reconnu que toutes les mers ne sont pas au même niveau et
qu’à diverses époques, elles sont revenues couvrir les mêmes pays ; leur
température a été mesurée. Les sources minérales ont aussi donné nais¬
sance à de nombreux ouvrages de MM. Alibert, Osann, Stifft, Sigwart et
Leipprand, Gardner, Anglada, Boussingault, etc.
Les tremblements de terre ont été observés et leurs causes recher¬
chées par MM. Lambert, Kries, de Hoff. Les volcans, phénomènes mys¬
térieux, qui, dans leurs jours d’effervescence , glacent d’épouvante tous
les êtres vivants , ont été l’objet d’études fort nombreuses. MM. Cor-
dier, Élie de Beaumont, Davy, Brongniart, Gay-Lussac, de Humboldt,
Ampère, Huot, Poulett Scrope, Melograni, Maravigna, Marcel de Serres,
etc., ont observé les phénomènes qu’ils produisent, étudié les lois aux¬
quelles ils doivent leur origine, cherché à déterminer leur âge et essayé
des théories pour en expliquer la cause.
Les blocs erratiques ont été le sujet de mémoires de MM. Brochant,
Sedgwiek, De La Bêche, Brongniart, Kloden, Bernhardi, Buckland, etc.
Les cavernes à ossements ont de nos jours été explorées dans toutes
leurs parties et ont donné lieu à des travaux spéciaux de MM. Buckland,
Marcel deSerres, de Christoî, Tessier, Buchet, Laurens, Schmerling,
Rosenmïiller, Scina, Hoffmann, Coulibine, Claussen.
La connaissance des roches est devenue l’un des plus puissants auxi¬
liaires de la géognosie. Leur classification et leur description ont été
l’objet de travaux importants de MM. Jameson, Haüy, de Buch , Bro¬
chant, de Leonhard, Boué, Huot, Rivière, etc., et surtout de MM.
Cordier, Al. Brongniart et d’Omalius d’Halloy. Leur structure, leur
composition, tous les accidents qu’elles présentent et les modifications
qu’elles subissent, ont été également l’objet des travaux de MM. Hall,
Peghoux , Fleuriau de Bellevue, Koch , Haussmann , Conybeare, Miller,
Haldat, Brocchi, Gaudin, Mitscherlich , etc.
Les principales difficultés de ce genre de recherches ont d’ailleurs
été levées par un travail spécial , d’une très grande importance, dû à
M. Cordier. En combinant les procédés d’une analyse mécanique toute
nouvelle avec l’emploi du microscope sous certaines conditions, ce
#
géologue a donné le moyen de déterminer avec certitude la nature de
la plupart des masses compactes qui, sur beaucoup de points, jouent
DISCOURS PRELIMINAIRE. ccxxxiij
un si grand rôle dans la constitution des terrains , surtout dans celle
des terrains pyrogènes. Ces masses, jusque-là problématiques, sont de¬
venues des roches hétérogènes, à parties individuelles microscopiques ;
elles ont cessé d’appartenir à la minéralogie où elles avaient long¬
temps constitué de fausses espèces. On est ainsi arrivé à la théorie de
la consolidation, de la composition et de la contexture des couches et
des amas volcaniques de tous les âges. Les divers produits de ce genre
se sont trouvés réunis par des liens communs, et la solution des ques¬
tions depuis longtemps controversées entre les neptunistes et les vul-
canistes est devenue dès lors simple et facile.
Tous les terrains ont été aussi mieux étudiés, mieux divisés et mieux
groupés. Les terrains inférieurs aux terrains houillers ont été examinés
d’une manière spéciale par MM. Sedgwich, Murchison, Dumont, Boué,
d’Omalius d’Halloy, Dufrénoy, Rivière, Boblaye, de Verneuil, etc.
Les topographies géognostiques se sont multipliées dans ces derniers
temps : nous citerons parmi les plus importantes, pour la France, celles
de MM. Éliede Beaumont, Dufrénoy, Al. Brongniart, d’Omalius d’Halloy,
Constant Prévost, Desnoyers, Passy, de Bonnard, Graves, Dujardin ,
Boué, Thirria, de Caumonl, Lecoq, Bouillet, Rozet, Puillon Boblaye,
d’Arehiac, Triger, Leymerie, Fournet, Manès, Rivière, Bertrand-Geslin,
Yoltz , etc. ; pour les Pyrénées, celle de M. Charpentier ; pour les Alpes
et la Suisse, celles de MM. de Saussure, Studer, Thurmann ; pour l’Al¬
lemagne , celles de MM. Boué, Keferstein, Steininger, Klœden, de Buch,
de Bonnard, Beudant; pour l’Italie et les îles adjacentes, celles de
MM. de Buch , Sismonda, Hoffmann, Reynaud ; pour l’Angleterre, celles
de MM. Phillips, Murchison, Mantell, De La Bêche, Fitton, Sedgwick,
Greenough, Boué; pour la Belgique, celles de MM. Dumont, Davreux,
Galeotti; pour la Scandinavie, celles de MM. Esmark, de Buch, Hisin-
ger; pour la Russie, celles de MAI. Puseh, de A'erneuil, Huot; pour la
Turquie et la Grèce , celles de MM. Virlet, Boblaye et Boué ; pour l’Es¬
pagne, celles de M. Leplay ; pour l’Inde, celles de MM. Fraser, Hardie
et Jacquemont ; pour le Groenland et l’Islande , celles de MM. Giesecke,
Robert; pour les États-Unis, celles de AIM. Maclure , Rogers, Troost;
pour le Mexique et l’Amérique du Sud , celles de MAI. de Ilumboldt,
Alcide d’Orbigny, Darwin; pour l’Afrique, celles de AIM. Rozet, de
Buch, Berthelol, Boblaye, Smith; et sur l’Australasie, celles de MAI.
Fitton et de Buch.
Enfin l’étude de la géologie a été facilitée par des caries géologiques,
dd
CCXXXIV
DISCOU RS PRELIM IN AIR E.
exécutées, pour la France entière ou quelques-unes de ses parties, par
MM. Boué, d’Qmaüus d’Halloy, Élie de Beaumont, Dufrénoy, Bron-
gniart, d’Archiac, Triger, de Caumont, Lecocq, Rivière, Raulin ,
Desmarets, de Charpentier; pour diverses parties de l’Europe, par
MM. William Smith, Greenough, Murchison, Dumont, de Buch,
Hoffmann, Naumann , Partsch, Beudant, Virlet, Keilhau, Hisinger;
pour les États-Unis , par Maclure, etc.
La paléontologie est aujourd’hui une partie essentielle de la géologie;
elle a jeté un grand jour sur les questions relatives à l’âge des terrains,
à leurs divisions, à la température de la surface du globe, pendant les
diverses époques géologiques, etc. Nous parlerons de ses progrès à
l’article qui lui est spécialement consacré.
La géologie, dont la haute importance ne peut être niée, a successive¬
ment absorbé des sciences qui jadis en étaient distinctes. Elle embrasse
aujourd’hui la géographie physique , la géographie mathématique , la
géologie spéculative, l’oryctognosie, la géognosie, la géogénie, etc. ; en
un mot, elle s’occupe de tous les faits et de toutes les hypothèses relatifs
à l’histoire du globe. La forme de la terre, sa densité, sa température
extérieure et intérieure , les phénomènes magnétiques dont elle est le
théâtre , les mouvements oscillatoires de son écorce , le relief de sa
surface, les phénomènes volcaniques, l’atmosphérologie, la répartition
des eaux, rentrent dans le domaine de cette science.
Paléontologie. — La paléontologie, cette science si neuve encore et
qui n’avait pas même été systématisée à la fin du xviii3 siècle, a grandi
avec la géologie , dont elle est devenue le plus puissant auxiliaire. Elle
soulèvera sans aucun doute le voile mystérieux dont sont encore couverts
les premiers âges de l’histoire du monde. Ici encore nous nommerons
G. Cuvier. Cet illustre naturaliste, faisant de l’anatomie comparée l’ap¬
plication la plus neuve et la plus brillante, tire des mondes entiers de
leurs ruines, de leurs débris , et devient ainsi le créateur de la paléon¬
tologie positive, dont personne jusqu’à lui n’avait compris toute l’impor¬
tance. En 1796, il publia son premier mémoire sur les éléphants fossiles,
et il est à remarquer que ce travail, qui ouvrait la carrière aux plus gran¬
des découvertes, fut lu le jour même où l’Institut tenait sa première séance
publique. Deux ans après, il commençait la publication de ses beaux
ravaux sur les ossements des platrières des environs de Paris. Depuis
celle époque, Cuvier ne cessa de s’occuper de la recherche des osse-
DISCOURS PR RUMINAI RE.
ccxxxv
menls fossiles; scs différents mémoires, qu’il publia d’abord dans les
Annales du Muséum , ont été réimprimés par lui de 1821 à 1824, et
forment un grand ouvrage en cinq volumes in-4°.
L’impulsion donnée par le naturaliste français à la paléontologie
s’étendit rapidement; un grand nombre de savants, tant français qu’é¬
trangers , s’occupèrent de cette branche importante de la zoologie. MM.
Meyer, Bojanus,Goldfuss, deHumboldt, Sœmmering, Schlolheim, Jæger,
Buckland, l’abbé Croizet, Jobert, Kaup,etc., ont publié, sur les vertébrés
fossiles, des renseignements d’un grand intérêt. L’ornithologie fossile
est encore peu avancée; et l’on ne connaît, dans les terrains secondai¬
res, qu’un petit nombre de débris d’oiseaux appartenant à l’ordre des
palmipèdes, comme ceux du calcaire de Fappenheim ; à celui des échas¬
siers, enfouis dans les terrains de l’Angleterre; à ceux des rapaces, des
passereaux et des gallinacés, trouvés dans les gypses de Paris , eii,
Auvergne, en Provence et en Italie. Sir Everard Home, MM. Buckland,
De La Bêche , Conybeare , ont étudié les reptiles et les sauriens ;
MM. Agassiz, de Munster, Buckland, Sedgwick, Murchison, de Blain-
ville, etc., se sont occupés des poissons; MM. Desmarets, Alexandre
Brongniart, Green, ont étudié les crustacés. Les invertébrés fossiles de
l’embranchement des mollusques ont été l’objet d’études attentives de
la part de MM. Lamarck, Sowerby, Parkinson, de Schlolheim, Des-
hayes, d’Orbigny père et fils , de Basterot , Voltz, Dujardin , d’Archiac,
Phillipi, de Buch, de Munster, Rœmer, Zieten , Goldfuss, Pander,
Brocchi , Filippi , etc. Les échinodermes ont été étudiés par MM. Gold¬
fuss, Agassiz, Charles Desmoulins, Grateloup, etc.; les crinoïdes, par
Miller et M. Alcide d’Orbigny. Les zoophytes sont le but de travaux
spéciaux de la part de MM. Goldfuss, de Blainville, Michelin, etc.
MM. Agardh, Ad. Brongniart, Sternberg et Gœppert, ont surtout étudié
les végétaux fossiles. Enfin, depuis ces dernières années, tous les êtres
organisés fossiles ont été observés avec un soin particulier.
Les collections paléontologiques se sont formées partout , et des
recherches habilement dirigées sur tous les points habités par des sa¬
vants laborieux, ou que parcourent des voyageurs intelligents, ont déjà
jeté les fondements d’une faune paléontologique. Lorsqu’elle sera com¬
plète, nous pourrons sans doute pénétrer plus avant dans l’histoire
primitive de notre planète. Les fossiles d’Europe commencent à être
passablement connus. MM. Gaillardot, Darlu, l’abbé Croizet , Lartel,
de Blainville, Dechen, Constant Prévost, Brongniart, de Chrislol ,
ccxxxvj
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Boue, Lamouroux , Grateloup, de Basterot, Dujardin, Marcel de
Serres, de Laizer, d’Orbigny père, etc. , ont fait pour quelques-uns de
nos départements et pour certains terrains, ce qu'a fait Cuvier pour les
ossements du bassin de Paris. M. de Blainville a commencé l’histoire de
tous les vertébrés fossiles; M. Alcide d’Orbigny entreprend celle de tous
les animaux mollusques et rayonnés fossiles de France; M. Deshayes en
a fait autant pour les coquilles fossiles tertiaires des environs de Paris ;
MM. Drapiez, Bory de Saint-Vincent, Delaunay, Morren, Schmerling,
Knitz et de Koninck, pour plusieurs points de la Belgique ; MM. Ritter,
Sœmmering, Hermann de Meyer, Razoumowski , Keferstein , Germar,
Siedemann, de Schîolheim, Rosenmiiller, Rœmer, le comte de Mïinster,
pour rAlîemagne; AI. Kaup, pour les environs de Darmstadt; MM.
Zieten et Hehl , pour le Wurtemberg; MM. Buckland, Owen, Cony-
beare, Phillips, De La Bêche, Parkinson, Sowerby, Murchison, Fitton
et Manie!! , pour l’Angleterre; M. Iiugi , le docteur Lavater et M. Bur-
det , pour la Suisse ; MM. Nilson , Hisinger et Walhenberg, pour la
Suède; MM. Brocchi , Philippi , A. Fortis, Spinoîa, Cortesi, Miche-
lotti , etc., pour l’Italie; MM. Nesli, Pander, Eichwald, Gotthelf,
de Fischer, Bojanus, Adams, pour la Russie d’Europe et la Russie d’Asie.
L’Afrique n’a jusqu’ici donné que peu de fossiles; mais l’Asie et surtout
Flnde ont fourni de riches collections, et ses gisements ne le cèdent en
rien aux nôtres. MM. Falconer, Cautley, Baker, Durand, etc., nous en
ont fait connaître les intéressantes productions, et y ont découvert des
animaux inconnus aux savants. L’Amérique du Nord, cette sœur de l’an¬
cien monde sous le rapport de la civilisation, n’est point restée en arrière
de nous dans la connaissance des ossements fossiles qu’elle renferme
dans son sein. En 1797, Jefferson, président des États-Unis, fit le pre¬
mier connaître les débris du mégalonyx. Depuis cette époque, le sol des
États-Unis, où les fossiles se trouvent généralement à une moindre pro¬
fondeur que chez nous, a été fouillé sur plusieurs points ; les cavernes
ont été visitées, les alluvions des fleuves et des marais sondées; on y a
trouvé un nombre considérable d’animaux antérieurs aux temps histo¬
riques. Les plus laborieux paléontologistes américains sont : MM. Har-
lan, Fink, Peale, Hitchcock, Cooper, Barton, etc. ; la connaissance des
débris paléontologiques que renferme l’Amérique méridionale est due
principalement à MM. de Ilumboldt, Darwin, Owen, Laraga, Lund,
Cfaussen , etc.; ce dernier a découvert récemment, dans les cavernes du
Brésil , plus de cent espèces de mammifères.
Nous n’entrerons ici dans aucun détail sur l’existence des hommes
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ccxxxvij
fossiles, malgré l’intérêt que présente cette question ; nous dirons seule¬
ment, sans chercher à en pénétrer la cause, qu’aujourd’hui les hommes
faisant autorité dans la science sont à ce sujet d’opinion diamétralement
opposée.
Distribution géographique des animaux. — Les animaux sont
répandus sur la surface du sol conformément à des lois toujours en
harmonie avec les conditions de leur existence; il est certaines limi¬
tes que beaucoup d’entre eux ne peuvent franchir, malgré leur lon¬
gévité et le puissant développement de leurs forces musculaires. Quant
à l’homme, il couvre le globe entier; et, sauf quelques dissemblances
dans les races, il vit sous toutes les latitudes , dans les climats glacés
des pôles , au milieu des neiges éternelles , aussi bien que dans les
pays brûlants des tropiques. Les animaux qu’il a attachés à son sort
par la domestication , le suivent presque tous dans ses migrations et
s’identifient, comme lui, avec la diversité des températures; mais,
pour ceux qu’il n’a pas réduits en esclavage et qui vivent libres
au sein de la nature, une inflexible loi les retient dans certains
climats ; partout ailleurs , ils languissent ou meurent. La connais¬
sance de la distribution géographique des animaux est une science qui
intéresse le naturaliste , et dont on peut regarder Buffon comme le
créateur, bien qu’il ait souvent exagéré l’influence des milieux sur le
développement de l'organisme. Depuis Buffon, tous les voyageurs qui
ont exploré les diverses contrées du globe ont concouru aux progrès
de cette science. La distribution géographique des mammifères est gé¬
néralement bien connue, leur nombre étant assez borné , et leurs con¬
ditions d’existence les mettant constamment en rapport avec l’homme ;
MM. Bory de Saint-Vincent , Minding, Lesson, Desmoulins, Fischer,
Desmarets, Lyell, ont publié des travaux spéciaux sur ce sujet. Les
oiseaux, moins sédentaires, vivant plus loin de l’homme , sont moins
bien connus; Illiger, MM. Lesson, Alcide d’Orbigny, Quoy et Gaimard, se
sont occupés de leur distribution sur le globe. Les deux derniers ont étu¬
dié la distribution des reptiles, et M. Wiegmann a publié un mémoire
fort intéressant sur celle des sauriens. Les poissons sont bien, comme
les autres êtres, soumis à des lois constantes d’habitation, quoique
certaines espèces émigrent; mais, malgré les travaux de MM. Nouel,
Macculloch, Forbes, de Humboldt, et Valenciennes, leur répartition
dans les eaux du globe n’est encore qu’incomplètement connue. A me-
ccxxxviij DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
sure que nous descendons dans l’échelle animale, rincer lilude devient
plus grande; cependant, les travaux sur cette matière ne manquent pas
entièrement, mais ils sont encore incomplets. Fabricius et Lalreilîe ,
ont donné les premiers une géographie des insectes, poussée plus loin
par MM. Kirby, Spence, Mac-Leay et Lacordaire. Dans ces derniers
temps , elle a été l’objet de nouveaux travaux de MM. Milne Edwards
et Blanchard ; MM. Quoy et Gaimard en ont fait autant pour les crusta¬
cés. MM. Broderip, de Férussac, de Blainville, A. d’Orbigny, etc., ont
donné la géographie des mollusques; MM. Quoy et Gaimard, celle des
polypiers, et M. Ehrenberg, celle des infusoires.
Il reste à résoudre un problème qui, à toutes les époques, a beaucoup
occupé les hommes de science, et qu’enveloppe la plus grande obscu¬
rité; nous voulons parler de la distribution primitive des êtres sur la
terre ; c’est de la paléontologie que nous attendons la connaissance
de ces faits primordiaux de l’histoire de notre globe. Quand nous sau¬
rons ce qu’a été l’animalité à sa naissance, peut-être , en comparant son
état primitif à son état présent, pourrons-nous pressentir ses destinées
futures; mais jusqu’à ce moment les hypothèses qui ont été hasardées
manquent absolument de certitude.
Conclusion. — Arrivés au terme de notre tâche, il nous reste à recon¬
naître quel but s’est proposé la science et quel parti l’humanité a tiré de
ses longs travaux. Déjà bien des progrès se sont accomplis, depuis
que nous ne la voyons plus, renfermée dans les cabinets, devenir, sous
l’inspiration de quelques hommes, un arcane inaccessible à l’intelli¬
gence de tous, et un monopole profitable seulement à la vanité des
maîtres et des disciples. Elle est descendue des hauteurs des théories
philosophiques pour devenir pratique , et elle a abordé jusqu’aux dé¬
tails les plus humbles de la vie ; car elle a compris qu’entre la vie
scientifique et la vie civile , il existe une étroite solidarité. Le savant est
donc devenu tour à tour agriculteur, mineur, distillateur, chaufournier,
tanneur, teinturier, etc. Tous les arts, toutes les industries, sont venus
lui demander des lumières, et il a répondu à tous. L’économie politique,
quoique paraissant fondée sur des besoins d’un autre ordre, s’appuie
également sur la science, qui en est le principal levier, et toutes les in¬
stitutions reposent sur ses progrès. Depuis qu’elle est entrée dans cette
large et noble voie, les intelligences se sont agrandies, les préjugés
ont, sinon complètement disparu, du moins diminué, et la civilisation a
DISCO CRS PR ÉU M I N AI R E
CCXXXIX
marché à grands pas. L’admiration n’est plus fondée sur un fol en¬
gouement : la célébrité du savant est proportionnée au degré d’utilité de
ses travaux ; les hommes les plus populaires sont ceux qui ont fait con¬
tribuer la science au bien-être de tous, et qui ont compris quelle n’est pas
seulement un but, mais quelle doit être aussi un moyen. L’homme
ne veut plus être livré à l’empirisme, depuis qu’il a reconnu que
l’expérience et l’observation, en vivifiant l’intelligence, le préservent du
malheur d’errer à l’aventure ; aussi les peuples civilisés se sont-ils jetés
à l’envi dans les voies que leur ouvrait la science , et se sont-ils em¬
pressés de réunir tout ce qui pouvait contribuer à ses progrès. Les
bibliothèques s’enrichissent chaque année de tous les trésors de l’es¬
prit; les musées accumulent, conservent et classent les produits des
trois règnes, et offrent le tableau de plus en plus complet de la variété
de la nature. Chaque ville de quelque importance a son cabinet d’his¬
toire naturelle, son jardin botanique, sa bibliothèque, son académie.
Des chaires d’enseignement sont confiées aux hommes les plus éclairés et
les plus dévoués aux progrès de la science ; des voyageurs rétribués par
les gouvernements, récompensés par les Sociétés savantes, parcourent
le monde et rapportent le fruit de leurs longues et périlleuses recher¬
ches ; de nombreux recueils, dans lesquels sont consignées les décou¬
vertes nouvelles, sont publiés dans toutes les parties du globe; des
ouvrages didactiques vont chaque année porter à une multitude de
lecteurs les connaissances les plus propres à développer leur intelli¬
gence. Dans l’éducation même la plus humble, l’étude de la nature a sa
part. Tous les arts se sont mis au service de la science : la gravure et
la peinture enrichissent les collections, de précieuses iconographies ;
l’art plastique, imitant la nature, multiplie les préparations anatomi¬
ques qui facilitent l’étude, en en éloignant le dégoût et le danger; enfin
le règne de la science est établi ; son domaine s’est agrandi , et nul
n’oserait plus lui disputer son empire.
Nous sommes loin de l’époque où les travaux scientifiques, regardés
comme le fruit d’une révélation, laissaient l’esprit errer dans le vide.
Après avoir laborieusement passé plusieurs siècles dans les secs et arides
travaux d’analyses que venaient çà et là égayer quelques théories , nous
en sommes arrivés à posséder une telle collection de faits que nous
avons cru la généralisation permise ; aussi notre époque est-elle deve¬
nue synthétique, trop synthétique peut-être. Nous avons voulu, devan¬
çant le temps, prévoir ce qu’il n’est donné qu’à nos neveux de connaître :
CICXL
DISCOURS PRÉ LIMINAIRE.
dans notre ignorance sur le principe et l’essence des choses, nous avons
énoncé l’existence d’une unité absolue, dont nous n’avons aucune idée.
Le physicien, en admettant la molécule qu’il ne connaît ni ne comprend,
cède à cette tendance vers l’unité: le chimiste prend, pour un type d’u¬
nité, l’atome quijn’existe, sous une forme arrêtée, que dans son esprit ;
le naturaliste, soit qu’il s’occupe de la nature inerte, soit qu’il étudie
la nature vivante, cherche sans cesse à remonter des unités indivi¬
duelles aux unités collectives, pour arriver systématiquement à une sorte
d’unité phénoménale; mais ces essais, si louables par la bonne foi de
ceux qui les hasardent, et tout infructueux qu’ils puissent être, sont
une preuve de progrès.
Voici quatre mille ans que la science s’organise: et, depuis près de
quatre siècles, notre Europe marche à la tête de la civilisation. La
science a dévoré bien des générations; elle ne compte même plus
aujourd’hui ses martyrs; cependant, après tant de sacrifices, pou¬
vons-nous dire que nous soyons arrivés à la certitude scientifique ?
N’errons-nous pas encore dans un dédale de nomenclatures diffuses, de
synonymies nombreuses , de langues imparfaites qui augmentent les
difficultés de l’étude, de théories contradictoires, de préjugés qui
voilent la raison et retardent le progrès? Mais à côté du mal , suite
inévitable de l’isolement des premiers peuples et de l’imperfection des
moyens de manifestation, nous avons, pour remèdes, les causes qui ont
amené l’émancipation de la pensée, les causes qui cimentent et garan¬
tissent l’union des peuples. Depuis ce moment, les conquêtes de l’es¬
prit humain ne sont plus livrées au bon vouloir d’un aréopage scientifique
et à l’existence incertaine d’une nation. Tous les peuples en sont soli¬
dairement les dépositaires ; et quand les rivalités qui les séparent et les
arment les uns contre les autres auront à jamais cessé ; quand tous les
hommes, jouissant des bienfaits des lumières, marcheront d’un pas égal
dans les voies delà science, alors seulement on connaîtra les limites
de la puissance de l’esprit humain. La science, quelque incomplète
quelle nous paraisse aujourd’hui, n’en est pas moins l’ancre de salut de
l’humanité : dans la science pratique, expérimentale, repose la vérité,
tandis qu’en dehors il 11e peut y avoir qu’incertitude, erreur ou men¬
songe.
Charles d’Orbigny.
DICTIONNAIRE
UNIVERSEL
D’HISTOI R E NATURELLE.
AAL. bot. pii. (1). — Nom donné par Rum-
jshius à deux arbres dcl’ïnde, qu i! a décrits
très incomplètement, et qu’on suppose ap¬
partenir à la famille des Térébinthacées.
(G. d’O.)
* AAL. poiss. — Nom allemand de l’an¬
guille , d’où dérivent ceux d ’Aalquappe ou
de Aalquabbe, pour la Lotte ( Gadus lotta L.),
et de Aal formigen platû leib , cité par Lacé-
pède, pour le Plotose anguillé (. Plotosus an-
guillaris Bloch). (Val.)
ABACA. bot. pii. — Selon Sonnerai , ce
nom, aux îles Philippines, est donné à une
espèce de Bananier ( Musa textilis ). (G. d’O.)
*A BAC A TUBA TACAPA. poiss. — On dis¬
tingue sous ce nom, suivant le prince Mau¬
rice de Nassau, le poisson que Cuvier a nom¬
mé Vomer de Brown [V. Browniï), et qu’on
a confondu avec Y Argyréiose vomer. (Val.)
* ABACRTU5 ( àSaxv 'ç , taciturne), ins. —
G. de Coléoptères pentamères, famille des
Carabiques, tribu des Féroniens , établi par
M. Dejean, et dont voici les caract. : les 3
premiers articles des tarses antérieurs dila¬
tés dans les mâles , moins longs que larges et
fortement triangulaires ou cor di formes. Der¬
nier article des palpes allongé , presque cy¬
lindrique et tronqué à l’ extrémité. Antennes
filiformes, assez allongées et légèrement com¬
primées; lèvre supérieure en carré moins
long que large. Mandibules peu avancées ,
légèrement arquées et assez aiguës; menton
trilobé; lobe intermédiaire arrondi. Cors,
trapézoïde, presque aussi large à sa base que
les élytres. Élyt. peu allongées , se rétrécis-
(i) Les abréviations en petites capitales, placées au com¬
mencement de chaque article, indiquent la grande classe à
laquelle il appartient.
* Les astérisques qui précèdent un très grand nombre
d’articles , désignent ceux qui n’avaient pas encore figuré
dans les Dictionnaires d’IIistoire naturelle déjà publiés en
France.
A
sarst un peu vers l’extrémité et arrondies
postérieurement.— Ce g., auquel M. Dejean
ne rapporte que 4 espèces, a pour type Y A.
Gagates Dej. , qui se trouve en Guinée et au
Sénégal. îl est d’un noir brillant en dessus,
et ressemble un peu , pour la forme et la
taille, à la Feronia abaxoïdes. (D.)
ABAJOUES. mam. — Poches que certains
g. de Mammifères portent aux 5 côtés de la
bouche. Presque tous les Singes de l’ancien
continent , quelques Rongeurs américains
appelés Diplostomes ou animaux à double
bouche , enfin les Nyctères, parmi les Chau¬
ves-souris , sont pourvus d’ Abajoues qui dif¬
fèrent, dans les divers genres, par leur for¬
me, leur capacité, elles fonctions physiolo¬
giques qu’elles remplissent. Elles servent à
la plupart de ces animaux comme de garde-
manger pour la conservation et le transport
momentané des aliments dont ils se nour¬
rissent. (G. d’O.)
ABALON , Adans, bot. pii. — Synonyme
d’iiELONiAs. (G. d’O.)
ABAMA. bot. pu. — Ce g. de Plantes, créé
par Adanson pour Y Anthericum ossifragum
L. , a été adopté par M. De Caodolle ( Flore
française ) ; mais avant Adanson , Mœhring
(. Ephern . natur . Curios.) en avait déjà fait son
g. IVarthecium qui paraît aujourd’hui géné¬
ralement adopté. V. Narthecium. (C. L.)
ABAPUS, Adans. bot. pii. — Syn. de ge-
tiiyllis. (C. d’O.)
* AB ARIDE. Abaris (àSap-fg, léger), iss.
— Genre de Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Carabiques, tribu des Féroniens,
établi par M. Dejean et qui a pour caract. :
Les 3 premiers articles des tarses antérieurs
diîatésdans les mâles, triangulaires, ctamsi
longs que larges; dernier article des palpes
presque cylindrique et tronqué à l’extrémité.
l
T. I.
0
ABA
ABD
Ant. assez courtes, légèrement comprimées
et presque filiformes. Lèvre super, en carré
moins long que large , et coupée presque
carrément dans sa partie antér. Mandib. peu
avancées , légèrement arquées et assez ai¬
guës; une dent simple et presque obtuse
au milieu de l’échancrure du menton. Tête
triangulaire. Yeux assez gros et lèvres sail¬
lantes. Corselet carré. Élyt. en ovale peu al¬
longé. — Ce g. se rapproche un peu par le
faciès du g. Pogonus ; mais il en diffère beau¬
coup par les caract. génériques. Il a pour
type et unique espèce, Y A. œnea Dej.,
trouvé dans les environs de Carthagène , en
Amérique , par M. Lebas. (D.)
* ABASICARPON , Andrz. (à priv. ; Sa¬
ut;, base; xapiroç, fruit). BOT. PH. — G. ou s.-
g. de la famille des Crucifères, très voisin de
YArabis et de X Arabidium , dont il paraît ne
différer que par sa silique subcylindrique
ou peu comprimée. Il est composé de 6 ou 7
espèces détachées du g. Arabis, (Sp.)
*ABASOLOA. bot. pii. — G. de Plantes ap¬
partenant à la famille des Composées, mais
sur l’organisation duquel on ne possède en¬
core que des données très vagues. M. de Can-
dolle le caractérise de Sa manière suivante :
Capitule radié. Fleurs du rayon femelles ,
capillaires, bi-tri-sériées ; celles du disque
hermaphrodites, tubuleuses, à 4 dents. In-
volucre à écailles bi-sériées. Réceptacle plan,
couvert de paillettes linéaires, aiguës, den-
ticulées , ciliées à leurs bords. Akènes télra-
gones, rhomboïdaux et terminés supérieu¬
rement par un disque ombiliqué. — IJ Aba-
soloa est une plante à feuilles opposées li¬
néaires, légèrement scabres, présentant des
dents de distance en distance; les capitu¬
les sont solitaires , longuement pédonculés ;
les fleurs du disque et du rayon sont blan¬
ches. On n’en connaît qu’une espèce, origi¬
naire du Mexique. (J. D.)
ABÂTIA, Ruiz et Pav. bot. pii.— G. sur la
classification duquel les auteurs ne sont pas
d’accord; les uns le placent dans les Tilia -
cées ; les autres dans les Bixacêes ; M. Don
pense qu’il appartient dMxLythracées. Suivant
M. Kunth , ce g. offre les caract. essentiels
suivants: Cal. 4-parti, coloré en dessus;
t
estivation valvaire. Pétales nuis. Elam. très
nombreuses , insérées au fond du calice : les
.extérieures stériles (ananthères) , cordi for¬
mes. Ànth. ovales, dithèques. Ovaire inad¬
hérent , monostyle. Style filiforme. Stigm.
simple. Capsule 1-loculaire, 2-valve, poly-
sperme, à 2 placentaires pariétaux, linéaires.
Graines oblongues, striées. — Ce g. ne renfer¬
me que 2 esp. de l’Arnér. équatoriale. (Sp.)
ABAX (<x6 »£, table), ins. — G. de Coléoptè¬
res pentamères, établi par Bonelli dans la fa¬
mille des Carabiqucs , mais non adopté par
Latreille qui ne l’a pas trouvé assez carac¬
térisé pour le séparer de son grand g. Féro-
nic, où il ne forme qu’une division. M. De-
jean a suivi cet exemple dans son Species
et dans la dern. édit, de son Catalogue. —
V. les mots Féronie et Feroniens. (D.)
ABÔERA ( aSS-npa , nom d’une ancienne
ville de Thrace ). ins. — G. de l’ordre des
Coléoptères, section des Hétéromères , éta¬
bli par Stéphens et adopté par Westwood. ï 1
ne renferme que quelques esp. indigènes ,
dont le type est VA. bifasciata ( Mordellci bi-
fasciata Marsh.), que M. Curtis considère
comme appartenant au g. Hypalus de Pay-
kull. V. ce mot. (El.)
ABDÏTOLARVES. Abdilolarvœ (. Abdilus ,
caché; lama, larve), ins. — Nom donné par
M. Duméril ( Zool . analytique) à une famille
d’Hyinénoptères dont les larves naissent dans
le tissu de certains végétaux, où elles ont été
primitivement déposées à l’état d’œufs. Cette
famille correspond aux 3 dernières tribus de
la famille des Pupivores de Latreille : les
Gallicoles , Chalcidites et Oxyures. (B.)
ABDOMEN ou ventre ( abdomen ; d’abdo,
je cache). Anat. — On a donné ce nom à la ré¬
gion du corps des animaux qui, plus ou moins
distincte, suivant les espèces, offre une cavité
d’une étendue très différente, destinée à loger
constamment une portion du canal digestif,
et le plus souvent d’autres organes impor¬
tants. En général, dans la série animale,
l’abdomen fait suite au thorax ; mais là où
ce dernier manque, comme par exemple
dans la classe des Annélides, il est difficile
d’assigner des limites au ventre proprement
dit; alors les naturalistes emploient le mot
corps pour désigner l’animal tout entier.
Ce que l’on nomme improprement queue
chez tous les Crustacés , n’est autre chose
que l’abdomen. Elle fait suite en effet au
thorax, et contient une portion du canal in¬
testinal. On peut donc réserver le nom de
queue à des appendices articulés ou non ,
mobiles ou immobiles, et qui ne renferment
ABÜ
A BD
3
jamais aucune portion du canal intestinal.
De cetle manière , le mot abdomen aura plus
d’extension , et le mot queue se trouvera
plus rigoureusement défini.
Sous le point de vue physiologique, on peut
dire que, dans l’abdomen, la solidité est en
général sacrifiée à la souplesse. Du reste ,
comme dans la série animale , il est impos¬
sible d’assigner à une même région du corps
des limites bien tranchées, et que ces mêmes
limites ne renferment pas toujours le nombre
ni la disposition de certains appareils orga¬
niques , il est indispensable , pour se faire
une idée générale et précise de l’abdomen ,
de l’étudier dans les diverses classes d’ani¬
maux. Comme il sera parlé des organes
digestifs et de l’abdomen aux articles Mam¬
mifères , Oiseaux, Reptiles, Poissons , Arti¬
culés, Mollusques et Zooplnjtes , nous y ren¬
voyons le lecteur. On trouvera aussi au mot
Tératologie, tout ce qui a rapport aux vi¬
ces de conformation et au développement du
ventre. (M. S. A.)
ABDOMINAL ou ABDOMINAUX. Abdo¬
minales {abdomen, ventre ; d’abdo, je cache).
poiss. -Linné comprenait sousce nom, dans le
4eOrd. de sa classification ichthyologique les
Poissons pourvus d’une membrane branchios-
tège, ayant les nageoires ventrales insérées en
arrière des pectorales. Les g. qu’il réunissait
dans cet Ordre (12e édition du SysternaJYatu-
rœ ) sont les suivants : Cobilis, Amia, Silurus,
Teulhis, Loricaria, Salrno , Fislularia, Esox,
Elops, Argentina, Atherina , Mugil , Mormy-
rus, Exocœlus, Polynernus, Clupea , Cyprinus .
Mais, dans la classification qu’ils imaginè¬
rent, les successeurs de Linné ont tous em¬
ployé cette expression en lui donnant une
autre valeur. Ainsi Bloch, auteur d’une mé¬
thode artificielle pour la distribution des
Poissons, fondée uniquement sur le nombre
de nageoires, a employé l’épithète dé Abdo¬
minal pour désigner les divisions de quelques
uns des 1 1 Ordres que cette méthode lui four¬
nissait. Dans le 11e Ordre des Decaplerygii ,
la -3e famille comprend comme Abdominaux
le g. Polynernus. Dans le 4e Ordre, des Octo-
plenygii , les Abdominaux renferment les g.
suivants : Cataphraclus , Sphyrœnd , Athe¬
rina, Centriscus , Fislularia , Mugil , Gaste-
rosteus , Loricaria, Squalus. Le 5e Ordre des
Ileptapterygii a aussi sa famille des Abdomi¬
naux, composée des g. Acipenser, Chimœra ,
Pristis, Rhina , Rhinobatus , Raia , Platy-
s tac us , Silurus, Anableps , Acanthonotus ,
Esox, Synodus , Salrno , Clupea, Exocœlus,
Chauliodus, Elops, Albula, Cobilis, Cyprinus,
Amia, Pœcilia, Pegasus, Mormyrus, Polyo-
don, Argentma. Il n’y a pas de Poissons à ven¬
trales sous l’abdomen dans les autres Ordres.
Lacépède , combinant la méthode de Pen-
nant , qui subdivise les Poissons en osseux
et en cartilagineux, avec celle de Linné
fondée sur la position des nageoires paires
inférieures , a donné aussi une autre valeur
au mot abdominal. Il comprend sous ce 'nom
les esp. qui font partie du 4e ordre de cha¬
cune des divisions de chaque sous -classe,
dans lesquelles sa méthode range les Pois¬
sons. Dans les Cartilagineux, les Abdominaux
de sa lre div. sont : les Raies, les Squales et les
Aodon ; ceux de la 2me sont les Chimères ;
ceux de la 3e : les Polyodons et les Esturgeons ;
enfin dans sa 4e di vis., il range sous le nom
d’ Abdominaux , les Macrorhynques , les Pé¬
gases et les Centrisques. La sous -classe des
poissons osseux a aussi ses Abdominaux ex¬
trêmement nombreux dans la lre division ;
car cet ordre, le 20me de sa méthode, se com¬
pose des genres : Cirrhite, Chéilodactyle, Co-
bite , Misgurne , Anableps , F ondule , Colu-
brine , Amie, Butyrin , Triylèronote , Om-
pock , Silure, Macroptèronote , Malaptère,
Pimélode , Doras , Pogonalhe , Calaphracle ,
Plolose , Agénèiose , Macroramphose , Cen-
tranodon, Loricaire , Hypostome , Corydoras ,
Tachysure , Salmone, Osmère , Corrégone ,
Characin , Serrasalrne , Elope, Mégalope ,
JSotacanthe, Esoce, Synode, Sphyrène, Lépi-
soslêe , Polyptère , Scombrésoce , Fislulaire ,
Aulostome , Solénoslome , Argentine , Alhé-
rine , Hydrargyre , Stoléphore, Muge, Mugi-
loïde , Chanos, Mugilomore , Exocet, Poly-
nème , P oly dactyle , Buro, Clupèe, Myste ,
Clupanodon , Serpe, Méné , D or suaire , Xys-
lère, Cyprinodon , Cyprin. Enfin le g: Moi—
myre appartient seul au 4e ordre de la 3e div.
des osseux, ou le 28e de la méthode générale.
M. Duméril, dans ses ouvrages généraux
sur l’Histoire naturelle, et surtout dans sa
Zoologie analytique , a rendu la méthode do
Lacépède plus facile à retenir, par la préci ¬
sion qu’il a donnée aux différentes subdi¬
visions, ou aux divers ordres. Il a conservé
le mot Abdominaux pour le 4me sous-ordre
des Holobranches. Ces Abdominaux sont ici
4
AËD
A BD
subdivisés en 8 familles, qui comprennent
les g. énumérés plus haut pour représenter
l’ordre du même nom delà 3mesubdi vision de
la s.-classe des Osseux de Lacépcde. Les fam.
de M. Duméril sont : les Siphonostomes, Cy -
lindrosomes,Oplophores,Diniérèdes,Lépidopo-
mes, Gyrnnopomes, Dermopteres et Siagonoles.
Ce n’est pas le lieu de parler des auteurs
postérieurs à ceux-ci, dont les méthodes ne
sont que des complications qui ne servirent
nullement les sciences naturelles, tant que
l’observation de la nature ne vint pas éclai¬
rer, par une critique saine et savante , des
méthodes imaginées précédemment. Mais
j’arrive de suite à Cuvier, qui a fondé sa mé¬
thode ichthyologique sur les grandes divi¬
sions adoptées par Artédi , et qui, par consé¬
quent, ne pouvait donner au mot Abdominal
la môme extension que y attachait Linné.
C’est le 1er ordre de ses Malacopiêrygiens ;
il retranche, par conséquent, de l’ordre de
Linné, les Teuthis , Fistulaires, Argentines,
Athérines, Muges et Polynèmes , qui sont
pour lui des Acanthoptérygiens à nageoires
ventrales abdominales, mais appartenant à
différentes fam. de cette grande division. Les
Malacoplérygiens abdominaux sont divisés en
5 tribus qui correspondent aux g. Salrno ,
Clupea, Esox, Cyprims et Silurus de Linné.
Ces familles sont elles-mêmes divisées en g.,
subdivisés en s.-g., et ces derniers en grou¬
pes auxquels * dans sa méthode , il n’a plus
donné de noms distincts. Il faut avouer que
ces s.-g. de s.-g. sont un très grand défaut
de nomenclature. Je me suis toujours étonné
que Cuvier, d’un esprit si juste, si sévère,
ait ainsi altéré la nomenclature binaire , ce
qui a souvent empêché de bien comprendre
son œuvre immortelle du Règne animal.
Ainsi, la lre famille, celle des Salmones, se
partage dans les 2 g. Saumon et Sternoptyx.
Or, le g. des Saumons se divise dans les s.-
g. Saumons proprement dits (dont les Trui¬
tes sont une s.-div.), les Eperlans , Ombres ,
A rgentines , Characins , subdivisés eux-mêmes
en Carimates , Anoslomes , Serrasalmes , Pia-
b uques , Tétragonoptères , Raies, Hydrocyns ,
Cytharines , Sauras , Scop'eles , Aulopes et
Serpes.
La 2e famille, celle des Chipes , se compose
des g. Hareng, Etape , Chirocentre , Erylh-
rin , Amie , JA astres , Lépi sostée , Polypfere ;
les Harengs sont divisés en s.-g. : Harengs
propres, Mégalopes , Anchois, Thrisses ,
Odonlognathes , Prisligastres , Notoptères.
La 3e famille , celle des Esoccs, ne com¬
prend que 3 g. , les Brochets, les Exocets ,
les Mormyres ; mais les Brochets se compo¬
sent des s.-g. : Brochets propres , Galaxies ,
Microstomes, Stomias, Chauliodes , Salanx,
Orphies, Scornbrésoces , Demi-becs.
La famille des Cyprins se compose des 2 g.
Carpes et Loches ; le 1 or subdivisé en : Carpes
propres , Barbeaux, Goujons, Tanches, Cir-
rhines , Brèmes, Labéons , Ables et Gono-
rhynques . Celui des Loches comprend les
s.-g. : Anableps , P œcilie , Lebias , Cyprino -
don. Enfin , sous le nom de Siluroides, dans la
dernière famille, il a réuni les g. Silure, Ma -
laptérure , Asprède et Loricaire. Le g. Silure
a pour s.-g. les Silures propres, divisés eux-
mêmes en Silures spécialement dits et en
Sckilbés ; le 2e s.-g., celui des Machoirans ,
est subdivisé en Pirnélodes, Agénioses et Do¬
ras ; mais ces Pirnélodes sont encore scindés
en S hais , Pirnélodes propres et Bagres; le 3e
s.-g., celui des Hétérobranches, se subdivise
aussi en Macropléronoles et en Hétérobranches
propres. Viennent ensuite les s.-g. Plotose et
Callichte. Enfin les Loricaires ont pour s.-g.
les Hyposlomes et les Loricaires propres.
On voit donc par cet examen que le mot ab¬
dominal, employé par Linné dans sa méthode
artificielle, avait une première signification
précise, dont tous les auteurs ont altéré plus
ou moins le sens , parce que ees derniers ,
essayant de réunir les Poissons suivant les
principes de la méthode naturelle, se sont
servi d’un caractère artificiel. Cette position
abdominale des nageoires ventrales est en
effet peu importante dans l’organisation des
Poissons, et la preuve la plus directe en est
dans l’absence si fréquente de ees nageoires,
ou quand elles existent , dans la variation de
leur position. On doit donc , selon moi, ne
plus se servir désormais du mot abdominal,
que comme d’un adjectif commode dans une
description ichthyologique , sans y attacher
l’idée d’une grande division naturelle de la
classe des Poissons. (Valenciennes.)
ABBGA1I V A !)\. Abdominales ( abdomen ,
ventre; d 'abdo, je cache ). ins. — Section
établie par Latreille, dans la famille des Ca-
rabiques, adoptée par Eicnwall, et qui cor¬
respond aux Simplicimanes de Bonelli, ainsi
qu’aux Simplicipèdes de M. Dejean.Tous les
ABE
ABE
o
Coléoptères de eette section ont l’abdomen
très grand relativement au prothorax. (I).)
ABEILLE. Apis (Pline), uns. — Ce genre ,
qui dans le système de Linné réunissait un
grand nombre d’insectes , est aujourd’hui
restreint aux seuls Hyménoptères , offrant
pour caract. : 1°, Antennes filiformes et bri¬
sées, c’est-à-dire faisant un coude; 2°, Man¬
dibules en forme de cuiller chez les individus
neutres ou ouvriers, et au contraire biden-
tées dans les mâles elles femelles; 3°, enfin le
ltr article des tarses des jambes postérieures
très développé et quadrilatère dans les indi¬
vidus neutres, où il présente intérieurement
une sorte de brosse formée de poils régulière¬
ment rangés en bandes transversales. Ces
caract. et plusieurs autres permettent de dis¬
tinguer les Abeilles proprement dites, des In¬
sectes qui les avoisinent et qui appartiennent
aujourd’hui à des g. différents. L’espèce qui
sert de type au g. Abeille, est l’Abeille com¬
mune, Apis mellifica des auteurs. Nous
allons donner brièvement l’histoire de ses
moeurs ; mais avant d’entrer dans ces détails,
nous devons jeter un coup d’oeil sur l’organi¬
sation de ces Insectes, ne fùt-eeque pourfaire
connaître les instruments à l’aide desquels
ils exécutent leurs merveilleux ouvrages.
Et d’abord, tout le monde sait qu’outre
les mâles et les femelles, il existe parmi les
Abeilles une autre sorte d’individus qu’on
distingue sous le nom d 'Ouvrières ; celles-ci
composent la très grande majorité des habi¬
tants d’une ruche. Ces trois sortes d’indivi¬
dus , savoir: les A Aies, qu’on nomme aussi
Bourdons , les Femelles , appelées vulgaire¬
ment les Reines , et enfin les Ouvrières ,
Neutres ou Mulets , se distinguent facile¬
ment entre eux par divers traits de leur or¬
ganisation. Tassons rapidement en revue
ceux qui les caractérisent davantage.
Les Mâles , généralement plus gros que
les Ouvrières, ont la tête arrondie, ce qui
est dù surtout au développement des yeux
presque contigus sur le vertex. Toujours ils
manquent d’aiguillon ; le thorax est très
velu; le ventre plus convexe que dans les
femelles ; enfin le premier article des tarses
postérieur a une forme allongée et non
quadrilatère comme dans les ouvrières.
Les Femelles ont les ailes proportionnelle¬
ment plus courtes que celles des mâles et des
ouvrières; leur tête est triangulaire cl non
arrondie; leurs yeux sont écartés sur le ver-
lex ; leur ventre, prolongé en pointe, est
armé d’un aiguillon ; le premier article des
tarses postérieurs manque de la brosse dont
sont pourvues les ouvrières.
Les Ouvrières ou Neutres se reconnais¬
sent à une taille moindre; elles ont un ai¬
guillon avec lequel elles produisent une
piqûre très douloureuse; mais ce qui les
distingue surtout des femelles et des mâles ,
c’est la conformation de leur dernière paire
de pattes. Le premier article du tarse offre
une structure curieuse que nous avons déjà
signalée , mais qui mérite d’être décrite avec
détail, à cause du rôle important qu’il joue
dans les divers actes que l’abeille ouvrière
exécute. Ce premier article, qui a reçu le
nom spécial de pièce carrée , est en effet
de forme quadrilatère. Supérieurement il
s’articule par son angle antérieur avec la
jambe, de manière à exécuter sur elle un
mouvement de ginglyme , à la manière
d’une lame de couteau qu’on fermerait et
ouvrirait alternativement. L’angle opposé,
ou postérieur, est libre et prolongé en une
petite pointe légèrement recourbée. Ces
deux parties , la jambe et le premier article
du tarse, forment ainsi une sorte de pince ,
dont nous indiquerons l’usage en parlant de
la construction des gâteaux de cire. Ce mê¬
me article, si différent des quatre suivants,
présente une autre particularité très cu¬
rieuse : lisse extérieurement, il est garni ,
sur sa face interne , de plusieurs rangées
transversales de poils raides et parallèles
qui ont valu à cette face le nom de brosse;
la jambe elle-même , à cause de la forme
qu’elle affecte, a été appelée palette triangu¬
laire, et comme elle présente à sa surface
externe un léger creux, ce petit enfoncement
a reçu le nom de corbeille.
C’est au moyen de ces instruments bien
simples, n’existant que dans la caste ou¬
vrière, que se fait la récolte d’une poussière
particulière nommée pollen. Ce pollen ,
fourni par l’anthère des étamines d’un grand
nombre de plantes, s’attache d’abord natu¬
rellement aux poils qui recouvrent le corps
de l’Abeille; il est ensuite balayé au moyen
des tarses des jambes, et surtout par la
brosse qu’on distingue à la troisième paire.
L’insecte parvient à réunir cette pous¬
sière en petits globules, déposés successi-
6
ABE
vement par la 2e paire de pattes dans la
corbeille, jusqu’à ce que celle-ci en soit
bien garnie. C’est aussi le même appareil
qui sert à la récolte d’une autre substance
résineuse, odorante, nommée propolis, que
les Abeilles emploient principalement pour
clore leur demeure. Le tarse, outre la pièce
carrée, est encore formé par 4 autres arti¬
cles beaucoup moins développés, et se ter¬
mine par 2 crochets bidentés que sépare
une pelote charnue.
Tels sont les caractères extérieurs les plus
saillants des 3 sortes d’Abeilles qu’on ren¬
contre dans une ruche. Jetons maintenant
un coup d’œil sur les organes de ces insec¬
tes, dont les fonctions se lient davantage
aux merveilleux phénomènes que présente
leur industrie.
Le système nerveux des Abeilles se com¬
pose, suivant Swammerdam , d’un cerveau
formé de 8 parties rangées par paires , et
d’une portion moyenne qui est l’origine de
la moelle épinière. La moelle épinière pré¬
sente 7 ganglions. Du cerveau et des gan¬
glions naissent les principaux nerfs qui se
distribuent aux divers organes.
Huber a tenté sur les organes des sens
quelques expériences qui lui ont fait penser
que la cavité de la bouche était le siège de
l’odorat, et les antennes celui du toucher.
Il n’a pu reconnaître l’organe de l’ouïe, et
cependant tout porte à croire que les Abeil¬
les entendent, à moins de n’admettre au¬
cun but dans les sons qu’elles produisent.
Cette sorte de voix n’est autre chose qu’un
bourdonnement très nuancé; tantôt c’est la
Reine seule qui le fait entendre , et alors
elle prend une attitude particulière qui
frappe les Abeilles d'immobilité ; tantôt ce
sont les jeunes Reines qui, retenues captives
dans les cellules, produisent un son très
singulier; d’autres fois, c’est un bruit gé¬
néral qui a lieu , dans certaines circon¬
stances, à l’intérieur de la ruche; souvent
enfin, c’est le bourdonnement d’une ou de
plusieurs ouvrières, qui font part d’un dan¬
ger. Quoi qu’il en soit, cette faculté, chez ces
animaux, est toujours en rapport avec leur
instinct; car le brait du tonnerre, d’une
arme à feu, et même la vibration de divers
corps métalliques , ne paraissent pas les af¬
fecter.
Un sens, sur le siège duquel il n’est plus
ABE
permis d’élever aucun doute, est celui de la
vue. On sait que les Abeilles aperçoivent de
très loin leur habitation, qu’elles distin¬
guent leur ruche entre toutes les autres, et
qu’elles y arrivent en ligne droite et avec ra¬
pidité.
Le siège de l’organe du goût, placé par
Swammerdam dans la trompe , n’est pas , à
beaucoup près, aussi bien déterminé que
celui de \a vue. On se rend même difficile¬
ment raison de l’existence d’un tel sens,
lorsque , jugeant d’après ses propres sensa¬
tions , on considère que l’abeille , pour se
désaltérer , préfère une eau croupie à une
eau limpide, et qu’elle se nourrit indistinc¬
tement du suc d’un grand nombre de plantes
ayant des propriétés très différentes : de là
aussi les nombreuses variétés de miel que
l’on observe dans des ruches placées les unes
auprès des autres. Les Abeilles, en effet, se
nourrissent de liquides végétaux, et princi¬
palement de liqueurs sucrées; c’est du nec¬
taire des plantes qu’elles retirent, au moyen
de leur trompe, un suc qui sera bientôt
converti en miel.
La trompe n’est pas exclusivement formée,
comme celles des Papillons, par le prolonge¬
ment des mâchoires, mais surtout par celui
de la lèvre inférieure. Au reste, la bouche
est formée des mêmes parties que celle des
autres Insectes. On y trouve : une lèvre su¬
périeure , une paire de mandibules biden-
tées à leur sommet dans les mâles et dans
les femelles , mais qui, chez les ouvrières ,
ont une terminaison très différente; en ef¬
fet , celles-ci les ont tranchantes par leur
bord et creusées intérieurement d’une fos¬
sette divisée en 2 portions par une arête
longitudinale. Les mandibules viennent-
elles à se rapprocher, l’une de ces portions ,
l’antérieure , s’applique exactement contre
celle qui correspond à la mandibule oppo¬
sée, et forme avec elle une pince tranchante.
Au contraire, l’autre portion ou postérieure,
ne se rapprochant pas également bien de
celle qui lui fait face, constitue une sorte
d’intervalle ou de gouttière.
C’est au moyen de cette conformation de
leurs mandibules, que les ouvrières con¬
struisent avec tant d’art les cellules qui gar¬
nissent l’intérieur d’une ruche. Nous re¬
viendrons plus loin sur ia manière dont
elles mettent en jeu ces instruments. Les
ABE
ABE
7
mâchoires qu’on voit en arrière des mandi¬
bules sont réduites à des lamelles envelop¬
pant et protégeant la trompe beaucoup plus
longue qu’elles. Celle-ci, qui est l’analogue
de la lèvre inférieure des autres insectes,
présente les mêmes pièces, mais à des de¬
grés divers de développement. L’Abeille sait,
à l’aide de cette trompe, extraire le suc des
Heurs et le porter dans la cavité buccale,
située plus en arrière. Swammerdam s’é¬
tait mépris sur les fonctions de ces parties.
Réaumur en a mieux observé le jeu , et
nous a appris que la trompe proprement
dite était une sorte de langue qui , en
léchant ou lapant , se chargeait de la li¬
queur miellée ; que cette liqueur passait
entre elle et les étuis extérieurs ou les mâ¬
choires, et qu’elle gagnait ainsi une ou¬
verture qui avait échappé à Swammer¬
dam. Celte ouverture, placée au-dessus et
à la base de la trompe, est recouverte par
une sorte de langue charnue et doit être
considérée comme l’entrée pharyngienne ou
le pharynx lui -même; c’est par elle que
s’échappe ordinairement une gouttelette de
miel , lorsqu’on presse une Abeille entre les
doigts.
Le canal intestinal consiste en un œso¬
phage aboutissant à un jabot renflé, ordi¬
nairement plein d’une liqueur jaune, lim¬
pide, ayant toutes les propriétés du miel.
Après ce premier renflement , en vient un
second que Swammerdam nommait colon ,
et qui a beaucoup plus de longueur et de
capacité que le précédent : c’est l’estomac
proprement dit; il se continue avec l’intes¬
tin grêle , et vers le point de leur réunion
on remarque un grand nombre de vais¬
seaux biliaires. Le canal intestinal est ter¬
miné par l'intestin grêle , le cæcum et le
rectum.
La respiration a lieu, comme dans les au¬
tres Hyménoptères , au moyen de trachées
naissant des stigmates que l’on observe
sur les côtés du thorax et sur les parties
latérales de l’abdomen ; elles aboutissent à
quelques vésicules aériennes très dévelop¬
pées, et à un grand nombre d’autres plus
petites.
A cette fonction se rattachent quelques
phénomènes très curieux , qui nous ont été
transmis par Huber. Cet observateur, ayant
remarqué qu’une ouverture d’un assez grand
diamètre , pratiquée dans une boîte ou une
cloche de même capacité qu’une ruche or¬
dinaire, était tout-à-fait inutile pour le re¬
nouvellement de l’air, ayant appris aussi,
par plusieurs expériences, que les Abeilles ne
pouvaient continuer de vivre dans un espace
où l’air ne se renouvelait pas, et sachant,
en outre , que dans une ruche peuplée quel¬
quefois de 25,000 habitants, ce fluide est ,
à peu de chose près, toujours aussi pur à
l’intérieur qu’à l’extérieur, parvint à expli¬
quer ce phénomène par la ventilation que
les ouvrières produisent presque continuel¬
lement, en agitant leurs ailes à la partie in¬
férieure de la ruche. Sans pénétrer dans
cette demeure , on peut , à l’époque des
chaleurs, surprendre en dehors et prés des
portes de la ruche quelques Abeilles dans
cette singulière action. Ce mouvement ,
quelquefois général, suffit, suivant Huber,
pour établir, entre l’air extérieur et l’air
intérieur, des courants au moyen desquels
celui-ci est sans cesse renouvelé. Ce phéno¬
mène, qui n’a encore été observé que dans
les Abeilles et dans quelques Bourdons, était
un fait digne d’être noté. Il est une consé¬
quence immédiate de la respiration , ainsi
que la chaleur des ruches , qu’il ne faut
plus maintenant attribuer à la fermentation
du miel. Si le système respiratoire est re¬
marquable par son développement et ses
fonctions, celui de la circulation se réduit,
de même que dans tous les Insectes hexa¬
podes , à un simple vaisseau dorsal n’offrant
rien de particulier.
Aux différentes fonctions que nous avons
jusqu’ici fait connaître, il faut en ajouter
une très importante, celle des sécrétions.
Nous avons dit que les gâteaux sont formés
de cire. On a pensé , pendant long-temps ,
que l’ingrédient principal de cette cire était
le pollen, dont les ouvrières se nourrissent
quelquefois , et qu’elles mettent le plus sou¬
vent en magasin dans certaines cellules. Ce
pollen, disait-on , était élaboré dans leur es¬
tomac , et dégorgé ensuite par la bouche sous
la forme d’une bouillie blanchâtre , qui était
•
delà véritable cire. Telle futl’opinion de tous
les savants, jusqu’à ce qu’un cultivateur de
Lusace , et par suite John Hunter, eussent
découvert des lamelles de cire engagées en¬
tre les arceaux inférieurs de l’abdomen.
Cette observation fixa l’attention de II u-
8
ABË
ABE
ber, qui confirma cette importante décou¬
verte en l’étayant de nouvelles preuves.
Non content d’avoir connu dans tous scs
détails cet appareil singulier, des expériences
ingénieuses lui apprirent que les Abeilles ,
nourries uniquement de pollen , ne sécré¬
taient jamais de cire , et que celles , au
contraire, auxquelles on donnait une li¬
queur sucrée , en fournissaient en grande
abondance. Une preuve d’un autre genre
vint à l’appui des observations de Huber: il
vit que l’ouvrière qui rentrait à la ruche
l’estomac plein de miel et avec l’intention
de construire , se gardait bien de dégorger
le produit de sa récolte dans les magasins ,
comme si elle n’ignorait pas qu’en agissant
autrement elle ne pourrait produire des
matériaux de construction.
C’est avec cette cire , dont l’origine e’est
plus maintenant douteuse, que les ouvriè¬
res bâtissent les cellules , dont le princi¬
pal usage est de contenir les œufs pondus
par la femelle , quelque temps après son
accouplement avec le mâle. Les mâles ,
dont nous avons déjà fait connaître les ca¬
ractères extérieurs , se distinguent princi¬
palement des femelles par leurs organes
génitaux. Swammerdam , Réaumur et Hu¬
ber les ont étudiés avec beaucoup de soin.
Les organes femelles se composent de deux
ovaires subdivisés en plusieurs oviductes et
réunis en un canal commun; ils contien¬
nent un nombre prodigieux d’œufs. Une
femelle, qui en avait déjà pondu plus de
28,000, offrit à Réaumur son abdomen en¬
core plein de plusieurs milliers d’autres. A
ces organes se joignent un sac sphérique et
deux vaisseaux aveugles s’ouvrant dans le
canal commun des oviductes, et que Swam¬
merdam suppose renfermer une liqueur vis¬
queuse propre à enduire les œufs. Huber
ne partage pas cette opinion, et quelques
recherches que j’ai faites sur cet organe , ne
me permettent pas non plus de lui attribuer
cet usage.
Il suffit d’avoir jeté un coup d’œil sur les
organes mâles et femelles pour penser que
de tels appareils sont faits dans un but déter¬
miné. Swammerdam et Réaumur n’ont pu
être spectateurs de la jonction des sexes ;
mais Huber, plus heureux sans doute, recon¬
nut que cette union avait toujours lieu hors
la ruche ; il en eut des preuves certaines,
quand , ayant tenu captives des femelles ,
soit isolées, soit avec des mâles, elles res¬
tèrent toujours stériles ; quand , au con¬
traire, leur ayant laissé toute liberté, elles
prirent leur essor, s’envolèrent au loin et
revinrent fécondées ; quand, enfin, il re¬
trouva, dans la vulve des mêmes femelles ,
l’organe copuiateur du mâle, qui y adhérait
encore.
Si les mâles sont inutiles à la ruche,
parce que, n’étant pas pourvus des instru¬
ments de travail, ils ne récoltent ni miel ,
ni pollen, et se nourrissent au contraire des
provisions amassées par les ouvrières : si ,
dis-je, ils sont inutiles sous ce rapport, ils
ne le sont pas sous celui de la propagation
de l’espèce. Aussi voit-on les ouvrières, à
une certaine époque , donner un soin parti¬
culier à leurs larves. Je dis a une certaine
époque; car il arrive un autre moment où
elles percent de leur aiguillon tous les mâles
et détruisent même ceux qui étaient près d’é¬
clore. C’est ordinairement dan^ les mois de
juin , de juillet et d’août que se fait au fond
de la ruche ce grand carnage. Après cette
époque, on ne trouve plus de mâles dans les
ruches, et ce n’est qu’en avril et en mai sui¬
vants que, de nouveaux œufs ayant été pon¬
dus , on en voit reparaître , d’abord en petit
nombre, et ensuite en grande quantité. Ils
éclosent dans les ruches avant les Reines :
celles-ci sont aussi impropres que les mâles
à toute espèce de travailleur seule fonc¬
tion est de perpétuer l’espèce ; aussi ne res¬
tent-elles que très peu de temps dans l’état
de virginité. Cet état peut être prolongé
par certaines circonstances; mais ordinaire¬
ment, cinq ou six jours après leur naissance,
et un jour après qu’elles se sont établies dans
une nouvelle demeure , à la tête d’une colo¬
nie (ce qui a Heu vers le mois de mai, juin
et juillet), on les voir sortir pour aller à îa
recherche d’un mâle. Elles reviennent à la
ruche ordinairement fécondées , et la perte
de leur virginité n’est pas équivoque. Elles
reçoivent alors , de la part des ouvrières ,
des hommages et des soins empressés qu’on
ne leur avait pas encore rendus. C’est géné¬
ralement 46 heures après l’acte de la copu¬
lation que la ponte a lieu ; elle se continue
jusqu’au printemps suivant , sans que la fe¬
melle ait été fécondée de nouveau ; car nous
avons dit qu’à dater du mois d’août on ne
ABE
ABE
9
rencontrait plus de mâles. La ponte peut i
donc avoir lieu il mois après l’accouple-
ment ; et ce terme n’est pas le plus éloigné,
car Huber nous apprend qu’un seul accou¬
plement peut rendre une femelle féconde
pendant 2 ans.
Si la femelle est fécondée dans les 15 pre¬
miers jours de sa vie, elle ne pond guère,
jusqu’au printemps, que des œufs d’ouvriè¬
res. A cette époque , elle fait une copieuse
ponte de mâles, et, immédiatement après,
a lieu celle des Reines ; mais à un jour d’in¬
tervalle , afin que ces Reines , conductrices
des colonies qui doivent sortir de la ruche ,
ne naissent pas toutes en même temps. Si ,
au contraire, la fécondation de la Reine est
retardée au-delà du 21 me jour qui suit sa
naissance, ou bien si la ponte éprouve quel¬
que retard à cause de la température trop
peu élevée , elle ne produit plus que des œufs
de mâles , et les dépose indistinctement dans
toutes les cellules, mais avant de parler de
la ponte et des phénomènes qui l’accompa¬
gnent, nous devons jeter un coup d’œil dans
la ruche et faire connaître les cellules des
gâteaux, dans lesquels sont déposés les œufs.
Nous avons déjà parlé, sous plusieurs rap¬
ports, des 3 sortes d’individus qui s’observent
dans une ruche , c’est-à-dire des mâles, des
femelles ou Reines, et des ouvrières. Ces der¬
nières ne diffèrent des Reines que par un
moindre développement des organes géni¬
taux. Leurs fonctions principales sont d’al¬
ler à la récolte du miel et du pollen , de
bâtir les cellules, de soigner les larves, de
faire la police extérieure de la ruche, et de
la défendre contre ses ennemis. Réaumur
avait remarqué qu’elles n’étaient pas toutes
de même grosseur, ce qu’il attribuait à une
plus ou moins grande quantité de matière
contenue dans leurs intestins ; mais Huber
donna plus de valeur à cette différence ,
quand il découvrit qu’elle constituait deux
variétés, plus distinctes encore par les fonc¬
tions qu’elles étaient appelées à remplir. Les
unes, dont l’abdomen est habituellement
dilaté et qu’il nomme Civières , s’occupent
uniquement de la construction des gâteaux ;
les autres, dont l’abdomen a moins de vo¬
lume, et qu’il appelle les Nourrices , ont
pour emploi de soigner le produit de la con¬
ception jusqu’à son entier accroissement.
Les alvéoles ou cellules , lorsqu’elles sont
réunies, portent, ainsi que tout le monde
le sait, le nom de gâteau. r. Chacune d’elles
constitue ordinairement un petit godet hexa¬
gone, ouvert d’un côté et fermé de l’autre
par un fond ou calotte pyramidale , résul¬
tant de la réunion de 3 rhombes, qui au¬
raient chacun de leurs angles obtus au cen¬
tre de ce fond pyramidal, et seraient réunis
entre eux par les côtés qui renferment cet
angle. Le contour de la base de cette pyra¬
mide présenterait alors six angles rentrants
et saillants alternativement, qui , se joignant
à la circonférence d’un tuyau hexagonal for¬
mé par six trapèzes , et auquel on remarque
les mêmes angles, l’emboîteraient et seraient
à leur tour emboîtés par lui.
Ces gâteaux présentent deux faces sembla¬
bles , c’est-à-dire, qu’ils résultent de l’ados¬
sement de deux couches ou séries de cellules.
Les Abeilles , dans leur construction , sont
surteut étonnantes par l’économie qu’elles
savent faire de la matière et de l’espace; à
cet effet les fonds des cellules de l’une des
couches constituent les fonds des cellules de
l’autre; par cela même la base de chaque
cellule est formée par la réunion de 3 cellu¬
les opposées. Ceci peut être rendu palpable
et très intelligible , au moyen d’une expé¬
rience fort simple : introduisez 3 longues
épingles dans l’intérieur d’une cellule et per¬
cez-en le fond au centre des trois rhombes
qui le constituent , chacune d’elles aboutira
alors à une cellule distincte du côté op¬
posé.
Ces ouvrages admirables ont ordinaire¬
ment une très grande régularité ; et à la ré¬
gularité du travail se joignent dans l’exécu¬
tion un fini et une délicatesse qu’on a peine
à concevoir. L’admiration n’est pas moindre
quand on observe la simplicité des instru¬
ments de construction; les ayant précédem¬
ment décrits avec assez de détail, nous n’au¬
rons plus qu’à considérer ici leur action.
Lorsque l’Abeille veut construire, elle
prend successivement les plaques de cire
sécrétées et tenues en réserve entre les an-
| neaux inférieurs de son ventre , les porte
entre ses dents pour les mâcher et leur
faire subir une certaine préparation; mais
son ventre étant éloigné de sa bouche ,
celle-ci ne saurait atteindre les lamelles de
cire. La nature a pourvu à cette difficulté,
• en conformant la dernière paire de pattes ,
t*
T. I.
10
ABE
ABE
de telle sorte qu elle devient un instrument
commode, à l’aide duquel l’Abeille saisit
ces lamelles. Noos avons dit que le 1er ar¬
ticle du tarse était très allongé , mobile sur
la jambe, de manière à former avec elle
une sorte de pince; l’Abeille insinue cette
pince entre Scs anneaux de son ventre,
s’empare d’une plaque do cire , la porte
aussitôt à sa bouche, et la rompt avec le
bord tranchant de ses mandibules. Lors¬
que la lamelle de cire a passé et repassé en¬
tre ses dents , elle en sort de nouveau sous
forme d’un filament mou que l’insecte , s’il
commence à construire , applique contre la
voûte de la ruche , ou* bien qu’il ajoute aux
lamelles déjà posées. Plusieurs Abeilles agis¬
sent de concert à la même place , et la ma¬
tière qu’elles y déposent ne tarde pas à for¬
mer une masse dans laquelle elles commen¬
cent à creuser les cellules du premier rang.
Celles-ci n’ont plus les formes que nous
avons décrites , et cette sorte d’anomalie a
pour but de fournir une base plus solide à
la masse qui va bientôt se montrer; en ef¬
fet , les ouvrières ajoutent successivement
au travail que l’une d’elles a commencé ;
d’antres posent les fondements de nouvelles
constructions à des distances égales; et tous
ces gâteaux, ordinairement parallèles entre
eux et perpendiculaires au fond de la ruche ,
s’agrandissent en très peu de temps. Réau-
mur nous apprend qu’un gâteau de huit à
neuf pouces de diamètre est quelquefois
l’ouvrage d’une seule journée. Nos architec¬
tes toutefois ne mettent pas de suite la der¬
nière main à l’œuvre : lorsque tout nous pa¬
rait achevé, on voit d'autres Abeilles ciriè-
res entrer dans chaque alvéole pour en ra¬
boter et polir, en quelque sorte, les parois.
Elles s’occupent aussi à encadrer les pans
des cellules et leur orifice de propolis qu’elles
recueillent sur certains végétaux , et entre
autres sur les bourgeons du peuplier sau¬
vage. Elles se servent aussi de cette gomme
résine pour boucher toutes les ouvertures
de leur ruche, et, à une certaine époque,
elles l’emploient pour consolider la base des
gâteaux.
Si , comme il convient de le faire , nous
distinguons les cellules en petites , moyen¬
nes et grandes , nous devrons observer , que
ce qui vient d’être dit de leur construction
et de leur forme s’applique uniquement aux
deux premières. En effet, les grandes cel¬
lules, qu’on nomme aussi cellules royales,
outre qu’on n’en compte jamais plus de 27
(leur nombre étant ordinairement de 16 à
20), diffèrent des autres sous plusieufs rap¬
ports. Elles sont en général oblongues, pin-
formes et très amples. Rien n’est épargné
pour leur solidité, et, dans leur construc¬
tion , on ne se montre avare ni d’espace , ni
de matière; à tel point que le poids d’une
loge royale équivaut au moins à celui de
cent cellules ordinaires. Leur position en¬
suite est bien différente : au lieu d’être pla¬
cées horizontalement comme les alvéoles des
ouvrières et des mâles , elles le sont verti¬
calement. Quelquefois elles ressemblent à
une stalactite, et paraissent détachées du
gâteau.
L’observation a appris que la plupart des
alvéoles, tant petites que moyennes, re¬
çoivent les œufs. La ponte a lieu pendant
toute l’année, mais principalement au prin¬
temps et dès le mois de mars , lorsque la
température est un peu élevée. La reine par¬
court alors les gâteaux, regarde et palpe
avec ses antennes les cellules sur lesquelles
elle passe, y enfonce profondément son
abdomen, et lorsqu’elle les trouve vides,
elle y dépose un œuf qu’elle colle par l’un
de ses bouts au fond de l’alvéole. Elle pond
d’abord dans les petites cellules des œufs
d’ouvrières; ensuite, dans les cellules moyen¬
nes, des œufs de mâles; et, en dernier
lieu , des œufs de femelles dans les cellules
royales.
Il n’est personne qui n’ait entendu parler
des hommages rendus au Roi par ses sujets
fidèles. Ce Roi ou plutôt cette Reine, car l’in¬
dividu auquel ils s’adressent est toujours
une femelle, en reçoit en effet delà part des
ouvrières, surtout au moment de la ponte.
Il est curieux de voir les soins assidus que
rendent à leur femelle les Abeilles du cor¬
tège , pendant cette importante opération;
elles la nettoient , la frottent avec leur
trompe , et lui présentent de temps en temps
du miel qu’elles dégorgent. S’il arrive que la
femelle soit très féconde, et qu’au contraire
les cirières soient en trop petit nombre pour
bâtir une quantité de cellules égale à celle
des œufs, la femelle, pressée de pondre, en
dépose 2 , 3 et même 4 dans les memes al¬
véoles. Les ouvrières, qui s’en aperçoivent,
ABE
ABE
11
ne tardent pas à enlever tous les œufs sur¬
numéraires et à les détruire.
Les œufs sont oblongs, un peu courbés et
d’un blanc bleuâtre. Une fois pondus, ils
sont abandonnés aux soins de celte variété
d’ouvrières qu’on appelle nourrices; celles-
ci ne commencent leurs fonctions que lors¬
que les vers sont éclos , c’est-à-dire 3 jours
après qu’ils ont été pondus. Alors, selon
Swammerdam , elles apportent à plusieurs
heures du jour une sorte de bouillie, diffé¬
rente suivant l’âge de la larve. D’abord insi¬
pide et blanchâtre, puis légèrement sucrée
et transparente, d’une couleur jaune ver¬
dâtre, elle devient ensuite très sucrée; la
quantité de cette bouillie est proportionnée
d’une manière si exacte aux besoins du ver,
que, selon Huber, il la consomme toujours
en entier. Le même auteur a observé que le
pollen des étamines des plantes était la vé¬
ritable nourriture des larves ; les nourrices
en remplissent leur estomac et le dégor¬
gent, sans doute après l’avoir mêlé avec une
certaine quantité de miel.
La nourriture varie non seulement sui¬
vant les âges , mais encore suivant les sexes.
Celle des mâles et des ouvrières paraît ana¬
logue ; mais celle des larves de Reines est une
bouillie toute particulière, dont l’influence
sur le développement de l’individu est telle
qu’elle rend fécondes les ouvrières qui en
ont été nourries à l’état de larves. Il n’est
plus permis de douter de ce fait, depuis que
Huber a confirmé les expériences de Riem
et de Schirach. Ce dernier avait observé que,
lorsqu’une ruche se trouve privée de Reine,
les Abeilles agrandissent, aux dépens des
cellules voisines , les alvéoles de quelques
ouvrières , dans lesquelles se trouve une
Jeune larve , et qu’elles lui apportent en
outre, avec abondance, une bouillie sem¬
blable à celle dont elles nourrissent les vers
royaux; qu’enfin il naît bientôt de ces larves
des Reines ou Abeilles femelles. Si, pendant
que les ouvrières sont occupées à réparer
une perte qui entraînerait celle de la colonie
tout entière, on introduit une Reine dans
la ruche, aussitôt ces travaux cessent, comme
si elles sentaient que leur précaution est
devenue désormais inutile. Riem avait re¬
marqué un fait non moins extraordinaire :
il vil plusieurs ouvrières, absolument sem¬
blables aux autres, pondre dans les al¬
véoles. Huber observa le même fait, mais
i! remarqua que ces ouvrières ne pondaient
i jamais que des œufs de mâles, et supposa
? que celte fécondité était due à une petite
portion de bouillie royale , tombée comme
par accident dans leurs étroites demeures ,
toujours situées dans le voisinage des cellu¬
les royales. Ces Abeilles ouvrières ne devien¬
nent fécondes que dans les ruches privées de
Reines; car celles-ci ont grand soin de dé¬
truire ces chétives rivales. Les Abeilles ou¬
vrières sont donc réellement des femelles
dont les organes génitaux et quelques au¬
tres parties n’ont pas atteint tout leur ac¬
croissement.
La larve ou le ver , objet de tant de
soins, et qui nous présente des faits si re¬
marquables, est blanchâtre, apode, com¬
posé de 14 anneaux, y compris la tête :
celle-ci est munie, selon Réaumur, de
deux mandibules rudimentaires, d’une lèvre
supérieure et d’une lèvre inférieure tri—
fide.
Ce ver, contenu dans l’alvéole, après avoir
changé plusieurs fois de peau, arrive vers le
6e jour au dernier terme de son accroisse¬
ment. Pendant ce temps il s’est approché
petit à petit de l’ouverture de sa loge, et
n’en est plus qu’à deux lignes; à cette épo¬
que , les ouvrières bouchent l’alvéole au
moyen d’un petit couvercle de cire, plus bom¬
bé pour les cellules de mâles que pour celles
d’ouvrières; alors le ver lui-même file en
trente-six heures une coque de soie , com¬
plète, lorsqu’il appartient à une ouvrière
ou à un mâle, et incomplète, s’il doit don¬
ner une Reine. Trois jours après seulement
il se métamorphose en nymphe. La nymphe
est le passage de la larve à l’insecte parfait;
il dure 7 jours et demi; ce temps écoulé, on
voit paraître l’insecte parfait 20 jours après
que l’œuf qui l’a produit a été pondu. Au
contraire, les femelles ne mettent que IG
jours à prendre tout leur accroissement.
L’insecte, pour arriver à son état parfait,
doit, sans auxiliaire, se débarrasser de son
enveloppe , percer sa coque soyeuse ainsi
que le couvercle de cire qui fermait son al¬
véole. A peine est-il né , que les autres
Abeilles lui prodiguent mille soins, l’essuient
ou le lèchent, et lui offrent du miel. Il ne
tarde pas lui-même, s’il appartient à la
caste ouvrière, à se mettre à l’ouvrage , et
12
ABE
ABE
n’a pas besoin de leçons pour remplir ses
devoirs : son instinct est son maître.
Un grand nombre d’Abeilles sont nées,
l’habitation ne peut plus contenir tous les
habitants; le nombre en est prodigieux; car,
selon Réaumur, une ruche peut contenir alors
plus de 2(5,426 Abeilles ouvrières, 700 mâ¬
les et une seule femelle. Une émigration de¬
vient nécessaire ; elle ne peut toutefois s’ef¬
fectuer que lorsqu’une nouvelle Reine , qui
remplacera celle qui va partir en tête de la
colonie, est sur le point d’éclore. Quelles
que soient les incommodités résultant de
cette nombreuse réunion , le départ est tou¬
jours retardé jusqu’à cette époque. A peine
cet événement attendu est-il arrivé, qu’un
grand nombre d’Abeilles, ayant à leur tête
la vieille Reine, abandonnent l’habitation.
Cette colonie errante porte le nom d ’ Es¬
saim ; les insectes qui la composent ne tar¬
dent pas à s’arrêter dans un endroit quel¬
conque, souvent sur une branche d’arbre;
là , ils forment une sorte de grappe ou de cône
en se cramponnant les uns aux autres au
moyen de leurs pattes. Au moment où ce
groupe se fixe , la femelle reste ordinaire¬
ment dans le voisinage , et ne se réunit à la
masse que quelque temps après. C’est le mo¬
ment que doit choisir le cultivateur, pour
s’emparer de l’essaim et lé placer dans une
demeure convenable.
Le départ est précédé de phénomènes as¬
sez singuliers, et s’annonce par des signes
non équivoques. Les mâles, qui viennent de
naî tre, paraissent alors en grand nombre; plu¬
sieurs milliers d’habitants, ne trouvant plus
de place dans la ruche, se groupent par tas
au dehors. Un bourdonnement particulier se
fait souvent entendre le soir et la nuit dans
l'intérieur de l’habitation , ou bien on y re¬
marque un calme qui n’est pas ordinaire ;
enfin, dès le matin du jour où la colonie doit
s'expatrier, le calme est encore plus parfait,
et le repos succède à l’activité générale
qu’on remarquait îa veille.
Les Abeilles qui doivent émigrer semblent
ainsi prévoir l’heure du départ, qui a ordi¬
nairement lieu vers le milieu do jour, par
un temps chaud et un ciel pur. il paraîtrait
aussi qu’elles jugent inutile d’entreprendre
ou d’achever des travaux dont elles ne doi¬
vent pas jouir. La même inaction a lieu,
lorsqu’un essaim , après s’être établi dans
une demeure et y avoir commencé quel¬
ques travaux , se décide à l’abandonner.
Une ruche donne ordinairement, pendant
le printemps, trois ou quatre essaims; quel¬
quefois aussi elle n’en fournit aucun , lors¬
que les habitants sont en trop petit nombre.
Dans le premier cas, les vieilles femelles
se mettent toujours à îa tête de la lre colo¬
nie; les autres essaims se forment, quand
de nouvelles ouvrières et une nouvelle
Reine étant nées, la ville est de nouveau trop
petite pour contenir la population. Ces émi¬
grations se succèdent par conséquent dans
des intervalles plus ou moins longs, mais
qui ne dépassent pas 9 jours, et il est curieux
de remarquer que les ouvrières savent re¬
tarder la naissance des Reines, jusqu’à ce
qu’il soit éclos un assez grand nombre d’ou¬
vrières pour former une nouvelle colonie :
elles les constituent prisonnières dans leurs
propres cellules , en renforçant le couvercle
qui bouche les alvéoles, et ne leur permet¬
tent d’en sortir que successivement, à quel¬
ques jours de distance les unes des autres.
En vain les femelles se débattent-elles dans
leurs cellules, en vain font-elles entendre un
son particulier, les ouvrières ne les délivrent
quelorsque le besoin Ieréclame, etnelaissent
pas , pendant cette captivité , de leur prodi¬
guer les soins indispensables à leur exi¬
stence : un trou pratiqué dans le couvercle
de l’avéole permet à la Reine d’y passer l’ex¬
trémité de sa trompe ; les ouvrières, qui s’en
aperçoivent, dégorgent du miel et en répan¬
dent sur cet organe.
Nous avons rendu compte des phénomè¬
nes qui précèdent la sortie d’un essaim, et de
quelques unes des causes auxquelles semble
due cette émigration. La cause prochaine et
en quelque sorte déterminante de départ,
est l’antipathie ou plutôt la haine que les
femelles se portent réciproquement, et l’in¬
quiétude qui en résulte pour les ouvrières
qui font la garde. Ces sentinelles vigilantes
harcellent de toutes parts la femelle qui doit
émigrer, la poursuivent avec opiniâtreté ; ne
sachant plus où se retirer, elle parcourt avec
vitesse les gâteaux, et met en mouvement
' toutes les Abeilles qu’elle rencontre sur
son passage. L’agitation est bientôt géné¬
rale ; plusieurs individus se précipitent vers
l’entrée de la ruche ; la Reine cédant à
cette impulsion, sort, s’envole , et est aussi-
ABE
ABE
13
tôt suivie par un grand nombre d’ouvrières.
La chaleur qui résulte de l’agitation dont
nous venons de parler, semble aussi contri¬
buer beaucoup à la sortie des essaims. Le
thermomètre de Réaumur, qui, dans une
ruche habitée, est ordinairement, l’été, de
» 27 à 29 degrés, s’élève dans ces circonstan¬
ces jusqu’à 32.
On serait dans l’erreur si l’on pensait que
le nombre des femelles est toujours exacte¬
ment proportionné à celui des colonies; il
n’est pas rare d’en trouver 2 et même 3 dans
un seul essaim. Si un essaim de ce genre est
mis dans une ruche, on remarque bientôt
que les Reines, toutes les fois qu’elles se ren¬
contrent, se livrent des combats à mort. Les
circonstances qui accompagnent ces com¬
bats, les ruses qu’emploient les 2 champions,
le rôle qu’y jouent les ouvrières, qui en
sont spectatrices, mériteraient des descrip¬
tions détaillées qu’il nous est impossible de
donner ici. Nous nous bornerons à ajouter,
que lorsqu’une ruche est réduite à une
seule Reine, si l’on enlevait celle-ci, au mo¬
ment où les travaux sont déjà en pleine ac¬
tivité, et à une époque où les œufs n’ont
pas encore été pondus, on verrait l’oisiveté
succéder au trav ail , l’espoir de perpétuer l’es¬
pèce serait détruit, la langueur atteindrait
les ouvrières laborieuses; elles ne construi¬
raient plus d’alvéoles , ne feraient plus de
provisions , vivraient au jour le jour, et ne
tarderaient pas à mourir. Leur rend-on une
femelle dans une telle circonstance, ou, ce
qui revient au même, leur présente-t-on des
gâteaux contenant des cellules royales ou
de jeunes larves, capables d’être converties
en femelles, à la manière déjà indiquée,
tout aussitôt les travaux reprennent leur
activité, et ce peuple découragé recouvre
son énergie. Les ouvrières ne sont donc pas
seulement instruites par la présence d’une
femelle, qu’elles doivent compter sur une
postérité; mais cet espoir se réveille encore
par la présence des œufs ou des larves con¬
tenues dans les alvéoles.
L’histoire des Abeilles , comme on voit ,
présente trop d’intérêt, pour qu’il soit né¬
cessaire de l’embellir de suppositions idéa¬
les et merveilleuses. Ce peuple industrieux,
si remarquable par l’union et l’ensemble
qui régnent dans chaque habitation , ne l’est
pas moins, lorsqu’il s’agit de défendre sa pro¬
priété contre les ruses des ennemis nom¬
breux qu’il doit combattre. Suivant quel¬
ques observateurs, une Abeille ne vit pas
plus de 5 ans. Il est probable que lorsqu’elle
meurt, les ouvrières adoptent une jeune
Reine, qui ne quitte pasla ruche. Sil’insecle,
comme quelques uns l’ont prétendu, était
une simple machine, et privé de toute fa¬
culté intellectuelle , serait-il susceptible de
modifier ses actes, saurait-il prévoir, calcu¬
ler l’événement, le juger lorsqu’il se pré¬
sente , proportionner les moyens de défense
à ceux de l’attaque , et substituer mille stra¬
tagèmes à la force, quand l’infériorité du
nombre ne lui permet pas de triompher avec
ses armes? C’est pourtant là ce qui arrive,
lorsque des Frelons, des Guêpes, des Souris,
des Teignes, des Sphinx Tête-de-Mort, etc.,
cherchent à s’introduire dans sa demeure.
Tous les moyens sont alors mis en usage
pour s’opposer à leur entrée ; tous les efforts
sont dirigés vers ce but; car, une fois que
ces redoutables ennemis ont pénétré dans
la ruche, il est bien difficile aux Abeilles de
s’opposer à leurs dégâts; elles n’ont plus
d’autre parti à prendre que de fuir, et de
transporter ailleurs leur industrie. Les ou¬
vrières, comme on le pense bien, sont les
seuls combattants ; elles veillent sans cesse
à la ruche , et font une reconnaissance scru¬
puleuse de tous les individus qui y entrent ,
en les touchant de leurs antennes.
Réaumur et Hubert ont été les historiens
de leurs victoires et de leurs défaites , et
nous ont donné des détails curieux sur leurs
combats. Nous engageons de nouveau à re¬
courir à leurs intéressants ouvrages.
Tout ce que nous avons dit des Abeilles
s’applique à celle de notre pays, c’est-à-
dire à l’Abeille mellifique, Apis mellifica
Linn.Fab. ( V. . PI. 14, fig. 1, le mâle; fig.2,
la femelle; fig. 3, une ouvrière ou neutre. )
Parmi les autres espèces d’abeilles qu’on a
distinguées jusqu’à présent de la précé¬
dente, les plus remarquables sont :
l’abeille ligurienne, Apis liguslica Spin.,
cultivée dans toute l’Italie , et qui habite
peut-être aussi la Morée, l’Archipel , etc.
l’abeille unicolore, Apis unicolor Lat. ,
qui habite les îles de France, de Mada¬
gascar et de Bourbon, et qui fournit un
miel vert très estimé.
l’abeille indienne, Apis indica Fab.,
ÂBI
14 ABE
que l’on rencontre au Bengale et à Pondi¬
chéry.
l’abeille fascike, Apis fcisciata Bat.,
domestique en Égypte, et qu'on faisait voya¬
ger sur le Nil, de la basse Egypte dans la
haute, pour obtenir une double récolte de
miel.
l’abeille d’adanson, Apis Adansonii Lat.,
trouvée au Sénégal. '
l’abeille de péron , Apis Peronii Lat. ,
qui se trouve à Timür, d’où elle a été rap¬
portée par Péron. (Y. Aubquin.)
* ÂBEMA (Dédié au doct. Abel Clarke).
bot. pii. — G. delà famille des Caprifoliaeées,
tribu des Lonicérées, établi par R. Brown ,
qui en donne les caractères essentiels sui¬
vants : Cal. à tube linéaire, oblong, adhé¬
rent, un peu comprimé, urcéolé au sommet;
limbe Ô-parti, persistant, à segments folia¬
cés. Cor. infundibuliforme , subréguîière;
limbe à 5 divisions ovales, étalées. Étain. 4,
subdidynames , incluses ou à peine saillan¬
tes, insérées au tube de la corolle. Ovaire
3-loculaire; 2 des loges pluriovulées; la 3e
uniovulée et seule séminifère; ovules axi-
les : ceux des 2 loges pluriovulées, 1-sériés;
les infér. suspendus, le supér. ascendant;
l’ovule de la loge séminifère suspendu, ana-
trope. Style court; stigm. disciforme. Baie
coriace, 3-loculaire, couronnée par le limbe
caîicinal ; deux des loges aspermes par avor¬
tement ; la 3me plus grande , monosperme.
Graine suspendue, anatrope, subcylindri¬
que. — Arbrisseaux à feuilles opposées , pé-
tiolées, crénelées. Pédoncules, soit axillaires
et trichotomes ou trifides; soit terminaux
et indivisés. Fleurs accompagnées d’un in¬
vol. polyphylle. On connaît 3 espèces d’A-
bclia : une indigène en Chine , les 2 autres
dans l’Himâlâyâ. (Sp.)
ABELICEA ( corruption dWs>tx/a,Théo-
ph. ; arbre indét.) . bot. pii. — Honorius Belli
( Glus. Eist. Plant.) a donné ce nom à un arbre
qu’il trouva dans le Péloponèse, où il croît
dans les endroits les plus escarpés des mon¬
tagnes. Smith le rapporte à l’ Ulmus nemora-
lis d’ Ai ton; Pailas à son Rhamnus car pini fo¬
lia, etc. Les botanistes modernes le réunis¬
sent au g. Planera de Gmelin, dans lequel ils
en font un s. -g. sousle nom d'Abelicca. (C. L.)
AB-EL-MOSCH. Abelmoschus, Medik. Ra-
mia , R. Br. (En arabe, père du musc, à cause
de rôdeur de ses graines), bot. ph. — G. de la
famille des Malvacées, tribu des Hibiscées ,
Reich, il ne diffère essentiellement des Hi¬
biscus ou Ketmia que par son calice conique-
cylindracé, légèrement 5-denté, se fendant
irrégulièrement d’un côté, vers l’époque de
l’épanouissement de la corolle. Graines gla¬
bres. — Ce g., propre aux régions équatoria¬
les, renferme environ 40esp., la plupart im¬
parfaitement connues. Les graines del’^.
moschatus Moench, sont employées en par¬
fumerie sous le nom d’Ambrette. (Sp.)
ABEÏi. moll. — Dans son voyage au Séné¬
gal, Adanson donne ce nom à une petite esp.
de moule, le Mytilus puniceus (Gmelin, Dil-
wyn) , qui, peut-être, est la même que le
Mytilus senega'lensis de Lamarck. (Desh.)
ABEBAS, Gesner. bot. pu. — Syn. d’ ana¬
nas. (G. d’O.)
ABEREMOA, Aubl. (nom Galibi). bot. ph.
— Syn. du g. Guatteria.
* ABIE. Abia (a Scog, doux, frêle), ins. —
G. d’insectes Hyménoptères, famille des
Tenthrédines, établi par Leach ( zool . miscell .)
aux dépens du g. Cimbex, sur des espèces
qui ont la massue des antennes formée de
5 articles. K. Cimbex. (B.)
ABIES. bot. ph. — /G Sapin. (Ad* B.)
* ABIÉTÏMÉES. Abictineæ. bot. ph. —
Nom d’une des tribus établies par L. C. Ri¬
chard dans la famille des Conifères. (Ad. B.)
ABILDGAARD ( Abildgaard , naturaliste
danois). Poiss. — Nom donné par Bloch à un
poisson d’Amérique , qu’il a représenté pl.
2£9, et que Lacépède a reproduit sous le
même nom ( Sparus Abildgaardii). C’est un
poisson d’une tout autre famille et du g.
Scare . Il revient en double emploi dans La¬
cépède, comme espèce nominale, sous le nom
de Spare rouge or (III, xxxm, 3). C’est aussi
le Scarus coccineus de Bloch Schn. , établi
d’après Parra (xxyiii, fig. 2). (Y al.)
ABILDGAARDÏE. Abildgaardia (dédié à
Abildgaard, savant danois), bot. pii. — G. de
la famille des Cypéracées, établi par Yahl et
adopté par tous les botanistes. Il est très voi¬
sin du g. Fimbnstylis , dont il diffère par
les caract. suivants : Epis multiflores, com¬
posés d’écailles distiques , mais devenant
presque trisériés, par suite de la-torsion du
rachis ou axe de l’épi; écailles carénées,
caduques; mais leur base, persistant de cha¬
que côté, avait fait dire à Yahl que l’axe of¬
frait des fossettes membraneuses sur les
AB L
15
bords; les plus inférieures sont seules voies
et stériles. Les fleurs manquent de soies ou
d’écailles hypogynes. Étain, au nombre de 1
à 3. Style trifide, renflé à sa base, et comme
triangulaire, caduc et articulé avec l’ovaire.
Fruit piriforme ou triangulaire. — Les es¬
pèces de ce g., au nombre de 12 environ ,
ont leur chaume rarement aphylle et plus
souvent pourvu de feuilles à sa base. Les
épis sont solitaires ou géminés, ternés, ou
enfin réunis soit en capitule, soit en une
ombelle simple ou décomposée. Toutes ces
espèces sont exotiques et habitent pour la
plupart les régions tropicales. (A. R.)
ABIME, géol. C. Abyme.
* ABLABERA ( àSAaSy innocent), ins.
— • G. de Coléoptères pentamères , famille
des Lamellicornes, établi par M. Dejean dans
la dernière édition de son Catalogue, mais
dont il n’a pas publié les caractères. Il ne
renferme que des espèces du Cap de Bonne-
Espérance, à l’exception d’une seule [A.
myrmidon ) qui est du Sénégal. (D.)
ABLAÎMIA, Aubl.; Trichocarpus , Schreb.
(. Ablani , nom Galibi de cette plante dans les
Guyanes). bot. ph. — G. incomplètement
connu , rapporté avec doute , par la plupart
des auteurs, à la famille des Tiliacées, mais
qui peut-être est plus voisin des Bixacées.
Suivant la description d’Aublet, ses carac¬
tères sont les suivants : Cal. 4- ou 5-parti ,
persistant. Corolle nulle. Étam. nombreuses,
hypogynes ; filets libres , capillaires; anth.
petites, suborbiculaires. Ovaire ovale; sty¬
les 2, bifides. Capsule 1-Ioculaire, 4-vaîve,
polysperme , hérissée de sétules caduques ;
placenta central, libre. Graines recouvertes
d’une membrane (arille?) muqueuse. — Ce
g. n’est fondé que sur une seule espèce, in¬
digène à la Guyane. C’est un arbre attei¬
gnant environ 50 pieds de hauteur, remar¬
quable par son bois de couleur rouge , tan¬
dis que l’aubier en est blanc. Les feuilles
sont grandes , alternes, indi visées ; les fleurs
disposées en panicules axillaires. (Se.)
ABLAQEE. moll. — Nom vulgaire de la
soie que fournit le byssus des Pinnes ma¬
rines. (Desh.)
AELE (i albus , blanc), poiss.— Ce nom a été
employé par Bonnaterre comme épithète du
Salmo albula L. dontLacépède a fait son Cor-
régone able. La même espèce est reproduite
par Bloch , sous le nom de Salmo Murœnu-
ABL
la, qui est le Corrêgone Murénule de Lacé-
pède. Ce nom est encore employé , dans
Bonnaterre et dans Lacépède , comme épi¬
thète du Cyprin Able, plus connu sous le
nomd 'Ablette. Enfin, Cuvier s’est servi de ce
mot Able, corruption d 'Albas, pour un g. de
Poissons de la famille des Cyprins, connus des
pêcheurs de. nos rivières sous la dénomina¬
tion de Poissons blancs, et que Klein avait
déjà mal indiqués sous le nom de Leuciscus.
Ce g. comprenait, dans 1 o Règne animal, tous
les Cyprins à doysale et à anale courtes, man¬
quant d’épines et de barbillons , et à lèvres
simples. Cuvier établissait plusieurs subdi¬
visions dans lesquelles étaient rangées un
grand nombre d’esp. européennes ou étran¬
gères connues.
Depuis , M. Agassiz a donné des noms à
quelques unes des subdiv. de Cuvier, et en
a lui-même établi de nouvelles; d’où il suit
que le g. Able se divise aujourd’hui en :
Cliondrosloma (Cyprinus JVazns Bl.), en As*
plus [Cyprinus aspius L.), en Plioxinus ( Cyp .
phoxinus L.), en Pelœus [Cyp. cullratus L.)
[V. ces mots) ; et que les Ables ( Leuciscus ) ne
comprennent plus maintenant que les Cy¬
prinus dobulaL., argenleus Agass. [C. Leu¬
ciscus Knoiox.), orfus L. , Jeses L., erylhro-
phihalmus L., et un grand nombre d’autres
espèces européennes ou étrangères. La chair
de tous ces poissons est en général peu es¬
timée.
M. Agassiz cite une quinzaine d’esp.; mais
j’en ferai connaître un bien plus grand nom¬
bre dans V Histoire naturelle des Poissons. Il
décrit plusieurs espèces d’ Ables fossiles : Les
Leuciscus œningensis , L. papillus et L. lie-
terurus, viennent d’OEningen; le Leuciscus
papyrciceus des lignites tertiaires, les Leucis¬
cus lepius du Habichtswald; enfin les Leucis¬
cus gracilis et L. Harmannii viennent de
Steinheim. (Val.)
* ABLENNES. (à priv.; SX/vva, mucus).
poiss. — On trouve ce nom dans Lacépède
comme l’un des synonymes de Y Orphie
[Esox belone L.). . (Val.)
* ABÎÆPHARE- Ablepharus (à§X/<papoç,
sans paupières), rept. — C’est le nom d’un
g. appartenant à la lre division de la famille
des Scincoidiens, celle des Qphiophthalmes.
Il a pour caract. : 4 pattes terminées chacune
par 5 doigts inégaux, simples, cylindriques.
Le museau conique; l’oreille distincte exlé-
/
16
ABL
ABU
rieurement, etla langue squameuse. — Ce g.,
établi par Fitzinger dans ïe recueil des tra¬
vaux de la Société des naturalistes de Ber¬
lin (Ferhand. der Gesel, natur. Freunde in
Berlin, in-F, etc.), ne se compose que de
3 espèces : F A. de Kitaibel, l’A. de Pérou, et
l’A. de Leschenault , dont il existe d’excel¬
lentes figures dans les études sur les Scin-
coides par Th. Cocteau (Paris, 1836). Les
2 premiers méritent particulièrement d’ê¬
tre cités comme les seuls reptiles connus
dont l’espèce soit répandue en des contrées
où toutes les autres productions naturelles
présentent, au contraire, les plus grandes dif¬
férences; ainsi, l’Abléphare de Kitaibel se
trouve en Hongrie, en Morée, à la N. -Hol¬
lande ; et l’A. de Péron, outre ces 2 der¬
niers pays , habite encore nie de France ,
Java , et presque toute l’Océanie. — Ce
sont de fort petits sauriens tout-à-fait in¬
nocents, qui vivent à la manière de nos
lézards communs. F". Opi-iiophthalmes.
(G. B.)
* ABLEP'H ÂïU S . rept. — Cocteau a em¬
ployé ce nom au lieu d 'Ablepharus pour dé¬
signer le g. précédent, dont une des princi¬
pales particularités se trouve peut-être par
là moins bien exprimée , attendu que Ç>\é-
cpaptç , en grec, signifie seulement les cils,
tandis que jSX/cpapov veut dire la paupière,
et àÇA/cpapoç celui qui en est privé. (G. B.)
ABLET ou ABLETTE (Dim. d’Able , cil-
bus). poiss. — Poisson connu par Linné sous
le nom de Cyprinus Alburnus , et par Lacé-
pède sous celui de Cyprin able. Cuvier le
rangeait dans les Ables, et M. Agassiz le
place aujourd’hui parmi ses Aspius. Il est
long de 5 à 8 pouces , très commun dans
toutes les eaux douces de l’Europe; à corps
comprimé, à ligne latérale très arquée et
très infléchie vers le ventre; vert jaunâtre
sur le haut du dos, brillant du plus bel éclat
d’argent sur tout le corps ainsi que sur tout
le péritoine. Cette matière, recueillie au
moyen de l’Ammoniaque, produit l’essence
d’Oricnt, employée pour la fabrication des
perles fausses. On prend l’Ablette à la li¬
gne , ou souvent avec des filets en nappe ou
dans des nasses. Elle se réunit quelquefois
en grandes troupes.
Il parait que sous ce nom d 'Ablette on
désigne aussi quelquefois l’Epinoche, Gas-
terosleus aculealus de Bloch. (Val.)
ABLETTE DE MER. poiss. — Nom spécif.
dans Bonnaterre du Perça alburnus L., figuré
par Catesby sous le nom d’ Alburnus arneri-
canus ; c’est le Centropome Alburne Lacép.
Nous avons démontré , dans YHist. nat. des
Poiss. que cette espèce est du g. Ombrine et
de la famille des Sciénoïdes, et non Je celle
des Percoïdes. (Val.)
ABOE ou ABOE-BETMA. poiss. — Mots
de la langue malaise , dont l’un , Aboe , veut
dire gris ou plus spécialement cendré, et Be-
lina , femelle. Lacépède les a trouvés extraits
par Bloch , qui les avait fort mal copiés dans
Valentyn, en les tirant d’une petite phrase
malaise citée par le Naturaliste Hollandais :
Ikan Batoe jang Aboe belina, femelle d’un
poisson de roche gris.
Ces noms des Malais d’Amboine ou de
Java , et point du tout des Hindous , se rap¬
portent à une figure de Valentyn qui re¬
présente 2 fois, dans son ouvrage, le Chœ-
todon Meyeri de Bloch , et non l’holaeanthe
annulaire , auquel cet auteur et Lacépède
son copiste l’ont mal à propos rapportée. La¬
cépède a commis d’ailleurs une autre erreur
sur ce poisson; car, ne connaissant pas le
système de Bloch , édité par Schneider , il a
regardé ce Chætodon Meyeri comme une
espèce non décrite , et l’a placée dans le g.
Holacanthe , dont il n’a aucun des carac¬
tères, sous le nom d AI. jaune et noir, déno¬
mination impropre, puisque Valentyn nous
apprend que le fond de la couleur est gris.
C’est aussi le Douwing-Marquis de Renard.
(Val.)
ABOIEMENT. Lalralio. mam. — L’a¬
boiement est moins le cri naturel qu’une
sorte de langage particulier au chien, et plus
ou moins parfait suivant l’intelligence des
races. La preuve de cette assertion, c’est que
les chiens qui naissent chez les nations sau¬
vages n’aboient point , et que , promptement
dégénérés , les chiens d’Europe, perdus dans
les îles de l’Océan Pacifique , cessent d’a¬
boyer, ne proférant plus qu’un long hurle¬
ment plaintif, qui rappelle celui des nôtres,
lorsqu’on les bat ou qu’on les renferme.
(C. d’O.)
ABOLA, Adans. bot. pii. — Synon. de
CI VN A.
ABOLBODA (Nom indien?), bot. pii. —
G. de la famille des Xyridacées , créé par
Humboldt et Bonpland [Pi. œquin. Il, 1. 114.)
ABO
ABR
17
qui le plaçaient parmi les Restiaeées, avec
lesquelles il offre beaucoup d’affinités ; mais
Agardh ( Aphor .) et Desvaux {Ann. Sc. nai.
1823) l’en ont séparé , parce qu’entre autres
caract. différentiels, son ovaire triloculaire
pluriovulé, le développement plus parfait de
ses enveloppes florales, et la structure de ses
graines, l’en éloignent suffisamment. En
voici les caract. constitutifs : Glume du péri-
gone externe adverse, roulée sur elle-même
et caduque; les latérales plus petites, na-
viculaires , persistantes. Périgone interne
corollacé , hypocratériforme, pourvu d’un
tube filiforme assez allongé, à limbe tri¬
lobé, étalé, dont les lobes sont nus ou crê-
tés-barbus. Etam. 3, oppositives, insérées
au tube du périgone interne. Ovaire trilo¬
culaire, surmonté d’un style trifide , que
terminent des stigm. simples, 2 ou 3-lobés,
contenant plusieurs ovules dressés, sessi-
les, nichés dans l’angle infér. de chaque lo-
gette. Caps, triquêtre , triloculaire, à colu-
melle séminifère, devenant libre par déhis¬
cence loculicide; graines anguleuses et en
petit nombre. — Les Abolboda sont des
plantes herbacées, vivaces , à feuilles ra¬
dicales graminéennes , distiques, à hampe
nue ou bi-bractéolée au milieu , et termi¬
née par un capitule solitaire dont les fleurs
sont bleues. On en connaît 2 ou 3 espèces
qui se plaisent dans les marais montagneux
de l’Amérique tropicale. Link rapporte cà ce
g. le Chloerum de Willdenow. (C. L.)
* ABORIGÈNE. Aborigènes ( ab , de; origo,
origine). — On nomme ainsi les hommes, les
animaux, et même les plantes qu’on suppose
originaires de la contrée qu’ils habitent.
(C. u;0.)
* ABORTIF. Abortivus. — Un corps orga¬
nisé, un organe quelconque sont abortifs,
lorsqu’ils n’ont point reçu leur entier déve¬
loppement, et qu’il leur manque certaines
conditions indispensables à leur perfection.
(C, D’O.)
ABOU-BURS ou Abu-burs ( en arabe ,
p'ere de la lèpre), rept. — C’est le nom que
les habitants du Kaire donnent au Piyo -
dactyle d’Hasselquist , parce qu’on pré¬
tend que l’usage de quelques aliments sur
lesquels il aurait passé, suffit pour produire
la lèpre. (G. B.)
ABOU-HANNES. Ois. — Nom égyptien de
l’Ibis sacré. (C.d’O.)
ABOYEER ou Aboyeuse ( Abbaubo , j’a¬
boie ; b. Lat. ). ois.— Échassiers. Nom d’une
espèce du g. Chevalier ( Toianus , Cuv. )
dont le cri a quelque rapport avec l’aboie¬
ment du chien. C’est le Totanus gloitis de
Bechstein , la Barge aboyeuse de Buffon ,
le Chevalier aux pieds verts de plusieurs au¬
teurs modernes. Cette esp. est très com¬
mune en Europe, sur les bords des rivières,
surtout lorqu’elles sont débordées. On la
trouve aussi dans l’Inde. (F. P.)
* ABRA. moll. — G. proposé par Risso
(. Hist . nat. des principales productions de l’Eu¬
rope méridionale ), pour 2 espèces de très pe¬
tites coquilles bivalves de la Méditerranée.
D’après les caractères qui leur sont assignés
et dont nous n’avons pu vérifier l’exac¬
titude sur nature, ces coquilles rentre¬
raient assez bien dans le g. Erycina de La¬
ma rck. (Desïi.)
* ABR AMIS (àSpotfnç, nom chez les an¬
ciens d’un poisson indéterminable). Poiss. —
Genre de la famille des Cyprins , proposé par
Cuvier. C’est aussi le nom grec d’un poisson
du Nil , cité par Athénée et par Oppien , et
que la plupart des modernes, trompés par la
ressemblance de nom , ont cru correspondre
à notre Brême , qui est un poisson d’eau
douce, vivant solitaire, tandis que l’à£pa-
piç vivait en troupe dans la mer et entrait
dans les rivières. Quelques passages, et en¬
tre autres celui d’un auteur arabe de la Re¬
naissance, pourraient faire croire que les
Grecs désignaient sous ce nom certaines es¬
pèces de Muges. (Val.)
ABRANCHES.^èranc/uce(àpriv.; {3pciyxt<x »
branchies). Annél.— L’absence des branchies
a paru àCuvierunmotifsuffisantpourréunir
sous ce nom , en un seul ordre , d’une part,
les Lombrics et les Naïs, constituant sa fa¬
mille des Abranches sétigères , et de l’autre
les Sangsues et les Gordius composant la
famille des Abranches sans soies. Considé¬
rée sous le rapport de sa séparation d’a¬
vec les autres Annélides , cette division
serait excellente; mais il n’en est pas de
même du rapprochement des divers genres
qui la constituent. M. Milne Edwards, dans
ses Eléments de zoologie, a formé avec ces
deux familles deux ordres distincts , sous le
nom d’ Annélides terricoles et d’ Annélides
suceurs, en excluant toutefois deces derniers
les Gordius, qu’il renvoie parmi les Ilel-
2
TOM. I.
18
ABU
AB R
minthes. V. Annélides (leur classification),
lombrics, nais, hirudinées, gordius, et l’ar-
ticle vers. (L- D.y.r.)
* ABU AXA S (Nom d’une divinité de la
secte des Basilidiens). ins.— G. de l’ordre des
Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu
des Pfialénites , établi par Leach, et corres¬
pondant en partie au g. ZérènedeTreitschke,
et que nous avons adopté , avec modifica¬
tions, dans notre Hisi. nat. des Lépidoptères
de France. (D.)
*ABRAZITE. min. — Syn. du Gismondine.
(C. D’O.)
*ABRÉE. Abræus (àopoç , élégant, etc. Il
faudrait écrire Abræus par H, ici , et dans
les mots suivants dont le radical est à£p ôç).
ins. — G. de Coléoptères pentamères, famille
des Clavicornes, tribu des Hystérides, établi
par Leach aux dépens du g. Hyster ( Escar-
bot ) des auteurs, et adopté par M. Dejean
(derniers édition de son Calai.). Il a pour type
Y Hyster globosus Payk., qui se trouve aux en¬
virons de Paris. Les caract. de ce g. sont :
Mandib. retirées. Antennes à massue ovale
un peu comprimée; fossettes placées au mi¬
lieu du thorax pour recevoir les antennes.
Prosternum court, large, tronqué antérieu¬
rement. Pieds assez longs; tibias postérieurs
cylindriques ; les antér. comprimés. Extré¬
mité de l’abdomen courbée. Corps menu, ar¬
rondi. (D.)
ABRICOTIER, bot. pii. — Nom vulgaire
du Prunus armeniaca L. (Sp.)
*'ABROBAPTE. Abrobapla ( otépoç , ma¬
gnifique; 6ocutoç, teint, coloré). — ins. G. de
Coléoptères pentamères , famille des Ster-
noxes, tribu des Buprestides, établi par
M. Dejean dans la dern. édit, de son Catal.,
mais dont il n’a pas publié les caractères.
Ce g. a pour type le Bupreslis chrysoplera
Lat., espèce de la Nouvelle-Hollande. (D.)
* ABRÜCOMA (<xSpoç, mou; xôyri , four¬
rure), mam. — Waterhouse ( Proceed . Zool.
Soc. Lond. 1837) a formé sous ce nom un g.
de Mammifères qui lui paraît très voisin, d’un
côté de YOctodon, du Clenomyss t du Pæpba-
yomys , et de l’autre des Chinchillidés ; mais
son organisation dentaire l’éloigne suffisam¬
ment des uns et des autres.
Il diffère du Ctenomys et du Pœphugomys
par la grandeur de ses oreilles, la délicatesse
de ses ongles et la petitesse de ses incisives;
de YOctodon par la longueur uniforme des
poils de sa queue. Toutefois il se rapproche
de ce dernier genre par la conformation de
ses patîes qui sont nues , et dont le dessous
est couvert de petits tubercules ronds et
charnus; mais le genre Octodon présente
sous l’orteil des incisions transverses qui
manquent dans YAbrocoma. Chez celui-ci le
dessous des orteils, ainsi que le reste du
dessous de la patte , est couvert de tuber¬
cules.
L’extrême finesse de la fourrure des deux
esp. (A. Benne ni , et A. Cuvieri, du Chili)
qui composent ce nouveau g a suggéré à
l’auteur le nom spécif. qu’il lui a donné.
Cette fourrure est composée de deux sortes
de poils, dont les plus longs sont tellement
déliés que l’on peut presque les assimiler aux
fils d’une toile d’araignée. (C. d’O.)
ABROMA (à priv.; j3P S y a , nourriture ;
plante non alimentaire , par antithèse à
Theobroma ). bot. pii. — G. de la famille des
Byttnériacées, tribu des Byttnériées , établi
par Linné fils, et dont les caract. essentiels
sont les suivants : Cal. 5-parti. Pétales 5 ,
à onglets sacciformes. Androphore urcéo-
laire, fendu au sommet en 10 lanières alter¬
nativement stériles (pétaloïdes) et 3-anthé-
rifères. Styles 5. Caps, pentaptère, tronquée
au sommet, mucronée , 5-loculaire, poly¬
spermie; placenta barbu. Graines ovaies-
globuleuses, arillées , périspermées ; coty¬
lédons foliacés , transversalement plissés. —
Arbrisseaux à feuilles grandes , lobées. Pé-
donc. oppositifoliés et terminaux , uniflores
ou pluriflores. Ce g. renferme 3 esp. indi¬
gènes dans les régions intertropicales de
l’ancien continent L’écorce de ces végétaux
est filandreuse, et sert dans l’Inde à faire
des cordages. (Sp.)
ABROMA (àoooç , délicat, élégant, etc.).
bot. pii. — G. de la famille des Nyctaginées ,
fondé par Jussieu (Gen. et Ann. Mus. t. u)
et adopté par les auteurs postérieurs, qui
le préférèrent au g .Tricratus, que L’Héritier
a établi sur le même type. Voici ses caract.
essentiels: Invol. persistant, pentaphylie,
mullifiorei Cor. longuement tubulée, renflée
à sa base, à limbe hypocratériforme, étalé,
5-lobé, à div. obovales, décidues. Etam.5,
hypogynes, incluses, connées à la base en
une gaine courte soudée avec le tube de la
corolle. Anthères oblongues. Ovaire unilocu¬
laire, surmonté d’un style simple , que ter-
AB R
A RR
19
mine un stigmate en massue, et contenant
un ovule unique , dressé, à micropyle infère.
Le fruit est un akène libre dans la base pen-
taptère de la corolle. Graine unique, dressée,
à test conné avec l’endocarpe. Embryon à
' colyl. condupliqués , enveloppant un albu¬
men amylacé, à radicule infère et saillante.
— Les Abronia sont des plantes herbacées,
vivaces, indigènes dans la Californie; leurs
feuilles sont opposées, pétiolées, très en¬
tières; leurs fleurs remarquables, longue¬
ment pédonculées , et disposées en bouquets
terminaux. On n’en connaît bien qu’une
seule espèce que la beauté de ses fleurs fait
rechercher dans les jardins : c’est VA. um-
beltala Juss. (G. L.)
¥ ARROSTOEE. Abrostola ( <xSpoç, élé¬
gant, etc.; g-toK, vêtement), ins. — G. de
l’ordre des Lépidoptères, famille des Noctur¬
nes, tribu des Plusides, établi par Ochsen-
heimer aux dépens des Plusies , dont il se
rapproche beaucoup à l’état parfait , mais
dont il s’éloigne par ses chenilles qui ont IG
pattes, tandis que celles des Plusies n’en
ont que 12. Il a pour type la Noclua tri-
plasia L. et Fabr. , qui se trouve aux envi¬
rons de Paris, et dont la chenille vit sur la
grande ortie. M. Treitschke rapporte à ce g.
le Bombyx celsiab., lépidoptère très remar¬
quable du nord de l’Europe , que peu de col¬
lections possèdent. M. Guénée , qui a adopté
ce genre dans sa nouvelle classification des
Nocturnes d’Europe [Annal, de la Soc. en-
lom. de France) , lui assigne les caraet. sui¬
vants : Chenilles rases, très atténuées in¬
férieurement, à incisions profondes , ayant
le 11e anneau très élevé , munies de 5 paires
de pattes membraneuses , mais ne s’ap¬
puyant au repos que sur les 2 ou 3 derniè¬
res paires, tenant la partie antérieure du
corps très arquée et globuleuse; la tête pe¬
tite. Elles vivent à découvert sur les plantes
basses. Chrysalides luisantes, déprimées par
places, incolores, ayant la partie postérieure
très conique, et l’antérieure terminée par
une gaine ventrale, un peu renflée. Elles sont
renfermées dans des coques molles, compo¬
sées de soie et de corps étrangers, et placées
entre les mousses ou les écorces. Insectes
parfaits : Ant. filiformes dans les deux sexes.
Palpes dépassant la tête, très ascendants,
mais point ou médiocrement recourbés ; leur
•dernier article très long. Thorax peu robuste,
subcarré, à collier arrondi , un peu relevé ,
et offrant, entre les ptérigodes, 2 crêtes de
poils très saillantes. Abdomen déprimé,
crêté, velu latéralement dans les mâles. Ai¬
les supérieures, aigiies au sommet, un peu
luisantes, mais sans taches métalliques; au
repos , elles couvrent les inférieures et sont
disposées en toit très déclive. (D.)
* ABROT A NIELLA ( dim. d ’abrotanum ;
odipoxovov, aurone; espèce de plante), bot.
pii. — Cassini a établi ce g. sur une petite
plante de la famille des Composées , origi¬
naire des îles Malouines. Elle présente, par
ses petites touffes, l’aspect des Bryum qui
couvrent nos toits humides; elle a pour ca¬
ractères: Capit. à 5 fleurs; les 3 plus exter¬
nes femelles , les 2 internes mâles par avor¬
tement; les unes et les autres tubuleuses.
L’invol. à 5 folioles quinconciales. Piéceptacle
nu. Cor. des fleurs femelles 3-dentée, celle des
fleurs mâles 4 ou 5-fide. Etam. obtuses, dé¬
pourvues de prolongement basilaire. Styles,
dans les fleurs femelles, dépassant la corolle
et bifides au sommet; ceux des fleurs mâ¬
les , évasés en forme d’entonnoir. Akènes
comprimés et nus. Une seule espèce. (J. D.)
ABROTANUM , Tourn. (àSporovov, au¬
rone; espèce de plante), bot. pii. — Syn.
d’ Anemisia. (C. L.)
* ABROTHRIX (àSpo'ç, mou, etc.; SpfÇ,
poil), mam. — Waterhouse a proposé de for¬
mer sous ce nom, dans le grand g. Mus, un
s. -g. dont il cite comme type le M. lon-
yipilis , et auquel il réunit 8 espèces. Voici les
caractères différentiels qu’il lui assigne : Plis
de l’émail pénétrant profondément dans les
côtés des molaires ; lres molaires de la mâ¬
choire inférieure ayant 3 plis d’émail à leur
côté interne , et 2 à l’externe ; la 2me mo¬
laire en ayant 2 au côté interne et 1 à l’ex¬
terne, et la dernière un de chaque côté.
Fourrure longue et douce. Queue courte,
bien fournie de poils. Pouce ayant l’ongle
arrondi. Oreilles touffues. ( Proceed . Soc.
Zool. Lond. , 1837. ) (C. d’O.)
ABROYCAYN. ois. — Ancien nom sous le¬
quel Gesner a désigné l’Hirondelle de ri¬
vage ( Hirundo riparia L.). (C. d’O.)
* ABRUPTI- PENNÉ. Abnipti-pennatus.
bot. pu.- Cette épithète s’emploie pour dési¬
gner les feuilles pennées terminées par une
paire de folioles opposées, et non par une
foliole unique. C’est dans le même sens
20
A BR
ABU
qu’on dit feuille mri-pennée. Ex. : le Carou¬
bier. (A. R.)
ABRUS, L. (âSpoç, élégant, etc.) bot. pii. ]
— G. delà famille des Légumineuses, s.-or¬
dre des Papilionacées , tribu des Phaséolées.
Wight et Arnott ( Prodr . Flor. Penins Ind. )
assignent à ce g. les caract. suivants : Cal.
campanulé , à 4 lobes peu marqués ; le lobe
supér. plus large ou 2-fide. Étendard ovale.
Étam. 9, monadelphes (gaine fendue, le
10me filet manquant), adnées par la base à
l’onglet de l’étendard. Style court; stigm.
cap 1 tel lé. Légume oblong, comprimé, 4-6-
sperme, septulé transversalement entre les
graines. Graines subglobuleuses. — Arbustes
volubiles ou diffus; feuilles abrupti-pen-
nées, multifoliolées ; fleurs rouges , dispo¬
sées en grappes axillaires.
Ce g. est propre à la zone équatoriale. On
en connaît aujourd’hui 5 espèces. Leurs ra¬
cines ont une saveur douceâtre et les mêmes
propriétés que les racines de Réglisse ; aussi
l’espèce la plus commune ( A. precalorius
L. ) est-elle connue aux Antilles sous le
nom de Liane à réglisse. Les graines des
A brus servent à faire des colliers, des cha¬
pelets , etc. ; elles sont du volume d’un gros
pois , luisantes , et en général d’un beau
rouge de corail, avec une grande tache noire
à l’une des extrémités. En Egypte et dans
l’Inde , ces graines se mangent en guise
d’autres légumes secs , quoiqu’elles soient
bien inférieures sous ce rapport aux hari¬
cots. (Sp.)
ABSINTHE. Absinthium (à^fvQcov, sorte
d’herbe amère , dans Dioscoride). bot. pij. —
G. de plantes établi par Tournefort , et que
les Botanistes modernes ont réuni au grand
g. Artemisia L. (C. L.)
ABSINTHION , Adans. bot. pu. — Synon,
d’ Absinthe. (C.d’O.)
ABSORPTION ( absorptio ; ab-sorbeo , j’a-
vale). piiysiol. — Action par laquelle certains
corps se pénètrent et s’empreignent de flui¬
des ou de solides très divisés. L’absorp¬
tion est le phénomène le plus général dans
tous les êtres vivants ; en effet , sans la fonc¬
tion d’aspirer ou de faire pénétrer dans son
intérieur les matériaux du monde extérieur,
sans la faculté de rejeter simultanément les
substances à éliminer , comment concevoir
l’accroissement et l’entretien des animaux
et des végétaux? Une foule d’expériences
indiquent comment s’effectue cet accroisse¬
ment , et de quelle manière se comportent
les fluides absorbés. Nous ne citerons qu’un
exemple : si l’on mêle pendant quelque temps
de la racine de garance aux aliments d’un
animal , on voit bientôt ses os prendre une
coloration rose, qui devient de plus en plus
intense , pour diminuer ensuite successive¬
ment, dès qu’on cesse l’usage de cette racine.
Il est bien évident que, dans cette expérien¬
ce, les molécules nutritives ont été charriées
dans toutes les parties du corps ; qu’elles s’y
sont fixées pour en devenir parties intégran¬
tes, jusqu’à ce que, expulsées et remplacées
par de nouvelles , elles aient été rejetées au
dehors. Cela prouve non seulement l’absorp¬
tion des molécules nutritives par les orga¬
nes digestifs, mais aussi la reprise ou l’ex¬
pulsion des matériaux anciens , qui doi¬
vent cesser à leur tour de faire partie des
organes. On a donné à cette dernière sorte
d’absorption le nom d 'interstitielle , décom¬
posante , organique , par opposition à la pre¬
mière , appelée absorption alimentaire. Il
nous reste maintenant à indiquer les condi¬
tions physiques ou vitales sous l’influence
desquelles la substance, mise en contact avec
les organes , pénètre les tissus au point de
parvenir jusqu’aux systèmes vasculaires.
D’après M. Magendie, toutes les fois qu’une
substance liquide est en contact avec un
point quelconque des tissus, elle s’introduit
dans les porosités physiques qui s’y trou¬
vent. En un mot, l’absorption est, suivant
le physiologiste cité , un simple phénomène
d’imbibition , d’où il résulte que tous les
vaisseaux peuvent s’imbiber, les lympha¬
tiques comme les veines; ce qui explique
comment les observateurs ont vu les matiè¬
res absorbées dans l’un et l’autre ordre de
vaisseaux ; et que tous les tissus enfin sont
doués de la propriété d’absorber. Ces faits
ont amené les physiologistes, qui, jusqu’à
ce jour, avaient considéré tous les actes
d’absorption comme le résultat d’une pro¬
priété vitale particulière, à modifier cette
opinion exclusive dans sa généralité.
(M. S. A.)
ABU-BURS. REPT. V. ABOU-BURS.
ÂKBMON (étym. incert.). bot. pn.-Adan-
son donnait ce nom au Crinum africanum L.
Plus tard, Lhérilier fit de cette même
plante un g. distinct, sous le nom d’Agapan -
ABY
21
ABU
thiis , adopté depuis par tous les Botanistes.
ce mot.) (C. L.)
* ABESSEAIJ. poiss. — Nom yulgaire d’une
espèce particulière d’Athérine ( Atherina
presbyter Nob.), commune sur les côtes de
La Rochelle et dans les îles du golfe de Gas¬
cogne. Ce mot, qui vient probablement de
celui d’Àbbé, rappellerait la dénomination
de Presire, sous laquelle on désigne les
Athérines et autres petits Poissons à raies
argentées sur les flancs, que les pêcheurs ont
comparées à l’étole d’un prêtre. L’Abusseau
de La Rochelle est estimé sur cette côte et
sur celles de Bretagne. A Lorient on la com¬
pare à l’Eperlan pour le goût. Elle paraît en
mars, époque de son frai, et s’éloigne de la
côte en octobre ou en novembre. On la prend
sur tous les fonds, par 4 brasses de pro¬
fondeur et k une lieue de la côte. Elle se
nourrit de vers , de petits crustacés, etc.
C’est le Roseret ou le Roseré des côtes de
Normandie. Il parait que les Anglais de
Southampton , la comparent aussi à l’Éper-
lan , car ils la désignent sous le nom de
Smell. comme ce poisson. (Val.)
ABUTA, Aubl. ( Abatua , nom de cette
plante chez les Indiens de la Guyane), bot.
pu. — G. de la famille des Ménispermacées,
lequel, suivant M. Aug. de St. -Hilaire, doit
être réuni au Cocculus dont il ne diffère que
par l’absence de pétales. (Sp.I
ABUTILON, Tourn., Gærtn bot. pii. —
G. de la famille des Malvacées, tribu des Si-
dées. Il diffère des Sida par son ovaire à
loges pluriovulées, ainsi que par son péri¬
carpe , dont les coques s’ouvrent parla su¬
ture dorsale , sans se désunir latéralement.
La plupart des Abuiilon croissent dans la
Zone équatoriale ; on en connaît environ
60 espèces. Plusieurs se cultivent comme
plantes d’ornement. Leur écorce est en gé¬
néral filandreuse et peut servir à des usages
économiques. (Sp.)
* ABYLE. Abyla. (Nom d’une des colon¬
nes d’Hercule, près desquelles on a trouvé
ces animaux.) acal. — G. de Diphydes, établi
par MM. Quoy et Gaymard, pour un animal
marin observé par eux dans le détroit de
Gibraltar. Les Abyles se distinguent des Cal-
pés parce que, des deux corps distincts dont
ils se composent, celui qui emboîte l’autre
est en forme de cloche et un peu plus petit
que l’emboîté. Le filament ou la production
cirrhigère et ovigère est très long. Eschs-
choltz réunit les 2 g. en un seul sous le
nom d’Abyla, qu’il place dans la famille
des Dyphides, la 3e de l’ordre des Siphono-
phores. Il lui donne les caract. suivants :
Conduit nourricier ou suçoir, entouré de
plusieurs tubes en manière de branchies ;
partie du corps servant à la nutrition , mu¬
nie d’une petite cavité natatoire intérieure
et s’ouvrant au dehors. — Il n’y comprend
que les espèces décrites par MM. Quoy et
Gaymard ( Ann . s'c. nat . , t. x. 1827). V.
ESCHSCiiOLTZ , Syst. der Akalephen. 1829.
p. 130. (Duj.)
ABYME (aSWuoç , Eccl., 1 ’Abisme; à priv. ;
jSvacroç , fond), géol. — Lçs anciens écri¬
vains, et notamment les historiens sacrés,
ont appelé abÿme la masse des eaux formée
en même temps que la terre, ou bien le
réservoir immense qu’ils supposaient exister
sous celle-ci ou dans son intérieur, celui
qui , suivant la Genèse , s’ouvrit pour pro¬
duire en partie le Déluge mosaïque.
Un abyme est aujourd’hui, pour les natu¬
ralistes et pour les géologues, une cavité
généralement verticale , une sorte de puits
naturel , dont l’ouverture est à la surface du
sol, et dont le fond n’est pas connu. L’ abyme
est à sec ou, soit en tout, soit en partie,
rempli d’eau. C’est quelquefois un lac tran¬
quille, d’autres fois un gouffre où vont se
perdre les eaux qui ont coulé à la surface
du sol ; c’est aussi une bouche de laquelle
sortent continuellement ou d’une manière
intermittente des torrents d’eau froide ou
d’eau bouillante, pure ou chargée de sub¬
stances minérales.
Il est difficile de fixer une limite entre ce
qu’il faut appeler abyme et les autres an¬
fractuosités du sol , depuis les immenses et
profondes dépressions qui servent de bassin
aux mers et aux lacs, jusqu’aux cavernes ,
aux puits naturels , aux fondrières. — V. ces
mots, et anfractuosités du sol , où seront in¬
diquées les causes auxquelles on peut attri¬
buer les diverses cavités qu’il présente.
(C. P.)
* ABY'SSIQUES ou Terrains isèmiens abys-
siques (aSuaaoç , sans fond), géol. — Déno¬
mination employée par M. Alex. Brongniart,
pour désigner les dépôts qui auraient été
formés , par la voie aqueuse, dans le sein
de la lrc mer ou l’abyme. Ce sont les for-
ACÆ
AÇA
22
mations aqueuses des terrains inférieurs ou
primaires. Le même auteur appelle Ter¬
rains isèmiens pélagiques , les terrains se¬
condaires , et Terrains isèmiens lhalassiques ,
les terrains tertiaires. (C. P.)
ACACIA, Neck. {Acacia, Pline ; arbre épi¬
neux indét. ; ôtxv}, pointe ; a xœg, non sujet aux
vers), bot. ph. — G. de la famille des Légumi¬
neuses, s.-ordre des Mimosées. Linné et beau¬
coup d’auteurs plus modernes le confondent
avec les Mimosa. M. Kunth. ( IVov . Gen. et
Spec.) lui assigne les caract. suivants : Cal.
turbiné ou urcéolé , ou campanulé, 5-denté
(moins souvent 2 ou 4-denté). Cor. infundibu-
liforme, ou turbinée ou subcampanulée, ré¬
gulière, plus longue que le calice, à limbe
5-fide ou moins souvent 4-fide. Etam. en
nombre indéfini ( de 8 à 200), insérées soit
au stipe de l’ovaire, soit au réceptacle, so t
au fond de la corolle; filets libres, ou moins
souvent monadelphes par la base, capillaires,
saillants. Ovaire (abortif dans les fleurs uni-
sexuelles) unistyle , en général stipité. Stig¬
mate simple. Légume inarticulé , continu ,
sec, uniloculaire, 2-valve. Graines en nom¬
bre indéfini. — Arbres ou arbrisseaux iner-
mes ou armés d’aiguillons ; feuilles simples
ou composées ou décomposées , stipulées ;
pétiole et rachis souvent glanduleux; stipu¬
les souvent spinescentes. Inflorescence axil¬
laire ou terminale très variée; fleurs sessi-
les ou rarement pédicellées, bractéolées,
jaunes, blanches, rouges ou verdâtres.
La plupart des Acacia croissent, soit dans
la zone équatoriale, soit dans les contrées
extra-tropicales de la N.-Hollande. On en a
énuméré près de 300 espèces , dont la plu¬
part, toutefois, ne sont que très superficiel¬
lement connues et pourront fournir des g.
nouveaux. Une foule d’espèces se cultivent
comme plantes d’ornement de serre ou d’o¬
rangerie. Beaucoup sont remarquables par
la dureté de leur bois, ou par les produits
immédiats qu’ils fournissent à la thérapeuti¬
que. La gomme arabique provient, suivant
MM. Guillemin et Perrotlet, de plusieurs
esp. d 'Acacia. (Sp.)
* ACÆNA ( axoceva , pointe), ins. — Nom
donné par MM.Treîtschke à un g. de Lépidop¬
tères Nocturnes , tribu des Phalénites, que
Leach avait nommé précédemment Ourap-
lerix. V. ce mot. (D.)
ACÆNA, L. C àxGct'voc , pointe), bot. pii. —
G. de la famille des Rosacées, tribu des
Sanguisorbées , DC. Ses caract. essentiels
sont les suivants : Calice tubuleux, inadhé¬
rent, indivisé, hérissé d’une multitude de
spinelles oncinées. Pétales 4 ou 5, soudés en
corolle rotacée, insérée à la gorge du calice.
Étam. au nombre de 2 à 10. Ovaires solitai¬
res ou géminés, distincts; stigmates péni-
cilliformes. Akènes l ou 2, monospermes,
inadhérents , inclus. — Herbes vivaces , ou
sous-arbrisseaux. Feuilles ïmparipennées ,
à folioles dentelées. Fleurs petites, herma¬
phrodites , disposées en épis, en capitules
ou en grappes. — Ce g., propre à l’Améri¬
que, renferme environ 10 espèces. Les ca¬
ractères exposés ci-dessus ne s’appliquent
point aux Ancistres , que plusieurs auteurs
y ont réunis. (Sp.)
ÀCÆNITES (axatva, pointe), ins. —
Syrien. d’AcÆNiTüs. (B.)
* ACÆNITUS ( axatva , pointe), ins. — G.
delà famille des Ichneumoniens, de l’ordre
des Hyménoptères, établi par Latreille , qui
le distingue des g. voisins par la tête ne pré¬
sentant point en avant de saillie en forme
de bec, et par les antennes droites et fili¬
formes. — Le type de ce genre est Y A. du-
bitor ( Cryptus dubitaior Fab. ) , répandu
dans la plus grande partie de l’Europe.
(Bl.)
ACAJOU ou Pommier d’acajou, bot. ph.
— Noms vulgaires de Y Anacardier. (Sp.)
* ACAJUBA, Gærtn. bot. pii. — Syn. du
g. Anacardier. (Sp.)
ACALÈPHES. Acalephœ (àxa K<p), ortie
de mer), zool. — Classe d’animaux sans ver¬
tèbres , comprenant plusieurs ordres , qui
n’ont guère d’autre lien commun que des ca¬
ractères négatifs par rapport aux autres ani¬
maux rayonnés , aux Polypes et aux Mollus¬
ques ; de sorte qu’on pourrait notamment
considérer comme des classes distinctes les
ordres des Mèdusides , des Béroïdes et des
Pbysograc.es ou Acalèphes hydrostatiques.
Le nom d’ Acalèphes fut donné par Aris¬
tote aux Actinies, puis appliqué par exten¬
sion aux animaux que nous considérons ici.
Cuvier dans la lre édit, de son Règne animal,
faisait des Actinies un 1er ordre de cette
classe, sous le nom A’ A. fixes ; mais plus tard,
danssa2eédit., à l’exemple d’Eisenhardt et de
Chamisso,il reporta les Actinies dans la classe
des Polypes , et ne divisa plus les Acalèphes
qu’en 2 ordres, savoir : les A. simples, com¬
prenant les Méduses , les Béroés, les Porpi-
tes , les Vélelles; et les A. hydrostatiques,
comprenant les Physales et les Diphyes.
Lamarck, dès 1816 ( Hist. des Anim. sans
vert-.), avait établi, sous le nom dé Rcidiaires
mollasses, une division correspondant assez
exactement à la classe des Acalèphes. Une
ire sect. ( R. anormales ) comprenait les Bé-
roés, les Physales , les Vélelles, et en outre
la Lucernaire , qui peut-être devrait rester
dans le voisinage des Méduses , quoiqu’elle
soit toujours fixée aux corps marins. Une
2e section était formée des R. médusaires.
M. de Blainville, dans le Dict. des sc. nat.,
et plus tard, en 1834, dans son Man. d'Ac-
tin ., sépara formellement du type des Zoo-
phytes, pour les rapprocher des Mollusques,
les Béroides , dont il fait l’ordre des Cilio-
rjrades ; les Pkysalides, qui forment son or¬
dre des Physogrades, et enfin les Diphyes.
Il ne laissa parmi les Zoophytes que les Mé¬
duses et les Vélelles, formant la classe des
Arachnodermaires.
Cependant, en 1829, Eschscholtz avait
publié à Berlin, sous le titre de System der
Akalephen, un ouvrage méthodique d’au¬
tant plus précieux, que, dans son voyage
de circumnavigation, ce naturaliste avait pu
observer lui-même la plus grande partie de
ces animaux. Son travail peut être considéré
comme une base solide pour des recherches
ultérieures. Tout en les rectifiant, surtout
quant à la disposition et à la caractéristique
des familles , les Naturalistes, qui ont écrit
depuis sur ce sujet, ont adopté la même
marche et les mêmes idées générales.
Brandt, dans ses mémoires récents qui font
partie du Recueil de l’Acad. de St. Péters-
bourg, a notamment conservé pour les Mé-
dusides les familles établies par Eschscholtz,
en les disposant dans un ordre qui se rap¬
proche de celui adopté par Cuvier.
Eschscholtz définit ainsi les Acalèphes, dont
il forme une classe intermédiaire à celles des
Zoophytes et des Echinodermes : Animaux
rayonnés, pourvus d’organes digestifs, dis¬
tincts dans la masse du corps, et d’organes
locomoteurs qui leur permettent de se mou¬
voir librement dans la mer. — D’ailleurs les
animaux compris sous cette dénomination
commune doivent former des groupes dis¬
tingués par les caractères les plus différents.
Ainsi le même auteur les partage en 3 gran¬
des divisions, qu’à tort sans doute il nomme
des ordres.
Ce sont : 1°, les Cténophores, qui sont sy¬
métriques, pourvus d’une grande cavité
digestive centrale, et qui ont pour organes
locomoteurs des rangées de lamelles vibra-
tiles à la surface extérieure; ils compren¬
nent les 3 familles des Callianirides , des
Mnémiides et des Béroides, et seraient mieux
désignés comme classe par cette dernière
dénomination.
2°, Les Discophores , qui sont circulaires,
rayonnés, avec une grande cavité digestive
centrale , et n’ont pour organes locomoteurs
que le disque gélatineux en forme de cham¬
pignon ou de cloche, qui constitue la masse
principale de leur corps. Us comprennent
toutes les Méduses, et devraient former
une classe sous la dénomination de Médu-
sides.
3°, Les Siphonophores , dont la forme est
plus ou moins irrégulière et anormale, qui
n’ont pour organes digestifs que des suçoirs
séparés, sans cavité centrale commune, et
pour organes locomoteurs qu’une cavité
particulière contractile, ou des vessies rem¬
plies d’air. Us comprennent 3 familles ayant
si peu de rapports entre elles, qu’on en de¬
vrait faire au moins des ordres, savoir :
les Diphyides , dont le corps mou est con¬
tenu dans une sorte de caisse polyédrique,
cartilagineuse, et possède une 2e partie res¬
semblant à un 2e corps engagé dans le 1er;
de sorte qu’on les a prises pour les assem¬
blages de deux animaux; les Physophorides
ou Physalides , dont le corps mou est pourvu
à l’extrémité antérieure d’une vessie nata¬
toire remplie d’air; les Vélellides, dont le
corps contient une pièce cartilagineuse ou
calcaire, creusée à l’intérieur de cellules
remplies d’air. (Du.t.)
* ACALICAL. Acalicalis ( à priv.; xcüv£,
calice), bot. — L’insertion des étamines est
acalicale, lorsque ces organespartent du ré¬
ceptacle , sans contracter d’adhérence avec
le calice. (C. u’O.)
* AC AI AC IXE. Acalicinus («priv. ; xoû v£,
calice), bot. — Se dit d’une plante dépour¬
vue de calice. (C. d’Q.)
* ACALICULÉ. Acaliculalus ( à priv.;
xa>v£, calice), bot. ru. — Ce mol s’emploie,
par opposition à celui de caHcnfé, pour ex-
24
ACA
ACA
primer un genre ou une fleur en général dé¬
pourvue decalicule, comme certains g. de
la famille des Malvacées, comparés à ceux
dans lesquels le calicule environne la fleur.
(A. R.)
*ACALLE. Acalles (àxaUnîç, qui n’est pas
beau), ins. — G. de Coléoptères tétram., fam.
des Curculionides , établi par Schoenherr
dans sa div. des Cryptorhynchides , et dont
voici les caract. : Ant. médiocres, assez min¬
ces; leur funicuîe composé de 7 art. ; les 2
premiers allongés , obconiques, les autres
courts, presque ronds , peu séparés ; mas¬
sue subovale. Rostre assez long , robuste ,
presque cylindrique, s’aplatissant insensi¬
blement vers la pointe, légèrement arqué.
Yeux placés latéralement, ovales, un peu
déprimés. Prothorax un peu court ou pres¬
que oblong, tronqué à la base , légèrement
arrondi sur les côtés , un peu saillant au
milieu antérieurement, lobé plus ou moins
distinctement derrière les yeux. Ecusson
nul ou tellement petit qu’on peut à peine
l’apercevoir. Elyt. presque ovales , conjoin¬
tes, convexe en dessus. Pattes médiocres ,
presque d’égale longueur, robustes; cuisses
un peu épaisses, et quelquefois denticulées.
— M. Dejean a adopté ce g. dans la dernière
édit, de son Catal.; mais la majeure partie
des espèces qu’il y rapporte, au nombre de
17, sont différentes de celles qui composent
ce même g. dans l’ouvrage de Schoenherr ,
et même il place parmi les Tylodes, 2 esp.
(T. obesus Dej., et T.apicalis Dej.), qui sont
des Acalles pour l’auteur suédois. Au reste,
celle qui a servi de type à ce dernier pour
établir le g. dont il s’agit , est le Curculio
camelus Fab., qui se trouve en Styrie. (D.)
LACALLOPISTUS ( àxa^Rü7rii7Toç, sans pa¬
rure). ins. — G. de l’ordre des Coléoptères
tétramères, famille des Curculionides, div.
desErirhinides, établi par Schoenherr. Ce g.
a pour type VA. vellicosus Gyll., esp. des In¬
des orientales. M. Dejean, qui l’adopte, en
mentionne une autre du Sénégal, qu’il nom¬
me A. senegalensis. Les caract. assignés à ce
g. par Schoenherr sont: Ant. de longueur mé¬
diocre, peu fortes, insérées vers le milieu du
rostre ; leur funicuîe composé de 7 art.; les 2
premiers peu longs, subconiques, le suivant
un peu épais , les autres transverses, pres¬
que perfoliés, serrés, s’épaississant graduel¬
lement jusqu’à la massue, qui est subova¬
laire. Rostre assez long, robuste, linéaire,
un peu courbe. Yeux écartés, presque ronds,
point proéminents. Prothorax un peu plus
court que sa largeur postér., bisinué à sa
base, légèrement arrondi sur les côtés, beau¬
coup plus étroit antérieurement. Élyt. un peu
plus larges que le thorax à sa base, oblon-
gues, presque carrées, arrondies à leur ex¬
trémité, avec les angles huméraux obtus.
Cuisses antér. offrant en dessous une dent
dans leur milieu, et serratiformes après
cette dent; tibias antérieurs courbés en de¬
dans. (D.)
*ACALLUS [axcAkrtq, qui n’est pas beau).
ins. — M. Dejean avait d’abord appelé ainsi
un g. de Coléoptères de la famille des Lamel¬
licornes ; mais attendu la trop grande res¬
semblance de ce nom avec celui d 'Acalles ,
donné antérieurement à un g. de la famille
des Curculionides, il lui a susbtitué celui
d ’Atimus. (D.)
ACALYPMA (àxodvcpoc , corruption dans
Théophraste d’àxaDjcpyj, ortie de mer, ou
plante épineuse indét.). bot. pii. — C’est le nom
grec de l’ortie, que Linné a transporté à un
g. de la famille des Euphorbiacées, et type de
la tribu des Acaîyphées, dont quelques espè¬
ces présentent une ressemblance extérieure
avec l’ortie commune sans que leurs poils
aient la même propriété. Ce même g. porte
en français le nom de Ricinelle. Ses caract.
sont : Fleurs monoïques ou dioiques; dans les
mâles : un cal. 4-parti ; de 8 à 16 étam.,
dont les filets se soudent entre eux par leurs
bases épaissies et dont les anth. offrent, sus¬
pendues sur les deux côtés d’un connectif
qui termine le filet, 2 loges distinctes, libres,
allongées, flexueuses et en forme de vers ;
dans les femelles : un cal. 3-parti ; un ovaire
à 3 loges 1-ovulées, surmonté de 3 styles
qui se découpent en une foule de lanières
fines, inégales, irrégulières , le plus souvent
rouges ; il devient une capsule à 3 coques.
Les espèces, dont on connaît un grand nom¬
bre (plus de 60), pour la plupart originaires
de l’Amérique et surtout des régions tropi¬
cales, sont arborescentes, frutescentes et plus
souvent encore herbacées, et rappellent par
leur aspect l’ortie, ainsi que nous l’avons
dit, ou souvent encore les Amarantes. Leurs
feuilles, accompagnées de stipules, sont al¬
ternes, le plus souvent dentées, glabres ou
velues ; leurs fleurs disposées en épis axil-
I
AO A
25
ACA
lairesou terminaux, amentiformes; épis dans
lesquels les fleurs milles extrêmement petites
se groupent en petits pelotons scssiles à l’ais¬
selle de courtes bractées, tandis que les
femelles sont solitaires, environnées chacune
d’une bractée plus longue qu’elles, persis¬
tante, ordinairement dentée ou lobée. Lors¬
que le même épi porte des fleurs des deux
sexes, ce sont les femelles qui sont infé¬
rieures. (Ad. J.)
* ACALYPIIÉES. Acalypheœ, bot. ni, —
F. ACALYPIIA et EUPIIORBIACÉES. {Aü. J.)
* ACALYPTÈRES. Acalyplerœ (àxdftuwToç
nu; itt tpôv , aile), ms. — Section établie par
M. Macquart dans la tribu des Muscides (Dip¬
tères), et renfermant elle-même 17 s.-tribus
dont les noms suivent: Dolichoceres , Loxo-
cérides, Cordylurides , Scatomysides , Psilo-
mydes , Ortalidées, Téphritides , Sepsidèes ,
Leptopodiles , Thyréophoride.s , Ulidiens ,
Lauxanides , Hydromysides , Prophilides ,
Sphœrocêrides , Hèlèromysides et Hypoc'e-
res. Cette section comprend le plus grand
nombre des Muscides; les autres sont ré¬
parties dans celles des Créophiles et des
Anthomyzides. Outre les caract. généraux
delà tribu à laquelle ils appartiennent, les
Acalyptères présentent les caract. particu¬
liers suivants : Style des ant. composé de 1
ou 2 articles distincts ; front large; cuillerons
nuis ou rudimentaires; lre cellule postérieure
des ailes ouverte. L’absence des cuillerons a
donné lieu au nom appliqué à cette section.
Le grand nombre de divisions qu’on a été
obligé d’établir parmi les Acalyptères prouve
combien leurs formes sont variées. Pour ne
pas nous répéter à cet égard, nous renvoyons
à chacun de leurs g. et de leurs sous-tribus,
nous bornant à parler ici de leurs habitudes
qui se ressentent généralement, suivant
M. Macquart, de’ l’infériorité de leur orga¬
nisation et de la délicatesse de- leur corri-
plexion. Ils vivent le plus souvent sous l’om¬
brage des bois, l’épaisseur des gazons et dans
les plantes aquatiques. On en rencontre peu
sur les fleurs. Ils s’exposent rarement aux
rayons du soleil , dont l’éclat et la chaleur
semblent trop vifs pour leurs faibles organes.
Leur vol est énervé, et ne s’étend qu’à de
courtes distances: jamais on ne les voit,
comme beaucoup d’autres Diptères , s’élan¬
cer à la poursuite d’une proie fugitive. La na¬
ture, en les condamnant à une vie obscure, en
TOM. i.
a cependant varié la destination. On peut les
séparer en 2 grandes div. sous le rapport de
leur manière de vivre : les uns se nourrissent
de substances animales et végétales en dé¬
composition , les autres de substances végé¬
tales seulement, mais vivantes. Les premiers
cherchent leur nourriture et placent le ber¬
ceau de leurs larves, tantôt sur les cadavres,
comme les Thyrêophores , ou sur les excré¬
ments, comme les Scciiophages ; tantôt sur les
détritus des plantes, sur les champignons en
déliquescence, comme les Sapromyzes. Les
liqueurs spiritueuses nourrissent les larves
des Drosophiles, et les laitages fermentés cel¬
les des Piophiles. Les Acalyptères de l’autre
div. déposent leurs œufs sur les Plantes. Les
larves des Ortalidées et des Téphritides sedé-
veloppent dans les organes de la fructifica¬
tion et y déterminent souvent des excrois¬
sances galliformes; celles des Hydromysides
et d’une partie des Hèlèromysides pénètrent
dans l’intérieur des tiges et en dévorent la
substance médullaire. Ainsi les Chlorops
dévastent quelquefois les céréales et particu¬
lièrement l’orge dans les plaines delà Suède.
Un grand nombre de ces Diptères, tels que les
Dolichoceres , vivent sur les plantes aquati¬
ques. Les larves des Doricères ont été obser¬
vées sur les lentilles des étangs. Les Calohales
semblent pourvus de la faculté de marcher
sur les eaux. Enfin les Adores sont propres
aux plages maritimes ; elles habitent les fu¬
cus, et marchent même sur l’écume des flots.
(D.)
ACALYPTUS (axaWroç, non couvert),
ixs.. — G. de l’ordre des Coléoptères tétramè-
reSjfamill. des Curculionides, div. des Erirhi-
nides, établi par Schoenherr et adopté par M.
Dejean. Il a pour type le Rhynchœnus Carpini
Gyll. espèce de la Suède. M. Dejean en men¬
tionne 2 autres dans son Catal., l’une qu’il
nomme A. canescens, et l’autre appelée .zC
rafipennis par Schoenherr. Toutes deux sont
du midi de la France. Voici les caract. assi¬
gnés à ce g. par l’auteur suédois : Ant. médio¬
cres, assez minces; leur funicule composé de 7
art.; les 2 basilaires allongés, obeoniques,
dont le premier plus long et plus épaisses au¬
tres courts, tronqués au sommet, resserrés ,
s’élargissant insensiblement ; massue ovale.
Rostre allongé, un peu mince, linéaire, ar¬
qué. Yeux placés latéralement, arrondis, peu
convexes. Prothorax légèrement bisinué à la
2*
ACA
26
base, plus étroit par devant, un peu arrondi
sur les côtés, tronqué au sommet. Élyt. car¬
rément ovales, légèrement convexes, arron¬
dies à leur extrémité et ne couvrant point
l’anus. (D.)
AGAMARGHIS (nommyth. d’une fille de
l’Océan), polyp.- Lamouroux a établi sous ce
nom une div. générique, comprenant les Cel-
lariées à polypiers dichotomes dont les cellu¬
les unies, alternes et terminées par 1 ou 2
pentes latérales, portent une vésicule à leur
ouverture, comme cela se voit dans le Cel-
laria nerelina , figuré par Ellis ( Corail . pl.
19). Mais ce g. ne me paraît pas devoir
être adopté; carie seul caract. qui le distin¬
gue est la vésicule qui surmonte l’ouver¬
ture des cellules, et cette vésicule n’est évi¬
demment autre chose qu’un récept. gem-
mifère analogue à ceux qui se développent
chez les Escliarres , etc. Si l’on en faisait abs¬
traction, ces Polypiaires ne différeraient en
rien de diverses Cellariées, rangées à tort par
Lamouroux dans son g. CmaÉqetdésignées par
M. de Blainville sous le nom de Bicellaires.
Ainsi, suivant toute probabilité, ce sont les
mêmes polypes, dont on a formé 2 g., sui¬
vant qu’on les observa avant ou après le
développement de la vésicule ovarienne.
(M. E.)
*ACAMATUS ( axa,u.ctç, infatigable), ins.
— Schœnherr fait précéder sa Monographie
des Curculionidcs d’une table synoptique
des g. dont il la compose, et y fait mention
du g. Acamatus , créé par lui, et auquel il
donne pour type le Monomus scutellciris de
Say; mais, soit oubli, soit qu’il ait jugé à
propos de le supprimer ensuite, il n’en est
plus question dans la partie descriptive de
ces mêmes genres. (D.)
ACAME. Acamas. moll. — Dans sa Con¬
chyliologie systématique , Monlfort a proposé
ce genre, dont on a reconnu depuis l’inu¬
tilité, pour une espèce de Béleinnite ayant
naturellement , ou peut-être accidentelle¬
ment, un pore au sommet. (Diïsii.)
* ACANACÉES. Acanaceœ, Césalpin. bot.
pii. — Syn. de Chicoracées. (G. u’O.)
*ACAMDES. poiss. — Nom mai écrit par
Bonnaterre, et qui a été ainsi copié par tous
ses successeurs. P. alchandes. (Val.)
* ACAATJT1A ( axavOa, épine), ins. — G. de
l’ordre des Coléoptères pentamères, fam. des
Slernoxcs , tribu des Buprcstides, établi par
ACA
MM. Gory et de Laporte , qui lui assignent
les caract. suivants : Palpes maxillaires assez
longs, grêles, formés de 3 art. visibles; le
basilaire 1res long, cylindrique et grêle; le
2e conique; le 3e en ovale allongé. Palpes la¬
biaux de 3 art.; le 1er à peine visible, le 2e
cylindrique, le 3me ovalaire. Labre en carré
transversal , très échancré en avant. Menton
large, transversal. Lèvre pointue et ciliée.
Mâchoires formées de 2 lobes, dont l’externe
très grand , arqué; l’interne petit et pointu.
Mandib. fortes , arquées , armées intérieure¬
ment à l’extrémité de 3 fortes dents. Anten¬
nes de i l articles : le 1er gros; le 2me assez pe¬
tit, allongé; les 3me et 4me égaux, longs et
coniques ; les autres transversaux, dilatés in¬
térieurement. Tarses à 1er art. allongé; les 3
suivants échancrés, triangulaires. — Ce g.,
qui ne figure pas dans le Catal. de M. Dejean,
ne renferme qu’une seule espèce, celle de
Cayenne , que les auteurs appellent A. octo-
punciata , et que M. Dejean rapporte à son g.
Prionophora sous le nom spécifique de P .
calachlora. (D.)
AC AN TH AC ÉE S . Acanihaceœ. bot. pii.
— Famille de plantes dicotylédones, à corolle
monopétale hypogy ne, offrant les caract. sui¬
vants : Cal. à 4 ou 5 div., souvent complète¬
ment distinctes et ordinairement imbri¬
quées, quelquefois mullifides; d’autres fois ,
mais rarement, entier et réduit à un petit
anneau, persistant. Cor. tubuleuse, à limbe
quelquefois personné, plus souvent bilabié,
offrant plus rarement ou une seule lèvre , ou
des div. presque égales. Etam. 4, didynames,
la paire antér. plus courte , quelquefois dé¬
pourvue d’anthères, d’autres fois manquant
tout-à-fait. Anthères à 2 loges symétriques
ou non, ou à une seule, s’ouvrant par une
fente longitudinale. Ovaire surmonté d’un
style simple que termine un stigmate 2-lobé
ou plus rarement indivis, environné d’un dis¬
que à sa base, à 2 loges contenant chacune
2 ou plusieurs ovules. Fruit capsulaire, bilo-
culaire, s’ouvrant en 2 valves opposées à la
cloison, qui se sépare elle-même, suivant
son axe, en 2 moitiés restant chacune atta¬
chées à la valve correspondante, ou d’autres
fois s’en séparant avec élasticité. Graines at¬
tachées à l’axe , et, après la déhiscenc'e , por¬
tées sur le bord inlér. de chaque demi-cloi¬
son , au moyen d’appendices qui en partent ,
et qui offrent le plus souvent la forme d’un
ACA
ACA
27
crochet sous-tendant la graine, plusrarement
celle d’une cupule ou d’un simple mamelon ,
et qu’on a distingués par le nom de réti-
nacles. Ces graines, recouvertes d’un test
lâche, sont dépourvues de périsperme, à em¬
bryon droit ou courbe, dont les cotylédons
sont droits et arrondis ; la radicule droite ou
courbe elle-même est dirigée en bas.
Les esp. de cette famille sont des plantes
herbacées ou frutescentes, à feuilles oppo¬
sées, simples, indivises, entières ou dentées,
rarement sinueuses ou tendant à se partager
en lobes, souvent obliques à leur base et in¬
égales dans chaque paire par une alternation
régulière, qui les fait quelquefois paraître
distiques ; à intloresc. axillaire ou termi¬
nale, quelquefois uniflore, plus souvent
disposée en panicules, faisceaux, grappes ou
épis, dans lesquels les fleurs, ordinairement
opposées, sont accompagnées de 1 ou 3 brac¬
tées, quelquefois très développées, folifor-
mes , et venant suppléer le calice alors di¬
minué. — Elles habitent, pour la plupart,
les régions tropicales , quoiqu’un petit nom¬
bre vienne se montrer en Europe, jusque
sur les bords du bassin méditerranéen, et
en Amérique jusqu’en Pensylvanie. Leurs
propriétés n’offrent rien de remarquable ni
de général.
Le travail le plus complet et le plus récent
dont elles aient été l’objet, est celui de Nees
d’Esenbeck, qui, en décrivant les nombreu¬
ses esp. de l’Inde, dans l’ouvrage de Wallich
( Pl.asiat.rarior .), a donné delà famille une
monographie à laquelle nous empruntons
les div. ultérieures et le catalogue des g., tel
qu’il a été présenté avec additions par Lind-
ley. Il partage les Acanthacées en 3 tribus,
dont le principal caract. distinctif est em¬
prunté à la forme des rétinacles, qui est un
crochet sous-tendant la graine dans les Ec-
rnatacanihées , un petit mamelon la portant
suspendue dans les Nelsonièes , une cupule
cornée la soutenant dans les 77 lunbergiées.
La 3me tr., qui renferme la plus grande partie
des g., a été subdivisée elle-même en 7 sect.,
d’après des considérations tirées des combi¬
naisons diverses qu’offrent la forme du ca¬
lice et surtout de la corolle, le nombre des
étamines, fertiles ou stériles , la hauteur à la¬
quelle leurs filets s’insèrent sur la corolle, le
nombre , la forme et la direction relative des
loges de l’anthère, la proportion et la situa¬
tion des graines, ainsi que d’après quelques
modifications secondaires des rétinacles et
de l’inflorescence.
GENRES.
lre tribu. TîiUNBERGlÉES. — Tlmnber-
gia , L.; Meyenia , Nees.; Hexacenlris , Nees.;
Mendoza , R. et P.; Ciistcix , Mart.
2me trib. NELSONIÈES . — E ly t ra ri a , Vahl.^
Nelsonia , R, Br. ; Adenosma , R. Br.; Eber-
rnayera, Nees.; Erythraconlhus, Nees.; Gyrn-
nacanihus , Nees.
3mc trib. ECMATACANTHÉES. — 1 . iiygro-
piiilées. Herniadelphis , Nees.; Hygrophila ,
R. Br. ; Geissomeria , Lindl. ; — 2. ruelliées.
Dyschoriste, Nees.; Chœiacanlhns , Nees. ;
Dipteracanlhus , Nees.; Aphragmia, Nees.;
Petalidium , Nees.; Slephanophysum , Pohl.;
Haberlea, Friw.; Colophanes, Don. ; Ruellia ,
L. ; Phlebophyllum , Nees. ; Buterœa , Nees.;
Adenacanlhus , Nees; Stenosiphonium, Nees.;
Slrobilanlhes, RI .•Slenandrium, Nees. ; Æch-
manlhera , Nees. ; Goldfussia , Nees ; Asy sla-
sia , Nees. ; Echinacanihus, Nees. ;Lepiacan-
thus, Nees. — 3. barlériées. Asteracanlha ,
Nees. \Barleria, L .-Lophostacliys, Pohl.; iVo-
maphila , Bl. ; Ætheliema , R. Br. ; Lepidaga-
this , W.; Aphelandm , R. Br.; Neuracanlhus,
Nees.; Conjthacanihus , Nees. — 4. acan-
thÉes. Blepharis , J. ; Blepharacanihus, Nees.;
Acanthus , h. - Acanthodium , Del.; Diliva-
ria , J. — 5. justiciées.* Ruellioïdes: Cros-
sandra, Sal.; Endopogon , Nees. ; Loxanlhus,
Nees . ; Phlogacanthus , Nees.; Crypiophrag -
mium, Nees. ** Gendarussiées : Rostellaria ,
Nees.; Hemichorisie , Nees.; Grapiophyllmn ,
Nees.; Beloperone , Nees.; Adhatoda, Nees.;
Gendarussa, Nees. ; Bhyliglossa, Nees. ; Lep-
toslachya , Nees. ; Gymnoslachyum , Nees-.
*** Eranthémées : Eranihemum, R. Br.; Cha-
meranlhemum , Nees. ; Jusücia, L.; Bhinacan-
thus , Nees. — 6. dicliptérées. Blechum , J.^
Rungia , Nees. ; Dicliptera , J. ; Amphiscopia,
Nees.-,Peristrophe, Nees .^Sauiiera, Decaisne.f
Hypoestes,So\.; Rlmphidospora, Nees. — 7. an-
dkographidées. Erianlhera, Nees. ; Haplan -
thus , Nees. ; Andrographis , Wall.
(Ad. J.)
*ACÂNTHÂGEIVYS (axocvOa , épine ; ysvvç-,
mâchoire), ois. — Nouveau g., établi par
Gould (Proceedings 1 837) , sur une esp. du g.
Philedon de Cuvier et dont les caract. sont :
Bec de la longueur de la tête, comprimé ,
aigu, légèrement arqué; narines basales ;
28
ACA
ACA
mandib. super, éehancrée vers son extrémité
et finement denticulée en scie ; une partie
sous-oculaire, nue, en forme de bandelette
depuis la base du bec ; les joues garnies de
pointes rigides au dessous de celte nudité.
Pieds robustes; pouce fort, plus grand que
le doigt médian. Ailes courtes, obtuses.Queue
médiocre, égale à son extrémité. — Ce g., voi¬
sin de VAnihochcira de Yigors, ayant pour
type le Merops carunculalus ou pie à pende¬
loques, en diffère par sa queue égale, sa nu¬
dité sous-oculaire et ses joues épineuses.
L’esp. type est VA. rufo-gularis Gould, de
laN.-Galle du Sud ( Synops . ois. de l’Aust.).
(Lafr.)
* AGANTHARHINUS (axavGa , épine ; pc'v,
bec, nez ). ins. — G. de l’ordre des Coléoptères
tétramères , famille des Curculionides, établi
par Schœnnerr, qui lui donne les caract. sui¬
vants : Ant. de médiocre longueur, peu for¬
tes; le 1er article de leur funicule turbiné,
les autres transverses , un peu tronqués et
serrés au sommet, s’épaississant graduel¬
lement en dehors; massue presque sécuri-
forme. Rostre assez court, robuste, se
courbant subitement vers la pointe, presque
gibbeux, bidenté au dessous de l’insertion
des antennes. Prothorax oblong, légèrement
bisinué à la base, plus étroit dans sa moi¬
tié antérieure, un peu convexe en dessus;
écusson assez grand , triangulaire. Elyt. ova-
les-oblongues, arrondies à leur extrémité,
légèrement convexes en dessus. Pattes ro¬
bustes, presque d’égale longueur; le pé¬
nultième article des tarses presque rond.
— Ce g., qui ne figure pas dans le Calai, de
M. Dejean, a pour type une esp. unique du
Cap de B.-E. , nommée A. Dregei par
Schœnherr. (D.)
ACANTHE. Acanthus , Juss. (axavOoç, nom
de cette plante chez les Grecs), bot. pii. —
G. de la famille des Acanthacécs, dont il est
le type. Voici comment Nees d’Esenbeck
( PL. asiai. rarior., t. 3) en circonscrit les ca¬
ract. : Cal. 4-fide ; la div. supér. et l’infér.
beaucoup plus grandes, cette dernière 2-fide
au sommet. Cor. 1— labiée ; lèvre 3-fidc ou 3-
lobée, quelquefois auriculée à la base, à bord
supérieur très entier. Étain. 4, subdidyna-
mes, à filaments infères, infléchis au som¬
met; Anlh. 1-loculaires, ciliées, les supér.
dressées, les infér. transverses, à l’extrémité
du filament en crochet. Capsule ovale, 2-lo-
eulaire, comprimée, 4-sperme, loculicide-
bivalvc ; cloison ligneuse, 1-sulquéc, dilatée
au sommet, obliquement tronquée, s’écar¬
tant des valves. Graines ovales, comprimées,
tuberculées, sous- tendues par des tinacles
épais, obtus, un peu dressés. Inflorescence
en épi terminal, aphylle; fleurs 3-bractéi-
fères; une bractée commune, ciliée-soyeuse.
— Les Acanthes sont des plantes herbacées,
vivaces ou suffrutescentes, remarquables par
la beauté de leur port. On en connaît envi¬
ron une douzaine d’esp., presque toutes par¬
ticulières aux régions tropicales. Deux d’en¬
tre elles, les A. mollis et spinosus ’, croissent
naturellement dans le midi de l’Europe et
de la France. Ces espèces portent le nom
vulgaire de Branc-ursine , à cause , dit-on,
d’une prétendue ressemblance avec une patte
d’ours. Vitruve a rendu la lre célèbre par
l’historiette qu'il raconte à son sujet, et d’où
il résulte que le sculpteur Callimaque , d’a¬
près une feuille de cette Acanthe roulée par
accident en volute, aurait imaginé le mo¬
dèle du beau chapiteau corinthien. Dans
nos officines , elles sont aujourd’hui peu
employées comme plantes médicinales.
(C. L.)
*ACANTHÉES. Acantheœ. bot. pu. — Une
des sect. de la tribu des Ecmatacanthées ,
dans la famille des Acanthacées. (Ad. J.)
* ACANTHÉPHIPPIE. Acanthephippium
(oocavôa , épine; ècptmciov , selle ; on trouve
souvent écrit par erreur acanlhophippium ).
bot. pii. — Ce g., de la famille des Orchidées,
tribu des Vandées, a été établi par Blume,
dans sa Flore de Java, pour une plante non
parasite, dépourvue de tige, croissant dans
les forêts montueusès de Java, et à laquelle
ce botaniste donne les caract. génériquessui-
vants : Cal. globuleux et renflé, à div. extér.
soudées; les 2 latérales attachées à la base
du gynostème; la supér., réunie aux 2 intér.
et latérales qui sont spatulées, forme une
sorte de voûte. Labelle unguiculé , atta¬
ché à la base très prolongée du gynostème ;
limbe à 3 lobes. Anth. charnue , à 2 loges ,
contenant 8 masses polliniques inégales et
sessiles. — L’espèce la ï,e connue est VA.
javanicum Bl. Une 2e espèce [A. sylhetense
Lindl.), a été trouvé dans leSylhet parWal-
lich. (A. R.)
ACANTÏIÏAS ( àxoivQta ç ). poiss. — Nom
grec employé par Aristote ( FJ b. vi , cap. x.
AGA
ACA
29
comme épithète, d’un de scs yaieoç, et que
Gaza explique ainsi : Spinaces vero Musteli,
sic à spina quam liabent , nuncupali. Ronde¬
let a appliqué cette expression au Squale que
nous désignons actuellement sous le nom
d’ Aiguillât ( Squalus acanthias L. ). Il me
semble cependant que Rondelet et ses sue^
cesseurs auraient pu tout aussi bien l’attri¬
buer au Squale Humantin ( Squalus centrina
Lin.), qu’il a regardé comme le VLtvrplvn
d’Athénée. En adoptant, avec tous les Ich-
thyologistes , l’application actuelle du mot
Acanthias , je ferai remarquer qu’on ne peut,
dans aucun cas, le traduire , comme l’ont
fait tant de Glossaires, par le mot de Re¬
quin ; le poisson désigné sous ce nom , et si
connu des navigateurs et des naturalistes,
n’ayant aucune épine.
Gmelin s’est aussi servi du mot Acan-
thias comme épithète de sa dernière esp. de
Gastérostée ; mais ce Gasterosteus acanthias ,
dont Lacépède a fait un Centronote sous ie
même nom, n’est autre que l’Épinoche
commune ( Gasterosteus aculeatus L.)
(Val.)
ACANTHIE. Acanthia (axavGa, épine).
uns. — G. de l’ordre des Hémiptères , établi
par Latreille, appartenant à la famille des
Leptopodiens de Rrullé ou Riparii de Rur-
mcister, et ayant pour caract. propres à le
distinguer de ses congénères : la forme de
son bec long et dépourvu d’épines, et les
cuisses des pattes antérieures qui sont iner-
mes. — On ne connaît de ce g., dont le type
est VA. saltatoria L., que 7 ou 8 esp. euro¬
péennes, qui sont de petite taille; elles vi¬
vent dans le voisinage des eaux douces ou
salées, courent très vite et sautent avec beau¬
coup d’agilité. A cantine est aussi le nom d’un
g. créé parFabricius pour la punaise des lits.
Panzer, de son côté, l’applique aux Tingis
et Syrtis de Fabricius et au Piesma de l’En¬
cyclopédie. (Bl.)
* ACAATÜLVA (àxavGtvoç, épineux), ins.
— G. de l’ordre des Diptères, div. des Bra-
chocères, famille des Notacanthes, tribu des
Stratiomydes, établi par Wiedemann et adop¬
té par M. Macquart, qui le caractérise ainsi :
3nie article des ant. cylindrique, à 5 div.,
dont la lre allongée; les 3 suivantes plus
courtes, et la 5e conique, dirigée oblique¬
ment. Thorax allongé, assez étroit; écusson
à 4 pointes. Abdomen assez large , ovalaire.
Ailes à 4 cellules postérieures. Les 4 pointes
de l’écusson et la forme allongée du thorax
rendent ce g. très remarquable. Il a pour type
VA. elongata Wicd. , qu’on trouve dans l’A¬
mérique méridionale. (D.)
ACANTÏIINIÜN ( axavGa, épine; Ivtov, oc¬
ciput). poiss. — Nom donné par Lacépède à
un g. de Poissons, qu’il croyait voisin des
Chétodons, parce que Bloch avait placé par¬
mi lesChétodons les 2 esp. sur lesquelles le
naturaliste français établissait cette coupe.
Ce g., quant à ces 2 esp. [VA. Rhomboïde,
et VA. bleu ) , n’est qu’un double emploi de
2 autres qu’il établissait sous les noms de
Trachinote et de Cœsiomore; quant à la
3me esp. (VA. orbiculaire ) , elle est du g. des
Platax, de la famille des Squamipennes ; ce
qui a engagé Cuvier à ne point conserver le
g. Acanthinion dans la classif. des poissons
du Règne animal. (Val.)
* ACANTIIIQUE. Acanthicus (àxavGtxoç ,
épineux), ins. — G. de l’ordre des Hémiptères,
section des Homoptères, famille des Cica-
delles, dont l’établissement est dû à M. de
Laporte, qui en a tiré les principaux caract.
de la formedes antennes (composées de 3 art.,
dont les 2 premiers très courts, elle 3me ayant
l’apparence d’une soie) , et de celle du corse¬
let, surmonté d’un prolongement dirigé en
avant et bifide à l’extrémité. Ce g. se rap¬
proche beaucoup des Centrotus; les esp. en
sont peu nombreuses et propres à l’Améri-
rique méridionale. Il a pour type VA.Stollii
Lap., figuré dans l’ouvrage de Stoll (. Icon .
cim.). (Rl.)
* AC ANTHÏZE . Acanthiza (axavGa, épine ;
, je place), ois. — G. de Vigors et Hors-
field, faisant partie des Becs-fins de Cuvier,
et ayant pour caract. : Bec court, grêle,
droit, déprimé à la base, comprimé vers la
pointe ; mandib. supér. à peine échancrée ;
narines linéaires recouvertes d’une mem¬
brane , en partie cachées par les petites plu¬
mes et les soies de la base du bec ; ailes mé¬
diocres ou longues, arrondies; lres rémiges
étagées, la 2me plus courte que les 4 sui¬
vantes dont les 3,4, et 5me sont les plus
longues et à peu près égales; queue médio¬
cre , légèrement échancrée ou arrondie; l’ex¬
trémité des rectrices et des rémiges finissant
quelquefois en une petite pointe courte ;
plumes du front et du vertex souvent arron¬
dies en forme de petites écailles; pieds de
30
ACA
A CA
longueur moyenne; doigts et ongles annon¬
çant assez de force de préhension. Ce petit
groupe australien semble établir le passage
des Roitelets aux Mêlions et se compose au¬
jourd’hui de U esp., dont 8 sont figurées
dans le Synop . des ois. de V Auslr. deGould,
qui a retiré du g. VA. frontalis de Yigors
pour en former le type de son nouv. g. Ser-
ricornis ( même ouvr. part. 4). (Lafr.)
* ACANTHOBOTRYA, Eckl. et Zeyh.
(axavOoc, épine; So-pvç, grappe), bot. pii. —
G. de la famille des Légumineuses, s. -ordre
des Papilionacées, tribu des Lotées, s.-tribu
des Génistées. Suivant Ecklon et Zeyher
[Plant Cap. 1, p. 192), ce g., dont ils décrivent
0 esp., est voisin des Cebeckia , et offre les
caract. suivants: Cal. à5 dents presque éga¬
les. Corolle (glabre) à étendard suborbicu-
laire, onguiculé; ailes courtes ; carène dicé-
phale, subrectiligne. Étam. monadelphes,
à gaine fendue antérieurement. Ovaire 6-8-
ovulé; style filiforme, glabre; sligm. capi-
tellé. Légume presque membraneux, sti-
pité, linéaire-oblong, comprimé, apieuîé,
subacinaciforme. Graines réniformes, dé¬
primées. — Arbrisseaux : Feuilles non stipu¬
lées, trifoliolées. Fleurs jaunes, disposées
en grappes. Pédicelles dibractéolés vers leur
milieu. (Sp.)
, * ACANTHOCRPHAIÆ. Acanthocephala
( « xavGa, épine; xeyaXvj, tête), ins. — G. de l’or¬
dre des Hémiptères , sect. des Hétéroptéres,
famille des Coréens, établi par M. de Laporte
( Essai sur la classif. des Hémipt. hétêropl.), qui
le place dans sa famille des Anisoscèlites. Ce
g., qui renferme 25 à 30 esp., difîère à peine
des Anisoscelis ; le seul caract. propre à l’en
faire distinguer existe dans les pattes pos¬
térieures, dont les cuisses sont armées d’é¬
pines, et les jambes dilatées dans toute leur
longueur. — Le type de ce g. estiez. compres¬
sées [Ligœus comp. Fab.). Cette esp., ainsi
que ses congénères, se trouvent dans l’Amé¬
rique méridionale. (Bl.)
ACANTHOCÉPIIALES. Acanthocephala
(axavOa, épine ; xecpoôLî, tête), helm. — Rudol-
phi avait réuni sous ce nom les 2 g. Echino-
rynchus et Tetrarhynchus ; plus tard il sentit
que ce rapprochement n’était point naturel,
et il reporta ce dernier g. parmi les Cestoïdes.
Cuvier lui avaitassigné, parmi les Tœniôïdes,
une place qui parait lui convenir mieux. Par
suite de ce changement, la div. des Acan-
thocéphales, adoptée maintenant par tous
les auteurs, reste composée du seul grand
g. Echinorhynchus Pmd., comprenant les 2
g. Heruque Gm. et Echinorhynque propre¬
ment dit. Rudolphi en faisait son 2e ord. des
Entozoaires. Dans la classif. adoptée par Cu¬
vier. Ils constituent la lre des 4 familles de
l’ordre des Parenchymateux, et, dans celledc
M. de Blainville, le 2e ord. de la classe des
Subannélidaires ou Gastrorhyzaires. Voici
comment ce dernier auteur les caractérise :
Corps plus ou moins sacciforme , peu ou
point articulé, obtus aux 2 extrémités; l’an¬
térieure avec une sorte de renflement cé¬
phalique ou de trompe céphaloïde , garnie
d’aiguillons recourbés, et percée d’un pore
médian extrêmement petit ; la postérieure
percée d’un orifice médian, également ter¬
minal , souvent très petit. Canal intestinal P
Sexes séparés ? (L. D.y.r.)
* ACANTHOCERA (axavGa , épine ; xfpaç,
corne), ins. — G. de l’ordre des Diptères, div.
dcsBraehocères, famille des Tabaniens, établi
par M. Macquart aux dépens du g. Hœma-
topoda Wied., et qu’il caractérise ainsi : Face
à callosité de chaque côté ; front à callosité
antér. et une autre postér. Antennes de la
longueur du thorax; 1er article un peu plus
étroit à sa base ; 2me article subeyathiforme,
une pointe longue et courbée à la base des
2 premiers ; le 3e fusiforme , à G div. ; point
d’ocelles. Abd. cylindrique; lre cellule sous-
marginale, appendiculée. — Ce g. présente le
faciès des Chrysops , et a pour type une esp.
du Brésil, nommée A. longicornis Macq.
( Tabanus longicornis Fabr.). (D.)
* ACATCTHOCERUS (axavGa, épine; xe-
P aç, corne). — G. de l’ordre des Hémiptères,
sect. des Hétéroptéres, famille des Coréens,
créé par Palissot de Bcauvois , et adopté par
M. de Laporte. Ce g., fondé sur la forme des
antennes dont le dernier art. est dilaté et le
premier muni d’une dent , répond en par¬
tie au g. Midis de Leach, ou Crinocerus de
Burmeister. (Bl.)
•ACANTHOCERUS (axa vGa, épine; x/paç,
corne), ins. — G. de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Lamellicornes, tribu
des Scarabéides , établi par Mac-Leay , et
adopté par M. Dejean. Il correspond au g.
tSphœromorphus , Germ. Les Acanthocères se
rapprochent beaucoup, par le faciès, des
Trox de Fabricius ; cependant , d’après Mac-
i
ACA
ACA
31
Leay, ils en diffèrent par une foule de ca¬
ractères [K. Horœ enlomologicœ). Il nous a
paru qu’une des principales différences ré¬
sidait dans les antennes, dont le 1er article
est chez eux, nu, épais, triangulaire, et
dont un des angles se prolonge en pointe ai¬
guë, tandis qu’il est^grêle et velu chez les
Trox. — Mac-Leay donne pour type de ce
g. VA. Æneus , de l’Aniér. septentrionale,
et lui associe le Trox spinicornis Fab. M. De-
jean y rapporte 9 esp. de différentes parties
de l’Amérique , dont nous ne citerons qu’une
seule, rapportée de Cayenne par M. Lacor-
daire, VA. Dejeanii. (D.)
* AC ANTHOCH il E . Acanthochites (axav-
0a, épine ; x£T‘0Vj tunique), moll. — M. Risso
propose de former sous ce nom un g. parti¬
culier pour les Oscabrions qui ont de chaque
côté du corps des fascicules de poils. Ce g.
ne peut être adopté. (Desii.)
* ACANTHOCINUS ( axav0a, épine ; xiv/co,
je meus; allusion à la mobilité de l’épine
du corselet), ins. — G. de Coléoptères tétra-
mères , établi par Mégerle dans la grande
famille des Longicornes , et supprimé par
M. Serville , qui l’a remplacé par le g. Acan-
thoderus. K. ce mot. (D.)
# ACANTHODACTYLE. Accmlhodactij-
lllS (axavQx, épine; eJaxrvAo;, doigt). REPT.
— Nom donné par Fitzinger à un g. de la
sous-famille des Lacertiens Cœlodontes. Ses
caract. sont : Dents intermaxillaires , coni¬
ques , simples ; dents maxillaires et mandi-
bulaires comprimées, 3-cuspides; palais
lisse; langue plate, en fer de flèche, échan-
crée à sa pointe, couverte de papilles squa-
miformes , imbriquées. Narines percées ,
chacune entre 3 plaques, une naso-rostrale,
une naso-frénale et la lre labiale. Des pau¬
pières; oreille ouverte extérieurement; cinq
doigts à chaque patte , carénés en dessous
et dentelés latéralement; des pores fémo¬
raux. Ils offrent un ensemble de formes sem¬
blables à celles de nos lézards ordinaires.
Parmi les plaques qui revêtent leur crâne ,
on ne remarque pas d’occipitale ; celles
qu’on nomme palpébrales sont au nombre
de 2 seulement , et forment un disque sub¬
circulaire qu’un cordon granuleux envi¬
ronne plus ou moins complètement ; la fron¬
tale, toujours rétrécie en arrière, est ordi¬
nairement canaliculée dans sa longueur et
arrondie en avant. Les lamelles squameu¬
ses qui protègent le ventre de ces petits
sauriens sont moins grandes et plus nom¬
breuses que chez les lézards proprement dits;
mais elles sont de même quadrilatères et dis¬
posées en quinconce. L’écaillure dorsale sc
compose de petites pièces rhomboïdales ,
imbriquées, avec ou sans carène. Il existe ,
sous le cou, un repli delà peau garni de
squamelles , formant une espèce de demi-
collier, qui tantôt s’étend simplement en
travers, tantôt se brise en angles plus ou
moins obtus. — Les Acanthodactyles fréquen¬
tent de préférence les lieux secs , arides , sa¬
blonneux. On en connaît 4 esp., dont 3 sont
d’Égypte ; la 4me se trouve en Espagne, en
Italie et dans le midi de la France. C’est
VA. commun , Dum. et Rib. ( Erpét. cjèn. ,
t. v. ) V. Pristidactvles. (G. B.)
* ACANTÏIODERMA ( axavOct , épine ;
S/pfia , peau ). poiss. foss. — G. de Poissons
fossiles établi par M. Agassiz pour un Ich-
thyolithe de Claris que l’auteur range dans
la famille des Sclérodermes de Cuvier. On
n’en cite qu’une espèce , VA. spinosum ,
dans le Calai, des Poissons fossiles de Lord
Cole et de Sir Philip Grey Egerton. (Val. )
*ACANTHOBERUS (axavQa, épine ; isfa,
cou), ins. — G. de l’ordre des Orthoptères,
famille des Spectres , établi par Gray, et ayant
pour principal caract. la présence de nom¬
breuses épines situées sur le corselet. Ce g. ,
dont toutes les espèces connues sont dépour¬
vues des organes du vol, pourrait bien,
comme le pense M.Brullé, ne renfermer que
des larves d’esp. appartenant au g. Cyplio-
crane. Burmeister (. Hanclb . der Entom. t. n)
adopte le g. Acanthodère de Gray , en y réu¬
nissant le g. Eurycanlha Boisd. (Bl.)
* AC A NTHO DE1UJ S (axavGoc , épine ; osp-fi ,
cou), ins. — G. de Coléoptères tétramères,
famille des Longicornes, tribu des Lamiai-
res , établi par M. Serville (. Monog . des Lon¬
gicornes) et adopté par M. Dejean, dans la
dernière édition de son Catalogue. Ses caract.
sont : Corps déprimé ; corselet presque aussi
long que large, uni-épineux latéralement;
son disque inégal ou tuberculé. Ant. glabres,
sétacées, distantes à leur base de la longueur
du corps dans les femelles , plus longues
que lui dans le mâle; de ll art. : le 1er grand,
renflé; le 2me court, cylindrique, ainsi que
les suivants; le 3mo le plus long de tous.
Palpes maxillaires assez courts; leurs 2 der-
32
ACA
ACA
niers articles à peu près égaux. Mandib. as¬
sez courtes, aiguës. Abd. sans tarière sail¬
lante. Élyt. déprimées , plus ou moins rétré¬
cies vers leur extrémité ; écusson sémicircu-
laire. Pattes de longueur moyenne, les an ter.,
dans les mâles, un peu plus grandes que les
autres; cuisses en massue ; tarses antér. très
houppeux dans les mâles. — Ce g. , auquel
M. Dejean rapporte 27 esp. toutes exotiques,
à l’except. del’^. varius qui est d’Europe, a
pour type le Cerambyx Daviesii ( Oliv. En-
tom .; t. iv, fig. 42 , ci > b.) de Cayenne. (D.)
* ACANTHODES ( ebcavOwÆvjç , épineux).
poiss. ross. — Genre établi par M. Agassiz
dans le groupe des Hétérocerques de la fa¬
mille des Lépidoides , la lere de l’ordre des
Ganoides. Ils ont la gueule très fendue , la
mâchoire inférieure plus longue que la su¬
périeure , les dents en brosse, les écailles
très petites, la dorsale opposée à l’anale, ou
meme en arrière de cette nageoire sur le
tronçon de la queue; les ventrales très pe¬
tites, attachées un peu au-dessus du milieu
de l’abdomen, et au tiers de l’espace compris
entre l’anale- et l’insertion des pectorales. Le
1er rayon de la dorsale , de l’anale , des pec¬
torales, est osseux, épais, fort; celui des ven¬
trales, quoique osseux, est très petit ; ceux de
la caudale sont très fins et à peine distants.
Les écailles sont très petites; ce sont des
plaques rhomboidales et presque carrées,
disposées par rangées obliques du dos vers
l’abdomen, et formant ainsi des ceintu¬
res transverses dirigées d’avant en arrière.
M. Agassiz cite 2 esp. dans ce genre. L’une
est son^. Bronnii (Poiss. foss ., t. xi), qui a
les écailles lisses , et qui vient des mines
houillères des environs de Saarbruck. L’au¬
tre, A.Sulcatus ( ibid .), aies écailles striées.
Elle a été découverte par M. Greennock dans
les géodes de New-Haven. (Val.)
ACAXTUODIOX (àxav0w^-/)ç , épineux).
bot. pii. — G. de la famille des Acanthacées,
établi par M. Delille, dans sa Flore d' Egypte ,
sur une seule esp. (A. spicalum ), trouvée par
lui dans une plaine déserta près de Soueys ,
et dont il donne la description suivante :
Plante presque ligneuse à la base, à épis ter¬
minaux, beaucoup plus longs que la tige.
Cal. 4-parti, persistant, à div. concaves: les
2 latérales intér. plus petites, les 2 extér.
plus grandes, unguiformes, dont la supér.
plus longue , acuminée ; 3 bractées, dont les
2 latérales sétacées, la 3mo intermédiaire fo¬
liacée , dentée, épineuse. Cor. unilabiée, à
tube court, rétréci à l’ouverture, velu, échan-
cré supérieurement, à lèvre dilatée, 3-lobée
au sommet. Étam. 4, à antb. barbues, con-
niventes; les 2 filaments infér. acinaciformes
et se prolongeant au-delà de l’anthère en
une dent aigüe. Capsule ovale , aiguë , bilo-
culaire , bivalve ; valvules élastiqueinent
déhiscentes par le sommet. Graine unique
dans chaque logette, ovale, comprimée, in¬
sérée sur un rétinacle en crochet et couverte
de poils couchés; radicule placée vers le
point d’attache de la graine.— Ce g. diffère
principalement de YAcanthus, dont il a le
port et les formes générales, parla structure
des graines, leur nombre dans chaque cloi¬
son et la position de la radicule. C’est une
plante suffrutescente , à feuilles opposées-,
ovales, dentées-épineuses , à inflorescence
en épis quadrifariés , munis de bractées fo¬
liacées et de bractéoles sétacées. (C. L.)
*ACA1VTH0DIS (àxavOw^c, épineux), iiss.
— G. de la famille des Locnslaires de l’ordre
des Orthoptères, créé par M. Serville (Rev.
mélhod. des Orihopt.) aux dépens du grand
g. Locusla, Lat. Ses principaux caract. sont
tirés de la forme, 1° des palpes dont le der¬
nier art. des maxillaires est une fois plus long
que celui des labiaux;, 2° des élytres, qui
sont fort étroites; 3° des pattes, toujours ar¬
mées d’épines robustes. — Le g. Acanihodis
renferme une douzaine d’espèces répandues
dans toutes les parties du monde. L’espèce
type est Y A. aqnilina ( Telligonia aquilina
L.;), provenant de Surinam). (Bl.)
* ACAA'TIÏODOX (dtxavGa, épine; bSovç,
ôcÎovtoç, dent). ARAcii. — G. de la famille des
Aranéidcs, tribu desThéraphoses, section des
Acutilabrcs, créé parM. Guérin (Æeaue Zool.).
et dont voici les caract. : Yeux au nombre
de 8, dont 2 très rapprochés sur le bord an¬
tér. du céphalothorax, et 6 beaucoup plus en
arrière, formant un triangle transŸerse très
étroit. Palpes presque aussi longs que les
pattes, insérés à l’extrémité supér. des mâ¬
choires , ayant les 2 derniers articles aplatis
et armés en dessous d’épines fortes et cour¬
tes, en forme de râteau. Mandib. saillantes,
avec leurs crochets repliés en dessous, le
long de leur tranche inférieure. Pattes robus¬
tes, otîrant entre elles ces rapports de lon¬
gueur : 4, 1, 3, 2; armées en dessous, comme
ACA
ACA
33
les palpes, d'une sorte de râteau que présen¬
tent seulement les deux derniers articles des
jies et 2mes pattes. — On n’en connaît encore
qu’une seule espèce {A. Peùiii Guér.), du
Brésil. (H. L.)
* ACANTHOESSUS ( ôcxavGïîstç, ea-aa, épi¬
neux). roiss. ross.— Nom donné par M. Agas-
siz (2e Zeilsch. fur Min.) à un g. de Poissons
découvert dans les géodes de fer hydraté des
houillères de Saarbrück, et qu’il a changé
en celui d ’ Acanthodes. (Yal.)
* ACANTIIOGBOSSE. Acanthoglossum
( axavGa , épine; yXScrtra , langue). BOT. PII.
—G. de la famille des Orchidées, établi par
Blume, dans sa Flore de Java, et adopté par
Bindley, dans son travail sur les Orchidées.
11 ne se compose que d’une seule esp. {A.
nervosum Bl.). C’est une plante parasite crois¬
sant sur les arbres des forêts les plus élevées
de l’île de Java. Sescaract. sont: Calice éta¬
lé; les 2 div. intér. et latérales plus étroites
que les extérieures. Labelle ventru à sa base,
à limbe réfléchi, à 2 lobes, à 2 callosités in¬
térieures. Gynostème libre supérieurement ,
prolongé en 2 ailes latérales et courtes. Anth.
bi-loculaire , appliquée sur un rostellum
échancré. Masses polliniques au nombre de 4,
obovoides , avec une glande recourbée en ha¬
meçon. — Ce g. appartient à la grande tribu
des Yandées. (A. R.)
* ACANTHOLEPïS ( axa v0a, épine ; >£-
t rtÇ, écaille ). bot. ph. — Plante annuelle,
grêle, laineuse, à feuilles terminées par une
petite épine. Ce g., appartenant à la famille
des Composées , tribu des Cynarées , a pour
caract. génériques : Capit. uniflores, réunis
en glomérules au sommet de la plante, et en¬
tourés de feuilles épineuses en leurs bords.
Involucre comprimé , composé de plusieurs
séries d’écailles frangées ou plumeuses sur
les côtés, et terminées en pointe. Corolle 5-
tide. Anthères terminées à la base par des
appendices courts et ciliés. Style presque
entier. Akène oblong et couvert de poils ,
terminé par une aigrette uni-sériée , très
courte , composée de paillettes elliptiques
et fimbriées.— La seule espèce connue est
originaire de la Perse et de l’Arménie.
(J. D.)
* ACANTHOLIS (axavGa, épine ; olis , ter¬
minaison d 'Anolis; nom défectueux), rept.
—G. établi par Cocteau pour une petite es¬
pèce de Saurien de l’île de Cuba [A. Loy-
siana ), qui, selon nous, ne doit pas être dis¬
traite du groupe des Anolis. Ce g. n’est ef¬
fectivement fondé que sur un seul caract. :
celui d’avoir le dos semé de petits tubercu¬
les pointus parmi les petites écailles qui le
revêtent. (G. B.)
* ACANTIIOLOFHES ( axavGa , épine ;
Xocpoç, crête), ins. — G. de Coléopt. tétramè-
res , de la fam. des Curculionides , établi par
M. Mac-Leay et adopté par M. Dejean. Ce g.,
dont les caract. ne nous sont pas connus, ne
renferme que des espèces de la N.-Hollande,
dont nous ne citerons qu’une seule, VA.
echinalus, rapportée par M. d’Urville. (D.)
* ACANTHOMERA ( axavGa, épine; [xnpoç,
cuisse), ins. — G. de l’ordre des Diptères, div.
des Brachocères , subdiv. des Hexachcetes ,
famille des Tabaniens. Ce g., établi par Wie-
demann, et adopté par M. Macquart, a pour
typeet unique esp. YA.picta, qu’on rencontre
au Brésil. Ses caract. sont : Trompe entiè¬
rement retirée dans la bouche. Palpes de 4
articles, les 2 premiers velus; le 1er très court,
le 2e assez long, et le 3e le plus long de tous.
Face à tubercule conique , raboteuse à sa
partie inférieure, avec un sillon de chaque
côté; 3e article des antennes long, conique,
un peu comprimé, à 8 div., dont la dernière
est la plus longue. Des ocelles. Abdomen lar¬
ge, déprimé, les 3 derniers segments petits ,
formant l’oviducte. Pieds grêles ; cuisses pos-
tér. allongées, un peu en massue, velues en
dessous ; jambes intermédiaires garnies de
2 petites épines à leur extrémité ; cuisses
postérieures munies d’une épine en dessous
j dans les mâles ; 4e cellule postérieure des
ailes fermée. (D.)
*ACANTHOJYEMUS axavGa, épine; vvjjaa,
fil, tissu), poiss. — Nom donné par M. Agassizà
un g. de Poissons fossiles du Monte-Bolca, et
dont on trouve la figure de plusieurs indivi¬
dus dans l’Ichthyologie véro»aise de Gaz-
zola. Le plus grand et le mieux conservé est
figuré sous le nom de Zeus gallus L., et
un plus petit sous le nom de Chælodon au-
reus Gm. M. Agassiz a rapporté avec doute à
ce genre les Chœtodon orbis, macrolepidotus ,
rostratus. Ces 3 derniers individus sont très
incomplets, et on ne peut émettre à leur sujet
qu’une opinion douteuse. Quant au rappro¬
chement des deux premiers entre eux , et
des deux derniers, il avait été déjà éta¬
bli. M. de Blainville avait en effet recon-
3
T. I.
34
ACA
ACA
nu l’identité spécifique des deux individus
figurés sous les noms de Zeus gallus et de
Chœiodon aureus, et cet ichthyolithe est de¬
venu, dans son travail sur les poissons fossi¬
les, son Chœiodon subaureus. Il a de même
rapproché, mais avec hésitation, le Chœiodon
rostralus (p. 50, n° 76) du prétendu Chœto¬
don macrolepidotus qui est devenu son Chœ¬
todon ignotus (p. 50, n° 72); mais cet auteur
ne me paraît pas avoir saisi les vrais rapports
de cet ichthyolithe ; car les dents ne sont pas
semblables àcelles des Chétodons, ni, comme
l’avance M. Agassiz, à celle des Equida qui
les ont en velours ou en brosse très fine
et serrées comme les Chétodons. Celles de
Y Acanthonèrne sont fortes, un peu crochues,
et sur un seul rang. La crête impaire du
crâne n’est pas à beaucoup près aussi élevée
que celle des Zeus et des Eguula-, les apo¬
physes épineuses des vertèbres sont diffé¬
rentes , celles de YEquula étant dilatées par
une crête placée sur le haut de l’apophyse ,
tandis que cette crête est vers le bas dans
V Acanthonèrne. Si je suis de l’avis de M. Agas¬
siz en regardant ce dernier g. comme dis¬
tinct, je le considère comme devant appar¬
tenir à la famille des Teuthies , comme très
voisin des Amphacanthes , et je ne le place¬
rais ni prés des Chétodons , avec lesquels il
n’a aucun rapport , ni avec les Scombé-
roïdes, voisins des Yomers et des Olistes.
La longueur des coracoidiens arrondis ,
courbés et dirigés en arrière vers la pointe
avancée des premiers interépineux de l’a¬
nale, établit la ressemblance, qui est corro¬
borée par la forme du crâne, par les granu¬
lations et par les ciselures de ces os, par la
conformation des mâchoires , la disposition
des dents qui les garnissent, la brièveté des
côtes, la largeur des crêtes des apophyses
épineuses des vertèbres dilatées vers le bas ,
et tout-à-fait semblables à celles des Acan-
thures. Je crois même voir sur le petit in¬
dividu figuré (tab. 51, n° 3), del’Ichthyologie
véronaise, prétendu Chœiodon aureus , que la
ventrale avait 2 rayons épineux, un externe
et un interne. Ce dernier caract. compléte¬
rait la ressemblance, et le g. Acanthonèrne
ne différerait des Amphacanthes que par la
forme des dents sur 1 seul rang, coniques,
en pointes recourbées, mais simples, et sans
bord dentelé ou festonné comme l’ont celles
des Amphacanthes. Toutefois , si je présente
avec quelque hésitation l’existence du ea-
ract. des 2 rayons épineux à la ventrale,
les autres caract. que j’ai signalés sont d’une
telle évidence, qu’ils ne peuvent laisser au¬
cun doute dans l’esprit de l’Ichthyologiste.
M. Agassiz cite une 2e esp. de ce g., Y A.
Bertrandi , trouvée dans un calcaire tertiaire
bleuâtre, très siliceux, près deSchio, dans le
Vicentin ; mais cette espèce n’a été détermi¬
née que par l’inspection du dessin. (Val.)
ACMATHOXOTE. poiss.— Syn. de Nota-
canthe. (Val.)
* ACANTHONOTUS (axavôa, épine; vâ>-
toç, dos, surface convexe), crust. — M. Owen
a établi sous ce nom un petit g. de Crusta¬
cés de l’ordre des Amphipodes, famille des
Crevettines, très voisin des Talitres; il n’en
diffère guère que par la longueur des an¬
tennes supér.; mais il se rapproche encore
davantage des Lysianasses. On n’en connaît
bien qu’une espèce trouvée à Igloolik.
(M. E.)
*ACAi\TIIO\YCSI!A , DC. ( axavÔa, epi—
ne; ovvx‘°v i onglet), bot. ph. — V. penta-
CÆNA. (SP.)
*ACANTHONYX(âxav0«, épine; 3wÇ, on¬
gle). crust. — G. de Crustacés décapodes
brachyures, delà famille des Oxyrhynques et
de la tribu des Maiens , établi par Latreille et
caractérisé par : Des yeux non rétractiles, lo¬
gés dans des orbites circulaires qu’ils dé¬
passent à peine ; des antennes extér. dont
l’article basilaire , soudé avec les parties voi¬
sines de la carapace, est étroit en avant, et
dont la tige mobile s’insère en dehors du ni¬
veau du bord du rostre , de façon à n’être pas
recouvert par ce prolongement; la forme
élargie du pénultième art. des pattes des
4 dernières paires, article qui est tronqué en
dessous près du haut et porte un tubercule
ou dent, vestige d’un doigt immobile contre
lequel le tarse vient se replier. — Par leur
forme générale, ces Crustacés se rapprochent
beaucoup des Pises ; on en connaît 3 esp. qui
sont toutes de très petite taille ; l’une habite
la Méditerranée, la 2me les côtes de l’Amé¬
rique, et la 3me le Cap de B.-E. (M. E.)
* AC AATHOFE .Acan thops (axavQa, épine;
ty, œil), ins. — G. de l’ordre des Orthoptères,
famille des Mantides , créé par M. Serville, et
ayant pour caract. essentiels : La forme des
yeux avancés en pointe et terminés par une
petite épine ; les ély 1res larges avec leur côte
ACA
ACA
35
sinueuse, et l’abdomen dilaté latéralement.
—Ce g. ne renferme que 3 esp. propres à l’A-
mér. méridionale , et dont le type est XA.
fuscifolius {Menais fusci folia) Oviv.). (Bl.)
ACAIVTHOPHIS (axavQa, épine ; oeptç, ser¬
pent). REPT.-Daudin a établi sous ce nom un
g. d’Ophidiens de la famille des Vipères, dont
un des principaux caract. est de porter une
forte épine à l’extrémité de la queue. Il se
distingue d’ailleurs par : Un corps court ,
épais , revêtu d’écailles carénées ; par des la¬
melles sous-caudales non divisées; par des
narines simples, ouvertes latéralement cha¬
cune dans une seule plaque ; par l’existence
de scutelles sur la région antérieure de la
tète; par des yeux à pupille verticale et en¬
tourés d’un cercle de petites plaques , parmi
lesquelles il en est une , la surcillaire, qui
forme comme une sorte d’auvent au-dessus
du globe de l’œil. — La seule espèce qui ap¬
partienne encore à ce genre , XA. cerastinus
Daud., habite la N.-Hollande. On en trouve
des figures dans plusieurs ouvrages ; la meil¬
leure est celle de Xlcon . du Règne animal de
M. Guérin. (G. B.)
ACANTHOPHORA (axocvOot, épine ; c popoç
porteur), bot. cr. — G. de l’ordre des Flo-
ridées, famille des Phycées, établi par La-
mouroux ( Thalass. nonart., Paris, 1813), né¬
gligé par Agardh qui en fait la 4me tribu de
son g. Chondria; puis récemment repris et
admis comme distinct par Gréville qui, dans
le Synopsis qu’il a placé en tête de ses Alg.
briiannicœ, le caractérise ainsi : Fronde con¬
tinue, cylindracée, cartilagineuse , garnie de
petites épines. Fructification immergée ou
placée à la base des épines, et consistant,
soit en capsules ou conceptacles, soit en gra¬
nules ternés, c’est-à-dire disposés 3 par 31e
long de la fronde. Deux ou trois esp. com¬
posent ce genre. Comme il n’existe point de
différence notable entre la fructification des
Acanthophora et celle des Chondria, et que
d’ailleurs l’organisation des frondes est ab¬
solument la même dans les uns et dans les
autres, nous ne saurions adopter le g. de La-
mouroux, uniquement fondé sur la forme
et le port de ces mêmes frondes, et, à l’exem¬
ple d’Agardh, Martius et Endlicher, nous
n’en faisons qu’une section ou tribu du genre
Chondria. (C. M.)
* AC ANTIFOPHORUS (à'xavôa, épine; <popoç,
porteur), ins. — G. de Coléoptères tétramè-
res , famille des Longicornes, tribu des Prio-
niens, établi par M. Serville et adopté par
M. Dejean. Il a pour type le Prionus serra-
licomis Oliv., espèce des Indes orientales.
Les principaux caractères de ce g., suivant
M. Serville, sont : Cors, tri-épineux latérale¬
ment. Mandib. allongées , plus ou moins ar¬
quées, multidentées intérieurement. Anten¬
nes de 3 à 10 articles prolongés en épines,
au côté interne. Dernier art. des tarses de la
longueur des 3 autres réunis. (D.)
* ACANTHOPHYLLUM (axavGa , épine ;
epvMov , feuille), bot. ph. — MM. Hooker et Ar-
nott {Bot. Mag. comp. 1. 1) ont proposé d’éta¬
blir sous ce nom un g. de plantes delà fam.
des Composées, qui ne contiendrait qu’une
espèce de l’Amérique méridionale {A. axil-
lare ) ; mais avant eux, Meyen avait déjà em¬
ployé cette dénomination pour un g. qu’il
plaçait parmi les Silénées. Endlicher ( Gen .
PL), bien qu’adoptant X Acanthophyllum ,
le rapporte comme simple section au Tripti-
lion de Ruiz et Pavon. M. de Candolle {Prod.
t. vii) a élevé cette section au rang de g.,
sous le nom de Strongyloma. (C. L.)
* ACANTHOPHYTON ( «x av0« , épine ;
cpvTov, plante), bot. pu. — G. proposé par Les-
sing ( Synops .) pour une plante de la famille
des Composées , qui a été réunie au Cicho-
rium L. dans le Prodrome de M. De Candolle.
Cependant MM. Lindley et Endlicher ont
adopté depuis ce genre comme tout-à-fait
distinct. Voici les caract. que lui assigne le
second {Gen. Pt.). : Capit. homocarpe , d’en-
viron 6 fleurs. Involucre cylindracé , imbri¬
qué; squames presque égales. Récept. pla-
niuscule , épaléacé ; cor. ligulée. Akènes
uniformes, érostres, turbinés , un peu ru¬
gueux transversalement; aigrette uniforme ,
très courte, multipaléacée, ceinte à la base
d’un rebord prolongé de l’akène ; paillettes
elliptiques, obtuses , assez distantes. — VA.
spinosum, seule esp. du g., est une plante
herbacée bisannuelle , appartenant au bas¬
sin méditerranéen. (C. L.)
ACAA’TIIOPODE. Acanthopodus (axavQoç
épineux; ttqvç, 7roc?o;, pied), poiss. — Lacé-
pède a établi sous ce nom un g. dans lequel
il réunissait 2 espèces déjà mentionnées dans
son ouvrage sous d’autres dénominations et
dans des g. différents. L’une, XA. argenieus
( Chœtodon argenieus L.) , est la même que
le Monodactyle falciforme; c’est le Psettus
36
ACA
ACA
Commersoni de notre Ichthyoîogie (t. vu).
La 2me espèce, VA. Boddaerti, est d’un tout
autre g. que la lre : c’est YHolacanthe Duc de
Lacépède. Ce g., ainsi formé de 2 espèces
nominales d’ailleurs dissemblables, n’a pu
être conservé. (Val.)
ACANTHOPOMES. Acanthopoma ( axavGa,
épine ; 7rt3,aa, opercule), poiss. — Nom de la
ïlme famille du s.-ordre des Thoraciques, la
14 me del’ordre des Holobranches, et la 2tme
de la classe des Osseux, dans la méthode de
M. Duméril. Elle comprend les g. de Pois¬
sons de ces groupes à opercules épineux ou
dentelés. Voici les noms des g. que l’auteur
y rapportait : Holocenlre , Persèque , Tœnia-
note , Bodian , Microptère , Sciène , Lut] an
et Centropome , tous pris de Lacépède et
adoptés sans aucune critique. (Val.)
ACANTHOPS (axavôa, épine ; o^, aspect).
poiss. — Nom spécifique imaginé par Lacé¬
pède pour une esp. de ses Holocentres. (Val.)
* ACANTHOPS (« xav6« , épine ; ty , œil).
INS. — V. acanthope.
*ACAMTHOPSïDES. Acanthopsidœ (àW
0a, épine ; ’ty , œil), ins. — Le docteur Bur-
meister donne ce nom à un petit groupe de la
famille des Mantides (ordre des Orthoptères),
dont le caract. est d’avoir les yeux terminés
en pointe. Ce groupe renferme les g. Acan-
thops et S chizocephalus . (Bl.)
* ACANTHÛPSIS (a xavGa, épine; ’ty,
œil), poiss. — G. démembré des Cobitis par
M. Agassiz , et qui comprend les espèces de
Loches à sous-orbitaires épineux. Le corps
est comprimé et glissant ; la bouche est en¬
tourée de petits barbillons ; les dents pha¬
ryngiennes sont très pointues et sur une
seule rangée. — La Loche de nos rivières [A,
tœnia Àgass. ( Cobitis iœnia L.) est répandue
dans toute l’Europe. C’est un petit poisson
qui vit sur les fonds sablonneux. Plusieurs
esp. de ce g. vivent dans les eaux douces de
l’Inde,, et ont été décrites par Buchanan. On
n’en connaît pas de marines. M. Agassiz en
cite une esp. fossile d’OEningen , A. Angus-
lus (Poiss. foss ., vol. V). (Val.)
* ACAIVfTHOPTÈRE. Acanthopterus (a-
xavGa , épine; Tvzspov , aile). — ins. G. de
l’ordre des Coléoptères tétramères, famille
des Longicornes, établi parM. Gory, mais
non adopté par M. Dejean, qui l’a réuni au
g. Purpuricenus. (Dup.)
AC ANTHOPTÉRYGIENS. Acan ih opte -
rygii (axavGa, épine; ■nrepvyiov, petite aile, na-
geoire). poiss. — Nom donné par Arfédiàl’un
de ses ordres d*1 Poiss., pour exprimer que les
rayons des nageoires sont durs et piquants,
tandis qu’ils sont mous et flexibles chez d’au¬
tres Poissons. Pour bien comprendre la va¬
leur de ce mot qui désigne encore, dans l’état
actuel de la science, le groupe le plus natu¬
rel que l’on puisse établir dans la classe des
Poissons, il faut faire attention à l’observa¬
tion si juste d’Artédi, que les rayons, sou¬
tiens des nageoires, sont toujours de deux
natures dans ces animaux; tantôt, et c’est
même le cas le plus général, ils sont com¬
posés de petits ossicules doubles, plus ou
moins quadrilatères et articulés par synchon-
drose à la suite les uns des autres , de façon
que ces articulations n’ont aucune mobi¬
lité, mais que , le plus souvent , il résulte du
peu d’épaisseur des rayons , et même de la
longueur des pièces articulées , une sorte de
flexibilité qui a fait donner à ces rayons l’é¬
pithète de mous ou de flexibles. On leur a
substitué aussi la dénomination de rayons
articulés , qui est certainement meilleure ,
car elle donne une idée juste de la nature et
de la composition du rayon quelle que soit
sa rigidité. En effet, on conçoit qu’un rayon
très épais, c’est-à dire composé d’articula¬
tions à pièces très larges et de très petite
épaisseur, forme un rayon dur et poignant ,
tels que ceux des Barbeaux ( Cyprinus bar¬
bus L.) ; quelques Silures en offrent l’exemple.
Mais il est aussi des Poissons dont les rayons
sont simples, inarticulés et composés de
fibres osseuses plus ou moins parallèles à
leur axe. Ces rayons, qui ne sont jamais
divisés à leur extrémité, sont tantôt de vé¬
ritables épines, par leur rigidité, tantôt de
simples filets, grêles, mous, flexibles, etbeau-
coup moins rigides que les rayons articu¬
lés de plusieurs espèces , désignées sous le
nom de Poissons à rayons mous. Cependant,
la rigidité de l’épine pouvant être opposée,
dans le plus grand nombre de cas, à la
flexibilité et à la mollesse du rayon arti¬
culé , Artédi donna avec raison au 2me or¬
dre de ses Poissons osseux l’épithète d’A-
canthoptérygiens , ordre qui , dans sa mé¬
thode , comprenait les g. Blennie , Gobie ,
Xiphias, Scombre, Mugil , Labre, Spare ,
Sciène, Perche, Vive , Trigle , Scorpène,
Colle, Zèe, Chélodon et Gastérostée. Linné-
ACA
ACA
37
ayant cessé d’établir la classification des
poissons sur les caractères tirés de la nature
des rayons , le néologisme d’Artedi fut ou¬
blié dans le Syslema JYaturœ; mais nous
le retrouvons dans la méthode suivie par
Gronovius ( Muséum ichlhyologicum ). Ses
Àcanthoptérygiens comprennent les genres
d’Àrtédi, sauf les Gobies; il y ajoute ce¬
pendant les g. Polynemus , Mysius et Holo-
cenirus. Depuis cet auteur jusqu’à Cuvier,
les Ich thyologistes ne se sont pas servis du ca¬
ractère tiré de la nature des rayons pour
classer les Poissons ; mais, dans sa classifica¬
tion, l’auteur du Règne animal a fait, sous
le nom d’Acanthoptérygiens, le 3me ordre des
Poissons osseux. Il lui a donnéla même valeur
qu’Artédi, et en a fait comme lui un ordre tel¬
lement naturel , qu’on ne peut le diviser que
très difficilement en familles. Néanmoins je
crois que celles établies dans notre Hist. nat.
des Poiss. seront généralement admises par
les Naturalistes.Cuvier compte dans'cet ordre
15 familles, dont nous donnerons les princi¬
paux caractères en traitant dans cet ouvrage
de chacune de ces familles. La plupart ont
pour type les g. établis et rangés par Artédi
dans le groupe du même nom , et auxquels
nous en avons ajouté quelques uns , en grou¬
pant dans une même famille plusieurs des g.
de cet auteur , tels que les Scombres et les
Xiphias, qui appartiennent à nos Scombé-
roïdes.
Depuis Cuvier, M. Risso a fait usage du
mot Acanthoptérygien, mais en s’en servant
pour désigner une subdiv. des différentes
familles qu’il a établies, en ayant égard à la
position des ventrales, d’où il est résulté
qu’il y a des Poissons jugulaires acanthopté-
rygiens, placés à côté des jugulaires mala-
coptérygiens , etc. (Val.)
* ACANTHOPUS (axavGa, épine; 7rovç,
pied.) ins. — G. de l’ordre des Coléoptères
hétéromères , fam. des Mélasomes , établi par
Megerle et adopté par M. Dejean. Il ne ren¬
ferme qu’une seule esp. qui se trouve en Dal-
matie et en Italie; c’est le Btaps caraboïdes
Germ. ou VHelops dentipes Panz. (D.)
ACANTHORIIINE. Acanllio , 'inus (axav¬
Ga , épine; p'v/j , ange, nom d’un poisson
de mer), roiss. — M. de Rlainviîle a établi
sous ce nom une coupe générique que Cu¬
vier a subdivisée en Acanihias , Centrina et
Scymnium (Journ.phys. lxxxiii, 1816). (Val.)
* ACANTnorjnNCPS (&cavGa, épine;
pvy^oç, bec), ois. — Nouveau genre formé par
Gould (Proceedings , 1837), dans la famille
des Melliphages ou Philcédons de Cuvier et
synon. du g. Phylidonyre de Lesson ( 7V.
d’Orn. ). Ce dernier nom nous parait devoir
être préféré comme antérieur et comme ex¬
primant le rapport intime de ces oiseaux
avec 2 g. connus. V. Piiylidonyre. (Lafr.)
* ACANTHOSCELIS ( axavGa , épine ;
axAoç, cuisse), ins. G. de l’ordre des Coléop¬
tères pentamères , établi par Latreille dans
sa famille des Carnassiers (Carabiques de
M. Dejean), tribu des Scaritides. Latreille n’a
fait qu’indiquer ce g. dans ses familles natu¬
relles; il est fondé sur une seule espèce du Cap
de B. -Esp., le S cavités ruficornis Fab. M. De¬
jean, en l’adoptant, lui donne lescaract. sui¬
vants : Menton articulé, presque plane et for¬
tement bi-lobé ; lèvre supér. très courte et bi-
dentée. Mandib. grandes, avancées, forte¬
ment dentées intérieurement; dernier art. des
palpes labiaux presque cylindrique. Antennes
moniliformes ; le 1er art. très grand , les au¬
tres beaucoup plus petits et grossissant in¬
sensiblement vers l’extrémité. Corps court et
convexe. Cors, bombé, transversal etpresque
carré. Elyt. courtes et très convexes. Jambes
antérieures très fortement palmées; les pos¬
térieures courtes, larges , arquées et cou¬
vertes d’épines; trochanters presque aussi
grands que les cuisses postérieures. (D.)
*ACANTIIOSOMA (axavGa, épine; awp.a,
corps), ins. — G. de la famille des Scutellai-
res, de l’ordre des Hémiptères, établi par
Curtis , adopté par MM. de Laporte et Bur-
meister. Ce g. détaché des Pentatoma Latr.,
ne s’en distingue que par la présence d’une
pointe , située à la base de l’abdomen et se
prolongeant sur lesternum. — On y rapporte
une douzaine d’esp. répandues dans toutes
les parties du monde. Le type en est VA.
hœmorroïdale ( Cirnex hæmorroïdalis Fab. ) ,
qui se rencontre dans la plus grande partie
de l’Europe. (Bl.)
* AC AIMTHOSOME . Acanthosoma (axav¬
Ga, épine ; aco jaa, Corps). CRUST. — Petit g.
de l’ordre des Amphipodes , famille dès Cre-
vettines, établi par M. Owen, et ne différant
guère des Amphitoés, que parce que le front
est orné d’un rostre assez saillant, que les
pattes des deux premières paires sont fili¬
formes, et que la griffe de l’une de ces paires
38
ACA
A CA
(la lre) est ornée d’un petit ongle. Le type
de cette dernière est Y A. Hystrix des mers
polaires. (M- E-)
* ACANTIIOSPERMA (axavGa , épine ;
tsnépy. a, semence), bot. phan. — Synonyme
d ’Acicarpha. V. ce mot. (J. D.)
* ACAXTHOSPORA (axotvôa, épine; criro-
pa, semence, graine), bot. ph. — Sprengel
(. Anleit . t. n) a proposé ce g. pour une plante
dont Dietricha formé son g. Misandra; mais
Ruiz et Pavon avaient, avant ces auteurs,
fondé sur le même type leur g. Bonapartea ,
aujourd’hui préféré par tous les Botanistes.
(G. L.)
*ACANTHOTHECA (axavOa, épine ; Qwr„
boîte), bot. pu. -Ce g. de la fam. des Compo¬
sées, renferme plusieurs esp. particulières à
l’Afrique australe. M. De Candolleïe caracté¬
rise de la manière suiv. : Capit. multiflore ,
radié; les fleurs du rayon 1 -sériées, ligulées;
celles du disque stériles, tubuleuses, à 5 dents.
Invol. l-sérié , à écailles linéaires, dépassant
les fleurs du disque. Récept. nu. Fleurs ligu¬
lées, ciliées-hispides à la base. Styles bifides,
très glabres ; ceux des fleurs du disque, sim¬
ples, capités, légèrement hispides. Akènes
du rayon, les seuls développés, 3-gones et
armés, surtout aux angles, d’aiguillons épais
et acérés. Fleurs jaunes ; celles du rayon sou¬
vent marquées de brun à la base. — Ce g. est
voisin du Steirodiscus, dont il diffère par les
akènes du rayon , qui sont anguleux et épi¬
neux ; il a aussi quelques affinités avec les
Dimorphotheca et Y Osleospermum ; mais la
conformation de ses fruits l’en éloigne éga¬
lement. (J. D.)
* ACANTHOTHECA (axotvGa, épine;
0yjxy) , fourreau), zooph. intest. — Nom pro¬
posé par M. Diesing dans sa Monog. du g.
Pentastorne , pour établir un ordre dans la
classe des vers intestinaux, intermédiaires
entre les Trématodes et les Nèmaloïdes y et
dans lequel il place le seul g. Pentastome.
(Val.)
* ACANTHOTHORAX («xocvGa , épine ;
SwpctÇ, tronc), ins. — G. de Coléoptères té-
tramères, famille des Curculionides , établi
par Gaede , mais non adopté par M. Dejean.
Ce g. répond au g. Mecocerus de Schocnherr.
V. ce mot. ( D.)
AC ANTHERE. (axavGa, épine;
ovpct , queue), poiss. — G. de la famille des
Teuthics, tenant des Scombéroïdes et un peu
des Squamipennes, Ce nom , imaginé par
Forskal, adopté par Bloch etLacépède, et
exprimant le caractère le plus saillant de ces
poissons, est tiré de la forte épine mobile
dont laqueue estarmée dechaquecôté. Dans
l’état de repos, elle est couchée dans une rai¬
nure qui la reçoit, et sa pointe postér. assez
courte fait seule saillie. Mais quand le Pois¬
son redresse son arme, la pointe, dirigée du
côté de la tête, s’écarte du corps, et fait
souvent une saillie de plusieurs millimètres.
Il est d’ailleurs assez difficile de concevoir
l’usage de cet organe. Cet aiguillon tran¬
chant, en forme de lancette, a fait donner
aux espèces qui le portent le nom de Chirur¬
gien , de Barbier ou de P or te- lancette.
Ce genre, très naturel, comprend de nom¬
breuses esp., originaires des mers des Tro<-
piques et plus abondantes dans celles de
l’Inde que sur les côtes de l’Océan Atlantique.
Elles ont toutes le corps comprimé, la tête
haute, l’œil élevé, la bouche petite, année de
dents le plus souvent crénelées sur le bord ,
tranchantes, et sur un seul rang. La mem¬
brane branchiostége est soutenue par 5
rayons. Une seule dorsale étendue sur tout
le dos, et non écailleuse. — Linné plaçait les
2 ou 3 esp. qu’il en connaissait, parmi les
Cliétodons; rapprochement qu’il avait fait
d’après la forme générale du corps , quoique
les dents et l’organisation interne ne justi¬
fiassent ces rapports en aucune manière. Il
avait aussi connaissance d’une belle espèce
indienne , qu’il classait avec une espèce
d’Amphacanthe dans un même g. , sous le
nom de Teuthis, qu’il plaçait dans l’ordre
des Abdominaux. Il aura sans doute été
trompé par une mauvaise interprétation de
cette phrase de Gronovius : Pinnœ ventra¬
les in injïmo abdomine medio inter regionem
pinnarum brancliiam et ani pinnam , mox ante
anum sitæ , etc. Les ventrales sont bien voi¬
sines de l’anus, mais elles n’en sont pas
moins thoraciques , parce que l’anus de ces
poissons est ouvert très en avant, à cause
de l’enroulement en spirale de leur canal in¬
testinal.
Ce g. devait donc être réformé ; mais il l’a
été peu habilement par Lacépède, puisqu’il
a placé le Teuthis javus parmi ses Chéto-
dons ; quant au Teuthis hepatus, il l’a rangé
dans ses Acanthures. C’est ainsi que le nom
générique de Teuthis a été effacé de la no-
ACA
ACA
39
menclature ichthyologique , et c’est avec
raison ; car on sait que cette expression était
appliquée, chez les anciens, à un mollus¬
que (le Calmar). Il faut aussi remarquer
ici que le g. Aspisure de Lacépède n’est
qu’un double emploi de son g. Acanthure.
On connaît aujourd’hui 3 ou 4 espèces de
ce g. dans l’Océan atlantique, et plus de
40 dans l’Océan Indien. On en a reconnu
aussi parmi les poissons fossiles. L’Ichthyo-
lithe du Monte - Bolca ( Ichthyologie véro-
naise), que Yolta avait déjà rapproché du
Chœlodon lineatus, est en effet un Acan¬
thure que M. Agassiz nomme Acanthurus
tennis. (Val.)
* ACANTHURUS ( axavGa , épine; ovpa ,
queue), ins. — Nom donné par Kirby à un
g. de Coléoptères, famille des Lamellicornes,
précédemment appelé Valgus par Scriba. (D.)
* AC ANUS ( axavoç, crête épineuse de
poissons ). poiss. foss. — G. de poissons
fossiles de Glaris, établi par M. Agassiz, qui
le range dans la famille des Percoïdes de Cu¬
vier, et dont il reconnaît 3 espèces. L’une
est son A. oblongus. Le nom spécif. de la
2e n’est pas encore cité dans le Catal. du ca¬
binet de lord Cole et de sir Phillipp Eger-
ton. (Val.)
ACARA. poiss. — Nom en quelque sorte
générique que l’on trouve dans Marcgrav, le
plus souvent accompagné d’une èpithète, et
qui désigne des Poissons de g. et d’espèces
fort différents. Celui-ci se trouve seul et
sans épithète dans Marcgrav pour un poisson
d’eau douce du Brésil, que Bloch a nommé
Perça bimaculata ( Sparus Acara Lacép. ) ,
et qui à notre avis est un poisson du g. Chro -
mis. (Val.)
ACARAUNA. poiss. — Esp. de Marcgrav
qui appartient certainement à un Acanthure
et que nous croyons être notre Acanthurus
phlebotomus ; mais , ce qu’il y a de sûr, c’est
qu’il ne faut pas rapporter cette synonymie
au Chœlodon nigricans de Bloch, et encore
moins au Chœlodon nigricans L. qui est dif¬
férent de celui de Bloch. ( V. à ce sujet Cuv.
et Val. Ichth. X, p. 209.)
Sous ce même nom , M. Sebastianof a pu¬
blié dans les lYovaacta P etropolilana (t. xm,
p. 257, pl. xi) , un g. de Poissons identique
au g. établi par Lacépède , et adopté par tous
les Ichthyologistes sous le nom de Gomphose
(V. ce mot). (Val.)
ACARDE. Acardo (à priv.; cardo , char¬
nière; mot hybride), moll. — On a voulu
désigner, par cette dénomination vicieuse ,
une coquille sans charnière. Bruguière pa¬
raît être le 1er qui ait fait usage de ce mot.
il l’appliqua à deux choses très distinctes que
l’on confondit pendant quelque temps : l’une,
que l’on croyait être les valves sans char¬
nière et sans ligament d’un mollusque par¬
ticulier, a été reconnue pour des épiphyses
vertébrales de grands Cétacés; l’autre est le
corps fossile dont Lamarck a fait depuis son
g. Sphérulite. Dans le Système des animaux
sans vertèbres, Lamarck adopta le g. Acar-
de, dont il avait éliminé les Sphérulites ;
mais il les remplaça par la coquille dont il
fît par la suite son g. Ombrelle. Lamarck re¬
vint bientôt à des idées plus justes sur ces
différents g. , et celui d’Acarde disparut de
ses autres ouvrages. (Desii.)
ACARIDES. Acaridœ (Acarus, axa pc, sorte
de petits ins.; s?<îoç, forme), aracii. — Cette
famille que M. Walckenaër regarde comme
le dernier ordre de la classe des Acérés,
a été établie par Latreille avec ces caract. :
Palpes grêles , surnuméraires à la lèvre
qui est échancrée. Mandibules en forme de
pince. Yeux nuis. Hanches distantes. Pieds
caronculés. — Les Arachnides qui com¬
posent cette famille sont microscopiques ,
parasites, et pullulent beaucoup. Quelques
unes vivent sur des Insectes, notamment
sur les Coléoptères orduriers ou fouisseurs ;
d’autres rongent les provisions de bouche,
comme la farine, le vieux fromage, les
viandes desséchées. Les collections d’insec¬
tes, placées dans les lieux froids et humides,
sont également exposées à leurs ravages.
On attribue avec raison à quelques espèces
la maladie de la gale , qui se manifeste
chez l’Homme comme chez divers animaux
domestiques. Certaines Acarides propres à
quelques Mammifères peuvent aussi se mul¬
tiplier sur l’Homme et l’incommoder ex¬
trêmement. D’autres esp. sont errantes et se
trouvent sur les plantes , les écorces des ar¬
bres, dans la terre, sous les pierres, etc.
Plusieurs naissent avec 6 pattes, les 2 au¬
tres se développent peu de temps après;
leurs tarses se terminent souvent de diver¬
ses manières. Les g. que cette famille ren¬
ferme sont au nombre de 9. (H. L.)
ACARIDIENS, ACARIDIES , ACA-
ACA
40 ACA
RIENS , ACARINS. arach. — Syn. d’ACA-
RIDES. (H* L.)
AC ARN A (nom du chardon ? dans Théo¬
phraste). bot. ph. — Vaillant ( Act . Acad. ,
1718) a fondé sous ce nom un g. de la fa¬
mille des Composées, qui est 1 e Picnomon
de Lobel etd’Adanson, adopté depuis par
tous les botanistes. Linné réunit YAcarna
au g. Cnicus , en l’y appliquant comme nom
spécifique d’une espèce. Willdenow reprit
cette dénomination pour désigner un nou¬
veau g. qu’il forma aux dépens de Y Atrac¬
tylis de Linné, et que Lessing admit dans son
Synopsis. Cassini, en adoptant ce g. ,1e li¬
mita à une seule espèce, Y A. cancellata
(. Atractylis cane. L.). VAcarna paraît avoir
été définitivement réuni au g. Atractylis
(DC. , Prodr. , vi). (C. L.)
ACARNE. poiss. — Nom tiré littérale¬
ment de Pline, qui lui-même l’avait pris
des auteurs grecs , et que Rondelet a appli¬
qué assez arbitrairement à un poisson de la
Méditerranée, (le Pagellas acarne Cuv. et Val.
Hist. Poiss. VI). Salviani a donné le nom
à' Acarne à la Vive commune ( Ttachinus
draco ). (Val.)
AC ARES (axapt, sorte de petits insectes).
arach.— G. de l’ordre des Acarides, créé par
Linné, adopté par Degéer, Hermann et La-
treille, et placé par ce dernier dans sa 4e fa¬
mille, celle des Acarides. Les caractères dis¬
tinctifs de ce g. sont ainsi exprimés : Labre et
palpes cachés parles mandibules. Corps entre
le 2e et le 3e pied , entouré par un sillon,
mou, légèrement renflé, hanches à peine dis¬
tantes; 3e pied plus petit que le 4e. Caron¬
cules membraneuses , pointues. Larves très
semblables à l’animal adulte. — Ce g. ren¬
ferme 3 ou 4 espèces, dont une, Yacarus sca-
àzeiFab., se trouve ordinairement dans la
poussière du vieux fromage. On a regardé ,
à tort , cette dernière espèce comme YAca-
ms de la gale. C’est ce qu’a pleinement dé¬
montré M. Raspail. V. Sarcopte. (H. L.)
ACASTE. Acasta ( nom d’une nymphe de
l’Océan mythol.). cirrh.— Genre établi par
le docteur Leach, appartenant à la classe des
Cirrhopodes (ou Cirrhipédes), et dont voici
les caractères essentiels : Coquille sessile ,
ovale, subconique, composée de pièces sépa¬
rables. Cône formé de 6 valves latérales ,
inégales, réunies; ayant pour fond une lame
orbiculaire, concave au côté interne , et res¬
semblant à une patelle ou à un gobelet.
Opercule quadri valve. — Ce genre, non ad¬
mis par M. de Blainville , qui en fait une
division desBalanes, est composé de 3 ou 4
espèces qui paraissent vivre toutes dans des
éponges. (M. S. A.)
ACAELE Acaulis ( à priv.; xavÀoç, tige).
bot. pii. — Cette expression s’applique aux
Plantes qui paraissent dépourvues de tige ,
c’est-à-dire dont les feuilles et les fleurs
semblent naître du collet de la racine ,
comme, par exemple, dans le pissenlit, la
primevère des jardins, etc. Mais nous de¬
vons faire remarquer, que , même dans ces
plantes, la tige existe constamment; seule¬
ment elle est réduite à de très petites pro¬
portions et cachée sous la terre, où elle con¬
stitue une souche ou rhizome ( V . ces mots);
car les feuilles et les supports de la fleur
naissent toujours de la tige. (A. R.)
AGAVE. Acavus. moll. — G. inutile
proposé par Montfort, dans sa Conchylio¬
logie systématique, pour les Hélices qui ont
l’ouverture grande et la columelle très ar¬
quée, telles que les Hélix hœmastoma et as -
persa de Muller. (Desh.)
ACCENTEER. AccentorJ ois. — G. établi
par Bechstein sur le Pégot ou fauvette des
Alpes ( Buff. pl. enl . 668, fig. 2 ; Motacilla
alpina Gm.), formant le 30e de l’ordre des
Insectivores de la méthode de Temminck ,
et l’un des s.-g. des Becs-fins ( Motacilla ,
Lin.) de la famille des Dentirostres du Règne
animal de Cuvier. Les caract. de ce g. sont :
Bec droit, pointu; mandibule supérieure
échancrée à l’extrémité , comprimée sur ses
bords; narines nues ; pieds assez robustes;
doigt externe réuni à sa base à celui du mi¬
lieu ; ongle postérieur assez allongé et très
arqué; les ailes, de moyenne grandeur, ont
leur lre rémige très petite , la 3e la plus lon¬
gue de toutes ; queue égale et de moyenne
longueur. — Ce g. se compose actuellement
de 3 espèces : celle qui en est le type est
l’Accenteur des Alpes [A. alpinus Bechst. ),
les deux autres sont : l’A. mouchet ( A. mo-
dularis Cuv. ) et l’A. montagnard ( A. mon-
tanellus Temm. ). Quelques auteurs y ont
ajouté la Fauvette Calliope (. Motacilla Cal-
liope Pall. ); mais les caract. essentiels de
cet oiseau , qui a toutes les proportions
des Sylvia et leur système de coloration , ne
nous permettent pas de l’admettre comme
ACC
4 î
ACC
appartenant véritablement au genre Acccn-
teur.
Le plumage des Accenteurs, généralement
terne, est d’un gris roussâtre, parsemé de
taches brunes, noires ou blanches, dont la
position , la forme et l’étendue varient sui¬
vant les espèces. Les femelles sont sem¬
blables aux mâles, et les jeunes n’ont pas
de livrée. Les Accenteurs n’émigrent point
et semblent ne pas craindre le froid. Néan¬
moins l’hiver amène dans leurs habitudes
un changement remarquable : le Pégot et
l’Accenteur montagnard, qui ne se trouvent
que dans les montagnes du midi de l’Europe
etde l’Asie, descendent alors dans les vallées,
et le Mouchet, qui habite toutes les par¬
ties tempérées des mêmes pays , quitte
seulement le sommet des arbres pour se
réfugier dans l’épaisseur des taillis , ce qui
lui a fait donner le nom vulgaire de traîne-
buissons.
Les Accenteurs se nourrissent de larves et
de graines pendant l’hiver, d’insectes pen¬
dant l’été. Ils construisent leur nid avec
de la mousse, dans les fentes des rochers,
sous les toits des maisons et sur les plus
hautes branches des arbres, principalement
des arbres verts. Us pondent 4 ou 5 œufs d’un
bleu verdâtre. (F- P*)
ACCÏPITSIES ( Accipiler , épervier; acci-
piiro, je déchire), ois. — Traduit du latin
accipitres de Linné, adopté par Vieillot dans
sa méthode , et répondant aux Oiseaux de
proie de Cuvier et aux Rapaces de Tem-
minck. V. Rapaces. (Lafr.)
ACCIPITIUNÉES. Accipitrinœ ( Accipi-
ter , épervier, oiseau de proie), ois. — Ce mot
désigne pour nous, comme pour Willughby,
le seul g. Epervier. C’est une s. -famille de la
famille des Falconidées, répondant en par¬
tie à la sect. des Autours de Cuvier et aux
Autours de Temminck ( Pl . col. ). Cette s.-fa¬
mille de Swainson que nous adoptons, mais
avec des additions et des soustractions de g.
nous paraît offrir les caract. suivants : Bec
en général court et fortement crochu, courbé
dès la base. Mandib. supér. comprimée, non
dentée, mais dilatée vers le milieu de ses
bords en un simple feston plus ou moins pro¬
noncé ; mandib. infér. tronquée et retrous¬
sée à son extrémité ; narines ovalaires , ou
orbiculaires ettuberculées dans leur milieu.
Pieds à tarses longs et grêles , ou de lon¬
gueur médiocre , écussonnés ou réticulés,
garnis en dessous de pelotes saillantes. On¬
gles des doigts antér. très inégaux; l’interne
souvent de moitié plus grajjflt que l’externe
et presque aussi fort que celui du pouce.
Tête généralement petite, mais grosse dans
un des g. , ornée quelquefois d’une huppe
tombant postérieurement. Ailes longues,
obtuses ou sub-obtuses, à primaires mé¬
diocres ou courtes, atteignant, dans le re¬
pos , la moitié de la queue , quelquefois le
tiers seulement; queue longue ou médiocre
arrondie ou étagée. La plupart des esp. qui
composent ce groupe sont en général des
Rapaces chasseurs et les plus courageux
après les vrais faucons ; ils poursuivent leur
proie à lire d’ailes, la saisissent au vol, sou¬
vent même au milieu des bois et des endroits
couverts. Nous regardons à l’exemple de Tem¬
minck et d’Azara les Aigles-autours comme
de véritables Autours ou grands Éperviers à
tarses emplumés , courageux et entrepre¬
nants comme eux , d’après les observations
d’Azara, de Le Vaillant et de d’Orbigny.
Nous les réunissons donc dans ce groupe et
y joignons encore le g. Harpye de Cuvier,
qui n’offre d’autre différence avec les Ai¬
gles-autours que des tarses plus gros. Le g.
Macagua, malgré ses mœurs plus analogues
à celles des Buses reptivores, nous paraît
d’après ses formes devoir aussi y être rangé.
— Notre sous-famille des Accipitrinées se
compose donc des g. Epervier, Autour, Ai¬
gle-autour, Harpye et Macagua. V. ces mots.
(Lafr.)
* ACCIPITRÏNS. ois. — C’est dans la mé¬
thode de Vieillot la 3me famille de ses Acci¬
pitres ou Oiseaux de proie. (Lafr.)
* ACCLIMATEMENT {xVty. oc, climat.).
piiysiol. — La nécessité et l’usage ont déjà
consacré dans les sciences ce mot, dont l’A¬
cadémie n’a point encore sanctionné l’em¬
ploi. On appelle Acclimatement, le conflit qui
s’exerce à chaque transition entre les corps
organisés et les climats. Ici se présentent
à la fois une question médico-industrielle ,
omise dans les autres Dictionnaires de ce
genre, et l’étude philosophique des rapports
des formes organisées avec les milieux am¬
biants. Ce double titre commande l’atten¬
tion des naturalistes.
Il suffit d’un regard jeté autour de nous ,
d’un simple coup d’œil sur l’étendue du
3*
T. I.
42
ACC
ACC
globe, pour voir chaque saison , chaque lo¬
calité, chaque région varier ses produits. Les
éléments de l’air, de la terre et des eaux, sont
aussi les éléments de la vie ; elle doit sui vre
l’inégalité de leurs conditions. La végétation,
moins indépendante que l’être animé, inca¬
pable de se soustraire aux influences qui l’en¬
vironnent, fournit de ces exemples qui frap¬
pent chaque jour nos yeux. Chaque plante
subit l’alternative des lieux et des saisons ;
l’humidité fait prédominer l’absorption : la
sécheresse, l’exhalation; l’eau, que pompent
les racines, et qui sert de véhicule à l’ali¬
ment, emprunte plus ou moins les qualités
du sol et fait varier ainsi les qualités des vé¬
gétaux; ceux d’entre eux qui vivent dans les
eaux chargées d’acide carbonique, contien¬
nent beaucoup de carbone et sont plus durs;
les champignons qui naissent sur le fumier
et les détritus d’animaux sont essentielle¬
ment azotés; d’autres absorbent des matières
siliceuses; enfin ceux qui avoisinent les mers
contiennent du sel. On sait aussi que l’ex¬
cès d’humidité donne un tissu aqueux et lâ¬
che; que son défaut nuit à la nutrition, et
rend les plantes chétives et misérables. La
constitution de l’air opère donc selon son
degré de température ou son état hygromé¬
trique; mais une des influences les plus mar¬
quées est celle de la lumière. Elle doit être
regardée comme déterminant , en grande
partie , l’absorption de la sève , si l’on con¬
sidère que les plantes pompent peu d’hu¬
midité pendant la nuit et à l’obscurité ,
que l’exhalation aqueuse est aussi plus con¬
sidérable de jour, et surtout aux rayons
directs du soleil. C’est encore la lumière
qui , dans les cas les plus connus , déter¬
mine, dans le parenchyme des parties ver¬
tes , la décomposition de l’acide carboni¬
que , et , conséquemment , la fixation du
carbone dans les végétaux. Elle détermine en¬
core leur coloration , le degré de leur allon¬
gement et de leur consistance, l’intensité des
propriétés sensibles et la direction de plu¬
sieurs de leurs organes.
Ce que nous disons des localités , nous
pourrions l’étendre aux zônes de la terre
oumises à de plus vastes vicissitudes sidé¬
rales; mais les bornes de cet ouvrage nous
arrêtent. Il reste démontré, quant à pré¬
sent, qu’une intime relation lie le sol à ses
produits comme la cause à l’effet , et que
cette étude approfondie doit fournir de pré¬
cieuses inductions à celle des acclimate¬
ments. C’est pourquoi nous renvoyons au
mot Climat , n’ayant à nous occuper ici que
des effets qui résultent des translations.
Tout le monde sait qu’arrachée au lieu
de sa naissance, une plante ne parvient à
vivre ailleurs qu’après avoir vaincu les pre¬
miers effets de la souffrance, et qu’elle ac¬
quiert aussi un aspect et des propriétés
en harmonie avec sa nouvelle habitation.
Mille faits de culture appuieraient au besoin
cette assertion; mais la nature elle-même,
nous offre encore des exemples de ces trans¬
formations. Que quelques feuilles, larges
organes respiratoires, viennent à être sub¬
mergées et privées du contact de l’air, leur
tissu, désormais sans action, s’atrophie et
prend la forme linéaire. L ’Ulva compressa
devient, suivant les circonstances, plante
marine, d’eau douce, ou même terrestre ;
on la voit se dégrader selon la profon¬
deur de sa situation marine; elle perd déjà
de sa taille , devient crépue et raccourcie
vers les dernières lames liquides; jetée dans
les terres par les hautes marées , elle vit
dans quelques ruisseaux, dans les eaux sau¬
mâtres, et enfin dans les eaux douces , où
elle devient YUlva confervoïdea ; que l’eau
disparaisse , elle se transforme en YUlva
lerrestris. Ceci suffira pour donner une idée
de la puissance des milieux ; les effets des
changements de climats sur les végétaux sont
d’ailleurs trop connus pour nous y arrêter
davantage.
Les animaux ne subissent pas des effets
moins marqués de ces sortes de translations,
mais les observations de ce genre, loin d’ê¬
tre nombreuses et complètes, comme celles
qu’on trouve dans les traités d’Agricuiture,
sont, au contraire, d’une extrême rareté, et
d’autant plus rares, qu’elles ont trait à des
êtres plus inférieurs; aussi en viendrons-
nous de suite à quelques faits qui se rappor¬
tent aux animaux des ordres supérieurs, et
sur l’authenticité desquels le caractère même
des personnes qui ont bien voulu nous les
communiquer ne nous permet pas d’éîever
le moindre doute. Ces faits sont très con¬
cluants, bien qu’ils naissent sous l’influence
assez peu differente de deux de nos provin¬
ces : les chevaux et les bêtes à cornes qu’on
transporte de Bretagne en Normandie , ac-
ACC
ACC
quièrent «ne taille plus élevée et les carac¬
tères de la race normande; et réciproquement
les animaux transférés de Normandie en Bre¬
tagne n’atteignent ordinairement qu’à une
taille inférieure à celle qu’ils eussent acquise
dans leur pays natal. Il y a quelques années,
le département du Finistère donna à la So¬
ciété d’Agriculture de Morlaix un taureau et
une vache du Poitou, d’une taille très éle¬
vée. Ces animaux furent placés chez les cul¬
tivateurs qui pouvaient inspirer le plus de
confiance pour les soins qu’exigeait l’intro¬
duction de cette nouvelle race. A la 3me gé¬
nération, les caractères distinctifs étaient
entièrement effacés , et les descendants ne
différaient plus des bêtes du pays, ni par la
taille, ni par les formes. On peut ajouter, à
cet égard, que l’abondance de nourriture,
qui produit de grandes espèces animales
dans les pays fertiles, n’est pas toujours la
seule cause agissante, non plus que les au¬
tres soins qui forment nos variétés domesti¬
ques, puisque, dans les exemples que nous
venons de rapporter, elle n’a pu prévenir la
dégénérescence des races. Il faut tenir compte,
sans doute, d’autres circonstances dépendan¬
tes de l’action générale des climats. C’est
ainsi que l’Amérique , qui ne manque pas
de fécondité, présente néanmoins des races
plus petites que celles de l’ancien continent,
et qu’elle a même vu diminuer la taille des
races importées.
Rien n’est plus curieux relativement à ces
sortes de modifications des formes animales
sous l’influence des climats, que les obser¬
vations recueillies par M. Roulin sur les es¬
pèces transportées de l’ancien continent dans
le Nouveau-Monde. Selon cet auteur, des
poulets importés, depuis plusieurs siècles, à
Cusco, où ils se sont perpétués dans une
température qui ne descend pas au-dessous
de 20° centig., n’offrent plus , en souvenir
de leur vêtement originaire, qu’un léger
duvet, qui tombe bientôt pour laisser l’a¬
nimal entièrement nu, sauf les plumes de
l’aile, qui croissent comme à l’ordinaire.
Le chat a éprouvé peu de modifications,
par son importation à la Nouvelle-Grenade
depuis Colomb, si ce n’est qu’il n’a pas de
saison marquée pour la reproduction , et
qu’il ne miaule plus comme dans nos pays.
Quant aux autres Mammifères, les obser¬
vations à faire présentent quelques difficul¬
tés, à cause de l’influence qu’exerce l’homme
sur les animaux domestiques, en les pro¬
tégeant contre l’action du climat. Néan¬
moins, on peut remarquer que dans les con¬
trées chaudes de l’Amérique, dans les plaines
du Méta, il est très difficile d’élever des
agneaux , et que les brebis sont peu fécon¬
des. Ici encore la nature opère rapidement,
sous nos yeux, les effets ordinairement lents
mais constants des climats sur le pelage de
ces animaux, plus abondamment fourni de
poils dans les pays froids, plus nu dans les
pays chauds. Si la main de l’homme ne tou¬
che pas à leur toison, la laine s’épaissit, se
feutre, et finit par se détacher en plaques qui
laissent au-dessous d’elles, non une laine
naissante, non une peau nue et dans un
état maladif, mais un poil court, brillant,
bien couché, très semblable à celui de la
chèvre , sous ces mêmes climats. Dans les
places où ce poil a paru , la laine ne renaît
jamais.
Il résulte aussi des observations deM. Rou¬
lin , que les animaux domestiques, trans¬
portés en Amérique, lors de sa découverte ,
ont fini par s’y acclimater, et que leur fé¬
condité devint même bientôt telle, qu’af¬
franchis par cette surabondance, la plupart
reprirent leur vie sauvage. De ce nouveau
cas résultèrent de nouvelles modifications :
les oreilles du porc se sont redressées, son
crâne s’est élargi ; l’agilité du cheval s’est
développée , le courage de l’âne a reparu ,
la vivacité de la chèvre a augmenté ; enfin
le pelage , perdant ses variétés dans chaque
espèce, y est devenu uniforme. Pœmarquons
à cette occasion que là se trouve la contre-
épreuve de la proposition avancée par M. Isi¬
dore Geoffroy-Saint-Hilaire : que les nom¬
breuses variétés du bœuf , du cheval , du
porc, de la chèvre, etc., ne sont que des
produits de la domesticité.
Il reste évident que les formes organiques
sont, d’une part, modifiées par les agents
extérieurs chez les êtres qui ont acquis leur
développement , et de l’autre, que la géné¬
ration finit par transmettre ces mêmes mo¬
difications ; mais le succès des acclimate¬
ments offre souvent des difficultés ; et , bien
que les éléments ambiants aient toujours
une grande puissance , la vie résiste quel¬
quefois, et succombe même au lieu de plier.
11 se développe dans ce conflit des réactions
44
ACC
maladives qu’il importe de connaître. Labat
avait déjà observé la nécessité de n’opérer
les translations en des climats différents,
que graduellement et par stations intermé¬
diaires, afin de prévenir les déchirements,
produits par une transition trop brusque.
Ainsi, la vigne, importée directement de
France dans nos colonies des Antilles , a eu
bien de la peine à s’y naturaliser, tandis que
le Muscat, venu de Madère et des Canaries,
y mûrit parfaitement bien. Le même auteur
fait aussi observer que le temps est quelque¬
fois une condition indispensable pour com¬
pléter certains acclimatements. « J’ai expéri¬
menté, dit-il, qu’ayant semé des pois qui
venaient de France, ils rapportaient très peu;
les seconds rapportaient davantage ; les troi¬
sièmes rapportaient d’une manière extra¬
ordinaire par le nombre et la grosseur. »
Puis il ajoute :« Un habitant de ma paroisse,
nommé Sellier, sema du froment qui était
venu de France; il vint très bien en herbe;
mais la plupart des épis étaient vides et les
autres avaient très peu de grains; ceux-ci,
nés dans le pays, étant semés, poussèrent
à merveille, et produisirent les épis les plus
beaux et les mieux fournis qu’on puisse ima¬
giner. »
Bien n’a été plus négligé que ces sortes
d’observations appliquées aux animaux des
classes inférieures. La plupart vivent dans
l’eau, il est vrai; mais les différentes eaux
ne sont-elles pas pour eux autant de cli¬
mats ? On n’en a pas fait davantage pour les
insectes qui appartiennent éminemment au
domaine de l’air. Il ne sera pas sans intérêt,
sans doute, de rappeler ici les expériences
de M. Beudant sur les Mollusques. Quelques
uns de ces animaux pris dans des eaux dou¬
ces et placés immédiatement dans de l’eau
salée au degré de celle de la mer, ne tardè¬
rent pas à périr; mais si, au contraire, on
n’opérait que par une transition graduée
dans des eaux de plus en plus salées, l’accli¬
matement avait lieu avec quelques diffé¬
rences relatives aux espèces soumises à l’ex¬
périence. Les mêmes effets ont eu lieu pour
les Mollusques marins plongés dans l’eau
douce, à la seule différence près que les es¬
pèces vivant sur des rochers couverts et dé¬
couverts alternativement par la marée, sou¬
vent hors de l’eau, ont résisté plus long-temps
à l’effet de l’immersion brusque. L’acclima-
ACC
ternent gradué, au contraire, s’opéra fort
bien : M. Beudant conserva 5 mois des Pa¬
telles, des Arches, des Huîtres, des Moules,
des Balanes bien portantes , en compagnie
de Planorbes et de Lymnées. L’Auteur a fait
plus : il est parvenu à faire vivre, dans des
eaux chargées de 0,31 de sel, des Mollusques
marins, qui vivaient dans celles qui n’en
contenaient que 0,04. La formation des cris¬
taux a été la dernière limite de l’acclimate¬
ment.
En ce qui touche les animaux supérieurs,
on voit encore, dans le Mémoire de M. Bou¬
lin, que des Oies et des Paons apportés en Co¬
lombie éprouvèrent, dans les premi ers temps,
toutes les difficultés de l’acclimatement : les
pontes étaient rares, composées d’un petit
nombre d’œufs, dont un quart à peine ve¬
nait à éclore, et plus de la moitié des jeunes
oisons mourait dans le premier mois. Plus
tard les générations s’améliorèrent; et, pour
la fécondité, l’espèce aujourd’hui diffère peu
de celle d’Europe. Les Poulets éprouvèrent
les mêmes effets : à Cusco et dans toute la
vallée, on fut plus de trente ans sans pou¬
voir en obtenir, tandis qu’aujourd’hui les
races importées sont devenues fécondes. La
race anglaise, amenée depuis peu d’années,
n’en est pas à ce point; et, dans les com¬
mencements, on s’estimait heureux d’avoir
deux ou trois Poulets sur toute une cou¬
vée. Il est enfin d’observation vulgaire que
beaucoup de Mammifères étrangers s’accli¬
matent parfaitement chez nous , tandis que
d’autres ne s’y reproduisent pas ou n’y vi¬
vent qu’environnés des plus grands soins.
L’Homme lui-même , quoique appelé cos¬
mopolite, n’a pas moins à souffrir de ces
déplacements, et il n’échappe le plus souvent
à la mort que par les précautions que son
intelligence lui indique. Deux grandes fonc¬
tions sont principalement intéressées, selon
qu’on passe sans intermédiaire d’un climat
chaud dans un climat froid , ou de celui-ci
dans un climat chaud : la respiration et la
digestion. Dans le premier cas , le poumon
éprouve un surcroît d’activité, soit parce
que la vitalité de la peau étant diminuée, le
sang reflue vers les organes intérieurs, soit
parce que les animaux consomment plus
d’air sous un même volume à une basse tem¬
pérature. Lorsqu’on passe, au contraire, dans
un climat chaud , l’excitation du poumon
45
ao;
diminue, celle de la peau augmente ; elle de¬
vient le siège de la fluxion, et reste expo¬
sée à toute sorte d’exanthèmes. Les mouve¬
ments étant ainsi portés à la périphérie , la
digestion perd de son activité ; c’est ce que
nous observons même dans nos climats, par
le seul effet des changements de saisons. Si
donc on ne diminue la quantité d’aliments,
si l’on ne les choisit légers, ou si l’on se livre
à quelques excès, cette fonction se trouble,
les organes digestifs s’irritent, et il en ré¬
sulte ces gastro-entérites et ces hépatites si
communes dans les pays chauds. D’un autre
côté, le poumon continue de produire une
trop grande somme de chaleur, la circula¬
tion s’accélère , il se manifeste une pléthore
générale et des symptômes de congestion au
cerveau. Le régime végétal, les boissons
tempérantes, les bains froids, etc., prévien¬
nent ordinairement ces accidents et favori¬
sent l’acclimatement.
Tel est l’exposé succinct des principaux
faits de l’acclimatement : partout des agents
modificateurs , partout des êtres modifiés. Il
n’en faut pas davantage, sans doute, pour
faire sentir que nous ne posons pas ici une
simple question d’économie industrielle ;
nous touchons au fond même de la science.
La puissance des milieux ambiants , dans la
modification des formes organiques , n’est
qu’un fait secondaire, comparativement à la
loi universelle de l’instabilité de toutes cho¬
ses ; mais c’est un fait dont l’étude approfon¬
die peut concourir à nous mettre sur la voie
d’une immense genèse. Remarquons d’abord,
que lorsqu’un être se développe dans un mi¬
lieu favorable , c’est-à-dire dans celui qui a
vu ses plus antiques générations, il parcourt
sans efforts ses diverses périodes. Que ce mi¬
lieu vienne à changer, aussitôt il souffre, et
une lutte s’engage entre lui et la circonstance
nouvelle. Il semblerait , en n’y regardant
pas de près, que l’organisme jouit d’une
force propre, antagoniste de celle des mi¬
lieux et de nature différente; mais l’observa¬
tion prouve le contraire. Que l’être acclimaté,
et dont les générations ont subi l’empreinte
du nouveau climat, soit replacé dans son mi¬
lieu primitif, aussitôt même lutte , même
résistance , même difficulté pour ce nou¬
vel acclimatement; d’où il suit que la forme
organisée ne tient rien d’elle-même , et que
le nisus formalivus n’est qu’un jeu des élé-
ACC
inents. Que si les formes du ressort de la Bo¬
tanique et de la Zoologie sont renfermées,
de nos jours, dans une certaine limite de
variations relatives à l’état actuel de notre
planète, celte question de quantité ne lou¬
che au principe que pour le consacrer. L’ad¬
mirable relation des formes et des milieux a
fait demander quelquefois lequel des deux
était fait pour l’autre. Il ne peut y avoir là
qu’une question de priorité facile à résou¬
dre : le monde physique ne suppose que lui-
même; l’organisation, au contraire, sup¬
pose le monde physique.
Une grande découverte ne naît pas dans
les sciences sans ébranler au loin les princi¬
pes déjà posés. Dès que l’unité de composi¬
tion organique fut reconnue; dès qu’il fut
établi que tous les êtres , quelque variés
qu’ils soient , sont composés des mêmes élé¬
ments organiques, et que la nature n’a fait
qu’en diversifier les proportions pour les
approprier à différentes relations avec le
monde extérieur, c’est à celui-ci qu’il fal¬
lut demander la raison des formes, et la
création se présenta comme un vaste aecli -
maternent. La philosophie dans les sciences
doit couronner l’œuvre des détails; espérons
pour notre gloire que l’étude de la nature
entre aujourd’hui dans cette voie. (Ant.)
ACCORTE ( Curtus , écourté), ins. — Nom
donné par Godard à une Chenille qui se
nourrit des feuilles du Rosier d’hiver. (D.)
ACCOUCHEMENT, zool. Expulsion na¬
turelle ou extraction d’un fœtus et de ses dé¬
pendances hors de la matrice. (A. T.)
ACCOUCHEUR, rept. — C’est le nom
spécif. d’un batracien anoure de notre pays,
appartenant au g. Alytes. (G. B.)
ACCOUPLEMENT. Copulalio. piiysiol.
Rapprochement du mâle et de la femelle
pour accomplir l’acte de la génération. L’ac¬
couplement n’est point indispensable dans
toutes les espèces ; certains animaux sont
pourvus des deux sexes à la fois et peuvent
se féconder isolément. Comme il existe une
différence très grande dans le mode que
suit la Nature dans la reproduction des di¬
verses espèces, les Naturalistes ont établi
les divisions suivantes : 1° accouplement
simple, pour désigner l’union du mâle avec
la femelle ; 2° réciproque, lorsque deux ani¬
maux hermaphrodites donnent et reçoi¬
vent à la fois ; 3° composé, lorsque le même
46
AOC
animal hermaphrodite se féconde sans le se¬
cours d’un autre individu. La durée de l’ac¬
couplement varie à l’infini en raison des
espèces. Il est instantané dans beaucoup d’oi¬
seaux , et dure très long-temps dans le li¬
maçon et dans un grand nombre d’insectes.
Le mode de l’accouplement, et l’époque à
laquelle il a lieu chez les animaux, sont
subordonnés: dans le 1er cas, à la conforma¬
tion générale du corps, et particuliérement
à celle des organes de la génération; dans le
2e, aux saisons , à la température et à la do¬
mesticité. La plupart des animaux sauvages
s’accouplent une fois l’an, à une époque fixe.
Il en est qui s’unissent entre variétés d’une
même espèce , ou entre espèces voisines ; et
dans ce cas on emploie ce moyen pour obte¬
nir de plus beaux produits.
L’influence de l’accouplement sur la géné¬
ration est très variable : tantôt un seul acte
féconde un très grand nombre d’œufs; tantôt
son action est limitée à une seule portée, tan¬
dis que pour certaines espèces un seul acte
féconde plusieurs générations successives.
Les moyens qu’emploient les animaux, et
particulièrement les Insectes , sont aussi in¬
téressants que curieux à connaître dans tous
les détails ; aussi renvoyons-nous aux arti¬
cles qui traiteront des diverses classes d’a¬
nimaux. (M. S. A.)
ACCRESCENT. Accrescens. bot. pii. —
Cet adjectif est usité pour caractériser les
parties ou organes qui continuent de s’ac¬
croître, quand les autres parties du même
système organique s’arrêtent dans leur dé¬
veloppement. Ainsi , le calice est accres-
cent dans l'Alkékenge, les Rumex ; le style,
dans les Clématites et les Pulsatilles, etc.,
parce que ces organes continuent à se déve¬
lopper postérieurement à la fécondation,
c’est-à-dire au moment où les autres parties
constituantes de la fleur s’arrêtent dans leur
développement. (A. R.)
ACCROISSEMENT. Accrelio , incremen-
lum. physiol. — Augmentation de l’étendue
d’un corps parle dépôt successif de nouvel¬
les molécules constituantes. L’accroissement
des corps organisés est soumis aux lois de
l’absorption. Les molécules qui doivent ser¬
vir à nourrir et à augmenter le volume des
corps , entrent dans leur intérieur, y subis¬
sent une élaboration particulière, sont mises
en mouvement dans les canaux ou cellules
ACC
dont ces corps sont composés , s’assimilent
à eux, et en augmentent la masse de dedans
en dehors. Si on compare entre eux les ani¬
maux et les végétaux , on voit que les uns et
les autres reçoivent et élaborent à l’intérieur
les matériaux de leur accroissement; mais
que , dans les animaux , il est plu» rigoureu¬
sement assujetti à des conditions fixes, tandis
que la qualité du sol et la culture peuvent
changer entièrement l’aspect, la taille et la
nature des productions du végétal. La tem¬
pérature et les climats ont aussi une in¬
fluence remarquable sur l’accroissement des
animaux et des végétaux; toutefois, celte in¬
fluence n’apporte que des modifications lé¬
gères à la masse et à la forme de l’homme et
des animaux , tandis qu’elle en a une très
grande sur le développement des végétaux.
(M. S. A.)
ACCROISSEMENT dans les végétaux.
bot. — Les végétaux , comme tous les autres
êtres organisés, s’accroissent dans tous les
sens , c’est-à-dire que les différents organes
qui les composent éprouvent une augmen¬
tation de volume plus ou moins considéra¬
ble. Cet accroissement est, comme on sait,
l’un des caract. communs à tous les corps
naturels ; seulement dans les Végétaux ,
comme dans les Animaux, il est contenu
dans de certaines limites qu’il ne saurait
dépasser. Cette augmentation se fait dans
tous les organes des végétaux, et simulta¬
nément dans tous les sens. Ainsi, tandis que
la tige et la racine , c’est-à-dire la partie
centrale et axile du végétal , s’accroissent en
hauteur, elles augmentent aussi en diamè¬
tre. Il en est de même des feuilles et de tous
les autres organes foliacés et appendiculai¬
res, où l’accroissement se fait également en
tous sens.
C’est particulièrement dans la tige des
Végétaux que cet accroissement est le plus
remarquable, et c’est dans cet organe qu’il
a été étudié avec le plus de soin; aussi est-ce
decelui-là quenousallons nous occuperavec
quelques détails. Nous l’étudierons succes¬
sivement, 1° dans les plantes Dicotylédo¬
nes; 2° dans les plantes Monocotylédones ,
où il offre des différences notables; et, dans
chacune de ces grandes divisions du Règne
végétal, nous parlerons successivement de
l’accroissement en diamètre , et de l’accrois¬
sement en hauteur.
ACC
ACC
47
§ I. tige des végétaux dicotylédons.
1° Accroissement en diamètre.
Pour faire bien connaître les phénomènes
de l’accroissement dans la tige des Végé¬
taux dicotylédonés , il est indispensable d’a¬
bord que nous exposions ici en peu de mots
la structure anatomique de cette tige, et les
différentes parties qui la composent, afin de
mieux faire comprendre le mode de forma¬
tion et le développement de chacune de ces
parties.
Une tige ligneuse dicotylédonée, coupée
transversalement , celle d’un chêne , par
exemple, se compose des trois parties sui¬
vantes , immédiatement unies entre elles:
1 ° a l’extérieur, l’écorce ; 2° le corps ligneux;
3° le canal médullaire , qui en occupe le
centre. «
I. L’écorce, formée de feuillets minces,
intimement soudés entre eux, est la partie
la plus extérieure de la tige. En procédant
de l’extérieur à l’intérieur, elle offre : 1°1’^
piderme , membrane celluleuse et incolore,
souvent fendillée et se détachant par frag¬
ments^0 Y enveloppe herbacée , couche as¬
sez mince de tissu utriculaire, prenant quel¬
quefois beaucoup de développement dans
certains végétaux, comme l’orme , le chêne-
liége, et plusieurs autres, contenant, dans
les jeunes individus, des granulations ver¬
tes qui finissent par disparaître avec l’âge ;
3° les couches corticales , ou le liber, plus ou
moins nombreuses, quelquefois formées de
feuillets, qu’on sépare facilement les uns
des autres , ou soudés en une masse peu
distincte. Ces couches corticales se compo¬
sent d’un réseau de fibres vasculaires, anas¬
tomosées entre elles, et formant des mailles
remplies par du tissu utriculaire. Ces vais¬
seaux de l’écorce sont : 1° des tubes ligneux,
très allongés , très grêles , mais à parois
épaisses , qui en constituent la majeure par¬
tie ; 2° des tubes lalicif'eres , ou vaisseaux du
laley , épars dans le tissu utriculaire, ou au
milieu des faisceaux ligneux corticaux ; 3° en¬
fin des vaisseaux ou lacunes du suc propre ,
qui n’existent que dans un certain nombre
de végétaux à suc propre. L’épiderme, l’en¬
veloppe herbacée et les couches corticales
sont unis de manière à former un seul et
même corps, dont les diverses parties ne
sont distinctes que par la différence de leur
organisation.
II. Le corps ligneux est toute la partie de
la tige située entre l’écorce et le canal mé¬
dullaire. Il se compose de couches ou de
zones plus ou moins circulaires et concen¬
triques , disposées autour du canal médul¬
laire. Ces couches, dont l’épaisseur est va¬
riable et souvent inégale dans les différents
points de leur circonférence, sont distinguées
en deux parties : l’une, intérieure, composée
de couches plus denses et plus colorées ,
porte les noms de cœur du bois , duramen ou
bois proprement dit; l’autre, extérieure,
appelée aubier , est formée des couches li¬
gneuses les plus extérieures, dont la cou¬
leur est plus pâle et le tissu moins dense.
Quelquefois cette différence de coloration et
de dureté est très marquée entre le bois et
l’aubier; c’est ce qu’on observe surtout dans
les bois très durs, et particulièrement dans
ceux dont la couleur est plus foncée. Dans
les bois blancs et mous , au contraire ,
on n’observe presque aucune différence de
coloration entre ces deux parties du corps
ligneux. Du centre à la circonférence , les
couches ligneuses sont coupées par des li¬
gnes, rayonnant et divergeant du canal mé¬
dullaire vers l’écorce, et qu’on désigne sous
le nom de rayons médullaires. Ces rayons
médullaires se prolongent jusque dans l’in¬
térieur de l’écorce , où ils viennent se perdre,
et servent à établir une communication di¬
recte entre la moelle et le tissu cellulaire
de l’écorce. Us sont eux-mêmes uniquement
composés de tissu utriculaire, mais offrant
une disposition fort remarquable : leurs
utricules sont allongées transversalement et
disposées en lignes parfaitement parallèles.
Le bois se compose de deux éléments ana¬
tomiques : 1° le tissu ligneux , proprement
dit, ou les fibres ligneuses qui sont des tu¬
bes courts, à parois très épaisses, coupés
obliquement en biseau à leurs deux extré¬
mités , ou se terminant en pointe, mais unis
entre eux bout à bout, de manière à former
des fibres très longues et très résistantes ;
2° les vaisseaux aériens, épars au milieu du
tissu ligneux, et généralement désignés sous
le nom de fausses trachées ou vaisseaux ponc¬
tués. Ces deux éléments sont combinés en¬
tre eux sans intermédiaire d’aucun tissu utri¬
culaire, lecorps ligneux ne contenant ce der¬
nier tissu que dans les rayons médullaires.
III. V étui médullaire, c’est-à-dire les parois
48
ACC
ACC
du canal ligneux dans lequel la moelle se
trouve contenue, occupe, en général, le
point à peu près central de la tige. Il est
composé de faisceaux vasculaires générale¬
ment contigus entre eux latéralement , et
qui, indépendamment des tubes ligneux et
des fausses trachées , contiennent encore de
véritables trachées; c’est même la seule par¬
tie de la tige où l’on trouve ces derniers vais¬
seaux. La moelle n’est que du tissu utricu-
laire dans lequel existent quelquefois des
fibres vasculaires. Telles sont les diverses
parties dont se compose la tige dicotylé-
done ligneuse. Une tige dicotylédonée her¬
bacée présentera les mêmes parties essen¬
tielles que la tige ligneuse, c’est-à-dire une
écorce, une couche de tissu ligneux et un
étui médullaire. Mais ces parties y sont
moins distinctes, et surtout le canal médul¬
laire y est proportionnellement beaucoup
plus grand.
Chaque année, il se produit une nouvelle
couche ligneuse à l’extérieur de celles qui
existaient déjà dans la tige des arbres dico-
tylédonés. Cette couche se forme successive¬
ment , à mesure que les bourgeons se déve¬
loppent sous la forme de jeunes branches ou
de scions, par l’addition de fibres nouvelles,
qui tendent constamment à en augmenter
l’épaisseur. Mais pour bien nous rendre
compte des phénomènes de cet accroisse¬
ment, étudions d’abord la manière dont se
produisent et se montrent, dès la première
année, les diverses parties dont se compose
la jeune tige.
Si l’on examine une jeune tige dès le mo¬
ment de son apparition , ou, ce qui est la
même chose , un jeune scion tout-à-fait à
son extrémité , par exemple dans son dernier
entre-nœud ou mérithalle , on y trouve l’or¬
ganisation suivante : Le canal médullaire
excessivement grand occupe , en général , la
majeure partie de la tige. Ses parois, sont
formées de faisceaux ligneux, souvent peu
nombreux, généralement très petits, dis¬
tincts les uns des autres et séparés par du
tissu utriculaire, qui d’un côté vient de ce¬
lui qui remplit le canal médullaire, et s’é¬
tend jusque dans la couche celluleuse pla¬
cée sous l’épiderme. Disposés sur une coupe
transversale comme autant de coins ou de
figures ovales, dont la petite extrémité est
tournée vers le centre de la tige, ces fais¬
ceaux sont à la fois î’orîgine , par leur par¬
tie intérieure, de l’étui médullaire, et par
leur partie externe de la première couche li¬
gneuse ; mais ces 2 parties ne sont nullement
distinctes; et dès lors, il est évident que le
canal médullaire n’est pas originairement
un organe à part des faisceaux ou compar¬
timents ligneux , mais qu’il n’en est que la
partie la plus intérieure. Déjà à cette pre¬
mière époque , où l’organisation de la tige
n’est en quelque sorte qu’ébauchée, la par¬
tie la plus intér. des compartiments ligneux
montre des trachées à l’état rudimentaire,
ainsi que les autres vaisseaux aériens. En
dehors de ces faisceaux ligneux , déjà dispo¬
sés circulairement et formant les rudiments
de la première couche de bois, sevoitunezône
plus ou moins épaisse d’un autre tissu cellu¬
laire rempli de granulations vertes. Quelque¬
fois à cette première période, ce tissu forme à
lui seul toute l’écorce. D’autres fois, à la partie
intérieure de ce tissu cellulaire herbacé, on
aperçoit des faisceaux fibreux disposés éga¬
lement en une zone, plus souvent interrom¬
pue , rarement continue, qui constitue le
premier liber. Cette couche fibreuse de l’é¬
corce est toujours séparée de la zone des
faisceaux ligneux par du tissu utriculaire
dépourvu de granulations vertes , et à la¬
quelle on peut donner le nom de zône géné¬
ratrice, parce que c’est en effet en elle que
se passent les phénomènes de la formation
et de la multiplication des fibres ligneuses
et corticales. Le liber, ou la partie fibreuse
de l’écorce , a quelquefois une autre origine.
Il provient de la partie la plus extérieure de
chacun des faisceaux ligneux qui se séparent
du tissu du bois par l’interposition d’une
couche de tissu utriculaire sans granulations,
qui représente la zône génératrice. C’est ce
que nous avons observé dans plusieurs vé¬
gétaux , comme la vigne , l’épine-vinette, etc.
Ces faisceaux du liber se distinguent facile¬
ment des faisceaux ligneux, en ce qu’ils ne
contiennent aucune trace des vaisseaux aé¬
riens qui n’existent que dans les compar¬
timents du bois.
Les faisceaux ligneux augmentent succes¬
sivement de volume et de nombre. A leur
côté externe, en effet, c’est-à-dire du côté
qui regarde l’écorce, s’ajoutent successive¬
ment de nouvelles fibres ligneuses , au mi¬
lieu desquelles se montrent des vaisseaux
ACC
49
aériens. Lorsqu’on examine, sur la coupe
transversale d’une jeune branche , la dispo¬
sition du bois et de l’écorce, on voit que
ces deux organes sont parfaitement contigus
l’un à l'autre, sans que, par conséquent , l’œil
puisse discerner entre eux aucune ligne de
séparation. Ainsi , les faisceaux ligneux
sont unis aux faisceaux corticaux par une
couche plus ou moins épaisse d’un tissu
utriculaire fin et comme à l’état rudimen¬
taire , dont les utricules se continuent et se
transforment en tubes ligneux , par le côté
qui touche au bois , et en fibres corticales ,
par la partie tournée du côté de l’écorce.
C’est cette couche de tissu utriculaire, véri¬
table matrice où se forment les fibres nou¬
velles, que nous avons désignée sous le nom
de zône génératrice.
A mesure que les faisceaux ligneux s’ac¬
croissent par leur côté extérieur, le diamètre
de la tige ou de la branche augmente pro¬
portionnellement. Cet accroissement en dia¬
mètre se poursuit, tant que la tige s’allonge,
par le développement de son bourgeon ter¬
minal, et ne s’arrête que quand elle cesse
de croître en hauteur. Un développement
analogue a lieu simultanément dans la par¬
tie fibreuse et vasculaire de l’écorce, mais
cependant avec une différence remarquable.
Ainsi, toutes les fibres qui s’ajoutent à cha¬
cun des faisceaux ligneux primitifs se sou¬
dent et se confondent tellement avec eux ,
qu’elles ne forment, au, bout de l’année,
qu’une seule et même couche circulaire, dans
laquelle il est à peu près impossible de re¬
connaître les traces de cet accroissement
successif. Quelquefois les choses se passent
ainsi pour le liber, qui , lorsque la première
période d’accroissement est achevée, n’offre
aussi qu’une seule couche de faisceaux fi¬
breux. Il arrive aussi que dans le même
temps ou il ne se forme qu’une seule cou¬
che ligneuse, il se développe plusieurs cou¬
ches de liber, ou , pour mieux dire , plu¬
sieurs zones de faisceaux corticaux. C’est un
fait qui, à notre connaissance, n’avait pas
encore été signalé et dont nous avons eu
l’occasion d’observer de nombreux exemples.
Ainsi, dans le laurier-rose, le noyer commun,
le peuplier noir et une foule d’autres arbres
différents, nous avons remarqué qu’à la fin
de la première année l’écorce se composait
de plusieurs couches de faisceaux vasculaires.
A(X
Mais l’addition de nouvelles fibres à la partie
externe de chaque faisceau ligneux, ou à la
partie interne de chaque faisceau de l’écorce,
n’est pas la seule origine de l’accroissement
en diamètre. Si, en effet, on observe attenti¬
vement ces faisceaux ligneux primitifs, on
voit que leur nombre augmente peu à peu.
Ce fait avait été déjà observé par M. de Mirbel
pour les faisceaux ligneux des racines , et
pour ceux de la tige par le professeur Link
de Berlin. M. Du Trochet a , par de nouvel¬
les observations, appelé l’attention sur ce
point. Ce savant a remarqué que, dans la
jeune tige de la clématite, il y avait d’abord
six faisceaux ligneux disposés en un cercle
autour du canal médullaire, faisceaux sépa¬
rés les uns des autres par de larges rayons
médullaires. Peu à peu, au milieu de chacun
de ces espaces remplis de tissu utriculaire,
se montre un nouveau faisceau de fibres lon¬
gitudinales ; de sorte qu’au bout d’un an la
jeune tige offre 12 faisceaux. A la fin de la
2me année on en compte 30 : chacun des G fais¬
ceaux primitifs s’est partagé en 3 par la pro¬
duction de 2 rayons médullaires , et les 6
faisceaux secondaires se sont eux-mêmes
partagés chacun en 2. Cet accroissement est
aussi très visible dans la tige de la vigne.
Dans une jeune branche de cet arbrisseau ,
les faisceaux vasculaires, dont le nombre est
considérable , sont séparés les uns des autres
par des rayons médullaires très marqués.
Peu à peu, il se forme au milieu de chaque
faisceau vasculaire une ligne de tissu utricu-
laire rempli de granulations vertes, et paral¬
lèle aux rayons médullaires. D’abord peu
étendue dans l’intérieur du faisceau , elle
gagne de proche en proche , et finit par le
séparer en deux. A mesure que cette lame
de tissu utriculaire s’accroît, ses granula¬
tions vertes disparaissent insensiblement, de
sorte qu’elle finit par se changer en un véri-
ble rayon médullaire qui offre les caractères
de tous les autres rayons médullaires déjà
existants. Cet accroissement latéral, résul¬
tat de la multiplication des faisceaux li¬
gneux, tend à diminuer l’épaisseur des es¬
paces cellulaires qui séparent ces faisceaux,
c’est-à-dire les rayons médullaires. On con¬
çoit qu’il ne peut avoir lieu que tant que
les faisceaux vasculaires sont encore tendres
et à l’état récent, et qu’il s’arrête dès que
cur tissu s’est lignifié.
T. i.
4
50
ACC
ACC
Ainsi, l’augmentation en volume d’une
jeune lige es I le résultat de deux accroisse¬
ments s’exerçant en deux sens différents ;
1° un accroissement en épaisseur, qui a lieu
par l’addition de nouvelles fibres vasculai¬
res à la partie externe de chaque faisceau
ligneux, dans cette ligne circulaire et cellu¬
leuse que nous avons appelée zône généru-
trice ; 2° un accroissement latéral ou en lar¬
geur, qui résulte de l’augmentation du nom¬
bre des faisceaux vasculaires, soit par la
division des faisceaux primitifs en 2 ou 3
faisceaux secondaires , soit par la formation
de nouveaux faisceaux de fibres au milieu
des espaces ou rayons médullaires. Ainsi
une tige d’une année, quand les phénomè¬
nes de son accroissement sont terminés, se
compose : 1° d’un nombre ordinairement très
considérable de compartiments ligneux, sé¬
parés par des rayons médullaires minces et
formant une couche dont l’épaisseur varie;
2° d'une écorce dont la partie interne pré¬
sente des faisceaux de fibres anastomosées
dans tous les sens et formant souvent, dès la
première année , plusieurs couches minces
ou feuillets , qu’on peut artificiellement sé¬
parer les uns des autres; de là le nom de
liber donné à cette partie.
Si nous suivons l’accroisëement de la tige
pendant les années qui suivent la pre¬
mière , dont nous venons d’exposer les phé¬
nomènes, nous verrons que chaque an¬
née , il se forme une nouvelle couche li¬
gneuse qui s’ajoute à celles qui existaient
déjà. Cette nouvelle couche s’est dévelop¬
pée dans la zône génératrice en dehors de
celle qui l’a précédée, et n’en est séparée
par aucun tissu interposé. Si , sur une jeune
branche de l’année précédente , on examine,
au premier printemps, la manière dont la
nouvelle couche ligneuse va se former , on
observe les phénomènes suivants. Le tissu
cellulaire, interposé entre la surface externe
de la couche ligneuse et la partie interne de
l’écorce, et qui sert de moyen d’union entre
le bois et l’écorce, éprouve de notables mo¬
difications; ainsi sa portion en contact avec
la couche ligneuse , qui en est d’abord fort
distincte, prend peu à peu des caractères
qui l’assimilent au tissu ligneux. Ce tissu de
nouvelle formation diffère sensiblement des
tubes ligneux, dont plus tard il est destiné à
prendre les caractères. Ainsi, sur une coupe
horizontale examinée au microscope, cette
zône présente un tissu à mailles inégales,
non seulement par leur grandeur, mais en¬
core par leur irrégularité. Leurs parois
sont minces et transparentes, et le dia¬
mètre de leur canal est assez grand. Si au
contraire nous examinons le bois en contact
avec ce tissu , nous verrons qu’il présente
faire de tubes très serrés les uns contre les
autres, à parois excessivement épaisses, ayant
un canal d’une extrême ténuité. Ce qui n’est
pas moins remarquable, c’est que les rayons
médullaires du bois se continuent sans in¬
terruption dans cette nouvelle couche de
tissu, qui commence à peine à s'ébaucher,
et qu’ils la traversent de part en part pour
aller se terminer dans la couche herbacée
superficielle. Cette disposition est extrême¬
ment remarquable dans un grand nombre
de végétaux ligneux, et entre autres dans le
faux platane ( Acer Plaianoïdes ). Sur une
jeune branche de l’année précédente, on
voit, dès la fin de février, au moment où les
bourgeons commencent à se gonfler pour
se développer, que les rayons médullaires
sont encore remplis de matière verte, et
qu’ils se continuent , sans aucune interrup¬
tion, à travers la nouvelle couche qui tend à
se former et dans laquelle on les distingue ,
non seulement parce qu’ils forment autant
de lignes vertes, mais encore par la régu¬
larité de leur tissu , composé d’utricules ré¬
gulières, allongées de dehors en dedans;
en un mot, offrant les caractères du tissu
des rayons médullaires déjà tout consti¬
tués.
Peu à peu ce tissu de nouvelle forma¬
tion prend tous les caractères des tubes li¬
gneux, et cette transformation se fait par un
mouvement excentrique , c’est-à-dire que
c’est la portion la plus rapprochée de la sur¬
face de la couche ligneuse qui s’organise la
première en bois. A mesure que le bourgeon
terminal et les bourgeons latéraux de la jeune
branche se développent, en donnant nais¬
sance à autant de scions, la nouvelle couche
ligneuse gagne en épaisseur, et cet accrois¬
sement ne s’arrête que quand ces jeunes
scions ont acquis tout leur développement.
Au milieu de cette nouvelle couche ligneuse,
qui, au premier abord, ne paraît composée
que de tubes ligneux , on voit peu à peu se
dessiner des vaisseaux aériens ( ce sont or-
ACC
51
dinairement des vaisseaux ponctués ) qui ,
sur une coupe transversale, se distinguent
bientôt des tubes ligneux par la largeur de
leur canal et le peu d’épaisseur de leurs
parois.
De même que, la première année , il s’est
formé une couche de liber en même temps
qu’une couche ligneuse, de même aussi,
dans les années suivantes, il s’ajoute un ou
plusieurs feuillets d’écorce à la face interne
de ceux qui existaient déjà. En effet, ces
deux parties constituantes delà tige, l’écorce
et le corps ligneux, ont un accroissement
simultané, qui ne peut avoir lieu dans une
de ces deux parties sans se montrer égale¬
ment dans l’autre.
Les couches ligneuses récemment formées
sont d’abord composées de tubes et de vais¬
seaux aériens plus ou moins mous, et qui
conservent, pendant quelques années, les
caractères d’un bois imparfait. En un mot ,
elles sont d’abord à l’état d 'aubier-, mais par
les progrès de l’âge, elles finissent par ac¬
quérir plus de dureté, plus de ténacité, et
par prendre une teinte plus foncée. Ce n’est
que quand elles ont acquis ces dernières qua¬
lités, que les couches ligneuses sont passées à
l’état de bois parfait ou de duramen. Ainsi ,
dans les premières années, la jeune tige n’est
composée que d’aubier. Plus tard, la couche
d’aubier la plus intérieure se convertit en
vrai bois; et chaque année, en même temps
qu’il se développe à l’extérieur une nouvelle
couche d’aubier, la couche la plus intérieure
se convertit en une nouvelle couche de bois.
Le nombre des couches ligneuses, dans une
tige dicotylédonée, exprime donc le nombre
des années de la tige , puisque tous les ans il
s’en est formé une nouvelle.
Nous nous sommes contenté jusqu’à pré¬
sent d’exposer les faits, c’est-à-dire de donner
la suite des phénomènes que présente la tfge
dans la formation successive de ses couches
ligneuses. Les observations nombreuses aux¬
quelles nous nous sommes livré pour éclai¬
rer ce point important de la physiologie des
végétaux, nous ont permis de l’exposer peut-
être d’une manière assez précise pour avoir
été bien compris de chacun. Mais si tous les
physiologistes sont d’accord sur le fait de la
formation , chaque année , d’une nouvelle
couche ligneuse, la plus grande dissidence
règne au contraire parmi eux, quand il s’a-
ACC
git d'expliquer ces phénomènes, d’en recon¬
naître la source et de les rapporter à une
théorie générale. Ici , en effet, les opinions
sont assez différentes , et nous allons voir
comment on a pu donner au même fait des
causes presque opposées. Sans entrer dans
des détails que ne comporte pas la nature
de ce livre, nous allons brièvement exposer
les principales théories proposées pour ex¬
pliquer la formation des couches annuelles
du bois.
On peut rapporter à trois chefs diffé¬
rents, les opinions diverses émises sur l’o¬
rigine des couches ligneuses qui se for¬
ment chaque année. 1° Selon Malpighi et
Duhamel, le liber ou la partie la plus inté¬
rieure de l’écorce se change en bois. 2° Selon
Lahire et Dupetit-Thouars , les nouvelles
couches ligneuses sont dues au développe¬
ment des bourgeons, qui de leur base émet¬
tent des fibres glissant entre le corps li¬
gneux et l’écorce. 3° Enfin , Grexv a émis
l’opinion que le bois provenait de l’organi¬
sation du cambium, sorte de liquide orga¬
nisé ou de tissu à l’état liquide, qui, cha¬
que année, donne à la fois naissance à une
couche d’aubier et à une couche de liber.
1° Le liber se change en aubier.
Malpighi, comme nous venons de le dire ,
est le premier qui ait émis l’opinion que le
liber ou la partie intérieure et vasculaire
de l’écorce se transformait chaque année en
bois, tandis qu’un nouveau liber se déve¬
loppait pour remplacer l’ancien. Mais cette
théorie est généralement attribuée à Duha¬
mel , qui l’a en effet développée en l’ap¬
puyant sur un nombre considérable d’expé¬
riences, qui font de sa Physique des arbres
un des ouvrages les plus importants de phy¬
siologie végétale expérimentale. Quoique
celte théorie de la formation des couches
ligneuses ait été pendant fort long-temps
adoptée presque universellement par les
physiologistes , un grand nombre d’obser¬
vations plus précises ont prouvé qu’elle n’é¬
tait pas fondée, ou plutôt qu’elle reposait
sur une observation entachée d’erreur. Du¬
hamel ayant fait passer des fils d’argent très
minces dans la partie extérieure de l’écorce,
s’aperçut qu’au bout de quelques années
ils étaient rejetés en dehors de l’écorce. En
ayant engagé d’autres dans sa partie la plus
intérieure, ou dans le liber, il les retrouva,
52
AGC
ACG
au bout de quelques années , dans les cou¬
ches ligneuses les plus extérieures. Duha¬
mel avait tiré de celte observation les deux
conséquences suivantes : 1° la partie exté¬
rieure de l’écorce est douée d’un mouvement
d’accroissement centrifuge qui tend à rem¬
placer par de plus intérieures celles de ses
parties externes qui se détruisent'; 2° le li¬
ber, parles progrès de la végétation , se con¬
vertit chaque année en bois , et chaque an¬
née il se produit entre le bois nouvellement
formé et l’écorce , un liquide organisé nom¬
mé cambium qui reproduit un nouveau li¬
ber. Cette théorie serait en effet à l’abri de
toute attaque, si le fait sur lequel elle re¬
pose et dont elle semble une conséquence na¬
turelle , était bien établi. Malheureusement
l’expérience de Duhamel, au sujetdes fils en¬
gagés dans le liber, a été répétée un grand
nombre de fois ; et, contrairement à ce qui
avait été annoncé par le savant expérimen¬
tateur, on les a toujours retrouvés dans le li¬
ber, même après plusieurs années d’expé¬
rience, quand on s’était assuré qu’en effet ils
avaient été placés dans cette partie. Ainsi
le liber une fois formé n’éprouve plus de
changement notable, et surtout ne se trans¬
forme pas en bois, puisque les fils que l’on y
passe y sont retrouvés au bout de plusieurs
années. La théorie de Maîpighi et de Duha¬
mel ne repose donc pas sur un fondement
solide. Duhamel, dans son expérience, n’avait
pas fait assez d’attention à cette couche cel¬
luleuse interposée entre le corps ligneux et la
partie interne de l’écorce, couche que nous
avons nommée zone génératrice. C’est en effet
dans cette zône, comme nous le verrons bien¬
tôt, que se passent les phénomènes de l’ac¬
croissement en diamètre, c’est-à-dire en de¬
dans du liber. Dans l’expérience de Duhamel,
les fils d’argent avaient été engagés, non dans
la partie vasculaire de l’écorce qui constitue
le liber proprement dit, mais dans cette zône
génératrice où les fibres ligneuses se repro¬
duisent ; et c’est ainsi qu’au bout d’un cer¬
tain nombre d’années ils avaient été retrou¬
vés plongés au milieu des fibres ligneuses.
Nous n’insisterons pas davantage sur cette
théorie. Duhamel a fait, particulièrement sur
le développement de l’écorce, un grand nom¬
bre d’autres expériences que nous ferons
connaître plus tard , quand nous parlerons
spécialement de l’organisation de l’écorce.
2° La formation des couches annuelles du bois
est due au développement des bourgeons.
Cette ingérdeuse théorie a d’abord été pré¬
sentée par Laliire dans les Mémoires de l’A¬
cadémie des sciences (année 1719). Entière¬
ment oubliée, Dupetit-Thouars la développe
plus d’un siècle après comme tout-4-iait nou¬
velle. Enfin, après des vicissitudes variées ,
tantôt combattue et sapée dans ses bases ,
elle vient d’être de nouveau soutenue par
des observateurs du plus grand mérite, en An¬
gleterre par Knight et Lindley, et en France
surtout par M. Gaudichaud , qui néanmoins
l’a sensiblement modifiée en quelques points.
Exposons d’abord brièvement les idées de
Dupetit-Thouars.
Les bourgeons qui naissent sur les jeunes
branches, à l’aisselle des feuilles, sont ap¬
pliqués sur le parenchyme extérieur, et leurs
fibres communiquent avec celles des jeunes
scions qui les supportent.
Il existe un bourgeon à l’aisselle de toutes
les feuilles; mais ce bourgeon n’est apparent
que dans les plantes dicotylédonées, et parmi
les monocotylédonées, dans la famille des
Graminées seulement. Dans les autres plan¬
tes de ce dernier embranchement , ce bour¬
geon est latent , et ne consiste qu’en un point
vital , susceptible, dans certaines circonstan¬
ces, de se développer à la manière des bour¬
geons apparents des dicotylédons.
Par leur développement , ces bourgeons
donnent naissance à des scions ou jeunes
branches chargées de feuilles et souvent de
fleurs. Chacun d’eux a une existence en
quelque sorte indépendante de celle des au¬
tres. Dupetit-Thouars les regardait comme
analogues, dans leur développement et leur
structure, aux embryons renfermés dans
l’intérieur des graines , qui par leur germi¬
nation donnent naissance à une jeune tige
que l’on peut comparer au scion produit par
le développement d’un bourgeon. Aussi
donne-t-il à ces derniers le nom d 'embryons
fixes ou adhérents , par opposition à celui
dé embryons libres , conservé pour ceux que
renferme l’intérieur de la graine.
Sur un jeune scion , ces bourgeons, exa¬
minés dans leur structure intérieure , com¬
muniquent directement avec le parenchyme
intérieur ou la moelle. Or, cette moelle est
d’abord verte, et scs cellules sont remplies
de sucs aqueux. C’est dans ces fluides aqueux
ACC
ACC
53
que les bourgeons puisent les premiers ma¬
tériaux de leur développement. Ils se nour¬
rissent donc aux dépens du parenchyme in¬
térieur, et, en absorbant les fluides qu’il
contient, ils le dessèchent et le font passer à
l’état de moelle proprement dite, plus ou
moins opaque et sèche.
Dès que ces bourgeons se manifestent, ils
obéissent à deux mouvements généraux ,
l’un montant ou aérien, l’autre descendant
ou terrestre. C’est ici que Dupetit-Thouars
rapproche la structure et les usages des
bourgeons de ceux des embryons-graines.
Il considère en quelque sorte les bourgeons
comme des embryons germant. La couche
de cambium, située entre l’écorce et le bois,
est , pour le bourgeon , analogue au sol sur
lequel la graine commence à germer. Son
évolution aérienne donne naissance à un
scion ou jeune branche ; tandis que de sa
base , c’est-à-dire du point par lequel il
adhère à la plante-mère, partent des fibres
analogues à la radicule de l’embryon , qui ,
glissant dans la couche humide du cam¬
bium , entre le liber et l’aubier, descendent
jusqu’à la partie la plus inférieure du vé¬
gétal. Or, chemin faisant, ces fibres rencon¬
trent celles qui descendent des autres bour¬
geons, s’y réunissent, s’anastomosent entre
elles , et forment ainsi une couche plus ou
moins épaisse , qui prend de la consistance ,
de la solidité, et constitue chaque année la
nouvelle couche de bois. Quant au liber,
une fois formé , il ne change plus de nature
et n’éprouve aucune transformation.
D’après ce court exposé , on voit que ce
sont les bourgeons qui jouent ici, par leur
développement , le rôle essentiel dans la
formation annuelle et successive des couches
ligneuses. Les fibres qui partent de leur
point de contact avec la jeune branche se
convertissent donc en fibres ligneuses. Quand
on fait une ligature circulaire à une lige di-
cotylédonée, il se forme, comme chacun le
sait, un bourrelet au-dessus de cette liga¬
ture, et des couches ligneuses cessent de se
former au-dessous du point embrassé. Du¬
petit-Thouars expliquait de la manière sui¬
vante ce phénomène : Les fibres qui descen¬
dent de la base des bourgeons sont arrêtées
par la ligature. Elles s’accumulent donc sur
ce point et y forment un bourrelet, d’autant
plus épais que l’arbre est plus vigoureux et
plus en sève. La cessation de la formation
des couches ligneuses au-dessous de la liga¬
ture, provient de ce que les fibres qui les
forment ne peuvent franchir l’obstacle que
leur oppose la ligature.
De nombreuses objections ont été présen¬
tées contre cette théorie. Nous les reprodui¬
rons ici en peu de mots. 1° Rien ne prouve
que les fibres qui établissent la communica¬
tion entre les bourgeons et les branches qui
les supportent, descendent depuis la base de
ces bourgeons jusque dans les racines. 2° Les
phénomènes du bourrelet circulaire formé
à la suite de la ligature du tronc peuvent
s’expliquer par l’interception de la sève des¬
cendante, et de son accumulation au-dessus
de l’obstacle ; de là , la non-formation de
nouvelles couches ligneuses au-dessous de
la ligature. 3° il est presque impossible de
concevoir comment des fibres aussi grêles et
aussi molles au moment de leur formation ,
que celles qui unissent les bourgeons aux
tiges, peuvent, dans un espace de temps
aussi court que celui durant lequel la tige
s’accroît en diamètre, descendre de leur
propre poids, ou par une propriété inhé¬
rente en elles, du sommet d’un arbre de
80 pieds, par exemple, jusqu’à sa base.
4° Si ce sont les fibres descendant de la base
des bourgeons, qui constituent les couches li¬
gneuses, lorsque dans la greffe en écusson on
insère un bourgeon d’un arbre à bois coloré
sur un individu à bois blanc, les fibres qui
partent de ces bourgeons devraient conser¬
ver leur couleur, et les nouvelles couches
ligneuses qu’elles forment en présenter une
semblable ; ce qui n’a pas lieu. 5° Enfin si
c’est le développement des bourgeons qui
donne lieu à la formation du bois, comment
la première couche ligneuse a-t-elle pu se
former sur le jeune scion de l’année, puis¬
que aucun des bourgeons qu’il porte ne s’est
encore développé , ou bien dans la tige des
plantes annuelles, où les bourgeons sont à
l’état latent?
Telles sont les principales objections faites
à la théorie de Dupetit-Thouars. Il est vrai
que cesavant avait répondu à chacune d’elles
d’une manière qu’il croyait péremptoire,
mais qui n’a pas paru telle à la plupart des
physiologistes.
M. Gaudichaud, comme nous l’avons dit
précédemment, a adopté l’opinion de Du-
54
A CG
ACC
petit-Thouars, sur l’origine des couches li¬
gneuses. Néanmoins les nombreuses obser¬
vations que cet habile physiologiste a faites
pendant le cours de ses lointains voyages
dans les régions tropicales du globe, l’ont
amené à présenter quelques modifications
à la théorie de Dupetit-Thouars , dont ce¬
pendant il admet les bases générales. Pour
bien faire connaître les opinions de M. Gau-
dichaud, nous allons transcrire ici l’aperçu
suivant, qui résume les idées de l’auteur,
et qu’il a eu la bonté de nous communi¬
quer, pour être inséré dans la 6me édition
r
de nos Eléments de Botanique.
1° Tout dans les végétaux dicotylédonés
et monocotylédonés se forme dans les em¬
bryons et les bourgeons.
2° Le végétal phanérogame le plus simple
et le plus réduit ( l’individu vasculaire), est
représenté par une feuille cotylédonaire.
3° Une feuille cotylédonaire se compose ,
outre ses autres tissus, d’un système vascu¬
laire , qui peut être divisé en inférieur et en
supérieur.
4° Le système supérieur se divise de plus
en trois parties ou mérithalles, qui sont le
mérithalle inférieur ou tigellaire, le méri-
thalle moyen ou pétiolaire, et le mérithalle
supérieur ou lirnbaire.
5° Les lignes de démarcation de ces mé¬
rithalles sont, le mésophyte, qui sépare la
tigelle du pétiole, et le mésophylle , qui sé¬
pare le pétiole du limbe.
6° Le système descendant des embryons
ne se développe que dans l’acte de la ger¬
mination , en sorte que jusqu’à ce moment
l’embryon tout entier appartient au système
ascendant. La ligne qui sépare le système
ascendant du système descendant, est le
mêsocauléorhize.
7° Les vaisseaux des deux systèmes par¬
tent donc du même point, et se développent
en sens contraire. Ils sont alternes entre eux,
ainsi que ceux des mérithalles qui changent
de direction dans les mésophytes et les mé-
sophylles.
Ils sont aussi diversement nombreux et
réticulés suivant les groupes végétaux.
8° Dans quelques cas , la radicule et la ti¬
gelle avortent en totalité ou en partie; dans
d’autres, ce sont le pétiole ou le limbe , ou
tous les deux.
9° Dans un embryon rnonoeotylédoné, il
n’y a originairement qu’un système vascu¬
laire mérithallien enveloppant.
10° Il y en a 2 ou plusieurs dans les em¬
bryons dicotylédonés ou polycotylédonés.
11° Un système vasculaire est l’ensemble
des vaisseaux primitifs d’une feuille quelcon¬
que, considérée comme plante distincte.
12° Les cotylédons s’associent dans les
embryons dicotylédonés ou polycotylédo¬
nés ; comme les sépales , dans les calices
monosépales; comme les pétales, dans les
corolles monopétales ; comme les étami¬
nes , dans les plantes monadelphes , diadel-
phes ou polyadelphes ; comme les carpelles,
dans les ovaires composés; enfin comme les
feuilles ellesr-mêmes , les stipules, les brac¬
tées.
Ces sortes de soudures ont lieu par les
bords , comme par les deux surfaces.
13° Du nombre des cotylédons, puis des
feuilles , de la disposition de leur tissu vas¬
culaire , résultent les deux ordres principaux
d’organisation des tiges phanérogames , et
leurs modifications diverses.
14° Ce qu’on a dit de l’embryon s’appli¬
que surtout au bourgeon.
15° Indépendamment du bourgeon axi-
fère , chaque nœud vital ( mêsocauléorhize ,
mésophyte , mésophylle) peut, dans les plan¬
tes vivaces , donner naissance à des bour¬
geons axillaires. .
16° Il y en a normalement un dans les
embryons monocotylédonés.
17° Il y en a deux ou plusieurs dans les
embryons dicotylédonés , un pour chaque
feuille.
18° Les bourgeons axillaires avortent sou¬
vent dans les deux grands ordres de végé¬
taux, les monocotylédons et les dicotylédons,
mais rarement à l’aisselle de leurs feuilles.
Leur nombre peut s’accroître par des causes
accidentelles.
19° Les bourgeons axifères et axillaires
représentent des scions ou rameaux à l’état
rudimentaire.
20° Ils sont composés d’un nombre déter¬
miné de feuilles régulièrement disposées en
spires ou verticilles.
21° Les feuilles, selon qu’elles croissent
dans la terre , dans les eaux ou dans l’air, où
elles éprouvent des modifications diverses ,
selon leur position ou leur état particulier
de développement, peuvent être dites : feuib
ACG
ACC
55
les bulbeuses, tubéreuses, squamelleuses ,
primordiales, propres ou normales , termi¬
nales, écailleuses, stipulâmes , bractéales ,
calicinales , nectarifères , discoïdes , toru-
siennes, péialoïdes, staminales, carpellai-
res, ovulaires; et ces dernières se divisent
en funiculaires ou arillaires , en priminai-
res, secondinaires, tercinaires ou nucléines,
quartinaires , quintinaires, embryofères et
cotylédonaires.
22° Elles ne sont que les divers états de
modification d’un organe originel unique,
l’individu vasculaire , ou phy ton.
23° Elles se divisent, comme les cotylé¬
dons , en système supérieur et en sys¬
tème inférieur, et ce dernier en trois méri-
thalles.
Elles se développent de bas en haut à par¬
tir d’un point donné, et constituent le sys¬
tème ascendant des végétaux , système ca¬
ractérisé par la présence de vaisseaux par¬
ticuliers , au nombre desquels sont les
trachées ( les véritables trachées ne se ren¬
contrent que dans le système ascendant).
25° L’accroissement des mérithalles est si¬
multané et régulier dans quelques cas, isolé
et très irrégulier dans d’autres.
26° Toutes les parties de la feuille peuvent
subir les modifications exprimées au § T.
27° De la base du système ascendant ou
aérien de chaque feuille part un système
descendant ou terrestre qui se distingue par
des vaisseaux tubuleux , tous plus ou moins
déroulables naturellement ou par déchire¬
ment , mais qui ne sont pas de vraies tra¬
chées.
28° Chaque espèce de feuille a son sys¬
tème descendant propre, sa racine.
29° Ce système descendant , dont l’abon¬
dance ou la rareté dépendent des corps ap¬
pendiculaires d’où il provient , glisse dans
des voies particulières (par exemple entre
l’écorce et le bois des végétaux déjà formés),
et contribue, en grande partie, à la forma¬
tion des couches ligneuses du bois et fibreu¬
ses de l’écorce, ou autrement dit, a l’ac¬
croissement en épaisseur du tronc des végé¬
taux dicotylédonés et de leurs racines.
3° D’après cela, une tige ligneuse dicoty-
lédone est formée de feuilles régulièrement
ou irrégulièrement opposées et situées les
unes au-dessus des autres (d’ou l’accroisse¬
ment en hauteur) dont les mérithalles infé¬
rieurs ou tigellaires persistants et plus ou
moins développés, sont successivement cou¬
verts par les tissus radiculaires ou descen¬
dants des feuilles de tous les verticilles su¬
périeurs, soit de l’année, soit des années
subséquentes, et par des couches également
successives de tissu cellulaire (d’où l’accrois¬
sement en largeur des tiges ét en épaisseur
des couches concentriques).
31° Les tiges ligneuses des monocotylédo-
nés sont à peu de chose près comme celles
des dicotylédonés , et s’accroissent de la
même manière , c’est-à-dire par un système
ascendant, par un système descendant , et
par un développement utriculaire excentri¬
que, improprement nommé rayonnement
médullaire.
32° Un embryon monocotylédoné n’a pri¬
mitivement qu’un système vasculaire enve¬
loppant , parce qu’alors il n’est formé que
d’une seule feuille rudimentaire roulée.
Au centre de cette lre feuille , centre uni¬
quement formé de tissu cellulaire naissant,
il s’en développe bientôt une 2e, puis une 3e,
et enfin un nombre déterminé , normal pour
chaque espèce végétale.
33° De la base de la2me feuille, base indi¬
quée par le tissu cellulaire naissant par des
points sphéroïdes transparents, fluides ou
gélatineux , et qui sont en rapport avec les
nervures de la feuille, partent obliquement
du haut en bas et du centre à la circonfé¬
rence, des sortes de tubes vermiculés, dicho-
tomes d’abord, puis rameux, à rameaux
généralement sinueux , anastomosés , qui
vont sortir au-dessous du pétiole de la lre
feuille, entre les vaisseaux de son méri thalle
tigellaire, et descendent ainsi parallèlement
et extérieurement à ces vaisseaux, jusqu’à
la racine. Les vaisseaux descendants de la
3me feuille s’agencent avec ceux de la2me,
comme ceux-ci l’ont fait avec les vaisseaux
de la lre, et ainsi de suite.
34° Les vaisseaux tubuleux ou radiculaires
ne descendent pas toujours aussi réguliers
jusqu’à la racine. Il arrive souvent , surtout
dans les tiges articulées creuses et à méri¬
thalles ordinairement très développés, que ,
rencontrant sur certains points des voies
plus humides ou plus convenablement pré¬
parées, ils se détournent de leur route na¬
turelle pour se porter, en tout ou en partie,
tantôt à la circonférence des tiges , pour
56
ACC
ACC
former des faisceaux ligneux particuliers ou
des racines, tantôt vers le centre pour for¬
mer des articulations, des diaphragmes ou
cloisons.
35° Gomme dans les mônocotylédons, le
mérithalle tigellaire ou inférieur de la feuille,
est généralement très réduit ou manque to¬
talement , les vaisseaux du système descen¬
dant ou radiculaire des feuilles supérieures
se croisent immédiatement avec ceux du
système ascendant des feuilles inférieures,
d’où résultent ces lacis inextricables offerts
par presque toutes les tiges des grandes mo-
nocotyiédonées ligneuses dans leur coupe
verticale.
Telle est en résumé la théorie à l’aide de
laquelle M. Gaudichaud explique les phé¬
nomènes de l’accroissement des tiges et la
formation des couches ligneuses. Cette théo¬
rie, comme il est facile de le reconnaître,
repose sur l’idée fondamentale de Lahire et
de Dupetit-Thouars , l’émission des fibres
ligneuses par la base des bourgeons. Mais
cependant M. Gaudichaud a introduit une
idée neuve dans cette théorie phylogéni¬
que ; c’est la distinction qu’il établit entre le
système ascendant et le système descendant
de la tige. En effet , selon ce savant physio¬
logiste , le système ascendant se compose de
trachées, de fausses trachées, et de tous les
vaisseaux qui constituent le canal médul¬
laire : c’est par son développement qu’a lieu
l’accroissement en hauteur de la tige. Quant
au système descendant , il se compose des
vaisseaux rayés , ponctués , et des tubes li¬
gneux qui partent et descendent de la base
des bourgeons, et forment les couches li¬
gneuses et les feuillets vasculaires de la par¬
tie intérieure de l’écorce.
Dans l’état actuel de la science, nous ne
saurions avoir une opinion bien arrêtée sur
les idées de M. Gaudichaud. Les objections
soulevées contre la théorie de Dupetit -
Thouars, subsistent tout entières contre
celle de M. Gaudichaud, qui n’en est qu’une
modification. Le grand travail qui sert de
base à cette théorie, et dans lequel l’auteur
a consigné les faits nombreux et les expé¬
riences qui l’ont conduit à ses idées , n’a
point encore été publié. Lés amis des scien¬
ces doivent désirer ardemment cette publi¬
cation • car ce n’est qu’alors qu’il sera possi¬
ble de porter un jugement sur une théorie
ingénieuse, mais contre laquelle s’élèvent
des objections qui n’ont point encore été dé¬
truites.
3 0 La formation annuelle des couches ligneuses
est due au cambium qui, chaque année, four¬
nil les matériaux d’une nouvelle couche d’au¬
bier et d’une nouvelle couche de liber .
Cette opinion est celle qu’indiquent plu¬
sieurs passages des ouvrages deGrew, et que
plus récemment ont adoptée MM. Kieser et
de Mirbel.
Yoici comment ces auteurs expliquent
cette manière d’envisager les phénomènes
de l’accroissement en diamètre. Dans une
jeune branche en état de végétation on
trouve , entre le liber et l’aubier, une cou¬
che d’un fluide d’abord clair et limpide, qui
peu à peu s’épaissit et prend de la consis¬
tance; ce fluide , nommé cambium, est formé
par la sève descendante, mélangée à une par¬
tie des sucs propres des végétaux. Cette opi¬
nion sur la nature du cambium était celle
admise généralement depuis Grew et Du¬
hamel; mais, dès Tannée 18 16, M. de Mir¬
bel en avait émis une autre. Pour ce savant,
en effet, le cambium n’est pas un liquide s’é¬
panchant entre le bois et l’écorce; c’est un
véritable tissu qui naît à la fois de ces 2 par¬
ties de la tige, il se forme , dit-il , entre le li¬
ber et le bois une couche qui est la conti¬
nuation du liber et du bois. Cette couche ré¬
génératrice a reçu le nom de cambium. Le
cambium n’est donc pas une liqueur qui
vienne d’un endroit ou d’un autre : c’est un
tissu très jeune qui continue le tissu plus an¬
cien. Il se nourrit et sedéveloppe à 2 époques
de Tannée, au printemps et en automne. Son
organisation paraît identique dans tous ses
points; cependant la partie qui touche à l’au¬
bier se change insensiblement en bois , et
celle qui touche au liber se transforme peu à
peu en liber. Cette transformation est percep¬
tible àTœil de l’observateur. Ainsi, en résu¬
mé, il se forme chaque année, dans le tronc
des arbres dicotylédonés, une nouvelle cou¬
che ligneuse et une nouvelle couche d’aubier.
Ces nouvelles couches sont une production
de l’aubier et du liber qui s’organisent et se
solidifient. L’aubier formé Tannée précé¬
dente acquiert plus de densité et se change
en bois; mais le liber n’éprouve aucune
transformation ; seulement il se sépare et
s’accroît par sa face interne, au moyen du
ACC
ACC
cambium , et forme successivement de nou¬
veaux feuillets.
Cette dernière opinion paraît être celle qui
se rapproche le plus des faits observés; ce¬
pendant nous croyons devoir la modifier en
un point. Nous admettons, avons-nous dit
dansla 6me édit. de nos Éléments de Botanique
(p. 174), que les nouvelles couches qui se for¬
ment soient une production, une sorte d’ex¬
tension de la face externe de l’aubier et delà
face interne du liber; mais nous ne saurions
donner le nom de cambium à ce tissu de
nouvelle formation. Pour nous, le cambium
est toujours ce fluide nutritif, produit de la
sève élaborée, qui s’épanche au printemps et
en automne entre le bois et l’écorce. Mais
nous n’admettons pas pour cela que le cam¬
bium se transforme, d’une part, en une nou¬
velle couche d’aubier, et d’autre part, en une
nouvelle couche de liber. Le cambium est le
fluide essentiellement nourricier du végétal ,
commelesangest celui desanimaux; mais, de
même que ce dernier fluide ne se transforme
ni en muscles, ni en tissu cellulaire, ni en
graisse, en un mot en aucun des tissus élé¬
mentaires des animaux, fournissant seule¬
ment à chacun de ces tissus les matériaux
propres à leur développement, à leur entre¬
tien ; de même aussi nous pensons que le
cambium, dont on ne peut nier la similitude
avec le sang des animaux , fournit à la fois à
l’aubier et au liber, dont il baigne les sur¬
faces, les principes nécessaires à leur déve¬
loppement. Il ne devient pas tissu cellulaire
ni tissu vasculaire ; mais ces tissus déjà exis¬
tants y puisent les principes au moyen des¬
quels ils s’accroissent et se multiplient.
L’observation confirme d’ailleurs pleine¬
ment la nouvelle théorie que nous émettons
ici. En effet, que l’on examine attentivement
une jeune branche d’arbre, quand, au prin¬
temps, l’afflux du cambium en détermine
l’accroissement en diamètre, on verra que la
surface externe de l’aubier et la surface in¬
terne de l’écorce sont, en quelque sorte,
dans un état de turgescence. Elles sont re¬
couvertes l’une et l’autre d’une couche plus
ou moins épaisse de tissu cellulaire à l’état
naissant, abreuvée d’une grande quantité de
sucs. Ce tissu de nouvelle formation, analo¬
gue à la couche de bourgeons charnus qui
s’élèvent de la surface d’une plaie tendant à
se cicatriser, est non seulement adhérentaux
deux surfaces sur lesquelles on le voit, mais
en est évidemment une production, une vé¬
ritable continuation.
C’est en effet le tissu de l’aubier ou du li¬
ber, qui, recevant alors une plus abondante
nourriture, produit à sa surface ce nouveau
tissu. Ce mode de multiplication du tissu
cellulaire entre tout-à-fait dans le mode de
développement auquel le professeur Mirbel
a donné le nom de développement extra-
utriculaire.
Si c’était le suc épanché ou cambium qui
s’organisât chaque année, au printemps, en
nouvelles couches ligneuses et corticales, il
devrait nécessairement former, entre le bois
et l’écorce, une masse continue qui souderait
ces deux parties de la branche; et c’est ce
qui n’a pas lieu. A aucune époque de l’an¬
née, ainsi que tout le monde le sait, l’écorce
ne se détache plus facilement de la surface
du corps ligneux qu’au printemps et en au¬
tomne , c’est-à-dire au moment où se for¬
ment les couches ligneuses et corticales.
Loin d’ètre une masse continue, interposée
entre ces deux parties de la branche, le
nouveau tissu cellulaire forme 2 couches
simplement contiguës. Ainsi l’accroissement
en épaisseur de la tige des arbres dicotylé—
donés provient de nouvelles couches que
produisent la surface externe de l’aubier et
la surface interne du liber, et dont le cam¬
bium fournit les matériaux.
Nous avons déjà parlé, au commencement
de cet article, de l’accroissement latéral ou
en largeur, quand nous avons exposé le mode
de formation des diverses parties qui com¬
posent la tige, la lre année de son existence.
Nous ne reviendrons pas sur ce point, ce
que nous avons dit de l’accroissement en
largeur pour la ïre couche ligneuse et pour
la lre couche du liber s’appliquant égale¬
ment à toutes celles qui sont produites cha¬
que année. L’accroissement en diamètre de
la tige a donc sa source dans deux phéno¬
mènes : 1° la formation de nouvelles fibres
ligneuses venant s’ajouter à la surface de
celles qui existaient déjà ; et 20 l’écartement
latéral des fibres déjà formées par la produc¬
tion de fibres nouvelles qui s’interposent
entre elles.
2° Accroissement en hauteur.
L’accroissement en hauteur de la jeune
tige a lieu par suite de l’élongation et du
4*
T. I.
58
ACC
développement du bourgeon qui la termine, .
et qui, en s’allongeant, forme un scion dont
la hauteur s’ajoute à celle de la tige primi¬
tive. Ce bourgeon terminal communique
avec les diverses parties de la tige ou de la
branche qui le supporte, de sorte que, lors¬
qu'il se développe, les parties du jeune scion
communiquent avec les parties correspon¬
dantes de la branche placée immédiatement
au-dessous; mais à mesure que le jeune
scion s’est allongé et qu’il s’est formé en lui
une couche ligneuse et un liber, les parties
de la tige placées au-dessous ont éprouvé
leur accroissement annuel en diamètre, c’est-
à-dire qu’une nouvelle couche ligneuse s’est
ajoutée â celles qui existaient déjà, en s’ar¬
rêtant au point d’où le nouveau scion est
parti. Chaque année , un nouveau bourgeon
terminal, en se développant, donne nais¬
sance à un nouveau scion, qui augmente
ainsi successivement la hauteur de la lige.
Si l’on se représente la forme allongée de
chaque couche ligneuse plus large à sa par¬
tie inférieure , insensiblement amincie vers
son sommet, on reconnaîtra que le tronc
d’un arbre dicotylédoné est formé par une
suite de cônes creux dont le sommet est en
haut et qui sont emboîtés et superposés les
uns aux autres; mais le sommet du cône le
plus intérieur s’arrête à la base de la seconde
pousse; celui de cette seconde pousse au
commencement de la troisième, et ainsi suc¬
cessivement; en sorte que ce n’est qu’à la
base du tronc que le nombre des couches li¬
gneuses représente exactement le nombre
des années du végétal. Ainsi , par exemple,
une tige de chêne ou de tout autre arbre
de dix ans présentera dix couches ligneuses,
quand on l’examine tout-à-fait à sa base;
elle n’en offrira que neuf à la hauteur de la
seconde pousse, huit à la troisième , sept à
la quatrième, et ainsi de suite, jusqu’au
sommet, où elle n’en présentera qu’une seule.
Cette disposition explique la forme conique
du tronc des arbres dicotylédonés.
§ IL Tige des végétaux monocotylédonés.
N<»us nous sommes livré , dans ces der¬
niers temps, à des recherches persévérantes
sur ce point important de la physiologie des
végétaux , recherches que nous avons pu¬
bliées en grande partie dans la 6e édition de
nos Éléments de Botanique et de Physiologie
ACC
végétale. Nous en extrairons ici les points les
plus importants.
La tige d’un végétal monocotylédoné offre
des différences très tranchées , quand on
compare sa structure interne avec celle des
dicotylédonés. En effet , le stipe ou tige li¬
gneuse d’un palmier ou de tout autre arbre
monocotylédoné, ne présente pas, sur une
coupe transversale, cette succession de cou¬
ches emboîtées régulièrement les unes dans
les autres, avec un canal médullaire au
centre et à l’extérieur une écorce com¬
posée de feuillets superposés. Toute la
masse se compose d’un tissu utriculaire dans
lequel les fibres ligneuses sont éparses
sous la forme de faisceaux plus ou moins
épais. Chacun de ces faisceaux, plus nom¬
breux et plus serrés les uns contre les au¬
tres à la partie externe de la tige , con¬
tient à la fois des fibres ligneuses, des
vaisseaux aériens de différente nature , et
des vaisseaux laticifères. Tout-à-fait à l’ex¬
térieur de la tige on trouve une véritable
écorce, comme nous l’avons démontré et
comme nous le prouverons, en traitant spé¬
cialement de l’organisation de la tige et de
celle de l’écorce, r. Écorce,
Ainsi, en résumé, la tige des plantes mo¬
rs ocot y lédonées se compose de faisceaux vas¬
culaires , épars au milieu d’un tissu utricu¬
laire qui en forme la masse , sans apparence
de couches emboîtées. L’écorce y existe égale¬
ment, quoique moins distincte que dans les
dicotylédonés. Elle se compose d’un épiderme
de tissu utriculaire, et enfin de faisceaux de
tubes fibreux ( qui manquent quelquefois) ,
mais ne formant jamais de feuillets. Le corps
ligneux est une masse de tissu utriculaire
dans laquelle sont épars des faisceaux vas¬
culaires longitudinaux et plus ou moins
flexueux, distincts les uns des autres, plus
nombreux, plus rapprochés et plus durs vers
la partie externe de la tige. Chaque faisceau
vasculaire se compose : 1° de faisceaux aé¬
riens; 2° de tubes fibreux; 3° de vaisseaux
laticifères ; 4° de tissu utriculaire. Ces diffé¬
rents vaisseaux finissent par se lignifier avec
le temps.
Leur direction dans l’intérieur de la tige
est partout à peu près la même. Ils forment,
à partir de la base des feuilles auxquelles ils
vont tous aboutir, des arcs très allongés , à
convexité tournée vers le centre, de telle.
ACC
ACC
59
sorte que leurs deux extrémités sont diri¬
gées vers la partie la plus extérieure de la
tige. Dans toute leur longueur, ces faisceaux
n’ont pas la même organisation. A leur ex¬
trémité inférieure, ils ne sont composés que
de tubes tibreux ; plus haut se montrent d’a¬
bord les laticifères, puis les vaisseaux aé¬
riens, d’abord les fausses trachées, et enfin
les vraies trachées à spiricule déroulable.
Examinons maintenant l’accroissement de
la lige monocotylédonée dans ses 2 direc¬
tions, c’est-à-dire en hauteur et en épais¬
seur.
1° Accroissement en hauteur.
Nous avons démontré dans un ouvrage
( Nouv.EUm.de Bot. et dePhys. végét.,6e éd.,
p. 181) que pour les végétaux monocotylédo-
nés , la plupart des physiologistes qui ont
parlé de la formation et de l’accroissement
de la tige destinée à devenir ligneuse, sont
partis d’une erreur. Tous, en effet, disent
que la tige n’existe pas primitivement, et
qu’elle se forme à la fin de la lre année qui
suit la germination de la graine, par suite
de la soudure delà base du petit nombre de
feuilles qui résultent de l’évolution de la
gemmule. D’après cette opinion, le stiped’un
palmier ne serait pas une véritable tige ,
mais, en quelque sorte, un organe accidentel,
résultant de la base des pétioles confondus
en une masse de tissu utriculaire et de vais¬
seaux. Dès lors l’accroissement en hauteur
proviendrait, en quelque sorte aussi, d’une
suite de disques ayant tous la même origine
que celui de la lre année, placés les uns sur
les autres , et se réunissant de manière à
constituer une tige plus ou moins allongée.
Les observations que nous avons faites
nous ont amené à un tout autre résultat sur
l’origine de la tige dans les monocotylédo-
nés. Le palmier qui commence à se déve¬
lopper, a bien réellement une tige dès la
lre année, et cette tige n’est pas formée par
la soudure de la base des feuilles qui persis¬
teraient pour former une sorte d’anneau ,
origine de tous ceux qui lui succéderont
chaque année, et dont la réunion doit con¬
stituer le stipe. En étudiant la structure d’un
jeune palmier pendant la première année de
sa végétation , nous avons reconnu qu’il se
composait de 3 parties bien distinctes : une
tige , des fibres radicales et des feuilles.
La tige est d’abord excessivement peu dé¬
veloppée. Elle se montre sous la forme d’un
corps charnu, cylindracé, très court, arrondi
et comme tronqué à son extrémité, qui est
nue. Celte lige rudimentaire et déprimée
porte, dans ses deux tiers supérieurs, de
larges écailles redressées, terminées en pointe
à 1 eur sommet, d’autant plus grandes et plus
longues qu’elles sont plus supérieures , et de
plus, 5 ou 6 feuilles longuement péliolées ,
semi-amplexicaules à leur base, très rap¬
prochées les unes des autres. En écartant
ces feuilles , on voit qu’elles sont placées sur
une partie de la tige en forme de cône très
déprimé , et qu’au centre de leur réunion se
trouve une sorte d’étui ou de gaine tronquée
obliquement à son sommet , d’où sortent
deux feuilles ; enfin, dans l’intérieur de cette
gaine on distingue un petit bourgeon termi¬
nal très allongé, contenant des feuilles ru¬
dimentaires , et destiné à pourvoir au déve¬
loppement ascensionnel qui aura lieu l’an¬
née suivante. Le tiers inférieur de la tige
donne naissance à un grand nombre de fibres
radicales.
Il y a donc bien réellement , dans un
jeune palmier d’un an, une tige primitive,
parfaitement distincte des écailles et des
feuilles. Seulement, cette tige est excessive¬
ment courte et déprimée, mais sa structure
intérieure est la même que celle de toutes
les autres tiges monocotylédonées. Mainte¬
nant, l’année suivante, lebourgeon terminal
dont nous avons signalé l’existence au centre
de l’assemblage des feuilles provenant de
l’évolution de la gemmule, se développe,
donne naissance à un certain nombre de
feuilles très rapprochées les unes des autres,
par suite du peu d’élongation de l’axe qui les
supporte. Les feuilles de la première année
sont un peu rejetées en dehors par l’accrois¬
sement excentrique de la portion de tige qui
les supporte, et dont celle qui vient de se
former la seconde année n’est que la conti¬
nuation. Il y a donc ici , comme dans toutes
les autres tiges, développement simultané en
épaisseur et en hauteur; mais, nous le ré¬
pétons , l’accroissement en hauteur estdù à
l’élongation d’un axe caulinaire déjà exis¬
tant; et non pas aux disques formés par la
partie inférieure des feuilles qui persisterait
et se souderait.
Ce développement est , en conséquence ,
le même que celui que nous avons déjà ob~
60
À CG
AGC
servé dans la tigedicotylédonée qui s’accroît
en hauteur. C’est une suite d’axes verticaux
qui se continuent sans interruption les uns
les autres, et dont l’ensemble constitue le
stipe. Seulement, dans le plus grand nom¬
bre de cas , ces axes étant fort courts et s’al¬
longeant peu, la tige croît lentement en hau¬
teur, en sorte que les mérithalles restent con¬
fondus les uns avec les autres. C’est pour
cette raison que la tige ligneuse des mono-
cotylédonés est recouverte extérieurement,
dans toutes ses parties, de feuilles générale¬
ment persistantes. Cependant, à mesure que
de nouvelles feuilles se développent, les plus
anciennes, qui sont en même temps les plus
inférieures, finissent par se détacher de la
tige , en y laissant une cicatrice ou des ves¬
tiges dont les traces ne s’effacent jamais com¬
plètement ; aussi la surface d’un stipe n’of¬
fre-t-elle jamais cette netteté etcepoli qu’on
observe généralement dans le tronc des ar¬
bres dicotylédonés. Les feuilles qui recou¬
vrent ainsi la tige monocotylédonée parais¬
sent au premier abord dispersées sans ordre,
parce qu’elles sont extrêmement rapprochées
et serrées les unes contre les autres. Néan¬
moins elles ont ordinairement une disposition
spirale plus ou moins régulière, analogue à
celle des feuilles des végétaux à 2 cotylédons,
que l’on reconnaît très facilement dans quel¬
ques arbres, comme le Pandanus , par exem¬
ple, et que l’on retrouve également dans les
cicatrices qu’elles laissent à la surface de
la tige, quand elles viennent à s’en déta¬
cher.
La tige des palmiers et des autres mono¬
cotylédons ligneux est, comme on sait , gé¬
néralement simple ; cela provient de ce qu’il
ne se développe pas de bourgeons à l’aisselle
de leurs feuilles, ou du moins de ce que ces
bourgeons restent à l’état rudimentaire. C’est
un des caractères qui distinguentle mieux la
tige des monocotylédons de celle des dicoty-
lédons, dans lesquels un ou plusieurs bour¬
geons, existant à l’aisselle de chaque feuille,
s’allongent chaque année pour donner nais¬
sance à des scions ou des branches. Cepen¬
dant il y a certains cas ou certaines circon¬
stances particulières où quelques uns des
bourgeons qui existent à l’état latent dans
l’aisselle des feuilles de monocotylédons ve¬
nant à se développer, la tige est alors ra¬
meuse. C’est ce qu’on observe constamment
dans le Palmier doum de la Thébaîde (Cru-
cifera thebaïca Del.) ; dans quelques Dracœ-
na, Yucca , Atoë, etc. Cette ramification de
la tige peut également se montrer quand on
vient à retrancher le bourgeon terminal d’un
monocotylédon, et en particulier des Dra-
cœnci ou des Aletris. Un ou plusieurs des
bourgeons latents, dont les rudiments exis¬
tent à l’aisselle des feuilles, se développent
et forment la base d’autant de nouvelles ra¬
mifications , qui continueront à s’accroître
absolument de la même manière que la tige
principale.
2° Accroissement en diamètre.
Quant à l’accroissement en diamètre du
stipe, il a lieu parla production de nou¬
veaux faisceaux de fibres ou de vaisseaux
dans la masse utriculaire qui forme la base
de la tige. On comprend qu’il ne peut avoir
lieu que dans la portion de cette tige non
encore entièrement solidifiée, et qu’il s’ar¬
rête dans celles qui sont devenues ligneuses.
Les fibres nouvelles, se formant toujours
vers la partie centrale de la tige, doivent
tendre constamment à rejeter vers la péri¬
phérie les fibres plus anciennes, qui s’y ac¬
cumulent et se pressent les unes sur les au¬
tres, de manière à constituer la partie la
plus solide et la plus résistante de la tige.
Aussi arrive-t-il fréquemment que, tandis
qu’une tige ligneuse monocotylédonée offre
à l’extérieur une zône plus ou moins épaisse
de fibres dures , compactes et très serrées ,
sa partie intérieure est composée d’un tissu
cellulaire lâche , présentant des fibres li¬
gneuses éparses et sans liaison entre elles.
Le contraire a lieu, comme on sait, dans la
tige dicotylédonée, dont la partie ligneuse
est d’autant plus solide qu’on l’observe plus
près du centre.
Si l’accroissement en hauteur des Mono¬
cotylédons se fait par une cause semblable à
celle qui détermine l’élongation de la tige
des Dicotylédons, savoir : le développement
d’un bourgeon terminal; il n’en est pas tout-
à-fait de même de l’accroissement en dia¬
mètre. Dans les premiers, en effet , les nou¬
velles fibres se forment toujours vers la par¬
tie centrale de la tige, seul point véritable¬
ment végétant de cet organe, tandis que
dans les secondes , c’est à la partie externe ,
c’est-à-dire à la surface extérieure du corps
' ligneux et à la surface intérieure de l’écorce,
ACE
ACE
61
que se développent les nouvelles fibres, dont
l’accumulation constitue les couches annuel¬
les du bois et les feuillets de l’écorce. Ainsi,
dans la tige monocotylédonée, il n’y a qu’un
seul système de développement , tandis qu’il
en existe deux dans la tige des arbres dico-
tylédons.
Plusieurs points, simplement énoncés dans
cet article , seront développés plus en détail
aux mots. Tige, Stipe, Bourgeon, Bulbe, Mo¬
nocotylédons, Dicolylédons, etc. (A. Richard.)
ACCROISSEMENT dans les minéraux.
min. — L’accroissement dans les minéraux ,
ou plus généralement dans les corps inorga¬
niques, diffère sous deux rapports de l’ac¬
croissement dans les corps organisés. Chez
ces derniers, le phénomène est renfermé dans
de certaines limites, et il s’opère par intus-
susception, c’est-à-dire par le dépôt de nou¬
velles molécules dans toutes les parties de
l’être à la fois. Dans le corps inorganique, au
contraire, l’accroissement n’a pas de limite,
et il n’a lieu que par juxta-position , c’est-à-
dire seulement à l’extérieur; les molécules
additionnelles ne faisant qu’envelopper de
nouvelles couches la masse déjà formée, qui
demeure invariable pendant toute la durée
du phénomène. Ce n’est pas qu’il n’y ait
quelquefois dans l’intérieur des minéraux
des déplacements et des transports de molé¬
cules , occasionnés par les actions électro¬
chimiques; mais alors le minéral éprouve
une surcomposition ou une décomposition ;
c’est un changement de nature qui en ré¬
sulte, et non plus un simple accroissement.
V. MINÉRAL et MINÉRALOGIE. (DEL.)
* ACEMYIA (àxvj, pointe ; p.v?a, mouche).
ins. — G. de Diptères de la section des Ta-
chinariœ, Rob. Desv., correspondant au g.
Tachina, Macq. (D.)
*ACÈ1\E. Acœna (axa ivoc, pointe), ins. —
C’est le nom que donne Treitschke à un g.
de Lépidoptères de la famille des Nocturnes,
tribu des Phalénites, qui antérieurement
avait été appelé Ourapleryx par Leach. (D.)
* ACEXTROPTERLS (à priv. ; x/vrpov ,
aiguillon ; Trrepov , aile), ins. — G. de l’ordre
des Coléoptères pentamères, famille des Chry-
somélines, proposé par M. Chevrolat et adopté
par M. Dejean. Il est fondé sur une seule esp.
du Brésil nommée par M. Dejean A. Lacor-
dairii , et regalis par M. Chevrolat. (D.)
* ACENTRUS (à priv.; xeWpov , aiguillon).
ins. — G. de Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Curculionides, proposé par M. Che¬
vrolat et adopté par M. Dejean. Il est fondé
sur une seule esp. du midi de la France,
VA. hisirio Schoënh. (D.)
ACÉPHALE. Acephalus (àx/cpa)oç, sans
tête), térat. — On appliquait autrefois ce
nom à tous les monstres dépourvus de tête,
ou pourvus seulement d’une tête, soit in¬
complète, soit même complète, mais mal
conformée. Il appartient aujourd’hui en
propre à l’un des principaux g. de la famille
des Acéphaliens. (I.-G. St.-H.)
ACÉPHALE (à priv.; xstpaK, tête), bot.
ph. — M. de Mirbel applique cette épithète
à l’ovaire, quand il ne porte point immédia¬
tement le style , comme on le remarque dans
les l abiées, les Ochnacées, etc. (C.L.)
*ACÉPHALÉNIE (à priv.; xwpaW, tête;
Iyjvqç, creux), térat. — V. acépiialobraciiie.
(I.-G. S.-H.)
ACÉPHALES. Acephali (a priv.; xecpaDj ,
tête), moll. — Animaux sans tête , comme
le sont, en effet, les Mollusques auxquels
Cuvier ( Tabl. élèm. de l’hist. nat. des anim.,
1798) a le premier imposé ce nom. Les Acé¬
phales contiennent tous les Mollusques à co¬
quilles bivalves, et constituent un des grands
embranchements des Mollusques; c’est à ce
mot que nous en traiterons. D’abord admis
par Lamarck comme grande division de ces
animaux, ce savant Naturaliste en fit plus
tard une classe particulière du règne animal,
pour laquelle il proposa le nom de Conchi-
f'eres. Nous exposerons , en traitant des gé¬
néralités des Mollusques , les motifs qui ne
nous permettent pas d’adopter la classe de
Lamarck. (Desii.)
ACÉPHALES (à priv.; xeepa \r> , tête).
arachn. — Nom donné par Latreille à un
groupe d’insectes, dont Lamarck a fait de¬
puis l’ordre des Arachnides palpistes. C’est à
la classe des Arachnides que répond aujour¬
d’hui cette division. V. arachnides. (H. L.)
* ACÉPHALIENS. Acephalœi (àxecpaXoç,
sans tête), térat. — Famille de Monstres
unitaires , appartenant au second ordre, ce¬
lui des Omphalosites, et comprenant un très
grand nombre d’êtres anomaux, dont l’or¬
ganisation singulière a fixé également, mais
sous des points de vue très différents, l’at¬
tention des Tératologues de tous les temps.
Les Acéphaliens ne sont pas seulement ca-
m
ACE
ACE
ractérîsés , comme l’indique leur nom, par
l’absence de la tête , dont il existe tout au
plus quelques vestiges appréciables seule¬
ment par l’analyse anatomique. A ce carac¬
tère premier et fondamental qui distingue
nettement ces monstres des Paracéphaliens,
s’ajoutent généralement les anomalies sui¬
vantes, dont l’ensemble fait des Acépha-
liens les plus imparfaits de tous les êtres
tératologiques, après les Parasites elles Ani-
diens.
Le corps, plus ou moins imparfait, sou¬
vent très incomplet , est constamment de
forme binaire; et c’est même ce qui distin¬
gue principalement les Acéphaliens des Ani-
diens. Mais , malgré les figures faites de fan-
• taisie et les assertions fausses de quelques
auteurs , cette forme binaire est toujours
mal symétrique. Les régions droite et gau¬
che présentent constamment des anomalies
plus ou moins nombreuses de forme ou de
proportions , qui ne se répètent pas ou se
répètent mal d’un côté ou de l’autre. Il existe
souvent , sur une grande partie de la surface
du corps, et aussi des membres, des émi¬
nences irrégulières provenant de l’accumu¬
lation locale du tissu cellulaire, et sur d’au¬
tres points, des plis de la peau et des enfon¬
cements dont la disposition est très variable.
L’imperfection de la symétrie peut même
être portée au point qu’il devienne presque
nécessaire de recourir à l’analyse anatomi¬
que, pour distinguer les deux moitiés du
corps, ou plus exactement, les deux parties
homologues, mais dissemblables, en les¬
quelles il se divise. L’extrémité supérieure
du corps est arrondie, recouverte de tégu¬
ments, et quelquefois garnie de poils, qui
sont de véritables cheveux ; car, au-dessous
d’eux, on trouve parfois quelques osselets
en connexion avec l’extrémité cervicale du
rachis, et dans lesquels il est impossible de
méconnaître les rudiments du crâne.
Le nombre des membres varie de 4 à 1.
Lorsqu’il n’en existe qu’un, c’est toujours
un membre abdominal. Les membres, quel
qu’en soit le nombre , sont mal proportion¬
nés, contournés, presque toujours pourvus
de moins de 5 doigts, et surtout terminés
par des pieds-bots. Le renversement du pied
en dedans est le cas le plus commun; mais
les autres genres de pieds-bots, et surtout le
renversement en dehors, s’observent aussi
chez les Acéphaliens. Nous avons vu quel¬
quefois les deux pieds du même sujet ren¬
versés en sens contraire, et les auteurs rap-
portent plusieurs exemples de cette dispo¬
sition.
L’anus est le plus souvent perforé, mal¬
gré l’assertion contraire de quelques au¬
teurs , parmi lesquels on est étonné d’avoir
à citer Elben, dont l’ouvrage sur les Acépha-
liensest d’ailleurs fait avec tant de soin. Les
organes externes de la génération existent
presque toujours , mais si imparfaitement
conformés dans beaucoup de cas, que la
détermination du sexe est impossible sans
dissection.
Avec ces anomalies extérieures coïncide
constamment l’état imparfait de tous les
viscères, soit de la région sous -ombilicale
de l’abdomen, soit, et cette distinction est
très importante, de la région sus-ombili¬
cale et du thorax. Les viscères de la région
sous-ombilicale, l’intestin , les organes uri¬
naires, les organes génitaux intérieurs, exis¬
tent d’ordinaire; et l’intestin même con¬
stamment, au moins en ce qui concerne la
plus grande partie du gros intestin et la
fin de l’iléum. Au contraire , les viscères de
la région sus-ombilicale de l’abdomen , la
portion supérieure de 1 intestin, l’estomac,
la rate, le foie, le pancréas , et surtout les
organes thoraciques, les poumons et le cœur,
sont, le plus souvent, non seulement mal
conformés, incomplets, plus ou moins ru¬
dimentaires, mais même entièrement ab¬
sents. Pendant long-temps même on a re¬
gardé tous les Acéphaliens comme totale¬
ment dépourvus de cœur, et Elben a cru
pouvoir présenter comme exactement équi¬
valentes ces deux expressions : Monstres acé¬
phales et Monstres privés de cœur; mais il
est incontestable aujourd’hui qu’un cœur ru¬
dimentaire peut exister, aussi bien que des
poumons rudimentaires , chez un véritable
acéphalien.
Le développement de tous les autres appa¬
reils organiques est proportionnel à celui
des viscères digestifs , respiratoires et circu¬
latoires. Le squelette est toujours très in¬
complet, et le rachis lui -même peut man¬
quer presque complètement. Un auteur as¬
sure même avoir constaté dans un cas l’ab¬
sence complète de la colonne vertébrale , y
compris le sacrum. La moelle épinière est
4
ACE
ACE
ordinairement, comme le rachis, très in¬
complète, et paraît aussi pouvoir manquer
en entier. Les nerfs existent au contraire
constamment, de même que le grand sym¬
pathique ; mais ils sont imparfaits. Les mus¬
cles, toujours peu distincts dans la plupart
des régions du corps, sont souvent tout-à-
fait confondus, comme chez les jeunes em¬
bryons. Enfin le système vasculaire présente
une multitude d’imperfections, comme on
peut le prévoir par ce qui a été dit plus haut
des divers viscères, et spécialement du cœur.
Les faits, dont nous venons d’offrir le ré¬
sumé, démontrent la liaison intime qui
existe, chez les Acéphaliens, entre les modi¬
fications extérieures de l’être et les anoma¬
lies de ses organes intérieurs. Tout monstre
de cette famille, en même temps qu’il est à
l’extérieur irrégulièrement conformé et im¬
parfaitement symétrique, présente à l’inté¬
rieur une organisation très simple et très
imparfaite, les viscères thoraciques man¬
quant plus ou moins complètement , et les
viscères abdominaux étant, les uns absents,
les autres incomplets. Ce résultat est aussi
général, aussi rigoureusement établi, que
l’est en Zoologie la possibilité de ramener
un animal à son type sur le seul examen de
ses caractères extérieurs , et de déterminer
immédiatement, avant tout examen anato¬
mique , les principales modifications de son
organisation interne.
Tous semblables entre eux, comme il ré¬
sulte de cette remarque , par les conditions
générales de leur organisation, les Acépha¬
liens le sont aussi, et d’une manière singu¬
lièrement frappante, par les circonstances
de leur naissance , sur lesquelles Elben et
surtout Geotîroy St.-Hilaire ont appelé l'at¬
tention des Tératologues. Ces monstres , qui
presque toujours tiennent au monde avant
ternie, naissent jumeaux, quelquefois même
plus que bijumeaux, et en outre, comme on
va le voir, dans des rapports constants avec
leur jumeau. Celui-ci est bien conformé, et
beaucoup plus volumineux que son frère.
L’un et l’autre n’ont en commun qu’un seul
placenta, et des deux c’est le jumeau bien
conformé qui naît le premier ; l’acéphalien
le suit, soit immédiatement, soit après un
intervalle de plusieurs minutes, ou même
de plusieurs heures. Une autre circonstance
extrêmement remarquable par sa constance
63
est la similitude des sexes des deux jumeaux.
En effet, dans les cas où les sexes sont in¬
diqués par les auteurs , on trouve tou¬
jours que les jumeaux sont extérieurement ,
tous deux mâles , tous deux femelles, ou,
comme l’a rapporté Eatzky , tous deux her¬
maphrodites ; et même, si un acéphalien
sans sexe naît avec un jumeau , soit mâle,
soit femelle, on peut être presque assuré,
en soumettant l’acéphalien à une dissection
exacte, de trouver au moins quelques par¬
ties d’un appareil générateur, mâle dans le
premier cas, femelle dans le second. Quand
un acéphalien naît avec 2 ou 3 frères, il res¬
semble pareillement par son sexe, soit à l’un
d’eux , soit même à tous à la fois.
Le jumeau d’un acéphalien naît ordinai¬
rement plein de vie , et souvent même com¬
plètement viable. L’acéphalien, au contraire,
dont l’organisation réalise à tant d’égards
celle d’un jeune embryon , non seulement
n’est pas viable, mais encore ne saurait pro¬
longer sa vie au-delà du moment même de
sa naissance. Une fois hors des eaux de
l’amnios, il meurt avec une extrême promp¬
titude, et sans même avoir donné de signes
de vie. Deux auteurs italiens parlent seuls
de quelques mouvements qu’aurait exécutés
un acéphalien en naissant ; encore leur té¬
moignage doit-il être révoqué en doute; car
toutes les relations bien faites attestent que
les Acéphaliens , comme les Paracéphaliens
et les Anidiens, ne sauraient vivre un seul
instant au milieu des conditions, pour eux
inharmoniques , du monde extérieur.
Après avoir fait connaître les principaux
faits relatifs à l’organisation et aux circon¬
stances de la naissance des Acéphaliens con¬
sidérés en général , il nous reste à indiquer
les principaux caractères distinctifs sur les¬
quels repose la division en genres de cette
famille, composée dès a présent d’un très
grand nombre d’êtres anomaux. Les genres
auxquels nous avons cru devoir les rappor¬
ter sont au nombre de trois, et sont dénom¬
més et caractérisés comme il suit :
I. acéphale. Acephalus (àx/tpa )oç). Caract.:
Corps imparfaitement symétrique, irrégu¬
lier, mais dont les diverses régions sont bien
distinctes; thorax existant complètement ou
presque complètement, et portant les mem¬
bres thoraciques ou au moins l’un d’eux. Ce
g. comprend les Acéphaliens les moins éloi-
64
ACE
ACE
gnés de l’état normal : ils sont privés seule¬
ment de la tête et des organes qui manquent
généralement avec elle , et par conséquent
sont encore aussi complets, aussi entiers
que peuvent l’être des Acéphaliens. On con¬
naît dès à présent un assez grand nombre
d’ Acéphales, tous nés dans l’espèce humaine.
II. péracéphale. Peracephalus (.7 r/pa , au-
delà; àxscpodoç, acéphale). Caract. : Corps im¬
parfaitement symétrique, irrégulier, ayant
ses diverses régions bien distinctes; point
de membres thoraciques.
Ce genre, dont les conditions ont été déjà
observées dans 50 individus , et qui est l’un
des groupes tératologiques les plus nom¬
breux , présente un degré de plus d’anoma¬
lie que le genre précédent. Ce n’est plus
seulement ici la tête, mais aussi les mem¬
bres supérieurs, et avec eux une partie sou¬
vent très considérable du tronc, qui man¬
quent entièrement , ou dont la dissection
fait retrouver tout au plus quelques vesti¬
ges. Dans quelques uns même l’anomalie
est portée si loin, que le tronc semble réduit
au tronçon pelvien du corps. Ce genre a été
surtout observé chez l’homme ; mais on en
connaît aussi quelques exemples chez le
mouton et le cerf.
III. mylacéphale. Mylacephalus (c’est-à-
dire : acéphale - môle; pv\n, môle; àxt-
cpoc \oq). Caract.: Corps non symétrique, très
irrégulier, informe, ayant ses diverses ré¬
gions peu ou point distinctes ; membres très
Imparfaits, rudimentaires, ou même pres¬
que tous nuis. — Ce genre, par lequel la
famille des Acéphaliens se lie avec celle, plus
anomale encore, des Anidiens, ne se com¬
pose que d’un très petit nombre de cas , la
plupart observés dans l’espèce humaine, un
autre chez la chèvre. „
Ainsi , des trois genres de monstruosités
acéphaliques , l’un n’est connu que chez
l’homme; et deux observés surtout dans
cette même espèce , se sont présentés en ou¬
tre chez quelques ruminants, tous unipares,
plus rarement bipares, et par conséquent
offrant avec l’espèce humaine une similitude
très marquée dans l’une des conditions les
plus importantes de leur reproduction.
Les au leurs principaux qui ont écrit sur les
monstres Acéphaliens sont : Meckel , Hand-
buch der path. Anal., t. I. — Tiedemann,
Anal.derkopflosen Misgeb. (Landshut, 1813).
— Béclard, Mèm. sur les Acéph. dans les
Bull, de la fac. de Med., ann. 1815 et 1817.
■ — Elben , de Acephalis sive Monst. corde
carent., Berlin, 1821 ; ouvrage spécial dans
lequel sontrésumées toutes les connaissances
acquises avant Elben. — Geoff. S.-Hil., Phil.
anal. t. II, et Note sur V Acéph. dans la Re¬
vue méd., I, 1826. — Vernière , sur les fœtus
acéph. dans le Répert. génér. d’ Anal., t. III,
— V. aussi notre Hist. génér. des Anoma¬
lies, t. II, p. 464-528. (Is.-G. S.-H.)
* ACÉPSiALOBRÂCHIE. Acephalobra-
chia (à priv. ; xt^aîkfi , tête; Sp a^twv , bras).
térat. — Par ce nom et ceux d'Acéphalé-
nie , d ’Acéphalochéirie et d ’ Acéphalénie ,
M. Breschet a proposé de désigner les mon¬
struosités acéphaliques compliquées de di¬
vers états imparfaits des membres. V . acé-
phaliens. (Is.-G. S.-H.)
ACÉPH ALOCYSTES .Acephalocystis (àxe-
yaàoç, sans tête; xua-T tç, vessie). IIELM. —
G. fondé par Laënnec pour renfermer cer¬
tains êtres si simples, que l’on peut mettre
en doute s’ils doivent réellement être placés
au nombre des animaux. Ils consistent en
une simple vessie plus ou moins transparente ,
sans fibres apparentes , sans corps ni tête , et
sans aucun orifice naturel, comme remplie d’un
liquide très limpide, et toujours renfermée dans
un kyste fibreux ayant des communications vas¬
culaires avec les organes qui la contiennent.
Jamais on n’y a observé de mouvements
spontanés, même dans l’acception la plus
simple de ce mot; jamais on n’y a pu re¬
connaître aucun organe, ni rien qui ressem¬
ble à des fonctions digestives. Cette vessie
constitue à elle seule l’organisme tout entier;
elle est mince , fort délicate, et se laisse dé¬
chirer en tous sens avec une égale facilité ,
sans j amais offrir aucune apparence de struc¬
ture fibreuse. On peut la diviser en lamelles
ou feuillets , dont le nombre varie suivant le
degré de développement des individus. Cou¬
pée transversalement , et examinée ainsi au
microscope , on y reconnaît alors cette divi¬
sion en feuillets , ce qui prouve qu’elle n’est
pas purement artificielle, comme le pensent
certains auteurs.
Sont-ce là des organismes à part? et pou¬
vons-nous donner le nom d’animaux à des
êtres chez lesquels la vie ne se manifeste par
aucune des fonctions propres à la vie ani¬
male? Beaucoup d’auteurs , en effet, n’v ont
I
ACE
ACE
65
vu autre chose que des productions morbi¬
des. Rudolphi et Blumenbach sont de ce
nombre; et, bien que ceux qui professent
l’opinion contraire soient en très forte ma¬
jorité, nous devons reconnaître qu’elle ne
s’appuie sur aucune preuve positive ; il nous
semble même impossible de l’adopter sans
restriction. On a cité ce fait, que le liquide
interne est tou t— à fait limpide et fort diffé¬
rent de celui dans lequel la vessie est plon¬
gée à l’intérieur du kyste qui l’enveloppe;
et Laënnec voit là une véritable assimila¬
tion. On a allégué aussi l’espèce de parenté
intime qui semble unir ces êtres si singu¬
liers avec les vessies des Floriceps , des Cœ-
nures, des Cysticerques et des Echinoco-
ques; enfin Kuhn, médecin àNiederbronn
(Alsace), a fait voir qu’ils ont un mode de
reproduction bien déterminé , et qui sem¬
blerait démontrer en effet que ce sont là des
êtres complets, bien que réduits à une ex¬
cessive simplicité. Cette reproduction se fait
par des gemmes qui se développent entre les
feuillets de la vésicule mère, et qui, une
fois parvenus à un certain degré d’accrois¬
sement, se détachent, soit en dehors de
cette même vésicule, soit dans l’intérieur de
sa cavité , suivant qu’ils appartiennent à
l’espèce que Kuhn a désignée sous le nom
d 'Endogène, et que l’on ne rencontre que
chez l’homme; ou à celle que l’on trouve
chez le bœuf et le mouton , et qui a reçu du
même observateur le nom d 'Exogène.
De ces 3 arguments, le ïer nous semble peu
concluant; le 2me l’est peut-être davantage.
Les rapports intimes qui existent entre
les êtres qui nous occupent et les vers que
Laënnec a désignés sous le nom de Vésicu¬
laires, et qui portent colleetivemeut , dans
une foule d’ouvrages , celui d ’ Hydatides, ces
rapports, disons -nous, sont incontesta¬
bles; or, nous avons vu nous-même, au mi¬
croscope, et Leblond avait signalé avant
nous, des mouvements propres dans l’espèce
de vésicule albumineuse où les Floriceps
sont enfermés [V. floriceps). Quantau mode
de reproduction signalé par Kuhn , il rap¬
pelle complètement celui des utriculcs du
tissu cellulaire des plantes , tel que les Bo¬
tanistes le conçoivent aujourd’hui.
Ce qui nous semble ressortir de ces faits ,
c’est que les Acéphalocystes ont une exi¬
stence propre et distincte de celle des organes
dans lesquels on les trouve enfermées ; mais
il nous paraît aussi que , pour arriver, du
moins dans l’état actuel de la question , à
dire que ce sont des animaux, il faudrait dé¬
pouiller ce dernier terme de tout ce que sa
définition renferme de précis. Ce sont des
êtres équivoques, dont la science n’a pro¬
bablement pas encore su saisir les véritables
caractères, et qui nous paraissent rester en
dehors de ces définitions des 3 règnes , dans
lesquels, au premier coup d’œil, tous les
êtres sembleraient devoir naturellement ve¬
nir se grouper.
Les 2 esp. d’ Acéphalocystes que nous avons
déjà mentionnées d’après Kuhn , se rencon¬
trent dans les principaux viscères ; mais sur¬
tout dans le foie, les poumons, la rate, les
épiploons, etc. Elles y sont l’origine d’une
maladie désignée, dans les bœufs, sous le
nom de pommelière , ou vulgairement sous
celui de poches d’eau. En général , elles sont
enkystées; on en a pourtant trouvé qui
étaient complètement libres, dans la cavité
des plèvres (Dr Freteau), dans la vessie uri¬
naire (Béclard), dans la cavité de l’arach¬
noïde (Rostan), dans les veines pulmonaires
(Andral) ; mais la lecture que nous avons
faite des mémoires où ces faits sont déposés
ne nous a pas paru démontrer suffisamment,
ou que ce fussent véritablement des Acé¬
phalocystes, ou qu’elles ne fussent pas tom¬
bées des poumons dans la cavité pleurale ,
des reins dans la vessie, etc.
Lorsque les Acéphalocystes sont renfer¬
mées dans un kyste , on les y trouve isolées
ou réunies au nombre de 2 , 3 , 4 , et même
6 ou 8, dans un même kyste, suivant que
celle qui la lre a occupé le kyste, a déjà été
ou non fécondée. On rencontre quelquefois
les débris de l’Acéphalocyste mère , surtout
lorsqu’elle appartient à l’espèce endogène
qui se développe par l’emboîtement des gem¬
mes. Kuhn a fait voir comment certains tu¬
bercules peuvent devoir leur existence à la
présence et à la destruction successive de ces
productions dans le parenchyme des organes.
M. H. Cloquet a le 1er proposé de regarder
comme des Acéphalocystes, les vésicules qui
se développent dans l’affection de l’utérus,
désignée communément sous le nom de
môle hydatique ; elles constituent l’esp. qu’il-
a appelée A. en grappe (A. racemosa ). La
plupart des auteurs qui ont traité ce sujet
5
T. I.
GG
ACE
depuis M. H. Cloquet, ont refusé d’admet¬
tre celte opinion , qui ne pourra être discu¬
tée d’une manière définitive que lorsque de
nouveaux travaux auront mieux fait con¬
naître les caractères génériques des Acépha-
locystes , et la nature des productions dont
il s’agit. Nous nous contenterons donc , pour
cette question , ainsi que pour plusieurs au¬
tres relatives au même sujet, de renvoyer
aux ouvrages spéciaux des auteurs suivants :
Laënnec, Mém , sur les vers vésiculaires, in-4°,
p. 96 et 170, avec planches. — H. Cloquet,
Faune des médecins, art. Acéphalocystes. —
Cruveilhier, Anal, path., art. Maladies du
foie , de la raie et du grand épiploon ; art. Acèr
phalocystes du Dict. de Mèd et de Chir.
prat. — Kuhn, Recherches sur les Acéphalo-
ct/s<e.s,etc.,dansles Mém. de la Soc. d’hist. nat.
de Strasbourg , i. \ ; art. reproduit en grande
partie dans les Ann. de la Soc. d’Ilist. nat.,
t. XXIX, lre série. — Leblond , Allas de
l’ouvrage de Brernser, pl. 10 et 11, et p. 17
et suiv., 29etsuiv. du texte explicatif, etc.,
etc. — Nous reviendrons nous-même, à l’art.
Hydutides, sur diverses questions qui nous
semblent devoir gagner à être traitées d’une
manière plus générale, et notamment sur
celle du développement originaire de ces
êtres singuliers au sein des organes.
(L. Doyère.)
* ACÉPÎIALOGASTRIE. Acephalogas-
tria ( à priv. ; xscpaXv), tête ; yaa-Tvip , rp6q, ven¬
tre). ter at. — Nom proposé par M. Breschet
pour les Monstruosités acéphaliques avec
absence du thorax et de l’abdomen. V. acé-
PHALLENS. (ï. G. S. -H.)
"ACÉPHALOMIE. Acephalomia (à priv.;
x£tpaXvj , tète ; âXwfxat , s’écarter du type; de¬
venir monstrueux), térat. — V . acépiialo-
BRACIIIE. (I. G. S.-H.)
ACÉPîIALOFHORES. Acephalophori (à
priv.; xîcpoc Xy) , tête; «popoç , porteur), moll.
— M. de Blainville, dans son Manuel de Ma¬
lacologie , a substitué à tort ce nom à celui
d’ Acéphales. Ce mot Acéphale convient très
bien à des animaux dépourvus de tête, tandis
qu’Acéphalopbore signifierait, à la rigueur,
animal portant une tête , et cependant sans tête.
Nous pensons que M. de Blainville n’a créé
ce mot défectueux que pour le mettre en
consonnance avec celui de Céphalophores ,
qu’il propose pour les Mollusques qui ont
véritablement une tête. (Desh.)
AGÉ
* ACÉPHALOSTOMIE. Acephalostomia
(à priv.; xs<pa Xv? , tête ; c rropoc , bouche). Tɬ
RAT. — Syn. de Monstruosité acéphalique,
proposé par M. Breschet, qui a voulu, par ce
mot, rappeler spécialement l’absence de la
bouche, nécessairement liée, chez tous les
Acéphaliens , à l’absence de la tête. F. acé-
PHALIENS. (LG. S.-H.)
“ ACÉPIf ALOTHORIE. Acephalolhoria
(à priv.; xe< paXvf, tête; 3wpaÇ, tronc), térat.
— Nom proposé par M. Breschet pour les
Monstruosités acéphaliques avec absence du
thorax. V. acéphaliens. (I. G. S. -H.)
ACER [Acer, vigoureux), bot. pii. — Nom
latin du g. Érable. (Sp.)
* ACÉRACÉES. Aceraceæ. bot. pii. —
Bindley a substitué ce nom à celui d ’Acéri-
nées. (Ad. J.)
* ACERANTHUS (« priv. ; x/paç , corne ;
avôoç, fleur; sans cornets ou éperons), bot. pii.
— Nous avons établi ce g. sur une plante
de la famille des Berbéridées, voisine des
Epimedium , dont elle diffère par ses feuil¬
les munies seulement de 2 folioles , et sur¬
tout par ses fleurs dépourvues de cornets et
formées de 2 verticilîes alternes, composés
chacun de deux pétales blancs, étalés. Les au¬
tres caract. sont communs au x Epimedium.—
On n’en connaît qu’une esp. du Japon, in¬
troduite dans nos jardins par Siebold. (J.D.)
ACERAS (à priv.; x/paç , corne), bot. pii.
— R. Brown a proposé d’établir, sous ce
nom, dans la famille des Orchidées , un g.
que plus tard L. C. Richard a décrit sous le
nom de Loroglossum. 11 se rapproche singu¬
lièrement des vrais Orchis, dont il diffère
surtout: 1° par son labelle dépourvu d’épe¬
ron, ou n’en ayant qu’un excessivement
court; 2° par ses deux masses polliniques ve¬
nant se terminer sur une glande ou rétinacle
unique (comme dans le g. Serapias), et non
chacune sur une glande distincte, caract. des
véritables esp. du g. Orchis. — À ce g. ap¬
partiennent le Salyrium hircinum L., l’O-
pkrys anthropophora Wild., et YOphrys an-
thropomorpha du même, qui n’en est peut-
être qu’une simple variété. (A. R.)
ACERATES, Elliot. (à priv. ; x/paç, p a-
toç, corne), bot. ph. — G. de plantes de la
famille des Asclépiadées , particulier aux
provinces méridionales de l’Amérique sep¬
tentrionale. Il diffère des Asc.lepias par l’ab¬
sence des petites pointes qu’on remarque à
ACE
ACE
l’intérieur des cornets qui composent la cou¬
ronne staminale dans ces derniers. — Le g.
Acerales renferme aujourd’hui plusieurs es¬
pèces , la plupart inédites ou confondues
avec celles du g. Asclepias . Il a pour syno¬
nyme V Ananlherix Nutt. (J. D.)
“ACERATIUM, DG. (à priv. ; xspartov ,
petite corne), bot. pii. — G. ou s. -g. de la
famille des Éléocarpées, ne différant du g.
Elœocarpus que par des pétales à onglets ve¬
lus et des anthères non sétifères au sommet.
Wight et Arnott ( Prodr . flor. penins. Ind., v,
I, p. 82) sont d’avis que les Aceratium doi¬
vent être réunis aux Elœocarpus. M. DeCan-
dolle n’en signale qu’une espèce. (Sp.
* ACERDÈSE (àxep&jç, non profitable;
c.-à-d. d’un mauvais emploi dans les arts).
min. — Même chose que Manganite ou Man¬
ganèse oxydé hydraté. (Del.)
* ACERE. A cents (à priv. ; x/paç , corne).
ins. — G. de l'ordre des Coléoptères penta¬
mères, famille des Lamellicornes, établi par
M. Dejean (3e édit, de son Catal .), qui n’en a
pas publié les caractères. Il renferme 2 esp.
du Brésil, nommées par lui , l’une A. dams,
et l’autre A. monachus. (D.)
* ACERE. Akera et mieux 'Accra (axspoç,
sans cornes; animal sans tentacules . moll.
— L’absence des tentacules n’est pas propre
seulement au g. Accra de Muller, mais en¬
core à toute la famille des Bulléens de La-
inarck. Muller donnait le nom d’ Acéré à 2
esp. fort distinctes, 1 ’Acera bullosa, qui ap¬
partient au g. Bulla Lamk., eti ’A. carnosa,
qui est le g. Doridium , Mick. (Desh.)
ACÉRÉ. Acerosus ( acus , aiguille), bot. —
On appelle feuilles acérées celles qui sont
étroites, aigues, dures etpersistantes, comme
celles de beaucoup de Pins et de Sapins.
(A. R.)
ACÉRÉES. Acera (a xtpoç, sans cornes).
moll. — Tel est le nom que, dans ses fa¬
milles naturelles du règne animal, Latreille
a donné à une famille qui correspond à celle
des Bulléens de Laniarck. (Desh.)
ACÉRÉS. Acera (à priv.; x/paç, corne).
arachn.' — M. Walckenaër [Uisl. nat. des Ap¬
tères) désigne sous ce nom la lre classe des
insectes aptères , ainsi caractérisée : Ani¬
maux ne subissant point de métamorphoses,
privés d’ailes et ayant un corselet réuni , en
entier ou en partie, à la tète, conformation
qui a fait désigner cette partie sous le nom
67
de céphalothorax. — Cette classe, qui cor¬
respond aux Arachnides , comprend : les
Aranéides, Phrynéides, Scorpionides , Sol-
pugides, Phalangides et Acarides. (H. L.)
ACÉREVE. poiss. — Nom spécif. d’une
esp. de Percoides à une seule dorsale, à 7
rayons branchiaux, à dents en velours, et
dont Cuvier a fait le nom générique latin
d’un g. qui comprend aujourd’hui 3 esp.,
VA. vulgaris, VA. Schreizeri et VA. Ilossiœ,
celle-ci était le Perça acerina de Gulden-
stædt. (Val.)
ACÉRINE. Acerina. crust. — G. de l’or¬
dre des Isopodes, établi par M. Rafinesque,
qui n’en a pas indiqué les caractères.
(H. L.)
ÂCEUIWEES. Acerineœ. BOT. PU. — La
famille des Erables ou Acérées de Jussieu
contenait deux sections ayant pour types,
l’une l’Erable, l’autre le Marronnier. Cha¬
cune de ces sections est devenue plus tard
une famille distincte , dont la lre, qui a reçu
le nom d’Acérinées , présente lescaract. sui¬
vants : Cal. divisé ordinairement en 5 , plus
rarement en 4-9 parties, à préfloraison im¬
briquée. Pétales en nombre égal, insérés sur
le pourtour d’un disque charnu, hypogyni-
que , manquant quelquefois. Etam. insérées
sur le même disque, en nombre toujours dé¬
fini, quelquefoiségaî à celui des autres parties
de la fleur, ordinairement plus grand, mais
cependant non proportionnel, généralement
celui de 8. Ovaire à 2 lobes, entre lesquels
s’élève le style, partagé à son sommet en 2
stigmates ; chacun de ces lobes répond à une
loge contenant 2 ovules collatéraux, adnés
par leurs faces internes à un large placenta.
Le fruit se sépare en 2 samares mono ou di-
spermes. Graines attachées à l’angle interne
de la loge, dressées, à tégument un peu
charnu, dépourvues de périsperme , à 2 co¬
tylédons foliacés, chiffonnés , superposés et
recourbés au-dessus de la radicule inférieure.
— Les esp. de cette famille sont des arbres à
feuilles opposées, simples, rarement pennées,
dépourvues de stipules, à fleurs souvent po¬
lygames, quelquefois même complètement
dioïques, disposées en corymbes ou grappes
axillaires , dans lesquels les latérales sont le
plus souvent réduites aux étamines avec un
pistil avorté. Elles habitent les parties tem¬
pérées de l’hémisphère septentrional. —
genres : Acer , I i.;lVegundium , Raf. (Ad. J.)
68
ACE
ACE
* ACEBGMM ( axspoç , sans cornes ou
pointes ; b$o-ûq, «ïov toç, dent), mam. — M. Jour¬
dan, de Lyon, appelie ainsi un g. ou plu¬
tôt une section qu’i! a proposé d’établir par¬
mi les Roussettes pour une espèce de Pile
Luçon, assez voisine par le port et la taille
du Pteropus fuscus ou edulis,et qui est carac¬
térisée surtout par la saillie des tubercules
mousses de ses molaires. Cette espèce avait
reçu de feu Eschscholtz le nom de Pteropus
subu la lus , et M. Meyer l’a nommée depuis
Pt. pyrocephalus. fC. d’O.)
* ACEROT1IERÏUM (axcpoç, sans cornes;
Qviplov ; animal), mam. ross. — Nom donné
par M. Ivaup à un animal dont les dents sont
tout-à-fait semblables à celles des Rhinocé¬
ros , mais qui avait, comme les Tapirs, 4
doigts aux pieds de devant, 3 à ceux de der¬
rière , et dont les os du nez, minces, étroits
et recourbés en dehors, ne portaient vrai¬
semblablement pas de cornes. L’espèce dé¬
crite, qui paraît être le Rhinocéros incisivus
de Cuvier, porte le nom d 'A. incisivum.
M. Lartet a trouvé dans les environs d’Auch
une espèce de rhinocéros à 4 doigts aux pieds
de devant, qui est probablement du même
g., sinon de la même espèce. V. rhinocéros
fossile. (L. d.)
ACÉTABUL AHUB . bot. or. —V. acé-
TABULE.
ÂCÉTABEEABÏÉES [Aceiabulum , petit
vase), bot. cr. — Famille d’Aigues marines,
que nous proposons pour renfermer le seul
g. Acétabuîe. (Buj.)
ACÉTABULE ou acétabulaire {Aceiabu¬
lum y espèce de petit vase), bot. cr. — G. de
Cryptogames marines (algues), classé à tort
parmi les Zoophytes, mais rapporté au règne
végétal par M. Raffeneau-Delilie , qui a pu
l’étudier vivant, et par d’autres observateurs
plus récents. L’Acélabule, en acquérant son
entier développement, s’encroûte de sels cal¬
caires comme les Corailines elles Nulüpores,
et, comme ces objets, elle avait dû être prise
pour un Zoophyte par Lamarck, Lamou-
roux, Cuvier, etc., qui ne l’avaient vue que
sèche dans les collections; mais, quand on
l’observe encore jeune dans les eaux de la
mer, on ne peut conserver de doute sur sa
nature végétale. Alors, en effet, elle a le port
et la forme d’un petit agaric vert, demi-
transparent, composé d’unstipe creux, épais
de 7 à -f de millimètre, haut de 5 à !0 cen¬
timètres, et d’un disque en ombrelle un peu
concave ou en soucoupe, formé de 60 à 90
rayons tubuleux en cônes allongés , termi¬
nés à la circonférence par une extrémitéclose,
arrondie, et se mettant en communication
avec le stipe, par leurs pointes réunies à un
disque central de 1 à 2 millimètres. De ce
disque partent des filaments confervoides,
dichotomes , extrêmement fins , que divers
naturalistes ont pris pour les tentacules des
polypes supposés. Dans les rayons tubuleux
se forment des gongyles verts du même cali¬
bre que ces rayons , et destinés à reproduire
le végétal. Quand ils sont devenus libres,
par suite de la destruction des bords du dis¬
que, ces gongyles se fixent sur des pierres
ou sur des coquilles , et se développent sous
la forme d’une tige simple d’abord , d’où
partent des filaments confervoides, et à l’ex¬
trémité de laquelle se forme successivement
l’ombrelle qui se montre d’abord très étroite,
turbinée, puis de plus en plus évasée.
On ne peut encore indiquer avec précision
les affinités des Acétubules avec les autres
Algues; on voit bien que, par leur mode
d’encroûtement, elles se rapprochent des
Corailines, et que par la production de leurs
gongyles ou corps reproducteurs , elles ont
des affinités avec les Conjuguées ; mais on ne
pourrait, comme vient de le faire Moneghini,
dans son ouvrage sur l’organographie et la
physiologie des Algues, réunir dans une
même famille, sous le nom de Siphonées ,
les Acèlabules , les V^auchéries , les V alonia ,
les Codium, les Halimeda et les Anadyomènes.
Lemieuxserait de constituer provisoirement
pour ce seul genre une famille des Acétabu-
lariées, (Duj.)
ACÉTABULÏFÈBES (. Aceiabulum , gobe¬
let, coupe ; fero, je porte), moll. — Division
des Céphalopodes, renfermant tous les ani¬
maux de cet ordre pourvus de cupules ou ven¬
touses. Cette coupe correspond aux Cnjpio-
dibranches de M. de Blainville, et aux Di-
branchiaia de M. Owen. V. céphalopodes.
(A. d’Q.)
ACÉTATES ( Aceias , d’Acelum, vinaigre).
chim. — On nomme ainsi les combinaisons
de f Acide acétique avec les diverses bases. Les
Acétates sont tous très solubles dans l’eau ,
exceptécelui d’argentet celui de protoxyde de
mercure, quile sont peu. L’Acide sulfurique
en dégage une odeur de vinaigre, vive, agréa-
AC H
ble et caractéristique. La chaleur les décom¬
pose tous. Ceux qui résistent le mieux à son
influencesont les Acétates alcalins. L’Acétate
d’argent est, au contraire, un de ceux dont
la décomposition est la plus facile. Parmi les
produits de ces décompositions, on remar¬
que particulièrement l’Acide acétique, l’A¬
cétone, l'Acide carbonique et l’eau.
On croit que l’Acétate de potasse se ren¬
contre en petite quantité dans la sève des
végétaux. Tous les autres sont le produit de
l’art.
Les principaux sont: 1° V Acétate d’alu¬
mine, fréquemment employé dans la fabri¬
cation des toiles peintes ; 2° l’ Acétate de
cuivre neutre , connu sous le nom de V erdet
cristallisé, et que l’on prépare en traitant le
vert-de-gris (sous-acétate de cuivre) par une
dissolution bouillante de vinaigre distillé ;
3° l’ Acétate de fer, ou pyrolignite de fer,
dont on se sert beaucoup en teinture, et que
l’on substitue avantageusement, dans beau¬
coup de cas, au Sulfate de fer; 4° enfin, les
Acétates neutre et tri-basique de plomb , em¬
ployés en médecine ou dans les arts, le pre¬
mier sous le nom de sel ou de sucre de Sa¬
turne , et le second sous le nom d’extrait de
Saturne. (Pel.)
* ACÈTES (nom mytholA crust. — G. de
la famille des Crustacés Décapodes Macrou¬
res et de la tribu des Salicoques, établi par
nous , et remarquable par l’absence des 2
dernières paires de pattes thoraciques et le
développement considérable des pattes-mâ¬
choires externes , qui remplissent les fonc¬
tions des pattes ordinaires. — On n’en con¬
naît qu’une seule esp., Y A. indicus, M. Edw.
(Ann des se. nat., t. xix, pi. 11), qui habite
l’embouchure du Gange. (M. E.)
*ACETOSA ( Acetum , vinaigre), bot. pii.
— Tournefort a donné ce nom à une sous-
div. du g. Rumex, caractérisée par des fleurs
dioïques. (Sp.)
ACIIÆUS, Leach. crust. — Syn. latin d’A-
chée. V. ce mot. (C. d’O.)
ACHAMA, Sw. (à^avïfç, qui ne s’ouvre pas;
allusion à la corolle), bot. ph. — Syn. du g.
Mauvisque ou Malvaviscus Dill. (Sp.)
ACHAWTILLES. Achantillœ. ins. — La-
treille (G en. Crust. et Insect.) donne ce nom
à uneseet. de sa famille des Cimicides, com¬
prenant les g. Cimex , Punaise proprement
AC i 5 G9
dite, Macrorephalus, Phijmala,Tingis, Ara-
dus. (Bl.)
ACHARIA ( Acharius , naturaliste sué¬
dois). bot. ph. — G. fondé par Thunberg
(Prodr.) et si incomplètement caractérisé ,
que l’on n’a pu, jusqu’ici, le rapporter à
aucune des familles naturelles. (G. L.)
* ACHA11IDIS («xocptç, repoussant), ins.
— G. de l’ordre des Coléoptères tétramères,
famille des Longicornes, tribu des Lamiaires,
établi par M. Dejean (Calai., 3œe édit.) qui
n’en a pas publié les caract. — Il est fondé
sur une seule esp. ( Y A. lunifera Dej. ) de
l’Amér. septentrionale. (D).
A C II A II IT E UÏLIÏ . bot. pii. — Ce g. a
été réuni par M. BeCandolle au Filago, et
rentre comme synonyme dans l’ Ogli fa, Cass.
(J. D.)
ACUITE (nom myth.). ins. — Nom d’une
esp. de Lépidoptères diurnes du g. Papillon.
(D.)
* ACHATIA (Achate, nom myth.). ins. —
G. de l’ordre des Lépidoptères, famille des
Nocturnes, établi par Stephens dans la grande
tribu des Noctuélites Latr., et qui corres¬
pond aux g. Trachea de M. Treitschke et
Parus de M. Boisduval. (D.)
ACIIE. Apiurn, Tourn. (Apion , eau; mot
celtique ; allusion à l’habitation de ces plan¬
tes). bot. ph. — G. de la famille des Ombel-
lifères, tribu des Amminées. Koch (Deutsch.
flora) a assigné à ce g. les caract. suivants :
Bord calicinal inapparent. Pétales égaux,
planes, arrondis, non échancrés, acuminés
et enroulés au sommet. Disque presque plane,
sinuolé au bord. Styles très courts, recour¬
bés. Péricarpe solide, subglobuleux, didyme;
méricarpes subhémispbériques, à cinq côtes
filiformes , un peu tranchantes ; les latérales
marginales; périsperme très convexe; carpo-
phore indivisé ; vallécules en général à une
seule bandelette. Fleurs blanches , très pe¬
tites, en ombelles sessiles ou courtement
pédonculées, de 6 à 12 rayons; collerette gé¬
nérale nulle ou réduite à 2 ou 3 folioles;
point d’involucelles. Feuilles pennées, 3-7-
foliolées. — M. Koch ne comprend dans ce
g. qu’une seule esp., connue sous le nom de
Céleri. M. De Candolle ( Prodr. v .4) en a ajou té
3 autres dont les caractères génériques pa¬
raissent ne pas être les mêmes. (Sp.)
* AC3IÉE. Achœus ( nom cité par les
Anciens, comme celui d’un Grec paresseux
70
act-i
ACH
et stupide ). mam. — F. Cuvier a proposé
ce nom générique pour un groupe de Bra-
dypiens, dont F Ai est le type. Le nom de
Bradypus appartiendrait ainsi en propre à
l’Unau ; mais déjà Illiger avait divisé les Bra-
dypiens en deux g. ( Cholœpus et Bradypus),
dont le dernier correspond précisément à
YAcheus de F. Cuvier. (I. G. S. -H.)
* ACSIÉE. Achœus{ nom mythol.). crust.
— G. de Crustacés Décapodes Brachyures de
la famille des Oxyrhinques et de la tr. des
Macropodiens, établi par Leacii et ayant pour
caract. principaux: Yeux non rétractiles. 3ine
art. des pattes-mâchoires externes presque
triangulaire, fortement tronqué en avant,
à peine plus long que large, et portant l’ar¬
ticle suivant à son angle externe. Rostre mé¬
diocre et laissant à découvert de chaque côté
le point d’insertion de la tige mobile des an-
termes externes. Pattes des 2 dernières paires
terminées par un tarse presque falciforme.
Abdomen composé de 6 art. dans les 2 sexes.
— On n’en connaît qu’une esp. de très pe¬
tite taille, VA. Cranchii (Leach, Malac., pl.
22, jiy. C), qui habite la Manche. (M. E.)
ACHEE. annél. — Nom vulgaire des Lom¬
brics, dans quelques parties de la France;
d’où les pêcheurs ont appelé Achêes ouAches
les vermisseaux, larves et insectes, dont ils
font des appâts pour amorcer le poisson.
(C. d’O.)
ACUÉLOITE. Acheloïs ( Acheloüs , nom
myth. d’un fleuve), moll. — G. de Céphalopo¬
des siphonifères, établi par Montfort (Con¬
chyliologie systématique), sur une figure de
Knorr, pour une coquille fossile appartenant
aux Orthocér alites. F~. ce mot. (A. d’O.)
* ACHENIUM («x^v , pauvre), ins. — G.
de Coléoptères pentamères, famille des Bra-
chélytres, établi par Leach, qui n’en a pas
publié les caractères, et adopté par M. De-
jean. Ce g. est composé de 4 esp., dont VA.
cordatum Dahl., qui se trouve aux environs
de Paris. (D.)
* ACflERONTI A (■àZepovTioç , de l’Aché-
ron ; myth.). ins. — G. de l’ordre des Lépi¬
doptères, famille des Crépusculaires, tribu
des Sphingides , établi par Ochsenheimer et
adopté par Latreille. ïl a pour type le Sphinx
a trop os L. et Fabr., vulgairement appelé Pa¬
pillon à tête de mort , parce que la tache de
son corselet en représente assez bien la figure.
En adoptant ce g. dans notre Catal. métho¬
dique des lApid. d’Europe , nous l’avons ca¬
ractérisé ainsi : Chaperon large et très proé¬
minent. Yeux gros et saillants. Ant. très cour¬
tes, droites, presque d’égale grosseur dans
leur longueur, légèrement striées transver¬
salement du côté interne et terminées en
crochet. Palpes épais, séparés à leur extré¬
mité et dépassant à peine le chaperon.Trompe
courte et large. Ailes supérieures entières et
lancéolées ; angle anal des inférieures arron¬
di. Cors, ovale, peu convexe , avec un double
collier bien marqué et les épaulettes peu dis¬
tinctes. Abdomen ovalaire et légèrement
aplati. Pattes courtes, épaisses, avec les cro¬
chets du bout des tarses très forts; cuisses
grosses et garnies de poils longs et touffus;
ergots des 4 jambes postér. très courts. — -
Chenilles lisses, rayées obliquement, avec la
tête plate et ovalaire, et une corne rocail¬
leuse , contournée en queue de chien sur le
11 me anneau. Elles se métamorphosent dans
la terre sans former de coque. Chrysalide dé¬
primée sur la poitrine, avec fine pointe anale
bifurquée. V. atropos. (D.)
ACHERUSIA ( Achèrusie , caverne. My¬
thol.) ins. — G. de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Sternoxes, tribu des
Buprestides, établi par MM. Gory et Dela¬
porte, qui lui assignent les caract. suivants:
Palpes maxillaires de 4 articles ; le 1er à peine
visible; le 2me long, cylindrique, arqué; le
3me court, triangulaire; le dernier assez grand,
renflé, ovalaire; palpes labiaux de 3 arti¬
cles ; les 2 premiers très courts, grêles, égaux;
le dernier grand, renflé, ovalaire. Labre car¬
ré; à angles antér. arrondis; menton large,
rétréci en avant, élargi en arrière, arrondi;
lèvre petite, un peu transversale ; mâchoire
bilobée, velue; lobe extérieur grand, l’in¬
térieur petit, triangulaire. Mandib. fortes,
arquées intérieurement, échancrées à l’ex¬
trémité. Ant. de 11 art. : le 1er très grand;
les 2 suivants courts, égaux et globuleux ; les
4me et 5me grêles, cylindriques, d’égale lon¬
gueur; les suivants triangulaires, transver¬
saux, élargis extérieurement. Tarses assez
petits, à articles presque cylindriques, le pé¬
nultième bilobé, ce dernier portant des cro¬
chets. Corps assez court , épais. — Ce g., qui
ne figure pas dans le catalogue de M. Dejcan,
a pour type VA. Childrenii, espèce unique ,
communiqué aux auteurs par Children , en¬
tomologiste de Londres. (D.)
ACH
À CH
71
ACHETA (à^sTa, éolien, pour ,
bruyant; épithète donnée par les Grecs à
plusieurs insectes qui produisent une stridu¬
lation, tels que les Cigaleset les Sauterelles).
ins. — Cette dénomination est donnée par
Fabricius ( Ent . syst .) au g. Gryllus de Geof¬
froy. Burmeistcr (. Handb . der Eut.) l’appli¬
que au g. Schizodactylus de M. Brullé. V. ces
mots. (Bl.)
*ACHETARIA (à explétif; xvrr/G cavité;
allusion à l’échancrure du pistil), bot. pii.
— G. de la famille des Scrophularinées, R.
Br., tribu des Gratiolées, Behth., fondé par
Chamisso (. Linn . u, 5(j7), qui en limite ainsi
les caract. : Cal. pentaphylle, bi-bractéolé.
Cor. hypogyne, bi-labiée; lèvre supér. dres¬
sée, plus courte, entière; l’infér. trilobée.
Étain. 2, incluses, insérées antérieurement
au tube de la corolle; filaments simples;
parallèles aux loges des anthères. (Étam. sté¬
riles, nulles). Ovaire bi-loculaire; placentas
multi-ovulés, soudés de chaque côté à la cloi¬
son. Style simple; stigmate échancré. Caps,
bi-loculaire, septifrage, bi-valve; valves en¬
tières ou courtement bi-fides au sommet,
parallèles à la cloison placentifère. Graines
nombreuses, très petites. — Ce g. ne contient
qu’une esp.; c’est une plante herbacée, un
peu hirsutée, dont le port imite celui d’une
mélisse; ses tiges sont tétragones, à feuilles
opposées, courtement pétiolées , ovales-ai-
giies, crénelées les pédicelles axillaires, so¬
litaires, uni-flores, opposés; les corolles
pubescentes. Indigène au Brésil. (C. L.)
* ACHÉTIBES. Achetidii (àyjra , éol.
pour yj^eV/jç, bruyant), ins. — Nom adopté
par quelques auteurs pour désigner la famille
des Grylloniens de Latreille. (Bl.)
ACIIEUS, Cuv. mam. — Syn. latin d’A-
CIIÉE. (C. d’O.)
ACHIAS. ins. — G. de l’ordre des Diptè¬
res, établi par Bosc et adopté par M. Mac-
quart, qui le place dans sa div. des Bracho-
cères, subdiv . des Dichoètes, famille des
Athéricères, tribu des Muscides. Ce g. se
distingue principalement par une modifica¬
tion singulière de la tête, qui se dilate de
chaque côté en un long pédoncule supportant
l’œil. Cette forme lui est commune avec le g.
Diopsis, dont il se distingue par l’insertion
des antennes sur le front. Du reste , ses ca¬
ract., suivant M. Macquart, sont : Trompe
grande. Palpes filiformes, delà longueur de
la trompe. Épistomc saillant; front transver¬
sal, dont les côtés prolongés forment un pé¬
doncule oculifère. Ant. distantes, n’attei¬
gnant pas l’épistome ; 3nie art. allongé, cy¬
lindrique ; style très court, inséré à la base.
— Ce g a pour type VA. oculatus Fab., ori¬
ginaire de Java. Depuis cet auteur, 2 autres
esp. du même g. ont été découvertes au Bré¬
sil , savoir: VA. lobularis Wiedm., et VA.
di.spar du même. (D.)
ACIIILLEE. Achillea ( A’^tDî-Jç, Achilles ,
élève du centaure Chiron, qui lui enseigna
la médecine ; allusion aux vertus attri¬
buées à l’A. Mille-feuille), bot. rir. — Les
Achillea sont des herbes vivaces, commu¬
nes aux 2 continents; mais la partie orien¬
tale de l’Europe australe est le point où les
esp. de ce g. se rencontrent en plus grande
quantité. Elles ont pour caract. génériques :
Capit. multiflores, hétérogames, disposées
en corymbe; fleurs du rayon au nombre de
quatre à six , ligulées , souvent très courtes,
difformes, et même parfois complètement
avortées; celles du disque tubuleuses, à 5
dents, à tube obcomprimé. Les fruits ou akè¬
nes sont oblongs , glabres , obcomprimés, dé¬
pourvus d’aigrette, munis de nervures mar¬
ginales, qui cependant ne les rendent pas
ailés. Bécept. étroit, quelquefois presque plan,
et même allongé en forme de rachis, portant
des paillettes oblongues, hyalines, placées
entre les fleurs. — Le g. Achillea , aux dé¬
pens duquel on a formé le g. Ptarmica , etdont
on a également retranché un grand nombre
d’espèces pour les reporter principalement
parmi les Pyrelhrum , en renferme encore
aujourd’hui plus de 60. On emploie la Mille-
feuille comme médicament. (J. D.)
ACHILLÉES. Achillea? (Achilles, myth.).
bot. ph. — Nom donné par Jussieu à une tribu
de la famille des Composées , dont le type
était le g. Achillée. Les Synanthérographes ont
fondu depuis cette tribu dans celle des An-
thémidées, appartenant à la même famille
(DC., Procl. vi ; Endl. Gen. Pl. vii). (C. L.)
* ACHILLE UM. zoopii. — Ce g., de la fa¬
mille des Spongiaires , a été établi par
Schweiggen pour recevoir les espèces dont le
tissu est lacuneux et composé de fibres réti¬
culaires , à surface recouverte d’une cou¬
che glutineuse continue, ou ne présentant
que des pores très petits. L’Eponge commune
est le type de cette division qui, du reste,
s
72
ACH
AGI!
n’a guère été adoptée que par Goldfuss , et
qui , en effet, ne repose pas sur des caractè¬
res suffisants. Ce dernier auteur y rapporte
plusieurs Spongiaires fossiles qui ne présen¬
tent ni tube, ni excavation centrale, et
paraissent être des Eponges proprement
dites. (M. E.)
*ACHILUS (axaXoç, dépourvu de lèvre).
ins. — G. de l’ordre des Hémiptères, section
des Homoptères, famille des Fulgoreîles,
établi par Kirby (Cent, oflns .) sur une seule
espèce , provenant de la Nouv.-Hollande, et
qui présente les mêmes caractères que Ses
Cixia de Latreille. V. ce mot. (Bl.)
ACHÏMEIMES (Étym. incert.). bot. pu. —
Brown a créé sous ce nom un g. qu’il plaçait
parmi les Scrophulaires de Jussieu, et que
L’Héritier nomma ensuite Cyrilla. Scopoli le
réunit au Buchnera, L., et Lamarck au Co-
lumneci. D’un autre côté, Wildenow fonda
sur le même type son g. Trevirana , qui, mal¬
gré l’antériorité acquise au premier de ces
auteurs, paraît être adopté de préférence.
Vahl appliqua ensuite la dénomination d ' A-
chimenesk un nouveau g. delà même famille,
tribu des Gratiolées, qui comprend quelques
espèces du g. Columneu de Linné 3 il a pour
synonymes le Diceros de Persoon (. Encheir .),
Y Arianema de Don (ex Benth.). En voici les
caract. essentiels : Cal. à 5 segments égaux.
Cor. hypogyne , infundibuliforme ou cam-
panulée, à limbe subquadrifide, subbilabié;
division supér. plus large; tube pourvu in¬
térieurement de 4 écailles. Etamines 4, ferti¬
les , didynames, insérées au tube de la co¬
rolle; les infér. plus courtes, à filaments sim¬
ples; les supér. insérées à la base de la lèvre
infér., à filaments allongés, pourvus à la
base d’un appendice courtet obtus. Anthères
biloculaires , soudées par paires; loges con-
niventes, divariquées. Ovaire biloculaire;
placentas multi-ovulés, insérés des deux cô¬
tés sur le milieu de la cloison. St) le simple,
à stigmate bilamellé. Capsule subglobuleuse,
biloculaire, septifrage, bivalve ; valves mem¬
braneuses, entières, planes sur les bords,
parallèles à la cloison qui devient libre. Grai¬
nes nombreuses. — Les Achimènes sont des
plantes herbacées, glabres, ajant le port des
Sésames; leurs feuilles sont opposées, den¬
tées; leurs fleurs en grappes terminales op¬
posées , courtement pétiolées. On les trouve
dans l’Inde. (G. L.)
* ACIIIRITE. min. — Nom emprunté de
celui d’Achir Mahmed , qui a découvert ce
minéral. /L dioptase. (Del.)
ACHIRUS (à priv.; x«tp, main), poiss. —
G. de la famille des Pleuronectes, établi par
Lacépède, et adopté depuis par les Ichthyo-
logistes. Semblables aux Soles, les Achirus
en diffèrent par l’absence des pectorales. Ce
sont des poissons des mers équatoriales ; on
en connaît 4 ou 5 espèces. (Val.)
* ACHITOIM (oc priv.; x‘twv, tunique , en¬
veloppe). bot. cr. — G. de la famille des Hé¬
patiques, proposé par Corda, et qui ne peut
être adopté, puisque Baddi l’avait plus an¬
ciennement désigné sous le nom de Rtboul-
lia. D’ailleurs, comme le remarque Bischoff,
le nom de Corda, d’après son étymologie,
serait inadmissible, la capsule du genre lie-
boullia étant munie d’une calyptre. (C. M.)
ACIIITOAILAI. Kunze (à priv.; x^wvtov,
petite tunique), bot. cr. — G. de Champi¬
gnons dont les spores sont petites, globuleu¬
ses , vides, transparentes, d’une couleur
blanche ou légèrement jaune, ou rouge. Elles
n’ont aucune enveloppe , et composent , par
leur réunion, de petites masses d’une forme
indéterminée, quelquefois sphéroïde, d’au¬
tres fois étalée. — Ce g., dont JL Nees d’E-
senbeck avait indiqué l’existence dans son
Systema der Pilze, et qui a été établi par G.
Kunze ( Flora oder Bolanische Zeilung , n. 4,
28 janv. 1819), est encore problématique.
L’auteur n’en a fait connaître qu’une seule
espèce qui croît sur les feuilles du P mus syl¬
vestres, et qu’il a trouvée dans les environs
de Leipzig. (Lév.)
ACHLIS. mam. — Nom sous lequel les an¬
ciens désignaient l’Elan ( Ce r vus alces).
(C. d’O.).
* ACHEVA («x^uç, nom mythol. de la
déesse de l’obscurité), bot. cr. — Ce g., de
la famille des Phycées, établi par Nees cl’E-
senbeck (llme vol. des Nov. acl. nat. Cur.),
diffère -t-il effectivement des Leptomilus d’A-
gardh? Comme il est conservé par Gréville
dans Lindley,nous en donnerons une défini¬
tion prise dans l’auteur lui-même : Filaments
tubuleux, continus, simples ou devénan t pro¬
lifères au sommet un peu renflé, contenant
des spores qui, après leur sortie du tube,
se réunissent en globules par un mouvement
insensible. — L’auteur compare au Mycélium
de certains champignons, l’unique espèce de
ACI I
ACIi
73
ce genre qui habite l’eau douce. (C. M.)
ACHLl'S, I)G. (àx>vç, obscurité), bot. ph.
— G. fondé sur une seule esp. incomplète¬
ment connue ; aussi M. De Candolle, tout en .
le plaçant à la fin de ses Podophyllées, a-t-
il voulu, parce nom , faire allusion à l’incer¬
titude de sa classification. Depuis, MM. Hoo-
ker et Lindley ont considéré cette plante
comme une Berbéridée, voisine des Leon-
tice. Bernhardi , au contraire, pense qu’elle
doit être regardée comme le type d’un nou¬
veau groupe, tenant le milieu entre les Re-
nonculacées et les Berbéridées. A notre avis,
YAchlys ne saurait être éloigné des Actœa ;
opinion déjà émise par Bartling. D’après la
description donnée par M. Hooker ( Flor .
bor. Amer. ) , cette plante offre les caract.
suivants : Calice et cor. nuis. Étam. en nom -
bre indéfini, hypogynes; filets filiformes,
flexueux. Anth. subglobuleuses, didymes,
introrses, dithèques, bivalves de bas en
haut; bourses confluentes antérieurement ;
connectif étroit. Pistil à ovaire solitaire,
l-loculaire, 1-ovu!é, couronné par un stig¬
mate ovale , concave ; ovule attaché au fond
de la loge ; fruit et graines inconnus. — Herbe
vivace, acaule; feuilles radicales, longue¬
ment pétiolées, 3— foliotées ; folioles grandes,
flabelliformes , sessiles, incisées- dentées;
hampe nue , dressée , terminée en épi nu ;
fleurs petites , rapprochées. L’Achlys est in¬
digène dans le N. -O. de l’Amérique. (Sp.)
ACHLYSIA (Achlys , déesse de l’obscu¬
rité; d’àx^ç, brouillard), arachn. — M. Au-
douin a désigné sous ce nom un g. d’ Arach¬
nides appartenant à l’ordre des Acarides ;
mais M. Dugès, dans les Mémoires qu’il a
publiés sur cet ordre, a démontré que le g.
Achlysia n’était autre chose qu’un Hydrachne
qui n’avait pas encore atteint son entier dé¬
veloppement. (H. L.)
ACHMITE, et mieux AK.MITE ( OCX U. 77 ,
pointe, à cause de la forme aiguë de ses
cristaux), min. —Minéral découvert par Strom
dans la commune d’Eger, en Norvège. Il est
d’un brun noirâtre ou d’un vert sombre, en
prismes obliques rhombo'idaux, très allon¬
gés , clivables parallèlement à leurs faces
longitudinales. Ces prismes se terminent par
des sommets très aigus, à 2 ou à 4 faces. L’in¬
clinaison des faces latérales est de 86° 5G',et
celle de la base sur chacune d’elles est de
t00°. Il est vitreux et assez dur pour rayer
le verre. Sa pesanteur spécifique est de 3,24.
Il fond aisément au chalumeau en un glo¬
bule noir. Ce minéral est, d’après Berzélius,
composé de silice 55,25, d’oxyde de fer 31, 25,
de soude 10,40, d’oxyde de manganèse 1,08,
et de chaux 0,72. — On le trouve engagé
dans du quartz , au milieu de roches grani¬
tiques et syénitiques. Il est remarquable par
l’analogiede sa forme avec celle du Pyroxène,
malgré la différence décomposition de ces 2
espèces. (Del.)
* ACHNANTHELLA. Dimin. d ’Achnan-
thes (a^vv), duvet; av0Y), fleur), bot. cr. —
G. de la famille des Algues , proposé par
Gaillon, et réuni au g. Achnanthes. (C. L.)
ACIÏAAimiES (a xv/), paillette; avGr; ,
fleur), bot. cr. — G. établi parM. Bory-St-
Vincent pour une Algue microscopique qui
se présente sous la forme d’une petite lame
rectangulaire , pédicellée latéralement et
obliquement, de manière à former une sorte
de petit étendard. La lame n’est point con¬
tinue , mais composée de plusieurs petites
bandes parallèles qui paraissent être autant
d’articles composant la plante. — On en
connaît 8 ou 10 espèces, différant entre elles
parla longueur du pédicule et par le nombre
ou la courbure des pièces dont se compose
leur lame rectangulaire. Les unes sont ma¬
rines, les autres se trouvent fixées aux plan¬
tes marécageuses dans les eaux douces.
M. Ehrenberg, qui les range parmi les Infu¬
soires, ainsi que les autres Diatomées , leur
suppose des estomacs non réunis par un in¬
testin, et des prolongements charnus et va¬
riables servant de pieds. (Duj.)
ACHNATHERUM ( , duvet, etc.;
0/poç , été, etc.), bot. pii. — Le g. établi sous
ce nom par Palissot de Beauvois dans son
AgrosLographie , et qui comprenait, entre
autres esp. : les Agrostis calarnagrostis L.,
miliacea, ou Arundo lanceolata Kœh, 11’a pas
été généralement adopté. Les diverses esp.
que Beauvois y avait réunies appartiennent
en effet à des g. différents. (A. R.)
ACIIYERIA (a xvv), duvet), bot. rn. — G.
de la famille des Graminées, proposé par
Palissot de Beauvois pour quelques esp. du
g. Eriachne , auquel les auteurs le laissent
réuni. (C. L.)
ACII\ODO\TO\ («xvï», paillette; liovg ,
ovtoç, dent), bot. pii. — G. de la famille des
Graminées, établi par Palissot de Beauvois
5*
T. I.
ACH
74 AC Fl
pour quelques esp. de Phleum, mais qui n’a
pas été gôn oralement adopté. (A. R.)
ACHORUTES-(«XoPey 'roç» dui saute
pas ; triste ). ins. — G. de l’ordre des Thysa-
noures , famille des Podurellcs, établi pai
Templeton [Truns. Soc. Eut. Lond.), et dont
les caract. distinctifs sont : Ant. de 4 art.,
I lus courtes que la tête. Queue obsolète.
L’esp. type de ce g. est VA . dubius Ternp.,
trouvée sur l’eau, à Cranmore. (II. L.)
* ACMFiAS. bot. pii. — Syn. latin de Sa-
potillier. (G* L.)
* AGS I KO AYTIIE S (aXp«ç, incolore; av-
Gv, , fleuri, bot. pii. — G. de la famille des
Orchidacées , Lindl., fondé par Rafmesque
[New-York Med. Rep.) , et réuni au g. Mi-
crosiylis , Nutt. Y . ce mot. (G. L.)
* ACHROIA (aXpota, pâleur), ins. — Dé¬
nomination appliquée par Curtis (Brit. En-
lom.) à un g. de l’ordre des Lépidoptères,
tribu des Tinéites, trop voisin des Galleria
pour en être distingué , et dont le type est le
G. alvearia Fab. (BL0
* ACHROMOLÆNA (à priv.; XP<¥«> cou"
leur ; XaTv a , enveloppe), bot. ph. — H. Cas-
sini a donné ce nom à un g. de plantes de
la famille des Composées, originaires de la
Nouv. -Hollande ; M. De Candolle le réunit
comme section au g. Cassinia de R. Brown.
(J. D.)
* ACIIUYSOX (a xpv<roç , sans or), ins. —
G. de Coléoptères tétramères, famille des
Longicornes, tribu des Cérambycins, établi
par M. Serviile dans sa monog. de cette fa¬
mille. Ses caract. sont : Palpes 4, courts,
égaux. Cors, cylindrique, mutique, point
inégal ni rugueux en dessous, allongé, évi¬
demment plus long que la tête. Ant. velues,
plus longues que le corps; dans les mâles
(femelles inconnues) de 11 art.; le 3me et le
1 jme assez longs. Pattes longues; cuisses
point en massue, un peu élargies et compri¬
mées. Élyt. terminées chacune par une épine
médiane et non suturale, très distincte; elles
ont leur angle huméral saillant et accompa¬
gné intérieurement d’une excavation arron¬
die , très prononcée ; écusson petit , triangu¬
laire. Corps allongé. — Ce g. a pour type le
Stenocorus circumflexus Fab .{Cerambyx cir-
c unifie x us Olliv.) de V Amér. méridionale. (D.)
*ACHYUACHÆNA(axupov, paille ; à priv.;
^atvto, j’ouvre. L’akène est indéhiscente), bot.
pii, — plante delà famille des Composées , ori¬
ginaire de la eôteN.-O.de l’Amérique, ayant
le port des Scorzonères, blanchâtre, à tige
simple, monocéphale; voici ses caract.: Capit.
multiflore ; fleurs du rayon stériles , petites ;
celles du disque hermaphrodites. Anth. dé¬
pourvues d’appendices basilaires. Branches
desstylespulkscentes, presque cylindriques.
Akènes allongés , atténués à la base , striés
longitudinalement ; ceux du rayon dépour¬
vus d’aigrettes ; ceux du disque surmontés
par une large aigrette 2-sériée, composée de
10 écailles membraneuses , obtuses ; les 5 ex-
tér. au moins de moitié plus courtes queles
5 intér. qui entourent le tube de la corolle.
Récept. plan , portant une rangée d’écailles
placées entre les fleurs du rayon et celles du
disque; le reste de sa surface nu, marqué
d’alvéoles bordées de fimbrilles très fines.
(J. D.)
ACIIYliAXTIIES, L. (aXupov, paille ; &0vj,
floraison), bot. pii. — G. de la famille des
Amarantacées. Martius, dans sa monog. de
cette famille, luiassigne les caract. suivants :
Cal. 5-sépale , régulier, accompagné d’un
calicule de 2 folioles en général spinescentes.
Androphore cupuliforme; 10 filets, alterna¬
tivement anthérifères et stériles; ceux-ci
dentés ou fimbriés; anth. dithèques. Style in-
divisé; stigmate capitellé. Péricarpe mem¬
braneux, indéhiscent, monosperme. — Her¬
bes ou sous-arbrisseaux ; feuilles opposées ;
fleurs scarieuses , disposées en épis aphylles.
Dans ses limites actuelles, ce g. ne renferme
qu’environ 12 esp., dont la plupart croissent
dans la zone équatoriale, et quelques unes
dans la région méditerranéenne. (Sp.)
* ACHYRASTRUM (aXuPov, paille ; w—
rpov , étoile), bot. ph. — Ce nom a été pro¬
posé par Necker pour quelques plantes du
groupe des Chicoracées , qu’il séparait des
Hyoseris et élevait au rang de genre ; M. De
Candolle, au contraire, le regarde comme
synonyme. L’aigrette qui surmonte le fruit
est formée alternativement par des écailles
membraneuses , plus courtes les unes que
les autres, et présentant, lorsqu’elles sont
étalées , quelque ressemblance avec une
étoile : disposition qui a servi à Necker pour
caractériser ces plantes. (J. D.)
ACHYRIDÉES (aXvpov, paillette), bot.
pii. — S.-division des Chrysocomées, appar¬
tenant à la tribu des Astéroïdées , de la fa¬
mille des Composées. , (J. D.)
ACM
ACHYRITES. min. — Syn. de Calcaire
oolitique, (Del.)
* ACHYROCLI1YE (à'XvPov, paille; xMvyj ,
lit), bot. pii. — Ce g., qui appartient à la fa¬
mille des Composées, diffère des Gnaphaiium
par les fleurs 1-sériées du rayon , des Heli-
chrysum par ses fleurs femelles, plus nom¬
breuses que les hermaphrodites, et de tous
deux par un port particulier qui les rappro¬
che presque des Sienocline. — Ce sont, en
général , des végétaux de l’Amérique , à
feuilles sessiles ou décurrentes, alternes, li¬
néaires, presque toujours tomenteuses , à fo¬
lioles de l’involucre jaunes ou rousses. (J. D.)
* ACHYROCOMA (aXvPov , paille ; xop.7) ,
chevelure), bot. pii. — G. de la section des
Vernoniées -prototypes de Cassini , et que
M. De Candolle réunit aux Vernonia. (J. D.)
ACHYROIVIA,Wendl.(«XuPov, paille), bot.
ph. — G. de la famille des Légumineuses,
s.-ord. des Papilionacées , tribu des Lotées,
section des Génistées. Ce g. a été superficiel¬
lement constitué par Wendland , qui lui at¬
tribua lescaract. sui vants : Cal. 5-denlé ; dent
inférieure allongée, 2-fide. Étamines dia-
delphes (9 et 1). Légume comprimé, poly-
sperme. — On n’en signale qu’une seule es¬
pèce ; c’est un arbrisseau indigène dans la
N. -Hollande , à feuilles simples , à fleurs
jaunes, axillaires, pédicellées. (Sp.)
ACHYROPAPPUS (aXvPov, paille; «owr-
7 roç, aigrette), bot. pii. — Ce g., delà famille
des Composées, semble à peine différer du
Schkuhria; il a pour caract. : Invol. à 5 fo¬
lioles très obtuses , quinconciales. Récept.
nu, alvéolé. Fleurs du rayon, au nombre de
3 ou 5 , femelles; celles du disque dépassant
à peine l’aigrette, qui est composée de 6-8
écailles membraneuses, obovées, mutiques.
Branches des styles terminées par de courts
appendices. Akènes noirs, linéaires, à 3-4
angles- assez prononcés. — Les Achyropappus
sont des herbes annuelles, originaires du
Mexique. (J. D.)
ACII YROPÏIOR1S (aXvPov, paille ; cpopoç,
porteur), bot. ph. — D’après M. De Candolle,
ce g. diffère uniquement des Hypochæris par
son aigrette I -sériée, plumeuse et non dila¬
tée, par son invol. hémisphérique ou cam-
panulé. Il est intermédiaire entre ce dernier
elle Seriola, avec lequel il a del’alfinité par
son invol. 1-sérié. — Les 18 à 20 esp. qui
composent ce g. sont pour la plupart des
ACÏ 75
herbes vivaces , communes aux deux hémi¬
sphères. (J- D.)
*ACIIYR0SPER\1LYI, Bl.(àXvPov, paille;
(jTzeppa , graine), bot. pii. — G. de la famille
des Labiées, tribu des Stachydées , s.-tr. des
Ballotées. Suivant Bentham ( Labiat ., 643),
les caract. de ce g. sont : Cal. ample, subbi-
labié; lèvre supér. dressée, 3-fide; lèvre in-
fér. un peu plus courte, horizontale, 2-fide.
Cor. plus longue que le calice ; lèvre supér.
courte, dressée, échancrée ; lèvre infér. se-
mi-3-fide, concave, à lobe moyen plus grand.
Étam. 4, subisomètres, ascendantes; filets
nus; ant. à bourses confluentes. Style très
légèrement 2-fide. Akènes garnis au sommet
et au dos de paillettes membraneuses. —
Herbes ou sous-arbrisseaux à feuilles den¬
tées, mollement pubescentes. Faux verticil-
les agrégés en épi terminal. Les espèces de
ce g. habitent Java et Madagascar. (Sp.)
*ACIA bot. pii. — Syn. du g. Acioa Aubl.
(Sp.)
ACIANTHE. Acianlhus ( axiç , pointe ;
avGoç, fleur), bot. pii. — R. Brown a nommé
ainsi {Prodr. Florœ lY.-Holl., t , i, p. 321)
un g, de la famille des Orchidées , tribu des
Malaxidées, qui se compose de 4 esp., toutes
originaires de l’Australie. Ce sont de petites
plantes grêles et dépourvues de poils, ayant
des tubercules charnus, entiers et nus, une
tige portant à sa base une seule feuille cordi-
forme , réticulée, brune en dessous, et des
fleurs également brunes, tantôt solitaires,
tantôt disposées en épis. Les 3 div. extér. du
calice, longuement acuminées et libres, sont
rapprochées ; les 2 intér. très petites, égale¬
ment acuminées ; labelle libre , entier, of¬
frant 2 callosités à sa base. Gynostème se¬
mi-cylindrique , un peu renflé dans sa partie
supér., qui porte une anthère terminale et
2-loculaire. Stigm. ovoïde et transversal.
Masses polliniques au nombre de 8. (A. R.)
ACÏCARPHA (àxïî, pointe; xaPcpoç, fétu
de paille), bot. ph. — G. de la famille des
Calycérées, établi par Jussieu {Ann. Mus.,
2, p. 347) et adopté par L. C. Richard [Mém.
Cal.), qui en a donné les caract. suivants :
Fleurs réunies en capitule; invol. de 4 à 5 fo¬
lioles soudées par leur face interne avec les
ovaires les plus extérieurs. Fleurs de la cir¬
conférence fertiles; les 'Centrales beaucoup
pius nombreuses et stériles; ovaires tous sou¬
dés ensemble. Divisions du calice terminées
76
ACi
AGI
en pointe épineuse dans les fleurs fertiles.
Cor. longuement tubuleuse , à 5 div. égales.
Étam. soudées par leurs filets et la plus
grande partie de leurs anthères , insérées
vers la partie supér. du tube de la corolle. —
Ce g. se compose de 2 espèces herbacées , à
feuilles alternes; l’une, A. tribuloïdes Juss.,
croît aux environs de Buénos-Ayres ; l’autre,
A. spathulata, est commune dans les lieux
sablonneux aux environs de Rio-de-Janeiro.
On ne sait trop pourquoi Cassini a substi¬
tué le nom de Cnjpiocarpha à celui A’Aci-
ccirpha. (A. R.)
* ÂCSCUL AIRES (Feuilles). Folia acica-
laria (c’est-à-dire en forme d’aiguille, acus ).
bot. pu. — On appelle ainsi , en botanique,
des feuilles étroites, linéaires, à peu près
cylindriques, ayant une certaine rigidité,
comme celles de plusieurs espèces de Pins.
— Se dit aussi en minéralogie d’un cristal
tirant son origine d’un prisme qui s’est amin¬
ci et allongé en forme d’aiguilles. (C.d’O.)
r
* ACÏCLXE. Aciculaïus (acus, aiguille;
d’axt'ç, pointe), bot. pii. — Se dit quand la
surface du tégument propre de la graine est
marquée de lignes ou raies très fines et sans
ordre, qui semblent avoir été tracées avec
la pointe d’une aiguille. (C. n’O.)
ACÏCIJLES. Aciculi (acus , aiguille; d’à-
xi 'ç, pointe), annél. — Les Àcicules, ainsi
nommés par Savigny, sont des soies subulées
ou sans crochets qui se distinguent des soies
proprement dites, parce qu’elles sont plus
grosses, droites, coniques et d’une couleur
plus foncée. ïl en existe seulehient 1 ou 2 à
chaque pied ; elles sont renfermées dans une
gaine particulière, et le plus souvent ren¬
trées dans l’intérieur des mamelons sétigè—
res, qui portent le nom de pieds chez les
Annélides. (L. D. y. r.)
* ACID AME. Acidalia (surnom de Vénus).
ins. — G. de Lépidoptères nocturnes de la
tribu des Phalénites de Latreille, qui corres¬
pond au grand g. des Phalènes -géomètres
de Linné , établi par Treitsclike et que nous
avons adopté avec quelques modifications
(. Hist.nat . des Lèpid. de France), en lui assi¬
gnant les caract. suivants : Ant. ciliées dans
les mâles et simples dans les femelles. Bords
terminaux des ailes simples et entiers. Cors,
étroit et squameux. Les 4 ailes traversées
par des lignes parallèles, tantôt droites, tan¬
tôt ondulées ou sinuées, et dont le nombre
varie de trois à cinq sur un fond uni; un
point au milieu de chaque aile sur le plus
grand nombre des espèces. Palpes très courts.
Trompe longue. Chenille effilée , sans tuber¬
cules, à anneaux bien distincts et à tête ar¬
rondie. Chrysalide contenue ordinairement
entre des feuilles retenues par quelques fils.
La plupart des Acidalies se trouvent dans
les clairières des bois , où croissent de hautes
herbes; quelques unes seulement volentdans
les prairies ; toutes ne paraissent qu’une fois
par an, et le plus grand nombre en juillet.
Nous en avons fait connaître 19 esp. , parmi
lesquelles nous citerons comme type : VA.
pallidaria des auteurs, très commune en juin
et juillet dans tous les bois. (U.)
*ACIBA1LIE. Acidalia (surnom de Vénus).
ins. — G. de Coléoptères tétramères, famille
des Chrysomélines , proposé par M. Chevro-
lat et adopté par M. Dejean , mais dont les
caractères n’ont pas été publiés. Il ne com¬
prend qu’une esp., VA. varions Sturm., ori¬
ginaire du Brésil. Si ce g. est conservé, le
nom d’ Acidalia devra être changé, attendu
qu’il a été appliqué depuis long-temps à un
g. de Lépidoptères. (D.)
* ACIDAADRA Mart. (àxfç, pointe; àvvîp,
âvSpoç, homme, par extension étamine), bot.
pu. — Syn., suivant Yogel , du g. Zollernia,
Nees. (Sp.)
ACIDES uiiim. et min. — Dans l’état ac¬
tuel de la Chimie, il n’est peut-être pas pos¬
sible de définir rigoureusement ce que l’on
entend par Acides; mais on applique géné¬
ralement cette dénomination à des substan¬
ces composées, douées d’une saveur aigre,
rougissant la couleur du tournesol et celle
de la violette , neutralisant d’une manière
plus ou moins prononcée les propriétés des
Oxydes métalliques et produisant avec eux
des Sels, c’est-à-dire des combinaisons dont
les Acides sont négatifs et les bases positives.
Lorsque la solubilité manque dans un Acide,
comme, par exemple, dans la Silice , la pro¬
priété de rougir les papiers-réactifs fait éga¬
lement défaut; mais celle de s’unir avec les
bases n’en existe pas moins, et c?est là le ca¬
ractère essentiel de l’acidité.
Les Acides sont très nombreux, et quel¬
ques uns occupent une place importante
dans les applications de la chimie aux arts ,
à l’industrie et à la médecine. Tels sont
les Acides sulfurique , nitrique, hydrochlo-
ACÏ
ACI
77
rique , acétique, oxalique, hydrocyanique , etc.
Les uns sont produits exclusivement par
la nature, les autres exclusivement par l’art.
Quelques uns sont tout à la fois les produits
de l’art et de la nature.
Les Acides que la nature nous présente et
que les Chimistes ne sont pas encore parve¬
nus à produire, appartiennent au règne or¬
ganique; ce sont les Acides rnalique , pecti-
que, butirique, caprique, caproïque, cévadique,
hircique, phocénique, valèrique, stéarique, mar-
garique, olèique , ricinique , palrnique , esculi-
que , tarlrique , citrique , tannique , gallique,
quinique, hippurique et urique. Ceux qui sont
les seuls produits de l’art sont les Acides
chloreux, chlorique, perchlorique, hyposulfuri-
que, phosphoreux, hypophosphoreux , sélènieux ,
sélénique , bromique , iodique , périodique , ni¬
treux, chromique , pyrogallique , oxalhydrique
ou saccharique , subérique, carbazotique, indi¬
go tique , manganique , permanganique , muci-
que, osmique; enfin la plupart des Acides
pyrogénés.
Les Acides qui sont tout à la fois les pro¬
duits de la nature et de l’art sont les Acides
suif ureux, suif urique , phosphorique , carbonique ,
borique, chromique, acétique, allantoïque, arsé¬
nieux, arsénique, benzoïque, succinique , oxa¬
lique, fumarique, aconitique et hydrocyanique.
Il n’est pas douteux que l’on ne puisse
parvenir un jour à préparer artificiellement,
non seulement tous les Acides, mais encore
toutes les matières organiques que l’on
trouve dans la nature. C’est au moins ce que
tendent à faire croire les découvertes qui se
sont succédé depuis un demi-siècle.
La plupart des Acides contiennent de l’Oxy¬
gène au nombre de leurs éléments; et jus¬
qu’à Berthollet , on avait même cru qu’ils
en renfermaient tous; mais cet illustre chi¬
miste a démontré que le Soufre, le Chlore
et quelques autres corps, en s’unissant àl’Hy-
drogène, formaient des composés véritable¬
ment acides. On leur a donné le nom d ’Hy-
draddes, pour les distinguer des autres qu’on
appelle Oxacides. Les principaux Hydraci-
dessont les Acides hydrochlorique, hydrobro¬
mique, hydriodique , hydrofluorique et hydro¬
sulfurique. Les 4 premiers sont fortement
acides au goût, rougissent le papier de tour¬
nesol , et neutralisent complètement les pro¬
priétés des Alcalis, de la Potasse et de la
Soude, par exemple.
Les opinions des Chimistes sont partagées
sur la nature des combinaisons qui résultent
du contact des Hydracides avec les Oxydes
métalliques, quand la combinaison s’efiec-
tue dans l’eau et que cette combinaison se
dissout. Les uns admettent que l’IIydracide
et l’Oxyde s’unissent purement et simple¬
ment , de telle sorte que l’Acide Hydrochlo¬
rique et la Soude, par exemple, forment de
l’Hydrochlorate de Soude , tandis que les
autres, et c’est le grand nombre, pensent
que l’Hydrogène de l’Hydracide forme, avec
l’Oxygène et l’Oxyde, de l’eau qui se sépare,
tandis que le métal s’unit à l’autre élément
de l’Hydracide; qu’ainsi, dans l’exemple pré¬
cédent , l’Hydrogène de l’Acide hydrochlo¬
rique forme de l’eau avec l’Oxygène de
la Soude (Oxyde de Sodium) , et le Sodium
avec le Chlore du Chlorure de Sodium. Nous
aurons occasion de discuter plus tard ces deux
théories. Nous verrons au mot Sel, que l’on
a proposé de considérer tous les Acides
aqueux comme de véritables Hydracides.
Parmi les Acides, il n’en est qu’un petit
nombre que l’on soit parvenu à obtenir sans
eau. Ils en contiennent presque toujours une
certaine quantité qu’on ne peut leur enlever
sans les détruire. C’est ainsi que l’Acide ni¬
trique le plus concentré en renferme un
atome. Il a pour formule AZ2 O3 -f- H2 O.
Lorsqu’on la lui enlève par l’Acide sulfuri¬
que , ou par tout autre moyen , il se change
aussitôt en Acide hyponitrique et en Qx)-
géne ; AZ2 O5 devient AZ2 04 + O. L’A¬
cide oxalique desséché dans le vide ou su¬
blimé, a pour formule: C^ O3 -4- H2 O,
c’est-à-dire qu’il renferme un atome d’ Acide
réel, anhydre, et un atome d’eau. Quand on
enlève cette dernière , Ca O3 se change en
CO et CO2, c’est-à-dire en Oxyde de Car¬
bone et en Acide carbonique.
L’eau de cristallisation des Acides est tou¬
jours en proportion définie, et il y a con¬
stamment un rapport simple entre l’Oxy¬
gène de cette eau et l’Oxygène de l’Acide
même. Ordinairement pour un atome d’A-
cide, on rencontre un atome d’eau. Le
même Acide offre quelquefois plusieurs de¬
grés d’hydration, comme , par exemple , les
Acides oxalique , borique, sulfurique ; mais
ces cas sont assez rares.
Il y a des Acides qu’on ne connaît que dans
les sels; lorsqu’on cherche à les séparer des
78
A CI
ACI
bases , ils se décomposent aussitôt par suite
d’une réaction qui s’opère entre leurs élé¬
ments. L’Acide hyposuifureux est de ce nom¬
bre. Il a pour formule S2 O2 dans les hy-
posulfites ; aussitôt qu’on l’en retire , il se
change en atomes égaux de soufre et d’ Acide
sulfureux.
Les Acides se combinent toujours avec
une quantité déterminée de base (d’Oxyde
métallique) , et cette quantité dépend con¬
stamment de celle de l’Oxygène contenue
dans la base. Plus il y a d’Oxygène dans
celle-ci pour la même quantité de métal, et
plus il faut d’ Acide pour la saturer; ainsi
quand on sature de l’Acide nitrique, de l’A¬
cide sulfurique ou tout autre Acide avec
plusieurs bases différentes , un poids donné
d’ Acide se combine avec une quantité de
ces bases , qui varie de l’une à l’autre , mais
où la quantité contenue d’Oxygène est la
même pour toutes.
Si l’on cherche le poids des différentes ba¬
ses nécessaires pour neutraliser 501, IG d’A-
csde sulfurique réel, on trouve qu’il en
faut :
356,03 de Chaux.
258,35 de Magnésie.
390,90 de Soude.
589.92 de Potasse.
956.93 de Baryte.... etc., etc.
Si l’on cherche maintenant les quantités
des différents Acides nécessaires pour neu¬
traliser 356,03 de Chaux , on voit qu’il en
faut :
677,02 d’ Acide nitrique.
401,16 d’ Acide sulfureux.
902,32 d’ Acide hyposulfurique.
276,43 d’Acide carbonique.
En outre, l’expérience prouve que ces quan¬
tités d’Acide conviennent très exactement à
la saturation de l’une quelconque des bases
du premier tableau.
D’où il suit que : « Les quantités pondéra¬
bles de deux Acides nécessaires pour procurer
un degré de saturation avec un alcali , conser¬
vent le même rapport dans leur combinaison
avec un alcali nouveau quelconque. »
Raisonnant d’une manière générale, j’ai
deux Acides A et B, et une certaine quantité
M d’ Alcali. Pour neutraliser M, il me faudra,
par exemple, 2 kilog. de A et 6 kilog. de B.
Si l’on me donne un poids N d’une nou¬
velle base, je dis que s’il faut 4 kilog. de
l’Acide A, il en faudra nécessairement le tri¬
ple de B , c’est-à-dire 12 kilog.
Car 4: 12 : : 2 : 6.
Une autre loi relative aux Acides est celle-
ci : « Lorsqu’un Acide s’unit à une base sali-
fiable en plusieurs proportions, c’est en un pe¬
tit nombre, et ces proportions toujours simples
sont des multiples par 1 ~, 2, 3, 4, 5, 6, 7,
de la proportion d’Acide. » Pour plus de dé¬
tails, F. les articles Sels, Oxydes , Alcalis.
Acide acétique. — Tout le monde sait que
le vin abandonné à lui-même au contact de
l’air, s’aigrit peu à peu et se change en vi¬
naigre. Celui-ci doit sa saveur et la plupart
de ses autres propriétés à un Acide particu¬
lier, qu’on a appelé Acide acétique. Le vi¬
naigre concentré par des distillations et des
refroidissements successifs , représente de
l’Acide acétique sensiblement pur. — C’est un
liquide incolore, d’une saveur forte et caus¬
tique, d’une odeur pénétrante, agréable, so¬
luble en toutes proportions dans l’eau et
l’Alcool, susceptible de cristalliser en lames
confuses par un froid de 16°, 7; lorsqu’il
est pur , il a pour formule O H6 03 -J- H2
O. Sa densité est de 1,063. Elle ne diminue
pas par son mélange avec l’eau en certaines
proportions. Un mélange de parties égales
d’Acide concentré et d’eau présente la même
pesanteur spécifique que l’Acide pur; d’où
il suit que l’Aréomètre ne peut être employé
pour déterminer le degré de concentration
de l’Acide acétique. Il bout à 119°, 3, et
distille intégralement. A une température
blanche , il est entièrement décomposé en
eau, Acide carbonique et Oxyde de carbone.
A une chaleur moins élevée , il se convertit
en Acide carbonique et en Acétone ( Esprit
pyro-acétique ).
L’Acide acétique concentré n’attaque la
craie ni à chaud ni à froid. Etendu d’eau,
il la décompose au contraire avec vivacité ,
ainsi que les autres carbonates. Toutefois les
affinités changent, et l’Acide carbonique
l’emporte à son tour , lorsque le milieu dans
lequel on opère est l’Alcool; ainsi une dis¬
solution alcoolique d’ Acétate de potasse est
décomposée par l’Acide carbonique qu’il dé¬
place. — L’Acide acétique se produit dans
une foule de réactions. La distillation du bois,
celle de l’immense majorité des autres sub¬
stances organiques , donnent naissance ,
entre autres produits , à des quantités plus
ACI
ACI
79
ou moins considérables d’ Acide acétique.
Extrait du bois , par la décomposition de
celui-ci , car il n’y préexiste pas , il porte le
nom d ’ Acide pyroligneux. — Préparé par la
ealcination de l’Acétate de cuivre , il porte
celui de vinaigre radical; c’est de l’Acide
acétique très concentré, mêlé d’un peu d’A-
cétone. — Toutes les liqueurs fermentées
donnent de l’Acide acétique par l’exposition
à l’air. Il paraît que, dans ce cas, il contient
quelquefois une petite proportion d’Éther
acétique. Quand il provient du vin et qu’il
n’a pas été distillé, il est mêlé nécessaire¬
ment de toutes les matières fixes renfermées
dans le vin même. Telles sont particulière¬
ment les matières colorantes, la Crème de
tartre et le Tartrate de chaux.
Il paraît que l’Acide acétique est l’un des
produits constants de la décomposition des
matières organiques sous l’influence de l’air
et de l’humidité.
Lorsqu’on chauffe ces mêmes matières or¬
ganiques avec un excès de Potasse ou de
Soude caustique, on observe fréquemment
la production d’une grande quantité d’ Acide
acétique.
Acide borique. — Il se présente en petites
paillettes micacées , douces au toucher, ino¬
dores , à peine acides au goût , très peu so¬
lubles à froid, assez solubles à chaud , con¬
tenant 44 centièmes d’eau de cristallisation.
Soumis à la chaleur, l’Acide borique perd
d’abord son eau , puis entre en fusion au
rouge, et présente, après le refroidissement,
l’aspect du verre. Il est d’ailleurs à peu près
fixe et tout-à-fait indécomposable. Il existe
en grande quantité dans les Lagoni ou sour¬
ces thermales de la Toscane. C’est de là
qu’on le retire pour les besoins delà Chimie
ou pour préparer le Borax, en l’unissant
avec la Soude artificielle. On l’extrait aussi
quelquefois parl’Acide sulfurique d’une dis¬
solution chaude de Borax.
Acide carbonique. — Il a pour formule
CO’, ou en d’autres termes il est formé
de 1 atome de carbone = 76,44 et de 2
atomes d’oxygène.
C’est un gaz parfaitement incolore, d’une
saveur et d’une odeur très légèrement pi¬
quantes, d’une densité de 1,524. Un corps
en combustion plongé dans le gaz acide car¬
bonique, s’y éteint rapidement; un animal
cesse d’y vivre au bout de quelques instants.
Le froid, quelque intense qu’il soit, ne
change pas l’état aériforme de l’acide carbo¬
nique, mais une pression de 36 atmosphères
suffit pour le liquéfier à la température or¬
dinaire. M. Thilorier à imaginé, il y a peu
de temps , un appareil en fonte dans le¬
quel on peut obtenir en quelques heures
plusieurs litres d’acide carbonique liquide.
On le prépare en décomposant le bi-carbo-
nate de soude par l’acide sulfurique. C’est
le gaz qui produit lui-même , en s’accumu¬
lant de plus en plus dans l’appareil, la pres¬
sion énorme qui détermine sa liquéfaction.
L’acide carbonique liquéfié présente le fait
étrange et unique d’un liquide 4 fois plus
dilatable cpie le gaz. En effet , en passant de
0 à 30° , le volume de ce liquide devient de
moitié plus considérable.
L’acide carbonique devient solide à une
température voisine du 100e degré au des¬
sous de la glace fondante. Dans cet état , il
ressemble à des flocons de neige, et se main¬
tient à l’air libre pendant assez long-temps
sans qu’il soit besoin d’exercer sur lui au¬
cune compression. Cet énorme refroidisse¬
ment se produit par l’acide carbonique li¬
quéfié , dans le passage subit et instantané
de l’état liquide à l’état gazeux. Il suffit de
diriger un jet d’acide carbonique dans l’in¬
térieur d’une petite fiole de verre, pour
que celle-ci se remplisse promptement d’a¬
cide solide.
L’eau absorbe une quantité de gaz acide
carbonique, d’autant plus grande que la
température est plusbasse et la pression plus
forte. A la température et à la pression or¬
dinaires, elle en dissout à peu près son vo¬
lume. Dans le vide , l’eau perd sa faculté de
dissoudre l’acide carbonique ; elle la perd
également à 100 degrés.
La nature présente , dans un assez grand
nombre de localités, de l’eau plus ou moins
chargée d’ Acide carbonique. Les eaux miné¬
rales gazeuses, telle que l’eau de Seltz ,
doivent presque entièrement à la présence
de l’acide carbonique les propriétés qui les
font si souvent employer. On peut préparer
artificiellement des eaux semblables à celles
de la nature en foulant du gaz carbonique,
sous des pressions diverses, soit dans l’eau
pure, soit dans l’eau chargée de sels.
La solution de l’Acide carbonique dans
l’eau est sans couleur, d’une saveur aigre-
80
ACi
AGI
iette, agréable, d’une odeur piquante ; elle
communique à la couleur bleue du tourne¬
sol une teinte vineuse; l’ébullition ou le
contact de l’air en dégagent l’acide carboni¬
que. Le gaz carbonique se reconnaît facile¬
ment à la propriété qu’il possède de former
dans l’eau de chaux un précipité blanc inso¬
luble dans l’eau pure, soluble avec efferves¬
cence dans les acides, même dans l’Acide
carbonique, si l’excès de ce dernier est con¬
sidérable; les Alcalis l’absorbent sans résidu
lorsqu’il est pur.
Le Potassium, à une température élevée ,
en absorbe l’Oxygène, et en sépare le char¬
bon sous la forme d’une poussière noire fa¬
cilement reconnaissable.
L’Acide carbonique est un des corps les
plus abondants et les plus répandus dans la
nature ; il n’est pour ainsi dire pas d’eau
qui n’en renferme une petite quantité en
dissolution. Combiné à la chaux, il consti¬
tue le Carbonate de chaux, dont les variétés
sont si nombreuses et les masses quelquefois
si prodigieuses. Il est également uni dans la
nature avec une foule d’autres Oxydes. On le
trouve accumulé dans les parties inférieu¬
res de beaucoup de cavités ou de grottes des
pays volcanisés ou des terrains calcaires de
sédiment.
L’air atmosphérique en renferme constam¬
ment une petite proportion qu’on peut éva¬
luer aux 4/!000ede son volume .Cet Acide car¬
bonique atmosphérique joue un rôle extrê¬
mement important dans les phénomènes de
la végétation. C’est dans l’air que les plan¬
tes puisent la presque totalité du Carbone
qu’elles renferment.
L’Acide carbonique se forme dans une
multitude de circonstances ; c’est un des
produits de la respiration des animaux; de
la combustion, de la décomposition sponta¬
née des substances organiques , de la fer¬
mentation alcoolique, de la calcination des
pierres à chaux, etc., etc.
On le prépare , soit en calcinant le Carbo¬
nate de chaux, soit en décomposant les Car¬
bonates naturels par l’Acide sulfurique ou
par l’Acide hydrochlorique. Pour le dépouil¬
ler complètement de la petite proportion de
ces deux derniers acides qu’il pourrait en¬
traîner, on le lave ordinairement dans un
flacon rempli d’eau ; il passe de ce flacon
dans les vases où l’on veut le recueillir, soit
comme gaz, soit en dissolution dans l’eau.
La grande densité de i’Acide carbonique ex¬
plique les accidents si fréquents qui arri¬
vent dans les cuves à vendanges, et dans les
caves où fermentent le vin et en général les
liqueurs sucrées. Ce gaz se mêle très lente¬
ment à l’air atmosphérique, et l’on peut le
faire passer d’un vase qu’on incline dans un
autre vase , absolument comme si c’était un
liquide. Dès lors on conçoit qu’il puisse des¬
cendre d’un lieu supérieur dans un autre
moins élevé , dans une cave, par exemple,
et y causer des accidents. Une ventilation ou
une injection d’ Ammoniaque dans l’air vicié
par l’Acide carbonique l’assainit en peu
d’instants.
Acide citrique. — Il existe dans beaucoup
de fruits, particulièrement dans les citrons ,
d’où il tire son nom, dans les oranges, dans
les groseilles, d’où on l’extrait en saturant le
suc de ces fruits avec de la craie et décom¬
posant ensuite, par l’Acide sulfurique, le ci¬
trate de chaux préalablement lavé. On l’em¬
ploie pour les limonades et pour l’impres¬
sion sur toile. Il avive certaines couleurs,
telle que celle duCarthame, et, pour cet
objet, il est préféré à tous les autres Acides.
Acide fluorique, aussi appelé Acide hydro-
fluorique.
Acide hydro fluorique. — Il est composé d’Hy-
drogéne et de Fluor, corps simple non encore
isolé. C’est un liquide incolore, très véné¬
neux, fumant à l’air, bouillant vers 30°,
soluble en toutes proportions dans l’eau , et
l’un des plus violents corrosifs que l’on con¬
naisse. Il attaque avec facilité la silice, cir¬
constance qui le fait employer avec succès
pour graver sur le verre. On le prépare dans
des vases de plomb, en décomposant à chaud
le Spath-fluor par un excès d’ Acide sulfuri¬
que concentré.
Acide hydrochlorique ou Acide muriatique.
— L’Acide hydrochlorique pur est gazeux ,
mais ce qu’on désigne sous ce nom dans le
commerce est un liquide saturé de ce
gaz. Le gaz hydrochlorique est incolore ,
excessivement acide, d’une odeur piquante;
il répand à l’air des fumées blanches très
épaisses, et il est si soluble dans l’eau que ce
liquide en prend quatre cents fois son vo¬
lume. Cette dissolution est incolore , et
jouit de toutes les propriétés du gaz lui-
même. Elle est caractérisée principalement
AU
81
AU
par la propriété de former dans les sels d’ar¬
gent, un précipité blanc, caillebolté, inso¬
luble dans l’eau et dans les Acides , très so¬
luble au contraire dans l’ammoniaque, et se
colorant en violet foncé par le contact de la
lumière. Cet Acide, outre ses usages fré¬
quents dans le laboratoire du chimiste, est
employé à la préparation du chlore, à celle
de la gélatine des os, etc. , etc. On l’extrait
particulièrement du sel marin, à l’aide de
l’Acide sulfurique concentré.
Indépendamment des compositions salines
dont il fait partie, l’Acide hydrochlorique
se rencontre assez fréquemment dans la na¬
ture. C’est lui, par exemple, qui, à l’état
gazeux, constitue en grande partie les va¬
peurs épaisses et asphyxiantes qu’on voit
s’échapper du cratère de certains volcans.
Les sources chaudes qu’on rencontre du
lac Cusco à Valladolid (Nouvelle-Espagne)
le contiennent en dissolution et à l’état li¬
bre, d’après Humboldt. Enfin on î’a égale¬
ment trouvé en Pologne , dans les fameuses
mines de sel de Wieliczka.
-Acide nitrique ou azotique; eau forte, es¬
prit de nitre. — Liquide incolore, d’une odeur
particulière, très acide, décomposé complè¬
tement parla chaleur et en partie parla lu¬
mière, en Acide hyponi trique et en Oxygène.
Concentré, il bout d’abord à 86° ; mais son
point d’ébullition s’élève peu à peu à 122°;
circonstance remarquable, qui tient à ce
qu’une partie de cet Acide se détruit , tandis
que l’autre forme avec la totalité de l’eau un
Hydrate défini, plus stable. Cet Acide est
caractérisé par sa propriété de détruire le sul¬
fate bleu d’indigo ; de produire avec le cui¬
vre des vapeurs rutilantes, avec l’Acide sul¬
furique et le Protosulfate de fer une couleur
rose, ou , suivant les proportions , une cou¬
leur pourpre, et , avec les bases, des sels qui
activent beaucoup la combustion du char¬
bon [V. nitrate). On le prépare en décom¬
posant le Nitrate de potasse par l’Acide sul¬
furique et condensant le produit de la dis¬
tillation, qui est l’Acide nitrique même.
Comme le Nitrate qu’on emploie contient
presque toujours des Chlorures , l’Acide ni¬
trique est mêlé d’Acide hydrochlorique,
dont on le dépouille par un peu de Nitrate
d’argent et par une seconde distillation.
Acide oxalique. — On l’emploie pour en¬
lever les taches de rouille sur le linge, pour
doser la chaux, et comme réserve dans les
fabriques de toiles peintes. Il existe dans un
très grand nombre de végétaux, mais plus
particulièrement dans les Oxalis , dans les
fruits du Sorbier, dans la Joubarbe, dans les
Lichens. Il est tantôt libre, tantôt à l’état
salin. On le prépareartificiellement de beau¬
coup de manières diverses , mais surtout en
traitant certaines matières végétales, telles
que le sucre , l’amidon , le ligneux , par l’A¬
cide nitrique ou par la Potasse caustique.
Acide stéarique. — Cet acide est le pro¬
duit de la saponification de la stéarine par
les alcalis hydratés. On le prépare ordi¬
nairement, dans les arts, en décomposant
par l’acide sulfurique le savon qui résulte
de l’action de la chaux sur le suif. 11 en
résulte une masse formée de 3 acides gras,
qui sont le stéarique, le margarique et l’o-
léique. Cette masse est comprimée, d’abord
à froid , puis à chaud ; ce qui la débarrasse
de la plus grande partie de l’acide liquide ,
de l’acide oléique ; on la fond avec de l’eau,
on la clarifie , après l’avoir de nouveau la¬
vée avec de l’eau aiguisée d’acide sulfuri¬
que. La masse stéarique refroidie est parfai¬
tement blanche; on la fond au bain-marie,
on la mêle avec 3 ou 4/100cs de son poids
de cire blanche, et on la coule, comme les
chandelles , dans des moules préalable¬
ment chauffés à 50 ou 55°. Les mèches doi¬
vent être nattées et contenir une petite
quantité d’acide borique et de bi-phosphale
d’ammoniaque. C’est ainsi qu’on fabrique
les bougies connues sous les noms de bougies
de l’étoile , bougies stéariques, bougies marga-
riques, etc., etc. Elles sont certainement des¬
tinées à remplacer les bougies de cire, dont
elles présentent tous les avantages, leur
prix étant d’ailleurs beaucoup moins élevé.
Acide sulfureux. — Gaz caractérisé parti¬
culièrement par son odeur piquante, sa ré¬
sistance à la chaleur, la facilité avec laquelle
on le liquéfie. Il sert au blanchiment de la
laine et de la soie, et en médecine dans le
traitement des maladies de la peau. On le
prépare, soit en brûlant du soufre dans l’air,
soit en désoxygénant partiellement l’Acide
sulfurique par les métaux , ou certaines ma¬
tières organiques, telles que le bois.
Acide sulfurique. — C’est le plus impor¬
tant de tous les Acides, et celui dont les arts
consomment partout la plus grande quan¬
ti
TOM. 1.
82
A Ci
li Lé. Il n'est, pour ainsi dire, pas d’industrie
qui n’en emploie. On le désigne souvent sous
le nom d'huile de Vitriol. C’est un liquide
incolore, inodore, d’une énorme causticité,
d’une densité de 1,845, bouillant à 320°, so¬
luble dans l’eau en toutes proportions, et
avec production d’une chaleur considérable.
Une température élevée le décompose en
Acide sulfureux et en Oxygène. Il attaque et
dissout la plupart des métaux, détruit sans
retour une foule de matières organiques et
décompose la plupart des sels. Cet Acide,
dans son état de concentration , a pour for¬
mule : S03H20, c’est-à-dire qu’il contient
un atôme d’ Acide sulfurique anhydre et un
atome d’eau. L’Acide anhydre SO3 a été
isolé. Il se combine avec 2 et avec 3 atomes
d’eau, de sorte qu’il y a 3 Hydrates d’Acide
sulfurique. L’Acide sulfurique se prépare
en faisant rencontrer, dans de vastes cham¬
bres de plomb, de l’Acide sulfureux, de l’air,
des vapeurs aqueuses et nitreuses. On le
concentre dans des chaudières de platine. Il
sert à la préparation de presque tous les au¬
tres Acides , de la Soude artificielle , de l’A¬
lun, des Sulfates, des Éthers, du Phos¬
phore , etc. (Pelouze.)
ACÏDIFÈRES ( Acidam , acide; fero , je
porte). Haüy s’est servi de cette épithète pour
désigner une grande division des substances
minérales, contenant un acide, soit libre,
soit combiné avec un ou plusieurs autres
corps. Ce nom a également été donné par
Maraschini à un ordre de sa classification
géognostique. (C. d’O.)
* ACIDCMTIÜM ( àxtç , pointe ; oSovç,
ôSovvoç, dent), bot. cr. — G. de Mousses, de
la div. des Acrocarpes, caractérisé ainsi qu'il
suit par Schwægrichen dans la 2me partie de
son second supplément au Specie-s Muscomm
d’Hedwig; Péristome double; l’extér. com¬
posé de 16 dents obtuses, mucronées, inflé¬
chies; l’intér. consistant en une membrane
réticulée, pliée en carène et fendue en 16
processus, entre chacun desquels se voit un
cil, ou, ce qui est la même chose , ces pro¬
cessus sont inégalement divisés en 2 por¬
tions , dont la plus longue représente une
dent, et la plus courte un cil. Epiphragme
membraneux, hémisphérique. Coiffe cucul-
li forme ou en capuchon. Capsule égale, por¬
tée sur une apoph se linéaire et munie d’un
anneau. Fleurs dioiques terminales. — La
AC!
seule esp. connue de ce g. a le port d’un
Bryum , g. auquel Rooker l’avait rapportée ;
ses feuilles sont larges , nervées, entières.
La capsule est très longuement pédicellée,
penchée horizontalement etmunie d’un oper¬
cule convexe, mucronulé. Elle croît sur la
terre , dans la chaîne des Andes de l’Améri¬
que méridionale, où l’ont découverte MM. de
Humboldt et Bonpland. (C. M.)
* ACIDOTE. Acidota (àxc^wroç , taillé en
pointe), ins. — G. de Coléoptères pentamè¬
res, famille des Rrachélytres ou Staphylli-
niens, établi par Kirby , adopté par M. De-
jean, et qui a pour type le Staphylinus cre -
natus Fab., qui se trouve aux environs de
Paris. (D.)
ACIDOTON (àxi&oToç, aigu), bot. pii. —
G. d’Euphorbiacées établi par Swartz et
ainsi caractérisé : Fleurs monoïques ou dioï-
ques sans pétales. Dans les mâles :CaL pro¬
fondément 5-parti , réfléchi. Étam. nom¬
breuses, dont les filets, insérés sur un ré¬
ceptacle glanduleux, portent des anthères
dressées. Dans les femelles : Cal. à 6 divisions
profondes et étalées ; style court, 3-fide, et 3
stigmates réfléchis , tomenteux ; capsule à 3
coques monospermes et bivalves. — La seule
espèce de ce g. est un arbuste de la Jamaï¬
que, à feuilles stipulées, alternes, entières,
glabres, à fleurs en grappe, ordinairement
terminales et unisexuées. Des poils forts et
roides, dont la piqûre cause une sensation
brûlante, hérissent les rameaux, les pétio¬
les, les pédoncules et le bord des feuilles. Ce
sont eux, sans doute, qui ont fourni l’éty¬
mologie du nom générique. (Ad. J.)
ACIER (qcies[oLxyi], tranchant), chim. — On
donne ce nom à une matière métallique in¬
termédiaire par sa composition entre les
fontes et les fers du commerce. L’acier con¬
tient , terme moyen , 99 centièmes de fer et
depuis 5 millièmes jusqu’à un centième de
carbone. On peut regarder comme étrangères
à la composition de l’Acier les autres matiè¬
res qu’il renferme souvent, telles que le
Phosphore , le Soufre, Y Arsenic, Y Alumi¬
nium, le Calcium , etc.
Il y a dans le commerce beaucoup d’esp.
d’ Acier; mais ces esp. peuvent être réduites
à 4 principales, qui sont :
1° Acier de cémentation ou Acier poule. —
On le fabrique dans des caisses construites
en terre très réfractaire, qu’on remplit avec
ACÏ
8.3
ACI
des couches alternatives de fer de bonne
qualité et de poussier de charbon. Le fer le
plus propre à cet usage est celui de Suède.
Le charbon est quelquefois remplacé par du
cément, mélange de substances très diver¬
ses, mais qui consistent ordinairement en
charbon , suie, sel et cendre. On élève peu à
peu la température des caisses jusqu’au rouge
vif, mais en ayant soin toutefois qu’elle soit
insuffisante pour fondre l’acier. L’opération
dure de 10 à 20 jours. Le carbone pénètre
jusqu’au centre des barres de fer et les acière.
L’Acier ainsi obtenu est nécessairement
carburé d’une manière inégale. Il offre à
l’œil comme à l’analyse une masse hétéro¬
gène ; et c’est à ce défaut d’homogénéité
qu’on doit attribuer les qualités générale¬
ment mauvaises de cet Acier.
2° Acier fondu. — L’Acier de cémentation ,
étant fondu et brassé , se présente, après le
refroidissement, sous la forme d’une masse
homogène, à grain fin et serré. Il est devenu
propre à la confection des objets les plus dé¬
licats. On le connaît sous le nom d’ Acier
fondu.
3° Acier naturel, confondu avec les Aciers
de forge et defonte. — Qnle prépare par beau¬
coup de procédés différents, parmi lesquels
on peut distinguer :
1° La réduction des minerais de fer riches
et fusibles dans des foyers peu différents des
forges catalanes.
2° L’affinage des fontes, particulièrement
des fontes blanches et lamelleuses.
3° -La fusion de la fonte avec du fer, de
l’oxyde de fer , de la fonte grillée, etc. , etc.
Souvent des objets en fonte moulés sont
aciérés par cémentation avec du fer , de
l’oxyde de fer ou de manganèse, et en géné¬
ral avec des corps susceptibles d’enlever à la
fontela quantité de carbone qu’elle contient,
en sus de celle qui entre dans la composi¬
tion de l’Acier.
4^ Acier Wooiz , Acier indien ou damassé.
— C’est avec cet acier que se font les lames
de sabre si renommées, qu’on appelle Da¬
mas , et qui présentent des dessins excessi¬
vement variés.
M. Bréant a le premier fait connaître à
quelle circonstance est du le moiré de l’A¬
cier indien , et il a indiqué plusieurs procé¬
dés propres à la fabrication d’un Acier en¬
tièrement semblable à celui de Damas. D’a-
I près cet habile observateur, l’Acier damassé
est un mélange d’ Acier ordinaire et d’un
carbure de fer régulièrement cristallisé. L’A¬
cier est-il poli ? le carbone qu’il renferme est
invisible. Le soumet-on dans cet état à l’ac¬
tion d’un Acide très affaibli? le carbone se
trouve à découvert, et l’on voit des dessins
grisâtres se détacher sur un fond clair.
M. Bréant a fait d’excellent Acier Wooiz :
1° En fondant un mélange de 100 parties
de fer doux de bonne qualité et de 2 parties
de noir de fumée ou de coke.
2° En fondant 100 parties de fonte grise
avec 100 parties de même fonte préalable¬
ment grillée.
3° En fondant un Acier du commerce, ri¬
che en carbone , et le laissant refroidir très
lentement. Un refroidissement rapide laisse¬
rait le carbone uni ou disséminé dans la
masse entière.
L’introduction de certains métaux , tels
que le Platine, l’Argent, dans l’Acier ordi¬
naire, lui communique la propriété de pren¬
dre le moiré.
Il y a dans les Aciers damassés , comme
dans les autres Aciers, des qualités très dif—
rentes, et le moiré ne doit en aucune ma¬
nière être considéré comme le cachet d’une
bonne qualité.
Propriétés de l'Acier. Sa couleur est plus
blanche, plus éclatante que celle du fer. Son
grain doit être fin , serré, brillant et homo¬
gène. Il est plus malléable, mais moins duc¬
tile que le fer. Il est aussi beaucoup moins
tenace et moins oxydable. Sa densité varie
de 7,7 à 7,9. il entre en fusion vers 130°
pyrom. Avant la chaleur blanche, il devient
cassant, se soude alors, moins bien toutefois
que le fer. Soudé , soit avec d’autre Acier,
soit avec du fer, il forme les éiotfes. Mais de
toutes les propriétés de l’Acier, la plus impor¬
tante , sans contredit, est celle que lui fait
acquérir l’opération de la trempe. L’Acier,
s’il a été chauffé, pins refroidi lentement,
n’est guère plus dur que le fer; mais s’il a
été, au contraire, refroidi subitement, il ac¬
quiert une dureté excessive, en même temps
qu’il devient très cassant. C’est ce refroidis¬
sement rapide de l’Acier dans l’eau , l’eau
salée, le mercure, etc., qu’on appelle trempe.
Elle est d’autant plus forte , ou en d’autres
termes, l’Acier est d’autant plus dur et plus
cassant , que le refroidissement s’est cffec-
84
AGI
AGI
tué plus promptement. La densité de l’Acier
diminue par suite de cette opération. S’il est
porté de nouveau au rouge vif et refroidi
lentement, il est détrempé ; il ne l’est qu’im-
parfaitement si la température n’a pas été
très élevée. Ordinairement on trempe trop
l’Acier, puis on le recuit plus ou moins, sui¬
vant l’usage auquel on le destine. L’Acier
prend plus facilement couleur que le fer,
lorsqu’on le chauffe au contact de l’air. Re¬
cuit à 220 — 230° , sa couleur devient d’un
jaune paille; il a alors le degré de dureté
qu’on recherche dans les rasoirs, les canifs,
etc. A 300°, il devient d’un bleu très clair;
c’est la teinte des ressorts. Cette série de
couleurs est due à l’absorption d’un peu
d’oxygène par une couche très mince d’a¬
cier.
L’Acier fondu présente une propriété re¬
marquable: il se trempe très dur par la seule
action de l’air; mais on conçoit qu’alors il
faut n’agir que sur des lames très minces.
Un autre fait bien connu et également cu¬
rieux, consiste en ce qu’on peut, avec une
feuille de fer doux ( tôle) , couper une barre
de l’Acier le plus dur et le plus fortement
trempé. A cet effet, on prend une barre d’A-
cier, on la fixe bien et l’on fait frotter contre
elle , par un mouvement de rotation , une
feuille de tôle. Au bout de quelques in¬
stants, la barre d’Acierest coupée. Cela tient
à ce que l’Acier frotté par la lame de tôle ,
s’échauffe, se détrempe, et s’adoucit, tandis
que le disque, offrant une large surface et
d’ailleurs sans cesse en mouvement , s’é¬
chauffe peu, et présente conséquemment
plus de dureté que l’Acier. (Pel.)
* ACILEPIS (àxvj, pointe; Wtç, écaille).
bot. pii. — M. Don a formé ce g. aux dépens du
F ernonia squarrosa L. ; il a pour earact. d’a¬
voir des capitules multiflores sessiles; les
squames de l’involucre imbriquées, multi-
sériées et pointues; le réceptacle alvéolé; les
akènes velus et anguleux, surmontés d’une ai¬
grette bisériée dont la série extér. très courte.
— M. De Candolle réunit 1 ’Acilepis aux Ver-
nonia pour en former la première section de
ce vaste genre. (J. D.)
* ACILÏE. Acilius (Mythol.; fleuve de Si¬
cile \ ins. — G. de Coléoptères pentamères ,
famille des Hydrocanthares, tribu desDytis-
cides, établi par Leach et adopté par M. De-
jean ainsi que par M. Aubé, qui lui donne
pour principaux caract. : Dernier art. des
palpes maxillaires un peu plus long que les
autres. Prosternum droit, arrondi postérieu¬
rement. Pattes postér. terminées par deux
crochets inégaux, dont le supér. fixe; tarses
intermédiaires simples dans les deux sexes.
— M. Aubé rapporte à ce g. 17 esp. qu’il
partage en deux divisions. Celles qui font
partie de la lre ont les élytres sillonnées
dans les femelles, tandis que celles de la 2e
les ont , dans le même sexe, couvertes à la
base de petites impressions linéaires assez
profondes ou entièrement lisses. Ces der¬
nières sont toutes exotiques. Nous citerons
comme type de la ire division ; VA. sulcatiis
Leach, qui se trouve dans toute l’Europe; et
comme type de la 2me, VA. medialus Say.,
de l’Amérique septentrionale. (D.)
AC1WCEA ( àxivaxr,; , sabre). P01SS. —
G. de poissons établi par M. Bory de St-Yin-
cent [Voyage aux îles des mers d'Afrique ).
Il se compose d’un seul poisson de l’Atlanti¬
que, à corps allongé en forme de lame de
sabre et qui appartient à la famille des
Scombéroïdes. L'auteur lui ayant trouvé
des traits de ressemblance avec les Orphies
et les Scombres, l’a nommé Acinacée bâ¬
tarde. Malheureusement la figure en est si
incorrecte et la description si incomplète ,
qu’il est impossible de rien dire de certain
de ce poisson. J'ai cru d’abord pouvoir le
rapprocher du g. Thyrsite , dont les espèces
avancent dans l’Atlantique jusqu’aux Aço¬
res. Mais la différence dans le nombre des
rayons est trop grande pour que je me décide
à admettre aujourd’hui ce rapport. Ce nom¬
bre et la forme générale conviennent mieux
auxGempyles , et surtout aux Gempylus co-
luber , poissons de l’Atlantique. Cependant la
manière dont les fausses pinnules sont ren¬
dues laisse beaucoup d’hésitation. Je crois
néanmoins que cette 2e supposition vaut
mieux que celle que nous avons émise dans
l'Hist. des Poissons , Cuv. et Val. ( Val. )
A \TC I.\ A GIF OU AIE. Acinaeiformis ( Aci -
naces [ àxivaxvjç"), cimeterre ; forma , forme).
bot. pii. — Se dit des organes foliacés des vé¬
gétaux, qui, comme les feuilles, les sépales,
les styles, etc., approchent de la forme d’un
sabre, c’est-à-dire sont comprimés , à 3 an¬
gles, à carène tranchante, et un peu redres¬
sés vers la partie supérieure. ( A. R. )
* A CI X ÊTES ( àxfvyjroç, fixe ). INF. — G.
«
*
AC I
établi par Ehrenberg, pour la Voviicella lu-
berosa Müll., qui méritait bien, en effet, d’ê¬
tre considérée comme un type particulier, en
raison de la fixité et de la quasi-immobilité
de ses appendices ciliformes. Une 2e esp.,
A. Lingbyi , qui comme la lre se trouve sur
les plantes marines et sur les sertulaires, a
été décrite, en 1832, par le même auteur.
Les caract. qu’il assignait alors aux Acinètes
étaient d’être « des Infusoires polygastri-
ques anentérés, épitriques, cuirassés, pour¬
vus de soies roides , mais non de cils, et
ayant une cuirasse de forme diverse , mem¬
braneuse, pédicellée. » Il les plaçait , quoi-
qu’avec doute, dans la famille des Péridinées;
mais en 1838 ( Hist. des Int.), il les plaça
dans la famille des Bacillariées; puis enfin ,
dans le même ouvrage , dont l’impression
s’était prolongée , il annonce par une note ,
p. 316 , que la découverte d’une nouvelle
forme, le Dendrosoma radians, l’a déterminé
à séparer l’Acinète des Bacillaires, et ies g.
Podophrya et Tricho discus des Enchélydées
pour en former, avec le nouveau g., une fa¬
mille particulière sous le nom d ’Acinêlines,
qui serait placée entre les Bacillariées, et les
Vorticellines , et serait caractérisée par la
présence d’une seule ouverture , pour l’en¬
trée et la sortie des aliments, sans orifice
anal. ( Duj. )
* ACHVÉTINES [oo«vy}toç, immobile),
i vf. — Famille dont l’établissement a été
proposé par Ehrenberg, pour plusieurs g.
d’infusoires à une seule ouverture et à cils
allongés , roides , non vibratiles. ( Duj. )
* ACIIVIA. ins. — G. de l’ordre des Dip¬
tères, div. des Brachocères, subdiv. des
Dichœtes, famille des Atbéricères , tribu des
Muscides. Selon M. Macquart , ce g. formé
aux dé >ens des genres Musca , L., Tephri-
tis , Fabr. , Typeta , Meig. , et dans lequel se
trouve fondu le genre Urellia , Rob. Desv. ,
renferme 14 espèces, toutes européennes, et
vivant ordinairement sur des plantes de la
famille des Synanthérées et des Ombellifères
( Heracleum , etc.); ses caract. sont les sui¬
vants : Trompe à lèvres épaisses ; épistome
non saillant. Ant. n’atteignant pas l’épi—
stome , 3e article double du 2e. Oviducte
déprimé, large, court, peu velu; ailes réti¬
culées. Nous citerons pour type : YAcinia
cnrniculala Fab., n° 1 1 , ou VA. Ja ecc Rob.
Desv. (D.)
ACi 86
ACINIER , pointe), bot. pii. — Nom
donné dans quelques cantons de la France
à l’Aubépine ( Cralægus oxyacaniha L. , Mes -
pilus oxyacantha Gaert, ). (G. L.)
* ACUVIPE ( Nom d’une anc, ville d’Espa¬
gne). ins. — G. de l’ordre des Orthoptères,
famille des Acridiens , établi par M. Rambur
( Faune de l’Andalousie ) sur deux esp. du
midi de l’Espagne, dont les caract- généri¬
ques sont tout-à-fait identiques avec ceux du
g. Porlheiis , Serv. ou Pamphagus , Brui, et
Burm. (Bl.)
* ACINOCOIUS ( axtvoç , thym sauvage,
basilic; xoptç, punaise), ins. — G. de la fa¬
mille des Lygéens , de l’ordre des Hémiptères,
établi par Hahn , et ayant pour caract. essen¬
tiels : La forme des yeux qui sont comme
pédiculés, et la longueur du 1er art. des
antennes. Ce g. ne renferme que trois esp. ,
qui habitent l’Amérique méridionale. Le
type est VA. calidus Hahn. C’est par erreur
que quelques auteurs ont attribué à ce g»
pour caract. générique la présence d’ocelles.
(Bl.)
ACÏNOPHORA ( axcvoç, pépin; epopoç, por¬
teur). bot. cr. — G. de Champignons établi
par Rafinesque Schmaltz, et appartenant à
la famille des Lycoperdacées. Il est caracté¬
risé par un péridium stipité d’abord globu¬
leux, s’ouvrant ensuite en plusieurs valves.
Il renferme, dans son intérieur et à la partie
supérieure, des gongyles mous et aciniformes.
L ' A cinophora auranliaca , qui croît dans les
bois en Pensylvanie, a le pédicule cylindri¬
que, légèrement réticulé;le péridium se divise
en six parties; les spores sont arrondies et
rouges. — M. Desvaux ( Journ . de Bol. vol. 6.)
lui trouve de l’analogie avec le genre Tylo-
stoma. M. Ad. Brongniart pense au contraire
qu’il est plus voisin du g. Polysaccum. Les
caract. exposés par Piafinesque ne sont pas
suffisants pour établir des rapprochements
certains. Ce g. serait fort remarquable, s’il
était vrai qu’il eût la fructification des Poly-
s ace iirn , et le mode de déhiscence des Geas-
trum. (Lév. )
ACINOPUS (axtvoç, grain de fruit en
grappe; novq, pied ). ins. — G. de Coléoptè¬
res pentamères, famille des Carabiques ,
tribu des Harpaliens, établi par Ziegler aux
dépens des Harpales de Bonelli , et adopté
par M. Dejean , qui le caractérise ainsi ( Spe-
cics., t. 4) : Les 4 lfil* art. des 4 tarses antér.
86
ACI
À Cl
triangulaires ou cordiformes et assez forte¬
ment dilatés dans les mâles seulement. Der¬
nier art. des palpes assez allongé, très légè¬
rement ovalaire , presque cylindrique et
tronqué à l’extrémité. Ant. filiformes et assez
courtes. Lèvre supér. carrée ou trapézoide,
échancrée antérieurement. Mandib. fortes,
assez avancées, assez arquées et assez aiguës;
une dent simple, obtuse et plus ou moins
marquée , au milieu de l’échancrure du men¬
ton. Corps convexe et épais. Tête grosse,
presque carrée et comme renflée postérieu¬
rement. Cors, plus ou moins carré. Elyt.
presque parallèles, plus ou moins allongées.
— M. Dejean rapporte à ce g. 7 espèces,
dont la plus connue est VA. megacephaliis
d’Illiger ou le picipes d’Olivier , qui se trouve
dans le midi de la France et quelquefois aux
environs de Paris. (D.)
ACÏNOS , Mœnch (àxcvoç, esp. de Thym ,
ou de Basilic), bot. pii. — G. de la famille
des Labiées, tribu des Métissées, Benth., of¬
frant les caract. suivants (Mœnch, Benth.;
Reich Flor. germ. excurs. ) : Cal. tubuleux,
gibbeux en dessous à sa base; lèvre supér.
sinuée, tridentée; lèvre infér. bi-dentée;
gorge poilue. Cor. à tube un peu renflé;
lèvre supér. presque plane ; lèvre infér. 3-
lobée. Branche infér. du stigm, recourbée,
aplatie, embrassant par la base la branche
supér., laquelle est très courte. Faux-verti-
cilles axillaires. — Ce g. , propre à l’ancien
continent, a été confondu par Linné avec
les Thyms. Bentham, à tort selon nous,
en fait dans sa Monog. des Labiées, un s.-g.
des Mélisses. (Sp. )
*ACIMJLA (dimin. d’Acinum [àxtvoç] grain
de fruit à grappe), bot. pu. -Les Champignons
de ce g. sont globuleux , sessiles et sans raci¬
nes. Leur intér. est formé d’un corps charnu
plus ou moins coloré, persistant et enveloppé
d’une couche de matière blanche composée
de granules , qui se séparent facilement et
tombent en dissolution avec l’âge. Comme
Se nom l’indique, ils donnent l’idée d’un
pépin renfermé dans une pulpe. — On ne
connaît encore qu’une espèce de ce g., VA.
candicans Fries, que Weinmann a trouvée
en Russie sur les feuilles pourries de 1 ’Alnus
incana. Elle est du volume d’une tête d’é¬
pingle. Les organes de la fructification ne
sont pas encore connus; c’est sans doute
pour cette raison que M. Fries a rangé ce
genre dans l’ordre des Sclérotiaeées. (Lév.)
* ACIOA, Aubi., À cia, Willd.; Dalacia ,
Neck. (nom caraïbe), bot. pu. — G. de la
famille des Chrysobalanacées. D’après la
description d’Aublet ( Flor. guyan .) , ses ca¬
ract. sont les suivants : Cal. turbiné, courbé,
inégalement 5-lobé. Pétales 5, arrondis,
inégaux. Disque charnu, unilatéral , situé
entre les pétales les plus courts. Environ 12
étam. insérées au disque ; filets subulés au
sommet, soudés par leur moitié infér. en
androphore liguliforme. Pistil latéral (situé
du côté du disque ) ; ovaire à stipe adhérent
d’un côté; style filiforme, flexueux, courbé.
Drupe coriace, monosperme, à noyau fra¬
gile. — Arbres à feuilles entières; stipules
caduques; fleurs en cymes terminales, sub-
trichotomes; cal. blanchâtre; cor. petite,
violette; graine grosse, huileuse. L’unique
esp. de ce genre est indigène dans les Guva-
nes. L’amande de ses graines est bonne à
manger. (Sp.)
ACIONA. moll. — Ce g. proposé par
Leach ( Miscell. zool. t. n) ne pouvait être
accepté ; Lamarck l’avait créé depuis long¬
temps sous le nom de Scalaire. ( Desh. )
ACIOTIS, Don (dimin. d’àxt'ç, pointe).
bot. ph. — G. de la famille des Mélastoma-
cées , tribu des Osbeekiées, DC. Don ( Mèm.
Wern. Soc.) assigne à ce g. les caract. sui¬
vants : Tube calicinal globuleux, charnu;
limbe urcéolé, persistant, 4-denté. Pétales
4 , obliquement aristés au sommet. Etam. 8,
comme articulées au milieu; anthères dres¬
sées, imberbes à la base. Baie charnue, 4-
loculaire; graines cymbiformes. — Herbe
vivace à feuilles pétiolées , trinervées, rou¬
ges en dessous; fleurs petites, roses, dispo¬
sées en grappes terminales. — L’unique esp.
qui constitue ce g. est indigène aux Antilles.
Ses baies sont acidulés et mangeables. (Sp.)
* ACIPïïOîlÉES. Aciphoreæ (àxt'ç, pointe;
cpo poç , porteur), ins. dipt. — Nom donné par
M. Robineau Desvoidy à la s.-tribu des Te-
phritides de M. Macquart. ( D. )
*ÂCIS (àxt'ç, pointe, dard), ois. — G. formé
par M. Lesson pour quelques esp. de la fam.
des Gobe-mouches de Cuvier, ayant pour
syn. le g. Ph.ocnicorn.is de Swainson, plus
généralement adopté, et exprimant bien un
des caract. communs aux esp. du g. V.moE-
NICORNIS. (LAFR.)
* AGIS (àxt'ç, pointe), ins. — G. de Co-
act
87
AC],
léoptèrcs tétramères, famille des Chrysomé-
lines, établi par M. Chevrolat et adopté par
M. Dejean; mais dont les caract. n’ont pas
été publiés. M. Dejean y rapporte 7 espèces
dont nous ne citerons qu’une seule, VA.
rnodesta ( Eumolpus modeslus Fabr. ), des
Indes orientales. (D.)
ACISANTHERA, Br. ( àxtç , pointe ; an -
tliera, anthère, d ’àvGvjpoç, a, de fleur), bot.
pii. — G. de la famille des Lythracées ou
Lythraires, tribu des Salicariées, et dont
les caract. sont: Cal. 5-fide, renflé à la base.
Pétales 5, égaux, obovales. Etam. 10, sail¬
lantes, insérées (de même que les pétales)
à la gorge du calice; anthères sagittiformes,
versatiles. Style court; stigm. pointu. Cap¬
sule subglobuleuse , biloculaire , recouverte
par le calice; 2 placentaires polyspermes.
— Herbe à feuilles opposées; fleurs axillai¬
res, alternes, rameaux 4-gones. Ce g. qui,
malgré son calice inadhérent , serait proba¬
blement mieux placé parmi les Mélastoma-
cées que parmi les Lythracées, n’est fondé
que sur une seule espèce, qui croît à la Ja¬
maïque, et que Linné comprenait dans le
genre Rhexia. (Sp.)
' * ACÏSBA. iins. — G. de Coléoptères hé-
téromères, famille des Mélasomes, établi
par Ziegler et adopté par M. Dejean. Il ré¬
pond aux g . Lop borna , Sol. et Pachyc.hita ,
Esch. , et a pour type VAkis punciaia Fab.,
espèce qu’on trouve à Tanger. (D.)
* ACISPERMUM ( àxlç , pointe ; crn/ppa ,
semence), bot. pu. — C’est un g. établi par
Necker sur quelques pl. de l’Amér. du nord
que M. De Candolle réunit au g. Coreopsis.
(J. D.)
* ACKA.MA (nom nouveau -zélandais. )
bot. ph. — G. que Cunningham ( Prod.jlor .
Nov. Zeel. in Hook. Ann.) rapporte à la fa¬
mille des Cunoniacées, et auquel il assigne
les caract. suivants: Cal. 5-parti , persis¬
tant; div. linéaires-spatulées. Pét. 5, indi-
visés , non persistants. Etam. 10, isomètres,
insérées sur un disque hypogyne, cyathi-
forme , à 10 dents. Capsule septiciile de haut
en bas; loges polyspermes. Graines petites,
ovoïdes, rostrées; test coriace, glabre. —
Arbre à feuilles imparipennées; fleurs en
panicules terminales, rameuses, lâches, lai¬
neuses. Une seule esp. , indigène dans l’île
Ikanamawi, Nouv.-Zélande. (Sp.)
ACLADIUM (à priv.; xXa^oç, rameau).
bot. cr. — Ainsi que l’indique l’étymologie,
ces Champignons bissoïdes sont composés de
filaments simples, droits, transparents et
cloisonnés, sur lesquels sont fixés çà et là
des spores ovales et pellucides. Comme les
spores ont à peu près la même grosseur que
les filaments, il est probable qu’elles résul¬
tent de l’isolement spontané des cellules su¬
périeures des filaments sur lesquels elles
restent adhérentes en tombant. — On n’en
connaît que 2 espèces qui ont été décri tes par
Link , et qui se trouvent sur le bois pourri.
(LÉv.)
ACLADODEA (à priv. ; xXMS-nç , ra-
meux). bot. ph. — Ruiz et Pavon ( Prodr .
Fl. Per.), ont décrit sous ce nom un genre
de la famille des Sapindacées que l’on s’ac¬
corde aujourd’hui à réunir au g. Talisia
d’Aublet. Toutefois, son fruit est encore in¬
connu; ce qui a fait penser à quelques Bo¬
tanistes que cette plante est dioïque et que
l’individu mâle a été seul observé. (C. L.)
* ACLÉE. Aclees (àxWç , obscur), ins.
— G. de Coléoptères tétramères , famille des
Curculionites , div. des Érirhinides, établi
par M. Schœnherr et adopté par M. Dejean.
Ses caract. sont : Ant. médiocres , fortes ;
leur funicule composé de 7 articles : les 2 pre¬
miers assez courts, obconiques; les 5 sui¬
vants transverses, serrés; la massue oblon-
gue, ovale, paraissant spongieuse, biarti—
culée. Rostre allongé, cylindrique, arqué et
pourvu de chaque côté , dans la moitié de sa
longueur, d’un sillon qui part du milieu de
l’œil. Prothorax long, subconique, bisinué
à sa base et presque tronqué antérieurement;
écusson arrondi au sommet, distinct. Élyt.
oblongues , subovalaires, légèrement con¬
vexes en dessus, calleuses vers leur extré¬
mité ; les angles des épaules obtus. Pattes ro¬
bustes; cuisses dentées; tibias onguiculés
intérieurement à leur extrémité. — Ce g. est
fondé sur une seule esp. rencontrée à Java,
et nommée par M. Dejean A. cribravis. (D.)
* ACLEIA (àx)etoc, Obscurité). BOT. PH. —
Ce g. a été formé avec le Senecio Belbeysius
Del.; il a pour caract., d’après M. De Can¬
dolle : Des capitules multiflores, homoga-
mes, à fleurs tubuleuses; un invol. unisérié,
cylindrique et globuleux , muni à sa base de
2 ou 3 écailles. Pour fruit, des akènes com^
primés , étranglés au sommet , puis dilatés
en une urcéole discoïde. L’aigrette, cadu-
88
ACM
ACN
que , se compose de poils presque denticu-
lés. — Celle plante , qui a le port du Séne¬
çon d’Arabie, est glabre, rameuse, dressée,
et porte inférieurement des feuilles pétio—
lées , crénelées , tandis que les supér. sont
amplexicaules , incisées-dentées. (J. D.)
ACLÉIDIEAS (à priv.; xXsi'ç, Joç, clavi¬
cule). mamm. — Expression abrégée de Mam¬
mifères sans clavicules. (A.)
* ACLÏSIA (àxàevjç , obscur), bot. pii. — G.
de la famille des Commélinacées , fondé par
E. Meyer [Reliq. Haenk. 2, t. xxv), réuni avec
doute par quelques auteurs au g. Pollia de
Thunberg, et que Lindley considère comme
distinct. V. pollia. (C. L.)
* ACLOPES (àxÀ£-/7ç, obscur; cty, otcoç, as¬
pect). ins. — G. de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Lamellicornes, éta¬
bli par Erichson, qui le place dans la tr. des
Géotrupides de Mac-Leay. Il contient 2 esp.,
les A. vittaïus et Brunneus. Ce g. ne figure
pas dans le dernier Catal. de M. Dejean, et
parmi ceux de cet auteur nous ne savons au¬
quel le rapporter. (D.)
ACLYSIE. ins. V. aciilysie. (C. d’O.)
*ACMADE1\IA (àx/uivj, pointe; à&o'v, glande).
bot. ph. — Sous cette dénomination, Bar-
tling et Wendland , dans leur monographie
des Diosmées, ont établi, dans cette famille,
un g. qui doit son nom aux glandes pointues
qui terminent les anthères, et est ainsi ca¬
ractérisé : Cal. S-parti , adné par sa base à
un disque dont le bord supér. est libre et
entier. Pétales 5, dont les onglets larges pré¬
sentent une touffe de poils en dedans. Filets
10, inclus ; 5 opposés aux pétales, stériles,
courts ou presque nuis , insérés au bord du
disque; 5 alternes , plus longs, portant cha¬
cun une anthère ovale dont le connectif se
prolonge en dessus en une glande conique.
Style plus court que les filets , élargi à son
sommet en un stigmate en tête , à 5 sillons
peu marqués. Ovaires 5, soudés ensemble,
mais prolongés chacun à leur sommet en une
masse ovoïde, libre, hispide, glabre du
reste, et renfermant 2 ovules superposés.
Fruit à 5 coques comprimées, dont le som¬
met s’allonge en dehors en une sorte de corne.
— 5 esp. de ce g. se trouvent au C. de B.-E.
Ce sont des arbrisseaux à feuilles décussées,
imbriquées sur 4 rangs, courtes , épaisses ,
carénées , ponctuées en dessous , à fleurs
blanches ou rouges, terminales, solitaires,
presque sessiles, accompagnées de bractées
imbriquées qui simulent des sépales. (Ad. J.)
*ACMÆODEUA(àx£/.atoç, vigoureux; «J/pyj,
cou), ins. — G. de Coléoptères pentamères,
famille desSternoxes, tribu des Buprestides,
établi par Eschscholtz et adopté par M. De¬
jean ainsi que par M. Solier, dans son Essai
sur les Buprestides {Annal. Soc. ent. de Fr.,
t. 2n-e). Ce dernier auteur lui assigne pour
principaux caract. : Menton subtriangulaire,
avancé en pointe vers la languette. Dernier
art. des palpes maxillaires , allongé , ova¬
laire , subsubulé. Cors, tronqué postérieu¬
rement ; mésosternum non avancé en pointe
antérieurement. — Ce g. , d’après le Catal.
de M. Dejean, renferme 44 esp. dont nous
ne citerons que VA. teniaia ( Buprestis lœ-
niata Fab.), qui a servi de type à M. Solier
pour en établir les caractères. (D.)
ACMELLA (àxp.yj, pointe), bot. ph. — Syn.
du g. Spilalthes. (J. D.)
* ACME Y A, DC. (nom mythol.). bot. pii.
— G. de la famille des Myrtacées , tribu des
Myrtées de M. De Candoile (. Prodr . 3) qui lui
assigne les caract. suivants : Tube calicinal
turbiné; limbe tronqué, involuté en préflo¬
raison. Pétales 5 (quelquefois moins par
avortement), minimes, distants. Étam en
nombre indéfini, libres. Style court, cylin¬
drique; ovaire 3-loculaire. Baie subglobu¬
leuse, monosperme par avortement. Graine
grosse , subglobuleuse ; cotylédons soudés.
— Arbrisseaux à feuilles opposées , très en¬
tières. Infloresc. terminale , thyrsiforme ,
composée de cymules triflores. Fleurs petites,
blanches. L’unique esp. de ce g. est indigène
dans la N.-Hollande. (Sp.)
*ACMOCERA (àxp.vj, pointe ; x/paç, corne).
ins. — G. de Coléoptères tétramères, famille
des Longicornes , établi par M. Dejean , qui
n’en a pas publié les caractères. Il est fondé
sur une seule espèce, VA. compressa Fab.,
qui se trouve en Guinée. (D.)
* ACYEPHALCM (à priv.; xv/cpadlov , flo¬
con de laine), ins. — G. de Diptères, division
des Aplocères, subdivision des Tétrachætes,
famille des Tanystomes, tribu des Asiliques,
s. tribu des Dasypogonites, établi parM. Mac-
quart {Dipi. exot. nouv. ou peu connus) . Ce g.,
formé aux dépens des Dasypogon , a pour
caract. : Corps large. Tête basse. Moustache
couvrant toute la face. Tubercule du front
muni de longs poils. Article 1er des antennes
AC N
ACO
89
plus ou moins court ; 2,ne cyathiforme ;
3me allongé , subulé; style un peu allongé
et épais. Thorax assez élevé. Abd. large, dé¬
primé et ponctué. Pieds velus ; point de pe¬
lotes aux tarses. Cellule 2me sous-marginale
des ailes ordinairement appendiculée; lre
postér. quelquefois fermée, 4me ouverte ou
fermée. — Le faciès des Acnéphales leur donne
une ressemblance singulière avec les Apiai-
res et surtout avec les Andrènes. Leur nom
générique est tiré de l’absence de pelotes
aux tarses: caract. qui les distingue de toute
leur tribu, à l’exception des Gonypes. Parmi
les 5 esp. décrites par l’auteur, nous ne ci¬
terons que celle qu’il appelle A. Glivieri,
et qui a été trouvée dans l’île de Paxos par
Olivier. (D.)
ACTVÏDA, Mitch. L. (à priv.; xvtSy, ortie;
c.-â-d. sans aiguillon ; la plante ressemble à
une ortie), bot. pu. — G. de la famille des
Chénopodées, tribu des Atriplicées, Meyer ;
M. Endlicher (Gen. Plant.) lui assigne les
caract. suivants : Fleurs dioïques , non brac-
léolées ; dans les mâles : Cal. à 5 sépales
égaux , inappendiculés ; 5 étam. insérées au
réceptacle ; dans les femelles : Cal. persis¬
tant, à 3 sépales égaux. Ovaire 3 ou 5-gone,
uniloculaire, uniovulé. Stigm. 3 ou 5, linéai¬
res , sessiles , révolutés. Akène 3 ou 5-gone.
Graine verticale, comprimée; test crustacé ;
embryon périphérique, courbé en fer à che¬
val. — Herbes vivaces, à feuilles alternes
très entières. Grappes axillaires : les fructi¬
fères nutantes. Ce genre appartient à l’Amé¬
rique septentrionale. On en connaît 2 es¬
pèces. (Sp.)
* ACNISTUS ( axvvjCTTtç , nom grec d’une
PI. aujourd’hui indéterminée), bot. ph. —
G. de la famille des Solanacées, Endl., pro¬
posé par Schott ( fVien . Zeilschr. iv, 1180,
Lirmœa, 1831) , et dont voici les caract.: Cal.
campanulé , 5-fide. Cor. hypogyne , infun-
dibuliforme , à tube court, dilaté à la base,
à limbe 5-parti , étalé ou réfléchi , à estiva¬
tion imbricative. Étam. 5, exsertes, insé¬
rées au tube de la corolle, un peu au-dessus
de sa base; filaments simples; anth. longi¬
tudinalement déhiscentes. Ovaire bilocu-
laire; placentas subglobuleux, pluriovulés,
adnés à la cloison. Style simple à stigmate
capité, subconcave. Baie biloculaire, entou¬
rée du calice persistant. Graines peu nom¬
breuses , réniformes, comprimées. — Le g.
Acnisius , peu nombreux en esp., se compose
d’arbustes appartenant à l’Amér. tropicale ;
leurs feuilles sont alternes, très entières;
les fleurs fasciculées, axillaires, blanches,
odorantes, les fruits rouges. (C. L.)
*ACOCEPHALUS ( àxo-n, oreille; xecpaA*?,
tête), ins. — G. de l’ordre des Hémiptères do
la section des Homoptères, famille des Cica-
delles , établi par Germar (Mag.)y adopté par
Burmeister ( Handb . der Ent. 2), et ayant
pour principaux caract. : 1° le sommet de la
tête triangulaire; 2° des ocelles placées de¬
vant les yeux ; 3° les parties latérales du
corps couvertes d’aspérités. — Ce g. renferme
une quinzaine d’esp. tant européennes qu’a¬
méricaines. Lesplus connues sont VA. costa¬
tus ( Cicada costata Panz., Faun. Germ.), et
VA. striatus ( Cercopis striata Fab., Syn. Rh.),
toutes deux répandues dans la plus grande
partie de l’Europe. (Bl.)
*ACOCHLIDES (à priv.; , coquille).
moll. — Latreille a nommé ainsi une fa¬
mille de Céphalopodes acétabulifères , dans
laquelle il place ceux de ces animaux qui
ont 8 pieds et qui sont dépourvus de co¬
quilles. V. OCTOPODES. (A. d’O.)
* ACOELIUS (à priv.; xotJe'a, cavité; àxot-
Aoç, non creux), ins. — Syn. d’ADELius. (Bl.)
*ACOÈTE. Acoëtes (àxo>j, onie; allusion
aux branchies), annélid. errantes.-G. établi
par MM. Audouin etMilne Edwards (Mèm.
pour servir à VHist. nat. du lia. de la France ,
t.2,p.99, pl. 2 A, fig. 7-14), et formant, avec
leur g. Sigalion , la tribu des Aphrodisiens
vermif ormes. V. aphrodisiens. Les caract.
qu’ils lui assignent sont les suivants : Pieds
pourvus d’élytres , mais n’ayant pas de cirres
supérieurs, au nombre de 50 paires ou plus,
alternant régulièrement avec des pieds sans
élytres, mais garnis d’un cirre supérieur.
Antennes 5; 4 mâchoires grandes et cor¬
nées. Des branchies tuberculeuses sur tous
les segments du corps. — Ce g. a été adopté
par Cuvier ( Règ. anim., 2me édit., t. 3, p.
207). On n’en connaît qu’une seule esp. qui
se trouve aux Antilles ; elle habite un long
fourreau ayant l’aspect et la consistance du
cuir ; c’est VA. de Plèe, A. Pleei. (L. D. y.r.)
*ACOLASTE (àxoAaçToç, impudique; allu¬
sion au développement considérable de l’or¬
gane copulateur chez les mâles), ins. — G. de
l’ordre des Diptères , tribu des Muscides ,
établi par Meigen dans son ieT ouvrage [Ess.
6*
T. I.
90
ACO
ACO
d’une nouv. classif.des Dipt. europ ., 2me V.),
fondu depuis dans le g. Cordylura Fall.,
adopté par Macquart. (D.)
* ACOLE A (à priv.; xo \eoç , gaine), bot. cr.
—G. d’Hépatiques établi par Dumortieraux
dépens des Jongermanniées de Linné, et
qu’il avait d’abord fait entrer lui-même dans
son g. Schlsma. La priorité étant acquise au
Gymnomilrium de Corda, c’est à ce mot qu’il
en faut chercher les caractères. (C. M.)
ACOLEÆ. bot. cr. S. -tribu des Jon—
germanniées, famille des Hépatiques, qui
comprend, selon M. Dumortier, ses 3 g. Mui-
opsis [Haplomitriurn , N. ab. E.), Acolea et
Schisma. Cette div. n’est point admise par
M.Nees d’Esenbeck, dans son nouvel et im¬
portant ouvrage sur les Hépatiques d’Eu¬
rope ( Europt . Leberm.) (C. M.)
* ACOLI. ois. — C’est le nom donné par
Levaillant à une esp. d’oiseau de proie d’A¬
frique , figuré dans ses oiseaux d’Afrique ,
etqu’oncroitappartenirau g. Busard. (Lafr.)
ACOLIUMJ(àpriv.; x5>ov, pied, support).
Nom sous lequel Achar réunissait , dans son
g. Calycium, famille des Lichens , toutes les
espèces à apothécies sessiles. M. Fée a tenté
d’élever ce s.-g. à la dignité de g., ce qui n’a
pas été adopté. (C. M.)
ACOMA, Adans .^Homalium Jacq.; liacou-
bea, Aubl. bot. pii. — G. considéré comme
type de la famille des Homalinées. Ses ca¬
ract. sont les suivants : Cal. tubuleux-tur-
biné, adhérent; limbe 6 ou 7-parti, persis¬
tant. Pétales en même nombre que les sé¬
pales, persistants, insérés à la gorge du
calice, uni-glanduleux à la base. Etam. insé¬
rées par faisceaux (de 3 à 6) devant les lobes
calicinaux; filets filiformes; anth. suborbicu-
laires Ovaire semi-infère, uniloculaire ; par¬
tie inadhérente conique : 3 styles filiformes;
stigm. capitellés. Capsule seminifère, tri-
valve au sommet , uni-loculaire , 3 placen¬
taires pariétaux , polyspermes. Graines pe¬
tites, ovoïdes. — Arbrisseaux à feuilles den¬
telées; fleurs petites, disposées en grappes,
soit terminales, soit axillaires et terminales.
Ce g. appartient à la zone équatoriale ; on en
connaît 4 espèces. (Sp.)
* ACOMPSIA (axojj^oç, sans ornements).
ins. — G. de l’ordre des Lépidoptères, fa¬
mille des Nocturnes , tribu des Tinéites ,
établi par nous aux dépens du g. Lita de
Treitsehke, et dont voici les caract. : Palpes
infér. très minces, arqués et relevés au-des¬
sus de la tête ; les deux 1ers art. à peine ve¬
lus; le 3me nu, subuliforme, plus long que
les deux 1ers réunis. Trompe longue et très
visible. Ant. filiformes dans les deux sexes.
Tête courte. Cors, arrondi. Abd. cylindrique,
mince, terminé par une touffe de poils dans
les mâles et en pointe dans les femelles.
Pattes postér. longues et peu velues. Ailes
supér. assez larges , à bord postér. presque
droit et brièvement frangé ; ailes infér. plus
larges et garnies également d’une frange
étroite. Premiers états inconnus. — Ce g.
renferme très peu d’esp. , et a pour type la
Teigne cendrée , Tinea cinerella L. , figurée
par Hubner sous le nom d 'Ardeliella. (D.)
*ACOAIYS (àxvj , pointe; yvç, rat), mamm.
— G. de l’ordre des Rongeurs, famille des
Muriens, établi par M. Isid. Geoffroy-St-
Hilaire. Ses caract, sont : Membres postér.
un peu plus longs seulement que les antér.,
non palmés; queue arrondie; molaires au
nombre de 3 à chaque mâchoire de chaque
côté ; point d’abajoues ; corps revêtu , sur le
dos et sur les côtés , de poils entremêlés d’é¬
pines carénées. — Ces animaux diffèrent
donc des véritables Rats par les piquants,
des Hamsters par l’absence d’abajoues, et
des Echimys par le nombre de dents. — L’A-
comys du Caire , A. cahirinus , appelé aussi
Rat du Caire , Souris du Caire , décrit par
Geoffroy St-Hilaire , appartient à ce genre.
Son pelage est gris cendré; sa taille de qua¬
tre pouces ; sa queue de pareille longueur.
— On connaît encore YAcornys perchai , le
Rat perchai de Buffon ; il est roussâtre en
dessus, gris en dessous; sa taille est de 15
pouces non compris sa queue qui en a 9. Il
habite dans les maisons à Pondichéry. (A.)
*ACONïOPTEIUS (àxovtov, objet terminé
en pointe; tt xspiç, fougère; allusion à la
forme des pinnules). bot. cr. — G. établi
par Presl ( Ptéridog. ) dans la tribu des
Acrostichacées, pour une fougère décrite par
Hooker et Gré ville , sous le nom d ’Acrosti-
chum subdia^hanum , qui croît à l’île Sainte-
Hélène et dans l’Inde ; elle se distingue des
Acrostichurn proprement' dits, tels que les
définit Presl, par ses nervures pinnées, bi-
furquées et anastomosées seulement auprès
du bord de la feuille ; leurs anastomoses don¬
nant naissance à une petite nervure exté¬
rieure , tuberculeuse. — Ce g. est ainsi in-
ACO
ACO
01
termédiaire entre les (Jljersia et les Acro-
a lie hum de cet auteur. La seule esp. qu’il
renferme est herbacée, à feuilles simples,
lancéolées, coriaces et plus étroites lors¬
qu’elles sont chargées de fructification.
(Ad. B.)
ACONIT. Aconitum , L. ( àxovtToç, aconit ,
d’àxovv) , rocher), bot. ph. — G. de la famille
des Helléboracées, renfermant des végétaux
en général très vénéneux, remarquables tant
par la beauté que par la singulière structure
de leurs fleurs. Ses principaux caract.
(Spach, Hist. des PL ph. Suites à Buffon ,
tom. 7.) sont: Sépales 5, non persistants
(excepté dans Y Aconitum Anlhora ), bisériés
(3 extérieurs et2 intérieurs), subonguiculés,
dissemblables, anisomètres: lesupér. grand,
ascendant , voûté en forme de casque com¬
primé ou naviculaire , très obtus , rostré ou
acuminé antérieurement ; les 2 latéraux (in¬
térieurs) moins grands, un peu bombés,
inéquilatéraux, presque égaux, horizontaux,
connivents, recouvrant les organes sexuels;
les 2 inférieurs petits, inégaux, déclinés,
subnaviculaires. Pétales (staminodes ou
nectaires de beaucoup d’auteurs) 2, libres,
égaux, insérés devant le sépale supérieur
(lequel les enveloppe complètement), lon¬
guement onguiculés, renversés , petits, cu-
culliformes , unilabiés antérieurement ,
éperonnés postérieurement; onglets fili¬
formes, ascendants, plus ou moins arqués
en avant ou inclinés au sommet. Etam.
courtes, nombreuses, un peu déclinées,
ascendantes pendant l’anthèse, puis déflé¬
chies: les extér. parfois ananthères; filets
subulés , ailés jusque vers leur milieu ; anth.
elliptiques ou suborbieulaires, échancrées
aux 2 bouts , comprimées, latéralement dé¬
hiscentes; connectif filiforme. Ovaires dis¬
joints, pluriovulés, verticillés au nombre
de 3 à 6 ; ovules horizontaux, bisériés. Styles
subulés, subrectilignes, terminés chacun
par un stigmate minime , bidenticulé. Péri¬
carpe de 3 à 6 follicules verticillés , subey-
lindracés, obscurément trigones, non stipi—
tés, chartacés, réticulés, corniculés au som¬
met, univalves, polyspermes , persistant
après la déhiscence. Graines subcylindriques
ou trièdres , carénées ou ailées aux angles ,
lisses ou légèrement rugueuses, ou trans¬
versalement squamelleuses , horizontales,
bisériées; embryon petit ou ponctiforme, à
cotylédons plus ou moins divergents. —
Herbes vivaces à racines rhizomateuses ou
tuberculeuses; tige feuillée ; feuilles pal-
malifides, ou palmatiparties, ou pédati-
parties ( par exception indivisées) :lesinfér.
longuement pétiolées; les autres courte-
ment pétiolées ou sessiles; grappes termi¬
nales ou axillaires et terminales , solitaires,
tantôt feuillées , tantôt bractéolées; pédi—
celles ascendants ou résupinés, dihrac-
téolées tantôt vers leur milieu, tantôt plus
haut ou plus bas, cupuliformes au sommet ,
plus ou moins inclinés au sommet durant
la floraison. Fleurs grandes, jaunâtres, ou
blanchâtres, ou bleues, ou violettes, ou rou¬
geâtres, ou panachées.
Nous n’avons pu reconnaître parmi les
nombreuses esp. rapportées à ce g. que 8 ou
9 esp. distinctes , offrant chacune une foule
de variétés. (Sp. )
* ACONITELLE. Aconitella , Sp. (dim.
d’aconit), bot. ph. — G. de la famille des
Helléboracées , tenant exactement le milieu
entre les Aconits et les Dauphinelles [Delphi¬
nium, Sp.) ; il diffère de ces derniers par le
calice , conforme à celui des Aconits , et de
ceux-ci par la corolle semblable à celle des
Dauphinelles. Les graines sont transversale¬
ment squamelleuses; les fleurs, assez petites
et de couleur rougeâtre, sont disposées en
panicule divariquée, très lâche et aphylle.
— La seule esp. qui constitue ce g. est indi¬
gène en Orient. ( Sp. )
ACONITUM, Lin. bot. ph. — Syn. latin
d’ACONIT.
* ACONOGONUM, Meisn. bot. ph.— G. ou
s.-g. delà famille des Polygonées; ses caract.
différentiels, suivant Meisner, sont les sui¬
vants: Périgone profondément 5-fide; div.
planes, étalées. Etam. 8. Style trifide. Akène
trièdre , recouvert à la base par le périgone.
Cotylédons accombants, larges. — Herbes ou
sous-arbrisseaux, à gaines stipulaires cylin¬
driques, nues ; fleurs en grappes paniculées.
— Ce g. est fondé sur le Polygonum alpinum
L., et sur quelques esp. voisines. Sp.)
* ACONTEA [Aconle, nom mythol. ).
uns. — G. de l’ordre des Lépidoptères Diurnes,
tr. des Nymphalides, proposé par Horsfield
( Lepid . of Java) et qui a pour type la iV.
acontea des auteurs , qu’il désigne sous le
nom de primaria. Ainsi, d’un nom spéci¬
fique, il a fait un nom générique. Cette
92
ACO
ACO
marche, suivant nous, est vicieuse en ce
qu’elle jette de la confusion dans la syno¬
nymie. Au reste, le g. Aconlea est le même
que celui d ’Adolias, créé par M. Boisduval.
V. ce mot. ( D.)
* ACONTIA ( àxovTcaç tenant du serpent;
allusion à la rapidité des mouvements de
l’insecte), ins. — G. de l’ordre des Lépidop¬
tères , famille des Nocturnes , établi par
Ochsenheirner et Treitschke ( Hist . nat. des
Lépid. d’Eur. ) et adopté par M. Boisduval ,
qui le range dans sa tribu des Héliotides,
mais sans en avoir fait connaître les carac¬
tères. Voici ceux qu’en donne M. Treitschke:
Abd. court , mince chez les mâles ; épais et
cylindrique chez les femelles. Ant. presque
filiformes et finement crénelées. Ailes supér.
étroites, les inférieures larges et arrondies.
— Il ajoute que les Acontia sont blanches
ou jaunes avec des taches noires ou brunes,
en forme de bandes , et que leurs chenilles
ne sont pas encore connues. Les Acontia
sont des Noctuélides de petite taille, dont le
blanc et le noir forment toute la parure , à
l’exception d’une seule, VA. Malvœ , qui est
jaune. On les voit voler en plein jour , avec
la plus grande rapidité , dans les endroits
arides et exposés au soleil. On en compte 7
ou 8 esp. dont les plus connues sont VA. So¬
laris et VA. luctuosa, qui se trouvent aux
environs de Paris. (D.)
ACONTIAS (àxovTcaç, sorte de serpent).
rept. — C’était , chez les Grecs , le nom d’un
serpent qu’on disait s’élancer des arbres sur
les passants. Aujourd’hui on l’emploie pour
désigner un genre de la s.-famille des Scin-
coidiens saurophthalmes , lequel a pour ca-
ract.: Corps dépourvu de pattes, allongé,
cylindrique, à écailles lisses; queue courte,
pointue; dents simples, coniques, obtuses,
palais non denté; langue squameuse, à
peine incisée à sa pointe; paupière supé¬
rieure rudimentaire; museau emboîté dans
une très grande plaque percée de chaque
côté par les narines, qui sont petites et en
arrière desquelles est un sillon longitudinal.
A l’intér. les Acontias n’offrent ni épaules ,
ni sternum, ni bassin; les côtes antér. sont
réunies en dessous par des prolongements
cartilagineux. U A. pintade , espèce type de
ce g. est très commune au cap. de B.-Espé-
rance. (G. B.)
* ACONTIAS ( àxovTt'ocç, sorte de serpent ;
allusion aux taches des tiges), bot. ru. — G.
de la famille des Aroïaées, Juss. (Aracées ,
Schott) , tribu des Caladiées , fondé par cet
auteur qui en établit ainsi les caract. :
Spathe dressée, convolutée à la base. Spa-
dice interrompu , androgyne ; les fleurs fe¬
melles occupant la partie infér. et les fleurs
mâles , la partie supér. sans appendice sté¬
rile. Anth. nombreuses, bi-loculaires, dis¬
tinctes , adnées en verticilles au moyen de
connectifs en cône tronqué, à logettes conti¬
nues et déhiscentes au sommet par des fentes
transversales. Ovaires nombreux, pressés,
subtriloculaires , adhérents entre eux par des
styles très épais, placentiformes. Ovules as¬
cendants , insérés vers le milieu de l’axe et
en grand nombre dans chaque loge. Stigm.
exigu, orbiculaire , jaune-glutineux. Baie
inconnue. — Ce g., dont le Caladium. helle-
bori folium Jac. ( Icon. rar. t. 631 ) est le type,
comprend quelques autres esp. du g. Cala¬
dium , Vent., appartenant au Brésil. Ce sont
des plantes à Rhizomes tubéreux , à feuilles
lobées-pédalées , partant toutes de la base,
à pédoncules nus, et à spathe verte. (C. L.)
* ACONTISTES ( àxovTtaWç , qui lance le
javelot), ois. — Nouveau g. créé par M. Sun-
deval , et indiqué par Bonaparte comme
syn. de son g. Scolopacinus [Proceed. 1837 )
qui l’est lui-même du g. Ramphoc'ene de
Vieillot ( JYouv . Dict. et Gai.) V. rampiio-
CÈNE. ( LAFR. )
* ACONTISTES ( àxovTto-r/iç , lanceur de
javelots), ins. — Ce nom est donné par Bur-
meister à une div. qu’il a établie dans le g.
Mantis. (Bl.)
* ACOHACÉES. Acoraceoe. bot.ph. — C .
ACOROÏDÉES. (A. R.)
* ACORIUS ( àxopvfç , insatiable), ins. —
G. de Coléoptères pentamères, famille des
Carabiques, établi par Zimmerman, qui le
place dans sa tribu des Zabroïdes et le carac¬
térise ainsi : Dent bifide au milieu du men¬
ton. Extrémité du tibia sans aucune dent.
Les 3 premiers art. des tarses antér. dilatés
dans le mâle , triangulaires, tronqués par
devant. — Il ne rapporte à ce g. qu’une seule
espèce trouvée en Egypte par Ehrenberg,
Y A. metallescens. (D. )
* ACOROIDÉES. Acoroideœ. bot. pii. —
Agardh ( Aphor . 133), et plus tard Schott et
Endlicher (. Meleth . 22) , Link ( HandbAA 44),
ont proposé d’établir sous ce nom une famille
ACO
ACO
93
distincte des Aroïdées , pour y placer le g.
Acorus. Lindley ( Nai syst. 3G5) adopte cette
famille, qu’il nomme Acoraceœ, et lui donne,
d’après Schott, les caract. suivants : Spathe
en forme de feuille, non roulée. Fleurs herma¬
phrodites , formées d’écailles. Étam. com¬
plètes, opposées aux écailles, anth. bilocu-
laires, introrses. Ovaires distincts. Fruit
charnu. Graines ayant leur embryon placé
au centre d’un endosperme charnu. — Indé¬
pendamment du g. Acorus, Lindley réunit
dans cette famille les suivan ts : Gymnostachys,
R. Br., Tupistra , Ker; Aspidisira , Ker. Les
caract. précédents nous paraissent être ceux
qu’on a attribués à la tribu des Orontiacées ,
famille des Aroïdées. (A. R.)
ACORUS ( à priv. ; xopyj , prunelle ; parce
que, selon Dioscoride, cette plante était
employée à la guérison des maux d’yeux).
bot. ph. — G. de plantes de la famille des
Aroïdées, dont on a voulu récemment faire le
type d’une famille distincte sous les noms
d ' Acoracèes ou d ’ Acoroïdées ( V . acoboÏdées).
Voici les caract. du g. Acorus , tels que nous
les avons observés sur les Acorus calamus et
gramineus : Fleurs hermaphrodites, complè¬
tement sessiles èt très rapprochées les unes
des autres, disposées en une esp. de spadice
simple et cylindrique. Cal. composé de 6
écailles dressées, inégales, dont 3 un peu
plus grandes et un peu plus extér. Étam. G,
hypogynes, à peine plus longues que les écail¬
les , en face desquelles elles sont placées , et
ayant les filets larges et planes; anth. in¬
trorses , à une ( A. gramineus ) ou à 2 loges.
Pist. unique, sessile au fond de la fleur,
ordinairement 3-angulaire. Ovaires à 3 lo¬
ges , contenant chacune un certain nombre
d’ovules renversés. Stigm. simple, comme
tronqué, placé sur le sommet court et aminci
de l’ovaire. Le fruit est charnu, et contient
ordinairement 3 graines ou petits nucules,
environnés de fibrilles. L’embryon est cylin¬
drique, placé au centre d’un endosperme
charnu. — Ce g. ne se compose que des 2
esp. déjà nommées, vivaces, à feuilles roi-
des et rubanées , engainantes à leur base, et
à tige 3-angulaire, portant latéralement un
seul spadice et se terminant par une feuille.
L’une A. calamus L. , originaire de l’Inde,
croît également en Europe, dans les lieux
inondés. Sa racine ou souche souterraine est
très odorante et aromatique. On l’emploie en
médecine comme excitante et sudorifique.
L 'A. gramineus vient de la Chine. (A. R.)
ACORYAUS (à priv.; xopuvyj , massue;
allusion à la forme des antennes). ins. —
G. de l’ordre des Coléoptères tétramères,
famille des Curculionites , div. des Antribi-
des, établi par Schoenherr , qui lui donne
les caract. suivants : Ant. peu longues, grê¬
les, insérées dans une fossette profonde,
oblongue, au milieu du rostre, et ayant les
3 derniers art. étroits, presque contigus,
dont le pénultième très court. Rostre peu
allongé , 3-caréné en dessus , avec le sommet
presque tronqué. Yeux oblongs , convexes,
un peu rapprochés. Prothorax presque coni¬
que, présentant, bien avant la base, un sil¬
lon élevé, transversal, courbé antérieure-
!
ment des 2 côtés. Elyt. oblongues, presque
ovales , 3-sinuées à la base , légèrement con¬
vexes en dessus. — Ce g., adopté par M. De-
jean , a pour type VA. sulciroslris du même
auteur, espèce qui se trouve à Java. (D.)
* ACOSMÉTIE. Acosmetia ( àxocjp.Y)Toç,
qui est sans ornement ). ins. — G. de l’ordre
des Lépidoptères, famille des Nocturnes,
établi par Stephens , dans sa tr. des Noctui-
des , aux dépens du g. Anthophile d’Ochsen-
heimer , et qui a pour type la JY. caliginosa
d’Hubner. (D. )
* ACOSMIA. bot. ph. — G. indiqué par
Lindley ( Sysl. of Bot. , ed. ii ) , comme fondé
par Bentham et appartenant à la famille des
Silénacées (Caryophyllées). Il ne paraît pas
que les caractères en aient été publiés. (C. L.)
* ACOSMIUM , Schott .; Sweetia , Spreng.
( àxoa-fjua , défaut de parure), bot. pii. — G.
de la famille des Légumineuses, s.-ord. des
Césalpiniées, R. Br.; Vogel ( Linnœa , 1837)
en donne les caract. suivants : Cal. cupuli-
forme, 5-denté. Pétales 5, disposés comme
ceux d’une corolle papilionacée , un peu
divergents, insérés (de même que les éta¬
mines ) un peu au-dessus de la base du ca¬
lice : les infér. obovales-oblongs, rétrécis à
la base; les latéraux oblongs-linéaires ,
comme stîpités , inéquilatéraux , un peu plus
longs que les infér.; le supér., grand, arrondi,
échancré, courtement onguiculé. Etam. 10,
toutes fertiles; filets filiformes; anthères
arrondies. Ovaire courtement stipité , com¬
primé ; style subcylindrique , onciné ; Stigm.
simple. Fruit inconnu. Infioresc. terminale,
ample, en grappes rameuses; pédonc. coin-
94
ACO
ACR
primés, effilés. Fleurs petites. — L'unique
esp. de ce genre croit au Brésil. (Sp.)
* ACOSMIJS (ocxocrj7.oç , sans ornement).
ins. — G. de Coléoptères hétéroméres, famille
des Trachélides, établi parM. Dejean, dans
son dernier Catalogue, mais dont il n’a pas
publié les caractères. Ce g. est fondé sur une
seule espèce du Cap de B.-Espérance qu’il
nomme A. capensis. (D.)
* ACOSMUS. BOT. PH. — V. ASPICARPA.
(Ad. J.)
ACOSTA (nom d’homme), bot. pii. — G.
de la famille des Chaillétiées , fondé par Ruiz
et Pavon ( Flor . Peruv.) et réuni définiti¬
vement au g. Moutabea, Aubl. — Nom donné
par Loureiro à un arbre indéterminé de la
Cochinchine, voisin du Vaccinium. — Adan-
son, et plus tard, Scopoli formèrent aussi sous
cette dénomination , un g. de Composées ,
dont le type était le Cenlaurea spinosa L., et
qui n’a point été adopté. — Enfin ce nom a
été donné , par M. De Candolle , à un g. dont
les caract. sont restés inédits et qu’on a
réuni depuis au g. Spiracantha H. B. K., de
la famille des Composées-Vernoniacées.
(C. L.)
ACOTYLÉDON ou Acotylédone ou Aco-
tylédoné. Acotyledoneus (à priv. ; xoru^cîwv,
articulation creuse, et, ici par extension,
sorte de petite feuille), bot. cr. — C’est-à-
dire embryon privé de cotylédons , la partie
étant ainsi prise pour le tout ; car les plantes
privées de cotylédons sont , en effet, dépour¬
vues d’embryon. Aussi quelques botanistes
ont-ils substitué le nom d ’lnembryonés à
celui d’Acotylédons ou Acotylédonés, pour
ce grand embranchement du règne végétal ,
qui comprend toutes les plantes que l’on a
tour à tour désignées sous les noms de Cryp¬
togames , Agames, etc. (A. R.)
* ACOT1XÉDONIE. Acotyledonia ( à
priv. ; xozvhSwv , petite feuille), bot. cr. —
Nom de la lre classe du règne végétal , en
suivant la série des familles naturelles, telle
qu’elle a été établie par Jussieu , et qui com¬
prend toutes les familles de Plantes Acoty-
lédones ou Inembryonées. (A. R.)
ACOUCHI. mam. — Syn. du g. Agouti.
(C. d’O.)
VCOl'IîOA, Aubl. bot. pii. — Syn. du g.
Geoffroya. (Sp.)
* ACOURTIA (Madame A’Court, zélée
promotrice de la Bot.), bot. pii. — Le g.
Acourtia , établi par Don, fait partie de la
tr. des Nassauviées , parmi les Composées ,
et comprend plusieurs sous-arbrisseaux du
Mexique à feuilles épineuses , dentées , cor¬
dées ou amplexicaules. Ces pl. ont pour ca¬
ract. : Capit. groupés en corymbes au nom¬
bre de 3-10; écailles de l’involucre couleur
de sang , ciliées et souvent dilatées à la base,
articulées avec le rachis dont elles se déta¬
chent. Cor. pourpres ou roses, hermaphro¬
dites, bilabiées; lèvre externe à 3 dents,
dont l’interne à lobes linéaires, obtus, révo-
lutés. Anth. terminée supérieurement par
un appendice lancéolé, cartilagineux, infé¬
rieurement par des soies simples , filiformes.
Akènes allongés, légèrement anguleux et
couverts de papilles. (J. D.)
* ACRACHNE , W. et W. Arn. ( «xpoç , au
sommet ; a^vv? , duvet), bot. pii. — G. de la
famille des Graminées , tribu des Chloridées,
ainsi indiqué par Lindley (Syst.of Bot. , ed.
ii), et dont les caract. n’ont probablement
pas encore été publiés. (C. L.)
* AERANTE (axpav-roç, mutilé), rept. —
On désigne ainsi, d’après Wagler, un g. de
Lacertiens, appartenant à la sous-famille
des Pléodontes, parce qu’il n’a en effet que
4 doigts, au lieu de 5, aux pattes postér. ,
caract. assez rare parmi les Sauriens. Ses
autres marques distinctives sont : Dents in¬
ter-maxillaires coniques, simples; lres dents
maxillaires et mandibulaires de même for¬
me ; les suivantes élargies , bifides ; palais
denté; langue plate, en fer de flèche, non
engainée, à extrémité antér. divisée en 2
filets , couverte de papilles squamiformes,
imbriquées; narines latérales percées cha¬
cune dans une seule plaque , la naso-ros-
trale ; des paupières ; une ouverture externe
de l’oreille, quelques plis non scutellés en
travers de la région inférieure du cou ; ven¬
tre garni de plaques quadrilatères, lisses,
en quinconce; des pores fémoraux; queue
cyclo-tétragone. — Ce g. ne comprend
qu’une seule esp., l’A. vert, ou Teyou vert
d’Azara. Elle est représentée pl. 5, Erpét. du
Voyage d’A. d’Orbigny dans l’ Amérique mé¬
ridionale. (G. B.)
* ACRANTIIER A (ocxpoç, au sommet; an-
thera , d’a v0-/)poç , a , fleuri ). bot. pii. — G. de
la famille des Rubiacées, établi par Arnott
( Hooker Ann. Nat. Hist. 1839 ) qui en donne
les caract. suivants : Cal. tubuleux, oblong-
ACR
95
turbiné; limbe 5-fide, à div. linéaires. Cor.
tubuleuse, glabre en dedans, très hérissée
en dehors , profondément 5-fide ; lobes dres¬
sés , spatulés , rétus. Étam. 5 , érigées > inclu¬
ses, insérées au fond de la corolle; filets
filiformes, papilleux; anth. innées, oblon-
gues-linéaires, mucronées. Ovaire incom¬
plètement 2-loculaire; cloisons opposées,
chacune donnant attache à un placentaire
2-lamellé ; ovules très nombreux. Style fili¬
forme , porté sur un disque bulbiforme;
stigm. claviforme, muriqué. Péricarpe hé¬
rissé, membraneux, indéhiscent, linéaire-
oblong, un peu comprimé , un peu pulpeux
en dedans, incomplètement 2-loculaire,
couronné parle limbe calicinal. Graines très
nombreuses, petites, nidulantes, papilleu-
ses. — Herbe basse, hérissée; feuilles oppo¬
sées, pétiolées, très entières; stipules in-
terpétiolaires, indivisées ; pédonc. courts,
axillaires, pédicelles courts, subfastigiés ,
Cor. grande , bleue. Arnott dit que ce g. a
de l’affinité avec les Mussœnda ; il n’en si¬
gnale qu’une esp., indigène à Ceylan. (Sp.)
* ACRANTHES (axpoç , au sommet; avGoç,
fleur). — Même signification qu’ Acrocarpes.
(C. M.)
* ACRATIIERUM (axpa , sommet ; àSvj'p ,
tpoq, barbe d’épi), bot. pu. — Link a nommé
ainsi ( Hort . Berol. i, p. 320) un g. de la fa¬
mille des Graminées , qui se compose d’une
seule esp. originaire du Népaul. Elle porte
des chaumes hauts de 2 à 3 pieds; des fleurs
disposées en panicule, ayant les épillets bi-
flores; l’une des fleurs est hermaphrodite,
garnie à sa base de 2 bouquets de poils;
l’autre est stérile. Glume à 2 valves caré¬
nées; l’extér. aigüe, trinerve, scabre sur la
nervure moyenne, plus courte que la fleur
stérile; l’intér. lancéolée, aiguë, glabre,
plus longue que la fleur fertile. Dans la fleur
hermaphrodite, 2 écailles toutes couvertes
de poils ; l’extér. allongée , obtuse et termi¬
née à son sommet par une arête tordue à sa
base, génieulée, brune, plus longue que la
glume; l’interne plus courte, obtuse, un
peu bifide. Squamules hypogynes , tron¬
quées et denticulées. Étamines 3, à anth.
longues et d’un rouge foncé. — La seule esp.
de ce g. [A. miliciceum Link. I. c.) est, comme
nous l’avons dit , originaire du Népaul.
Kunth, dans son Agrostographie , place ce g.
parmi les incertains. (A. R.)
ACR
ACREE. Acrœa (axpa, sommet), ins. —
G. de l’ordre des Lépidoptères, famille des
Diurnes, sect. des Tétrapodes, tribu des Hé-
liconiens, établi par Fabricius et adopté par
Latreille ( Encyclopéd . méihod. 9), qui le ca¬
ractérise de la manière suivante : Bord in¬
terne des ailes infér. n’embrassant pas le
dessous de l’abdomen. Palpes infér. grêles et
presque cylindriques. Ant. peu allongées et
terminées brusquement en bouton. — Les
Acrées ont au 1er aspect quelque ressem¬
blance avec les Héliconies qui ne se trouvent
qu’enAmérique, tandis que les lres paraissent
particulièrement propres à l’Afrique. Cepen¬
dant on en trouve aussi dans les Indes orien¬
tales , et Godart en décrit plusieurs comme
originaires de l’Amér. méridionale ; mais il
est à croire, relativement à ces dernières,
qu’il aura été induit en erreur par les au¬
teurs qui en ont parlé avant lui. Quoi qu’il
en soit, ce sont des Lépidoptères aux ailes
oblongues et arrondies, où le fauve et le
brun dominent; plusieurs ont le disque des
ailes plus ou moins transparent. Godart en
décrit 37, dont nous ne citerons que VA. hor-
ta Fab., figurée par Cramer ( Pap . 25, p. 13,
pi. 298, fig. F. g.). Elle se trouve auC. de B.-
Esp. et dans d’autres parties de l’Afrique. (D.)
ACREMONIUM, Link (àxpipwv, sommité).
bot. cr. — G. de Bissoides , dont les fila¬
ments principaux sont étalés, rameux, cloi¬
sonnés et transparents. D’espace en espace,
ils émettent des rameaux simples , courts et
disposés en verticilles, au sommet de chacun
desquels est fixée une spore ovale ou globu¬
leuse. — On en connaît jusqu’à ce jour 6 esp.
qui naissent sur les feuilles décomposées ou
les bois pourris, (Lév.)
ACRIDIE. Acridium (àxpiç , têoç, saute¬
relle). ins. — Ce nom, dans Fabricius (Ent.
syst.), répond à celui de Tetrix de Latreille.
K. CRIQUET et TETRIX. (Bl.)
ACRIDIENS. Acridii (àxpfç, ISoç, saute¬
relle). ins. — Famille de l’ordre des Orthop¬
tères établie par Latreille ( Gen. Crust. et
Ins.), ayant pour caract. : 1° Antennes fili¬
formes ou prismatiques, n’ayant jamais plus
de longueur que la tête et le thorax réunis ;
2° Tardes de 3 articles; 3° Cuisses renflées et
propres au saut; 4° Abdomen ne présentant
jamais de tarière apparente chez les femelles.
— Cette famille renferme aujourd’hui un as¬
sez grand nombre de genres. Latreille (. Fam .
96
ACR
ACR
nat. du Règne anim .) n’en avait distingué que
5 et autant de s.-genres. M. Serville {Rev.
rnèth. des Orthopt.) porta leur nombre à 23.
M. Brullé [Hisl. nat. des Ins.) le réduisit à 1 ï ;
dans 2 ouvrages qui ont paru tout récem¬
ment (Burmeister, Handb. der Entom.), l’on
en compte 18; tandis que dans YHist. des
Ins. Orthopt , suites àBuffon, nouvel ouvrage
de M. Serville, le nombre des g. ne s’élève
pas à moins de 30.
Les Acridiens sont répandus dans toutes
les parties du monde, et dans presque toutes
en très grand nombre. Plusieurs esp. se mul¬
tiplient quelquefois en si prodigieuse quan¬
tité, qu’elles ravagent des champs entiers,
et réduisent ainsi des campagnes à la der¬
nière misère, surtout dans les parties mé¬
ridionales du globe. Quelques insectes de
cette famille, propres aux contrées équato¬
riales, ont de très grandes dimensions ; mais
les esp. qui se trouvent dans le nord de l’Eu¬
rope sont presque toutes de taille moyenne.
Les Acridiens ne parviennent à leur état
parfait que vers l’automne. Au printemps et
pendant l’été , on les trouve à l’état de larve
ou de nymphe , c’est-à-dire dépourvus d’ai¬
les ou n’en ayant que des rudiments ; mais
à la fin de la belle saison , ils subissent leur
dernière mue et deviennent aptes à la re¬
production. Tous alors ont la faculté, au
moins les mâles , de faire entendre un son
aigu qui retentit au loin et sert à prévenir
les femelles de leur présence.
Beaucoup d’insectes de l’ordre des Orthop¬
tères produisent des sons ; mais ceux-ci ne
sont pas tous produits par les mêmes orga¬
nes. La plupart des Acridiens exécutent leur
chant par le frottement des pattes postér.
contre les élytres. Ces dernières présentent
des nervures très saillantes et .'rés épaisses;
les pattes au côté interne sont munies de
dentelures et de carènes très rudes et très
serrées, qui , venant à passer contre les ély¬
tres, produisent une stridulation plus ou
moins pénétrante. Dans un g. de cette fa¬
mille ( Pneumorci ) , on trouve des mâles
qui ont également la faculté de faire en¬
tendre un chant; mais chez eux les élytres
sont de très faible consistance et ne pour¬
raient être soumises à aucun frottement ;
aussi un autre organe est-il disposé pour les
remplacer avantageusement. L’abdomen est
vésiculeux et offre entièrement l’aspect d’un
tambour, ce qui fait retentir davantage le
son et le rend plus perçant. Ses côtés sont
munis de petites plaques de stries élevées,
contre lesquelles frottent les pattes que l’on
peut comparer à l’archet d’un violon. Les
insectes de ce dernier g. ( Pneumora ) sont
tous exotiques ; ceux que l’on trouve dans
notre pays et que l’on entend dans les cam¬
pagnes pendant les belles soirées d’automne,
exécutent leur chant par le frottement de
leurs pattes contre leurs élytres.
Ils attaquent de préférence les légumineu¬
ses , et font quelquefois beaucoup de tort
aux luzernes.
Nous avons figuré dans notre Atlas ( Ins.
orthopt., pl. 6, fig.2), pour représentant de
la famille, Y picridium mœuum Serv., espèce
nouvellement décrite et qui n’avait pas en¬
core été figurée ; les détails sont pris dans
YAcridium dux , l’une des plus grandes esp.
et l’une des plus communes. !'Bl.)
* ACRIDIODEA (àxpTç, lêoq , sauterelle;
zïSoc;, forme), ins. — Cette dénomination,
appliquée par Burmeister, répond à celle
d’ Acridiens de Latreille, ainsi que le nom
d ’Acridites de Serville. (Bl.)
ACRIDIUM. ins. — Syn. latin d’ACRiDiE.
* ACRÏDOCARPUS (àxptç, (Soç , saute¬
relle; xap-jroç, fruit), bot. ph. — G. de la fa¬
mille des Malpighiacées, établi par MM.Guil-
lemin et Perrotet dans la Flore de Sénégam-
bie (ï . 123, t. 29) , et le même que G. Don a
nommé Anomalopteris. Ses caract. sont les
suivants : Calice profondément 5-fide , of¬
frant à la base d’une ou de deux de ses div.
deux impressions glanduleuses. Pétales plus
longs que le calice, onguiculés , presque en¬
tiers, inégaux. Étamines 10, toutes anthéri-
fères , à filets courts, roides et libres; à an¬
thères grandes, lancéolées en cœur, légère¬
ment recourbées , glabres. Stigmates 2, di¬
vergents, très longs, flexueux, filiformes et
un peu aplatis, aigus au sommet, roulés en
crosse dans la préfloraison; de plus, le ru¬
diment d’un 3m*. Style à peine visible; 3
ovaires amincis en ailes à leur sommet, ve¬
lus, soudés entre eux par leurs faces inter¬
nes. Fruit, par l’avortement de 1 ou 2 ovai¬
res, réduit à 1 ou 2 samares qui sont sur¬
montés d’une longue aile droite ou oblique,
dont le bord supér. est épais. Dans le cas de
2 samarres à ailes obliques, le fruit offre une
sorte de ressemblance avec certains insectes,
AC R
AC R
97
d’où l’on a tiré son nom. — Ce g. comprend
G esp., toutes originaires de l’Afrique tropi¬
cale, depuis la côte occidentale jusqu’à Ma¬
dagascar. Ce sont des arbres ou des arbris¬
seaux quelquefois grimpants , à feuilles or¬
dinairement alternes ( caract. exceptionnel
dans la famille), entières, obovales, gla¬
bres ou plus rarement velues , avec des im¬
pressions glanduleuses à la surface infér. ,
portées sur de courts pétioles et dépourvues
de stipules. Les fleurs jaunes sont disposées
en grappes terminales ou latérales que l’a¬
vortement des dernières feuilles fait ordinai¬
rement paraître composées. Leurs pédicelles,
pius ou moins grêles sont réfléchis au som¬
met, et offrent à la base une bractée extér.
avec 2 bractéoles latérales plus intérieure¬
ment. (Ad. J.)
ACRIDOTHÈRE. Acridolh erus ( àxpt’ç ,
ISoq , sauterelle ; ôvjpaw , je chasse), ois. — G.
de Vieillot, synonyme du g. Gracula de Cu¬
vier et du g. Pasior deTemmink.M. Swain-
son , dans sa nouvelle classification , l’a
adopté et restreint aux seules esp. de Mar-
tins qui ont la tête nue et garnie de mem¬
branes charnues. V. Martin. (Lafr.)
* ACRÏOPSIDE. Acriopsis (axpt'ç , som¬
met; o\p , tç , forme), bot. pii. — G. de la
famille des Orchidées, tribu des Vandées ,
établi par M. Blume ( Bijdr . 376 ,tcib. 71) , et
qui ne se compose encore que d’une seule
esp. (' YA.Javanica Bl.), croissant en parasite
sur les arbres, dans les forêts montueuscs de
la région occidentale de Java. — C’est une
plante dont les feuilles naissent de faux bul¬
bes. Elles sont linéaires lancéolées*, obtuses;
les fleurs forment une panicule naissant de
la racine. Leur calice est étalé, à peu près
égal ; le labelle forme une sorte de tube avec
la base du gynostème. Celui-ci est droit,
terminé supérieurement par 2 cornes glan¬
duleuses au sommet. L’anthère, à 2 loges ,
estcachée dans uneexcavation du clinandre.
Elle contient 2 masses polliniques fusifor¬
mes, dont la caudicule se termine à une
glande petite et arrondie. (A. R.)
* ACRÏPEZA ( ùxp i'ç, sauterelle; n eÇoç, pié¬
ton). ins. — G. de la famille des Locustaires,
de l’ordre des Orthoptères, créé par M. Gué¬
rin (Foyage de Duperr.), adopté parM. Brullé
(Hisi. des 1ns., t. ix) , et qui offre la plus
grande dissemblance dans les deux sexes.
Les mâles ont une forme allongée et des ailes
fort grandes comme dans les Locusia ; le seul
caractère générique propre à les distinguer
des g. voisins, est tiré des pattes postér. qui
ne sont pas renflées; leurs jambes présen¬
tent aussi une cavité fermée par une mem¬
brane très mince. Les femelles, au contraire,
offrent les plus grandes différences avec tous
les autres g. de la même famille : leur corps
est ramassé; les élytres, larges et courtes,
sont cintrées de manière à envelopper l’ab¬
domen ; les ailes entièrement nulles; la ta¬
rière est si courte qu’on l’aperçoit difficile¬
ment. — La seule esp. connue est VA. reti-
culaia Guér. (Voyage Dup. , et Brui 1., Hist.
Ins. , t. îx, pl. 14, fig. 2 et 3), propre à la
Nouvelle-Hollande. (Bl.)
*ACRITES. Acrita (axptroç, confus). /OOl.
— Nom donné par Mac-Leay à une division
du règne animal, comprenant les Infusoires,
les Polypes, et une partie des Intestinaux.
(C. D’O.)
* ACROBRYA (axpoç, au sommet; (3 p-Jw ,
je bourgeonne), bot. pii. — M. Molli , dans la
Flore du Brésil de M. Martius, a créé ce nom,
admis par M. Endlicher ( Gen. Plant.) pour
caractériser un groupe de végétaux dont
l’accroissement a lieu uniquement par le
sommet de la plante. Voici comment il le
définit : Accroissement de la tige par son
sommet; la partie infér. n’éprouvant que
peu ou point de changement et n’étant
chargée que de transmettre les sucs nourri¬
ciers; vaisseaux nuis parmi les plantes in¬
fér. de ce groupe, plus ou moins parfaits
dans les supér.; feuilles à peine séparées et
distinctes ( discreta ) ('es liges dans les plus
infér. Organes delà propagation environnés
de feuilles plus ou moins transformées, dis¬
posées en cercle ou soudées ensemble; les
mâles susceptibles de répandre une humeur
fécondante ; nuis dans les plantes vasculai¬
res du groupe en question. Spores dépour¬
vues de test et d’embryon , renfermées dans
des sporanges des cellules pariétales intér.
desquelles elles proviennent, et s’allongeant
par la germination, soit en filaments con-
fervoides , soit en lames membraneuses.
Ce groupe comprend : 1° les Hépatiques
et les Mousses : végétaux purement cellu¬
laires, mais dont pourtant les organes mâles
sont assez manifestes; 2° les Équisétacées ,
remarquables tout à la fois par une organi¬
sation plus parfaite et par l’absence de l’un
t. i.
98
ACR
ACR
des sexes. M. Endlichery réunit, sous forme
d’appendice, les Gycadées, famille tout-à-
fait anomale, elles Rhizanthées, que leur vé¬
gétation terminale rattache bien à cette sec¬
tion, mais que la structure plus compliquée
des organes de la fructification place sur la
limite d’une nouvelle période de la vie vé¬
gétale, quoique , quant au mode d’accrois¬
sement et à tous les autres phénomènes vi¬
taux, elles aient la plus grande analogie
avec les Thallophytes iiystéropiiytes.
Nous nous sommes chargé de cet article ,
qu’une plume plus habile et plus exercée
traitera sans doute plus au long , quant à ce
qui touche les acotylédonées vasculaires ,
parce que, nous étant spécialement engagé
à faire connaître , dans ce Dictionnaire, les
Mousses et les Hépatiques qui font partie du
même groupe, nous ne devions pas omettre
de nous en occuper un instant. (G. M.)
*ACROCARPES (axpoç, au sommet ; xap-
TToç , fruit), bot. cr. — Nom donné à une
subdiv. de la famille des Mousses, dans la¬
quelle le pédoncule qui supporte la cap¬
sule, ou celle-ci, quand elle est sessile, ter¬
mine la tige ou les rameaux. C’est ce qu’on
exprime encore par les mots capsule termi¬
nale. Il arrive quelquefois que de nouvelles
pousses ou rejets , nés dans ou sous le bour¬
geon terminal , en imposent au point de
faire penser que le fruit est latéral, tandis
qu’il est réellement terminal. Dans ce cas,
on dit la capsule pseudolatérale. On évitera
l’erreur en examinant bien le lieu précis
d’où partent les rejets qui continuent la tige
ou les rameaux. V . pleurocàrpes. (G. M.)
* ACR RC EXTROX (axpoç, qui est au som¬
met; xEvrpov, pointe), bot. pii. — Ce g. a
pour type , d’après Cassini qui l’a établi , le
Centaurea collina, et diffère du Lopholoma
du même auteur par le sommet des appen¬
dices des squames intermédiaires de l’invo-
lucre, formant une véritable épine bien ma¬
nifeste et très différente des lanières laté¬
rales. M. De Gandolle le considère comme
section du g. Centaurea , en y comprenant
une trentaine d’espèces , parmi lesquelles
nous citerons les C. collina , diffusa , cenlau-
roides , orientais , que l’on cultive fréquem¬
ment dans les jardins de botanique. (J. D.)
* ACROCEPHALUS (axpoç, au sommet ;
xscpaXiç , tête), bot. ph. — G. de la famille
des Labiatées de Bentham, tribu des Oci-
moïdées, s.-tribu des Mochosmées du même,
proposé par cet auteur pour quelques espè¬
ces du g. Ocimum de Linné, et dont il cir¬
conscrit ainsi les caract. : Cal. ovale après
l’anthèse , allongé et tubuleux lors de la
fructification , gibbeux à la base , bilabié ;
lèvre supér. presque entière, plane; l’infér.
entière ou quadridentée, à gorge nue inté¬
rieurement. Cor. aussi longue que le calice;
limbe subilabié ; lèvre supér. 4-dentée,à
lobes égaux; l’infér. entière. Etam. 4, dé¬
clinées; les infér. plus longues; filaments
libres, non denticulés; anth. presque ova-
les-réni formes , à logettes subconfluentes.
Style courtement bifide au sommet ; lobe
infér. subdilalé, presque plan; stigm. sub¬
marginaux. Akènes glabres et lisses. — Les
Acrocéphales sont des plantes herbacées à
tiges et à feuilles hérissées-velues ou pres¬
que glabres, à fleurs petites, serrées, imbri¬
quées en capitules terminaux, subglobuleux.
Elles appartiennentà l’Inde et àMadagascar.
(C. L.)
ACROCÈRE. Acrocera ( axpoç. qui est au
sommet x/paç, corne), ins. - G. de l’ordre des
Diptères, div. des Brachocères, subdiv. des
Tétrachœtes , famille des Tanystomes , tribu
des Vésiculeux. Ce g. établi par Meigen, aux
dépens du g. i/enopsdeFabricius et Fallen,
a été adopté par Latreille, ainsi que par
M. Macquart qui lui assigne les caract. sui¬
vants : Point de trompe apparente. Ant.
insérées sur le haut du front , de 2 articles
distincts; le dernier fusiforme, terminé par
un style. Yeux nus. Abd. sphérique et plus
large que le thorax. Ordinairement point de
celluie discoidale aux ailes; 2 sous-margi-
nales; 3 postér. imparfaites. — Le nom
d 'Acrocera fait allusion à l’insertion des an¬
tennes sur le sommet de la tête. Ces diptè¬
res sont petits et habitent les lieux aquati¬
ques. M. Macquart en décrit 3 espèces, dont
nous ne citerons qu’une, qui peut être con¬
sidérée comme le type du genre : X A. glo-
bulus Latr. (Syrphus globulus Panz., Faun.
germ .) (D.)
* ACR0CÉR1DES. Ac roceridæ (axpoç,
au sommet ; x/paç , corne; eT^oç , forme), ins.
— Nom d’une famille établie par Leach dans
l’ordre des Diptères, mais non adopté par
M. Macquart. Elle ne comprend que les g.
Henops , Illig., et Acrocera, Meigen. V. ces
mots. (D.)
AC R
AC R
99
* ACRGCILETA ( axpoç , au sommet ; ^at-
tt) , crin ). ins. — G. de l’ordre des Diptères,
div. des Brachocères, subdiv. des Tétrachœ
tes, famille des Notacanthes, tribu desSlra-
lyomides, établi par Wiedmann et adopté
par M. Macquart. 11 a pour type VA. fasciatci,
qui se rencontre au Brésil. Ses caract. sont :
Ant. longues; 1er article allongé, cylindri¬
que ; 2me peu allongé, conique; 3me un peu
plus long que le 1er, renflé à la base et un
peu à l’extrémité. Style terminal, assez épais,
pubescent, subulé. Ecusson mutique. Abd.
rétréci à sa base. (D.)
ACROCHORDE. Acrochordus ( àxpo^op-
verrue), rept. — G. d’Ophidiens non
venimeux, dont toutes les parties du corps
sont effectivement revêtues d’éc.ailles ayant
tout-à-fait l’apparence de verrues; ces écail¬
les ou mieux ces tubercules squameux sont
petits, nombreux , rhomboidaux, juxtaposés
et surmontés d’une petite corne ou seule¬
ment d’une petite pointe plus ou moins aiguë.
Voici les caract. essentiels du g. Acrochorde,
le seul qu’on puisse encore rapporter aujour
d’hui à la famille des Enhydrophides : Dents
infcermaxillaires nulles; dents maxillaires
courtes, égales; narines tubuleuses, simples,
libres, situées fort près l’une de l’autre sur
le dessus du bout du museau; yeux verti¬
caux; pas de plaques sur la tête, sous le
ventre, ni sous la queue; pas de fossettes
aux lèvres; corps comprimé et caréné à sa
partie inférieure. Queue pointue, préhen¬
sile, aplatie latéralement; pas de crochets à
l’anus. — Les Acrochordes ont le corps fort
gros au milieu , aminci aux deux bords; le
dos arrondi , le ventre tranchant et parcouru
dans toute sa longueur par une carène den-
ticulée;la tête petite, aplatie; le museau
court, large, arrondi; les yeux très petits,
à pupille circulaire; la queue courte, assez
fortement comprimée, carénée en dessus et
enroulante en dessous, à la manière de celle
des Boas. La bouche de ces Ophidiens est
médiocrement fendue; les bords latéraux en
sont droits. En avant, la lèvre supérieure
offre, comme chez les autres serpents, une
petite gouttière par laquelle ces reptiles
poussent leur langue hors de la bouche, sans
que celle-ci ait besoin d’être ouverte; mais
ici, cette petite gouttière se trouve naturel¬
lement remplie par une protubérance corres¬
pondante, mobile à la volonté de l’animal,
laquelle existe à la partie médiane de l’ex¬
trémité antérieure delà mandibule ; en sorte
que , d’autre part , la lèvre infér. ayant son
bord rentré en dedans, la bouche peut,
pour ainsi dire , se fermer hermétiquement.
Celte disposition , évidemment propre à em¬
pêcher l’eau de s’introduire dans la cavité
buccale, est parfaitement en rapport avec
plusieurs autres points de l’organisation des
Acrochordes, qui sont tout-à-fait conformés
pour vivre dans les eaux. Mais ce sont seu¬
lement les eaux douces qu’habitent ces rep¬
tiles enhydrophides, bien différents en cela
des espèces de serpents énoliophides qui ont
pour demeure la vaste étendue des mers.
C’est à tort que quelques voyageurs ont si¬
gnalé les Acrochordes comme des serpents
dont la morsure pourrait occasionner la mort;
car il est bien constaté aujourd’hui que
parmi les dents de ces Ophidiens , il n’en
est aucune venimeuse. La science n’est en¬
core en possession que de 2 esp. d’ Acrochor¬
des; l’une , qu’on appelle l’A. de Java, habite
les rivières de cette île; l’autre l’A. à ban¬
des , y existe également ; mais on l’a trouvée
aussi dans des rivières et des étangs à Pon¬
dichéry , à la Nouvelle-Guinée , à Timor et
à Sumatra. (G. B.)
ACROCSXE. Acrocinus ( axpov , pointe;
xiv/co, je meus ). ins. — G. de l’ordre des
Coléoptères tétramères, établi par fliiger et
adopté par M. Dejean ( Calai. 3e édit.), ainsi
que par M. Servilie ( ]\ouv . classif. des Lon -
gic.). Ce dernier le range dans sa tribu des
Lamiaires, sous-tribu des Déprimés, et lui
donne pour caract. essentiels : Cors, armé
d’une épine latérale posée sur un mamelon
mobile (dans l’insecte vivant). Angles humé¬
raux des élytres uni-épineux. — Ce g. ne
renferme qu’une esp. , le Cerambyx lonyi-
manus Fab. ; Prionus longimanus Oliv. ; La-
mia longimana Latr. , vulgairement appelée
le grand Arlequin de Cayenne. Cet insecte,
de grande taille, est surtout remarquable
par les couleurs agréablement bariolées de
ses élytres et par la longueur de ses deux
pattes antérieures. Voici ce qu’en dit M. La-
cordaire , qui a eu occasion de l’observer sur
les lieux : Il se trouve toujours sur le tronc
des arbres ou auprès d’eux, rarement sous
les écorces; sa démarche est très lourde, et
il se traîne plutôt qu’il ne marche. Son vol ,
qu’il prend quelquefois à l’entrée de la nuit,
100
AC II
ACii
est bruyant, peu rapide, et l’insecte ne paraît
pas toujours maître de le diriger à son gré,
caril se heurte souvent contre les arbres, et
tombe alors à terre. Le bruit qu’il produit
avec le corselet s’entend d’assez loin ; la mo¬
bilité des mamelons latéraux de cette partie
est indépendante de la volonté de l’insecte
et ne lui est d’aucun usage. J’ai observé
cependant que, dans l’accouplement, le
mâle appuie ses longues pattes antérieures
sur ces organes, et peut-être est-ce un moyen
que la nature lui a donné pour assujettir et
exciter sa femelle. Chez celle-ci, en effet,
ces parties sont un peu plus mobiles que dans
le maie. ( Mèm . sur les habitudes des Coléopt.
deVAmér. mérid. Ann. des sciences nalur.
î. xx.) (D.)
* AGROCOMIA (axpov, sommet; xop.Yj ,
chevelure ). bot. pii. — Ce g. de Palmiers a
été ainsi nommé par M. Martius [Palm. p. G6
t. 5G et 57 ) à cause de l’élégante masse de
feuilles qui couronne sa tige ; il ne comprend
qu’une seule esp. qui croît depuis la Guyane
jusqu’à Rio-Janeiro. Elle avait été désignée
par Aublet sous le nom de Palmier mocaya,
décrite par Jacquin sous celui de Cocos acu-
leaia et par Willdenow sous celui de Cocos
fusiformis. Martius la nomme Acrocomia
sclerocarpa. Ce g. appartient à la tribu des
Cocoïnées et est ainsi caractérisé : Fleurs
monoïques sur le même spadice, renfermées
dans une spathe simple, dure et presque
ligneuse; les mâles formant des épis serrés
sur les parties supér. des rameaux du spa¬
dice. Cal. court, trisépale. Cor. cylindrique
a 3 pétales oblongs-lancéolés. Etam. 6 , in¬
cluses; filaments comprimés; anlh. linéai¬
res, oblongues, presque sagittées; un rudi¬
ment d'ovaire au centre. Les fleurs femelles
sont sessiles, en petit nombre et assez espa¬
cées à la base des rameaux du spadice. Ce
cal. à 3 sépales ovales-arrondi es. La cor. à
3 pétales ovales-imbriqués; un disque annu¬
laire , en forme de capsule à G dents, entoure
l’ovaire, qui est velu, ovale, à 3 loges. Style
court; 3 stigmates lancéolés, recourbés. Le
fruit est un drupe monosperme , à mésocarpe
fibro-mucilagineux et dont le noyau épais,
lenticulaire, est percé sur les côtés de 3
trous, dont un seul pénètre dans sa cavité. Le
périsperme est uniforme et dur; l’embryon
correspond au trou latéral. — Ce palmier
croit dans les terrains secs et découverts,
rarement dans les bois. Sa tige s’élève à 20 ou
30 pieds, sur 1 de diamètre ; elle est souvent
renflée vers son milieu. Ses feuilles nombreu¬
ses ont 10 à 15 pieds de long, et sont gar¬
nies d’un grand nombre de folioles (70 à SO
de chaque côté ) étroites , longues et flexueu
ses. Le pétiole et la base des folioles sont hé¬
rissés de longues épines noires. Les jeunes
feuilles cuites de ce palmier passent pour
fournir un des meilleurs choux-palmistes. On
fai c avec son péricarpe et avec l’amande une
émulsion qui passe au Brésil pour avanta¬
geuse dans les affections catarrhales. (Ad. B.)
ACRODACTYLA (axpo;, à l’extrémité;
daxTv),oç , doigt), ins. — G. de la famille des
Icbneumoniens , de l’ordre des Hyménop¬
tères, établi par Haliday pour 2 esp. indi¬
gènes dont l’une est VA. degener Halid.
(Bl.)
* ACRODÏCLÏDUJM ( axpov , sommet ;
SiAlq , lêoç, porte à deux battants : allusion
au mode d’ouverture des anthères ). — C.
de la famille des Lauracées, fondé par Nees
( Prog. 13, Laur. 266 ) , qui lui assigne les
caract. suivants : Fleurs hermaphrodites :
cal. urcéolé, à limbe quinquéfide, infléchi,
persistant. Étam. 9, très courtes, insérées
au sommet du tube; 6 extér. stériles , péta-
îoïdes, églandulées; 3 intér. fertiles , pour¬
vues, sur le dos et à la base, de glandules
géminées, disposées presque carrément ; an¬
thères sessiles, tronquées, tétragones, con-
niventes au sommet en pores orbiculaires
binés , et déhiscentes extérieurement , au
moyen de valvules dressées. Ovaire unilocu¬
laire, uniovulé , entièrement couvert par le
tube du calice; stigmate simple, aigu, Ca-
riopse monosperme , enveloppé par le calice
persistant et accru. — Ce g., dont le Launis
triandra de Swartz est le type , comprend
quelques arbres de l’Amérique tropicale , à
feuilles alternes, penninervées, à fleurs dis¬
posées en petits thyrses axillaires. (C. L.)
* ÂCROBON (a xpoç , au sommet; oSovçr
oSovzoç . dent) ins. — G. de l’ordre des Co¬
léoptères tétramères , famille des Carabi-
ques, tribu des Amaroïdes , établi par Zim¬
mermann aux dépens du g. Amara de
Bonelli et auquel il donne pour caract. es¬
sentiels : Dent simple au milieu du menton.
Thorax dilaté et suborbiculaire. — 11 est
fondé sur une seule espèce , YHarpalm brun-
riens Gy IL ( Amara brunnea Dej. ) , qui est
ACR
ACR
101
commune dans beaucoup de contrées. (D.)
* AÇRODRY 01V (àxpoSpvov, qui porte des
fruits au sommet). — bot. pu. — G. fondé
par Sprengel (Linn. Syst. pl. 1825) et que la
majorité des Botanistes réunit aujourd’hui
au g. Cephalanthus. V. ce rnot. (C. B.)
* ACRODUS (axpoç, au sommet; ocîovç',
dent), poiss. foss. — G. dont M. Agassiz con¬
naît aujourd’hui 5 espèces; l’une, VAcro-
dus nobilis, est décrite et figurée dans les
Transactions géologiques de Londres (2e sér.
1er vol. pl. 4, fig. 6). Elle vient du Lias de
Bath et de Lyme-Begis. Une 2e de la même
époque géologique est son Acrodus gibberu-
lus ; une 3e esp. , à laquelle il n’a pas encore
donné de nom, vient du Lias inférieur d’Ax-
mouth Enfin il en signale deux autres de
formations plus anciennes , Y Acrodus Bron-
nii, et Y A. Gaillardoli, du grès bigarré de
Brunswick. Ce g. appartient à la famille des
Ccstraciontes, ordre des Placoïdes. (Val.)
* ACROGASTER (axpoç, au sommet;
yaoTvjp , vendre), poiss. foss. — G. de Pois¬
sons fossiles de la craie de Westphalie, établi
par M. Agassiz (. Tahrb . 1834, p. 306), dans la
grande famille des Percoïdes. Il appartient,
selon M. Bronn, à la 4e période. Il est en ef¬
fet cité par cet auteur, parmi les autres
exemples donnés dans le Lœthea , p. 563 et
747. ^ (Val.)
* ACROGÈTCES. Acrogeneœ (axpoç, au som¬
met ; yivoç , progéniture; ici, par extension,
croissance J. bot. cr. — Expression introduite
par Bindley, pour désigner la grande division
des Acotylédones de Jussieu, par un mot ana¬
logue à ceux d’Endogènes et d’Exogènes ,
adoptés par M. De Candolle, pour les Mo-
nocotylédones et les Dicotylédones; mais ce
mot , qui signifie croissant par le sommet ,
s’applique difficilement aux plantes pure¬
ment celluleuses, telles que les Algues et
les Champignons , qui croissent réellement
dans tous les sens; elle est, au contraire,
exacte lorsqu’on ne l’emploie que pour les
Mousses, les Fougères , les Lycopodes , etc.,
dont la tige, en effet, ne s’accroît que par
* l’allongement de son extrémité, sans éprou¬
ver aucun changement dans les parties déjà
formées ; mais c’est spécialement à ces plan¬
tes que Mohl avait précédemment appliqué
le nom d ’Acrobriœ; et l’ensemble de leur
organisation est si différent de celui des
plantes celluleuses , que presque tous les
Botanistes s’accordent à en former 2 gran¬
des classes sous des noms différents. Ce
sont encore les Acoiyledoneœ et les Pseudo-
colyledoneœ d’Agardh; les Homonemeœ et
les Heieronemeœ de Fries ; les Agames et les
Cryptogames , les Thallophyla et les Acro-
brya d’Ungeret d’Endlicher, etc. (Ad. B.)
* ACROGLOCIim, Schrad. ( obcpoç , au
sommet; yÀw^tç, pointe), bot. pu. — Syn. du
g. Lkcanocarpüs Nees. (Sp.)
* ACROGYRATÆ ( axpoç , au sommet ;
yvpoç , cercle), bot. cr. — Ce nom a été don¬
né par Bernhardi à la tribu des Osmunda-
cées , parmi les fougères. (Ad. B.)
*ACROEASIA Presl. (axpoç, au sommet ;
XocCTtoç , velu) bot. pii. — G. de la fa¬
mille des Loasées, sous-tribu des Bartoni-
nées , Spach; Presl ( Bel . Hcenk. 2, p. 39)
lui assigne les caract. suivants : Limbe ca-
licinal 5— parti , persistant. Pétales 5 , très
courtement onguiculés , planes, barbus au
sommet. Étam. 10, toutes fertiles; les 5 ex¬
térieures plus longues, à anth. suborbicu-
laires. Filets filiformes, libres. Ovaire cylin-
dracé. Style filiforme , trigone, non tordu ,
trifide à la base. Stigm. obtus. Caps, cylin-
dracée, trivalve au sommet, oligosperme.
Graines anguleuses , rugueuses. — Herbes
annuelles, hérissées de poils scabres. Feuil¬
les sessiles , oblongues, pennatifides. Fleurs
terminales et latérales, non bractéolées, pe¬
tites , solitaires. L’unique esp. qui consti¬
tue le g., habile le Chili. (Sp.)
* ACROLÉPIDE. Acrolepis ( axpoç, au
sommet; hnlç, écaille), bot. pii. — G. de la
famille des Cypéracées, voisin des Dulichium
et Gahnia, établi par Schrader (Annal. Cap.
Cyp. 42. t. 2. f. 5.) pour une plante du Cap
(A. trichodes), désignée successivement sous
les noms de Hypophialium capilli folium et
d’ Hemichlœna capilli folict. En voici les caract.
génériques : Épillets 2-ou 3-flores; écailles
imbriquées, distiques, la plus inférieure
vide. Les fleurs manquent d’écailles ou de
soies hypogynes. Étamines au nombre de
3, style profondément 3-fide, caduc. Fruit
dur, crustacé, 3-gone, entouré à sa base
d’un disque persistant, 3-angulaire, à bord
crénelé. (A. R.)
* ACROEEP1S (axpoç , au sommet; hniç,
écaille), poiss. foss. — G. établi par M. Agas¬
siz dans la famille des Sauroides, et voi¬
sin, dans la création actuelle, du Polypte-
102
ACR
ACR
rus et du Lepisosieus. Ces poissons fossiles
ont les écailles surmontées d’une quille, et
diffèrent des Pygoptères par une anale très
courte. — On n’en connaît qu’une espèce ,
YAcrolepis Sedgwichi , Ag. ( Poiss . foss. , vol.
1, tab. D, fig. 1 , et Tram. géol. , 2me série ,
vol. 3 , pl. 18). Elle vient du Magnesian Li-
mestone d’Angleterre, près East Thickley.
(Val.)
*ACROLOPHE. Acrolophus ( axpoç , au
sommet ; ioyoç, aigrette), ins. — G. de l’or¬
dre des Lépidoptères , famille des Noctur¬
nes, tribu des Tinéites, établi par M. Poey
[Cent, des Lèpid. de Cuba), qui lui donne
pour caract.: Point de langue distincte. Ant.
simples. Palpes très longs, couchés sur le
dos, avec tous les articles barbus jusqu’à l’ex¬
trémité. Frange longue vers l’angle del’anus.
— Ce g. a pour type une esp. que M. Poey
n’a prise qu’une seule fois , et à laquelle il a
donné le nom de A. vitellus , à cause de la
position de sa tête qui ressemble à celle d’un
jeune taureau. Elle a les ailes d’un jaune
brun , avec les supérieures couvertes d’ato¬
mes bruns, plus distincts sur la côte. Cet
auteur rattache au même g. la Teigne Hami-
ferella , Hubn. Zutr. 441. 2. (D.)
*ACROMIQ]V. Acromium ( axpoç , au som¬
met; et Su.oq, épaule), anat. — Apophyse
considérable qui termine l’épine de l’omo¬
plate en haut et en dehors. (A. T.)
* ACROMIS ( àxpcojjuç , sommet), ins. —
C. de l’ordre des Coléoptères tétramères ,
famille des Chrysomélines , proposé par
M. Chevrolat et adopté par M. Dejean ( Ca¬
lai. 3e édit. ) , mais dont les caract. ne sont
pas connus. Il ne renferme qu’une esp., VA.
carnifex Fab. , de Cayenne. (D.)
ACROMYIE. Acromyia (axpoç, élevé;
fjaiïa , mouche ). ins. — G. de l’ordre des Dip¬
tères, établi par Bonelli , et correspondant
au g. Hybos de Fabricius , adopté par
M. Macquart. V. ce mot. (D.)
* ACRONIE. Acronia ( axpov, pointe, som¬
met). bot. ph. — G. peu connu, rapporté
avec doute à la famille des Orchidacées,
fondé par Presl ( Rel. Haenk. U 104 ; Symb.
2. 9. t. 57), et ainsi caractérisé : Sépales la¬
téraux, étalés, allongés-acuminés, connés
entre eux; le supér. adhérent aux intér.
(pétales). Labelle bifide jusqu’à la base, à
segments linéaires, divergents. Gynostème
court, un peu dressé , dilaté-arrondi au som¬
met. Anth. sessile, décidue. Masses pollini-
ques 2, poudreuses. — L’auteur ne comprend
dans ce g. qu’une seule esp. ; c’est une plante
herbacée péruvienne, qui paraît épigée, à
scape solitaire, dressée, monophylle; feuille
ample, ovale, nervée, amplexicaule ; inflo¬
rescence en épi terminal , lâche; fleurs assez
grandes, légèrement pourprées. (C. L.)
* ACRONfODIA , Blum.; Acrozus, Spreng.
(axpoç , au sommet; vwSoç, non denté), bot.
pii. — G. appartenant suivant M. Blume
( Bi'jdr . 3, p. 123.), à la famille des Éléo-
carpées, et auquel ce botaniste assigne les
caract. suivants : Sépales 4. Pétales 4 , petits,
linéaires, érosés au sommet. Etam. au nom¬
bre de 8 à 12; anthères linéaires, pubéru-
les, mutiques au sommet. Fleurs dioiques;
fleurs femelles et fruits inconnus. — Ce g.
n’est fondé que sur une seule esp. qui croît
à Java. (Sp.)
* ACRONYCHIA. bot. ph. — M. Blume a
changé en ce nom celui du g. Cyminosma
de Gærtner. (Ad. J.)
* ACRONIYCTE. Acronycta (àxpovv£, wx-
toç , commencement de la nuit ). ins. — G.
de l’ordre des Lépidoptères, famille des Noc¬
turnes , tribu des Bombycoïdes , établi par
Ochsenheimer et adopté par M. Boisduval
( Index, méthod. des Lépidopt. d’ Eur .), ainsi
que par MM. Stephens et Curtis( Calai, des
Insectes de l’Anglet .); mais dont aucun de
ces auteurs n’a publié les caractères. Quant
à ceux qu’en donne M. Treitschke, continua¬
teur de l’ouvrage d’Ochsenheimer , ils sont
si vagues qu’il ne servirait à rien de les rap¬
porter ici. Cependant il est vrai de dire que
toutes les esp. qu’il y comprend ont la plus
grande analogie entre elles, et forment, par
conséquent, un groupe très naturel, mais
seulement à l’état parfait; car leurs chenilles
présentent, au contraire, les plus grandes ano¬
malies. Du reste les Acronyctes ne peuvent
être placées ailleurs que dans la grande tribu
des Noctuélites, si on ne les considère que
sous forme de papillons; tandis qu’elles ap¬
partiendraient à celle des Bombycites, si l’on
n’avait égard qu’à la forme de leurs che¬
nilles et à leur manière de se transformer.
Elles se filent toutes des coques , dans la
construction desquelles quelques unes font
entrer des parcelles d’écorce ou de bois
pourri. Toutes les espèces que ce g. renferme
sont figurées dans l’ouvrage d’Hubner, ainsi
ACR
ACR
103
que dans l’ Histoire naturelle des Lépidoptères
de France. Nous ne citerons que quelques
unes des plus connues: VA. leporina
Fabr. , vulgairement appelée le Flocon de
laine, à cause de sa chenille qui est cou¬
verte de longs poils blancs; VA. psi Fabr. ,
ainsi nommée parce que la lettre grecque ^
est fidèlement représentée sur ses ailes supé¬
rieures ; VA. megacephala Fabr., tirant
son nom de la tête de sa chenille, et enfin
l'A. Aceris ou Noctuelle de l’Érable , dont
la chenille est très remarquable. Son corps
est d’un beau jaune citron et marqué dans
toute sa longueur d’une suite de taches dor¬
sales blanches , bordées de noir, de chaque
côté desquelles s’élèvent perpendiculaire¬
ment, sans être implantés sur des tuber¬
cules, des faisceaux de poils très longs en
forme de cônes, d’un jaune citron et lavé
de rose du côté interne. Presque toutes les
esp. se trouvent aux environs de Paris.
(D.)
* ACROPELTIS (axpor, à l’extrémité;
wAt yj, petit bouclier), bot. cr. — Nous avons
imposé ce nom à un g. d’ Algues appartenant
à la sous-famille des Floridées , ordre des
Phycées, et nous le caractérisons ainsi qu’il
suit,: Sporidies proportionnément assez gran¬
des, piriformes, nichées dans .des espèces de
disques en forme de bouclier ou de raquette,
placés à l’extrémité des frondes. Le point
d’attache consiste en unépatement d’où s’é¬
lèvent plusieurs frondes filiformes à leur
naissance, puis planes, linéaires, dentées
et presque ciliées en leurs bords , souvent
tronquées au sommet et prolifères du milieu
de la troncature , terminées par un évase¬
ment orbiculaire en forme de bouclier, dans
lequel les séminules ou sporidies sont im¬
mergées. Celles-ci , en forme de poire ou de
massue raccourcie, sont d’abord entièrement
cachées dans le tissu de la fronde; maïs
bientôt elles dépassent l’une et l’autre face,
qu’elles rendent raboteuses et inégales. Dans
un état avancé de la plante , cette portion
de la fronde se replie sur elle-même, comme
une main qui se ferme. Une seule esp. a
été trouvée dans la mer Pacifique, près de
Coquimbo. Nous en avons donné une figure
analytique dans la pl. vi. fig. 3. de la Bot.
du voyage dans V Amér. mèrid. par M. Aie.
d’Orbigny. La couleur normale de cette
Algue doit être rose. — Ce g. tel que nous
venons de le circonscrire , ne saurait ren¬
trer dans aucun de ceux qui résultent du
démembrement qu’a fait subir M. Gréville
au g. Sphœrococcus d’Agardh. Voisin des
Délesseries, il s’en distingue aisément par
sa fructification. (C. M.)
* ACROPÈRE. Acropera (axpoç, au som¬
met; 7TYîpa , sac, poche ). bot. pji. — Lin-
dley ( Gen . et Sp. Orch. p. 172.) désigne
sous ce nom un g. nouveau de la famille
des Orchidées , tribu des Vandées , auquel
il donne les caract. suivants: Divisions ex¬
ternes du calice étalées; la supér. creusée
en forme de casque; les 2 latérales divari-
quées; les divisions intér. très petites, éta¬
lées, obliques et tronquées au sommet; la-
belle onguiculé , articulé avec la base du
gynostème; il est 3-lobé, et le lobe moyen
est plus petit, concave et en forme de sac.
Gynostème droit, mince sur les bords, et
concave à sa base. Masses polliniques 2 , li¬
néaires, convolutées, terminées par une cau-
dicule subulée, portant un très petit réti-
nacle externe. — La seule esp qui compose
ce genre [A. Loddigesii Lindl.) est une
plante parasite assez semblable, pour le port,
aux espèces du g. Maxillaria et qui croît
aux environs de Xalapa, au Mexique. (A. R.)
* ACROFHORUS ( axpoç , au sommet ;
«popo'ç, qui porte), bot. pu. — Presl a éta¬
bli sous ce nom , dans sa Ptéridographie ,
un g. qu’il place dans la tribu des Asplé-
niacées, auprès du Cistopteris, et qui, ainsi
que ce g., a peut-être plus de rapports avec
le Dicksonia ; il diffère du Cistopteris, en ce
que les groupes de capsules sont placés près
du bord de la foliole, à l’extrémité d’une
des nervures. Ces groupes de capsules, dis¬
posés en rond , sont recouverts d’un tégu¬
ment arrondi s’ouvrant en dehors, et fixé
à sa base sur la nervure , comme dans le
Cistopteris fragilis.- — Ce g. est établi sur une
plante de Java, décrite par Elume, sous le
nom d ’Aspidium nodosum ; c’est une petite
fougère à fronde herbacée , très découpée.
( Ad. B. )
* ACROPIIYLLE. Acrophylla (axpov, ex¬
trémité ; cpvXXov, feuille), ins. — Cette déno¬
mination a été appliquée par Gray, comme
nom générique, à quelques esp. de la fa¬
mille des Spectres ou Phasmiens , qui ne
peuvent être séparées des Cyphocranes ,
dont elles réunissent tous les caractères.
ACR
1 04 ACR
MM. Brullé et Burineister les ont réunies à
ce dernier genre. (Bl.)
* ACIIOPOBIIJM , Desv. (le xPW, au som¬
met; rc ouç, tto^ûç, pied ). bot. pu. — Desvaux
( Ann. des Sc. nat. 9 , p. 408 ) a érigé sous ce
nom , un g. fondé sur Y Aspalalus stiffruticosu
DG., et qui, d’après le caract. qu’il lui as¬
signe, ne paraîtrait pourtant différer essen¬
tiellement des Aspalathus que par un stipe
ovarien capillaire. — Reichenbach ( Consp.
llegni Veget. ) a admis ce g. en le plaçant
à côté des Lotus. ( Sp. )
* ACROPTERÏS ( oexpoç , au sommet;
irrspt'ç, fougère), bot. cr. — G. de Fougères
institué par Link, et dans lequel il place les
Asplénium australe L., radiatum Kœn. et
septentrionale L. Ce g. n’a pas été générale¬
ment adopté; suivant Presl, les deux lres esp.
sont des Blechnum, et la dernière un véri¬
table Asplénium . (Ad. B.)
* AGROPTERON (axp oç , au sommet;
Tirepov , aile), ins. — G. de l’ordre des Co¬
léoptères tétrâmères, famille des Hélopiens,
établi par Perty , et correspondant au g.
Phenosoma de M. Dejean. V. ce dernier mot.
(D.)
* ACROPTILON (axp ov, sommet; tvz'i-
Aov, plume), bot. pii. — C’est une plante vi¬
vace, rameuse, originaire de l’Europe orien-
taîeet qui, avantl’épanouissement des fleurs,
a la plus grande ressemblance avec le Cen-
laurea Jacea. Elle a pour caract. de présen¬
ter des capituleshomogames, dont les folioles
infér. de l’involucre sont fortement imbri¬
quées, arrondies, mutiques , concaves,
presque entièrement membraneuses et cou¬
vertes d’un duvet blanc ; les moyennes sont
lancéolées et les plusintér. linéaires-lancéo-
lées, membraneuses sur les bords, ciliées
et terminées par un appendice presque plu¬
meux : caract. quia contribué à séparer cette
plante des Centaurea et Serratula , avec les¬
quels on l’avait placée. Le récep. est couvert
de fïmbriîles linéaires ; la cor. est glabre ,
presque régulière, à 5 divisions. Les étam.
à filets glabres ou pourvus de quelques
poils, supportent des anthères terminées
supérieurement par des appendices obtus et
inférieurement par de courts prolongements
membraneux et entiers. Les branches du
style se recourbent après l’épanouissement.
Le fruit est obovale-oblong , comprimé,
glabre; l’aigrette se compose de plusieurs
rangées de poils blancs , inégaux ; les exté¬
rieurs scabres, ceux de la rangée interne plus
longs que les autres et presque plumeux au
sommet. — h’ Acroptilon [ Centaurea Picris
L.) se cultive au Muséum; Cassini en a
décrit plusieurs esp. que M. De Candolle
considère, peut-être à tort, comme de
simples variétés. (J. D.)
* ACROSANTHE. Acrosanthes , Eckl. et
Zeyh. ( oexpoç , au sommet ; avGvj , fleur) bot.
ph. — G. de la famille des Ficoïdées , voi¬
sin des Aizoori. Ecklon et Zeyber [Plant.
Cap . 1 , p. 328, 1837.) lui assignent les ca¬
ract. suivants: Cal. profondément quinqué-
fide; segments dressés, acuminés, mucro-
nés, pétaloïdes en dessus. Cor. nulle. Etam.
20 à 40, polyadelpbes, insérées au sommet
du tube calicinal; filets capillaires. Ovaire
uniloculaire, biovulé. Stigm. 2, filifor¬
mes, sessiles. Caps, globuleuse, un peu com¬
primée, uniloculaire, bivalve, recouverte
par le calice; valves submembraneuses.
Graines géminées ou solitaires par avorte¬
ment, ascendantes, obliquement obovales,
orbiculaires , tuberculeuses vers leur base.
— Sous-arbrisseaux dichotomes, diffus , très
glabres. Feuilles opposées ou verticillées,
quaternées, subconnées, un peu charnues.
Pédoncules axillaires ou dichotoméaires , so¬
litaires, uniflôres. Ce g. est propre aux ex¬
trémités australes de l’Afrique; on en con¬
naît 3 espèces. (Sp.)
ACROSPERMUM (axpov, sommet ; aWp-
p.a, graine.) bot. cr. — Ce g., que Tode
a caractérisé par la phrase suivante : Fungus
simplicissirnus suberectus apice extus frucli-
ficante, réunit différents individus que l’on
doit séparer. Déjà M. Fries a rapporté au s.-
genre Coryne des Trémelles, Y Acrospermum
unguinosum Tode ; Y A. pyramidale Tode , et
VA. cornutum Fries, qui ne sont qu’une mo¬
dification del ’Agaricus tuberosus arrêté dans
son développement. L’A. lichenoides Tode,
paraît être une monstruosité de quelque Li¬
chen. L’A. cornpressum sert de type au g.
Scleroglossum de Persoon , qui doit être
conservé. Il ne reste donc plus que 2 esp.
qui ont été figurées par Persoon (plan¬
che xi , Mycolog. Europ. ) Y A. sclerotioi-
des Fries [Fig. 3 et 4), qui pourrait bien
être un Pislillaria , et Y A. conicum Fries
( Fig. 0 et 7) , qui seul présente les caract.
génériques donnés par Tode. Cette dernière
ACR
ACR
105
esp. , qui est très rare , se trouve sur les
tiges sèches des plantes. ( Lév. )
ACROSPORIUM (axpoç, au sommet;
tr-rropa, semence), bot. cr. — G. de Byssoï-
dées que le professeur Link a réuni peut-
être à tort au g. Oidium. Dans l’un et dans
l’autre, les spores sont articulées et placées
les unes à la suite des autres, comme les
grains d’un chapelet; mais, dans l’^cro-
poritim , la première, ou plutôt celle qui sup¬
porte les autres, est allongée; les autres sont
ovales et d’autant plus grosses qu’elles ap¬
prochent plus du sommet; tandis que dans
l’ Oidium , elles sont toutes égales. On ne
connaît encore que Y A. monilioides Nees,
qui croît sur les feuilles vivantes des grami¬
nées, qu’il finit par tuer. Dans cet état, les
feuilles sont blanches et paraissent saupou¬
drées de sucre pulvérisé. (Lév.)
ACR08TIC. Acroslichum (axpoç, au som¬
met; < m'^oç, rangée), bot. cr. — Les Fou¬
gères qui composent ce g. appartiennent
à la div. des Polypodiacées à capsules
nues ; il fut établi par Linné pour toutes
les plantes de cette division, dont les cap¬
sules couvraient toute la surface înfér. des
%
feuilles pu du moins la plus grande partie
de leur étendue. Depuis lors, on en a séparé
plusieurs esp. dont les capsules sont fixées
le long des nervures comme dans les He-
mionitis , et le g. Acroslichum s’est trouvé ré¬
duit aux espèces dans lesquelles les capsules
sont fixées sur toute la surface infér. des
feuilles, sur les espaces mêmes qui séparent
les nervures. On a encore séparé des Àcro-
stics, les Polyboirya, Humb. et Bonpl., dans
lesquels les divisions des feuilles fertiles sont
beaucoup plus étroites que dans les feuilles
stériles et tellement couvertes de capsules
qu’elles forment presque de petits épis; les
Olfersia , Raddi , dans lesquels les capsules
sont insérées sur les 2 faces des folioles fer¬
tiles et très étroites. Ce dernier g., qui ren¬
ferme plusieurs esp. brésiliennes, paraît mé¬
riter d’être adopté; enfin Desvaux , sous le
nom de Plalycerium , et M. Gaudichaud, sous
celui d’Alcicornium, ont distingué un groupe
d’esp. très remarquables par leur forme et
leur nervation ; ce sont les A. alcicome, siem-
maria et biforme. Les autres esp. très nom¬
breuses constituaient jusque dans ces der¬
niers temps le g. Acroslichum ; mais la
considération de la distribution des nervures
et l’introduction de ce caractère dans la
définition des genres, a conduit M. Près!
à créer dans sa Ptèridographie , un grand
nombre de g. aux dépens des Acrostics, et à
reporter dans le g. Olfersia , défini autre¬
ment que ne l’avaient fait Raddi et Schott,
la plupart des esp. A’ Acroslichum des auteurs
précédents ; ainsi , outre les g. Polyboirya ,
Olfersia et Plalycerium , il a créé ou admis
les g. Aconiopleris , Slenosemia, Campium ,
Pœcilopteris , Eschw. ( Bolbitis , Schott. ) et
Gymnopteris , Bernh. — V. ces mots.
Pour cet auteur, les vrais Acrostics se ré¬
duisent à un petit nombre d’esp. ( lO envi¬
ron) , dont Y Acroslichum aureum peut être
considéré comme le type. Leur fronde est
simple ou plus souvent pinnée, coriace, à
nervures secondaires réticulées, formant un
réseau régulier et uniforme qui s’étend de
la nervure moyenne jusqu’au bord de la fo¬
liole ; les feuilles fertiles ont tantôt toutes
leurs folioles, tantôt une partie seulement,
couvertes de capsules sur toute leur surface
infér. ; ces folioles fertiles sont quelque¬
fois plus étroites que les stériles. Ces fougè¬
res sont de belles esp. dont les feuilles, d’une
assez grande dimension, naissent d’un Rhi¬
zome rampant. Elles croissent entre les tro¬
piques, ou peu au-delà, dans les 2 continents.
— Le g. Pœcilopteris d’Eschweiler, ou Bol¬
bitis de Schott, ne mérite peut-être pas d’en
être séparé, quoiqu’il s’en distingue facile¬
ment par la texture herbacée de ses frondes.
(ad. B.)
* ACROSTICH AGEES. Acrostichaceœ
(axpoç , au sommet; a-r^oç, rangée), bot. cr.
— Tribu de la famille des Fougères, section
des Polypodiacées, établie par M. Gaudi¬
chaud, dans le Voyage de l’Uranie , et adop¬
tée avec quelques changements dans ses
limites par Près!, dans sa Pteridographia.
Elle correspond à peu près au grand g. Lin-
néen Acroslichum; elle est caractérisée par
l’insertion des capsules sur toute la face
infér. des folioles ou des frondes fertiles, et
par l’absence de téguments ; elle comprend,
d’après cet auteur, les g. Polyboirya , Olfer¬
sia , Aconiopleris , Slenosemia , Campium ,
Plalycerium, Acroslichum, Pœcilopteris ( Bol¬
bitis , Schott. ) Gymnopteris {Hymenolepis et
Leptochilus , Kaulf.). (Ad. B.)
* ACROSTOMES. Acrosloma ( axpoç , qui
est au sommet; aropa, bouche ). helm. — G.
7*
T. I.
106
ACR
ACT
établi par M. Lesauvage ( Ann . des sc. na-
lur. xviii, 433. pl. xi), qui le caractérise
ainsi: Bouche simple, terminale, plus ou
moins irrégulièrement bilabiée; corps cy-
lindroïde, légèrement cannelé, terminé par
une et quelquefois deux vessies caudales.
Yoisin à beaucoup d’égards desCysticerques,
et n’offrant comme eux aucune apparence de
viscères dans la vessie qui termine le corps ,
ni tlans le corps lui-même , il en diffère en
ce que ces deux parties sont beaucoup moins
distinctes, en ce que son extrémité antér.
est sans renflement, sans ventouses et sans
crochets , en ce qu’au lieu d’être renfermé
dans un kyste, il flotte dans l’intér. d’une
cavité, à la paroi membraneuse de laquelle
il est seulement fixé par la bouche , qui y
exerce une succion assez forte pour y déter¬
miner la formation d’un mamelon à vais¬
seaux capillaires très développés, et péné¬
trant souvent jusqu’à plus de la moitié de
la longueur du corps , à l’intérieur duquel
il se moule. Les lèvres, arrondies dans leur
pourtour, peuvent fermer la bouche, en s’ap¬
pliquant l’une contre l’autre. On n’en a
encore signalé qu’une seule espèce, VA.
amnii , qui se rencontre dans l’amnios des
vaches; et c’est une raison suffisante pour
que la caractéristique du g. ne puisse être
admise que comme provisoire. V. cysti-
CERQUES et HYDATIDES. (L. D.Y.R. )
ACROTHAMNÏUM, Nees (à'xpoç, au som¬
met; 5a jtxviov, arbrisseau), bot. cr. — Ce g. ,
que je n’ai jamais eu l’occasion d’étudier, a
les filaments couchés , rameux, opaques et
faiblement entrelacés les uns dans les au¬
tres. VA. violaceum, seule esp. qu’on en con¬
naisse , a été trouvée en Allemagne, parmi
les mousses, au pied des arbres. M. F ries con¬
sidère ce g. comme une des nombreuses
modifications qu’éprouve 1 v Mycélium, avant
de donner naissance à un champignon par¬
fait. V. ce mot. (Lév.)
ACROTREMA, Jack (« xpog, au sommet;
rp%.a, cavité), bot. pii. — G. rapporté à tort
ou à raison à la famille des Dilléniacées.
MM. Wight et Arnott ( Prodr . Flor. Penins.
Ind. ii. p. 6.) lui assignent les caract. sui¬
vants: Sépales ô. Pétales 5. Etamines 5;
filets filiformes, courts; anthères adnées,
déhiscentes par 2 pores apicilaires. Ovai¬
res 3 , bi-ovulés, distincts. Péricarpe de 3
follicules uni-locu!aires. — Herbes acau-
les; hampes nues, radicales. Fleurs en
grappe. Ce g., dont on connaît 2 espèces,
appartient à l’Jnde. (Sp.)
ACROTRÏCÏIE ( axpoç, au sommet; 0pt£,
Tpi^oç, poil), bot. ph. — G. de la famille des
/
Epacridacées , tribu des Styphéliées, fondé
par R. Brown qui en circonscrit ainsi les
caract: Cal. 5-fide, 2-braetéé. Cor. infundi-
buliforme, à segments terminés par des poils
fasciculés, réfléchis. Disque périgyne , sub¬
lobé. Drupe charnue, bacciforme, à 5 loges
celluleuses. — Ce g., créé aux dépens du g.
Slyphelia , Labill. , renferme une dizaine
d’espèces; ce sont de petits arbustes, origi¬
naires de la Nouv.-Hollande, très rameux,
à fleurs en épis courts, axillaires et latéraux,
à fruits petits, globuleux, un peu déprimés.
(C. L.)
ACROZUS, Spreng. (axpoç, au sommet;
oÇoç, rameau ). bot. ph. — Syn. du g. Acro-
nodia, Blume. (Sp.)
* ACRYPHYLLUM. bot. ph. — Suivant
Bindley {Nat. Syst. of bot. ed 2) , ce serait
un g. créé par Loureiro , et syn. du Rhyn-
chosia; mais Loureiro n’ayant point signalé
de g. de ce nom , il est à présumer qu’au
lieu d’ Acrypliyllum Lour., il faut lire Arcy-
phyllum, Elliot. (Sp.)
ACTÆA ( àxTOt t'a, sureau), bot. pu. — Sy-
non. latin d' Actée. — C’est aussi un g. de
la famille des Dilléniacées, formé par Lou¬
reiro (Lindl. N. Syst. Ed. 2. App.) et qui
n’a point été adopté , parce qu’il en existai
un autre du même nom dans la famille des
Helléboracées. C’est en outre un des nom¬
breux sj non. du genre Retracera de Linné.
(C. L.)
* ACTÉBIE. Actebia ( àxr^' , rivage ; |3i5 ,
je vis), ijns — G. de l’ordre des Lépidoptè¬
res, famille des Nocturnes, établi par Ste¬
phens dans sa tribu des Noctuidcs , et qui
a pour type la Noctua prœcox de Linné.
C’est un démembrement du genre Trachea
d’Ochsenheimer. V. ce mot. (D.)
ACTÉE. Actœa L., Fisch. et Mey. ( àxrata,
sureau), bot. ph. — G. de lafam. des Hellébo¬
racées, tribu des Helléborées, Sp., sous-tri¬
bu des Actéariées , Sp. Ce g. , avec lequel on
en a confondu plusieurs autres très distincts
{V. Traulveileria [Renonculacées], Actinos-
pora , Botrophis et Cimicifuga) , offre les ca¬
ract. suivants : Sépales 4, pétaloides, caducs
dès l’épanouissement. Pétales (accidentelle-
ACT
ACT
107
ment nuis) 1 à 6, petits, longuement ongui¬
culés , planes , caducs en môme temps que
les étamines (plus tard que les sépales).
Étam. en nombre indéfini (20 à 40), toutes
fertiles ; filets filiformes -spatulés ; anthères
suborbiculaires, obtuses, latéralement dé¬
hiscentes. Ovaire solitaire, oblique, ovoïde,
6-12 ovulé; ovules horizontaux, opposés, bi-
sériés. Stigm. gros, sessile, adné, transver¬
salement oblong ou elliptique, oblique,
subterminal, 1-sulqué. Péricarpe ovoïde ou
ellipsoïde, non stipité, charnu, indéhis¬
cent, 6-12-sperme, couronné par le stig¬
mate. Graines analropes , horizontales , op¬
posées, bisériées, non squamelleuses, fine¬
ment chagrinées, 3-gones, plus ou moins
comprimées bi-latéralement , convexes au
dos. Embryon minime, obeordiforme.
Les Aciées sont des herbes vivaces, à rhi¬
zome souterrain, rampant, et à tige simple,
oligophylle. Les feuilles sont décomposées ou
surdécomposées, à pétiole en général d’a¬
bord trifurqué. Les fleurs, blanchâtres et de
grandeur médiocre, sont disposées en grappe
terminale. Ce g. , propre aux régions , soit
froides, soit tempérées, de l’hémisphère sep¬
tentrional , ne renferme que 3 ou 4 espèces
qu’il faudra peut-être réunir en une seule.
Toutes les parties de ces végétaux sont véné¬
neuses , et aujourd’hui totalement négligées
en thérapeutique. (Sp.)
*ACTEGETON, Blum. bot. pu. — G.
rapporté par son auteur aux Rhamnées , et
par Don aux Célastrinées. Ses caract. sont :
Cal. infère, urcéolé, 4-denté. Cor. à 4 pé¬
tales. Étam. 4 , submonadelphes par la base,
alternes avec les pétales; anthères incom¬
bantes. Ovaire ï-loculaire, 4-ovulé. Stigm.
2, sessiles. Baie subglobuleuse, 1-3-sperme.
Graines apérispermées; hile saillant , basi¬
laire ; radicule infère. — Arbrisseau sarmen-
teux, armé d’aiguillons axillaires , géminés,
horizontaux. Feuilles opposées, très entiè¬
res, grappes axillaires et terminales; fleurs
petites, dioïques. On n’en connaît qu’une
seule esp. qui habite Java. (Blume , Bijd.)
(Sp.)
*ACTÈNE. Aclena (àpriv. ; xxsfç, evoç,
objet dentelé, peigne), uns. — G. de l’ordre
des Coléoptères pentamères, famille des Ca-
rabiques, tribu des Troncatipennes , établi
par M. Dejean ( Calai., 3me édit.), qui n’en
a pas publié les caractères. Il est fonde sur
une espèce unique de Java nommée par
M. Lucien Buquet, si. airata. Ce g. vient
immédiatement après le g. Orthogonias.( D.)
*ACTÉNISTE (Acténista, «xteWto;, non
peigné), ms. — G. de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Malacodermes, établi
parM. Dejean (Calai., 3n,e édit ); mais dont
il n’a pas donné les caractères. Il y rapporte
7 esp., toutes nommées par lui, dont 2 de
Cayenne et 5 du Brésil. Nous n’en citerons
qu’une, VA. melanoptera Dej., de Cayenne.
(D.)
* ACTENODE. Actenodes ( àmvoîccîvjç ,
étoilé), ms. — G. de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Buprestides , établi
par M. Dejean (3me édit, de son Catal.), qui
n’en a pas donné les caractères. Il y rapporte
11 esp., toutes de l’Amérique, dont nous ne
citerons qu’une seule, VA. bellula Dej. (D.)
ACTÉON. Aclæon (Mythol.). moll. —
L’animal que M. Ocken a pris pour type du
g. auquel il donne ce nom a d’abord été dé¬
crit d’une manière incomplète par Montagu
( Trans. Soc. Linn. de Londres , t. 8) ; il pa¬
raît voisin des Aplysies. Malheureusement
l’auteur anglais ne parle pas des branchies;
il ne dit rien des organes de la génération ,
ni du rudiment testacé destiné à protéger
l’appareil branchial. Sans avoir examiné de
nouveau le Mollusque de Montagu (Aplysia
viridis ), M. Ocken s’est cru autorisé à forme?
pour lui un g. particulier qu’il place , on ne
sait pourquoi, parmi les Gastéropodes pul-
monés. Aucun Zoologiste n’a adopté l’opi¬
nion d’Ocken. Il paraît que M.Rissode Nice
a découvert, dans la Méditerranée , un petit
Mollusque qui, si l’on en juge par les figu¬
res, est très voisin de celui de Montagu;
mais les caractères que lui assigne M. Risso
sont si peu en harmonie avec ce qu’on con¬
naît des Gastéropodes marins, qu’il est de
toute nécessité de revoir et d’étudier avec
soin ce Mollusque , dont il fait un g. Elysie.
Comme on le voit, rien encore n’est certain
sur le g. Actéon ; aussi, tout en le rappro¬
chant des Aplysies, M. Rang , dans sa bonne
Monographie des Aplysiens , a soin de ne
l’admettre qu’avec doute. (Desh.)
ACTÉON (Axtouwv; Actéon; Mythol.).
moll. — G. proposé par Montfort dans sa
Conchyliologie systématique , pour des co¬
quilles auxquelles Lamarck a donné le nom
de Tornatelle. Ce dernier genre a été gé-
108
ACT
ACT
néralement adopté. Voij. ce mot. (Desh.)
* ACTEPIIILA (àxTïî, rivage; cpfXn, amie;
plante qui aime les rivages), bot. pii. — G.
de la famille des Euphorbiacées, établi par
M. Blume et caractérisé ainsi : Fleurs monoï¬
ques. Cal. divisé jusqu’en bas en 6 parties
disposées sur 2 rangs. Pétales 0, plus courts,
insérés autour d’un disque sinué qui porte
dans les mâles, sur le pourtour, 6 étamines
à filets subulés, à anthères, dont les loges
arrondies s’ouvrent en dedans , et au centre
trois rudiments pistillaires, dans les femel¬
les : ovaire à 3 loges renfermant chacune 2
ovules, surmonté de 3 styles courts, diva-
riqués, semi-bifides, et qui devient une
capsule à 3 coques. La seule esp. connue est
un arbrisseau de 15 pieds, trouvé sur le ri¬
vage d’une des îles dépendantes de Java, et
nommé dans le pays Sikattang. Il a des
feuilles alternes, bistipulées , elliptiques-
oblongues, très entières , coriaces , glabres ,
veinées; des fleurs en pelotons axillaires,
accompagnées de plusieurs bractées ; les
mâles à peu près sessiles ; les femelles lon¬
guement pédonculées. (Ad. J.)
* ACTEPHIEUS ( àxryj , rivage; «pOios,
ami), ins. — G. de Coléoptères pentamères,
famille des Carabiques, tribu des Harpa-
liens, établi par Stephens aux dépens du g.
Argutor de Megerle, et auquel il assigne les
caract. suivants : Cors, transverse, à angles
postér. arrondis. Jambes antérieures fortes.
Antennes courtes. Palpes avec le dernier ar¬
ticle très long. — Ce g. a pour type le Ca-
rabus vernalis Fabr., qui appartient au g.
Pœcilus , Bonelli et Feronia, Lat. (D.)
* ACTÏA. ins. — G. de la section des
Thryptoceralœ, Rob. Desv. , de l’ordre des
Diptères, section correspondante au g. Thryp-
tocera de Macquart. V . ces mots. (D.)
ACTIDIUM (àxnv , rayon ; eTîoç , forme).
bot. cr. — M. Fries décrit sous ce nom un
g. de Champignons de l’ordre des Phacidia-
cés et de la tribu des Cliostomes, dont le
périthécium est sessile, de forme arrondie,
et qui s’ouvre en plusieurs fentes étendues
du centre à la circonférence. Les organes de
la fructification se composent d’utricules ou
de thèques dressées , très petites et cylindri¬
ques, qui renferment des spores globuleuses.
— On n’en connaît encore que 2 espèces qui
se trouvent sur les bois morts. Je n’ai pas eu
l’occasion d’analyser ce genre. (Liv.)
ACTSGEA (àxTtv, rayon ; y (a, terre), bot.
cr. — Rafinesque Schmallz a fait connaître
sous ce nom un g. de Champignons, de la fa¬
mille des Lycoperdacés, dont le péridium
est sessile , sans volva , déprimé et étoilé.
La fructification est pulvérulente et située
dans le centre de la partie supérieure, qui
se déchire pour la répandre. Cette descrip¬
tion n’est pas suffisante pour établir un rap¬
prochement avec aucun des g. de la même
famille. L’auteur en décrit 2 espèces: VA.
mullifida qui croît à New-Gersey, et X A.
sicula qu’il a rencontré à Palerme. (Lév.)
* ACTÏMERIS, Rafin. (contraction d ’Ac-
linomeris ). bot. pii. — V. actinomeris.
(J. D.)
ACTI1YA (àxTtv, rayon), ins. — G. de Dip¬
tères établi par Meigen dans son 1er ouvrage,
et qu’il a réuni depuis au g. Beris, formé an¬
térieurement par Lalreille. V . ce mot. (D.)
* ACTLYA YTUE. Actinanthus , Ehrenb.
( àxTtV , îvoç, rayon, avQvj , fleur), bot. pii. —
G. de la famille des Ombeliifères; M. Ehren¬
berg (. Linnœa , 1829, p. 398), lui assigne les
caract. suivants : Fleurs monoïques, les fe¬
melles agrégées en capitules ; les mâles en
ombelles capitellées , à fleurs marginales
abortives et spinescentes. Récept. sans pail¬
lettes. Cal. à dents persistantes. Pétales
oblongs, condupliqués et cuspidésau som¬
met. Péricarpe comprimé des côtés ; méri-
carpes à 5 côtes; les suturales plus grosses;
vaîlécules à un seul canal résinifère; com¬
missure plane, à 2 canaux résinifères. Car-
pophore adné. — Plante roide. Feuilles infé¬
rieures ternati-bipennées. Collerette géné¬
rale nulle. Collerettes partielles polyphylles.
Fleurs blanches. Ce g., très voisin des Echi-
nophora , n’est fondé que sur une espèce qui
croît en Syrie. (Sp.j
ACTIAEA ( àxrtv , rayon), bot. pii. — A. L.
de Jussieu a proposé ce g. pour quelques
plantes voisines de 1 ’Hymenopappus. Elles se
distinguent par leur involucre court, poly-
phylle et unisérié; les fleurs du rayon sont
ligulées, femelles et tri-dentées au sommet;
celles du centre hermaphrodites à 5-denls ;
les akènes, velus sur toutes leurs surfaces ,
sont couronnés par plusieurs paillettes subu-
lées au sommet, élargies, et comme ailées
à la base. Le réceptacle est nu. VAciinea,
décrite par A. L. de Jussieu, est une herbe
haute d’un demi-pied, à feuilles alternes,
ACT
ACT
109
non décurrentes; elle a été recueillie par
Commerson aux environs de Buenos-Ayrcs.
Ce g. fait aujourd’hui partie des Cephalo-
phora dont il constitue une section.
(J.D.)
* ACTI1VECTE. Actinecia (àxTtv, rayon;
vvjxtoç, vj, nageur), polyp. — G. établi par
M. Lesueur pour les animaux que Cuvier
avait placés, sous le nom de Minyas , parmi
les Echinodermes. Les Àctinectes , très voi¬
sins des Actinies, et qui sont, en quelque
sorte des Actinies libres et flottantes comme
l’indique leur nom , ont le corps court , plus
ou moins globuleux, marqué de côtes sail¬
lantes, terminé en arrière par une vessie
qui les soutient dans les eaux, et présentant
en avant un disque couvert d’un grand nom¬
bre de tentacules courts, au milieu desquels
est l’ouverture buccale. — M. Lesueur en a
décrit 3 espèces {A., olivacea, ullramarina,
(lava), descôtes de l’Amérique septentrionale.
MM. Quoy et Gaimard en ont observé une
4e dans l’Océan Pacifique ; mais en outre, ils
en ont décrit une autre qui , en raison des
suçoirs dont sa surface est pourvue, devra
peut-être, suivant M. de Blainville , conser¬
ver le nom de Minyas. V. ce mot. (Duj.)
ACTINELLA ( àxrcv, rayon), bot. pu. —
Synonyme d 'Actinea. V. ce mot. (J. D.)
* ACTI1VERIE. Actineria (àxxtv, ?voç,
rayon), polyp. — G. de la famille des Acti-
niens ou Zoanthaires mous, établi par M. de
Blainville , pour recevoir Y Actinia villosa de
MM. Quoy et Gaimard et caractérisé de la
manière suivante : Corps cylindique, court,
élargi aux deux extrémités et pourvu, dans
tout son disque supérieur, de tentacules très
petits, villeux, lanugineux, ramifiés et réu¬
nis en petites masses fusiformes et radiaires.
(M. E.)
ACTINIAIRES ou ACTININES ( àxTCV ,
tvoç , rayon), polyp. — Famille de Polypes
comprenant, avec les Actinies proprement
dites, plusieurs g. qui en ont été démembrés
et qui tous étaient appelés autrefois Ané¬
mones de mer. Les Actiniaires sont des ani¬
maux mous ou un peu coriaces, isolés , libres
ou rampants, ou temporairement fixés aux
corps marins, ovipares ou vivipares, rare¬
ment gemmipares, pourvus à l’intér. de la¬
mes rayonnantes, fibreuses, auxquelles sont
fixés les ovaires, et présentant, autour de
leur unique ouverture stomacale ou buccale,
des tentacules nombreux. M. de Blainville
place dans cette famille , qu’il nomme Zoan¬
thaires mous ou Actinies , les g.: 1 0 Lucernaire;
2° Moschate ; 3° Actinecte ; 4° Discosorne ;
5° Actinodendron ; 6° Métridie ; 7° Thalas-
sianthe; 8° Actinèrie ; 9° Actinolobe ; 10° Ac¬
tinie ; 1 1 0 Aclinocère. M. Ehrenberg, qui n’ad¬
met pas tous ces genres, mais qui subdivise ses
Actinies propres en plusieurs s.-g. , complète
sa famille des Actinines avec les g.: — 1° Me-
tridium ( auquel il réunit Y Actinèrie VAaünv
2° Megalaclis ; 3° Thalassiantkus ; 4° Cribrina ;
lesquels , comme les Actinies propres , n’ont
point de tubercules suceurs sur le disque, et
dont le dernier seul ( Cribrina ) a des pores
latéraux ( pour la respiration , Ehr. ). Ce
dernier, ainsi que les Actinies, ont des tuber¬
cules simples, les autres les ont ramifiés ou
pinnés. Les 4 g. suivants : Actinodendron ,
Epicladia , Heterodaclyla , Lucernaria , sont
munis de tubes suceurs particuliers sur le
disque. (Duj.)
* ACTIMDIY , Lindl. (àxrcv , ~voç, rayon;
eï$ oç , forme ). bot. ph. — G. de la famille des
Dilléniacées ; M. Lindley ( J\a.t. 6'yst. édit. 2,
p. 439) en donne les caract. suivants : Sépa¬
les 5. Pétales 5. Êtam. en nombre indéfini ;
anthères ciliées, extrorses. Ovaire à 22 loges
pluri-ovulées; ovules bisériés ; placentaire
grand, central, fibreux cellulaire. Stigm. en
même nombre que les loges , libres , clavi-
formes , rayonnants. — Ce g., qui paraît à
peine différer des Dillenia , n’est fondé que
sur une seule esp. , qui habite l’Inde.
. (Sp.)
ACTINIE. Actinia (àxrtv , rayon ). polyp.
— G. de la famille des Actiniaires , rangé par
Lamarck dans les Radiaires Echinodermes,
section des Fistulides, et par Cuvier, d’abord
parmi les Acalèphes, mais plus tard (2IJie
édit, du règne animal) parmi les Polypes
charnus ; ce qui est en effet la véritable place
qu’il doit occuper. M. Ehrenberg le place en
tête de sa division des Polypes Anthozoaires.
M. de Blainville , de son côté , lui assigne le
même rang dans sa classe des Zoanthaires.
On ne peut, en effet, méconnaître aujour¬
d’hui les rapports des Actinies avec les Poly¬
pes des madrépores et des coraux. Les Acti¬
nies, nommés aussi Orties de mer ou Anémo¬
nes de mer, à cause de leur contact brûlant
et de leur aspect si semblable à celui d’une
belle Anémone , se composent d’une masse
110
ACT
ACT
charnue, contractile, plus ou moins coriace en
dehors, et passant successivement de la forme
d’un cylindre court à celle d’un conoide
aplati ou d’une demi-sphère, ou même de¬
venant tout-à-fait globuleuse en se contrac¬
tant. Cette masse se fixe temporairement par
sa base sur les corps marins , et se termine
supérieurement par des tentacules nombreux,
plus ou moins allongés, entourant une ouver¬
ture centrale qui est la bouche, ou mieux
l’orifice unique de l’estomac, et servant à
arrêter par leur simple contact les petits ani¬
maux marins qui viennent à les toucher en
traversant les eaux. Le tégument, en se re¬
pliant à l’intérieur, forme la paroi de l’esto¬
mac qui ne se trouve fermé au fond que
par la contraction de cette membrane, et
peut, en temps convenable, livrer passage
aux œufs ou aux jeunes polypes qui se sont
développés entre le tégument extérieur et
l’estomac. Dans cet intervalle se trouvent
des lames ou cloisons imparfaites, partant
du tégument externe pour converger vers le
centre, et formées d’un tissu fibreux assez
résistant. A ces cloisons sont fixés les organes
reproducteurs, consistant en une sorte de
tralse ou en un cordon parenchy mateux, plats,
repliés un grand nombre de fois , munis de
cils vibratiles et dans lesquels se développent
les œufs. M. Wagner y a vu des tubes pelo¬
tonnés qu’il regarde comme les organes géni¬
taux mâles. Les Actinies se trouvent en grand
nombre fixées aux rochers situés le long
des côtes , à une faible profondeur. Les plus
communes sont : l’Actinie rousse, A. rufa
Lamk , ou A. equina L. , qui est large de 3
pouces environ; et l’Actinie coriace, A. se-
nilis, qui est de même grandeur, mais dont
la peau, au lieu d’être lisse et molle, est
coriace et tuberculeuse. M. Ehrenberg l’a
séparée des Actinies , ainsi que plusieurs
espèces voisines , pour en faire le g. Cribrina
{ F. ce mot). Il en a en outre divisé les
vraies Actinies en 4 genres, suivant la lon¬
gueur relative des tentacules, savoir : lo les
Isacmœa , qui ont les tentacules très petits
et très nombreux; 2° les Entamœa , qui ont
les tentacules intérieurs très forts, et les
marginaux peu à peu ou progressivement
plus petits; 3° les Mesacmæa , qui ont les
tentacules moyens très forts , les internes et
Ses externes plus petits; 4° enfin les Ectac-
mæa , qui ont les tentacules externes très
forts, les moyens et les internes plus petits.
A ce dernier groupe appartient une espèce
que l’on mange en Provence et à Nice, et que
M. Risso a nommée, pour cette raison, A.
edulis ; elle est très molle, verte avec des
teintes brunes sur le corps , et l’extrémité
des tentacules, qui sont très longs, est sou¬
vent teinte de rose. (Duj.)
* ACTIXOCAMAX ( àxrtv , Tvoç , rayon;
jcap.a£, bâton; allusion à la structure ). moll.
— G. proposé par Miller ( Mèm . de la Soc.
Géolog. de Londres ) , pour les Bélemnites qui
n’ont pas de cavité alvéolaire. Comme on
passe par des nuances insensibles des espèces
à cavité, profondes à celles qui n’en ont pas,
la plupart des Zoologistes ont rejeté ce g.
pour en faire une simple section des Bélem¬
nites. V. ce mot. (Desii.)
ACTINOCARPE. Actinocarpus (àxrtv, Tvoç;,
rayon; xap^oç, fruit), bot. pii. — R. Brown
( Prodr . Fl. JVov. Holl. 1 , p. 442) appelle ainsi
un g. de la famille des Alismacées qui a
pour type YAlisma Damasonium de Linné;
mais ce g. avait déjà été établi par Jussieu
( Gen.Pl . 46), sous le nom de Damasonium ,
qui nous paraît devoir être préféré. Il est
vrai que Schreber a établi sous ce même
nom un g. de la famille des Hydrocharidées
qui a pour type le Stratiotes alismoides de
Linné; mais ce dernier g. a été appelé Oi-
telia par le professeur L. C. Richard , dans
son travail sur la famille des Hydrochari¬
dées. Le nom de Damasonium nous paraît
donc devoir être restitué à celui qui a pour
type YAlisma Damasonium L. V . Damaso¬
nium. (A. R.)
* ACTUXOCENIA ( àxTt'v , tvoç , rayon ;
xevïÎ, vide ). bot. ph. — C’est une section du
g. Cenia, Commers. (J. D.)
*ACTI!\OCÈRE. Actinocera (àxvfv , Tvoç ,
rayon; xypoç, cierge; allusion à la forme).
pol vp. — Nom donné par M. de Rlainville à
une div. de la famille des Actiniens , carac¬
térisée par un corps fixe , cylindrique , al¬
longé , élargi aux deux extrémités, très con¬
tractile et pourvu, à la circonférence du dis¬
que buccal, d’un seul rang de tentacules
plus ou moins pétaliformes.Ocken avait pré¬
cédemment établi un groupe semblable sous
le nom de Cereus. (M. E.)
* ACTIIXOCHLOA ( àxrtv , Tvoç , rayon ;
X^ovj, herbe verte), bot. ph. — Ce g. , pro¬
posé par Willdenow, dans la famille des
ACT
ACT
m
Graminées , est le même que le Chondro-
sium de Desvaux. Voy. Chondrosium.
(A. R.)
ACTINOCLAMUM (àxTi'v , t~vo ç , rayon ;
xlâêiov , petite branche), bot. cr. — G. de
Champignons appartenant aux Mucédinés ,
établi par M. Ehrenberg ( Link . lahrb. p.51)
et caractérisé par des filaments épars , droits,
roides et divisés en ombelles à leur extré¬
mité. Les spores sont simples , se détachent
promptement et se répandent çà et là. —
L’A. rhodospermum, qui lui a servi de type ,
est d’une couleur rose très agréable. M. Eh¬
renberg l’a trouvé à Berlin sur le tronc d’un
charme Ce g. , quoique parfaitement dis¬
tinct, a besoin d’un nouvel examen, parce
qu’on ne connaît pas le mode d’insertion
des spores sur les rameaux. On n’en connaît
encore que 3 esp. qui ont, quant à la for¬
me , la plus grande analogie avec le Pe-
nicilium , dont les filaments sont cloison¬
nés , et les rayons formés de spores articu¬
lées. (Lév.)
* ACTINOCRÏXïTES (àxrtv, îvoç, rayon;
xpt'vov , lis). Ecii in. — G. de Crinoïdes fossiles,
établi par Miller pour des débris d’Encrinites
des terrains de transition , dont les pièces
principales montrent au centre de leur face
externe des côtes saillantes en étoile. Les ca¬
ractères indiqués d’après des morceaux plus
ou moins complets sont les suivants : Co¬
lonne ou pédoncule cylindrique , traversé
par un canal rond; bras auxiliaires épars;
bassin à 3 articles; 6 pièces costales primai¬
res, dont 5 sont hexagones et la 6me penta¬
gone; 11 pièces costales secondaires et in¬
tercostales; pièces scapulaires penta-hexa-
gones ; 10 bras bimanes. — L’ouvrage de
Goldfuss sur les pétrifications du Musée de
Bonn contient la description et la figure de
quelques débris attribués à 9 espèces dis¬
tinctes, dont 6, nouvellement établies par
l’auteur sur de simples fragments de la co¬
lonne, pourraient bien n’être que des va¬
riétés plus ou moins noueuses ou épineuses.
(Düj.)
ACTINOCYCLUS ( «xrfv , Tvoç , rayon;
xvxAoç, cercle), bot. foss. — G. de la fam. des
Bacillariées, qui n’a été trouvé jusqu’à ce
jour qu’à l’état fossile dans les tripolis d’O-
ran. 11 est ainsi caractérisé par Ehrenberg ,
dans son grand ouvrage sur les Infusoires :
Animal de la famille des Bacillariées, libre,
ayant une carapace simple, bivalve (sili¬
ceuse), déformé cylindrique (discoïde), di¬
visée à l’intérieur par plusieurs cloisons
rayonnantes , se multipliant par division
spontanée, imparfaite, en forme de chaîne.
— Ce g. ressemble aux articles détachés de
plusieurs esp. de Gaillonella ; mais il paraît
toujours isolé et libre. Cependant, comme
on ne le connaît qu’à l’état fossile, on peut
douter si, dans l’état de vie, les disques
nummuliformes qui le constituent n’étaient
pas empilés les uns sur les autres, comme
dans les Gaillonelles , de manière à former
un filament cylindrique se séparant en arti¬
cles libres à une certaine époque de leur
vie. Ehrenberg en décrit 2 esp.; VA. sena-
rius , d’environ JL à A- de ligne de diamètre,
est divisée en six compartiments par les cloi¬
sons rayonnantes; l’autre, A. oclonarius ,
est divisé en 8 compartiments par 8 cloi¬
sons rayonnantes, et atteint ~ de ligne en
diamètre. (Ad. B.)
* ACTIXOD APHYE (ax-rtv , ~voç , rayon ;
tîoctpvv) , laurier), bot. pu. — G. de la famille
des Laurinées, tribu des Tétranlhérées, fon¬
dé par Nees (in JVallich, Pl. As. rat.) , qui
lui assigne les caract. suivants : Fleurs dioï-
ques , naissant en nombre d’une gemme im¬
briquée. Cal. à 6 segments égaux, membra¬
neux ou chartacés, persistants j usqu’au point
de division , ou caducs jusqu’à la base. Dans
les fleurs mâles : Etam. 9, bisériées; toutes
fertiles ; 6 extérieures nues à la base; 3 in¬
térieures pourvues à la base de glandules
binées, sessiles ou stipitées ; anthères oblon-
gues, introrses , quadrilocellées , déhiscen¬
tes par autant de valvules ascendantes ,
ovaire rudimentaire. Dans les fleurs fe¬
melles : Etam. stériles, spatulées , semi-sa-
gittées ou pétaloïdes ; ovaire uniloculaire ,
uniovulé; style un peu épais; stigm. dis¬
coïde, sinué ; baie monosperme, envelop¬
pée par le tube calicinal cyathiforme et muni
d’appendices résultant des segments laciniés
du limbe. — Ce g. , auquel on a réuni le g.
Jozosie du même auteur, comprend plusieurs
espèces des g. Tetranthera , Wall., et Lilsœa ,
Bl.; ce sont des arbres de l’Inde , à feuilles
rarement alternes, plus souvent agrégées ou
verticillées par intervalles, penninervées, ou
subtripli-multiplinervées, à fleurs panicu-
lées, fasciculées ou en grappe. Les ombcl-
lules des faisceaux sont enveloppées avant
ACT
11*2 ACT
l’an thèse par les squamules d une gemme
axillaire. (G- E.)
* ACTINODE. Aciinodium, Schauer (àx-
vtvoziMç, semblable à des rayons), bot. pu.
— G. de la famille des Myrtacées ; tribu des
Chamélauciées, DG. L’auteur de ce g. en
donne les caract. suivants ( Lindley, Nat.
Syst. édit. 2, p. 440) : Fleurs capïtellées , ac¬
compagnées chacune d’une bractée basi¬
laire; les bractées de la série la plus externe
plus larges que les suivantes ; les pédicelles
qui naissent à leurs aisselles sont stériles ,
allongés, tri- ou pluri-bractéolés au som¬
met, et forment une sorte de rayon autour
du capitule. Tube calicinal urcéolé, adhé¬
rent jusqu’au-delà du milieu, à 4 angles ai¬
lés; limbe à 4 lanières linéaires, très étroi¬
tes, conniventes, persistantes. Pétales 4, ova¬
les, connivents , membranacés , persistants.
Étam. 8, toutes fertiles, rapprochées 2 à 2;
filets subulés, plus courts que la corolle;
anthères globuleuses, basifixes. Style sail¬
lant, capillaire, glabre. Stigmate poncti-
forrne. Fruit inconnu.— Arbuste nain , grêle,
ayant le port du Diosma virgata. Feuilles
imbriquées, lancéolées, mucronées, ponc¬
tuées. Ce g., que M. Schauer dit voisin du
Genetyllis , appartient à la Nouv.-Hollande ;
et n’est fondé que sur une seule espèce. (Sp.)
* ACTINODENDRE. Actinodendron (àx-
Ttv , Tvoç , rayon ; êévSpov , arbre ). polyp. —
V. Syn. d’ Actinodendron. (M. E.)
* ACTINODENDRON (Àxtlv, Tvoç, rayon;
otvSpov, arbre). polyp. -G. établi parMM.Quoy
et Gaimard pour des Actinies dont les ten¬
tacules simples, très longs, sont munis de
papilles vésiculeuses latérales qui les ren¬
dent branchus. Le disque est en outre muni
de tubercules suceurs. On en connaît 2 esp.,
l’une ( A. alcyono'ideum ) des îles des Amis ,
l’autre ( A . arboreum ) de la Nouv. -Guinée,
qui sont remarquables par leur taille gigan¬
tesque , relativement aux autres Actinies,
car elles ont souvent plus d’un pied de large.
(Du j. )
ACTÎNODERMIUM (àxrt'v , Tvoç , rayon ;
Sépp a, peau), bot. cb. — M. Nees, dans son
tSyslema der Pilze , a donné ce nom à une
espèce de Geastrum , dont M. Link avait fait
auparavant le g. Sterrebeckia , qui lui-même
ne pouvait subsister, puisque Willdenow
avait déjà décrit sous ce nom un g. des
Phanérogames, E. Geastrum. (Lév.)
* ACTINODIUM, Schauer. bot. pu. — V.
ACTINODE.
* ACTINODON (àxTiv rayon; o$ovç, dent).
bot. cr. — G. de la famille des Mousses créé
par Bridel [Musc.) et qui semble devoir être
réuni au g. Aclinodontium , Schwaegr. V. ce
mot. (G. L.)
* ACTINODONTIIJM ( âxriv, rayon; 6-
Sovç , Sov to; , dent), bot. cr. — G. 'de Mousses,
de la division desPleurocarpes et voisin des
Leskées, ainsi caractérisé par M. Schwægri-
chen ( Supp . 2. Part. 2. p. 75. t. clxxiv. fig.
12, 13, 14, 15, 16): Péristome double, com¬
posé, l’extérieur de 16 dents étalées, l’inté¬
rieur d’autant de cils aussi longs que les
dents , dressés et partant d’une membrane
très étroite qui leur sert de base. Coiffe mi-
tri forme, laciniéeen son bord. Capsule égale
dépourvue d’anneau. Fleur hermaphro¬
dite latérale. Anthères nombreuses. Pis¬
tils dont un seul fertile, moins nom¬
breux, dépourvus de paraphyses. — Ces
Mousses ont le port des Leskées; elles sont
remarquables par leurs tiges courtes, cou¬
chées, rameuses, à rameaux légèrement
comprimés. Les feuilles sont serrées, entière¬
ment binervées. La capsule, longuement pé-
donculée, est étroite et dressée; l’opercule,
assez long, est aciculaire. — Elles vivent sur
la terre dans l’Archipel indien. Une seule
espèce, propre à l’île de Java, compose le g.
Selon Bridel , ce g., voisin de l’ Anacampto-
don , en diff ère par sa coiffe mitriforme, par
les dents de son péristome interne , unies à
la base, au moyen d’une membrane; enfin
par ses fleurs hermaphrodites. (C. M.)
*ACTINODURA (àxTiv, Tvoç , rayon ; ovpà,
queue), ois. — G. nouveau de Gould {Pro-
ceed. 1836), démembré du g. Tardas, et
ayant pour caractères : Bec arqué , com¬
primé, à mandibule supérieure échancrée;
narines basales linéaires, recouvertes d’une
large membrane; ailes courtes, concaves, à
rémiges molles, la lre très courte, les 4me
et 5me les plus longues; queue allongée,
étagée, à rectrices molles ; tarses longs; doigts
grands, surtout le pouce et son ongle; plu¬
mage mollet et peu serré ; les ailes et la queue
sont barrées et les espèces-types sont hup¬
pées. L’auteur en décrit une seule espèce, du
Népaul, sous le nom d’A. Egertoni. (Lafr.)
* ACTINOLEPIS ( àxriv , Tvoç , rayon ;
hniç, écaille; les akènes du rayon étant sur-
ACT
A€T
113
montés d’écailles aiguës), dot. pii. — Gc g. a
été établi par M. De Candolle sur une petite
plante originaire de la Californie, à tiges
grêles, aranéeuses au sommet, à feuilles op¬
posées, ovales, entières à la base, obtuses et
5-dentées au sommet. Les capitules, qui
naissent à l’aisselle de ces feuilles , sont soli¬
taires, ramassés, petits, et portent des fleurs
jaunes. Ce g., encore imparfaitement connu,
ne renferme qu’une espèce. M. De Candolle
le caractérise de la manière suivante : Capil.
pluriflores; flpurs du rayon 3-5-ligulées, fe¬
melles; celles du disque tubuleuses, à 5
dents, bisexuées ; les fleurs mâles ont leur
style avorté. Involucre ovale- oblong, en¬
touré à la base de quelques bradées folia¬
cées, couvertes sur le dos d’un duvet tomen-
teux et mou. Réceptacle étroit , dépourvu
d’écailles. Ligules larges, courtes, 2-3-den-
tées. Style bifide et exsert. Les fleurs tu¬
buleuses, cylindriques inférieurement, se di¬
latent au sommet , renferment des anthères
blanches et un style presque nul ou simple,
terminé par une petite tête. Fruits oblongs,
légèrement anguleux; ceux du rayon pubes-
cents, toujours surmontés d’une aigrette for¬
mée par environ 5 écailles scarieuses , ai¬
guës, tandis que les fleurs du disque en sont
dépourvues. (J. D.)
* ACTIAOLOBE. Aclinoloba fàxn'v, Tvoç,
rayon; XoSoç, lobe), polyp. — G. delà fa¬
mille des Actiniens ou Zoanthaires , éta¬
bli par M. de Blainviîle et caractérisé de
la manière suivante : Corps déprimé, très
élargi à sa base et plus ou moins lobé à son
disque buccal, couvert de tentacules très
courts et presque tuberculeux. Ce g. a pour
type l’A. œillet [A. Dianihns Ellis). (M. E.)
* ACTIiYOMERïS ( àxrt'v , îvoç, rayon;
fxeptç, partie; les fleurs sont incomplètement
radiées), bot. ph. — C’est le nom donné par
Nuttal à plusieurs plantes de la famille des
Composées, originaires de l’Amér. septen¬
trionale et ayant appartenu au g. Coreop-
sis, L. Elles ont pour caractères : Capitules
radiés, multiflores; ligules neutres, en petit
nombre (4-8), allongées et t-sériées. Fleurs du
disque hermaphrodites, tubuleuses, à 5 dents.
Involucre formé par 1-3 séries d’écailles fo¬
liacées, aiguës, de grandeur inégale. Récep¬
tacle petit, convexe, couvert d’écailles qui
embrassent le bord des fruits. Rameaux des
styles appendieulés. Akènes comprimés ,
bord-és par une aile étroite et surmontés par
deux arêtes triangulaires, persistantes et
presque lisses. — Le g. Acünomeris se com¬
pose aujourd’hui d’une dizaine d’espèces ,
particulières à l’Amérique septentrionale. Ce
sont des herbes vivaces ou bisannuelles, à
tiges dressées et à feuilles scabres et décur-
rentes, à capitules en corymbes, et à fleurs
jaunes.Ce g. diffère des Coreopsis par la forme
des akènes , et des Verbesina par ses rayons
neutres. On cultive au jardin du Muséum de
Paris, les A. aller ni folia, lelrctptera, etc. (J.D.)
ACTINOAEMA (àxTi'v,~vc.ç, rayon; vTîfxa, fil).
bot. cr. — G. deChampignonsbissoïdes, créé
parPersoon ( Mycolog . Europ.). Il se compose
de fibres solides, rameuses, parsemées de tu¬
bercules, et s’étendant sous forme de rayons
du centre à la circonférence. Ces fibres adhè¬
rent très intimement à la surface sur laquelle
elles se sont développées. On ne connaît pas
encore les organes delà fructification; mais
il est probable qu’ils existent dans les nom¬
breux tubercules qu’on y observe, quoique
Persoon n’y ait trouvé ni thèques, ni spores.
L’A. Cratœgi se trouve très abondamment
à la fin de l’automne sur les feuilles de l'A¬
lisier, où il forme des taches noires assez
étendues. L’A. caulicolurn se rencontre sur les
tiges des grandes Ombelliféres; mais il est
assez rare. On pourrait, jusqu’à ce que la
fructification des uns et des autres fût par¬
faitement connue , le réunir sans inconvé¬
nient aux genres Doiliidea et Asieroma avec
lesquels il a la plus parfaite analogie. (Lév.)
*ACTI1\I0PE. Aclinopus ( àxr iv, Tvoç, rayon ;
wovç, pied), arachn. — G. de la famille
des Aranéides, tribu des Théraphoses , éta¬
bli par Perty avec ces caractères : Yeux au
nombre de 8 , formant un groupe dilaté
transversalement sur le devant du céphalo¬
thorax, entre les mandibules : 3 de chaque
côté formant un triangle dont l’angle le plus
aigu est dirigé en avant; les 2 autres situés
entre les latéraux antérieurs sur une ligne
transverse. Lèvre allongée, étroite, s’avan¬
çant entre les mâchoires : ces dernières di¬
vergentes, allongées, fusiformes. Palpes très
allongés, pédiformes , insérés latéralement
à l’extrémité des mâchoires. Pattes grosses,
courtes et renflées. Les espèces, qui compo¬
sent ce g., sont des Arachnides chasseuses
qui courent après leur proie , et se creusent
| des souterrains qu’elles garnissent d’un sac
T. 1.
114
A€T
ACT
de soie, dont la moitié sort du sol et dans
lequel elles se renferment. Ce g. comprend
6 espèces; celle qui en est le type, est Y A.
tarsalis Pert. (Delect. Anim. 2, 198, pl. 39,
fig. G.) trouvé au Brésil. (H. L.)
"ACTINOPHORA ( àxrtv, Tvoç, rayon ; <po-
poç , porteur), bot. pii. — G. désigné par Bind¬
ley (Syst. of bot., édit, ii) comme fondé par
Wallich, et appartenant à la famille des
Sterculiacécs, tribu des Byttnériées, DC.
Toutefois il paraît que les caractères n’en
ont pas encore été publiés. (C. L.)
ACTUVOPHORE. Actinophorus (àxrtv,
Tv®ç, rayon; yopo; , porteur), ins. — G. de
Coléoptères pentamères, famille des Lamel¬
licornes, tribu des Scarabéides Copropha-
ges, établi par Sturm et correspondant au
g. Aieucus des auteurs. V. ce mot. (D.)
* ACTÏNOPHRY S (àxrtv , îvoç , rayon ; oÿ-
pvç, sourcil), infus. — G. établi par Ehren¬
berg pour le Trichoda sol de Müller, dont
M. Boryde St-Vincent avait déjà précédem¬
ment fait le g. Peritricha. Ce type, en effet,
méritait bien d’être distingué; car les cils
très fins et très longs , dont cet infusoire est
entouré, ne sont nullement vibratiles; ils
sont cependant un peu mobiles et contrac¬
tiles ; mais les changements qu’ils éprou¬
vent ne s’opèrent qu’avec une lenteur ex¬
trême. Ces cils, d’ailleurs, sont exactement
de même nature que les prolongements fili¬
formes des Rhizopodes , des Àrcelles , des
Trinema , etc. A l’intérieur, ces infusoires ne
présentent que des vacuoles sphériques ir¬
régulièrement placées et des corpuscules
étrangers, engagés dans la masse charnue.
Ehrenberg cependant leur a assigné la même
organisation qu’aux Enchélydes, dans la fa¬
mille desquels il les plaçait. Il leur donne
donc un intestin s’ouvrant au-dehors par
une bouche et un anus opposés , et soutenant
à l’intérieur une grappe d’estomacs. Il dé¬
crit dans son ouvrage ( Die Infusions Thier-
schen, 1838) 3 espèces d’Actinophrys : A.
sol, viridis, difformis ; toutes 3 des eaux dou¬
ces stagnantes. Nous pensons que leur vraie
place dans la classification est auprès des
Arcelles et des Amibes. (Duj.)
ACTINOPÏIYLLUM , Ruiz et Pav. (àx-
rtv, Tvoç , rayon ; «puUo» , feuille), bot. ph. —
Syn., suivant M. De Candolle, du g. Sciado-
phyllum. (Sp.)
* ACTIÏVOPIIYTUM ( àxrtv , Tvoç, rayon;
yvTov , plarfie), bot. pu. — Nom sous lequel
Necker désignait les Composées ou plantes
dont les fleurs sont disposées en rayons.
(J. D.)
* ACTIIYOPTERA (àxrtv, Tvoç, rayon;
Tcvtpov, aile), bot. ph. — Nom donné par
M. De Candolle à une section du g. ÏVede-
lia; elle a pour caractères d’avoir les akènes
du rayon entourés d’une aile étroite non
membraneuse , tandis que ceux qui appar¬
tiennent aux fleurs du rayon en sont dépour¬
vus; tous sont couronnés par une aigrette en
forme de coupe membraneuse, oblique, den¬
tée. Le W.helianthoïdes Kth. appartient seul
à cette section. (J. D.)
•ACTIIVORHYZE. Aclinorhyza (àxrtv, Tvoç,
rayon; pt'Ça, racine), polyp. — Nom pro¬
posé par M. de Blainville pour remplacer ce¬
lui de Zoanthe. V . ce mot. (M. E.)
*ACTHYOSPERMUM (àxrtv , Tvoç, rayon ;
GTctptAu , graine), bot. bii. — C’est une sec¬
tion du g. Balduina, Nutt., caractérisée par
son aigrette courte, formée de 12-14 pail¬
lettes obtuses, disposées en une sorte de
coupe étalée; l’involucre est bisérié. (J. D.)
•ACTÎYOSPORA, Fisch. et C. A. Mey. (àx¬
rtv, Tvoç, rayon ; ern-opà, semence), bot. pii. —
Syn. du g. Cimicaire ou Cirnicifuga , L. (Sp.)
* ACTIÏVOSTACHYS ( àxrtv, Tvoç, rayon ;
ct a'x^ç, épi), bot. ph. — G. de la famille
des Schizæacées, Mart. (Fougères), fondé
par Wallich (Cal. 1.) et réuni depuis au g.
Schizœa de Smith. V. ce mot. (C. L.)
ACTINOTE (àxTtvcoToç, disposé en rayons).
MIN. — V. AMPHIBOLE. (C. u’O.)
ACTINOTE. A ai notas , Labill.; Eriocalia,
Smith ( àxrtvwroç , rayonnant), bot. pii. — G.
de la famille desOmbellifères, dans lesquelles
M. De Candolle le classe en tête de sa tribu
des Sanieulées, en lui assignant les caract.
suivants ( Prodr . vol. 4, p. 83) : Tube cali-
cinal ovale, contracté au sommet; limbe à
5 lobes ovales-oblongs. Corolle nulle , Éta¬
mines 5 , insérées devant les lobes du ca¬
lice. Ovaire uniovulé (dès la floraison).
Styles 2, épaissis et velus à la base, subulés
au sommet. Péricarpe ovoïde , couronné
par le limbe calicinal , velu, quinquéstrié.
Graine inconnue. — Herbes rameuses , dres¬
sées. Feuilles pennées , ou ternatisectées ,
alternes, pétiolées. Ombelles simples, multi-
flores, capituliformes, entourées d’une col¬
lerette rayonnante plus longue que les fleurs.
ACT
ACU
115
Meurs subsessiles. Ge g. est propre à la Nou¬
velle-Hollande. On n’en connaît que 2 espè¬
ces; leur inflorescence ressemble à celle des
Radiées. (Sp.)
#ACTIIVOTHYItIUM (axrt'v, “voç, rayon ;
Svpsoç , bouclier), bot. pii. — G. de Champi¬
gnons (Runze, Myc. Hefi. 2, p. 81.), de l’or¬
dre des Xylomacés, et parfaitement distinct.
Le périlhécium en forme de bouclier est
membraneux, inné, composé de fibres unies
les unes aux autres," et qui , sous le micro¬
scope, divergent du centre à la circonférence.
A l’époque de la maturité et dans les temps
humides, ce Périthécium se détache comme
une écaille et laisse à découvert une couche
composée de spores allongées, fusiformes
et transparentes. — L 'A. graminis, seule es¬
pèce connue, croît au printemps sur les gra¬
minées; son plus grand diamètre ne dé¬
passe pas une demi-ligne. (Lév.)
* ACTIXOTLS ( àxTivwTo; , rayonnant).
polyp. — Gravenhorst a formé ce nouveau
g. de Polypes à polypiers pour une esp. qu’il
a trouvée sur les bords de la mer, aux en¬
virons de Trieste, et qu’il a nommée A. coc-
cineus. Les caract. qu’il assigne à ce g. sont:
Partie pierreuse cylindrique, fixe , bifour-
chue à l’extrémité ; orifice terminal des
branches infundibulaires; strié en rayons.
(G. b’O.)
ACTIXOTES. bot. pii. — V. Actinote.
ACTIAOZOAIRES. Aclinozoa (âxrc'v, Tvoç
rayon ; Ç£ov , animal). — zoopii. M. deBlain-
ville donne ce nom à l’embranchement ou
type du règne animal, qui comprend tous
les Radiaires proprement dits et se compose
par conséquent des Echinodermes, des Aca-
lèphes et des Polypes. V. le mot radiés.
(M. E.) -
• ACTIATJRUS ( àx™ , rayon , ofya' ,
queue), systol. — G. voisin des Rotifères,
établi par Ehrenberg dans sa classe des Ro¬
tateurs, section des Rotateurs nus à dou¬
ble roue, famille des Philodinés. Il est ca¬
ractérisé par sa queue divisée à l’extrémité
en trois pointes égales ; ce qui , avec les 2
autres pointes latérales qui se trouvent un
peu en avant , forme une queue à 5 pointes.
Les mâchoires sont d’ailleurs semblables à
celles des Rotifères , et les yeux sont égale¬
ment placés en avant; de sorte que la seule
différence paraît être dans la pointe mé¬
diane, qui répond à la ventouse terminale
de la queue du Rotifère. Une seule espèce
est décrite sous le nom d ’Actinurus IVepiuni.
Sa longueur peut aller jusqu’à ’ de millimé»-
tre. (Duj.)
* ACTORE. Adora (àx-rv), rivage; opoç ,
bord; qui habite les bords de la mer. Ici et
dans le mot suivant, il eût fallu écrire Ac-
thore). ins. -G. de l’ordre des Diptères, div. des
Brachocères, subdiv. des Dichœles, famille
des Athéricères, tribu des Muscides, section
des Acaliptères, s. -tribu des Ulidiens. Ce
g., établi parMeigen, adopté par Latreilleet
par M. Macquart, ne renferme qu’une seule
esp. ( VA. œstuum ), remarquable par l’en¬
semble de son organisation, et surtout par
sa manière de vivre; car, jusqu’à présent,
on ne l’a trouvée que sur les bords de la
mer , et même sur l’écume des flots, dans le
nord de l’Allemagne et en Angleterre. Le
g. Adore a pour caract. : Corps allongé.
Tête assez grande; trompe épaisse; palpes
élargis; face nue, un peu inclinée, allon¬
gée en dessous, présentant des fossettes an-
tennaires et plusieurs petits sillons longi¬
tudinaux; épistome non saillant, et dé¬
pourvu de soies ; front fort large, plat, ob¬
tus, avancé; quelques soies sur le verîex.
Antennes avancées obliquement; 3me article
tentaculaire, un peu transversal. Abdomen
allongé, de 6 segments distincts; organe
sexuel peu développé. Pieds velus, à l’ex¬
ception des jambes intermédiaires; cuisses
assez épaisses ; pelotes des tarses élargies.
Ailes grandes ; bord extérieur muni de soies
le long de la tunique médiastine. (D.)
* ACTORE (àxryj , rivage; opoç , bord.) —
ins. — G. de la famille des Coréens, groupe
des Anisoscélites, de l’ordre des Hémiptères,
ayant pour caractères essentiels la forme li¬
néaire du corps; la tête obtuse antérieure-^
ment; les antennes dont le 1er article est
plus court que la tête; le corselet cylindri¬
que; les cuisses renflées et les jambes très
grêles. On ne connaît qu’une seule espèce
de ce genre, c’est VA. fossularum ( Hydrome -
ira fossularum Fab. ) qui se trouve dans la
France méridionale, où il habite le bord des
eaux. (El.)
ACULEATA ( Aculeatus , qui est muni
d’un aiguillon), ins. — Section établie par
Latreille dans l’ordre des Hyménoptères. V.
Porte-Aiguillon. (El.)
4 ACLLÉIFORA1E. Aculeiformis (Acu-
116
AC U
ADA
leu», aiguillon ; forma, forme). Se dit 1°, en
botanique des rameaux raides et aigus, des
stipules persistantes, raides et pointues, etc.,
qui ressemblent à des aiguillons; tels sont
les rameaux du prunellier, les stipules de
l’épine-vinette et du groseiller à maquereau;
2°, en zoologie, des écailles de certains pois¬
sons qui ont la forme de pointes recour¬
bées, etc. (A. R.)
ACUMINE. Acuminalus . bot. pu. — On
appelle ainsi une feuille , un pétale ou tout
autre organe végétal foliacé, qui se termine
brusquement en pointe à son sommet, c’est-
à-dire dont les deux bords, après avoir in¬
sensiblement convergé l’un vers l’autre, se
prolongent pendant quelque temps pour for¬
mer une pointe plus ou moins allongée et dis¬
tincte. Il est important de ne pas confondre
une feuille acuminée ( folium acuminalum )
avec une feuille simplement aiguë ( folium
acutum ). Dans cette dernière , les 2 bords
convergent insensiblement l’un vers l’autre,
jusqu’à ce qu’ils se rencontrent pour former
une pointe; ainsi le Noisetier a des feuilles
acuminèes et le Laurier rose des feuilles ai¬
guë s, — Se dit aussi en zoologie, des ailes
des Insectes lorsqu’elles se terminent en
pointe aiguë et prolongée. (A. R.)
ACUNA ou ACUNNA (P. d’Acuna, Espa¬
gnol, zélé promoteur de la botanique), bot.
pji.— Ce g., fondé par Ruiz et Pavon, dans
leur Flore péruvienne , pour 2 plantes de la
famille des Ericacées , a été réuni depuis au
g. Bejciria ou Befaria de Mutis. (C. L.)
*ACUPALPE. Acupalpus (acus , aiguille ,
pointe; palpo, je touche), ins. — G. de Co¬
léoptères pentamères , famille des Carabi-
ques, tribu des Harpaliens , établi par La-
treille dans ses derniers ouvrages et adopté
par M. Dejean, qui, dans le 4me volume de
son Species, le caractérise de la manière
suivante : Les 4 premiers articles des 4 tar¬
ses antérieurs assez fortement dilatés dans
les mâles, et triangulaires ou cordiformes.
Dernier art. des palpes allongé , légèrement
ovalaire et terminé en pointe. Antennes fili¬
formes. Lèvre supérieure en carré moins
long que large. Mandibules peu avancées,
arquées et assez aiguës. Une dent simple au
milieu de l’échancrure du menton. Corps
oblong, plus ou moins allongé. Tête or¬
dinairement triangulaire , quelquefois ar¬
rondie , rétrécie postérieurement. Corse¬
let plus ou moins carré, cordiforme ou ar¬
rondi. Elytres plus ou moins allongées et
presque parallèles. — Ce genre est très nom¬
breux; M. Dejean y rapporte 49 espèces
dont la plupart étaient réparties aupara¬
vant dans les genres Stenelophus et Trechus.
Les Acupalpes sont ordinairement de cou¬
leur brune, rarement noirâtre. On les trouve
communément dans les endroits humides,
sur le bord des rivages, dans le sable,
sous les pierres et les 'débris des végétaux.
Le plus grand nombre appartient au nord
de l’Europe et de l’Amérique. Nous n’en ci¬
terons que 2 : VA. rufi thorax Mannerheim,
de la Finlande, et VA. exiguus Dej., de la
Sibérie. (D.)
ACIJMIER. bot. pii. — Ce mot , dans quel¬
ques parties du midi de la France, est syno¬
nyme de Cornouille. V. ce mot. (C. L.)
ACUSCHI. mam. — Syn. d’Acouchi dans
les auteurs systématiques. (C. d’O.)
* ACI'TAXGILÉ. Acutangulalus {acutus ,
aigu ; angulus , angle ). bot. — Se dit de
tout organe qui offre des angles aigus. Cette
expression est l’inverse df Obtus angulé. (A. R.)
*ÂCUTIFOLIÉ. Aculifolius {acutum , aigu;
folium, feuille), bot. — Épithète peu usitée,
qui qualifie les plantes dont les feuilles sont
aiguës, c’est-à-dire terminées en pointe;
c’est le plus grand nombre. (C. L.)
* ACUTILABIIES. Acutilabri. { acutum ,
pointu; labrum , lèvre), arach. — Epithète
employée par M. Waîckenaër pour désigner
de petites divisions d’Aranéides dans les g.
Sphodros et Drassus. (H. L.)
"ACUTILOBÉ. Aculilobatus {acutus, aigu ,
lobas, lobe, division), bot. — Adjectif peu
usité, qui qualifie les feuilles dont les lobes
sont aigus , comme celles des Passiflorées ,
de quelques Renonculacées , Papavéra-
cées, etc. (C. L.)
* ADA (à%, Dor. pour&fy, mort; enfer;
on aurait du écrire Hada). ois. — Nouveau g.
formé par M. Lesson dans son Traité d’ Orni¬
thologie, pour quelques esp. de la famille des
Gobe-Mouches, et synonyme du g. Blechro-
pus de Swainson {Monogr. des Gobe-mouches
ou Flycatchers ) ; ses caractères sont : Bec
triangulaire en cône allongé , mais un peu
déprimé , à arête supérieure arrondie ; na¬
rines arrondies , ouvertes dans la substance
cornée du bec, recouvertes, ainsi que sa base,
de soies assez épaisses et divergentes; ailes
A DA
ADA
117
obliges ou sub-obtuses, à rémiges primaires
de longueur médiocre ; queue arrondie ; tar¬
ses et doigts assez développés, annonçant des
esp. marcheuses. Quatre ou 6 esp., dont le
Moucherolle à bec bleu de Vieillot, ou Suiriri
noir à bec bleu de ciel d’Azara, composent
ce petit groupe et se font remarquer par un
plumage entièrement noir, sauf une tache
d’un blanc pur sur les barbes internes de
quelques rémiges, et qui n’est visible en
dessus que lorsque l’aile est déployée. Les
seuls renseignements de mœurs que nous
ayons sur ces oiseaux, se bornent à ce qu’A-
zara nous a appris de son Suiriri noir à
bec bleu qui, d’après lui, est un oiseau buis¬
sonnier , se tenant sur la lisière des bois ,
saisissant les insectes au vol et descendant
quelquefois à terre pour les y prendre. Nous
regardons ce petit groupe comme servant de
transition entre les Gobe-mouches sylvains
et les Gobe-mouches marcheurs ; de plus
nous partageons l’opinion de“M. Swainson,
qui en exclut le Traquet à lunettes ouïe
Clignot de Vieillot, malgré ses grands rap¬
ports de coloration. Ses tarses bien plus dé¬
veloppés, sa queue plus courte et carrée, ses
ailes surobtuses et surtout ses mœurs maré¬
cageuses l’en éloignentsuffisamment. (Lafr.)
ADAMANTIN [Spath] ( à^a^.comvcç, de
diamant; à priv. ; , je dompte ).
min. — Nom sous lequel on a désigné d’a¬
bord , en les considérant comme formant
une espèce à part , les variétés de Corindon
opaques et clivables en .rhomboèdre, qui
nous viennent de l’Inde et de la Chine.
N. corindon. (Del.)
AD AMAS (oc&xfxaç, diamant, plus ancien¬
nement : acier ; à priv. ; SaycHÇo) , je dompte).
min. — Nom du diamant chez les Grecs et
les Romains. Ce nom , qui veut dire invin¬
cible , fait allusion à la grande dureté de cette
substance, laquelle surpasse celle de tous les
autres minéraux. (Del.)
ADAMBÉ ou ADAMBOÉ. Adambea ,
Lamk. bot. pii. — G. ou s.-genre de la fa¬
mille des Lytlirariées ou Lythracées ; il dif¬
fère des Lagerstrœmia , auxquels le réunis¬
sent la plupart des auteurs, par un calice
longitudinalement plissé et sillonné, ainsi
que par des étamines isomètres. (Sp.)
* ADAMIA , Wallich. bot. pii. — G. de la
famille des Saxifragacées , tribu des Hy-
drangées , DC. — Wallich ( Tcnl. Flor. Né¬
pal, p. 4(! ) lui assigne les caractères sui¬
vants : Calice adhérent, à 5 denlicules sé¬
parées par des sinus obtus. Pétales 5. Eta¬
mines 10. Ovaire semi-supère. Styles 5, ter¬
minés chacun par un stigmate clavifornie ,
subbilobé. Raie subquinquéloculairc , po-
lysperme, couronnée par les dents calicina-
les. Graines petites, piriformes, striées. —
Arbrisseaux; feuilles opposées, pétiolées ,
non stipulées. Inflorescence terminale, co-
rymbiforme , subtrichotome , mulliflore.
Fleurs non bractéolées, d’un bleu tirant sur
le rose. Baie petite, globuleuse, de couleur
bleue. — M. De Candolle ( Prodr . vol. 4, p. IG)
présume que ce g. n’est pas suffisamment
distinct du Cyanilis. On n’en connaît qu’une
espèce, indigène au Népaul, et qui se cul¬
tive depuis quelques années en Angleterre ,
comme arbuste d’ornement. (Sp.)
* ADAMSIA , Willd. bot. pii. — Syn. du g.
Puschkinia. (Sp.)
* ADAMSIA, Fisch. bot. pii. — Section des
Bénoites ou Geurn. (Sp.)
ADANSONIA , L. (Dédié à Adanson , cé¬
lèbre botaniste du 17me siècle), vulgaire¬
ment Baobab, bot. pii. — G. delà famille des
Sterculiacées , tribu des Rombacées , Endl.
(famille des Bombacées , Ivunth; famille
des Malvacées, tribu des Bombacées, Baril.).
Les caractères de ce g. sont les suivants
(. Hooker , in Bot. Mag. sub. lab. 2791. Schott
et Endl. Melct. Bot. 1 , p. 3G) : Calice co¬
riace, cyathiforme, non persistant, profon¬
dément quinquéfide; lanières oblongues,
révolutées. Pétales 5, ovales-arrondis. Éta¬
mines très nombreuses, monadelphes , ré¬
volutées, soudées jusque vers leur milieu.
Androphore tubuleux , évasé au sommet ;
filets terminaux, grêles, étalés; anthères
réniformes, mobiles. Style très long, ascen¬
dant. Stigmate pelté, multifide, rayonnant.
Péricarpe gros, indéhiscent, ovoïde, li¬
gneux, 10-14-loculaire; loges poly spermes,
remplies d’une pulpe farineuse, qui se sé¬
pare, par la dessiccation, en quantité de
polyèdres monospermes. Graines rénifor¬
mes, très dures. — Arbre à tronc peu élevé,
mais acquérant avec l’âge une grosseur dé¬
mesurée. Feuilles digitées , 3-7-foliolécs ;
folioles pétiolulées, coriaces; pétiole] long ,
cylindrique. Stipules petites, caduques. Pé¬
doncules solitaires , axillaires , unifiores ,
pendants, bi- ou tri— bractéolés au sommet ;
118
ADA
bractées éparses, linéaires, caduques. Fleurs
très grandes. Calice verdâtre à la surface
interne. Corolle blanche ainsi que l’andro-
phore. Filets des étamines rabattus en forme
de parasol. Anthères rougeâtres.
Ce fameux colosse végétal constitue à
lui seul le g. Adansonia. Cet arbre, d’abord
observé par Adanson dans la Sénégambie,
a été retrouvé depuis au Soudan, au Dar¬
four et dans l’Abyssinie. Son tronc acquiert
jusqu’à 25 pieds de diamètre, et, d’après
les calculs d’Adanson , dont l’exactitude pa¬
raît d’ailleurs assez douteuse, des milliers
d’années sont nécessaires pour que l’arbre
parvienne à ce monstrueux développement.
Ce tronc immense est couronné d’un grand
nombre de branches étalées horizontale¬
ment, remarquables par leur grosseur, et
plus encore par leur longueur, qui est de
50 à GO pieds j d’où il résulte que souvent
leur propre poids en entraîne l’extrémité
jusqu’à terre; aussi l’arbre, vu de loin, se
présente-t-il sous la forme d’une masse hémi¬
sphérique assez régulière, de GO à 70 pieds
de hauteur, et dont le diamètre a le dou¬
ble. Quant aux racines, qui courent pres¬
que à fleur de terre , leur longueur est en
harmonie avec celle des branches. Adanson
estime qu’elles s’étendent jusqu’à la dis¬
tance de ï GO pieds.
L’écorce et les feuilles du Baobab possè¬
dent des vertus émollientes qui les font fré¬
quemment employer par les nègres du Sé¬
négal. Le fruit, nommé vulgairement pain
de singe, fournît aux Africains, dans la chair
fongueuse qui enveloppe les graines, un ali¬
ment qu’ils estiment beaucoup. L’écorce li¬
gneuse de ce fruit et le fruit lui-même, lors¬
qu’il est gâté, servent aux nègres à faire du
savon, en tirant la lessive de ses cendres, et en
la faisant bouillir avec de l’huile de palmier.
Enfin, les habitants du Sénégal ont coutu¬
me de déposer dans les troncs creux du Bao¬
bab, les cadavres de ceux qu’ils jugent in¬
dignes des honneurs de la sépulture. (Sp.)
AD APIS. mam. ross. — Nom employé quel¬
quefois pour le Daman et que Cuvier a ap¬
pliqué à un Pachyderme fossile d’une taille
un peu moindre que celle du Daman , et dé¬
couvert par lui dans le plâtre des environs de
Paris. Il avait à chaque mâchoire 4 incisi¬
ves, 2 canines et 14 molaires en séries conti¬
nues. Les collines pointues de ses dents le
AÜE
rapprochaient jusqu’à un certain point des
Insectivores. (L. d.)
ADDUCTEUR ( Ad , vers; duclor , con¬
ducteur). anat. — Nom de plusieurs muscles
qui rapprochent de l’axe du corps une par¬
tie qui en avait été écartée; ex. : adducteur
de l'œil , adducteur de la cuisse , etc. (C. n’O.)
•ABDUCTÛRES (. Adduco , j’amène), bot.
cr. — Hedwig appelait ainsi les pistils avortés
qu’on rencontre souvent le long ou au bas
de la gaine, d’où part le pédoncule qui sup¬
porte la capsule dans les Mousses. C’est ce
que M. Bischoff désigne sous le nom d’^r-
chegones. Y. ce mot. (C. M.)
ADÈLE. Adela. ms. — G. de l’ordre des
Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu
des Tinéites , établi par Latreille et que
nous caractérisons ainsi ( Hist. natur. des
Lépidoptères de France ) : Palpes inférieurs
grêles , cylindriques, de la longueur de- la
tête et très garnis de poils. Trompe longue.
Antennes très rapprochées à leur base, très
longues, et se terminant en un fil impercep¬
tible dans les mâles ; dans les femelles , beau¬
coup plus courtes et garnies d’écailles qui
les épaississent dans une grande partie de
leur longueur. Tête petite , presque pyrami¬
dale avec les yeux gros et presque contigus
dans les mâles. Corselet ovoïde. Abdomen
cylindrique, court et tronqué dans les mâ¬
les, plus long et conique dans les femelles.
Pattes postérieures longues et plus ou moins
velues , suivant les espèces. Ailes supérieu¬
res, elliptiques ; ailes inférieures plus cour¬
tes et ayant à peu près la même forme. Tou¬
tes les quatre garnies d’une frange courte.
Ce g. est un démembrement des Alucites
deFabricius, qui formaient un groupe assez
incohérent ; ce dont cet auteur s’est aperçu
lui-même, en divisant depuis ses Alucites en
2 g., comme l’avait fait Latreille; mais, sans
tenir compte du travail de ce dernier, il con¬
serva le nom d ’Alucile aux Adèles de l’en¬
tomologiste français, et imagina le nom
à’Ypsolophe pour l’appliquer aux espèces
auxquelles Latreille avait religieusement
conservé celui d 'Alucite. — Les Adèles sont
des Lépidoptères très petits, ornés, la plu¬
part, de couleurs métalliques très brillan¬
tes. Us se reconnaissent au premier coup
d’œil à la longueur démesurée de leurs an¬
tennes et à leur port de friganes. On les ren¬
contre au printemps dans les bois, voltigeant
ADE
ADE
119
en troupe autour des buissons. Leurs che¬
nilles, encore peu connues, vivent dans des
fourreaux portatifs, revêtus extérieurement
de fragments de feuilles. — Un grand nom¬
bre d’Adèles sont figurées dans l’ouvrage
d’Hubner, ainsi que dans l’ Histoire naturelle
des Lépidoptères de France. Nous n’en ci¬
terons que deux : 1° la Coquille d’or de
Geoffroy, qui eslYAlucita Degeerellaâc Fa-
bricius ou l’Adèle Dégéerelle de Latreille ;
2° l’Adèle Réaumurelle, Adela Reaumurella
de Latreille, qui est la Teigne noire bronzée
de Geoffroy, ou Y Alucila Reaumurella de
Fabricius, laquelle sert de type au g. dont il
s’agit. (D.)
ADELÏA (a^vAoç, inapparent; plantes à
fleurs peu apparentes ). bot. pii. — Ce nom
a été donné , ainsi que celui de Bernar -
d/a, par P. Browne à un g. de la famille des
Euphorbiacées , ainsi caractérisé : Fleurs
dioïques; Calice 5-6-parli, à préfloraison
valvaire ; pas de corolle. Dans les mâles: Fi¬
lets nombreux , dressés, soudés à leur base,
terminés chacun par une anthère globuleuse.
Dans les femelles : Ovaire porté sur un dis¬
que , à 3 loges uniovulées , surmonté de 3
courts stigmates déchiquetés; une capsule à
3 coques. — On compte dans ce g. 7 espè¬
ces, presque toutes américaines, mais la
plupart mal connues. Ce sont des arbris¬
seaux dont les rameaux se terminent quel¬
quefois en épines. Leurs feuilles sont alter¬
nes, entières ou légèrement dentelées, tan¬
tôt glabres , tantôt couvertes, ainsi que les
pédoncules et les calices , d’un duvet tomen-
teux, formé de poils étoilés; les fleurs ac¬
compagnées de bractées, axillaires ou termi¬
nales, en épis ou en faisceaux, quelquefois
même solitaires. (Ad. J.)
«A DEUX A (dt&Aoç, obscur). ins.-G. de l’or¬
dre des Coléoptères tétramères , famille des
Xylophages, établi par M. Chevrolat eîadopté
parM. Dejean (3me édit, de son Catal.). Ce g.,
dont les caractères n’ont pas été publiés, est
un démembrement de celui auquel Fabri¬
cius a donné le nom de Cucujus. ( V . ce
mot.) M. Dejean y rapporte 4 espèces, toutes
de l’Amérique ; nous ne citerons que VA.
plana, de Cayenne, qui est l’ancien Cucujus
planus de Fabricius. (D.)
* ADELIUM (acè/Aoc, obscur), ins. — G.
de l’ordre des Coléoptères hétéromères, fa¬
mille des Hélopicns, établi par Kirby et
adopté par M. Dejean (3,ne édit, de son Ca¬
tal.). Ce g. ne renferme que des espèces de
la Nouv.- Hollande , dont nous ne citerons
que deux : l'A. caraboïdes Kirby, qui est la
même que le Calosoma porculatum de Fabri¬
cius, et V A. virescens Latr. que M. Dejean
avait placé ( 1er catalogue ) dans le genre
Helops. — Les caractères du g. Adelium ,
sont, d’après Kirby : Labre presque carré,
un peu échancré. Lèvre bifide; mandibules
courtes , conniventes au sommet, bidentées.
Mâchoires découvertes à la hase. Dernier
article des palpes maxillaires très grand ,
presque triangulaire , un peu aplati. Palpes
labiaux très courts , filiformes; menton pres¬
que trapéziforme , inégal. Antennes filifor¬
mes avec leur dernier article oblong. Pro¬
thorax très court. Corps oblong, aptère. —
Ce g., ajoute Kirby, a peu d’aflini tés avec
ceux de la même tribu; si l’on n’examinait
pas attentivement les espèces qui le com¬
posent, on pourrait renouveler l’erreur com¬
mise par Fabricius , en les rapportant aux g.
Calosoma ou Carabus ; cependant tous ces
insectes sont hétéromères et appartiennent ,
suivant Kirby, aux Ténébrionides. (D.)
"ADELIUS (acJvAoç, obscur), ins. — G. de la
famille des Ichneumoniens, de l’ordre des Hy¬
ménoptères, établi par Haliday (Ent. Mag.)
et adopté par Wesmael [Mon. des Brac.) ,
ne différant des Microgaster , Lat., que par
un très petit nombre de caract. ; ce sont :
1° les ant. composées de 20 articles; 2° la
cellule radicale incomplète ; 3° l’abdomen
plus large et plus arrondi. — On ne connaît
de ce g. qu’une seule espèce, A. subfascia-
tus Wesm. [Mon. des Br. p. 68, pl. 3, f. 7)
trouvée en France, en Belgique et en Angle¬
terre. (Bl.)
MDELOBOTRYS, DC. (a^oç, obscur,
Gorpvç, grappe), bot. pii. — G. delà famille
des Mélastomacées, tribu des Rhexiées de
M. De Candolle, qui ( Prodr . vol. 3, p 127)
en donne les caractères suivants : Cal. inad¬
hérent, subcampanulé , à 5 dents courtes et
obtuses. Pétales 5, elliptiques-oblongs. Éta¬
mines 10; anthères bifurquées à la base (bi¬
valves au sommet). Pistil inconnu. Capsule
quinquévalve; axe central finalement libre
et terminé par 5 fibres originairement en
communication avec le style. Graines incon¬
nues. — Arbuste grimpant. Rameaux cylin¬
driques. Feuilles cordiformes, quinquéner-
120
ADE
ADE
vées, pétioiées , denticulées - spinellcuses.
Fleurs blanches , disposées en cymes termi¬
nales. L’unique espèce sur laquelle se fonde
ce g. croît dans la Guyane. (Sp.)
ADÉLOBRANCHES. Adelobranchia (orlV
loq , obscur; Gody/."** branchies). moll. —
Ce nom, créé par M. Duméril dans son Traité
d! Histoire Naturelle , aurait pu convenir à
un petitgroupe de Mollusques; mais M. Du¬
méril ayant fait de ses Adélobranches un or¬
dre dans lequel on rencontre des Mollusques
puimonés mélangés avec des Mollusques
branchifères , on a abandonné l’ordre éta¬
bli par M. Duméril et le nom qui servait à
le désigner. (Desii.)
* ADELOCEPHALA («Woç, invisible;
x£cpocK, tête), ins. — G. de l’ordre des Lé¬
pidoptères, famille des Nocturnes, tribu des
Bombycites, établi parM. Boisduval, aux dé¬
pens du g. Bombyx de Fabricius, ayant pour
type le TL slygma du même auteur, del’Àmér.
septentrionale, et qui a été figuré par Smith-
Abbot. Ses caractères principaux sont : Tête
cachée et rétractée sous le thorax ou corse¬
let; chenilles pourvues de tentacules char¬
nus. (D.)
* ADEEOCERA ( a^vjXoç , caché; k/pxç ,
corne), ins. — G. de Coléoptères pentamè¬
res, famille des Sternoxes, tribu des Élaté-
rides, établi par Latreille, mais sans indi¬
cation de caract. , et auquel il donne pour
type une espèce de Java qu’il rapporte à
YElaler f usons de Fabricius. Il comprend
dans le même g. une autre espèce très voi¬
sine de Y E. marmoratus du même auteur,
si ce n’est pas lui; et enfin une 3n,e espèce
figurée par M. Guérin ( Iconographie du Ré¬
gné animal , Easc. 4, pl. 12, fig. 4.), sous le
nom de Chabanii. Ce g. ne figure pas dans
le dernier catalogue de M. Dejean. (D.)
*ADEE0GÈ1\E. Adelogenus ( à<^7)Àoç , ca¬
ché; yevoç , éléments), geol. — Ce nom est
donné, par MM. Cordier et Brongniart, aux
roches résultant d’un mélange de parties tel¬
lement fines, qu’elles semblent formées d’une
seule substance , ne présentant point les ca¬
ractères d’un minéral connu, et dont par con¬
séquent la composition est non apparente à
l’œil. ^ (C. d’0.)
* ADEEOPNEUMONÉS. Adelopneumona
(a<$vAoç, caché; 7tvtv[Awv, poumon), moll. —
Tous les Mollusques qui respirent l’air en
nature, et qui ont l’organe respiratoire dis¬
posé pour recevoir le contact de ce fluide ,
ont été réunis depuis long-temps en un
groupe auquel chacun des classificateurs a
donné un nom particulier. Dans sa classifi¬
cation fondée sur la structure des Mollus¬
ques, M. Gray a proposé le nom qui fait le
sujet de cet article, pour réunir tous les
Mollusques pulmobranches. Il divise ces
Mollusques en 3 s. ordres, d’après les tenta¬
cules : 1° Ceux qui ont des tentacules rétrac¬
tiles et qui sont terrestres; ils correspondent
aux familles des Limaces et des Limaçons de
Lamarck. 2° Ceux qui ont les tentacules con¬
tractiles seulement et qui sont amphibies ;
ce groupe correspond assez bien à celui des
Auricules de Lamarck. 3° Enfin ceux qui ont
les tentacules comprimés et contractiles et
qui sont aquatiques ; ce dernier groupe re¬
présente la famille des Limnèens de Lamarck.
A l’article mollusques , auquel nous ren¬
voyons, nous discuterons la valeur du groupe
principal et de ses subdivisions. (Desii.)
* ADELOFS ( a<î-/A°ç, invisible; o'I , œil).
ins. — G. de l’ordre des Coléoptères penta¬
mères, famille des Lamellicornes, tribu des
Scarabéides, établi par M. Dejean (3me édit,
de son Calai.) qui n’en a pas donné les ca¬
ractères. Il est fondé sur une seule espèce
originaire de Carthagène en Amérique, qu’il
nomme R. carinatus. (D.)
*ADELOSIA (oc obscur), ins. — -
G. de Coléoptères pentamères, famille des
Carabiques , tribu des Féroniens , établi
par Stephens , aux dépens du g. Ptero-
stichus Bonelli, et auquel il donne les carac¬
tères suivants : Corps très déprimé. Corselet
très rétréci postérieurement. Antennes plu¬
tôt courtes que longues. Palpes très grêles.
— Il a pour type le P. macer de Marsham,
qui se trouve en Angleterre. (D.)
*ADELOSII\TE. Adelosina, A. d’Orb. foram.
— G. de Foraminifères, de l’ordre des Aga-
thistèques, familledes Multiloculidées. Ceg.,
voisin dans l’âge adulte des Quinquélocu-
lines, par le pelotonnement de ses loges sur
5 faces opposées, s’en distingue par sa co¬
quille formée d’abord de grandes loges spi¬
rales, arrondies, comprimées, pourvues
d’un prolongement au bout duquel est une
ouverture armée d’une dent. — Nous con¬
naissons 4 espèces de ce g. dont 2 vivantes
dans l’Adriatique et 2 fossiles des terrains ter¬
tiaires subapennins de l’Italie. (A. d’O.)
ADE
ADE
121
* ADELOSTOMA ( «Jyi Xoç , invisible-,
crrop.a, bouche). ins. — G. de l'ordre des
Coléoptères hétéromères, famille des Méla-
somes, tribu des Adélostomites. Ce g., établi
par moi dans un Mémoire inséré dans les
Ann. de la Soc. Linn. de Paris, 1827, a été
adopté par Latreille et M. Dejean, ainsi que
par M. Solier, qui en a développé et figuré
les caractères , tom. vi des Ann. de la Soc.
Entomol. de France, 2me trimestre, 1837.
Il a pour type une csp. que j’ai appelée
A. Sulcalum et que mon fils a trouvée dans
les environs de Cadix en 1824. Depuis M. So¬
lier y a réuni 4 autres espèces, toutes décri¬
tes par lui dans les Annales précitées, dont
t
une d’Egypte, une du Sénégal, et les 2 au¬
tres dont il ignore la patrie. Ce qui carac¬
térise principalement le g. qui nous occupe,
c’est la petitesse de ses palpes , de sa lan¬
guette et de ses mâchoires, cachées presqu’en
entier par le menton , de sorte que les in¬
sectes qui en font partie paraissent à la vue
simple dépourvus de bouche. De là le nom
générique d ’Adelostoma que je leur ai
donné. (D.)
* ADELOSTOMITES ( cWyAoç , caché ;
aTopca , bouche), ins. — Nom de la 8me tri¬
bu établie par M. Solier dans sa famille des
Collaptérides , qui correspond en partie à
celle des Mélasomcs de Latreille. M. Solier
partage cette tribu en 2 divisions : l’une
composée des g. Eurychora et Pogonobasis,
et l’autre ne comprenant que le g. Ade-
lostoma. La lre a pour caractères : Tergum
du prothorax fortement dilaté et notable¬
ment aminci latéralement, avec le bord
antérieur profondément échancré pour re¬
cevoir la tête qui s’y enfonce jusqu’au-delà
des yeux; palpes en partie apparents. Les
caractères de la seconde division sont : Pro¬
thorax caréné latéralement, mais non dilaté,
et tronqué presque carrément dans la partie
antérieure et à sa base : les angles antérieurs
font cependant de chaque côté une petite
saillie peu sensible. — Les Adélostomites ont
en outre pour caractères communs: Antennes
de 10 articles , dont le dernier notablement
plus gros que le pénultième et tronqué car¬
rément ou en forme d’angle. (D.)
* ADELOTOPUS (àc ÎvjXoç, obscur; to-
ttoç, lieu), ins. — G. de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Gyriniens, établi par
M. Hope, qui lui donne pour caractères: An-
T. I.
tennes de 11 articles; le 1er très grand ; le
second moindre, arrondi ; le 3mc petit; les
autres formant une massue en ovale allongé,
comprimé. Tète petite, enfoncée dans le pro¬
thorax jusqu’aux yeux. Labre transverse
avec le bord antérieur presque droit ; man¬
dibules robustes, cornées, convexes extérieu¬
rement, subaigües à l’extrémité, munies in¬
térieurement de 2 dents obluses. Lobe in¬
terne des mâchoires aigu, falciforme, garni
intérieurement de cils rigides; lobe interne
palpiforme , de 2 articles. Palpes maxil¬
laires courts , de 4 articles : les 3 premiers
égaux; le dernier ovale, tronqué. Menton
grand, corné, fortement échancré, avec une
dent obtuse au milieu. Palpes labiaux de 3
articles : le 1er, puis le second, un peu plus
grands, !e3me très grand, tronqué. Corps pe¬
tit, oblong, arrondi extérieurement et pos¬
térieurement. Prothorax conique, fortement
fléchi sur les côtés, brusquement tronqué
antérieurement , la partie postérieure éga¬
lant la longueur des élytres.. Prosternum
aigu, prolongé entre les pieds postérieurs;
piedscourts ; cuisses renflées, recevant dans
un sillon la base des tibias. Tarses simples,
de 5 articles , qui égalent ensemble la lon¬
gueur des tibias. Ongles droits. — Ce g. est
fondé sur une espèce de la Nouv.-Hollande,
nommée par l’auteur : A. Gyrinoides et fi¬
gurée dans le ter vol. des Transactions de
la Soc. eniom . de Londres pouf 1834, pl. 1,
fig.l. (D.)
* ADELPHE S ( ûcâfd.cpoç, frère), bot. ph.
— Se dit des étamines réunies en certain
nombre sur un ou plusieurs androphores;
de là les épithètes de monadelphes , diadel-
phes , triadelphes , etc. , pour exprimer com¬
bien les étamines forment de faisceaux ou
androphores divers. V. ces mots, et adel-
PHIE , ANDROPHORE. (C. L.)
ADELPMIE ( à<M<poc, frère), bot. pii. —
Réunion de plusieurs étamines sur un sup¬
port commun , auquel M. de Mirbel a donné
le nom d ’Androphore. Lorsque ce support
est unique, la réunion des étamines prend
le nom d a Monadelphie; lorsqu’il est double,
elle prend celui de Diadelphie ; triple , celui
de Triadelphie , etc. Cette disposition des
étamines a fourni à Linné 3 classes de son
Système sexuel : monadelpiiie, diadelphie,
POLYADELPIIIE, etc. (C. L.)
* ADELPHII9 ( à&Vs » frère), ins. —
8*
122
ADE
ADE
G. de l’ordre des Coléoptères hétéromères ,
famille des Hëlopiens , établi par M. De-
jean (Calai. 3e édit.), qui n’en a point
donné les caractères. Ce g., qu’il place im¬
médiatement avant YHelops, se compose
de 10 espèces, dont 3 de l’Amérique bo¬
réale, une de la Guinée, 5 du Sénégal et 2 de
Madagascar. Nous ne citerons qu’une de ces
dernières, YAdelp. Crœsus de M. Dupont.
(D.)
* ADELUS (oMoç, invisible), ras.—
G. de l’ordre des Coléoptères tétramères,
famille des Curculionites, tribu des Erirhi-
nides, établi par Schœnherr, qui lui donne
pour caractères : Antennes médiocres , min¬
ces , terminées en massue courbe ; leur fu-
eicule de G articles : le 1er épais ; le 2me très
brièvement obconique; les autres plus courts,
perfoliés, resserrés, et s’élargissant graduel¬
lement ; massue brièvement ovale. Pros¬
tré peu long, peu fort, cylindrique, arqué.
Tête allongée postérieurement. Yeux ronds,
peu saillants. Prothorax oblong, tronqué à
la base et au sommet , légèrement arrondi
sur les côtés, plus étroit antérieurement. Ely-
tres oblongues-ovales, avec les angles hu¬
méraux obtus; extrémité ovale, nue, oblon-
gue, arrondie — Ce g., non adopté par M. De-
jean, est fondé sur une seule espèce que
l’auteur nomme A. Cupreus et qui a un peu
le fades d’un Apion. (D.)
* ÂDEMON (à&îpov, triste), ras.— G. de
Sa fam. des Ichneumoniens, de l’ordre des Hy¬
ménoptères, établi par Haliday , aux dépens
du g. lîogas de Nees von Esenbeck et adopté
par Westwood ( Synops . ofthe gen. Br. Ins.)-,
ses caract. principaux sont tirés de l’abdo¬
men dont les 2me et 3me segments sont tra¬
versés par un sillon , et des ailes, qui sont
pourvues de 3 cellules cubitales et d’une ra¬
diale incomplète. — On ne connaît de ce g.
que quelques esp. européennes; celle que
l’on en peut considérer comme le type, est
VA. decrescens Haï. Westw. ( Rogas decres-
cens de Nees von Esenbeck Berl. Mag.
lom.b , tab.fig. 10). (Bl.)
* ADENACAMT1IÏJS (ûtôvfv , evoç, glande;
a xav^oç, acanthe), bot. pii. — G. de la fam.
des Acanthacées, tribu dcsEchmatacanthées,
Nees, s.-tribu des Ruelliées, DC, fondé par
Nees ab Esenbeck (in Wall. Plant. Asiat.
rar. ni.) qui lui assigne les caractères sui¬
vants : Calice triparti, à segments postérieurs
trifldes. Corolle hypogyne , infondibulifor-
me , à limbe presque égal , quinquéfide , à
divisions obtuses. Etamines 4, incluses, di-
dynames , insérées au tube de la corolle ;
anthères bilocuiaires, ovales, grandes, à lo-
gettes parallèles. Ovaire büoculaire, à loges
biovulées; ovules comprimés. Style? — Ce
g., encore peu connu, ne se compose que
d’une seule plante herbacée, à tige dressée ,
noueuse, à rameaux opposés, grêles, por¬
tant des feuilles opposées, inégales, courte-
ment pétiolées , oblongues-lancéolées , acu-
minées, sinuées-dentées, glabres, couvertes
sur les 2 faces de points glanduleux. L’inflo¬
rescence de cette plante, trouvée dans l’em¬
pire Birman, est disposée en un épi termi¬
nal (long d’un pouce) muni de bractées her¬
bacées, opposées, et de bractéoles à peu près
semblables. (C. L.)
* ADENACHÆNA ( à&jv , cvoç, glande;
à priv.; xatvtû, je m’entr’ouvre; le fruit estin-
déhiscent). bot. pii. — G. de la famille des
composées-Sénécionidées , s.-tribu des An-
théraidées , division des Chrysanthémées ,
fondé par M. De Candolle, qui lui assigne
les caractères suivants ( Prodr. vi, 49) : Ca¬
pitule multiflore hétérogame ; fleurs du
rayon imisériées, ligulées, femelles; celles
du disque hermaphrodites. Involucre bi-
tri— sérié ; squames presque égales, linéai¬
res— lancéolées , plus courtes que le disque ;
les internes obtusiuscules. Réceptacle plan,
convexe , légèrement papilleux, devenant
quelquefois subglobuleux. Corolles du rayon
ligulées; celles du disque tubuleuses; tube
cylindracé; limbe 4-5-fide. Anthères écau-
dées. Stigmates exappendiculés. Akènes con¬
formes, cylindriques, obtus, couverts de
granules glanduleux. Aigrette nulle. — M. De
Candolle ( loc . cit. ) divise ce g. en 2 sections,
sous les noms de Leucanthêmoïdes et d ’Eu-
morphoïdes, caractérisées principalement par
le nombre des fleurs du disque (30 environ
dansla lie, et 12-15 dans!a2mc ).Ce sont des
plantes suffrutiqueuses , dressées , glabres ,
rameuses, à feuilles alternes, rigidules, tri¬
fldes, munies de chaque côté d’une grande
dent. Les capitules, à rayon blanc, réfléchi,
rappellent ceux de la Matricaire. Ce g. est
intermédiaire entre les g. Leucanlhemam et
Matricaria; il diffère du premier par le tube
cylindrique de la corolle, du second par ses
akènes non anguleux , et de tous deux par
ADE
ADE
123
ses fruits recouverts de papilles glanduleu¬
ses. Il renferme 3 ou 4 espèces , appartenant
à l’Afrique centrale. (G. L.)
ADENAIMDRA (àWv , /voç, glande ; àvv?p,
àvSpéç, mâle. Plante dont les organes mâ¬
les sont munis d’une glande), bot. pii. — G.
appartenant aux Diosmées du Cap, le même
que le Glandulifolia de Wendland père, que
l’ Ockia et l’ Okenia de Dietrich et ainsi ca¬
ractérisé : Calice 5-parti, ponctué, au fond
duquel est accolé un disque dont le bord
supérieur libre porte les étamines. Pétales 6,
plus longs que le calice, courtement onguicu¬
lés, ouverts ; 10 filets velus : les 5 opposés aux
pétales, stériles et portant à leur sommet, au
lieu d’anthères , une glande globuleuse ou
concave; les 5 autres alternes, plus courts,
terminés chacun par une anthère grande et
ovoïde que surmonte une glande pédicellée ,
d’abord dressée et plus tard réfléchie. Style
plus court que le calice, élargi à son extrémité
en un stigmate à 6 lobes. Ovaires 5, soudés
entre eux par leurs faces internes, couverts,
surtout supérieurement, de glandes stipitées,
contenant chacun 2 ovules collatéraux. Fruit
à 5 coques. — Onze espèces, originairesdu Cap
de Bonne-Espérance , peuvent se distribuer
en 2 sections caractérisées , l’une par des
fleurs presque sessiles et par les glandes ter¬
minales des anthères, en forme de cuillère;
l’autre par des pédoncules plus longs et par
des glandes en forme de boule. Ce sont des
arbrisseaux à feuilles éparses ou plus rare¬
ment opposées, planes , coriaces, criblées de
points glanduleux qui dessinent, sur leurs
bords, comme de petites crénelures , portées
sur un court pétiole muni de 2 glandes à sa
base. Les fleurs, de couleur blanche, de cou¬
leur de chair ou rougeâtre, sont assez grandes,
solitaires à l’extrémité des rameaux qui se
divisent quelquefois en manière d’ombelle,
et souvent accompagnées de 2 bractées op¬
posées. . (Ad. J.)
ADEIVANTHERA , L. (à&îv , /voç, glande;
àvGvjpa , fleurie ; d’àvôvjpoç par extension :
anthère ). bot. pu. — G. de la famille des
Légumineuses , sous-ordre des Mimosées.
M. Kunth lui assigne les caractères suivants
( Nov . Gen. el Spec. vol. 6, p. 310.) : Calice
cupuliforme, à 5 dents peu marquées. Pétales
5, égaux, hypogynes. Étamines dont 5 (op¬
posées aux pétales) plus courtes; filets libres;
anthères suborbiculaires , couronnées par
une glandule stipitée. Ovaire non stipité,
linéaire, pluri-ovulé. Style long. Stigmate
simple. Légume très long, comprimé, mem-
branacé, torulcux, uni-loculaire , bi-valve,
8-12-sperme. Graines éloignées, lenticulai¬
res; tégument écarlate, dur, crustacé. —
Arbres incrmcs. Feuilles bi-pennées. Fleurs
en épis axillaires ou terminaux. Les Adé-
nanlhères se cultivent, dans la zone équa¬
toriale, comme arbres d’agrément; leurs
graines, qui sont d’un beau rouge de co¬
rail, servent à faire des colliers et autres ob¬
jets de parure. On en connaît 4 espèces.
(Sp.)
ADEAAATnOS ( à<$/v , glande ; à'vQoç ,
fleur ). bot. pu. — G. de la famille des Pro-
téacées, R. Br. (Protées, Juss.), s.-ordre des
Nueamentacées, Endl., tribu des Protéinées ,
fondé par Labillardière ( Nov. Holl. 1 , 28 ,
t. 30 , 38 ) , adopté par R. Brown ( Linn.
Trans. x, 151. et Prodr. 367, etc.) et ainsi
caractérisé : Invol. 4-8-phylle, uniflore. Pé-
rigorie quadrifide , circoncis à la base. Eta¬
mines 4 , insérées dans chaque cavité api-
cillaire des divisions périgonales. Squamu-
les 4 , hypogynes , adnées à la base persis¬
tante du périgone. Ovaire uniloculaire, uni-
ovulé. Style filiforme, dépassant le périgone ;
Stigmate vertical. Noix renflée, sessile, mo¬
nosperme. — Ce g. renferme 4 ou 5 arbrisseaux ,
trouvés dans la partie S.-O. delà Nouv.-Hol-
lande, et distingués par des feuilles éparses,
indivises ou trifides , par des fleurs rougeâ¬
tres, renfermées dans desinvolucres axillai¬
res, solitaires, ou plus rarement par des fleurs
jaunâtres dans des involucres terminaux sub¬
agrégés. Le fruit est entouré à sa base de 4
glandes squamîformes. Labillardière [Loc.
cit .) en a figuré 3. (C. L.)
* ADENARIA, Kunth (àd\(v, /voç, glande).
bot. pii. — G. de la famille des Lythra-
riées, tribu des Salicariées, DC. — M. Kunth
[Nov. Gen. el Spec. vol. 6, p. 185) en
trace ainsi les caractères : Tube calicinal
turbiné - campanulé; limbe à 4 ou 5 lobes
égaux. Pétales 4 ou 5, égaux, onguiculés,
r
insérés entre les lobes calicinaux. Etamines
8 ou 10, uni-sériées, saillantes, insérées un
peu au-dessus de la base du calice. Filets
libres. Anthères dorsifixes, latéralement dé¬
hiscentes, suborbiculaires. Ovaire stipité,
biloculaire, multi- ovulé. Style terminal,
inclus, persistant; stigmate bilobé. Péri-
124
ADE
carpe (indéhiscent?) globuleux, en partie
recouvert par le calice, mucroné, membra¬
neux, polysperme. Graines cunéiformes-
obovées, anguleuses, attachées à un pla¬
centaire central subglobulcux. — Arbres
inermes. Feuilles opposées , très entières ,
parsemées en dessous (ainsi que le calice, la
corolle et le pistil) de glandules ponctifor-
mes. Fleurs blanches, disposées en ombel¬
les; pédoncules axillaires, opposés. Ce g.,
dont on connaît aujourd’hui 4 espèces, ap¬
partient à l’Amér. équatoriale. (Sp.)
* ADEAARIUM, Rafin. (à&j'v, «Voç ,
glande ). bot. pii. — Syn. du g, Eonckenya ,
Ehrh. (non Willd.). (Sp.)
*ADEMA (à&/v, glande; ou ade:xy nom
prétendu de cette plante chez les Arabes).,
bot. ph. — Dénomination imposée par Fors-
kahl ( Fl. Ægypt, ) , à un arbrisseau qu’il
trouva en Arabie, et qu’il caractérisa d’une
manière trop vague , pour qu’on puisse au¬
jourd’hui le rapporter avec certitude à l’une
des familles naturelles, d’autant plus qu’il
ne paraît pas avoir été retrouvé. Suivant cet
auteur, les jeunes pousses de cet arbrisseau,
réduites en poudre, sont très vénéneuses t
et ont pour antidote certain le Câprier
épineux ( Capparis spinosa L.). (C. L.).
«ÂBEMIIÆMA, Blume (à^v, /voç, glande;
, sécrétion), bot. ph. — G. appartenant,
soit à la famille des Rosacées, soit à celle
des Cunoniacées. Il a, dit M. Blume, le
port des Rosacées ; mais ses graines péri-
spermées semblent le rapprocher davantage
des Cunoniacées. M. Lindley le met parmi
les g. non classés et incomplètement connus;
M. Don ( Gen. Syst. n , p. 522) pense qu’il
diffère à peine des JSfeillia ( de la fam. des
Rosacées-Spiréacées ). Quoi qu’il en soit,
voici les caract. que lui assigne M. Blume
(. Bijdr.xYii , p. 1120): Cal. campanuîé, inad¬
hérent , 5-fide, persistant, parsemé à la
surface externe de poils glandulifères. Pé¬
tales 5 , petits , insérés à la gorge du calice.
Étam. en nombre indéfini , ayant même in¬
sertion que les pétales. Ovaire 1-loculaire ,
pluri-ovulé. Style indivisé; stigm. pelté.
Péricarpe folliculaire, 8-12-sperme, rostre
par le style, latéralement déhiscent, re¬
couvert par le calice. Graines bisériées, at¬
tachées a la suture, 1-costées, périsper-
rnées. — Arbrisseau sarmenteux , ayant le
port des llubus. Fleurs en panicules termi-
ADE
naîes. Une seule espèce, indigène de Java.
(Sp.)
* ABEAÎUM ( Iden, nom de cette plante
chez les Arabes), bot. pii. — G. de la famille
des Apocynacées, Lindl., tribu des Apocy-
nées vraies, s.-tribu des Echitées, proposé par
Roemer et Schultes {Syst. iv, p. 35), qui
en circonscrivent ainsi les caractères : Calice
quinqué-parti, à divisions lancéolées. Tube
de la corolle rétréci à sa base, s’élargissant
ensuite, pubescent, marqué intérieurement
de 5 lignes longitudinales, velues ; segments
du limbe arrondis. Filaments des étamines
très courts , insérés sur la partie rétrécie
du tube. Anthères sagittées, cohérentes su¬
périeurement avec le stigmate, et portant
au sommet une soie hérissée, de la longueur
de la corolle. Ovaires 2, globuleux. Style
unique, de la longueur des anthères. Stig¬
mate eapité, bidenté au sommet, quinqué-
denté latéralement. — Ce g. ne renferme
encore qu’une seule esp., le lYerium obesum
Forsk. , qui avait déjà été indiquée par
R. Brown comme ne devant plus faire par¬
tie du g. Dïerium . C’est une plante indigène
en Arabie, à souche molle, produisant un
bulbe épigé de la grosseur d’une tête hu¬
maine , à rameaux ligneux, garnis de feuil¬
les éparses , rapprochées au sommet des
tiges , oblongues, resserrées à la base, mu-
cronées , toraenteuses , velues en-dessous ,
munies de soies roides dans les aisselles ; à
inflorescence en corymbcs terminaux, multi-
flores. Ce g. paraît devoir être adopté. (C. L.)
* ADE AT ÛB A SIU M , Presl. ( àovjv , /voç y
glande; ScHaiç, base), bot. ph. — G. de la
famille des Homalinées ou Flomaliacées.
M. Près! ( Syntb . Bot. vol. î. p. 36) lui assi¬
gne les caractères suivants : Calice 4-parti;
les 2 sépales intérieurs (pétales, en adop¬
tant la manière de voir de M. Lindley) plus
étroits. Etamines au nombre de 36, 4-sé-
riées, libres. Ovaire 4-loculaire, multi-
ovulé, inséré sur un disque annulaire , de
substance glanduleuse. Styles 4 , subulés ,
étalés. Raie 4-loculaire, oîigosperme. — Ar¬
brisseaux à rameaux et à feuilles tantôt al¬
ternes, tantôt opposés, tantôt verticillés. Sti¬
pules sétacées, caduques. Fleurs axillaires,
fasciculées. — L’auteur de ce g. n’en signale
qu’une seule espèce, qui habite l’Amér. mé¬
ridionale. (Sp.)
*ADENOCALYX, Bcrtero ( à&jv, /voç ,
ADE
ADE
125
glande ; xa>vf , bouton de fleur ). bot. pii. —
Double emploi du g. Coulteria, Kunth.
( Sp. )
A I)É\()C ARl’K. Adenocarpus , DC. (ocAvjv >
évoç, glande; xapnoç, fruit), bot. pii. — G. de
la fam. des Légumineuses, s. -ordre des Pa-
pilionacées, tribu des Génistées, DC. — M.Dc
Candolle ( Flor. Franc. Suppl, p. 549, et
Prodr. vol. 3, p. 158 ) assigne à ce g. les ca¬
ractères suivants : Calice obconique , bila-
bié , souvent glanduleux ; lèvre supérieure
bipartie; lèvre inférieure plus longue, tri—
fide. Carène obtuse, recouvrant les organes
sexuels. Etamines monadelphes. Légume
oblong, comprimé, couvert de glandules
stipitées. — Arbrisseaux. Feuilles trifolio-
lées; folioles souvent condupliquées. Grap¬
pes terminales. Fleurs jaunes. Pédicelles
bractéolés. — Ce g., extrêmement voisin des
Cytises, renferme 7 ou 8 espèces qui habi¬
tent la région méditerranéenne et les Cana¬
ries. (Sp.)
* ADEXOGAULOX ( à&jv , évoç, glande ;
xavitoç , tige ). bot. ph. — M. Lessing a
donné ce nom à une plante originaire du
Chili et appartenant à la famille des Compo¬
sées, tribu des Eupatoriées. Elle a pour ca¬
ractères de présenter des capitules pourvus
de 9-10 fleurs tubuleuses de 2 sortes, divi¬
sées supérieurement en 4-5 dents; celles
du rayon, au nombre de 5, sont femelles,
tandis que les 4 ou 5 autres qui occupent le
centre du capitule sont mâles. L’involucre
est formé par un seul rang d’écailles qui se
réfléchissent à la maturité. Le réceptacle est
nu ; les fruits dépourvus d’aigrettes sont
oblongs- obovés et munis au sommet de
glandes stipitées. — On connaît 2 espèces du
g. Adenocaulon , l’une du Chili, sur laquelle
le g. a été établi; l’autre rapportée de la côte
N.-O. de l’Amér. septentrionale, des envi¬
rons du fort Vancouver, par le 52° N.
(J. D.)
* ÂDENOCREP’ïS ( à'Ivîv , évoç, glande;
xpvjirtç , base ; fleur à réceptacle glandu¬
leux). bot. pii. — M. Blume a établi ce g.
de la fam. des Euphorbiacées, qu’il carac¬
térise ainsi : Fleurs dioïques ; calice profon¬
dément quadriparti ; pas de corolle. Dans les
mâles : 6 filets libres, dressés , terminés
par des anthères didymes et introrses, in¬
sérés sous un rudiment de pistil central et
cyathiforme, alternant avec autant de glan¬
des. Dans les femelles: un ovaire globuleux
à 2 loges biovulées; un stigmate simple et
sessile, obtus, velu. Le fruit n’a pas été ob¬
servé. — La seule espèce connue est un ar¬
bre de Java, haut de 40 pieds, à feuilles al¬
ternes, oblongues, obscurément crénelées,
glabres, accompagnées de 2 petites stipules
caduques. Ses fleurs courtement pédicellées
se rapprochent en général 3 par 3 sur des
grappes axillaires. (Ad. J.)
* ADENOCYCLUS (Wo évoç, glande;
xvxàoç, cercle), bot. pii. — Lessing a désigné
sous ce nom un g. de plantes appartenant
aux Composées , section des Vernoniées. Il
a pour caractères, d’offrir des capitules uni-
flores, des involucres assez petits, oblongs ou
cylindracés, formés d’écailles fortement im¬
briquées, coriaces, sèches, paléacées, uni-
nervées ; celles de l’intérieur presque linéai¬
res. Le réceptacle punctiforme. La corolle est
régulière, a tube profondément divisé en 5
lobes, plus courts cependant que la portion
entière. Les filets des étamines sont lisses.
Le fruit court, obconique, sillonné, glabre
et dépourvu d’aigrette, est couronné par un
disque épigyne , charnu et légèrement on¬
dulé sur le contour. — L ’Adenocyclus est un
arbrisseau originaire de i’île de la Trinité,
dont les rameaux, munis de feuilles alter¬
nes, ovales -oblongues et acuminées, sont
terminés par des corymbes plusieurs fois di-
chotomes. (J. D.)
"ADENODUS, Loureir. ( àc f/;v, évoç, glande;
oSovç , dent), bot. pii. — Suivant M. De Can¬
dolle , c’est un double emploi du g. Flœo-
carpas, L. (Sp.)
* ADEX OGR AMM A, Reichenb. fa^v, évoç,
glande; ypau.A , ligne), bot. pii. — G. de la
famille des Portulacacées, tribu des Steudé-
liées, Reich.; M. Rcichenbach (. Horl . Bol. sub
tab. 109 ) en donne les caractères suivants :
Cal. pétaloïde, non-persistant, à 5 sépales
striés. Corolle nulle. Etamines au nombre
de 5, alternes avec les sépales, insérées au
fond du calice. Péricarpe oblong , compri ¬
mé, monosperme, indéhiscent, glanduleux
aux bords, gibbeux de chaque côté à la base.
Embryon renversé, curviligne. — Herbe an¬
nuelle, ayant le port des Pharnaceum. Feuil¬
les verticillées. Fleurs petites. Ce g. n’est
constitué que par une seule espèce. (Sp.)
* ADENOIiEPIS , Less. (à<Wv,cvoç, glande;
Wtç, écaille), bot. pii. — G. de plantes de la
126
ADE
AME
fam. des Composées, tribu des Sénécionées et
originaire des îles Sandwich. Ses caracL sont
d’avoir des capitules pluriflores, hétéroga-
mes ; les fleurs du rayon, au nombre de 4 en¬
viron, sont neutres, à ligules subelliptiqucs,
échancrées; celles du disque tubuleuses, her¬
maphrodites, à limbe renflé à la base et di¬
visé en 5 dents. Le réceptacle est plan, brac-
téolé. Les anthères dépassent la corolle; les
fruits, tous semblables entre eux, sont pres¬
que triangulaires - obeomprimés , dépour¬
vus d’ailes, légèrement atténués au sommet
en forme de bec , et manquent d’aigrette ;
ceux du disque sont souvent linéaires par
avortement. La seule espèce de ce g. a été
rapportée d’O-Wahou par de Chamisso.
(J. D.)
* ADENOLINUM , Reichb. ( à^'v, /voÇj
glande; L'vov , lin), bot. ph. — M. Reichen-
bach (Syst. Nat. p. 307) donne ce nom à un
g. qu’il fonde sur plusieurs espèces de Li-
num des auteurs [L. austriacum , perenne et
espèces voisines); mais il n’en expose point
les caractères. (Sp.)
*ADE\0\C0S (à<îy)v, glande; oyxoç, corpus¬
cule). bot. pii. — G. de la fam. des Orchidées,
établi par M.Blume (. Bijd . , 381) , adopté par
M. Lindley et placé dans la tribu des Van-
dées. Il se compose d’une seule espèce ( A . vi-
rens Bl.). C’est une plante parasite excessive¬
ment petite qui croît dans les forêts de l’île
de Java. Ses tiges simples portent des feuilles
étroites, linéaires, aigües, distiques, creu¬
sées en gouttière en dessus; des pédoncules
solitaires, opposés aux feuilles et terminés par
un petit nombre de fleurs vertes et sessiles.
Les divisions calicinales sont presque égales
et dressées; le labclle concave, charnu, éga¬
lement dressé, glanduleux à sa face supé¬
rieure et entier. Le gynostème court se ter¬
mine par une anthère presque bi-loculaire,
contenant 4 masses polliniques globuleuses,
un peu comprimées, avec une caudicule
courte qui s’insère sur un rétinacle pelté.
(A. R.)
*ADE]\(MEMA (à^'v, evoç, glande; v%a,
blâment), bot. pii. — G. de la famille des
Alsinacées, fondé par Bunge , indiqué par
Lindley ( New syst. of Bot. ), et dont les ca-
ract. ne nous paraissent pas avoir été pu¬
bliés. (C. L.)
•ADENOPELTIS (à<Mv, /vo5, glande; WA-
t vj, bouclier; planté à bractées accompagnées
de 2 glandes peltées). bot. pii. — G. de la fam.
des Euphorbiacées que distinguent les ca-
ract. suivants : Fleurs monoïques amentifor-
mes; pas de calice. Les mâles consistent en
2 étamines dont les blets se soudent infé¬
rieurement en un seul articulé à sa base; les
femelles en un ovaire à 3 loges biovulées,
surmonté de 3 styles simples, réfléchis, et qui
devient une capsule a 3 coques. — Ce g. a été
formé d’après un arbrisseau connu au Chili
sous le nom de Colliguay Macho. Les filets
alternes sont bordés de dents glanduleuses.
Les chatons présentent à leur base une ou 2
fleurs femelles, et sont couverts de mâles
dans tout le reste de leur étendue; toutes
ces fleurs sont sessiles à faisselle d’une brac¬
tée écailleuse, accompagnée intérieurement
de 2 glandes pédicellées, et offrent un peu
plus haut, au-dessous de l’articulation dans
les mâles, 2 bractéoles sous forme de la¬
nières filiformes. (Ad. J.)
" ADEAOPHOiiA ( â&j'v , ev oç, glande;
epopog , porteur ). bot. pii. — G. de la famille
des Campanulacées, tribu des Campanulées,
formé par Fischer ( Act. Acad. Mosq. vi.
1G5 ) , ayant pour synonyme le g . Flœrkea
de Sprengel ( Aleit . ii , 523) et comprenant
quelques espèces du g. Campanula, L. et
Aiior. En voici les caract. essentiels : Calice
à tube ovale ou hémisphérique, conné avec
1 ovaire, à limbe supère , quinquéfide. Co¬
rolle insérée à l’extrémité supérieure du
tube calicinal, campanulée ou infondibu-
liforme, quinquélobée au sommet. Etam. 5,
insérées sur la corolle; filaments étroitement
connivents , à base dilatée , membraneuse ,
à sommet filiforme , à anthères libres.
Ovaire infère , triloculaire ; ovules anatro-
pes , nombreux , portés sur des placentas
dans l’angle central des logettes. Etui annu¬
laire épigyne , cylindrique, nectarifère, en¬
gainant la base du style. Celui-ci souvent
exsert, couvert au sommet de 10 séries de
poils rapprochés, et bientôt glabre; stig¬
mates 3 , linéaires. Capsule ovoïde ou sub-
sphérique, triloculaire, à loges déhiscentes
auprès de la base par une valvule pariétale.
Graines nombreuses, ovales , plus ou moins
comprimées. Embryon orthotrope, dans l’axe
d’un album charnu, à cotylédons très courts,
obtus, à radicule centripète, rapprochée de
l’ombilic. — Les Adénophorcs sont des her¬
bes vivaces , ou quelquefois bisannuelles ,
ADE
ADE
127
ayant le port des Campanules, et habitant ,
à l’exception d’une seule espèce qui se trouve
dans l’Europe orientale , le nord de la Sibé¬
rie , de la Daourie et de la Chine. Leurs ra¬
cines sont souvent comestibles; leurs tiges
dressées , garnies de feuilles alternes ou
rarement verticillées; les radicales pétio-
lées, arrondies; les caulinaires souvent ses-
siles; les supérieures plus étroites, plus cour¬
tes. Leur inflorescence est en grappes ou en
panicules terminales et axillaires ; leurs fleurs
pédicellées, nutantes. (C. L.)
* ADEAOPIIORUS (ocd\jv, /voç, glande;
<popoç, porteur), bot. cr. — Les plantes qui
composent ce g. de la famille des Fougères
diffèrent très peu par leurs caractères des
Polypodes avec lesquels Kaulfuss et Preslles
ont réunis; mais leur aspect est si particu¬
lier qu’on les distingue immédiatement de
toutes les autres espèces de ce g. si nom¬
breux, et qu’on est porté par là à donner de
la valeur aux caractères sur lesquels M. Gau-
dichaud l’a fondé. Ce sont de petites fou¬
gères croissant sur les troncs des arbres, à
fronde découpée en lanières fines, ordinai¬
rement arrondies et spathulées , coriaces ,
traversées par une seule nervure renflée à
son extrémité, et qui portent à cette extré¬
mité un seul groupe de capsules. En ou¬
tre la surface de la fronde est couverte de
poils vésiculeux, renflés et presque glandu¬
leux qui ont motivé le nom donné à ce g. —
On connaît 3 espèces de ce g. ou de ce groupe
de Polypodes , qui , toutes 3 , ont été décou¬
vertes dans les îles Sandwich par M. Gau-
dichaud et figurées dans le Voyage de l’U¬
ranie. (Ad. B.)
ADEAOPHORUS (ôJvjv , /voç, glande; <po-
poçi porteur), bot. cr. — G. d’ Algues, pro¬
posé par P. de Beauvois et non adopté par
les Botanistes. (C. L.)
ADEÎVOPHYLLUM (àd\)'v , /voç, glande ;
et (pvUov, feuille), bot. ph. — Ce g., encore
fort mal connu, est originaire du Mexique ;
ce sont des herbes ayant le port des Tagetes ,
munies de feuilles opposées dont les supé¬
rieures alternes sont découpées en segments
ovales linéaires , terminés par une petite
pointe que l’on retrouve également çà et là
sur le rachis. Les pédoncules, renflés au som¬
met, portent un seul capitule radié, dont
l’involucre se compose d’écailles linéaires ,
presque soudées entre elles et terminées au
sommet en une arête subulée, glanduleuse à
la base ; le capitule est muni inférieurement
d’une rangée de bractées présentant des ca¬
ractères semblables à ceux des folioles de
l’involucre. Les fruits sont allongés, couron¬
nés par une double aigrette dont les paillettes
extérieures sont courtes et tronquées ; celles
delà rangée intérieure sontallongées, à som¬
met aigu et trifide. (J. D.)
* ADENOPIS, DC. ( âcîvjv, /voç, glande;
oÿ , otto'ç , aspect ). bot. pii. — M. De Can-
dolle ( Prodr. 2 , p. 44G ) donne ce nom à
une section du genre Prosopis , L. (Sp.)
* ADENORHOPIEM (àSïj'v, /voç, glande;
pwTnov, branche ; arbrisseaux munis de glan¬
des sur leurs différentes parties), bot. pii. —
Ce g., établi par M. Pohl ( Pl. Bras. p. 12 ,
tab. 9 ) , l’est aux dépens du Jatropha dont il
prendrait la plupart des espèces. Les carac¬
tères qu’il lui assigne sont les suivants : Fleurs
monoïques : Calice 5-parti , ordinairement
muni de dents glanduleuses sur ses bords ;
5 pétales. Dans les mâles : 8-10 étamines,
dont les filets se soudent jusqu’à la moitié
de la corolle en une colonne entourée à sa
base de 5 glandes. Dans les femelles : 3 styles
surmontés chacun d’un stigmate pelté, en
cœur et ondulé. Capsule à 3 coques. — Les
esp. de Jatropha qui présentent ces carac¬
tères, font partie de ce nouveau g. qui nous
paraît distingué bien légèrement , par la
forme de la corolle et un degré de plus d’é¬
lévation dans la soudure des filets. M. Poli!
en compte 24 , la plupart nouvelles et brési¬
liennes. Ce sont des arbrisseaux originaires,
à très peu d’exceptions près , des régions
tropicales de l’Amérique. Leur suc est lai¬
teux; leurs feuilles sont simples, lobées ou
multiparties, garnies sur leurs bords de glan¬
des visqueuses qu’on retrouve au sommet des
stipules et au bord des calices ; leurs fleurs
en cymes axillaires , assez belles, rouges ou
jaunâtres. V. jatropha. (Ad. J.)
* ADENOSACME, Wall. ( à^'v , /voç,
glande; adyp.ci, enveloppe), bot. pii. — G.
de la famille des Rubiacées , tribu des Hé-
dyotidées. M. Endlicher ( Gen. Plant, i ,
p. 552) en donne les caractl suivants : Tube
calicinal ovoïde, adhérent; limbe supère ,
5-fide, persistant; segments lancéolés, bor¬
dés de glandules globuleuses. Cor. infundi-
buliforme; tube cylindrique, pubéruïe à la
surface externe, velu en dedans ; gorge éva-
128
ADE
ADE
sée, nue ; limbe Ô-fide; lobes étalés, poin¬
tus, valvaires en préfloraison. Etam. 5, in¬
cluses, insérées à la base du tube de la
corolle; filets très courts; anth. oblongues.
Ovaire 2-loculaire ; placentaires rnulti-ovu-
lés, charnus , adnés à la cloison. Style fili¬
forme. Stigm. bifide; lobes linéaires, dres¬
sés. Caps, ovoïde, 2-loculaire , polysperme,
couronnée, s’ouvrant au sommet par une
fente loculicide. Graines petites. — Arbris¬
seau. Feuilles opposées. Stipules bidentées
à la base. InOoresc. dichotome, panicu-
lée, lisse, garnie de bractées glanduleu¬
ses. Cor. grande, jaune. L’unique esp. sur
laquelle se fonde ce g. croît au Népaul. (Sp.ï
ADENOSMA ( à^v , évoç , glande ; 6œ;j. A ,
odeur; allusion à l’odeur qu’exhalent les
feuilles), bot. pii. — G. de la famille des
Acanthacées , tribu des Nelsoniées, Nees ,
fondé par R. Brown ( Prod . 442), qui lui as¬
signe les caractères suivants : Calice quin-
qué-parti , dont le segment postérieur plus
grand ou égal. Corolle hypogyne, ringente ,
à lèvre supérieure indivise ; l’inférieure tri¬
lobée, égale. Étamines 4, didynames, inclu¬
ses, insérées au tube de la corolle. Anthères
rapprochées , bi-loculaires, cà logettes paral¬
lèles. Ovairebi-!oculaire,à loges mu Ui-o vo¬
lées. Style simple; stigm.bilabié, bilobé.Caps.
étroite, rostrée, biloculaire , polysperme, lo-
culicide-bivalve; valves septifères au milieu.
Graines privées de rétinacles. — Ce g., dont
le Ruellia uliginosa L., est le type , renferme
quelques espèces annuelles, indigènes en
Asie et à la Nouvelle-Hollande tropicales ;
elles exhalent une odeur de menthe par les
glandules dont elles sont parsemées. Leurs
feuilles sont opposées, ovales ou oblongues ,
crénelées ou denticulées; leurs fleurs, sessi-
les dans l’aisselle des feuilles supérieures
plus petites, sont solitaires ou ternées, op¬
posées, et forment un épi feuillé; les calices
en sont bibractéolés. (C. L.)
* ADENfOSÛÏÆN ( àcîvjv , /voç, glande;
crojh î'v , tube]), bot. pii. — Ce g., créé par
M. De Candolle, d’après un sous-arbrisseau
originaire du Cap de Bonne - Espérance , a
pour caractères d’avoir: des capitules multi-
Slorcs d’une seule sorte; un involucre formé
d’environ 3 rangées d’écailles imbriquées ,
un réceptacle convexe et nu; des corolles
dont le tube est muni de glandes dilatées à
la base par laquelle il adhère fortement au
I fruit; la gorge est dilatée-campanulée et le
limbe 5-fide. Les anthères dépourvues d’ap¬
pendices basilaires sont exsertes dans les
fleurs stériles et presque incluses dans les
fleurs fertiles; le style qui dépasse les éta¬
mines se divise en 2 branches terminées
chacune par une petite tête. Les fruits cy¬
lindriques manquent d’aigrettes. On ne con¬
naît encore qu’une seule espèce de ce genre.
(J. D.)
* ADEXOSTEGIA (àSAv , ivoq, glande;
dey n , toit, couvercle), bot. pii. — G. de la
famille des Scrophularinées , tribu des Gé-
rardiées de Bentham , créé par cet auteur
(in Lindl.. New Syst. Edit. 11 ), qui lui as¬
signe les caractères suivants : Calice bifide,
à segments aigus, entiers, dépassant un peu
la corolle. Corolle hypogyne, bilabiée, à lè¬
vres presque égales, dont la supérieure ob-
longue, galéiforme, dressée, courtement bi¬
fide. Etamines 4 , incluses , didynames , in¬
sérées sur le tube de la corolle. Anthères
biloculaires , à logettes disjointes ; l’une mé-
difixe, terminale ; l’autre fixée en dessous
au filament. Ovaire et style inconnus. Cap¬
sule biloculaire j loculicide-bivalve; à val¬
ves portant au milieu des cloisons placenti-
fères. Graines inconnues. — Ce g., qui a
besoin d’être mieux déterminé, ne se com¬
pose, selon l’auteur, que d’une seule espèce
indigène dans la Nouvelle-Californie; c’est
une plante roide et légèrement pubescente ,
à feuilles étroitement linéaires, souvent tri—
fides ; ses fleurs sont rares, disposées en ca¬
pitules au sommet des rameaux, accompa¬
gnées de bractées appliquées , trifides ,
glanduleuses , ciliées ; les filaments et les
anthères velus. (C. L.)
ABENOSTEMMA ( â<?vjv , glande ; v-ég-
g.a , couronne), bot. pii. — Ce g. se compose
aujourd’hui d’une trentaine d’espèces assez
difficiles à circonscrire et la plupart origi¬
naires de l’ancien continent; on le recon¬
naît facilement à ses fruits surmontés de
3-5 arêtes terminées par une glande globu¬
leuse ou ciaviforme, d’où Forster a tiré son
nom générique. Ses autres caractères sont
d’offrir des capitules multiflores d’une seule
sorte ; un involucre campanulé, formé d’é-
caiîles 1-sériées, foliacées et oblongues, un
peu plus courtes que les fleurs et se réflé¬
chissant après l’anthèse. Les corolles sont
tubuleuses, presque cylindriques cteouver-
ADE
ADE
129
tes de quelques poils dans la partie infé¬
rieure aux dents. Les branches du style, di¬
latées et colorées, dépassent de beaucoup
la corolle. Les fruits sont obovés-oblongs,
plus ou moins anguleux et surmontés par
3-5 pointes terminées par une glande glo¬
buleuse ou en forme de massue. Les Ade-
nostemma sont des herbes annuelles ou
vivaces, couvertes de poils visqueux, munies
de feuilles opposées, souvent rhombo'idales
et trinerviées; les capitules, disposés en co-
rymbe, renferment des fleurs blanches ,
comme la plupart des genres de la tribu des
Eupatoriées, à laquelle ils appartiennent.
(J. D.)
* ADEXOSTEMUM (Wv, /voç, glande,
r7Tvîf/.a , étamine), bot. pii. — G. de la famille
des Laurinées, formé par Persoon ( Ench . i,
467) et réuni depuis au g. Cryptocarya de
R. Brown. Lindley [Syst. of Bol. Édit., n.) le
cite à tort comme distinct de celui-ci. V .
CRYPTOCARYA. (G. L.)
* ADEXOSTOMA, Hook. et Arn. (àWv ,
/voç, glande; <tt oaa, bouche; oritice). bot.
pii. — G. de la famille des Rosacées , tribu
des Spiréacées. D’après la description de
MM. Hooker et Arnott [Bot. of Beecheif s
Ployage, p. 139), ce g. offre les caract. sui¬
vants : Gai. inadhérent, infondibuliforme ,
5-flde, coriace, 5-gone; lobes courts, arron¬
dis, mucronulés; gorge couronnée de 5 glan¬
des charnues. Pétales 5, suborbiculaires, à
peine onguiculés , insérés à la gorge du ca-
/
lice. Etam. au nombre de 1 5 , ayant meme
insertion que les pétales. Ovaire obové,
l-loculaire, obliquement tronqué au som¬
met. Style latéral. Stigm. obtus. (Péricarpe
inconnu.) — Arbrisseau. Feuilles fascicu-
lées, linéaires-filiformes ; chaque fascicule
accompagné d’une stipule bifide. Fleurs fas-
ciculées; fascicules disposés en épis termi¬
naux, aphylles. L’unique esp. sur laquelle est
fondé ce g. croît en Californie. (Sp.)
ADEXOSTYLÉES. bot. pu. — C’est la
3e division de la tribu des Eupatoriées de
M. De Candoile ; elle correspond aux Eupa¬
toriées de M. Lessing, aux Eupatoriées pro¬
totypes de Cassini qui désigna ces plantes
sous le nom d’Adénostylées. (J. D.)
ADEXOSTYLES (occÎyjv , /voç, glande ; mv-
Xoç, style), bot. ph. — Cassini a établi ce g. sur
plusieurs plantes d'Europe faisant partie des
Tussilago de Linné. I! a pour caractères d'a¬
voir des capitules discoïdes, ne renfermant
qu’un petit nombre de fleurs; un involucre
cylindracé, formé par un petit nombre d’é-
cailles disposées sur un rang. Les corolles de
couleur blanche ou rose sont tubuleuses, à
limbe campanulé, 5-dcntô;les branches des
styles , qui dépassent de beaucoup ces co¬
rolles, sont serni- cylindriques et couvertes,
sur toute leur surface , de papilles glanduli-
formes, qui ont servi à nommer et à carac¬
tériser ce g. — Les esp. qui en font partie ,
telles que VA. [Tussilago) glabra , Petasites,
leucophy l.la, etc., sont des plantes vivaces qui
habitent les prairies tourbeuses des monta¬
gnes. (J. D.)
* ADEXOSTYLIS (à&îv, /voç, glande;
orvAt'ç, style), bot. pii. — G. de la famille
des Orchidacées, tribu des Néottiécs, Lindl.,
fondé par Blume [Bijdr., 4 1 4 , fig. 17) qui
lui assigne les caractères suivants : Divisions
périgonales conniventes ; les externes laté¬
rales insérées sous le labelie ; la supérieure
voûtée, connivente avec les inférieures.
Labelie ventru a la base, pubesccnt à l’inté¬
rieur , conné avec le gynostème. Limbe spa-
tuîé, indivis, étalé , épaissi. Gynostème
court, échancré au sommet, glanduleux,
renflé latéralement. Anthère dorsale, bilocu-
laire , ovale. Pollinies 2, ovales, subbilobées ;
caudicule commune ; glandule.
Il est singulier que l’auteur n’ait pas dé¬
fini ce dernier organe , d’après lequel il a
cependant caractérisé et nommé son g., qui
ne contient encore qu’une plante herbacée
de Java, à tige rhizornatcuse à la base, à
feuilles linéaires acuminées; ses fleurs sont
sessiles, bractéées, blanches et disposées en
épi spiral. Selon Endlicher ( Gener.pl . 1548),
ce g. a pour synonyme le g. cionisaccus ,
Kuhl. et Hass. [Qrch. edid. Breda, t. yiïi.)
V. ce mot. (C. L.)
* ADEXOTIUCHIA ( àSr'y , /voç , glande ;
3pc£, rpc^oç, poil), bot. pii. — M. De Candoile
a réuni ce g. au Senecio. On cultive dans
les jardins de botanique les A. amplexicaulis
et sinualiloba. Ce sont des plantes annuelles,
couvertes de poils entremêlés de glandes qui
répandent une odeur assez agréable lorsque
l’on en touche les tiges et les feuilles. (J. D.)
ADÉOXE. Adeona ( Adeona , nom my¬
thologique). polyp. — G. de Polypes bryo¬
zoaires de la famille des Eschares , à po-
lypierpierreux, étroit vers sa base, où i ! s’en-
9
T. I.
130
ADE
ADE
croûte progressivement; frondescent ou fla-
beîliforme à l’extrémité supérieure, et com¬
posé de petites cellules serrées , sériales ou
en quinconce, percées de pores irréguliers sur
leur disque ventral à oscule rond , et dispo¬
sées en 2 plans adossés. La manière donts’en-
croûtentles parties inférieuresdu polypier est
tout-à-fait analogue à ce qui arrive chez les
Eschara fascialis , lichenoïdes , etc., et l’exa¬
men de quelques échantillons, où cette par¬
tie était extraordinairement allongée, avait
fait croire à l’existence, chez ces polypiers,
d’une tige pierreuse, articulée, et d’une struc¬
ture particulière. En conséquence, Lamou-
roux plaça l’Adéone dans la famille des îsis,
qui ont des polypiers corticifères. Lamarck,
tout en assignant leur véritable place, con¬
tre les Eschares, indiqua mal à propos un
rapport entre les Adéones et les Rétépo-
res, rapport qui ne serait fondé que sur les
perforations des lames d’ Adéones, comparées
aux mailles des Rétépores. On a rangé dans
ce g. plusieurs espèces : A. foliifera , cri-
briformis, elongata, qui pourraient bien ap¬
partenir à des g. différents. (Duj.)
ABÉPH AGE S (à^vppayoç , vorace), ins.
— Nom donné par Glairville et Eschswald à
une famille de Coléoptères pentamères, la
même que celle des Entomophages de La-
treille. V. ee mot. (D.)
* ABEKUS (à, priv.; Sépn , cou), ins. — G.
de Coléoptères îiétéromères , famille des
Sténélytres, établi par M. Westwood , aux
dépens du g. Xylophilus de Bonelli , et au¬
quel il donne pour caractères : Corps ovoïde.
Antennes médiocrement longues, de It ar¬
ticles, dont le 2me et le 3me minces ; yeux mé¬
diocres, entiers. — Ce g. a pour type la Lytta
boleli Marsham , espèce propre à l’Angle¬
terre. M. Stephens, qui l’adopte, le place dans
sa tribu des Notoxides , et y rapporte 2 au¬
tres espèces qui nous sont inconnues. (D.)
* ADESMACÉS. Adesmacei ( a&apoç ,
sans ligament ). moll. — M. de Blainviilea
senti, l’un des premiers, que les familles
des Photadaires etdesTubicolés de Lamarck,
n’étaient point naturelles. 0 s’est aperçu que
lesTarcts et les Térédines avaient beaucoup
plus d’analogie avec les Pholades qu’avec
les Fistulanes elles Arrosoirs. Voulant ras¬
sembler dans un même groupe tous les g.
de Mollusques bivalves qui, comme les Pho-
ladcs, n’ont point de ligament pour réunir
les deux valves, il a donné à ce groupe un
nom caractéristique qui exprime très bien
son caractère principal. Nous faisions ces
observations en même temps que M. de
Blainville, et nous avons pu réformer, dans
la famille des Adesmacés, un g. qu’il nomme
Eistulane, et qui n’est qu’un double emploi
du g. Taret lui-même, puisqu’il a été formé
sur le Teredo nucivorus de Spengler.Nous au¬
rions été un des premiers à adopter le nom
proposé par M. de Blainville , si nous ne nous
étions fait une loi de n’admettre un nom dans
la nomenclature qu’âutant qu’il ne s’y trouve
rien d’équivalent. Lamarck ayant fait une
famille des Pholadaires, il nous a para plus
convenable de la conserver en l’améliorant.
(Desii.)
* ABESMÏA ( à^Arfjuoç , qui n’est pas lié).
ins. — G. de Ford, des Coléoptères hétéromè-
res, famille des Mélasomes, établi parFischer
et adopté par M. Dejean ( Catal . 3e édit.), ainsi
que par M. Solier qui le place dans sa tribu
des Macropodites, et lui assigne pour caractè¬
res distinctifs des autres g. de la même tribu
savoir : Les mandibules sans sillon en des¬
sus; le menton anguleux sur les côtés, et à
échancrure profonde ; le labre tronqué ou
échancré, non recourbé à son extrémité. —
Ces caractères sont plus développés et repré¬
sentés grossis par l’auteur dans le t. iv des
Ann. de la Soc. ent. de France , p. .522 ,
pl. 15. M. Solier ne décrit que 24 espèces
comme se rapportant à ce g.; mais M. De¬
jean en désigne 32. Nous n’en citerons qu’une
qui paraît avoir servi de type à M. Solier. :
c’est son Ad. dubia qui , d’après M. De¬
jean , est la Pîmelia longipes Fabr. (D.)
* ABESMÏA, DC Patagonium, Sehrank;
Hcleroloma , Desvaux. ( à-h'a-y.toç , sans lien ;
parce que les étamines sont libres), bot. pii.
— G. de la famille des Légumineuses; s.-
ordre des Papilionacées , tribu des Hédy-
sarées, sous-tribu des Euhédysarées , DC.
M. De Candolle {Ann. des Sc. X al. Janv.
1825 , et Prodr. v. 2, p. 318) assigne à ce g.
les caract. suivants : Calice 5-fide , lanières
pointues, presque égales. Corolle papiliona-
cée : étendard enveloppant (avant l’épanouis¬
sement) les autres pétales ; carène tronquée
au sommet. Étamines libres , contiguës. Lé¬
gume comprimé transversalement, pluri-
articulé : suture supérieure subrectiiigne ,
épaissie; suture inférieure sinuéc-lobée ;
ADI
ADI
131
articles monospermes , suborbiculalres , fi¬
nalement désunis. Graines comprimées, ré-
niformes-orbiculaires. — Herbes annuelles
ou vivaces. Feuilles abrupté-pennées ; pé¬
tiole sélifèrcau sommet. Stipules lancéolées.
Pédoncules uniflores, axillaires ou en grappe
terminale. Fleurs petites, jaunâtres. Ce g.
appartient à l’Amér. méridionale. On en con¬
naît environ 15 espèces. (Sp.)
ÂDESMUS(a<?£a-p.oç, qui n’est pas lié), ms.
— M . Dejedn avait désigné sous ce nom ( Calai,
de 1821 ) un g. de l’ordre des Coléoptères
tétramères, famille des Longicornes, fondé
sur une seule espèce du Brésil qu’il avait
appelée Ad. luciuosus ; mais dans la 3me éd.
de son Calai., il a compris cette espèce dans
son g . Amphiomjcha, et lui a restitué le nom
d ’Hesmipila, qui lui avait été donné précé¬
demment par Germar. (D.)
* ADEXIUS (à^toç, maladroit), ins. — G.
de Coléoptères tétramères, famille des Cur-
culionides, division des Molylides, établi par
Schœnherr, qui lui donne les caract. sui¬
vants : Ant. médiocres; les 2 premiers art. du
funicule assez longs, presque obeoniques, les
autrescourts, presque turbinés, s’élargissant
peu à peu ; massue presque ronde , à articles
peu distincts. Rostre allongé , robuste , cy¬
lindrique, légèrement arqué. Yeux oblongs,
déprimés. Prothorax transversal , presque
tronqué à la base et au sommet, plus étroit
par-devant, et un peu rétréci près de la
base; écusson nul. Élytrcs grandes, ovoïdes,
très convexes.- Ce g. est fondé sur une seule
espèce que l’auteur nommer. Scrobipennis,
et qui lui a été communiquée par M. Schup-
pel comme originaire des Alpes de Carin-
thie. Le g. Adexius ne figure pas dans la
dernière édit, du Calai, de M. Dejean. (D.)
* ADHATODA. bot. pii. — Dénomina¬
tion spécifique d’une espèce de Justicia {J.
Adhatoda L.) dont Tournefort avait fait
un g. qui n’a pas été adopté. Selon Duchesne,
ce mot signifie à Ceylan, expulsion du fœtus,
d’après la vertu que les habitants attribuent
à cette plante. (G. L.)
* ADIANTACÉES. bot. cr. — Tribu de la
famille des Fougères , diversement limitée
parles divers botanistes qui se sont occupés
de cette famille; M. Gaudichaud n’y com¬
prend sous le nom d’Adiantées , que les g.
Adiantum et Cheilanihes. Presl, au contraire,
réunit sous ce nom , les Adiantées, une
grande partie des Ptéridées, des Blechnées
et des Notholænées de cet auteur, et les ca¬
ractérise par leurs capsules en groupes mar¬
ginaux , continus ou interrompus, recou¬
verts d’un tégument formé par le bord replié
de la feuille , et sur lequel les capsules
sont le plus souvent insérées. Presl divise
cette tribu en 2 sections, les Adianfacées
et les Lonchitidées. Les principaux g. de
la lre sont : Lomaria, Pteris et ses sub¬
divisions, Adiantum et Cheilanihes. K. Fou¬
gères. (Ad. B.)
* ADIAATITES. bot. foss. — M. Gœp-
pert a désigné sous ce nom un groupe nom¬
breux de Fougères fossiles, qu’il considère
comme assez analogues aux fougères vivan¬
tes du g. Adiantum, pourleur avoir appliqué
ce nom. Quoiqu’il y ait pour plusieurs d’en¬
tre elles une assez grande probabilité, ce¬
pendant la plupart ont très peu de rapport
par la forme deîeurs frondes avec les Adian-
tum vivants; et la fructification n’étant indi¬
quée sur aucune de ces espèces, il nous pa¬
raît très douteux que la majorité d’entre elles
puisse être rapprochée des Adiantum. La plu¬
part de ces fougères fossiles avaient été pré¬
cédemment décrites dans mon Histoire des
végétaux fossiles sous le nom de Cyclopieris.
Quelques unes étaient placées dans le g.
Sphenopleris. K. fougères fossiles.
(Ad. B.)
ADIANTUM {àShxvrov , sorte de fougère
chez les Grecs; d’à^'avT oç, toujours sec), bot.
cr. — Linné, qui a établi ce g. , y plaçait un
grand nombre de fougères, désignées par les
anciens botanistes sous le nom de Capil¬
laires et toutes remarquables par la finesse
de leur pétiole et de ses divisions, ainsi que
par la couleur ordinairement noire et par
le brillant de ce pétiole. Toutes ces plan¬
tes avaient en outre leurs capsules portées
sur le bord de la fronde et séparées en grou¬
pes distincts; mais depuis lors, l’étude do
l’insertion du tégument qui couvre ces cap¬
sules a conduit à diviser ce g. en plu¬
sieurs autres , dont les principaux sont les
Cheilanihes et les Lindsea. Le g. Adiantum
ainsi limité, est encore un des plus nom¬
breux et des plus élégants de la famille de-s
Fougères ; il comprend , en effet , environ
70 espèces presque toutes des pays chauds
ou de l’hémisphère austral ; très peu d’espè¬
ces croissent dans les parties tempérées ou
132
ADI
ADI
froides de l’hémisphère boréal. De ce nom¬
bre, sont cependant Y Adianium Capillus V'e-
neris, qui croît dans tout le bassin de la
Méditerranée; Y Ad. pedatum du Canada, et
Y Ad. boreale des îles Aléou tiennes. Toutes
ces plantes ont des pétioles grêles , naissant
d’une souche rampante et se subdivisant en
rameaux nombreux très lins , presque tou¬
jours glabres , lisses et d’un noir d’ébène ,
qui portent des folioles souvent cunéiformes
à nervures flabelli formes dichotomes ; ces
folioles sont presque toujours glabres, mem¬
braneuses, très minces, d’un vert tendre ;
elles présentent , sur le bord de leur face in¬
férieure , des groupes de capsules margi¬
naux, arrondis et égaux, ou oblongs et iné¬
gaux , recouverts par un tégument membra¬
neux brunâtre , obîong , arrondi ou lunulé ,
s’ouvrant intérieurement, faisant suite au
bord de la feuille, et sur lequel sont insérées
les capsules. — La finesse, le brillant et la cou¬
leur noire des divisions du pétiole dans la plu¬
part de ces plantes, les ont fait comparer à des
cheveux, et leur ont fait donner le nom de
Capillaires. Le parfum léger qu’exhalent leurs
feuilles , joint à leurs qualités mucilagi rieu¬
ses, les font employer en médecine pour fa¬
briquer des sirops ou des tisanes émollien¬
tes. Ce sont particulièrement : Y Adianium
Capillus Feneris du midi de l’Europe , ou
Capillaire de Montpellier, et V Adianium pe¬
dalum ou Capillaire du Canada, qu’on em¬
ploie à cet usage. Plusieurs espèces sont ac¬
tuellement cultivées fréquemment dans les
serres à cause de l’élégance de leurs fron¬
des. L’une des plus jolies et des plus faciles
à cultiver est Y Ad. cunealum du Brésil, qui
forme des touffes charmantes dans les serres
chaudes. ( Ad. B. )
* ADIE. Adia. ins. — G. de Diptères
de la section des Anlhomidœ herbicolæ de
M. Robineau Desvoidy, section qui répond
au g. Choriophila , Macq. F. ce mot. (D.)
ABIMOME. Adimonia (<x£yiu.ov t'a, crainte),
uns. — G. de Coléoptères tétramères , fa¬
mille des Chrysomélines, établi par Lai-
charting , et adopté par M. Dejean ( Ca¬
lai. 3me édit. ). Ce g. , démembrement des
Galléruques de Geoffroy , a pour type la
Galleruca Tanaceli de Fabricius. M. De-
jean y rapporte 21 espèces , toutes d’Europe,
à l'exception de deux : Y A. venlricosa Klug,
de Mexico, et Y A. persica Faldcrm. , de
la Perse occidentale. M. Westwood , qui
adopte également le g. Adimonia, dont il
attribue mal à propos la création à Sehrank,
le caractérise ainsi : Antennes ayant le 2me
et le 3me article également courts; labre
échancrô. — Il lui donne pour type la C/iry-
somela Halensis L. (D.)
*ABINA, Salisb. (àchvoç, nombreux), bot.
pii. — G. de la famille des Rubiacées , très
voisin des JYauclea , auxquels le réunissent
plusieurs auteurs. Salisbury {Farad. Fond.
1 15 ) le fonde sur les caract. suivants : Tube
calicinal oblong; limbe supère , campanulé,
5-parti, persistant,. Cor. infundibuliforme ,
5-lobée ; gorge nue ; estivation valvaire.
Anth. sessiles, insérées entre les lobes de la
corolle. Style saillant. Stigm. capitellé.Caps.
membranacée, obpyramidale , 2-3oculaire,
4-valve de haut en bas ; l’axe central per¬
sistant avec le limbe du calice. Loges 2-4-
spermes. Graines marginées , suspendues
au sommet des loges moyennant des funi-
cules spongieux. — Sous-arbrisseaux gla¬
bres , menues. Feuilles opposées. Stipules
géminées, cohérentes par la base. Pédon¬
cules axillaires ou terminaux , solitaires.
Fleurs sessiles , agrégées en capitule sur un
réceptacle commun, poilu et dépourvu d’in-
volucre. Capsules (de chaque capitule) non
cohérentes. — Ce g. renferme 2 csp., indi¬
gènes en Chine, et cultivées comme arbustes
d’ornement. (Sp.)
* ADI W ANDRA, Jack (à&voç, nombreux;
ôcvyjp , àv^pôç, homme), bot. pii. — G. de
la famille des Ternstrœmiacées, très voisin
des Cleyera. Jack ( Malay. Mise, in Aook.
Comp.Bot.31ag. l,p. 15)en donne les caract.
suivants : Cal. 5-parti, persistant, 2-brac-
téolé à la base ; segments suborbiculaires ,
épais, imbriqués en préfioraison. Pétales 5,
dressés, connivents, élargis à la base. Etam.
en nombre indéfini, pluri-sériées, subpolya-
delphes; anthères dithèques, adnées , gla¬
bres, mucronées au sommet. Style indivisé,
persistant, subulé; stigm. simple. Baie 5-1 o-
culaire, polysperme ; placentaires axiles ,
septiformes , partageant chaque loge en
2 compartiments presque complets. — Ar¬
bre. Feuilles alternes , non stipulées , à
peine dentées. Pédoncules axillaires, subso¬
litaires, 1-llores. — Le g. n’est fondé que sur
une seule esp., indigène de Sumatra. (Sp.)
* ADINOÎÆ ou mieux ADINIIOLE (à&-
ADL
ADO
133
vo-, compacte; Zloç, entier), min. — M. Beu¬
dant a décrit sous ce nom, comme espèce
minérale, une substance compacte, homo¬
gène, à cassure aciéreuse, rouge, translucide
sur les bords, que l’on trouve à Sahlberg,
en Suède. D’après l’analyse queM. Berthier
en a faite, ce n’est qu’une Albile mêlée de
quartz , et par conséquent une variété de la
roche nommée Petrosilex. V. ce mot.
(Del.)
ADIPEUX. Adiposi ( Adeps , ipis, graisse).
poiss. — On donne cette épithète à des Pois¬
sons qui ont les nageoires adipeuses, c’est-
à-dire formées par un repli de la peau sans
aucun rayon pour les soutenir. Toutes les
espèces de Silures et de Saumons offrent des
exemples de ces sortes de nageoires, plus ou
moins étendues sur le tronçon dorsal de la
queue. (Val.)
ADIPOCIRE [Minéral], (adeps, ipis,
graisse; cera, cire), min. — Synonyme de Hat-
chétine. • (Del.)
* ADÏSCA ( à , priv. ; Æia-xoç , disque ). bot.
pii.-M. Blume décrit, sous ce nom générique,
5 espèces d’arbres ou arbrisseaux de Java ,
qu’il distingue des Roulera, en ce que leurs
fleurs sont monoïques, et que les étamines
des mâles ne s’insèrent pas sur un récepta¬
cle ou disque. Du reste , les deux g. offrent
absolument les mêmes caractères. F. Rot-
TLERA. (AD. J.)
* ADLERIA , Neck. bot. pu. — Double
emploi du g. Parivoa, Aubl. ( Sp. )
ADLUMIA , Rafin. bot. ph. - — G. de la
famille des Fumariacées, tribu des Fuma-
riées, Bernh.; S. -tribu des Diélytrinées ,
Reichb. Ses caractères essentiels sont les
suivants (Spach , Hist. des Pl. ph. t. vu) :
Sépales 2 , denticulés , supra-basifixes. Co¬
rolle marcescente, ovale - oblongue , rin-
gente au sommet, comprimée, composée
de 4 pétales soudés presque jusqu’à leur
sommet : les 2 pétales extérieurs gibbeux à
la base; les 2 pétales intérieurs linéaires-
spatulés. Etamines 6, diadelphes ; filets
soudés presque jusqu’au sommet en 2 an-
drophores linéaires-lancéolés , adnés infé¬
rieurement à la corolle, prolongés chacun
postérieurement en glandulc. Ovaire tétra-
gone-ancipité, rétréci aux deux bouts ; ovu¬
les campylotropes , renversés, uni - sériés
sur chaque placentaire. Style grêle, télra-
èdre-ancipité. Stigmate comprimé, cunéi-
formc-rhomhoïdal , échancré, 4-denticulé.
Silique grêle, fusiforme, tétragone-ancipi-
tée (comprimée bilatéralement), cuspidée,
bivalve, 5-12-sperme; valves naviculaires ,
un peu carénées. Graines subréni formes ,
un peu comprimées, lisses, non strophio-
lées. — Racine vivace ; tiges sarmenteuses ;
feuilles bi-pennées ou tri-pennées, à rami¬
fications pétiolaires souvent terminées en
vrille spiralée, tantôt simple, tantôt rameu¬
se. Inflorescence corymbiforme ou panicu-
lée, à évolution centrifuge. Pédicelles fili¬
formes et pendants sur un pédoncule com¬
mun, court et plus ou moins incliné. Corolle
assez grande et de couleur rose. — Ce g. ne
renferme qu’une seule espèce, indigène dans
l’Amér. septentrionale. (Sp.)
ADNE. Adnalus ou Adnexus. bot. pii. —
Un organe est adné à un autre, quand il y
est collé ou soudé latéralement par sa super¬
ficie entière; ainsi, par exemple, le disque
périgynique de la plupart des Rosacées est
adné au calice. On dit des 2 loges compo¬
sant une anthère, qu’elles sont adnées au
filet, quand elles sont soudées avec ce der¬
nier dans toute leur longueur, comme dans
la plupart des plantes de la famille des Re-
nonculacées. (A. R.)
ADOLIA. bot. pii. — Nom brachmane ,
employé par Lamarck pour désigner un g.
qu’il a fondé (. Encycl .) sur 2 plantes figurées
dans Rhéede ( Mort. Mal. t. v. pl. 30 et 31 )
et dont les descriptions sont tellement va¬
gues , qu’il est impossible de les rapporter à
l’une des familles naturelles. Le nombre
même de leurs étamines est inconnu. La¬
marck leur trouve de l’affinité avec les Ner¬
pruns. (C. L.)
*ADOLÏAS (à priv. 3o\ioq, a, rusé, e; non
trompeur), ins. — G. de Lépidoptères, famille
des Diurnes, section des Tétrapodes, tribu des
Nymphalides, établi par M. Boisduval qui
n’en a pas encore publié les caractères. Nous
savons seulement qu’il correspond en partie
au g. Aconihea de Horsfield , dont il n’a pu
conserver le nom , parce que c’est celui d’une
espèce bien connue. Ce g. renferme un as¬
sez grand nombre de Lépidoptères propres
au continent et à l’archipel Indiens, ainsi
qu’à la côte occidentale d’Afrique, parmi
lesquels nous citerons seulement les Papilio
Aconihea, Lubenlina et Adonis de Cramer.
(»•)
134
ADO
ADO
* ÂDOLUS (aWoç, sincère), ms. — G. de
l’ordre des Coléoptères pentamères , famille
des Carabiques, tribu des Simplicipèdes,
établi par Escbscholtz et non adopté par
M. Dejean, qui ( Catal . 3me édit.) comprend
l’espèce qui lui sert de type ( A. brumieus )
dans le g. Leistus. V. ce dernier mot. (D.)
* ADONANTHE , Sp. ( Ââonç, Adonis ;
à'vQ-/] , fleur), bot. pii. — G. de la famille
des Renonculacées , immédiatement voisin
des Adonis. Ses caractères différentiels sont
les suivants ( Spach , Bi t. des Pt. ph. t. vii.):
Sépales 5-8, non prolongés au delà de leur
base. Pétales 8-20. Étamines très nombreu¬
ses : filets filiformes, épaissis au sommet,
toujours rectilignes; anthères non arquées
après l’anthèse. Styles recourbés après la flo¬
raison. Étairion ovoïde ou subglobuleux :
nucules oncinées, un peu comprimées bi¬
latéralement. — Les Adonanthes sont des
herbes vivaces, âcres, vénéneuses, en gé¬
néral pluricaules, à feuilles bi-ou tri-pen-
natiparlies, ou palmatiparties etmultifides.
Les fleurs sont grandes, jaunes, antéméri-
diennes , solitaires, terminales, subsessiïes.
Ce g. renferme 3 ou 4 espèces, dont l’une,
A.vernalis Sp. ( Adonis vernalis L.), se cul¬
tive fréquemment dans les parterres. (Sp.)
ADOMI.S, L.; Sp. (A^&mç, Adonis; My-
thol. ). bot. pii. — G. de la famille des Re-
nonculacées, tribu des Renonculées, Sp., s.-
tribu des Adoninées , Sp. ; ses caractères
essentiels sont les suivants : Sépales 5, suh-
pétaloïdes, non persistants, un peu prolon¬
gés au delà de leur base. Pétales 5 à 9 (acci¬
dentellement moins de 5) : lame non fovéo-
îée. Etamines en nombre indéfini , paucisé-
riées ; filets subulés , infléchis au sommet
pendant l’anthése , puis réfléchis. Anthères
elliptiques, très obtuses, latéralement dé¬
hiscentes, arquées après l’anthèse. Ovaires
nombreux , ascendants , irrégulièrement té-
iragones, contenant chacun un ovule sus¬
pendu, attaché un peu au dessous du som¬
met de l’angle interne. Styles coniques-suhu-
lés ou pyramidaux , obliques , rectilignes ,
dressés oujincîinés en avant après la flo¬
raison. Péricarpe spiciforme, composé de
quantité de nucules coriaces , fovéoléês, ré¬
ticulées, subpyramidales, en général im¬
briquées, pluri-sériées. — Les Adonis sont
des plantes âcres et vénéneuses, qu’on em¬
ploie parfois en guise d’épispastiques. Leur
racine est annuelle. Les feuilles inférieures
sont bipennées ou tripennées, pétioîées; les
feuilles supérieures digitées ou palmatipar¬
ties, subsessiïes. Les fleurs, en général élé¬
gantes, sont solitaires et immédiatement
terminales; leur corolle , de couleur jaune
ou rouge, n’est épanouie qu’au soleil, à cer¬
taines heures de la matinée. Ce genre, se¬
lon nous, ne renferme que 4 ou 5 espèces.
(Sp.)
ADORETUS. ins. — G. de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Lamellicornes , établi
par Escbscholtz, mais non adopté par M. De-
jean qui [Catal. 3me édit.) le réunit à son g.
Trigonostoma. V . ce dernier mot. (D.)
ÂDOME. Adorium ( Adorea , nom myth.).
ins. — G. de l’ordre des Goléopt. tétram. fam.
des Chrysomélines , établi par Weber, sous
le nom d ’Oïdes, auquel Fabricius a sub¬
stitué celui d’ Adorium qui a prévalu. Ses
caractères, suivant Latreille , sont: Anten¬
nes très rapprochées à leur base, insérées
entre les yeux ; pénultième article des pal¬
pes, surtout des maxillaires, dilaté; le der¬
nier court, tronqué. Les antennes sont fili¬
formes; le corps est presque orbiculaire ou
ovoïde, avec les élytres larges et arquées ,
ou dilatées au bord extérieur. • — Les Insec¬
tes de ce g. sont très voisins des Galléru-
ques et tous exotiques. M. Dejean [Ca¬
tal. 3me édit.) en désigne G espèces; nous
ne citerons que celle qui a servi de type
à l’établissement du genre }\vkd. bipuncta-
tum Fabr. , des Indes-Orientales. Latreille
l’a figurée [Gen. Crust. et Ins., t. ii, tab. 11,
fig. 100.) (D.)
ADORIUM. bot. ph. — G. imparfaite¬
ment connu de la famille des Ombellifères,
établi par Rafinesque ( in Seringe , Bullet.
de Bot. 1, p. 217) sur une plante de l’Amé¬
rique septentrionale , et appartenant peut-
être à quelque autre g. plus anciennement
établi. Les caract. que lui assigne son au¬
teur sont : Galice 5-denté. Pétales obeordi-
formes. Méricarpes ovoïdes, gibbeux, an¬
guleux , glabres. (Sp.)
AD0XA, L.; Moschatellina , Tourn. (à
priv. 36% a, gloire), bot. pii. — G. voisin des
Yiburnées, des Araliacéesetdes Saxifragées.
Ses caract. sont les suivants (Spach , Obs.
inéd.): Tube calicinal turbiné, adhérent;
limbe accrescent, 2-ou 3-parli, périgyne. Co¬
rolle rotacée , profondément 4-ou 5-lobée ,
ADR
ADR
135
non persistante, insérée à la gorge du calice;
lobes anisomètres; estivation imbricative.
Disque mince, annulaire, adné au tube de
la corolle- Étamines 8 ou 10 , insérées 2 à 2
devant les lobes de la corolle : filets très
courts, filiformes; anthères minimes, pel-
tées, transversalement elliptiques, monothé-
ques, transversalement bivalves. Ovaire se-
mi-supère, 3-5-loculaire ; cloisons formées
par les angles d’un gros placentaire central;
ovules solitaires dans chaque loge, anatro-
pes , suspendus au sommet de l’axe. Styles
3, ou 4 , ou 5, persistants, coniques-subu-
lés, divergents, terminés chacun par un pe¬
tit stigmate capitellé. Baie charnue, 2 ou 3-
corne vers le milieu (par le limbe calicinal
amplifié), finalement 1-loculaire, 3-6-
sperme. Graines comprimées, marginées,
suspendues au sommet d’un axe central :
tégument testacé; radicule supère.- — Plante
vivace, succulente. Puacine rhizomateuse ,
rampante. Tiges basses, grêles , solitaires ,
diphylles. Feuilles trifoliolées : les radicales
longuement pétiolées ; les caulinaires cour-
tement pétiolées. Folioles flasques , luisan¬
tes , trifides. Fleurs petites , d’un jaune ver¬
dâtre, disposées (au nombre de 4 à 7) en
capitule terminal ; pédoncule nu, recourbé
après la floraison. L’unique espèce, sur la¬
quelle ce g. est fondé, est indigène et con¬
nue sous le nom vulgaire de Moscatelle :
nomdù à ce que toute la plante exhale une
légère odeur de musc. La racine était jadis
préconisée comme vulnéraire. (Sp.)
A DU A G A AT , ADRAGAATE ou ABU A-
G A ATI SE [gomme], bot. pii. — Matière gom¬
meuse, qui découle naturellement de plu¬
sieurs esp. du g. Astragale (fam. des Légumi¬
neuses) et particulièrement des Astragalus
Iragacanlha L., crelicus L. , verus 01iv„ Elle
est en petits fragments opaques, rubanés,
étroits ou cylindro'ides, de couleur blanche,
se gonflant considérablement dans l’eau, s’y
dissolvant en partie et lui communiquant
une très grande viscosité. Autrefois em¬
ployée dans les arts pour apprêter les étof¬
fes, elle est encore usitée en médecine pour
donner de la consistance aux pâtes pilulai-
res, ou, dans certaines potions, pour tenir
en suspension des poudres, des huiles ou des
résines. La gomme adragante nous est appor¬
tée de l’Asie mineure. (A. R.)
ADRAGA ATÏIÏ AE . chim. — M. Desvaux
a donné ce nom au principe immédiat de la
gomme Adragante (T7*, ce mot), principe exis¬
tant aussi dans la gomme qui exsude de la
plupart de nos arbres fruitiers à noyaux.
(C. d’O.)
ADRASTÉE. Adraslea , DG. (Adrastea ,
nommythol.). bot. pii.- G. de la fam. desDil-
léniacées. M. De Candolle ( Prodr . 1 , p. 73)
le caractérise ainsi : Étamines 10, libres,
égales; filets planes; bourses de l’anthère
adnées latéralement. Ovaires 2 ; styles rec¬
tilignes , coniques, subulés. — L’unique es¬
pèce qui constitue le g. a été observée dans
la Nouvelle-Hollande extra-tropicale. (Sp.)
* ADRASTUS (nom d’un roi grec), ins.
— G. de l’ordre des Coléoptères pentamères,
famille des Sternoxes, tribu des Élatérides,
établi par Eschschoîtz et adopté par Latrcilie,
dans sa Distribution méthodique des Serricor-
nés, ouvrage posthume de ce célèbre natura¬
liste, et inséré dans le t. ni des Ann. de laSoc.
eut. de France, lertrimestre, 1834. Ha pour
type ŸElater Umbatus de Fabricius , et pour
caractères principaux, suivant Latreille :
Corps presque linéaire. Corselet cylindrique.
Chaperon frontal presque de niveau avec le
labre. Ant. simples, à articles obconiques
allongés, le 2me plus petit, le 3me de la forme
et presque de la grandeur des suivants. M. De-
jean a adopté ce g. ( Catal . 3 me édit.), au¬
quel il rapporte 6 espèces , toutes d’Eu¬
rope , et dont 2 se trouvent aux environs
de Paris, VA. Umbatus, déjà cité, et VA. um~
brinxis de Germar. (D.)
* ADRÏAAA. bot. pii. .> — G. d’Euphorbia-
cées, dédié par M. Gaudichaud à l’auteur
d’un travail sur cette famille , et caractérisé
de la manière suivante : Fleurs dioïques»
Dans les mâles : Calice simple, profondément
5-parti, irrégulier, à préfloraison valvaire;
pas de pétales ni de glandes; Etamines nom¬
breuses , dressées dans le bouton, à filets
courts, libres , insérés sur un réceptacle co¬
nique , à anthères oblongues , dressées, bi-
loculaires, dont le connectif se prolonge en
languette au-delà dcsloges.Dans les femelles :
Calice double; l’un et l’autre profondément
5-parti, à peu près régulier, persistant; pas
de pétales; 3 styles profondément bipartis ,
velus; un ovaire à 3 loges 1-ovulées, de¬
venant une capsule à 3' coques. — Les es¬
pèces connues de ce g. sont au nombre de 3.
Ce sont des arbrisseaux originaires de la
136
ÆC
ÆC
Nouvelle-Hollande , à rameaux tomenteux ,
à poils fins étoilés, à feuilles alternes, por¬
tées sur un pétiole muni de deux glandes à
sa base , entières ou 3-5-lobées ; à tleurs en
épis terminaux; les mâles sessiles, accom¬
pagnées de 3-5 bractées imbriquées et iné¬
gales , les femelles en plus petit nombre ,
courtement pédicellées. (Ad. J.)
* ADRÏMUS (a (îpt/Auç, non âcre; Adri-
mys , eût été plus correct), ins. — G. de
Coléoptères pentamères , famille des Ca-
rabiques, tribu des Féroniens, établi par
M. Dejean [Calai. 3me édit.); mais dont il n’a
pas donné les caractères. Il y comprend 3
espèces, toutes de Cayenne , dont nous ne
citerons que VA. fugax de M. Lacordaire.
(D.)
* ÂBSCïTÆ. ins. — Nom donné par Linné
à la 4me division de son grand g. Sphinx, la¬
quelle comprend la tribu des Zigènides de
Latreille. V. ce mot. (D.)
'ADSCÏTÏ ( adscilns , d ’adscisco; ajouter).
ins. — Nees von Esenbeck applique cette
dénomination au groupe ou sous-famille des
Braconides , de l’ordre des Hyménoptères ,
et semble par ce nom les regarder comme
une addition à la famille des Ichneumo-
niens. - (Bl.)
ADULÂIRE ( Mons Adula, le Mont-
Adule, ou le St-Gothard). min. — Nom
donné par le père Pini au Feldspath orthose
transparent, blanc et nacré, dont on trouve
de beaux cristaux au mont St-Gothard , en
Suisse. V. feldspath. (Del.)
* ABVENTIFS [Bourgeons] ( adventitius,
qui survient), bot. pii. — Dupelit-Thouars a
nommé ainsi les bourgeons qui se dévelop¬
pent accidentellement sur certaines parties
des végétaux, où on ne les apercevait pas
d’abord, et sur lesquelles ils apparaissent
par suite de causes excitatrices de nature
variée. V. embryon et bourgeon. (A. B.)
ADYSETON, Scopol. bot. ph. — Double
emploi du g. Alyssum. (Sp.)
* ÆCANTIIÜS. V. oec antiius. (Bl.)
* ÆCIIMANTHERA ( ou’XF,' , pointe ;
àv^npoc, d’âvGyjpoç, fleuri; par extension,
anthère ). bot. ph. — G. de la famille des
Acanlhacées , tribu des Ecmatacanthées ,
sous -tribu des Buelliées, fondé par Nees
Von Esenbeck , sur le Ruellia gossypina de
Wallich [Pi. As. rar. m, 87) et auquel il
attribueles caractères suivants: Calice quin-
quéparti, à segments égaux. Cor. hypogyne,
infundibuli forme, quinquéfide, à divisions
égales. Étamines 4 , incluses , insérées au
tube de la corolle; anthères biloculaires,
mucronulées au sommet, à logettes paral¬
lèles. Ovaire biloculaire, à loges quadriovu-
lécs. Style simple; stigmate indivis, caréné
sur le dos. Capsule tétragone , biloculaire ,
octosperme, loculicide-bivalve; valves sep-
tifères par le milieu. Graines lenticulaires,
lisses, sous-tendues par des rétinacles aigus.
— La seule espèce connue est un s.-arbris¬
seau de l’Inde, à tige et à rameaux coton¬
neux , d’un blanc de neige , garais de feuil¬
les opposées, pétiolées , cordées, denté-cré-
nelées , pubescentes , blanches. Ses fleurs
sont disposées en capitules paniculés ou co-
rymbiformes, terminaux, garais de bractées
et de bractéoles. (C. L.)
ÆCHMEA (atxpîj pointe, piquant ; les
graines et les bractées sont allongées en
pointe), bot. pii. — Ce g. de la famille des
Broméliacées, tribu des Broméliées, {V.
ce mot), a été institué par Buiz et Pavon
Prodr. 47, t- 8, et Fl. Peruv. m, 27 , t. 2G4),
et adopté par tous les auteurs modernes. En
voici les caractères essentiels, tels qu’ils ont
été modifiés par Pœppig et Endlicher [Nov.
g. et Sp. Pl. Chil. ii, t. clix) : Bractées
roulées en coupe sous les fleurs. Périgone
(corolle et calice des auteurs) supère, sex-
fide. Divisions extér. calicinales , égales ,
roulées en spirale , mucronées ou aristées ,
dilatées obliquement d’un côté au sommet ;
les intér. pétaloïdes, plus longues, enroulées
inférieurement, squameuses ou plus rare¬
ment nues intérieurement à leur point d’in¬
sertion. Etam. G , insérées à la base du pé¬
rigone; 3 adnées à la base des divisions in¬
ternes. Ovaire infère , triloculaire. Style
filiforme. Stigm. 3, linéaires, contournés.
Baie sèche, subglobuleuse, triloculaire, poly-
sperme. Graines suspendues par unfunicule
grêle à l’angle interne des loges, à test co¬
riace. Embryon petit, dressé â la base d’un
albumen farineux , à extrémité radiculaire
supère, atteignant l’ombilic. — Ce g., borné
encore à un très petit nombre d’espèces,
renferme des plantes herbacées, vivant en
faux parasites sur le tronc des arbres, plus
rarement au pied, ou même dans les fentes
des rochers ombrés. Les feuilles sont toutes
radicales, ensi formes ou ligulécs, coriaces,
AEC
AEC
137
très entières ou plus souvent dentées en scie.
Les fleurs, en général de peu d’apparence,
sont disposées en épi terminal paniculé ou
rameux. Elles ont toutes pour patrie l’Amé¬
rique tropicale. (C. L.)
*ÆCHMIA (a’xp.77 , pointe ). i?js. — G. de
Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu
des Tinéites, établi par M. Treitsehke, et que
nous avons adopté (. Hist.natur . des Lépiclopt.
de France ), en le caractérisant ainsi : Palpes
inférieurs courts, falqués, velus jusqu’au
bout , et terminés en pointe obtuse. Trompe
courte, mais visible. Antennes très longues
et très fines. Tête aussi large que le corselet.
Corselet mince. Abd. effilé et conico-cylin-
drique. Pattes postérieures longues et peu
épaisses. Ailes supérieures allongées et dont
le sommet se termine en lobe arrondi. Ailes
inférieures très étroites, lancéolées et lar¬
gement frangées, surtout au bord interne. —
Ce g. ne renferme qu’un petit nombre d’espè¬
ces, toutes remarquables parles lignes et les
points d’argent dont leurs ailes sont ornées
sur un fond bronzé très luisant. Nous citerons
pour type YÆchmia Thrasonella Scop., dé¬
crite par M. Treitsehke , sous le nom d ’E-
quiiella, et figuré par Hubner sous celui
d ' Ayliella ( tab . G4, fig. 431 ). Elle se trouve
en Saxe et en Bohême , ainsi que dans le
nord de la France. (D.)
"ÆCIDINÉES et mieux OECIDMÉES
( oixlSiov . maisonnette ; par extension :
loge, cellule), bot. cr. — Petite famille de
Champignons que j’ai formée ( Ann. des
sc. nat., janv. 1830) aux dépens de celle
des Urédinées. Elle se compose de petits
Champignons parasites , qui se dévelop¬
pent sur les feuilles, les tiges, et quelque¬
fois sur les fleurs et sur les fruits. Leurs ré¬
ceptacles , ordinairement très nombreux,
sont coriaces, membraneux , arrondis ou tu¬
buleux. Ils s’ouvrent de différentes ma¬
nières, suivant le g. , et laissent échapper
leurs spores sous forme de poussière blanche,
jaune ou orangée. — Cette famille comprend
les g. Rœsielia, Rebent. ; OEcidium, Pers. ;
Peridermium , Link; et YUredo sedi DC. ,
dont j’ai fait le g. Endophyllum. ( Lév.)
ÆCIDIUM et mieux OECIDIUM ( o ixl-
êiov , maisonnette; par extension : loge, cel¬
lule ). bot. cr. — Hill ( Hislory of plants )
a le premier employé cette dénomina¬
tion pour désigner un genre de Champi¬
gnons auquel Haller avait donné, quel-
* ques années auparavant, le nom de Sphæ-
ria. Plus tard Persoon l’appliqua à un
g. de la même famille, dont les individus ,
vivant parasites sur plusieurs espèces de
plantes, avaient été rangés avant lui parmi
les Lycoperdon , parce qu’ils répandent,
comme eux , leurs spores sous forme de
poussière. Gmelin, dans la 13me édition du
Systema JYaturæ de Linné, fit connaître plu¬
sieurs espèces nouvelles que Persoon lui avait
communiquées, et parmi lesquelles se trou¬
vaient des Uredo et des Puccinia , que l’au¬
teur du Synopsis Fungorum fit rentrer dans
leur véritable g. Ces distinctions parais¬
saient parfaitement établies, lorsque M. Link,
considérant le péridium des OEcidium
comme une altération accidentelle de l’épi¬
derme, les réunit avec les Uredo sous le nom
de Cœoma. L’opinion du célèbre professeur
de Berlin, adoptée principalement parles
auteurs allemands, a jeté de nouveau, parmi
ces Champignons, une confusion que j’ai es¬
sayé de dissiper dans un mémoire sur le dé¬
veloppement des Urédinées ( Ann. des Sc.
JYat. janv. 1839)»
Le g. OEcidium appartient à la famille des
OEcidinées et présente les caractères sui¬
vants : Réceptacles ou péridies isolés ou réu¬
nis, cylindriques, sessiles, membraneux et
fragiles , s’ouvrant à leur sommet en plu¬
sieurs lanières qui se réfléchissent en dehors,
et renfermant dans leur intérieur des spores
libres , globuleuses ou ovales qui se ré¬
pandent spontanément sous forme de pous¬
sière blanche, jaune ou orangée. — Dans
toutes les espèces que j’ai étudiées, j’ai
trouvé constamment les spores globuleuses.
M. Fries assure que Y OEcidium Podophylli
de Schwein les a biloculaires comme les
Puccinies. On ne trouve ces Champignons
que sur les plantes vivantes. Us sc dévelop¬
pent sur les feuilles, les pétioles, les tiges,
quelquefois sur le calice, et même sur les
fruits; ils sont tantôt épars , tantôt groupés
en cercle, et cette disposition peut, mieux
que la couleur, servir à les diviser en 2 sec¬
tions. Si l’on suit le développement d’un
OEcidium, on voit sur les feuilles des sur¬
faces pâles et décolorées. L’épiderme étant
enlevé, on distingue à la loupe sur le pa¬
renchyme de petits filaments blancs qui ,
d’abord isolés , deviennent ensuite plus nom-
9*
T. i.
138
AED
breux et s'anastomosent entre eux. A leur
centre, il se forme un ou plusieurs tuber¬
cules qui s’allongent, percent l’épiderme
par leur sommet qui se divise ensuite en un
nombre plus ou moins considérable de
dents ou de lanières , se réfléchissant en
dehors comme le péristome des Mousses, et
permettent de se répandre aux spores que
Ses péridies renfermaient. C’est à tort que
M. Link a considéré ce péridium comme une
altération de l’épiderme; ces 2 parties sont
parfaitement distinctes, n’ont aucune con¬
nexion entre elles, et peuvent être isolées
très facilement sur un grand nombre de
plantes. Ces parasites sont peu dangereux
pour les végétaux sur lesquels iis vivent; on
les voit cependant, quand ils sont nombreux,
causer S’atrophie des feuilles et en empê¬
cher le développement complet. L ’Euphorbia
Cyparisias , que d’anciens auteurs ont ap¬
pelé dans cette situation, Euphorbia degener,
nous en offre fréquemment un exemple. On
observe pourtant quelquefois le contraire :
les feuilles deviennent plus longues, plus
larges et beaucoup plus épaisses qu’elles ne
le sont ordinairement. J’ai remarqué la
môme bizarrerie sur 1 eThesium' Imophyllum .
On a aussi accusé Y OEcidium Berberidis de
causer la rouille ( Uredo rubigo) des céréales ;
cette opinion, quoique erronée, puisque ces
2 champignons ne sont pas du même g. ,
conserve encore des partisans ; mais elle ne
repose manifestement que sur le préjugé.
(Lév.)
ÆBÉLITE ( atS-nloq , obscur), min. —
Kirwan a donné ce nom à une substance
qu’on trouve à Ædelfors, en Suède, où elle
sert de support à l’Apophyllite ; elle se pré¬
sente en petites masses tuberculeuses à tex¬
ture fibreuse ou striée, dont les couleurs va¬
rient entre le gris, le jaunâtre, le verdâtre
et Se rouge pâle. Bergmann, qui i’a analy¬
sée, en a fait une variété de Zéolithe, sous
le nom de Zéolithe siliceuse. Elle est généra¬
lement classée aujourd’hui parmi les Méso-
types. V. ce mot. (Del.)
* ÆMEMONUS ( al S u wj , ovoç , timide,
pudibond ). ins. — G. de l’ordre des Coléop¬
tères tétramères, famille des Curculionites,
tribu des Apostasimérides, établi par Schocn-
nerr, qui lui adonné les caractères suivants:
Antennes de médiocre longueur, un peu
minces; leur funicule de 7 articles; les 5
AED
premiers allongés, subobeoniques, dimi¬
nuant graduellement de longueur : les Gme
et 7me courts, presque tronques à leur som¬
met ; massue en ovale, allongée , amincie.
Rostre très long, assez robuste , presque cy¬
lindrique , arqué. Yeux très écartés, abais¬
sés, subovales, déprimés. Prothorax légè¬
rement bisinué à la base, un peu arrondi
sur les côtés, se rétrécissant brusquement
par devant, resserré, un peu allongé au
sommet , lobé derrière les yeux. Élylres
oblongues, ovales, convexes, déprimées sur
le dos avec les angles huméraux obtus. — Ce
g., qui ne figure pas dans le dernier Catalo¬
gue de M. Dejean, est très voisin des Crypto-
rhynques, dont il est cependant facile de le
distinguer parla forme des antennes, dont
le funicule est organisé différemment, ainsi
que par les yeux qui sont très écartés et
surbaissés. Il a pour type une espèce de l’A¬
frique australe que l’auteur nomme Æde-
monus punclatus. (D.)
ÆDES ( dtyjtîvjç , importun , désagréable ).
ins. — G. de l’ordre des Diptères , division
des Némocères, famille des Culicides, éta¬
bli par Hoffmansegg et adopté par Meigen
ainsi que par M. Macquart, qui lui donne
pour caractères : Palpes à base épaisse, très
courts et pointus dans les 2 sexes. — Ces
caractères suffisent pour distinguer les
des Cousins , dont ils sont d'ailleurs très
voisins, en ce que ces derniers, chez les mâ¬
les , ont toujours les palpes plus longs que la
trompe. Ce g. ne renferme qu’une seule esp.,
qui habite le nord de riUlemagne , et que
M. Hoffmansegg a nommée : Æ. cinereus .
Elle est longue de 2 lignes et demie, d’un
brun noirâtre, avec les cuisses jaunes et les
ailes grisâtres. (D.)
* AEDÎA ( à-/)d toc, désagrément; par ex¬
tension , tristesse), ins. — G. de l’ordre des
Lépidoptères , famille des Nocturnes, tribu
des Yponomeutides , établi par M. Stephens
aux dépens des Yponorneuies de Latreille ,
sous le nom de Melanoleuca. En adoptant ce
g. (. Hist.nai . des Lépid. de France), nous
avons cru devoir en changer le nom, attendu
sa trop grande ressemblance avec celui de
Melaleuca , que porte une espèce de Noc¬
tuelle. Voici les caractères que nous lui assi¬
gnons : Palpes grêles, très arqués , avec le
dernier article presque filiforme. Trompe
assez développée. Corselet robuste. Abdo-
AED
AEG
139
men cylindrique. Bord postérieur des lres
ailes plus ou moins arrondi. — Les Aédies
se distinguent au premier coup d’œil des
Yponomeutcs , en ce qu’elles sont largement
tachetées et non finement ponctuées de noir,
comme celles-ci ; elles en diffèrent plus es¬
sentiellement par la forme de leurs palpes ,
par la coupe de leurs ailes, et en outre par
les mœurs de leurs chenilles qui vivent so¬
litairement sur des plantes basses, tandis
que celles des Yponomeutes vivent en so¬
ciété sur des arbres ou des arbrisseaux. Des
4 espèces que nous rapportons à ce g., nous
ne citerons quel’Aédie delà Vipérine [Alu-
ci ta bipunclella Fabr.), A. Ecliiella , dont
la chenille vit entre les touffes des fleurs
de la Vipérine ( Echium vulgare). Cette es¬
pèce est figurée dans notre ouvrage précité
( l. x, pl. 285, fig. 2 ). (D.)
*ÆDïLIS (Magistrat chargé, chez les Ro¬
mains, de la police de la ville et de la con¬
servation des bâtiments publics), ins. —
G. de Coléoptères tétramères, famille des
Lorigicornes, tribu des Lamiaires , s.-tribu
des Déprimés, établi par M. Serville et dont
voici les principaux caractères : Tarières
des femelles allongées, toujours saillantes
dans le repos, et dépassant l’abdomen. An¬
tennes glabres, ordinairement très grandes
dans les mâles. Epine latérale du corse¬
let occupant le milieu du bord. Toutes les
pattes d’égale longueur avec leurs tarses
glabres. — Ce g. a pour type la Lamia y Edi-
lis Fabr., ou Cerambix id. Oliv. , dont
M. Serville a converti le nom spécifique en
nom générique. M. Dejcan en l’adoptant
en a changé le nom en celui d ' Asiynomus
[K. ce mot). La Lamia dont il s’agit,
habite plus souvent l’intérieur des mai¬
sons que les bois ; et cela , parce que
sa larve continue de croître et de se dé¬
velopper dans les poutres et les solives de
sapin qui servent à construire les habi¬
tations dans les contrées du Nord et les
pays de montagnes; delà, sans doute , le
nom d ’Ædilis que lui a donné Fabricius.
(D.)
* ÆDMANNTA, Thunb. bot. rir. — Suivant
M. De Candolle ( Prodr. 2 p. 118), c’est un
double emploi du g. Hafnia , Thunb. (Sp.)
ÆDOPEZA. ins. — Nom générique de Co¬
léoptères, mal orthographié dans le dernier
Calai, de Dejean. V. le mot oedopeza. (D.)
ÆGA (Ega, nymphe, nourrice de Jupi¬
ter; acy?;, peau de chèvre), ckust. — Leach
(Linn. Soc., irons, t. xi) désigne sous ce nom
un g. de l’ordre des îsopodes , qui est ainsi
caractérisé: les deux 1ers articles des antennes
supérieures très larges et comprimés. Yeux
grands, légèrement convexes, convergeant
antérieurement. Côtés des articles de l’ab¬
domen imbriqués. Lame intérieure des ap¬
pendices du ventre tronquée àson extrémité
interne. — Ce g. renferme 3 espèces, dont
une a été trouvée dans les mers d’Ecosse ;
on ignore la patrie des deux autres. (II. L.)
ÆGEJLUA (nom d’une nymphe dans la
Myth.). ins. — G. de l’ordre des Lépidoptères,
établi par Fabricius (Sysi. Gloss.), aux dé¬
pens de son g. Sésie , et qui a pour type le
Sphinx apiforrnis de Linné. Ce g. parut trop
peu caractérisé à Latreille pour être adopté.
Il n’aurait pu l’être d’ailleurs sans en chan¬
ger le nom, déjà employé pour désigner un
g. de Diptères et une espèce de Papillons
diurnes , et qui ne se distingue que par l’or¬
thographe de celui d 'Egeria, appliqué par
Leach à un g. de Crustacés décapodes. V. le
mot Sésie. (D.)
* ÆGERIÂ ( nom mythol. d’une nym¬
phe). ins. — G. de Diptères formé par
M. Robmeau-Desvoidy, auxdépensde quel¬
ques espèces du g. Hylemyia, Macq., et qu’il
a converti depuis en section sous le nom
d ' Hylemyiæ. ( V . ces 2 mots.) (D.)
ÆGERITA ( a tyttpoç , peuplier ; parce
que, dit-on, la plante fut découverte sur
cet arbre; étym. obscure), bot. ce. — G.
de Champignons, établi par Pcrsoon , nais¬
sant sur les bois ou sur les écorces en dé¬
composition, cl sc présentant sous la forme
de corps très petits, arrondis , sessiîes , nus
ou garnis de soies. Leur centre est com¬
posé d’un tissu cellulaire , irrégulier et
condensé, dont la surface est couverte d’une
couche de spores sphériques , inégales ,
transparentes, qui se séparent et ressem¬
blent à de la farine. On n’en connaît que
deux espèces. — Persoon m’a dit plusieurs
fois qu’il ne fallait tenir aucun compte de
YÆgeriia cæsia; que c’était une espèce
qu’il avait décrite sur un échantillon en mau¬
vais étal, et qu’il n’avait jamais retrouvée,
même dans l’endroit où il l’avait prise la pre¬
mière fois. La place que ce g. doit occuper
dans la classification mycologique est en-
140
AEG
AEG
core incertaine. M. Fries le range dans les
Trichodermacés. Comme je n’ai jamais pu
trouver dans les Æ g évita candida et selosa , le
voile filamenteux qui est censé recouvrir la
couche de spores, et former un péridium
fugace, je pense qu’il serait mieux placé à
côté des Tuberculaires, dont il diffère ce¬
pendant par la forme des spores et par l’ab¬
sence du pédicule composé de cellules allon¬
gées , rapprochées en faisceaux et parfaite¬
ment distinctes. (lév.)
ÆGIALUE. Ægialia (afyccJoç, bord de la
mer), ins. — G. de l’ordre des Coléoptères
pentamères , famille des Lamellicornes, tribu
des Scarabéides, créé par Latreille , aux dé¬
pens de celui des Aphodies de Fabricius , et
dont il s’éloigne par ses mandibules entiè-
rement cornées , par son labre coriace et
saillant, quoique très court; par ses mâ¬
choires armées intérieurement d’un crochet
robuste , terminé par 2 dents , et enfin par
la forme de son chaperon. Par ses autres ca¬
ractères, il se rapproche des Géotrupes ; mais
eeux-ci ont leurs antennes de 1 1 articles tan¬
dis qu’on n’en compte que 9 à celles des Æ-
gialies. — Dans son dernier Catalogue, M. De-
jean ne rapporte à ce g. que deux espèces, sa¬
voir: YÆ. globosa Illig., qui se trouve dans
le nord de la France, et YÆ. americana\PC\.,
de l’Amérique du Nord. Ainsi que leur nom
générique l’indique , ces Insectes se tiennent
dans le sabie, sur le bord de la mer. (D.)
* ÆGIALïMA (aiyiAog, bord de la mer).
bot. ph. — Schultes ( Mant . 2, p.222) avait
proposé d’établir un g. sous ce nom, dans la
famille des Graminées, pour une variété du
Kœleria villosa de Persoon ; mais ce g. n’a
pas été adopté. V. koeleria. (A. Pi.)
*ÆGIALITES (atytocArrvjç, qui vit sur les ri¬
vages de la mer ). ins. — G. de Coléoptères
pentameres, famille des Térédiles, établi
par Eschscholtz, sur une seule espèce, origi¬
naire de l’Amér. occidentale et qu’il nomme
Æ. debills . Ce g., dont les caractères ne nous
sont pas connus, est placé par M. Dejean
[Calai., 3me édit.) entre le g. Gibbium ,
ëcop., et le g. M asti gu s , Hoffmansegg, et
appartiendrait alors à la tribu des Ptiniores
de Latreille. (D.)
ÆGÏALITES (aiytaXtrvjç , qui se trouve sur
le bord de la mer), ois. — • C’est, dans la
Méthode de|Vieillot, sa troisième famille de
l’ordre des Echassiers, répondant en partie
à celle des Pressirostres de Cuvier, et ren¬
fermant les G. OEdicnème, Échasse, Huî-
trier, Érole, Courevite, Pluvian, Sanderling
et Pluvier. (Lafr.)
*ÆGIALÏTIS (odyiaXtT tç, qui se trouve sur
le bord de la mer), bot. pii. — Ce g., établi
par Trinius (. Agrost . fund. 127, t. 9), dans
la famille des Graminées, pourje Kœleria
villosa Pers., n’a pas été adopté. (A. R.)
* ÆGIALITIS ( atytaXnriç , qui croît sur le
bord de la mer), bot. ph. — G. de la famille
des Plumbaginacées, Lindî. (Plumbaginées,
Juss.) , tribu des Staticées, fondé par R.
Brown ( Prod . 426), qui lui assigne les ca¬
ractères suivants ; Fleurs tribractéées , en
épis paniculés. Calice tubuleux, quinqué-
fide, plissé-anguleux, coriace. Corolle hy-
pogyne , pentapétale , à onglets cornés à la
base. Etamines 5, insérées sur les onglets
des pétales. Ovaire uniloculaire, uniovulé ;
ovule anatrope , suspendu au sommet d’un
placenta libre , assez épais. Cinq styles , dis¬
tincts, terminaux; stigmates en tête. Utri-
cule monosperme , coriace, exsert, subangu¬
leux -cylindracé , se rompant au sommet,
lors de la germination de la graine. Grai¬
ne dépourvue d’albumen, germant dans le
fruit; radicule supère; plumule diphylle, assez
grande. — Ce g. ne se compose encore que
d’une espèce: c’est un petit arbrisseau, très
glabre, croissant avec les Rhizophores sur
le bord de la mer, dans la partie tropicale
de la Nouvelle-Hollande; ses rameaux sont
cylindriques, fragiles, marqués, à l’entour, de
cicatrices résultant de la chute des pétioles;
ses feuilles sont alternes , planes , coriaces ,
ovales, très entières, sans stipules; leurs
pétioles sont largement marginés, dilatés
et engainants â la base ; les fleurs sont blan¬
ches, tribractéées, subimbriquées, alternes,
et disposées en épis paniculés. (C. L.)
* ÆGIALITIS (afyiaXtTiç, qui se trouve
sur le bord de la mer), ois. — Nouveau g.
formé par Gould et renfermant des espèces
de Pluviers qui me paraissent conformés
comme nos Pluviers à trois doigts, sans épi¬
nes aux ailes et sans caroncules, telles que
notre Pluvier à collier. Trois espèces de la
Nouv.-Hollande sont décrites et figurées par
Gould, dans son Synopsis d’Australie (pari. 2).
Une d’elles est 1 ’Ægialilis nigrifrons Gould, sy¬
nonyme du Cliaradrius nigrifrons Cuv. [Mus.
de Paris et Tem. Col. 47, /. 1.) Char, me -
AEG
AEG
141
lanops Vieillot, Dict. 27, p. 139. ( Lafr. )
"ÆGICERAS ( aH; , yoç , chèvre ; xepocç ,
corne ). bot. c,r. — Nom imposé par Green
au g. Ceraiodon , Brid. [V. ce nom), et
qui s'appliquait surtout à une variété du
Ceraiodon purpureus, originaire de la pro¬
vince de Cornouailles, en Angleterre. Ne
confondez pas ce g. avec son homonyme,
établi par Gærtner. (C. M. )
ÆGICERAS (a’i^yoç, chèvre ; x/pa;, corne;
allusion à la forme du fruit ). bot. pii. —
G. de la famille des Myrsinacées , Lindl.
( Myrsinées , R. Br. ; Ardisiacées , Juss.), dont
M. A. De Candolle {Rev. des Myrs.) a fait le
type d’une tribu (Ægicérées) dans la même
famille , et qui a été fondé par Gaerlner
{Sem. et Fruct. t. 4G ) aux dépens du Rliizo -
phora corniculata L. En voici les caract. essen¬
tiels : Cal. pentasépale , coriace, persistant.
Cor. infundibuliforme, quinquépartie. Éta¬
mines 5, exsertes, insérées à l’anneau basi¬
laire du tube de la corolle; anth. oblongues,
biloculaires , déhiscentes supérieurement;
style persistant; stigm. simple. Follicule ar¬
qué, cylindrique, acuminé, monosperme.
Funicule terminé en une arille calyptri-
forme. Cotylédons très petits , à radicule
très grande. — L’arbrisseau, type de ce g.
Æ.rnajus ( Rhiz . corniculata L.) , croît parmi
les mangliers, jusqu’au 34e degré de lati¬
tude australe. Les fleurs en sont blanches et
disposées en faisceaux axillaires. Gaertner
rapporte au même g., sous le nom d’Æ. mi¬
nus , Y Umbraculum maris de Rumph ( Amb .
3 , t. 82), dont le fruit est plus petit.
(C. L.)
* ÆGICÉRÉES («?£, yoq , chèvre; x/pocç,
corne), bot. pii. — Tribu formée par M. A. De
Candolle dans la famille des Myrsinacées,
Lindley (Ardisiacées, Juss.), et comprenant le
seul g. Ægiceras. (C. L.)
* ÆGÎDIUM (a’yi'^ov , chevreau). i]\s. —
G. de l’ordre des Coléoptères pentamères ,
famille des Lamellicornes, tribu des Scara-
béides, établi par M.Dejean (Cala/. 3me édit.)
qui n’en a pas publié les caractères. Il y rap¬
porte 2 espèces, l’une de la Guadeloupe,
qu’il nomme /F.. Muticum, et l’autre du Bré¬
sil, qu’il appelle Æ. hœdulus. Ce g. précède
immédiatement le Phileurus de Latreillc.
(D.)
ÆGÎLOPS > espèce de Grami¬
nées). bot. ph. — G. de la famille des Grami¬
nées , voisin du Triticum , établi par Linné,
et qui comprend 5 ou G espèces crois¬
sant en général dans les régions méridiona¬
les de l’Europe. Ce sont des plantes annuel¬
les , peu élevées , à feuilles planes , et à épi
simple, composé d’épillets sessiles , solitaires,
et en général distiques. Les épillets contien¬
nent de 3 à 5 fleurs, dont la terminale est
stérile. Les 2 écailles de la glume sont anté¬
rieures, collatérales, égales entre elles, con¬
caves, coriaces, tronquées à leur sommet,
qui offre 3 ou 4 dents terminées par une
arête. Les paillettes sont herbacées ; l’infé¬
rieure concave est tronquée à son sommet
qui est à 2 ou à 3 dents ordinairement aris-
tées; la paillette supérieure est bicarénée.
Les stigmates sont sessiles, plumeux. La ca-
riopse est allongée , nue , marquée d’un sil¬
lon longitudinal. — Quatre espèces de ce g.
croissent naturellement dans les provinces
méridionales de la France : savoir : Ægilops
ovata L., triarislala Willd. , triuncialis L. et
squarrosa L.
Nous ne discuterons pas ici l’opinion sin¬
gulière émise par quelques personnes, et en¬
tre autres par le professeur Latapie de Bor¬
deaux, qui pensent que notre blé ( Triticum
sativum L. ) n’est qu’une dégénérescence de
l’ Ægilops ovata L. , et qu’en cultivant cette
dernière plante et semant plusieurs fois ses
graines, on finit, au moyen de dégradations
successives, par obtenir le Triticum sativum.
De semblables opinions doivent paraître au
moins paradoxales. (A. R.)
* ÆGINA (nom rnythol. ). acal. — G. de
Méduses établi par Eschscholtz dans la fa¬
mille des Equorides , la 3me de sa division
des Discophores cryptocarpes. Ses caractè¬
res sont : Appendices du ventricule larges ,
sacciformes ; Cirrhes alternes dans les inter¬
valles des appendices. Il comprend 2 espèces
de l’Océan pacifique septentrional. ( F.
Eschs. Sijst. der Acalepli.). (Duj.)
* ÆGINETIA Cavan. (Nom myth.). bot.
pii. • — Synon. du genre Bouvcirdia , Salisb.
(Se.)
* ÆGIAOPSIS ( Ægina , nom rnythol.;
o^iq , aspect), acal. — G. de Méduses , éta¬
bli par Brandt pour une espèce (Æ. Lauren -
tii) observée par Mertens dans son Voyage au¬
tour du Monde. Il se rapproche beaucoup du
g. Ægina ; mais il s’en distingue par la pré¬
sence de 4 bras, dont celui-ci est dépourvu.
[V. le Mém. desc. de Brandi, Recueil acad.
Pélersb. 1838.) (Duj.)
ÆGÏPHILA (ai'Ç, yoc, chèvre; cplT/j, amie;
les chèvres en broutent les jeunes pousses
de préférence), bot. ph. — G. de la famille
des Verbénacées, type de la tr. des Ægiphi-
lées, Endl.(Yiticées, Bartl.), fondé par Jac-
quin ( Am . edit.pict. t. 16), et ayant pour
synonymes les g. Manabea , Aubl., et ()m-
phalococca , Willd. Ses caract. sont ainsi
circonscrits : Cal. campanulé ou turbiné,
quadridenté. Corolle hypogyne, infundibuli-
forme ou hypocratérimorphe, à tube beau¬
coup plus long que le calice , à limbe qua-
driparti, égal. Quatre étam., exsertes, égales,
insérées au tube de la corolle. Ovaire qua-
driloculaire , à logetles uniovulées. Style
bifide, terminal. Baie quadriloculaire ou bi-
toculaire par avortement; graines solitaires
dans chaque loge. — On connaît environ
une vingtaine déplantés de ce genre, toutes
particulières à l’Amérique tropicale; ce sont
des arbres ou des arbrisseaux à feuilles op¬
posées, simples, à fleurs jaunes ou blanches,
disposées en corymbes dichotomes, panicu-
îés , axillaires et terminaux. Le nom vul¬
gaire de quelques espèces dans les Antilles
est Bois-cabri. (C. L.)
*AE(sîHÂ (ctXyiq, écusson). BOT. CR. —
G. de la tribu des Batracliospermées, famille
des Phycées, créé par M. Fries {PL hornon.)
et dont les caractères sont ainsi exprimés :
Thalle continu, entouré de mucus; filaments
articulés, simples, naissant tout autour d’une
couche médullaire centrale. — Ce g., fondé
sur une seule espèce des mers du Nord, le
Linckia Zosteræ Lyngb. ( Hydroph . t. 66.),
nous semble devoir être rapporté au g. Me-
sogloia. (Bréb.)
ÆGrlKME (Ægir, divinité Scandinave).
min. — Esmark a donné ce nom à un miné¬
ral dont l’espèce n’est pas encore détermi¬
née, et dont les cristaux ont de l’analogie
avec ceux de l’amphibole hornblende. Il a
été découvert dans une île, près de Skans-
üord. Selon Berzélius, il contient de la si¬
lice , du manganèse , du fer et de l’acide
phosphorique. (Del.)
ÆGÏTHALES ( aîytGaXoç , mésange ). ois.
— C’est , dans la Méthode de Vieillot, la 9me
famille de l’ordre des Oiseaux sylvains.
(Lafr.)
* ÆGITHALUS (ouytGodoç, mésange), ois.
— G. formé par Yigors aux dépens du Pa¬
rus ( Mésange), ayant pour type la Mé¬
sange rérniz ou p enduline de Buffon ( Pi.
Enl. 618 et 708 ), Parus Pendulinus L.
Nous croyons , en adoptant ce g. , devoir lui
adjoindre la Mésange moustache ( Parus biar-
micuslAn.) quoiqu’elle en diffère par le bec
et la queue; mais qui a de commun avec
elle, la forme toute particulière des pattes
et des ailes et la coloration du plumage.
Toutes deux demeurent habituellement dans
les roseaux et les marais, où elles suspen¬
dent aux branches flexibles ou aux roseaux,
leurs nids très artistement construits en
forme de bourse ou de cornemuse , à entrée
latérale. Ils sont composés du duvet des fleurs
de saule et de diverses plantes aquatiques, et
entrelacés de filaments. A l’exemple de Tem-
minck , nous avons rapproché ces 2 espèces
sous le nom de Mésanges riveraines et ren¬
fermant notre g. Ægithale , dont les carac¬
tères sont alors : Ailes arrondies, subobtu¬
ses , à rémiges primaires courtes ; la lre très
petite, presque nulle. Pieds robustes à doigts
antérieurs presque égaux et armés d’ongles
longs et forts; le postérieur le plus fort de
tous. Queue ou courte et légèrement échan-
crée , ou longue et fortement étagée. Bec
grêle, entier, comprimé ou très droit et en
cône allongé, très aigu, ou arqué en des¬
sus avec la mandibule supérieure plus lon¬
gue que l’inférieure. Ce g., comme on le voit,
répond aux 2 sections Rérniz et Moustaches
des Mésanges de Cuvier et à celle des Mé¬
sanges riveraines de Temminck.
On réunit ordinairement au Bémiz,
le Parus capensis L., Sonnerai (2me V.
pi. 112), ou Petit deuil , Bufî. Nous sommes
étonné que le Figuier bec-fleurs de Vaillant
[Afr. 3, 142, pl. 134), qui, d’après ses for¬
mes générales et particulièrement celle de
son bec, nous paraît un véritable Ægithale ou
Rérniz, et probablement même ce Parus ca¬
pensis des auteurs, n’ait cependant été si¬
gnalé comme tel ou même comme Mésange
par aucun auteur. Il est fort petit, moindre
que notre Roitelet, d’un gris cendré ter¬
reux en dessus plus foncé sur la tète et avec
les plumes du front noires et blanches arron¬
dies, comme écailleuses et relevées. Il a le
ventre d’un jaunâtre terne , mêlé de rous-
sâtre. C’est encore, nous le pensons, YÆgi-
thalus Smithii (Will. Jardine, pl. 113). Nous
AEG
devons convenir cependant que dans ce que
Vaillant nous apprend sur les mœurs de cet
oiseau, qui vit habituellement en petites ban¬
des, faisant entendre sans cesse un faible cri
de rappel, et visitant toutes les fleurs pour
y saisir les insectes qu’elles recèlent , nous
retrouvons bien des mœurs analogues à celles
de nos Mésanges , mais rien qui nous retrace
l’habitant de nos espèces riveraines, quoi¬
qu’il en ait tous les caractères extérieurs.
A ces espèces, M. Burton en ajoute une
nouvelle : Y Æyithalus flammiceps des monts
Hymalaya , qu’il décrit dans les Proceed.
Lond. Zool. Soc. 1835. Le Parus rnelanoce-
phalus de Gould (Cent, of birds from Hyma-
laya ), d’après son bec grêle, mais légère¬
ment arqué en dessus, nous paraît une es¬
pèce de transition entre ce g. et le Parus.
(Lafr.)
ÆGITTIÏME. Ægilhina ( afytQoç , nom de
la Linotte chez les Grecs), ois. — G. de l’or¬
dre des Oiseaux syl vains et de la famille des
Chanteurs dans la méthode de Vieillot; of¬
frant pour caractères : Bec en cône allongé,
robuste, presque droit, à mandibules supé¬
rieures, légèrement échancrées. Ailes sur-ob¬
tuses à rémiges courtes; la lre n’atteignant,
comme chez les mésanges, que le tiers de la
5nie. Queue courte , terminée carrément.
Tarses, ainsique les doigts, peu allongés,
mais robustes , terminés par des ongles
forts, Irès arqués; celui du pouce, plus
que les autres. Plumage lâche, allongé,
très épais, surtout sur le dos et le croupion,
comme chez les mésanges. — Ces caract.
nous ont paru suffisants pour conserver le
genre ; mais nous le plaçons près des Mé¬
sanges, avec lesquelles il a les plus grands
rapports. Deux espèces seulement sont con¬
nues : V Ægilhina quadricolor Vieill. (JV.
Dieu i, 176, Faill. Afr. pl. 141.) et l’Æ.
alricapilla Vieill. (Ibid, et Vaill. Id. pl. 140.)
(Lafr.)
ÆGÏTIIUS ( ouVQoç , nom de la Linotte ,
chez les Grecs), ins. — G. de Coléoptères té-
tramères , famille des Clavipalpes , tribu des
Erotylènes, établi par Fabricius. Dans ma
Monographie des Érotyles , qui a paru en
1825 , j’avais, d’après l’autorité d’Olivier et
du célèbre Lalreille, réuni à ces insectes les
Ægiihus de Fabricius, comme ne présentant
pas de caractères suffisants pour en être sé¬
parés. En effet ils n’en diffèrent que parce
AEG 143
que leur corps est plus hémisphérique, in¬
dépendamment d’une légère modification
dans la forme de leurs palpes inférieurs.
Cependant le nombre des esp. connues dans
ces 2 g., ayant plus que doublé depuis la
publication de ma monographie, on a senti la
nécessité, pour s’y reconnaître, non seule¬
ment de rétablir le G. Ægiihus , mais encore
de créerde nouvelles coupes génériques par¬
mi les Érotyles proprement dits ; en sorte que
les espèces que j’avais réunies en un seul g.
se trouvent réparties aujourd’hui en 10, y
compris celui des Ægithes dont il est seule¬
ment ici question. D’après M. Dejean , ce
dernier g., qui se borne à 3 ou 4 espèces dans
Fabricius, en contient aujourd’hui 17, toutes
de l’Amérique intertropicale. Nous citerons
ici comme les plus connues : Y Ægiihus suri-
namensis Fabr. , de Cayenne; YÆg. gua-
dalupensis Fabr., de la Guadeloupe. Ces 2
espèces sont figurées dans ma Monographie,
pl. 7, fig. 59 et 76. (D.)
ÆGLE , Corr. (ouylri , lustre , éclat ; nom
d’une nymphe de la Mythol. et de l’une des
Hespérides). bot. pii. — G. de la famille des
Àurantiacées. Corréa ( Act. Soc. Linn. 5 ,
p. 222) et Roxburgh ( Corom. 2, n° 143; Flor.
Ind. 2, p. 579), lui assignent les caractères
suivants : Calice campanulé, 4 ou 5-den-
té. Pétales 4 ou 5. Etamines environ 40; fi¬
lets courts, libres; anthères dressées, linéai¬
res, mucronées. Ovaire 8 - 15» loculaire ;
loges multi-ovulées. Stigmate subsessile. Pé¬
ricarpe coriace, indéhiscent, subglobu¬
leux, 8-15-Soculaire; loges 6-10- spermes et
remplies d’une pulpe visqueuse. Graines
oblongues, comprimées, laineuses ; cotylé¬
dons à oreillettes très courtes. — Arbre or¬
dinairement armé d’épines axillaires, soif
solitaires, soit géminées. Feuilles trifoîio-
lées. Fleurs blanches, semblables à celles de
l’Oranger , disposées en courtes panicules
terminales. — Le g. n’est fondé que sur une
seule espèce; c’est un grand arbre indigène
dans les montagnes de la côte de Coroman¬
del. Son fruit est très estimé dans toute
l’Inde, tant à cause de sa saveur délicieuse
et de son arôme, qu’à raison de ses proprié¬
tés relâchantes et dépuratives; ce fruit at¬
teint le volume d’un petit melon. (Sp.)
*ÆGLEE. Æglea (a tyXvj, lustre, éclat; nom
d’une nymphe de la Mythol. et de l’une des
Hespérides). crust. — G. de l’ordre des Dé-
AEG
AEG
144
capodes, famille des Ptérygures, créé par
Leach et ainsi caractérisé : Carapace dépri¬
mée , beaucoup plus longue que large, à ré¬
gions branchiales fort dilatées. Front armé
d’un rostre , avec une échancrure à sa base,
représentant l’orbite. Pédoncules oculaires
très courts , dirigés en avant. Antennes in¬
ternes ayant leur tige très courte et s’insé¬
rant au-dessous des pédoncules oculaires ;
antennes externes s’insérant sur la même li¬
gne que les dernières; mais ayant leurs pé¬
doncules composés de 4 articles. Cadre buc¬
cal , plus large en avant qu’en arrière , non
séparé del’épistome. Pieds-mâchoires exter¬
nes pédiformes. Plastron sternal triangu¬
laire, très large à sa base, situé entre les
pattes de la 4me paire. Pattes antérieures mé¬
diocres , renflées , dirigées en avant et se re¬
ployant en dessous; pattes des 3mes paires
suivantes grêles; les postérieures cylindri¬
ques , terminées par une pince rudimen¬
taire. Abdomen moins long que la carapace,
recourbé en dessous, composé de 7 segments,
avec la nageoire qui le termine très large.
Les 5 premiers segments dans le mâle sont
dépourvus d’appendices, tandis que dans la
femelle il existe 4 paires de fausses pattes
ovifères. — On n’en connaît qu’une seule
espèce, VÆ. lævis Lair., qui se trouve sur
les côtes du Chili. (H. L.)
ÆGOCÈRE. Ægocera (aie, yoç, bouc, chè¬
vre ; x/paç, corne), ins. — G. de l’ordre des
Lépidoptères, famille des Crépusculaires,
fondé par Latreille qui d’abord l’avait placé
dans sa tribu des Zygénides, et qui l’en a re¬
tiré depuis pour le mettre avec doute, il est
vrai, dans celle des Sésiades. Le fait est
qu’elle n’a pas le moindre rapport avec les
Sésies; aussi M. Boisduval, en l’adoptant,
l’ a-t-il comprise d’abord parmi les Zygénides
et ensuite dans sa tribu des Ægocérides. Il
lui donne pour caractères : Palpes dépassant
le chaperon d’une manière remarquable; le
2me article très velu, garni de poils fascicu-
lés , réunis en une sorte de bec. Antennes
fusiformes, en cornes de bélier, renflées au
milieu. Ailes un peu en toit dans le repos;
les supérieures triangulaires. Jambes re¬
couvertes d’écailles allongées. — Ce ganre ne
renferme qu’une seule espèce qui se trou¬
ve au Bengale , et que Cramer a figurée
sous le nom de Bombyx V emilia. Elle est
aussi fort bien représentée dans la Mono¬
graphie de M. Boisduval ( pl ï; fig. 3 ). (D.)
* ÆGOCERIDES. Ægoceridœ (dll,yk,
chèvre; x/paç, corne; sT<?oç, apparence). —
ins. — Tribu des Lépidoptères crépusculai¬
res , établie par M. Boisduval , qui n’en a
pas encore publié les caractères. Elle se
compose des g .Ægoccre, Amalthocère , Aga-
risle, Calhesia , et Eudricis. (K. ces mots.)
(D.)
* ÆGOGHLOA, Bentb. (ail, yk, bouc;
, herbe ; parce que ces plantes ont en
général une odeur fétide ). bot. pii. — G.
de la famille des Polémoniacées ; M. Ben¬
tham ( Bot. Beg. sub. tab. 1G22. ) en donne
les caractères suivants : Calice tubuleux ,
campanulé, membranacé à la base, quin-
quéfide au sommet : lanières indivisées ou
pennatifides, roides, inégales, spinescentes.
Corolle hvpocratériforme : tube à peu près
de la longueur du calice ; limbe quinqué-
parti : lanières oblongues , entières. Cinq
étamines , insérées au dessous du sommet
du tube de la corolle ; anthères ovales-
orbiculaires. Capsule à 3 loges polysper-
mes.— Herbes annuelles, en général vis¬
queuses. Feuilles pennaliparties ; lanières
acérées, incisées. Fleurs capitellées, accom¬
pagnées de bractées spinescentes multifides.
— Ce g., que M. Bindley confond très mal à
propos avec le JYavarelia , Ruiz et Pav., ap¬
partient aux côtes occidentales de l’Améri¬
que septentrionale et au Chili. M. Bentham
en a énuméré 6 espèces. (Sp.)
ÆGOIÆTHFWM (alyohOpoç, nom chez les
Grecs d’une plante indéterminée; dll , yoç,
chèvre; oledpog, mort), bot. pii. — On trouve
mentionnée sous ce nom, dans Pline, une
plante qu’on a cherché en vain à rapporter
avec certitude à des espèces fort différentes.
On en a fait successivement une Renoncule,
une Azalée , une Clandestine , etc. Le natu¬
raliste latin dit qu’elle croissait aux envi¬
rons d’Héraclée, qu’elle était dangereuse
pour les chevaux , les chèvres , etc. , et
qu’elle communiquait au miel des qualités
vénéneuses , quand les Abeilles en suçaient
les fleurs. (C. L.)
* ÆGOMARÂTHRUM , Koch («?£, yog,
chèvre, bouc; pocpaQpov, nom grec du Fe¬
nouil). bot. ph. — S.-division du g. Cachrys.
(Sp.)
*ÆGOMORPHUS (ou G yk, chèvre; pop-
«pvj, forme), ins. — G. de Coléoptères tétra-
AEG
mères, famille des Longicornes, créé par
M.Dcjean, qui n’en a pas publié les carac¬
tères. D’après la place qu’il occupe dans
son dernier catalogue, il paraîtrait appar¬
tenir à la tribu des Lamiaires de M. Serville.
L’auteur y rapporte 7 esp., toutes nommées
par lui, dont 4 du Brésil, 2 de Cayenne et une
de l’Amér. septentrionale. Nous n’en cite¬
rons qu’une, YÆ. infusealus , rapportée de
Cayenne par M. Lacordaire, qui l’avait ap¬
pelée Æ. lilillcitor. (D.)
ÆGOPODIUM, L. («fÇ, yo'ç, chèvre; ttovç,
Troc îoç, pied; parce que les folioles sont fen¬
dues de manière à offrir quelque ressem¬
blance avec un pied de chèvre), bot. pii. — -
G. de la famille des Ombellifères , tribu des
Amminées, DC., et qui devrait probablement
être réuni aux Carum , dont il ne diffère que
par l’absence des canaux résinifères du fruit.
L’unique espèce ( Ægopodium Podagraria
L. ) sur laquelle il se fonde, est commune
en Europe , et connue sous le nom de Poda-
graire , parce que jadis on lui attribuait la
propriété de guérir la goutte. Ses feuilles
ont une saveur aromatique , analogue à celle
de l’Angélique ; dans plusieurs contrées on
en mange les jeunes pousses en salade.
(Sp.)
ÆGOPOGON (ou£ , yoç, chèvre; irwywv ,
barbe), bot. pii. — G. de la famille des Gra¬
minées, établi sous ce nom par Willdenow,
adopté par Eunth ( Nov . gen. 1, p. 132 ) et
faisant partie de la tribu des Agrostidées. Il
se distingue par les caractères suivants :
Épillets uniflores, géminés ou ternés; les la¬
téraux ordinairement stériles et composés de
>
fleurs mâles. Glumes presque égales, bifides
au sommet , plus courtes que la fleur qui
est un peu pédicellée , et terminée par une
arête ; paillette inférieure trinervée , por¬
tant à son sommet 3 arêtes, dont la moyenne
la plus longue ; paillette supérieure binervée
et biaristée. Étamines au nombre de 3. Squa-
mules hypogynes , glabres et bilobées. Fruit
nu et glabre. — Ce g. se composait d’abord
de 2 espèces originaires de l’Amér. méridio¬
nale, d’où elles avaient été rapportées par
MM. de Humboldt et Bonpland. Rœmer
et Schultes en ont décrit quelques autres.
Quant à Palissot de Bcauvois, la plupart
des espèces qu’il y a ajoutées appartiennent
au g. Arnphipogon de Brown. V . ampiiipo-
gon. (A. R.) 1
AEG 145
ÆGOFIUCON. BOT. PH. — V . MAPROUNEA.
(Ad. J.)
* ÆGOPROSOPU S (ocfS, yoç , chèvre; ttPo-
o-c oTCov , face), ins. — M. Dcjean ( Calai . 3me
édn.)r nomme ainsi un g. de Coléoptères
tétramères, créé par M. Serville dans la fa¬
mille des Longicornes, sous le nom de Clos-
terus qu’il n’a pas adopté, nous ignorons
pour quelle raison. — Quoi qu’il en soit, V.
le mot clostère, où nous faisons connaître
les caractères assignés à ce g. par M. Ser¬
ville , ainsi que l’espèce qui lui a servi de
type pour l’établir. (D.)
* ÆGORIIIXUS (af|, yoç, chèvre; p»'v,
voç, nez), ins. — G. de l’ordre des Coléop¬
tères tétramères , famille des Longicornes ,
tribu des Cérambyeins, établi par M. Dejean
[Calai. 3me édit.), mais dont il n’a pas pu¬
blié les caractères. Il le place entre le g.
Oregosioma de M. Serville et le g. Rhinoiragus
de Germar. Il n’y rapporte qu’une seule es¬
pèce de la Nouvelle-Hollande qu’il nomme
Æ. dimidiatus. Le nom d’ Ægorhinus ayant
été donné par Ericbson à un g. de Curculio-
nites dont il a publié les caractères, celui
dont il est ici question devra recevoir un au¬
tre nom. (D.)
* ÆGORHINUS (af£, yoç, chèvre; pG ,
vo'ç, nez ). ins. — G. de l’ordre des Coléop¬
tères tétramères , famille des Curculionites ,
établi par M. Erichson,qui le caractérise ainsi :
Antennes médiocres, insérées à la partie su¬
périeure du rostre; article du funicule di¬
minuant peu à peu de longueur jusqu’à la
massue, qui est petite et terminée en pointe.
Rostre court, épais, caréné, avec les scrobi-
cules antennales obsolètes. Yeux ronds ,
saillants. Prothorax oblong, tronqué à sa
base, avancé au sommet, légèrement échan-
cré en-dessous. Écusson ponctiforme, im¬
mergé. Elytres allongées. — Ce g. est voisin
des Aterpus de Schœnherr et appartiendrait
par conséquent à sa division des Cléonides.
Il est fondé sur une espèce du Chili, nom¬
mée par Ericbson, /E . phaleralus, décrite et
figurée dans le 1er supplément au 16me vol.
des Nov. Acl. Acad. imp.Leop. Car. Nat.
pag. 282, tab. 39, fîg. 1. (D.)
* ÆGOSOMA («?£, yoç, chèvre; ™p.a,
corps), ins. — G. de l’ordre des Coléoptères
tétramères, famille des Longicornes, tribu
des Prioniens , établi par M. Serville et
adopté par M. Dejean [Calai. 3me édit.). Ce
10
T. I.
146
AEG
AEG
g. est un démembrement du g. Prionus de
Fabricius, dont il diffère principalement
par les antennes, qui sont filiformes et sem¬
blables dans les 2 sexes ; par le corselet , qui
est mutique , presque trapézoïdal, rétréci
par devant; et par la tarière des femel¬
les , longue , toujours saillante et dépassant
de beaucoup l'anus. — Les Ægosomes ont
d’ailleurs la forme allongée , et des pat¬
tes de longueur moyenne ; ils ont le faciès
des Cérambycins. On n’en connaît encore
que 2 espèces : l’Æ. scabricorne ( Prionus
scabricornis , Fabr.), ou Lepture rouillée de
Geoffroy, qui se trouve dans la forêt de Fon¬
tainebleau, et l’Æ. affine, originaire de Java.
(D.)
*ÆGOSTETHA («?£, yoç, chèvre; ar9i-
Goç, poitrine), uns. — G. de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères , fam. des Lamellicor¬
nes, tribu des Scarabéïdes , section des
Pliyllophages , établi par M. Dejean ( Calai.
3me édit.) , mais dont il n’a pas publié les
caractères. Ce g. ne renferme que 3 espèces,
toutes du Gap de Bonne-Espérance . savoir :
Æ. maritima Burschell., dislincta Dej. et
longicornis Fabricius. (D.)
* ÆGOTHÈLE (afÇ, yoç, chèvre; W,
mamelle), ois. — G. formé par Vigors sur
une espèce d’Engoulevent de la Nouvelle-
Hollande , le Caprimulgus Novæ-Hollandiœ
Lat. , dont les caract. sont : Tarses et doigts
grêles; ceux-ci allongés, l’externe surtout
qui l’est presque autant que le médian ; l’in¬
terne plus court; tous parfaitement libres et
séparés dès leur base; le pouce également
grêle et plus allongé que chez aucun autre
g. de la famille des Engoulevents (nos Ca-
primulgidœ). Ongles assez courts, mais éle¬
vés. très comprimés, subitement arqués et
très acérés , assez analogues à ceux des oi¬
seaux réellement grimpeurs. Bec très élargi
dans le genre de celui des Podarges , mais
la partie cornée supérieure s’étendant moins
vers le crâne et ses côtés. Vu d’en haut,
ce bec décrit, un arc légèrement saillant,
depuis l’ouverture jusqu’à la pointe, dont le
prolongement forme en tombant, une es¬
pèce d’onglet cylindracé. La mandibule in¬
férieure, plus large que la supérieure, pos¬
sède un rebord corné, peu élevé, que re¬
couvre, dans toute sa longueur, celui de la
mandibule supérieure dont la pointe s’ap¬
puie sur celle de dessous qui fîécîiit pour la
recevoir. Les Lonim et tout l’espace subocu¬
laire, garnis d’une rangée de très longs poils,
munis de barbes décomposées à leur base ;
une partie de ces poils retombant sur la
mandibule inférieure , et l’autre se relevant
au-dessus des Lorum, en forme de crête fron¬
tale. Ailes obtuses , à rémiges courtes et ar¬
rondies, offrant peu de fermeté. Queue for¬
tement étagée , à rectrices faibles et molles.
— Ce g., fondé sur des caractères bien suffi¬
samment importants, n’avait cependant été
adopté et France ni par Cuvier, ni par Tem-
minck et Lesson, lorsqu’on janvier 1837 nous
publiâmes, dans le Magasin de Guérin , un
mémoire détaillé sur la famille des Engoule¬
vents, que nous partagions en 2 sections :
les Humicoles et les Préhenseurs , et dans le¬
quel nous faisions ressortir les caractères du
g. Ægothèle, qui y faisait partie delà 2me
section.
Une seule espèce compose, jusqu’à ce mo¬
ment, ce g.; c’est l’Ægothèle delà Nouvelle-
Hollande ( Ægolheles Novæ-Hollandiœ Vi-
gors et Hors. Lin . Trans. tome 15, page 197.
Crested goalsucker Philipp. il. pl. et p. 170.
Wite’s Noyage lo new South Wales , pl. 29.
L’Engoulevent à crête, Caprimulgus Novœ -
Hollandiæ Vieillot, N. Dicl. t. 10, p. 234, de
Lafr. Notice sur la famille des Engoulevents ,
Caprimulgidæ , Magaz. de Guérin , janvier
1837 , pl. 82 , 83). Cet oiseau est d’un quart
environ plus petit que notre Engoulevent
d’Europe. Son dos est d’un gris ardoisé ,
très finement vermiculé de gris-cendré ; un
gris roussâtre couvre la tête et est inter¬
rompu par 3 bandes noires longitudinales,
dont une médiane, et 2 parlant de dessus les
yeux, pour se réunir sur le sinciput. Ce noir
est terminé sur la nuque par un demi col¬
lier roussâtre. Le dessous est d’un gris-rous-
sâtre pâle , vermiculé de gris-ardoisé jus¬
qu’à l’abdomen, dont le centre est blanc. La
queue est noirâtre , traversée par un grand
nombre de bandes grises. Les longs poils à
barbules, qui forment la crête frontale ou re¬
tombent sur l’ouverture du bec , sont noirs
et terminés de roussâtre au-dessous des
yeux. Les pattes sont d’un jaune pâle et les
ongles noirs. L’Ægothèle se trouve à la Nou¬
velle-Hollande, aux environs du port Jack¬
son. (Lafr.)
* ÆGUS ( o«£,yoç, chèvre), ins. — G. de
l’ordre des Coléoptères pentamères , famille
A EG
AEG
i 47
des Lamellicornes, tribu des Lucanides, éta¬
bli par Mac-Leay , qui lui assigne les ca¬
ractères suivants : Massue des antennes pres¬
que perfoliée, à peine quadrilamellée, avec le
dernier article plus grand et semi-circulaire.
Lèvre supérieure non distincte. Mandibu¬
les avancées, falquées , inermes. Mâchoi¬
res ayant leur saillie apicale cachée sous le
menton. Palpes maxillaires courts, avec le
dernierarticle dépassant seul le menton. Men¬
ton carré transversalement, échancré anté¬
rieurement. Corps déprimé. Chaperon échan¬
cré ou plutôt bidenté. Écusson petit. Jam¬
bes quadridentées. — M. Mac-Leay place ce
g. entre les g. Dorcus et Lucanus , et y rap¬
porte 4 espèces , dont 3 de la Nouvelle-Hol¬
lande et une de Sumatra, qui est le Luca¬
nus inermis de Fabricius. Le g. Ægus ne fi¬
gure pas dans le dernier Catalogue de M. De-
jean. (D.)
ÆGYPIUS ( afyuTïioç, vautour), ois. — G.
formé par Savigny (Syst. des Ois. d’ Égypte)
sur le Vautour Arrian ( Vultur cinereus
Gmel.), et dont les caractères sont: Bec gros,
élevé , comprimé vers le sommet , à dessus
très convexe. Narines presque rondes ou
ovalaires , placées en travers; leur bord an¬
térieur peu ou point étalé, et le milieu de
leur ouverture pourvu d’une lame épaisse,
cartilagineuse, qui s’élève du fond. Langue
large sans aiguillon. Bouche très grande et
fendue jusque sous les yeux. Tarses épais ,
complètement réticulés. Doigts forts, le mé¬
dian allongé, les latéraux courts, presque
égaux. Ongles antérieur et postérieur beau¬
coup plus grands que celui du milieu. Mem¬
brane interdigitale et basale, du médian
à l’externe, très développée; du médian à
l’interne presque nulle. Ailes épaisses, très
longues, obtuses, à rémiges primaires de
longueur médiocre , les secondaires gran¬
des , voûtées , atteignant dans le repos le
bout des primaires. Queue à 12 rectrices éta¬
gées, à baguettes très fermes. Jabot garni
d’un duvet à barbes roides, touffues et cou¬
chées sur la peau. Tête large et fort épaisse.
Cou médiocrement allongé, couvert en partie
de duvet ainsi que la tête , ou en partie nu et
coloré. Des plumes étroites, flottantes, for¬
mant au-dessus de la nuque lin demi collier
Cervical. — Quoique ce g. de Savigny ne soit
adopté par presque aucun Ornithologiste
moderne, il nous paraît néanmoins devoir
l’être à plus d’un titre ; car il diffère par des
caractères nombreux , comme on vient de le
voir, du g. Vautour proprement dit, ou
Gyps , Savigny (ayant pour type le Vautour
fauve); caractères évidents dans la forme de
la tête , du bec, des narines , et même de la
langue , comme aussi dans celle de la queue
etdesongles.il ne faut que jeter un coup
d’œil sur un Vautour du g. Ægypius , poul¬
ie distinguer au premier abord , à sa tète
épaisse et large, et à son bec très élevé, d’un
autre sujet du g.Vautour,à tête et bec effilés.
L’espèce prise pour type par Savigny est
le Vautour arrian ( Vultur arricimis Picot de
La Peyrouse, Encycl. méth.), nom spécif. sous
lequel il devrait être désigné désormais pour
éviter la confusion des noms cinereus et ni-
ger de Linné, adoptés l’un et l’autre par dif¬
férents auteurs ; car c’est le V ultur cinereus
de Cuvier (/G Règ. anim.), et de Temminck
[Man.), le Vultur niger de Vieillot ( Galerie ,
pl. 1), Y Ægypius niger de Savigny (Syst. des
t
ois. d’Egypte, p. 74). Ce sera donc pour nous
Y Ægypius arrianus (Enl. , 425) d’Europe,
d’Afrique et d’Asie.
On doit ranger encore dans ce g. le Vau¬
tour Oricou d’Afrique ( Vultur auricularis ,
Daud.); l’Oricou , Vaill. ( Afr. , pl. 9), ou
Vautour Ægypius Tem. (Col. 407 ), non
adulte, malgré l’indication de la planche ,
puisqu’il n’a point , sur les côtés du cou ,
de crête charnue, longitudinale, et que sa
tête et son cou sont encore duveteux. 11 est
bien constant que le Vultur ' auricularis et
le Vultur Ægypius ne sont que cette seule
et même espèce, et nous sommes étonné
que M. Temminck ( Pl. col., et Index des es¬
pèces du g. Vautour) ait indiqué son Vul¬
tur Ægypius ou l’Oricou, comme synonyme
de Y Ægypius niger de Savigny, tandis que
celui-ci est l’Arrian , ainsi que l’indique Savi¬
gny; ce qu’il est facile encore de reconnaî¬
tre dans la pl. îl de ce grand ouvrage, et
comme l’indique M. Temminck lui-même
dans son Manuel (p. 5) aux synonymes de son
Vautour arrian.
Le V autour royal ( Vultur Pondicerianus
Gmel.;Tem.;C’o/. 2; Sonnerat, V. lnd.pl. 1 04)
en fait encore partie. Nous en avons reconnu
les caractères sur ces trois espèces, que nous
possédons, et nous croyons , d’après l’in¬
spection des planches de Temminck, que
son Vautour à calotte (Vultur galericulalus ,
148
AEL
AEG
Col. 13) et son Vautour impérial ou Chincou
( jFullur monacûus Gmel., Col. 426; Vaiîl,, pl.
12) doivent aussileurêtre réunis.Temminck
(Man. 3me partie ), fait observer, à l’égard
des Vautours d’Europe, qu’ils ne sont pas
aussi lâches qu’on le dit ; qu’attaqués, ils se
défendent courageusement et se précipitent
même sur l’homme, en se servant du bec et
des serres ; qu’ils enlèvent souvent de jeunes
chèvres et des agneaux , et que les pâtres de
la Dalmatie et des Iles de la Méditerranée
les redoutent beaucoup comme dévastateurs
de leurs troupeaux. VÆgijpius arrianus est
commun en Sardaigne , surtout en hiver ;
mais on ne connaît pas encore son mode
de nidification, ni même le pays où elle a
lieu. On croit cependant que c’est dans les
contrées montueuses de l’Asie. (Lafr.)
ÆLIA. ins. — G. de la Famille des Scu-
tellériens , de l’ordre des Hémiptères , sec¬
tion des Hétéroptères , établi par Fabricius
(i Syst.Pihyng .), pour quelques espèces qui ont
la partie antérieure de la tête très prolon¬
gée en avant , et dont la plupart ont été
réparties dans différents g. Celui d’Ælia fut
conservé pour le Cimex acuminatus L . , et placé
dans le groupe des Pentatomites par M. de
Laporte ( Ess . s. les Hémipt.) et par de Hahn
(JEanzenartigen Ins.) , réuni au g. Cimex ,
Fab., ou Pentatoma, Lat. , par Burmeister
( Handb. der Eut. ) ; réuni encore au g. Scu-
tellera par M. Brullé (Ilist. des Ins.), et enfin
regardé de nouveau comme g. distinct par
nous (Ilist. des Anim. art. t. iv) qui le pla¬
çons dans la famille des Scutellêriens, groupe
des Pentatomites. Scs principaux caractères
sont tirés de la forme de la tête , qui est
épaisse et prolongée en museau arqué ; du
rostre, dont l’extrémité atteint la base de la
dernière paire de pattes ; des antennes com¬
posées de 5 articles grossissant vers le bout,
et enfin de l’écusson , qui est assez grand ,
mais qui ne recouvre pas entièrement les
élytres. — Ce g. réunit du reste une partie
des caractères des P entatomes et des Scutel-
t'eres ; ce qui l’a fait rapprocher, par diffé¬
rents auteurs tantôt de l’un , tantôt de l’au¬
tre de ces genres. Le type est YÆlia aeu-
minala , Fab. (Cimex acuminatus, L.), es¬
pèce très commune dans toute l’Europe, le
nord de l’Afrique et une grande partie de
l’Asie. (Bl.)
* AELLO. mam. — G. de l’ordre des Chéi¬
roptères, famille des Vampiriens, établi par
Leach d’après les caractères suivants : 2 inci¬
sives, 2 canines et 4 molaires à chaque mâ¬
choire ; une 4me phalange au doigt alaire mé¬
dius seulement ; membrane interfémorale
droite; oreilles rapprochées, courtes, très
larges; point d’oreillons; queue ne dépas¬
sant pas la membrane, et formée de 5 ver¬
tèbres dans la partie visible. — L’établisse¬
ment de ce g. ne repose d’ailleurs que sur
une seule espèce très imparfaitement con¬
nue. (A.)
* AELLOPOS ( àzWoTzoç , nom mytholo¬
gique de l’une des Harpies). poiss.-Sous ce
nom, M. Agassiz (Feuill. p. 98), fera connaître
un nouveau genre de Squale fossile , dont
on doit la découverte au comte de Munster.
Le squelette presque entier de cet Ichthyo-
lithe provient des schistes de Kelheim.
(Val.)
* ÆLUROPUS (a ftovpoç, chat; *rovç,
pied ). bot. pii. — Trinius ( Fund. Agrost. ,
143) a proposé d’établir sous ce nom, dans
la famille des Graminées, un g. pour le Dac-
lylis lagopodioïdes L. (Mant. 33), qui a été
placé successivement dans les g. Kœleria et
Poa. Ce g. n’a pas été adopté. (A. R.)
* ÆMIDIIJS (. Æmidus , gonflé), ins. —
Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Serricornes , Latr., ou Sternoxes, Dej. ,
tribu des Élatérides , établi par Latreille
qui lui donne pour caractères : Extrémité
du chaperon manifestement plus élevée
que le labre. Antennes simples { articles
presque carrés , un peu plus larges supé¬
rieurement ) , de la longueur au plus de?la
tête et du corselet. Abdomen presque de la
même longueur, arrondi et obtus au bout.
— Ce g., qui ne figure pas dans le dernier
Catal. de M. Dejean, a le port des Agrioies,
suivant Latreille, et a pour type et uni¬
que espèce : YEucnemis gigas de) Manner-
heim. (D.)
* ÆOLANTHUS , Mart.; Orolanthus , E.
Meyer ( a lêloç, , panaché ; avGoç, fleur), bot.
ph. — G. de la famille des Labiées, tribu des
Ocymoïdées , s.-tribu des Plectranthées ,
Benth. Ses caractères sont les suivants (Mar-
tius, Amœn. Monac. 4.; Bentham, Labial.,
p. 61): Calice ovoide-campanulé, à dents
peu marquées, à gorge nue, close après la
floraison; le fructifère se détachant de sa
base par scission circulaire.Corolle bilabiéej:
AEO
149
tube saillant, décliné; gorge renflée; lèvre
supérieure quadridentée ; lèvre inférieure
indivisée, plus longue, concave. Étamines 4,
déclinées : les 2 inférieures plus longues.
Filets libres, non dentés. Anthères ovales-
réniformes, à bourses confluentes. Style bi¬
fide au sommet: branches subulées. Stigma¬
tes petits, subterminaux. Akènes concaves
au dos, carénés antérieurement. — Herbes an¬
nuelles, aromatiques , très finement pubes-
centes. Feuilles entières ou à peine dentées.
Inflorescence cymeuse. Pédicelles unilaté¬
raux. Fleurs petites , odorantes. — Ce g. ,
propre à l’Afrique australe, n’est fondé que
sur une espèce. (Sp.)
* ÆOLOTHRIPS ( odolo; , bigarré ; 0Pty ,
ver qui ronge le bois ). ins. — Genre de no¬
tre famille des Thripsiens [Thysanoptera ,
Halid.), établi par Haliday ( Ent . Mag.),
adopté par Burmeister [Handb. der Eut.),
et par nous ( Hist . des anim. arlicul.). Il ne
diffère des Thrips , que par les ant., qui
sont composées de 9 articles, et par les ailes,
pourvues de nervures transversales. Tous
les anciens auteurs, Linné, De Géer, Fabri-
cius , Geoffroy, confondaient les esp. de ce
g. avec les Thrips. Elles sont peu nombreu¬
ses et toutes indigènes. Les principales sont
VÆ. fasciata , Hal., Burm. , Bl. ( Thrips fas-
ciciia, L.; D. G. ; Fab. ) , qui se trouve sur
les fleurs des Composées, et particulière¬
ment sur les Résédas; et XÆ. vitiata Hal.
Burm., Bl., que l’on rencontre aussi sur les
fleurs de différentes plantes. (Bl.)
* ÆOLUS (a’ioloç , prompt, léger; de là
Eolus , dieu des vents.) ins. — G. de l’ordre
des Coléoptères pentamères , famille des
Sternoxes, tribu des Elatérides, établi par
Eschscholtz , qui lui donne pour caractères :
Tarses dépourvus de pelotes; ongles sim¬
ples. Front défléchi, le plus souvent plan
ou concave. Bouche avancée ou infléchie.
Carène frontale mince. Lames pectorales
lancéolées, non subitement dilatées en des¬
sous. Tarses poilus ou sétuleux, à 4me art.
bilobé. Sternum plan. — M. Dejean ( Ca¬
lai. 3ine édit.), qui a adopté ce genre, y
comprend 15 espèces presque toutes exoti¬
ques; nous n’en citerons qu’une, XElaier
scriptus de Fabricius, que M. Dejean, par
erreur, avait appelée amabilis dans son pré¬
cédent catalogue. Elle est du Brésil. (D. )
*ÆONIE. bot. ph. — Mot mal orthographié
AEQ
chez quelques auteurs. — V. obonie. (C. L. )
"ÆPHNIDIUS (atyvèîioç, inattendu, rapide).
ins. — S.-g. de Coléoptères pentamères, fam.
des Carabiques, tribu des Harpaliens, éta¬
bli par Mac-Leay (. Annul . Javan.), et auquel
il assigne les caractères suivants : Antennes
2 fois aussi longues que la tête, plus épais¬
ses à l’extrémité, pubescentes, monilifor-
mes, avec le 2me et le 3me articles égaux.
Labre carré transversalement, à peine échan-
cré antérieurement. Mandibules larges, trian¬
gulaires , courbées extérieurement. Dernier
article des palpes maxillaires allongé , plus
mince que les précédents et presque subulé.
Sinus du menton simple. Tête triangulaire,
très petite, non bisillonnée entre les yeux.
Prothorax bordé , 2 fois plus large que long,
échancré antérieurement, presque sinué ,
lobé postérieurement, très légèrement cana-
liculé et à peine sillonné de chaque côté
postérieurement. Tout le corps faiblement
déprimé, oblong, avec l’abdomen pédiculé.
Élytres à peine bordées, striées, avec la
lre strie qui avoisine l’écusson , courte et à
peine distincte. Les 4 pattes postérieures
spinuleuses.- Ce s.-g. est fondé sur une seule
espèce , nommée par l’auteur JE . Adelioï-
des , et figurée dans son ouvrage ( pl . 5,
fîg. 2). Elle a été rapportée de Java par le
Dr Horsfieîd. (D.)
*AEPUS ( cJtzoç, élévation ; étym. incert. ).
ins. — G. de Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Carabiques , tribu des Subulipal-
pes, Dej., et des Harpalides, Mac-Leay, éta¬
bli par Leach sur une seule espèce, nommée
par lui Æ . fulvescens , et que M. Dejean,
dans son Species, rapporte au g. Trechus de
Clairville , après l’avoir d’abord placée dans
le g. Blemus de Ziegler {Calai, de J 821 ),
qu’il a supprimé , et dont il a réparti les
espèces entre les g. Trechus et Bembi-
dium , dans son dernier Calai, de 183G. V .
les mots BLEMUS, TRECHUS et BEMBIDIUM.
(D.)
* ÆQUmmiTE. MIN. — On a apporté
sous ce nom , de l’Amérique en Europe , un
minéral qui se rencontre dans les cavités de
l’obsidienne du Mexique, et qui parait avoir
quelque analogie avec la substance appelée
Sphéruliie ou Sphéroliie. E. ce dernier mot.
( Del. )
* ÆQUOHEA ( œquor , la mer), acal. — G.
de Méduses. V. équorée. (Dijj.)
150
AER
AER
* ÆQIJORIDES ( œquor, la mer), acal.
— Famille de Méduses. F'.equorides. (Duj.)
*AÉRANTHE. Aeranthus (Ap, /poc, air ;
ocvOoç, fleur), bot. pii. — M. Liudley a éta¬
bli sous ce nom (Bot. Beg., t. 817), un g. de
la fam. des Orchidées, tribu des Yandées,
pour 2 plantes décrites et figurées par Du-
petit-Thouars ( Orch . d’Afriq.), sous le nom
de Dendrobium Arachnilis , et Angrœcum
sesquipedale. Leur caractère générique peut
être défini de la manière suivante : Ca¬
lice connivent ; les 2 divisions latérales
externes obliques à leur base, insérées au
prolongement de la base du gynostème.
Labelle creusé en forme de capuchon et en¬
tier, assez semblable aux divisions latéra¬
les internes, portant à sa partie inférieure
un long éperon , articulé avec la base pro¬
longée du gynostème. Celui-ci court, por¬
tant une anthère à 2 loges, contenant 2 mas¬
ses polliniques globuleuses , perforées d’un
côté et sessiles sur 2 rétinacles distinctes. —
Quand on considère le port des 2 plantes que
M. Lindîey réunit dans ce g., il est impos¬
sible de ne pas croire qu’elles appartiennent
à 2 g. bien différents. L’une ( Dendrobium
Arachnilis Dupetit-Th. , t. 87) est dé¬
pourvue d’éperon, et se rapproche beaucoup
des vrais Dendrobium ; l’autre ( Angrœcum
Sesquipedale Dupetit-Th. , t. 66 et G9) a un
éperon excessivement long , et donne peut-
être les fleurs les plus grandes de toute la
famille. Malheureusement ces 2 espèces ,
qui croissent à Madagascar, sont fort rares
et ne sont guère connues que par les figures
de Dupelit-Thouars. [A. R.)
*ÆREI\TÆA (dpYivciïoç , pacifique. Il aurait
fallu écrire Irenœa ). ins. — G. de l’ordre des
Coléoptères pentamères, famille des Lamel¬
licornes, établi par M. Dejean ( Calai. 3me
édition), qui n’en a pas publié les caractè¬
res. Ce g., qui appartient à la tribu des
Lamiaires de M. Serville , ne renferme que
des espèces du Brésil, au nombre de 4, et
toutes nommées par fauteur , savoir : Æ.
incrassala, flavopunclala, ferrugata et ingrala.
(D.)
* ÆRENICA ( Etpvjvixoç, pacifique. Il au¬
rait fallu écrire Irenica). ins. — G. de l’or¬
dre des Coléoptères tétramères, famille des
Longicornes, établi par M. Dejean (Calai.
3me édit.), qui n’en a pas publié les ca¬
ractères. Ce g., qui appartient à la tribu
des Lamiaires de M. Serville, ne renferme
que 3 espèces, toutes du Brésil, et nommées
par M. , Dejean savoir : Æ. mullipunctata ,
canescens et obliquata. (D.)
AERIOES (àsptç, habitante de l’air), bot.
pii. — G. de la famille des Orchidées, établi
par Loureiro (Fl. Cochin, 525), et adopté
parM. Bindley, qui y réunitle g. Dendrocolla
de M. Blume.Yoici les caract. du g .Aerides,
tel que les définit le célèbre monographe des
Orchidées:Calice étalé ou quelquefois dressé,
ayant les sépales latéraux ordinairement
obliques à leur base , et se soudant avec la
base allongée du gynostème. Labelle con¬
cave et quelquefois un peu éperonné, s’ar¬
ticulant avec le prolongement basilaire du
gynostème, et offrant 3 lobes, dont les 2
latéraux très petits. Gynostème court, sans
ailes, couché sur le sommet de l’ovaire.
Masses polliniques 2 , marquées d’un sillon
dans leur face postérieure , se terminant par
une caudicule qui s’attache sur un rétïnacle
arrondi et pelté. — Toutes les espèces de ce
g., au nombre d’environ 26, et originaires
des Indes orientales , sont des plantes para¬
sites et épidendres, ayant des tiges simples,
des feuilles distiques et coriaces, et des fleurs
en épis ou en grappes. (A. R.)
*AERORION (Ap, spoç. air; &'oÇ, vie; qui
vit dans l’air), bot. pii. — Le g. ainsi nommé
par Sprengel (Syst. 3, p. 716), estle même que
celui que Dupelit-Thouars appelle Angrœ¬
cum, et qui a été maintenu sous ce dernier
nom dans la famille des Orchidées. V. an-
grec. (A. R.)
* AÉROGAOSIE ( Ap , epoç , air; >v£-
ctç , connaissance), météor. — Branche des
sciences naturelles, qui traite des propriétés
de l’air, et du rôle qu’il joue dans la nature.
(C.d’O.)
*AÉROLITHE et non AÉROEÏTE (Ap ,
/poç, air; K0oç, pierre), min. géol.astrün. —
On comprend généralement sous cette déno¬
mination, des massés minérales plus ou moins
grandes, qui, des régions élevées se précipi¬
tent à la surface de la terre, avec un ensem¬
ble assez constant de phénomènes lumineux
et de détonation.
Cette définition est incomplète; car on
confond souvent divers phénomènes plus ou
moins analogues, que nous offrent les Aéro-
lithes, les Bolides ou Météorites, les Etoiles
filantes , celles qui disparaissent ou s’étei-
AER
151
AER
t
gncnt, et peut-être même d’autres phéno¬
mènes semblables aux feux follets, aux feux
Saint-Elme, etc. Il est vrai que sous la
même expression on doit réunir plusieurs
d’entre eux ; mais il y en a qui ne présen¬
tent aucune similitude, lorsqu’on y fai t at¬
tention. C’est pourquoi nous devons, avant
tout, définir exactement les principaux de ces
phénomènes, puis les décrire et parler en¬
suite de leur origine.
Nous trouvons d’abord 3 ordres de phé¬
nomènes bien tranchés : dans le 1 C1 nous ran¬
geons les Aérolithes, les Bolides, les Météo¬
rites, les Étoiles filantes; dans le 2lue nous
avons les feux Saint-Elme, les feux fol¬
lets, etc.; dans le 3me nous pouvons mettre
les Etoiles qui disparaissent ou qui s’étei¬
gnent, etc. Quoi qu’il en soit, les mots Mé¬
téorite et Aérolithe , ne donnant pas une
idée exacte de l’origine des phénomènes du
premier ordre, doivent être rejetés ; de plus
celui d’étoile filante , outre cette inexacti¬
tude, en présente encore une autre : car
il ne s’agit nullement d’étoiles, mais bien
de petits corps ou astres qui nagent dans
l’espace. La dénomination de Bolide doit
donc seule subsister, pour désigner les phé¬
nomènes qui se rapportent à ceux du 1er or¬
dre. Au reste, nous allons dire un mot des
principaux phénomènes mentionnés ci-des¬
sus ; ce qui éclaircira les réflexions précé¬
dentes.
On donne le nom de feu Saint-Elme à
des aigrettes lumineuses qui, dans les temps
orageux, paraissent à l’extrémité d’objets
élevés et terminés en pointe. Le pouvoir des
pointes sur l’électricité atmosphérique étant
connu, on expliquera aisément le phéno¬
mène.
Les feux follets sont des lumières sembla¬
bles à des flammes qui voltigent dans l’air à
une petite distance du sol. On les attribue
à la combustion de certains gaz. Il est facile
de concevoir que des combustions analo¬
gues peuvent aussi avoir lieu dans les ré¬
gions élevées de l’atmosphère et produire
par conséquent des phénomènes semblables.
Quant aux étoiles qui disparaissent de la
voûte des deux , après y avoir brillé d’un
éclat plus ou moins vif, nous ne saurions
expliquer le phénomène, puisque nous som¬
mes encore dans le vague sur le fait en lui-
même.
On appelle Bolides, des corps qui semblent
enflammés, qui se meuvent dans le ciel avec
une extrême rapidité , et qui ont une gran¬
deur apparente assez considérable pour
ne point être confondus avec des étoiles.
On croit avoir reconnu que les Bolides se
montrent quelquefois à des distances beau¬
coup plus éloignées que les limites de l’at¬
mosphère. Dans leurs mouvements, ils sem¬
blent lancer des étincelles et laissent quel¬
quefois derrière eux une queue brillante ,
qui paraît être de la flamme retenue par la
résistance de l’air. Souvent le Bolide dispa¬
raît sans que l’on ait remarqué d’autres
phénomènes; mais quelquefois on entend
une ou plusieurs fortes détonations pareilles
à des coups de canon. Ces détonations sui¬
vies d’un roulement très fort, semblable à
celui de plusieurs voitures roulant sur un
pavé, se prolongent pendant quelques mi¬
nutes, en suivant la direction du Bolide.
Enfin, si l’on est suffisamment rapproché
du lieu où se passe le phénomène, on en¬
tend des sifflements et des bruits analo¬
gues à ceux que produit la chute de corps
pesants, et l’on voit tomber des pierres en
quantité variable.
Les Bolides possèdent , au moment de
leur chute, une température très élevée et
s’enfoncent plus ou moins dans le sol. Leur
volume est extrêmement variable : il en est
de très petits et de très grands; on en cite
même un de 200 mètres de longueur. Leurs
formes sont irrégulières et ne présentent
aucun caractère particulier, sauf l’usure de
leurs arêtes et de leurs angles. A l’extérieur,
les Bolides sont généralement couverts d’une
écorce noire, quelquefois terne, d’autres fois
luisante comme un vernis ; l’intérieur est
toujours terne, d’un gris plus ou moins fon¬
cé, rarement uni , souvent veiné ou tacheté
de differentes manières. Leur texture est
ordinairement grenue; parfois les grains
sont très adhérents et comme fondus l’un
dans l’autre ; d’autres fois ils sont très dis¬
tincts et se séparent facilement. On recon¬
naît dans ces pierres le mélange de sub¬
stances différentes, et l’on y aperçoit très
souvent des parcelles de fer. On a cru aussi y
voir de petits cristaux de pyroxène et de la-
bradorite. La composition chimique des aé¬
rolithes est très variable : leur élément le plus
constant et le plus abondant est la silice qui
152
AER
AER
forme ordinairement plus du tiers de leur
poids. On peut ensuite citer le fer, qui con¬
stitue quelquefois près d’un autre tiers ,
et qui se présente tantôt à l’état métalli¬
que, tantôt à l’état d’oxide. On y trouve
aussi de l’alumine, de la magnésie, de la
chaux, de l’oxide de manganèse, du nickel
souvent à l’état d’oxide, quelquefois à l’état
métallique, du chrome ou de l’oxide de
chrome, du soufre, delà soude, de la po¬
tasse, du cuivre, du carbone ; mais ces prin¬
cipes n’y sont pas constants, et les derniers
notamment ne s’y montrent que très rare¬
ment et en petite quantité.
On nomme étoiles filantes ou étoiles tom¬
bantes, des lumières qui se meuvent dans
le ciel avec une extrême vitesse et qui pré¬
sentent un point, un trait lumineux, d’un
diamètre apparent assez petit pour être en¬
core comparé aux étoiles. Dans ce dernier
cas, ce corps laisse derrière lui , comme les
Bolides, une traînée lumineuse qui se dis¬
sipe plus lentement que la lumière princi¬
pale. Ce phénomène ne dure ordinairement
que quelques secondes; mais on cite des
cas où il a duré plusieurs minutes. Il se
passe, à ce qu’il paraît, à des distances très
différentes.
Indépendamment des Bolides ordinai¬
res, tels que nous venons de les décrire,
et dont on a souvent observé la chute, on
trouve, à la surface du sol ou à de très pe¬
tites profondeurs , des blocs de fer plus ou
moins volumineux, que l’on désigne souvent
sous le nom de fer météorique, parce qu’on
leur suppose la même origine qu’aux Aé-
rolithes. Cependant leur chute n’est pas con¬
statée par des observations aussi positives ;
mais, outre les rapprochements tirés de leur
nature et de leur position , il est à remar¬
quer que beaucoup de relations historiques
parlent de blocs de fer tombés du ciel.
L’origine des Bolides, encore loin d’être ex¬
pliquée d’une manière irrécusable, a donné
lieu néanmoins à plusieurs hypothèses in¬
génieuses. Entre autres, ces corps ont été
attribués à des volcans terrestres; mais une
pareille supposition ne paraît pas soutena¬
ble , lorsqu’on observe que les Bolides tom¬
bent dans des lieux extrêmement éloignés
des contrées volcaniques, qu’ils diffèrent
de tous les produits volcaniques connus,
et qu’il est impossible de supposer que des
objets aussi lourds parcourent horizonta¬
lement l’atmosphère par des temps calmes
et clairs comme ceux qui régnent souvent
quand on voit passer les Bolides. D’autres sa¬
vants ont supposé que les Bolides étaient pro¬
duits par les volcans de la lune, et ils ont cal¬
culé qu’un corps lancé de cette planète avec
une vitesse quintuple de celle d’un boulet de
canon , pouvait parvenir à un point de l’es¬
pace où l’attraction de la terre serait pré¬
pondérante à celle de la lune; de sorte que
ce corps, au lieu deretomber sur la lune, se¬
rait donc entraîné vers la terre et acquerrait
danssachuteunerapiditéqui, combinée avec
la résistance de l’air, développerait une cha¬
leur suffisante pour produire l’état d’inflam¬
mation dans lequel se trouvent les Bolides
lorsqu’ils approchent de la surface de la
terre. Cette hypothèse n’a en sa faveur que
la possibilité, et n’est fondée sur aucune ob-
. servation qui la rende probable. On a éga¬
lement vu dans la formation des Bolides le
résultat de la condensation de matières vo¬
latiles qui flottent dans l’atmosphère; or, si
d’un côté , l’on conçoit difficilement la pré¬
sence, dans ces régions, d’une telle quantité
de matières aussi pesantes; d'un autre côté,
la formation des grêlons nous prouve que
la nature a des moyens de produire des
condensations dont il est difficile de nous
rendre compte. Enfin , d’après des recher¬
ches sur les nébuleuses, on pense que la ma¬
tière éthérée a pu former les étoiles, le so¬
leil, les planètes, les comètes et les Bolides
qui circulent dans l’espace {V. les mots éther
et cosmogonie). Ainsi la matière éthérée,
d’abord répandue dans toute l’immensité,
aurait, par ses divers degrés de condensa¬
tion , donné naissance aux nébuleuses, aux
étoiles ou soleils, aux comètes , aux planè¬
tes, aux satellites , et à cette infinité de Bo¬
lides qui semblent errer dans l’univers, mais
qui cependant nous apparaissent plus parti¬
culièrement à certaines époques , suivant
des directions déterminées , revenant mê¬
me sur la route qu’ils ont parcourue , et par¬
fois tombant à la surface de la terre. Telle
est l’opinion la plus large et la plus ration¬
nelle dans l’état présent des sciences cosmo¬
goniques. (R.)
AEI10PE. Æropus (Ærope, nom myth.),
crust. — C’est un g. de l’ordre des Am-
phipodcs, établi par Leach; mais qui n’a
A ER
pas été caractérisé par cet auteur. (H. L.)
AÉRQPIÏOXES (cxepotpwvoç, qui a une voix
retentissante), ois. — C’estdans laMéthode de
Vieillot la 8me famille de l’ordre des Echas¬
siers , renfermant les genres Anthropoïde et
Grue, répondant à la lre tribu de la famille
des Cultrirostres du même ordre de Cuvier,
et faisant partie de la 2me famille des Grades
de Temminck. ( Lafr.)
* AÉllOPI I YTES ( àyjp , tpoq, air; C PUTOV,
plante), bot. pii. — Dénomination appli¬
quée par Lamouroux à toutes les plantes qui
vivent sur la terre, par opposition à celle
d’Hydrophytes, par laquelle il désignait les
plantes aquatiques. Ces expressions, sur¬
tout la première, sont peu usitées. (C. L.)
* AEROP1IYTOX ( àrïp , /poç, air; cpvxcv ,
plante), bot. pii. — G. de Champignons, ap¬
partenant à l’ordre des Mucédinés, décrit
par M. Eschweiler ( Flora , 1823, et Syllog.
Fl. Ratisb., 1 , p. 163, tab. 1, fig. 1 ). Les fi¬
laments ( Flocci ) qui le composent sont très
nombreux, transparents, cloisonnés, ramifiés
sans ordre ; leur sommet est renflé en forme
de massue , et couvert de sporanges globu¬
leux, remplis de spores extrêmement petites.
VA E. Principis , seule espèce de ce g. con¬
nue jusqu’à ce jour, se développe sur les
feuilles du Cassellia brasiliensis. Ses fila¬
ments sont blancs , rameux, et très souvent
stériles; les cloisons ont 2 ou 3 fois la lon¬
gueur de leur diamètre ; on remarque parmi
eux un très grand nombre d’autres filaments
sans cloisons et beaucoup plus petits, que
l’on peut considérer comme une modifica¬
tion des premiers , déterminée par quelque
cause atmosphérique. (Lév.)
*ÂÉROSïTE. miis. — Nom donné par Selb
à une variété d’argent rouge sombre, ou
d’Argyrythrose. V. ce mot. (Del.)
AÉRUA ou AE11VA, Forsk. ( nom donné
par les Arabes à l’une des espèces du g.).
bot. pii. — G. de la famille des Amaran-
tacées, tribu des Achyranthées , s. -tribu
des Aervées, Endlich. — M. Endlicher ( Gen .
Plant., I. p. 303 ) assigne à ce g. les carac¬
tères suivants : Fleurs hermaphrodites, tri-
bracléolécs. Périgone pcntaphylle : folioles
égales, laineuses. Etamines 10, monadcl-
phes ; androphore court, cupuliforme. Fi¬
lets alternativement anthérifères et anan-
thères: les fertiles subulés, les autres planes,
dentés. Anthères dithèques. Ovaire unilo-
AES 153
culaire, uniovulé. Style court. Stigmate bi¬
fide. Péricarpe mcmbranacé, évalve, mo-
nospenne. Graines lenticulaires; test crus¬
tacé. Embryon périphérique, à radicule
supère. — Herbes ou s. -arbrisseaux couverts
d’un duvet laineux. Feuilles alternes. Fleurs
petites, disposées en épis denses, axillaires
ou terminaux. — Ce g., dont M. de Martius
énumère 6 espèces, est propre aux régions
intertropicales ou subtropicales de l’ancien
continent. (gPt)
ÆSALE. yE salas ( a’o-a^wv, émcrillon;
épervier). ins. — G. de l’ordre des Coléop¬
tères pentamères , famille des Lamellicor¬
nes, tribu des Lucanides, établi par Fabri-
cius, et adopté parLatreille qui lui donne
les caractères suivants : Labre apparent.
Langue entière et très petite. Tcte reçue
dans une échancrure du corselet. Antennes
courtes ; le 1er article long et courbe (ce qui
le distingue du g. Lamprima ) , formant à
leur extrémité une massue denticulée. Man¬
dibules avancées , différentes dans les 2
sexes. Mâchoires présentant à leur extrémité
libre un lobe court , arrondi et velu. Men¬
ton grand et carré. Prothorax plus large que
long , à bords relevés. Corps ovoïde (ce qui
l’éloigne des g. Plalyc'ere et Lucane, qui
ont le leur déprimé). — Ce g. ne renferme
qu’une seule espèce, YÆsalus Scarabœoides
de Fabricius, qui se trouve principalement
en Autriche. C’est un petit Insecte de 3 li¬
gnes au plus de long, très bombé, de cou¬
leur marron, avec les élytres finement poin-
tillées. Panzer l’a figuré dans sa Faune
germanique ( Tab. xxvi , /zf/. 15 et il)). (B.)
ÆSÂLIBEg. y. Esalidce ( ouœûO.cov , éme-
rillon; épervier, eTooç, forme), ins. — Famille
ou tribu de Coléoptères pentamères, établie
par Mac-Leay dans sa division des Rectocères
Thalérophages, poury placer le seul g. ÆWe.
Il lui donne pour caractères : Article basi¬
laire des antennes courbé, comprimé. Labre
distinct. Saillie apicale des mâchoires très
courte; l’interne nulle et non exserte. Lè¬
vre entière , minime , glabre. Menton carré
transversalement. Corps très convexe en
dessus. — E. æsale. (b.)
* AEsCSIROTES ( a’o-^poTvîç , sale; laid).
INS.— G. de l’ordre des Coléoptères , famille
des Lamellicornes , tribu des Scarabéides
Coprophages, établi par Mac-Leay, qui
lui donne pour caractères distinctifs de
10*
TOM. I.
AES
AES
154
ceux des Onites et des Oniticelles : Massue
des antennes ayant ses 2 diamètres presque
égaux. Bords latéraux du corselet fortement
échancrés depuis leur milieu jusqu’à la
partie postérieure. Élytres ayant leur dessus
absolument plan, et leurs côtés rabattus
subitement. — Ce g. a pour type 1’ (Juins
planus de M. Dejean, que celui-ci (Calai.
3me èdii. ) place dans le g. Euryslernus de
Dalman. Cette espèce est de Cayenne. (D.)
* ÆSCHYWANTMU8 ( , pudeur ;
avGoç , fleur ). bot. pu. — G. de la famille des
Cyrtandracées de Jack ( Linn . Tram. 14,
23),Gesnéracées, Lindl., etc., fondé par Jack
(l.c. 42 , t. 2, f. 3 ) , et auquel Endlicher
(Gen.jP/. 41 34) rapporte ensyn. le g .Tricho-
sporum de Don , et YIncarvillœa parasilica
lloxb. , qui en serait le type ; il y ajoute en¬
core , mais avec doute , les g. Orithya et
Agalmyla de Blurne. ( V. ces mots. ) Voici
les caract. constitutifs du g. Æschynanihus :
Cal. tubuleux, 5-flde, égal. Cor. hypogyne;
tube un peu fléchi ; gorge dilatée ; limbe bi-
labié, à lèvre supér. dressée , bilobée ; l’in-
fér. trifide, à lobes presque égaux. Elam. in¬
sérées sur le tube delà cor., dont 4 didyna-
mes , exsertes ou incluses; filaments filifor¬
mes ; anth. basifixes, bilocuîaires, cohéren¬
tes par paires; 5e étam. incluse, ananthère.
Ovaire faussement, 4-loculaire, ceint d’un dis¬
que annulaire, hypogyne , charnu; placentas
2, larges, pariétaux, stipités, contigus à l’axe,
multiovulés le long de leurs bords révolutés.
Style simple; stigm. en massue, bilamellé.
Caps, stipitée par le calice, faussement 4-1 o-
cuîaire, en forme de silique, bivalve; pla¬
centas parla suite développés, séminifères sur
leurs bords , et portés sur la partie moyenne
des valves. Semences nombreuses, cylindri¬
ques , aristées de part et d’autre par un fu-
nicule filiforme et une chaîaze renflée et ter*
minée en un filet simple ou bifide. Embryon
orthotrope dépourvu d’albumen , cotylé¬
dons courts , obtus ; radicule cylindracée ,
atteignant l’ombilic. — Ce g. renferme un
petit nombre d’espèces remarquables parla
beauté de leurs fleurs , et appartenant à
l’Asie tropicale. Ce sont des arbrisseaux vo-
lubiles ou grimpants, à articulations ren¬
flées, radicantcs; leurs feuilles sont opposées,
pétiolées, un peu charnues et coriaces, très
entières; leurs fleurs sont orangé-coceinécs,
visqueuses , velues , disposées en ombelle ,
et les pédoncules axillaires, solitaires, bï-
flores, rarement terminaux; les pédicelles
bibractéolés. (C. L.)
* ÆSCHYNÎTE et AïSCHYXîTE (afr-
je méprise), min. — Nom donné par
Berzélius à un minéral rapporté pat Menge
des Monts Ilmen , près de Miask , dans la
chaîne de l’Oural , et qui a été pris d’abord
pour une variété de Gadolinite. Berzélius
en a indiqué les caract. pyrognostiques dans
son Traité sur l’emploi du chalumeau , et une
analyse approximative, faite dans son labo¬
ratoire parHartwal!,a montré qu’il était com¬
posé d’acide titanique, de zircone, d’oxyde de
cérium, de chaux et d’oxydule de fer. Cette
analyse n’ayant offert aucune certitude re¬
lativement à la détermination quantitative,
à raison de la difficulté de séparer complè¬
tement l’acide titanique de la zircone, Berze-
lius a tiré de cette circonstance le nom qu’il a
imposé à ce minéral. Il est noir par réflexion,
d’un jaune brunâtre par transparence; celle-
ci ne se manifeste que sur les bords; son
éclat est résineux; sa cassure imparfaite¬
ment conchoïdale. Sa dureté est comprise
entre celles de l’Apatite et du Feldspath.
Pes. spécif. = 5,14. Sur le charbon ou sur
la pince , il se gonfle et prend une couleur
d’un jaune de rouille; il est infusible et se
change seulement sur les bords les plus min¬
ces en une scorie noirâtre. Il cristallise dans
le système rhombique, et se rencontre sous
la forme d’un prisme de 127°, combiné avec
les faces d’un octaèdre rhomboïdal. (Del.)
* ÆSCIi YYOMÈ.YE , L. (a l^voyevoç,
vy], pudibond ; Pline a désigné par ce nom
une certaine plante dont les feuilles sont sen¬
sitives). bot. pii. — G. de la famille des Lé¬
gumineuses, s.- ordre des Papilionacées ,
tribu des Hédysarées, s.-tribu des Éuhé-
dysarées. M. Vogel, dans son travail sur
les Légumineuses du Brésil (. Linnœa , v. 12,
p. 81. 1838), expose ainsi les caractères de
ce genre : Calice courtement campanulé,
quinquéfide-bilabié , dibractéolé. Corolle
( papilionacée ) à pétales subisomètres. Ai¬
les rugueuses, fovéolées. Étamines 10. Gaine
de l’androphore, en général, entière à sa
base, fendue plus haut, soit postérieure¬
ment, soit postérieurement et antérieure¬
ment. Anthères conformes , oblongues.
Ovaire stipité. Style filiforme, courbé. Stig¬
mate presque entier. Légume stipité , com-
AES
155
primé, «aillant, transversalement articulé,
subsinué, onciné par le style(réfléchi en ar
rière); articles déhiscents ou indéhiscents ,
monospermes , finalement désunis. Graines
lenticulaires. Périsperme très mince. Radi¬
cule à peine infléchie. — Herbes ou s.-arbris¬
seaux. Feuilles bistipulées, subimparipen-
nées. Grappes axillaires ou rarement termi¬
nales. — Ceg., propre à la région équatoriale,
paraît être assez riche en espèces; les au¬
teurs en ont énuméré GO environ. Quel¬
ques unes offrent dans leurs feuilles des phé¬
nomènes d’irritabilité analogues à ceux
qu’on observe dans les Mimoses sensitives.
(Sr.)
* ÆSCULACEES. bot. pu. — M. Lindloy
a changé en ce nom celui de la famille des
Hippoeastanées. (Ad. J.)
* ÆSCULUS, L.; Spach ( corruption d ’Es-
culentus , comestible ; les anciens donnaient
1 e nom d ’Esculus , ou par corruption Æscu-
l us , à un Chêne dont les glands sont man¬
geables. Il serait difficile de deviner par
quelle raison Linné a jugé convenable de
nommer ainsi le g. qui fait le sujet de cet ar¬
ticle). bot. pu. — G. de la famille des Hippo-
castanées (ou Æscuîacées ). A. Laurent de
Jussieu l’avait, dans l’origine, compris dans
sa famille des Erables. Ce g. offre les carac¬
tères suivants (Spach, Suites à Buffon , v. 3,
p 18 ; et Revis. Hippocastanearum , in Ann.
des Sciences nat. 1 834 ) : Calice campanulé ,
renflé, fendu presque jusqu’au milieu en
5 lobes inégaux et très obtus. Pétales 4 ou 5 ,
courtement onguiculés, dissemblables: les
2 supérieurs redressés ou réfléchis, plus
grands, elliptiques; les 2 ou 3 inférieurs
déclinés, étalés, ovales-orbiculaires. Onglets
concaves. Étamines 7, déclinées, arquées en
arrière. Capsule ordinairement spinelleuse.
— Arbre. Feuilles digitées. Folioles septé-
nées , doublement dentelées. Fleurs blan¬
ches, disposées en particules thyrsiformes. —
Dans les limites que nous lui assignons, ce
g. ne renferme que Y Æsculus Hippocastanum
L., végétal indigène dans l’Asie-Mineure, et
connu de tout le monde sous le nom très
impropre de Marronnier d’Inde. Ce fut l’ɬ
cluse qui le premier cultiva cet arbre en
France; les graines lui en furent envoyées de
Constantinople en 1550. Les autres espèces
d' Æsculus des auteurs constituent les g. Pa¬
ria et Macrothyrsus. Æ. ces mots. (Sp.)
AET
ÆSHJMA. ins. — G. appartenant à la fa¬
mille des Libelluliens, ordre des Névroptè-
res, groupe des Libelluli tes , établi par Fa-
bricius, adopté par Latreille et tous les En¬
tomologistes modernes , confondu avec les
Libellula par Linné, Geoffroy, De Géer, Oli¬
vier, etc. , et dont les caractères sont tirés :
De la position des ocelles, situés sur une
simple élévation transversale, en forme de
carène; de la forme du labre, dont le lobe
intermédiaire est beaucoup plus grand que
dans les Libellules, et de l’abdomen étroit ,
allongé et en forme de baguette presque
cylindrique. — Les larves d’Æshna ont
le corps plus court que celles des g. voi¬
sins; les palpes sont moins grand»; la lan¬
guette l’est beaucoup plus , et l’abdomen
est terminé par 5 appendices , dont l’un est
tronqué à l’extrémité. Elles vivent dans les
marais, et se nourrissent de la même ma¬
nière que les larves de Libellules. Ce g.
renferme une très grande quantité d’espè¬
ces réparties dans toutes les contrées du
monde. On en connaît une vingtaine pro¬
pres à notre pays, et dont la plus commune
est YÆshna grandis Fab. ( Libellula gran¬
dis L. ) , que l’on peut en considérer comme
le type. (Bl.)
*ÆSSUS (àiffdû), je m’élance), ins. — Noms
de g. cité en synonymie par M. Dejean ( Spec .
et Calai. 3me édit. ), au sujet d’un petit Ca-
rabique placé par lui dans le g. Trechus ,
et que Leach a nommé fulvescens ; mais ,
d’après le catal. de Stephens, le nom géné¬
rique donné à cette espèce par Leach, serait
Aëpus et non Aessus ; ainsi ce dernier nom
ne lui appartiendrait pas; peut-être est ce
un mot altéré? V. le mot aepus. (D.)
AETÉE. Aelea (Nom myth.). polyp. —
G. établi par Lamouroux pour un Polype à
cellules solitaires, tubuleuses ou en massue
arquée, à ouverture fort grande, ovale-obli¬
que, naissant d’une tige cornée, et rampant
sur les fucus. — Ce g., qui a pour type la
Cellaria anguina L., a reçu de Lamarck le
nom d 'Anguinaria , qui doit être conserve.
V. ce mot. (Du.t.)
* ÆTISAEES (aiôaMç , couleur de suie).
ins. — G. de l’ordre des Coléoptères hété-
romères, famille des Mélasomes, tribu des
Piméliaires, établi par M. Dejean {Catal.
3me édit.) aux dépens du g. Epitragus de
Latreille, mais dont il n’a pas publié les ca-
156
AET
AET
ractères. Il n’y rapporte que 2 espèces, Y Æ.
tomenïosus Dej. et YÆ. brunnicornis ou
epitragus kl. Latr., toutes deux de l’Amé¬
rique équinoxiale. (D.)
ÆTHALIA. ins. — Syn. d’Æthalion. (Bl.)
* ÆTHALION ( alOalloyv , grillé , réticu¬
lé; allusion à la réticulation des élytres).
ins. — G. de la famille des Cicadelliens,
de l’ordre des Hémiptères, section des Ho-
moptères , établi par Latreille ( Foyage de
Flumb. et Bonpl.). Les caract. qui le distin¬
guent de ses congénères sont tirés : de la forme
delà tête, tronquée et inclinée en avant; des
antennes très petites, situées au-dessous des
yeux ; des ély très plus larges que le corps ,
couvertes de cellules assez grandes, formées
par les nervures. On n’en connaît que 2 es¬
pèces américaines, dont le type est YÆiha-
lion reticulatum ( Cicada reticidala L. ; Tet-
ligonia reticulata Fab. ), espèce propre au
Brésil. (Bl.)
ÆTifÂLÏUM (a ISdï-a , suie), bot. ck. —
Dénomination que le professeur Link a pro¬
posé de substituer à celle de Fuligo , parce
que celle-ci signifie de la suie proprement
dite. Le nom de Fuligo , imposé par Haller
et généralement adopté, donne une idée si
parfaite de ce g. de Champignons, que je re¬
garde ce changement comme inutile. ( F. Fu¬
ligo. ) (LÉv.)
*ÆTffEILEMÂ ( odOvjetç, couleur de suie;
\Fp:rh sécrétion), bot. pii. — G. de la famille des
Acanlhacées , tribu des Echmatacanthées ,
Nées, s.-tribu des Barlériées, fondé par Robert
Brown {Prodr. 478, in nol.), adopté par Nees
{Wall. PL asiat. rar. m, 94), ayant pour type
le Ruellia imbricata Wahl , et ainsi caracté¬
risé par l’auteur: Cal. 5-parti; la division
postérieure très grande, bractéiforme. Co¬
rolle hypogyne, bilabiée ou ringente; lèvre
supér.bidentée ou bifide; l’inférieure trifide.
Etant. 4, incluses, didynames, rapprochées
parpaireet insérées sur le tube delà corolle.
Anth. biloculaires, à logettes parallèles, con¬
tiguës. Ovaire biîoculaire, à loges biovulées.
Style simple ; stigm. aigu. Caps, membra-
nacée, biîoculaire, tétraspcrrae, loculicide-
bivalve; segments cloisonnaires par la suite
bipartibles spontanément. Graines compri¬
mées, sous-tendues par des rétinacles. — Les
Ætheilema sont des plantes herbacées, assez
rares , indigènes dans l’Asie et l’Afrique tro¬
picales , à feuilles opposées, à fleurs dis¬
posées en épis ou en petites grappes axillai¬
res feuillées, munies dans l’aisselle des feuil¬
les de bractées alternes, unilatérales, bi-
quinqué-fiores, veinées, sans bractéoles.
(O. L.)
ÆTHÉOGAMIE ( àvjOyjçf, insolite ; yapoç ,
mariage), bot. cr. — Palissot de Reauvois
a proposé ce nom pour remplacer celui de
Cryptogamie; mais ce changement n’a pas
été approuvé. (A. B.)
•AETHEOLAENA (àv>0Yiç, insolite; Aoûva,
tunique), bot. pu. — Cassini a formé ce g.
aux dépens du Cacalia involucrala deïùmth.
Plus tard, dans son Prodrome, M. De Can-
dolle l’a réuni au Senecio. (J. D.)
* AETBEOPAPPUS ( ônj'Qyjç , insolite;
TrocVrroç, aigrette ). bot. pii. — Ce nom avait
été donné par Cassini à un g. qu’il axait
établi sur le Cenlaurea pulcherrima Willd.
M. De Candolle en forme sa 9-ue section du
g. Cenlaurea, caractérisée par les folioles de
î’involucre , qui sont scarieuses et presque
transparentes; par l’aigrette des fleurs du
disque, qui est simple et formée de soies fi¬
liformes, distantes, barbelées à la base, tan¬
dis que les fruits, appartenant aux fleurs du
rayon comme à celles du centre, en sont
privés. (J. D.)
* ÂETHEÛîlHÏZÂ ( àdFnc , insolite; p l-
Ça, racine ). bot. pii. — Le Leontodon bulbo-
sum L. constitue seul le g. établi sous ce nom
par Cassini; c’est une plante vivace, com¬
mune dans la région méditerranéenne, qui,
d’un rhizome très court, émet des feuilles
ovales-oblongues , entre lesquelles s’élèvent
des hampes dressées , recouvertes au som¬
met de poils glanduleux accompagnant la
base des folioles de î’involucrc. Les capitules
sont multiflores ; l’involucre est double;
l’extérieur caliculé, beaucoup plus court que
l’intérieur, contre lequel il est appliqué.
Le réceptacle est nu. Les fruits presque té-
tragones, atténués en bec, supportent une
aigrette composée de plusieurs rangées de
poils très blancs. (J. D.)
*ÆTHEïtïA (aîS/pcoç, éthéré). bot. pu. —
G. de la famille des Orchidacées, Lindî. ,
tribu desNéottiées, Lindl., institué parBlume
( Bydr . 409. fig. 14), qui lui assigne les ca¬
ract. suivants : Périanthe (Cal. et Cor.) rin-
gent; div. extér. (sépales) latérales plus lar¬
ges, supposées au labelîe; la supér. voûtée,
conglutinée avec les intér, Labelle ventru ,
AET
AET
157
allongé à la base, biglandulifèrc intérieure¬
ment; limbe indivis, un peu voûté, renflé
sur les bords qui sont roulés et glanduleux.
Gynostème court, très épais, semitrifide au
sommet, à lobe intermédiaire profondément
échancré. Anth. dorsale, biloculaire. Polli¬
nies 2, oblongues, subbilobées, fixées par
une glande commune à l’écliancrure inter¬
médiaire du gynostème, à caudicules cour¬
tes. — Ce g., fort limité en espèces, renferme
quelque plantes herbacées de Java, à tiges
radicantes inférieurement , garnies de feuil¬
les alternes, ncrvées , membraneuses; à
fleurs en épis , souvent glanduleuses , pu-
bescentes extérieurement. (C. L.)
ÆTHIONEMA, DC. ( , insolite;
v9jp.a, filament), bot. pii. — G. de la fa¬
mille des Crucifères ( Silicuîeuses ) , très
voisin des Thlaspi et des Iberis , dont il
diffère surtout par les filets des étamines
paires, qui sont, ou cohérents, ou ailés
du côté antérieur. La situation de la ra¬
dicule a été employée à tort comme ca¬
ractère distinctif; car elle est très varia¬
ble dans plusieurs espèces, et peut-être
dans toutes. — On en connaît environ 12 es¬
pèces, la plupart indigènes en Orient. (Sp.)
*ÆTHÏ0PÏS, Benth. (Nom , dans Pline,
d’une plante indéterminée), bot. ph. —
M. Bentham nomme ainsi une s.-division
g. Satvia. (Sp.)
* AETIïONf A ( afôœv , Æthon; nom my-
thol. ) bot. ph. • — M. Don avait fondé ce
g. aux dépens du Crépis filiformis Ait., que
M. De Candoîle fait rentrer dans la 2me sec¬
tion du g. Tolpis , tel qu’il l’a établi dans
son Prodrome. (J. D.)
* AETHOPHYLLUM (àvîSvjç, inusité; «puX-
Xov , feuille), bot. foss. — Ce nom a été
donné dans mon Prodrome de l’Histoire des
Végétaux fossiles à un g. de plantes fossiles
du Grès bigarré, dont on ne connaît qu’un
seul échantillon , remarquable par la dispo¬
sition insolite de ses feuilles. Cette plante,
malgré son état imparfait , semble devoir se
rapporter, par ses feuilles alternes et ruba¬
nées, et par l’apparence de l’épi de fleurs
qui termine sa tige, à une plante mono-
cotylédonc. Elle ressemblerait surtout même
à quelques orchidées; mais ses feuilles sont
accompagnées à leur base de 2 plus petites
folioles, semblables par leur position à des
stipules linéaires. — Cette plante, donton n’a *
jamais trouvé qu’un seul échantillon, forme
du reste un g. très douteux et dont il est
fort à désirer qu’on retrouve des échan¬
tillons plus parfaits. Il est figuré dans les
Ann . des Scitnc. naiur. t. xv pl .xviii. (Ai). B.)
*ÆTI!KE. Æihra ( Fille de l’Océan et de
Thétis). crust. — Leach désigne sous ce nom
un g. de Crustacés qui appartient à l’ordre des
Décapodes, famille des Brachyures et que
M. Edwards place dans la tr. des Cancériens
cryptopodes. Ce g. remarquable se distin¬
gue de tous ceux de la tribu des Cancériens
par sa carapace ovalaire, horizontale, forte¬
ment bordée en dessusavec les bords latéraux
dentés et courbés un peu en haut; ceux-ci
et les postérieurs tellement prolongés qu’ils
forment, au-dessus des 4 dernières paires de
pattes, une voûte assez prononcée pour ca-
cher entièrement ces derniers organes. Yeux
petits, avec le front saillant, les fossettes
antérieures presque carrées et l’article ba¬
silaire des antennes externes très grand.
Pieds-mâchoires externes formant complète¬
ment le cadre buccal. Plastron sternal beau¬
coup plus long que large. Pattes antér. ayant
environ une fois et un quart la longueur
de la portion post-frontale de la carapace.
Abdomen composé de 7 articles dans la fe¬
melle et de 5 seulement dans le mâle. — La
seule espèce connue, est YÆthra scntposa
L. , qui habite l’Océan indien et les mers
d’Afrique. (FL L.)
ÆTHUSE. Ælhusa , L.; Koch (a îGua-o-w ,
j’enflamme; allusion à l’âcreté du suc de
cette plante; il aurait fallu écrire Æihysa ).
bot. ph. — G. de la famille des Ombellifères,
tribu des Sésélinées, DG.; M. Koch ' Deutsch.
Flor. 2, p. 418; Umb., p. 95) en trace ainsi
les caractères : Limbe calicinal inapparent.
Pétales inégaux , obcordiformes , couron¬
nés d’un appendice apicillaire infléchi. Dis¬
que convexe. Styles courts, finalement ré¬
fléchis. Péricarpe ovale -globuleux, solide.
Méricarpes à 5 côtes saillantes, grosses, pres¬
que contiguës, carénées ; les latérales mar¬
ginales, un peu plus larges que les médianes;
vallécule à une seule bandelette; commissure
plane, à 2 bandelettes. Carpophore finale¬
ment libre, biparti. — Herbe tantôt annuelle ,
tantôt bisannuelle. Feuilles bi ou tripen-
nées. Ombelles opposi tifoliées, 10-20-radiées,
planes; collerette générale nulle; collerettes
partielles dimidiées, triphylles, réfléchies.
158
A FF
AGA
Fleurs blanches, — Dans ses limites actuel¬
les, ce g. n’est constitué que par une seule
espèce (triplée par quelques auteurs) qui
est très vénéneuse, et connue sous le nom
vulgaire de petite Ciguë. — Le nom d’Æ-
thusa était donné par les anciens à diverses
Ombellifères vénéneuses. (Sp.)
ÂETIA, Adans. bot. pu. — Synonyme du
g. Combretum. (Sp.)
ÆTITE, ou Pierre d’ Aigle (ocetoç, aigle).
min. — • Variété géodique de fer hydroxidé ,
renfermant un Noyau mobile , et ainsi nom¬
mé par les Anciens, parce qu’ils supposaient
qu’on la trouvait fréquemment dans le nid
des Aigles, lis lui attribuaient beaucoup de
vertus imaginaires, entre autres celle de fa¬
ciliter l’accouchement et la ponte. On en ren¬
contre assez abondamment en France près
de Trévoux et aux environs d’Aîais. (Del.)
AFFINAGE, métallurgie. — La fabrication
du fer comprend deux opérations bien dis¬
tinctes : 1° la formation de la fonte; 2° la
conversion de la fonte en fer. ( V. les mots
fer, fonte et acier.) Néanmoins il existe
une méthode particulière, nommée méthode
catalane, au moyen de laquelle on obtient
le fer doux et malléable en un seul feu, c’est-
à-dire en une seule opération.
La conversion de la fonte ou gueuse en
fer, qui a pour but, en brûlant son car¬
bone, de la purger des matières vitrifiées ,
engagées dans ses pores , est l’opération
qu’on nomme affinage. Fm général, pour
pratiquer l’affinage, on se sert du procédé
suivant, dont les détails varient selon les
pays. On refond la fonte dans un bassin
large et peu profond, en faisant arriver, sur
la surface du bain, un courant d’air qui, par
son oxigène, brûle le carbone et le silicium
contenus dans la fonte. On réunit toutes les
parties métalliques en une seule masse ou
loupe ; ensuite , pour chasser les scories vi¬
treuses, renfermées dans les pores de la fonte,
on fait passer la loupe incandescente sous
un martinet. Après quelques coups, on ré¬
chauffe la loupe, et enfin on façonne le fer
en barres, en lames , etc. (R.)
AFFINITÉ. Affinitas. ciiim. — Attraction
qui a lieu entre les parties des corps d’es¬
pèces differentes; c’est, en d’autres termes,
la force inconnue qui sollicite les molécules
d’espèces différentes à se porter les unes vers
les autres. K. attraction. (R,)
* AFFLEUREMENT, géol.— Portion ap¬
parente à la surface du sol, d’un banc ,
d’un amas ou d’un filon dont les autres par ¬
ties sont plus ou moins profondément ca¬
chées sous d’autres masses minérales; l’affleu¬
rement d’une substance utile, ou des roches
qui ordinairement lui servent de gangue et
l’accompagnent, devient une indication pré¬
cieuse pour les travaux de recherches et d’ex¬
ploitation des mines. (G. P.)
A FOURMILION, ois. — Ce nom a été in¬
diqué dans le Dictionnaire classique, comme
synonyme de Grimpereau ( Cerlhia familia-
ris L.) en plusieurs parties de la France.
(G. d’O.)
* AFRICAINES. Africanœ. araciin. —
Nom donné par M. Walckenaër à une petite
division du g .Anus, dans les Arachnides.
(H. L.)
ÂFROUSA. bot. pii. — Nom vulgaire du
Fraisier (. Fragaria , L.), dans quelques par¬
ties de la France. (C. L.)
AFZELIA ( Afzelius , Botaniste suédois).
bot. cr. — Ehrhart , dans ses plantes crypto¬
games publiées par Fascicules , avait tenté
d’introduire ce nom pour désigner quel¬
ques espèces de Mousses, appartenant au g.
Weissia [V. ce mot); mais, outre que ce nom
générique n’a pas pour lui la priorité , il ne
peut être admis, puisqu’il désigne déjà un
g. parmi les plantes vasculaires. (C. M.)
AFZELIA, Smith.; Pancovia , Willd. (Dé¬
dié au DrÀdam Afzelius, botaniste suédois).
bot. pii. — G. de la famille des Légumineu¬
ses, s. -ordre des Césaîpiniées , R. Br., tribu
des Cassiées, DC. Smith (. Linn . Trans. 1 798)
donne à ce g. les caractères suivants : Calice
tubuleux; limbe quadrifide, caduc. Péta¬
les 4, onguiculés : le supérieur plus court.
Etamines 10, libres: les 2 supérieures stéri¬
les. Style subulé. Stigmate pointu. Légume
transversalement pluriloculaire , ligneux.
Graines recouvertes jusqu’à moitié par un
arille cupuliforme; embryon (suivant M. De
Candolle) rectiligne; radicule subincluse;
cotylédons charnus. — L’auteur de ce g. en
a signalé 2 espèces, indigènes dans l’Afrique
équatoriale. (Sp.)
AFZELIA, Grael. ( Afzelius , Botaniste sué¬
dois). bot. pii.— Synonyme du g. Seymeria ,
Pursh. (Sp.)
AG A RUS (Nom d’homme), ins. — G. de
Coléoptères pentamères, famille des Hydro-
I
AGA
canthares, tribu des Dytiscides, établi par
Leach et adopté par M. Aubé, qui, dans son
ouvrage faisant suite au Species général de
M. Dejean, lui assigne les caractères sui¬
vants: Ecusson apparent ; prosternum droit,
fortement comprimé latéralement et formant
la carène. Dernier article des palpes labiaux
entier; derniers articles des palpes maxil¬
laires à peine inégaux. Crochets des tarses
postérieurs égaux ou presque égaux, mo¬
biles. — Ce g. a été fondé par Leach sur une
seule espèce dont les antennes sont dilatées
dans les mâles ( D y lisais serricornis Pay-
kull); mais Erichson y a compris tous les an¬
ciens Colymbetes de Clairville, qui réunissent
les caractères précités, de sorte qu’il se com¬
pose aujourd’hui de 60 espèces, dont plus
de moitié appartiennent à l’Europe; les au¬
tres sont réparties dans l’Asie, l’Amérique
et l’Afrique. Les Agabes ont la même ma¬
nière de vivre que les Colymbetes et les Ily-
bius. Nous ne citerons que l’espèce la plus
commune, qui se trouve dans toute l’Eu¬
rope, YAgabus oblongus Illiger, que M. De¬
jean ( Catal . 3me édit.) place dans le g .Leiop-
terus. (D.)
* A GACEPHALA ( a yav , trop ; xeçpaFyj ,
tête), ins. — G. de Coléoptères pentamères,
famille des Lamellicornes établi par le
comte de Mannerheim, et adopté parM. De¬
jean [Calai., 3me édit.), qui le place entre les
Cyclocéphales et les Rutèles de Latreille; de
sorte qu’il appartiendrait à la tribu desSca-
rabéides Xylophiles de ce dernier. Les carac¬
tères qui distinguent ce g. des Scarabées pro¬
prement dits sont d’avoir les mâchoires
non dentelées intérieurement; les pattes
antérieures (chez les mâles) sensiblement
plus longues que les suivantes, et les élytres
ne recouvrant pas entièrement l’abdomen.
M. Dejean n’y rapporte que 2 espèces : A.
Latreillei Dej., et A. cornigera Mannerh.,
toutes deux du Brésil. M. Delaporte [Ann.
Soc. ent. de France , v. l) en décrit 2 autres:
l’une sous le nom de Duponti, et l’autre sous
celui de Goryi , sans en indiquer la patrie.
(D).
AGALANCÉE ou AGALANCIÉ. BOT. PII.
— Nom vulgaire de l’Eglantier ( liosa eglan-
teria L.) , dans quelques cantons du midi de
la France. (C. L.)
AGALLOCHE ou AYALOLDJIA. bot.
pu. — C’est ainsi ou à peu près que lesOrien-
AG A 1 59
taux appellent une substance balsamique
qu’ils ont estimée, de temps immémorial ,
comme un parfum précieux, et à laquelle
ils ont en outre attribué les vertus médica¬
les les plus merveilleuses. Jadis, ccttç sub¬
stance n’était pas moins préconisée en Eu¬
rope, où on la désignait par le nom très
impropre de bois d’Aloës. D’ailleurs, jus¬
qu’à une époque encore très récente, on
a été dans le doute et dans l’erreur rela¬
tivement à l’origine de ce parfum. La plu¬
part des auteurs modernes avançaient ,
sans aucun fondement, que l’Agalloche pro¬
vient de Y Excœcaria Agallocha , euphor-
biacée indigène aux Moluques et remar¬
quable seulement par ses propriétés délétè¬
res.. Plus récemment Loureiro, trompé sans
doute par de fausses informations, a décrit
sous le nom d ’ Aloëxylon Agallocha , un ar¬
bre de la famille des Légumineuses, indi¬
gène dans les montagnes du nord de la Co-
chinchine, et qui, à l’en croire, Serait le
végétal en question. Il est hors de doute au¬
jourd’hui que l’Agalloche est le produit
d’une ou de plusieurs espèces d ’Aquilaire.
(Sp.)
AGALLOCHITES. bot. foss. — On avait
désigné, sous ce nom , dans d’anciens ou¬
vrages, des bois fossiles auxquels on trouvait
quelque ressemblance avec le Bois d’Aloës
ou Agalloche; ressemblance qui n’a été nul¬
lement constatée. (Ad. B.)
* AG A IA! A (âyalpa. , ornement), acal. —
G. d’Acalèphes de la famille des Physopho-
rides, établi par Eschscholtz (S y si. der Aca-
lephen , 1829), pour un animal qu’il ob¬
serva en détail dans l’Océan pacifique sep¬
tentrional, près des côtes du Kamtschatka.
Le caractère de ce g. est d’avoir des tenta¬
cules pourvus de rameaux renflés en massue
à l’extrémité et terminés par 2 pointes , avec
des pièces cartilagineuses natatoires, dont
les supérieures sont creuses, distiques, et
les inférieures pleines , irrégulières et rap¬
prochées sans ordre. A l’intérieur de cha¬
que rameau des tentacules, on distingue un
canal de couleur foncée , tourné en hélice.
Les pièces cartilagineuses creuses forment
2 séries à la partie supérieure, au nombre
de 15 de chaque côté et servent au mouve¬
ment de l’animal. Elles ont la forme d’une
large massue aplatie, dont l’extrémité la
plus épaisse se rétrécit et présente une ou-
160
A GA
AGA
verture tubuleuse , tandis que le bord op¬
posé est élargi et profondément écliancré.
Les 2 parties saillantes de ce bord tran¬
chant s'adaptent à celles de la pièce corres¬
pondante de la rangée opposée , de telle
sorte qu’elles forment ensemble une ouver¬
ture centrale servant au passage du canal
nutritif. La cavité de ces pièces est tapissée
de vaisseaux qui font penser que ces or¬
ganes tiennent lieu de branchies. Les plus
antérieures de ces pièces diffèrent des moyen¬
nes, parce qu’elles sont plus courtes, plus
épaisses, plus bombées, avec une cavité plus
grande, prolongée en 2 appendices latéraux.
Après la série des pièces natatoires creuses,
se trouve un grand nombre de pièces carti¬
lagineuses, solides, plus petites et de diver¬
ses formes , tellement rapprochées qu’elles
forment ensemble un tube servant au pas¬
sage des suçoirs et des tentacules. C’est dans
la disposition irrégulière de ces pièces soli¬
des que gît la différence entre les Agalma et
les Slephanomia.
L’espèce type, Agalma Okenii (Esctas .Acal.
tab. 13. — Isis. 1825. tab. 5) a 3 pouces de
longueur. Eschscholtz propose de rappor¬
ter à ce même g. : 1° Le Slephanomia Am-
phüritis de Chamisso {IV. Acta Natures Cu-
rios. t. x., tab. 32, fig.5), dont les pièces nata¬
toires séparées ont été prises pour type du
nouveau g. Cuneolaria, Eysenh.; 2° les frag¬
ments qui ont servi à rétablissement du g.
P oniocardia de M. Lesson. (Dtjj.)
AGALMATOLITHE (a y«Va , orne¬
ment; ).c0oç, pierre), min. — Synon. de Pa-
godite. (Del.)
AGALMYLA ( oyalua , ornement; Zl-o,
bois; agalmhyla!). Selon Endiicher ( Gen.
pi. 4, 134), ce g. est un double emploi du g.
Æschynanthus de Jack ( K. ce mot). Lind-
ley le cite néanmoins comme distinct et le
place dans la famille des Cyrtandracées. Ce
g. a donc besoin d’être mieux étudié pour
permettre déjuger la question. (C. L.)
ÂGÂE01JSSÉ8. bot. pii. — Selon M. Bory
(. Dicl . cl.). Cette dénomination s’applique à
divers arbrisseaux ou plantes épineuses ,
qui croissent en buisson ou en touffe , tels
que le Houx (Ilex aquifolium) , la Bugrane
(Ononis spinosa L.), etc. (C. L.)
AG AME. rept. — Ce nom ne vient pas,
ainsi qu’on pourrait le supposer , du mot
grec ayagoç, , cœlebs , qui n’est pas marié. On
croit qu’il a été employé pour la lre fois par
les colons de la Guyane , pour désigner
une espèce de Lézard que Daudin a pré¬
tendu, mais à tort, être celle qu’il a appelée
Agame des colons ; car cet Agame des co¬
lons est une espèce africaine. Quoi qu’il en
soit, elle a conservé ce nom et demeure le
type du g. établi par Daudin sous le nom
d’ Agame. Ce g., qui, depuis sa création, a
subi beaucoup de modifications, fait partie
de la s.-famille des Iguaniens Acrodontes ;
en voici les caractères essentiels : Langue
fongueuse, rétrécie et échancrée en avant ;
narines simples, latérales; 2 à 5 incisives su¬
périeures; membrane du tympan enfoncée
dans le conduit auditif; 6 doigts inégaux à
chaque patte; un pli en long sous la gorge ,
un autre souvent double en travers du cou ;
des pores anaux; point de pores fémoraux. —
Les ïO ou 12 espèces d’Agames que l’en con¬
naît aujourd’hui, viennent des Indes orien¬
tales et d’Afrique. Elles son! pour la plupart
revêtues de fortes écailles carénées, parmi
lesquelles il en est qui forment des groupes
d’épines sur les régions voisines de la nu¬
que et des oreilles. Quelques espèces ont la
queue simplement arrondie; toutes les au¬
tres l’ont plus ou moins comprimée et par¬
fois surmontée d’une petite crête ou carène.
Le g. Agame, tel que nous venons de le
caractériser , comprend les Agames sans po¬
res aux cuisses , de Cuvier, et les Chan¬
geants du même auteur. ( G. B. )
* AGAMES. Agama. ( ayapoq, célibataire;
par extension, sans organes sexuels). moll.
— Dans les familles naturelles du Règne
animal, Latreille a divisé les Mollusques
en 2 grands embranchements et a donné,
au second le nom d’Agames. Ces Agames
ne répondent à aucune des divisions pré¬
cédemment établies par les auteurs; car
Latreille place , à côté des Mollusques acé-
phalés ou conchifères de Lamarck , qui
sont réellement Agames, ceux des Mollus¬
ques gastéropodes céphalés , qui sont égale¬
ment Agames ou réputés tels. Cette singu¬
lière agglomération contraint l’auteur à
diviser ses Agames en 2 sections principales :
ceux qui ont une tête et ceux qui n’en
ont point. Cette création du célèbre En¬
tomologiste n’a point été adoptée ; néan¬
moins elle peut être utile, en indiquant
d’une manière formelle les rapports de ccr-
AGA
161
AGA
tains Mollusques touchant les phénomènes
de la génération. (Desii.)
AGAMES (à priv., yapoç, noces; c’esl-à-
dirc plantes dépourvues d’organes sexuels).
bot. cr. — Plusieurs Botanistes adoptant en
principe général, à l’exemple de Necker, que
les plantes désignées par Linné sous le nom
de Cryptogames , et par Jussieu, sous celui
d’Acotylédonées , sont entièrement dépour¬
vues d’organes sexuels semblables à ceux des
plantes phanérogames , ont proposé ce nom
comme synonyme de Cryptogames; mais
celte substitution n’a pas été généralement
adoptée. Nous discuterons au mot crypto¬
games, l’opinion sur laquelle elle est fon¬
dée. (A. R.)
AGAMI. Psophia (^o<p/w, faire du bruith
ois. — G. de l’ordre des Échassiers, que
Cuvier a placé en tête de sa tribu des Grues,
et Temminck dans son llme ordre des Alec-
torid.es et dans sa division des Alectorides
campestres. Ses caractères sont : Bec court ,
voûté, conique, courbé, comprimé et élevé
à la base , très fléchi à la pointe où la
mandibule supérieure dépasse l’inférieure ;
fosse nasale large et très étendue ; narines
vers le milieu du bec, grandes, obliques ,
ouvertes en avant et fermées en arrière par
une membrane nue; pieds longs, grêles;
le doigt du milieu etl’extérieur unis à la base
par une membrane ; l’interne séparé; pouce
articulé intérieurement au-dessus des au¬
tres doigts ; ailes arrondies , concaves, sur¬
obtuses , à rémiges courtes, très étagées, les
premières courbées en dedans en faucille ;
queue courte, à rectrices molles. — Ce g. est
sans contredit tout-à-fait de transition, et
par conséquent très embarrassant à clas¬
ser méthodiquement; son bec, ses ailes et sa
queue sont ceux d’un Gallinacé; mais ses
pieds, évidemment ceux d’un Échassier,
ainsi que ses dernières rémiges très dé¬
veloppées et à longues barbes décomposées,
établissent entre lui et les Grues des rap¬
ports évidents qui n’avaient point échappé
au savant coup d’œil de Cuvier , dont la
classification des Echassiers nous paraît
ce qu’on a fait de mieux, quant à cet ordre.
La place qu’il y a assignée à l'Agami, près
des Grues, est bien encore la plus naturelle.
L’espèce la plusconnue est Y si garni trom¬
pette ( Psophia crepitans L.; Y Agami, Buff.,
Pl. Enl. 109 ; et Vieill., Gai. PL sans n° ) ,
TOM. i.
qui se trouve à la Guyane. A l’état sau¬
vage , cette espèce vit en troupes assez nom¬
breuses dans les forêts les plus épaisses , sur
les lieux élevés, et non dans les parties
marécageuses. Elle se nourrit d’insectes et
de fruits sauvages, court rapidement; mais
son vol est lourd , de peu de durée , et elle
ne se perche que sur les arbres de moyenne
hauteur. Elle est d’un naturel très peu dé¬
fiant, en sorte qu'elle fuit à peine devant le
chasseur, qui parvient souvent à en abattre
un grand nombre. Outre son cri ordinaire ,
elle a la faculté, sans ouvrir le bec, d’en émet¬
tre un autre intérieur, sourd et produit
sans doute par une conformation parti¬
culière de sa trachée-artère; ce qui lui a
valu, cà Cayenne, le nom Oiseau trompette.
Elle s’apprivoise avec la plus grande faci¬
lité, devient un des habitants les plus so¬
ciables de la basse-cour, reconnaît son maî¬
tre et s'y attache, dit-on, au point de venir
réclamer ses caresses. On assure qu’elle de¬
vient un guide et un protecteur courageux
pour tous les autres oiseaux de la basse-cour,
qu’elle défend avec intrépidité, même con¬
tre les chiens.
Dans la plupart des ouvrages d’Ornitho-
logie , on ne cite que cette espèce dans le g.
Agami. Cependant Cuvier [Derrière édit, du
R. anim.) en cite deux autres, le Psophia vi-
ridis Spix , pl. 83 , et le Ps. leucoptera id. ,
pl. 84. M. A. d’Orbigny en a rapporté , de
son voyage en Amérique, une 4me qu’il pu¬
bliera incessamment dans sa relation. Ce g.
est particulier au Nouveau-Monde. (Lafr.)
* AGAMIE (à, priv., yay.oç, noces; sans
organes sexuels), bot. cr. — Nom donné par
le professeur L.-C. Richard à la 25e et der¬
nière classe du système sexuel de Linné ré¬
formé. Cette classe correspond exactement
à la Cryptogamie de Linné. V. cryptogamie
et SYSTÈME SEXUEL. (A. R.)
* AG AMIENS, rept. — Cuvier désignait
ainsi la ïre des 2 sections qu’il avait établies
parmi les Iguaniens, selon que ceux-ci
étaient ou n’étaient pas armés de dents pa¬
latines. Les Agamiens comprenaient les g.
à palais lisse, tels que les suivants : Cor-
dyle, Stellion, Doryphore, Fouctte-Queue,
Agame, Tapaye, Changeant, Leiolepis, Tro-
pidolepis, Léposome , Galéote , Lophyre,
Gonocéphale, Lyriocéphale , Brachylophe,
Physignathe , Ystiure, Dragon, Sitane et
11
162
AGA
AGA
Ptérodactyle; ce dernier est fossile. L’un de
ces g., celui appelé Brachylophe , n’aurait
pas dû être placé dans cette section, mais
dans celle des Iguaniens proprement dits;
car il a le plafond de la bouche denté de
la môme manière que les Iguanes. Le g.
Gonocéphale était un double emploi de ce¬
lui des Lophyres. (G. B.)
*AGAXAIS (àyavo'ç, gracieux). uns. — G. de
Lépidoptères, fam. des Nocturnes, établi par
M. Boisduval aux dépens du g. Erèbe de La-
treille, et qu’il caractérise ainsi : Tête médio¬
cre. Yeux saillants. Antennes ordinairement
un peu pectinées dansles mâles. Palpes longs,
ascendants ; leur dernier article très long ,
nu, grêle, comprimé latéralement. Trompe
longue. Corselet velu, ponctué sur les épau¬
lettes. Abdomen cylindrique , ponctué de
noir, un peu plus long que les ailes infé¬
rieures. Ailes oblongues , les supérieures
ponctuées à leur base, soit en dessus, soit
en dessous. Pattes longues. — Les espèces
de ce g. habitent à la fois le Sénégal, Mada¬
gascar, nie Bourbon , la Chine, la Terre des
Papous et la Nouvelle-Guinée. M. Boisduval
en décrit et figure 4 dans la partie entomo-
logique du Voyage de V Astrolabe, et 2 dans
la Faune enlornologique de Madagascar.
Nous n’en citerons qu’une qui sert de type
au g., l’A. du figuier ( Nociaa Caricæ Fabr.),
qui se trouve dans une grande partie des pays
précités. (D.)
AGANIDES. Aganides (àyavoç, agréable).
MOLL.-Montfort a établi ce g. ( Conchyl . syst.,
t. ier p. 30) pour une coquille nautiloïde
qu’il a recueillie dans les calcaires de transi¬
tion des environs de Namur. Il est à présu¬
mer que cette coquille appartient au g. Go-
niatite de M. deBuch; mais la description et
la figure en sont peu propres à jeter quelque
lumière sur ce g. incertain. Montfort repré¬
sente un siphon au centre des cloisons, et
jusqu’à présent il est sans exemple que
les coquilles multiloculaires, à cloisons si¬
nueuses, aient le siphon placé de cette ma¬
nière. Celles des coquilles à cloisons sinueu¬
ses , qui appartiennent aux Ammonés , ont
le siphon dorsal; celles qui dépendent des
Nautilacés ont toujours le siphon ventral.
V. AMMONITE Cl GONIATITE. (DESII.)
*AGANIPPEA (Nom Myth. d’une nymphe
changée en fontaine), bot. pii. — Ce nom
fait allusion au lieu où l’on a découvert
la lr* espèce de ce g., qui se rencontre au
bord des sources des environs de Mexico.
Ce sont des herbes à feuilles opposées ;
de l’aisselle des supérieures s’élèvent des
pédicelles nus, portant un seul capitule as¬
sez analogue à celui des Bellis. En voici les
caract. : Capitules multiflores , radiés ; ligu¬
les 1-sériées, femelles ; fleurs du disque tubu¬
leuses, hermaphrodites, à 5-dents; involucre
composé d’une double série d’écailles ; l’exté¬
rieure formée d’environ 1 5 folioles lancéolées,
presque soudées à la base ; celles de la rangée
intérieure, en nombre à peu près égal à celui
des ligules, courtes, membraneuses, et res¬
semblant assez bien aux paillettes qui en¬
tourent les fruits. Réceptacle plan, couvert
d’écailles membraneuses qui enveloppent
les fruits: anthères dépourvues d’appendices
basilaires; branches du style prolongées en
une sorte de cône assez court ; fruits oblongs
et dépourvus d’aigrette. — Ce g. ren¬
ferme 2 espèces. (J.D.)
* AGAMSTHOS. ins. — G. de l’ordre des
Lépidoptères, famille des Diurnes , section
des Tétrapodes, tribu des Nymphalides,
créé par M. Boisduval , mais dont il n’a pas
encore publié les caractères. Il est fondé sur
une seule espèce, la Nymphalis Orion God.
[Papilïo O ion Fabr.), figurée par Herbst,
sous le nom de P. odius , et par Cramer sous
celui de P. Danae (pl. 34, fig. A. B.). —
Ce g., suivant M. Boisduval, doit être placé
entre son g. Prepona et le g. Charaxes ,
Ochsenh. (I).)
AGAXOX ( àyavoç , agréable). Moll. —
D’après Rondelet, dans le le'r livre des Pois¬
sons couverts d’un test dur, ce nom aurait
été employé vulgairement par les Grecs
modernes pour désigner le Coucha imbricata,
nommé aussi Tridacne par les Cénobites de
l’Arabie. Ce dernier nom a été consacré dans
la science, et appliqué au g. auquel nous
renvoyons. V. Tridacne. (Desii.)
*AGAOX (Corruption d’àyavov , admi¬
rable). ins. — G. de la famille des Chalci-
diens, de Fordre des Hyménoptères, établi
par Dalmann ( Annal entomol.), et adopté
par Latreille ( Feg. anim.). Les caract. qu’il
présente sont très nombreux et tirés de la
structure de plusieurs parties qui affeclent
les formes les plus singulières. On peut les
résumer ainsi : Corps grêle et allongé. Tète
très grande en forme de carré long, une fois
AG À
AGA
163
plus longue que large, ayant sa partie infér.
couverte par 2 lamelles. Mandib. tridentées
au côté interne. Ant. un peu plus longues
que la tête et le corselet réunis, et ayant
leur 1er article excessivement grand et en
forme de palette triangulaire; les suivants
extrêmement petits; les trois derniers fort
grands, presque globuleux, couverls de
poils et formant une massue allongée. Cors,
muni de 2 épines latérales. Ailes antér.
larges; les postér. très étroites et ciliées.
Pattes très grêles avec les cuisses plus épais¬
ses. Abd. très étroit, presque conique,
ayant en dessous une épine dépassant un
peu son extrémité. Tarière de la femelle en
forme de soie, plus longue que le corps. —
Le g. Agaon est l’un des plus extraordi¬
naires de tout l’ordre des Hyménoptères. Les
formes que présentent ses diverses parties,
sont presque toutes différentes de celles des
genres voisins. La seule espèce que l’on en
connaisse encore, estl’Æ pamdoxwn Daim.
{Annal, enl.) , Bl. ( Hist . des Anim . art.),
trouvé sur la côte occidentale d’Afrique.
(Bl.)
AGAPANTHE. Agapanthus ( aya^vj ,
amour ; avôo; , fleur. Fleur d’amour; allu¬
sion à la beauté de la fleur), bot. pu. —
L’Héritier [Serturn Angl. , t. xvm) a nommé
ainsi un g. qu’il a établi pour le Crinum
africanurn de Linné , et qui fait partie de la
tribu des Hémérocallidées , dans la grande
famille des Liliaeées. Ce g. diffère des vrais
Crinum qui appartiennent à la famille des
Amaryllidées , par son ovaire libre et non
adhérent; son calice est tubuleux et infun-
dibuliforme, pétaloïde , à 6 divisions a peu
près égales ; ses 6 étamines sont déclinées.
CA. umbellatus L’Hérit., I. c. { Crinum afri-
canum L.) est une belle plante originaire
du cap de Bonne - Espérance , très com¬
mune aujourd’hui dans nos jardins, et
que l’on rentre dans l’orangerie, pour l’a¬
briter contre les froids trop rigoureux de
nos hivers. Ses fleurs , très nombreuses
et de grandeur moyenne, sont d’un beau
bleu d’azur, disposées en sertule au som¬
met d’une hampe de 2 pieds d’élévation.
Il en existe une seconde espèce ( Agapanthus
prœcox Willd. ) également du cap de Bonne-
Espérance. (A. R.)
* AGAPAIVTIIIA ( ôcyairato , j’aime ; avOoç,
fleur), ins.— G. de Coléoptères tétram., fam.
des Longicornes, tribu des Lamiaires,s.-tribu
des Convexes, établi par M. Serville, qui le
caractérise ainsi : Corps convexe en dessus,
ailé, cylindrique , pubescent. Antennes sé-
tacées , frangées en dessous , de la longueur
du corps dans les femelles , beaucoup plus
longues que lui dans les mâles, et de 12 ar¬
ticles : le 1er allongé, peu en massue ; le 2me
très petit, le 3me grand, les suivants cylin¬
driques ; le 12me court dans les femelles, très
long dans les mâles. Corselet mutique laté¬
ralement, presque cylindrique, souvent un
peu rétréci vers sa partie antérieure; son
disque uni. Palpes de longueur moyenne.
Mandibules pointues. Elytres linéaires , ar¬
rondies et mutiques à leur extrémité. Pattes
égales, de longueur moyenne; cuisses point
en massue ; tarses glabres. Mœurs et habi¬
tudes des Saperdes. — M. Dejean qui a
adopté ce g. [Calai. 3me édit.), y rapporte 16
espèces la plupart du midi de l’Europe
et vivant toutes sur les fleurs. Nous n’en
citerons qu’une : Y A. Cardui [ Saperda
id. Fab.), qui se trouve presque dans toute
la France , et notamment aux environs de
Paris sur les chardons, dans l’intérieur des¬
quels vit sa larve. (D.)
*AGAPETE8 («yairnToç, aimable), bot.ph.
— G. de la famille des Ericacées, établi par
Don ( Syst. ni. 862 ), et qui n’a pas été
adopté. Les espèces qui le composaient ont
été réparties entre les g. Thibaudia et Gay-
lussacia. V. ces mots. (C. L.)
* AGAPETUS ( àya Trvjroç , aimable ). ins.
— G. de Coléoptères hétéromères, famille
des Hélopiens, établi par M. Dejean [Calai.
3me édit.), mais sans indication de caractè¬
res. Il y rapporte 2 espèces nommées par lui
l’une, A. decoralus , de Java; et l’autre,
A. hilaris , de l’île Bourbon. (D.)
AGAPETUS (àya-irvjTo'ç , agréable; à cause
des formes gracieuses de ces insectes), ins.
— G. de la famille des Phryganicns , de
l’ordre des Névroptères , établi par Curtis
[Desc. of some hist. nond.'Bmt. sp. in Lond.
and Edinb. philos. Mag.) , qui lui assigne
les caract. suivants : Ant. épaisses , bifides ,
moins longues que le corps. Abd. du mâle
ayant une longue épine recourbée; celui de
la femelle ayant son extrémité terminée en
pointe. Ailes courtes et arrondies; les jambes
intermédiaires , et postér. avec 2 paires de
fortes épinesl II y rapporte 3 espèces d’An-
164
AGA
AG A
gleterre. A. fuscipes Curt. ; ochripes , Curt.,
et funereus? Qliv., Geoff. Les caract. que
M. Curtis assigne à ce g., ainsi qu’à beau¬
coup d’autres de cette famille , ne sont pas
appréciables, et ne sauraient offrir des dif¬
férences bien tranchées d’un g. à l’autre,
(Bl.)
* AGAPHITE. min. — Fischer, de Mos¬
cou, aainsi nommé, en l’honneur de Démé-
trius Agaphi, une variété de la pierre bleue
qu’on trouve désignée dans Pline sous la
dénomination de Caiaïle , et qui porte dans
le commerce de la joaillerie le nom de Tur¬
quoise orientale. V. turquoise. (Del.)
*AGAPOPHYTA ( àya.rt'xoi, aimer; cpurov,
plante ). ins. — G. de la famille des Scutel-
lériens , de l’ordre des Hémiptères , sec¬
tion des Hétéroptères, établi par M. Guérin
[Voyage deDup.), adopté parM. de Laporte
(Ess. sur les Hém .) , Eurmeister ( Handb . d.er
Eut.), et nous [Hist. des Anim. art.), réuni
au g. Tesseraloma par M. Brullé ( Hist. des
lus.). Ses principaux caractères sont tirés
e la forme de la tête, plus avancée que dans
es g. voisins; des antennes composées de 4 ar¬
ides ; et du thorax , rétréci en avant , élargi
postérieurement et déprimé, avec l’écusson
triangulaire terminé en pointe bifide. — On
n’en connaît qu’une seule esp., qui est VA.
bipunciaia Guér., Burm., Bl. , provenant des
lies océaniques. (Bu.)
* AGAPORNÏS (àya7Tvj , amabilité; opvtç,
oiseau), ois. — G. de l’ordre des Grimpeurs
et de la famille des Perroquets , formé par
Selby et adopté par Swainson ( Class. of
Birds ). Ce g. fait partie de la s.-famille des
Psiltacinœ ou Perroquets à queue courte, et
comprend ceux d’entre eux qui sont de petite
taille et particuliers à l’Amérique du sud.
Ses caractères sont : Mandibule inférieure
très épaisse; ailes longues, mais plus courtes
que la queue; les 3 premières rémiges égales
et les plus longues ; queue courte , arrondie ;
rectrices lancéolées et pointues. (Lafr.)
AGARDIIIA (Agardh, Botaniste suédois).
bot. cr. — Nom proposé par le chanoine Ca¬
brera pour un g. de Thalassiophytes, de la
tribu des Siphonées , famille des Phycées ,
mais qui avait déjà été désigné sous ceux de
Codium par Stackhouse, de Larnarckia par
Oiivi , et de Spongodium par Lamouroux.
V. CODIUM.
Meneghini , que nous voyons avec plaisir
partager et confirmer, par ses observations,
notre opinion sur plusieurs productions
marines considérées à tort comme des Poly¬
piers, et qui ne sont en effet que des
Algues encroûtées , a donné le nom d’A-
gardhia à un g. qu’il établit aux dépens
de plusieurs Millépores de Lamarck et sur¬
tout de ses Nullipores. Voici comme il le
définit ( Cenni sut. organ. et fisiol. delle Al-
ghe) .-Frondes indéfinies, épaisses, sinueuses,
entortillées, encroûtées, composées de cel¬
lules allongées et disposées en séries paral¬
lèles, percées de pores, et au fond desquelles
se trouve la fructification. Meneghini ne dit
pas en quoi celle-ci consiste; il place cette
production dans la tribu des Dictyolées , à
côté du g. Haliseris. Le nom d’Agardhia,
ayant déjà été consacré par Sprengel à un g.
de la Phanérogamie , ne saurait être con¬
servé. (C. M.)
* AGARDHÏA, Spreng. (Agardh, Bota¬
niste suédois), bot. pii. — Double emploi ,
suivant M. Sprengel lui-même ( Gen . Plant .
p. 8) , du g. Amphilochia, Mart. (Sp.)
* AGARIMU.YE1XA. bot. cr. — Un des
diminutifs proposés par Gaillon , et non
adoptés. V. le g. aoardhia. (C. L.)
AGARIC . Agaricus (àyotpixov). bot. cr.
— L’étymologie de ce mot, employé par
Dioscoride et par tous les auteurs jusqu’à
nos jours, paraît assez obscure. On le fait dé¬
river d ’Agarici, contrée de la Sarmalie, dans
laquelle croissait très abondamment le cham¬
pignon auquel on avait donné primitive¬
ment ce nom. Le célèbre Scaliger a contesté
cette étymologie , parce qu’il ignorait où
était située Agaria ; mais Saumaise a levé
ces difficultés, et maintenant elle est généra¬
lement adoptée. Ce mot a servi pendant long¬
temps à désigner un champignon dontl’hy-
menium est poreux et dont on faisait un
grand usage comme purgatif; c’est le Bolet
du Mélèze, Bolelus purgans de Persoon ou
Agaric des Pharmaciens [V. ceùnot). Plus
tard il a été donné à une autre esp. de Bo¬
lets, qui croît sur le chêne et sur d’autres ar¬
bres, et auquel on a accordé bien gratuite¬
ment la propriété d’arrêter les hémorrha¬
gies. Persoon le désigne sous le nom de Po-
lyporus igniarius. Qn le nomme encore Agaric
des Chirurgiens [V. ce mot). Linné, sans que
l’on puisse en deviner le motif, a jugé con¬
venable d’appliquer ce nom à un autre g..
AGA
165
AGA
de champignons, dont I’hymenium est com¬
posé de lames parallèles qui s’étendent du
centre à la circonférence, comme les rayons
d’une roue ou d’une ombrelle. Tous les au¬
teurs ont, depuis cette époque, conservé le
mot Agaric ; Paulet seul a tenté de lui sub¬
stituer celui d 'Hypophyllum.
Ce g. est le plus nombreux en esp. que
l’on connaisse. Les sections que l’on a éta¬
blies, et les différents noms sous lesquels
on les trouve indiquées dans les auteurs du
18me et du 19me siècle, comme Amanita,
Petrona , Keuma , Gelona , Voir a , Lacta-
rius , Russula, etc., reposent sur des par¬
ties trop secondaires pour que l’on puisse
les considérer comme genres, puisque dans
toutes on trouvelemême plan d’organisation.
Persoon était tenté de diviser les Agarics en
plusieurs g.,- mais il a reculé devant cette
innovation. Nous savons trop peu de chose,
disait-il, sur les organes de la reproduc¬
tion, sur la structure et les fonctions des
ditiérentes parties , pour établir des g. véri¬
tables. Ce que Persoon n’avait osé, M. Fries
vient de le faire dans un ouvrage extrême¬
ment remarquable, publié h Upsal en 1836-
1838, sous le titre d ’ Epicrisis Systemalis My-
cologici.Je laisse aux savants, plus versés que
moi dans la Mycologie, le soin de décider si
le célèbre professeur en a rendu l’étude plus
facile.
L’hymenium est la partie principale des
agarics; celle sur laquelle repose le ca¬
ractère du genre. Toutes les autres peu¬
vent éprouver des modifications extrêmes ,
et c’est sur ces modifications, quand elles se
présentent d’une manière normale et à peu
près constante, que les subdivisions ont été
établies. Il est donc nécessaire d’entrer dans
quelques détails au sujet de ces parties. On
peut considérer les Agaricus Cœsareus, bul-
bosm , etc., comme les esp. qui présentent
l’organisation la plus parfaite. On y distin¬
gue le mycélium, le pédicule, la volve, Van¬
neau et Y hyménium.
Le mycélium est une production blanche,
filamenteuse, qui se développe dans la terre,
sur le bois pourri, etc. Il se forme sur cet
organe, à une certaine époque de l’année et
sous l’influence de circonstances qui ne
sont pas encore connues, des tubercules
charnus qui, par l’évolution successive des
différentes parties qui les composent , don¬
nent naissance à un Agaric ou à un autre
champignon. On a considéré pendant long¬
temps le mycélium comme des racines; main¬
tenant on le regarde généralement comme
remplissant les fondions d’une tige souter¬
raine ou rhizome.
La volve, volva, bourse, voile général, enve¬
loppe générale ou radicale est une membrane
qui renferme toutes les parties du champi¬
gnon, comme la coquille renferme tous les
éléments de l’œuf. Il paraît qu’elle existe
dans tous les champignons; mais elle est
d’une texture si délicate dans le plus grand
nombre, qu’elle disparait complètement
pendant la lre évolution, sans que l’on puisse
en trouver le moindre vestige. On n’y atta¬
che donc de l’importance que quand ses dé¬
bris restent manifestes à la base du pédi¬
cule ou sur le chapeau. Le mot volve ou
volva paraît dériver du verbe latin volvo, j’en¬
veloppe. La volve est composée de cellules
allongées et rameuses qui s’anastomosent en¬
tre elles. Elle est complète , quand elle se dé¬
chire pour laisser passer le chapeau et le pé¬
dicule, et qu’elle reste à la base de celui-ci ;
incomplète, quand elle ne recouvre pas le
champignon en entier; elle est caduqueou per¬
sistante , épaisse ou mince ; ample , quand elle
représente un vase dont le bord est évasé; va-
ginée lorsqu’elle est assez étroite et longue ,
et enfin ochrée ou en forme de guêtre, quand
elle est exactement appliquée sur le pédi¬
cule. On ne connaît guère que V Agaricus
ochreatus qui soit dans ce cas. Dans les cham¬
pignons comestibles on rejette toujours cette
partie ; mais elle est de la plus haute impor¬
tance pour l’étude; aussi faut-il toujours
enlever un champignon de terre avec pré¬
caution pour constater l’existence de cette
membrane.
Le pédicule, stipe ou pied (stipes , caulis,
petiolus, pediculus) , est la partie qui sup¬
porte le chapeau et qui fixe le champignon
au lieu où il a pris naissance. Il est central,
excentrique, latéral ou ascendant , quand il
occupe le centre, un point plus ou moins
éloigné du centre ou le côté du chapeau. Sa
partie moyenne est nue ou munie d’un an¬
neau ou d’une cortine. Il est court ou long ,
plein ou fistuleux ; on le dit creux quand sa
partie centrale vient à disparaître. Dans
quelques esp., il est floconneux ou traversé
dans toute sa longueur par un filament bys-
166
AGA
AGA
solde. La forme du pédicule est très varia¬
ble : il est simple, rameitx , bulbeux , fusi¬
forme, atténué à l’une ou à l’autre extré¬
mité; gros , épais, long, court , filiforme , etc.
Sa surface est lisse, rude, écailleuse, tomen-
teuse, villeuse, etc. Sa consistance est le plus
ordinairement molle , spongieuse , cassante,
quelquefois fibreuse, élastique, etc. Cette
partie se dilate à sa partie super, et forme
le chapeau. Il arrive quelquefois que dans les
endroits profonds et obscurs, comme les sou¬
terrains, elle s’allonge, se ramifie même et
ne produit pas de chapeau. Dans cet état
de monstruosité, les agarics ressemblent à
des clavaires.
L’anneau, le collet, voile partiel [annulas,
vélum partiale ), est cette partie membra¬
neuse qui entoure le pédicule comme d’une
manchette. Bulliard a dit que : « le collet
paraît être au champignon, ce que le ca¬
lice et les pétales sont aux fleurs. C’est un
abri sûr pour les graines qui sont probable¬
ment fécondées avant que le collet se déta¬
che du chapeau.» — Rien ne prouve jusqu’à
ce jour cette assertion, parce qu’il y a beau¬
coup plus d’agarics qui n’ont pas de collet
que de ceux qui en ont; et dans ceux-ci,
la fécondation, s’il en existe une, s’opère
également bien. Si l’on étudie l’anneau
dans les esp. qui l’ont parfaitement déve¬
loppé, comme les Amanites, YAgaricus cam¬
pes tris : etc.; on voit que son extrémité supér.
s’insère au sommet du pédicule, le recouvre
dans une certaine étendue ; puis ce même
anneau s’en éloigne, s’élargit et se fixe à la
marge du chapeau dont il se détache plus
tard, et reste adhérent au pédicule. Il est
composé de cellules très allongées, pres¬
que toutes parallèles. Son épaisseur et sa
consistance varient dans un grand nom¬
bre d’espèces. Il retient l’impression des
lames, et il est persistant ou fugace ; libre ou
adhérent. Sa couleur est généralement blan¬
che. Le collet présente de très bons caract.
pour établir des sous-divisions dans le g.
Agaric.
La cortine, voile partiel, voile ou collet ara-
néeux ou arachnoïde [corlina, vélum partiale,
vélum araneosum ) , doit être regardée comme
un anneau imparfait qui unit les bords du
chapeau avec le pédicule, et qui se com¬
pose de filaments blancs ou colorés , res¬
tant adhérents sur le pédicule ou à la marge
I du chapeau, quand le champignon est dé¬
veloppé. Persoon fait observer qu’on peut
trouver une amanite qui ait en même temps
une volve et un collet, mais jamais un aga¬
ric pourvu simultanément d’une cortine et
d’un anneau. La cortine , organe générale¬
ment assez fugace, fournit pourtant de très
bons caractères de sous-genres.
Le chapeau, chapiteau, table [pileus , pi-
leum , pileolus , pileolum , umbraculum , capi-
tulum ou mieu x hymenophorum du professeur
Fries), considéré d’une manière générale,
forme presque à lui seul ce que l’on nomme
un champignon. C’est la partie qui frappe
la vue, et celle que l’on mange. Ce chapeau
est formé, comme je l’ai dit, par l’expansion
de la partie supér. du pédicule. Il se com¬
pose d’une partie charnue et de l’hymenium.
La forme du chapeau ou de l’hyménophore
est arrondie, conique, campaniforme , con¬
vexe, plane, déprimée , in fundibuli forme , ma¬
melonnée, etc. La surface en est lisse , striée,
villeuse, écailleuse , rugueuse, sèche ou vis¬
queuse. L’épiderme qui la recouvre s’en¬
lève dans quelques espèces, et fait, dans
d’autres, corps avec la chair. Sa couleur et
sa consistance sont extrêmement variables.
11 est plus ou moins charnu, épais ou mem¬
braneux, se dessèche facilement, se pourrit,
ou tombe en déliquescence. La marge de
cette partie est très importante aussi à étu¬
dier dans ses formes, surtout quand elle
est roulée en dedans, ou qu’elle est ap¬
pliquée immédiatement sur le pédicule.
M. Fries a, dans son Epicrisis , tiré un
parti très avantageux de celte disposition ,
à laquelle aucun Mycologiste , jusqu’à ce
jour, n’avait fait attention. La structure du
chapeau est la même dans tous les Aga¬
rics. On n’y trouve que des cellules plus ou
moins allongées; dans les uns, elles sont
lâches, éloignées; dans les autres, au con¬
traire, elles sont petites et très rapprochées.
Elles renferment des liquides de différentes
natures et très probablement de l’air ou des
gaz.
Les lames ou feuillets ( laminœ, lumellæ
sulci deBatarra), sont les prolongements
membraneux et parallèles de la partie infér.
du chapeau, qui se dirigent du centre à la
circonférence. C’est sur cette disposition que
reposent les caract. du g. Agaric. Elles sont
composées de 3 couches, une médiane ou
AGA
AGA
trame formée de cellules qui se continuent
avec celles du chapeau , et 2 latérales for¬
mées par I’hymenium. Cette organisation
existe dans tous les Agarics, et ne man¬
que dans aucune espèce , malgré l’asser¬
tion du plus célèbre Mycologiste de notre
époque. Si dans les Coprins , X Agaricus
conliguus , Bull. , et quelques autres esp., les
lames paraissent dépourvues de trame , c’est
que les cellules qui la composent, sont moins
abondantes, et qu’elles forment un tissu
moins dense et moins résistant que ce¬
lui de l’hymenium ; ce qui permet de sépa¬
rer quelquefois cette membrane du cha¬
peau. Dans aucune esp. d’Agarics, ni dans
aucun des sous-genres établis, les 2 cou¬
ches de l’hymenium ne sont en contact im¬
médiat. Elles sont toujours séparées par la
trame, et tout caract. fondé sur l’absence
de cette partie est un prétendu caract. ana¬
tomique, qu’il faut soigneusement élimi¬
ner, dans la crainte que quelque botaniste
ne soit tenté d’en faire usage pour former
de nouveaux g. dans les Bolets , les Polypo¬
res, les Hydnes, etc. — On distingue dans
une lame , deux bords : l’un , adhérent au
chapeau ou à la base; l’autre, libre, et que
l’on appelle marge ou tranche ; deux ex¬
trémités : une interne qui répond au pé¬
dicule et que quelques auteurs regardent
comme la base; l’autre, qui répond à la
marge du chapeau ; deux surfaces qui sont
parallèles et qui forment les côtés. L’Hyme-
nium ou membrane sporulifère recouvre la
trame des lames dans toute leur étendue.
Son tissu est composé de cellules superpo¬
sées en plus ou moins grand nombre et de
formes qui varient suivant les espèces. Sur
les surfaces examinées au microscope, dans
les sous-genres Amanila , Lepiola , Gymno-
pus , Russula , etc., on remarque un nom¬
bre considérable de Basides , ou petites
éminences qui se divisent en 4 pointes, à
l’extrémité de chacune desquelles est fixée
une spore. Dans les Coprins , on trouve
parmi les basides, des Cyslides ou vé¬
sicules allongées transparentes, qui pa¬
raissent vides et dont la forme est tantôt
celle d’un cylindre et tantôt celle d’une
massue, etc. Ces organes, sur lesquels j’ai
donné ailleurs ( Mèm . sur X Hyménium , A’oc.
Philorn. , 12 mars 1837 , et Ann. des Sc.
nui. décembre 1837.) des détails assez éten-
167
dus, n’avaient pas échappé à la sagacité
de Micheli; mais ce célèbre Botaniste ne
les avait vus et dessinés que d’une manière
incomplète. Les observations de MM. As-
cherson , Bekerley et Corda , du moins
pour X Agaricus pelasiformis , sont parfaite¬
ment conformes aux miennes. C’est mainte¬
nant un point d’organisation acquis à la
science , il ne faut pas le considérer comme
le caract. propre du g. Agaricus , mais bien
comme le caract. d’une grande famille à la¬
quelle j’ai donné le nom de Basidiospores
et qui comprend les Agarics, les Bolets ,
les Polypores, les Hydnes , les Clavaires , etc.,
Les spores ou sporules ( sporœ , sporulœ ), ou
organes reproducteurs, sont d’une ténuité
extrême et seulement visibles au microscope.
Leur forme est constamment ronde ou ovale.
Elles sont, comme je l’ai dit, fixées aux di¬
visions des basides, et dans quelques esp. ,
à l’aide d’un fort grossissement, on en dis¬
tingue le point d’insertion. La couleur des
spores a été pour le professeur Fries un
moyen très ingénieux d’établir les caract. des
différents groupes du g. Agaric. Elles sont
blanches , rosées , ochracées , ferrugineuses ,
noires ou d’un roux pourpre. Pour constater
ces couleurs, il suffît de mettre pendant
quelques heures un Agaric sur une glace ou
sur une feuille de papier, de manière que
les lames regardent en bas, les spores se dé¬
tachent spontanément et forment une légère
couche qui présente une des couleurs que
je viens d’indiquer. Ces spores renferment
quelquefois , dans leur intérieur, d’autres
corps beaucoup plus petits que l’on nomme
sporidioles; d’autres fois elles paraissent né¬
buleuses; mais le plus souvent elles sont
transparentes. Telle est la structure des la¬
mes des Agarics; mais ces parties, sous le
rapport de leur proportion, de leur forme
et de leur mode d’insertion avec le pédicule,
présentent des caract. très précieux. On les
dit simples ou égales, quand elles ont toutes
la même longueur , et composées quand en¬
tre 2 lames qui s’étendent du pédicule à la
marge du chapeau on en trouve un cer¬
tain nombre d’inégale longueur. Kromb-
holtz, dans ce cas, les nomme didynami-
ques, Iridynamiques , télradynamiques et po-
ly dynamiques , suivant que l’on trouve des
lamelles ou portions de lames qui ont la
moitié, le tiers ou le quart, ou moins d’une
168
Â(jtA
AGA
lame entière. Dans quelques esp. elles sont
bifurquées à la base , et dans d’autres elles
s’anastomosent à l’aide de divisions ou pro¬
longements latéraux. Cette dernière dispo¬
sition est rare , et doit être plutôt considé¬
rée comme un accident que comme un ca-
ract. particulier. Quand les lames sont écar¬
tées les unes des autres, on les dit rares ou
peu nombreuses ; dans le cas contraire elles
sont nombreuses ou rapprochées. Suivant leur
forme, elles sont minces ou épaisses, larges
ou étroites, aiguës, tronquées , arrondies ou
obtuses à l’une ou à l’autre extrémité. Rela¬
tivement aux rapports qu’elles ont avec le
pédicule, on les dit décurr entes , quand leur
extrémité interne se prolonge en pointe sur
une étendue plus ou moins grande du pé¬
dicule. Libres [remotœ , distantes, discrelœ),
quand elles n’ont aucune connexion avec
cette partie, et qu’elles en sont séparées par
un certain intervalle. Quand elles adhèrent
au pédicule par toute l’étendue de leur ex¬
trémité interne, on les nomme adnées (adna-
tœ) et adnexes ( adnexæ ), quand l’insertion est
incomplète, et enfin onguiculées, lorsqu’elles
adh rent au pédicule parle moyen d’un pe¬
tit prolongement; la base, ou le bord supér.
des lames ne présente pas de caract. Dans
quelques esp. seulement , il est marqué de
petites saillies ou veines qui se continuent
avec le chapeau. Le bord libre ou tranche
est régulier, denté, onduleux, droit. Dans
un grand nombre d’esp., on remarque à sa
partie interne une échancrure ou sinus ( la-
niellas sinuatœ). Persoon et M. Fries, dans plu¬
sieurs circonstances, se sont servis de ce ca¬
ract. avec le plus grand avantage. La sub¬
stance des lames est toujours la même que
celle du chapeau, puisqu’elle n’en est que
le prolongement; comme celui-ci, elles sont
charnues, coriaces, fragiles, succulentes,
aqueuses, lactescentes , etc. Leur couleur est
en général celle des spores; mais pourtant
il ne faut pas juger la couleur des spores
d’après celles des lames. On devra toujours
recevoir ces organes sur une feuille de pa¬
pier, afin de ne pas être induit en erreur.
M. Fries admet G couleurs dans les lames.
Le blanc, le rosé, 1 e jaune, le rouillé, le
brun pourpre, le noir et le noirâtre. Quelque¬
fois elles sont nébuleuses ou tachetées. On en
rencontre aussi qui conservent la même
couleur pendant toute leur durée ( immuta-
biles ), et d’autres au contraire qui pâlissent
ou qui en changent ( décolorantes ) comme
dans les Corlinaires et les Pratelles. Enfin
on dit que les lames sont persistantes ( per -
sislentes) , quand elles durent autant que
le chapeau, et fugaces [fugaces), dissolubles
( diffluenies , liquescenles ) , quand elles dis¬
paraissent avant le chapeau ou qu’elles se
liquéfient comme on le voit dans les Co¬
prins.
Le g. Agaric, établi par Linné et adopté
par tous les botanistes, présente les caract.
que j’ai indiqués plus haut. Comme les esp.
sont très nombreuses, tous les auteurs ont
senti la nécessité de subdiviser ce g. pour en
faciliter l’étude. Micheli, Gleditsch , Ra¬
ta rra, Haller, Schæffer, Ratsch, Scopoli, Âl-
îioni , Gmelin, etc., n’ont guère consulté
que la couleur des différentes parties. Per¬
soon le premier, dans son Synopsis fungorum,
a saisi avec une admirable sagacité les affi¬
nités des différentes esp., et en a formé 10
sous-genres. Malheureusement, comme les
auteurs qui l’avaient précédé, il a plus at¬
taché d importance aux couleurs qu’à la dis¬
position des lames qui présentent, comme
je l’ai dit, des caract. précieux. Ce célèbre
botaniste a cru devoir séparer les Amanites
du g. Agaric , par rapport à la volve dans
laquelle le champignon est renfermé dans
son jeune âge; mais comme cet organe finit
presque par disparaître dans quelques esp.,
je pense, comme M. le professeur Fries,
qu’il ne doit pas former un g. particulier.
Le g. Agaric présentera donc 11 s. -genres.
1. Amanita. Agaric à volve. Chapeau
charnu , le plus souvent verruqueux. Lames
nombreuses, serrées, pédicule allongé, nu
ou muni d’un anneau. Ex. A. vaginatus ,
Rull.; phalloïdes , Rull. etc.
2. Lepiota : Pas de volve. Pédicule muni
d’un anneau membraneux. Lames ni nébu¬
leuses ni fuligineuses , dépourvues de sucs.
Ex. A. procerus Scop., hæmalospermus Bull.,
cristatus Fries , etc.
3. Cortinaria. Chapeau le plus souvent
charnu. Lames émarginées ou sinuées à leur
extrémité interne, unicolores et enfin couleur
de cannelle. Pédicule souvent bulbeux en¬
touré d’une cortine ou anneau arachnoïde.
Ex. : A. violaceus Lin. , liercynicus. Pers. ,
collinilus, Sow. , etc.
4. Gymnopus : Chapeau charnu entier et con-
AGA
AG A
169
vexe. Lames unicolores, marcescentes. Pé¬
dicule sans anneau iÿ cortine. Ex. : A. Leu-
cophyllus Pers.; gymnopodius Bull, sulphu-
reus Bull. ; etc.
Mycena : Chapeau le plus souvent mem¬
braneux, strié, presque transparent, con¬
vexe et persistant. Lames unicolores, se des¬
séchant facilement. Pédicule allongé, fistu-
lcux et nu. Ex. : A. alliaceus Pers.; polygram-
mus Bull. ; citrinellus Pers.; etc.
Coprinus : Chapeau membraneux ou à
peine charnu , fugace. Lames noires , se li¬
quéfiant. Pédicule blanc, nu ou muni d’un
anneau. Ex. : A. comalus Pers. ; picaceus
Bull . ; ferrugineus Pers.; etc.
Pratella : Chapeau charnu' ou presque
membraneux, persistant. Lames nébuleuses
et enfin noires. Pédicule nu ou muni d’un
anneau. Ex. : A. campestris Linn.; œruginosus
Pers. ; corrugis Pers.
Lactifluus : Chapeau charnu, le plus sou¬
vent déprimé au centre. Lames lactescentes.
Ex. : A. torminosus , Pers.; theïogalus Bull.;
plumbeus Bull. ; etc.
Russula : Chapeau charnu, le plus sou¬
vent déprimé au centre. Lames dépourvues
de suc et toutes de la même longueur. Pédi¬
cule nu. Ex. : A. niveus Pers. ; aluiaceus Pers.;
furcaïus Pers.; etc.
Omphalia : Chapeau entier, charnu ou
membraneux, infundibuliforme ou déprimé
au centre. Lames d’inégale longueur, ni
succulentes, ni lactescentes, le plus souvent
décurrentes. Pédicule nu et central. : Ex.
A. involutus Batsch. ; cupularis Bull.; lentas
Fries.
Pleuropus : Chapeau charnu , déprimé ,
oblique, entier ou dimidié. Pédicule excen¬
trique, latéral ou nul. Ex. A. ulmarius Bull.;
ostreatus Curt.; applicalus Batsch.
Cette distribution des Agarics a été adop¬
tée par tous les auteurs ; et, en effet, malgré
les imperfections qu’elle présente, celui qui
l’adopte pour étudier les Champignons, rap¬
porte avec la plus grande facilité les diffé¬
rentes esp. aux sections qui leur convien¬
nent. Persoon l’a à peu près conservée dans
son Traité des Champignons comestibles. Il
lui a fait subir quelques modifications dans
son Mycologia europœa, mais comme cet
important ouvrage n’a malheureusement pas
été terminé, je crois inutile d’indiquer les
corrections que cet auteur a été obligé d’y
TOM. i.
faire, par suite de sa grande expérience et
des immenses progrès de la science. M. Fries,
dans un ouvrage imprimé en 1821 , sous le
titre de Syslemamycologicum , a présenté une
nouvelle distribution du g. Ayaricus, basée
principalement sur la couleur des spores, et
qui lui permet d’établir 5 grandes sections
divisées en 36 sous-genres, à la suite des¬
quels viennent les g. Coprinus et Gom-
phus. Je renvoie à l’ouvrage de M. Fries
ceux qui désireraient connaître l’étendue
et la hardiesse de ce travail , dont une
analyse ne pourrait que donner une idée
très imparfaite. Plus tard , en 1825 , l’au¬
teur, dans le Systema Orbis vegetabilis, éta¬
blissant le g. Agaricus (sur les caract. sui¬
vants : Lamellœ simplices , inœquales, exsuccœ ,
persistentes , a pileo discretæ ) , en éloigna les
sous-genres Coprinus , Galorrheus , Russula,
Lentinus , pour en former des g. distincts ,
qui par leurs caractères particuliers sem¬
blaient rompre la continuité des séries for¬
mées dans les Agarics. Enfin M. Fries, dans
Y Epicrisis Systematis mycologici , a non seu¬
lement conservé ces g. , mais encore en a
formé de nouveaux , comme Montagnites ,
Bolbilius , Paxillus, Gomphidius, Sty lobâtes ,
Hygrophorus , etc. , d’après des caract. que
l’œil le plus exercé ne saisit pas toujours et
que l’examen anatomique ne démontre pas
constamment. Il en résulte, je ne dirai pas
de la confusion , mais un bouleversement
général dans cette partie de la Mycologie.
Voici la nouvelle disposition des Agarics,
proposée par le professeurFries. Elle repose
sur les lames, et principalement sur leur
trame, c’est-à-dire sur la structure de la
cloison qui sépare les 2 couches d’hyme-
nium dont chaque lame est composée. Les
sous-genres sont établis sur la couleur des
spores, la forme et les rapports des lames
avec les autres parties, sur la présence ou
l’absence d’une volve, d’un anneau mem¬
braneux ou aranéeux et sur des états parti¬
culiers du chapeau et du pédicule.
AGARÏGI LEUGOSPORI (spores blanches).
amanita : Une volve. Pédicule nu ou muni
d’un anneau. Hyménophore séparé du pédi¬
cule. — A. cœsareus Scop.; rubeseens Pers.;
vciginatus Bull.; etc.
Lepiota : Voile général, uni avec l’épi¬
derme du chapeau. Pas de volve. Pédi¬
cule muni d’un anneau. Hyménophore éloi-
il*
170
A GA
gné du pédicule. Lames libres. — A. proce-
rus Scop. ; clypeolarius , Bull. ; granulosus
Batsch.; etc.
Armillaria : Pas de volve. Pédicule muni
d’un anneau. Hyménophore contigu avec le
pédicule. Lames décurrentes ou sinuées à
leur extrémité interne. — A. ramentaceus
Bull. ; rhagadiosus Fries; A. millus Sow.; etc.
Triciioloma: Voile partiel, nul ou filamen¬
teux, adhérent à la marge du chapeau. Pé¬
dicule charnu. Hyménophore contigu avec
le pédicule. Lames sinuées à leur extré¬
mité interne. • — A. equeslris L. ; frumenla-
ceus Bull.; gambosus Fries; etc.
Clitocybe : Ni volve ni anneau. Pédicule
fibreux, élastique ; marge du chapeau rou¬
lée en dedans. Hyménophore contigu avec
l’extrémité supérieure du pédicule qui est
dilatée. Lames atténuées à leur extrémité
interne , adnées ou décurrentes et jamais
sinuées. — A.nebulans Batsch; molybdinus
Bull.; gilvus Pers.; etc.
Collybia : Pédicule fistuleux , recouvert
d’une couche corticale ferme et comme car-
tilagineuse.Chapeau peu charnu, convexe ou
plan ; marge roulée en dedans. Lames mem¬
braneuses, molles, libres ou adnées. —
A. radicalus Bull. ; collinus Scop. ; ocellatus
Fries ; etc.
Mycena : Pédicule fistuleux , cartilagi¬
neux. Chapeau presque membraneux, plus
ou moins strié. Chapeau conique ou para¬
bolique; marge droite, couchée sur le pédi¬
cule. Lames non décurrentes, mais adhé¬
rentes par le moyen d’un petit onglet. —
A. punis Pers.; galeriçulatus Bull. ; citrinel-
lus Pers.; etc.
Omphalia : Pédicule cartilagineux, dilaté
à sa partie supér. Lames décurrentes. —
A. hydrogamus Bull .-hepalicus Batsch.; onis-
cus Fries ; etc.
Pleurotus : Pédicule excentrique , latéral
ou nul. — A . ulmarius Bull.; petaloïdes Bull.;
applicalus Batsch. ; etc.
AGARIC! HYPORRHODII (spores rosées!.
V olvaria : Une volve. Hyménophore dis¬
tant du pédicule. Lames libres. — Ce s. -genre,
ne diffère des Amanites que par la couleur
des spores. — A.volvaceus Bull.; conicus Pico.;
glojocephalus DC. ; etc.
Pluteus : Voile nul ou faisant corps avec
l’épiderme du chapeau. Pédicule fibreux.
Hyménophore isolé. Lames libres.—-//, plu-
AGA
(eus Batsch. ; umbrosus Pers. ; phlebophoms
Dittm. ; etc.
Entoloma : Voile nul. Pédicule charnu
ou fibreux. Hyménophore contigu avec le
pédicule. Lames sinuées à leur extrémité in- ,
terne , rapprochées du pédicule et s’en éloi¬
gnant ensuite. — A.sinuatus Bul!.; placenta
Batsch. ; rhodopolius Fries ; etc.
Clitopilus : Pédicule charnu ou fibreux,
se dilatant en haut pour former le chapeau;
marge roulée en dedans. Hyménophore con¬
tigu avec le pédicule. Lames décurren-
tes, atténuées à leur extrémité interne. —
A. prunulus Scop.; orce'llus Bull.; popinalis
Fries; etc.
Leptonia : Pédicule cartilagineux , à sur¬
face lisse, brillante. Chapeau mince, om¬
biliqué , ou d’une couleur plus intense sur
le disque; marge roulée en dedans. Lames
adhérentes ou rapprochées du pédicule et
s’en séparant ensuite. — A. lampropus Fries ;
chalibœus Pers. ; nefreus Fries. ; etc.
Nolanea : Pédicule fistuleux , cartilagi¬
neux. Chapeau presque membraneux, cam-
panulé, strié, quelquefois lisse; marge droite.
Lames rapprochées du pédicule et libres
ensuite. — A. pascuus Pers.; icterinus Frics;
pleopodius Bull. ; etc.
Eccilea : Pédicule cartilagineux , évasé à
sa partie supérieure pour former le chapeau
qui est presque membraneux; marge cour¬
bée en dedans. Lames atténuées à leur ex¬
trémité interne et décurrentes. — A.polilus
Pers.; atropunctatusI)ers.;nigrellus Pers.; etc.
AGARICI DERMINI ( spores ferrugineu¬
ses , rarement rousses ou brunes ).
Piioliota : Pédicule cylindrique, écail¬
leux, muni d’un anneau membraneux ou
floconneux. Chapeau convexe, puis plan.
Lames inégales et changeant de couleur.
— A. aureus Pers.; togularis Bull.; radicosus
Bull. ; etc.
Hebeloma : Voile filamenteux ou à peine
visible. Pédicule charnu ou fibreux. Lames
adhérentes et sinuées à leur extrémité in¬
terne. Leur marge est le plus souvent blan¬
che ou d’une couleur différente de celle des
surfaces. — A. lanuginosus Bull. ; pyriodorus
Pers.; rimosus Bull.; etc.
Flammula : Voile filamenteux ou peu vi¬
sible. Pédicule charnu , fibreux, furfuracé
à sa partie supérieure. Chapeau charnu ;
marge roulée en dedans. Lames décurrentes
AGA
AG A
171
non sinuées , leur tranche étant de la même
couleur que les surfaces. — A. gymnopodius
Bull .; vinosus Bull. ; pulverulentus Bull.; etc.
Naucoria : Voile nul ou fugace. Stipe car¬
tilagineux, tistuleux ou spongieux en de¬
dans. Chapeau plus ou moins charnu, con¬
vexe, puis plan ou conique; marge roulée
en dedans. — A. cucumis Pers. ; melinoïdes
Bull.; serni-orbicularis Bull.; etc.
Galera : Voile nul ou fibrilleux. Pédicule
cartilagineux, tubuleux. Chapeau plus ou
moins membraneux, conique ou ovale,' strié.
Marge droite appliquée sur le pédicule. —
A. campanulatus Bull. ;pity reus Fries; pellu-
cidas Bull. ; etc.
Crkpidotus : Voile nul. Chapeau excen¬
trique, latéral ou résupiné. — A. olearius UC.;
mollis Schoeff. ; variabilis Bull. ; etc. Ce sous-
genre ne diffère des Pleurotus que par la
couleur des spores.
AGARICI PRATELLI ( spores brunes ou
d’un noir pourpre).
Psaliota : Pédicule charnu , ferme, muni
d’un anneau. Chapeau plus ou moins charnu,
convexe. Lames libres ou adhérentes. —
A. campestrish .; hœmalospermus Bull.; mer-
darius Fries ; etc.
Hypholoma: Voile aranéeux, adhérent à la
marge du chapeau. Pédicule charnu ou fi¬
breux. Chapeau plus ou moins charnu; marge
roulée en dedans. Lames adnées ou émargi-
nées. — A. silaceus Pers. ; lacrymabundus
Bull.; candolleanus Fries.; etc.
Psilocybe : Voile nul. Pédicule presque
cartilagineux, tubuleux, souvent prolongé
en racine. Chapeau plus ou moins charnu ,
glabre; marge courbée en dedans.—^. planus
Sow. ; fœ nisecii Pers.; coprophilus Bull.; etc.
Psathyra : Voile nul. Pédicule presque
cartilagineux, tubuleux, poli, fragile. Cha¬
peau conique ou campanulé, membraneux;
marge droite, appliquée sur le pédicule. La¬
mes pourpres ou brunes. — A. corrugis Pers.;
obtusalus Pers. ; gossypinus Bull.; etc.
AGARICI COPRIN ARH (spores et lames
noires ).
Panoeolus.: Voile membraneux ou nul.
Pédicule poli et ferme. Chapeau légèrement
charnu, sans stries; marge saillante. Lames
marbrées. — A. fimiputris Bull. ; campanu¬
latus L. ; p api lionne dûs Bull.; etc.
Psatiiyrella : Voile nul ou à peine visi¬
ble. Chapeau membraneux, strié ; marge ne
dépassant pas les lames, qui sont d’une cou¬
leur noire fuligineuse uniforme. — A. hy-
drophorus Bull.; caudalus Fries; disseminatus
Pers.
Les Agarics sont des Champignons très com¬
muns, croissant presque partout. Comme
beaucoup d’espèces servent à la nourriture
de l’homme, on a cherché aies reproduire;
mais on n’a réussi jusqu’à ce jour que pour
un très petit nombre d’entre elles. Le cham¬
pignon de couche (. Agaricus edulis) est celui
que l’on obtient le plus facilement. On fait
pour cela un mélange de terreau , de fumier
pourri et de crottin de cheval, et on en forme
dans une cave des couches de 2 pieds ou
plus de haut, auxquelles on donne la forme
d’un triangle dont on arrondit l’angle supé¬
rieur. On étend sur toute cette surface du
blanc de Champignons, que l’on recouvre en¬
suite d’une couche de terreau. Il faut avoir
soin d’arroser de temps en temps pour en¬
tretenir la fermentation, la chaleur et l’hu¬
midité ; trois circonstances essentielles au
développement des Champignons. Dans un
très court espace de temps , la couche se
recouvre de filaments blancs et byssoïdes ,
sur lesquels naissent en nombre immense ,
de petits tubercules qui croissent et se suc¬
cèdent rapidement. Quelques personnes
n’emploient pas le blanc de champignons ,
mais arrosent les couches avec de l’eau dans
laquelle elles ont fait macérer les Champi¬
gnons. Ce moyen réussit également ; seule¬
ment, ces couches produisent peu, et ces¬
sent de produire peu de temps après leur
préparation. Quand le nombre des cham¬
pignons diminue, il faut songer à former
une nouvelle couche, car c’est un signe de
l’épuisement de l’ancienne , qu’on arrose¬
rait désormais en vain : les éléments de la
fermentation n’existant plus , la chaleur
n’est plus suffisante pour ce g. de végéta¬
tion. On trouve quelquefois avec Y Agari¬
cus edulis différentes espèces de Coprins ,
Y Agaricus volvaceus Bull., le Faligo vapora-
ria Pers. Dans ce cas il ne faut pas hésiter
à détruire les couches et à en faire de nou¬
velles. Enfin on en rencontre quelques unes
qui sont rempliesde Scolopendres, d’iules, de
Cloportes et de différentes autres esp. d’in¬
sectes. Il faut également en faire le sacrifice,
nettoyer parfaitement l’endroit , l’enfumer,
et même l’abandonner pendant quelque
172
AGA
AGA
temps. On voit assez souvent les Champi¬
gnons s’allonger , devenir difformes ; leurs
chapeaux se former avec peine ; ou bien ils
se recouvrent d’im duvet blanc plus ou moins
épais. Ces accidents s’observent quand l’air
n’est pas suffisamment renouvelé et que les
couches sont trop humides. Comme celles-ci
sont alors d’un mauvais rapport, il faut les
placer dans un lieu mieux aéré , et les arro¬
ser moins abondamment. L’établissement de
couches est un moyen très avantageux pour se
procurer des Champ! gnons pendant toute l’an¬
née. On vend le blanc de Champignons comme
les graines des plantes, et il peut se conserver
pendant très long-temps sans perdre de ses
propriétés. M. TolSard en a vu qui avait 20
ans de conservation, et qui produisit des
champignons comme s’il eût été récent. On
peut encore, quand des Champignons crois¬
sent dans certaines localités , enlever la terre
avec le mycélium qu’elle renferme , et la
transporter dans des circonstances sembla¬
bles. C’est un moyen qui m’a parfaitement
réussi pour me procurer abondamment et
sans avoir la peine de le chercher, 1 'Agaricus
albelius. Thore rapporte que, dans le dépar¬
tement des Landes, on sème Y Agaricus pa-
lomet et le Bolelus edulis. Pour cela, on se
contente d’arroser la terre d’un bosquet
planté de chênes, avec de l’eau dans laquelle
on a fait bouillir une grande quantité de
ces deux Champignons. La culture n’exige
d’autres soins que d’éloigner de ce lieu les
chevaux, les porcs, et toute espèce de bê¬
tes à cornes, qui sont très friandes de ces 2
plantes. Ce moyen ne manque jamais de
réussir; mais nous laissons aux physiciens à
nous expliquer pourquoi l’ébullition n’a pas
fait mourir les germes de ces Agarics. [V.
Pers. Champ, com. p. 16). M. Tenore , dans
une lettre à Persoon, indique le moyen que
l’on emploie pour se procurer Y Agaricus
neapolitanus , dont on fait une grande, con¬
sommation à Naples. Je ne puis m’empê¬
cher de rapporter ce passage; quelques per¬
sonnes seront peut-être tentées de répéter
l’expérience. — « Le champignon que vous
trouverez ci-joint, se développe sur le marc
de café pourri et gardé dans un endroit hu¬
mide, pendant 8 ou 10 mois. Ce n’est que
depuis peu d’années que le hasard le fit
découvrir. De jeunes religieuses d’un cou¬
vent de Naples l’ont trouvé sur un tas de
marc de café mis a l’écart dans un coin om¬
bragé de leur jardin. Dès lors elles en ont
répandu la nouvelle , et à présent on se le
procure artificiellement; car ici, on a pris
l’habitude de ramasser ce marc pendant
quelque temps, en employant aussi celui des
boutiques pour en faire une provision plus
considérable. On le fait pourrir dans un pot
de terre cuite, non vernissé, déposé à l’om¬
bre, et on l’arrose pour y entretenir une hu¬
midité constante. Les Champignons parais¬
sent au bout de 6 mois environ; ils sont bons
à manger et d’un goût assez agréable. ( V .
Persoon, Myc. Europ. secl. tert. p.74.)
Rumphius ( Herb. amb. ) nous fournit 2
exemples semblables. Une seule espèce d’A-
garics , qu’il désigne sous le nom de Bolelus
moschocary anus , croît à Amboine et dans
les îles voisines , sur les brous de noix mus¬
cades que l’on entasse dans les forêts, lors de
la récolte de ces fruits. A l’époque des pluies
chaudes , la décomposition s’opère et il se
développe sur ces matières des Champignons
très délicats que l’on ramasse et qui se ser¬
vent sur la table des riches. L’autre espèce
d’ Agarics ou Bolelus saguarius se trouve éga¬
lement à Amboine et dans toutes les îles où
croît le Sagas farinacea. Il naît sur les débris
entassés et pourris qui proviennent de cet
arbre quand on prépare le sagou. Il est moins
délicat que le précédent , et les habitants le
récoltent pour leur propre nourriture ou pour
en engraisser les cochons et les poules. Les
sangliers en sont très avides. Les personnes
qui désirent cultiver cette esp. , emportent
dans leurs jardins des débris de sagou, les
entassent, et, comme les Napolitains , ob¬
tiennent en tout temps un aliment agréa¬
ble. J’ai cru devoir rapporter ces faits, parce
qu’ils sont généralement peu connus, et qu’il
serait possible que dans nos pays on ren¬
contrât quelque espèce qui offrît les mêmes
avantages.
Les Agarics ne sont pas remarquables seu¬
lement parleur forme et leur mode de dé¬
veloppement. Rumphius a le premier ob¬
servé qu’une espèce , qu’il appelle Fungus
igneus, est phosphorescente pendant la nuit.
Ce phénomène , dont on ne possède pas en¬
core une théorie satisfaisante, malgré les
expériences de M. Becquerel, a été observé
également par M. De Candolle sur Y Agari¬
cus olearius , qui croît très communément
AGA
173
AGA
dans le midi de la France et dans le Levant.
Les lames seules sont phosphorescentes ;
mais la lueur qu’elles répandent n’est pas
due à la décomposition du champignon ni au
développement du Cladosporium umbrinum ,
comme M. Fries semble le soupçonner; au
contraire, plus l’Agaric est vigoureux, plus
elle est brillante. M. Delille dit que cette
phosphorescence se manifeste seulement
pendant la nuit, et qu’elle n’est pas visi¬
ble pendant le jour dans les souterrains les
plus obscurs. Les expériences que j’ai faites
à Smyrne ne me permettent pas de partager
l’opinion du célèbre professeur de Montpel¬
lier , et mon ami Steinheil, qui vient d’être
enlevé si malheureusement aux sciences,
avait fait en Afrique les mêmes observations
que moi.
Tous les jours on demande aux personnes
qui s’occupent de l’étude des Champignons,
comment on peut distinguer ceux qui sont
vénéneux de ceux qui ne le sont pas. Cette
question m’a mis bien des fois dans l’em¬
barras, et j’avoue que je ne sais encore
comment y répondre. On peut bien donner
quelques caract. généraux ; mais il est im¬
possible , quand on ne connaît pas suffisam¬
ment ces végétaux, d’en faire une juste appli¬
cation ; car les caract. sont souvent si légers,
qu’il faut en avoir une grande habitude pour
les saisir. Mathiole dit que l’on doit considé¬
rer comme Champignons vénéneux, ceux
qui croissent dans un endroit où il se
trouve un clou rouillé, du drap moisi, au¬
près d’un trou de serpent ou au pied de
quelque arbre à propriétés vénéneuses. Les
auteurs modernes conseillent de repousser
ceux que l’on trouve dans les lieux humi¬
des, ou à l’ombre dans les bois touffus;
ceux qui au contact de l’air changent de
couleur quand on les brise; ceux qui ont les
lames colorées en brun, ‘en jaune clair ou
en bleu. Enfin, on doit regarder comme sus¬
pects ceux qui changent la couleur du pa¬
pier de tournesol; ceux qui colorent en brun
une cuiller d’étain ou d’argent; ceux enfin,
qui donnent une couleur noire àl’ognon avec
lequel on les fait cuire. La saveur ne fournit
pas beaucoup de renseignements , car on
mange plusieurs espèces de Galorrheus et de
Russula qui ont une saveur extrêmement
âcre, mais qui disparaît par la cuisson. On
conseille au contraire de manger les Cham¬
pignons qui croissent dans les prés, sur le
bord des forêts ; ceux dont les lames sont
blanches ou rosées, ou jaune citron, dont la
saveur rappelle celle du champignon de
couche. Il est évident que de semblables ca¬
ractères ne peuvent être d’aucune utilité; il
faut, pour manger des Champignons, suivre
la routine du pays qu’on habite, ou les con¬
naître par leurs caract. particuliers ; autre¬
ment on s’expose aux plus grands accidents.
Pour les usages domestiques, on accommode
les Champignons de différentes manières que
je ne décrirai pas. M. Schwægrichen , dans
une lettre à Persoon, dit, que dans un voyage
qu’il fit en Allemagne , il remarqua dans les
environs de Nuremberg, que les paysans
mangeaient des Champignons crus avec leur
pain noir assaisonné d’anis ou de carvi. Ce
célèbre botaniste les imita, et loin d’en
éprouver une influence nuisible, il sentit
croître ses forces. J’ai observé, dit-il, que
les Champignons, si l’on en use sobrement,
sont très nourrissants ; mais qu’ils perdent
leur bonne qualité par la préparation culi¬
naire, qui, de plus, enlève leur goût na¬
turel.
J’ai goûté bien souvent en effet des Cham¬
pignons crus, et je leur ai trouvé un goût
plus délicat et plus prononcé que quand ils
étaient cuits ; mais on ne peut disconvenir
qu’un grand nombre d’esp. détermineraient
l’inflammation de la bouche et de l’estomac,
si on ne détruisait par la coction le prin¬
cipe âcre et irritant qu’elles contiennent.
Dans quelques pays, les Champignons sont
d’une grande ressource comme aliment ou
comme assaisonnement; aussi les conserve-
t-on en les faisant sécher, ou en les mettant
dans de l’huile, du vinaigre, ou de la saumu¬
re. On les boucane même quelquefois. Par ces
différents moyens on fait ses provisions pour
toute l’année. Les Champignons secs for¬
ment même une branche de commerce as¬
sez étendue et qui mériterait un peu plus
de surveillance de la part de l’autorité. On
croit généralement que la dessiccation dé¬
truit leur principe vénéneux; c’est une er¬
reur, et il est d’observation aujourd’hui,
que les esp., qui à l’état frais sont dangereu¬
ses, le son légalement après leur dessiccation.
On dit aussi que la cuisson détrui t les pro¬
priétés vénéneuses des Champignons, ce qui
est vrai ; mais il faut alors les couper par
174
A (jA
morceaux, les faire bouillir, etjeler beau qui
a servi à les faire cuire. C’est dans cet état,
je pense, que l’on peut considérer tous ces
végétaux comme comestibles. Mais quelles
peuvent être leurs qualités nutritives quand
on les a dépouillés de tous, leurs principes ?
On ne peut y avoir recours que dans les
moments de nécessité. D’après Braconnot, on
peut obtenir le même résultat en les fai¬
sant cuire dans de l’eau légèrement alcaline.
Le principe actif n’est pas encore assez connu
pour qu’on ait une confiance entière dans
ce moyen. Tous les auteurs conseillent aux
amateurs de Champignons de les mettre dans
du vinaigre étendu d’eau avant de les ac¬
commoder. C’est une précaution qu’il ne
faut pas négliger, surtout pour ceux que l’on
ne connaît pas ; car aujourd’hui on a la cer¬
titude que le vinaigre dissout parfaitement
bien le principe délétère de plusieurs espè¬
ces ; et M. le professeur Kunth ( Ojjicin.
Gewœchse ) dit qu’on les ren.d tous inno¬
cents en les faisant cuire dans cet acide.
On a observé que des Champignons que
l’on mange tous les jours avaient été
quelquefois pernicieux. Ceci peut tenir à
des circonstances dont on n’a pas su se ren¬
dre compte. Ainsi ne doit-on jamais les ré¬
colter quand ils sont trop vieux, quand leurs
couleurs sont altérées , ou quand ils ont
éprouvé un commencement de décomposi¬
tion, mais bien quand ils sont jeunes,
parce qu’alors ils sont plus tendres, plus
parfumés et d’une digestion plus facile.
Les accidents qui arrivent tous les ans, et
les expériences faites sur les animaux, nous
apprennent seulement à connaître les dan¬
gers et les avantages qui peuvent résulter de
ce genre d’aliment. Dans le premier cas ,
malheureusement pour la science, les esp.
sont le plus souvent caractérisées d’une ma¬
nière si vague qu’il est impossible de les re¬
connaître. Les expériences sont précieuses
pour la science et la pratique , quand elles
ont été faites par des hommes comme Schæf-
fer, Paul et, Bul!iard,MM. Schwœgrichen ,
Orfila, Herhvig, Cordier, etc. L’analyse chi¬
mique nous a , jusqu’ici , peu éclairés sur le
principe vénéneux des Champignons. Les
travaux de Bouillon-Lagrange, de Vauque-
lîn et surtout de Braconnot, renfermés dans
les tomes 79 et 87 des Annales de Physique
et de Chimie , nous ont appris que ces végé¬
taux renferment une grande quantité d’eau
de végétation; de la fungine que l’on peut
considérer comme un principe immédiat;
un acide particulier ou fungique , le plus
souvent uni à la potasse; 2 matières ani¬
males , l’une insoluble dans l’alcool et dont
la nature est peu connue, l’autre, qui au
contraire s’y dissout très facilement , et qui
est l’Osmazomc; de l’huile, de l’adipocire,
de l’albumine, une espèce particulière de
sucre , et enfin quelques autres substances,
mais en très petite quantité. Le célèbre
Schrader a trouvé dans YAgaricus musca-
rius une substance rouge , âcre , soluble
dans l’eau et l’alcool et qu’il croit être la par¬
tie vénéneuse, puisque, administrée à de
petits oiseaux, elle en a déterminé la mort.
M. le docteur Letellier, dans sa dissertation
inaugurale ( Essai sur les propriétés chimiques
et toxiques du poison des Agarics à volva) a
trouvé un nouvel alcali végétal auquel il a
donné le nom d ’ Amanitine et dans lequel ,
selon lui, réside la propriété vénéneuse. Les
nombreuses expériences qu’il a faites ne lais¬
sent aucun doute à cet égard; mais l’alca¬
linité de ce principe n’est cependant pas en¬
core parfaitement démontrée. Espérons que
notre estimable confrère , qui consacre à la
Mycologie, avec tant de zèle et de succès,
les moments de loisir que lui laisse le péni¬
ble exercice de la médecine, répétera ses
expériences sur un plus grand nombre d’es¬
pèces.
Comme quelques personnes, passionnées
pour les Champignons, ne craignent pas d’ex¬
périmenter sur elles-mêmes, je dois les pré¬
venir que ces essais ne sont jamais sans dan¬
ger. Le poison, en effet, n’agit pas immédia¬
tement, mais constamment plusieurs heures
après l'ingestion, et même quelquefois quand
la digestion est terminée. Les vomitifs et les
purgatifs sur lesquels on compte le plus pour
en détruire les effets , sont sans action ,
parce qu’alors le poison circule avec le sang.
On doit donc agir avec la plus grande pru¬
dence , comparer l’odeur , le goût , et les
caract. du champignon que Ton essaie , à
ceux des espèces dont les propriétés sont
parfaitement connues et avec lesquels il
offre le plus d’affinités. Trattinnick , con¬
seille de garder long -temps un morceau
de champignon dans la bouche , et de le
rejeter comme suspect, si la saveur en est
P
AGA
âcre ou repoussante. Il vaut mieux n’en
manger qu’une petite quantité et sans mé¬
lange d’autre aliment. Alors on observe les
phénomènes qui ont lieu ; et s’il survient
le plus léger symptôme du côté du cer¬
veau ou des voies digestives, il faut im¬
médiatement recourir aux évacuants par le
haut et par le bas; ne pas. chercher à facili¬
ter la digestion ni à en neutraliser les effets
par le thé, le café, l’huile, le lait, le vinai¬
gre, etc. C’est en agissant ainsi que l’on
parviendra à connaître les propriétés des
Champignons. Les expériences faites sur des
animaux, comme les chiens, les chats, don¬
nent des résultats avantageux; mais je n’o¬
serais accorder la même confiance à celles
que l’on tenterait sur des grenouilles, ou
sur des animaux d’un ordre inférieur.
On croit que les mauvais Champignons ne
sont jamais attaqués par les limaces et les
insectes : c’est une erreur; tous sont attaqués
par des esp. différentes. Si 1 ' Aqaricus mus-
carius tue les mouches, s’il a causé la tor¬
peur à un triton lacustre , comme on pour¬
rait le penser d’après M. Ascherson , je puis
assurer qu’il n’a aucune action sur la limace
grise; car pendant huit jours j’en ai nourri
une avec ce champignon, sans que sa santé et
son appétit en aient été altérés. Il est donc
impossible de tirer aucune conclusion for¬
melle des faits de ce genre.
Presque tous les empoisonnements par les
Champignons dont parlent les auteurs, et
dont les journaux rapportent malheureu¬
sement chaque année un trop grand nom¬
bre d’exemples, sont produits par des in¬
dividus du g. Agaric, que des personnes
imprudentes ramassent et mangent ordinai¬
rement avec confiance en assez grande quan¬
tité, et souvent on n’observe que des symp¬
tômes d’indigestion , qui disparaissent après
le vomissement ; car beaucoup d’estomacs
ne peuvent supporter les Champignons. Mais
quand les esp. que l’on a mangées sont vé¬
néneuses, les symptômes sont bien dif¬
férents. « Les Champignons vénéneux, dit
M. Orfila (Toxicol. t. 1, p. 409), ne manifes¬
tent leur pernicieuse action qu’un certain
temps après qu’ils ont été mangés. Ce n’est
le plus souvent que 5 ou 7 heures après. Il
s’en écoule quelquefois 12, 16, plus rare¬
ment 24, sans qu’on éprouve aucun symp¬
tôme. Les altérations graves de presque tous
AGA 1 75
les viscères prouvent que ce venin , ayant
acquis toute son énergie par le moyen de la
digestion, se répand dans toute l’économie,
y excite l’irritation la plus violente et une
inflammation qui dégénère promptement en
gangrène; ce qui a lieu surtout avec plus
d’intensité dans les voies digestives qui ont
reçu le poison, et qui en conservent les res¬
tes dissous pendant plus long-temps. Les
symptômes que l’on observe sont des nau¬
sées, des envies de vomir, une salivation
plus ou moins abondante , un malaise gé¬
néral, des sueurs tantôt chaudes, tantôt
froides, une soif vive, des douleurs dans le
trajet de l’œsophage à l’estomac, ou dans
tout le ventre; l’urine est rosée, quelquefois
sanguinolente; les selles sont fréquentes,
fétides, accompagnées de ténesme ; le pouls
est petit, fréquent, irrégulier. Quelque
temps après, agitation extrême, anxiété,
refroidissement des membres, sueurs froi¬
des générales, altération des traits, colora¬
tion en violet du nez , des lèvres et de la
face, hoquets fréquents , aberration des sens,
vertiges, délire, stupeur; enfin, la mort ter¬
mine cet affreux tableau , que l’on observe
le plus ordinairement sur plusieurs mem¬
bres de la môme famille. »
Dans un rapport fait enjuin 1809 à la So¬
ciété de médecine à Bordeaux, l’auteur ré¬
sume ainsi toutes les altérations pathologi¬
ques qui ont été observées jusqu’à ce jour
sur les cadavres des personnes empoison¬
nées parles Champignons. «Taches violettes
très étendues et nombreuses sur les tégu¬
ments ; ventre très volumineux ; conjonctive
comme injectée; pupille contractée ; esto¬
mac et intestins phlogosés et parsemés de ta¬
ches gangréneuses; sphacèle dans quelques
portions de ce viscère; contractions très for¬
tes de l’estomac et des intestins, au point
que dans ceux-ci, les membranes épaissies
avaient entièrement oblitéré le canal; œso¬
phage phlogosé et gangrené chez l’un des
sujets; chez un autre, iîéum invaginé de
haut en bas , dans l’étendue de 3 pouces; un
seul individu avait les intestins gorgés de
matières fécales. On n’a trouvé chez aucun
des vestiges de Champignons : ils avaient été
complètement digérés ou évacués. Les pou¬
mons étaient enflammés et gorgés d’un sang
noir. Le même engorgement avait lieu dans
presque toutes les veines des viscères abdo-
\
176
AGA
AGA
mi «aux , dans le foie , dans la rate , dans le
mésentère; taches d’inflammation et taches
gangréneuses sur ies membranes du cer¬
veau , dans ses ventricules , sur la plèvre ,
les poumons , le diaphragme , la matrice et
même sur le fœtus d’une femme enceinte ;
le sang était très fluide chez cette femme; la
flexibilité extrême des membres n’a pas été
constante. »
J’aurais pu passer sous silence ces dé¬
tails qui se rapportent plus à la médecine
qu’à l’histoire naturelle; mais on voit un si
grand nombre de personnes manger des
Champignons sans les connaître , qu’elles
prendront peut-être quelques précautions ,
en voyant quelles peuvent être les suites de
leur imprudence. Quand on est appelé au¬
près d’une personne qui a mangé quelque
espèce vénéneuse , et qui éprouve des symp¬
tômes d’empoisonnement, il faut à l’instant
même provoquer le vomissement par une
potion émétisée, ou avec l’ipécacuanha; ad¬
ministrer un éméto-cathartique, afin d’éva¬
cuer les Champignons , s’il en restait encore
dans l’estomac et les intestins. On fait en¬
suite boire assez abondamment au malade
une infusion de thé, de café, ou du bouillon
de poulet. On conseille également de don¬
ner de l’eau vinaigrée ou une potion éthé-
rée. Comme on ne connaît encore ni la na¬
ture du principe délétère, ni son antidote,
il faut combattre les symptômes les plus
alarmants parles moyens que l’on jugera les
plus convenables. Les anciens praticiens ac¬
cordaient une grande confiance à l’ammo¬
niaque liquide. Mirabelli la recommandait
particulièrement , et , tout récemment, un
médecin de Bordeaux, dont je regrette beau¬
coup de ne pouvoir citer le nom, en a obtenu
des résultats si avantageux, qu’iln’hésite pas
à regarder cette substance comme le contre¬
poison des Champignons vénéneux. Les ex¬
périences de Paulet et de M. Orfila ont prouvé
que ce médicament était dangereux dans
les premiers moments. On ne devra donc
l’employer qu’aprèsles émétiques et les pur¬
gatifs. M. Courhaut en a remarqué égale¬
ment les bons elîets dans le? empoisonne¬
ments par le seigle ergoté. On le donne à la
dose de 5 ou 6 gouttes dans un verre d’eau
sucrée ou de bouillon. Maintenant que quel¬
ques observations parlent en faveur de l’am¬
moniaque , un médecin aurait peut-être
quelques reproches à se faire , s’il négligeait
de l’employer dans ces tristes circonstances.
J’aurais désiré donner les caract. des es¬
pèces d’ Agarics comestibles ou vénéneuses ;
mais la nature de cet ouvrage ne le permet¬
tant pas, je me contenterai de les indiquer
en suivant les divisions qui ont été établies
dans ce genre par Persoon.
Amanites : YAgaricus auranliacus Bull. ,
et VA. cœsareus Schœlî. , que l’on connaît
sous le nom d’oronges, ne diffèrent que par
la couleur du chapeau , qui est rouge dans
la lre, et jaune dans la 2me, Les Romains en
étaient très friands et les regardaient comme
les meilleurs Champignons. Chacun sait que
l’empereur Claude mourut après en avoir
mangé : les historiens* accusent Agrippine
d’y avoir ajouté du poison; Paulet pense
qu’on a pu servir à cet empereur un mets
préparé avec 1 ’Agaricus muscarius. C’est le
champignon dont on fait la plus grande con¬
sommation après l’Agaric des couches.
A. ovoïdes Bull, ou Oronge Manche, est
une espèce aussi délicate et aussi recherchée
que la véritable oronge, dont elle est peut-
être une variété.
A. solitarius Bull. J’ai rencontré quel¬
quefois cette esp. dans les environs de Paris.
Bulliard et M. De Candolle disent qu’elle est
délicieuse. Dans quelques pays , cependant,
on la regarde comme vénéneuse ; peut-être
la confond-on avec d’autres espèces.
A. rubescens Pers. ou Agaric verruqueux
de Bulliard ; très commun dans les environs
de Paris. Vittadini dit que l’on mange cette
esp. en Italie. M. Cordier m’a dit en avoir
mangé plusieurs fois, qu’elle est excellente
et qu’il n’en avait jamais été incommodé.
Krombhotz au contraire la regarde comme
vénéneuse.
A. muscarius L. , ou fausse oronge; c’est
une esp. très dangereuse. On trouve dans
les au teurs un grand nombre d’observations
qui le prouvent. Loesel dit que (1 hommes
perdirent la vie après en avoir mangé. Le
docteur Yadrot , dans sa dissertation inau¬
gurale , rapporte l’histoire de plusieurs sol¬
dats français qui eurent le même sort en Rus¬
sie. Les expériences de M. Letellier prou¬
vent également que ce champignon est vé¬
néneux. Mon confrère Cordier a vu cette an¬
née , dans 2 maisons différentes et le même
jour , 10 personnes empoisonnées par ces
AGA
AGA
177
Champignons, et un seul a sufll pour causer
des accidents alarmants chez 7 d’entre elles.
Quelques auteurs disent que les Russes le
mangent sans en éprouver aucun accident.
Pallas ditau contraire très positivement :«On
mange généralement en Russie toutes les esp.
de Champignons et même ceux qui sont passés
ou verreux. Le Champignon aux mouches ,
le Champignon puant du fumier et plusieurs
autres petits entièrement dénués de chair,
sont les seuls dont on ne fait point usage. »
Schoeffer rapporte qu’une troupe de comé¬
diens italiens achetèrent à Ratisbonne VA-
garicu-s muscarius pour la véritable Oronge,
et qu’ils n’éprouvèrent aucun accident après
l’avoir mangé. Rulliard dit qu’il est agréa-
ble au goût et à l’odorat. II n’a rien éprouvé
après en avoir mangé 2 onces. D’après Mur¬
ray, les brebis le mangent impunément. Hert-
wig, après en avoir fait prendre à des chiens
et à des brebis, a seulement observé des nau¬
sées et des vomissements chez quelques uns
de ces animaux. M. Mérat m’a dit avoir
vu des gardes-du-corps en manger plusieurs
fois et en abondance sans le moindre in¬
convénient. On ne sait véritablement quel
parti prendre , en présence de résultats si
différents, basés sur le témoignage d’hommes
aussi respectables.
Mais ce qu’il y a de plus singulier dans
l’histoire de ce champignon, c’est l’usage
que l’on en fait au Ramtschatka. Krasche-
ninnikow, dans sa description de ce pays,
rapporte, et ces détails sont confirmés par
Langsdorf, que les habitants coupent YA-
manita muscarïa en petits morceaux, qu’ils
la font sécher pour la conserver, ou qu’ils en
préparent avec le suc du Vaccinium uligino-
sum , ou en le faisant infuser avec les feuilles
d’une esp .d’Epilobium, une boisson dont ils
se servent au lieu de vin. Quand ils ont bu
de ces liqueurs , ou mangé le champignon
sec, il se manifeste chez eux une ivresse par¬
ticulière, dans laquelle les facultés intellec¬
tuelles sont anéanties ; il survient des trem¬
blements, des soubresauts dans les tendons,
quelquefois des convulsions. Les uns sont
gais, chantent ou sautent; les autres au con¬
traire sont tristes et abattus. On les voit, les
armes à la main, se précipiter les uns sur les
autres, ou se blesser eux-mêmes ; ils ne con¬
naissent plus aucun danger, et divulguent au
premier venu leurs plus intimes secrets.
T. i.
Les forces musculaires paraissent considé¬
rablement augmentées. Langsdorf a vu un
de ces individus qui dans l’état ordinaire
ne pouvait porter un sac de 120 livres ,
le porter, après s’être enivré, à une dis¬
tance de 15 werstes ( 5 lieues ). Enfin les
malades tombent, le sommeil s’en empare,
calme cette étrange exaltation , et bientôt
ils se réveillent dans leur état naturel. On
a observé qu’il survient quelquefois des vo¬
missements , mais l’ivresse n’en est pas di ¬
minuée. L’urine de ceux qui se sont ainsi
enivrés jouit des mêmes propriétés que le
champignon; aussi voit-on les indigents re¬
chercher celle des personnes riches afin d’y
puiser cette ivresse; et quelques uns même
prolongent ce triste état par des libations
successives. Langsdorf fait observer que
ceux qui s’adonnent habituellement à ce
genre de crapule finissent par devenir
fous. On a remarqué que la chair des ren¬
nes, tués quelque temps après avoir mangé
de ce champignon , avait aussi la propriété
d’enivrer. Enfin, Y Agaricus muscarius a été
administré avec succès dans l’épilepsie et
dans quelques affections nerveuses. On l’a
conseillé, réduit en poudre, pour combattre
les ulcères de îa cornée, les ulcères phagé-
déniques, les affections scrofuleuses. On a
donné sa teinture contre la teigne, les af¬
fections cutanées , les catarrhes chroni¬
ques f etc. On doit donc, malgré quelques1
observations qui militent en sa faveur,
s’abstenir de le manger, et le considérer
comme dangereux.
Amanita venenosa : Persoon ( Champ, com .)
réunit sous ce nom 3 esp. que les auteurs
reconnaissent comme distinctes : 1° A. bul-
bosus vernus Bull., ou Oronge ciguë blan¬
che de Paulet; 2° A. citrinus Schæff. , ou
Oronge ciguë jaunâtre de Paulet ; 3 °A. phal¬
loïdes Bull., ou Oronge ciguë verte de Paulet.
Ces 3 esp. ou variétés sont vénéneuses au
plus haut degré. Ce sont elles qui causent
presque tous les empoisonnements dont on
entend parler chaque année.
A . pantherinus Fries :Esp. assez rare dans
les environs de Paris. J. Bauhin la regarde
comme vénéneuse. Hertwig n’a obtenu au¬
cun résultat en la donnant à des animaux, à
la dose de dix gros.
A. cnix melitensis , ou Agaric croix de
Mcdie Paul. : Je mentionne cette espèce qui
12
178
AG A
AGA
n’a encore été trouvée que par Paulet, parce
que, après en avoir mangé ia moitié d’un in¬
dividu, il ne larda pas à éprouver une grande
faiblesse et à perdre connaissance. L’éméti¬
que, pris une demi-heure après l’ingestion,
lui fît rendre les morceaux du champignon;
malgré cela, il conserva pendant plusieurs
jours de la faiblesse à l’estomac , des coli¬
ques et du dévoiement.
A . excelsus Fries ; Ara. ampla Pers. : Il
est vénéneux, quoique Se goût en soit assez
agréable.
Toutes les espèces d'Amanites que je viens
de citer ont le pédicule entouré d’en an¬
neau. Parmi celles qui n’en ont pas, et qui
sont comestibles , on distingue :
VA. vaginalus Bull. : La couleur du cha¬
peau est jaune-orangée ou grise. Cîusius re¬
gardait cette esp. et ses variétés comme
dangereuses. On les mange en Allemagne,
en Italie et à Montpellier.
A. incarnants Batsch : Se mange très fré¬
quemment en Toscane.
A. leïocephalus DC. : Esp. assez commune
dans le midi de la France , et que l’on mange
à Montpellier.
A. regius Fries : Commun dans l’Europe
méridionale. On dit cette esp. délicieuse.
A. s/jeciosus Fries : C’est une des plus belles
Amanites. Elle est comestible; mais M. Frics
la regarde comme suspecte à cause de son
odeur nauséabonde.
On peut considérer comme vénéneuses les
esp. suivantes :
A. volvaceus Bull, qui croît très abondam¬
ment sur la tannée des serres chaudes; l’o¬
deur de ce champignon est très désagréa¬
ble, et, conservé dans les appartements, il
m’a causé plusieurs fois des maux de tête très
violents.
A. gloïocephalus DC. : M. Lctellier en a
constaté plusieurs fois sur des lapins les pro¬
priétés vénéneuses.
A. insidiosus Letcll. : Croît solitaire dans
les environs de Paris. Quelques grains de
son extrait aqueux, injectés dans le tissu cel¬
lulaire d’une grenouille, l’ont fait périr dans
les convulsions (Letel. ).
A. malejicus Roques: Celte esp. a été trou¬
vée dans les bois du département de la Gi¬
ronde. L’auteur la cite comme ayant empoi¬
sonné cinq personnes, dont une mourut.
A . viperinus Frics; A. conicus Picco. Celte
esp. que je ne connais pas, et que Picco [Me-
letlim . et Mèm. de la Soc. roy. de Méd. 1780-
81.) regarde comme vénéneuse , a , suivant
cet auteur, un pédicule garni d’un anneau
très fugace. Les personnes empoisonnées par
ce champignon se ressentaient encore, un
an après, des maux qu’elles avaient souf¬
ferts.
Lepiotâ. Les esn. que l’on mange le plus
communément dans cette section sont les
suivantes :
A. procerus Pers. Cette belle esp., qui croît
solitaire dans les bois, est une des plus
grandes que l’on connaisse. Dans chaque
pays, elle porte un nom différent; elle est
généralement recherchée, quoique un peu
coriace. On ne la mange pas en Allemagne.
La Gazelle médicale (1839) rapporte un cas
d’empoisonnement causé par ce champi¬
gnon. C’est un des accidents les plus singu¬
liers que je connaisse , et j’avoue que si le
nom de M. Gréville ne corroborait pas cette
observation, je conserverais plus que des
doutes sur la détermination de ï’esp. cause
de l’accident. Je rappellerai pourtant, dans
cette circonstance, qu’en 1823, dans le dé¬
partement de la Nièvre , j’ai garanti, peut-
être des plus graves accidents, une famille
entière qui était sur le point de manger
un plat préparé avec V Agaricus clypeolarius
Bull., qu’un développement considérable
avait fait prendre pour VA. procerus.
A. excoriants Schæfî. : Cette espèce croît
en automne dans les bois, et quelquefois
sur les pelouses. C’est un champignon plus
tendre et plus délicat que le précédent. Je
l’ai mangé très souvent et en grande quan¬
tité, sans en avoir jamais éprouvé la plus
légère incommodité.
A. caudicinus Pers. : Croît dans les bois sur
les vieux troncs. C’est un des Champignons
dont on fait la plus grande consommation
en Allemagne.
A. polymyces Pers. : Cette esp. ressemble
beaucoup à la précédente. Paulet, qui la
nomme Tête de Méduse , dit qu’un chien
à qui il en avait fait manger une certaine
quantité, mourut 12 heures après. Persoon
la considère aussi comme délétère. Trattin-
nick , au contraire ( Essb. schwcem. ), dit que
ce champignon est très agréable à manger,
qu’il a le goût de la chair d’agneau , et que
c’est lui que l’on trouve le plus abondam-
AGA
ment et au plus bas prix sur le marché de
Vienne. Mon confrère Cordicr m’a dit en
avoir mangé plusieurs fois celte année , et
l’avoir trouvé très bon et parfaitement inno¬
cent.
A . squamtisus Bull. :Beau champignon qui
croît également par groupes sur les arbres.
Bulliard dit qu’il a le goût et l’odeur du
champignon comestible. M. Cordier en
a mangé, et l’a trouvé excellent.
A. attenuatus DC. : Croît en automne sur
les troncs de Saules. On le mange à Mont¬
pellier sous le nom de pivoulade, ainsi que
VA. cylindraceus DC. , que je ne connais
pas.
A. albo-nifus Pers. [Ciiamp. com.): Agaric
paillet de Thore : croît dans les environs de
Dax , au printemps et en automne , par grou¬
pes nombreux, au pied des Sureaux. 11 est
très recherché par quelques personnes.
Les esp. vénéneuses de cette section sont
peu connues. On cite particulièrement VA.
Vitiadini Fries, qui croît dans les bois en
ïtalie.
A. echinocephalus Fries : Assez fréquent
dans l’Europe méridionale.
A. clypeolarius Bull. : très commun dans
les endroits humides des bois. Son odeur pé¬
nétrante et vircuse le fait généralement re¬
garder comme vénéneux; soupçon qui n’est
du reste autorisé , jusqu’à ce jour, par au¬
cune observation directe.
Cortinaria. Les auteurs ne citent aucune
esp. vénéneuse dans cette section et il n’y
en a qu’un petit nombre de comestibles.
A. lurbinatus Bull. : Croît solitaire dans les
bois. Il est surtout remarquable par le ren¬
flement de la base de son pédicule. Sa sa¬
veur est assez agréable.
A. caslaneus Bull. : Petite esp. très jolie,
de couleur marron. Elle croît assez abondam¬
ment dans les bois. Persoon lui trouve une
saveur très agréable et la croit comestible.
A. violacetis Bull. : Micheli dit qu’on le
mange en Italie.
A. violaceo-cinereus Pers. : Se mange éga¬
lement en Italie.
Gymaopus. Cette section fournit le plus
grand nombre des champignons comesti¬
bles, et s’il y en a quelques uns vénéneux ,
ils ont été probablement mal déterminés.
A. fu&ipes Bull. : Très commun dans les
bois. Àllioni le regarde comme oomcstible ;
AGA 179
il a le goût du champignon de couche; mais
il est coriace.
A. russula Pers. : Comme son nom l’indi¬
que, ce champignon ressemble à un Russula ,
mais ses lames sont composées et sa saveur
n’est ni acre ni poivrée. On le mange en Al¬
lemagne, surtout à Vienne.
A. graveolens Pers. : Assez rare en France,
mais très commun en Allemagne où on le
mange communément.
A. albellus DC. : C’est un des premiers
Champignons qui croissent au printemps en
France. On !e nomme Mousseron. Il se fait
remarquer par sa forme , sa blancheur et
surtout son parfum. Les insectes en sont très
friands. On le sèche très facilement ; et ,
comme dans cet état il conserve son odeur,
on s’en sert pour les besoins de la cuisiqe.
A. orcades Bat. : Petit champignon, que
l’on nomme Mousseron godaille ou de Dieppe,
et qui croît presque toute l’année sur les pe¬
louses. Il se sèche et se conserve comme le
précédent. Son pédicule se tourne comme
une corde en se desséchant; ce qui l’a fait
nommer A. tortilis, par M. De Candollc.
A. prunulus Scop. : Cette esp. est remar¬
quable par l’épaisseur de sa chair, et par
ses lames décurrentes , d’un rouge tendre.
Son odeur rappelle celle de la farine. C’est
un des meilleurs Champignons que l’on
puisse manger.
A. orcella Bull. : Croît sur les pelouses.
Il pourrait bien n’être qu’une variété du
précédent, ainsi queYAgaricusauricula I)ub.,
qui a les lames blanches, et que l’on mange
dans les environs d’Orléans. Ces 3 Champi¬
gnons, qui croissent à la même époque et
dans les mêmes endroits, se ressemblent en¬
core par le goût et l’odeur.
A. anïsatus Pers. : Croît assez abondam¬
ment parmi les feuilles en automne. Son
odeur, qui est très agréable et rappelle celle
de l’anis, disparaît quand on le fait cuire.
A. nebularis Batsch. : Ce champignon
croit très abondamment dans les bois des
environs de Paris. Bulliard dit qu’il est très
agréable au goût, et qu’il a, quand il est jeu¬
ne, l’odeur du champignon comestible. Il est
promptement attaqué parles insectes, et s’il
était reconnu innocent, on pourrait en reti¬
rer les plus grands avantages. Malheureuse¬
ment de nombreuses expériences faites ré¬
cemment ont démontré à M. Cordier qu’il
180
AGA
AGA
fallait s’en abstenir. Lui-même et plusieurs
personnes après en avoir mangé ont éprouvé
de violentes coliques , accompagnées de
diarrhée abondante.
A. eburneus Bull. : Commun dans les bois
en automne. M. De Candolle dit qu’on le
mange en Italie sous le nom de gozzolo.
A. colmnbetla Fries : L’auteur donne cette
esp. comme comestible. Son odeur et sa sa¬
veur sont peu prononcées.
A. imbricalus Fries : Commun en automne
dans les forêts de Paris. On le mangeait au¬
trefois.
A. carderella Fries: Cette esp., que Ba-
tarra a fait connaître, se mange fréquem¬
ment en Italie.
A. ilicinus DC. : Croît assez abondam¬
ment dans le midi de la France, et se mange
à Montpellier sous le nom de pivoulade
d’eousse. On rejette le pédicule, parce qu’il
est trop coriace.
A. praiensis Pers. : Très commun sur les
pelouses. Son volume est extrêmement va¬
riable. Comme ce champignon a lamême sa¬
veur que celui de couche, et qu’il croît dans
les lieux exposés au soleil, Persoon pense
qu’il est comestible.
A. palomet Thore, viridis Fries. : On le
mange habituellement dans le Béarn et dans
les Landes, sous les noms de Palomet, Pa-
îombette ou Blavet.
A. alliatus Pers. : Très répandu dans toute
l’Allemagne. Il croît au printemps et en au¬
tomne. On s’en sert comme condiment à
cause de son odeur.
On trouve dans les ouvrages de Micheli,
de Batarra et d’autres auteurs, un grand
nombre de Champignons de cette section re¬
gardés comme comestibles ; mais nous ne les
connaissons pas assez en France, pour les
indiquer ici, sous leur véritable nom scien¬
tifique.
A. rimosus Bull. : Balbis rapporte que cette
esp. a empoisonné toute une famille à Turin.
Mycena. Cette section ne renferme que
de petits Champignons dont le chapeau est
presque membraneux. Ils ne pourraient être
que d’une faible ressource pour ceux qui
voudraient en manger.
A. esculentus Jacq. , ou Agaric clou : Très
petite esp. que l’on mange en Allemagne.
Trattinnick dit que c’est le moins délicat des
Champignons.
A. fœniculaceus Fries : Cette esp. a beau¬
coup de rapports avec YA.orcades, et comme
lui , elle sert d’assaisonnement dans quel¬
ques pays.
A. cepaceus Fries : Il a, comme quelques
autres esp., une odeur d’ail qui fait qu’on
le mange quelquefois; mais il n’est pas re¬
cherché.
A. arens Bull. : Cette esp. a une saveur
âcre et brûlante; j’ai vu néanmoins, dans
le département de la Nièvre, des charbon¬
niers la faire cuire sur des charbons et la
manger sans aucun inconvénient.
Coprintjs. Tous ces Champignons sont re¬
poussés, par rapport à leur ténuité et à la
prompte décomposition qu'ils éprouvent.
Les anciens les regardaient tous comme
pernicieux.
A. comalus Schæff. : Paulet regarde cette
esp. comme comestible dans le jeune âge ;
mais il conseille de s’en abstenir, si les la¬
mes sont rouges. Les expériences de Hert-
wig sur des brebis et des chiens prouvent
que ce champignon n’est pas vénéneux,
lors même qu’il se fond en eau noire. Bux-
baum dit que dans cet état on peut s’en ser¬
vir au lieu d’encre. On lui a accordé, mais
sans fondement , la propriété de guérir les
ulcères de mauvaise nature.
A. atramentarius Bull. : Quand ce cham¬
pignon est jeune , dit Bulliard, il n’est dé¬
sagréable ni au goût ni à l’odorat. En vieil¬
lissant il prend une odeur de pourri, se fond
en une eau noire avec laquelle j’ai fait une
très bonne encre pour le lavis ; elle porte sa
gomme avec elle; mais il faut la filtrer.
Pratella. Ce groupe ne renferme aucune
esp. vénéneuse, et quelques unes sont co¬
mestibles.
A. campestris L. : Ce champignon est le
plus connu de tous , on l’appelle, suivant les
pays, Paturon , Potiron, Champignon de
couche, de pré , de fumier, etc. ; c’est aussi
celui dont on fait la plus grande consomma¬
tion. N’y a-t-il qu’une esp. dePratelle à col¬
lier, dit M. De Candolle , comme je l’ai ad¬
mis d’après Linné et Bulliard : y en a-t-il 2,
comme le veut Persoon ; 5, comme le pense
Paulet ; 10 , comme le dit Micheli ? Peu nous
importe, quant à la question actuelle ; toutes
sont mangeables et ne peuvent se confondre
avec aucune esp. vénéneuse. Il existe cepen¬
dant quelques observations qui prouvent
AGA
que YAgaricus campesiris peut causer les
plus graves accidents. Dardana , dans une
lettre à Pico ( Melethemala) , cite plusieurs
personnes qui se seraient empoisonnées en
en mangeant. Il rapporte en outre une ob¬
servation de Crolla, médecin à Verceil,
dans laquelle il est fait mention de 9 per¬
sonnes chez lesquelles ce champignon aurait
aussi produit des symptômes d’empoison¬
nement, et la mort de 2 d’entre elles. La
description que l’auteur donne du champi¬
gnon qui aurait causé ces accidents se rap¬
porte trop bien à YAgaricus campestris pour
que l’on puisse avoir des doutes sur l’esp.
dont il s’agissait. Willdenow (. Prodrom . Fl.
Berol. ), dit aussi que, dans quelques cir¬
constances , il peut être vénéneux.
Lactifluus. Tous ces Champignons, quand
on les brise, versent un suc plus ou moins
abondant, âcre ou sans saveur. Ils sont vé¬
néneux ou comestibles ; et sur ce sujet il
existe la plus grande confusion parmi les
auteurs.
A. piperatus Pers., A. acris Bull. : Cette
esp. , entièrement blanche, renferme un suc
blanc, très âcre ; malgré cela, on la mange
en Allemagne, en Russie et même en France.
On n’a jamais remarqué qu’elle ait causé
d’accidents.
A. controversus Pers. : C’est un des plus
gros champignons que l’on connaisse. Son
suc est si âcre , que dans quelques pays
où on le mange, on lui donne le nom de
Lathyron.
A. deliciosus L. : Ainsi nommé probable¬
ment par les habitants du nord, parce qu’ils
aiment les saveurs fortes ; il croît rarement
dans les environs de Paris. Indépendamment
des caract. propres qui lui appartiennent, les
lames prennent une couleur verte très foncée
quand on les brise. C’est une esp. très re¬
cherchée. Dufresnoy, médecin à Valencien¬
nes ( Caract . et trait, dequelq. mal .), dit avoir
administré la poudre de cet Agaric à des ma¬
lades affectés de phthisie tuberculeuse et en
avoir obtenu les plus heureux résultats.
L’esp. d’Agarics que l’auteur a employée
avait le suc blanc , tandis que dans Y A.
deliciosus, il est d’une couleur jaune safra-
née. Il y a donc ici des doutes sur l’identité
de l’espèce.
A. lactifluus aureus Hoff., A. volemus Fries:
On le mange très fréquemment en Allema- '
AGA 1 8 1
gne. Son suc est doux et si abondant qu’on
lui donne le nom de vache.
A. flexuosus Pers, : Commun dans l’Eu¬
rope méridionale. Il a une odeur très pronon¬
cée de cannelle. Bongard dit qu’il est comes¬
tible.
A. subdulcis Bull. : C’est l’esp. la plus
commune. On dit qu’elle sert d aliment dans
quelques cantons (DC.).
A. torminosus Schæff. : Très commun dans
les bois. Schæffer, Paulet, regardent cette
esp. comme très dangereuse. Bulliard , au
contraire, dit qu’elle ne l’est pas; en effet,
dans quelques pays on la mange aussi abon¬
damment que possible et jamais elle ne cause
d’accidents. M. Fries ( Epie. syst. myc. ) l’a
vu manger en Suède au lieu de Y A. delicio¬
sus, sans qu’il en soit résulté aucun accident.
Dufrénoy l’a employée aussi dans le traite¬
ment de la phthisie tuberculeuse.
A. necator Bull. : Ce champignon, dont le
nom seul épouvante, passe pour très dan¬
gereux. Il paraît pourtant qu’il n’en est pas
ainsi , car M. Weinmann dit qu’on le mange
en Russie; ce qui a engagé M. Fries ù,lui
donner un autre nom ; mais je ne crois pas
que celui de turpis le réhabilite beaucoup
dans l’opinion publique.
A. iheïogalus Bull..- Il est très commun dans
nos bois en automne. On ne sait rien sur
ses propriétés. Persoon dit qu’il peut être
dangereux, tandis que M. Fries le regarde
comme innocent.
A.pyrogalus Bull. : Comme son nom l’in¬
dique, le suc de ce Champignon a une sa¬
veur brûlante. On le regarde généralement
comme vénéneux.
A. campylus Fries : Cette esp. n’est pas
très commune. Paulet la signale comme vé¬
néneuse.
A. aspideus Fries : Petite esp. qui croît
dans les lieux humides. Suivant Pico ( Mèm .
Soc. méd. Par., 1780, 1. 12), elle aurait causé
de graves accidents.
A. rufus Scop. : Ce champignon est très
commun, et passe pour le plus dangereux
des Lactaires.
Toutes les esp. qui composent cette section
sont assez difficiles à distinguer ; de plus, les
opinions sont extrêmement divisées sur leurs
propriétés. On ne saurait donc prendre trop
de précautions quand on veut en faire usage,
quoique Krapf prétende que l’ébullition
AGÀ
18 2 AGA
dans l’eau en détruise Se principe véné¬
neux.
PtussuLA. Les esp. de cette section sont
aussi difficiles à distinguer que celles de la
précédente. Parmi les auteurs , les uns veu¬
lent que celles qui ont les lames jaunes puis¬
sent être mangées sans inconvénient , et
que celles qui les ont blanches soient véné¬
neuses ; d’autres prétendent le contraire. On
ne peut donc tirer aucun avantage de ce
caractère. Les uns sont sans saveur pronon¬
cée, les autres en ont une extrêmement pi¬
quante, et doivent être rejetés.
A. lacieus Pers. : Ce champignon n’est pas
très commun ; il est tout blanc et sans sa¬
veur. Qo le mange en Allemagne.
A. esculentus Pers. : Cette espèce, dit Per-
soon , est d’une dimension assez grande et
d’une consistance fragile. On la trouve fré¬
quemment en Allemagne, où elle est d’un
usage peu général.
A. aureus Pers. : Ce champignon est re¬
marquable par la belle couleur jaune de son
chapeau. On le dit excellent.
A . virescens Pers. : Assez rare ; on le re¬
garde comme comestible; mais il est peu
recherché. M. le professeur Fries dit que l’on
mange VA. depallens Schæff. et VA. hetero-
pkyllus que l’on peut regarder comme une
variété de VA. furcalus.
A. emeticus Bull. : Cette esp. est très com¬
mune dans les environs de Paris ; sa saveur
est extrêmement âcre.
A. roseus Bull. : Ressemble beaucoup au
précédent, croît à la même époque et dans
les mêmes endroits. Les expériences de Pau-
let sur des animaux, et celles que Krapf a
faites sur lui-même , et dont il a failli être
victime , prouvent que ees deux esp. sont
extrêmement dangereuses. Toutes les autres
esp. sont suspectes.
Ompiialia. On ne connaît dans cette sec¬
tion aucune esp. vénéneuse , et il n’y en a
qu’un très petit nombre qui soient comes¬
tibles.
A. infundibuliformis Bull. : Très commun
dans les bois, parmi les feuilles ; sa saveur
est assez agréable.
A. virgineus Pers. : Il croît assez abon¬
damment dans les prés, sur les pelouses.
Bulliard et M. De Candolle disent qu’on le
mange dans plusieurs contrées de la France,
où il porte le nom de petite oreille.
A. Garidelli Fries : Cette esp. est dite co¬
mestible par Fauteur.
A. neapolitanus Pers. : Ce champignon
est très recherché à Naples , où on le cultive,
comme je l’ai dit, sur du marc de café.
M. Fries le regarde comme une variété de
VA. phyllophilus.
il est probable que si l’on tentait quel¬
ques expériences, on augmenterait de beau¬
coup le nombre des esp. d’Omphalies co¬
mestibles, car dans aucune d’elles on ne
trouve d’odeur ni de saveur désagréable.
Pleuropus. Cette section fournit un assez
grand nombre d’esp. comestibles ; on n’en
cite que deux qui soient vénéneuses.
A. ostreaius Jacq. : Croît sur les vieux ar¬
bres. Il est assez commun, et on le mange
surtout en Allemagne.
A. glandulosus Bull. : Très belle et très
rare esp. Je ne i’ai trouvée qu’une seule fois
dans l’espace de vingt ans, sur un marron¬
nier d’Inde , et j’ai pu constater l’exactitude
de la figure qu’en a donnée Bulliard. Per-
soon pense qu’on peut îa manger sans in¬
convénient.
A. ulmarius Bull. : On le trouve ordinai¬
rement sur le tronc des ormes, par groupes
composés de 4 à 5 individus. Son chapeau
est très grand, sa chair blanche et compacte;
son odeur et sa saveur sont très agréables.
On le mange très fréquemment dans le dé¬
partement de la Nièvre. Je l’ai mangé moi-
même plusieurs fois avec plaisir.
A. tessellatus Bull. : Assez rare; croît or¬
dinairement sur les vieux pommiers. Persoon
pense que l’on pourrait en faire usage sans
avoir rien à craindre.
A. salignus Pers. : Assez commun. Comme
il ressemble beaucoup à VA. ostreaius pour
le goût et la saveur , Persoon le consi¬
dère comme pouvant être mangé sans dan¬
ger.
A. Eryngii DC., ou l’oreille de chardon
de Pauîet : Singulier champignon dont le
pédicule est central ou excentrique, et qui
croît sur les racines de VEryngium campes-
tre. I! est fort rare dans les environs de Pa¬
ris. Depuis long-temps on le cite comme
un des meilleurs Champignons.
A. Aquifolii Paul. : Il croît sous le houx;
c’est une esp. assez grande, que l’on dit déli¬
cieuse.
A. translucens DC.: Les pauvres le mari»
AGA
183
AGA
gent à Montpellier sous le nom de Pivou-
lade du saule.
A. peialoïdes Bull. : Cette csp., assez rare,
croît en automne, à Saint-Cloud, près de
la Lanterne de Diogène. Son odeur et sa sa¬
veur sont très agréables. J’en ai mangé
plusieurs fois des morceaux crus et assez
considérables , sans en avoir ressenti au¬
cun mal. Je ne serais pas étonné qu’elle
fût annoncée un jour comme comestible.
A. olearius DC. : Champignon très com¬
mun dans l’Europe méridionale. Il croît par
groupes nombreux sur les racines de l’oli¬
vier. Ses lames sont phosphorescentes pen¬
dant la nuit. M. De Candolle le regarde
comme vénéneux. M. Orfila rapporte qu’à
Florence un dessinateur et sa femme, ayant
mangé de ce champignon fricassé , éprouvè¬
rent, 2 heures après, de vives coliques et
furent très mal. On les traita avec succès
par de l’huile et de la thériaque. A Smyrne,
on m’a parlé de 3 personnes qui étaient mor¬
tes après en avoir mangé.
A. styplicus Bull. : Très petite esp. qui
croît en automne et en hiver sur le tronc
des chênes. Sa saveur styptique fait croire
qu’elle est vénéneuse. Paulet , qui S’a fait
prendre à des animaux, a remarqué qu’elle
les purgeait , mais ne les tuait pas.
Je termine ici l’énumération des Agarics
vénéneux et comestibles. Il m’eût été facile
d’en augmenter le nombre ; mais la synony¬
mie de beaucoup d’esp. est si obscure dans
les auteurs , que j’aurais craint de faire quel¬
ques citations erronées. (Léveillé.)
AGARIC des pharmaciens (àyaptxov. Aga¬
ric, dans Dioscoride ). bot. cr. et tiiérap. —
Depuis long-temps on donne en Médecine
et en Pharmacie le nom d’Agaric à une esp.
de Champignons qui croît sur les troncs du
Larix Earopœa. On le trouve abondamment
dans les Alpes, sur les hautes montagnes du
Dauphiné. Il est aussi très commun dans Se
Levant, d’oû il nous arrivait autrefois par
le commerce de Yenise. On a cependant tou¬
jours attaché plus de prix à celui qui venait
d’Agaria, contrée de Sarmatie, d’où il a tiré
son nom. Ce champignon est le premier que
l’on ait connu sous le nom d’Agaric. Depuis
que Linnéa donné ce nom à un autre genre,
on l’a rangé parmi les Bolets : c’est le Bole-
tus Laricis de Jacquin , de Bulliard ; le Bole-
t us purgans de Pcrsoon; le Polyportts officina¬
ux du professeur Frics. Il forme le plus ordi¬
nairement, surle tronc des Mélèzes, des mas¬
ses charnues et irrégulières; mais quand il
esta l’état normal, il se présente sous forme
de coussins scmi-orbiculai res, très épais, con¬
vexes et fixés latéralement. Sa face super,
est glabre, d’un blanc jaunâtre, marquée
de zones concentriques ; la peau qui le cou¬
vre est dure , friable , et se laisse difficile¬
ment pénétrer par la pluie. Sa chair est
blanche, épaisse, friable, et se réduit en pou¬
dre avec la plus grande facilité quand elle
est sèche. La face infér. du chapeau est gar¬
nie de pores courts et petits, quelquefois
même à peine visibles, et qui ont une
légère teinte jaune. Sa saveur, douce et fa¬
rineuse d’abord , devient bientôt amère
et désagréable. Quand on le livre au com¬
merce, il est ordinairement dépouillé de
ses pores, de la peau qui recouvre le cha¬
peau , et assez souvent brisé en morceaux
blancs et légers. Pour le réduire en poudre,
il ne faut pas le contondre dans un mortier
avec un pilon , mais le frotter fortement sur
un tamis de crin. Braconnot en a donné l’a¬
nalyse suivante en 1812 (Bulle lin de Phar¬
macie, p. 304) : Matière résineuse particu¬
lière 72 ; Extrait amer 2; matière fon¬
gueuse 26.
M. Bouillon-Lagrange (Ann. de Phys, eide
Cliim. vol. li, p. 75) l’a trouvé composé d’un
Acide libre indéterminé, d’ Acide benzoïque,
de Sels ammoniacaux, d’Hydrochlorate de
potasse, de différents sulfates, de matière
animale, d’extractif, etc. Le grand nombre
de produits que donne ce bolet, et qui ne
sont pas exactement déterminés , laisse à dé¬
sirer une nouvelle analyse. — C’est à la ma¬
tière résineuse signalée par Braconnot, que
le Bolet du Mélèze doit ses propriétés. C’est
un drastique assez violent et qui demande
de la prudence dans son administration.
Fréquemment aussi il cause des vomisse¬
ments. Dans les pharmacies, on ne le garantit
qu’avec la plus grande difficulté des atteintes
des Insectes, mais il paraît, d’après un grand
nombre d’observations, que ces sortes d’al¬
térations ne lui ôtent rien de son activité.
On faisait autrefois un grand usage de ce
médicament comme vermifuge et comme
purgatif. De ISaèn l’a préconisé comme ayant
la propriété de modérer et d’empêcher les
sueurs chez les Phthisiques. Pour en corn-
184
AGA
ger l’âcreté, les anciens l’unissaient aux aro¬
matiques comme la Cannelle et le Gingembre.
Lémeryconseillerhydrochlorated' Ammonia¬
que comme le meilleur correctif. La torré¬
faction que quelques auteurs ont indiquée
pour obtenir le même effet, a l’inconvénient
d’affaiblir ses propriétés en décomposant sa
matière résineuse. On l’administre à la dose
d’un demi-gros à un gros. La poudre du Bo¬
let du Mélèze fait la base des Trochisques de
Mésué; elle entre dans la composition de la
Thériaque, etc. Ce médicament est depuis
long-temps généralement abandonné. On
trouve pourtant dans le Miscell. Taurin.
vol. 3, p. 203, une observation très cu¬
rieuse, où son administration a déterminé
la mort d’une sangsue qui avait été impru¬
demment avalée. (Lév.)
AGARIC des chirurgiens ( àyaptxov , aga¬
ric). bot. cr. et thérap. — On désigne sous
ce nom, dans les Pharmacies, l’Amadou
qui n’a pas été trempé dans une solution
d’Azotate de potasse. On le prépare avec la
chair du Boletus fomêntarius L. , qui est un
Polyporus des auteurs modernes. On en re¬
tire de plusieurs autres esp. , et particuliè¬
rement du Polyporus igniarius. Dans le com¬
merce , il est impossible de les distinguer ,
quoique le dernier passe généralement pour
être de mauvaise qualité. Le Polyporus fo-
mentarius est un des Champignons qui pren¬
nent le plus grand développement; habi¬
tuellement il pèse 12 ou 15 livres, et j’en ai
vu un qui en pesait 25 ; mais ce poids est du
principalement à une grande quantité d’eau
devégétation; car, quand il est sec, il diminue
considérablement. On l’a nommé Agaric du
chêne, parce qu’il croît sur cet arbre; on Se
rencontre aussi sur les saules , les peupliers,
les marronniers , les poiriers ; mais plus
souvent sur les hêtres. Il est attaché par le
côté, et forme un coussin très épais, semi-
circulaire. Sa surface est d’un blanc gris et
marquée de zones plus prononcées vers le
bord; la peau qui le recouvre est dure, cas¬
sante, très mince, et d’un brun noir très
foncé dans sa tranche. La chair est épaisse,
fibreuse, d’une couleur rousse, et formée
de cellules allongées qui s’anastomosent en¬
tre elles. La marge du chapeau est obtuse ,
arrondie , et la couche de pores qui re¬
couvre la face inférieure du chapeau est ,
dans le jeune âge, d’un vert glauque; elle
devient rousse quand on la froisse. Les tu¬
bes qui la composent sont courts et d’un
diamètre extrêmement petit. Pour préparer
cet amadou, on enlève la couche de pores et
la peau dure du chapeau avec un instrument
tranchant, et l’on bat la chair avec un mail¬
let de bois , après l’avoir fait séjourner
dans l’eau, pour l’aplatir.' On répète cette
opération jusqu’à ce que l’on ait réduit cette
substance en une lame plus ou moins
épaisse , très molie et parfaitement souple.
Puis on la fait sécher et on la con«erve. On
conseille de récolter le Boletus fomêntarius
en août ou en septembre; mais je pense que
cette époque est de peu d’importance. Les
plus gros sont les meilleurs , pourvu qu’ils
ne soient pas mangés par les insectes. L’A¬
garic de chêne a été regardé comme un des
meilleurs moyens pour arrêter les hémor¬
rhagies , même celles qui sont la suite des
anévrismes et des amputations. Vers le mi¬
lieu du xvme siècle , Brossard , chirurgien
de Chartres , le présenta comme un secret ,
Des expériences furent faites. Les résultats
parurent avantageux, et Louis XV ordonna
d’en faire l’acquisition. Ce moyen se répan¬
dit bientôt et les expériences se multiplièrent
en France, en Angleterre, en Allemagne.
Le résultat ne répondit pas toujours à l’at¬
tente des chirurgiens; il eut ses apologistes et
ses détracteurs; mais l’avantage est demeuré
à ces derniers. Maintenant on ne l’emploie
plus que comme un remède populaire pour
arrêter le sang qui coule des piqûres de
sangsues ou de légères coupures , con¬
curremment avec la toile d’araignée , les
chiffons à moitié brûlés et la colophane.
On pensait qu’il agissait comme astringent,
comme styptique , tandis qu’il n’agit que
comme moyen mécanique , et encore sans
effet, s’il n’est aidé de la compression. (Lév.)
* AGARIC minéral. ( àyapucov, agaric ).
min. — Nom donné par les anciens minéra¬
logistes à une variété de calcaire, blanche
et spongieuse comme la chair d’un champi¬
gnon. On la trouve ordinairement dans les
fentes de certaines roches calcaires , d’où on
la retire le plus souvent humide et molle ;
ce qui lui a valu aussi les noms de farine
fossile , de lait de lune , de lait de montagne
et de moelle de pierre. (Del.)
*AGARICRS. bot. cr. — F. agaricinés.
(Lév.)
AGA
AGARICIE. A go rida (àyapixov , agaric ;
allusion à mie sorte de ressemblance que pré¬
sentent les polypes suivants avec ce g. de
Champignons). polyp. — G. de Polypes antho-
zoaires, à polypier calcaire, lamellifère, fixé,
composé d’expansions aplaties, lobées , sub¬
foliacées, ayant une seule face garnie de sil¬
lons ou de rides , et parsemée d’étoiles
lamelleuses , sériales , sessiles , souvent im¬
parfaites et peu distinctes. Les Agaricies ne
différent des Pavonies qu’en ce qu’elles ont
des étoiles sur une seule face, tandis que
les Pavonies en ont sur les deux faces ; ce¬
pendant on trouve quelquefois des lames
d’Agaricies adossées de manière à figurer
une lame de Pavonie. Les principales esp.
sont: l°l’Agarieie contournée (. Agarida cu-
cullaia Lamk. , figurée par Ellis et Solan-
der , tab. 42, et par M. de Blainville, Man.
d’Aclin., pi. 56); 2Ù L’Agaricie ondée, Aga¬
rida undata Lamk. ( Lamouroux , Exp.
melh., pl. 40); 3° L’Agaricie ridée, Agari¬
da rugosa Lamk. — On trouve six espèces
d’Agaricies fossiles , décrites et figurées
dans l’ouvrage de Goldfuss , sous les noms
d 'Agarida lob ata , boletiformis , sioinder -
niqua , granulala, roiata, crassa. M. Ehren¬
berg place les Agaricies dans sa douzième
famille des Anthozoaires , les Dédalines ,
qui, avec les Ocellines, composent la tribu
des Phytocoraux polyactiniés. Il sépare des
esp. de Lamarck, X Agarida ampliata , pour
en former son g. Merulina ( V . ce mot) , et il
doute, avec raison , que les esp. fossiles de
Goldfuss appartiennent réellement au g.
Agaricie. VA. granulala lui semble devoir
être reportée au g. Favia ou Explanaria ;
les autres pourraient être des Astrées; mais
VA. roiata pourrait aussi, suivant cet au¬
teur, former le type d’un nouveau genre.
(Duj.)
* AGARICINÉS, Agaricés, Agaricoïdes,
Agarics. Agaricini , Agarid, Agaricoïdei.
bot. cr. — Les auteurs désignent sous ces
différents noms, une tribu , un ordre ou un
sous-ordre de la famille des Champignons.
Cette tribu comprenait, dans le Synopsis Fun-
gorurn dePersoon, les g. Amanila , Ayaricus
et Merulius. Plus tard , ce célèbre mycolo-
giste , dans son Mycologia europæa , en sé¬
para le g. Merulius pour en former un ordre
particulier, et composa les Agaricinés des g.
Dœdalea, Schizonia et Ayaricus. Cet impor-
t. i.
AGA 185
tant ouvrage était à ce point lorsque la mort
enleva son auteur.
M. Fries, dans son Sÿsiema mycologicum , et
les auteurs qui l’ont pris pour guide, ont for¬
mé des Agaricinés le premier ordre des Hy-
menomycetes. En 1 825, le Sysiema ürbisveye-
tabilis présentait cet ordre sous un nouveau
point de vue ; et enfin la réforme fut complète
dans VEpicrisis Syst. myc. publié de 1836 à
1838. Dans cet ouvrage, les Champignons
sont divisés par familles, et les Agaricinés
forment le premier ordre des Hymenomyceies ,
qui sont à la tête des Champignons. Cet or¬
dre se compose des g. Ayaricus , Monlagnites ,
Coprinus , Bolhilius , Corlinarius , Paxillus ,
Gomphidius, S iy lobâtes , Hygrophorus , Lac-
tarius , Russula , Canlharellus , Nyctalis, Ma-
rasmius , Lentinus , P anus , Xerolus , Trogia,
Schizophyllum et Lenzites ( V. ces mots). Dans
la classification que je proposerai plus tard,
les Agaricinés formeront également le pre¬
mier ordre des Basidiospores , c’est-à-dire
des Champignons dont les spores sont libres
et supportées par des basides répandues sur
la surface de l’hymenium. (Lév.)
AGARIC1TE. polyp. — Dénomination
employée par d’anciens auteurs , pour dé¬
signer des Polypiers fossiles plus ou moins
voisins des Agaricies. F . ce mot. (Duj.)
agaricoïdes ( àyapixov , agaric ; £Î(Joç ,
aspect), bot. cr. — Ce mot devrait servir à
désigner les Champignons qui ressemblent
aux Agarics, comme les Merulius, les Can¬
lharellus, etc. ; mais on l’emploie ordinaire¬
ment comme syn. d’ Agaricinés. V. ce mot.
(Lév.)
AG ARICOA' ( àyapixov , agaric ; d’Agaria,
contrée de la Sarmatie ). V. agaric des phar¬
maciens. (Lév.)
AGARISTA (ocyav , très ; a piazoç , le meil¬
leur). ins.— G. de l’ordre des Lépidoptères,
tribu des Hespéri-Sphingides , établi par
Leach ( Zool . Mise, xv) et adopté parLatreille
( Enc . mélh. Entom. t. îx, p. 802), qui lui
donne pour caract. : Palpes inférieurs longs ,
avec le 2me article comprimé et barbu ; le
3me subcylindrique et nu. — Il y rapporte
3 espèces, dont une du Brésil, une de la
Nouv.-Hollande et une de l’Amérique sep¬
tentrionale. Nous ne citerons que la lrc, VA.
Leachii, dédiée au savant Naturaliste an¬
glais Leach, par M. de Lagsdorf. (D.)
* AGARISTA ( corrupt. d’à^aptcjToç, désa—
12*
186
AGA
AG A
gréable). bot.pii. — D’après M. DcCandolle, ce
g. s’éloigne de presque toutesles Hélianthées,
par son aigrette formée d’écailles scarieuses,
comme dans les Helenium , au lieu d’être
aristées comme celles de la tribu à laquelle
il rapporte son nouveau g. U Agarisia est
une herbe annuelle de la Californie, qui a le
port des Calliopsis ou des Coreopsis, et dont
voici les caractères : Tiges rameuses , por¬
tant des feuilles multifîdes ; rameaux dé¬
pourvus de feuilles au sommet et terminés
par un capitule multiflore, radié. Ligu¬
les i-sériées, neutres, obovales-tronquécs et
parcourues par plusieurs nervures. Fleurs
du disque hermaphrodites, tubuleuses, à
5 dents. Involucre campanulé, formé par
une double rangée d’écailles aiguës; les ex¬
térieures ovoïdes , presque fondées à la base,
les intérieures au nombre de 8, ovales-oblon-
gues, membraneuses, dépassant presque du
double les extérieures. Écailles membra-
I
neuses, couvrant le réceptacle et s’en déta¬
chant avec les fruits qu’elles enveloppent
sur un côté. Branches du style terminées par
un cône. Fruits obcomprimés; ceux du rayon
ovales, avortés, glabres et dépourvus d’ai¬
grette ; ceux du disque oblongs, glabres sur
la partie recouverte par l’écaille, velues sur
les bords et la face interne. Aigrette bi-squa-
mellée; squam elles allongées, membraneu¬
ses, un peu plus courtes que la corolle et par¬
tant des angles du fruit. (J. D.)
AGAIiOX. moll. — Dans son voyage au
Sénégal (p. 64, pl. 4 , f. 7), Adanson donne
ce nom à une Olive que Lamarck a nommée
Oliva hiatula. On trouve cette coquille fos¬
sile aux environs de Bordeaux, et, dans cet
état , Lamarck l’a nommée Oliva plicaria.
V. olive. (Desh.)
AGARUM. bot. cr. — Rumphius nous
apprend ( Herb . Amboin. vi. 186. 2) que les
Malais des îles de la Sonde, désignent par
le mot Agar toute espèce de fucus. C’est
à ce qu’il paraît la véritable étymologie du
mot. Link avait proposé ce nom pour un g.
de la s.-famille des Floridées , dont le
Sphœrococcus rubens Ag. est le type. Il le
caractérisait de la manière suivante : Con-
ceptacles situés sur les plus petits ra¬
meaux , presque sphériques et chargés à
leur périphérie de cellules contenant des
séminules. Ce g. , qui forme aussi le type
du g. Phyllophora, Grév. , rentre dans
\
une section des Sphoerococcus. ( V '. ce mot.)
M. Bory a encore tenté d’établir sous le
mêmenomung. delamêmefamille, tribu des
Laminariées , auquel il donne pour carac¬
tères : Lame ou fronde parcourue dans toute
sa longueur par une ou plusieurs nervures
très saillantes. Selon ce savant Algologue ,
aucun autre signe ne distinguerait les Aga-
res des vraies Laminaires, ou du moins de
celles auxquelles il conserve ce nom. Le
même auteur établit encore 2 sous - genres
pour y répartir les 6 ou 8 espèces qu’il
place dans le g. A g arum ; l’un est carac¬
térisé par un stipe nu entre la racine et
l’expansion de la lame ; l’autre est remar¬
quable par un stipe muni de pinnules en
forme d’ailes. Ce g., quoiqu’il ait été admis
et même subdivisé par M. Gréville (A/g.
Brit.), ne nous paraît pas devoir être séparé
des Laminaires. La nervure qui parcourt les
frondes est en effet, selon nous, d’une va¬
leur très secondaire quand la fructification
n’offre pas de différence manifeste. Si nous
admettions ainsi , comme distinctions géné¬
riques, toutes les modifications que subit la
forme du thalle ou des frondes, ne rétro¬
graderions-nous pas vers le temps où l’on
fondait des genres sur la grandeur relative
des plantes, et ne devrions-nous pas craindre
de voir bientôt autant de genres que d’espè¬
ces ? Nous ne considérons donc le g. Aga-
rurn que comme une bonne section du g.
LAMINAIRE. V. Ce mot , et ALARIA et COSTA-
RIA. (C. M.)
AGAS. bot. pii. — Nom vulgaire de l’E¬
rable champêtre (Acer campestris, L.) dans
une partie du midi delà France. (C. L.)
*AGASSÏZIA, Chav. (Agassiz, savant
Zoologiste suisse ). bot. pii. — Suivant
M. Bentham , ce g. est le même que le Gal-
vezia , Juss. (Sp.)
*AGASSIZÏA , Spach. (Agassiz, savant
Zoologiste suisse), bot. pii. — Double em¬
ploi du g. Camissonia , Link. (Sp.)
AGASTACHYS ( contraction d’ocj'ocçoç ,
admirable ; épi), bot. pii. — G. de
la famille des Protéacées , tribu des Persoo-
niées , créé par R. Brown (Linn. Tram, x ,
158, et Prodr. 371. Suppl, n), qui le ca¬
ractérise ainsi : Périgone (cal. et cor. des au¬
teurs) simple, tétraphylle, régulier, à folioles
cohérentes à la base. Étam. 4, insérées au mi¬
lieu des folioles périgoniales ; filaments dis-
AGA
AGA
187
tincts. Glandules hypogynes nulles. Ovaire
sessile,trigone,uni-loculairc,uni-ovulé. Style
filiforme; stigmate bilobé. Fruit inconnu. —
Ce g., qui a besoin d’un plus mûr examen ,
a été formé pour un seul arbrisseau trouvé
sur la terre de Diémen ; il est très glabre,
couvert de feuilles éparses, très entières, pla¬
nes, munies de glandules sur la face infé¬
rieure. Ses fleurs sont jaunes , alternes,
sessiles, unibractéées, disposées en épis nom¬
breux, terminaux; style plus court que les
étamines, à bractées persistantes, en forme
de capuchon. (C. L.)
AGASTRAIRES (oc, pi'iv. ; yao-rvjp, rpoç,
ventre), infus. — Nom proposé en 1810
( Bull . Soc. philom. ) par M. de Blainville ,
pour une classe de son sous-règne des Agas-
trozoaires, comprenant les Infusoires qui
n’ont point de canal intestinal proprement
dit. Ce nom n’est plus employé dans les der¬
niers ouvrages de M. de Blainville. (Duj.)
AG ASTROZO AIRES (à, prix.; yacrryip ,
rpoç , ventre ; Ç«ov, animal J. inf. — Déno¬
mination proposée par M. de Blainville [L su¬
pra c.) pour son 3e sous-règne, comprenant les
animaux sans cavité digestive , et formé
des deux classes des Spongiaires et des
Agaslraires. Cette dénomination n’a pas été
conservée. (Duj.)
AGASYLLIS, Hoffm., Koch ( àyatruDiç ,
nom, chez les Grecs, d’un arbrisseau indét.).
bot. pii. — G. de la famille des Ombellifères,
très voisin du Silery dont il ne diffère essen¬
tiellement que par des méricarpes à côtes se¬
condaires, en partie oblitérées, et par un plus
grand nombre de bandelettes. Au surplus ,
V Agasyllis n’est fondé que sur une seule es¬
pèce. (Sp.)
* AGATE et non AGATHE ( Corruption
d’à^aTYiç , Agate), min. — C’est le nom que
l’on donne à toutes les variétés de quartz, qui
n’ônt pas l’aspect vitreux, qui sont compactes,
demi-transparentes, ont la cassure sembla¬
ble à celle de la cire, et se distinguent des
Silex ordinaires par la finesse de leur pâte,
le brillant de leur poli, et la vivacité de leurs
couleurs. Ce nom leur vient, si l’on en croit
Théophraste et Pline, de celui du fleuve
Achates en Sicile, aujourd’hui Drillo, sur
les bords duquel les premières Agates au¬
raient été trouvées. Ces pierres sont un peu
moins dures que le cristal de roche et le si¬
lex; néanmoins elles font feu avec le bri¬
quet. Elles ne se présentent jamais dans la
nature que sous la forme de rognons ovoï¬
des, de stalactites, de masses mamelon¬
nées, assez souvent encroûtées extérieure¬
ment d’une terre verte. Elles ont été for¬
mées généralement par couches successives,
qui se sont déposées dans les cavités de cer¬
tains tufs volcaniques ou d’anciennes ro¬
ches d’origine ignée, décomposées et rema¬
niées par le travail des eaux. Un des gisemen ts
d’Agates les plus célèbres, est celui d’Ober-
stein sur les bords du Rhin, où se trouvent
de grands ateliers pour la taille et le polis¬
sage de ces pierres. Étant susceptibles d’un
beau poli, elles sont très recherchées pour
l’ornement dans la bijouterie et pour la gra¬
vure sur pierre.
Les Agates prennent des noms différents,
suivant les variations de couleur , de trans¬
parence et les jeux de lumière qu’elles pré¬
sentent. Lorsqu’elles sont d’un blanc laiteux
légèrement bleuâtre , on les nomme Calcé¬
doines-, on appelle Cornalines celles qui sont
d’un beau rouge cerise; Sardoines, celles
qui sont d’un beau jaune fauve ou orange;
on nomme Chrysoprases les Agates vert-
pomme , et Héliotropes celles d’un vert ob¬
scur, qui sont le plus souvent ponctuées de
rouge. La coloration en rouge des cornali¬
nes et de certaines parties des héliotropes
paraît due à une matière organique. La
chrysoprase doit sa couleur à quelques cen¬
tièmes d’oxyde de nikel; cette belle variété
se trouve à Kosemütz en Silésie , au milieu
de roches magnésiennes. — Les Agates sont
souvent composées de couches de différen¬
tes couleurs. Si elles ont été taillées de ma¬
nière à offrir une série de bandes droite^ ,
à bords nettement tranchés , on leur donne
le nom d’Ag. rubanées ; quand les bandes
sont circulaires et concentriques, ce sont des
Agates Onyx ; celles-ci étaient très recher¬
chées par les anciens pour la gravure en ca¬
mée. On a trouvé à Ghampigny , près Paris,
sur les bords de la Marne, des Ag. ruba¬
nées et de véritables onyx à 3 couches , 2
brunes et l’autre bleuâtre; mais le gîte en
est maintenant épuisé. — Quelques Agates
montrent dans l’intérieur de leur masse des
dessins noirs ou rouges , qui simulent de
petits arbrisseaux dépouillés de feuilles ; se
sont les Ag. arborisées. Ces arborisations sont
dues à des particules métalliques , qui ont
188
AGA
AGA
pénétré dan?' l’Agate à une époque où elle
n'était pas encore entièrement consolidée,
et qui se sont disposées à la file les unes
des autres , en se ramifiant en divers sens.
Cette formation rappelle parfaitement ces
cristallisations que (orme l’humidité de l’air
pendant l’hiver, en se congelant à la surface
des vitres. Seulement, ces dernières arbori¬
sations ne sont que superficielles, tandis
que les premières s’étendent dans la profon¬
deur de la pierre. On donne le nom û’Ag.
mousseuses à des Agates communément ver¬
tes ou jaunâtres qui, vues par transparence,
montrent intérieurement des apparences de
mousses, ou plutôt de conferves et autres
plantes aquatiques, que quelques natura¬
listes prennent pour des réalités. Il est cer¬
taines Agates qui renferment des cavités
en partie remplies d’eau; ce sont les En-
hydres du Vicentin , qui ont ordinairement
la forme de petites amandes. — On distin¬
guait autrefois les Agates en orientales et oc¬
cidentales, d’après la persuasion où l’on était
que les plus belles ne se trouvaient que dans
l’Inde; aujourd’hui ces épithètes ne servent
plus qù’à désigner dans le commerce les
Agates de première et de seconde qua¬
lité; quels que soient les lieux d’où elles
proviennent. Les Agates, en perdant de leur
_ transparence , passent insensiblement à ces
variétés de quartz plus grossières, qu’on
nomme Af/ea: et Jaspes. V. ces mots. (Del.)
AGATE d’Islande, min. — Synon. d’Ob-
sidienne. (Del.)
AGATE noire, min. — Synon. de Jayet.
(Del.)
AGATHE, min. — /A agate. (Del.)
AGATHE A ( àyoiOtoq, divin), bot. pii. —
Cassini a formé ce g. aux dépens du Cine-
raria arnelloïdes L., petit arbrisseau du Cap,
que l’on cultive fréquemment comme plante
d’ornement , à cause du nombre considéra¬
ble de jolies fleurs bleues qu’il produit toute
l’année. Ce g., qui fait partie de la tribu des
Astéroïdées parmi les Composées , a pour
caractères : Capitules multiflores hétéroga¬
mies. Fleurs du rayon ligulées, bleues et fe¬
melles ; celles du disque tubuleuses, jaunes,
à 5 dents, hermaphrodites, fertiles ou plus
rarement stériles. Récept. nu, plan, ou à
peine alvéolé. Involucre campanulé, com¬
posé d’i-2 séries d’éeailles herbacées, assez
roides, appliquées les unes contre les autres,
et creusées en gouttière à leur face interne.
Fruits, lors de la maturité, aplatis, compri¬
més etentourés d’une nervure proéminente.
Aigrette 1 -sériée, formée de soies scabres ,
rudes , caduques ou persistantes. Le g. Aya-
thea renferme aujourd’hui environ 20 espè¬
ces, qui toutes sont originaires du Cap et
portent des capitules â fleurons bleus et à
disque jaune. (J. D.)
* AG ATHELEPI S et non Agcithelpis (ày<x-
Goç , vj, bon ; Wi'ç, écaille), bot. pii. — G. de
la famille des Sélaginacées , créé par M. Choi-
sy ( Mém . Soc. H.nat. Genèv. n , 95, t. i,
f. 3, etc.), qui le caractérise ainsi : Cal. tu¬
buleux , plissé, 5-denté, adhérent antérieu¬
rement à la bractée par son milieu. Cor. hy-
pogyne; tube très long , cylindrique , cour¬
bé, à limbe hypocratérimorphe , 5- parts,
égal. Etam.2, incluses, insérées au sommet
du tube de la corolle; filaments très courts ;
anth. uni-loculaires. Ovaire bi-loeulaire. Ovu¬
les solitaires, anatropes, suspendus au som¬
met des loges. Style terminal, simple; stigm.
aigu. Akène unique par avortement, mo¬
nosperme, sémicylindrique, subéreux, épais.
Graine inverse. Embryon orthotrope, dans
un albumen charnu, peu abondant; àcotyl.
sémicylindriques, à radicule cylindrique,
supère. — Ce g. , formé aux dépens du g.
Eranthemum L., renferme quelques s.-ar¬
brisseaux du Gap, à feuilles alternes, 11-
néaires-filiformes , à fleurs en épis termi¬
naux , bractéés. (C. L.)
AG A TH ID I LAS (àyaQtç , looq , petite po¬
lo tte). ins. — G. de Coléoptères tétramères,
établi par Ilîiger aux dépens des Anisostomes
de Fabricius et adopté par Latreille (. Fam .
natar .) qui le place dans celle des Clavipal-
pes , tribu des Erotylènes. Ses caractères
sont : Antennes composées de 11 articles dis¬
tincts , courtes et terminées par une massue
perfoliée de 3 articles. Mâchoires bifides dont
la division interne a la forme d’une dent.
Palpes filiformes. Articles des tarses entiers.
M. Duméril met ce g. dans sa famille des
Fongivores ou Mycétobies, et le caractérise
ainsi : Corps ovale, plat en dessous ; élytres
ne couvrant pas tout l’abdomen ; masse des
antennes de 3 articles seulement. — Mais c’est
à tort qu’il le range parmi les Hétéroméres;
car il a le même nombre d’articles à tous les
tarses. Les Agathidies sont de petits insec¬
tes de forme hémisphérique , qu’on trouve
AGA
AGA
189
dans les bois, sous les écorces, et dans les
Champignons. Au moindre danger, ils cour¬
bent leur abdomen vers la poitrine , et con¬
trefont les morts, en conservant une immobi¬
lité parfaite. M. Dejean ( Catal . 3me édit.) en
mentionne 19 espèces, toutes du nord ou du
centre de l’Europe, et dont 3 se trouvent aux
environs de Paris. Nous citerons parmi ces
dernières : VA. globus ou sphœridium, id.
Fabr. (D.)
AGATÏIIS (ocyaQiç, faisceau j disposition
des anthères), bot. pii. — Créé par Salis-
burg (. Linn . Trans.) et adopté par L. C. Ri¬
chard dans son beau trav. sur les Conifères.
Ce g. a pour type le Dammara alba de Rum-
phius; voici les caract. qu’on peut lui as¬
signer : Fleurs dioïques ; les mâles formant
des chatons alternes, nus, extra-axillaires,
composés d’écailles imbriquées, portant à
leur base interne de 8 à 15 anth. disposées
en double série, renversées et intimement
soudées entre elles et avec l’écaille. Chaton
femelle terminal , offrant des écailles im¬
briquées sans petite squamule intérieure,
portant à leur face interne une seule fleur
renversée. Cône ovoïde subglobuleux; péri¬
carpes coriaces et prolongés en une aile
membraneuse et uni-latérale. — Une seule
esp. compose ce g.; c’est 1 ’Agalhis Dammara
Rich. Conif. t. xix. Grand arbre originaire
de l’ Inde, portant des feuilles éparses, oblon-
gues, lancéolées, épaisses, coriaces, très en¬
tières , à nervures longitudinales et paral¬
lèles. (A. R.)
AGATIIÏS àyaôt'ç, peloton de fil; par
allusion à la forme des antennes), ins. —
G. de la famille des Ichneumoniens , de
l’ordre des Hyménoptères , dont l’établisse¬
ment est dû à Latreille ( G en. Crusl. et Ins.)
qui en a tiré les principaux caract. : 1° des
ant. sétacées et roulées à leur extrémité ;
2° des mâchoires prolongées en avant en
forme de bec; 3° des ailes, qui n’offrent
qu’une seule cellule cubitale étroite , et
3 cellules radiales, dont la dernière incom¬
plète. — Ce g. est confondu par certains
auteurs avec les Bracons , et par d’autres
avec les Ichneumons. Le type est VA. Mal-
vacearum , Lat. ( Hist . des Cr. et des Ins.
t. xm ) Bracon purgaior Fab. , esp. répan¬
due dans la plus grande partie de l’Europe.
(Cl.)
* AGATHISANTHES , Blumc ( àyocGfç,
faisceau ; dn/Goç, fleur), bot. pii. — G. de la
famille des Combrétacées, tribu des Termi-
naliées, De Cand.; M. Blume ( Bijdr . p. 645)
assigne à ce g. les caract. suivants : Fleurs
dioiques, apétales ; Mâles : Cal. 5— parti ; seg¬
ments imbriqués, connivents. Etam. en gé¬
néral 10; filets très courts, insérés sur un
disque plane ; anth. didymcs. Femelles :
Limbe calicinal court, supère, 5-denlé.
Ovaire uni-ovulé, couronné par un disque
plane. Style court, bifide. Drupe charnu ,
ombiliqué; noyau comprimé, monosperme.
Embryon apérispermé, Radicule supère. —
Arbre très élevé. Feuilles oblongucs , très
entières, coriaces, agrégées vers l’extrémité
des ramules. Fleurs disposées en capitules
longuement pédonculés ; pédoncules axil¬
laires ou latéraux, solitaires ou géminés,
Ce g., qui, suivant M. Blume, tient le mi¬
lieu entre les g. Bucida et Ceratostachy ,
n’est fondé que sur une seule esp. indigène
à Java. ’ (Sp.)
* AG ATHÏSTÈGUE (àya6tç, peloton; ar érn,
chambre), foramin. — Nous avons donné ce
nom à notre 6me ordre des Foraminifères ,
comprenant toutes les coquilles dont les lo¬
ges sont pelotonnées sur 2, 3 , 4 ou 5 faces
et sur un axe commun ; faisant chacune ,
dans leur enroulement, la longueur totale
de la coquille , ou la moitié de sa circonfé¬
rence. Par ce moyen, l’ouverture, presque
toujours munie d’un appendice , se trouve
alternativement à une extrémité ou à l’autre.
( F. notre ouvrage sur les Foraminifères de
Cuba.)
Ainsi , toutes les esp. de coquilles de cet
ordre ont un mode d’accroissement tout-à-
fait particulier, mode qui est bien réelle¬
ment un pelotonnement, et qui les distin¬
gue nettement de toutes les autres divisions.
Ces esp. extrêmement nombreuses , et tou¬
tes microscopiques, peuvent être divisées
en 2 familles. L’une sous le nom de Milioti-
dées , à coquille équilatérale, comprend nos
g. : U nilocidina , Biloculina, Fabularia, Spiro-
loculina ; l’autre, sous la dénomination de
Multiloculidées , à coquille inéquilatérale ,
dont le pelotonnement a lieu sur 3, 4 ou 5 fa¬
ces, renferme les g. : Triloculina , Arliculinc: ,
Spheroïdina , Quinqueloculina , Adelosina.
Nous, avons observé 186 esp. de cet ordre,
savoir : 130 vivantes et 56 à l’état fossile.
Les esp. vivantes sont ainsi réparties:
190
AGA
AGA
39 des Antilles, 18 de la Méditerranée, 16
de l'Inde, 14 de l’Adriatique, il des Ca¬
naries, 6 des côtes de l’Océan sur le littoral
de la France, 6 de Pile de Ste-Hélènc , 5 de
la Patagonie, 5 de Rawack dans la mer du
Sud, 4 de la mer Rouge, 4 du Pérou; les
autres sont de Pile de France , du cap de
Bonne-Espérance, de Madagascar et des îles
Sandwich. Pour les espèces fossiles, elles
sont toutes des terrains tertiaires, et au¬
cune ne se voit dans les couches inférieures.
Nous les avons trouvées ainsi réparties: 25
du bassin de Paris, 8 de Dax, 8 des terrains
subapennins de l’Italie , dont le plus grand
nombre ont leurs analogues encore vivantes,
5 des environs de Bordeaux, et 6 du Crag
anglais de Suffolk.
C’est. Plancus (en 1739), qui le premier
figura une esp. de cet ordre, sous le nom
de Conchula minima. Linné (12me édition
Syst. nat. ) , en fit une Serpula , de même
que Gmelin. Lamarck , sans parler de cette
espèce , en décrivit 4 fossiles , et en forma
le g. Miliola. Si , maintenant , on ajoute
quelques figures données par Soldani , on
aura tout ce qu’on connaissait sur ces co¬
quilles, lorsqu’en 1825, nous présentâmes
à l’Académie des sciences notre premier
travail sur les Foraminifères. Nous créâmes
alors , pour les différentes modifications , la
famille des Agathistègues dont nous faisons
aujourd’hui un ordre distinct , considérant
les Foraminifères comme une classe séparée
des Mollusques, et par conséquent des Cé¬
phalopodes , parmi lesquels nous les clas¬
sions de même que Cuvier, Lamarck et M. de
Blainville (A. d’O.)
*AGATHODES (contraction d ’àyaQouSvç ,
qui est bon en apparence), bot. pu. — G. de
la famille des Gentianacées, tribu des Chi-
roniées, fondé par Griesebach ( Observ . 32),
et dont voici les caract. : Cal. 4-parti. Cor.
hypogyne, marcescente, rotacée, 4-fide;
couronne nulle; divisions munies à la base
d’une fossette glandulifère couverte d’une
squamule frangée. Etam. 4 , insérées à la
gorge de la corolle; filaments égaux à la base;
anthères immutées. Ovaire uni-loculaire.
Ovules nombreux, attachés à des placentaires
suturaux, spongieux. Stigm. terminal, ses-
sile, bilobé. Capsule subconique, uni-locu¬
laire, bi-valve. Graines nombreuses, très pe¬
tites. — Une seule esp., le Swerlia angusli-
folia de Vallich. (PL asiat. rar ., t. 204), com¬
pose ce g. C’est une plante herbacée de
l’Inde, à tige 4-gone, à feuilles opposées,
linéaires-lancéolées, tri-nervées, à fleurs pa¬
ri ic idées. (C. L.)
AGATUOMERIS ( ày«Q6z , bon ; gtplq ,
morceau), bot. ph. — G. de la famille des Com¬
posées, proposé par Delaune (Bon Jard.,
1805), et qui, n’ayant pas été adopté, est
réuni au g .Hurnea de Smith. V. ce mot. (C.L.)
*AGATHOPHOLIDOPHIDE$ ( àyxOé; ,
bon; cpoh'ç , !£oç, écaille; ofiç, serpent).
rept. — Nom donné par J.-A. Ritgen à une
famille de Reptiles Ophidiens, comprenant
les Serpents écailleux qui n’ont pas de cro¬
chets à venin. (C. d’O.)
AGATHOPHYLLLM ( âyocdoç , bon ; ?v\-
Aov, feuille), bot. pu. — G. de la famille des
Lauracées, tribu des Cryptocaryées , Nees ,
créé par de Jussieu (Gen. PL 431 ), adopté
par Nees Non Esenbeck (Prog. 12. Laur.
231) , et ainsi caractérisé : Fleurs herma¬
phrodites. Périgone (cal. et cor. des auteurs)
infundibuliforme, resserré à la gorge, à
limbe sex-fide , égal, persistant ou décidu.
Etam. 12, quadrisériées ; 9 extér. fertiles ;
3 intér. stériles; 3 des fertiles les plus in¬
ternes , munies de chaque côté de glandes
géminées, sessiles, subglobuleuses; anth.
des deux lres séries introrses , ovales , mem¬
braneuses au sommet; celles de la 3me ex-
trorses , subulées au sommet ; toutes bilo-
culées, déhiscentes par autant de valvules
ascendantes; les étam. stériles subsessiles ,
triangulaires, acuminées. Ovaire uni-locu¬
laire, uni-ovulé. Style un peu épais; stigm.
capité. Caryopse monosperme , anguleux-
lobé à la base , inclus dans le tube périgo-
nial , qui est coriace , renflé , plissé 5 ou
6 fois intérieurement, et nu ou couronné
de ses segments persistants. Cotyl. confor¬
mes , lobés à la base. — Ce g. ne renferme
encore qu’un seul arbre (A. aromaticum
Lam. ) à feuilles alternes, serrées; à bour¬
geons stipités , bivalves ; à fleurs très peti¬
tes, disposées en panicules terminales, con¬
tractées. Il croît à Madagascar , où les na¬
turels le nomment Ravensara , et se servent
de ses feuilles comme condiment culinaire.
Son fruit est aromatique, et renferme une
amande d’une saveur âcre et caustique. C’est
YEvodia Ravensara deGaertner, le Rav. aro-
maiica de Sonnerat, etc. (C. L.)
AGA
* AGATÜOPHYTUM , Moq. Tant]. ( àya-
Oo'ç. bon; (pvrov, plante). Sous ce nom M. Mo-
quin-Tandon a élevé au rang de g. le Che-
nopodium bonus -Henricus , L.; esp. que nous
considérons , à l’exemple de M. C.-A. Meyer
{in Ledeb. Flor. Ali.) comme appartenant
au g. Blitum. • (Sp.)
AGATHOSMA (àyaôoç, bon ; oo-fxyj, odeur).
bot. ph. — L’odeur forte et le plus ordinai¬
rement agréable quiadonnésonnomàceg.,
est un attribut des Diosmées du Cap, par¬
mi lesquelles il prend place. C’est aussi le
Bucco de Wendland. Ses caractères sont :
Calice 5-parti, au fond duquel est accollé
un disque court et glanduleux. Pétales 5,
à filets étroits, longs, souvent hispides , à
limbe plus large, entier et ouvert. Filets 10;
les 5 opposés aux pétales plus courts qu’eux;
eux-mêmes pétaloides, spatulés et obscuré¬
ment glanduleux à leur sommet; les 5 alter¬
nes à peu près cylindriques, saillants à des
degrés souvent inégaux, terminés par des
anthères presque globuleuses que surmonte
une petite glande sphérique. Style s’élevant
à la hauteur des étamines , glabre, aminci
à son sommet en un petit stigmate 2-3-lobé.
Ovaires 2-3, soudés ensemble, prolongés à
leur sommet et au-delà de l’insertion du style
en une corne velue, glabre; du reste, ren¬
fermant chacun 2 ovules collatéraux. Fruit
composé de 2-3 coques , terminées par une
cornp. — On adécritplus de 30 espèces de ce
g. , toutes originaires du Cap de Bonne-Es¬
pérance , et plusieurs d’entre elles sont cul¬
tivées dans nos orangeries. Ce sont des ar¬
brisseaux à feuilles alternes, petites, courtes
■
et d’autant plus étroites, que les bords de
leur limbe, ordinairement roulés en dessous,
diminuent leur largeur en augmentant leur
épaisseur, d’autres fois planes, entières ou
bordées de petites dents glanduleuses, le
plus souvent criblées de points transparents.
Les fleurs, de couleur rougeâtre , lilas ou
plus souvent encore blanches, sont rappro¬
chées en têtes ou en ombelles à l’extrémité
des rameaux. Leurs pédoncules 1-flores sont
accompagnés à la base de bractées écailleu¬
ses, et offrent souvent en outre vers leur
milieu 2 bractéoles alternes , très petites ,
sétacées. (Ad. J.)
* AG A THYRSE . A ga thyrsus (àyaSoç, bon;
0-Jpc 7oç , thyrse). bot. ph. — G. de la famille
des Composées , proposé par Don ( Edinb.
AGA 191
N. Phil. Journ. vi), adopté et réuni au
g. Mulgedium de Cassini. V. ce mot.
( C. L. )
AGATHYRSE. Agathyrsus ( àyoc 9o;, bon ;
Ovpeoç, thyrse). moll. — Montfort a placé à
la fin de ses coquilles polythalames un Ver-
met fossile que presque tous les auteurs, à
l’exemple de Lamarck , ont rangé parmi les
serpules. On a cru que , selon son habi¬
tude, Montfort avait voulu en imposer aux
naturalistes en disant que son Agathyrseest
cloisonné; mais Montfort est dans le vrai cette
fois, nous nous en sommes assuré sur plu¬
sieurs exemplaires de la même espèce, qui
se trouve rarement à Grignon. Si Montfort
y eût fait attention, il aurait reconnu que
les cloisons de son Agathyrse n’ont rien de
semblable à celles des véritables coquilles
cloisonnées. Cette coquille appartient évi¬
demment au g. Yermet dont toutes les esp.
présentent des cloisons semblables. V. ver-
met. (Desh.)
* AG ATI ou AGATY, Rheed., Adans.(Nom
hindou, usité sur la côte de Malabar pour
désigner l’une des esp. du g.), bot. pn.-G.de
la famille des Légumineuses, s.-ordre des
Papilionacées , tribu des Lotées, s.-tribu des
Galégées, DC.-M. Desvaux {Journ. de Bot. 3,
p. 120) en a tracé les caract. comme il suit :
Cal. campanulé, tronqué, à 5 dents séparées
par des sinus obtus. Étendard ovale-oblong.
Ailes oblongues, débordant l’étendard. Ca¬
rène rectiligne, dicèphale. Etam. diadel-
phes (9 et 1 ; , peu saillantes. Androphore
bi-auriculé à la base. Style filiforme, rectili¬
gne. Légume substipité, linéaire, comprimé,
submoniliforme , transversalement seplulé
(mais inarticulé), bivalve, polysperme. Grai¬
nes comprimées, ovales, solitaires dans cha¬
que compartiment. — Arbres. Feuilles abrup-
ti-pennées, multi-foiiolées. Stipules lancéo¬
lées. Grappes pauciflores, subsessiles. Fleurs
très grandes. Les 2 esp. qui constituent ce g.
habitent l’Asie équatoriale. Parmi toutes les
Papilionacées connues, il n’en existe aucune
qui puisse rivaliser avec L’Agcili grandiflora ,
quant à l’ampleur des fleurs ; la cor. de cette
esp. a 4 à 5 pouces de long , sur 2 à 3 pouces
de large ; blanche au moment de l’épanouis¬
sement, elle passe successivement du jaune
au rose et au pourpre. La dimension de la
gousse est proportionnée à celle de la fleur;
quoique à peine large d’un demi pouce, elle
192
AGA
atteint de un pied et demi à 2 pieds de long.
Les fleurs âel’Agaii coccinea, sont moins
grandes que celles de son congénère, mais
d’une écarlate brillante. Les graines de l’une
et de l’autre esp. sont comestibles, et se rap¬
prochent des haricots par leur saveur.
(Se.)
AGATI. bot. ph. — Synon. du g. Æschy-
nomene. (G. L.)
AGATINE et non Agathine. Achatina (à-
Xcctyjç, agate), moll. — C’est à Lamarck que
l’on doit la création du g. Agatine-, admis
dans presque toutes les méthodes , il a été
placé dans le voisinage des Bulimes. Ayant
eu occasion de faire à son sujet un assez
grand nombre d’observations, nous pensons
à présent que ce g. peut être supprimé sans
inconvénient et rentrer dans le g. Bulime.
Nous appuyons notre opinion , sur ce que
les animaux des Bulimes et des Agatines
sont identiquement semblables, non seule¬
ment à l’extérieur, mais encore dans toutes
les parties de l’organisation. Ace fait impor¬
tant, nous en ajoutons un autre qui a aussi
quelque valeur; c’est qu’il existe un passage
tout-à-fait insensible entre les 2 g.; à ce
point qu’un assez grand nombre d’espèces
peut indifféremment être rapporté à l’un et
à l’autre g. Nous discuterons plus en détail
le g. Agatine au g. bulime. (Desh.)
AGATSUSE. moll. V . Aoatiiirse.
*AGATOIDE. min. -Épithète qu’on ajoute
au nom de certaines pierres qui ont quelque
ressemblance d’aspect avec l’Agate, quoi¬
qu’elles en différent par leur nature chimi¬
que. Tel est entre autres l’Adinole ou Pétro-
silex rouge de Sahlberg en Suède. (Del.)
AGAVE. Agave (àyavoq, magnifique), bot.
ph. — G. de la famille des Amaryllidées, où
il forme une petite tribu établie par Her¬
bert ( App.to lhe Bol.mag. 1821) sous le nom
d ' Agaveœ. Ce g. offre les caract. suivants :
Ovaire infère. Cal. coloré, pétaîoïde, à 6
divisions, infundibuliforme, portant 6 étam.
saillantes, attachées à la partie supér. du tube.
Le fruit est une capsule obovoide, oblongue,
couronnée par le limbe calicinal , à 3 loges
contenant chacune un grand nombre de
graines planes, disposées sur 2 rangs. — Les
esp. de ce g. au nombre d’environ 15, sont
toutes originaires de l’Amérique méridio¬
nale. Ce sont de grandes plantes vivaces, à
racine fibreuse , ayant le port des esp. du g.
AQ A
Aloës , c’est-à-dire présentant des feuilles al¬
longées, aiguës, très épaisses et succulentes,
réunies en rosette, et généralement une tige
extrêmement courte. C’est du centre de ces
feuilles que part une hampe florifère et dé¬
pourvue de feuilles.
Parmi les esp. de ce g., nous citerons par¬
ticulièrement l’Agave d’Amérique ( Agave
americana L.), originaire de l’Amérique mé¬
ridionale , mais aujourd’hui naturalisée et
devenue presque indigène dans toute la ré¬
gion méditerranéenne. Elle y croît sur les
rochers maritimes dans les endroits exposés
au midi. Onia cultive aussi pour en faire des
haies de clôture autour des champs ou autour
des vignes dans les régions méridionales de
l’Europe , en Espagne , en Portugal, dans le
royaume de Naples et surtout en Sicile. Ses
larges feuilles épineuses sur les bords, pous¬
sant par touffes très serrées et ayant quel¬
quefois 7 à 8 pieds de longueur, forment des
clôtures presque impénétrables. C’est du mi¬
lieu de ces groupes de feuilles qu’on voit s’é¬
lever avec une étonnante rapidité, une
hampe gigantesque qui, dans l’espace quel¬
quefois d’une quinzaine dejours , acquiert
jusqu’à 20 ou 25 pieds d’élévation. Les fleurs
très nombreuses sont d’un jaune sale. La flo¬
raison épuise tellement la plante qu’elle pé¬
rit toujours après avoir développé sa hampe.
— On retire des feuilles de cette plante, que
l’on connaît sous les noms vulgaires de Pille
ou d’ Aloës, des filaments soyeux très soli¬
des , avec lesquels on fabrique des cor¬
des et des étoffes, — Une 2me esp. de ce g.
non moins intéressante, c’est le Maguey
des Mexicains , Agave cubensis Jacq. ( Am .
p. 100), qui croît au Mexique et dans l’île
de Cuba. Elle ressemble beaucoup à la pré¬
cédente, quoique plus petite dans toutes ses
parties. Ses fleurs, d’un blanc jaunâtre, sont
disposées en une sorte de panicule lâche ,
et répandent une odeurtrès suaye. Ses feuil¬
les fournissent aussi des fibres très résistan¬
tes avec lesquelles on fait des cordes et des
tissus. Les Mexicains retirent de cette plante
une liqueur sucrée, qui fermente facilement
et dont la saveur rappelle un peu celle du ci¬
dre. Pour l’obtenir on enlève les feuilles intér.
de la touffe, et par la cicatrice qui en ré¬
sulte , s’écoule un liquide transparent, d’une
saveur douce, qui, abandonnée à elle-même,
fermente; mais qui, réduite par l’action du
feu, fournit une grande quantité de sucre.
(A. R.)
AGAVÉES. Agaveœ (àyavoç, -n , magnifi¬
que). — bot. ph. — Tribu de la famille des
Amaryllidacées (anomales), renfermant les
seuls g. Agave, L. etFourcroya, Vent. (G.L.)
‘AG AVON. bot. ph. — M. Bory (. Dici . cl.)
dit qu’on nomme ainsi, dans quelques can¬
tons méridionaux de la France, l’Ononide
Arrête - Bœuf , ou Bugrane ( Ononis s pi-
nosa LA (G. L.)
* AGCYLOPUS ( oc yxvXoq , crochu ; 7r ouç ,
pied. Il aurait fallu écrire Ancylopus).
ins. — G. de Coléoptères trimères , établi
par M. Chevrolat et adopté par M. Dejeàn ,
qui n’y rapporte qu’une espèce dans son
dernier catalogue : YEndomicus melanoce-
phalus Oliv. , de Sicile. Les caractères de ce
g. n’ont pas encore été publiés. (D.)
AGDESTIS (Nom myth.), Moç. etSess., DC.
bot. ph. — G. incomplètement connu, que
M. De Candolle rapporte, avec doute, à la
famille des Ménispermées , et dont il donne
les caract. suivants [Proclr. 1, p. 103): Fleurs
hermaphrodites, apétales. Sépales au nom¬
bre de 4. Étam. au nombre de 24. Anth.
bifides aux 2 extrémités. Ovaire 4-sulqué , à
4 styles terminés chacun par un stigm. un
peu réfléchi au sommet. — L’unique esp.
sur laquelle se fonde ce g. est un arbuste
indigène de la Nouvelle-Espagne , à fleurs
roussâtres et semblables à celles de la Clé¬
matite Flammule. (Sp.)
AGE relatif des montagnes, géol. —
F. MONTAGNES. (C. D’O.)
*AGELAIA (àyeXaToç , a , quiviten troupe;
allusion à la manière de vivre de ces insec¬
tes). ins. — G. de la famille des Polyslides,
St-Farg., ou Guêpiaires , Lat., de l’ordre des
Hyménoptères, établi parM. Lepelletier de
Saint-Fargeau ( Mist. des Hym. , Suites à
B u if.) , qui en a tiré les principaux caractè¬
res : 1° Des ailes, dont la cellule radicale s’a¬
vance beaucoup plus près de l’extrémité que
la 3me cellule cubitale , dont la 2me cellule
cubitale est peu dilatée vers le disque, et la
3me presque carrée ; 2° de l’abd. pédiculé.
Ce pédicule est formé par le 1er segment tout
entier, qui est uni-tuberculé latéralement. —
On Reconnaît encore de ce g. qu’une seule
espèce (. Agelaïa fuscicornis , Lep. St-Farg.)
dont on ignore la patrie. (Bl.)
*AGÉL AINEES, ois.— C’est, dans la classi¬
fication de Swainson , le nom d’une des s.-
familles de sa famille Sturnidœ. (Lafr.)
*AGÉLAINÉES: Agelaineœ [àyù.aïoq, qui
vit en troupe), ois. — C’est une des s.-fa-
milles de notre famille des Sturnidées. C’est
en grande partie cà M. Swainson que nous
empruntons la formation de cette s.-famille,
que nous adoptons d’autant plus volon¬
tiers, qu’elle est fondée sur l’observation des
mœurs et sur la forme des pattes. Tous les
g. qui en font partie, sont essentiellement
marcheurs, vivent en troupe et cherchent
habituellement, comme nos Etourneaux,
leur nourriture à terre, sur les terrains dé¬
couverts, souvent humides , tandis qu’une
autre partie de cette nombreuse famille, con¬
nue généralement sous les noms deTroupia-
les, Carouges, Cassiques, etc., ayant des pat¬
tes conformées différemment, présente des
Oiseaux percheurs et sylvains, non mar¬
cheurs, ne vivant point habituellement
en troupe. Ce nom d’Agélainées exprime
donc un de ses principaux caractères de
mœurs , et n’est que l’application à une
sous-famille, du nom générique Agelaius
formé par Vieillot pour une partie des es¬
pèces qu’elle renferme. Ses caractères de for¬
me sont : Bec assez allongé, épais à la base,
entier , conique , quelquefois déprimé et
arrondi à son extrémité; l’arête supérieure
assez mousse et aplatie à sa base; pieds
longs , grêles et disposés pour la marche ,
les ongles étant longs, minces et peu cour¬
bés. — Cette s.-famille renferme les g. :
Stournelle , Vieill.; Troupiale , Vieill.; Doli-
chonyx , Swains. ; Leïstes , Vig., et Molo-
thrus, Swains. V. ces mots. (Lafr.)
AGELAIUS (àysWoç, qui vit en troupe),
ois. — C’est, dans la Méthode de Vieillot,
un g. appartenant à sa lôme famille, celle des
Tisserands , et répondant au g. Carouge
( Xanthornus ) de Cuvier. C’est pour nous le
nom latin de notre g. Troupiale, faisant par- ,
tie de notre s. -famille des Agélaïnées . V.
Troupiale. (Lafr.)
* AGELASTICA. ( àysO.aortxoç, qui vit en
troupe), ins. — G. de Coléoptères tétra-
mères, famille des Chrysomélines , établi
par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean
( Calai. 3e édit.), qui y rapporte 3 espèces,
dont une d’Europe (Galeruca AlniF&br.), et
2 d’Amérique. Les caractères de ce g. n’on!
pas encore été publiés. (D.)
13
T. I.
194
AGE
AGE
AGELENA ( xytU , troupe), aracii. —
G. de l’ordre des Aranéides , établi par
M. Walckenaer , et se distinguant des Te-
genaria par les caract. suivants : Yeux 8 ,
presque égaux entre eux , occupant le de¬
vant du céphalo thorax. Lèvre grande , car¬
rée, presque aussi large que haute. Mâchoi¬
res légèrement inclinées sur la lèvre, cour¬
tes et arrondies à leur extrémité. Pattes de
longueur médiocre; la 4me paire sensible¬
ment plus longue que la lre, laquelle sur¬
passe la 2me ; la 3me est la plus courte. —
Ces Aranéides sont sédentaires; elles forment
sur les buissons et les plantes, une toile
grande , horizontale, à tissu serré , à la par¬
tie supér. de laquelle est un tube où elles
se tiennent immobiles. Ceg. renferme 3 esp.,
dont la plus connue cstl’.^. lalnjrinlhica L.,
qui se trouve assez communément aux en¬
virons de Paris. (H. L.)
*AGÈNE. Agenes (à priv.; y/voç, race).
térat. — Syn. â’Agénosome. (I. G. St-H.)
* AGÉNÉIENS. Agenii (à, priv.; yt-
velxç, barbe), ois. — Pianzoni a donné ce
nom à une famille de l’ordre des Oiseaux
grimpeurs , comprenant ceux qui n’ont pas
de soie à la base du bec. (C. d’O.)
AGÉNÉIOSE (ày/vstoç, sans barbe), poiss. —
G. établi par Lacép., pour des Siluroïdes voi¬
sins des Pirnélodes, qui n’ont pas de barbil¬
lons sous la mâchoire infér.,et dont le maxil¬
laire, suivant Bloch, ne se prolongerait pas en
filet comme dans la plupart des Siluroïdes.
Or, il faut remarquer que le filet maxillaire
existe dans l’esp. que Bloch a désignée sous
le nom de Silurus inermis ( pl. 363); je l’ai
vu moi-mème sur l’individu conservé dans
le cabinet de Berlin. Pour le Silurus milito¬
ns Bl. (pl. 362), le maxillaire denté se re¬
dresse en une sorte de corne sur la bouche,
condition qui rentre dans celle des autres
Siluroïdes. Ce g. a donc peu de valeur. Les
deux esp. connues par Lacépède viennent
des eaux douces d’Amérique. (Val.)
*AGÈ1\ES. Ageni (à, priv.; yevoç , posté¬
rité ). bot. cr. — Nom proposé par M. Les-
tiboudois pour désigner les végétaux cellu¬
laires, à l’instar des épithètes d’Endogènes et
d’Exogèncs, créées parM. De Candolle pour
remplacer celles de Monocotylédones et de
Dycotylédones. Cette dénomination n’a pas
été adoptée , parce qu’elle exprime une idée
complètement fausse; en effet, bien que
l’acte de la fécondation dans les végétaux
cellulaires , soit encore un mystère pour les
botanistes, il n’en est pas moins certain
que ces végétaux émettent de véritables
graines ( spores) capables de reproduire les
mêmes individus. (C. L.)
* AGÉNÉSIE (à priv.; y/veonç, généra¬
tion). térat. — Synon. de Monstruosité
par défaut. (1. G. St-H.)
*AGENIUM (ày/voç, stérile), bot. pii. —
G. de la famille des Graminacées, tribu
des Andropogonées , proposé par Nees von
Esenbeck (Suppl. Fl. bras, ex Herb. Reg .
Berl.) et qui n’a pas été adopté, parce
qu’il ne diffère du g. Andropogon, L. (Sect.
A. anatherum) , auquel il est réuni, que
par scs épillets subhomogames conformes.
(C. L.)
* AGENIUS ( ocys'vsioç , sans barbe), ins.
— G. de Coléoptères pentamères , fa¬
mille des Lamellicornes, tribu des Scara-
béides , division des Mélitophiles , établi
dans l’Encyclopédie par MM. Le Peletier de
Saint-Fargeau et Serville, aux dépens du g.
Trichius, Fabr., et dont les caractères sont:
t
Mandibules membraneuses. Ecusson en
triangle curviligne, à peine plus long que
large. Tarses postérieurs aussi longs que
les jambes, ou guère plus longs qu’elles.
Jambes antérieures tridentées au côté ex¬
terne. Menton nu. Dernier article des pal¬
pes un peu dilaté extérieurement. — Ce g.,
le même que le g. Campulipus, Kirb., a pour
type la Melolontha lirnbala Oli\.; ou Trichius
limbaïus Schoenh. , auquel se réunissent
2 autres espèces, savoir : Y A. erythropterus
Dej. , ou rufipennis Gory et Perch. , et le
flàvipennis de ces derniers auteurs, esp. que
M. Dejean rapporte au g. Stripsifer. Ces
3 espèces sont du cap de Bonne-Espérance.
(D.)
* AGÉNOR ( Agénor , roi des Phéniciens;
Myth.; à yvjvMç, vaillant), crust. — M. Au-
douin et moi , avons désigné sous ce nom
un g. de Crustacés qui appartient à l’or¬
dre des Décapodes, famille desOxyrhinques,
et dont les caractères, encore. inédits , doi¬
vent paraître incessamment dans l’ouvrage
que publie M. Alcide d’Orbigny, sur les
animaux qu’il a recueillis pendantson voyage
dans l’Amérique méridionale. (H. L.)
* AGENOU A (Agénor. Myth. ; àyrivwq ,
brave, fier), bot. pii. — G. de la famille des
AGE
AGL
195
Composées -Cichoracées , proposé par Don
( Edinb . phil. Jour. 1829), non adopté et
réuni au g. Seriola , L. j^. ce mot, (C. L.)
*AGENORIA ( Agenor . K. la Myth.; àyrj-
vcoç, fier, brave), bot. pu. — Selon Lindley
(JYat.Syst. Bot. Edit, il , app. ) , ce g., de la
famille des Asclépiadacées, proposé parM. De
Candolle , doit être réuni au g. Apieranthes
de Mikan ( N. A. JS. C. xvii. 544 , t. 4l).
A l’article Stapelia nous discuterons cette
opinion. V. ce mot. (C. L.)
*AGÉNOSOME, Agenosoma (à priv.j y(~
voç , race, sexe; o-uaa , corps), térat. —
G. de Monstres unitaires , appartenant à la
famille des Célosomiens. (I.-G. St-H.)
* AGÉRATÉES (ocyyjparoç, qui ne vieillit
pas), bot. th. — Une des divisions de la tribu
des Eupatoriées, delà famille des Composées,
caractérisée par des fruits surmontés d’une
aigrette paléacée, formée de squamelles mem¬
braneuses ou rigides, distinctes, ou plus ou
moins soudées entre elles. V. Agératum.
(J. D.)
AGERATUM (otynpu toç, qui ne vieillit
pas), bot. pii. — Ce nom, qui semble avoir
été donné, dans le principe, par Dioscoride,
à une esp. d’immortelle, fut appliqué par
Linné à des plantes originaires de l’Amé¬
rique, et appartenant à la tribu des Eupato¬
riées de la famille des Composées. Leurs ca-
ract. sont : Invol. formé de plusieurs fo¬
lioles étroites, aigues, imbriquées. Piécep-
tacle nu, portant des fleurs à 5 divisions.
Branches du style terminées par des appen¬
dices cylindracés, obtus. Fruits à 5 angles
légèrement atténués à la base, surmontés
d’une aigrette paléacée, formée par 5-10
écailles libres, plus ou moins aiguës, quelque
fois même atténuées en pointe. — On compte
dans ce g. environ 10 esp., toutes d’origine
américaine; l’une d’elles, VA. conyzoides ,
se rencontre néanmoins dans presque toutes
les parties équinoxiales des deux continents.
On cultive depuispeu d’années, commeplante
annuelle d’ornement, VA. cœruleum ou mexi-
canurn. (J. D.)
AGERÏA, Adans. (àyvjpœç , qui ne vieillit
pas), bot. ph. — Synonyme du g. Prinos , L. ;
M. De Candolle donne ce nom à une sect. des
Prinos , caractérisée par des corolles 6-fides,
et des feuilles non persistantes. (Sp.)
* AGESTRATA ( àyérrpocToç , général
d’armée), uns. — G. de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Lamellicornes, tribu
des Scarabéides mélitophiles, s.-tribu des
Gymnétides , établi par Eschscholtz , et
adopté parM. Dejean [Calai. 3e édit.), ainsi
que par MM. Gory et Percheron ( Monogr.
des Cét.), qui lui donnent pour principaux
caractères : Chaperon carré. Mâchoire à lobe
terminal bidenté. Antennes beaucoup plus
longues que la tête. Corselet recouvrant
presque tout l’écusson. — Ils en décrivent et
figurent 3 espèces, dont 2 de Java et une
de la Chine. Nous citerons seulement cette
dernière, qui est la Celonia chinensis Oliv.,
ou nigrita Fabr. ; elle est , comme les 2 au¬
tres, d’un vert cuivreux très brillant, mais
avec les pattes et le chaperon d’un rouge cui¬
vreux. (D.).
AGGLOMÉRAT ou CONGLOMÉRAT ,
Agglomeralio. géol. — Expression générale
qui sert à désigner toute roche visiblement
composée de débris d’inégales dimensions
et de diverses textures , accumulés sans or¬
dre; les Poudingues , les Brèches , les Pépé-
rino sont des Agglomérats. On peut égale¬
ment donner ce nom à beaucoup de Calcaires
coquilliers grossiers , aux f aluns solides, etc.
Lorsque les débris de roches et de fossiles
ont été finement triturés, et qu’ils ont été
distribués en raison de leur volume, de ma¬
nière à composer des masses homogènes
plus ou moins terreuses et grenues , celles-
ci prennent les noms de Grès et de Sédi¬
ments proprement dits. V. ces mots et agré¬
gation. (C. P.)
AGGRÉGÉS. zool. — V. Agrégés.
AGI URINES, poiss. — M. Piafînesque a
donné ce nom au 1er ordre de sa lre sous-
classe des Pomniodi . Il y place le seul g.
Symphurus , établi par lui pour un Pleuro-
necte, nommé en Sicile Linguatidda , et qui
est voisin de la Pégouse ( Monochirus Pe-
gusa , Piisso ) ; mais qui en diffère par la po¬
sition des yeux. Ils sont à droite dans la
Pégouse, et M. Piafînesque les indique à gau¬
che pour le Symphurus. V. ce mot. (Val.)
AGILES. Agiles., mam. — Nom donné par
Illiger à la 9me famille du 4me ordre des
Mammifères. Cette famille élait composée
de Plongeurs qui appartiennent aujourd’hui
à 2 familles différentes , celle des Sciuriens
et celle des Muriens. C . ces mots. (A.)
AGLAEA [àyldia , élégance), bot. pii. —
G. de la famille des Iridacées, fondé par
\
196
AGL
AGL
Persoon (. Ench î. 46), et réuni par les au¬
teurs au g. Diasia, DC. [V. ce mot (G. L.)
* AGLAÏA ( àylaia , beauté), ois. — G.
formé par M. Swainson , aux dépens de ce¬
lui de Tanagra [Tangara , Vieillot, Cuv.),
et dont les caractères sont : Taille petite; bec
court, trigone à sa base, menu, échancré
à sa pointe , garai à sa base de petites plu¬
mes frontales serrées, un peu hérissées , re¬
couvrant plus ou moins les narines; ailes as¬
sez allongées, la ire, et quelquefois les 2 P’es
rémiges un peu plus courtes que les sui¬
vantes; queue courte, terminée carrément;
pieds en général petits ; le doigt interne plus
court que l’externe; ongles élevés et très
arqués. On reconnaît sans peine , à cette
forme de pattes , des oiseaux sylvains , es¬
sentiellement percheurs; aussi les espèces
qui composent ce g. particulier au Nou¬
veau-Monde , se tiennent-elles habituelle¬
ment dans ses forêts tropicales et sur la
cime des arbres. Elles sont remarquables
par la vivacité et la variété des couleurs
de leur plumage qui reflète souvent des
teintes dorées et métalliques. Les espèces les
plus connues sont les Aglaïa septicolur ,
tricolor, à tête bleue, etc.
Les Euphones', qui en ont toujours été
distinguées génériquement , s’y lient si
étroitement par des espèces intermédiaires,
qu’Üs devraient peut-être n’en former qu’une
section. V. euphones. (Lafr.)
AGLAÏA ( àylala , éclat). BOT. PH. —
Nom de l’une des 3 Grâces, donné par
Loureiro a un arbre que son port élégant
et ses fleurs parfumées font cultiver dans
les jardins des riches de la Chine. On le
retrouve dans Rumph , sous le nom de
Camunium , mais confondu génériquement
avec un arbre appartenant à une autre fa¬
mille. Plus récemment, M. Blume a fait
connaître 5 autres espèces d’ Aglaïa, toutes
de Java. Le g. ainsi composé , et classé
parmi les Aurantiacées par M. De Candolle,
se place mieux auprès des Méliacées, et of¬
fre les caractères suivants : Calice 5-denté
ou 5 -parti. Pétales 5, connivents, disposes en
quinconce. Étamines 5, dont les filets élar¬
gis se soudent en un urcéole entier ou
5-denté, dans lequel sont cachées les anthè¬
res. Stigmate presque sessile , obtus. Ovaire
à une seule loge, et à 2 ovules qui ne se dé¬
veloppent pas dans beaucoup de fleurs mâ¬
les ainsi par avortement. Fruit charnu , pres¬
que sec. Graines dépourvues d’arille et de pé-
risperme. Embryon à cotylédons très épais. —
Les Aglaïa sont des arbres, ou plus rarement
des arbrisseaux à feuilles pennées , dans
lesquelles les folioles sont opposée» par pai¬
res avec une impaire terminale, à panicules
axillaires. Souvent les rameaux, les feuilles
et les inflorescences sont couvertes de peti¬
tes écailles brillantes. Les pétales , ordinai¬
rement distincts , se soudent entre eux assez
rarement. (Ad, J.)
AGLAÏA (oqAaTa, élégance), acal. — V.
AGLAISMA. (DüJ.)
* AGLAÏNÆ. ois. — C’est le nom que
Swainson donne vers la fin du 2me vol. de sa
ciassif. à la s. -famille qu’il nomme au com-
mencement Agelaïnce. Nous ne nous rendons
pas compte de ce changement que nous n’a¬
vons pas adopté. (Lafr.)
* AGLAIS. ( aykcioç, , orné), ins. — G. de
Lépidoptères Diurnes , créé par Dalrnan, et
qui a pour type la Vanessa Urlicœ, vulgai¬
rement la Petite Tortue. V. vanesse. (D.)
'AGLAISMA ( àyWùjfjia , ornement), acal.
— ■ G. de Diphyides , établi d’abord par Es-
cbscholtz en 1825, sous le nom d’ Aglaïa,
puis en 1 829, sous la dénomination actuelle
pour éviter un double emploi. Ses caract.
sont d’avoir : Un conduit nourricier ou su¬
çoir unique, et une petite cavité natatoire
dans l’intérieur de la partie du corps ser¬
vant à la nutrition. ïl ne contient qu’une
esp., VA. Baeri (/sis, 1825. — System, der
Akal. 1829, p. 129), trouvée dans l’Océan
atlantique entre les tropiques. (Duj.)
*AGLAOMOKPHA (àyWç, élégant; gcP-
cpvj, forme), bot. cr. — Division du g. Polypo-
dium, proposée par Schott et caractérisée par
des veines fourchues , à embranchements
monosores , combinés au sommet. Ce g. n’a
pas encore été adopté. (G. L.)
*AGLAÔNEMA (àyWç, élégant; v%«, fil ;
par extension étamine), bot. pii. — G. de la fa¬
mille des Aroïdées, tribu des Anaporées Sch.,
s.-tr. des Richardiées, id., fondé par Schott
( Melelh .) sur Y Arum integri folium de Link
(. Ag.integ Sch.; Ag. simplexYA.), et dont voici
les caractères essentiels : Spathe entrouver¬
te, se fermant ensuite. Spadice androgyne,
sans interruption. Étam. rudimentaires, mê¬
lées aux ovaires ; appendice stérile nul. An-
Ibères nombreuses, libres, sessiles, 4-lo-
AGL
AGL
197
culaires; logettes opposées par paires, dé¬
hiscentes par un pore situé au-dessous du
sommet, immergées au moyen d’un connec¬
tif cunéiforme, dilaté supérieurement en
un disque ondulé. Ovaires nombreux, libres,
uni-loculaires. Ovule unique, basilaire, ana-
trope. Stigmate sessile, largement discoïde.
Baies uni-loculaires , monospermes (graine
inconnue). — Ce g. renferme 2 ou 3 espèces.
Ce sont des plantes subligneuses, dressées, à
feuilles oblongues, nervées, dont les pétio¬
les sont vaginants jusque près du sommet;
à pédoncules très courts , à spathe blan¬
châtre. On cultive au Muséum de Paris les
A. simplex et marantæfolia , décrites et fi¬
gurées dans la Rhumphia de M. Blume ( pl.
G5-6G ). Elles habitent l’Archipel malais et
les Moluques. (C. L.)
AGLAOPE (Nom d’une Sirène de l’Océan.
Mythol.). crust. — M. Rafinesque désigne
sous ce nom un g. de Crustacés qui appar¬
tiendrait à l’ordre des Décapodes macroures,
mais qui n’a pas été caractérisé d’une ma¬
nière assez complète pour pouvoir prendre
place dans une méthode naturelle. (H. L.)
AGLAOPE (Nom d’une sirène. Myth.).
ins. — G. de l’ordre des Lépidoptères,
famille des Crépusculaires, tribu des Zy-
génides, établi par Latreille aux dépens
du g. Procris de Fabricius, et que nous
avons adopté ( Catal. méth. des Lépid. d'Eu¬
rope), en lui donnant les caractères sui¬
vants : Tète plus étroite que le corselet.
Yeux assez saillants. Palpes très petits , sépa¬
rés et n’atteignant pas jusqu’au chaperon,
ayant le dernier article plus grêle etpresque
nu. Trompe nulle. Antennes bi-pectinées
dans les 2 sexes. Corselet avec un collier
très distinct , et les épaulettes très petites et
peu adhérentes. Abdomen ne dépassant pas
les ailes inférieures. Les 4 ailes à angles ar¬
rondis , presque d’égale grandeur, et beau¬
coup plus larges que dans les autres Zygéni-
des. — Chenilles courtes, ramassées, garnies
de petits bouquets de poils implantés sur
des tubercules. Chrysalides renfermées dans
une coque ovoïde d’un tissu très serré. —
Ce g. ne renferme qu’une espèce, VA. in-
fausta L. , qui habite la partie centrale et
méridionale de l’Europe. Elle paraît en juin
et juillet. Sa chenille est un fléau pour les
Amandiers dans le midi de la France.
Dalman, dans son travail sur les Lépidop¬
tères de la Suède, qui n’a paru qu’en 181 G , a
aussi créé un g. Aglaope qui répond au g.
Procris de Fabricius. (F.)
AGLAÛPIlEME.^/aop/iema(ày}aoçbeau;
«poci'vw , anémone), polyp. — G. de la famille
desSertulariées, établi par Lamouroux pour
des animaux analogues à ceux des Sertulai-
res , mais produisant un Polypier corné ,
dont les cellules axillaires sont toutes dispo¬
sées d’un seul côté des rameaux; ce qui lui
donne l’apparence d’une plume â barbes
lâches , comme l’indique le nom de Plurnu-
laria , antérieurement donné par Lamarck
à ce même g., et qui doit être conservé. V .
ce mot. (Duj.)
A GLA EUE ( Aglaure, Myth. ; vpoç, a,
beau ). annél. — G. établi par Savigny
(i Syst. des Annèlid., in-folio, p. 54). ïl ap¬
partient à la famille des Euniciens , et à la
tribu des Euniciens abranches (Aud. etMilne
Edw., Rech. pour servir à l’hist. nat. du
Lut. de la Fr., t. n, p. 131). La tête cachée
sous le 1er anneau du corps, le nombre et
la disposition des mâchoires distinguent les
Aglaures des Lysidices et des Lombrinères ,
et l’existènce d’antennes ne permet pas de
les confondre avec les OEnones. On peut les
caractériser de la manière suivante : Tête
cachée sous le 1er segment du corps, qui
est bilobé. Antennes presque rudimentaires.
Bouche armée de mâchoires , 5 d’un côté , 4
de l’autre, et d’une esp. de lèvre sternale for¬
mée de 2 pièces cornées. — La seule esp. con¬
nue, VA. fulgida ( Voyage enEgypt., Annèl.
pl. y, fig. 2), longue de 10 pouces, ale
corps formé de 253 anneaux. Elle a été trou¬
vée à Suez. Cuvier, en adoptant cette dé¬
signation générique , en a complètemen t
changé la signification; car il a réuni sous
le nom d’ Aglaure ( Règ . an. 2me édit., t. m,
p. 201) , les Aglaures et les OEnones de Sa¬
vigny , avec quelques autres espèces. Il les
définit de la manière suivante : Dorsibran-
ches voisins des Eunices par leur trompe
fortement armée , mais dont les branchies
sont réduites à leurs cirrhes , et qui man¬
quent de tentacules. (L. D.y.r.)
AGLAET.EV (Aglaure, Myth.; àjAavpoç, a,
beau), acal. — G. établi par Olten, pour
une espèce deRataire [F. ce mot), sous le
nom d’ A glaura crista. (Duj.)
* AGLIA (ayYm , taie blanche dans l’œil ;
allusion à une tache blanche occupant lecen-
AGL
AGN
198
tre d’une autre plus grande, et en forme d’œil,
qui existe sur chacune des 4 ailes de l’ïn-
secte). ins. — G. de l’ordre des Lépidoptè¬
res, famille des Nocturnes, établi par Och-
senheimer et adopté par M. Boisduval, qui,
dans son Index methodicus , le place dans sa
tribu des Endromides; mais aucun de ces
2 auteurs n’en a donné les caractères. Il est
fondé sur une seule espèce, le Bombyx Tau
de Fabricius, qui se trouve dans une grande
partie de l’Europe, et principalement dans
les forêts plantées de Hêtres. Ce Bombyx est
figuré dans Y Histoire naturelle des Lépidop¬
tères de France , t. iv, p. 73 , pl. 6 , fig. 1-3.
(D.)
AGLOSSE. Aglossa ( ayXwo-o-o; , sans lan¬
gue; par extension , Sans trompe ). ins. —
G. de l’ordre des Lépidoptères, famille des
Nocturnes , établi par Latreille aux dé¬
pens des Crambes de Fabricius, et que nous
avons adopté en le plaçant dans notre tribu
des Pyralites. Voici les caractères que nous
. lui assignons : Palpes inférieurs un peu plus
longs que la tête ; leur 2me article presque
aussi large que long, en forme de losange;
le 3me subuliforme. Trompe nulle, ou seu¬
lement rudimentaire. Antennes ciliées chez
le mâle. Oviducte de la femelle térébriforme.
Chenille à peau luisante et coriace. Chrysa¬
lide contenue dans un tissu de soie blanche,
et recouvert de débris des substances envi¬
ronnantes. — Ce g. ne renferme que 2 es¬
pèces , dont les chenilles, par leur peau
glabre et coriace , ressemblent à des larves
de Coléoptères carnassiers; aussi se nourris¬
sent-elles , comme celles-ci , de substances
animales , au lieu de vivre de végétaux
comme les autres chenilles. Degéer a donné
une histoire détaillée de la tre , qu’il a con¬
fondue mal à propos avec la 2me, décrite par
Piéaumur. L’une est 1 ’Aglosse de la graisse
( Crambns pinguis Fabr. ) , dont la chenille
se nourrit principalement de beurre et de
lard, et qui, d’après Linné, pénètre quel¬
quefois dans les intestins de l’homme ; l’au¬
tre est Y A. cuivrée ( Pyr . cuprealis Hubn.) ,
dont Réaumur a décrit la chenille sous le
nom de Fausse-Teigne des cuirs, parce que
les premiers individus qu’il en trouva, s’é¬
taient établis sur quelques livres qu’il avait
oubliés à la campagne, en avaient rongé la
couverture et s’étaient construit, comme
les Fausses-Teignes de la cire ( Galleria
cerella ), un long tuyau attaché à cette
couverture, et composé presque en totalité
de leurs excréments. Mais il trouva, depuis,
des chenilles de la même espèce , logées
également dans des tuyaux semblables, sous
l’écorce de vieux ormes, où elles n’avaient
pour se nourrir que des débris d’insectes
morts. Ainsi, il paraît qu’elles vivent aux
dépens de toutes les substances animales
desséchées, tandis que celle de VA. pingui-
nalis ne vit que de substances grasses , telles
que le beurre, le lard , la graisse , etc. D’a¬
près leur manière de vivre , les Aglosses ne
se trouvent guère que dans l’intérieur des
cuisines et des offices tenus malpropre¬
ment. (D.)
AGMAR. poiss. — M. Ruppel indique ce
nom pour la dénomination vulgaire du
Diacope coccineak Djedda. (Ruppel, AU. 75.)
(Val.)
* AGMENELLUM ( Agmen , bataillon).
bot. cr. — G. de la tribu des Pleurococcoï-
dées, famille des Phycéées, que nous avions
proposé en lui assignant les caractères sui¬
vants : Corpuscules globuleux ou ovoïdes ,
rapprochés dans un ordre quaternaire (16,
32, 64 et au-delà) , formant une lame mu¬
queuse; accroissement par duplication des
corpuscules. — L’algue microscopique qui a
donné lieu à ce g., ( Agmenellum quadruplica-
tum Bréb. , seule espèce qui nous soit con¬
nue jusqu’à ce jour), se trouve dans les eaux
douces de l’Europe , parmi les Conferves et
les Diatomées; c’est le Gonium tranquillum
d’Ehrenberg. Elle se rapproche effectivement
beaucoup du g. Gonium ; mais elle est tou¬
jours sans mouvement. M. Meneghini l’a
réunie aux Trochiscia , et a, en même temps,
décrit une seconde espèce qui n’est peut-
être que celle-ci , au moment de son ac¬
croissement, qui a lieu par division trans¬
versale ( déduplication ) des corpuscules pré¬
sentant alors une forme hémisphérique ou
demi-ovoïde.— Le mode d’accroissement des
Pleurococcoïdées et la disposition de leurs
corpuscules ne nous permettent pas de les
réunir aux Desmidiées dont le g. Trochiscia
fait partie. Il est probable que le g. Agme¬
nellum devra être réuni au g. Gonidium, ré¬
cemment proposé par M. Ehrenberg et qui
renfermera alors 4 ou 5 espèces. (Bréb.)
AGN ATÎIES. Agnatha (à, priv.; yvaOoç ,
mâchoire), ins. — M. Duméril ( Considér.
AGO
AGO
génér. s. les Ins.) emploie cette dénomination
comme nom de fam. pour désigner les Éphé¬
mères et les Phryganiens qui ont, en effet,
les organes de la bouche rudimentaires.
(Bl.)
* AGNATIIUS (à priv.; yva'0oç, mâchoire).
ins. — G. de Coléoptères hétéromères, fa¬
mille des Trachélides, établi par Germar aux
dépens du g. JVotoxus Fabr., dans sa Faune
des Ins. d’Europe; mais sans indication de
caractères. Il le fonde sur une seule espèce ,
dont il donne la figure dans cette Faune
[Fasc. 12. tab. 4), et qu’il nomme A. decora-
lus. M. Dejean a adopté ce g. dans son der¬
nier Catalogue. (D).
*AGNE, Reichenb. ( àyvv}, fém. d’àyvoç ,
chaste; il aurait fallu écrire Hagne ). bot.
ph. — M. Reichenbach ( Conspect . p. 157) dési¬
gne sous ce nom un g. (ou s.-g.) à créer aux
dépens des Mimosa , dont il diffère par le
légume comprimé et moniliforme. Ce g.
correspond à la lre section ( Eumimosœ ) des
Mimosa de M. DeCandolle^rodr. 2, p. 425),
qui en signale 16 esp., toutes indigènes de
l’Amérique équatoriale. (Sp.)
AGNEAU D’ISRAËL, mam. — Nom sous
lequel on a quelquefois désigné une esp. de
Daman. (C. n’O.)
AGNEAU. Agnus. mam. — Nom du petit
de la brebis domestique et du bélier.
(C. d’O.)
AGNOSTE, Agnostus (ayvoxrr oç, inconnu).
crust. — G. de l’ordre des Trilobites, créé
par M. Al. Rrongniart, et dont le seul caract.
de l’espèce unique qui compose ce g. est la
division trilobaire de son corps. L’espèce
type de ce g. est YAsaphus piriformis , Al.
Brongn. Elle se trouve en très grande quan¬
tité à Heltris , en Suède , dans un calcaire
sublamellaire, noirâtre et fétide. (H. L.)
* AGNOTIIERIL AI (àyvwç, ot oç, inconnu;
•S’vjptov , animal), mam. foss. — Nom donné
par M. Kaup à un nouveau g. de Carnas¬
siers fossiles, qui se rapproche du chien et
qui pourrait être celui que M. Lartet a nom¬
mé Amphicyon. V . ce mot. (L. D.)
AGON ou AGONE, des Italiens, poiss. —
Nom vulgaire d’une espèce de Clupéoïdes,
voisin de l’Alose , et que Lacépède a fait
eonnaître sous le nom de Clupèe finie. V. ce
mot. (Val.)
AGONATES. Agonata (àyovaroç, non gé-
jniculé;. crust. — C’est un nom qui a été
1 99
employé par Fabricius , dans les premières
éditions de ses ouvrages ( Eniom . Syst. édit.
1793), pour désigner une classe d’animaux
articulés qui comprenait les g. : Crabe , Pa¬
gure, Galathée , Hippe , Scyllare, Ecrevisse,
Limule , Monocle , Cymotlioë , Squille et
Chevrette. Depuis [Eniom. Syst. supp.), il a
distribué ces animaux en 3 ordres : les Po¬
lygonales, les Kleistagnathes et les Exochna-
tes. Ces 3 ordres répondent à peu près à la
classe des Crustacés. (H. L.)
* AGONES. Agonce (à priv. , yovn , articu¬
lation, nœud), acer. — Ce nom a été em¬
ployé par Walckenaër pour désigner un pe¬
tit groupe du g. Dysdera, lequel est ainsi
caractérisé : Yeux de la ligne antérieure peu
gros ; lèvre échancrée à son extrémité ; mâ¬
choires divergentes et pointues à leur ex¬
trémité ; mandib. divisées en avant. Ce
groupe renferme 2 esp. qui habitent indis¬
tinctement l’Europe et l’Afrique. (H. L.)
*AGONIONEURUS (àyomoç , sans angles ;
vevpoç , nervure. Allusion aux ailes de ces
insectes qui n’ont qu’une seule nervure sans
ramifications.) ins. — G. de la famille des
Chalcidiens, de l’ordre des Hyménoptères,
établi par M. Westwood ( Lond . Mag.) sur
une esp. d’Angleterre qui rentre parfaite¬
ment dans le g. Aphelinus de Dalmann. V.
ce mot. (El.)
* AGONIS, DC. (sub-Leptospermo). bot.
ph. — G. de la famille des Myrtacées, voisin
des Leptospermum , dont il diffère notam¬
ment par la disposition des fleurs, qui , au
lieu d’être solitaires et éparses, sont agré¬
gées en capitules; la capsule (4-5-locu-
laire dans les Leptospermum ) est 3-loculaire.
— Ce g., propre à la Nouvelle-Hollande , ne
renferme que 3 espèces ; on les cultive
comme arbrisseaux d’ornement. (Sp.)
* AGONODEMUS [ctyovoç, non anguleux;
, corps), ins. — G. de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères , famille des Carabi-
ques, tribu des Féroniens, établi par M. le
baron de Chaudoir aux dépens du g. Fero-
nia de Latreille , et auquel il donne les ca¬
ractères suivants : 1er article des antennes
plus long que le 3me. Pattes médiocres. Labre
bien avancé. 4me article des antennes pres¬
que cylindrique. — Il y comprend 2 espè¬
ces , le Plalysma picimanum , Creutz., et
le Graïum, Bonelli. (D.)
* AGONODERUS ( aywvoç, non angu-
200
AGO
AGO
leux ; S £p*o » cou ). ins. — G. de Coléoptères
pentamères , famille des Carabiques , tribu
des Harpaliens, établi par M. Dejean dans
son Species général , et auquel il donne les
caractères suivants : Les 4 premiers arti¬
cles des 4 tarses antérieurs très légèrement
dilatés dans les mâles , triangulaires et
cordiformes. Dernier article des palpes très
légèrement ovalaire, presque cylindrique et
tronqué à l’extrémité. Antennes filiformes
et assez courtes. Lèvre supérieure en carré
moins long que large. Mandibules peu avan¬
cées , assez arquées et peu aiguës ; point de
dent au milieu de l’échancrure du menton.
Corps assez allongé et presque cylindrique.
Tête presque triangulaire, non rétrécie pos¬
térieurement. Corselet ovalaire ou carré,
dont les angles sont arrondis. Elytres assez
allongées et presque parallèles. — Les In¬
sectes qui composent ce g. ont presque la
forme du Stenolophus vaporarionim ; mais ils
s’en éloignent beaucoup par les caractères
génériques, qui les rapprochent plutôt des
Daptus. M. Dejean ( Calai., 3me édit. ) en
mentionne 3 espèces, toutes de l’Amérique
septentrionale. Nous ne citerons que VA.
lineola ou Carabus id. Fabr. , qui a servi
de type au genre. (D.)
*AGOAO$OMA (ayiovoç , non anguleux ;
a-wf/.o t, corps), ins. — M. Laporte applique
cette dénomination à un s.-genre de la fa¬
mille des Scutellériens (ordre des Hémiptè¬
res) dont le type est une espèce des Indes
orientales, qu’il désigne sous le nom de
Aflavo-lineatum . Les caract. qu’il assigne à ce
g. n’étant pas appréciables, il n’a été adopté
par aucun Entomologiste. Le docteur Bur-
meisler ( Hand . der Ent.) le réunit au g. Tri-
gonosorna Burm. et nous [Hist. des Anim.
ciriic.) au g. Tetyra, Fab. V. ces mots. (Bl.)
*AGOAOSTOME (ayœvoç, non anguleux;
o-rop.a , bouche ). poiss. — Nom donné par
M. Bennett à un poisson que ce savant zoo¬
logiste a regardé comme voisin des Muges ,
et-avec lesquels il a les plus grandes affini¬
tés, mais dont le museau est un peu avancé,
la bouche en dessous, et les deux mâchoires
garnies de petites dents sur plusieurs ran¬
gées. M. Bennett en indique une seule esp.,
des eaux de l’Iîe de France, et qu’il a dédiée
à sir Charles Telfair, président delà Société
d’Histoire naturelle de file de France, et
donateur de ce poisson au cabinet de la So¬
ciété zoologique de Londres. U A. Telfairii
est noirâtre en dessus et brunâtre à reflets
argentés en dessous. {V. Bennett, Proceed.
ofZool. Soc. of London , lre part., p. 166.)
Ce g. me paraît très voisin des IV es iis ; mais
l’auteur, qui le caractérise trop brièvement,
ne mentionne pas de dents au palais ni au
vomer. Faute de ces renseignements, je n’ai
pu en parler dans l’Histoire des Poissons.
(Val.)
AGO AU AI ( àywv , wvoç , combat). INS.
— G. de Coléoptères pentamères, famille
des Carabiques, établi par Bonelli et adopté
par M. Dejean, qui , dans son Species géné¬
ral , le place dans la tribu des Féroniens ,
en lui assignant les caractères suivants: Les
3 premiers articles des tarses antérieurs di¬
latés dans les mâles, plus longs que larges,
et légèrement triangulaires ou cordiformes.
Dernier article des palpes allongé , cylin¬
drique, plus ou moins ovalaire , et tronqué
à l’extrémité. Antennes filiformes et assez
allongées. Lèvre supérieure légèrement con¬
vexe, en carré moins long que large, et pres¬
que transversale. Mandibules peu avancées,
légèrement arquées et assez aigües. Une
dent simple au milieu de l’échancrure du
menton. Corselet plus ou moins arrondi ;
point d’angles postérieurs marqués. Elytres
en ovale plus ou moins allongé. — Les Ago-
nes ont de si grands rapports avec les An-
chom'enes , que, d’après M. Dejean, il serait
peut-être convenable de les réunir. Tous
ceux que l’on connaît sont des Insectes au-
dessous de la taille moyenne. Leur démarche
est assez agile, leur couleur est souvent mé¬
tallique et très brillante , ou noire , et rare¬
ment brune ou variée. On les trouve ordi¬
nairement dans les endroits humides et aux
bords des eaux, courant sur la vase, ou sous
les pierres et les débris de végétaux. M. De¬
jean ( Calai. 3me édit. ) en mentionne 61 es¬
pèces , dont le plus grand nombre est d’Eu¬
rope; les autres sont de la Sibérie, de
l’Amérique septentrionale et du nord de
l’Afrique. Nous ne citerons que VA. margi-
natum, Fabr., qui se trouve aux environs de
Paris, et qui est figuré dans Olivier ainsi que
dans Ylconog. des Coléopt. d'Eur. (D.)
AGOAUS (aywvoç, non anguleux), poiss.
— Nom latin d’un g. de poisson fondé par
Bloch en 1801, dans son Système posthume ,
pour des espèces rangées par Linné dans
AGO
AGR
201
le g. des Cottes. Lacépède établissait de son
côté le même g. sous le nom d ' Aspïdo-
phore, que nous avons adopté comme dé¬
nomination française, dans notre Ichihyo-
logie. V. ce mot. (Val.)
* AGOHES. Agorœ ( ayop atoç , grossier).
arach. — Walckenaër a employé ce nom pour
désigner un petit groupe du g. Dysdera. Les
caract. qu’il lui assigne sont : Yeux de la li¬
gne anlér. les plus gros; mâchoires arron¬
dies à leur extrémité. Côtés intér. parallèles
et non divergents; mandib. inclinées perpen¬
diculairement. Les esp. que renferment ce
groupe habitent l’Europe et l’Amérique.
(H. L.)
AGOSERIS (corruption d ’Ægoseris, ,
chèvre; o-eptç, espèce de chicorée), bot.
pu. — Suivant M.De Candolie, ce g., éta¬
bli par Rafinesque , serait synonyme du
Troximon de Gaertner. (J. D.)
AGOUTI, Aguii ou Cavia, L. ; Dasy¬
procta, 111. mam. — G. de l’ordre des Ron¬
geurs, famille des Caviens. Ces jolis ani¬
maux, de la taille et presque de la forme
de nos Lapins , en diffèrent par une tête
plus arquée , plus comprimée; des conques
auditives courtes, presque nues; un corps
plus étroit vers les épaules, plus développé
en arrière; ils sont aussi remarquables par
leurs poils droits, roides et cassants, géné¬
ralement de couleur noire à la base, jaune
à la pointe, ce qui donne à quelques espè¬
ces un aspect verdâtre. Leurs caract. gé¬
nériques sont : Brièveté des conques auditi¬
ves ; état rudimentaire de la queue; 3 doigts
aux pieds postérieurs, de forme palmée;
structure compliquée des dents molaires.
L’émail exécute, en effet, dans la substance
osseuse , des plissements nombreux et variés
qui ne permettent pas de confondre les
Agoutis avec les Cobayes et les Kérodons ,
qui partagent avec eux les autres caractères.
L’Amérique méridionale , les Antilles, et
même le Mexique, sont la patrie des Agoutis.
Ils représentent là nos lièvres et nos lapins,
autant par leurs allures et leurs mœurs que
par la qualité de leur chair, recherchée
comme un excellent gibier. Ils vivent dans
les bois, se nourrissent d’écorces et de fruits,
et ne se creusent pas de terriers ; ils se reti¬
rent dans des troncs d’arbres creux. On les
élève facilement en captivité; ils vivent alors
dans nos climats, mais ne perdent jamais
complètement leur naturel craintif. Le Mu¬
séum d’hist. nat. de Paris en a possédé et en
possède encore, qui s’accouplent souvent ,
mais ne se reproduisent que très rarement.
Le nombre de leurs petits est ordinairement
peu considérable: il est de deux seulement
selon Buffon et Azara, de quatre à cinq
s’il faut en croire Laborde. On assure que
ces animaux se défendent bien , qu’ils mor¬
dent cruellement quand on les touche ; il est
certain qu’ils manifestent leur colère, soit
en grognant , soit en hérissant leurs poilsau
point de les faire tomber, comme il arrive
aux piquants du porc-épic. Les espèces de
ce g. sont au nombre de trois : 1° L’Agouti
proprement dit ( Cavia Aguti des auteurs lin—
néens; Dasyprocta Acuti , 111., Desm.; Buffon,
t. viii , pl. 50 ; Azara , t. n, p. 26) ; le jaune
domine sur son pelage, et lui donne un as¬
pect verdâtre. C’est ce qui avait fait donner
à ce g. entier, par Fréd. Cuvier, le nom trop
restreint de Chloromys (rat verdâtre). 2° L’A-
kouciii ( Dasyprocta Acuschy, Desm.; Buff.,
Suppl., t. ni, pl. 36; Schreb, pl. 171, B),
de couleur brune, tiquetée de fauve, les
poils du dos formant un manteau plus
foncé. La queue est un peu plus longue que
celle du précédent. 3° L’Agouti huppé ( Dasy¬
procta cristata Geoff. St.-U.,Ménag. du Mu¬
séum, pl. 3, livrai son), élsdaU parM. Geoffroy
Saint-Hilaire ; de couleur très foncée ; des¬
sus de la tête, col et pattes tout-à-lait noirs.
Lorsqu’il est irrité, il relève les poils de sa
nuque et de son cou comme une sorte de
crinière.
Le Cavia ruvestris , rapporté par quelques
auteurs aux Agoutis, appartient au g. ké-
rodon , et X Agouti patagonien au g. holi-
ciioti. K. ces mots. (A. Antelme. )
*AGRA ( aypa , proie ). ins. — G. de Co¬
léoptères pentamères , famille des Carabi-
ques, établi par Fabricius et adopté par
Latreille, ainsi que par M. Dejean qui le
place dans sa tribu des Troncatipennes , en
lui assignant les caractères suivants : Cro¬
chets des tarses dentelés en dessous. Dernier
article des palpes labiaux très fortement
sécuriforme. Les 3 premiers articles des tar¬
ses plus ou moins larges, triangulaires ou
cordiformes ; le pénultième bilobé. Corps
allongé et étroit. Tète ovale, très rétrécie
postérieurement, et tenant au corselet par
un col court, dont elle est séparée par un
13*
T. I.
202
AGR
AG R
étranglement très marqué. Corselet allongé,
plus ou moins cylindrique et plus ou moins
rétréci antérieurement. — Ce g. se distingue
facilement de tous ceux de la même famille,
par sa forme allongée, qui lui donne une cer¬
taine ressemblance avec quelques espèces
de Brentes. Il ne renferme que des espèces
exotiques, toutes des régions intertropicales
de l’Amérique. Le dernier Catalogue de
M. Dejeanen mentionne 13 seulement; mais
Klug en a décrit 35. Nous ne citerons que
VA. œnea Fabr., qui se trouve à Cayenne.
Cette esp. a été figurée par Olivier sous le
nom de Carabus cay ennemis , dans son ou¬
vrage intitulé : Annales pour servir à la con¬
naissance des Insectes , particulièrement de
ceux du Musée de Berlin [pi. 12, n° 1. tab. 1,
fig • 133). (D.)
AGRAM. bot. pii. — Selon M. Bory (. Dict .
cl.), ce mot est le synonyme vulgaire du
Chiendent , dans quelques cantons de la
France. V. ce mot. (C. L.)
* AGR \ PUIS (âpriv .; ypacpfç, écriture). BOT.
pii. — G. de la famille des Liliacées, tribu
des Asphodélées, s. -tribu des Hyacinthées,
Endl., fondé par Link (. Handb . III, 166) aux
dépens des g. Hyacinthus et S cilla de Linné,
et dont les caract. sont ainsi établis par l’au¬
teur : Périgone corollacé, 6-parti , à divis.
campanulé- conni ventes , étalées et réflé¬
chies au sommet. Étam.-6, insérées vers la
partie moyenne des divisions périgoniales ,
à filaments adné-décurrents , les alternes
subexscrts , souvent plus longs. Ovaire tri—
loculaire. Ovules nombreux, bi-sériés, ho¬
rizontaux, anatropes. Style trigone, droit;
stigmate papilleux , obtusément trigone.
Capsule à peu près trigone, membraneuse,
3-locuiaire, loculicide-déhiscente par le som¬
met. Semences peu nombreuses, subglobu¬
leuses, à test crustacé, noir, à ombilic nu.
Embryon axile, à extrémité radiculaire at¬
teignant l’ombilic. — Ce g. comprend un
petit nombre de plantes bulbeuses, propres à
l’Europe australe et au Cap de B.-Espérance,
à fleurs penchées , disposées en un épi sim¬
ple et terminal , dont les pédicules sont bi-
bractéés. (C. L.)
*AGRAFHUS (àypacpoç, non écrit), ins. —
G. de l’ordre des Coléoptères tétramères, fa¬
mille des Curculionides, division des Ottio-
rynchides , établi par Schœnherr , qui lui
donne pour caractères : Antennes peu lon¬
gues, peu fortes; leur funicule composé de
6 articles subcylindriques , avec la mas¬
sue brièvement obovale , presque ronde,
composée d’articles très étroitement unis.
Rostre épais au sommet; fossette courte et
profonde. Yeux arrondis, saillants. Ecusson
petit, triangulaire. Elytres grandes, obova-
les, convexes. Tarses longs, étroits, soyeux,
non spongieux en dessous. — Ce g., adopté
par M. Dejean ( Catal. 3me édit. ) , ne com¬
prend qu’une esp. nommée par lui^. leu-
cophœus ; elle est de l’Amérique boréale.
(D.)
AGRASSOL (grossulus , basse lat. , petite
figue), bot. pii. — On lit dans le Dict. clas¬
sique, que telle est, dans quelques cantons
du midi de la France, la dénomination vul¬
gaire du Groseillier à maquereau. V. Ribes.
(C. L.)
AGRAULE. Agraulus ( aypavXoç , rusti¬
que). bot. ph. — Palissot de Reauvois a
proposé d’établir sous ce nom , un g. de la
famille des Graminées pour les esp. du g.
Agrostis , qui, ayant la valve supér. très
courte ou presque nulle, ont la glume ter¬
minée par une arête. Telles sont entre autres
les Agrostis canina et A. alpina ; mais
Trinius en a fait une simple section dans le
grand g. Agrostis , et le professeur Kunth
n’a même pas distingué ces esp. comme un
groupe à part. V. agrostide. (A. R.)
* AGRAULÏS (ocyponAoç, qui vit dans les
bois , les champs), ins. — G. de l’ordre des
Lépidoptères , famille des Diurnes, section
des Tétrapodes , créé par M. Boisduval aux
dépens des Céthosies de Fabricius, et des
Argynnes de Latreille, et qu’il place dans
la tribu des Nymplialides. Ce g., dont ü
n’a pas encore publié les caractères, com¬
prend les Argynnes exotiques, à ailes oblon-
gues, qui vivent sur les Passiflores , comme
les Héliconies , et dont la forme rappelle celle
des Acrèes , qui du reste en sont très rap¬
prochées, quoique d’une autre tribu. Telles
sont les A. Vanillæ , Dido , Julia et Phe-
rusa , figurées dans Cramer. (D.)
AGRAULUS. bot. ph. — V. Agraule.
(C. L.)
* AGR Al LE A ( àypavléw , j’habite les
champs), ins. — G. de la famille des Phry-
ganiens , de l’ordre des Névroptères, déta¬
ché des Hydroptila de Dalmann par Curtis
( Desc. sorne nond. Br. sp. of M. B. of ang.
AGR
AGR
203
exir. Lond. and Edinb. phil. Mag.). Il ne
diffère de ces derniers que par la présence
d’une épine de plus aux jambes intermédiai¬
res. Les esp. qu’il renferme sont peu nom¬
breuses, toutes indigènes et de très petite
taille ; telles sont les A. tineoïdes ( Hydro-
plila tineoïdes, Daim.), sparsu , veclis , cos-
talis , Curt., etc. (Cl.)
AGREFOUS ou AGRÏFOUS. bot. pu. —
Synonyme vulgaire du Houx dans quelques
cantons du midi de la France. Ce mot pa¬
raît être une dorruption d’Agri folium ou
d’ A qui folium , dénominations que les an¬
ciens Botanistes appliquaient à cet arbre.
Linné a imposé la dernière comme nom
spécifique au Houx commun. H. Ilex et
Aquifolium. (C. L.)
AGRÉGATION ( Aggregalio , amas ).
géol. — Juxta-position des particules miné¬
rales ou de fragments de corps organisés
fossiles liés entre eux, par la cohésion ou au
moyen d’un ciment plus ou moins apparent.
Quelques géologues ne considèrent comme
roche d'agrégation, quecelles qui sontvisible-
ment composées par voie mécanique de divers
débris de masses minérales préexistantes ,
et ils désignent sous le nom de Pioches de
cristallisation les agrégations de cristaux
simultanément formés. V. roche et désa¬
grégation. (C. P.)
AGRÉGATS {Aggregalio , amas), géol.
— Piésultat de l’agrégation. V. ce mot et
ROCHE. ( G. P. )
AGRÉGÉES. Aggregatœ. — Se dit 1° en
Géologie , des roches dont tous les indivi¬
dus composants sont formés sur place, par
voie de cristallisation sans ciment inter¬
médiaire (ex. le Granité); 2° en botanique ,
de tous les organes ( fleurs , fruits, feuilles,
etc.) qui, naissant d’un même point, ou
ayant une insertion très rapprochée, sont
disposés par paquets ou capitules. Quelques
anciens Botanistes donnaient aussi ce nom
à la famille des Synanthérées, etplus récem¬
ment M. Bartling {Ord. Nat.) imposa cette
même dénomination à une classe qui ren¬
ferme des plantes de cette catégorie; ex. :
les Plantaginées , les Dipsacées, etc.
(G. d’O.)
AGRÉGÉS. Aggregali. zool. — Nom
donné, 1° par Illiger à un groupe d’oiseaux
marcheurs, comprenant ceux qui vivent
habituellement en troupes; 2° par Cuvier
à une famille de sa classe des Acéphales ,
composée de Mollusques réunis en une
masse commune. (C. d’O.)
AGREA AS. bot. pu. — M. Bory rapporte
( Dict . cl.) que les Provençaux donnent ce
nom au prunier sauvage , dont ils appellent
aussi les fruits Agreno. (C. L.)
AGRETA. bot. pii. — Telle est, selon M. Bo¬
ry {Dict. cl.), la dénomination vulgaire du
Rumex scutaïus L., dans le midi de la
France. Ce mot paraît être une corruption
d’ Aigrelet. H. Oseille. (G. L.)
* AGREIJTER (aypevNp, chasseur), ins.
— G. de Coléoptères pentamères, famille des
Carabiques,trib.des Patellimanes établi dans
Y Encyclopédie par MM. Lepelletier de St-
Fargeau et Serville, aux dépens du g. Chlœ-
nius de Bonelli, dont il ne diffère que par le
labre fortement échancré elles mandibules
avancées, étroites et presque droites. Ce g.,
non adopté par M. Dejean , a pour type le
Chlœnius chlorodius de Mégerle. (D.)
AGRIA. ins. V. Agrie.
* AGRI ANTEIJ S (aypcoç , sauvage ; a vôoç ,
fleur), bot. ph. — M. Martius a donné ce nom
à quelques plantes du Brésil, appartenant à
la famille des Composées, tribu des Eupato-
riées. M. DeCandolîe caractérise ce g. delà
manière suivante : Capit. renfermant en¬
viron 20 fleurs; invo'. composé de 1 ou 2
rangées d’écailles presque égales entre elles,
linéaires, acuminées ; récept. nu ; corolles
cylindracées à 5 dents ; les branches des styles
longues, arrondies, obtuses. Les fruits à 5
angles aigus et scabres, présentent une aréole
basilaire ; ils sont couronnés par une aigrette
plus courte que la corolle, et formée par une
rangée de squamelles inégales, linéaires-
lancéolées, acuminées, rigides, fortement
ciliées. — Le g. Agriantkus renferme 3 esp.,
originaires du Brésil. Ce sont des arbrisseaux
rameux, glabres, couverts de feuilles alter¬
nes, presque imbriquées, roides, linéaires-
lancéolées ou acérées. Les capitules naissent
sessiles à l’aisselle des feuilles supérieures ,
ou disposées en une sorte de corymbe assez
dense. Ceg., suivant M. DeCandolîe, est in¬
termédiaire entre les Agératées et les Adé-
nostylées. (.L D.)
AGRICOEA (qui habite les champs), bot.
pii. — G. de la famille des Verbénacées, tribu
des Lantanées , fondé par Schrank {in Re-
gensb. denksch. ; 1808), et réuni depuis par
AG R
204 AGR
les auteurs au g. Clerodendron de R. Brown.
F. ce mot. (G. L.)
* AGRIDE9. Agridæ (aypioç, sauvage).
ins. — Section établie par M. Robineau-
Desvoidy, et correspondant à une portion
du g. Senometopia, Macq., de l’ordre des Dip¬
tères. V. ce mot. (D.)
* AGRIE . Agria (ayptoç , ta, sauvage).
ins. — G. de l’ordre des Diptères, division
des Brachocères, subdivision des Dichætes ,
tribu des Muscides, section desCréophiles ,
s. -tribu des Sarcophagiens , formé par
M. Macquart de quelques esp. du g. Sarco-
phaga de Meigen, et présentant les caractè¬
res suivants : Front large chez les femelles.
Antennes peu allongées; 3me article large ,
style brièvement velu. Abdomen non dé¬
primé chez la femelle. Point de soies dis¬
tinctes au bord du 2me segment. Ailes ordi¬
nairement assez courtes; nervure externo-
médiaire peu arquée après le coude. — Ce
g., dont M. Robineau-Desvoidy a fait, sous
le nom de Muscides floricolœ , une section
de sa tribu des Muscides, et qui contient
quelques espèces du g. Musca de Fallen ,
renferme une douzaine d’espèces, toutes eu¬
ropéennes. Nous n’en citerons qu’une seule,
VA. affinis de Meigen , qui se trouve en
France et en Suède. (D.)
AGRIFOUS. BOT. PII. — V. AgREFOUS.
(G. L.)
* AGRILITES. Agrililce (dimin. d ’Agri-
lus). ins. — MM. Delaporte et Gory , dans
leur Iconographie des Coléoptères, désignent
ainsi un groupe de Buprestides , qui se com¬
posent de 10 g. dont les noms suivent : Cas¬
io lia, Pœcilonola , Zemina , Slenogasler, Eu-
rybia , Agrilus, Pseuclagrilus , Amorpho-
soma , Eumerus et Corœbus. Ils assignent
pour caract. commun à tous ces g., d’avoir
les crochets des tarses avec une dent. (D.)
\ GR 1 LORS I ! NUS ( Rien dans la langue
grecque ne répondant à ce mot, exprimant
bec crochu , selon M. Bonaparte; nous pensons
qu’il y a eu méprise dans la manière dont on
l’a orthographié et qu’il faudrait l’écrire An-
cylorinus, de àyxvioç, crochu et pfv, tvoç, bec),
ois. — G. formé par M. C.-L. Bonaparte sur
une petite espèce du Mexique, de l’ordre
des Passereaux de Cuvier, et synonyme de
notre g. Serrirostrum ( Synops.desQis.d’Am .
par d'Orb. et de Lafr. , Mag. de Guérin ,
1838). C’est au commencement de 1838 que
nous publiâmes ce g., et c’est vers le milieu
ou la fin de la même année que le prince
de Musignano publia le sien, dans le 3me
[asc. des JSouv. Annal, des Sc. nalur. de Flo¬
rence. Nous avons donc la priorité de la pu¬
blication, et dés lors, nous ne pouvons re¬
noncer au nom générique que nous lui
avions imposé. Nous le formâmes sur 2 es¬
pèces rapportées deBolivie, par M. d’Orbigny;
esp. que nous nommâmes Serrirostrum car-
bonarium et Siltoides. M. Bonaparte a formé
le sien sur une espèce du Mexique, qu’il
nomme A. Sittaceus , et que nous avons
publiée no u s-même dans la Revue zoologique
(1839, n° 4), sous le nom d’ Unciroslrum
Brelayi. N’ayant point alors connaissance de
la publication de M. Bonaparte, et ayant
cru devoir changer notre nom de Serriros-
tree n celui d 'Uncirostre , comme exprimant
mieux la forme toute particulière du bec des
espèces de ce g., tout en conservant notre
nom générique, comme antérieur, nous re¬
nonçons au nom spécifique de Brelayi pour
î’esp. mexicaine, et adoptons celui de Sil¬
taceus , de M. Bonaparte , qui est antérieur
au nôtre. Les caract. de ce g. tout-à-fait
remarquable , sont : Bec assez haut , com¬
primé dans le genre de celui des Sittines ;
mand. supér. un peu concave à sa base, puis
parfaitement rectiligne, et terminée par un
crochet très long , très aigu , comme chez
les Oiseaux de proie; ses bords munis de
3 petites dents immédiatement avant ce
crochet ; mand. infér. beaucoup plus courte,
ne s’étendant que jusqu’au point où com¬
mence la courbure de la supérieure , s’y
trouvant en contact avec les petites dents ,
recourbée en haut, comme dans les Sittines,
et très aigüe; langue bifide et soyeuse ,
comme chez les Guitguits , entre autres le
Guitguit flaveola ; ailes, queue et pieds con¬
formés comme les leurs ; le dessous du
pouce épaté en forme de petite palette ovale.
— M. Bonaparte, guidé sans doute par la
forme du bec et surtout par la coloration
du plumage, pense que ce g. nouveau ap¬
partient à la famille des Certhidées, et à la
s. -famille des Sittinées, quoique se rappro¬
chant beaucoup des Sylvicolinées, de la fa¬
mille des Turdidées.
Quant à nous , la forme de la langue , que
nous avons eu l’avantage de pouvoir ob¬
server, celle des différentes parties exté-
AGR
AGR
205
Heures, et, bien plus encore, les communi¬
cations que nous fit M. A. d’Orbigny sur les
mœurs de ces oiseaux, lors de notre travail
de collaboration , ne nous1 ont laissé aucun
doute sur leur analogie avec les Guilguils
d’Amérique, leurs compatriotes, et nous
ont décidé à former du g. Guitguit ( Cœ-
reba ), une petite famille , sous le nom de
Cœrébidées , se subdivisant en Cœrèbidèes à
bec argué, et en Cœrébidées à bec en croc ;
c’est dans cette dernière section que nous
plaçons notre g. Serrirostre , ou plutôt Un-
cirostre , renfermant aujourd’hui à notre
connaissance trois espèces , les Uncirostres
charbonnier et Silloïde (d’Orb. et de Lafr.,
Synopsis de Bolivie) , et Y Uncirostre sittacé,
Bonap., du Mexique. La forme des pieds,
entièrement conformes à ceux des Guitguits,
n’a point de rapport avec ceux des Sittines
ou des Sitelles; ces oiseaux s’en servent
comme les premiers, pour se cramponner
aux fleurs des arbres, et en extraire le pol¬
len ainsi que les petits insectes qu’elles re¬
cèlent, et dont ils se nourrissent.
L’intérêt que présente ce nouveau genre
par la conformation toute particulière de
son bec, et le long délai qu’eût entraîné sa
publication à la lettre U , dans ce Diction¬
naire , nous a engagé à faire connaître nos
observations sur ce sujet à l’article Agrilorhi-
nus , son synonyme. (Lafr.)
* AGRILUS (a yptoç, rustique) ins. — G.
de Coléoptères pentamères , famille des Ster-
noxes, tribu des Buprestides , établi par
Mégerle et adopté par M. Solier dans sa Mo¬
nographie de cette tribu, ainsi que par M. De-
jean dans son dernier Catalogue. En voici
les caractères d’après M. Lacordaire ( Faune
enlorn. des environs de Paris , t. i.) : 1er arti¬
cle des palpes maxillaires de grandeur varia¬
ble; le 2me court, obconique; le dernier
ovalaire, plus long que le précédent. La¬
bre étroit, presque carré, coupé carré¬
ment à sa partie antérieure. Mandibules très
courtes, très épaisses, arquées et obtuses à
leur extrémité. Menton plus ou moins avan¬
cé, triangulaire ou trapézoïdal, souvent ca¬
ché par le prosternum. Yeux médiocres, peu
convexes et très écartés sur le vertex. An¬
tennes assez grêles, comprimées, moins lon¬
gues que le prothorax ; les 3 1ers articles
peu allongés, obconiques et de grandeur re¬
lative variable; les suivants subfriangulaires,
courts , assez fortement dilatés à leur angle
supérieur interne, diminuant graduellement
de longueur. Front plus ou moins canali-
culé ; épistome légèrement échancré à sa
partie antérieure. Prothorax plus ou moins
transversal, de la largeur des élytres et tri¬
lobé à sa base ; prosternum, qui tantôt laisse
le menton à découvert, tantôt le recouvre
entièrement, ainsi que les palpes. Ecusson
triangulaire, transversal à sa base et acu-
miné postérieurement. Élytres très allon¬
gées, plus ou moins sinuées vers le milieu de
leur longueur, dentées en scie ou simples à
leur extrémité. Pattes médiocres, grêles;
tarses courts et étroits; le 1er article des pos¬
térieurs de la longueur des autres, ou seu¬
lement un peu plus long; une forte dent
aux crochets des tarses près de leur extré¬
mité. Pénultième segment abdominal entier
dansles2 sexes.Corps très allongé, très étroi t,
quelquefois arqué en dessus. — Ce g. , ren¬
fermant un grand nombre d’espèces (M. De-
jean [ Calai. 3me édit. ] en mentionne 106) a
été divisé en 2 sections : La lre comprend
celles dont le prosternum, tronqué antérieu¬
rement, laisse le menton à découvert ; exem¬
ple : A. undatus (. Elater id. Fabr.) , qui se
trouve quelquefois en août aux environs de
Paris. La 2me se compose des espèces dont le
prosternum recouvre entièrement le menton,
et se subdiv. en 2 autres, savoir : celles dont
le prosternum est coupé carrément à sa par¬
tie antérieure; exemple : A. Guerini Dej.,
qui se trouve vers le milieu de juin , sur le
saule Marceau , mais rarement ; celles dont
le prosternum est échancré antérieurement ,
exemple :A. biguüalus Fabr., Richard à points
blancs de Geoffroy, qui se trouve en juin
et juillet dans la forêt de Saint-Germain.
Les Agrilus sont des insectes de moyenne
taille, de forme allongée et plus ou moins
cylindrique; la plupart d’un vert ou bleu
métallique, ou couleur de bronze très bril¬
lant. Ils ne se montrent que lorsqu’il fait
très chaud. (D.)
AGMMOMA. bot. pu. — V . aigremoine.
(Se.)
*AGIiIODAPIINE (ayptoç , sauvage ; Sacpvo,
laurier), bot. pji. — G. de la famille des
Laurinées, proposé par Nees ( Laur ., 304), et
qui n’a pas été adopté. On ne le regarde que
comme une div. du g. Oreodaphne du même
auteur. V. ce mot. (C. L.)
206
AGR
AGR
AGRÏODENDIMM (aypioç , cruel , farou¬
che; SévSpov, arbre ; allusion aux épines dont
sont hérissées les feuilles), bot. pu. — G.
de la famille des Liliacées , tribu des Aloï-
nées, formé par Haworth de quelques es-
** pèces d’Aloës, et qui n’a pas été adopté. Æ.
Rhipidodendron et Aloes. (G. L.)
AGRION (aypioç, agreste, farouche), ins.
— G. appartenant à l’ordre des Névroptères,
fam.des Libelluîiens ou Subulicornes, Lat.,
groupe des Libellulites, établi par Fabricius
et adopté par Latreille et tous les entomolo¬
gistes modernes, confondu avec les Libellala
par Linné, Geoffroy, de Géer, Olivier, etc.,
séparé en plusieurs autres g. par MM. Leach
et Erullé. Les caract. qui distinguent ce g.
des Libellulci et des Æshna sont faciles à
saisir: Le corps est plus grêle, la tête est dé¬
pourvue de vésicule ou d’élévation trans¬
versale, et les ocelles sont disposés en
triangle sur le vertex. Les ant. sont compo¬
sées seulement de 4 articles; la lèvre infér.
est assez semblable à celle des Æshna ; mais
le lobe intermédiaire est divisé en deux jus¬
qu’à sa base; les mâchoires ont leur côté
intér. pourvu de 3 petites épines fortaigües ;
l’abd. est filiforme et toujours fort mince.
Les larves et les nymphes d’Agrions vivent
dans l’eau et sont au moins aussi carnassiè¬
res que celles des Libellala et des Æshna.
Leur corps est plus grêle et plus allongé que
celui de ces derniers ; leur masque est aplati ;
leur languette est bifide , et leur abd. porte
à son extrémité 3 feuillets minces en forme
de nageoires. — Le g. Agrion renferme un
grand nombre d’esp. réparties dans toutes
les contrées du monde; mais la plupart des
esp. exotiques sont encore inédites. On en
connaît une vingtaine propres à notre pays,
dont plusieurs ne le cèdent pas en beauté
aux esp. exotiques. En général , les Agrions
joignent à la plus grande agilité, aux formes
les plus sveltes , les couleurs les plus belles
et les plus éclatantes; ce qui leur a valu le
nom vulgaire de Demoiselles , qu’ils parta¬
gent avec les Libellules et les Æshnes. L’esp.
que l’on doit considérer comme le type du g.
est V Agrion virgo Fab. ( Libellala virgo Linn.)
répandu dans presque toute l’Europe, et qui
se trouve pendant la belle saison dans les
endroits marécageux. (Bl.)
*AGRIOPE. Agriopus ( kypuanoc, , qui a le
regard farouche), poiss. — G. établi par
MM. Cuvier et Valenciennes ( Ichthyol . gé-
nér. ) pour des Poissons de l’hémisphère
austral, dont une seule espèce, originaire
du Cap , était connue depuis long-temps ;
maisavaitété placée très arbitrairement, par
Walbaum, dans le g. des Blennies, quoique
les ventrales soient soutenues par 6 rayons.
Les Agriopes sont des poissons à bouche très
petite, presque sans dents; à nuque relevée ;
à tête rugueuse, surtout sur les sous-orbi¬
taires; à dorsale longue et élevée, étendue
depuis le sommet de la tête jusqu’à la
queue. On n’en connaît que 3 espèces ,
l’une du Cap, le Seepaard des Hollandais ,
Agriopus torvus Cuv.,etVal.; une 2me, ru¬
gueuse, des mêmes côtes ; et la 3me du Pé¬
rou. (Val.)
*AGRIOPHYLLE. Agriaphyllum, Marsch.,
Bieb. (aypioç, rude, sauvage ; «pvMov, feuille).
bot. ph. — G. de la famille des Chénopo-
dées , voisin des Corispermum, dont il dif¬
fère par des feuilles et des bractées spines-
centes; par des fleurs disposées en épis
axillaires , et tout-à-fait dépourvues de
périgone ; par un péricarpe membranacé ,
déhiscent postérieurement, au moyen d’une
ouverture basilaire orbiculaire ; enfin par
l’embryon , lequel , au lieu d’être complè¬
tement annulaire , ne décrit qu’un demi-
cercle autour du périsperme. — Ce g. n’est
fondé que sur une seule espèce ( Corisper¬
mum squarrosum , L.), qui habite la Cri¬
mée et les landes voisines du Caucase.
(Sp.)
« AGRIOPIS ( ocypuonoç , qui a le regard
farouche), ins. — G. de Lépidoptères, famille
des Nocturnes , tribu des Hadénides , établi
par M. Boisduval aux dépens des Miselia
d’Ochsenheimer, et qu’il caractérise ainsi
( Généra el Index Lepidopt. ) : Antennes un
peu épaisses, légèrement crénelées. Palpes
de la largeur du front, à dernier article
grêle. Corselet quadrangulaire , velu. Dos
crêté dans les 2 sexes. Ailes robustes, va¬
riées de noir et de vert, à taches ordinaires
bien écrites. — Ce g. est fondé sur la Noci.
aprilina de Linné , qu’on trouve aux envi¬
rons de Paris. (D.)
*AGRIORNIS (aypioç, sauvage, farouche;
opvtç, oiseau), ois. — G. de Gould que nous
adoptons comme s.-g. de notre g. Pepoazae t
répondant à notre sect. des Pepoaza rectiros-
iris (d’Orb. et de Lafr. Synopsis; Mag. de
AGR
AGR
207
Zool. 1837 ). C’est en 1839 que Gould a pu¬
blié ce g. dans la relation intitulée The zool.
of ihe voy. of H. S. M. Beagle ander lhe
command of cap loin Fitzory. Il cite entre au¬
tres espèces , son A. guliuralis d’après notre
Pepoaza gutturalis, Synops. Tj. C. ( Tyrannus
guliuralis Eyd. et Gerv., Favor. Ois. PI. n)
et son A. leucurus , qu’il n’a pas reconnu
être notre P. marilima , Synops. p. 65. V.
Pepoaza. (Lafr.)
* AGRIOTES (a ypioç, agreste). Ins. —
G. de l’ordre des Coléoptères pentamères ,
famille des Sternoxes , tribu des Elatérides ,
établi par Eschscholtz, et dont voici les
caractères : Dernier article des palpes maxil¬
laires et labiaux légèrement sécuriformes.
Labre avancé , transversal , légèrement ar¬
rondi et coupé carrément. Antennes de gran¬
deur variable, le plus souvent composées
d’articles obconiques et toujours faiblement
en scie, munies ordinairement d’un faux ar¬
ticle peu distinct à leur extrémité; le 1er
article renflé , le 2me et souvent le 3me obco¬
niques. Tête inclinée, arrondie antérieure¬
ment, sans carène frontale , avec la bouche
située plus ou moins en dessous. Prothorax
plus ou moins trapézoïde, sans rainures
pectorales. Elytres arrondies à leur extré¬
mité. Pattes médiocres; les hanches posté¬
rieures assez fortement dilatées à leur côté
interne , tantôt subitement , tantôt insensi¬
blement; articles des tarses subcylindriques,
presque glabres en dessous, tous entiers ;
leurs crochets simples. — Ce g. figure dans
le dernier Catal. de M. Dejean, qui y rap¬
porte 17 espèces, dont plus de moitié appar¬
tient à l’Europe, et les autres à l’Amérique.
Toutes ces espèces sont, en général , de pe¬
tite taille, rarement de moyenne grandeur.
Nous citerons d’abord comme type : YElater
pilosus Fabr. , et ensuite VE. sputaior du
même auteur, qui se trouve , comme le 1er,
aux environs de Paris; et, chose assez cu¬
rieuse, il a été rapporté de la Perse occiden¬
tale par Faldermann, qui, le croyant nou¬
veau , l’avait nommé A. lapicida. (D.)
*AGRIOTYPUS ( A gnon , g. d’insectes;
TUTTOÇ , forme), ins. — G. de la famille des
Ichneumoniens, de l’ordre des Hyménop¬
tères, établi par Walker, qui en a tiré les
principaux caractères de l’écusson présen¬
tant une large épine, et de l’abd. épais et
ovalaire , avec ses 2me et 3me segments réu¬
nis, et son pédoncule long, grêle et recourbé.
Ce g. a été formé surune seule esp., indigène,
décrite par Walker sous le nom d’A. arma¬
nts. (Bl.)
AGRIPAUME. rot. pii. — V. Léonure,
(Sp.)
AGRIPENNE ou Ortolan de riz, Bulî. ;
( Emberiza oryzivora L.). ois. — C’est l’es¬
pèce type du g. Dolichonyx S\v., que nous
adoptons. V. doliciionyx. (Lafr.)
AGRIPHYLLUM (àypta , houx; cpuDov,
feuille), bot. pu. — A. L. de Jussieu a donné
ce nom à un g. appartenant à la famille des
Composées, considéré aujourd’hui comme
une section du Berckheya. Celle-ci se distin¬
gue par son involucre à folioles à peine cohé¬
rentes à la base , denticulées sur les bords ;
les extérieures foliacées, les intérieures sca-
rieuses. Ce sont des arbrisseaux ou des her¬
bes garnies de feuilles dentées, épineuses,
assez semblables à celles du houx , quelque¬
fois blanches en dessous ; les fleurs sont
jaunes. Tous sont originaires de l’Afrique
australe. (J. D.)
AGRIPI1YLLUM. bot. ph. — Synon. du
g. Bohria. V . ce mot. (C. L.)
* AGROBATES ( àypoÇocrvjç, qui erre dans
les champs), ois. — G. formé par Swainson ,
faisant partie de sa fam. des Sylviadœ et de
sa s. -famille des Philomelinœ, et ayant pour
type le Bec-fin Galactote (Temm. col. 251 , 1 ).
Pour Temminck, cet oiseau n’est qu’un Bec-
fîn de sa section des Becs-fins sylvains
(A an., -3me part., p. 129), où il change son
nom en celui de Bec-fin rubigineux. Les ca¬
ractères de forme, indiqués par Swainson ,
diffèrent peu de ceux des grandes espèces
de Becs-fins sylvains , tels que le Rossignol
et autres, et les derniers renseignements
fournis par Temminck (Man., 3me part.),
se bornent à nous apprendre que cette es¬
pèce , commune en Andalousie, s’y tient
dans les vallées montueuses, où elle niche
dans les buissons de Laurier-rose et dans les
fentes des rochers. Aussi ne voyons -nous
pas de motifs suffisants pour admettre ce
nouveau g., qui supposerait à cet oiseau
des habitudes toutes marcheuses , dont
nous n’avons encore aucune connaissance.
(Lafr.)
*AGRODROMA ( àypoç , champ ; <5pwu&> ,
je cours), ois. — G. de M. Swainson, démem¬
bré de celui des Anthus ( Pipit de Cuvier,
208
AGR
AGR
Vieillot et autres ) , et dont les caractères
sont: Bec mince, très comprimé; les 2 man¬
dibules d’égale longueur ; pointe de la su¬
périeure non recourbée sur l’inférieure, et
n’ayant qu’une petite échancrure à peine
visible. Ailes longues; les 4 premières rémi¬
ges presque égales; les autres brusquement
plus courtes et échancrées à leur sommet ;
les tertiaires allongées, pointues, de la lon¬
gueur des autres rémiges. Queue moyenne ,
coupée carrément. Pattes longues, grêles, de
couleur pâle ; tarse plus long que le doigt
médian; doigts latéraux égaux, mais l’ongle
externe plus court que l’interne. Couleur
du plumage analogue à celui des Alouettes.
Ce g. es ! cosmopolite. L’espèce type est, d’a¬
près Swainson , le Pipit rousseline de Tem-
minck(Buff. enl.GGG, 1), à laquelle il ajoute
Y Anthus auslralis , et son Agrodroma bistri-
gata. Sans vouloir prononcer sur le plus ou
moins d’importance de ce nouveau g.; nous
pensons que plus d’un Ornithologiste a sans
doute remarqué, comme M. Swainson et
comme nous-même, que le Pipit rousseline
semblait, d’après son plumage, la force de
son bec et ses formes générales, plus voisin
des Alouettes que des Anthus; mais, comme
nous croyons devoir rapprocher des Alouet¬
tes les Anthus , comme s.-famille sous le nom
d ' Anlhusinées , ce g. Agrodroma, qui en fait
partie, devient pour nous un des g. de tran¬
sition de cette s. -famille à celle des alau-
dinées ou véritables alouettes. V . ces
mots. (Lafr.)
AGROECIA ( àypoç , champ'; olxi x , de¬
meure). ins. — G. de la famille de Locustai-
res , de l’ordre des Orthoptères, établi par
M. Serville (Rev. mèlh. de Tordre des Orth.),
adopté par le docteur Burmeister ( Handb .
der Eut.), et réuni au g. Locusla par
M. Brullé (Hist. des Ins . ). Ses caract. prin¬
cipaux sont tirés : 1° De la forme de la tête
prolongée en pointe aigüe ; 2° des jambes
antér. armées d’épines au côté interne; 3° du
prosternum muni de 2 épines. — La seule
esp. connue est Y A. punciaia Serv. Burm.,
propre au Brésil. (Bl.)
*AGROMYZE. Agromyza (àypoç, champ;
puÇw, je murmure ; allusion au bourdon¬
nement de ces insectes), ins. — G. de l’or¬
dre des Diptères, division des Brachocères,
subdivision des Dichœtes, famille des Athé-
ricèrcs, tribu des Muscides, section des
Acalyptères , s.-tribu des Hétéromvzides ,
existant dans les ouvrages de Fallen et de
Meigen, et adopté par M. Macquart. 11 pré¬
sente les caract. suivants. Ouverture buc¬
cale petite; face descendant à peine plus
bas que les yeux , munie de soies ainsi
que le front. Antennes inclinées. Style nu
ou pubesccnt. Abdomen oblong. Ailes à
nervure médiastine double à la base ,
soudée à l’extrémité, et à nervures trans¬
versales rapprochées. — Ce g. ne diffère
guère du g. Oscinis , que parles soies qui
garnissent la face et le front. Il se compose
de plus de 40 espèces, se trouvant toutes en
France et en Allemagne , et vivant sur les
herbes des prairies et des bois. Nous n’en ci¬
terons qu’une qui est très commune , Y A-
gromyza mobilis Meigen. (D.)
* AGUOPHILA ( àypor , champ ; cp tloç ,
ami), ins. — G. de Lépidoptères, famille
des Nocturnes , tribu des Noctuo-Phaléni-
des , établi par M. Boisduval { Généra et
Index Lepidopt. ) , qui le caractérise ainsi :
Antennes sétiformes dans les 2 sexes. Palpes
très courts, velus, à articles non distincts.
Trompe longue. Corselet petit, arrondi, as¬
sez robuste. Abdomen lisse. Chenilles demi-
arpenteuses , vivant de plantes basses.
Chrysalide renfermée dans un cocon. Port
des chenilles du g. Tortrix. — Ce g. a pour
type la Pyralis sulphuralis de Linné. (D.)
*AGR0P1IILUS ( àypoç. champ; <pQoç, ami),
ois. — G. de M. Swainson , faisant partie de
sa famille des Fringillidœ , et de sa s. -fa¬
mille des Fringillinæ , ayant pour caract. :
Bec semblable à celui des individus de son g.
Chondesles, c’est-à-dire droit, conique, assez
allongé, mais avec la mandib. supér. entière
à son extrémité, et s’avançant à sa base as¬
sez loin au milieu des plumes frontales , à
commissure sinueuse. Ailes un peu allon¬
gées; la lre rémige bâtarde, et n’étant pas
de moitié aussi longue que la 2me; la 2meet
la 5me, d’égale longueur, les 3™* et 4me, les
plus longues. Queue moyenne , légèrement
arrondie, pieds grands et forts; doigt mé¬
dian un peu plus long que le tarse; doigts
latéraux égaux, mais plus courts que le
pouce ; tous les ongles forts et arqués. — Le
type de ce g. est le Ploceus superciliosus
de Ruppel {Allas, pl. 15), décrit encore
dans les Birds of western Africa de Swain-
' son, vol. t, p. 209. Nous possédons cet
AGR
AGR
209
oiseau africain dont Ruppel a fait un Tis¬
serin ; comme il nous paraît en avoir les ca¬
ractères, et que le préparateur qui l’a monté
nous a dit avoir remarqué qu’il avait la
peau forte et épaisse des Tisserins, nous
croyons devoir le grouper comme sous-g. à
la suite du g. Tisserin ( Ploceus ). (Lafr.)
AGROPYRON (àypog, Champ; 7 rvpoç, blé;
blé sauvage), bot. pii. — G. établi par Gaert-
ner dans la famille des Graminées pour quel¬
ques esp. de froment ( Triticum ) , dont les
glumes sont lancéolées ou linéaires aiguës
ou obtuses, les épillets multiflorês. Ce g.
assez nombreux en esp. et qui renferme en¬
tre autres les Triticum repens L., junceum
L., etc., a été adopté par Trinius, Palissot
de Beauvois, Rœmer et Schultes, etc. Mais
le professeur Kunth a cru devoir le réunir
de nouveau, comme une simple section, au
g. Triticum. F. Froment. (A. R.)
AGROSTEMM A, L. ( àypoç, Champ ; (jrép -
p-ct , couronne), bot. pii. — G. de la famille
desSilénées, à peine distinct des Lychnis ,
auxquels il a été réuni par plusieurs auteurs
modernes. Suivant Linné, son caract. diffé¬
rentiel consisterait en un cal. coriace, au
lieu d’être membraneux; mais si l’on admet¬
tait cette différence comme caract. généri¬
que , la plupart des Lychnis des auteurs ren¬
treraient dans le g. Agrostemma. [F. Lych¬
nis , Spach , Histoire des Plant, phan. v. 5,
p. 164.) (Sp.)
* AGROSTERA ( kyp^ax-ép , chasseur).
ins. — G. de l’ordre des Lépidoptères, fa¬
mille des Nocturnes , établi par Schranck,
et qui correspond en partie au g. Asopia de
Treitschke, que nous avons adopté. F. ce
mot. (D.)
*AGROSTICULA (Di min. d ’ Agrostis-, ’dyp-
wcrrtç, nom grec du chiendent), bot. pii. —
Sous le nom d 'Agrosdcula muralis , le pro¬
fesseur Raddi ( Agrost . brasil., 33, t. 1, f. 2)
a décrit une petite plante de la famille des
Graminées, très voisine des Agrostis , et que
Link a réunie au g. Sporobolus , sous le nom
de S. minutiflorus. Elle est vivace et origi
naire du Brésil. (A. R.)
AGROSTIDE. Agrostis (aypwarc;, nom
grec du chiendent), bot. pii. — Grand g. de
la famille des Graminées , qui se compose
d’environ une centaine d’esp. éparses dans
presque toutes les contrées du globe, et ayant
des représentants sous les pôles comme dans
les régions tropicales de l’un et de l’autre
hémisphère. Établi par Linné, ce g. a été
adopté par tous les Botanistes, qui en ont
successivement retiré un certain nombre
d’esp. devenues les types de g. distincts.
Voici les caract. du g. Agrostis, tel qu’il a
été circonscrit par les auteurs modernes et
en particulier par Trinius et Kunth dans
leur Agrostogrciphie : Fleurs disposées en pa-
nicule tantôt étalée , tantôt contractée. Épil¬
lets uniflores; glumes à peu près égales en¬
tre elles , ordinairement plus longues que la
fleur, carénées et nautiques, c’est-à-dire sans
arête. Écailles au nombre de 2; l’infér. por¬
tant une arête dorsale , et rarement mu ti¬
que ; la supérieure bi-carénée, quelquefois
très petite ou même complètement nulle.
Ce dernier caractère se remarque dans les
espèces dont on avait fait le g. Trichodium.
On trouve quelquefois, mais rarement , un
petit appendice subulé à la base de la fleur,
et qui est l’indice d’une seconde fleur avor¬
tée. Étam. 1 à 3. Ovaire glabre. Styles 2, ex¬
trêmement courts et plumeux. Écailles hy~
pogynes, glabres et presque entières. Fruit
glabre, libre et nu. — Ainsi que nous venons
de le dire, ce g. est très nombreux en espè¬
ces, et plusieurs g. ont été formés d’espèces
qu’on y avait d’abord réunies. Nous men¬
tionnerons ici quelques uns des plus re¬
marquables : 1° le g. Trichodium , que nous
venons de citer et dans lequel on avait
placé les esp. dont la paillette supér. est
avortée. 2° F il fa d’Adanson ou Sporobolus
de Brown , qui comprend les esp. dont les
glumes sont plus courtes ou tout au plus
de la même longueur que la fleur. Cette
section renferme un grand nombre d’espèces.
3° Mibora, qui comprend Y Agrostis mini-
ma L. 4° Anemagrostis de Trinius ou Apera
de Palissot de Beauvois, dans lequel on a
rangé les Agrostis spica vend et interrupta
L.. [V. ces différents noms. ) — Parmi les
esp. S Agrostis , il en est quelques unes qui
sont excessivement communes dans pres¬
que toutes les contrées de l’Europe : telles
sont les Agrostis vulgaris , alba , canina ,
spica vend , etc. Aucune des esp. de ce g.
n’a d’utilité. Ce sont en général des grami¬
nées vivaces , qui croissent soit dans les
bois, soit dans les champs ou les lieux in¬
cultes et sablonneux. (A. R.)
* AGROSTIDÉES. Agroslideœ (aypwartç ,
14
TOM. I.
210
AGR
AGR
chiendent), bot. pu. — Dans sa classifica¬
tion des Graminées, le professeur Kunth a
nommé ainsi la -5me des tribus qu’il a éta¬
blies dans cette famille et qui comprend les
g. Muehlenbergia , Lagurus , Coleanihus ,
Phippsia, Colpodium , Cinna , Epicarnpes ,
Sporobolus , Agroslis , Gas Iridium , Chœlo-
tropis , Wowodworskyci , Polypogon , Chœtu-
rus , Pereilema et OEgopogon. E. Grami¬
nées. (A. Fi.)
AGROSTOGRAPHÏE (typaxmç, grami¬
née , en général ; yp <x<pw , j’écris), bot. pu. —
La famille des Graminées est tellement vas¬
te , son organisation offre des particularités
si remarquables, qu’on a donné un nom
spécial, celui d’Agrostographie, à la partie
de la botanique qui traite de ces végétaux;
le même nom s’appliquant aussi aux ouvra¬
ges dans lesquels ils sont décrits. Peu de fa¬
milles ont été l’objet d’autant d’ouvrages im¬
portants que les Graminées. Il nous suffira
de rappeler , parmi les modernes , ceux de
Host, Gaudin , Panzer, Kœler , R. Brown,
Palissot de Beauvois, Trinius, Près!, Kunth,
Nees d’Eseebeck, etc. A". Graminées.
(A. R.)
* AGROSTOPHYIXE . Agrostophyllum (à'r
pœcmç, graminée; cpvUov, feuille), bot. pii.
■—G. de la famille des Orchidées, établi par
M. Blurne , dans sa Flore de Java , et que
M. Bindley place dans sa tribu des Vandées,
entre les g. Angrœcum et Calanthe. Une
■seule esp. (A. javanicum Bî. Bijdr. 368,
t. 53) compose ce g. Sa racine est fibreuse et
épidendre; sa tige porte des feuilles linéai¬
res, acjiminées, et des fleurs terminales réu¬
nies en tête et entourées de bractées paléa-
cées. Leur calice est étalé ; les sépales extér.
sont égaux , larges ; les intér. sont linéaires ;
le labelîe concave, étranglé dans son milieu,
est entier et soudé avec la base du gyno-
stème, qui est dressé et semi-cylindrique.
L’anthère est à 2 loges subdivisées chacune
en 2 cavités. Elle contient 8 masses polli—
niques allongées , cunéiformes et sessiies. —
Cette esp. croît dans les forêts montueuses
de Hic de Java. (A. R.)
* ÂGR0ÏIS ( àypozcç , qui habite les
champs ). ins. — G. de l’ordre des Lépidop¬
tères , famille des Nocturnes , tribu des Noc-
tuélides, établi par Ochsenlie'mer etTreits-
chke, son continuateur, aux dépens du g.
Noctua de Fabricius, et adopté par M. Gué-
née qui, dans son Essai pour servir à la clas¬
sification des espèces de cette tribu ( Ann.
Soc. entom. de France, t. vi ) , lui assigne
les caractères suivants : Chenilles ( à 16 pat¬
tes) cylindriques, peu atténuées aux extré¬
mités, à peau lisse, ayant les points or¬
dinaires presque toujours subvariqueux et
luisants, avec une plaque écailleuse bien
distincte sur la nuque. Elles vivent de raci¬
nes ou de feuilles de plantes basses , et se
tiennent soigneusement cachées pendant le
jour, tantôt sous les touffes de ces mêmes
plantes ou sous les pierres, tantôt, et le plus
souvent, dans des cavités qu’elles se prati¬
quent dans la terre. Leurs chrysalides sont
luisantes, cylindrico-coniques, parfois garnies
de petites pointes, et enterrées plus ou moins
profondément, sans coques sensibles, ou du
moins dans des coques très peu solides. —
Ins. parfaits. Antennes plus ou moins ciliées
ou seulement épaissies dans les mâles, fili¬
formes dans les femelles. Palpes dépassant
un peu la tête, droits ou très peu ascendants;
le 2me article large, velu, tronqué carré¬
ment au sommet; le 3me nu, tronqué à
l’extrémité. Toupet frontal serré, d’une seule
touffe ; mais offrant quelques dépressions.
Spiritrompe de longueur moyenne. Thorax
robuste, carré, à collier ordinairement re¬
levé et bordé de noir. Abdomen un peu dé¬
primé , non crêté , subconique. Pattes lon¬
gues , à ergots prononcés. Ailes supé¬
rieures obtuses a l’angle apical , som¬
bres , ayant les trois taches ordinaires
plus ou moins distinctes. Ailes inférieures
souvent luisantes, et comme irisées, avec
les nervures bien marquées. Nous ajouterons
à ces caractères que les ailes supérieures,
lorsqu’elles sont fermées, sont placées sur
le corps dans une position horizontale et
croisées l’une sur l’autre à leur bord interne,
ce qui donne à cette partie de l’insecte la
forme d’un carré long. Les Agrolis , à l’état
parfait, volent rapidement au crépuscule du
soir, et se tiennent cachées pendant le jour
dans les broussailles et les hautes herbes,
ou appliquées contre les arbres et les murs.
Quelques unes cependant volent à l’ardeur
du soleil , comme VA. valligera , qui aime à
se reposer sur les chardons. M. Guénée rap¬
porte à ce g. une soixantaine d’espèces,
parmi lesquelles nous ne citerons que VA.
exclarnationis des auteurs, qui se trouve
AGR
partout. Elle est figurée dans YHist. des Lè-
pidopt. de France, t. v, pl. 67, fig. -3 et 4. (D.)
AGROUELLES. crust. — Nom donné
à la Crevette des ruisseaux ( Gammarus P li¬
iez Fabr.), par le vulgaire, persuadé que l’on
gagne les écrouelles en avalant par hasard
ce petit Crustacé. (H. L.)
' AGllOLEIJ.ES. bot. pij. — Corruption
d 'Ecrouelles. On donne, dans quelques can¬
tons de la France, cette dénomination vul¬
gaire à la Scrofulaire, que l’on croit à tort
propre à guérir les maladies scrofuleuses ,
connues anciennement sous le nom d E-
erouelles. V. Scrofulaire. (C. L.)
AGRÏP1MIA (àypvwvta, veille, insomnie;
parce que ces insectes voltigent la nuit).
ins. — G. de la famille des Phryganiens, de
l’ordre des Névroptéres (. Trichoptera , Kirb.)
établi par Curtis. Les principaux caract.
qu’il lui assigne sont: Tête et corps larges
et déprimés; nervures des ailes semblables
à celles des Anabolia ; jambes épineuses. —
On n’en connaît qu’une seule esp. décrite
par M. Curtis sous le nom d ’A. pagelana,
et qui est d’Angleterre. (Bl.)
* AGRIPIMUS ( aj/puirvoç, qui veille), ins.
— G. de Coléoptères pentamères , famille
des Sternoxes, tribu des Élatérides, établi
par Eschseholtz, et dont voici les caractères:
Dernier article des palpes maxillaires et la¬
biaux légèrement sécuriforme. Labre trans¬
versal , coupé carrément à sa partie anté¬
rieure. Yeux grands, arrondis et saillants.
Antennes un peu moins longues que le pro¬
thorax , se logeant au besoin dans des rai¬
nures des flancs de ce dernier , fortement en
scie et comprimées, sans faux article à leur
extrémité; leur 1er article très gros, sub-
quadrangulaire; le2me et quelquefois le 3mf
très courts, obconiques ; les suivants trian¬
gulaires et égaux entre eux; le dernier
ovoïde, plus ou moins allongé, avec les an¬
gles postérieurs peu saillants. Prosternum
avancé, fléchi et arrondi antérieurement.
EL très allongées, arrondies à leur extrémité.
Pattes médiaires peu robustes; hanches pos¬
térieures étroites; articles des tarses assez
allongés, subcylindriques, légèrement com¬
primés, garnis de poils courts et serrés en
dessous; le pénultième entier, presque de la
grandeur des 2 précédents; crochets sim¬
ples. Corps plus ou moins allongé, entière¬
ment revêtu de poils très courts, imitant de I
AG Y ‘211
petites écailles. — M. Dejean , qui adopte ce
g. {Calai. 3,lie édit.), y rapporte 43 espèces,
dont 6 seulement sont d’Europe; les autres
sont exotiques. Nous citerons parmi les pre¬
mières: YElater aïomarius Fabr., ou carbona-
rius Qli v. , qui se trouve dans le midi de la
France, et Y Etat, tnurinus Fabr., très com¬
mun aux environs de Paris. Les Agryp-
nes sont des insectes de moyenne taille, qui
se tiennent pour la plupart sous les écorces
et dans les troncs des arbres cariés. (D.)
AGUAPEAZOS. ois. — C’est dans l’his¬
toire des oiseaux du Paraguay, par Azara ,
le nom que donnent les Guaranis aux Jaca-
nas d’Amérique et qui vient du mot Aguapé,
par lequel ils désignent les Nénuphars et au¬
tres plantes aquatiques, à larges feuilles, sur
lesquelles ces oiseaux marchent avec légè¬
reté, à cause de la conformation toute parti¬
culière et bien connue de leurs énormes
pattes. V. Jacana. (Lafr.)
* AGU ASSIÈGE. Hydrobata. ois. — C’est
le nom français générique employé par Vieil¬
lot pour le merle d’eau, et celui que porte cet
oiseau dans les Pyrénées. F . Cincle. (Lafr.)
AGUSTITE (mot hybride formé de àpriv.
et de g us lus , goût), min. — Nom donné par
Tromsdorff à une variété bleuâtre de phos-
phorite en cristaux péridodécaèdres, trou¬
vée en Saxe , et dont on a fait pendant quel¬
que temps une espèce particulière. On l’a
désignée aussi sous le nom de Béryl de Saxe.
On avait cru reconnaître dans ces cristaux
l’existence d’une nouvelle terre, que l’on
avait nommée Agustine , parce qu’elle ne
communiquait aucun goût aux combinai¬
sons salines dans lesquelles elle entrait.
Vauquelin s’est assuré que la substance de
ces cristaux n’était autre chose que du phos¬
phate de chaux. F. Phosphorite. (Del.;
*AGYLOPHORA, Neck. (corruption liltér.
d’àyx^Ao; , crochu , et de c popoç, qui porte. îl
eût fallu écrire Ancylophora). bot. pii. —
Syn. du g. Uncaria, Schreb. (Sp.)
* AG AN AIRE. Agynarius '( à priv. ; yvv n ,
femme; en botanique, pistil). bot. pu. — Déno¬
mination appliquée par M. De Candolle aux
fleurs qu’il appelle permutées , c’est-à-dire
dont les étamines sont, en tout ou en partie,
transformées en pétales et où manque le style.
(C. L.)
AGYJ\EIA ( àpriv.; yuvvj., femelle. Plante
considérée à tort comme dépourvue clés or-
212
AGY
AID
ganes femelles ). bot. pïi. — G. de la famille
des Euphorbiacées , qui présente les ca¬
ractères suivants : Fleurs monoïques. Calice
6-parti. Dans les mâles, filets réunis en une
colonne partant inférieurement d’un disque
membraneux , 6-lobé, qui revêt en partie
l’intérieur du calice, terminée supérieure¬
ment par 3 lobes, dont chacun porte adnée
une anthère extrorse. Dans les femelles , un
ovaire à 3 loges bi-ovulées, creusé au som¬
met d’une concavité d’où partent 3 styles ,
ou plutôt 3 stigmates courts et bifides (que
Linné auteur du g. n’avait pas vus bien dis¬
tinctement). Capsule se séparant de la base
au sommet en 6 valves qui laissent à leur
centre une colonne cannelée formée par le
placentaire. — Les espèces d 'Agyneia sont
originaires de la Chine, de l’Inde, des îles
delà Sonde. Ce sont des végétaux frutescents
ou herbacés, à feuilles alternes ou presque
opposées, stipulées , petites ; à fleurs dispo¬
sées en faisceaux axillaires dans lesquels elles
sont entremêlées de bractées en petit nom¬
bre; une ou deux femelles plus longuement
pédonculées pour plusieurs mâles. (Ad. J.)
*AGYOTQUE. Agynicus (à priv. ; .yvrn,
femme; en botanique, pistil), bot. pii. —
M. Lestiboudois dit ( Botcinog . élém. et ali'o)
l’insertion staminal vagynique quand elle ne
contracte pas d’adhérence avec l’ovaire.
(C. L.)
*AGYRIUM, Fries (à priv. ;yvpoç, cercle,
circonvolution), bot. cr. — Petit g. de Cham¬
pignons appartenant à l’ordre des Trémelli-
nés, ainsi nommé parce qu’il n’offre pas
de circonvolutions, comme les Trémelles.
Il se présente sous la forme de petits corps
plus ou moins globuleux, d’une structure
homogène et d’une consistance gélatineuse ;
toute leur surface est recouverte par un hy¬
ménium de même nature. On ne connaît
pas encore la disposition des spores. Ils se
dessèchent avec la plus grande facilité, et
reviennent à leur état naturel quand on les
expose à l’humidité. Si, comme quelques
auteurs le prétendent, l’Hvmenium se ré¬
sout en spores, ils auraient alors la plus
grande analogieavecles /Fgeritav tles Tuber-
culcirict; mais ils s’en éloignent par leur struc¬
ture intérieure. On doit donc les laisser par¬
mi les Trémelles jusqu’à ce qu’une analyse
rigoureuse leur assigne une autre place. On
en connaît 5 esp., qui vivent sur les herbes
et les bois morts, F Agyrium cæsium Fries
( Ægerita cæsia Pers.), qui croît abondam¬
ment sur le vieux bois des pins, est le type
du genre. (Lév.)
AGYIiTES ( àyupxyj;, jongleur), ms. —
G. de l’ordre des Coléoptères pentamères ,
famille des Clavicornes, tribu des Peltoïdes,
établi par Frœlich aux dépens des Mycé-
tophages de Fabricius , dont il se distingue,
ainsi que des autres g. voisins, par ses an¬
tennes en massue perfoliée, allongée, de
5 articles ; par ses mandibules fortes , très
crochues et sans dentelures; par ses pal¬
pes un peu plus gros à leur extrémité ; par
son corps ovale , convexe , dont le prothorax
est en trapèze rebordé , et dont les pattes
non contractiles ont les tibias épineux. —
Ce g. a pour type l’A. marron , Mycetopha -
gus castaneus Fabr. , figuré par Panzer
( Faim. Insect. German. fascic. 24 , tab.
20), et qui se trouve quelquefois aux envi¬
rons de Paris. M. Dejean ( Catal. 3ire édit.)
en désigne 3 autres, savoir: VA. subniger
de la Belgique , VA. glaber Paik ( tritorna )
de la Laponie, et VA. latus Esch., de l’Amé¬
rique boréale occidentale. (D.)
AHÆTULA. Nom spécifique d’un Ophi-
dien du g. dendroptiis. (G. B.)
AHOGAÏ (nom indien), bot. pii. — G. de
la famille des Apocynacées, fondé par Tour-
nefort {Inst., t. 434) , et réuni depuis au g.
Thevetia L. F. ce mot. (C. L.)
A LU,' T. bot. pii — . Nom vulgaire , dans
quelques cantons de la France, du JVarcis-
sus pseudo-jy arcissus . (C. L.)
*AIDEL. Aid élus , Spreng. (ouA/^oç , obs¬
cur). bot. pii. — Suivant M. Bentham, c’est
un double emploi du g. Veronica. (Sp.)
AIDIE. Aidia, Loureiro {atSioq, éternel).
bot. ph. — G. incomplètement connu , et
sur la classification duquel on n’est pas d’ac¬
cord. M. de Candolle le range, avec doute,
à la suite des Caprifoliacées. Loureiro en a
donné les caract. suivants {Flor. Cochinch.
ed. Willd. i, p. 177) : Tube calicinal adhé¬
rent; limbe 5-denté, dressé. Cor. supère ,
hypocratériforme ; gorge laineuse; limbe 5-
parti ; lanières lancéolées. Anth. 5 , linéai¬
res , insérées aux lanières de la corolle.
Style de la longueur des étamines. Stigm.
ovale-oblong. Baie ovale, ombiliquée , mo¬
nosperme. — Grand arbre. Feuilles oppo¬
sées , lancéolées , très entières. Fleurs blan-
AIG
AIG
213
chcs , disposées en courtes grappes axillai¬
res. — L’unique esp. sur laquelle se fonde
le g. est indigène en Gochinchine. Elle four¬
nit un excellent bois de construction. (Sp.)
AIEREBA ou Ajaroba. poiss. — Nom cité
par Marcgrave pour la dénomination vul¬
gaire , au Brésil, d’une esp. de Pastenague.
(Val.)
AIGLE. Aqnila. ois. — G. de l’ordre des
Rapaces, de la famille des Falconidées et de
la s.-famille des Aquilinées, dont les caract.
sont : Bec fort, assez élevé, droit d’abord et
ne commençant à se courber qu’à quelque
distance de sa base garnie d’une cire poi¬
lue, assez long , comprimé, avec le dos un
peu anguleux; mandibule supér. dilatée sur
ses bords, non dentée, légèrement sinueu¬
se, très crochue, et se terminant en une
pointe fortement acuminéeet tombante, l’in-
fér. plus courte, droite et obtuse; narines
transverses, elliptiques; bouche très fen¬
due. Tarses robustes, courts ou moyens,
totalement emplumés jusqu’aux doigts ;
doigts forts, mais peu allongés , l’externe
réuni à sa base au médian par une mem¬
brane; ongles puissants, très arqués, l’in¬
terne et le postér. surtout, qui sont plus
forts que le médian; l’extér. le plus court de
tous; tous ces ongles canaliculés ou creusés
en dessous en gouttière dont les bords for¬
ment des lames tranchantes ; celui du mi¬
lieu à double gouttière ( une infér. et une
latérale interne), et muni par conséquent de
3 lames, dont l’interne, souvent ébréchée
irrégulièrement , a fait dire à tort à Vieillot
que cet ongle était pectiné sur le bord in¬
terne. Ailes longues , obtuses , à rémiges
primaires allongées , atteignant à peu près
dans le repos l’extrémité de la queue.
Cette conformation de pattes et d’ailes
mérite une attention particulière , et suf¬
fit pour faire reconnaître que l’Aigle n’est
point destiné, comme le faucon, le gerfault,
à poursuivre dans les airs des oiseaux cher¬
chant leur salut dans une fuite rapide ,
et ne doit pas nous offrir le type de ce cou¬
rage entreprenant qu’on lui a si gratuite¬
ment accordé, tandis qu’il est le partage
de ces derniers , qui ne s’adressent point
comme lui à de jeunes animaux, mais qui
poursuivent et attaquent intrépidement des
mammifères et des oiseaux souvent beau¬
coup plus grands qu’eux. L’Aigle n’est point
pourvu comme eux des deux facultés indis¬
pensables pour seconder cette sorte de té¬
mérité, la rapidité du vol et la facilité delà
préhension, favorisée par la longueur des
doigts, ce que nous retrouvons encore chez
les Autours et Éperviers. Chez lui l’aile est
obtuse, elles doigts, quoique forts, sont en¬
core loin d’avoir une grosseur et surtout une
longueur proportionnelle à ceux des fau¬
cons. Chez le faucon pèlerin femelle, par
exemple, le doigt médian est tout aussi long
que ce même doigt chez l’Aigle criard fe¬
melle, quoique celle-ci soit d’un volume de
plus du double ; ce qui indique suffisam¬
ment que ce dernier oiseau n’est point des¬
tiné, comme le premier, à saisir habituelle¬
ment au vol de gros oiseaux, qu’une patte à
doigts allongés et nerveux pouvait seule ar¬
rêter facilement dans leur course rapide.
Si, dans la forme de ses doigts, l’Aigle n’a
pas de grands moyens de préhension, il en
trouve un puissant de destruction dans celle
de ses ongles, dont le grand développement
et les lames inférieures comprimées font de
ses serres comme autant de poignards acérés,
à plusieurs tranchants.
L’Aigle, destiné d’après son volume à se
nourrir de mammifères assez gros, avait be¬
soin plus que tout autre rapace, d’armes
meurtrières pour hâter la mort de ses vic¬
times, une fois qu’il s’en est emparé; mais,
avouons-le, ces victimes ne sont la plupart
du temps que de jeunes animaux, offrant
bien peu de résistance , tels que chevreaux,
agneaux, jeunes cerfs ou jeunes daims ; il se
rabat même , dans une grande disette de
proie vivante, sur les cadavres , et l’Aigle
criard , mange beaucoup de gros insectes
pendant l’été.
Les Aigles et particulièrement les grandes
esp. ont besoin, dit Temminck, de 5 à G
années ou de 6 ou 7 mues pour se revêtir
de la livrée parfaite et invariable qui les dis¬
tingue. Les grandes pennes des ailes et de
la queue sont les dernières parties du plu¬
mage qui changent de couleur; ces pennes
portent souvent encore les teintes de l’âge
moyen , tandis que le reste de la livrée est
à l’état parfait.
Nous avons remarqué que, dans le cours
de ces différentes mues, non seulement les
couleurs du plumage varient incontestable¬
ment, mais que la longueur proportionnelle
de la queue et même des ailes offre des
différences tranchées. Ainsi il est bien cer-
214
A1G
A1G
tain que chez l’adulte, la queue est beau¬
coup plus courte que chez le jeune, et que
les ailes offrent aussi quelque changement
dans les proportions des rémiges. Il n’est
pas étonnant, d’après cela , que l’on ait fait
autrefois plusieurs esp. sur des individus de
la même en livrée différente.
Les véritables Aigles ne se rencontrent guère
que dans l’ancien continent. Cinq esp. habi¬
tent l’Europe, et une partie d’entre elles se
rencontrent sur la chaîne des Alpes et des
Pyrénées; ce sont : Y Aigle impérial , Y Aigle
royal ou Aigle commun , Y Aigle criard ,
Y Aigle bonelli et Y Aigle botté. Une seule
esp. se rencontre à la Nouvelle-Hollande, et
présente, dans la forme de sa queue, conique
ou très étagée, une particularité qui se re¬
trouve également chez les Pygargues du
même continent; c’est l'Aigle à queue étagée
de Cuvier, Falco fucosus Tem. col. 32. Une
autre esp. des contrées adjacentes, Y Aigle
malais (Tem. Col. 117) , a l’ongle interne si
allongé qu’il dépasse de beaucoup celui du
doigt médian, d’où il résulte que les doigts
semblent diminuer progressivement de lon¬
gueur de l’interne à l’externe. Les Aigles,
comme les Vautours, évitent les pays de plai¬
nes où leur grand volume les ferait bientôt
remarquer et détruire, et habitent particu¬
lièrement, comme ceux-ci, les grandes chaî¬
nes de montagnes. C’est dans les forêts mon¬
tagneuses ou dans les rochers les plus éle¬
vés de ces montagnes qu’ils se retirent et
nichent de préférence. (Lafr.)
AIGLE. poïss. — Nom vulgaire d’une esp.
du g. Myliobate, commune dans la Méditer¬
ranée. Lacépède a aussi employé ce nom
comme épithète de son Chéilodiptère aigle,
qui est un Sciénoïde de nos côtes de la Man¬
che ainsi que de celles de la Méditerranée,
et dont l’esp. est, suivant nous, du g. Sciène
[SciœUa aquila Guy. Val.). (Val.)
AIGLE royal, moll. — Nom vulgaire du
Bulimus bicarinatus de Bruguière , Achatina
bicarinala de Lamarck. Très rare autrefois,
dans les collections, avant qu’on en connût la
patrie, cettecoquille est aujourd’hui très com¬
mune depuis que l’on sait qu’elle habite fré¬
quemment l’Afrique équatoriale. (Desh.)
AIGLES- AUTOURS. Morphnus, Cuv.^op-
«pvoç, sombre; nom d’une esp. d’oiseau de
proie chez les Grecs), ois. — Ce g. répond
à celui de Spizaëte de Vieillot ; il fait partie
de notre famille des Falconidêes , et de no¬
tre sous-famille des Accipitrinées. Sescaract.
sont : Bec assez fort, droit d’abord, puis
recourbé à quelque distance du front, garni
d’une cire à sa base , mandibule supérieure
comprimée , à arête assez anguleuse , forte¬
ment arquée et crochue , se terminant en
une pointe acuminée , tombante , dilatée
sur ses bords qui ne sont point dentés,
mais légèrement sinueux ; narines ellipti¬
ques. Tarses allongés, un peu grêles, emplu¬
més dans toute leur longueur , comme chez
les Aigles ; doigts de grosseur médiocre ,
courts, mais le médian et le postér. allongés;
l’externe et le médian unis à leur base
par une membrane; ongles puissants , très
arqués, le postér. et l’interne surtout, qui
surpassent de beaucoup le médian; l’externe
le moins long ; le médian à double rigole ,
comme chez les Aigles; ailes sur-obtuses, à
rémiges de longueur médiocre , les 4me et
5me d’égale longueur; et les plus longues at¬
teignant dans le repos à peu près le tiers
de la longueur de la queue qui est ordinai¬
rement fort longue et terminée carrément.
La plupart des espèces sont ornées d’une
huppe occipitale tombante. Ce nom d’ Aigle-
Autour convient d’autant mieux à ce
groupe, qu’il offre des rapports évidents
a vec ces deux genres ; à la forme du bec ,
aux tarses emplumés des Aigles, ils joignent
la hauteur des pattes, la brièveté des rémi¬
ges et la longueur de queue des Autours ,
mais le tout porté à un degré plus éminent.
Il paraît que dans leurs mœurs forestières ,
et leur manière de poursuivre et saisir leur
proie, les Aigles-Autours se rapprochent en¬
tièrement des vrais Autours et des Éper-
viers, et n’offrent plus de contact avec les Ai¬
gles; ce qui nous a décidé à les rapprocher
des premiers dans notre classification.
Nous séparons des vrais Aigles-Autours ,
ou Morphnus , à tarses toujours emplumés ,
une espèce à tarses nus , YUrubitinga , non
seulement à cause de cette différence , qui
a paru suffisante pour séparer les Pygargues
des Aigles, mais parce que , d’après ce que
Azara, et après lui M. d’Orbigny, nous ap¬
prennent des mœurs de l’Urubitinga , cet oi¬
seau est tout-à-fait inférieur en courage aux
Aigles-Autours rapaces , courageux et entre -
prenants comme les Autours. Suivant ces deux
voyageurs , l’Urubitinga se tient constam-
l
AI G
AIG
215
ment aux bords des marais , des lacs et des
rivières , en embuscade sur quelque ar¬
bre mort, en attendant patiemment que
quelque reptile aquatique , quelque petit
mammifère, ou quelque oiseau mort se
présente à sa vue, pour se laisser tomber
dessus et s’en repaître; ne poursuivant ja¬
mais les oiseaux au vol , s’abattant souvent
sur la fange des eaux stagnantes , probable¬
ment afin d’y saisir des reptiles, ce qui se
reconnaît facilement à ses pattes souvent
couvertes de cette vase. D’après ces indica¬
tions c’est, sans nul doute, un rapace à
mœurs de Buse , et qui ne peut rester avec
d’autres à mœurs d’Autour ; aussi Azara
l’avait-il placé dans ses Buses mixtes, sous
le nom de Buse mixte noire (l’adulte), et
de Buse mixte à longues taches (le jeune),
tandis qu’il range dans ses Eperviers, sous le
nom d ' Epervier patin , le bel Aigle-Autour
Urutaurana , ou varié d’Amérique. Nous
croyons donc devoir éloigner des Aigles-
Autours , Y Urubitinga , pour le grouper
avec ces Buses d’Amérique reptilivores, dé¬
signées par Azara sous le nom de Buses des
savanes noyées, à tarses presque aussi longs
que les siens, et dont nous formons le genre
Busarellus ou Buses des marais. Il y figurera
comme s. -genre, à cause de ses ailes plus
courtes, sous le nom & Urubitinga , et nous
laisserons le nom de Spizaëte, Vieill., qui a
la même signification qu’Aigle-Autour, àces
autres espèces américaines confondues avec
l’Urubitinga dans les Morphnus ou Spizaë¬
te à tarses nus, tels quel’ Aigle- Autour Huppé
de la Guyane ( F . guyanensis Baud.), qui
ne diffèrent réellement des vrais Morphnus
que par l’absence de plumes aux tarses , et
qui , par suite de leur grande conformité
avec eux, en ont probablement aussi les
mœurs.
Les Aigles - Autours habitent l’ancien
comme le nouveau monde. L’Amérique nous
en offre entre autres une espèce remarqua¬
ble par la beauté de son plumage (l’ U ru-
laurana); l’Afrique une autre, qui semble s’é¬
loigner un peu des espèces américaines par
ses ailes plus longues, et sa queue beaucoup
plus courte. C’est le Huvpart de Levaillant,
Afr. pl. 11, et de Bruce, Abyss., pl. 32, qui,
d’après Levaillant, donne la chasse aux liè¬
vres , perdrix et canards sauvages. En es¬
pèces indiennes , nous citerons V Autour uni-
colore de Tem., Col. 134, Falco limncelus
Horsf. L’Europe et la Nouvelle - Hollande
n’en possèdent point jusqu’à ce moment, à
moins qu’on ne doive ranger parmi les Ai¬
gles-Autours l’oiseau désigné par Yigors et
par Horsfield comme un Pygargue , sous le
nom de Haliœlus calei, et que Gould en rai¬
son de la forme arrondie de ses ailes et de
ses autres caractères rapproche plutôt des
Autours. (Lafr.)
AIGREMOINE. Agrirnonia, Tourn., L.
(Corrupt. latine d’oc pytyAn, nom chez les
Grecs d’une plante que les modernes rap¬
portent à leur Argémone, et qui, selon Dio-
scoride, guérissait les taies de l’œil, oc pysycç ).
bot. pii. — G. de la famille des Rosacées
(Dryadées, Bartl.), tribu des Dryadées, Vent.
(Potentillées , DG.; Fragariacées, Rich.; Rc-
séées , Reichenb.). Ses caract. sont les sui¬
vants : Tube calicinal turbiné ou subcylio-
dracé, accrescent, fovéolé à la surface ex¬
terne, hérissé vers son sommet de spinales
glochidiées; limbe 5-parti, resserré après la
floraison. Pétales 5, courtement onguiculés.
Etam. 10-20; filets subulés; anth. suborbi-
culaires , comprimées. Ovaires 2 , inadhé¬
rents, insérés au fond du calice, inclus ,
terminés chacun par un style filiforme ,
saillant et couronné d’un stigm. capitellé.
Péricarpe à 2 nucules ( quelquefois , par
avortement, une seule) chartacées, re¬
couvertes par le cal. devenu osseux. Graine
suspendue. Herbes vivaces. Feuilles inter-
rupti-pennées. Fleurs en grappe terminale
spiciforme. Pédicelles articulés au sommet,
accompagnés chacun à sa base d’une brac¬
tée trifide, persistante. Cor. jaune ou blan¬
châtre. — Ce g., propre aux contrées extra-
tropicales de l’hémisphère septentrional , se
compose de 6 ou 7 espèces. L’esp. connue
sous le nom vulgaire d ’Aigremoine ( Agri -
monia Eupatoria L.), et qui est commune en
Europe, était préconisée jadis comme re¬
mède tonique; mais, au fond, ses propriétés
se réduisent à l’astringence si fréquente
parmi les Rosacées en général. (Sp.)
AIGRETTE, zool. — Sorte d’ornement
donné par la nature à certains oiseaux, tels
que le Paon, les Ducs, quelques esp. de Hi¬
boux, etc. L’existence de cet ornement, ou de
quelque partie ayant de l’analogie avec lui ,
a motivé la désignation individuelle d’un
assez grand nombre d’animaux de toutes les
216
AIG
AIG
classes. C’est ainsi qu’on a appelé Aigrette
une esp. de singe ( Simia aygula ) du g. Cer-
coabas de Geoffroy , plusieurs esp. de Hé¬
rons; un poisson du g. Coris ; plusieurs esp.
de coquilles, etc. — Enfin, les entomolo¬
gistes désignent sous le nom d’ Aigrette ( Pap -
pus), les petits bouquets de poils, plus ou
moins touffus , que l’on remarque sur le
corps de différents insectes. (A. T.)
AIGRETTE. Pappus (naTnzoç, duvet).
bot. pu. — On appelle ainsi la réunion de
poils ou d’appendices de formes si variées ,
qui couronnent le fruit dans la plupart des
plantes de la famille des Synanthérées. L’o¬
vaire étant infère ou adhérent dans toutes
les plantes de cette famille, l’aigrette, quelle
que soit la diversité de forme sous laquelle
elle se présente , n’est en réalité que la par¬
tie supérieure ou le limbe du calice, dont
le tube ou la partie inférieure est soudé
avec l’ovaire. Les formes principales sous j
lesquelles l’aigrette peut se présenter sont
les suivantes :
1° Aigrette membraneuse ( Pappus mem-
branaceus ). Petite membrane entière, ou di¬
versement lobée ou dentée, qui entoure le
sommet du fruit, comme dans la Tanaisie,
la Camomille , etc. On dit encore dans ce
cas que l’aigrette est marginale ( Pappus mar-
ginalis).
2° Aigrette squameuse ( Pappus squa-
meus). Nous avons désigné sous ce nom les
aigrettes formées d’écailles ou de petites
folioles distinctes , qui sont évidemment
les dents ou les divisions du limbe calici—
nal; ainsi, dans le g. Helianthus , l’aigrette
t se compose de 2 écailles aiguës ; dans le g.
Tagetes ou OEillet d’Inde , on en compte
5, etc. Ces écailles, dont la forme varie beau¬
coup, sont quelquefois minces et membra¬
neuses; d’autres fois plus épaisses ou roides
et comme épineuses.
3° Aigrette soyeuse ( Pappus setosus). C’est
la forme la plus habituelle de l’aigrette qui
se compose de poils ou soies très fines ordi¬
nairement blanches, nacrées et disposées sur
plusieurs rangs. Quand on examine atten¬
tivement ces poils, on voit que les uns sont
simples, tandis qu’il en est d’autres qui
portent sur leur côté d’autres poils plus
fins et plus courts. De là les 2 modifications
qu’on a désignées sous les noms d’aigrette
poilue et d’aigrette plumeuse.
Quelle que soit la nature des poils qui for¬
ment l’aigrette soyeuse, on la dit sessile
( Pappus sessilis ), quand les poils naissent
immédiatement du sommet du fruit , et sti-
pitêe , quand elle est portée par un pro¬
longement filiforme du sommet du fruit ,
plus ou moins allongé et plus ou moins
grêle.
L’aigrette , comme nous l’avons déjà dit,
n’est qu’une forme particulière que prend le
limbe du calice. On l’observe spécialement
dans les plantes de la famille des Synan-
thérées ; mais quelques autres familles en
présentent aussi des exemples, comme les
Dipsacées et surtout les Yalérianées. Quel¬
ques auteurs ont désigné sous le même nom
d’Aigrette le bouquet de poils blancs et na¬
crés qui existent à la base de la graine dans
un grand nombre de genres de la famille
des Apocynées; mais c’est à tort, selon nous,
| ce nom devant être réservé pour une forme
| spéciale du limbe caücinal. (A. R.)
AÏGRQN. ois. — Synon. vulgaire de Cor¬
moran et de Héron dans quelques parties de
la France. (C. d’O.)
AIGUE-MARINE ( Aqua, eau ; marina ,
marine), min. — Nom que donnent les bijou¬
tiers à certaines variétés d’émeraude com¬
mune ou de béryl, dont la couleur d’un vert
bleuâtre rappelle çelfe de l’eau de mer. Ces
pierres font un assez joli effet, quand elles
sont bien taillées et sans défauts ; on en fait
des colliers, des bagues , des épingles, des
pendants d’oreilles; mais tous ces objets ont
une faible valeur.Presque toutes les Aigues-
marines qu’on trouve dans le commerce
viennent du Brésil et de la Russie. V Aigue-
marine orientale des lapidaires est une va¬
riété de Corindon-hyalin , dont la couleur
est analogue à celle de l’Aigue-marine ordi¬
naire. JA. Emeraude et Corindon. (Del.)
AIGUILLAT, poiss. — Nom vulgaire du
Squalus acanthias et des esp. voisines , qui
ont été réunies sous la dénomination géné¬
rique d ’ Acanthias. Ce g. appartient, dans la
méthode de MM. Muller et Henle, à la 4e
sect. de la famille des Squales. Ces auteurs
y rapportent Y Acanthias vulgaris , l’ A. Blain-
villii et VA. ayatus , toutes trois de nos
mers. (Val.)
AIGUILLE (corruption d ' Acus , aiguille).
poiss. — Nom donné à plusieurs poissons de
nos côtes, et particulièrement à un Syng-
217
AIG
nathe [Syng. cicus Lin.) et à l’Orphie (Esox
Belone Lin.). (Val.)
AIGUILLE, Acus. zool. et bot. — Déno¬
mination vulgaire donnée à quelques Pois¬
sons et à divers animaux, que leur forme al¬
longée et pointue a fait comparer à des ai¬
guilles. On l’a aussi appliquée à divers
végétaux dont les fruits affectent cette forme.
Ex. : l’Aiguille de Vénus ou de Berger (Scan-
dix pecten F&neris)-, l’Aiguille musquée ( Gé¬
ranium moschatum ), etc. (G. d’O.)
AIGUILLETTE, moll. — Geoffroy, dans
son traité des Coquilles des environs de Paris,
a donné ce nom à une très petite esp. d’A-
gathine que l’on rencontre sous les mousses
dans presque toute l'Europe : C’est Y Acha-
tina acicula de Lamarck, le Buccinum acicula
de Muller, et le Bulimus acicula de Bru¬
guière. C’est réunie à ce dernier g. que cette
esp. doit rester, dans lasect. des Agathines.
(Desh.)
AIGUILLON. Aculeus. poiss. — Osselets
formés d’une seule pièce et terminés par
une pointe aigüe qui , chez certains Pois¬
sons tels que la Vive, remplacent les rayons
des nageoires. — Les aiguillons ne font
d’ailleurs pas indispensablement partie de
l’appareil natatoire. C’est ainsi qu’on les
voit rangés isolément sur les parties latéra¬
les qui avoisinent la queue des Acanthures,
et répandus sur toute la surface du corps
des Raies et des Pleuronectes. Us sont alors
implantés sur un tubercule nommé Boucle.
(A. T.)
AIGUILLON (Aculeus). ins. — Dès les
temps les plus reculés, cette dénomination
a été appliquée à l’organe qui , chez certains
Hyménoptères et chez les Scorpions, est une
arme défensive ou même quelquefois offen¬
sive, ayant la propriété d’opérer une piqûre
et de donner passage à un liquide vénéneux,
qui, s’épanchant dans la plaie, occasionne
une douleur des plus vives. Considérée d’a¬
bord dans les Hyménoptères, cette partie
se montre comme une dépendance des orga¬
nes générateurs externes des femelles, et
comme l’analogue de l’appareil qui. chez les
autres insectes , est désigné sous les noms
d’oviductus et de tarière; elle parait servir éga-
lement à la copulation et à la ponte; mais
la manière dont elle agit n’est pas parfaite¬
ment connue. D’après une observation faite
parM. Audouin sur le Bornbus lapidarius , et
AIG
dont nous devons la communication à son
obligeance, l’Aiguillon, pendant l’accouple¬
ment , est relevé sur le dos, et l’intromission
de l’organe mâle paraît avoir lieu à la base;
mais l’on devra encore l’observer dans di¬
verses circonstances avant de présenter des
détails plus minutieux. Le principal carac¬
tère qui différencie Y Aiguillon de la tarière
consiste dans la faculté qui lui est propre
d’émettre au-dehors un venin redoutable
pour l’homme et pour les divers animaux ,
lorsqu’il se trouve introduit dans une piqûre
ou dans un endroit quelconque dénudé d’é¬
piderme. M. Audouin a fait ressortir une
double analogie bien marquée de cet organe
avec l’oviducte ou oviscapte de plusieurs
autres insectes , en établissant les rapports
qui existent entre l’aiguillon des Abeilles,
des Guêpes, etc. , et la tarière d’autres Hy¬
ménoptères et même des Cigales, qui ont
aussi la propriété d’opérer une blessure sur
les végétaux à l’aide de cet organe , et de sé¬
créter un liquide particulier qui occasionne
une exubérance très nuisible au végétal qui
en a été atteint. En effet, comme M. Lacor-
daire le fait remarquer, la transition est
nulle ou presque insensible de l’oviscapte des
Cigales, et surtout des Cercopes, à l’aiguil¬
lon des Guêpes et des Abeilles; c’est donc à
l’article Tarière qu’il faut chercher de plus
grands développements sur les formes qu’af¬
fecte cet organe, et sur les passages insen¬
sibles de ces formes, quand on considère
cette même partie dans toutes les familles de
la classe des Insectes. Ici nous nous bornons
à décrire les diverses pièces qui constituent
l’aiguillon et l’usage qu’en fait l’animal.
Les Hyménoptères qui en sont pourvus
sont les Guêpes, les Frelons, les Abeilles ,
les Bourdons , etc.; mais seulement les fe¬
melles, puisque, comme nous l’avons dit,
il constitue une partie essentielle de leurs
organes générateurs ; les neutres ou les ou¬
vrières , qui ne sont que des femelles dont
l’appareil reproducteur existe à l’état rudi¬
mentaire, en sont également munies; mais
tout le monde sait que l’on peut toucher
sans inconvénient les Abeilles et les Bour¬
dons mâles, puisque jamais chez eux au¬
cun organe ne se convertit en aiguillon.
Les auteurs anciens avaient reconnu sa pré- .
sence. Aristote prétendait que le roi des
Abeilles, c’est-à-dire la reine ou la mère,
H*
T. I.
218
A1G
en était muni. Columelle assura qu’Aris-
tote s'était trompé, et qu’il avait pris pour
un aiguillon un gros poil que le roi a dans
le ventre. Pline s’étonnait que les mâles en
fussent privés ou qu’ ils n’en tissent pas usage.
Cette arme, que l’on désigne aussi vulgai¬
rement sous le nom de dard, est toujours
renfermée dans l’intérieur du corps pen¬
dant l’inaction, et elle ne se montre au-de-
hors, par la contraction des muscles fixés au
dernier segment de l’abdomen , qu’au mo¬
ment où l’insecte veut en faire usage ou
qu’on l’inquiète, tandis que, dans beaucoup
d’autres insectes et particulièrement chez
les ïchneumoniens qui ont une tarière quel¬
quefois très longue , elle est toujours sail¬
lante.
Cet appareil a été assez bien décrit dans
les Abeilles par Swarnmerdarn etRéaumur.
Ce dernier a donné de longs détails sur sa
structure et sur les effets que produit le ve¬
nin qu’il sécrète; mais c’est seulement dans
X Abeille commune ( Apis mellifica ) qu’il a
été étudié d’une manière assez complète
pour faire connaître l’aiguillon , car dans
les autres Hyménoptères qui en sont pour¬
vus il n’en diffère que par de légères mo¬
difications dans la forme des pièces qui le
constituent.
En effet, l’Aiguillon, qui, à la vue simple,
paraît d’une si grande ténuité , est composé
de plusieurs pièces qui ont reçu des noms
différents. Les unes sont essentielles comme
les Stylets ; toutes les autres sont acces¬
soires. Ainsi, au moment où l’Abeille le fait
sortir , on n’aperçoit que l’enveloppe ou
l’étui de l’aiguillon. Les pièces que l’on dis¬
tingue sont une base, un étui et deux sty¬
lets, qui constituent un dard renfermé dans
l’étui. La base est composée de plusieurs
parties; Swarnmerdarn en avait compté huit.
etRéaumur a prétendu qu’il n’en existait que
six; mais, d’après d’autres observations, il
paraît évident que ce dernier a confondu en
une seule 2 pièces que Swarnmerdarn avait
distinguées. Au reste, comme M. Audouin l’a
fait observer, il existe plusieurs inexactitudes
dans les figures représentées par ces deux
auteurs, mais qui cependant sont suffisan¬
tes pour donner une idée assez exacte de
l’aiguillon, lorsque l’on fait abstraction des
détails. M. Duméril a fait connaître une nou¬
velle pièce, dont l’existence n’avait pas en-
A1G
eore été signalée, et que nous croyons avoir
bien reconnue; elle est située sur la ligne
médiane, ayant la forme d’un V, dont les
branches, dirigées en avant, s’articulent
avec Eétui , et sont très probablement des¬
tinées à Se ramener en dedans. Les autres
pièces, au nombre de quatre de chaque
côté, sont jointes par une membrane so¬
lide, et forment par leur réunion, une
sorte d’enveloppe qui entoure l’étui, et s’at¬
tache au dernier segment de l’abdomen.
Quelques muscles s’insèrent à cette enve¬
loppe, dont les pièces en s’articulant entre
les stylets , leur font exécuter la plupart
de leurs mouvements. Deux corps dépen¬
dant de la base se font encore remarquer
par leur forme allongée et leur couleur
blanchâtre; ils sont aussi membraneux,
creusés en gouttière, et forment, parleur
réunion , une sorte de gaine incomplète ,
enveloppant la partie antérieure de l'étui.
Réaumur pense qu’elle est destinée à garan¬
tir de tout contact les parties molles de l’ab¬
domen et de l’étui , et Swarnmerdarn croit
qu’elles servent à faire mouvoir l’étui d’a¬
vant en arrière; depuis, l’usage n’en a pas
été observé d’une manière plus satisfaisante.
Vêlai consiste en une tige cornée présen¬
tant à sa base un renflement que Réaumur
désigne sous le nom de talon , et qui , dimi¬
nuant sensiblement de grosseur, se termine
en une pointe assez aiguë. Quand on exa¬
mine cette partie, on s’aperçoit qu’elle ne
forme pas un cylindre parfait, mais qu’elle
n’est qu’une sorte de gaine dans laquelle est
logé le dard ; car il existe à sa partie infé¬
rieure une gouttière qui se prolonge dans
toute sa longueur.
Le dard lui-même n’est pas simple, mais
composé de deux stylets longs et effilés, qui
ne remplissent pas complètement l’inté¬
rieur de l’étui, et s’appliquent l’un contre
l’autre par leur face interne , qui est lisse ,
aplatie et parcourue dans sa longueur par
un si lion ; leur extrémité est très aigiie et
munie extérieurement de petites dents diri¬
gées vers la base. Ces deux stylets ne sont
pas réunis dans toute leur longueur , ils s’é¬
cartent près du talon, et décrivent dans tout
leur trajet une courbe très sensible. Sw'am¬
merdam et divers autres observateurs pen¬
saient qu’au moment où les deux stylets s’é¬
taient écartés, ils se trouvaient dégagés de
AfG
AI G
21 9
l’étui et rejetés en dehors. Celte opinion de¬
venait la conséquence nécessaire de la pensée
que l’étui était un cylindre conique; mais
d’autres observations faites plus attentive¬
ment ou avec des instruments plus parfaits ,
ont démontré qu’il n’en était pas ainsi, et
que l’étui , au lieu de se terminer au talon,
fournissait, comme les stylets, deux bran¬
ches presque aussi longues et canaliculées
l’une' et l’autre , de manière à recevoir
les deux stylets, comme cela a lieu dans le
reste de leur étendue. Maintenant que la
composition de l’aiguillon est connue dans
l’Abeille domestique, on peut la considérer
comme également connue dans toutes les
autres familles et genres de la section des
Hyménoptères porte - aiguillon ; car, après
avoir comparé cet organe dans l’Abeille do¬
mestique avec celui des Abeilles perce- bois
( Xylocopaviolacea ), des Guêpes, des Frelons
( f^espa crabro , T^e.spa communis ) et même
de quelques autres genres, nous avons re¬
connu une structure parfaitement analogue
quant à ce qui est du nombre des parties
constituantes et de leurs connexions. Ce n’est
que dans la forme que quelques différences
peu prononcées se font remarquer , ainsi :
dans l’Abeille perce-bois, l’aiguillon nous a
paru plus petit et peut-être plus conique
proportionnellement à la dimension des In¬
sectes; dans les Guêpes , il est assez court et
robuste, et les deux pièces constituantes de
l’étui sont plus larges et plus fortement ci¬
liées sur les parties latérales. M. Westwood,
dans son ouvrage intitulé : Introduct. la the
modem classif. oflnsecis, tome 2, pag. 174,
fig. 79, n° 15 à 20 , a représenté avec la plus
grande exactitude les diverses parties de
l’aiguillon dans cette même Guêpe commune.
On conçoit facilement que le grand nombre
de pièces entrant dans la composition de
cette arme si utile aux Insectes qui en sont
pourvus, doit amener la plus grande mo¬
bilité. En effet, outre les deux principaux
mouvements dont jouit cet organe, celui
de protraction et de rétraction dus à la
dilatation et à la contraction des muscles in¬
sérés à la base , il existe différents mouve¬
ments indispensables à l’Insecte , car si
l’aiguillon ne pouvait que sortir de l’ab¬
domen et y rentrer, l’animal qui en fait
usage n’atteindrait que très difficilement les
corps qu’il veut piquer; mais il est suscep¬
tible de directions dans tous les sens, de ma¬
nière que l’Abeille ou la Guêpe peut le tour¬
ner également de tous les côtés, étant aidée
encore par la grande mobilité de l’abdomen.
Nous avons vu l’aiguillon consistant prin¬
cipalement en un dard formé par deux sty¬
lets ayant tout-à-fait l’apparence de la pointe
d’une aiguille extrêmement fine , qui serait
engagée dans un étui dont elle pourrait sor¬
tir à volonté; mais cette arme ne produit pas
seulement l’effet que produit une aiguille.
Deux vaisseaux analogues à des glandes se
réunissent en un canal commun pour aboutir
à une vésicule musculeuse, réservoir du ve¬
nin, et éjaculant, par la contraction de ses
parties latérales, le liquide vénéneux qui
passe par un canal court et terminé à l’en¬
droit où les deux stylets se séparent , coule
dans le sillon qui existe à leur face in¬
terne, et s’épanche dans la piqûre prati¬
quée par le dard lui-même. Aussitôt que
le poison a pénétré sous l’épiderme , il oc¬
casionne les douleurs les plus vives, et son
action est suffisante pour paralyser, en quel¬
que sorte, momentanément, l’endroit qui en
a été atteint; il suffit pour tuer certains Insec¬
tes , ou pour les engourdir à tel point qu’il ne
leur reste plus qu’une vie toute végétative.
C’est ce que nous exposerons avec plus de
développements à l’article Fouisseurs. Nous
avons vu que dans toute la classe des In¬
sectes, la tarière, ou mieux l’oviduete, n’é¬
tait converti en véritable aiguillon que dans
l’ordre des Hyménoptères, et encore que ce
n’était seulement que dans une section de
cet ordre, dont il fournissait le principal
caractère.
Que l’on examine donc maintenant si les
Insectes qui en sont pourvus" n’ont pas dans
leurs habitudes quelque chose qui leur soit
propre, et l’on verra que ce sont ceux-là
mêmes dont l’instinct est le plus développé ,
qui doivent prendre soin de leur progéni¬
ture , élever leurs petits , les défendre ou
leur apporter leur nourriture. Le Sphex ou
le Crabro ne verra jamais sortir la larve de
ses œufs, car déjà il aura cessé de vivre. La
petite larvene peut se nourrir que d’insectes î
elle est privée d’organes de locomotion, elle
ne peut aller chercher sa nourriture, et
périrait si le Sphex, qui lui a donné le jour,
n’avait apporté autour d’elle des Insectes
en quantité suffisante pour sa subsistance
220
AI K
AI G
pendant tout le temps qu’elle doit passer à
l’état de larve; mais elle aurait eu beau¬
coup de peine à s’emparer de ceux qui de¬
vaient lui servir de pâture , si le Sphex ne
les eût percés de son aiguillon. Le venin les
a plongés dans un engourdissement com¬
plet; ils vivent encore, mais ils sont incapa¬
bles d’exécuter le moindre mouvement. Des
observations;des plus curieuses ont été faites,
par M. Audouin, sur ces habitudes dans plu¬
sieurs Hyménoptères. La Guêpe, le Bour¬
don voient leurs petits éclore; ils vont cher¬
cher leur nourriture et la leur apportent;
mais à combien d’attaques ces larves n’au¬
raient-elles pas été exposées, si les femelles
et les neutres n’avaient pu les défendre P
Aussi ce sont les Insectes chez lesquels l’on
remarque Se plus d’instinct , dont la plupart
vivent en sociétés nombreuses où tous les
individus travaillent en commun aux soins
de la progéniture.
L’aiguillon, en sécrétant ie venin, a le
pouvoir de tuer ou au moins d’engourdir
complètement les Insectes qui en ont été pi¬
qués. Sur l’homme et sur les divers animaux
vertébrés il peut aussi avoir des effets assez
fâcheux, car îa piqûre d’un seul Hyménop-
tère suffit pour faire gonfler la partie bles¬
sée et y produire des douleurs très aigues ;
et même, dans certains cas, elle peut occa¬
sionner la fièvre. Plusieurs naturalistes et
différentes personnes, pour se convaincre
que la piqûre de l’aiguillon n’était réelle¬
ment vulnérante que par la présence de la
liqueur venimeuse, ont introduit dans une
piqûre faite avec une aiguille une pe¬
tite quantité de venin obtenu en pressant
la vésicule qui Se contient, et les effets
qu’elles ont ressentis ont toujours été ana¬
logues à ceux qu’occasionne l’aiguillon mê¬
me. La nature de ce liquide est encore in¬
connue. On sait seulement qu’il se coagule
au contact de l’air, qu’il a une saveur styp-
tique, enfin qu’il ne rougit pas îa teinture de
tournesol et ne verdit pas le sirop de vio¬
lette ; mais ses effets irritants sont connus de¬
puis bien des siècles. Plusieurs remèdes ont
été préconisés pour apaiser la douleur que
produisent ces piqûres; mais il est évident
qu’aucun ne donne de résultat satisfaisant;
l’huile, l’eau-de-vie, la salive, ont été em¬
ployés, quelquefois, dit-on , avec succès;
cependant il ne faut pas trop se fier à ces re¬
mèdes. 'L’ammoniaque produit de meilleurs
résultats; mais un autre moyen qui réussit
assez bien et que l’on conçoit facilement ,
consiste à sucer la plaie avant que le
venin ne se soit complètement épanché.
Lorsque l’aiguillon est resté dans la plaie,
il faut avoir soie de S’arracher, en évitant
de presser îa vésicule , car alors on ferait
couler une plus grande quantité de liquide;
du reste, il est rare que l’animal laisse ainsi
son aiguillon. Cela arrive pourtant quel¬
quefois, à cause des épines qui garnissent
le dard au côté externe, et qui empêchent sa
sortie du corps dans lequel il a pénétré. Dans
ce cas, l’insecte périt bientôt à cause de la
déchirure de son rectum et de son oviducte.
On rapporte généralement que la piqûre
d’une Guêpe ou d’une Abeille est presque
sans résultat fâcheux chez certaines per¬
sonnes ; ce qu’il faut attribuer à une plus
grande dureté de l’épiderme, qui dès lors
empêcherait l'aiguillon de pénétrer autant.
Il est presque inutile de dire qu’un Hymé-
noptère ayant piqué plusieurs fois de suite
ne peut plus causer de douleur par de nou¬
velles piqûres, parce que le liquide s’épuise
bientôt; mais il se reproduit au bout de très
peu de temps.
Chez les Scorpions , la structure de l’ai¬
guillon est beaucoup plus simple : il est for¬
mé par le dernier segment de l’abdomen ,
qui se termine en une pointe perforée, don¬
nant passage à un liquide très venimeux, dont
les effets ne paraissent peut-être plus funes¬
tes qu’en raison de sa plus grande abondance.
Nous ferons connaître sur ce sujet quelques
particularités dignes d’intérêt en traitant de
l’article Scorpion. (Emile Blanchard.)
AIGUILLON , Aculeus. bot. ph. ■ — On ap¬
pelle ainsi les piquants qui existent sur
certaines parties des végétaux , quand ils
naissen t simplement de l’écorce et qu’ils sem¬
blent n’être que des espèces de poils endur¬
cis, comme, par exemple, dans les rosiers. Il
ne faut pas confondre les aiguillons avec les
épines, qui sont ordinairement des parties
avortées, terminées en pointe roide et pi¬
quante à leur sommet, et qui se continuent
intérieurement avec le corps ligneux de la
tige. V. Épine. (A. R.)
AIKIMl. bot. ph. — Le g. ainsi nommé
par Wallich (Pl. asiat. rarior. 3, p. 4G,
t. 273), et qui fait partie de la famille des
AIL
au
221
Graminées, avait été décrit et figuré par
M. Kunth (Gram. 2 , p. 486 , t. 158) , sous le
nom de Ratzeburgia. V . ce mot. (A. R.)
AIL. Allium. bot. ph. — Grand g. delà fam.
naturelle des Àsphodélées , caractérisé par
des fleurs disposées ensertuleou en ombelle
simple , enveloppée de spathes scarieuses.
Le cal. est coloré, formé de 6 sépales égaux,
étalés ou plus ou moins dressés. Les étain, au
nombre de 6 , à peu près de la longueur des
sépales , à la base interne desquels elles sont
attachées , ont leurs filaments planes, assez
souvent trifurqués au sommet; la pointe du
milieu portant une anthère allongée et à 2
loges. Le fruit est une capsule à 3 côtes ou
comme triangulaire, ordinairement enve¬
loppée par le calice qui persiste , sans pren¬
dre d’accroissement, à 3 loges contenant cha¬
cune un certain nombre de graines ordinai¬
rement noires et anguleuses et s’ouvrant en
3 valves. Le bulbe est simple ou composé ;
les feuilles planes ou cylindriques et creuses;
la hampe nue ou fouillée. — Dans quelques
espèces , les fleurs sont en partie remplacées
par des sortes de bourgeons écailleux ou de
petites bulbes qu’on nomme Bulbilles, et qui
sont autant de moyens de propagation de la
plante. On dit alors que ces esp. sont vivi¬
pares.
Le nombre des esp. de ce g. est très consi¬
dérable ; il dépasse 160. Elles sont répandues
dans presque toutes les contrées du globe ,
mais plus particulièrement dans l’Europe
méridionale et l’Asie. Plusieurs sont culti¬
vées dans nos jardins comme plantes potagè¬
res. Il nous suffira de citer ici les esp. sui¬
vantes, dont l’emploi et les propriétés sont
connus de tout le monde.
§ I. Feuilles planes.
1. L’ail commun (Allium salivum L.) , qui
paraît originaire des sables de la Sicile. Ses
bulbes sont composés. On les emploie non
seulement comme assaisonnement ou condi¬
ment, mais elles font aussi partie de plu¬
sieurs préparations médicamenteuses.
2. La Rocambole (Allium scorodopra-
sum L.), qui croît sauvage en Grèce, en
Italie, en Portugal, etc., a également des bul¬
bes composés; ses fleurs sont entremêlées de
bulbilles.
3. Le Poireau (Allium porrum L.), dont
la patrie paraît être aussi le midi de l’Eu¬
rope, et spécialement la Péninsule ibérique.
§ IL Feuilles cylindriques et creuses.
4. L’Ognon commun (Allium cepa L.). C’est
sans contredit l’esp. la plus importante et la
plus utile du g. par son emploi journalier
dans nos préparations culinaires. On en cul¬
tive un grand nombre de variétés.
5. L’Eciialote (Allium ascalonicum L.);
on la croit originaire des montagnes de la
Palestine.
6. La Ciboule (Allium fistulosum L.).
7. La Civette ou Ciboulette (Allium
Schœnoprasum L.).
Dans nos parterres d’ornement on cultive
fréquemment une belle esp. nommée vul¬
gairement Ail doré. C’est Y Allium Moly L.
On la plante en bordure , et elle fleurit dés
le premier printemps. (A. R.)
AILANTUS. bot. pii. — Sous le nom
d’ Allante ou arbre du ciel, les habitants des
Moluques désignaient, à ce que nous apprend
Rumph, le grand arbre si répandu mainte¬
nant dans nos promenades et nos parcs , et
nommé vulgairement Vernis de la Chine. On
l’avait pris long-temps pour un Sumac. Des¬
fontaines, en l’en distinguant génériquement,
lui donna le nom qu’il porte , grécisé mal à
propos par l’addition d’unâ; et, lorsque les
familles naturelles furent établies, l’Ailante
prit place auprès des Sumacs dans celle des
Térébinthacées. Cette famille fut divisée plus
tard, et plusieurs de ses g. durent quitter la
classe des périgynes, pour prendre place
parmi les hypogynes, où les appelait l’in¬
sertion de leurs étamines. VAilantus en
fait partie et se classe maintenant à la suite
des Zanthoxylées , ainsi que semblent l’in¬
diquer les caract. suivants : Fleurs polyga¬
mes; mâles : cal. 5-fide; 5 pétales plus longs,
ouverts ; étam. 10; 5 alternes avec les péta¬
les, et les égalant en longueur; 5 opposées
plus courtes. Disque central, portant en de¬
hors les pétales et les étam., prolongés au-
dessus de leur insertion en un rebord annu¬
laire qui a 5 replis sinueux et cachant à
l’intér. 5 petits rudiments d’ovaires. Fleurs
hermaphrodites (ou femelles): cal., pétales et
disque comme dans les mâles. Etamines en
moindre nombre par avortement ; ovaires
4-5 distincts, comprimés, portant chacun
inséré sur une échancrure de leur bord in¬
terne, un style que termine un stigm. réflé¬
chi. Autant de samares oblongues, compri¬
mées , membraneuses, diversement réticu-
222
AIL
AIL
lées , renflées au milieu qui correspond à une
loge 1 -sperme. Graines comprimées, sus¬
pendues , continuant sous un tégument
membraneux, doublé d’une couche mince
de périsperme, un embryon droit à radicule
courte et supérieure , à cotylédons planes, fo¬
liacés.
Outre YAilantus glandulosa Desf. ou "Ver¬
nis de la Chine , on en connaît 3 autres esp.
originaires de Dinde et des Moluques, dont
une est le Pongelibn de Rheed. Ce sont de
grands arbres, à feuilles composées de folio¬
les disposées par paires avec ou sans im¬
paire, inéquilatérales, entières ou dentées,
sans points glanduleux. Leurs fleurs d’un
blanc verdâtre ou jaunâtre forment de gran¬
des panicules terminales. (Ad. J.)
AILE. Ala. moll. — Nom vulgaire donné
1 0 à la lèvre de certaines coquilles lorsqu’elle
se développe d’une manière remarquable
(ex. : Y Aile d’ Aigle , syn . de Strombus gigas );
2° à diverses coquilles , à cause des couleurs
dont elles sont ornées ,(ex. : Aile de Papil¬
lon , syn. de Conus genuànus) , ou de leur
forme générale (ex. : Aile de corbeau , syn.
de Pinna nigrina ) ; 3° aux nageoires , ou
membranes latérales de quelques Céphalo¬
podes et Ptéropodes. Enfin, parmi les Zoo-
phytes, on a nommé la Pennatule Aile de
mer ou Aile marine , etc. (C. d’O.)
AILE. Ala. bot. pu. — Toutes les fois qu’un
organe présente des appendices foliacés ou
membraneux , planes ou roides qui s’en
élèvent en formant des angles plus ou moins
aigus, ces appendices sont appelés Ailes , et
l’organe qui les porte est dit ailé. Ainsi la
tige du bouillon blanc, de la consoude; le
calice de quelques Bégonia , le fruit des
Erables, des Malpighiacées; les graines des
Quinquinas et de plusieurs autres Rubiacées
sont ailées. (A. R.)
AILE DE PIGEON, bot. cr. — Nom vul¬
gaire des Agaricus columbarius et argyra-
ceus, esp. qui, sans être vénéneuses, ne sont
néanmoins pas comestibles. (C. L.)
AILE SINGULIÈRE, ois. — C’est dans
Azara le nom d’une esp. de petit oiseau du
Paraguay, qu’il décrit à la suite de ses 7a-
churis , espèces de petits gobe-mouches. Elle
est remarquable, en effet, par ses ailes mu¬
nies d’un grand nombre de pennes les plus
pointues , les plus étroites et les plus faibles
que cet auteur eût jamais vues, et par des
tarses comprimés comme ceux d’un oiseau
aquatique. Nous ne pensons pas que depuis
l’individu cité par Azara aucun autre de cette
espèce ait été retrouvé ou indiqué par aucun
naturaliste. (Lafr.)
AILÉES. Alatœ. moll. — Lamarck donne
ce nom à une famille de Mollusques, dont les
coquilles sont remarquables par la dilatation
du bord droit. Cette famille renferme les g. :
Roslellaire , Plèrocère , et Slrombe. V. ces
mots. (Desii.)
AILERONS ou CUILLERONS. ins. — On
nomme ainsi 2 lamelles membraneuses , ap¬
pliquées l’une sur l’autre en forme de valves
et attachées de chaque côté du mésothorax
à la base des ailes des Diptères. Ces lamelles
varient pour la taille suivant les familles ,
et sont d’autant plus grandes que les balan¬
ciers au-dessus desquels elles sont placées
sont plus petits et vice versa. Ainsi elles
sont très développées dans lesMuscides, dont
les balanciers sont très courts, tandis qu’elles
sont rudimentaires et même entièrement
oblitérées dans les Culicides et les Tipulai-
res, dont les balanciers sont très longs; mais
quelle que soit la taille des ailerons , leur
lamelle infér. est toujours plus grande que
la supér. Du reste ces 2 lamelles sont ovales,
convexes extérieurement et concaves inté¬
rieurement; elles sont plus ou moins translu¬
cides, ciliées dans leur contour et atta¬
chées ensemble par leurs bords antérieurs ,
comme les 2 valves d’une coquille. Nous
avons dit qu’elles étaient appliquées l’une
sur l’autre, mais c’est dans l’inaction ; car,
lorsque l’insecte vole, elles s’ouvrent et
se placent sur un même plan. — Plusieurs
naturalistes ont pensé que les ailerons des
Diptères remplaçaient pour eux les secondes
ailes des Hyménoptères ; mais c’est une er¬
reur ; car il faudrait pour cela qu’ils fussent
insérés , comme elles , au métathorax ; or il
est aisé de s’assurer, ainsi que Ta fait obser¬
ver le premier M. Audouin , que non seule¬
ment ils tiennent au mésothorax, mais qu’ils
font corps avec les ailes dont ils ont l’air d’ê¬
tre un organe distinct, n’en étant séparés
que par une fissure plus ou moins profonde,
qui disparaît même entièrement dans beau¬
coup d’espèces. Ce qui confirme encore la
vérité de cette opinion , c’est la découverte
faite par le même savant , ainsi que par La-
treille , de l’existence des ailerons dans cer-
I
AIL
tains Coléoptères ; en effet , si l’on soulève
les élytres des grandes espèces de Dystiques
et d’IIydrophiles , on apercevra facilement
à leur base une membrane qui leur est ad¬
hérente , ayant la même forme et la même
organisation que l’aileron des Diptères. À la
vérité cette membrane est simple , mais elle
l’est également dans les Taons , ce que nous
avons oublié de dire au commencement de
cet article.
Quant à l’usage des ailerons chez les Dip¬
tères , des expériences ont prouvé qu’ils ne
contribuent en rien à leur bourdonnement ,
comme plusieurs naturalistes l’ont avancé.
Tout porte à croire qu’ils ne servent qu’à di¬
riger ou à modifier le vol. K. Balanciers.
(D.)
AILES ( Ala ). zool. — Ce sont des membres
modifiés, pour la locomotion aérienne. — Une
analogie incomplète dans les fonctions a fait
désigner sous le nom d 'Ailes, des appendices
auxquels ce nom doit être refusé , tels que
les parachutes de certains mammifères et
de quelques petites esp. de reptiles sauriens,
les nageoires élargies des dactyloptèresetdes
exocets. Les premiers ne sont pas des mem¬
bres ; et les uns comme les autres sont des
organes de soutien , mais non de locomotion
aérienne. La formule que nous proposons
les rejette donc tous également, en même
temps qu’elle nous parait embrasser toutes
les formes organiques auxquelles est dû vé¬
ritablement le nom $ Ailes, à savoir, parmi
les vertébrés, les membres antérieurs des
Chéiroptères , des Oiseaux et des Ptérodac¬
tyles, et deux paires de membres thoraci¬
ques chez les Insectes.
Le vol est de tous les modes de locomotion
celui qui exige le déploiement de forces le
plus considérable. Dans un milieu d’une
densité aussi faible que l’air, l’animal qui
vole a d’abord à supporter par une action
musculaire tout le poids de son corps ,
comme celui qui marche à la surface de la
terre ; mais il n’a pas , comme ce dernier,
un point, un appui fixe. Il est perpétuelle¬
ment placé dans la condition d’une masse
qui tombe; et pour représenter la somme
des forces qu’il lui a fallu dépenser dans un
temps donné, seulement pour se soutenir,
il faudrait y faire entrer comme élément
la quantité de mouvement qu’il aurait ac¬
quise, d’après les lois de la chute des corps,
AIL 223
en tombant dans le vide pendant le même
espace de temps. Celte dépense de for¬
ces musculaires qui peut être exigée d’un
animal pour qu’il obtienne l’immobilité rela¬
tive dans le milieu où il se trouve plongé, est
presque nulle chez les animaux aquatiques,
qui ont à peu près le même poids spécifique
que l’eau dans laquelle ils vivent. Il en est
de même dans plusieurs attitudes pour les
animaux terrestres, et elle se réduit pour eux,
dans les cas les plus défavorables, à l’effort
musculaire nécessaire pour empêcher la
flexion des pièces mobiles articulées dont se
compose la charpente de leurs membres.
Elle atteint son maximum chez les animaux
aériens.
Aussi, est-ce à ces derniers que la plus
grande puissance musculaire a été départie;
et ne devons-nous pas nous étonner qu’ils ap¬
partiennent tous aux deux seuls embranche¬
ments qui aient été bien partagés sous le
rapport de la solidité de la charpente et de
la puissance des mécanismes, l’embranche¬
ment des vertébrés et celui des articulés.
Si , au lieu de considérer l’ensemble des
êtres, nous entrions dans les détails, si nous
examinions chaque être qui vole en particu¬
lier, en le comparant à ceux qui ne volent
point, nous verrions que cette fonction si la¬
borieuse est une sorte de centre vers lequel
tend à se porter toute l’énergie muscu¬
laire, au détriment des autres fonctions
qui ont pour principe l’action des muscles.
Les Chéiroptères comme les Oiseaux , et ces
derniers comme les Insectes qui volent bien,
sont des animaux faibles partout ailleurs que
dans leurs ailes, dans les muscles qui meu¬
vent celles-ci, et dans les autres organes qui
s® rapportent à la fonction du vol. Lorsque
dans un groupe créé en général pour le vol
nous rencontrons des individus propres à
quelque autre laborieuse fonction , ce sont
des êtres détournés, en quelque sorte, de la
destination générale ; car chez eux la locomo¬
tion aérienne est nulle ou réduite à de fai¬
bles proportions. Les Gallinacés, les Echas¬
siers coureurs, les Palmipèdes plongeurs
parmi les Oiseaux; les Fourmis travailleuses ,
et les Insectes fouisseurs , nageurs, ou sau¬
teurs, mettent dans toute son évidence ce
fait, qui n’est qu’un cas particulier delà
loi beaucoup plus vaste du balancement des
organes, établie par M. Geoffroy St-Hilaire.
224
AIL
AIL
Nous n’avons pas à nous occuper ici de l’é¬
tude des ailes considérées dans chaque
groupe d’êtres en particulier, ce qui nous
entraînerait en des détails pour lesquels nous
devons renvoyer aux différents articles spé¬
ciaux de ce Dictionnaire ; nous nous conten¬
terons d’envisager actuellement ces organes
sous leur point de vue le plus général. Or, ils
présentent à étudier un premier élément
constant, leur charpente solide, qui n’est
autre chose que celle diversement modifiée
des membres mêmes qu’ils représentent,
puis un second élément destiné à compléter
le premier , et dont toutes les formes se ré¬
duisent à deux.
Tantôt, en effet, cet élément est fourni par
une portion de l’enveloppe générale du corps,
par la peau étendue en une membrane à dou¬
ble feuillet, nue ou couverte d’appendices de
nature diverse. Telles sont ou ont été les
ailes des Chéiroptères, des Ptérodactyles, et
de la presque totalité des Insectes. Le rap¬
port des ailes de ce type avec les palmures
qu’offrent les pattes de la plupart des Ver¬
tébrés nageurs est fort remarquable.
Tantôt ce sont les appendices tégumen-
taires qui sont appelés à fournir cet élé¬
ment important. Les ailes des Oiseaux,
et celles de certains petits lépidoptères qui
portent le nom de Ptérophores, sont dans ce
caset ce second type nese montre pas moins
fidèlement représenté que le premier dans
la conversion des membres en appareils spé¬
ciaux de locomotion aquatique ; car l'agran¬
dissement des membres en surface , pour la
natation, par l’emploi des appendices tégu-
mentaïres, dont on trouve déjà des traces
bien manifestes dans la classe des reptiles,
est, avec l’élargissement des pièces squelet¬
tiques des articles eux- mêmes, le seul,
que nous sachions, qui se manifeste chez
les articulés proprement dits, ou articulés à
membres articulés. ■
Mais jusqu’à quel point pouvons-nous dire,
comme nous l’avons fait, que les ailes sont
toujours des membres modifiés? C’est là ce
qu’il importe que nous établissions, si nous
voulons donner quelque valeur à la formule
que nous avons proposée. Mais c’est là aussi,
nous ne devons pas le taire, ce qu’il y a de
plus difficile dans ] histoire philosophique
des Ailes, et nous n’espérons pas faire par¬
tager à tous nos lecteurs la conviction que
nous avons acquise à cet égard; ce serait
l’affaire d’un travail bien plus développé
que ne peut l’être un article de la nature
de celui-ci. Entre les ailes de ceux des ver¬
tébrés qui en possèdent et les membres an¬
térieurs, il y a sans doute une analogie de
nature à frapper les yeux les moins exercés;
mais il n’en est plus de même des ailes des
Insectes. Cependant , l’opinion qu’on doit
les regarder comme des membres modifiés
n’est pas à beaucoup près nouvelle dans la
science. Déjà Jurine avait comparé les ailes
des Hyménoptères aux ailes des Oiseaux;
mais Latreille était allé beaucoup plus loin,
et en s’appuyant sur des analogies extérieu¬
res , dans un mémoire plein de cette saga¬
cité d’observation extérieure qui n’appar¬
tenait guère qu’à lui, il avait réfuté l’opi¬
nion de M. de Blainville qui voulait que ce
ne fussent que des trachées renversées, et il
y avait fait ressortir une foule d’analogies
frappantes qui existent entre certaines ailes
et les membres de certains insectes ; mais il
A
s’en était tenu là. Bien plus, craignant d’a¬
voir émis des doctrines trop audacieuses , il
était revenu depuis sur ses premières asser¬
tions pour les abandonner en partie. M. Au-
douin, tout en faisan t ressortir les nombreuses
ressemblances qu’il y a entre ces deux ordres
d’organes, combattit fortement l’idée quel’un
fût l’analogue de l’autre; mais on voit assez
combien cette opinion avait d’attraits pour
un esprit généralisateur comme le sien, car
il va jusqu’à dire :
« Si nous ne partageons pas sur l’origine
» des ailes l’opinion de Latreille , c’est parce
» que leur position sur le dos et sur un seg-
» ment pourvu déjà d’une paire de pattes,
» ne nous permettait pas de les considérer
» comme les analogues de celles-ci ; le fait
» de la ressemblance sous tous les autres rap-
» ports n’en existait pas moins, etc. »
Une seule objection a donc arrêté M. Au-
douin, et l’a conduit à proposer une autre
théorie des ailes des insectes. D’après lui ,
les ailes seraient des appendices bien dis¬
tincts des pattes par tous leurs rapports ana¬
logiques, et appartenant en propre à l’ar¬
ceau supérieur des 2me et 3me anneaux du
thorax; chaque anneau devrait donc être
considéré analogiquement comme possédant
deux paires d’appendices.
Les nombreuses dissections d’insectes que
AIL
AIL
nous avons faites depuis quelques années,
cl qui avaient surtout pour but d’obte¬
nir de l’investigation du système nerveux
de nouvelles données pour l’étude philoso¬
phique de ces animaux , nous ontconduità
une conviction différente , que nous nous
contenterons de formuler ici , mais que nous
désirons vivement pouvoir publier plus tard
avec tous les développements nécessaires.
Le thorax des Insectes s’offre à notre es¬
prit comme représentant 5 anneaux et non 3
seulement. — Le 1er est le prothorax, qui ne
porte jamais d’appendices à son arceau supé¬
rieur, etdontM. Audouina fait ressortir toute
la simplicitéde composition relativement aux
autres. — Le2me serait l’anneau des lres ailes ;
celles-ci en seraient les membres. — Le3me se¬
rait l’anneau des 2mcs pattes. Ces deux an¬
neaux , en se soudant intimement et en se
portant, le 1er en haut, le 2me en bas, pour
obéira des nécessités de fonction, constitue¬
raient cet anneau si compliqué que M. Au-
douin a désigné sous le nom d e mésothorax.
— L’anneau des 2mes ailes et celui des 3mes
pattes constitueraient, par une soudure toute
pareille, le métathorax , et les ailes, d’après
cette manière de voir, seraient les membres
«les 2e et 4e anneaux du thorax. (L. D. y. r.)
AILES. Alœ. ois. — Bien qu’a l’article pré¬
cédent on ait annoncé que le mot Aile ,
considéré dans ses rapports avec les diffé¬
rentes classes, ne serait traité qu’aux géné¬
ralités de chacune d’elles, il acquiert tant
d'importance dans l’étude comparée des fa¬
milles diverses. des Oiseaux , que nous nous
sommes décidé à présenter dès ce moment
nos observations sur ce sujet.
Les Oiseaux ne pourraient se soutenir et
se diriger dans le fluide aérien , si les rames
qu’ils ont reçues de la nature n’avaient été
douées d’une étendue et d’une vigueur con¬
sidérables. L’aile à forme allongée , mue par
12 muscles d’une incroyable énergie, ar¬
quée antérieurement et d’une légère conca¬
vité, produit, à l’aide des pennes élastiques
qui la terminent, un vol puissant, une
force capable de résister aux vents les plus
impétueux. Elle se compose , comme le
bras de l’homme, et le membre antérieur
des autres mammifères, de 3 parties analo¬
gues, à l’humérus ou bras (pl. C,fig. 1, a.), à
l’avant-bras, formé de 2 os , le radius [b) et le
cubitus (c), et à la main ou carpe ( d ) réduite,
2 25
[ selon Cuvier à un seul doigt et aux rudi¬
ments de 2 autres. Sur toute la longueur de
ce membre, sont implantées de longues plu¬
mes, fermes, élastiques, qui, par leur rap¬
prochement, forment ces rames au moyen
desquelles l’oiseau frappe et fend l’air. Les
plus extérieures de ces pennes se nomment
primaires ; elles sont au nombre de 10 (e)
et sont attachées à la main. Les suivantes ,
nommées secondaires (/) , varient en nom¬
bre et adhèrentà l’avant-bras; enfin les plus
rapprochées du corps ou tertiaires sont fixées
sur l’humérus. L’os qui représente le pouce,
porte encore quelques pennes nommées
bâtardes, petites , presque atrophiées , et
que M. Swainson dit être au nombre de 10
comme les primaires (g). Toutes ces pennes
sont recouvertes à leur base par plusieurs
rangées de plumes courtes et moyennes ,
désignées sous les noms de petites , moyen¬
nes et grandes couvertures. Celles-ci sont
supérieures et inférieures aux pennes. Tou¬
tes les inférieures sont faibles, à tuyaux
très déliés, et ne donnent à l’aile aucune fer¬
meté. Parmi les supérieures , au contraire ,
les grandes , qui sont en nombre égal à ce¬
lui des pennes, leur sont contiguës à leur
base, dans une certaine étendue de leur
tuyau, et semblent les doubler en dessus.
Celles qui recouvrent les secondaires leur
sont de beaucoup inférieures en grosseur;
mais celles qui sont accolées aux primaires
ont un tuyau singulièrement gros, vu leur
peu de longueur, égalant presque celui de
ces primaires, et leur sont tellement ad¬
hérentes à leur base ainsi qu’entre elles,
qu’elles doivent doubler la fermeté et la
force résistante de la main. La forme des
pennes, leur plus ou moins de longueur et
de fermeté, modifient à l’excès l’action du vol
chez l’oiseau. On peut toutefois poser en
principe que les ailes allongées, pointues et
étroites par suite de la décroissance rapide
des primaires et de la brièveté des secondai¬
res et des tertiaires, sont les plus favorables
au mécanisme d’un vol puissant et facile. Les
Martinets, Hirondelles, Colibris, Oiseaux-
Mouches , les vrais Faucons , et , parmi les
Palmipèdes , les Frégates, les Hirondelles de
mer, lesAlbatros et les Pétrels, appuient cette
assertion [V. figA, l’aile du Martinet; les
primaires (/), les secondaires (y). Par opposi¬
tion, l’aile courte, arrondie et large, est l’in-
15
TOM. 1.
226
AIL
dication d’un vol court et faible, comme celui
du Troglodyte (fig. 3), ou d'un vol précipité et
bruyant, mais de peu de durée, comme celui
des Gallinacés {fig. 4 , l’aile de la Perdrix).
Dans ces 2 cas, les primaires sont courtes ,
presque égales entre elles, et d’une dimen¬
sion voisine de celle des secondaires et des
tertiaires. Ce caract. de brièveté se remar¬
que particulièrement dans les Plongeurs ou
Brachyptères de Cuvier, chez les Plongeons,
les Pingouins ; il est porté au maximum chez
les Manchots {fig. 5) , chez les Autruches , et
chez tous les Brévipennes de Cuvier, où l’aile
osseuse est tellement réduite, qu’elle se trouve
hors de toute proportion avec la dimension
de l’oiseau. Entre ces 2 extrémités, les for¬
mes et les propriétés qui en dépendent sont
modiliées à l’infini.
Chez un assez grand nombre d’Oiseaux ,
les primaires sont échancrées et rétrécies à
quelque distance de leur sommet, comme
chez les Pigeons et les Faucons {fig. 6). ïl est
présumable que ce rétrécissement des pre¬
mières pennes vers la pointe rend ces oiseaux
aptes à fendre l’air avec plus de puissance.
Mais il en est d’autres chez lesquels quelques
unes des lves pennes se rétrécissent tellement
tout-à-coup, qu’elles en deviennent quelque¬
fois filiformes à leur extrémité , comme chez
les Coqs de roche {fig. 7). Certains Cotingas ,
beaucoup de Tyrans , de Pepoazas et de Mou-
cherolles d’Amérique, sont dans le même
cas. Quelquefois, la 2e ou même la 4e penne
éprouvent seules cette modification comme
chez les Bêcardes, le Colinga-ouelte [fig. 8).
Cette particularité a-t-elle un but d’utilité, ou
n’est-elle qu’un jeu de la nature, comme les
huppes et autres ornements? c’est ce qu’on
ignore entièrement.
En observant avec attention le squelette
de l’aile, nous avons reconnu que des 3 par¬
ties qui le composent, l’avant-bras est celle
dont la longueur ou la brièveté influe le plus
puissamment sur la qualité du vol. En effet,
quelles que soient les dimensions comparati¬
ves de l’humérus , le vol est facile ou même
rapide si l’avant-bras est long, soit qu’il
dépasse de beaucoup la longueur de cet hu¬
mérus comme chez les Martinets, Hirondel¬
les, Colibris; soit qu’il ne la dépasse que
modérément comme chez les Oiseaux de
proie diurnes, les Totipalmes, les Échas¬
siers voyageurs; soit enfin qu’il lui soit égal
AIL
comme chez les grands voiliers ; mais dans
ce dernier cas , ces 2 parties et même la 3me
sont d une longueur prodigieuse. L’humé¬
rus, au contraire, qui fait levier dans le vol,
peut, sans nuire à la rapidité ni à la puis¬
sance de celui-ci , être très court, réduit
presque à ses apophyses d’articulations,
comme chez les Martinets, Hirondelles, Coli¬
bris et les meilleurs voiliers. Alors, toutefois,
ces apophyses ont un développement énorme,
favorable à l’insertion des muscles moteurs.
Quant aux os de la main, ils semblent avoir
! gagné en longueur et en largeur ce que l’hu¬
mérus a perdu de ses proportions. Tous les
Oiseaux, pourvus de ce genre d’aile osseuse,
ont un vol très rapide ou très facile, comme
nous l’avons déjà dit.
Chez les Oiseaux à vol précipité et bruyant ,
mais de peu de durée ( Gallinacés) , l’avant-
bras est très court, et d’une longueur égale à
l’humérus et au carpe ; ces 2 parties sont
par conséquent fort peu développées. Chez
les Canards dont le vol, sans être très fa-
I cile , est aussi à battements précipités, mais
j de plus longue durée que chez ces derniers,
\ on retrouve dans ces 3 parties des propor¬
tions presque semblables aux leurs. Chez
les Plongeons et les Grèbes, elles ont plus de
développement; mais chez les Guillemots
et les Pingouins, l’humérus, dont la longueur
est médiocre , se termine par un avant-bras
plus court encore; aussi ces esp. volent-
elles très faiblement. L’avant-bras du grand
Pingouin, qui ne vole pas du tout, est re¬
marquablement court. Enfin, chez les Man¬
chots, entièrement privés de la faculté du
vol et qui n’ont pas même vestige de plu¬
mes sur les ailes (fig. 5) , les 2 premières par¬
ties sont très courtes, et la 3n,e plus longue;
mais toutes 3 sont élargies, comprimées et
transformées en véritables nageoires, qui ne
servent à ces oiseaux que pour la natation ou
l’immersion.
Conduits par nos propres observations à
donner à Wdile, considérée sous le rapport des
formes terminales, des qualifications différen¬
tes de celles dont se servent habituellement
les ornithologistes, nous avons adopté les
épithètes dont s’est servi M. Ïsidore-Geoffroy-
St-Hilaire dans la même occurrence. Comme
ces expressions sont encore peu connues,
nous croyons devoir donner ici quelques ex¬
plications à ce sujet.
AIL
A IM
227
On est dans l’usage de désigner, assez im¬
proprement, par ailes courtes ou longues,
celles dont les rémiges primaires , lorsque
l’aile est pliée, paraissent telles compara¬
tivement à la queue, sans égard à l’ensem¬
ble de leurs dimensions réelles. Cependant,
l’aile se composant de 3 parties distinctes,
reployées l’une sur l’autre dans l’état de re¬
pos , et qui sont l’humérus ou le bras , l’a¬
vant-bras et la main, il arrive souvent qu’en
les déployant, on reconnaît des ailes très
longues, quoique les pennes primaires im¬
plantées sur la main soient assez courtes.
Souvent aussi le contraire se présente, et une
aile de longueur médiocre peut, lorsqu’elle
est développée , se terminer par de longues
rémiges. Chez les Albatros, par exemple, dont
l’aile est démesurément longue, la dimen¬
sion modérée des primaires, n’en laisserait
point deviner l’étendue quand elle est
pliée. L’aile des Eperviers, des Autours,
classée jusqu’ici parmi les moins longues,
courte, il est vrai , quant aux rémiges, pré¬
sente, si on la déploie, une envergure pro¬
portionnellement aussi étendue que celle des
Faucons, considérée d’ordinaire comme lon¬
gue, attendu que ses primaires sont plus
allongées que celles des Autours.
En comparant un squelette d’Epervier à
celui d’un Faucon-cresserelle, on reconnaî¬
tra facilement que chez le premier, la réu¬
nion de l’humérus, de l’avant-bras et du mé¬
tacarpe, offre un plus grand développement
que chez le second , expérience à laquelle on
ne s’attend pas, d’après les définitions ordinai¬
res des caractères extérieurs de ces Oiseaux.
I) nous a donc paru logique de ne désigner
par longueur d’une aile, que celle de ce
membre entièrement déployé ; et par lon¬
gueur des primaires, ce qu’on a appelé jus¬
qu’ici la longueur des ailes et qui n’était
réellement que celle de ces lres pennes.
En employant les termes d’aile aiguë ou
obtuse, pour exprimer la manière dont se
termine l’organe du vol chez les oiseaux ,
nous faisons un emprunt à M. Isidore-Geof-
froy-St-Hilaire, qui s’est servi de ces expres¬
sions, dans son mémoire intitulé : Considé¬
rations sur Les caract. employés en Orni¬
thologie, etc., et dans son dernier Cours d’Or-
nithologie. Nous reconnaissons donc comme
lui , 2 formes principales dans la terminai¬
son de l’aile: 1° L’aile aiguë, dont la seconde
rémige primaire est la plus longue , connue
chez les vrais Faucons; se subdivisant en
aile sur-aiguë, dont la lrc rémige égale ou
surpasse la 2me, comme chez les Langrayens,
les Hirondelles , les Colibris , et en aile sub¬
aiguë, dont la 3me égale la 2me, comme chez
les Vautours et un grand nombre de Passe¬
reaux; 2° en aile obtuse, dont la 4me penne est
la plus longue de toutes , comme chez les
Aigles et la plupart des Gallinacés; se subdi¬
visant en aile sub-obtuse, où la 3me penne de-
vient égale mu supér. à la 4me (Brèves, vrais-
Kakatoës, etc.), et en aile sur-obtuse , etc. Nous
ajouterons avec le même auteur, et d’après
nos propres observations , qu’en établissant
ces 6 types dans l’ordre suivant : 1° Aile sur¬
aiguë; 2° aiguë ; 3° sub-aiguë ; 4° sub-obtuse;
5° obtuse; 6° sur-obtuse, chacun d’eux dif¬
fère peu de celui qui le précède et de celui
qui le suit immédiatement. Cette différence
ne suffi t pas pour en produire une notable dans
le vol , tandis qu’il en est tout autrement, si
l’on compare entre elles deux de ces formes
placées à quelque intervalle l’une de l’autre.
11 en résulte encore que 2 formes voisines
peuvent se trouver réunies dans un même
genre, tandis qu’il est très rare que dans un
genre vraiment naturel on puisse remar¬
quer des formes d’ailes assez différentes pour
ne pas figurer immédiatement à la suitel’une
de l’autre. Ces six variétés de la forme de
l’aile ne pouvant au premier abord se graver
dans la mémoire, nous avons cru rendre
service à nos lecteurs en les dessinant au
bas de la planche (Oiseaux, PL G. fig. 9. )
dans l’ordre indiqué ci-dessus. (Lafk.)
AILFEïC bot. ph. — Dénomination vul¬
gaire, appliquée dans le midi de la France à
deux esp. d’Aulx (. Allium sphœrocephalum ,
carinatum) . (G- L.)
AILLAME. b<Jt. pii. — Nom vulgaire,
dans quelques parties de la France, du Sor¬
bier des Oiseaux (Sorbus aucuparia L.). (C.L.)
Aï ELUES (aftovpoç , chat, belette), mam.
— Syn. latin de Panda. C . ce mot.
(l.G.S. H.)
AIMANT. min. — On donne ce nom aux
variétés du fer oxydé, qui jouissent de la
double propriété de manifester des pôles
magnétiques, lorsqu’ils sont en présence
d’une aiguille aimantée, et de pouvoir com¬
muniquer la même vertu à des barres d’a¬
cier , à l’aide des procédés de l’ aimantation
228
AiM
AIM
artificielle. Les aimants naturels appartien¬
nent tous à l’esp. de minerai de fer qui est
le moins oxygéné, et c’est pour cela qu’on a
appelé cette esp. fer oxydulè magnétique. Ce¬
pendant les propriétés qui caractérisent les
aimants ne se montrent pas dans toutes les
variétés de l’espèce. Les variétés compactes
et terreuses, celles qui offrent dans leur cas¬
sure une apparence lithoïde, les manifes¬
tent surtout au plus haut degré ; d’où la
dénomination vulgaire , mais assez impro¬
pre, de Pierres d’aimant , sous laquelle on
désigne les aimants naturels, qui sont de
véritables minerais ferrugineux. Quoique le
mot aimant ne soit , comme on vient de le
dire, qu’un nom de variété, Beudant a cru
pouvoir l’étendre à toute l’espèce du fer
oxydulé magnétique, qui , dans sa classifi¬
cation, porte le nom de Fer Aimant, le
mot Fer. (Del.)
AIMANT. pjiYSi — On donne ce nom aux
minerais de fer qui jouissent de la propriété
d’exercer une action polaire sur l’aiguille ai¬
mantée ; c’est-à-dire de posséder 2 pôles ma¬
gnétiques. Quant aux minerais qui exercent
seulement une action attractive sur cha¬
cun des pôles de l’aiguille aimantée , ils ont
reçu la dénomination de substances magné¬
tiques. La puissance magnétique n’appar¬
tient pas seulement au fer et à quelques uns
de ses minerais, mais encore au cobalt et au
nickel à l’état métallique.
La plupart des substances qui renferment
le fera l’état métallique ou à l’état de pro¬
toxyde, sont magnétiques à des degrés dé¬
pendants de la quantité qu’elles en contien¬
nent. Le peroxyde non hydraté, ou fer oli—
giste, est également magnétique.
L’aimant proprement dit , ou pierre d’ai¬
mant, est le fer oxydulé amorphe, taillé et en¬
touré d’armures de fer doux , pour former
les aimants artificiels qu’on trouve dans les
cabinets de physique.
Les variétés de fer oxydulé possèdent éga¬
lement la propriété polaire. On distingue
particulièrement le fer oxydulé cristallisé en
octaèdres réguliers, que l’on trouve en abon¬
dance dans les terrains serpentineux ; ces
terrains possèdent eux-mêmes la propriété
polaire, et peuvent en conséquence être con¬
sidérés comme des aimants d’une grandeur
colossale. Nous citerons , entre autres , les
exemples suivants :
Le Heidelberg, près de Zeli, s’élève au mi¬
lieu d’un vaste plateau, à la pente N.-O. du
Fichtelgebirge. La montagne est dirigée
du S.-O. auN.-E. comme les Roches primiti¬
ves et intermédiaires de ces contrées. Elle
appartient au groupe des Serpentines en¬
clavées dans les Schistes chloriteux et am-
phiboliques. Dans lachlorite, les parcelles
de fer oxydulé sont visibles à l’œil nu, tandis
que dans les autres roches on découvre le
fer en pulvérisant la masse et en la remuant
avec un barreau aimanté. Les strates de tou¬
tes ces roches sont parallèles à l’axe longitu¬
dinal de la montagne, qui agit à 20 pieds de
distance.
On a cru observer que les roches du Hei¬
delberg qui ont le plus de magnétisme po¬
laire sont aussi celles dont la pesanteur spé¬
cifique est la plus grande.
Ce qu’il y a de remarquable dans le ma¬
gnétisme de cette montagne , c’est la distri¬
bution et le parallélisme de ses axes magné¬
tiques. M. de Humboldt a observé que les
pôles nord sont tous situés à la pente S.-E. ,
et les pôles sud à la pente N.-O.; de sorte
queles pôles homonymes occupentune même
pente. Le parallélisme des axes est constant
à l’extrémité N.-E. et dans son centre ; mais
il est peu sensible a l’extrémité S.-O. , où les
roches chloriteuses, amphiboliques et tal-
queuscs passent à la vraie serpentine. Les
points d’indifférence sont placés aux extrémi¬
tés N.-E. et S.-O. de la montagne, c’est-à-
dire aux extrémités de l’axe longitudinal du
Heidelberg, ou selon la ligne qui détermine
la direction des couches. Les axes magnéti¬
ques sont perpendiculaires à la direction de
celles-ci.
M. Lichtenberg a supposé que ces axes
peuvent bien être l’effet de tremblements
de terre, qui, dans les grandes catastro¬
phes de notre planète, ont agi long-temps
dans les mêmes directions. M. de Humboldt
a cru voir effectivement changer, dans l’A¬
mérique méridionale, l’inclinaison magné¬
tique, à la suite d’un tremblement de terre,
l’intensité des forces étant restée la même.
H serait à désirer que l’on pût savoir si la
direction de l’axe magnétique est constante,
ou si elle change avec la direction du méri¬
dien magnétique de la contrée voisine.
Le magnétisme polaire de ces roches, qui
renferment des parcelles ou de petits cris-
AIN
AI P
2*29
taux de fer oxydulé , est souvent bien plus
puissant que le magnétisme polaire de ces
grandes masses de fer oxydulé, qui forment
des couches dans les montagnes primitives,
et qui ne sont point en contact avec l’atmo¬
sphère ou rapprochées de la surface du globe.
M. deHumboldt a trouvé près de Yoisaco,
entre Almageur etPasto, à 1045 toises de
hauteur au-dessus de la mer, une roche de
porphyre trachytiquc qui offrait en petit
presque les memes phénomènes que la mon¬
tagne magnétique deFranconie. Sur la pente
orientale du Chimborazo , MM. de Humboldt
et Bonpland ont trouvé aussi un groupe de
porphyre trachytique, en colonnes pentago¬
nes, dont le magnétisme polaire agit a 3 pieds
de distance.
Enfin , pour dernier exemple , je citerai le
globe terrestre, qui est lui-même un aimant,
dont les pôles sont situés à peu de distance
des pôles terrestres. (Becquerel.)
* AIMOPHILA ( aifxoç , buisson , haie ;
«pftoç, v), ami), ois. — C’est, dans la classifi¬
cation de Swainson , un s.-g. de son g. Pyr-
gita, Cuv. (Moineau) et dont les caract. sont :
Bec assez allongé, conique, comprimé; man-
dib. supér. élevée à sa base entre les plu¬
mes du front, légèrement échancrée à la
pointe et plus épaisse à sa base que l’infér. ;
commissure sinueuse; le dessus du bec lé¬
gèrement courbé depuis la base. Ailes ar¬
rondies, à rémiges courtes; les 2 premiè¬
res pennes étagées. Queue médiocre, arron¬
die ; les rectrices assez étroites. Pieds forts,
les doigts latéraux presque égaux; ongles
légèrement courbés (chez les esp. d’Améri¬
que seulement). L’auteur cite les A. mf encens
et superciliosa , de la 5me partie de sa classifi¬
cation , qui n’est pas encore publiée. Nous
soupçonnons fortement que son A. rufes-
cens est le même oiseau que celui qu’il *
avait déjà décrit ( Synops . of the Birds of
Mexico) sous le nom de Pipilo rufescens ,
mais comme esp. de transition. (Lafr.)
* AINSLIÆA ( Whilelaw Ainslie , auteur
d’un ouvrage sur la matière médic. de l’Inde.)
bot. pii. — M. De Candolle établit ce g. sur
2 plantes du Népaul , réunies antérieure¬
ment par M. Don aux Liatris. Il le caracté¬
rise ainsi : Capit.3-flore, homogamc; réccpt.
nu, étroit; invol. cylindracé, à folioles im¬
briquées, lancéolées, acuminées; les extér.
courtes; les intér. allongées, cependant moins
longues que le disque. Les corolles sont tu¬
buleuses à la base , bilabiécs ; la lèvre extér.
trifide, l’intér. 2-fide , et chacune de ces di¬
visions, allongée , aiguë , souvent révolutéc.
Les anthères, terminées par des appendices
oblongs, obtus, présentent à leur base de
longs appendices barbus. Le style , égal à la
base, est terminé par 2 stigmates très courts,
presque glabres, souvent inégaux par avor¬
tement, et même quelquefois totalement
avortés. Le fruit, cylindrique, àpeine atténué
aux extrémités, couvert de poils, se trouve
couronné par une aigrette 1 —sériée . dont
les soies sont plumeuses. — Ce g. renferme
2 esp. originaires des montagnes de l’Inde.
L’une et l’autre sont vivaces, présentent le
port des Liatris ou des Lobelia , sont munies
de feuilles radicales, longuement pétiolées,
cordiformes ou ovales, et de hampes sim¬
ples, terminées ordinairement par un seul
capitule. (.LD.)
"AIOLOTHECA (odo'Jioç, bigarré ; G** ,
boîte, capsule), bot. pii. — M. De Candolle
décritsous ce nom générique, une herbe du
Mexique qui présente le port du Parthenium
incanum; il la caractérise de la manière sui¬
vante : Capit. monoïque, mulliflorc; fleurs
du rayon au nombre de 5-G, ligulées, femel¬
les; celles du disque, mâles, tubuleuses, à
5 dents. L’invol. bi-sérié, à 8-10 folioles
extér. oblongues, dressées, plus courtes que
le disque; les intér. simulant des paillettes
et embrassant à moitié les fruits des fleurs
du rayon. Kécept. petit et convexe, couvert
d' écailles membraneuses , tronquées, den¬
tées ou aiguës au sommet, entourant les
fruits. Ligules courtes, obtuses, 3-dentées.
Les fruits du rayon velus , presque triangu¬
laires, dépourvus d’aigrettes, mais surmontés
de poils, sont renfermés entre les écailles
intér. de l’involucre et les paillettes extér. du
réceptacle ; ceux du disque sont grêles, très
glabres et dépourvus d’aigrettes. — Ce g., de
la tribu des Sénécionidées, famille des Com¬
posées, ne renferme qu’une espèce. (J. D.
AIPHANES (àsicp avvj'ç, toujours appa¬
rent). bot. pii. — Genre de la famille des
Palmiers, établi par Willdenow ( Mém. de
l’Acad. de Berlin , 1801) pour une plante de
l’Amérique mérid. , qu’il a nommée A. acu ~
leala. Kunlh y a ajouté une 2me esp. sous le
nom d 'A. prega. C’est un petit Palmier grêle,
à feuilles pinnées, des environs de Caripe,
230
AIR
AIR
dans l’état de Venezuela. Les auteurs ci tés plus
haut caractérisent ainsi ce g. : Fleurs herma¬
phrodites; cal. double ; l’un et l’autre triparti.
Étam.6,libres.Ovaire triloculaire. Style épais,
trifide. Drupe globuleuse , charnue , mono¬
sperme. Fronde pinnée. Spadice rameux ;
spathe monophylle. — Ce g., dont il n’est
plus question dans la partie déjà publiée de
l’ouvrage de Martius sur les Palmiers, ni
dans le Généra d’Endliclier , parait à peine
différer par ses caract. de YOreodoxa, auquel
il doit peut-être se réunir. (Ad. B.)
AÏPYSURE ( at7rvç , haut, élevé; o vpa ,
queue), rept. — Lacépède a proposé sous ce
nom , l’établissement d’un g. d’Qphidiens,
renfermant 2 esp. qu’on a réunies depuis aux
Hydrophides de Daudin. (G. B.)
AIR. Aer (àvjp, air, atmosphère), pjiys. et
cniM.-L’air est invisible; mais cette propriété
tient à sa transparence et à sa grande divi¬
sion ; car il faut croire que l’air est bleu par
réfraction, et qu’il donne lieu à la cou¬
leur bleue que nous présente le ciel , lors¬
qu’il n’y a pas de nuages ; tandis qu’il paraît
rouge par réflexion, quand les astres sont
dans le voisinage de l’horizon. L’air est ex¬
trêmement élastique ; on peut , sans qu’il
perde pour cela son élasticité ni sa forme de
gaz, le comprimer à tel point que les in¬
struments les plus forts n’aient plus la puis¬
sance de le retenir.
L’air est composé de gaz azote, de gaz
oxygène , de gaz acide carbonique et de va¬
peur d’eau. Ces matières s’y trouvent, non
dans un véritable état de combinaison , mais
à l’état de simple mélange , et dans des
proportions qui ne sont pas absolument
fixes, du moins à l’égard de l’acide carboni¬
que et de la vapeur d’eau. L’azote et l’oxy¬
gène y existent toujours à peu prés dans le
rapport de 0,79 à 0,21 ou de 4 volumes d’a¬
zote et de 1 volume d’oxygène , propor¬
tions qu’on rencontre à la surface de la
terre aussi bien qu’aux élévations les plus
considérables que l’homme ait atteintes, et
dans les contrées les plus chaudes comme
dans les plus froides. Néanmoins, l’oxygène
de l’air étant absorbé par la combustion et
la respiration , on sent que la proportion
énoncée ci-dessus doit se trouver modiliée
dans les lieux où ces phénomènes se sont exer¬
cés sans que l’air ait eu le temps de se re¬
nouveler; mais il faut qu’il y ait dans la
nature une tendance à rétablir la composi¬
tion normale de l’air; car, malgré cette ab¬
sorption de l’oxygène, et malgré les émana¬
tions de gaz étrangers qui se répandent
continuellement dans l’atmosphère, !a pro¬
portion d’azote et d’oxygène citée plus haut
se rétablit toujours; ce qui annonce qu’on
peut considérer ces 2 corps comme formant
les éléments essentiels de l’air. D’un autre
côté , les variations qu’éprouvent les propor¬
tions d’acide carbonique et de vapeur d’eau,
indiquent que ces 2 matières doivent être
regardées comme principes accidentels. Du
reste , à la surface de la terre et à la tempé¬
rature de 10° centig. , l’air est ordinaire¬
ment composé en poids de 0,756 d’azote, de
0,233 d’oxygène, de 0,010 de vapeur d’eau
et de 0,001 d’acide carbonique. La quantité
de ce dernier corps est quelquefois plus con¬
sidérable dans les lieux bas et resserrés, mais
elle diminue promptement à mesure qu’on
s’élève dans l’atmosphère; enfin, elle paraît
être plus grande en été qu’en hiver.
L’air est également très raréüable ; et, à
la température de 0°, il pèse 13 décigram-
mes pour chaque décimètre cube , c’est-à-
dire 770 fois moins que l’eau distillée. Or,
sous nos latitudes moyennes , l’atmosphère,
au niveau de la mer, faisant équilibre à une
colonne de mercure de 762 millimètres , et
l’air pesant 10440 fois moins que le mer¬
cure, on pourrait en conclure que la hau¬
teur de l’atmosphère serait de 7,955 mètres,
si sa densité était toujours la même. Mais
l’air étant un corps soumis, comme les autres,
aux lois de la pesanteur, sa densité dimi¬
nue à mesure qu’on s’éloigne de la surface
de la terre , en sorte que l'atmosphère s’é¬
tend à une hauteur bien plus grande. On n’a
pas, jusqu’à présent, de moyens pour cal¬
culer d’une manière exacte l’étendue de l’at¬
mosphère; cependant, l’étude des réfrac¬
tions du soleil a fait connaître que cet astre
devient visible le matin , ou qu’il cesse d’ê¬
tre visible le soir, lorsqu’il est à 18° au-
dessous de l’horizon , ce qui semblerait an¬
noncer que la hauteur de l’atmosphère est
de 7 à 9 myriamètres ; d’autres considéra¬
tions portent à admettre une épaisseur moins
considérable. Quoi qu’il en soit, il paraît
que l’atmosphère, au lieu de finir insensi¬
blement, s’arrête d’une manière tranchée à
sa partie supérieure.
AIR
AIR
I/air jouit de la propriété d’entretenir la
combustion et la respiration; mais seule¬
ment dans la proportion de l’oxygène qu’il
renferme , ces propriétés cessant après l’ab¬
sorption de celui-ci. Il paraît être insipide;
néanmoins il est probable qu’il ne nous sem¬
ble tel, que parce que nos organes y sont con¬
tinuellement plongés; car les cris des nou-
veaux-nés et les douleurs occasionnées parles
plaies ouvertes, semblent annoncer que l’air
exerce une action très vive sur les organes
qui ne sont pas habitués à son contact. L’air
manifeste surtout sa présence quand il est
en mouvement, ou, lorsqu’étant en repos ,
c’est notre corps ou tout autre objet qui se
meut avec vitesse; dans l’un et l’autre cas,
l’air résiste, mais bien moins que les liqui¬
des et les solides.
La quantité de vapeur d’eau varie davan¬
tage et diffère selon la température , les sai¬
sons et la situation plus ou moins humide
des lieux. Dans les zones tempérées , elle est
souvent de 0,055 cà 0,017 en été; tandis que,
en hiver, elle n’est habituellement que de
0,005 à 0,007. Dans la Zone torride, elle forme
fréquemment plus des 0,030 de l'air; elle di¬
minue à mesure qu’on s’élève dans l’atmo¬
sphère.
L’air en mouvement évident porte en gé¬
néral le nom de vent. V. ce mot.
Non seulement l’air est indispensable à
l’existence des êtres organisés, mais encore
l’homme met à profit sa force impulsive
pour faire mouvoir les machines, pour na¬
viguer, pour griller les métaux, etc.
Pour quelques détails sur l’origine de l’air,
V. les mots Atmosphère et Géogénie; enfin
nous renverrons aux mots Moufettes , Gri¬
sou. Oxygène, Acide carbonique, Hydro¬
gène, Azote, relativement aux mots Air
déphlogistiqué , Air vital , Air fixe , Air mé¬
phitique, Air inflammable, Air phlogis tiqué ,
Air vicié , etc. (R.)
AIRA (oiïpx, ivraie), bot. ph. — G. de la
famille des Graminées , de la tribu des Avé-
nacées, adopté par tous les Agrostographes,
mais dont la circonscription et lescaract. ont
été successivement modifiés. Ainsi Palissot
de Beauvois ( Agroslog . p. 89, t. 18, f. 4) dit
que ce g. est un des moins naturels de toute
la famille des Graminées. Il ne se distingue
du g. Avena que par son arête insérée près de
la base de la paillette. Aussi, le même auteur
23 î
a-t-il réuni au g. Triseturn , toutes les esp.
d 'Aira dont la paillette supér. se termine par
2 soies, et un grand nombre d’autres au g.
Avena. lia, de plus, proposé plusieurs g.
nouveaux pour un certain nombre des esp.
d’abord réunies dans ce g. , et qui en diffè¬
rent par des caract. assez tranchés. Ainsi, les
Air a canescens et arliculata forment le g. Co~
rynephorus (V . ce mot) ; les Aira cœspitosa ,
juncea , etc., le g. Deschampsia (V . ce mot).
Trinius, dans son Agrostographie , a à peu
près adopté l’opinion du botaniste français;
mais mon savant ami le professeur Kunth
l’a modifiée , en caractérisant le g. Aira de
la manière suivante : Epillels à 2 fleurs pres¬
que égales, hermaphrodites et fertiles ; glu—
mes membraneuses, carénées, aussi grandes
ou même plus grandes que les fleurs; paillet¬
tes herbacées; l’infér. bifide à son sommet,
portant une arête dorsale et tordue à sa base,
qui manque très rarement; paillette supér.
bicarénée. Etam. au nombre de 3; ovaire
glabre, surmonté de 2 stigm. plumeux , ter¬
minaux et presque sessiles. Glumelle com¬
posée de 2 paléoles aiguës et glabres. Ca¬
ryopse glabre.
Les esp. de ce g. forment en général des
touffes plus ou moins épaisses , à feuilles
étroites et à bords souvent roulés en des¬
sous, à panicule étalée ou quelquefois spi-
ciforme. M. Kunth ( Synops . 1, p. 289) rap¬
porte à ce g. 32 esp.; mais 11 seulement
avec certitude ; les 21 autres avec doute.
Ainsi caractérisé, ce g. diffère à peine du g.
Triseturn , qui a ses épillets composés de 3 à
4 fleurs, et non biflores comme ceux de
Y Aira.
Presque toutes les esp. qui font réellement
partie du g. Aira sont originaires des di¬
verses parties de l’Europe ; telles sont les Aira
prœcox L. (Sp. 97. Fl. dan., t. 383), Aira ca-
ryophyllea L. (Sp. 97) , l’une des esp. les plus
généralement répandues, puisqu’on la trouve
en Europe, en Asie, au Chili, et aux îles
Malouines ; Airaflexuosa L. (Sp. 96. Host.
gram., 2, t. 43) , si commune dans tous nos
bois, etc., etc. Aucune de ces esp. n’offre
d’utilité. (A. R.)
AIRAIN. chim. V. Bronze. (C. d’O.)
AIRE. ois. — Nom que l’on donne aux
nids des grandes espèces d’oiseaux de proie,
telles que les Vautours, les Aigles, et autres,
peut-être d’après leur forme aplatie et très
/
232
AIR
large que l’on aura comparée à une aire de
grange ou de plancher. Il serait diflicile
qu’un nid à bords relevés et formant la
coupe ne s’affaissât pas promptement sous
le poids énorme de ces grandes espèces de
Rapaces, qui emploient à la construction du
leur, suivant leur force , des branches plus
ou moins grosses et résistantes. Les Vau¬
tours, les Gypaètes, les Aigles de mer, les pla¬
cent sur des rochers, à une grande hauteur et
au-dessus de précipices , soit entre 2 roches
rapprochées , soit dans leurs crevasses; mais
les Aigles proprement dits les construisent
plus ordinairement sur les arbres élevés des
forêts de montagnes. On voit par là que ce
sont les espèces les plus marcheuses, et qui
en cela offrent quelque analogie avec les Gal¬
linacés, qui, comme eux aussi, construi¬
sent leurs nids à plat, soit sur des roches ou
des buissons peu élevés, soit sur le sol
même, tandis que les espèces pluspercheu-
ses, comme les Aigles proprement dits , les
Aigles-autours , les placent sur des arbres.
Le même nid sert très long-temps au même
couple qui, chaque année, le restaure et l’aug¬
mente de volume. C’est ce qui explique la
forme singulière et la grande hauteur de ce
nid de Pygargue décrit et figuré dans l’atlas
historique du voyage de Freycinet ( PL 13 ).
M. Quoy y raconte que dans l’île de Dirck-
haiichs , baie des Chiens marins , à la Nou¬
velle-Hollande , il aperçut sur un rocher
isolé, peu élevé du côté de la terre, mais do¬
minant la mer du côté opposé, de 150 à 200
pieds, un vaste nid en forme de tourelle, de
6 pieds de haut, construit en branches mor¬
tes de Mimosas entrelacées régulièrement ,
plein jusqu’à sa partie supér., et dont Faire
était peu profonde. L’oiseau qui s’en échappa
était, dit-il, un Aigle ou un Autour à ventre
blanc et à dos gris. Une infinité de têtes de
kanguroos-rats , des débris d’oiseaux, de
serpents , de lézards, de crustacés, de pois¬
sons même couvraient le sol au bas de Faire.
Il est facile de reconnaître au genre de nour¬
riture en partie marine de cet oiseau , qu’il
devait être un Pygargue et non un Autour, et
nous sommes étonné , que M. Quoy, l’ayant
vu voler à plusieurs reprises au-dessus de sa
tête , ait pu avoir à cet égard la moindre in¬
certitude. Ce qu’il dit de la couleur de son
plumage nenous laisse d’ailleursaucun doute
que ce ne fût X Aigle océanique ( Falco leu-
cogaster Temm. Col. 49, le Blagre de Le
Paillant ) le seul de ce plumage à la Nou¬
velle-Hollande. Quant à l’élévation de ce
nid , il est facile de s’en rendre compte.
Elle indique tout simplement, que jusqu’à
l’époque où quelques personnes de l’expé¬
dition Freycinet débarquèrent dans cette
île, un couple d’ Aigles océaniques avaient
joui paisiblement et depuis longues années
de cette demeure aérienne, résultat de leurs
premières amours. Pour qu’elle eût atteint
cette hauteur de 6 pieds , elle avait dû
être restaurée et augmentée successivement
pendant bien des années , et fournissait sur
cette petite île sauvage une preuve des plus
étonnantes de la constance en amour de ce
bel Aigle, au plumage moitié blanc moitié
gris-satin. Cook, dans son premier voyage
en 1770, trouva aussi à la Nouvelle-Hollande,
mais sur la côte opposée et orientale, sur
une île basse et sablonneuse, un nid énorme,
construit à terre avec des morceaux de bois
et n’ayant pas moins, suivant ce célèbre
voyageur, de 26 pieds de circonférence sur
2 pieds 8 pouces de haut. Nous tenons de
M. le capitaine Duperrey même , que pen¬
dant son séjour à la presqu’île Péron et
dans le voisinage de la pointe des Hauts-
Fonds , il avait remarqué et dessiné un nid
d’Aigle d’une énorme proportion, construit
sur les rochers de la côte, dans une position
presque inaccessible, et que d’après cela
il avait donné à cette baie le nom de Baie
de l’Aigle. Cook nomma également Eagle
Island , île de l’Aigle, celle où il avait trouvé
cet énorme nid.
Ce rapprochement d’observations à peu
près semblables, par 3 célèbres navigateurs ,
n’est pas sans intérêt, et prouve que les nids
d’Aigles, lorsqu’ils ne sont pas détruits et
que leurs premiers constructeurs ne sont
point inquiétés ni tués , finissent par acqué¬
rir une dimension vraiment étonnante. Par¬
mi ces nids ou aires les plus remarquables ,
on peut encore citer celui du Messager ou
Secrétaire, que cet oiseau construit en Afri¬
que dans les vastes plaines et sur quelques
buissons isolés et peu élevés ; il est d’abord
très plat, mais d’un diamètre énorme; il ac¬
quiert bientôt de l’épaisseur, car le Secrétaire
y revient chaque année au moment de la
reproduction, et l’augmente en hauteur, en
rebâtissant toujours sur l’ancienne construc-
AIR
AIT
233
tion. Si ces nids n’étaient pas détruits ou en¬
dommagés par les Hottentots et les voya¬
geurs, ils présenteraient, sans nul doute* au
bout d’un certain nombre d’années, la même
singularité que ceux du Pygargue australien
dont nous venons de parler. Nous tenons de
M. J. Verreaux, qui a long-temps habité le
Cap de Bonne-Espérance , que le Vautour
Oricou est également dans l’usage de pon^
dre chaque année dans le môme nid, qu’il
augmente successivement en hauteur par
des couches de branches nouvelles. Ce voya¬
geur en a trouvé dont les différentes cou¬
ches, très distinctes, indiquaient bien une
vingtaine d’années d’existence. ( Lafr. )
AIRELLE. bot. ph. — Dénomination vul¬
gaire du g. Vaccinium,o. ten particulier du
V. Myriillus L. — V. vaccinium. (C. L.)
*AIROCHLOA (aioa, ivraie; jjXovj , herbe
verte , verdure), bot. pii. — Le professeur
Link ( Hort . berol. s. p. 127) a nommé ainsi
un g. de la famille des Graminées , qui a pour
type Y Aira cristata L., et qui fait partie du g.
Kœleria de Persoon, dans lequel il constitue
une section à part, caractérisée surtout par
l’absence de l’arête. V. Koeleria. (A. R.)
AIRGPSIS (ou p ex., ivraie; ctycç, apparence).
bot. ph. — G. de la famille des Graminées ,
établi par Desvaux (, Journ . bot. 1 , p. 200) pour
une petite plante décrite et figurée par Ca-
vanilles (Icon. 3 , p. 299, t. 274, f. 1) , sous
le nom de Milium lenellum. Ce g., adopté par
tous les agrostographes , peut être caracté¬
risé de la manière suivante : Chaque épillet
contient 2 fleurs fertiles ; les glumes, mem¬
braneuses, mutiques et plus longues que les
fleurs, sont égales et navieulaires. Les pail¬
lettes membraneuses et presque transpa¬
rentes, à peu près égales entre elles , sont
privées d’arêtes ; l’infér. est large, concave,
velue et comme à 3 lobes ; la supér. est plane
et bicarénée. L’ovaire est glabre, piriforme,
surmonté de 2 stigm. sessiles et plumeux. La
caryopse est orbiculaire, convexe d’un côté,
plane de l’autre, glabre et luisante. — L’es¬
pèce type de ce g. , VA. globosa Desv. , est
une très petite plante annuelle, à feuilles su
bulées et roulées , et à panicule serrée. Elle
croît dans le midi de la France et en Espagne.
La 2e esp., VA. agroslidea DC. (Suppl. Fl.
fr. p, 1 G9 ) ou Poa agroslidea DC. , Icon.
t. i) est vivace et croît dans les mares, en
France, en Espagne et en Italie. Je suis le
premier qui l’ai rencontrée aux environs de
Paris , dans les mares de Franchart, dans la
forêt de Fontainebleau. M. le professeur Nees
d’Esenbeck (. Linnœa , 7, p. 317) a encore rap¬
porté à ce g. 2 esp. originaires du Cap de
Bonne-Espérance; mais il est fort douteux
qu’elles lui appartiennent en effet. (A. R.)
A1SCIIYMTE (afor^vvû), je fais rougir).
MIN. — V. Æsciiynite. (C. b’O.)
AISSELLE. Axilla. bot. ph. — C’est l’an¬
gle formé par la feuille, au moment où elle
se sépare de la tige , angle plus ou moins
aigu, plus ou moins ouvert , suivant la di¬
rection de la feuille. L’aisselle des feuilles
contient ordinairement les bourgeons et très
souvent les fleurs, qui sont alors dites axil¬
laires. (A. Ri)
*AISSES.^wm (à?<rcra),je m’élancej.ARACHN.
— C’est un petit groupe qui appartient au g.
Penelops et qui a été créé parWalkenaër, avec
ces caract. : Lèvre courte, semi-circulaire;
mâchoires droites, peu resserrées à leur
base ; pattes : la 2me paire la plus longue ; la
3me ensuite; la 4me est la plus courte.-—
La seule esp. que ce groupe renferme , se
trouve à la Martinique. (H. L.)
AÏTOMA, Linn. fils (Ai ton, bola?iiste an¬
glais). bot. ph. — G. compris dans les Mélia-
céesparA.L. de Jussieu, mais que M. Adr.de
Jussieu , sans se prononcer sur la place qu’il
convient de lui assigner, énumère, dans sa mo¬
nographie de cette famille, parmi les g. qui
doivent en être exclus. M. De Candolle n’en
fait pas mention parmi les Dicotylédones po-
lypétales;M. Bartling le met parmi les Dico¬
tylédones polypétales non classées. M. Lind-
ley continue à le ranger à la suite des Mé-
liacées. M. Adr. de Jussieu (Mém. du Mus.,
vol. 19, p. 187) expose les caract. de ce g.
comme il suit : Cal.4-parti. Pétales 4, ovales,
plus longs que le calice. Étam. 8, plus lon¬
gues que les pétales; filets presque planes,
élargis inférieurement et soudés en un tube
membraneux, plus court que la portion libre
des filets. Anlh. beaucoup plus larges que les
filets, ovales, attachées par leur dos au-
dessus de la base, dithèques, latéralement
déhiscentes ; pollen trigone. Ovaire inadhé¬
rent , hérissé , 4-loculaire , engainé à sa base
par un disque annulaire membraneux ; loges
2-ôvulées; ovules collatéraux, ascendants,
attachés à la base de l’angle interne. Style
indivisé, un peu plus long que les étamines,
15*
t. i.
234
A JO
Ai Z
Stigm. tronqué. Caps, vésiculeuse, profon¬
dément 4 ou 5-lobée, 4-loculaire, 4-valve
(probablement loculicide); loges 2-spermes
(2 ou 3 des loges souvent aspermes). Graines
subréniformes ; tégument assez épais, un
peu charnu. Raphé nul. Embryon apéri-
spermé, courbé; cotylédons elliptiques-lan-
céolés, presque planes; radicule infère, 3
fois plus courte que les cotylédons. — Ar¬
brisseau. Feuilles simples, alternes, en gé¬
néral comme fasciculées par ravortement
des ramules. Fleurs solitaires, axillaires, as¬
sez souvent 5-mères. Pétales convolutés en
préfloraison. VA. capensis constitue à lui
seul ce genre. (Sr.)
*AITONIA(Aiton , jardinier royal à Kew).
bot. cr. — Ce nom , déjà consacré à un g.
de plantes vasculaires , a été employé par
Forster ( Plant, ail. ex. Ins. Madeira , etc.
Comment. Soc. Reg. Gott. Ad. Ann. 1787
et 88, vol. ix.) pour désigner une Mar-
chantiée long-temps douteuse. Découverte
plus tard aux mêmes lieux , et dans un
état de développement parfait, parRaddi,
cet auteur la publia avec une figure , sous le
nom de Reboullia madeirensis ( Mèm . de la
Soc. ital. de Modène , t. xx. lab. vii , fiy. 7).
Le g. Sedgiuickia , établi par Bowdich ( Ex -
cnrs, in Madeira and Porto Santo, Lond.
1830, in-4° p. 35.), et auquel la Marchandée
en question fut rapportée à tort par M. Bis-
cholî, n’est que la Lunularia vulgaris , dont
les réceptacles femelles ne sont point encore
développés. Elle a été décrite aussi sous le
nom de Corsinia lamellosa par MM. Neeset
Bischoff ( Journ . de Bot. de Ratisb. 1830 ).
M. Nees d’Esenbeck (Eur. Leberm. iv, p. 41 )
l’a définitivement placée dans le g. Playio-
chamas (F-, ce mot). Cette plante est un exem¬
ple manifeste des erreurs grossières aux¬
quelles on s’expose, lorsqu’on décrit comme
nouvelle, une esp. que l’on n’a pas observée à
toutes les époques de son existence. (C. M.)
* AIZOIDÉES. Aizoideœ. bot. pii. —
M. Reichenbach (Syst. Nat. p. 238) donne
ce nom à un groupe dans lequel il réunit ,
comme constituant une seule famille natu¬
relle: 1° les Oléracées , R. (Chénopodées ,
Amarantacées , et Phytolaccées); 2° les Ai-
zo idées vraies R. (c’est-à-dire les Ficoïdées,
les Neuradées , ainsi que les g. Giseckia et
Poranthera) ; 3° les Tamariscinées. (Sp.)
AIZQON , L. Veslingia , Fabr. ( «ctÇwov ,
joubarbe), bot. i*ii. — G. de la famille des
Ficoïdées (TéGagoniacées, Lindl.), auquel
on a assigné lescaract. suivants : Cal. inad¬
hérent, 5-parti, coloré en dessus. Cor. nulle,
Etam. environ 20, insérées par faisceauxau
fond du calice. Ovaire pentagone; stigm. 5,
épais, sessiles. Caps, à 5 loges polyspermes,
déhiscentes au sommet par 5 fentes rayon¬
nantes. — Herbes quelquefois suffrutescen-
tes; feuilles alternes ou opposées, charnues,
très entières; fleurs axillaires ou dichoto-
méaires , sessiles ou rarement pédonculées.
— On connaît environ 15 esp. de ce g.; la
plupart habitent l’Afrique austraie; les au¬
tres croissent dans les contrées voisines de la
Médilerrannée. (Sp.)
*AIZOO]\IA, Tausch., Chondrosea, Haw.
(àetÇwov, joubarbe), bot. pii. — Genre ou
s.-genre de la famille des Saxifragacées ,
établi sur plusieurs esp. du g. Saxifraga , L.,
telles que le Saxifraga Aizoon. Le caract.
différentiel consiste en un calice dressé, per¬
sistant, adhérent presque jusqu’au sommet,
légèrement lobé ou denté ; les graines sont
ovales-trièdres, rugueuses; les feuilles co¬
riaces, sessiles, munies d’un rebord cartila¬
gineux et fovéolé. (Sp.)
* AIZOOPSIS , DC. ( ànÇcoov , joubarbe;'
ofig, apparence), bot. pii. — S.-div. du g.
Draba , L. , caractérisée par des fleurs jau¬
nes. (Sp.)
AJ Alt. moll. — Adanson ( Voyage au Séné¬
gal , p.222, pl. 16, f. 2) donne ce nom à une
jolie esp. du g. Cardite de Bruguière, à la¬
quelle ce dernier auteur a conservé le nom
de Cardita ajar. Bruguière regarde cette esp.
du Sénégal, comme l’analogue vivant du
Cardita imbricata , fossile des environs de
Paris. Il a commis là une grave erreur : ces
2 esp. sont constamment très distinctes l’une
de l’autre. (Desh.)
AJONC. ZJlex, L. bot. ph. — G. de la fa¬
mille des Légumineuses, s.-ordre des Papi-
lionacées , tribu des Lotées, s.-tribu des Gé-
nistées ; il offre les caract. suivants: Cal. di-
bracté'olé, profondémentbilabié ;lèvresupér.
bidentée; lèvre infér. tridentée. Étendard re¬
couvrant les ailes et la carène. Étam. mona-
delphes. Légume bouffi, oligosperme, à peine
plus long que le calice. Les 3 esp. (ou plutôt
variétés d’une seule esp.) qui constituent ce
g. , habitent l’Europe occidentale et le nord
de l’Afrique; ce sont des arbustes très ra~
AJU
meux, plus ou moins velus, aphylles, mais
très épineux; fleurs jaunes , solitaires. Ces
plantes sont excellentes pour former des
haies; dans les localités où elles abon¬
dent, on les emploie comme fourrage d’hi¬
ver. On les cultive aussi comme arbustes
d'ornement. (Sp.)
A JOUVÉ. bot. pu. — Nom caraïbe du g.
Ajovea. V. ce mot. (C. L.)
A JOVEA ( Ajouvé , nom de cet arbre chez
les Caraïbes), bot. ph. — G. de la famille des
Laurinées, tribu des Oréodaphnées, fondé
par Aublet ( Guy an ., I, 310, t. 20) sur un ar¬
bre de la Guyane, qui, à ce qu’il paraît,
n’a pas été retrouvé depuis. Les auteurs
pensent qu’il est le même que le Donglassia
de Schreber, le Colomandra deNecker, Y Ehr-
hardia du même, enfin que \eLaurus hexan-
dra de Swartz. Voici les caract. établis parAu-
blet : Fleurs hermaphrodites. Périgone in-
fundibuliforme, sexfide, à divisions égales,
persistantes. Etam. 6,bisériées, alternant
avec les div. périgoniales, à filaments fili¬
formes, allongés; les 3 intér. munis à la
base de glandes géminées, subglobuleuses ,
sessiles, velues; à anth. introrses, ovales,
bilocellées, déhiscentes par autant de val¬
vules ascendantes. Ovaire inconnu. Style un
peu allongé; stigm. sexfide. Baie monosper¬
me, ceinte à la base des divisions dressées
du périgone immuté. — C’est un arbre à
feuilles alternes, veinées, à panicules lâ¬
ches, axillaires ou terminales, à bractées
dénudées, promptement caduques. (C. L.)
*AJUGA, Linn. Bugula et Chamœpiiys ,
Tourn., Phleboanthe , Tausch. bot. ph. — G.
de la famille des Labiées, tribu des Ajugoï-
dées de Bentham ( Lubiat . 690), qui lui
assigne les caract. suivants : Cal. ovoïde-
campanulé , ou globuleux - campanulé , à
5 dents presque égales. Corolle à tube soit
inclus, soit saillant, droit ou subspiralé;
lèvre supérieure courte ou presque nulle ,
échancrée; lèvre inférieure allongée, hori¬
zontale , trifide , à lanières latérales oblon-
gues, à lanière médiane échancrée ou bifide,
plus large. Etamines 4 , ascendantes, en gé¬
néral saillantes; les 2 inférieures plus lon¬
gues; anthères à 2 bourses divergentes ou
divariquéeset finalement confluentes. Style
bifide au sommet ; branches presque égales ;
stigmates petits. Nucules réticulées. — Her¬
bes quelquefois suffrutescentes; cymulesbi-
AKE 235
ou pluri-flores, denses, tantôt axillaires,
tantôt rapprochées en épi bractéolé.
Bentham énumère 29 esp. de ce g. ; üs
croissent dans la Nouv. Hollande ; les autres
dans les contrées extra-tropicales de l’ancien
continent. L'Ajuga reptans L. , connu sous
le nom vulgaire de Bugule ou Bugle , passe
pour un excellent vulnéraire. (Sp.)
AJUGOIDÉES. Ajugoideœ. bot. pii. —
Tribu de la famille des Labiées, indiquée
parBentham(Zaèïûi.)et dont le type est 1 ’A-
juga. (C. L.)
AKANTICONE. Akanticonite (d’âx«v0tç,
serin, et xovcç, poussière), min. — Nom donné
par d’Andrada à l’épidote d’Arendal, en Nor¬
vège, dont la poussière est d’un jaune de
serin ou jaune verdâtre. V. Epidote. (Del.)
AKEBIA (nom japonais de la plante dont
il s’agit), bot. ph. — Ce g. a été établi par
M. Decaisne aux dépens des espèces de Ra-
jania citées par M. Thunberg dans sa Flore,
du Japon. L’Akebia appartient à la famille
des Lardibazaîées, telle que l’a constituée
le premier de ces botanistes dans les Archi¬
ves du Muséum. Les caract. du nouveau g.
sont : Fleurs monoïques, en grappe ; les fe¬
melles placées à la base de l’inflorescence.
Dans les deux sexes : Calice à 3 folioles, ar¬
rondies et concaves dans les femelles , lan¬
céolées dans les mâles. Etam. 6-9, extrorses,
à connectif épais et recourbé en arrière , à
filets libres, au milieu desquels on trouve
3-6 ovaires, piriformes, avortés. Dans les fe¬
melles , 3-9 ovaires cylindracés, couronnés
par autant de stigmates peltés et pupilleux.
Ces ovaires sont uniloculaires, et portent
des ovules ortbotropes sur toute la superficie
de leur paroi interne, qui est lisse ou filamen¬
teuse. — Les espèces qui composent ce g. sont
au nombre de 3; ce sont des arbustes sarmen-
teux, à feuilles palmées, entières ou lobées,
à l’aisselle desquelles se trouvent des grap¬
pes de fleurs roses ou lilas. Ils sont originai¬
res du Japon, dont les habitants les cultivent
pour l’ornement de leurs jardins , sous le
nom de Kadsura-Akebi. (C. L.)
AKEESIA , Tussac ( Akee, Nom donné
par les nègres à ce végétal), bot. pii. Synon.
du g. Cupania , Plum. \Sp.)
AKÈNE ou ACHAINE. Akenium (à priv.;
^aivw , je m’ouvre; fruit indéhiscent), bot.
ph. — On nomme ainsi un g. de fruit dont
les exemples sont très fréquents dans la na-
236
AKÏ
AR1
ture et qui offre les caractères suivants :
Péricarpe sec , à une seule loge , contenant
une seule graine, indéhiscent, distinct et
non soudé avec la surface de la graine. C’est
par ce dernier caractère que l’akène se dis¬
tingue de la caryopse, qui en offre tous les
caractères , mais dont le péricarpe est inti¬
mement soudé avec le tégument propre de
la graine. A ce genre de fruit, appartient ce¬
lui des Synanthérées, des Polygonées , etc.
L’akène peut provenir d’un ovaire libre ou
d’un ovaire adhérent. Cette différence n’en¬
traîne aucun changement dans l’organisa¬
tion de ce fruit. Cependant M. de Mirbel
donne le nom de Ojpsèle à l’akène provenant
d’un ovaire infère qui peut être alors cou¬
ronné soit par les dents du calice, soit par
une aigrette; celui des Synanthérées est dans
ce cas. V. Cypsèle.
Le même fruit peut encore offrir quelques
modifications dont on a fait des espèces dis¬
tinctes ; mais c’est à tort , selon nous , car
l’organisation véritable de ce fruit reste la
même dans ses parties essentielles; ainsi,
M. Desvaux appelle Sphalérocarpe le fruit
des g. BUium , Basella , Hippophae, qui n'est
qu’un véritable akène recouvert par un ca¬
lice persistant et devenu charnu. Il en est
de même du fruit nommé Sacelhts par M. de
Mirbel , Diclesïutn par M. Desvaux , et qui
n’est encore qu’un véritable akène envi¬
ronné par un calice ou simplement une por¬
tion du calice devenu dur et résistant, comme
par exemple dans la Belle-de-nuit, les Sou¬
des , l’Épinard , etc. (A. B.)
* AK.ICERA ( àxeç, glaive, pointe; x/pocç,
corne; allusion à la forme des antennes), ins.
— G. de la famille des Acridiens, de l’ordre des
Orthoptères, établi par M. Serville ( Revue
Mèlh. de l’Ordre des Orih.) et regardé
comme une simple division du g. Pampha-
ytts de Thunberg , par M. Brui lé ( Hist. des
Ins. ) , par nous ( Hist. des Anim. artic. ) et
par Burmeister ( Handb. der Enlom.). Les
ant. fournissent le principal caract. de ce g.,
ou plutôt de cette division, par leurs arti¬
cles très aplatis et dilatés. Les esp. qu’elle
renferme sont peu nombreuses, et répandues
dans les parties méridionales de l’Europe et
en Afrique. Celle que l’on peut en considé¬
rer comme le type, est le Pamphagus yriseus
(A. yrisea , Serv.) propre au Cap de Bonne-
Espérance. (Bl.)
AKIS (axtç , pointe), ins. — G. de Coléc"
plères hétéromères, créé par Herbst et adopté
par tous les autres entomologistes. M. Du-
méril le place dans sa famille des Lucifu-
ges; Latreille, dans celle des Mélasomes ,
tribu des Piméliaires; et M. Solier, qui
dans ces derniers temps s’est occupé d’une
manière spéciale des Hétéromères, le range
dans sa famille des Collaptérides , tribu
des Akisites, en lui assignant pour princi¬
paux caract. • Epistome échancré antérieu¬
rement ; menton plan , rétréci à sa base et
cordiforme; base du prothorax ne s’appli¬
quant pas contre les élytres ; jambes antér.
minces ou peu épaisses; prothorax médio¬
crement transverse , à bords latéraux dila¬
tés, relevés en dessus et à base tronquée, avec
les angles postérieurs prolongés en arrière.
M. Solier décrit 24 esp. d’Akis, qu’il partage
en 2 div.; savoir : div. A. : Esp. à élytres sans
côtes dorsales sensibles , ayant seulement
quelquefois des rangées de tubercules ; type
A. punctata Thunb. , commune dans le
midi de la France. — Div. B : Esp. ayant au
moins une côte dorsale plus ou moins mar¬
quée, soit longue, soit courte et posté¬
rieure. — Subdiv. a : côte dorsale plus ou
moins tuberculeuse ; type, A. algeriana Du¬
pont, de Barbarie. — Subdiv. b: côte dorsale
entière ou peu sensiblement tuberculeuse ;
type , A. nitida Sol., de Barbarie.
M.Dejean, dans son dernier Catalogue, ne
mentionne que 17 espèces d’Akis, dont 7 sont
différentes de celles de M. Solier, du moins
nominativement. Ainsi le nombre total serait
de 31 , dont une seule se trouve en France.
Les autres appartiennent à l’Espagne , au
Portugal, à la Sicile, à la Sardaigne , au
nord de l’Afrique, à la Turquie asiatique, à la
Perse occidentale et à la Russie méridionale.
Les espèces de ce g. semblent se plaire
parmi les ruines et les décombres, et, comme
la plupart de celles de la même famille, elles
vivent de matières en décomposition , soit
végétales, soit animales, et même d’excré¬
ments. C’est ainsi que j’ai trouvé en quantité
VA. italica dans leColysée de Rome et VA.
punctata dans les Arènes d’Arles. (D.)
* AlvïSITES (axc'ç , pointe), ins. — Tribu
de Coléoptères hétéromères, établie par
M. Solier dans sa famille des Collaptérides ,
démembrement de celle des Mélasomes de
Latreille. Il la compose de 6 g. qu’il partagée^
AK Y
ALA
237
2 divisions, 1° : les g. Cacicus et Elenophorus,
ayant le prothorax subglobuleux , tronqué
ou subtronqué antérieurement et à la base ,
et l’épistome trilobé avec le lobe intermé¬
diaire très large, rectangulaire, subtron¬
qué ; 2° les g. Morica , Akis , Cyphogenia et
Cryptoglossa , ayant le prothorax non glo¬
buleux . plus ou moins échancré antérieure¬
ment pour recevoir la tête qui peut s’y en¬
foncer jusqu’au-delà des yeux, etl’épistome
échancré ou arrondi. Du reste les princi¬
paux caract. de cette tribu sont : Partie an¬
térieure de la tète dilatée et couvrant , en
grande partie, les mandibules qui sont bi-
dentées; labre peu saillant et pouvant se re¬
tirer, dans quelques espèces, sous l’épistome
qui est très développé. Ecusson formant une
saillie assez prononcée, subtriangulaire , lé¬
gèrement arrondie. Pattes longues, peu ru¬
gueuses et généralement minces. Les Akisi-
tes sont des Insectes très lents dans leurs
mouvements. Ils fuient la lumière et habi¬
tent le plus souvent les ruines et les dé¬
combres. Ils se nourrissent de matières en
décomposition et même d’excréments. La
plupart des espèces connues sont du midi de
l’Europe et du nord de l’Afrique. (D.)
AKODON. mam. — Nouveau g. de Pmn-
geurs, établi parMeyen danslafam. des Mu-
riens. L’esp. qui s’y rapporte (A.boliviense) ,
a beaucoup d’analogie avec notre souris do¬
mestique ; la formule dentaire est la même;
mais la disposition des replis internes de l’é¬
mail est un peu différente, et les oreilles, très
courtes, sont presque cachées sous les poils.
Cette esp. est longue de 3 pouces, y compris
la queue qui forme un peu plus du tiers ;
couverte de poils gris-jaunâtres, que dépas¬
sent d’autres poils noirs; la queue, revêtue
d’une peau écailleuse et annelée, est gar¬
nie de poils fins; les oreilles sont velues en
dedans et la plante des pieds est noire. Cet
animal habite le Haut-Pérou. (C.irO.)
*AKYSTIQLTES (à priv.; xvc-Ttç, vessie),
poiss. — Nom donné par Latreille «à la 2e sec¬
tion du Ge ordre des Poissons Acanthoptéry-
giens. Les g. de cette sect. devraient être
composés d’esp.privées de vessie aérienne; or,
du propre aveu de l’habile entomologiste qui
a occupé les derniers loisirs de sa vie à co¬
ordonner en familles très peu naturelles
tout le Règne animal , d’après l’ouvrage de
Cuvier, plusieurs g. de ce groupe des AI<ys-
liques ont une vessie natatoire. Latreille
aurait dû remarquer que la sect. qu’il a
nommée Kyslophores, comprend un très
grand nombre de Poissons qui n’ont point de
vessie aérienne. Cet organe, en effet, si con¬
sidérable et si variable dans les Poissons , et
celui sur lequel on devait le moins fonder
de divisions, manque souvent dans les esp.
les plus voisines. (Val.)
ALABAIMDINE et ALMANDINE ( Ala-
banda , ville de l’Asie mineure ). min. —
Nom donné par les anciens à une pierre
précieuse dure, d’un rouge foncé, qu’on li¬
rait des mines d’Alabanda, et qui paraît
être une variété de Grenat. — M. Beudant a
aussi donné le nom d’Alabandine au Man¬
ganèse sulfuré. V. Manganèse. (C. d’O.)
ALABASTRE. Alabastrite ( d’à^àS’aa’-
T| pov). min. — Les Grecs nommaient Alabas-
tron, une sorte de vase sans anse, que l’on
avait souvent de la difficulté à saisir , quand
ils étaient polis. Ils donnaient le nom d’A-
labasirite aux pierres avec lesquelles on les
fabriquait , et que nous connaissons sous
les dénominations d’ Albâtre calcaire et d’ Al¬
bâtre gypseux. (Del.)
ALABE ou AL ABÈS (àXaSvjç , qu’on ne peut
saisir), pojss. — Nom d’un poisson du Nil cité
par Strabon (Lib.xy n, 823-1173), et que l’on
trouve une seule fois dans Athénée, mais
écrit àXÀaSvjç (Lib. vu, c. 17, p. 312, A), d’a¬
près Archestrate qui l’indique comme un
poisson du Nil avec le Phragre , l’Oxyrhyn-
que, le Silure, etc. Il est probable que Pline
a fait du mot grec le nom d ’Alabeta (Lib. v,
cap. 10, 5), poisson qu’il place avec les Co-
racins et les Silures dans un lac d’Éthiopie
appelé IVisides. Il est difficile de reconnaître
dans ces deux seuls passages le Harmouth
ou Silurus anguillaris , comme l’a supposé
M. Geoffroy , et comme on l’a répété après
lui. Aussi, Cuvier, regardant ce nom comme
un des mots indéterminables laissés parles
anciens, l’a appliqué à un g. de Poissons de
la famille des Anguilliformes , et voisin des
Synbranches de Bloch. — Ce g. est caracté¬
risé par une seule ouverture pratiquée sous
la gorge pour les 2 branchies, la présence
de petites pectorales, un petit opercule, sous
lequel on voit 3 rayons branchiostéges. —
On ne connaît encore qu’une seule esp. de
ce g., rapportée par Péron, lors du voyage du
capitaine Baudin aux terres australes. (Val.)
ALA
238 ALA
ALACAMITE , pour ATACAMITE. V.
ce dernier mot. (Del.)
ALACTAGA. mam. — Esp. du g. ger¬
boise. V. ce mot. (I.-G. S.~H.)
ALAFIA [Alafiy nom de cet arbre chez les
Madécasses). bot. pii. — G. de la famille des
Apocynacées, fondé par Du Petit-Thouars,
sur un arbrisseau peu commun, qu’il trouva
à Madagascar et qu’il décrit comme dé¬
bile, grimpant, à feuilles opposées, à fleurs
pourprées, terminales, nombreuses. Voici
les caractères que lui assigne cet auteur:
Cal. petit, 5-lobé. Cor. tubuleuse , ventrue;
à limbe 5-parti, contourné; à div. tantôt
entières, tantôt plissées-sinuées. Etam. 5 , à
filaments courts, attachés au pistil sous les
anthères qui sont aiguës, distinctes, mais
conniventes. Ovaires 2. Style filiforme, adné
aux 5 filaments en appendices; stigm. ca~
pité, acuminé, ne dépassant pas les anthè¬
res. Fructification inconnue. (C. L.)
*ALAIRE ou ALARÏE. A (aria . iiel-
mint. — Proposé d’abord par Schranck, qui y
renonça depuis en transportant dans le g.
Festucaria , le Disloma alatum Pmd. ( Ho- \
lostomum alatum Nitzch) pour lequel on
l’avait créé, le g. Alaria avait été réta¬
bli par M. de Blainville , pour quelques
esp. de Distomes cylindriques pourvus d’une
assez longue queue, et d’une expansion en
forme d’aile de chaque côté du corps; type
Fasciola laciniala , du Maimon ( Appendice
à la traduction française de Bremser , p. 518,
pl. 2, jig. 5.1824). Mais peut-être M. de Blain¬
ville a-t-il lui-même renoncé ultérieure¬
ment à cette coupe générique; car, dans l’ar¬
ticle Vers du Dict. des Se. nat. ( t. lvii ,
p. 586, 1828), les Distomes dont il s’agit
ne figurent que comme une division du g.
Fasciole. V. Distome. (L. D.y.r.)
ALALITE (d’^/a,nom d’une vallée dans
le Piémont), min. — Variété de pyroxène
Sahlite , d’un gris verdâtre, que l’on trouve
dans le val d’Ala , et qui a été prise d’abord
pour une nouvelle substance appelée Diop-
side par Haüy. (Del.)
ALA LONGA. — Dénomination donnée
par les Italiens, et entre autres citée par
Cetti, pour le Germon du golfe de Gascogne,
ou le Thon aux longues pectorales. Gmelin
en copiant Cetti a fait une faute d’impres¬
sion , et a mis Alatunga ; ce qui a été copié
par les compilateurs qui ont introduit ainsi
un Scomber Alatunga. /'''.Germon. (Val.)
* ALAMAME. Alamania. bot. ph.-— C’est
un g. de la famille des Orchidées , tribu
des Vandées , proposé par MM. La Llave
et Lexarzca ( 2Yov. veg. 31 ) , pour une
plante parasite originaire du Mexique,
qu’ils nomment Alamania punicea , et à la¬
quelle ils donnent les caract. suivants : Pe¬
tite plante ayant des pseudobulbes oblongs,
couverts d’écailles scarieuses , portant cha¬
cun 2 feuilles ovales-acuminées , épaisses ;
une hampe terminale, de 2 pouces de lon¬
gueur et colorée; des fleurs rouges et ino¬
dores. Le calice est étalé; les 2 divisions ex¬
ternes et latérales sont soudées à leur base,
de manière à simuler une sorte d’éperon. Le
labelle , semblable aux 2 autres divisions
calicinales internes, estgianduleux ou tuber¬
culeux à sa base. Legynostème est charnu ,
à 3 pointes ,et se prolongea sa base en un
éperon tubuleux. L’anthère , à 4 loges , con¬
tient 4 masses polliniques pédicellées. (A. R.)
* ALANDI1VA , Neck. bot. ph. — Synon.
du g. Moringa, Burm. (Sp.)
* ALAAGIÉES ou ALANGIACÉES. bot.
pïi. — Un g. connu depuis long-temps , YA-
langium , L., Lam. , avait été d’abord placé
en tête de la famille des Myrtacées; mais
avec quelques doutes qui résultaient de dif¬
férences assez notables dans les caract. de sa
végétation. Ils ont été pleinement confirmés
par l’étude de sa graine ; et, en conséquence,
M. De Candolle a proposé d’en faire le type
d’une petite famille nouvelle qui s’est depuis
enrichie d’un second g., et qui, se rappro¬
chant d’une part, des Myrtées par l’intermé¬
diaire des Combrétacées, de l’autre, des Cor-
nacées et des Hamamélidées, devrait peut-être
venir se fondre dans ces dernières. Ses ca¬
ract. sont les suivants : Cal. adhérent, cam-
panulé, 5-10-denté. Pétales en nombre égal,
alternes, linéaires, à préfloraison valvaire,
long-temps réunis ainsi , réfléchis plus tard.
Etamines en nombre égal , double ou quin¬
tuple, à filets grêles, dilatés à leur base en
une sorte d’écaille velue, et portant plus
haut des anthères adnées , linéaires , bilo-
culaires, internes , souvent vides de pollen.
Disque charnu sur le sommet de l’ovaire et
contenant l’insertion du style simple, que
termine un stigmate en tète. Une seule loge
renfermant un seul ovule pendant de son
sommet. Drupe ovoïde , relevée de côtes peu
ALA
ALA
239
saillantes, couronnée par le calice, contenant,
sous une couche charnue, un noyau unilo¬
culaire , percé , au sommet duquel pend une
graine unique où l’on observe, dans le cen¬
tre d’un périsperme charnu et faible, un em¬
bryon droit, à longue radicule supère, à co¬
tylédons planes et foliacés. Le petit nom¬
bre d’espèces connues de cette famille, se
compose de grands et beaux arbres origi¬
naires de l’Inde. Leurs feuilles sont alternes,
sans stipules et sans points glanduleux, très
entières, à nervures pennées; leurs fleurs
disposées en faisceaux axillaires; les fruits
de plusieurs sont bons à manger. (Ad. J.)
ALANGIUM, Lamk., Angolam., Adans.
{Alangi, Angolam, noms hindous du végétal).
bot. pii. — G. considéré par M. De Candolle
comme type de la famille des Alangiées.
Reichenbach {Syst. Nat. p. 247) , à plus juste
titre peut-être , le comprend dans les Com-
brétacées. Ses caract. différentiels sont les
suivants : Cal. à 6 ou 7 dents; pét. 6 ou 7 ;
ovaire adhérent, t-loculaire, contenant un
seul ovule suspendu au sommet de la loge
(Roxburgh, Flor. Ind.). Drupe monosperme.
Arbres à rameaux souvent spinescents; fleurs
grandes, odorantes. — Ce g. appartient à
l’Inde. M. De Candolle en signale 3 esp. ;
Roxburgh est d’avis qu’il n’y en a qu’une
seule, offrant plusieurs variétés. (Sp.)
* ALAPTUS. ins. — G. de l’ordre des Hy¬
ménoptères appartenant à notre famille des
Oxvuriens ( Oxyures, Lat. ; Proctotrupidœ ,
Steph. et Westw. ), établi par Haliday (Ent.
Mag.) adopté par Westwood ( Synop . of the
Brit. Gen .) et par nous {Hist. des Anirn. art.);
il se distingue du g. Mymar avec lequel il a
beaucoup d’analogie, par des tarses de 5 ar¬
ticles et par des antennes filiformes, compo¬
sées seulement de 10 articles dans les mâles
et de 8 dans les femelles. — La seule esp.
connue jusqu’à présent est VA. minimus
trouvé en Angleterre. (Bl.)
*ALARÇONIA (Alarçon, qui aborda un
des premiers en Californie, en 1540). bot. pii.
— G. de Composées, appartenant à la tribu
des Sénécionidées, établi parM. De Candolle
et ainsi caractérisé: Capitule multiflore, hé-
térogame; fleurs du rayon ligulées, femelles,
unisériées; celles du disque tubuleuses, 5-
dentées, hermaphrodites. Involucre campa-
nulé, formé par 1-2 rangées d’écailles lâ¬
ches, foliacées, égalant ou dépassant les fleurs
du disque en longueur; les intérieures plus
courtes, analogues aux paillettes. Réceptacle
plane, couvert de paillettes à peu près de
même fongueurque les fleurs et les embras¬
sant en partie. Les ligules sont grandes, 3-
dentées; les fleurs du disque ont un tube
court, coriace, terminé par des divisions
légèrement velues au sommet. Les rameaux
des styles , appartenant aux fleurs femelles,
sont courts et glabres, tandis que ceux des
fleurs hermaphrodites sont au contraire ai¬
gus, très hispides et recourbés en dehors de
la corolle. Les fruits sont prismatiques, al¬
longés, épais, terminés par une aigrette en
forme de calice. — Les Alarçonia sont des
plantes herbacées, originaires de la Califor¬
nie; elles ontle port de l’Aulnéeetprésentent
des feuilles très entières , semi-amplexicau-
les,degrands capitules de fleurs jaunes. (J.D.)
ALARÏA [A la, aile), bot. cr. — G. de ia
famille des Phycées , créé par M. Gréville
aux dépens de la section Agarum ( V. ce
mot) des Laminaires, et dont les caract.
sont: Fronde membraneuse, parcourue dans
toute sa longueur par une nervure car¬
tilagineuse ; stipe muni de pinnules ; fruc¬
tification consistant en séminules piri—
formes immergées dans les pinnules un
peu renflées çà et là. Trois espèces, qu’on
pourrait peut-être réduire à 2 , composent
le g. Alana dont le Fucus esculentus L. est
le type. Nous avons exposé au mot Agarum
les raisons pour lesquelles nous rejetons ces
genres qui doivent tout au plus, dans l’état
de la science, constituer des sect. du g. La¬
minaire. V. ce mot. (C. M.)
ALARÏE. HELM. V. Alaire, (C. d’O.)
ALASMIDES. Alasmidia. moll. — On
trouve dans les Annales générales des scien¬
ces physiques de Bruxelles (t. vi, p. 287) , un
travail assez considérable de M. Rafïinesque
sur le g. Unio de Bruguière et de Lamarck.
11 fait de ce g. très naturel , une grande fa¬
mille qu’il partage en 5 s.-familles et en un
très grand nombre de g. Toutes ces divisions
n’étant fondées sur aucun caract. de quel¬
que valeur, n’ont pas été adoptées. V. Mo¬
lette. (Desh.)
ALASMIDONTES. Alasmidonta {13 ouç,
ov-roç , dent), moll. — C’est à M. Say que
l’on doit la création de ce g. On le trouve
dans le Journal de l’Académie des sciences
de la société de Philadelphie (t. i, p. 459).
240
AL A
*
Les caract. sur lesquels il est fondé, ont paru
suffisants à quelques zoologistes qui l’ont
adopté. Les coquilles de ce g. ne sont autre
chose que des Mulettes qui manquent tota¬
lement de la dent cardinale postérieure. Si
l’on ne voyait qu’un petit nombre d’esp. du
g. Uni o , on pourrait regarder comme fort
important ce caract. du g. Alasmidonte. Mais
parmi le grand nombre d’esp. aujourd’hui
connues, on voit une série de modifications
dans laquelle la dent postér. s’affaiblit peu
à peu, et finit par disparaître complètement.
Si à cette fusion des 2 g., on ajoute la res¬
semblance parfaite des animaux dans tous
leurs caraet. zoologiques , on sera bientôt
convaincu de l’inutilité du g. Alasmidonte ,
et on le joindra , comme nous le faisons de¬
puis long-temps, aux Mideties proprement
dites. (Desh.)
AL ATA -LATA ( Alatus , ailé ; latus ,
large), moll. — Klein est l’auteur de ce g.
( Tent . Ostrac . p. 100). 11 l’a établi pour quel¬
ques esp.de Strombes dont le bord droit est
largement étalé. Ce g. n’a jamais été adopté,
à cause de l’insuffisance de ces caractères. V \
Strombe. (Desh.)
ALATERNE. Alaternus , Tourn.; Mar-
corella , Neck. {Alaternus , nom de cet ar¬
brisseau dans Pline), bot. ph. — A l’exem¬
ple de Linné , la plupart des auteurs ont
réuni ce g. aux Rhamnus , dont il ne diffère
que par le nombre quinaire des organes flo¬
raux. (Sp.)
ALATITE. Alatites [alalus , ailé), moll.
— Dans son grand ouvrage sur les Pétrifica¬
tions, Walch donne ce nom aux Rostellai-
res , aux Ptérocères et aux Strombes fossiles.
V. ces mots. (Dssn.)
ALÂUDA (nom donné par Pline, à un oi¬
seau que les modernes rapportent à l’A¬
louette commune). ois. — Nom latin de i’A-
louette. V '. ce mot. (Lafr.)
ALALDIDÉES. Alaudidœ ( d ' Alauda ,
alouette), ois. — Famille de l’ordre des Pas¬
sereaux et de la tribu des Conirostres de
Cuvier. Nous la subdivisons en 2 s.-familles,
celle des Alaudinées et celle des Anthusi-
nées , renfermant les Anthusou Pipis. Quoi-
qu’à la rigueur et en se renfermant dans les
règles de la méthode , ce g. Anihus ne dût
pas figurer au milieu d’oiseaux coniros¬
tres , les rapports des esp. qui le compo¬
sent avec celles du g. Alouette sont si nom«
ALA
breux et si intimes , selon nous , qu’on
ne pouvait les séparer, sans s’éloigner de
l’ordre naturel , et qu’elles devaient au
moins être groupées dans la même famille.
Cet ancien nom d 'Alouette de pré , donné à
une des espèces les plus connues , est certai¬
nement la dénomination la plus naturelle et
la plus vraie des Pipis; car en Jes comparant
avec quelque détail, on est frappé de leur
analogie avec les Alouettes. Parmi ces esp., il
en est quelques unes, qui, telles que Y Alouette
sentinelle du Cap , Y Alouette jaune du Séné¬
gal , si voisine de la première , notre Pipi -
rousseline , forment évidemment , d’après
leur bec plus fort ou la teinte de leur plu¬
mage, le chaînon entre les 2 g., et ont été
placées, par divers auteurs, tantôt avec les
Alouettes , tantôt avec les Pipis. Ces derniè¬
res ont donc de commun avec les Alouettes,
quant aux formes , les ongles antérieurs
courts et peu arqués, le postérieur plus ou
moins allongé, peu arqué ou presque droit;
quelques unes des rémiges tertiaires près-
qu’aussi longues que les primaires; un plu¬
mage sombre, généralement couvert de mè¬
ches plus foncées, avec les pennes latérales
de la queue en partie blanches; et quant
aux mœurs, l’habitude de chanter en vo¬
lant et en descendant les ailes étendues , de
se tenir souvent à terre, d’y nicher, d’y
pondre des œufs grisâtres, tout couverts de
petites taches et de petites lignes plus foncées,
olivâtres ou roussâtres. Elles s’en éloignent
toutefois, en ce que la plupart se perchent et
se tiennent dans les prairies , les vergers , et
non dans les plaines , ce qu’exprime très bien
leurancien nom d 'Alouettes de pré. Les nom¬
breux rapports que nous venons d’énumé¬
rer nous paraissant donc des rapports d’af¬
finité bien plus que de simple analogie, nous
nous sommes décidé , au risque de nous éloi¬
gner un peu des règles méthodiques , à
rapprocher les 2 g. dans la même famille, et
comme s.-familles , sous le nom à' Alaudi¬
nées ou Alouettes arvicoles, et d 'Anthusi-
nèes ou Alouettes praticoles.
Les caract. de la famille sont : Un bec va¬
riant singulièrement dans sa forme, ou co¬
nique et non échancré, et alors, tantôt pres¬
que droit et un peu grêle, tantôt fort éle¬
vé et arqué en dessus, tantôt allongé, mince,
et arqué dans toute sa longueur, ou mince
en alêne et échancré; des pattes organisées
ALA
ALA
241
pour la marche, avec l’ongle postérieur tou¬
jours plus ou moins allongé, droit ou peu
courbé, et les ongles antérieurs courts; ai¬
les longues , moyennes ou courtes , à rémi¬
ges secondaires et tertiaires arrondies et
échancrées à leur extrémité; quelques unes
de ces dernières atteignant presque l’ex¬
trémité des primaires ; plumage généra¬
lement sombre, roussâtre ou roux olivâtre,
avec des mèches plus foncées et les rectrices
latérales en partie blanches. Voyez les 2
s.-familles Alaudinées et Anthusinées.
(Lafr.)
# ALAUDINÉES, Alaudinœ. ois. — C’est,
dans la classification de Swainson , une des
s.-familles de sa famille Fringillidœ. (Lafr.)
* ALAUDINÉES. Alaudinœ ( Alauda ,
alouette ). ois. — S. -famille faisant partie
de la famille Alaudidées et ayant pour ca-
ract. : Tête assez grosse , arrondie et un peu
déprimée; bec très variable dans sa forme,
non échancré , à pointe mousse ou conique ,
presque droit et un peu grêle, ou gros,
élevé , comprimé et arqué en dessus, ou très
allongé , grêle et arqué dans toute sa lon¬
gueur ; narines en partie recouvertes par les
petites plumes serrées et couchées de leur
base; pattes d’oiseaux essentiellement mar¬
cheurs, à tarses de longueur moyenne, mais
assez gros; doigts peu allongés, à articula¬
tions prononcées , totalement séparés dès
leur base, les latéraux courts et d’égale lon¬
gueur; ongles presque droits , les antérieurs
courts , les latéraux surtout qui sont égaux
entre eux, le médian plus long, le postérieur
souvent très allongé , droit ou presque
droit; ailes aiguës ou sub-aiguës ou sub¬
obtuses, à premières rémiges souvent allon¬
gées et presque égales , ayant ou non la
première penne bâtarde quelquefois de
moyenne longueur ; ou courtes, à rémiges
tertiaires très allongées , atteignant presque
l’extrémité des primaires; queue un peu
fourchue ou terminée carrément ; plumage
généralement teint de roux ou de roussâtre,
couvert de mèches plus foncées , avec les
rectrices latérales bordées de blanc ou de
roux pâle.
Les Alaudinées sont répandues sur tout le
globe. On a cru long-temps que dans le Nou-
veau-Monde, elles étaient restreintes à l’Amé¬
rique du Nord, tandis que les Anthusinées
étaient communes dans celle du Sud ; mais
nous avons reconnu, parmi les espèces rap.
portées de ce continent par M. d’Orbigny et
M. Gay,2 esp. d’alouettes du s.-g .Sirly, dont
l’une est Y Alouette mineuse de Azara, et l’au¬
tre est nouvelle.
Les esp. de cette s.-famille offrent, non seu¬
lement dans la forme de leur bec, mais en¬
core dans celle de leurs ailes , tant de modi¬
fications graduées, qu’il nous paraît presque
impossible d’y établir des g. basés sur de bons
caractères. Les plus apparents sont ceux qui
se tirent de la forme du bec et qui ont de tout
temps donné lieu aux ornithologistes de si¬
gnaler les 3 principales modifications dont
nous avons parlé ci-dessus; elles ont été indi¬
quées par Vieillot, par Cuvier et par Lesson;
mais la forme des ailes varie presque autant
et avec autant de gradations que celle du bec
chez la plupart des espèces, en sorte qu’en
rapprochant les esp. à gros bec de notre Ca¬
landre, qui l’a effectivement tel, avec les ré¬
miges fort longues , elles en diffèrent to¬
talement par leurs ailes beaucoup plus
courtes; et, chez l’Alouette bateleuse à bec
moyen , nous trouvons des ailes singuliè¬
rement courtes et arrondies. Il en est de
même des esp. à bec grêle , comme notre
Al. arvensis , qui présentent également la plus
grande disparité dans leurs ailes tantôt pour¬
vues, tantôt dépourvues de première penne
bâtarde, avec les premières rémiges ou très
longues ou moyennes. N’osant donc adop¬
ter tous les g. de M. Swainson, nous nous
contenterons d’abord des 3 qui répondent
aux 3 modifications principales du bec et
qui sont: Alouette ( A . arvensis , type); —
Calandre ( Calendula ) Swains. ou Alouet¬
te à gros bec (type, Y Alouette à gros bec de
Levaillant, notre Calandre ). M. Swainson
place à la suite les s.-genres Mirafre (Mi-
rafra), Horsf. et Braconyx , Swainson; ce
dernier s. -genre ayant pour type YA-
louette bateleuse de Levaillant. Ces 2 s.-
genres diffèrent principalement de notre
Calandre en ce qu’ils ont les rémiges très
courtes et l’aile très obtuse. Il nous pa¬
raît indispensable d’y joindre, comme 3me
s. -genre, le g. Megalolis ou Pyrrhulauda
de Swains., ayant pour types le Gros bec
croisé et le Gros bec oreillon blanc de Tem-
minck. M. Swainson les range dans sa s.-
famille des Pyrrhulinœ ■ mais ces oiseaux, à
ongle du pouce droit, à tertiaires aussi lcn-
1G
T. 1.
2-J2
A LA
ALB
gués que les primaires , nous ont toujours
paru, comme à M. Lichtenstein ( Catal .), de
véritables Alouettes, se rapprochant singuliè¬
rement, par leurs doigts et par leurs ongles fort
courts, del 'Al. brachydacly la ou Calandrelle ,
et le colonel Sykis a fait connaître , dans les
Proceed. 1802, p. 94, que ce Fringiila cruci-
gera de l’Inde a l’étrange habitude de se te¬
nir à terre sur les routes élevées, et de ne
s’envoler que lorsqu’on est près de marcher
sur lui ; qu’il ne se perche jamais , et que scs
mœurs l’éloignent du g. Fringiila ; détails
qui viennent encore à l’appui de notre sen¬
timent.
Le 3me g. est celui de Sirly, Lesson (Cer-
thilauda, Swainson); type, X Alouette Sirly de
Levaillant. M. Swainson, qui a fait de XA-
louette sentinelle, Vaill. , son g. Macronyx, et
du Pipi rousseline celui d’ Agrodroma , les
a retirés des Anthus où on les plaçait généra¬
lement, pour les mettre avec ses Alaudinœ.
Tout en conservant ces 2 g., il nous semble
pLus naturel de les laisser dans notre s. -fa¬
mille des Anlhusinœ, dont ils ont l’ensemble
descaract.de formeetles mœurs, etdontilsne
diffèrent que par un bec plus fort et la couleur
roussâtre de leur plumage. Nous les consi¬
dérons positivement comme un petit groupe
de transition qui lie les Anthusinées aux
Alaudinêes. V. les mots Alouette , Calandre
et Sirly. — Comme nous l’avons dit plus haut,
la forme des ailes varie beaucoup suivant les
espèces. On peut cependant poser en thèse
générale que , chez toutes nos esp. euro¬
péennes, elles sont toujours longues, à rémi¬
ges primaires allongées, à penne bâtarde
nulle ou très petite; les primaires dépassant
toujours notablement les tertiaires à leur
extrémité; tandis que, chez presque toutes
les esp. africaines et indiennes, l’aile est sou¬
vent arrondie, les primaires de longueur
moyenne ou courtes , les tertiaires aussi lon¬
gues ou presque aussi longues qu’elles à leur
extrémité , et la penne bâtarde égalant sou¬
vent la moitié de celle qui la suit. (Laer.)
*ALAUS. Alaus (àAxoç , aveugle), ins. —
G. de l’ordre des Coléoptères pentamères ,
famille des Sternoxes, tribu des Élatérides,
établi par Eschscholtz qui lui donne pour
caract. : Tarses dépourvus de pelotes , for¬
tement soyeux ou velus en dessous; on¬
gles simples; front défléchi, le plus souvent
plan ou concave; carène frontale très fine.
Lames pectorales lancéolées, non subitement
dilatées en dessous; thorax entier en des¬
sous, avec l’écusson oblong. Ce g. figure dans
le dernier catal. de M. Dejean, qui y rap¬
porte Il esp.; 10 exotiques et 1 delà Russie
méridionale; nous citerons seulement comme
type, YElater oculalus de Fabricius. (D.)
*ALAUSTEM. min.— V. Alunite. (Del.)
ALBACOREA. poiss. — Corruption du mot
Albacoretta , sous lequel Pison a représenté
un Thon( Thynnus balleatus, au vol. Poiss.,
vin, p. 136), et qui a été ensuite appliqué
par les Anglais à plusieurs esp. de Scombé-
roïdes. On lit dans quelques auteurs Albi-
corre au lieu d’Albacore; mais c’est évidem¬
ment une faute d’impression. (Val.)
ALBATRE calcaire (à)aSWTpoç , albâ¬
tre). min. — Ce que Pline dit de X Ala¬
bastrite (F. cemot) paraît se rapporter plus
spécialement à la substance que l’on nomme
aujourd’hui albâtre calcaire ou albâtre orien¬
tal. C’est une variété de calcaire , d’une belle
demi-transparence , et formée de couches
successives, ondulées, qui se dessinent en
veines à la surface. Sa cassure est imparfai¬
tement cristalline et comme striée; sa cou¬
leur est le blanc-laiteux, un peu roux, ou
jaune de miel. On le distingue de Xalbâtre-
gypseux , en ce qu’il est assez dur pour rayer
le marbre blanc, et que, par l’action d’un
acide puissant, il se décompose en faisant
une vive effervescence, tandis que l’albâtre
gypseux, beaucoup plus tendre, se laisse
rayer par l’ongle et n’est point attaqué par
les acides. On donne le nom d 'A. oriental à
l’albâtre calcaire dont les couleurs sont vi¬
ves , la translucidité parfaite, et qui est sus¬
ceptible d’un beau poli. Tel est celui que les
anciens tiraient de l’Égypte, sous le nom
de marbre onyx , et dont est faite la statue
égyptienne que possède le Musée royal de
Paris. On a trouvé à Montmartre , prés de
cette capitale, un albâtre d’un beau jaune
de miel, tirant sur le brun , dont on a pu
faire quelques coupes d’un assez bel effet;
mais il y est rare , et toujours en masses peu
volumineuses. (Del.)
ALBATRE gypseux. min, — Cet albâ¬
tre appartient à l’espèce minérale qu’on
nomme Gypse (sulfate de chaux hydraté).
Il perd promptement sa transparence, quand
on le soumet au feu , et se change en plâtre.
Il est beaucoup plus tendre que l’albâtre cal-
ALB
ALB
243
caire ; ce qui fait que le moindre frottement
suffit pour lui enlever son poli et son éclat.
Il offre souvent la blancheur la plus parfaite,
quoique cette qualité ne lui soit point essen¬
tielle; et c’est à cette variété que se rapporte
l’expression proverbiale blanc comme l’albâ¬
tre. Celui que l’on trouve à Volterra , en
Toscane, et que l’on travaille à Florence, est
remarquable par la finesse de son grain , son
blanc de lait et sa douce translucidité; on
en fait des vases, des lampes, des pendules,
et de petites statues. A Lagny-sur-Marne ,
près de Paris, sont des carrières d’un albâ¬
tre veiné, de couleur grise ou blanc-jaunâ¬
tre , qui s’exploitent avec avantage; on en
fait des pendules , des socles et des revê¬
tements de cheminée. (Del.)
ALBATROS. Diomœdea , L. (corruption
d’albaïus , vêtu de blanc), ois. — G. de
l’ordre des Palmipèdes , de la famille des
Longipennes ou Grands-Voiliers de Cuvier,
et de celle des Siphorins de Vieillot. Ce g.,
réuni au genre Pétrel, nous paraît former
un groupe ou une s. -famille des plus natu¬
relles , tant d’après la grande analogie de
leurs formes et surtout de leur bec, que d’a¬
près la conformité de leurs mœurs. Nous
donnerons donc à cette s.-famille le nom de
Siphonnées ( Siphorince . V. ce mot). Les ca-
ract. du g. sont : Bec très long, très robuste,
suturé, assez élevé, droit, comprimé; man¬
dibule supér. à arête arrondie, sillonnée de
chaque côté dans presque toute sa longueur,
fléchie vers les deux tiers, puis relevée, enfin
fortement recourbée et crochue à la pointe;
mandib. infér. droite , un peu dilatée verti¬
calement à son extrémité, et tronquée de ma¬
nière à s’emboîter dans le crochet puissant
de la supér.; leurs bords internes coupants,
surtout vers l’extrémité, ets’emboîtant lesuns
dans les autres au moyen de rainures internes
assez profondes;narines tubuleuses, en forme
de rouleaux courts, couchées dans le sillon
latéral du bec et couvertes en partie anté¬
rieurement à l’orifice de ces tubes , et en
partie latéralement sous un repli qui leur est
contigu , environ au quart de la distance
du front à l’extrémité. Pieds courts; tarses
réticulés; point de pouce; les 3 doigts antér.
réunis par de larges membranes entières ;
les latéraux bordés d’un rudiment de peau
en forme de bande ; cette peau réticulée ,
ainsi que le dessus des doigts en majeure
partie scutellés; d’ailleurs, ongles faibles et
presque droits. Ailes sur-aiguës , très lon¬
gues par suite du très grand développement
de Y humérus et de l’avant-bras, à rémiges
primaires et secondaires courtes , ce qui les
rend fort étroites. Queue courte, ne dépas¬
sant pas ou dépassant peu la pointe des ailes.;
Les Albatros sont les géants des Palmipè¬
des. Malgré leurs énormes proportions, qui
les ont fait nommer par les navigateurs Mon¬
tons du Cap , K : aisseaux de guerre , ils sont
doués du vol le plus facile et le plus vigou¬
reux en même temps. C’est ainsi qu’on les
voit, tantôt se balancer avec grâce au-dessus
des vagues, ou les effleurer en suivant leurs
ondulations pour y saisir les petits animaux
qu’elles amènent à leur surface, tantôt vo¬
ler, dans les tempêtes, contre le vent le plus
violent, sans effort et sans que leur vol en
paraisse ralenti. Dans toutes ces circonstan¬
ces , ils semblent ne faire que planer, et l’on
ne s’aperçoit pas qu’ils impriment le moin¬
dre battement à leurs ailes. Ce sont de tous
les Oiseaux pélagiens ceux qui, sans nulle
comparaison, s’éloignent le plus des côtes, et
on les rencontre à des distances immenses
de toute terre. Ils n’habitent que les vastes
mers du Pôle austral, en dehors du Tropique
du Capricorne , ou les mers de l’Océan paci¬
fique septentrional, dans les parages de la
Chine et du Japon.
Bufl'on et Vieillot d’après lui, avaient an¬
noncé que, malgré leur énorme taille, ces
Palmipèdes ne se nourrissaient que de petits
animaux marins et de Zoophytes mueilagi-
neux. On a dit depuis qu’ils enlevaient une
grande quantité de poissons, en rasant les
flots, et qu’ils faisaient surtout une grande
consommation de poissons volants , qu’ils
saisissaient hors de l’eau ; mais M. Gaimard
a remarqué que, dans des parages où le bâ¬
timent qu’il montait était entouré de ces
poissons, ainsi que de Méduses, de Bipho-
res, de Physales et d’autres mollusques, on
n’avait jamais trouvé dans l’estomac des Al¬
batros qu’on y avait tués, aucuns débris de
poissons ni de mollusques, mais bien de Cé¬
phalopodes , tels que des Sèches et des Cal¬
mars.
M. Temminck, dans son intéressant article
sur les Albatros (PL col.), cite les passages de
plusieurs voyageurs qui les ont rencontrés
par bandes sur des cadavres de Cétacés, de
244
ALB
ALB
Phoques et autres grands animaux marins,
les dépeçant et se gorgeant de leur chair
déjà corrompue. On pourrait conclure de ces
divers récits, que les Albatros ne sont point
piscivores; que les seuls animaux vivants qui
font partie de leur nourriture sont des Cé¬
phalopodes, et qu’en général, le fond de leur
nourriture est la chair déjà corrompue des
grands animaux marins.
La forme de leurs ailes dont l’humérus et
l’avant-bras sont si prolongés, celle de leur
bec assez analogue à celui des Vautours, sur¬
tout des Caihartes et des Percnopteres , l’ha¬
bitude de se gorger de nourriture, comme ces
oiseaux, au point de ne pouvoir ni prendre
leur essor ni fuir en nageant lorsqu’on les ap¬
proche (et dans ce cas , leur seule ressource
consiste à rejeter avec effort leurs aliments) ,
tous ces rapports nous font envisager les Al¬
batros et même les Pétrels comme de véri¬
tables Vautours de l’Océan , destinés à pur¬
ger les mers des animaux morts et plus ou
moins putréfiés qui flottent à leur surface.
Par suite de l’immense faculté de vol qui leur
permet de les parcourir dans tous les sens ,
et à des distances énormes de toute terre,
ils rencontrent aisément ces cadavres flot¬
tants, qu’ils ont probablement la faculté de
sentir de très loin. En effet, l’ouverture de
leurs narines , que protègent un tube et un
repli latéral , tendrait à faire croire que chez
eux, le sens de l’odorat est doué d’une grande
perfection, comme chez les Vautours, parmi
lesquels les Cathartes nous offrent une ou¬
verture de narines sous une arcade com¬
mune , un peu analogue à ce qu’on voit chez
les Pétrels.
C’est surtout au-delà du Tropique du Ca¬
pricorne, vers le 35me degré de latitude Sud
que l’on commence à rencontrer les Alba¬
tros, et c’est vers le 40me qu’ils sont le plus
nombreux. Ils paraissent ne se rappro¬
cher des terres qu’à l’époque de leur re¬
production. L’île Tristan d’Acunha , située
au 35rae degré , est un des points qu’ils
choisissent de préférence, et où le voyageur
Dougal-Carmichael a pu les observer à loi¬
sir. Il en reconnut 3 esp. distinctes, Yexti-
lans , le chlororhynchos et le fuliginosa , cou¬
vant dans cette île. Cette dernière esp. s’y
trouvait surtout en grand nombre ; les nids,
très rapprochés les uns des autres, pou¬
vaient être évalués à plus de 100 dans un
espace d’un acre environ. Ces nids étaient
construits avec de la boue, et élevés de terre
de5à6 pouces seulement. Ceux du chloro¬
rhynchos, pyramidaux et plus élevés de 10 à
1 2 pouces environ, étaient plus isolés dans les
ravins des montagnes. L ’exulans ne se donne
aucune peine pour construire le sien; ce n’est
le plus souvent qu’un endroit sec , un peu
concave pour que l’oeuf n’y roule pas. Tou¬
tes ces esp. ne pondent jamais qu’un seul
œuf, blanc, très gros, singulièrement oblong
et d’égale grosseur aux 2 bouts. Les petits
sont nourris très long-temps par la mère et
se tiennent chacun sur leur petit monticule
delà manière la plus grotesque, ne parais¬
sant nullement effrayés de l’approche des
hommes, retournant incontinent se poster
sur leurs nids si on les en tire , et ne se
défendant pas autrement qu’en lançant
de leur estomac un déluge d’huile fétide.
Dans l’usage de dégorger les aliments à
leurs petits et dans l’obligation de courir
l’espace de 20 à 30 toises avant de pouvoir
prendre leur essor, ces oiseaux ont encore
avec les Vulturidées , de nouveaux rapports
qui nous confirment de plus en plus dans
l’idée que notre s.-famille des Siphonnées
est sur l’Océan le représentant de l’autre
sur les continents , et constitue un groupe
voisin seulement de celui des Larinées ,
mais bien distinct de tous les autres Pal¬
mipèdes. L’esp. la plus forte comme la plus
généralement connue, est V Albatros com¬
mun, Vieill. ( Diomœdea exulans , L.) , que
M. Temminck propose de nommer Alb. mou-
ion , à cause de cette dénomination vul¬
gaire de Mouton du Cap , adoptée depuis *
long-temps par les navigateurs , parce que
ce n’est guère qu’à la latitude du Cap de
Bonne-Espérance que l’on commence à l’a¬
percevoir. Quatre autres esp. sont avec celle-
ci tout ce qu’on en connaît jusqu’à ce jour,
d’après Temminck qui les indique et en a
figuré quelques unes (PL col.). (Lafr.)
ALBEN (Albus , blanc), min. — Nom donné
par Petzl à un tuf calcaire incrustant et de
formation récente, dont il existe des cou¬
ches considérables près d’Erding, en Ba¬
vière. (Del.)
ALBERGAME DE MER. zoopii. — Nom
donné par Rondelet à une production marine
qu’on doit supposer être un Alcyon ou une
Lobulaire. (Duj.)
ALB
245
ALB
ALBERGE. bot. ph. — Nom d’une variété
de l’Abricotier. (Sp.)
* ALBERTA. Alberta, E. Meyer (Dédié
à Albertus Magnus, ancien naturaliste), bot.
ph. — G. de la famille des Rubiacées , tribu
des Gardéniées. Suivant M. E. Meyer (. Lin -
naea , 1 838 , vol. i 2 , p. 258 ) ,* ce g. a beau¬
coup de rapports avec les Mussœnda , mais
Il en diffère : 1° par le cal., dont les 2 la¬
nières latérales sont plus grandes que les
trois autres ; 2° par une cor. à gorge nue , et
à limbe court, dressé; 3° par un péricarpe
sec, couronné de toutes les lanières cali-
cinales et ne renfermant que 4 à 6 graines.
— Ce g. n’est fondé que sur une seule esp. ,
découverte en Caffrerie par M. Drège. (Sp.)
* ALBERTIA (Nom propre....), syst.
— G. de Systolides établi par nous , pour un
ver parasite des Lombrics et des Limaces,
et voisin des Rotifères. Il est vermiforme,
contractile, nu, pourvu d’un appareil inan-
dibulaire articulé, et présente en avant une
pièce frontale , tantôt saillante en forme de
capuchon , tantôt rétractée et laissant voir
la bouche ciliée. Il est aminci en arrière et
terminé par une queue courte, conique. — La
seule esp. connue [A. vermiculus ) est longue
d’un 1/2 millimètre environ ; elle est vivipare
et renferme ordinairement 2 ou 3 œufs ou
fœtus, plus ou moins développés ( V '. Ann.
sc. nat. t. ix sept. 1 838). (Duj.)
ALBERTINIA (nom d’homme), bot. pii.
— Ce g., de la tribu des Yernoniées, de la fa¬
mille des Composées, a été établi par Spren-
gel, et a pour caract.: Des capitules composés
d’1 ou de 3 fleurs ; capitules qui sont réunis
en glomérules globuleux, souvent entourés à
la base d’un involucre commun, formé par
un grand nombre de petites folioles soudées
entre elles inférieurement. L’involucre par¬
tiel qui entoure les fleurs, est formé d’écailles
droites, fortement pressées les unes contre
les autres et quelquefois même soudées
aussi entre elles dans une grande partie de
leur longueur, de manière à constituer de
petites alvéoles au centre desquelles se trou¬
vent les fleurs; celles-ci sont tubuleuses, ré¬
gulières, à divisions souvent assez longues,
réfléchies. L’aigrette qui surmonte lefruit est
bi ou pluri-sériée, composée de poils filifor¬
mes, légèrement denliculés, prenant proba¬
blement par la dessiccation une couleur jau¬
nâtre ou rougeâtre. — Les Albertinia sont
des arbrisseaux brésiliens , munis de feuilles
alternes, pétiolées, elliptiques, atténuées
aux deux extrémités, glabres ou blanchâtres
en dessous. (J. D.)
ALBERTINIÉES. bot. ph. — Sous-division
de la tribu des Yernoniées , appartenant à
la famille des Composées, et caractérisée par
ses capitules pauciflores, réunis en gloméru¬
les arrondis. L'inflorescence des Albertiniées
offre un caractère particulier ; celle des Com¬
posées a été considérée comme un épi dé¬
primé où les pédicelles de chacune desfleurs,
probablement disposés en corymbe tendant
à l’épi ou à l’ombrelle dans certains cas, se¬
raient intimement soudés, de manière à con¬
stituer un réceptacle plane, quand ils attei¬
gnent tous le même niveau ( Reine-Margue¬
rite, Soleil) , un réceptacle convexe ou al¬
longé, quand ceux du centre se prolongent
au-delà de ceux du bord ( Rudbeckia ) , et ,
ce qui est beaucoup plus rare , un réceptacle
concave, quand le cas contraire se présente.
Dans tous ces exemples , les fleurs s’épa¬
nouissent de la circonférence au centre;
dans les Albertiniées, au contraire, cet ordre
est en partie interverti ; on voit des fleurs
s’épanouir en même temps au centre et à la
circonférence. On a considéré ces cas anor¬
maux comme une inflorescence en grappes,
dans laquelle la soudure primitive des pédi¬
celles serait à un moindre degré, et où cha¬
cun pourrait se développer dans un ordre
moins dépendant de l’ensemble. Les Alber¬
tiniées présentent donc, pour inflorescence,
de petites têtes globuleuses, formées elles-mê¬
mes de plusieurs petits groupes secondaires,
composés de une ou trois fleurs , qui toutes
sont , en partie , indépendantes des groupes
voisins. (J. D.)
* ALBÏKIA. bot. pii. — Le g. décrit sous
ce nom par Presl ( famille des Cypéracées ) ,
est le même que Y Hypoelytrum de Richard.
F. Hypoelytrum. (A. R.)
ALBIN ou ALBINE ( Albus , blanc), min.
— Variété d’Apophyllite, d’une belle cou¬
leur blanche , que l’on trouve à Marienberg,
près d’Aussig , en Bohême , dans les cavités
d’un phonolite, et quia été prise d’abord
pour une esp. particulière , puis pour une
variété de mésotype. V. Apophyllite. (Del.)
* ALBINIE. Albinia ( Albin , naturaliste
anglais), ins. — G. de l’ordre des Diptères,
établi par M. Robineau-Desvoidy , dans sa
246
ALB
ALB
tribu des Entomobies , famille des Myodai-
res, et auquel il donne les caract. suivants :
Ant. ne descendant pas tout-à-fait jusqu’à
l’épistome; !e2meart. un peu plus épais que
le 3me , qui est double en longueur et pris¬
matique. Front carré; péristome développé;
épistome saillant, en carré transverse; opti¬
ques ciligères. Corps cylindriforme , noir
avec des nuances cendrées ; cellule y C ou¬
verte avant le sommet de l’aile. — Ce g. est
fondé sur une seule esp. nommée par l’au¬
teur A. buccalis , sans indication de patrie ,
et dédié à la mémoire de l’entomologiste
anglais Albin. (D.)
ALBINISME ( Albus, blanc), têrat. —
M. Isid. Geoffroy-St-Hilaire divise les Ano¬
malies simples ou Hémitéries en cinq clas¬
ses : ire classe : Anomalies relatives au vo¬
lume des parties; 2me, à la forme; 3me, à la
structure; 4me, à la disposition; ôme , au
nombre et à l’existence. Dans la 3me classe,
celle à laquelle se rapporte cet article, il
établit deux sections : les Anomalies de cou¬
leur et celles de structure proprement dite;
celle-là comprend trois ordres , dont le pre¬
mier est relatif à la diminution de la ma¬
tière colorante : c’est I’Albinisme.
« L’Albinos.... est une espèce de singe, de
couleur blafarde , qui a la taille du Lapon,
la peau des lépreux et les yeux du hibou.
Condamné , par la structure de son organe
optique, à fuir la lumière, il regarde avec
horreur le soleil et le spectacle de la nature,
s’endort le jour, dispute la nuit quelques
vils aliments aux bêtes féroces, qu’il n’égale
ni en adresse ni en courage, et termine à
30 ans sa malheureuse carrière sans avoir
vécu.
» Rien n’égale la stupidité de l’Albinos :
tout ce qui n’est pas renfermé dans le cercle
étroit de ses besoins, échappe à son intelli¬
gence; on n’a jamais pu lui faire expliquer
de quelle couleur il voit les objets, ou seu¬
lement s’il a deux axes de vision. Le Nègre,
que nous ne regardons qu’avec l’oeil du dé¬
dain, est à l’égard de l’Albinos ce que serait
à côté de lui-même un Newton ou un Mon¬
tesquieu. »
Tels sont les termes dans lesquels l’un des
philosophes du xvinme siècle, l’auteur du
volumineux Recueil de la Philosophie de la
Nature , traite de l’histoire de l’Albinos.
Nous avons pris cette description presque
au hasard ; nous aurions pu choisir dans
vingt autres fables non moins absurdes aux¬
quelles l’anomalie qui nous occupe a donné
lieu dans le siècle dernier.
Appelée à donner une description de l’Al¬
binos, la science actuelle sera sans doute
moins miraculeuse que la philosophie dont
nous invoquions tout-à-l’heure les lumières ;
mais en échange elle acquerra en précision
et en exactitude autant qu’elle perdra en
merveilleux.
L’Albinos, en effet, n’a presque aucun des
traits étranges que des imaginations rivales
de Telliamed se sont plu à lui prêter, et dont
le grossier charlatanisme des foires et des
places publiques perpétue le récit, parmi des
espritsignorants et superstitieux. Il n’est au¬
cun des traits de la description ou plutôt du
tableau qui précède, qui ne puisse être ré¬
futé, ou qui du moins n’ait besoin d’être
profondément redressé. Dans ces êtres, dont
l’amour du merveilleux se plut à faire des
miracles ou des jeux de la nature , la science
ne reconnaît que de légères modifications
anatomiques, qui, quelle quesoit d’ailleurs
leur influence sur l’économie et le genre de
vie de ceux qui les présentent, n’en sont pas
moins fort simples en elles-mêmes et parfai¬
tement appréciables.
Ainsi que l’indique laplace quenous avons
dit appartenir à l’Albinisme dans la série té¬
ratologique, les êtres qui présentent ce genre
d’anomalies sont caractérisés par une struc¬
ture particulière de la peau, consistant dans
l’absence ou la diminution du pigmenturn
ou matière colorante.
Quelques mots pour bien faire compren¬
dre ceci.
La peau est, comme on sait, formée de
deux feuillets , l’un externe , X épiderme ;
l’autre interne, formant presque toute son
épaisseur, le derme. Sa trame est formée par
des fibres lumineuses , très résistantes. Elle
contient des vaisseaux artériels et veineux,
exhalants et absorbants ; des nerfs qui
s’épanouissent à sa surface en forme de pa¬
pilles, et dans lesquels réside sa sensibilité.
C’est à Malpighi que l’on doit la notion de
la superposition et de la relation de ces dif¬
férentes parties. Suivant ce grand anato¬
miste, le second feuillet de la peau, le
derme , est formé de trois couches superpo¬
sées ; la plus interne , qui forme la partie la
ALB
ALB
247
plus solide du derme, est constituée par des
fibres denses , comme feutrées , criblées
d’une infinité de trous qui livrent passage
aux vaisseaux et aux nerfs. Celte première
couche est le chorion .
Les vaisseaux et les nerfs qui traversent
le chorion forment au-dessus de celui-ci ,
3n se réunissant en espèces de pinceaux au
;ein d’un tissu spongieux, érectile, une se¬
conde couche à laquelle il donne le nom de
corps papillaire.
Vient enfin, en troisième lieu, la couche
externe du derme. C’est un mucus sécrété
par les papilles que forme la couche précé¬
dente, une sorte de vernis gras et mou,
destiné à abriter la seconde couche et à lui
conserver sa souplesse ; c’est le corps mu¬
cineux de Malpighi.
Nous devons dire que, sur l’organisation
de cette troisième couche, il y a dissentiment
parmi les anatomistes. Ce qui reste établi,
c’est qu’elle est le siège de la matière colo¬
rante de la peau : matière diverse suivant les
races, puisque c’est à elle que celles-ci doi¬
vent leur diversité de couleurs. — Bichat
lui-même , qui n’a pas vu le mucus dont
parle Malpighi , et pour lequel cette couche
(corps muqueux) est un réseau de vaisseaux
artériels, veineux, exhalants et absorbants,
la regarde toutefois, comme étant, en même
temps que le siège de l’exhalation et de l’ab¬
sorption, celui de la matière colorante, ou
du pigmentum , suivant l’expression généra¬
lement adoptée par les anatomistes.
Ce pigmentum, sous-jacent à l’épider¬
me , est répandu partout ; la peau , sans lui
d’un blanc fade, mat et blafard, lui doit
sa couleur; les poils et toutes les dépen¬
dances de la peau seraient sans lui d’un
blanc de lait; il tapisse les membranes mu¬
queuses , et la bouche et les lèvres, par
exemple, lui doivent leur teinte rosée. Il
recouvre également la face postérieure de
Viris et de la choroïde , et ce point a une
grande valeur dans l’histoire de l’Albinisme.
L’œil, qui n’est autre chose qu’un véri¬
table instrument de dioptrique (et cette
comparaison est presque triviale à force
d’être vraie), l’œil , considéré sous ce rap¬
port, se montre, comme on sait, formé de
membranes qui en constituent la charpente,
de parties faisant office de ce qu’on appelle
en physique corps réfringents enfin d’un
diaphragme appelé iris , percé en son cen¬
tre d’un trou qui est la pupille , destinée à
livrer passage aux rayons lumineux , dont
la direction s’estdéjà modifiée en traversant
la cornée et l’humeur aqueuse. L’iris, tapissé
à sa face postérieure par le pigmentum ,
remplissant dans toute son étendue l’office
d’un corps opaque , réfléchit les rayons qui
viennent frapper sa grande circonférence, et
ne laisse arriver jusqu’au cristallin, à tra¬
vers lequel ils se réfractent, que les rayons
qui ont traversé l’espace étroit que leur livre
l’ouverture pupillaire. Si au contraire le
pigmentum manque , alors l’iris , de corps
opaque qu’il était, devient transparent;
et passant de l’état de diaphragme aux con¬
ditions de corps réfringent, tel que la
cornée, l’humeur aqueuse, le cristallin et
l’humeur vitrée , admet dans la dernière
chambre de l’œil, les rayons qu’il réfléchis¬
sait, et qui maintenant y arrivant comme
à travers l’ouverture pupillaire , subissent
seulement une réfraction de plus, et bles¬
sent alors infailliblement, par leur nombre
et leur intensité, les nerfs optiques qu’aucun
corps opaquene protège plus. Supposons qu’il
existe un tel être, et nous devons compren¬
dre qu’en même temps que sa peau et toutes
les parties qui en dépendent seront décolo¬
rées, sa vue sera d’une susceptibilité ex¬
trême; qu’une intensité de lumière, aisé¬
ment suportée par un être bien conformé
le blessera; que le malaise qu’il éprouvera,
imprimera à toute sa physionomie, lorsqu’il
sera exposé à un trop vif éclat, des mouve¬
ments convulsifs; que, dès lors, il fuira la
lumière, et qu’il ne jouira enfin de toutes
ses facultés qu’à l’ombre ou dans l’obscu¬
rité. Or, telles sont les conditions de l’Albi¬
nos.
La valeur réelle de cette anomalie étant
appréciée, quelle est maintenant la cause
de la décoloration de la peau ?
Le siècle dernier, qui a vu généraîemenl
dans les Albinos, une race ou nation à part,
inférieure au nègre , n’a guère soulevé cette
question. D’ailleurs Waffer assurait qu’au
Darien l’Albinisme était héréditaire (fai
qui au reste serait en rapport avec la per¬
sistance des races blanches dans les espèces
d’une autre couleur). Fontenelle donnait
l’histoire d’un Albinos de Surinam, fils d’un
nègre blanc, cl l’auteur de la Philos, de la
248
ALB
ALB
Nat., disait tenir des officiers de la Compa¬
gnie française des Indes, qu’il existait au
centre de Madagascar une grande peuplade
d’ Albinos qui , se regardant comme supé¬
rieurs au reste des habitants de nie , refu¬
saient de contracter des alliances avec eux.
Buffon lui-même, retraçant l’histoire des ra¬
ces humaines, adopta cette idée erronée, sur
la foi de Ribeiro , quand il en vint à parler
des habitants de l’île de Ceylan (dans son
juime vol.) , et chercha à expliquer cette exis¬
tance anomale d’une peuplade blanche , au
milieu d’hommes basanés , en supposant
qu’ils provenaient originairemeut d’Euro¬
péens qu’un naufrage avait jetés sur la côte.
Ce n’est que long -temps après qu’il pen¬
cha à admettre ( sans toutefois se décider
positivement à ce sujet) que l’Albinisme
pourrait bien n’être qu’une variété acci¬
dentelle. Quelques philosophes cependant,
et, entre autres, l’auteur des Recherchas
philosophiques , le considérèrent comme une
dégénérescence du Nègre; mais cette opi¬
nion parut insoutenable, lorsque Banks et
Solander eurent vu des Albinos dans la mer
du Sud, et en Amérique, au Darien. Main¬
tenant, il n’est plus guère de contrée du globe
où on n’ait observé des Albinos. Suivant le re¬
levé fait parM. Isidore-Geoffroy St-Hiiaire,
les voyageurs en ont rencontré à la Nouv.-
Guinée, aux îles des Amis et à celles de la
Société, à l’isthme de Panama, aux An¬
tilles, dans la Guyane , au Brésil , au Mexi¬
que, en Virginie et à la Louisiane, au Cap
de Bonne-Espérance , au Congo , et dans
différentes autres parties de l’Afrique, à Ma¬
dagascar, à l’île de France à Ceylan , à Am-
boine, à Manille, à Java, au Malabar, etc.
La variété des noms qu’on leur a imposés
(. Bedas ou Redos à Ceylan ; Chacrelas , Ka-
krelas ou Kakerlaques à Java ; Dondos en
Afrique ; Albinos dans l’isthme de Panama ;
sans parler des synonymes tels que Kaker¬
laquisme , Leucœlhiopie , Leucopalhie , Leu¬
cose , que plusieurs auteurs leur ont donnés),
cette variété, dis-je, témoigne suffisam¬
ment de leur peu de rareté. Maupertuis, de
son côté, regarda l’Albinisme comme pro¬
venant d’une maladie héréditaire. Blumen-
bach , Winterbottom , Sprengel, Otto, etc.,
le considèrent comme le résultat d’une
maladie particulière. Hallé, Jefferson, Bé-
clard, rejetant cette opinion, l’attribuent
à une modification de la peau : sentiment
qu’adopte Mansfeld , et auquel il donne une
haute importance en l’expliquant par la théo¬
rie de l’arrêt de développement ; application
à laquelle Meckel avait déjà songé antérieu¬
rement.
Ainsi que le remarque l’auteur du Traité
de Tératologie , le dissentiment de ces sa¬
vants célèbres provient probablement de la
différence des cas qu’il leur fut donné d’ob¬
server. Nul doute, en effet, que dans cer¬
taines circonstances, la peau et les cheveux
ne soient susceptibles de perdre leur cou¬
leur, soit sous l’influence de causes morbi¬
des, soit par suite (et nous pouvons citer
l’exemple historique et célèbre du comte de
St-Vallier) d’une trop vive impression mo¬
rale. Partant de ces vues, M. Isid. Geoffroy
divise l’Albinisme , sous le rapport des cau¬
ses qui le font naître, en deux sections:
l’une dépendant d’une maladie , et c’est à
celle-ci qu’il faut rapporter le résultat des
expériences dans lesquelles il a pu produire
l’Albinisme d’une façon plus ou moins com¬
plète à l’aide de causes débilitantes ; l’autre
constituant une véritable anomalie, et qui
s’explique par l’absence plus ou moins com¬
plète du pigmentum, c.-à-d. par l’arrêt du
développement de celui-ci , explications que
vient encore corroborer la persistance mo¬
mentanée de la membrane pupillaire et
l’existence permanente du duvet qui couvre
le fœtus pendant la seconde moitié de la vie
intra-utérine et qu’on remarque fréquem¬
ment chez les Albinos , particulièrement
chez ceux de l’isthme de Panama. Quant à
la cause même de cet arrêt, c’est un point
resté jusqu’à ce jour sans solution.
On le voit, réduit à n’être plus qu’un sim
pie cas d’anatomie, l’Albinisme perd tout soi
prestige , et n’a plus même, on peut le dire
d’autre titre à l’attention du vulgaire que k*
singularité d’habitudes et d’aspect qu’il im
prime nécessairement à ceux qui s’en trou
vent atteints et qui leur a fait donner, ei
particulier par Buzzi , le nom d ’Héliophobes
qui rappelle l’aversion que leur inspire ia
lumière.
L’Albinisme ne constitue donc pas, comme
on l’a cru long-temps, une race à part,
mais une simple variété individuelle et
accidentelle. Alors tombent d’elles-mêmes
toutes les théories que les philosophes , les
ALB
249
naturalistes et les voyageurs du ivni™* siè¬
cle avaient forgées sur les prétendues peu¬
plades d! Albinos; alors s’écroulent ces opi¬
nions absurdes enfantées par des imagi¬
nations déréglées, comme celle qui , dans
Y Encyclopédie , fait de l’Albinos un métis
de l’Orang-outang et de la femme; celle de
l’auteur des Recherches philosophiques , qui
consacre un article entier à démontrer qu’il
existe dans la semence des Africains un
principe vénéneux qui , en agissant sur le
fluide nerveux, altère l’organisation du fœ¬
tus; celle puisée par le voyageur Waffer, chez
les Sauvages de Panama, qui lui assurèrent
que les Albinos naissaient de femmes qui,
pendant leur grossesse , avaient regardé la
pleine lune; et enfin cette autre opinion
vraiment délirante, suivant laquelle la na¬
ture aurait posé dans l’Albinos une intelli¬
gence qui, long-temps latente, se fera jour à
heure marquée, et lui assurera l’empire du
monde, après la destruction préalable de
tout le reste du genre humain , sur les rui¬
nes duquel il fondera enfin la meilleure des
républiques.
Toutefois, l’opinion qui, dans l’absence
des certitudes de la science et de données
positives de la part des voyageurs, consistait
à considérer les Albinos comme constituant
une race à part, n’était pas absolument dé¬
pourvue de raison. On conçoit, en effet , que
des malheureux, maltraités et proscrits par
leurs semblables, aientmis, en quelque sorte,
leur infortune en commun, et que la réunion
de plusieurs d’entre eux sur un môme point,
ait pu induire les voyageurs en erreur. Mais
il est remarquable que, par un singulier con¬
traste, tandis que dans certaines régions de
l’Afrique, les Albinos étaient, à ce qu’il pa¬
raît , méprisés et haïs , le roi de Bantam , si
l’on en croit le voyageur Bruyn, en avait
plusieurs en grand honneur à sa cour, parmi
ses femmes ; qu’à Loango, ils avaient pour
fonction spéciale de faire la prière en pré
sence du roi ; et enfin que Montézuma en
entretenait plusieurs dans son palais.
Loin de n’exister que dans l’espèce hu¬
maine, l’Albinisme s’observe, au contraire,
et très fréquemment, chez un grand nombre
d’animaux. Il n’est personne qui n’ait vu des
lapins blancs ; il n’est personne qui ne con¬
naisse historiquement les célèbres éléphants
blancs si vénérés dans certaines contrées de
ALB
l’Orient. Ce sont là de véritables variétés
albines. Ajoutons qu’il est même plusieurs
espèceschezlcsquelles, comme chez le daim,
la couleur blanche paraît remplacer con¬
stamment la couleur normale. On trouvera
dans le Traité de Tératologie, l’énumération
des espèces dans lesquelles l’Albinisme a été
observé. Nous citerons, toutefois, comme étant
les plus remarquables : parmi les Mammi¬
fères , la Taupe et la Barbastelle ; parmi les
Oiseaux, chez lesquels il se présente plus
fréquemment encore , le Merle, etc. , etc.
L’auteur de l’ouvrage cité, divise le genre;
d’anomalie qui nous occupe en :
ï° A Ibinisme complet , caractérisé par la
décoloration générale et complète delà peau.
C’est à ce genre que se rapporte plus spécia¬
lement tout ce qui précède.
2° Albinisme partiel , où certaines parties
seulement de la peau sont décolorées; sec¬
tion à laquelle doivent être rapportés les
hommes ou enfants pies.
3° Albinisme imparfait , qui consiste sim¬
plement dans une diminution de la matière
colorante.
On trouvera dans l’ouvrage déjà cité l’his¬
toire de chacun de ces genres. Nous termi¬
nerons en mentionnant les cas suivants et
nouveaux d’ Albinisme , dont nous devons la
communication à l’obligeance de M. Isidore
Geoffroy :
1° Une anguille frappée d’ Albinisme im¬
parfait sur tout le corps , sauf l’extrémité du
nez et de la queue, qui étaient noirs. Tout
le corps était d’un jaune tirant sur le nan¬
kin. Ce cas est, comme on le voit, tout à la
fois, un exemple d’ Albinisme imparfait et
d’Albinisme partiel. Ce poisson avait été
pris aux environs de Paris, et envoyé vivant
au Muséum d’histoire naturelle par made¬
moiselle Taglioni.
2° Une écrevisse , frappée également d’Al¬
binisme imparfait. Elle était d’un beau
bleu.
3° Enfin, plusieurs cas d’Albinisme com¬
plet, observés dans l’homme, et qui, extraits
d’une lettre de M. Retzius à M.Isid. Geoffroy,
ne présentent toutefois rien de bien remar¬
quable. Deux d’entre eux étaient frères et
nés à un an de distance. Un troisième, ac¬
tuellement vivant, est un homme de 50 ans ,
et jouit d’une bonne santé. (V. Meunier.)
ALBINOS, ter at. -JT. Albinisme. (C. d’O.)
IG*
T. I.
ALB
ALB
250
* ALBITE (. Albidus , blanchâtre). ivi î orn
donné au Feldspath à base de soude, l’an¬
cien Schorl blanc du Dauphiné, et dont les
premières variétés connues étaient toutes
d’un blanc mat ou laiteux ; il en existe au¬
jourd’hui de plusieurs couleurs. V. Feld¬
spath. . (Del.)
ALBOUR ou AEBOER. bot. piî. — Noms
vulgaires du Cytisus Laburnum L. (Sp.)
ALBR WD ou HALEBRAND. ois. —
C’est, en terme de chasse, le nom des jeu¬
nes canards sauvages de l’année, qui n’ont
pas encore quitté le plumage du nid. V. Ca-
N 'i BD. (LAFR.)
* ALBRANDIA (Nom d’homme), bot. ph.
— Ce g. de la famille des Moréées, Endl. (Ur-
ticacées, Lindl.), établi par M Gaudichaud
( Voyage de V Uranie), a été réuni par En-
dlicher à Y jEpicarpurus de Blume. Lindley
(Syst.), toutefois, l’adopte comme distinct,
et le place dans la tribu des Broussonétiées.
(C. L.)
ALBECA (. Albus , blanc), bot. pii. — G.
de la fam. des Asphodélées, composé d’une
vingtaine d’espèces, toutes originaires du
Cap de Bonne-Espér. , une seule {A. abys-
sinica Dryander) croissant en Abyssinie. Ce
sont des plantes à bulbe tuniqué et presque
solide, donnant naissance à des feuilles,
tantôt étroites, tantôt plus ou moins élargies.
Leur tige ou hampe est nue, d’une longueur
très variable suivant les espèces. Les fleurs,
très variées en couleur, sont tantôt dispo¬
sées en épis simples, tantôt en grappes ou en
panicules plus ou moins ramifiées. Calice
pétaloïde , formé de 6 sépales plus ou moins
profondément soudés entre eux; les 3 ex-
tér. révolutés dans leur partie supér., les 3
intér. dressés, rapprochés entre eux vers
leur sommet épaissi et concave. Elam. 6 ,
attachées à la face interne des sépales; fi¬
lets plus ou moins planes et élargis à leur
base , tantôt tous anthérifères , tantôt 3 seu¬
lement portant une anthère allongée; ceux
des filets fertiles , en général plus épais que
ceux qui sont dépourvus cl’anthère. Style
triangulaire, insensiblement épaissi vers sa
partie supér. qui porte un stigm. triangu¬
laire , glanduleux et velu ; rarement il pa¬
rait comme simple. Le fruit est une capsule
globuleuse ou à 3 angles, à 3 loges, s’ou¬
vrant en 3 valves , et contenant des graines
planes et ailées. — Les Albuca ont de grands
rapports avec les g. Ornitkogalum et Anthe-
ricum. Ils diffèrent du 1er par les divisions
intér. de leur cal. , qui sont dressées , épais¬
sies et concaves à leur sommet, et par leur
style triangulaire. Quant au g. Anthericum ,
sa racine fibreuse et non bulbifère le distin¬
gue suffisamment. On cultive dans les jar¬
dins d’amateurs, plusieurs esp. d 'Albuca;
telles sont les A. alba , lutea et minor . Elles
doivent être placées en terre légère, dans des
pots, et soigneusement garanties du froid
pendant l’hiver. (A. R.)
ALBELE (. Albulus , tirant sur le blanc).
poiss. — Nom donné à plusieurs poissons à
reflets argentés qui les font paraître tout
blancs. C’est dans le même sens que les mots
Albèle , Albelen, Albulen et Alburne, ont été
employés par divers auteurs. (Val.)
ALBEME1V ( albumen , blanc d’œuf), bot.
pii. — Plusieurs Botanistes désignent sous ce
nom , cette partie de l’amande de certaines
graines qui accompagne l’embryon et qu’on
appelle plus généralement Périsperme ou
Endosperme. V. Endosperme. (A. R.)
ALBEMINE ( Albumen , blanc d’œuf ).
ciiim. — C’est, de toutes les substances azo¬
tées, la plus répandue dans l’économie
animale; le blanc d’œuf et le sérum du
sang la renferment en très grande quan¬
tité; il n’est peut-être pas de liquide sé¬
crété par le corps humain qui n’en con¬
tienne plus ou moins. On la trouve dans la
liqueur du péricarde, dans celle des hydro¬
piques, des ventricules du cerveau , enfin,
dans l’humeur des vésicatoires, de la brû¬
lure, des hydatides, etc.
Elle se présente sous trois étals particu¬
liers, et affecte des propriétés différentes,
suivant qu’elle est liquide, desséchée a une
douce chaleur, oucoagulée par le feu, ou par
l’alcool.
L Albumine liquide est transparente, ino¬
dore et insipide; elle présente une réaction
alcaline due à la présence d’un peu de car¬
bonate de soude. Conservée en vase clos,
elle éprouve assez rapidement la décomposi¬
tion putride, et répand une odeur d’acide
sulfhydrique, qui parait due à la présence
d’une faible proportion de soufre. LesAcides,
à l’exception toutefois des Acides phospho-
rique et acétique , troublent la dissolu¬
tion d’ Albumine. Elle forme avec certains
sels métalliques, par exemple le bi-chlorure
I
ALB
de mercure, des composés insolubles ; aussi
l’a-t-on proposée comme contre-poison de
ces substances.
La dissolution d’ Albumine évaporée sponta¬
nément se concentre et se prend peu à peu
en une masse solide, jaune et transparente.
Cette masse est soluble dans l'eau; sa dis¬
solution jouit de toutes les propriétés de
l’Albumine liquide. Elle possède, comme
elle, la propriété de se coaguler par l’acool ,
ou par le feu, à la température de 74 degrés
centigrades.
L'albumine coagidèe est insoluble dans
l’eau et ne peut, dans aucune circonstance,
reprendre son premier état.
On a mis à profit, pour clarifier les si¬
rops, la propriété qu’a l’Albumine liquide
d’être coagulée par la chaleur; elle forme ,
en s’agglomérant ainsi , un réseau capable
d’envelopper toutes les substances tenues
en suspension dans le liquide. La clarifi¬
cation des vins repose sur un autre prin¬
cipe. L’opération se fait à froid; aussi l’Al¬
bumine n’est- elle pas coagulée; elle est
précipitée par le tannin du vin; du reste le
résultat est le même.
L'Albumine végétale présente toutes les
propriétés de l’Albumine animale; elle est
presque toujours accompagnée de sub¬
stances étrangères diverses , et particulière¬
ment de gluten. On la rencontre en grande
quantité dans les amandes et les graines
qui, broyées avec l’eau, produisent des émul¬
sions, ainsi que dans les sucs végétaux que
la chaleur coagule.
M. Denys a fait l’observation que la
fibrine, particulièrement celle qu’on extrait
du sang, par l’agitation et le lavage à l’eau
distillée, se dissout peu à peu dans l’eau
nitrée, et qu’elle présente alors toutes les
propriétés de l’Albumine. Ce physiologiste
croit que, dans ce cas, la fibrine se trans¬
forme réellement en Albumine. (Pel.)
ALBUNÉE. Albunea (Nom mythol. ).
crust. — G. de l’ordre des Décapodes, fa¬
mille des Macroures, tribu des Hippides,
établi par Fabricius et adopté par tous les
Carcinologistes , avec ces caractères : Ca¬
rapace droite d’avant en arrière, terminée
antérieurement par un bord presque droit;
ovalaire postérieurement et échancrée pour
l’insertion de l’abdomen. Pédoncules ocu¬
laires larges et lamelleux ; yeux extrême-
ALC 251
ment petits, situés sur leur bord externe.
Ant. internes très grandes, terminées par
un seul filet multi-articulé; ant. externes
larges, courtes, terminées par une tigelle
composée de 7 à 8 articles. Pattes-mâchoi¬
res externes plus ou moins pédiformes. Pat¬
tes courtes; la lre paire terminée par une
main subehéliforme; les suivantes de même
forme, mais se terminant par un article fal-
ciforme. Abdomen composé de 7 articles dont
le 1er est reçu dans une échancrure de la ca¬
rapace, et le 7me pourvu d’une paire de
fausses pattes. On n’en connaît encore que
2 esp.; la lre, 1 ’ A. symnista Fabr., habile les
mers d’Asie, et la 2me, dont on ne connaît
pas la patrie, estl’^. scutellata Desm.
(H. L.)
* ALBURNOIDES , DC. ( Alburnurn , an¬
cien nom du Cytise aubours ). bot. pii. —
M. De Candolle {Prodr. 2, p. 153 ) donne
ce nom à un s.-genre des Cytises, qu’il ca¬
ractérise ainsi : Cal. campanulé ; légume
1-4- sperme, à suture supér. non dilatée. —
Arbustes presque aphylles ; rameaux iner-
mes; fleurs blanches. (Sp.)
ALBURÎMUM. bot. pii. — Nom latin de
l’aubier ou faux-bois. (A. Pu)
ALCA. ois. — V. Pingouin. (C, d’O.)
* ALCADÉES ( Aléa , pingouin), ois. —
Famille de l’ordre des Nageurs ou Palmipé
des de Cuvier et faisant partie de sa famille
des Brachyptères, qui devient alors pour nous
une tribu ; ses caract. sont : Bec comprimé,
dont l’arête est plus ou moins élevée et tran¬
chante, arquée et recourbée à son extrémité
qui est quelquefois échancrée. Pieds implan¬
tés très en arrière, entièrement palmés, sans
pouce; les ongles non déprimés , arqués et
pointus. Ailes courtes, sur-aiguës, parfois
impropres au vol, à premières rémiges de
longueur moyenne, décroissant rapidement ;
les secondaires fort courtes. Cette famille se
compose des g. Pingouin , Guillemot, Mer-
gule, Vieïll., ou Cephus,C\i\., Macareux, Cé-
rorhynque, Bonap. ou Chimerhina , Escholtz,
et Starique, Tem. {V. ces différents mots).
Tous ces g. ainsi réunis forment un groupe
des plus naturels , différant un peu par la
forme du bec, mais ayant les ailes et les
pattes entièrement conformées de même ,
tandis que les Plongeons , qu’on leur a quel¬
quefois réunis, en différent par les pattes, et
par d’autres caract. assez marquants , et ne
252
A LC
ALC
peuvent être séparés des Grèbes, avec lesquels
ils ont des rapports manifestes dans tout le
squelette. On doit séparer, au contraire, de ces
derniers les Héliornes et les Grébifoulques ,
qui ne peuvent être placés naturellement
que près des Anhingas, avec lesquels Gme-
lin les avait classés. Ils sont le passage des
Foulques aux Anhingas. Le grébifoulque d’A¬
mérique est d’ailleurs bien positivement to-
tipalmé. (Lafr.)
ALCALIS, ciiim. — On appelait autrefois
Alcalis les oxydes du Potassium , du Sodium,
du Lithium , et terres alcalines les oxydes
de Barium, de Strontium, de Calcium et de
Magnésium. Aujourd’hui, on a réuni sous le
nom A' Alcalis, les Protoxydes des métaux de
la ire section, savoir: le Potassium, le So¬
dium , le Lithium, le Barium , le Strontium
et le Calcium , qui absorbent l’Oxygène à ia
température la plus élevée, et décompo¬
sent l’eau à la température ordinaire. Ces
oxydes ont tous la propriété de ramener
au bleu le papier de tournesol rougi par un
acide; de verdir le sirop de violettes et la
teinture de choux rouges; enfin, de colorer
en rouge-brun l’infusion jaune du Curcuma ,
du Pastel, du bois jaune, etc.
C’est cette propriété qu’on désigne sous le
nom de réaction alcaline. Les Alcalis ne sont
pas les seuls corps qui la possèdent. On la
retrouve dans certains carbonates des mé¬
taux alcalins, et même dans les Sulfures et
les Cyanures simples de ces mêmes métaux,
ainsi que dans quelques autres oxydes mé¬
talliques.
On appelle Alcali volatil le Gaz Ammo¬
niac, qui se rapproche des Alcalis par son
alcalinité, et en diffère par son état. Toutes
les autres propriétés communes des Alcalis
sont partagées par foutes les bases salîfiables.
{V. Ammoniaque.) — Certaines substances
végétales ont la propriété de neutraliser les
Acides pour former des sels bien définis, et
ramènent au bleu la teinture de tournesol
rougie par un Acide. On les a réunis sous
les noms d 'Alcalis végétaux , d’ Alcaloïdes.
Les Alcaloïdes sont éliminés de leurs sels
par tous les Alcalis, et même parla Ma¬
gnésie; mais ils se substituent à leur tour
aux autres oxydes.
Les Alcaloïdes les plus importants sont :
Cinchonine. Vératrine.
Quinine. Narcéine.
Arieine. Narcotine.
Sabadilline. Atropine.
Delphine. Solanine.
Strychnine. Emétine.
Codéine. Mélamine.
Brucine. Amméiine.
Morphine.
Toutes ces substances sont formées d’Oxy-
gène, d’Hydrogène, d’ Azote et de Carbone,
excepté la Mélamine, qui n’est pas oxygé¬
née. Toutes sont peu solubles. Quelques uns
de leurs sels se dissolvent facilement : tels
sont les Sulfates , Azotates , Acétates ; d’au¬
tres comme les Tartrates , Gallates, Oxalates
neutres sont peu solubles. Toutes se décom¬
posent par l’action de la chaleur et produisent
de l’Ammoniaque ; toutes en dégagent sous
l’influence de la chaux. -C’est en 1804 que fut
découverte la Morphine , par M. Sertuerner
d’une part elSéguin del'autre. Ce futen 1816
seulement que M. Sertuerner vit qu’elle pos¬
sédait toutes les propriétés des Alcalis, et en
fit le type d’une nouvelle classe de corps.
Les Alcalis se préparent tous au moyen de
la décomposition d’un sel par un autre Al¬
cali, plus énergique dans les circonstances
de l’opération. C’est ainsi que tous les Alca¬
loïdes sont séparés de leur Acide par l’Am¬
moniaque. Les procédés de préparation des
Alcalis inorganiques sont très divers. Us se¬
ront décrits , dans les articles spéciaux sur
chacune de ces substances. ( V . Ammoniaque,
Ciiaux , Baryte , Strontiane , Potasse ,
Soude, Alumine et Magnésie. (Pel.)
ALCALI VOLATIL, ciiim. — V. Ammo¬
niaque. (C. d’O.)
ALCAR0X (Nom arabe), araciin. — Syn.
du Scorpion africain , Butkus a fer, L. (H. L.)
ALCE (cùxn, élan), mam. — Syn. d’ALCES.
(I. G.-S.-H.)
ALCÉE. Alcæa, L. (ôcXxsot, sorte de mauve^.
bot. pii. — G. ou s.-genre de la famille des
Malvacées, réuni par la plupart des auteurs
au xAlthœa, dont il ne diffère que par un
péricarpe à coques marginées ; l’espèce qui le
constitue est la plante d’ornement connue
sous le nom de Rose-irémière. (Sp.)
*ALCÉDIDÉES. Alcedidœ ( Alcedo , nom,
chez les anciens , d’un oiseau que l’on di¬
sait nicher sur la mer; aujourd’hui le Mar¬
tin-pêcheur), ois. — Famille de l’ordre des
Passereaux , faisant partie de celle des Peî-
matodes de Vieillot , ou des Alcyons de
au:
ALC
253
Tcmminck et des Syndactyles de Cuv ier. Ses
caract. sont: Bec fort, allongé, droit, pres¬
que quadrangulaire, ou très droit, comprimé,
pointu, à commissure parfaitement droite,
ou enfin conique, assez renflé et légère¬
ment fléchi à la pointe avec la commissure
plus ou moins sinueuse vers cette partie;
bas de la jambe dégarni de plumes. Pieds à
tarses très courts, complètement syndacty-
les , sans squarnelles apparentes, ou revê¬
tus, ainsi que les doigts, de squarnelles
très faibles et très petites; le doigt ex¬
terne presque aussi long que le médian
et soudé avec lui jusqu’aux .2 tiers de sa
longueur; l’interne beaucoup plus court et
soudé seulement jusqu’à moitié ; pouce
court, mais large à sa base; ce qui, joint à
la soudure des doigts antérieurs, forme en
dessous une sorte de plante prolongée; son
ongle sensiblement plus petit que celui du
doigt médian. Ailes de longueur moyenne,
sub-aiguës ou sub-obtuses, à rémiges pri¬
maires ou courtes ou moyennes Queue
courte en général ou de longueur moyenne
et arrondie , rarement allongée et éta¬
gée, etc. — Cette famille comprend les g.
Martin-pêcheur y Alcedo , L.; Ispida , S\v. ou
Cenjle , Bonap.; Ceyx, Lacép.; Alcyone ,
Sw.; Dacelo, Leach; Halcyon, S\v.; Choucal-
cyon , Less; Syma , Less. ; Todiramplius ,
Less. ; Tanysiplera , Vig.; Melidora , Less.;
V. ces mots. (Lafr.)
ALCELAPHE [hXA , élan; SV>oç, cerf).
mam. — Nom donné par M. de Blainville à
une section du groupe des Antilopes.
(I. G.-S.-H.)
* ALCÉMÉRQPE , Alcemeropus [Alcedo ,
Martin-pêcheur; merops , g épier), ois. — G.
formé par M.Is. Geoff.-St-ïiilaire, aux dépeins
du g. Guêpier, répondant au JSyciiornis, Sw.,
étayant pour type le Guêpier-à-fraise , Me¬
rops amicius ,Tem. (col. 310). Sescaract. sont :
Bec allongé , courbé dans toute sa longueur ,
presque quadrangulaire , avec l’arête supér.
légèrement et longitudinalement canalicu-
lée. Pieds complètement syndactyles, à tarses
très courts, à doigt externe presque aussi long
que le médian et lui étant réuni jusqu’aux
2 tiers; l’interne beaucoup plus court et soudé
seulement jusqu’à moitié; une sorte de plante
allongée et épatée; l’ongle du pouce, le plus
petit de tous. Ailes sub-obtuses, à rémiges
primaires courtes, dépassant à peine l’extré¬
mité des secondaires. Queue allongée , cou¬
pée carrément à l’extrémité. — Ce g. est tel¬
lement voisin du g. Guêpier par ses formes
extér. , que 31. Temminck l’avait confondu
avec lui. Sescaract. différentiels ne consis¬
tent effectivement que dans cette légère rai¬
nure super-rostrale , car celui tiré de la forme
des ailes un peu plus courtes et un peu plus
arrondies, nous parait insignifiant, vu que,
dans les vrais Guêpiers , nous trouvons 2 mo¬
difications de ce g,, bien prononcées et plus
distinctes, aiguës ou même sur-aiguës, avec
la lre rémige presque nulle dans les esp. à
queue à filets, sub-obtuses dans celles à
queue coupée carrément ou échancrée, d’où
il résulte une différence d’ailes bien plus
marquée entre les lres et les secondes, qu’en¬
tre celles-ci et les Alcéméropes. Mais des ha¬
bitudes nocturnes ou crépusculaires analo¬
gues à celles des Engoulevents et distinctes
de celles des Guêpiers, autorisent , à plus
juste titre, selon nous, la séparation généri¬
que des Alcéméropes. M. Swainson en a for¬
mé son g. JVyctiornis , mot qui exprime bien
leur caract. de mœurs. A l’esp. type, le Guê¬
pier-à-fraise, vient s’enjoindre une seconde,
remarquable comme elle par la rainure su¬
per-rostrale et la fraise gutturale, mais qui en
diffère surtoutpar la couleur de cette fraise
et par celle du front, qui sont d’un bleu glau¬
que et non rouge vermillon et rose violacé
comme chez la première. C’est le Merops
Ailierloni, Will. Jard. ou Nycliornis cœru-
leus, Sw. [lll. Orn. 2 , pl. 58). Le 1er habite
Sumatra, le second l’intér. du continent de
l’Inde. (Lafr.)
ALCES (à).xv 7, élanh mam. — W. Ogilby a
cru devoir faire de l’élan [Cervus Alces des
auteurs) un g. particulier, qu’il place dans
sa famille des Cervidées, ordre des Rumi¬
nants. Voici les caractères qu’il lui attribue
[Proceed. Zool. Soc. Lond., 1(886): Cornes
palmées, caduques, existant dans le mâle
seul. Trompe nulle. Interdigitales grandes.
Follicules inguinaux nuis. Mamelles 4. —
Le type de ce g. serait Y Alces machlis [Cer¬
vus Alces). Le nom de Machlis, que Pline
donne à l’Élan, n’est probablement qu’une
altération latine de son nom celtique Elk.
V. Cerf. (C. d’O.
ALCHAADëS. pois.s. — Mot probable¬
ment d’origine arabe , et que Bonneterre a
écrit, par une faute de copie, Àlcandes, or-
254
ALC
ALC
thographe abusivement reproduite depuis
dans tous les Dictionnaires. On le trouve
dans Cuba ( Horlus sanitatis, 98). 11 est cité
avec celui d ’Aùremon pour un poisson très
soigneux de ses petits, qui s’attache aux na¬
vires et les rend immobiles. Ces deux der¬
nières particularités ont fait rapporter cette
dénomination à YEcheneis , et quoique rien
ne soit moins certain, les naturalistes ont
suivi l’auteur de l’Encyclopédie. (Val.)
ALCHIMIE ( alchemia ; étym. arabe, tirée
de chimie). — Cette science, qui nous
est venue par les Arabes , lesquels l’avaient
eux-mêmes empruntée aux Grecs comme
toutes leurs connaissances , comprenait d’a¬
bord l’ensemble de toutes les connaissan-
ceschimiques et physiques; tandis qu’aujour-
d’hui ce nom ne s’applique plus qu’à une
science qu’on regarde comme illusoire , et
dont on ne peut s’occuper sans ridicule. Le
but de notre article est de prouver que ce
préjugé, comme tant d’autres, n’est fondé
que sur l’ignorance.
Nous considérons l’ Alchimie sous trois
points de vue : 1. son histoire, 2. ses procé¬
dés, 3. l’opinion qu’on doit s’en former, et
l’état actuel de la science.
1. Histoire. Chercher à fixer le lieu et l’é¬
poque où l’Alchimie a pris naissance, se¬
rait un travail aussi fastidieux qu’inu¬
tile. Toutes les probabilités se réunissent
pour indiquer l’Egypte comme le berceau de
cette science et de beaucoup d’autres ; et
Hermès a reçu , dans ce pays , les honneurs
divins, pour s’être présenté comme possé¬
dant la science qui donne la richesse et a
santé , seuls éléments de bonheur pour la
plupart des hommes.
Les livres attribués à Hermès sont nom¬
breux : St.-Clément d’Alexandrie ( Strom .,
I. 6) dit que de son temps on en connaissait
encore 42. Si les deux ouvrages attribués à
Hermès et qui sont parvenus jusqu’à nous
( Pymandre et la Table d’ Emeraude), ne sont
pas textuellement de cet auteur, ils contien¬
nent au moins la doctrine qui lui était attri-
buéeen Égypte, au commencement de notre
ère. Cinq cents ans avant cette époque , au
rapport de Sénèque ( lib . xiv, Épist. 19), Dé-
mocrite d’Abdère cultivait l’alchimie. Les
prêtres égyptiens conservèrent long-temps le
dépôt de ces connaissances ; mais Dioclétien ,
s’imaginant que les fréquentes révoltes de
l’Égypte ne se renouvelaient qu’à l'aide de
l’argent que fabriquaient ces prêtres, ne
trouva rien de mieux que de faire brûler les
livres et détruire les collèges. V. Paul Diacre
(in Eita Diocletiani ) , Orose (ch. xvi, l. 7), et
Suidas (au mot Chemia ).
Parmi le grand nombre de manuscrits que
possède la Bibliothèque royale sur cette ma¬
tière, on en trouve un de Synésius (évêque
de Ptolémaïs en 4 1 0) , qui contient une ex¬
position de la doctrine et un commentaire,
adressés à Dioscorus, prêtre de Sérapis. L’o¬
rigine toute sacerdotale et sacrée de la phi¬
losophie hermétique, est démontrée par le
serment qu’on exigeait des adeptes, de ne
rien révéler au vulgaire , ainsi qu’on le voit
dans les Épîtres de Synésius, et notamment
dans la 142me, où il réprimande sévèrement
Herculianus d’avoir parlé trop clairement
des secrets de la philosophie qu’il lui avait
révélés.
Tous les philosophes grecs, et entre autres
Zozime au vme siècle, continuèrent leurs
travaux jusqu’à la prise d’Alexandrie par les
Arabes en 640. Alors les arts et les sciences
disparurent devant ces féroces envahisseurs;
et ce n’est que dans le xime siècle qu’on re¬
trouve des traces de la science chez les Grecs
et les Arabes eux-mêmes.
De tous les Alchimistes arabes, le plus an¬
cien est incontestablement Geber ou Giaber;
car tous les auteurs le citent et il n'en cite
aucun. De ses nombreux ouvrages , trois
seulement sont parvenus jusqu’à nous; un
autre est resté en manuscrit à la Bibliothè¬
que royale. Si ces livres ne révèlent pas le se¬
cret hermétique (ce qu’au demeurant aucun
livre ne fait), au moins ils nous prouvent
que la Chimie était très cultivée à cette épo¬
que. Dans son ouvrage intitulé : de Investi -
gatione perfectionis metallorum , on trouve
trente-trois préparations chimiques, dont le
détail est fort intéressant. Un autre de ses
ouvrages, son Testament , contient dix-huit
préparations de l’or et des métaux , pour les
approprier à l’œuvre. Ces préparations dif¬
fèrent peu de celles qu’on fait subir aujour¬
d’hui à ce métal pour l’épurer ou l’oxyder.
Il est l’auteur de la découverte de l’acide sul¬
furique, ou , comme on l’appelait , Y huile de
vitriol.
Le xme siècle nous fournit Al-Faraby, sa¬
vant homme , dont les ouvrages manuscrits
ALC
A LC
255
sont à la Bibliothèque de Leydc. Cent ans
plus tard, parut Avicennes , qui, dans son
Traité de Congelaiione et Conglutinatione La-
pidum , parle du fer météorique, avec lequel
on a fait des épées, et donne une théorie des
soulèvements comme cause essentielle de la
formation des montagnes ( Theatr . chimie.,
tom. iv, p. 884).
Ce ne fut qu’au xmme siècle, que la science
hermétique pénétra dans l’Occident avec le
retour des croisés. Vers cette époque, nous
trouvons Roger Bacon en Angleterre, Ar¬
nould de Villeneuve , Christophe de Paris et
Rupescissa en France; Albert- le - Grand en
Allemagne; saint Thomas d’Aquin en Ita¬
lie; et enfin en Espagne , le fameux Ray¬
mond Bulle qui vint en France pour étudier
sous Arnauld et Roger Bacon. Le premier
ouvrage que l’on trouve vers cette époque
n’appartient cependant à aucun de ces phi¬
losophes : c’est le Traité d ' Arthèphius , plus
ancien que Roger Bacon , puisque celui-ci le
cite, mais postérieur à Morien, qu’il cite à
son tour. Nous n’en parlons que parce qu’il
est le seul entre tous les écrivains regardés
comme adeptes, qui se soit prononcé sur la
longévité que peut procurer la médecine
hermétique. Il annonce qu’il écrit ayant plus
de mille ans ( sed cum per mille annos aul cir-
citer , qui jam transierunt super me a nalivi-
late mea, gralia solins Dei omnipotenlis, et uni
hujus mirabilis quiruas essentiœ). Tous les au¬
tres auteurs affirment que la médecine peut
mener un homme jusqu’au terme le plus éloi¬
gné que sa constitution comporte en l’affran¬
chissant de toutes les infirmités qui sont le
cortège de la vieillesse; mais aucun ne sup¬
pose que ce terme puisse être dépassé , plu¬
sieurs même assurent le contraire ; et Roger
Bacon déclare très explicitement à ce sujet
qu’il n’y a ni remède ni régime contre l’an¬
tique corruption de nos parents que nous
apportons en naissant.
Ce même Bacon est un des Alchimistes les
plus remarquables. Né en 1214 en Angle¬
terre, il a fait plusieurs découvertes de la
plus haute importance. Son Traité [de Spe-
culis) fait connaître la nature des verres à
surface courbe, à l’aide desquels il brûlait
des matières à distance. Son travail sur la
perspective prouve des connaissances en op¬
tique. Il parle de la réfraction et de la ré¬
flexion de la lumière, et décrit la chambre
obscure et la théorie des télescopes ; mais sa
découverte la plus populaire est celle de la
poudre à canon qu’il décrit ainsi : Sed lu¬
men salis petree luru mofe can ubre et sulphu-
ris ; et sic faciès tonilru et corruscationern ,
siscis arlificium (Bacon, de Secretis operibus,
cap. xi). Les mots : luru mope can ubre sont
l’anagramme de carbonum pulvere.
Après les hommes dont nous venons de
parler, paraît en France le plus populaire de
tous , Nicolas Flamel. En 1357, il était écri¬
vain public. Un vieux livre d’Alchimie, qui
avait appartenu à des juifs, lui tomba entre
les mains. Il fit le voyage d’Espagne pour
avoir l’explication de ce livre; et, de retour
en France, il se mit à l’ouvrage, et fit sa
première transmutation le 17 janvier 1382.
C’est un des philosophes les plus naïfs : il ra¬
conte que sa femme Pernelle l’aidait dausses
travaux. Les peintures qui , jusqu’à la fin du
dernier siècle, décoraient les vitraux du char¬
nier des Innocents, contenaient la descrip¬
tion hiéroglyphique de l’œuvre. Flamel en a
donné la description avec commentaire.
Le xvme siècle fut encore plus fécond que
le xivme en philosophes hermétiques; les
plus illustres sont Basile Valentin, Isaac Hol¬
landais, Georges Ripley et Trévisan. Les ar¬
tistes deviennent si nombreux dans les xvn,e
et xvime siècles, qu’il est difficile de faire
un choix. Il y en a cependant un qui les do¬
mine tous et dont nous devons parler : c’est
Paracelse. Cet homme, né près de Zurich,
en 1493, se livra de bonne heure à la pratique
de la médecine; on lui doit l’emploi de l’o¬
pium et du mercure, et en général des pré¬
parations chimiques.
Vers le milieu du xvume siècle, l’Angle¬
terre produisit l’homme que l’on peut regar¬
der comme le dernier des adeptes de l’an¬
cienne école; c’est lui qui ferme la longue
série d’hommes étranges dont nous avons
cité les principaux : nous voulons parler d’I-
rénée Philalèthe. Son nom, sa personne, sa
vie, ses ouvrages, tout est chez lui une
énigme indéchiffrable. On croit que c’était
le même que Thomas Waughan, que Starkey
avaitconnucn Amérique, oùPhilalèthe avait
été de bonne heure.
Beccher, le maître deStahl, et Glauber,
sont, parmi les Allemands, les deux derniers
chimistes qui aient osé avouer publique¬
ment leurs travaux sur l’Alchimie. Glauber
256
ALC
ALC
a beaucoup écrit, et on lui doit un sel qui
porte son nom : c’est le sulfate de soude ,
fort employé dans les arts et en médecine.
A compter de ces deux hommes , la mé¬
decine et l’Alchimie se séparèrent. Condam¬
née à l’obscurité , cette dernière n’en a pas
moins continué sa carrière, et, de temps en
temps, quelques adeptes dévoués n’ont pas
craint de se livrer au ridicule en venant pro¬
clamer l’existence perpétuée d’une science
que l’on regarde généralement comme per¬
due avec tant d’autres. Le dernier de ces
adeptes est le docteur James Price, membre
de la Société royale de Londres et chimiste
distingué, qui a publié, sous le litre de:
Relation de plusieurs expériences faites sur le
mercure, l’or et l’argent , à Cuilfort, en mai
1781 , dans le laboratoire du docteur James
Price, une sorte de procès-verbal, constatant,
qu’en présence des magistrats et des per¬
sonnes notables de la ville, entre autres de
lord Palmerston , on a fait une série d’expé¬
riences dans lesquelles on a converti du mer¬
cure en or et en argent, selon la nature de
la poudre que l’on employait. Dans une de
ces expériences, 12 grains de poudre blanche
ont produit 600 grains d’argent, et deux
grains de poudre rouge ontproduït 120 grains
d’or. Cette relation est imprimée tout au long
dans le Mercure de France (février 1783).
Nous n’irons pas plus loin dans l’exposi¬
tion des faits; ce qui précède doit suffire pour
prouver que tous les hommes dont nous ve¬
nons de parler n’étaient pas des insensés ou
des fourbes : ce sont simplement des hommes
persévérants , opiniâtres , si l’on veut, qui ,
étant convaincus soit par les faits , soit par
leurs lectures de la réalité de la science, ont
consacré leur vie à son étude, dans l’espoir,
souvent déçu il est vrai , d’arriver à la pos¬
session des deux plus grands biens : la ri¬
chesse et la santé.
Mais quelles matières employèrent- ils?
quelles préparations leur faisaient-ils subir?
et le travail terminé, comment employaient-
ils d’une manière utile le résultat obtenu?
C’est ce que nous allons tâcher de faire com¬
prendre dans le paragraphe suivant.
II. Des matières et des procédés de l'œuvre.
Tous les philosophes s’accordent en ce
point, que l’or et le mercure sont les deux
métaux sur lesquels ils doivent travailler.
Quelques uns ajoutent une troisième sub¬
stance, l 'esprit universel; ce sont ceux qui
suivent la voie humide, et qui généralement
habitent les pays chauds. Ceux qui vivent
dans le nord suivent plus particulièrement
la voie sèche : on verra pourquoi. Mais on se
tromperait grossièrement sii’onunissaitsim-
plement l’or au mercure pour en faire un
amalgame : on le cuirait des années entières,
comme a fait Rob. Boyle , qu’il n’en résulte¬
rait que de l’or et du mercure amalgamés.
Les philosophes se hâtent d’ajouter : Nos mé¬
taux sont vifs, et les métaux vulgaires sont
morts; l’or vulgaire, cependant, est la mi¬
nière de notre or, comme le mercure vul¬
gaire est la minière de notre mercure. Pour
que ces métaux puissent nous servir, il faut
les réduire à leur première matière;
Hoc opus, hic labor est,
et ce grand travail ne peut se faire qu’à l’aide
de Y esprit universel, de Y âme générale du
monde; c’est de Y air qu’il faut extraire l’ai¬
mant qui doit attirer cet esprit universel:
Aer générât magnetem , magnes ver'o general
vel apparere facil aerem nostrum. Est in aere
occultus vilœ cibus , etc., etc. Or, c’est cette
humidité aérienne qu’il faut recueillir au
moment de son apparition dans l’atmo¬
sphère, et avant qu’elle ne touche à aucune
substance ; car dès qu’elle est en contact avec
une plante, elle a perdu son caractère d’uni¬
versalité, et ne peut plus servir à l’œuvre.
On devine qu’il s’agit de la rosée ; mais ce
n’est pas la rosée de nos climats froids : c’est
la rosée des pays chauds , qui , par une éva¬
poration ménagée, laisse un résidu de 10 à
12 pour cent de sel ; tandis que dans le nord
on en obtient à peine 2 pourcent. Ce sel, qui
est un nitrate de potasse ou un nitrate de
soude sur les côtes de la mer, disparaît en¬
tièrement si l’on recueille la rosée sur des
plantes. C’est ce sel qui, après avoir subi
plusieurs préparations, dont quelques unes
sont assez curieuses, sert à attirer l’esprit
universel à certaines époques de l’année, el
dans des circonstances atmosphériques par¬
ticulières. La purification de ces trois sub¬
stances est ce que les adeptes appellent les
travaux d' Hercule. Alors on ne compte plus
les jours et les nuits ; on ne quitte le labora¬
toire que quand une opération est terminée,
et elle dure souvent plusieurs jours. Ces tra¬
vaux préparatoires, auxquels un homme
seul ne saurait suffire, se prolongent quel-
ALC
257
quefois pendant un an , mais au moins pen¬
dant six mois.
Tout ce long travail doit donner en résul¬
tat un triple produit : 1° un or exailé, réin-
crudé (ce sont les expressions consacrées) ,
pulvérulent , et qui doit se dissoudre en to¬
talité dans l’esprit de vin (comme preuve);
2° un mercure d’une limpidité et d’une flui¬
dité sans exemple : c’est l’eau qui ne mouille
pas les mains ; 3° une eau visqueuse, limpide,
et d’une transparence parfaite : c’est le lait
de la vierge , qui va nous servir à nourrir le
nouveau-né.
Arrivés à ce point, le reste, disent-ils,
n’est plus qu’un travail de femme et un jeu
d’enfant. Enfin il ne s’agit plus que de réu¬
nir les matières , de faire le mariage. Il y a
dansd’Espagnet le fameux canon 58: Recipe
virginem alatarn, optimè lotam et mundalam,
etc., que les philosophes regardent comme
le vrai mode de faire la conjonction dont
nous parlons. On prend un vase qui peut se
boucher hermétiquement , et d’une capacité
assez grande pour que les deux tiers restent
vides; on y met, dans des proportions re¬
quises, les deux matières solides, savoir: le
serviteur rouge et la dame blanche , le roi et
la reine, Gabritius et Bega, etc., etc., mille
noms divers, et on y ajoute assez d’humidité
pour que l’aridité stérile ne se manifeste
pas. Tout bien clos et scellé, on dépose le
vase dans un lieu secret , assez éclairé pour
que l’artiste puisse voir le travail intérieur
à mesure qu’il se développe , sans que le so¬
leil cependant puisse jamais le frapper.
Le vase ainsi déposé, et qu’on appelle
l’œuf , parce qu’il en a la forme , reçoit une
chaleur qui ne doit jamais dépasser 32° R.,
ou la chaleur de l’incubation : tout serait
perdu si la matière recevait de 40 à 50°.
Au bout de quarante jours de l’inhumation
(quelques uns l’appellent ainsi), la matière
devient noire, puis de plus en plus noire, ni-
grum nigrius nigro. C’est le règne de Saturne,
qui dure aussi quarante jours. L’humide
s’élève dans le vase et retombe en gouttes :
il pleut sur la terre. Au noir succèdent des
couleurs très variées : c’est la queue de paon,
le règne de Jupiter et de Junon, dont la du¬
rée est presque égale à celle de leur père ; un
cercle blanc commence à paraître à la cir¬
conférence du vase, puis il augmente, et la
totalité de la matière qui avait été noire
devient blanche : c’est le règne de la Lune.
Vient ensuite Vénus à la couleur citrine ,
laquelle passe successivement à l’orangé,
puis au rouge coquelicot, puis à la couleur
de rubis. C’est le manteau de pourpre qui
recouvre le nouveau roi plus vaillant que
son père.
Quelques auteurs ne font mention que de
trois couleurs principales : le noir, le blanc
et le rouge : Tria pulclierrimorum florum in
liorto sapienliurn généra per quirenda , imo in-
venienda surit : puniceæ violœ , candens lilium
et purpureus immorlalisque arnarantus ( Ar -
can. Herrnet. philos, canon. , liii). Un traité
de chimie écrit dans ce style n’aurait pas
aujourd’hui beaucoup de lecteurs ; à l’épo¬
que où celui-ci parut, en 1608, il fit l’admi¬
ration des amateurs de la science.
Le plus difficile est fait. On a alors la vraie
matière de la pierre; et beaucoup d’auteurs,
Artéphius entre autres, ne commencent leur
livre qu’à l’époque où nous sommes arrivés,
sans faire mention de tout ce qui a dû pré¬
céder. La pierre, dans cet état, ne peut ser¬
vir encore ni pour la médecine ni pour la
transmutation : afin de lui donner ces quali¬
tés , on recommence trois fois à l’humecter
et à la cuire comme auparavant : coque et ite-
rum coque, disent quelques auteurs; c’est là
l’œuvre tout entier, en faisant allusion à
cette dernière partie du travail. Au bout de
ces trois réitérations ou rotations, comme on
les appelle, on a la médecine, qui prend le nom
d’ élixir ; lorsqu’on l’a fait dissoudre dans le
même liquide et qu’on l’a tenue au feu pen¬
dant 40 jours , la couleur se fonce , et l’on a
une liqueur couleur de grenat, dont quel¬
ques gouttes dans un véhicule quelconque,
vin, bouillon, eau de plantes, suffisent, disent
les auteurs, pour guérir les maladies les plus
invétérées.
Lorsqu’il s’agit de la transmutation, on
combine la poudre avec son poids d’or fin;
on humecte et on remet cuire encore 40 jours ;
et on a alors non seulement une poudre de
projection très énergique, mais un levain des
plus actifs. En résumé , on voit qu’il ne s’a¬
git que de faire absorber par de l’or conve¬
nablement préparé une proportion considé¬
rable de cette eau céleste , recueillie avec
tant de précautions et conservée à l’abri de¬
là lumière. C’est au moyen de cette eau que-
for devient un levain, et qu’il est rendu vé~
1 i
T. I.
258
A LC
gétatif ; de mort qu’il était on l’a rendu plus
(pie parfait, vivant, afin qu’il pût agir sur les
métaux imparfaits et les rendre parfaits, ce
qu’il ne pouvait faire s’il n’était seulement
qu e parfait lui-même.
Nous disons un levain , car les auteurs
considèrent la matière métallique comme
identique, parfaite seulement dans l’or, im¬
parfaite dans les autres métaux, et n’ayant
besoin que d’un levain pour atteindre la per¬
fection.
Voilà ce que l’on peut démêler de plus ra¬
tionnel dans l’obscurité calculée qui règne
dans les livres des philosophes hermétiques.
Si les limites dans lesquelles nous sommes
circonscrits nous l’eussent permis , nous au¬
rions pu faire connaître quelques modifica¬
tions importantes dans le travail général dont
nous avons donné une courte esquisse. Nous
terminerons par quelques lignes sur l’état
actuel de la science tant en France qu’à l’é¬
tranger.
III. Etat actuel de la science. Opinion des
savants. On ne se douterait pas que le pays
de la terre où la science hermétique est le
plus généralement cultivée, est le royaume
des Birmahs, d’après ce que nous assurent
les Anglais qui ont visité ce pays, depuis la
conquête. Mais, sans aller si loin, occupons-
nous de ce qui se passe chez nous. Bon nom¬
bre d’amateurs travaillent encore à Paris ;
et en 1832, il a paru chez Loquin une bro¬
chure sous le titre : Hernies dévoilé; mais
l’auteur, en véritable adepte , est aussi obs¬
cur que les anciens. Nous sommes parvenu
à découvrir cet adepte ; il a fait une transmu¬
tation en notre présence ; mais sa médecine
n’étant pas arrivée à sa perfection , n’a pas
pu l’empêcher de mourir l’année dernière , à
l’âge de 70 ans. Sir Humphrey Davy pensait
que les recherches hermétiques pouvaient
avoir un résultat satisfaisant; mais M. Du¬
mas a été plus loin : voici ce qu’il dit dans
ses Leçons de Philosophie chimique en par¬
lant de l’Isomérie : « Serait-il permis d’ad-
» mettre des corps simples isomères ? Cette
» question , vous le voyez , touche de près à
» la transmutation des métaux. Résolue affir-
» mativement, elle donnerait des chances de
» succès à la recherche de la pierre philoso-
» phale....Il faut donc consul ter l’expérience,
» et l’expérience , il faut le dire , n’est point
» en opposition jusqu’ici avec la possibilité
*
A LC
» de la transmutation des corps simples, ou
» au moins de certains corps simples. » C’est
ce dont on peut juger par le tableau qu’il
présente, et dans lequel on trouve le même
nombre pour l’or que pour l’osmium, pour
le zinc et l’antimoine, etc., etc., et avec des
différences si faibles, qu’il serait fort peu
surprenant que la cause en résidât dans
quelque erreur d’expérience. Ces rapproche¬
ments, continue M. Dumas, me semblent
fort piquants , et s’il n’en sort aucune preuve
de la possibilité d’opérer des transmutations
dans les corps simples, du moins s’opposent-
ils à ce qu’on repousse cette idée comme une
absurdité qui serait démontrée par l’état ac¬
tuel de nos connaissances. (J, Gilbert.)
ALCHIMILLA , Tourn. (Mot arabe). At-
chemilla et Aphanes, L. bot. ph. — G. de la
famille des Rosacées (Dryadées, Baril.), tribu
des Sanguisorbées (Rosées, Reichb.). Les ca-
ract. en sont les suivants :Cal. tubuleux, 4-
fide; lanières alternant avec 4 bracléoles ad-
nées au tube. Cor. nulle. Étam. 1 à 4. Ovai¬
res 1 ou 2, libres, insérés au fond du calice,
munis chacun d’un style latéral et caduc.
Stigm. capitellés. Nucules 1 ou 2, mono¬
spermes, recouvertes parle tube calicinal ;
graine suspendue ; radicule supère. — Her¬
bes annuelles ou vivaces ; feuilles digitées
ou palmées; fleurs petites, fasciculées, ou
en corymbes ou en grappe. On connaît en¬
viron 20 esp. de ce g.; elles sont réparties
entre presque toutes les contrées du globe.
L’Alchemilla vulgaris , L. , nommé vulgaire¬
ment Pied de lion , était jadis préconisé
comme vulnéraire. (Sp.)
ALCHIMIMER. bot. ph. — Ancienne dé¬
nomination vulgaire du Néflier. (C. L.>
ALCHIMISTE. ins. -Nom sous lequel Geof¬
froy désigne une esp. de Lépidoptères noc¬
turnes (IVoctua Alchimista , Fabr.) , appar¬
tenant au g. Catephia d’Ochsenheimer. V.
ce mot. (D.)
ALCHORNEA (Nom d’homme), bot.
pii. — Ce g. de la famille des Euphorbia-
cées, établi par Swartz, consacré par So-
lander au docteur anglais Alchorné , au¬
teur de quelques travaux d’histoire natu¬
relle, et auquel il faut réunir YHermesia de
Bonpland , offre les caract. suiv. : Fleurs
dioïques; Cal. 2-5-parti , réduit souvent à
des dents dans les femelles; dans les mâles :
8 étam. dont les filets se soudent en un an-
259
A LC
neau à leur base et dont les anthères sont
introrses ; dans les femelles : 1 ovaire di-
dyme à 2 loges 1-ovulées, surmonté d’un
style profondément biparti, dont les branches
ont leur surface interne stigmatique; une
caps, à péricarpe un peu charnu et à 2 co¬
ques; rarement il y en a 3 et autant de stig¬
mates. On connaît 5 esp. de ce g. , toutes ori¬
ginaires des régions tropicales ; 3 de l’Amé¬
rique et 2 de l’Afrique. Ce sont des arbres
ou des arbustes, à feuilles alternes, presque
entières ou dentées, glabres, cassantes,
pourvues de nervures saillantes à leur face in¬
férieure; à fleurs axillaires ou terminales,
les mâles disposées sur des épis , le plus sou¬
vent rameux , par petits pelotons alternes et
accompagnés de bractées ; les femelles soli¬
taires ou sur des épis simples. (Ad. J.)
*ALCICORÏMIUM ( Alce , élan ; cornu , cor¬
ne; forme des frondes), bot. cr. — G. de la
famille ou de l’ordre des Fougères (Polypo-
diacées) établi par M. Gaudichaud [ Voyage
de l’ U ran .) , aux dépens de Y Acrostichum alci-
come , etc., et qui ne paraît pas avoir été
adopté. Il reste réuni au g. Acrostichum^ L.,
section des Neuroplatycérées. V. ces mots.
(C. L.)
* ALCIDES (Surnom d’Hercule; Myth.).
ins. — G. de l’ordre des Coléoptères té-
tramères, famille des Curculionides , div.
des Cholides, établi par Dalman et adopté
par Schoenherr qui lui assigne les caract.
suivants : Ant. fortes et assez courtes; funi-
cules de 6 articles , les 2 premiers assez longs,
presque coniques, les autres plus courts,
presque ronds; massue subovale, acumi-
née, composée de 5 articles , le 1er allongé,
les autres courts, étroitement unis. Rostre
médiocre, cylindrique, linéaire, presque
droit ou un peu arqué. Yeux placés latérale¬
ment, ovales, déprimés. Prothorax oblong,
plus large postérieurement , trilobé et plus
étroit antérieurement, resserré , présentant
une éminence arrondie au milieu, lobé
d’une manière obtuse derrière les yeux et
échancré profondément en dessous. Elytres
ou allongées subcylindriques, ou en ovale
oblong, bossues, fortement sinuées à la base,
et remplissant exactement les échancrures
du thorax. Pattes antér.de la plupart des esp.
très longues; cuisses dentées en dessous; ti¬
bias comprimés, armés d’un fort ongle à
'extrémité, souvent dentés du côté interne.
A LC
— Ce g., suivant le Catal. de M. IJejean ,
renferme 22 esp. dont 7 d’Afrique , 2 de la
Nouv.-Guinée , 7 de Java, 1 dont la patrie
est inconnue, et les autres des Indes-Orien¬
tales. Schoenherr en décrit de son côté un
grand nombre dont les noms ne figurent pas
dans ce Catalogue. Parmi toutes ces esp. ,
nous ne citerons que celle qui sert de type
au g. : VA. dentipes Rinchœnus id. Fabr.;
Oliv. VA. dentipes ( Rinchœnus id. Fabr. ;
Oliv. Ins. 83 , pl. 8 , fig. 00). (D.)
* ALCIDIOUf (dimin. d’àW, élan), ins.
— G. de Coléoptères tétramères, famille des
Longicornes, établi par M. Dejean [Catal.
3inc édit.), mais dont il n’a pas publié les
caract. D’après la place qu’il lui donne, ce
g. appartiendrait à la tribu des Lamiaires de
M. Serville. L’auteur y rapporte 13 esp., dont
10 du Brésil , 2 de Cayenne et 1 de l’Améri¬
que du nord. Toutes ont été nommées par
lui à l’exception d’une seule, appelée^, sub-
lineatum par M. Lacordaire qui l’a rappor¬
tée de Cayenne. (D.)
ALCIXE. bot. — Cassini a établi ce g. aux
dépens d’une esp.de Melampodium, de la fa¬
mille des Composées, et cultivée dans les
jardins de botanique. M. DeCandolle l’yréu-
nit de nouveau pour en former seulement
une section à laquelle il donne pour carac¬
tères d’avoir les akènes du rayon embrassés
par les écailles intérieures de l’involucre ,
qui sont ovales-oblongues , lisses , terminées
au sommet par 2-4 petites glandes formant,
par leur réunion , un très petit trou rond ,
entièrement rempli par le col ou disque épi-
gyne de l’ovaire. — La seule espèce conser¬
vée par M. De Candolle dans la section du g.
Melampodium , à laquelle il laisse le nom
d Alcina, est originaire du Mexique. (J. D.)
*ALCIIYOE (Nom mythol.). acal. — G. de
la famille des Mnémièdes d’Eschscholtz, qui
elle-même fait partie de l’ordre des Béroï-
des ou Cténophores. Ce g. établi par M. Rang
est caractérisé ainsi : Corps gélatineux, trans¬
parent vertical , cylindrique , avec 8 côtes
saillantes, ciliées, terminées en pointe, et
cachées en partie sous des lobes natatoires
verticaux, libres à la base et sur les côtés
seulement. Ouverture buccale pourvue de 4
appendices ciliés. — M. Rey a décrit sous le
nom. d ' Alcinoe vermicularis [Mêm.soc. hisl.
nut. de Paris , i. iv. pl. 19) , l’esp. servant de
type à ce g., M. Délie chiaje en faitconnaf-
260
au:
A LC
tre une 2mf, observée par lui à Naples : Al-
cinoe papillosa ( Mern . sul. anim. senza vert.
t. iv. pl. 51). (D.)
*ALCïOPE (Nom mythol.). crust. —
M. Rafinesque désigne sous ce nom un petit
g. de Crustacés , qui viendrait se placer dans
la tribu des Pénéens, de l’ordre des Décapo¬
des Brachvures; mais comme cet auteur n’a
pas donné des détails suffisants sur la struc¬
ture de ce nouveau g. , il n’a pas été adopté.
(H. L.)
*ALCIOPE (nom d’une nymphe, mère de
Celmise). bot. ph. — M. DeCandolle a formé
ce genre aux dépens de deux espèces du g.
Celrnisia de Cass. ; il appartient à la tribu des
Eupatoriées, de la famille des Composées.
On le caractérise de la manière suivante :
Capitule multiflore, fleurs durayon 1-sériées,
ligulées, femelles, mais pourvues de fila¬
ments presque avortés. Celles du rayon sont
tubuleuses, à 5 dents, hermaphrodites. Le
réceptacle large est dépourvu de paillettes.
Les squames de l’involucre sont disposées sur
plusieurs rangs et pressées les unes contre
les autres. Les branches du style sont cour¬
tes, obtuses, glabres, légèrement papil-
leuses et presque conformes dans les fleurs
des deux sortes. Les fruits, oblongs-cylindra-
cés, presque obcomprimés , sont surmontés
d’une aigrette pluri-sériée, dont les poils sca-
bres sont légèrement soudés entre eux à la
base. — Les Alciope sont des herbes sous-
frutescentes, originaires du cap de Bonne-
Espérance , à tiges couvertes d’un duvet to-
menteux blanc et épais. Les feuilles alternes
pétiolées, entières et denticulées, glabres sur
la face supérieure, sont couvertes, ainsi que
les pétioles, d’un duvet semblable à celui
des tiges. Les capitules sont terminaux, lai¬
neux, et portent des fleurs jaunes. (J. D.)
* ALCIS (Nom mythol.) ins. - — G. de Lé¬
pidoptères , de la famille des Nocturnes ,
tribu des Phalénites, établi par Curtis et
adopté par Stéphens dans son Calai, des
Ins. de V Angleterre. Ce g. correspond en
partie au g. Boarmxa de Treitschke. V. ce
mot. (D.)
* ALCÏTHOE (Nom mythologique), bot.
ph. — C’est le nom donné par M. D. Don
à une section du g. Trixis, appartenant à la
famille des Composées, section des Nassau-
viées. Ses caractères sont : ïnvoîucre à folio¬
les unisériées , entouré à la base de 5 gran¬
des bractées foliacées, dtsposéesen verticilles.
— Toutes les espèces qui forment cette sec-,
tion sont originaires du Mexique. (J. D.)
ALCOOL. ciiiM. — C’est un liquide très vo¬
latil, qui se produit simultanément avec l’a¬
cide carbonique, par la fermentation du su¬
cre. Tel qu’on le trouve dans le commerce, il
n’est pas pur, et contient, avec beaucoup
d’eau, une petite quantité d’autres matières
étrangères; on le connaît alors sous le nom
d 'eau-de-vie.
On obtient l’eau-de-vie par la distillation
de diverses liqueurs fermentées. Les vins
du midi produisent l’eau-de-vie de Cognac
et de Montpellier; la mélasse brune donne
le taffia ; on prépare le rhum avec les sirops
provenant du raffinage du sucre, le rack
avec le riz et les fruits de YAreca catechu, en -
fin le kirsch avec les cerises noires. On peut
aussi retirer l’eau-de-vie des grains et de la
pomme de terre ; à cet effet on saccharifie
la fécule, et l’on fait fermenter le sirop. La dis¬
tillation s’opère dans un appareil particulier
dù à Adam et perfectionné par Derosne ;
appareil qui a le précieux avantage de dis¬
tiller d’une manière continue, et de fournir
des produits de la richesse alcoolique
qu’on désire. Pour concentrer l’Alcool faible,
on le distille sur différents corps très avides
d’humidité; on préfère ordinairement la
chaux vive. Sommering indique un procédé
très curieux; suivant lui, l’eau-de-vie, con¬
servée dans une vessie de bœuf maintenue
à 40 degrés environ, se concentre peu à
peu : l’eau seule, à peine imprégnée d’ Alcool,
traverse la vessie. L’Alcool peut être amené,
par ce procédé, à ne pas contenir plus que 3 p.
cent de son poids d’eau. Seulement il est im¬
prégné de matières organiques enlevées à
la vessie; pour l’en séparer, il faut le dis¬
tiller. Pajol Descharmes a proposé de placer
de l’Alcool aqueux contenu dans un vase
plat, dans un espace parfaitement fermé, «à
côté d’un vase rempli de chlorure de cal¬
cium fondu. Le chlorure de calcium con¬
dense avec énergie les vapeurs aqueuses,
et ne condense que très peu les vapeurs al¬
cooliques.
L’Alcool concentré par un moyen quel¬
conque et entièrement privé d’eau, est
connu sous le nom d’Alcool absolu ; on le
distingue de l’Alcool hydraté, en ce que la
baryte s’y conserve sans se déliter. C’est un
A LC
liquide d’une odeur vive, d’une saveur
brûlante, due surtout à la propriété qu’il a
d’absorber l’eau des tissus vivants; sa densité,
à 15° est de 0,7947, celle de l’eau étant prise
pour unité. Il s’unit à l’eau avec dégage¬
ment de chaleur; le mélange se contracte
sensiblement ; sa combustion par l’oxygène
de l’air ou par l’oxyde de cuivre, donne de
l’eau et de l’acide carbonique. La potasse
caustique hydratée le convertit en Acide acé¬
tique qui reste uni à l’alcali et en hydrogène
qui se dégage; enfin sa combustion lente
à l’air par un fil de platine rouge, donne
naissance à un acide particulier. Lorsqu’on
fait agir le noir de platine au contact de
l’air sur l’Alcool, on convertit ce liquide
en acide acétique; c’est une action du même
genre qui se manifeste dans la fermentation
acide; seulement elle se fait plus lente¬
ment. L’Alcool dissout le soufre en faible
proportion ; la dissolution est précipitée
par l’eau. Le phosphore est également so¬
luble dans l’Alcool , et le rend lumineux
dans l’obscurité, surtout lorsqu’on y ajoute
de l’eau. Le chlore le transforme directe¬
ment en chloral , indirectement en chlo¬
roforme. L’Alcool dissout les hydrates de po¬
tasse et de soude, et ne dissout point les sels
que forment ces bases, aussi l’emploie-t-on
pour la purification de ces Alcalis. Il dissout
avec facilité les bases végétales ou leurs sels,
et sert à leur préparation.
Les acides agissent différemment sur
l’Alcool suivant leur nature et leur propor¬
tion. L’acide sulfurique peut déterminer la
formation de 2 équivalents d’eau, aux dépens
de tout l’oxygène et d’une quantité corres¬
pondante d’hydrogène , de l’Alcool absolu ;
on obtient alors de l’hydrogène bicarboné.
C’est ce qui arrive lorsqu’on opère sur un
mélange de 4 parties d’acide sulfurique,
sur 1 d’ Alcool. Lorsqu’on fait le mélange
inverse, on détermine la séparation d’un
seul équivalent d’eau; il se produit dans ce
cas de l’éther ordinaire, éther hydrique
ou hydratique.
Les hy diacides éliminent les éléments de
2 équivalents d’eau et produisent des éthers
qu’on peut considérer comme formés de
volumes égaux de gaz oléfiant et d’hydra-
cide, ou bien, comme des combinaisons du
radical de l’hydracide avec l'éther — C4 H10.
Les acides végétaux éliminent 1 équivalent
A LC 261
d’eau cl s’unissent à l’éther hydrique (Y.
Etiier ).
L’Alcool peut se combiner à divers sels ,
et remplacer quelquefois l’eau de combi¬
naison.
L’Alcool dissout les essences; ces dissolu¬
tions sont connues sous le nom d’alcoolats
(eau de Cologne); et il est très employé poui
la confection des vernis, dits à l’esprit de vin,
ainsi que pour la fabrication des savons trans¬
parents. On en fait un fréquent usage dans
les laboratoires, pour alimenter les lampes
dites à Alcool , et pour opérer ces dissolu¬
tions qui ne se feraient point dans l’eau;
enfin il sert à conserver les pièces d’anato¬
mie et diverses substances organiques.
Les usages si multipliés de l’eau-de-vie
proprement dite, et de l’Alcool, en ont fait
un objet de commerce considérable. Aussi
est-il d’une grande importance de pouvoir
reconnaître d’une manière rapide et exacte
la valeur de ces produits ou leur richesse
en Alcool absolu.
M. Gay-Lussac a déterminé la densité de
divers mélanges de l’eau avec l’Alcool. Au
moyen de l’instrument qu’il a imaginé (in¬
strument qui ne diffère du pèse-liqueur que
par la graduation ) et des tables qui l’accom¬
pagnent, on connaît la quantité d’ Alcool
absolu que peut contenir un liquide, à une
température donnée. La densité de l’Alcool
croîtavec la quantité d’eau que l’on y ajoute,
mais d’une manière irrégulière. Yoici quel¬
ques rapports déterminés par M. Gay-Lussac
à la température de 15 degrés centigrades ;
de la liqueur.
Alcool.
Eau.
0,7947. . . .
100. . .
. 0
0,8379. . . .
75. . .
. 25
0,9348. . . .
50. . .
. 50
Ü,9G56. . . .
30. . .
. 70
Le vin, le cidre, la bière, l’hydromel et
toutes les liqueurs fermentées naturelles et
artificielles, doivent leurs principales pro¬
priétés à la présence d’une certaine quantité
d’Alcool. (Pel.)
ALCYON. Alcyonium et Halcyonium (àà-
xumv et à). xucvetoç). polyp. — G. de la famille
des Alcyoniens, nommé aussi Lobulaire par
divers auteurs , mais devant conserver ex¬
clusivement le nom d’Alcyon , donné mal à
propos à des Spongiaires, à des Algues et à
d’autres productions marines. Il comprend
262
ALC
des Polypiers charnus, en masse lobée ou ir¬
régulièrement rameuse, fixée aux rochers
ou aux plantes marines, par une lige courte
et garnie, à la surface, de Polypes rétractiles,
à 8 tentacules pectinés. Leur sac alimentaire
s'ouvre en dehors par une seule ouverture
entre la base des tentacules, et commu¬
nique par son fond, qui se contracte plus
ou moins, à une cavité commune ramifiée
à l’intérieur. Ce sac alimentaire est fixé au
milieu du corps de chaque Polype par 8 cloi¬
sons membraneuses, partant de la paroi ex¬
terne , et faisant fonctions d’ovaires. La
masse commune du Polypier est consolidée
par des cristaux ou des concrétions calcaires
irrégulières. M. Milne-Edwards , qui a ré¬
cemment étudié avec soin [Ann. Sc. nat.,
i. iv, 2me série) les Alcyons vivants , attribue
a ces Polypiers un système de vaisseaux
communs, servant à la circulation ou au
transport d’un liquide nourricier. Il a ob¬
servé chez ces mêmes Polypiers un mode de
développement tout particulier et différent
de celui des Alcyonides. C’est la masse com¬
mune elle-même qui pousse à l’extérieurun
tubercule dans lequel on ne voit, en premier
lieu, que les vaisseaux communs , sans au¬
cune trace de Polypes ; ces animaux ne s’y
développent que plus tard et successivement,
de manière à se montrer d’abord complète¬
ment renfermés dans la masse commune et
sans communication avec l’extérieur, jus¬
qu’à ce qu’une ouverture venant à se for¬
mer, leur permette d’épanouir leurs tenta¬
cules au dehors, de se nourrir par eux-mêmes
et d’acquérir ensuite leur entier développe¬
ment. Les Alcyons ont, en outre, des œufs
qui prennent naissance dans les cloisons
membraneuses prolongées au-delà de l’esto¬
mac , et qui , détachés à leur maturité , sor¬
tent de la cavité abdominale par le fond de
i’estomac; puis, arrivés au-dehors, nagent
librement dans les eaux de la mer au moyen
des cils vibratiles dont ils sont revêtus, jus¬
qu’au moment où ils se fixent pour former
un nouveau Polypier.
M. Edwards a décrit et figuré : 1° l’Alcyon
palmé de la Méditerranée (A. palmalum; A.
exos Pallas, Lamouroux, Gmel., ou la Lo-
bularia palmata de M. Deslongchamps et de
M. Ehrenberg ; Lobularia exos. Blainv.). 2° 11
a décrit aussi une nouvelle esp. de l’Océan,
l’Alcyon étoilé. A ce même g. apparticn-
ALC
nent : 3° l’Alcyon digité (Al. exos Spix ; AL
lobalum Lamour. ; Lobularia digilala Lamk.,
Blainv. , Ehr. , etc.) ; 4° L’Alcyon conoïde
(Al. cydonium Mull.; Lobularia Lamk.), si
ce n’est , comme le pense M. Ehrenberg , le
jeune âge de l’esp. précédente; 5° l’Alcyon
pauciflore (Lobularia Ehr.) ; 6° l’Alcyon ar¬
borescent (Al. arboreum Lamk., Lobularia
Ehr.) ; 7° l’Alcyon orangé (Al. aurantiacum
Quoy et Gaim.) , et peut-être les Comularia
muhipennaia et C. subviridis des mêmes au¬
teurs; tandis qu’au contraire, leurs Al-
cyonium glaucum, jlexibile , flavum , flabeltum
et viride, devront former un g. particulier
de la même famille des Alcyoniens, si réel¬
lement leur cavité abdominale ne se pro¬
longe pas en tube, comme chez les vrais Al¬
cyons.
M. Ehrenberg, en conservant le g. Lobu¬
laire, ne veut considérer comme apparte¬
nant au g. Alcyon que les esp. dont la masse
commune est épaisse , charnue, gonflée,
simple ou plissée et non découpée en lobes.
M. de Blainville , qui attribue aux animaux
de son g. Alcyon un cercle complet de ten¬
tacules simples , longs , filiformes , et qui dit
que ces animaux sont contenus dans des
cellules papilliformes, prend pour type l’Al¬
cyon gélatineux (Halodactyle, Fare.), et rap¬
porte au même g. 3 esp. de Fleming, les A.
hirsutum, echinalum et parasiticum , lesquels
sont des Spongiaires.
Lamouroux a composé son g. Alcyon de
diverses Spongiaires vivantes ou fossiles,
et de l’Alcyon arborescent, qui seul mérite
ce nom générique. Des 4 esp. décrites dans
l’histoire des animaux sans vertèbres de La-
marck, une seule, VA. arboreum , n° 28, est
un vrai Alcyon; un autre, VA. bourse ,
n° 38 , est une Algue ( Spongodium bursa ) ;
une 3me , A. orbiculé , n° 33 , a été établie
sur un débris de vertèbre de Cétacé; les au¬
tres sont des Spongiaires ou même en par¬
tie de vraies Eponges.
L’Alcyon fluviatile de Bruguière (Encycl.
méih.) est l’Alcyonelle. (Duj.)
*ALCYON AIRES. Alcyon aria ( àÀxvwv).
zoopii. — Dénomination employée par M. de
Blainville (Man. d’ Actinologie) pour dési¬
gner la 4me famille de ses Zoophytaires ,
qu’il nomme aussi Zoophytaires sarcinoïdes,
et qui comprend les g. Briarée, Lobulaire ,
Ammothéc, Neptée (Nephtée) , Anthélie ,
ALC
ALC
Alcyon, Cydonie , Pulmonelle, Massaire et
Clione. Il donne, à la vérité, pour caract.
commun aux animaux de celte famille, d’être
pourvus de 8 tentacules pinnés ; mais ce ca-
ract.n’appartientréellementqu’aux cinq 1ers,
et peut-être au g. Cydonie. La Clione est
une vraie Spongiaire ; la Pulmonelle est une
Ascidie composée ; l’Alcyon qui correspond
à l’Alcyonidie de Lamouroux ou au g. Ua-
lodactylus , Farre, est un Bryozoaire, et la
Massaire est une production fort douteuse
(V. ces mots). (Duj.)
ALCYONCELLE. Alcyoncellum. (Dim.
d’alcyon, àXxvwv). zoopii. — G. de la famille
des Spongiaires, établi par MM.Quoy et Gai-
mard , pour un Zoophyte qu’ils ont rapporté
des Moluques et décrit sous le nom d’Al-
cyoncelle spécieux ( Koy . c le VAslrol. t. 4.
p. 302. Zooph. pl. 26). C’est un réseau déli¬
cat, contourné en forme de corbeille ou de
panier profond et étroit, et dont les mailles
nombreuses, arrondies, assez régulières, sont
soutenues par des spiculés à 3 pointes. M. de
Blainville (Man. d’ A clin. p. 529. pl. 92),
avait nommécette même esp.,Alcyoncelle gé¬
latineux, pour exprimer que, pendant la vie
de ce Zoophyte, le réseau solide était revêtu
d’une substance molle gélatineuse. ( Duj.)
*ALCYONE (Nom mythol.). ois. — G.
formé par M. Swainson ( Classif . of Birds ) ,
du Martin-pêcheur à 3 doigts, de la Nouv.«
Hollande, connu sous le nom de Martin-
pêcheur à dos bleu ( Alcedo iribrachys Shaw.
et Vieill.) , et placé jusqu’ici dans le g. Ceyx
sous le nom de Ceyx azurea Yig, et Hors.
( Trans. Lin. 1,15-208), à côté du Ceyx iridac-
tyla de Sonnerat. M. Swainson l’en sépare
en laissant le Ceyx tridactyla dans le g.
Ceyx qu’il adopte également, mais comme
faisant partie de la section des Martins-
chasseurs; tandis qu’il place son g. Al-
cyone dans celles des Martins-pêcheurs , se
fondant sur ce que chacune des 2 espèces
a le bec conformé comme celui de l’une
ou de l’autre de ces 2 sections. Tout en re¬
connaissant, comme ce savant, que ces 2
esp. diffèrent effectivement un peu par
la forme du bec , il nous semble qu’avant de
les séparer génériquement, il serait bon de
s’assurer s’il y a chez elles différence de
mœurs comme de forme de bec, et si l’une
a les habitudes des Martins-chasseurs et l’au¬
tre celles des Martins-pêcheurs. (Laf.)
26^
ALCYONÉES. Alcyonœ (àixuwv, alcyon).
zooph. polyp. — Dénomination employée par
Lamouroux, pour désigner un ordre ou une
famille de la division de ses Polypiers sar-
coïdes, renfermant les g. Alcyon, Lobulaire,
Ammothée, Xénie, Anthélie, Palylhoé, Al-
cyonidie , Alcyonelle et Hallirhoé. Cet ordre
est fort mal caractérisé par l’auteur, qui lui
attribue des animaux peu ou point con¬
nus, pourvus de 8 tentacules ou davantage,
souvent pectinés, et presque toujours garnis
de papilles de deux sortes. Si l’on en re¬
tranche les g. Alcyonidie et Alcyonelle, qui
font partie de la division des Bryozoaires,
et les g. Hallirhoé et Alcyon , qui sont des
Spongiaires , cet ordre répond à la famille
des Alcyoniens. (V. ce mot.) (Duj.)
ALCYONELLE. Alcyonella (Dim. d’à).-
xvwv ). polyp. — G. de la famille des Plu-
matelliens, Edw. ( ou Polypes Hippocrépiens,
Gerv., faisant partie de l’ordre des Tuniciens
tentaculés, Edw. , ou Bryozoaires, Ehr. ) ,
établi par Lamarck pour un Polypier d’eau
douce , que Bruguière avait nommé Al¬
cyon fluviatile. L’Alcyonelle a été l’objet
d’un travail très détaillé de M. Raspail
( Mèm . Soc. d'hist. nat. i. 4 ), qui considère
comme devant lui être réunis, les Pluma-
telles, les Cristatelles , la Dilïlugie et la Leu-
cophra heteroclita de Muller , laquelle n’est
bien en effet qu’une Crista telle jeune. M. Ger-
vais, qui plus récemment (Ann. d’Anat. et
de Physiol.), s’est Occupé des Polypiers
d’eau douce en général, conserve les g. Cris-
tatelle et Plumatelle qui composent, avec le
g. Alcyonelle, sa sous-classe des Polypes Hip¬
pocrépiens , c’est-à-dire ayant les tentacules
ciliés , portés par un double appendice en
fer-à-cheval, qui surmonte la bouche et l’en¬
toure de chaque côté. lisse multiplient par
des œufs non ciliés , recouverts d’une en¬
veloppe dure et entourés d’une sorte de
bourrelet; mais, en même temps, M. Gervais
avoue n’avoir pu trouver de différences gé¬
nériques entre les Plumatelles et les Alcyo-
nelles; celles-ci n’étant que des Plumatelles
dont les tubes sont plus rapprochés et serrés
les uns contre les autres, de manière à con¬
stituer une masse alvéolaire.
Les polypes des Alcyonelles et des Pluma¬
telles ont un tube digestif complet, s’ouvrant
au-dehors par une bouche au centre du fer-
à-cheval, près du sommet, et par un anus
ALC
ALG
ci64
situé également dans l’axe, au-dessous de la
bouche. Les tentacules , au nombre de 42 à
44, forment une double crête épanouie sur
les deux bords de l’appendice en fer-à-che-
vaî. Ils sont formés d’un tube membraneux,
gonflé par les fluides intérieurs de l’animal,
et garni sur 3 de ses faces d’une rangée de
lamelles vibratiles , dont l’agitation succes¬
sive produit l’effet d’une rangée de perles ou
d’une chaîne en mouvement, et sert à exci¬
ter dans le liquide ambiant des tourbillons
qui amènent à la bouche les corpuscules
flottants dont l’animal se nourrit.
Les excréments de ces Polypes sont rejetés
fréquemment sous la forme de globules or¬
dinairement verdâtres , dans lesquels on re¬
connaît des débris d’ Algues microscopiques
et d’infusoires cuirassés. La membrane cor¬
née ou pergamentacée des tubes du Polypier
n’est que la partie la plus ancienne et la
plus consolidée du tégument externe de
chaque Polype, dont la partie molle et ac¬
tive est complètement rétractile dans ce tube
par l’action de fibres musculaires bien visi¬
bles. — L’esp. la plus commune d’Alcyonelle
a reçu le nom d 'Alcyonella fluviaiilis ; les
autres esp. doivent être reportées au g. Pa-
ludicella, Gerv., ou au g. Plumatelle ( V . ce
mot) , auquel nous renvoyons pour de plus
amples détails. (Buj.)
* ALCYON IDE. Alcyonidia (à>xu ovtç, têoç).
polyp. — G. de la famille des Alcyoniens ,
établi par M. Milne- Edwards pour une esp.
de Polypes réunis en une masse molle , cy¬
lindrique, brunâtre, simple ou rameuse,
fixée par sa base à des fucus ou à d’autres
corps marins. Ces Polypes, très petits, blancs,
demi-transparents ainsi que l’extrémité des
rameaux, sont cylindriques, terminés par un
disque étoilé, composé de 8 gros tentacules
pinnés, au milieu desquels on distingue
l’ouverture buccale. A la base de chaque
tentacule, on remarque quelques lignes sail¬
lantes disposées en pyramide ; et dans l’in¬
térieur , on aperçoit un tube jaunâtre et
opaque qui part de la bouche, pour arriver
jusqu’à moitié de la longueur du corps cy¬
lindrique de chaque Polype ; c’est le canal
alimentaire, présentant 8 stries longitudi¬
nales intérieures avec une multitude de petits
plis transversaux , et communiquant par en
bas, au moyen d’une large ouverture con¬
tractile, ayec la cavité générale et commune
qui occupe l’intérieur du Polypier. Ce canal
intestinal est fixe à la paroi externe par
8 cloisons membraneuses , le long desquelles
se trouvent des cordons flexueux, et dans
l’épaisseur desquelles se développent les
germes. Les polypes et l’extrémité molle des
rameaux sont complètement rétractiles ; la
base du polypier est plus charnue , consis¬
tante , et contient de nombreuses spiculés
calcaires. C’est la complète rétractilité de
l’extrémité de l’Alcyonide, qui distingue gé¬
nériquement ce polypier des autres Alcyo¬
niens. La seule esp. connue, V Alcyonidia
elegans , vit dans la Méditerranée , sur les
côtes de l’Algérie. ( Duj. )
ÂLGYONIDIE. Alcyonidiurn ( ouxvcmç ,
têoç). polyp. — G. établi par Lamouroux ,
pour divers corps marins à formes massi¬
ves, lisses, lobées ou rameuses, et auxquels
il attribuait des Polypes transparents, à corps
infundibuliforme , armés de 12 tentacules
égaux, longs et filiformes. Une partie des
Alcyonidies ont été reportées par Lamou¬
roux lui-même parmi les Algues, dans le g.
Dumontia. Plusieurs des esp. qu’il conserve,
comme les A. jiostoch , A . bullê, sont au
moins douteuses quant à leur nature. Pour
ce qui est de son Aîcyonidie gélatineuse ,
( Alcyonium gelatinosum dePallas), qui avait
été nommée d’abord par lui-même Alcyoni-
dium diapkanum et rapportée aux Algues, elle
a été étudiée récemment par M. Art. Farre,
qui en a fait un g. des Ciliobrachiés ou
Bryozoaires, sous le nom de Halodactyle.
V. ce mot. Ainsi le nom d’ Aîcyonidie doit
disparaître de la science. (Duj. )
ALCYOMBIÉES. Alcyonidieœ (àXxvovlç,
tSoç). polyp. — Dénomination créée par La¬
mouroux pour un ordre d’ Algues marines ,
parmi lesquelles il plaçait, sous le nom d’Al-
cyonidie, Y Alcyonium gelatinosum ou dia¬
phanum. (Duj.)
ALCYOMDÎOM (àXxvovfç, lèoq ). polyp. —
Nom changé par Lamouroux en celui d’Al-
cyonidie, lequel est remplacé lui-même par
celui de Halodactyle. H. ce mot. (Duj.)
*AJLC1 ONIE.YS. Alcyonia et Alcyonina
(àlxvoviov ). polyp. — Famille de Polypes
parenchymateux (Milne-Edwards) ou d’En-
thozoaires (Ehrenb.),dontla cavité digestive,
limitée par l’enveloppe parenchymateuse du
corps et s’ouvrant au-dehors par une seule
ouverture, présente un tube œsophagien
ALU
ALU
265
parfaitement distinct et a ses parois garnies
de 8 ou G lames ovariennes. Les Alcyoniens
ont aussi des tentacules pinnés, mais non
ciliés, au nombre de G ou 8.
Cette famille, pour M. Milne-Edwards , se
divise en 5 tribus, savoir: 1° les Alcyoniens
pierreux, comprenant les g. Tubipore, Favo-
site, Caténipore, etc. ; 2° les Alcyoniens den-
droïdes, tels que le Corail , l’Isis , les Gor¬
gones; 3° les Alcyoniens libres, comme les
Pennatules, les Vérétilles, les Rénilles; 4° les
Alcyoniens rampants, comme la Cornulaire ;
5° les Alcyoniens massifs, comprenant les
Alcyons proprement dits ou Lobulaires,
les Ammothées, les Nephtées et le nouveau
g. Alcyonidc.
M. Ehrenberg, qui donne le nom de fa¬
milles à ces diverses tribus, les divise et les
distribue d’une autre manière. Pour lui, les
ïsidées et les Gorgoniens , composent la
Gme tribu de ses phytocoraux à 8 rayons;
les Caténipores sont placés dans la famille
des Madréporiens, et les Favosites dans la
famille des Dædaliens, qui font partie des
Phytocoraux à 12 rayons. Il rapporte au con¬
traire à la tribu des Zoocoraux à 8 rayons ,
les familles des Xéniens ( Xenina ), répon¬
dant en partie aux Alcyoniens rampants;
des Pennatuliens (Alcyoniens libres, Edw.),
des Tubiporiens, comprenant le seul g. Tu¬
bipore, et enfin des Alcyoniens ( Ualcyonina ),
comprenant les g . Halcy onium , Lobularia ,
Ammolhea , JXephlhya, Sympodium et Cliona;
de sorte qu’à l’exception de ce dernier g.
qui est véritablement une Spongiaire , cette
famille de M. Ehrenberg répond aux Al¬
cyoniens massifs de M. Edwards. ( Duj. )
ALCYONITES ( àLcvwv ). polyp. foss. —
Dénomination vague, employée autrefois par
les géologues, pour désigner des Zoophyles
fossiles qui appartiennent réellement à la
famille des Spongiaires et non à celle des
Alcyonaires. Lamouroux avait fait deces pré¬
tendus Alcyonites les g. Hallirhoé, Chenen-
dopoé, Hippalime, Lymnorée, etc. M. Gold-
fuss lésa répartis dans les g .Siphonia,Cnemi-
dium , Myrmecium et Tragos . Un des plus
fréquemment observés parmi ces Alcyonites
est la Siphonia piriformis, que sa forme avait
fait nommer anciennement Figue pétrifiée
ou ficoïte. (Duj.)
ALCYONS. Alcyoncs ( àkvwv , alcyon),
ois. — C’est dans la méthode de Temminck
son 7mc ordre renfermant les g. Guêpier,
Martin-pêcheur et Martin-chasseur , répon¬
dant aux Pelmatodes de Vieillot. V. alci-
DIDEES et MÉROPIDÉES. (LAFR.)
* ALDAMA , Lallav. bot. ph. — Synonyme
du g. Gymnopsis de M. De Candolle. V. ce
mot. (C. L.)
ALDEA ou ALDEÆA. bot. pii. — G. de
la famille des Hydrophyllées , établi par
Ruiz et Pavon (Fl. Per.), et rapporté en sy¬
nonymie au g. Phacelia de Jussieu. V. ce
mot. (C. L.)
ALDÏXA . Adans. bot. pii. — Svn. du g.
Brya , P. Br. (Sp.)
* ALDINIA, Pieichenb. (Aldini, savant
physicien italien), bot. pii. — S.-genre fondé
sur quelques esp. de Tacsonia; c’est le même
que le B racteogama, DG. (Sp.)
ALDROVANBA,. Mont. (Aldrovandi, na¬
turaliste italien), bot. pii. — G. de la famille
des Droséracées, offrant les caract. suivants :
Cal. campanulé, 5-parti; sépales ovales, con¬
caves; pétales 5, courts, oblongs, eonnivenls.
Etam. 5. Ovaire ï-loculaire, à 5 styles courts,
filiformes, terminés chacun par un stigm. ob¬
tus. Caps, globuleuse, 1-loculaire, 5-valve,
10-sperme ; graines pariétales. L ’Aldrovanda
vesiculosa , L. , est la seule esp. qui constitue
le g. Cette plante, remarquable par la struc¬
ture de ses feuilles , croît dans les étangs et
les lacs de la Toscane, ainsi que dans quel¬
ques localités du midi de la France. Atta¬
chée à la vase avant sa floraison , elle vient
plus tard flotter librement à la surface de
l’eau. Sa tige est simple ou peu rameuse.
Ses feuilles sont verticillées et se composent
d’un pétiole cunéiforme, membraneux, semi-
diaphane, cilié au sommet, et couronné
d’une vésicule du volume d’un gros pois;
c’est à l’aide de ces vésicules remplies d’air,
que la plante se maintient à la surface de
l’eau. (Sp.)
ALEBRENNE. rept. — Nom que l’on
donne à la Salamandre commune, dans
certaines parties de la France. (G. B.)
*ALECTHÉLIE. Aleclhelia (aXe'xr wp, coq ;
rfhoç, soleil; allusion à la patrie de ce Gai-
linacé, située immédiatement sous l’équa¬
teur). ois. — S.-genre formé parM. Lesson,
voisin de celui de Mègapode et faisant par¬
tie de son s.-ordre des Passérigalles et de
sa famille des Mégapodes. Une seule esp. de
l’île de Guébé a donné lieu à la formation
1 7* ‘
r i.
206
ALE
ALE
de ce s.-gènre, dont les caract. sont, d’après
cet auteur : Bec petit, droit, comprimé,
pointu, à mandib. supér. plus longue que
l’infér.; celle-ci renflée en dessous; fosses
nasales placées à la base du bec , séparées
par une arête étroite et bordées par les plu¬
mes avancées du front. Tour des yeux com¬
plètement emplumé. Ailes courtes, conca¬
ves. Tarses médiocres, robustes, scutellés, à
doigts proportionnés comme ceux des Méga-
podes. Queue à rectrices nulles; toutes les
plumes décomposées. — L’oiseau type de ce
s.-genre particulier aux Moluques orientales,
l’Alecthélie de d’Urville, présente dans son
ensemble de grands rapports avec les Méga-
podes. Il est figuré dans le voyage de la Co¬
quille (pi. 37). M. Swainson dans sa classifi¬
cation, tout en adoptant ce sous-genre, le
place à la suite du g. Gallinula dans sa fa¬
mille des Rallidce et non dans celle des Me-
gapodinœ. Nous ignorons sur quoi il a basé
ce changement, le seul individu connu étant
venu à la suite d’un gros temps et à la hau¬
teur de l’île de Guébé , se jeter épuisé de fa¬
tigue sur le bâtiment la Coquille ; ce qui fe¬
rait supposer que cet oiseau, habitant des
grèves, comme les Mégapodes , en aura été
repoussé momentanément par une cause
quelconque, qui lui aura fait prendre son vol
au-dessus des flots, où les vents l’auront
emporté en pleine mer jusqu’au bâtiment.
( Lafr.)
* ALECTO (Nom, chez les Grecs, d’une
des 3 Furies), ois. — G. formé par 31. Lesson
et ayant pour type le Tisserin , Alecto de
Temminck (Col. 446). Ses caract. sont, d’a¬
près nous : Bec robuste, allongé, conique ,
comprimé, à mandib. supér. assez élevée
vers le front et l’entamant angulairement ,
arqué dans toute sa longueur; narines ba¬
sales , ovalaires, ouvertes et entièrement
nues; commissure sinueuse; mandib. infér.
beaucoup moins haute à sa base que la su¬
pér. Pieds robustes, à doigts latéraux d’égale
longueur ; ongles faibles et courts. Ailes sub¬
obtuses, à primaires courtes. Queue allongée
et arrondie. — Ghez les individus adultes
et probablement mâles , toute la base du bec
devient enflée et comme boursouflée jusqu’à
la moitié de sa longueur; elle perd son aspect
corné pour en prendre un osseux et ru¬
gueux. La mandib. supér. offre alors 3 ren¬
flements : un frontal entre les narines et un
depuis chaque narine jusqu’au bord latéral,
de sorte que leur ouverture se trouve singu¬
lièrement rétrécie. La mandib. infér. en
présente 2 : un sur chaque branche mandi-
bulaire , à sa base latérale et infér. A cette
singularité s’en joint une autre des plus re¬
marquables chez cet oiseau : le mâle est
muni d’une verge extérieure, longue de 4
à 6 lignes , très apparente dans la plupart
des peaux sèches; ce qui indique qu’il y a
très probablement cheiV Alecto , plus qu’un
simple contact dans l’acte de la féconda¬
tion.
Malgré les grands rapports de forme exis¬
tants entre cet oiseau et les Tisserins , les 2
anomalies qui lui sont particulières nous
paraissent bien suffisantes pour en former
le type d’un g. à part, et il serait d’un grand
intérêt que quelque naturaliste pût faire, au
Sénégal sa patrie, des observations pré¬
cises sur son mode d’accouplement, sur
l’époque du renflement du bec, et reconnaî¬
tre si ces particularités sont particulières à
l’un des sexes seulement ou à tous deux.
M. Swainson, dans sa classification, a fait de
cet oiseau son g. Deriroides , et sans égard
pour son nom antérieur d’ Alecto, il le
nomme D. albirostris. Tout en citant la sy¬
nonymie d ’ Alecto de Temminck (faute im¬
pardonnable, puisque l’on doit conserver
les noms spécifiques antérieurs), il le retire
de la famille des Tisserins, pour le mettre
dans celle des Gros-Becs. Il est certain que
la brièveté de ses ongles , très développés
au contraire chez les Tisserins, la longueur
de sa queue, toujours courte chez ces der¬
niers , et ses ailes plus arrondies, semblent
autoriser ce changement de famille, que
nous serions tout disposé à admettre; mais
avant de prononcer, il nous semble indis¬
pensable d’attendre sur son mode de nidifi¬
cation , des renseignements qui nous fassent
connaître si, comme les Tisserins, il con¬
struit son nid avec des tiges de Graminées ,
finement entrelacées, à ouverture latérale
ou inférieure, d’où le nom de Tisserins; ou
si, comme les Gros-Becs, il le fait en forme
de coupe ouverte en dessus.
La seule esp. du g., connue jusqu’ici, est
le Tisserin Alecto de Temminck. Il est de la
grosseur d’un merle, tout noir, avec les
bords externes des primaires et quelques
taches irrégulières blanches sur les flancs,
ALE
ALE
et la base du bec jaunâtre. Il habite le Sé¬
négal et les parties occidentales de l’Afrique.
(Lafr. )
* ALECTO. ins. — G. de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Malacodermes, tribu des
Lampyrides, établi parM. Delaporte, et dont
cet auteur a donné les caract. dans le 2“ e vol.
des Ann. de la Soc. Entorn. de France,
p. 135. Il est fondé sur une esp. unique,
A. discoidalis rapportée de Cuba par M. Poey
et qui fait partie delà collection de M. Che-
vrolat. Ce g. ne figure pas dans le dernier
Catal. de M. Dejean. (D.)
* ALECTO (Nom mythol.). éciiin. — Nom
donné par Leach au g. Comaiule. V. ce mot.
(Duj.)
ALECTO (Nom mythol.). polyp. — G. de
Polypiers fossiles établi par Lamouroux qui
le place dans l’ordre des Cellariées, parmi
les Polypiers flexibles. M. De Blainville, en
l’adoptant, l’a classé avec les Flustres, les
Crisies et les Cellaires , dans la 2e famille de
ses Polypiaires membraneux, celle des Cel¬
lariées. M. Milne-Edwards enfin, le rapporte
à la famille des Tubuliporiens, avec les Cri¬
sies, les Hornères, etc.
Le polypier des Alecio se compose de cel¬
lules petites, allongées, tubuleuses, à orifice
peu saillant, presque terminal, disposées à la
suite les unes des autres de manière à for¬
mer un réseau délicat à la surface de divers
corps marins, sur lesquels elles sont couchées
et adhérentes.
Lamouroux avait nommé Alecio dichotoma ,
l’esp. qu’il observa sur les Térébratules du
terrain jurassique; M. De Blainville a donné
le nom d 'A. ramea à une esp. presque sem¬
blable de la craie; M. Milne-Edwards en a
reconnu une 3e esp, A. gracilù, aussi de la
craie, et une 4e, A. granulata , du grès vert.
M.Goldfuss avait cru devoir réunir les Alecio
à son g. Aulopore. V. ce mot. (Duj. )
ALECTON. Alecio (Nom mythol.).
a r ac un. — Nom donné par M. Walkenaër,
à une section du grand g. Mygale. (H. L.)
ALECTORIA. Alecloria. bot. cr. — Acha-
rius a employé ce mot pour désigner un
groupe de Lichens remarquables par un
thalle filiforme, rameux, cylindrique, com¬
posé d’une substance filamenteuse, revêtue
d’une écorce cartilagineuse ; par des apothé-
cies orbiculairfes , sessiles le long des ra¬
meaux, entièrement formées par le thalle,
2(>7
munies d’un disque plane ou convexe, con-
colore , et dépourvues de marge propre. —
Ce g., qui avait déjà fait partie des Parmé-
liacées du même auteur, que Hoffmann et
M. De Candolle avaient, de leur côté , rangé
parmi les Usnées , a subi de nouvelles vi¬
cissitudes depuis cette époque. M. Fée, après
l’avoir adopté dans sa Méthode lichénogra-
phique , et considéré comme appartenant à
sa tribu des Corniculaires, l’a, plus tard
(Suppl, à l'Essai , etc.), rejeté parmi les Ra-
malines. Quand ce g. a été créé, l’on avait
peu étudié et l’on connaissait mal la physio¬
logie des Lichens. La fructification, dont les
caract. sont de première importance dans
toute méth. naturelle, ne venait alors qu’a-
près le thalle pour la classification. En con¬
séquence, on élevait à la dignité d’esp. et
même de g., des plantes que leur habitat
avait complètement métamorphosées. Meyer
et Wallroth nous ont fait connaître les cau¬
ses de ces transformations, et nous en ont
dévoilé le mode. Il est donc bien prouvé
maintenant pour les botanistes, qui ont étu¬
dié les Lichens ailleurs que dans les her¬
biers, que les Alectoriées d’Acharius ne sont
que desÉvernies ou des Ramalines transfor¬
mées et atypiques; aussi, Fries s’est-il servi
du mot Alecloria pour désigner, parmi les
g. Usnea , Evernia, Ramalina et Celraria, la
sect. de chacun d’eux, où viennent se ran¬
ger les esp. ou les formes à thalle filamen¬
teux, capillacé, pendant. (G. M.)
ALECTORIDES ( cdéxrcop , coq ; el ,
forme), ois. — C’est, dans la méthode de
Temminck, son llme ordre, renfermant les
Échassiers à bec court, tels que les g. Agami,
Cariama, Glaréole, Kamichi el Chavaria.
(Lafr.)
ALECTOROLOFHUS («lexx opoAo<poç, qui
a une crête de coq), bot. ni. — Cette déno¬
mination, après avoir été donnée par d’an¬
ciens botanistes à diverses plantes européen¬
nes , a été appliquée par Haller ( üelv .) à un
g. de la famille des Scrophularinées, tribu
des Rhinantées , qui est ainsi caractérisé :
Cal. membraneux, comprimé-ventru, de 4
dents inégales. Cor. hypogyne, ringente;
lèvre supér. en casque , comprimée, biden-
tée au sommet; l’infér. trifide, presque égale.
Étam. 4, insérées sur le tube de la corolle,
didynames , cachées sous le casque; anth.
horizontales, biloculaires, velues, nautiques.
268
ALE
ALE
Ovaire comprimé, biloculaire, pourvu d’une
glande à la base; placentas linéaires, pau-
ci-ovulés, attachés des deux côtés à la cloi¬
son. Style simple, subexsert; stigm. sub-ca-
pité. Caps, comprimée , loculicide-bivalve ;
valves septifères au milieu. Graines rares,
suborbiculaires, comprimées, pourvues d’un
bord membraneux , appendues par l’ombilic
marginé au sommet. — Ce g. a pour type le
Rhinanthus crista-galli L. Il comprend un pe¬
tit nombre de plantes herbacées annuelles,
propres à l’Europe centrale et australe, ainsi
qu’à l’Asie limitrophe; elles sont à feuilles
opposées, sessiles , lancéolées, dentées, à
fleurs axillaires , solitaires , sessiles , jaunes.
(C. L.)
ALECTORS (àX/xTwp, coq), ois. — C’est
dans Merrem et dans Cuvier ( Reg . anim.), la
lre famille de l’ordre des Gallinacés, ren¬
fermant les Hoccos , les Pauxis , les Yacous,
les Parraquas et l’Hoazin. C’est aussi dans
Gmelin et Latham le nom du Hocco de la
Guyane. (Lafr.)
*AÏÆCTRA. bot. pii.— G. établi par Thun-
berg (nov. Gen.) dans la famille des Scro-
phularinées , et qui ne paraît pas être géné¬
ralement adopté. Endlicber [Gen. PL) le
réunit au Glossostylis , Cbam. et Schlecht. V.
ce mot. (C. L.)
ALECTRIDES (contraction d’oAExrpvwv ,
coq ; tl'Soç , forme), ois. — C’est dans la mé¬
thode de Vieillot sa 30e famille de l’ordre
des Sylvains , composée du seul g. Yacou ou
Pénélope. (Lafr.)
ÂLECTRERUS ( ôA/xtwo , coq ; ovpd
queue ). ois. — C’est le nom latinisé du g.
Gallite de Vieillot, faisant partie de ses
Myothères, 18me famille de son ordre des
Sylvains. ( V. Gallite ). (Lafr.)
ALECTRYON. Alectryon (àhxrpv wv, coq ) .
moll. — Démembrement inutile du g. Buc¬
cin, proposé par Montfort ( Conchyl . systém .,
t. h, p. 566). Le type de ce g. est le Bucci-
num papillosum , dont les caract. s’accordent
très bien avec ceux du g. Nasse de Lamarck.
Les caract. du g. de Montfort étant insuffi¬
sants, il a été depuis long-temps abandon¬
né. [V. Buccin.) (Desh.)
ALECTRYOIV, Gærtn. (oAcxrpvwv , coq).
bot. pii.— G. delà famille des Sapindacées ,
tribu desDodonéacées, Camb., dont les fleurs
sont inconnues. Le fruit est une baie coriace,
globuleuse , uniloculaire, monosperme ; cou¬
ronnée d’une crête coriace , qui se prolonge
d’un côté jusque vers le milieu; la graine est
attachée au fond de la loge, et engainée d’un
arille basilaire. L’esp. sur laquelle se fonde
ce g. est un arbre indigène dans la Nouv.~
Zélande. ( Sp. )
* ALECTRYONIA (àkxrpuovtov, jeune coq).
moll. — G. proposé par M. Fischer {Bull.
Soc. nat. Mosc.) pour quelques esp. d’Huî-
tres qui , telles que les Ostrea perrata et di-
luviana , ont le bord des valves profondé¬
ment dentelé. Ce g. ne peut supporter le
moindre examen, et ne doit pas être adopté.
(, V . Huître.) (Desii.)
* ALECTURA et Alecturus. ois. — C’est
dans la classif. de M. Swainson, un g. répon¬
dant à l’ Alectrurus de Vieillot ( V . ce mot).
Nous ignorons pourquoi cet auteur, adoptant
ce g., a jugé convenable d’en altérer le nom :
il écrit à la fois Alectura et Alecturus. (Lafr.)
* ALEGRÏA , Moç. et Sess. ex D. C. bot.
pii. — G. queM. De Candolle rapporte avec
doute à la famille des Tiliacées, et dont il
expose ainsi les caract. ( Prodr . ï , p. 517):
Involucelle de 12 folioles lancéolées, poin¬
tues , étalées. Sépales au nombre de 5 , val-
vaires en préfloraison, finalement révolutés
au sommet. Pétales au nombre de 5, planes,
obovales. Étam. nombreuses , libres ou lé¬
gèrement soudées par la base ; les extér.
ananthères; anth. suborbiculaires. Ovaire
ovoïde, monostyle; stigm. au nombre de 5,
suborbiculaires, rapprochés. Caps. 5-gone,
5-loculaire , loculicide, 5-valve. Graines
ailées. Ce g. n’est fondé que sur une seule
esp., indigène au Mexique; c’est un arbre à
feuilles ovales, dentelées ; les fleurs, blanches
et semblables à celles des Sparmannia , sont
de la grandeur d’une rose. ( Sp. )
*ALESODES. ins. — Genre de l’ordre des
Hyménoptères, appartenant à la famille des
Ichneumoniens , groupe des Braconiles , éta¬
bli par M. Wesmael ( Monographie des Bra-
con. de Belgique), qui le caractérise princi¬
palement par une 2me cellule cubitale, car¬
rée ou rectangulaire aux ailes supérieures ,
et par un abdomen linéaire et non compri¬
mé. Cet auteur en décrit 18 espèces indi¬
gènes, pour lesquelles M. Wcstwood [Syn. of
Gen.) et nous [Hist. des An. art.) avons con¬
servé le nom générique de Rogas , qui leur
avait été déjà appliqué ptfr M. Nees von
Esenbcck. [V. ce mot.) (Bl.)
ALÊNE, poiss. — Nom vulg. d’une I\aie à
museau aigu. ( F. Raie ). ( Val.)
ALÊNE. Subula. moll. — En examinant les
coquilles du g. Terebm de Lamarck, M. de
Blainville reconnut dans le nombre quel¬
ques esp. qui réellement n’appartiennent pas
à ce g. et qui sont de véritables Buccins. Il
aurait sans doute suffi de retirer ces esp. du
g. Terebra , dont elles n’offrent pas les ca-
ract. , pour les remettre parmi les Buccins.
M. de Blainville, néanmoins, dans son traité
de Malacologie, a cru devoir faire au tremen t ;
il a laissé aux 2 ou 3 esp. de Buccins le nom
de Terebra , et il a établi un nouveau g. ,
celui qui nous occupe, pour les vrais Terebra
de Lamarck. Ces changements de nomencla¬
ture ne pouvaient être adoptés ; aussi le g.
Subula n’a-t-il été admis par personne. {F.
Vis.) (Desii.)
AJLEOCHAIIA ( ôt/éa , abri ; ^apaucrw , je
creuse), ins. — G. de Coléoptères penta¬
mères , établi par Gravenhorst et placé par
Latreille dans la grande famille des Braché-
ly très , tribu des Aplatis. Ses caract. sont:
Ant. insérées à nu entre les yeux et près
de leur bord intér.; les trois 1ers articles sen¬
siblement plus longs que les suivants; ceux-
ci perfoliés , le dernier allongé et conique.
Palpes terminés en alêne; les maxillaires
avancées avec l’avant-dernier art. grand et
le dernier très petit. Cors, presque ovale ou
en carré arrondi auxangles.Elyt. très courtes.
Les Aléochares sont de petits Brachélytres
très agiles, qu’on trouve ordinairement dans
les Champignons ou bolets plus ou moins
putréfiés; on en rencontre aussi sous les
pierres et dans les débris de végétaux qui
sont à terre , ainsi que dans les bouzes.
M.Dejean dans son dernier catal. en men-
tionne23 esp., dont5d’Amérique elles autres
d’Europe. Parmi ces dernières nous citerons
les A. fuscipes , iris lis , bipunctalu et nitida
de Gravenhorst, quise trouvent toutes 4 aux
environs de Paris. (D.)
* ALÉOCIIARIDES ( Aleochara , F. ci-
dessus ; tîSoç, forme), ins. — Tribu de l’ordre
des Coléoptères pentamères, famille des Bra¬
chélytres, établie par le comte Mannerheim
et qui correspond à celle des Aplatis [Depressi]
de Latreille. F. cemot. Elle comprend 1 G g.
dont voici les noms: Dinarda , Lomechusa ,
Cymnusa , Gyrophœna, Aleochara, Oxypoda ,
Sphenorna , Microura , (J ligota , 'Trie hop h y a,
Hornalola , Culodera, Bolilochara , Drusilla ,
Falagria et Aulalia. Les deux premiers g.
ont les angles du prothorax fortement pro¬
longés, tandis que les 14 autres les ont au
contraire peu prolongés ou nuis. Du reste,
cette tribu se compose d’esp. assez dispa¬
rates, la tète étant chez les unes non rétrécie
postérieurement, tandis que chez les autres
elle offre un col aussi distinct que dans les
Staphylinides. Les ant., souvent courtes, ro¬
bustes et presque fusiformes , sont insérées
tantôt dans des cavités latérales de la tcle ,
au bord antér. des yeux , tantôt à nu , au
mêmebord ou un peu plusavantsur le front;
elles se trouvent alors situées presque au bord
interne de ces organes. Cette tribu se distin¬
gue parce caract. de celle des Oxyiélides; des
Tachinicles par lesjambes, qui sont toujours
mutiques , excepté chez les Cymnusa , et des
ümalides , par la brièveté des élytres , qui
laissent la majeure partie de l’abdomen àdé-
couvert; celui-ci est constamment relevé,
même pendant l’inaction, dans la plupart
des esp. , et quelques unes le ramènent si
complètement sur le dos qu’elles paraissent
alors tout-à-fait globuleuses ou sphériques.
Le corps des Aléocharides est en général
assez allongé , et presque parallèle dans la
majorité des espèces. Ce sont des insectes de
très petite taille, de couleur uniforme,
brunâtre , noirâtre ou ferrugineuse et d’une
détermination extrêmement difficile. (D.)
*ALÈPE. Alepas. Triton, L. (àpriv.;À£-
ttocç, sorte de coquille), moll. — G. de la
classe des Cirrhipèdes, famille des Lépa-
diens, Blainv., formé par Rang {Man. d’hisi.
nat. des moll.) qui lui assigne les caract. sui¬
vants : Animal ovale , comprimé , fabiforme,
arrondi près du pédicule; celui-ci médio¬
crement allongé; cirrhes un peu courts, se
recourbant à peine à leur sommet , et com¬
posés d’environ 10 à 12 art. hispides à leur
base. Coquille remplacée par une enveloppe
d’une seule pièee épaisse , subgélatincuse et
un peu diaphane, sans autre ouverture que
celle qui sert au passage des cirrhes , se con¬
tinuant avec le pédicule et ne présentant
aucune trace de pièces testacées. — Ce g. ne
se compose que d’une espèce, trouvée sur
l’ombrelle d’une méduse; ce qui indique
suffisamment qu’il est pélagien. (C. d’O.)
ALEPIDEA, Laroch. (à priv.; WtY,
écaille), bot, pii. — G. delà famille des Cm-
270
ALE
ALE
bellifères, tribu des Saniculées , de M. De
Candolle , qui en donne lescaract. suivants
( Prodr. 4, p. 87) : Tube calicînal légèrement
tuberculeux. Pétales infléchis. Péricarpe
ovoide-cylindracé , tuberculeux; méricarpe
sans côtes ni bandelettes ; carpophore adné.
L’unique esp. sur laquelle se fonde le g.
est une plante herbacée, du cap de Bonne-
Espérance, dont les feuilles radicales sont
pétiolées, oblongues, ciliées de soies spines-
eentes; les tiges presque nues , ombellifères
au sommet; les ombelles semblables à celles
des Astrantia. (Sp.)
ALÉPIDOTE (ocWccÎwtoç , non écailleux).
poiss. — Nom donné par Linné à un poisson
qu’il classait parmi les Chétodons, et dont la
peau est sans écailles. Lacépède a fait de ce
Ch. Alepidotus L. , un g. où il ne plaçait que
cette seule esp. , son Rhombe Alépidote. De¬
puis, nous en avons plusieurs autres qui
viennent toutes , comme la première, des
mers d’Amérique. (Val.)
* ALEPISAURUS (à priv.; Wç, écaille ;
craupoç, g. de poissons), poiss. — Nom com¬
posé par le Révérend R. T. Lowe de Madère,
pour exprimer un Saurus sans écailles , ou à
peau nue. Ce nouveau g., découvert à Ma¬
dère en 1833, décrit et figurédans les Trans.
de la Soc. Zool. de Londres , a le museau
avancé, la gueule très ouverte, fendue au-
delà des yeux, ornée de dents très longues,
rangées sur les mâchoires et sur le palais.
Deux dorsales, l’une très haute; l’autre petite
et adipeuse; de petites ventrales; une anale
courte, pointue en avant; la caudale grande
et fourchue. J’ajoute encore à ce caract.
fourni par M. Lowe , l’observation faite sur
le dessin que m’a communiqué feu mon
ami 31. Bennett , que les pectorales et les
ventrales ont les rayons internes plus longs
que les externes. Ce caract. est décisif ,
quoique paraissant artificiel, pour détermi¬
ner le rapport saisi par 31. Lowe entre ce g.
et les Saurus. Il a comme eux une adipeuse,
des ventrales abdominales , forme de na¬
geoires que je ne connais jusqu’à présent
que chez les Saunes , la gueule très fendue.
Nous connaissons déjà un g. voisin des Saurus,
qui a la peau nue et sans écailles. Ajoutez à
cela que le canal intestinal est simple, sans
cæcum.
Je crois donc que c’est à la famille des
Salrnoïdes qu’appartient ce g., et non à celle
des Tænioïdes, avec lesquelles cependant il
a quelque analogie par la disposition des
dents. On n’en connaît encore qu’une seule
esp. nommée A. ferox ; elle est argentée
avec des nageoires bleues ; la dorsale est très
haute. Elle devient très grande, on en a vu de
5 pieds de long. ( Val. )
*ALÉPOCÉPHALE (à priv.; h'nlq, écaille-,
xzcpalri , tête), poiss. — G. de Poissons à tête
sans écailles, établi par M. Risso ( Mèm . de
l’ Acad, de Turin) , qui le caractérise par :
Un corps ovale , oblong, dont le tronc est cou¬
vert d’écailles ovales et caduques ; à gueule
bien fendue ; à mâchoires et palais garnis
de dents fines et aiguës ; à ouïes très larges;
8 rayons branchiostèges; la dorsale oppo¬
sée à l’anale, et toutes deux réticulées sur
le tronçon de la queue. — 31. Risso a placé
ce g. dans la famille des Clupéoides; mais
il est facile de se convaincre, par le plus
simple examen, que c’est dans le groupe des
Ésoces , près des Microstomes, qu’il faut
ranger ce g. curieux, dont on n’a décrit
jusqu’à présent qu’une seule esp., l’A. ros-
tré (. A . rostratus), d’un bleu violacé, à na¬
geoires noires. Ce Poisson, selon 31. Risso ,
sort des plus grandes profondeurs de la Mé¬
diterranée (2,000 pieds). Ses yeux sont très
grands. La femelle pond des œufs brunâtres,
et s’approche des rivages en juillet ou août.
(Val.)
ALEP1RUM (à priv.; Wvpov , cosse, en¬
veloppe de fruit), bot. ph. — G. de la famille
desRestiacées, établi par Rob. Brow n (Prodr.
Fl. JVov. Holl., i, p. 253), voisin des g. De-
vauxia et Eriocaulon, dont il se distingue par
les caract. suivants : Spathe bivalve, conte¬
nant une ou plusieurs fleurs. Glumes nulles,
fleurs monandres, à anthère simple, de 6 à
18 pistils unilatéraux, attachés à un axe
commun. Styles soudés par leur base , dis¬
tincts dans leur partie supérieure. Fruits
secs s’ouvrant par une suture longitudinale.
— Les 3 esp. que M. Rob. Brown a décrites
sont toutes originaires de la Nouvelle-Hol¬
lande. Ce sont de petites plantes grêles et
touffues , très semblables aux esp. du g.
Devciuxia, dont elles diffèrent surtout par
l’absence des glumes et leur spathe généra¬
lement uniflore. (A. R.)
ALETRIS (àkrpt'ç, qui prépare de la fa-
| rine; allusion à l’une des espèces, dont les
! feuilles sont comme saupoudrées de farine).
ALE
ALE
271
bot. pii. — G. de la famille des Liliacées ,
qui peut être caractérisé de la manière sui¬
vante : Cal. pétaloîde tubuleux, formé de
G sépales égaux, soudés presque en totalité,
rudes à l’extér. Etam. G, insérées au haut du
tube calicinal et incluses ; filets très courts,
anth. sagittées. Ovaire semi-infère , aminci
insensiblement à son sommet en un style
triangulaire assez long, terminé par un stig¬
mate obtus et à 3 angles. Le fruit est une
capsule en partie adhérente au calice, qui
est persistant et la recouvre ; elle est pyra¬
midale, à 3 angles , terminée en pointe à
son sommet, à 3 loges , et s’ouvre en 3 val¬
ves adhérentes par leur partie inférieure.
Les graines sont très petites, nombreuses,
oblongues , arquées et striées. — Linné, en
établissant ce g., y avait rapporté 4 esp. :
A. farinosa, captmsis , hyacinthoides et fra-
yrans. La lre seule en fait réellement partie;
la 2me est devenue le type du g. Veliheimia ;
la 3me celui du g. Sanseviera ; et enfin la
dernière fait partie du g. Dracœna. A l’esp.
primitive (A. farinosa L.) on doit joindre
VA. aurea de Walter et de Michaux. Ces 2
esp. constituent à elles seules le g. Elles sont
originaires de l’Amérique septentrionale.
Willdenow a substitué à tort le nom de
Warmbea à celui d ’Aletris donné par Linné.
(A. R.)
ALEERISMA, Link (aXevpov , farine; fofxa
construction, par ext. amas; il faudrait écrire
Aleurhisma). bot. cr. — Petits Champignons
qui ressemblent à des amas de farine. Ils ne
diffèrent du g. Sporoirichum , auquel on les
rapporte maintenant, que par la finesse de
leurs filaments et le grand nombre des pores
qui les recouvrent. (/^.Nees d’Esenb., Syst.
der Pilze, p. 25, ed. 1837.) (Lév.)
*ALELRITES (àXevptrïjç, farineux ; plante
couverte d’un duvet farineux), bot. pu. —
Le g. de la famille des Euphorbiacées , ainsi
nommé par Forster, a reçu aussi différents
autres noms : celui de Camirium dePvumph,
celui d ' Ambinux de Commerson, Ses caract.
sont : Fleurs monoïques, cal. 2-3-parti, à
préfloraison valvaire; 5 pétales colorés, à
préfloraison imbriquée ; un disque à 5 lobes
squamiformes. Dans les mâles, des filets
nombreux, courts, soudés inférieurement
en une seule masse conique, libres supé¬
rieurement, et terminés par des anthères ad-
nées et introrses. Dans les femelles, un ovaire
à 2 loges l-ovu!ées , caché dans une enve¬
loppe distincte, tomenteuse, fendue supé¬
rieurement pour laisser passer 2 styles courts
et bi-partis; fruit charnu, contenant à l’in¬
térieur 2 noyaux percés d’une ouverture vers
le haut de leur face interne, et finissant par
se séparer chacun en 2 valves. On connaît
de ce g. 2 ou 3 esp. répandues dans les îles
des mers tropicales, depuis Ceylan jusqu’à
l’Océan Paeifique.Ce sont des arbres à feuilles
alternes, entières ou lobées, longuement pé-
tiolées et munies de 2 glandes à leur base.
Les fleurs forment de grandes panicules com¬
posées , dans lesquelles les femelles, rares
et portées sur des pédoncules épais, occupent
le bas des panicules partielles; tandis que
les mâles , très nombreuses , sont supérieu¬
res. Presque toutes les parties du végétal
sont comme poudrées d’une farine dans la¬
quelle la loupe fait reconnaître de très pe¬
tits poils en étoile. (Ad. J.)
*ALEUROSTICTUS («hvpov, farine ; cmx-
toç, poudrée), ins. — G. de Coléoptères pen¬
tamères , famille des Lamellicornes , tribu
des Scarabéides mélitophiles , Latr. , établi
par Westwood {Syn. of lhe cjen. of Brit. Ins.),
et qui le caractérise ainsi: Corps glabre. Mé-
tasternum non avancé. Tibias antér. biden-
tés. Anus échancré. — Ce g., qui a pour type
le Scarabœus variabilis L. , répond au g .Gno-
rimus de MM. Le Peletier et Serville, adopté
parM. Dejean, dans son dernier Catalogue.
(D.)
* ALEAIA (èih'Zta, je chasse, j’écarte), ins.
— G. de Coléoptères tétramères, famille des
Agathidides de Westwood, et de celle des
Anisotomides de Stéphens, établi parce der¬
nier auteuraux dépens du g .Tritoma, Fabr.,
et auquel il donne les caract. suivants: Corps
très convexe. Dernier art. des palpes épais,
obtus. Massue des ant. de trois articles. Tète
large, défléchie. Corselet court, sans rebords.
II a pour tvpe le Triioma pilifera de Germer.
(D.)
ALEYRODES (aXsupov, farine; £T<?oç, ap¬
parence ; allusion à la matière farineuse dont
ces insectes sont couverts), ins. — G. de
l’ordre des Hémiptères, section des Homop-
tères, appartenant à notre famille des Cor-
riniens, aux Gallinsectes de Latreille, éta¬
bli par ce dernier et adopté par tous les en¬
tomologistes modernes, confondu avec les
Tinea par Linné, avec les Phalœna par
272
ALG
ALG
Geoffroy, et principalement caractérisé par :
Des antennes filiformes, composées de six
articles , des yeux échancrés , des ailes ova¬
laires, n’ayant qu’une seule nervure et les
tarses formés de deux articles.
Les mâles et les femelles sont ailés ; les
larves sont très différentes des insectes par¬
faits, et les nymphes demeurent immobiles
après s’être formé une couverture de leur
peau de larve. — La seule esp. connue est
1 ’Aleyrodes Chelidonii Latr., répandue dans
toute l’Europe , où elle vit sur la Grande-
Eclaire ( Chelidonium majus). (Bl.)
ALFONSIA (Alphonse d’Est, duc de Fer-
rare). bot. ph. — G. de_ Palmiers, établi par
MM. Kunth et Humboldt dans les Nova Gé¬
néra, i, p. 307. Ce g. a été reconnu par M. Mar¬
ti us comme identique avec YElaïs de Jac-
quin et la seule esp. qu’il comprenait, YAl-
fonsia oleijera Humb. et Kunth LC. ne pa¬
rait pas différer de YElaïs melanococca de
Gærtner. Il est connu sous le nom vulgaire
de Corozo , et fournit une huile désignée
dans les parties basses de la Colombie,
où il croît , sous le nom de Manieca del Co¬
rozo. /G El aïs. (Ad. Br.)
ALFREDIA (nom d’homme), bot. ph. —
Nom donné par Cassini à un g. de Compo¬
sées de la tribu des Cynarées. Ses caractères
sont : Capitules homogames, multi et équa-
liflores ; involucre hémisphérique , composé
d’écailles scarieuses, oblongues, appendi-
culées; les extérieures lacérées, spinescentes
au sommet; les intérieures orbiculaires, con¬
caves. Le réceptacle couvert de fibrilles li¬
bres. Corolles 5-fides, presque régulières,
à limbe du double plus long que le tube ;
filets des étamines libres, légèrement sca-
bres ; anthères terminées au sommet par un
appendice long et aigu , à la base par des
queues plumeuses. Les branches du style
presque soudées et réunies au sommet. Les
fruits obovés, comprimés, striés, couronné
par une aigrette longue, bisériée, à soies
extérieures plus courtes, barbellulées. —
L 'Alfredia est une plante vivace, dressée,
à feuilles blanches en dessous, épineuses sur
les bords ; les inférieures cordées, à pé¬
tiole légèrement ailé; les supérieures sessi-
les, semi-embrassantes. Capitules penchés,
à corolles jaunâtres. La seule espèce connue
est originaire de Sibérie. (J. D.)
MLGAïlOlîIA, DC. bot. ph. — M.DeCan- !
dolle ( Prodr . ii, p. 446) donne ce nom à une
sect. du g. Prosupus , caractérisée par des
anth. non glanduleuses. (Sr.)
ALGAZ'ELLE (nom arabe de la Gazelle).
mam. — Espèce du groupe des antilopes.
V. ce mot. (I.-G. S.-H.)
ALGÉRIENNE, moll. — On donne vul¬
gairement ce nom à une grande esp. de
Moule édule que l’on trouve particulière¬
ment sur les côtes d’Alger, et qui probable¬
ment est une variété du Mytilus gallo-pro-
vincialis. (Desii.)
ALGIRE. rept. — Nom donné à tort par
Cuvier à un g. de Lacertiens, déjà établi
sous celui de Tropidosaure. V. ce mot.
(G. B.)
*ALGOLOGIE ( Alga , algue; Xoyoç, dis¬
cours). bot. cr. — Mot hvbride qui ne doit
pas plus être conservé que celui d’Algologue.
V. Phvcologie. (C. M.)
ALGUE , Algues, bot. crypt. — Les an¬
ciens n’étaient pas bien d’accord sur le sens
à attacher au mot Alga. Ils comprenaient en
effet sous ce nom, non seulement la plupart
des végétaux qui croissent dans la mer ,
mais encore quelques Lichens , entre autres
l’Orseille ( Rocella ) , qu’ils nommaient Alga
tincioria; mais Pline, qui a introduit ce nom
dans l’histoire naturelle, désignait les ITlves
par le nom de |3pvov. Les modernes ne s’en¬
tendent guère mieux sur la signification pré¬
cise de ce mot. Tournefort plaçait des Pha¬
nérogames et des Polypiers parmi ses Algues,
qui forment une section de sa 17me classe.
Linné vint ensuite , qui réunit sous le nom
A’Algœ une foule d’êtres hétérogènes , tels
que les Hépatiques , les Lichens , les Phy-
cées, le Char a , les Trémelles et les Bys-
sus.
Dans son immortel Généra , Jussieu a bien
séparé de c efarrago, les Hépatiques, dont
il a fait une famille, et le Chara ; mais il a
conservé parmi les Lichens , les Hypoxylées
d’une part, et de l’autre les Byssus , auxquels
il assimile les Conferves, sans doute à cause
de leur texture filamenteuse, rapprochement,
au reste, pardonnable à cette époque, où l’on
connaissait mal les uns et les autres. De¬
puis la science a fait d’immenses progrès.
Quoique négligées dans beaucoup de pays ,
dédaignées même dans quelques uns, et re¬
gardées comme indignes d’occuper un in¬
stant l’esprit d’un homme raisonnable, les
A LG
ALI
273
études cryptogamiques n’ont heureusement
pas été partout frappées de la même répro¬
bation. A l’exemple de Fries , nous considé¬
rons maintenant les Algues comme une
sous-classe, qui se subdivise en 3 familles
que nous examinerons en leur lieu. Ce sont
les Phijcées ou Algues submergées , les Li¬
chens ou Algues émergées, et les Byssacées
ou Algues amphibies (qu’il ne faut pas con¬
fondre avec les Byssinées de la famille des
Champignons), qui tiennent le milieu entre
les lres, dont elles ont le thalle, et les 2es, dont
elles ont la fructification.
Les Algues sont donc pour nous des plantes
agames, vivant dans l’air, au fond des eaux
douces ou salées ou à leur surface , le plus
souvent vivaces , remarquables par une
texture cellulaire ou filamenteuse dans la¬
quelle il n’entre jamais de vaisseaux; en
général libres , vivant isolément ou en so¬
ciété , nues ou enveloppées dans une sorte
de substance gélatiniforme; à végétation
continue ou interrompue par intervalles ,
puisant dans l’humidité ou le liquide am¬
biant les matériaux propres à leur accrois¬
sement, et dans l’air et la lumière les prin¬
cipes de leur coloration, susceptibles eniin
de se reproduire, soit par des gemmes proli¬
fiques développées à leur surface ( gonidia ) ,
soit par des sporules ou des séminules résul¬
tant, autant du moins que nous en pouvons
juger, du seul acte de la nutrition (germes
non fécondés), soit enfin par des sporidies
que contient un nucléus renfermé lui-même
dans des réceptacles ou apothécies diver¬
sement conformés.
Cet ordre, tel que nous venons de le dé¬
finir, est, indépendamment de Y habitus, fort
distinct decelui des Fonginées qui comprend
les vrais Champignons elles Hypoxylées. Le
caractère essentiel et tranché sur lequel est
fondée la distinction, consiste dans la pré¬
sence d’organes gemmacés que Wallroth
a nommés Gonidia ( V . ce mot) et qu’on ne
rencontre dans aucun Champignon. Il y a
encore d’autres différences qui dérivent de
celle-là, comme de n’offrir jamais même
un simulacre de vraies racines, de tiges ni de
feuilles, etc., qu’il serait hors de propos
d’exposer ici. (C. M.)
ALGUES SUBMERGÉES, bot. cr. —
Avec Correa deSerra et plusieurs botanistes
modernes , nous comprenons sous ce nom
toutes les plantes agames vivant dans l’eau
douce ou salée, et nous lui donnons pour
synonyme le mot Phycèes , auquel nous ren¬
voyons pour de plus amples détails. (C. M.)
*ALÏIAGI, Tourn. Manna, Desv. (Nom
arabe de ces plantes), bot. pii. — G. de la fa¬
mille des Légumineuses, sous-ordre des Pa~
pilionacées, tribu des Hédysarées , D.C.,
s. -tribu des Alhagées, D.C. Ses caract. dif¬
férentiels sont les suivants : Cal. à 5 dents
courtes, presque égales. Pétales subiso¬
mètres ; étendard obovale; carène obtuse.
Étam. diadelphes. Ovaire pluri-ovulé; légu¬
me stipité, coriace, oligosperme, à plusieurs
étranglements inarticulés. Herbes suffrutes-
centes ou sous-arbrisseaux; feuilles simples;
stipules minimes; pédoncules axillaires, spi-
nescents ; fleurs rouges, disposées en grappe.
On ne connaît que 3 esp. de ce g.; elles
croissent dans les déserts de l’Egypte et de
l’Orient. VAlhagi Maurorurn, Tourn. ( Eedy -
sarum Alhagi L.) produit une substance
gommeuse et sucrée qui suinte de l’écorce
sous forme de petits grains jaunâtres, et
qui, à ce qu’il paraît, est la manne dont se
nourrissaient les Hébreux, pendant leur sé¬
jour dans les déserts del’Arabie-Pétrée. (Sp.)
*ÂLIBEIITÏE , Alihertia. bot. ph. — Nous
avons établi ce g. qui rappelle la mémoire
du professeur Alibert , pour une plante de
la famille des Rubiacées, connue à la Guyane
française sous le nom de goyave noire. Ce
g. qui a beaucoup de rapports avec les Ge-
nipa , en diffère surtout par des fleurs
unisexuées par avortement; par ses 5 stig¬
mates et par son fruit à 5 loges. Il ne com¬
prend qu’une esp. A. uiilis A. Rich. ( mém .
Rub. p. 154, i. II, P 1), arbrisseau origi¬
naire de la Guyane, portant des feuilles op¬
posées, oblongues, acuminées, et des fleurs
terminales solitaires ou réunies en petit
nombre et presque sessiles. (A. R.)
*AL!BUM (anagramme de Liabum). bot.
pii. — Ce g. diffère du Liabum par les fleurs
du disque, dont l’aigrette est bisériée, à ran¬
gées extérieures en forme de couronne dentée,
l’intérieur garni de nombreuses denticules
sétacées, tandis que les fleurs du rayon
sont pourvues d’une aigrette 1 —sériée et
dentée. L ’Alibum est une herbe à rameaux
triebotomes cylindriques, velus, garnis de
feuilles opposées, presque connées et auri-
culées cnl'è^es ou pinnatifides, couvertes en
1S
T. I.
ALI
ALI
274
dessous d’un duvet blanc lomenteux; les
capitules sont solitaires et réfléchis. La seule
espèce connue appartient à l’Amérique Au¬
strale. (J. D.)
*ALîCTÈRE. Alicleres , Neck. , Schott et
Endl. (Le nom fait allusion à l’ affinité de ce
g. avec les Hélictères). bot. pu. — G. de la
famille des Sterculiacées, tribu des Hélicté-
rées. — Endl. Schott et Endlichcr(Me/c^em.
bot.) lui assignent les caract. suivants : Cal.
oblong-campanulé , renflé, irrégulièrement
5-denté; pétales au nombre de 5, ligulifor-
mes, à onglet nu ou appendiculé; andro-
phore tubuleux; filets anthérifères très nom¬
breux; filets stériles soudés en forme de
cupule semi-5-fîde, engainant la base de
l’ovaire. Ovaire longuement stipité. Styles
5, allongés, soudés. Péricarpe de 5 follicules
rectilignes, polyspermes, d’abord soudés,
finalement disjoints. Ce g., propre à l’Amé¬
rique équatoriale , est fondé sur YHelicteres
carthaginensis L. et quelques autres espèces.
(Sr.)
* ALïCUIiÂlKE. Alicularia , bot. cr. —
Genre de la famille des Hépatiques, tribu
des Jongermanniées , établi par M. Corda.
( Sturm . Fior. germ. II. XIX et XX p. 32) et
admis par M. Nees d’Esenbeck, qui le carac¬
térise ainsi dans ses Europaïscher Leber-
moose , III. p. 448: Périanthe terminal in¬
clus dans un invoîucre urcéolé, auquel il est
adhérent par la base. Orifice du périanthe ré¬
gulièrement denticulé.Calyptre incluse mem¬
braneuse. Capsule divisée jusqu’à la base en
4 valves. Élatères nues , dispires. Anthère
comme dans le g. Jongermanne. Feuilles dé-
combantes. Amphigastres simples, étalés, en¬
tiers. Tiges ascendantes, flexueuses, garnies
de radicules et se ramifiant par innovations.
Une seule esp. européenne , le Junger-
mannia scalaris Schrad. compose ce genre.
(C. M.)
* ALIME. Alima (altjxoç, marin; il eût
été mieux d’écrire : halima). crust. — G.
de l’ordre des Stomapodes , famille des
Unicuirassés, établi par Leach avec ces ca¬
ract. : Carapace étroite; rostre droit, fili¬
forme, avec les angles antér. et postér.
constituant chacun 2 épines ; anneaux oph¬
talmiques et antennulaires se voyant à
découvert sous le ventre. Yeux dirigés en
dehors, portés sur des pédoncules longs, cy¬
lindriques. Bouche située très loin du front ,
vers le tiers postér. de la face infér. de la ca¬
rapace. Abd. étroit, allongé. Fausses pattes
grandes, généralement dépourvues de bran¬
chies. — Ce g. renferme 3 esp., habitant les
mers d’Afrique, des Indes et de la Nouvelle-
Hollande. (H. L.)
ALIMENTS. Alimenta {alere , nourrir).
physiol. — Les Aliments sont les substances
qui, introduites dans l’appareil digestif,
servent à l’entretien de la vie. Nous les con¬
sidérerons sous le rapport : 1° des éléments
qui les constituent; 2° des combinaisons les
plus simples qui les composent, et que nous
appellerons principes alimentaires-, 3° des
principes comparés entre eux pour former
les aliments que la nature nous présente, et
que nous désignerons par le nom Ü Ali¬
ments composés.
f
I. Eléments constitutifs. Considérés en
général , les Aliments se résolvent dans les
corps simples suivants :V Oxygène, Y Hydro¬
gène, le Carbone , V Azote, le Phosphore , le
Chlore , le Soufre, le Potassium , le Sodium,
le Calcium, le Magnésium , Y Aluminium, le
Silicium, le Fer, le Manganèse.
Aucun de ces divers principes, à l’état
simple et élémentaire, ne sert à l’alimenta¬
tion. Ils font partie des Aliments à l’état de
combinaisons binaires, ternaires, quater¬
naires. Les combinaisons binaires sont bor¬
nées presque exclusivement à l’union avec,
l’oxygène , formant ainsi des oxydes et des
acides. Il en résulte de l’eau , de la potasse,
de la soude, de la chaux, de la magnésie,
de l’alumine , de la silice, des oxydes de fer,
de manganèse; les acides carbonique, phos-
phorique et sulfurique , etc.
Les combinaisons de ces corps binaires
entre eux donnent naissance à des sels de
composition ternaire et quaternaire, qui se
trouvent également dans le règne minéral
et dans le monde inorganique; mais en pro¬
portion incomparablement plus grande dans
le premier que dans le second. Nous appe¬
lons cette classe les principes minéraux.
II. Les autres éléments se réunissent pour
former une seconde classe. lisse distinguent
des précédents, en ce qu’ils se trouvent dans
les aliments en proportion incomparable¬
ment plus grande, et qu’ils en forment ainsi
la base ; ils y présentent des combinaisons
n’existant que dans le monde inorgani¬
que, qu’ils caractérisent sous le rapport
ALI
de la composition élémentaire ; c’est pour¬
quoi nous nommerons ces combinaisons
principes organiques. Ces éléments sont le
Carbone , l’Oxygène , l’Hydrogène et l’A-
izote. Parce qu’ils constituent des principes
élémentaires organiques , il faut qu’ils for¬
ment des combinaisons ternaires ou quater¬
naires.
Les ternaires sont formées de Carbone,
d’Oxygène et d’Hydrogène ; les quaternaires,
des mêmes éléments unis à l’Azote ; ainsi ,
îles unes ne sont pas azotées, les autres le
sont,
III. Les PRINCIPES ORGANIQUES TERNAIRES
iforment plusieurs groupes que nous pouvons
désigner de la façon suivante : 1° les acides;
>2° les principes hydrogénés ; 3° les substances
neutres.
l°Les acides organiques sont: 1° Y Oxali¬
que ; 2° Y Acétique ; 3° le Citrique ; 4° le Tar-
tarique ; 5° le Mali que ; 6° le Gallique ; 7° le
-j Tannique ; 8° le Lactique; 9° le Butirique.
2° Les principes hydrogénés sont : 1° Y Al¬
cool; 2° les Huiles essentielles ; 3° les Rési-
?ies; 4° les Corps gras. Ils forment , parleur
composition , un groupe qui se distingue du
1er, dans lequel les éléments qui prédomi¬
nent sont l’Oxygène et le Carbone. Dans ce¬
lui-ci, les éléments prépondérants sont l’Hy¬
drogène et le Carbone.
3° Les principes neutres sont : le Sucre,
la Gomme, la Fécule, le Ligneux, qu’on
peut représenter exactement comme des
combinaisons de Carbone et d’Eau.
IV. Principes quaternaires. Les principes
azotés se trouvant en abondance dans le rè¬
gne animal, et en proportion bien inférieure
dans le règne végétal, nous commencerons
par les premiers.
I. Ceux du règne animal sont : 1° la Ma¬
tière colorante du sang ; 2° la Gélatine; 3° le
Caséum ; 4° Y Albumen ; 5° la Fibrine.
il. Les principes azotés du règne végétal
sont: 1° la Fungine ; 2° le Caséum végétal ;
3° Y Albumine végétale ; 4° le Gluten.
Les Aliments composés tirés du règne vé¬
gétal consistent dans les différentes par¬
ties des plantes; car il n’est pas une de ces
parties qui ne puisse en fournir à l’homme
ou aux animaux; mais toutes ces parties ne
sont pas également nutritives ; c’est pour¬
quoi nous les diviserons en groupes, suivant
les degrés de cette propriété ; ainsi nous les
ALI 275
rangerons en deux grandes classes , dont
l’une contiendra :
1° Les parties herbacées , ou les feuilles et
les tiges ;
2° L’autre, les racines et les fruits.
V. Les parties herbacées des plantes ont
pour caractère d’être fort aqueuses, et de
contenir une matière solide moins nutri¬
tive; car d’abord, il n’y a pas, en général ,
de fécule, qui est un des principes alimen¬
taires les plus nutritifs; en second lieu, il
y a presque toujours moins de sucre et de
gomme. Il en résulte que les aliments de ce
groupe sont moins nutritifs. Aussi l’homme
n’est-il pas herbivore, dans le sens qu’i!
puisse faire des herbes sa nourriture uni¬
que. Pour qu’il en fût capable, il lui fau¬
drait une organisation fort différente ( V.
Herbivores).
1° Les parties herbacées des Phanérogames
ont, indépendamment des formes, un carac¬
tère manifeste qui les distingue, au premier
coup d’œil , des parties correspondantes du
groupe des Cryptogames : c’est la couleur
verte. Elle est due à un principe qu’on a dé¬
signé par le nom de matière verte , de Chlo¬
rophylle , etc. Elle a sans doute des quali¬
tés salutaires; car une longue expérience a
fait connaître aux marins combien la priva¬
tion des légumes frais dispose au scorbut,
et combien leur usage est puissant pour les
guérir de cette cruelle maladie.
Il y a une distinction à établir sous le rap¬
port des vertus nutritives des différentes
parties herbacées. Les herbes et les feuilles
sont bien moins nourrissantes que les tiges
herbacées consistantes dans leurs parties
décolorées : tels sont les épinards et la chico¬
rée comparés aux cardons et aux asper¬
ges , etc.
2° Les parties herbacées des Cryptogames.
Ici tout est herbacé, puisqu’ici i! n’y a sen¬
siblement ni racine ni fruit, et que ces végé¬
taux alimentaires sont d’une consistance
molle. Ici encore disparaît la matière verte.
Tout est, pour ainsi dire, tige ou feuille
décolorée.
Ce sont : les Lichens, expansions folia¬
cées , très répandues et très abondantes
dans les pays où la nature produit à peine
d’autres végétaux. Le Lichen d’Islande, qui
sert à la nourriture de l’homme, dans les ré¬
gions inhospitalières du pèle arctique, est
276
ALI
ALS
naturellement très amer. Lorsqu’une partie
de son amertume est enlevée par un séjour
prolongé dans l’eau et qu’il est réduit en
farine, on en fait une bouillie avec le lait
de Renne. Sans ce Lichen, ni le Lapon ni le
renne n’existeraient.
Les Champignons , qu’on peut regarder
comme des tiges, ont plus de consistance
que les expansions foliacées. Ils la doivent
à une substance qui a des rapports avec le
ligneux , la f angine. Cependant c’est à cause
de ce principe que les Champignons alimen¬
taires ne sont pas d’une très facile digestion.
YI. Les Racines et Fruits. — Nous n’em¬
ployons pas le mot racine dans le sens stric¬
tement botanique, mais dans une acception
plus large, tel qu’il est usité dans le monde.
Ainsi, nous désignons par là les racines pro¬
prement dites, et en même temps les bulbes
et les tubercules.
Comme les racines et les fruits ont des
principes communs, nous devons les réunir
dans une seule classe, qu’on sous-divisera
selon les qualités les plus saillantes. Ils for¬
ment plusieurs groupes, suivant que les uns
ou les autres sont: 1° piquants ; 2° acidulés ;
3° huileux; 4° doux (sans être farineux);
5° farineux y quel que soit d’ailleurs le goût
accessoire.
1° Les racines piquantes doivent leur goût
à la présence d’une huile essentielle, qui se
trouve surtout dans les racines ou les bulbes
des Crucifères et des Liliacées. Elles servent,
ajuste titre, de hors-d’œuvre ou d’assai¬
sonnement; car l’huile essentielle âcre les
rend trop excitants.
2° Les fruits acidulés réunissent trois prin¬
cipes qui les caractérisent: l’acide, le sucre
et la gelée végétale. Sans le sucre , à cause de
l’acide, ces fruits ne seraient pas alimen¬
taires. On peut les distinguer en : 1° fruits
gélatineux , tels que les groseilles, les mûres,
etc. ; 2° en fruits charnus , à consistance
molle , tels que les cerises, pêches, etc.; et
3° en fruits à chair ferme , tels que les pom¬
mes, les poires, les ananas, etc.
3° Fruits huileux. Ils se divisent naturel¬
lement en deux groupes, suivant que la par¬
tie comestible est fournie par l’enveloppe,
comme les olives, ou par les graines, qui
toutes sont des noix. Ils contiennent une
huile douce, fort agréable, en proportion
telle , qu’elle peut souvent en être tirée oar
expression et fournir aux besoins du com¬
merce. Dans les climats fortunés voisins de
l’équateur, il est de ces fruits qui , par leur
grosseur, leur qualité et leur abondance,
offrent à l’homme une nourriture qui suffit,
en grande partie, à sa subsistance. Le fruit
du Copotier est celle des peuples dans l’en¬
fance de la société, le lait des nations en¬
core au berceau.
4° Racines et fruits doux (non farineux).
1 0 Presque toutes les racines de cet ordre
sont naturelles à nos climats tempérés; mais,
dans l’état de perfection où elles nous ser¬
vent d’aliment, ce sont des produits de
l’art. 2° Les fruits doux sont tous d’origine
étrangère, natifs de climats chauds et pro¬
viennent des Figuiers , des Courges, des
Dattiers, etc. La datte est le fruit des déserts
brûlants ; le dattier ombrage le puits soli¬
taire, et offre, dans ses fruits , au voyageur
exténué, une nourriture suave et substan¬
tielle qui le ranime, lui , ses compagnons,
ses esclaves, ses chevaux, ses chameaux; et
soutient leurs forces, pendant qu’ils conti¬
nuent à parcourir ces plaines arides.
5° Les racines et les fruits farineux. Les ra¬
cines farineuses sont : Yigname, le manioc, la
pomme de terre , etc., toutes natives des pays
chauds. Les racines farineuses sont beau¬
coup plus productives que les graines de
même ordre ; mais la supériorité du produit
est en masse et non en qualités nutritives.
Les fruits farineux proviennent d 'arbres ,
ou sont les graines de plantes herbacées. Les
premiers , comme les racines , sont plus
aqueux, et par conséquent moins substan¬
tiels et nutritifs; ce sont : la banane , Y arbre
à pain , le baquois (fruit du Pandanus odo-
ratissima ) , la. châtaigne, le gland doux , etc.
Les graines farineuses sont presque ex¬
clusivement tirées des Légumineuses et des
Céréales. Les graines des Légumineuses diffè¬
rent beaucoup de celles des Céréales, en ce
qu’elles ont toutes une saveur prononcée ;
ce qui les rend moins nutritives que les Cé¬
réales, qui sont très peu sapides. Les seules
espèces susceptibles d’une bonne panifica¬
tion sont le Seigle et le Froment, surtout ce
dernier, qui est l’aliment par excellence de
l’homme , mais qui, seul , ne suffirait pas
toujours.
VII. Les Aliments composés tirés du règne
animal sont :
ALI
ALI
277
1 ° Les chairs des animaux. Elles présen¬
tent plus de variétés et moins de différen-
ces essentielles que les aliments tirés du
règne végétal. Les variétés y sont presque
infinies, parce que les espèces qui peuvent
servir à notre nourriture y sont, pour ainsi
dire, innombrables; ainsi, à quelques ex¬
ceptions près, les Mammifères, soit herbi¬
vores, soit carnivores, les Oiseaux de tout
plumage , les Poissons de tous genres , les
Crustacés, les Mollusques, et même quel¬
ques Zoophytes , peuvent assouvir notre
faim et sustenter notre corps. La plus grande
différence dans les chairs consiste principa¬
lement dans l’arôme. Nous donnons la pré¬
férence aux animaux domestiques ; d’abord,
parce que nous les avons sous la main; en
second lieu , parce qu’ils sont réellement
plus sains par leur arôme qui est d’une
force moyenne, et par la tendreté moyenne
de leur chair.
2° Le sang est inférieur aux chairs ; d’a¬
bord, par la grande proportion d’eau qui s’y
trouve; ensuite, parce qu’il y manque deux
principes : en premier lieu , la graisse, qui
y est presque en quantité insensible ; en se¬
cond lieu , la gélatine.
3° Le lait est également inférieur à la
chair; d’abord, par la grande proportion
d’eau, puis parce qu’il n’a qu’une seule sub¬
stance azotée ; aussi est-ce la nourriture des
enfants et des petits des Mammifères, ainsi
que des adultes dont les fonctions digestives
sont très affaiblies.
L’homme peut se nourrir exclusivement
des aliments composés tires soit du règne
végétal, soit du régne animal; mais il est
bien plus rare qu’il se nourrisse exclusive¬
ment des dernières. En général , un aliment
en particulier est insuffisant pour sustenter
l’homme ; c’est l’ensemble des éléments for¬
mant son régime qui est capable de le nour¬
rir. V. Nutrition. (Edwards.)
ALISE, bot. pu. — On nomme ainsi le
fruit de l’Alisier ( Cratœgus), que l’on mange
dans quelques parties de la France. (G. L.)
ALISES (Vents). Météorol. — Dans les
mers ouvertes, et au large des côtes, il
existe des vents qui soufflent perpétuelle¬
ment suivant la même direction , et que
l’on nomme vents Alises , d’un vieux mot
français qui exprime l’uniformité et la con¬
stance. Gcs courants d’air s’étendent des
deux côtés de l’équateur et jusqu’au tren¬
tième degré de latitude environ; à ce der¬
nier point, leur direction est inclinée sur
l’équateur, comme celle des moussons;
mais, à mesure qu’on se rapproche delà
ligne équatoriale, leur direction devient de
plus en plus E. ou bien O. En général, la ten¬
dance des vents alisés est de l’E. à l’O. ,
c’est-à-dire dans le même sens que le mou-1
vement diurne du soleil. Malgré l’origine du
mot alisé, il ne faudrait pas croire que ces
vents soient réellement constants en force
et en direction ; car leur vitesse est plus ou
moins accélérée , et leur marche a quelque¬
fois lieu en sens contraire de la direction
principale. Ainsi , dans l’Océan Atlantique,
le vent souffle habituellement de la mer
vers le continent; il est, par conséquent, O.
pour l’Europe et le Sénégal , S. O. pour le
golfe de Guinée, et N.-E. pour le golfe du
Mexique. Dans l’Océan Indien, compris
entre l’Afrique , l’Asie , la Nouvelle-Hol¬
lande, nous trouvons un vent alisé qui or¬
dinairement souffle du S.-E. Dans le Grand
Océan , situé entre l’Asie et l’Amérique ,
on observe des vents dirigés du N.-E. vers
les côtes orientales de l’Asie, et du S.-E.
vers les côtes orientales de la Nouvelle-
Hollande. Ces vents, à leur point de ren¬
contre sous l’équateur, prennent la direc¬
tion de l’E. à l’O. Ils s’affaiblissent lors¬
qu’on laisse l’Asie , pour aller vers l’A¬
mérique; à une certaine distance de ce
dernier continent on éprouve des calmes.
Près des côtes occidentales du Nouveau-
Monde, les vents sont dirigés d’une manière
plus ou moins oblique vers l’intérieur des
terres. Cette obliquité résulte probablement
du voisinage de la Cordillière des Andes.
Au reste, le vent est fréquemment paral¬
lèle à cette immense barrière que la nature
oppose aux vents d’O., en les forçant à se re¬
plier, soit vers le N. , soit vers le S. Enfin ,
dans la zône tempérée septentrionale, les
vents soufflent habituellement de l’O., c’est-
à-dire en sens contraire des vents alisés du
Grand Océan. Ils deviennent N.-E. et S.-O.
près de la zône glaciale; mais ils offrent
beaucoup d’irrégularités.
Si notre globe était entièrement recouvert
d’eau, le soleil, agissant sur un corps par¬
faitement homogène, produirait partout,
entre les tropiques, des vents alisés; mais
.278
ALI
l’Océan est interrompu par de grandes
masses de terre qui , susceptibles, par leur
nature, de s'échauffer plus que l’eau, et par
leurs formes montagneuses d’interrompre les
courants d’air et de les transformer, modi¬
fient singulièrement la direction principale
|de ces derniers , le long des côtes et sur la
terre ferme. Tout ce que nous avons dit ne
se rapporte donc qu’aux résultats de l’action
du soleil sur l’Océan , à une assez grande
distance des côtes. C’est ainsi que, sur la
côte d’Afrique , le vent souffle toujours vers
la terre , à cause de la raréfaction considé¬
rable qu’y subit l’air atmosphérique de ce
continent, tandis qu’au contraire dans le
Grand Océan, qui offre la plus immense
nappe d’eau du globe , les vents alisés sont
réguliers, et présentent les effets dont nous
avons parlé plus haut.
Les vents alisés sont très favorables à la
navigation, lorsqu’il s’agit d’aller de l’E. à
Î’O. ; mais les navires qui doivent se
rendre de l’O. à l’E. sont obligés de sor¬
tir de la zône où régnent ces vents,
La plus ancienne explication de la ten¬
dance générale qu’ont les vents alisés à se
porter de l’E. à l’O. est la suivante : l’air
froid des régions polaires va remplacer à
l’équateur l’air chaud, qui s’élève et se dé¬
verse de droite et de gauche, vers les pôles
de la terre. L’air froid arrive donc en des
lieux où la vitesse de rotation du globe est de
plus en plus grande ; et alors, il paraît mar¬
cher en sens contraire, c’est-à-dire d’Orient
en Occident, la terre le heurtant par l’effet
de son mouvement d’Occident en Orient.
Ce raisonnement, s’il était juste, s’ap¬
pliquerait à merveille, dit M. Saigey, à l’air
de nos régions tempérées , où la chaleur et
le mouvement de rotation croissent beau¬
coup plus rapidement que vers l’équateur;
en sorte que nous devrions éprouver un ou¬
ragan perpétuel , dirigé de l’E. à l’O. ; mais
au contraire le vent dominant , marche de
l’O. à l’E.
Pour résoudre cette difficulté, on a pré¬
tendu que l’air qui, dans la zône torride,
s’élève et se déverse vers les pôles, produit,
dans les hautes régions de l’atmosphère , un
vent contraire à celui qui règne dans les
couches inférieures; et que ce vent s’abais¬
sant de proche en proche, finit par atteindre
la surface de la terre , à peu près vers le
quarantième degré de latitude. Mais à éga¬
lité de chaleur du sol, le décroissement
de température des couches d’air à l’équa¬
teur est six fois trop lent pour que les cou-'
eues inférieures puissent monter vers le ciel;
d’ailleurs si ces couches montaient, elles se
|
refroidiraient par leur expansion, et il n’y
aurait pas de motif pour qu’elles se déver¬
sassent sur des couches demeurées plus
chaudes. On donnait donc une très fausse
idée de ces mouvements, lorsqu’on les assi¬
milait à ceux de l’air dans une cheminée.
Enfin, les molécules placées à l’équateur
tournent plus vite que celles de nos régions,
mais elles ne peuvent échanger leur place,
sans échanger en même temps leur vitesse.
Les vents ne varieraient ni en direction ni
en intensité, si, toutes les autres circon¬
stances demeurant invariables , la terre ne
tournait pas sur son axe, ou bien changeait
la rapidité et le sens de son mouvement
diurne.
L’astronome Halley avait déjà rejeté l’ex¬
plication précédente des vents alisés. Il
croyait que le soleil, échauffant l’atmosphère
d’Orient en Occident, produisait un vent
dans cette direction; mais il oubliait que
les actions qui se passent entre les molécules
d’air sont nécessairement réciproques, en
sorte qu’une molécule qui en repousse une
autre versl’O., doit être repoussée par celle-
ci vers l’E. avec une égale force.
L’explication ordinaire des vents alisés,
des moussons et des brises, repose sur ce
fait général, que l’air froid coule par le bas
vers l’air chaud , et que celui-ci se déverse
par le haut sur le premier. A l’appui de
cette théorie, on cite l’exemple suivant:
deux chambres contiguës étant inégalement
échauffées, si l’on vient à ouvrir une porte
de communication, il s’y établit aussitôt
deux courants d’air, l’un, inférieur , qui va
de la chambre froide à la chambre chaude ,
l’autre , supérieur , qui marche en sens con¬
traire, et tous deux pouvant être rendus
sensibles par les directions que prennent les
flammes de deux bougies placées dans ces
courants.
Il résulterait de là que, dans tous les lieux
peu élevés au-dessus du niveau des mers,
on ne devrait ressentir que des vents froids
se dirigeant des pôles vers l’équateur, et,
sur les hautes montagnes ou dans les cou-
ALI
ALI
ches supérieures de l’atmosphère, des vents
chauds marchant en sens contraire. Or ,
dans tous les pays, on éprouve indistincte¬
ment des vents chauds et des vents froids ,
non seulement d’une saison à l’autre , mais
encore à des époques très rapprochées ; et
ces vents peuvent être excessivement chauds,
aussi bien qu’excessivement froids.
Les vents alisés ont assurément pour
cause principale, les températures si variées
de la surface du globe; mais jusqu’à pré¬
sent, on n’a pu faire un pas dans le dé¬
veloppement de cette théorie, sans heurter
quelques lois de la mécanique. (R.)
ALISIER. ou Alizier. Crcitœgus, L. Spach.
bot. ph. — G. de la famille des Pomacées,
offrant les caract. suivants (Spach , Monogr.
Pom. Suites à Buff. Plant. Phan. 2. p. 98. ) :
Cal. urcéolé , semi-infère, 5-denté ; dents
marcescentes ; pétales 5, cuculli formes, bar¬
bus au-dessus de l’onglet. Étam. divergentes
ou conniventes. Ovaire 2-locuîaire; styles 2,
laineux et cohérents inférieurement, diver¬
gents ou arqués en dehors; stigm. petits,
tronqués. Péricarpe ombiliqué aux 2 bouts,
2-loculaire ; loges 1 ou 2-spermes; endocarpe
membraneux.Feuillespenninervées, simples,
églanduleuses, souvent incisées oupennati-
fides. Stipules sétacées, très petites. Ra-
mules florifères, allongés. Fleurs odorantes,
blanches ou rarement rosées, disposées en
cimes eory mbi firmes ; anthères jaunes; mé¬
socarpe farineux. Ce g. est propre au nord
de l’ancien continent; dans les limites que
nous lui avons assignées, il renferme 8 ou
9 esp. qui se cultivent comme arbres d’or¬
nement; leurs fruits sont mangeables, mais
insipides. (Sp. )
ALISMA oufluteau. Alisma (aWpa, plan¬
tain d’eau ). bot. pii. — Ce g., type de la fa¬
mille des Alismacées, se compose d’environ
8 espèces. Ce sont des plantes herbacées ,
vivaces, qui croissent dans les lieux maréca¬
geux, sur le bord des étangs et des rivières.
Leurs tleurs forment ordinairement une esp.
de grappe ou de panicule terminale, au som¬
met d’une hampe nue. Chacune d’elles pré¬
sente un calice de 6 sépales; 3 extér. verts
et de nature foliacée, et 3 intér. minces ,
roses et tout-à-fait semblables à des pétales.
Les étam. sont au nombre de G ; les ovaires
très nombreux, réunis en une sorte de tête,
au centre de la fleur, deviennent autant
279
d’akénes indéhiscents. On a retiré de ce g.
les esp. peu nombreuses qui contiennent
12 étam. et plus, pour en former un g. que
le prof. L. C. Richard a désigné sous le nom
d ’ Echinodorus ( V. ce mot). Presque toutes
les esp. de ce g. sont européennes. L 'A.
plantago L., vulgairement plantain d’eau, est
l’esp. la plus commune et la plus générale¬
ment répandue. C’est une grande et belle
plante, à feuilles ovales, aiguës, marquées de
3 à 9 nervures parallèles, portées sur de
longs pétioles; ses fleurs assez petites forment
une sorte de panicule allongée. La racine
de cette plante a été considérée dans quel¬
ques pays et particulièrement en Russie ,
comme un remède efficace contre l’hydro-
phobie. 3 esp. sont exotiques, 2 sont ori¬
ginaires d’Amérique,, V A .parviflorum Pursh*
et VA. tenellum Martius ; 1 du Népaul ,
VA. rend forme , Don. ; VA. damasonium
L., forme un g. à part. Y. Damasonium.
(A.R.)
ÂLIPEDES* [ala , aile; pes , pedis , pied).
mam. — Nom des Chéiroptères ( V. ce mot)
dans la Zoologie analytique de M. Duméril.
(C.D’O.)
ALISMACÉES. Alümaceœ. bot. pii. —
Famille naturelle de Plantes monocotylédo-
nes, à étam. périgyniques , établie par L. C.
Richard, pour les g. Alisma, Damasonium et
Sagittana , placés primitivement par A. L.
de Jussieu dans la famille polymorphe des
Joncs. Yoici les caract. qui la distinguent:
Cal. de 6 sépales, à peine unis par leur
base, et dont 3 intér. minces, colorés et pé-
taloïdes, et 3 extér. verts. Etam. G ou davan¬
tage, insérées tout-à-fait à la base des sé-*
pales. Pistils en nombre très variable , dis¬
tincts et quelquefois réunis en tête au centre
de la fleur. Ovaire à une seule loge, conte¬
nant 1 ou 2 ovules dressés, attachés à une
suture interne ou pariétale. Les fruits sont
autant de carpelles distincts, uniloculaires*
indéhiscents , dont la graine , dépourvue
d’endosperme, contient un embryon ordi¬
nairement recourbé en forme de fer-à-che-
val. — Les Alismacées sont des plantes her¬
bacées, dépourvues de tige, c.-à-d. n’ayant
que des hampes florifères et rameuses. Elles
croissent ordinairement sur le bord des eaux,
et appartiennent généralement à l’Europe;
quelques unes néanmoins ne croissent que
sous les Tropiques.
AL K
280
Par leur port et l’aspect général de leurs
fleurs , les Alismacées ont beaucoup de res¬
semblance avec les Renonculacées , qui ap¬
partiennent à la grande division des Dicoty-
lédons polypétaïes, à insertion hypogyne.
Les Alismacées se trouvent rapprochées des
Butomées par leur structure. Elles en diff è¬
rent par leur calice, dont 3 sépales seulement
sont pétaloïdes, et surtout par leur ovaire ne
contenant qu’un ou deux ovules, tandis que,
dans les Butomées, il en contient un grand
nombre attachés à la face interne de l’ovaire.
Rob. Brown ( Prodr . FL Nov.-Holl.) pla¬
çait dans la famille des Alismacées le g.
Triglochin , qui fait partie des Juncaginées,
elle g. Potamogeton , type des Naïadées. F.
ces différents mots.
Les g. suivants constituent la famille des
Alismacées : Alisma , L.; Sagittaria, L.;Da-
masonium, Juss.; Echinodorus> Ri ch.; Hydro-
mystria, Meyer. (A. R.)
* ALISMÉES ( altcrpia , plantain d’eau).
bot. pii. — Ce nom a été donné par Bartling
à une tribu de la famille des Alismacées ,
ayant pour type le g. Alisma. (G. d’O.)
ALISMOIDES. Atismoideœ. bot. pii. —
Ventenat ( Tabl . du Règne Vêgét ., iï, p. 157),
éclairé par les observations de Gærtner, avait
séparé de la famille des Joncs de Jussieu les
g. dépourvus d’endosperme, pour en former
une famille qu’il nommait Alismoïdes; mais
ces g., mieux étudiés par L. G. Richard , ont
constitué 3 familles distinctes: les Alisma¬
cées, les Butomées et les Juncaginées. V. ces
mots. (A. R.)
ALISMORCHIS (aWfxoc , plantain d’eau;
opxtç, orchis). bot. pii. — La plante ainsi
nommée par Du Petit-Thouars forme le type
de notre g. Centrosia, dans la famille des Or¬
chidées. F Centrosie. (A. R.)
* ALIX. bot. pn.-Commerson avai t appliqué
ce nom à des arbrisseaux de la famille des
Composées , originaires des îles de l’Afrique
australe et réunis aujourd’hui au g .Psiadia.
F. ce mot. (J. D.)
ALKALÏ. ciiim. — F. alcali. (G. d’O.)
*ALKANNA. — G. de la famille des Bora-
ginacées, proposé par Tausclier ( Flor ., 1824),
et réuni comme synon. à la div. (a. baphor-
hiza , Link) du g. Anchusa. {F. Endl. Gen,
PL). (G. L.)
ALKOOL (mot arabe qui signifie subtil).
ciiim. F. alcool. (G. d’O.)
ALL
*ALKEKE\Gl (nom arabe), bot. ph.— G.
établi par Tournefort {Inst.) et réuni au Phy-
salis de Linné, qui en a fait la dénomination
spécifique de l’espèce type. (G. L.)
* A LL A G O PA PPL S (à)Jay-J , changement;
waw7roç , aigrette), bot. pu. — G. de la famille
des Composées, tribu des Astéroïdées, établi
par Gassini, et réuni par JVJ. De Candolle à son
g. Jasione, où il constitue une section que ca¬
ractérisent ses capitules discoïdes, homoga-
mes, ses fruits à angles velus, son aigrette
dont la rangée intérieure est formée de 5-7
soies filiformes , scabres , et l’extérieure de
soies également peu nombreuses et courtes.
L’Allagopappus est originaire des Canaries;
c’est un arbrisseau à feuilles glanduleuses.
(J. D.)
* ALLAGOPTERA ( àlAyri , différence;
7tt epov , penne), bot. pii. — Nees von Esenbeck
a désigné sous ce nom, dans le voyage au Bré¬
sil du prince de Neuwied, un g. de Palmier
dont il n’a pas fait connaître les caractères.
(Ad. B.)
ALLAITEMENT, mam. — Dépendante
des organes qui caractérisent principale¬
ment les Mammifères, la fonction de l’Allai¬
tement appartient exclusivement aux ani¬
maux de cette classe. Le lait, dont ces ani¬
maux ont seuls le privilège de nourrir leurs
petits pendant les premiers temps de leur
existence, est sécrété par des glandes dési¬
gnées sous le nom de mamelles, dont le nom¬
bre et la position relative diffèrent suivant
les espèces ; mais qui , envisagées d’une ma¬
nière générale , présentent constamment la
même structure anatomique {F. mamelles).
Les modifications que subissent ces organes,
durant la gestation et après l’accouchement,
constituent un phénomène remarquable.
Presque aussitôt que le travail de la concep¬
tion a commencé à s’effectuer dans l’utérus,
une excitation sympathique se fait sentir aux
glandes mammaires , qui ne tardent pas à
devenir le centre d’une fluxion évidente.
Leur volume augmente rapidement; une
sensibilité insolite se développe dans leur
parenchyme ; le tissu cellulaire qui les en¬
vironne et la peau qui les recouvre semblent
s’œdématier un peu ; enfin, ces glandes , sur
la fin de la gestation, sont devenues le siège
d’une sécrétion particulière. Cependant, le
liquide sécrété alors ne s’écoule, le plus sou¬
vent encore, que sous l’influence de près-
ALL
ALL
281
sions assez fortes ou de succions réitérées.
Ce n'est encore qu’une sorte de sérosité
transparente, incolore et dénuée de consis¬
tance ; mais , immédiatement après le part ,
cette sérosité s’opacifie rapidement, s’épais¬
sit un peu , et se colore en blanc ou plutôt
en blanc bleuâtre {colostrum). Plus tard en¬
fin, ce nouveau produit se modifie à son
tour, et acquiert définitivement les proprié¬
tés nutritives que réclame sa véritable des¬
tination {lait). — Une chose digne de remar¬
que, est l’art merveilleux avec lequel, dans
ces diverses transformations, la nature se
subvient à elle-même. Le premier liquide ,
en effet, prépare et lubrifie les voies d’écou¬
lement; et, si le colostrum n’est point encore
une véritable substance alimentaire, la lé¬
gère action purgative dont il est doué a
pour objet d’expulser de l’intestin du nou¬
veau-né, le méconium , dont le lait propre¬
ment dit ne l’eût point débarrassé. Ajoutons
enfin, que, pour s’approprier aux besoins
croissants et à la puissance digestive du nou¬
vel être dont il fait l’unique aliment , ce lait
lui-même , au fur et à mesure qu’on s’éloi¬
gnera de l’époque du part, va devenir de
plus en plus nourrissant, c’est-à-dire de plus
en plus riche en matière butyreuse et en ca¬
séum. — Ne pourrait-on pas déduire de ce fait
d’observation vulgaire (puisque nos paysans
le constatent journellement sur le lait de
leurs chèvres et de leurs vaches), que nous
faisons de véritables contre-sens en hy¬
giène, lorsque nous confions nos enfants
nouveaux-nés à des nourrices qui souvent
allaitent déjà depuis un an et plus?
Très variable suivant les espèces, la durée
de l’allaitement est ordinairement en rap¬
port avec celle de la gestation , de la crois¬
sance et de la vie totale de l’individu ; mais,
quel que soit le temps qu’elle se prolonge,
cette fonction établit toujours dans l’orga¬
nisme une sorte de dérivation , qui neutra¬
lise l’action physiologique de certains viscè¬
res , et s’oppose à l’accomplissement de plu¬
sieurs autres fonctions. C’est ainsi que le
phénomène de la menstruation est suspendu
chez les femmes qui allaitent, tandis que les
femelles des animaux , placées dans la même
conjoncture , échappent à la périodicité de
ces sortes de congestions utérines, dé¬
terminant chez elles , en d’autre temps, la
propension instinctive au coït, qu’on a dé¬
signée sous le nom de rut. — Si pourtant, en
raison de quelque circonstance particulière .
une conception intempestive survient chez
la femelle qui allaite , ce nouveau travail de
l’utérus trouble celui des mamelles, et le
lait, en même temps qu’il s’appauvrit et s’al¬
tère dans sa composition chimique, diminue
rapidement en quantité, si même il ne cesse
complètement de se reproduire. Les moin¬
dres connaissances en physiologie suffisent
pour expliquer comment , dans l’espèce hu¬
maine, des travaux forcés , une maladie ac¬
cidentelle ou quelque affection morale à la
fois vive et prolongée, sont susceptibles de
donner lieu au même résultat.
Suivant leur conformation et la position de
leurs mamelles, les diverses esp. de mammifè¬
res ont une manière différente de procéder à
l’allaitement de leurs petits ; ainsi , les Sin¬
ges , comme la femme , se servent de leurs
membres antérieurs pour élever leurs petits
à la hauteur de leurs mamelles, qui ont leur
siège à la poitrine, tandis que d’autres ani¬
maux s’accroupissent simplement sur les
leurs, pour leur donner à téter. Enfin , il est
d’autres espèces (tous les g. de Ruminants ,
par exemple) chez lesquelles, le petit naît
avec assez de forces pour se tenir tout d’a¬
bord sur ses membres, et vient de lui-même
saisir le mamelon. — On trouvera à l’article
Marsupiaux les particularités relatives à
l’allaitement des Animaux à bourse. Quant
à l’allaitement des Cétacés qui fut , pendant
ces dernières années , un des points les plus
controversés de l’histoire naturelle , nous
nous abstenons d’émettre notre opinion dans
une question que nous ne regardons point
comme jugée, et qui, pour recevoir une so¬
lution définitive, nous paraît exiger de nou¬
velles observations. Tout ce que l’on sait de
positif là-dessus, c’est que ces animaux
sont réellement pourvus d’une glande mam¬
maire ; que cette glande est située au devant
de l’anus ; que, de plus, enfin, elle est mu¬
nie d’un muscle particulier qui , en se con¬
tractant, aurait pour objet d’en déterminer
la compression, et par suite, l’écoulement
du lait : sorte de disposition que présen¬
tent d’ailleurs plusieurs autres animaux ,
chez lesquels l’absence de lèvres rend la
succion impossible. V. Cétacés. (A. Teste.)
ALL AM AND A, Schreb.,L.; Orelia, Aubl.
(Allamand, professeur d’hist. nat. à Leyde).
18*
ft
T. I.
282
ALL
ALL
— - G. de la famille des Apocynacées, sous-
ordre des Carissées, fondé par Linné ( Man -
tiss. 214), et adopté par tous les botanistes
postér. En voici les caract. essentiels ; Cal.
5-fide. Cor. hypogyne, infundibuliforme , à
tube cylindrique, à gorge pourvue de 5
squames ciliées , à limbe campanulé , am¬
ple, dont les 5 div. sont obtuses et inégales.
Étam. 5 , incluses , insérées à la gorge de la
corolle; anth. sagittées, subsessiles , conni-
ventes. Ovaire uniloculaire, comprimé. Ovu¬
les nombreux, enveloppés par le placenta
marginal, auquel ils sont appendus par des
funicules assez longs. Capsule coriace , sub¬
arrondie , elliptique, comprimée-lenticu-
laire, hérissée de pointes, uniloculaire et
longitudinalement bivalve. Graines nom¬
breuses , suspendues aux bords valvulaires
par un funicule qui part d’un ombilic ven¬
tral, imbriquées inférieurement, un peu
comprimées et ceintes d’une large aile mem¬
braneuse. Embryon dressé dans un albumen
cartilagineux, peu abondant, à cotyl. folia¬
cés, ovales-cordés, à radicule linéaire-acu-
minée, centrifuge. — Les Allamanda sont des
arbrisseaux ou sous-arbrisseaux dressés ou
grimpants, appartenant à l’Amérique tropi¬
cale; leurs feuilles sont verticillées ; leurs pé¬
doncules multiflores, terminaux et inter pé-
tiolaires; leurs fleurs belles, jaunes. On en
cultive plusieurs esp. dans les serres d’Eu¬
rope. La plus commune et l’une des plus
remarquables est VA. Linnœi Don [A. ca-
thartica L., non A. cathartica Aubl.). (C. L.)
*ALLA]\IA, Benth. (Allan Cunningham ,
botaniste anglais), bot. pij. — G. de la fa¬
mille des Légumineuses, sous -ordre des
Swartziées. L’auteur de ce genre en ex¬
pose ainsi les caractères ( Book. Joum. of
Bol. 2, page 91; mars 1840) : Cal. cupu-
liforme , coriace , valvaire , irrégulière¬
ment 4-ou 5-lobé. Cor. de 5 pétales amples,
irrégulièrement imbriqués en préflorai¬
son. Etamines très nombreuses, confor¬
mes, périgynes de même que la corolle.
Anthères oblongues-linéaires. Ovaire stipité,
pluri-ovulé. Style épaissi à la base, filifor¬
me, pointu. Stigmate petit. Péricarpe in¬
connu. L’esp. sur laquelle est fondé ce g.
est un grand arbre , trouvé récemment par
Schomburg, en Guyane; les feuilles en sont
impari-pennées, à pétiole aptère , long d’un
1/2 pied et plus; les folioles grandes, co¬
riaces , cotonneuses en dessous; les fleurs
sont disposées en longues grappes; la corolle
est grande, blanche, étalée. (Sp.)
AÏJ AMTK , Cerin d’Hisinger. min. —
Esp. minérale dédiée par Thompson au mi¬
néralogiste anglais R. Allan. Ce minéral ,
encore rare dans les collections , a été dé¬
couvert, parGiesecke, au Groenland, dans
des roches micacées ; on l’a retrouvé, depuis,
dans une roche feldspathique à Riddaryt-
tan, en Westermanie. Il a d’abord été pris
pour une variété delà Gadolinite, à laquelle
il ressemble beaucoup par son aspect; mais
il en diffère en ce que sa poussière, mise
dans l’acide nitrique légèrement chauffé,
conserve sa couleur et ne s’y résout pas en
gelée. L’Allanite est une substance noire et
vitreuse qui fond difficilement au chalu¬
meau, est assez dure pour rayer le verre, et
pèse spécifiquement 3,4. D’après l’analyse
qu’en a faite Thompson, on doit la considé¬
rer comme un Silicate de Cérium , de chaux
et de fer. L’Orthite et le Pyrorthite de Ber-
zélius n’en sont probablement que de sim¬
ples variétés, provenant du mélange de quel¬
ques principes accidentels. Beudant place
l’Allanite dans un appendice, à la suite de
l’esp. Cérine (ou Cérium silicaté noir). Ce
minéral est cristallisé en prismes quadran-
gulaires , dont la coupe transversale paraît
être un rhombe, très peu différent du carré.
(Del.)
AUAM'ITES (allusion synon. ààMaç,
av-roç, saucisson. V. Allantus). ins. —
M. Newman [Ent. Mag.; Attempt. Dir. of
Brit. Ins. bit. nat. ord .) forme sous ce nom
un groupe appelé par lui natural order , et
renfermant les g .lYematus, Cladius , Crœsus,
Emphytus , Dolerus , Dosytliœus , Fenusa,Se-
landria, Aihalia, qui appartiennent à la fa¬
mille des Tenthrédiniens (Porte-Scie, Lat.).
T. ce mot. (Bl.)
ALL ANTODI A ( àMaç , avroç , saucis¬
son ; îT^oç, apparence; allusion à la forme
des indusies). bot. cr. — R. Brown a établi
ce g. dans son Prodrome de la Flore de la
Nouvelle -Hollande. Il y comprenait alors
deux esp. de ce pays et X Aspidium uni -
brosum. Ce g. , très voisin des Asplénium et
surtout de VAthyrium , en diffère , suivant
cet illustre botaniste , par son tégument re¬
courbé en forme de voûte (indusium fomlca-
tum ) , adhérent d’abord par ses 2 bords à la
ALL
ALL
283
nervure, le long de laquelle les capsules sont
i nsérées en un grou pe ou sore allongé, et s’ou¬
vrant ensuite par son bord intér. L’esp. qui
a servi de type à ce g., est X A. australis.
Kaulfuss y a plus tard ajouté les Aspidium
scandicinum Willd. et axillare Sw.-Kunze et
Wallichy en ont encore ajouté deux autres.
Plus récemment , Presl a cru devoir suppri¬
mer ce g., en réunissant les esp. que R.
Brown et Kaulfuss y avaient placées, au g.
Athyrium ‘ celle de Kunze aux Diplazium ,
et plaçant X Allaniodia Brunonis de Wallich
dans son nouveau g. Hemidyclium. Il est
certain que les Allantodia sont très voisins
des Athyrium, tant par leurs caract. que par
leur port ; mais leur identité ne paraît pas
encore bien prouvée. (Ad. B.)
ALLANTOÏDE (à)Aaç , avToç , boyau ; tî-
Soq, forme), mam. — Sorte de sac membra¬
neux, faisant partie de l’arrière-faix des Mam¬
mifères , et ayant son siège entre le Chorion
et l’Amnios. On croit généralement que
cet organe, dont la cavité communique
avec la vessie du fœtus, au moyen d’un
canal nommé Ouraque , a pour objet de
recevoir l’urine que sécrètent les reins ,
pendant la vie intra-utérine. Très évidente
chez les animaux où , suivant les esp., elle
affecte des formes différentes, l’Allantoïde
n’existe chez l’homme qu’à l’état rudimen¬
taire. Cette membrane, en effet, est si peu
apparente dans l’œuf humain , que, malgré
les ingénieuses démonstrations de M. Vel¬
peau et le savant mémoire présenté par ce
médecin à l’Académie des sciences sur ce
sujet (1835), plusieurs anatomistes doutent
encore de son existence. Il n’est d’ailleurs
pas de physiologiste qui n’ait constaté l’im¬
perforation de l’ouraque sur des fœtus non
à terme. (A. Teste.)
ALLANTES ( àMa ç , «vroç , saucisson ;
forme de l’Insecte), ins. — G. de la famille
des Tenthrédiniens , de l’ordre des Hymé¬
noptères , établi par Jurine ( JVouv . Méthode
de classer les Hym.) , qui le distingue des
Tenthredo, auxquelles l’ont réuni Latreille
( R'erjn . anim .) et Lepeletier de St-Fargeau
(Monog.Tenth.), par des antennes composées
d’au moins 9 articles , et par des ailes supér.
présentant 4 cellules cubitales. Ce g. ren¬
ferme un très grand nombre d’esp. généra¬
lement indigènes, dont les plus répandues
en Europe sont les A. Scrophulariæ (Ten¬
thredo Scrophulariœ Fab.), lividus ( Tenth . li-
vida Fab ) , nassatus ( Tenth. yiassata Lin. ,
Fab.). (Bl.)
ALLASIA, Loureir. ( àDSç , saucisson;
forme du fruit), bot. ph. — G. incomplète¬
ment connu , et qui paraît appartenir à la
famille des Cucurbitacées. Loureiro ( Flor .
cochinch .) en donne les caract. suivants ;
Fleurs hermaphrodites. Cal. 5-fide; lanières
pointues , poilues. Pétales au nombre de 4,
poilus. Étam. 4. Style subulé. Baie grosse ,
charnue, oblongue, obtuse, pendante, l-lo-
culaire. Graines ovales, comprimées, nidu-
lantes. — L’unique esp. sur laquelle se fonde
ce g., est un arbre de la côte de Mozambique,
dont les feuilles sont digitées, les pédoncules
terminaux, multiflores. (Sp.)
ALLECELA. ins. — G. de Coléoptères hé-
téromères, famille des Hélopiens, établi par
Fabricius et adopté par Latreille dans son
ouvrage intitulé : Familles naturelles , où il
le place dans sa tribu des Cistélides. Les ca¬
ract. de ce g. , suivant M. Solier, sont : Pé¬
nultième art. du tarse ayant en dessous, au
moins aux antérieurs, une pelote membra¬
neuse plus ou moins prolongée sous le der¬
nier. Yeux ne convergeant pas entièrement
en dessous. Dernier art. des palpes maxil¬
laires notablement transverse et tronqué
carrément au bout. Premier art. des tarses
antér. étroit, filiforme, notablement plus
long que les 2 suivants réunis ; 3me art. des
4 tarses antér. subtronqué. M. Dejean , dans
son dernier Catalogue , mentionne 35 esp.
d’Allécules , dont 2 seulement sont d’Eu¬
rope. Nous ne citerons que XAllecula morio
Fabr., qui a servi de type au g. , et qui est
de Suède. (D.)
*ALLENDEA. bot. ph. — G. delà famille
des Composées, encore très mal défini. Il a
pour caract. : Des capitules multiflores ,
dont les fleurs du disque , en petit nombre,
sont hermaphrodites, tubuleuses , à 5 dents
révolutées; celles du rayon, femelles, fili¬
formes, ligulées, et disposées sur plusieurs
rangs; l’involucre est composé d’écailles ai¬
guës , imbriquées ; le réceptacle convexe
porte des petites paillettes (fimbrilles) pres¬
que aristées au sommet; fruit...; aigrette par
uniforme, poilue. — L ’Allendea, décrit par
Lallave et Lexarca, est une herbe du Mexi¬
que, couverte d’un duvet tomenteux, soyeux,
à rameaux droits , couverts de feuilles op-
284
ALL
posées , connées , largement lancéolées , tri-
nervées en dessous , et présentant 1-2 dents
glanduleuses. Les capitules, disposés en co-
rymbe, sont longuement pédicellés. (J. D.)
*ÂLLIACÉES. Alliaceœ [allium, ail), bot.
pu. — Tribu indiquée par Link ( Handb .)
dans la famille des Liliacées, et qu’on réunit
assez généralement à la tribu des Scillées,
Bartl. (ou des Hyacinthées, selon d’autres),
de la même famille. Elle ne contenait que
le g. Allium, divisé en 5 sous-genres , Moly ,
Mœnch. ; Opliioscordon, Wallr. ; Codonoprci-
sum , Reich. ; Schenoprasum, Kunth, ou Por-
rum, Tourn. V. ces mots et allium. Peut-être
mériterait-elle d’être distinguée. (G. L.)
ALLIAGE. MIN. CHIM. ET MÉTALL. — On
nomme ainsi le résultat de la combinaison ,
opérée par la fusion, de 2 ou plusieurs mé¬
taux. Par exception cependant, les produits
dont le mercure fait partie se nomment
Amalgames .
Les alliages ne sont souvent que de simples
mélanges, pouvant se faire en toutes pro¬
portions; mais, dans certains cas, ce sont
des combinaisons en proportions détermi¬
nées, et susceptibles de cristalliser autre¬
ment que ne le feraient leurs composants.
Tous les alliages sont solides, à l’exception
de ceux dans lesquels le mercure prédo¬
mine. Ils sont opaques , ont l’éclat métalli¬
que, et une couleur qui leur est propre. Ils
sont moins bons conducteurs de la chaleur
et de l’électricité, que les métaux qui en
font partie. Leur densité diffère en géné¬
ral , tantôt en plus , tantôt en moins , de la
densité moyenne des métaux qui les consti¬
tuent. Ilssont, la plupart du temps, plus durs
et moins ductiles que leurs composants ,
souvent aussi plus oxydables, généralement
plus fusibles.
Les métaux que l’on allie le plus fréquem¬
ment sont : ï° le cuivre et le zinc , qui con¬
stituent le laiton , alliage dont on obtient
plusieurs variétés distinctes par la couleur
et la densité, suivant que l’on varie la pro¬
portion de ses éléments; 2° l’étain et le cui¬
vre, qui forment le bronze, employé si sou¬
vent pour les cloches , les statues, les mé¬
dailles, et une multitude d’autres objets;
3° le plomb et l’antimoine (5 parties du pre¬
mier et une du second) avec lesquels on fond
les caractères d’imprimerie. L’antimoine sert
dans ce cas à donner au plomb assez de du-
ALL
reté pour résister à une forte pression. On
emploie aussi dans les arts plusieurs autres
alliages, tels que ceux de mercure et d’é¬
tain, de mercure et d’or, d’étain et de
plomb , d’étain et de cuivre, de fer, de cui¬
vre et d’or, de plomb et d’antimoine , et l’al¬
liage fusible de d’Arcet, composé de bis¬
muth , de plomb et d’étain. (G. d’O.)
ALLIAIRE. Alii aria, Adans. [Allium, ail,
à cause de l’odeur de cette plante), bot. pii.
— G. de la famille des Crucifères, tribu
des Siliqueuses, offrant les caractères sui¬
vants [Spach , Suites à Buff., Plant, ph., 6 ,
p. 413) : Sépales 4, très caducs, subnavicu-
laires; les 2 latéraux plus larges. Pétales
4, onguiculés; glandules 4 (opposées aux 4
sépales) , inégales ; les 2 latérales plus grosses,
en forme de fer-à-cheval , entourant la base
des filets impairs ; les 2 autres petites , den-
tiformes,. obtuses, insérées une à une der¬
rière chaque paire de filets. Elam. 6; filets
filiformes , rectilignes , un peu divergents ;
anth. sagittiformes-oblongues. Ovaire grêle,
4-gone, 2-loculaire, multi-ovulé; style très
court, columnaire; stigm. pelté, orbicu-
laire. Silique columnaire, apiculée, tétraè¬
dre, 2-loculaire, 2-valve, polysperme; val¬
ves tantôt 1-nervées, tantôt sub-3-nervées ,
émarginées; nervures placentairiennes sub¬
carénées, très saillantes. Graines suspen¬
dues, 1-sériées dans chaque loge, cylindri¬
ques , gibbeuses antérieurement , striées
longitudinalement, immarginées ; cotylé¬
dons rectilignes ou pliés transversalement
en carène , semi-cylindriques ou concaves ;
radicule flexueuse ou géniculée , oblique¬
ment dorsale. — Herbe bisannuelle ; pubes¬
cence nulle ou simple ; feuilles crénelées ou
dentées, pétiolées; grappes terminales, feuil-
lées à la base, nues supérieurement, multi-
fiores, lâches après la floraison; pédicelles
fructifères horizontaux ou divergents, courts,
très gros ; fleurs blanches.
L’ Erysimum alliaria L. constitue à lui
seul le g.; toutes les parties de cette plante
ont une forte odeur d’ail et des propriétés
dépuratives; les graines peuvent servir en
guise de moutarde. (Sp.)
ALLIGATOR, bept.— V. Caïman. (G. B.)
A LL 10 AIE. Allionia ( Ch. Allioni, bota¬
niste piémontais). bot. pii. — G. de la fa¬
mille des Nyctaginées, fondé par Linné d’a¬
près Lœffiing et auquel on a réuni , comme
AL L
285
s. g., le JVedelia du second de ces auteurs.
Ce g. a été adopté ainsi par tous les botanistes
postérieurs. En voici les caract. : Invol . calici¬
forme , campanulé, 5-denté ou 3-phylle, 3-
flore, persistant. Périgone corolloïde, infun-
dibuliforme, à tube court, dont la base est
ventrue, persistante, à limbe 4-lobé , fendu
d’un côté. Étarn.4 , incluses , libres , hypo-
gynes. Ovaire uni-loculaire; ovule unique ,
dressé, à micropyle infère. Style simple;
stigm. capité. Le fruit est un akène libre ,
entre les bases périgoniales épaissies, un peu
épineuses par derrière, comme planes par
devant , jointes entre elles et contenues dans
l’invol. immuté. Semence dressée, à test con-
né avec l’endocarpe. Embryon condupliqué;
cotyl. entourant un albumen amylacé ; ra¬
dicule extraire, infère. Ce g., particulier à
l’Amérique tropicale , ne renferme guère
que 2 esp. , séparées en 2 s. -g., dont l’un,
V Allionia, Lœfif. [A. violaceaL.), est carac¬
térisé par un invol. 5-denté , campanulé ;
l’autre, Wedelia , Lœffl. ( A . incarnata L.),
par un invol. triphylle. (C. L.)
ALLIUM ( Alli um, ail, chez les Latins).
bot. ph. — Synon. latin d’ÂiL. (C. L.)
*ALLMAN]\IA, R. Br. (nom d’homme).
bot. ph. — G. de la famille des Amaranta-
cées , indiqué par Wallich dans son Catal.
des Plantes de l'Herbier de l’Inde. Les ca¬
ract. n’ont pas été publiés. (Sp.)
*ALLOBROGIA, Tratt. ( Allobroga , habi¬
tant du Dauphiné, de la Savoie), bot. ph. —
G. de la famille des Liliacées, synon. du g.
Czaekia, andrz. V. ce mot. (C. L.)
ALLOCARPUS (a XXoç , autre.; xapiroç,
fruit), bot. ph. — Ce nom a été donné par
M. Kunth à une plante originaire de l'Amé¬
rique équinoxiale, appartenant à la famille
des Composées, tribu des Sénécionidées,
et dont les caract. sont: Capitule multiflore,
radié ; les fleurs du rayon , au nombre de 5
environ, sont ligulées et femelles; celles du
disque, hermaphrodites , tubuleuses, 5-den-
tées. Involucre hémisphérique, formé par
environ 10 squames faiblement-imbriquées ,
scarioso-membraneuses ; réceptacle presque
plan, couvert de paillettes lancéolées , per¬
sistantes , scarieuses ; les rameaux des styles
appartenant aux fleurs hermaphrodites, dé¬
pourvus d’appendices. Les fruits du rayon
sont cunéiformes, comprimés, et manquent
d’aigrette, tandis que ceux qui appartiennent
ALL
aux fleurs du disque sont cunéiformes-cylin-
dracés, couronnés d’une aigrette 1 -sériée, et
composés de plusieurs paillettes subulées ,
de la longueur delà corolle, comprimées
inférieurement, barbellulées ou pectinées ,
comme j’ai pu m’en assurer par une analyse
faite sur l’échantillon décrit par M. Kunth
et conservé dans l’Herbier du Muséum.
On connaît aujourd’hui 3'esp. d 'Allocar-
pus ; ce sont des herbes rameuses, à feuilles
opposées, 3-7-nervées , entières, velues ; les
capitules sont jaunes, et peut-être blancs,
d’après M. De Candolle. (J. D.j
* ALEÛCERUS (àlXoç, dissemblable; A-
paç , corne), ins. — G. de Coléoptères tétra-
mères, famille des Longicornes , établi par
M. Serville , qui le place dans sa tribu des
Prioniens, et lui assigne pour principaux
caract. : Ant. de 12 articles cylindriques et
allongés dans les mâles, courts et en dent
de scie dans les femelles. Cors, nautique ;
corps étroit et très allongé. — Ce g., adopté
par M. Dejean dans son Catalogue , ne ren¬
ferme qu’une esp., A. Spencii, ou Prionus,
id ., de Kirby , rapporté du Brésil par M. La-
cordaire. (D.)
ALLOCHROITE (à'XXoç, différent; Xpoa,
couleur), min. — Variété de Grenat compacte,
d’un gris verdâtre, découverte par d’Andra-
da dans une mine de fer, près de Drammen,
en Norwège. Sa composition est à peu près
la même que celle du Grenat mélanite.
(Del.)
*ALLODAPE (àXWaTroç, 77, étranger, ère).
ins. — G. de la famille des Mellifères , de
l’ordre des Hyménoptères, établi parMM.Le-
peletier de St.-Fargeau et Serville ( Encyclop .
rnéth. ) sur 3 esp. du Cap de Bonne-Espé¬
rance , qui se rapprochent extrêmement des
g. Stelis et Ammobates , Lat. L’esp. citée
par les auteurs comme type de leur g., est
VA. rufogaslra , Lep. et Serv. (Bl.)
*ALLODAPE (àllüSa-Koq, V7, étranger, ère).
bot. ph. — G. de la famille des Epacridées ,
tribu des Epacrées, créé par Endlicher ( Gen .
pi.) , d’après une plante figurée ( Azalea bul-
lata , Forst.) par Labillardière , rapportée
par Hooker au g. Prionotes. L’auteur en éta¬
blit ainsi les caract. : Cal. 5-parti, bractéolé.
Cor. hypogyne, campanulée; limbe 5-parti,
à segments un peu étalés , imberbes. Étam.
5,hypogynes, incluses; filaments subcla-
viformes , dilatés au sommet postérieur des
286
ALL
anthères adnées. Disque hypogyne, cyathi-
forme, 5-sinué. Ovaire 5-loculaire , à loges
multi-ovulées. Style simple; stigm. renflé-co-
nique. Capsule 5-loculaire; placentas ad-
nés à une colonne centrale? Graines nom¬
breuses. — C’est un petit arbrisseau de l’A-
mérique-antarctique , à feuilles éparses,
sessiles, ovales-aiguës, dentées; à pédon¬
cules axillaires, solitaires, uniflores, mul-
libractéolés, penchés; à fleurs petites.
(C. L.)
* ALLOEA (ocMoîbç, différent), ins. — Sous-
g. de la famille des Ichneumoniens, groupe
des Braconites, ordre des Hyménoptères, éta¬
bli par Haliday (Ent. Mag.), dans son ta¬
bleau générique des Ichneumones adsciti. Il
lui donne pour caract. : Mandibules écartées,
avec leur dent intermédiaire allongée et ai¬
guë; 3 cellules cubitales aux ailes antérieu¬
res. — Haliday regarde comme le type de son
g. YAlysia contracta Curt. , trouvée en An¬
gleterre. (Bl.)
*ALLOGRAPHE. Allographa (aDoç, étran¬
ger, divers; ypctyn , écriture , caractère), bot.
cr. — M. Chevalier, dans son Histoire des
Hypoxylons , ouvrage qui n’a pas été achevé,
a réuni, sous ce nom générique, toutes les
esp. du g. Graphis à lirelles recouvertes
dans leur jeunesse d’une croûte farineuse ,
souvent colorée , dont leur bord se dégage à
peine , même après leur complète évolution.
Le Graphis Afzelii est le type de ce g., dont
le nom n’a pas été adopté.
Plus tard, Persoon [Bot. du Uoy. de l’U¬
ranie, publiée par M. Gaudichaud) a tenté
de ressusciter ce g., en lui imposant le nom
de Ctesiufn , et M. Fée [Suppl. Ess. sur les
Crypt. des écorc. ojfic.) a lui-même donné le
nom générique &’ Helminthocarpon, à une esp.
de Graphidée qu’on peut encore y rappor¬
ter; mais ces 3 genres ne différant que fort
peu des vrais Graphis tels que Fries les a
définis , nous renvoyons à ce dernier g., où
l’on en trouvera les caract. diagnostiques.
(C. M.)
*ALLOI ATHEROS (otMoîbç, différent; àOop,
£poç, épi), bot. ph. — ( Famille des Grami¬
nées.) L ’Andropogon ambiguus de Michaux,
qui appartient au g. Gymnopogon de Beau-
vois , avait été désigné par Elliot sous le nom
d ' Alloiaiheros ambiguus. U. Gymnopogon.
(A. R.)
ALLOISPERMIJM (&X0Î05, différent; •
ALL
oTTr/ppa, semence), pot. ph. — Synonyme d’AL-
LOCARPUS. (J. D.)
* ALLOMORPHIA , Blume [ZXk oç, différent;
p.opcp/7, forme), bot. ph. — G. de la famille
des Mélastomacées , auquel Blume ( Bot .
Zeit., 1831, p. 522) assigne les caract. sui¬
vants : Cal. oblong-tubuleux , courtement
4-denté; pétales 4. Etam. 8, toutes fertiles,
alternativement plus longues et plus courtes;
anth. linéaires, droites , pointues, inappen-
diculées, échancrées à la base, s’ouvrant par
un seul pore apicilaire. Style filiforme ;
stigm. simple. Péricarpe sec , ovale-oblong,
4-loculaire. — Arbrisseau à feuilles 5-ner-
vées , glabres , très entières ; fleurs en pani-
cules terminales. — Le g. n’est fondé que
sur une seule esp., indigène dans les îles du
détroit de Malacca. (Sp.)
* ALLONGÉS. Elongati. araciin. — Ce
nom est employé par M. Walckenaër [Hist.
des 1ns. aptères ) pour désigner certains pe¬
tits groupes de divers g. d’Aranéides. (H. L.)
ALLOPHAME (aDoç , autre ; cpouvw, je pa¬
rais ; parce que ce minéral terreux ressemble
souvent à un minerai de cuivre), min. — Nom¬
mée aussi Biemannite et Alumine hydratée
silicifère, et érigée en esp. par Stromeyer
sous le nom d’Allophane , cette substance
a été découverte par Riemann à Grafenthal,
près de Saalfeld , en Thuringe. Elle est opa¬
line , demi-transparente , à cassure conchoi-
dale , d’un éclat vitreux passant à l’éclat de
la cire tendre , et pesant spécifiquement de
1,8 à 1,9; sa couleur est d’un bleu céla¬
don passant au vert et au brunâtre. Cette
coloration est due à un peu de carbonate de
cuivre dont elle est accidentellement mé¬
langée. L’Allophane est infusible ; elle donne
de l’eau par la calcination, et se dissout en
gelée dans les acides. Elle est composée sur
100 parties, de 22 de silice, 32 d’alumine,
41 d’eau, 3 de carbonate de cuivre, et de
quelques traces de chaux et d’oxyde de fer.
On la trouve en petites concrétions ou en
nids irréguliers, dans une roche argilo-ferru-
gineuse à Grafenthal, à Schneebergen Saxe,
à Tanne, au Harz, à Friesdorf près de Bonn,
et dans les houillères de Firmi (Aveyron).
Ce minéral a de grands rapports avec celui
que l’on nomme Collyrite. H . ce mot.
(Del.)
ALLOPMYLLE. Allophyllus , L. (aÀ>oç,
différent; «pvD.ov, feuille), bot. ph. — Syn. du
ALL
287
ALL
g. Schmidelia L., de la famille des Sapinda-
cées. (Sp.)
*ALLOPLECTUS (aXXaiç, autrement ; nhx-
toç, entrelacé), bot. ph. — G. de la famille
des Gésuéracées, tribu des Épisciées, établi
par Martius (JVov. Gen. et Sp.) , qui lui as¬
signe les caract. suivants : Cal. libre, co¬
loré , 5-phylle , à div. inégales, imbriquées-
conniventes. Cor. hypogyne, tubuleuse, in-
fundibuliformeouclaviforme, à tubegibbeux
à la partie postérieure de la base , souvent
ventru supérieurement à la partie anté¬
rieure, à limbe 5-denté ou courtement 5-fide.
Étam. 4, insérées à la base du tube, didy-
names, incluses ; une 5me rudimentaire ; fi¬
laments embrassants. Anth. rapprochées par
paires , biloculaires , ovales - oblongues.
Ovaire libre , uniloculaire , ceint d’un dis¬
que annulaire et muni en arrière d’une glan-
dule ; placentas 2 , pariétaux, bilobés. Ovu¬
les nombreux, anatropes; funicules assez
allongés. Style simple; stigm. hémisphéri¬
que, indivisé, concave au milieu. Caps,
coriace, subpulpeuse, uniloculaire, bivalve,
à valves placentifères au milieu. Graines
nombreuses, oblongues eu fusiformes; em¬
bryon cylindrique, orthotrape , dans l’axe
d’un albumen charnu; cotylédonstrèscourts.
obtus; radie, centrifuge, dirigée vers l’om¬
bilic. — Le g. Alloplecius comprend un pe¬
tit nombre d’esp. propres à l’Amér. tropicale
où elles grimpent sur les arbres ; ce sont des
arbrisseaux à rameaux subquadrangulaires,
un peu renflés aux articulations; remplis
d’une moelle abondante , à épiderme bril¬
lant, caduc ( secedens ), garnis de feuilles
opposées, souvent inégales, pétiolées, quel¬
quefois rouges en dessous, subeharnues ,
coriaces; à fleurs axillaires , jaunes , tantôt
solitaires et pédonculées, tantôt agrégées ,
sessiles ou en grappes, munies de bractées
séparées , cramoisies ou couleur de sang ,
ainsi que les calices. Il a pour synon. : Crani-
zia , Scop. ; Dcilbergia ou Dalbergaria, Tuss.;
Tussacia , Reich. ; et comprend quelques
esp. des g. Besleria et Orobanchia. (C. L.)
* ALLOPORE. Allopora (ocD oç , diffé¬
rent; t ropoç, pore, conduit), zooph.— G. de
Polypes anthozoaires , considéré comme
douteux par M. Ehrenberg lui-même, qui l’a
établi et pris pour type de la famille des
Alloporines, également douteuse ; laquelle
serait caractérisée par la structure du poly¬
pier rameux, raide, fixé, composé d’une
matière calcaire sécrétée à la manière des
Oculines et sans axe central; ce qui le dis¬
tingue des Gorgones et des Isis, composant
la famille des Isidées. Les Polypes desAllo-
pores auraient, suivant M. Ehrenberg, les
rayons du corps en nombre variable, mais
peu nombreux, d’où vient le nom de Phy-
tocoraux oligactiniés, par lequel cet auteur
désigne la tribu qui comprend la seule fa¬
mille des Alloporines. (Duj.)
ALLOPTÈRES (ott«s, tantôt d’une fa¬
çon, tantôt d’une autre; 7rr/pov, nageoire).
poiss. — Nom donné par M. Duméril aux
nageoires paires inférieures des Poissons,
pour exprimer la variation de leur position,
tantôt jugulaires , tantôt thoraciques , tan¬
tôt abdominales et quelquefois manquant
tout-à-fait. (Val.)
ALLOSORUS (a Woç, différent; o-wpoç, tas).
bot. CR.-Bernhardi avait séparé sous ce nom
en un g. distinct, la plante européenne si com¬
mune dans les montagnes de l’Europe et dé¬
signée sous le nom de Pleris crispa Smith ,
d ’Osmunda crispa L. — Kaulfuss, en le con¬
servant dans les mêmes limites, forma auprès
de ce g., sous le nomd ’Omjchium, un autre
g. comprenant quelques esp. très voisines de
celle-ci par leur port. Depuis lors, Presl a
considéré le g. AlLosorus d’une manière très
différente, et y a réuni une infinité de plantes
que tous les auteurs précédents avaient lais¬
sées parmi les vrais Pleris , et en particulier
notre Pleris aquilina. Le caract. qui distin¬
gue ces plantes des vrais Pleris , c’est que
les groupes de capsules ou sores, au lieu de
former une ligne continue sous le tégument
marginal, y forment, dans leur jeunesse du
moins, des groupes arrondis, distincts, qui
deviennent plus tard confluents, et sont re¬
couverts par le bord enroulé de la fronde et
par un tégument marginal scarieux, continu.
Presl divise les Allosorus en 3 sections fort
naturelles , qui deviendront peut-être au¬
tant de g. distincts , plus naturels encore
que ne l’est le g. tout entier, tel qu’il est
maintenant limité. La lre, ou les vrais Allo¬
sorus, correspond au g. établi par Bernhar-
di, et comprend, en outre, YOnychium de
Kaulfuss et quelques esp. de Cheilanihes.
La 2me section comprend un grand nombre
d’esp. rapportées précédemment aux Pleris et
aux Cheilanihes, tels que les Pleris argentea,
288
ALL
sulfurea , hastata , cordata, esp. à stipe dressé,
corné , à folioles distinctes , souvent cordi-
formes , et qui diffèrent beaucoup par leur
aspect des vrais Pteris. Enfin, la 3me section
comprend le Pteris aquüina et les esp. voi¬
sines , assez nombreuses , qui représentent,
pour ainsi dire , cette plante dans les autres
parties du monde. On voit que le g. Alloso-
rus, ainsi défini, est devenu très considérable
mais il sera probablement subdivisé de nou¬
veau. (Ad. B.)
*ALLOTERïlFIOPSIS et non Alloterropsis
(àXXoTEppoç, étranger; oxpiç, forme), bot. ph. —
G. delafam. des Graminées, établi par Presl
(Rel. Haenk. i , 344, t. 47), pour une plante
originaire de la Californie, ayant un chaume
simple, à nœuds velus, portant à sa base
des feuilles linéaires et planes, et terminé
par 2 épis courts. Ceux-ci se composent de
4 épillets, 2 hermaphrodites et sessiles , 2
neutres et pédicellés, enveloppés par 4 brac¬
tées en forme de glumes. Ces bractées sont
inégales, concaves, distiques et imbriquées;
l’infér. est aristée à son sommet et trinervée;
les intermédiaires sont plus grandes et à 5
nervures. — Ce g. , qui ne se compose que
d’une seule esp. ( A. distachya Presl, 1. c. ),
paraît avoir des rapports avec les g. Apluda
et Anthistiria. (A. R.)
* ALLGTRIA (àUorptoç, disparate), iins.
— G. de notre famille des Cyniphiens (Galli-
coles, Bat.), de l’ordre des Hyménoptères,
section des Térébrans, établi parWestwood
( Synop.of Brit. Généra) , qui le distingue
de ses congénères : 1° par des ant. filifor¬
mes, plus longues que le corps, et com¬
posées de 13 articles au moins dans les fe¬
melles; 2° par un écusson déprimé trans¬
versalement à la base; 3° par la 2me cellule
cubitale des ailes supér., oblitérée ; 4° par un
abd. presque sessile. — Il ne rapporte à son
g. qu’une seule esp. , trouvée en Angleterre
et à laquelle il donne le nom d ’A. victrix.
(Bt.)
*ALLOTRIE. Allotrius (àUorptoç, étranger,
différent), ois. — G. récemment formé par
M.Temminck sur 2 esp. indiennes de l’ordre
des passereaux, et dont les caract. sont:
Bec court, glabre, plus haut que large , tri—
gone partout; mandib. supér. légèrement
fléchie, sans arête vive ; pointe faiblement
carénée; mandib. infér. d’égale force à la
supér., et faisant à peu près contre-épreuve.
ALL
Narines basales, latérales, nues, couvertes
d’une membrane percée vers son extrémité
antér., qui est totalement nue. Pieds à tarse
assez long; le doigt externe soudé jusqu’à la
2me articulation; l’interne soudé à sa base;
doigts postér. et externes égaux. Ailes courtes,
arrondies; la lre penne très courte; la 2me
moins longue que les 3 suivantes, qui sont
égales ; queue courte. — Ce sont, d’après
M. Temminck, des oiseaux insectivores, fai¬
sant à peu près le passage des Pies-grièches,
proprement dites , aux Fourmiliers, et dont
le bec, court, large, ressemble plus ou moins
à celui des Pardalotes. Ils diffèrent des Pies-
grièches par leur bec déprimé, peu crochu
et seulement très faiblement échancré; par
leurs narines ouvertes et glabres, non ca¬
chées par des poils raides , par leurs tarses
longs et leur queue courte, arrondie. Des 2
esp. nouvelles composant ce petit groupe, et
envoyées de l’Inde au Musée de Leyde par les
naturalistes voyageurs de cet établissement,
l’une estl’ Allolrie à aile jaune [A . flaviscapis
Tem .Col., 589), et l’autre YAllotrie œnobarbe
(. A . ænobarbus id. , ibid. 2 ) de Java et de
Sumatra. (Lafr.)
ALLOUCHIER. bot. pii. — Nom vulgaire
de Y Alisier commun (Cratœgus Aria L.) (Sp.)
*ALLUAUDITE, Bernhardi. Mm.-S.-phos-
phate de fer manganésifère, qui accompagne
l’Hureaulite, et qui a été trouvé par Alîuaud,
avec cette dernière esp., à Anglar et dans les
carrières du Hureau, près de Limoges. Il
est fibreux, de couleur verdâtre et bleuâtre,
très facilement fusible, même à la flamme
d’une bougie , et se compose , d’après Vau-
quelin, de 28 d’acide phosphorique, 56 de
protoxyde de fer, 6 d’oxyde de manganèse
et 9 d’eau. (Del.)
* ALLUVIAL et ALLUYIEA. Alluvius [al-
luo , baigner, couler sur), géol. — Expres¬
sions adjectives désignant l’action qui pro¬
duit les Alluvions ou Y Alluvium. V. ces mots.
On dit une formation alluviale ou alluvienne,
pour indiquer l’effetmatériel de l’action ainsi
dénommée, Formation. (C. P.)
ALLUVIONS. Alluvies , alluvio ( alluo ,
baigner, couler sur), géol. — Accumulation
successive de particules tenues d’abord en
suspension ou entraînées par les eaux des
rivières et des fleuves, et rejetées par elles
sur les rivages ou à l’embouchure de ces
cours d’eau. Les Alluvions sont les dépôts
ALM
ALN
289
meubles de vase, de sable, de graviers et de
blocs plus ou moins volumineux, qui, en
élevant peu à peu les portions du sol inondé
jusqu’au niveau des eaux et même au-des¬
sus, contribuent à augmenter l’étendue du
sol exondé, à changer la forme des rivages,
à modifier le cours des eaux et à déplacer
les embouchures. On confond assez généra¬
lement les Alluvions avec les Attérissemenis ,
qui pourraient cependant en être distingués
si l’on voulait indiquer par ceux-ci les ac¬
cumulations produites sur les rivages marins
par l’action des eaux marines, tandis que
l’on réserverait le nom d’ Alluvions aux effets
analogues produits par les eaux douces cou¬
rantes.
On a long-temps nommé les terrains ter¬
tiaires, terrains d’Alluvion ; mais il s’est for¬
mé des Alluvions à toutes les époques ; il ne
peut donc pas y avoir des terrains , mais des
formations d’Ailuvion. D. Formation, Ter¬
rain , ÀTTÉRISSEMENT. (C. P.)
*AIJX'\TUM ( alluo , couler sur), géol. —
Terme général employé, pour ainsi dire,
comme personnification de l’ensemble des
effets alluviens, en opposition à celui de
Diluvium , créé pour représenter les résultats
matériels du Déluge. Cette distinction entre
YAlluviurn et le Diluvium étant fondée sur
une hypothèse plutôt que sur les faits , il est
impossible de donner des caract. différents à
chacun d’eux. On a bien dit que YAlluviurn
étant le résultat de causes lentes et successi¬
ves, les dépôts formés par celles-ci devaient
êtrestratifiés, tandis que le Diluvium ne pou¬
vait se présenter que comme une accumu¬
lation de débris irrégulièrement disposés;
mais il a été bien difficile de faire l’applica¬
tion de ces principes établis à priori. {V. Di¬
luvium et Déluge.) (C. P.)
*ALLUX ( Allux , orteil), ins.— Nom donné
par Kirbyà l’avant-dernier art. du tarse des
Insectes, quand il offre quelque chose de re¬
marquable. Ex. ; g. Curculio. (D.)
ALMAGRA ou ALMAGRO. min. — Sorte
d’argile ocreuse-rougeâtre , que l’on réduit
en poudre fine, et dont on se sert dans l’Inde
en guise de fard , et en Espagne pour colo¬
rer le tabac. On l’emploie aussi sous le nom
de Rouge indien pour polir les glaces et net¬
toyer l’argenterie. (Del.)
* ALM ANDIN, min.— Les anciens ont donné
ce nom à une pierre rouge, que l’on croit
être le grenat oriental ou le rubis-spinelle.
M. Beudant s’est servi de la dénomination
d’Almandine pour désigner une des esp. du
g. Grenat, savoir : celle qui est à base d’a¬
lumine et d’oxyde de fer, et dont les princi¬
pales variétés sont d’un rouge violet. (Del.)
ALM ANDINE. MIN. — V. Alabandine.
(C. D’O.)
* ALMEIDEA. bot. pii. — G. appartenant
aux Diosmées d’Amérique, dédié parM. Aug.
deSt. Hilaire, àDon J. R. Pereirade Almeida,
noble portugais dont le crédit et l’amitié fa¬
vorisèrent ses recherches scientifiques au
Brésil. Il a les caract. suivants: Cal. court,
5 parti-fide ou denté. Pétales 5, beaucoup
plus longs , libres dans toute leur étendue ,
égaux, spatulés. Filets 5, plus courts que les
pétales , libres , aplatis, hérissés antérieure¬
ment, au-dessus de leur milieu, d’une touffe
de poils; portant chacun une anthère en forme
de cœur étroit et allongé. Ovaires 5, entourés
à leur base d’un disque cupuliforme, soudés
inférieurement entre eux, glabres; autant
de styles partant de leurs sommets, se rap¬
prochant aussitôt et se soudant en un seul,
que termine un stigmate en tète à 5 lobes.
Le fruit est réduit à 2 coques, ordinairement
1 -spermes. L’embryon offre de grands coty¬
lédons incombants, pliés dans leur longueur,
sans compter de nombreuses et profondes
rides transversales , et cachant la radicule
qui naît d’une échancrure de leur sommet et
se dirige obliquement vers lepoint d’attache.
— On connaît de ce g. 5 esp., toutes brési¬
liennes. Ce sont des arbres ou des arbris¬
seaux, à feuilles alternes, quelquefois op¬
posées vers lesommet des rameaux, simples,
très entières, portées sur un pétiole noueux
supérieurement. Les inflorescences terminent
les rameaux quisontsimplesetnusau-dessous
d’elles, puisdivisésen paniculesouen thyrses
avec des bractées à la naissance des pédon¬
cules etdeuxbractéoles sur chaque pédicelle.
Les fleurs sont blanches, rouges, lilas ou
bleues. (Ad. J.)
*\ LAITES (. A Inus, nom latin de l’Aune).
bot. foss. — M. Gœpperta décrit, sous le nom
d' Aluiles Kefersteinii , un des fossiles les
plus intéressants des terrains tertiaires, par
la conservation des parties de la fructifica¬
tion. En effet, dans les ligni tes bruns de
Salzhausen, près Nidda en Wettéravie , on
a trouvé plusieurs rameaux, les uns avec des
19
T. I.
A LO
ALO
chatons garnis d'étamines avec leur pollen
encore bien conservé ; d’autres portant des
chatons femelles avec leurs écailles et les
fruits qui sont entre ces écailles. La compa¬
raison de ces organes avec ceux de l’Aune
commun , prouve évidemment que cette
plante appartient au même g., et à une esp.
voisine de notre Alnus glutinosa , quoiqu’il
soit impossible de décider si l’esp. fossile
diffère spécifiquement des esp. vivantes en
Europe; car on n’a pas trouvé jusqu’à ce
jour, dans la même localité, de feuilles ana¬
logues à celles de ce g. , surtout à celles de
Y Alnus glutinosa .
La forme des anthères et celle du pollen
quelles renferment, est parfaitement iden¬
tique avec celle de ces organes dans les Al¬
nus ; et c’est sans doute un des faits les plus
curieux de la botanique fossile, que la par¬
faite conservation de parties aussi délicates
que les grains du pollen. M. Gœppert , au¬
quel cette observation est due, l’a publiée
en 1837 , dans une dissertation spéciale
sur les fleurs fossiles , avec tous les détails
convenables et d’excellentes figures. (Nov.
Ad. Nat. Car.). Cette plante confirme du
reste ce qu’on savait déjà de la présence
fréquente , dans les terrains tertiaires , de
plusieurs plantes appartenant aux mêmes
g. que nos arbres forestiers actuels ; ainsi ,
parmi les Amentacées , outre le g. Alnus ,
M. Gœppert cite une esp. de Betula, etnous-
même nous en avons décrit une des environs
de Narbonne. La même localité a présenté
une esp. du g. Carpinus. D’après les feuilles,
les peupliers et les saules paraissent fré¬
quents ; l’Orme et le Comptonia y existent
certainement , et les Érables et les Noyers
sont les plus abondants. (An. B.)
ALNUS (nom de l’aune chez les Latins).
bot. pii. — Synon. latin de Faune. (C. L.)
* ALOCASIA (altération synonymique de
Colocasia. V. ce mot), bot. pu. — Sous-g.
ou div. du g. Colocasia, Ray, de la fain. des
Aroïdées , Juss. ( Aracées , Sch. ) , tribu des
Caladiées, Sch. ( Meleth ) , s. -tribu des Co-
locasiées, Sch., etaînsi caractérisée: Spathe
eucullée, repliée sur elle-même ( incurvata ).
Organes génitaux rudimentaires situés au-
dessus etau-dessous desétamines. Appendice
du spadice renflé, plissé, veiné, obtus. Con¬
nectifs sessiles. Ovaires uni-Ioculaires; ovu¬
les au nombre de ^environ. — Cette division
comprend des plantes indiennes , à rhizôme
caulescent, garni de feuilles peltées, simulta¬
nées , dont les nervures saillantes sur les
2 faces; à pédoncules courts, vaginés, presque
solitaires; à spathe glaucescente. Elle a pour
type Y Arum macrohizum L., qui , joint au
Caladium cucullatum Pers. sont les 2 seules
espèces qu’elle renferme jusqu’ici. ( C. L. )
ÂLOES. Aloë (à)ovj, probablement l’Aloès
des modernes ). bot. pu. — G. de la famille
des Liliacées, tribu des Aloïnées, fondé par
Tournefort (Inst. t. 190 ) et adopté ensuite
par tous les botanistes. En voici les caract.
essentiels , tels que nous croyons devoir les
établir aujourd’hui : Périgone corollacé,
régulier, tubulé, ou irrégulier, bilabié, droit
ou courbé, charnu, cylindrique ou sub-
triangulaire, sexfide, sécrétant à sa base in¬
terne une liqueur sucrée très abondante; for¬
mé de 6 divisions dont 3 externes, charnues,
soudées en tube, et 3 internes ténues, sou¬
dées avec les premières par le dos, dans près-
que toute leur longueur; ou toutes entière¬
ment libres, réunies en forme de tube, ou dis¬
tinctes et révolutées; segments du limbe ova¬
les, à peu près égaux , imbriqués , alternes ,
un peu réfléchis en dehors, ou linéaires ré-
volutés, canaüculés (Haworihia), ou arrondis,
ténus ( Apicra )., Etam. 6, hypogynes, oppo-
sitives ; filaments filiformes , légèrement
courbes, libres; ou 3 seulement libres (ceux
qui répondent aux divisions corollaires ex¬
ternes) et 3 enveloppés , dans presque toute
leur longueur, par les bords enroulés des 3
pétales adhérents ( Gasteria) ; tous inclus
ou exserts; anth. biloculaires , fixées par la
base au moyen d’une fossette où s’insère le
sommet du filament. Ovaire trigone , trilo-
culaire, charnu; ovules nombreux, ovales ,
bisériés , anatropes, presque horizontaux,
alternes , insérés sur la paroi interne. Style
obscurément trigone, allongé, courbe, moins
long ou aussi long que les étamines. Stigm.
peu apparent, triparti, papilleux. Caps, tri¬
gone, scarieuse-membranacéc, triloculaire,
loculicide - bivalve. Graines comprimées ,
planes ou anguleuses , à test membraneux ,
lâche, ailé sur les bords. Embryon axile,
un peu plus court que l’endosperme à radi¬
cule très rapprochée du hile.
Les nombreuses espèces qui forment ce
beau g. , appartiennent presque exclusive¬
ment à l’Afrique et surtout à la partie aus-
A LO
ALO
291
traie de ce continent. Les exceptions à cette
règle, citées par quelques auteurs sont en
fort petit nombre ; et plusieurs espèces qu’on
réunissait à ce g., en ont été retirées, par
les botanistes modernes, pour devenir le
type de g. nouveaux, ou pour être réunies à des
g. voisins. ( V.Triioma , Vellheimia , Lorna-
tophyllum,Aletris , Sanseviera, Kniphofia, etc.
Doués de formes à la fois belles et étranges ,
les Aloès arborescents se plaisent dans les
sables les plus chauds des déserts , et les
espèces naines recherchent l’ombre des
taillis, où elles croissent en touffes. Les
Aloès prospèrent dans tous les terrains secs
et pierreux. Ce sont, comme on le voit, des
Sous-arbrisseaux , ou des Herbes caulescen-
tesou acaules persistantes , munies de feuil¬
les charnues, distantes, sessiles, amplicau-
les, planes ou anguleuses , ou disposées en
rosace alterne-imbriquée, serrée, ou en an¬
gles définis; souvent dentées- épineuses et
toujours membranacées sur les bords , ou
souvent encore couvertes, sur et sous les 2
faces, de papilles verruqueuses, transparen¬
tes, très rarement d’épines; à fleurs sou¬
vent grandes et belles, disposées en grappes
ou en épis ombelloïdes, terminaux ou axil¬
laires , simples ou rameux. On en cultive un
grand nombre d’espèces dans les jardins
où la multiplicité des variétés menace d’en
efîaeer les types. Le plus bel ouvrage ico¬
nographique dont les Aloès aient été l’ob¬
jet, est une monographie du g. en cours
de publication, et due à M. le prince de
Salm-Dyck, qui depuis long- temps s’oc¬
cupe de cette matière avec succès. Ce bo¬
taniste y réunit commesous-genres, les gen¬
res que quelques auteurs précédents avaient
cherché à en distraire comme distincts, et
dont quelques uns, selon nous, mériteraient
en effet d’être reconnus comme tels. Ces
g. sont : Apicra , Haw. ; Haworlhia , Duv. ;
Bovciea , Haw.; Aloë , Haw. (proprement
dit); Pachydendron , Haw.; Rhipidodendron ,
Willd.; et Gasteria , Duv.; auxquels nous
joindrons le g. Lomalopliy llum séparé à tort,
selon nous, des vrais Aloès. L’auteur les sub¬
divise en 29 sections, basées sur V habitua des
diverses plantes qu’elles renferment. Nous
examinerons la caractéristique de chacun
de ces s.-g. , à son ordre alphabétique.
Le suc gommo-résineux qu’on relire de
plusieurs espèces, a été préconisé en mé¬
decine, et ne sert guère plus aujourd’hui
que dans la pharmacie vétérinaire; maisnous
devons signaler ici les vertus que possède
en particulier VA. soccoirina, vertus qu’on
ne connaissait peut-être pas sous le rapport
que nous allons indiquer, et que nous avons
expérimentées nous-même. La pulpe des
feuilles de cette espèce r appliquée sur les
brûlures les plus graves, en neutralise la dou¬
leur presque sur-le-champ , et , renouve¬
lée 2 ou 3 fois en 24 h., prévient les acci¬
dents morbides qu’elles entraînent ordinai¬
rement. Il est probable que d’autres esp.
congénères doivent partager avec celle-ci
cette précieuse qualité. ( C. L. )
ALGEXALOJM , Loureir. (à>on, Aloès;
£v>ov, bois; parce que Loureiro croyait que^
ce végétal fournit le ou agalloche).
bot. pu. — G. de la famille des Légumi¬
neuses , sous-ordre des Gésalpiniées , tribu
des Cassiées , DC. (Césalpiniées vraies,
Bartl.). Loureiro ( Flor . Cockin .) attribue
à ce g. les caract. suivants : Cal. à 4 sépales
pointus, caducs : le sépale infér. falciforme,
2 fois plus court que les autres sépales. Pé¬
tales 5, inégaux. Étam. 10, libres. Style fili¬
forme. Légume falciforme , ligneux, mono¬
sperme; graine oblongue, courbée, arillée.
— Arbre; feuilles simples; pédoncules termi¬
naux, multiflores. Ce g. n’est fondé que sur
une seule esp., indigène en Cochinchine.
(Sp.)
A LOI DE. Aloidis (akç, aire , disque
d’un bouclier; sT<îoç, forme; lisez Haloide).
moll. — Ce g. a été institué par M. Megerle
de Mühlfeld , pour une coquille bivalve ,
figurée depuis long- temps dans Chemnitz
( Conch . cab. t. 10. pi. 172. f. 1670, 1671).
Nous comprenons difficilement le motif qui
a pu porter M. Megerle à la création de ce
g., puisque la coquille dont il s’agit est
une véritable Corbule, et probablement la
Corbula rugosa Lam. C’est dans le Magasin
de Berlin pour l’année 1811, que l’on trouve
pour la lre fois le g. Aloidis. ( V '. corbule.)
(Desh.)
*AL0I1VÉES. Aloineœ (à) on, aloès). bot.
ph. — Tribu établie par le professeur Link,
dans la famille des Asphodélées (Liliacées),
et qui a pour type le g. Aloë. (A. B.)
ALOMATIUM (à priv. ; )wp.artov , petite
bordure), bot. pii. — M. De Candolle donne
ce nom cà une section (artificielle) de ses
29$
A LO
ALO
Arabis, caractérisée par des graines immar-
ginées. Les esp., comprises dans cette sec¬
tion , appartiennent pour la plupart au g. ou
s. -g. Abasicarpon, Andrz. (Sp.)
ALOMIA (à priv.; }<£p.a, frange), bot. ph.
— G. de la famille des Synanthérées , éta¬
bli par M. Kuntîi ( Humb . et Bonap. JVov.
Gen. iv.) qui le définit ainsi : Capitule mul-
tiflore , homogame. Involucre campanulé,
à squames imbriquées, étroites, aiguës. Ré-
ceptacle nu , convexe. Tube de la corolle
grêle, glabre, à limbe 5-denté. Anthères se
terminant en appendices obtus, ovales-
oblongs. Akènes glabres, 5-angulaires; ai¬
grette nulle. — Ce g. ne renferme qu’une
esp. , VA. ayercitoides , H. B. et K. ( Æthulia
*< igeratoides Spr. ) trouvée près de Mescala
au Mexique. C’est une plante herbacée, gla-
briuscule, très rameuse, à fleurs blanches ,
très semblable pour le port aux Piqueria.
(C. L.)
* ALOMIEES. Alomieœ , Less. ( à priv. ;
Awp. a, frange), bot. ph. — C’est une division
de la sous-tribu des Eupatoriées, famille
des Synanthérées, caractérisée par l’absence
de l’aigrette , et renfermant les g. Orsinia ,
Berth.j Piqueria, Guy.; Alomici, H. B. et K.,
type; Phalacrœa , DC.; Gymnocoronis , DC.,
et Isocarpha , R. B.; etc. — M. De Candolle
regarde cette division comme trop artifi¬
cielle, en raison de la grande analogie des
g. qu’elle renferme avec ceux de certaines
autres tribus. V. Eupatoriées. (C. L.)
ALOMYA. ins. — G. de la famille des ich-
neurnoniens, de l’ordre des Hyménoptères,
établi par Panzer( Faun. germ.) et adopté par
Latreille, Gravenhorst, et tous les entomo¬
logistes modernes. Les caract. qu’il présente
le rapprochent du g. Trogus ; mais il en dif¬
fère notablement par une tête plus étroite et
globuleuse; des ant. plus épaisses ; des ailes
ayant leur 2me cellule cubitale, triangulaire ;
un abd. comprimé et plus élargi vers son ex¬
trémité. — On ne connaît que quelques esp.
indigènes de ce g., et celle que l’on en con¬
sidère comme le type, est VAlomya ovatrix
Panz. Grav. (. Ichneumon ovator Fab., et Ich-
neamon debellaior ejusd). Elle est noire avec
les 1ers segments de l’abd. roux. On la trouve
dans la plus grande partie de l’Europe. (Bl.)
ALOIVSOA , R. et P.; Hemimeris, IÀunth;
//emûomu<s,Lhérit.(ZanoniAlonso,espagnol).
rot. ph. — G. de la famille des Scrophula-
rinées, tribu des Yerbascées, fondé par Ruiz
et Pavon ( Syst . Fl. Per.), et dont voici les
caract. distinctifs : Cal. 5-parti , presque
égal. Cor. hypogyne, inclinée, à tube très
court, à limbe subrotacé, 5-fide, dont le
lobe supér. plus grand, dirigé en avant;
tous arrondis. Étam.4, didynames, exser-
tes , déclinées, ascendantes, insérées sur
le tube de la corolle; anth. biloculaires ,
à logettes divariquées. Ovaire biloculaire,
à placentas multi-ovulés,soudésdes 2 côtés à
la cloison. Style simple, filiforme; stigm.
capité. Caps, ovale-oblongue , aiguë, bilo-
culaire , seplicide-bivalve au sommet ; val¬
ves indivises; graines nombreuses, ridées-
verruqueuses. — Ce sont des plantes herba¬
cées ou frutiqueuses , indigènes au Chili et
dans les Andes péruviennes, à feuilles op¬
posées ou ternées, dentées en scie, quelque¬
fois très entières; à fleurs axillaires, dispo¬
sées en une sorte d’épis, d’un rouge très
éclatant , et penchées en raison de la torsion
des pédicelles. On n’en connaît qu’un très
petit nombre d’esp. ( 5 ou 6 ) parmi les¬
quelles on cultive assez souvent dans les
serres d’Europe, les A. incisifolia , ncutifo-
lia , lineciris , etc (C. L.)
* ALOPÉCIE. Alopecias (âiwwvjÇ , renard).
poiss. — -Nom générique, selon MM. Muller
et Henle, d’un g. de la famille des Squales,
comprenant le Squalus vulpes L. Ce nom ,
plus conforme au génie de la langue dont il
est tiré, a été contracté par Rafinesque en
celui d’Alopias, adopté par le prince Ch. Bo¬
naparte, pourdésignerle même g. etle même
poisson. Ce Cartilagineux , commun sur nos
côtes et principalement dans la Méditer¬
ranée, est remarquable par le prolonge¬
ment considérable du lobe supér. de la
caudale ; la forme de cette nageoire a sou¬
vent fait donner à ce poisson le nom de
Faulx; dénomination qui en exprime très
bien le caract. le plus saillant. Il est d’ail¬
leurs voisin des Carcharias , par l’absence
des évents , la forme générale des dents , et
la position des nageoires.
Le nom de Poulpes ou de Vulpecula , que
les naturalistes modernes ont appliqué à
cette espèce, vient de ce que les auteurs de
la Renaissance, Rondelet et Salviani , ont
cru y retrouver l’àXwTrvjÇ des Grecs. Or, rien
n’est moins certain que ce rapprochement;
car en comparant les différents passages
ALO
ALO
des Anciens , on arrive à conclure que
râiwTTTjÇ était un poisson voisin desTaX/oç;
c’est-à-dire de nos Squales, et que, dans
un seul passage d’Athénée , il est dit que
rà).w7T£X£aç est un poisson semblable à l’ani¬
mal terrestre dont il a reçu le nom. Il faut
avouer que cette phrase laisse encore bien
à désirer , pour établir une synonymie avec
quelque certitude. Toutefois, comme il est
établi ailleurs que l’ocXwi était voisin des
roJ/oç, il est certain que ces noms étaient
donnés à un poisson de la famille des Squa¬
les. ^ ^ (Val.)
* ALOPÉCïÉES. Alopeciœ (âXwrm^, re¬
nard). poiss. — Nom donné, par MM. Muller et
IIenle,p. 74 , à la 3e famille de la section des
Squales. (Hist. nat. des Cartilagineux.) (Val.)
* AL0PECU1U)IDES (ÔcXoW, vjxoç , re¬
nard,- oypx , queue; sTcîoç, aspect), bot. pii.
— On a donné ce nom à l’une des sect. du g.
Stœbe , tel qu’il a été circonscrit par M. Les-
sing. La seule esp. qui caractérise cette sec¬
tion est le Slœbe ( Seriphiurn ) alopecuroides,
originaire du Cap. (J. D.)
*ALOPECURUS(à5i«TC^,y)x0ç, renard; ovpa,
queue), bot. ph. — Ce g., de la famille des
Graminées, est souvent désigné en fran¬
çais sous le nom de Vidpin. Il se compose
d’un assez grand nombre d’esp. (environ 20),
pour la plupart originaires des diverses con¬
trées de l’Europe ou de l’Amérique septen¬
trionale. Les caract. de ce genre sont assez
tranchés : Fleurs en épi dense, composé
d’épillets nombreux , sessiles et uniflores ;
glumes au nombre de 2, allongées et caré¬
nées, mutiques, égales, et un peu soudées
ensemble par leur partie infér., tantôt plus
longues, tantôt plus courtes que la fleur
qu’elles contiennent. Paillette infér. mem¬
braneuse, comprimée, carénée, portant une
arête qui naît ordinairement un peu au-
dessous de sa partie moyenne. Paillette su-
pér. manquant. Etam. 3 ; styles quelquefois
soudés entre eux par la base et portant cha¬
cun un stigm. très long, plumeux et velu.
Écailles hypogvnes (glumelles) nulles. Fruit
ordinairement glabre et lenticulaire, nu ou
recouvert par les glumes endurcies. — Les
esp. de ce g. sont assez insignifiantes; ce
sont des plantes annuelles ou vivaces, qui
croissent dans les champs ou dans les lieux
humides: tels sont les A. aqrestis , genicula-
tus , bulbosus , pralensis , etc. (A. Pi.)
293
*ALOPIIE. Alophus (aàocpoç, sans crête).
ins. — G. de l’ordre des Coléoptères té-
tramères, famille des Curculionites , di¬
vision des Cléonides, établi par Schœn-
herr, qui lui donne les caract. suivants:
Ant. médiocres, minces; les deux 1ers art.
du funicule peu longs, obconiques; les au¬
tres plus courts, lenticulaires, s’élargissant
graduellement jusqu’au dernier; massue en
ovale-oblong. Pvostre allongé, s’épaississant
vers le sommet, canaliculé en dessus. Yeux
sub-ovales, déprimés. Prothorax presque
oblong, tronqué à la base, s’arrondissant un
peu latéralement avant le milieu, un peu
plus étroit postérieurement, lobé derrière
les yeux. Écusson distinct, arrondi au som-
met. Elytres subovales, convexes ; les épau¬
les arrondies. — Ce g. figure dans le dernier
Catal. de M. Dejean, qui y rapporte 3 esp.,
dont 2 de la Sibérie, et une qui se trouve
en Autriche, en Illyrie et dans les environs
de Paris. Nous ne citerons que cette der¬
nière, qui est le type du g. : c’est le Curcu-
lio trigullatus Fab. (D.)
* ALOPHÏUM (à priv. ; >o<poç, crête), bot.
ph. — Cassini a donné ce nom à une plante que
M. De Candolle réunit au g. Centaurea, pour
en former la 31me sect., qu’il considère même
comme devant faire partie de celle qu’il dé¬
signe sous le nom de Séridées. Les caract.
de X Alophium sont : Invol. composé de squa¬
mes ovales, imbriquées; les extér. terminées
par une pointe simple ; les moyennes par 3
petites épines; enfin les intér. oblongues,
obtuses , mutiques et scarieuses au sommet.
Les ovaires du disque glabres, couronnées
par une aigrette courte, à 3 rangées de pail¬
lettes dont les extér. oblongues, les moyennes
linéaires, denticulées, et les intér. filifor¬
mes et plus courtes que les autres. Les cor.
du rayon, à peu près de même forme que
celles du disque, sont stériles. (J. D.)
*ALOPIIOCHLOA (aàocpoç, non'aigretté;
x)>oyî, herbe), bot. pii. — G. de la famille des
Graminées , proposé par Reichenbach ( Flor .
excurs. 12) et réuni comme synon. au genre
Rœleria , Pers. V. ce mot. (C. L.)
*ALOPHORA (&;, aire, enfoncement
en forme de disque; cpopoç, porteur; il fau¬
drait écrire Halophora). ins. — Genre de
l’ordre des Diptères, division des Bracho-
cères, subdivision des Dichœtes, famille
des Athéricères, tribu des Muscides, sec-
294
ALO
ALG
tion des Créophiles, sous-tribu des Pha-
siennes. Ce g., établi par M. Robineau-Des-
voidy aux dépens des g. Conops de Linné ,
Thereva de Fabricius, Phasia de Latreille et
de Meigen, a été adopté par M. Macquart, et
offre les caractères suivants: Corps large,
déprimé; jambes postérieures arquées; pre¬
mière cellule postérieure des ailes fermée,
terminée presque en pointe; pétiole assez
long. — Parmi les espèces qu’il renferme ,
nous n’en citerons que deux, qui se trouvent
dans toute l’Europe, savoir : les A. subco-
leoplrata et hemiptera Rob. Desv., qui sont
des Thereva pour Fabricius. (D.)
*ALOPHUS. ins. — Syn. latin d’ÀLOPiiE.
(C. d’O.)
ALOPIAS. poiss. — Synon. d’AcopÉciE.
(Val.)
*ALOPOIVOTE. rept. — V. Analoponote.
(G. B.)
ALOSE. Alosa ( Alosa , l’Alose), poiss.
— Poisson que Linné et Lacépède ont classé
dans le genre des Clupées, sous le nom
de Clupea Alosa. L’Alose véritable a la
bouche sans dents ; la tête large et vei¬
née, le dos large, épais et arrondi; le
ventre mince et tranchant; une petite dor¬
sale; une assez longue anale; la caudale
fourchue; les nageoires paires petitesses ven¬
trales sont abdominales. — C’est un excellent
poisson qui remonte dans nos fleuves pour
y frayer vers la tin d’avril et pendant le
mois de mai (ce qui l’a fait nommer sur
quelques points du littoral de l’Allemagne
may fisch ; les Anglais le nomment shad ).
A cette époque les poissons ont les lai¬
tances ou les ovaires remplis, et le ventre
est tellement distendu que la hauteur du
corps fait près du quart de la longueur to¬
tale. Elles remontent assez haut dans les
fleuves; car, dans la Seine, on en prend
jusqu’à Provins. Elles entrent aussi, mais
plus rarement, dans les affluents de ces fleu¬
ves. Quand elles ont frayé, les Aloses devien¬
nent comme malades; elles maigrissent
considérablement, et ont si peu de force,
qu’elles se laissent aller au fil de l’eau qui
les rapporte vers la mer. Un petit nombre
peuvent y arriver, la plupart mourant en
route. Les petites Aloses nées dans les eaux
douces, y croissent jusqu’à la taille d’un
décimètre. Parvenues à cette force, on les
voit toutes descendre le fleuve et gagner la
mer, vers le mois d’août. Les petits y restent,
pour s’y développer, jusqu’à ce qu’ils aient
atteint la taille de 3 décimètres environ;
alors les Aloses deviennent aptes à repro¬
duire leur espèce; et, dès le printemps , les
deux sexes remontent les fleuves.
L’Alose se pêche au tramail , sorte de
grande nappe de filet, tendue verticalement
contre le courant de l’eau; une petite ficelle
que tient le pêcheur, l’avertit de la secousse
donnée par le poisson au filet. L’Alose meurt
aussitôt qu’on l’a tirée de l’eau.
Il ne faut pas confondre l’Alose avec la
Finte ( V . ce mot ) , qui est moins délicate ,
et qui se reconnaît aux petites dents dont sa
bouche est garnie. (Val.)
ALOSE. Alosa [Alosa, Alose des modernes).
poiss. — M. Cuvier a établi, sous ce nom,
un genre de la famille des Clupéides , dont
l’Alose ordinaire est l’espèce autour de
laquelle il a groupé toutes les esp. rangées
dans le g. Clupea , et qui ont, comme elle,
une échancrure entre les deux branches de
la mâchoire supérieure Ce g. est naturel,
quoiqu’il repose sur un caractère qui en
apparence est peu important. On trouve
des esp. d’ Aloses dans les eaux de l’Amé¬
rique septentrionale [A. menhaden , œsti-
valis , vernalis , e te. de Mitchill), et dans
celles de l’Inde. Rupel en figure plusieurs
esp. Il ne paraît pas que toutes aient, comme
notre Alose , l’habitude de remonter les
fleuves pour frayer. (Val.)
ALOUATE. mam. — Synon. du g. Hur¬
leur , dans plusieurs méthodes. C’est aussi
le nom de l’esp. type de ce g. ( Hurleur
Alouate). (I. G.-S.-H.)
ALOUE. ois. — Nom vulg. de l’Alouette
des champs. (C. d’O.)
ALOUETTE. Alauda. ois. — G. de l’ordre
des Passereaux, de la famille des Dentiros-
tres de Cuvier, faisant partie de noire fa¬
mille Alaudidèes et de notre sous-famille
Alaudinées. Quoique, à l’article de cette
sous-famille, nous ayons annoncé que, des
différents g. et s.-g. établis aujourd’hui par
les auteurs anglais aux dépens du g. Alau¬
da, nous croyions ne devoir adopter que les
3 qui répondent aux 3 div. établies par
MM. Cuvier, Vieillot et Temminek, nous de¬
vons avouer ici que tous nos efforts pour
trouver des caract. distinctifs et de quelque
importance à ces trois groupes , basés uni-
*
ALO
A LO
295
quement sur la forme du bec, ont été in¬
fructueux, et nous ont convaincu que, dans
ce g. plus encore que dans tout autre, cet
organe donnait lieu à des rapprochements
d’esp. dont l’analogie entre elles disparaissait
complètement sous d’autres points de vue.
Effectivement, si quelques unes offrent, dans
la conformité du bec, un motif de réunion,
la différence dans la forme de leurs ailes et
de leurs pattes porte , au contraire , à les sé¬
parer. C’est ainsi qu’en prenant pour un des
types ou g., l’Alouette des champs {A. arven-
sis L.), au bec cylindrico-conique, aux rémi¬
ges primaires fort allongées, avec les trois 1 res
seulement d’égale longueur et sans penne
bâtarde, l’Alouette lulu, l’Alouette cochevis,
qui, d’après leur bec, devraient lui être réu¬
nies, nous présenteront, au contraire, une
eoupe d’ailes fort différente, à pennes pri¬
maires de longueur moyenne , avec les 4 et
non les trois lres égales et une penne bâtarde;
tandis que la Calandre, la Calandrelle, dont
les ailes ont entièrement la forme de celles
de l’Alouette des champs , en diffèrent par
leur bec remarquablement fort, arqué supé¬
rieurement et comprimé chez l’une, brévi-
cône et obtus chez l’autre. Quant aux pattes,
on les verra également subir, chez des espè¬
ces conformes dans leurs autres parties, de
fortes modifications dans la longueur des
doigts et des ongles, tandis qu’on les trou¬
vera semblables chez d’autres qui différeront
entre elles sous d’autres rapports.
Ces 3 divisions, adoptées parles auteurs
précités et indiquées par M. Swainson, dans
sa dernière classification, comme g., sous les
noms d ’Alauda, Calendula et Certhilauda ,
sont, ainsi que leurs s.-g., caractérisées par
cet auteur, de telle sorte qu’une partie de
nos esp. européennes n’y peuvent trouver
place ; ce sont les Alouettes Calandre, Calan¬
drelle, Cochevis et Lulu.
Persuadé depuis long-temps, d’après nos
propres observations , du grand nombre de
modifications qu’éprouve la forme du bec
dans la plupart des g. un peu nombreux en
esp., et, par suite, du peu d’importance de
cet organe comme caract. générique, et,
ayant reconnu , après une comparaison mi¬
nutieuse des 28 esp. que nous possédons,
que , chez les Alouettes , où l’on voit la forme
du bec passer par gradations insensibles de
la forme particulière aux Gros-becs jusqu’à
celle des Ténuirostres , les ailes étaient con¬
formées en général d’après deux types bien
prononcés et distincts , c’est-à-dire ailes ai¬
guës ou sur-aiguës, à primaires allongées,
sans penne bâtarde dans l’un , sub-obtuses
ou sub-aiguës , à primaires courtes ou mé¬
diocres avec une penne bâtarde dans l’autre,
nous avons cru devoir renoncer à la division
en 3 principaux groupes d’après le bec, ad¬
mise généralement par les auteurs, parce
qu’elle rapprochait un grand nombre d’esp.
différant totalement entre elles par les ailes
et les pattes. Convaincu que les modifica¬
tions dans l’appareil du vol sont, en géné¬
ral , beaucoup plus importantes que celles
du bec , comme divisions naturelles chez les
esp. d’un même g., et chez les Alouettes en
particulier (où elles coïncident d’une ma¬
nière sensible avec des habitudes différen¬
tes), nous avons cru qu’il était plus naturel
de sectionner le g. Alouette en deux grou¬
pes principaux, basés sur la forme des ailes.
Un de ces groupes , d’ailleurs , est particu¬
lier à l’Europe , et son type alaire ne se ren¬
contre chez aucune esp. exotique; c’est le
type aigu ou sur-aigu ; tandis que l’autre,
qui ne se rencontre à son maximum que
sous les zones chaudes de l’Afrique et de
l’Asie, renferme cependant quelques esp.
européennes , à type moins prononcé et fai¬
sant transition entre les deux groupes.
Nous allons indiquer, dans le tableau sui¬
vant, les caract. de ces deux groupes et une
série d’esp. qui se rapportent à chacun d’eux,
en commençant par celles chez lesquelles le
type aigu et sur-aigu est à son maximum ,
et finissant par celies qui présentent le ca¬
ract. opposé.
Genre Alouette. Alauda. ( V . pour les ca¬
ract. ceux indiqués pour la sous-famille
Alaudinées.)
lre section. — «Ailes aiguës ou sur-aiguës,
sans penne bâtarde, à rémiges primaires lon¬
gues ou très longues; les trois lres pennes
seulement à peu près de la même longueur ;
la 4mfc et les suivantes décroissant brusque¬
ment ; les tertiaires n’atteignant jamais l’ex¬
trémité des primaires; queue légèrement
fourchue ; bec et pattes variant de forme
suivant les esp.
Toutes les esp. de cette lre section sont
exclusivement européennes ; une seule se re¬
trouve aussi dans l’Amérique du nord. Elles
296
ALO
ALO
se font remarquer par leur vol facile et sou¬
tenu, s’élevant au plus haut des airs, et y
faisant entendre leur chant sonore à des
hauteurs où l’œil peut à peine les distin¬
guer. Elles ne se posent jamais qu’à terre
dans les plaines et nichent à la surface du
sol ; ce sont:
Alouettes grandes voilières et non percheuses
(type européen).
A. Bec très fort, élevé, très arqué supé¬
rieurement, comprimé ; ailes sur-aiguës, at-
teignant l’extrémité de la queue; pieds grands
et robustes ; ongle postérieur fort , plus long
que le pouce d’un tiers environ , et légère¬
ment arqué ; ex. : l’A. calandre, A. culan-
dra L., type du g. Londra , Sykes. ( Proceed .
1838, p. 112.)
B. Bec assez grêle, cylindrico-conique; ailes
aiguës, n’atteignant que les 2/3 de la queue;
doigts allongés, mais moins robustes que
chez l’espèce précédente; l’ongle postérieur
moins gros, mais plus long et presque droit ;
ex. : l’A. des champs, Al. arvensis , type du
g. Alauda, Swainson.
C. Bec et ailes comme chez l’esp. précé¬
dente ; pattes noires à doigts courts , avec
les angles antérieur et postérieur allongés ,
conformés comme dans le g. Plectrophane de
Meyer (le Bruant de neige de Tem.) , queue
carrée à son extrémité; ex. : l’A. hausse-col
noir, A. alpestris , type dus.-g. Phileremos,
Bonap.
D. Bec plus gros, plus court, plus obtus
que chez les deux esp. précédentes; ailes
semblables ; doigts et ongles faibles et très
courts; ex.: l’A. calandrelle, A. brachy-
daclyla.
2mp section. — « Ailes sub-aiguës ou sub¬
obtuses, à penne bâtarde, à rémiges pri¬
maires courtes ou moyennes; les 4 ou les 5
premières d’égale longueur à peu près ; la
5me ou seulement la 6me, décroissant d’une
manière sensible ; les tertiaires aussi longues
ou presque aussi longues que les primaires ;
queue le plus souvent terminée carrément;
bec et pattes variant suivant les espèces. »
Les espèces qui appartiennent à cette 2m*
section sont beaucoup plus nombreuses que
dans la lre, dont nous ne connaissons que
les 4 précitées; 3 ou 4 esp. européennes en
font partie ; mais la presque totalité appar¬
tiennent à l’Afrique ou aux Indes. Elles s’é¬
lèvent beaucoup moins dans les airs que
celles de la lre section; ieur chant est moins
étendu et moins prolongé, et elles le font
souvent entendre étant posées. Elles se per¬
chent souvent sur les tertres élevés , sur les
murs , les maisons des villages , et même les
arbres et les buissons, et placent quelque¬
fois leurs nids au pied ou au centre de
ces buissons.
Alouettes petites voilières et percheuses (type
indien , africain et européen).
lre s.-section. -- « Point de penne bâ¬
tarde ; les 4 premières rémiges à peu près
égales; les tertiaires aussi longues qu’elles ;
bec médiocre, semblable à celui de l’A.
hausse-col noir; doigts et ongles courts et
faibles comme chez la Calandrelle. » Une
seule esp. africaine, et qui semble, par l’ab¬
sence de penne bâtarde, faire exception à tou¬
tes les esp. étrangères à l’Europe , compose
cette s.-section : c’est l’A. cendrille de Buf-
fon, ou petite Alouette à tète rousse de Le-
vaillant {pi. 199).
2me s. -section. — « Penne bâtarde fort pe¬
tite, n’ayant guère que le quart de la lon¬
gueur de la penne suivante. »
A . Bec et pattes semblables à ceux de
l’A. des champs, mais plus faibles et plus
grêles ; rémiges tertiaires n’atteignant pas
l’extrémité des primaires ; ex. : l’A. lulu, A.
arborea.
B. Bec plus long et plus grêle que chez
l’A. des champs; pattes semblables, mais
l’ongle du pouce n’étant pas plus long que ce
doigt; tertiaires n’atteignant pas l’extrémité
des primaires ; ex. : l’A. huppée, A. cristata.
C . Bec fort, dans le genre de celui de la
Calandre, mais plus allongé et moins haut;
primaires courtes , les tertiaires en attei¬
gnant presque la pointe; queue échancrée;
pattes robustes, à peu près semblables aussi,
mais l’ongle du pouce fort , allongé et pres¬
que droit ; ex. : l’Alouette à gros bec Vaill.,
pi. 193, type du g. Calendula de Swainson.
D. Bec gros, court, très arqué en dessus,
approchant de celui des Fringilles ; tertiaires
atteignant presque les primaires; doigts et
ongles fort courts, comme chez la Calan¬
drelle ; ex. : les Gros-becs croisés et Oreillon
blanc Tem. (Col. 269). Type du g. , Pyrriiu-
lauda, Smith., ou Mégalo iis, Swain. de l’Inde
et d’Afrique. Ces esp., que tous les auteurs,
excepté Lichtenstein, mettent dans les Frin¬
gilles , ont tous les caract. extér. et les habi-
ALO
ALO
207
tudes des vraies Alouettes. D’après Sykes
( Proceed ., 1832, p. 94), elles se tiennent tou¬
jours à terre et ne se perchent jamais. Elles
se rapprochent de la Calandrelle par les
pattes et même par le bec.
3me s. -section. — « Penne bâtarde, attei¬
gnant la moitié en plus du tiers de la lon¬
gueur de la penne suivante. »
E. Bec fort, intermédiaire à ceux de la
Calandre et de la Calandrelle; ailes à pri¬
maires assez allongées , à tertiaires courtes ;
doigts et ongles courts, comme chez la Ca¬
landrelle; ex. : l’A. Isabelline (Tem. Col. 244-
2) , l’A. à dos roux (Vaill., pl. 197).
F. Bec et pattes à peu près semblables,
mais ongle postér. plus court que le pouce ;
primaires courtes; tertiaires s’étendant jus¬
que près de leur extrémité; ex. : l’A. ferru¬
gineuse, A. ferruginea de Lafr. {in Mus.
nosiro ), Afr. austr.
G. Bec, pattes et huppe conformés comme
chez l’A. huppée, mais l’ongle postér. plus
arqué ; primaires courtes , les tertiaires en
atteignant l’extrémité; ex. : Mirafra afri-
cana Smith., la Calotte rousse, Vaill. (pl. 198).
H. Bec de la Calandre, mais moins haut;
doigts et ongles de l’A. des champs; penne
bâtarde atteignant la moitié de la longueur
delà suivante; primaires courtes, les ter¬
tiaires en atteignant l’extrémité; ex.: l’A.mi-
rafre (Terri. Col. 305-2), type du g. Mirafra ,
Horsf. de l’Inde.
J. Bec médiocre, un peu plus fort et plus
long que chez l’A. des champs ; doigts et on¬
gles très courts, comme chez la Calandrelle ;
les primaires très courtes ; les 5 premières
à peu près de même longueur, entièrement
recouvertes par les tertiaires ; ex. : l’A. ba¬
teleuse (Vaill., pl. 194), type du g. Braco-
nyx , Swains.
4me s. -section. — « Ailes conformées
comme dans la s.-section précédente; mais
bec grêle, allongé, arqué dans toute sa lon¬
gueur ; la mandibule infér. recourbée en
dessous parallèlement à la supér. (g. Certhi-
lauda, Swains., ou Sirly, Lesson , Traité
d’ Orn. ).
K. Doigts assez allongés ; l’ongle du pouce
fort, allongé, subulé et parfaitement recti¬
ligne; ex. : l’A. Sirly, Buff., pl. 712; Vaill.,
pl. 192 (toute l’Afrique).
L. Doigts courts et robustes; l’ongle du
pouce semblable à l’esp. précédente, mais
t. i.
légèrement recourbé vers le haut; ailes et
queue beaucoup plus courtes que chez elle ;
ex. : le Sirly à queue barrée de blanc, Les¬
son {Tr. d’ Orn.) , Cerihilauda albo-fasciala
de Lafr. [Mag. Zool. 1836, pl. 58) ; c’est le
Certliilauda garrula de Spix (Afr. austr.).
M. Doigts semblables à ceux de l’esp. précé¬
dente, mais l’ongle du pouce court et courbé
légèrement dans le sens ordinaire; primaires
allongées, atteignant les 3/4 de la longueur
delà queue; ex.: l’A. bifasciée, A. bifas-
ciala Tem., Col. 393 (Égypte , Nubie)
JY. Doigts robustes et beaucoup plus longs
que chez l’esp. précédente; l’ongle du pouce
à peu près semblable au sien ; ailes à pri¬
maires moins longues, médiocres, n’attei¬
gnant que la moitié de la queue ; ex. : l’A. à
manteau roux , A. rufo-palliata de Lafr.
{Mag. Zool., 1836, pl. 59). (Afr. austr.).
O. Point de penne bâtarde; doigts de
longueur moyenne , mais faibles et minces ;
tarses médiocres ou courts ; ongle du pouce
court et légèrement arqué (type américain) ;
ex. : l’A. mineuse Azara, n° 148, Alauda
cuniculariaS ieill. {Dict.,\ ol. i, p.369); Cer¬
ihilauda cunicularia de Lafr. et d’Orb. ( Sy¬
nopsis , p. 71) ; le Sirly à bec grêle , Certh.
lenuirostris , d’Orb. et Laf. ( Syn . p. 72) ; le
Sirly maritime, Certh. maritima, iid., ibid. p.
72; d’Orb., Voy. en Amér., pl. 44,1. La lre est
du Paraguay et de la République Bolivienne;
les2suivantessontdecette dernière contrée.
En indiquant celte nombreuse suite de
petites subdivisions, nous sommes loin de
prétendre les donner comme sections à sui¬
vre dans la classification. Notre but élait de
prouver ce que nous avons avancé d’abord :
que , chez les Alouettes, la forme du bec et
des pattes varie, chez presque toutes les es¬
pèces , à tel point , qu’il est impossible de
les subdiviser d’après eux , tandis qu’elles
peuvent se fractionner naturellement en
2 groupes basés sur la forme de leurs ailes
autant que sur la différence de leurs habi¬
tudes.
Le seul s. -g. Sirly nous paraît avoir quel¬
que importance d’après ce que nous a com¬
muniqué, sur les mœurs des esp. africaines
qui en font partie, M. J. Verreaux, qui les
a observées en Afrique. Selon lui, ces esp.
se tiennent habituellement sur les ter¬
rains élevés et arides, courent rapidement
et grattent la terre de leurs pattes et de leur
19*
ALP
ALP
bec à la manière des Gallinacées. (Lafr.)
ALOUETTES DE MER. Pelidna , Cuv.
ois. — C’est, dans le Règne animal de Cu¬
vier, une petite subdiv. de ses Echassiers
longirostres , répondant en partie au g. Bé¬
casseau ou Tringa de Temminck. F . Bécas¬
seau. (Lafr.)
ALOUETTLYE. ois. — Synon. vulgaire du
PipitFarlouse dans quelques cantons de la
France. (C. d’O.)
*ALOUMÈRES, ou jahuquère. bot. cr. —
On nomme ainsi, dans les environs de Dax ,
l’Agaric paillet de Thore (. A . albo-rufus Pers.).
C’est une esp. très recherchée. Son chapeau,
large de trois pouces ou plus, est mame¬
lonné, lisse, d’un blanc roux ; ses feuillets
sont décurrents, blancs dans le jeune âge et
roussissent ensuite; le pédicule est nu, grêle,
blanc et cylindrique. — Il croît au printemps
et en automne, par groupes nombreux, aux
pieds des sureaux. Son odeur est très agréa¬
ble et sa saveur douceâtre. (Lév.)
ALGYSIA, Ortega ( Maria-Louisa, mère de
Ferdinand VII , roi d’Espagne), bot. pii. —
G. de la famille desVerbénacées, réuni comme
synon. au g. Lippia, dont il forme une des
2 divisions. F. Lippia. (C. L. )
ALPAGA, mam. — Espèce du g. Lama.
F. ce mot. (I. G. -S.-H.)
ALPÉE .Alpæus. ins. — G. de Coléoptères
pentamères , famille des Carabiques , établi
par Bonelli et non adopté par M. Dejean,
qui en place les esp. dans le g. Nébrie . (D.)
ALPES. Alpes, géol. — Ensemble des
hautes montagnes del’Eüïope qui, des bords
de la Méditerranée en France, s’étendent jus¬
qu’en Hongrie, séparant l’Italie des autres
contrées. Les limites des chaînes, que l’on
peut considérer comme des rameaux des Al¬
pes , sont difficiles à tracer d’une manière
précise. Le radical alp ou alb paraît être d’o¬
rigine celtique, et avoir été emprunté par
les Latins au langage des Gaulois, ou, selon
les lexicographes, ce serait un mot sabin
(. Alpus ) ayant la signification d’ Albus.
On désigne souvent aussi , sous le nom
d’Alpes, les chaînes de montagnes de toutes
les parties du monde, qui sontassez élevées
pour que leurs sommets restent constam¬
ment couverts de neige; et quelques étymo-
îogistes font même venir alp ou alb d’albus ,
blanc.
Le point le plus élevé des Alpes d’Europe
est le Mont-Blane. qui atteint 4,810 mètres
au-dessus du niveau de l’Océan. F. Monta¬
gnes. (C. P.)
ALPESTRES [Alpes, Alpes), bot. — On
donne ce nom à toutes les esp. de plantes
qui croissent sur les montagnes peu élevées;
celles , par exemple , sur lesquelles la neige
ne séjourne pas, comme les Cévennes, les
montagnes de l’Auvergne, etc., etc. Tan¬
dis qu’on appelle Plantes alpines, celles qui
viennent à des hauteurs plus considérables,
et qui appartiennent à la végétation carac¬
téristique des hautes chaînes de montagnes.
(A. R.)
*ALPHÆA, D€. [oàtpoç, blanc), bot. pii.—
G. ou s.-g. de la famille des Malvacées, dif¬
férant des Althcca par un involucelle 5-fide
et par des coques rugueuses. Les 2 esp, qui
le constituent croissent, l’une à Bourbon,
l’autre au Cap de B.-E. (Sp.)
*ALPHÉE. Alphœus (nom myth.). crust.
— G. de l’ordre des Décapodes, famille des
Macroures, établi par Fabricius, et ainsi
caractérisé : Carapace s’avançant au-des¬
sus des yeux, et formant un petit bouclier
voûté. Rostre très petit, quelquefois nul.
Ant. supér. petites, ayant leur 1er art. court
et armé en dehors d’une lame ordinairement
spiniforme, les suivants cylindriques. Ant.
intér. placées en dessous des précédentes,
pourvues d’un palpe lamelleux.Mandib. mu¬
nies d’un appendice palpiforme , court.
Pattes-mâchoires quelquefois grêles et al¬
longées, d’autres fois de longueur médiocre,
et pourvues d’un article élargi et presque
foliacé. Pattes des deux lres paires didacty-
les; les antér. fortes, armées d’une grosse
main renflée; les suivantes monodactyles et
de longueur médiocre. Abd. grand, pourvu
de fausses pattes allongées. — Ce g. ren¬
ferme 12 esp., dont quelques unes habitent
la Méditerranée; mais la plupart les mers
des Antilles et de l’Océan Indien. (H. L.)
*ALPHÉE]\S. Alphœi (Alphée, Alphœus,
nom myth). crust. — Tribu de l’ordre des
Décapodes , famille des Macroures , créée par
M. Milne-Edwards , et ainsi caractérisée:
Rostre très court , n’ayant jamais la forme
d’une grande lame placée de champ, comme
chez les Palémoniens. Ant. internes, placées
au-dessus des externes , ordinairement très
courtes. Une des paires de pattes très grosse ,
et en général terminée par une forte main
ALP
299
didaclyle. Les deux paires de pattes anlér.
presque toujours didactyles; celles de la 2e
paire ne l’étant jamais; enfin celles des 3 der¬
nières assez robustes et servant pour la mar¬
che aussi bien que pour la natation. Cette
tribu renferme les g. suivants : Alphœus ,
Aihanos , Ponlonia , Aulumncea r 2Vika ,
Atija , Caridina, Hymenocera., (H. L.)
ALPHESTES (àltpy nom chez les
Grecs d’un poisson aujourd’hui inconnu).
poiss. — Nom grec tiré d’Athénée, attribué
tantôt à une esp. de labre, et tantôt em¬
ployé par Bloch, dans son édition posthume,
pour un g. qui n’a pu être conservé, car les
deux esp. que cet auteur y rapportait sont
évidemment des Serrans. (Val.)
* ALPHITOBUJS (a)yixov , farine ; Gi<Z , je
vis), ins. — G. de Coléoptères hétéromères ,
famille des Mélasomes, établi par Stephens
dans son Catal. des Ins. d’Angleterre, mais
sans indication de caractères. Il le place dans
sa tribu des Ténébrionides, à côté du g. Pha-
leria de Latreille. Ce g. ne renferme qu’une
seule esp. qu’il nomme A. picipes r et qu’il
rapporte avec doute au Tenebrio fagi de Pan-
zer.Westwood [Syn. ofGen.) caractérise ainsi
le g. dont il s’agit : Corps oblong, ovale;
ant. terminées en massue ; 3e art. aussi long
que le 4e. (D.)
ALPHITOMORPHA (à>trov, farine; goP-
cp/j, forme), bot. cr. — Wallroth ( Verhand.nœ -
turf. BerlASid) , désigne sous ce nom le g.
Erysiphe [C. ce mot), parce que les Cham¬
pignons qui le composent ressemblent à de
la farine répandue sur des feuilles.
(LÉv.)
*ALPHITOPOLA (a> itov , farine; noh oç^. I
a, blanc, che). ins. — G. de Coléoptères té-
tramères , famille des Longicornes , établi
par M. Dejean {Catal., 3e édit.), et dont les
caract. n’ont pas été publiés.D’après la place
qu’il lui donne, à côté du g. Gerania de
M. Serville, il appartiendrait à la tribu des
Lamiaires de ce dernier. Il n’y rapporte
qu’une seule esp.’nommée par lui, A. lactea;
elle est du Sénégal. (D.)
*ALPHUS (àtyoç, blanc), ins. — G. de Co¬
léoptères tétramères, famille des Longîcor-
nes, établi par M. Dejean [Catal., 3e édit.),
qui n’en a pas publié les caractères. Il y
rapporte 7 esp. toutes nommées par lui,
dont 5 du Brésil et 2 de Cayenne. Ce g., par
la place qu’il occupe dans Je Catal., paraît ■
ALQ
appartenir à la tribu des Lamiaires deM. Ser¬
ville. (D.)
ALPINES (Plantes), bot. — V. Alpestres.
(A. B.)
ALPINIA, L .',Geihyra et Ethanium, Salisb.;
Zerumbet , Wendl., etc. (Prosper Alpin, an¬
cien botaniste), bot. pii. — G. de la famille
des Amomées de Jussieu, formé par Linné
( Gen. Pl. ) , et dont les caract. sont ainsi cir¬
conscrits: Cal. tubuleux , lâche , se déchi¬
rant au sommet. Cor. à tube court; div.
extér. du limbe égales , un peu dressées ; les
intér. latérales, denticulées ou milles; labelle
ample, étalé, entier ou 2-3-lobé. Filament
linéaire non prolongé au-delà des loges de
l’anth., qui estmutique etéchancrée. Ovaire
infère, triloculaire. Ovules nombreux, hori¬
zontaux, anatropes, fixés dans l’angle cen¬
tral des loges. Style filiforme, passant entre
les loges des anth. ; stigm. capilé-trigone.
Caps, bacciforme, 3-loculaire, indéhiscente.
Graines arillées, très ou peu nombreuses par
avortement. — Le g. Alpinia , tel qu’il a été
limité, renferme encore une vingtaine d’es¬
pèces qui, presque toutes, sont cultivées pour
l’ornement des serres chaudes; ce sont de
magnifiques herbes vivaces , appartenant
toutes à l’Asie tropicale. Les racines ( rhi-
zômes) en sont épaisses, tubéreuses, aroma¬
tiques, horizontales; il en sort plusieurs
tiges à feuilles bifariées, lancéolées; à gaine
fendue, ligulée. L’inflorescence en est ter¬
minale, paniculée, ou en épi ou en grappe
lâche. (G. L.)
*ALPINIÉES. Alpinieœ. bot. pii. — Troi¬
sième tribu établie par M. Blume [Enum.
Plant. Javæ ) dans la famille des Amomées ,
et qui comprend les g. Alpinia , Hellenia et
Cenolophon. P^. Amomées. (A. B.)
ALPISTE. bot. pii. — Nom vulgaire du
g. Phalaris , de la famille des Graminées.
V. Phalaris. (A. B.)
ALQIJE. ois. — Nom donné par Linné à
un g. renfermant les Pingouins et les Maca¬
reux, et qui n’a pas été adopté. M. Lesson
a rétabli ce nom pour une petite famille
comprenant les g. Cérorhynque , Macareux
et Pingouin. (C. d’O.)
ALQEIFOEX. min. — Nom sous lequel on
désigne, dans le commerce et dans plusieurs
ateliers , la galène réduite en poudre , qu’on
emploie pour la couverte de la poterie gros¬
sière. En Orient, elle entre, avec le noir de
300
ALS
ALS
fumée, dans la composition de la poudre
avec laquelle les femmes se teignent les cils
et les sourcils. (Del.)
*AESEIS (aXo-oç, £oç, bois ). bot. ph.— G.
de la famille des Rubiacées , établi par
M. Schott (in Sprengel. Cur. Post ., p. 404),
et classé par M. Endlicher (Gen. Plant. 1,
p. 555) dans la tribu des Cinchonées , entre
les g. Danaïs et Exostemma. Les auteurs ci¬
tés lui assignent les caract. suivants : Fleurs
monoïques par avortement. Tube calicinal
obconique, adhérent ; limbe supère, 5-parti ;
lanières lancéolées. Corolle courte , subeam-
panulée, 5-dentée. Étam. 5, insérées à la
base du tube de la corolle, saillantes dans
les fleurs hermaphrodites , incluses dans les
femelles; filets subulés, poilus à la base.
Anth. ovales, dressées. Ovaire 2-loculaire ;
placentaires multi-oyulés, adnésàla cloison;
ovules suspendus , imbriqués , marginés.
Style indivisé, saillant, poilu à la base.
Stigmate bifide; lanières linéaires , étalées.
(Péricarpe inconnu).- V A. floribunda Schott
(End\.Atakt. I. c. tab.38), constitueseul le g.
— C’est un arbrisseau du Brésil, à feuilles
opposées, à stipules triangulaires, très cour¬
tes, à épis terminaux et alaires. Les fleurs
sont petites, jaunâtres, très rapprochées.
(Sp.)
*ALSEODAPHNE (aÀo-oç , toç , bois ; ,
laurier) . bot. pu. — G. de la famille des Lau-
rinées, tribu des Persées, Nees, formé par
Nees von Esenbeck ( in JVall. Pl. asiat. rar.
11-61), avec la diagnostique suivante : Fleurs
hermaphrodites. Périgone 6-fide, chartacé,
à limbe décidu. Etam. 12, quadrisériées ,
dont 9 extér. fertiles , 3 intér. stériles ; celles
du 3e rang interne des fertiles, munies à la
base de glandules binées, stipitées, compri¬
mées; leurs filaments le plus souvent dila¬
tés. Anth. des 1er et 2e rang introrses ; celles
du 3e extrorses; toutes oblongues, 4-locel-
lées, déhiscentes par autant de valvules as¬
cendantes. Etam. stériles, stipitées, églan-
dulées dorsalement, à sommet introrse,
sagitté-lancéolé. Ovaire uniloculaire, uni-
ovulé. Stigm. discoïde. Baie monosperme,
placée sur la basepérigoniale, entière, orbi-
culaire et étalée. — Ce g. renferme quelques
arbres de l’Inde, à feuilles alternes, penni-
nervées, dont les nervures primaires, costées;
à gemmes compactes et couvertes d’un pe¬
tit nombre d’écailles entrebâillées; à fleurs
disposées en panicoles subcorymbiformes ,
naissant dans les aisselles d’une gemme ter¬
minale. (C. L.)
*AL$EUOSMÏA, Cunningh. (dUoq, bois;
suoep. ta, bonne odeur), bot. pu. — G. que
Cunningham rapporte avec doute à la fa¬
mille des Cornées ou à celle des Caprifolia-
cées, et dont il expose ainsi les caract. (. Flor .
Nov.-Zeelancl. in Rook. Ann. of Nat. Hist.,
ii, p. 209; 1839): Tube calicinal adhérent;
limbe supère , 4-ou 5-fide , non persistant,
à estivation valvaire. Cor. infundibuliforme ;
tube beaucoup plus long que le calice ; gorge
imberbe; limbe 5-parti, à lanières ovales,
égales, pointues, sinuées-dentées, valvaires
en préfloraison. Etam. 5, courtes , égales ,
insérées à la gorge de la corolle, entre les
segments du limbe; anth. saillantes, dithè-
ques , longitudinalement déhiscentes. Dis¬
que épigyne. Ovaire 2-loculaire , adhèrent ;
loges 2-5-o u pluri-ovulées ; style filiforme,
glabre ; stigmate disciforme, indivisé. Baie
turbinée, obovée, infère, 1-loculaire, po-
lysperme ou, par avortement, oligosperme.
Graines obovales, courbées, obtuses, con¬
vexes au dos, anguleuses du côté antér., mé-
difixes; test épais, réticulé; embryon petit,
rectiligne, niché à l’extrémité infér. du pé-
risperme; cotyl. subfoliacés, contigus; ra¬
dicule courte, obtuse, éloignée du hile. —
Arbrisseaux dressés , hauts de 2 à 3 pieds ;
feuilles coriaces, persistantes, alternes, non
stipulées , pétiolées , très entières ou lobées ;
pétiole dilaté à la base; fleurs latérales ou
terminales , pédicellées , bractéolées , très
odorantes , solitaires ou fascicuîées ou en
grappe. — Ce g. est propre à la ]\fouv.-Zé-
lande ; Cunningham en a décrit 8 esp. (Sp.)
* ALSIDIE. Alskliurn (de a >aoç , bois , fo¬
rêt; la plante ressemble à un arbre), bot.
cr. (Phycées). — Ce g. monotype , apparte¬
nant à la sous-famille des Floridées , a été
établi par Agardh (Icon. Alg.europ., t. 9) sur
une algue trouvée dans l’Adriatique. Elle est
ainsi caractérisée : Fronde cartilagineuse,
raide, cylindrique, filiforme, atténuée, dres¬
sée ^ irrégulièrement rameuse. Plusieurs ti¬
ges naissent d’une même base crustacée,
convexe , plate en dessous. C’est par là
qu’elles se fixent aux rochers sous-marins.
Cette Thalassiophyte n’est pas particulière à
l’Adriatique; M. de Notaris l’a retrouvée
dans la Méditerranée, à file de Capraja, et
ALS
301
ALS
M. Roussel à Alger. On n’en connaît pas la
fructification. (G. M.)
*ALSÏNACÉES. Alsinaceœ , Lindl. bot.
pii. — V. Alsinées. (G. L.)
* A USINE (àXo-fvvî, nom chez les Grecs d’une
plante indéterminée). L. Wahlenb., Koch.;
Spergularia , Pers . , Halianthus , Mœnch \ Honr.~
kenya , Ehrh.; Lepigonum, Fries; AlsineelSa-
bulina , Reichb. bot. pii. — G. ou s.-g. pris
pour type de la famille des Alsinées ; toute¬
fois il mérite à peine d’être séparé des Are-
naria, dont il ne diffère absolument que par
une capsule 3-valve. Linné fondait le caract.
distinctif des Alsine sur le nombre des éta¬
mines ; caract. moins valable encore que
l’autre, parce que, dans les Alsine comme
dans les Arenaria , le nombre des étamines
varie de 3 à 10. Dans les limites que lui as¬
signent aujourd’hui la plupart des auteurs,
le g. Alsine renferme environ 20 esp. , dont
la plupart appartiennent à la flore euro¬
péenne. L’ Alsine meclia L., nommé vulgaire¬
ment Morgeline , Mouron des oiseaux , est
un Slellaria . (8p.)
ALSINÉES. Alsineæ. bot. pii. — Une des 2
grandes tribus dans lesquelles se séparent
naturellement les Caryophyllées. V. ce mot.
(Ad. J.)
*ALSINELLA , Benth. bot. pii. — G. de la
famille des Alsinacées , dont le nom est in¬
diqué dans le Catal. de Wallich, et repro¬
duit depuis par Reichenbach et Lindley; les
caractères n’en ont pas été publiés. (Sp.)
ALSODÉE. Alsodeia, Petit-Thou. [àAw-
S-n; , qui aime l’ombre des bois), bot. pu. —
G. de la famille des Yiolariées, tribu des Al-
sodinées. Aubert Du Petit-Thouars {Hist. des
Vègét. des îles de VAfr. auslr ., ii, p. 55;
JVov. Gen. madag ., n°05) en donne les ca¬
ract. suivants : Cal. de 5 sépales pointus, im¬
briqués; 3 extér., 2 intér. Cor. régulière, à 5
pétales plus longs que le calice, contournés
en estivation. Étam. 5, monadelphes; an-
drop bore urcéolaire, souvent appendiculé;
anth. contiguës, mais libres, sessiles , ligu-
liformes, barbues au sommet. Style clavi-
forrne. Capsule subturbinée, obscurément
trigone, oligosperme, recouverte par le ca¬
lice et la corolle. Cotyl. orbiculaires. — Ar¬
bres ou arbrisseaux. Feuilles en général
éparses. Stipules petites, caduques. Fleurs
petites, disposées en grappes axillaires et
terminales; pédicelles articulés, bractéolés.
On en connaît 6 esp. , dont 5 de Madagascar
et 1 de Timor. M. A. de Saint-Hilaire {Hist.
des Plantes rem. du Brés.) réunit ce g. aux
Conoria. (Sp.)
* ALSODINÉES. bot. pii. — V. Viola-
riées. (Sp.)
•ALSOÏMTRA, Blume (a)>aoç, bois; gl-
rpa , ceinture), bot. pu. — G. de la famille
des Cucurbitacées , tribu des Nandhirobées,
Aug. St-Hil. Ce g. paraît ne différer du Za-
nonia (auquel M. De Candolle le réunit) que
par son ovaire à loges multi-ovulées, et par
son fruit hémisphérique, tronqué au som¬
met. Il est fondé sur une seule esp., qui croît
à Java. (Sp.)
ALSOPHILA, Brown (ocÀcroç, forêt ; cpftoç ,
ami), bot. ck. — R. Brown a donné ce nom à
un des g. qu’il a formés aux dépens des
Cgathea de Smith, et qui comprend, comme
les vrais Cyalhea et les Uemilelia , des fou¬
gères arborescentes, la plupart américaines
et quelques unes de l’ancien continent. Une
seule esp. est herbacée : c’est VA. pruinata
du Chili. Comme toutes les fougères de la
tribu des Cyathéacées, ces plantes présen¬
tent des groupes arrondis de capsules sessiles,
portées sur un tubercule saillant. Ce tuber¬
cule, dans les Alsophila, tels que R. Brown
les avait définis, correspond à la bifurcation
des nervures secondaires , et les groupes de
capsules, au lieu d’être enveloppés dans un
tégument clos , sont environnés à leur base
par des écailles lacérées formant un tégu¬
ment incomplet qui manque quelquefois.
* Suivant Presl , ce tégument incomplet man¬
que même généralement, et son absence
distingue ces plantes des vrais Cyalhea, des
Hemitelia et de quelques autres g. voisins.
Il est certain , du moins, qu’il n’enveloppe
jamaiscomplètement les groupes décapsulés,
et qu’on doit plutôt le considérer comme
formé par des écailles analogues à celles qui
naissent sur les nervures de la plupart de
ces plantes, que comme un vrai tégument
membraneux, continu. — Les g. Cknoophora
de Kaulfuss, Trichopteris et Melaxya de
Presl , en diffèrent à peine , si ce n’est par la
transformation de ce tégument membra¬
neux, scarieux et lacinié en poils nombreux,
plus ou moins allongés, insérés à la base du
tubercule qui porte les capsules, et les
entourant de toutes parts. — Presl divise les
Alsophila en 2 sections i les unes ont les ner-
302
ALS
ALT
vures secondaires bifurquées, et portent les
capsules à leur bifurcation; les autres ont
des nervures secondaires simples qui portent
les groupes de capsules vers leur milieu. —
On connaît maintenant près de 40 esp. de ce
g., toutes arborescentes , à l’exception d’une
seule, et dont peu s’étendent au-delà des ré¬
gions intertropicales. (a.d. B.)
ALSTONIA (Alston , professeur de bot.
à Edimbourg), bot. pii. — G. de la fa¬
mille des Ebénacées (Symplocées) , fondé
par Mutis, et regardé comme synon. du
g. Symplocos , L. F. ce mot. (C. L. ).
"ALSTONIA (Alston, professeur de bot. à
Edimbourg), bot. pu. — G. de la famille des
Apocynacées, tribu des Alstoniées , fondé
par R. Brown (Mem. Wern. Soc. 1 ; Labill.,
JYov. Cal., t. 12), qui en circonscrit ainsi
les caractères: Cal. 5-fide. Cor. hypogyne,
hypocratérimorphe, à gorge et à tube non
squameux; limbe 5-fide; segments obli¬
ques. Etam. 5 , incluses , insérées au tube
médian de la corolle; anth. subsessiles, lan¬
céolées, libres; ovaires 2; ovules nombreux,
fixés à la suture ventrale. Style unique, fi¬
liforme, dilaté au sommet; stigm. subconi¬
que. Squamules hypogynes nulles. Follicu¬
les cylindriques , allongés. Graines nom¬
breuses , peltées , linéaires -comprimées ,
ciliées (cils de chaque extrémité chevelus-
allongés). Embryon non décrit? — Ce g.,
encore peu connu , renferme un petit nom¬
bre d’espèces, dont quelques unes sont cul¬
tivées dans nos serres. Ce sont des arbres
ordinairement élevés , lactescents, à feuilles -
opposées ou ver ticillées , glabres, costées ;
à fleurs le plus souvent blanches , disposées
en cymes terminales paniculées. On les trouve
dans l’Asie tropicale et dans les îles de l’O¬
céanie. * (C. L.)
* ALSTONIÉES, Alslonieœ (/^.ci-dessus).
bot. ph. — Tribu de la famille des Apocyna¬
cées , qui ne contient que le g. Alstonia.
(C. L.).
ALSTRQEMERIA ( Alstrœmer , naturaliste
suédois), bot. pu. — Linné a donné ce nom à un
g. de la famille des Amaryllidées, qui aujour¬
d’hui se compose d’une cinquantaine d’esp.,
toutes originaires de l’Amérique méridio¬
nale. Ce sont des plantes à racine fibreuse et
fasciculée, ayant leur tige tantôt dressée,
tantôt volubile et grimpante, et des feuilles
alternes, ovales ou lancéolées. Les fleurs,
quelquefois très grandes , sont souvent dis¬
posées en sertule ou ombelle simple. Leur
calice, pétaloide et adhérent par sa base à
l’ovaire infère, est presque campanulé , à 6
divisions inégales ; 2 intér. étant tubuleuses
et roulées à leur base. Les étam., au nombre
de 6 , insérées aux div. calicinales , sont dé¬
clinées. Le style , triangulaire , se termine
par un stigm. trifurqué. Le fruit est une cap¬
sule triloculaire , trivalve , à loges polysper-
mes. — Plusieurs des esp. de ce g. sont cul¬
tivées dans les jardins. La plus commune est
celle qu’on désigne vulgairement sous le
nom de Lis des Incas. C’est VA. pelegrina
L., originaire du Pérou, et qu’on doit soi¬
gneusement garantir du froid en l’abritant
pendant l’hiver dans la serre tempérée. (A. R.)
*ALSTRÆMÉRIÉES. Alsirœmeriœ. bot.
ph. — Nom d’une des tribus de la famille des
Amaryllidées. (A. R.)
ALTEINIA. bot. ph. F. Althenia. (C. L.)
ALTENSTEINIA (Altenstein , nom pro¬
pre). bot. ph. — G. de la famille des Orchi¬
dées, tribu des Ophrydées, établi par Kunth
(in Humb. JXov. Gen., et Sp. 1, p. 322). Il se
compose de 3 ou 4 esp., toutes originaires de
l’Amér. mérid., ayant pour caract. : Cal. à 5
div. lancéolées et réfléchies ; les 3 extér. un
peu plus larges. Labelle plus grand que les
autres, dressé. Gynostème court, dressé;
anth. à 2 loges écartées, attachées sur les
côtés du gynostème. Masses polliniques au
nombre de 2, portées sur un pédicule court,
attaché à l’opercule de chacune des loges.
Stigm. opposé à l’anthère , tourné du côté
du labelle. — Les esp. de ce g. ont la racine
formée de tubercules allongés, la tige sim¬
ple, les fleurs sessiles, disposées en épis den¬
ses, et munies de bractées. (A. R.)
* ALTERNANCE (loi d’). bot. — On a
donné ce nom à un principe admis dans ces
derniers temps par plusieurs botanistes et
qui leur a servi de guide dans les recher¬
ches auxquelles ils se sont livrés relative¬
ment à la structure des fleurs en général ,
ou au plan normal d’après lequel les fleurs
de certaines familles paraissent être dispo¬
sées. Cette loi , sans avoir encore été for¬
mulée complètement dans aucun ouvrage
général, est néanmoins fréquemment invo¬
quée dans une foule de mémoires particu¬
liers ; ce qui nous met dans la nécessité d’exa¬
miner successivement, son origine, sa va-
ALT
303
leur et l’application qu’on peut en faire.
En vertu de la loi d’ Alternance , on ad¬
met que toute fleur est formée d’un certain
nombre de verticilles ou anneaux, d’orga¬
nes appendiculaires, et que les pièces qui
composent chaque verticille sont insérées
entre celles du verticille qui précède ou
succède immédiatement, et par conséquent
alternent avec elles. On aurait mieux fait
d’employer le mot interposé; l’adjectif al¬
terne ayant reçu dans la science une ac¬
ception un peu différente, lorsqu’on s’en
sert pour caractériser un certain mode de
disposition des feuilles sur la tige. La posi¬
tion alternative des pièces dans les verti¬
cilles qui se succèdent immédiatement en¬
traîne comme conséquence que, lorsque 2
verticilles sont séparés par un intermé¬
diaire, ils ont leurs parties superposées;
dans ce cas on a dit souvent et d’une ma¬
nière abusive qu’elles sont opposées; ce qui
ne doit être dit que des organes dont les
faces de même nom se regardent mutuelle¬
ment. Quoi qu’il en soit , il résulte de ces
conditions que tous les verticilles de même
nombre (pairs ou impairs) ont leurs parties
superposées.
C’est par l’observation et par l’analogie
qu’on est arrivé à ces principes. On en
trouve déjà des traces dans la philosophie
botanique de Linné, lorsqu’il donne pour
caractère distinctif à la corolle d’avoir ses
pièces placées entre les étamines , tandis
que celles du calice sont placées au-dessous
de celles-ci. Plus récemment M. De Candolle
entrevit réellement cette loi , en énumé¬
rant, dans sa Théorie élémentaire, les diverses
combinaisons qu’on peut trouver dans l’ar¬
rangement des organes de la fleur. Cet habile
botaniste remarqua que la disposition la plus
fréquente est celle où les pièces de chaque
verticille sont placées entre celles du verti¬
cille précédent ; mais il se contenta de cet
aperçu, sans paraître avoir prévu qu’un jour
il acquerrait la valeur d’une loi générale; ce
qu’il eût été bien difficile en effet d’imagi¬
ner, dans l’état où se trouvait alors la Bota¬
nique.
En 1825 , M. Raspail, dans ses Mémoires
relatifs aux Graminées, formula positivement
la loi d’ Alternance, qu’il regarda comme une
règle fixe pour toute cette famille. Il pensa
même qu’elle devait être appliquée à toutes
ALT
les Monocotylédones. Cependant nous de¬
vons* dire que , par suite de son opinion sur
l’origine des verticilles floraux, il n’a pas
compris cette loi tout-à-fait de la même ma¬
nière que nous. Peu après, M. Rœper [Observ.
sur la nat. des Fleurs et des Inflor. ; Seringe
Mel. Bot., et en latin dans le tom. 1er du
Linncea ) l’affirma également pour les ver¬
ticilles extérieurs de la fleur, savoir : le ca¬
lice , la corolle et l’androcée. Environ 3 ans
plus tard, parut la thèse de M. Dunal ( Con -
sid. sur la JYat. et les Bapp. de quelques orga¬
nes de la fleur, Montpellier 1829). La science
de Y Anthogénie avait fait de grands progrès.
L’auteur, après avoir démontré que l’andro-
cée renferme souvent ainsi que le nectaire,
plusieurs verticilles , fit connaître le nom¬
bre et la position relative des parties qui,
suivant lui, doivent constituer la fleur la
plus complète. Dans la description qu’il
donne de cette fleur idéale , on voit qu’il
adopte complètement le précepte de X Alter¬
nance , et peut-être doit-il être considéré
comme en étant le véritable fondateur, ou
au moins comme le premier qui lui ait don¬
né tout à la fois une grande extension et
une forme régulière. Depuis ce temps ,
M. Aug. de St-Hilaire a, dans ses mémoires
sur différentes familles, constaté fréquem¬
ment la rigueur du précepte, en en faisant
de lumineuses applications. Nous citerons
principalement à cet égard son second mé¬
moire sur les Résédacées et son mémoire sur
les Myrsinées et les Sapotées. Cependant on
rencontre de sérieuses exceptions toutes les
fois qu’on essaie de vérifier cette loi par
l’observation ; exceptions qui peuvent être
expliquées, il est vrai, par des considéra¬
tions particulières. Néanmoins, il se présente
plusieurs questions à résoudre préalable¬
ment; car ces exceptions résultent d’obser¬
vations qui paraissent être en contradiction
avec celles sur lesquelles la loi est basée.
On se demande si les unes plutôt que les au¬
tres doivent être prises comme point de dé¬
part? si les divergences qu’elles présentent
n’indiquent pas que la loi générale est tout
autre? s’il existe réellement une loi générale
ou des lois partielles , de sorte que celle
qu’on a proposée convienne seulement à un
certain nombre de végétaux?
Si , pour répondre à ces questions, on s’en
rapporte à l’observation pure et simple, on
304
ALT
remarquera que la loi d’ Alternance s’appli¬
que constamment au calice et à la corolle,
c’est-à-dire aux verticilles les plus extérieurs
de la fleur, et dans lesquels la situation des
parties est le plus facile à constater; en ou¬
tre qu’elle fournit la formule de position
relative qui se réalise généralement , ainsi
que l’avait déjà remarqué M. De Candolle.
On verra, en outre , que, dans beaucoup de
cas , l’analogie réclame l’existence de par¬
ties avortées, et qu’en les rétablissant par
la pensée, on fait rentrer dans la loi gé¬
nérale plusieurs faits qui semblaient la con¬
tredire. Cependant de nombreuses excep¬
tions existent encore, et l’observation seule
ne peut jamais suffire contre l’observation.
Il y a donc au fond de cela une question plus
générale à débattre ; il s’agit de savoir sur
quels fondements on s’appuie pour considé¬
rer comme universelle une loi qui n’est ad¬
missible qu’en expliquant , par des phéno¬
mènes secondaires, des épiphénomènes, si
l’on peut s’exprimer ainsi , toutes les contra¬
dictions que la nature présente à chaque
pas.
Les fondements de celte loi sont les théo¬
rèmes dont nous allons faire mention. Ils
sont plus ou moins généralement admis,
quoique quelques uns soient encore un ob¬
jet de contestation dans la science. Ce n’est
pas ici le lieu d’en démontrer l’exactitude;
nous croyons devoir les rapporter, parce que
sans eux la loi d’ Alternance ne serait encore
long-temps peut-être qu’une hypothèse un
peu arbitraire; et cependant personne, que
nous sachions, n’a essayé de faire voir qu’elle
n’est qu’une conséquence directe de ces
théorèmes :
« 1° Toute plante phanérogame n’est for-
» mée que par l’addition d’un nombre indé-
» fini d’individus ayant tous la même valeur
»primitive; mais elle peut se trouver modifiée
» par l’époque relative du développement.
» 2° Chaque individu est formé d’un mé-
» ri thalle qui se prolonge inférieurement, et
» se termine à son extrémité supérieure par
» un nombre quelconque d’appendices symé-
» triques constituant un verticille.
» 3° Les pièces qui font partie d’un verti-
» cille sont placées entre celles du verticille
» précédent, sur un plan plus élevé.
» 4° Cette disposition, qui est générale,
» résulte de la manière dont les faisceaux ii-
ALT
» gneux se combinent pour se rendre dans
» les appendices.
» 5° Sur la tige ou les rameaux, les indi-
» vidus se développent successivement et à
» l’infini, jusqu’à ce que des causes acciden-
» telles arrêtent ce développement, ils sont
» exposés à un grand nombre de déviations
« provenant de l’influence des agents exlé-
» rieurs ou de celle qu’exercent les uns sur
» les autres les organes qui se développent.
» 6° La fleur, dont les organes ne sont
» que des feuilles modifiées d’une manière
» spéciale , naît à un moment donné , lors-
» que la plante s’y est préparée par des dé-
» veloppements antérieurs. Elle naît, déplus,
» à une place déterminée ; et, comme les par-
» ties qui la composent se développent dans
» un espace de temps très court , elles n’ont
» pas le temps d’être modifiées diversement
» par les agents extérieurs , ou par le déve-
» loppement ultérieur de la plante; i! en ré-
» suite que chaque fleur, dans une espèce, est
» toujours formée du même nombre de ver-
» ticiîles, que ces verticilles ont toujours le
» même nombre de parties et présentent
» toujours les mêmes déviations du type s y-
» métrique, lorsqu’il en existe de cette sorte.
» 7° Les déviations sont dues à des sou-
» dures , à des avortements , à des inégalités
» de développements et à des dédoublements,
» qui peuvent avoir lieu dans les deux sens
» de l’épaisseur et de la largeur.
» 8° L’avortement n’est que Se non-déve-
» loppement d’un organe ; celui-ci doit donc
» toujours exister virtuellement; c’est pour-
» quoi l’avortement d’un verticille est sans
» influence sur la position de ceux qui vien-
» lient ensuite. »
Il est donc évident que le nombre des
verticilles pourra bien varier suivant les
familles; que le nombre des parties qui les
composent peut varier également, ainsi que
leur régularité, mais que toujours les fleurs
d’une même espèce sont construites sur le
même plan ; que toujours , surtout, la loi
d’ Alternance devra trouver son application;
et que, par conséquent, elle peut devenir un
Critérium à l’aide duquel nous remonterons
de l’état habituel d’une fleur à son état nor¬
mal. Elle pourra donc nous servir à déter¬
miner les rapports qui existent entre les vé¬
gétaux au point de vue du plan normal de
leurs fleurs; elle nous apprendra si réel-
ALT
ALT
305
lement ce plan est constant dans chaque fa¬
mille, et si vraiment, comme quelques uns le
supposent, il est le même pour toutes les
fleurs. Quoiqu’il en soit à cet égard, le plan
se trouvant déterminé, soit unique et gé¬
néral, soit particulier pour chaque division
du règne végétal (divisions qui prendraient
rang très probablement entre les grandes
sections et les classes proprement dites, ou
entre celles-ci et les familles) ; le précepte
nous aidera encore à reconnaître quelles
sont les modifications que le type a subies
dans telle ou telle famille , ou dans tel groupe
de g. moins étendu. Il a déjà conduit plu¬
sieurs botanistes à reconnaître que, dans un
grand nombre déplantés, le disque ou phy-
costème est formé par 2 verticilles d’étamines
avortées, et non pas par un seul, comme
on l’avait cru d’abord ; M. Aug. de St-Hilaire
a pu faire voir que l’écaille irrégulière des
Résédacées représente les étamines ordi¬
naires des plantes, tandis que leurs éta¬
mines sont formées par le développement
du phycostème.
Dans tous les cas, le calice, dans lequel la
position des parties est facile à apprécier,
peut servir de point de départ, et l’argumen¬
tation se réduit aux 2 formules suivantes :
Les. pièces de tel verticille sont superposées
aux divisions du calice ; donc elles en sont sé¬
parées par un nombre impair de verticilles ;
ou bien, elles sont placées entre les divisions
du calice ; donc elles en sont séparées par un
nombre pair de verticilles , ou elles lui succèdent
immédiatement.
On doit bien se rappeler que les superfé¬
tations et l’avortement complet d’un ou de
plusieurs verticilles ne modifient point la
position de ceux qui persistent, mais que
les organes de la fleur sont susceptibles de se
transformer les uns dans les autres.
Il est logique d’admettre que, si parce
procédé on arrive à des résultats satisfai¬
sants, l’hypothèse de la loi d’ Alternance, que
l’on doit à cette sorte de sagacité qui résulte
de la comparaison d’un grand nombre de
faits , et à laquelle nous avons essayé de
donner ci-dessus un fondement plus rationnel
se trouvera vérifiée par l’observation; car la
meilleure démonstration d’une théorie se
trouve dans les conséquences que l’on en
peut déduire.
Il n’est malheureusement pas toujours fa¬
cile d’opérer comme nous venons de l’indi¬
quer, parce que tous les verticilles de la fleur
ne présentent pas le même nombre de par¬
ties. Dans ce cas, la science ne nous a fourni
encore aucun précepte génér/al qui puisse
servir de guide; et c’est à la sagacité parti-'
culière des botanistes de résoudre ces diffi¬
cultés, paraissant résulter, le plus souvent,
de ce qu’il existe des avortements ou des dé¬
doublements d’organes. Nousavonsdit qu’on
rencontre dans les fleurs de fréquentes ex¬
ceptions à la loi d' Alternance : c’est ici le
lieu de les indiquer succinctement, en mon¬
trant comment elles peuvent être interpré¬
tées. Quelquefois ces exceptions ne sont que
partielles ; ainsi, dans les Labiées à corolle
quadrilobée, la division supérieure de cet
organe est placée devant une dent du ca¬
lice, tandis que les trois divisions infé¬
rieures sont situées entre les quatre au¬
tres dents calicinales; l’analogie nous fait
voir que , dans ce cas , la division supé¬
rieure de la corolle résulte de la soudure
de deux divisions primitives; mais, dans un
grand nombre de plantes, l’exception est gé¬
nérale. On trouve , par exemple , qu’il n’y a
pas de corolle , et que les étamines sont su¬
perposées aux divisions du calice : il faut
admettre que la corolle est avortée. D’autres
fois, ce sont les étamines qui sont superpo¬
sées aux divisions de la corolle ; alors on peut
admettre que, dans certaines plantes, il y a
une rangée d’étamines avortées. Des expli¬
cations différentes sont encore susceptibles
d’être présentées dans des cas particuliers :
ainsi, dans la fleur des Berberis , on trouve
six sépales, six pétales et six étamines ; tou¬
tes pièces superposées les unes aux au¬
tres sur six rangées longitudinales; mais
à l’aide d’une observation attentive, on re¬
connaît qu’il y a deux verticilles de sépales,
deux verticilles de pétales, et naturellement
deux verticilles d’étamines. Ces fleurs pré¬
sentent donc six rangées horizontales de trois
pièces chacune, pièces toujours placées en¬
tre celles de la rangée qui précède et celles
de la rangée qui suit.
Dans ces deux genres d’explication , on,
suppose que toutes les pièces existant sur
l’axe raccourci de la fleur sont du même
ordre de développement, ainsi que les feuil¬
les qui se trouvent sur un scion non ra¬
mifié; mais il peut arriver que, sur le
20
T. I.
306
ALT
ALT
même scion, existent des branches latéra¬
les garnies de feuilles; celles-là naissent
à l’aisselle des feuilles même et se déve¬
loppent plus tard. De même, on a vu,
quoique très rarement, et seulement dans
quelques monstruosités , un bourgeon se
développer à l’aisselle d’une partie de la
fleur ; cependant il arrive très souvent qu’on
trouve des pièces superposées aux par¬
ties d’un verticille floral, sans qu’il soit pos¬
sible de supposer un verticille avorté, en¬
tre ees deux rangées d’organes ; fait mani¬
feste chez les Grassulées décandres , où les
étamines les plus extérieures sont précisé¬
ment celles qui sont placées devant les pé¬
tales; et chez les Résédacées, où chaque pé¬
tale porte un appendice sur sa face in¬
terne , etc., etc.
Ces productions nous paraissent être des
formations de second ordre comme les bran¬
ches latérales sur un scion , de véritables
productions axillaires; ce sont elles que
M. Dunal semble avoir cherché à reconnaî¬
tre, peut-être un peu trop souvent, sous le
nom de Lèpales . Plusieurs botanistes ont
exprimé à leur égard une opinion qui nous
paraît ne pas différer essentiellement de la
nôtre, en disant qu’elles sont le produit d’un
dédoublement dans le sens de l’épaisseur.
Lorsqu’elles arrivent à un développement
complet, c’est-à-dire lorsqu’elles constituent
un organe aussi parfait que les productions
de premier ordre qui entrent dans la com¬
position de la fleur, il est souvent très diffi¬
cile d’en déterminer l’origine; cependant
nous pensons que l’on peut y parvenir assez
souvent, à l’aide des considérations suivan¬
tes , lorsque ce sont des étamines , ce qui pa¬
raît être le cas le plus fréquent.
1° Quoique superposées aux pétales, elles
sont plus extérieures que les étamines de pre¬
mier ordre; néanmoins, elles sont plus pe¬
tites dans le bouton, et l’explosion de leurs
anthères a lieu un peu plus tard.
2° Elles avortent plus fréquemment que
les autres, parla même raison que, sur une
branche, les feuilles du bourgeon axillaire se
développent plus tard que les autres ou ja¬
mais.
3° Lorsque les fleurs viennent à se dou¬
bler, on trouve souvent que les étamines in¬
térieures et même les carpelles se changent
en pétales, tandis que les étamines exté- !
rieures,qui sont axillaires, gardent leur forme
primitive. D’autres fois il y a entre tous les
pétales de la fleur double des étamines si¬
tuées devant eux ( sur leur côté intérieur ).
Toutes les fois que ces faits se présentent,
nous regardons comme extrêmement proba¬
ble qu’une portion des étamines de la fleur
normale est une production axillaire des
pétales ; et , sous ce rapport , l’étude des
fleurs doublées n’est pas à négliger dans
la recherche de la structure primitive des
fleurs.
Ainsi qu’on vient de le dire, les excep¬
tions à la Loi d’ Alternance peuvent être ex¬
pliquées par différentes suppositions. Comme
celles-ci ne présentent rien qui soit en con¬
tradiction avec ce que l’on sait sur l’organo¬
génie des plantes , les faits sont loin de nous
conduire à abandonner cette loi. Cependant,
la facilité qu’on trouve à les expliquer, à
l’aide des suppositions, doit mettre en garde
contre les résultats; et, de leur multiplicité,
il résulte que l’état habituel d’une fleur peut
encore fournir à l’imagination des interpré¬
tations très différentes. Il faut donc, dans ce
genre de recherches, tout en se laissant gui¬
der par le précepte de l’alternance, vérifier
encore les résultats auxquels on arrive par
l’analogie, dont la valeur comme moyen de
démonstration est généralement reconnue
et repose sur deux hypothèses fondamentales
en histoire naturelle, savoir : une parenté
réellé entre les genres voisins, et l’existence
de lois générales qui ne peuvent subir que
des exceptions apparentes. (Ad. Steinheil.)
Le morceau posthume qn’on vient de lire
devait servir d’introduction à une série
d’articles ( sur la disposition des organes de
la fleur), distincts à ce recueil, mais seule¬
ment ébauchés par Steinheil. Celui qui pré¬
cède, le seul qui sera publié et qui ne l’eût
peut-être pas été si son auteur eût vécu, est
propre à bien peindre, à mettre en saillie,
mieux que tout ce que j’essaierais d’en dire,
la direction des études et l’importance atta¬
chée par notre ami , dans les recherches et
le perfectionnement delà méthode naturelle.
En lisant les divers mémoires publiés par
Steinheil, mémoires si abondants en pen¬
sées ingénieuses et enchaînées par cet esprit
logique qui le caractérisait si éminemment,
on comprendra que la science aurait eu à
s’enorgueillir d’une vie qui lui était consa-
ALT
ALT
307
crée, mais qui malheureusement a été
tranchée à son début. (J. D.)
* ALTERNANCE ( aliemo , poser l’un après
l’autre), géol. — Disposition que présentent
les dépôts stratifiés, lorsqu’ils sont composés
de plusieurs sortes de roches qui se succè¬
dent plusieurs fois entre elles sur une cer¬
taine épaisseur. L’Alternance annonce des
causes périodiques, successives, alternes, ou
une cause continue , interrompue momen¬
tanément par des circonstances particuliè¬
res. La composition des terrains houillers
est un exemple remarquable de l’Alternance
degrés, de schistes et de charbon, dont on voit
les diverses couches se présenter un grand
nombre de fois dans le même ordre. (C. P.)
ALTERN ANTHER A Forsk ( alternus , al¬
terne ; anihera , anthère, parce que les fi¬
lets sont alternativement anthérifères et
ananthères). bot. pu. — G. de la famille
des Amarantacées , tribu des Gomphré-
nées, Endl. — Endlicher ( Gen. Plant.,
1 , p. 301 ) en donne les caract. suivants :
Fleurs hermaphrodites , 3-bractéolées. Pé-
rigone pentaphylle. Étamines 5 ; andro-
phore cupuliforme; filets filiformes, alter¬
nes; chacun avec un staminode dentifor-
me , soit entier, soit trifide ; anthères mono-
thèques Ovaire 1-loculaire, 1 -ovulé. Style
court; sligm. capitellé. Utricule évalve, 1-
sperme ; graine réniforme-lenticulaire ; test
crustacé; embryon arqué ou annulaire, pé¬
riphérique; radicule supère. — Herbes dé-
combantes ; tiges subgéniculées , radicantes ;
feuilles opposées , subsessiles ; fleurs en ca¬
pitules axillaires. Ce g. renferme environ
20 esp., la plupart indigènes dans la zone
équatoriale. (Sp.)
ALTERNARIA ( Alternus , alterne), bot.
cr. — Nees ( Syst . der Pilze. 2. pag. 19.
tab. 5. fig. 63 ) a décrit sous ce nom un petit
g. de Champignons, appartenant aux Hypo-
mycetes , et qui est caractérisé par des fila¬
ments (jlocci) droits, simples, qui présentent
alternativement dans leur longueur des ren¬
flements transparents en forme de noeuds et
des rétrécissements opaques et filiformes. On
ne connaît pas encore les organes de la fruc¬
tification des 2 esp. que renferme ce g. ; dont
l’une, A, tennis , se développe sur les tiges
des plantes sèches et les couvre de petits
coussins noirs, qui ressemblent à un léger
duvet; l’autre, A.rudis, que M. Ehrenberg a
trouvée en Allemagne sur l’écorce des pins,
a les filaments plus courts et plus fermes. Je
n’ai pas eu occasion d’étudier ce g. ; mais
j’ai rencontré bien souvent sur les tiges des
plantes sèches, des petits coussins qui pré¬
sentaient les caract. que je viens d’énoncer. '
En cherchant d’où ils pouvaient provenir,
j’ai constaté qu’ils étaient formés par des
filaments de Botrytis en partie détruits, et
dont les cellules sont alternativement ren¬
flées et filiformes. Je ne serais pas étonné
que le g. Alternaria dût son origine à ce
singulier mode de dessiccation. (Lév. )
ALTERNE. Alternas [altemo, je pose l’un
après l’autre), bot. — Cette épithète s’em¬
ploie dans des sens un peu différents ; ainsi,
elle exprime la superposition alternative des
mêmes organes sur un axe commun. C’est
dans ce sens qu’on dit des feuilles qu’elles
sont alternes, par opposition aux feuilles op¬
posées ou verticilles ; mais on l’emploie aussi
pourdésignerla position alternante de deux
organes de nature différente, par exemple :
les pétales sont alternes aux sépales, dans le
plus grand nombre des cas; les étamines,
quand elles sont en même nombre que les
pétales ou que les divisions de la corolle ga¬
mopétale, alternent avec ces mêmes pétales,
c’est-à-dire qu’elles correspondent aux inter¬
valles qui les séparent. Un cas très rare, au
contraire, est celui où les étamines corres¬
pondent exactement au milieu de chaque
pétale ou de chaque division de la corolle
gamopétale , comme dans les familles des
Berbéridées , des Vinifères , des Primula-
cées. On dit alors que les étamines sont op¬
posées au? pétales, au mot Feuille , la
théorie de l’arrangement des feuilles et des
autres organes foliacés. (A. R.)
A LT! I.E A, L. (àX^ata , guimauve), bot.
pu. — Nom grec des Guimauves. (C. L.)
*ALTHÆASTRE .Allhœastrum, D.C. (aug¬
mentatif d' Althœa. V. ce mot), bot. ph. —
M. De Candolle donne ce nom à la lrc sect.
de son g. Althœa : section ou s. -g. qui com¬
prend les véritables Guimauves ou Althœa
L. (Sp.)
* ALTIIENIA, F. P., Bellevalia , Delil.
(B. Althen, 1er cultivateur de la Garance en
France), bot. ph. — G. créé par F. Petit
[Ann.jSc. obs. p. 451) pour une petite plante
de la famille des Naiadées , que M. Delile
avait rapportée au g. Z annichellia , L. sou*
308
ALT
ALT
le nom de Z. setacea. On la reconnaît à
des tiges articulées, noueuses, rampantes,
garnies, à chaque nœud, de feuilles alternes,
embrassantes et réunies en gîomérules. Elle
croît dans les lacs salés du midi de la France,
et principalement aux environs de Mont¬
pellier, dans les étangs de G ram mont. En
voici les principaux caractères distinctifs :
Plante d’une grande ténuité , à fleurs mo¬
noïques, terminales dans l’aisselle des feuil¬
les. Les mâles rares, solitaires au-dessous des
feuilles; cupule calicinale, cyathiforme,
tridentée ; anthère unique, sessile , unilo¬
culaire , longitudinalement déhiscente. Les
femelles pédicellées-ternées, chacune mu¬
nie à la base d’une bractée foliacée; péri-
gone nul. Ovaire subfusiforme, uniloculaire,
ovale unique, appendu , orthotrope. Style
filiforme, continu avec l’ovaire; stigm. pelté.
Capsule comprimée, ailée sur les bords, à
2 valves inégales, réunies par un épicarpe
membranacé; graine oblongue, comprimée,
à test membraneux. Embryon exalbumi¬
neux, antitrope, à radicule infère , épaisse.
(C, L.)
* ALTHERIA Thouars (allusion synony-
mique à l’affinité du g. avec les IValtheria).
bot. ph. — G. de la famille des Sterculia-
cées, tribu des Byttnériées, Endl. — Du Petit-
Thouars (JVcv. Gen. Madag.,n° 64) lui at¬
tribue les caract. suivants : Cal. 5 -fide, ac¬
compagné d’un involucelle triphylle. Pétales
5. Étam. 5; filets complètement soudés en
androphore tubuleux ; anth. adnées, extror-
ses. Ovaire 5-gone. Styles 5, soudés. Caps, à 5
coques monospermes; graines médifixes. —
Le g. ne se fonde que sur une seule esp., in¬
digène à Madagascar. (J D.)
ALTICA. ins. — V. Altise.
ALTICOPUS (àVnxoç, sauteur; ttoùç, pied;
il faudrait écrire Hallicopus). ins. — G. de
Coléoptères tétramères , famille des Curcu-
lionites, établi par Villa, et qui rentre dans
celui des Choragus de Kirby. V~. ce mot.
M. Schœnherr, qui l’a adopté ( Monog . des
CurcuL), le place dans sa division des An¬
th ri bide s et lui assigne les caract. suivants :
Ant. de 11 articles, posées sous les yeux ;
les deux 1ers plus grands, coniques; les 6
suivants , minces, allongés, subconiques;
les 3 derniers plus épais, ovales, un peu
aplatis. Rostre courbe, plan, court, élargi au
sommet, sublronqué. Yeux grands, laté¬
raux, subovales. Corselet convexe, large,
beaucoup plus étroit antérieurement, légè¬
rement sinué postérieurement. Écusson ex¬
trêmement petit. Élytres de la largeur du
corselet à leur base , presque cylindriques ,
courbées à l’extrémité et couvrant presque
l’anus. Corps oblong, convexe. Pieds courts;
les postér. propres au saut ; cuisses en mas¬
sue; tibias à peine courbes ; tarses allongés.
—Ce g. a pour type VA. Galeazii Villa , qui
se trouve en Lombardie et dans d’autres
parties de l’Europe. (D.)
ALTICUS. ins. — V. Altique.
A LT IA G S A (nom d’homme), bot. ph. —
G. créé par Noronha ( Balav . Verh. V.\.)
non adopté par les auteurs, et qui reste réuni
au g. Liquidambar de la famille des Balsa-
macées. V. Liquidambar, L. (C. L.)
ALTIQUE. Alticus ( oAtixoç , sauteur).
poiss. — Nom tiré des manuscrits de Gom-
merson , et que ce savant voyageur se pro¬
posait de donner à l’un des poissons que
M. Cuvier a nommé Salarias. ( Val. )
* ALT I IlOSTI IES . Altirostres ( altus ,
élevé; rostrum , bec), ois. — M. de Blain-
ville a donné ce nom à une section de la
famille des Hétérodactyles, comprenant des
Oiseaux grimpeurs à bec plus haut que
large. (C. d’O.)
ALTISE. Allica (àVrixoç, sauteur; il fau¬
drait écrire fiallica). ins. — G. de Coléop¬
tères tétramères , établi par Geoffroy aux dé¬
pens du grand g. Chrysomèle de Linné , et
adopté par presque tous les auteurs. M. Du-
méril le place dans sa famille des Herbivores
ou Phytophages, et Latreille dans celle des
Cycliques, tribu des Galérucites. M. Dejean,
après l’avoir adopté dans ses deux 1ers Ca¬
talogues , où il le faisait figurer parmi
les Chrysomélines, l’a rayé du 3me , sans
faire connaître dans quels autres g. il en a
réparti les nombreuses espèces. Voici les ca¬
ractères que lui assigne Latreille : Ant. in¬
sérées entre les yeux, très rapprochées â
leur base. Cuisses postér. très renflées, pro¬
pres au saut. Le renflement des cuisses suf¬
fit pour les distinguer des Lupères , des
Crioceres et des Galéniques , avec lesquels
elles ont beaucoup de rapports. Leurs ant.
sont filiformes , plus longues que le protho¬
rax. Leur tête est petite. Les mandibules
sont bi-dentées, et les palpes maxillaires ap¬
parentes. La forme générale de leur corps
ALU
309
ALU
est hémisphérique ou ovale. Ces Insectes
sont, en général, très petits. Les plus gran¬
des esp. d’Europe n’excèdent pas 2 lignes de
long , et celles des pays les plus chauds en
atteignent à peine 3. Leurs ély très sont lisses,
luisantes, et souvent ornées de couleurs mé¬
talliques très brillantes. On les rencontre
plus communément au printemps dans les
lieux frais et humides, et répandues sou¬
vent en grande quantité sur les plantes po¬
tagères, dont elles rongent et criblent les
feuilles. Leurs larves, qui se nourrissent de
la même manière, et font encore plus de dé¬
gâts, ont beaucoup d’analogie avec celles
des Chrysomèles et des Criocères; quelques
unes sécrètent, du sommet de plusieurs petits
tubercules, placés sur leur dos, une liqueur
odorante et acide. Leurs nymphes ressem¬
blent beaucoup à celles des Coccinelles, et
restent 15 à 20 jours avant d’arriver à l’é¬
tat d’insecte parfait. On désigne vulgaire¬
ment les Altises sous le nom de Puces de
jardin ou Sauteurs de terre. On en con¬
naît un grand nombre; M. Dejean en men¬
tionnait 149 dans son Catalogue de 1821.
Parmi ce grand nombre, nous citerons seu¬
lement rl’Altise potagère ou bleue de Geof¬
froy, A. oleracea L., qui sert de type au
genre; l’Allise rubis, A. helxines Fabr.; et
l’Altise à pattes fauves , A. fulvipes Fabr.;
trois esp. très communes aux environs de
Paris. (D.)
ALTORA. bot. pii. — Adanson nomme
ainsi le g. d’Euphorbiacées, qui est reçu
sous le nom de Clutia ou mieux Cluytia. K.
ce mot. (Ad. J.)
* ALUCITADES. ins. — Nom donné par
Leach à une famille de Lépidoptères, ayant
pour type le g. Alucite, Alucita. V. ce mot.
(D.)
ALUCITE .Alucita ( Allucita ou Alucita,
sorte de moucheron), ins. — C’est le nom que
Linné donne à la dernière div. de son grand
g. Phalæna, div. qui comprend ces petits
Lépidoptères à ailes étroites et divisées en
plusieurs phalanges, garnies de poils ou de
barbules des deux côtés, de manière à les
faire paraître comme un assemblage de plu¬
mes ; mais Geoffroy ayant appelé ces mêmes
Lépidoptères Ptérophorçs , ce dernier nom a
prévalu, et a été adopté par tous les ento¬
mologistes qui sont venus ensuite; de sorte
que le nom d 'Alucite de Linné serait resté
sans application, si Fabricius ne l’avait em¬
ployé d’abord à désigner génériquement une
réunion assez hétérogène de Tinéites, qu’il
restreignit ensuite aux seuls Adèles de La-
treille, en formant avec les autres son g.
Ypsolophe. Latreille, toutefois, ayant la prio¬
rité dans cette occasion , conserva le nom
S Alucite à ces dernières, auxquelles il as¬
signe les caract suivants : Ailes supér. lon¬
gues , étroites, très inclinées, relevées en
queue de coq à leur extrémité postérieure;
langue distincte ; palpes inférieurs ou labiaux
avancés, avec un faisceau d’écailles allongées
sur le second article ; d’autres écailles sur le
dessus de la tête, formant une sorte de tou¬
pet. — Nous avons adopté ce g. avec quel¬
ques modifications dans notre Continuation
de {'Histoire naturelle des Lépidoptères de
Ft • ance , commencée par Godart, et nous l’a¬
vons réuni, comme Latreille, dans son der¬
nier ouvrage, à la tribu des Tinéites. Nous
y comprenons 6 espèces , dont les plus re¬
marquables sont : 1° VA. xyloslella L. Sa
chenille vit à la fois sur différents arbris¬
seaux et sur un grand nombre de plantes po¬
tagères, parmi lesquelles elle attaque de
préférence les choux et les navets ; 2° l’A. de
la Julienne (Tin. porrectellaL.,Ypsolophus
vittatus Fabr.), dont la chenille vit princi¬
palement sur la julienne ( Hesperis matrona-
lis ). Elle se tient ordinairement dans les feuil¬
les du centre, qu’elle réunit ensemble par
des fils , et s’y transforme en chrysalide vers
la fin d’avril , après s’être fabriqué une jolie
coque ovoïde à claire-voie , dont les mailles
en losange sont aussi régulières que celles
d’un filet, et à travers lesquelles il est aisé
de voir la chrysalide se former. Ces 2 esp.
sont très communes dans les jardins pota¬
gers.
L’Alucite des grains , qui fit tant de rava¬
ges dans l’Angoumois en 1770, appartient,
suivant Latreille , à son g. Æcophore. V. ce
mot. (D.).
ALUTNE ou ALIWË. bot. ph. — Vieux
nom de l’Absinthe. (G. d’O.)
* ALUMINATES (Alumen , inis , alun ).
min. — G. minéralogique composé des esp.
dans lesquelles l’Alumine joue le rôle d’a¬
cide à l’égard de certaines bases , telles que
la Magnésie, l’Oxydule de fer, et les oxydes
de plomb. Ce g. ne comprend encore que 4
esp., qui sont le Spinelle, le Pléonaste, Sa
310
ALU
ALU
Gahnite, et le Plomb-gomme ( V . ces mots).
Tous ces corps sont solides. Leur caract.
commun est de n’être attaquables par les
acides qu’après avoir été fondus avec un
alcali , et de donner alors une solution qui ,
traitée par l’ammoniaque, abandonne l’A¬
lumine sous forme d’un précipité gélati¬
neux , que dissoudrait la Soude ou la Po¬
tasse caustique. (Del.)
ALUMINE. ( Alumen , inis , Alun ).
chim. — Cette substance signalée pour
la première fois en 1754, par Margraff,
comme un corps particulier, est un vérita¬
ble oxyde métallique dont le radical, Y Alu¬
minium, n’a pu être isolé que depuis un pe¬
tit nombre d’années. Son nom lui vient du
mot latin Alumen qui signifie Alun, sel dont
on l’extrait souvent. L’Alumine est blanche,
légère, sans saveur ou d’une odeur terreuse
à peine sensible, douce au toucher, happant
à la langue, mais insipide, infusible au plus
violent feu de forge, sans action sur l’oxy¬
gène et sur l’air , et sur la plupart des corps
combustibles ; elle est insoluble dans l’eau,
très soluble au contraire dans la potasse et
dans la soude caustiques. Elle joue le rôle
de base relativement aux acides sulfuri¬
que, nitrique, hydrochlorique , etc. , et le
rôle d’acide avec certains oxydes métalli¬
ques, tels que l’oxyde de zinc, l’oxyde de
cobalt et avec les alcalis eux-mêmes. Il a
été impossible jusqu’ici de la combiner avec
l’acide carbonique. Yerse-t-on un carbonate
alcalin dans la dissolution d’un sel d’alu¬
mine, on remarque aussitôt un dégagement
d’acide carbonique et une précipitation d’a¬
lumine.
On prépare l’alumine anhydre en calci¬
nant au rouge l’alun ammoniacal, sulfate
double d’alumine et d’ammoniaque. L’alu¬
mine pure reste dans le vase opératoire
sous la forme d’une masse blanche, spon¬
gieuse, peu cohérente. Pour l’obtenir en ge¬
lée , à l’état d’hydrate , on la précipite d’un
de ses sels par un grand excès d’ammonia¬
que caustique. On choisit encore pour cela
l’alun, qui est de tous les sels d’alumine ce¬
lui que la cristallisation dépouille le plus
facilement des matières étrangères qui peu¬
vent accompagner cet oxyde.
La plupart des chimistes considèrent l’a¬
lumine comme formée de 2 équivalents d’A-
luminium et de 3 équivalents d’oxygène, ou en
poids de 100 d 'Aluminium et de 87, 7 d’oxy¬
gène. L’alumine est très répandue dans la
nature ; c’est la base des argiles. A l’état de
pureté , elle est au contraire très rare. Elle
constitue le saphir et le rubis ou corindon
des minéralogistes. La Gibsite est une com¬
binaison naturelle d’alumine et d’eau.
L’alumine pure n’est employée que dans
les laboratoires des chimistes pour la pré¬
paration des sels alumineux. Son mélange
avec la silice , tel que la nature le présente
dans l’argile, sert pour faire toutes les pote¬
ries , pour le foulage des draps , pour la fa¬
brication de l’alun et des poteries Ajoutons
que l’alumine se rencontre dans la gangue
de certains minerais , dans les scories des
forges , etc. , et que la plupart des terrains
propres à la culture contiennent de l’alumine
mêlée avec d’autres matières et particuliè¬
rement avec la silice , l’oxyde de fer et le
carbonate calcaire. Enfin le véritable Emeri
a pour base l’alumine à l’état de corindon.
(Pel.)
ALUMINE ( Alumen , inis , alun ). min. —
Oxyde d’ Aluminium , composé, d’après les
chimistes, de 2 atômes de ce métal et de 3
atômes d’oxygène. Son nom est dérivé de ce¬
lui de l’alun , sel dont on extrait communé¬
ment cet oxyde. On l’appelait anciennement
terre argileuse , parce qu’il est une des ba¬
ses des argiles et de la plupart des terres
arables. L’Alumine préparée artificielle¬
ment est en poudre blanche , douce et onc-
tueuseau toucher, infusible etinsoluble dans
l’eau. Elle est principalement caractérisée
par la propriété d’être éminemment réfrac¬
taire , et de former avec l’eau une pâte
liante, qui sert de base aux poteries. Elle
est facilement attaquable par la potasse et
par la soude caustiques, et donne par la
calcination, après avoir été humectée de ni¬
trate de cobalt, une masse non fondue d’un
beau bleu. L’Alumine est isomorphe avec
le peroxyde de fer, l’oxyde chromique et le
sesquioxyde de manganèse.
L’alumine joue différents rôles dans la na¬
ture. 1° A l’état libre ou sans combinai¬
son définie avec d’autres éléments , elle con¬
stitue une esp. minérale très remarquable
par ses propriétés physiques, le Corindon
( V . ce mot). 2° A l’état d’hydrate et mélan¬
gée avec la Silice, elle forme les Argiles ,
substances d’un haut intérêt pour les arts ,
ALU
311
et qui lui doivent la propriété de faire pâte
avec l’eau [F. Argiles). 3° Combinée avec
certaines bases , à l’égard desquelles elle se
comporte comme un acide , elle constitue
un genre particulier de composés salins,
auquel on donne le nom d’ALUMiNATEs.
4° Dans le plus grand nombre des cas, l’A¬
lumine joue le rôle de base relativement à
différents acides et à la silice; c’est ainsi
qu’elle se comporte à l’égard de l’acide sul¬
furique, dans l’alun, l’alunite, la websté-
rite, et par rapport à la Silice dans un grand
nombre de composés, tels que les Feldspaths,
les Micas , les Grenats , les Tourmalines, l’ɬ
meraude, la Topaze, etc. {V. Silicates alu¬
mineux.) (Del.)
*ALIJMIIYIDES ( Alumen , inis ). min. —
Nom donné par M. Beudant à l’une des fa¬
milles de sa méthode minéralogique, celle
qui comprend toutes les esp. formées d’A-
lumine , soit seule, soit combinée avec
différentes bases, â l’égard desquelles elle
joue le rôle d’acide. Cette famille se subdi¬
vise en 2 g. : le g. Alumine , et le g. Alumi-
nale. (Del.)
AEUMINITE ( Alumen , inis , alun ). min.
— Nom sous lequel on a confondu différents
minéraux alumineux, qui se rapportent aux
esp. de l’Alunite, de la Collyrite , et de la
Webstérite ( V . ces mots). (Del.)
* ALUMINIUM ( Alumen , mis, alun), chim.
— L’alumine n’est pas décomposée par la pile
voltaïque la plus énergique. Il est impossible
d’extraire le métal qu’elle renferme par le
procédé que Davy a appliqué à la préparation
du potassium et des autres métaux alcalins.
Il faut recourir à la méthode décrite par
Wohler , qui consiste à décomposer le
Chlorure d’ Aluminium par le Sodium ou par
le Potassium.
Le chlore seul ne chasse pas l’oxygène de
l’alumine, mais lorsque celle-ci est mêlée
avec du charbon, elle est attaquée à une
température élevée et il se produit du Calo-
rure d' Aluminium anhydre. On introduit ce
Chlorure dans un creuset de platine avec du
Potassium divisé en petits fragments ; on
maintient le couvercle à l’aide d’un fil mé¬
tallique et on élève graduellement la tem¬
pérature du creuset. La décomposition se
décide tout-à-coup avec dégagement de
chaleur et de lumière. On lessive la masse
refroidie, qui se compose de Chlorure de
ALU
Potassium soluble et A' Aluminium qui ne se
dissout pas. Il ne reste plus qu’à faire des¬
sécher ce métal à une douce température.
C’est une poudre grise qui prend un as¬
pect métallique par la compression , qui
conduit mal l’électricité et la chaleur, qui
est sans saveur, sans odeur, plus réfractaire
que le fer, et fixe. C Aluminium chauffé jus¬
qu’au rouge, s’oxyde rapidement au con¬
tact de l’air, et se transforme en alumine ,
seul degré d’oxydation de ce métal. Lors¬
qu’au lieu d’air, on chauffe Y Aluminium dans
l’oxygène, sa combustion développe une lu¬
mière telle que l’œil n’en peut supporter l’é¬
clat. L’alumine qui en résulte entre en fu¬
sion, ce qui annonce une température
énorme , et elle devient aussi dure que le
corindon.
V Aluminium est sans action sur l’eau
froide ; il ne commence à la décomposer
qu’alors qu’elle est bouillante, et encore
l’action en est-elle très lente. Il en résulte un
dégagement d’hydrogène et un précipité d’a¬
lumine. La potasse et la soude hydratée at¬
taquent rapidement Y Aluminium. Il y a dé¬
gagement d’hydrogène et formation d’Alu-
minate de potasse ou de soude. (Del.)
* ALUMO-CALCITE ( Alumen , alun ;
calx,cis, chaux), min. — Substance com¬
pacte, d’un blanc de lait, et d’un éclat vi¬
treux faible , ayant la cassure écailleuse ,
happant à la langue; acquérant, par un sé¬
jour prolongé dans l’eau, un assez haut de¬
gré de transparence , avec des reflets nuan¬
cés de bleu et de jaune. Elle est facile à bri¬
ser, donne de l’eau quand on la chauffe dans
un tube de verre; et se dissout en gelée dans
l’acide chlorhydrique concentré. Cette sub¬
stance a beaucoup de rapport avec l’Opale ,
dont elle ne diffère que par quelques cen¬
tièmes de Chaux et d’ Alumine; c’est pour
cette unique raison que Breithaupt l’a sé¬
parée des Silex aquifères, en lui donnant le
nom sous lequel elle est ici désignée. L’a¬
nalyse que Kersten en a faite a donné pour
résultat : silice , 86,60; chaux, 6,26 ; alu¬
mine, 2,23; eau, 4,00; total 99,08. Elle
se trouve dans les cavités d’un filon ferrugi¬
neux à Eibenstock, dans l’Erzgebirge. (Del.)
ALUN. — L’Alun, dans le sens que l’on
attribue le plus souvent à ce mot , est un
sel double hydraté, formé par la combinai¬
son du sulfate rj’alumine avec le sulfate
f
3 1 2 ALU
de potasse ou avec le sulfate d’ammoniaque.
L’alun à base de potasse a pour formule
Al2 O3 (So3)3, Ko So3 + 24 H20.
L’Alun à base d’ammoniaque — Al2 O3
(So3)3, ne az2 So3, H2 O + 24 HO. Dans la
théorie de Y Ammonium, on lui donne pour
formule : Al2 O3 (So3)3,H3az2OSo3-f-24 H20.
Ces deux espèces d’Aluns présententla même
forme, qui est l’octaèdre; la même saveur,
la même solubilité dans l’eau, et un ensem¬
ble de propriétés générales, pour ainsi dire
identiques. On a fait l’observation qu’en
remplaçant l’Alumine par des oxydes iso¬
morphes avec elle , par le peroxyde de fer,
le protoxyde de chrome, le sesqui-oxyde de
manganèse, on obtient des sels doubles qui
présentent la même forme cristalline , et
contiennent la même quantité d’eau que les
deux aluns précédents. A son tour le sulfate
de Potasse ou celui d’Ammoniaque, peut
être remplacé, sans changement de forme,
par quelques sulfates, tels que ceux de soude
et de magnésie. On a donné à tous ces sels
doubles octaédriques le nom à’ Aluns, de
sorte qu’aujourd’hui ce nom ne désigne plus
une substance unique, mais une classe assez
nombreuse de sels isomorphes.Yoici les for¬
mules de ces principaux Aluns :
Alun de potasse ordinaire = Al2 O3 (So3)3
+ Ko So3 4~ 24 H20.
Alun d’ammoniaque ordinaire = id. +
H8 az2 O So3 + 24 HaO.
Alun de chrome et de potasse = Cr2 O3
(So3)3, Ko So3 + 24 H20.
Alun de fer et de potasse = Fe2 O3 (So3)3,
Ko So3 -f~ 24 H*0.
Alun à base de soude=Al2 O3 (So3)3, No O
So3 -|- 24 H20.
La formule générale d’un alun est donc:
M2 O3 (So3)3, m o So3, 24 H20,
dans laquelle M représente un métal iso¬
morphe avec l’aluminium , et m un métal
isomorphe avec le potassium.
Etant donné un petit cristal d’un de ces
Aluns quelconque, on peut , en le portant
successivement dans une dissolution de cha¬
cun des autres Aluns, augmenter son volume
sans que sa forme change. C’est une obser¬
vation fort intéressante que l’on doit à M. Gay-
Lussac. Nous ne parlerons ici que des Aluns
du commerce, c’est-à-dire du sulfate dou¬
ble d’alumine et de potasse ou d’ammonia¬
que.
ALU
Propriétés de F alun à base de potasse.
C’est un sel transparent, incolore, inodore,
d’une saveur fortement astringente, soluble
dans environ 15 fois son poids d’eau froide,
et dans un peu moins de son poids d’eau
bouillante, circonstance qui est cause qu’une
dissolution d’Alun saturée à^haud se prend
presque entièrement en masse par le refroi¬
dissement.
Soumis à une douce chaleur, il fond dans
son eau de cristallisation (Alun de roche).
Si on élève graduellement la température,
il perd peu à peu cette eau, augmente consi¬
dérablement de volume, devient opaque
(Alun calciné). A une température voisine
du rouge, il laisse dégager de l’oxygène et
de l’acide sulfureux mêlés d’un peu d’acide
sulfurique anhydre, et laisse pour résidu de
l’alumine et du sulfate de potasse. Une cha¬
leur plus élevée encore décompose ce der¬
nier sel , et il reste finalement , comme
corps fixe, de l’aluminate de potasse.
Calciné avec du charbon ou avec des ma¬
tières organiques, telles que du sucre, de
l’amidon, il donne naissance à un pyrophore.;
Propriétés de l’Alun à base d'ammoniaque.
Les Alcalis en dégagent, soit à froid, soit
à chaud, de l’ammoniaque, facile à recon¬
naître à son odeur piquante, à la propriété
qu’elle possède de ramener au bleu le papier
de tournesol , et de répandre des fumées
blanches, épaisses, par l’approche d’un tube
imprégné d’acide muriatique faible. Sa cal¬
cination laisse pour résidu de l’alumine par¬
faitement pure. Au reste les propriétés prin¬
cipales de l’alun ammoniacal, sa solubilité,
ses usages dans l’industrie, sont les mêmes
que celles de l’alun potassique. Ces deux
Aluns se trouvent souvent mêlés dans le
commerce, non seulement dans des cristaux
différents , mais encore dans les mêmes
échantillons.
L’Alun naturel est très rare : on ne l’a
rencontré jusqu’ici qu’en dissolution dans
quelques eaux voisines de certains lignites,
dans les fissures de quelques schistes alumi¬
neux et dans les produits des solfatares.
Mais il existe dans la nature une grande
quantité de sous-sulfate d’alumine combiné
avec du sulfate de potasse. On en rencontre
au Mont-d’Or, en Auvergne, et il constitue
des collines entières à Piombino et à Tolfa.
Il est là sous forme de roche ou de pierre
ALU
ALU
313
très dure , rarement cristallisée , presque
toujours mêlée de silice et d’oxyde de fer.
D’après M. Cordier, ce minéral a une com¬
position telle , qu’on peut le considérer
comme formé d’Alun et d’alumine hydratée.
Une chaleur ménagée détruit ce composé,
en chasse l’eau; l’alumine anhydre ne peut
plus rester unie à l’alun, de telle sorte que ,
lorsqu’on vient à lessiver la masse calcinée,
l’eau laisse l’alumine et dissout l’alun ,
qu’on fait ensuite facilement cristalliser.
Pendant long-temps les marchés de l’Eu¬
rope ont été presque exclusivement appro¬
visionnés avec cet Alun, qui portait le nom
d 'Alun de Rome. On le considérait comme le
plus pur et le plus propre aux opérations dé¬
licates de la teinture. Depuis un quart de
siècle, on prépare en France des Aluns qui
ne laissent rien à désirer,- et, loin de les faire
venir de l’Italie, on pourrait en exporter au
besoin des masses considérables.
C’est presque toujours avec les schistes
alumineux qu’on fabrique l’Alun. On les
expose à l’air, soit dans leur état naturel,
soit après les avoir calcinés. Le sulfure de
fer, renfermé en grande quantité dans le
schiste, sesulfatise; et, comme il se produit
plus d’acide sulfurique que n’en peut pren¬
dre l’oxyde dç fer , l’alumine, de son côté, se
change en sulfate. Quand le schiste est bien
effleuri, on le lessive, on sépare, par des dif¬
férences desolubilité, le sulfate de fer du sul¬
fate d’alumine , et l’on verse dans la disso¬
lution de ce dernier une lessive concentrée
et chaude de sulfate de potasse ou de sul¬
fate d’ammoniaque. Le nouveau sel double
se dépose par le refroidissement; une se¬
conde cristallisation le purge du sulfate de
fer qu’il aurait pu conserver. On reconnaît
l’absence de ce dernier, et par conséquent
la bonne qualité d’un Alun, quand, dissous
dans l’eau, ce sel ne produit pas de teinte
verdâtre avec le cyanoferrure de potassium.
Les usages de l’Alun sont fort nombreux.
11 sert à fixer sur les tissus la plupart des
couleurs solubles dans l’eau, à rendre le suif
plus ferme, à empêcher le papier de boire,
à passer les peaux et à les préserver des vers.
En médecine, on l’emploie comme astrin¬
gent à l’intérieur, et comme escharotique à
l’extérieur lorsqu’il a été calciné. (Pelouze).
ALUi\ (A lumen , Alun), min. — Alumine
sulfatée alcaline, Haüy. On donne ce nom
T. i.
à un sel double composé de sulfate d’alu¬
mine, d’eau et d’un sulfate alcalin , dont la
base peut être la potasse , la soude , l’ammo¬
niaque ou la magnésie. Il existe donc au
moins 4 esp. d’Alun , qui toutes peuvent
être rapportées à la même formule atomi¬
que, et cristallisent dans le même système,
c. à.d.,le système régulier. L’Alun à base de
potasse est celui qui se forme le plus com¬
munément dans la nature. On le trouve en
efflorescences ou en petites masses fibreu¬
ses à la surface ou dans les fissures de cer¬
tains schistes argileux, et principalement
des Ampélites ou Schistes alumineux , qui
en sont plus ou moins imprégnés. Il se pro¬
duit aussi journellement dans les houillè¬
res embrasées, dans les solfatares et dans les
cratères d’anciens volcans encore fumants.
Enfin on assure qu’on le rencontre tout for¬
mé, et en assez grande quantité , au mi¬
lieu des déserts de l’Egypte , où il se pré¬
sente en petites couches recouvertes de sa¬
ble. On sait que la couleur de l’Alun est
blanche, sa saveur douce et astringente,
sa réaction acide , et qu’il est beau¬
coup plus soluble à chaud qu’à froid. Ses
usages sont nombreux et généralement con¬
nus. Le principal est de servir de mor¬
dant , pour fixer les couleurs sur les tis¬
sus. On ne peut obtenir de cristaux d’Alun
que par les opérations de la chimie. Les for¬
mes qu’il prend le plus habituellement sont
l’octaèdre régulier, le cube , le cubo-octaè-
dre et l’octaèdre-émarginé. Il est composé
d’un atome de sulfate d’Alumine (Al Su5) ,
d’unatômede sulfate de potasse (K Su) et
de 24 atomes d’eau ( 24 Aq ) ; ou en poids : de
33,77 d’acide sulfurique; 10,502 d’alumine;
09,94 de potasse ; et 45,47 d’eau. — La 2e esp.
d’Alun naturel est Y Ammonalun , ou Alun
ammoniacal. Elle diffère de la précédente,
en ce que sa solution dégage, par l’addition
d’un alcali caustique, une odeur ammonia¬
cale. Elle ne s’est encore présentée qu’en
petites masses fibreuses formant des veinu¬
les dans les dépôts de lignites de Tschermig
en Bohême. La 3me esp. d’Alun, est le Na-
tron-alun, ou l’Alun de soude, trouvée comme
le précédent, en fibres éclatantes dans des
solfatares ou des terrains provenant de
la décomposition des roches trachytiques.
Enfin la 4me espèce d’Alun est Y Alan de
magnésie , rapportée de l’Afrique méridio-
20*
314
ALU
ALU
nale, en masses fibro-soyeuses. On a donné
le nom d 'Alan de plume à des substances sa¬
lines en fibres blanches soyeuses, trouvées
dans î’îîe de Milo , et qui ne paraissent être
que des esp. d’Aiun à bases de magnésie et
de protoxyde de fer. On pourrait peut-être
aussi rapporter aux Aluns à base de fer et de
magnésie, une substance connue sous le
nom de Beurre de Montagne , et qui s’est of¬
ferte sous la forme de petites concrétions
translucides, d’un aspect gras ou résineux,
parmi les roches alunifères de l’île de Born¬
holm , dans la Baltique, et près de Saalfeld
en Allemagne. (Del.)
ALUNITE ( l’Alaunstein des Allemands).
min. — Vulgairement nommée pierre d’ Alun ,
et pierre alumineuse de la Tolfa, cette espèce
minérale, du g. des sous -sulfates alumi¬
neux, est composée d’Acide sulfurique, d’A-
lumine , de Potasse et d’eau , dans des pro¬
portions qu’on n’est point encore parvenu à
déterminer d’une manière rigoureuse. C’est
une substance pierreuse , se présentant ac¬
cidentellement dans la nature , en masses
cristallines , fibreuses , de couleur grise ou
rougeâtre, et le plus souvent en masses com¬
pactes, blanches ou rosées , dans les cavités
ou à la surface desquelles s’observent quel¬
quefois de petits cristaux , dont la forme do¬
minante est un rhomboèdre aigu, de 87° 101.
Ces cristaux se clivent, d’une manière assez
distincte, perpendiculairement à leur axe.
Par une calcination modérée, l’Alunite
donne d’abord une odeur sulfureuse , et en¬
suite une saveur alumineuse. Cette sub¬
stance , très précieuse pour la fabrication
de l’Alun , se trouve dans beaucoup de
lieux où l’action des volcans a laissé des
traces, et particulièrement dans les terrains
trachytiques, en Hongrie , au mont d’Or en
France, à Montione en Toscane, à la Tolfa
près de Civita-Vecchia, dans les Etats -Ro¬
mains, à la Solfatare de Pouzzole, à Vul-
cano, etc. Le gîte d’Alunite le plus connu
est celui de la Tolfa. La pierre que l’on en
extrait fournit un Alun très pur, connu
dans le commerce sous le nom d 'Alun de
Borne; il suffit, pour en obtenir ce sel,
de calciner l’Alunite, puis de la lessiver
à chaud, et de faire évaporer la lessive,
qui donne de l’alun cristallisé par le refroi¬
dissement. (Del.)
*ALUNOGÈNE, Beudant [Alun; yév oç, élé¬
ment ; c’est-à-dire qui peut servir à la fa¬
brication de l’alun; mot hybride), min. —
Sulfa te d’alumine hydratée, en petites masses
blanches , fibreuses ou écailleuses ; soluble,
mais non cristallisable, d’une saveur acerbe.
On le trouve dans les solfatares , où il pro¬
vient de l’action des vapeurs sulfureuses
sur les silicates alumineux. M. Boussingault
en a fait connaître une variété , observée
par lui dans les schistes argileux qui bor¬
dent le Rio - Saldana , en Colombie. D’a¬
près son analyse , l’Alunogène serait formé
d’un atome de sulfate d’alumine et de 18
atomes d’eau; mais, suivant une autre ana¬
lyse que l’on doit à M. Beudant, elle ne
contiendrait que 9 atomes d’eau. Cette ma¬
tière serait très utile , si elle se trouvait en
plus grande abondance , puisqu’il n’y aurait
qu’à la dissoudre et à y ajouter du sulfate
de potasse , pour avoir de l’Alun. (Del.)
ALURNE. Alurnus. ins. — G. de Coléop¬
tères tétramères , établi par Fabricius et
adopté par M. Duméril, qui le place dans sa
famille des Herbivores ou Phytophages , et
par M. Dejean, qui le met dans celle des
Chrysomélines. Latreille, dans ses premiers
ouvrages, l’avait réuni au g. Hispe, comme
Olivier; mais, dans ses familles naturelles,
il l’en sépare et le range dans sa famille des
Cycliques, tribu des Cassidaires, sans toute¬
fois en donner les caractères. Voici ceux que
lui assigne M. Duméril : Cors, court, inégal.
Elytres d’un tiers plus longs que l’abdomen,
à grand écusson. Articles des tarses très dé¬
veloppés, veloutés en dessous. — Les Alurnes
sont des Coléoptères de moyenne taille, as¬
sez remarquables par leur forme et par leur
couleur. Ils appartiennent exclusivement aux
contrées inlertropicales del’ Amérique. M. De¬
jean [Calai., 3me édit.)e n mentionne 7 espè¬
ces , dont 2 de Cayenne, 4 du Brésil et 1 du
Paraguay. Nous ne citerons que VA. grossus
Fabr., décrit et figuré par Olivier. (D.)
ALUTÈRES(oc Priv.; h>Ap, qui délie),
poiss. — Nom générique de poissonsde la fa¬
mille des Sclérodermes, de l’ordre des
Plectognathes , rangés autrefois dans le g.
Baliste. M. Cuvier a réuni sous ce nom,
les esp. dont l’os du bassin reste constam¬
ment sous la peau de l’abdomen , quoiqu’il
soit mobile sous cette peau, comme l’os épi¬
neux des Bal is tes ou des Monacanthes l’est à
l’extérieur. C’est ce qui suggéra à M. Cuvier
AL\
ALY
315
l’idée de les appeler Batistes non déliés. Quel¬
quefois la peau de l’abdomen forme un large
fanon, en suivant le mouvement de l’os du
bassin, quand il se redresse. Cependant le
corps des Alutères est plus allongé que celui
des autres Balistes. La peau est couverte de
petits grains serrés, la dorsale antérieure
réduite à une seule esp. comme dans les
Monacanthes. Ce g. est un des moins nom¬
breux du genre Baliste. On en connaît à peine
10 à 12 esp. Elles sont originaires des mers
équatoriales, des deux continents, et aucune
esp. n’existe dans les mers d’Europe. (Val.)
*ALVAME. Alvania. moll. — Dans son
Histoire naturelle des productions de l Eu¬
rope méridionale , M. Risso a proposé ce g.
pour les espèces turbiniformes du g. Ris-
soa. L’auteur n’alléguant, pour la formation
de ce groupe, aucun caract. zoologique, et
les esp. qu’il contiendrait se liant d’une ma¬
nière insensible aux Rissoa proprement di¬
tes, ce g. ne peut être accepté. [V. Rissoa.)
( Desii.)
ALVEOLE. Alveolus ( alveolus d ' Alvus ,
ventre; par extension toute sorte de cavité).
moll. — On a souvent employé ce mot pour
désigner les loges composant l’intervalle
compris entre les cloisons qui séparent l’in¬
térieur des coquilles polythalames ou mul¬
tiloculaires des Céphalopodes. (A. d’O.)
ALVÉOLE. Alveolus [alveolus , cavité).
On a donné ce nom aux cavités qui exis¬
tent sur les os des mâchoires, et dans les¬
quelles sont implantées les racines des
dents. La grandeur et la forme de ces al¬
véoles varient suivant les différentes esp.
de dents qu’ils doivent loger. Ces cavités
sont percées , au fond , de trous par les¬
quels passent les vaisseaux et les nerfs den¬
taires. — On nomme aussi alvéoles : 1° les
petites cellules ou loges que les abeilles et
guêpes se construisent pour y élever leurs
larves et déposer leurs provisions; 2° de
petites fossettes ou cavités qu’on observe
dans certaines parties des plantes, etc.
(C. D’O.)
* ALVÉOLÉ. Alveolatus ( alveolus , alvéole).
anat. descript. — Qui est creusé de petites
fossettes ou loges placées symétriquement
les unes à côté des autres, et se rapprochant,
par leur forme, des alvéoles d’abeilles.
(C. d’O.)
*ALVÉ0LI1VE. Alveolina, A. d’Orb. ( Di-
min. d ’ alvus , ventre ). foram. — G. de
l’ordre des Hélicostègues, famille des Nauti-
loïdées , établi par Bosc ( Buff. de Délerv. )
sous le nom d ’Alerotites , auquel nous avons
substitué celui d’ Alveolina , après en avoir
découvert des esp. vivantes. Nous le ca¬
ractérisons ainsi : Coquille libre, régulière,
équilatérale , orbiculaire ou oblongue dans
le sens de l’axe spiral, à spire embrassante.
Loges nombreuses , divisées , dans le sens de
l’enroulement spiral, en une multitude de
cavités capillaires. Ouvertures en lignes lon¬
gitudinales à l’axe. — Voisin des Orbiculi-
nes par les divisions de ses loges , ce g. leur
est directement opposé par la division des
loges , et la direction de la ligne d’ouver¬
ture ; les locules étant séparées longitudina¬
lement dans les Orbiculines. Nous connais¬
sons aujourd’hui 10 esp. d’Alvéolines, dont
2 vivantes , et les autres fossiles. Celles-ci
appartiennent aux terrains tertiaires de l’Au¬
triche et du bassin de Paris, et a de la forma¬
tion crétacée. Comme nous l’avons fait
remarquer ( Tabl.des Céph. 1825), les g .Me-
lonites, Lamarck; Melonia, Blainville; Clau-
sulus et Borelis, Montfort; Oryzaria , De-
france; ne sont que des doubles emplois des
Alvéolines. (A. d’O.)
ALVEOLITE (Dimin. d’ Alvus. / . Al¬
véole ). FORAM. — V. Alveoline. (A. d’O.)
ALVÉOLITE. Alvéolites ( alveolus , ni¬
che). zoopii. — G, de Polypiers pierreux
établi par Lamarck, qui le place dans la
section des Polypiers à réseau, et y com¬
prend, avec une seule esp. vivante [Alvéoli¬
tes incrustons ) , plusieurs esp. fossiles dont
M. Goldfuss a fait son g. Calamopora. Les
Polypes en sont inconnus, et l’on peut seu¬
lement supposer que, pour certaines esp.
du moins, ils se rapprochent de ceux des
Tubulipores. Cependant M. Ehrenberg a
placé le g. Calamopora [V. ce mot) dans la
famille des Milléporines , parmi des Phyto-
coraux dodécactiniés (ou à douze rayons).
C’est aussi dans la famille des Millépores
que M. de Blainville [Man. d’ A clin.) place
les Alvéolites ou Calamopores ; mais cet au¬
teur a composé tout différemment cette fa¬
mille. Toutefois, à part l’esp. vivante [A. in¬
crustons), qui ne se compose que d’un seul
rang de cellules en forme de tubes courts,
prismatiques, serrés, enroulant la surface
des corps marins, on peut dire que toutes
316
AL Y
AL Y
les Alvéolites sont des masses pierreuses,
arrondies ou rameuses , formées de couches
nombreuses, concentriques, superposées; ces
couches étant composées d’une réunion de
cellules courtes, alvéolaires ou prismatiques,
et offrant à l’extérieur l’apparence d’un ré¬
seau. — On doit citer comme type du g.
X Alvéolite madréporaire , fossile des terrains
tertiaires de Dax ; elle a l’aspect d’un ma¬
drépore allongé , à rameaux courts, épais,
arrondis, composés de cellules tubuleuses ,
pentagones et hexagones par couches super¬
posées. Nous reviendrons sur les esp. fossi¬
les du terrain de transition au mot Calarno-
pore . (Duj.)
AL VIN. — Nom donné aux jeunes pois¬
sons employés pour peupler les étangs , et
que l’on affecte plus spécialement aux jeunes
carpes longues d’un à deux décimètres. Les
petits étangs où on les élève se nomment Al-
viniers. (Val.)
AL VINAGE. poiss. — L’Alvinage con¬
siste à se procurer et à conserver l’alvin ou
les jeunes poissons dont on se sert pour peu¬
pler les étangs. Cette opération a ses règles
et ses époques, dont en dépend la réussite.
(C. d’O.)
ALYDUS. ins. — G. de la famille des Co¬
réens , groupe des Anisoscélites, de l’ordre
des Hémiptères, section des Hétéroptères, éta¬
bli par Fabricius (■ Syst.Rhyng .), et restreint
par Latreille aux esp. dont le corps est étroit
et linéaire , les antennes filiformes, le pro¬
thorax un peu rétréci en avant , avec ses an¬
gles postér. relevés en pointe aiguë, et les
pattes à cuisses renflées et munies d’épines.
— On connaît aujourd’hui vingt et quelques
esp. de ce g. , dont le plus grand nombre
habite l’Amérique. Le type est VA. calcara-
tus Fabr. ( Cimex calcaratus L. ) , que l’on
trouve dans la plus grande partie de l’Eu¬
rope. VA. Geranii L. Duf. , se rencontre
aussi dans les départements méridionaux de
la France. (Bl.)
*ALYMNIA (allusion' synon. kPolymnia.
V. ce mot), bot. pu. — Necker a appliqué ce
nom à quelques plantes de la famille des
Composées, réunies par M. De Candolle au g.
Polymnia , dans lequel elles forment une pe¬
tite sect. caractérisée par des ligules obova-
les ou linéaires, mais plus courtes que l’in—
volucre. (J. D.)
ALYPUN1 (aXviroç, qui ne saurait nuire), i
bot. ph. — G. de la famille des Globularîées,
mal défini par Tournefort (Inst. ) qui l’avait
créé d’après Matthiole, et dont Linné a fait
le g. Globularia , aujourd’hui généralement
adopté. V. ce mot. (C. L.)
ALYSE. bot. fit.— V. Alise. (C. d’O.)
ALYSELMINTHE. Alyselminthus (aàuo-iç,
chaîne; ïlyw , ivQoç, ver; allusion à la forme
annulaire de cesanimaux). iielmint. — Zéder
avait substitué ce nom à celui de Tamia ,
dans son suppl. à l’ouvrage de Goetze. M. de
Blainville l’a adopté, en le restreignant à
une div. générique qui comprend les Tœnia
sans trompe ni couronne de crochets, comme
le Tœnia plicata Rud. ( App . à la trad.franç.
de Bremser). Leur renflement céphalique ,
très distinct, est pourvu de 4 suçoirs pro¬
fonds; ce qui les distingue des Botryocé-
phales , des Botrydium , etc. ( V . art. vers
du Dict. des Sc. nat., t. lvii, p. 606 ; —
Toenia, du même. (L. D. y. r.)
ALYSIA ( <Uw <7iov , chaînette , probable¬
ment parce que ces insectes ont paru établir
un passage entre 2 familles différentes), ins
— Genre de la famille des Ichneumoniens ,
groupe des Braconites, de l’ordre des Hy¬
ménoptères , sect. des Térébrans , établi par
Latreille et adopté par tous les autres en¬
tomologistes. Ce g. est pour M. Wesmael
(Mon. des Br. de Belg .) le principal de son
groupe des Exodontes , dont le caract. le
plus essentiel est de présenter des mandib.
dépourvues de dents au côté interne. Les
Alysia ont un corps grêle, des ant. lon¬
gues, composées d’un fort grand nombre
d’articles, des ailes pourvues de 3 cellules
cubitales, des pattes grêles dont les cuisses
un peu renflées, et un abd. légèrement pé-
diculé , avec son 2me segment très grand
formant au moins le tiers de sa longueur. —
Les esp. connues de ce g. sont nombreuses ,
toutes indigènes et de fort petite taille. Celle
que l’on doit en considérer comme le type
est VA. mandiicatrix ( A. manducator , Latr.
Gen. Cr.etlns. — Cryp lus manducator, Fab.).
(Bl.)
ALYSîCARPE. Alysicarpus, Neck. (aWcç,
chaîne ; xapnoç , fruit : allusion à la forme du
légume). — Rallia , Jaume Saint-Hil. ( non
Thunb.) ; F abri ci a , Scopol. (non Gærtn.).
bot. ph. — G. de la famille des Légumineu¬
ses, sous-ordre des Papilionacées , tribu des
Hédysarées , s.-tribu des Alhagées, DC. —
ALY
ALY
317
M. Desvaux (Journ. de Bot., ni, p. 120) en a
donné les caract. suivants : Cal. campanulé,
persistant, 5-fide; lanières inégales, poin¬
tues. Cor. papilionacée. Etara. diadelphes
( 9 et 1 ). Légume comprimé ou subcylin¬
drique, moniliforme, se désunissant finale¬
ment en quantité d’articles monospermes ,
indéhiscents. — Herbes. Stipules et bractées
scarieuses ; feuillessimples, indivisées ; grap¬
pes oppositifoliées ou terminales, lâches;
fleurs géminées ou solitaires ; corolle blanche
ou rougeâtre, à peine plus longue que le ca¬
lice. — Ce g., propre aux régions intertropi-
cales de l’ancien continent , renferme 19 es¬
pèces. (Sp.)
ALYSIDIUM (àW t<Stov , petite chaîne ;
forme des filaments), bot. cr. — G. de Cham¬
pignons créé par Kunze ( Mycol . Heft., 1, p.
ii, t. 1, f. 6) , caractérisé par des filaments
rapprochés, droits, simples, transparents et
articulés ; les articles en sont ovales et se sé¬
parent les uns des autres sous la forme de
spores. On n’en connaît encore que VA. ful-
vum, trouvé sur le bois pourri des saules ,
dans la Lusace. Persoon {. Myc . Europ.) réu¬
nit ce g. à XAcrosporium , et M. Fries au g.
(Jidiubn. (Lév.)
*ALYSIE. Alysium (a)v<rcov, petite chaîne).
bot. cr. — G. monotype de la famille des
Phycées, créé par Agardh sur une Algue bré¬
silienne que Mertens plaçait parmi les Ul-
ves. Comme on n’en a pas encore vu la fruc¬
tification , sa véritable place est incertaine
dans le système. Son organisation remar¬
quable nous fait penser qu’elle pourrait bien
se rapprocher des Corallines,et n’être qu’une
esp. non encroûtée de ce g. ou d’un g. voi¬
sin. La plupart des zoologistes qui ont fait
une étude spéciale des Polypiers, sont main¬
tenant convaincus que lesCorallines sont de
vraies Phycées. Nous-même, nous avons ob¬
servé chez une espèce de Cuba, non encore
recouverte de calcaire, que la structure était
évidemment cellulaire, et se rapprochait
beaucoup, la forme des mailles du réseau
exceptée, de celle qu’Agardh attribue au
genre dont il s’agit. Pour revenir au g. Aly¬
sium , en voici les caract. diagnostiques es¬
sentiels : Fronde articulée (comme dans le
Cliondria articulata), tubuleuse, dichotome,
à articles ovales, longs de2à3 lignes, séparés
par un rétrécissement en forme de col. Les
rameaux partent du sommet des articles. La
couleur de cette plante est verte , et sa con¬
sistance membraneuse. A la loupe, on la
trouve composée de fibres hyalines formant
des aréoles pentagones réunies par une mem¬
brane. Nous avons déjà dit qu’elle croît
sur les côtes du Brésil. Nous ne pensons pas
qu’elle ait été trouvée ailleurs. (G. M.)
ALYSON. ins. — G. de la famille des
Crabroniens, de l’ordre des Hyménoptères ,
sect. des Porte-aiguillon , établi par Jurinc,
adopté par Latreille et tous les autres en¬
tomologistes, et confondu d’abord avec les
Pompilus par Fabricius. Il se distingue faci¬
lement des Crabro et des g. voisins par des
ant. filiformes; des mandib. tridenlées;
un métathorax muni d’une épine à son ex¬
trémité postérieure , et surtout par des ailes
pourvues de 3 cellules cubitales ( les 2 pre¬
mières recevant chacune une nervure récur¬
rente) , et des pattes grêles avec le 1er art.
des tarses fort long , et les cuisses postér.
armées d’une pointe vers leur extrémité. —
On ne connaît que quelques esp. de ce g.
dont le type est VA. lunicornis Latr. ( Pom¬
pilus lunicornis Fab.), répandu dans une
grande partie de l’Europe. (Bl.)
* ALYSPHÆIIIA (contraction d’aWiç ,
chaîne ; o-cpaîpa , sphère), bot. cr. — M. Tur-
pin, dans un travail sur l’Organographie
végétale ( Mém . du Muséum, ÏB27) , a donné
ce nom à un groupe de plantes qui ont été
classées par la plupart des auteurs, par¬
mi les Lichens, dans le g. Lepra ou Lepraria ,
et que l’on peut regarder comme des états
primordiaux de Lichens qui n’ont pas encore
été trouvés pourvus d’apothèces permettant
de savoir exactement quelle place ils doivent
occuper. Le g. Alysphæna présente des glo¬
bules entremêlés de fibres ou filaments. Il a
été rapproché des Nostocinées par M. Kut-
zing, et M. Meneghini le rapporte, avec
doute, aux Leptomitées. Les globules de ces
végétaux peuvent , d’après M. Turpin , être
considérés comme les apothèces d’un thalle
fibreux, légèrement aplati, ou coralloïde,
dont ils émanent directement. Ce microgra¬
phe a figuré G esp. de ce g., qu’il désigne
comme le 2me degré de l’organisation végé¬
tale dont le g. Globuline forme le 1er.
(Bréb.)
ALYSSINÉES. bot. pii. — Tribu établie
par M. l)e Candolle dans la famille des Cru¬
cifères. V. ce mot. ' • (Ad. J,)
318
AL Y
ALY
*ALYS$OIDE. Alyssoides , DG. (àlvcraov,
alysson • eÎ'^oç, forme), bot. pu. — M. De Can-
dolle donne ce nom à un s.-g. de ses Vesi-
caria ; mais les 2 esp. sur lesquelles il le
fonde sont de vrais Alysson. (Sp.)
ALYSSON. Alyssum, L. {ex parte). ; Ady-
seton , Scopol. ; Meniocus , Desv. ; Aun-
nia et Odontarrhena , G. A. Meyer. ; Alys¬
soides, D.C. (sub Vesicaria). (a Wo-ov, nom
grec d’une plante que l’on rapporte à la Passe-
rage 5 à priv.; XvCTo-a, rage), bot. pii. — G. de
la famille des Crucifères, tribu des Silicu-
leuses. Nous lui avons assigné les caract.
suivants {Suites à Buff. , Plant, phan. , G,
p. 476) : Sépales ascendants ou dressés, na-
viculaires , égaux. Pétales indivisés ou bi¬
fides , onguiculés. Glandules 4, dentiformes
ou sétiformes, opposées aux sépales latéraux.
Etam. 6 ; filets anisomètres, ascendants , ar¬
qués , appendiculés (du moins les impairs;
par exception tous inappendiculés , mais
marginés) ou 1-dentés à leur base; anth.
profondément cordiformes à la base. Ovaire
comprimé, 2-loculaire; loges 1-2-4-ou 6-
ovulées. Style filiforme ou subulé. Stigm.
pelté, subhémisphérique. Silicule compri¬
mée ou aplatie (parallèlement au diaphrag¬
me) , courte , 2-loculaire, 2-valve, apicu-
lée ou cuspidée; loges ï-6-spermes; valves
planes ou convexes, écarénées, immargi-
nées, innervées; nervures placentairiennes,
filiformes, incluses. Graines ailées ou mar-
ginées, lenticulaires, suspendues, lisses, so¬
litaires, ou collatérales, ou bisériées. Gotyl.
rectilignes, presque planes, accombants. —
Herbes quelquefois sufTrutescentes, en géné¬
ral cotonneuses (pubescence étoilée) ; feuilles
très entières ou rarement sinuées-dentées ;
grappes terminales (soit solitaires, soit en
cyme),ou terminales et oppositifoliées, nues,
multiflores; pédicelles filiformes: ceux des
fleurs épanouies en général subfastigiés ;
fleurs petites , jaunes. — Ce g. est propre
aux régions extra-tropicales du nord de
l’ancien continent. Le nombre des esp. ( en
excluant les doubles emplois et les esp. qui
constituent le g. Koniga, Adans.) est d’envi¬
ron 12 ; plusieurs se cultivent comme plan¬
tes d’ornement. (Sp.)
*ALYTES {ctXvzriç , au propre, licteur, et
signifiant, ici, qui lie, qui attache, pour faire
allusion à la manière dont le male, chez la
seule esp. qui constitue ce g., dispose au¬
tour de ses cuisses les œufs de sa femelle,
au fureta mesure qu’ils sortentdu cloaque).
rept.— G. de Batraciens anoures , de la fa¬
mille des Raniformes, dont la mâchoire su¬
périeure est garnie de dents, et dont l’extré¬
mité des doigts n’est point dilatée en disque,
comme cela s’observe chez les Rainettes. Ses
caract. sont les suivants : Langue circulaire,
épaisse, entière, adhérente, creusée de quel¬
ques sillons longitudinaux; dents vomé-
riennes, formant, en arrière des narines in¬
ternes, une longue rangée transversale, à
peine interrompue au milieu; tympan dis¬
tinct; trompes d’ Eustachi très petites; 4 doigts
libres; 5 orteils réunis en partie par une
membrane épaisse ; saillie du premier os
cunéiforme, peu développée, non tranchante.
— C’est à Wagler qu’on doit l’établissement
du g. Alytes; jusqu’à lui, l’esp. qui en est
le type avait été rangée avec les Crapauds,
quoiqu’elle ai t des dents à la mâchoire supér.
et au palais, et que ceux-ci en soient com¬
plètement dépourvus. L’A. accoucheur {A.
obstetricans), car c’est ainsi qu’on le nomme,
se trouve assez communément en France,
en Suisse, en Allemagne. Sa voix, qu’il fait
souvent entendre dans les belles soirées d’é¬
té, ressemble au son d’une clochette de verre.
Les deux sexes se recherchent et s’accouplent
sur la fin de mars et vers le commencement
d’avril; la femelle pond 50 à 60 œufs d’un
jaune pâle, gros comme des grains de chè-
nevis; elle est aidée dans ce travail parle
mâle qui , à leur sortie, saisit ces œufs dis¬
posés en chapelet, et les tourne autour de ses
cuisses; puis, ainsi chargé , il se retire dans
des trous souterrains, à deux ou trois pieds
de profondeur , où il demeure complète¬
ment enfermé jusqu’à la parfaite maturité
des œufs, qu’il transporte alors dans l’eau,
où s’opère l’éclosion. (G. B.)
ALYT05P0IUUM (ocXvtoç, indissoluble ;
<77ropoc, emence). bot. cr. — G. de Champi¬
gnons créé par le professeur Link pour pla¬
cer quelques esp. de Sporotrichum dont les
filaments sont colorés. Il est caractérisé par
des filaments rameux, cloisonnés, auxquels
adhèrent des spores simples, rondes ou ova¬
les, très petites. M. Fries considère les esp.
qu’il renferme comme le Mycélium de quel¬
ques Champignons. L’A. croceum, Link, que
l’on trouve sous un grand nombre de noms
dans les auteurs, est le Thelephora sulfurea
ALZ
AMA
319
Fr., et VA. roseum Ehrenb. , est le Clado-
boiryon varium Nees. Ce g. doit être effacé
de la Mycologie, quoiqu’il ait été conservé
dans la 2me édition du Systema der Pilze.
(Lév.)
ALYXIA, Banks et Sel., Gynopogon,
Forst.fcHu^ç, tristesse; allusion au sombre
feuillage de ces plantes ). bot. ph. — G.
de la famille des Apocynacées, tribu des
Ophioxylées, créé par Banks et Solander
( Ex R. Bro. Prod . ) et dont les caract. dis¬
tinctifs sont: Cal. 5-lide. Cor. hypogyne ,
hypocratérimorphe , à gorge nue ou barbue,
à 5 lobes obliques. Étam. 5, incluses, insé¬
rées à la gorge de la corolle; anth. ovales,
subsessiles. Ovaires 2; ovules superposés, peu
nombreux, insérés sur la suture ventrale in-
trofléchie. Styles presque coudés; stigm.
obtus, nu ou rarement barbu. Drupes 2,
(l’un avortant quelquefois), pédicules,
simples, monospermes ou composés-lomen-
tiformes; cloison coquillée,semi-bi-loculaire,
naissant d’une suture un peu saillante.
Graines biparties,insérées dans un sillon ven¬
tral, à la commissure de la cloison. Embryon
dressé ou courbe , dans l’axe solide d’un
albumen corné, replié-lobulé;cotyl. oblongs,
obtus, à radicule infère. Les Alyxia sont
des arbrisseaux glabres , lactescents , à
feuilles verticillées ou rarement opposées,
coriaces, toujours vertes , à fleurs axillaires
ou terminales, quelquefois disposées en épis,
blanches, d’une odeur agréable. Ils habitent
les parties chaudes de l’Australasie et de
l’Asietropicale. On en connaît une quinzaine,
dont VA. daphnoides est souvent cultivée
dans les jardins. (C. L. )
ALZATEA (nom d’homme), bot. pu. —
G. de la famille des Célastrinées, tribu des
Evonymées, créé par Ruiz et Pavon (Fl. per.
Prod.) qui lui donnent pour caract. : Cal. 5-
fide, 5-gone, persistant. Pétalesnuls. Étam. 5,
hypogynes ? Style 1. Caps, obeordiforme ,
biloculaire, loculicide-bivalve. Graines nom¬
breuses, superposées, ceintes d’une mem¬
brane. -Ceg., encore incomplètement connu,
necontientqu’une esp., V A.verticillata; c’est
un arbre à feuilles obovées, échancrées , à
fleurs disposées en corymbe , et qui a été
trouvé dans les forêts du Pérou , près du
lieu appelé le Messapata. Ce g. rentrerait
probablement dans le g. M ay tenus , si ses
fleurs n’étaient point apétales. (G. L.)
* AMACARES (à priv. ; //.axap, apoç, hu¬
meur). ins. — G. de Coléoptères tétramères,
famille des Hélopiens, tribu des Cistélides,
établi par M. Dejean dans son dernier Cata-
logue, où il le place entre les g. Mycetocha-
ris de Latreille , et Omophlus de Mégerle. Ce
g., dont il n’a pas publié les caract. , est
fondé sur une seule esp. du Brésil nommée
par lui, A. strigosus. (D.)
AMADEA, Adans. bot. pii. — Synon.
d’Androsace. V. ce mot. . (C.L.)
*AMADÏ]\fA (apoc, ensemble; <WÇ, tour¬
noyant; lisez Hamadina). ois. — G. de l’or¬
dre des Passereaux et des Conirostres de Cu¬
vier, formé par Swainson, et faisant partie
de sa s. -famille des Coccoilirausiince, dans sa
famille des Fringillidœ. Les caract. en sont,
d’après cet auteur (Class. of Birds.) : Taille
très petite; bec très court, conique; ailes
pointues, à penne bâtarde , petite; pattes
médiocres ou petites. Ce groupe répond à
celui des Bengalis des auteurs français.
Toutes les esp. de ce g. habitent les ré¬
gions tropicales de l’ancien monde. L’auteur
les subdivise en 5 s.-g., qui sont :
1° Estrelda, Sw. : Bec petit, médiocre;
queue allongée, étagée ou arrondie; pieds
médiocres; tarse plus long que le pouce. — Es¬
pèce-type, Fringilla Bengalus L., Vieill.; Ben¬
gali mariposa Buff.; Enl., 115-1; Estrelda
Phœnicotis Swains. (Birds of West. Afr.,
i, 192, pl. 14.).
2° Amadina , Sw. : Taille plus forte; bec
court, très épais et large à sa base; queue
courte, arrondie ou carrée; tarse plus long
que le pouce. Esp.-types, Loxia fasciaia ,
Fringilla nitens (ou Cambasou).
3° Spermestes, Sw. : Bec court, épais; pieds
à doigts très allongés, le médian surtout; on¬
gles également fort longs et grêles , l’inter¬
médiaire et le postér. surtout; queue courte,
carrée ou étagée (chez les esp. de l’Inde, parti¬
culièrement). Esp.-types : Loxia Malacca , ou
Gros-Bec-Jacobin;Z(ma punctularia, ou Gros-
Bec des Mol tiques ; Enl., 139-1. — M. Swain¬
son leur réunit une esp. africaine, son Sper¬
mestes cucidlala (West. Afr. 1, 201), comme
esp. de transition entre les esp. à doigts
courts du groupe précédent etles esp. à longs
doigts du groupe actuel, lesquelles appartien¬
nent à l’Inde. Nous croyons reconnaître cet oi¬
seau dans le Loxia prasipteron (Lesson , Re¬
vue zool., 1839, p. 104).
320
AMA
AMA
Cette petite div., remarquable par la gros¬
seur du bec, la longueur des doigts et des
ongles, nous paraît assez naturelle, en ce
qu’elle renferme des espèces qui, d’après
M. Swainson , se nourriraient principale¬
ment des graines de grandes graminées ou
de certaines espèces de roseaux. La force
de leur bec, ainsi que la longueur de leurs
doigts et de leurs ongles, leur serviraient
admirablement pour concasser les graines et
se tenir cramponnées sur les tiges glissantes
de ces grandes plantes exotiques. On retrouve
ces mêmes caract. joints aux mêmes mœurs
chez le Pinson de riz d’Amérique.
4° Erythura, Sw. : Bec gros, conique , al¬
longé; queue fort longue, étagée et finissant
en pointe. — Esp.-type, Fringilla quadricolor
Gmel. (Enl., 101-2), ouj Fringilla sphœnur a,
Gros-Bec longicône, Tem. [Col., 96-1,2,3) ou
Erythura viridis Sw . (Class. ofRirds., il ,
p. 280.) Nous ne concevons pas pourquoi
M, Swainson a donné ce 3me nom spécifique
à un oiseau qui en avait déjà deux. Il eût
été plus conséquent de lui rendre son nom
primitif de quadricolor Gmel., queTemmink
avait déjà eu tort de changer en celui de
sphœnura.
5° Pytelia, Sw. : Bec mince, conique, al¬
longé ; ailes à rémiges courtes, dont la lre
est rétrécie ou échancrée au côté interne près
de la pointe; queue arrondie ou étagée;
pieds très petits, à doigts latéraux , égaux et
fort courts.
Esp.-types : Fringilla elegans Gmel., ou le
Beau-Marquet (Enl.y 203-1); Pytelia Phœni-
copteraSyv.(JFest. Afr.y 1, 203, pl. 16); tou¬
tes deux du Sénégal.
Il est facile de reconnaître que, sous le
nom générique (YAmadina, g. subdivisé
en 5 s. -g. ou petites sections , M. Swainson
a réuni la plupart de nos anciens Sénégalis
et Bengalis ( n’y ajoutant toutefois aucune
esp. analogue du nouveau Monde) qui dif¬
fèrent de toutes celles de l’ancien , en ce
qu’elles n’ont jamais de penne bâtarde courte,
et que leur lre penne, au contraire, n’est
qu’un peu moins longue quelaseconde. C’est
ce caractère, tiré de la forme des ailes, et
établissant une distinction géographique
entre tous ces petits Fringilles de l’an¬
cien et du nouveau Monde, qui nous a paru
donner le plus de valeur à l’établissement
du g. Amadina de Swainson , et de ses
subdivisions, que nous adoptons. (Lafr.)
AMADIS ou AMIRAL- AM ADI S (nom
d’homme), moll. — Nom d’une belle esp. de
Cône, Conus Amadis [F. cône). (Desh.)
AMADOU. Igniarium , Pline. — Ce mot,
qui appartient à la langue française, sert à
désigner une substance préparée pour pren¬
dre et conserver le feu. Parmi les substan¬
ces qui jouissent de cette propriété, on dis¬
tingue un grand nombre de végétaux dont
les tiges et les feuilles sont couvertes de poils
longs, épais et soyeux, comme les Armoises,
les Morines, etc. L’Amadou de Panama est
formé avec le duvet de la face inter, des
feuilles du Melastoma sericea L., des fleurs
de beaucoup de composées : en raison des
poils de l’involucre, des aigrettes, des grai¬
nes et des soies du réceptacle , dans le
Gnaphalium italicum W., YEchinops strigo-
sus L. , Y A trac ty lis gummifera L., YAndro-
machia igniaria Humb. etc. A l'ïle-de-France
on en obtient une esp. particulière du liber
de l’Afoulh ou Ficus lerebrata W, , et dans
beaucoup d’endroits, on se sert de chiffons à
moitié brûlés. Le véritable Amadou provient
de quelques Champignons qui appartien¬
nent au genre Polyporus. Le Polyporus
igniarius et le P. fornentarius sont les deux
esp. les plus avantageuses pour cette fabri¬
cation , à cause de leur fréquence et de leur
volume. On pourrait en retirer du Poly¬
porus Ribis Fries , torulosus Pers. , pinicola
Fries, laccatus Pers., etc., mais ils n’ont pas
assez d’épaisseur. Pour préparer l’Amadou,
on enlève la partie supér. du chapeau, qui
est dure, comme ligneuse, et la couche de
pores qui garnit la face infér. ; on coupe le
tissu par tranches que l’on fait macérer dans
l’eau pour les ramollir, et on les bat ensuite
avec un marteau de bois sur un billot, pour
les étendre. Cette opération renouvelée
trois ou quatre fois, on obtient de chaque
tranche une lame d’Amadou, qu’il suffit de
tremper dans une solution de nitrate de
potasse. Quelques personnes se contentent
de le frotter avec de la poudre à canon ;
mais cette préparation le rend noir. C’est
ainsi que nous le recevions autrefois d’Al¬
lemagne, sous forme de mèches. Persoon
(Champ, com. p. 92) dit que les bûche¬
rons des Vosges enterrent le Bolet coupé par
tranches, et l’arrosent ensuite avec de l’u¬
rine. L’Amadou préparé avec le maillet ne
k
AMA
AMA
321
diffère de l’Agaric des chirurgiens [F. ce
mot) qu’en ce qu’il n’est pas salpétré. On
en obtient quelquefois des lames d’une très
grande étendue , et qui , molles, souples,
t»ès légères , ressemblent à un feutre. Gle-
ditsch [Méth. Fung.) dit avoir vu en Fran-
conie des paysans vêtus d’habits confec¬
tionnés avec cette singulière étoffe.
Les Polypores ne sont pas les seuls
Champignons avec lesquels on puisse pré¬
parer de l’Amadou. L’Agaric labyrin hi~
forme , Dædalea quercinu Pers. , préparé
comme je viens de le dire, en donne de très
bon. La base des grandes espèces de Lyco-
perdon , comme les L. cœlatum Bull., gi-
gnnteum Batsch, trempée dans une solution
de nitrate de potasse, remplace très bien
l’Amadou ordinaire. Dans quelques contrées
de France, en Hongrie, en 31oldavie, j’ai vu
employer le bois pourri ; mais, en exami¬
nant attentivement, on s’aperçoit facile¬
ment que la substance ligneuse a été dé¬
truite et remplacée à mesure par le mycé¬
lium de quelques Champignons. On appelle
Amadou blanc, celui que l’on retire des
Xylostroma et des Racodium qui ont cette
couleur. J’ai reçu de feu Simonnet un mor¬
ceau de Xylostroma giganteum Tode, qui
prenait feu avec la plus grande facilité, et
qui dégageait, en brûlant, une odeur d’en¬
cens très agréable. (Lév.)
AMADOIJVIER ; Bolet, Agaric amadou-
vier; Bolelus igniarius L. ; Polyporus ignia-
rius Fr. bot. cr — Espèce de Champignons
d’où l’on tire l’Amadou (F. Amadou). On
pourrait donner ce nom à toutes les espèces
de Polypores, tels que \esP. font entarius Fr.,
Ribis Fr. , dryadeas P. , pinicola Fr. ,
laccatus Pers.; mais il désigne particuliè¬
rement le P. igniarius , quoiqu’il four¬
nisse un Amadou infér. en qualité à celui
qu’on retire du P. fomentarius. Pauleta fait
le g. Pyreium de ces Champignons et de
quelques autres, qui, comme \esHimantia et
les Xylostroma , ont la propriété de prendre
feu facilement. (Lév.)
AMÆBA. inf. — F. Amoeba. (Duj.)
AMÆBÉES. inf. F. Amoebées. (Duj.)
* AMAGRIS. bot. pii. — L ’Arundo arena-
ria de Linné a été placé successivement dans
un grand nombre de g. , tels que Calama -
grostiSy Psamma, Ammophila et Amagris.
Celui qui a prévalu est Y Ammophila de Host,
dont Y Amagris de Presl n’est qu’un syno¬
nyme. F. ammopiiila. (A. R.)
AIMAIOU V , AMAIOA ou AMAJOVA ,
Aubl.; Hexaclina , Willd. — Ehrenber-
gia, Spr. (Nom de ces arbres chez les In¬
diens). bot. ph. — G. de la famille des Ru-
biacées, tribu des Gardéniées, fondé par Au-
blet ( Guyan . Suppl. 13, t. 375), etdont voici
les caract. : Cal. ovale-tubulé, conné avec
l’ovaire, à limbe supère, cylindrique, 6-denté,
tardivement décidu. Cor. supère, hypocraté-
rimorphe, à tube cylindrique , dépassant le
limbe calicinal, partagée en 6 lobes ob-
longs, étalés Anth. 6, linéaires, fossiles en¬
tre la gorge de la corolle. Ovaire infér., bi-
tri-loculaire. Ovules nombreux , bf sériés ,
horizontaux, anatropes. Style simple ; stigm.
indivis, en massue. Baie obovale-oblongue,
2-3-loculaire , aréolée au sommet, munie
d’une écorce. Graines déprimées - planes ,
suborbiculaires, distinctes des cloisons mem-
branacées et horizontales. Embryon... — Ce
g., imparfaitement connu, renferme des ar¬
bres ou des arbrisseaux indigènes dans l’A¬
mérique tropicale, à feuilles opposées ou
ternées, courtement pétiolées, nervées, gla¬
bres, munies de stipules oblongues , déci-
dues. Les fleurs sont subsessiles et disposées
en corymbes au sommet des rameaux,
(C. L.)
*AMALACTE. Amalaclus (àfjuxAaxroç, lourd)
ins. — G. de l’ordre des Coléoptères tétra-
mères, famille des Curculionites , div. des
Érirhinides, établi par Schœnherr, qui lui
donne les caract. suivants : Ant. médiocres ,
peu fortes, insérées vers le sommet du ros¬
tre; funicule de 7 articles; le Ier court, ob-
conique, le 2me presque en massue ; les au ¬
tres plus courts, tronqués au sommet, s’é¬
paississant graduellement; massue ovale,
dont les articles ne peuvent être distingués.
Rostre allongé, robuste, cylindrique, grossis¬
sant un peu vers l’extrémité, à peine courbé.
Yeux oblongs, déprimés. Thorax presque
carré, tronqué antérieurement, légèrement
bi-slnué à la base, un peu convexe en-des¬
sus. Ecusson petit, triangulaire. Élytres al¬
longées, presque linéaires, non calleuses à
l’extrémité, avec les angles terminaux ob¬
tus. — Ce g. figure dans le dernier Catalo-'
gue de M. Dejean, qui y rapporte 3 esp ,
dont J de Cayenne et 2 du Sénégal. Nous
ne citerons que la lre, nommée par lui A .
21
T. 1.
322
AÏYIA
AMÀ
nigritus , et que, dans son précédent Catalo¬
gue, il avait placée dans le g. Rhynchœnus.
(D.)
* AMALE. Amollis ( âp.oùoç, mou), ins.
— G. de Coléoptères tétrarnères, famille des
Curculionites , div. des Erirhinides, établi
par Schœnherr, qui lui donne les caract.
suivants : Ant. peu longues, minces; funi-
cule de 6 articles, les trois 1ers assez longs ,
coniques; le 1er épais, les autres courts,
noueux; massue oblongue , ovale. Rostre
allongé, presque mince, cylindrique, dé¬
fléchi , arqué. Yeux latéraux , arrondis , peu
saillants. Prothorax légèrement bi-sinué à
sa base , un peu arrondi sur les côtés, plus
étroit antérieurement, tronqué au sommet.
Écusson très petit, à peine visible. Ély très
brièvement subovales, légèrement convexes
en-dessus , arrondies à l’extrémité , plus
courtes que l’abdomen. Épaules obtusément
anguleuses. Pattes médiocres , entièrement
mutiques. Le corps, de grandeur médiocre,
est brièvement ovale, sculpté, ailé, par¬
semé de quelques poils de grandeur médio¬
cre. — Ce g. , adopté par M. Dejean (Co¬
tai., 3me édit.), ne renferme qu’une seule
esp., qui se trouve en France : c’est 1 eCurcu-
lio scoriillum de Herbst ( Col. vi , p. 418 ,
n° 402, t. 92, fig. 13). Cette esp. appartenait
auparavant au g. Falciger de Mégerle, qui a
été supprimé. (D.)
AMALGAME (à>a, ensemble ;X, expl.^a-
p.5, je marie), min. — Syn. de Mercure ar¬
gentai. (K. Mercure.) (Del.)
AMALGAMES ( à>a, ensemble ; \ , explé¬
tif; yap-w, je marie), chim. — C’est le nom
qu’on donne aux combinaisons du mercure
avec les autres métaux. Ces sortes d’alliages
sont en général blancs , quelquefois suscep¬
tibles de cristalliser, presque tous décom¬
posâmes à une température rouge.
Les principaux amalgames sont: 1° celui
d’Étain , qui sert à étamer les glaces et à
les mettre au tain-, 2° celui de Bismuth,
qu’on emploie pour étamer intérieurement
les globes de verre ; 3° ceux d’Argent et d’Or,
dont on se sert pour argenter ou dorer quel¬
ques métaux ou alliages, particulièrement
le cuivre rouge, le laiton et le bronze.
L’amalgame des argenteurs est formé de :
mercure, 85 parties, argent, 15p.; celui des
doreurs de : mercure, 90 et or, 10. — L’amal¬
game destiné à frotter les coussins des ma¬
chines électriques est formé de 50 p. de mer¬
cure, 25 p. d’étain et 25 p. de zinc. (Pel.)
* AM U LOCESIUS (à priv.; uaWoç, duvet;
x/paç , corne), ins. — G. de Coléoptères té-
tramères, famille des Longicornes, établi
par M. Dejean ( Catal , 3me édit.), qui le place
immédiatement avant le g. Lophonocerus ,
Latr., appartenant à la tribu des Céramby-
cins de M. Serville. Ce g., dont il n’a pas pu¬
blié les caract,, est fondé sur une seule esp.
du Brésil, qu’il nomme A. aculeatus. (D.)
*AMALLOPODE, Amallopodus (à priv. ;
, duvet ; ttov; , 7T ocîo; , pied). INS. — G.
de Coléoptères tétrarnères, famille des Lon¬
gicornes, tribu des Prioniens, établi par
M. Lequien, dans le Magasin zoologique de
M. Guérin, 1833, 3me année. Ce g., qui ne
figure pas dans le Catalogue de M. Dejean ,
appartient à la l,e subdiv. des Prioniens, et
vient se placer entre les g. Titanus et Cte-
noscelis de M. Serville, dont il se distingue
principalement par la forme de son corselet,
armé latéralement d’une seule épine, par
ses tarses sans brosses en-dessous , dont les
articles sont cylindriques, et le 4me nulle¬
ment bilobé. Il est fondé sur une seule esp.,
figurée, dans l’ouvrage précité, sous le nom
d 'A. scabrosus , qui lui a été donné par
M. Dupont. (D.)
AMALOUASSE. ois. — Nom vulgaire de
la Pie-Grièche. (C.d’O.)
AM A LOU ASSE-G ARE . ois. — Syn. vul¬
gaire du Gros-Bec dans quelques cantons de
la France. (C. d’O.)
i AMALTHÉ. Amallheus (àtu aMhtot, chèvre,
nourrice de Jupiter;par extension, ici, corne
d’abondance), moll. — G. de Céphalopodes
établi parMontfort ( Conchyl . Syst. p. 90) sur
une esp. d’Ammonite dont il place mal à
propos le siphon contre le retour de la spire.
(A. d’O.)
AMALTHEE. Amalthea (oc|j.ocaQskx, la chè¬
vre Amalthée, nourrice de Jupiter), bot. pii.
— Dénomination proposée par M. Desvaux
pour désigner une forme particulière de
fruits dans plusieurs Rosacées , dont le cal.
ne devient point charnu après la floraison.
L’auteur cite le fruit de l’Aigremoine
comme type de cette esp. de fruits , dont la
distinction n’a pas été adoptée. Lindley le
confond avec l’Étairion de M. Mirbel. F.
i
Etairion. (C. L.)
* AMALTHOCÈKE. Amalthocera ( àua a-
AMA
AMA
Ô£ta, chèvre, nourrice de Jupiter; xq>aç,
corne), ins. — G. de Lépidoptères, famille
des Crépusculaires, créé par M. Boisdu-
val, qui n’en a pas encore publié les carac¬
tères. Ce g., qu’il place dans sa tribu des
Ægocérides, est fondé sur une seule esp. (du
Sénégal) , nommée par lui A. tiphys, et re¬
présentée pl. 14, fig. 8, de son Species géné¬
ral des Lépidoptères , faisant suite au Buffon
de Roret. (D.)
AMANDE. JYucleu » [yfj.vyS oHy> , amande).
bot. ph. — C’est toute la partie de la graine
mûre placée sous l’épisperme ou tégument
propre. Elle peut offrir, dans sa composition,
deux modifications différentes, tantôt, en
effet, l’amande est formée par l’embryon
tout seul , c’est-à-dire par la partie de la
graine qui , à l’époque de la germination,
se développe en un nouveau végétal, comme
dans le prunier, le haricot, le marron¬
nier d’Inde, etc.; tantôt, outre l'embryon,
elle contient un autre corps de nature va¬
riée, qu’on nomme endosperme, et qui, à
l’époque de la germination, diminue, se dé¬
truit insensiblement, et finit même par dis¬
paraître presque complètement ( V . graine).
(A. R.)
AMANDE, bot. pii. — Fruit de l’Aman¬
dier. V. ce mot. (A. R.)
AMANDE ( amandala , basse lat.; corrup¬
tion d 'amygdala, à.p.\>y$oi\-n). moll. — Nom
vulgaire de plusieurs coquilles. Ce nom s’ap¬
plique : 1° à la Venus peclinata Lin. ( Cylhe -
rea peclinata LamÉ.1) ; 2° à l’^rca barbataon
à Y Area lacerata de Linné , Amande à cils;
3° à Y Area fuscata de Bruguière, Amande rô¬
tie; 4° Enfin Plancus donne le nom d’A-
mande de mer à l’animal du Bullœa aperta.
(Desh.)
"AMANDE amère, bot. cr. — Nom sous
lequel Paulet [Traité des Champ., tom. ii,
p. 299, pl. cxliii, fig. 1) a décrit une esp.
d’Agaric dont la saveur et l’odeur rappel¬
lent exactement celles de l’Amande amère.
Il croît en automne dans les environs de
Paris. Il ne paraît pas vénéneux, puisque
les expériences faites sur les animaux ne les
ont point incommodés. (Lév.)
AMANDIER. Amygdalus, Tourn. ( yjj.uy-
<5a>?î , amandier), bot. pii. — G. ou s. -g. de
la famille des Amygdalacées ou Drupacées.
Ce g., tout-à-fait conventionnel, ne diffère
essentiellement des Prunus , auxquels l’avait
323
réuni Linné, que par son drupe à méso¬
carpe non succulent, finalement presque co¬
riace et irrégulièrement bivalve. La confor¬
mation du noyau, très variée suivant les es¬
pèces , ou même variable dans plusieurs, ne.
peut offrir aucun caractère générique. Le
caract. distinctif que quelques auteurs ont
cru trouver dans la vernation des feuilles
est tout-à-fait imaginaire. On en connaît 5
ou 6 esp: l’une croît au Mexique; les autres
croissent dans les régions extra-tropicales de
l’ancien continent. Tout le monde sait que
Y Amandier commun [A. commuais , L. ), se
cultive comme arbre fruitier. Plusieurs au¬
tres esp. se plantent dans les bosquets d’or¬
nements. (Sp.)
AMANITE. Amanita ( <xp.oc v/tvjç, sorte de
champignon; d’ÀVavoç, montagne de la Ci-
licie, sur laquelle on trouvait beaucoup de
ces Champignons), bot. cr. — Galien, Paul
d'Égine et quelques auteurs des l5rae et 16me
siècles, comme Tragus, Sterbeeck, ont dési¬
gné sous ce nom les Cèpes ou Bolets propre¬
ment dits, tandis que Dillen , Haller, Adan-
son et d’autres, l’ont donné aux Champi¬
gnons garnis de lames dont Linné a fait le
g. Agaricus . Persoon et les auteurs moder¬
nes , pour faciliter l’étude de ce genre , le
plus nombreux de tous en esp. , l’ont divi¬
sé en plusieurs s.-genres. Les Amanites ,
qui composent le 1er, peuvent être considé¬
rées comme des Champignons dont l’organi¬
sation est portée au plus haut degré. Ce sont
des Agarics dont le pédicule est nu ou muni
d’un anneau, et qui, dansleur jeune âge, sont
renfermées dans une volve , ce qui les a fait
appeler Agarics à bourse. M. Fries, en établis¬
sant les principales divisions du g. Agaric ,
sur la couleur des spores, s’est vu dans la né¬
cessité de former 2 s. -genres des Amanites.
Le ter, qui conserve le nom d’ Amanita, a les
spores blanches; le 2me, qui les a rouges ou
rosées, prend celui de Volvaria. C’est avec
regret qu’on voit, dans le Syslema mycolo-
gicumel dans YEpicrisis syslematis mycologici
du célèbre professeur de Lund. un groupe
(dont les caractères naturels sont parfaite¬
ment distincts) partagé en deux sections si
éloignées l’une de l’autre , qu’elles parais¬
sent n’avoir aucun rapport entre elles. Les
Amanites renferment à la fois les Champi¬
gnons les plus recherchés pour la table et les
plus vénéneux. V. Agaric. (Lév.)
324
A MA
AMA
AMAIMOA, bot. pu. — G. établi par
Aublet et ainsi appelé du nom d’Amanoua
que les indigènes de la Guyane donnent à
l’arbre qui lui a servi de type. Il appartient
à la famille des Euphorbiacées, et présente
les caract. suivants : Fleurs monoïques ou
dioïques, à cal. 4-5-parti, avec les divi¬
sions duquel alternent quelquefois autant
d’appendices pétaloïdes. Dans les mâles :
5 étam. alternant avec autant de glandes ou
avec les lobes d’un disque glanduleux, et in¬
sérées sous un rudiment de pistil simple ou
trilobé. Dans les femelles : 3 stigm. tout-à-
fait oupresquesessiles et légèrement bilobés,
surmontant un ovaire porté sur un disque
glanduleux, et creusé de 3 loges bi-ovulées.
Le fruit est une caps, à péricarpe épais,
s’ouvrant en 3 loges bivalves. Ce g., dans
lequel vient se confondre le Richeria de
Yahl, comprend 3 esp. originaires de la
Guyane ou des Antilles. Ce sont des arbres
ou des arbrisseaux à feuilles alternes, en¬
tières, glabres, épaisses; à fleurs réunies, sur
des épis axillaires et terminaux, en petits
pelotons mêlés de bractées écailleuses , et
dans lesquels une seule est femelle, lorsque
toutes ne sont pas mâles. (Ad. J.)
AMANSIE. Amansia (nom d’homme). bot.
en. — Genre de la sous-famille des Floridées
(Phycées), fondé par Lamouroux, qui le dé¬
dia à son compatriote St-Amans, auteur de
la Flore agénaise. Lamouroux n’envisageait
q ne la seule structure des espèces de ce genre,
quand il lui assignait une place parmi ses
Diclyotées; car, de son aveu même, il en
connaissait à peine la fructification. Il avait
aussi complètement négligé de mentionner
la couleur; ce qui a droit d’étonner d’autant
plus, qu’il est l’auteur d’une classification des
Thalassiophytes,où ce caract. jouele 1er rôle.
Au reste , comme il le dit encore lui-même,
il n’avait vu que des échantillon^ desséchés,
et ne pouvait juger de leur couleur à l’état
de vie. Quoi qu’il en soit, voici dans quels
termes il le définit : Mailles du réseau for¬
mant un hexagone régulier et allongé , avec
les sommets aigus. Cette définition nous
montre que cet habile phycologue savait
mieux deviner les genres naturels que les
bien définir.
M. Agardh , qui admet ce g. , en expose
ainsi les caractères naturels : Racine scuti-
fovme. Fronde plane , munie d’une côte qui
se prolonge en se ramifiant quelquefois en
dessous , striée transversalement , pinnati-
fide ou prolifère, à segments linéaires, dont
les sommets sont souvent roulés en volute.
Fructification consistant en sporophylles
agrégés, dans lesquels se voient des sémi-
nules réunies 4 par 4 ; couleur pourpre ou
rose. Substance membraneuse. Structure
aréolée, c’est-à-dire composée de mailles
régulières, hexagones, étroites, parallèle¬
ment et transversalement disposées, formant,
par leurs sommets , des lignes plus obscures
que le reste de la fronde , et , par leur con¬
densation au milieu de celle-ci, donnant
naissance à la côte qui la traverse.
Récemment, le genre qui nous occupe a
été encore autrement circonscrit par M. Gré-
ville, lequel y réunit des esp. qui ne nous
semblent y tenir que par un rapprochement
forcé. Selon ce phycologue, le Rhytiphlœa
oblusiloba Ag., et les Thamnophora Seaforlhit
et triangularis Ag., doivent rentrer dans le g.
Amansie , qu’il caractérise ainsi : Fronde
plane ou comprimée, membraneuse, obs¬
curément parcourue par une côte ou ner¬
vure, et souvent enroulée au sommet. Fruc¬
tification : 1° capsules; 2° granules ternés.
D’un autre côté, et sans plus de raisons de
le faire, ou , pour mieux dire, contre toutes
les lois de l’analogie , le même savant a dis¬
trait du genre qui nous occupe, pour la por¬
ter dans les Délesseries , Y Amansia fraxini-
folia, que la structure aréolée de sa fronde
et sa fructification sporophyllaire auraient
dû mettre à l’abri d’une semblable réunion.
Nous ne pouvons donner ici les motifs qui
nous font avoir une opinion différente du
célèbre eryptogamiste écossais. Nous les
avons exposés dans notre travail sur les plan¬
tes cellulaires de Cuba, et nous y revien¬
drons au mot thamnophora. Le genre Aman¬
sia est fort voisin du Claudea , si remarqua¬
ble par l’élégance et par l’originalité de ses
formes. Les Amansies vivent, en général,
plus d’une année. Elles ne sont pas nombreu¬
ses en espèces. On en connaît sept , pour la
plupart originaires des mers australes ou de
l’Inde. Une seule, l’ Amansia jungermannioi-
des, a été trouvée dernièrement dans la mer
Rouge. Depuis l’impression de cet article,
M. Decaisne a séparé cette dernière esp. de
ses congénères, pour en former le nouveau
g. Leveillea y dont nous donnerons en son
AMA
AM A
325
lieu les caract., en même tempsque les mo¬
tifs sur lesquels se fonde notre savant ami
pour une telle séparation. (C. M.)
AMARA ( àfxâp a , sillon), ins. — G. de Co¬
léoptères pentamères , famille des Carabi-
ques, tribu des Féroniens, établi par Bo-
nelli et adopté par tous les entomologistes. ;
M. Dejean, dans son Species général , le ca¬
ractérise ainsi : Les trois premiers art. des
tarses antérieurs dilatés dans les mâles ,
moins longs que larges, et fortement cordi-
formes. Dernier article des palpes allongé ,
légèrement ovalaire et tronqué à l’extré¬
mité. Antennes filiformes et peu allongées.
Lèvre supérieure en carré moins long que
large , coupée carrément ou légèrement
échancrée antérieurement. Mandibules peu
avancées, plus ou moins arquées et peu ai¬
guës. Une dent bifide au milieu de l’échan¬
crure du menton. Corselet transversal , le
plus souvent trapézoïde, quelquefois carré
ou rétréci postérieurement et presque cordi-
forme. Elytres légèrement convexes, ordi¬
nairement peu allongées, presque parallèles*
ou très légèrement ovalaires et arrondies à
l’extrémité.
Les Arnara sont des Carabiques de taille
moyenne pour la plupart, presque tous ailés,
de couleur métallique ou brune, rarement
noire, souvent très agiles, quelquefois assez
lourds. Us se tiennent ordinairement sous les
pierres, dans les champs, et de préférence
dans les endroits secs et arides. M. De¬
jean , dans son dernier Catalogue , en men¬
tionne 84 espèces , dont 80 seulement n’ap¬
partiennent pas à l’Europe et sont de la
Sibérie ou du nord de l’Amérique. Nous ci¬
terons comme type du g. 1 ’Amara eurynola
de Kugellann, qui se trouve partout en
France. (D.)
*AMARACARPUS (àixctpoc, sillon ; xapiroç,
fruit), bot. pr. — G. delà famille des Pui-*
biacées , tribu des Cofféacées-Psychotriées,
formé par Blume ( Bijdr . 954 ) , et ainsi dé¬
fini : Cal. ovale-tubulé, conné avec l’ovaire,
à limbe supère 4-fide , inégal. Cor. supère,
infundibuliforme , à gorge velue, à limbe
profondément 4-fide. Etam. 4, insérées à la
gorge de la corolle? Ovaire infère ... Style
simple ; stigm. bilobé. Drupe bacciforme,
bi-nuculé, couronné par le limbe du calice ;
nucules osseux, monospermes, sillonnés.
Graines... — Ce g. peu connu et incomplète-
i ment établi ne renferme qu’une espèce. C’est
un arbrisseau japonnais, petit, à rameaux
nombreux, pubescenls, garnis de feuilles op¬
posées , courtement pétiolées , lancéolées,
glabres en dessus , plus pâles en dessous et
pubescentes le long des nervures; à stipu¬
les décidues, bifides au sommet, connées à
la base. Les fleurs en sont petites, sessiles,
solitaires dans l’aisselle des feuilles, rare¬
ment terminales , et bractéées à la base.
(C. L.)
*AMARACUS, Mœnch (àpapaxo;, marjo¬
laine). bot. ph. — G. de la famille des Labiées,
tribu des Saturéinées de Bentham ( Labial . ,
p. 333), qui lui assigne les caract. suivants :
Cal. ovale-campanulé, 13-nervé à la base,
bi-labié; lèvre supér. allongée, entière, dres¬
sée; lèvre infér. tronquée ou presque nulle,
ou très courtement bidentée; gorge nue.
Cor. à tube saillant ; limbe bi-labié; lèvre
supér. dressée, échancrée , presque plane;
lèvre infér. fendue en 3 lanières entières ,
presque égales. Étam. 4, dressées, ascen¬
dantes; les inférieures un peu plus lon¬
gues; filets glabres; antennes à 2 bourses
distinctes , divergentes ou divariquées.
Style terminé en 2 branches, dont la supér.
plus courte; stigmates terminaux, petits.
F’ruit inconnu. — Sous -arbrisseaux glabres
ou laineux. Feuilles très entières ; fleurs
agrégées en épillets oblongs; bractées orbi-
culaires, membranacées, colorées, lâche¬
ment imbriquées , beaucoup plus longues
que le calice.
Bentham signale 2 esp. de ce g. L’une et
l’autre croissent dans l’île de Candie. (Sp.)
AMARANTACÉES. Amaranlacece. bot.
ph. — Famille de plantes dicotylédones apé¬
tales , à étamines hypogynes, offrant les
caract. suiv. : Cal. scarieux, persistant, or¬
dinairement à 5 ( rarement à 3 ) folioles.
Etam. égales en nombre, opposées, à filets
membraneux, le plus souvent élargis et mo¬
nade! phes , tantôt simples, tantôt partagés
chacun à leur sommet, en plusieurs laniè¬
res, dont la moyenne porte l’anthère, et dont
les latérales se soudent quelquefois avec cel¬
les du filet voisin , d’où résulte un tube à 10
dents alternativement anthérifères et stéri¬
les ; anthères â 1 ou à 2 loges ; sur les cinq ,
2 manquent dans quelques g. Ovaire simple,
libre, contenant, dans une loge unique, plu¬
sieurs ovules, ou plus souvent un seul, sus-
326
AMA
AMÂ
pendus à autant de funicules qui se dres¬
sent du bas et du milieu de la loge. Stigm.
simple ou composé , tantôt sessile , tantôt
terminant un style. Le fruit est un utricule
membraneux; les graines lenticulaires ren¬
ferment, sous un test crustacé, un embryon
contourné autour d’un périsperme farineux
et dirigeant sa radicule vers le hile. — Les
plantes de cette famille sont des herbes ou
des arbrisseaux à feuilles simples, opposées
ou alternes, dépourvues de stipules; à fleurs
disposées en têtes ou en épis, ordinaire¬
ment hermaphrodites, quoique dans quel¬
ques cas rares les sexes soient séparés. Ces
fleurs, vertes quelquefois, mais plus sou¬
vent colorées, sont fréquemment environ¬
nées et comme enveloppées de bractées sca-
rieuses, colorées également, et en général
accompagnées à leur base de 2 bractéoles,
que M. Martius a considérées comme un
cal. tandis que notre calice est pour lui une
corolle. — On doit à ce savant botaniste une
monographie de cette famille , qu’il a aussi
illustrée par un beau travail inséré dans le
2me volume de ses Nov. Gen Pl. Brasil., et
c’est à lui que nous emprunterons la classi¬
fication suivante des g., ainsi que les consi¬
dérations sur la distribution géographique
des Amaraotacées. Des esp. connues, qui
sont au nombre de 230 à peu près, les 3/4
se tiennent sous les tropiques, 1/4 seulement
dans les climats tempérés. L’Amérique en
fournit plus de la moitié, l’Asie plus d’1/3,
la Nouvelle-Hollande y est pour 1/8, l’Afri¬
que pour ~ , et l’Europe pour ~ seulement.
Quoique l’économie domestique emploie
quelques esp., à cause du mucilage abon¬
dant dans leurs feuilles, et quoique au Bré¬
sil des vertus extraordinaires soient attri¬
buées à quelques Gomphrena , en général
cette famille n’offre pas de propriétés bien
remarquables.
GENRES.
I. Toute s les fleurs développées.
A. Stigmate composé.
Digéra, Forsk. — Deeringia , R. Br. —
Chamissoa, Runth. — Charpenliera , Gaud.
— Allmannia, R. Br. — Amarantus, L. —
Ærua, Forsk. — Berzelia, Mart. (non Brongn.)
— ?Polychroa , Lour. — Celnsia, L. — Cla-
doslachys, Don.— Lestibudesiu, Du Petil-Th.
— Oplotheca , Nutt. — Gomphrena , L. —
Hebanthe, Mart. — Philoxerus, R. Br. — Bo-
sea, Mart. — Iresme, W. — Trommsdorffia ,
Mart.
B. Stigmate indivis.
Serlunera , Mart. — Pfaffia, Mart. — Mo-
giphanes, Mart. — Brandesia , Mart. — Bu-
cholzia , Mart. ( non Lhérit.) — Alternan-
thera , Forsk. — Trichiniurn, R. Br. — Psi-
lothricum , Blum. — Ptilotus , R. Br. —
JSryssanthes, R. Br. — Achyranthes , L. — -
Leiospermum, Wall. — Centrostachys, Wall.
II. Quelques fleurs avortées dans chaque
glomérule.
Desmochcela , D. C. — ?Polyscalis, Wall. — *
Pupalia, Mart. — Cyathula, Lour. (paraît le
même que le précédent.) (Ad. J.)
AMARANTE .Amarantus, L. — Polychroa,
Loureir. (àfxapavroç , qui ne se flétrit pas).
bot. pii. — G. de la famille des Amaranta-
cées, tribu des Achyranthées , s. -tribu des
Amarantées, Endl. Sescaract. sont les sui¬
vants (Martius, Amar. — Endl. Gen. Plant.) i
^Fleurspolygames-monoiques, tribractéolées.
Périgone 3-ou 5-phylle. Étam. 3 ou 5 , ou
rarement soit 2 , soit 4 , toutes fertiles ; filets
libres, subulés; anth. dithèques. Ovaire 1-
loculaire , 1-ovulé ; style court , terminé en
2 ou 3 stigm. filiformes. Pyxide membrana-
cé , monosperme. Graine réniforme-orbicu-
laire, subverticale; test crustacé ; hile nu ;
embryon périphérique, semi-circulaire ; ra¬
dicule infère. — Herbes annuelles ; feuilles
alternes , décurrentes sur leur pétiole ; fleurs
petites , agrégées en épis ou en glomérules.
Martius énumère près de 50 esp. de ce g.,
la plupart indigènes dans la zone équator. ;
plusieurs se cultivent comme plantes de par¬
terre. Les jeunes feuilles peuvent être man¬
gées en guise d’épinards. (Sp.)
* AMARANTE DE MER. polyp. — An¬
cien nom d’une esp. de Méandrine ( Madré -
pora areolata L.), Meandrina aerolata Lam.
(Düj.)
AMARANTÉES. Amaranteœ ( à^apotvroç ,
qui ne se flétrit pas), bot. ph. — S. -tribu de
la famille des Amarantacées, indiquée par
Endlicher (Gen. pl. 303) , pour renfermer
les g. : Amarantus , L., et Chamissoa, H. B. R,
(C. L.)
AMARANTINE. Gomphrena , Linn. ;
Schultesia, Schrad. ; Bragantia , Vandelli
(non Lour). (àp.otpavTtvoç, d’Amarante ; allu-
AMA
AMA
327
$ion à la ressemblance de ces plantes avec
certaines Amarantes), bot. ph. — G. de la
famille des Amarantacées, tribu des Gom-
phrénées, Endl. — Martius lui assigne les
caract. suivants ( Wov. Gen et Spec. , v.
2. — Monoyr. Amar.) : Périgone 5-phylle.
Etamines 5 ; androphore tubuleux, cylin-
dracé , 5-fide au sommet , à lanières soit 2-
ou 3-fîdes , soit 2-ou 3-dentées. Anth. mo-
nothèques, linéaires, sessiles entre les divi¬
sions des lanières. Ovaire 1-loculaire, 1-
ovulé; style court, indivisé. Stigm.2,subulés.
Péricarpe vésiculeux, indéhiscent, 1-sperme.
Graine réniforme- lenticulaire. Tégument
crustacé ; embryon annulaire, périphérique;
radicule supère. — Herbes souvent velues
ou cotonneuses, rameuses ; feuilles opposées,
subsessiles; fleurs (souvent laineuses) her¬
maphrodites, tribractéolées , disposées en
capitules axillaires ou terminaux , aphylles
ou feuillés. Bractées et Galice jaunes, ou rou¬
ges, ou blanchâtres. — On connaît environ
40esp.deceg., toutes indigènes dansla zone
équat.; plusieurs se cultivent comme plantes
de parterre ; quelques esp. brésiliennes sont
réputées très toniques. (Sp.)
AMARANTOIDES , Vent. ( àfxapavrov ,
immortelle ; d§oq, forme), bot. ph. — Synon.
d’Amarantacées, Juss. V. ce mot. (C. L.)
AMAREL. bot. ph. — Nom vulgaire du
Prunus mahaleb dans le midi de la France.
(C. L.)
* A AI ARÈNE. Amarenus , Presl. (à priv.;
jj.cnpa.lvo) , je me flétris; allusion à la persis¬
tance des pétales) bot. ph. — G. ou s. -g. de la
famille des Légumineuses, fondé aux dépens
des Trèfles. Suivant Presl (Symb. Bol.) , il
offre les caract. suivants : Cal. scarieux ; tube
court, à gorge ouverte; limbe à 5 dents,
dont 2 supér. plus courtes et 3 infér. subu-
lées. Pétales libres, persistants, longitudina¬
lement plissés. Style oblique , court , courbé
au sommet. Légume stipité, obovale, com¬
primé, monosperme. — L’auteur cité range
dans ce g. le Trifolium agrarium L., et autres
esp. voisines. (Sp.)
^AMARIA, Mutis (adapta, sillon), bot. ph.
— G. de la famille des Légumineuses , sous-
ordre des Césalpiniées, tribu des Gassiées
D.C. — Mutis ( ex DC., Prodr. 2 , p. 519) en
donne les caract. suivants : Cal. cylindri¬
que, arrondi à la base, persistant, 5-fide, la¬
téralement déhiscent; lobes linéaires, cohé¬
rents au sommet. Pétales 5, obovales, égaux,
étalés, carénés de la base jusqu’au sommet.
Etam. 10; filets subulés, dressés, soudés
inférieurement en androphore tubuleux.
Ovaire oblong, stipité ; stipeadnéau calice;
style filiforme; stigmate capitellé. Légume
très long, stipité, comprimé, toruleux ,
l-loculaire, 2-valve, polysperme. Graines
suborbiculaires, comprimées. — Arbrisseau;
feuilles simples, cordiformes. — Ce g. n’est
fondé que sur 2 esp., indigènes de la Nou¬
velle-Grenade. (Sp.)
*AMARIDES.^mamte(allusion à Amara t
A^.cemot). ms. — Sous-tribu des Coléoptères
pentamères, famille des Carabiques, établie
parM. Delaporte dansla tribu des Féroniens
de M. Dejean, et qu’il compose des g. Ama-
ra , Antarclia et Lophidius. Il la caractérise
ainsi : Les trois 1ers articles des tarses anté¬
rieurs dilatés dans les mâles; crochets des
tarses sans dentelure; dernier article des
palpes labiaux allongé , légèrement ovalaire
et tronqué. — Les Amarides sont des insectes
de moyenne taille, presque toujours ailés,
de couleur brune ou métallique. Ils vivent
sous les pierres et dans les endroits sablon¬
neux; on en trouve aussi sur les bords
des eaux. C’est peut-être dans ce groupe,
dit M. Delaporte, qu’on doit placer les g.
Cœloslomus , Aphidius, Anaulacus, Hyphar-
pax et Dioryche de Mac-Leay, qui sont in¬
connus en France. V. pour les caractères de
ce genre les Annulosa javanica du savant
entomologiste anglais. (D.)
AMARINE ou AMARINO. bot. pii. — On
donne ce nom, dans quelques parties du midi
delà France, au Saule-osier. V. Saule.
(C. d’O.)
* AMAROIDES. Amaroidœ [amara , sorte
d’insecte; F. ci-dessus, sTSoç, forme), ms.
— Tribu des Coléoptères pentamères, établie
par M. Zimmermann dans la famille des Ca¬
rabiques avec les esp. du g Amara de Bo-
nelli, qu’il subdivise en 8 g. sous les noms
de Percosia , Celia , Amara , Bradytus, Tei¬
nts , Leiocnemis , Amalhiies et Acrodon
[V. ces différents noms). Les caract. géné¬
raux des Amaroïdes sont : Tête courte, ar¬
rondie postérieurement , non rétrécie en
forme de cou ; lèvre presque carrée, dont le
bord n’est jamais découpé droit, mais tou¬
jours plus ou moins évasé ; mandibules for¬
tes ; au milieu de l’échancrure du menton ,
3*28
AIMA
AM A
une dent apparente , simple ou bifide , lan¬
guette coriacée avec des paraglosses mem¬
braneux; palpes filiformes, dont le dernier
article forme un ovale allongé ; ély très striées,
sans pointe, acuminées postérieurement ou
légèrement arrondies, non tronquées; ab¬
domen composé de six segments ; pattes plus
souvent courtes que longues ; toutes les jam¬
bes armées de deux épines à leur extrémité;
jambes antérieures fortement échancrées
entre ces deux épines ; crochets des tarses
lisses , sans épines; les trois premiers arti¬
cles des tarses dilatés dans le mâle; trian¬
gulaires ou cordiformes, revêtus en dessous
d’un duvet.
Les Amaroïdes sont des Coléoptères de pe¬
tite taille, qui ne se trouvent guère que
dans les parties froides et tempérées de l’hé¬
misphère septentrional. Si l’on en rencontre
quelques uns à une latitude plus méridio¬
nale , c’est sur des plateaux très élevés, dont
e climat se rapproche de celui de la zône
tempérée , comme , par exemple , ceux du
Mexique. Les larves de ces Insectes vivent
dans la terre, et atteignent ordinairement,
avant leur métamorphose , une longueur
double de celle de l’insecte parfait. Toutes
se ressemblent tellement entre elles, qu’il
est difficile d’en distinguer les espèces; leur
forme générale est la même que celle des
Zabrus et des Pœcilus. Le développement
de la plupart de ces larves, depuis l’état
d’œuf jusqu’à celui de nymphe, ne dure
guère que six à huit semaines; elles ne
restent que la moitié de ce temps à l’état de
nymphe. L’apparition des Amaroïdes, à l’é¬
tat parfait, coïncidant en général avec le re¬
tour de la belle saison , a lieu, par consé¬
quent, d’autant plus tôt que le climat est
plus tempéré. Cependant, Zettersteit (Faim.
Lapp ., i, pag. 211) assure en avoir vu courir
gaiment sur la neige, avant les chaleurs de
l’été. Ordinairement ils se tiennent cachés
pendant le jour sous terre , sous la mousse,
sous l’herbe ou sous des pierres , et ce n’est
qu’à l’entrée de la nuit qu’ils quittent leur
retraite pour chercher leur nourriture et s’ac¬
coupler. Si donc on en rencontre courant au
soleil , c’est qu’ils ont été forcés , par une
circonstance quelconque, de déserter leur
retraite. La moelle des graminées et les ra¬
cines succulentes forment leur principale
nourriture; cependant ils mangent aussi les
larves et les nymphes des autres Insectes,
lorsqu’ils sont assez forts pour s’en em¬
parer. Les espèces qui ont des ailes ne s’en
servent pour voler que pendant le crépus¬
cule , par un temps très calme. En géné¬
ral, ils sont très agiles et courent très vite.
(D.)
* AMARYGMUS (<kp.apvyp.oc, splendeur).
ins. — G. de Coléoptères hétéromères, fa¬
mille des Hélopiens, établi par Dalman et
adopté par M. Dejean dans son dernier Ca¬
talogue. Il y rapporte 10 esp., dont une de
la Nouv.-Hollande, 2 de Java , 3 des Indes
orientales, 2 du cap de Bonne-Espérance,
1 dont la patrie est inconnue, et enfin 2 des
Philippines. Nous citerons parmi ces der¬
nières VA. œreus Daim, comme type du g.
(D.)
* AMARYLLIDACÉES ( Amaryllis , ci-
dessous). bot. ph, — M. Herbert appelle
ainsi un groupe de végétaux qui comprend ,
avec les genres qui forment la vraie famille
des Amaryllidées , plusieurs g. appartenant
à d’autres familles naturelles. M. Lindley
adopte le même nom pour la famille des
Amaryllidées de Bob. Brown ( V. Amaryl¬
lidées ). (A. B.)
AMARYLLIDÉES. Amaryllideœ (Amaryl¬
lis, nom myth.). bot. pu. — Fam. naturelle de
végétaux monocotylédonés, à ovaire infère ,
qu’on peut caractériser de la manière sui¬
vante : La racine, fibreuse, est ordinairement
surmontée d’un bulbe à tuniques concentri-
ques.Les feuilles sont radicales, rarement cau-
linaires, de figure très variée. Les fleurs, sou¬
vent très grandes et peintes de couleurs ex¬
trêmement brillantes, sont tantôt solitaires,
tantôt diversement groupées, mais le plus
souvent en sertule ou en ombelle simple.
Elles sont accompagnées, à leur base, de spa-
thesscarieuses plus ou moins colorées. Le ca¬
lice, formé de six sépales, dont trois un peu
plus intérieurs, est soudé par sa base avec
l’ovaire infère; il forme, en général, un tube
plus ou moins allongé. Les étamines, au
nombre de six, sont opposées aux sépales,
tantôt incluses dans le tube auquel elles sont
insérées, tantôt saillantes. Dans un certain
nombre de genres, on voit, en dehors des
étamines et adhérente à la gorge du calice ,
une couronne pétaloide formant quelquefois
une sorte de godet à six lobes, que quelques
botanistes considèrent comme une seconde
AM A
AMA
329
rangée d’étamines transformées, rapprochant
par ce caractère les Amaryllidées des genres
de Monocotylédonées polyandres. Le style
est simple, terminé par un stigmate très pe¬
tit et à peine trilobé. L’ovaire infère esta
trois loges qui contiennent chacune un nom¬
bre plus ou moins considérable d’ovules bi-
sériés. Le fruit est une capsule à trois loges
polyspermes , s’ouvrant en trois valves sep-
tifères sur le milieu de leur face interne. Ra¬
rement c’est une espèce de baie contenant
seulement, et par avortement, une à trois
graines. Les graines sont tantôt globuleuses,
tantôt, mais plus rarement, minces et pla¬
nes. Leur embryon, souvent très petit , est
cylindrique, placé dans un endosperme
charnu.
Cette famille, telle que nous venons d’en
tracer les caractères, est un démembrement
des Narcissées de Jussieu. Elle comprend les
genres réunis par cet illustre botaniste dans
sa deuxième section , ceux à ovaire infère.
R. Erown a partagé la famille des Narcis¬
ses de Jussieu en deux familles distinctes :
1° les Amaryllidées et les Hypoxydées , qui
ont l’ovaire infère ; 2° les Hémérocallidées ,
comprenant les genres à ovaire libre et su-
père. Nous pensons que cette dernière fa¬
mille peut être réunie à celle des Liliacées,
dans laquelle elle forme une simple tribu.
Le même botaniste a également retiré de la
famille des Narcissées le genre Hypoxis, qui,
avecle Curculiyo, constituentun petitgroupe
qui ne me paraît pas différent des vraies
Narcissées ou Amaryllidées. Enfin, le genre
Pontedera est devenu le type d’une famille
nouvelle sous le nom de Pontédérées. V.
ce mot.
Le travail le plus étendu et le plus récent
sur cette famille est celui de M. William Her¬
bert. Sous le nom d 'Amaryllidacées , il réu¬
nit un grand nombre de genres , dont quel¬
ques uns ne nous paraissent avoir aucun
rapport avec les véritables Amaryllidées ; tels
sont, par exemple, les genres Tannes et
Dioscorœa, appartenant à la famille desDios-
corées ou Asparaginées à ovaire infère. Il
divise cette grande classe en cinq familles ou
sous-ordres, sous les noms de : 1° Xérophy-
tées : Xerophyta , Barbacenia , V ellozia ;
2° Hypoxydées : Curculiyo , Hypoxis , etc. ;
3° Agavées : Agave, Fourcroya, et les genres
Tamus et Dioscorea ; 4° Amaryllidées : Cyr-
tauihus , Gelhyllis , Pancratium , Crinurn ,
Amaryllis, etc.; 5° Narcissées : Narcissus ;
6° Galantiiées : Galanlhus et Leucoium ;
7° Taccacées : Tacca et Ataccia. Nous n’in¬
sisterons pas sur cette classification très peu
naturelle , dans laquelle se trouvent rappro¬
chés des genres qui ont entre eux peu d’a¬
nalogie , comme V Agave et le Tamus , ou
éloignés, pour former des familles distinctes
des genres qu’on ne saurait séparer , sans
rompre les rapports les plus naturels , par
exemple : les genres Narcissus et Leucoium ,
formant chacun le type d’une famille diffé¬
rente des vraies Amaryllidées. Quant à la
première des familles établies par M. Her¬
bert sous le nom de Xèrophylées , elle fait
partie des Broméliacées.
M. Lindley nous paraît, tout en suivant
en partie le travail de son savant compa¬
triote, avoir mieux limité la famille des
Amaryllidées, en y disposant delà manière
suivante les genres qu’il y rapporte :
§ ï. Hypoxydées :
Curculigo, Gæertn. ; Hypoxis, L.; Cœlan-
ihus, Schlecht.; Molinantlius, Herbert; AL-
slrœmeria , L. ; Collania , Herb.; Sphœrine ,
Herb.; Bomarea, Mirbel.
§ II. Agavées :
Fourcroya , Vent.; Agave L.; Doryantlies ,
Correa; Bravoa , La LIave ; Ixiolirion, Fisch. ;
Tecophilea, Pœppig.
§ III. Amaryllidées :
Cyrianihus , Ait.; Gastronema, Herb.; K al-
lola, Herb. ; Sprekelia , Herb. ; Hippeasirum ,
Herb.; Phycella, Lind.; Habranthus , Herb. ;
Zephyranihes , Herb.; Haylockia, Herb.; Coo-
peria, Herb.; Sphœrotcle, Presl ; Pyrolirion,
Herb.; Gelhyllis, L.; Sternbergia , Waldst. ,
et Kit.; Oporanthus, Herb.; Lapiedra , Lag. ;
Corbularia , Harv. ; Ajax , Salisb. ; Quel-
da, Salisb.; Narcissus, L.; Liriope , Herb.;
Clinanlhus, Herb. ; Leperiza, Herb.; Ccirpo-
detus, Herb.; Coburgia, Herb.; Stenomesson ,
Herb.; Tapeinanihus , Herb.; Pancratium,
Herb.; Rymenocallis, Herb.; Ismene, Herb.;
Callilhauma, Herb.; Calostemma, R. Brown ;
Eurycles, Salisb. ; Eucrosia , Iver.; GriJJinia,
Ker.; Lycoris, Herb.; Clivia, Lindl.; Hœrnan-
thus, L.; Buphane, IJerb.; Ammocliaris, Herb.;
Amaryllis, L.; Crinurn, h.-, Brunsvigia, Ker.;
Nerine, Herb.; Slrumaria, Jacq. ; Imhojia,
Herb.; Hessea , Herb. ; Carpoliza , Salisb.
§ IV. Galantiiées :
2i*
T. I.
330
AMA
AMA
Galamhus L. ; Acis Salisb. ; Leucoium L.
Nous sommes loin d’adopter tous les genres
dont nous venons de présenter l’énuméra¬
tion. Plusieurs sont établis sur des modifi¬
cations de trop peu d’importance pour pou¬
voir être adoptés définitivement. Nous
examinerons chacun de ces genres à sa place
dans le courant de ce Dictionnaire. (A. R.)
AMARYLLIS (Nymphe chantée par les
anciens), bot. ph. — G. formant le type de
la famille des Amaryllidées, composé d’envi¬
ron une soixantaine d’espèces, presque tou¬
tes originaires de l’Amérique méridionale ,
quelques unes du Cap de B.-Espérance ou
de la Chine. Ce sont, en général, de belles
plantes bulbeuses, remarquables par la gran¬
deur de leurs fleurs et l’éclat des couleurs
dont elles sont peintes ; aussi un grand nom¬
bre de ces esp. font-elles l'ornement de nos
serres et de nos jardins. Le g. Amaryllis
peut être caractérisé de la manière sui¬
vante :
Fleurs renfermées, avant leur épanouisse¬
ment, dans une spathe composée d’une ou de
2 pièces et contenant un nombre variable de
fleurs entremêlées de bractées généralement
très petites. Cal. adhérent par sa base à
l’ovaire infère, à 6 divisions, un peu iné¬
gales , disposées sur 2 rangs et formant ainsi
un calice plus ou moins infundibuliforme et
irrégulier, très rarement régulier. Plus ra¬
rement les divisions sont étalées et le calice
est presque rotacé , à gorge tantôt nue,
tantôt garnie d’écailles. Étam. 6, attachées
au tube du calice ; filets libres et ordinaire¬
ment déclinés vers la partie inférieure de
la fleur; anth. allongées et à 2 loges, atta¬
chées au filet par leur partie postérieure.
Ovaire infère, à 3 loges, contenant chacune
un grand nombre d’ovules disposés sur 2
rangées longitudinales, à l’angle interne de
chaque loge. Style simple, ordinairement de
la longueur des étamines , au milieu des¬
quelles il est placé ; il est cylindrique ou
triangulaire et se termine par un stigmate
trilobé ou à 3 divisions plus ou moins pro¬
fondes. Capsule couronnée par le limbe du
calice souvent persistant, à 3 angles obtus,
à 3 loges s’ouvrant, sur le milieu de leur face
interne , en 3 valves septifères. Les grai¬
nes sont excessivement variables dans leur
forme , tantôt presque globuleuses ou
comprimées , planes et quelquefois minces
et comme papyracées. Dans quelques espè¬
ces les loges sont monospermes par avorte¬
ment et les graines quelquefois envelop¬
pées d’une espèce de pulpe charnue. Les
Amaryllis ont des bulbes simples, tuniqués,
quelquefois très volumineux; des feuilles ra¬
dicales quelquefois étroites et rubannées ,
d’autres fois plus ou moins larges; une hampe
simple, nue, naissant du milieu de l’assem¬
blage des feuilles. — Quoique ce g. soit as¬
sez naturel et que les esp. nombreuses qui le
composent soient liées enlr’elles par un en¬
semble de caract. assez tranchés , quel¬
ques auteurs ont profité des différences
qu’elles offrent, dans quelques uns de leurs
organes , pour en former un très grand
nombre de g., composés chacun d’un certain
nombre d’espèces. Le travail le plus com¬
plet, sous ce rapport, est celui d’Herbert
[Bot. mag. n° 2606 et Amaryllideœ). Ce bo¬
taniste a disposé les esp. d’ Amaryllis en 10
genres, sous les noms de Zephyranthes, Py-
rolirion , Habranthus , Sprekelia, Hippeas-
trarn , Leopoldia , Coburgia , ullota , Ly co¬
ris , et JYerine; mais cette division n’a point
été généralement adoptée, et ces g. sont con¬
sidérés comme de simples sections dans le
g. Amaryllis [V. pour leurs caract. chacun
de ces mots). Le nombre des espèces d’Ama-
ryllis qu’on cultive dans les jardins est très
considérable, nous nous contenterons d’en ci¬
ter ici quelques unes des plus remarqua¬
bles.
1°L’^. lutea L>, seule esp. qurjsoit ori¬
ginaire d’Europe; 2° Y A. de Guernesey,
(A. sarniensis L.); elle est originaire du
Japon; mais un bâtiment qui en contenait
une grande quantité, ayant fait naufrage sur
les côtes sablonneuses de l’île de Guernesey,
elle s’y est neutralisée, au point d’y être de¬
venue une plante presque indigène; 3 °A. Lis
St -.Jacques [A. formosissima L.) , très belle
esp. de l’Amérique méridionale, que l’on
cultive très facilement et très abondamment
à Paris , remarquable par sa grande fleur
étalée, très irrégulière et d’un rouge foncé ;
4° A. regina L., originaire du Mexique, por¬
tant 4 à 5 grandes fleurs d’un rouge pon¬
ceau; 5° A. Josephince Yent. , du cap de
Bonne-Espérance. C’est l’esp. la plus grande
et la plus mulliflore du genre. Sa hampe,
longue de deux pieds et grosse en proportion,
se termine par une ombelle simple, composée
AMA
AMA
331
souvent de 60 à 00 fleurs roses, de 3 pouces
de longueur. On peut encore citer, parmi les
esp. les plus belles de ce g., les A. vittaia ,
belladona , fulgida , moluccana , etc. (À. R.)
* AMARYSSES (àfxapuc7o,ci), je brille), ins.
— G. de l’ordre des Lépidoptères diurnes ,
créé par Dalman et qui a pour type le pa¬
pillon Machaon (F. Papillon). (D.)
AMAS. Congeries ( à/xoco , £, j’amasse).
— Sorte de gisement des substances miné¬
rales. On dit qu’un minéral ou une roche
est en amas, lorsqu’il constitue une masse
irrégulière qui semble comme enveloppée
par d’autres substances. V . Dépôt et Gise¬
ment. (G. P.)
*AMASIA ( amasius , a , gai tant, e). ins. — G.
de Coléoptères tétramères, famille des Chry-
somélines, établi par M. Dejean ( Catal ., 3me
édit.) , qui n’en a pas publié les caractères.
Il y rapporte une seule esp. de Java , nom¬
mée par lui spinipes , varians par de Haan
et voluiina par M. Buquet. (D.)
AMASIS (Nom propre), ins. — G. de la
fam. des Tenthrédiniens (Porte-scie, Lat.),
de l’ordre des Hyménoptères , section des
Térébrans , établi par Leach , sur quelques
esp. confondues parFabricius, Latreille,etc.,
avec le g. Cimbex, et qui s’en distingue,
surtout , par des ant. multi-articulées , ren¬
flées en massue , et n’ayant que leurs 4 1ers
art. distincts, les autres étant réunis par
des mandib. bidentées et par des ailes dont
les 2 lres cellules cubitales reçoivent cha¬
cune une nervure récurrente. On connaît
une dizaine d’esp. de ce g. , dont la plupart
sont indigènes. Les plus répandues en Eu¬
rope sont VA. Jurinœ ( Cimbex Jurinœ Lep.)
et VA. lœta ( Cimbex lœta Fab. etc). (Bl.)
AMASOIVIA(Th. Amason , voyageur en
Amér.). bot. pu. — G. de la famille des Ver-
bénacées, tribu des Egiphilées (Yerbénées,
Bartl.) proposé par Linné fils (Suppl., 294)
pour remplacer le g. Taligalea d’Aublet. Cette
substitution n’est pas généralement adoptée.
Lindley ( Introd .) les regarde tous 2 comme
distincts, mais probablement par erreur./^.
Taligalea. (C. L.)
AMASPERME. Amasperma (aga, ensem¬
ble; <jTtépp,<x , graine ). bot. cr. — G. de la fa¬
mille des Algues, formé par Rafinesque, et
si incomplètement décrit par cet auteur, que
tous les écrivains systématiques l’ont passé
sous silence. (C. L. )
AMASTOZOAIRES. Amaslozoaria ( à
priv. ; fxotCTT oç, mamelle ; Çôïov, animal), zool.
— Dans sa classification zoologique , M. de
Blainville a donné ce nom à un groupe du
règne animal, comprenant les animaux
vertébrés qui sont dépourvus de mamelles.
(G. d’O.)
AMATA (nom myth.) . ins. — G. de l’ordre
des Lépidoptères, famille des Crépusculaires,
établi par Fabricius , et qui répond à celui
qu’Illiger avait nommé antérieurement Syn-
tomis. ( V . ce mot.) (D.)
*AMATHIE. Amathia (nom d’une Né¬
réide). crust. — G. de l’ordre des Décapodes,
famille des Oxyrhinques, établi par Roux,
qui l’a ainsi caractérisé : Carapace ayant
la forme d'un triangle allongé et à base ar¬
rondie ; rostre terminé par deux grandes
pointes en cornes divergentes. Yeux pe¬
tits, non rétractiles, toujours saillants.
Épistome grand , presque aussi long que
large. Troisième article des pattes - mâ¬
choires externes dilaté en dehors et tronqué
à ses deux angles internes. Pattes de la pre¬
mière paire plus courtes que les suivantes,
filiformes chez les femelles, renflées chez les
mâles; pattes suivantes longues et filifor¬
mes, avec leur article terminal long et
aigu. Abdomen composé de sept segments
dans les deux sexes. — La seule esp. connue
est V Amathia rissoana Roux , qui se trouve
dans la rade de Toulon. (H. L.)
*AMATHIE. Amathia (nom d’une Né¬
réide). ins. — G. de l’ordre des Lépidoptè¬
res, famille des Nocturnes, tribu des Pha-
lénites, établi par nous (Hist. nat. Lépidopt.
de France ), aux dépens du g. Acidalis de
Treitschke , et dont les caract. sont : Ant.
simples dans les 2 sexes. Bord terminal des
ailes simple ou entier. Ailes supér. seules ,
traversées par un grand nombre de lignes
parallèles, ondulées ou séparées par bandes.
Palpes très courts. Trompe longue. Ailes
infér. des mâles ayant vers leur naissance et
du côté interne, 2 petits appendices for¬
mant comme une 3me paire d’ailes. Chenilles
lisses, à tête plate, échancrée ou bifide dans
sa partie supérieure , et avec deux pointes
au-dessus de l’anus. Chrysalide nue dans la
terre. — Ce g. ne renferme que 4 esp. , qui
se distinguent de toutes les autres Phalénites
par les 2 appendices alaires dont nous avons
parlé plus haut. Ces appendices ne sont qu’un
332
AMÀ
AAI A
prolongement do bord supér. et interne des
secondes ailes, replié sur lui-même, et qui
ne se développe que dans le vol. Il est petit,
de forme ovale, et bordé d’une frange de
poils comme le reste des ailes , dont il fait
partie. Nous citerons pour type de ce g. la
Phalène à 6 ailes de Degeer ( tom . n, Mém.
vi, pag. 419, pl. 9 ,fig. 6-9). (D.)
AMATHIE. slmathia ( une des 60 Néréi¬
des). polyp. — Nom donné par Lamouroux
aux Polypiers sertulariens, dont Lamarck a
fait son g. Sérialaire [E. ce mot). (Duj.)
* AMAT1IIT1S (àgaQïTu; , qui se plaît sur
le sable), ins. — G. de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères , famille des Carabiques ,
tribu des Amaroïdes , établi par Zimmer¬
mann aux dépens du g. Amara de Bonelli,
et auquel il donne pour caract. essentiels :
Dent simple au milieu du menton ; thorax
en cœur. — Ce g., non adopté par M. Dejean,
est fondé sur une seule esp., VA. œgyptia de
Klug. Elle est ailée et habite l’Égypte. (D.)
* AMATHUS ( au.aOoç, poussière), ins. —
G. de la famille des Pliryganiens, établi par
Stephens, pour quelques esp. indigènes,
voisines des Flydropsyche , Pictet, dont Cur-
tis avait déjà formé son g. Polycentropus.
( V . ce mot. ) (Bl.)
AMATHUSIE. Amalhusia (surnom de Vé¬
nus). ins. — G. de l’ordre des Lépidoptères,
famille des Diurnes, établi par Fabricius,
qui lui donne pour caract. : Deux palpes
longs, velus, à 3 articles, le 2me plus long
que les autres , courbé ; le 3me court et com¬
primé. Ant. filiformes. Pattes antér. en pa¬
latine. Type : Papilio phidippus de Java. (D.)
*AMÂTODES. Amalodes. ins. — G. de
l’ordre des Coléoptères hétéromères , famille
des Mélasomes, tribu des Moîurites, fondé
par M. Dejean [Calai., 3 me édit.), et par M. So-
lier, qui le caractérise ainsi, dans son Essai
sur les Collaptèrides : Menton très petit, for¬
tement évasé antérieurement en trapèze;bord
antér. avec une échancrure profonde. Palpes
maxillaires courts, épais, terminés par un
article transverse, comprimé et notablement
sécuriforme. Labre saillant, transverse, élar¬
gi et tronqué antérieurement. Ant. filifor¬
mes ou grossissant légèrement de la base à
l’extrémité; 3™e article presque aussi long
que les 2 suivants réunis ; les 3 derniers mo¬
lli li formes. Prothorax transverse, à lergum
subdéprimé, anguleux sur les côtés, et for¬
mant un hexagone plus ou moins marqué.
Base tronquée carrément ou à peu près , et
s’appliquant exactement contre celle desély-
très. Corps court, peu ou point convexe, et
couvert d’un duvet serré ou d’un enduit pul¬
vérulent. — Ce g. a pour type la Pimelia
gemmata de Fabricius , qui se trouve en Gui¬
née , et à laquelle M. Dejean réunit 2 autres
esp. du Sénégal, nommées par lui, l’une
A. Petitii et l’autre A. hirsutula. (D.)
* AMAUHONIA (àf mvpoç, obscur), ins. —
G. de l’ordre des Coléoptères pentamères,
famille des Serricornes, tribu des Mélyrides ,
fondé par M. Westwood sur une seule esp.
nommée par lui A. subœnea, et trouvée dans
Pile de Corfou par M. Templeton. Ce g. se
rapproche , à plusieurs égards , des Dasytes
et des Melyris , mais plus particulièrement
du g. Pelecophora Dej. Les caract. en sont
figurés et décrits dans le 2me vol. des Trans .
de la Soc. entom. de Londres, p. 175,pl. xiv,
fig. 10. (D.)
* AMAURUS ( à//.av poç, sombre), ins. —
G. de la famille dss Scutellériens , de l’ordre
des Hémiptères , section des Hétéroptères ;
établi par le docteur Burmeister(/Zand. der
Eniom ). Ce g. s’éloigne sensiblement de ses
congénères par l’aspect général et par les
formes des parties des esp. qu’il renferme. Le
corps est assez aplati. La tête presque carrée
est divisée au milieu , en 2 parties. Les Ant.
ont 4 articles, dont les 3 derniers offrent
de chaque côté une expansion linéaire.
Le sternum est sans carène; l’abd. est dé¬
pourvu d’épines à la base, les pattes sont
courtes et robustes. Nous ne connaissons
qu’une dizaine d’esp. de ce g. , propres à l'A¬
frique et à l’Asie australe; les plus répan¬
dues sontî’-^L dentalus Burm. ( Megymenurn
dentalum Guér.) de la Nouvelle-Hollande, et
VA. spinosus Burm., assez connus aux Indes
Orientales. (Bl.)
*AMAUSITE. min. — Gerhard a décrit sous
ce nom un minéral composé ou une roche
qui paraît n’être qu’une variété de Lepti-
nite, et qui, d’après Breithaupt, serait formée
par l’esp. de Feldspath qu’il nomme Oli-
goclase. On la trouve aux environs de Na-
miest en Moravie , dans l’Erzgebirge en Si¬
lésie, çfe. (Del.)
AMAZONE, ois. — Nom donné par Linné
à une esp. de Bruant [Emberiza amazona L.),
et parBuffon, aux esp. de Perroquets du nou-
AMB
333
AMB
veau continent, dont le fouet de l’aile est ,
garni de plumes rouges ou jaunes. (C. d’Ü.)
AMBAIBA. Adam. bot. pii. — Synon.,
selon Marcgraff et Pison , du Cecropia pal-
mala. (C. L.)
AMBASSE. Ambassis. — G. de Poissons
de la famille des Percoides, à 2 dorsales dis¬
tinctes, mais rapprochées, avec une pointe
couchée en avant du 1er rayon épineux de la
lre nageoire du dos, des dents en velours aux
2 mâchoires et au palais; le bord infér. du
préopercule a une double dentelure , le sous-
orbitaire est dentelé. — Commerson avait
désigné sous ce nom un poisson de peu de
valeur, à cause de son abondance dans l’é¬
tang salé de Pile Bourbon, nommé Lugol.
On y prépare ce poisson comme nous le fai¬
sons des Anchois sur les bords de la Médi¬
terranée, et on l’y emploie aux mêmes
usages. Les autres esp. du g. sont également
recherchées sur les côtes de l’Inde qu’elles
habitent. Ainsi M. Leschenault nous a ap¬
pris que l’on pêche avec profit l’esp. que
nourrit la rivière d’Ariancoupang qui se jette
dans la mer près de Pondichéry. M. de La-
cépède a reproduit trois fois la lre esp., que
nous avons nommée Ambassis Commersoni:
une lre fois sous le nom de Centropome am-
basse , d’après la description de Commer¬
son; une 2me fois d’après le dessin tiré des
manuscrits de cet infatigable observateur ,
sous le nom de Lutjan gymnocéphale , et une
3me fois d’après Forskal ; car on ne peut pas
douter que le Sciœna safglia du naturaliste
danois ne soit encore le même. Hamilton
Buchanan, dans son histoire des Poissons du
Gange, a réuni plusieurs esp. d’Ambasses
sous le nom de Chanda; mais comme il avait
joint sous cette dénomination des esp. de
Scombéroïdes, et que d’ailleurs il n’a¬
vait point désigné les véritables caract.
du g. dont nous parlons ici , nous avons cru
devoir, dans l 'Histoire naturelle des Poissons
( t . 11, p. 176), établir ce g. sous le nom
d ’Ambasse, afin d’éviter toute confusion.
Nous ne connaissons encore que il à 12
esp. de ce g. , toutes des Indes , et se tenant
dans les eaux saumâtres, soit de l’embou¬
chure des rivières, soit des étangs salés. Ce
sont des petits Poissons qui ne dépassent pas
un décimètre de long, et qui le plus sou¬
vent restent dans des dimensions plus pe¬
tites. (Val.)
* AM BATE. Ambciies (âu.£a tvjç, qui monteL
ins. — G. de l’ordre des Coléoptères tétramè-
res, fam. des Curculionites, div. des Erirhi-
nides, établi par M. Schœnherr, qui lui
donne les caract. suivants : Ant. médiocres,
minces; les 4 premiers articles du funiculc
graduellement plus courts, les 3 suivants on¬
duleux ; la massue oblongue, ovale. Rostre
allongé, un peu mince, linéaire, arqué.
Prothorax oblong, subconique, beaucoup
plus étroit par devant, resserré au-dessous
du sommet, bi-sinué à la base. Ecusson large;
arrondi au sommet. Elytres subconiques, se
rétrécissant sensiblement des épaules à l’ex¬
trémité, arrondies à la base, un peu planes
en dessus, calleuses à l’extrémité. Pieds as¬
sez longs, surtout les antérieurs; cuisses
dentées. M. Dejean ( Catal ., 3nie édit.) adopte
ce g. et y rapporte 12 esp. , toutes des par¬
ties intertropicales de l’Amérique. Nous ne
citerons que celle qu’il nomme A. pic tus ,
et qui appartenait au g. Baris , avant que
M. Schœnherr eût établi celui dont il est
question dans cet article, (D.)
AMBELANIA. Willughbeia , Schreb. non
Roxb. (nom de cet arbre chez les Galibis).
bot. pii. — G. de la famille des Apocynacées,
tribu des Caîrissées, fondé par Aublet ( Guy an .
1,297, t. 105), adopté par Jussieu (Gen., Pl.,
148), et dont voici les caract. : Cal. 5-fide.
Cor. hypogyne, hypocratérimorphe, à tube
cylindrique, rétréci supérieurement; â gorge
nue; à limbe 5-parti, dont les segments sont
obliques et ondulés. Étam.5, incluses, insé¬
rées à la base du tube; anth. sagittées, sub-
sessiles. Ovaire biloculaire. Ovules nom¬
breux, fixés de chaque côté à la cloison...
Style tétragone, dont le sommet arrondi
porte un stigm. ové, bi-cuspidé au sommet.
Le fruit est une baie coriace, ovoïde, bilocu¬
laire, renfermant des semences nombreuses,
élargies-comprimées, rudes. — Ce g. ne se
compose que d’un très petit arbre (s’élevant
au plus à 2,65) encore peu connu, trouvé par
Aublet à la Guyane. Les feuilles en sont op¬
posées, le plus souvent inégales ; les pédon¬
cules axillaires ou terminaux, 3-4-flores, et
uni-bractées. (C. L.)
AMBERBOA ( Amberboi ou Emberboi ,
nom persan), bot. pii. — Isnard a donné ce
nom â un g. de plantes que Linné a
réuni aux Centaurées, et qui, depuis, a été
rétabli de nouveau, en prenant pour caract.
334
AM B
AMB
son aigrette paléacée. Ce g. porte en fran¬
çais le nom d’Ambrette, à cause de la lé¬
gère odeur d’ambre qu’exhalent ses fleurs.
Ses caract. sont : Invol. composé d’écailles
de formes diverses , très rarement spines-
centes ; cor. du rayon dilatées, stériles.
Étam. à filets pubescents ou papilleux. Fruit
comprimé ou turbiné-tétragone, muni d’une
aréole latérale ou basilaire. Aigrette formée
d’écailles oblongues ou obovales rétrécies à
la base , semblables entre elles, très rare¬
ment petite ou nulle. — Le g. Amberboa
dans le prodrome de M. De Candolle, se com¬
pose de 17 esp. qui se divisent en plusieurs
sections de valeur égale à celles des Cen¬
taurées. (J. D.)
AMBETTI. bot. ph. — Nom indou de di¬
verses plantes dont certaines parties se man¬
gent ; ce sont les : Bégonia malabarica, Lmk.,
Hibiscus suralensis L. , Sonnefatia acidu L.
(C. d’O.)
AMBIGENE. Ambigenus ( ambigenus , de
deux natures), bot. ph. — Dénomination
employée parM. Mirbel pour caractériser le
cal., lorsqu’il tient , à l’extérieur , de sa pro¬
pre nature , quant à la coloration , et de
celle de la cor. à l’intérieur. Ex. : les g. Gre-
wia, Ornithogalum , Passijlora , etc. (C. L.)
* AMBIGU. Ambiguus. bot. ph. — Épithète
employée pour désigner les organes d’une
forme indéterminable, d’une insertion dou¬
teuse, etc. C’est ainsi que M. Mirbel dit : les
cloisons ambiguës, quand, tenant au centre
et à la paroi d’un péricarpe qui ne s’ouvre
pas, elles n’ont point d’origine certaine [Ci-
trus) ; — le hile ambigu , quand cet organe
correspond à la fois aux deux bouts réunis
d’une graine recourbée ou repliée. — Cas-
sini a dit : les corolles ambiguës dans les Sy-
nanthérées, quand elles sont intermédiaires
entre deux formes déterminées; etc. (C. L.)
* AMBIGUËS. Ambiguœ. araciin. — Nom
employé par M. Walckenaer pour désigner
une petite division dans le g. Ctenus. V. ce
mot. (H. L.)
AMBIXUX [Ambæ , deux; nux , noix).
bot. ph. — G. ainsi nommé par Commerson
à cause des 2 gros noyaux qui se trouvent
dans l’intér. de son fruit. ïl est synonyme
d’ Aleurites. V. ce mot. ( Ad. J.)
AHIBlll. poïss. — Nom de l’esp. de Pois¬
sons, suivant Forskal, qu’il a décrite sous
le nom de Mullus aurijlammà , qui est une
esp. du g. Upœneus, de la 4me subdiv. géné¬
rique de ce groupe; celles dont les esp. ont
les mâchoires armées de dents distinctes sur
un seul rang et le palais lisse. Il faut faire
attention que le Mullus auriflamma de Forskal
est d’une esp. distincte du Mullus auriflamma
de Lacépède. Nous signalons ici ce mot, parce
qu’il a été appliqué mal à propos dans le dic¬
tionnaire classique d’histoire naturelle au
Mullus vittatus. (Val.)
*AMBLACHAEÏMÏUM (àaSAvç, obtus; ach-
œnium, akène, d’à priv. ; xai'vw , je m’ou¬
vre). bot. ph. — C’est le nom d’une section
du g. Acliyrophorus, caractérisée par ses fruits
obtus ou très brièvement rostrés. Les plan¬
tes qui composent cette sect. sont toutes
originaires de l’Amérique , à l’exception
d’une esp. de la Dahourie à laquelle le nom
d ’ Amblcichœnium a été spécialement appli¬
qué. (J. D.)
AMBLEME. Amblema ( plutôt Emblema ,
d’ep-SA^ma, greffe; ouvrage de divers mor¬
ceaux). moll. — C’est ainsi que M. Rafi-
nesque nomme un nouveau g. formé aux dé¬
pens des Unio de Bruguière. Ce g. , dont les
caract. sont insuffisants, a été inséré pour la
lre fois dans le Mémoire publié par l’auteur
dans les Annales des Sciences physiques de
Bruxelles (1820). 11 n’a point été adopté. V . *
mulette. (Desh.)
AMBLÉMÏDES [K. amblema). moll. — ■
M. Rafînesque ( Mèm . sur les Unio , Ann.
Sc. phys., Brux., 1820) a établi cette famille
aux dépens du g. Unio de Bruguière. Comme
elle n’a pas de caract. suffisants, elle rentre
parfaitement dans le g. Unio. [U. ce mot.)
(Desh.)
* AMBEESTIS (fySXwç, obtus), ins. — G.
de Coléoptères tétramères , famille des Lon-
gicornes, établi par M. Dejean [Calai., 3me
édit.) , qui n’en a pas publié les caract. Ce
g. qui, d’après la place qu’il occupe, paraît
appartenir à la tribu des Lamiaires de M. Ser-
ville, est fondé sur une seule esp. du Cap
de Bonne-Espérance, nommée par l’auteur
A. aluîaeeus. (D.)
AMBEÏB10X (Contraction pour Amblyli-
rion ; àp.6Av; , obtUS; Asfpcov, Lis). BOT. PH. —
G. de la famille des Liliacées, tribu des Tu-
li pacées, DC ., proposé par Rafînesque [Journ.
de Phys. 89) , non adopté et réuni en syno¬
nymie au g. Lilium, L., comme une de ses
divisions, caractérisée principalement par les
AMB
AMB
335
folioles du périgone, sessiles, conniventes,
par un sillon nectarifère obsolète. (G. L.)
AMBLODON (àjxSÀuç, émoussé; oêovç ,
dent), poiss. — M. Rafinesque a désigné, sous
ce nom générique, un Poisson de l’Ohio qu’il
a malheureusement fait connaître si impar¬
faitement que MM. Cuvier et Valenciennes
n’ont pu en déterminer l’espèce dans leur
Histoire naturelle des Poissons.
L’auteur donne à ce g. la caractéristi¬
que suivante : « Corps elliptique , com-
» primé, écailleux, ainsi que la tête et les
» opercules ; mâchoires pourvues de petites
» dents en cardes ; gorge avec un os triangu-
» laire en bas (le pharyngien infér.) couvert
» de dents larges, arrondies , creuses et ob-
» tuses ; opercule de deux pièces ; l’oper-
» cule sans épines ni dentelures ; le préo-
» percule finement dentelé à la base ; mem-
» brane branchiale à six rayons ; 2 dorsales;
» lre épineuse; 2e partiellement épineuse et
» écailleuse le long de la base ; les ventrales
» reculées.» — On voit que le poisson qui
réunit ces caract. est évidemment du g. des
Sciènes. Les différences signalées parM.Ra-
finesque prouvent qu’il ne connaissait pas,
en écrivant son Mémoire sur les Poissons de
l’Ohio , les caract. de ce g. de Poissons. Il
ne connaît, dit-il, qu’une seule esp. de ce g.
qu’il nomme A. grognant (A.grunniens). Il la
donne comme argentée, brunâtre sur le dos,
olivâtre sur les côtés de la tête ; à lèvre su-
pér. plus longue ; à museau arrondi et écail¬
leux ; à ligne latérale convexe à sa naissance ,
concave au milieu , et droite jusqu’à sa ter¬
minaison ; à caudale échancrée; à 9 rayons
à la lrc dorsale, et à 35 à la 2e; le 1er étant
court et épineux. Ces nombres, en ajoutant
ceux des autres nageoires , donnent la for¬
mule suivante que nous écrivons de cette
manière: D 9 — 1/34, A 3/6, C 22 P 18.
Ils montrent que la Sciène dont il sagit ici
est voisine du Sciæna oscula de Lesueur,
que nous croyons toutefois en différer; mais
les caract. indiqués par M. Rafinesque sont
encore trop incertains pour établir, d’après
eux, une espèce définitive. Les naturalistes
des États-Unis nous feront un jour mieux
connaître ce poisson qui mord bien à l’ha¬
meçon , donne aux pêcheurs un véritable
plaisir de pêche , fraie au printemps et pond
une grande quantité d’œufs. M. Rafinesque
en a indiqué la plupart des noms triviaux,
et qui sont IVhite- perch , W hite^pearch ,
Buffaloe-perch , Grunning-perch , Bubbling-
perch , Bubbler et Musch-eater. Les premiers
noms rappellent la couleur argentée du pois¬
son , les autres se rapportent au bruit ou
sorte de grognement ou de bouillonnement
que les Sciénoïdes font entendre. Le dernier
prouve que cette Sciène se nourrit de mulet-
tes (unio) dont elle peut briserla coquille avec
ses dents pharyngiennes. Elle les trouve dans
le sable ou la vase. Le nom d v Buffaloe-perch
(Perche Bison), qui lui a été aussi donnépour
rappeler les sortes de mugissements qu’elle
pousse, l’a fait confondre quelquefois avec
les Catostomes qui s’appellent Buffaloe-fish
(Poisson Bison), erreur signalée par M. Rafi¬
nesque, et qui a donné lieu cependant à l’ar¬
ticle très singulier que le rédacteur du Dic¬
tionnaire classique d’Histoire naturelle a
inséré dans cet ouvrage, pour faire connaître
aux lecteurs le mol que nous traitons ici.
(Val.)
*AMBLYA( àrfMç, obtus). bot. cr. — Presl
désigne sous ce nom, un des nombreux g.
qu’il a formés aux dépens de-s Polypodes de
Swartz et qui se distingue surtout par le
mode de distribution des nervures. Dans
celui-ci, qui ne renferme que le Polypodium
juglandi folium Humb. et Bonpl. , les nervu¬
res latérales , pinnées, obliques, s’anasto¬
mosent en arcs arrondis et sont accompa¬
gnées d’autres nervures qui s’en séparent
latéralement et portent les groupes de cap¬
sules, vers le milieu de leur étendue. — Ce
g. , dont les caract. sont peu tranchés , se
distingue cependant des autres g. séparés
des Polypodes et qui ont leurs nervures
anastomosées, tels que les Campyloneurum
et les Marginaria , par la disposition moins
régulière des nervures et par la position des
capsules sur le milieu et non à l’extrémité
des dernières nervures. La seule esp. rap¬
portée à ce g. a la fronde pinnée, à pinnules
pétiolées,ovales-lancéolées, dentelées, mais
non lobées. Elle croît dans l’Amér.-équato-
riale. (Ad. B.)
AMBLYCARPUM (ocaê/uç, obtUS; xapTroç,
fruit), bot. ph. — G. de la famille des Synan-
thérées-Sénécionidées, div. des Relhaniées,
Less., formé par Fischer et Meyen ( Ind . Sem.
Hort. Petrop. m, 1837), qui le caractéri¬
sent ainsi: Capitule mulliflore, hétérogame.
Fleurs du rayon unisériées, ligulées, femel-
336
A MB
AMB
les ; celles du disque tubuleuses, hermaphro¬
dites. Inv. imbriquées; squames 2-3-sériées;
les extér. foliacées. Récept. hémisphérique,
nu, ponctué. Cor. du rayon ligulées; ligule
linéaire. Cor. du disque tubulées, 5-dentées.
Anth. caudées stigm. Akènes subfusiformes,
5-angulaires, érostrés, obtus. Aigrette nulle.
— Ce g. ne renferme qu’une esp. : c’est une
herbe annuelle ou bisannuelle, glabre, trou¬
vée sur les bords de la mer Caspienne, rap¬
pelant le port du Pulicaria vulgaris. Les
feuilles en sont éparses; les capitules soli¬
taires et terminaux; les fleurs jaunes.
(C.L.)
* AMBLYCEPH kLE.Arnblycephalus.REVT.
(àp£Àvç , large, obtus; xecpxh, tête). — G.
d’Ophidiens nommé ainsi par Boié , et que
Wagler a appelé P areas. V. ce mot. (G. B.)
* AMBLYCEPH ALUS (âfxffXwç , émoussé ;
xecpaXvj , tête), ins. — M. Curtis ( Entom .
Magaz. 1.) applique cette dénomination à
un g. ayant pour type la Cicada viridis L. ,
qui est le g. Teltigonia pour Latreille, Ger-
mar, et la plupart des autres entomologis¬
tes. V. Tettioonia. (Bl.)
*AMBLYCERUS(àf*6Xws, obtus; x/paç, cor¬
ne). ins. — G. de l’ordre des Coléoptères té-
tramères, famille des Curculionites, division
des Anthribides , établi par Thunberg , mais
non adopté par M. Schœnherr, qui en place
les esp. dans le g. Anthribe. V. ce mot. (D.)
*AMBLYCHEILA ( àg£\v/_tCkriç, , qui a les
bords [lèvres] obtus), ins. — G. de Coléo-
tères pentamères , famille des Carabiques ;
tribu des Cicindélètes , établi parM. Say, et
voisin du g. Omus d’Eschschoitz , dont il se
distingue, 1° par la brièveté des 2 premiers
art. du palpe labial et la longueur du 4rae;
2° par la courbure antér. de la marge du
labre, qui est droit dans les Omus; 3° par
les dentelures médianes du labre ; 4° par
l’acuité du lobe intermédiaire du menton ;
5° par la plus grande longueur des pattes ;
6° enfin par la largeur des épipleures. Ce g.
a pour type VA. cylindriformis, Say. M. Pvei-
che (. Ann . Soc. enl. de France , t. 8 , p. 560 ,
pl. 19), en décrit et figure une seconde esp.
de la Nouvelle -Californie, qu’il nomme
d’après M. Dupont, A. Picolominii. (D.)
* AMBLYCHUS (àySlvç , obtus), ins. —
G. de l’ordre des Coléoptères pentamères ,
famille des Carabiques, établi par Gillen-
hai et non adopté par M.Dejean, qui en place
les esp. dans le g. Badister. F. ce mot. (D.)
*AMBLYGLGTTIS [cxg£\v ç, obtus; y\S rra,
langue), bot. pii. — Le g. d’Orchidées, ainsi
nommé par Blume (Bijdr., 370), est le même
que le Calanthe de Rob. Brown [in Pot.
Reg ., 578). V. calanthe. (A. R.)
* AMBLYGNATHUS ( àyiï'vç , émoussé ;
yvaQoç, mâchoire), ins. — G. de Coléoptères
pentamères, famille des Carabiques, tribu
des Harpaliens, établi par M. Dejean, qui
(Species général) lui assigne les caractères
suivants : Les quatre 1ers art. des 4 tarses
antér. très légèrement dilatés et triangu¬
laires ou cordiformes. Dernier art, des pal¬
pes assez allongé, légèrement ovalaire, pres¬
que terminé en pointe , mais cependant
tronqué à l’extrémité. Ant. filiformes. Cha¬
peron légèrement échancré en arc de cercle.
Lèvre supér. en carré moins long que large.
Mandib. assez fortes, arquées, obtuses, et
presque entièrement cachées par la lèvre su¬
pér. Menton échancré en arc de cercle ; point
de dent au milieu de son échancrure. Corps
oblong et peu convexe. Tête assez grande,
arrondie, coupée presque carrément par
devant , et rétrécie postérieurement. Yeux
nullement saillants. Corselet plus ou moins
carré ou rétréci postérieurement. Elytres lé¬
gèrement ovales et presque parallèles. — Les
insectes, en petit nombre, qui composent
ce g. , sont tous de Cayenne. Ils sont de
moyenne taille, de couleur noire ou métalli¬
que, et, par leur faciès, se rapprochent beau¬
coup des Harpales. Dans son dernier Cata¬
logue, M. Dejean en mentionne 5 esp,,
toutes nommées par lui , et dont nous ne ci¬
terons que VA. cephaloies, qui forme le type
du genre. (D.)
AMBLYGOMTE (àyêlvç, émoussé; yw-
vi'a, angle), min. — Substance vitreuse,
verte ou blanc-verdâtre, transparente, en
petites masses cristallines ou en petits cris¬
taux disséminés, qui sont des prismes
rhombiques droits, de 106° 10', clivables
parallèlement à leurs pans. Sa dureté est
comparable à celle de l’Orthose; sa pesan¬
teur spécifique est de 3,04. Elle est fusible
sur le charbon en un verre clair, qui devient
opaque par le refroidissement. Elle donne
la réaction de la lithiue, lorsqu’on la traite
avec la soude sur la feuille de platine. D’a¬
près l’analyse de Berzélius, elle est compo¬
sée d’acide phosphorique (4. P2 O5), d’alu-
AMB
AMB
337
mine (4. AL2 O3) et de lithinc (2. LO), avec
quelques traces d’ Acide fluorique ; c’est par
conséquent un Phosphate d’Alumine et de
Lithine. Elle a été trouvée par M. Breit-
haupt dans le granité de Chusdorf, près de
Pessig, en Saxe, où elle est associée à la to¬
paze verte, à la tourmaline, au grenat et au
Pyroxène. On la cite encore à Arendal en
Norxvége. (Del.)
*AMBLYGO]\lJM, Meisn. [sub Polygono );
Reichb., Lagunea, Lour. (<xy.SXvç, obtus ; yw-
voç, angle), bot. pu. — G. de la famille des Po-
lygonées, fondé sur plusieurs esp. confondues
par les auteurs avec les Polygonum. Meisner
(Monogr. Polygon.) lui assigne les caract.
suivants : Périgone coloré, profondément 5-
fide. Etam. 5 à 7. Style plus court que les
étamines, divisé, à partir du milieu, en 2
branches divariquées; stigmates capîtellés.
Akène lenticulaire , comprimé, obtus aux
bords , acuminé , recouvert par le périgone.
Embryon unilatéral. Cotyl. incombants, li¬
néaires. Périsperme farineux. — Herbes an¬
nuelles,- racine fibreuse; feuilles très entiè¬
res, munies de gaines stipulaires-foliacées ;
épis linéaires, cylindriques, denses; brac¬
tées turbinées, foliacées. (Sp.)
* AMBLYLEFIS (àfiSXÛç , obtus; Wç ,
écaille), bot. ph. — Ce g. a été établi par
M. De Candolle sur une plante du Mexique
appartenant à la famille des Composées,
tribu des Sénécionidées. Elle a pour caract. :
Invol. 2— sérié ; écailles extér. au nombre de
6-7, ovales aiguës, foliacées, égales au dis¬
que ; celles du rang interne obovales-ar-
rondies, très obtuses et dépourvues de ner¬
vures. Capitules multiflores radiés; fleurs
du rayon femelles, 1 -sériées, ligulées, tri -
fides au sommet; celles du disque herma¬
phrodites, à tube court, à gorge large et di¬
visée en 5 lobeslancéolés,épaissisetapiculés
«à l’extrémité ; anth. terminées par de lar¬
ges appendices aigus. Rameaux des sty¬
les dépourvus d’appendices. Fruits tur-
binés velus; aigrette formée par 5 paillettes
unisériées , très obtuses, sans nervures et de
même longueur que le tube de la cor. —
La seule esp. d 'Amblylepis que l’on con¬
naisse est une plante annuelle à tige simple,
couverte çà et là, ainsi que les feuilles et les
écailles de l’involucre, de quelques longs
poils déliés; les feuilles sont alternes, semi-
amplexicaules, non décurrentes, ovales-
lancéolées, très entières; les capitules ter¬
minaux solitaires, à fleurs jaunes, sont
comparables, parleur grandeur et leur as¬
pect, à ceux du Pyrethrum Myconis. (J. D.)
*AMBLYMERUS (ocyêlvç, émoussé ; y/ipoç,
cuisse), ins. — G. de la famille des Chalci-
diens (Tribu des Chalcidites, Lat.), de l’ordre
des Hyménoptères, section des Térébrans,
établi par Walker ( Monog . Chalc. in Eni.
Mag.) qui le distingue des g. voisins, prin¬
cipalement par la forme du corps large et
courte, par un thorax convexe, et par des ant.
composées de 13 articles, dont les 3me,4œe et,
5me extrêmement petits. Walker décrit 27
espèces de ce g., trouvées en Angleterre;
celle que l’on en considère comme le type
est \A. amœnus Walk. (Bl.)
AMBLYOCARPUM. bot. ph. — V. Am-
BLYCARPUM. (C. L.)
AMBLYOBOY obtus ; oSovç, dent).
bot. cr. — Palissot de Beauvois avait créé ce
nom pour un g. de Mousses qui n’est autre
que le Meesia d’Hedxvig , avec la seule dif¬
férence que le bryologisle français y avait
fait entrer le g. Cinclidium de Swartz, de¬
venu tout récemment un Mnium . V. Mee¬
sia. (C. M.)
AMBLYOLEPIS. bot. ph. V. Amblyle-
P1S.
AMBLYOPE. Amblyoyus, Nob. ( ccufilv n-
oç , qui a la vue faible), poiss. — G. de
Poissons de la famille des Gobioïdes, à corps
allongé, à ventrales jointes en une seule sous
la gorge, dont les 3 nageoires verticales sont
réunies. La bouche est fendue verticale¬
ment, armée de dents en crochets et décou¬
vertes ; les yeux ne peuvent se voir que par
la dissection , tant ils sont petits et re¬
couverts par la peau. Ce, dernier caractère
nous a suggéré le nom imposé à ce genre.
M. de. Lacépède avait indiqué un poisson
de ce g., d’après une copie d’une figure chi¬
noise gravée dans son ouvrage (toin. iv ,
pl, 14, fig. 1). La copie est inexacte; aussi
les caract. de M. de Lacépède sont-ils beau¬
coup plus fautifs que l’examen d’une bonne
figure ne devrait en fournir; et ce qui est
fautif dans la rédaction de M. de Lacépède ,
c’est que pour la parer des charmes de son
style, il paraît donner une description d’a¬
près nature; ce qui n’est pas exact. Il s’é¬
tait faituneidée fausse du poisson en lecom-
parant à une Cépole; aussi avait-il fondé ce
22
T. I.
:>38
AMB
AMB
genre d’après cette copie mensongère et sur
des caractères inexacts sous le nom de Tæ-
nioide. Voilà pourquoi nous n’avons pas cru
devoir le conserver. Shaw et Bloch ont suivi
les erreurs de Lacépède, et donnent ce pois¬
son sous le nom de Gépole aveugle ( Cœpola
cœcula , ou Cæp. hermanniana). Linné avait
connu une esp. de ce g., et l’avait placée,
suivant ses affinités naturelles , dans le g.
des Gobies, sous le nom de Gobius anguü -
laris. Nous ne connaissons que 5 espèces de
ces Gobioïdes , toutes originaires de l’Inde,
et se tenant enfermées dans la vase des
étangs salés ; on les mange à Pondichéry.
. (Val.)
* AMBLYOPHIS (àf*6Xvç, obtus ; fydç, ser¬
pent). inf. — G. établi par M. Ehrenberg
pour un infusoire vert, très voisin de ses
Euglena , dont il ne se distingue que par
l’extrémité postérieure obtuse de son corps.
Î1 a été placé par cet auteur dans la famide
des Astasiées, comprenant, suivant lui, des
animaux polygaslriques , sans intestin, nus,
changeant incessamment de formes, et pa¬
raissant tantôt avec, tantôt sans queue; enfin,
pourvus d’une seule ouverture. L ’Amblyo-
phis présente en avant, comme la plupart
des g. voisins , un ou plusieurs points rou¬
ges qu’on a pris mal à propos pour des yeux.
Il n’a d’autre organe locomoteur, pour la na¬
tation, qu’un filament flagelliforme très fin,
partant d’une échancrure antérieure etfaus-
sement nommée trompe. On n’a pu obser¬
ver encore chez cet animalcule, non plus que
chez les g. voisins , aucune intromission d’a¬
liments ou de substances colorées dans l’in¬
térieur; de sorte qu’on n’a absolument au¬
cun motif pour nommer estomac (elle ou
telle partie de son corps. La seule esp. con¬
nue [A.viridis Ehr.) est longue de^mill.
environ. Elle vit isolément au fond des ma¬
rais ou dans les infusions d’herbes aquati¬
ques conservées long-temps. (Duj.)
AMBLYOPOGON, bot. pu. — r. Am-
BLYPOGON. (C. L.)
AMBLYOPES. ins. — V. Amblypus. (D.)
AA1BLYPOGO.Y (àuSViîç, ObtUS; 7r'oycov ,
arbe). bot. pu. — Ce genre, considéré par
M. De Candolle comme section de 1 'Am~
berboa , se caractérise par son involucre à
squames ovales , courtes, imbriquées , ter¬
minées au sommet en un appendice large ,
scaricux , ovale-lancéolé , cilié-pectiné sur
les bords; cor. du rayon ne dépassant pas
celles du disque. Anlh. presque mutiques à
la base. Aigrette simple, formée de paillettes
élargies et denticulées au sommet. — Cette
plante, qui a le port d’un Psephellum ou d’un
fleterolophus , est originaire de la Perse.
(J. D.)
AMBLYPTÈRE. Amblypterus , Ag. ( àp-
6Vvç, émoussé ; nrspév , nageoire), poiss. —
G. de Poissons fossiles de la famille des Lé-
pidoïdes, de l’ordre des Ganoides. Ils ont
par conséquent des dents en brosse, des écail¬
les plates et rhomboïdales, le corps allongé
et fusiforme. Les nageoires sont larges et com¬
posées de nombreux rayons ; les pectorales
très grandes ; la dorsale opposée à l’inter¬
valle qui sépare les ventrales et l’anale ; point
de petits rayons sur le bord des nageoires ;
le lobe supér. de la queue est plus long que
l’inférieur , et soutenu par des vertèbres.
Comme tous les Hétérocerques de cette fa¬
mille, les Âmblyptéres n’ont aucun repré¬
sentant dans la nature vivante, et ils appar¬
tiennent tous aux formations inférieures des
dépôts jurassiques. Des 5 esp. citées paF
M. A gassiz, quatre, les A. macropterus , eup-
lerygius, lateralis , tatus, viennent des houil¬
les de Saarbrük, de Lebach ou de Bœrsche-
weiler. La 5e que M. Agassiz a nommée A,
Olfersii, est une esp. de Ceara, au Brésil, sur
laquelle M. Agassiz conserve encore quelques
doutes, mais dont les écailles sont cependant
plus étroites que dans celles d’Europe.
(Val.)
AMBLYPTERUS (àpSAç , émoussé, ar¬
rondi; -JTT Epov, aile), ois. — G. formé par
M.Gould (. Proceed . Zool. Soc., 1837, p. 105)
dans la famille des Caprimulgidées, et ayant
pour caract. : Bec faible et allongé, muni à
son ouverture de poils rigides qui le dépas¬
sent en longueur ; narines élevées et arron¬
dies. Ailes tronquées; les six lres rémiges
égales entre elles et faleiformes; les 2me,
3me et 4me échancrées sur leur côté externe ;
les7me, 8me et 9me allongées et rétrécies vers
leur extrémité ; la 10me brusquement rac¬
courcie; les secondaires très courtes, arron¬
dies et recouvertes par les tertiaires, qui
sont très longues. Queue très courte et ter¬
minée carrément. Pieds propres à la marche ;
tarses allongés, grêles, couverts devant et
derrière de rangées d’écailles à peine dis¬
tinctes ; doigt médian très long et grêle ; les
AMI]
AM B
339
latéraux courts et égaux; le postér. petit,
faible et libre; ongles allongés, le médian
pecliné. — L’auteur décrit, à la suite , sous
le nom d 'A. anomalus , un individu de celle
espèce, de la collection du Musée britanni¬
que, qu’il croit être unique, et qui , d’après
M. J.-E. Gray, serait originaire de Démé-
rary ou du Brésil.
M. Gould s’occupe, depuis quelque temps,
d’une Monographie des Caprimulgidés. Avant
son départ pour la terre de Van-Diemen, ce
travail comprenait déjà un grand nombre
de g., et près de 150 esp., parmi lesquelles
on remarque les formes les plus hétéroclites.
Son voyage à Van-Diemen et à la Nouvelle-
Hollande lui -fournira sans doute de nou¬
veaux matériaux, et lui permettra de les dé¬
terminer plus sûrement dans l’intérêt de la
science. (Lafr.)
* AMBL APTERYX ( àgShjq , émoussé;
wTîpv£, aile), ins. — M. Stephens ( Catal. ),
nomme ainsi un g. de la famille des Phry-
geniens, ordre des Névroptères, établi pré¬
cédemment par M. Curtis, sous le nom de
Molanna. ( V . ce mot.) (Bl.)
*AMBLYPUS (àp.S)uç, obtus; 7r oîîç, pied).
ins. — G. de Coléoptères tétramères, famille
des Ghrysomélines, établi par M. Chevrolat,
aux dépens du g. Triplax d’Olivier, et adopté
par M. Dejean, qui y rapporte 2 esp. des In¬
des orientales, l’une qu’il nomme A. cinc-
tipennis , et l’autre qui est le Triplax vit-
latus d’Olivier. Les caract. de ce g. n’ont pas
été publiés. (D.)
AMBLYRAMPHE. Amblijramphus (àpSXvg ,
émoussé; pippoç, bec), ois. — G. queLeacha
formé (. Miscellan ., t. i, p. 82) sur un oiseau
de la famille des Troupiales , décrit depuis
long-temps par Azara, sous le nom de Trou-
piale noir à lêle rouge, et en dernier lieu
sous celui d 'A. bicolor (pl. 36 des Miscell.)
par l’auteur anglais. Ce g. est-il ou non basé
sur des caract. assez importants pour être con¬
servé? Cette question , ainsi que beaucoup
d’autres du même g., ne pourra être résolue
d’une manière satisfaisante que lorsqu’on
aura obtenu des notions précises et détail¬
lées sur les mœurs de l’esp. dont il est formé.
Nous allons faire connaître, à ce sujet, les
opinions de plusieurs auteurs, ainsi que la
nôtre, basée sur quelques détails de mœurs
puisés dans Azara, et sur quelques par¬
ticularités de formes que nous avons re¬
marquées. Vieillot, croyant, comme Leach,
cette espèce nouvelle, adopta son g. sous la
mèmedénominalion génériqueel spécifique,
dans le nouv. Dict. d’Hist. nat. (t. i, p. 411).
Plus tard, dans le vol. 34, p. 553, du même
ouvrage, il décrit, sous le nom de Troupiale
rouge ( Agelaius ruber , Oriolus ruber Lath.
et Sonn., V~ oij . à la IV.-Guin. , pl. 68) un
oiseau qui neparaît autre quecelui-ci. Enfin,
dans Y Encyclop. rnéih., il le décrit encore et
le place dans son g. Siurnella sous le nom de
S. rubra (p. 635). Cuvier (Règ. anim.) en fait
un Etourneau. Lichtenstein, dans ses Dou¬
bles du Mus. de Berlin, suit la même opi¬
nion , et le décrit sous le nom de Slurnus
pyrrhocephalus. Wagler [Syst. Avium) adopte
ce dernier nom , en faisant toutefois obser¬
ver qu’il le regarde comme une espèce de
transition des Etourneaux aux Cassiqucs, et
que ses pattes, garnies en-dessous de rugo¬
sités verruqueuses , indiquent , sans nul
doute, un g. de vie différent de celui des
autres esp. Swainson, dans sa Classification,
citant toutefois la pl. 36 des Zool. miscel., où
il porte le nom spécifique de bicolor, le met
dans son g. Leisies, sous le nom nouveau de
L. erylhrocephalus . Azara , le décrivant sous
(e nom de Troupiale noir à tête rouge, dit
que, malgré ses rapports avec les Troupiales,
il en diffère cependant par la forme de son
bec, des plumes de sa tête , et en ce qu’au
lieu de vivre en troupes, il ne vit que par
paires. Il augure de la forme de son bec et
de sa langue, qu’il doit se nourrir non de
graines, mais d’insectes, d’œufs de pois¬
sons et de limaçons; considérations qui l’ont
engagé à le présenter comme une esp. par¬
ticulière.
De ces divers senti ments, et de nos propres
observations, nous avons cru pouvoir infé¬
rer: 1° Que cet oiseau américain, d’après
ses caractères, ne peut être réuni aux Etour¬
neaux qui , habitant l’ancien monde, vivent
en troupes , sont remarquables par des ailes
sur-aiguës, à longues rémiges, par une queue
courte , et par des narines recouvertes d’une
membrane voûtée ; 2° qu’il ne peut être ré¬
uni aux Slournelles de Vieillot, qui vivent
en troupes et ont les narines des Etourneaux,
et dont il diffère encore par le pouce beau¬
coup plus court et les ongles plus arqués;
ce qui indique qu’il est moins marcheur;
3° enfin, que c’est avec les Leisies de Swain-
340
AMB
AM B
son (Troupiale dragon, le Guirahuro d’Azara,
etc.) que cet oiseau offre le plus de rapports
extérieurs, quoiqu’il en diffère par ses ailes
plus obtuses, son bec plus déprimé et plus
arrondi à son extrémité, et par ses ongles,
lesquels, bien que longs et grêles comme
chez la plupart des Troupiales graminicoles
et vivant en troupes, sont néanmoins plus
arqués, celui dupouce surtout, comme chez
les Fauvettes de roseaux , les Donacobius ou
Merles de roseaux.
En rapprochant ce dernier caract. de ceux
de la plante des pieds verruqueuse, obser¬
vée par Wagler, d’ailes très obtuses, à ré¬
miges courtes, du bec singulièrement dé¬
primé et arrondi à la pointe (qui indique
une nourriture molle et facile à saisir, pro¬
bablement sur le bord de l’eau ou dans les
marécages) , nous serions porté à croire que
cet oiseau, beaucoup moins marcheur et
moins bon voilier que les Etourneaux, les
Stournelles et même les Leistes, est peut-
être un habitant des roseaux , qu’il escalade
à la manière des Ccilamoherpes et des Do¬
nacobius , et qu’il se nourrit d’insectes et de
larves aquatiques. Dans cette supposition ,
nous pensons que le g. doit être conservé ,
soit comme g. propre , soit comme s. - g. du
g. Leisies , et nous en établissons ainsi les
caract. :
Bec parfaitement droit, en cône allongé ;
mandib. supér. prolongée à sa base en forme
d’angle aigu entre les plumes frontales, dé¬
primée, surtout vers la pointe qui est ar¬
rondie , spatuliforme ; mandib. infér. ter¬
minée de même. Ailes obtuses, à rémiges
fort courtes, atteignant à peine le tiers de
la queue; la lre un peu moins longue que la
2me, qui est presque égale à la 3me ; celle-ci,
ainsi que la4me etla5me, d’égale longueur et
les plus longues del’aile. Queue assez longue,
arrondie. Tarses et doigts robustes , mais de
longueur médiocre. Dessous des doigts ver-
ruqueux; ongles longs, grêles et arqués,
surtout ceux du pouce et du doigt médian.
Comme nous l’avons déjà dit, la seule esp.
de ce g. est Y A. bicolor de Leach (Loc. cil.
cl Synon.). (Lafr.)
*AMBLYRfflYUS (àySAç, obtus; p-fv, voç,
nez), ins. — G. de Coléoptères tétramères ,
famille des Curculionites, division des Phyl-
lobides, établi par Schœnherr, qui lui donne
les caract. suivants : Ant. peu longues, min¬
ces; scape atteignant le milieu du thorax,
peu fort, légèrement arqué, s’épaississant
un peu vers l’extrémité; 1er art. du funi-
cule peu long, obconique; les autres plus
courts, presque égaux , très brièvement ob-
coniques; massue ovale, petite. Rostre très
court, plan en-dessus , rétréci vers le som¬
met; fossette oblongue, peu large, profonde.
Yeux latéraux, ronds, un peu déprimés ,
assez grands. Thorax presque transverse,
profondément bi-sinué à la buse , droit sur
les côtés, sensiblement plus étroit dans sa
partie antérieure, obconique. Elytres oblon-
gues, presque ovales, ayant leur base ar¬
rondie vers l’écusson et les angles humé¬
raux obtus , réunies en pointe à leur extré¬
mité, légèrement convexes en dessus. Le
corps est oblong, peu convexe, squamuleux,
de grandeur moyenne. — Ce g., qui figure
dans le Catalogue de M. Dejean (3me édit.) ,
ne renferme que 2 esp. , l’une nommée par
lui A. brevirostris , et l’autre par SchœnherFv
A. poricollis; toutes deux des Indes orien¬
tales. (D.)
AMBLYRHYNQUE (àu.S).uç, obtUS;
museau, groin), rept. — Bell a désigné par
ce nom un g. d’Iguaniens pleurodontes dont
voici les caract. : Des dents palatines ; celles
des mâchoires trilobées; gorge dilatable,
mais sans fanon; une rangée de pores sous
chaque cuisse ; une crête dentelée sur le dos
et sur la queue : celle-ci comprimée vers
son extrémité et revêtue de grandes écailles
disposées en verticilles; museau court, ar¬
rondi; tête couverte de tubercules inégaux,
à base polygonale. A ce g. se rapportent 3 esp.,
originaires de la Californie. (G. B.)
*AMBLYS (àaS'Avç , obtus), ins. — G. de
l’ordre des Coléoptères pentamères, famille
des Sternoxes , tribu des Buprestides , établi
par Gistl, et qui répond au g. Chrysobothris
d’Eschscholtz. F. ce mot. (D.)
AMBLYS (a'aS)uç, émoussé), ins. — G. de
la famille des Mellifères, de l’ordre des Hy¬
ménoptères, établi par le docteur Klug, et
réuni par Latreille au g. Osmia {F. ce mot).
(Bl.)
AMBLYSPERMA (àp,SXvç. , obtus; aitépy. a,
graine), bot. pii. — G. de la famille des Sy-
nanthérées-Labiatiflores, s. tribu des Muti-
siées, Less.,div. des Eumutisiées,DC., formé
parBentham ( Enum . Pl.Hug .) sur une seule
plante trouvée dans la partie S.-O. de la
AMB
341
AMB
Nouvelle-Hollande, à feuilles toutes radi¬
cales, pétiolées, oblongues , sinuées-den-
tées,scapigère, d’environ 50cent.de haut.,
laineuse au sommet, à capitule ample, uni¬
que, terminal. Voici les caract. que lui assi¬
gne 1 auteur: Capit. multiflore, hétérogame.
Fleurs du rayon femelles; celles du disque
hermaphrodites. Invol. campanulé, à squa¬
mes plurisériées, imbriquées, lancéolées; les
intér. plus longues. Récept. plan, subal¬
véolé. Cor. glabres; celles du disque tubu¬
leuses, à limbe 5-fide; les 2 segments intér.
connés presque jusqu’au sommet. Cor. du
disque ligulées-bilabiées’; lèvreextér. ample,
oblongue-linéaire, courtement 3-fide au som¬
met; l’intér. courte, subulée, profondément
bifide. Filaments des étam. distincts, lisses,
plans; appendices des anth. glabres; ailes
courtes. Style pubérule supérieurement.
Akènes turbinés, papilleux, très obtus. Ai¬
grette multisériée, paléacée-soyeuse, un peu
scabre, longue, presque égale, etc. (C. L.)
AMBL1TERUS (<kfj.S\vTépoç, comparatif,
d’ap-SAuç , obtus). INS. — G. de l’ordre des
Coléoptères pentamères, famille des Lamel¬
licornes, tribu des Scarabéides-Phyllopha-
ges, établi par Mac-Leay et adopté par M. De-
jean (Calai., 3e édit.). Le premier lui assigne
les caract. suiv. : Ant. de 10 articles; 1er arti¬
cle garni de poils raides; les 2me, 3me, 4»>e
et 5me globuleux; les 6me et 7">e courts et
patériformes. Labre coriace, velu, saillant.
Mandib. cornées , courtes , fortes, presque
tiiangulaires, planes en dessus, arquées en
dehors, velues, à peine échancrées, avec le
bord interne presque bidenté. Mâchoires co¬
riaces, presque cylindriques, obtuses au
sommet, poilues et garnies de dents extrê¬
mement petites. Palpes maxillaires grêles,
avec le 2me et le 3me ar icles coniques; le
dernier lancéolé, plus long que tous les au¬
tres réunis, et terminé en pointe obtuse.
Dernier article des palpes labiaux épais et
ovalaire. Menton presque carré, fortement
hérissé de poils, convexe, avec sa partie mé¬
diane avancée, déprimée et tronquée. Tête
presque carrée, traversée par une suture;
chaperon arrondi antérieurement, avec le
bord un peu relevé. Corps ovale, non cou-
. verl postérieurement par les élytres ; écus¬
son grand et triangulaire. Sternum non pro¬
longé. Pattes peu fortes; tibias antérieurs
tridentés extérieurement. — Ce g. est fondé
sur une seule esp. de la Nouvelle-Hollande,
nommée par Mac-Leay et par M. Dejean A.
geminatus. (D.)
AMBLYERES. Amblyurus, Ag.
obtus; ovpd, queue), poiss. — G. de Pois¬
sons fossiles de la famille des Lépidoïdes, de
l’ordre des Ganoides, et qui, suivantM. Aga-
siez , a pour diagnose les caract. suivants :
Une longue dorsale, commençant vis-à-vis
des ventrales; une petite anale étroite;
une large caudale tronquée ; corps large et
aplati ; gueule très fendue ; os maxillaires
étroits et très allongés; 1er rayon branchio-
stège large, plat et avancé horizontalement
entre les deux branches de la mâchoire in-
fér. ; les suivants courts et très étroits; os
du crâne et pièces operculaires finement
striésen lignes ondulées et sculptés par une
grosse granulation ; rayons peu profondé¬
ment fourchus , et articulations plus larges
que hautes ; écailles assez grandes ; celles des
flancs et du ventre plus que celles des autres
parties du corps. — Les onglets et les fos¬
settes articulaires de ces écailles n’ont pu
être vues par M. Agasiez. Ce savant ichthyo-
logiste regarde ce g. comme intermédiaire
entre les Tetragonolepis et les Sémionolées.
Il n’en connaît qu’une seule esp., VA. ma¬
cros i ornas , qui provient des Lias du Lyma
Regis , et qu’il a observée dans la collection
de miss Philpot. (Val.)
AMBORA, Juss.; Tarnbourissa , Sonn. ;
Mithridatea , Comm. (nom d’un de ces arbres
chez les Madécasses). bot. ph. — G. de la fa¬
mille des Monimiacées, Lindl, tr. des Mo-
nimiées, R. B. , fondé par de Jussieu ( Gen.,
pl. 41, et Ann. Mus. , xiv) , et dont voici la
diagnostique: Fleurs monoïques. Dans les
mâles, un périgone ovale-subglobuleux, puis
fendu et étalé en 4 parties. Étam. nombreu¬
ses , insérées sur le périgone de manière
à l’en revêtir entièrement; filaments très
courts, nus; anth. biloculaires, ^asifixes, à
loges subopposées, longitudinalement déhis¬
centes. Dans les femelles , un périgone tu-
bulé- subglobuleux , ombiliqué ouvert au
sommet, à gorge nue. Ovaires nombreux ,
uniloculaires, fixés de toutes parts à la pa¬
roi interne du périgone. Ovule unique, pen¬
dant, anatrope. Style terminal, court, fili¬
forme; stigm. simple. Drupes nombreux,
monospermes, enveloppés par le périgone
devenu bacciforme. Graine inverse. Em-
342
AM 13
AMB
bryon droit dans l’axe d’on albumen charnu-
oléagineux. Cotyl. plans, elliptiques,- radie,
supère. — Les Ambora sont des arbres indi¬
gènes dans les Iles de France et de Madagas¬
car , à feuilles subopposées , très entières ,
persistantes, revêtues en dessous d’une pu¬
bescence étoilée, à inflorescence en grappes,
à fleurs rarement solitaires, et naissant sur
le tronc et à la base des branches; les fe¬
melles plus rares , et entremêlées avec les
mâles. (C. L.)
AMBRARIA, Crus.; non Heist. (amèar, ris,
ambre gris), bot. pu. — G. ou s -g. delà fa¬
mille des Rubiacées. D’après M. A. Richard
{Mèm. de la Soc. d’Rist. nat. de Paris , t. v,
p. 139), il ne diffère des Anthospermum que
par la conformation de la commissure des
méricarpes, laquelle est concave de manière
à former une loge vide au centre du fruit.
(Sp.)
AMBRE JAUNE, min.- F'. Succin. (Del.)
AMBRE GRIS [Ambar ou Ambarum chez
les Latins), zool. — Cette substance , qu’on
trouve flottante à la surface de la mer, ou
rejetée sur les côtes de Madagascar, des Mo-
luques, du Japon, etc., se présente en masses
opaques et légères, plus ou moins volumi¬
neuses, irrégulières, arrondies, formées par
couches et entremêlées quelquefois (décou¬
verte assez récente) de débris de poissons et
de becs de Seiche-, d’un gris nuancé de noir
et de jaune, se ramollissant facilement à la
chaleur de la main, se liquéfiant dans l’eau
bouillante et à l’humidité prolongée; d’une
cassure écailleuse; brûlant avec une vive
clarté, en répandant une odeur pénétrante
qui rappelle celle du musc.
Il est peu de substances dont la nature et
l’origine aient donné lieu à plus d’hypothè¬
ses différentes. On l’a considérée comme for¬
mée d’excréments d’oiseaux, ou comme des
masses de résine végétale, modifiée par l’ac¬
tion combinée de l’eau salée, de l’air et du
soleil ; puis on l’a regardée comme un pro¬
duit bitumineux élaboré au fond des mers.
Ensuite on a généralement adopté l’opinion
de Swediaur, qui en faisait des excréments
résultant d’aliments mal digérés de l’espèce
de Cachalot, nommée Phijseler macrocepha-
lus. Plus tard, MM. Pelletier et Cavcntou,
qui ont publié un travail intéressant sur
l’Ambre gris, pensent qu’il poürrait bien
être un produit de la matière biliaire, qui en
constituerait des calculs chez certains céta¬
cés. Enfin, M de Rlainville considère au¬
jourd’hui cette substance comme le résul¬
tat d’une sécrétion analogue au musc et au
castoréurn.
L’Ambre gris est fréquemment employé
en parfumerie comme cosmétique, et très
rarement comme remède; mais la propriété
excitante très prononcée dont il paraît jouir,
le faisait entrer autrefois dans une foule de
préparations pharmaceutiques. (C. n’O.)
AMBRÉE ou AMPHIBIE ( ambar, ris ,
ambre gris), moll. — Geoffroy, le premier,
dans son excellent petit Traité des Coquilles
des environs de Paris , a désigné sous ce nom
un mollusque qui vit au bord de nos riviè¬
res, et qui est devenu pour Draparnaud le
type de son g. Ambrette ( Succinea ). V. ce
mot. (Desh.)
AMBRETTE. Succinea [ambar, ris , am¬
bre gris), moll. — G. de Gastéropodes pul-
mobranches, institué par Draparnaud pour
un mollusque terrestre signalé pour la pre¬
mière fois par Lister dans son Traité des Ani¬
maux d’Angleterre. Gualtieri, Swammerdam
et Geoffroy ont également mentionné l’ Am¬
brette, avant que Linné l’eût placée dans
son g. Hélix. C’est principalement à Geof¬
froy qu’on doit la connaissance plus exacte
de l’Ambrette. Il en donne une fort bonne
description dans son excellent petit traité des
Coquilles des environs de Paris. Linné,
comme le savent les naturalistes, n’a établi
aucune distinction entre les Mollusques ter¬
restres; il les comprenait tous dans son
grand g. Hélice, dans lequel on trouve aussi
des coquilles d’eau douce et même quelques
coquilles marines. Les auteurs qui , les pre¬
miers, voulurent porter la réforme dans la
classification linnéenne ne la firent pas com¬
plète ; mais ils eurent le mérite de la prépa¬
rer. C’est ainsi que Bruguière transporta les
Ambrettes des Hélices dans son g. Bulime ;
g. qui n’est guère préférable à celui de Linné;
mais qui a l’avantage de mettre les espèces
dans d’autres rapports. Draparnaud, natura¬
liste judicieux, fut un des premiers qui senti¬
rent l’importance des changements que Bru¬
guière, Cuvier et Lamarck proposaient dans
la classification de Linné. Il s’associa à ces
réformateurs en ce qui concerne les Mollus¬
ques terrestres et fluviatiles de France,
et créa pour eux plusieurs genres utiles ,
AM B
AM B
parmi lesquels nous comptons celui qui nous
occupe. M. de Roissy, dansleBufTon de Son-
nini , fut l’un des premiers qui adoptèrent
le g. de Draparnaud. Lamarck sentit aussi
la nécessité de séparer les Ambrettes des
Bulimes ; et ayant vu une grande espèce
des Antilles fort singulière par la grandeur
et la forme de l’ouverture de la coquille , il
proposa pour elle , dans le tome vi des An¬
nales du Muséum, un genre particulier, au¬
quel il donna, jusqu’à la publication de son
dernier ouvrage , le nom d’Amphibulime.
Lamarck maintint dans ses divers travaux
son g. Amphibulime; mais il reconnut en¬
fin qu’il faisait un double emploi avec ce¬
lui de Draparnaud, et finit par admettre le
g. Ambrctte dans son histoire des Animaux
sans vertèbres. On trouve ce g. dans la fa¬
mille des Colimacées, à la fin des Colima-
cées à 4 tubercules. M. de Férussac, en cher¬
chant à rendre au g. Hélice toute l’étendue
que lui avait donnée Linné, se trouva dans
l’obligation de sous-diviser le g. unique qu’il
admettait pour les coquilles terrestres, en
un grand nombre de s. -g. auxquels il im¬
pose des noms particuliers, ayant tous deux
des racines communes. Pour lui le g. Am¬
bre ttc devient son sous-genre Cochlohydre,
placé comme groupe transitoire entre la sec¬
tion des Hélico'ides et celle des Cochloides;
mais au commencement de ces dernières.
Cet arrangement de M. de Férussac ne pou¬
vait être admis ; il entraînait de trop grands
changements dans la classification; et M. de.
Blainville, dans son Traité de Malacologie,
aussi bien que M. Cuvier, dans la 2me édit,
du Piègne animal , ont conservé le g. Am-
brette de Draparnaud.
M. de Férussac avait un motif assez légi¬
time en apparence pour justifier l’adjonc¬
tion des Ambrettes aux Hélices. L’animal des
Ambrettes a les mêmes caractères extérieurs
que les Hélices ; il respire l’air en nature;
il a une coquille spirale allongée; il porte
sur sa tête 4 tentacules dont les 2 plus grands
sont oculés au sommet. Il fallait savoir si , à
l’intérieur, l’organisation entière était con¬
forme à celle des Hélices ; c’était le seul
moyen de décider enfin si le g. qui nous
occupe devait être maintenu dans une bonne
méthode, ou s’il devait rentrer, soit dans les
Hélices, soit dans les Bulimes. Pour arriver
à la solution de la question, nous avons fait
l’anatomie de l’espèce qui vit sur les bords
de la Seine, cl voici ce que nous avons ob¬
servé :
Les organes de la digestion , sont consti¬
tués comme dans les Hélices. Lorsque nous
traiterons de ce dernier g. , nous donnerons
des détails étendus sur sa structure organi¬
que ; ici nous voulons seulement signaler
les différences. Dans la bouche de l’Am-
brette , on trouve une plaque dentaire qui
n’est point pectinée comme celle des Hélices.
Son bord libre, coupé en croissant, estsimple
et tranchant. Un œsophage assez long pénè¬
tre dans un estomac fusiforme, ridé, ne se
terminant pas comme dans les Hélices, en un
cul-de-sac considérable, mais se terminant,
au contraire, d’une manière insensible en un
intestin grêle dont les circonvolutions peu
nombreuses se développent dans le foie et
dans l’ovaire. Cet intestin remonte ensuite,
et se dirige le long du bord supérieur de la
cavité respiratrice, pour se terminer à droite
dans l’angle supérieur du manteau. Dans la
bouche aboutissent les canaux salivaires. Les
glandes qui donnent naissance à ces canaux
ne sont point aplaties et, en quelque sorte,
disséminées à la partie de l’estomac , comme
cela a lieu dans les Hélices. Elles constituent
chez l’animal qui nous occupe, de petites
glandes allongées et situées de chaque côté
de l’estomac. Le foie est considérable ; il se
partage en 2 lobes principaux de chacun des¬
quels naît un vaisseau biliaire principal qui
vient pénétrer dans l’estomac avant la nais¬
sance de l’intestin. — Si l’on corqpare ce qui
précède avec ce qui est connu des Hélices ,
on verra que , sous le rapport des orga¬
nes de la digestion , les Ambrettes en dif¬
fèrent très peu ; il en est de même à l’égard
des organes de la circulation et de la res¬
piration. Il en est de même encore de
l’appareil nerveux, quant à sa distribu¬
tion. Les principales différences entre les
Ambrettes et les Hélices se manifestent
principalement dans les organes de la géné¬
ration. On sait, depuis le travail de Cu¬
vier, combien ces organes sont compliqués
dans les Hélices. Dans les Ambrettes, ils
sont beaucoup plus simples; leurs diverses
parties sontaussi très nettement distinguées,
de sorte que l’on reconnaît facilement celles
qui appartiennent à l’un et l’autre sexe. I es
organes mâles consistent en un testicule
344
AMB
AMB
complètement détaché de la masse commune.
Ce testicule est une glande oblongue, du
sommet de laquelle naît un canal déférent,
très grêle, qui descend jusque vers la hase
delà gaîne de la verge, remonte jusqu’à
son sommet , pour pénétrer dans cette
gaine; il est fortement tortillé sur lui-même,
et va directement aboutir au sommet de la
verge qui est courte, conique, et diffère en¬
tièrement de ce long appendice que l’on ob¬
serve dans les Hélices et dans les Bulimes.
Les organes femelles consistent en un
ovaire situé dans les derniers tours de la
sphère de la coquille. De cet ovaire part un
premier oviducte mince et fortement con¬
tourné sur lui-même. Cet oviducte se rend
à l’extrémité inférieure d’une matrice irré¬
gulièrement boursouflée, et remplie d’une
abondante mucosité. Cette matrice se ter¬
mine en un col étroit , recourbé sur lui-
même et qui vient s’implanter sur la partie
latérale et supérieure d’un canal auquel les
anatomistes donnent le nom de vagin. Ce
vagin est allongé, cylindrique ; ses parois
sont assez épaisses et son extrémité posté¬
rieure se prolonge en un long col qui se ter¬
mine par une petite vésicule arrondie. La
gaîne de la verge et l’extrémité du vagin se
réunissent à leur extrémité inférieure, et se
terminent, au-dessous du tentacule droit, en
une ouverture divisée en deux par un épe¬
ron. Comme on le voit, les organes de la gé¬
nération dans les Ambrettes sont réduits à
une grande simplicité qui permet une ex¬
plication facile de l’usage de chacune de
leurs parties. Dans un Mémoire que nous
avons publié en 1831, dans les -Annales des
Sc. Nat. , nous avons insisté sur l’usage
présumé de cette vésicule singulière , à la¬
quelle nous avons proposé de donner le nom
de vésicule copulatrice. Il est évident que
cette vésicule appartient aux organes fe¬
melles; et, trouvant la longueur de son col
en proportion avec celle de la verge , nous
avons pensé qu’elle avait pour usage de re¬
cevoir la liqueur fécondante , et de la con¬
server jusqu’au moment où les œufs, passant
devant son entrée, recevaient leur féconda¬
tion. Cette explication nous paraît aujour¬
d’hui plus spécieuse que juste ; car les œufs
des mollusques, lorsqu’ils arrivent à ce
point de l’ovaire où s’insère le col de cette
vésicule , sont revêtus d’une enveloppe tes—
tacée , quelquefois très dure, et probable¬
ment imperméable. Ce mode de fécondation
ne pourrait d’ailleurs s’appliquera ceux des
Mollusques terrestres et fl u via til es qui sont
vivipares, et dans l’ovaire desquels les pe¬
tits ont déjà un assez grand développe -
ment.Ils étaient donc fécondés avant de pas¬
ser devant l’ouverture de la vésicule. On ne
peut mettre en doute, actuellement, l’usage
de la glande à laquelle Cuvier a donné, dans
les Hélices, le nom de testicule; car, dans les
Ambrettes, le canal qui en sort, au lieu de se
lier intimement à la matrice, en reste con¬
stamment séparé, et va se rendre directe-
tement au sommet de la verge.
Il résulte des faits anatomiques que nous
venons d’exposer, que le g. Ambretle se
distingue nettement de celui des Hélices
par la disposition des organes de la généra¬
tion. Nous verrons plus tard qu’il diffère
aussi sous ce rapport des Bulimes et des Mail¬
lots.
C est ainsi que se trouve justifié, par nos
recherches anatomiques, un genre créé de¬
puis long-temps par Draparnaud , et dont
on avait plus d’une fois contesté la valeur
zoologique.
Caractères génériques : — Animal gas-
téropode pulmobranche, ovale allongé, pau-
cispiré, portant sur la tête deux paires de
tentacules ; les infér. très courts ; les supé¬
rieurs oculés au sommet; pied large, à bords
minces; organes de la génération sans vési¬
cule multifide, et le canal déférent aboutis¬
sant au sommet de la verge. Dent linguale
simple, taillée en croissant. (Les autres ca¬
ractères organiques comme dans les Hélices.)
Coquille ovale, oblongue, très mince,
transparente, à spire courte, ayant l’ouver¬
ture très grande , entière et ovalaire. Colu-
melle simple, très mince, arquée dans sa
longueur; bord droit, mince et tranchant,
non réfléchi en dehors.
On ne connaît jusqu’à présent qu’un petit
nombre d’espèces de ce genre. Toutes vivent
dans les lieux humides , au bord des ruis¬
seaux ou des rivières, sur les plantes aqua¬
tiques dont elles se nourrissent; elles ne peu¬
vent, comme les Hélices, vivre dans les lieux
secs. L’animal ressemble beaucoup à ce¬
lui des Hélices, et il a des mœurs analogues.
Comme on le trouve toujours au bord de
l’eau, on a pensé qu’il pouvait vivre aussi dans
AMB
l'eau , d’où le nom d’Amphibie , sous lequel
il a d’abord été connu. L’animal contracté
remplit ordinairement sa coquille, mais il
ne peut s’y enfoncer profondément comme
le font la plupart des Hélices. Les espèces se
distribuent aussi bien dans les climats chauds
que dans ceux qui sont tempérés. Parmi
celles des pays chauds, on remarque parti¬
culièrement la plus grande du genre, dont
la forme singulière a déterminé Lamarck
à proposer pour elle le g. Amphibulime ,
qu’il a depuis abandonné. M. de Férussac,
dans son Histoire des Mollusques terrestres ,
croit que notre esp., commune dans pres¬
que toute l’Europe, se trouve de même en
Afrique et dans presque toutes les îles de la
Polynésie ; mais nous pensons que cette opi¬
nion a besoin d’un nouvel examen.
Les Ambrettes, connues aujourd’hui à
l’état fossile , ne se rencontrent que dans les
terrains les plus modernes, connus des géo¬
logues sous le nom de travertins. On en ren¬
contre aussi dans les dépôts sableux des
bords du Rhin , auxquels les géologues alle¬
mands ont donné le nom de Loës. Ces es¬
pèces fossiles sont analogues à celles qui vi¬
vent encore en Europe. (Desii.)
* AMBRIN A, Spach.; Roubieva, Moq. ( am -
bar , ris, ambre gris; allusion à l’odeur de
ces végétaux), bot. pii. — G. de la famille des
Chénopodées, voisin des Blitum , et offrant
les caract. suivants (Spach, Suites à Buffon,
Plant, phan., t. v, p. 295): Fleurs poly¬
games - monoïques , non bractéolées. Cal.
5-parti; segments carénés, non appen-
diculés après la floraison. Etam. 5, in¬
sérées au réceptacle; anth. didymes. Style
nul ou très court; stigmates 3 ou 4. Péri¬
carpe membranacé, indéhiscent, un peu
comprimé, obovale, recouvert par le calice
devenu pentagone et crustacé ; graine in¬
adhérente, verticale, subréniforme , péri-
spermée ; test crustacé ; embryon périphéri¬
que, à radicule descendante. — Herbes an¬
nuelles ou vivaces, pubescentes , parsemées
de points résineux; feuilles sessiles ou sub-
sessiles , alternes, pennatifides ou sinuées;
fleurs glomérulées ; glomérules sessiles aux
aisselles , ou agrégés en épis soit aphylles,
soit feuillés. — Ce g. est fondé sur le Ciieno-
podiurn ambrosioides L. (vulgairement Thé
ou Ambrosie du Mexique) et quelques esp.
voisines , toutes indigènes d’Amérique. Ces
AMB 345
plantes sont aromatiques , toniques et sti¬
mulantes. (Sp.)
AMBROSIA ( àfxSpofftoç , immortel; qui
donne l’immortalité), bot. ph. — Tourne-
fort a appliqué ce nom à des plantes dont
les feuilles répandent, quand on les froisse,
une odeur forte et agréable. Elles ont pour
caract. déporter, sur le même individu, des
capitules femelles placés à la base des épis
composés de fleurs mâles; ceux-ci sont plu-
rillores, à involucre formé d’une seule sé¬
rie d’écailles presque toutes réunies en une
sorte de cupule; le réceptacle manque de
paillettes; le tube de la corolle, qui est court,
porte des étamines qui ne lui adhèrent
point. Les capitules femelles sont 1-flores,
agrégés , entourés par un involucre commun
et munis de bractéoles ; la corolle est nulle ;
les rameaux du style allongés dépassent le
col de l’involucelle. Le fruit ovale s’accroît
dans cet involucelle qui persiste, s’enroule
en dedans et se termine souvent par des
sortes de dents ou de cornes résistantes. —
Les Ambrosia , herbes ou sous-arbrisseaux
que l’on rencontre dans les 2 continents ,
sont munis de feuilles constamment oppo¬
sées à la base et alternes vers le sommet,
pinnatifides , lobées ou entières. (J. D.)
AMBROSIACÉES. bot. pu. — Petite fa¬
mille, proposée par Richard père, pour ren¬
fermer les g. Ambrosia , Xanthium , Fran-
seria et lva, qu’il regardait comme devant
être séparés des Synanthérées.Mais Cassini,
sous le même nom , et M. De Candolle, sous
celui d’Ambrosiées, en font une tribu de
cette grande famille, en en séparant toute¬
fois le g. Iva , devenu le type d’une autre
tribu. V. Ivées. (C. L.)
AMBROSIE BU MEXIQUE, bot. ph. —
Nom vulgaire de YAmbrina ambrosioides ou
Chenopodium ambrosioides. (Sp.)
AMBROSIÉES ( à[xSpo<rcoç , immortel).
bot. ph. — Les Ambrosiées sont des plantes
appartenant à la famille des Composées ;
elles ont le caract. remarquable , pour la
classe à laquelle elles appartiennent, d’of¬
frir des fleurs constamment uni-sexuées ; les
mâles ou les femelles portées sur des indivi¬
dus distincts (dioïques), ou, sur un même
pied, des capitules renfermant des fleurs de
sexes différents (Ilétérocéphales), ou bien en¬
core des capitules composés seulement de
fleurs des 2 sexes. L’aigrette que surmonte le
22*
T. i.
346
AMB
fruit n’est jamais formée de soies. L. C. Ri¬
chard, en établissant sa famille des Ambro-
siacées, y comprenait les g. Ambrosia , Xan-
t hium, Fronseria et Iva , qu’il avait cru de¬
voir séparer des Corymbifères pour en for¬
mer une famille distincte , réunie depuis
par la généralité des botanistes et seulement
comme tribu , à la famille d’où Richard l’a¬
vait retirée. (J. D.)
AMBROSINIE. Ambrosinia ( Ambro sinus ,
frères, botanistes bolonais du xvnme siècle).
bot. ph. — G. très singulier de la famille des
Aroïdées, établi en 1763 par Rassi , direc¬
teur du jardin botanique de Bologne, et
adopté par tous les autres botanistes. Ce g.
forme, avec le Cryplocoryne de Fischer, une
petite tribu, celle des Ambrosiniées. En voici
les caract. : Fleurs unisexuées et nues, réu¬
nies dans une petite spathe roulée, presque
close , terminée par une longue pointe à son
sommet. Cette spathe est comme partagée en
deux loges par le spadice , qui est plane et
sous la forme d’une cloison membraneuse,
adhérente des deux côtés avec la face in¬
terne de la spathe. L’une de ces loges, plus
grande, contient, à sa base, une seule fleur
femelle , qui est sessile , composée d’un
ovaire globuleux et déprimé, à une seule
loge contenant un très grand nombre d’o¬
vules dressés , appliqués sur un large tro-
phosperme saillant, occupant tout le fond
de la loge. Le style est court, terminé par
un stigmate discoïde, épais, un peu dépri¬
mé à son centre. Les étamines ou fleurs mâ¬
les sont placées dans l’autre compartiment.
Elles sont au nombre de huit, disposées sur
deux rangées longitudinales, appliquées sur
un renflement particulier de la cloison. Cha¬
cune d’elles se compose d’une anthère à deux
loges placées transversalement. Ces deux lo¬
ges, qui s’ouvrent par un sillon transversal,
à cause de la position des anthères, mais
réellement longitudinales , sont un peu écar¬
tées à leur base, mais confluentes et con¬
fondues à leur sommet. Le fruit est sec, et
contient un grand nombre de graines striées.
Ce g. se compose d’une seule esp., Y Ambro¬
sinia Bassii, qui croît en Calabre et en Si¬
cile, où j’ai eu occasion de l’observer vivante.
C’est une petite plante vivace, à racine tu¬
béreuse et charnue, de laquelle s’élèvent
ordinairement deux feuilles longuement pé-
tiolées, ovales et ondulées, entre lesquelles
AME
naît la hampe, qui se termine par Jaspa-
the. (A. R.)
*AMBROSIMÉES. bot. ph. — L’une des
tribus établies par M. Schott ( Melethemata ,
19) dans la famille des Aroïdées, et qui se
compose des deux g. Ambrosinia et Cryplo¬
coryne. V. AROÏDÉES. (A. R.)
*AMBULACRES. Ambulacra ( Ambula-
crum , allée d’arbres, galerie), zool. — Dé¬
nomination imposée aux mamelons multi-
sériés, d’où sortent, chez les oursins, les
tentacules ou piquants qui leur servent d’or¬
ganes préhenseurs ou locomoteurs. V, Our¬
sin. (C. d’O.)
*AMBULAT0RIA ( Ambulatorius , ambu¬
latoire). ins. — Nom donné par M.Westwood
aune section de l’ordre des Orthoptères, en
considération des pattes qui sont toutes
ambulatoires. Cette section ne renferme que
la famille des Phasmiens ou Phasmides de
Latrcille. V. ce mot. (Rl.)
AMBBLIA. bot. ph. — G. formé par La¬
ma rck (. Encyc . méthod .) sur une plante aqua¬
tique que les Indiens nomment Manganari,
caractérisé par l’auteur seulement d’après
un dessin et une description incomplète de
Rheede (. Malab . 10, p. If, t. 6). Ce g. qu’il
plaçait dans la Tétrandrie monogynie de
Linné, a été passé sous silence par tous les
auteurs systématiques. (C. L.)
*AMÉDÉE. Amedea (nom d’homme), ins.
— G. de l’ordre des Diptères, établi par
M. Robineau-Desvoidy dans sa tribu des
Entomobies , famille des Myodaires, et qu’il
caractérise ainsi : 2œe art. antennaire pres¬
que delà longueur du 3me; chètetomenteux
à la loupe; tous les caract. du g. Macquar -
lie , mais épistome saillant. — Ce g. n’est
fondé que sur une seule esp. nommée par
l’auteur A. scutellaris , et trouvée à La Ro¬
chelle par M. Amédée de St-Fargeau fils.
(D.)
AMEIVA (Nom vulg. brésilien), rept. —
G. de la famille des Lézards lacertiens ou
autosaures, établi par Cuvier, et auquel
MM. Duméril etBibron [Erpétologie ouHist .
nai. des Reptiles ) assignent les caractères
suivants: Langue à base engainante, lon¬
gue, divisée à son extrémité en deux filets
grêles, lisses; à papilles squamiformes, rhom-
boidales , imbriquées. Palais denté ou non
denté. Dents intermaxillaires petites, coni¬
ques, simples. Dents maxillaires comprimées;
AME
AME
les antérieures pointues , les suivantes tri-
cuspides. Narines ovales , obliques , percées
dans la seule naso-rostrale , ou dans celte
plaque et la naso-frénale. Des paupières. Une
membrane tympanale distincte , tendue un
peu en dedans du trou de l'oreille. Sous le
cou 2 ou 3 plis transversaux, non scutellés
sur leurs bords. Plaques ventrales quadran-
gulaires, lisses, en quinconce. Des pores fé¬
moraux; de grandes plaques élargies sous
les jambes. Pattes terminées chacune par
■i doigts légèrement comprimés, non caré¬
nés en dessus ; ceux de derrière ayant leur
bord in terne tuberculeux. Queue cyclo-tétra-
gone. — Ces caractères distinguent suffisam¬
ment les Ameivas des Aporomèrcs, des Sau-
ve-gardes, des Centropyx, des Cnémidopho-
res, des Dicrodontes et des Acrantes. Comme
un assez grand nombre de Mammifères et
d’Oiseaux, les Ameivas présentent, pendant
leur jeune âge, une livrée consistant en un
nombre variable de raies ou de bandes lon¬
gitudinales qui s’oblitèrent et disparaissent
sur les individus adultes. Les esp. de ce g.
de Reptiles, au nombre de 6, recherchent
pour la plupart les lieux arides, de préfé¬
rence au voisinage des eaux. Elles vivent
de vers, d’insectes, de petits mollusques
terrestres et même d’herbes , et habitent les
Antilles , le Brésil et la Guyane. (C. d’O.)
AMELANCHIER , Médik. ; Pelromeles ,
Jacq. fils, bot, pii. — G. delà famille desPo-
macées, offrant les caract. suivants ( Spach ,
Suites à Buff. , Plant, phan. , If, p. 82):
Tube calicinal semi-supère, turbiné; limbe
à 5 lanières persistantes, redressées après la
floraison. Pétales 5, dressés ou étalés, al¬
longés. Ovaire adhérent, cotonneux au som¬
met, 5-loculaire ; loges 2-ovulées , incom¬
plètement 2-loculaires par le renflement de
la suture postérieure; styles 5, libres ou
plus ou moins soudés par la base. Piridion
subquinquéloculaire, ombiliqué au sommet;
endocarpe cartilagineux. — Arbres ou ar¬
brisseaux; feuilles non persistantes, dente¬
lées; fleurs blanches, disposées en grappes
simples; pédicelles allongés; bractées lan-
céolées-subulées, scarieuses, laineuses, ca¬
duques de même que les stipules. — Ce g.
appartient aux régions soit froides, soit
tempérées de l’hémisphère septentrional;
on en connaît cinq ou six espèces ; elles
se cultivent comme arbrisseaux d’orne-
347
ment, et leurs fruits sont mangeables. (Sp.)
* AMELES ( àp.sl-nq , négligent), ins. —
Le docteur Burmeistcr applique ce nom à
une div. du grand g. Manlis , dans laquelle
il comprend 4 esp. dont le prothorax est
court, n’ayant que la longueur du mésotho¬
rax et du métathorax réunis. (Bl.)
* AMELETIA, DC. ( ocuAtîto- , négligé).
bot. ph. — G. de la famille des Lythracéesou
Lythrariées, tribu des Salicariées, DC., voi¬
sin des Peplis et des Arnmannia. M. De Can-
dolle ( Prodr . , m, p. 76) en expose ainsi
les caractères : Cal. campanulé - tubuleux ,
terminé en 4 lobes dressés, ovales, poin¬
tus, connivents , alternes , chacun avec une
denticule. Cor. nulle. Étam. 4, insérées
au tube calicinal. Ovaire ovoïde ; style fili¬
forme; stigm. capitellé. Caps, finalement 1-
loculaire, polysperme , 2-valve. — Herbe à
feuilles opposées, très entières; épis axil¬
laires, sessiles, bractéolés; fleurs petites,
3-bractéolées à la base; l’une des bradées
plus grande , inférieure. — Ce g. est fondé
sur le Peplis indica Willd.; on ne connaît que
cette seule espèce. (Sp.)
ATI ELLA O U. bot. pii. — Nom vulgaire
d’une variété d’Olivier dans le midi de la
France. (C. d’O.)
* AMELLÉES. Amellece {Amellus , fleur
chantée par Virgile), bot. pii. — Division de
la s.-tribu des Astérinées, famille des Com¬
posées : établie pour quelques g. de plantes
appartenant à ce groupe, et caractérisée par
des capitules rayonnés hétérogames ou rare¬
ment dioïques, dont le réceptacle ed dé¬
pourvu de paillettes. (J. D.)
AMELLIÉ. bot. pii. — Nom vulgaire de
l’Amandier dans le ci-devant Languedoc.
(C. D’O.)
* AMELLOIDEES. Amelloidæ ( Amellus
[V. ce mot]; eïêoç, forme), bot. pii. — Sub¬
division des Amellées, établie par M. Lessing
et à laquelle M. De Candolle a substitué le
nom de Euamellées. (J. D.)
AMELLUS (Nom employé par Virgile
pour désigner une plante , qu’on croit ap¬
partenir à la famille des Composées), bot.
pii. — Cassini a réservé ce nom pour des plan¬
tes de la tribu des Astérées , qui ont pour
caractères : Capitules multillores , souvent
hétérogames ; fleurs du rayon ligulées ,
uni-sériées ; femelles fertiles ; celles du
disque hermaphrodites, tubuleuses, 5-
348
AME
AME
dentées, rarement homogames , discoïdes.
Récept. subconique, couvert de paillettes
réunies entre les fleurs. Invol. formé de plu¬
sieurs rangées d’écailles imbriquées, raides,
acuminées, et dont les internes se changent
peu à peu en paillettes. Fruits cunéiformes,
comprimés; ceux du rayon subtétragones
et scabres, ceux du disque lisses, denticulés
au sommet; les 1ers terminés par une ai¬
grette 1-sériée, à paillettes courtes; les se¬
conds, par une aigrette double, dont la série
externe est semblable à celle des fruits du
rayon , tandis que l’interne se compose de
4 soies raides. — Les Amellus sont des ar¬
brisseaux ou des herbes originaires du Cap.
Les feuilles infér. sont opposées , les supér.
alternes, oblongues, très entières ou denti-
culées, blanchâtres ou couvertes de petits
poils raides. Les pédoncules terminaux, mu¬
nis de squamules, portent un seul capi¬
tule , à rayon bleu et à disque jaune. On
connaît aujourd’hui une douzaine d’esp. de
ce g.; toutes originaires de l’Afrique aus¬
trale. (J. D.)
*AMEÎ\TIE. Amenia ( ?amœnus , charmant).
ins. — G. de l’ordre des Diptères, établi par
M.Robineau-Desvoidy dans la tribu desMus-
cides , et auquel il donne pour caract. : Ant.
distantes, ne descendant pas jusqu’à l’épis-
tome. Front et face larges, bombés; faciaux
à peine ciliés; épistome un peu saillant;
trompe en grande partie solide; corps épais,
subarrondi, à teintes d’un vert métallique,
orné de points argentés; cellule ouverte
avant le sommet de l’aile et ayant sa ner¬
vure transverse droite. — Ce g., très voisin
des Chrysomyes du même auteur, ne ren¬
ferme que 2 esp. qui sont, suivant lui , les
plus belles muscides connues : ce sont les
Musca leonina Fab., imperialisR.L )., toutes
deux de la Nouvelle-Hollande. (D.)
AMENTACÉES. bot. ph. — Un grand
groupe de plantes ligneuses, à fleurs apétales
et diclines, dont les mâles sont réunies en
chatons [Amenia), avait formé la famille
ainsi nommée par Jussieu; mais, malgré leurs
rapports évidents, elles ne présentaient en
commun que les caract. précédents, et, du
reste, beaucoup de différences qu’on est
accoutumé à considérer comme d’une va¬
leur ordinale. Une lre section même s’en
séparait par ses fleurs hermaphrodites et
non amentacées; elle a dû en être éloignée
et a formé la famille des Celtidées ou
Ulmacées. [V. ce mot.) Les autres g. ont
été distribués en plusieurs familles dis¬
tinctes etgénéralementadmises aujourd’hui,
d’après la considération de leur fruit libre
ou adhérent, indéhiscent ou bivalve, 1-locu-
laire ou multiloculaire, à loges 1-spermes
ou polyspermes ; de leurs graines pendantes
ou dressées; de leur embryon muni ou plus
rarement dépourvu de périsperme , horno-
trope ou antitrope. D’une autre part, on a
dû rapprocher de ces familles celle du
noyer, dont l’inflorescence et les autres
caract. indiquaient sa place plutôt là que
parmi les Térébinthacées, où il avait été pri¬
mitivement classé. V. Balsamifluées, Bétu-
linées, Cupulifères, Juglandacées, Myrica-
cées , Platanées , Salicinées. (Ad. J.)
* AMENTALES. bot. ph. — Groupe ou
alliance créée par M. Lindley pour les
Amentacées à pistil formé par la reunion
de 2 ou plusieurs carpelles. Il comprend les
familles des Cupulifères ou Corylacées , des
Bétulacèes avec une nouvelle qu’il établit
sous le nom de Scépacëes. (Ad. J.)
*AMERHINTUS (aprç, faucille; ph, voç, nez ;
C. Amerhis). ins. — G. de Coléoptères tétra-
mères, famille des Curculionites , div. des
Cholides, établi par Sahlberg et adopté par
Schœnherr, qui le caractérise ainsi : Ant.
médiocres, presque minces; funicule de 7
articles; les deux 1ers presque obconiques;
le 1er plus long, les autres courts, tronqués
au sommet, s’élargissant peu à peu jusqu’au
dernier, qui est séparé de la massue; celle-ci
oblongue, ovale, pointue. Rostre de longueur
moyenne, infléchi, robuste, cylindrique,
médiocrement arqué. Yeux ovales, peu sail¬
lants. Prothorax transverse, légèrement bi-
sinué à la base, arrondi sur les côtés, très
rétréci antérieurement, convexe en dessus.
Ecusson oblong, un peu saillant. Elylres al¬
longées , subcylindriques , très convexes, un
peu étroites postérieurement, impression¬
nées transversalement à la base, avec leur
extrémité obtuse et arrondie. Pattes fortes;
cuisses renflées, dentées; jambes compri¬
mées, un peu arquées ; tarses élargis, spon¬
gieux en dessous. — Ce g. a pour type une
esp. du Brésil , décrite et figurée par Kirby
souslenomde Rhynchænus Dufresnii [Trans.
Soc. Linn. de Londres, tom. xii, p. 433,
n° 73, tab. 12, fig. 10). Il répond à celui
AME
AME
349
d’^mer/u'i deGerrnar, adopté parM. Dejean
{Calai., 3me édit.) , qui en mentionne 6 esp.,
toutes du Brésil. (D.)
AMEIUHS (ajuLvj , faucille ; ptv , nez; dans
ce g. le rostre a la forme d’une auci lie). ins.
— G. de l’ordre des Coléoptères télramères,
famille des Curculioniles , établi par Ger¬
mai-, dont le nom avait été d’abord adopté
par Sehœnherr, qui, dans sa Monographie
de cette famille, l’a remplacé par celui d ' A-
merhinus de Sahlberg, comme étant sans
doute plus ancien. Cependant M. Dejean n’a
pas adopté ce changement ( Calai., 3me édit.);
il a conservé le nom d ’Arnerhis, et cité celui
d ’Arnerhinus comme synonyme. V. ce der¬
nier mot. (D.)
* AM ÉRIC A I\ES. Americanœ. araciin„ —
Ce nom est employé par M. Walckenaer pour
désigner plusieurs petites divisions dans le
g. Altm. V. ce mot. (Fï. L.)
AMERIMNUM, P. Brown ( à^sptavoç, qui
ne cause pas de souci; c’est-à-dire inno¬
cent). bot. pn. — Genre de la famille des
Légumineuses; sous -ordre des Papilio-
nacées , tribu des Dalbergiées , Brown.
M. Kunth ( Uumb. et Bonpl. Nov. Gen. et
Spec.,\o\.G, p. 389) lui assigne les caract.
suivants : Cal. campanhlé, bilabié ; lèvre
supér. bilobée ; lèvre infér. trilobée, à lobe
moyen plus long et concave. Cor. papilio-
nacée. Etendard très étalé. Étam. 10, mo-
nadelphes; gaine fendue en dessus; anthè¬
res suborbîculaires, didymes, continues au
filet. Ovaire stipité, subquadri-ovulé. Stigm.
obtus. Légume stipité, lancéolé, oblong ,
comprimé, acuminé aux 2 bouts, uni-locu-
laire , 1-4 -sperme, bivalve. Graines apéris-
permées ; radicule courbée. — Arbrisseaux.
Feuilles simples ; pétiole articulé. Grappes
solitaires ou fasciculées , axillaires ou laté¬
rales. Pédicelles uni-bractéolés à la base,
bi-bractéolés au sommet. Fleurs blanches,
uni-latérales/ Ce g., dont on connaît 2 esp.,
appartient à l’Amérique équatoriale. A
l’exemple de Swartz, plusieurs auteurs y
réunissent le g. Brya. (Sp.)
AMERIS. ins. V. Amerris.
*AMETABOLA (Sc{j.£t<xGo1oç, sans change¬
ment; sans métamorphose), ins. — Dénomi¬
nation donnée par Leach et adoptée par quel-
quesentomol., entr’autrespar le docteur Bur-
meistcr, qui tous comprennent parla les In¬
sectes qui ne subissent pas de métamorphose
complète, mais seulement des changements
de peau successifs; tels sont les Hémiptères,
auxquels Burmeister réunit encore une par¬
tie des insectes parasites; les Orthoptères ,
auxquels le même auteur joint l’autre partie
de ces mêmes Insectes ; et, enfin, les Névro-
plères; ces derniers, ont, depuis, reçu le
nom d’HEMIMETABOLA. (Bl.)
AMÉTAMORPHOSES (x priv. ; ye-a-
y.opcpœcn;, métamorphose), an. art. — Plu¬
sieurs zoologistes comprennent sous cette
dénomination les animaux articulés qui ne
subissent point de métamorphoses, tels que
les Crustacés, les Arachnides, etc. (Bl.)
*AMÉTHYSE. Amethysa{y.y.iQ varoç, amé¬
thyste ; allusion à la couleur de l’insecte).
ins. — G. de l’ordre des Diptères, div. des
Brachocères, suhdiv. des Dichœtes, famille
des Athéricères, tribu des Muscides, section
des Acalyptères, sous-tribu des Orlalidées,
établi par M. Macquart et ayant pour ca¬
ract. : Face plane; épistome saillant; 3e ar¬
ticle des antennes oblong , peu allongé ;
yeux arrondis; lre cellule postér. des ailes
un peu rétrécie à l’extrémité. Ce g. ne con¬
tient qu’une seule esp.., VA. fasciata , qui se
trouve au Cap de Bonne-Espérance. (D.)
AMÉTHYSTE (^u/Qocttoç., qui n’est pas
ivre), min. — Les anciens donnaient ce nom
à certaines pierres , dans lesquelles le rouge
du vin ne se montrait que faiblement, étant
tempéré par un mélange de violet. Dans le
langage vulgaire, il désigne aujourd’hui la
variété violette de Quartz hyalin , quand il
est employé seul, et le Corindon violet,
quand on y joint l’épithète d’orientale. L’A¬
méthyste ordinaire est assez estimée dans le
commerce, lorsqu’elle est d’une belle cou¬
leur; mais il est rare que la teinte violette
s’étende uniformément dans la pierre. Elle
se distingue aisément de l’Améthyste orien¬
tale, qui est une variété de Corindon, par
sa dureté et sa densité qui sont beaucoup
plus faibles. (Del.)
AMÉTHYSTE. (<W0v<rroç, améthyste).
zool. — Esp. du genre Oiseau-mouche. —
On a également donné ce nom à un Serpent
du g. Python. V~. ce mot, ( C. n’O.)
AMETHYSTE A , L. ( àyJOwroç , amé¬
thyste; allusion à la couleur), bot. pii.
— G. de la famille des Labiées, tribu des
Ajugoïdées de Bentham. Cet auteur (. Monogr .
Labiat. p. 657 ) en donne les caract. suivants ;
350
AMI
AMI
Cal. subglobuleux, campanulé, dressé, à 5
dents égales. Cor. à tube plus court que le
calice; limbe décliné , à 4 lobes supér. courts,
presque égaux, et à un 6me plus grand,
infér. Étam. 4 : les 2 supér. rudimentaires,
filiformes; les 2 infér. ascendantes, saillant
tes entre les 2 lobes supér. de la corolle ;
anth. à 2 bourses presque confluentes et fi¬
nalement divariquées. Style divisé au som¬
met en 2 courtes branches presque isomè¬
tres. Nucules réticulées. — Herbe annuelle,
rameuse, glabre; feuilles pétiolées, 3 - ou
5-parties : les florales plus petites ; les der¬
nières minimes; cymes pédonculées, lâ¬
ches, paniculées, garnies de bractées mi¬
nimes; cal. bleuâtre; cor. bleue. — VA.
cœruleu L., est la seule esp. connue; cette
plante, commune dans toute l’Asie moyenne*
se cultive dans les parterres. (Sp.)
* AMHEKSTIE. Amherslia , Wall. (Lord
Amherst, ambassadeur en Chine). bot. pu.
— G. de la famille des Légumineuses, s.-or¬
dre des Césalpiniées, tribu des Geoffroyées*
I)C. — Wallich {Plant. Asiat. vol. 1, p. 1)
expose ainsi les caractères de ce genre :
Cal. dibractéolé, coloré; tube long, cylin¬
drique; limbe 4-parti, à lobes étalés. Pé¬
tales 5, inégaux: les 2 infér. petits, subu-
lés ; les 2 latéraux cunéiformes, divariqués;
le supér. très grand , redressé , obcordi-
forme, onguiculé. Etam. tO, toutes fertiles,
insérées à la gorge du calice : l’un des filets
libre; les 9 autres soudés inférieurement en
gaine, alternativement très longs et très
courts. Ovaire stipité, falciforme, 4-6-ovu-
lé;stipeadné au tube calicinal ; style fili¬
forme; stigm. petit, convexe. Légume sti¬
pité, plan, oblong, oligosperme, acuminé.
— L’unique esp. de ce g. est l’une des plus
magnifiques productions végétales que l’on
connaisse ; c’est un arbre trouvé par Wal¬
lich dans le pays des Birmans. L’inflores¬
cence forme des grappes axillaires , pyrami¬
dales, pendantes, et atteignant jusqu’à 3
pieds de longueur, sur 1 pied i/2 de diamè¬
tre à la base. Chaque fleur est de la lon¬
gueur de la main, sur 2 pouces de large; les
pédoncules, les bractées, les calices et les
pétales, sont colorés de l’écarlate le plus
brillant. Le nom birman de cet arbre est
Thoka. (Sp.)
AMIA. poiss. — V. Amie.
AMIANTE (àpiavToç , qui n’est pas altéré
par le feu; Amiante), min. — Variété, en fila¬
ments flexibles, des minéraux fibreux qu’on
désigne plus généralement sous le nom d’As-
bestes, et qui peut servir à fabriquer des
tissus incombustibles. V. Asbeste. (Del.)
AMIANTINITE, Kirwan (àfjuWoç, amian¬
te). min. — Variété de l’Actinote fibreuse.
V. Amphibole. (Del.)
AMIANTOIDE (àfjuavroç, Amiante), min.
—Nommée aussi Byssolite, Asbestoïde. Sub¬
stance minérale, en filaments déliés, bruns
ou verdâtres, qui ne diffère de l’ Asbeste
flexible que par la raideur et l’élasticité de
ses fibres , et qui n’est, d’après l’analyse
que Vauquelin en a faite, qu’une variété ca¬
pillaire d’Actinote ferro-manganésifère. On
la trouve au Mont-Blanc et dans les Alpes
du Dauphiné, sur le Diorite qui sert de
gangue àl’Epidote, à l’Asbeste, à la Preh-
nite,etc. (Del.)
AMIATITE, Santi. min. — Variété ue Silex
résinite concrétionné, d’un blanc opaque,
qu’on trouve au mont Amiata en Toscane.
V. Quartz. (Del.)
AMIBE. Arniba (ày.oiSyj , permutation).
inf. — G. établi par M. Bory de St-Vincent
pour le Proteus diffluens de Muller et pour
d’autres esp. qu’il ést fort difficile de carac¬
tériser; car la forme, qui , pour les autres
animaux, fournit le caract. le plus essentiel,
est ici d’une instabilité qu’exprime par¬
faitement le nom de Protée; et comme d’ail¬
leurs il n’est pas possible d’y distinguer des
organes quelconques de nutrition ou de re¬
production, on est réduit à dire que les
Amibes sont des infusoires, consistant en une
màsse de substance charnue, glutineuse, vi¬
vante, changeant de forme à chaque instant
par la protension et la rétraction d’une par¬
tie plus ou moins considérable d’elle-même.
Les Amibes sont transparentes; mais elles
sont souvent colorées en rougeâtre ou en
vert par des particules qu’elles ont envelop¬
pées dans leur masse, de même qu’elles en¬
veloppent aussi des Navicules et des Bacil¬
laires, sans qu’on puisse dire que ces ob¬
jets aient été véritablement avalés. Les pro¬
longements qu’elles émettent dans diverses
directions sont plus ou moins longs, plus
ou moins effilés et souvent rameux. Les unes
sont arrondies et semblent glisser comme
une goutte d’huile sur le porte-objet du mi¬
croscope; les autres présentent un contour
AMI
AMI
351
irrégulièrement déchiré, ou bien la forme
d’un globule hérissé de pointes effilées, et
roulent dans le liquide comme des châtai¬
gnes. Losana de Turin , se fondant sur ces
différences de forme, en a décrit un grand
nombre comme esp. différentes , suivant
que leur contour se rapprochait de celui
d’une fleur, d’une étoile, etc.
Les Amibes se produisent dans les eaux
stagnantes, au milieu des détritus formant
une couche vaseuse à la surface des herbes
et des pierres. Elles se forment aussi dans
les sédiments des vieilles infusions végéta¬
les, et dans les pellicules qui recouvrent au
bout de quelques jours les infusions anima¬
les ou végétales.
On ne peut assurément regarder toutes
ces Amibes comme une seule esp.; mais tant
qu’on n’aura pas constaté leur mode de pro¬
duction , on ne pourra même pas les distin¬
guer par leur habitation ou par la nature
des infusions où elles se développent. (Duj.)
*AMICIE. Amicia, Kunth; Turpinia, Pers.
nec alior. (Dédié à M. Amici, célèbre phy¬
sicien italien), bot. ph. — G. de la famille
des Légumineuses, sous-ordre des Papilio-
nacées , tribu des Hcdysarées, DG. — Ce g.
est très voisin des Poirelia, dont il paraît
ne différer que par un calice bilabié. On en
connaît 2 esp. , qui sont indigènes dans l’A¬
mérique équatoriale. (Sp.)
*AMICTE. Amictus { apixToç , pur ). ins.
— G. de l’ordre des Diptères, div. des Bra-
chocères, subdiv. des Tétrachœtes , famille
des Tanystomes, tribu des Bombyliers, éta¬
bli par Wiedemann aux dépens du g. Bom-
bylius de Fabricius et adopté par Latreille et
par M. Macquart. Il a pour caract. : Tête de
la largeur du thorax ; trompe plus ou moins
allongée ; 1er article des ant. long, cylindri¬
que ; le 3me subulé, à peine de la longueur
du premier. Abdomen oblong. Des 2 esp.
rapportées à ce g. par M. Macquart, 1 une ,
A. oblongus , se trouve dans le nord de l’A¬
frique; l’autre, A. heteropterus , habite le
Cap de Bonne-Espérance. (D.)
AMIDON (Corrupt. d’ap.vAov , farine faite
sans meule ). bot. — V '. Fécule amylacée.
(A. R.)
AMIDON, Amylum (corruption d’a^uAov,
guidon, farine naturelle), chim. — On ap¬
pelle Amidon une substance grenue, blanche
et brillante qu’on rencontre dans un grand
nombre de végétaux, par exemple dans les
tubercules de la pomme de terre, les graines
des céréales, la moelle du Sagouier et les
tiges de diverses plantes, etc.
La forme des grains d’ Amidon est le plus
souventarrondie; elle est polyédrique quand
ces grains sont très serrés dans leurs cellu¬
les végétales. Leur grosseur varie beaucoup :
ainsi les grains de l’amidon de la pomme de
terre dite de Rohan sont une fois et demie
plus considérables que ceux de la fève, et dix
fois plus que ceux du Chenopodium quinoa.
L’amidon, vu au microscope, paraît formé
de couches concentriques d’une substance
homogène dans sa composition et ses pro¬
priétés; sauf de légères différences dans la
cohésion. Tel qu’on le rencontre dans le
commerce, il contient une proportion d’eau
assez considérable qu’on peut lui enlever
par la dessiccation. D’un autre côté, il est
susceptible d’en absorber une quantité beau¬
coup plus grande et qui s’élève jusqu’à la
moitié de son poids. Enfin, l’amidon chauf¬
fé dans l’eau subit un gonflement si con¬
sidérable , qu’il prend l’aspect d’une masse
gélatineuse, connue sous le nom d’empois.
L’amidon converti en empois occupe plus
de 30 fois son volume ordinaire. M. Payen
a démontré d’une manière très ingénieuse,
en faisant plonger dans de l’empois dé¬
layé les radicelles d’une plante (de la ja¬
cinthe par exemple), que , dans ce cas, l’a¬
midon n’est pas en dissolution, et que l’eau
est absorbée et l’amidon se précipite. L’ad¬
dition d’une faible proportion de soude (0,02
du poids de la liqueur ) produit le même
effet que l’augmentation de la température.
C’est une condition de succès dans la pré¬
paration de l’empois que l’élévation brus¬
que de la température. Ainsi 10 grammes
d’amidon, chauffés rapidement à 100 degrés
dans 200 gr. d’eau, ont donné un empois iden¬
tique à celui que fournissaient 14 gr. d’ami¬
don portés lentement à la même température
dans la même quan tité d’eau. Le froid produit
un effet inverse de celui de la chaleur ; ainsi
l’empois exposé à une forte gelée laisse dé¬
poser, lors du dégel , la plus grande partie
de l’amidon. Une des propriétés les plus in¬
téressantes de l’amidon est sa coloration en
bleu par l’iode. Ce caractère découvert par
MM. Colin et Gaultier de Claubry est encore
aujourd’hui le meilleur pour reconnaître l’a-
352
AMI
mi don. Le produit bleu qui se forme dans ce
cas est connu sous le nom d’iodure d’ami¬
don. Cette couleur bleue est très fugace et
n’est pas employée ;ce n’est pas elle qui co¬
lore l’empois du commerce: la teinte bleue
qu’il présenle souvent est due à une petite
quantité d’azur. L’amidon , lorsqu’il a subi
l’action d’une température convenable, n’est
plus bleui, mais rougi par une dissolution
d’iode. L’amidon, dans ce cas, ne perd que
de l’eau et devient très facilement soluble :
il peut dans un très grand nombre de cas
remplacer la gomme.
La réaction de l’acide sulfurique sur l’a¬
midon est des plus remarquables. Elle a été
découverte par KirchofT. Il résulte des ex¬
périences de ce chimiste, que l’acide sulfu¬
rique très étendu convertit l’amidon, d’abord
enune matièregommeuse soluble dansl’eau,
et finalementen un sucre identique, pour les
propriétés et la composition, avec le sucre de
raisin. Celte propriété de l’acide sulfurique
paraît, du reste, partagée par les autres
acides. Ce sucre se prépare maintenant en
quantité considérable ( E. Sucre).
L’Orge germée possède, comme les autres
acides , la propriété de convertir la fécule en
matière gommeuse et en sucre de raisin. La
matière gommeuse qui se forme est la dex-
trine . Cette propriété de l’orge germée est
due à une substance blanche, amorphe, so¬
luble dans l’eau, insoluble dans l’alcool,
isolée par MM. Payen et Persoz. Cette matière
contient d’autant moins d’azote, qu’elle est
mieux purifiée. Elle a reçu le nom de Dias-
tase. La Diastase peut mettre en dissolution
.2,000 fois son poids de fécule dans 4 fois le
poids de celle-ci , la température étant main¬
tenue entre 65 et 75°. M. Dubrunfaut em¬
ploie la liqueur sucrée provenant de l’action
de l’Orge germée sur l’amidon , pour faire
de la bière économique.
L’acide nitrique concentré, qu’on prépare
en distillant 500 parties de salpêtre avec 460
d’acide sulfurique concentré, agit sur l’ami¬
don d’une manière très remarquable. A la
température ordinaire, il le dissout en quel¬
ques heures. La dissolu lion limpide est préci¬
pitée par l’eau , et le précipité, entièrement
insoluble , peut être considéré comme formé
des éléments de l’acide nitrique unis à ceux
de l’amidon. M. Braconnot , qui a obtenu
cette substance, l’a appelée Xyloïdine ; c’est
à M. Pelouze qu’est due la connaissance de
ses propriétés principales et de sa compo¬
sition. La xyloïdine est soluble dans l’al¬
cool , incristallisable. Chauffée à l’air, elle
prend feu à la température de 180°, et brûle
sans résidu. Elle est soluble dans l’acide ni¬
trique concenlré; l’eau peut la précipiter de
sa dissolution, pourvu toutefois qu’on ne
tarde pas trop, car elle cesse au bout d’un
certain temps d’être précipitable. En effet,
elle se décompose peu à peu , et se conver¬
tit en une substance acide incristallisable,
qui se transforme parla chaleur en un acide
noir susceptible de se régénérer par l’acide
nitrique ou l’acide primitif. Cet acide déli¬
quescent, qu’on obtient parla réaction de
l’acide nitrique sur l’amidon, paraît être
identique avec l’acide oxalhydrique ou sac-
charique.
Le papier, le coton, le chanvre qu’on
trempe dans l’acide nitrique concentré et
qu’on lave en grande eau après un contact
suffisamment prolongé, présentent toutes
les propriétés de la xyloïdine. Le papier
sans colle, le plus faible, acquiert la force
du parchemin et devient éminemment com¬
bustible.
Extraction de V amidon. — On extrait l’a¬
midon du blé, de la pomme de terre, etc.
Pour cela, on égrugele blé, on le met dans
de grandes cuves avec de l’eau à laquelle
on ajoute une certaine quantité d’eau sure
provenant d’une opération précédente; la
masse entre en fermentation, et le gluten
est en partie dissous, en partie décomposé.
Au bout de 12 à 15 jours, on décante la li¬
queur acide ; on verse de l’eau fraîche sur
le précipité; on décante de nouveau, dès que
la masse s’est déposée; on jette ensuite celle-
ci sur un tamis qui en retient les parties les
plus grossières. Lorsque l’amidon s’est de
nouveau déposé, que l’eau s’est écoulée, le
son fin qui a passé à travers le tamis reste à
la surface de l’amidon dont on le sépare.
On délaie le résidu dans l’eau , on le passe
au tamis de soie fin, qui relient le restant
du son et ne laisse passer que l’amidon.
Ordinairement on le moule quand il est en¬
core humide. — Pour extraire l’amidon des
pommes de terre, on râpe les tubercules ,
on les place sur un tamis, on verse de l’eau
dessus; celle-ci devient laiteuse et laisse
déposer de l'amidon. On décante; on lave
AM I
AMI
353
plusieurs fois le dépôt et on le sèche. De
toutes les pommes deterre, la plus riche en
amidon est celle dite grosse jaune , puis vient
le sehaw d’écorce.
En séchant l’amidon encore humide à une
température qui s’élève à G0°, il forme avec
l’eau qu’il retient, une gelée demi-transpa¬
rente qui reste translucide lorsqu’on la des¬
sèche. C’est ainsi qu’on prépare le sagou ,
avec l’amidon qu’on extrait de la moelle
d’une espèce de palmier.
On pensait que les pommes deterre gelées
contenaient quelques centièmes de moins d’a¬
midon qu’avant leur altération , et qu’elles
en perdaient les 3/4 par le dégel ; mais
M. Payen a reconnu dans ces derniers temps,
que ces pommes de terre contenaient tout
autant de fécule après le dégel qu’avant la
gelée ; seulement les cellules désagrégées par
la gelée échappent à la râpe et se séparent
sans être déchirées.
Les usages de l’amidon sont très nombreux
et très variés; c’est une des substances ali¬
mentaires les plus importantes; il sert à la
préparation de l’empois et de la colle de pâte.
L’amidon gelé peut donner un excellent
papier. La dextrine remplace la gomme dans
une foule d’usages, et souvent lui est préfé¬
rée ( V. ce mot). Le sucre d’amidon sert à
préparer des sirops, à faire la bière , à cor¬
riger les vins, etc. V. Sucre. (Barreswil.)
AMIE. Amia ( Àfju'a, nom de laPélamide
chez les Grecs), poiss. — Le G. de Poissons
que les anciens ont désigné sous ce nom est
du petit nombre de ceux que les Ichthyolo-
gistes modernes peuvent reconnaître, et ce¬
pendant Pmndelet seul l’a appliqué exacte¬
ment àl’esp. qu’Aristote, entre autres, avait
caractérisée par plusieurs traits z.oologiques
et anatomiques tels qu’on ne pouvait s’y
tromper. CetA/jua est le Scomber Pelamys
des auteurs modernes , ou Pelamys sarda de
notre grande ichthyologie.
Salviani a mal appliqué le nom d’ Au. c'a à
un poisson à petites dents en velours, et bien
différent, sous tous les rapports, de la vraie
Pélamide. Cependant , son erreur perpétuée
a donné lieu à une confusion presque incon¬
cevable de synonymie , que nous avons dé¬
brouillée dans l’Histoire générale des Pois¬
sons (t. vin, p. 340 et fig.).
11 est assez difficile de concevoir par quelle
absence de recherches et de critiques, Linné
T. i.
a ensuite appliqué le nom d 'Amia à un pois¬
son des eaux douces de l’Amérique septen¬
trionale, que Garden lui faisait connaître.
Le g. une fois établi sous celte détermina¬
tion , a dû conserver ce nom. Il renferme
des Poissons à tête bombée, couverte d’os
durs, granulés et comme nus; les écailles du
corps sont grandes; la bouche est peu fen¬
due ; les mâchoires sont armées de dents en
petits pavés et de quelques dents coniques
et pointues; la dorsale est longue et com¬
mence entre l’insertion des ventrales et des
pectorales; l’anale est très courte , la cau¬
dale arrondie; la membrane branchiostège a
douze rayons; les lres pièces de l’hyoïde for¬
ment, sous la gorge, entre les branches de la
mâchoire, 2 grandes plaques que Linné dé¬
signait sous le nom de petits boucliers.
L’ouverture de la narine porte un petit
appendice charnu et simulant une sorte de
barbillon. L’estomac est grand et charnu ;
l’intestin large et fort, sans cæcums ; la
vessie natatoire grande et celluleuse comme
le poumon d’un reptile ; disposition anato¬
mique propre à plusieurs Poissons de cette
famille, sans que son organisation donne la
moindre preuve que cet organe serve à sa
respiration.
Linné n’en connaissait qu’une esp., des
eaux douces de la Caroline, dontGarden lui
envoya la description sous le nom de Mud*
fish (poisson de vase ) , nom qui est appliqué,
dans les Etats-Unis, à plusieurs autres esp. ^
c’est \’ Amia calva. Le g. Amia , établi dans
la xne édition du Systema naiurœ , a été con¬
servé par les auteurs; seulement Bloch , en
l’adoptant, d’après Linné, l’a gâté en y in¬
troduisant une 2e esp. ( A.immaculata ), prise
deParra, et qui est un poisson d’un tout au¬
tre g., voisin des Butyrins. Bloch aurait dû
cependant éviter cette erreur; car il avait
étudié V Amia calva sur l’individu conservé
dans le cabinet du roi, qui a servi d’origi¬
nal à sa figure, ainsi qu’à celle publiée en
1788 par Bonnaterre dans y Encyclopédie.
M.Lesueura vul ' Amia calva en grande abon¬
dance dans les affluents de l’Ohio, et surtout
à New-Harmony. Avec cette esp., il en a
observé deux ou trois autres qu’il n’a pas
décrites, et qui sont nouvelles en ichthyo¬
logie.
M. Gédéon Mantell a donné, dans la géo¬
logie du comté de Sussex, un poisson fossile
23
354
AMI
AMI
de la craie, comme appartenant avec doute
au g. Amia, et il a nommé l’esp. A . lewi-
censis. ( Val. )
AMIMONE. Amirnonus. moll. — Mont-
fort ( Conchyl . Sijst. p. 326) a placé sous ce
nom, parmi les Céphalopodes, un corps fos¬
sile, copié dans Knorr. ( Supp . pl. iv. f. 2) et
dont il a formé un g. Nous n’avons pas la
certitude que ce soit un mollusque. Cette
c oupe ne doit pas être conservée. (A. d’O.)
* AM IN A. ins. — G. de Diptères , famille
des Myodaires, tribu des Scatophagines ,
établi par M. Robineau-Desvoidy pour y pla¬
cer une seule esp. trouvée par lui dans les
environs de Paris, et qu’il nomme A. pari-
siensis. Ce g. ne diffère des Scatophages que
par le chète absolument nu, le 3me art. an-
tennaire un peu plus long et les pattes plus
allongées. (D.)
* AMIN TE. Aminta. ins. — G. de l’ordre
des Diptères , établi par M. Robineau-Des-
voidy dans sa famille des Myodaires, tribu
des Anthomydes, et auquel il assigne pour
caract. distinctifs des Fannies, dont il
se rapproche d’ailleurs : Le chète tom en-
leu x à la loupe ; son 2me article courtdans
les mâles et plus long dans les femelles ;
les tibias intermédiaires des mâles ni échan¬
gés ni dilatés; le corps un peu moins al¬
longé. — Il y rapporte 5 esp., dont nous ne
citerons qu’une seule, celle qu’il nomme
A. floralis, et qui n’est pas rare sur les fleurs
des Ornbellifères. Les larves de ces insectes
vivent dans les débris des végétaux. (D.)
AMIRAL (en arabe , Amir ou Emir,, chef.)
moll. — On donne vulgairement ce nom à
une belle esp. du g. Cône, à laquelle Linné
a consacré le nom de Conus ctmiralis. Cette
esp. , recherchée par sa beauté et le grand
nombre de ses variétés, n’est pas la seule à
laquelle les amateurs de coquilles donnent
le nom d’ Am irai. C’est ainsi que le Conus
ncuminalus a été nommé l’Amiral-Rumphius;
le Conus auranliacus, l’Amiral d’Orange; le
Conus dux , l’Amiral de Hollande; le Conus
genuanus, l’Amiral de Guinée; le Conus gra-
nulatus, l’Amiral d’Angleterre ; le Conus ma-
lacanus , l’Amiral portugais; le Conus Mal-
divus, l’Amiral espagnol ; le Conus miles , le
faux Amiral; le Conus omaïcus , l’Amiral
d’Oma; le Conus siamensis , l’Amiral chi¬
nois. Le Cône cedo-nulli reçoit quelque¬
fois des marchands le nom d’Amiral de
Curaçao, d’ Amiral de la Trinité. (Desii.)
AMIROLA, Fers. bot. pii. — Syn. du g.
Llagunoa, R. et Pav., de la famille des Sa-
pindacées (Cambessèdes, Monogr.Sapind.).
(SP.)
* AMISALLUS. ins. — G. de Coléoptères
tétramères, famille des Curculionites, div.
des Brachycérides , établi par Schœnherr,
qui lui donne les caract. suivants : Ant. mé¬
diocres, peu fortes, ayant leur scapus très
épais au sommet; les deux 1ers articles de
leur funicule allongés, obconiques; les au¬
tres courts , subturbinés , égaux , avec la
massue ovale. Rostre à peine plus court que
le thorax, fortement épaissi vers le sommet,
arqué en dessus, anguleux. Yeux oblongs,
ovales, un peu déprimés. Thorax subtrans¬
verse, largement échancré antérieurement*
lobé derrière les yeux. Écusson nul. Elytres
en ovale allongé, avec les épaules arrondies,
convexes en-dessus , déclivées postérieure¬
ment; leurs pointes réunies et obtuses. —
Ce g. a pour type VA. tuberosus de la Nou¬
velle-Hollande, communiqué à l’auteur par
31. Hope. (D.)
AMITES, ou mieux AMMITES ( du u. oc ,
sable), min. — On a donné ce nom à de pe¬
tits corps ronds, de nature calcaire, sembla¬
bles à des graines de Millet, et qui ne sont
probablement que des Oolithes ou concré¬
tions globuleuses à couches concentriques.
V. Oolitiies. — M. De France croit que l’on
a aussi confondu sous ce nom les Miliolilhes,
qui sont des corps organisés fossiles. (Del.)
* A AUTRES (a//.'.T poç, sans bandeau), ins.
— G. de Coléoptères tétramères, famille des
Curculionites, div. des Rrachydérides , éta¬
bli par 31. Schœnherr, qui lui donne les ca¬
ract. suivants : Ant. médiocres, peu fortes,
légèrement poilues ; leur scapus atteignant
les yeux et s’épaississant peu à peu extérieu¬
rement; les deux 1ers articles de leur funi¬
cule assez longs, obconiques; les autres
courts, turbinés, avec la massue ovalaire et
terminée en pointe. Tête large, convexe pos¬
térieurement. Rostre court, large, plan en
dessus. Yeux ronds, peu convexes. Thorax
tronqué à la base et au sommet, s’élargis¬
sant en rond des deux côtés. Métathorax
distinct, nu. Ecusson petit, triangulaire.
Elytres en ovale allongé , ayant leurs poin¬
tes réunies et obtuses, et leurs épaules ar¬
rondies. L’auteur ne rapporte à ce g. qu’une
AMM
AMM
seule esp., VA. alutaceus d’Erichson, qat est
du Pérou. (D.)
AMMANNIA, (J. L. Aramann, auteur d’un
Traité sur les Plantes de la Russie), bot. ph.
— G. de la famille des Lythrariées, tribu
des Salicariées. M. De Candolle ( Prodr ., v.
tu, n. 77) en donne les caract. suivants : Cal.
campanulé, persistant, 4-7-denté; dents
dressées, planes, alternant chacune avec un
appendice corniculé, étalé. Pétales tantôt
nuis, tantôt en même nombre que les dents
calicinales. Etam. en nombre soit moindre,
soit égal à celui des dents calicinales. Caps,
ovale-globuleuse, membranacée , 4-locu-
laire ; graines nombreuses , attachées à Un
réceptacle central 4- angulaire. — Herbes
aquatiques, glabres ; tige souvent tétragone ,
feuilles opposées, très entières; fleurs axil¬
laires, sessiles ou courtement pédicellées,
petites. Ce g. appartient à la zone équato¬
riale. On en énumère environ 40 espèces.
(Sp.)
CAMMANNIOIDES, DC. (J. Aramann.
V. ci-dessus), bot. pii. — G. ou s.-g. de la
famille des Lythrariées, réuni, par la plupart
des auteurs, aux lythrum, dont il diffère par
des fleurs 4-6-andres, et par un calice sem¬
blable à celui des Ammannia. (Sp.)
AMMAPTENODYTES. ois. — V. Ammo-
PTÉNODYTES. (C. d’O. )
* AMIV1ATOCERA (l’auteur aurait dû
écrire Hammalocera; 5.yy.x , roç,nœud ; x(-
pxç, corne), ins. — G. de Coléoptères tétra-
mères, famille des Longicornes , établi par
M. Chevrolat, et correspondant au Platyar-
îhron de M. Dejean. V. ce mot. (D.)
AMMI, Tourn. (afXf«,nom grec d’une pian te
indéterminée; peut-être le Cumin?), bot. pii.
— G. de la famille des Ombellifères , tribu
des Amminées, DC. — Koch [Umbell., p.122)
lui assigne les caract. suivants : Limbe cali-
cinal inapparent. Pétales obovales, bilobés
au sommet et terminés en appendice inflé¬
chi ; lobes inégaux. Péricarpe ovale-oblong,
comprimé des côtés. Méricarpes à 5 côtes
filiformes, égales ; les latérales marginales;
vallécules à 1 bandelette ; carpophore libre,
bi-parti ; graine semi-cylindrique; commis¬
sure plane. — Herbes ayant le port des Dcui~
eus; racine fusiforme; feuilles pennées ou
multi-parties ; ombelles composées, multi-
radiées ; collerettes polyphylles; la collerette
générale à folioles. trifides ou pennatifides.
355
Fleurs blanches : celles des rayons margi¬
naux souvent plus grandes que les autres.
— M. De Candolle [Prodr., v. iv, p. 112)
énumère 12 esp. de ce g.; la plupart habitent
la région méditerranéenne. (Sp.)
* AMMINÉES ( <%u , nom chez les Grecs
d’une plante aujourd’hui incertaine), bot.
pii. — M. Koch donne ce nom à une tribu
des Ombellifères, à laquelle il assigne pour
caract. : Péricarpe comprimé bi-latérale-
ment , en général didyme. Méricarpes à &
côtes filiformes , égales : les latérales margi¬
nales. Graine cylindrique, ou plane-con-
vexe ; périsperme non involuté. Inflores¬
cence en ombelles composées. — M.Tauschne
considère les Amminées que comme une sect.
de sa tribu des Pteurospermées- (Sp.)
AMMITES. min. — V. Amites.
AMMOHATE. Arnmobales [ ccypoS cfs-e ç ,
qui marche sur le sable), ins. — G. de la
famille des Mellifères , de l’ordre des Hymé¬
noptères, section des Porte-Aiguillon, éta¬
bli par Latreille [Gen. Crust. et Ins.) qui
en a tiré les principaux caractères : 1° de
l’ensemble du corps, généralement glabre;
2° du labre, en forme de triangle allongé et
tronqué à l’extrémité; 3° des palpes maxil¬
laires , composés de six articles; et 4° des
ailes, ne présentant que deux cellules cubi¬
tales. Le type de ce g. est VA. rufiventris
Lat. , du midi de l’Europe. (Bl.)
"AMMOBIIJM (ap.jj.oç , sable; /3tô> , je vis).
bot. ph. — G. de la famille des Composées ,
établi par M.R. Brown; il a pour caract.:Ca-
pitules multiflores, homogames.Récept. con¬
vexe, couvert de paillettes oblongues , con¬
caves, denticulées et acuminées au sommet.
Invol. hémisphérique, formé d’écailles im¬
briquées , coriaces, blanchâtres, membra¬
neuses sur les bords et terminées par un
large appendice scarieux. Cor. tubuleuses,
5-lobées, à tube charnu. Anth. bi-aristées à la
base. Styles à rameaux arqués , tronqués et
velus à l’extrémité. Fruits comprimés, tétra-
gones, terminés par 4 dents , dont 2 plus
grandes. — L ’ Ammobium croît dans quelques
parties arides et sablonneuses de la Nouv.-
Hollande. Cette plante, qui a le port de cer¬
taines Immortelles, est vivace , à tiges dres¬
sées, tomenteuses ; à feuilles entières ; les
radicales lancéolées - spatulées ; les cauli-
naires décurrentes sur la tige où elles cons¬
tituent des ailes très prononcées ; les fleurs
356
AMM
sont jaunes et entourées par les écailles
membraneuses et blanches de Pinvolucre.
On ne connaît encore qu’une seule esp. de
ce g, , Y A. alciinm , cultivée fréquemment
dans les jardins de botanique. (J. D.)
*AMMOCHARIS («fXfjLoç, sable; yapiÇ) or¬
nement). bot. ph. — Un des nombreux g. que
Herbert a cru devoir séparer du g. Amaryl¬
lis , L. On le réunit généralement, comme
s. -genre, au g. Brunsvigia , Ker, de la fa¬
mille des Amaryllidacées. Les principaux
caract. en sont , suivant l’auteur : Tube du
périgone subinfundibuliforme , subtrigone ;
segments du limbe non ondulés , presque
étalés , réfléchis au sommet ; les alternes
plus petits. Filaments déclinés , recourbés
en dessus au sommet. Style décliné , re¬
courbé comme les filaments ; stigm. très
brièvement trilobé. (C. L.)
AMMOCHRYSE ( a y. u o g , sable; ypva-og ,
or), min. — Nom donné, par quelques miné¬
ralogistes anciens, au Mica pulvérulent , de
couleur d’or, qui sert de poudre pour l’écri¬
ture. (Del.)
ÂMMOCQETE. Ammocœtes , Dum. (« p.-
p.oç, sable; xorryj, gîte), min. — Un des noms
que Gesner donnait à YAmmodytes iobia-
nus, et qui a été affecté à un g. de Pois¬
sons établi par M. Duméril, dans le travail
qu’il a publié sur la famille des Gyclostomes
bu des Suceurs , et qui comprend nos Lam¬
proies et les g. voisins. Celui-ci diffère des
Lamproies en ce que la bouche , sans aucu¬
nes dents, est garnie d’une lèvre charnue qui
n’est que demi-circulaire; aussi ne peuvent-
ils se fixer comme les Lamproies. La bouche
est entourée de petits barbillons, et Peau ar¬
rive aux branchies par l’œsophage. Les 2 dor¬
sales sont réunies entre elles et à la cau¬
dale. Leur squelette est en tout temps plus
mou que celui des Lamproies. Les yeux ne
se voient que par la dissection; ils semblent
aveugles.
On n’en connaît qu’une esp., longue de i à
2 décim., qui vit enfoncée sous le sable, où
les pêcheurs la prennent pour s’en servir
comme d’appât. On lui a supposé l’habitude
de sucer les branchies des Poissons , parce
qu’on l’a confondue avec une autre esp. de
Lamproie nommée le Pelromyzon Planeri.
Le poisson que Lacépède a désigné sous le
nom de Pelromyzon rouge n’est autre que
l’Ammocète ordinaire. On le nomme Lam-
ÀiVLM
prillon , Lamproyon . Chatouille , et quelque¬
fois aussi Civelle , dénomination qui est plus
souvent employée sur les bords de la Loire
pour désigner les jeunes anguilles. Je n’en
connais pas d’esp. étrangère. (Val.)
’AALUODEXDllOX, Fisch. (app.oç, sable;
c hvfyov , arbre), bot. pii. — G. de la famille
des Légumineuses , sous-ordre des Papilîo-
nacées , tribu des Sophorées, DC. — Lede-
bour (Flor. Alt. n , p. 110) en donne les ca¬
ract. suivants : Cal. 5-fide, subbilabié, per¬
sistant, finalement réfléchi. Cor. papilio-
nacée , 5-pétale ; carène 2-pétale, aussi lon¬
gue que les ailes. Etam. 10, libres ; légume
membranacé, plane, marginé, 1-sperme
par avortement ; graine réniforme, compri¬
mée. — Arbuste. Péiioles diphylles , persis¬
tants, spinescents; folioles spinescentes au
sommet; grappes muitifiores, nutantes; fleurs
violettes. — L’unique esp. qui constitue ce g.
habite les steppes de la Sibérie méridionale.
(Sp.)
AMMODRAMUS. ois. — F. Ammodro-
MUS.
* AMMODROMUS (app.oç} sable ; £pop.svç,
coureur; courant sur les sables), ois. — G. de
l’ordre des Passereaux conirostres, Cuv., for¬
mé par Swainson pour deux ou 3 esp. de
Fringilles marcheurs de l’Amérique du nord,
et dont les caract. sont : Bec conique, formant
à sa base une petite arête anguleuse, intrante
dans les plumes du front , à commissure si¬
nueuse, àpointe légèrement fléchie. Ailes ob¬
tuses, à rémiges très courtes, n’atteignant que
le quart ou le tiers au plus de la queue; les
cinq lres rémiges à peu près d’égale longueur.
Queue de longueur médiocre , grêle et éta¬
gée, à rectrices étroites, lancéolées et un peu
rigides à la pointe. Pieds grêles ; tarses longs ;
doigts latéraux égaux; le médian allongé;
potice allongé, presque aussi long, avec son
ongle, que le tarse; ongles très minces et
peu courbés ; les antérieurs très courts et
très déliés; le poster, allongé. — Quoique
M. Swainson n’ait fait des esp. de ce petit
groupe qu’un s. -g. de son g. Fringilla, elles
devraient , selon nous , former un g. dis¬
tinct, d’après leurs formes, et surtout d’a¬
près leurs mœurs tout-à-fait anomales dans
la famille des Fringillidées. En effet, on
trouve chez elles un pouce allongé, une
queue étagée ci pennes pointues et un peu
rigides, comme chez la plupart de nos oi-
AMM
aMM
357
seaux arundinicoles (tels que les Fauvettes
des roseaux, les Thrioihores , Troglodytes ,
Synallaxes , etc.) , et en même temps les
doigts et les ongles antér. courts des oiseaux
marcheurs, comme dans nos Alouettes et nos
Traquets. Aussi , Wilson , en décrivant son
Fringilla maritima, type du g., nous apprend-
il que ces oiseau^ se tiennent habituellement
dans les îlots bas et couverts de roseaux, qui
bordent les côtes de là mer Atlantique, et
que, lorsqu’un ouragan du nord-est les a
poussés au rivage, ils se tiennent sur la
grève, courant avec la légèreté et la rapi¬
dité des petits Bécasseaux ou Chevaliers
les plus ingambes. Dans ces circonstances,
ils restent la nuit sur le sol sans se percher,
et parcourent la plage en courant, même
après le crépuscule. Leur nourriture est
toute marine; car Wilson assure qu’après
en avoir ouvert un grand nombre d’indivi¬
dus, il n’a jamais trouvé dans leur gésier
que des débris de chevrettes ou thalitres, de
petits mollusques et de petits crabes ; et que
leur chair , comme on doit s’y attendre , a
un goût prononcé de poisson et de marécage.
Au milieu de leurs retraites marécageuses,
habituellement arrosées par les eaux de la
mer, ils choisissent, dit cet auteur, les en¬
droits lesplus fourrés des joncs et des plantes
marines , et grimpent le long de leurs tiges
avec autant d’agilité qu’ils courent sur le
sol. Cette circonstance est tout-à-fait re¬
marquable ; car presque tous nos oiseaux
grimpeurs ne marchent que peu ou assez
maladroitement.
Audubon, qui a figuré cet oiseau et son
nid {Ois. de l'Am. du nord), nous apprend
que ce nid estplacé si près du sol, qu’il sem¬
ble y être creusé ; que les jeunes s’établissent
près des fossés et des écluses qui séparent les
marais d’eau salée, où ils trouvent une nour¬
riture abondante, en visitant les trous des
crabes, et en s’introduisant dans les crevasses
de la vase sèche, à la manière des Troglo¬
dytes. — Nous ne sommes entré dans êes dé¬
tails que pour prouver à quel point ces oi¬
seaux méritaient, d’après leur mode de
nourriture et leurs mœurs, si étranges chez
des Fringillidées , de constituer un g. dis¬
tinct. Il est certain que des Fringilles coureurs
et ingambes comme nos Alouettes de mer,
grimpeurs comme nos Calamoherpes lesplus
agiles, fixés habituellement sur les rivages
maritimes, et, par suite, uniquement crusta-
civores et molluscivores, sont des oiseaux
tout-à-fait anomaux dans leur famille. Swain-
son, après avoir décrit et figuré le Fringilla
maritima ( Arneric . Ornil.,pl. 34, Jig. 2), donné
la description et la figure d’une 2me espèce
( pl. 34; fig. 3 ) Sous le nom de F. caudacuta
Lath. , qui habite les mêmes lieux que
la précédente, s’y nourrit de la même ma¬
nière, et offre enfin les mêmes caract. de
formes et de mœurs. FJle n’en diffère, selon
lui, que par une course moins rapide; nous
ajouterons: un peu par les couleurs du plu¬
mage, et surtout par un bec plus allongé
et plus grêle. — Audubon a figuré, sous le
nom d Ammoàromus Henslowi, une 3e esp.,
très voisine, par les couleurs, del’^. mariti-
mus, mais plus petite et à rectrices plus
étroites et plus aiguës. Ces 3 esp., les seules
du g. connues jusqu’ici, ont un plumage
assez sombre, mais remarquable par une
bande longitudinale plus claire sur la tète
et par la couleur pâle de leurs pattes et de
leurs ongles. Nous les possédons toutes les
trois. Vieillot décrit les deux ires ( Nouv Dict.
d’Hist. nat.) sous les noms de Passerine ma¬
ritime et à queue pointue. Ne faisant que
traduire les descriptions de Wilson , il est
étonnant qu’il ait omis tout ce que cet au¬
teur a dit d’intéressant sur les mœurs de ces
deux espèces. (Lafr.)
“AMMODROMUS ( àu.poç , Sable ; Spop.evi; ,
coureur), ms. — G. de la famille des Mutil-
liens (Hétérogynes, Lat.), établi par M. Gué¬
rin ( Voyage de la Coquille) , sür 4 esp. dont
les femelles seules sont connues , si toutefois
elles n’appartiennent pas à quelques mâles
formant d’autres g. Il en a tiré leurs prin¬
cipaux caractères génériques : 1° du corps
allongé et aptère; 2° des mandibules gran¬
des, arquées et terminées en pointe aiguë ;
3° des antennes courtes, contournées , com¬
posées de 12 articles; 4° des palpes maxil¬
laires de 6 articles et des labiaux de 4 ;
5° du thorax divisé en 3 segments nodifor-
mes ; et G0 des pattes courtes , épaisses et
épineuses. — Les 4 esp. connues sont les A.
frontalis, ruficeps , scoliccformis, varius Guér.
( Mymecoda varia , Perty) ; toutes sont dé
l’Amér. méridionale. (Bl.)
AMMODYTE ( àup.o<W/)ç , qui se tient
dans le sable), rept. — Nom spécifique d’un
Ophidien du g. Vipère. V. ce mot. (G. B.)
358
AMM
AMM
AMMODYTE. Ammodytes ( aajxoç , sable ;
êvr-nq, plongeur), poiss. — Nom que les an¬
ciens donnaient à un Ophidien s’enfonçant
dans le sable en Lybie.
Concolor exttstis atque indiscretus arenis *
Ammodyies, etc. Lucanüs , lib. 9.
Gesner l’employa pour désigner le poisson
commun sur nos côtes sablonneuses, que les
Anglais nomment SandLiz, les Allemands
Sandeel , expressions qui se rapportent à la
manière de vivre de cet apode. Artedi en a
fait le nom générique que tous les ichthyo-
îogistes postérieurs ont adopté. Son carac¬
tère consiste en ce que le corps est allongé,
cylindrique, à nageoire dorsale simple et
longue, à anale également assez étendue;
la caudale est distincte et fourchue ; ils ont
de petites pectorales, mais ils manquent de
ventrales.
Ces Poissons, sans vessie natatoire, vivent,
pendant l’hiver, presque constamment sous
le sable; mais quand la mer est haute, et à
certaines époques , ils se tiennent à la mer
et y vivent en troupes, de manière qu’on en
fait la pêche aux filets, et qu’on en prend en
assez grande abondance pour rendre cette
pêche profitable, à cause de la délicatesse du
poisson. En tout temps, à marée basse, ils
se tiennent cachés sous le sable où les rive¬
rains vont les prendre en soulevant le sable
avec une sorte de bêche ou de hoyau. Il faut
avoir une grande prestesse pour retourner le
sable et saisir le poisson dès qu’on l’aperçoit,
car il s’y enfonce avec une facilité et une
promptitude vraiment surprenantes. Il me
paraît probable, toutefois, qu’il s’y enfonce
quand les grains sont encore soulevés et re¬
mués par l’eau de la mer, et avant que le sa¬
ble ne soit foulé et tassé par le mouvement
des vagues. J’ai laissé souvent sur la plage
unie des Ammodytes qui ne cherchaient pas
même à se cacher ou à s’enfoncer sur cette sur¬
face unie qui leur paraissait vraisemblable¬
ment trop dure; mais dès qu’on les mettait sur
du sable remué et par conséquent plus meu-^
ble, ils y pénétraient presque avec la rapi¬
dité d’un dard; aussi sur quelques unes de
nos côtes on l’appelait Lançon . Le premier
mouvement cache près de la moitié du corps,
et le reste est enfoncé après 2 ou 3 ondula¬
tions de la queue. Je ne connais pas encore
bien le mécanisme que le poisson emploie
pour cheminer si vite sous le sable; il s’y
tient souvent enroulé sur lui-même, et quoi¬
qu’on dise qu’il y cherche les vers dont il
fait sa nourriture, je n’ai jamais rien ob¬
servé qui justifiât cette assertion. Que de¬
vient la respiration de ce poisson, quelle
modification éprouve-t-elle dans cette pé¬
riode régulière, où, pendant 3 ou 4 heures
au moins, à chaque marée, les Ammodytes
restent enfoncées sous un sable souvent peu
humide?
Linné, qui avait observé un grand nom¬
bre de ces Poissons , jugea qu’il pouvait en
exister 2 esp. sur nos côtes; toutefois il n’en
caractérisa qu’une seule, celle que , suivant
lui 4 les pêcheurs des côtes septentrionales de
l’Europe nomment Tobis , ou Tobiœn selon
Schonevelde, nom que cet auteur avait la¬
tinisé en celui de Tobianus ; voilà comment
l’ésp. a été nommée par Linné, Ammodytes
tobianus. M. Le Sauvage, médecin distingué
de Caen, a désigné la 2e espèce sous le nom
d’Amm. lancea , mais en transposant la ci¬
tation des figures des auteurs anciens , et
notamment celle de Ray.
La chair de ce poisson est très estimée ;
quand ils sont trop petits , les pêcheurs s’en
servent pour amorcer les lignes, surtout
pour la pêche des maquereaux qui en sont
très friands. (Val.)
* AMMODYTES (a^oç, sable ; «Mtyjç, qui
t
plonge), bot. ph. — Epithète peu usitée , dé¬
signant les plantes qui croissent dans le sa¬
ble. (C. L.)
*AMMOGETON (a ppog, sable ; yeb rwv, voi¬
sin; qui croît dans les sables), bot. ph. —
G. de la famille des Composées , tribu
des Chicoracées , ayant pour caract. : Ca¬
pitule multiflore. Involucre formé de 3-4
séries d’écailles imbriquées. Réceptacle char¬
gé de paillettes linéaires-lancéolées, acumi-
nées, placées entre les fleurs.. Fruits obcom-
primés, glabres, lisses; ceux du disque, seu¬
lement, pourvus d’un bec court et épais.
Aigrette composée de plusieurs rangées de
soies blanches et légèrement scabres. —
L ’Ammogelon scorzonerœfolium , seule esp.
du g. , est une plante vivace de l’Amér. bo¬
réale; elle manque de tige et porte des
feuilles radicales , linéaires, lancéolées , at¬
ténuées aux 2 extrémités, très entières, par¬
courues par une nervure moyenne, compri¬
mée, présentant 3 veines plus saillantes; les
hampes nues égalent les feuilles en lon-
i
AMM
AMM
359
gueur; l’involucre, couvert principalement
à la base d’un duvet lanugineux et blanc ,
renferme des fleurs jaunes. (J. D.)
AMMOIDES ( apt-jnt , plante ombellifère?
zTSoç , forme ). bot. pii. — G. d’Àdanson
(. Fam . il. 96.) , rapporté comme synon. ail
g. Ptychotis de Koch, delà famille des Om-
bellifères. (C. L.)
AMMON. mam. — V. Mouton.
* AMMONACÉES. Ammonaceœ ( ajmwv ,
<dvoç, Jupiter-Ammon; ici Ammonite), moll.
céph. — Sous ce nom de famille , M. de Blain-
ville ( Traité de Malacologie ) a placé, parmi
les Céphalopodes multiloculaires, les g. Dis-
corbite, Scaphite, Ammonite, Simplegade,
Ammonie, Planulite, Ellipsolite. Le 1er de
ces g. est un Foraminifère; les autres ap¬
partiennent à la famille des Ammonées de
Lamarck , moins P Ammonie , qui est un
Nautile. (A. d’O.)
* AMMON ALUN , Beudant, min.— Synon.
d’Alun ammoniacal. V. Alun. (Del.)
* AMMONÉENS (otfxfioç, sable), géol. —
Nom donné quelquefois aux terrains secon¬
daires , et particulièrement à ceux qui sont
compris entre la craie et le lias inclusive¬
ment, parce qu’ils renferment un très grand
nombre d’esp. d' Ammonites. V. ce mot et
terrains. (C. P.)
AMMONÉES et mieux AMMONIDÉES ,
A. d’O. Ammoneœ, L. et Ammonideœ ( Ap.ju<ov,
«voç, Jupiter-Ammon; d’a ggoç, sable; ici,
sorte de coquille), moll. céphp — Lamarck
(Ext. desoncours, lSll)proposa ce nom (Am¬
monées), pour une famille de Coquilles mul¬
tiloculaires , à cloisons découpées sur leurs
bords, et dans laquelle il plaça les g. Ammo¬
nite, Orbulite, Turrilite , Ammonocératite
et Baculite. M. de Blainville place dans ses
Ammonacées qui correspondent aux Am¬
monées de Lamarck , les Discorbites et les
sous-genres de Montfort , dont quelques
unes appartiennent aux Nautilidées. M. de
Haan divise la famille en 2 coupes, suivant
que les sinuosités de£ cloisons sont ondu¬
lées ou anguleuses, et n’y réunit pas tous
les g. que Lamarck y avait placés. Dans no¬
tre tableau méthodique des Céphalopodes
(en 1855), nous avons ainsi caractérisé la
famille : « Test simple, spiral ou droit ; cloi¬
sons découpées ; cavité supér. à la dernière
cloison , grande et engainante; siphon mar¬
ginal (dorsal sur la carène).» Nous y avons
placé les g. Baculite , Hamite, Scaphite,
Ammonite, et Turrilite, auxquels on peut
ajouter aujourd’hui les Criocératites et les
Goniatites.
Les Ammonidées (dénomination que nous
préférons, pour suivre une terminaison iden¬
tique dans toutes les familles du Règne ani¬
mal) ne se trouvent qu’à l’état fossile, et
leurs g. et leurs esp. très nombreux peu¬
vent servir à caractériser les terrains. Les
Baculites, les Scaphites et les Turrilites ap¬
partiennent aux couches crétacées ; les Ha-
mites se rencontrent dans la formation
crayeuse et dans les terrains oolithiques.
Les Ammonites appartiennent exclusivement
auxformations jurassiques et crétacées, et les
Criocératites se trouvent dans les étages in-
fér. de la craie et des premières couches de
la formation jurassique. Pour les Goniatites,
elles forment plutôt un groupe géologique
que zoologique ; ce sont des Ammonites à
cloisons moins découpées, appartenant tou¬
tes aux Calcaires carbonifères. (A. d’O.)
AMMONIA. moll. — V. Ammonie.
AMMONIAQUE (à^omaxov , ammonia¬
que, chez les Grecs), çiiim. — C’est un gaz
incolore, d’une odeur piquante, caracté¬
ristique, provoquant la mort, quand on le
respire, en amollissant et détruisant la mu¬
queuse des poumons; il possède une réac¬
tion fortement alcaline qui permet de le dis¬
tinguer de tous les autres fluides élastiques.
Les alcalis le chassent de toutes ses combi¬
naisons , de sorte qu’il est toujours facile de
le reconnaître. Ce gaz n’est pas permanent ;
un froid de — 52 ° le liquéfie, sous la pres¬
sion ordinaire.
L’eau absorbe 670 fois son volume ou
environ la moitié de son poids à la tempé¬
rature ordinaire. Cette dissolution, connue
sous le nom d’Ammoniaque liquide ( Alcali
volatil fluor), est très employée en médecine
et dans les laboratoires, soit comme réactif,
soit pour la préparation d’un grand nom¬
bre de substances. Le gaz ammoniac est for¬
mé d’azote et d’hydrogène, dans le rapport
de 1 vol. du 1er gaz à 6 vol. du second. Qua¬
tre vol. de ce gaz résultent de la combinai¬
son de 2 vol. d’azote et de 6 vol. d’hydro¬
gène. On le démontre en y faisant passer
une longue suite d’étincelles électriques.
Après l’expérience , le gaz a doublé de vo¬
lume et on le trouve formé d’azote et d’hy-
360
A1VIM
AMM
drogène dans les proportions indiquées. Sa
densité est de 0,5912, somme des densités
de 1/2 vol. d’azote et de un vol. et 1/2 d’hy¬
drogène.
Le fer et quelques autres métaux décom¬
posent le gaz ammoniac, à une tempéra¬
ture élevée. Il en résulte des combinai¬
sons encore mal connues qu’une température
blanche détruit complètement , en laissant
pour résidu le métal à l’état de pureté, il
est vrai, mais modifié dans ses propriétés
physiques. Le gaz ammoniac, en passant sur
du charbon rouge, donne naissance à une
quantité considérable d’acide hydrocyani-
que. L’expérience présente toutefois desdif-
Acuités qui tiennent à ce qu’à une certaine
température l’acide hydrocyanique lui-
même se décompose. Le chlore exerce une
action décomposante très énergique sur
l’ammoniaque, surtout quand on agit sur
des gaz. 11 y a production d’hydrochlorate
d’ammoniaque et élimination d’azote.
L’ammoniaque liquide donne avec l’iode
del’hydriodate d’ammoniaque qui se dissout,
et un précipité brun excessivement fulmi¬
nant d’iodure d’azote.
Un grand nombre d’oxydes métalliques pos¬
sèdent la propriété de se dissoudre dans
l’ammoniaque liquide, et de former avec elle
des combinaisons qui ne sont pas toujours
d’une nature semblable.
Les oxydes de cuivre, de zinc , de nikel ,
paraissent pouvoir s’unir à l’ammoniaque
sans éprouver de décomposition. Ceux de
mercure, d’argent, d’or, de platine, se dis¬
tinguent par la grande facilité avec laquelle
ils se décomposent en fulminant, par le choc,
le frottement ou la chaleur.
Le gaz ammoniac s’unit aux deux chloru¬
res de phosphore, au chlorure d’argent et
à plusieurs autres chlorures métalloidiques
ou métalliques. Avec le protochlorure de
platine , il produit une combinaison remar¬
quable, d’un vert olive foncé , sur laquelle
les alcalis sont sans action, ainsi que les
acides, à l’exception de l’acide nitrique qui
la convertit en une matière des plus singu¬
lières, en ce qu’étant formée de chlore de
platine, d’azote et d’hydrogène, elle possède
toutes les propriétés principales des alca¬
lis végétaux. L’ammoniaque se produit dans
une multitude de circonstances parmi les¬
quelles nous citerons : 1° la calcination des
matières azotées; 2° l’action de l’acide ni¬
trique sur beaucoup de métaux et particu¬
lièrement sur l’étain; 3° l’oxydation du fer
à l’air libre ; 4° la putréfaction spontanée des
matières animales; 5° la décomposition de
toutes les matières azotées, gazeuses ou vo¬
latiles par l’hydrogène en excès, sous l’in¬
fluence de la mousse ou du noir de platine;
8° la décomposition des cyanures alcalins
par l’eau; 7° celle de l’acide hydrocyanique
et des cyanures par les acides hydratés etc.
On prépare le gaz ammoniac en calcinant
un mélange de chaux et d’un sel ammonia¬
cal , sulfate , nitrate et surtout hydrochlo¬
rate. Comme ce gaz est très soluble, il faut
le laver dans une très petite quantité d’eau,
afin d’en perdre le moins possible; et, comme
il est absorbé en quantité assez considéra¬
ble par le chlorure de calcium , au lieu de
ce sel, il faut employer la chaux pour le
dessécher. Quant à sa dissolution ( Ammo¬
niaque liquide), on l’opère dans un appareil
de Wolf, à la manière ordinaire des gaz
très solubles dans l’eau. Comme elle a une
densité plus légère que celle de l’eau (0,850
à + 10°), il faut avoir soin de faire plonger
jusqu’au fond des flacons les tubes qui con¬
duisent le gaz dans l’appareil. (Pel.)
AMMONIAQUE MURIATÉE. min. —
Synon. de Salmiac et de Chlorure ammo¬
niac. V. Chlorures. (Del.)
AMMONIAQUE SULFATÉE .min. — Sy¬
non. de Mascagnine. K. Sulfates. (Del.)
• AMMONIDÉES. MOLL. — V. AMMOiNÉES.
AMMONIE. Ammonia (A U.'J.WV , COVOÇ, Ju—
piter-Ammon ; V. AmmonéesJ. moll. — Mont-
fort ( Conchyl . Syst . p. 74) a établi, sous ce
nom, un g. dans lequel il place comme type
le Nautile ombiliqué ; c’est un g. à suppri¬
mer ( V . Nautile ) ; car c’est à tort que
Montfort regarde cette esp. comme l’analo¬
gue vivant des Ammonites. (A. d’Q.)
AMMONITE. Ammonites (Ayywv , Jupi-
ter-Ammon ; V . Ammonées). moll. cépii. —
Bruguière ( JEncyclop , mèth.) a formé sous
ce nom un g, de Coquilles fossiles enroulées
sur le même plan , et à cloisons découpées ,
que leur ressemblance avec des cornes de
bélier faisait nommer, par les anciens au¬
teurs: Cornes d’Ammon (Cornua Hammonis) .
Ce g., bien circonscrit, a été subdivisé par
Montfort ( Conchyl. systém. ) en plusieurs au¬
tres, qui n’ont pas été adoptés. De ce nom-
AMM
AMM
361
bre sont les Planulites , les Ellipsolites , les
Amalthées, les Pélaguses, les Simplegades.
Lamarck en a fait 2 div. : les Ammonites
et les Orbulites , suivant que les tours sont
ou non embrassants; mais ces g. équivalant
aux Planites et aux Globites de M. de Haan
( yJonocjr.Ammon. etc.), et, de même que ceux
de Montfort, n’étant pas basés sur des caract.
zoologiques, n’ont pas été conservés. M. de
Buch, après de savantes recherches, a pro¬
posé de distinguer les Ammonites en grou¬
pes, en prenant pour caract. les découpures
des loges; mais jusqu’à présent, il manque
un travail complet sur ces coquilles si nom¬
breuses et si importantes pour les recher¬
ches géologiques.
Les caract. des Ammonites sont les sui¬
vants : Coquille enroulée sur le même
plan, symétrique , à tours contigus plus ou
moins embrassants; loges nombreuses, dont
les cloisons son t lobées ou découpées sur leurs
bords; siphon dorsal sur le bord. Dernière
loge occupant le dernier tour de la spire.
Bouche plus ou moins rétrécie, bordée ou
lobée. — On a décrit, figuré ou indiqué plus
de 300 esp. d’Ammonites; mais nous ne
doutons pas qu’on n’en puisse réduire le
nombre aux 2 tiers , lorsqu’on aura fait la
part des changements apportés par l’âge ,
dans les divers individus. En effet, certaines
esp., lisses danslejeune âge, se couvrent, dans
un âge plus avancé, de côtes ou de tuber¬
cules qui disparaissent dans la vieillesse; de
là les noms différents donnés à une même
esp. On trouve des Ammonites dans les ter¬
rains oolithiques et crétacés. Elles abon¬
dent surtout dans tous les étages des pre¬
miers, depuis le Lias, jusqu’aux couches les
plus supérieures. Dans la formation créta¬
cée , elles manquent dans les parties supé¬
rieures. Plusieurs esp. peuvent être regar¬
dées comme caractéristiques des terrains; par
exemple VA. TValcotii Sow. ( Min . Con-
chyl. pl. 106 ) appartient aux couches infér.
de la formation oolithique , du Lias ; VA.
Genioni Def. , appartient seulement aux
couches crétacées , etc., etc. (A. d’O.)
AMMONITES. Ammoniiœ. bot. cr. —
L’origine de ce mot paraît être une cor¬
ruption de celui d ’ Amanite ( V . ce mot).
J.-B. Porta , dans l’ouvrage qu’il a publié
sous le titre de Villa , s’en est servi pour dé¬
signer les Cèpes ou Bolets {V. ces mots), que
les habitants de Naples appellent encore de
nos jours Ammonili. (Lév.)
AMMONIUM (Abréviation d’ àjMfJUDVtGCXGV ,
ammoniaque), chim. — L’ammoniaque II (i
N2 ne peut s’unir aux oxacides pour pro¬
duire des oxy-sels ammoniacaux, qu’autant
qu’on fait intervenir la présence d’une cer¬
taine quantité d’eau dont il en entre con¬
stamment un atôme H 2 O dans le sel. Avec
les hy diacides , au contraire , la présence de
l’eau est inutile. Plusieurs chimistes expli¬
quent ces circonstances, en disant que l’am¬
moniaque n’est pas une base, qu’elle ne le
devient qu’en décomposant un atôme d’eau,
de manière à former l’oxyde d’un radical
composé = H s N2, qui est aux métaux al¬
calins ce que le cyanogène est au chlore et
à l’iode. Représente-t-on par A un oxacide ,
et le met-on en contact avec de l’eau et de
l’ammoniaque, on a la réaction : A + H 6
Na+H 2 O = H 8 N 2, O, A, analogue à
ammonium
K O , A , avec cette seule différence que l’am¬
monium H 8 N 2 est un radical composé ,
tandis que le potassium est un élément.
Met-on un hydracide, de l’acide hydro-
chlorique par exemple , avec de l’ammo¬
niaque, l’hydrogène de l’hydracide passe
sur l’ammoniaque, la change en ammonium
qui s’unit avec le radical del’hydracidepour
former un sel , le chlorure d’ammonium —
H 8 N 2, cl 2, analogue au chlorure de potas¬
sium = K cl2. Les bornes de ce Diction¬
naire ne nous permettent pas de dévelop¬
per ce point de vue. (Pel.)
AMMONIURES (Altération d’àp.pxovîaxov).
chim. — V. Ammoniaque. (Pel.)
*AMMONOCÉRATE. Amrnonocera (Aj.-
p.wv , Jupiter-Ammon ; x/pa g, corne), moll.
céph. — Nom que Lamarck, dans son His¬
toire naturelle des animaux sans vertèbres, a
substitué à celui d 1 Ammonocératite qu’il avai t
proposé, dès 1811 (Extrait du Cours), pour
la dénomination générique de certaines co¬
quilles fossiles, polythalames,de la fam. des
Ammonées. On voit que, dans son esprit, les
2 noms sont restés identiques , car les 2 esp.
qu’il connaissait sont nommées à la suite
de la caractéristique du g. Ammonocérate ,
Ammonocèv alite glossoïde , et Amm. aplatie.
I/examen que j’ai fait de ces 2 esp. prouve
que ce g. de Lamarck ne peut être conservé.
23*
T. I.
AMM
AMM
La lr« est, sans aucun doute» Y Ammonites
ftmbriatus : le Cabinet du Roi possède les 3
fragments du même échantillon qui exis-
tiient dans le cabinet de Lamarck, et sur
lesquels ce savant a établi le g. et l’espèce. Il
dit qu’on l’avait trouvé dans les grandes In¬
des; et, en effet, il m’a souvent répété que ce
fossile dont il faisait grand cas, avait été rap¬
porté par le secrétaire de la colonie de Pon¬
dichéry qui l’avait donné au fils de M. le
comte de Buffon , de qui il le tenait. Je
ne sais pas pourquoi Lamarck a oublié
de citer cette petite anecdote , qui donne
plus de valeur à ce morceau , non pas à
cause de sa nature spécifique, mais parce
qu’elle prouve que le lias des Indes contient
la même esp. d’Ammonites que celui de no¬
tre continent. Je suis d’autant plus satisfait
de l’identité fournie par l’examen de l’Am¬
monite possédée par Lamarck, que, parmi les
Ammonites rapportées par Jacquemont, il
s’y trouve aussi un fragment de Y Ammoni¬
tes fimbriatus. Quant à la seconde esp., Y Am-
monoceralites compressa , Lamarck l’a éta¬
blie d’après un échantillon de la collection
de M. De France, que j’ai sous les yeux,
grâce à l’amitié dont m’honore ce célèbre
paléontologiste. Ce corps n’offre pas de ca-
ract. suffisants pour le classer avec certi¬
tude, parce que ce n’est que le remplissage
du moule creux de la coquille qui avait été
détruite dans la roche. C’est un corps courbé
en croissant, comprimé, atténué et mousse
à une extrémité, plus gros, mais rompu à
l’autre. Il est arrondi sur le côté interne
comme sur le côté externe ; des côtes trans¬
versales s’élèvent du bord concave pour se
joindre à celles du côté opposé sur le bord
convexe. D’ailleurs on ne voit aucun indice
de cloison , et cela résulte nécessairement de
ce que nous examinons au moule.
La courbure du corps, la nature des cô¬
tes, et même encore l’aplatissement, donnent
à ce fragment la plus grande ressemblance
avec celui que l’on pourrait tirer de Y Am¬
monites planuliies \ mais comme les côtes s’é¬
tendent sur le côté concave, on doit en con¬
clure que ce fragment n’appartenait pas à
une coquille enroulée sur elle-même et à
bords contigus, comme dans les Ammonites.
Je ne crois pas aussi qu’on puisse supposer
qu’il provienne d’un Crioceras dont les tours
ne se touchent pas, parce qu’il est lui-même
coupé carrément à l’intérieur, et que les
côtes ne s’avancent pas jusqu’au milieu du
côté interne et aplati. Il est plus probable
que la coquille qui a donné naissance à ce
moule était vraisemblablement une Hamile
d’une esp. particulière , mais qui , je le ré¬
pète, ne peut pas être suffisamment caracté¬
risée par l’examen du seul échantillon que
possède M. De France. Ce que l’on doit con¬
clure de cette discussion, c’est que le g.
Ammonocérateou Ammonocératite, comme
on voudra le nommer, ne doit pas^être con¬
servé. (Val.)
AMMONOCÉRATITE. moll. — V. Am-
MONOCÉKATE.
* AMMONÛïDES ( «^pv , ovoç , ammo¬
nite \V. Ammonées]; sîooç, apparence), fo-
ram. — Nous avons donné ce nom ( Tabl.
mélh. des Céphal.) à notre 3me section de la
famille des Hélicostègues, pour les g. dont
la spire est apparente des 2 côtés. Aujour¬
d’hui nous supprimons cette coupe; les esp.
qui la composent étant fondues dans nos
familles des Turbinidées et des Nautilidées.
(K. ces mots.) (A. d’O.)
AMMOPHILA (a fj.poç, sable; cpJoç, ami).
ins. — G. de notre famille des Sphégiens
ou de la grande famille des Fouisseurs de
Latreille, et de sa tribu des Sphégides, ordre
des Hyménoptères , établi par Kirby et adopté
par tous les entomologistes. Les caract.
essentiels de ce g. sont tirés: delà forme li¬
néaire du corps; des mandib. longues, ar¬
quées et tridentées ; des mâchoires et de la
languette fort longues ; et des ailes dont la
2me cellule cubitale reçoit les 2 nervures ré¬
currentes. — Du reste les Ammophila se rap¬
prochent beaucoup du g. Sphex ; leurs esp.
sont assez nombreuses et répandues dans
les diverses parties du monde. Celle que l’on
en considère comme le type est Y A. sabulosa
(Sphex sabulosa, L.), commune dans la plus
grande partie de l’Europe. La femelle creuse
dans le sable un trou assez profond , dans
lequel elleapporteunechenille qu’elle blesse
au moyen de son aiguillon; elle dépose en¬
suite un œuf dans le trou et le ferme avec des
grains de sable. (Bl.)
* AMMOPHILA («fitioç, sable ; ?D.oÇ, ami).
bot. pii. — G. de la famille des Graminées,
tribu des Arundinacées, établi par Host et
adopté par un grand nombre d’agrostogra-
phes. Voisin du g. Deyeuxia , il offre les ca-
AMM
AMM
363
ract. suivants : Épillets biflores; fleur infér.
pédicellée, barbue à sa base; lasupér. avor¬
tée et réduite à un pédicelle plumeux à son
sommet. Valves de la glume membraneuses,
presque coriaces, lancéolées, carénées, plus
longues que la fleur; l’infér. un peu plus
courte, présentant une seule nervure, tan¬
dis quela supér. en offre trois; paillettes éga¬
lement membraneuses et un peu coriaces ;
l’extér. ovale, lancéolée, carénée, à 5 ner¬
vures , bifide à son sommet qui offre , au-
dessous de sa bifurcation, soit une simple
petite pointe, soit une arête courte ; paillette
interne à peine plus courte, offrant 2 ner¬
vures très saillantes. Elam. 3. Ovaire gla¬
bre, pyriforme, surmonté de 2 stigmates
terminaux , sessiles et plumeux. Paléoles
lancéolées, acuminées, glabres, plus lon¬
gues que l’ovaire. Caryopse glabre et non re¬
couverte par les écailles. — Comme nous l’a¬
vons dit précédemment , ce g. est très voisin
du Deyeuxia, dont il diffère surtout par sa
paillette infér. mucronée au-dessous de son
sommet bifide, et non aristée sur le milieu
du dos. Il a pour type YArundo arenaria L. ,
sous le nom d ’A. arundinaceaUosl[Gram., 4,
p. 2i 7, t. 41 ),esp. excessivement commune sur
les dunes ou les bords sablonneux de la mer,
où sesrhizômes rampants s’étendent souvent
à une très grande distance. C’est sous ce
rapport une plante intéressante, et qu’on
sème avec avantage dans les terrains sa¬
blonneux pour en fixer la mobilité. Ce g.,
que Palissot de Beauvois nommait Psam-
ma, renferme une seconde esp. peu diffé¬
rente de la première , et qui croît sur les
bords de la mer Baltique. (A. R.)
* AMMOPHORE. Ammophorus (aup.oç,
sable; cpopoç, qui porte), ins. — G. de l’ordre
des Coléoptères Hétéromères, fam. des Mé-
lasomes, établi par M. Guérin (. May . zool. ,
6 vol., 1834) et adopté par M. Solier, qui le
place dans sa tribu des Tagénites, en lui
donnant pour caract. distinctifs : Dernier
art. des ant. tronqué brusquement et carré¬
ment. Tibias antérieurs notablement trian¬
gulaires. Prothorax peu sensiblement dilaté
sur les côtés.— M. Solier comprend dans ce g.
4 esp., indiquées comme étant toutes du Pé¬
rou. Nous n’en citerons qu’une, Y A. peru-
vianus , ainsi nommée par M. Guérin , mais
qui paraîtrait avoir été appelée antérieure¬
ment tagenioides par M. Petit. Elle serait
aussi originaire du Chili, suivant M. Dejean
( Catal . 3me édii.Hq ui la rapporte au g. '*$'«-
lenomrna , Sol.) (D.)
* AMMOPTENODYTES. Ammoptenody-
les (au.f/.oçj sable; nrYivoç, qui vole; Svr yjç ,
plongeur), ois. — Ce nom , qu’on a écrit à
tort dans les auteurs Amrnaptenodytes, a été
donné par Ritgen à une famille d’Oiseaux
comprenant les Oiseaux non voiliers, et
courant dans les sables comme l’Autruche.
(C. d’O.)
*AMMOPTILA(a/jip.oç, sable; -rrTtlov, plume,
aile), ois. — G. établi par M. Swainson ( Class .
of Birds) , répondant au Pluvianus, Vieill.,
et au Cursor, Wagl. L’auteuren fait un s.-g.
du g. Tachydi'omus , lui réunissant encore
comme s.-g. le Glareola et le Tachydromus.
L’esp. type et la seule connue, ce nous sem¬
ble, est le Pluvian du Sénégal, Pluvianus
melanocephalus Vieill. ( JVouv . Dict., 27-130,
et Gall. , pl. 233), Charadrius melanocepha¬
lus Lath., Gmel.
Il est singulier qu’un ornithologiste aussi
distingué que M. Swainson, tout en adop¬
tant un g. déjà formé par un auteur fran¬
çais, semble prendre à tâche d’en changer
le nom, sans motif apparent. C’est à nos yeux
une faute grave, laquelle ne peut qu’aug¬
menter la confusion qui règne déjà dans la
nomenclature; faute qui, d’ailleurs , se ren¬
contre trop souvent dans ses ouvrages, où
il dénature à chaque instant] les noms gé¬
nériques ou spécifiques donnés par d’autres
auteurs. (Lafr.)
AMMOTHÉE. Ammothea (nom myth.).
Arachn.— G. delà famille des Pycnogonides,
de l’ordre des Trachéennes, établi par Leach
[Zool. Miscell. xix 1,2.), sur une seule esp.
de la Caroline, qu’il a nommée A. caroli-
nensis. Ce g., très voisin des Nymphons, en
diffère par les antennes-pinces beaucoup plus
courtes que la bouche, ayant leur article
basilaire fort petit, et par les palpes compo¬
sés de 9 articles , tandis que ceux des Nym¬
phons n’en ont que cinq. (Bl.)
AMMOTHÉE. Ammothea (nom mythol.)
polyp. — G. de la famille des Alcyoniens,
établi par M. Savigny pour des Polypiers
formés d’une masse commune, charnue, di¬
visée en plusieurs tiges courtes, rameuses ,
dont les derniers rameaux ramassés, ovales,
conoides en forme de chatons, sont partout
couverts de polypes; ceux-ci sont pourvus
,364
AMIN
AMO
de huit tentacules pinnés, comme ceux des
autres Alcyoniens et sont rétractiles dans des
verrues inermes. Ce dernier caract, les dis¬
tingue des Nephtées , dont les verrues sont
au contraire armées de spiculés. M. Savigny
avait décrit et figuré une seule esp., de la
mer rouge (A. virescens ), que M. Audouin,
dans l’explication des planches de la Descrip¬
tion de l’Egypte , nomme JVephlea Cordierii.
M. Ehrenberg en a décrit une 2,ne espèce,
du même lieu, VA. thyrsoides. M. Milne-
Edwards rapporte au même g. les ALcyonium
imbricalum , ramosum , et, avec doute, VA.
amicontm de MM. Quoy et Gaimard. (Duj.)
AMMI'RSÏNE (<xp-p.vp<j[vn , qui a l’odeur
de la myrrhe), bot. pu. — G. de la famille
des Ericacées, formé par Pursh (Fl. bor.
Am. i. 301) , et réuni , comme synon. au g.
Leiophyllum , Pers. (C. L.)
AMNÏÜS. Ammum ( à'avcov , membrane-
qui enveloppe le foetus ). anat. — On a donné
ce nom à une membrane particulière, for¬
mant une sorte de poche dans laquelle sont
contenus le fœtus et le liquide qu’on appelle
Veau ou les eaux de l’Amnios. Tout récem¬
ment on a avancé que le fœtus ne se trouve
pas en contact immédiat avec le liquide am¬
niotique , mais bien dans une autre cavité
formée également par la membrane Amnios
réfléchie sur elle-même à la manière des
séreuses en général. Comme il est plus fa¬
cile de bien déterminer et de mieux faire
comprendre la véritable disposition, la na¬
ture, et les rapports de l’Amnios à l’article
OEuf, nous y renvoyons pour plus de détails.
(M. S. A.)
*AMNIOS (aavtov , membrane qui enve¬
loppe le fœtus), bot. ph. — Malpighi nomma
ainsi, par analogie , la liqueur gélatineuse
ou émulsive , dans laquelle nage et se nour¬
rit l’embryon , et qui n’est visible qu’après
la fécondation. La liqueur ou lait de l’a¬
mande du cocotier en offre un exemple re¬
marquable. Cette liqueur, en se concrétant,
donne naissance au périsperme. — On appelle
aussi Amnios, la membrane (la 3e) interne
qui contient immédiatement l’ovule; selon
d’autres encore , cette membrane est le sac
de l’ Amnios V. Ciiorion. (C. L.)
*AM]\ISCUS(dimin.d’à,u.vtç, petitagneau).
ins. — G. de Coléoptères tétramères, famille
des Longicornes, établi par M. Dejean, mais
dent il n’a pas publié les caractères. D’après
la place qu’il occupe dans son Catalogue
(3me édit.) , il appartiendrait à la tribu des
Lamiaires de M. Serville. Il y rapporte 31
esp., toutes de l’Amérique, à l’exception de
3 dont la patrie n’est pas connue. La plu
part de ces esp. ont été nommées par M. De¬
jean lui-même. Nous n’en citerons qu’une,
comme type du g., VA. perplexus, de l’Amé¬
rique septentrionale. (D.)
AMNIUM. anat. — V. Amnios.
*AMOEBA (ocyoïSy , changement), inf. —
Dénomination substituée parJM. Ehrenberg
à celle d’ Amibe. (F. ce mot.) (Duj.)
* AMOEBÉES ou AMOEBIEIVS. Amoe-
bœœ (àgotê-n, changement), infus. — Fa¬
mille d’infusoires établie par M. Ehrenberg
pour le seul g. Amibe ou Amoeba. Elle est
caractérisée par des prolongements varia¬
bles, rameux, et par l’absence d’un test;
elle fait partie de l’ordre des Polygastri-
ques anentérés. (Duj.)
AMOMEES. Amomeœ ( au.wp.ov , amo-
mum , plante odoriférante de l’Inde, qu’on
croit être VAmomon des modernes), bot.
ph. — La famille de plantes monocotylédo-
nées à ovaire infère , qu’on appelle ainsi, a
porté beaucoup d’autres noms. On l’a nom¬
mée successivement Cannées , Drymyrrhi-
zèes , Scitaminées , Zingibéracées , Alpinia-
cêes , etc. C’est un groupe excessivement
anomal et dont nous allons donner une des¬
cription assez détaillée pour en faire bien
comprendre la structure. Cal. adhérent par
sa base avec l’ovaire infère, à limbe double;
l’extér. plus court et à 3 lobes, à div. égales
et régulières, rarement fendu d’un seul côté
et irrégulier (Globba); l’intér. plus ou moins
tubuleux , à 3 divisions de forme variée ,
mais ordinairement semblables entre elles.
En dedans de ce calice intér. sont des ap¬
pendices pétaloïdes en nombre variable *
ordinairement 3 , dont 1 , plus souvent d’une
forme irrégulière assez semblable au labelle
des Orchidées , simple ou plus ou moins
profondément bi- ou tri - parti. Comme
nous venons de le dire , le nombre de
ces appendices est variable; ils se sou¬
dent plus ou moins intimement avec le cal.
intér. et forment un seul et même tube avec
lui. Une seule étamine ; filet attaché au tube
ducal, intér., ordinairement très irrégu¬
lier; le plus souvent plus ou moins dilaté
surtout vers sa partie super, qui est péta-
ÀMO
AMO
365
loïde. Anth. à 2 loges quelquefois séparées
l’une de l’autre et comme appliquées sur le
milieu de la face interne du filet pétaloide,
qui se prolonge au-dessus d’elles, en formant
un appendice ordinairement bifide. Plus
rarement, filet de l’étamine cylindrique et
semblable à celui de toutes les autres plan¬
tes. Anth. à 2 loges, non surmontée d’un
h
appendice pétaloide , uniloculaire dans le
g. Canna ( V . Balisier et Y Allas de ce Dicl.
Sub. Canna luiea,/ig. b,2;c> 1). Ovaire in¬
fère, à 3 loges contenant chacune un grand
nombre d’ovules attachés sur 2 rangs , à
l’angle interne de chaque loge. Style or¬
dinairement grêle , parfaitement distinct
des autres parties de la fleur, naissant du
sommet de l’ovaire et d’une longueur pro¬
portionnée à celle du tube calicinal. A sa
partie supér. il passe en général au devant
de l’anthère et se place souvent entre ses 2
loges, qui offrent presque toujours unesorte
degouttière dans laquelle il est reçu. Il porte
à son sommet un stigmate dilaté, concave,
en forme de coupe dont l’intér. est glandu¬
leux, et le contour garni de poils. Sur le
sommet de l’ovaire, en avant du point d’in¬
sertion du style, on voit un petit corps glan¬
dulaire, simple ou bilobé ; une sorte de dis¬
que épigyne , dont nous expliquerons plus
tard l’origine et la nature physiologique.
Ce petit corps manque fréquemment. Le
fruit est communément une capsule à 3 lo¬
ges polyspermes, s’ouvrant à sa maturité
en 3 valves. Plus rarement, le péricarpe est
légèrement charnu ou même presque bacci-
forme, pouvant, par avortement, ne plus être
qu’à une seule loge et contenir un très pe¬
tit nombre de graines ou même une seule.
Celles-ci ordinairement arrondies et pres¬
que globuleuses ; quelquefois accompagnées
à leur base d’un arille charnu et cupulifor-
me, contenant un endosperrne farineux dans
le centre duquel est un embryon presque
cylindrique , nu ou plus souvent contenu
dans une sorte de poche charnue nommée
vilellus par Gærtner. Pédicule tournée vers
le hile avec lequel elle est en contact.
Nous nous sommes borné jusqu’à présent
à décrire la structure florale des Amomées,
sans nous expliquer sur les nombreuses
anomalies qu’elle présente, quand on la
compare à celles des autres familles de plan¬
tes monocotylédonées. En effet, nous trou¬
vons ici des fleurs qui, au premier abord,
s’éloignent beaucoup du type propre au
plus grand nombre des végétaux pourvus
d’un seul cotylédon. Ainsi, indépendamment
du calice formé de 6 sépales plus ou moins
soudés ensemble et disposés sur 2 rangs ,
nous observons 3 ou 4 autres div. péta-
loides placées en dedans de la rangée la
plus intér. des sépales, et que quelques
auteurs ont désignées sous les noms de co¬
rolles zi de nectaires. De plus, au lieu de
trouver 3 ou 6 étamines, comme dans la plu¬
part des autres Monocotylédonées, nous
n’en voyons qu’une seule, rarement por¬
tée sur un filet cylindrique, plus souvent
appliquée sur une lanière pétaloide, qui
se prolonge et se bifurque au - dessus de
l’anthère. Il y a donc évidemment ici, dé¬
viation du type régulier des Monocotylé¬
donées ; aussi rien n’est-il plus étrange et
plus disparate que les noms donnés aux di¬
verses parties de ces fleurs par les diffé¬
rents botanistes qui en ont parlé , et la ma¬
nière dont ils ont tracé les caract. des g. de
cette famille.
Le premier botaniste qui ait cherché à
reconnaître la nature physiologique des di¬
verses parties constituantes de la fleur de
cette singulière famille, est M. Lestiboudois,
professeur de botanique à Lille. Dans 3 mé¬
moires successifs ayant pour objet: le 1er le
Canna indica; le 2me YHedychium angusli -
folium ; et le 3me le Globba milans , cet ingé¬
nieux botaniste s’est efforcé de ramener
l’organisation des Amomées au type général
propre à la plupart des familles des plantes
Monocotylédonées. Pour lui tous les g. de
cette famille doivent être considérés comme
ayant un calice double à 6 sépales et 6 éta¬
mines. De ces 6 étamines une seule est fer¬
tile et développée , les autres sont transfor¬
mées en appendices pétaloides. Nous adop¬
tons complètement cette manière d’envisa¬
ger l’organisation florale des Amomées, et
nous la croyons conforme à la nature. Seu¬
lement nous nous éloignons de notre savant
ami , dans l’explication qu’il donne de cette
organisation et dans la dénomination des
parties constituantes de la fleur; ainsi par
exemple, dans le g. Canna [V. Y Allas de ce
Dict .), on trouve, en dedans ducal, intér. :
1° 3 div. pétaloides , dont 2 dressées et sem¬
blables , et une infér. réfléchie, disposée à
366
AMO
AMO
peu près de la même manière que le labelle
des Orchidées. En dedans de ces 3 div. on
en voit 2 autres , l’une , portant sur l’un de
ses côtés l’anthère, dont le filet se manifeste
aussi par un certain épaississement linéaire
du côté de l’appendice auquel elle est atta¬
chée ; et une autre, confondue à sa base avec
la précédente, qui se termine latéralement
par l’aréole stigmatique. Selon M. Lestibou-
dois , la division anthérifère doit compter
comme 2 étamines, l’une fertile, l’autre
stérile, dont l’anthère acomplétement avorté
et s’est prolongée en languette au-dessus de
l’étamine fertile; la 3me étamine est repré¬
sentée par la division pétaloïde révolutée; de
plus, l’auteur admet encore 3 div. pétaloïdes
dressées, tandis qu’il n’en existe réellement
que 2, ainsi qu’il le montre dans sa fi¬
gure 2, d.d. Ces 3 divisions représenteraient
les 3 autres étamines. Ce n’est pas ici le lieu
de réfuter ce que cette opinion a d’inexact
sur ce point. Nous aurons occasion d’y
revenir en traitant successivement des dif¬
férents g. delà famille, et en particulier des
g. Canna ( V. Balisier ) , Hedychium et
Globba ou Renealmia, sur lesquels M. Lesti-
boudois s’est particulièrement appuyé pour
établir son opinion sur la structure florale
des Amomées. Pour le moment nous nous
bornerons à énoncer ici en peu de mots no¬
tre manière d’envisager la structure primi¬
tive des Amomées, et d’en expliquer l’état
anormal. '
Les Amomées ont : 1° Un calice double, for¬
mé de 3 divisions extérieures plus courtes ;
de 3 div. intér. plus longues et soudées
en 1 tube ; 2= 6 étam. dont 2 ordinairement
à anthère uniloculaire , développées , ferti¬
les, et soudées ensemble, de manière à imi¬
ter une anthère biloculaire, dont les loges
seraient plus ou moins écartées l’une de
l’autre. Rarement une seule est développée
et anthérifère {Canna). Les étamines stériles
sont, sous la forme d’appendices pétaloïdes,
souvent confondues et soudées 2 ou 3 ensem¬
ble, et plus rarement l’une d’elles sous la
forme d’un petit mamelon glanduleux ( dis¬
que épigyne) est placée sur le sommet de l’o¬
vaire infère.
Ce qui distingue notre manière d’envisa¬
ger la structure florale des Amomées , de
celle des autres botanistes, c’est déconsidé¬
rer l’étamine fertile : 1° comme composée
de 2 étamines uniloculaires ; 2° comme une
étamine avortée , le petit mamelon glan¬
duleux que , dans un certain nombre de g.,
on observe sur le sommet de l’ovaire.
La nature même des parties constituantes
de la fleur nous paraît confirmer pleinement
notre opinion; ainsi, l’anthère est bien cer¬
tainement uniloculaire dans le g. Canna ,
quoique quelques botanistes l’aient à tort
décrite comme à 2 loges. Les 2 loges de l’an¬
thère des autres g., sont plus ou moins écar¬
tées l’une de l’autre, et l’espace qu’elles lais¬
sent entre elles forme une gouttière souvent
très profonde dans laquelle la partie supér.
du style est reçue. Il nous semble donc ra¬
tionnel, l’anthère étant bien réellement uni¬
loculaire dans le g. Canna , de considérer les
2 anthères uniloculaires et plus ou moins
écartées des autres g. , comme représentant
2 étamines soudées en une seule; ce qui
nous paraît encore appuyer cette opinion ,
c’est que l’appendice pétaloïde qui surmonte
ces 2 anthères uniloculaires, est toujours
plus ou moins profondément partagé en 2
lobes à son sommet.
Quant au mamelon surmontant l’ovaire
et que nous croyons représenter une des éta¬
mines avortées, nous dirons qu’il manque,
toutes les fois que les div. pétaloïdes placées
en dedans du calice, sont en nombre suffi¬
sant pour représenter les étamines avor¬
tées et compléter ainsi le système staminal
hexandrique ; et qu’il existe, toutes les fois
au contraire qu’il manque une div. péta¬
loïde pour parfaire le nombre normal des
étamines. Appuyons ce fait de quelques
exemples : 1° Dans le g. Kæmpferia, les div.
pétaloïdes, au nombre de 4, sont soudées en¬
semble et forment un tube ; 2 de ces div.
sont dressées et 2 sont réfléchies. Avec les 2
étamines fertiles (soudées en une seule) voilà
le nombre 6 complété, et il n’y a aucune trace
de mamelon sur l’ovaire. 2° Dans le g.
Hedychium , en dedans du calice intér. , on
n’observe que 3 div. pétaloïdes distinctes;
et le mamelon glanduleux , qu’on aperçoit
sur le sommet de l’ovaire, complète les 4 éta¬
mines stériles. 3° Dans le Globba nutans ,
qui doit être transporté dans le g. Alpi-
nia , en dedans du calice intér., on trouve
3 div. pétaloïdes, dont 2 latérales excessi¬
vement petites confondues en une seule;
ici encore, un mamelon, s’élevant de l’o-
AMO
vaire, porte à 4 les étamines avortées et com¬
plémentaires.
Nous venons de décrire le groupe des
Amomées ou Cannées tel qu’il a été admis
par Jussieu , qui considérait les g. assez peu
nombreux qui le forment, comme ne con¬
stituant qu’une seule famille. M. Robert
Brown, le premier, a proposé de subdiviser
ces g. en 2 familles: 1° les Cannées ou Can-
nacées, comprenant les g. Canna, Marania ,
Thalia, Phryniurn et Myrosma; 2° les S ci¬
tant inées , dans lesquelles viennent se ran¬
ger les autres g. non mentionnés ici. Cette
div. a été adoptée par la plupart des bota¬
nistes. Seulement quelques uns, M. Lin-
dley entre autres, ont cru devoir changer
le nom de Cannées en celui de Marantacées.
Les caractères qui distinguent essentielle¬
ment le groupe des Marantacées consis¬
tent : 1° dans la position de l’étamine fer¬
tile toujours opposée à la div. pétaloïde ré-
volutée; tandis que, dans les Amomées ou
Scitaminées, l’étamine fertile (qui pour nous
se compose de 2 étamines soudées en une
seule) correspond à une des div. latérales ;
2° et surtout dans l’absence du vitellus, qui
recouvre complètement l’embryon dans tous
les g. des vraies Amomées.
Malgré l’importance des caract. donnés
pour séparer ces 2 groupes, comme 2 familles
distinctes, l’affinité qui existe entre les g.
qui les composent, est si grande que nous
avons cru pouvoir les considérer seulement
comme 2 tribus d’un même ordre naturel.
M. Lestiboudois est encore allé beaucoup
plus loin que nous, dans la concentration
des g. de cette famille, puisqu’il pense qu’on
devrait les réunir avec ceux qui constituent
la famille desMusacées, pour en former une
famille unique. Suivant ce botaniste, les Mu-
sacées représentent le type normal et régu¬
lier des Amomées, dont la différence ne
provient que de la transformation de 5 éta¬
mines en appendices pétaloides. Sans doute
il existe une très grande affinité entre ces
2 familles, et c’est pour cela que dans tou¬
tes les classifications possibles on les place
l’une à côté de l’autre; mais les caract. qui
leur appartiennent sont trop constants pour
qu’on puisse les réunir et les confondre; au¬
trement il faudrait presque ne faire qu’une
seule famille de tous les g. monocotylédo-
nés à ovaire infère , dont le type primitif est
AMO 367
en effet à peu près le même ; ce que per¬
sonne ne proposera sans doute.
Voici les div. que nous admettons dans la
famille des Amomées avec l’indication des
g. qui leur appartiennent :
AMOMÉES.
I re tribu.-CANN AGEES ou MARANTACÉES.
Canna, L.; Myrosma, L. fil.; Phryniurn,
Willd. ; Thalia, L. ; Marania, L.; Calathea ,
Meyer.
2me tribu. — ZINGIBÉRACÉES.
§ I. KOEMPFERIEES.
Zingiber, Gœrtn.; Curcuma , L. ; Kœmp-
feria , L. ; tiitchenia, Wallich.
§ II. amomées , Blume.
Amomum , L. ; Eleltaria , Rheede; Hedy-
chium , Kœnig.
§ III. ALPINIÉES, Bl.
Alpinia, L. ; Hellenia , Willd. ; Cenolo-
phon , Bl.; Gaslrochilus , Wallich; Monolo-
phus , Wallich; Cassumunar, Colla; Galan-
ga , Roxb. ; Monocystis, Lindl.; Phœomeria,
Lindl. ; Peperidium , L.
§ IV. COSTÉES.
Costus, L.
§ V. GLOBBÉES.
Le seul g. Globba L. , auquel on doit réu¬
nir comme synonymes les g. Colebrookia ,
Don. ; Ceranihera , Hornem. ; Maniisia ,
Sims. ; Renealmia , L. fil. ; Catimbium , Juss.
(A. Richard.)
* AMOMOCARPUM ( ay.wu.ov, Amomum ;
xapnog, fruit), bot. foss. — J’ai désigné
sous ce nom ( dans mon Prodrome de l'Hist.
des Végétaux fossiles), un fruit trouvé dans
les argiles tertiaires de l’ile de Sheppey, et
qui, par sa forme générale, a beaucoup d’a¬
nalogie avec celui de quelques esp. du g.
Amomum. C’est en effet un fruit triangu¬
laire, déprimé, dont les angles sont saillants
et arrondis, marqués de 3 sillons longitudi-
nauxqui indiquent autant desutures; caract.
qui se retrouvent bien dans les fruits C Amo¬
mum, mais qui se présentent dans un trop
grand nombre de plantes pour qu’on puisse
en conclure, avec certitude, l’analogie de ces
fossiles avec les Amomum. Il faudrait pour
cela connaître la structure intérieure de ces
fruits fossiles, et jusqu’à présent elle nous
est inconnue. Il me paraît cependant très
368
AMO
AMO
probable que ces fruits appartiennent à une
plante monocotylédone. (Ad. B.)
AMOMUM ( aawaav , amomum. V . Amo-
mées). bot. pu. — G. de la famille des Amo-
mées , qui se compose d’un petit nom¬
bre d’esp. , toutes originaires des contrées
chaudes de l’ancien continent , plus ra¬
rement d’Amérique, et dont les caract. peu¬
vent être exprimés de la manière suivante :
Cal. à 6 div. disposées sur 2 rangs. Appen¬
dices pétaloïdes formant une seule lèvre bi-
lobée. Filament prolongé au-delà des deux
anth. en un appendice ordinairement sim¬
ple, quelquefois bifide. Filet pétaloïde, por¬
tant à sa base 2 autres petits appendices.
Capsule quelquefois légèrement pulpeuse
intérieurement, à 3 loges s’ouvrant en 3
valves, contenant chacune un grand nombre
de graines arillées. — Les espèces de ce
genre sont vivaces. Leur racine ou souche
est charnue, rampante; leurs feuilles sont
distiques, membraneuses, à gaines fen¬
dues. La hampe est radicale , porte des
fleurs disposées en épis et accompagnées de
larges bractées.
On a retiré du g. Amomum, tel qu’il avait
été établi par Linné , un certain nombre
d’esp., telles que les Amomum zingiber, ze-
rumbei, pour en former un g. à part sous le
nom de Zingiber. Ce dernier g. se distingue
surtout par l’appendice surmontant les deux
étamines , et allongé en forme de corne re¬
courbée en avant. Parmi les esp. d'Amo-
mum , nous citerons les A. cardamomum L. ,
Grana puradisi, etc. (A. R.)
AMODIA, Nestl. (contraction d ' Aremonia)
bot. pu. — Syn. du g. Aremonia , Neck. , de
la famille des Rosacées. (Sp.)
* AMODIE. Amonia. arachn. — M. Koch
désigne sous ce nom ( Deutschlands Crust.
Myriap., etc.) une nouvelle coupe générique
à laquelle il n’a pas donné de caractères.
(H. L.)
*AMOORA. bot. ph. — Ce g. de Roxburgh
est le même que YAphanamixis de Blume,
et ses esp. ont encore reçu les noms d’autres
g., tels queAglaia, Ander sonia, Buchanania ,
Sph cerosacme. Il appartient à la famille des
Méliacées et offre les caract. suivants : Cal.
à 3 folioles, accompagnées de 2 bractées
tout-à-fait semblables , qui semblent com¬
poser un calice quinconcié. Pétales 3, larges,
concaves , ouverts ; 6 filets larges et complè¬
tement réunis en un tube globuleux ou plus
tard campanulé, d’abord soudé avec les pé¬
tales dont il se détache ensuite, découpé à
son bord libre en 6 lobes peu marqués , et
portant sur sa face interne 6 anthères
tout-à-fait cachées dans son intérieur ,
opposées à ses lobes, oblongues, 3-gones,
attachées par leur dos. Ovaire déprimé, sur¬
monté d’un stigm. sessile, en forme d’une
pyramide à 3 angles mousses, à 3 loges con¬
tenant chacune 2 ovules pendants et super¬
posés. Fruit capsulaire, coriace , à 3 loges
monospermes , se séparant en 3 valves dont
chacune emporte avec elle la cloison opposée.
Graines adnées à la paroi par la plus grande
partie de leur face interne, enveloppées plus
ou moins complètement d’un arille charnu ,
offrant une radicule courte et supér. , et 2
gros cotylédons collatéraux, souvent soudés.
— Les esp. sont de grands arbres à feuilles
alternes, composées d’un grand nombre de
paires de folioles inéquilatérales avec une
impaire terminale, à fleurs disposées en pa-
nicules, ou plus souvent en longs épis axil¬
laires. On en compte 5 , croissant dans les
Indes orientales ou dans les grandes îles qui
font suite à l’Asie, dans les Philippines , à
Java, à Timor. (Ad. J.)
*AMORDICA, Neck. (altération de Mo-
mordica , faisant allusion à la ressemblance
des deux genres), bot. ph. — Synon. du g.
Momordica, L., de la famille des Cucurbita-
cées. (Sp.)
*AMORES. zool. — K. Amours.
*AMOREUXIA, Moç. et Sess. Flor. Mex.
ined. ex DC. Prodr. 2, p. 638 (Amoreux,
botaniste de Montpellier ). bot. ph. — G.
incomplètement connu , que M. De Can-
dolle place à la suite des Rosacées , en lui
attribuant les caract. suivants : Cal. 5-parti;
tube très court; segments oblongs , pointus.
Pétales 5, plus grands que le calice. Étam.
environ 2 , 1-sériées , plus courtes que les
pétales, obtuses ou échancrées au sommet.
Ovaire ovoïde, inadhérent, 3-loculaire,
multi-ovulé. Style filiforme, pointu. Caps,
ovoïde. — Herbe, semblable par le port à une
Dryadée, ou à un JYeurada. Feuilles lon¬
guement pétiolées, 2-stipulées, alternes,
palmatifides; lobes dentelés au sommet. Pé¬
doncules solitaires, oppositifoliés, subter¬
minaux, dressés, infléchis au sommet, 1-
flores. Fleurs grandes, rougeâtres. On n’a
AMü
AMO
signalé qu’une esp. , qui croît aux environs
de Mexico. (Sp.)
* AMORIA, Presl (apopla, voisinage), bot.
pu. — G. ou s.-g. fondé sur 15 esp. de Trèfles,
et dont le Trifolium hybridum L. peut être en¬
visagé comme le type. Ses caract. différen¬
tiels, selon l’auteur cité (Symbol, bol.), sont
les suivants : Cal. campanulé ; dents subu-
lées. Cor. marcescente; étendard libre ; ailes
et carène adnées à l’androphore. Ovaire
oblong, 3-ou4-ovulé. Style filiforme, obli¬
que. Légume saillant, linéaire ou oblong,
comprimé, toruleux, 2-ou 3-sperme, sub¬
déhiscent. (Sp.)
* AMORPHA (ajxopcpoç , informe), ins. —
Sous cette dénomination , M. Newmann (E 'n-
torn. Magaz. , tom. h, p. 379) réunit les lar¬
ves d’une grande partie des Insectes hexa¬
podes et tétraptères , qu’il divise en deux
sections , Adermata et Dermata. La lre ren¬
ferme les larves des Lépidoptères et d’une
grande partie des Diptères; la 2me celles du
reste des Diptères. Chacune de ces sections se
subdivise en un grand nombre d’ordres qu’il
serait trop long de mentionner ici. (D.)
AMORPHA, L. (àp.opcpoç, difforme, à cause
de l’irrégularité de la corolle), bot. pii. —
G. de la famille des Légumineuses, sous-or¬
dre des Papilionacées, tribu des Galégées,
Brown. Les caract. en sont les suivants : Cal.
obconique, 5-denté. Cor. sans autre pétale
que l’étendard, lequel est obconique et con-
voluté. Étam. 10, monadelphes par la base,
saillantes. Légume comprimé, tuberculeux,
subfalciforme , très court , 1 ou 2-sperme.
— Arbrisseaux; feuilles multifoliolées; fo¬
lioles ponctuées, ordinairement stipellées.
Grappes terminales, denses, spiciformes;
fleurs d’un violet foncé. — Ce g. , qui se
compose d’environ 10 esp., appartient à l’A-
mér. sept. ; plusieurs se cultivent comme ar¬
bustes d’ornement. (Sp.)
*AMORPHÆ (ap.opcpoç , difforme), ins.—
Nom donné par Hubner à une div. des
Sphingides, qui correspond au g. Smérinthe
de Latreille. V . ce mot. (D.)
"AMORPHE (à priv.; gopyn, forme; c’est-
à-dire sans forme déterminable), min. —
Nom spécifique, par lequel on désigne les
minéraux qui se présentent en masses irré¬
gulières. (Del.)
* AMORPHOCEPHALES (txpopcpoç , dif¬
forme ; xe<paH, tête), ins. — G. de Coléop¬
tères tétramères, famille des Curculionites,
div. des Brenthides , établi par Schœnherr
aux dépens du g. Arrhenodes de Latreille ,
et auquel il assigne les caract. suivants :
Ant. assez courtes, moniliformes, ayant leur
dernier article presque pyriforme, pointu.
Tête profondément rayée dansles deuxsexes.
Rostre du mâle large, inégal, avec les man-
dib. découvertes, fortes, arquées; celui de
la femelle allongé, cylindrique, avec les
mandib. petites. Thorax oblong, également
arrondi de chaque côté, convexe en dessus,
r
entier. Elytres allongées, linéaires, un peu
déprimées sur le dos. — Ce g. a pour type
l’ancien Brenius italicus des auteurs, qui se
trouve à la fois en Iliyrie, en Italie (Toscane)
et en Nubie. Cette esp. est figurée dans l’i-
con. du Règne anim. de Cuvier, parM. Gué¬
rin, iv, tab. 36, fig. 7, a , b. (D.)
"AMORPHOCERES (à>op<p oç, informe;
x/paç , corne), ins. — G. de l’ordre des Co¬
léoptères tétramères , famille des Curculio¬
nites, div. des Cossonides, établi par Schœn¬
herr, qui lui donne les caract. suivants:
Ant. courtes, épaisses, insérées au milieu
du rostre ; leur funicule de 7 articles : le l€r
turbiné, les autres perfoliés , resserrés
presque égaux ; le dernier pressé contre la
massue; massue petite, brièvement ovale ,
bi-articulée ; le 1er article corné, le der¬
nier spongieux. Rostre peu long, peu
épais, linéaire, presque cylindrique, légère¬
ment plan, médiocrement arqué. Prothorax
oblong, tronqué à la base et au sommet,
arrondi sur les côtés , plus étroit antérieu¬
rement, resserré vers le sommet, un peu
convexe en dessus. Elytres allongées, linéai¬
res, convexes, tronquées à la base, arron¬
dies à l’extrémité , couvrant l’anus. Pattes
courtes, presque comprimées; cuisses très
élargies au milieu ; tibias minces à leur base,
beaucoup plus larges vers leur sommet, où
ils sont denticulés et armés, en outre, d’un
grand crochet mobile; pénultième article
des tarses plus long , bilobé. — Ce g. ne
figure pas dans le Catalogue de M. Dejean
(3 me édit.). Schœnherr y rapporte 4 esp., dont
une du Cap de Bonne-Espérance, et les trois
autres de laCafrerie. Parmi ces dernières, il
en décrit une, A. setosus, que M. Chevrolat
lui a mandé avoir prise vivante dans les en¬
virons de Paris. (D.)
* AMORPIIOPE. Arnorphopiis (a priv. ;
24 t
T. I.
370
AMO
AMO
f/.opcpyj , forme jttouç. pied: c’est-à-dire pat¬
tes informes). ins. — G. de la fam. des Acri¬
diens (Acridites, Lat.) , de l’ordre des Or¬
thoptères, établi par M. Serville (. Rist . des
ins. Orth. Suites à Buffon). Ce g. est très
voisin des Tetrix , dont il ne diffère essen¬
tiellement que par les pattes, dont les cuis¬
ses antér. et intermédiaires sont grêles à
leur base, et ensuite brusquement dilatées
en forme de folioles denticulées sur les
bords, et les jambes très comprimées et lé¬
gèrement dilatées. La seule esp. connue de
ce g. est VA. notabilis Serv. (Ins. Orth.),
trouvée à Cayenne. (Bl.)
* AMORPHOPH ALLES ( aP.oP'f oç , dif¬
forme; cptxUoç , ■phallus). Candarum , Reichb.
Consp. 44. — Schott. Melelh. — Pythion ,
Mart. Flor. 183t. — Arum campanulatum
Roxb. Arum Rhumphii Gaud. id. Freyc., etc.
— bot. pu. — G. de la famille des Aroï-
dées , tribu des Thomsoniées, établi par
M. Blumc ( in Batav. Diario , 1825 ; De¬
çà isne in Pl. Timor , 1834, et in Rum-
phia , p. 138) qui en donne les caract. sui¬
vants : Spathe roulée à sa base. Spadice nu
supérieurement, lisse ou verruqueux, flori¬
fère et androgyne à sa base ; pas d’organes
sexuels rudimentaires. Anth. sessiles, bilo-
culaires , s’ouvrant par deux pores à leur
sommet. Ovaires libres à 2, rarement à 3 ou
à 4 loges. Ovules solitaires et dressés. Style
distinct ou nul. Stigm. capitulé, entier,
émarginé ou comme bilobé. Baies distinctes,
monospermes ou oligospermes. Graines dé¬
pourvues d’endosperme. — Ce g. se compose
d’environ 9 à 10 esp., toutes originaires de
l’Inde, et qui ont été parfaitement illustrées
par M. Blume, dans sa magnifique Bumphia.
Ce sont des plantes vivaces , à racine tubé¬
reuse et charnue , ayant les feuilles et les
spadices solitaires , environnés inférieure¬
ment d’écailles imbriquées. Elles diffèrent
des esp. du g .Arum, dans lequel quelques
unes étaient placées auparavant, par la struc¬
ture des anthères, et surtout celle des ovai¬
res. V. ARUM. (A. R.)
* AMORPÏIOPUS ( ôcp.opepoç , difforme;
ttovç , pied), ins. — Schœnherr avait d’abord
donné ce nom à un g. de Coléoptères de la
famille des Curculionites, div. desBrenthi-
des , qu’il a remplacé par celui de Calodro-
rrtus , imposé au même g. par M. Guérin. V.
ce mot. (D.)
’ A MORPIIOSOME. Amorphosoma ( ap.op-
«poç, informe; uwpa, corps), ins. — G. de
l’ordre des Coléoptères pentamères, famille
des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi
par MM. Gory et Delaporte aux dépens du g.
Agrilus de Mégerle, et auquel ils assignent
les caract. suivants: Palpes maxillaires de 3
articles visibles ; le 1er plus long, un peu ar¬
qué; le 2me conique; le 3me ovalaire ; pal¬
pes labiaux de 3 articles un peu allongés;
les deux 1ers en cône; le dernier en ovale
long. Labre arrondi en avant ; menton assez
grand, arrondi en avant, un peu sinueux.
Languette un peu arrondie. Mâchoires à
lobe externe grand et ovalaire ; l’interne
un peu arqué et pointu à l’extrémité. Man¬
dibules fortes, aiguës, un peu échancrées
au côté interne. Ant. courtes de 11 articles ;
le 1er gros; les 3 suivants à peu près égaux ;
tous les autres dilatés extérieurement en
dents de peigne. Tarses aux quatre 1ers ar¬
ticles à peu près égaux; le 1er mutique; le
2me muni d’une pelote à peine visible; les
2 suivants portant des membranes assez
fortes ; le dernier allongé; crochets très pe¬
tits et unidentés. Corps un peu déprimé, tu¬
berculeux. — Ce g., qui ne figure pas dans
le dernier Catalogue de M. Dejean (3me édit.),
a pour type VA. exasperaturn ou Agrilus
exaspérants de Schœnherr, esp. du Cap de
Bonne-Espérance. (D.)
*AMGRPHOZO AIRES. Amorphozoa (à>op-
cpoç, informe ; £«ov, animal), zoopii. — 2me
type des Actinozoaires vrais de M. de Blain-
ville. Ce groupe, renfermant les Eponges et
les Téthyes, est caractérisé ainsi par cet
auteur (Man. d’Actin., p. 527) : « Corps or¬
ganisés; animaux informes ou sans forme
déterminée; percés d’oscules et de pores
nombreux, mais sans bouches ; ou animaux
particuliers, distincts, constamment adhé¬
rents et composés d’une substance fibroso-
gélatineuse, entremêlée ou non d’acicules
calcaires ou siliceux avec des gemmules in¬
térieurs non localisés. (Duj.)
* AMOSA, Neclt. ( Amosa , par allusion à
l’affinité que présentent ces végétaux avec les
Mimosa ). bot. ph. — Synon. du g. Riga ,
Plum., de la famille des Légumineuses-Mi-
mosées. (Sp.)
AMOURETTE, bot. pii. — Nom vulgaire
de diverses plantes des champs qui se font
remarquer par un port gracieux. Ainsi on
AMP
AMP
o ^ i
371
appelle Amourette tremblante, le Brizci me¬
dia, L. • grande Amourette, le Briza maxima,
!->. ; petite Amourette , le Poa Eragrosti , L.;
Amourette des prés , le Lichnis flos cuculi ,
L., etc., etc. (G. d’O.)
AMOURIE. bot. pu. — Nom vulgaire que
les habitants de quelques cantons de la
France méridionale donnent au mûrier et
aux ronces des haies qui portent les mûres
sauvages. (C. d’O.)
AMOUROCRE. bot. ph. — Nom vulgaire,
dans quelques cantons français, du Maruia
(Anthémis) couda Cass. (G. L.)
AMOURS. Amo res. zool. — V. Rut,
Accouplement et Génération. (C. d’O.)
AMPAC. Ampacus. bot. ph. — Rumphius
avait donné ce nom générique, tiré de la
langue malaise, à 2 arbres des Moluques
qui doivent rentrer dans le g. Zanthoxylon.
V. ce mot. , (Ad. J.)
* AMPEDUS ( OLU.—'K tê tov, d’àvoc, SUT ; 7 rsScov,
tarse), ins. — G. de Coléoptères pentamè¬
res , famille des Sternoxes, établi par Mé-
gerle , et correspondant à celui d 'Etaler, tel
qu’il a été restreint par Eschscholtz , dans
sa Classif. des Elalérides. V . le mot Tau-
pin, synon. français du mot latin Elater.
(D.)
* AMPELIDÆ (Ampelis, nom latin du g.
Cotinga). ois. — C’est, dans Swaînson (Class.
of Birds) , le nom d’une famille de son 2nie
ordre Insessores et de sa tribu des Dentiros-
tres. (Lafr.)
*AMPÉLÏDÉES. Ampelideœ. bot. pii. —
La famille fondée par A. L. Jussieu, sous le
nom de Vignes (Viles), nommée plus tard
par lui V inif ères, et récemment par M. Lin d-
ley Vitacêes, avait aussi reçu de Yente-
nat celui de Sarmeniacées, à cause de ses
tiges, ordinairement sarmenteuses, et, en¬
fin, de Kunth celui d’Arnpélidées, emprunté
au nom grec de la vigne (xfXTreloç), et que
nous adopterons ici , pour éviter la confusion
qui pourrait résulter de la ressemblance
des premiers avec les Yiticées ou Gatiliers.
Elle appartient aux plantes dicotylédones
polypétales-hypogynes. Yoici ses caract. :
Cal. petit, entier ou muni de 4-5 petites
dents à son bord. Pétales en nombre égal,
alternant avec ces dents, à préfioraison val-
vaire, et se séparant, soit de haut en bas,
soit de bas en haut, de manière à rester unis
à leur sommet. Autant d’étain, opposées !
aux pétales, à filets libres ou monadelphes;
anth. biloculaires , oscillantes, avortant
quelquefois. Ovaire libre, entouré à sa base
ou à une plus grande hauteur, d’un disque
qui porte les pétales et les étamines insérés
sur son contour; surmonté d’un stigmate
simple, tantôt sessile, tantôt porté sur
un style court; à deux loges, dont chacune
renferme 2 ovules dressés; plus rarement
ô-l-ovulées. 11 devient une baie dans la¬
quelle les graines se trouvent quelquefois
en même nombre que les ovules, mais avor¬
tant souvent en partie, de sorte qu’on trouve
un fruit uniloculaire et 1 -sperme. Ces grai¬
nes sont osseuses et présentent, à la base
d’un périsperme dur et presque corné qui
forme presque toute leur masse, un petit
embryon plus court de moitié, dont la ra¬
dicule cylindrique se dirige en bas, c’est-à-
dire vers le hile. — Les plantes de cette
famille sont des arbrisseaux sarmenteux et
grimpants, dont les feuilles , composées ou
simples, mais alors ordinairement lobées ,
accompagnées de stipules, sont opposées
entre elles dans le bas; dans le haut, aux
inflorescences, qui avortent souvent, et se
changent alors en vrilles. Ces inflores¬
cences sont connues vulgairement sous le
nom de grappes, mais ne répondent pas le
plus souvent à la définition botanique de ce
nom; ce sont des thyrses, ou fréquemment
des cymes chargées de fleurs verdâtres ou
plus rarement colorées. Ces fleurs, généra¬
lement hermaphrodites, sont, dans un g., po¬
lygames et accompagnées d’involucres folia¬
cés, à lobes en forme d’ailes. — Les esp. sont
disséminées dans les régions tempérées, et
surtout tropicales des 2 hémisphères , au
nombre de plus de 120. Ce n’est pas ici le
lieu de s’étendre sur les propriétés du suc
de leur fruit , qui donnent au g. Vitis une
si grande importance. C’est en effet à, ce seul
g. de la famille , et de plus dans une partie
fort limitée de notre zone tempérée, que
paraît être réservée la culture avantageuse
de la vigne et la fabrication de ses pro¬
duits.
GENRES.
lre Tribu. Sarmentacées ou Viniferes. Pé¬
tales distincts à la base; filets ordinairement
libres; ovaire à 2 loges bi-ovulées. Plantes
grimpantes, à pédoncules souvent changés
en vrilles. — Cissus, L . (S œlanthus , Forsk.);
AMP
372 AMP
— Pterisanthes, Blum.; — Ampélopsis, Mich.;
— Pilis, L.
2me Tribu. Aquilicièes ou Lèèacèes. Pé¬
tales soudés à la base. Tube staminal à 5
lobes stériles, alternant avec les 5 filets an-
thérifères (qui sont opposés aux divisions de
la cor.). Ovaire à 5 loges 1-ovulécs. Pas de
liges sarmenleuses ni de vrilles. — Leea, L.
( Aquilicia , L.; (Jtlilis, Gærtn.).
On en a rapproché encore le Geruma,
Forsk., mais avec beaucoup de doute; car,
si beaucoup de ses caractères indiquent des
rapports avec les Ampélidées, on ignore la
situation de ses étamines relativement aux
pétales, et le fruit est une capsule à 4 loges
et à 4 valves. Il est vrai qu’une monstruosité
curieuse, observée par M. de Schlechtendal,
a reproduit précisément cette structure du
fruit dans la vigne commune. (Ad. J.)
* AMPÉLIDÉES ( Amp élis , nom d’un des
genres de cette sous-famille). — C’est pour
nous le nom d’une sous-famille de notre fa¬
mille des Baccivores (. Baccivoræ ) , dans nos
Denlirostres à bec déprimé , et dont les ca-
ract. sont: Bec court, déprimé, large à sa
base, et très fendu jusqu’au-dessous des
yeux; narines rapprochées de la pointe du
bec, souvent à demi cachées par de petites
plumes serrées. Ailes à rémiges assez lon¬
gues , dont quelques unes des tres sont sou¬
vent rétrécies , ensiformes. Tarses et doigts
courts; le doigt externe notablement plus
long que l’interne , et soudé assez loin avec
le médian ; ongles élevés , courts et très ar¬
qués. Queue courte (carrée dans un seul cas),
longue et fourchue. — Tous les g. qui ap¬
partiennent à cette famille, sont essentielle¬
ment percheurs et frugivores, comme l’indi¬
que la conformation de leurs pattes et de
leur bec; ce sont les g. Cotinga, Averano,
Piauhau , Tersine, Phibalure et Jaseur. (P.
ces mots.) Ils sont tous des contrées tropi¬
cales du Nouveau Monde , excepté le g. Ja¬
seur, commun à l’Amérique septentrionale
et à l’ancien continent. (Lajfr.)
AMPELIS (ôcfM«)t'ç, nom grec d’un oiseau
indéterminé), ois. — Nom latin du g. Co-
linga. P. ce mot. (Lafr.)
AMPELÎTE (ap-T cdoa, vigne). MIN. et GÉOL.
— Les anciens donnaient le nom d’Ampélite
à un schiste argileux, noir, qu’ils croyaient
propre à servir d’amendement pour les ter¬
res à vigne, et à détruire les Insectes qui
rongent cet arbuste. M. Cordier a conservé
le nom spécifique d’Ampélite pour cette
même roche qu’il classe dans la famille des
Roches anthraciteuses. C’est un mélange
d’anthracite et de matières phylladiennes
schisteuses, fortement chargé de pyrites
blanches. Ces pyrites, se décomposant, pé¬
nètrent les masses de sulfate de fer. Lors¬
qu’il abonde et que la présence de l’air fa¬
vorise la réaction de ce sulfate de fer sur le
charbon, il en résulte souvent une combus¬
tion spontanée. A Poligny, près Rennes, des
combustions de ce g. ont formé des Tripolis
résultant de la combustion superficielle des
ampelites. On a trouvé dans les Ampélites,
divers corps organisés marins, tels que des
Spirifères, des Fucus, etc. M. Cordier forme
une espèce distincte du Graphite ( V . ce
mot) que M. Brongniart a décrit comme
une simple variété d’Ampélite (Ampélite
grophique). (C. d’O.)
*AMPELODESMOS {ÿp.nûoq , vigne; &<ÿ-
îaoç , lien), bot. pii. — Le professeur Link a
nommé ainsi un g. de la famille des Grami¬
nées, tribu des Arundinacées, qui comprend
2 esp. primitivement placées dans le g. Arun-
do , sous les noms d’A. tenax Wahl, et d'A .
bicolor Desf. Ce g. a été adopté par le pro¬
fesseur Kunth, dans son excellente Agrosto-
graphie , et peut être caractérisé de la ma¬
nière suivante : Épillets contenant de 2 à 4
fleurs disposées sur un axe articulé et tout
couvert de poils. Valves de la glume ou de la
lépicène ovales , lancéolées , subulées , en
gouttière, membraneuses et plus courtes
que les fleurs. Paillettes au nombre de 2, mem¬
braneuses; l’infér. aiguë , toute couverte de
poils à sa base , canalieulée et enveloppant
la paillette supér., qui est un peu plus courte
et bicarénée. Etam. au nombre de 3. Ovaire
pyriforme, velu au sommet, portant 2 styles
très courts, terminés chacun par un stigm.
plumeux. Les 2 paléoles lancéolées, plus
longues que l’ovaire , et ciliées supérieure¬
ment. Fruit presque linéaire, cylindrique,
marqué d’un sillon longitudinal et non re¬
couvert par les écailles. — Les 2 esp. que
nous avons citées précédemment composent
à elles seules ce g. Ce sont des graminées
très élevées, ayant le port des Arundo , et
croissant dans les régions méditerranéennes
de l'Europe et de l’Afrique. Le g. Ampelodes-
mos diffère surtout de V Arundo par ses
AMP
373
AMP
écailles entières au sommet et dépourvues
d’arête. (A. R.)
AMPELOPSIS, Michx. ( tXfj.Treîoç , vigne ;
orpiç, ressemblance), bot. ni. — G. de la fa¬
mille des Sarmentacées (Vitacées , Lindl.,
Ampélidées, DC.), offrant les caract. suiv.:
Cal. non denté, subcupuliforme. Pétales 5 ,
caducs, libres, réfléchis. Étam. 5. Ovaire
non enfoncé dans le disque, 2-4-ovulé; style
court; stigm. capitellé. Baie 2-4-sperme. —
Feuilles simples ou composées; fleurs rou¬
geâtres ou jaunâtres ou verdâtres, pani-
culées ou en cymes. — On connaît 10 esp. de
ce g. ; la plupart habitent, la zone équato¬
riale. VA. hederacea, nommée vulgairement
Vigne-vierge , se cultive comme arbuste
d’ornement , pour couvrir les murs et les
tonnelles. (Sp.)
AMPEREA. bot. pu. — G. delà famille
des Euphorbiacées, dédié à l’illustre et sa¬
vant Ampère, et caractérisé de la manière
suivante : Fleurs monoïques ou dioïques :
males : Cal. campanulé, 4-5-fide, à préflorai¬
son valvaire. Etamin. 8, saillantes, à filets
à peu près libres, alternativement 4 extér.,
et plus courtes ; anth. à loges distinctes et
ovoïdes, pendant des 2 côtés d’un connectif
graniforme, jaunes avec une ligne brune
longitudinale, suivant laquelle elles s’ou¬
vrent. Femelles : Cal. persistant, à 5 divi¬
sions profondes et rondes. Ovaire à 3 loges
1-ovulées, surmonté de 3 stigm. sessiles,
bifides. Cap. ovoïde, à péricarpe mince, se
séparant en 3 coques bivalves. — Les esp.,
au nombre de 3, sont de petits arbrisseaux
de la Nouvelle-Hollande y d’un port parti¬
culier et comparable à celui de notre genêt
commun. Leurs rameaux, comprimés et dres¬
sés , sont chargés de petites feuilles rares,
éloignées , linéaires et aiguës. Les fleurs
axillaires sont solitaires ou groupées au
nombre de 2 ou de plus, en petits fascicu¬
les, qui réunissent quelquefois les 2 sexes,
accompagnées de bractées raides et aiguës.
On peut en voir une esp. {A. spartioides )
figurée dans l’atlas du voy. de l’Astro¬
labe ( Serlum Aslrolabii , tab. 20), et dans
celui du voy. de la Coquille [Bot., pl. 49.)
(Ah. J.)
AMPHACANTIIE. Amphacanlhus (oc^.cpf ,
des 2 côtés; axavüa, épine), poiss. — G. de
Poissons de la famille des Teuthies, très
voisin des Scombéroïdes , établi par Bloch,
dans son système posthume, sous ce nom qui
exprime bien le caract. singulier et unique,
que présentent ces poissons dans le groupe
des Acanthoptérygiens et qui consiste en ce
que le rayon interne de la ventrale est épi¬
neux comme l’externe. Cette nageoire est
donc épineuse des 2 côtés; d’ailleurs les Am-
phacanthes ont une seule dorsale à plu¬
sieurs rayons épineux, et une épine ho¬
rizontale dont la pointe est dirigée en
avant au pied du 1er rayon. L’anale est lon¬
gue et aussi armée en avant de 7 épines ;
tandis que ce nombre n’est généralement
que de 3 dans le plus grand nombre des
poissons à rayons osseux. La bouche est très
peu fendue; les 2 mâchoires forment un arc
demi-circulaire , garni de petites dents ser¬
rées et échancrées sur le bord.
Les ouïes sont peu fendues, la membrane
branchiostège porte 5 rayons. Les écailles
sont très petites, très minces, sans dentelu¬
res , et comme perdues dans la peau. La li¬
gne latérale est tracée parallèlement au dos.
L’anus est caché entre les ventrales. Il est
ainsi avancé, parce que le canal intestinal
est roulé en spirale sur lui-même et fait 5 à
6 tours dans la cavité abdominale qui est
haute, mais peu étendue en arrière. Le py¬
lore est entouré de 4 ou 6 cæcums , selon les
espèces. Le foie est large et aplati , et sub¬
divisé en plusieurs lobules; la vésicule du
fiel est globuleuse et suspendue à un long
canal cholédoque. Les Amphacanthes ont une
vessie natatoire assez grande. La particula¬
rité la plus notable de leur squelette consiste
dans l’allongement des 2 os styloïdes de l’é¬
paule, qui sont arqués et arrondis , vien¬
nent se toucher sous le ventre, et former
une sorte de bassin avancé et entourant les
viscères abdominaux. Ils se nourrissent pres¬
que tous de matières végétales.
La singularité des ventrales à double épine
a fait remarquer ces poissons par tous les
naturalistes; mais comme plusieurs ont es¬
sayé de placer les esp. observées par eux dans
les g. déjà établis par Linné ou par ses élè¬
ves, il en est résulté que leur synonymie a
été pendant long-temps des plus confuses.
Linné lui-même en avait placé une dans
son g. Teuthis, et l’autre dans ses Spores.
Bloch, qui a cependant établi le g. Ampha-
canthns , en a placé parmi les Chœtodons.
forskal en avait donné la description sous le
374
AMP
nom de S'carus Siyanus, et cependant on
voit qu’il avait eu l’idée d’en faire un g.
distinct sous le nom de Siganus. Houttuyn
avait créé pour eux le g. Cenirogaster , au¬
quel M. Gmelin a ajouté tant d’esp. dispa¬
rates, qu’il a fallu laisser de côté, jusqu’au
nom du voyageur Hollandais.
Commerson , en les décrivant sur les mar¬
chés de File de France et de Madagascar, a
laissé pour eux, dans ses manuscrits, la dé¬
nomination générique de Buro qui a été
reprise et publiée par Lacépède; ce qui n’a
pas empêché cet excellent homme de repro¬
duire dans son Ichthyologie toutes les esp.
nominales , le Buro brun , le Centrogaster
brunâtre, le Scare sidjan, le Scare étoilé,
le Chétodon cannelé, le Chétodon tacheté ,
le Spare éperonné, et qui toutes ou presque
toutes désignent le même poisson.
Les esp. de ce g. abondent dans la Mer-
Rouge et dans le grand Océan indien. On
n’en connaît aucune dans l’Atlantique ni
dans nos mers d’Europe. Avant la monogra¬
phie que nous en avons donnée, les auteurs
n’en avaient indiqué que 2 ou 3; nous en
avons décrit 27 dans l’Histoire naturelle des
poissons. (Val.)
* AMPHANTE. Amphantium ( ocp.cpt ; au¬
tour; avôoç, fleur), bot. ph. — Link (Handb.
der Bot.) applique ce nom aux récepta¬
cles dilatés qui contiennent ou envelop¬
pent les fleurs. Ex. : Ficus, Dorstenia , etc.
(C. L.)
* AMPHASIA (àfwpt, autour de ; oco-cç , eoç,
limon; par extension, marais), ins. — G. de
l’ordre des Coléoptères pentamères , famille
des Carabiques , tribu des Féroniens, établi
par M. Newmann , et qu’il place près du g.
Masoreus. Il a pour type une esp. de l’Amé¬
rique du nord, qu’il nomme A. fulvicollis.
Ce g. ne figure pas dans le dernier Catalogue
de M. Dejean (3me édit.). (D.)
AMPHEREPHIS (àmcpt, autour de ; Ip/cpw,
je couronne), bot. ph. — G. de la famille des
Composées , synon. du g. Centratherum.
(J. D.)
* AMPHIACHYRIS (w, autour, voi¬
sin de; a x^pov, paillette), bot. ph. — Une
des 2 sections, ou sous-g., donnée par M. De
Candolle, dans le g .Brachyris deNuttal, de
la famille des Synanthérées-Astéroïdées ,
et qu’il caractérise ainsi : Akènes du rayon
presque nus ou munis d’une couronne très
AMP
courte; fleurs du disque plus nombreuses
que les ligules. (C. L.)
*AMPHIBICORISES ou mieux AMPIII-
BIOCQRISES (àpcpfëcoç, qui vit dans deux
éléments; xoptç , punaise), ins. — Nom
créé par M. Léon Dufour et adopté par
M. Spinola [Essai sur les Ins. Hémipt.), pour
désigner une tribu de la section des Hété-
roptères, de l’ordre des Hémiptères, corres¬
pondant à la famille des Véliens de Brullé,
ou Hydrodromici de Burmeister. Les princi¬
paux caract. que présente cette tribu ou
plutôt cette famille, sont tirés : 1° de la con¬
formation des antennes , assez longues et
composées de 4 articles cylindriques; 2° des
pattes antér. grêles, plus courtes que les au¬
tres et dépourvues d’épines propres à retenir
leur proie; 3° de l’écusson presque entière¬
ment caché; et 4° des tarses pourvus de cro¬
chets situés en dehors et insérés dans une
échancrure du dernier article.
Les Insectes qui composent cette petite
famille vivent de proie vivante ; ils sont tous
aquatiques et cependant ils ne s’enfoncent
jamais dans l’eau, à moins que ce ne soit ac¬
cidentellement; mais ils courent à sa sur¬
face avec beaucoup d’agilité et aussi facile¬
ment que les Insectes vivant à terre. Tout
le dessous de leur corps est garni de petits
poils très courts et excessivement serrés, qui
leur permettent de glisser sur l’eau sans se
mouiller.
Cette famille, confondue d’abord par La-
treille avec tous les Hémiptères Géocorises ,
renferme aujourd’hui, telle qu’elle a été res¬
treinte par les entomologistes modernes, les
6 g. suivants : Felia , Microvelia , Hebrus ,
Halobates , Gerris , Hydrometra. (Bl.)
AMPHIBIE (àfj «pc&oç, qui vit dans deux
éléments), moll. — Nom sous lequel Geof¬
froy ( Conchyl . des environs de Paris) décrit
le Mollusque dont Draparnaud a fait depuis
son g. Ambrette. V. ce mot. (Desh.)
AMPHIBIENS ( àm-A.oio; , qui vit dans 2
éléments), rept. — C’est ainsi queM.de Blain-
ville désigne les reptiles batraciens, dontll
fait la 4me classe de ses Ostéozoaires , pre¬
mière grande divis. ou, comme il l’appelle,
le type 1 du Règne animal. V. Batraciens.
(G. B.) _
AMPHIBIES. Amphibia (àpcpfâtoç, qui vit
dans 2 éléments), zool. — Les Allemands ré¬
servent encore assez généralement ce nom
AMP
AMP
375
aux animaux vertébrés de la catégorie des
reptiles nus et écailleux, adoptant ainsi,
dans la signification que lui avait donnée
Linné, le mot Amphibia. Les différences qui
distinguent les esp. à peau écailleuse ou
scutifère de celles à peau nue, tendent néan¬
moins à faire de ces 2 sortes d’animaux, 2
classes bien distinctes. Aussi, dans la mé¬
thode de M. de Blainville, les reptiles écail¬
leux conservent-ils seuls le nom de Reptilia,
dont se servait aussi Brisson [V. Beptiles) ,
et les Batraciens ou Reptiles nus prennent-ils
celui d 'Amphibia [V. Batraciens) : ces der¬
niers étant en effet les seuls que l’on puisse
d\re Amphibies , c’est-à-dire jouissant suc¬
cessivement de 2 manières différentes de vi¬
vre, puisque, saufles Cécilies, tous sont d’a¬
bord brancbifères , respirent l’air dissous
dans l’eau , et n’ont les poumons déve¬
loppés que dans un âge plus avancé et après
l’accomplissementde leur métamorphose. On
sait, cependant, que plusieurs ( les Pèrenni-
branches) n’arrivent pas à la respiration pul¬
monaire ; mais si ces animaux sont, parmi
les Vertébrés, les seuls auxquels l’épithète
d 'Amphibies convienne réellement , ils ne
sont pas les seuls que dansle langage vulgaire
on appelle ainsi , et dans toutes les autres
classes de leur type, on signale des esp. am¬
phibies; certaines de celles-ci pouvant sor¬
tir de l’eau, leur séjour habituel, pour s’ex¬
poser quelques instants à l’air, et vice versâ.
On cite surtout au nombre de ces pré¬
tendus Amphibies : les Phoques et les La¬
mantins parmi les Mammifères, parce que,
vivant habituellement dans l’eau, ils peu¬
vent venir sur le rivage; ou bien encore les
Loutres, le Cynogale ou Potamophile, le
Castor, l’Hippopotame et plusieurs autres
qui, terrestres, dans quelques circonstances,
vont souvent à l’eau et s’y meuvent même
avec plus de facilité que sur le sol. Les Cé¬
tacés zoophages, au contraire, sont regardés
comme exclusivement aquatiques , parce
qu’ils ne quittent jamais l’eau. Ces particu¬
larités bien remarquables, sans aucun doute,
ne sauraientcependant, comme celles qui ca¬
ractérisent principalement les Amphibiens
proprement dits , être prises en considéra¬
tion, quand il s’agit de classer méthodique¬
ment les êtres chez lesquels on les a constatées
et, si Blumenbachacru devoir s’enservirpour
admettre, parmi les Mammifères, un ordre
réservé aux esp. aquatiques, c’est qu’il avait
plutôt en vue l’établissement d’un système
que celui de la véritable méthode naturelle.
Cette sorte d’état amphibie se retrouve en ef¬
fet dans des g. d’ordres différents, et la dis¬
position particulière des organes locomoteurs
qui le caractérisent , est une simple consé¬
quence ou plutôt une condition harmoni¬
que, tout-à-fait dépendante descirconstances
au milieu desquelles certaines esp., apparte-
nantàdes degrés divers de la série animale,
doivent fonctionner. Aussi Blumenbach ,
que nous citons plutôt pour nous faire com¬
prendre que pour le critiquer, admettait-il
parmi les Mammifères palmipèdes ou aqua¬
tiques, des Rongeurs, des Carnassiers et des
Edentés, comme il en admettait dans son
groupe des Pissipèdes ou digités. L’appré¬
ciation de la valeur réelle des caractères fait
aujourd’hui rapporter au même ordre ou
degré de la série , des animaux aquatiques ,
terrestres et volatiles , quand , à part les dif¬
férences, nécessitées par le séjour, la somme
de complication de leur organisme se trouve
être au fond la même.
Il n’est pas nécessaire d’ajouter que tous
les Mammifères amphibies que nous citions
plus haut, respirent, comme les autres g. de
leur classe, l’air en nature, et, bien entendu,
au moyen de poumons. Beaucoup d’entre
eux doivent la faculté de plonger, à la forme
de leurs narines , et surtout à un dévelop¬
pement spécial de certaines parties du sys¬
tème veineux qui, retardant une portion du
sang dans des plexus considérables, permet
une respiration moins fréquente. Les Oiseaux
qui vivent dans l’eau et qui s’y plongent
fréquemment, les reptiles écailleux (Emi-
des, Chélonées, Crocodiles, etc.) qui ont
les mêmes habitudes, n’ont pas non plus, et
à aucun âge, de branchies; mais chez les
espèces de la classe des Reptiles, la circula¬
tion profondément modifiée dans quelques
uns de ses organes, rend, pour ainsi dire,
arbitraire leur acte respiratoire.
Quelques poissons, appelés pour cela même
Amphibies, jouissent, comme les Phoques
et les Lamantins , de la faculté de sortir
de l’eau en quelques occasions, mais rien dans
leur système respiratoire et circulatoire, ne
rappelle ce qui a lieu dans les vertébrés pul-
monés; l’orifice extérieur des branchies de
certains d’entre eux (les anguilles) ayant un
376
AMP
AMP
diamètre moins considérable que chez les
autres , leur permet de conserver l’eau dans
leur cavité branchiale, plus long-temps que
ne peuvent le faire les carpes, par exemple,
dont les ouïes sont si largement ouvertes.
Chez quelques groupes, l’appareil branchial
est lui-même modifié à cette intention, et
G. Cuvier a nommé Pharyngiens-labyrin-
thiformes , une famille d’Acanthoptérygiens
chez lesquels «les os pharyngiens supér. étant
divisés en petits feuillets plus ou moins nom¬
breux, interceptant des celiules où il peut y
demeurer de l’eau qui découle sur les bran¬
chies et les humecte pendant que le poisson
est à sec; ce qui permet à ces poissons
(Anabas, etc.) de se rendre à terre et d’y
ramper à une distance souvent assez grande
des ruisseaux et des étangs, où ils font leur
séjour ordinaire. >•
Amphibies s’emploie donc dans 2 accep¬
tions physiologiquement différentes : 1° pour
des animaux qui vivent d’abord dans l’eau
et respirent au moyen de l’air qu’elle ren¬
ferme, et qui plus tard respirent l’air en na¬
ture; 2° pour des esp. à respiration aérienne
ou aquatique, et qui peuvent échapper pen¬
dant un temps plus ou moins long à leur
milieu habituel , mais sans varier dans leur
mode de respiration. Les Amphibies de
la lre catégorie, lorsqu’ils ont quitté leur
état aquatique pour la respiration à l’air li¬
bre , peuvent aussi être de la seconde , et
vivre pour ainsi dire à volonté, dans l’air ou
dans l’eau , mais en suspendant leur respi¬
ration , tant qu’ils restent plongés dans ce
dernier milieu. Un fait curieux constaté par
M. Milne-Edwards , est celui de la respira¬
tion cutanée accidentelle, par laquelle quel¬
ques uns de ces derniers (ex. : les grenouilles
adultes) entièrement séparés de l’atmo¬
sphère, peuvent suppléer à son défaut.
Chez les animaux invertébrés, il y a aussi
des Amphibies, les uns vrais ou de la pre¬
mière sorte; les autres apparents , c’est-à-
dire de la seconde. Certaines larves d’insec¬
tes hexapodes sont d’abord branchifères ;
elles vivent dans l'eau , et , plus tard, leur
respiration devient aérienne , et alors elle
s’opère au moyen de trachées. Ex. : beaucoup
de Névroptères, des Diptères, des Coléop¬
tères hydrocanthares et palpicornes, et
YHydrocampa stratiotalis de l’ordre des Lé¬
pidoptères. Les esp. de la même classe et à
respiration aérienne qui vivent dans l’eau,
soit à l’état de larve, soit à l’état adulte, sont
fort nombreuses et de presque tous les or¬
dres; mais ce ne sont plus là que des pseudo¬
amphibies. Quelques arachnides aussi sont
dans ce dernier cas, et, parmi les Crustacés,
plusieurs , bien que pourvus de branchies ,
se tiennent à la surface du sol; et c’est au
moyen de l’air très humide qu’ils respi¬
rent.
Le type des animaux mollusques, n’a pas
de véritables Amphibies; mais toute une fa¬
mille de Pulmonés (lesLimnées, Planorbes,
Physes, etc.) vit dans l’eau à la manière
des Insectes et des Arachnides.
Plus l’organisation des animaux est infér.
et plus ceux-ci sont nécessairement aquati¬
ques; aussi ne doit-on pas s’étonner de ne
trouver d’espèces aériennes, ni même am-
phibiennes chez les véritables animaux
rayonnés.
La respiration, cutanée chez quelques for¬
mes extrêmes (ex. : les Entozoaires) insépa¬
rables de la série des animaux articulés ,
permet aussi un g. de vie qui pourrait faire
considérer comme Amphibies, quoiqued’une
autre manière, certains des êtres qui la pré¬
sentent, puisqu’il en est qui peuvent égale¬
ment vivre dans l’eau ou dans l’intér. des
autres animaux , soit dans leur canal diges¬
tif, soit dans divers autres points de leur
organisme. C’est au moyen d’une respiration
également cutanée que s’entretient la vie
aquatique ou aérienne dans les lieux humi¬
des, signalée chez quelques esp. de Planai¬
res, animaux fort voisins par leur organi¬
sation des précédents, et Amphibies par pa¬
rasitisme. (P. G.)
AMPHIBIOCORISES. INS. — V. Ampiii-
BICORISES.
AMPHIBIOLITHES (à^Scoç, amphi¬
bie; KOoç , pierre ). anim. foss. — Quelques
auteurs ont désigné sous ce nom des fossiles
qu’ils supposaient être les restes d’animaux
amphibies. (L.rd.)
* AMPHIBLESTRIA (à^Wpov, filet
ou réseau), bot. cr. — Presl, dans sa Pteri-
dographia , a formé, sous ce nom , un g. du
Pteris lati folia Humb. et Bonpl., qui diffère
des autres Pteris par ses nervures réticu¬
lées ou plutôt formant des aréoles à peu près
quadrilatères, dans lesquelles quelques ra¬
meaux des petites nervures se terminent li-
AMP
AMP
brement, comme dans les vrais A sodium
et les Phymatodes. Les capsules forment une
ligne étroite , continue ou interrompue, re¬
couverte par un tégument marginal étroit,
scarieux, s’ouvrant au dedans. — La seule
esp. bien reconnue est celle citée ci-dessus,
dont la fronde herbacée est trifoliée, à folio¬
les profondément pinnatitides. Elle croit dans
la Colombie. Presl rapporte avec doute au
même g., une plante du Chili qu’il n’a vue
que dépourvue de fructification. (Ad. B.)
* AMPHIBOLE. Amphibola (àpcpcSoH, en¬
veloppe , filet), moll. — M. Schumacher
(JYouv. Sysi. des Vers tesiacés ) propose sous
ce nom un g. particulier pour la JVerita nux
avellana de Chnitz. Ce g. a été reproduit un
peu plus tard par MM. Quoy et Gaimard
sous le nom d’Ampullacère, qui a été plus
généralement adopté. V. ampullacère.
(Desh.)
AMPHIBOLE ( Ky-yioolaç; ambigu , à
cause des analogies que les substances ainsi
nommées ont avec d’autres minéraux , et
notamment avec les Pyroxènes, les Epidotes
et les Tourmalines), min. — Haüy a donné le
nom d’Amphibole à une esp. qu’il avait
établie en réunissant les minéraux appelés
précédemment Trémolite ou Grammatile ,
Strahlstein ou Actinote , et Hornblende. C’est
un fait fort remarquable, que les fluctua¬
tions d’opinions auxquelles ces substances ont
donné lieu parmi les minéralogistes. Rap-
prochées d’abord dans un même groupe avec
beaucoup d’autres minéraux , sous le nom
commun de Schorl, d’après quelques rap¬
ports assez insignifiants , elles avaient été
ensuite séparées par Werner, sur la foi de cer¬
tains caract. extérieurs et fort peu décisifs.
L’examen de leurs formes et de leur struc¬
ture conduisit Haüy à les identifier sous le
nom d’Amphibole. Plus tard, la découverte
de l’isomorphisme est venue établir claire¬
ment la nécessité de considérer ce groupe
non comme une véritable esp., mais comme
un g. d’esp. isomorphes, c’est-à-dire d’esp.
analogues et très rapprochées les unes des
autres, tant par leurs formes que par leur
composition atomique. On se trouvait ainsi
ramené, en quelque sorte, au point de vue
de l’École allemande, lorsque, peu de temps
après, un cristallographe allemand, G. Rose,
essaya de nous reporter encore à une ma¬
nière de voir plus ancienne, en cherchant à
O ^ **
o 7 /
démontrer l'identité des Amphiboles avec
les Schorls volcaniques ou les Pyroxènes. Au¬
jourd’hui , la plupart des minéralogistes
maintiennent la séparation des deux grou¬
pes, en considérant leurs esp. respectives,
non comme isomorphes, dans l’acception
rigoureuse du mot, mais simplement comme
Plésiomorphes entre elles ( V. Plésiomor-
phisme). Nous nous conformerons à cette opi¬
nion , en ayant soin de faire remarquer
les analogies nombreuses et les rapports in¬
times qui existent entre toutes ces substan¬
ces, et en insistant sur la valeur des 2 seuls
caract. qui militent encore en faveur de la
spécification généralement adoptée.
Nous allons indiquer d’abord les caract.
qui distinguent le groupe des Amphiboles ,
considéré comme g. minéralogique; après
quoi nous ferons connaître les différences qui
nécessitent le partage de ce groupe en plu¬
sieurs espèces. — Les Amphiboles sont com¬
posés généralement d’un atome de trisilicate
calcaire (C a Si3) et de 3 atomes de bisilicate
de magnésie (3 M g Si a) , la chaux et surtout
la magnésie pouvant être, en tout ou en par¬
tie, remplacées, équivalent pour équivalent,
par le protoxyde de fer ou le protoxyde de
manganèse. Un atome d’Amphibole est donc
formé de 4 atômes de base monoxyde , et
de 9 atômes de silice; si l’on admet avec
M. Dumas, que la silice soit composée d’un
atome d’oxygène et d’un atome de silicium.
Nous adoptons cette dernière supposition ,
qui nous paraît plus probable que celle qui
est généralement reçue parmi les minéralo¬
gistes , nous réservant de donner les raisons
qui lajustifient, dans l’article où nous traite¬
rons des Silicates en général. Les Pyroxènes
sont composés des mêmes principes dans des
proportions peu différentes : ils résultent de
la combinaison de 4 atômes de base mo¬
noxyde , et de 8 atomes de silice , au lieu de
9; d’où il suit que par la perte d’un atôme
de silice, une molécule d’Amphibole se chan¬
gerait en une molécule pyroxénique. Les
Amphiboles fondent assez facilement au
chalumeau en un émail diversement coloré ;
si l’on expose une masse d’Amphibole cris¬
tallisée au feu des hauts-fourneaux, de ma¬
nière à la fondre complètement, et si on la
fait cristalliser de nouveau par refroidisse¬
ment, les cristaux que l’on obtient ne res¬
semblent plus aux cristaux primitifs, mais
24*
T. I.
AMP
378 AMP
ils offrent tous les caract. des cristaux de Py¬
roxènes.
Les Amphiboles , comme les Pyroxènes ,
cristallisent dans le système Klino-rhombi-
que : leur forme fondamentale est un prisme
oblique, à base rhomboïdale , inclinée sur
l’axe de 105 à 106°; mais les pans du prisme,
tels que le clivage les donne, font sur l’arête
antérieure H un angle obtus d’environ 1 24° \
dans les Amphiboles , et un angle aigu de
87° à peu près dans les Pyroxènes. En ad¬
mettant que la base ait la même inclinaison
dans les 2 prismes, si l’on cherche à faire
dériver l’un de ces prismes de l’autre, sa¬
voir le prisme de l’Amphibole de celui du
Pyroxène, on trouve que l’angle du premier
s’accorde à très peu près avec celui que
donne le calcul , dans l’hypothèse où le
prisme de l’Amphibole proviendrait de la
modification 3 H3. Il faut, pour mettre les 2
prismes en rapport de position, supposer
la coïncidence des bases et des sections dia¬
gonales respectives, en sorte que l’angle de
87° dans le Pyroxène corresponde à l’angle
de 124° dans l’Amphibole. De ce rapproche¬
ment, on peut conclure qu’il existe entre
ces minéraux, sinon une identité complète
de formes , du moins une analogie très
grande et tout -à- fait comparable à celle
qui s’observe ordinairement entre les sub¬
stances dites isomorphes.
La pesanteur spécifique des Amphiboles
varie de 2,9 à 3,5. Celle des Pyroxènes ne
descend pas tout-à-fait aussi bas, mais elle
s’élève jusqu’à 3,6.
Les Amphiboles fondent plus facilement
que les Pyroxènes; ils passent en conséquence j
moins vite , ou par un refroidissement beau- !
coup plus lent, de l’état de fusion à l’état j
cristallin. On trouve souvent la Hornblende
et le Pyroxène augite composant ensemble
des macles ou réunions régulières de cris- ;
taux, dans lesquelles les parties composantes
d’espèces différentes sont entre elles dans
le rapport de position indiquée plus haut;
dans ce cas, c’est toujours le Pyroxène qui
constitue le noyau ou le centre de la macle,
et la Hornblende lui forme comme une sorte
d’enveloppe extérieure. De tels groupements
s’observent non seulement dans les cristaux
disséminés (Diorites des monts Durais), mais
aussi clans les cristaux implantés (Sahlites
d’Arendal). Les Amphiboles et les Pyroxè¬
nes ne se distinguent pas seulement par
leurs faces de clivage ; mais leurs formes ex¬
térieures, quoique susceptibles d’être ra¬
menées les unes aux autres, sont le plus
souvent différentes. Ainsi l’on n’a point en¬
core observé les Pyroxènes sous les formes
ordinaires de l’Amphibole; mais il existe
dans les diorites de l’Oural des cristaux d’Am-
pbibole qui se montrent sous l’une des for¬
mes les plus communes du Pyroxène ; ce sont
ces cristaux que G. Rose a décrits sous le
nom d’Ouralite; ils renferment souvent un
noyau de véritable Pyroxène. Cette observa¬
tion semble indiquer que la différence des
formes extérieures pourra disparaître un
jour d’une manière plus complète. Il ne res¬
tera donc plus d’autre caract. distinctif, que
la diversité des clivages, laquelle paraît dé¬
pendre d’une légère différence dans la com¬
position chimique, savoir d’une petite quan¬
tité de silice en excès dans les Amphiboles.
Si l’on regarde, avec la plupart des minéra¬
logistes, cet excès de silice comme essentiel,
parla raison qu’il est toujours en proportion
simple et définie , il y a nécessité de main¬
tenir la séparation des 2 groupes d’espèces.
Il faudrait, au contraire, les réunir en un
seul et même genre, si l’on considérait, avec
G. Rose, cette différence de composition
comme accidentelle, et comme provenant
uniquement de celle des circonstances qui
ont accompagné la formation des cristaux
d’Amphibole et de Pyroxène. Selon cet ha¬
bile cristallographe, les Pyroxènes auraient
cristallisé par un refroidissement très ra¬
pide d’une certaine masse en fusion , et les
Amphiboles par un refroidissement beau¬
coup plus lent de la même masse fondue.
V. Pyroxène.
Nous rapporterons toutes les variétés
d’Amphiboles à 3 esp., dont une, la Trémo-
lite, comprendra les variétés à bases terreu¬
ses, qui sont généralement sans couleur ;
une autre, Y Amphibole proprement dit , se
composera de toutes les variétés à bases ter¬
reuses et métalliques, dans lesquelles le pro¬
toxyde de fer ou de manganèse entrera en
quantité notable avec la chaux et la mag¬
nésie , et qui par suite présenteront une cou¬
leur verte plus ou moins foncée. Cette der¬
nière se subdivisera en 2 s. -espèces : Y Acti-
note et la Hornblende. La 3me esp. compren¬
dra les variétés à bases de fer et de magnésie,
AMP
3/9
AMP
sans chaux, que l’on désigne sous le nom
d’ Antliopliyllite.
lie Espèce. — TRÉMOLITE. Synon. Gram-
rnatite ; composée d’un atome de trisi 1 icate
de chaux (G Si 3), et d’un atôme de bisilicale
de magnésie (Mc/ Si2). Cristaux blancs,
blanc-jaunâtres ou gris- cendrés, ayant quel¬
quefois une teinte verdâtre, et souvent un
éclat qni tire sur le nacré; clivables pa¬
rallèlement aux pans d’un prisme rhomboi-
dal oblique, dont le grand angle latéral est
de 124°, 37* , et dont la base est inclinée à
l’axe de 103° environ. Ces cristaux sont gé¬
néralement vitreux et translucides; ils fon¬
dent avec assez de facilité en un verre blanc
et bulleux. Densité, 2,9; Dureté, 5, 6. Analyse:
Silice 60,50; chaux 12,43; magnésie 27,07.
— La forme la plus ordinaire des cristaux
de Trémolile est le prisme fondamental de
124°, dont la base est remplacée par un
sommet dièdre de 148°; l’arête du biseau
terminal est inclinée à l’axe, comme la base
qu’elle remplace , et qui en serait la tron¬
cature tangente. Quelquefois cette tronca¬
ture existe en même temps que celle des
arêtes longitudinales obtuses. La Trémolite
se rencontre rarement en cristaux complets;
elle est le plus souvent en longues baguettes
prismatiques, terminées irrégulièrement,
comme si elles avaient été fracturées. Dans
cette esp. de cassure transversale, on aper¬
çoit souvent une ligne colorée dans la di¬
rection de la grande diagonale; c’est ce ca¬
ractère qui avait fait donner d’abord à l’esp.
le nom de Grammatite. Elle se présente
aussi en aiguilles divergentes, ou en masses
composées de fibres déliées d’un aspect
soyeux. Parfois elle offre des teintes d’un
blanc rougeâtre, d’un vert d’asperge, ou
d’un bleu-violet pâle. Elle est le plus ordi¬
nairement disséminée dans les Dolomies ou
les calcaires saccharoïdes des terrains mi-
caschisteux, et c’est ainsi qu’on la trouve à
Campo-Longo au Sainî-Gothard, à Pfitsch
enTyrol, à Gullsjo et Acker en Suède , à
fiognatzka dans le Bannat , et dans une
multitude de localités en Saxe, en Bohême,
en Ecosse , en Amérique.
On rapporte à la Trémolite une partie de
ces substances filamenteuses, connues vul¬
gairement sous les noms d 'Amiante ou d ' As-
heste. fs. ces mots.
Ume Espèce. — AMPHIBOLE. Composée
d’un atôme de trisilicate de chaux (C Si 3) ,
et d’un atôme de bisilicate de fer (F Si 2 ),
cette esp. est souvent mélangée avec la pré¬
cédente , surtout dans les variétés dites acti-
notes. Ses couleurs sont le vert tendre , le
vert plus ou moins foncé, et le noir brunâ¬
tre. Elle cristallise en longs prismes, ou en
cristaux courts et bien terminés, clivables
parallèlement aux pans d’un prisme klino-
rhombique de 124° 30 . La base de ce prisme
est inclinée sur les pans de 103° \ . Indé¬
pendamment des 2 clivages, que nous ve¬
nons d’indiquer et qui sont les plus nets,
l’Amphibole en offre d’autres qui sont beau¬
coup moins sensibles dans la direction des
diagonales. La fusion au chalumeau donne
un verre brunâtre ou noir. Densité, 3 à 3,4;
Dureté, 5,5.
lre Sous-Espèce. — actinote. Synonyme
Stmhlstein ; mélange de Trémolite et de
Hornblende. Cristaux translucides, en longs
prismes , ou en longues aiguilles rayonnées,
d’un vert clair ou d’un vert foncé, dissémi¬
nés dans des roches talqueuses; formant
aussi des masses à structurelamellaire. Ana¬
lyse de l’ Actinote du Zillerthal : Silice 53,1;
chaux 11,4; magnésie 7,8; protoxyde de fer
25,8. — On peut rapporter à l’actinote la sub¬
stance appelée Kalamite, de Brattforsgrufva,
en Wermelande; la Byssolite du Dauphiné.
On pourrait aussi placer ici , d’après le ré¬
sultat de leurs analyses , la plus grande par¬
tie des variétés d’Amphibole, dites Parga-
sites ; mais leurs caract. extér. les rappro¬
chent davantage de la Hornblende. On
trouve l’Actinote disséminée dans des ro¬
ches talqueuses, au St-Gothard et dans le
pays des Grisons en Suisse, et à Greiner
dans le Zillerthal en Tyrol. Elle se rencon¬
tre aussi dans les lits déminerais ferrugi¬
neux des terrains schisteux cristallins , à
Ehrenfriedersdorf en Saxe , à Arendal en
Norwège, etc.
2me Sous-Espèce. — hornblende. Cristaux
verts, vert-noirâtre ou d’un noir-brunâtre ,
ordinairement courts et complets , ayant
souvent leurs arêtes et leurs angles arron¬
dis , comme s’ils avaient été fondus; présen¬
tant des clivages latéraux très nets, et un
éclat vitreux très prononcé. Leur forme la
plus ordinaire est celle de la Var. Dodécaè¬
dre , H., qui offre l’aspect d’un prisme hexaè¬
dre terminé par des sommets trièdres à faces
380
AMP
AMP
rhombes. Cette variété est soumise à un
groupement par hémitropie, qui lui donne
souvent l’apparence de ces cristaux simples
à sommets différents, qui sont si fréquents
dans le groupe des Tourmalines. L’axe de
révolution est horizontal, et perpendicu¬
laire au plan des grandes diagonales. On
voit quelquefois , à la jonction des 2 cris¬
taux, uneesp. de sillon qui annonce l’hémi-
tropie ; mais par l’extension que prennent
certaines faces aux dépens de celles qui
composent l’angle rentrant, celui-ci dispa¬
raît d’ordinaire, et l’un des sommets pré¬
sente 4 faces , tandis que l’autre en a 2 seu¬
lement. Ce qui distingue ces cristaux de ceux
des Tourmalines, c’est qu’aucune des faces
qui existent sur un sommet ne se retrouvent
sur l’autre. Les Hornblendes sont composées
comme les Actinotes, de silice, de chaux,
de magnésie et de protoxyde de fer; mais les
variétés d’un noir foncé renferment plus de
fer; et elles présentent, en outre, des traces
d’acide fluorique, et une quantité d’alu¬
mine, qui va quelquefois jusqu’à 13 p. 0/0,
et dont la présence est encore tout-à-fait
inexplicable.
La Hornblende se rencontre en masses la¬
minaires ou lamellaires, formant des ro¬
ches auxquelles on donne le nom d ’Amphi-
bolites. A l’état de grains cristallins ou de
lamelles , elle entre dans la composition de
beaucoup de roches mélangées ( Syénite ,
Diorite, Aphanite, etc.); elle y est ordi¬
nairement disséminée, soit en lamelles ou
aiguilles reconnaissables à leurs clivages
éclatants , faisant entre eux un angle très
ouvert, soit en cristaux nets et courts, d’un
vert ou d’un noir foncé. On doit rapporter à
cette esp. : la Pargasite , Amphibole granu-
liforme, disséminée dans un calcaire lamel¬
laire à Pargas , en Finlande; la Karinthine ,
du Sau-Alpe en Carinthie; l’ Arfwedsonile ,
ou Hornblende noire du Groenland; Horn¬
blende basaltique , des terrains de basalte et
de laves de la Bohême, de l’Auvergne , du
Vésuve, de l’Etna , du cap de Gates en Es¬
pagne, etc. Cette dernière variété est d’un
noir foncé et à poussière brune; elle est
susceptible d’une altération qui l’a fait pas¬
ser à l’état terreux , et les écailles qu’on en
détache, vues par transparence, paraissent
souvent d'un beau rouge.
On peut aussi rapporter à la Hornblende:
l’ Ouralite de G. Rose , variété d’Amphibole
qui se présente sous la forme ordinaire du
Pyroxène, et qui est abondamment répan¬
due dans les diorites de l’Oural ; et la S'ma-
ragdiie (anciennement Diallage verte) , qui,
selon M. Heidinger, est un mélange ou grou¬
pement régulier de lamelles d’Amphibole
et de Pyroxène, offrant des faces de compo¬
sition parallèles à la grande diagonale du
prisme de 124°. La Smaragdite d’un vert
foncé de Norwège n’est presque que de l’ Am¬
phibole pur. Elle fait, avec le Labrador ou la
Sausmrite , partie de la roche nommée Eu-
photide.
IIIme Espèce. — ANTHOPHYLLITE. Sub-
sance lamellaire , brunâtre, d’un éclat mé¬
talloïde , divisible en prismes rhomboïdaux
de 124° 3ï\ et aussi dans la direction de la
petite diagonale. Sa couleur est le gris jau¬
nâtre et le brun de girofle, quelquefois avec
des reflets bleus. Son éclat est vitreux, ou
perlé , et se rapproche un peu de l’éclat mé¬
talloïde.
Pesant. spécif.=3,5; Dur.=5,5. L’Antho-
phyllite est aux autres esp. d’Amphibole ce
que l’Hypersthène est aux Pyroxènes ordi¬
naires. Elle est composée d’un atome de tri-
silicate de fer et de 3 atomes de bisilicate de
magnésie; c’est donc une Trémolite dont la
chaux a été remplacée entièrementparlefer.
L’analyse de l’A. de Kongsberg par Vopelius
a fourni : Silice, 56,74; magnésie, 24,35, oxy-
dule de fer, 13,94 ; oxydule de manganèse,
2,33 ; eau, 1,67. Elle se trouve en couches
dans le Micaschiste, à Kongsberg en Nor¬
wège , à Helsingfors en Finlande , et à Iker-
toak en Groenland. (Del.)
AMPHIBOLES. Amphiboli (àf V, autour;
6oU [SaUo>], action de lancer), ois. — Nom
donné par Goldfuss et Illiger à une famille ,
et par Savi à une tribu, de l’ordre des Passe¬
reaux, renfermant des oiseaux munis de 2
doigts en avant , de 2 en arrière , et dont le
postérieur interne est versatile. (G. d’O.)
*AMPHIBOLINS. Amphibolini (apyï, au¬
tour; SoK fffaU»] , action de lancer), ois.—
Ce nom , donné par C. Bonaparte à une fa¬
mille d’oiseaux de l’ordre des Passereaux ,
est synonyme Amphiboles. ( K. ce mot.)
(G. d’O.)
AMPIIIBOLIQEE. Amp hibo hais [F. Am¬
phibole). géol. — Les géologues donnent cette
épithète aux roches dans lesquelles l’Am-
AMP
AMP
381
phibole entre comme partie constituante
essentielle (ex.: Amphibolite, Diorite). Les
Roches amphiboliques forment un groupe
distinct dans les classifications de MM. Cor-
dier, Brongniart , d’Omalius d’Halloy et de
Bonnard. (C. d’O.)
AMPHÏBOLIQUES [Roches] (d 'Amphibole;
y . ce mot), géol. — Les géologues donnent
cette épithète aux roches dans lesquelles
l’Amphibole entre comme partie consti¬
tuante essentielle. Les Roches amphiboliques
forment un groupe dans les classifications de
MM.de Bonnard, d’Omalius et Brongniart.
M. Cordier en forme une famille compre¬
nant les esp. Amphibolite Kersanton, Dio¬
rite, Porphyre dioritique et Grès dioriti-
que. Les Roches amphiboliques sont généra¬
lement cristallines; les couleurs dominantes
sont le noir et le vert plus ou moins foncé.
Ces roches se présentent, soit en couches
subordonnées, dans les terrains primor¬
diaux, soit en filons ou en amas transver¬
saux, résultant d’épanchement dans les ter¬
rains anciens. (C. d’O.)
*AMPHIROLIS oç, ambigu), bot.
cr. — Il faut rayer ce g. du catalogue des
Thalassiophytes. Le type sur lequel il a
été fondé est le Ruppia antarclica Labill ,
qui est conséquemment une plante vascu¬
laire. (C. M.)
AMPHIBOLITE (dimin. A’ Amphibole ;
V. ce mot), géol. — On. donne ce nom aux
roches composées essentiellement et pres¬
que exclusivement d’Amphiboleà l’état cris¬
tallin. Plusieurs éléments accessoires se
trouvent quelquefois dans cette esp. de ro¬
che ; ce sont, suivant M. Cordier, du Feld¬
spath en petite quantité ; du Quartz dissé¬
miné dans la masse en grains isolés ou en
veines qui y forment de petits lits; du Grenat
qui se présente en abondance sur certains
points isolés ; du Pyroxène ; du Mica; de la
Diallage; de l’Épidote ; du Fer oxydulé ;
de la Pyrite ordinaire et de la Pyrite cui¬
vreuse. L’Amphibolite présente une tex¬
ture grenue ou lamellaire; elle a beaucoup
de ténacité , ce qui la rend difficile à casser.
Sa couleur est le noir ou le vert foncé. Cette
roche appartient aux terrains primordiaux ;
elle se trouve dans les gneiss en couches su¬
bordonnées qui se répètent souvent dans le
même massif. La variété quarlzilere appar¬
tient aux terrains micacés. (C. d’O.)
* AMPIIIBOLOCARPÉES. Amphibolo-
carpœ (àpftSolot;, équivoque ; xapnoç , fruit).
bot. ph. — Dénomination appliquée par Rei-
chenbach ( Handb . naturl. Pflarib.) à l’un des
3 groupes qu’il forme dans la famille des
Fougères , dont il change le nom en celui
de Ptéroïdées. (C. L.)
"AMPHIBOLONARZON («acp^oXoç, dou¬
teux ; narzon.... ? ). ins. — Nom donné par
Porro à un g. de Coléoptères tétramères, fa¬
mille des Xylophages, que Villa a nommé,
de son côté , Calyptobium . V. ce dernier
nom, qui a prévalu. (D.)
* AMPIIIBOLURE. Amphibolurus (â,u.<pi£o-
Xoç, ambigu; oùpa, queue), rept. — Déno¬
mination donnée par Wiegmann à un g.
d’Iguaniens acrodontes que Kaup avait déjà
fait connaître sous un autre nom. V. Gram-
MATOPHORE. (G. B.)
"AMPHIBOLES (àftyfS oloç, ambigu), ins.
— G. de Coléoptères pentamères , famille des
Hélophorides, Mac-Leay , établi par Water-
house et adopté par Westwood ( Syn . Gen.
Ins. Angl .) qui en formule ainsi les caract. :
Palpes maxillaires plus courts que le corse¬
let; dernier article court. Élytres aussi lar¬
ges que l’abdomen. — Il est fondé sur une
seule esp., nommée A. atricapillus par Wa-
terhouse. (D.)
AMPIIIBULIME. Amphibulima (à,u<pi, au¬
près de ; bulima , sorte de coquille ; mot
hybride), moll. — Lamarck [Ann. du Mus.)
a établi ce g. pour une coquille terrestre sin¬
gulière qu’il a rangée depuis dans le g. Am-
brette deDraparnaud. /^.ambrette. (Desh.)
AMPHICARPA, Elliot. — Amphicarpœa , ^
DC. — Savia, Rafin. — Falcala , Gmel. Syst.
(àfupt, autour de; pnog, fruit), bot. ph. — G.
de la famille des Légumineuses , sous-ordre
des Papilionacées , tribu des Phaséolées ,
Brown. M. de Candolle (. Prodr ., v. n, p. 583)
en donne les caract. suivants : Cal. campa-
nulé, 4-denté, ébractéolé ; dents égales, sub¬
obtuses. Cor. papilionacée; pétales oblongs;
étendard large, incombant , à peine ongui¬
culé. Étain, diadelphes. Style filiforme;
stigm. capitellé. Ovaire à stipe engainé par
un petit disque tubuleux. Légume compri¬
mé , stipité, 1-4-sperme. — Tiges herbacées,
volubiles; feuilles pennées-trifoliolées; grap¬
pes axillaires; fleurs souvent apétales : les
caulinaires stériles ou produisant des fruits
non conformes aux fruits inférieurs ; les ra-
382
AMP
AMP
dicales le plus souvent fertiles.— Ce g., pro¬
pre à l’Amér. septentrionale, ne renferme
que 2 esp. (Sp.)
* AMPHICARPÆA , DC. ( àp.?l , autour
de; xaoTcoç, fruit), bot. ph. — Syn. du g. Arn-
phicarpa , Eli., delà famille des Légumineu¬
ses. (Sp.)
*AMPHICARi?UM (àfxc pi, autour de; xa p-
ttoç, fruit), bot. ph. — G. de la famille des
Graminées, établi par le professeur Kunth
( Enum. plant. 1 , p. 57) pour une esp. de
Millet décrite et figurée par Pursh ( Fl. Arn.
1, p. 62, t. 2 ) , sous le nom de Milium am-
phicarpum. Voici lescaract. de ce g. : Epillcts
biflores comme ceux du g. Milium; mais les
uns composés de fleurs mâles, les autres de
fleurs femelles sur le même pied. Dans les
fleurs mâles: Lépicène unipaléacée, mem¬
braneuse, concave et mutique; écailles de
la glume à peu près égales, minces et con¬
caves sans arête. Étam. au nombre de 3 , et
les 2 paléoles charnues, glabres, tronquées
et presque bilobées. Dans les fleurs femelles :
Lépicène également unipaléacée, membra¬
neuse , concave et multinervée ; écailles de
la glume coriaces , aiguës , l’infér. embras¬
sant la supér. Les 2 stigm. presque sessiles,
plumeux. Fruit allongé, cylindrique, gla¬
bre, nu, seulement recouvert parles écailles
de la glume. — L ’Amphicarpum Purshii
Kunth {Gram. 1, p. 28; Enum. 1, p. 67) est
une plante originaire de l’Amér. Septent. ;
ses feuilles sont planes et velues ; sa pani-
cule à rameaux simples; ses épillets monoï¬
ques et pédicellés. Ce g. diffère surtout du
. Milium par ses fleurs unisexuées et monoï¬
ques ; par ses stigm. simples et les 2 paléoles
de sa glpmelle qui sont simples et non bilo¬
bées. (A. R.)
* AMPHIC É \ I AXTI I É ES. Amphicenian-
thce (à fxept , autour; x/voç, V), vide; avQoç,
fleur), bot. ph. — L. Reichenbach ( Handb .
Nat. Pflauz.), partageant en 3 grandes di¬
visions la famille des Synanthérées , di¬
vise chacune d’elles en divers groupes, à
l’un desquels il applique cette dénomina¬
tion. (C. L.)
*AMPHICIIORDA autour de; XoPM,
corde), bot. pii. — G. formé par M. Fries [Syst.
Orb.veget. p 170). pour placer X Is aria felina
Chev. Ce champignon croit dans les caves ,
dans les lieux humides, sur les excréments du
chat. 11 est caractérisé par des réceptacles
allongés, filiformes, simples, rarement ra-
meux et blancs, dont toute la surface est re¬
couverte de spores transparentes, rondes ,
d’une ténuité extrême. Le réceptacle est
formé de cellules allongées, transparentes,
sans cloisons, placées parallèlement les unes
à côté des autres. Je ne connais pas de Cham¬
pignons qui renferment un plus grand nom¬
bre de spores. Petiver paraît être le premier
auteur qui l’ait observé. M. De Candolle l’a
rangé dans les Clavaires, Persoon dans le
g. Fibrillaria , etM. Chevalier [Jour, de Phys.
fév.1822) le rapporte au g. Isaria dans lequel
on aurait dû le maintenir, car il ne diffère
pas, sous le rapport de l’organisation , de
quelques esp. qu’on rencontre sur les In¬
sectes, les larves d’insectes et les Araignées.
(Lév.)
AMPHÏCOME. Amphicoma (àaept, autour
de ; xép.n, chevelure), ins. — G. de Coléop¬
tères pentamères, famille des Lamellicornes,
tribu des Scarabéides, établi par Latreille
aux dépens du g. Meloloniha , Fabr., et au¬
quel il assigne les caract. suivants : Palpes
filiformes, terminés par un article cylindri¬
que ; languette bifide, prolongée en avant
du menton ; extrémité des mâchoires mem¬
braneuse, allongée, presque linéaire; labre
saillant; mandib. coriaces, sans dents , ar¬
rondies à leur extrémité. — Indépendam¬
ment des caract. ci-dessus , les Amphicomes
se distinguent au premier coup d’œil des
Hannetons, Anoplies, Hoplies et des autres g.
voisins, d’abord par les poils plus ou moins
longs dont leur prothorax et les côtés de
leur abdomen sont hérissés (ce qui leur a
valu leur nom générique) ; ensuite par l’é¬
cartement de leurs élytres, qui sont comme
béantes à l’extrémité de la suture. Sous ce
double rapport , elles ressemblent beaucoup
auxGlaphyres etaux Anisonyx; mais elles s’é¬
loignent des premiers par l’absence de dents
à leurs mandibules, et des seconds par leur
labre découvert et leur mandibule de consis¬
tance cornée dans toute leur étendue. — Ces
Insectes vivent sur les fleurs et sont propres
aux pays à la fois méridionaux et orientaux
de l’Europe, ainsi qu’à l’Egypte , à la Syrie, à
la Perse occidentale et à la Barbarie. On n’en
a pas encore trouvé ni en Espagne ni dans le
midi de la France. M. Dejean [Calai., 3me
édit.) en mentionne 13 esp., parmi lesquelles
nous citerons VA. vulpes Fabr., VA. psilotri-
AMP
AMP
383
chius Parreis, et Y A. Lasserei idem. Ces deux
dernières sont très communes en Morée, ou
elles se montrent dès la fin de mars. (D.)
* AMPHICOME (àu.<pixoy.oç, entouré d’un
épais feuillage), rot. pii. — M. Rob. Brown,
dans les Illustrations de la botanique de
l’Inde du D. Royle, avait donné ce nom à
une subdivision du g. Incarvillea ; mais il
avait expressément insisté pour qu’on n’en
constituât point un g. distinct. Néanmoins
la plante a été figurée par le docteur Royle
(Z. c. tabl. 72 , fig. 1 .) , sous le nom d'A. ar-
guta , et M. Lindley, dans le Botanicalregis-
ter pour 1838 ( Tab . 19), en a publié une
2me esp., considérant le g. Amp bicorne ,
comme suffisamment établi. Cette opinion a
été réfutée par M. R. Rrown , dans son Mé¬
moire sur les Cyrtandrées, où ce botaniste a
prouvé qu’excepté quelques différences dans
les graines et le calice, il n’y a pas de ca¬
ractères qui puissent justifier cette sépara¬
tion. V. Incarvillea. (Gn.)
*AMPHICONHJM («ppt, autour de ; xovtç ,
poussière), bot. cr. — M. Nees d’Esenbeck
(Syst. der Pilze p. 69, en note), avait établi ce
g. dans la famille des Phycées. Les caract. en
sont : Filaments simples ou rameux, arti¬
culés, dont les extrémités se renflent en con-
ceptacles ou en sporidies qui se détachent
et sont susceptibles de reproduire l’espèce.
C’est là, comme on voit, une reproduction
tomipare, analogue à celle du g. Oïdium,
parmi les Champignons; aussi, l’une des
esp. du g. de M. Nees a-t-elle été inscrite
parmi ce dernier genre. Adopté par Spren-
gel qui y réunissait deux autres plantes ,
Y Amphiconiurn , dans l’origine , ne se com¬
posait que de 2 esp. confervoïdes, dont l’une
appartient au g. Chroolepus et l’autre au g.
Trenlepohlia, Ag. Le g. Amphiconiurn n’ayant
pas été adopté, ces 2 esp. ont été réunies ,
avec plusieurs autres plantes analogues ,
aux Chroolepus d’Agardh , par MM. Hooker
et Harvey dans le t. v. p. i. p. 380 de Y En-
qlish Flora (Lond. 1833). /^.Chroolepus.
(C. M.)
*AMPHICORE. Amphicora (otutpîxopoq, qui
semble tenir le milieu). annél.-G. établi par
M. Ehrenberg pour une petite Annélide très
voisine des Amphitrites, mais qui s’en distin¬
gue par la présence, aux 2 extrémités, de cer¬
tains points noirs pris pour des yeux par cet
auteur qui en conclut une duplicité de tous les
organes essentiels chez ces animaux. (Duj.)
*AMPHICRA1\TA (àptcptxpavoç, qui a deux
têtes ; crâne bifurqué , selon l’auteur du g.).
ins. — G. de Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Lamellicornes, établi par M. De-
jean , qui n’en a pas publié les carac¬
tères. D’après la place qu’il occupe dans
son Catalogue (3me édit.) , il appartiendrait
à la tribu des Scarabéides-Phyllophages de
Latreille. 11 ne renferme qu’une esp. , nom¬
mée par M. Dejean A. bidentaia , et A. pai-
palis par Eschscholtz; elle est du Chili. (D.)
*AMPHICRANUS(à^cpt'xpavoç , qui a 2 têtes ;
tête bifurquée). ins. — G. de Coléoptères té-
tramères , famille des Xylophages , tribu
des Scolytites , établi par Erichson , qui lui
donne les caract. suivants : Corps presque
cylindrique. Ant. à funicule bi-articulé; le
1er article assez épais; le 2me petit. Labre
triangulaire. Palpes maxillaires ayant leurs2
1ers articles très courts; le 3me cylindrique ,
épais; le 4me petit, pointu; les palpes la¬
biaux ayant, leurs deux 1ers articles grands,
et le 3me allongé et pointu. Jambes étroites,
peu denticulées. Tarses ayant leur 1er arti¬
cle plus long que les suivants. Ce g., non
adopté par M. Dejean, a pour type l’^f. thora-
cicus Erichs., du Brésil; il est décrit dans
les Archives de Wiegmann (1836, pag. 64).
(D.)
AMPHICTENE (àp.<pi , des 2 côtés [dou¬
ble]; xTftç, xtsvoç, peigne), annél. — G. d’Am-
phitri tes ou de Sabulaires, proposé par M. Sa-
vigny; il est synon. du g. Pectinaria, Lamk.
V. ce mot. (P. G.)
* AMPHICYON («/V, près de [voisin];
xuwv, chien), mam. foss. — Dénomination
générique attribuée par M. Lartet à un Car¬
nassier fossile de la taille du Lion, trouvé
dans les terrains tertiaires lacustres du dé¬
partement du Gers, et dont le système den¬
taire ressemble beaucoup à celui du Chien ,
tandis que le reste de son ostéologie accuse
une tendance manifeste vers les Carnassiers
plantigrades. C’est à une esp. de ce g. que
doivent être rapportées les dents recueillies
à Avaray, près de Beaugency, et que Cuvier
a décrites comme appartenant à un animal
du g. Canis , mais d’une taille gigantesque.
M. de Blainville pense que ces animaux doi¬
vent être placés entre les Ours et les Chiens.
(L. D.)
* AMPIIÏCYRTA (àfj.cptxuproç, convexe des
384
AMP
2 côtés), ins. — G. de Coléoptères tétramè-
res , famille des Chrysomélines , établi par
Eschscholtz et adopté par M. Dejean , qui le
place dans son Catal. (3me édit.), entre les g,
tielodes et Colaspis de Fabricius. Ce g., don,t
les caract. n’ont pas été publiés , est fondé
sur une seule esp. de la Californie, nom¬
mée par Eschscholtz A. dentipes. (D.)
* AMPHIDASIS et mieux AMPIIYDA-
SYS (au. tptSaurvç, velu des deux côtés).
ins. _ g. de l’ordre des Lépidoptères, fa¬
mille des Nocturnes, tribu des Phalénites,
établi par Treitschke aux dépens du g. Geo-
metra de Linné, ou du g. Phalœna de Fabri¬
cius , Latreille, etc., et que nous avons
adopté ( Contin . de l'Hist. nul. des Lépid. de
France , par Godart) , en le fondant sur les
caract. suivants: Ant. pectinées dans les mâ¬
les, simples dans les femelles. Bord terminal
des ailes simple ou entier. Cors, large et
laineux. Ailes épaisses et petites relative¬
ment au corps. Tête enfoncée sous le corse¬
let. Abd. gros et conique. Palpes velus et
ne dépassant pas le chaperon. Trompe nulle
ou presque nulle. Femelles ailées. Chenilles
longues, cylindriques, garnies de tubercu¬
les en forme de bourgeons, et ayant la tête
plate et plus ou moins échancrée dans sa par¬
tie supér. Chrysalide nue dans la terre. —
Ce g., qui renferme 8 esp. selon M. Treitschke,
a été restreint par nous à 3 , qui sont les A.
betularia , prodromaria et hirtaria ; et nous
avons réparti les autres dans deux nouveaux
g. que nous avons créés sous les noms de
JYyma et de Phigalia. Les 3 esp. précitées
ont la plus grande ressemblance avec les
Bombyx , et se montrent à l’état parfait de¬
puis le commencement de mars jusqu’à la
fm d’avril. Leurs chenilles ne vivent que sur
les arbres, au pied desquels elles s’enterrent
pour se chrysalider sans former de coques.
(D.)
AMPHIDASYS. ins. — F. Ampiiidasis.
*AMPHIDERUHIS , R. Br. (ô^n, autour
de; Jeppiç, peau, cuir), bot. ph. — Division
ou s.-g. du g. Oriles , R. Br. {Suppl. 32. —
Oritina, id. inLinn. Trans. x, 224. — A. Rich.
Sert. Astrol. t. 25, 2.), caractérisée par des
Anthères enveloppées entre les lamelles des
folioles périgoniales; par des semences ailées
des 2 côtés; par des feuilles cylindriques,
sillonnées supérieurement et glandulifères
sur les 2 faces. (G. L.)
AMP
AMPHIDEMIIS. bot. — V. Amphider-
rhis. (C. L.)
AMPHÎBESMA (àp?l , doublement; &<r-
fxoç, lien), moll. — G. de Mollusques acé¬
phales, de la famille des Mactracés de La-
marck. Avant que cet auteur eût proposé ce
g. (. Hisl . JYat. des Anim. sans vertèbres) , le
petit nombre d’esp. connues à cette époque
était compris dans les Tellines de Linné. La
création du g. Àmphidesma était cependant
nécessaire, fondé qu’il était sur des caract.
très différents de ceux des Tellines et des
Mactres. Cependant Cuvier, dans la ire édit,
du Règne animal, soit à dessein, soit par ou¬
bli, n’a pas mentionné ce g., tandis queFé-
russac , Latreille , et M. de Blainville le com¬
prennent dans leurs méthodes. Latreille,
exagérant peut-être la valeur des caract., fait
du g. Amphidesma, le type d’une famille à
laquelle il donne le nom d’ Amp hides mites.
M. de Blainville au contraire amoindrit beau¬
coup trop la valeur des caract. de ce g. et le
réduit à une simple section des Litcines. Cu¬
vier (2e édit, du Règne anim.) parle des Am-
phidesmes dans une note, d’après laquelle il
semblerait croire que le g. n’est pas suffi¬
samment connu pour être admis dans une
bonne méthode. Nous pensons que Cuvier
a été dans l’erreur, et que ce grand zoolo¬
giste, détourné par d’autres travaux, n’aura
pas minutieusement examiné le g. de La-
marck et n’aura pas senti la valeur de ses
caract. Depuis les ouvrages que nous ve¬
nons de mentionner, M. Sowerby a proposé
sous le nom de Cumingia un petit g. qui ne
nous paraît pas suffisamment distingué des
Amphidesmes de Lamarck. Nous proposons,
en conséquence, la réunion de ces 2 g. Il
nous suffira de discuter les caractères de ce
dernier pour en démontrer le peu d’impor¬
tance.
L’animal des Amphidesmes n’est point en¬
core connu ; mais on a déjà rassemblé un
assez grand nombre d’esp. de coquilles, d’a¬
près lesquelles les caract. du g. peuvent être
exposés de la manière suivante :
Coquille bivalve régulière , équivalve, le
plus souvent inéquilatérale , aplatie latéra¬
lement, tantôt transverse , tantôt obronde,
ayant les crochets petits, rapprochés, et les
bords simples; le postérieur un peu baillant.
Charnière offrant, dans le milieu, un petit
cuilleron plus ou moins oblique, pour l’in-
AMP
AMP
385
seriion du ligament, accompagné d’une ou
de 2 dents cardinales. Une dent latérale com¬
primée de chaque côté de la charnière ; im¬
pression palléale profondément sinueuse du
côté postérieur.
Il est à présumer que l’animal des Am-
phidesmes a une très grande ressemblance
avec celui des Tellines; mais, comme dans
un mollusque, l’animal n’est pas la seule
chose à considérer, la coquille doit entrer
aussi pour quelque chose dans les caract.
génériques. Dans les Amphidesmes, ces ca¬
ract. sont faciles à reconnaître; ce sont des
coquilles généralement aplaties, minces,
arrondies ou transverses, ayant le port des
Tellines et offrant quelquefois, dans un dé¬
veloppement assez considérable, le pli pos-
tér. que l’on a pendant long-temps considéré
comme tout-à-fai t. particulier aux Tellines.
Dans ce g., le ligament est toujours intér. ;
mais, dans quelques esp., surtout dans celles
dont le cuilleron est le plus oblique, une
portion de ce ligament paraît au dehors; ce
qui a fait croire à Lamarck qu’il y a 2 liga¬
ments dans ces Amphidesmes ; d’où le nom
qu’il a donné à son g. A côté de ce cuilleron,
on remarque, selon les esp., une ou 2 petites
dents cardinales généralement peu saillan¬
tes, mais assez constantes dans certaines es¬
pèces ; dans d’autres , elles ont une tendance
à avorter et à disparaître. Dans ces esp. , le
cuilleron est moins oblique; c’est avec elles
que M. Sowerby a fait son genre Cumingia.
Nous pensons qu’il y a bien peu de valeur
zoologique dans le caract. allégué par l’au¬
teur anglais, pour le g. que nous venons de
mentionner; mais pour le reste des caract., il
présente une ressemblance parfaite. Outre le
cuilleron et les dents cardinales, les Amphi¬
desmes offrentconstamment2dentslatérales,
également écartées du centre de la char¬
nière, et assez semblables, parleur position
et par leur forme , à celles des Tellines. Ce
qui distingue encore les Amphidesmes des
autres g. voisins et surtout des Lutines dont
M. de Blainville les a rapprochées , c’est le
profond sinus postérieur de leur impression
palléale. Ce sinus, comme on le verra en con¬
sultant l’article Lucine, n’existe jamais dans
ce dernier g., tandis qu’on le remarque
toujours dans tous ceux des Mollusques
acéphales, terminés postérieurement par des
siphons grêles et séparés dans une grande
partie de leur longueur. Quelques personnes
ont pensé qu’on devait attribuer aux Am¬
phidesmes la Columelle d’Adanson; mais nous
pensons que cette coquille ne peut pas être
très éloignée des Lilrœa de Lamarck, parce
que sa charnière est toujours pourvue de
dents latérales.
On connaît actuellement un assez grand
nombre d’esp. d’Ampbidesmes; elles sont
distribuées dans presque toutes les mers ;
mais surtout dans celles des climats chauds.
Nous n’en connaissons jusqu’à présent que
4 esp. fossiles, répandues dans l’étage supér.
des terrains tertiaires. (Desh.)
* AMPHIDESMITES ( à^t', autour de;
'îca -fjLoç, lien), moll. — Famille de Mollusques
acéphales , proposée par Latreille pour le g.
Amphidesme de Lamarck. Cette famille ne
peut être adoptée , parce que le g. qui la
constitue se lie , par ses caract. les plus im¬
portants, soit aux Mactracés, soit aux Telii-
nides. Si l’on admet , comme nous l’avons
proposé, des embranchements latéraux dans
la classification des Mollusques, le g. Am¬
phidesme devra servir de liaison entre les fa¬
milles des Mactres et des Tellines, au moyen
des Mésodermes, des Crassatelles et des Eri-
cines. K. Amphidesme. (Desh.)
*AMPHIDESMIUM (àppé, autour de;
êe<sg.6ç , lien), bot. cr. — G. fondé par Schoil
pour le Polypodium Parkeri d’Hooker et
Gréville ( Filic . i. 232) , ne différant peut-
être pas suffisamment du g. Meiaxia de Presl,
qui lui-même mérite à peine d’être distin¬
gué du Trichopteris du même auteur. La
plante sur laquelle il a été établi aurait be¬
soin d’être examinée de nouveau pour fixer
ses rapports avec les g. que nous venons de
nommer. (Ad. B.)
* AMPIIIDESMUS (àfjupc, autour de;
y.ôç , lien), ins. — G. de Coléoptères tétramè-
res, famille des Longicornes , établi par
Eschscholtz et adopté par M. Dejean, ainsi
que par M. Serville, qui le place dans sa
tribu des Cérambycins, et lui assigne les
caract. suivants : Cors. arrondi latéralement,
court, déprimé et inégal en dessus, muni de
chaque côté de 2 tubercules; le postér. plus
gros que l’autre. Ant. simples, glabres, plus
longues que le corps dans les mâles, plus
courtes que lui dans les femelles ; de 11 ar¬
ticles cylindriques; le 2m' court, les 3me et
4n,e à peu près égaux ; le terminal allongé ,
25
T. I.
386
AMP
AMP
pointu. Palpes courts, presque égaux. Man-
dib. petites, courtes. Tête courte, petite.
Élytres allongées, allant un peu en s’élar¬
gissant vers l’extrémité; celle-ci arrondie;
angle terminal un peu saillant. Ecusson pe¬
tit, triangulaire, pointu. Pattes de longueur
moyenne ; cuisses allongées. Faciès d’une
Callidie. — Ce g., d’après M. Dejean ( Calai
3me édit.) , ne renferme que 2 esp. , l’une
nommée par lui A. Hopfneri; l’autre qui est
le Cerambyx quadridens de Fabricius , ou
analis d’Olivier. Celle-ci est du Cap de
Bonne-Espérance, et la lre des environs de
Mexico. (D.)
AMPHIDETE. Amphidetus ( ocycpiStroq ,
lié des 2 côtés), echinod. — G. établi par
M. Agassiz aux dépens du g Spatangue, dont
il comprend 2 esp. vivantes [A. Sebœ et A.
pusillus) , et une esp. fossile, VA. Goldfussi.
( Spatangus avenarius Marcel de Serres ). Il
correspond à la section A des Spatangues
de M. de Blainville, caractérisée par des am-
bulacres non pétaloides, formant presque 2
lignes simples , et par un sillon antérieur
assez profond. M. Agassiz y ajoute un caract.
fort remarquable fourni par les piquants :
les plus grands étant arqués et spathulifor-
mes à leur extrémité, les autres étant pe¬
tits et ras. (Duj.)
AMPHIDIEM ( àp<pt<5icv, lier autour), bot.
<:r. — M. Nees d’Esenbeck a établi sous ce
nom ( Sturm . FL Gerrrt. Abth. ii 17) un
g. de Mousses auquel il attribue les caract.
suivants : Fleur terminale , dioique. Péri-
stome double : l’extér. composé de huit dents
réflexibles ; l’intér. de huit cils. Coiffe coni¬
que , glabre, fendue de côté.
Le nom de Zygodon donné par M. Hooker
au même g., étant non seulement générale¬
ment adopté, mais méritant encore la pré¬
férence à cause de sa priorité , nous y ren¬
voyons le lecteur. (C. M.)
* AMPHIDOXAX ( àpup:', autour de [voi¬
sin]; <îova£, roseau ; g. Donax). bot. pii. —
G. de la famille des Graminées, tribu des
Arundinacées , Kunth , formé par Nees ab
Esenbeck (in Lindl. Nat . Syst. of Bot . ed. n.)
pour une Graminée indigène au Bengale,
qui se distingue par des feuilles d’abord
étroites, puis repliées sur elles -mêmes et
subulées ; par une panicule rameuse, diffuse.
Endlicher (Gen. PL 825) en résume ainsi
les caract. donnés fort au long par hauteur
dans l’ouvrage cité: Épillets bi-tri-flores, gé¬
minés, polygame.^ - monoïques par avorte¬
ment; fleurs subsessiles. Glumes 2, caré¬
nées, aiguës; la supér. plus grande. Pail¬
lettes 2, velues à la base; l’infér, acuminée-
subulée ; la supér. obtuse. Squamuies 2, bi-
lobées. Étam.3. Ovaire sessile. Styles 2, ter¬
minaux, allongés; stigm. aspergilliforme.
Caryopse libre. (C. L.)
*AMFHÏDOXTA (&{upt, autour de ; oS ou; ,
ovtoç , dent), moll. — G. proposé par M. Fis¬
cher pour des coquilles qui ne diffèrent en
rien des Gryphées de Lamarck. Nous regar¬
dons ce g. comme un double emploi des huî¬
tres. Depuis long-temps nous avons proposé
de le supprimer de ia méthode, pensant que
ses caractères ne peuvent supporter un exa¬
men sérieux. Nous nous proposons, en trai¬
tant le g. Huître, d’examiner la valeur des
différents g. qu’on a voulu récemment en
séparer. (Desh.)
*AMPH1D0IIE. Amphidoro ( OLutplêopoç ,
écorché tout autour), ins. — G. de Coléoptères
Hétéromères, famille des Mélasomes, établi
par Fschscholtz et adopté par M. Dejean,
(■ Catal . 3me édit.) ainsi que par M. Solier qui
le place dans sa tribu des Blapsites. Esch-
scboltz le caractérise ainsi : Ant. de 11 ar¬
ticles; le dernier comprimé et plus grand
que les précédents. Palpes sécuriformes.
Lèvre petite, presque ronde. Tarses garnis
en dessous de poils très serrés. Thorax étroi¬
tement uni par sa base aux élytres. Ce g. est
fondé sur une seule esp., du Chili, nommée
par l’auteur A. littoralis. (D.)
*AMFHSDOXA ( ày.<jnêo%oç , controversé).
bot. pii. — Ce nom fait allusion aux affinités
douteuses et multiples de ce g. avec quel¬
ques autres qui l’entourent et auxquels il
emprunte pour ainsi dire ses caract. ; ainsi
/’ Amphidoxa a le port d’un Helichrysum ,
mais ses fleurs femelles sont multisériées et
dépourvues d’aigrette; il ressemble à un
Gnaphaliurn , mais les fruits du rayon sont
nus ; enfin il présente également quelques
uns descaract. des Ifloga, mais son réceptacle
est plan et dépourvu de paillettes. M. De
Candolle qui acréé ce g. lui assigne pour ca¬
ract. : Capitules multiflores hétérogames,
à fleurs tubuleuses ; celles du rayon femelles,
plurisériées, très ténues ; celles du disque
5-dentées , hermaphrodites (peut-être sté¬
riles par avortement). Récept. plan , nu. In-
AMP
AMP
387
vol. imbriqué, campanulé, àsquammesextér.
roussâtres-hyalines; les intér. terminées en
un appendice blanc, ovale, obtus, presque
rayonnant. Fruits oblongs; ceux du rayon
dépourvus d’aigrette; tandis que ceux du
disque en possèdent une, formée par 5-6
soies, très caduques, barbellulées et renflées
au sommet. — L'Amphidoxci , originaire du
Cap, appartient à la famille des Composées,
tribu des Sénécionidées. (J. D.)
*AMPHIGAMES ( àu-ep l , préposition de
doute; yâfj.oç , mariage), bot. cr. — Quelques
auteurs appliquent ce nom à la 4me classe du
règne végétal , comprenant les Lichens , les
Champignons et les Phijcées (Algues). C’est
le synonyme de Cellulaires {V. ce mot.).
(C. L.)
* AMPHIGASTRES. Amphigaslria (àp.c pi,
autour de; yoco-Tvjp, ventre), bot. cr. — C’est
ainsi qu’on nomme aujourd’hui le 3me rang
de feuilles, qui , dans un grand nombre de
Jongermanniées , recouvre la partie infér.
ou 1 q ventre de la tige. On leur donnait au¬
trefois le nom de stipules ( slipulœ ). Ces
feuilles , ordinairement plus petites que les
feuilles latérales, ont aussi une tout autre
forme. Quand elles sont les unes et les au¬
tres divisées, leur mode de division n’est
pas le même. Souvent les feuilles sont en¬
tières et les Amphigastres bifides. La posi¬
tion de ceux-ci les rapproche davantage de
la tige; et, lorsqu’ils s’en écartent, ce n’est
jamais d’une manière aussi marquée. Leur
texture est aussi plus délicate que celle des
autres feuilles.
Les Amphigastres sont entiers ou bi-multi-
fides à leur sommet, libres ou adhérents
avec les 2 feuilles latérales, immédiatement
au-dessus et au-dessous d’eux. Dans ce der¬
nier cas, on les dit connés. Selon qu’ils sont
placés à des distances plus ou moins gran¬
des l’un de l’autre , ils sont dits espacés ,
rapprochés, imbriqués, etc. Dans les esp.
rampantes, c’est quelquefois de leur centre
que part le faisceau de radicelles qui sert à
fixer la plante.
Enfin les Amphigastres, dont la forme et
la position varient infiniment dans les di¬
verses esp. de Jongermanniées, fournissent
d’assez bons caract. diagnostiques pour la
distinction spécifique de ces plantes.
(C. M.)
AMPHIGÈNE (àwpc, de 2 côtés; y/voç,
origine; qui a une double origine, à cause
de ses 2 formes de clivage), min. — Synon.
Leucite; Leucolithe; grenat blanc. Silicate
d’alumine et de potasse, de la formule Al
K' Si8, dans laquelle Al, K, Si, représen¬
tent les atômes de l’alumine, de la potasse
et de la silice , et où l’on suppose cette der¬
nière composée d’un atome de silicium et
d’un atome d’oxygène. Dans la même hypo¬
thèse, le feldspath orthose, qui résulte de
la combinaison des mêmes éléments, aurait
pourformule Al" K.' Si'\ L’Amphigène est une
substance vitreuse, translucide , le plus sou¬
vent incolore, qui cristallise dans le sys¬
tème cubique, et presque uniquement sous
la forme du trapézoèdre ordinaire, celui que
produit la troncature tangente des arêtes du
rhombododécaèdre, et dont les angles sont
de 131° 49" et 146° 27'. Ces cristaux sont sus¬
ceptibles de se cliver parallèlement aux
faces d’un cube, et à celles d’un rhombodo¬
décaèdre ; mais ces modes de clivage ne sont
sensibles qu’à une vive lumière. Leur sur¬
face est rude , leur intérieur comme cre¬
vassé. Leur pesanteur spécifique est de 2,5 ;
leur dureté de 5,5. Ils sont infusibles et ne
donnent point d’eau par calcination ; ce qui
les distingue des cristaux de Grenat et d’A-
nalcime, avec lesquels on pourrait les con¬
fondre. Les cristaux d’Amphigène se rédui¬
sent souvent à la forme de grains arrondis ,
qui restent isolés, ou se réunissent pour
constituer de petites masses granulaires. Ils
sont sujets, tout en conservant leur forme
extérieure, à une altération qui rappelle
tout-à-fait celle qu’éprouve le feldspath or¬
those; ils deviennent blancs et friables, et
passent à une sorte de Kaolin. Ils sont quel¬
quefois colorés de teintes grises, jaunes, ou
rougeâtres. Sur 100 parties, ils contiennent
56,4 de silice; 22,5 d’alumine, et 21,1 de
potasse.
L’Amphigène ne se trouve qu’en cristaux
ou en grains disséminés dans les laves an ¬
ciennes, savoir à la Somma et à Pompéi
près de Naples , dans presque tous les vol¬
cans éteints des États romains ( Borghetlo ,
Albano, Frascati , Tivoli, Capo di Bove ,
Acquapendente,etc.), et non seulement dans
les laves, mais aussi dans les pouzzolanes
et les tufs volcaniques ; sur les bords du Rhin
àRieten près du lac de Laaeh; dans lesDolé-
ri tes du Kayserstahl en Brisgau , etc. Dans
388
AMP
AMP
les laves qui composent le cône actuel du
Vésuve , et celles du Stromboli et de l’Etna ,
l’Amphigène n’existe pas ; il paraît avoir été
remplacé par du feldspath à base de soude
et de chaux. Les cristaux de forme trapézoï¬
dale, que l’on trouve sur l’Etna, appartien¬
nent a l’Analcime. (Del.)
*AMPHIGÉNITE (dimin. d ’Amphigène;
V. ce mot), géol. — Ce nom a été établi
par M. Cordier pour désigner les Basaltes et
Basanites, dans lesquels le Feldspath est, en
grande partie, remplacé par de l’Amphi-
gène. L’Amphigénite se trouve principale¬
ment cà la Somma. (C. d’O.)
* AMPHIGLOSSA (àp.cp^^wo'croç , équivo¬
que ). bot. ph. — G. de la famille des Com¬
posées, tribu des Sénécionidées ; il a pour
caractères : Capitule multiflore 3 - 12 ho-
mo - ou hétérogame ; fleurs ligulées en
petit nombre; femelles très ténues, ne
dépassant pas souvent celles du disque ,
qui sont hermaphrodites, tubuleuses, 5-
dentées. Récept. nu. Invol. cylindrique ,
imbriqué. Fruit glabre, sans rostre ni pé¬
dicule. Aigrette du rayon et du disque
1 -sériée, caduque , composée de soies qui,
de la base au sommet, deviennent graduel¬
lement et longuement plumeuses, et se trou¬
vent entourées inférieurement d’un rebord
à peine visible. — Les Amphiglossa sont des
s. -arbrisseaux très rameux, droits ou dé-
eombants , quelquefois spinescenls , ayant
l’aspect des Seriphium et originaires comme
eux du Cap de Bonne-Espér. Leurs feuilles
sont éparses, coriaces, très glabres et lisses
en dessus ; presque concaves et couvertes
d’un duvet blanc-tomenteux en dessous; les
capitules sont solitaires et terminent les ra¬
meaux sessiles. (J. D.)
* AMPHÏGLOTTÎS (àfV, doublement;
ylta r-nç, languette), bot. ph. — Salisbury a
proposé d’établir sous ce nom un g. pour
YE'pidendrum elongatum Jacq., l’une des
Orchidées américaines les plus communes
dans nos serres; mais cette esp. appartient
bien réellement au genre Epidendre. V. ce
mot. (A. R.)
*AMPHIGONIUS (â/jKft, des 2 côtés [double] ;
ywvoç, angle), m am. — Synon. d ’Amphitherium,
Blainv. , proposé par M. Agassiz, et compre¬
nant les g. Thylacotherium , Val. et Phasco-
lotherium , Ovven. (P. G.)
* AMPHIGYNANTHÉES. Amphigynan-
thœ (àfjupi, autour; yvA, femelle; av0o;,
fleur), bot. ph. — Dénomination appliquée
parL. Reichenbach, à l’un des groupes qu’il
a formés dans la famille des Synanthérées.
(C.L.)
"AMPHIEASIA (àfxcpt, autour de; Aoccrsoç,
velu), bot. ph. — Section du g. Petalacla ,
de la famille des Composées , caractérisée
par les squames extér. de l’invol. élar¬
gies à la base, et les soies de l’aigrette, ren¬
flées en massue à l’extrémité libre. (J. D.)
*AMPHILEPTUS (àf*pt, de 2 côtés; hn-
t oçv grêle, mince), infus. — G. d’infusoires ,
établi par M. Ehrenberg pour les Vibrio ar.ser
et cygnus de Millier, le Kolpoda meleagris du
même, et quelques autres esp. voisines. Il
fait partie de la famille des Kolpodées du
même auteur, renferrriant les Infusoires po-
lygastriques , nus, pourvus d’un intestin,
avec 2 orifices distincts qui ne sont point
terminaux. Il se distingue des autres g. de
cette famille, parce qu’il n’a point d’yeux,
ni de langue ou valvule mobile à la bouche,
et que son front se prolonge en manière de
trompe, en même temps que son corps se ter¬
mine par une queue courte et conique. Nous
dirons à l’article Kolpodées ce qu’il faut pen¬
ser de l’organisation de ces Infusoires; pour
le moment, nous nous bornerons à dire que
l’esp. la plus commune d ’ Amphüeplus ( A.
amer ) est quelquefois si abondante dans l’eau
des fossés et des ornières, qu’elle en colore le
limon en brun. Sa longueur de 1/4 à 1/3 mill.
permet de la distinguer à l’œil nu, comme
un point blanc qui se meut lentement dans
l’eau; sa forme en fuseau très allongé en
avant, la mobilité de sa partie antér. qui
ressemble à une trompe, sa contractilité
extrême , qui la fait continuellement chan¬
ger de forme, et enfin la position de sa bou¬
che à la base du prolongement en forme
de trompe, la feront aisément reconnaître.
(Duj.)
* AMPBILOCHIA , Martius ; Agardhia ,
Spreng. non Cabr. (ày.<pt, des 2 côtés ; \o-
x'ia, enfantement), bot. ph. — G.de la famille
desVochysiacées. Martius (TV ov.GenM&pec-.}
en donne les caract. suivants : Cal. inadhé¬
rent , 5-parti ; segment supér. très grand,
courtement éperonné; pour cor. un seul pé¬
tale obcordiforme; une seule étam. fertile,
insérée à côté du pétale. Étam. rudimen¬
taires en général nulles. Ovaire à loges pauci-
AMP
AMP
389
ovulées. Style indivisé ; stigm. capilellé.
Capsule ligneuse, 3-loculaire, septicide-3-
valve ; loges 1 ou 2-spermes. — Arbres;
feuilles opposées, pétiolées, coriaces ; fleurs
en épis terminaux. Ce g., propre au Bré¬
sil , ne renferme que 2 esp. (Sp.)
* AMPHILOCIIUS (nom mythologique).
ins. — G. de Coléoptères tétramères, famille
des Chrysomélines , établi par M„ Dejean
[Calai.. 3me édit.) , mais dont il n’a pas pu¬
blié les caractères. Ce g. est fondé sur une
seule esp. du Brésil , nommée par lui A.
Klugii , et A. laiicollis par M. Chevrolat.
(D.)
* AMPHILOMA (àp.cpt , autour, et Awpa ,
bord), bot. ph. — C’est le nom qu’Acha-
rius avait imposé , dans sa Lichenographia
u iiversalis, à une section de son g. Urceola-
ria, caractérisée par des apothécies munies
d’un double bord , l’un fourni par le thalle
et l’autre parle disque ou la lame proligère.
Il n’est fait nulle mention de cette div. dans
le Synopsis Lichenum , qu’a publié plus tard
cet auteur. La plupart desürcéolaires elles-
mêmes forment maintenant une tribu du g.
Parmélie. Toutefois, le nom d ’Amphiloma
a été, dès 1825, employé par Fries pour dé¬
signer une section tout entière du g. Parmé¬
lie, de la famille des Lichens. Dans sa Li¬
chenographia europœa , il s’en sert pour ca¬
ractériser la 3me tribu de ce nombreux genre.
Cette tribu se compose des esp. dont le thalle
est foliacé, presque monophylle par con¬
fluence et soudure , arrondi, formant le plus
souvent, avec le temps, une croûte com¬
pacte vers le centre, appliquée sur un hypo-
thalle laineux, très épais. Les apothécies sor¬
tent de l’intér. du thalle, et sont accompa- •
gnées d’un rebord accessoire ; quelquefois
aussi ce rebord thallodique manque tout-à-
fait. Le disque, de consistance de cire, est
assez épais et nu , c’est-à-dire qu’il n’est ja¬
mais recouvert de poussière blanche ( pruina ) .
(C. M.)
* AMPHILOPHIUM ( à^t, autour de;
locpoç , crête), bot. ph. — G. de la famille des
Bignoniacées, tribu des Eubignoniées , Endl.,
formé par Kunth (in Humb. et Bonp. JYov.
Gen. m. 149, t. 219), sur le Bignonia pani-
culaia de Linné , et dont voici les caracl. es¬
sentiels : Cal. campanulé, à limbe double ;
l’extér. ample, membranacé, ondulé-crispé,
étalé; l’intér. bilabié, à lobes entiers ou in¬
cisés. Cor. hypogyne, à tube court; à gorge
ample, ventrue; à limbe bilabié; lèvre su-
pér. plus grande , galéiforme, bidentée ; l’in-
fér. dressée, tridentée. Étam. insérées au tube
de la corolle, incluses , 4 didynames, avec le
rudiment d’une 5me; anthères biloculaires, à
logettes mu tiques, divariquées-étalées.Ovaire
biloeulaire; ovules horizontaux , anatropes,
nombreux, attachés aux 2 bords delà cloi¬
son. Style simple; stigm. bilamellé. Caps,
ovale, comprimée, ligneuse, biloeulaire,
bivalve; valves parallèles à la cloison sémi-
nifère de chaque côté sur ses bords. Graines
nombreuses, transverses, comprimées, cein¬
tes d’une aile membraneuse. Embryon exal¬
bumineux, orthotrope; radicule centrifuge.
— Ce g. ne renferme qu’un très petit nombre
d’espèces, grimpantes au moyen de cirrhes,
et propres à l’Amérique tropicale. On les dis¬
tingue à leurs feuilles opposées, conju¬
guées, à leurs panicules, très roses, ou lé¬
gèrement pourprées. (C. L.)
* AMPHÎMALL01V , laineux
des deux côtés ). ins. — - G. de Coléoptères
pentamères, famille des Lamellicornes, tribu
des Scarabéides phyllophages , désigné par
Latreille dans ses familles naturelles, mais
sans indication de caract. D’après MM. Ser-
ville et Le Peletier de St-Fargeau dans Y En¬
cyclopédie, ce g. ne diffère essentiellement
des autres g. du même groupe , savoir : Po-
pilia,Euchlora, Dasyuse t Plectris, que parce
qu’il a les crochets de tous les tarses égaux
et unidentés à leur base. Ces auteurs y rap¬
portent les Melolontha solslilialis, pagana ,
pini et utm Fabr., queM. Dejean comprend
dans le g. Bhizothrogus. Ces quatre esp. se
trouvent en France. (D.)
AMPHIIVOME. Amphinoma ( à,ucpiv«1uw ,
j’agite en rond), annél. — G. établi par Bru¬
guière, et qui est devenu le type de la famille
des Amphinomes. M. Savigny en a d’abord
séparé quelques esp. sous le nom générique
de Chloeia ( ex. : VA. capillata Brug. ), et il a
donné aux esp. restées de vraies Amphino¬
mes, celui de Pleione adopté par Cuvier.
MM. Audouin et Milne-Edwards, à l’exemple
de M. de Blainville, lui préfèrent celui d’Am-
phinorne. Les caract. sont : Antennesau nom¬
bre de 5 ; une caroncule à l’extrémité an¬
térieure du corps; pieds biramés, et portant
seulement 2 cirrhes ; branchies en forme de
houppes touffues qui recouvrent la base des
390
AMP
AMP
rames supér.— La pl upart des Amphinomées
connues habitent les régions tropicales, ou
les mers voisines; une seule VA. errante ,
Pleione vagans , Sav., est donnée comme des
mers d’Europe et provient des côtes d’An¬
gleterre. (P. G.)
AMPHINOMES ( aucp'vw,uô> , j’agite en
rond), annél. — M. Savigny appelle Amphi-
nomes ( Amphinomœ ), M. de Blainville Am¬
phinomées ( Amphinomeœ ), et MM. Audouin
et Milne-Edwards nomment Amphinomiens,
la famille d’Annélides seligères ou vers ché-
topodes, qui a pour type le g. Amphenoma ou
Pleione , et qui comprend en outre ceux de
Chloeia, Euphrosiney Arislenia et Hipponoa.
Leurs caract. sont : Branchies en forme de
feuilles très compliquées, de houppes ou d’ar-
buscules très rameux, toujours grandes et
très apparentes, existant ainsi que les cir-
rhes supér., sans interruptions à tous les
pieds ; point d’acicules; point de mâchoires ;
point d’élytres. (P. G.)
*AMP1IIN0MIA (oc/jupl, adverbe de doute;
vopoç , allusion à l’incertitude de la classifi¬
cation du g.) bot. ph. — G. que M. De Can-
dolle rapporte avec doute à la famiile des
Légumineuses ( Inceriœ sedis , Prodrorn. 2,
p. 522) et auquel il assigne les caract. sui¬
vants : Cal. ovoïde , ventru , persistant, 5-
fide, à lanières étalées. Pétales 5, onguicu¬
lés, spatulés. Étamines 10 , monadelphes.
Ovaire ovoïde. Style latéral , filiforme, sim¬
ple, obtus. Légume subglobuleux, muriqué,
1-loculaire, 2-valve, par avortement 1-sper-
me ; graine réniforme-orbiculaire. — Herbe ;
feuilles 3-foliolées; pédoncules axillaires et
terminaux , 3-5-flores. Ce g. ne se fonde que
sur une seule esp. , indigène du cap de B.-
Espérance. (Sp.)
AMPHIODOIV (àf V, autour de; bS ovç ,
ovroç, dent), poiss. — G. de poissons établi
par Rafinesque, sur une des esp. de l’Ohio,
que les pêcheurs américains y confondent
avec d’autres, sous le nom de Shad , déno¬
mination anglaise et vulgaire de l’Alose
d’Europe; et que, dans l’origine de leurs éta¬
blissements, les Anglo-4méricains ont trans¬
porté aux poissons de leur pays qui res¬
semblent à notre Alose. M. Rafinesque carac¬
térise ce g. de Clupéoïdes par la diagnose
suivante : Corps lancéolé; mâchoires infér.
plus longues; dorsale commençant à l’op¬
posé de la base de l’anale. Le nom indique
qu’il y a des dents partout ; et il ajoute que
les mâchoires ont de grandes dents coniques
et pointues, semblables à celles de la langue.
Il n’en cite qu’une esp. A. alosoides ■ pois¬
son long de 14 à 18 pouces, dont la hauteur
fait le 1/4 de la longueur, à corps argenté, à
dos bleu; il est bon à manger. (Val.)
*AMPHIOîY ( à'fjcptov, manteau, et nom
mythol.). crust. — G. de l’ordre des Stoma-
podes , famille des Bicuirassés , établi par
M. Milne-Edwards qui lui assigne pour ca¬
ractère : Bouclier céphalique très déve¬
loppé , entièrement lamelleux, s’étendant
jusqu’à l’origine de l’abdomen et cachant
la base des pattes. Rostre nul. Yeux gros,
ayant la tige qui les supporte extrême¬
ment courte. Antennes au nombre de 4,
s’insérant sur la même ligne, immédiate¬
ment au-dessous et en arrière des pédoncu¬
les oculaires. Premier article des antennes
externes peu distinct , donnant insertion à
une tige cylindrique, et en dehors à un grand
appendice lamelleux, ovalaire, et dépassant
de beaucoup le niveau de la portion basi¬
laire des antennes internes. Bouche très
éloignée des antennes et formant vers le
tiers antér. du bouclier céphalique , un pe¬
tit tubercule arrondi , de la partie posté¬
rieure de laquelle naît le thorax. Thorax
aplati, étroit, complètement caché sous la
carapace. Pattes au nombre de 6 paires ,
grêles, cylindriques, présentant à l’extré¬
mité de leur 2me article un appendice pal-
piforme, composé d’un article cylindri¬
que, terminé par une soie multi-articulée et
ciliée. Pattes de la lie et de la 6me paire
beaucoup plus courtes que les autres. Abdo¬
men presque aussi long que la portion cé¬
phalique du corps, composé de 7 segments ,
se terminant par une nageoire en éventail
dont la pièce médiane lancéolée et les laté¬
rales ovalaires. La seule esp. connue est VA.
Reynaudii , Milne-Edw. , quia été recueillie
en haute mer dans l’Océan indien. (H. L.)
* AMPHIOIV (nom mythologique), ins. —
G. de Coléopt. tétramères, famille des Lon-
gicornes, tribu des Lamiaires, proposé par
M. Reiche et dont il a donné les caract. (t. 8,
des Ann. de la Soc. Entom. de France ,
p. 564). Ce g., fondé sur une seule esp. qu’il
nomme A . vittatum, et qui a pour patrie
Santa-Fé de Bogota en Colombie, participe
à la fois des g. Hippopsis , Serville, et Gnoma ,
AMP
AMP
391
Fabricius; il tient de celui-ci par la forme
des mandibules et les stries transversales du
corselet; mais il en diffère essentiellement
parla forme du dernier article des palpes,
la longueur relative du 1er article des an¬
tennes, l’absence de protubérance sternale,
et les pattes antérieures du mâle. Il se rap¬
proche du leT par l’inclinaison de la face
antér. de la tête, la forme des palpes et des
antennes, et s’en éloigne par les rides
transversales du corselet, et l’extrémité tron¬
quée et mu tique des élytres. L’auteur pense
que, dans l’ordre naturel , son g. Amphion
doit être placé entre les g. Colobolhea et
Hippopûs de M. Serville. (D.)
* AMPHÏONYCHA ( kpyî , des 2 côtés
[double] ; ow£, ongle), ins. — G. de
Coléoptères tétramères , famille des Longi-
cornes, tribu des Lamiaires, établi par M. De-
jean ( Catal . 3mt édit.) qui n’en a pas donné
les caract. ; on voit seulement par sa syno¬
nymie que ce g se compose des g. Pyrobo-
lus et Dadoychus de M. Chevrolat, et Herni-
lophus de M. Serville. L’auteur y rapporte 4l
esp. toutes exotiques, dont 26 du Brésil, 3 du
Mexique, 5 de Cayenne, 1 des environs de
Carthagène, 2 de Cuba, 2 de St-Domingue ,
une dont la patrie est inconnue, et une de
l’Amérique du Nord. Nous citerons seulement
ces 2 dernières, dont l’une est la Saperda
murginata de Fabr. , et l’autre la S. mela-
nura de Latrei 1 le. (D.)
“AMPHIPÉPLÉE. Amphipeplea (âp.cpt, au¬
tour; 7T£7rioç , manteau), moll. — M. Van
Beneden a proposé (Sc. JYat.) de former sous
ce nom un g. particulier pour le Limnœa
glutinosa. Il s’est attaché à démontrer l’u¬
tilité de son g. en donnant sur l’animal des
détails anatomiques du plus grand intérêt;
mais nous pensons qu’avant de l’admettre,
il serait utile de le comparer avec les dif¬
férentes esp. de Limnées. (Desh.)
AMPHIPODES. Amphipoda ( àp.c pl , des 2
côtés; 7rovç , noêoç , pied), crust. — Ordre
de la classe des Crustacés. [V. ce mot.)
(Duj.)
AMPHIPOGON. bot. ph. — C’est un g.
de la famille des Graminées, tribu des Pap-
pophorées , Kunth, qui a été établi par R.
Brown ( Prodr . Nov. Holl. 1 p. 175) et que
Palissot de Beauvois a désigné plus tard sous
le nom d’ Ægopogon ; mais le premier de ces
2 noms doit être préféré comme plus ancien.
Les esp. d'Atnphipogon, au nombre de 5,
sont toutes originaires de la N. -Hollande.
Ce sont des plantes ordinairement vivaces ,
à souche rampante et à tiges fasciculées ,
ayant les fleurs disposées en épis denses et
quelquefois presque globuleux. Les épillets
sont uniflores ; la fleur estsessileou pédon-
culée, plus longue que la lépicène. Celle-ci
se compose de 2 valves membraneuses, con¬
caves et muliques. Les 2 paillettes de la
glume, également membraneuses, sont : l’in-
fér. trifide et la supér. bifide au sommet ;
chaque division étant lancéolée et terminée
en arête à son sommet. Les paléoles de la
glumelle sont entières et glabres. — Ce g. est
très voisin du Pappophorum , dont il diffère
surtout par ses épillets uniflores et par les
valves de la glume terminées seulement par
2 ou 3 arêtes. (A. R.)
*AMPHIPORI]VA fàr/<pt, des 2 côtés [dou¬
ble]; wopoç , ouverture), iielm. — Section des
Turbellaria rhabdocœla ( Ehrenb. Syrnb.
Phys. Polyp .) où les 2 orifices du canal in¬
testinal sont terminaux. Ex. Prosioma, Gy-
ratrix, Amphiporus. (P. G.)
"AMPHIPORGS (ôcjucpf, des 2 côtés [double];
nopoç , ouverture), annél. — G. de la famille
des Gyratriciens , section des Turbellaria
arnphiporina , proposé par M. Ehrenberg
( Symb. phys.) et caractérisé par la pré¬
sence , sur la partie antér. ou frontale , de
4 bandes longitudinales convergentes d’o¬
celles. Le corps est filiforme , grêle , mo¬
lasse , visiblement annelé , sans cils. Ex. :
A. albicans Ehr. ( Pl. iv. f. 2. ) de la Mer
Rouge, près Tor. (P. G.)
AMPHIPRIOIV (àpupi, des 2 côtés [double];
irptwv, scie), poiss. — Nom générique de pois¬
sons imaginé par Bloch, sous lequel il com¬
prenait, dans sa méthode artificielle , des
Percoïdes et des Sciénoïdes très différents
les uns des autres. M. Cuvier a réduit le g.
Arnphiprion de Bloch , en retirant les Holo-
centrum , les Anabas , les Polyprions , les
Trachyçhthes ; et, après ces retranchements,
il en a formé un g. naturel, qui comprend
de petites esp. à corps ovale, aune seule
dorsale, à tête obtuse , à mâchoires garnies
de dents sur une seule rangée; à palais lisse
et sans dents ; à 5 rayons aux viscères , ar¬
més de dentelures aux 4 pièces de l’appareil
operculaire ; et enfin à ligne latérale finis¬
sant sous le dernier rayon de la dorsale.
392
AMP
AMP
Leur canal intestinal est en cul-de-sac ar¬
rondi , avec 2 appendices cœcales au pylore.
Il ne fait ensuite que 2 replis avant de se
rendre à l’anus. Il y a une vessie natatoire, à
parois minces , assez grande, et remplissant
toute la partie supér. de la cavité abdomi¬
nale. Les Amphiprions se nourrissent d’her¬
bes marines. Ils viennent tous des Indes et
surtout de son Archipel. Ils ne dépassent
guère un décimètre de longueur. Nous en
connaissons aujourd’hui 12 ou 15 espèces.
M. Cuvier les a laissées dans la grande fa¬
mille des Sciénoides; mais je crois qu’il
vaudrait mieux en faire le type d’une petite
famille particulière dont il conviendrait de
rapprocher les Chromis,qui ne sont pas des
Labroïdes, et qui ne doivent pas être consi¬
dérés comme des Sciénoides, pas plus que
les Amphiprions dont la tête ne présente
pas cet ethmoïde saillant et plus ou moins
caverneux qui donne à tous les Sciénoides
un caract. si particulier et si facile à saisir.
(Val.,)
* AMPHIPYRE. Amphipyra ( àacptVvpo; ,
entouré de feu ; pour l’auteur du g. : au¬
tour du feu ). ins. — G. de l’ordre des Lé¬
pidoptères , famille des Nocturnes , tribu
des Noctuélites , établi par Ochsenheimer
aux dépens du g. Noctua de Fabricius et
adopté par M. Treitschke, son continua¬
teur, qui le caractérise de la manière sui¬
vante: Antennes longues, crénelées, sétacées.
Corselet presque uni. Abd. aplati avec des
petites touffes de poils sur les côtes, chez le
mâle seulement. Ailes supérieures obtuses
se croisant à moitié l’une sur l’autre dans
l’état de repos , peu inclinées, à reflets mé¬
talliques sans taches bien distinctes. Les che¬
nilles sont glabres ou n’ont que quelques
poils très fins; quelques unes ont une bosse
pyramidale sur le I1me anneau; elles se
transforment dans des coques de diverses
matières agglutinées. M. Treitschke, dans son
supplément, rapporte à ce g. 18 esp. qui
sont toutes assez disparates entre elles; aussi
M. Guénée ( Essai sur une nouv. class. des
Noctuél. ) réduit-il ce même g. à la seule
Noclua speclrurn de Fabricius , en répartis-
sant les autres dans ses g. Syntomopus et
Philopyra dont il forme, avec ceux A’ Am¬
phipyra et de Mania, sa tribu des Amphipy-
rides; mais nous pensons qu’il faut joindre
à VA. spectrum la JVoctua cataphanes de
Hubner qui n’en diffère guère que par sa
taille beaucoup plus petite. Ces 2 esp. ne se
trouvent que dans les parties méridionales
de l’Eurupe; la lre est très commune en Ita¬
lie et dans le midi de la France; sa che¬
nille très belle, comme on peut le voir dans
notre Iconographie des Chenilles , vit sur
le genêt d’Espagne (Genista Juncea) , et se
métamorphose, entre les branches de cet
arbuste, dans une coque soyeuse d’un gris-
jaunâtre. L’autre esp., dont les premiers
états ne sont pas connus, n’a encore été
trouvée qu’en Dalmatie.
La réduction que M. Guénée a fait subir
au g .Amphipyra a dû nécessairement en mo¬
difier les caract. Voici ceux qu’il lui assi¬
gne : Chenilles à 16 pattes, rases, cylin¬
driques , atténuées aux extrémités , sans
éminences, de couleurs vives, avec les lignes
bien marquées. Elles vivent complètement
à découvert sur les sous-arbrisseaux, et se
tiennent à l’extrémité de leurs branches.
Chrysalides renfermées dans des coques de
soie ovoïdes, filées entre les branches ou
les feuilles. Insecte parfait : Antennes lon¬
gues, subciliées dans les mâles. Palpes dé¬
passant de beaucoup la tète, très ascendants,
recourbés, comprimés latéralement; le 2me
article large et arrondi; le 3me long et uni¬
forme. Thorax velu, sub-carré, lisse. Abdo¬
men atteignant les ailes infér., aplati. Pattes
et ergots très longs. Ailes larges, luisantes,
sub-dentées; les supér. épaisses, nébuleuses,
ayant les lignes très distinctes et les 2 ta¬
ches supér. assez visibles ; les infér. bien
développées, très velues à la base et au
bord abdominal. Depuis le travail de M. Gué¬
née, M. Boisduval a fait paraître un ouvrage
intitulé : Généra et Ind. melhod. Europæorum
Lepidopterorurn, dans lequel il nomma Spin-
therops le g. Amphipyra dont il est question
dans cet article, et range sous cette dernière
dénomination générique les Noct. effusa ,
cinnamornea , pyrarnidea et perflua qui sont
des Syntomopus pour M. Guénée. Nous ne
voyons pas l’utilité de ces changements con¬
tinuels dans sa nomenclature. (D.)
* AMPHIPYRIDES ( d’ Amphipyra. V. ce
mot. ). ins. — Tribu de Lépidoptères noctur¬
nes, établie par M. Guénée aux dépens de
celle des Noctuélites de Latreille, et qu’il
compose des g. Mania , Amphipyra , Synto¬
mopus et Philopyra ( K. ces mots). Les caract.
AMP
AMP
393
qu’il assigne à cette tribu soht les suivants :
Chenilles à 16 pattes, rases, charnues, non
1 u i santés , ayant souvent le 1 1 nie anneau re¬
levé pyramidalement comme les Notodonta ;
d’autres fois, les points trapézoïdaux ver-
ruqueux, ou une arête saillante sur le même
anneau. Elles vivent sur les arbres ou les
plantes basses , tantôt à découvert, tantôt
abritées sous les feuilles. Chrysalides cylin-
drico-coniques, presque toujours renfermées
dans des coques filées, assez solides, placées
entre les feuilles ou les mousses, parfois
enterrées comme celles du g. JXoclua . Insecte
parfait. Ant. simples et subciliées. Palpes
bien développés. Spiritrompe de longueur
moyenne. Thorax convexe, “velu, lisse. Abd.
plus ou moins déprimé en dessus. Ailes
ayant un reflet luisant et comme métalli¬
que ; les inférieures assez développées ; au
repos les supér. couvrent les infér., s’avan¬
cent même parfois l’une sur l’autre et sont
disposées en toit écrasé. Dans son ouvrage
intitulé: Généra et ind. method. Europœorum
Le pi do p ter or um , qui a paru récemment;
M. Boisduval adopte également la tribu
des Amphipyrides qu’il compose des g. Go-
noplera , Spinlherops , Amphipyra , Scoto-
phila , Mania et Rusina. De ces 6 g., le 1er et
le dernier ne nous paraissent pas heureuse¬
ment rattachés à cette tribu : il n’en est pas
de même des quatre autres; mais pourquoi
M. Boisduval a-t-il substitué le nom de Sco-
lophila à celui de Phüopyra donné au même
g. par M. Guénée? Pourquoi également ap¬
pelle-t-il Spintherops le g. Amphipyra du
même auteur, et transporte-t-il ce dernier
nom aux esp. de son g. Synlomopus ? Il nous
paraît difficile de justifier tous ces change¬
ments qui ne font qu’embrouiller la syno¬
nymie. (D.)
AMPHIRHAPIS (à[x<p(, autour; ptxntç,
verge , baguette ; à cause de son affinité avec
les verges d’or ). bot. ph. — Ce g., élabli par
M. De Candolle, se compose de quelques
plantes de l’Inde, qui ont une très grande
ressemblance avec nos Solidago , ou verges
d’or. Elles ont pour caractères : Capitules
multiflores, munis de 10-20 rayons étroits,
les fleurs du disque tubuleuses, 5-dentées ,
hermaphrodites. L’involucre se compose
d’un petit nombre d’écailles dépourvues d’ap¬
pendices ; le réceptacle est alvéolé. Les an¬
thères et les styles semblables à ceux des As-
térées. Les fruits linéaires oblongs, légère¬
ment comprimés, velus ou pubescents ,
présentent souvent, à la base de l’aigrette,
des poils qui simulent un calicule poilu.—
Les Amphirhapis , originaires de l’Inde, sont
des plantes vivaces, intermédiaires entre les
g. Aster et Solidago ; elles diffèrent du pre¬
mier par la couleur uniforme des fleurons
du rayon et du disque, du second par la
forme allongée des fruits au lieu d’être com¬
primés. (J. D.)
AMPHIROÉ. Amphiroa (nymphe de
l’Océan), polyp. alg. — G. établi parLamou-
roux dans l’ordre des Corallinées, qu’il re¬
gardait comme des Polypiers; mais aujour¬
d’hui on est généralement d’accord pour re¬
porter dans le règne végétal ces productions
marines. Les Amphiroés ne diffèrent des
Corallines que par la présence de petits dis¬
ques nus, cornés, séparant les articulations
encroûtées de calcaire, dont se composent
les tiges et les rameaux nombreux, dichoto-
mes ou verticillés de ces végétaux. Il faut
remarquer pourtant que ce caract. n’a été
vérifié que sur des échantillons desséchés
provenant des mers intertropicales, et que,
dans nos Corallines mêmes, dont la crois¬
sance est moins rapide, on aperçoit souvent
des intervalles également nus et cornés en¬
tre les articles. Lamouroux a décrit 13 esp.
de ce genre encore imparfaitement connu.
(Duj. )
*AMPIHRRHOGE. Reichb. Amphirrhox ,
Spreng. (àa^t pp«£, wyoç, crevassé de tous
côtés), bot. pu. *— Synon. du g. Spalhularia ,
Aug. Saint-Hil., de la famille des Violacées.
(Se.)
AMPHISBEAE. Amphisbœna ( àp.cpi'a-
Æacva, marchant dans les 2 sens; nom de ce
serpent chez les Grecs), rept. — G. de la
s.-famille des Amphisbéniens pleurodonles,
ou à dents appliquées contre le bord interne
des mâchoires. Ces dents sont coniques, un
peu courbées, simples, pointues, inégales ,
distinctes les unes des autres, en nombre
impair dans l’os intermaxillaire. Les nari¬
nes sont latérales , petites, percées chacune
dans une plaque unique , la naso-rostrale.
Pas de membres du tout , mais des pores sur
la marge antér. du cloaque. A ces caract.
essentiels du g. Amphisbène , on peut ajou¬
ter que la tête est protégée par un plus ou
moins grand nombre de plaques de forme
26*
T. i
394
AMP
variable, et que les compartiments de la peau
se ressemblent presque partout. La queue,
ordinairement arrondie et aussi grosse que
la tète, prend quelquefois une forme allon¬
gée et conique. Ce g. , établi par Linné , fai¬
sait partie des Amphibii serpentes de cet
auteur; nous y avons réuni les g. Blamis ,
Wagl. et Anops , Bell., qu’on en avait sé¬
parés, parce que l’un a la queue conique, et
l’autre la tête comprimée. La plupart des
Amphisbènes sont d’Amérique, car une seule
paraît propre à l’Afrique et une seconde est
commune à cette partie du monde et à l’Eu¬
rope. Celles dont on connaît les mœurs se
tiennent dans les nids de Termites , des lar¬
ves desquelles elles se nourrissent presque
exclusivement. L’Amphisbène blanche, et
PAmphisbène enfumée, toutes deux du Bré¬
sil et de Cayenne , sont les plus communes;
l’Amphisbène de King, fort remarquable
par la forme comprimée et fortement ar¬
quée de la partie antér. de sa tête, se trouve
à Buenos-Ayres ; l’Amphisbène à queue
blanche vient de la côte de Guinée, et celle
appelée cendrée , la seule dont la queue soit
conique, habite l’Espagne, le Portugal et les
côtes barbaresques. (G. B.)
* AMPHISBÉNIENS. rept. — Il existe parmi
les Reptiles proprement dits, ou ceux de la
lre s.-classe, des esp. complètement dépour¬
vues d’écailles et dont la peau est divisée à
sa surface, par petits compartiments qua¬
drilatères plus ou moins réguliers , disposés
en anneaux autour du corps, depuis une ex¬
trémité jusqu’à l’autre : ces esp. sont les Am¬
phisbènes, et quelques g. analogues qu’on
a classés, tantôt avec les Sauriens, tantôt avec
les Ophidiens, parce qu’en effet ils tiennent
des uns et des autres sous certains rapports;
mais ils en diffèrent tellement à plusieurs
égards , que nous croyons plus convena¬
ble de les isoler tout-à-fait, ou d’en for¬
mer un ordre particulier que nous propo¬
sons d’appeler Amphisbéniens , du nom du
g. le plus connu de ceux qui en font partie.
Cet ordre, réellement intermédiaire auï lé¬
zards et aux serpents, lie naturellement
ceux-ci à ceux-là, au moyen des derniers
Chalcidiens , tels que les Ophisaures et les
Pseudopes, et des premiers Ophidiens; si
toutefois on doit considérer comme de vrais
serpents, les Typhlops dont la structure de
la tête conserve encore quelque chose de
celle des Sauriens. Les Amphisbéniens ont
dans la nudité de leur peau, et les lignes en¬
foncées qui la divisent circulairement par
petits carrés assez semblables à des tubercu¬
les aplatis , ou mieux aux petites pièces qui
composent une mosaïque, un caraet. qui leur
est propre entre tous les Reptiles non Batra¬
ciens. Leur tête seule est enveloppée de pla¬
ques pareilles à celles des lézards et des
serpents. On n’y distingue, pas plus que chez
ces derniers, de trous auditifs externes. Leur
corps allongé , cylindrique, et presque de
même diamètre dans toute son étendue , se
termine par une queue très courte, obtuse ou
conique; il est dépourvu de pattes, excepté
chez les Chirotes, qui, au reste, n’en offrent
qu’une seule paire en devant. Leurs yeux,
comme ceux des Typhlops, sont excessive¬
ment petits, et recouverts par la peau, au
travers de laquelle on les aperçoit assez gé¬
néralement comme de simples points noirs
autour desquels on ne distingue pas d’iris.
La plupart ont une série de pnres en tra¬
vers du bord antérieur de la fente anale,
un sillon longitudinal de chaque côté du
corps, et quelquefois un troisième sur la li¬
gne médiane du dos.
Leur squelette n’a d’autre ressemblance avec
celui des serpents, que par le grand nombre
de pièces qui constituent la colonne verté¬
brale; tandis qu’il tient de celui des lézards
en ce qu’on y retrouve un sternum , même
chez les esp. Apodes ; en ce que les os de la
face sont solidement articulés entre eux et
avec ceux de la boite cérébrale ; et aussi en
ce que les branches sous-maxillaires qui, en
arrière, sont plus courtes que le crâne, se
trouvent intimement soudées l’une à l’au¬
tre en avant. Il résulte de là que la bouche
de ces Reptiles n’est nullement dilatable ,
ce qui les rapproche des Sauriens et les
éloigne au contraire des Ophidiens; mais,
de même que ces derniers, ils ont un de
leurs deux poumons excessivement court,
tandis que l’autre est très étendu en lon¬
gueur. La langue est plate, élargie, ovalaire,
échancrée en V en arrière , et assez brus¬
quement rétrécie à son extrémité antér. en 2
petits filets minces et lisses. Le reste de sa
surface est revêtue de papilles squammifor-
mes , unies, imbriquées et arrondies à leur
bord libre, qui est celui qui regarde le fond
de la gorge. Cet organe, qui est médiocre-
AMP
AMP
ment exsertile et entièrement dépourvu de
gaine à sa base, emplit presque toute la
concavité que laissent entre elles les 2 bran¬
ches de la mâchoire inférieure.
Les dents présentent 2 modes d’implan¬
tation; ainsi, ou elles sont fixées sur le
sommet même des os, auxquels elles adhé¬
rent si fortement qu’elles ne semblent faire
qu’un avec eux, ou bien elles sont appli¬
quées contre la face interne des maxillaires
dans une sorte de rainure qui y est prati¬
quée. On peut, en se fondant sur ces diffé¬
rences, partager les Amphisbéniens en esp.
Acrodontes et en esp. Pleurodontes, ou en
2 familles qui comprennent ensemble les g.
Trogonophide , Chirote, Amphisbène et Lé-
pidosterne. G. Cuvier avait rangé les deux
derniers parmi les serpents dont ils compo¬
saient, avec les Typhlops, sa seconde fa¬
mille ou celle des Double-Marcheurs , tan¬
dis qu’il avait placé le second à la fin des
Sauriens, près des Seps et des Chalcides.
M. Millier fait des Amphisbéniens la lre fa¬
mille de l’ordre des Ophidiens. Nous-mème,
avant de les avoir isolés comme nous le fai¬
sons maintenant, les rangions parmi les
Sauriens, à la suite de la famille des Chal-
cidiens. Réunis aux Chalcides, ils sont pour
Wagler l’ordre des Anguesti pour le P. Ch.
Bonaparte, celui des Saurophidiens (G. B.)
*AMPHISBÉ]\OIDES (àacptaôouva, sorte de
serpent; uSo<;, forme), rept. — Nom em¬
ployé par plusieurs naturalistes, et notam¬
ment parM. Müller, pour désigner le groupe
des Reptiles que nous appelons Amphisbé¬
niens. (G. B.)
*AMPHISCEPS ( àucpc', autour ; otxet , en¬
veloppe). ins. — G. de la famille des Stri-
dulaniia , Burm. ou Cicadaires , Latr. de
l’ordre des Hémiptères , section des Homop-
tères, indiqué par M. Germar, dans son ta¬
bleau des g. de la famille des Cigales ( Rev.
Enl. de Silberm. t. 1, p. 174), comme de¬
vant se placer près du g. Issus , dont il réu¬
nit la plupart' des caraet., et dont il diffère
surtout , par les ély très non voûtés, mais
infléchis perpendiculairement. L’auteur rap¬
porte à ce g. 2 espèces qu’il ne décrit pas;
ce sont les A. nodipennis et médina Germ.
(Br.)
* AMPHISCOPIA ( àu.cp l , autour ; <TX07UCt ,
action d’observer), bot. pu. — G. de la fa¬
mille des Acanthacées , tribu des Diclipté-
395
rées, Nees, formé par Nees (in Wall. PL
As. rar. iii, 112), pour un petit arbuste du
Brésil, encore peu connu, se redressant
lout-à-coup dès la base, muni de feuilles
opposées, oblongues, acuminées aux 2 ex¬
trémités; à fleurs unilatérales, bractéées ,
disposées en épis terminaux composés; à
bractées florales simples , cornées, avec un
pédicelle très court; les opposées très cour¬
tes , à bractéoles petites. Voici les caract. que
donne l’auteur à ce g. : Cal. 5-parti, égal.
Cor. hypogyne, ringente, à lèvre supér. bi¬
fide; l’infér. trifide. Étam. 2, insérées au
tube de la corolle; anth. biloculaires , à lo-
gettes mutiques, et terminant les rameaux
d’un connectif allongé , dont l’un re¬
garde l’autre en dessus. Ovaire biloculaire,
à loges bi-ovulées. Style simple; stigm.
indivis. Capsule onguieûlée, biloculaire,
tétrasperme... Graines sous-tendues par des
rétinacles larges, tronqués. (C. L.)
* AMPHISE. Amphisa. ins. — G. de l’or¬
dre des Lépidoptères , famille des Noctur¬
nes, établi par Curtis, et adopté par Stephens
qui le place dans sa tribu des Tortricides.
Il n’est fondé que sur une seule esp. , la
Pyrala gerinugana de Fabricius , figurée par
Hubner {Tab. 108) , sous le nom de
peclinana. Cette esp., pour nous, fait partie
du g. Torlrix . V. ce mot. (D.)
AMPHÏSILE. poiss. — G. de Poissons voi¬
sins des Centrisques, qui en diffèrent par
leur dos cuirassé de larges pièces écail¬
leuses et par l’épine antérieure de la dorsale
qui, au lieu d’être relevée sur la ligne
dorsale, est couchée horizontalement, et
semble être une continuation des boucliers
dorsaux. On n’en connaît que 2 esp. : l’une
tellement cuirassée, età épine dorsale telle¬
ment grande, que la seconde dorsale et la
queue ont l’air d’être rejetées en dessous et
confondues avec l’anale. C’est le Cenlriscus
scuiatus de Linné (A. scutatus Nob.). L’autre
esp. A. velilaris ( Cenl . velitaris Pall.) n’a de
boucliers que sur la moitié du corps. M. Dus-
sumier a vu une fois , en traversant le dé¬
troit de Malacca , la mer couverte de pois¬
sons de cette espèce, morts et surnageant à
la surface , sur un espace de plus d’une lieue
de longueur.” Quelle action sous -marine
avait pu agir sur une masse aussi considé¬
rable de Poissons de cette seule espèce ?
(Val.)
396 AMP
AMPHIS011EX. mam. — V. Musarai-
GUE .
*AMPIIISPOïUUM (âfj.fO) , deux ; <X7ropa,
spores ). bot. cr. — G. de Champignons ap¬
partenant à la famille des Gaslerornyce -
tes de Nees, et caractérisé par un spo¬
range globuleux, déprimé, renfermant,
sans aucun mélange de filaments , des spo¬
res de 2 sortes dont les unes sont fusiformes
et les autres globuleuses. Ce g. , adopté par
des auteurs et rejeté par d’autres , demande
à être étudié de nouveau, quoique les ca¬
ractères énoncés soient suffisants pour le
faire reconnaître. (Lév.)
*AMPHISTAURUS ins. — V. Ampijisto-
ros.
*AMPHISTÉGHNIE , Amphistegina , d’O.
(àppi, autour de; oréyvj, chambre). for am. —
G. de l’ordre des Entomostégues , famille des
Astérigérinidées, que nous avons établie en
1825 ( Tab . mèlh. des Céphal.) pour des co¬
quilles discoidales, libres, spirales, inéqui¬
latérales , plus bombées d’un côté que de
l’autre; ayant la spire embrassante, com¬
posée en dessus de loges uniques, formée
en dessous, sur la moitié de sa largeur, par
la continuité des loges supér. et par d’au¬
tres loges constituant une rosace. Leurs lo¬
ges sont de 2 sortes : les loges ordinaires,
embrassantes , supér. ; les loges infér., mé¬
dianes, servant à former une rosace centrale;
les 2 se succèdent par alternance , dans l'ac¬
croissement de l’ensemble. Ouverture infér.
Ce g. , distingué des Asterigerina , par les
tours de spire embrassants de chaque côté,
comprends esp. que nous avons rencontrées
dans les sables des mers , et dans les cou¬
ches terrestres. Six sont vivantes des îles des
diverses parties du monde, des Antilles, des
Iles Sandwich, de l’Ile-de-France, de Mada¬
gascar, etc. Les esp. fossiles appartiennent au
bassin tertiaire de la Gironde , et à la craie
sup. des environs de Maëstricht. (A. d’O.)
A A! EH ISTEPI lit. Al ( àpcp t, des 2 côtés;
<rr/cpoç, couronne, bandelette), bot. pu. —
— Section du g. Diplostaphium , Cass. V. ce
mot. (C. L.)
*AMPHISTEUEA ( àtxtp l , de 2 côtés ; <jt£-
p/oç, a', solide), helm. — M. Ehrenberg
(i Symb . Phys.. Polyp.) appelle ainsi une sec¬
tion de son ordre des Rhabdocola dont le
principal g. est celui de Z)cmsfoma,Dugès.Le
canal intestinal de ces animaux est complet,
AMP
mais ses ouvertures ne sont terminales ni
l’une ni l’autre. (P. G.)
AMPHISTOAÏES. Amphistorna, Rud .Am-
phislomum, des aut. ( àijf!crroy.oç , qui a 2
bouches), iielm. — Rudolphi fonda ce g.
( Enlozoorum. Hist. JVai. 1809) pour les
Trématodes à double ventouse terminale.
La caractéristique qu’il en donne est celle-
ci : Corpus molle , teretiusculum ; ponts an-
ticus et poslicus terminales , solitarii ( t. 2 ,
p, 340). Il y comprenait 9 esp. certaines et 2
douteuses, et partageait le g. en 2 groupes;
l’un pour les esp. dont le renflement cépha-
loïde est séparé du reste du corps par un
étranglement; l’autre pour celles où ces 2
parties sont continues entre elles. Dans le
Synopsis (1819), le nombre total des esp. se
trouve porté à 21. M. Nitzch en 1819 [Ency-
clop. de Ersch et Gruber ; t. 3) a proposé le
nom de Holostomum , pour la lre de ces 2 dîv.
et pour plusieurs Dîstomes caractérisés ,
parce que la partie antér. du corps, très
concave, sert, plus ou moins tout entière, de
ventouse. Celte div. est, en outre, partagée
par lui en 2 sous-g., Holostomum , propre¬
ment dit, et Cryptostomum. Nous citerons
comme appartenant aux Holostomum, en gé¬
néral, les A. rnacrocephalum , striatum , cor¬
nu , etc. Kud. et les Distoma alalum , spalha —
ceum, etc., Rud.
M. Diesîng, en 1835 {Ann. du Muséum de
Yîenne , t. 1, p. 237) a donné une belle mo¬
nographie du g. Amphistome , proprement
dît, dont il a décrit et figuré 14 esp. nou¬
velles. Il en détache, sous le nom de Diplo-
discus,]esA. subclavaturn et ungui cula tumr
Rud., caractérisés parla perforation delà
ventouse postér., par le centre de laquelle
sort le pore génital. Acetabulum suctorium ,
terminale aut latérale , vaginans aperturam
genitalem disci forment , protractilem. Ce ca-
ract.nous paraît excellent.
Jusqu’à ces 10 dernières années l’anatomie
des Amphistomes n’était pas connue; mais
depuis le beau travail deM. humer (Disquisit.
anat. deÀmph. conico, Gryphiæ 1830) et l’ana¬
tomie de VA.giganteum, par M. Diesing ( loc .,
cil.), ces animaux sont peut-être les mieux
connus des vers intestinaux. Nous entrerons,
à leur égard, dans tous les détails nécessaires,
lors de l’étude générale que nous ferons de
tous les Fasciol aires {V. ce mot.).
M. Leblond, que la science a eu lemalhem
AMP
AMP
397
de perdre il y a 2 ans, a décrit, sous le nom
d 'A. rhopaloides , l’esp. d’enveloppe mu¬
queuse dans laquelle est enfermé un petit
Floricep&, très commun chez les poissons.
Les mouvements de cette enveloppe qu’il
avait observés le premier, l’avaient con¬
duit à la regarder comme un animal dis¬
tinct de celui que la compression en fait
sortir, et qui, d’après sa manière de voir,
était un parasite du premier. Nous avons
parfaitement vu, après lui, les mouvements
dont il s’agit ; mais ils nous ont conduit à
penser que l’enveloppe muqueuse n’est que
la partie postérieure du corps de l’animal ,
qui a la faculté d’y rentrer tout entier. V.
Floriceps. (L.D.y.r.)
* AMPHISTOROS et mieux AMPHIS-
TAURUS ( ocixcpt , des deux côtés ; cttocv-
poç, , pieu; fourchu! selon les auteurs du
g.), uns. — G. de Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Lamellicornes, tribu des Scara-
béides mélitophiies, établi par MM. Perche¬
ron et Gory, aux dépens du g. Cétoine des
auteurs , et auquel ils donnent pour caract.
essentiels : Sternum aigu, avancé; tête cu¬
néiforme; mâchoire terminée par un onglet
corné. Palpes grêles ; lèvre 2 fois plus haute
que large. Ce g., adopté par M. Dejean (CaL
3 e édit.) , ne renferme jusqu’à présent que 3
esp. , dont nous citerons seulement celle
qui lui a servi de type, et qui estl’A. trivit-
tatum de Swederus, ou la Cetonia elata de
Fabricius. Cette esp. est du Sénégal. (D.)
AMPHITANE , Pline, min. — Pierre que
les anciens disaient se trouver dans les mi¬
nes d’or de l’Inde, et être de couleur jaune
comme ce métal. Ils lui attribuaient en ou¬
tre les propriétés de l’aimant, ce qui porte
à croire que c’était une Pyrite magnétique.
(Del.)
*AMPHITHALEA. Eckl. et Zeyh.— Cry-
phiantha, id. — Ingenhoussia , E. Meyer. —
Priestleyœ sp. DC. (àu<p cÔcJyjc, qui fleurit
tout autour), bot. ph. — G. de la famille des
Légumineuses, sous -ordre des Papiliona-
cées, tribu des Lotées, sous-tribu des Gé-
nistées. Ecklon et Zeyher {Plant. Cap.l,
p. 167) lui assignent les caract. suiv. : Cal.
5-Iobé, subbilabié, rétréci à la base; éten¬
dard onguiculé, obovale, réfléchi aux bords,
profondément échancré ; ailes subfalcifor-
mes, obtuses; carène dicéphale , subrectili¬
gne. Étam. diadelphes (9 et 1). Style filiforme;
stigm. simple ou capitellé. Légume ventru,
obliquement ovoïde, 1-2-sperme. — Arbus-
cules; feuilles simples, très entières, non
stipulées; fleurs nombreuses, terminales,
disposées en épis ou fasciculées, l-bractéo-
lées. — - Ce g., voisin des Priestleya , et dont
les auteurs ont fait connaître 10 esp. (Wal-
pers , Legnm. Cap.; Linncea , 13, p. 470), est
propre à l’Afrique australe. (Sp.)
*AMPHITHERIUM (âu«p t , préposition de
doute; Q-nplov , animal), mam. — M. deBlain-
ville ( Comptes rendus , Acad. 8c. , 1838,
2me série) nomme ainsi le g. qui devra
renfermer le fossile de Stonefield, regardé
par quelques auteurs comme une esp. de
didelphe , par quelques autres, comme un
mammifère monadelphe, et par plusieurs
enfin, comme un ovipare voisin des Sauriens
ou de certains poissons. Les opinions sont
donc, comme on le voit, bien loin d’être
arrêtées à l’égard de l’esp. de ce fossile, et
c’est ce que M. de Blainville a voulu indi¬
quer par le nom ci-dessus. Il est probable
d’ailleurs que les diverses pièces étiquetées
dans les collections comme Didelphes du
calcaire oolithique, ne sont pas d’animaux
de même esp., et probablement pas davan¬
tage de même g. Le morceau le mieux ca¬
ractérisé paraît être celui qu’à décrit M.Bro-
derip ( Didelphis Bucklandi ), et, d’après M. de
Blainville, il ne serait pas sans analogie
avec les Phoques par ses molaires; quoique
le mode d’implantation des dents qu’on peut
considérer comme incisives et canines, rap¬
pelle en même temps ce qui a lieu chez cer¬
taines esp. de la famille des Kerissons. Le
Didelphis Prevostii, Cuvier, n’a plus les
mêmes caract.; aussi M.Owen a-t-il accepté
un g. pour chacun des animaux représen¬
tés par ces débris. Il emploie les noms de
P hascolotherium et Thylacotherium dont le
second est de M. Valenciennes. M. Agassiz,
dans la traduction allemande de la Géologie
de M. Buckland, avait de son côté proposé
celui d’Amphigonus , synon. d’ Amphitheriurn
ou K eterotheriurn , Blainv. V. Didelpiies.
(P. G.)
AMPHITHOE, Amphithoa (nom mythol.).
crust. — G. de Crustacés amphipodes, éta¬
bli par Leach pour de petites esp. de cre¬
vettes, différant seulement des crevettes pro¬
prement dites, par les antennes supérieures
dépourvues de soies à la base du 4me'article,
398 AM P
et par l’abdomen sans faisceau d’épines en
dessous. (Duj.)
*AMFHITHOïTES (àjwpiGoyj , nymphe ma¬
rine). polyp. bot. foss. — G. de Polypiers,
faussement établi sur un fossile des envi¬
rons de Paris , que Desmarest rapprocha des
Sertulaires ; mais Léman a prouvé que c’est
une souche de Zo*tera ou Caulinia. De là les
noms de Zostérites et de Caulinites, qui lui
ont été donnés depuis lors, et dont le der¬
nier seul doit être conservé. (Duj.)
*AMPIIITRETIA (à.acptr pyjç, vjtoç, percé des
2 côtés), bot. cr. — Hill. ( liist . of plants p. 31)
donne ce nom à un g. de Champignons dont
les 2 surfaces sont poreuses, et qu’il aurait
pu réunir à son g. Poria. (Lév.)
AMPIÎITRICHUM (àficpl, autour de; 0pt£,
X°ç, cheveu j. bot. cr. — G. de Champignons
établi par Nees (JVov. Act. Cur. 9, tab.G,
fig. 17), et qui appartient aux Hypomyceles.
Il est caractérisé par des filaments couchés ,
rameux et cloisonnés, qui se réunissent en¬
suite pour former des corps arrondis, héris¬
sés de poils droits, raides et non cloisonnés.
Ce g., malgré les observations assez étendues
de l’auteur, est encore mal connu. Il serait
très possible qu’il ne fût que le premier état
de quelque autre champignon ; car on n’y a
pas encore reconnu d’organes reproducteurs.
L ’A. effusum Nees, seule esp. que l’on ait
décrite, se trouve sur le bois des pins expo¬
sés à l’air, et dont elle rend, d’espace en
espace , la surface noire comme du char¬
bon. (Lév.)
AMPHITRITE ( A^trptrvj , femme de
Neptune), ann. — Lamarck et M. de Blain-
ville conservent ce nom aux Annélides tubi-
colesqueG. Cuvier et M. Savigny désignent
par celui de Sabelles; le second les carac¬
térise ainsi : Corps en général assez allongé,
déprimé et atténué en arrière ; tête peu dis¬
tincte; thorax sans écusson sternal; abdo¬
men fort long , aplati et composé d’un très
grand nombre de segments; bouche verti¬
cale, entourée d’un grand nombre de barbil¬
lons; tentacules au nombre de 2, fort courts,
égaux, coniques etobtus; branchies très gran¬
des , formées par un grand nombre de cir-
rhes, pourvues à leur côté interne de 2 rangs
de barbes, et portées sur un pédoncule lamel-
leux ; tube vertical membraneux ou gélati¬
neux , enduit d’une simple couche de limon
à sa surface externe.
AMP
Les 3 s.-genres admis par MM. Savigny et
de Blainville sont :
A. Cirrhes branchiaux à un seul rang de
barbes : les A. sabellœ , sim p lices, Sav. — A.
penicillns , flabellala, etc.
B. Cirrhes branchiaux à 2 rangs de bar¬
bes et dont la lame pédonculaire se roule en
cornet: les S. astartœ , Sav. — A. indica et
magnifica.
C. Branchies inégales, pectinées d’un
seul côté et contournées en spirales, l’une
enveloppant l’autre. — ( g. Spirographis de
Viviani). (P. G.)
AMPHITRITES. Amphitritæ (AVÿffptrvj,
femme de Neptune), ann. — Muller et Bru¬
guière l’ont employé pour désigner un g. de
vers marins tubicoles, et de la classe des Ché-
topodes, Blainv. C’est pour Cuvier [Dict. sc.
n. ii) etSavigny (systèmedes Annélides p.^l),
celui d’une famille dans laquelle rentrent ,
outre les Amphitrites , Blainv. ou Sabella ,
Cuv., les Amphitrites , Cuv. (. Hermella , Sav.
Sabellaria , Lamk.) , les Pectinaria , Lamk.
( Amphictène , Sav. Chrysodon , Oken, Cis-
tena, Leach), les Terebella, Linn. et quel¬
ques autres auxquels nous renvoyons égale¬
ment. Pour M. de Blainville cette famille
prend le nom de tabulaires. V. ce mot.
Tous ces genres sont facilement recon¬
naissables aux appendices de couleur bril¬
lante rangés en peigne ou en couronne d’un
ou de plusieurs rangs à la partie antér. de
leur tête, de manière à imiter en grand l’ap¬
pareil tentaculaire des polypes. Les esp. en
sont très nombreuses , et de toutes les mers.
(P. G.)
*AMPIIIUME. Amphiuma. rept.— G. type
de la famille des Amphiumoïdes , caracté¬
risé par une langue triangulaire, adhérente
de toutes parts; par des dents aux 2 mâ¬
choires et une double rangée au palais;
par un corps excessivement allongé, cylin¬
drique ; par 4 pattes très courtes. Il ren¬
ferme 2 esp. nommées , l’une tridactyle ,
l’autre didactyle , du nombre des doigts
qui terminent chacun de leurs 4 membres.
Ces 2 esp. sont originaires de l’Amérique du
nord. (G. B.)
*AMPHIUMOIDE. Amphiumoidæ. rept. — ■
C’est une famille du groupe des Trémato-
dères, appartenant au sous-ordre des Ba¬
traciens modèles. (GB.)
* AMPHODE. Amphodus , Lindl. ( àp.cpo—
AMP
AMP
399
<?ovç, qui a des dents de 2 côtés), bot. ph. —
G. ou s. -genre de la famille des Légumi¬
neuses, s.-ordre des Papilionacées, tribu des
Phaséolées, I)G. — Lindley {Bol. Beg. Sub.
n° 1101 et 1108) en donne les caract. sui¬
vants : Cal. non bractéolé , campanulé, bi-
labié ; lèvre supér. bidentée; lèvre infér.
tridentée. Étendard réfléchi, bidenté à la
base ; dents infléchies, embrassant la base
du filet libre. Ailes et carène linéaires. Éta¬
mines diadelphes. Style filiforme, glabre.
Stigm. capitellé. Légume linéaire-oblong ,
immarginé, polysperme , septulé intérieu¬
rement. Grainesoblongues, comprimées; hile
linéaire, petit, bordé d’une strophiole blan¬
che. — Arbuste volubile. Feuilles 3-folio-
lées; folioles stipellées. Grappes axillaires,
multiflores. Fleurs grandes, d’un pourpre
violet. L’unique esp. sur laquelle se fonde
ce g. croît aux Antilles. (Sp.)
* AMPHOIVilX (àfV, des 2 côtés; ô'w^,
ongle), ins. — G. de l’ordre des Lépidoptè¬
res, famille des Crépusculaires, tribu des
Sphingides, établi par M. Poey (centurie de
Lépidopt. de Cuba). Ce g. ne diffère du g.
Sphinx, que par le dernier article des Palpes
plus long, nu, corné, fortement implanté
sur l’article précédent, et saillant au devant
de la tête; ce qui fait paraître celle-ci ar¬
mée d’une double corne. Il est fondé sur une
esp. inédite que l’auteur a bien voulu me
dédier. h’ A. Duponchelii , se trouve abon¬
damment autour des habitations dont elle
ne craint pas de s’approcher, notamment
dans le jardin botanique de la Havane.
Elle vole le soir au coucher du soleil, sur les
fleurs d’une esp. de JYyctane appelée dans
le pays Maravilla , ainsi que sur celles de
YAhonai des An tilles {Cerbera ThevetiaWw.).
Quand l’insecte est vivant, il exhale une
odeur de musc. Cette esp., très bien figurée
par l’auteur, est voisine du Sphinx Antæus
de Druri 2, 25, 1, qui est le même que le
S. latrophœ de Fabricius. (D.)
AMPHORCHIS ( àfAtpc , auprès de ; op% ig ,
orchis). bot. pii. — Dupetit-Thouars a décrit
et figuré , sous ce nom, une Orchidée origi¬
naire de l’Ile de France, dont nous avons
fait le type de notre g. Arnottia. V. ce mot.
(A. R.)
AMPHRADENIEM ( avaWoç [con tract,
àfjuppoç] , sans mousse; à^vjv, /voç, glande).
bot. cr. — M. Desvaux a désigné parce nom
un g. séparé des Polypodes, par M. Gaudi-
chaud, sous le nom d’ADENOPiioRüs. V. ce
mot. (Ad. B.)
*AMPHYMEI\IUM. Kunth. (àpcpc, autour
de; vpiviov, membrane), bot. pii. — G. de la
famille des Légumineuses; tribu des Papi¬
lionacées; section des Dalbergiées, Brown. —
M. Kunth {JSov. Gen. et Spec. vol. 6, p. 380)
en donne les caract, suiv. : Cal. campanulé ,
subbilabié , à 5 dents pointues. Corolle pa-
pilionacée ; étendard à peine plus long que
les ailes et la carène. Étam. monadel-
phes; androphore fendu. Ovaire non stipité,
pauci-ovulé. Stigm. obtus. Légume non sti¬
pité, orbiculaire, comprimé, membranacé,
bouffi et monosperme au milieu , indéhis¬
cent. Graine subréniforme , apérispermée ;
radicule infléchie en forme de crochet. —
Arbres. Feuilles imparipennées ; folioles al¬
ternes. Grappes axillaires, solitaires, sim¬
ples ; pédicelles uni-bractéolés à la base, di-
bractéolés au sommet. Fleurs jaunâtres. Ce
g., confondu par beaucoup d’auteurs avec
les Pierocarpus , appartient à l’Amérique
équatoriale. On ne peut y rapporter avec
certitude que 3 espèces. (Sp.)
*AMPHYSUS ( cep. [àvot], prépos. qui mar¬
que l’augment. ; cpuo-S , je gonfle), ms. —
G. de Coléoptères hétéromères, famille des
Mélasomes , établi par M. Dejean {Calai.
3me édii.) qui le place entre les g. JYycte-
rinus d’Eschscholtz , et Misolumpus de La-
treille; de sorte qu’il appartiendrait à la
tribu des Blapsides de ce dernier auteur; ce
que nous ne pouvons dire avec une entière
certitude, les caract. de ce g. n’ayant pas
été publiés. M. Dejean y rapporte 2 esp.
nommées par lui , l’une sulcipennis et l’au¬
tre perforants ; la lre du Brésil méridional,
et la 2me du Chili. (D.)
* AMPLECTIF. Arnpleclivus ( amplector ,
j’embrasse), bot. — Se dit de tout or¬
gane qui en embrasse un autre complète¬
ment; mais particulièrement de la préfolia¬
tion. Dans les Iridées , par exemple, la
feuille naissante est complètement renfer¬
mée dans la feuillequi l’a précédée, comme
si elles étaient emboîtées les unes dans les
autres : Iris, Marica, etc. Dans les Aroï-
dées, les Cannacées , les Musacées, etc., la
feuille naissante est roulée dans celle qui a
précédé immédiatement. Celte sorte de pré¬
foliation est dite Ampleclive, et réj ond à peu
AMP
400 AMP
près à celle dite équitante. V. Préfoliation.
(C. L.)
*AMPLEXATILE. Amplexaiilis ( amplec -
tor, j’embrasse), bot. — Epithète employée
par C. Richard pour qualifier la radicule ,
quand elle s’élargit et enveloppe l’embryon.
(G. L.)
AMPLEXE. Amplexus ( amplector , j’em¬
brasse). polyp. moll. foss. — G. établi par
Sowerby, pour des fossiles qu’on supposait
devoir être très voisins des Orthocères ; mais
qui, mieux étudiés , s’en éloignent au con¬
traire beaucoup. Ainsi Y Amplexus coralloi-
ueus est le Cyathophyllum flexuosum , Goldf.,
un des fossiles caractéristiques du terrain
de transition infér. ; d’un autre côté, Y Am¬
plexus flexuosus de Sowerby et de Oatullo ,
paraît être une Hippurite du terrain cré¬
tacé. (Duj.)
AMPLEXE. Amplexus ( amplector , j’em¬
brasse). moll. — Une étude plus approfon¬
die de ce g. créé par M. Sowerby, dans son
Minéral conc.hology , a fait reconnaître sa
véritable place dans la série des êtres. Rap¬
porté d’abord parmi les Mollusques multi¬
loculaires, il est certain que ce g. est voisin
des Cyathophiles , et doit entrer dans la
classe des Polypiers. (Desii.)
AMPLEXICAULE. Amplexicaulis [ arn-
pleclor , j’embrasse; coulis [xaiAo'ç], tige), bot.
— Quand les pétioles, les pédoncules, les
feuilles, les bractées, s’élargissant à leur
base, embrassent la tige sans l’entourer
complètement, on dit ces organes Amplexi-
caules. Ce cas est très fréquent ; on en voit
des exemples dans les Carduus marianus,
Inula di s enter ica , Papaver somniferurn , etc.
Quand ils l’entourent complètement, comme
d’une sorte de gainé, on les dit engainants ;
comme cela se voit dans les Liliacées :Aloë,
Crinurn , Agave , etc. ( V. Engainant. )
(G. L.)
*AMPLEXIFLORE. Amplexiflorus ( am¬
plector, j’embrasse; flos, oris , fleur), bot.
— Epithète donnée par Cassini aux squa-
melles du clinanthe des Composées, ou Sy-
nanthérées. (C. L.)
*AMPLIATIFLORE. Ampli atiflor us ( am-
pliatus , agrandi; flos, oris, fleur), bot. —
Qualification donnée par Cassini à la cou¬
ronne des Composées , quand elle se com¬
pose de fleurs plus développées que celles du
disque. (C. L.)
*AMPLIATIFORME. Amplia liformis ( am -
, pliants, agrandi; forma , forme), bot.— Cas¬
sini donne cette épithète aux corolles des
Composées, quand elles ressemblent à cel¬
les qu’il a nommées Ampliatiflores ou Am¬
plifiées. V. ces mots. (c. L.)
* AMPLIE. Ampliatus ( amplio , j’agran¬
dis). ins. — Kirby appelle Ampliés les Ély-
tres, quand ils sont disproportionnelle-
ment larges à leur extrémité, comme, par
exemple, dans les Lycus fusciatus. (D.)
* AMPLIFIÉS. Amplificatus ( ampli (ico ,
j’augmente, j’agrandis), bot. — Pour Cas¬
sini , quand les cprolles du rayon d’un grand
nombre de Composées (Centaurées), sont
plus amples que celles du disque, ce sont
des corolles amplifiées. Ce mot est synon. de
celui d’ Ampli atiflor e , qn’il a également
éiabli. K. Ampliatiflore. (C. L.)
AMPONDRE (altération d’un nom malga¬
che). bot. — Ce nom est donné, par quelques
voyageurs, aux gaines des feuilles et aux spa-
thes florales de certains Palmiers ( Areca )
qui croissent dans ies îles de Madagascar et
de Mascareigne. M. Rory ( Dict . cl. 1 , 300) ,
raconte que ces sortes de gaînes, dures et
même ligneuses, en forme de cuvettes, gla¬
bres, polies, munies de spinules, ou couver¬
tes d’une sorte de bourre , tombent des ar¬
bres , sur le sol des forêts, comme pour re¬
cevoir les eaux pluviales qui s’y conservent
pures. Un Ampondre, selon ce voyageur,
peut contenir jusqu’à 2 bouteilles de celte
eau précieuse; et il en a trouvé qui en con¬
tenaient jusqu’à six. «On peut, dit-il , faire
chauffer cette eau dans l’Ampondre même,
au moyen de cailloux rougis qu’on y éteint.
Nous avons souvent employé cet artifice
dansnos voyages; à défaut de poterie de terre,
nous faisions cuire notre riz et bouillir le
café dans cette vaisselle végétale dont on
peut façonner la plus fraîche en assiettes, ou
en petites tasses; il suffit, pour imprimer à ces
ustensiles rustiques une forme durable, de
les faire sécher sur la braise, après les avoir
ployés et modifiés. » — On en couvre des
cases, dit encore cet auteur, en guise de
tuiles, et lui-même s’est servi de cet abri.
Les colons en transportent au bord de la
mer et obtiennent ainsi du sel , par l’éva¬
poration de l’eau dont ils les remplissent.
(C. L.)
AMPOULAOU. bot. pii. — Nom, dans le
AMP
401
AMP
midi de la France , d’une variété de l’Oli¬
vier. (C. L.)
AMPOULE ( ampulla , sorte de vase).
moll. — Nom vulgaire d’une grande esp.
de Bulle, la Bulla ampulla de Linné , à la¬
quelle on donne aussi quelquefois le nom de
Vanneau ou de Muscade. V. bulle.
(Desii.)
AMPOULES. Àmpullœ ( ampulla , sor¬
te de vase), bot. cr. — C’est le nom
vulgaire de certains renflements pleins d’air
qui se voient sur plusieurs espèces de Fu-
cacées. F. yésicules aériennes.
(C. M.)
AMPOULETA. bot. pii. — Nom lan¬
guedocien de la M$che, V alerianella olito-
ria Mœnch. (C. L.)
AMPULEX (am, signifiant en composi¬
tion l’affinité; pulex , puceron), ins. — G.
de la famille des Fouisseurs Latr., de l’ordre
des Hyménoptères, sect. des Porte-aiguillon,
établi par Jurine ( N* méth. p. cl. les Hymen,
et lesDipt.), principalement sur une esp. eu¬
ropéenne qu’il désigne sous le nom d’A. fas-
ciata , et sur le Chlorion compressum Fab.
Les caract. génériques qu’il leur assigne sont
ceux-ci : Ailes présentant une seule cellule
radicale allongée et quatre cellules cubita¬
les : la première, grande, recevant la lre ner¬
vure récurrente ; la deuxième, petite ; la troi¬
sième, plus grande, recevant la 2e nervure
récurrente ; la quatrième, atteignant l’extré¬
mité de l’aile. Mandibules grandes, bidentées
dans les mâles, et unidentées dans les femel¬
les. ^ (Bl.)
* AMPULL ACERE. Ampullacera ( am¬
pulla , sorte de vase allongé; xs/ j«s, corne ,
mot hybride, défectueux), moll. — Quoique
nouvellement établi, le g. Ampullacère n’est
cependant pas absolument nouveau dans la
science. 11 a été créé par M. Quoy pour un
Mollusque dont la coquille a été figurée par
Chemnitz ( Conchyliol ., t. 5), sous la dénomi¬
nation de Nerita nux avellana . Cette co¬
quille n’est certainement point une Nérite ;
aussi Gmelin {System. Nat., 13e édit.) la mit-
il au nombre des Hélices, suivant en cela
l’exemple de Martyns, qui, dans son magnifi¬
que ouvrage, a donné de nouveau une figure
de cette esp., et l’a désignée, dans sa table,
sous le nom N Hélix crenata. Gmelin, qui
ajouta à l’ouvrage de Linné les produits
d’une compilation faite avec la légèreté la
plus blâmable , conserva, comme deux esp.
distinctes, VHelix avellana pour la coquille
de Chemnitz, et une Hélix crenata pour cel¬
le de Martyns. Bruguière sentit bien que
cette coquille n’avait aucun caract. desNérites
ou des Hélices. Il la transporta dans son g.
Bulime , g. que l’on pourrait considérer
comme une esp. de Caput mortuum dans
lequel l’auteur dont nous venons de parler
plaçait toutes les coquilles à ouverture entiè¬
re dont il ne savait que faire ; mais Bruguiè¬
re eut le mérite du moins de rectifier le dou¬
ble emploi de Gmelin, et en cela il fut imité
par Dilwin et les autres conchyliologistes.
L’auteur anglais dont nous venons de rappe¬
ler le nom , imitateur trop servile de Gme-
lin, a inscrit parmi ses Hélices la coquille
qui nous occupe. Enfin Lamarck, guidé par
ce coup d’œil que lui donnaient une longue
pratique de la science , un profond savoir,
une sagacité peu commune, rangea parmi les
Ampullaires le Nerita nux avellana de
Chemnitz. A considérer la coquille seule ,
c’était dans ce g. qu’elle devait se trouver,
jusqu’au moment où la connaissance de l’a¬
nimal qui l’habite vint déterminer définiti¬
vement ses rapports. MM. Quoy et Gaimard ,
pendant leur dernier voyage de circumna¬
vigation, eurent occasion d’observer à la
Nouvelle-Zélande l’animal de cette espèce.
Il se trouve en très grande abondance dans
les eaux saumâtres, recouvrant, de quelques
pouces seulement, des plages formées d’un
mélange de sable et de vase. Ce qui a sur¬
tout étonné les observateurs cités plus
haut , c’est que l’animal ne porte point
de tentacules sur la tête, et qu’il vient respirer
l’air à la manière des Planorbes et des Lim-
nées. Ainsi on trouve dans ce mollusque très
curieux une combinaison organique toute
nouvelle et très inattendue. Jusqu’à présent
tous les Mollusques pulmonés aquatiques a-
vaient pour caractère de manquer constam¬
ment d’un opercule; l’animal dont nous par¬
lons en présente un corné, paucispiré, et
assez semblable à celui des Natices. Tous
les Pulmonés aquatiques connus jusqu’alors
étaient caractérisés par une paire de tentacu¬
les oculifères; ici il y a absence complète de
ces appendices , et les yeux ne font aucune
saillie à la surface de la tête. D’après des ca¬
ractères d’une telle importance , il était né¬
cessaire , comme on le voit , d’établir pour
T. I.
402
AMP
AMP
YÀmpullaria avellana de Lamarckun g, par¬
ticulier , auquel M. Quoy a jugé convenable
d’appliquer le nom qui est en tête de cet ar¬
ticle. D’après ce que nous venons de dire , il
nous paraît nécessaire non seulement d’ac¬
cepter le g. de MM. Quoy et Gaimard, mais
encore de créer pour lui une famille distinc¬
te, qui viendra se placer, dans la Méthode, à
côté de celle des Pulmonés aquatiques sans
opercule. Cette famille serait pour les Pul¬
monés aquatiques de la même valeur que
celle des Pulmonés operculés terrestres, par
rapport à ceux de ces animaux dépourvus
d’opercule. Outre les caractères zoologiques
que l’on doit à MM. Quoy et Gaimard , ces na¬
turalistes ont ajouté des détails anatomiques
dont l’exactitude nous paraît incontestable,
mais que nous n’avohs pas eu jusqu’à pré¬
sent l’occasion de vérifier. Carnet . génér. —
Ampullacera , Quoy : Animal spiral , globu¬
leux, à pied court, quadrilatère, avec un sillon
marginal antérieur. Tête large, aplatie, échan¬
gée en deux lobes arrondis, portant 2 yeux
sessiles , sans apparence de tentacules. Cavité
pulmonaire assez grande, cervicale, limitée en
avant par un collier ayant son ouverture au
bord droit. Bouche membraneuse ; les deux
sexes réunis. Coquille assez épaisse, globuleu¬
se, ventrue, profondément ombiliquée. Ou¬
verture ovale, obronde, peu oblique vers l’axe
longitudinal, ayant les bords réunis et fer¬
més par un opercule corné , mince , flexible,
paucispiré , et quelquefois terminé par un
petit talon. — L’animal , d’après MM. Quoy
et Gaimard, est très timide; il rentre dans sa
coquille au moindre attouchement , et n’en
sort ensuite qu’avec une extrême lenteur.
Pour compléter ce qui a rapport à un g.
aussi curieux , nous empruntons à l’ouvrage
de MM. Quoy et Gaimard les détails anato¬
miques qu’ils donnent sur l’une des espèces,
V Ampullacera avellana.
« Le pied est grand , transverse , jaunâtre ,
séparé de la tête par un sillon. Celle - ci a la
forme d’un chaperon divisé en deux lobes ar¬
rondis, dépourvus de tentacules , et portant
deux très petits yeux sessiles sur un fond
d’un assez beau jaune. En arrière est un col¬
lier assez bien formé par le bord du man¬
teau, qui ne laisse au côté droit qu’un trou
rond pour l’entrée de l’air, et offre , un peu
plus en dehors , l’ouverture de l’anus sur un
pédicule saillant, bifurqué comme dans TAu-
ricule Midas. Ces parties, ainsi que celles que
cache la coquille, sont d’un brun foncé. »
« La cavité pulmonaire est grande, et por¬
te sur son plancher un large organe dépura-
teur, folliculeux, dont on voit très bien l’ou¬
verture sur un très court pédicule antérieur.
Le cœur lui est accolé en arrière , et l’on dis¬
tingue au travers du pigmentum noir, dont
le plancher est recouvert, une grosse veine
qui vient du collier, et côtoie le rectum.
Après avoir enlevé la. cloison qui sépare l’ab¬
domen , on trouve l’œsophage recouvert de
deux glandes salivaires linéaires et fixées
par leurs extrémités. L’estomac ne se distin¬
gue point, de sorte qu’il donne dans un gésier
globuleux, musculeux, nacré comme celui
d’un oiseau , et contenant dans son intérieur
quatre petites dépressions ou fossettes. L’in¬
testin qui sort de ce gésier, après avoir reçu
les canaux du foie qui l’enveloppe , se termi¬
ne par le rectum , sans circonvolutions appa¬
rentes. »
« La bouche est petite et membraneuse.
Plus en dehors , on voit l’organe excitateur
s’ouvrant près de l’œil droit , au lieu où se¬
rait le tentacule du même côté. 11 y a en ar¬
rière un muscle protracteur et un long canal
tortillé. Nous n’avons pu nous assurer, tant
ces parties sont délicates , si ce canal fait sui¬
te et se continue avec un semblable, beau¬
coup plus long, qui enveloppe le testicule
placé près'du gésier. A la droite du pénis, est
l’utérus, très renflé en arrière, où il reçoit l’o-
viducte qui vient en serpentant de l’ovaire ,
lequel coupe la partie postérieure du tortil¬
lon ». — Les coquilles de ce g. sont globuleu¬
ses; leur spire est courte et pointue. L’ouver¬
ture est ovale, oblongue; elle est peu inclinée
sur l’axe longitudinal. Lacolumelle est percée
par un ombilic profond, et le bord est élargi
et aplati à la base. Dans l’une des esp., l’ou¬
verture ressemble assez ~à celles de certaines
Paludines.Dans la plus grande, le bord droit
offre une échancrure large et peu profonde ,
qui correspond à l’angle supérieur des tours.
On ne connaît jusqu’à présent que deux esp.
dans ce g. :Y Ampullacera avellana, Quoy et
Gaim.; Ampullaria avellana, Lamk.; la se¬
conde est Y Ampullacera f ragilis, Quoy; Am -
pullaria fragilis Lamk. (Desh.)
AMPULLAIRE. Ampullaria ( ampul -
la, sorte de vase allongé), moll. — Le g.
Ampullaire a été créé par Lamark, qui en a
AMP
403
AMP
trouvé le type parmi les Hélices de Linné.
Mais , avant Linné , plusieurs esp. de ce g.
avaient été très bien figurées : les unes, fos¬
siles, sont représentées dans le Muséum me-
tallicum d’Aldrovand; les autres, vivantes,
sont figurées dans les ouvrages de Lister, de
Rumphius , de Gualtieri et de Bargenville.
Linné le premier comprit ces coquilles dans
le g. Hélix , et rassembla presque toutes cel¬
les qu’il connut sous le seul nom spécifique
d’ Hélix ampullaria. Linné trouva dans ses
successeurs des imitateurs fidèles , et ce fut
Lamarck qui, le premier , dès ses premiers
travaux, proposa le g. Ampullaire pour y
rassembler des esp. fluviatiles que Linné
confondait avec ses Hélices, comme nous
venons de le voir , et Bruguière avec ses Bu-
limes. Peu d’années après , M. de Roissy a-
dopta le g. Ampullaire, lorsqu’il acheva, dans
leBuffon de Sonnini, la Conchyliologie com¬
mencée par Montfort. M. de Roissy jugea,
comme Lamarck, que ce g. ne devait pas ê-
tre éloigné des Paludines et des Yalvées.
C’est en effet près de ces g. que Lamarck ,
avec sa perspicacité habituelle, avait placé
celui des Ampullaires. Lorsqu’en 1809, notre
célèbre zoologiste essaya pour la première
fois d’établir des familles naturelles dans le
règne animal ( Philosophie zoologique), il
proposa une famille des Orbacées, composée
de quatre g. : Cyclostome, Paludine, Planor-
be et Ampullaire. Quelques années plus
tard , Lamarck modifia cette famille d’une
manière fort convenable, en utilisant les ob¬
servations anatomiques faites par Cuvier sur
les Pulmonés aquatiques. La famille des
Limnées fut créée, et le g. Planorbe y fut
transporté. La famille des Péristomiens fut
également proposée, et elle ne renferma
plus que des Pectinibranches d’eau douce „
dont la coquille a l’ouverture entière fermée
par un opercule corné , à élément concentri¬
que. Cuvier ne comprit pas aussi bien que
Lamarck les rapports du g. Ampullaire; il
l’introduisit en effet, à titre de s.-g. de ses
Conchylies , avec les Mélanies, les Phasia-
nelles et les Janthines. Nous ne pensons pas
qu’il soit nécessaire de discuter sérieusement
les rapports des quatre g. que Cuvier a ainsi
rassemblés. Il suffirait , pour réfuter cette
opinion d’une manière victorieuse , de ren¬
voyer le lecteur aux ouvrages de Cuvier lui-
même ; il verrait , par les observations de
notre grand anatomiste, combien les Janthi¬
nes et les Phasianelles diffèrent entre elles,
et il suffirait de rapprocher les coquilles et
les opercules de ces différents g., pour se con¬
vaincre qu’ils n’ont entre eux que des rap¬
ports fort éloignés. En publiant son dernier
ouvrage , Lamarck conserva sa famille des
Péristomiens, et rassembla dans le g. Am¬
pullaire un assez grand nombre d’esp. vi¬
vantes et fossiles. Parmi ces dernières espèces,
il y en a un certain nombre qui n’ont pas
exactement les caractères des Ampullaires vé¬
ritables. Plusieurs personnes sentirent bien
que ces esp. fossiles devaient être éliminées
du g. Ampullaire. Lamarck avait établi pour
elles un g. Ampulline , qui ne sortit point
des galeries du Muséum. Il y renonça plus
tard , et les coquilles fossiles dont il s’agit
restèrent au nombre des Ampullaires. M. de
Férussac, à l’article Ampullaire du Diction¬
naire classique , dit , avec raison , que les co¬
quilles fossiles rapportées aux Ampullaires
sont très probablement des Natices. Des ob¬
servations plus nombreuses, faites sur un
plus grand nombre d’esp. , une appréciation
plus rigoureuse des caractères des Natices et
des Ampullaires , nous ont déterminé , dans
notre ouvrage sur les Fossiles des environs
de Paris , à porter définitivement parmi les
Natices les Ampullaires fossiles de Lamarck
qui ont l’ouverture oblique à l’axe longitu¬
dinal , et dont l’ombilic est simple ou circon¬
scrit par une callosité très plate. Dans Parti •
cle cité de M. de Férussac, ce naturaliste
cherche en vain à justifier l’arrangement de
Cuvier : car, en rapportant ce qu’il connais¬
sait de l’animal des Ampullaires, il fait voir
que ce g. se rapproche beaucoup de celui
des Paludines.
L’animal des Ampullaires resta très long¬
temps inconnu. Le père Feuillée, dans ses
voyages, avait eu occasion de voir en abon¬
dance une esp. de ce g. Il en parle dans la
relation de son voyage ; mais ce qu’il en dit
prouve qu’il n’était guère versé dans l’obser¬
vation des animaux. Aussi l’on peut dire que
c’est à M. Caillaud d’abord , et ensuite à MM.
Quoy etGaimard, que l’on doit la connais¬
sance exacte des formes extérieures de ces
animaux. Pendant le premier voyage qu’il fit
dans la Haute -Egypte, M. Caillaud rencon¬
tra, dans les eaux douces d’un oasis, P Ampul¬
laria ovala . Il en mit quelques exemplaires
404
AMP
AMP
dans l’alcool ? et les envoya à M. de Férus-
sac ; mais ce naturaliste n’utilisa guère , pour
le moment, ces utiles matériaux anatomiques,
car il prétend, dans un article que nous
avons déjà cité, que les animaux des Arnpul-
îaires se rapprochent de ceux des Nérites.
M. Caillaud , ayant conservé des relations a-
vec le pays qu’il avait si utilement parcou¬
ru, pria, lorsqu’il fut définitivement de re¬
tour en France, qu’on lui envoyât les divers
mollusques d’une île : et la personne qui se
chargea de ce soin, après une pêche assez
abondante , mit sans précaution tous les ani¬
maux qu’elle avait recueillis dans une caisse
qui fut remplie de sciure de bois. Cette cais¬
se, confiée à un bâtiment de commerce, res¬
ta plus de quatre mois en route ; et lorsque
M. Caillaud la reçut, il la trouva infectée
par la pourriture de la plupart des animaux,
qu’on n’avait pas eu la précaution de retirer
de leurs coquilles. Aussi M. Caillaud s’em¬
pressa-t-il de jeter dans un baquet d’eau
tous les objets que renfermait cette
caisse, afin de pouvoir les nettoyer ; mais
il ne fut pas peu surpris, lorsque, en examinant
le lendemain matin le contenu du baquet ,
il y vit presque toutes les Ampullaires mar¬
chant et ayant l’apparence de la force et de
la santé. Ce naturaliste, plein de zèle, s’em¬
pressa de nous apporter plusieurs Ampul¬
laires vivantes, et nous pûmes les observer
pendant long-temps. Ces animaux sont loin
de ressembler aux Nérites, comme l’a sup¬
posé M. de Férussac ; ils ne ressemblent pas
non plus aux Phasianelles, comme l’a suppo¬
sé Cuvier ; ils ont, au contraire, la plus gran¬
de analogie avec les Paludines , et cepen¬
dant ils en diffèrent d’une manière assez
notable pour constituer avec elles un bon g.
dans la même famille. Ce que nous venons
de rapporter sur ces Ampullaires, qui ont
vécu si long-temps hors de l’élément qui
leur est nécessaire, devait exciter l’attention
des naturalistes et leur faire rechercher l’ex¬
plication naturelle d’un phénomène , en ap¬
parence si extraordinaire. On sait que tous
les Pectinibranches aquatiques périssent très
vite lorsqu’ils sont hors de l’eau, et l’excep¬
tion à cette règle générale, que présentent
les Ampullaires, devait faire supposer dans
leur organisation quelque particularité qui
n’existe pas dans les autres mollusques du
même ordre. Quelques personnes se hâtèrent
de supposer que très probablement les Am¬
pullaires avaient à la fois deux organes de la
respiration, l’un aérien et l’autre aquatique.
Nous apprîmes par plusieurs voyageurs que
les Ampullaires habitent quelquefois en très
grande quantité des étangs ou des marais ,
produits chaque année par les pluies
abondantes qui tombent en automne dans
les pays chauds. Pendant l’été , ces marais
sont desséchés , et à peine y trouve -t- on
quelques traces d’humidité. Les Ampullaires,
ainsi que d’autres Mollusques acéphalés,
s’enfoncent assez profondément dans la vase,
et passent ainsi, sans périr, toute la saison de
la chaleur. Il est évident que la nature a
préparé ces animaux à vivre sans eau pen¬
dant un temps assez considérable. Nous cher¬
châmes, sur les individus mis en notre pos¬
session par M. Caillaud , s’il existait dans les
organes de la respiration une modification
quelconque qui rendît compte du phénomè¬
ne dont nous parlons. Nos soins furent inuti¬
les à cet égard , car nous trouvâmes dans la
cavité cervicale un peigne branchial assez
considérable , la glande muqueuse qui l’ac¬
compagne , et rien qui annonçât, dans la dis¬
tribution des vaisseaux, que les parois de cet¬
te cavité dussent remplacer la branchie et en
remplir les fonctions. Ainsi les Ampullaires
sont de véritables Pectinibranches, dont l’or¬
ganisation ne diffère pas sensiblement , à l’é¬
gard des organes de la respiration , des Palu¬
dines et autres g. voisins. Mais, en exami¬
nant la paroi supérieure de la cavité bran¬
chiale , nous avons vu qu’elle est formée de
deux parois réunies en avant , et formant un
grand sac ouvert tout à fait en arrière, im¬
médiatement au dessus de la base de la bran¬
chie. Nous nous aperçûmes que cette poche
était toujours remplie d’eau, lorsque l’animal
s’enfermait dans sa coquille au moyen de son
opercule; nous nous aperçûmes également
que cet opercule ferme l’ouverture dans une
telle perfection , que rien ne peut s’échapper
de l’intérieur sans que l’animal le veuille.
Toutes ces observations nous ont permis
d’expliquer d’une manière naturelle cette
propriété dont jouissent les Ampullaires de
vivre long-temps sans eau. Il leur suffit en
effet de conserver pleine de liquide ambiant
leur poche cervicale pour en verser le conte¬
nu sur la branchie , à mesure du besoin, et
l’on conçoit que cette eau préserve aussi l’a-
AMP
AMP
405
nimal du dessèchement , son évaporation
étant empêchée par une coquille dure et
compacte, et par un opercule qui la ferme
avec une rare perfection.
Dans un Mémoire publié dans le tome 3 du
Zoological Journal, M. Guilding a fait con¬
naître les animaux de deux espèces curieu¬
ses d’Ampullaires. Déjà, avant lui, s’était
répandu dans les collections le Planorbis
cornu-arietis des auteurs , mais pourvu d’un
opercule ; ce qui était resté inconnu aux an¬
ciens conchyliologistes. L’examen de cet oper¬
cule nous donna la preuve irrécusable que
cette esp. est une véritable Ampullaire, com¬
me le prouvent d’ailleurs la description et
les figures du savant Anglais dont nous ve¬
nons de parler. Nous connaissons actuelle¬
ment les animaux de quatre esp. d’Ampul¬
laires. Tous rampent sur un pied subqua-
drangulaire fort large , très aminci sur les
bords, et portant en arrière un opercule
corné ou calcaire , presque entièrement ca¬
ché par la coquille lorsque l’animal mar¬
che. La tête est petite et fort singulière ; elle
est terminée antérieurement par deux ten¬
tacules coniques et très pointus, qui don¬
nent à cette tête la forme d’un croissant à
cornes très allongées. En arriére de ces ap¬
pendices naissent les tentacules véritables;
ils sont extrêmement allongés , pointus au
sommet et au côté externe de la base. Ils
portent de très courts pédicules , dont le
sommet tronqué est occupé par l’organe de
la vue. L’opercule est semblable, pour sa
constitution, à celui des Paludines, étant
composé d’éléments concentriques, et pré¬
sentant au centre, du côté interne , une sur¬
face rugueuse par laquelle il adhère au pied
de l’animal. Les coquilles du g. Ampullaire
sont presque toutes globuleuses , à spire
presque toujours courte et obtuse au som¬
met. Cependant, à prendre le genre dans son
ensemble, on voit les formes changer par
nuances insensibles , depuis la discoïde du
cornu-arie tis jusqu’à la forme acuminée de
VAmpullaria guineica. Toutes les esp. ont
le test mince, d’une structure compacte et so¬
lide , toujours revêtu d’une épiderme verdâ¬
tre ou brunâtre. La coloration est peu va¬
riée; elle consiste toujours en zônes trans-
verses , ordinairement d’un brun rougeâtre
sur un fond d’une même nuance moins fon¬
cée, ou sur un fond jaunâtre. Le plus grand
nombre des espèces est ombiliqué; mais
toutes sont caractérisées par une ouverture
ovale-oblongue, toujours plus haute que lar¬
ge, droite, c’est-à-dire coïncidant avec l’axe
longitudinal. Cette position de l’ouverture
est très propre à faire distinguer les coquilles
de ce g. de celles des Natices , qui peuvent
quelquefois s’en rapprocher beaucoup. Ca-
ract. génér. — Animal discoïde, globuleuxr
ayant un pied mince et subquadrangulaire ;
une tête petite , portant deux paires de tenta¬
cules inégaux, dont les plus grands sont pédi-
culés à la base , et oculés au sommet de ces pé¬
dicules. Cavité cervicale très grande, ayant la
paroi supérieure dédoublée en forme de sac.
Opercule corné ou calcaire, non spiré, à
sommet subcentral et formé d’éléments con¬
centriques. Coquille discoïde ou globuleuse,
mince, à ouverture entière, longitudinale, et
ayant son plan parallèle à l’axe longitudinal.
Surface extérieure lisse , toujours revêtue
d’un épiderme tenace.
Les Ampullaires habitent les eaux douces
des pays chauds. Olivier, néanmoins, dans
son voyage au Levant, prétend en avoir
trouvé une esp. vivante dans le lac Maréotis ,
dont les eaux saumâtres sont également peu¬
plées de coquilles marines. Elles vivent à la
manière de nos Paludines, et paraissent avoir
les mêmes mœurs. Il y en a quelques unes
de fossiles; mais presque toutes celles que
l’on a citées doivent actuellement faire par¬
tie du g. Natice. (Desh.)
AMPULLIIVE. Ampullina (diminut.
d’ampulla , sorte de vase allongé ). moll.
— Dans ses premiers travaux sur les Fossi¬
les des environs de Paris, Lamarck avait
pensé qu’il serait utile de séparer, en un g.
particulier, certaines coquilles qui avoisi¬
nent les Natices et les Ampullaires. Il pro¬
posa pour elles le g. Ampullina , auquel il
renonça plus tard, en mettant la plupart de
ces esp. parmi les Ampullaires. Elles n’ont
pas les caract. de ce g., et présentent ceux
des Natices ( F. ce mot. ). M. de Blainville
[Atlas du Dict. des Sc. nat.) a repris, le nom
du g. de Lamarck, pour l’appliquer à un
démembrement inutile des Hélicines. L’au¬
teur sentit lui-même l’inutilité de son g.
Ampulline , et, dans son Traité de Mala¬
cologie , il le réunit aux Hélicines comme
sect. du g. F. héliciive. (Desh.)
* AMP CSA. i?«s. — F. empesa. (Bl.)
406
AMU
ÀMY
* AMSIIVKIA (nom propre?), bot. pii.
— G. de la famille des Aspérifoliées, L.
( Borraginacées, Juss. ), établi par Lehmann
(Catal. Sem. H or t.Hamb. 187)1 ), et distingué
principalement par ses 4 cotylédons; mais
dont l’auteur ne paraît pas avoir encore pu¬
blié les caractères. (C. L.)
AMSOIYIA ( nom propre ). bot. pii. —
G. de la famille des Apocynacées , s.-ordre
des Euapocynées, tribu des Plumiériées, for¬
mé par Walther ( Flor . Carol. 98), et adopté
par les botanistes modernes. En voici les
caract. essentiels : Cal. 5-fide. Cor. hypo-
gine, infundibuliforme , à tube cylindrique ,
à gorge très barbue ; les 5 lobes du limbe
subobliques. Étam. 5, incluses, insérées sur
le milieu du tube de la corolle. Anth. ova¬
les, obtuses. Ovaires 2 ; ovules nombreux le
long d’une suture ventrale. Style simple ;
stigm. pelté. Follicules cylindriques , dres¬
sés. Graines nombreuses , subcylindriques ,
tronquées aux deux extrémités , à ombilic
ventral. Embryon . — Ce g. ne contient
qu’une esp. encore peu connue, retirée par
l’auteur du g. Tabernœmontana , et indigène
dans l’Amérique boréale : c’est VA. angusti-
folia, plante herbacée, vivace, à feuilles op¬
posées, ovales-lancéolées ou linéaires, vei¬
nées, glabres ou pubescentes ; à fleurs dispo¬
sées en corymbes terminaux. Quelques au¬
teurs rapportent encore à ce g. deux autres
esp. : les A. salicifolia Pursh, et latifolia
Michx. Ces trois plantes ont besoin d’être
étudiées de nouveau. (C. L.)
AMU SIUM ( Amusium , girouette; basse
îat.). moll. — G. proposé par M. Megerle
(Mag. des Cur. de la Nat., Berlin, 1811), et
adopté par M. Schumacker dans son Essai
d'un système de Conchyliologie. Ce g. ne
peut être admis dans une méthode, où les
coupes sont fondées sur des caractères zoo-
logiques d’une égale valeur. En effet, il est
destiné à rassembler ceux des Peignes qui sont
lisses eû dehors, comme les Pecten pleuronec
tes et japonicus , etc. Déjà des auteurs an¬
ciens tels que Petiver, Rumphius et Klein,
avaient employé ce mot latin soit pour dési¬
gner des esp. , soit comme titre de groupes ,
pour réunir ces espèces. Linné a rapporté tout
cela à la section de ses Ostreœ acevinœ
dont Lamarck a fait depuis le g. Peigne . V.
ce mot. (Desii.)
* AMUSSES. Amussœ. araciin. —
Nom employé par M. Walekenaer pour dé¬
signer une petite division dans le g. Clichio -
n«. ^ (H. L.)
* AMYCTÈRE. Amyctcrus ( âflÙXT’tifl 1
sans nez; ici sans trompe), ms. — G. de
Coléoptères tétramères, famille des .Curcu-
lionides, divis. des Cyclomides, établi par
Dalman , et adopté par Schoenherr qui lui
donne les caract. suivants : Antennes mé¬
diocres, minces , dont le scape , sensiblement
épais, est presque de la longueur du pro¬
thorax. Les deux 1ers articles du funicule
subobeoniques , les 4 suivants courts , lenti¬
culaires; le 7e long, cyathiforme, embrassant
la massue; celle-ci turbinée, acuminée. Ros¬
tre très court, très épais, défléchi, inégal ,
ayant l’ouverture de la bouche très grande ;
mandibules très larges , fortement convexes ,
droites au bord interne. Yeux placés sur les
côtés , ronds , petits, enfoncés. Prothorax
presque rond , tronqué à la base , sublobé
derrière les yeux, largement échancré en
dessous après la bouche. Ecusson petit, tri¬
angulaire , enfoncé , peu visible. Elytres
grandes, oblongues, presque elliptiques, lar¬
gement échancrées à la base et arrondies à
leur extrémité, ayant les angles huméraux
saillants par devant , et chacune d’elles étant
surchargée souvent d’un petit tubercule. — Ce
g. figure dans le Catal. de M. Dejean(5e édit.),
qui y rapporte 12 esp., toutes de la Nouvelle-
Hollande. Nous ne citerons que celle qui lui
sert de type, le Curculio mirabilis , décrit
et figuré par Kirby dans les Transactions de
la Société Linnéenne de Londres (Tom. XIÏ,
p. 469, no 21, t. 23, fig. 9). (D.)
AMYDA (nom emprunté de Galien).
rept. — C’est ainsi que Schweiger , chélo-
nographe distingué , avait d’abord- désigné
un genre de Tortues fluviales , dans un tra¬
vail manuscrit qu’il présenta à l’Institut, en
1809 ; mais il substitua ensuite à cette dé¬
nomination celle de Trionyx , proposée par
M. E. Geoffroy pour le même genre , dont
celui-ci fit paraître une monographie avant
l’impression du Mémoire de Schweiger, inti¬
tulé : Prodromus Monographies Chelonio-
rum. V. triotvyx. (G. B.)
* AMYBETES. ms.— G. de Coléoptè¬
res pentamères, famille des Sternoxes, éta¬
bli par Hoffmansegg, et adopté par M.Dejean,
qui y rapporte 3 esp., toutes du Brésil, dont
2 nommées par lui A. pusilla et prœitslo , et
AMY
la 3e, phimicornis par Latreille. Ce dernier
auteur, dans ses familles naturelles, place
le g. dont il s’agit dans la tribu des Lampy-
rides, entre les Phengodes et les Lampyres.
V. ces mots. (D.)
* AMYGDALAIRE. Amygdalarius
( âfivy cT«>v; , amande ). géol. — Se dit de la
structure des roches qui présentent dans
leur intérieur des parties minérales, en for¬
me d’amandes plus ou moins grosses. Ces
sortes d’amandes se sont quelquefois formées
postérieurement à la masse, par suite d’infil¬
trations dans des cavités. (C. d’O.)
AMYGDALE. Amygdalum [amy g da¬
ta, amande), moll. — Megerle , dans le
Magasin des Curieux de la nature ( Ber¬
lin , 1811), a proposé ce g. pour une coquille
curieuse , que Lamarck range parmi ses Mo-
dioles. Comme le g. Modiole a été institué
long-temps avant celui de Megerle, il en ré¬
sulte que le g. Amygdalum est un double
emploi qui doit être supprimé. V. modiole.
(Desh.)
* AMYGDALÉES. bot. ph. — L. de
Jussieu, en établissant la famille des Rosa¬
cées, l’avait subdivisée en plusieurs groupes
naturels, dont l’un , contenant la plupart de
nos arbres fruitiers à fruit libre, simple, èt à
noyau monosperme , avait reçu le nom d’A-
mygdalées. Ces divers groupes ont été éle¬
vés au rang de familles distinctes par les au¬
teurs qui ont suivi. Tout en les admettant
avec eux, nous exposerons les caract. de ces
familles diverses à l’article général Rosacées
( V. ce mot ), pour mieux faire comprendre
leurs rapports intimes , et la valeur de cer¬
tains caract. , dont on peut suivre là toutes
les modifications graduelles , et en déterminer
ainsi l’importance pour la classification des
végétaux. (Ad. J.)
* AMYGDALIIYE. Amygdalinus («-
[xvyïcih i, amande), géol. — M. Brongniart
donne cette épithète aux roches composées
de parties ovoïdes serrées les unes contre
les autres , et comme liées par un réseau.
(Ex. : le marbre de Campan.) (C. d’O.)
' AMYGDALOÏDE. Amygdaloides («-
pvy (Tâ>ïj , amande ; , ressemblance ).
géol. — Syn. tfAmygdalaire. Autrefois ,
on donnait aussi ce nom spécifique à certai¬
nes roches dans lesquelles on Yoit des
sortes de noyaux plus ou moins arrondis,
telle que la Variolite de la Durance, et mê-
AMY 407
me à certains Poudingues. F. ces mots.
(C. D’O.)
* AMYGDALOPIIORA, Neck. [àfj.xjy-
cToàov, amande; yopoç, porteur ). bot. ph.
— Syn. du g. Amygdalus, Tourn., de la
famille des Rosacées. (Sp.)
*AMY GDALLS, Tourn. (dfivyj'xloç, a-
mandier). bot. ph. — Nom latin du g.
Amandier , de la famille des Rosacées. (Sp.)
AMY^MOAE. Amymona (nom myth.
d’K/rJ/Aoov, parfait), crust. — V. cyclope.
(H. L.)
* AMYATHIA ( nom mythologique ).
ins. — G. de Lépidoptères diurnes , tr. des
Piérides, établi par M. Swainson ( Entomo-
logical Illustration, e te.) pour y placer une
esp. nouvelle de Coliade , nommée par M.
Leach Swainsonia. — Ce g. correspond au
g. Rhodocère de M. Boisduval. F. ce mot.
PO
* AM Y R IDA CEE S ou AM YRIDEES.
bot. ph. — Plusieurs g., rapportés d’abord
aux Térébinthacées, en ont été séparés plus
tard, pour former cette famille , qui semble
se rapprocher plutôt des Hespéridées. M.
Rob. Brown , qui le premier en établit une
sous ce nom, lui assignait des limites assez
étendues, puisqu’il y confondait les groupes
des Spondiacées et des Burséracées, qu’on
distingue généralement aujourd’hui. M.
Runth, à qui l’on doit cette distinction , re¬
streignit sa famille des Amyridées presqu’au
seul g. Amyris, et la caractérisa de la maniè¬
re suivante : Cal. petit, ^régulier, à quatre
divisions, persistant. Pétales à nombre égal ,
f
à préfloraison imbriquée. Etamines en nom¬
bre double , libres , à insertion hypogynique.
Ovaire libre , porté sur un réceptacle renflé
en disque, surmonté d’un stigmate sessile en
tête, renfermant, dans une loge unique, deux
ovules suspendus. Fruit charnu, indéhiscent,
1-sperme. Graine dépourvue de périsperme,
à tégument membraneux, à cotylédons épais
et charnus, à radicule courte et supère. — Les
plantes de cette famille se trouvent dans l’A¬
mérique inter-tropicale. Ce sont des arbres
ou arbrisseaux, à suc résineux, à feuilles op¬
posées, ternées ou pennées avec impaire , à
panicules axillaires ou terminales. Des utri-
cules gonflés d’une huile aromatique abon¬
dent dans le tissu du fruit et des feuilles, qui
se trouvent ainsi couvertes d’une foule de
points transparents. Tels sont les caract. et
408
AMY
la patrie des Amyridées réduites au g. Amy¬
ris , plus rigoureusement circonscrit lui-mê-
me qu’il ne l’était dans le principe. Plus ré¬
cemment, M. Lindley a proposé d’en rappro¬
cher plusieurs g., les uns encore avec doute,
comme le Tapiria Aubl., et le Spathelia L.
( qui semblent plutôt devoir être mis à la
suite des Zanthoxylées) ; les autres, comme le
Myrospermum Jacq. , et le Copaïfera L.,
placés jusqu’ici parmi les Légumineuses, dont
ils ont le fruit; enfin le Sabia, Coolebr.,
qui, d’après sa description , ne s’accorde pas
avec les caract. généraux de la famille.
(Ad. J.)
AMYRIS , Linn. («^05, non parfumé ;
ici, par trope , non sans parfums), bot.
dh. — G. considéré comme type de la
famille des Amyridées. Linné et les bo¬
tanistes de son école le caractérisaient
d’une manière très vague, et y comprenaient
beaucoup d’esp. appartenant à d’autres g.
Dans les limites que lui assigne M. Kunth
( Tereb ., p. 21 ) , ce g. offre pour caract.
distinctifs : Fleurs hermaphrodites. Cal.
4-denté, persistant. Pétales 4, hypogynes, on¬
guiculés, imbriqués en préfloraison. Étam. 8,
plus courtes que les pétales. Ovaire l-lo-
culaire , porté sur un disque plane. Stigm.
sessile. Drupe à noyau chartacé, 1-sperme.
— Arbres ou arbrisseaux résinifères. Feuilles
imparipennées , ponctuées. Inflorescences
paniculées. Fleurs blanches. Drupes abon¬
dant en huile essentielle.— Ce g. appartient à
l’Amérique inter-tropicale et sub-tropicale.
Suivant M. de Candolle ( Prodr . 2, p. 81), on
n’y peut rapporter avec certitude que 7 esp.
Au témoignage de MM. Wight et Arnott
( Prodr . Flor. Penins. Ind . 1, p. 167), toutes
les esp. décrites par Roxburgh ( Flor. Tnd. )
comme des Amyris doivent être exclues de
la famille des Amyridées. (Sp.)
* AMYTÏS. Amylis (nom mythologique),
ois. — G. formé par Lesson (7>. d’Ornith .,
pi. 455 ) sur deux oiseaux de la Nouvelle-
Hollande , décrits et figurés comme Mérions,
dans le voyage de l’Uranie. Ses caract. sont,
d’après cet auteur : Bec moyen ( relative¬
ment au corps de l’oiseau), peu élevé , com¬
primé sur les côtés; à arête convexe peu
marquée; à pointe de la mandibule supé¬
rieure aiguë , recourbée , dépassant légère¬
ment l’inférieure ; commissure ample ; bords
légèrement recourbés. Narines nues, per-
ÀNA
cées en fente dans une membrane recou¬
vrant les fosses nasales, qui sont larges et
profondes. Ailes courtes. Queue très lon¬
gue, à pennes étagées. Tarses longs, robus¬
tes, scutellés. — Ce g. nous paraît avoir des
rapports avec le Sphenostoma de Gould
( Proceed . 1837, p. 149 ; et Synopsis of
the Birds of Auslralia , part. 4). L’au¬
teur ajoute que ces oiseaux représentent
dans l’Australie les Colious d’Afrique, et que
leurs plumes sont rigides, étroites, barbu-
lées. Il en décrit deux esp. : l’Amytis natté,
Amylis textilis ( Mérion natté, Malurus tex-
tilis Quoy et Gaim. , Zool. de V Uranie ,
pl. 25, f. 1, et pl. 107), à plumage gris-roux;
chaque plume striée de blanc dans le sens
de sa longueur; de la Baie des chiens marins ;
et l’Amytis bleu et blanc, Arn. leucopterus
( Malurus leucopterus Quoy et Gaim. ,
Zool. de l’Uranie, pl. 23, f. 2, p. 108), de
la même localité. (L ifr.)
AMYTIS ( nom mythol. ). annélid. —
G. de la famille des Néréides, établi avec
doute par M. Savigny pour une annélide im¬
parfaitement étudiée par Fabricius , et qui
n’a point été observée depuis. (Duj.)
* ANABÆNA (àv«6«Zvw, monter), bot.
pii. — G. de la famille des Euphorbiacées,
ainsi nommé à cause de sa tige grimpante.
Ses fleurs , monoïques , présentent dans les
deux sexes un calice quinquéparti ; dans les
mâles, dix filets accompagnés à leur origine
par quatre écailles, soudés entre eux infé¬
rieurement , portant chacun une anthère
quadrilobée, et entourant un filet central sté¬
rile , qui se termine par une petite tête hé¬
rissée, et peut être considéré comme un ru¬
diment de style et de stigmate ; dans les
femelles , un ovaire à trois loges 5-ovulées,
surmonté d’un style oblong, épais, que ter¬
mine un stigmate à trois lobes, sur l’exté¬
rieur de chacun desquels est imprimé un pe¬
tit écusson glanduleux. Le fruit est composé
de trois coques unies entre elles par leurs
faces internes, renfermées dans un sarcocarpe
mince qui se sépare à la maturité en six
valves , contenant chacune une graine os¬
seuse. — On ne connaît encore de ce genre
qu’une espèce unique : c’est un arbrisseau
du Brésil, à feuilles alternes longuement pé-
tiolées, à grappes axillaires, portant inférieu¬
rement une seule fleur femelle longuement
pédonculée ; supérieurement, plusieurs mâles
AN A
409
AN A
articulées sur de courtspédoncules qu’accom¬
pagnent autant de bractées. V. Ad. Juss.,
Euphorb ., p. 46 , tab. 15, n° 48. (Ad. J.)
ANABAINE. Anabaina (àvaSxt'vw, je
monte), bot. cr. — G. de la tribu des Nos-
tocinées, famille des Phycées, établi par M.
Bory de St.-Yincent, et dont nous croyons
pouvoir exprimer ainsi les caract. : Fila¬
ments simples , muqueux , moniliformes ,
formés d’articles plus ou moins globuleux,
dont quelques uns , et, le plus souvent, les
terminaux, sont plus gros, oblongs-cylindri-
ques, remplis de granules propagateurs ; ac¬
croissement par duplication des articles. Ce
g. est très voisin des Nostocs, qui ont égale¬
ment des filaments moniliformes; mais,
dans ceux-ci on ne retrouve pas d’articles
cylindriques. Ils sont, en outre, toujours con¬
tournés, comme crispés, et complètement
plongés dans un mucus plus déterminé. Les
filaments des Anabaines sont droits ou sim¬
plement flexueux ; quelquefois ils sont libres
dans leur partie supérieure, et seulement
engagés par leur base dans la masse mu¬
queuse qui les réunit. Leur accroissement est
conforme à celui de la plupart des autres
Nostocinées. Les articles des filaments s’al¬
longent d’abord ; puis, s’étranglant de plus
en plus vers leur milieu , ils finissent par for¬
mer deux globules distincts. On remarque
çà et là, dans la longueur des filaments adul¬
tes, et principalement à leur sommet, des
articles plus gros, allongés, cylindriques,
remplis de granules ou propagules de cou¬
leur foncée. Quand plusieurs articles de cet¬
te nature se suivent, ils sont presque tou¬
jours séparés par un globule assez gros, et
plus diaphane que ceux qui constituent les
articles ordinaires. Si les articles cylindri¬
ques et renflés sont au sommet des filaments,
ils précèdent toujours un globule qui forme
l’article terminal. M. Bory de St.-Yincent,
considérant les filaments moniliformes com¬
me renfermés dans un tube muqueux conti¬
nu, avait rapproché ce g. des Oscillaires.
Plusieurs auteurs ont partagé cette manière
de voir; mais nous croyons, avec M. Desma-
zières, qui a fait une étude toute particulière
de ce g., que la couche de mucus qui entou¬
re les articles ou segments des filaments,
comme cela arrive dans les Nostocinées et
dans d’autres tribus voisines, ne peut être
regardée comme un tube. Jamais , dans un
cas de solution , nous n’avons aperçu d’ex¬
trémités de tubes vides, et des portions de
filaments séparées, même récemment, nous
ont toujours présenté , à de très forts gros¬
sissements du microscope , un mucus arron¬
di autour des segments terminaux, et non
une partie tronquée et tubulée comme dans
les Oscillaires. On ne reconnaît pas de mou¬
vement oscillatoire dans les Anabaines , mais
un mouvement de progression naturel à tous
ces végétaux, et qui tend à les faire rayon¬
ner autour de leur centre d’agglomération.
Le g. Sphœrozyga , ayant été institué
exactement pour les mêmes productions par
Agardh , postérieurement au g. Anabaina
de M. Bory de St.-Yincent, ne doit donc
point être adopté.
On connaît à peu près une vingtaine
d’esp. d’Anabaines, qui , presque toutes,
habitent les eaux douces et thermales de
l’Europe. Une esp., l’A. licheniformis Bory,
croît sur la terre humide , et a l’aspect d’un
Nostoc en dissolution. Nous en avons aussi
découvert une autre, l’A. marina Bréb., à
Granville , sur les sables marins un peu va¬
seux, qui ne restent à sec que peu de temps
à chaque marée. Les esp. qui croissent au
fond des eaux tendent à s’élever à la surface
le long des végétaux submergés : de là l’éty¬
mologie («vaëatvw). Quelques unes sont na¬
geantes, et forment des masses muqueuses
ou gélatineuses qui constituent presque en¬
tièrement les substances prétendues nouvel¬
les, auxquelles on s’est empressé de donner
les noms de Barégine} de Plombiérine, etc.
Leur couleur est, en général , d’un vert
plus ou moins bleuâtre, ainsi que celle de
beaucoup d’Oscillaires. (De Bréb.)
* ANABAUVELLA (dimin. Anabai¬
na; âvxGxivw, je monte), bot. cr. — G. de
la famille des Algues ou Phycées, proposé par
M. Gaillon pour remplacer le mot Anabai¬
na. , afin de donner une terminaison unifor¬
me aux noms des genres de ce groupe d’Al-
gues. Ces changements n’ont pas été adop¬
tés. (De Bréb.)
ANABAS (àvxSahrü, je monte), poiss.
— Nom imaginé par M. Cuvier pour dési¬
gner le g. créé par lui , et destiné à rece¬
voir la seule esp. connue d’un poisson de
l’Inde qui, selon le rapport de Daldorff,
monte aux arbres pour trouver dans l’ais¬
selle des feuilles l’eau nécessaire à sa respi-
26*
T. I.
410
ANA
ration pendant les sécheresses, ou s’accro¬
che aux branches qui pendent sur l’eau,
pour éviter d’être emporté lors des grandes
inondations. Quelque peu prouvées, et j’a¬
jouterai même , quelque peu probables que
soient ces deux assertions, le poisson au¬
quel on les a rapportées n’en constitue pas
moins un g. fort remarquable , et tout à
fait particulier. Son caractère consiste dans la
forme courte et arrondie du corps à la région
des pectorales. Yers la queue il est un peu
comprimé. La tête est arrondie , et couver¬
te partout d’écailles fortes, dentelées, sem¬
blables à celles du corps, laissant à peine
voir les pièces operculaires. Le sous-orbi¬
taire antérieur est fortement dentelé; les
bords de l’opercule, du sous-opercule et de
l’interopercule, sont également dentelés; mais
celui du préopercule est lisse et sans dente¬
lures. Des dents en velours garnissent les
mâchoires, le devant du chevron du vomer ,
et la base de cet os sous l’arrière du crâne.
C’est une disposition unique dans les pois¬
sons. La membrane branchiostège a 6 rayons.
La ligne latérale , d’abord voisine du dos ,
s’interrompt pour recommencer sous le mi¬
lieu du tronçon de la queue, et venir se
terminer à la caudale.
A ces caract. extérieurs il faut ajouter
que les 2e et 3e pharyngiens supérieurs s’é¬
talent en une lame très mince, plus ou moins
contournée , et forment ainsi une sorte de
fraise cachée sous les os élargis du crâne,
qui constitue de chaque côté de la tête,
un peu au dessus des branchies ordinai¬
res, cet appareil appelé autrefois branchies
supplémentaires , que M. Cuvier a nom¬
mé pharyngines labyrinthi formes , et qui
est devenu le caract. et la dénomination
de la famille dans laquelle M. Cuvier classe
ce poisson, avec l’Osphromène, le Colisa, et
autres espèces voisines. Il faut encore ajou¬
ter que les Anabas ont une seule dorsale et
une longue anale, armée chacune d’un très
grand nombre de rayons épineux; les ven¬
trales petites et thoraciques. Le foie est
petit, l’estomac médiocre; le nombre des
appendices cœcaux n’est pas considéra¬
ble. La vessie natatoire a ses parois très
minces; elle est bifurquée en arrière, et
chaque corne pénètre le long des apophyses
inférieures des vertèbres caudales, dans les
musclçs de la queue. Ce que ces poissons
ANA
présentent de plus extraordinaire dans leur
organisation est leur appareil labyrinthifor-
me. On l’a généralement regardé comme
devant aider ou même suppléer l’appareil
respiratoire ; mais il me reste encore bien
des doutes sur les fonctions de cet organe.
M. Cuvier se demandait si les vaisseaux qui
rampent sur la surface des lames pharyn¬
giennes viennent d’une branche de l’artère
branchiale ou de l’artère dorsale , c’est-à-di¬
re de l’aorte des poissons ; mais , dans ce
cas , ces lames recevraient du sang artériel
venant d’être hématosé dans la branchie
ordinaire , laquelle ne doit plus avoir besoin
de respirer de nouveau. Mais , dira-t-on ,
quand le poisson n’est plus dans l’eau, sa
branchie ne sert plus à la respiration. Cette
objection serait contraire à ce que nous sa¬
vons de la respiration des poissons, et, si
l’eau est retenue entre les iames de l’ap¬
pareil pharyngien , il est impossible qu’elle
ne donne pas assez d’humidité à la branchie
pour que celle-ci puisse respirer. D’ail¬
leurs, combien de poissons restent des jours
entiers hors de l’eau sans continuer de re¬
spirer! et l’anguille de nos eaux douces, et
les doras d’Amérique , qui vont, par terre,
chercher une autre flaque d’eau, quand cel¬
le où ils se tenaient vient à se dessécher !
J’ignore l’usage de ces organes; mais je
crois qu’ils ont une toute autre fonction que
celle qu’on leur attribue.
Les Anabas vivent très long - temps hors
de l’eau; aussi les jongleurs indiens ont-ils
toujours de ces poissons avec eux pour en
amuser le peuple.
On ne connaît qu’une seule esp. d’Anabas,
répandue dans toute l’Inde, et dans les îles
de son archipel. C’est un petit poisson, qui
ne dépasse guère 0m,160. Sa couleur est ver¬
te, sombre, quelquefois rayée , en travers
par des bandes plus foncées. On le mange à
cause des vertus médicinales qu’on lui at¬
tribue, car sa chair est fade, sent la vase ,
et est remplie d’arêtes. Daldorff, lieutenant au
service de la Compagnie des Indes, l’a publié
en 1797 , et l’a nommé Perça scandens, af¬
firmant avoir pris un de ces poissons, en no¬
vembre 1791 , dans la fente de l’écorce d’un
palmier de l’espèce du Borassus flabellifbr -
mis ; que le poisson, déjà à lm,70 au des¬
sus de l’eau , s’efforçait de monter encore,
en s’attachant à l’écorce par les épines de
ANA
41 i
Popercule, et en fléchissant sa queue pour sc
cramponner par les épines de son anale; qu’a-
lors il détachait sa tête, allongeait le corps ,
et parvenait, par ces divers mouvements, à
cheminer le long de l’arbre. Le missionnai¬
re John Gt un récit semblable à Bloch;
mais j’ai tout lieu de penser que c’est la
même histoire racontée par deux auteurs à
la fois. En effet, John était Danois comme
Daldorff, tous deux à Trinquebar, et s’y oc¬
cupant des sciences naturelles. Cependant M.
Reinwardt, qui a vu ces poissons à Java, m’a
assuré n’avoir rien entendu dire qui puisse
conGrmer ce fait. Kuhl et Yan Hafelt, Boié
et Mucklot, n’en ont jamais parlé, et M.
Leschenault, qui savait l’histoire de Dal-
dorff, nie cette habitude de l’Anabas , et
regarde le fait observé par le naturaliste da¬
nois comme un fait isolé. M. Dussumier, qui
a vu des myriades de ces poissons à Bombay,
où tous les enfants vont les chercher dans les
mares , n’a rien observé ni rien entendu ra¬
conter de semblable. Il serait bien étonnant
qu’une habitude aussi merveilleuse eût
échappé à tant d’observateurs habiles et ac¬
tifs, si elle était constante chez ce poisson.
V. l’Atlas, pl. 12 des Poissons. (Yal.)
A A’ A BAS! S Linn. IWachylepis, C. A.
Meyer («vâSocc-tç, action de monter), bot.
ph. — G. de la famille des Chénopodées,
tribu des Salsolées , Moq. , auquel M. Mo-
quin-Tandon (. Nouv . Annales des Sc. nat .,
t. IY, p. 2!0,) assigne pour caract. : Fleurs
hermaphrodites, 2-bractéolées. Calice à 5
sépales garnis (après la floraison) d’un ap¬
pendice dorsal transverse (ou quelquefois
les 2 sépales opposés aux bractéoles sont
dépourvus d’appendice ). Etamines 5 , insé¬
rées au réceptacle (devant les sépales). An¬
thères mutiques. Cinq squamules hypogynes,
alternes avec les étamines. Ovaire compri¬
mé. Styles très courts , divariqués. Péricar¬
pe succulent ou subchartacé , recouvert par
le calice devenu plus ou moins charnu. Grai¬
ne apérispermée, verticale, suborbiculaire;
test membranacé. Embryon roulé en forme
d’écuelle. Radicule dorsale. — Arbrisseaux
ou sous-arbrisseaux. Tiges et rameaux arti¬
culés, aphylles ou à feuilles squamuliformes,
connées par la base, sessiles, opposées ou
ternées. Squamules hypogynes, velues ou ci¬
liées, n’adhérant point aux étamines. Calice
à appendices presque dressés. On en connaît
ANA
5 espèces. Ces plantes habitent les steppes
salines de la Russie et de la .Sibérie méridio¬
nales. (Sp.)
* A A A B A S I T TA (d 'Anabates et de
Silla ). ois. — G. formé par M. d’Orbigny
et nous ( Voy . en Am.), pour2esp. d’oiseaux
de ce pays, et que nous avons changé en
Anabazenops, comme exprimant mieux sa
double affinité. V. Anabazenops. (Lafr.)
* AA AB A SI T T I AE . Anabazenops
( Anabates , Anabate ; Zenops, Sittîne ).
ois. — G. que nous avons cru devoir
former pour un oiseau décrit par Tem-
minck ( Pl. col. ) , sous le nom de Sitline
anabatoïde , quoiqu’il n’ait point les pieds
conformés comme les vraies Sittines, mais
plutôt comme ceux des Sittelles et des Ana¬
bates, n’ayant des Sittines que le bec re¬
troussé en dessous. Ce g. fait partie de notre
s.-famille des Anabatinées. Ses caract. sont :
Bec droit , très comprimé, à mandibule su¬
périeure presque rectiligne en dessus, l’infé¬
rieure retroussée en dessous. Ailes obtuses
et surobtuses, à rémiges courtes. Queue
longue, très étagée , à rectrices terminées en
pointe obtuse et un peu rigides. Pieds robus¬
tes, à tarses courts ; doigts longs , le médian
et le pouce surtout, réunis seulement à leur
base; ongles forts, allongés; celui du pouce
aussi long que lui, comme dans les Sittelles.
Esp. types : Sittelle brune, Sitta fusca Yieill.
( N. D. , 51-551 ) ; Sittine anabatoïde Tem.
(Col. 150-2 )-, Anabazenops fuscus Nob.;
Zenops rufo- super ciliatus Nob. ( Mag.de
Guérin , pl. 7); Anabazenops supercilialus
Nob. Il est évident que ces deux esp., à pattes
de Passereaux grimpeurs très prononcées, et
à bec retroussé en dessous, forment le pas¬
sage des Sittines aux Anabates. Elles sont de
l’Amérique méridionale , comme tous les g.
qui composent notre s.-famille des Anabati¬
nées. (Lafr.)
* AAABATE. Anabates («vaCar^ç, éta¬
lon). ois. — G. de l’ordre des Passereaux
et des Ténuirostres de Cuvier, de notre
famille des Certhïdées , et de notre s.-famille
des Anabatinées. Ce g., formé par Tem-
minck , mais auquel nous croyons devoir
faire quelques modiffeations , offre les ca¬
ract. suivants : Bec de forme un peu varia¬
ble, mais toujours assez allongé , entier, très
comprimé , tantôt presque droit et fort, tan¬
tôt un peu courbé et plus grêle. Ailes obtu-
4i2
ÂNA
ses ou sur-obtuses, à rémiges courtes ou mé¬
diocres, indiquant un vol plus ou moins fai¬
ble. Queue ou médiocre et arrondie, ou lon¬
gue et très étagée, à rectrices larges, lui
donnant une forme ample et étoffée. Pieds
forts; doigts robustes, peu allongés, avec les
ongles larges et arqués, ou allongés avec les
ongles peu arqués. — En réunissant les
détails de mœurs donnés par Azara à ceux
que nous a fournis M. d’Orbigny , et compa¬
rant un très grand nombre d’esp. que nous
sommes parvenu à rassembler , nous avons
cru pouvoir établir dans le g. Anabate les
sections ou s.-g. suivants :
S.-Gre anabate. Anabates. — Bec al¬
longé , presque droit ou très peu arqué.
Queue allongée, à rectrices rigides et termi¬
nées en pointes. Ailes à rémiges de longueur
médiocre. Tarses et doigts peu allongés ,
mais forts et robustes ; les latéraux presque
égaux. Ongles élevés, très arqués. — Esp.
types : PA. huppé (Spix., PL 84); les Sphœ-
nura sulpliurascens , super cüiaris, polyce-
phalci (JLicht. CataL); les A. moucheté et
Oreillon brun ( Tem. , Col. 238, 1 et 2 ) ;
les A. guituratis , unirufus , d’Orb. et de
Lafr. ( Synops . May. de Guérin). Toutes les
esp. de ce groupe doivent, d’après la rigidité
de leur queue et la forme de leurs ongles, se
tenir cramponnées sur l’écorce des arbres;
néanmoins elles se tiennent souvent sur les
buissons, selon M. d’Orbigny.
S.-G. ANA B aceïithie. Ânabacerthia ,
Nob. — Bec un peu plus grêle et plus arqué.
Tarses plus longs, ainsi que les doigts, soudés,
qui sont plus allongés à leur base , et les on¬
gles moins arqués, surtout celui du pouce.
Ailes à rémiges plus courtes, et queue plus ri¬
gide. Une esp. inédite de notre collection com¬
pose ce s.-g. Un peu moins forte que le Mau-
vis , elle est d’un brun-roux un peu olivâtre
en dessus, avec le dessus de la tête et la queue
d’un brun-cannelle , le dessous et une bande
derrière l’œil cendrés; la gorge et le haut du
cou blancs, striés en travers, sur les côtés et
en dessous , de petites bandes irrégulières ,
noirâtres. C’est notre Anabacerthie à cou
strié, A. striaticollis Lafr. Cet oiseau, dans
la forme de ses pieds Atarses assez élevés , à
doigts très longs et grêles, soudés à leur ba¬
se, à ongle du pouce allongé et peu arqué, a
les plus grands rapports avec le g. Oxypyga
de Ménétriés dans la famille des Fourmiliers,
AN A
établi sur le Fourmilier à long bec de Cuvier#
Mais, avant de l’y réunir, il faudrait avoir
quelques notions sur ses mœurs. Il mène é-
gaiement aux Dendrocolaptes et aux Grim¬
pereaux.
S.-G. annumbï. Annumbius Nob. — Bec
à peu près de même forme que celui de cer¬
tains Anabates, médiocre, légèrement arqué,
très comprimé. Queue allongée, extrême¬
ment étagée , à rectrices souvent élargies et
très étoffées , rarement rigides et lancéolées
à leurs pointes. Pieds semblables à ceux des
Anabates , mais à ongles moins arqués. Ailes
à rémiges très courtes ; plumes frontales acu“
minées, rigides. Esp. itypes : VA. Azara (N°
222) , Furnarius annumbi Vieillot ( N . D . 12-
117), VA. anthoïdes Nob. (Synopsis , Mag.
de Guérin), l’A. rouge Azara (N° 220), Fur-
narius ruber Vieill. (AT. D. 12-118), l’A.
rouge Nob. ( Synops . id. ibid.) , Anabates
rufifrons Spix ( PL 85-1 ), Sphœnura fron-
talis Lichto, 42; Malurus garrulus Swains.
f Zool. il/., pl. 158 ), où son nid en fagot est
représenté placé obliquement sur un arbus¬
te; les A. slriaticeps , striaticollis Nob.
(Synops. id. ibid.). Le g. tout particulier de
nidification propre à ces esp., et qui consiste
en un énorme nid composé de rameaux é~
pineux à l’extérieur et en forme de fagot, à
plusieurs entrées et galeries intérieures des¬
tinées à être parcourues par les jeunes, avant
leur sortie de ce nid, nous a fourni un caract»
de mœurs qui, joint aux différences dans les
formes, nous a paru suffisant pour établir ce
s.-g., que nous avons encore indiqué comme
des Anabates fagotteurs, Anabates fasci-nidi-
ficatorii , dans notre Essai de classification.
S.-G. FOURNIER. Furnarius. — Bec grê¬
le , allongé, légèrement courbé et très com¬
primé. Ailes à rémiges primaires de lon¬
gueur médiocre; les tertiaires aussi longues
ou presque aussi longues qu’elles. Queue
médiocre , simplement arrondie à son extré¬
mité, à rectrices molles et rondes à la poin¬
te. Tarses élevés, à doigts robustes, à ongles
courts et peu arqués. Esp. types : le Four¬
nier Azara ( N° 221 ), Merops rufus , Gmel. ;
le Fournier Buff. (Enl. 739 ; Vieill., Gai.,
pl. 182 ), le F. à sourcils , Furnarius super -
ciliaris Lesson (7V., p. 507).
Outre les caract. de forme et surtout de
plumage qui rapprochent les Fourniers des
Anabates en général, on retrouve dans leurs
AIN A
ANA
413
mœurs, semblables à celles des Anabates, se¬
lon Azara et M. d’Orbigny, et dans la forme
de leur nid qui, quoique en terre, est énorme,
avec une galerie circulaire comme dans
le leur, une véritable analogie entre ces oi¬
seaux. Les Fourniers ne sont que des Anaba¬
tes marcheurs; or quelques Annumbis ont
été décrits comme des Anabates , et ils sont
tels effectivement, sauf la non-rigidité de la
queue. Les Annumbis sont donc le chaînon
entre les Fourniers et les Anabates , de
meme que ceux-ci se lient aux Sittines par
nos Anabasittines, et aux Dendrocolaptes
par nos Anabacerthies. (Lafr.)
ANABATES («va£«t'va>, je monte), bot.
pr. — Sous ce nom, M. De Candolle formait
une section du g. Aconile ( Sgst. Végétal .,
t. , p. 177) , comprenant 5 esp. volubiles , à
fleurs bleues ou blanches, à sépale supérieur
convexe , propres à l’hémisphère boréal. Il
n’est plus question de cette division généri¬
que dans son Prodrome , dans lequel le g.
Aconit a été rédigé par M. Seringe. F. aco¬
nit. ^ (G. L.)
* ANABATINÉES. Anabatinœ ( Âna -
»
bâtes , un des principaux g. de cette s. -fa¬
mille). ois. — S. -famille de notre famille
des Certhidées, de l’ordre des Passereaux et
de la famille des Ténuirostres de Cuvier.
Les explorations récentes du continent
américain , et principalement celles de la
partie méridionale, y ont fait découvrir une
infinité d’espèces d’oiseaux à plumage ob¬
scur , qu’on avait négligées ou ignorées jus¬
qu’alors. On trouve parmi elles une nom¬
breuse série tout à fait remarquable par la
conformité de leur plumage, toujours roux
ou roux-olive, souvent parsemé de mèches
noirâtres , avec la queue d’un brun-roux ou
brun-cannelle vif et uniforme. Tous ces oi¬
seaux, qui font partie de notre famille des
Certhidées, possèdent plus ou moins la faculté
de grimper aux troncs d’arbres comme nos
Grimpereaux et nos Sittelles , ou de s’y
cramponner comme nos Mésanges , ou d’es¬
calader les tiges de roseaux comme nos
Fauvettes de roseaux. Ce sont d’abord les
Picucules de Buffon, les Sittines d’Illiger,
les Queues-aiguës de Azara, nommées depuis
Synallaxes par Vieillot; les Anabates de
Temminck, les Anumbis et les Fourniers de
Azara, puis nos Anabasittines et nos Ana¬
bacerthies, et, en dernier lieu, les Limnor-
nis et les Dendrodromus de Gould ( Beagle’s
Voyage). Parmi tous ces genres, les Picucu¬
les , d’après la forme toute particulière de
leurs pattes et celle de leur queue épineuse ,
offrent un double caractère générique bien
tranché, qui les place naturellement près du
g. Grimpereau, dans la s. -famille des Cer-
thinées , tandis que les Sittines , également
bien caractérisées par des pieds syndactyles
et un bec rectiligne en dessus, retroussé en
dessous , et qui semble un bec de Sittelle
porté à son maximum de forme typique,
s’éloignent de ces dernières par leurs pattes
et leur coloration , qui les rapprochent , au
contraire , des Anabates , avec lesquels el¬
les se lient évidemment par des espèces de
transition. Telle est l’espèce appelée par
Temminck Sittine anabatoïde , qui n’a des
Sittines que le bec , et qui n’en a nullement
les pieds ; ce qui nous a engagé à en former
un s. -g. de transition des Sittines aux Ana¬
bates, sous le nom d’Anabasittine. Sous
celui d’Anabacerthie, et comme s.-g. d’Ana-
bâte, nous avons désigné une esp. de notre
collection, à queue rigide, à bec un peu ar¬
qué, et à pieds de Passereaux-Grimpeurs.
Notre s.-famille renfermera des genres et
des s.-genres, différant quelquefois un peu
de forme et de mœurs, mais offrant tou¬
jours le même genre de coloration, des pat¬
tes de Passereaux anisodactyîes grimpeurs ,
et se liant presque tous par des espèces de
transition. Ainsi les Synnallaxes, qui, d’après
leur bec ordinairement grêle , droit et poin¬
tu, et leurs habitudes marécageuses, avaient
paru à Temminck comme à nous les repré¬
sentants, en Amérique , de nos fauvettes de
roseaux, se lient aux Anabates d’une ma¬
nière incontestable par quelques unes de
leurs espèces, ayant, outre l’entière confor¬
mité du plumage, un bec un peu plus épais ,
comprimé , et légèrement arqué en dessus
comme ces derniers. De plus , les uns et
les autres renferment des esp. marcheuses
et buissonnières , et d’autres grimpeuses-
arundinicoles ou sylvaines. Si les Anabates
se lient aux Sittines par nos Anabasittines ,
les Sittines se lient aux Picucules par une
esp. tout à fait anomale et mixte, le g. Den¬
drodromus de Gould ( Bcagle’s Voy.), qui à
un bec de Sittine réunit une queue épineuse
de Picucule et des pattes de Sittelle. Les Ana¬
bates enfin se lient aux Synnallaxes de roseaux
414
ANA
AN A
par les Limnornis de Gould ( même Voy.) ,
comme eux habitants exclusifs des roseaux.
Les caract. de cette s.-famille, très diffi¬
ciles, d’après cela, à déterminer d’une ma¬
nière précise, sont : Bec de forme très va¬
riable, mais toujours comprimé; tantôt de
longueur médiocre , droit, pointu et grêle,
tantôt assez épais , et légèrement arqué en
dessus, quelquefois très comprimé, rectili¬
gne en dessus , retroussé en dessous, ou al¬
longé et arqué. Pattes le plus souvent con¬
formées pour grimper ou se cramponner aux
branches ou aux tiges des roseaux , et plus
ou moins syndactyles ou propres à la station
sur les branches, quelquefois à la marche.
Ailes toujours obtuses ou surobtuses et à
rémiges courtes. Queue moyenne ou allon¬
gée, ou très longue, plus ou moins étagée, à
rectrices souvent rétrécies et acuminées à
l’extrémité , quelquefois rigides et même
épineuses dans cette partie. Fond du plu¬
mage toujours roussâtre, plus ou moins
teinté d’olive , souvent parsemé de mèches
plus foncées, et toujours d’un brun-roux ou
brun-cannelle uniforme sur la queue.
Les genres qui font partie de cette nom¬
breuse s.-famille sont: Geobate (Sw.), — Sy-
nallaxe,— Limnornis,— Anabate , avec ses s.-
g. Fournier ,— Annumbi et Anabacerthie ,—
Anabasittine , — Sittine èt Dendrodromus
(Gould). Ces trois derniers genres forment le
passage à la famille des Sittinées et à celle
desCerthinées. V. ces différents noms de gen¬
res, qui comprendront leurs divers s. -genres.
(Lafr.)
* AXABEXOSAURIEXS ( ecvaSaîvco,
je monte ; «cu^o's, lézard ). rept. — • Ritgen
désigne ainsi les Sauriens de la famille des
Caméléoniens de Cuvier. (G. B)
AXA BIC E, Ânabix ( âvtk-fiiû, revivre ).
bot. cr. — Necker donnait ce nom, et
Willdenow celui de Cormus , à la partie
épigée des cryptogames , en en exceptant la
fructification. Necker appliquait encore la
même dénomination, dans son sens étymo¬
logique, aux Cryptogames privées d’organes
reproducteurs , et se propageant , selon lui,
au moyen de parties qui se détacheraient de
la plante-mère, et qu’il nommait bésimence.
(C. L.)
AXABLEPS («vtfOitrw, je lève les yeux),
roiss. — Artedi a composé ce nom spé¬
cifique pour un poisson fort singulier des
eaux de la Guyane, qu’il rangeait parmi
les Loches sous le nom de Cobitis anableps .
Bloch prit ce nom spécifique pour faire
celui du genre distinct dans lequel il clas¬
sait ce curieux poisson ; g. qui a été, de¬
puis lui, adopté par tous les Ichthyologistes.
Ces Anableps sont des Malacoptérygiens à
corps couvert d’écailles solides , dont le
tronc est cylindrique , et la queue peu com¬
primée ; la tête aplatie ou comme creusée ,
à cause de la saillie des yeux. Le museau est
tronqué , aminci ; la bouche est fendue en
travers et au bout du museau; ses dents
sont en velours. Les rayons de la membrane
branchiostège sont au nombre de cinq. La
vessie aérienne est très grande ; la dorsale
est petite et reculée sur le dos de la queue ,
beaucoup au delà de l’anale. A tous ces ca¬
ractères ichthyologiques , qui n’offrent que
des particularités peu notables , ces poissons
joignent une conformation d’veux unique
parmi les vertébrés , et qui les rend tout à
fait dignes d’intérêt. Ces yeux sont très
saillants , et enchâssés dans une orbite dont
la voûte osseuse est formée par le redresse¬
ment du frontal. La cornée , très bombée,
est partagée en deux par une bande trans¬
versale , de façon que la portion supérieu¬
re de la cornée est dans un plan différent
de celui de la portion inférieure , et que
ces deux courbes n’appartiennent pas à une
même portion d’une même sphère. L’iris est
de même partagé en deux par une bande
transverse analogue, en sorte qu’ils ont deux
pupilles ; d’où il résulte que ces poissons
ont deux chambres antérieures de l’œil ,
quoiqu’ils n’aient qu’une seule chambre pos¬
térieure, un seul cristallin, une seule vitrée,
une seule rétine. Il paraît donc que la na¬
ture a organisé leur œil de manière à ce
qu’ils puissent voir dans l’air en même temps
qu’ils voient bien dans l’eau.
Ces poissons sont vivipares , et il y a lieu
de croire à une sorte d’accouplement chez
eux : car les organes de la génération du
mâle et sa vessie urinaire donnent dans une
sorte de verge écailleuse , attachée le long
des rayons de l’anale , qui paraît n’avoir que
trois rayons dans le mâle , tandis que celle
de la femelle en a neuf. On ne connaît de ce
g. qu’une seuie esp. , que Bloch a nommée
Anableps tetrophthalmus. — Ces poissons
sont longs de 0m,20 à 0ni,24. (Val.)
ANA
415
AAABOLIA («vaSoM, action de creuser
et de fouiller la terre , à cause des habitu¬
des delà larve), nvs. — G. de la famille des
Phryganiens ( Plicipennes Lat.), établi par
M. Stephens, aux dépens du g. Limnephilus
de Lea , en lui assignant comme caract.
principaux ceux tirés 1° des ailes , qui sont
allongées, avec leur extrémité arrondie ; 2°
du corps, un peu déprimé , et 5° du dernier
article des palpes maxillaires, épais et subel¬
liptique. L’auteur donne comme type de
son g. l’A. nervosa ( Limnephilus nervosus
Lea) d’Europe. (Bl.)
A A AC A L Y P TA («vax«)û*Tw , je me
dévoile ). bot. cr. — Rœhling, ayant re¬
marqué qu’une Mousse , rapportée par Hed-
wig au g. Eucalypta (B. lanceolata ) , avait
sa coiffe fendue sur le côté au lieu d’être en¬
tière, la sépara, et en fit le type d’un nouveau
g. qu’il publia sous le nom en question, dans
son Histoire des Mousses d’Allemagne. Ce g.,
adopté depuis et modifié légèrement par M.
Bruch dans la Bryoloyia yermanica , a été
formé aux dépens de plusieurs autres, et se
compose, en conséquence, d’esp. de port un
peu différent, quoique toutes remarquables
par un péristome identique ou semblable ,
consistant en seize dents percées de trous ,
nées de la couche interne de la capsule , et
réunies à leur base par une membrane. Nous
ignorons si M. Bruch persiste à conserver ce
g. ; mais, dans tous les cas, le nom de Cosci-
nodon (Y. ce mot), qui lui a été donné anté¬
rieurement par Bridel, devra être adopté
de préférence. (G. M.)
AA AC AMPSE ROS Tourn. ( â'jxxôcp-
ÿepus , Sedum ). bot. pii. — Synon. du g.
Sedum Linn. ( famille des Crassulacées ).
(Sp.)
* AAACAMPSIS (d'jccxee/j.iptçy action de
recourber), ms. — G. de l’ordre des Lépi¬
doptères, famille des Nocturnes , établi par
Curtis , et placé par Stephens dans sa tribu
des Yponomeutides. En l’adoptant, nous l’a¬
vons rangé dans notre tribu des Tinéites, et
lui avons assigné les caract. suivants : Pal¬
pes inférieurs arqués et relevés au dessus
delà tête; les 2 premiers articles velus et
aplatis latéralement; le 5e, nu et subuliforme.
Trompe nulle. Antennes longues et filifor¬
mes dans les deux sexes. Tête courte et sessi-
le. Corselet presque carré. Abdomen plat, ter¬
miné par un bouquet de poils dans les mâ-
ANA
les, et en pointe dans les femelles. Pattes pos¬
térieures longues et velues. Ailes supérieures
étroites, presque d’égale largeur dans toute
leur longueur, avec le bord terminal presque
droit ou légèrement arrondi , et brièvement
frangé; ailes inférieures presque aussi lon¬
gues, et largement frangées. Chenilles munies
d’un écusson corné sur le 1er anneau, vivant
entre des feuilles roulées ou réunies par des
fils , et s’y métamorphosant dans un tissu
soyeux, à la manière desTordeuses. Chrysali¬
de allongée et cylindrico-conique. — Les esp.
que nous rapportons à ce g. ont été retran¬
chées par nous du g. Lita de Treitscbke,
dont elles diffèrent principalement par la
forme aplatie de leur abdomen, et la briève¬
té des franges de leurs ailes supérieures. A
l’état de repos , les Ànacampsis portent
leurs ailes en toit plat, et croisées l’une sur
l’autre, comme certaines Noctuelles. Elles
sont généralement d’un gris brun qui se con¬
fond avec la couleur des écorces, dans les
fentes desquelles elles se tiennent cachées.
Elles s’éloignent peu de l’arbre qui les a vues
naître , et font autant usage de leurs jambes
que de leurs ailes pour échapper à leurs en¬
nemis. Nous ne citerons qu’une esp. , la Ti -
nea populella Linn. , figurée par Hubner
sous le nom de Blattariella. Elle varie
beaucoup. (D.)
AA AC AM P T 1 DE . Anacamptis (dvx-
xâ/j.KTu, je recourbe), bot. ph. — G. de la
famille des Orchidées, tr. des Ophrydées,
établi parle professeur L. C. Richard, dans
son travail sur les Orchidées d’Europe, et
qui a pour type VOrchis pyramidalis de
Linné. Ce g., très voisin du g. O rchis , en
diffère surtout par ses deux masses pollini-
ques attachées sur un rétinacle ou glande
unique. Par ce dernier caract. , il se rappro¬
che du g. Aceras de R. Brown, mais en dif¬
fère par son labelle longuement éperonné.
L ^ Anacamptis pyramidalis Rich. est une
plante qui croît dans les pelouses de la forêt
de Fontainebleau et ailleurs. M. Lindley
place dans ce g. deux autres esp., savoir t.
VOrchis quadripunctata de Tenore , et
VOrchis Brancifortii de Bivona. Le g. Ana¬
camptis est donc composé de trois esp., tou¬
tes trois originaires d’Europe. (A. R.)
AAACAMPTODOA ( «vcxxâ/Airrw . , je
courbe; ocToûs, dvzoç , dent ). bot. cr. — >
Le caractère sur lequel Bridel a établi
416
ANA
ce g. de Mousses nous semble \ d’une fai¬
ble importance. Il consiste en effet dans la
courbure opposée des deux péristomes, dont
l’externe se réfléchit en dehors , tandis que
les dents de l’interne se recourbent en de¬
dans, de manière à fermer presque complète¬
ment l’orifice de la capsule. Par leur orga¬
nisation , leur forme , et la place qu’elles oc¬
cupent, ces dents ne différant pas de celles
du péristome du g. Neckera , le genre Ana-
camptodon peut-il en être séparé sur ce seul
caract.?M. Arnott penche pour cette sépara¬
tion, qu’il croit suffisamment autorisée parle
port.
Nous devons toutefois convenir que ce
port, très remarquable, pourrait bien être
lié à des caract. inaperçus, propres à justifier
l’opinion de Bridel et de M. Arnott.
En tout, ce g. est fort distinct du Cryphœa
de Bridel ( Daltonia Hook .) par sa coiffe en
capuchon ou fendue sur les côtés , et c’est à
tort qu’on les a réunis dans le Dictionnaire
classique. F. neckera. (C. M.)
ANACAMPYLA ( «va, sur; xaptaAoç,
courbe ; d'&votx.àp.KTu , je courbe), bot. cr. —
Hedwig donnait ce nom aux écailles étalées et
recourbées au sommet , qui se trouvent sur
quelques plantes agames, Agaricus croceus ,
Labaria squammosa , etc. (C. L.)
AN iYCANI )E F . reft. — C’est, sui¬
vant Flacourt , le nom qu’on donne , dans
l’île de Madagascar , à un petit serpent qui
aurait la faculté de s’introduire dans le
corps des animaux pour leur percer les en¬
trailles. (G. B.)
ANACANTME. Anacanthus ( « priv. ;
v euph. ; axavflo?, épine; «Jvâxavôbs ). poiss.
— G. de Poissons de la famille des Raies ,
et de la tribu que le prince Charles Bona¬
parte nomme Anacanthïni. Cette troisième
sous-famille comprend les Raies à tête en¬
tourée de. larges pectorales , et à queue
grêle , sans aiguillons ni nageoires dorsales.
Les dents sont en petites mosaïques, dispo¬
sées en quinconce. M. Ehrenberg a distingué
dans cette famille le g. Anacanthe, dont les
esp. manquent , en outre , de nageoire cau¬
dale. Le prince Charles Bonaparte rapporte
avec doute à ce g. le Baia orbicularis de
Schneeider. M. Ehrenberg en a une belle
esp. nouvelle de la mer Rouge , que l’on
trouve aussi aux Séchelles. (Y al.)
* AXACANTMUS (av«x«v0oç, sans é-
ANA
pine). ins. — G. de Coléoptères tétramères,
famille des Longicornes, tribu des Prioniens,
établi par M. Serville, et adopté par M. De-
jean ( Catal ., 3e édit.). Il ne renferme qu’une
seule esp. , VA. costatus , ainsi nommée par
ce dernier auteur ; elle est du Brésil. M. .Ser¬
ville range le g. dont il s’agit dans sa sub-
div. des Prioniens qui ont le corselet nauti¬
que latéralement. Ce qui le distingue des
autres g. de la même subdiv. , c’est d’avoir
le corselet aussi long que large, presque or-
biculaire, ou en carré à angles très arrondis.
(D.)
ANACARDE DES BOUTIQUES.
— Nom vulgaire du fruit du Semecarpus
Anacardium. r (Sr.)
* AN AC ARDI ACÉE S, anac armées,
Anacardiaceœ , Anacardieœ. bot. ph. —
La famille des Térébinthacées de Jussieu a
été partagée en plusieurs autres : les unes
portées à une autre place dans la série natu¬
relle ; les autres continuant à rester rappro¬
chées en un groupe qui a continué à porter
le nom de Térébinthacées. C’est à ce mot
que ces diverses familles (dont l’une a reçu
le nom d’Anacardiées) seront exposées pour
mieux faire sentir leurs rapports et leurs dif¬
férences. (Ad. J.)
ANACARDIER, bot. pii. — Nom
vulgaire de V Anacardium occidentale L.,
et du Semecarpus Anacardium L. (Sp.)
ANACHARÏS («vâ, en comp. marque
l’augm. ; ;/à/5<s, grâce), bot. pii. — G. de la
famille des Hydrocharidées, établi par L. C.
Richard dans son travail sur cette famille
( Mém . Institut, 1811), et offrant pour caract.
essentiels des fleurs unisexuées ; les mâles ,
les seules qu’on connaisse jusqu’à présent ,
sont solitaires dans une spathe sessile, tu¬
buleuse , élargie et bifide à son sommet.
Chaque spathe ne contient qu’une fleur pé-
donculée, ayant un calice à six divisions ré¬
fléchies ; les extérieures plus larges et plus
courtes que les intérieures. Neuf étamines
dont les anthères sont sessiles , oblongues ,
attachées à une sorte d’axe ou de columelle
centrale. Quoiqu’on ne connaisse ni les
fleurs femelles ni le fruit de cette plante
(Anacliaris callitrichoides, Rich. I. c., t.2),
cependant elle constitue , par la forme et la
disposition de ses étamines , un g. différent
de tous les autres g. de la même famille.
L’esp. unique qu’il renferme a été trouvée
ANA
par Commerson aux environs de Montevi¬
deo. (A. R.)
AXACïIAîlIS (àvâ, prép. augni.; yàp's,
grâce ; très gracieux), evs. — G. de notre
famille des Cyniphiens ou Gallicoles, Lat., de
l’ordre des Hyménoptères , établi par Dal-
man ( Analect . entom .), et adopté par nous
( Hist . des An. art., t. 4). Les Anacharis ont
de grands rapports avec les Cynips, et de plus
grands encore avec les Figites; ils s’en dis¬
tinguent principalement par leurs antennes
amincies à l’extrémité ; par la seconde cellu¬
le cubitale des ailes antérieures oblitérée; et
par le pédicule de l’abdomen plus long. On ne
connaît que cinq ou six esp. européennes de
ce g. ; la plupart sont encore inédites. La
plus connue, et celle qui doit servir de type,
est VA. eucharidioides d’Europe Daim.
{An. eut., 95) et Blanch. {Hist. des An.
art. , t. 4 , p. 249 ). (Bl.)
* A\ A€IS. bot. ph. — Synon. du g.
Chrysostemma . Y. ce mot. (J. D.)
* AXACOLE. Anacolus («va, sur; xefoç,
estropié; allusion à un des caractères du g.).
evs. — G. de Coléoptères tétramères, fa¬
mille des Longiçornes, établi par Latreille,
et adopté par M.Dejean, ainsi queparM.Ser
ville, qui le place dans la tribu des Prio-
niens, et lui donne les principaux caract.
suivants : Antennes de 11 articles. Corselet
uni-épineux latéralement. Dernier article
des antennes dépourvu de dent latérale. Ely-
tres plus courtes que l’abdomen, béantes à
leur suture, et laissant une partie des ailes à
découvert.
Ce g. a été formé par Latreille pour y pla¬
cer les Prioniens du Brésil, à élytres triangu¬
laires, rétrécies en pointe. M. Dejean, dans
son dernier catalogue , en mentionne 5 esp.,
toutes de cette partie de l’Amérique et nom¬
mées par lui. Nous citerons VA. niger com¬
me type du genre. (D).
A X A CO Ll P PA (nom malabare). bot.
ph. — Rheede a figuré sous ce nom une
plante rampante que l’on rapporte au Za-
pania nodiflora Lamk. ( Vcrbena L. ).
Il raconte que le suc de cette plante mêlé
au poivre réduit en poudre guérit l’épilep¬
sie, et est le seul remède connu contre la
morsure d’un serpent du g. Naja ( Cobra
di capello des Portugais). (C. L.)
AXACOXDO (nom vernaculaire).REPT.
— Nom par lequel plusieurs erpétologistes
ANA 417
ont désigné une espèce d’ophidien du g.
Eunecte. V. ce mot. (G. B.)
* AX ACTII) Ë A (dimin. VAnactis. V.
ce mot ). bot. ph. — line des divisions du
g. Matricaria , formée par M. De Candolle ,
et qui ne renferme jusqu’ici que la seule M.
discoidea. Elle est ainsi caractérisée : Capi¬
tules discoïdes. Corolles 4- dentées. Aigrette
nulle ou à peine entière, marginiforme.
(C. L.)
AXACTILÆXA ( à priv. ; v euph. ;
àxrts, rayon; Ivlvx, enveloppe), bot. ph.
— Sect. du g. Cdssinia , caractérisée par un
involucre connivent, formé de squammes
coriaces-scarieuses,etpar une aigrette cadu¬
que. (J. D.)
AXACTIS ( à priv. ; v euph. ; cher tç,
rayon), bot. ph. — Cassini avait établi
ce g. pour deux plantes faisant partie du g.
Acarna , auquel M. De Candolle les réunit
de nouveau comme section, en conservant le
nom proposé par Cassini. (J. D.)
AXACYCLUS ( à priv. ; v euph. ; xü-
x)oç, cercle, rayon ; capitule bordé de plu¬
sieurs rangs d’ovaires sans fleurons ). bot.
pii. — Taillant institua ce g. ( Mém. Acad.
«Se., 1719) sous lenom dVAnanihocyclus , dont
le mot Anacyclus est l’abrégé. Persoon d’a¬
bord, et M. De Candolle ensuite, lui ont don¬
né pour caract. : Capitules multiflores, hété¬
rogamies. Fleurs du rayon femelles, stériles,
ligulées ou subligulées, très rarement tubu¬
leuses; celles du disque hermaphrodites, 5-
dentées. Récept. conique ou convexe, paléa-
cé. Invol. campanulé, plus court que le dis¬
que, et formé par un petit nombre de folio¬
les. Cor. à tube obcomprimé , bi-ailé, dé¬
pourvu d’appendices, ainsi que les rameaux
des styles. Fruit plano-obcomprimé , bordé
d’ailes larges et entières, couronné au côté
interne par une aigrette courte , irrégulière ,
denticulée, et presque continue avec les ailes
du fruit.- — Les Anacyclus , qui font partie de
la tribu des Sénécionidées, dans la famille
des Composées , appartiennent toutes à la
région méditerranéenne. Ce sont, pour la
plupart, de petites herbes annuelles , à feuil¬
les pinnatilobées, à pédoncules terminés en
général par un seul capitule , presque tou¬
jours dépourvu de rayons. (J. D.)
* AXACYSTIS ( àvsv, sans; xvçrs, ves¬
sie, vésicule. Il aurait fallu écrire Aneucys-
tis ). bot. €R. — G. de la tribu des Nosto-
27
T. I.
418
ANA
cinées, famille des Phycées. M. Meneghini ,
qui l’a institué , lui assigne les caract. sui¬
vants : Fronde muqueuse remplie de gra¬
nules devenant libres plus tard, et consti¬
tuant alors de nouvelles frondes. — Ce g.,
établi aux dépens des Palrnella deLyngby et
d’Agardh, se distingue du g. Microcystis de
M. Kutzing , qui en est très voisin , par l’ab¬
sence de vésicules au milieu desquelles nais¬
sent les granules reproducteurs. Le g. Ana-
cystis renferme trois ou quatre espèces
présentant une croûte ordinairement verte ,
se développant dans les lieux humides et
ombragés, sur les pierres, le vieux bois, et
même dans l’eau. Le Falmella botryoides
Ag. , que M. Meneghini place au nombre de
ses Anacystis, nous a semblé s’en distinguer
par des caract. assez tranchés pour nous
déterminer à le considérer comme le type
d’un nouveau g., auquel nous avons donné le
nom de Botrydina. F. ce mot.
(De Bréb.)
AN AD AH A. moll. — Nom donné par
Adanson à une espèce d’arche que les au¬
teurs , depuis Linné , rapportent à l 'Area
anliquata . V, arche. (Desh.)
* AN ADÆNU S ( àvK'J'aîw, j’incendie ).
ois.— G. formé par M. Swainson (Class. of
Birds), dans sa famille des Cuculidœ , et
répondant à celui de Boubou , établi anté¬
rieurement par Lesson dans son Traité. Y.
BOUBOU. (LAER„)
ANADENIA ( à prix. ; v euph. ; «cfyv,
évos, glande ). bot. ph. — G. de la famille
des Protéacées, tr. des Hakéées, Endl., for¬
mé par R. Brown ( Linn ., Trans. X, 465;
Prodr. ) pour quelques plantes propres à la
Nouv.-Hollande australe. En voici les caract.
essentiels : Périgone tétraphylle , à segments
subspatulés, peu étalés. Anth. 4, cachées au
sommet des segments concaves du périgone.
Point de glandes hypogynes. Ovaire stipité ,
uniloculaire, bi-ovulé. Style décliné ; stigra.
conique. Follicule coriace , monosperme par
avortement. Graine aptère. Arbrisseaux gla¬
bres ou pubescents vers leur partie moyen¬
ne , à feuilles pennatifides ou lobées , cunéi¬
formes dans leur contour, munies en dessous
de glandules cutanées, à épis terminaux ou
latéraux , garnis de fleurs petites, géminées-
1-bractéées ; celles du sommet s’épanouissant
souvent les premières. — On en connaît 5 ou 6
esp., dont les deux plus communes, et qu’on
ANA
cultive dans les serres d’Europe, sont les
A. pulchella et Manyleni. (C. L.)
ANADYOMÈNE. Anadyomena (sur¬
nom de Vénus; àvacTüousa, je sors de l’eau ).
polyp. bot. — G. de Polypiers flexibles ,
établi par Lamouroux dans l’ordre des Gor-
goniées, sur une algue qu’il ne put étudier
que très imparfaitement parmi les diverses
productions qu’on trouve desséchées dans les
pharmacies, sous le nom de Mousse de Corse.
Ce sont des expansions vertes, flabelliformes,
sillonnées de nervures symétriques et articu¬
lées, semblables à une broderie élégante et
très régulière. La seule esp. décrite , VA.
flabellata, vit dans la Méditerranée.
(Du j.)
* ANÆDUS (àva£cP<;ç, impudent), ms. —
G. de Coléoptères hétéromères, famille des
Ténébrionites , établi par M. Dejean ( Catal .,
5e édit.) , mais dont il n’a pas publié les ca¬
ractères. Ce g. a pour type VHelops puncta-
tissimus de son précédent catalogue, esp. du
Brésil, à laquelle il en réunit 5 nouvelles,
nommées par lui A. œquinoctialis , de Car-
thagène; corvinus , du Brésil, et minutas, de
l’Amérique septentrionale. (D.)
* ANÆMERUS («4 pepos, d’un as¬
pect farouche ). ms. — Genre de l’or¬
dre des Coléoptères tétramères , famille
des Curculionites , division des Brachy-
dérides , établi par Schoenherr , qui lui
donne les caract. suivants : Antennes cour¬
tes, assez robustes, dont le scapus clavi-
forme atteint à peine les yeux; 1er article du
funicule un peu plus long que les suivants;
le dernier serré contre la massue ; tous un
peu turbinés ; massue en ovale oblong, aeu-
miné. Rostre court, large, plat en dessus ,
canaliculé. Front assez large, avancé en for¬
me de paupière au dessus des yeux. Yeux
presque oblongs , placés longitudinalement ,
très proéminents. Thorax oblong, presque
linéaire, légèrement bisinué à la base, angu¬
leux , presque tronqué au sommet , déprimé
en dessus. Elytres allongées, armées d’une
petite pointe à l’extrémité. Tarses allongés ,
étroits, non spongieux en dessous. — Observ.
Corps allongé , dur , ailé , de grandeur
moyenne. — M. Dejean, qui a adopté ce
genre ( Catal. 5e édit.) , y rapporte 4 esp.
dont nous ne citerons que celle qui a servi
de type à Schoenherr pour l’établir : c’est le
Curculio fuscus d’Olivier (Eut. V, 83, p.
419
ANA
522, n° 560; tab. 8, fig. 95). Cette espèce est
du Sénégal. (D.)
* ANÆRETES {à'JMfAztiÇ, , destructeur).
ins. — G. de Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Lamellicornes, établi par M. De-
jean , qui n’en a pas publié les caract. Il le
place dans son dernier catal. (3e édit.) immé¬
diatement avant le g. Macrodactylus de La-
treille , de sorte qu’il appartiendrait à la tri¬
bu des Scarabéides phyllophages de ce der¬
nier. Il n’y rapporte que 2 esp. : l’une nom¬
mée par lui A. litiyiosa , et l’autre, par Say,
A. elongata. Toutes deux sont de l’Amérique
septentrionale. (D.)
* ANÆSTHETIS (àvaij0v;ros , hébété).
kvs. — G. de Coléoptères tétramères, famille
des Longicornes, établi par M. Dejean , qui
n’en a pas publié les caract. D’après la place
qu’il occupe dans le dernier catal. de cet au¬
teur (5e édit.), il appartiendrait à la tribu des
Lamiaires de M. Serville. Il n’y rapporte
qu’une seule espèce, VA. testacea ou Saper-
da id. Fabr., qui se trouve en France. (D.)
* ANÆTIA («va tri*, innocence), ins.
— G. de Coléoptères tétramères, famille des
Longicornes, établi par M. Dejean, qui n’en
a pas publié les caract. Il lui donne pour
type la Saperda prœusta Fabr., qui se trou¬
ve aux environs de Paris, et à laquelle il
associe 2 autres esp. : l’une d’Autriche , qu’il
nomme A. Muhlfedü ; et l’autre de la Rus¬
sie méridionale , nommée A. gilvipes par
Steven. (D.)
* ANAGALLIDÉES. bot. pii. -- V.
PRIMULACEES. (C. L.)
AN A G AL L I MA ST ROI (, anagallis ,
idis , mouron des champs ; astrum , astre ;
plante qui s’étale en étoile?), bot. pii. —
Ce g. , de Micheli, est synon. du Centuncu-
lus de Linné. V. ce mot. (C. L.)
* ANAGALLIDIUM ( dimin, d’ana
gallis , idis ; avaya» c's , mouron rouge ou
bleu. V. ANAGALLIS ). BOT. PH. — G. de
la famille des Gentianacées Lindl. , tr. des
Gentianées, s.-tr. des Chironiées, formé par
Griesebach ( Observ . 52) sur le Swertia di-
chotoma de Pallas {Fl. Foss. II, t. 91).
L’auteur en circonscrit ainsi les caract. :
Cal. 4-partite. Cor. hypogyne, rotacée, 4-fide ;
anneau coronal de la gorge très ténu , fran¬
gé ; segments munis à la base de fossettes
géminées-glanduleuses, couvertes d’écailles
non frangées. Étam. 4 , insérées à la gorge
ANA
de la corolle; filaments inégaux à la base.
Anthères immutées. Ovaire uniloculaire.
Ovules nombreux le long des sutures. Style
terminal, court; stigm. échancré , bilobé.
Capsule uniloculaire , bivalve. Graines nom¬
breuses, comprimées, marginées. — Ce g. ne
renferme que l’esp. précitée, propre à l’Asie
médiane ; c’est une herbe vivace , à tige
dicbotome, très rameuse, garnie de feuilles
opposées, ovales, obtuses; les radicales
longuement pétiolées, les caulinaires subses-
siles, les pédoncules uniflores. (C. L.)
AN AG AhhlS {Anagallis, Pline ; «vxyaX-
>tV, d’d?vay»âw , j’éclate de rire. Les anciens
prétendaient que cette plante excitait la gaî¬
té , et l’employaient contre les obstructions
du foie. Les lexicographes dérivent à tort ce
mot d’«.v«, prép., et «ya »ts, nom d’une
plante bulbeuse , aujourd’hui indétermi¬
née. ). bot. ph. — G. de la famille des
Primulacées , type de la tribu des Anagal-
lidées , Endl., formé par Linné, et adopté
par tous les botanistes postérieurs. En voici
les caract. essentiels : Cal. 5-partite. Cor. hy¬
pogyne , 5-partite , subinfundibuliforme ou
rotacée. Étam. 5, insérées à la base du tube
de la corolle, opposées aux segments de cel¬
le-ci , et exsertes ou incluses ; filaments fili¬
formes, velus , libres ou connés à l’extrême
base. Anth. ovales , bilocuiaires, longitudina¬
lement déhiscentes. Ovaire uniloculaire;
placenta basilaire , globuleux. Ovules nom¬
breux, peltés -amphitropes. Style simple;
stigm. obtus. Capsule globuleuse , unilocu¬
laire , s’ouvrant par la valve supérieure, en
forme d’opercule. Graines nombreuses, pla¬
nes dorsalement, ombiliquées à la partie
ventrale conico-convexe. Embryon parallèle
à l’ombilic , dressé dans l’axe d’un albumen
charnu. — Ce g. renferme une vingtaine d’esp.
environ , indigènes dans l’Europe et l’Asie
médianes ; quelques unes dans l’Afrique mé¬
diterranéenne. Ce sont des herbes vivaces ,
dressées ou étalées, à feuilles opposées , très
entières; à pédoncules axillaires opposés, uni-
flores, ébractéés ; à corolles rouges ou bleues,
quelquefois blanches. La plus commune est
VA. arvensis , connue sous le nom vulgaire
de Mouron des champs ( et non Mouron
des oiseaux , plante fort différente. V. al-
sine ). Elle croît partout , dans les champs ,
les moissons , etc., et varie sous le rapport
de la couleur des fleurs , qui sont tantôt
ANA
d’un rouge-pourpre, tantôt d’un bleu d’azur.
Celte plante a été long-temps préconisée
contre la rage ; malheureusement l’expérien¬
ce n’a pas constaté cette propriété. (C. L.)
ANAGÉNITE ( àvâ, ici prépos. duplica¬
trice ; yivos, naissance ; c’est-à-dire régénéra¬
tion). géol. — Ce nom , établi par Haüy,
et adopté depuis par M. Brongniart ( Class .
des Roches ), désigne, dans la classification
de M. Cordier , une espèce de la famille des
Roches talqueuses. Suivant ce dernier géo¬
logue, l’Anagénite est composée d’une pâte
phylladienne , avec fragments plus ou moins
gros de Feldspath, de Quartz et de Protogy-
ne, réunis par un ciment mêlé de quelques
parties de Feldspath et de Quartz. Cette
association présente souvent l’aspect et la
contexture de la Protogyne, et il est quel¬
quefois difficile d’en distinguer l’Anagé-
nite. Les fragments sont ou anguleux ou ar¬
rondis; en sorte que l’Anagénite est tantôt à
l’état de brèche, tantôt à l’état de poudingue.
Les teintes les plus ordinaires sont le verdâ¬
tre plus ou moins foncé , le rougeâtre ou le
noirâtre. Elle est assez dure , et générale¬
ment susceptible d’être polie; ce qui lui
donne le plus souvent un aspect bigarré, ré¬
sultant des diverses couleurs et du mélange
des fragments. L’Anagénite à gros fragments
n’est schistoïde qu’en grand , tandis que
celle à petits grains l’est en feuillets assez
minces, comme les Phyllades. Cette dernière
variété est quelquefois calcarifère , et alors
il peut arriver qu’elle contienne quelques
rares débris organiques marins, tels que des
Spirifères, des Térébratules , des Productus
et des Entroques. On trouve , en outre, des
débris de végétaux terrestres peu conservés
dans une variété d’Anagénite noirâtre, à pe¬
tits grains, et chargée de parties charbon¬
neuses, qu’on rencontre près des couches
d’Anthracite renfermant les Anagénites.
L’Anagénite appartient généralement aux
terrains de transition ; cependant on en
trouve aussi dans certains terrains problé¬
matiques des Alpes, qu’une partie des géo¬
logues rapportent soit aux terrains houillers,
soit à l’étage des grès bigarrés, et que d’au¬
tres regardent comme étant contemporains
de l’étage du Lias. (C. d’O.)
* AAAGLYP11A ( <5v«y>u?os , littérale¬
ment : ciselé en relief; ici , «v«, de nouveau ;
yMpw, je ciselle, je polis; c’est-à-dire g. à
ANA
étudier de nouveau ? ). bot. ph. — M.
De Candolle a fondé ce genre sur un
sous-arbrisseau originaire du Cap , dont
les rameaux , couverts surtout au som¬
met d’un duvet court , glanduleux-velouté ,
portent des feuilles linéaires , striécs-sillon-
nées sur les deux faces, et rendues très âpres
par la présence des cijs raides qu’elles por¬
tent sur leurs bords et vers l’extrémité des
nervures. Les capitules terminaux, solitaires,
sont garnis de fleurs jaunes, 1 -sériées, ligu-
lées, femelles à la circonférence; celles du
disque tubuleuses, 5-dentées, hermaphrodi¬
tes , légèrement velues. Involucrc 2-sérié,
composé d’écailles de longueur égale, un peu
plus longues que le disque et très acumi-
nées. Réceptacle plan, alvéolé. Fruit obové ,
subpubescent, dépourvu d’aigrette. Les an¬
thères ainsi que les styles de VAnaglypha
n’étant pas connus , ce n’est que par sa res¬
semblance avec d’autres Composées du mê¬
me pays que M. De Candolle l’aura classé
dans la tribu des Astéroïdées, de la famille
des Composées. (J. D.)
* AIXTÂGLYPTUS (àvayWro; , relevé
en bosse), ms. — G. de Coléoptèrés tétra-
mères, famille des Longicornes, établi par
M. Mulsant, dans son histoire naturelle des
Coléoptères de France, aux dépens du g. Cly-
tus de Fabricius, et auquel il rapporte deux
espèces seulement, qui sont le C. gibbosus
et le C. mysticus de cet auteur. Les caract.
qu’il assigne à ce g. sont les suivants : An¬
tennes subsétacées, presque aussi longues que
le corps dans les mâles. Palpes à dernier ar¬
ticle en triangle renversé. Yeux médiocre¬
ment échancrés. Prothorax obîong, un peu
plus étroit postérieurement. Élytres char¬
gées d’une bosse à la base , le long de la su¬
ture, soit tronquées au sommet, soit arron¬
dies à l’angle suturai. Cuisses postérieures
rétrécies à la base, et renflées en massue
vers l’extrémité. Premier article des tarses
postérieurs moins long , ou à peine aussi
long que les suivants pris ensemble. (D.)
A A AG IIUS. ms. — G. de la famille des
Oxyuriens ( Oxyuri Lat. , Proctotrupidœ
Steph. ), de l’ordre des Hyménoptères, éta¬
bli par M. Haliday (Ent. Mag.). Il ne diffère
essentiellement du g. Mymar de cet auteur
que par l’abdomen sessile et de forme coni¬
que ; les antennes sont de même c omposées
de 13 articles dans les mâles, et de 9 seule
AN À
ANA
421
ment dans les femelles. — On connaît quel¬
ques esp. indigènes de ce g., toutes d’une
taille des plus exiguës ; celle que l’on doit
en considérer comme le type est VA. alo-
mus ( Ichneumon atomus L.).
(Bl.)
AXAGYR1S Tourn.,L. ( âvûyvpoç, nom,
chez les Grecs , d’une plante indéterminée).
bot. pii. — G. de la famille des Légumineu¬
ses, s.-ordre des Papilionacées , tribu des So-
phorées. Ses caract. distinctifs sont : Calice
campanulé, 5-denté, 2-labié. Carène à péta¬
les distincts , plus longs que les ailes ; éten¬
dard plus court que les ailes. Légume cour-
tement stipité, comprimé, bosselé, irréguliè¬
rement septulé , 2-yalve , pléiosperme. —
Arbrisseaux à feuilles 3-foliolées; folioles
très entières. Stipules solitaires , oppositifo-
liées. Fleurs en courtes grappes axillaires.
Corolle jaunâtre. Ce g. paraît être limité à
une seule esp. (plusieurs auteurs en ont éta¬
bli 2 autres sur des variétés de l’ancienne) ;
c’est VA.' fœtida , commun dans toute la ré¬
gion méditerranéenne , et qui se retrouve à
TénéritTe. Cet arbuste fleurit en février ou
dès la fin de janvier. Toutes ses parties ont
une odeur désagréable. Suivant les expérien¬
ces du docteur Loiseleur-Deslongchamps,
les feuilles sont purgatives et émétiques.
(Sp.)
*AXAITE. Anaitis (nom myth.). ras —
G. de l’ordre des Lépidoptères , famille des
Nocturnes , tribu des Phalénites , établi par
nous ( Hist. nat. des Lépid. de France) aux
dépens des Larenties et des Aspilates de M.
Treistchke , et auquel nous assignons les ca¬
ract. suivants : Ant. simples dans les deux
sexes. Bord terminal des ailes simple et uni;
ailes supérieures seules, traversées par un
grand nombre de lignes parallèles, anguleu¬
ses ou ondées , et séparées trois par trois.
Chaperon très proéminent et dépassé néan¬
moins par les palpes. Trompe longue. Che¬
nilles lisses , sans tubercules, et de forme un
peu aplatie. Chrysalide avec le fourreau de
la trompe trèsallongé. —Ce g. ne se compose
que de quatre esp., dont une, qui peut en
être considérée comme le type, est très com¬
mune aux environs de Paris. C’est l’Anaïte
triple raie, Plialœna plagiata de Linné, ou
duplicata de Fabr., ou la Rayure à trois li¬
gnes de Geoffroy. Les trois autres, prœ for¬
mata , coarc tata et boisduvaliata , ne se
trouvent que dans les montagnes d’une cer¬
taine élévation. Toutes quatre sont figurées
dans l’ouvrage précité, t. VIII, pl. 195, fig .
1-4, et pL 210, fig. 6. (D.)
* AXAITE (nom myth.). bot. ph. — M.
De Candolle a établi ce g. sur un sous-arbris¬
seau du Mexique à rameaux divariqués, cou¬
verts inférieurement de feuilles opposées ,
oblongues, entières, atténuées à la base. Ces
rameaux , terminés par des sortes de pédon¬
cules dépourvus de feuilles, portent chacun
un capitule multiflore , ligulé , à ligules fe¬
melles, multisériées , presque persistantes;
les fleurs du rayon hermaphrodites, tubuleu¬
ses. Invol. campanulé, composé de 2-3 séries
d’écailles imbriquées, obtuses. Récept. con¬
vexe, couvert de paillettes caduques, termi¬
nées par une sorte d’appendice calleux. Sty¬
les du rayon à peine saillants ; ceux du dis¬
que . Fruits du disque trigones, glabres,
couverts çà et là de très petits tubercules, et
dépourvus d’aigrette ; ceux du rayon piano-
comprimés , presque ailés, échancrés ou bi-
dentés au sommet. — Ce g. fait partie de la
famille des Composées, tribu des Sénécioni-
dées. (J.-D.)
* AXALAMPIS. ins. — Genre d’in¬
sectes de l’ordre des Coléoptères pentamè¬
res, famille des Sternoxes , établi par M.
Dejean aux dépens du genre Elater Fabr.,
converti depuis en tribu sous le nom d'Ela-
tcrides. Ce genre , dont il n’a pas publié les
caractères, ne renferme que trois espèces,
toutes du Brésil, et nommées par lui A. con-
color , meticulosa et inornata. (D.)
AXALCIME ( à. priv.; v euph. ; oûxi/ioi,
fort ; corps sans vigueur , à cause de sa fai¬
ble vertu électrique ). min. — Synon. : Cu-
bicite, Sarcolithe, Zéolithe dure. Silicate
d’alumine et de soude hydraté , de la formu¬
le AlNa$i8Aq2; la silice étant représentée
par SïO. On voit que cette substance peut
être considérée comme un Amphigène hy¬
draté, dans lequel la potasse serait rempla¬
cée par la soude (F amphigène.). L’Anal-
cime a les plus grands rapports avec l’ Am¬
phigène par sa cristallisation, qui se rappor¬
te au système cubique. Comme ce dernier
minéral , il affecte plus particulièrement la
forme trapézoïdale; mais il se clive en cube,
et se présente aussi sous cette dernière for¬
me avec de petites facettes sur les angles ,
qui établissent le passage à l’octaèdre et au
422
ANA
trapézoèdre. De plus, il est fusible sans
boursouflement, en un verre transparent. S a
pesanteur spécifique est de 2,2 ; sa dureté
5,5. Il est soluble dans les acides ; sa solu¬
tion, traitée par le carbonate d’ammoniaque
et filtrée, laisse, après l’évaporation et la cal¬
cination, un résidu alcalin qui ne précipite
pas par l’hydroclilorate de platine. C’est une
substance vitreuse , transparente , souvent
incolore , mais offrant quelquefois des tein¬
tes de grisâtre, de rosâtre pâle, de blanc
mat ou de rouge plus ou moins foncé. Dans
ces derniers cas , il devient tout à fait opa¬
que. L’Analcime est composé , sur 100 par¬
ties : de 55,9 de silice ; 22,5 d’alumine ; 14
de soude, et 7,8 d’eau. — M. Brewster a ob¬
servé dans les cristaux trapézoïdaux d’Anal-
cime des propriétés optiques fort curieuses ,
qui semblent annoncer que ces cristaux
peuvent varier de structure ou de composi¬
tion dans leurs diverses parties. En effet,
toutes les lignes contenues dans les trois sec¬
tions rectangulaires qui passent par les axes
principaux du trapézoèdre sont dépourvues
du pouvoir bi-réfringent et polarisant , tan¬
dis que ce pouvoir se manifeste avec plus ou
moins d’intensité dans les directions qui ne
sont pas comprises dans ces trois plans.
Les cristaux d’Analcime remplissent les
fentes et les boursouflures des roches basal¬
tiques et amygdalaires dans un grand nom¬
bre de lieux, à l’Etna, dans les îles Cyclopes,
au mont Somma, à Montecchio-Maggiore
dans le Yicentin, dans la vallée de Fassa en
Tyrol, à Dumbarton en Ecosse, à Aussig
en Bohême , aux îles Hébrides et aux Fe-
roë. On a cité aussi la même substance
dans les gîtes métallifères de Laurvig et
d’Arendal en Norwége. (Del.)
* ANALCÏPUS ( «va>xc?, impuissant;
pied ).ois.— G. de M. Swainson (Class.
of Birds), répondant à celui d "’Artamia d’I¬
sidore Geoff. S.-Hilaire, et démembré des
Langrayens(Oau/p?mis)deCuvier. V. arta-
M1E. (LAFR.)
* ANALCIS ( avc«)/aç, impotent), rvs. —
G. de l’ordre des Coléoptères tétramères, fa¬
mille des Curculionites , div. des Cryptoryn-
chides , établi par Schoenherr, qui lui donne
les caract. suivants : Ant. courtes , un peu
minces; leur funicule composé de six arti¬
cles : les deux premiers allongés, obconi-
ques ; les autres presque lenticulaires ;
ANA
massue ovale , acumince. Rostre un peu
court , cylindrique , arqué , épais. Corselet
oblong , un peu plus étroit antérieurement ,
présentant une saillie arrondie au milieu
du sommet , légèrement lobé derrière
les yeux; canal inférieur terminé distinc¬
tement avant les parties antérieures. Ély-
tres en ovale allongé, convexes, un peu acu-
minées à leur extrémité. Tibias médiocres ,
presque droits; tarses un peu larges. Ce g.,
adopté par M. Dejean ( Cat ., 5e édit. ), a été
créé aux dépens du g. Bagous de Germar.
Il renferme douze esp., toutes exotiques, et
a pour type VA. œreus du premier de ces
deux auteurs, esp. de l’Amérique septentri¬
onale. (D.)
ANALE (anus, fondement, rectum).
poiss. — On donne ce nom à la nageoire
que les poissons portent ordinairement sous
le tronçon de la queue , immédiatement
après l’ouverture de l’anus. Elle varie beau¬
coup dans sa forme, dans le nombre, dans
la composition des rayons qui la soutien¬
nent ; elle est quelquefois étendue sous tout
le corps du poisson, et aussi longue que le
poisson lui-même , ainsi que cela a lieu dans
les Turbots, les Barbues, les Limandes, les
Soles , et autres Pleuronectes. Quelquefois
elle est réduite à un ou deux rayons, ou même
elle disparaît tout à fait. On compte aussi
quelquefois plusieurs anales sous la queue du
poisson. Il y en a trois dans quelques Gades.
En général , elle est plus courte que la dor¬
sale; mais aussi le contraire a lieu. Sa for¬
me varie trop pour prétendre ici en signa¬
ler les variations. Quant à la nature de ses
rayons, ils sont généralement composés
d’épines et de rayons articulés chez les
Acanthoptérygiens , et seulement de ces
derniers dans les Malacoptérygiens. Il est à
remarquer que presque tous les Acantho¬
ptérygiens, je dirai plus de 1,500 espèces,
n’ont que trois rayons épineux à l’anale; un
petit nombre n’en a qu’un seul ; d’autres en
ont deux, surtout parmi les Sciénoïdes; puis
on en connaît à quatre, à cinq, à six, à
sept, et même à quatorze ou à quinze rayons
épineux, et souvent dans ce cas le nombre
des épines dorsales diminue. L’étude de
cette nageoire est donc importante en ich-
thyologie , sans que cependant elle four¬
nisse des caractères de haute valeur.
(Val.)
ANA
ANA
423
ANALOGUE ou ANALOGUES.
Analogus, i («vâ),oyos , analogue), géol.
— Les géologues ont consacré ce terme
pour désigner les corps organisés fossiles,
qui , n’étant point identiques aux êtres qui
vivent actuellement , ont cependant avec
eux plus ou moins de ressemblance. On re¬
connaît plusieurs sortes d’analogies : des
analogies d’espèce , des analogies de genre,
des analogies d’ordre et des analogies de
classe. Certaines espèces perdues, qui ap¬
partiennent à des genres actuellement exi¬
stants, sont des Analogues d’espèce : tel est
l’éléphant fossile. D’un autre côté, l’Anoplo-
therium, qui vient se placer entre le sanglier,
l’hippopotame , etc. , sans pouvoir entrer
dans aucun de ces genres , est un Analogue
de genre dans l’ordre des Pachydermes. On
n’a jusqu’à présent trouvé qu’un très petit
nombre d’espèces fossiles identiques aux
êtres vivants , et le nombre des Analogues
d’espèce est d’autant moins grand que l’on
étudie des couches plus anciennes. V. les
mots fossiles et terrain. (C. P.)
* ANALOPONOTE. Analoponotus ( à
priv.; veuph.;«)oiroî, couvert d’écailles; vwro?,
dos), rept. — Nous avons désigné ainsi, dans
notre Erpétologie générale, un g. d’Iguaniens
pleurodontes, dont la peau du dessus du corps
est effectivement tout à fait dépourvue d’é-
cailles; particularité encore unique dans
l’ordre entier des Sauriens. Les autres mar¬
ques distinctives de ce g. sont d’avoir le
palais denté , les dents des mâchoires trilo¬
bées au sommet , un double rang de pores
fémoraux , un petit fanon sans dentelure ,
une crête dorsale et une caudale fort bas¬
ses , la queue comprimée et entourée de
verticilles de grandes écailles carénées. La
tête est revêtue de très petites plaques
polygones , aplaties , égales entre elles ; le
dessous du cou offre de petites écailles ova¬
les, enchâssées dans la peau, et entourées de
granules comme chez les Yarans. La face
supérieure des membres est protégée par de
grandes squammes, enchâssées aussi, rhom-
boïdales et carénées , tandis que leur face
inférieure en présente de lisses et un peu
imbriquées. La squammure du ventre se
compose de petites pièces carrées , unies.
Des scutelles hexagones , très élargies , en-
tuilées , défendent le dessus des doigts ; de
grandes squammes tricarénées et dilatées
transversalement en garnissent la face infé¬
rieure. La paume des mains et la plante des
pieds sont comme hérissées d’épines produi¬
tes par les carènes très prononcées des
squammes qui les garnissent. — La seule esp.
qui appartienne encore à ce g. est l’Analo-
ponote de Ricord , grand Saurien originaire
de Saint-Domingue, ayant le port et la taille
d’un Iguane. Il est décrit et représenté
dans notre Erpét. gén. (t. 4, p. 19, pl. 37 ).
(G. B.)
* ANALOTES {âvulwi ;•?, qui consom¬
me). ins. — G. de Coléoptères tétramères ,
famille des Curculionites , div. des Anthribi-
des, établi par M. Schoenherr, qui le carac¬
térise ainsi : Ant. longues , grêles ; les deux
1ers articles courts, épais au sommet > 5-8,
fort allongés, presque filiformes, 9-11, à pei¬
ne plus épais, peu distants, formant une
massue allongée. Rostre peu long, peu large,
courbé , déprimé en dessus , légèrement
échancré au sommet. Prothorax subconique ,
offrant de chaque côté , bien avant la base ,
un sillon élevé, subtransverse, fléchi par
devant. Elytres presque linéaires , aplaties
sur le milieu du dos. Pygidium courbe ,
presque carré , échancré des deux côtés,
tronqué au sommet. — Ce g. , qui se
rapproche du g. Gymnognathus , a pour ty¬
pe et unique espèce VA. discoideus Klug.,
du Brésil. (D.)
ANAMENIA, Vent, (nom arabe d’une
espèce de renoncule.) bot. pii. — Syn. du
g. Knowllonia , Salisb. , famille des Renon-
culacées. (Sp.)
* ANAMIRTA,Colebrooke.BOT.PH. —
G. de la famille des Ménispermacées , au¬
quel MM. YVight et Arnott [Prodr.Flor.Pe-
nins. Ind. I, p. 446) assignent les caract. sui¬
vants : Fleurs dioïques. Cal. 6-sépale , 2 brac-
téolé ; sépales 2-sériés. Cor. nulle. — Pleurs
mâles : Étamines soudées en colonne centra¬
le dilatée au sommet. Anthères nombreuses,
adnées, couvrant tout le sommet globuleux
de l’androphore. — Fleurs femelles , incon¬
nues. Péricarpe de 1 à 5 drupes distincts, 1-
loculaires, 1-spermes. Graine subglobuleuse,
profondément échancrée au hile. Périsperme
charnu, comme 2-loculaire, à cotylédons
très minces, linéaires-oblongs, distants, oc¬
cupant chacun l’une des loges du périsper¬
me. Arbuste voiubile, à écorce subéreuse.
Feuilles plus ou moins profondément cordi-
AN À
formes à la base ; panicules raeémiformes ,
latérales. Les auteurs de ce genre n’y rap¬
portent que le Menispermum cocculus ,
L. (Gærtn. Fruct . , îab. 70, fig. 1 ), esp. à
laquelle ils rapportent comme syn. les Coc¬
culus suberosus, orbiculatus, flavescens et
lacunosus DG. ( Prodr. )*, ainsi que VAna-
mirla paniculala Colebr. ( Tram . of lhe
Linn. Soc., XIII, p. 52 et 66), le Menisper¬
mum heteroclitum et le Menispermum mo-
nadelphum Roxb. ( Flor . Jnd.). C’est de
cette plante que provient le fruit connu sous
le nom de Coque du Levant, et qui, comme
tout le monde le sait, exerce une action si dé¬
létère sur les poissons. D’après les expérien¬
ces de M. Goupil , le principe vénéneux de
ce fruit réside essentiellement dans l’amande
de la graine, tandis que la partie charnue du
drupe est seulement émétique. (Sp.)
* ANAMORPHOSE. Anamorphosis
(à.'JxfJLôp'puïiç, nouvelle forme), bot. cr. —
On entend par ce mot , tout récemment in¬
troduit dans la science, la dégénérescence
morbide ou atypique qui fait qu’un Lichen
ou toute autre Agame devient méconnaissa¬
ble. Les changements qu’il éprouve sont en
effet tels , que la meme esp. a pu être et a été
placée dans trois ou quatre genres différents,
selon que le thalle et les apothécies ont subi
séparément ou simultanément les altérations
singulières qui en ont causé l’état anomal.
Nous en parlerons plus au long au mot li¬
chen. V. ce mot. (G. M.)
* ANAMPSÈS (altération d’àvâxa^tç ,
courbure à rebours ). poiss. — Genre de
Labroïdes, voisin des Girelles, auxquelles
ils ressemblent par leur tête nue et sans
écailles , leur ligne latérale non interrom¬
pue , mais qui s’en distinguent , ainsi que
de tous les autres poissons , par la sin¬
gularité de leurs dents. Elles sont au nom¬
bre de quatre, deux à chaque mâchoire;
ces dents sont [comprimées , tranchantes ,
couchées en avant, et recourbées comme
les cils qui bordent nos paupières, de fa¬
çon que quand la bouche est fermée el¬
les se touchent par le dos de leur convexi¬
té. Il est difficile de concevoir l’usage que
des poissons peuvent faire de pareils or¬
ganes ; d’ailleurs , ils ont des dents pharyn¬
giennes de Labroïdes ordinaires , avec les¬
quelles ils peuvent très bien broyer la cara-
cace dure des Crustacés qu’ils avaleraient,
ANA
et même briser le test des Mollusques s’ils les
attaquaient. Les Anampsès sont de fort jolis
poissons de la mer des Indes ; on n’en con¬
naît encore qu’un petit nombre d’espèces. La
découverte en est due àPéron; mais, depuis
lui, presque tous les navigateurs ou collec¬
teurs dans la mer Rouge et l’Océan Indien
en ont rapporté. (Val.)
ANANAS. Ananassa Lindl. , Ananas
Tourn. (nom vernaculaire), bot. ph. — G.
de la famille des Broméliacées, type de la tr.
des Ananassées ( Nob. in msc. ) , formé par
Lindley ( Bot. Reg., 1068 t. 1081 ), et dont
les caract. sont ainsi exposés (in Endl. G en.
Pl.) : Périgone supère, sexpartite. Segments
extérieurs calicinaux, dressés ; les intérieurs
pétaloïdes, dressés, ligulés, munis intérieu¬
rement à la base de deux squammes tubu-
lées. Étain. 6, épigynes, opposées aux divis.
internes du périgone. Filaments enserrés
parmi les squammes. Anth. linéaires , dres¬
sées. Ovaire infère, triloculaire; ovules ren¬
fermés dans un placenta palmatifide, et pen¬
dants du sommet en saillie de 1 angle cen¬
tral de chaque loge. Style filiforme. Stigma¬
tes 5 , un peu charnus , dressés , frangés.
Baies soudées entre elles et avec les brac¬
tées en une sorte de syncarpe , dont les lo¬
ges , très rarement bi-tri-loculaires, sont le
plus souvent aspermes par avortement.
Graines solitaires dans les loges, au sommet
desquelles elles sont appendues, ovoïdes,
un peu comprimées , à test membranacé ,
roux, strié. Raphé rubaniforme, blanc, réu¬
nissant l’ombilic basilaire au sommet d’une
chalaze tuberculiforme. Embryon très petit,
dressé à la base d’un albumen farinacé , à ex¬
trémité radiculaire supère , atteignant l’om¬
bilic. — Ce g., séparé avec raison par le savant
auteur anglais ( loc . cit .) du g. Bromelia , dont
il diffère notamment par la présence de
glandes nectarifères (squammes) à la base
des divisions du périgone, renferme environ
5à6 esp., dont la patrie originaire n’est pas
connue , et qu’on présume généralement
être l’Amérique. Quoi qu’il en soit, l’espèce
type est , de nos jours , répandue dans les
parties intertropicales des deux continents
( Asie et Amér. ), où on la trouve soit cul¬
tivée , soit même à l’état sauvage. Ce sont
toutes des herbes à feuilles longues, rigides,
linéaires, dentées -épineuses en hameçon
sur les bords, ou très entières, toutes radi-
AN A
425
cales , poudrées , glauques , et disposées en
rosette. L’inflorescence consiste en un épi
dense , puis charnu , conné , et souvent ter¬
miné par une couronne de feuilles. En Eu¬
rope, VAnanassa sativa, quoique d’une cul¬
ture diflicile et dispendieuse, est l’objet
d’un commerce très étendu et très produc¬
tif, en raison de l’excellence de son fruit, à
tort ou à raison réputé le meilleur des
fruits connus. Cette plante , grâce aux soins
des horticulteurs , et sous les diverses in¬
fluences climatériques , a produit un grand
nombre de variétés, toutes cultivées avec
soin , et dont les meilleures sont V Ananas
commun , le Violet de la Jamaïque , le
Cayenne sans épines , le Cayenne épineux ,
le d’Envile, la Providence , etc. Les fruits
de quelques unes de ces variétés diffèrent ,
pour le poids, de \ et demi à 2, et même à 5
kilog. , et valent, selon la qualité et le poids,
de 6 fr. à 50 et au delà. Faute de graines,
qu’il ne produit que très rarement, l’Ananas
se multiplie soit par les œilletons qu’il pro¬
duit à sa base, soit par la couronne de
feuilles qui surmonte son fruit. Il demande
de grands soins, une vive lumière, une cha¬
leur très intense (25 à 40° R. ) , surtout au
moment de la production du fruit, pour en
assurer la parfaite maturation. On le tient ,
à cet effet, dans des serres basses, où ses
longues feuilles doivent être à quelques cen¬
timètres seulement du verre. Là , élevé en
pleine terre et chauffé à l’eau bouillante, ou
mieux en pot plongé dans une tannée tenue
constamment très chaude , un œilleton soi¬
gné convenablement parcourra toute sa
période de végétation , et jusqu’à la maturi¬
té du fruit , en 2 ou 3 ans au plus. On dis¬
tingue, outre VA. sativa, type de tant de
variétés, les A. lucida, debilis , bracleata ,
semiserrala, Lindl., etc. V. bromelia.
(C. L.)
ANANAS DE MER. — Nom vulgai-
d’une sorte d’Astrée , Astrea ananas.
(Duj.)
ANANAS DES BOÏS. bot. pm. —
Synon. vulgaire, dans les Antilles françaises,
de diverses esp. de Tillandsia , de Brome¬
lia, etc. (C. L.)
ANANAS FOSSILE. — Nom donné
par Davila à un fossile très remarquable que
Desmarest a supposé devoir être une tête
d’Encrine. (Duj.)
AN A
* ANANClllTES.Ananchit.es ( «priv.;
•j euph. ; écyxoj, j’étrangle, je serre ).
echinod. — G. d’Echinodermes fossiles
voisin des Spatangues , établi par Lamarck',
qui lui assigna les caract. suivants : Corps
irrégulier, ovale ou conoïde, garni de tuber¬
cules spinifères. Ambulacres partant d’un
sommet simple ou double, et s’étendant
sans interruption, soit jusqu’au bord, soit jus¬
qu’à la bouche, qui est labiée, subtransverse,
située près du bord , à l’opposite de l’anus.
C’est surtout cette continuité des ambulacres
qui distingue les Ananchites des Spatangues.
Mais ce g. a été encore réduit par MM. de
Blainville, Desmoulins et Agassiz, qui en ont
séparé les Collyrites ou Disaster, et l’ont
caractérisé plus rigoureusement , en tenant
compte de l’absence du sillon dorsal qu’on
observe chez les Spatangues, et de l’égalité
des aires. Les Ananchites se trouvent pres¬
que exclusivement fossiles dans les terrains
crétacés, et l’une d’elles, Ananchites ovata,
est regardée avec raison comme tout à fait
caractéristique de ces terrains. (Duj.)
* ANANCYLUS ( «priv. ; âyxvïoç, cro¬
chet ). ms. — G. de Coléoptères tétramères,
famille des Longicornes, établi par M. De-
jean, qui n’en a pas publié les caract. D’après
la place qu’il occupe dans son Catalogue ( 5e
édit.) , il appartiendrait à la tribu des La-
miaires de M. Serville. L’auteur y rapporte
seulement deux esp. de Java, nommées, l’u¬
ne A. umbrifer par M. Bruguière , et l’autre
A. calceatus par M. de ïlaan. (D.)
* ANANBRAïRE. Anandrarius ( à
priv. ; v euph. ; àTf\p, 0)305, homme ; étam. en
bot. ). bot. ph. — Dénomination appliquée
aux fleurs dont les étamines manquent com¬
plètement ou se sont transformées en péta
les. Tel est le cas des fleurs dites vulgaire*
ment fleurs doubles ou fleurs pleines.
(C. L.)
* AN ANDRE. Anandrius. bot. pu. —
V. ANANBRAïRE, (C. L.)
ANANDRIA (« priv.; v euph .; U'J'np, «y-
mâle; fleur dépourvue d’organe mâle).
bot. ph. — G. de la famille des Composées,
tr. des Mutisiacées. Ses caract. sont : Capi¬
tules multiflores, hétérogames, presque con¬
stamment dépourvus de rayons. Involucre
composé d’écailles plurisériées, allongées, lan¬
céolées, appliquées les unes contre les au¬
tres, couvertes d’un duvet blanc plus ou
TC
T. ï.
ANA
426 ANA
moins fugace , colorées au sommet , et dé¬
passant souvent les fleurs. Réceptacle nu , lé¬
gèrement concave , fovéolé. Fleurs du disque
hermaphrodites; ; celles du rayon femelles ,
sans indices d’étamines. Corolles glabres ,
bilabiées, cylindracées, courtes, à lèvre ex¬
térieure 3- et l’intérieure 2-dentée; celles
du rayon à tube long, à lèvre extér. en forme
de languette, l’intér. bipartite et très petite.
Anth. des fleurs du disque terminées infé¬
rieurement par des appendices glabres , ai¬
gus. Style bilobé au sommet , à rameaux ob¬
tus et rapprochés. Le fruit, oblong , atténué
aux deux extrémités , se termine au sommet
en une sorte de petit cône hispide, qui sup¬
porte une aigrette multisériée , à soies très
ténues, filiformes, presque lisses. — VAnan-
dria ( Tussilago Anandria L. ) est une her¬
be vivace , originaire de la Sibérie. Cette
plante, cultivée depuis long-temps au Mu¬
séum , ne m’a jamais offert de rayons com¬
me elle semble en avoir quelquefois à l’état
sauvage. (J. D.)
* AWÂNDMNE. Anandrinus. bot.
ï»h. — Synon. d "’Anandraire. V. ce mot.
(C. L.)
* ANANDRIQUE. Anandricus. bot.
PH. — V. ANANDRAIRE. (C. L.)
ANANTHERIX ( c* priv. ; v euph. ;
âvdêpil-, épi ). bot. ph. — G. de la famille
des Asclépiadacées, tribu des Euasciépia-
dées, formé par Nuttal, et si incomplète¬
ment déterminé, que, parmi les auteurs sys¬
tématiques, les uns le réunissent au Gom-
phocarpus de R. Brown, les autres au Po-
âostigma , Eîliot, etc. Le type de ce g.
était VAsclepias viridis Yult. , qui fait par¬
tie du premier des g. cités. (C. L.)
*AXANTHOCYCLUS( « priv.; «vSo? ,
fleur ; xüx).os , rayon , cercle ; fleur dépour¬
vue de rayon ). bot. ph. — Ce g., établi
par Vaillant [Acl. Acad. Par. 1719) , est ré¬
uni aujourd’hui au g. Cotulu. (J. D.)
* A&ANTHOPUS (à priV. ; v euph. ;
avQog, fleur; tcoj$, pied ). bot. ph. — G. de
la famille des Commélinacées, formé par
Rafinesque [Fl. ludo. 21 ), et synon. du g.
Commelina Dillen. (C. L.)
* AXAPAUSIA [àvx-nxvdi, je repose, je
délasse), bot. cr. — Nom d’une sect. du g.
Gymnopleris , de la famille des Fougères, é-
tabli par Presl, et dans laquelle il range
VAcroslichum nie oliani folium et quelques
autres espèces. V. gymnopteris. (Ad. B.)
* A A APE RE. Anapera ( âvàx'/ipcç, mu¬
tilé). ins. — G. de l’ordre des Diptères,
dîv. des Brachocères , subdiv. des Dichætes,
famille des Pupipares , tr. des Coriacés ,
dont le nom , substitué par Meigen à celui
d 'oxïjpterum employé par Leach, a été ad¬
opté par M. Macquart, qui assigne à ce g. les
caract. suivants : Tête insérée dans une
échancrure du thorax, munie, de chaque côté,
d’une touffe de poils. Palpes velus , presque
cylindriques. Ant. valviformes, ciliées ; point
d’oreilles. Pieds velus; cuisses antérieures et
intermédiaires fort épaisses; ongles des tar¬
ses tridentés. Ailes assez étroites , courtes ,
en pointe obtuse. Côte ciliée. Nervure mé-
diastine simple, marginale et sous-margina¬
le soudées ensemble ; basilaires de longueur
inégale ; anale distincte. — Ce g. se compose
de deux esp. , VA. pallida et VA. kirbyana.
Ces Insectes vivent sur les hirondelles, aux¬
quelles ils se cramponnent au moyen de
leurs ongles tridentés. Le nom générique
fait allusion à leurs ailes , qui sont pour ainsi
dire mutilées. (D.)
AXAPHALÏS (nom métonymique par
lequel on désigne une herbe voisine des Gna-
phalium ou Immortelles), bot. ph. — Les
Anaphalis sont des herbes vivaces, originai¬
res des montagnes les plus élevées de l’Inde ;
elles ont le port des Antennaria ou Lconlc-
podium des Alpes d’Europe. Les tiges sim¬
ples ne portent souvent qu’un seul capitule
contenant un nombre considérable de fleurs
tubuleuses, hétérogames. Celles du rayon,
pluri- ou pauci-sériées , femelles et très té¬
nues , sont pourvues d’un long style bifide ;
celles du disque , hermaphrodites et stériles ,
portent des anthères qui dépassent un peu la
gorge de la corolle. Le style est indivis et
obtus. L’involucre est formé par des écail¬
les lancéolées, rayonnantes, blanches, sca-
rieuses ; les extérieures sessiles ; les moyen¬
nes plus longues, presque stipitées , et mar¬
quées d’un onglet brun à la base. Les inté¬
rieures , étroites, très courtes, paléacées, re¬
posent sur un réceptacle légèrement convexe,
alvéolé. Les fruits, glabres, comprimés, ses-
siies , tronqués au sommet , sont couronnés
par une aigrette 1-sériée , à soies filiformes ,
scabres de la base au sommet. (J. D.)
* AXAP11ES [kvxÿUi impalpable, d’une
petitesse extrême), ins. — G. de la famille
ANA
AN A
427
desOxyuriens (Oxyuri Lat.), de l’ordre des
Hyménoptères, établi par M. Haliday ( Ent.
Mag. )., qui le place dans la sous-famille
des Abymarides , et près de son g. Aby-
mar , dont il diffère surtout par l’abdomen
ovoïde et presque sessile ; il se distingue
aussi du g. Anagrus par les antennes ,
n’ayant que 12 articles dans les mâles. On
ne connaît que quelques esp. indigènes de
ce g., toutes d’une extrême ténuité : l’une
d’elles est VA. fuscipennis Halid. (Bl.)
ANAPHÏA («priv. ; «ç>v], tact, à cause
de l’absence de palpes; il eût fallu écrire
anliaphia ). arach. — G. de la famille
des Pycnogonides , Latr. , de l’ordre des
Arachnides trachéennes , établi par Say
( Journ . of Scienc. of Acad, of Phil., t. 2, p.
59), qui en énonce ainsj les caract. : Corps
très grêle, composé de quatre segments ( les
quatre segments thoraciques ) supportant
les pattes, et un petit prolongement caudal,
subovalaire ( L’abdomen ). Tête proéminen¬
te, presque imperceptible, formée par un
petit prolongement du premier segment
thoracique. Yeux au nombre de quatre, in¬
sérés sur un tubercule commun à la partie
antérieure de la tête. Mandibules robustes,
didactyles, insérées à l’extrémité de la tête ,
avancées , parallèles , et composées de deux
articles. Rostre avancé, cylindrique, tronqué
à l’extrémité, et plus court que le corps.
Palpes nuis. Pattes au nombre de huit, fili¬
formes, longues et grêles. Les hanches de
trois articles; les jambes de deux; les tarses
également de deux articles , dont le premier
très court ; les crochets simples et arqués.
Ce g. ressemble aux Phoxichilus , dont il pa¬
raît voisin par l’absence des palpes ; mais il
s’en distingue par les mandibules didactyles
et les crochets des tarses simples. 11 se rap¬
proche aussi des Nymphon et des Ammo-
thea , dont il diffère essentiellement par
l’absence des palpes. Le type de ce g. est
YAnapliiapallida Say (Journ. of Scienc. of
the Acad, of Ph., t. 2 , pi. 3, fig. 7) , dont
l’auteur dit avoir trouvé deux individus sur
les branches d’une Gorgonia virgulata ,
dans la baie de Charlestown (Caroline du
Sud). (Bl.)
* ANÂPLECTA («vsc, en arrière;
nhxToç, plié ; à cause d’un repli des ailes ).
iins. — Genre de là famille des Blattiens,
de l’ordre des Orthoptères, établi par le
docteur Burmeister ( Handb . der Entom.)
sur quelques petites esp. américaines, dont
le caractère générique le plus important est
la grande longueur des secondes ailes, qui
dépassent d’environ un tiers la longueur des
premières, ou élytres,et se replient sous
celles-ci, dans le sens transversal, de manière
à être entièrement abritées. Les Anaplecta
ont des élytres semblables à celles des Blat¬
tes proprement dites , des antennes un peu
plus courtes que le corps, et une pelote
entre les crochets des tarses. M. Burmeister
décrit quatre espèces de ce g. : ce sont les A.
minulissima (Blattaminutissima de Geer.) ,
de Surinam; laieralis , unicolor , de Colom¬
bie, et dor salis de Porto-Rico. ( Bl. )
ANAPODOPHYLLUM ( »v« , sur;
«oïs, ïroJo’s, pied; tpvïlo'j , feuille. Dans ce g.,
la feuille unique, d’une forme peltée, est
portée par un long pétiole), bot. pïi. — Dé¬
nomination d’un g. établi par Tournefort ,
que Linné a contractée en celle dePodophyl-
lum, généralement adoptée. F. ce mot.
(C. L.)
*ANAPORÉES.Anapomp(àvâ, à tra¬
vers ; «dp os , pore ; allusion au mode de dé¬
hiscence des anthères), bot. ph. — Tribu
formée par Schott (. Meleth .) dans sa famille
des Aracées (Aroïdées , Juss.), et qu’il sub¬
divise en deux s.-tr. : les Spathicarpées : g.
Spathicarpa Hook , Dieffcnbachia Sch. ,
Atherurus BL ; les Richardiées :g. Aglao-
nema Sch., Homalonema Sch., Richar-
dia Kunth. ( F. ces mots.) Yoici les caract.
que l’auteur assigne à cette tr.: Spadice libre
ou adné à la spathe , androgyne , ou organes
génitaux rudimentaires le plus souvent mê¬
lés aux fleurs femelles, rarement terminés
par un appendice stérile. Anth. libres, ou le
plus souvent connées, cachées par un con¬
nectif épais, déhiscentes par des pores.
Ovaires nombreux , libres , uni- ou pauci-
loculaires. Ovules nombreux ou solitaires,
orthotropes. Graines albumineuses. Em¬
bryon antitrope. — Cette section renferme
des plantes à rhizomes articulés, acaules
ou caulescentes ; à gaînes pétiolaires al¬
longées, à gaînes stipulâmes milles.
(C. L.)
* AN ARÊTE ( à priv.; v euph.; âpsvk ,
force , vertu? ). ms. — G. de l’ordre des
Diptères , div. des Némocères , famille des
Tipulaires, tr. des Tipulaires-Gallicoles, éta-
428
ANA
bli par Haîiday, et adopté par M. Macquart ,
qui lui assigne les caract. suivants : Ant.
courtes, de 9 articles; les deux 1ers plus
grands que les autres. Yeux échancrés.
Trois ocelles. Pieds fort allongés chez le
mâle; jambes sans pointes. Ailes couchées ;
une cellule marginale divisée par une ner¬
vure transversale, quatre postérieures,
deuxième non pétiolée, élargie à sa base. — Ce
g. est voisin des Lectrémies, dont il ne diffè¬
re que par les antennes, et ne renferme jus¬
qu’à présent qu’une seule esp. qui vit sur les
pins, et n’est peut-être, d’après M. Macquart,
que la Cecidontyia Fini de Meigen ( Tipula
Pini de De Geer. (D.)
* AN ARGYRUM, DC. ( « priv.; v euph.;
upyvpoç, argent), bot. pu. — S. -g. ainsi
nommé par opposition à Panargyrum , dont
il est regardé comme une section. V. ce mot.
(J. D.)
*ANARHYNQUE. Anarhynchus ( âvsc,
en dessus ; pùyxoç, bec), ois. — G. formé par
MM. Quoy et Gaimard, dans la Zoologie de
l'Astrolabe , vol. 1er, p. 252, sur une espèce
de petit Échassier, voisin, selon ces auteurs ,
des Sanderlings , par le port , la longueur
des pieds et la couleur, mais en différant
par la forme retroussée du bec et la demi-
palmure de la base des doigts. Ils lui assi¬
gnent pour caract. : Bec assez long , recou¬
vert de plumes à sa base jusque près des
narines , qui sont petites , linéaires , et ou¬
vertes dans une gouttière prolongée de cha¬
que côté jusqu’au delà de la première moi¬
tié du bec. Mandibules très aiguës , dirigées
en haut , déviées d’un côté à leur pointe.
Jambes et tarses médiocres ; pouce nul ;
doigts assez longs; les premières phalanges
unies par une membrane se prolongeant en
forme de rebord jusqu’à leur extrémité.
Ailes dépassant la queue et très aiguës ; la
première rémige la plus longue de toutes.
Une seule esp. compose ce g. Elle fut re¬
cueillie à la Nouvelle-Zélande lors de l’ex¬
pédition de V Astrolabe ; elle y habite les
bords vaseux de la mer , et vit en troupes
dans les canaux d’eau salée qui entourent la
baie Chouraki. C’est VAnarhynque à front
blanc (Anarhynchus fronlalis ), Quoy et
Gaim. , Astrol. , pl. 51 , fig. 2. Plusieurs in¬
dividus furent tués ; tous avaient le bec re¬
courbé en haut et dévié à droite , les pieds
noirs, tout Je dessus d’un cendré clair, avec
ANA
une bande blanche sur le front ; les rémiges
primaires brunes , et le dessous d’un blanc
assez pur; Se cendré des épaules s’avançant
un peu vers la poitrine ; ce qui semblait indi¬
quer que cette partie peut prendre une tein¬
te différente , selon l’âge et les saisons. Leur
longueur totale était de 6 pouces 2 lignes.
D’après la fig. de la planche citée, le bec de
cet oiseau , vu de profil , ne forme 'pas , en
se recourbant, un arc comme chez l’Avocet-
te , mais un angle ouvert à peu près comme
chez VÆdicnemm recurvirostris ( Cuv. ) ,
et ses pieds , plus robustes et moins grêles
que ceux des Sanderlings et des Bécasseaux,
demi- palmés comme ceux des Avocettes ,
nous semblent le rapprocher davantage de
ces derniers , et surtout des Pluviers.
(Lafr.)
ANARNAK. Anarnacus. mai. — V.
Dauphin. (Is. G. St-H.)
ANARRHÏNUM (âvàppivo'j, nom, chez
les Grecs, d’une plante aujourd’hui indéter¬
minée. Ce mot fait opposition à celui d’An-
tirrhinum). bot. pii. — G. de la famille des
Scrophuîarinées,tr. des Antirrbinées,Chav.,
formé .par Desfontaines (Fl. Atl. , 11, 51, t.
141, 142), et dont les caract. sont ainsi dé¬
terminés : Cal. profondément 5-fide. Cor.
hypogyne ; tube un peu recourbé , uni à la
base ou courtement éperonné; gorge ou¬
verte ( principal caract. qui distingue ce g.
de VAntirrhinum), libre; limbe bilabié; lo¬
bes de la lèvre supérieure dressés , puis ré¬
fléchis ; ceux de l’inférieure étalés; tous
presque égaux, plus ou moins échancrés.
f
Etamines insérées sur le tube de la corolle ,
incluses, dont 4 fertiles, presque égales;
une 5e stérile, très courte panth. rénifor-
mes, uniloculaires. Ovaire biloculaire; pla¬
centas adnés à la cloison, multi-ovulés.
Style simple, renflé au sommet; stigm. ob¬
tus. Capsule chartacée, sphérique-compri-
mée, biloculaire ; iogettes égales, déhiscen¬
tes près du sommet par un pore oblong,
uni valvulé. Graines nombreuses , ovales,
très petites , à test tuberculé ou submuriqué.
— Ce g. renferme 5 ou 6 esp. environ, appar¬
tenant au bassin méditerranéen, et qui sont
des herbes bisannuelles ou vivaces, à feuil¬
les radicales souvent disposées en rosace;
les caulinaires opposées, palmatiparties ou
dentées au sommet; les supérieures très en¬
tières; à fleurs petites, notantes, disposées
ANA
429
en grappe spiciforme , allongée et penchée.
L’espèce la plus commune du g. est l’A.
bellidifolium , qui croît dans le midi de la
France. Il a pour synonymes le Cardiolhe-
ca , Ehrenb. , Msc. , et le Simbuleta de Fors-
kal, qu’on lui rapporte avec doute. (C. L.)
AAARRIIIQUE. Anarrhicas ( àvxjbpi-
yu/Axi, grimper), poiss. — Ce nom fut imagi¬
né par Gessner pour désigner un poisson, dont
il recevait la description de l’un de ses cor¬
respondants , riverain de l’Océan germani¬
que, sous la dénomination de Klippfisch ,
ainsi nommé , disait-il , soit parce que ce
poisson monte sur les rochers, soit parce
qu’il se cache parmi les rochers sous-marins.
Quoique cette habitude soit plus vraisembla¬
ble que la première, dont aucun auteur mo¬
derne ne parle, Gessner a préféré la première
version, et a composé dans cet esprit le
nom d’Anarrhicas , resté depuis à notre
poisson. — Il est jusqu’à présent unique
dans son genre, caractérisé par un corps
long et comprimé, une tête grosse, à joues
saillantes, à cause de l’énormité des muscles
masseters. La gueule est armée de fortes
dents coniques et pointues sur le devant des
mâchoires; celles des côtés, ainsi que celles
du palais , sont de gros tubercules hémisphé¬
riques portés sur des espèces d’épiphyses os¬
seuses, coniques, qui tiennent aux os par une
sorte de suture. La mâchoire supérieure a
une rangée de quatre grosses dents coniques
avec de plus petites au milieu, et une ran¬
gée intérieure de douze petites. A la mâchoi¬
re inférieure, il y en a une rangée extérieu¬
re de six grosses, puis une rangée intérieu¬
re de quatre plus petites. Ensuite viennent
de chaque côté deux rangs de gros tubercules
ronds portant des petites dents plates, au
nombre de cinq à six sur chaque rang; et
plus en arrière , trois ou quatre de ces tu¬
bercules, mais sur un seul rang. A ces der¬
nières rangées de la mâchoire inférieure ré¬
pondent les deux rangées adhérentes aux pa¬
latins. Le vomer est aussi garni de gros tu¬
bercules, et les pharyngiens portent aussi
des dents coniques, mais beaucoup plus pe¬
tites. A ce caractère de la dentition si forte
et si remarquable de l’Anarrhique il faut a-
jouter encore qu’il n’y a pas de ventrales ;
que la dorsale et l’anale sont très étendues,
et vont toucher, sans se confondre avec elle,
à une petitenageoirecaudale. Tous les rayons
ANA-
sont moux et flexibles. Ce poisson manque
de vessie natatoire. Sa couleur est d’un brun
foncé tirant plus ou moins à l'olivâtre, quel¬
quefois moucheté de noir ou rayé en travers
de larges bandes noires plus ou moins nua¬
geuses. L’Anarrhique habite l’Océan du
Nord , et se porte très haut vers le pôle, car
on le trouve jusque sur les côtes du Groen¬
land. Il est très abondant sur les côtes d’An¬
gleterre, mais il devient rare sur nos côtes
de la Manche, et nous ne croyons pas qu’il
dépasse cette mer vers le sud , car nous
n’en avons jamais vu venir du golfe de Gas¬
cogne. Il se trouve aussi sur les côtes d’A¬
mérique ; nous en avons reçu qui avaient
été pêchés sur le banc de Terre-Neuve. Il
nage avec lenteur par des mouvements d’on¬
dulation, et comme en se traînant sur le
sable. Il vit long-temps hors de l’eau, mord
avec force les corps qu’on lui présente quand
il est sur le pont d’un navire. Steller rappor¬
te qu’il a vu un de ces Anarrhiques briser
entre ses dents la lame d’un fort couteau. Il
ne dépasse guère Im à lm,35. On en fait
dans le Nord des pêches assez abondantes
pour donner lieu à des salaisons de ce pois¬
son, estimé par les uns et tout à fait méprisé
par les autres. Les auteurs s’accordent tous à
dire que sa chair est bonne quand elle a
été bouillie. Dans le Nord on emploie sa
peau à divers usages , soit pour en faire de
la colle-forte , soit pour en faire des lanières
assez solides , soit enfin comme d’une sorte
de chagrin. (Val.)
* AJXARRHIZÉES. Anarrhizeœ(upr.;
y euph. ; xp , redoubl.; yoîÇ«, racine ). bot.
ph. — Dénomination appliquée par L. C. Ri»
chard aux plantes acotylédones qui, suivant
cet auteur, étant privées de graines , man¬
quent de radicules, et, conséquemment, de
racines. (G. L.)
* AA ART A (nom d’une coquille de mer
suivant Pline), ins. — G. de l’ordre des Lépi¬
doptères, famille des Nocturnes, établi par
Ochsenheimer aux dépens du g. Noctua de
Fabricius , et adopté par M. Boisduval , qui
le place dans sa tribu des Héliothides ( Index
metliod., p. 94). Treischke, continuateur de
l’ouvrage d’Ochsenheimer , lui donne les
caract. suivants , qui sont extrêmement va¬
gues : Papillons très petits, dont le corps est
gros et laineux ; avec les antennes crénelées,
les ailes supérieures marbrées, et les infé-
430
AN A
rieures terminées par une large bordure noi¬
re. Il les divise en trois petites familles :
Famille A, Pap. ayant les ailes supérieures
étroites et arrondies ; famille B, Pap. ayant les
ailes mêlées de blanc et de noir, et les supé¬
rieures larges et arrondies; famille C, Pap.
ayant les ailes supérieures colorées en ban¬
des, avec l’angle apical aigu. Les chenilles
de ces Lépidoptères ont été très peu obser¬
vées; on ne connaît encore que celles de deux
espèces. Elles sont chargées de petits points
verruqueux sur un fond barriolé; elles ont
16 pattes , et vivent sur les plantes basses.
Leur métamorphose a lieu dans un tissu lé¬
ger, revêtu des débris de leur nourriture. —
Le g. Anarla renferme 9 esp. , toutes d’Eu¬
rope. Ce sont des Noctuélites de moyenne
taille , d’un vol très rapide , et qui a lieu en
plein jour, par un soleil ardent, bien qu’elles
appartiennent à la famille des Nocturnes.
Quelques unes sont ornées de couleurs vives
et variées. Nous citerons comme la plus re¬
marquable sous ce rapport P A. Myrtilli
Linn., qui paraît deux fois, en juin et en
août; elle est très commune dans les clairiè¬
res des bois où abonde la bruyère commune
( Erica vulgaris), sur laquelle vit sa chenille.
Toutes les Ânarta connues sont figurées
dans Hubner et dans notre Hist. nat. des
Lépid. de France. (D.)
ANARTIIRM (àpriv. ; veuph.; üp-
3-/0OV , articulation ). bot. pii. — G. de la
famille des Restiacées, formé par R. Brown
( Prodr. ) , qui lui assigne les caract. sui¬
vants : Fleurs dioïques, à périgone 6-gîu-
mé , presque égal. Dans les mâles : 5 étam.
à filaments libres, à anthères biîoculaires,
bifides aux deux extrémités. Dans les fe¬
melles : Ovaire triloculaire; 3 styles, à stigm.
simples; capsule 5-loculaire, trilobée, tri-
sperme. — Les Anarthria sont des herbes vi¬
vaces, indigènes sur les côtes méridionales
de la Nouv.-Hollande. Leur chaume est
comprimé , simple ou rarement ramifié-pro-
lifère, inarticulé, évaginé, garni de feuil¬
les distiques, verticales, équitantes, et ter¬
miné par des épis composés, bractéés (brac¬
tée spathacée, caduque ) ou simples, à
fleurs solitaires. On en connaît 5 ou 6 es¬
pèces, dont la capsule, chez quelques unes,
est nucamentacée et à peine déhiscente.
(C. L.)
* AMARTHROSYME , E. Meyer (di-
ANA
minutif d’ava/sôysoç, inarticulé), bot. ph. —
G. de la famille des Légumineuses, voisin
des Desmodium , dont il ne diffère que par
un fruit moniiiforme, mais non septulé ni
ruptile. Meyer ( Comm . , p. 124) n’en signale
qu’une esp., laquelle croît au cap de Bonne-
Espérance. (Sp.)
AN AS. ois. — Syn. latin de Canard.
( C. D’O. )
AN1ASPE. Anaspis («priv. ;v euph. ;
àorirt's, bouclier; ici écusson), ins.— G. de Co¬
léoptères hétéromères, créé par Geoffroy, et
adopté par MM. Duméril et Latreille, qui le
placent , le premier dans la famille des An-
gustipennes ouSténoptères, et le second dans
celle desTrachélides, tribu des Mordellones.
Les caract. de ce g., suivant Geoffroy, sont :
Ant. filiformes, qui vont en grossissant vers
le bout. Ecusson imperceptible. Corselet
plat, uni et sans rebords.— Fabricius et Oli¬
vier ont réuni les Anaspes aux Mordelles ,
parce qu’ils n’en diffèrent, selon eux, que
par l’organisation de la bouche; mais ils
s’en distinguent encore par le pénultième
article de leurs quatre tarses antérieurs, qui
est bilobé ; leurs ant. simples, et non en scie ;
et enfin par la presque nullité de leur écus¬
son, qui est à peine visible. Ce sont des Insec¬
tes très petits et très agiles, qu’on rencontre
ordinairement sur les fleurs , et quelquefois
sur les arbres. Ils glissent facilement entre
les doigts de celui qui veut les prendre. M.
Dejean , dans son Catal. (3e édit.) , en men¬
tionne 24 esp., dont 5 d’Amérique, 1 du cap
de Bonne-Espérance, et les autres d’Europe.
Nous citerons parmi ces dernières les A.
frontalis , flava , lateralis , thoracica et ru-
ficollis , qui se trouvent toutes aux environs
de Paris. Ce sont des Mordelles pour Fabri¬
cius et Olivier, qui les ont décrites les pre¬
miers. (D.)
AMASSER ou AMASSERA ( nom
vulgaire à Timor ). bot. ph. — Rumphius
( Herb. Amboin. , vol. 7 , t. 7 ) a décrit et
figuré sous le nom (T Anasser une plante
queM. R. Brown a reconnue comme congé¬
nère du Pitiosporum. Ce dernier auteur a ,
en outre , signalé l’identité du g. Anasser ,
fondé par A. L. de Jussieu , avec le Genio-
stoma de Forster. Le nom d 1 Anasser ou
(FAnassera , que Lamarck a ainsi modifié ,
doit donc être rayé de la botanique. F. ge-
NIOSTOMA et PITTOSPORUM. (G... N.)
ANA
ANA
431
ANASTATIC A, Linn. (âvoiaTocTixcSç, qui
excite), bot. pii. — G. de la famille des
Crucifères (Siliculeuses), offrant pour ca-
ract. : Cal. de 4 sépales égaux , ascendants ,
divergents. Cor. de 4 pétales courtement
onguiculés. Glandules 4 (opposées 2 à 2 aux
2 sépales latéraux), dentiformes , trigones,
alternes avec les 2 étamines impaires. Étain.
6, subisomètres. Filets filiformes, trigones,
ascendants, arqués. Anthères sagittiformes-
elliptiques, rétuses. OŸaire 2-loculaire ; loges
2-ovulées. Style filiforme, accrescent. Stig¬
mate pelté, disciforme. Silicule rostrée(par
le style), subglobuleuse, comprimée en sens
contraire du diaphragme, diptère au som¬
met, 2-loculaire, 2-valve, 2-4-sperme; val¬
ves cymbiformes , innervées, marginées, ap-
pendiculées postérieurement au dessous du
sommet; diaphragme suborbiculaire, épais ,
subcoriace; nervures placentairiennes pla¬
nes, très larges, superficielles; bec conique-
subulé, persistant. Graines tantôt solitaires
et suspendues, tantôt géminées et subhori¬
zontales , suborbiculaires , comprimées , im-
marginées. Cotylédons rectilignes, plans,
tantôt accombants , tantôt obliquement in¬
combants. (Spach, Hist. des Plantes Plian.
VI , p. 527.) — Ce g. , très caractérisé, mais
d’ailleurs assez voisin des V alla , ne renfer¬
me qu’une seule esp. ( A. hierochunlica
L. ), plante connue sous le nom vulgaire de
Rose de Jéricho , et qui habite les déserts de
l’Egypte, ainsi que ceux de l’Arabie et de la
Syrie. C’est une herbe annuelle très rameu¬
se, couverte d’une pubescence étoilée. Les
rameaux sont dichotomes; les feuilles spa-
tulées, pétiolées, peu ou point dentées. Les
fleurs, subsessiles, très petites et de couleur
blanche, forment des grappes dichotoméaires
et terminales, sessiles, ébractéolées, pau-
ciflores. Lorsque la plante est morte sur pied
et desséchée, ses branches et ses rameaux
se contractent , et forment une sorte de pe¬
lote presque globuleuse , tandis qu’elles
s’écartent dès que ce squelette végétal est
humecté. C’est probablement à cette pro¬
priété hygrométrique , qui paraissait jadis
une merveille, qu’est dû le nom vulgaire de
YAnastatica. (Sp.)
* ANASTATICÉES. Anaslaticeœ.
bot. ph. — Tribu établie par M. De Candolle
dans les Crucifères ( V. ce mot), et ayant
pour type le g, Anastalica. (Ad. J.)
ANASTOME (ù'JccGvo/jiOi , ouvert.) ois.
— C’est, dans la méthode de Vieillot, le
synonyme du g. Bec-ouvert de Cuvier. F.
ce mot. (Lafr.)
* ANASTOME, et non ANOSTOME.
Anastoma (âvàGvofxoü «va, sur; bou¬
che). moll. — Une coquille très singulière
a été figurée autrefois par Lister et plusieurs
autres auteurs , et rapportée par Linné à
son g. Hélix , sous le nom A1 Hélix ringens.
Cette coquille présente un caract. des plus
singuliers. La spire, après s’être enroulée de
la manière habituelle , parvenue au dernier
moment de son accroissement, se renverse
subitement à la base, parcourt cette base
transversalement , et l’ouverture vient se
placer sur le bord extérieur, se dirigeant
vers la spire , qui se trouve renversée dans
une position diamétralement opposée à cel¬
le qui existe dans toutes les autres esp. d’Hé-
lices. C’est avec cet Hélix ringens que La-
marck a fait son g. Anastome. Depuis Lin¬
né, une 2e esp. plus petite et plus globuleu¬
se a été découverte, et Lamarck les a com¬
prises toutes deux dans son genre. Si ce ca¬
ract. se trouve confirmé plus tard par des mo¬
difications notables dans l’organisation des
animaux , il sera nécessaire de conserver le
g. Anastome ; mais si , au contraire , comme
cela est très probable, l’animal ne diffère pas
des autres Hélices, il suffira dès lors, comme
l’a d’ailleurs proposé M. de Férussac, de for¬
mer dans les Hélices un petit groupe à part
pour les deux esp. dont nous venons de par¬
ler. F. hélices. (Desh.)
ANASTOMOSE. Anastomoses ( àvjiOTO-
fj-ojGiç, embranchement des vaisseaux [ abou¬
chement, communication qui existe natu¬
rellement entre deux vaisseaux ] ). anat.
— On a donné ce nom aux communications
nerveuses, bien qu’il soit difficile d’y consta¬
ter les conduits du fluide nerveux. Le nom¬
bre des Anastomoses est d’autant plus grand
que les vaisseaux sont plus petits. Leur but
principal semble être de multiplier les voies
de communication, et de suppléer ainsi aux
obstacles que les liquides peuvent éprouver
dans leur cours. En effet, si on lie l’artère
principale d’un membre, la circulation se
rétablit bientôt entre la partie supérieure et
la partie inférieure de la ligature. Dans ce
cas, les petits vaisseaux de communication
se développent d’une manière extraordinaire,
432 ANA
et prennent un volume en rapport avec leurs
nouvelles fonctions.
L’importance physiologique des Anasto¬
moses est bien plus grande encore si l’on ob¬
serve ce qui se passe du côté de la circula¬
tion du sang chez les têtards de certains
batraciens à métamorphoses. Chez ces êtres
rémarquables sous plusieurs rapports , la re¬
spiration aquifère ne peut se changer en re¬
spiration aérienne qu’autant que des Anasto¬
moses vasculaires , d’abord imperceptibles ,
finissent , en se développant, par détourner
le sang d’un appareil respiratoire au bénéfice
de l’autre.
La circulation du sang chez les Crocodiles
se trouve également modifiée d’une manière
toute particulière par une Anastomose qui
fait communiquer le sang artériel avec le
sang veineux. F., pour plus de détails , l’ar¬
ticle CIRCULATION. (M. S. A.)
ANASTOMOSE. Ânastomosis ( de
«vacrro>ow , je resserre ). bot. — Se dit , en
botanique , de la réunion de diverses parties
rameuses les unes avec les autres. (C. d’O.)
* ANASTRAPHIA, et mieux ANA-
STREPHIA (<W Tpècpstç, aor. pass. d’àva-
<7zpé<p'j> , je recourbe ; à cause de la courbure
du limbe des fleurons), bot. pii. — M. Don a
donné ce nom à une plante de la famille des
Composées , tr. des Mutisiacées. Ses caract.
sont : Involucre ovale, campanulé, composé
d’écailles lancéolées, acuminées, multisé-
riées ; les extérieures plus courtes. Récepta¬
cle nu. Fleurs hermaphrodites. Cor. glabres,
pourpres , régul. , 5-nervées. Tube coriace,
divisé en 5 lobes linéaires , révolutés. Étam.
à filets capillaires glabres, dépassant la gor¬
ge de la corolle. Anth. blanchâtres, longues,
dures , munies de deux soies à la base. Style
cylindrique , glabre , échancré au sommet ,
et légèrement papilleux. Fruit tronqué, com¬
primé , linéaire , couvert de poils soyeux ,
couronné par une aigrette persistante , for¬
mée de soies capillaires , denticulées , pres¬
que égales entre elles. — L "’Anastraphia est
un arbrisseau couvert de feuilles alternes ,
épineuses en leurs bords , et assez sembla¬
bles , par leurs formes , à celles du chêne
yeuse. Il est originaire de l’île de Cuba.
(J. D.)
ANATASE («v«73 ««s, élévation), min.
— Espèce du g. titane. V. ce mot.
(Del.)
ANA
ANATÉES. — F. ANA TIRÉES.
ANATHÈRE. Anatherum (« priv. ; v
euph.; àO 'np, époç, barbe d’épi), bot. pii. —
Le g. ainsi nommé par Palissot de Beauvois,
dans la famille des Graminées, pour quelques
esp. YAndropogon , a été réuni de nouveau
à ce dernier g. par le profeseur Runth. F .
ANDROPOGON. (A. R.)
* AN A TH DOTES ( âvxOpdiay.ct) , je sau¬
te). INS. — G. de l’ordre des Coléoptères pen¬
tamères, famille des Sternoxes , tr. des Éla-
térides, établi par Stéphens, qui lui donne
pour caract. : Tarses dilatés ; 4e article me¬
nu. Ongles simples. — Ce g. correspond à ce¬
lui (YAlhous d’Eschscholtz. F. ce mot. (D.)
* ANATIDËES. Anatidœ (du mot la¬
tin anas , lis, canard), ois. — Famille de
l’ordre des Palmipèdes de Cuvier, répondant
à celle des Lamellirostres de cet auteur.
Ses caract. sont : Bec large, le plus souvent
déprimé et arrondi à son extrémité, quel¬
quefois conique et rétréci vers cette partie ,
revêtu d’une peau molle plutôt que d’une
véritable corne, souvent renflé en dessus de
sa base , terminé par une plaque ou onglet
arrondi , plus ou moins incliné et saillant ;
ses bords garnis de lamelles transversales en
forme de petites dents , souvent apparentes
sur les côtés. Langue épaisse , charnue ,
dentelée sur ses bords. Fosses nasales am¬
ples et ovalaires ; narines en fente et média¬
nes. Tarses en général courts , robustes ,
comprimés , déjetés en arrière chez la plu¬
part; bas de la jambe nu; doigts antérieurs
palmés ; pouce petit , souvent pinné. Ailes
en général de longueur médiocre, de forme
étroite, et souvent munies d’un ou deux tu¬
bercules osseux au poignet. Queue courte ,
souvent conique ou simplement arrondie.
Sternum très grand , prolongé en arrière en
forme de bateau.
Cette famille se compose de toutes les
espèces que Linné comprenait dans son
grand genre Anas , groupe des plus natu¬
rels, et que la seule inspection du bec fait
reconnaître au premier abord. Ce bec , ce¬
pendant , présente dans sa structure plu¬
sieurs modifications qui, jointes à celles
d’autres parties extérieures , ont fait diviser
ces nombreuses esp. en Cygnes, Oies , Cé~
réopsis et Canards. Swainson, dans sa clas¬
sification , n’admettant pour caract. génér.
de sa famille Anatidœ que celui tiré de la
ANA
ANA
433
forme du bec , y fait entrer, comme sous-
famille , sous le nom de Phœnicoptinœ , le
g. Phœnicoptère. Nous avouons qu’en n’ayant
égard qu’au bec déprimé et lamelleux et
aux doigts palmés du Phœnicoptère , ce se¬
rait effectivement dans cette famille qu’il
devrait être rangé ; mais , si l’on considère
l’énorme longueur de ses pattes , la brièveté
de son tronc , et ses habitudes riveraines et
non nageuses , c’est évidemment à l’ordre
des Echassiers qu’il appartient. Nous soup¬
çonnons fortement aussi que la forme de
son sternum et de tout son squelette l’y
place également. Du reste , il n’est pas
douteux que ce soit un oiseau de transi-
r
tion , faisant le passage des Echassiers aux
Nageurs ou Palmipèdes , comme il s’en ren¬
contre d’intermédiaires entre presque tous
les ordres.
La tâche que nous nous sommes imposée
de rechercher soigneusement et de recon¬
naître, autant que possible , dans toutes les
familles , les différences de mœurs presque
toujours jointes à celles des formes, comme
base de nos divisions , nous a fait reconnaî¬
tre, tlans les nombreuses esp. qui composent
celle-ci, trois ou quatre types de forme bien
distincte , et en rapport avec diverses facul¬
tés prédominantes qui en sont la consé¬
quence. Telles sont la marche et même la
course chez les uns , la natation et l’immer¬
sion chez d’autres , un mélange de ces deux
facultés chez ceux-ci , et enfin un vol plus
facile , joint à la faculté de se percher , chez
ceux-là.
Parmi les esp. marcheuses et même cou¬
reuses , et peu nageuses par conséquent ,
qui se font remarquer par des jambes et
des tarses élevés, placés sur le tronc, à
l’équilibre du corps, nous avons cru devoir
établir deux sous-familles. L’une , que nous
nommons Ansérinées , renferme les Oies et
les Bernaches , reconnaissables à leur bec co¬
nique, rétréci vers la pointe, et qui , par leur
palmure entière, la forme allongée du tronc
et la forme étroite^des ailes, leur queue courte
et conique , rappellent entièrement les Ca¬
nards proprement dits; l’autre, que nous
appellerons Anaiigrallinées , à cause de ses
rapports avec les Echassiers , se compose
d’esp. à jambes et à tarses encore plus élevés,
à palmure échancrée , quelquefois rudimen¬
taire, dont les ailes plus développées en
largeur , et la queue plus longue et tomban¬
te , rendent le vol moins précipité et plus
facile , en laissant même à quelques unes la
faculté de se percher, et même de nicher sur
les arbres. Leur bec non conique , large et
déprimé vers le bout, comme chez les Ca¬
nards, les distingue encore des Anséri-
•
nées .
Nous nommerons Cygnidées la 3e sous-fa-
mille, renfermant les Cygnes , qui , quoique
les représentants des vrais Canards sur une
plus grande échelle, par l’ensemble de leurs
formes et par leurs habitudes , en diffèrent
néanmoins par une taille beaucoup plus for¬
te , par un cou fort allongé , et quelquefois
par un caractère anatomique des plus sail¬
lants , et qui consiste dans un repli de la
trachée - artère , pénétrant dans une cavité
de la quille du sternum. Cette sous - famille
ne renfermera que le g. Cygne.
Nous avons laissé le nom d’Anatinées à la
4e sous-famille, renfermant les Canards pro¬
prement dits, c’est-à-dire les esp. qui, beau¬
coup moins élevées sur pattes que celles des
deux premières sous-familles , moins mar¬
cheuses par conséquent , et plus nageuses ,
font cependant quelquefois usage de la mar¬
che sans éprouver de difficulté réelle.
Notre 5e sous-famille , celle des Fuliguli-
nées ou Milouins , se compose pour nous ,
comme pour Cuvier et la plupart des au¬
teurs, de ces Canards tout à fait pélagiens,
nageurs et plongeurs par excellence, ne se
servant qu’avec difficulté de leurs pattes
pour la marche , tant elles sont déjetées en
arrière, en dehors de l’équilibre du corps, et
se rapprochant singulièrement par là, com¬
me par tout leur ensemble , de la famille
des Alcadées ou Pingouins.
Enfin, sous le nom de Merginées, nous
désignerons la 6e sous-famille, se composant
des esp. du g. Harle ( Mergus ), remarquable
par une forme de bec toute particulière , et
différente de celle des esp. des quatre sous-
familles précédentes. V. les mots anséri-
NÉES, ANATIGRALLINÉES , CYGNIDEES,
ANATINEES , PLLIGULDüÉES et MERGI¬
NÉES. (Lafr.)
ANf ATIFE. Anatifa { anas , lis , canard ;
fero, je porte, je produis. Dans le nord de
l’Europe, on croit que ces animaux donnent
naissance aux canards sauvages), cirrii. —
On désigne sous ce nom une famille de l’or-
28
T. I.
434 ANA
dre des Cirrhopodes , ayant pour type le g.
Anatifa. Ce g. présente les caract. suivants:
Coquille composée de 5 valves, deux de
chaque côté ; la cinquième sur le bord dor¬
sal. Ces valves , rapprochées en forme de
cône aplati par une membrane qui les borde
et les maintient , sont soutenues sur un pé¬
dicule tubuleux, à parois musculaires et
membraneuses , susceptible de s’allonger et
de se contracter. Le pédicule des Ânatifes
est toujours fixé sur des corps marins , spé¬
cialement sur la cale des navires ; ce qui fait
présumer qu’on peut rencontrer dans toutes
les mers les diverses esp. qui constituent le
g. Anatife. Ces esp. sont , d’après Lamarck ,
au nombre de 5, dont voici les noms : Âncitife
lisse , velue, dentelée , striée et vitrée.
Quant à ce qui regarde l’organisation des
Anatifes, et la place que ces animaux doivent
occuper dans les divisions zoologiques , il en
sera question à l’article cïrrhipèdes.
(M. S.-A.)
ANATÏFÈRE. Anatiferus ( anas , ca¬
nard; fero , je porte. V. anatife). girrh.
— La conque anatifère, Lepas analifera ,
doit cette épithète à une croyance absurde
de quelques habitants du nord de l’Europe ,
qui pensent encore que les Anatifes, en gé¬
néral, donnent naissance aux Canards sauva¬
ges quelques jours après qu’on les a retirés
de l’eau. Leur crédulité à cet égard n’est
point démentie par l’expérience ; bien au
contraire, ils pensent que, s’ils ne voient pas
les Canards sortir de la coquille , c’est que
ceux-ci se sont envolés pendant la nuit. La
preuve en est , disent-ils , qu’on ne retrouve
plus l’ Anatife dans son enveloppe. Le fait est
que ces animaux , une fois retirés de l’eau ,
se dessèchent promptement , et à tel point
qu’il faut y regarder avec attention pour
découvrir au fond de la coquille les restes
de l’animal racorni au dessus de toute ex¬
pression. ^ (M. S.-A.)
* AAAT1 FÉR1DES. Anatiferidœ ( V.
anatife ). girrh. — Nom donné par Ci-
ray à une famille de la classe des Cirrhipè-
des, qui a pour type le g. Anatife.
(M. S.-A.)
ANATIFES. Anatifœ (F. anatife).
girrh. — Férussac désigne sous ce nom
une famille de l’ordre des Cirrhipèdes ,
ayant pour type le g. Anatife . (M. S.-A.)
* ANATIGRALLE. Anatigralla (a-
ANA
nas, tis, canard ; graïïa , échassier), ois. —
G. de l’ordre des Palmipèdes , de notre fa¬
mille des Anatidées et de notre s.-famille
des Anatigrallinées. En août 1854, nous pu¬
bliâmes ce g. dans le Mag. de Zool., et
nous le formâmes alors sur l’Oie de Gambie
( Anas gamhensis ), dont nous possédions
une paire vivante , et dont le port1, la dé¬
marche , et les mœurs enfin , nous parurent
différer entièrement non seulement de ceux
des Cygnes, avec lesquels Cuvier les ran¬
geait, mais aussi de ceux des Canards et des
Oies. Ses caract. sont : Corps peu allongé.
Jambes et tarses robustes et élevés , placés
sur le tronc , à l’équilibre du corps ; doigts
allongés , surtout le médian , et dépassant
les membranes interdigitales ; le pouce assez
long , grêle , lisse et sans pinnule , pouvant
s’appliquer sur le sol à son extrémité ; on¬
gles comprimés , allongés , pointus , légère¬
ment arqués. Membranes inter digitales plus
ou moins échaiicrées, quelquefois seulement
rudimentaires. Bec semblable à celui des
Canards , allongé , à peu près d’égale lar¬
geur dans son étendue, déprimé, ayant sa
base souvent tuberculeuse et charnue. Ailes
amples, larges, atteignant souvent l’extrémi¬
té de la queue; à rérniges tertiaires pro¬
longées jusqu’à la pointe des primaires, ar¬
mées souvent au poignet de deux forts tu¬
bercules , ou même de deux longs éperons
osseux. Queue assez longue , presque carrée
ou arrondie et tombante ; ce qui , joint à
l’élévation de la partie antérieure du dos ,
donne à quelques esp. un port de Cigogne.
D’après le développement de leurs ailes et
même de leur queue , ces oiseaux ont un
vol plus facile , plus léger , à battements
moins précipités que Je s Canards, et plu¬
sieurs d’entre eux se perchent et nichent
dans les arbres. La plupart ont dans leur
plumage et sur le miroir de l’aile une nuan¬
ce d’un beau vert à reflets. — Ce g. a pour
synonymes en partie les Canaroies ( Ansera ~
nas) de Lesson , et le g. Plectropterus de
Leach.
A notre Oie de Gambie nous réunissons ,
comme type du genre , le Canard-pie semi-
palmé de la Nouvelle-Hollande , Anas serai-
palmata , type du g. Canaroie de Lesson ;
— VAnserjubatus (Spix) d’Amérique; —
L’Awas jubata ( Latham ) de la Nouvelle-
Hollande ; — L’Oie bronzée de Coroman-
ANA
ANA
435
rîel ; celle d’Egypte, et même les Tadornes ,
qui marchent et courent avec facilité. Le
Canard musqué , malgré la brièveté de ses
pattes , nous paraît devoir leur être réuni ,
vu la conformité de toutes ses autres par¬
ties , son vol facile et ses mœurs percheuses.
Nous le présentons seulement comme s.-g.
de notre g. Analigralla , sous le nom de
Moschatus, Less. Nous agirons de même pour
le g. Dendrocygna de Swainson , renfer¬
mant les plus petites esp. de nos Anatigral-
les , celles qui se perchent et nichent dans
les arbres, telles que les Anas àrborea , au-
tumnaUs,viduala, d’Amérique; arcnata,de
l’Inde, et autres. Notre g. Analigralla a donc
pour s.-g. les g. Moschatus ,Less.; Dendro¬
cygna, Sw.; et Tadorna , Leach. Le s.-g.
Moschatus , Less. ne diffère réellement du
g. Anatigralla que par des tarses et des
jambes beaucoup plus courts. Ses pieds, ses
ailes et son bec , ont absolument la même
conformation. La seule esp. qui le compose
est le Canard musqué d’Amérique ( Anas
moschata ) , qui se perche et niche dans les
arbres; on pourrait peut-être lui associer
l’Oie bronzée ( Anas mclanotos ) , remarqua¬
ble par sa crête charnue et frontale.
Le s.-g. Dendrocygna , Sw. retrace en
petit les formes du g. Anatigralla ; les ca-
ract. tirés de la longueur des doigts et des
ongles y sont seulement plus développés.
Quoique le nom de Dendrocygna de M.
Swainson ne convienne guère pour des esp.
à peine plus fortes que nos Sarcelles, nous
aimons mieux l’employer que d’augmenter
encore la nombreuse synonymie des noms
génériques déjà existants.
Le s.-g. Tadorna fait la transition des
Anatigralles aux Canards proprement dits.
Les esp. qui le composent tiennent aux pre¬
miers par leurs pattes élevées et leur mar¬
che facile; par leur bec retroussé, surmonté
d’un tubercule au front; ils s’en éloignent
par leur palmure entière et leurs doigts de
longueur médiocre, comme chez les Ca¬
nards. Les esp. qui le composent sont :
Y Anas Tadorna ou Canard Tadorne; —
L’An, rutila ou Canard Kasarka; — YYAnas
Radjah , Less. et Garnot (Coquille , pl. 49),
— et Y Anas tadornoïdes des auteurs an¬
glais. (Lafr.)
* AXATIGRALLINÉES. Anali-
grallinœ (anas, tis , canard; grallina,
diminutif de gralla , échassier ). ois. —
Sous -famille de notre famille Anatidées ,
ayant pour caract. : Corps peu allongé.
Jambes et tarses robustes et élevés , placés
sur le tronc , à l’équilibre du corps ; doigts
allongés , surtout le médian et le pouce ; ce
dernier lisse , sans pinnule , et touchant à
terre par son extrémité ; ongles comprimés,
allongés, arqués et pointus. Membranes in¬
terdigitales plus ou moins échancrées , ou
même rudimentaires. Bec semblable à celui
des Canards proprement dits , c’est-à-dire
élargi , allongé , à extrémité de même lar¬
geur et arrondie , déprimé , et parfois légè¬
rement concave , avec sa base souvent tuber¬
culeuse et charnue , conique et rétréci vers
sa pointe dans un seul cas. Ailes amples,
larges, atteignant souvent l’extrémité de la
queue ; les tertiaires étant aussi longues ou
presque aussi longues que les primaires ; ces
ailes souvent munies au poignet de deux
tubercules, quelquefois même de deux forts
éperons osseux. Queue médiocre , arrondie
et tombante. De cette forme d’ailes et de
pattes il résulte chez ces oiseaux un vol fa¬
cile et léger, à battements lents , et souvent
la faculté de se percher et de nicher dans
les arbres. La plupart des esp. se font re¬
marquer par une belle nuance verte à reflets
dans l’ensemble de leur plumage et sur le
miroir de leurs ailes. Leurs habitudes sont
marcheuses et marécageuses, et la longueur
de leurs jambes leur rend la natation moins
facile. Cette s.-famille renferme d’abord le
g. Anatigralle'(Ana%raüla,Nob.), avec ses
s.-g. , et le g. Cereopsis de Latham. F. ces
deux mots. (Lafr.)
AXATIXE. Anatina(anatinus [anas ,
canard], qui a la forme du bec d’un canard).
moll. — On doit la création du g. Anatine à
Lamarck. Il l’a proposé dès 1809 dans les
tableaux de classification de la philosophie
zoologique. C’est dans cet ouvrage , remar¬
quable à plus d’un titre, que notre grand
naturaliste a institué des familles naturelles
dans le règne animal. Celle des Myaires ,
outre le g. Anatine, contient encore les Myes
et les Panopées. Reproduits nominalement à
la même place dans l’extrait du cours , les
caract. du g. Anatine n’ont été réellement
bien connus que du moment où Lamarck
en a démontré la composition dans son
Hist. nat. des animaux sans vertèbres. En
436
ANA
mx
1811, M. Megerle publia, dans le Magasin de
Berlin, une classification des coquilles bival¬
ves, dans laquelle se trouve un g. Auriscal-
pium, qui correspond exactement à celui
des Anatines de Lamarck; mais ce genre
de l’auteur allemand, quoique adopté par
M. Schmach , ne peut l’être cependant ,
puisque celui de Lamarck est de beaucoup
antérieur. Cuvier , dans la première édition
du Régné animal, comprit le g. Anatine
parmi les s.-g. des Myes , et il le place entre
les Myes proprement dites et les Glycimères.
Il est évident que les rapports de ce g. n’ont
pas été suffisamment compris par le savant
auteur du Règne animal. M. de Férussac ,
dans ses tableaux systématiques , adopta la
famille des Myaires de Lamarck en la modi¬
fiant, et plaça les Anatines entre les Lutrai-
res et les Myes , en introduisant le g . dont
nous nous occupons dans sa famille des Py-
loridées. M. de Blainville désigna des rap¬
ports beaucoup plus naturels. On le trouve
entre les Pandores et les Thracies. Il nous a
semblé qu’avant de décider de la place que le
g. Anatine doit occuper dans la méthode , il
était convenable d’en étudier toutes les esp. , et
de juger d’après l’ensemble de leurs carac¬
tères, et non pas seulement d’après ceux de
la charnière, comme l’ont fait Lamarck , et,
après lui, la plupart des conchyliologistes. Cet
examen des espèces du g. Anatine de La¬
marck nous conduisit à plusieurs découver¬
tes. Nous observâmes d’abord dans VAnati-
na truncata, sur l’individu de la propre col¬
lection de Lamarck , que la charnière était
consolidée par un osselet tricuspidé, entière¬
ment détaché du reste du test , et fixé
au moyen d’une portion du ligament.
Bientôt après , nous reconnûmes que d’au¬
tres esp. avaient à la charnière un osse¬
let courbé en demi-cercle, et nous nous aper¬
çûmes en même temps que ces esp. apparte¬
naient à un g. oublié de M. Leach , g. qu
n’était connu que par la correspondance de
ce naturaliste. Dans d’autres esp. , la char¬
nière , offrant sur chaque valve une rigole
décurrente , contient dans l’épaisseur du li¬
gament une plaque osseuse quadrangu-
laire.
Le Mya solenialis de Lamarck et quel¬
ques unes de ses Anatines présentent dans
leur charnière cette dernière modification.
En continuant à examiner les esp. , nous en
trouvâmes plusieurs qui devaient passer à
d’autres g. ; ainsi le Tugon d’Adanson est
une vraie Myc; l’ Anatine rupicole est une
corbule perforante; et l’Anatine traphoïde
devient le type du g. Périploon de M. Schu¬
macher. Ce g. avoisine les Anatines propre¬
ment dites par les cuillerons de sa charnière
et l’osselet cunéiforme qui s’y trouve atta¬
ché. On comprendra facilement qu’après
toutes ces observations , une réforme devait
paraître nécessaire dans le g. Anatine de La¬
marck. Nous avons proposé de créer une
famille des Ostéodermes ( V. ce mot ) , dans
laquelle nous avons rassemblé ce g. Anatine,
considérablement réduit , le g. Thracie de
M. Leach, le g. nommé Périploon par M.
Schumacher, et, enfin, un quatrième g. au¬
quel nous avons donné le nom d "’Osteoder-
ma. Pour nous, le g. Anatine dut se rédui¬
re aux trois premières esp. de Lamarck, dans
lesquelles la charnière porte un osselet tçi-
cuspidé. Les animaux du g. ainsi réduit ne
sont point connus. Les coquilles sont exces¬
sivement minces et des plus fragiles; leur
test est subnacré. Ces coquilles sont trans¬
verses, ovalaires , bâillantes aux deux extré¬
mités, mais surtout à la postérieure, par la¬
quelle l’animal peut faire sortir des siphons
assez volumineux, à en juger par l'écarte¬
ment des valves. La charnière est presque
centrale ; ce qui rend la coquille presque
équilatérale. Cette charnière consiste sur
chaque valve en un cuilleron qui s’avance
horizontalement , et qui est soutenu en des¬
sous par un véritable arc-boutant oblique et
fort mince , divisant en deux la cavité du
crochet. Le bord postérieur de ce cuilleron
est subtronqué , et, lorsque lafcharnière est
complète , on voit s’appuyer sur cette tron¬
cature une branche horizontale d’un osselet
à trois pointes, fortement retenu en place
par une portion du ligament qui s’insère sur
sa tige horizontale. Les deux autres tiges de
cet osselet s’enfoncent dans la cavité des
crochets , et viennent s’appuyer sur le test
lui-même ; mais , par une singularité dont
nous ne trouvons aucun autre exemple, l’in¬
sertion de ces extrémités de l’osselet sur le
test occasionne dans celui-ci une véritable
solution de continuité et une fente naturel¬
le , longitudinale , fermée pendant la vie
de l’animal au moyen d’une petite expansion
épidermique. Cette fente continue jusqu’au
AN A
437
bord cardinal , dont la solution est complè¬
te, de sorte que l’on peut faire jouer les deux
parties du test en profitant avec précau¬
tion de l’élasticité de celui-ci. Il est tou¬
jours difficile , dans des coquilles aussi min¬
ces que celles du g. Anatine, d’apercevoir
les impressions intérieures ; néanmoins, dans
les individus un peu ternes , et surtout en
faisant miroiter la lumière, nous sommes
parvenu à apercevoir les deux impressions
musculaires ainsi que l’impression palléale.
L’impression musculaire antérieure est très
allongée; elle est très voisine du bord, et
descend dans presque toute sa longueur en
suivant son contour. L’impression muscu¬
laire postérieure , vers l’autre extrémité de
la coquille, est arrondie, subsémilunaire.
L’impression palléale offre , du côté posté¬
rieur, une sinuosité large et assez profonde ,
dont l’extrémité remonte presque au niveau
de la charnière. Les Anatines ne sont pas
parfaitement équivalves ; la valve gauche est
ordinairement un peu plus grande que la
droite.
Caract. génér. : Animal inconnu. Co¬
quille transverse , subéquivalve , subéquila¬
térale , bâillante aux deux extrémités. Liga¬
ment intérieur inséré sur des caillerons ho¬
rizontaux , et complétés par un osselet tri-
cuspidé dont les deux branches supérieures
s’enferment dans la cavité du crochet. Une
fente longitudinale, divisant le test depuis les
sommets jusque vers le tiers supérieur de la
longueur totale. Les cuillerons soutenus par
des arcs-boutants obliques et fort minces.
Nous ne connaissons encore qu’un très
petit nombre d’esp. appartenant aux vérita¬
bles Anatines ; nous en avons vu dans les col¬
lections quatre, parmi lesquelles nous comp¬
tons le Solen anatinus de Linné. Il y a
dans les terrains jurassiques supérieurs des
moules de coquilles qui ont tout à fait l’ap¬
parence des Anatines. M. Agassiz , dans son
ouvrage intitulé : Eludes critiques sur les
coquilles fossiles , a proposé d’établir pour
ces esp. un g. particulier sous le nom de
Sercomia. Plus nous examinons ces coquil¬
les , et plus nous nous persuadons que le g.
de M. Agassiz est inutile ; cependant nous ne
le rejetons pas encore absolument , parce
que le texte de l’ouvrage du savant zoolo¬
giste de Neufchâtel n’a pas encore paru , et
qu’il serait possible que les caract. d’après
ANA
lesquels il sépare son g. nous eussent échap¬
pé pour la plupart. (Desh).
* ANIATINÉES. Anatinœ ( de anas ,
lis, canard), ois.— Sous-famille de notre fa¬
mille Anatidées , ayant pour caract. : Jam¬
bes et tarses courts, insérés en arrière hors
de Féquilibre du corps , et , par conséquent,
peu propres à une marche facile ; doigts de
longueur médiocre, garnis de membranes
entières; le pouce petit et court, sans pin-
nule développée ou n’ayant qu’un rudiment
de membrane peu apparent ; bec large et
allongé , déprimé dans la plus grande partie
de sa longueur; corps allongé en bateau;
ailes de médiocre longueur , étroites et
pointues; queue conique. — Cette sous famille
renferme toutes les espèces de Canards qui
fréquentent les eaux douces plutôt que
l’Océan, y cherchent leur nourriture en
nageant au milieu des herbes et des plantes
aquatiques des rivages , et non en marchant
sur le sol et y paissant comme les Anséri-
nées. Leur démarche, vu la brièveté de leurs
tarses reculés en arrière, est peu aisée. Après
quelque hésitation , nous nous sommes dé¬
cidé à placer ici le genre Dendronessa de
Swainson, formé des Anas sponsa et gale-
riculata, parce que ces petits Canards,
quoique marcheurs, percheurs et nicheurs
sur les arbres, comme nos Anatigrailes, ont
les pieds courts, les membranes entières,
comme les Canards proprement dits ; leur
queue seule est plus développée. Nous ad¬
opterons donc ce genre Dendronessa comme
basé sur une particularité de mœurs assez
remarquable, mais seulement comme s.-g.
du g. Anas, et nos Anatinées ne renfer¬
meront alors que le genre Canard (Anas),
subdivisé en plusieurs sous -genres, dont le
Dendronessa. V. Canard. ( Lafr. )
* A NATO LIC A ( àvatoXwos, oriental).
ins.-t- G. de Coléoptères hétéromères, fa¬
mille des Mélasomes, établi par Eschscholtz,
et adopté par M. Bejean ainsi que par M.
Solier, qui, dans son essai sur les Collapté-
rides, le range dans la tribu des Tentyri-
tes , et le caractérise ainsi : Menton initri-
forme, à échancrure anguleuse et très pro¬
fonde. Palpes allant en grossissant vers l’ex¬
trémité; dernier art. des maxillaires et des
labiaux sécuriforme. Labre transverse, tou¬
jours saillant, arrondi sur les côtés et très
légèrement échancré à l’extrémité. Mandi-
438
ANA
ANA
bules courtes, découvertes latéralement dans
l’inaction, bifides à l’extrémité, et sans dents
h la partie supérieure. Antennes grêles , fili¬
formes, à articles coniques. Tête un peu dila¬
tée au dessus des antennes; épistome for¬
mant une saillie largement tronquée, sub¬
rectangulaire ou légèrement trapéziforme.
Yeux transverses, grands, bien ouverts, un
peu convexes. Prothorax à angles posté¬
rieurs bien marqués, subrectangulaire ou lé¬
gèrement rétréci dans les mâles. Écusson
saillant entre les élytres en une pointe trian¬
gulaire , émoussée au bout. Base des élytres
rarement marginée entièrement. Tibias an¬
térieurs des mâles sinueux au côté interne
ou fortement courbés ; les mêmes , dans les
femelles, plus droits et plus épais; posté¬
rieurs légèrement comprimés, sinueux et
allant en grossissant insensiblement vers l’ex¬
trémité, ou courbés et brusquement épais¬
sis au bout. Tarses grêles et filiformes. —
M. Dejean ( CataL, 3e édit. ) rapporte à ce
genre 20 esp., dont aucune n’est d’Europe;
elles appartiennent toutes, soit à la Russie
méridionale-orientale , soit à la Sibérie , soit
à la Bucharie , soit à la Daourie , soit enfin à
la Mongolie. Les principaux caract. du g.
Anatolica ont été représentés grossis par M.
Solier, dans le 4e vol. des Ann. de la Soc.
eut. de France , pî. vin, fig. 12-20. (D.)
AN ATOME. Anatomus (iyaro/rij , inci¬
sion). moll. — Montfort, dans le premier
volume de sa Conchyliologie systématique,
a proposé ce g., que, dit-il, il a observé
dans les mers de l’Inde, fixé en très grande
abondance sur le Fucus natans. L’un des
premiers, nous nous sommes singulièrement
défié des travaux très légers de ce natura¬
liste. Ayant trouvé dans son ouvrage des
preuves évidentes de fréquents mensonges ,
ce n’a été qu’avec une extrême réserve que
nous avons parlé des travaux d’un naturalis¬
te aussi suspect. Nous pensons que son g.
Anatome a été formé pour desSpirorbes acci¬
dentellement fendues sur le bord ; par consé¬
quent, il appartient aux Annélides tubicoles.
V. SPIRORBES. (DESII.)
ANATOMIE. ( àv'xzcfxy , dissection ;
d’cSvsc-Ts/Avw , je coupe à travers. ) zool.
§ 1. — De l’Anatomie en général.
L’Anatomie est à la fois un art et une
science. C’est l’art de séparer avec le scalpel,
et de rendre évidentes , par ce moyen ou
par d’autres procédés, les formes et les struc¬
tures intérieures les plus intimes dont se
compose l’organisme animal.
C’est aussi la science de l’organisation,
ayant pour tâche de réunir les notions par¬
ticulières ou générales acquises sur toutes
les parties de cette organisation, extérieure
ou intérieure, au moyen des instruments et
des procédés de l’art, de l’anatomiste.
L’organisation étant la première condition
de la vie, on concevra facilement que son
étude , objet de l’Anatomie considérée com¬
me science , est la clef de toutes celles qu’il
est possible d’entreprendre sur les êtres
doués de la vie.
Dans 'l’état actuel des connaissances hu¬
maines, cette partie des sciences naturelles,
qui expose avec ordre tous les détails de for¬
me , de structure et de composition des ma¬
chines organiques , doit comprendre , non
seulement les tissus plus ou moins solides
qui donnent à ces machines une forme dé¬
terminée ; mais encore les liquides, et même
les fluides aériformes , contenus dans les
vides de ces solides , et dont la présence est
plus ou moins essentielle pour l’accomplis¬
sement des diverses fonctions de la vie.
L’Anatomie est-elle une science par elle-
même? Peut-on étudier uniquement dans le
simple ordre des rapports de connexion , de
forme ou de structure, indépendamment de
leur emploi dans le grand phénomène de la
vie, les diverses parties dont se compose
Forganisme animal ? C’est ce que nous exa¬
minerons dans ce paragraphe et dans les
suivants.
L’usage des parties est le point de vue
qui domine les descriptions anatomiques
dès la plus haute antiquité. C’est ce point
de vue qui transforme en notions plus ou
moins générales ces simples impressions que
produisent sur nos sens les formes et les
structures des animaux, telles que nous les
découvre l’art de l’anatomiste. C’est seule¬
ment en saisissant les rapports de ces formes
et de ces structures, si nombreuses et si va¬
riées , avec les phénomènes multiples de la
vie , que l’Anatomie peut s’élever du simple
rang qu’elle occupe , comme art , à celui
d’une science dont les abstractions, de¬
venues graduellement et lentement de plus
ANA
439
en plus générales, ont fini par aspirer à l’in¬
terprétation des lois les plus universelles
touchant la composition, la formation, les
transformations, et même les déformations
des organismes.
L’Anatomie , considérée sous le point de
vue de l’usage des parties , et conséquem¬
ment comme science, n’est donc qu’une
section de la physiologie; c’est l’étude de
l’organisation en repos , sorte d’introduction
nécessaire, indispensable pour comprendre
l’étude de l’organisation en action , qui con¬
stitue la physiologie ou la science de la yie.
L’exposé des faits , dans tous les ouvra¬
ges d’Anatomie concernant l’homme ou les
animaux, a toujours lieu dans un ordre, soit
exclusivement , soit plus ou moins physiolo¬
gique. Les titres des divisions principales,
ou tout au moins des divisions secondai¬
res d’un traité quelconque d’Anatomie , ex¬
priment généralement soit les propriétés vi¬
tales ou les usages fonctionnels qui caracté¬
risent les organes simples ou concrets, soit les
systèmes d’organes dont les descriptions sont
comprises dans le cadre de ces divisions.
§2. — De r Anatomie descriptive et
générale , et particulièrement de VA-
natomie humaine , considérée sous le
point de vue physiologique .
L’Anatomie , ainsi que nous venons de le
dire, est premièrement et essentiellement
physiologique. Considérée sous ce premier
point de vue, elle se compose dénotions
particulières, ou de déductions générales, qui
permettent de la sous-diviser en descriptive
et générale.
L’Anatomie physiologique est dite sim¬
plement descriptive lorsqu’elle se borne à
donner la description des parties de l’homme
ou d’un animal , avec la simple indication
de leurs usages ou de leurs propriétés vita¬
les, mais sans insister sur ces usages, et
sans établir de comparaison avec les parties
semblables ou analogues entrant dans la
composition des autres animaux.
Dans cette analyse de l’organisme de
l’homme ou d’un animal , on a d’abord étu¬
dié les organes concrets servant à telle ou
telle fonction : l’œil, par exemple, comme
organe delà vue; le poumon, comme organe
de la respiration; le cœur et les vaisseaux
ANA
sanguins , comme servant à la circulation
du sang ; l’estomac et les intestins , comme
chargés de cette élaboration des aliments né¬
cessaire pour la composition du chyle , etc. ,
etc.
En comparant plus tard ces organes con¬
crets entre eux, sous le rapport des organes
plus simples dont ils se composent , on est
arrivé à des notions générales sur la compo¬
sition de chaque organisme , et en premier
lieu sur celle de l’organisme de l’homme.
L’estomac, ainsi décomposé par le scalpel
et d’autres procédés , a montré, dans son
agrégation organique, une membrane exté¬
rieure, qui a reçu le nom de péritonéale ,
recouvrant une couche de fibres contractiles
qui forment sa membrane musculaire. On a
vu que celle-ci était intimement liée à la pré¬
cédente par une couche de lames blanches
interceptant des vides, et formaht le tissu
cellulaire.
Une autre couche de ce même tissu fait
adhérer, mais plus lâchement, la membrane
musculaire à la membrane interne qui ta¬
pisse les parois de cette poche si merveil¬
leuse dans sa fonction qu’on appelle digestion .
Destinée à supporter le contact immé¬
diat des aliments et des boissons , enduite
de mucosités, ayant dans sa structure des
cryptes ou de petites cavités glanduleuses ,
dont les parois sont les organes sécréteurs
de ces mucosités , cette dernière membrane
se distingue des deux membranes précéden¬
tes par des propriétés vitales, organiques et
physiques spéciales.
Des vaisseaux sanguins , artériels et vei¬
neux, des vaisseaux lymphatiques , des nerfs
enfin , dont l’origine, les rapports et la dis¬
tribution dans l’estomac ont des caractères
particuliers , complètent et vivifient cet en¬
semble compliqué dont nous venons d’énu¬
mérer les différentes parties.
Une membrane très analogue à celle
qui tapisse l’intérieur de l’estomac se re¬
trouve , avec de légères modifications , dans
toute l’étendue du canal intestinal. Une
membrane ayant des caractères semblables
tapisse l’intérieur de la vessie urinaire, et
l’urètre , son canal excréteur. On en rencon¬
tre encore une autre très analogue dans
l’intérieur des narines , de la cavité buccale,
du conduit aérien pour la respiration, ou de
la trachée-artère. Partout cette membrane
ANA
440 ANA
a des caractères communs : ceux , entre au¬
tres , de tapisser des cavités qui ont une
issue à la surface du corps; d’être plus ou
moins enduites de mucosités , qui les préser¬
vent de l’action nuisible des corps étrangers
qui traversent ces cavités, etc., etc. Ces ca¬
ractères généraux lui ont fait donner la dé¬
nomination générique de membrane mu¬
queuse , quel que soit l’organe concret où on
la rencontre.
La membrane qui revêt l’estomac exté¬
rieurement se prolonge sur les intestins
pour les envelopper d’une semblable ma¬
nière. En l’étudiant avec soin dans toute sa
continuité , on a remarqué que dans son
ensemble elle forme , du moins dans le sexe,
masculin , un sac fermé de toutes parts ,
dont les parois extérieures adhèrent à celles
de la cavité abdominale , et les tapissent ; se
replient de différents points de ces parois sur
les viscères contenus dans cette cavité , les
suspend à ses replis , et les fixe ; dirige vers
ces organes les branches et les rameaux
vasculaires , ou les protège à leur retour de
ces mêmes organes vers leurs troncs; en fait
de même à l’égard des nerfs qui vont des
centres nerveux aux viscères. Cette mem¬
brane, fine, blanche, d’un tissu serré, et
ayant sa surface libre très lisse, et con¬
stamment humectée , dans l’état de vie ,
d’une vapeur séreuse , prévient les inflam¬
mations qu’auraient excitées les frottements
des surfaces viscérales entre elles ou contre
les parois mobiles de la cavité abdominale.
Une membrane entièrement semblable
et par son tissu, et par sa continuité, for¬
mant un sac fermé de toutes parts, ayant sa
surface interne libre et constamment hu¬
mectée d’une humeur séreuse, et sa surface
externe adhérente aux parois de la poitrine,
ou à la surface des poumons , autour des¬
quels elle se replie , porte le nom spécifique
de plèvre , de même que la première est ap¬
pelée péritoine .
Mais ces caractères, communs dans la
structure intime, les dispositions, et les fonc¬
tions, d’exhaler une humeur séreuse , qu’on
retrouve encore dans le péricarde , ce sac
membraneux qui revêt le cœur ; dans l’a-
rachnoïde , membrane qui est , pour l’encé¬
phale et la moelle vertébrale, ce que le
péritoine est pour les viscères abdominaux,
la plèvre pour les poumons ; dans la tunique
vaginale des testicules, ou pérididymc, etc. ,
ont fait donner à ces membranes le nom
générique de séreuses.'
Une membrane ou couche musculeuse
semblable à celle de l’estomac se voit en¬
core autour des intestins , de la vessie uri¬
naire , dans la même position relative.
Des faisceaux de même nature, plus ou
moins nombreux, et prenant toutes sortes
de formes dans leurs agrégations , entrent
dans la composition de tous les muscles vo¬
lontaires, c’est-à-dire de tous les organes ir¬
ritables ou contractiles que la volonté fait
agir pour transporter l’animal d’un lieu dans
un autre.
Dans tous ces organes concrets, les fais¬
ceaux musculeux les plus considérables sont
composés de faisceaux plus petits , liés par
du tissu cellulaire, et ceux-ci de fibres mus¬
culaires, cet organe élémentaire essentielle¬
ment contractile. (F. l’article Animal.)
En analysant l’estomac, en le décomposant
dans ses organes élémentaires , nous l’avons
vu composé de vaisseaux sanguins artériels
et veineux, et de vaisseaux lymphatiques.
On retrouve les uns et les autres dans
tous les organes concrets de l’organisme,
liés les uns aux autres, communiquant les
uns avec les autres, et formant un ensemble
qu’on appelle Système des vaisseaux san¬
guins, Système des vaisseaux lymphati¬
ques.
L’estomac n’est pas le seul organe concret
pourvu de nerfs. Des filets nerveux ou des
faisceaux de filets viennent , d’une manière
évidente, animer de leur.vie propre presque
toutes les parties de l’organisme. Us forment
les nerfs de tous les organes qui vont abou¬
tir, de ces différentes parties, soit au cordon
principal des nerfs, lequel est renfermé
dans le canal des vertèbres, soit aux diffé¬
rents centres de l’encéphale , que contient et
protège le crâne , cette boîte osseuse de la tête.
Voilà donc encore un des organes élémen¬
taires de l’estomac lié par sa structure et sa
construction, ainsi que par ses propriétés
vitales, à des éléments organiques sembla¬
bles, appartenant à d’autres organes concrets,
et formant un ensemble, au moyen des par¬
ties auxquelles ils aboutissent. C’est le sys¬
tème nerveux. (F. l’article Animal. )
La forme du corps humain est surtout
déterminée, fixée par les parties osseuses,
ANA
441
dont l'ensemble constitue le squelette. Les
parties dures, ouïes os, entrent dans la com¬
position de beaucoup d’organes chargés de
fonctions particulières. Elles renferment et
protègent essentiellement, ainsi que nous
venons de le dire , les principaux centres
nerveux. Les organes de la vision, de l’audi¬
tion, de l’odoration, de la gustation, sont plus
ou moins à l’abri des lésions extérieures,
sous des voûtes , ou dans des anfractuosités
osseuses.
La cage osseuse de la poitrine renferme le
cœur et les poumons , et conserve dans les
parois solides une certaine mobilité pour le
mécanisme de la respiration; mais c’est plus
généralement pour la station et la progres¬
sion sur deux pieds, et pour la préhension, que
sont arrangés les leviers osseux de la colonne
épinière et des membres, et admirablement
adaptés les uns aux autres pour l’usage au¬
quel chacun d’eux est particulièrement des¬
tiné. Toutes ces parties dures, osseuses ,
dont l’emploi est très varié dans les diffé¬
rentes parties de l’organisme, ont cependant
des caractères communs de composition
chimique , de composition élémentaire, de
tissu, d’accroissement, qui distinguent cet
ensemble qu’on peut appeler Système os¬
seux.
Le corps est limité et protégé tout à la
fois par la peau et les poils ou les cheveux
qui s’élèvent à sa surface, et même par les
ongles qui terminent les extrémités. Ces dif¬
férentes parties, qui mettent tout l’organis¬
me en rapport avec le milieu ambiant ou les
agents physiques, et en général avec le mon¬
de extérieur, forment le système tégumen-
taire , dont l’étude se lie à celle de toutes
les autres parties de l’organisme.
Enfin , tous les organes concrets, remplis¬
sant telle ou telle fonction particulière, sont
composés, dans une proportion plus ou moins
considérable, de ce tissu cellulaire que nous
avons dit lier la membrane musculeuse de
l’estomac, soit à sa membrane péritonéale,
soit à sa membrane muqueuse. Ce tissu cel¬
lulaire est l’organe élémentaire le plus géné¬
ral et le plus simple.
Son étude dans toutes les parties de l’or¬
ganisme, et les modifications qu’il y subit ;
celle de l’organe élémentaire nerveux et de
son agrégation en système; celle de l’or¬
gane élémentaire musculeux, et des proprié-
ANA
tés de la fibre musculaire dans tous les orga¬
nes concrets où elle se rencontre ; l’étude du
système osseux, celle de la peau et des autres
parties tégumentaires ; l’étude des membra¬
nes séreuses, muqueuses, etc., etc.; celle des
systèmes vasculaires sanguins, lymphatiques,
considérés dans leur structure intime , dans
leur disposition la plus générale, dans leurs
propriétés chimiques, physiques, organiques,
vitales, composent cette partie de la science
de l’organisation qu’on appelle, depuis Bi¬
chat:, Anatomie générale.
§ 3.- — De r Anatomie comparée.
C’est à la science de l’organisation des
animaux qu’on a réservé le nom d* Anato¬
mie comparée , parce que son étude , dans
le principe , avait pour point de départ, pour
sujet de comparaison, l’organisation de
l’homme.
Sans doute l’Anatomie générale telle
que Bichat l’a conçue est aussi une Ana¬
tomie comparée, mais bornée à l’étude
de l’homme. Dans cette limite étroite , la
science est loin d’atteindre l’exactitude ,
la vérité et les généralités qu’elle doit ,
qu’elle peut embrasser, lorsqu’elle s’étend h
l’étude des animaux. Four n’en citer qu’un
exemple , les membranes séreuses étudiées
dans les animaux vertébrés ne sont pas ,
sans exception, des sacs fermés de toutes
parts , comme l’avait cru Bichat. La cavité
du péritoine s’ouvre chez plusieurs pois¬
sons, soit immédiatement au dehors, der¬
rière l’anus ( les Saumons , les Lamproies ) ,
soit dans le cloaque (les Sélaciens).
Chez ces derniers, la cavité même du pé¬
ricarde a une sorte d’embouchure dans cel¬
le du péritoine , et peut aussi, par cet inter¬
médiaire , communiquer avec le milieu am¬
biant.
Chez les Oiseaux, les sacs des plèvres èt
du péritoine sont sous-divisés en cellules
aériennes , dans lesquelles l’air de la respi¬
ration pénètre , et dont les parois intérieu¬
res se continuent largement avec la mu¬
queuse des bronches. On ne voit donc plus
dans toute cette classe cette séparation tran¬
chée entre les séreuses et les muqueuses
qui semble les caractériser lorsqu’on ne les
étudie que chez l’homme. ïl est vrai que
leur communication chez la femme par le
28*
T. ï.
442
ANA
pavillon de la trompe était déjà une excep¬
tion bien connue des anthropotomistes.
Qui aurait imaginé, avec les idées re¬
streintes que donne l’ Anatomie humaine,
que le péritoine peut se prolonger en deux
canaux étroits jusqu’à l’extrémité de la ver¬
ge, ainsi que nous l’avons découvert dans
les mâles des Tortues, et publié dès 1805
( Leçons d’Anat. comp*,t. Y, p. 114 et 115,
De édition), et que MM. Isidore Geoffroy
et Martin Saint -Ange l’ont vu dans la ver¬
ge des Crocodiles en 1826.
L’Anatomie des animaux peut être plus
ou moins analytique , plus ou moins judi¬
cieusement comparative.
C’est en analysant successivement les or¬
ganismes dont les formes extérieures se rap¬
prochent, et ceux qui s’éloignent les uns des
autres par ces caractères extérieurs, qu’elle
parvient à reconnaître tous les rouages de
ces machines plus ou moins compliquées ,
et le rôle qu’ils jouent dans la vie.
C’est seulement après cette analyse , sou¬
vent répétée , multipliée sur un grand nom¬
bre d’animaux, que l’Anatomie comparée
parvient à déterminer les circonstances or¬
ganiques qui peuvent faire l’objet de ses
comparaisons. Cette science montre d’ail¬
leurs , nous ne cesserons de le dire , bien
des degrés de perfection dans ses analyses ,
dans l’étendue et la justesse de ses compa¬
raisons, et dans les jugements qu’elle en
tire.
Lorsqu’elle restreint à une seule classe ,
comme l’a fait Yicq-d’Azyr, dans son Sy¬
stème anatomique , l’étude des organes ap¬
partenant à une même fonction, elle est
loin de pouvoir atteindre aux généralités
scientifiques qu’elle doit embrasser.
Il était réservé au génie de Cuvier d’é-
îever l’Anatomie comparée, en suivant les
traces d’Aristote , au point de vue élevé et
essentiellement physiologique des compa¬
raisons à la fois les plus détaillées , les plus
analytiques et les plus étendues.
Dans son discours d’ouverture du premier
cours d’Anatomie comparée qu’il a fait au
Jardin des Plantes, en décembre 1795, M.
Cuvier annonce vouloir donner la préfé¬
rence à la méthode physiologique sur la
méthode zoologique , qui étudie classe par
classe l’organisme animal. Il prévoit qu’en
prenant chaque organe séparément , qu’en
ANA
étudiant successivement les diverses modi¬
fications que cet organe éprouve dans toutes
les classes, il sera conduit à toutes les com¬
paraisons , à toutes les inductions qui pour¬
ront avancer la physiologie, le vrai but ,
ajoute-t-il, de la Zoologie.
Ce n’est pas que cette méthode physiolo¬
gique soit exempte de difficultés. Il faut à la
fois un esprit juste , exercé et pénétrant ,
pour reconnaître et déterminer un même
organe à travers toutes les différences de
structure , de forme , de développement, de
position , et même de connexion, qu’il peut
subir dans toute la série animale. Citons-en
quelques exemples, afin de rendre nos idées
plus claires , plus élémentaires.
Les anatomistes ne sont pas unanimes sur
la détermination des différentes parties de
l’encéphale des poissons , ou sur leur ana¬
logie avec celles de l’encéphale des trois
classes supérieures des Yertébrés. Plusieurs
nomment tubercules optiques ce que les au¬
tres considèrent comme des lobes cérébraux,
etc. , etc. ( Hist. natur. des Poissons, par
MM. Cuvier et Yalencicnnes , t. I, p. 420. )
Ils ont reconnu un équivalent du Pan¬
créas, organe qui existe indubitablement
dans les trois classes supérieures des Yerté¬
brés, dans de petits tubes aveugles qu’on
rencontre , chez beaucoup de poissons os¬
seux, autour de l’origine du canal intesti¬
nal ; ils ont même compris qu’en l’absence
de ces boyaux pyloriques , certaine modi¬
fication glanduleuse de la muqueuse intesti¬
nale, telle qu’on l’observe chez les Cyprins ,
pouvait remplacer les cæcums pyloriques.
Pour arriver à cette détermination de
deux organes ainsi fondus l’un dans l’autre ,
dans ce dernier exemple, il fallait avoir ob¬
servé le pancréas, l’avoir comparé dans l’Es¬
turgeon , où il continue à se lier avec l’in¬
testin, et tend à se diviser en tubes; dans le
Polyodon, où cette division est déjà plus
apparente ; dans 1 eXiphios gladius, chez le¬
quel elle est évidente , quoique encore très
compliquée , jusqu’aux poissons où l’on ne
compte plus que quelques cæcums pylori¬
ques , qu’un seul même (. Mugii albuia).
Meckel avait méconnu l’existence de la
rate chez la plupart des Ophidiens, parce
qu’elle y est soudée avec le pancréas et con¬
fondue en apparence en un seul organe. Un
examen attentif, une analogie de la structu-
443
AN A
re différente des deux organes ainsi réunis 5
ont conduit sûrement à leur détermination.
( Fragments d’anatomie sur l’organisation
des Serpents.— Annales des Sciences natu¬
relles, s. XXX. ),
Les difficultés augmentent si l’on étend
ces comparaisons du type des Vertébrés, si
évidemment organisés d’après un même plan,
aux trois types inférieurs.
L’existence du foie dans ce type supérieur
des Vertébrés est encore facilement démon¬
trable , ainsi que les modifications de forme
et de volume qu’il y subit.
Une étude approfondie , plus générale¬
ment comparée, de ses différentes formes
dans les Mammifères , a fait découvrir une
forme-type , qui caractérise le foie de cette
classe; elle a démontré que ce qu’on re¬
gardait comme des divisions sont , au con¬
traire , des additions à la partie constante
et conséquemment principale de cet organe;
que chez certains Mammifères le foie a
son plus haut degré de composition ;
que chez d’autres il est , au contraire ,
réduit , ou à peu près , à la partie essen¬
tielle : tel est, entre autres, celui de l’homme.
(. Études sur le foie . — Annales des Scien¬
ces naturelles , nov. 1835. )
Dans le type des Articulés , la détermina¬
tion de cet organe, telle que la donne la
science actuelle, est encore contestable pour
un assez grand nombre de cas.
Ainsi , si je ne me trompe , on aurait pris
de grands sinus veineux pour le foie chez
les Squilles, qui appartiennent à la classe
des Crustacés, ( Mémoire sur quelques
points d’organisation des Squilles. — An¬
nales des Sciences naturelles , juillet 1837.)
Dans celle des Insectes , on a bien déter¬
miné comme leur tenant lieu de foie, et
probablement aussi de pancréas , de pe¬
tits tubes aveugles , rappelant les cæcums
pyloriques des poissons. Ces tubes ont leur
embouchure dans différents points de l’in¬
testin , assez généralement cependant près
de l’estomac duodénal. Mais leur insertion ,
très rapprochée de la fin de cet intestin chez
quelques uns , et surtout la nature des sub¬
stances qu’ils renferment, composées d’acide
urique , ont démontré qu’on avait confon¬
du l’organe remplaçant les reins , dans cette
classe, avec l’organe biliaire. ( V . à ce sujet
l’obseryation de M. Aubé, rapportée par
ANA
M. Audonin, Annales des Sciences natu¬
relles j 2e série, t. V, et les Leçons d’ Anato¬
mie comparée de G. Cuvier, 2e édit., t. VII,
p. 616-619.)
Les auteurs qui ont nommé et déterminé
les différentes parties du canal alimentaire
dans cette même classe des insectes sont loin
de distinguer toujours la même partie par
une même dénomination, et de lui reconnaî¬
tre la même fonction. ( V. à ce sujet la
note que nous avons imprimée t. V, p. 601,
de la deuxième édition des Laçons d’ Anato¬
mie comparée. )
Le type des Mollusques offrait de même
de grandes difficultés pour la juste détermi¬
nation des organes semblables ou du moins
analogues à ceux des Vertébrés ou des ani¬
maux inférieurs.
On doit dire qu’à cet égard la grande sa¬
gacité de M. Cuvier ne lui a pas fait dé¬
faut. Si quelques unes de ses déterminations,
qui se trouvent dans la série des beaux mé¬
moires qu’il a publiés sur les Mollusques, ont
été contestées, des observations plusjustes et
moins partiales n’ont pas tardé à les confir¬
mer.
Quand on descend au type des Zoophytes ,
où les organes se simplifient et tendent à se
confondre, ainsi que les fonctions; où même
les organes élémentaires (les nerfs, les mus¬
cles) finissent par disparaître ou par se
fondre les uns dans les autres en une sub¬
stance organisée d’une singulière homogé¬
néité , comme dans les Hydres , les ressem¬
blances ou les analogies deviennent encore
plus difficiles à reconnaître.
On s’est servi, dans ces derniers temps,
d’un procédé ingénieux pour y parvenir. Il
s’agissait de l’organe mâle de la génération ou
de l’organe sécréteur du sperme. On a pu
s’assurer de son existence dans plusieurs ani¬
maux inférieurs (les Actinies, M. Wagner;
les Ascidies composées, M. Milne-Edwards ;
les Oursins, M. Peters), en découvrant des
Zoospermes dans le produit de la sécrétion
et les réservoirs de cet organe.
Nous venons de voir qu’on avait suivi la
même marche pour reconnaître dans les in¬
sectes l’organe sécréteur de l’urine.
Malgré ces difficultés , l’Anatomie compa¬
rée , telle que le génie de Cuvier l’a consti¬
tuée , dans laquelle on observe , compare et
juge, les différentes modifications organi-
444
AN A
ques d’un même organe remplissant une
fonction analogue ou semblable dans la série
animale ; dans laquelle on parvient à démê¬
ler le plan fondamental de cet organe à tra¬
vers toutes les transformations, les additions,
les extensions , qui le perfectionnent , ou les
soustractions qui le dégradent; différences or¬
ganiques qui font varier quelquefois à l’infini
les phénomènes de la vie ; cette Anatomie, di¬
sons-nous , ainsi comprise , est la source à la
fois la plus solide et la plus féconde , nous en
sommes convaincu , à laquelle la physiologie
puise ses propositions les plus évidentes.
L’étude comparée des organes concrets de
tous les animaux conduisait à une description
générale des systèmes d’organes , des organes
élémentaires, et même des éléments organi¬
ques essentiels de l’organisation animale.
( V . l’article Animal .)
Aussi trouvera-t-on déjà dans les générali¬
tés écrites par M. Cuvier, et mises en tête des
Leçons <f Anatomie comparée (lre édit.), les
traits principaux de cette Anatomie générale,
dans laquelle la considération des fluides gé¬
néraux, qui font essentiellement partie de
l’organisation animale, occupe une place pro¬
portionnée à son importance et à l’étendue
de la science.
Nous ne pouvons donc pas regarder
V Anatomie générale de Béelar comme le
premier essai fait en France d’une intro¬
duction à cette étude des plus grandes géné-
lités de l’organisation; d’autant moins que
les propositions concernant les animaux y
sont restreintes , et qu’elles n’y sont pas fon¬
dées sur les propres observations de l’auteur.
Ajoutons que , dans cet ouvrage , d’ailleurs
si recommandable pour tout ce qui concer¬
ne l’Anatomie de l’homme, la description des
fluides organiques a été entièrement omise.
■§ 4.- — Anatomie comparée des sexes et des
âges , ou élude des métamorphoses que
subissent les organismes aux différen¬
tes époques de la vie ; Embryotomie.
La science de l’organisation ne s’arrête pas
à l’étude des organismes développés. Elle re¬
cherche les différences ou les ressemblances
que les individus d’une même espèce, de
même sexe ou de sexes différents, présentent
aux différents âges , aux différentes époques
de leur vie ; elle parvient ainsi à saisir les re~
ANA
îations de ces changements physiques avec
ceux observés dans les mœurs et dans toutes
les fonctions , même les plus spéciales.
Cette meme science a étudié successive¬
ment dans le règne animal , comme elle l’a¬
vait fait dans le règne végétal , la première
apparition de l’ovule et de l’œuf, origine pri¬
mitive de tout corps organisé; les premiers li¬
néaments du germe; les enveloppes de celui-
ci ; leurs rapports , leur liaison avec les or¬
ganes de la mère, même avant l’imprégnation,
et surtout après le concours des sexes, quand
ce concours est nécessaire.
Elle suit les changements de forme de tou¬
tes les parties extérieures de l’embryon ou du
fœtus , jusqu’à l’époque de sa vie indépen¬
dante. Elle pénètre dans son intérieur pour
étudier l’apparition successive ou simultanée,
transitoire ou permanente, de certains orga¬
nes ; afin de reconnaître leur développement
proportionnel ou inégal ; pour déterminer les
métamorphoses successives qui s’opèrent
dans la forme extérieure, dans celle des par¬
ties intérieures et dans leur structure, en un
mot dans la composition organique du fœ¬
tus , aux différents âges de sa vie.
Cette embryotomie , qu’on appelle embryo¬
génie , ou germination , lorsqu’on l’étudie
avec la pensée physiologique , c’est-à-dire
avec la considération de l’organisation en ac¬
tion , dans le but de comprendre la nutrition
du germe et son développement, est une étu¬
de du plus haut intérêt.
C’est avec les matériaux fournis par cette
partie importante de l’Anatomie comparée
que l’esprit méditatif s’élève au point culmi¬
nant de l’Anatomie spéculative, si dangereux
pour la certitude du raisonnement.
§ 5. — Anatomie des monstres , ou des
déformations des organismes , ou Té-
ratolomie.
La base de l’Anatomie spéculative s’élargit
encore lorsque l’on étudie les formations a-
normaîes des organismes. Cette dernière étu¬
de, ou l’Anatomie des diverses monstruosités,
est une des parties les plus importantes de
l’Anatomie comparée ; soit que l’on ait pour
but de reconnaître les organes ou les systè¬
mes d’organes qui sont les plus susceptibles
de ces déformations ; soit que l’on cherche à
déterminer les espèces de déformations et
ANA
445
leurs limites ; soit que l’on ait en vue la via¬
bilité des organismes ainsi déformés , et que
l’on veuille en tirer la conséquence du rôle
que joue , relativement à la durée de l’exi¬
stence normale, tel ou tel rouage qui a
changé de rapports , qui est en excès , ou
qui a disparu dans l’organisme déformé (1).
L’ensemble de ces déductions de l’ Anato¬
mie des monstruosités constitue cette partie
de la science de l’organisation qu’on appelle
Tératologie , des mots grecs t épxç, pro¬
dige, monstre, et îoyoç, discours.
§ 6. — Anatomie philosophique ,
transcendante et spéculative.
L’Anatomie devient philosophique , ou
transcendante et spéculative , lorsqu’elle
étudie l’organisation en elle-même pour en
expliquer les lois ; pour révéler celles que
suivent les organismes dans leurs différents
degrés de composition , dans leur dévelop¬
pement ; pour en tirer les conséquences les
plus générales sur l’origine , la durée et les
limites de la variabilité des espèces; pour
apprécier enfin les conditions de l’existence.
On concevra facilement que cette partie
de la science de l’organisation aura des de¬
grés de certitude très différents , suivant
qu’elle revêtira le caractère des sciences de
raisonnement, qu’elle conservera celui des
sciences d’observation, ou qu’elle prendra
un caractère mixte entre les unes et les au¬
tres.
Dans le premier cas , elle aura le droit
d’aspirer à la certitude mathématique, et
elle en approchera beaucoup.
Dans le second , ses propositions conser¬
veront le degré de certitude des sciences
d’observation, lorsqu’elles seront logique¬
ment déduites de faits bien observés, incon¬
testables.
Dans le troisième , elle pourra devenir de
plus en plus spéculative , lorsque , s’élan¬
çant dans l’espace au dessus des faits qui ont
été son point de départ , elle ne les contem-
(1) Yoir le t. II de la Philosophie anatomique ,
qui traite des monstruosités humaines, par M. le
chevalier Geoffroy Saint-Hilaire, Paris, 1822, pour
les principes de classification des monstruosités et
les limites des déformations. Yoir encore le Trai¬
té de Tératologie , par M. Isidore Geoffroy Saint-
Hilaire.
ANA
pïera plus que de loin, qu’elle étendra son
horizon au delà du cercle où ils sont renfer¬
més, qu’elle les perdra même entièrement
de vue , et qu’elle finira par ne plus s’ap¬
puyer sur la base solide de l’observation.
L’Anatomie philosophique est une création
du siècle actuel. Dès 1800, Cuvier en pu¬
bliait les bases dans ses Considérations sur
l’économie animale, qu’il a mises en tête de
l’ouvrage des Leçons (g I , p. 45-60. Pa¬
ris, an YIII, 1800). On y trouve surtout
(art. IY) les principes les plus incontestables,
l’exposé le plus clair de la loi des conditions
d’existence , qui domine , à notre avis , et à
laquelle sont subordonnées toutes les autres
lois de l’économie animale.
Nous croyons devoir transcrire ici une gran¬
de partie de cet exposé, comme exemple
propre à donner une idée juste de l’Anatomie
philosophique , de cette science de l’organi¬
sation dont nous cherchons à faire compren¬
dre la nature ou l’essence et toute la valeur
par l’appréciation impartiale de ses différents
degrés de certitude.
Après avoir esquissé les principales diffé¬
rences dont les organes affectés à chaque
fonction animale sont susceptibles , M. Cu -
vier fait sentir qu’on pourrait supposer cel¬
les d’un organe unies successivement avec
celles de tous les autres , et qu’on produirait
ainsi un nombre très considérable de com¬
binaisons organiques , qui répondraient à
autant de classes d’animaux.
« Mais, ajoute le fondateur de l’Anatomie
» comparée, ces combinaisons, qui paraissent
» possibles lorsqu’on les considère d’une
» manière abstraite , n’existent pas toutes
» dans la nature , parce que , dans l’état de
» vie, les organes ne sont pas simplement
» rapprochés , mais qu’ils agissent les uns
» sur les autres, et concourent tous ensem-
» ble à un but commun. D’après cela , les
» modifications de l’un d’eux exercent une
» influence sur celles de tous les autres.
» Celles de ces modifications qui ne peu-
» vent pas exister ensemble s’excluent réci-
» proquement, tandis que d’autres s’appel-
» lent pour ainsi dire . C’est sur cette
» dépendance mutuelle des fonctions , et ce
» secours qu’elles se prêtent réciproque-
» ment, que sont fondées les lois qui déter-
» minent les rapports de leurs organes , et
» qui sont fl’une nécessité égale à celles des
446 AN A
» lois métaphysiques ou mathématiques :
» car il est évident que Vharmonie conve-
» nable entre les organes qui agissent les
:» uns sur les autres est une condition né-
;> cessaire de l’existence. »
Il y a dans cette grande et première loi
des conditions d’ existence^ cause finale de
la durée de la vie, pendant un temps déter¬
miné , pour chaque individu, pour chaque
espèce.
Toutes les causes finales , ces nombreuses
modifications organiques qui font varier à
Finfini les rapports des êtres animés et les
fonctions particulières dont se compose leur
existence, sont subordonnées à cette pre¬
mière nécessité.
L’observation certaine montre qu’entre
les limites assez étendues des conditions
d’existence il y a de grandes variations dans
la composition des organismes.
« Tel organe est à son plus haut degré de
« perfection dans une espèce , et tel autre
» l’est dans une espèce toute différente. »
(Ibid.)
D’un autre côté, la vie ne saurait être éle¬
vée à un certain degré dans un organe ou
dans un système d’organes , qu’elle ne soit
diminuée dans les autres parties (1).
Après avoir reconnu les limites assez éten¬
dues que la loi des conditions d’existence a
posées pour les différentes combinaisons or¬
ganiques ; après avoir établi que le nombre
de ces combinaisons diminue avec l’impor¬
tance des organes ou des systèmes d’organes ,
qu’il augmente au contraire et se multiplie à
Finfini dans toutes les parties accessoires ;
après avoir signalé ces dégradations succes¬
sives que suit un même organe , jusqu’à ce
qu’il n’en existe plus qu’un vestige (2) et com¬
me pour témoigner du plan général d’organi¬
sation d’après lequel l’organisme dont il fait
partie a été conçu ;
Après cette loi du balancement des forces
destinée à devenir Fun des fondements les
plus solides de la philosophie médicale ; il
restait à reconnaître et à démontrer la loi du
balancement des organes , ou de l’accrois¬
sement , du développement inverse de cer-
(1) Réflexions sur les corps organisés Magasin
encyclopédique , par C. L. Miliin, p. 470. Paris ,
lor brum. an 8 (1799).
(2) M. Cuvier, ibid. •
ANA
taines parties corrélatives, dans un seul et
même organisme. Celte loi achève de donner
l’intelligence des modifications si nombreu¬
ses d’un même plan de composition des or¬
ganismes appartenant à une seule classe ou
à un seul type ; elle explique surtout les li¬
mites des déformations organiques , et c’est
particulièrement l’étude de ces déformations
et l’aperçu profond de ces limites qui pa¬
raissent avoir révélé cette loi à son illustre
auteur, M. Geoffroy Saint-Hilaire (1).
L’Anatomie philosophique étudie l’ensem¬
ble des organismes ou leurs différentes par¬
ties , indépendamment de leurs usages. Elle
cherche à découvrir les similitudes ou les
analogies que présentent ces organismes
dans leur composition ; elle s’applique à dé¬
terminer les parties qui sont identiques, mal¬
gré les différences de leur emploi.
Son degré de certitude , dans cette voie ,
dépend du rapport des faits observés avec
les conclusions qu’elle en tire.
Lorsque ses propositions sont rigoureuse¬
ment déduites de l’exacte observation, nous
ne cessons de la considérer comme vraiment
philosophique.
Ainsi l’unité de plan de certains groupes
du règne animal , des Vertébrés par exem¬
ple, est une vérité bien démontrée , formant
un des principes les plus incontestables de
l’Anatomie philosophique. Mais cette partie
fondamentale de l’Anatomie n’est plus que
spéculative ; elle devient plus ou moins
conjecturale lorsqu’elle s’efforce de ratta¬
cher les innombrables différences de l’orga¬
nisation à une unité idéale de formation ou
même de composition.
Cette unité semblerait, au premier aperçu,
devoir être pour l’anatomiste ce qu’est pour
le peintre ou le sculpteur l’idéal de la beau¬
té. Mais il y a cependant cette grande diffé¬
rence, que le génie de l’artiste peut réaliser,
peut matérialiser sa création sur la toile ou
le marbre ; tandis que l’Anatomie spéculati¬
ve n’a pas la puissance d’individualiser la
sienne , et qu’elle est destinée à rester dans
le vague de l’idéologie.
Si la détermination d’un même organe ,
remplissant une même fonction , devient
quelquefois très difficile , ainsi que nous Fa-
(1) Philosophie anatomique des difformités
humaines, p. 32 et 240. Paris, 1822.
ANA
vons démontré en parlant de l’Anatomie phy¬
siologique, surtout quand on s’avance au
delà des Yertébrés, on concevra que les dif¬
ficultés doivent augmenter lorsqu’il s’agit de
déterminer l’identité des parties dans des
classes ou même dans des types différents ,
lors même qu’il n’y a plus de ressemblance
dans les fonctions. Il en résulte que les
aperçus peuvent perdre peu à peu cette
évidence de l’Anatomie positive, plus rap¬
prochée des faits , et que ces aperçus doi¬
vent être plus ou moins contestables.
On a dû chercher une boussole pour se
guider dans cette nouvelle voie. On a cru
l’avoir trouvée dans le principe des con¬
nexions , c’est-à-dir.e de la dépendance mu¬
tuelle, nécessaire, et par conséquent inva¬
riable, des parties (1).
Dans beaucoup de circonstances , ce prin¬
cipe est incontestable, dans son application
comme en théorie.
Ainsi , les organes des sens spéciaux se rat¬
tachant, par les nerfs qui les constituent, au
centre principal du système nerveux , on ar¬
rive, avec certitude, de l’œil, par le nerf op¬
tique, à la détermination du cerveau.
Mais ce principe des connexions , remar-
quons-le bien , ne donne que certaines posi¬
tions relatives , dont les unes sont fonction¬
nelles ou- physiologiques, dont les autres
sont encore pour la science absolument ir¬
rationnelles. Nous rangerons parmi ces der¬
nières la situation du principal cordon des
nerfs, qu’il faudra chercher, dans toute es¬
pèce d’animal articulé , à la face abdominale
du côrps, et sous le canal alimentaire, et non
à sa face dorsale , comme dans les animaux
vertébrés.
Le foie , au contraire , étant un annexe
physiologique du canal alimentaire, c’est au¬
tour de ce canal , en union, en fusion même
avec ses parois, qu’on devra tenter d’en
constater la présence et d’en découvrir les
modifications.
Un organe de respiration circonscrit, uni¬
que ou multiple, sera toujours en connexion
physiologique , en rapport intime , avec les
principaux troncs ou les principales bran¬
ches du système vasculaire sanguin , et cel¬
les-ci serviront à faire reconnaître cet orga¬
ne de respiration, quelle que soit sa position
(l) M. Geoffroy Saint-Hilaire, ibid, , p. 32 et 447.
ANA 447
si variable, soit à l’intérieur , soit à l’exté¬
rieur du corps.
Les Mollusques ont très généralement la
dernière partie du canal intestinal en rap¬
port avec la cavité des organes de la respi¬
ration. J’ai compris la raison physiologique
de cette connexion , utile dans ce type pour
la défécation , de même que celle qui existe
entre cet intestin et certaines parties du
mécanisme de la respiration (le diaphragme,
les muscles abdominaux) , dans le type des
Yertébrés.
Mais le principe des connexions abandon¬
ne souvent l’anatomiste , surtout lorsqu’il
cherche à le reconnaître dans le dédale de
l’organisation des animaux sans vertèbres.
Les Mollusques , les Zoophytes , montrent
dans leurs organes de génération les con¬
nexions les plus variées , les plus bizarres.
Chez plusieurs Polypes à polypiers, l’ovaire
devient même extérieur, comme dans les
plantes. Relativement à ces organes, le prin¬
cipe des connexions me paraît absolument
insaisissable chez les animaux inférieurs.
Le squelette des animaux vertébrés présen¬
te , dans l’ensemble de sa composition , une
unité de plan, et conséquemment de pensée
créa'trice , qui se fait jour à travers les diffé¬
rences qui semblaient devoir la voiler à no¬
tre intelligence. C’est à l’Anatomie compa¬
rée , à peine constituée comme science ,
qu’on doit cette importante découverte, qui
date des premières années du siècle actuel.
Elle devient indubitable , même dans les
détails , pour la composition de la tête os¬
seuse, lorsqu’on se sert du principe des con¬
nexions, ainsi que l’a fait M. Geoffroy
Saint-Hilaire, et qu’on a soin de compa¬
rer le jeune âge ou l’état fêtai (1) des Mam¬
mifères et des Oiseaux avec celui des Repti¬
les ou des Poissons, ou même avec leur état
adulte.
Cependant , si l’on veut tenter de porter
plus loin ces aperçus des ressemblances ; si
l’on essaie la démonstration de l’identité ,
(1) Voir , pour l’histoire de la science sur ce su¬
jet important, l’opinion de M. Cuvier , rapportée
par M. Geoffroy (. Philosophie anatomique, t. II,
p. 32 et suiv.) , et les premières pages du t. V,
deuxième partie, édit, in -4°, des Recherches sur
les ossements fossiles; enfin X Histoire naturelle
des Poissons, par MM. Cuvier et Valenciennes,
t. I, p. 306 et suiv.
448
ANA
ANA
ou seulement de l’analogie de composition
de toutes les parties de ce squelette , on est
forcé d’admettre de simples conjectures
pour des vérités ; et , dans ce vaste champ ,
la manière de voir de l’Anatomie spéculati¬
ve varie presque autant que le nombre des
savants qui s’escriment dans cette lice : car
c’estfrici une véritable lutte d’opinions con¬
tradictoires.
Pour n’en citer qu’un exemple , rap¬
pelons que l’opercule des Poissons , ou ses
différentes pièces, a été successivement con¬
sidéré comme l’analogue du cartilage thyroï-'
de divisé, comme les pariétaux détachés
du crâne , comme î’os jugal et les pièces de
la mâchoire inférieure des reptiles , qui s’y
trouvent de plus que dans les poissons ;
comme les analogues des osselets de l’ouïe ,
enfin comme n’ayant pas d’analogues dans
les autres classes des Vertébrés (1).
L’idée ingénieuse et profonde qu’avait eue
M. Geoffroy Saint - Hilaire , pour compa¬
rer la composition osseuse des quatre clas¬
ses des Vertébrés, de prendre celle des Oi¬
seaux et des Mammifères dans le jeune âge ,
ou même dans leur fœtus , avant la soudure
de certains os , et lorsque cette tête est en¬
core divisée en un grand nombre de parties ;
cette heureuse idée , remaniée par l’Anato¬
mie spéculative, est devenue la source de
tout un système sur le développement suc¬
cessif et graduel des animaux supérieurs.
Sans doute , le spectacle surprenant des
métamorphoses que subissent les Reptiles
batraciens et les Insectes a pu conduire à
l’idée de ce système. On admet comme un
principe fondamental de l’embryogénie que
les embryons ou les fœtus des animaux
supérieurs passent par tous les degrés in¬
férieurs de l’organisation , à partir de celle
du Polype, avant d’atteindre la perfec¬
tion organique de l’Oiseau ou du Mammifère.
Cette hypothèse de l’Anatomie spéculative a
fait déterminer comme des branchies les fen¬
tes cervicales découvertes chez les très jeunes
fœtus de ces deux dernières classes , et des
reptiles non sujets aux métamorphoses.
On n’avait cependant démontré que l’exi¬
stence de plusieurs branches artérielles pa¬
raissant répondre à ces solutions de conti-
(1) Voir à ce sujet la note 1 de Sa page 6 des
Recherches sur les ossements fossiles de G. Cu¬
vier, t. V, première partie. Paris, 1824.
nuité de îa peau , mais sans aucun appareil
capillaire pouvant caractériser un organe de
respiration.
J’ai toujours considéré ces fentes appa¬
rentes comme un développement inégal des
parois du pharynx, etc.
M. Serres, qui a publié une opinion analo¬
gue, vient de démontrer surabondamment
que ces fissures cervicales, comme toutes les
autres ouvertures de la surface du corps dans
les fœtus, sont bouchées par la membrane ré¬
fléchie de î’ameios , et que i’eau renfermée
dans ce sac membraneux ne peut y péné¬
trer, sinon, faut-il ajouter, par imbibition (1).
On sait que les premiers linéaments des
embryons des Vertébrés se composent de
l’encéphale et de la moelle épinière, qui s’y
montrent avant les autres systèmes, et dans
un développement proportionnel extraordi¬
naire.
Gomment concilier cette première appa-
rition des centres nerveux , cette composi¬
tion primitive , nerveuse, incontestable, de
l’embryon d’un Vertébré, avec l’idée très
'hypothétique qui voudrait en faire un Poly¬
pe, c’est-à-dire un animal inférieur , dans
lequel on n’a pu découvrir jusqu’à présent
de nerfs distincts?!
Ces exemples suffiront, j’espère, pour fai¬
re comprendre les différents degrés de cer¬
titude qui caractérisent l’Anatomie philoso¬
phique et l’Anatomie spéculative, et combien
celle-ci devient conjecturale lorsqu’elle
abandonne presque entièrement la voie de
l’observation pour s’élever dans l’espace sans
bornes des idées de pur raisonnement.
Sans doute de grands noms se rattachent à
cette manière de philosopher sur l’organisa¬
tion et la vie ; mais la jeunesse , à laquelle eet
article est destiné, devait être prémunie con¬
tre l’entraînement de ces exemples d’une
aussi puissante autorité. Cet entraînement
la conduirait presque toujours hors de la
ligne étroite , mais sûre, de l’observation et
de l’expérience , telle qu’ Aristote et Cu¬
vier Font tracée pour l’histoire naturelle ;
telle que Bacon en a posé les bornes in¬
franchissables , du moins pour tous ceux
qui auront à cœur de contribuer aux
progrès réels des sciences d’observation.
(1) Comptes rendus des séances de l’ Académie
des sciences . 1859, t. ÏX, p. 385; 1840, premier se¬
mestre , p. 273,
ANA
449
ANA
Après ces différentes manières d’envisager
l’Anatomie ou la science de l’organisation
considérée en elle-même, nous avons à l’é¬
tudier dans deux de ses applications les plus
importantes , je Yeux dire dans ses rapports
avec la Classification des animaux , et avec
cette partie de la Géologie qu’on appelle la
Palæontologie.
§7. — Anatomie systématique
ou classique.
L’Anatomie systématique est l’application
de la connaissance de l’organisation à la
classification des animaux ; on pourrait, con¬
séquemment, l’appeler Anatomie classique.
Si la connaissance de l’organisation est la
clef de la Physiologie ou de la Biologie, si
elle est éminemment utile pour arriver à
l’intelligence de la nature des animaux, on
concevra que cette étude, conduisant à la
juste appréciation des différences ou des res¬
semblances organiques qu’ils présentent aux
yeux de l’observateur qui les compare , de¬
vient la base solide, la base unique , sur la¬
quelle doit s’élever la méthode naturelle de
leur classification.
Cette méthode , qui divise le règne ani¬
mal en un certain nombre de groupes, suc¬
cessivement sous-divisés eux-mêmes d’après
des différences organiques, graduellement
moins importantes ; qui réunit dans un même
groupe les animaux qui ont entre eux le plus
grand nombre de ressemblances; cette mé¬
thode, disons-nous, considère tout l’ensemble
de l’organisation, toutes les différences ou
toutes les ressemblances qu’elle peut pré¬
senter , pour en tirer des conclusions sur la
distribution du règne animal en types ou em¬
branchements , en classes, en ordres, en fa¬
milles , en genres ou en espèces. ( Voyez
Méthode naturelle. )
Ainsi le principe de la méthode naturelle
de classification des animaux est fondé sur
certaines différences et sur certaines res¬
semblances dans leur composition organi¬
que, que l’Anatomie comparée fait connaî¬
tre. Nous verrons , au mot Composition
organique, que ces différences ou ces res¬
semblances peuvent être très importantes ,
fortement tranchées , et qu’elles indiquent ,
dans ce cas , des plans d’organisation très
distincts, qui constituent les types ou les
premiers groupes de la méthode. Ces diffé¬
rences sont une conséquence nécessaire de
la loi des conditions d’existence. Cette loi,
que nous avons exposée dans le paragraphe
précédent, démontre qu’il y a certaines com¬
binaisons organiques qui se repoussent, par¬
ce qu’elles seraient incompatibles avec la
durée de l’existence. Il en résulte nécessai¬
rement des rapports ou des différences très
variés entre les êtres vivants , et entre les
animaux en particulier , et l’impossibilité de
les ranger sur une même ligne ou sur une
même échelle , qui ferait monter ou descen¬
dre de l’un à l’autre par des degrés très fai¬
bles, presque insensibles , indiquant de sim¬
ples nuances de perfection ou de dégradation
dans toute leur organisation (1).
C’est un principe reconnu par tous les
vrais naturalistes classificateurs , établi déjà
par Linné , que les caractères distinctifs des
êtres , que ceux des animaux en particulier,
doivent être pris de leur conformation et
non de leurs mœurs, ou de propriétés et de
phénomènes qui ne se manifesteraient pas
en tout temps.
Mais la méthode naturelle de classifica¬
tion , appliquée par Cuvier à tout le règne
animal, a donné singulièrement d’extension
à ce précepte. Dans l’état actuel de la scien¬
ce , tous les cadres de la méthode naturelle
ont chacun leur étiquette , exprimant des
caractères d’organisation ou des caractères
anatomiques.
On concevra facilement d’après cela tou¬
te l’importance, toute l’utilité de l’Anatomie
comparée , dans ses nombreuses applica¬
tions, dans ses applications journalières à la
méthode naturelle.
C’est une pierre de touche indispensable
pour juger tous les essais de classification ,
faits avec la prétention d’être les plus con¬
formes à la nature.
§ 8. — Anatomie géologique
ou palœontologique .
J’appelle ainsi l’application des connais¬
sances anatomiques les plus détaillées , les
plus spéciales, comme les plus générales,
pour distinguer et rapporter à leur espèce ,
(-1) Leçons d* Anatomie comparée de G. Cuvier,
t. I, p. 41 à 60. Paris, 1800.
T. I.
29
450
ANA
ANA
à leur genre, à leur famille, à leur classe, les
débris des corps organisés, ceux des ani¬
maux en particulier , qui ont été enfouis
par les révolutions du globe, dans les diffé¬
rentes couches de son écorce.
Ces débris sont toutes les parties dures
qui ont pu résister aux agents physiques, au
poids des masses terreuses qui les ont re¬
couvertes. Ce sont des squelettes , des por¬
tions de squelettes , des os, des dents, leurs
fragments , des écailles , et d’autres parties
dures tégumentaires des animaux vertébrés.
Ce sont des coquilles ou des débris de co¬
quilles des Mollusques , ou des parties cal¬
caires ayant appartenu à quelque portion
de leur canal alimentaire. Ce sont encore les
parties dures des Crustacés ; ce sont ces po¬
lypiers calcaire», rarement siliceux , dont
les nombreux restes caractérisent les ter¬
rains littoraux.
Rarement a-t-on lieu d’examiner des ani¬
maux entiers , comme les Insectes assez
nombreux qui ont été enveloppés par la
matière encore liquide de l’ambre jaune ou
du succin ; ou comme le Rhinocéros et l’Elé¬
phant , découverts en Sibérie , non loin des
plages de la mer Glaciale , et conservés , se¬
lon toute apparence , pendant des milliers
d’années , dans les glaces formées par un
refroidissement subit de ces latitudes hy-
perboréennes.
Les différents sujets d’observation de cet¬
te Anatomie, souvent plus ou moins mutilés,
incomplets, exigent donc une grande habi¬
tude , une connaissance approfondie de l’or¬
ganisation actuellement existante à la surface
du globe, pour établir des comparaisons cer¬
taines avec cette organisation des temps
passés.
Une étude raisonnée de celle-ci a bientôt
démontré que les mêmes lois règlent l’une
et l’autre.
Leur exacte appréciation et les justes ap¬
plications qu’on -peut en faire ont été pour
la première fois mises en pratique , d’une
manière générale, par G. Cuvier, dans ses
nombreuses et persévérantes recherches sur
les ossements fossiles (J).
La méthode que sa science, nous devrions
(1) Elles ont été consignées dans les Recherches
sur les ossements fossiles , vol. I-Y, in-4. Paris,
1821-1824,
dire son génie, lui a suggérée pour parvenir
à restituer les squelettes et les formes prin¬
cipales des Mammifères , des Oiseaux , des
Poissons ou des Reptiles fossiles , avec leurs
débris dispersés çà et là ; cette méthode , di¬
sons-nous, restera toujours comme un modè¬
le de l’application à la Paîæontologie des con¬
naissances de détail les plus minutieuses, et,
à la fois , les plus générales de l’organisa¬
tion (2).
§9. — Des procédés que V Anatomie em¬
ploie pour me lire en évidence les dif¬
férents points de l'organisation , ou
de l’art de Vanalomisle.
Nous l’avons dit en commençant cet arti¬
cle , l’Anatomie n’est pas seulement une
science , c’est également un art , au moyen
duquel celui qui le possède complètement
peut mettre en évidence les parties les plus
cachées, les plus déliées de l’organisation.
Ses procédés sont nombreux et variés ;
nous nous bornerons à passer en revue les
principaux.
Dissection. — Le premier, le plus fré¬
quent, celui qui a valu à l’Anatomie son
nom, consiste dans la dissection, c’est-à-
dire à séparer avec le scalpel les organes
réunis , confondus ; à découvrir ceux qui
sont cachés dans la profondeur des autres ,
en coupant la substance de ceux-ci ; à rom¬
pre les fils qui lient la trame , ou ceux qui
unissent la chaîne des tissus organiques, afin
de rendre visibles et distinctes les parties
élémentaires qui entrent dans la composi¬
tion de ces tissus.
Un procédé de dissection trop négligé
peut-être par les anatomistes , qui s’atta¬
chent surtout au précédent , c’est-à-dire à
délier, à dégager les organes concrets ou les
organes élémentaires du tissu cellulaire qui
les enveloppe, est celui de faire certaines
coupes de ces organes , qui peuvent donner
facilement et promptement une idée de leur
composition , et de la position relative des
parties élémentaires ou autres qui y sont
agrégées.
(l) Rapport historique sur les progrès des
sciences naturelles de 1788 à 1807 , rédigé par
G. Cuvier, p. 177 et 302. Paris , Yerdière et La¬
grange , 1828, in-8.
ANA
ANA
Dissection dans Veau. — Lorsque l’or¬
gane que l’on veut analyser par la dissec¬
tion est petit , le procédé qui consiste à le
placer dans une assiette ou dans un petit
bassin rempli d’eau ; à le fixer avec des épin¬
gles sur un plateau de cire , qui est lui-mê¬
me adhérent à une lame de plomb, est ex¬
trêmement utile pour distinguer les parties
les plus délicates de la structure des organes
ou les tissus qui ont peu de consistance.
Le poids de l’eau, la moindre légèreté
spécifique de ces organes ou de ces tissus ,
détermine dans ce liquide , sans efforts, sans
déchirure , le déploiement des filaments les
plus déliés des membranes les plus minces.
Les épingles et la cire donnent des moyens
faciles de les étaler à volonté, et de les
montrer sous l’aspect le plus favorable aux
recherches et aux observations. C’est par
l’emploi de ce procédé que M. Cuvier est
parvenu à faire ces belles , et cependant si
difficiles Anatomies des mollusques, et en¬
suite ces admirables dessins qui représen¬
tent, avec tant de vérité et de clarté, l’orga¬
nisation compliquée de ces animaux. Ce
procédé a été pour le maître de la science
l’occasion d’une grande partie de ses décou¬
vertes en Anatomie. Il est devenu, entre les
mains des nombreux anatomistes que M.
Cuvier a rendus témoins de sa grande utili¬
té , un moyen de succès nombreux dans les
recherches qu’ils ont entreprises pour l’a¬
vancement de la science de l’organisation.
Ce simple procédé doit donc être mis au
rang des plus utiles qu’emploie l’art de l’a¬
natomiste.
Procédé des injections. — Les vaisseaux ,
les canaux , les sinus plus ou moins anfrac¬
tueux, dont peuvent se composer les diffé¬
rents organismes , les communications de
ces diverses capacités entre elles ou avec
d’autres parties du même organisme, leurs
directions différentes, leur étendue, leurs
diversions , leurs rapports , sont mis en évi¬
dence par les divers procédés des injections.
Ils consistent, le plus souvent, à introduire
dans ces capacités vasculaires ou autres des
substances colorées , liquides au moment de
leur introduction , mais susceptibles de se
solidifier , et de prendre plus ou moins de
consistance par le refroidissement.
C’est par ce moyen ingénieux des injec¬
tions que l’anatomiste met en évidence les
451
réseaux vasculaires les plus déliés à la sur¬
face des organes , et qu’il parvient à les dé¬
couvrir, avec le scalpel , dans leur profon¬
deur. C’est par ce procédé des injections
colorées que Ruisch avait acquis une répu¬
tation extraordinaire ; réputation qui était
relative à son époque, et que ses prépara¬
tions ne pourraient plus lui mériter , à en
juger du moins par le petit nombre de celles
qui existent dans les collections de l’univer¬
sité de Leide.
Injections au mercure. — Le procédé des
injections consiste souvent à se servir du
mercure , dont le poids , mesuré à volonté
par la colonne de ce métal qui s’élève dans
le tube ou siphon employé pour cette espè¬
ce d’injection , suffit pour pénétrer dans les
vaisseaux les plus fins , les plus capillaires ,
et pour vaincre la résistance de leurs parois
à sa pénétration. C’est par ce procédé des
injections au mercure que le système lym¬
phatique a été successivement découvert
dans l’homme et dans les animaux vertébrés.
Alimentation colorée ou colorante. — Je
ne puis m’empêcher d’indiquer ici le pro¬
cédé des injections naturelles , ou l’intro¬
duction, dans l’état de vie , de l’eau colorée
par le carmin ou l’indigo , pour dessiner et
rendre évidentes les formes du sac ou du
canal alimentaire des animalcules homogè¬
nes. On sait que M. Ehrenberg , qui s’est
servi de ce procédé avec plus de succès que
ses prédécesseurs , appelle ces animaux po-
lygastres , parce qu’il a rendu évident par
cette nutrition colorée un grand nombre de
poches accessoires , en apparence, du sac ou
du canal alimentaire , qui se sont remplies
de cette eau rouge ou bleue, et qu’il regarde
comme autant d’estomacs.
C’est encore le cas de parler de la garance,
de cette substance colorante , qui , mêlée
aux aliments des jeunes animaux , dans les
expériences animales de Duhamel , rougit
leurs os en se combinant aux sels calcaires
que la nutrition y dépose , et donne la mar¬
che, montre les traces de leur accroissement
successif.
M. Flourens , qui a eu l’heureuse idée
de reprendre les expériences de Duhamel ,
vient de montrer qu’au point de vue actuel
de l’anatomie et de la physiologie , c’est ,
pour ainsi dire, un procédé nouveau, au
moyen duquel on peut espérer d’importan-
45 2
AN A
ANA
tes découvertes sur la structure des os et des
dents, et sur leur accroissement (1).
Procédés chimiques soit pour augmenter
la consistance des organes , soit pour ra¬
mollir et même dissoudre quelques parties
élémentaires des organes concrets. — L’art
de l’anatomiste met souvent en usage la
macération , c’est-à-dire le séjour dans l’eau
des parties organisées , afin de ramollir , de
fondre, de dissoudre les filets, les lames du
tissu cellulaire, qui lient , qui unissent cer¬
taines membranes entre elles, et qu’on par¬
vient ainsi à détacher , à isoler les unes des
autres , pour les observer et les décrire sé¬
parément.
C’est un moyen d’analyser les organes
concrets, afin de prendre une idée plus net¬
te de leur composition, en facilitant les pro¬
cédés de dissection employés pour les dé¬
composer.
Dans une vue tout opposée , celle de don¬
ner plus de consistance aux organes , tou¬
jours afin de faciliter leur dissection, on
peut faire macérer les substances animales
dans l’alcool, ce qui les durcit, rend les filets
nerveux et les fibres musculaires plus ap¬
parentes , et facilite les procédés de dissec¬
tion au moyen desquels on cherche à iso¬
ler les nerfs ou les muscles. Plusieurs autres
procédés chimiques peuvent servir à durcir,
à ramollir , ou même à fondre , à dissou¬
dre, à enlever ainsi certains éléments orga¬
niques , afin de mettre à découvert d’autres
parties des organes concrets. Tel est celui
au moyen duquel on enlève des os ou des
dents, sans les déformer, tous les sels cal¬
caires dont ils sont pénétrés , en plaçant ces
organes dans un acide minéral plus ou moins
étendu d’eau.
Microscope. — La vue simple est loin de
pouvoir nous révéler tous les détails de l’or¬
ganisation ; tous les attributs physiques de
forme , de couleur , de densité , qui distin¬
guent les tissus des animaux ; tous les carac¬
tères physiques et même organiques que
présentent leurs fluides.
Heureusement que la découverte du micro¬
scope amis les anatomistes à même de péné¬
trer plus avant dans l’intimité de l’organisa¬
tion, de distinguer des formes qui n’ont qu’un
(1) Comptes rendus de l’Académie des sciences
de 1840, premier semestre , p. 143, 305 et 429.
millième de ligne de diamètre ; de voir dis¬
tinctement celles qui ne s’élèvent qu’à un
centième , à un deux-centième , ou même à
un trois-centième de millimètre.
Ce moyen, qui n’est pas exempt de beau¬
coup d’illusions, avait merveilleusement ser¬
vi à Leuwenhoeck , à la fin du 17e siècle ,
malgré les imperfections de l’instrument
dont il pouvait disposer, à faire ses belles et
étonnantes découvertes sur les animalcules ,
les zoospermes, les globules du sang , la cir¬
culation de ce fluide dans les vaisseaux ca¬
pillaires de plusieurs animaux, etc., etc.
Beaucoup trop négligé par les anatomistes
du 18e siècle, il a été repris par les ana¬
tomistes de l’époque actuelle comme un
moyen d’investigation indispensable, auquel
on peut avoir recours avec beaucoup moins
de dangers d’erreurs , par suite des perfec¬
tionnements que la physique a apportés à
cet instrument précieux , et de l’expérience
acquise de ses avantages et de ses inconvé¬
nients par l’usage journalier qu’en font un
grand nombre d’anatomistes. Le microsco¬
pe dévoile à nos yeux l’organisation intime
jusque dans les éléments les plus simples ,
ceux où se passe le mystère de la vie.
Non pas que cette révélation soit toujours
tellement concordante dans les observations
des micrographes les plus exercés, qu’on
puisse , qu’on doive y ajouter une foi abso¬
lue, et sans la réserve de quelques doutes.
Il suffira , pour en juger, de jeter un coup-
d’œil sur l’utile recueil d "'Anatomie micro¬
scopique publié par M. L. Mandl. (Paris,
Baillière, 1858-1859.) On y apprendra, entre
autres, combien il y a eu jusqu’à présent de
manières de voir au sujet de la fibre mus¬
culaire élémentaire , dans les descriptions
écrites et figurées qu’en ont données les ob¬
servateurs micrographes.
Dessins , gravures. — Les dessins et les
gravures, qui multiplient l’image des formes
que l’anatomiste aurait souvent beaucoup de
peine à faire connaître avec le simple lan¬
gage , sont des moyens très utiles de donner
l’intelligence des faits dont l’Anatomie se
compose, et d’en conserver la mémoire ; ils
servent conséquemment à répandre les con¬
naissances anatomiques. L’art du dessin et ce¬
lui de la gravure doivent donc être comptés
parmi les procédés de l’art de l’anatomiste.
La connaissance des formes organiques
453
ANA
étant, en définitive, l’objet de l’Anatomie, U
est facile de concevoir l’immense utilité du
dessin pour en conserver soi-même le sou¬
venir , pour en transmettre aux autres une
idée exacte. Le jeune anatomiste qui voudra
faire de rapides progrès dans la connaissan¬
ce de ces formes si nombreuses et si variées
devra dessiner toutes les préparations qu’il
aura l’occasion d’en faire. L’art du dessin
lui sera surtout indispensable s’il se destine h
l’enseignement. M. Cuvier n’a pas dû seule¬
ment à la grande lucidité de ses idées et de
son langage le succès soutenu de son ensei¬
gnement ; les figures qu’il traçait à la craie
avec une facilité et une justesse admirables ,
en donnant rapidement un corps à ses pen¬
sées , servaient merveilleusement à les faire
comprendre.
Nous ne saurions donc trop recommander
l’art du dessin à la jeunesse studieuse qui
aura à cœur de se distinguer par des con¬
naissances solides en anatomie , et qui aspi¬
rera à contribuer aux progrès de cette
science.
Nous lui citerons comme des modèles à
imiter, autant que possible, pour la clarté et
la bonne exposition des objets , les gravures
sur VAnatomie des Mollusques publiées
dans le recueil des Mémoires de M. Cuvier
sur ces animaux, d’après ses propres dessins.
Les planches de Lyonnet , dans son ou¬
vrage sur VAnatomie de la chenille qui
ronge le bois de saule ; celles de M. Strauss
Düreckheim sur celle du hanneton , ont une
perfection qu’il sera toujours bien difficile
d’atteindre.
Celles annexées aux nombreux mémoi¬
res de M. Léon Dufour sur tous les or¬
dres de la classe nombreuse des insectes , et
qui ont été gravées d’après les beaux des¬
sins de cet Anatomiste distingué , donnent
un grand prix à ses très utiles travaux. Par¬
mi les anatomistes actuels qui dessinent avec
une grande perfection , je dois encore citer
M. Milne-Edwards , et plus particulièrement
ses beaux dessins sur l’organisation desZoo-
phy tes et des Crustacés, ou sur la circulation
des Annélides, publiés dans la nouvelle édi¬
tion du Règne animal de G. Cuvier; feu
Dugès, pour ses dessins d’Anatomie zoologi¬
que ou physiologique des Arachnides , insé¬
rés dans le même ouvrage ; et M. L. Doyère ,
pour ceux concernant les Insectes; M. Mar-
ANA
tin Saint-Ange, entre autres, pour son beau
Tableau de la circulation du sang dans le
fœtus , sujet d’un prix décerné à cet anato¬
miste par l’Académie des sciences ; et M.
Guérin-Ménéville, pour ses dessins d’ana¬
tomie zoologique de la bouche des Insectes,
que ce savant entomologiste a publiés dans
son Iconographie du règne animal de G.
Cuvier.
Il y a dans les dessins d’Anatomie zoologi¬
que ou physiologique un art particulier de
montrer les formes et les rapports les plus
caractéristiques, les détails les plus essen¬
tiels , que l’anatomiste seul , qui connaît la
valeur de ces détails, peut faire saisir en dis¬
posant sa préparation dans le but de les
mettre en évidence. La vérité, l’exactitude ,
la clarté , la manifestation nette et distincte
des formes et des rapports, donneront beau¬
coup plus de valeur, pour la science , à un
dessin d’anatomie fait par un anatomiste
qui sera cependant un dessinateur médiocre,
que les effets pittoresques qu’aurait cherchés
en premier lieu un peintre distingué n’ayant
aucune intelligence de la science.
Parmi les moyens que peut employer en¬
core l’art de l’anatomiste pour conserver le
souvenir des formes organiques , on doit ci¬
ter les modèles en cire et en carton - pierre ,
ou même en plâtre (1) , dont les cabinets
anatomiques d’Italie , de France et d’autres
lieux, possèdent des exemplaires plus ou
moins utiles. Cette Anatomie modelée vient
d’être surpassée par un nouveau procédé, in¬
venté par M. le docteur Félix Thibert (2).
Au moyen du carton-pâte , ce jeune anato¬
miste parvient à représenter avec la plus
grande exactitude les formes et les tissus les
plus déliés , auxquels son art , comme pein¬
tre, sert à communiquer les couleurs na¬
turelles. L’invention du carton-pâte et son
application à l’Anatomie pathologique, dont
il est souvent difficile de conserver, dont
il est heureusement impossible de multi¬
plier les exemples instructifs , feront épo-
(1) Anatomie humaine et comparée, moulée en
plâtre sur nature, êl peinte d’ après les prépara¬
tions, publiée par Aimé Robert et Emile Küss.
Strasbourg , 1840.
(2) Nouveau système d’anatomie humaine et
comparée, par F. Thibert, D., pour le carton*
pâte. Paris, 1839.
454
ÀNA
que dans Phistoire de Part de Panatomiste(l).
Tels sont les différents points de vue sous
lesquels on peut envisager PÀnatomie de
l’homme et des animaux dans son état actuel.
Cette science importante , cette science
immense , si on l’étend à tout ce qui a vie ,
cette science infinie comme la nature orga¬
nisée , sinon dans sa réalité actuelle , du
moins dans son sujet et dans son but, a pris
place de nos jours (2) parmi les sciences natu¬
relles , comme une apparition gigantesque ,
comme un nouveau monde, offrant à l’inves¬
tigateur de la nature un vaste champ sans
limites de découvertes incessantes.
(G. L. Duvernoy.)
ANATOMIE VÉGÉTALE (d VKTOyttï!,
dissection), bot. — L’Anatomie végétale a
pour objet la connaissance de la structure
intime des végétaux. Cette dénomination,
appliquée au règne végétal , est moins éten¬
due que quand elle a pour objet l’organisa¬
tion des animaux. Ainsi, l’Anatomie animale
comprend non seulement la connaissance des
tissus élémentaires qui entrent dans la for¬
mation de tous les organes , et qu’on désigne
aussi sous le nom d 'éléments anatomiques ,
comme le tissu cellulaire , le tissu nerveux ,
le tissu musculaire, etc. ; mais elle a égale¬
ment pour objet la description spéciale de
chacun des organes constituant le corps, étu¬
dié dans sa position , sa structure , sa com¬
position , son étendue , etc. De là la division
de l’Anatomie animale en deux parties bien
distinctes : 1° l’Anatomie générale ou des
tissus; 2° l’Anatomie descriptive , ou topo¬
graphie des organes. Il n’en est pas de même
en botanique. L’Anatomie végétale ne s’oc¬
cupe que de l’étude des tissus élémentaires
qui composent les organes ; elle correspond ,
par conséquent , à l’Anatomie générale des
animaux. Quant à l’Anatomie descriptive des
parties constituantes ou des organes des vé¬
gétaux , elle constitue une branche à part de
(1) Foir C. Duméril : Essai sur les moyens de
perfectionner et d’étudier l’art de V Anatomiste.
Paris , 1803. — Et le Nouveau Manuel de l’Ana¬
tomiste, par E.-À. Lants, 2e édit. Paris, 1836.
(2) Nous faisons tous nos efforts pour donner
une esquisse de ses progrès récents et de son
état actuel dans la nouvelle édition des Leçons
d’ Anatomie comparée de G. Cuvier, dont le t. YII
paraît en ce moment. Paris, Fortin, Masson et
Compagnie, 1840.
ANA
la botanique, que l’on désigne sous le nom
d’ or g ano graphie. (F. le mot Botanique, où
nous donnerons l’indication des diverses di¬
visions qui ont été établies dans cette scien¬
ce.)
La structure des végétaux est générale¬
ment plus simple que celle des animaux
considérés dans leur ensemble, et cette
simplicité d’organisation est en rapport a-
vec le nombre moins considérable des fonc¬
tions dont leur vie se compose. Ainsi, tan¬
dis que dans le règne animal la vie est le
résultat de deux ordres différents de fonc¬
tions, les fonctions vitales ou végétatives, qui
servent à entretenir la vie de l’individu, et à
propager les espèces, et les fonctions de rela¬
tion, destinées à mettre l’être en rapport avec
tous les corps qui l’environnent , et par les¬
quels il peut être influencé , la vie des plan¬
tes se réduit aux seules fonctions vitales,
que , pour cette raison , on a également
désignées sous le nom de végétatives , tandis
que les autres sont appelées fonctions ani¬
males , parce qu’en effet on ne les observe
que dans les animaux. Il résulte de là néces¬
sairement que les plantes manquent des or¬
ganes servant aux fonctions de relation, et,
par conséquent, des éléments anatomiques
qui les composent. Aussi, chez elles, n’y a-t-il
ni muscles , ni nerfs , c’est-à-dire ni organes
de la locomotion , ni organes de la sensibili¬
té , qui sont les deux grandes fonctions de
relation des animaux ; et, par suite , ni tissu
musculaire , ni fibre nerveuse. Il n’y a donc
dans les plantes que des organes de nutrition
et des organes de reproduction.
De ce qui précède il résulte que l’Anato¬
mie végétale ne comprend que la connaissan¬
ce des tissus élémentaires ou éléments ana¬
tomiques qui constituent les organes des vé¬
gétaux. Quoiqu’au premier abord ces tissus
élémentaires se montrent sous des formes
assez variées , et qu’ils semblent souvent fort
différents les uns des autres, par exemple
des utricules ou des tubes creux ou vais¬
seaux ; cependant on peut admettre , et l’ob¬
servation confirme cette vérité, qu’il n’existe
dans les végétaux qu’un seul élément anato¬
mique primitif, Vutricule ou les utricules,
dont le groupement constitue le tissu utri-
culaire. Nous verrons en effet par la suite,
quand nous traiterons spécialement du tissu
utriculaire , qu’originairement il constitue à
ANA
ANA
455
lui seul tous les organes du végétal , et que
seulement plus tard quelques unes de ses
parties se modifient et se transforment soit
en tubes courts ou utricules allongées , soit
en véritables vaisseaux. Ainsi nous n’admet¬
tons dans les plantes qu’un seul tissu élémen¬
taire , qui, en se modifiant, constitue tous
leurs organes ; mais ce tissu élémentaire peut
se présenter sous trois formes principales ,
susceptibles chacune de plusieurs modifica¬
tions. Ce sont : 1° le tissu utriculaire simple
ou primitif, composé d’utricules de forme
variée , rapprochées et plus ou moins inti¬
mement soudées ensemble, de manière à
former une masse ou un tissu continu. Ces
utricules , primitivement globuleuses , pren¬
nent , en se pressant et se soudant mutuelle¬
ment les unes contre les autres, une forme
plus ou moins régulièrement dodécaédrique,
de telle sorte que leur coupe transversale of¬
fre une figure hexagonale, dont les côtés
peuvent être égaux ou inégaux; 2° le tissu
vasculaire, composé de tubes très grêles,
généralement simples, cylindriques ou an¬
guleux , destinés à contenir soit des liquides,
soit des gaz , et qui , au premier abord , pa¬
raissent si différents des utricules, bien
qu’ils en procèdent constamment ; 5° enfin ,
une forme intermédiaire entre les utricules
et les vaisseaux, c’est-à-dire participant à la
fois des uns et des autres, et qu’on a dési¬
gnée sous les noms de tissu ligneux, de tis¬
su fibreux, de tissu fibr o -utriculaire , de
tissu cellulaire allongé, etc. C’est, en effet,
ce tissu qui constitue uniquement les fibres
ligneuses soit dans les Monocotylédonés, soit
dans les Dicotylédonés. Il se distingue des
utricules proprement dites par sa forme plus
allongée, par ses deux extrémités amincies en
pointe ou taillées obliquement en bizeau ; et,
enfin, par ses parois généralement très épais¬
ses , et dans l’épaisseur desquelles on aper¬
çoit souvent des couches distinctes les unes
des autres. Par ces différents caractères , et
surtout par leur longueur moins considéra¬
ble, ils se distinguent des vaisseaux.
La forme d’un dictionnaire ne se prête pas
à ce que nous traitions ici avec détails de
toute l’Anatomie végétale ; un semblable
travail aurait trop d’étendue. Néanmoins ,
nous croyons utile de donner une idée gé¬
nérale et succincte de l’Anatomie des vé¬
gétaux , parce que, dans le cours de cet ou¬
vrage, nous aurons à faire connaître suc¬
cessivement les particularités d’organisation
de chacun des principaux organes des plan¬
tes , et qu’il est , par conséquent , indispen¬
sable d’avoir une connaissance exacte de la
structure anatomique des plantes, considé¬
rée dans sa généralité. En effet , en traitant
spécialement de chacun des organes, nous
ferons connaître sa structure intime, et nous
passerons ainsi successivement en revue tou¬
tes les modifications que le tissu élémentaire
subit dans chacune des parties constituantes
du végétal. Ainsi , par exemple , aux mots
lige, racine, feuilles, etc., nous expose¬
rons avec détails l’organisation anatomique
de chacun de ces organes dans toutes leurs
particularités.
Nous croyons utile de donner ici , en fa¬
veur des personnes qui, sans en avoir encore
l’habitude, voudraient se livrer à des re¬
cherches d’Anatomie végétale, quelques con¬
sidérations générales sur la manière de faire
des observations.
Les éléments anatomiques des végétaux
sont tellement fins et délicats, que leur struc¬
ture échappe à notre vue. Pour l’apprécier
et la bien connaître , nous avons besoin du
secours du microscope ; aussi l’Anatomie vé¬
gétale est-elle une science toute moderne, et
dont les anciens n’ont eu aucune connais¬
sance. Malpighi et Grew, à peu près à la mê¬
me époque , c’est-à-dire vers la fin du 16e
siècle , doivent être considérés comme les
pères de cette branche de la botanique. Tou¬
tes les observations faites' avant eux sont à
peu près milles pour la science, et ne nous
font en aucune manière connaître la vraie
structure des végétaux. Mais, depuis cette
époque, des travaux importants ont été faits
dans presque toutes les parties de l’Europe ,
et spécialement en Allemagne , en France et
en Angleterre. Une louable émulation s’est
établie entre les savants de ces pays, et a
donné naissance à des découvertes qui ont
singulièrement perfectionné la structure
anatomique des végétaux ; aussi aurons-nous
à citer bien souvent dans cet ouvrage, parmi
les botanistes allemands , les noms de MM.
Treviranus , Link , Bernhardi , Rudolphi ,
Schultz, Mohl, Moldenhaver, Meyer, Unger,
etc. ; en France , ceux de MM. de Mirbel ,
Turpin, du Trochet, Adolphe Brongniart,
Decaisne ; etc. , et enfin MM. Robert Brown
456
ANA
et Black en Angleterre, MM. Yiviani et Ami-
ci en Italie, dont les travaux ont contribué à
amener l’Anatomie végétale au point où elle
est parvenue aujourd’hui.
Nous venons de dire tout à l’heure que le
microscope est indispensable pour faire con¬
naître la vraie structure anatomique des vé¬
gétaux. En effet , observé à la vue seule , le
tissu des plantes représente une masse cellu¬
leuse et continue, dans laquelle, suivant la
partie ou le végétal que l’on observe , se
voient des fibres excessivement grêles. Pour
prendre une idée exacte et complète de la
structure de ces tissus élémentaires , il faut
les soumettre au microscope. Nous n’avons
pas à discuter ici les avantages de chacun de
ces instruments, qui ont été modifiés ou per¬
fectionnés dans ces derniers temps. Celui
dont nous faisons habituellement usage , et
qui nous a toujours suffi pour les recherches
les plus minutieuses et les plus délicates de
l’Anatomie des plantes, est un microscope de
MM. Charles Oberhauser et Trécourt. Lors¬
qu’on veut avoir une idée générale de la
structure des tissus élémentaires des végé¬
taux, il [faut enlever à la partie qu’on veut
étudier des fragments aussi minces que pos¬
sible , les uns enlevés suivant la longueur de
l’organe, les autres faits transversalement.
Cette partie mécanique de l’opération , qui
paraît bien simple au premier abord , offre
cependant quelque difficulté, et exige non
seulement de l’habitude, mais une certaine
dextérité de la main. A cet effet , il faut né¬
cessairement se servir d’un instrument bien
tranchant. Bien souvent on emploie un ra¬
soir; mais il est préférable de se servir d’un
instrument dont la lame soit plus mince, et
que son poids et son étendue moindres
rendent plus facile à manier. Ainsi , un pe¬
tit couteau à peu près semblable à celui
dont on se sert pour l’opération de la cata¬
racte , dans la méthode par extraction , ou
enfin un petit bistouri à lame étroite et
mince , seront substitués avec avantage à un
rasoir. Quand on est parvenu souvent, après
plusieurs essais infructueux , à se procurer
un fragment aussi mince que possible, il faut
le soumettre à l’observation microscopique.
Pour cela on le place sur une plaque de
verre blanc, et l’on a soin de le recouvrir
d’une petite goutte d’eau très claire. Cette
dernière précaution est indispensable : en
ÀNÂ
effet, l’eau donne une transparence presque
complète au fragment , surtout s’il est très
mince. On recouvre alors la première pla¬
que de verre d’une autre plaque aussi min¬
ce que possible, surtout si les lentilles dont
on se sert sont très fortes, et, par consé¬
quent, à très court foyer. Les choses dispo¬
sées de la sorte , on place l’objet sur le por¬
te-objet du microscope. Il faut d’abord em¬
ployer des lentilles d’un grossissement
moyen, par exemple un grossissement de
80 à 100 diamètres. On sait par expérience
que , moins la lentille est forte , mieux l’ob¬
jet est éclairé. Un grossissement tel que ce¬
lui que nous venons d’indiquer permettra de
voir les objets assez distinctement , et com¬
me le champ embrassé par la lentille est
assez large, on verra une portion plus gran ¬
de de l’objet soumis à l’observation, et, par
conséquent , on prendra ainsi une idée plus
complète des rapports de position qui exi¬
stent entre les différents éléments anatomi¬
ques de l’organe que l’on étudie. Mais on
devra employer des lentilles plus fortes pour
bien apprécier toutes les particularités de
l’organisation. En général, avec une lentille
grossissant environ 200 fois, on peut tout
voir en Anatomie végétale, parce qu’avec ce
grossissement , si les objets ne sont pas ex¬
traordinairement amplifiés , ils sont encore
assez bien éclairés pour qu’on puisse en bien
saisir tous les détails. Aussi, pour les obser¬
vations ordinaires sur les tissus, n’est-il guè¬
re nécessaire de recourir à de plus grandes
amplifications. Néanmoins , il est un certain
nombre de points encore obscurs de l’Anato¬
mie générale des plantes que leur extrême
petitesse ne permet que de voir difficilement,
et qui exigent des grossissements plus con¬
sidérables, cinq ou six cents diamètres, par
exemple, quand on peut les obtenir avec
assez de lumière et de netteté. Telles sont
les ponctuations ou pores , les lignes ou fen¬
tes du tissu utriculaire et des vaisseaux,
la nature de la matière verte ou de la chlo¬
rophylle des tissus herbacés, et plusieurs
autres points encore en litige parmi les phy-
totomistes. Mais, à part ce petit nombre
de sujets difficiles , il n’est jamais nécessaire
d’employer des lentilles aussi fortes. Il
ne faut pas , du reste , perdre de vue que le
plus souvent , en se servant de verres très
grossissants, on perd en netteté et en
AN A
45T
AN A
lumière ce que l’on gagne en amplification.
II est une substance dont l’emploi est
bien avantageux , et qui souvent sert mer¬
veilleusement pour bien distinguer les di¬
verses parties constituantes des tissus végé¬
taux : c’est la teinture d’iode. En effet, non
seulement elle colore instantanément les
grains de fécule en une belle couleur bleue
violacée, ce qui, sur-le-champ , fait recon¬
naître ceux-ci, et les distingue des autres
corps que les tissus pourraient contenir;
mais, en donnant aux membranes végétales
une teinte jaune ou brun-clair, elle fait dis¬
tinguer la disposition de parties que leur
extrême ténuité et leur transparence ne per¬
mettaient pas d’apercevoir.
II faut quelquefois avoir recours à la ma¬
cération dans l’eau , pendant un laps de
temps plus ou moins long, pour bien re¬
connaître la disposition des éléments anato¬
miques, et spécialement celle des faisceaux
vasculaires. En effet , par ce moyen , on sé -
pare et détruit en grande partie le tissu
utriculaire , et les vaisseaux plus résistants
montrent plus clairement leur disposition et
leurs anastomoses. On obtient plus rapide¬
ment le même effet en faisant bouillir pen¬
dant une minute ou deux dans de l’acide
azotique pur ou légèrement affaibli la partie
dont on veut reconnaître la structure. L’a¬
cide azotique jouit de la propriété de des¬
souder et d’isoler toutes les parties consti¬
tuantes du tissu végétal, que l’on peut alors
étudier bien plus facilement. Nous borne¬
rons là ces observations préliminaires , et
nous allons donner, en abrégé, une idée gé¬
nérale de la structure anatomique des vé¬
gétaux.
Coup d’œil général sur la structure des
éléments anatomiques des végétaux.
Ainsi que nous l’avons dit précédemment,
en commençant cet article , il n’existe qu’un
seul élément anatomique primitif dans les
végétaux : c’est Vutricule. Elle est pour le
règne végétal ce que la forme primitive est
pour les especes minérales ; toutes les autres
formes n’en sont que des modifications, et ,
par conséquent , peuvent y être rapportées.
L’utricule ou plutôt les utricules, en se ré¬
unissant et se soudant, forment une masse
continue ou un tissu spécial , que l’on a dé¬
signé sous les noms de tissu utriculaire ,
tissu cellulaire , parenchyme , etc. Le tissu
utriculaire est donc l’élément fondamental
de toute l’organisation des végétaux; mais
il se modifie de différentes manières , et peut
prendre des formes extrêmement diverses , à
tel point que ces formes ont été regardées
par plusieurs phytotomistes comme consti¬
tuant autant de tissus primitifs. Ainsi, lors¬
qu’on examine avec les moyens amplifiants
convenables l’organisation intérieure d’un
végétal phanérogame, on voit qu’il se com¬
pose : 4° de cellules à parois minces et dia¬
phanes d’une extrême petitesse, d’une for-
mç variable, régulière ou irrégulière, tou¬
jours polyédrique; 2° de tubes courts, ter¬
minés en pointe à leurs deux extrémités , à
parois épaisses et à diamètre intérieur très
petit, disposées bout à bout, de manière à
constituer des fibres souvent très résistan¬
tes; 5° enfin de vaisseaux cylindriques ou
anguleux, simples ou ramifiés, isolés ou
réunis en faisceaux. Telles sont les trois for¬
mes principales sous lesquelles se présentent
les parties élémentaires qui entrent dans la
composition des végétaux, et auxquelles on
a donné les noms de tissu utriculaire , de
tissu fibreux ou ligneux , et de tissu vascu¬
laire. Quoique ces trois tissus ne soient que
des modifications d’un seul et même élé¬
ment anatomique, l’utricule végétale, nous
traiterons pourtant de chacun d’eux en par¬
ticulier , afin d’en mieux faire connaître la
nature.
§ 1 . Du tissu utriculaire .
Ce tissu est le principe de l’organisation
végétale parce qu’en effet il fait partie de
tous les organes constituants des plantes
qui , à une certaine époque de leur dévelop¬
pement , en sont uniquement formés. On l’a
encore désigné sous les noms de tissu cellu -,
laire, tissu vésiculaire , et parenchyme.
Le tissu utriculaire se compose d’utricules
ou de vésicules d’une extrême ténuité, à pa¬
rois minces et transparentes , très variées
dans leur forme , et soudées intimement les
unes aux autres, de manière à former un tis¬
su continu. C’est par suite de cette soudure
des utricules entre elles que pendant long¬
temps on a considéré le tissu cellulaire
comme formé de cavités ou de cellules ereu-
29'
T.
45S
ANA
AN A
y
sées dans une masse continue , que l’an a
comparée tour à tour soit à une épongée ,
soit à la mousse légère qui s’élève à la
surface de l’eau de savon agitée , ou des li¬
queurs alcooliques en fermentation . Mais
aujourd’hui il est généralement reconnu que
le tissu utriculaire se compose de petits corps
vésiculaires, qu’on peut considérer comme
ayant été primitivement distincts, et qui ont
fini par se souder entre eux. Cette structure
avait déjà été parfaitement indiquée par
Malpighi, dans son Anatomie des plantes ,
il y a plus d’un siècle et demi. Et, en effet,
ce grand anatomiste se sert déjà du mot
utricules pour distinguer les parties consti¬
tuantes du tissu cellulaire. Sprengel en
1802, et MM. Linck, du Trochet, et un grand
nombre d’autres phytotomistes , ont mis ce
fait dans tout son jour. D’abord , cette sépa¬
ration des utricules se fait quelquefois natu¬
rellement , par exemple dans l’intérieur de
certaines tiges herbacées, ou de pétioles, ou
enfin d’autres organes parenchymateux, dont
l’accroissement a été très rapide ; mais on
peut l’obtenir avec la plus grande facilité en
faisant bouillir pendant quelques instants un
fragment de tissu utriculaire soit dans l’aci¬
de azotique , soit dans l’eau simple. On voit
alors, comme nous l’avons déjà dit, les di¬
verses parties constituantes du tissu végétal
s’isoler les unes des autres , et se montrer
avec les caractères qui leur sont propres.
A. Formes des utricules. ( Consultez les
planches de l’Atlas consacrées à l’Anatomie
végétale, et l’explication des figures. ) —
Lorsque, dans une partie d’un végétal, on
cherche à déterminer la forme des utricules,
en soumettant à l’examen microscopique une
coupe transversale de ce tissu on reconnaît
que celles qui îe composent présentent une
aire polyédrique , et le plus souvent hexa¬
gonale. Cependant cette forme de la cou¬
pe transversale des utricules n’est pas telle¬
ment générale qu’on ne la trouve fréquem¬
ment modifiée , soit dans le nombre de ses
angles et de ses faces , soit dans leur pro¬
portion et leur régularité. La forme vraiment
primitive des utricules, c’est-à-dire celle
qu’on observe dans les végétaux ou les orga¬
nes végétaux, à la première période de leur
développement, approche plus ou moins de la
forme globuleuse ; mais il est rare qu’elle se
conserve long- temps dans cet état. Les utri-
cules, par suite de leur multiplication et des
pressions diverses auxquelles elles sont soumi¬
ses , se présentent sous des aspects extrême¬
ment variés. Généralement, elles deviennent
polyédriques, et leur forme estàpeu près cel¬
le d’un dodécaèdre; de là la forme hexago¬
nale que montrent les utricules d’une masse
celluleuse coupée transversalement. Mais ii
arrive bien souvent aussi que, dans leur agen¬
cement général, les utricules prennent la
forme de prismes anguleux , juxtaposés les
uns sur les autres, de manière à ressembler,
s’il est permis de faire une semblable com¬
paraison , à des masses de basalte prismati¬
que : c’est ce que l’on observe fréquemment
dans des coupes faites suivant la longueur de
l’organe , dans le parenchyme des tiges par
exemple.
La forme hexagonale a quelquefois une
régularité presque parfaite, c’est-à-dire que
ses six côtés sont égaux entre eux; mais
néanmoins il arrive plus souvent que cha¬
que utricule, bien que conservant encore
dans sa coupe transversale une aire à six
pans, est cependant plus ou moins irrégu¬
lière , parce qu’une ou plusieurs de ses faces
ont pris aux dépens des autres un dévelop¬
pement plus considérable. Il peut même se
faire que les utricules perdent ainsi une ou
même deux de leurs faces, et qu’elles se
trouvent réduites à une forme pentagonale
ou carrée.
Les utricules sont quelquefois disposées
sans ordre dans la masse qu’elles consti¬
tuent; mais, très souvent aussi, elles sont su¬
perposées régulièrement les unes au dessus
des autres , de manière à constituer des sé¬
ries longitudinales. Cette disposition s’obser¬
ve fréquemment dans les plantes monocoty-
îédonées , particulièrement dans la masse do
la tige.
Telles que nous venons de les décrire , les
utricules sont, en quelque sorte, à leur état
normal ; mais il y en a quelquefois qui ont
une forme extrêmement irrégulière et telle¬
ment anomale, qu’il est fort difficile delà
comprendre, à moins qu’on ne les considère
non plus comme des utricules simples ,
mais comme des groupes d’utricules soudées
irrégulièrement. Nous aurons occasion de
revenir sur ces cellules irrégulières et ano¬
males , quand nous traiterons spécialement
de la structure des feuilles , qui sont les or-
AN A
459
AN A
ganes où elles existent principalement. ( Y.
Feuilles, )
ïi existe encore une modification très re¬
marquable du tissu utriculaire : c’est celle
qui existe dans ces lignes divergentes du
centre à la circonférence qui font commu¬
niquer le canal médullaire avec le parenchy¬
me de l’écorce , et qu’on nomme les rayons
médullaires. Ici, en effet, le tissu utriculai¬
re est disposé en séries transversales et pa¬
rallèles , et se compose d’utricules allongées
dans le sens transversal. ( V. Rayons mé¬
dullaires. )
Lorsque l’on examine avec soin une masse
celluleuse, on voit fréquemment que les
utricules ne se touchent pas exactement en¬
tre elles dans tous les points de leur circon¬
férence. De cette disposition résultent' de
petits espaces ordinairement triangulaires ,
auxquels on a donné les noms d’espaces ou
de méats inter cellulaires. Pour bien se ren¬
dre compte de la formation de ces méats
intercellulaires, il faut se représenter que
les utricules ont d’abord été à peu près glo¬
buleuses. Dans cet état , elles ne pouvaient
se toucher que par un certain nombre de
points; mais, comme elles étaient compres¬
sibles, en s’appliquant et se pressant de plus
en plus les unes contre les autres , ces points
sont devenus des surfaces planes plus ou
moins étendues. Mais les parties extérieures
de leur surface externe, par lesquelles les vé¬
sicules n’étaient pas en contact, ont formé
des espaces libres et vides , qui représentent
autant de canaux très courts et très irrégu¬
liers, généralement triangulaires, commu¬
niquant entre eux , et formant ainsi une
sorte de réseau qui doit nécessairement,
quand il existe, jouer un rôle important dans
les phénomènes de la nutrition. On les appel¬
le alors conduits intracellulaires ( duc lus in-
Iracellulures). (V. ce mot.) Les méats inter-
cellulaires sont quelquefois très àpparents
et très développés, surtout dans les parties
qui ne sont pas soumises à une trop forte
pression de la part de celles avec lesquelles
elles sont en contact. (Voyez, dans l’atlas de
ce Dictionnaire, la planche lre de l’Anatomie
végétale.)
B. Nature de la membrane qui forme les
utricules. — La membrane qui constitue les
utricules est excessivement mince , parfaite¬
ment incolore et transparente ; elle laisse
facilement entrevoir les parties contenues
dans les utricules, qui font que ces dernières
paraissent colorées, bien qu’elles soient tou¬
jours incolores. Le plus souvent, les utricu-
Ies semblent avoir une coloration verte, ce
qui est dû à la présence d’une matière orga¬
nique spéciale, contenue dans leur intérieur,
et qu’on a désignée sous le nom de Chloro¬
phylle: Quand on examine une masse de tis¬
su cellulaire en employant des grossissements
meme assez considérables, comme 120 à 150
diamètres , par exemple , les parois qui sé¬
parent les utricules paraissent tout à fait sim¬
ples. Pendant long-temps, en effet, un grand
nombre de phytotomistes ont eu cette opi¬
nion sur la composition de la membrane
constituant les diverses parties du tissu cel¬
lulaire; mais ce que nous avons dit dans le
paragraphe précédent sur la composition du
tissu utriculaire doit déjà faire voir que cette
opinion n’est pas généralement conforme à
la nature. En effet, la membrane qui sé¬
pare deux utricules contiguës, quelque min¬
ce qu’elle paraisse , est formée de deux
feuillets intimement unis, puisqu’il est con¬
stant qu’une masse de tissu utriculaire ré¬
sulte en général de l’agglomération et do
la soudure de petits corps vésicuieux qu’on
peut considérer comme ayant été primiti¬
vement distincts et séparés les uns des au¬
tres. Cette duplicature de la membrane du
tissu cellulaire peut néanmoins être aper¬
çue dans certaines circonstances , quand on
emnioie des lentilles assez fortes. C’est sur-
k
tout lorsqu’on examine des portions de tissu
utriculaire dans lesquelles les espaces inter-
cellulaires sont très marqués, qu’on peut
suivre facilement chacun des deux feuillets,
qui, après avoir été distincts et écartés dans
les espaces intercellulaires, se rapprochent
et se soudent pour former la membrane ,qui
sépare les deux utricules. C’est ce que mon¬
trent très bien plusieurs des figures de la
planche lrc de cet atlas, consacrée à l’ana¬
tomie végétale, et, entre autres, la fig. 5,
représentant le tissu utriculaire du canna
indien.
Quelle que soit la puissance amplifiante
des lentilles dont je me suis servi dans les
nombreuses observations microscopiques
auxquelles j’ai soumis les diverses parties du
tissu cellulaire , j’ai toujours trouvé la mem¬
brane des utricules parfaitement homogène >
460
AN A
AN A
et ressemblant en quelque sorte , pour l’as¬
pect , à une lame excessivement inince et
diaphane d’un verre incolore, sans y pouvoir
distinguer la moindre trace d’une structu¬
re organique quelconque. Cependant , pour
quelques physiologistes , cette membrane
aurait une organisation plus ou moins com¬
pliquée : ainsi, les uns la disent formée de
fibres intimement soudées; les autres, de
molécules excessivement petites, disposées
en spirales. Nous n’avons à examiner ni
à discuter ces opinions, qui nous parais¬
sent d’ailleurs peu importantes, et qui sont
fondées sur des faits vrais, mais formant
plutôt une exception. Ainsi, pour nous , la
membrane utriculaire est mince, transparen¬
te, parfaitement incolore et sans organisa¬
tion appréciable.
Dans le plus grand nombre des cas, c’est
en effet avec ces caractères que se montrent
les utricules; mais, dans certains végétaux,
leurs parois semblent présenter, soit des ou¬
vertures ponctiformes ou pores, soit des
fentes transversales. Les vaisseaux offrent
aussi de semblables dispositions. L’existence
d’ouvertures sous la forme de pores ou de
fentes dans les parois des utricules ou des
vaisseaux est un des points de l’Anatomie
végétale qui a été le plus débattu parmi les
phytotomistes, surtout au commencement
de ce siècle. M. de Mirbcl, et, plus récem¬
ment, M. Amici, sont les observateurs qui
ont le plus fortement soutenu l’existence de
ces pores et de ces fentes dans le tissu cellu¬
laire et dans les vaisseaux; cependant cette
opinion ne paraît pas conforme à l’observa¬
tion rigoureuse des faits. Il est vrai que, dans
un assez grand nombre de végétaux , et par¬
ticulièrement parmi les Monocotylédohés, les
parois du tissu cellulaire paraissent percées
d’ouvertures ponctiformes, tantôt disposées
symétriquement par lignes parallèles, tantôt
dispersées sans ordre. Plusieurs causes ont
pu souvent en imposer aux observateurs, et
leur faire croire à l’existence de véritables
perforations dans les parois des utricules là
où il n’en existe que l’apparence. Ainsi , par
exemple, les grains de fécule fins et tout à
'fait transparents qui sont fréquemment at¬
tachés à leur face interne ont pu être pris
quelquefois pour des pores. Et, en effet , ces
petits corps, à cause de leur transparence et
de leur forme plus ou moins sphérique , agis¬
sent à la manière de lentilles, et, concen¬
trant les rayons lumineux dans leur centre ,
y montrent un point beaucoup plus éclairé ,
entouré d’une partie circulaire un peu ob¬
scure. Le point lumineux a été pris pour un
trou, et la partie moins éclairée pour un
bourrelet circulaire; mais ce cas n’est pas
celui où l’erreur a été le plus souvent com¬
mise. Il existe , comme nous Pavons dit pré¬
cédemment, des utricules dont les parois
offrent soit des points transparents, soit des
lignes transversales, qui ont entièrement
l’apparence de pertes de substance. C’est
dans ces cas que beaucoup de phytotomistes
croient à l’existence de pores ou de fentes.
Mais M. Mohl a prouvé dans ses différents
mémoires, et, entre autres, dans ses belles
anatomies des Palmiers et des Fougères re¬
cueillis au Brésil par MM. Spix et Martius ,
que ces prétendus pores et que ces fentes
étaient non pas de véritables ouvertures fai¬
sant communiquer ensemble les deux cellu¬
les contiguës , mais de simples amincisse¬
ments d’une partie de l’épaisseur de la paroi
des cellules. Il en résulte que la coupe
transversale d’un de ces points se présente
sous l’apparence d’un enfoncement ou d’une
sorte de petite niche , dont le fond est tou¬
jours bouché par une membrane, qui empê¬
che qu’elle ne soit complètement perforée.
Ce qui est remarquable. , c’est que, dans
une coupe longitudinale des vaisseaux ou
des utricules où l’on observe ces pertes de
substances ponctiformes , celles des deux
utricules contiguës se correspondent ordi¬
nairement avec exactitude , de manière à ce
qu’on voie un grand nombre de petits ca¬
naux transversaux, présentant, dans leur
partie moyenne , c’est-à-dire dans le point
où les deux utricules sont soudées, une petite
membrane en forme de diaphragme , qui
empêche les deux utricules de communiquer
ensemble. Il est quelquefois très difficile d’a¬
percevoir la petite membrane dont nous
venons de parler , parce qu’en effet elle
est excessivement mince; il arrive même
que dans certaines circonstances , surtout
par les progrès de la végétation, elle ne
finisse par disparaître complètement. C’est
dans ce cas là seulement qu’on peut admet¬
tre l’existence de pores, c’est-à-dire de per¬
forations traversant complètement l’épais¬
seur des parois des utricules. Mais ces ou^
AN À
4Gt
AN A
vertures sont purement accidentelles, et le
résultat de la destruction d’une partie du
tissu, et non de l'organisation.
C. Matières contenues dans les utricules.
— Les utricules contiennent des matières
de nature diverse. Tantôt ces matières sont
liquides, tantôt elles sont solides, tantôt
enfin elles sont gazeuses.
1° Matières liquides. — Une branche très
jeune ou tout autre organe végétal examiné
dans la première période de son développe¬
ment offre un tissu cellulaire dont les utri-
eules ont non seulement les parois plus
épaisses, mais encore la cavité remplie par
un liquide aqueux, qui n’est autre chose que
de la sève. Par les progrès de la végéta¬
tion, et à mesure que les organes foliacés se
développent, ces sucs aqueux disparaissent:
les parois des utricules s’amincissent , se sè¬
chent; et souvent le tissu utriculaire finit
par former une masse spongieuse, sèche et
légère, qui ne contient plus que de l’air
dans ses cavités.
La sève n’est pas le seul liquide qu’on
trouve dans les utricules du tissu cellulaire ;
il peut y exister encore des huiles de diffé¬
rente nature, volatiles ou grasses. Ainsi,
l’huile grasse est abondante dans le paren¬
chyme du péricarpe de l’olivier , dans l’en-
dosperme charnue des Euphorbiacées, dans
l’embryon des Crucifères, de beaucoup de
Rosacées, etc.
2° Matières gazeuses. — La présence de
l’air atmosphérique est incontestable dans le
tissu cellulaire des végétaux. L’air, en effet,
est absorbé dans une foule de circonstances,
et sert à la nutrition de la plante; on y trou¬
ve de plus de l’acide carbonique, quelque¬
fois de l’azote , etc. Rien n’est plus facile
que de constater la présence des gaz dans le
tissu des végétaux. Il suffit de recouvrir
d’eau et de placer sur le porte-objet du mi¬
croscope un fragment très mince du tissu à
examiner *f on voit alors un grand nombre de
petites bulles opaques , adhérant chacune
aux utricules ouvertes. Ces petites bulles
sont formées par l’air ou par les autres gaz
renfermés dans les cavités, et qui se voient
comme autant de points opaques. C’est me¬
me cette opacité qui constate la présence de
l’air dans les organes élémentaires des vé¬
gétaux.
5° Matières solides. — Les matières solides
renfermées dans l’intérieur des utricules
sont 1° la fécule, 2° la matière colorante ou
ehromule, 5° les jeunes utricules, au mo¬
ment où elles s’organisent ou le cambium
solidifié, 4° enfin les matières cristallisées
ou les raphides et autres cristaux.
A. La fécule ou amidon. — Rien de plus
commun dans le tissu utriculaire que les
grains de fécule , qui quelquefois en rem¬
plissent presque complètement les cavités ;
d’autres fois y sont peu abondants et en quel¬
que sorte clairsemés. La fécule existe dans
le tissu cellulaire de presque toutes les par¬
ties des végétaux , dans les racines , les tiges,
les feuilles , le péricarpe , les divers organes
de la graine, etc. Elle se montre sous la for¬
me de petits corps plus ou moins sphéroï-
daux , mais souvent d’une forme allongée
ou irrégulière, parfaitement transparents et
incolores , primitivement adhérents à la pa¬
roi interne de l’utricule , mais qui en sont
souvent détachés , et , par conséquent, libres
dans la cavité. On s’est particulièrement occu¬
pé, depuis un certain nombre d’années, non
seulement des propriétés chimiques de la
fécule , mais encore de sa constitution phy¬
sique , ou , pour mieux dire , de son orga¬
nisation. (F. Amidon et Fécule amüacée.)
B. La ehromule ou matière colorante. — •
Le tissu utriculaire , comme nous l’avons
déjà exposé précédemment, est formé d’u-
tricules à parois minces et tout à fait incolo¬
res. Cependant , quand on examine ce tissu
dans un grand nombre d’organes , dans les
feuilles par exemple, ou S’enveloppe herba¬
cée des jeunes tiges , il se montre sous l’ap¬
parence d’une masse colorée en vert. Cette
coloration n’est pas propre au tissu lui-mê¬
me , mais provient d’une matière colorée
qu’il contient ; c’est cette matière qu’on
désigne sous les noms de ehromule , de ma¬
tière colorante ou de chlorophylle. Mais le
nom de ehromule doit être préféré, parce
qu’il exprime que c’est .ce corps qui colore,
sans indiquer la teinte. En effet , toutes
les autres colorations, et souvent si bril¬
lantes, que présentent les diverses parties
du végétal, sont dues à la présence d’une
matière toujours la même dans sa struc¬
ture , et dont la teinte seule Varie. Cette
matière offre une véritable organisation. Ce
sont encore des globules , ou plutôt des es^
pèces d’utricuics contenant dans leur inté^
ANA
4(j%
rieur des corps plus petits , eux-mêmes com¬
posés; en un mot, il y a , pour plusieurs
phylotomistes , une sorte d’emboîtements
indéfinis d’utricules de plus en plus petites.
Nous ferons connaître avec plus de détails,
au mot Chromule, cette organisation, et sur¬
tout les observations curieuses que M. Mohl
a récemment publiées sur la chlorophylle.
F. CHROMULE.
C. Raphides. — Le tissu cellulaire de la
tige et de la racine d’un grand nombre de
végétaux contient, dans l'intérieur même des
utricules , des amas réguliers de petits corps
aciculaires, raides et pointus aux deux extré¬
mités, que M. BeGandolle a désignés sous le
nom de Raphides. Les Raphides avaient été
parfaitement observées et décrites par plu¬
sieurs anatomistes. Ce sont, ainsi que liieser
Lavait reconnu depuis long-temps , des cris¬
taux excessivement grêles et allongés, le plus
souvent d’oxalate, quelquefois de phosphate
de chaux. Ces raphides sont toutes réu¬
nies parallèlement entre elles , et quelque¬
fois remplissent complètement Putricule.
Indépendamment des P^aphides , on y trou¬
ve encore quelquefois d’autres cristaux de
forme variée : ce sont tantôt des cristaux
prismatiques et diversement groupés , tan¬
tôt des cristaux isolés. Ainsi, par exemple ,
dans plusieurs plantes de la famille des Arao-
reées , j’ai observé des cristaux rhomfaoédri-
ques , rappelant tout à fait la forme du car¬
bonate de chaux.
D. Carnhium. — Enfin les utricules con¬
tiennent fréquemment une matière qui, a-
près avoir été liquide, se solidifie petit à pe¬
tit, s’organise, passe par tous les états inter¬
médiaires , depuis la forme mamelonnée
jusqu’à celle d’utricules parfaites f et ser¬
vant ainsi à la multiplication et à l’ac¬
croissement de toutes les parties de la plan¬
te. Cette matière est le cambium , dont M.
de Mirbel a si bien étudié dans ces derniers
temps les développements successifs, avec
cette sagacité , cette persévérance et ce gé¬
nie d’observation , qui caractérisent les tra¬
vaux de ce savant physiologiste. (F. Cam¬
bium.)
Lacunes. — Â mesure que les organes de
la plante se développent et s’accroissent, le
tissu utriculaire qui entre dans leur' compo¬
sition s’étend et se multiplie ; mais, lorsque
cet accroissement est très rapide et très con-
ÀNA
sidérable , comme dans les végétaux her¬
bacés , le tissu utriculaire se- déchire , et
il se forme dans l’intérieur des organes des
cavités accidentelles , qu’on désigne sous le
nom de lacunes. Ces lacunes sont ordinai¬
rement le résultat de la déchirure et de la
destruction partielles du tissu utriculaire.
Elles sont communes dans l’intérieur des
tiges et des feuilles d’un grand nombre de
végétaux qui vivent au voisinage des eaux,
comme les joncs, les sagittaires, etc. La ca¬
vité très grande qu’on observe dans la tige
d’un grand nombre de Graminées , d’Om-
bellifères, et de plusieurs autres plantes her¬
bacées- dont la croissance a' été très rapide,
est une véritable lacune. La moelle conte¬
nue dans l’intérieur des branches du noyer
présente un grand nombre de cavités super¬
posées , séparées les unes des autres par des
cloisons minces, et qui sont aussi des lacu¬
nes. Leur cavité n’est pas tapissée par une
membrane propre, mais seulement par une
membrane accidentelle, résultant de la con¬
densation du tissu utriculaire, aux dépens
duquel elle a été formée. Leur forme est ex¬
trêmement variable, le plus souvent elle est
très irrégulière ; d’autres fois , au contraire ,
elles offrent une certaine régularité. Les ré¬
servoirs connus sous les noms de vaisseaux
propres dans les Conifères , les Térébintha-
céeSj.etc., et qui sont remplis de térébenthi¬
ne ou de sucs gommo-résineux, sont une for¬
me particulière de lacunes.
Tissu fibroso-utriculair e . — Le tissu cel¬
lulaire que nous avons décrit jusqu’à pré¬
sent est, en quelque sorte, cet élément anato¬
mique à son état de pureté primitive , et c’est
ainsi, en effet, qu’on l’observe dans le plus
grand nombre des cas; mais i! présente quel¬
quefois une modification toute spéciale, et
qui a été très bien étudiée dans ces derniers
temps. Les parois des utricules, -au lieu d’ê¬
tre simples , présentent une ligne spirale ou
spiricule contournée sur elle-mêmç , et dont
la disposition varie beaucoup. C’est à cette
modification qu’on a donné les noms de cel¬
lules fibreuse s, tissu fibroso-ulriculaire.
Le tissu fibroso-ulriculaire existe dans
plusieurs parties des végétaux, les feuilles,
les racines, la moelle, les anthères, le tégu¬
ment des graines. Le premier auteur qui ait
sérieusement appelé l’attention des phytoto-
raistes sur ce point est le docteur PurMnje ,
463
AN A
dans sa dissertation sur ces cellules fibreuses
des anthères. Depuis cette époque, un grand
nombre d’autres auteurs ont fait connaître
ce tissu dans presque toutes les parties des
végétaux. Il nous suffira de citer ici les noms
de MM. de Mirbel, H. Brown, Lindley, Slack,
Meyen, Schleiden, etc.
Lorsque les tours de la spiricule sont con¬
tigus, l’existence d’une membrane extérieure
est bien moins évidente, et elle a môme été
niée par quelques auteurs , parce qu’au pre¬
mier abord la spiricule se déroule sans appa¬
rence de déchirure, comme nous l'observe¬
rons bientôt dans les vaisseaux aériens, dési¬
gnés sous le nom de trachées. Mais cette
membrane n’en existe pas moins, comme
nous le montrerons plus tard, quand nous
parlerons en son lieu du mode de formation
de ces utricules. D’autres fois , la spiricule
forme des tours plus ou moins écartés, ou
bien elle est interrompue en certains en¬
droits; ou enfin une même utricule peut
offrir deux spiricules enroulées en sens con¬
traire, et formant une sorte de réseau à mail¬
les quelquefois très régulières.
§ II. — Du tissu fibreux ou ligneux.
Si l’on examine la structure du bois dans
un chêne, un peuplier ou tout autre arbre
dicotylédoné, on voit qu’il se compose de
fibres immédiatement juxtaposées les unes à
côté des autres. Ces fibres se composent de
cellules très allongées ou de vaisseaux fort
courts, toujours terminés en pointe à leurs
deux extrémités, et présentant une épaisseur
considérable, eu égard à la petitesse de leur
diamètre intérieur. Le môme tissu s’observe
dans les couches de l’écorce, les nervures
des feuilles , aussi bien dans les végétaux
monocotylédonés que dans les végétaux di¬
cotylédones, soit herbacés soit ligneux. Ce
tissu tient en quelque sorte le milieu entre
le tissu utriculaire proprement dit et les
véritables vaisseaux. On l’a tour à tour dési¬
gné sous les noms de tissu allongé , prosen-
chyme , lubilles , tubes ou vaisseaux fibreux,
eloslres , tissu ligneux.
On peut distinguer trois modifications
principales dans ce tissu : 1° les utricules fi¬
breuses ou cellules allongées, qui, par leur
forme et leurs dimensions, ressemblent tout
à fait aux utricules du tissu cellulaire, dont
ANA
elles diffèrent par l’épaisseur de leurs parois,
et leurs extrémités coupées obliquement en
pointe; 2° les clostres ou tubes fusiformes ,
très distincts par leurs extrémités amincies
en pointe aux dépens de chacun de leurs cô¬
tés, et leur forme de fuseau très allongé; 5°
enfin les tubes fibreux proprement dits,
égaux en diamètre dans toute leur longueur,
et ayant leurs extrémités coupées en pointe
oblique et unilatérale. Mais cependant ces
trois formes ne sont pas si distinctes que
l’on ne puisse trouver facilement des in¬
termédiaires de l’une à l’autre dans un mô¬
me végétal, et souvent dans un même orga¬
ne. Toutes les fibres textiles extraites des
végétaux, et qui servent à la fabrication des
cordes et des fils, et, en particulier, celles
du lin et du chanvre, sont formées par ce tis¬
su , qui offre une force de résistance extrê¬
mement considérable.
L’organisation de ce tissu est très remar¬
quable, et le distingue des utricules et des
vaisseaux. Leurs parois sont transparentes ,
diaphanes, mais d’une épaisseur extrême¬
ment considérable ; elles sont formées de
plusieurs couches superposées et intimement
soudées entre elles. Les vaisseaux fibreux
paraissent à leurs deux extrémités pointues ;
cependant M. Slack assure leur avoir vu pré¬
senter quelquefois une très petite ouverture
de communicatibn.
i ,
§ III. — Du tissu vasculaire.
Les vaisseaux ne sont qu’une modification
des utricules ; c’est ce qu’il nous sera facile
de prouver quand plus tard nous traiterons
de l’organogénie végétale, ou de l’origine et
du mode de formation primitive des élé¬
ments anatomiques des plantes. Ce sont des
tubes tantôt cylindriques, tantôt anguleux,
isolés ou réunis en faisceaux simples ou ra¬
mifiés, et qui varient beaucoup quant à leur
structure et aux fluides qu’ils contiennent.
Sous ce dernier point de vue , on peut ad- .
mettre deux sortes principales de vaisseaux :
i° les vaisseaux séveux , destinés à contenir
la sève; 2° les vaisseaux aériens, qui con¬
tiennent de l’air ou tout autre gaz. Sans
doute cette distinction n’est pas à l’abri de
tout reproche, en ce qu’elle tranche une
question encore en litige pour quelques phy-
totomistes, pour qui les trachées et leurs
464
ANA
modifications sont les principaux conduits
de la sève. En effet, dans quelques circon
stances, les vaisseaux pneumatophores peu¬
vent contenir les sucs séveux ; ruais c’est par
exception, et leur principale fonction est de
servir à la respiration du végétal, comme
nous le démontrerons plus tard.
I. V aisseaux séveux. — La nature, la dis¬
position, la structure et la position des vais¬
seaux séveux, ne sont bien connues que de¬
puis un petit nombre d’années. M. le profes¬
seur Schultz de Berlin est le premier qui les
ait décrits avec exactitude , et qui ait étudié
leur disposition générale dans toute îa série
des végétaux qui les contiennent. Il leur a
donné le nom de vaisseaux laticifères, par¬
ce qu’ils ne contiennent que la sève élaborée,
c’est-à-dire déjà propre à se convertir en
cambium ou matrice de l’organisation , et
qu’en latin on désigne sous le nom de latex.
Ce sont des tubes simples ou ramifiés,
complètement clos, à parois transparentes,
sans apparence de ponctuations ou de lignes
transversales; cylindriques quand ils sont
isolés, prismatiques et anguleux quand iis
sont réunis en faisceaux. Selon M. Schultz,
ils peuvent se présenter sous trois états dif¬
férents, qui ne sont probablement dus qu’à
des différences d’âge : 1° en état de contrac¬
tion ; 2° en état d’expansion ; 5° en état d’ar¬
ticulation. Le latex ou sève élaborée est un
suc ordinairement coloré, rarement incolore,
et contenant des granules organiques, qui
permettent d’en suivre le mouvement dans
les différentes parties des vaisseaux.
Les vaisseaux du latex n’occupent pas îa
même place dans les végétaux dicotylédonés
et dans les végétaux monocotylédonés ; en
général , ils ne sont pas très abondants. Bans
la tige des premiers on ne les observe guère
que dans le parenchyme cortical , tantôt iso¬
lés, tantôt en faisceaux, tantôt enfin consti¬
tuant une couche continue ou à peu près
continue. Dans la tige des Monocotylédonés ,
ils font partie des faisceaux ligneux épars au
milieu du parenchyme qui constitue sa masse.
On les trouve encore flans toutes les parties
herbacées de la plante accompagnant les
vaisseaux aériens.
Sous le nom de vaisseaux propres, on a,
selon nous, confondu des organes fort diffé¬
rents. Ainsi on a donné ce nom : i 0 tantôt aux
réservoirs qui, dans l’écorce des Conifères et
a ANA
des Térébinthacées, contiennent les sucs rési¬
neux , et qui ne sont que des lacunes vasi-
formes ; 2° tantôt aux espaces intercellulai¬
res qui, à une certaine époque, se dilatent
pour recevoir la sève ; 3° tantôt aux fibres
du liber; 4° enfin aux véritables vaisseaux
laticifères. De tout ceci il résulte qu’on ne
peut aujourd’hui admettre de vrais vais¬
seaux propres , tels qu’on les entendait au¬
trefois; mais que les sucs propres peuvent
être contenus soit dans des lacunes vasifor-
mes, soit dans un système de vaisseaux par¬
ticuliers, ramifies et anastomosés entre eux,
et qu’on nomme vaisseaux laticifères ,
II. Vaisseaux aériens. — Nous réunissons
ici sous le nom de vaisseaux aériens 1° les
trachées, 2° les fausses trachées, o° les vais¬
seaux réticulés, 4° les vaisseaux ponctués.
1° Des trachées ou vaisseaux en spirale. —
Ce sont des tubes communément cylindri¬
ques , ayant une analogie frappante avec les
vaisseaux aériens des Insectes, auxquels ils ont
emprunté leur nom. Ce qui distingue essen¬
tiellement ces vaisseaux, c’est qu’ils se com¬
posent d’un corps filiforme ou d’une lame
mince et très étroite, que j’ai désignée sous
le nom de spiricule , et qui est contournée
sur elle-même en hélice. Tantôt les tours de
la spiricule sont contigus, et ne laissent au¬
cun intervalle entre eux; tantôt, au contrai¬
re, ils sont plus ou moins éloignés. Bans le
premier cas, il est à peu près impossible de
constater l’existence d’un tube extérieur, à
l’intérieur duquel la spiricule est appliquée;
mais ce tube est évident quand les tours de
la spiricule sont écartés. Ce tube est excessi¬
vement mince, diaphane, sans stries ni po¬
res, et son existence, incontestable dans cette
dernière circonstance, peut porter à l’ad¬
mettre, même dans le cas où l’on ne peut la
constater directement.
La nature de la spiricule n’est pas encore
bien déterminée. Quelques phytotomistes
admettent qu’elle est creuse, c’est-à-dire
que c’est un tube cylindrique ou comprimé ;
d’autres, au contraire, pensent que c’est un
corps plein et solide. Nous reviendrons plus
en détail sur ce sujet quand nous traiterons
spécialement des trachées.
La spiricule offre ordinairement une assez
grande régularité dans tous les points de son
étendue; et quand les tours sont écartés, ils
sont généralement espacés d’une manière à
AN A
465
peu près égale; d’autres fois, au contraire ,
on remarque une certaine irrégularité dans
la disposition des tours. Une de ces formes
les plus remarquables, c’est quand la spiri-
cule, après plusieurs tours continus, est in¬
terrompue, constitue plusieurs anneaux com¬
plets, et plus loin forme encore des spires
continues. Nous avons observé cette modifi¬
cation des trachées dans les faisceaux li¬
gneux de la canne de Provence ( arundo do-
nax L.), et nous lui avons donné le nom de
vaisseaux s piro- annula ires.
Les trachées ont une position bien déter¬
minée, et qui varie dans les deux grandes
classes de végétaux embryonés, les seules
où elles existent. Ainsi, la tige des Dicoty¬
lédones ne les présente que dans la par¬
tie de la couche ligneuse la plus intérieure
qui environne la moelle, en un mot dans les
parois de l’étui médullaire; nulle part ail¬
leurs de la tige on n’observe ces vaisseaux.
Dans les tiges des Monocotylédonés, ils font
partie des faisceaux vasculaires et ligneux
épars dans toute leur épaisseur, et générale¬
ment ils occupent la partie centrale de ces
faisceaux. On les y retrouve encore dans les
pétioles, les nervures des feuilles, et les di¬
verses parties de la fleur qui ne sont que des
modifications des feuilles. On a cru pendant
long-temps que les racines en étaient dé¬
pourvues; mais nous en avons constaté l’exi¬
stence dans les racines des plantes dicotylé-
donées où il existe un canal médullaire, et
dans celles de plusieurs Monocotylédonés.
2° Des vaisseaux réticulés. — Ces vais¬
seaux ne sont probablement qu’une simple
modification des trachées , dans laquelle la
spiricule, au lieu d’être enroulée régulière¬
ment et d’une manière continue, est irré¬
gulièrement ramifiée et anastomosée, de ma¬
nière à former un réseau à mailles très irré¬
gulières. Je les ai souvent observés dans les
racines; mais ils existent aussi dans la tige ,
celle de la Balsamine par exemple.
3° Vaisseaux rayés. — On a nommé ainsi
des vaisseaux qu’on trouve abondamment
répandus dans un grand nombre des organes
de la plante. Iis sont simples, cylindriques
ou anguleux, quand ils sont réunis en fais¬
ceaux, et offrent., pour caractères distincts, des
lignes transversales qui n’occupent qu’une
portion de la circonférence des vaisseaux. On
a émis sur la nature de ces lignes des opinions
ANA
très diverses. Certains auteurs les ont regar¬
dées comme des fentes entourées d’un bour¬
relet : de là la dénomination de vaisseaux
fendus ; d’autres, comme de simples lignes
( vaisseaux rayés); quelques uns, comme
des trachées incomplètes, dont la spiricule
est irrégulière et interrompue ( fausses tra¬
chées ). Nous reviendrons sur ces diver¬
ses opinions quand nous étudierons avec
plus de détails la structure intime de ces
vaisseaux. Nous avons dit tout à l’heure que
les raies transversales qui caractérisent cette
sorte de vaisseaux étaient quelquefois irré¬
gulières et inégales ; c’est ainsi qu’on les ob¬
serve dans le plus grand nombre des cas, et,
en particulier, dans les faisceaux ligneux de
la tige des plantes monocotvlédonées. Mais il
arrive aussi que parfois ces vaisseaux, sur¬
tout quand ils sont réunis en faisceaux, pré¬
sentent ces lignes bien égales et symétrique¬
ment disposées les unes au dessus des autres.
C’est à cette forme particulière qu’on a don¬
né le nom de vaisseaux scalariformes. On
les trouve très abondamment répandus dans
les divers organes des plantes de la famille
des Fougères.
Nous avons quelquefois observé que les
vaisseaux rayés ou scalariformes se sépa¬
raient en lanières roulées en hélices, à la
manière des vraies trachées. Nous en figure¬
rons un exemple dans les planches de cet
ouvrage consacrées à l’Anatomie végétale,
que nous avons dessiné d’après une tige li¬
gneuse d’une espèce de fougère.
4o Vaisseaux ponctués.— ils sont aussi ex¬
trêmement communs dans l’organisation vé¬
gétale, et, en particulier, épars au milieu du
tissu ligneux de la tige des plantes dicotylé-
donées. On leur a donné les noms de vais¬
seaux ponctués ou vaisseaux poreux ,
suivant l’opinion qu’on s’était formée de la
nature de ces ponctuations. Ce sont, comme
les précédents, des tubes ordinairement cy¬
lindriques, plus rarement anguleux, présen¬
tant des ponctuations très fines, rangées sy¬
métriquement en lignes transversales. Ces
lignes transversales sont souvent interrom¬
pues par des espèces de bandes longitudinales
qui ne présentent pas de ponctuations.
Telles sont les principales formes sous les¬
quelles se montre le tissu vasculaire des vé¬
gétaux. Quant à l’origine et au mode de for¬
mation primitive des vaisseaux, nous en traî-
30
T. I.
466
ANA
ANÂ
terons spécialement au mot Vaisseaux des
plantes , et au mot Organogénie .
Nous résumerons ici en forme d’aphoris¬
mes les principaux points de l’organisation
végétale, dont nous venons de donner une
idée succincte.
Aphorismes sur Vorganisation
des végétaux .
L Les végétaux sont composés originaire¬
ment d’un seul élément anatomique, l’utri-
cule, vésicule membraneuse, dont la forme
et la structure, en se modifiant , produisent
trois sortes de tissus élémentaires : 1° le tis¬
su cellulaire ou utriculaire ; 2° le tissu
fibreux ou ligneux ; 3° le tissu vasculaire ou
les vaisseaux.
§ ï. Tissu utriculaire .
ïï. Le tissu utriculaire est la base de l’or¬
ganisation végétale.
IIL II est composé d’utricules ou vésicules
closes de toutes parts , primitivement globu¬
leuses, se soudant ensemble, et qui, parla
pression égale qu’elles exercent les unes sur
les autres , prennent communément une for¬
me polyédrique , le plus souvent dodécaé¬
drique.
IV. Dans une masse tissulaire, les lames
membraneuses qui séparent les utricules les
unes des autres sont formées de deux feuil¬
lets appartenant chacun à l’une des deux
utricules contiguës.
y. La forme des utricules varie beaucoup ;
elles sont ou polyédriques ou prismatiques ,
quelquefois très irrégulières.
VL II y a des utricules de forme irrégulière
et anomale, et qui semblent résulter de plu¬
sieurs utricules soudées.
VIL Les utricules soudées d’une masse de
tissu cellulaire laissent, dans les points où
elles ne se touchent pas, des espaces vides,
ordinairement triangulaires, qu’on nomme
méats ou conduits intercellulaires.
VIII. La membrane des utricules est en
général diaphane, et ne présente aucune ou¬
verture appréciable.
IX. Les prétendus pores ou fentes qu’on
observe quelquefois ne sont que des amin¬
cissements ponctiformes ou linéaires des pa¬
rois; cependant, par les progrès de la végéta¬
tion, ces amincissements deviennent quel¬
quefois de véritables ouvertures; mais ces
ouvertures sont accidentelles.
X. Les utricules ne communiquent entre
elles que par des pores intermoîéculaires et
tout à fait invisibles.
XL II y a des utricules qui contiennent in¬
térieurement une lame plane ou filiforme ,
roulée en spirale de différentes manières.
Cette modification porte le nom de tissu
fibroso-utricvlaire ou cellules fibreuses.
XII. Les utricules contiennent des matiè¬
res gazeuses, liquides ou solides.
а. Les matières gazeuses sont principale¬
ment de l’air, souvent plus ou moins altéré.
б. Les liquides sont la sève, les huiles
grasses ou volatiles, etc.
c. Les solides sont :
1° Le cambium , s’organisant insensible¬
ment, et prenant petit à petit toutes les for¬
mes du tissu utriculaire;
2° La chromule , chlorophylle ou globuli¬
ne , matière colorante, de teinte très variée,
composée de petites vésicules contenant des
granulations colorées. C’est elle qui donne
leur coloration spéciale à toutes les parties
du tissu végétal ;
3° La fécule ou amidon , sous forme de
grains plus ou moins globuleux ou cylindri¬
ques, incolores, d’une grosseur variable, sui¬
vant les espèces , se colorant en bleu par la
teinture d’iode;
4° Les raphides, petits cristaux sous for¬
me d’aiguilles, terminées en pyramides poin¬
tues à leurs deux extrémités, et réunies en
faisceaux ;
5° Des cristaux ou tables rhomboédri-
ques;
6° lies Informes 7 utricules allongées eri
forme d’hexagone, ouvertes à leurs deux ex¬
trémités, contenant une seconde utricule in¬
térieure plus étroite, remplie de cristaux
aciculaires.
XIII. Les lacunes sont des cavités plus ou
moins grandes qui se forment au milieu du
tissu cellulaire , ordinairement par suite de
la destruction d’une partie des utricules qui
le composent.
XIV. Le tissu utriculaire peut se multi¬
plier de trois manières différentes :
1° Par addition de nouvelles utricules à
l’extérieur des anciennes, accroissement ex -
ira-utriculaire ;
ANA
467
ANA
2° Par développement de nouvelles utri-
cules entre les anciennes, accroissement
inter -utriculaire ;
5° Par formation de nouvelles utricules
dans l’intérieur des anciennes, accroissement
intra-ulriculaire.
§ ÎI. Tissu fibreux.
XV. Le tissu fibreux a reçu les noms de
tissu allongé, tissu ligneux 3 prosenohyme ,
vaisseaux fibreux, lubilles , clostres , etc.
XVI. Il est composé de cellules très allon¬
gées ou de tubes très courts, terminés en
pointe à leurs deux extrémités, toujours
simples.
XVII. En se pressant les uns contre les
autres, les tubes fibreux prennent des for¬
mes très variées.
XVIII. Leurs parois sont généralement
très épaisses, et leur cavité intérieure assez
petite. Elles sont souvent composées de plu¬
sieurs couches superposées , qui apparaissent
sur la coupe transversale comme autant de
zones concentriques, emboîtées les unes dans
les autres.
XIX. Les tubes fibreux peuvent offrir des
enfoncements ponctiformes (pores) ou linéai¬
res (fentes) ; ils présentent aussi , mais plus
rarement , un fil intérieur roulé en spirale.
XX. En s’ajustant bout à bout, ils con¬
stituent les parties fibreuses, non vasculaires,
de la plante, et, en particulier, le tissu du
bois et celui du liber.
§ III. Tissu vasculaire.
XXL On distingue deux espèces principa¬
les de vaisseaux, suivant la nature du fluide
qu’ils contiennent ; 1° les vaisseaux séveux;
2° les vaisseaux aériens.
♦
1° Vaisseaux séveux.
XXII. Les vaisseaux désignés sous le nom
de vaisseaux moniliformes ne sont que des
séries d’utricules superposées, et dont la pa¬
roi horizontale finit quelquefois par se dé¬
truire.
XXIII. Les vaisseaux latexifères ou lati-
cifères, ainsi appelés parce qu’ils contien¬
nent le suc élaboré ou latex , sont les con¬
duits spéciaux de la sève descendante.
XXIV. Ce sont des tubes complètement
clos, à parois ordinairement minces et trans¬
parentes , quelquefois d’une épaisseur consi¬
dérable, cylindriques ou anguleux, simples
ou rameux, et fréquemment anastomosés.
XXV. Ces vaisseaux existent au milieu des
faisceaux vasculaires, épars dans la masse de
la tige des plantes monocotylédonées.
XXVI. Dans les plantes dicotylédonées ,
ils sont épars dans le tissu cortical , ou for¬
ment des faisceâux ou une enveloppe con¬
tinue autour du corps ligneux. On les trouve
aussi quelquefois épars dans la moelle.
XXVII. Sous le nom de vaisseaux pro¬
pres on a confondu : 1° des lacunes ou cavités
accidentelles dans lesquelles s’accumulent
les sucs résineux ; 2° les méats intercellulai¬
res; 5° les vaisseaux du latex. Il n’y a donc
pas de vaisseaux spéciaux qui puissent con¬
server le nom de vaisseaux propres .
2° Vaisseaux aériens.
XXVIII. Tous les vaisseaux pourvus d’u¬
ne spiricule ou lame spirale , ou ceux qui
présentent des enfoncements soit linéaires ,
soit ponctiformes , constituent les vaisseaux
aériens. Les trachées, les vaisseaux rayés ,
ponctués ou réticulaires, en sont les princi¬
pales formes.
XXIX. Les trachées sont des tubes cylin¬
driques contenant un corps mince et filifor¬
me nommé spiricule , roulé en hélice dans
leur intérieur.
XXX. L’existence du tube n’est pas tou¬
jours très évidente. Il est presque impossible
de la constater quand les tours de la spiricu¬
le sont très rapprochés et presque contigus;
quand , au contraire , ils sont écartés , son
existence ne saurait être niée.
XXXI. La spiricule est tantôt plane, pré¬
sentant la figure d’une lame très étroite, tan¬
tôt filiforme et cylindrique.
XXXII. Malgré les assertions contraires
de plusieurs observateurs, la spiricule m’a
toujours paru pleine et non creuse intérieu¬
rement.
XXXIII. La spiricule peut être simple o
bifurquée.
XXXIV. Assez souvent, deux, trois, ou
un plus grand nombre de spiricules , se sou¬
dent ensemble, et se déroulent en formant
un ruban strié.
XXXV. Les trachées sont ordinairement
simples; très rarement elles se ramifient.
468
ANA
XXXVL La spiricule , au lieu d’être con¬
tinue , forme quelquefois des anneaux com¬
plets et parfaitement distincts, placés au
milieu de tours en spirale interrompus.
Ces vaisseaux pourraient être appelés vais¬
seaux spir o -annulaires .
XXXVII. Les trachées, dans les tiges
dicotylédonées, n’existent qu’aux parois de
l’étui médullaire; on les trouve aussi dans
les pétioles, les nervures des feuilles, les
filets des étamines, les enveloppes florales.
XXXVIII. Dans la tige des Monocotylé¬
dons, elles sont placées dans les faisceaux li¬
gneux qui y sont épars.
XXXIX. On trouve des trachées dans les
fibres radicales, particulièrement dans les
plantes monocotylédonées.
XL. Les vaisseaux réticulés sont une mo¬
dification des trachées dans laquelle la spiri¬
cule est irrégulière , ramifiée , anastomosée ,
et non déroulable.
XLL Les vaisseaux rayés, improprement
appelés vaisseaux fendus, sont des tubes cy¬
lindriques ou anguleux, qui présentent des
parties amincies sous la forme de lignes.
XLII. Ces lignes amincies peuvent être
très étroites, ou avoir une certaine largeur.
Elles sont ordinairement disposées régulière¬
ment les unes au dessus des autres.
XLUI. Les vaisseaux scalariformes ne
sont qu’une modification des vaisseaux rayés,
dans laquelle les lignes transversales ont
plus de longueur et de régularité.
XLIV. Les vaisseaux ponctués ou poreux
sont des tubes cylindriques présentant des
enfoncements ponctiformes, disposés régu¬
lièrement.
XLV. Dans les vaisseaux ponctués et
rayés, les prétendus pores et les prétendues
fentes sont toujours bouchés extérieurement
par une membrane mince et transparente,
dont il est cependant facile de reconnaître
l’existence.
XLVI. Ces deux sortes de vaisseaux se
trouvent dans l’épaisseur des couches li¬
gneuses des végétaux dicotylédonés , ou dans
les faisceaux vasculaires des Monocotylédons,
dans les racines , les feuilles, etc.; mais ja¬
mais dans l’écorce.
XL VII. Il existe un passage insensible des
vaisseaux ponctués aux vaisseaux rayés, des
vaisseaux rayés aux vaisseaux réticulés, des
vaisseaux réticulés trachées : donc les
ANA
vaisseaux ponctués, rayés et réticulés, ne
sont probablement que des modifications des
trachées.
XLV11I. Les vaisseaux n’existent pas dans
la plante excessivement jeune ou dans les
organes, dès le premier moment de leur ap¬
parition. A cette première période, la plante
tout entière n’est encore composée que du
tissu utriculaire.
XLIX. Les vaisseaux, de quelque nature
qu’ils soient, tirent leur origine du tiss
utriculaire. (A. Richard.)
*ANATROPA [àvxrpoKi, renversement;
parce que l’ordre semble interverti dans
quelques earact. de ce g.), bot. pu. — M.
Ehrenberg a établi ce g. d’après une petite
plante herbacée d’Égypte, et il le caractéri¬
se ainsi : Calice à 4 dents, dont la préflorai¬
son est valvaire; 4 pétales alternes; 4 éta¬
mines hvpogynes attenant aux pétales, li¬
bres , persistantes ; un ovaire simple à 4 lo¬
bes obtus ; un style simple et court , s’é¬
largissant en massue et se terminant en un
stigmate également simple ; une capsule à
péricarpe un peu charnu, à 4 lobes, aux¬
quels correspondent autant de loges, et qui
se séparent, à la maturité, en autant de val¬
ves. Un faisceau placentaire central envoie
dans chaque loge une branche horizontale
épaissie en massue, à l’extrémité de laquelle
viennent s’attacher 4-5 graines menues.
Feuilles alternes, pinnatifides, munies de 2
stipules en forme d’oreillette à leur origine;
les premières sont cependant opposées et
entières. — L’auteur rapporte ce g. à la fam.
des Zygophyllées , desquelles pourtant sem¬
blent l’écarter ses feuilles alternes et ses
fleurs isostémones. Si, comme on peut le
soupçonner, c’est le même que le Tetra-
dyclis de Marsehaîl, sa place serait en effet
fort différente , et quelques uns de ses ca¬
ractères devraient être modifiés, en ajoutant
ceux de l’embryon, qui est dépourvu de pé-
risperme, et tout à fait analogue à celui des
Elatinées. (Ad. J.)
* ANTATROPE. Anatropus ( «vâ, sur ;
r/j&îri] [de t/ssjcwJ, changement de direction ).
bot. ph. — Dénomination appliquée par M.
deMirbel aux ovules chez lesquels l’exosto-
me et la chalaze sont diamétralement oppo¬
sés , comme cela a lieu dans les Orthotro¬
pes ; ou , en d’autres termes , lorsque la se-
condine et le nucelle , inclinés sur leur axe ,
ANA
ANA
4C9
se renversent complètement ; mais alors le
hile se trouve rapproché de l’exostome , et
séparé de la chalaze par un raphé qui sc pro¬
longe sur Povule. Tel est le cas des Liliacées,
des Rosacées , des Gucurbitacées , des Com¬
posées, des Rutacées, etc. (C. L.)
AA Al LACE. Ànaulax ( à. Jhiv.; v eu-
phon. ; sillon ou suture), moll. —
M. de Roissy , craignant qu’il ne s’introdui¬
sît quelque confusion entre les g. Ancyle de
Müller et Ancyle de Lamarck , proposa de
substituer à ce dernier nom celui (TAnaula-
ce; mais ce changement n’a pas été adopté.
Voy. ANCILLAIRE. (DESII.)
*ANAIJLACUS («priv.; v euph.;«u>«|,
sillon), ms. — G. de l’ordre des Coléoptères
pentamères , famille des Carabiques , tribu
des Harpaliens , établi par Mac-Leay dans
son ouvrage intitulé : Annulas a javanica ,
et auquel il assigne les caract. suivants : Ant.
moniliformes , épaisses , à peine de la lon¬
gueur de la tête; les 2e et 3e articles presque
égaux. Labre court, large , carré transversa¬
lement, à angles obtus, à peine échancré an¬
térieurement. Mandibules larges, triangulai¬
res , courbées du côté externe. Dernier ar¬
ticle des palpes maxillaires court , cylindri¬
que , à peine plus mince à son extrémité.
Paraglosses distinctes, minces, cylindriques,
membraneuses. Menton trilobé. Tête triangu¬
laire, très petite, bi-sillonnée entre les yeux.
Prothorax deux fois plus large que long,
échancré antérieurement , à peine convexe
postérieurement , très légèrement canalicu-
lé. Corps entier, un peu déprimé, large, avec
l’abdomen sessile. Ecusson non visible. Ély-
tres à peine bordées. Les quatre pattes pos¬
térieures spinuleuses. — Ce g. est fondé sur
une seule esp. , nommée par l’auteur A. se-
ricipennis , et figurée dans son ouvrage, pl.
5, fig. 1. Elle a été rapportée de Java par le
docteur Horsfield. (D.)
ANAULAX. moll. — Voyez anaula-
CE.
A N A Y 1 X GA , L amk . (nom d’un ar¬
buste au Malabar), bot. pu. — Syn. du
g. Casearia , Jacq. (famille des Samydées).
(SP.j
* ANAX (nom mythoî. d’«va£ , roi, prin¬
ce). ms. — G. de la famille des Libelluliens,
de l’ordre des Névroptèrcs, établi par Lcach
( Edinb . Encycl .)., adopté par MM. Curtis,
Stephens, Westwood , réuni au g. Æshna
ou Æschna par M. Rurmeister ( Ilandb . der
Ent.) , et regardé de nouveau comme genre
distinct par M. de Selys-Longchamps (Mo-
nog. des Libellai.). Le g. Anax ne diffère
réellement des Æshna que par les ailes
postérieures , dont le bord anal est arrondi
dans les deux sexes , tandis qu’il est angu¬
leux chez les mâles des Æshna , qui ont en¬
core , de chaque côté du deuxième segment
de l’abdomen, un petit tubercule manquant
chez les Anax. On connaît 8 à 10 esp. de
ce genre ou plutôt de cette division de gen¬
re , dont trois seulement sont européennes.
Le type est VA. formosa (Æshna formosa
Yand. Linden., — azurea Charp., et Anax
imper alor Leaeh), répandue dans une grande
partie de l’Europe. (Bl.)
' *ANAXAGOREA(A» axagoras , philo¬
sophe grec), bot. piî. — G. de la famille
des Anonacées, établi par M. Aug. de Saint-
Hilaire (Bull, de la Soc.philom., 1825, p.91),
qui lui assigne les caract. suivants : Cal. 5-
parti. Cor. de 6 pétales 2 -sériés, conni-
vents; les 3 intérieurs plus petits. Récepta¬
cle convexe, hypogyne, tronqué au sommet.
Etam. très nombreuses, claviformes. Anthè¬
res subsessiles , appendiculées au sommet.
Ovaires 8 à 15 , distincts , 2-ovulés; ovules
attachés au fond des loges, renversés. Styles
très courts , continus. Stigm. terminaux ,
soudés en disque. Follicules coriaces, stipi-
tés , obovés, 1-loculaires, subclaviformes, 2-
spermes , s’ouvrant incomplètement par la
suture ventrale. Graines basifixes, inarillées,
collatérales , obovées , planes et 1-sulquées
d’un côté , convexes de l’autre. Test crusta¬
cé , fragile. Embryon minime ; radicule infè¬
re. — Arbrisseaux à rameaux subdichotomes.
Feuilles éparses , très entières, ponctuées;
pétiole court , inarticulé. Pédoncules axil¬
laires et oppositifoliés , J -flores , solitaires.
Fleurs petites , d’un blanc verdâtre. — Ce
g. appartient à l’Amérique méridionale; il
comprend plusieurs esp. autrefois renfer¬
mées dans le g. Xylopia. (Sp.)
ANAXETON, Cass. bot. pjï. — G. ce
la famille des Composées, tr. des Sénécioni-
dées. On lui donne les caract. suivants : Ca~
pit. pauciflore, hétérogarne ; toutes les fleurs
tubuleuses , 5-dentées ; l’une ou l’autre fe¬
melle, le reste mâle. Réceptacle plan, cou¬
vert d’un duvet tomenteux. Invoî. formé
d’écailles sèches , multisériées , faiblement
470
ANC
imbriquées ; les intérieures onguiculées, spa-
thulées , terminées par une sorte de lame
très blanche. Style des fleurs mâles très
simple. Fruits enveloppés dans le duvet to-
menteux du réceptacle, et couronnés par une
aigrette à soies peu nombreuses, capillaires,
scabres ou plumeuses , plus courtes que la
corolle. — Ce sont des s. -arbrisseaux du Cap ,
à feuilles alternes, coriaces, très entières, ses-
siles,mucronulées, parcourues par une ner¬
vure moyenne , creusée en forme de sillon à
Sa face supérieure ; capitules cylindracés, réu¬
nis en corymbe. — Ce g. est voisin de VÂn-
tennarïa ( Gnaphalium dioicum et marga-
ritaceum ). (J. B.)
*AWAXETUM. bot.— -Schott a donné
ce nom à un g. de Polypodiacées , qu’il a
fondé sur le Polypodium crassifolium L., et
que Presl considère avec raison comme une
esp. de son g. Phymatodes. (Ad. B.)
A AB LATUM, bot. ph. — G. de la
famille des Orobanchées , formé par Tour-
nefort {Cor. 48), et dont Endlich. ( G en ., PL
4189) , forma une division de son g. Ano-
planthus, en la caractérisant ainsi : Cor. à
tube court , ventru , à limbe bilabié. Scape
engainée par des squammes assez grandes ,
et se terminant en un pédoncule unillore.
Une seule esp. du Caucase. (C. L.)
*AACATHÏA (nom grec, appliqué jadis
à quelque espèce de Chardon), bot. pis. —
M. De Candoile a fondé ce g. sur une plan¬
te des monts Altaï ( Cirsium igniarium
Pall. ) , qui diffère des Cirsis par les appen¬
dices de ses anthères, la cicatrice latérale et
basilaire de son fruit. Elle a pour caract. :
Capitule homogame multiflore. Involucre
ovale-globuleux, à écailles imbriquées; les
extérieures et les moyennes épineuses; les
plus intérieures scarieuses, colorées. Récep¬
tacle paléacé-fimbrillifère. Corolles égales,
obliquement 5-fides. Étamines à filets gla¬
bres. Anthères terminées inférieurement par
des appendices velus. Fruits très glabres ,
oblongs, anguleux, striés longitudinalement,
pourvus à la base d’une aréole latérale ,
terminés au sommet par une sorte de mem¬
brane crénelée , à l’intérieur de laquelle se
trouve l’aigrette formée de deux rangées de
soies plumeuses égales , rapprochées par
leur base de manière à former une sorte
d’anneau. — Ce g. ne renferme qu’une seule
espèce. (J. D.)
ANC
ÂACÉE. Âncœus (nom rnyth., un des
Argonautes), crust. — G. de l’ordre des
ïsopodes, famille des Décempèdes, établi par
M. Risso, qui lui assigne les caract. suivants :
Tête des mâles pourvue de deux grandes
mandibules , arquées , épaisses en dehors ,
concaves , tranchantes et dentelées en de¬
dans. Beux yeux composés. Ant. au nombre
de quatre, médiocrement longues, les exté¬
rieures l’étant plus que les intérieures , et
terminées par des articles déliés et en soies ;
les intérieures grosses et poilues. Corps ob-
îong, déprimé, formé de cinq segments, dont
les deux premiers sont très larges , sillonnés
et coudés ensemble. Dix pieds monodacty¬
les; les six 1ers assez courts et dirigés en
avant , et les quatre derniers plus longs , se
portant en arrière. Abdomen formé de qua¬
tre segments, terminé par une lame natatoi¬
re de chaque côté , et une intermédiaire ,
plus aiguë que celle-ci. — Ce g. , vraiment
singulier, se compose d’une seule esp. , l’A.
forficularius Risso. On la trouve près de
Nice, dans les profondeurs de la mer. Elle se
plaît au milieu de la région des Coraux , où
elle se cache dans les interstices des Ma-
»
drépores. Sa natation est vive, et lorsqu’on
cherche à la prendre , elle ne se roule pas
en boule. (H. L.)
ÂACEPS. bot. — Voyez ancipitb.
* ANCHIETEA, Aug. Saint-Hil. (nom
d’un missionnaire jésuite). — Noisetlia Mar-
tins et Zuccar. bot. ph. — G. de la famille
des Yioîariées, offrant pour caract. : Cal. de
5 sépales inégaux, inappendiculés. Pétales 5,
non persistants : les 2 supérieurs minimes ;
les 2 latéraux moins petits ; l’inférieur très
F
grand, onguiculé, éperonné. Etam. 5; les
2 inférieures appendiculées. Anthères sub-
sessiles. Style court , claviforme. Stigmate
oblique. Capsule très grosse, vésiculeuse ,
polysperme , déhiscente long-temps avant la
maturité des graines. Graines bi-sériées ,
bordées d’une large aile membraneuse, é-
chanerée vers le hile ( A. S. -Mil., Pl. us.
des Brasil., t. 19). — Arbrisseaux. Feuilles
pétiolées, penninervées. Stipules petites,
caduques. Pédoncules courts , fasciculés.
Corolle blanche. On n’en connaît que deux
esp. , qui habitent le Brésil. Les racines de
l’A. saiuiaris À. S. -H. sont employées par
les cultivateurs des environs de Rio comme
remède dépuratif et comme purgatif. (Sp.)
ANC
T
471
ANCHOIS, poiss. — C’est un petit pois¬
son qui ne dépasse guère 10 à 11 cent., très a-
bondant dans toutes les mers des régions tem¬
pérées de l’Europe, surtout dans la Méditer¬
ranée et sur les côtes d’Espagne, où l’on en
fait des pêches nombreuses et productives
pour le commerce d’exportation. Sa tête est
assez grosse ; son museau , prolongé par le
développement de l’ethmoïde, est saillant, et
dépasse de beaucoup la mâchoire inférieure.
La gueule est très fendue ; les ouïes le sont
aussi beaucoup. Le dos est arrondi ; le ven¬
tre est comprimé et un peu tranchant. La
couleur est verdâtre -clair sur le dos et ar¬
gentée sur le ventre, quand le poisson est vi¬
vant; le vert du dos passe au bleu aussitôt
après sa mort , et cette teinte fonce de plus
en plus, jusqu’à devenir presque noire.
Comme tous les Clupéoïdes , ces petits
poissons vivent en troupes nombreuses. Les
Provençaux les pêchent avec des filets nom¬
més rissoles , et qui ont au moins 40 bras¬
ses de longueur sur 8 à 10 mètres de hau¬
teur ou de chute. Les mailles sont plus ser¬
rées que pour les Sardines. La pêche se fait
ordinairement avec quatre bateaux dont un
porte la rissole , et les autres , nommés [as-
tiers , portent des réchauds à feu. Us sor¬
tent pendant les nuits obscures, sans lune,
depuis le mois d’avril jusqu’à la fin de juil¬
let. A une ou deux lieues de la côte, les fas-
tiers allument des feux de pins gras et très
secs. Les Anchois, attirés par la lumière, se
dirigent vers eux. Quand le pêcheur se
voit entouré d’un assez bon nombre de pois¬
sons, il fait signe au bateau qui porte le
filet de s’approcher , et de mettre ses engins à
l’eau. Ensuite, sans trop serrer d’abord les
bateaux fastiers , ils jettent les filets à l’eau ,
et les traînent de manière à entourer le ba¬
teau qui porte le feu. Us resserrent alors
leur cercle , et , quand ils voient tout bien
disposé , le fastier éteint le feu. Les Anchois ,
effarouchés, abandonnent ce bateau, mais
pour aller s’encolleter ou se mailler dans le
filet. Quand une bande d’ Anchois veut s’ap¬
procher du rivage pour frayer , on les prend
aussi avec de grandes seines , que l’on tire
sur les rives sablonneuses. L’Anchois frais
se mange frit; mais c’est plutôt pour le con¬
server en salaison que l’on se livre à sa pê¬
che. Aussitôt que les pêcheurs ramènent les
filets , femmes et enfants accourent sur la
plage, se hâtent de couper la tête et d’enlever
avec elle les viscères de ces poissons : c’est
pour cela qu’ils arrivent toujours sur nos ta¬
bles ainsi décapités. Quand la tête est enle¬
vée, on lave le tronçon du corps et de la queue
restant, et, ensuite, on alite le poisson , c’est-
à-dire qu’on le place dans de petits tonneaux
confectionnés pour cet usage, en mettant un
lit de sel et un lit de poissons. Le sel est é-
crasé en poudre assez fine , et rougie avec
de l’ocre. On fait jusqu’à trois saumures a-
vant de pouvoir livrer le poisson au com¬
merce. Quand il a été convenablement pré¬
paré, il peut se conserver plus d’un an;
cependant les meilleurs Anchois à employer
pour la cuisine doivent être nouveaux, pe¬
tits , blancs dessus , vermeils en dedans , et
avoir le dos rond. Cette chair , devenue pi¬
quante , est un assaisonnement agréable
pour beaucoup de nos aliments. Sa prépara¬
tion est des plus anciennes. Les Grecs et les
Romains faisaient grand usage de l’Anchois.
Toutes sortes de proverbes, de dictons,
avaient lieu sur ce poisson, ainsi qu’on peut
en juger par la lecture des comédies d’Aristo¬
phane. Ce poisson entrait dans leur g arum ,
et, préparé avec le vinaigre, donnait leur
acetogarum .
Linné classait l’Anchois dans le genre des
Clupées, sous le nom de dupe a enchrasi-
cliolus ; mais , depuis que les méthodes ich-
thyologiques se sont perfectionnées par les
travaux de M. Cuvier , l’Anchois est devenu
le type d’un g. de la famille des Clupéoïdes,
caractérisé par la saillie de son ethmoïde ;
ce qui donne à sa physionomie un aspect
facile à saisir. — Ce g. comprend un assez
grand nombre d’esp. soit des côtes d’Amé¬
rique , soit du Malabar et de Coromandel.
Elles sont, par conséquent, assez répandues
sur la surface du globe. (Val.)
ANCHOLIE. bot. ph. — Voyez avco-
LIE. r (C. B’O.)
* ÂNCHOMÉNIDES. Anchomenidæ
( àyyôgzvoç, [ d'àyyu] , étranglé ; forme de la
tête ). ins. — S.-tr. de Coléoptères penta¬
mères , famille des Carabiques, établie par
M. Delaporte dans la tribu des Féroniens de
M. Dejean , et à laquelle il donne pour ca-
ract. : Tête rétrécie insensiblement à sa ba¬
se. Mandib. pointues. Palette des tarses an¬
térieurs étroite , allongée , et formée de 5
articles offrant, en dessous, deux séries long!-
472
ANC
tudinales de papilles ou de poils , avec un
vide intermédiaire. Une dent simple au mi¬
lieu de l’échancrure du menton ; labre en¬
tier ou sans échancrure notable. Cette s.-îr.
se compose des g, Platynus , Âgonum , Oli-
sthopus et Anchomenus . Les Anchoménides
sont de jolis petits insectes très agiles. Quel¬
ques esp. sont ornées de couleurs brillantes
et métalliques. (D.)
ANCIIOMENUS ( àyxôpsvoç [d ’ayx&J ] ,
étranglé; forme de la tête ). ins. — G. de
Coléoptères pentamères , famille des Carabi-
ques, tr. des Féroniens , établi par Bonelli ,
et adopté depuis par presque tous les ento¬
mologistes. M. Dejean, dans son Species gé¬
nérai , le caractérise ainsi : Les trois 1ers ar¬
ticles des tarses antérieurs dilatés dans les
mâles , plus longs que larges, et légèrement
triangulaires ou cordiformes ; dernier article
des palpes allongé , cylindrique, légèrement
ovalaire et tronqué à l’extrémité. Antennes
filiformes et assez allongées. Lèvre supérieu¬
re plane , en carré moins long que large.
Mandib. légèrement arquées et assez aiguës;
une dent simple au milieu de l’échancrure
du menton. Corselet plus ou moins cordifor-
me; angles postérieurs toujours marqués.
Élytrés légèrement convexes, en ovale plus
ou moins allongé ; angles antérieurs arron¬
dis , mais toujours marqués ; le plus souvent
des ailes propres au vol. — Les Anchomenus
sont des Carabiques généralement au des¬
sous de la taille moyenne, rarement parés
de couleurs brillantes , et presque toujours
ailés. On trouve ordinairement ces Insectes
dans les lieux humides, aux bords des eaux,
sous les pierres et les débris de végétaux ;
quelques uns se rencontrent aussi sous les
écorces et dans les troncs d’arbres. M. De¬
jean ( Catal . , 5e édit.) en mentionne 58 esp. ,
dont 15 seulement se trouvent en Europe;
les autres appartiennent aux autres parties
du globe, particulièrement aux deux Amé¬
riques. Nous citerons comme type du g.
VAnch. pallipes Fabr., très commun sur
les bords de la Seine. (D.)
AMCHOMÉES {àyyô-jici , qui pend , -
étrangle), bot. pis. — M. De Candolle a
donné ce nom à l’une des tribus dans les¬
quelles il sous-divise la famille des Crucifè¬
res. (Sp.)
ANCHONIUM ( âyyà'jtoç, qui étrangle;
forme de la silique). bot. ph. — G. de la
ANC
famille des Crucifères (Lomenteuses), établi
par M. De Candolle (Syst., t. 2, p. 578), qui
lui assigne pour caract. distinctifs : Étam.
majeures connées 2 à 2. Silique 2- articulée,
rostrée par un style comprimé ; articles 2-
spermes, indéhiscents, se séparant à la ma¬
turité. Graines suspendues, oblongues, col¬
latérales dans chaque article. Cotylédons
planes, incombants. — Ce g. ne comprend
qu’une seule esp. qui croît au Liban. (Sp.)
* ANTCHOBÏUS («y xAlo$, qui étrangle ;
forme du rostre), ins. — G. de l’ordre des
Coléoptères tétramères, famille des Curcu-
lionides, div. des Erirhinides, établi par
Schoenherr, qui lui donne pour caract. :
Antennes médiocres, peu fortes. Funicule
composé de huit articles : le 1er très court ,
le 2e long, obeonique ; les autres courts, pres¬
que perfoliés, successivement un peu plus
épais extérieurement. Massue brièvement
ovale. Rostre long, robuste, cylindrique, ar¬
qué , profondément attaché. Yeux très écar¬
tés, enfoncés et presque cachés sous le lobe
inférieur du thorax. Thorax oblong, tronqué
à la base, arrondi sur les côtés, rétréci au
sommet, lobé derrière les yeux , profondé¬
ment échancré en dessous. Elytres oblon¬
gues , subovales , convexes. Le corps est sub¬
ovale, rigide, scabrc, aptère, de moyenne
grandeur. — Ce g., suivant M. Dejean (Ca¬
lai., 5e édit. ), renferme dix esp., toutes de
l’Amérique. Nous ne citerons que celle qui a
servi de type à Schoenherr, le Rhynchœnus
suillus de Fabricius, figuré dans l ^ Iconogra¬
phie du régne animal de Cuvier par M.
Guérin Méneviîle, pl. 59 bis, fig. 1. (D.)
* ANTCÏIOKELLE. Ânchorella (dimin.
d '’anchora, ancre), crust. — G. de la fa¬
mille des Lernées , proposé par G. Cuvier
(llegn. anim., 2e édit. , III , 257) pour une
esp. qui « ne se fixe aux ouïes (des poissons)
que par une seule production qui part du
dessous du corps, et se dirige en arrière ».
C’est le Lernœa adunca Stroem. ( Sond -
moer , pl. 1 , fig. 7 et 8 ) , commun sur plu¬
sieurs Gades. D’après M. Burmeister, ce g.
est synonyme de ceux de Clavella , Oken ;
adopté par Cuvier , et de Lernœomyzon ,
Blainv.; antérieurement établis. (P. G.)
* AWCIIOSCELIS (Syxos, étrangle¬
ment ; xv]).tç, tache ; forme des taches sur les
ailes. Il faudrait écrire Ânchocelis). ins. —
G. de Lépidoptères, de la famille des Noc-
ANC
ANC
turnes et de la tr. des Orthosides, établi par
M.Guénée (Ann. de la Soc. eut. de France ,
t. 8, p. 485) , aux dépens du g. Orthosia de
Treistchke , et qui a pour type la Noct.
nitida de Fabr. Les caract. de ce g. sont
formulés par l’auteur avec trop d’étendue
pour trouver place ici ; d’ailleurs ils nous
ont paru ne reposer que sur des différences
extrêmement légères. Une des plus apparen¬
tes, c’est que la tache réniforme des ailes
supérieures est toujours étranglée. Voy. le
mot ORTIIOS1E. (D.)
ANCIiOYO. Un des noms vulgaires pro¬
vençaux de l’Anchois. (Val.)
* AA’CSIUSA ( ayxôvc nom , chez les
Grecs , d’une plante que les modernes rap¬
portent à notre Orcanette ). bot. psi. — G.
de la famille des Aspérifoliées, L. (Borragi-
nées, Juss. ) , type de la tr. des Anchusées ,
formé par Linné , et dont les caract. sont
ainsi circonscrits : Cal. 5-fîde. Cor. hypogy-
ne, infundibuliforme ou hypocratérimorphe,
à gorge fermée par cinq appendices voûtés ,
à limbe 5-parti. Étam. 5 , incluses , insé¬
rées sur le tube de la corolle. Ovaire quadri-
lobé. Style simple ; stigmate indivis. Noix 4,
distinctes , rugueuses , creusées à la base ,
ceintes d’un bord renflé , insérées sur le ré¬
ceptacle. — Les Anchusa sont des plantes
herbacées , annuelles , bisannuelles ou viva¬
ces , répandues sur toute la terre , à fleurs
axillaires, solitaires, ou en grappes bractéées.
Bien qu’on ait retiré bon nombre d’esp. de
ce g. , soit pour en faire le type de g. nou¬
veaux , soit pour les réunir à d’autres , elles
sont encore au nombre de 40 environ , qu’on
partage en 4 s.-g. : Baphorhiza, Link.; An¬
chusa, Tausch ; Buglossum, Gaert.; Buglos-
soïdes , Tausch ( Voy. ces mots ). L’espèce
la plus commune , V Anchusa italien Retz
( Anchusa paniculata Ait ) ou V Anchusa
officinalis Lamk. , croît aux environs de Pa¬
ris , partout , le long des chemins, dans tous
les endroits cultivés , et participe aux bon¬
nes qualités de la bourrache , c’est-à-dire
qu’elle est mucilagineuse , diaphorétique et
diurétique. U Anchusa tinctoria Lamk. ou
l’Orcanette est le lithospermum tincto-
rium. Voy. ce mot. (C. L.)
* ANCHYLOMËRE. crust. —Voyez
ANCYLOMÈRE. (M. E.)
* A A C II Y LOPERA. ins. — Voyez
ANCYLOPERA. (D.)
473
* AACnYLOUIIYNCUS. ins. —
Voyez ANCYLORHYNCUS. (B.)
AIVCIL1E. Ancilia (ancile , bouclier).
moll. — On trouve à la page 248 du Mu¬
séum geversianum cette dénomination gé¬
nérique pour une espèce de Calyptrée qui
est le Calyptrœa trochiformis, dontLamarck
a fait son Trochus calyptrœformis dans son
ouvrage sur les Animaux sans vertèbres.
Voy. CALYPTRÉE. (DeSIÎ.)
ANC IL LA. moll. — Voy. ancille.
ANICILL AIRE. Ancillaria ( ancillaria ,
domestique; étymologie obscure), moll. —
G. de Gastéropodes pectinibranches, propo¬
sé par Lamarck dans ses premiers travaux
conchyliologiques. Avant Lamarck, quelques
espèces de ce genre étaient connues des na¬
turalistes; Martini et Chemnitz en figurent
quelques unes, qu’ils confondent avec les
Olives. Forskal, dans son voyage en Egypte,
laissa un dessin d’une espèce assez commune
dans la mer Rouge, et ce dessin représente
assez bien l’animal. Ce savant naturaliste
mourut malheureusement avant d’avoir a-
chevé son ouvrage, et son continuateur, en
parlant de cette figure, la donne comme
celle d’une espèce de Volute. Gmelip, Dil-
win, ont suivi l’opinion de Linné et de
Chemnitz. Lamarck , le premier , reconnut
les caractères de ces coquilles, et il en for¬
ma un genre auquel il appliqua le nom d’An-
cillaire. M. de Roissy, dans le Bufifon de
Sonnini, adopta le genre de Lamarck ; mais,
craignant qu’à la faveur de deux noms aussi
semblables qu’Ancyleet Ancillaire, il ne s’in¬
troduisît de la confusion dans la nomencla¬
ture, il proposa le nom d 'Anaulax pour le
genre de Lamarck. Ce changement ne fut
point adopté, et presque tous les auteurs
conservèrent le genre de Lamarck et le
nom sous lequel il a été premièrement pro¬
posé par cet auteur. Le genre Ancillaire a
la plus grande analogie avec celui des Oli¬
ves; aussi Lamarck était-il sûr d’être com¬
pris et de voir son opinion généralement a-
doptée, en comprenant son genre dans sa fa¬
mille des Enroulés, entre les Porcelaines et
les Olives. Cuvier ne mentionna pas le genre
qui nous occupe dans la première édition
du Bègne animal. M. de Férussac adopte
entièrement l’opinion de Lamarck ; ce que
fait également M. de Blainville, dans son
Traité de Malacologie. Malgré cette unifor-
50*
T. I.
474
ANC
ANC
mité dans l’opinion des naturalistes, Cu¬
vier, dans la seconde édition du Règne ani¬
mal , mentionne les Ancillaires comme sous-
genre des Buccins , et il les place entre les
Éburnes elles Tonnes. Lorsque, quelques
années après , dans leur grand ouvrage , MM.
Quoy et Gaimard eurent fait connaître l’a¬
nimal des Ancillaires d’une manière beau¬
coup plus complète que Forskal, on put
voir combien Lamarck avait eu raison de
mettre son genre à côté des Olives.
M. Quoy eut occasion d’observer deux
espèces d’Ancillaires. Les animaux de ce
genre sont véritablement fort singuliers :
dans l’un , l’animal développe un énorme
pied dont il enveloppe la plus grande partie
de sa coquille ; une sorte de lobe conique ,
séparé du pied par un sillon circulaire, con¬
stitue une tête singulière, ou plutôt une
sorte de voile labial qui cache une petite
trompe et de courts tentacules. L’extrémité
extérieure du manteau se prolonge en un ca¬
nal charnu, très allongé, passant par l’échan¬
crure de Sa coquille ; ce canal est destiné à
porter l’eau sur les branchies. Dans l’autre
espèce, beaucoup plus voisine des Olives,
le pied de l’animal est beaucoup plus court,
n’enveloppe qu’une petite portion de la co¬
quille ; et le lobe céphalique, plus petit, per¬
met à de grands tentacules cylindriques de
se montrer au dehors. La tête est fort peti¬
te; elle se prolonge en avant en une trompe
grêle,. et l’on n’y trouve aucune trace des
organes de la vue. L’œsophage se continue
insensiblement en un estomac allongé, cylin¬
drique , dont le diamètre difl’ère à peine de
celui de l’intestin qui le suit. Cet intestin ,
très court et fort grêle, fait une seule cir¬
convolution dans le foie, et revient ensuite
au côté droit de la cavité branchiale, où il
se termine en avant par l’anus. De chaque
côté de l’estomac se montre une petite glan¬
de salivaire, dont le canal filiforme s’intro¬
duit dans la partie latérale et postérieure de
la bouche. Les organes de la génération sont
fort simples , comme dans tous les Mollus¬
ques dioïques.On trouve dans la cavité bran¬
chiale une grande branchie pectinée , à fila¬
ments détachés jusqu’à la base, d’après les
dessins de MM. Quoy et Gaimard. D’après
les mêmes observateurs, celle des Ancillai¬
res qui a le pied le plus court porte, sur l’ex-
térmité de ce pied, un très petit opercule
court assez semblable , pour la forme et les
caractères , à celui des Buccins. La coquil¬
le est allongée, ovalaire, lisse, brillante,
et ayant constamment la suture des tours
recouverte d’une callosité peu épaisse et
comme vernissée ; aussi , dans la plupart des
espèces, est-i! fort difficile de distinguer les
tours les uns des autres. Un autre carac¬
tère qui se montre encore dans ce genre,
c’est que toute la partie antérieure de la co¬
quille est également enveloppée d’une cou¬
che vernissée plus ou moins large, de sorte
que du test primitif il ne reste réellement à
découvert que le milieu du dernier tour. L’ou
verture est généralement étroite, toujours
longitudinale, parallèle à l’axe de la columel-
!e , terminée , à son extrémité postérieure ,
par une échancrure fort étroite qui détache
de l’avant-dernier tour l’extrémité supérieu¬
re du bord droit. L’extrémité antérieure de
l’ouverture se termine en une large échancrure
comparable à celle qui existe dans les Olives.
Lacolumelle est concave dans le milieu /tan¬
dis que, dans les Olives, elle est presque tou¬
jours droite, et son extrémité antérieure por¬
te un bourrelet cylindracé sur lequel se
montrent quelques plis obsolètes plus ou
moins nombreux selon les espèces. On a cru
pendant long-temps que , sans exception ,
toutes les Ancillaires ont la coiumelle pleine
et sans ombilic; mais, en étudiant avec plus
de soio les espèces de ce genre, on s’aper¬
çut qu’il devait venir se placer parmi elles
une coquille fort commune dans les collec¬
tions et que Lamarck avait comprise parmi
ses Éburnes. M. Sowerby , l’un des pre¬
miers, indiqua cette utile réforme, à la¬
quelle il fut conduit par la connaissance d’un
grand nombre d’espèces d’Ancillaires que
Lamarck ne connut pas. Parmi ces espèces
nouvelles, il y en a trois ou quatre chez les¬
quelles on voit l’ombilic apparaître d’abord
sous la forme d’une fente très étroite , et
prendre successivement plus d’étendue jus¬
qu’à la grandeur de celui de YEburna gla-
brata de Lamarck, Dans le premier fascicule
de son Species Cunchyliorum , M. Sowerby
décrit et figure huit espèces vivantes dans le
genre Ancillaire; nous en avons vu plu¬
sieurs dont M. Sowerby n’eut point alors
connaissance. Si à ces espèces vivantes
nous joignons celles qui sont fossiles , nous
en compterons au moins 15 espèces répao-
ANC
ANC
475
dues dans les terrains tert iaires de l’Europe et
de l’Amérique septentrionale; ce qui porterait
au moins à 40 les espèces actuellement con¬
nues. — Caract. génér. : Animal allongé, cy-
ïindracé, ayant un pied très grand, dont les
bords recouvrent la coquille en partie ou en
totalité. Un grand voile céphalique se conti¬
nuant Su pied, et cachant quelquefois une tè¬
te petite, prolongée en une trompe étroite, et
portant une paire de tentacules sans yeux ,
tantôt cylindracés et allongés, tantôt courts
et coniques. Coquille allongée, lisse, polie,
ayant constamment les sutures cachées par
un dépôt calleux. Ouverture longitudinale
largement échancrée à la base ; columelle
concave , terminée par un bourrelet tordu ,
lisse ou strié. (Desii.)
ANCILLE. Ancilla ( ancilla , servante).
moll. — C’est sous ce nom que Lamarck a-
vait d’abord proposé un g. auquel , quelque
temps après, il a donné celui d’Anciîlaire,
qui a été généralement adopté. Voy. ancil¬
laire. (Desh.)
* ANCI1VE. crest. — Genre nouveau
de l’ordre des Isopodes et de la famille
des Sphéromiens , établi par M. Milne-
Edwards, et caractérisé parla conformation
des pattes des deux lres paires, qui sont
terminées par une grande main subchélifor-
me, et par l’aplatissement extrême du corps,
qui est presque foliacé. Le Crustacé qui a
servi à rétablissement de cette petite divi¬
sion générique est conservé dans la collec¬
tion du Musée britannique de Londres sous
le nom de Nœsea depressa Leach, et paraît
être la même esp. que celle décrite sous le
même nom par Say dans le journal de l’Aca¬
démie des .Sciences de Philadelphie , 1. 1, p.
483. {Voy. Milne-Edwards, Hisl. des Crusl.,
î. IIÏ, p. 226, pl. 32, fig. 17.) (M. E.)
AACÎPITÉ. Ânceps {anceps , h 2 côtés,
à 2 têtes), bot. — Se dit de tout support
comprimé , dont les deux bords sont , par
conséquent , plus ou moins tranchants; ain¬
si les pétioles , les hampes , les pédoncules ,
les tiges, etc., peuvent être dits ancipités.
(C. L.)
ÂNTCïSTRE. Âncistrum , Forst. ( ayxt-
c-r pov, crochet), bot. pii. — G. de la famille
des Rosacées , voisin de VÂcœna (auquel le
réunissent plusieurs auteurs), dont il diffè¬
re par le calice, qui, au lieu d’être hé¬
rissé de spinelles à toute sa surface, se ter¬
mine soit par 4 ou 5 dents spinescentes, soit
par 4 ou 5 bosses; et, en outre, par une
corolle de 4 ou 5 pétales distincts. — On en
connaît environ 45 esp. , la plupart indigè¬
nes dans l’hémisphère austral, surtout en
Amérique. (Sp.)
ANCISTRÛCARPUS, Kunth. ( «y«-
cr^ov, crochet; xk^tti 55, fruit), bot. ph . —
Syn. du g. Microtea , Swartz. (Sp.)
* ANCISTROCERUS («y ha¬
meçon, crochet; y.êfixç, corne, antenne ). ins.
— M. Wesmael ( Mono g. des Odyn'eres de
la Bel g.) a établi sous ce nom une division
dans le g. Odynerus de Latreilîe , et l’a ca¬
ractérisée ainsi: Abdomen ayant la face dor¬
sale de son premier segment formée de deux
pièces réunies par une suture transversale.
Antennes des mâles ayant leurs deux der¬
niers articles en forme de crochet. La face
postérieure du métathorax présentant de
chaque côté un angle saillant. — L’esp. type
de cette division est VOdynerus parielum
(Vespa parietum Lin.) , commune dans la
plus grande partie de l’Europe. (Rl.)
' * ANCISTRODERUS ( ayxosrpo'j , ha¬
meçon; o'éfA 1, cou ). ins. — G. de Coléoptè¬
res tétramères , famille des Longicornes, é-
tabli par M. Dejean , et que nous ne men¬
tionnons que pour mémoire, les caract.
n’en ayant pas été publiés. D’après la place
qu’il occupe dans son Catalogue (3e édit.) ,
il appartiendrait à la tr. des Lamiaires de
M. Serville. II est fondé sur une seule esp.
trouvée dans les environs de Mexico, et que
l’auteur nomme A . harnaticollis. (D.j
* ANC1STROLOBUS, Spach (2Ks/. des
Plant. Phàn., t. 5, p. 561). ( «yxter^ov , cro¬
chet; >0605, cosse, fruit), bot. pii. — G. de
la famille des Hypéricacées , tr. des Desmo-
stémonées. Il offre les caract. suivants : Sépa¬
les 5, subcartilagineux, persistants; les 5 ex¬
térieurs convexes, opaques ; les 2 intérieurs
plans , semi-diapbanes , plus courts. Pé¬
tales 5, marcesccnts , spatulés, inappendi-
culés. Étamines triadelphes , persistantes ;
andropbores liguliformes , polyandres, sta-
minifères presque dès la base , alternes cha¬
cun avec une écaille obovaîe , assez grande ,
recourbée au sommet ; filets courts, capil¬
laires, anisomètres ; anthères subréniformes.
Ovaire 5-loculaire , 3-sulqué ; loges 5- ou 6-
ovulées ; ovules ailés , imbriqués , renversés,
attachés vers la base de l’angle central. Styles
476
ANC
ANC
o , courts, divergents, filiformes , épaissis au
sommet. Stigmates subcapitellés, papilleux.
Capsule coriace, obîongue, subcylindrique,
apiculée par les styles, 5-loculaire, loculicide-
trivalve ; loges oligospermes; cloisons sémi-
nifères au bord antérieur; axe central nul.
Graines imbriquées, à peine scrobiculées,
ailées; aile mcmbranacée, beaucoup plus
grande que Famande. Embryon cyîindracé ;
radicule courte, infère; cotylédons subfolia¬
cés , linéaires, oncinés au sommet. — Arbres
ou arbrisseaux ; rameaux cylindriques; ramil¬
les anguleux ou ancipités. Feuilles subcoria¬
ces, très entières, ponctuées de vésicules
noires. Pédoncules axillaires et terminaux,
courts , 1-5-flores ; pédicelles courts , ordi¬
nairement en cymules. Sépales et pétales
striés de bandelettes résineuses, claviformes.
Corolle d’un jaune orange. — Ce g. renferme
2 ou 5 espèces, de l’Asie équatoriale. (Sp.)
* ANCISTROSOME. Ancistrosoma
(ay wzpo'jj hameçon; uCo/j. a, corps), ins. — G.
de Coléoptères pentamères , de la famille des
Mélolonthides , établi par J. Curtis , qui lui
assigne pour caract. : Anf. plus courtes que
la tète; chaperon échancré, principalement
chez les mâles. Corselet hexagone , à bords
aigus, armé d’une petite dent vers le milieu
de sa base. Pieds très longs et robustes. —
L’auteur n’y rapporte qu’une esp., FA. Klu-
(jii, qui a été trouvée au Pérou, dans les en¬
virons de Lima, sur les fleurs d’un Mimosa ,
et décrite et figurée par M. Curtis (ier vol.
des Trans. de la Soc. zool. de Londres ,
p; 510, pi. 40). Son nom générique fait allu¬
sion à la pointe recourbée dont l’abdomen
du mâle est armé à sa base. Ce genre cor¬
respond au genre Sciuropus , Latr. — Voy.
ce mot. (B.)
* AKfCÏSTROSTIGMA, Fenzl. ( àyy.i -
c-pov, crochet; zziypx, stigmate), bot. ph.
— G. de la famille des Portulacacées, voisin
du Cypselea; Fauteur ( in Endlicher, Novar.
i Slirp. Decad ., 1, p. 85) en a exposé ainsi
les caract. : Calice campanule, 5-fide jusqu’au
delà du milieu; segments obtus, les 2 in¬
térieurs plus larges, semi-scarieux, légère¬
ment concaves. Corolle nulle. Etam. 7 ou 8,
ou très rarement 9, subisomètres; 5 exter¬
nes, opposées au sinus du calice, les autres
opposées aux segments calicinaux intérieurs.
Ànth. à bourses obîongues, cohérentes au
sommet, libres inférieurement. Ovaire re¬
couvert par le calice , inadhérent , 1-loculai-
re, pluri-ovulé; ovules attachés (moyennant
des funicules ascendants) à un placenta cen¬
tral columnaire. Style indivisé , central ,
sigmoïde. Stigmate terminal , recourbé en
forme de crochet, papilleux au dos. Pyxide
subglobuleux , membranacé , s’ouvrant au
milieu, 5-8-sperme; graines réniformes, lui¬
santes, noires. — On n’en connaît qu’une
seule esp. ; c’est une herbe ( de la Nouv.-
Holiande extra-tropicale et orientale) viva¬
ce, diffuse, semblable , par le port, à un
Herniaria. Les feuilles sont petites, tan¬
tôt alternes , tantôt opposées , à pétiole en¬
gainant ; les fleurs axillaires , solitaires ,
courtemcnt pédicellées, minimes. (Sp.)
* ANCISTROTUS ( âyy.LGT/pwdç , garni
de crochets), ins. — G. de Coléoptères té-
tramères, famille des Longicornes, tr. des
Prioniens , établi par M. Serville , et adopté
par M. Bejean; il a pour type l’A. hamati-
collis de ce dernier, rapporté du Brésil par
M. Lacordaire. M. Serville le place dans la
subdivision des Prioniens proprement dits,
qui ont les jambes munies intérieurement
de deux rangées d’épines nombreuses ; les
antennes de 11 articles ; le corselet épi¬
neux ou crénelé latéralement. Ce qui le dis¬
tingue des autres genres de la même tribu et
de la même subdivision, c’est d’avoir les
angles antérieurs du corselet avancés, sen¬
siblement dilatés , et armés chacun de deux
fortes épines. (B.)
ANCÏSTRUM. bot. ph. — Voyez- an-
CISTRE. (C. L.)
ANfCOLIE. Âqailegia, Linn. (corrup¬
tion d’ Aquilina , anc. Bot.; (Vaquila , aigle).
bot. pii. — G. de la famille des ïïellébo-
racées , tr. des Helléborées , sous-tr. des
Isopyrinées , Spach. Ses caract. essentiels
sont les suivants : Sépales 5, pétaloïdes, non
persistants, planes, onguiculés. Pétales 5,
alternes avec les sépales, comme médifixes ,
subonguiculés , à lame presque plane, dressée,
prolongée postérieurement en un long épe¬
ron descendant, tubuleux, calleux et necta-
rifère à l’extrémité. Etamines nombreuses ,
plurisériées : les 2 séries intérieures stériles;
filets anthérifères filiformes , élargis à la
base, ayant l’anthère réfléchie au sommet ;
filets stériles, larges, scarieux, ondulés, con-
nivents , opprimés. Anthères elliptiques ou
suborbicuîaires , latéralement déhiscentes.
ANC
ANC
477
Ovaires 5 (accidentellement 5 ou 4, ou jus¬
qu’à 9), multi-ovulés ; ovules alternes - bisé-
riés, horizontaux, immédiatement superpo¬
sés. Styles longs, filiformes, finement papil-
leux au bord antérieur. Péricarpe composé
de 5 follicules verticillés (quelquefois moins
de 5, ou jusqu’à 9), persistants , chartacés ,
subtrigones, aristés, dressés, cohérents à la
base, plus ou moins divergents au sommet ,
polyspermes, tantôt bivalves ou subbivalves,
tantôt déhiscents seulement par la suture
antérieure. Graines anatropes, horizontales,
bisériées, ovoïdes, lisses , unicarénées par le
raphé. Embryon minime, obcordiforme ;
radicule centripète. — Les Ancolies sont des
herbes vivaces, touffues, à tiges fouillées et
ordinairement paniculées. Les feuilles ra¬
dicales sont longuement pétiolées , tantôt
trifoîiolées , tantôt biternées ; les feuilles
caulinaires , conformes aux radicales ( sur¬
tout les inférieures), ou pédalées ou palmati-
parties. Les pédoncules , tantôt uniflores ,
tantôt pauciflores , sont terminaux et solitai¬
res, d’abord inclinés au sommet de manière
à renverser la fleur , mais dressés après la
floraison. Les fleurs, en général grandes et
légèrement odorantes, sont de couleur bleue,
ou blanche , ou rouge, ou livide, ou pana¬
chée.
Personne n’ignore que les Ancolies se cul¬
tivent communément comme plantes de
parterre. Ces végétaux sont un peu âcres
et narcotiques ; cependant , leurs proprié¬
tés vénéneuses paraissent avoir beaucoup
moins d’intensité que celles des Aconits
et de plusieurs autres Helléboracées. L’An-
colie commune ( connue sous le nom vul¬
gaire de Gard de Notre-Dame) passait, dans
l’ancienne Thérapeutique , pour apéritive ,
diurétique , sudorifique et emménagogue.
Nous ne pouvons reconnaître dans ce g.
que trois esp., quoiqu’à force de doubles
emplois , et en élevant des variations indivi¬
duelles au rang d’esp., on en ait porté le
nombre à près de trente.
Le nom NAquilegia , déjà employé parles
hotanographes de l’antiquité, dérive, à ce
qu’on dit, ( Vaquila , et fait allusion à ce
que les éperons des pétales offrent quelque
ressemblance avec les ergots de l’aigle.
(Sr.)
* ANfCULOTUS ( Anculi , orum , Dieux
des domestiques), moll. — M. Sav, dans
sa Conchyliologie américaine , a proposé ce
genre pour quelques Mélanies de l’Amérique
septentrionale, qui ne diffèrent pas assez des
autres espèces connues pour qu’il y ait lieu
d’en faire un genre particulier. Voy. mé-
lanie. (Desh.)
ANCYLANTHE. Ancylanthus , Des¬
font. ( âyxvloç , crochu ; av0o? , fleur ). BOT.
pii. — G. de la famille des Rubiacées, tr.
des Guettardées, auquel son auteur ( Mém.
du Muséum , vol. 4, p. S, tab. 2) assigne les
caract. suivants : Tube calicinal adhérent ,
ovoïde; limbe 5-parti; segments lancéo¬
lés, pointus. Cor. tubuleuse, courbée; tube
évasé au sommet , garni en dedans , vers sa
base, d’un anneau de poils; gorge nue; lim¬
be à 5 lobes anisomètres, dressés, calleux'
et subulés au sommet; les deux supérieurs
plus longs. Anth. 5, ovales, insérées immé¬
diatement à la gorge de la corolle. Ovaire
infère, 5-locuIaire; loges 1-ovulées; ovules
attachés vers le milieu de l’angle interne des
loges. Style indivisé. Stigmate gros, cylin-
dracé, tronqué aux 2 bouts, obscurément
5-lobé au sommet, concave à la base. Péri¬
carpe inconnu. — Ce g. n’est fondé que sur
une seule esp. , indigène d’Angola. C’est un
arbrisseau à feuilles opposées, courtement
pétiolées , réticulées ; à stipules coriaces,
pointues , engainantes par leur base. Les
fleurs sont solitaires ou ternées aux aisselles
des feuilles, et courtement pédiceilées. (Sp.)
ARTCYLE. Ancylus ( àyxvïoç , crochu ).
moll. — Créé par Geoffroy , dans son ex¬
cellent Traité des Coquilles des environs
de Paris , le g. Ancyle a été adopté par
Müller, et ainsi justement tiré des Patelles ,
parmi lesquelles il était confondu par Lin¬
né et ses imitateurs. Lister le premier, dans
ses Animaux d’Angleterre , a figuré une
esp. sous le nom de Patella fluviatûis. La
même espèce a été également représentée
par Gualticri et d’Argenvillc. La plupart des
zoologistes ne suivirent pas l’exemple que
Müller leur avait donné; ils s’attachèrent
beaucoup plus à l’opinion de Linné, et l’on
doit particulièrement à Draparnaud d’avoir
définitivement introduit ce g. dans les mé¬
thodes actuellement en usage. Lamarck ,
pendant long-temps, parut avoir oublié ce
g. ; il ne le mentionne ni dans sa première
classification, que l’on trouve dans les Mé¬
moires de la Société d’histoire naturelle , ni
ANC
478 ANC
dans la seconde, faisant partie de son Systè¬
me des Animaux sans vertèbres , ni dans
tous ceux de ses ouvrages qui précèdent son
Histoire naturelle des Animaux sans ver¬
tèbres . Moins oublieux que Lamarck, M. de
Roissy mentionna le g. Ancyle dans le to¬
me 5 des Mollusques, faisant suite au Bubon
de Sonnini. Se conformant un peu à l’opi¬
nion de Linné, il place le g. de Geoffroy
entre les Patelles et les Fissurelles. La¬
marck, n’ayant aucune bonne observation
sur ce g., le place provisoirement dans sa
famille des Calyptraciens , reconnaissant
bien lui-même qu’il n’est point dans les rap¬
ports naturels. Cuvier, dans la première édi¬
tion du Règne animal , mentionna ce g.
dans ses additions et le classa en tête des
Puîmonés aquatiques. Nous ne savons sur
quoi se fonde le savant zoologiste pour se
faire une telle opinion sur ce g. Quoique
sans preuves , M. de Férussac préféra ce¬
pendant l’opinion de Cuvier à celle de M. de
Roissy ; mais M. de Riainville , plus scrupu¬
leux, s’est naturellement demandé si l’on
connaissait assez l’organisation des Àncyles
pour les placer soit à côté des Patelles, soit
parmi les Scutibranches , soit enfin parmi les
Puîmonés. Bientôt M. de Blainville s’aper¬
çut que les observations manquaient com¬
plètement pour éclairer la question ; aussi ,
loin d’adopter aucune des opinions de ses
devanciers, il en présenta une nouvelle à la¬
quelle on n’était guère préparé. On trouve
en effet dans le Traité de Malacologie une
famille des Otidés, dans laquelle se rencon¬
trent les g. Ancyle et Haliotide. M. de
Blainville suppose que , comme dans ce
dernier g., l’animal des Ancyles a une bran-
ebie pectinée placée dans une cavité parti¬
culière sur le côté gauche. Malheureusement
M. de Blainville n’apporte aucune preuve à
Fappui de ce que nous regardons comme une
conjecture ; il n’apporte en sa faveur aucun
fait anatomique , aucune observation propre
à démontrer que les Ancyles sont plutôt
Pectinibrânches que Puîmonés. Ainsi ce
nouveau rapprochement, fait par ce natura¬
liste, du g. qui nous occupe et des Ilalio-
tides , n’a servi à rien en ce qui concerne
les rapports naturels des Ancyles. M. de Fé¬
russac, après avoir fait des observations sur
les mœurs' des Ancyles, prétendit que ces
animaux sont Puîmonés de la même maniè¬
re que les Limnées; mais nous n’y apercevons
rien qui justifie cette opinion. Il blâme quel¬
ques naturalistes de n’avoir pas placé les
Ancyles parmi les Puîmonés ; et , comme
preuve de leurs torts , il apporte sa propre
classification, dans laquelle on trouve, en
effet, ce g. dans le groupe de Mollusques. On
voit par ce qui précède que chacun des na¬
turalistes qui ont eu occasion de mentionner
les Ancyles ont émis à leur sujet une opinion
différente. Rien , sans doute , ne paraîtrait
plus simple que de donner, par de bonnes
observations, la solution de cette difficulté;
les Ancyles se trouvant assez abondamment
dans nos ruisseaux, dans nos rivières, dans
nos étangs. La difficulté vient de ce que les
espèces actuellement connues sont extrême¬
ment petites ; l’animal est presque transpa¬
rent, gélatineux, et très difficile à soumettre
à une dissection propre à éclairer sur sa
structure intime. A moins de trouver un
nouveau moyen d’observation sur des ani¬
maux aussi fugaces, les naturalistes reste¬
ront peut - être encore long - temps dans la
même incertitude qu’aujourd’lmi. On pou¬
vait espérer que l’on rencontrerait dans
les pays chauds des csp. plus grandes et sus¬
ceptibles d’être soumises au scalpel de l’ana¬
tomiste; mais jusqu’à présent rien ne prou¬
ve que cette espérance doive se réaliser. M.
Guiding en a observé dans les eaux douces
de i’île Saint-Vincent quelques espèces, qui
ne sont pas plus grandes que celles qui vi¬
vent en Europe.
Au petit nombre d’espèces vivantes con¬
nues actuellement, il en faut joindre quel ¬
ques unes fossiles mentionnées par Desma-
rets, dans une note qu’il publia dans le
Bulletin de la Société ‘philomatique ; nous
en découvrîmes une autre esp. dans les mar¬
nes blanches qui font partie des terrains à
lignite des environs d’Epernay.
L’animal des Ancyles est ovale, en cône
surbaissé; il est enveloppé d’un manteau qui
revêt l’intérieur de sa coquille et s’avance
jusqu’à son bord. Le pied est grand , ovalai¬
re; il occupe presque toute la base de la co¬
quille lorsque l’animal marche. La tête est
à peine séparée du pied ; elle est assez gros¬
se , subquadrilatère, un peu aplatie, et por¬
te de chaque côté un tentacule court, sub¬
tronqué au sommet, et ayant l’organe de la
vision sur le côté interne de sa base. M.
ANC
ANC
479
Guiding, dans les observations qu’il a faites
sur ce g. , a découvert , sur le côté droit de
l’animal , une petite ouverture garnie d’une
petite lèvre découpée. Cette disposition rap¬
pelle beaucoup ce que MM. Quoy et Gai-
mard ont trouvé dans l’animal des Siphonai-
res. Il resterait à savoir maintenant si , dans
les Ancyles, il y a, comme dans les Sipho-
naires, une branchie transverse au milieu
du dos, dans un canal transversal communi¬
quant avec cette ouverture latérale. Il est
déjà certain que chez les animaux qui nous
occupent il n’y' a point de branchie autour
du pied, comme dans les Patelles; que la
branchie n’est point cervicale, comme dans
les Calyptraciens; mais il reste à savoir si
l’ouverture latérale communique avec une
cavité aérienne ou avec une branchie aqua¬
tique. Toute la question est là actuellement,
et il nous semble qu’il ne faudrait qu’un pe¬
tit nombre d’observations bien faites et sui¬
vies avec patience pour décider la ques¬
tion. Jusqu’au moment où ces observations
seront faites , la place du g. Ancyle restera
incertaine dans les méthodes.
Les caract. de ce g. peuvent être exprimés
de la manière suivante : Animal gastéropode,
conique , marchant sur un pied très large ,
profondément séparé de l’enveloppe paléale.
Tête grosse , subquadrangulaire , portant la¬
téralement une paire de tentacules courts ,
tronqués, ayant des yeux sessiles au côté in¬
terne de leur base, et , sur le côté droit, une
ouverture garnie d’une petite valvule. Co¬
quille patelloïde, ayant le sommet incliné
postérieurement, ordinairement à droite,
rarement à gauche, et plus rarement encore
symétrique; test très mince, dans lequel on
ne peut apercevoir aucune trace d’impres¬
sion musculaire.
Les coquilles du g. Ancyle sont toutes pa-
telloïdes; quelques unes sont coniques, ont
le sommet subcentral, et sont plus symé¬
triques que les autres. Dans d’autres esp.,
le sommet s’incline fortement à droite , et
M. de Férussac en cite quelques esp. qui
sont sénestres. Ces coquilles , minces et
transparentes, ne paraissent recevoir aucune
impression des muscles qui les attachent à
l’animal ; aussi , quelques soins que nous
ayons pris pour découvrir la forme et la
position de ces impressions musculaires ,
nous n’ayons pu y parvenir. Dans un voya¬
ge qu’il a fait en Crimée, M. Rousseau,
aide-naturaliste au Muséum d’histoire na¬
turelle, a découvert, dans les terrains ter¬
tiaires des environs de Tasmann , une gran¬
de coquille patelloïde , de 5 à 6 pouces de
longueur , et qui a les plus grands rapports
avec une Ancyle gigantesque. Cependant
nous pensons que cette coquille devra con¬
stituer un genre particulier, que M. Rous¬
seau établira probablement lorsqu’il donnera
la description de cette intéressante coquille.
(Desh.)
*A1VCYLECHA («y crochet ; é'xou ,
j’ai), ins. — G. de la famille des Locustiens ,
de l’ordre des Orthoptères , établi par M. Ser-
Yiile (Ins. Orth., suites à Buflon', qui le dis¬
tingue des Phylloptères et des Phanéro-
ptères, avec lesquels il a la plus grande ana¬
logie par le prothorax , convexe , et surtout
par les pattes , dont toutes les cuisses sont
armées en dessous de crochets et de fortes
épines ; les jambes antérieures dilatées à
leur base, et munies, ainsi que les intermé¬
diaires, d’épines en dessus et de crochets ir¬
réguliers en dessous, et enfin les jambes
postérieures ayant leurs carènes hérissées de
petites épines et de dilatations crochues. M.
Serville ne rapporte à son g. qu’une seule
espèce de l’îîe de Java, qu’il désigne sous le
nom d’A. lunuligera , et qui n’est vraisem¬
blablement que la Locusla fenestrata Fab. ,
placée par M. Burmeister dans le g. Phyl-
lopterus. " (Bl.)
*ÂNCYLÉS. Âncylæa (dyxv ).os , crochu).
moll. — M. Menké, dans son Synopsis me-
thodica Molluscorum, divise les Inférobran-
ches de Cuvier en trois familles ; la troisième,
sous le nom à1 Ancylæa, est consacrée au
seul g. Âncylus de Geoffroy. Nous avons vu,
dans la courte histoire de ce g., combien il
est encore difficile à placer aujourd’hui; et
l’opinion de M. Menké n’a pas plus de preu¬
ves en sa faveur que celle des autres natura¬
listes. Voy . ancyle. (Desh.)
*ANCYLOCEïlA (« yx.0>os, crochu; >é~
potç, corne), ins. — G. de Coléoptères tétra-
mères , famille des Longicornes, établi par ?,!.
Serville, qui le place dans la tribu des Cé-
rambycins, section des Longipennes, et lui
donne pour caract. essentiels : Corselet très
allongé, cylindrique. 1er art. des ant. ( dans
les mâles ) bombé en dedans , échancré anté¬
rieurement ; le 2e dilaté intérieurement, eu
480
ANC
ANC
forme de dent obtuse; les 5e et 4e dilatés en
biseau à leur partie intérieure; les autres cy-
ündrico-coniques; le terminal trois fois plus
court que le précédent , et formant un petit
crochet. 2e art. des ant. ( dans les femelles)
peu prononcé, en dent de scie; le terminal
court, mais point crochu. Élytres étroites,
linéaires, un peu déprimées, tronquées car¬
rément à leur extrémité. M. Dejean ( Catal .,
3e édit. ) , qui a adopté ce genre , y rapporte
deux espèces; l’une est le Gnoma ruyicollis
Fabr., et l’autre le Cerambyx cardinalis
de Dalman (A. sanyuinea Bej. ) Celle-ci
se trouve au Brésil , où elle se tient sur les
feuilles, et vole pendant le jour, d’après
M. Lacordaire, qui ajoute qu’elle produit un
son aigu avec son corselet. IA A. ruyicollis est
de l’Amérique septentrionale; elle a été décri¬
te et figurée par Olivier sous le nom de Sa-
perda bicolor (tom. 4, p. 52, n° 41 , pl. 3,
fig. 23). (D.)
* ANCYLOCHEIRA (*/xüi05, cro¬
chu ; ydp , os , main ). ins. — G. de Coléo¬
ptères pentamères, famille des Sternoxes, tii-
hu des Buprestides, établi par Eschscholtz ,
et dont, suivant Westwood, voici les caract.
y
( Syrt . ofihe Gen. of bril. Ins. ) : Ecusson
distinct. Menton transverse, tronqué anté¬
rieurement. Dernier article des palpes maxil¬
laires aussi long que les précédents , légère¬
ment dilaté au sommet. Tarses minces, ti-
bias antérieurs des mâles inclinés et courbés.
—Ce g. a été adopté par M. Dejean (Calai., 3e
éd.), qui y rapporte 18 esp., dont 15 d’Amé¬
rique et les autres d’Europe. Nous citerons ,
parmi ces dernières, les A. rustica , punc-
tata y octogultata et flavo-maculata , qui
sont des Buprestes pour Fabricius ainsi que
pour MM. Solier et Gory-Delaporte, et qui
toutes se trouvent en France. (D.)
*ANICYLOCLABUS( âyy.ùïoç, recourbé,
crochu; x>«cfoç, rameau), bot. ph. — G. de
la famille des Apocynacées, tr. des Carissées,
formé par Wallich ( Pl. As. rar. , t. III , p.
43, t. 272), et synonyme du g. Willughbeia
de Roxburgh. Voy. ce mot. (C. L.)
AIVCYLODOjX (âyy.uioç, crochu; ocTo-jg,
oVroç, dent), poiss. — G. de la famille des
Sciénoïdes , et qui ne se distingue des Oto-
lithes que par le caract. suivant : La mâ¬
choire inférieure armée sur les côtés de
dents longues et pointues. Dans les Otoli-
thes, les dents latérales de la mâchoire sont
en cardes très fines ou en velours , comme à
la mâchoire supérieure. Les Ancylodons ont
d’ailleurs le palais lisse et sans dents ; la tête
caverneuse ; quatre appendices au pylore ; et
une vessie aérienne prolongée en deux cor¬
nes. Bloch , qui n’avait fait attention qu’à la
longueur de la caudale, en avait nommé une
esp. de Surinam Lonchurus ancylodon; mais
il a associé à son g. Lonchurus un autre
poisson à dents égales et à deux barbillons
sous le nom de Lonchurus barbalus. Ce g.
établi par Bloch , devenait ainsi composé de
deux esp. disparates ; voilà pourquoi nous
avons réformé dans notre Ichthyologie le
nom de Lonchurus , et créé le g. dont il est
question dans cet article.
Nous connaissons encore une seconde esp.
de ce petit groupe , originaire de Cayenne.
Ce sont jusqu’à présent les deux seules réu¬
nies dans ce genre. (Val.)
* ANCYLOEA. moll. — V. ancylés.
* ANCYLOGNATHUS («y*’»o5, cro¬
chu; yva0o$, mâchoire), ins. — G. de Col.
hétéromères , famille des Mélasomes , établi
par M. Dejean , qui n’en a pas publié les ca¬
ractères. Il le place ( Catal. , 5e édit. ) im¬
médiatement après le g. Cyrloderes de M.
Solier, et n’y rapporte qu’une esp., du cap de
Bonne-Espérance, qu’il nomme A. Dr egei.
Cette même esp. a été décrite par M. Gué¬
rin sous le nom de Calognatus Chevrolal-ii
(May. zool. 1857, clas. 9, p. 172). Voy. ce
mot pour les caract. du g. (D.)
* AACYLOMËRE. Ancylomerus («y/û-
>05 , crochu ; pépcç, partie , article), crust.
— G. de l’ordre des Amphipodes et de la
famille des Hypérines , établi par M. Milne-
Edwards , et caractérisé principalement par
la conformation des pattes de la cinquième
paire , qui sont très courtes , lainelieuses ,
clypéiformes , et terminées par une grosse
main subchéliforme. (T. Ann. des Sc. nat.,
t. XX , et Hist. nat. des Crust. , t. III , p.
83, pl. 50, fig. 4.) Le g. Hieraconyx de
M. Guérin (May. zool.) ne paraît pas diffé¬
rer notablement des Ancylomères , et a été
probablement établi d’après un individu dont
la croissance n’était pas achevée. (M. E.)
* ANC.YLONOTUS (âyxù>o?, crochu;
vwtos, dos), ins. — G. de Coléoptères tétramè-
res, famille des Longicornes, établi parM. De¬
jean, qui le place ( Catal. , 5e édit. ) non
loin du g. Megabasis de M. Serville, de
ANC
sorte qu'il appartiendrait à la tribu des La-
miaires de ce dernier auteur. M. Delaporte
( üist . naturelle des Coléopt ., Buffon- Du-
ménil) en formule les caractères ainsi qu’il
suit : Corps assez allongé et convexe. Tète
aplatie et verticale. Mandibules courtes, ter¬
minées en pointe aiguë. Palpes dépassant
un peu les mandibules. Antennes grêles ,
beaucoup plus longues que le corps, très
rapprochées à leur base. Corselet ayant son
disque épineux! et ses côtés armés chacun
d’une pointe aiguë. Ecusson arrondi pos¬
térieurement et armé également de deux
épines. Élytres presque parallèles, un peu
convexes, ayant leurs angles huméraux sail¬
lants et épineux , avec leur extrémité tron¬
quée. Pattes assez longues; cuisses un peu
comprimées. Jambes intermédiaires ayant en
dessus, près de l’extrémité, un petit tuber¬
cule. — Ce g. est fondé sur une seule esp.,
originaire du Sénégal : Lamia tribulus de
Fabricius, Cerambyx id. Oliv. ( Ent ., t. IV,
ins. 67, p. 65, n° 83, pl. 14, fig. 100.) (D.)
* ANCYLONYCHA («yx^os , crochu ;
êvuÇ, %Gs, ongle), ms. — G. de Coléoptères
pentamères, famille des Lamellicornes, éta¬
bli par M. Dejean , qui n’en a pas publié les
caractères. D’après la place qu’il occupe
dans son Catal. (3 édit.), il appartiendrait à
la tribu des Scarabéides phyllophages de
Latreille. Il y rapporte 54 esp., toutes exoti¬
ques, dont 45 de diverses contrées de l’A¬
mérique , 4 de Java , 1 de la Perse occiden¬
tale , 1 de la Mongolie, 1 de la Chine, 1 des
îles Philippines, et 1 dont la patrie est incon¬
nue. Cette dernière est le Melolontha serra-
ta Fabr., que nous citons comme type du
genre. (D.)
* ANC YLOPERA ( ày/.-ià os, recourbé;
Triyja, excessivement ; allusion à la forme du
sommet des ailes, qui est très recourbé) .ins.
— G. de l’ordre des Lépidoptères , famille
des Nocturnes, établi par Stephens dans sa
tr. des Tortricides , et dont nous avons ré¬
parti les esp. dans les g. Tortrix et Phoxo-
pteryx. Voy. ces deux mots. (D.)
* ANCYLORHINUS. ois. — Voyez
AGRILORHINUS. (LAFR.)
* ANCYLORHYNCXJS ( âyxtàoç, re¬
courbé ; pxf/'Oç, , bec ). ins. — G. de l’ordre
des Coléoptères tétramères, famille des
Curculionides, div. des Érirhinides, établi
par Klug et adopté par SchoenhenJ, qui le
ANC 481
caractérise ainsi : Antennes de longueur
moyenne, minces. Funicule composé de
six articles , les trois icis assez longs , sub-
obconiques , les autres presque turbinés ;
massue allongée , ovale , acuminée. Rostre
long , robuste , presque plan , élargi vers le
sommet. Yeux grands , latéraux, subovales.
Prothorax transverse , beaucoup plus étroit
antérieurement, avec les angles postérieurs
subacuminés , légèrement convexes en des¬
sus. Elytres larges, subovales, un peu
convexes, arrondies à leur extrémité, dé¬
bordant l’abdomen. Pattes médiocrement
longues , robustes ; cuisses très épaisses , uni-
dentées en dessous ; tibias un peu compri¬
més. — Ce g., adopté par M. Dejean (Catal.,
3e édit.) , a, suivant Schoenherr, un peu le
faciès du g. Myctère d’Olivier ; il ne renferme
qu’une seule esp. , VA. variabilis de Klug,
originaire du Brésil. (D.)
* ANCYLOSCELIS ( àyxtâoç, crochu ;
cxéloç, jambe), ins. — G. de la famille des
Mellifères, de l’ordre des Hyménoptères, éta¬
bli par Latreille (. Règn . anim.) sur quelques
esp. de l’Amérique méridionale, ayant de
grands rapports avec les Ântophora et les
Saropoda , mais qui s’en distinguent surtout
par les mandibules, munies de plusieurs den¬
telures. Leurs palpes maxillaires n’ont que
quatre articles , comme chez les Saropoda.
(Bl.)
* ANfCYLÛSTERNUS (*/ xuios, cro¬
chu; azèp'jo'j , poitrine, ins. — G. de Co¬
léoptères tétramères , famille des Longicor-
nes, tribu des Cérambycins , établi par M.
Dupont dans sa monographie des Trachy-
dérides , et adopté par M. Servilie dans son
travail sur les Longicornes, mais non par
M. Dejean dans son Catal. ( 3e édit. ). Il est
fondé sur une seule espèce d’Amérique,
Trachyderes scutellaris de Schoenherr, ou
Cerambyx scutellaris d’Olivier (Entom., t.
4, capr ., p. 16, n° 15 , pl. 21, fig. 160),
et a pour caract. : Présternum transversale¬
ment et profondément échancré, tubercu¬
leux entre les pattes antérieures. Mésoster¬
num peu avancé, plan, semi-circulaire inté¬
rieurement. Tète grande, rugueuse, marquée
de deux impressions longitudinales ; menton
large, canaliculé transversalement. Antennes
longues; ltr article robuste, 2e plus long
que de coutume. Corselet aussi long que
large, armé latéralement d’une épine cour-
31
T. I.
48 2 AND
te. Écusson grand , triangulaire. Élytres
longues, s’atténuant peu à peu, tronquées
à l’extrémité, et terminées extérieurement
par une épine courte. Pattes médiocres ;
tarses antérieurs dilatés ; extrémité des cuis¬
ses intermédiaires et postérieures munie d’u¬
ne petite épine. (D).
' * ANCYLUS («fyxyàos, crochet), ins. —
M. Haliday a 'employé cette dénomination
pour désigner un g. d’Hyménoptères corre¬
spondant à celui de Léiophron de Nées von
Esenbeck, tel qu’il a été adopté par M.
Westwood (Gen. Synop .) et nous (Mist. des
An. art., t. IY). Voy . ce mot. (Bl.)
ANCYLUS. moll. — Voyez ancyiæ.
AND A. bot. ph. — La langue primiti¬
ve des. Brésiliens nommait ainsi un arbre
qui, dans le pays, reçoit encore vulgaire¬
ment le nom d’Andaaçu , et qui , décrit d’a¬
bord dans l’ouvrage de Marcgraff et de Pi-
son , réuni long-temps à VÂleurites , a plus
tard paru devoir former dans la famille des
Euphorbiacées un genre distinct, auquel on
a dû conserver son premier nom. Il avait été
établi par Bern. Gômez sous celui de Joan-
nesia (. Wém . Acad . Lisb. III). Ses fleurs ,
monoïques, présentent, dans les deux sexes,
un calice campanulé à cinq dents, et cinq pé¬
tales distincts, plus longs que le calice,
avec les divisions duquel ils alternent, et
alternant eux-mêmes avec autant de glandes.
Dans les mâles, huit étamines, dont trois in¬
térieures plus longues, dont les filets se sou¬
dent ensemble inférieurement en une co¬
lonne centrale, et dont les anthères, allon¬
gées, sont vacillantes ; dans les femelles, un
ovaire à deux loges uni-ovulées, surmonté de
deux styles courts, que terminent des stigma¬
tes déchiquetés en plusieurs lobes réfléchis.
Il devient en fruit sphéroïde de la grosseur
d’unepetite pomme, dont le sarcocarpe char¬
nu se sépare, à la maturité , de la base au
sommet en quatre valves , et dont l’endo¬
carpe forme un noyau ligneux relevé de
quatre angles longitudinaux disposés en
croix, percé de chaque côté, vers le haut de
deux des angles opposés, de deux ouvertures
communiquant chacune avec une loge inté¬
rieure, dans laquelle est une graine ovoïde,
revêtue d’un double tégument, couronnée
d’une caroncule dans sa jeunesse; l’extérieur
crustacé, et l’intérieur membraneux, épais. —
L’Anda, auquel on a donné le nom spécifique
AND
de Gomez ou de Pison, est un grand arbre
à suc laiteux, à feuilles alternes et dépour¬
vues de stipules , qui portent à l’extrémité
d’un long pétiole deux glandes, et cinq folio¬
les articulées , entières , portées elles-mêmes
sur des pétioles partiels plus courts. Les
fleurs sont disposées , à l’extrémité des ra¬
meaux, en une sorte de panicule par une di¬
chotomie assez régulière et plusieurs fois ré¬
pétée, dans laquelle les femelles sont ordi¬
nairement sessiles dans la fourche des dicho¬
tomies , les mâles courtement pédicelîées sur
les côtés. {Voy. Ad. Juss. Euph., p. 59, tab.
12, n° 57, et PI. usuelles des Bras.) — L’a¬
mande des graines offre les propriétés com¬
munes à la famille et était employée autre¬
fois comme purgatif. Leur usage paraît aban¬
donné aujourd’hui , quoique l’arbre ait con¬
tinué à être cultivé communément à cause
de sa beauté. (Ad. J.)
* ANDAAÇU. bot. — Voyez anda.
(Ab. J.)
ANDALOUSÏTE (Andalousie, provin¬
ce d’Espagne). Min. — Voyez macle.
(Dsl.)
ANDERSONIA (W. Anderson, chi¬
rurgien, compagnon de Cook ). bot. ph. —
G. de la famille des Loganiacées, formé par
Wilîdenow (. Msc .), et synom du g. Gœrtnera
de Lamark. — G. de la famille des Méliacées,
formé par Roxburgh , et synon. de son g.
Âmoora . — G. de la famille des Stylidiées ,
formé par Kœnig (Msc.), et synon. du g.
Stylidium ( Nitrangium ). — Cette dénomina¬
tion générique , après bien des vicissitudes,
comme on le voit , est enfin resté à un g. de la
famille des Épacridacées , type de la tr. des
Épacrées, établi par 11. Brown ( Prodr. , p.
554 ) , qui lui assigne les caract. suivants :
Cal. coloré, 5-parti, accompagné de braetéo-
les foliacées, géminées, ou en nombre double.
Cor. hypogyne , subcampanulée ou hypocra-
térimorphe, égalant le calice , à limbe 5-
parti , dont les segments étalés et barbus à
¥
la base. Etain. 5 , hypogynes , ne dépassant
pas la gorge du tube floral ; filaments com¬
primés , plans , subulés. Anth. insérées par
le dos au dessous de leur partie moyenne.
Squammuîes hypogynes 5, distinctes ou con
nées. Ovaire quinqué - îoculaire , à loges
multi-ovulées. Capsule 5 - Ioculaire , à pla¬
centas dressés du fond' des loges , et adnés à
une colonne centrale. Graines rares par a-
AND
AND
843
vortement, dressées. — Les Andersonia sont
des sous-arbrisseaux squarreux , indigènes
de la Nouvelle -Hollande méridionale, à
rameaux marqués de cicatrices par la chute
des feuilles; celles-ci alternes, à base cucul-
lée et semi-engaînantes. Fleurs dressées, ter¬
minales., solitaires ou en épis. — Ce g. est
fort borné dans le nombre de ses esp. On
cultive dans les serres d’Europe VA. spren-
gelioides II. B. (C. L.)
AADlRA,Pison,Lamk.; — Voiicicapoua ,
Aubl. ( Andira est le nom brésilien d’une
esp. du genre), bot. pu. — G. de la famille
des Légumineuses , tr. des Césalpiniées, R.
Br., s.-tr. des Géoffroyées , De Cand. — M.
Ivunth (in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et
Spec. , v. VI , p. 383 ) en trace ainsi les ca-
ract. : Cal. urcéolé ou turbiné-campanulé ,
quinquéffenté ; dents presque égales , poin¬
tues , dressées. Cor. papilionacée ; étendard
arrondi, échancré, horizontal , plus long que
la carène. Etam. diadelphes (9 et 1). Ovaire
stipité , tri-ovulé. Stigm. pointu. Légume
stipité, suborbiculaire, drupacé , uniloculai¬
re , monosperme , séparable en deux valves.
— Arbres inermes. Feuilles imparipennées;
folioles opposées , stipellées. Panicules sim¬
ples ou rameuses, terminales , composées de
grappes multiflores. Fleurs courtement pé-
diceilées , pourpres. — Ce g. appartient à la
zone équatoriale. On en connaît 6 esp. (dont
5 de l’Amérique et 1 du Sénégal). Ces végé¬
taux sont remarquables par la beauté de
leur inflorescence , ainsi que par l’extrême
amertume de leur écorce et de leur fruit.
En Amérique , on leur attribue des proprié¬
tés anthelmintiques très efficaces ; mais leur
emploi exige beaucoup de circonspection ,
car, à trop forte dose , il peut devenir mor¬
tel. (Sp.)
ANDRACHNE (àviïpâyyv\). BOT. Pli.
— C’est le nom grec du Pourpier , que les
botanistes ont transporté à un g. entière¬
ment différent , mais qui , par le port et les
feuilles épaisses et charnues de quelques unes
de ses esp. , présentait avec lui quelque res¬
semblance extérieure. Ce g. , appartenant à
la famille des Euphorbiacées , offre les ca-
ract. suivants : Fleurs monoïques , à calice
quinquéparti. Dans les mâles : 5 pétales
membraneux, avec lesquels alternent autant
d’écailles biparties, qui manquent quelque¬
fois ; 3 étamines dont les filets se soudent
en une colonne soutenant un rudiment de
pistil. Dans les femelles : pas de corolle;
ovaire entouré à sa base de 3 écailles bifi¬
des, alternes avec les divisions du calice , et
qui manquent, d’autres fois; surmonté de 3
styles courts et divariqués, chacun à 2 bran¬
ches stigmatiques , renfermant 5 loges
bi-ovulées, et donnant une capsule à 3 co¬
ques 2-spermes et bivalves. — Gn ne connaît
d’Andrachne que 2 esp. , dont plusieurs au¬
teurs ont fait deux g. distincts : l’une her¬
bacée, répandue dans le midi de l’Europe et
l’Orient, qui est le Telephioides de Tourne-
fort, VEraclissa et le Limeum de Forskal
(c’est elle dont la fleur mâle est munie de
squammules alternant avec les pétales) ;
l’autre frutescente , répandue dans le midi
de l’Asie , depuis l’ïndostan jusqu’à Timor',
et dans laquelle manquent ces mômes
squammules : c’est VArachne de Necker.
(Ad. J.)
ÂNDRÆNE. Andrœna. ms. — G. de
l’ordre des Hyménoptères , famille des Mel-
lifères , tr. des Andrénides ou Àndrenètes ,
établi par Latreiîle ( G. Crust. et 1ns .•),
et adopté par tous les entomologistes. Les
Andrænes ont le corps velu; le labre trigo-
ne ; les palpes maxillaires beaucoup plus
longs que le prolongement de la mâchoire ;
la languette repliée sur le côté supérieur de
la gaîne, et les ailes antérieures pourvues de
trois cellules cubitales, avec le commence¬
ment d’une quatrième.
Ce genre renferme un assez grand nombre
d’espèces ; la plupart sont indigènes. Leurs
femelles creusent des trous ordinairement
dans un sol exposé au midi, et enlèvent la
terre à l’aide de leurs pattes; elles déposent
ensuite un œuf dans ces trous , et l’appro¬
visionnent d’une pâtée formée de pollen et
d’un peu de miel. Les Andrænes les plus ré¬
pandues dans notre pays sont les A. pilipes
Fab., Nigro-œneci ejusd., etc. (Bl.)
* ANBRASJPIS ( «v'4/3, âvJ'pôi, homme;
«si? c’?, bouclier ; forme des feuilles ). bot.
ph. — G. de la famille des Primulacées ,
formé par Duby (Bot. Gall. 1831 ), et syn.
du g. Androsace , dont il est une division ,
avec ces caractères : Feuilles en rosette à la
base de la scape. Pédoncules’ ombellés, invo-
lucrés. Ovaire 5-multi-ovulé. (C. L.)
* ANDRÉ AGEES. Andreaceœ. bot.
eu. — M. Lindléy, dans son Nixus planta-
484
AND
AND
rum, p. 24, a formé du g. Andrcea un or¬
dre distinct , se fondant sur ce que , par sa
structure, il n’appartient pas plus aux Mous¬
ses qu’aux Hépatiques , dans lesquelles il a
été tour à tour placé. S’il se rapproche des
premières , en effet , par une coiffe et un
opercule , il s’en écarte par la division val-
vaire de sa capsule ; d’un autre côté , s’il a
des rapports avec les Jongermannes par ce
dernier caractère , il s’en éloigne beaucoup
plus encore par la présence d’une columelle
et l’absence d’élatères, ainsi que l’a fort bien
remarqué M. Hooker. M. Lindley en conclut
qu’il doit être regardé comme le type d’une
famille naturelle très distincte. Le fait est
que le g. Anclrœa , si l’on ne prend le parti
de le séparer complètement , devient un des
plus rebelles à nos méthodes de classifica¬
tion. (G. M.)
* ANDRÉ ASBERGOLITHE. min. —
Nom donné à l’Harmotome d’Andréasberg ,
au Hartz. Voy. harmotome. (Del.)
ANDRENÈTES. Andrenetœ. ins. —
Tr. de la famille desMellifères, de l’ordre des
Hyménoptères, sect. des Porte-aiguillon,
circonscrite par Latreilîe et caractérisée prin¬
cipalement 1° par la languette trifide, ayant
son lobe intermédiaire lancéolé et plus court
que la gaine; 2° par les mandibules, simples
ou terminées en une ou deux dentelures ;
5° par les palpes labiaux, de quatre articles,
ayant la même forme que les maxillaires;
ceux-ci toujours composés de six articles. —
Les Andrenètes ne se composent que de deux
sortes d’individus ; il n’existe pas de neutres
ou d’ouvrières chez elles , comme parmi les
Abeilles, les Bourdons, etc.; elles vivent so¬
litaires, et les femelles creusent dans la ter¬
re des trous assez profonds où elles dépo¬
sent leurs œufs; elles ferment ensuite l’ou¬
verture de ces trous avec des grains de terre
après avoir approvisionné leurs œufs d’une
pâtée formée d’une certaine quantité de
miel et de pollen qu’elles recueillent sur les
étamines à l’aide de leurs pattes.
Cette tribu était confondue par Linné
dans son g. Abeille ( Apis ) ; elle en fut dis¬
tinguée par Réaumur, qui désigna les espèces
qui la composent sous le nom de Pro- Abeil¬
les. Fabricius en forma le g, Andrœna et le g.
Hylœus , auxquels Latreilîe adjoignit les g.
Halicîus, Sphecodes , Nomia , Dasypodae t
Colletés. MM. Lepelletier de St.-Fargeau et
Serviîle ( Encycl . méth. ) y ont ajouté le g.
Scrapter, et, tout récemment, M. Léon Du¬
four a repris pour une Andrenète de la
France méridionale le g. Megilla de Fa-
bricius, dont les espèces ont été disséminées
dans d’autres genres. Voy. , pour plus de
détails sur l’organisation , l’art, mrlmfè-
RES. (Bl.)
*ANDRÉNIBES et ANDRÉNITES.
— Syn. d’ andrenètes. (Bl.)
* ANDREOEA ( nom d’homme ). bot.
cr. — Nom imposé par Ehrhardt et consa¬
cré par Hedwig à un genre de la famille des
Mousses, ainsi caractérisé par Bride! (. Bryo -
logia universa , t. If, p. 725) : Point de pé-
ristome. Capsule renflée en forme d’apophy¬
se à la base, entière au sommet, où un
opercule adné , persistant , maintient réu¬
nies les quatre valves , dans lesquelles elle
est fendue au milieu. Calyptre couvrant
primitivement la capsule, puis hémisphéri¬
que et susceptible de se fendre latéralement
après sa rupture irrégulière. Séminules nom¬
breuses , petites , exactement sphériques ,
lisses et brunes. Ces Mousses sont monoï¬
ques ou dioïques ; les fleurs mâles axillaires
au sommet , la fleur femelle terminale. An¬
thères o à 7, légèrement pédicellées, accom¬
pagnées de parapbyses nombreuses, plus
longues , filiformes , un peu plus grosses au
sommet , munies d’articles à segments é-
gaux. Pistils 3 à 20 , nus , dont un seul de¬
vient fécond.-— Les Andréées ont le port des
Jongermannes. Elles sont dressées , rameu¬
ses , fragiles , et forment des petites touffes
d’un rouge brun qui passe au noir. Leurs
feuilles sont éparses , imbriquées , assez é-
paisses en raison de la petitesse de la planté,
munies ou privées de nervure , et ont leur
réseau composé de mailles ou aréoles circu¬
laires, disposées par lignes parallèles. La
capsule est pçtite , droite , courtement pé-
donculée , dépassant à peine le niveau des
feuilles, et reposant sur une apophyse d’une
consistance molle, oblongue ou turbinée. Le
pédoncule, un peu renflé à sa naissance, est
inséré dans une gaine très courte. L’oper¬
cule est conique et petit. Les Mousses qui
forment ce genre habitent les deux conti¬
nents de l’hémisphère boréal. Elles choisis¬
sent de préférence , pour s’y établir, les ro¬
chers et les pierres. Peu communes dans
les plaines , elles s’élèvent jusqu’à la région
AND
AND
485
des neiges éternelles. Elles sont "vivaces.
Linné avait placé parmi les Jongermannes
les deux seules esp. connues de son temps.
Ehrhardt , qui créa le genre , le laissa aussi
dans la famille des Hépatiques. Iïedwig et
tous les bryologistes qui l’ont suivi Font dé¬
finitivement classé parmi les Mousses. Il
faut convenir que , par son organisation , il
tient le milieu entre l’une et l’autre famille.
MM. Endlicher et Lindley ont peut-être eu
raison d’en former un ordre distinct des
Mousses et des Hépatiques, sous le nom
< V Andréacées . ( Voy . ce mot.) On n’en con¬
naît que 5 esp. bien distinctes, dont l’une (J..
subulata) est originaire du Cap ; les 4 autres
appartiennent à l’Europe. Comparé à d’au¬
tres Mousses , ce g. a quelque analogie avec
les Sphagnum par son pédoncule charnu et
blanc , non primitivement renfermé dans la
coitfe, et avec les Phascum par un opercule
persistant; mais il diffère de l’un et de l’au¬
tre par le mode de déhiscence de sa capsu¬
le. ^ (C. M.)
ANDRÉOLITBE. min. — Même cho¬
se qu’Andréasbergolitbe. (Del.)
* ANDREOSKIA , DC. (Andrzeioski ,
botaniste polonais ). bot. pii. — Syn. du g.
Dontostemon , Andrz., de la famille des Cru¬
cifères. (Sp.)
* ANDREUSIA (nom d’homme), bot.
pu. — G. de la famille des Yacciniées, établi
par M. Dunal, et synon. du g. Sympliysia de
Presl. (in Lût. adJacq. 1827). Voy. ce mot.
— G. de la famille des Myoporacées, fondé
par Yentenat, non adopté, et qui reste réuni
au g. Myoporum. Voy. ce mot. (C. L.)
ANDREWS! A (nom d’homme), bot.
ph. — G. de la famille des Gentianacées ,
proposé par Sprenge! ( Linn . Syst., pl. 419),
et qui reste réuni au G. Centaurella de
Michaux. Voy. ce mot. (C. L.)
ANDRIALA (Linné [ PMI. Bot.] fait
dériver ce nom de VAp, «vfyo's, homme, et
de air, , erreur, égarement ; il n’est pas faci¬
le de saisir les rapports qu’il trouve entre
ces-inots et les caractères ou propriétés de
ces plantes ). bot. pii. — Les plantes de
ce genre font partie des Sémifîosculeuses
ou Chicoracées , famille des Composées.
Elles ont pour caract. : Capit. multiflore.
Invol. campanulé , formé d’écailles linéai¬
res, nombreuses , unisériées , accompagnées
quelquefois à la base de quelques petites
folioles accessoires. Récept. couvert d’alvéo¬
les fimbrillifères se décomposant en espè¬
ces de soies , ou quelquefois paléacées sur
leur contour. Fruits obovés-oblongs, par¬
courus par 10 stries , couronnés par une ai¬
grette raide, scabre, unisériée et caduque. —
Les Andriala habitent l’Europe australe.
Ce sont des herbes bisannuelles ou vivaces,
couvertes d’un duvet serré, blanchâtre, dra¬
pé , et entremêlé de poils glanduleux, prin¬
cipalement vers la partie supérieure. Les
capitules sont à fleurs jaunes, et disposés en
corymbe. (J. D.)
ANDRIA LO! DES. Andriala (Voy. ce
mot; £cc?05, forme, aspect; qui a l’aspect
de V Andriala). — M. De Candoile a donné
ce nom à la première section du g. Conyza,
et la caractérise de la manière suivante :
Réceptacle muni d’alvéoles à bords entiers.
Aigrette à soies scabres , à peu près de mê¬
me longueur que le fruit. Cette section ne
renferme qu’une seule esp., originaire des
montagnes de l’Inde. C’est une plante viva¬
ce, à feuilles couvertes d’un duvet blanc, et
à capitules solitaires au sommet des ra¬
meaux. (J. D.)
* ANBRIEUXIA (nom d’un voyageur
qui a parcouru le Mexique dans ces derniers
temps ). bot. pm. — Ce g. appartient à
la famille des Composées, tr. des Sénécio-
nidées. M. De Candoile le caractérise à peu
près de la manière suivante : Capitule mul¬
tiflore hétérogame ; fleurs du rayon au nom¬
bre de 20 environ, unisériées, ligulées, fe¬
melles, stériles; celles du disque herma¬
phrodites, tubuleuses, 5-dentées. Invol. com¬
posé de deux rangées d’écailles obiongues ,
foliacées, étalées à leur partie supérieure;
récept. convexe , couvert de paillettes mem¬
braneuses, aiguës, concaves, et embrassant les
fleurons. Les fleurons ligulés sont coriaces
et munis de 5 étamines avortées, réduites à de
petits filaments; le style, glabre, se divise en
deux rameaux cylindracés. Les fleurs du
disque, infundibuliformes , sont pourvues
d’étamines linéaires et d’un style dont les
branches se terminent par un petit cône ve¬
lu. Les fruits des fleurons sont stériles, petits,
obovales, comprimés, trigones et velus au
sommet ; ceux du disque obiongs , tri¬
gones, glabres, dépourvus d’aigrette. — Le g.
Andrieuxia ne renferme qu’une esp., origi¬
naire du Mexique ; c’est une herbe vivace
480
AND
AND
à fëuilles opposées , à rameaux parcourus
dans leur longueur par des séries de poils
alternant avec les insertions des feuilles.
Les fleurs sont jaunes. ( Voy . Delessert , le.
Select., vol. 4.) (J. D.)
*ANDRïOPETALUM (avfyetos, mâle;
icérodov, pétale; allusion à l’insertion stamina-
le). bot. pii. —G. de la famille des Protéa-
cées, tr. des Ilakéées, formé par Schott (Afsc.),
adopté et décrit ensuite par Pohl ( PI. bras. ,
t. 91-92), et dont voici les caractères : Pé-
rigone tétraphylle, régulier, à folioles révo-
r
îutées au sommet. Etam. 4, insérées à la
base du périgone ; les filaments linéaires-
plans, égalant les folioles périgoniaîes. Glan-
dules 4, hypogynes, connées entre elles. O-
vaire uniloculaire , bi-ovulé. Style filiforme.
Stigm. vertical, en massue. Follicule... —
Quelques arbres ( Rhopalœ Sp. Kunth., t.
121 ) indigènes au Brésil, peu connus, à
feuilles alternes, très entières, à épis axil¬
laires en grappes, à fleurs unibractéées par
deux. ^ (C. L.)
^ANDRÜCÉE. Androcæum (d'jyp, â'J-
opoç , par opposition au ywxixetov des Grecs :
donc réunion d’hommes ; ici, réunion d’éta¬
mines). bot. ph. — On a proposé d’appli¬
quer cette dénomination à l’ensemble starni-
nal, comme on applique celle de corolle à
l’ensemble des pétales ; celle'de calice à l’en¬
semble des sépales ; celle de pistil à l’en¬
semble du stigmate, du style et de l’ovaire.
Elle est peu connue, et son emploi pourrait
cependant parfois être utile dans certaines
descriptions. (C. L.)
ANDROCERA (àv^, àvtyds , homme ,
étamine ; xepûç, corne; l’une des étam. est al¬
longée en forme de corne), bot. fis. — G.
de la famille des Solanacées, établi parNut-
tal {G en. , t. 129) aux dépens du g. Sola¬
rium, L., et qui n’a pas été adopté.
(C. L.)
* AWBROCTGNE. Androctonus ( àv-
G'po'xà'joç , meurtrier ). abâcmm. — G. de
la famille des Scorpions [Voy. ce mot), dans
les Arachnides pulmonaires , établi par M.
Ehrenberg, et caractérisé surtout, à l’égard
des autres groupes de Scorpions, par le
nombre de ses yeux, qui est de douze, dont
cinq de chaque côté et deux plus gros à la
partie médio-antérieure du céphalothorax.
— Ce g., renferme quelques espèces de l’ancien
monde et principalement d’Afrique; mais il
n’a pas encore de représentants en Amérique.
Plusieurs d’entre elles causent des blessures
assez dangereuses. « A Thèbes, dit M. Eh¬
renberg, et dans le Dongola, où les hom¬
mes redoutent tellement les Scorpions , que
la vue de ces animaux leur fait horreur , et
où ils disent que leur piqûre est mortelle,
nous avons surtout trouvé les Androctonus
quinque striatus et funestus ( Hemprieh et
Ehr. ); c’est donc à ces espèces qu’il faut
surtout attribuer la propriété de donner la
mort, du moins dans cette partie de l’Afrique
septentrionale. Nous avons vu des bateleurs
égyptiens qui avaient F And. quinque-stria-
tus mêlé à d’autres scorpions , mais ils lui
avaient enlevé le plus souvent son aiguillon.
Comme je prenais souvent des Scorpions, cinq
fois j’ai été piqué par ces animaux. A Dongo¬
la, la piqûre d eVAnd. funestus m’a causé pen¬
dant trois jours de douleurs très aiguës, et
j’ai aussi observé que des femmes et des en¬
fants pouvaient bien succomber à cette bles¬
sure , mais qu’elle est incapable de donner la
mort à un homme robuste. Aucun des hom¬
mes de tempérament et d’âge -assez divers ,
qui, à ma connaissance, ont été piqués, n’a
péri. »
M. Ehrenberg partage les Androctonus en
deux sous-genres, les liurus et les Prio -
nurus.
Les espèces de ce g. qu’il a étudiées sont
surtout celles d’Orient , et il en porte le
nombre à treize. (P. G.)
ANDROCYMBÏUM, Willd.; Cymban-
thes, Salisb. («A p , àvc ?pd$, homme, étamine;
xv/j.êiov, petite barque : mode d’insertion des
étamines), bot. ph. — G. de la famille des
Mélanthacées, tribu des Yératrées, établi par
Willdenow {Berl. Mag., SI, 21), et dont les
caractères sont ainsi limités : Périgone co-
rollacé , hexaphylle ; folioles onguiculées,
roulées en cornet au dessus de l’onglet, dé-
p
cidues; cornet nectarifère. Etam. 6, insérées
sur le cornet des folioles ; anth. extrorses.
Ovaire 3-loculaire, multiovulé. Styles 3, co¬
niques, continus par les loges. Caps. 5-locu-
laire , 3-partible, déhiscente intérieurement
par le sommet. Graines nombreuses bisé-
riées dans Fangle des loges... — Ce genre ,
encore peu connu, renferme un petit nom¬
bre de plantes du Cap, à racines bulbeuses,
à feuilles ovales-lancéolées ou linéaires, cu-
cullées à la base. L’inflorescence est en épis
487
AND
courts , cachés entre des bractées foliacées.
(G. L.)
* ANDROGRAPHIS ( ânp , fofyds,
homme; y /sx<piç, pinceau; étamines en for¬
me de pinceau ). bot. pu. — G. de ia fa¬
mille des Acanthacées, type de la tribu des
Ândrographidées , formé par Nees (in Wall.
PL as. rar ., t. III, p. 116) , qui lui assigne les
caractères suivants : Cal. 5-parti, égal, à seg¬
ments étroits. Cor. hypogyne, biïabiée, lèvre
supérieure entière ou bifide ; l’inférieure
trifide. Étam. 2; insérées au tube de la co¬
rolle. Anth. biloculaires , à logettes parallè¬
les, barbues à la base. Ovaire biloculaire, à
loges bi-multi-ovulées. Style simple. Stigm.
aigu. Capsule ovale ou lancéolée , déprimée,
biloculaire, tétra-poly-sperme , loculicide-
bivalve ; valves septifères au milieu. Graines
ovales, obtuses, subcylindriques, tronquées
obliquement à la base , alvéoîées-scrobicu-
îées , retenues par des rétioacles décidus. —
Ce g., formé aux dépens de quelques espèces
de Justicia , renferme des plantes herbacées,
annuelles , vivaces ou même suffrutescentes ,
indigènes dans l’Asie tropicale ; à feuilles
opposées ; à grappes axillaires , grêles, sim¬
ples ou di-tri-chotomes , unilatérales , mu¬
nies de deux bractées opposées, plus cour-,
tes que le calice ; bractéoles milles. On en
cultive quelques unes dans nos serres d’Eu¬
rope. (C. L.)
* ANBROGYN ou ANDROGYNIE ,
ANDROGYNIQTJE. Androgynies , An-
drogynicus (<xv fyoyùvoç , qui réunit les deux
sexes), bot. pu. — ■ Cette épithète s’emploie
pour exprimer qu’une plante réunit à la
fois des fleurs mâles et des Oeurs femelles ,
ou qu’une fleur contient en même temps
des organes mâles et des organes femelles ,
c’est-à-dire des étamines et des pistils.
(A. R.)
* AMDROGYNAIRES (fleurs). An-
drogynarii flores (àvfyjoy üvos, qui réunit
les deux sexes), bot. pu. — Le prof. De
Candolle a donné ce nom aux fleurs dou¬
bles dont les pétales surnuméraires sont dus
à la transformation des deux organes sexuels
en pétales , sans que les enveloppes florales
aient éprouvé aucune modification.
(A. R.)
ANDROGYNIE. Androgynies [àvip, âv-
tfpoç , homme ; yuv/, femme), zool. et bot.
— Ce terme, synonyme d’hermaphrodite ,
AND
sert, dans son acception ordinaire, à dési¬
gner les individus qui paraissent réunir les
organes des deux sexes; mais, en zoologie, on
a proposé de nommer Androgynes les ani¬
maux qui , tout en possédant les deux sexes ,
ne peuvent se reproduire qu’en s’accouplant
deux à deux , comme les Limaces ; et de
réserver le nom d hermaphrodites à ceux de
ces animaux qui semblent se féconder eux-
mêmes , comme les Huîtres et les Moules.
En botanique , on peut établir une division
analogue, en nommant androgynes les plan¬
tes qui ont les deux sexes mâle et femelle
dans des fleurs séparées sur le même indivi¬
du ; tels sont le Noyer et le Noisetier ; et her¬
maphrodites celles dont les sexes sont réu¬
nis dans une même enveloppe florale. Telles
sont la plupart des plantes. (C. b’O.)
ANBRÛGYNETTE. bot. pis. — Sy-
non. de Stachygynandrum. Voy. ce mot.
(C. L.)
ANDROGYNIE. Androgynia
yy vos, qui réunit les deux sexes), bot. pis.
— On appelle ainsi la réunion des deux or¬
ganes sexuels soit sur un même individu,
soit dans un même périanthe. Dans le pre¬
mier cas , ce mot est synonyme de Monœ-
cie ; dans le second, (P Hermaphroditisme.
Voy. ces mots. (A. R.)
* ANDROGYNIFLORE. Androgyni-
florus ( âvtyoyv vos, androgyne; flos , fleur;
mot hybride ). bot. pii. — M. Henri de
Cassini, dans ses Mémoires sur les Synan -
thérées , disait que le capitule ou la cala-
thide était androgyniflore, quandjil se com¬
posait uniquement de fleurs hermaphrodites
ou androgynes, par opposition aux expres¬
sions de masculiflore ou féminiflore em¬
ployées pour la calathide portant unique¬
ment des fleurs mâles ou des fleurs femelles.
(A. R.)
ANDROMÂCHIA , H. et.Bonpl. ( PL
œquin., 2, 104, t. CXII, non Cass. ) ( Nom
mythologique. ) bot. pm. — Ce g. fait par¬
tie des Composées , tr. des Vemoniées. Il a
pour caract. : Capit. radié, muni d’une seu¬
le rangée de ligules femelles ; les fleurs du
disque nombreuses et régulières. Invol. for¬
mé d’écailles imbriquées, sèches, acuminées*.
Récept. couvert de courtes fimbrilles ou de
paillettes. Cor. glabres : celles du disque 5-
fides , à lobes acuminés , révolutés , légère¬
ment plus courts que le tube; celles dm
488
AND
AND
rayon ligulées, à tube allongé et à limbe ob-
Song. Les filaments des étamines lisses. Sty¬
les à base bulbeuse et rameaux semi-cylin-
(Jracés. Fruit cylindracé , muni de cannelu¬
res dont les angles rentrants sont velus, cou¬
ronné par une aigrette composée de deux
rangées de paillettes dentées; les extérieu¬
res beaucoup plus courtes et légèrement
plus larges que les intérieures. — Les An-
dromackia , au nombre de huit ou dix , ap¬
partiennent teintes au nouveau Continent.
Ce sont des herbes ou des sous-arbrisseaux
munis de feuilles opposées , tomenteuses et
blanches en dessous , et de capitules dispo¬
sés en corymbes. (J. D.)
* ANDROMACHIA Çwr?po[j,ù'/;i\ , nom
mythol. ). bot. ph. — G. de la famille des
Synanthérées, proposé par Cassini (Bull,
philom., 1817), et réuni comme synonyme
au g. Liabum d’Adanson. (C. L.)
ANDROMÈDE. Andromeda ( nom
myth. d’une constellation voisine du pôle
arctique ; allusion à l’habitation de la plu¬
part des plantes de ce g. ). bot.ph. — G. de
la famille des Ericacées, type de la tr. des
Ândromédées, établi par Linné, et dont voi¬
ci les caract. essentiels : Cal. 5-fide ou 5-
parti. Cor. hypogyne, campanulée ou glo¬
buleuse, à limbe quïnquéfide, réfléchi. Etam.
10, hypogvnes, incluses, insérées à la base
de la corolle ; filaments subulés ; anthères
obtuses au sommet ou bicornes , à dos mu-
tique ou rarement aristé. Ovaire 5-loculaire ,
à loges multi-ovulées. Style simple; stigmate
obtus , quelquefois dilaté. Capsule subglobu¬
leuse , 5-loculaire, loeulicide-5-valve ; valves
septifères au milieu, indivises ou ensuite bi¬
fides ; colonne centrale placentifère au som¬
met. Graines nombreuses , lisses ou scrobi-
culées. — Arbres ou arbrisseaux assez nom¬
breux en espèces , dont l’habitation est va¬
riée. On les trouve principalement dans l’A¬
mérique boréale , dans l’Asie tropicale , et
dans les contrées situées sous les pôles ou
qui les environnent. On en cultive quelques
unes dans les jardins. Endlicher ( Gen. , PL
4318 ) , à qui nous empruntons ces caractè¬
res , fait observer qu’on devra, un jour, divi¬
ser ce g. en plusieurs autres , en raison de
divers caractères importants , dont on a né-
p
gligé l’étude dans les Ericées, comme la
forme des anthères, la déhiscence du fruit,
la situation du placenta , la nature des grai¬
nes qiEil a observées lui-même dans quel¬
ques espèces ; et que , s’il laisse dans son
œuvre le g. Andromeda intact , en y ajou¬
tant toutefois les sections qu’on en a for¬
mées, c’est de peur d’accumuler erreurs sur
erreurs. Ces sections sont : Cassiope , Don.;
Polifolia,JS uxb.; Cassandra, Don. ; Zenobia
Don. ; Leucothoë , Don.; Pieris , Don.; Ago~
nista, Don .(Voy. ces divers mots.). Quant au
dernier, comme il a été omis à son ordre al¬
phabétique , nous en citerons ici les caract. :
Cal. 5-parti. Cor. ovale. Anth. mutiques sur
le dos , tubulées-bicornes au sommet. Style
cylindrique; stigm. capité. Graines anguleu¬
ses. — Arbrisseaux toujours verts , indigè¬
nes de l’Amérique tropicale et de l’île de
Bourbon (imulis Borbonicis ?) , à feuilles
coriaces , souvent très entières , réticulées-
veinées , à fleurs terminales, en grappes.
( Don., Syst. III, 837; A. salicifolia Com-
mers;A. buxifolia Lamk., etc. ) (C. L.)
ANDROMÈDE. Andromèdes (nom my¬
thol.). foramïn. — G. établi par Montfort
(■ Conchyl . Syst., p. 38) sur une figure copiée
et dénaturée de Fichtelet Moll. (Test. Mi-
crosc., p. 49, f. 5, f. c. d. ). Nous croyons
que c’est uneesp. du g. Polystomelle. (Voy.
ce mot.) Lamarck en a fait une Vorticiale.
Voy. ce mot. __ r (A.sd’O.)
* ÂNDROMÉDÉES. Andromedeœ
(Voy. andromeda). bot. ph. — Tribu de la
famille des Ericacées , dont le type est le g.
Andromeda , formée par Endlicher ( Gen.,
PL p. 754), et caractérisée par une corolle dé-
cidue. (C. L.)
* ANBROPADUS. ois. — S. -g. établi
par Swainson (Class. ofBirds), dans sa famil¬
le Merulidœ , sur un oiseau d’Afrique (le
Merle importun , de Levaillant) , et synony¬
me de notre g., Polyodon, que nous avons
proposé dès 1832 dans le Mag. de Zool., de
Guérin. Voy. le g. Brachypus , dont le g.
Poliodon est un s. -g. (Lafr.)
* ANBROPÉTALAIRE. Andropeta-
larius (ànp, fyo’ç , homme, étamine ; kstxXov,
pétale ). bot. pu. — M. De Candolle appli¬
que cette dénomination aux plantes à fleurs
doubles ou pleines ; monstruosité due à la
métamorphose des étamines en pétales , et
dans laquelle le pistil reste intact , comme
cela se voit journellement en horticulture,
dans les Pivoines , les Boses , les Camellias ,
etc. ... (C. L.)
AND
489
ANDROPIIORE. Androphorum (àvÿp,
Ave J/305, homme; çxj-jo's, qui porte), bot. pii.
— Quelques botanistes , et spécialement M.
De Mirbel, ont proposé d’appeler ainsi le
faisceau ou les faisceaux formés par la sou¬
dure des filets staminaux, quand les étami¬
nes sont monadelphes , diadelphes ou polya-
dclphes , ou meme chacun des filets des éta¬
mines en particulier. Dans ce dernier cas, le
mot Androphore est , comme on voit, syno¬
nyme de filet staminal. Voy. étamine.
(A. R.)
ANDROPHYLAX, Wendl. «v-
ctyîoç, homme; gardien, protecteur).
bot. pii. — Syn. du g. Cocculus, DG., de la
famille des Ménispermacées. (Sp.)
ANDROPOGON ( â'jfpôç, hom¬
me; îriywv, barbe), bot. piî. — L’un des
plus grands g. de la famille des Graminées ,
type de la tr. des Andropogonées , qui se
compose de plus de 150 esp., la plupart exo¬
tiques, quelques unes cependant croissant
dans les contrées méridionales de l’Europe.
Le prof. Kunth , dans son Agrostographie ,
a réuni à ce genre les genres Sorghum,
Holcus et Centrophorum , et lui assigne les
caractères suivant? : Fleurs disposées en é-
pis solitaires , géminées , fasciculées ou en
r
panicules. Epillets géminés ou ternés au
sommet : l’un complet et muni d’arête;
l’autre stérile , rudimentaire , et ordinaire¬
ment dépourvu d’arête. Le premier a deux
fleurs : l’une inférieure , neutre et unipaléa-
cée ; l’autre supérieure, hermaphrodite, très
rarement femelle, composée de deux écailles
qui deviennent dures et coriaces , et sont
mutiques. Les paillettes de la glume sont
plus petites, minces et presque transparen¬
tes; l’inférieure est longuement aristée. Les
étamines au nombre de trois; l’ovaire gla¬
bre ; les styles terminés par deux stigmates
plumeux; les paléoles tronquées et ordinai¬
rement glabres ; le fruit glabre , environné
par les écailles.
En rétablissant le g. Andropogon à peu
près dans les limites qui lui avaient été as¬
signées par Linné , M. Kunth y a , par con¬
séquent , réuni plusieurs des g, qui n’en
étaient que des démembrements , et , entre
autres , VAnatherum de Palissot de Beau-
vois, VHeteropogon de Persoon, le Colladoa
de Cavanilles , etc. Ainsi constitué , c’est ,
sans contredit, un des g. les plus nombreux
AND
en esp. dans toute la famille des Graminées.
On en compte 174 dans V E mimer atio plan-
tarum de M. Kunth , qui a paru il y a déjà
sept ans , c’est-à-dire en 1855.
Quelques esp. du g. méritent d’être citées
à cause de leurs propriétés : 1° V Andropo¬
gon muricatus (Retz, t. ÏIÏ , p. 45 ) , ou A.
squarrosus (L. , Suppl . , p. 455) , originaire
de l’Inde, fournit cette racine odorante , au¬
jourd’hui si connue sous le nom de vétiver ,
et qui sert à aromatiser le linge et les ha¬
bits. C’est à tort qu’on a voulu en faire un
g. distinct sous le nom de Vetiveria.
2° La racine de VAnd. nardus L. est une
des esp. que les anciens désignaient sous le
nom de Nard indien. Elle est aromatique
et excitante; mais on ne l’emploie plus au¬
jourd’hui.
5° IVAndrop. schœnanthus L. offre éga¬
lement une racine, mais surtout une tige et
des feuilles très aromatiques , qu’on emploie
encore aujourd’hui dans quelques prépara¬
tions pharmaceutiques très compliquées,
comme la Thériaque et leBiascordium.
(A. R.)
* ANDROPOGONÉES. (Foy. andro¬
pogon.) bot. ph. — L’une des tribus établies
par le prof. Kunth dans la famille des Gra¬
minées. Elle contient entre autres les g.
Andropog&n, Erianthus, Saccharum , etc.,
etc. Voy. GRAMINÉES. (A. R.)
ANDROSAC5E ( nom d’une plante
dans Dioscoride ). polyp. — Nom donné ,
par les anciens botanistes, à l’Acétabulaire de
la Méditerranée. (Duj.)
* ANBROSACE (âvfyàaoaiy , nom , dans
Dioscoride, d’une plante aujourd’hui indé¬
terminée ; d’àv-flyî, à'pôîi homme , et de <7«xo<,
bouclier ; allusion à la forme peltée des feuil¬
les). bot. cr. — Boccone ( Museo di piante
rare, p. 145) appelle ainsi une petite espèce
d’Agaric, à cause de sa ressemblance avec
la fleur qui porte ce nom. VAgaricus an -
drosaceus Linn. croît très abondamment en
automne sur les feuilles et les rameaux de
plusieurs arbres , et particulièrement du
chêne. Son chapeau est mince, membra¬
neux , convexe ou légèrement déprimé au
centre , plissé, et d’un roux très pâle. Les
lames sont simples, blanches, adhérentes au
pédicule, qui est filiforme , plus ou moins
allongé, fistuleux, lisse, sillonné suivant sa
longueur, et d’un brun noir brillant. Il ar-
51*
T. I.
490
a m
rive souvent dans les temps secs que le cha¬
peau avorte ; s’il survient ensuite de l’hu¬
midité, il s’allonge, se ramifie, et ressemble
parfaitement à des crins. Dans cet état, Per-
soon et Acharius l’ont décrit sous le nom
de Rhizomorpha setiformis. Persoon môme
( Mycologia europ. , sect. ire, p. 49) en a
fait le Ceratonema hippotrichodes , en raison
de son habitus. Il est probable que plusieurs
petits Agarics, qui ont beaucoup d’analogie
avec celui-ci, éprouvent les mêmes modifi¬
cations quand ils sont soumis aux memes cir¬
constances. (LÉv.)
*ANJ}JiOS AGÉS. Ândrosacei (ù-MÎ'pd^x-
xvi, nom d’une plante aujourd’hui indéter¬
minée [F. androsace] ; â'A,pi âvtfpoç, hom¬
me, et ackxoç, bouclier), sot. cr. — Pau-
let ( Traité des Champ., 1. 1, p. 559) a formé,
sous ce nom, un petit groupe de Champi¬
gnons qui ont quelque ressemblance entre
eux, et qui comprend VÂg. Vaillantii Fries,
VA. androsaceus Lino., VA. saccharinus
Batsch , et VA. squammula Batseh.
(LÉv.)
* AMBROSCEPf A (àvÿp , àviïpds , hom¬
me ; yxv>wv, canne ). bot. fis. — M. Adol¬
phe Brongniart ( in Duperrey fl. Roi., 78) a
établi sous ce nom un g. dans la famille
des Graminées, tr. des Andropogonées, pour
une esp. déjà connue , qui a été tour à tour
désignée sous les noms d yAntisthiria gigan-
îea Cavan. ( le. 5, p. 36, t. 458 ) , Apluda
gigantea Spreng (Syst., t. I, p. 290), Cala-
mina gigantea Rœraer et Schult. — Cette
Graminée est originaire des Moluques. Ce g.
diffère surtout du g. Anthistiria par ses
' épillets, au nombre de cinq à sept, et non
de trois seulement , accompagnés à leur ba¬
se par quatre autres épillets mâles , formant
une sorte d’involucre à quatre valves ; par
ses épillets hermaphrodites et mâles bifîores;
par la paillette inférieure de la fleur herma¬
phrodite , qui est membraneuse , nautique ,
trinervée, et non changée en arête coriace ,
seulement comprimée et élargie à sa base ,
comme dans le g. Anthistiria. Voy. ce mot.
(A. R.)
ANBROSÈME. Androsœmum , Allioni;
Spacb. (àvv)/5 , âviïpdq , homme; xljuoc, sang;
allusion à la couleur du suc : il aurait fallu
écrire Ândroshœmum). bot. pii. — G. de
la famille des Hypéricacées , tr. des Hypéri-
cées. Ses caract. sont : Cal. 5-parti; seg-
AND
ments très inégaux , très entiers. Pétales %
étalés, inéquilatéraux, inonguiculés, nom
persistants. Etam. pentadelphes, caduques;
andropbores larges, très courts, polyandres,
insérés devant les pétales. Anthères cordi-
formes-orbicuîaires , couronnés d’une glan-
dule diaphane. Ovaire 5-locixlaire ou 1-locu-
laire , globuleux ; ovules horizontaux , mul-
tisériés dans chaque loge. Styles 3, diver¬
gents, libres dès la base. Stigmates petits ,
subeapiteilés. Capsule coriace ou subeharta-
cée (ordinairement charnue et colorée avant
la maturité), 1-loculaire ou incomplètement
3-îoculaire, septicide-trivalve (indéhiscente
dans VA. officinale ) , à 3 placentaires la¬
melliformes, obîongs, biapiculés au sommet,
séminifères aux bords, attachés aux bords
infléchis des valves , libres après la déhiscen¬
ce; valves cymbiformes, persistantes, de mê¬
me que les placentaires. Graines petites , plu-
risériées sur chaque placentaire, ellipsoïdes ,
apiculées aux deux bouts, criblées de fosset¬
tes ponctiformes. — Arbrisseaux ou sous-ar¬
brisseaux très glabres, exhalant une odeur
forte et fétide. Rameaux et ramilles subté-
tragones. Feuilles sessiles ou subsessiîes ,
opposées-croisées , très entières , ponctuées
de vésicules transparentes , en générai
grandes. 'Fleurs en cimes tricbotoœes ou
paniculées, ou en ombelles. Pédoncules ter¬
minaux ou subterminaux courts, dressés,
anguleux , articulés et 2-bractéolés au som¬
met. Cor. jaunes, en général grandes. — Ce
g. comprend environ 6 esp., dont la plupart
habitent la région méditerranéenne. Outre
l’A. officinale AU. , il faut y rapporter
VHypericum hireinum L., -et plusieurs au¬
tres esp. voisines de cette dernière. (Sp.)
* ANDROSTEMMA, Lindl. («vvfyj, âv—
iïpàç , homme; aré/j./j.h , couronne; allusion à
a disposition staminale). bot. ph. — G. dé
a famille des iïémodoracées , très voisin des
Conostylis. M. Lindlêy (Bot. Reg. Âppend .,
p. 46) lui attribue les caract. suivants : Pé-
riantbe semi-supère , cylindracé , cotonneux
à la surface externe; limbe régulier, 6-fide,
réfléchi. Etam. 6 , isomètres , longuement
saillantes , insérées à la gorge du périanthe.
Anth. linéaires, dressées. Style subulé, tri-
partible à la base. Stigm. indivisé. (Péricar¬
de inconnu.) — L’unique esp. sur laquelle
se fonde ce g. a été observée dans la Nou¬
velle-Hollande occidentale (colonie du Swan-
AND
ANE
491
river j. C’est une herbe acaule , à racine po- 1 aussi longues que le style ; nervures placen-
îycéphale , à feuilles dressées, comprimées , tairiennes convexes; diaphragme innervé,
très glabres ; à pédoncules radicaux, courts, Graines au nombre d’environ 4 dans chaque
uniflores, dressés, garnis, vers leur sommet , loge, suspendues, ovales-oblongues, immar-
de bractées membranacées; à fleurs gran- ginées; funicules filiformes , libres. Cotylé-
des, verdâtres. (Sp.) dons elliptiques , plans , contraires au dia-
AMDHOÏOMES. Androtomœ {dviq> , phragme , accombants. — Herbe annuelle ,
âvfyâç, homme, étamine; to/A) coupe, sec- glabre; feuilles pennatiparties, alternes; pé-
tion). bot. pu. — Cassini proposait de don- tiole amplexatile, auriculé h la base; grap-
ner ce nom aux plantes de la famille des pes oppositifoliées et terminales; fleurs bîan-
Synanthérées, parce que les filaments stami- ches. — Ce g. , voisin des Notoceras , n’est
naux semblent coupés vers le milieu en une fondé que sur une esp. , indigène d’Orient :
sorte d’articulation produite [soit par un c’est le Lepidium cornutum Smith , et le
étranglement , soit par une mutation de Notoceras car domine folium BC. (Sp.)
forme , soit par une coloration différente ; AME , ou mieux TÊTE D’ANTE,
caractère qui lui semblait préférable à celui poiss. — Dénomination qui vient du nom
de la connexion des anthères , pour imposer vulgaire que les Languedociens, sous la for-
la dénomination qui exprime littéralement me de Tête d’aze , donnent au Chabot de
son opinion à la vaste famille dont la pre- nos rivières ( Cottus gobio ) , et qui paraît
mière appellation a prévalu. (C. L.) tenir à la grosseur de cette partie du corps.
*AMBROTRICHUM (ànp, fyo's, hom- C’est ainsi qu’en anglais on l’appelle Bull-
rae; dpi*, -zpiyjs, cheveu ). bot. ph. — M. head (tête de taureau), en allemand Eaul-
Ad.Brongniart (Voyage de la Coquille, part. kopf(iëte en boule), ou Eaule quappe (îote
bot., p. 176) a donné le nom A Androtri- en boule), en italien Capo grosso, etc., etc.
ehum à une division du g. Abildgaardia , (Val.)
qu’il a reconnue ensuite comme devant con- AME. Âsinus . moll. — Les marchands
stituer un genre distinct. Ce genre serait es- d’histoire naturelle désignent sous ce nom
sentieîlement caractérisé par l’allongement vulgaire plusieurs esp. de coquilles. Ils nom-
considérable des filets des étamines, qui, par ment Petit âne le Cyprœa asellus , Peau
leur nombre considérable, leur longueur et d’âne le Cyprœa caurica. ( Voy . porcelai-
leur blancheur, ressemblent à des poils sor- ne. ) L’âne rayé ou le zèbre , pour eux , est
tant des écailles des épillets, et accompa- \VAchatina zébra Lamarck. (Voy. agatîîi-
gnent les fruits lorsqu’ils tombent à leur ne.) Enfin , dans quelques cantons , les pê-
malurité. UAndrotrichum polycephalum, cheurs donnent aux Poulpes le nom A1 Anes
ou Abildgaardia polycepkala Brongn., a marins. ( Voy. poulpe.) Ces dénominations
été décrit par Nees et par Sprengel sous les commencent à tomber en désuétude,
noms de Cyperus prolifer et trigynus , et (Desïî.)
par Link sous celui AEHophorum monte- AME. Âsinus. mai. — Esp. du g. Che-
vidense. Cette plante a en effet un port qui val. Voyez ce mot. (C. b’O.)
la fait ressembler à certains Eriophorum , AME HAYE. mai. — - Syn. de Zèbre,
Elle croît à l’île Sainte-Catherine et sur le autre esp. du g. Cheval. Voyez ce mot.
littoral du Brésil méridional. (G... N.) (C. d’O.)
*ANDRZEJOWSKIA,Reichenb. (An- * ANTECIO. bot. ph. — Synon. de §e-
drzejowski , botaniste polonais ). bot. ph. j necio. (J. D.)
— G. de la famille des Crucifères (Siliqueu- ANfEILEMÂ, R. Br. déveiop-
ses), dont les caract., suivant l’auteur (îco- pement?). bot. pii. — Division du g. Corn-
nogr. exot., I, tab. 13), sont les suivants : melina, Dill., caractérisée par un involucre
Sepales 4, presque dressés ; les 2 latéraux nul , une inflorescence paniculée - divari-
stjbsacciformes à la base. Pétales 4, oblongs, quée (R. B. Prodr. 270). Voy. Commeli-
obtus. Étam. 6, non dentées, tétradynames. na. (C. L.)
Stigm. obtus. Silique indéhiscente, subté-' * AMEÏMIA (âveip^'j , nu), bot. ch. —
tragone ; valves carénées au dos, prolongées Genre de Fougères de la tribu des Os-
au sommet en cornes coniques, comprimées, J mundacées , établi par Swartz ( Synopsis
492
ANE
Filic., pag. 155), sous le nom (Y Anémia,
dont l’orthographe a été modifiée par
Ilaulfuss et Sprengel. 11 est ainsi caractéri¬
sé : Capsules presque turbinées , disposées
en épis composés ou panicules rameuses ,
sessiles, nues (sans aucun induse), terminées
supérieurement par une calotte à stries
rayonnantes , s’ouvrant par une fente laté¬
rale. Plusieurs espèces de ce genre avaient
été placées par Linné parmi les Osmunda ;
mais ce dernier genre diffère des Âneimia
par ses capsules lisses ou irrégulièrement vei¬
nées sur toutes les surfaces , au lieu d’être
striées concentriquement au sommet. Par ce
caractère, les Âneimia se rapprochent beau¬
coup plus des Schizœa , auprès desquels les
auteurs modernes les ont placées. Les pani¬
cules sont plus ou moins rameuses, fréquem¬
ment géminées à la base de la feuille ; quel¬
quefois elles sont portées sur de longs pé¬
doncules qui partent des racines. C’est cette
disposition des capsules sur de longs épis or¬
dinairement géminés qui détermine le port
de ces Fougères et en fait un genre facile à re¬
connaître. Les feuilles ou frondes stériles
sont ternées , pinnées , bipinnées ou décom¬
posées. Il est très facile de voir sur ces Fou¬
gères la transformation des feuiiles en fron¬
des fertiles qui sont alors devenues plus lon¬
gues et plus divisées , portant les sores sur
leurs pinnules latérales.
Le nombre des Aneimia , primitivement de
17 , s’est accru , par les voyages de Raddi et
de Martius dans le Brésil, de plusieurs espè¬
ces très remarquables. Ce sont des plantes
d’un aspect élégant, et dont plusieurs sont
cultivées dans les serres des jardins d’Europe.
Elles croissent toutes dans les contrées chau¬
des de l’Amérique , principalement de la
partie méridionale.
Le g. Ornithopteris de Bernhardi est sy¬
nonyme (Y Aneimia. (G. ..N.)
ANELASTES ( «priv.; v euph.;
rijs, qui saute), ms. — G. de Coléoptères
peqtamères , famille des Sternoxes de M.
Dejcan, ou des Serricornes de Latreille , éta¬
bli par iiirby , qui lui donne les caract. sui¬
vants : Labre couvert, petit, arrondi au som¬
met. Lèvre presque carrée , bifide. Mandibu¬
les exsertes , édentées, courbes, aiguës. Pal¬
pes très courts , filiformes ; dernier article
des maxillaires plus grand , tronqué oblique¬
ment. Antennes moniîiformes ; dernier arti-
ANE
cîe presque en croissant. Corps linéaire, pres¬
que cylindrique. Poitrine inerme. — Ce g. lie
la tribu des Cebrionites à celle des Élatéri-
des. Il diffère de tous les g. de la première
par ses antennes moniîiformes , par ses palpes
courts, et plus spécialement encore par le la¬
bre entièrement caché sous le chaperon. Il a
beaucoup du faciès des Elater ; mais, outre
qu’il en est séparé par les caractères préci¬
tés , il en diffère encore par ses mandibules
avancées et son sternum déprimé. Il est
fondé sur une seule espèce , Anelast. Dru-
rii, décrite et figurée dans un ouvrage de
üirby intitulé : Centurie d’Ins., contenant
plusieurs genres nouveaux décrits dans sa
collection, p. 10, pl. 1, fig. 2.
D’après cette figure, M. Dejean avait pen¬
sé que l’insecte fqu’elle représente apparte¬
nait au même genre que son Perothops
cervinus ; aussi n’a-t-il pas adopté le genre
Anelastes; mais M. Guérin, ayant re¬
çu depuis cet insecte en nature , s’est assuré
qu’il est le même que le Silenus brunneus
de Latreille (Ann. de la Soc. ent. de Fran¬
ce , tom. 5, p. 128) , et que YAgriotss tar¬
das Dej. ( 5e édit, de son Catalogue ,
1857 ). Ainsi voilà un Coléoptère qui a reçu
trois noms génériques et spécifiques diffé¬
rents; mais celui â Anelastes Drurii Rirby
doit prévaloir comme étant le plus ancien. Cet
insecte , dont Rirby n’avait pas indiqué la
patrie, est de l’Amérique du Nord et appar¬
tient à la tribu des Cébrionites , Latr.
(D.)
ANÉLOPTÈRE'S. Aneloptera ( àvet-
)i>n je déroule ; xre/sov , aile), ins. — Nom
donné par Ray aux Insectes à quatre ailes ,
dont les supérieures n’ont pas la consistance
d’élytres. (D.)
ANEMAGROSTIS ( &vey.'jç, vent ; «-
y/jcosTcç, sorte de Graminée ). bot. pm. —
M. Trinius a établi sous ce nom un g. de
Graminées fondé sur les Âgrostis Spicaven-
ti L. et interrupta L. Palissot de Beauvois
avait- distingué ce g. sous le nom (YApera.
Voy. AGROSTIDE et APERA. (G. ..N.)
* AN E MA R MIE NJ A (àvc/xos , vent; ckp-
prtv, male ; étamine qu’agite le vent ). bot.
pu. — G. de la famille des Liliacées , tribp
des Anthéricées , formé par Bunge ( Enum .
Pl. Chin. bor. 66) , qui en circonscrit ainsi
les caractères : Périgone corollacé, 6-phylle ;
segments oblongs-linéaires , canaliculés ; les
493
AINE
intérieurs un peu plus courts et plus larges.
Étam. 5 ; filaments nuis. Anthères fixées par
le milieu sur les folioles périgoniales inter¬
nes. Ovaire 3-loculaire . Style filiforme.
Stigmate simple. Capsule hexagone, 5-locu-
laire, loculieide- trivalvc. Graines 1-2 dans
chaque loge , oblongues, subailées, 5-4-què-
tres , noires... — Ce g. ne renferme qu’une
plante encore peu connue, ayant le port d’un
Asphodèle, et trouvée sur les hautes monta¬
gnes de la Chine boréale. Le rhizome en est
horizontal , rampant ; les feuilles radicales
linéaires - lancéolées , très acuminées ; la
scape est munie à la base de feuilles larges et
subulées, et de bractées hyalines. L’inflores¬
cence est en grappe terminale, simple, allon¬
gée. Les fleurs sont aggloraérées-éparses ,
subsessiles, bractéées , petites , de couleur
lilas. (C. L.)
* ANEMIA ( àvzfx'rx, vent), ins. — G.
de Coléoptères hétéromères, famille des Ta-
xicornes , tribu des Diapériales , établi par
M. Delaporte (. Hist . des Anim. articulés ,
Buffon-Duménil, t. 2, p. 218). Les Insectes
de ce g. ont le corps épais, cylindrique, et le
faciès des Aphodius. Ils ont la tête fortement
échancrée en avant , et diffèrent du g. Cœlus
par les jambes antérieures, élargies , compri¬
mées, et offrant deux très fortes dents au cô¬
té interne. M. Delaporte décrit comme type
une espèce du Sénégal qu’il nomme A. gra-
nulata; elle est très granuleuse, d’un brun
noir’assez luisant; elle a le corps garni sur
les côtés de cils jaunes ; la tête et le corselet
couverts d’une ponctuation serrée, mais éga¬
le ; celle des élytres plus forte et irrégulière ;
les pattes et le dessus du corps rougeâtres ;
les antennes et les pattes d’un brun rouge-
clair. Long. 2 lignes 5?6, larg. 1 lig.
(D.)
ANEMIA, bot. cr. — Voy. aneimia.
(G. ..N.)
ANÉMONE. Anemone , Tourn. (ave/ios ,
vent), bot. — G. de la famille des Renon-
culacées , tr. des Renonculées, Spach, s.-tr.
des Anémoninées, Spach. Ce g., que beau¬
coup d’auteurs ont confondu fort mal à pro¬
pos avec les Pulsatilles et avec l’Anémonel-
le , se compose d’environ 50 esp. , lesquelles
se groupent en plusieurs s.-g. très naturels.
Les caract. les plus essentiels du g. sont les
suivants : Sépales en nombre indéfini ( de
5 à 20 , et quelquefois plus ) , bi ou pluri sé-
AjNE
riés , pétaloïdes , submarcescents. Pétales
nuis. Etamines en nombre indéfini; filets
capillaires ou filiformes, épaissis au sommet.
Anthères elliptiques ou suborbiculaires ,
comprimées, latéralement déhiscentes (ja¬
mais extrorses ) , non arquées après l’anthè-
se. Ovaires aplatis ou comprimés bilatérale¬
ment , nombreux , agrégés , contenant cha¬
cun un ovule suspendu un peu au dessous
de l’angle interne de la loge. Styles ascen¬
dants ou dressés, subulés (souvent oncinés) ,
papillifères au bord antérieur. Gynophore
cylindracé, ou conique , ou ovoïde, ou sub-
globuîeux, en général très développé. Péri¬
carpe composé d’un nombre plus ou moins
considérable de nucuies comprimées ou a-
platies , subcoriaces , agrégées en capitule ,
apiculées, ou rostrées, ouoncinées au som¬
met. Graine inadbérente.
Les Anémones sont des herbes vivaces à ti¬
ges soit scapiformes et très simples ( garnies
seulement d’un verticille de 5 feuilles ) , soit
dichotomes. Les feuilles sont ternati-décom-
posées ou digitées , ou palmati-parties , ou
pédati-parties , ou rarement indivisées; les
inférieures longuement pétiolées ; les supé¬
rieures en général sessiles ou subsessiles.
Les fleurs, le plus souvent grandes et élé¬
gantes, sont terminales ou dichotoméaires
et terminales , longuement pédonculées ,
blanches ou rouges , ou jaunes , ou bleues ,
ou panachées. Dans plusieurs esp. , les nu¬
cuies du péricarpe sont enveloppées d’une
laine épaisse, d’abord entrelacée et apprimée,
ruais qui se déroule à l’époque de la maturité.
Les s.-g. suivants sont peut-être à consi¬
dérer comme autant de genres : Sylvia ,
Spach ; Oriba , Adans.; Ânemonidium , Sp. ;
Homalocarpus, DG.; Phœandra , Sp. Voy .
ces mots.
La plupart des Anémones habitent les
contrées extra - tropicales de l’hémisphère
septentrional. Quelques esp. ont été trouvées
dans les régions tempérées de l’Amérique
méridionale. Plusieurs se cultivent comme
plantes de parterre. (Sp.)
ANÉMONE DE MER (âv£//.o üvï] , sorte
de fleur). Dénomination donnée ancienne¬
ment aux Actinies, qui ressemblent souvent,
en effet, à une fleur épanouie sous les eaux.
(Du j.)
ANÉMONÉES. bot. pis. — Tribu ou
ANE
494 ANE
s. -tribu de la famille des Renonculacées.
(Sp.)
* ANÉMONELLE (dirain. d 1 Anémone).
Anemonella , Spach. bot. ph. — G. de la fa¬
mille des Renonculacées, fondé sur V Anémo¬
ne thalictroides Linn., et très voisin tant des
Anémones que des Figamons ( Thalictrum).
Il diffère des Anémones par son péricarpe
à nucules trièdres et submutiques ' portées
sur un réceptacle fort petit , non prolongé
en gynophore. B’un autre côté , l’on ne sau¬
rait le confondre avec les Figamons ( dont il
se rapproche par le port et par la confor¬
mation des fruits), à cause de son calice de
6 à 9 sépales persistant plusieurs jours après
Fépanouissement. (Sp.)
* ANEMONIBIUM Spach ( àve/^wv-y], a-
némone; eîdVs, forme). — S.-g. ou sect. des
Anémones , dont les caract. sont : Rhizome
subvertical , irrégulier , pluricaule. Tiges
dichotomes. Pédoncules solitaires , dressés.
Feuilles palmatifides : les caulinaires ter-
nées ou opposées, sessiles. Anthères jaunes.
Gynophore petit, subglobuleux. Nucules non
laineuses , peu nombreuses , aplaties , termi¬
nées en bec rectiligne , agrégées en capitu¬
le globuleux. (Sp.)
ANEMONOSPERMOS, De Candolle
( dvs//.wvï], anémone ; aKspya. , semence ).
bot. ph. — Syn. du s.-g. Oriba , Adans.;
de la famille des Renonculacées. (Sp.)
ANENCÉPHALE. Anencephalus ( d
priv. ; v euph. ; èyxéç x'Xoç, cerveau), térat.
— Nom introduit dans la science par Maîa-
carne en Italie, et par Chaussier en Fran¬
ce , pour distinguer les monstres privés de
cerveau de ceux chez lesquels la tête man¬
que entièrement. li appartient aujourd’hui
en propre à un genre de Monstres unitaires,
type de la famille des Aneecéphaliens. Voy.
ce mot. ^ (ï. G. S. II.)
* ANENCÉPHALIE.. Anencephalia
( d priv. ; v euph. ; iyxkyxX os, cerveau ). té-
rat. — M. Breschet a donné ce nom à un
g. de déviation organique , caractérisé par
l’absence du cerveau. (C. »’0.)
* ANENCÉPHALIENS. Anencspha-
lœi. ( Voy. anengéphale. ) térat. —
Famille de Monstres unitaires , appartenant
à l’ordre des Autosites , et dont le carac¬
tère général, exprimé par le nom mê¬
me d’Anencéphaliens , consiste dans l’ab¬
sence de l’encéphale , et aussi de la totalité
ou d’une portion de la moelle épinière. Le
crâne est largement ouvert en dessus, et
présente à l’extérieur sa hase , la voûte
n’existant que rudimentaire et seulement
dans sa portion périphérique. Le canal ver¬
tébral, dans sa totalité si la moelle épinière
manque tout entière , ou , dans le cas con¬
traire, dans la portion qui correspond au
segment manquant de la moelle épinière ,
présente des déformations analogues du crâ¬
ne; elle est largement ouverte en arrière,
et offre l’aspect d’une gouttière presque
plate, faisant suite à ia hase du crâne. Cette
gouttière, avant la naissance, est recouverte
de membranes fines et transparentes, sous
lesquelles existe un amas plus ou moins con¬
sidérable de sérosité, et qui d’ordinaire se dé¬
chirent pendant le travail de l’accouchement.
Elles laissent échapper la sérosité , et ne
se présentent plus ensuite à l’observation que
sous la forme de lambeaux ou débris irré¬
guliers que l’on aperçoit des deux côtés de
la gouttière vertébrale. La région dorsale sè
trouve ainsi déformée diversement , mais
toujours d’une manière très remarquable ,
après comme avant la naissance. Au con¬
traire, le reste du tronc et les membres of¬
frent la conformation normale, à moins que
des vices de conformation étrangers à la
monstruosité principale ne viennent s’y a-
jouter et ia compliquer par .des anomalies
accessoires.
Les monstruosités anencéphaliques sont
pour le moins extrêmement rares chez les
animaux : nous ne saurions en citer, même
parmi les espèces domestiques les plus ré¬
pandues autour de nous, un seul' exemple
vraiment authentique. Chez l’homme, au
contraire, les Anencéphaliens, surtout ceux
du sexe féminin, ne sont pas très rares. Leur
naissance a généralement lieu avant terme,
et même le plus souvent dans le cours du
huitième mois. Elle est constamment précé¬
dée de l’écoulement d’eaux très abondantes,
parce qu’aux eaux de l’amnios s’ajoute ici la
sérosité de ia poche hydrorachique existant
dans la région vertébrale. Au moment de
leur naissance, les Anencéphaliens ont un
embonpoint remarquable, et présentent tou¬
tes les apparences de la force et de la santé.
Des Monstres qui naissent avant terme,
sans encéphale et sans crâne, aveenne moel¬
le épinière incomplète ou nulle , dont
ANE
le système nerveux est , en un mot , com¬
parable à celui d’un * Insecte ou d’un
Crustacé, peuvent sembler , au premier as¬
pect, condamnés à une mort immédiate.
L’impossibilité qu’ils prolongent leur vie,
même pendant quelques instants , a paru
évidente à la plupart des anciens phy¬
siologistes ; mais , h leur grand étonne¬
ment,- ils ont dû reconnaître que les
Anencéphaliens peuvent vivre, des minutes ,
des heures , des jours même. Sans nous ar¬
rêter à quelques autres exemples moins
remarquables, Fauvel a vu la vie se prolon¬
ger 2 heures; Jean-Jacques Sue, 7; Mala-
crane, 12 ; Méry,' 21 ; et ce n’est pas encore
le cas le plus remarquable : un Anencépha-
lien né en 1812 à l’IIôtel-Dieu de Paris , et
auquel les soins les plus éclairés furent don¬
nés sous la direction de M. Serres, vécut
trois jours, et fut nourri avec du lait et de
l’eau sucrée, aucune nourrice n’ayant voulu
lui donner le sein. Il est à remarquer que
ce dernier Anencéphalien appartient au gen¬
re qui offre au plus haut degré et le plus
complètement les déformations qui caracté¬
risent cette famille : la moelle épinière n’é¬
tait pas seulement incomplète, mais nulle.
Ce n’est pas ici le lieu d’insister sur l’intérêt
que ces faits peuvent offrir pour la physiolo¬
gie : nous devons nous borner à les rapporter ;
leurs conséquences trouvent place ailleurs.
Les monstruosités anencéphaliquessontdu
très petit nombre de celles sur les causes
desquelles, grâce aux travaux de M. Geoffroy
Saint-Hilaire, quelque lumière commence
à se répandre. Elles paraissent dépendre ,
au moins le plus souvent, de vives impres¬
sions morales éprouvées par la mère durant
les premiers mois de sa grossesse. Ainsi un
Anencéphalien dont l’observation a été re¬
cueillie par les docteurs Arlaud et Roux
était né d’une jeune femme à laquelle son
beau-père avait causé plusieurs fois de vives
frayeurs en lançant à l’improviste sur elle
ou sur son lit d’énormes crapauds , afin ,
disait-il, de la guérir de l’aversion et du dé¬
goût instinctif que lui inspiraient, ces ani¬
maux. La mère d’un autre Anencéphalien
plus anciennement décrit par les illustres
Valsalva et Morgagni avait eu , pendant sa
grossesse, des chagrins dont la cause n’est
pas indiquée, mais qui lui faisaient fréquem¬
ment verser d’abondantes larmes. Celle
àne 495
d’un Anencéphalien né en 1824 à la Mater¬
nité avait été effrayée par deux de ses com¬
pagnes, qui s’étaient précipitées sur elle brus¬
quement et avec bruit, au moment où elle
passait sans lumière d’une chambre dans
une autre. Enfin un autre Anencéphalien ,
décrit ainsi que le précédent par M.^Geoffroy
Saint-Hilaire, était né d’une pauvre femme
qui, devenue enceinte par suite de relations
secrètes avec un juif, était sans cesse obsé¬
dée de terreurs religieuses ; des fantômes ,
des démons, des êtres fantastiques et hideux,
s’agitaient chaque nuit devant elle, et la pri¬
vaient de tout repos.
Les diverses remarques que nous venons
de présenter sont également applicables aux
deux genres , très intimement unis, mais
très distincts, qui composent cette famille.
Dans l’état présent de la science , et selon
les vues de M. Geoffroy Saint-Hilaire, confir¬
mées et développées par les travaux de di¬
vers auteurs, ces deux genres sont nommés
et caractérisés de la manière suivante :
1. — DERENCEPHALE. Derencephalus ,
Geoff. S.-H. ( c hipi ou cTe^, col, et èyxê-
cerveau). — Dans ce g., le canal rachi¬
dien n’est ouvert et la moelle épinière ne
manque que dans la région supérieure , par
exemple dans la région cervicale et le com¬
mencement de la région dorsale, ou bien
dans la région cervicale seulement. C’est ce
que rappelle le nom de ce genre, nom qui
doit être considéré comme une contraction
de Déranencéphale. Ce genre ne renferme
qu’un petit nombre de cas, dont les mieux
connus ont été recueillis et publiés par le
docteur Vincent Portai.
2. — ANENCÉPHALE. Anencephalus,
Geoff. S. -H. ( « priv. ; v euph. ; èyxéfsiloç ,
cerveau ). — Dans ce genre, ce n’est plus
seulement en haut , mais sur toute la lon¬
gueur du tronc que le canal vertébral est
ouvert et que la moelle épinière manque.
Les Anencéphales offrent donc des conditions
beaucoup plus remarquables encore que
celles des Dérencéphales, et sont en même
temps beaucoup moins rares qu’eux. Par
cette double raison, ils ont été souvent le
sujet de travaux plus ou motos dignes d’in¬
térêt, au premier rang desquels se placent
ceux de M. Geoffroy Saint-Hilaire, qui a pu¬
blié plusieurs mémoires sur l’Anencéphalien,
496
ANE
et en a fait connaître jusqu’à neuf exemples ,
d’après ses propres observations.
Parmi ces derniers , il en est un trop re¬
marquable par les circonstances où il a été
trouvé pour que nous puissions nous dis¬
penser de nous arrêter quelques instants sur
lui. Parmi les précieux objets rapportés d’ɬ
gypte, il Y a quelques années, parM. Passalac-
qua, se trouvait une petite momie venant des
Catacombes d’Hermopolis , sépulture ordi¬
naire des Singes et des Ibis. Une amulette
de terre cuite, représentation grossière, mais
assez fidèle d’un Singe, le Cynocéphale des
anciens, avait été trouvée près d’elle ; et la po¬
se de cette figure était exactement celle de la
momie. Soumise à l’examen de M.Geoff. St-Hi-
îaire CVoy. Ann . des Sc. nat ., t. YIÏ, p. 557),
cette momie se trouva être , non un Singe ,
comme on devait s’y attendre, mais un A-
nencépbale humain, bien reconnaissable à sa
large gouttière vertébrale, à sa face étendue
et oblique, à son crâne sans voûte, que bor¬
daient, à son pourtour quelques cheveux
bien conservés. Cette détérioration, qui, pour
la Tératologie, n’est que curieuse , offre un
intérêt réel sous le point de vue historique.
Cet Ânencéphale, sujet humain rejeté des
sépultures humaines , et cependant embau¬
mé avec soin dans une attitude de singe, et
avec une figure de singe près de lui, a été
évidemment considéré par les Egyptiens
comme un singe né d’une femme. Ainsi se
trouve confirmée par un fait remarquable
une opinion existant bien antérieurement
dans la science sur ces prétendus animaux,
nés dans l’espèce humaine, dont la crédu¬
lité des Tite-Live et des Yalère -Maxime nous
a conservé le souvenir, et dont l’apparition
répandait l’épouvante parmi les populations
d’une province, et souvent d’un État tout
entier. (I. G. S. II.)
* ANfENCHELUM ( âvx, préposition
d’affinité ; , anguille), poiss. — G. de
poisson fossile, établi par M. Agassiz dans la
famille des Scombéroïdes. Les espèces con¬
nues viennent de Claris : tels sont les Anen-
chélum dorsale , glarisianum, heteropleu-
ron, isopleuron , et latum. (Y al.)
*AAEATÉKîÉS. Anentera ( à pr.; v eu-
phon.; e ’vzspov ^intestin), infus.— Dénomina¬
tion donnée par M. Ehrenberg à la lre légion
des Infusoires, qu’il nomme Poly gastriques ,
pour exprimer la multiplicité des estomacs
ANE
supposés chez ces animaux. Les Anentérés
sont censés avoir les estomacs appendus au¬
tour de l’ouverture buccale ou du pharynx ;
ils doivent donc avoir une bouche , mais ils
n’ont point d’intestins ni d’anus, comme les
Entérodélis du même auteur. (Duj.)
ANESORHIZA. bot. pii. — Voyez
ANNESORHIZA. (Sp).
ANETH. Anelhum , Tourn. ( ,
nom grec d’une plante que l’on croit être
notre fenouil ). bot. psi. — G. de la famille
des Ombellifères ( sect. des Peucédanées ).
Ce g. , dans les limites que lui a assignées M.
Koch ( Umbell.,p . 91), offre les caract. sui¬
vants : Limbe calicinal 5-denticulé , minime.
Pétales égaux, très entiers, enroulés, ter¬
minés en pointe tronquée. Disque presque
plan, à bord sinuolé. Styles courts, finale¬
ment recourbés. Péricarpe ovale ou ellipti¬
que , solide , lenticulaire ( comprimé dorsa-
lement), marginé; méricarpes 5-costés; cô¬
tes filiformes, carénées : les latérales moins
saillantes, confluentes avec le rebord; vallé-
cules égales, à 1 seule bandelette; commissu¬
re plane. Carpophore finalement libre, 2-
parti. Graines adhérentes, piano-convexes.
— L "’Aneth graveolens , connu sous les
noms vulgaires d’^wet, Aneth, ou Fenouil
puant et auquel il faut rapporter plusieurs
variétés considérées à tort comme espèces ,
constitue à lui seul ce genre. Cette plante,
qui croît spontanément dans toute la région
méditerranéenne, se cultive fréquemment en
raison de ses graines , qui sont très aromati¬
ques. (Sp.)
* ANEÜGMENUS. ins. — Div. établie
par M. Haliday dans le g. Emphytus, de la fa¬
mille des Tenthrédiniens, de l’ordre des Hy¬
ménoptères, sur une seule espèce européenne
( Emphytus coronatus Klug.) remarquable
par ses ailes postérieures , présentant deux
cellules médianes. . (Bl.)
*ANEURA (xvevfi oç, sans nervure), bot.
eut. — G. de la famille des Hépatiques, éta¬
bli par M. Dumortier dans son Comrn. Bot. ,
p. 115, et son Sylloge Jungermannidearum
Europœ, p. 85, et adopté par M. Nees ( Eu-
rop. Leberm. , t. III, p. 419), qui le carac¬
térise comme il suit : Fructification femelle
marginale ou sous -marginale ascendante.
Involucre court , lacéré , très mince. Péri-
anthe nul. Pistils peu nombreux , courts ,
épais, cylindriques. Calyptre très saillante ,
ANE
ANG
497
cylindrique , charnue , puis papyracée , pu-
bescente ou tuberculeuse , privée de style.
Capsule oblongue , à quatre valves. Élatères
la plupart dispersés avec les séminules ;
quelques uns persistant pourtant au sommet
contracté des valves. Ces organes , atténués
aux deui bouts , sont clos, monospermes ou
composés d’une seule lame ( fibra ), dont les
tours sont plus amples que le tube. Anthè¬
res globuleuses , supportées par un filament
très court , et immergées dans des lobules
marginaux sur une fronde distincte. Fron¬
des sans nervure, uniformes, charnues, com¬
posées de cellules petites et semblables en¬
tre elles.
Les huit ou dix esp. connues de ce g., qui.
a pour type le Jungermannia pinguis L., vi¬
vent sur la terre ( les racines sont à fleur de
terre), et les troncs pourris dans les lieux
humides, près des sources, sur le bord des
ruisseaux , entre les Mousses , etc. Leurs ra¬
dicules sont éparses dans toute l’étendue de
la face inférieure de la fronde, et n’en occu¬
pent pas seulement la ligne moyenne. Elles
sont communes aux lieux tempérés et chauds
des deux hémisphères ; mais on les rencon¬
tre plus fréquemment sous la zone tempé¬
rée. (C. M.)
* AIYEUREES ( üvzvpoç , sans nervure).
bot. cr. — M. Nees ( Europ. Leberm. , t.
III, p. 419 ) établit sous ce nom une tribu
qui se compose du g. Aneura, et d’un autre
encore douteux qui a été fondé par M.
Corda sous celui de Trichostylium. ( Voy . ce
mot.) Les caract. en sont à peu près les
mêmes que ceux du premier de ces g. Com¬
me le second n’a pas été retrouvé depuis
qu’il a été publié par l’inventeur , il reste
encore enveloppé d’une grande obscurité.
Nous dirons pourtant en son lieu à quels si¬
gnes on peut le reconnaître.
Parmi les Jongermanniées frondiformes ,
les Aneurées se distinguent des Haplolénées
par leur fructification ventrale, et des Metz-
gériées par l’absence de toute trace de ner¬
vure. (C. M.)
* ANEURISCUS, Presl. ( Symb . Bot. )
(âvsvpiaxto, je découvre), bot. ph. — Dou¬
ble emploi du g. Moronobea, Aubl., de la
famille des Guttifères. (Sp.)
*ANEURUS ( ü-jevpoi , sans nervure ).
ms. — Genre de la famille des Ara-
diens, de l’ordre des Hémiptères, sec-
T. I.
tion des Hétéroptères , établi par Cur-
tis ( Brit. Ent. ), adopté par MM. Lapor¬
te et Burmeister , et confondu précédem¬
ment par Fabricius, Latreille, etc., dans le
g. Aradus. Les Aneurus se distinguent sur¬
tout de ce dernier et du g. Brachyrhynchus,
dont il est beaucoup plus voisin, par des ély-
tres presque entièrement transparentes et
n’ayant pas de nervures distinctes. La plu¬
part des autres caractères leur sont com¬
muns avec les Brachyrhynchus. Nous ne
connaissons que deux espèces de ce g. , dont
une seule indigène : c’est VA. lœvis Fabr.
Fall. (Bl.)
* A«SVEURHYNCHUS ( âvav , sans ;
pvyx° Si bec), ms. — Dénomination employée
par M. Westwood ( Gêner . Syn. ), et nous
(lïist. desAnim. art.), pour désigner un g.
de la famille des Oxyuriens (Oxyuri, Lat. ),
de l’ordre des Hyménoptères, établi par M.
Haliday ( Ent. Mag.) sous le nom de My-
thras. Ce g., très voisin des Diapria, en
diffère par la tête, munie d’un petit tubercu¬
le , et surtout par les ailes , dont la nervure
subcostale s’éloigne du bord et forme, à l’ex¬
trémité, une cellule marginale allongée ; les
antennes sont composées de quatorze arti¬
cles. M. Westwood rapporte six esp. euro¬
péennes à ce g., dont le type est VA. gale-
siformis Westw. (Bl.)
AIXTGE ou ANGELOT ( Angélus , an¬
ge ; «yys/os , envoyé ). poiss. — Dénomina¬
tion vulgaire du poisson, commun dans la
Méditerranée et un peu moins dans la Man¬
che, qui sert de type au g. Squatine. Voy.
ce mot. (Val.)
ANGED. poiss. — Dénomination vul¬
gaire, selon Forskal, du poisson de la mer
Rouge qu’il a décrit sous le nom de Mugiï
chanos. Ce poisson se retrouve aussi dans
les mers du détroit de la Sonde , et aussi de
l’île de France. M. de Lacépède, ne le con¬
naissant que d’après la description du voya¬
geur danois, en a fait un g., et a introduit
l’espèce dans son Ichthyologie sous le nom
de Chanos arabique. Croyant toutefois que
le Chanos devait ressembler à un Mugil,
puisque Forskal l’avait placé parmi les esp.
de ce g., il intercaia ce g. entre les Mugiioï-
des et les Mugilomores. Kuhl et van Has-
selt ont les premiers envoyé ce poisson dans
les cabinets de l’Europe, mais sans recon¬
naître en lui le poisson de Forskal; ils le
32
498
ANG
ANG
donnèrent comme un poisson d’un g. nou¬
veau sous le nom de Lutodeira orientalis.
M. Ehrenberg, ayant mieux étudié qu’aucun
autre zoologiste les animaux de Forskal, re¬
trouva le Mugil chanos dans la mer Rouge,
et le déposa sous ce nom dans le cabinet de
Berlin. Ce poisson, qui n’a aucune affinité
avec le Mugil, est un Malacoptérygien inter¬
médiaire entre lesCyprinoïdes et les Clupéoï-
des. Nous en parlerons avec détail à l’article
Chanos. Voy. ce mot. (Val.)
* A X GE LA (SyysXog, qui annonce), ins.
— M. Serville (Ins. orth. , Suites à Buffon )
applique ce nom à une division qu’il a établie
dans son g. Thespis (famille des Maintiens ,
ordre des Orthoptères ) sur des femelles
qu’il a considérées comme des mâles , d’a¬
près la forme des appendices abdominaux ,
qui diffèrent réellement de ceux des vérita¬
bles mâles , mais ne constituent qu’une dif¬
férence sexuelle. Cette division , que M. Ser¬
ville pensait pouvoir être regardée comme
un g. distinct, doit donc être supprimée.
(Bl.)
* ANGËLICÉES. bot. pu. — Tribu
établie par M. De Candolle dans la famille
des Omfaellifères ( Voy. ce mot ) , et ayant
oour type le genre Angélique. (Ad. J.)
* ANGÉLICOIBES ( angelica , angéli¬
que ; sTà'oç , forme ). bot. ph. — M. De Can-
doile ( Prodr., t. IV, p. 181 ) donne ce nom
à une section du g. Peucedanum , caracté¬
risée par des méricarpes à large rebord et à
côtes équidistantes ; des ombelles dépour¬
vues de collerette générale , mais munies
d’involucelles polyphylles; des fleurs d’un
jaune verdâtre. Cette section ne comprend
que le Peucedanum verticillare Koch , et
peut-être est-elle plus voisine des Imperato-
ria que des Peucedanum. (Sp.)
ANGÉLIQUE. bot. ph. — Nom vul¬
gaire de VArchangelica officinalis.
(Sp.)
ANGELIQUE. Angelica Hoffm. (ange-
licus, qui appartient aux anges [«775)0$, ange] ;
allusion aux vertus médicales qu’on prêtait à
l’une des esp.). bot. ph. — G. de la famille
des Ombellifères (tr. des Angélicées), auquel
M. Koch ( Umbell.,99 ) a assigné les caract.
suivants : Limbe calicinal inapparent. Pétales
lancéolés , entiers , terminés en pointe soit
dressée , soit infléchie. Péricarpe comprimé
dorsalement, 2-ptère de chaque côté; méri¬
carpes ailés au bord , à 5 côtes dorsales fili¬
formes; vallécules à une seule bandelette;
carpophore finalement libre , 2-parti. Grai¬
ne adhérente, subsemi-cylindrique. — Herbes
vivaces ou annuelles. Feuilles 2-pennatipar-
ties ou surdécomposées. Ombelles termina¬
les , à collerette - générale oligophylie ou
nulle ; collerettes partielles polyphylles.
Fleurs blanches ou verdâtres. — M. De
Candolle (Prodr. IV) énumère 11 esp. de ce
g., dont 5 incomplètement connues. La plu¬
part habitent l’Europe et la Sibérie. La
plante appelée vulgairement Angélique ou
Angélique officinale constitue le g. Ar-
changelica . (Sp.)
ANGELONIA , Kunth ( in Humb. et
Bonpl., Nov. Gen. et Spec., t. II, p. 92). —
Physidium , Schrad, — Schelveria , Nees et
Martius. (Nom vernaculaire.) bot. ph. — G.
de la famille des Scrophularinées ( tr. des
Hémiméridées,Benth.), offrant pour caract. :
Cal. 5-ûde ou b-parti. Cor. à tube court , à
gorge voûtée, à limbe subbilabié, plan.
Lèvre supérieure très obtuse, 2-lobée; lèvre
inférieure 3-lobée, à lobe moyen plus long ,
arrondi , sacciforme à la base. Etamines au
nombre de 4, incluses, didynames, insérées
au tube de la corolle. Anthères 2-thèques ;
bourses divergentes. Ovaire 2-loculaire , à 2
placentaires multi-ovulés, adnés à la cloison.
Style indivisé , à stigmate capitellé. Capsule
subglobuleuse , 2-loculaire , loculicide-bival-
ve ; valves septifères au milieu , indivisées ,
non placentifères ; placentaires soudés. Grai¬
nes très nombreuses , à test lâche. — Herbes
dressées ou procombantes. Feuilles oppo¬
sées ( du moins les inférieures ). Pédoncules
1-fiores , solitaires , axillaires ou en grappes
terminales. — Ce g. appartient à l’Améri¬
que ; on en connaît 5 esp. Ces végétaux, re¬
marquables par des fleurs très élégantes , se
cultivent comme plantes d’ornement de
serre. (Sp.)
* ANGERONE. Angerona (nom my-
thol.). ins. — G. de l’ordre des Lépidoptè¬
res, famille des Nocturnes, tribu des Phalé-
nites, que nous avons établi dans notre His¬
toire naturelle des Lépidoptères de France ,
et auquel nous assignons les caractères sui¬
vants : Corselet étroit et peu velu. Ailes in¬
férieures seules légèrement dentelées , avec
une échancrure au milieu de leur bord termi¬
nal. Palpes très minces et n’atteignant pas jus-
V
ANG
qu’au chaperon. Trompe longue. Antennes
très pectinées chez le mâle et simples chez la
femelle. Chenille tuberculée sur le 4e et le
8e anneau, s’amincissant sur la partie anté¬
rieure, avec la tête petite et dirigée en avant ;
sa transformation a lieu dans un léger tissu
entre des feuilles. — Ce g. ne comprend qu’u¬
ne seule espèce, que nous avons retranchée
des Ennomos de M. Treistchke. Elle est dé¬
crite dans plusieurs ouvrages, et entre autres
dans 1 ''Encyclopédie Méth. sous deux noms
différents : Phal. prunaria et Phal. cory-
laria, parce qu’elle offre une variété constante
et tranchée , à large bande marginale brune ,
dont les auteurs ont fait une espèce distinc¬
te, dans l’ignorance où ils étaient qu’elle pro¬
venait de la même chenille , qui donne l’es¬
pèce ordinaire, ainsi qu’on en a eu la preuve
en élevant cette chenille. VAngérone du
prunier se trouve dans une grande partie
de l’Europe ; elle est figurée avec sa variété
dans VHist. nat. des Lépid. de France ,
t. VII, pl. 147, fig. 1-4. (D. )
* ANGIANTHÉES (âyysTo'j, petit vase ;
«v0os, fleur). — M. De Candolle a donné ce
nom à une division de la tribu des Gnapha-
liées. Cette division renferme les genres où
les capitules, uni-ou pauciflores, sont réu¬
nis en un glomérule entouré lui-même d’un
involucre général. (J. D.)
ANGIANTHUS («y/etov, sorte de vase ;
avOoî, fleur), bot. ph. — G. de la famille
des Composées, s.-tr. des Gnaphaliées. Il a
pour caract. : Capitules biflores, hétéroga-
mes. Réceptacle très étroit, tomenteux. In¬
volucre de 4 écailles scarieuses, dorées, ova¬
les, dont deux planes et 2 convolutées en¬
veloppant chacune une fleur. Corolles her¬
maphrodites, tubuleuses, à 5 dents. Bran¬
ches du style plus longues que la corolle et
velues à leur extrémité. Fruit oblong, gla¬
bre, couronné d’une aigrette bisériée, à soies
membraneuses , dilatées et denticulées à la
base, plumeuses au sommet. — L '’Angian-
thus est une herbe originaire de l’île Saint-
François, sur la côte australe de la Nouvel¬
le-Hollande, et munie de feuilles alternes,
oblongues, spatuiées, obtuses, blanchâtres ,
tomenteuses , ainsi que toute la plante.
Les fleurs sont réunies, à l’extrémité des
rameaux, en une sorte d’épi dense, accom¬
pagné inférieurement de 4 bractées. (J. D.)
* AXGIDIUM , Lindl. ( «yyec'Aov, petit
ANG 499
*
vase , capsule ). bot. ph. — Division du g.
Cymbidium de Swartz, famille des Orchida-
cées. Voy. Cymbidium. (C. L.)
* ANGIOCARPE. Angiocarpum (ày-
ysïov, petit vase; xupi to's, fruit), bot. ph. —
C’est le fruit des Ajvgiocarpieivs. Voy. ce
mot. (C. L.)
ANGIOCARPES. Angiocarpi (c iyyzïov,
sorte de vase; xocpizds, fruit), bot. cr. —
Schrader et Fries ont consacré ce nom pour
désigner un ordre tout entier de la famille
des Lichens , caractérisé par des apothécies
closes, renfermant un nucléus. Les g. Sphœ-
rophoron , Endocarpon , Verrucaria , Try-'
pethelium et Limboria , sont les types des
diverses tribus qui composent cette grande
subdivision. Les caract. essentiels en sont :
Apothécies closes, percées d’un ostiolc , ou
s’ouvrant irrégulièrement au sommet , ren¬
fermant un nucléus ordinairement globu¬
leux ou ovoïde, ascigère. Fries, qui, dans sa
Lichenog raphia , a adopté le nom créé par
Schrader , avait d’abord nommé ce groupe
( Sust. Orb. veget. , p. 258 ) Gasterothala-
mi. Ce sont les Cœnothalami phymaloidei
d’Acharius ( Lich. Vniv. ) , et les Verruca-
rinœ d’Eschweiler {Lich. Bras.).
Plusieurs Lichens gymnocarpiens peuvent
subir dans leurs apothécies une dégénéres¬
cence ou anamorphose , qui rende difficile
leur diagnose , et les fasse rapporter à des
Lichens de la subdivision qui nous occupe
ici. Ainsi , l’on voit tous les jours des Par-
mélies dans lesquelles, l’évolution normale
des apothécies ayant été arrêtée , celles - ci
peuvent simuler une Verrucaire ou une
Pertusaire. Il faut avoir observé ces plantes
in loco natali, et en avoir acquis une grande
expérience, pour ne pas s’en laisser impo¬
ser quelquefois par ces états tout à fait aty¬
piques. Meyer et Wallroth sont les deux li-
chénographes qui ont jeté fle plus grand
jour sur ces transformations, dont on n’avait
pas tenu assez de compte avant eux. (C. M.)
' * ANGIOCARPI («yystcv , sorte de va¬
se , de boîte ; xotpnd^ fruit), bot. cr. —
Persoon donne ce nom à tous les Champi¬
gnons dont les organes de la fructification
sont renfermés dans une enveloppe généra¬
le. Les Angiocarpes forment la première
classe du Synopsis Fungorum, qui comprend
les Sclérocarpes, les Sarcocarpes et les Der-
matocarpes. Voy. ces mots. (LÉv.)
500
ANG
ANG
ANGIOCARPIENS. Angiocarpii (ày- j
ytï ov, petit vase; xx/Ws, fruit), bot. ph. — ■
M. deMirbel donne ce nom aux végétaux dont
les fruits , contrairement à ceux des Gymno-
carpiens, sont couverts en tout ou en partie
d’un organe qui trompe sur leur forme réel¬
le. Tels sont les fruits dits : Calybion ,
Strobïle , Sycône , etc. Voy. ces mots.
(C. L.)
* ANGIORIDIUM (àyysîov, sorte de va¬
se ; sîc hs, forme. L’auteur a probablement
voulu écrire angionidium. ). bot. ch. —
Grévilîe, l’auteur de ce genre, dans leScoL
Crypt. t. 310, Flora, t. 310, a pris pour ty¬
pe le Physarum bivalve Persoon , à qui
il assigne les caractères suivants : Péri-
dium sessile, membraneux, papyracé , com¬
primé sur les côtés , sinueux , et s’ouvrant
par une rupture longitudinale à son bord
supérieur. Les spores sont renfermées dans
les mailles d’un réseau adhérant aux parois
de la cavité. L’A. sinuosum Grév. croît sur
les mousses, les feuilles et les stipules, etc.,
tombées à terre. Son péridium est d’un
blanc gris, long de 2 à 3 lignes et haut de 1
à 2, comprimé, ondulé, légèrement veiné sur
les côtés. Le réseau, comme dans les autres
Physarum, n’est pas formé par un capilli-
tium, mais par une matière blanche, granu¬
leuse et irrégulière. Les spores sont noires
et globuleuses. Il arrive quelquefois que la
rupture du péridium a lieu sur un des cô¬
tés, ce qui dépend de modifications pro¬
duites par les circonstances locales et atmo¬
sphériques. Comme ce Champignon est mu-
cilagineux dans son jeune âge, on explique
facilement les différentes formes qu’il peut
prendre sous l’influence des causes les plus
légères. (LÉv.)
*ANGÏOSPERMES(àyysîov, petit vase;
vTièptxy- , graine), bot. ph. — Dénomination
appliquée aux graines couvertes d’un péri¬
carpe distinct , et par opposition à celle de
Gymnospermes . Voy. ce mot. (C. L.)
ANGIOSPERME (ctyyeîbv, petit vase ;
cnépfix , graine), bot. ph. — Linné donnait
ce nom au second ordre de sa quatorzième
classe , caractérisée par 4 étam. didynames,
et par des graines renfermées dans une cap¬
sule. Ce mot fait opposition à Gymnosper-
mie , nom du premier ordre de cette mô¬
me classe. Voy. ce mot et méthode.
(C. L.)
* ANGIQSPORES. Ângiospori (Ayy&ïov,
vase ; vnopà, semence ). bot. cr. — Meyer
divise la famille des Lichens en deux parties
fort inégales. La première, à laquelle il don¬
ne le nom de Lichens angiospores , com¬
prend tous les g. dans lesquels les sporidies
sont contenues dans des thèques; la secon¬
de n’en renferme qu’un petit nombre , et se
compose des esp. chez lesquelles les spori¬
dies sont à nu sur la lame proligère. Mais
j’ai démontré pour l’un de ces g., le Sphœ-
rophoron, que celles-ci, primitivement in¬
cluses dans des thèques , n’étaient libres de
toute enveloppe qu’à une époque avancée de
leur existence. Comme il est probable qu’il
en est ainsi pour les deux autres ( Coniocy -
be et Calycium), cette division du lichéno-
graphe allemand reste donc sans fondement
ou ne s’appuie que sur une base bien chan¬
celante. (C. M.)
* ANGIOSTOMES. Angiostoma ( an-
gio , corruption à'ango [ayxw] , je serre ;
S7e//x, bouche ). moll. — M. de Blainville
a donné ce nom à une famille de l’ordre de
ses Paracéphalophores siphonobranches ,
comprenant ceux de ces mollusques dont
la coquille a une ouverture généralement
fort étroite. ^ (C. d’O.)
* ANGIOTHÈQUES . Angiotheci ( «y-
yeïov, sorte de vase ; S-^, tout objet dans
lequel on en serre d’autres ; ici , thèque ).
bot. cr. — Nom do la première classe des
Champignons de Persoon ( Dispos . Meth.
Fung. ), et qu’il remplaça plus tard par ce¬
lui d’Angiocarpes. (Voy. ce mot.) (LÉv.)
* ANGLARITE ( Anglar, nom de loca¬
lité ). mun. — Nom donné par Berthier au
phosphate de fer hydraté en petites masses
rayonnantes, vertes, qui se trouve à Anglar ,
près de Limoges. Voy. phosphates.
(Del.)
ANGLE, angulus ( corruption d ’angu-
lus , angle ).moll. — Sous ce nom , M. Mé-
gerle (nouvelle classification des Coquilles
bivalves, publiée en 1811 dans le Magasin
de Berlin ) a proposé ce genre ; il le subdi¬
vise en plusieurs groupes de Coquilles, que
Lamarck rapporte plus naturellement à ses
genres Tclline et Psammobie. Voy. ces mots.
(Desii.)
* ANG.LÉSITE(Angrlesea, île de la mer
d’Irlande), mi a. — Nom donné par Beu¬
dant au sulfate de plomb naturel , dont les
ÀNG
ANG
501
mines d’Anglesea fournissent de beaux
échantillons. Voy. plomb et sulfates.
(Del.)
* ANGLEURIA ( d 'Angleur , nom de
l’habitation d’été de l’auteur du g.), ins. —
G. de l’ordre des Diptères, établi par M. A.
Carlier, conservateur du Cabinet de Zoolo¬
gie de l’université de Liège. Ses caract. sont :
3e article des antennes très comprimé et
pointu , terminé par un style bi-articulé , un
peu plus long que les antennes. Yeux velus;
face très étroite dans les mâles. Organes co-
pulateurs ayant leurs appendices intérieurs
terminés par un renflement en forme de
bouton, et les extérieurs filiformes. — Ce g.,
dont l’auteur n’a encore trouvé que deux in¬
dividus mâles, diffère de tous ceux qui
l’avoisinent par la conformation des organes
copulateurs et par le style des antennes. Il
se rapproche des Porphyrops de Meigen ( 2e
div.) par la forme des antennes, dont le sty¬
le est inséré à l’extrémité , et par les appen¬
dices extérieurs des organes copulateurs, fi¬
liformes et rejetés en arrière ; des Raphium
et des Dolichopes en général par le devant
de la tête, dont la face est très étroite dans
les mâles; et enfin des Dolichopes et un peu
des Raphium, par la direction des nervures
des ailes. L’unique espèce sur laquelle ce g.
est fondé est nommée par l’auteur .4. anten-
nata ; elle est figurée et décrite dans les Ann.
de la Soc. eut. de France, tom. IV, p. 659,
pl. 20, fig. c. (D.)
ANGOLAM , Adans. (nom idéal), bot.
pu. — Syn. du g. Aiangium ( famille des
Alangiées ). (Sp.)
ANGOLAMIA, Scopol. ( nom idéal ).
bot. ph. — Syn. du g. Aiangium (famille
des Alangiées ). (Sp.)
ANGOLAIS!, bot. ph. — Nom français
du g. Aiangium. (Sp.)
ANGOPHORA, Cavan. («y yos, sorte de
vase; fâaoç, porteur), bot. ph. — G. de la
famille des Myrtacées ( tr. des Leptosper-
mées, DC. ) , offrant pour caract. : Cal. tur¬
biné, 5-denté, 5- ou 10-costé. Dents persi¬
stantes. Pétales 5 , libres. Étain, en nombre
indéfini. Anthères ovales. Style filiforme.
Stigmate capitellé. Capsule adhérente, co¬
riace, turbinée, tronquée, 3-Ioculaire, 3-val-
ve , oligosperme, ou par avortement 1-sper-
mc. Graines aptères, quelquefois marginées.
—Arbres. Feuilles grandes, opposées (les su¬
périeures parfois alternes ) , non ponctuées.
Fleurs en corymbe. Cor. blanche. — Ce g. ,
propre à la Nouvelle-Hollande , renferme 3
esp. L’A. cordifolia Cavan. se cultive com¬
me arbrisseau d’ornement dans les collec¬
tions de serre. (Sp.)
ANGORA, et non Angola, mam. — Va¬
riétés de Chats , de Lapins et de Chèvres
( Voy. ces mots.) originaires d’Angora, dans
l’Anatolie. (C. d’O.)
ANGOSTURA. bot. ph. — L’arbre
à écorce fébrifuge, connu dans le commerce
sous ce nom, emprunté à celui de la ville où
on Pavait connu pour la première fois , est
devenu pour Rœmer et Sch<es le type d’un
g. qu’ils ont appelé de même, mais qui ren¬
tre dans d’autres plus anciens , notamment
dans le Galipea d’Aublet. Voy. ce mot.
(Ad. J.)
ANGOURIE. Anguria Linn. ( nec
Tourn.). — Psiguria, Neck.(c?yyoû/5£ov, sorte
de melon d’eau), bot. ph.— G. de la famille
des Cucurbitacées (tr. des Cucurbitées), au¬
quel on attribue pour caract. : Fleurs monoï¬
ques.— Fleurs mâles : Cal. campanulé, 5-den¬
té. Cor. (de couleur rouge) ventrue , 5-fide ,
cohérente inférieurement au calice ; limbe
étalé. Étam. 2 , opposées , libres. — Fleurs
femelles : Calice et corolle comme ceux des
fleurs mâles. Etam. 2, stériles. Style semi-
bifide. Stigmates 2-fides. Baie 2-4-loculaire,
subtétragone , polysperme. (Graines incom¬
plètement connues.) — Herbes à racine char¬
nue, verruqueuse. Feuilles anguleuses ou
lobées. Pédoncules axillaires. Fleurs mâles
en grappes ; fleurs femelles solitaires. Fruit
mangeable dans quelques esp. — Ce g. est
propre à l’Amérique équatoriale. On en
connaît 7 esp. (la plupart très superficielle¬
ment signalées). (Sp.)
ANGREC. Angrœcum ( altération du
nom malais Angurek, appliqué aux plantes
de ce g.), bot. ph. — G. de la famille des
Orchidées et de la tribu des Vandées, établi
par Du Petit-Thouars ( Orch . Afr., tab. 65),
et caractérisé de la manière suivante par M.
Lindley : Périanthe étalé. Sépales et pétales
â peu près égaux, libres. Labelle sessile,
continu avec la base de la colonne, charnu,
indivis, beaucoup plus large que les pétales.
Éperon droit, cornu, souvent presque cylin-
dracé, beaucoup plus long que le périanthe,
rarement obeonique. Colonne courte , près-
ANG
502 ANG
que cylindrique , rarement allongée, semi-
cylindrique. Anthère biloculaire , tronquée.
Masses polliniques au nombre de deux , bi¬
partites, à caudicule courte, étroite; à
glande triangulaire. — L’esp. type du g. An-
grœcum est VA. eburneum Du Petit-Th. ,
( loc. cit. ) , figuré par M. Bory de Saint-
Vincent ( Voyage aux îles d’Afrique, t. 19)
sous le nom de Limodorum eburneum . Cet¬
te plante est assez commune dans les îles
de France , de Bourbon et de Madagascar.
Elle croît sur les arbres , est munie d’une
tige et de feuilles coriaces, ligulées , striées.
Les fleurs en sont grandes , verdâtres , avec le
labelle d’un blanc d’ivoire. Dans son Généra
and Species of Orchidaceous Plants , M.
Lindley a porté le nombre des esp. d’An-
grœcum à 19 , déjà signalées par Du Petit-
Thouars, et par M. Acb. Richard dans sa
Monographie des Orchidées des iles Mau¬
rice. Il leur a joint 2 autres esp. , l’une du
Cap de Bonne - Espérance , l’autre de l’île
d’Haïti; mais, plus tard, dans le Botanical
Register, n° 1522, il a proposé de séparer
des Angrœcum quelques espèces décrites
par Du Petit-Thouars, et il en a formé le g.
OEceoclades. Le g. Aerobion de Sprengel a
été fondé sur V Angrœcum fragrans, qui
ne doit pas être séparé du genre primitif.
C’est cette plante dont les feuilles aromati¬
ques sont connues et livrées dans le com¬
merce sous les noms de Faham et de Thé
de Vile Bourbon. Enfin le g. Aeranthus a
pour type V Angrœcum sesquipedale Du Pe-
tit-Th. Voy. Aerantue. (G....N.)
ANGUIFORMES. Anguiformes ( An-
guis , serpent; forma, forme ). rept. —
Voyez Batrachophidiens. (G. B.)
ANGUILLARD. rept. — Dénomina¬
tion spécifique d’un Batracien du g. Protée.
Voy. ce nom. (G. B.)
ANGUILLARIA ( anguilla , anguille;
peut-être en raison de l’ondulation du bord
des feuilles ). bot. piï. — G. de la famille
des Myrsinacées, formé par Gaertner, et sy-
non. du g. Ardisia de Swartz. Voy. ce mot.
(C.L.)
ANGUILLE. Anguilla ( anguilla , nom
du même poisson chez les Latins), poiss.
— Poisson connu de tout le monde, abon¬
dant presque à l’excès dans les rivières , les
lacs et les étangs de toute l’Europe, quoi¬
qu'il paraisse moins commun vers le Nord;
ce qui doit faire penser que l’Anguille craint
le froid. Quelques unes de ses habitudes
s’expliquent aussi par la crainte du froid.
Ce poisson a le corps allongé, arrondi vers
la poitrine et comprimé vers la queue. Cet¬
te partie du corps est entourée par les trois
nageoires verticales, réunies entre elles;
la dorsale n’avance pas sur le dos jus¬
qu’à la région des pectorales, qui sont les
seules nageoires paires du poisson; car il
n’a pas de ventrales. Les nageoires de la
poitrine sont petites, et insérées au dessus de
la fente verticale des ouïes. L’ouverture des
branchies est réduite à leur simple fente ,
parce que la membrane branchiostège , sou¬
tenue par rayons , est attachée tout autour
du cou. L’appareil operculaire est composé
des quatre pièces qui se retrouvent dans le
plus grand nombre des poissons osseux , sa ¬
voir : l’opercule , le sous - opercule , le
préopercule et l’interopercule. Il y a des
dents sur les mâchoires , sur les palatins et
sur le vomer. La peau est enduite d’une
mucosité abondante , secrétée par des glan¬
des ouvertes le long de la ligne latérale. Cet¬
te mucosité recouvre les écailles petites , ob-
longues, très nombreuses, et très fortement
attachées au derme. La peau a , d’ailleurs ,
une forte ténacité qui la fait employer dans
plusieurs arts. Elle est très adhérente aux
muscles qui ont des fibres courtes, retenues
par un tissu cellulaire très dense , et dont
les mailles sont remplies d’une graisse hui¬
leuse abondante. L’estomac est un long cul-
de-sac , et est suivi d’un intestin qui n’est
pas très long. Le foie est épais , de couleur
fauve ou jaunâtre, et n’a qu’un seul lobe si¬
tué en travers sous l’œsophage. La vésicule
du fiel est grande; la rate est noirâtre. Il y
a une grande vessie natatoire , pourvue de
corps rouges glanduleux très gros ; elle com¬
munique avec l’intestin. Les reins sont longs
et gras, et versent l’urine dans une vessie uri¬
naire allongée , qui s’ouvre derrière l’anus
par un trou rond, facile à trouver. Entre le
canal intestinal et la vessie aérienne flottent,
dans l’abdomen, deux rubans oblongs, plis¬
sés comme une fraise, qui ne paraissent, au
premier aspect, être qu’un épiploon très
gras , ce qui les a fait souvent nommer les
corps graisseux. Ce sont les annexée des
organes génitaux.
On trouve l’albumine des œufs attachée à
ANG
ANG
ces membranes; car j’ai fait bouillir dans
l’éther des portions de ces corps graisseux ,
et j’ai trouvé au fond du tube et du verre
des globules durcis, non dissous dans l’éther à
chaud; ces globules n’étaient donc pas formés
dégraissé seule, mais d’albumine. D’ailleurs,
les organes représentés par Richard Owen ,
et indiqués par plusieurs auteurs comme les
organes génitaux de l’anguille , ont encore
besoin d’être étudiés avec soin , et l’on est
loin d’en avoir une connaissance anatomi¬
que parfaite.
Le cœur lymphatique, organe curieux
dont on doit la découverte au célèbre pro¬
fesseur Müller de Berlin, a été observé pour
la première fois sur l’Anguille par M. Marshall
Hall, et on en trouve une figure dans l’ouvrage
de M. Yarell. Le docteur Marshall Hall, en
poursuivant ses recherches sur la circulation
dans les Reptiles et les Poissons , a vu , en
1851 , ce sac doué de pulsations près de la
queue de l’Anguille. Il est situé à la fin de la
veine caudale du poisson. M. Müller n’a pu voir
de pareils organes chez les Mammifères et les
Oiseaux , et M. Richard Owen pense même
que les cœurs lymphatiques remplacent, dans
les dernières classes, les valvules qui n’exi¬
stent en grand nombre que dans les deux
premières classes de Vertébrés. Il était donc
nécessaire qu’il y eût dans les Reptiles et
les Poissons un agent pour diriger et exciter
le mouvement de la lymphe chez ces ani¬
maux , tandis que les valvules des vaisseaux
lymphatiques des Mammifères et des Oiseaux
impriment à la lymphe un courant inter¬
mittent et une direction bien déterminée.
Les eaux douces de l’Europe nourrissent
plusieurs esp. d’ Anguilles , désignées depuis
très long-temps sous leurs différents noms
vulgaires, soit dans Lacépède, soit déjà dans
Pennant. J’ai fait à leur sujet de nombreu¬
ses recherches , et les observations que j’ai
communiquées à M. Cuvier lui ont fourni
des matériaux pour établir les distinctions
dont il a exprimé les caract. dans la secon¬
de édition du Règne animal . Depuis , M.
Yarell a donné, dans son ouvrage sur les
Poissons d’Angleterre, d’excellentes figures
de trois de nos espèces. Cependant j’ai lieu
de penser que quelques unes des différences
appréciées entre les nombreux individus
d’Anguilles soumis à nos observations , et
que l’on a considérées comme des caract.
503
spécifiques, tiennent à la différence des sexes.
Je présume, par exemple, que l’Anguille
nommée le Pimperneau est le mâle de
l’Anguille plat-bec; toutefois, je n’ose en¬
core l’affirmer. Ces diverses Anguilles ont
à peu près les mêmes mœurs , et, par con¬
séquent , le même genre de vie.
L’Anguille vit dans les eaux courantes ou
dormantes indifféremment. Elle aime le
mouvement de la vanne d’un moulin , de
même qu’elle croît dans l’eau d’un fossé.
C’est un poisson vorace, qui se nourrit
de petits animaux de sa classe , et surtout
de Goujons, dont il est très friand; mais
qui attaque aussi les petits quadrupèdes
et les oiseaux aquatiques , les vers , et mê¬
me les débris des corps des animaux que
l’on jette à l’eau. Il chasse particulièrement
pendant la nuit; le jour, il se tient blot¬
ti dans les touffes de plantes aquatiques ,
ou même se retire dans des trous le long
des berges, et l’on en prend jusqu’à trente
dans un même trou. On les force à en sortir
en les enfumant comme on le fait pour les
Renards.
L’Anguille s’enfonce aussi sous la vase des
étangs, pendant le froid, mais c’est sur¬
tout quand on met ces amas d’eau à sec
pour en faire la pêche ; on est même obli¬
gé de faire marcher sur cette vase et
de la piétiner pour en faire sortir les An¬
guilles. Dans les chaleurs de l’été , et
quand le temps est orageux, les An¬
guilles aiment aussi à sortir de l’eau , et
vont quelquefois très loin au travers des
herbes. Elles chassent à terre, mangent les
petits reptiles , les colimaçons , et même ,
quand elles sont dans les champs cultivés ,
certaines plantes dont elles sont très frian¬
des, entre autres les pois. Si elles sont
surprises par le jour et les chaleurs , elles se
blottissent dans une touffe d’herbes , et ,
roulées sur elles-mêmes, y attendent la nuit
suivante. Il n’est pas très rare qu’en fauchant
les prairies le fer des travailleurs coupe
une Anguille. J’en ai vu de très grosses qui
avaient été ainsi blessées.
Dans les eaux courantes, elles nagent avec
force et rapidité contre les courants ; mais
en descendant, elles se laissent, le plus sou¬
vent, entraîner au fil de l’eau sans faire d’ef¬
forts ; aussi prend-on beaucoup d’Anguilles
dans de grandes nasses tendues en travers
504
ANG
des rivières, et bordées, de chaque côté, d’u¬
ne muraille faite avec de grandes perches
entrelacées de branchages , et dont les trous
sont bouchés avec de la vase. C’est ce que les
pêcheurs appellent des gords. On en prend
surtout en grande quantité dans ces filets, à
l’époque où l’Anguille descend le courant
des rivières pour se rendre à la mer , vers
l’eau salée ou saumâtre, afin d’y frayer.
II y a lieu de s’étonner que l’on ait per¬
pétué et que l’on perpétue encore les contes
les plus ridicules sur la reproduction des
Anguilles ; car, au milieu de toutes ces fa¬
bles, on trouve consignés, dans presque tous
les ouvrages qui traitent de l’histoire na¬
turelle de l’Anguille, des faits vrais , et plus
ou moins déguisés dans des rapports basés
sur les erreurs populaires.
L’observation que les Anguilles se ren¬
dent à la mer pour y frayer est, je dirai, aus¬
si ancienne que YHistoire naturelle . Elle
est déjà consignée dans les Halieutiques
d’Oppien. Depuis , de très bons observa¬
teurs ont affirmé ces faits , et Spallanzani
l’a très bien établi dans ses ouvrages, si rem¬
plis de faits curieux et bien observés.
Ces observations ont été reproduites de nou¬
veau par M. Yarell dans son excellent ou¬
vrage.
Nos pêcheurs de la basse Seine croient
que l’Anguille est ovipare. Suivant eux,
elle fraie une première fois vers la fin de
février ou le commencement de mars , et
une seconde fois au mois de septembre. Ce¬
pendant un fait avancé par M. de Joannis
( Revue zoologique , 1859, n° 2) pourrait
faire croire à la viviparité, ou mieux, à l’o-
vo-viviparité de l’Anguille. Un paysan lui a
dit qu’ayant mis une grosse Anguille entre
deux plats, et l’ayant ensuite découverte à
son retour à la maison, après le tra¬
vail aux champs , il la trouva entourée de
plus de deux cents petites Anguilles lon¬
gues d’un pouce et demi à deux pouces,
grosses comme des fils et presque blanches.
M. de Joannis n’a d’ailleurs pas vu cette
ponte ; il ne la rapporte que sur l’assertion
d’un homme qui n’était pas en état de bien
observer. La longeur, la couleur et la gros¬
seur indiquées pour les petits nouveaux-nés ,
me portent à croire que l’Anguille en ques¬
tion s’était débarassée d’une grande quan-
ité d’Ascarides ou de filaires, sortes d’intes-
ANG
tinaux dont ces poissons nourrissent quel¬
quefois des masses surprenantes. L’innom¬
brable quantité de petits produite par l’An¬
guille me ferait croire au mode de repro¬
duction ovipare. Elle fraie dans la vase,
après une sorte d’accouplement ; c’est-à-
dire que le mâle se place près de la femelle ,
et, le plus souvent, les individus sont tête
bêche. Ils exécutent tous deux des mouve¬
ments qui font dire aux pêcheurs qu’ils se
frottent le ventre l’un contre l’autre ; le
mâle arrose de sa laitance les œufs que pond
la femelle, de sorte que l’accouplement est
analogue et comparable à celui des grenouil¬
les et des crapauds , dont le mâle arrose
les œufs de sa laitance , et les féconde au
fur et à mesure que le chapelet qui les con¬
tient est expulsé par la femelle. Il paraît
même que quelquefois plusieurs Anguilles
de sexe différent se tiennent entrelacées.
Je ne pense pas que les œufs de l’Anguille
soient isolés ; je les crois réunis ensemble
par une viscosité analogue à celle qui réu¬
nit les œufs de nos Perches d’eau douce.
Ces œufs forment de petits pelotons en for¬
me de boules arrondies. Je ne sais pas si
chaque boule contient tout ce qu’a pondu
une même Anguille, ou si une femelle pro¬
duit plusieurs de ces pelotes. Les petits é-
closent bientôt , et restent , pendant les pre¬
miers jours de leur naissance , réunis dans
ces pelotes , que les pêcheurs des rives de
la Loire, au dessous de Nantes, vont ramasser
et jeter dans des étangs qu’ils veulent peu¬
pler d’Anguilles. Quand les petits ont atteint
4 à 5 centim. de longueur , ils se débarras¬
sent des liens qui les retenaient ainsi pelo¬
tonnés , et ils semblent alors adhérer à la
plage qu’ils paraissent encore sucer. Ceci
explique pourquoi l’on dit que les Anguilles
naissent du limon ou de la vase de la mer.
Quand ces poissons ont acquis quelques for¬
ces, ils remontent tous en bandes serrées
le fleuve principal ou ses affluens : ils re¬
çoivent alors le nom de Montée. Ils se ré¬
pandent ainsi dans toutes les eaux avoisi¬
nantes. La quantité de ces poissons est si
grande dans certaines rivières , qu’on ne
saurait s’en faire d’idée sans l’avoir vue. On
en prend la charge de chevaux sur les bords
de la Loire. Quand les petites Anguilles ont
atteint 10 à 12 centimètres, elles sont gros¬
ses comme un tuyau de plume, le plus
ANG
ANG
505
souvent d’un beau jaune soufre, et pren¬
nent dans quelques localités le nom de Ci-
velles ; mais, parvenues à cet âge, il y a dans
leur croissance , dans leur manière de vivre
et dans leur mode de dispersion dans les
différentes eaux , plusieurs points encore
obscurs, et, par conséquent, il y a encore
plusieurs questions auxquelles il est difficile
de répondre d’une manière très précise.
Ceux qui étudient et observent les Poissons
ont dû être étonnés que ce ne soit que dans
les ports de mer , ou très près d’eux , que
l’on voit arriver sur les marchés de petites
Anguilles; j’entends des Anguilles ayant déjà
la couleur et la forme des Anguilles adultes,
et longues seulement de-0m,20 àüm,50 envi¬
ron. La montée se cache-t-elle dans les pre¬
miers étangs voisins de la mer , et les An¬
guilles y prennent-elles leur seconde crois¬
sance? Et, cependant, les Civelles mon¬
tent dans la Loire jusqu’à Angers , et en
troupes très nombreuses; mais j’ignore ce
que deviennent les Anguilles dans nos riviè¬
res et nos lacs jusqu’à ce qu'elles aient at¬
teint la taille de 0m,45 à 0m,50, qui est cel¬
le où l’on commence à les trouver dans nos
eaux douces.
Elles prennent ordinairement une taille
d’un mètre et même davantage. Le Cabinet
du Roi en possède une qui a lm,70 de lon¬
gueur, et dont la circonférence estdeOm52.
M. Yarell en cite du poids de vingt-sept
livres.
Une seconde question, dont la solution est
loin d’être complète , est celle de savoir com¬
ment les Anguilles se rendent dans les lacs
intérieurs, et les peuplent, surtout quand
ces lacs sont à de grandes hauteurs au des¬
sus du niveau de la mer. Sennebier a déjà
fait remarquer qu’il n’y a pas d’ Anguilles
dans le lac de Genève , parce que , dit-il , il
ne communique pas avec la mer, à cause
de la perte du Rhône; tandis que l’on trou¬
ve ce poisson dans le lac de Morat; mais il
est toujours difficile de donner une explica¬
tion bien satisfaisante de la quantité d’An-
guilles qui se trouvent dans certains lacs ,
du développement qu’elles y prennent, de
la convenance qu’elles y trouvent et dont
on peut juger, par la grosseur à laquelle
elles parviennent , lorsqu’on a la certitude
que la nature n’a pas mis les organes
génitaux en état de reproduire l’espèce.
On ne voit pas, du moins dans nos eaux
douces, d’Anguilles avec des laitances ou
des ovaires pleins. C’est à cette circonstance
qu’il faut attribuer l’origine de toutes les fa¬
bles reproduites sur les générations des An¬
guilles. Pourquoi, si les Anguilles peuvent en¬
trer dans ces lacs, n’en sortent-elles pas quand
elles sont adultes et assez grandes pour frayer?
L’action continue de l’eau douce de ces
étangs empêche - t - elle le développement
des organes génitaux? produit-elle une sor¬
te de castration naturelle? et alors n’est-
ce pas à cette circonstance que tient la
quantité de graisse et d’huile dont le corps
de ce poisson abonde? Les Anguilles sont ,
dans certains pays, d’un très grand rap¬
port. Le marché de Londres en est four¬
ni par deux compagnies hollandaises, qui
ont chacune cinq vaisseaux disposés pour
contenir une cargaison de 15 à 20,000 livres
d’Anguilles vivantes. L’un est stationnaire
près de Londres quand les autres retournent
en Hollande pour se fournir de nouvelles
Anguilles. Chaque marchand paie un droit
de treize livres sterling par chaque cargaison
pour avoir la permission de vendre. Les la¬
gunes salées de Commachio , qui reçoivent
les crues du Pô , du Reno et du Ronco , et
de tous leurs affluents, sont célèbres aussi
depuis longues années par la quantité de
Muges et surtout d’Anguilles qu’elles pro¬
duisent. On estime que la pêche des Anguil¬
les, qui se fait de septembre à décembre ,
produit cent dix mille pesi d’Anguilles ( un
peso vaut 25 livres romaines ou 8k-,49,
et dans le printemps on en tire 8 à 10,000
pesi. Ces Anguilles , préparées de diverses
manières, sont envoyées dans toute l’Alle¬
magne , et celles qu’on mange fraîches sont
distribuées dans les états pontificaux , le
royaume Lombardo- Vénitien , le Piémont,
les états de Modène , de Parme , de Toscane
et de Naples.
Après ces généralités sur les Anguilles ,
j’ajouterai que nous distinguons sur nos cô¬
tes :
1 o V Anguille au long bec (Anguilla acu-
tirostris Yarell) , qui a la tête étroite , le
museau pointu, la mâchoire inférieure plus
longue, et cependant le crâne plus large, et
cent trente vertèbres au squelette.
2° U Anguille piniperneau ( Glut-eels des
Anglais), à tète plus large, à cause de la
52*
T. I.
50b
ANG
AN G
grosseur des crotaphytes ; à yeux plus grands,
à crâne plus étroit , et qui n’a que cent
quinze vertèbres.
5<> j L’Anguille plat bec (ou Grig-eel des
Anglais), qui a l’œil plus petit, le museau
plus aplati , le crâne encore plus étroit.
M. Yarell croit qu’il faut encore distin¬
guer comme espèce le Snig-eel des An¬
glais.
Je crois aussi qu’il faudrait encore en
distinguer d’autres en Europe. M. Savi-
gny m’a entre autres donné une Anguille
distincte par ses formes, et qu’il m’a assuré
être tout à fait marine ; il l’a prise à Na¬
ples ; elle ne sortirait , selon lui , jamais de
l’eau salée.
On voit d’après cela que l’Anguille devait
être considérée comme type de genre dans
la famille des Anguilliformes ; et c’est effec¬
tivement ce qu’a fait M. Cuvier. Les An¬
guilles sont pour lui des Apodes qui ont les
trois nageoires réunies, les pectorales et les
ouïes ouvertes sous les nageoires. Il divise le
groupe en deux : celui des Anguilles dont la
dorsale naît sur le dos, loin en arrière des pec¬
torales , et celui des Congres [Voy. ce mot),
dont la dorsale naît presque sur la nuque.
Celles-ci sont marines, tandis que les Anguil¬
les sont généralement d’eau douce. Le g.
des Anguilles est nombreux en espèces é-
trangères. On en connaît des États-Unis, des
eaux douces de l’Inde. Les îles les plus iso¬
lées en nourrissent aussi dans leurs eaux
douces. Nous en possédons des Canaries ,
de l’île de France, où elles atteignent une
taille aussi grande qu’en Europe.
Celles des Canaries offrent une habitude
plus extraordinaire encore que celles de l’Eu¬
rope , car elles vivent dans des torrents qui
se dessèchent, et restent trois ou quatre
mois à sec cachées sous les pierres. Toutes
les espèces de ce g. étaient confondues sous
le nom de Murœna anguilla . (Val.)
ANGUILLE DE HAIE. REPT. —
Nom vulgaire de l’Orvet. (G. B.)
ANGUILLE DU VINAIGRE, DE
LA COLLE, etc. — Voyez anguillele.
(Duj.)
* ANGUILLIFORME. Anguillifor-
mis [anguilla, anguille; forma, forme),
zoom — Se dit des Poissons et Reptiles qui
ont la forme d’une Anguille. (C. d’O.)
ANGUILLIFORMES. Anauillifor- |
mis [anguilla, anguille; forma, forme).
poiss. — Nom du quatrième ordre des Ma-
lacoptérygiens dans le Règne animal de M.
Cuvier. 11 correspond au g. Murœna de Lin¬
né , et à quelques g. déjà établis par Bloch
et Lacépède. Il réunit tous les Poissons
sans ventrales, le plus souvent sans pecto¬
rales , et quelquefois sans aucune nageoire.
Leur forme est allongée , leur peau visqueu¬
se , avec ou sans écailles , et dont l’anatomie
varie assez. (Val.)
*ANGUI LLOIDES [anguilla, anguille ;
eTo'cç, forme : mot hybride), poiss. — Nom
imaginé par quelques auteurs pour désigner
comme famille ce dont M. Cuvier faisait un
ordre. (Val.)
* ANGUILLULE. Anguillula [anguil¬
la, anguille), vers. — G. créé par M. Ehren ¬
berg pour plusieurs Vers nématoïdes, an¬
ciennement confondus avec les divers Infu¬
soires, auxquels on donnait le nom de Vi¬
brions , réservé aujourd’hui pour les seuls
Infusoires filiformes , sans organisation ap¬
préciable , et sans organes locomoteurs vi¬
sibles.
Les Anguillules , par leur structure, se
rapprochent beaucoup des Ascaridiens et
des Oxyures. Comme ces Vers, elles ont un
tégument résistant , élastique , strié en tra¬
vers ; un long œsophage musculeux , renflé
à sa base , séparé par un étranglement de
l’intestin, qui est large, droit, et se terminant
par un anus latéral , en avant de la queue.
Elles ont des sexes séparés : les femelies
ont un ovaire contenant des œufs qui , chez
la plupart, éclosent à l’intérieur du corps de
la mère ; les mâles ont un long vaisseau
séminal ou testicule aboutissant, près de l’a¬
nus, à un pénis en forme de tige courbée en
arc et résistante. La bouche est armée à
à l’intérieur de trois tiges courtes , articu¬
lées à l’extrémité de l’œsophage.
Les Anguillules les plus connues sont cel¬
les qui se développent dans le vinaigre et
dans la colle de farine. Elles ont été obser¬
vées par tous les micrographes depuis Leeu-
wenhoek, et nommées parMüller Vibrio an¬
guillula aceti et Vibrio anguillula glutinis ;
mais elles forment deux esp. bien distinctes
par leur taille. Une troisième esp. , non
moins célèbre , est celle qui se trouve dans
le blé niellé , et qui a été étudiée complète¬
ment par Bauer en Angleterre , sous le nom
AN G
, AN G
de Vibrio trilici. Cette esp. est surtout re¬
marquable par la propriété qu’elle a de s<
dessécher entièrement sans perdre la vie, ei
de pouvoir même, à plusieurs reprises, pas
ser alternativement de l’état de vie à l’état
de dessiccation complète et de mort appa¬
rente. Des Anguillules de cette esp., sous la
forme de fibrilles sèches , cassantes , jaunâ¬
tres , forment des amas considérables dans
l’intérieur des grains de blé niellé , où elles
remplacent la fécule. Ces fibrilles , humec¬
tées avec de l’eau, se gonflent peu à peu, et
finissent par reprendre la vie au bout de
quelques heures. Elles sont vivipares, et gé¬
néralement plus grosses que celles du vinai¬
gre et de la colle.
D’autres Anguillules se trouvent , soit dans
les eaux stagnantes, soit dans la terre humi¬
de , dans les touffes de brumiet, dans les
croûtes vertes d’oscillaires qui se forment
à la surface du sol , enfin dans l’intérieur
du corps des Lombrics , et dans l’intestin
des Limaces, des Chenilles et de divers In¬
sectes. Il est bien probable qu’on pourra
distinguer entre elles non seulement des
esp., mais aussi des g. différents. Plusieurs
de ces Anguillules ou Vibrions terrestres
sont susceptibles de se dessécher sans périr;
d’autres peuvent offrir diverses particulari¬
tés d’organisation en se développant plus
complètement. (Duj.)
ANGUINAIRE. Anguinaria ( anguis ,
serpent), moll. — Dans so n Essai d'un nou¬
veau système de Conchyliologie , M. Schu¬
macher propose de donner ce nom à un g.
créé depuis long-temps par Lamareksous le
nom de Siliquaire. Ce changement proposé
par l’auteur danois ne peut être adopté.
Voy. SILIQUAIRE. (DeSII.)
ANGUINE ( anguis , serpent), bot.
ph. — Nom français donné par quelques au¬
teurs au g. Trichosanthes , de la famille des
Cucurbitacées. (Sf.)
ANGUIS. itEPT. — Nom d’un serpent
chez les Latins : latet Anguis in lierbâ. Virg.,
Egl. III. C’est Linné qui l’a introduit dans
la science , en l’appliquant à un genre de
Reptiles composé de toutes les espèces é-
cailleuses, sans pieds ou à pieds très courts,
dont les écailles du dessous du tronc et de la
queue étaient semblables ou à peu près sem¬
blables à celles du dessus : tels que les Eryx,
les Ophisaures, les Scélotes, les Rouleaux.
5(17
les Typhlops et les Orvets. Aujourd’hui il
sert seulement à désigner ces derniers. Voy.
ORVET. (G. B.)
* ANGUIVIPÈRES ( anguis , vipera ,
sorte de Serpents), reft. — Ce nom a été
donné par Carus , Ficinus et Latreillc , à
une famille de Reptiles comprenant les Ser¬
pents venimeux dont le corps est aiiguilli-
forme. (C. d’O.)
* ANGULEUSES. Angulosœ ( angulus ,
angle ). arachn. — Ce nom est employé
par M. Walckenaer pour désigner une petite
division dans le g. Thomisus. (II. L.)
4 ANGULINERVE. Angulinervis {an¬
gulus, angle ; nervus, nerf, nervure), bot.—
M. De Candolle s’est servi de ce mot pour
désigner les feuilles qui ont une nervure
primaire centrale ou plusieurs nervures pri¬
maires divergeant en droite ligne de la base
du limbe, et dont les diverses subdivi¬
sions partent aussi en droite ligne de ma¬
nière à fournir des angles à leur origine.
Telles sont les feuilles de la plupart des
Monocotyiédones. Voy. curviiverves.
(C. L.)
ANGULIROSTRES ( angulus , angle ;
rostrum , bec), ois. — Nom donné par 11-
liger, Goldfuss et C. Bonaparte à une fa¬
mille de l’ordre des Passereaux comprenant
ceux de ces oiseaux qui ont le bec pointu et
anguleux. (C. d'O.)
ANGULITIIE. Angulilhes («77 os, sor¬
te de vase; >i6og, pierre), moll. — Mont-
fort a , dans sa Conchyliologie systémati¬
que , formé un g. particulier d’une esp. de
Nautile carénée ( Voy. nautile ), ou peut-
être d’une Ammonite. Dans tous les cas ,
c’est un g. à supprimer. (A. d’O.)
ANGULOA ( Dédié à D. Fr. Angulo,
directeur des mines du Pérou), bot. pii. —
Ruiz et Pavon ( Prodrom . Fl.peruv., p. 118,
tab. 26) ont. établi sous ce nom un genre
qui fait partie de la famille des Orchidées et
de la tribu des Vandées de M. Lindley. Il
est ainsi caractérisé : Périanthe fermé , glo-
biforme. Sépales et pétales libres, concaves,
presque égaux. Labelle longuement ongui¬
culé, en capuchon, bilobé, avec une petite
languette intermédiaire, réfléchie. Colonnei
semi-cylindrique, en massue, bicorne au
sommet. Anthère rostrée. Masses polhniques
au nombre de deux, à caudieule lancéolée
(bifide?), à petite glande ovale.
508
ANG
ANH
ISÂnguloa uniflora H. et Pav. est une
plante herbacée , pseudo-bulbeuse ; à feuil¬
les lancéolées , plissées ; à fleurs solitaires,
très grandes. Elle croît au Pérou, dans les
bois. M. Kunth en a décrit et figuré dans
les Nova Généra et Species PI. amer., t. I,
p. 545, tab. 95, une seconde esp. sous le
nom (PÂnguloa superba , qui est également
du Pérou, et que les habitants nomment
Periqueto , à cause de la ressemblance de sa
fleur avec la tête d’un Perroquet. (G. ..N.)
ANGULOSÆ. arachn. — Voyez an¬
guleuses. (H. L.)
ANG I JRI A , Tourn. ( nec Linn.) ( âyyov-
ptov, sorte de petit vase ). bot. ph. — Tour-
nefort et quelques auteurs plus anciens don¬
naient ce nom à la Pastèque ou Melon d’eau
( Citrullus ) , et à quelques esp. du g. Cucu-
mis . Voy. angourie. __ (Sp.)
* ANGUSTIFOLIÉ. Angustifoliatus
(angustus, étroit ; folium, feuille). Se dit de
toute plante dont les feuilles sont étroites et
plus ou moins linéaires. Cette expression ne
s’emploie que comme nom spécifique.
(C. L.)
ANGUSTIPENNES ou STÉNO-
PTÈRES ( angustus , étroit ; penna , plu¬
me, aile), ins. — Nom donné par M. Bu-
méril à sa 12e famille de l’ordre des Coléo¬
ptères , sous-ordre des Hétéromères , qu’il
caractérise ainsi : Elytres dures, rétrécies.
Antennes en fil , souvent dentées. — Elle se
compose de 6 genres qu’on distingue entre
eux par la suture des élytres , la forme des
antennes et la présence ou l’absence de l’é¬
cusson. — Ces g. sont les Sitarides , les
OEdémères , les Nécydales , les Ripiphores,
les Mordelles et les Anaspes. Voy. ces mots.
(D).
ANGUSTURA. bot. ph. — Voyez
ANGOSTURA. (C. L.)
ANGYSTOME. Angystoma ( angy ,
corruption d’«y yjtv, étreindre, serrer; q-6-
nx, bouche ). moll. Mauvais g. proposé
par Klein, dans son Tentamen Methodi Os-
îracologiæ , pour rassembler toutes les Co¬
quilles à ouverture étroite qui ont cette
partie obstruée par des dentelures plus ou
moins saillantes. Quoique ce caract. soit très
superficiel , et qu’il réunisse des coquilles
extrêmement différentes, on conçoit jusqu’à
un certain point qu’il ait pu être proposé ;
niais ij aurait fallu, du moins , que l’auteur
se conformât aux caract. que lui-même a-
vait trouvés ; tandis que, loin de là, on trouve
aussi , dans ce g. oublié de Klein , des Co¬
quilles dont l’ouverture est grande et sans
dents. (Desîi.)
* ANGYSTOMES (les). Angystomata
( angy , corruption d’«yxs£v > étreindre , ser¬
rer; <7 -o>«, bouche), moll. — M. deBlain-
ville a proposé cette famille dans son Trai¬
té de Malacologie , Il y rassemble un grand
nombre de g. sous un caract. qui nous sem¬
ble de peu d’importance, celui de l’étroites¬
se de l’ouverture. On conçoit , en effet , que
des animaux très différents peuvent habiter
des Coquilles dont l’ouverture longitudinale
est proportionnellement étroite. C’est ce
qu’on a reconnu lorsqu’on a examiné avec
toute l’attention convenable les différents g.
compris dans la famille de M. de Blainvilîe.
On y trouve les Cônes à côté des Strombes,
quoique les animaux de ces deux g. n’aient
pas la moindre ressemblance. L’on y remar¬
que, à côté des deux g. que nous venons de
nommer, tous ceux de la famille des Enrou¬
lés de Lamarck; on y rencontre même les
Volutes et les Mitres. Une personne qui
aurait été plus exercée que M. de Blainvilîe
à juger de l’importance des caract. des Co¬
quilles aurait évité certainement la confusion
qui règne dans sa famille des Angystomes.
Les premières observations de MM. Quoy et
Gaimard, quelques unes de M. Lesson, plu¬
sieurs de M. Belle Chaje, auraient pu guider
M. de Blainvilîe dans l’appréciation des
caract. zoologiques de plusieurs de ces gen¬
res. Aujourd’hui qu’ils sont parfaitement
conhus , depuis les beaux travaux de MM.
Quoy et Gaimard, il faut revenir, sans beau¬
coup de changements , aux familles de La¬
marck, et abandonner cette famille des An¬
gystomes de M. de Blainvilîe. (Desh.)
*ANIIÂLOMUM.An'ocarpw$,Scheid\v.
( à priv.; v euph.; «Xwvtov, petite aire, aréo¬
le). bot. pii. — G. de la famille des Cactées,
de notre tr. des Phymatocotylédonées, que
nous avons établi ( Cad. Gen. nov. Spec.q.
nov. 1859. — Herb. de VAm. 1840 ) en lui
assignant pour caract. : Rhizome perpendi¬
culaire, bétiforme. Aréoles milles. Mamelons
prismatico-triangulaires , plans en dessus ,
foliiformes à la base , disposés en rosace spi¬
rale. Aiguillons nuis. Aisselles garnies d’une
i laine très abondante , persistante. Inflores-
A N II
AN H
cence axillaire. Fleurs amples, à divisions
périgoniales bisériées , connées à la base en
un tube court, lisse, charnu. Etam. nom¬
breuses , inégales , incluses , insérées sur le
tube en séries spirales , à filaments très té¬
nus. Style égalant presque les divisions , di¬
laté au sommet , charnu , infundibuliforme,
creux dans toute sa longueur , et peu à peu
atténué vers la base; rayons stigmatiques 8,
grands, révolutés , papilleux, charnus, ar¬
rondis en dessus. Baie subanguleuse , lisse,
d’un blanc-rosé pâle, comme les fleurs.
Graines nidulantes , digitaliformes. Pulpe
rare. — Ce g. ne se compose encore que
d’une seule espèce, l’A. prismaticum IVob.,
plante rare et l’une des plus singulières de
cette singulière famille. Elle rappelle com¬
plètement par son faciès VAloë retusa , dit
vulgairement le pouce écrasé. Elle a été dé¬
couverte au Mexique, croissant dans les fis¬
sures d’une roche porphyrique , près de San
Luis de Potosi, à 2,lllm,454 ou 2,273m,873
de hauteur au dessus du niveau de la mer.
Le rhizome de cette plante , d’environ 0m,217
à 0m,271 de long, sur une grosseur propor¬
tionnée , est semblable à celui de notre bet¬
terave cultivée, et rempli, comme dans celle-
ci, d’une pulpe épaisse et violacée , très fibreu¬
se , caverneuse , laissant couler, quand on la
coupe, un suc lactescent pour ainsi dire in¬
tarissable. Le caudex est formé de mame¬
lons prismatiques, triangulaires, très glau¬
ques, obtus et membranacés sur les bords
ainsi qu’au sommet, sur le côté plan duquel,
et à peu de distance de son extrémité, se
voit quelquefois, dans la jeunesse du mame¬
lon, un véritable nectaire ( ou fausse aréole )
garni d’un court duvet fauve et caduque.
Dans les très jeunes individus (naissants), les
mamelons sont cylindriques-déprimés , et
portent au sommet un faisceau de soies cadu¬
ques , barbelées , qui rappellent les aiguillons
ordinaires des Cactées , et ne prennent que
peu à peu la forme angulaire des individus
adultes. Toute la surface cuticulaire des ma¬
melons est membraneuse et parsemée de
petits points blancs ( stomates ). Les fleurs
naissent en grand nombre au sommet de la
plante. Elles sont d’une excessive délicates¬
se , et ont près de 0m,054 d’ouverture. Les
pétales en sont légèrement frangés au som¬
met, et munis, en dehors, d’une nervure mé¬
diane pourprée. Les anthères sont d’un beau
509
jaune orangé ; le stigmate est blanc. Les
graines sont noires , multiforaminées , en
forme de dé à coudre. — Ce g. est très voi¬
sin des Mammillaria , en raison de son in¬
florescence axillaire , et d’autres caract. qui
leur sont communs. Toutefois son faciès ,
l’absence de véritables aiguillons , le mode
d’insertion des étamines, etc. , l’en éloignent
suffisamment. Ce g. paraît devoir être adop¬
té. Y oy. jAriocàrpus. (C. L.)
ANHALTIA ( nom d’homme ). bot.
cr. — ( Phycées. ) M. Schwabe ( Linnœa ,
1834; Heft. tome I, p. 127, cumicon. ) a
tenté d’élever sous ce nom , au rang de gen¬
re , une esp. que tous ses caractères rejet¬
tent dans le g. Chœtospora. ( Voy . ce mot. )
Une seule espèce, que l’auteur nomme A.
Fridericœ , composait le g. Anlialtia , qui
n’a pas été adopté. (C. M.)
*ANIIAMMUS. ins. — G. de Coléoptè¬
res tétram., famille des Longicornes, établi
par M. Dupont , et adopté par M. Dejean,
qui, dans son dernier Catalogue , le place à
côté du g. Monohammus de Megerle, qui ap¬
partient à la tribu des Lamiaires de M. Ser-
ville. — Ce g., dont les caract. n’ont pas été
publiés , ne renferme qu’une seule esp. , de
Java, nommée par M. Dejean A. conspersus.
D’après l’examen que nous avons fait de cet¬
te esp. , les caract. principaux qui la sépa¬
rent du g. Monohammus sont : Point d’é¬
pines latérales au corselet. Présternum très
avancé. Yeux obi ongs. Angles huméraux très
aigus. (D.)
*AATHEBECARPEA( à priv.; v euph.;
duvet [de puberté] ; fruit ). bot.
ph. — Division du g. Felicia, Cass, de la
famille des Synanthérées-Astéroïdées , for¬
mée par M. De Candolle ( Prodr v. 221), et
caractérisée par des akènes très glabres.
(C. L.)
*ANH5IVGA. Plotus [Anhinga, nom
brésilien de ces oiseaux, selon Marcgrave;
Plotus ou Plautus , en latin pied plat, em¬
ployé primitivement par Klein pour une fa¬
mille de Palmipèdes, et appliqué par Linné
aux Anhingas). ois. — Ce g. , de l’ordre des
Palmipèdes de Cuvier et de sa famille des
Totipalmes, fait partie de notre famille des
Pélécanidées, syn. de ces derniers , et de notre
s. -famille des Plotinées. Les caract. en sont*
Bec plus long que la tête, très droit, grêle,
très fendu et très aigu, à bords rentrants et
510
AN H
AN H
finement denticulés vers Sa pointe; narines
peu visibles, situées, au bord du Iront, dans
une rainure linéaire. Tête petite et grêle,
cou extrêmement long et mince. Tarses très
courts, mais robustes ; doigts intermédiaires
et externes égaux; tous, ainsi que le pouce,
engagés dans une membrane; ongles robus¬
tes, recourbés et acérés, l’intermédiaire pec-
tiné à son bord interne. Ailes allongées.
Queue très longue, arrondie, formée de 12
pennes singulièrement raides , les médianes
surtout, qui, ainsi que leurs tiges, sont tra¬
versées de stries profondes en forme de can¬
nelures.
Ces Oiseaux sont piscivores et excellents
nageurs et plongeurs, quoiqu’en même
temps percheurs. Leur conformation particu¬
lière concourt parfaitement à leur rendre
plus faciles ces deux genres de locomotion.
Leurs tarses courts, mais très robustes et dé¬
jetés en arrière; leurs larges pieds totipal-
més, et leur queue à pennes longues et rai¬
des faisant l’office de gouvernail, leur ser¬
vent merveilleusement non seulement à
plonger, mais à nager et à se diriger rapide¬
ment sous l’eau, lorsqu’ils y poursuivent
leur proie. La longueur de leur cou semble¬
rait seule un obstacle à cette marche rapide
et sous-riveraine ; mais , dans cette circon¬
stance, ils le tiennent raide et tendu; de
plus, leur bec et leur tête effilée, qui le précè¬
dent, en font une sorte de flèche susceptible
de fendre l’eau avec la plus grande facilité.
Nous ne doutons pas que ce cou ne soit
doué d’une grande énergie musculaire et
que ses vertèbres n’offrent de fortes apophy¬
ses pour l’attache des muscles , comme on
peut le remarquer chez les Plongeons, les
Grèbes, excellents plongeurs et nageurs
comme eux, et possédant la même faculté
de natation sous-marine et sous-riveraine.
D’après cette organisation particulière ,
les Anhingas, naturellement méfiants, plon¬
gent dès qu’ils éprouvent la moindre frayeur
et ne reparaissent le plus souvent qu’à une
grande distance ; encore ne mettent-ils que
leur tête hors de l’eau pour respirer un in¬
stant et nagent souvent dans cette position.
Quoique Palmipèdes, ils se perchent, com¬
me tous les Totipalmes , sur les arbres qui
bordent les rivages , y passent la nuit et y
nichent. C’est sur les eaux douces et les sa¬
vanes noyées des régions les plus méridio¬
nales des deux mondes que les Anhingas \i-
vent habituellement. Ils y poursuivent les
poissons qui font leur nourriture. Quand ils
en ont saisi quelqu’un , ils l’avalent tout en¬
tier s’il est petit, et sans sortir de l’eau ;
mais s’il est trop gros, ils l’emportent sur
un rocher ou sur un tronc d’arbre, où ils le
dépècent à l’aide de leur bec et de leurs on¬
gles crochus. Jusqu’ici l’on n’a encore bien
constaté que deux espèces d’Anhingas : l’u¬
ne africaine, c’est, YAnhinga , Levaillant (Pla-
tus Levaillantii, Enl. 107 ; Terri. Col. 587),
noir depuis la poitrine jusqu’à la queue,
avec la tête, le cou et les couvertures alai-
res, d’un roux doré, et une bande blancne
descendant de chaque côté depuis l’œil jus¬
qu’à moitié du cou ; l’autre américaine ,
c’est YAnhinga à ventre noir ( Plotus mela-
nogaster, Enl. 959 et 960; Vieillot, Gai. ,
pl. 278; et Wilson, pl. 74, 1, 2). Le mâle,
dont nous nous sommes procuré un indivi¬
du adulte et en livrée de noces, est alors
tout noir, à reflets vert-bouteille, et porte
sur la tête une huppe de plumes effilées re¬
tombant en arrière, et qui , réunies à celles
du dessus du cou , également allongées , lui
forment une sorte de crinière très remarqua¬
ble. Les variations assez nombreuses qu’é¬
prouve le plumage de ces oiseaux suivant
les mues et la différence des sexes en ont
fait multiplier à tort le nombre des espèces.
( Lafr. )
* A1V1IISTE. Anhistus. (àpriv.; Iços ,
toile, tissu), bot. cr. — Quelques auteurs
se servent de cet adjectif pour caractériser
certains organes des végétaux, dans lesquels
on n’observe, au plus fort grossissement du
microscope composé , aucune structure cel¬
lulaire. De ce nombre sont les tubes exté¬
rieurs des Conferves , et , en général , des
Algues filamenteuses articulées. (G. M.)
* ANHYDRE. Anhydrus (avufyos, qui
manque d’eau). Epithète donnée à tout corps
qu’on soupçonne d’être privé d’eau.
(C. D’O.)
* ANHYDRÏTE (avud/sos, qui manque
d’eau), géol. — M. Cordier ( Classification
des Hoches ) a donné ce nom à une esp. de sa
famille des Roches à base de sulfate de chaux.
— L’Anhydrite est formée de chaux et d’a¬
cide sulfurique, et ne contient par censé-
ANH
51 I
*
quent pas d’eau de composition. Elle se
présente tantôt à l’état grenu , tantôt à
l’état compacte , et quelquefois avec ces
deux sortes de contexture. Elle est ordinai¬
rement blanche , bleuâtre , ou même rou¬
geâtre, et, dans ce dernier cas, elle doit sa
couleur au protoxyde de fer; quelquefois el¬
le est noirâtre ou grise par suite de la pré¬
sence de quelques matières bitumineuses.
On trouve aussi, mais très rarement , le sou¬
fre, disséminé en parties très ténues dans
l’Anhydrite. Il peut arriver alors que la ro¬
che prenne une teinte citrine, et donne une
odeur sulfureuse par la calcination.
Indépendamment des minéraux que nous
venons de citer comme se trouvant dissémi¬
nés accidentellement en parties impalpables
dans cette roche, on peut y rencontrer des
grains plus ou moins distincts , savoir :
1° de Carbonate de fer, 2° de Pyrite ordi¬
naire, 3° de Boracite (borate de magnésie)
toujours cristallisé, 4° de Chlorure de so¬
dium (sel commun) , quelquefois assez abon¬
dant pour y être exploité , par dissolution ,
comme à Bex , en Suisse. L’Anhydrite , con¬
sidérée en grandes masses , contient presque
toujours quelques parties sédimentaires, mê¬
me celle des terrains les plus anciens. Dans
les terrains primordiaux , elle ne renferme
guère que les minéraux accessoires de la do¬
lomie, tels que le Mica, le Talc, l’Amphibole
grammatite, et des cristaux de carbonate de
chaux magnésifère. Dans les terrains subsé¬
quents , elle peut contenir du Quartz et du
Mica.
Cette roche, qu’on croyait jadis restreinte
à l’étage des grès bigarrés, figure, ainsi que
nous venons de le dire , dans quelques ter¬
rains primordiaux, dans tous les étages de la
période salino-magnésienne , et dans ceux de
la période crayeuse. Il est probable que , dans
beaucoup de cas, elle doit sa formation à une
épigénie qui s’est exercée plus ou moins pro¬
fondément sur des masses calcaires par l’ac¬
tion de vapeurs sulfureuses , qui ont trans¬
formé le carbonate de chaux en sulfate anhy¬
dre. Cette opinion est justifiée par la pré¬
sence des fragments de la roche originaire
qu’on trouve dans les amas d’Anhydrite de
diverses localités; dans les autres cas, elle
paraît s’être formée de toutes pièces à la
manière des roches de sel gemme.
L’Anhydrite est susceptible de s’hydrater
ANI
à la longue ; alors elle se désagrège, devient
spongieuse , augmente de volume , et finit
par se convertir en gypse proprement dit.
(C. D’O.)
{ ANIIYDRITE (uvvfyo;, sans eau).
min. — Nom donné par Werner au sulfate-
de chaux anhydre ou sans eau , autrement
dit Karsténite. Voy. sulfates. (Del.)
ANI. Crotophaga ( ani , nom ver¬
naculaire; //îoVwv , tique, vermine; ç>«yos,
mangeur ). ois. — G. de l’ordre des Grim¬
peurs de Cuvier, et des Zygodactyles de Vieil¬
lot et de Temminck , faisant partie de notre
famille desCuculidées et de notre s.-famille
desCrotophaginées. Les caract. en sont : Bec
très élevé et très arqué supérieurement, très
comprimé, et formant une carène arquée et
très mince, souvent ridée sur ses côtés, et
s’avançant par derrière entre les plumes du
front. Narines de forme ovalaire , placées
près de la base du bec , vers le milieu de la
mandibule. Ailes faibles, à rémiges courtes ,
sub-obtuses. Tarses médiocres, à larges scu-
telles; doigts minces, terminés par des on¬
gles faibles. Queue longue, étagée.
Ces Oiseaux, particuliers au nouveau mon¬
de , sont d’un naturel très familier et émi¬
nemment sociable. Ils vivent en troupes
plus ou moins nombreuses , et se tiennent
ordinairement hors des grands bois , dans
les savanes plantées de buissons , ou au mi¬
lieu des palétuviers des marécages. Ce qu’ils
offrent de plus remarquable dans leurs mœurs
est leur nidification. Ils travaillent en com¬
mun à la construction d’un nid assez grand
pour que plusieurs femelles puissent y pon¬
dre et y couver ensemble ; à peine une très
légère cloison les sépare-t-elle l’une de l’au¬
tre , et souvent les œufs se trouvent mêlés
et couvés par une seule , lorsque les autres
sont à chercher leur nourriture. Toutes les
esp. ont la même coloration de plumage ,
un noir intense , avec la plupart des plumes
bordées de vert ou de bleu luisant. On n’en
a connu long-temps que deux espèces, l’Ani
des palétuviers ( Crotophaga major, Lin.,
Enl., 1012-1 ) , et l’Ani des savanes ( Croto¬
phaga Ani Enl. , 102-2, et Vieillot, Gai.,
pl. 45). Depuis , M. Lesson en a publié une
troisième esp., dans son Traité et dans sa
Cent, zool., pl. 9, sous le nom d’Ani de
Lascasas ( Crot . Casasü ) , que M. Swainson
a prétendu être le même que son Croiopho •
51 2
AM
«
AM
ga sulcirostra , publié antérieurement dans
son Synopsis ofMexican Birds. Ce dernier
auteur en a encore décrit deux autres dans
la 5e partie de sa Classification, sous le nom
de Crot. rugirostra et de Crot. semisulcata,
•toutes deux de l’Amérique méridionale.
Vieillot a rangé parmi les Anis , sous le
nom d ’im Guira cantara {Crot. Piririgua,
Gai., pl. 44), un Oiseau du Paraguay et du
Brésil qui, d’après les couleurs de son plu¬
mage et la forme de son bec , semblerait
mieux placé avec les Coucous , mais qui réu¬
nit les habitudes toutes exceptionnelles de
nidification et d’incubation en commun des
Anis, et qui, d’après Azara, s’associe môme à
eux pour nicher et couver sur le même ar¬
bre. M. Lesson , dans son Traité , a fait de
cet oiseau une division de ses Coucous , sous
le nom de Guira.
Ces habitudes toutes particulières , et qui
ne se retrouvent chez aucune autre esp. de
Coucou, nous engagent à adopter cette dé¬
nomination de Guira donnée par M. Lesson :
mais nous en formerons un s.-g. du g. 4m;
la conformité de leurs mœurs nous parais¬
sant , dans cette circonstance , assez déter¬
minante pour un tel rapprochement.
Ainsi notre g. Ani(Crotophaga ) renferme¬
ra le s.-g. Guira Less., formé d’une seule esp.,
le Guira piririgua Nob. ( Piririgua Aza¬
ra, Crotophag a piririgua Vieill. , Gai. , pl.
44) , à bec rougeâtre, ayant un plumage mé¬
langé de roux , de flammettes brunes sur un
fond blanc , une huppe de plumes étroites ,
pointues, rousses au sommet , blanchâtres à
la base; des ailes brunes, variées de brun et
de blanc; la queue blanche en dessous , tra¬
versée au milieu d’une très large barre noi¬
re, et les tarses jaunes; du Brésil et du Para¬
guay. (Lafr.)
ANIA (avt'a, chagrin ?). bot. pu. — G.
de la famille des Orchidacées, tribu des Epi-
dendrées, créé par Bindley {Orchid. 129),
qui lui assigne les caractères suivants : La-
cinies du périgone linéaires-lancéolées , é-
gales , conniventes ; les extérieures sembla¬
bles. Labelle trilobé, plan, lamellé au milieu,
conné avec la base du gynostème , qui se
prolonge quelquefois en éperon ou en capu¬
chon. Gynostème dressé, allongé, ailé. An¬
thère 6-8-loculaire. Pollinies 8, égales, ou les
alternes plus petites. — Les espèces peu
nombreuses de ce g. appartiennent à l’Inde ,
et sont épiphytes , à rhizome rampant ; à
feuilles plissées , membranacées , solitaires ;
à scapes multiflores. (C. L.)
* ANIARA {àvixpôç, triste), ms. — G.
de Coléoptères hétéromères , famille des
Taxicornes, établi parM. Dejean, mais dont
il n’a pas publié les caract. D’après la place
qu’il occupe dans son dernier Catalogue , il
appartiendrait à la tribu des Diapériales de
Latreille. Il y rapporte 7 esp. , toutes exoti¬
ques , et chacune d’une contrée différente.
Nous citerons comme type celle que M. Bu-
quet a nommée A. dorsalis , et que nous a-
vons vue dans sa collection. Elle se rappro¬
che beaucoup, pour la forme, de VUloma
culinaris Fabr. La tête et le corselet sont
noirs ; les élytres rougeâtres, avec une gran¬
de tache noire elliptique sur la suture ; les
antennes et les pattes rougeâtres. Cette espè¬
ce est de Java. (D.)
ANIBA. Cedrota , Schreb. (nom verna¬
culaire ). bot. ph. — G. formé par Aublet
[Guy an., t. 126) sur un arbre de la Guyane,
et ainsi incomplètement caractérisé : Cal.
sex- parti, à segments obtus, concaves.
Étam. 8 , hypogynes, à filaments courts , à
anth. ovales. Un seul style. Ovaire ceint d’u¬
ne glandule. Un style court, à stigm. obtus.
Fruit.... ? Feuilles opposées ou verticillées.
Fleurs petites , en grappes. Bois citrin , aro¬
matique , appelé , dans le pays , bois de cè¬
dre. — Les botanistes sont d’accord pour re¬
garder cet arbre comme une espèce indéter¬
minée du g. Laurus . Voy. ce mot. (C. L.)
* ANIBE. Anideus {à priv.; sccToç , siJ'sx ,
rJ 'ex, forme , espèce ). térat. — Genre de
Monstres unitaires, type de la famille des
Anidiens. Voy. ce mot. (I. G. S. II.)
* ANIDIENS. Anidœi. {Voy. anide.)
térat. — Cette famille, que nous avons
fious-même récemment établie {Voy. Hist.
gén. des Anomalies, t. II, 528) , ne comprend
qu’un seul g., composé d’un très petit nombre
de cas ; et elle est jusqu’à présent fort impar¬
faitement connue. L’excessive simplicité de
l’organisation des Anidiens les place tout à
fait au bas de la série des Monstres unitaires
omphalosites ; c’est non seulement le der¬
nier terme connu parmi les Monstres de cet
ordre, mais presque le dernier terme que
l’on puisse concevoir comme possible. Qu’on
se figure un sac de forme ovoïde ou globu-
ANI
ANI
leux, mais toujours mal symétrique, tantôt
nu et tantôt velu , ne renfermant aucun vis¬
cère distinct ,pas même de canal intestinal,
mais seulement du tissu cellulaire, de la
graisse, quelques branches vasculaires, et
tout au plus quelques osselets informes : tel
est le corps d’un Anidien , réduit ainsi à une
sorte de bourse cutanée dont on aurait pei¬
ne à déterminer la nature, sans ses con¬
nexions avec le cordon ombilical , à l’extré-
jmité duquel on la trouve suspendue. De là ,
un caractère très remarquable et exclusive¬
ment propre à ce groupe , au moins par rap¬
port à tous ceux qui le précèdent : c’est
l’absence de toute forme spécifique. Chez
tous les Monstres unitaires autosites sans
exception, chez tous les autres Omphalosi-
tes , c’est-à-dire chez les Paracéphaliens et
les Acéphaliens, il est toujours facile de déter¬
miner à quelle espèce zoologique appartient
l’être anomal que l’on examine. Parmi les
Anidiens, cette détermination est impossi¬
ble , au moins sans une analyse anatomique
très délicate, puisque le corps n’est plus
qu’un sac ovoïde ou globuleux , sans appen¬
dices comme sans caractères spéciaux de
forme.
Le genre Anide, type de cette famille,
a été établi seulement en 1832 par Gurlt
( Voyez Lehrbuth der path. Anat. der
Haus-Sœugeth. , partie II , page 13 ) sous
le nom inadmissible d \imorphus; mais on
connaissait déjà depuis long-temps deux
exemples de la même monstruosité. L’illu¬
stre Ruysch avait figuré, il y a un siècle,
dans ses Trésors anatomiques , un Anide né
d’une vache, et un cas analogue chez l’hom¬
me avait été décrit il y a cinquante ans en
Angleterre par le docteur Bland. Mais ce
type organique , qui caractérise le singulier
genre des Anides, et dont ni Ruysch ni
Bland n’avaient saisi les conditions , avait
été laissé dans un oubli complet , et c’est à
Gurlt que l’on doit d’avoir reconnu dans
les Anides de véritables monstres, plus sim¬
ples seulement que les autres , et notam¬
ment que les Acéphaliens, dont, comme
nous l’avons montré, ils sont d’ailleurs voi¬
sins à quelques égards. Aux deux cas déjà
connus, Gurlt a eu en outre le mérite d’en
ajouter deux autres , fournis , comme celui
de Ruysch, par l’espèce bovine. Nous ne
doutons pas que, l’attention se trouvant
t. T.
513
ainsi fixée sur ce groupe physiologique si
remarquable , son histoire ne s’enrichisse
promptement de nouveaux faits , et que
bientôt la famille des Anidiens ne com¬
prenne un plus grand nombre de cas, dont
quelques uns pourront devenir les types de
nouveaux genres. (I. G. S. II.)
* AMDIUM, Neck. (corruption et dimin.
(Vanisum, anis). bot. pu. — Syn. du g.
Bifora , Holîm.; de la famille des Ombellifè-
res. (Sp.)
*AMDRUM, DC. Prodr. est une erreur
typogr. pour Anidium.Voyez ce mot. (Sp.)
ANIGOSANTHXJS, Labill.; Anigozia,
Salisb. ; Anœgosanthus , Reich. ; Schwœ-
grichenia, Spr. (àvor/w, je développe; uvOoç,
fleur), bot. ph. — G. de la famille des Hé-
modoracées, créé par Labillardière ( Voyag .,
t. I, 441, t. 22, Aon. IIoll. , II, 119) et dont
voici les caractères essentiels : Périgone co-
rollacé, laineux en dehors ; tube allongé,
conné avec l’ovaire à la base, puis décidu.
Limbe sexfide. Lacinies presque égales, uni¬
latérales supérieurement. Etam. 6 , ascen¬
dantes , insérées à la gorge du périgone. Fi¬
laments filiformes. Loges des anthères ad-
nées à un connectif en avant. Ovaire 3-lo-
culaire ; ovules nombreux insérés sur des
placentas saillants , dans l’angle central des
loges... Style filiforme. Stigmate simple.
Caps, infère, 3-loculaire, subglobuleuse, lo-
culicide-trivalve au sommet ; graines nom¬
breuses. — Ce genre, qui a besoin d’être
encore étudié, renferme cinq ou six espèces,
presque toutes cultivées , pour la singularité
de leur inflorescence, dans les serres d’Eu¬
rope. Elles sont indigènes dans la partie
australe de la Nouvelle-Hollande ; ce sont
des plantes herbacées, vivaces, persistantes,
à racines fibreuses , fasciculées , épaisses ; à
tige simple ou ramifiée au sommet, Iaineuse-
velue, garnie de feuilles ensiformes, à lame
inverse , semi-vaginantes à la base ; fleurs
grandes, remarquables, disposées en une sor¬
te de corymbe formé d’épis courts et garnis
de bractées oppositiflores. Périgone laineux
en dehors. Poils colorés, ramifiés. — L’esp.
la plus remarquable du g. est VA. coccineus
de Paxton. (C. L.)
A AIL ou AMR. bot. ph. — Synon. ,
dans les Antilles, de V Indigo fer a tinctoria L.
§. (C. L.)
AM LOCRE. Anilocra. cïujst. —
33
514
AIS l
AN1
Leach désigne sons ce nom un g. de l’ordre
des Isopodes , famille des Cymothoadés,
dont les caractères peuvent être exprimés
ainsi: Yeux granulés, convexes, écartés. Cô¬
tés des derniers articles de l’abdomen presque
involutés ; le dernier article plus étroit à son
extrémité. Pattes d’égale grosseur. Lames
;des appendices ventraux postérieurs inéga¬
les, allongées ; les extérieures plus longues
que les internes.— Ce g. renferme trois es¬
pèces, dont une a été dédiée à Cuvier, et se
trouve dans la mer de l’île d’Iviça ; les autres
habitent la Méditerranée et les mers du cap
de Bonne-Espérance. (H. L.)
ANIMAL. — Le mot animal exprime ,
dans la langue française comme dans la lan¬
gue latine , un être doué d’un principe de
sentiment et de mouvement, que les Latins
appelaient anima , du grec «ve^os, qui si¬
gnifie air, vent, souffle de l’air. C’est que
respirer , pour les peuples qui ont créé le
moi animal y était le premier caractère de
la vie. Cesser de vivre était rendre , par la
dernière expiration , le principe de la vie ,
animam efflare. La distinction nominale la¬
tine et française des animaux a donc été
prise d’abord du phénomène de la respira¬
tion aérienne; aussi l’adjectif animalis, dérivé
d’animal, voulait-il dire , chez les Romains ,
non seulement qui respire , mais encore qui
a vie , et , ce qui était pour eux la même
chose, qui est animé.
Ces idées sur la vie étaient d’ailleurs con¬
formes à celles des Grecs , chez lesquels les
mots Çwov, animal, et Çwq, vie, ne différaient
que par la terminaison et par le genre.
Ainsi l’idée la plus simple qu’on s’est faite
d’abord d’un animal était celle d’un être
qui respire. Plus tard , cette idée s’est com¬
plétée par celle d’un être ayant en lui un
principe d’activité qui le rend susceptible
de recevoir les impressions du monde exté¬
rieur, d’en être excité ou affaibli; puis un
autre principe d’activité qui lui donne la
faculté de se mouvoir ou d’agir sur ce mê¬
me monde. Enfin on s’est élevé à un princi¬
pe supérieur d’activité, auquel les deux au¬
tres sont subordonnés , au moi , qui a la fa¬
culté de percevoir ces impressions , auquel
elles deviennent sensibles, et qui produisent
en lui un sentiment de plaisir ou de peine ,
des désirs ou des aversions; et, par suite, la
volonté d’agir, dont il a la puissance au
moyen de ses organes du mouvement.
On a cru pouvoir ajouter encore à ces ca¬
ractères facultatifs un caractère d’organisa¬
tion et de fonction , celui d’être pourvu d’u¬
ne poche intéiieure, ayant son entrée (la
bouche ) à la surface du corps , pour rece¬
voir du dehors les substances alimentaires
et les digérer ; mais nous verrons bientôt
que ce caractère n’est pas absolu , et qu’il
manque à quelques uns des animaux les plus
simples.
La science n’a réuni que depuis peu d’an¬
nées tous les êtres vivants , les végétaux et
les animaux , en un seul groupe , celui des
êtres organisés , pour les opposer, dans une
étude commune, aux êtres privés de la vie ,
aux êtres inorganiques.
Cependant Linné, dans la lre édit, du Sys-
tema Naturce , qui date de plus d’un siècle
( 23 juillet 1725 ), définissait déjà les végé¬
taux des êtres naturels qui croissent et vi¬
vent , et il les distinguait des minéraux par
ce dernier caractère , qu’il retrouvait dans
les animaux , jouissant , de plus que les vé¬
gétaux , de la sensibilité : Lapides cres-
cunt. Yegetabilia crescunt et vivant.
ànimalia crescunt, vivant et sentiunt.
Après plus d’un demi-siècle, Gmelin, dans
une édition du même ouvrage, ajoutait au
caractère d’être vivant, donné par Linné aux
végétaux et aux animaux , celui d’être or¬
ganisé , et à celui de sentir , par lequel les
animaux se distinguent , suivant Linné , des
végétaux, celui de se mouvoir spontané¬
ment : Lapides, corpora congesta. Vege-
tabilia , corpora organisata et viva , non
sentientia. Animalia , corpora organisata
et viva, sentientia , sponteque se moventia.
Mais il y avait encore , dans ces trois divi¬
sions des êtres de la nature , dont les princi¬
paux caractères distinctifs étaient sans dou¬
te bien indiqués , le défaut capital , à notre
avis du moins , de ne pas les grouper d’après
le degré d’importance de leurs principaux
caractères différentiels et de ressemblances.
Il fallait opposer d’abord tous les êtres
organisés, ou doués de vie, aux êtres in¬
organiques.
C’est surtout au célèbre Bonnet que l’on
doit de s’être arrêté à cette importante con¬
sidération de l’organisation , et d’avoir étu -
dié tous les êtres qui en jouissent, du moins
sous le point de vue de leur propagation.
AM
AM
515
g 1. — Caractères généraux
de l’organisation.
Les corps organisés ont principalement,
et en premier lieu, le caractère de V indivi¬
dualité. Il résulte d’une forme propre, bien
circonscrite, qui distingue l’être individuel
de tout ce qui l’entoure , qui le limite dans
l’espace, qui le sépare des autres êtres orga¬
nisés et de l’être compliqué dont se compo¬
se le monde inorganique. Elle suppose des
forces indépendantes qui agissent en lui, pour
lui conserver cette forme particulière, ou
pour la modifier, toujours d’une manière ca¬
ractéristique, aux différentes phases de son
existence.
Cet être individuel est un petit monde ,
qui ne se distingue pas seulement par sa
forme et par son volume ; mais encore par sa
composition chimique et par sa composition
organique , c’est-à-dire par la nature et par
les différents arrangements de ses molécules
constituantes. C’est un centre d’attraction
et de répulsion , qui prend et rejette autour
de lui les matériaux qui doivent entrer et
s’user dans la composition de ses organes.
C’est un tout, dont les parties sont d’autant
plus dépendantes de l’ensemble, qu’elles
6ont plus nombreuses et plus compliquées.
C’est une machine (1 ''organisme) dont les
rouages (les organes) sont admirablement
arrangés pour produire la succession des
phénomènes qui constituent et caractérisent
la vie individuelle.
Tous ces caractères d’individualité distin¬
guent le corps organisé et vivant du corps
brut ou inorganique, dont l’individualité
est beaucoup plus difficile à saisir.
Pour les uns , l’individualité minérale
existe dans la molécule intégrante , composée
d’un groupe d’atomes de même nature ( les
corps simples) ou de nature différente (les
corps composés ), affectant une forme déter¬
minée. Pour les autres, l’individualité miné¬
rale ne se montre que dans les agrégats
réguliers de ces mêmes molécules intégran¬
tes dont se composent les cristaux.
Le repos , la permanence de la forme, de
l’agrégation des atomes, qui constituent la
molécule intégrante , ou de l’agrégation des
molécules intégrantes qui constituent le cris¬
tal , caractérisent, dans l’une et l’autre sup¬
position, l’individualité minérale, dont la du¬
rée est indéfinie, une fois qu’elle a été con¬
stituée; elle ne peut être détruite quo par
une force extérieure étrangère . dont l’é¬
nergie viendrait surmonter celle qui main¬
tient réunis, dans l’état de repos, les atomes
de la molécule intégrante ou les molécules
intégrantes du cristal.
Les vicissitudes successives de forme , de
volume, de compositions chimique et orga¬
nique, de phénomènes, qui manifestent et
distinguent le mouvement vital dans chaque
individualité organique ; qui limitent son
existence, comme elles la caractérisent ; tous
ces changements, et leur succession régu¬
lière , établissent , au contraire , de la ma¬
nière la plus évidente une séparation tran¬
chée entre le monde organique et le monde
inorganique.
Nous n’avons pas besoin de pousser plus
loin notre comparaison pour en conclure
qu’il n’y a pas de passage gradué et insensi¬
ble de l’un à l’autre ; que l’échelle des êtres
est une hypothèse insoutenable , et que les
êtres naturels , étudiés sous ce premier et
grand point de vue , se séparent et se clas¬
sent en deux grandes séries bien caractéri¬
sées, celle des corps inorganiques et celle
des corps organisés.
Les corps organisés ( Voy. ces mots )
composent le règne organique, le règne de la
vie individuelle, et l’autre le règne inorga¬
nique, le règne de la vie générale.
g 2. — Les corps organisés se divisent
en végétaux et animaux.
Ce dernier peut se subdiviser de même ,
mais d’une manière beaucoup moins tran¬
chée , en deux autres séries, celle des végé¬
taux et celle des animaux , formant en¬
semble deux règnes subordonnés au grand
règne organique.
Nous venons de faire connaître les ani¬
maux par leurs caractères les plus généraux,
ceux qu’ils partagent avec les végétaux,
comme corps organisés et doués de la vie ,
et qui se distinguent les uns elles autres des
corps bruts ou inorganiques.
Pour compléter l’idée que nous devons
nous faire d’un animal quelconque , il nous
reste à exposer , avec quelques détails , les
caractères qui le distinguent plus ou moins
516
ANI
ANI
d’un individu végétal. Ces caractères sont
matériels et dynamiques ou phénoménîques.
g 5. — Composition chimique.
La composition chimique différentielle en¬
tre l’organisme végétal et l’organisme ani¬
mal tient sans doute à la prédominance du
carbone dans le premier, et à la grande
proportion relative de l’azote dans ce
dernier.
Le tissu cellulaire végétal a généralement
une composition chimique isomère avec l’a¬
midon, et le ligneux qui se dépose dans ce
tissu et le durcit se compose d’un dixième
en sus de charbon, ou de 0,54, au lieu de
0,44. (D’après M. Payen. Voy. les comptes-
rendus de l’Académie des sciences pour
1859, n° 2, p. 51.)
Mais ce tissu n’est pas dépourvu d’azote ,
surtout dans les graines ( ibid . p. 60) ou dans
les organes naissants. Le cambium même
en renfermerait. {Ibid. — Premier sémestre
de 1838, p. 152.)
Cependant l’organisme animal est généra¬
lement plus azoté. Remarquons d’ailleurs
que , quand il se durcit , c’est surtout en se
pénétrant de matières salines ( de sels cal¬
caires) étrangères à sa constitution primi¬
tive ; tandis que le ligneux qui solidifie le
tissu végétal appartient essentiellement à
son organisme, et le caractérise tellement ,
qu’il semble que le dernier but de la végé¬
tation est d’en surcharger cet organisme, et
de lui donner la rigidité qui finit toujours
par le caractériser.
g 4. — Éléments organiques.
Les éléments organiques des végétaux sont
les différents sucs celluleux ou les différen¬
tes sèves qui se meuvent dans ce tissu végé¬
tal , pour leur propre élaboration, ou pour la
nutrition et pour les sécrétions. Ces sucs, ou
ces sèves en mouvement, composent les li¬
quides nourriciers en usage. Il faut y com¬
prendre le cambium, liquide ou demi-fluide
nourricier en mouvement d’assimilation, ou
s’organisant.
La fécule ou les grains d’amidon , soit
purs , soit enveloppés de chlorophylle, si gé¬
néralement répandus dans les tissus végé¬
taux ; la fécule, dis-je , est un élément orga¬
nique solide, une substance nourricière en
réserve , que le mouvement vital dissoudra
tôt ou tard dans la sève , pour donner à
celle-ci les qualités nutritives nécessaires, j
Les animaux ont de même des liquides
nourriciers, montrant différents degrés d’é¬
laboration, de dépuration, d’organisation;
se mouvant dans l’organisme animal , pour
y subir la triple action dépuratrice , organi¬
satrice et assimilatrice, de cet organisme. La
lymphe, le chyle, le sang veineux, le sang
artériel, ce dernier comparable au suc vital
des végétaux, composent dans les animaux
ce que j’appelle le fluide nourricier en usage.
Ils ont, en réserve, les substances huileu¬
ses ou graisseuses renfermées dans les vési¬
cules du tissu cellulaire , et dont les prin¬
cipaux réservoirs sont dans la cavité viscé¬
rale ou sous les téguments. La graisse est
donc, pour les animaux, ce que la fécule est
pour les végétaux.
Le fluide nourricier fait partie essentielle
de l’organisme en action : sans lui , point
d’activité vitale. Cette activité , suspendue
dans la graisse , ne commence que lorsqu’elle
a été mélangée à une certaine proportion
de liquide , qui transforme la substance
nourricière en réserve en un fluide nourri¬
cier en mouvement, et , par suite, en usage.
Il est bien remarquable qu’à l’origine du
végétal et de l’animal, la substance nourriciè¬
re en réserve , qui doit s’organiser dans le
germe pour son premier développement, est
à la fois de nature huileuse et albumineuse
( Vendosperme des graines, le vitellus de
l’oeuf).
Je ne fais qu’indiquer les différents sujets
de ce chapitre , qui pourront être dévelop¬
pés aux articles suc celluleux , sève ,
LATEX , FÉCULE (BOT.) , GRAISSE, HUILE
(ZOOL.).
J’ajouterai seulement que les liquides
nourriciers des végétaux, complètement éla¬
borés, charrient des globules comme ceux
des animaux supérieurs ; et que la chloro¬
phylle me paraît avoir une certaine analo¬
gie physiologique avec l’hœmatosine , cette
matière colorante du sang rouge.
§ 5. — Organes élémentaires et systèmes
généraux qu’ils composent.
L’organisme animal ne se compose , dans
*
ANI
les animaux inférieurs, comme dans les vé¬
gétaux , que du seul organe élémentaire ap¬
pelé celluleux , tissu cellulaire , parce qu’il
se montre souvent sous la forme de lames ,
interceptant des cellules dans leurs divers
entrecroisements. Dans d’autres cas, il ne
se compose que tde fils plus ou moins rési¬
stants ; dans d’autres cas enfin , ces lames
ou ces fils sont à peine solidifiés, et sem¬
blent être le cambium des animaux.
C’est le tissu cellulaire qui sépare et qui
individualise , pour ainsi dire , dans les or¬
ganismes les plus compliqués, les deux
autres organes élémentaires dont nous par¬
lerons tout à l’heure, l’élément nerveux et
l’élément musculeux.
C’est lui qui forme la trame de tous les
organes composés ou concrets ; c’est lui qui
les sépare et qui les unit.
Comme dans les végétaux , V élément cel¬
luleux est l’organe générateur de toutes les
capacités du fluide nourricier. C’est donc
aussi à cet organe élémentaire, et aux parois
de ces capacités qui en sont essentiellement
formées , qu’il faut rapporter toutes les sé¬
crétions, et , en général , la grande fonction
de nutrition.
Dans les animaux inférieurs , ces capacités
ne sont que des cellules , dont les parois
sont tellement molles et transparentes , qu’à
peine les distingue-t-on, dans beaucoup de
cas, du fluide qu’elles renferment. On dirait
même que l’une et l’autre ne forment qu’une
seule substance homogène, ressemblant à
du verre fondu, laquelle, dans ces derniers
temps, a été désignée, par M. Dujardin, sous
le nom de Sarcode.
Dans cet état de simplicité, l’organisme
animal se distingue déjà de celui de la plan¬
te , du moins de la plante dont la végéta¬
tion est avancée , par le caractère physique
d’une moindre consistance , et par le carac¬
tère phénoménique de l’expansibilité, sans
nouvelle addition d’eau ou de toute autre
substance du dehors; en troisième lieu, par
sa contractilité.
Dans les animaux plus compliqués , le tissu
cellulaire est l’organe élémentaire principal,
et l’élément producteur 1° Des vaisseaux de
toute espèce ;
2° Des organes de sécrétions, arrangés en
follicules , en capsules , en canaux de toute
forme et de toute étendue ;
ANI 517
5° Des membranes dermoïdes , muqueu
ses, séreuses, fibreuses, élastiques;
4° Des parties dures, de la nature du car¬
tilage ou des os.
Chacune de ces parties , comme l’organe
élémentaire qui les forme, a, dans l’écono¬
mie animale, un caractère propre qui la dis¬
tingue de l’économie végétale.
Le plus général est la souplesse pour cel¬
les qui ne doivent pas prendre la consistan¬
ce osseuse et la contractilité modérée , ou
cette faculté de se resserrer qui caractérise
cette propriété vitale qu’on appelle tonicité,
et qui se manifeste par une plus grande ac¬
tivité vitale de la partie où elle se mani¬
feste.
Les vaisseaux des animaux , en particu¬
lier, ont un caractère qui les distingue net¬
tement de ceux des plantes. Ils sont dispo¬
sés en arbre, ayant une partie centrale com¬
posée d’un tronc et d’une souche. Les ra¬
cines amènent et concentrent dans celle-
ci, des différentes parties de l’organisme,
le fluide nourricier dont elles sont rem¬
plies. Il passe ainsi de la souche dans le
tronc, et se répand de celui-ci dans les
branches et les rameaux.
Tous les vaisseaux de cet arbre commu¬
niquent donc les uns dans les autres , et ces
communications sont d’autant plus nombreu¬
ses que les divisions sont plus éloignées du
tronc. Il en résulte que toutes les parties
d’un même arbre vasculaire sont , jusqu’à un
certain point, dépendantes, et qu’elles unis¬
sent de même tous les organes où elles se dis¬
tribuent. C’est pourquoi on donne le nom de
système à l’ensemble des vaisseaux du fluide
nourricier, dans l’organisme animal. Ce sys¬
tème, lorsqu’il est complet , se compose au
moins de deux arbres, arrangés de manière
que les derniers ramuscules de l’un se con¬
tinuent avec les premières radicules de l’au¬
tre, et réciproquement.
Les communications deviennent si fré¬
quentes dans les vaisseaux intermédiaires
des deux arbres, qu’elles forment les mailles
nombreuses d’un double réseau de vaisseaux
capillaires , origine et aboutissant des raci¬
nes et des ramuscules de chaque arbre , et
complétant, dans les animaux supérieurs, le
cercle dans lequel le fluide nourricier doit
circuler.
D’autres arbres vasculaires peuvent être
518 AN1
annexés ou subordonnés a ces deux arbres
principaux.
Je ne dois pas traiter ici des différences
que présente , à cet égard, la série animale ;
il me suffit d’indiquer en ce moment ce grand
caractère des vaisseaux de l’économie anima¬
le, de communiquer tous les uns dans les au¬
tres, et de former un ensemble , un organe
général excitateur de tout l’organisme , par
le fluide nourricier qu’il en reçoit et qu’il lui
envoie , et qui lie, par là même, toutes les
parties de cet organisme.
Il centralise et généralise tout à la fois
la grande fonction de nutrition à laquelle il
préside, et toutes celles qui lui sont subor¬
données. Il en rend les effets plus ou moins
dépendants dans toutes les parties de l’orga¬
nisme. ( Voy . notre Appendice aux Leçons
d’ Anatomie comparée de G. Cuvier , t. VI,
2e édit.)
L’autre organe général qui forme un lien
puissant entre toutes les parties de l’orga¬
nisme animal est le système nerveux , le¬
quel préside à toute espèce d’activité vitalê,
et plus spécialement à la sensibilité , attri¬
but exclusif de l’animalité.
La présence du système nerveux distingue
essentiellement de l’organisme végétal l’or¬
ganisme animal qui en est pourvu. A la vé¬
rité , on n’a pu le reconnaître jusqu’ici que
dans très peu d’animaux du type des Zoophy -
tes. Le genre Linguatule , parmi les Intes¬
tinaux , les Astéries et les Oursins, parmi
les Échinodermes , sont les seuls animaux
de ce type chez lesquels on soit parvenu
à en découvrir des traces incontestables. On
croit , à la vérité , pouvoir l’admettre par le
raisonnement, et conclure sa présence de cel¬
le des yeux dans un grand nombre d’animal¬
cules ; mais les points colorés que l’on sup¬
pose être les organes de la vision en rem¬
plissent-ils réellement les fonctions ? C’est
ce qu’il faudrait démontrer en premier
lieu.
Au reste , il est à présumer que, chez
beaucoup de Zoophytes , sa structure et sa
transparence l’empêchent de se dessiner dans
le reste de la substance, en apparence homo¬
gène, qui constitue leur corps.
Tout système nerveux a ses parties ou sa
partie centrale ; ses parties périphériques ou
terminales ; et ses parties intermédiaires
conductrices , chargées de transmettre son
AM
activité de la périphérie à un centre, et ré¬
ciproquement.
Il se compose, en général , de deux orga¬
nes élémentaires distincts :
Les globules, ayant une enveloppe cellu¬
leuse, renfermant un parenchyme granuleux,
et un noyau, lequel montre toujours dans un
point de sa surface une apparence de noyau
plus petit.
Ces globules paraissent être l’organe pro¬
ducteur de l’animation vitale.
L’autre organe élémentaire nerveux sert
de conducteur à cette même animation. Il
consiste en filets extrêmement ténus , dont
les faisceaux composent les nerfs. Ces filets
ont une gaîne celluleuse contenant une pul¬
pe molle, demi-fluide, limpide , transparen¬
te, non granuleuse comme le parenchyme
des globules. (Voy. le Mémoire de M. Valen¬
tin, sur la composition du système nerveux ,
inséré dans les Mémoires de V Académie L.
C. des Curieux de la Nature , t. XVIII.)
Ces deux organes élémentaires nerveux se
trouvent inégalement répartis et agrégés
dans les différentes parties de l’organisme ,
pour en constituer le système nerveux.
Dans sa partie périphérique, ou terminale
des organes, ce système ne montre que des
filets élémentaires ou restés réunis en fais¬
ceaux peu nombreux , se détachant des uns
pour se rapprocher des autres, et former des
apparences de réseaux irréguliers ; mais ayant
pour caractère de se replier toujours sur eux-
mêmes, en figurant des anses plus ou moins
fermées.
Ce même système montre un mélange,
une agrégation de globules et de filets,
dans ses parties centrales (les ganglions , les
principaux cordons nerveux). Ces filets pa¬
raissent repliés sur eux-mêmes à leur origi¬
ne centrale, comme à leur terminaison pé¬
riphérique; de manière que chaque filet,
dans toute son étendue , dessine une longue
ellipse. Dans sa partie la plus initiale , si je
puis m’exprimer ainsi , ou la plus centrale ,
le système nerveux ne se compose que d’une
agglomération de globules producteurs : tel¬
le est la substance grise qui se trouve au
centre de la moelle épinière, et à l’extérieur
du cerveau et du cervelet, dans les animaux
vertébrés.
La disposition générale du système nerveux
est en rapport évident avec le plan général
ANI
ANI
519
d’organisation qui constitue chaque type du
règne animal; avec l’arrangement des parties
qui composent l’organisme de chacun de ces
types ; et surtout avec la forme générale qui
les caractérise. Cela devait être : ce système ,
ayant pour fonction de faire irradier de ses
centres, ou d’un centre unique, sur chacune
des parties de l’organisme, toutes les activi¬
tés vitales résultant de l’influx nerveux ; ou de
faire aboutir à ces mêmes centres et d’y faire
retentir toutes les impressions du dehors ou
du dedans que peuvent recevoir ces mêmes
parties ; il devait être arrangé pour cette com¬
munication générale et réciproque d’impul¬
sions motrices , ou d’excitations sensitives ou
non sensitives et de simple innervation.
L’organisme animal se distingue encore
de l’organisme végétal par V organe élémen¬
taire moteur, qui entre dans la composition
de tous les muscles, de tous les faisceaux
musculeux, de toutes les fibres de même
nature, qui jouissent de la contractilité, que
j’appellerais volontiers nerveuse , parce
qu’elle agit généralement s«us l’influence
évidente de l’innervation ; mais qui est plus
connue sous le nom d’ irritabilité .
La fibre musculaire se compose de filets
élémentaires cylindriques, creux ou tubu¬
leux, renfermant une série de globules selon
les uns, une pulpe homogène selon les au¬
tres. La gaine de ce tube paraît avoir des
stries transversales ou obliques, également
distinctes, qui manquent dans certains mus¬
cles et dans certains animaux. Cette gaine
est formée de l’élément celluleux. Plusieurs
filets élémentaires sont réunis dans une
gaine commune de même nature, pour com¬
poser une fibre musculaire. Des fibres mus¬
culaires plus ou moins nombreuses sont réu¬
nies de même dans une gaine commune,
pour former des faisceaux graduellement
plus compliqués.
L’organe élémentaire musculeux est,
comme on voit, composé d’un élément con¬
tractile qui le caractérise essentiellement ;
élément contenu dans la gaine celluleuse du
filet ou du tube élémentaire. Cet organe é-
lementaire avait besoin d’être complété dans
son organisation par les deux organes élé¬
mentaires précédents. Cela est incontesta¬
ble pour l’élément celluleux.
On peut le démontrer encore pour l’élé¬
ment nerveux chez les animaux qui ont des
nerfs , la communication libre des filets qui
se rendent aux muscles avec les parties cen¬
trales du système nerveux étant indispensa¬
ble pour l’exercice de l’action musculaire.
Doit-on supposer que , chez les animaux où
les muscles sont évidents et qui nous parais¬
sent privés de nerfs (les Actinies), cette pri¬
vation apparente tienne plutôt à nos moyens
imparfaits d’investigation qu’à la réalité ?
Si les systèmes nerveux et musculeux dis¬
tinguent et séparent de tout le règne végé¬
tal la plupart des animaux, nous ne pou¬
vons pas ajouter qu’ils caractérisent essen¬
tiellement l’organisme animal.
Dans les organismes inférieurs, on ne
découvre plus de traces de ganglions médul¬
laires ni de nerfs; on n’y trouve même plus
de fibres musculaires bien évidentes. Cepen¬
dant les phénomènes caractéristiques de la
vie animale y sont plus ou moins manifestes.
A présent que nous connaissons l’organis¬
me animal , comparé à l’organisme végétal ,
dans sa composition élémentaire, au delà
de laquelle nos sens ne peuvent pénétrer,
étudions -le dans l’agrégation de ses élé¬
ments, composant des individualités, dont
la forme générale est la première circon¬
stance qui frappe notre vue , qui doit attirer
notre attention.
§ 6. — De la forme extérieure générale
des organismes.
Le caractère le plus général de l’organisa¬
tion ou de l’arrangement moléculaire des
êtres vivants , est d’abord dans la forme ex¬
térieure, dont l’élément générateur est tou¬
jours, ainsi que nous l’avons dit, en totalité
ou en grande partie , une ligne courbe.
Mais déjà, sous ce premier point de vue ,
l’organisme animal s’éloigne rapidement de
l’organisme végétal.
Les détails dans lesquels nous allons en¬
trer à cet égard se résument dans la pro¬
position générale suivante, et n’en seront
qu’un commentaire : Que la forme, dans les
êtres qui jouissent de la vie , est l'expres¬
sion figurative de l'organisme , mis en rap¬
port avec le monde extérieur. En effet , si
nous comparons sous ce point de vue un
animal à un végétai , nous aurons la certitu¬
de que , dans les deux règnes , la forme
n’est que l’expression de ces rapports.
520
ANI
ÀNl
Dans les animaux , au lieu d’être épanouie,
comme dans les végétaux , elle est ramas¬
sée. Au lieu d’être amincie et étalée, afin de
multiplier la surface que la quantité de ma¬
tière organisée attribuée à chaque individu¬
alité végétale peut occuper, cette surface
est le plus souvent restreinte dans les ani¬
maux par la forme , qui lui donne le moins
d’étendue possible.
Au lieu de se diviser pour embrasser le
plus d’espace, comme le végétal, l’animal
montre dans sa forme une tendance à l’uni¬
té, à la concentration.
Au lieu de porter au dehors , comme la
plante, tous ses organes d’alimentation et
de respiration , de fécondation , de fructifi¬
cation ou de propagation par germe libre ,
l’animal les voile sous ses téguments pro¬
tecteurs , sans que ceux-ci en suivent tou¬
jours les contours, sans qu’ils soient astreints
à en revêtir la forme; ou mieux , il les recè¬
le dans des cavités plus ou moins profondes,
creusées en dedans de lui. Les substances
alimentaires et le fluide respirable y sont
introduits à sa volonté. Les germes y reçoi¬
vent leur premier développement, et sou¬
vent leur développement subséquent à la fé¬
condation , dont le principe d’activité pénè¬
tre jusque dans le réduit des ovaires.
Ces caractères de la forme animale sont
essentiellement en rapport avec les deux at¬
tributs de l’animalité : la locomotilité et la
sensibilité.
Toute l’économie animale en est d’autant
plus modifiée , et sa forme en particulier ,
que ces facultés y sont plus parfaites , c’est-
à-dire plus développées, à la fois, et plus
actives.
La forme animale ne devait avoir rien
d’embarrassant pour le transport d’un lieu
dans un autre ; elle devait , au contraire ,
être disposée pour vaincre les résistances de
la pesanteur et du frottement que l’animal
éprouve nécessairement et doit surmonter
dans ses mouvements variés à la surface du
sol ou dans sa profondeur , dans les airs ou
dans les eaux.
Cette forme , si bien disposée pour toute
espèce de progression , devait l’être encore
pour recevoir les impressions du monde ex¬
térieur. Elle devait montrer au dehors ces
organes des sens extérieurs, faits pour aver¬
tir l’animal de ce qui se passe autour de lui.
Cette impressionnabilité , cette excitabi¬
lité extérieure, peut être départie dans tous
les téguments, sur toute la surface de l’ani¬
mal, dont elle ne modifie pas autrement la
forme.
Mais lorsqu’elle devient sensibilité spécia¬
le pour la lumière, dans l’appareil de
l’œil ; pour les vibrations des corps sonores ,
dans l’appareil de l’ouïe ; pour les efllux
odorants , pour les corps sapides , dans ceux
de l’odorat et du goût ; pour les résistances
des surfaces et leur température, dans l’ap¬
pareil du toucher actif ; il en résulte des mo¬
difications de forme très remarquables par
la position à la surface du corps, ou plus ou
moins rapprochée de cette surface , de ces
organes spéciaux des sens externes. La for¬
me même de l’organe du sens interne , où
réside le moi , où viennent retentir les im¬
pressions des sens externes , ou du moins
la forme de la boîte osseuse qui le renferme
dans les animaux les plus parfaits, influe sur
cette forme générale, dont nous cherchons
à apprécier, à analyser les causes et les rap¬
ports avec tout l’organisme.
Cet organisme manifeste donc, dans tou¬
tes les individualités animales, simples et
non agrégées, qui jouissent de la locomo¬
tilité, des caractères de forme qui le distin¬
guent d’une manière bien tranchée de l’or¬
ganisme végétal.
Mais il existe des animaux composés ou
agrégés, privés d’organes des sens spéciaux,
chez lesquels on ne peut plus assigner de
place déterminée et circonscrite à un orga¬
ne du sens interne; qui ne sont plus revê¬
tus d’organes particuliers de locomotion ;
mais dont tout le corps est une substance
molle , impressionnable et contractile. Ici
la forme se rapproche de celle de la plante,
et plus particulièrement de cette partie de
la plante où la vie se manifeste par des mou¬
vements , par un reste de motilité plus évi¬
dent : je veux parler de la fleur, et de V hy¬
dre d'eau douce , pour l’animal que je lui
compare.
La forme de la plante tout entière, avec
• ses racines, sa tige, ses rameaux , et même
des apparences de fleurs et de fruits ( les
feuilles seules sont exceptées), reparaît dans
les animaux de la même classe, les Polypes
à polypier , qui sont entièrement privés du
mouvement progressif. Ils ont des organes
ANI
ANI
55!
de fixité, des racines , mais qui ne parais¬
sent avoir que cette seule fonction de fixer
l’animal au sol ou aux corps submergés. La
tige est un organe central qui, dépouillé
des organes du mouvement, ne s’étend et
ne se divise, comme celle de la plante, que
pour la nutrition. Les parties de cette a-
grégation, qui ressemblent à une fleur com¬
posée , jouissent seules d’une grande mobi¬
lité. Ce sont des organes de préhension, dis¬
posés en rayons autour d’un axe, dans lequel
est l’entrée de l’estomac.
Chez quelques lins même ( les polypiers
flexibles ) , les ovaires apparaissent au dehors,
comme les capsules , comme les fruits des vé¬
gétaux. Cette tige bourgeonne , pousse des
germes adhérents , qui prennent la forme
de l’espèce , dans leur développement ulté¬
rieur.
On voit combien encore , dans ce cas ex¬
ceptionnel de la forme animale , les modifi¬
cations de la forme générale se lient à tout
l’organisme, et par suite à tout le genre de
vie ; elles sont toujours l’expression de cet
organisme , mis en rapport avec le monde
extérieur.
Remarquons que, pour les animaux, cette
forme phytoïde , qui devient incompatible
avec le mouvement progressif, entraîne la
nécessité de vivre dans l’eau ; soit que l’or¬
ganisme animal , privé de moyens de recher¬
cher sa nourriture , n’en eût pas trouvé suf¬
fisamment dans l’air qui l’entoure, et que
l’eau, et plus généralement l’eau de la mer,
ait pu seule charrier autour de cet être im¬
mobile toutes les molécules nutritives qui
lui sont indispensables; soit que l’air eût
promptement desséché cette substance ani¬
male, si souple, si molle , si aqueuse , dans
laquelle sont probablement fondues et mé¬
langées les parties essentielles des organes
élémentaires de nutrition , de motilité et
d’excitabilité, sinon de sensibilité (1).
v
(l) Nous avons donné, depuis plusieurs an¬
nées, dans nos cours, la définition de la forme
des corps organisés, qui vient detre expliquée
dans le présent paragraphe , et nous avons l’ha¬
bitude de la développer dans une ou plusieurs
leçons, afin d’en faire sentir toute la portée,
principalement dans ses applications à l’Histoire
naturelle classique.
L’intérêt du sujet a frappé plusieurs de nos au-
§ 7. — Des téguments.
Après la forme, la circonstance matérielle
qui nous frappe le plus, dans l’observation
des organismes végétaux ou animaux , ce
sont les parties qui les terminent , qui les
recouvrent , qui les enveloppent et qui les
protègent; je veux parler des téguments.
Si nous avons défini la forme Vexpression
figurative de V organisme mis en rapport
avec le monde extérieur, nous pouvons ap¬
pliquer cette même définition aux téguments,
avec cette seule différence, qu'ils sont l’ex¬
pression matérielle de ce même organisme,
dans tous ses rapports avec ce qui est hors
de lui , ou dans toutes les dispositions qui
Ven séparent.
En effet , les téguments sont les parties
superficielles de l’organisme , qui limitent
chaque corps organisé ; qui le séparent du
monde extérieur ; qui l’individualisent ; qui
le protègent contre les effets nuisibles de
tout ce qui l’entoure , et particulièrement
du milieu dans lequel il est plongé ; mais
qui le mettent aussi en rapport avec ce mi¬
lieu, pour en recevoir l’influence nécessaire
à l’entretien de la vie.
Ainsi les téguments ont à remplir deux
fonctions générales opposées dans leur but.
L’une doit séparer l’individu organisé de
tout ce qui l’entoure, et le protéger particu¬
lièrement contre l’action désorganisatrice
des agents physiques.
L’autre a pour effet de le lier, de le met¬
tre plus ou moins en rapport avec ces
agents, ou avec les autres corps de la nature,
étrangers à l’individualité organique.
Ces deux buts fonctionnels , communs à
tous les corps organisés , sont subordonnés
à des nécessités bien différentes dans les vé¬
gétaux et dans les animaux.
Les végétaux puisent leur nourriture, à
l’état moléculaire , dans le sol, dans l’air ou
diteurs les plus assidus. L’un deux l’a choisi , d’a¬
près notre conseil , pour sa Thèse de zoologie ,
soutenue devant la Faculté des sciences de Paris,
le 5 juin 1840. 11 y traRe , d’après un plan et plu¬
sieurs vues remarquables, de la forme animale
considérée dans scs rapports avec l’organisme
intérieur.
T. I.
522
AM
ANI
dans l’eau, par toute la surface de leur corps
ou par quelques parties de leurs téguments,
suivant la simplicité ou l’homogénéité, l’hé¬
térogénéité ou la complication des types or¬
ganiques auxquels ils appartiennent.
Ils respirent de même par toute l’étendue
de leurs téguments plongés dans l’air ou
dans Peau, ou par des organes particuliers qui
sont dans l’une ou dans l’autre de ces condi¬
tions physiques, suivant les mêmes différen¬
ces de simplicité ou de complication organi¬
que.
Ils produisent au dehors leurs organes de
fécondation , et le plus souvent ceux de
fructification.
Cette double série de rapports fonc¬
tionnels avec les agents physiques modifie
partiellement ou universellement la partie
superficielle de leur organisme, pour les deux
grandes fonctions de la vie végétale , la nu¬
trition et la propagation.
Les animaux , pour l’immense majorité ,
ont leurs principaux organes d’alimentation
et de propagation, et même souvent ceux de
respiration , retirés dans des cavités inté¬
rieures ; ce qui diminue chez eux , sans les
faire disparaître entièrement, le nombre des
arrangements superficiels de leur organisme,
c’est-à-dire de leurs téguments, pour les fonc¬
tions de nutrition ou de propagation.
Mais celles de la sensibilité , dont ils sont
exclusivement doués, ont nécessité de gran¬
des modifications dans la peau, qui en est le
siège général.
D’autres nécessités, qui tiennent à îaloco-
motilité , ont fait que leurs téguments sont
pourvus d’organes moteurs ( les muscles
sous-cutanés ) qui les doublent ; ou qu’ils
sont attachés à des leviers durs et raides (les
écailles abdominales des serpents , le test
des animaux articulés) ; ou bien enfin qu’ils
sont munis d’armes offensives ( les ongles ,
les cornes) plus ou moins puissantes.
Mais cette peau sensible et mobile , qui
peut encore être en rapport d’absorption et
de respiration avec le milieu dans lequel
l’animal est plongé , est revêtue de parties
insensibles qui modèrent cette sensibilité
{les couches d’épiderme , les écailles épider¬
miques des Serpents; les plaques cornées ou
osseuses des Crocodiles , des Tortues , des
Tatous, etc. ); ou bien elle est implantée
de poils (les Mammifères) , on de plumes (les
Oiseaux) , ou d’écailles (les Poissons). Elle
peut être encore pénétrée ou doublée , ou
bien enduite de substances muqueuses ,
huileuses ou graisseuses , qui la protègent
contre l’action dissolvante ou desséchante
des agents physiques , et tout l’organisme
contre l’action refroidissante ou échauffante
de ces mêmes agents.
Les differents appareils qui produisent ces
parties ou ces substances insensibles qui en¬
trent dans la composition des téguments
sont enfouis, pour ainsi dire, dans le derme
ou dans le tissu cellulaire sous-jacent, et
font de la peau , en général , un organe très
important de sécrétion , dont l’activité plus
ou moins forte, surexcitée dans les moments
de la mue, ébranle et modifie, à cette épo¬
que, celle de tout l’organisme.
Toutes ces considérations feront compren¬
dre la justesse de la définition que nous
avons donnée des téguments.
Elle est applicable, à la lettre, aux végétaux
cellulaires comme aux animaux les plus
simples. Chez les uns et les autres, les tégu¬
ments ne sont ni de l’écorce proprement
dite, ni de la peau, dans l’acception ordinai¬
re de ce mot ; c’est-à-dire un appareil orga¬
nique plus ou moins compliqué, qui serait
très distinct de l’organisme intérieur , qu’il
recouvre et qu’il protège , et dont on pour¬
rait le séparer facilement. Dans ce double
type des organismes inférieurs appartenant
aux deux règnes , l’organisme intérieur pa¬
raît se continuer, sans interruption, jusqu’à
la surface du corps , et s’y montrer avec de
simples modifications; celles qui étaient les
plus indispensables pour terminer le corps ,
pour résister à la fois aux agents physiques
et pour en recevoir l’influence vitale.
Ici les ressemblances, ou plutôt les analo¬
gies entre les végétaux et les animaux, sont
dans la disposition la plus générale des par¬
ties tégumentaires ; mais les différences sont
dans la nature même de chaque organisme,
qui se montre au dehors , à peu près com¬
me il est constitué dans toute sa profon¬
deur.
Les Échinodermes et les Intestinaux ca¬
vitaires ont presque seuls, parmi les ani¬
maux de ce type , une peau bien distincte
du reste de l’organisme.
Cependant , cette partie superficielle et ter¬
minale qui constitue les téguments des ani-
ANI
ANI
533
maux inférieurs a sans doute plus de cohé¬
sion , plus de consistance , que les parties
sous-jacentes. Elle se garnit d’ailleurs de
parties dures de nature cornée ou calcaire.
Tel est le bouclier des animalcules ou la
coquille polythalame des Rhizopodes. Re¬
marquons, d’ailleurs, que, dans les éponges,
toute la substance animale n’est qu’une peau
très mince et de la plus faible consistance ;
que , dans 1 hydre d’eau douce , ce n’est de
même qu’une peau disposée en sac, et cou¬
pée en lanières sur les bords de l’ouverture
de ce sac , qui est la bouche de ce singulier
animal.
Les Polypes à polypier , qui s’agrègent
de tant de manières, ont une peau commu¬
ne, sécrétant de sa couche superficielle, in¬
terne ou externe , la matière cornée ou cal¬
caire, qui forme l’écorce (les sertulaires ), ou
l’axe ( le corail) du polype. Les petits Poly¬
pes sont comme des bouches entourées d’ap¬
pendices préhensiles, conduisant dans le sac
ou le canal alimentaire partiel de cette par¬
tie centrale. Ils forment une extension tégu-
inentaire de cette peau commune , laquelle
reste molle par ses deux faces, et ne se char¬
ge jamais de matières calcaires.
Dans les trois autres types du règne ani¬
mal, les Mollusques, les Articulés et les Ver¬
tébrés, les téguments forment toujours une
peau distincte , organe compliqué , dont les
parties peuvent avoir une forme, une nature
et un développement très variés. Ces diffé¬
rences sont cependant, du moins pour les
principales , en rapport avec le reste de l’or¬
ganisme, et caractérisent les types et les
classes.
Pour compléter l’idée générale que nous
cherchons à donner de la nature des ani¬
maux , il nous reste à esquisser les trois
grandes fonctions de la vie animale , et les
caractères principaux des instruments ou
des appareils d’organes qui les mettent en
jeu.
Voyons d’abord comment les animaux se
nourrissent.
g 8. — Fonctions et organes de nutrition.
Tous les corps organisés ont deux degrés
de nutrition : le premier est celui du fluide
nourricier, qu’on appelle plus particuliè¬
rement alimentation quand les substances
nutritives sont prises hors de l’atmosphère ,
ou respiration quand elles sont puisées dans
le fluide respirable , et absorbées par l’orga¬
ne respirant.
Le second degré de nutrition est celui qui
assimile les molécules du fluide nourricier
aux parties solides de l’organisme , et qui
les organise de même ; c’est à cette seconde
opération qu’on réserve plus particulière¬
ment le nom de nutrition.
L’alimentation des plantes est une simple
intussusception , et les voies capillaires de
cette introduction des molécules alimentai¬
res sont toujours quelques parties de leurs
téguments , ceux des radicelles , modifiés
pour cet usage seulement. Ces parties ab¬
sorbent les molécules de toute nature mises
en contact avec leurs bouches absorbantes ,
pourvu qu’elles soient suffisamment dissou¬
tes dans l’eau ; mais elles ne paraissent avoir
aucun moyen organique ou chimique d’agir
sur ces substances alimentaires , en les atté¬
nuant ou en les dissolvant par des sucs di¬
gestifs , et d’en préparer l’introduction dans
l’organisme végétal. C’est le sol qui est
chargé de cette opération préliminaire , et
c’est la permanence de son contact avec les
racines qui le pénètrent , et qui y restent
fixées , qui permet l’action lente, mais plus
ou moins continue , de l’absorption alimen¬
taire.
Dans les animaux, au contraire, dont les
mouvements de progression d’un lieu vers
un autre auraient été incompatibles avec ce
mode de nutrition , qui suppose la fixité , la
peau extérieure se replie en elle-même pour
former une capacité intérieure , qui reçoit et
tient en réserve une provision d’aliments , et
les parois de cette cavité exercent sur la
masseralimentaire des actions multiples de
décomposition ; jusqu’à ce qu’étant suffisam¬
ment préparées, ces molécules, ainsi désa¬
grégées, puissent servir à composer le fluide
nutritif réparateur; opération dont est char¬
gée la partie absorbante de ces mêmes pa¬
rois.
Cette action digestive des parois du sac
ou du canal alimentaire est telltment ca¬
ractéristique de l’organisme animal , que ,
dans quelques animaux inférieurs qui n’ont
ni sac ni canal alimentaire , elle semble
s’exercer par leur peau extérieure ou par
leurs téguments.
5 24
ANi
ANI
*
Les Rliizostomes et les Eudores , parmi
les Méduses ; les Phy sales, parmi les Âoa-
lèphes hydrostatiques , n’ont ni estomac ni
canal alimentaire. Ces animaux composent
et absorbent leur fluide nourricier répara-
rateur par les bouches absorbantes de leurs
téguments ; mais la surtace de leur corps
exhale un liquide caustique, qui produit sur
la main qui le touche un sentiment de
brûlure. On vient même de constater que ,
dans les Physales, ce suc est de nature acide.
Analogue à celle des sucs digestifs des ani¬
maux supérieurs, cette composition chimi¬
que fait comprendre comment çes ani¬
maux dissolvent ou digèrent une proie qu’ils
ont embrassée ou enveloppée par quelques
parties de leurs téguments. Ceux-ci agissent
sur cette proie, comme la peau de l’estomac
ou celle du premier intestin des animaux supé¬
rieurs. Ainsi que nous l’avons signalé , depuis
plus de dix années, dans nos Cours de la Fa¬
culté des sciences ( Leçons d’Anat. compar.,
t. Y , p. 454 et 456 ) , c’est une digestion
extérieure, démontrant une nouvelle ana¬
logie entre les deux peaux. On peut en con¬
clure que la digestion est un caractère fonc¬
tionnel plus général de l’animalité que l’exi¬
stence d’un sac ou d’un canal alimentaire ,
c’est-à-dire d’un organe destiné spéciale¬
ment à l’exercice de la digestion, ou de cette
fonction préliminaire de la nutrition dans
les animaux. ?
Leur nutrition atmosphérique ou leur re¬
spiration est plutôt une dépuration qu’une
alimentation. Il existe entre le fluide nourri¬
cier et le fluide respirable un tel échange de
principes, que ceux que l’organisme animal
verse dans l’atmosphère ne le cèdent pas de
beaucoup , en poids, à ceux que l’atmosphère
lui abandonne. L’air expiré a été Irouvé
moindre d’un quatorzième au plus , et d’un
cent vingt-deuxième au moins, de l’air in¬
spiré , dans les animaux des classes supérieu¬
res (Mammifères et Poissons ).
On ne pourrait pas en dire autant de la
respiration des végétaux, dont la substance
prend généralement plus à l’atmosphère
qu’elle rife lui rend. Ici la respiration est
plus essentiellement une alimentation (1).
L’action moléculaire de l’air sur le fluide
(1) Voir, entre autres, les belles recherches
de M. Boussiugault ( Comptes rendus des séan
nourricier, et celle du fluide nourricier sur
l’air atmosphérique , qui constitue la respi¬
ration , doit agir à travers les parois des ca¬
pacités qui renferment ce fluide , et les té¬
guments qui recouvrent et protègent tout
l’organisme.
Les téguments , qui sont en contact immé¬
diat avec le fluide ambiant respirable , sont
les organes de respiration les plus naturels ,
les plus simples. Quelle que soit la quantité
de sang qu’ils reçoivent , elle y est soumise
à l’action du fluide respirable , toutes les
fois que leur structure ne les empêche pas
de la ressentir. Les belles expériences de
M. Edwards ( Influence des agents physi¬
ques ) l’ont prouvé.
Cependant ce contact de la peau avec le
Ouide ambiant ne suffit pas pour en faire un
organe spécial de respiration. Les téguments
remplissant essentiellement les fonctions
d’organes protecteurs, devaient être compo¬
sés de parties dures , insensibles , qui dimi¬
nuent leur aptitude à recevoir Faction atmo¬
sphérique. II a donc fallu des modifications
organiques particulières, qui font de certai¬
nes parties de la peau des animaux , ou de
ses dépendances extérieures ou intérieures ,
des organes spéciaux de respiration.
Les plantes elles-mêmes respirent plus
particulièrement par les cavités pneumati¬
ques des feuilles.
Les arrangements spéciaux des téguments
ou de leurs appendices, pour la respiration,
consistent essentiellement dans l’extrême
diminution de leur partie protectrice , et
dans le nombre et la grande division des
capacités qui dirigent successivement une
portion plus ou moins considérable du flui¬
de nourricier à la rencontre du fluide respi¬
rable.
Toutes les fois que c’est à la surface du
corps qu’ont lieu ces dispositions, s’il n’y a
pas de couvercle ni de capsule pour conte¬
nir les parties de la peau ainsi modifiées , afin
de les préserver contre l’action desséchante
de l’air atmosphérique , la respiration est
aquatique , l’animal vit plongé dans l’eau.
C’est par la même raison que les feuilles des
plantes submergées n’ont pas de cavités
pneumatiques, ainsi que l’a très bien obser-
ces de V Académie des sciences , t. VI, p. 102, 123
et 583),
AÎNI
525
vé M. Ad. Rrongniart. ( Mémoire sur la
structure des feuilles ; Annales des sc.
natur., t. XX.)
La quantité de respiration, et son influence
vivifiante sur la température des animaux ,
sur leur activité , sur leur vivacité de senti¬
ment , se mesurent assez exactement , en
premier lieu , par les modifications organi¬
ques qui déterminent une respiration aérien¬
ne atmosphérique , ou qui réduisent l’ani¬
mal à ne respirer que la petite quantité d’air
contenue dans l’eau. Elles se calculent en¬
suite par celles qui amènent , dans un temps
donné , la plus grande quantité de fluide
nourricier dans l’organe de respiration, à la
rencontre du fluide respirable ( les Mammi¬
fères et les Oiseaux); ou la plus grande
quantité de ce dernier fluide à la rencontre
du fluide respirant (les Insectes).
Nous n’insisterons pas ici sur les différen¬
ces que présentent les organes de respiration
dans la série animale. Comparés à ceux des
plantes , ils sont généralement plus distincts,
mieux séparés, ainsi que leur fonction, des
organes d’alimentation proprement dits.
Disons encore que les organes de respira¬
tion aquatique sont généralement, et à très
peu d’exceptions près, des corps saillants de
forme arborescente , tubuleuse ou en la¬
mes ; tandis que ceux de respiration aérien¬
ne sont des poches ou des canaux, prolonge¬
ments intérieurs des téguments, devenus
tellement minces et déliés, qu’ils devaient
s’enfoncer dans des cavités spécialement des¬
tinées à les protéger contre l’action nuisible
des corps extérieurs. Cette disposition rap¬
pelle les cavités pneumatiques des feuilles.
Relativement à la nutrition proprement
dite, ou au fluide nourricier que les organes
s’assimilent , on peut dire qu’en général l’or¬
ganisme reçoit pour cela, dans ses intersti¬
ces, certaine quantité de ce fluide qui sort
de ses réservoirs, comme on voit le cam¬
bium des végétaux supérieurs se placer en¬
tre l’écorce et le bois; comme on voit de
même les sucs nutritifs s’épancher, chez les
animaux, entre les bouts d’os fracturés.
Ceux qui transsudent de la surface d’une
plaie , en préparent la réunion organique.
Dans ces trois exemples, les parties organi¬
sées, essentiellement vasculeuses ou celluleu¬
ses, que le fluide touche, ont sur lui une ac¬
tion plastique qui l’organise à leur manière.
ANI
C’est ainsi que l’organisation ancienne de¬
vient le moule et la puissance d’une organi¬
sation nouvelle.
Quant aux organes des sécrétions, l’ana¬
tomie ne découvre, dans les animaux qui ont
des vaisseaux, que des divisions particulières
de ceux-ci ; que des enlacements plus ouj
moins différents, avec les capacités qui ren¬
ferment le fluide sécrété et le portent hors
de l’organe, soit dans des réservoirs parti¬
culiers, soit dans les parties où il est mis
immédiatement en usage.
Le mystère des sécrétions semble se pas¬
ser en partie dans la structure des membra¬
nes formant les canaux ou les capsules du
fluide sécrété, et séparant leur capacité dii
sang contenu dans les ramifications vasculai¬
res qui enlacent ces parois. Il y a là , sans
doute , une cause qui modifie plus ou moins
les affinités chimiques mises en jeu sous
l’empire de la vie, et qu’afin d’exprimer ces
modifications, nous avons distinguées sous
le nom d’ affinités vitales. ( Réflexions sur
les corps organisés, etc. , publ. en 1799,
Magasin encyclopédique de A. L. Millin. )
§ 9. — Organes et fonctions de propagation.
Les innombrables individus qui compo¬
sent le Règne organique , n’ayant qu’une
existence passagère , auraient bientôt dispa¬
ru , du moins pour la plupart, sans laisser
aucune trace de cette existence, s’ils n’é¬
taient remplacés par d’autres individus qui
leur succèdent. C’est la fonction des corps
organisés, produisant cette suite d’individus
de la même espèce , provenant successive¬
ment les uns des autres, que nous appelon s
propagation.
La propagation est la condition essentielle
de la vie de l’espèce; de même que la nu¬
trition est la condition essentielle de la vie
des individus.
C’est une faculté inhérente aux organis¬
mes, qui paraît d’autant plus étendue que
les individus, soit en germe, soit dévelop¬
pés, sont exposés à plus de causes de de¬
struction. Les végétaux la possèdent au plus
haut degré, sans doute à cause des condi¬
tions désavantageuses sous le rapport de leur
durée auxquelles ils sont soumis par suite
de leur immobilité.
Les animaux inférieurs , qui vivent immo-
526
AN1
A NI
biles , jouissent de la même compensation ;
et, comme nous voyons encore cette puis¬
sance de propagation chez ceux qui possèdent
la locomotilité, tels que les Hydres, etc.,
après avoir apprécié sa cause finale dans les
premiers , il faut en faire remonter la facul¬
té , chez les uns et les autres , à la simplici¬
té de leur organisation.
Plus , en effet , l’organisation est simple ,
plus elle a de moyens de se reproduire.
La multiplication des individus peut se
faire par une division spontanée ou acciden¬
telle. Les parties ainsi mutilées ont la facul¬
té de se compléter, en reproduisant celles
qui leur manquent.
Les Paramécies , les Vorticelles , les Hy¬
dres, les Actinies ? les Planaires , etc.,
etc. , parmi les Zoophytes; les Naïdes, par¬
mi les Articulés , pouvant ainsi se reprodui¬
re par scissure , sont doués de cette propa¬
gation fissipare.
La propagation gemmipare , ou par ger¬
me adhérent, consiste dans l’apparition,
sur quelques points de la surface du parent,
d’un bouton, dont le développement ulté¬
rieur le fait paraître tôt ou tard sous la mê¬
me forme, avec la même organisation que
ce parent.
Cette propagation gemmipare est com¬
mune à tous les Zoophytes , susceptibles ,
comme beaucoup de plantes , de former
des agrégations d’individus.
J’appelle encore cette sorte de multipli¬
cation propagation par germe adhérent,
parce qu’en effet le germe, qui porte le
nom de bourgeon , reçoit son développe¬
ment durant sa continuité avec son pa¬
rent, en se nourrissant par le concours de
tous les moyens de nutrition départis à ce¬
lui-ci. Seulement il semble que ce germe
soit le centre d’une activité nutritive parti¬
culière, subordonnée à l’activité générale
de cette grande fonction.
Le troisième mode de propagation départi
aux animaux comme aux végétaux est la
propagation par germe libre ou par œuf.
J’appelle ainsi le germe avec ses enve¬
loppes protectrices , et les matériaux nutri¬
tifs nécessaires pour son développement ul¬
térieur.
Dans les plantes, ce germe libre porte
les noms de gongyle , de sporule et de
graine, suivant les classes auxquelles il ap¬
partient , et la nécessité du concours des
sexes pour le produire.
Dans les animaux , tout germe libre , de
quelque animal qu’il provienne, sera pour
nous un œuf.
L’œuf d’un animal n’atteint jamais son
développement définitif , qui complète son
individualité , et lui donne les facultés de
vivre indépendant dans la partie de son pa¬
rent où il a reçu son premier développe¬
ment ou sa première organisation apparente.
Quelques animaux , parmi ceux dont l’or¬
ganisation est la plus homogène, n’ont point
d’organe spécial pour cette première évolu¬
tion des germes libres. Les Hydres parais¬
sent être dans ce cas. Ici , la propagation
par germe libre est unisexuelle et diffuse.
Mais , le plus souvent , l’œuf est produit
dans un organe spécial qu’on appelle ovaire.
Dans ce cas, la propagation unisexuelle par
germe libre est élective, c’est-à-dire qu’il
y a un lieu d’élection , dans l’organisme ,
pour remplir cette fonction.
Le mode de propagation par œuf a tou¬
jours ce dernier caractère quand la géné¬
ration est bisexuelle.
Celle-ci présente encore des différences
très importantes. Tantôt le même individu
possède au moins un organe femelle ou un
ovaire , et un organe .mâle , sécréteur de la
liqueur fécondante nécessaire pour produire
le développement ultérieur de l’ovule , pré¬
paré dans l’ovaire.
C’est la génération bisexuelle monoïque.
Tantôt la génération bisexuelle est en
même temps dioïque, c’est-à-dire que les
organes sexuels appartiennent à des indivi¬
dus différents.
L’une et l’autre générations bisexue Ile-
présentent des différences remarquables.
Dans la génération bisexuelle monoïque ,
les individus ainsi pourvus des organes
sexuels des deux sexes peuvent se suffire à
eux-mêmes , et manquent des organes de co¬
pulation : tels sont, entre autres, les Acti¬
nies, les Bivalves , les Cirrliipèdes , chez les¬
quels on a récemment découvert des Sper-
mazoïdes (1).
(1) Nous désignons ainsi, dans nos Cours, les
prétendus animalcules spermatiques appelés en¬
core mal à propos, à notre avis, Zoospermes ,
parce que nous les regardons comme des ma¬
chines mobiles , ayant pour fonction de transpor-
527
AINI
D’autres fois , il y a des organes de copu¬
lation qui montrent que la fécondation doit
être réciproque. C’est le cas , entre autres ,
de la Limace et du Colimaçon.
La génération bisexuelle dioïque présen¬
te de même de grandes différences. Elle
suppose toujours le concours des sexes pour
la première apparition du germe dans l’œuf ;
mais cet œuf peut ne recevoir l’influence
vivifiante de la liqueur fécondante du mâle
qu’après la ponte et sans rapprochement
préalable des sexes. C’est le cas de la plu¬
part des Poissons, dont le mâle vient répan¬
dre sa laite sur les œufs de la femelle , plus
ou moins long-temps après qu’elle les a dé¬
posés sur les rivages. D’autres fois , c’est à
l’instant de la ponte , lorsque le mâle est
rapproché de la femelle, que celui-ci fé¬
conde les œufs ; ce qui a lieu pour les Cra¬
pauds et les Grenouilles.
Enfin la fécondation peut s’effectuer avant
la ponte. C’est le cas de quelques Poissons
vivipares , de la plupart des Reptiles, de tous
les Oiseaux et des Mammifères. Ce paraît
être encore celui des Animaux articulés, ci
pieds articulés, des Mollusques Céphalopo¬
des, et de beaucoup de Gastéropodes.
L’œuf n’acquiert jamais que son premier
développement dans l’ovaire; il y est à l’é¬
tat d’ovule. C’est dans l’utérus des Mammi¬
fères, ou dans l’oviducte des Ovipares ou des
Ovovivipares , qu’il prend son second de¬
gré de développement , qu’il complète les
enveloppes protectrices ou nutritives, et les
substances alimentaires qu’elles doivent con¬
tenir pour composer un œuf achevé, sauf la
fécondation si elle n’a pas encore eu lieu.
ter dans l’ovule la part du germe fournie par le
mâle. Cette doctrine est en partie, celle adoptée
relativement aux filaments-machines découverts
parNeedham, et dont l’histoire vient d'être re¬
prise par MM. Philippi, Carus , Péters et Milne-
Edwards , qui les appellent Spermatophores.
(Voy. Annales des sciences natur., avril 1840, p.
195.)
L’usage, qui parait indubitable dans les Cépha¬
lopodes , de ces porte-semence, qui ne contien¬
nent cependant que des prétendus animalcules
spermatiques, détrut, il me semble, de fond
en comble, le système de Burdach, qui en fait
des animalcules parasites, existant accidentelle¬
ment dans le sperme. Les Spermazoïdes ordinai¬
res sont des Spermatophores moins compliqués
(pie ceux des Mollusques Céphalopodes.
ANI
C’est une différence très caractéristique
avec l’ovule des plantes , qui ne se dépla¬
ce pas pour se changer en graine, cet œuf
complet des végétaux.
Dans ce cas, le germe ou l’embryon a
tous les moyens de prendre autour de lui la
nourriture nécessaire pour terminer sa vie
fœtale. Chez les Mammifères ordinaire s, il
absorbe cette nourriture dans les parois de
l’utérus; chez les Didelphes , après avoir
pris un premier développement dans l’uté¬
rus intérieur , il achève cette première pé¬
riode de son existence, et commence, sans
transition précise et apparente, la vie mam¬
maire dans une sorte d’utérus extéiicur.
Dans les plantes comme chez les animaux,
l’ovule préexiste dans l’ovaire avant la fé¬
condation; mais chez les uns et les autres,
du moins chez ceux à génération bisexuelle,
cet ovule ne paraît contenir de germe
qu’après la fécondation.
Celle-ci commence une seconde période
de l’existence de l’ovule ; elle détermine chez
les animaux à la fois l’apparition du germe,
et le déplacement de l’ovule , qui passe dans
l’oviducte, ou dans la matrice. Là, il se
complète et devient œuf.
line troisième période est celle de la vie
utérine du germe , de la vie embryonaire
pour les Vivipares, de l’incubation pour les
Ovipares, pendant laquelle l’embryon ac¬
quiert le développement nécessaire pour vi¬
vre librement dans l’air ou dans l’eau, c’est-
à-dire sous l’influence directe d’un milieu
respirable.
La période d’incubation suit immédiate¬
ment l’époque de la fécondation dans les
Vivipares, dans les Ovovivipares et dans
les Ovipares chez lesquels la fécondation
n’a lieu qu’après la ponte.
Mais, dans les Ovipares ordinaires, chez
lesquels la fécondation a lieu avant la ponte
(les Oiseaux), l’incubation ou la germina¬
tion de l’œuf, qui dépend de la mère ou des
agents physiques, peut n’avoir lieu qu’après
un intervalle assez marqué , qui la sépare
du moment de la fécondation.
Dans ce cas , l’activité vitale de l’œuf est
suspendue, comrn'e dans la graine , et elle a
besoin des agents physiques, surtout d’un
certain degré de chaleur et d’air , pour être
mise en mouvement.
Il n’y a que l’humidité, nécessaire pour la
/
528
ANI
%
germination de la graine, mais dont l’œuf
animal n’a pas besoin , parce qu’il en con¬
tient suffisamment , qui établisse une diffé¬
rence importante entre la germination de la
plante , et celle de l’œuf, ou l’incubation.
Il résulte de tout ce que nous venons de
dire sur la fonction destinée à multiplier les
individualités qu’elle n’est qu’une sorte de
nutrition ou d’assimilation qui reproduit
les parties manquant à un individu mutilé
par la propagation fissipare ; qui développe
par continuité des germes adhérents à la
surface du corps, dans la propagation gem-
mipare ; qui détermine l’évolution succes¬
sive d’un germe libre dans l’ovaire ou l’o-
viducte, ou dans l’utérus, lors de la propa¬
gation sexuelle , à laquelle nous réservons
le nom de génération.
Dans tous ces cas, la propagation n’est
qu’une nutrition partielle , subordonnée à la
nutrition générale ; un foyer simple ou mul¬
tiple d’assimilation , sur lé modèle de tout
l’organisme dans lequel est mise en jeu cette
activité vitale, cette force organisatrice , dont
la première impulsion , la direction premiè¬
re, remonte, de génération en génération ,
jusqu’à la Puissance créatrice.
§ 10. — Fonctions de relations ou de
motilité , d’excitabilité et de sensibilité.
Nous avons déjà dit, en parlant des orga¬
nes élémentaires, que l’organisme animal se
distingue, dans la plupart des cas , de l’or¬
ganisme végétal, pal la présence de la fibre
nerveuse ou sensible, et par celle de la fibre
musculaire ou motrice.
Ces deux organes élémentaires s’agrègent
de mille manières avec l’élément celluleux ,
pour former les instruments si variés de
l’excitabilité, de la contractilité, de la sensi¬
bilité et de la motilité. Us caractérisent la
plupart des animaux , et distinguent ceux-ci
des végétaux, d’une manière tranchée, tou¬
tes les fois qu’ils y sont évidents; mais il y
a des organismes inférieurs où ces deux élé¬
ments sont confondus , avec l’élément cellu¬
leux, en un tissu homogène, dans lequel il est
impossible de les distinguer (le corps des
Hydres , des Cristatelles, etc., etcA II en
est d’autres chez lesquels la fibre musculai¬
re se dessine très distinctement sans la fi¬
bre nerveuse , ou meme sans la pulpe mé-
ÀM
dullaire, qui en est la partie essentielle (les
Actinies).
Nous avons vu l’a faculté génératrice se
manifester dans tout l’organisme ( V Hydre)
avant d’avoir des organes ou des instruments
particuliers chargés de cette fonction. Nous
avons vu, de même, la peau extérieure ajou¬
ter à ses fonctions multipliées la faculté di¬
gestive ( certaines Méduses , les Phy sales )
avant qu’une peau intérieure en soit spécia¬
lement chargée.
Il en est de même des fonctions de rela¬
tions, réduites, à la vérité, dans les ani¬
maux inférieurs, à l’excitabilité et à la con¬
tractilité, ou à la faculté excito-motrice ,
d’autant plus répandue dans les organismes
animaux, que ces organismes sont plus
simples. Cette faculté distingue essentielle¬
ment , à notre avis , le tissu animal du tissu
végétal, dont la rigidité et l’immobilité con¬
trastent , d’une manière frappante , aveG la
mollesse et la mobilité du premier.
A la vérité, beaucoup de végétaux supé¬
rieurs manifestent, dans leurs feuilles ou
dans leurs fleurs, des mouvements partiels
très remarquables , qui ne peuvent s’expli¬
quer que par une faculté excito-motrice
analogue à celle des animaux , susceptible ,
dans quelques cas ( celui de la Sensitive ) ,
de se montrer dans un point éloigné de la
partie immédiatement sollicitée, par la trans¬
mission de cette excitation; mais cette fa¬
culté est toujours localisée ; elle n’est jamais
répandue dans tout le végétal ; ensuite elle y
montre des caractères particuliers.
Les parties mobiles de la plante se rap¬
prochent toujours de l’axe de leur mouve¬
ment par une simple inflexion vers cet axe,
et s’en éloignent par une inflexion sembla¬
ble dans un sens opposé. Le tissu végétal,
en un mot , se courbe en arc dans ses mou¬
vements, qui ne sont jamais que des mouve¬
ments de rétraction , ainsi que l’a démontré
M. Dutrochet.
Au contraire , la fibre musculaire animale
paraît se plier en zigzags quand elle se con¬
tracte; et, en général, les tissus contractiles
animaux peuvent s’infléchir dans tous les
sens, et produire des mouvements de ré¬
pulsion ou de protraction tout aussi bien
que des mouvements de rétraction.
Le tissu animal contractile et la fibre
musculaire changent à la fois , plus ou
ANÏ
529
ANI
moins manifestement , de forme et de di¬
mension , dans leurs mouvements de con¬
traction.
La fleur qui s’épanouit ou qui se ferme
ne fait que changer sa forme en plissant ou
déplissant ses pétales ou sa corolle , sans
changer de dimension , sans se resserrer sur
elle-même dans toute l’étendue de son tissu.
Voilà pour les différences ou les ressem¬
blances organiques ou mécaniques que nous
pouvons apercevoir dans les fonctions de
relation entre les végétaux et les animaux.
Quant aux phénomènes généraux de ces
fonctions dans les animaux les plus simples,
et à cette faculté excito-motrice qui en est
le principe, ils semblent ne différer que par
le degré d’énergie, que du plus au moins ,
entre les animaux inférieurs du type des
Zoophytes, qui passent leur vie fixés aux
rochers sous-marins, et les végétaux supé¬
rieurs, chez lesquels ils se manifestent par¬
tiellement , ainsi que nous venons de le dire.
Mais, dès qu’on peut supposer de la spon¬
tanéité dans les mouvements des animaux ,
ces mouvements distinguent évidemment l’a¬
nimal de la plante.
Les actions spontanées des animaux ont
pour principe la sensibilité , fonction qui
leur est propre , et dont la fibre nerveuse ou
la pulpe médullaire, qu’ils possèdent exclusi¬
vement, est l’organe spécial.
Les animaux sont avertis, par son moyen,
de certains changements qui se passent en
eux, ou autour d’eux, à la suite desquels ils
éprouvent un sentiment de plaisir ou de pei¬
ne , et qui excitent leur volonté à rechercher
l’un, à repousser l’autre.
Cette faculté suppose un sens interne, au¬
quel les nerfs transmettent ces impressions;
elle suppose un moi , qui en a la conscience;
une volonté qui commande aux organes du
mouvement pour réagir sur le monde exté¬
rieur.
On voit que nous distinguons les mouve¬
ments des animaux, produits par leur faculté
excito-motrice, des actions, qui supposent la
conscience des impressions et la spontanéité
des mouvements.
«Quant à l’impression des objets extérieurs
» sur le moi , dit M. Cuvier, à la production
» d’une sensation, d’une image, c’est un
» mystère impénétrable pour notre esprit,
» et le matérialisme une hypothèse d’autant
» plus hasardée , que la philosophie ne peut
» donner aucune preuve directe de l’existen-
» ce effective de la matière. » ( Règne ani¬
mal , t. ï , p. 40.)
Dans cette courte esquisse de l’organisa¬
tion et de la vie animale , nous ne saurions
avoir pour but d’en caractériser tous les phé¬
nomènes. Nous cherchons simplement à
donner une idée générale des principaux, et
à montrer leur liaison avec l’organisation.
Si nous analysons les actions des animaux
supérieurs , nous verrons que les unes sup¬
posent un certain raisonnement, ou l’intelli¬
gence et même la prévoyance de leur suite
ou de leurs effets : ce sont les actions intel¬
lectuelles ;
Que les autres ont pour principe 1 'instinct,
cette faculté départie aux animaux pour la
conservation des individus et des espèces ;
qui les pousse invinciblement à exécuter,
dans ce double but , des actions quelquefois
très compliquées , et leur en donne l’intelli¬
gence , sans que l’expérience puisse en être
la source, ou vienne la modifier.
Cette analyse nous montrera , en troi¬
sième lieu, des actions involontaires , dont
l’animal n’a pas la conscience, qui peu¬
vent, du moins, se passer chez lui sans la
participation de son moi. Tels sont les
mouvements du cœur, ceux des intestins,- et
même les mouvements des membres , qui
peuvent avoir lieu involontairement, que
l’animal dorme ou qu’il soit éveillé.
L’existence et l’énergie, ou l’étendue, en
un mot, des fonctions intellectuelles , les¬
quelles sont loin de se manifester toujours
par des actions produites au dehors , mais
par l’activité intérieure du moi , est dans un
rapport marqué avec les masses centrales du
système nerveux ; particulièrement des hé¬
misphères du cerveau, qui en sont les instru¬
ments matériels nécessaires.
L’instinct , au contraire, et ses différents
degrés, n’ont aucun rapport connu, évident,
avec le développement ou la forme des par¬
ties centrales du système nerveux.
La série animale, étudiée sous ce point de
vue le plus relevé, nous offrira trois grandes
catégories.
La plupart des Zoophytes , ceux qui n’ont
pas de système nerveux démontrable, pour¬
raient bien n’avoir, pour principe de leurs
mouvements, que la faculté excito-motrice.
54
T. ï.
AN!
530
Chez les autres animaux dont l’organisa¬
tion est plus compliquée, il y aurait , outre
ces mouvements involontaires , des actions
instinctives ou intellectuelles , qui seraient
du domaine de la conscience.
Mais les animaux les plus bas dans l’é¬
chelle , qu’on nous passe cette expression,
n’auraient que l’instinct pour principe dé¬
terminant de leurs actions spontanées.
Quelques Zoophytes , qui paraissent avoir
des actions volontaires, les types des Mol¬
lusques et des Articulés , les Poissons et les
Reptiles parmi les Vertébrés , seraient dans
ce cas. Du moins les actions intellectuelles
sont-elles encore , dans ces deux dernières
classes , plus ou moins bornées et peu ma¬
nifestes.
Enfin les deux classes les plus élevées ,
celles des Oiseaux et des Mammifères , réu¬
niraient à la faculté excito-motrice des or¬
ganismes inférieurs , à l’instinct des classes
qui ont une organisation plus compliquée ,
une partie de cette intelligence qui distingue
si éminemment le Genre Humain ; mais ils
ne la posséderaient qu’à un degré plus ou
moins limité.
L’homme lui-même , outre les mouve¬
ments qui s’exercent à son insu dans son
organisme , outre les actions instincti¬
ves qui ne se manifestent chez lui que
dans la première enfance , se distingue du
reste de la création terrestre, non seule¬
ment par l’étendue de son intelligence, mais
encore par ses actions libres , pour le choix
desquelles il peut se déterminer avec ré¬
flexion, indépendamment des impressions
des sens.
Ce libre arbitre , ce choix libre dans ses
déterminations; cette prévoyance possible
de leur suite , que lui donne la faculté de
réfléchir sur les impressions reçues actuel¬
lement ou sur les souvenirs , sur les idées
abstraites que lui fournit la langue parlée ou
écrite , sur la mémoire ainsi conservée de
l’expérience et des idées des générations qui
se succèdent, imprime aux actions de l’hom¬
me un caractère de moralité , qui les classe
dans une catégorie supérieure.
Ce caractère s’élève encore lorsque cet
être privilégié médite sur l’univers et ses
lois, transporte ses pensées jusqu’à la con¬
templation de la Cause première , et déve-
oppe ainsi en lui - même le sentiment relu
AN!
gieux, qui lie son existence à l’idée de V In¬
fini.
Nous terminerons ici ces considérations,
toutes positives , sur l’organisation des ani¬
maux et les facultés qui les distinguent.
La longueur de cet article, et les limites
qui nous sont prescrites, et que nous crai¬
gnons déjà d’avoir dépassées, nous forcent de
remettre à d’autres plusieurs considérations
importantes qui pourraient se rapporter
au mot animal. Nous traiterons, au mot
composition organique , des principaux
plans qu’elle présente dans le Règne ani¬
mal ,* au mot espèce, des caract. indélé¬
biles et des caractères variables de l’espèce ;
de la GÉNÉRATION SPONTANÉE, à CCS
mots ;
Au mot GÉOGRAPHIE ZOOLOGIQUE, de
la distribution des animaux à la surface de
la terre , et de leur nombre;
Au mot méthode ( zool .) , de la méthode
naturelle de classification du Règne animal.
Enfin nous examinerons , au mot règne
intermédiaire, s’il existe des corps organi¬
sés qui n’ont que les caractères généraux de
l’organisation sans montrer les caractères
distinctifs et particuliers de l’animal ou de
la plante (1). (Duvernoy.)
ANIMALCULES. Animalculi ( petits
animaux). — Expression à employer au sens
figuré, dans le langage zoologique, pour in¬
diquer des animaux très petits dont l’orga¬
nisation et souvent même l’individualité ne
sont pas bien distinctes , mais dont cepen¬
dant l’animalité est aussi réelle que pour les
animaux plus parfaits. (Duj. )
ANIMAUX DOMESTIQUES, zool.
— L’homme a réussi à dompter et à sou¬
mettre à sa volonté un certain nombre de
Mammifères, d’Oiseaux, etc., qui habitent
avec lui, et que, par cette raison, on ap¬
pelle domestiques.
(1) Voir, sur le sujet de cet article : lo la Com¬
paraison des Animaux et des Végétaux , for¬
mant le sujet du chapitre Lr de Y Histoire des
Animaux, par Buffon ; 2° les pages 10-46 du t. 1er
du Règne animal de G. Cuvier, Paris, 1829 -, 3° et
surtout, pour l’histoire de la science, le Traité
complet de la physiologie de l’homme, par M.
F. Tiedemann, traduit de l’allemand (t. 1, Pa¬
ris , 1831 ) , comprenant la Physiologie générale
et comparée .
L’Histoire naturelle des Animaux domes¬
tiques est intimement liée à celle de l’espèce
humaine; elle comprend plusieurs questions
importantes sur le nombre et la détermina¬
tion des espèces domestiques; sur les espèces
sauvages auxquelles elles se rapportent ;
sur les différences dans la taille, les tégu¬
ments, les habitudes, etc., etc., que l’in-
llucnce de l’homme a produites sur les es¬
pèces sauvages en les rendant domestiques;
sur les dispositions instinctives que les pre¬
mières doivent avoir pour devenir domesti¬
ques , ou comme condition essentielle de
leur domestication. Nous en traiterons à
ce dernier mot. Voy. encore domestici¬
té. ( Duv. )
ANIMAUX HIBERNANTS. ZOOL.
— On nomme ainsi les animaux qui passent
l’hiver engourdis et dans un sommeil plus
ou moins profond , qui s’appelle léthargi¬
que lorsqu’il est porté au degré le plus
fort. Tels sont, entre autres, parmi les
Mammifères , les Ours, qui ne paraissent
s’engourdir qu’à un faible degré; les Chau¬
ves-souris de nos climats, les Marmottes,
les Loirs, etc.
Les animaux ainsi engourdis durant la
saison froide présentent , dans leur circula¬
tion, dans leur respiration, dans leur cha¬
leur propre, etc., des modifications très
remarquables, que nous ferons connaître à
l’article sommeil d’hiver. Voy. ce mot.
(Duv.)
ANIMAUX A SANG BLANC ,
ANIMAUX A SANG ROUGE, zool.
— M. Cuvier s’est servi de ces deux déno¬
minations dans ses premiers Mémoires de
Classification , qui datent de 1795, et dans
son Tableau élémentaire de Vhistoîre na¬
turelle des Animaux , imprimé à Paris en
1797. Elles répondent aux deux grandes di¬
visions du Règne animal désignées plus tard
sous les noms (T Animaux sans vertèbres et
(T Animaux vertébrés .
Ces deux dernières dénominations préva¬
lurent, surtout après la découverte que fit
M. Cuvier en 1801 , et qu’il communiqua
à l’Institut en décembre de cette même an¬
née ( Bulletin des sciences , messidor an 10 ,
n° 64), que le sang de la plupart des Vers
articulés a aussi la couleur rouge.
Cette découverte détermina M. Cuvier à
faire une classe à part des Vers à sang rou-
ANI 531
ge, et à les séparer des Vers intestins ou in¬
testinaux.
Dix années plus tard , Lamarck désigna
cette même classe sous le nom ddAnné lides
(Voy. ce mot). La faible coloration en rouge,
ou même la limpidité séreuse du sang des
Aphrodites, la coloration en vert de ce même
liquide dans d’autres g. découverts récem¬
ment, ont confirmé la nécessité de cette ré¬
forme dans la nomenclature de cette classe,
dont le groupe avait d’ailleurs été bien li¬
mité par M. Cuvier. Les exceptions recon¬
nues successivement, et qui ont fait réfor¬
mer l’une après l’autre la dénomination
(V Animaux à sang rouge opposée à celle
d’im'maMæ à sang blanc , et celle beaucoup
plus restreinte de Vers à sang rouge , par
laquelle on distinguait d’abord les Annélides
des Vers à sang blanc ou des intestinaux ,
ont montré que la couleur du sang n’est pas
un caractère assez important pour servir à
distinguer les divisions principales du Règne
animal. Voy. aux mots sang et méthode
naturelle (zooh) , et le vol. VI des Leçons
d’ Anatomie comparée de G. Cuvier, 2e éd.,
Paris , 1859, p. 592-396. (Duv.
ANIMAUX A SANG CHAUD,
ANIMAUX A SANG FROID, zool.
— Tous les Animaux peuvent se diviser,
sous le rapport de leur température , dans
les deux grandes catégories Animaux à
sang chaud, ou à haute température , et
d’ Animaux à sang froid , ou à basse tem¬
pérature.
Deux classes seulement appartiennent à
la première : ce sont les Oiseaux et les Mam¬
mifères ; le reste du Règne animal ne com¬
prend que des êtres à basse température.
Dans le premier cas , la chaleur propre à
chaque animal se maintient généralement à
une élévation de 30°-40° centigrades, quelle
que soit la température du milieu dans
lequel il vit. Des téguments , mauvais con¬
ducteurs du calorique , les plumes pour les
Oiseaux , les poils pour les Mammifères ,
contribuent puissamment à conserver ce
foyer de chaleur intérieure que les Animaux
à haute température développent en eux ,
et conséquemment à entretenir leur chaleur
propre et indépendante.
Les Animaux à sang froid n’ont qu’une
température très peu différente du milieu
dans lequel ils vivent , qu’une faible chaleur
532
AMI
AN 1
propre , qui ne s’élève au plus que de quel¬
ques degrés au dessus de ce milieu.
MM. Newport, en Angleterre; Berthold ,
en Allemagne; Breschet et Becquerel, d’un
côté, Dutrochet de l’autre, en France,
ont soumis beaucoup d’Animaux à haute ou
à basse température à de nouvelles et ré¬
centes expériences, afin de constater leur
chaleur intérieure.
Les physiciens et les physiologistes fran¬
çais que nous venons de citer ont mis en
usage , dans ce but, un appareil thermo-élec¬
trique, comme moyen plus sensible et plus
sûr que les thermomètres ordinaires. Nous
en parlerons plus en détail au mot cha¬
leur ANIMALE. ( DUT. )
ANIMAUX SANS VERTÈBRES ,
ANIMAUX VERTÉBRÉS, zool. —
Buchesne , professeur d’histoire naturelle à
l’école centrale de Versailles, vers la fin du
siècle dernier, dans un Mémoire sur les
rapports des êtres naturels ( Magasin ency-
clop. de A. L. Millin, Paris, 1795), se sert
du mot invertébroses pour désigner les
Animaux appelés plus tard sans vertèbres.
M. Cuvier, dans les considérations prélimi¬
naires de ses Leçons d’ Anatomie comparée
(t. I , p. 65 , Paris , 1800 ) , dit « que le
Règne animal entier se divise d’abord en
deux grandes familles , celle des Animaux
à vertèbres et à sang rouge , et celle des
Animaux sans vertèbres , qui. ont presque
tous le sang blanc.
Les mots (T Animaux vertébrés et d'Ani-
maux sans vertèbres sont adoptés , pour
ces deux grandes divisions du Règne ani¬
mal , dans le premier des tableaux de classi¬
fication de ce règne que M. Cuvier avait
dressés conjointement avec M. Duméril , et
qui ont paru à la fin de ce premier volume
des Leçons eT Anatomie comparée.
Dès cette meme année 1800, Lamarck
s’était servi de ces deux dénominations d’T-
nimaux vertébrés et <T Animaux sans ver¬
tèbres dans un discours qu’il prononça
à l’ouverture du cours qu’il fit au Mu¬
séum d’histoire naturelle de Paris. Ce dis¬
cours fut imprimé l’année suivante en tête
de son Système des animaux sans vertè¬
bres. Paris , 1801.
Cependant M. Cuvier, déjà en 1797, faisait
connaître, dans son Tableau élémentaire ,
« que les Animaux dont le sang est rouge
comme celui de l’homme lui ressemblent
tellement par toutes leurs parties , qu’ils
ne paraissent d’abord être que des dégrada¬
tions d’une forme commune. Ainsi ils ont
toujours une tête osseuse contenant le cer¬
veau et les principaux organes des sens,
placée à une extrémité d’une colonne verté¬
brale , qui contient le faisceau commun des
nerfs , etc. »
Il me paraît indubitable , d’après ce pas¬
sage, que M. Cuvier a publié, avant La¬
marck , ce grand rapport des Animaux à
sang rouge , rapprochés de l’homme, d’avoir
comme lui une colonne vertébrale ; mais
la dénomination de vertébrés a été employée
pour la première fois par le dernier. M. Cu¬
vier le reconnaît ( Annales du Muséum , t.
XIX , p. 75 ). Voy. à l’article méthode
NATURELLE (Z00l.). (DüV.)
ANIMAUX FOSSILES, géol. —
Voyez fossiles. (C. d'O.)
ANIMAUX PERDUS , ou ANTɬ
DILUVIENS. géol. — Voyez fossi¬
les. (C. d’O.)
ANIMAUX RAYONNANTS, géol.
— Voyez zoophytes et rayonnés.
(C. D’O.)
ANIS. Anisum ( anisum, nom de l’anis
dans Pline; d ’«vt<rov, même chose chez les
Grecs ). bot. pii. — Nom vulgaire d’une
esp. de Pimpinella ( famille des Ombellifè-
res ). (Sp.)
ANISACANTHA , R. Br. («vio-os, iné¬
gal; xxavdx, épine), bot. ph. — Genre de la
famille des Chénopodées (tribu des Chénopo-
diées, C. A. Meyer). M. R. Brown ( Prodr . ,
p. 410) lui assigne pour caract. : Fleurs her¬
maphrodites. Calice 4-fide; segments finale¬
ment garnis de spinelles dorsales anisomè-
tres. Étamines 5 ou 4 , insérées au fond du
calice ( opposées aux segments calicinaux ).
Point de squammules hypogynes. Ovaire
comprimé. Style biparti. Péricarpe mem-
branacé , comprimé, recouvert par le calice
durci , et garni ( au dessous du sommet ) de
4 spinelles anisomètres. Graine verticale ,
comprimée. Test membranacé. Périsperme
copieux. Embryon périphérique, annulaire ;
radicule supère. — Ce g. est fondé sur un
sous-arbrisseau de la Nouvelle-Hollande mé¬
ridionale. Les feuilles sont alternes , subcy-
lindriques ; les fleurs axillaires , sessiles ,
ébraciéolées. (Sp.)
AMI
533
AM
* ANïISACTIS ( , inégal ; ctxris,
rayon ). bot. pii. — Troisième division du
g. Daucus ( Ombellifères ), proposée par JH.
De Candolle ( Prod . IV, 214), et qu’il carac¬
térise ainsi : Carpophore indivis ou à peine
échancré-bifide à l’extrême sommet. Rayons
de l’ombelle très inégaux. — Cette division
ou s.-g. renferme 4 esp., dont 1 de la Nou¬
velle-Hollande, et 5 de l’Amérique méridio¬
nale. (C. L.)
* ANISANTHUS («vfffos, inégal ; «v0os,
fleur), bot. pu. — Genre de la famille des
Caprifoliacées , formé par Willdenow , et
synon. du g. Symphoria. — Genre de la
famille des Iridacées , formé par Sweet , et
synon. du g. Gladiolus. (C. L.)
* ANISARTHRIA (sjÉvteros, inégal; «/>-
0/Sov , article), ins. — Genre de Coléoptères
pentamères , famille des Mycétophagides de
Westwood, établi par Waterhouse, et adop¬
té par Westxvood , qui le caractérise ainsi :
Corps large , subovale , subconvexe. Massue
des antennes composée de trois articles ; leur
dixième article mince. — Ce g. , qui com¬
prend 9 esp., a pour type le Dermestes mêlas
de Marsham. (D.)
* ANISARTHRON («vio-oç, inégal; ’àp-
Qpov , article), ms. — Genre de Coléoptères
tétramères , famille des Longicornes, établi
par M. Dejean dans son dernier Catalogue,
mais dont il n’a pas publié les caract. — Ce
g., qui fait partie de la tribu des Cérambycins
de M. Serville, est fondé sur une seule esp.
qui se trouve en Autriche, et qui a été nom¬
mée par Dahl A. barbipes. Elle appartenait
auparavant au g. Callidium de Fabr. (D.)
* AXISEIA [uvcrjo 5, inégal), bot. pu.—
Genre de la famille des Convolvulacées ,
tribu des Convolvulées, formé par M. Choisy
( Mem . Soc. Gen. YI et VIII 7 t. 4) sur plu¬
sieurs esp. des g. Convolvulas , L., etlpo-
mœa, et ainsi caractérisé : Calice 5-phylIe ;
les deux folioles extér. insérées plus en ar¬
rière et subdécurrentes sur le pédoncule.
Cor. bypogyne, campanulée; limbe plissé,
quinquélobé. Étam. 5, incluses, insérées à la
base du tube de la corolle. Ovaire biloculai-
re ; loges bi-ovulées. Style simple; stigm. ca-
pité-bilobé. Caps, biloculaire. Graines 4,
dressées. Embryon courbe, mucilagineux-
albumineux; cotylédons ridés; radicule in¬
fère. — Ce g. renferme un petit nombre
d’espèces suffrutcscentes ou herbacées, pro¬
pres à l’Asie et à l’Amérique tropicales ; les
feuilles en sont alternes, oblongues-linéai-
res, entières à la base ou sagittées; les pé¬
doncules axillaires, uniflores, bractéés. On
cultive dans les serres d’Europe les 4m-
seia calycina et salicifolia , dont les fleurs
sont blanches. _ (C. L.)
AA \ SOBRIÉES. bot. pii. — Voyez
ANISOBRYEES. ^ (C. L.)
* AXISOBRYÉES. Ânisobryeœ (c m-
coç, inégal ; fyùw, je végète ). bot. ph. —
Cette épithète, ainsi que celle û'Anisody-
names , avait été proposée par Cassini pour
remplacer la dénomination de Monocotvlé-
dones. (C. L.)
* AXISOCERA («vtiTos, inégal; xép«;,
corne), ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬
res, famille des Malacodermes, établi par M.
Dejean , mais dont il n’a pas publié les ca¬
ract. Il le place, dans son dernier Catalogue,
dans le voisinage du g. Cantharis de Linn.
ou Telephorus d’Olivier. Il appartiendrait,
par conséquent , à la tribu des Lampyrides de
Latreille. Il est fondé sur une seule esp. du
cap de Bonne-Espérance , que l’auteur nom¬
me A. dilaticornis. (D.)
* ANISOCERUS (a ^to-oç, inégal ; xs/5«s ,
corne), ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères, famille des Nitidulides de Mac-Leay,
établi par îïowitt, et adopté par M. W estwood ,
qui en formule ainsi les caract. : Corps ova¬
le, subconvexe. Elytres tronquées. La base
des deux premiers articles des antennes très
large, surtout chez le mâle. Il ne renferme
qu’une esp. , que l’auteur nomme Spireœ .
(D.)
* AAISOCERÜS (aviffos, inégal; xipa?,
corne), ins. — Genre de Coléoptères tétramè¬
res, famille des Longicornes , tribu des La-
miaires, établi par M. Serville aux dépens du
g. Lamia de Fabr., et qu’il caractérise ainsi :
Corps court, ramassé , ailé , un peu convexe
en dessus , duveteux. Antennes glabres, très
distantes h leur base , sétacées, de onze ar¬
ticles dans les mâles, de dix dans les femel¬
les : le premier allongé en massue; le se¬
cond court; le troisième extrêmement long,
cylindrique , portant au bout une touffe de
poils; les suivants (dans les mâles) ont aussi
une touffe, mais beaucoup plus petite. Arti¬
cle terminal sans touffe , très court dans les
deux sexes. Corselet unituberculé latérale¬
ment; son disque inégal. Tête assez forte ;
534
AM
ANI
face un peu bombée. Yeux petits. Mandibules
très courtes , point saillantes à l’extérieur
dans le repos. Palpes courts; pénultième
article des maxillaires en cône renversé ; le
dernier pointu. Éiytres courtes, peu convexes
en dessus , arrondies et nautiques à l’extré-
mité. Angles huméraux saillants. Ecusson
très petit , arrondi au bout. Pattes fortes ,
égales. Cuisses en massue. Tarses antérieurs
houppeux dans les mâles. — Ce g., qui a
pour type la Lamia scopifera de Germar ,
esp. du Brésil , a été adopté par M. Dejean
dans son dernier Catal. ; mais il en a rempla¬
cé le nom par celui de Tragomorplms , pro¬
bablement à cause de la trop grande res¬
semblance du mot Anisocerus avec celui
d’ Anisocera , précédemment employé par
lui pour désigner un autre g. dans la famille
des Malacodermes. Mais comme son dernier
Catalogue , où il emploie pour la première
fois le mot d’ Anisocera, n’a paru que trois
ans après la Monographie de M. Serville , il
est clair que le nom d’ Anisocerus de ce der¬
nier doit prévaloir sur celui de Tragomor-
phus. (D.)
* AN I SO C ÏIE I R A (avfuOb, inégal; yzlp ,
main), ins. — Genre de Coléoptères hété-
romères , famille des Taxicornes , établi par
M. Bejean , mais dont il n’a pas publié les
caract. 11 le place immédiatement après le
g. Diapère de Fabrieius dans son dernier
Catalogue, et le fonde sur une seule esp. du
Brésil, qu’il nomme A. picta. Cette esp. nous
étant inconnue, le g. qu’elle a servi à établir
ne figure ici que pour mémoire. (B.)
* ANISOCIIILUS, Wallich («vro-os , iné¬
gal; lèvre), bot. pu. — Genre delà
famille des Labiées (tribu des Ocymoïdées ,
s.-tribu des Plcctranthées Bcnth. ), dont M.
Bentham ( Labial . , p. 59) expose les caract.
comme il suit : Cal. ovoïde, presque dressé ,
2-labié , fermé après la floraison. Lèvre su¬
périeure entière; lèvre inférieure tronquée,
et soit très entière , soit très eourtement 4-
dentée. Corolle à tube saillant, défléchi ; gor¬
ge un peu renflée ; lèvre supérieure courte ,
à 5 ou 4 lobes obtus ; lèvre inférieure allon-
gée , concave , entière. Etam. 4 , déclinées ;
les deux inférieures plus longues. Filets li¬
bres , non dentés. Anthères ovales-rénifor-
mes, à bourses confluentes. Stigmates subu-
lés , isomètres. Akènes lisses. — Herbes an¬
nuelles ou vivaces. Faux verticilles bractéo-
lés , très rapprochés , imbriqués de manière
à former des épis obiongs-cylindracés. Brac¬
tées imbriquées. — Ce g. appartient à l’Asie
équatoriale. M. Bentham en a énuméré 4
esp. ($p.)
* AN ISOCREPIS (avisos, inégal; xjs-q-
rrtc, sorte de chaussure j. ins. — Genre de Co¬
léoptères hétéromères , famille des Taxicor¬
nes, établi par M. Bejean, mais dont il n’a pas
publié les caract. Ï1 le place dans son der¬
nier Catalogue près du g. Cnodalon de La-
treille , que celui-ci range dans sa tribu des
Crassicornes. îl est fondé sur une seule espè¬
ce dont la patrie est inconnue et que M. Be¬
jean nomme A. hilaris. Bans l’impossibilité
où nous sommes de rien dire de plus satisfai¬
sant sur ce g. , nous ne le mentionnons ici
que pour mémoire. (B.)
ANISODACTYLES . Anisodactyli{a»i-
<soç, inégal; cT«xt vïoç, doigt), ois. — C’est,
dans la méthode de Yieillot , la deuxième
tribu de son ordre des Oiseaux sylvains , et
dont le principal caractère est d’avoir
trois doigts dirigés en avant et un par der¬
rière , par opposition à ses Zygodactyles ou
Grimpeurs , qui en ont deux dirigés en a-
vant et deux en arrière. C’est encore , dans
la méthode de Temminck , son sixième or¬
dre, répondant aux Ténuirostres de Cuvier,
et composé d’espèces à bec presque toujours
grêle et effilé , souvent arqué , quelquefois
droit , et qui , quoique pourvu de trois
doigts en avant et d’un en arrière comme
les Oiseaux percheurs , n’en ont pas moins,
pour la plupart, la faculté de grimper aux
arbres comme les espèces de l’ordre des
Grimpeurs, ou de se tenir cramponnés ver¬
ticalement sur les troncs , les branches ou
les rochers. Enfin c’est, dans notre métho¬
de , notre second sous-ordre de l’ordre des
Passereaux, que nous subdivisons en trois
sous - ordres : les Zygodactyles, les Aniso-
dactyles et les Béodactyies. Ce second sous-
ordre comprendra toutes les esp. qui , sans
avoir les doigts disposés par paires , com¬
me celles que l’on a classées dans l’ordre
des Grimpeurs, ont néanmoins la faculté
de grimper le long des troncs et des bran¬
ches d’arbres, et sur les plans verticaux
des rochers , ou de se cramponner et de se
suspendre aux ramuscules et aux tiges des
fleurs pour en extraire le pollen.
Si, d’une part , on ne peut raisonnable-
ANI
ANI
535
ment désigner par le nom de Grimpeurs
une réunion de genres d’Oiseaux dont le
plus grand nombre ne grimpent pas r quoi¬
qu’ils aient tous la même conformation zy-
godactyle , il n’est pas moins indispensable
de former, dans l’ordre des Passereaux, une
section ou sous-ordre de tous ceux qui, sans
être Zygodactyles , possèdent au plus haut
degré cette faculté de grimper, ou, au
moins , celle de se cramponner et de se sus¬
pendre verticalement aux branches.
Nous avons cru devoir désigner ces esp.
par le nom d ' Anisodactyles , comme l’a
fait Temminck, mais en en formant un sous-
ordre de nos Passereaux. Les principaux ca-
ract. en sont : Pieds robustes, disposés trois
doigts en avant et un en arrière , organisés
pour grimper ou se cramponner au moyen
de doigts ou d’ongles puissants , le pouce
principalement. Bec de forme très variable ,
mais toujours comprimé , et plus ou moins
allongé , souvent grêle et arqué ou droit,
quelquefois de longueur médiocre et assez
épais ; langue ou simple et membraneuse
à la pointe, ou bifide et tubuleuse , ou ter¬
minée en pinceau fibreux. Ailes très varia¬
bles, depuis la forme arrondie et sur-obtuse,
jusqu’à la forme sur-aiguë et très longue ,
comme chez les Martinets. Queue souvent
de longueur médiocre ou simple , ou rigide ,
ou épineuse.
Ce sous-ordre, tel que nous l’envisageons,
comprendra les familles suivantes au nom¬
bre de onze : Paridée, Oxyrliynchidée, Or-
thonyxidée, Colidée, Buphagidée, Certhi-
dée, Melliphagidée , Cymiridée , Froméro-
pidée, Paradisidée et Trochilidée. Notre fa¬
mille des Upupidées , que nous considérons
comme une transition de ce s. -ordre à ce¬
lui des Déodactyles, sera effectivement pla¬
cée immédiatement à la suite du premier et
en tête du second. (Lafr.)
* ANISODACTYLUS ( àvÉcroc;, inégal ;
cTa/riAos, doigt), ms. — Genre de Coléoptères
pentamères, famille des Carabiques , tribu
des Harpaliens , établi par M. Dejean dans
son Species général , et auquel il assigne les
caractères suivants : Les 2e, 3e et 4e articles
des quatre tarses antérieurs très fortement
dilatés dans les mâles; les 2e et 5e des tarses
antérieurs moins longs que larges et très lé¬
gèrement cordiformes ; le 4e très fortement
cordiforme et presque bilobé. Dernier arti¬
cle des palpes assez allongé, très légèrement
ovalaire , presque cylindrique et tronqué à
l’extrémité. Antennes filiformes et assez cour¬
tes. Lèvre supérieure en carré moins long
que large. Mandibules peu avancées , assez
arquées et peu aiguës ; point de dent au mi¬
lieu de l’échancrure du menton. Corps o-
blong, plus ou moins allongé. Tête plus ou
moins arrondie, un peu rétrécie postérieu¬
rement. Corselet plus ou moins carré ou
trapézoïde. Élytres plus ou moins allongées,
souvent presque parallèles , quelquefois en
demi-ovale.
Les Anisodactylus sont des Carabiques de
taille moyenne et au dessous , peu agiles ,
épigés, vivant surtout dans le voisinage, des
eaux. M. Dejean, dans son dernier Catalo¬
gue, en mentionne 24 esp., dont 8 d’Euro¬
pe, 4 d’Afrique, 1 de Java et 41 d’Amérique.
Parmi celles d’Europe , 4 se trouvent aux
environs de Paris ; ce sont : VA. signatus ïl-
lig., VA. binotatus Fabr., l’A. spurcaticor-
nis Ziegler, et VA. gilvipes Dejean. Nous ci¬
terons encore comme type du g. VA. lieros
Fabr. , qui se trouve en Espagne et dans le
midi de la France. (D.)
* ANISODERA (kvjo-oç, inégal; iïê/w ,
cou), rvs. — Genre de Coléoptères tétramères,
famille des Chrysomélines , tribu des Hispoï-
des , établi par M. Chevrolat aux dépens du
g . Alurnus de Fabricius, et adopté par M.
Dejean ( Cat ., 5e édit .), qui y rapporte deux
esp. de Java, savoir : VA. lucidiventris Bu-
quet, et l’A. ferruginea , qui est V Alurnus
ferrugineus de Fabr. — Les caract. de ce g.,
d’après M. Chevrolat , sont : Tête avancée ,
arrondie, entaillée circulairement sur la fa¬
ce. Palpes assez développés ; le dernier arti¬
cle des maxillaires long , un peu renflé au
milieu. Antennes presque réunies par la
base sur le front, épaisses , cylindroïdes , de
11 articles : les cinq 1ers lisses; les 5e et 4e
du double plus longs que le 2e ; les suivants
presque égaux , un peu plus allongés ; le
dernier terminé en pointe mousse. Corselet
plus long que large , inégal , coupé oblique¬
ment en avant, droit à la base, conné et a-
/
baissé sur les côtés. Elytres modérément
convexes , à stries ponctuées , arrondies à
l’extrémité et non armées. Pattes simples,
trapues ; les 2e et 3e articles des tarses pro¬
fondément bilobés. (D.)
* ANI SODE RIS ( à priv.; v euph.; fros.
536
ANI
I
ANI
semblable; JV'i , col), bot. pk. — Section
du g. Barkhausia, comprenant les esp. dont
les fruits de la circonférence du capitule
ne sont point ou sont très peu atténués au
sommet, tandis que ceux du centre le sont,
au contraire , très longuement. (J. D.)
* ANISODONTIUM, Reichenb. (
inégal; o'J'oii;, ov-os, dent), bot. pu. — Genre
ou s.-g. de la famille des Labiées, voisin des
Marrubium, dont la plupart des auteurs ne
Font pas séparé. Il n’en diffère en effet que
par un calice à 5 dents anisomètres, non
réfléchies après la floraison. Son type est le
Marrubium creticum L. (Sr.)
*ANISODUS C«v£aoç, inégal ; oJ&üç, dent.)
bot. pii. — Genre de la famille des Solana¬
cées, tribu des Hyoscyamées, formé par Link
(Icon. select. ,77) , et dont les caract. essen¬
tiels sont : Cal. campanulé, inégalement 5-
fide. Cor. hypogyne , campanulée , à limbe
plissé, 5-lobé, dont les lobes obtus, inégaux.
/
Etam. 5, incluses, droites , insérées à la base
du tube de la corolle. Àntb. déhiscentes lon¬
gitudinalement. Ovaire biloculaire; placen¬
tas adnés à la cloison, multi-ovulés. Style
simple ; stigmate capité. Caps, biloculaire ,
subglobuleuse, un peu charnue, coriace,
enveloppée par le calice persistant, renflé,
costé, connivent, s’ouvrant par moitié au
dessus de son milieu ; la partie supérieure
devenant un opercule mucroné, quadrivalve.
Graines nombreuses , réniformes. Embryon
périphérique, serai - circulaire , renfermé
dans un albumen charnu. — Une seule esp.,
VA. luridus , Lk. ( Nicandra anomala
ejusd. ; Whitleya stramonifolia Swt. , etc.)
originaire du Népaul, compose ce g.; elle
est cultivée dans les jardins de l’Europe. —
C’est une plante herbacée , vivace ; à racine
fusiforme, épaisse ; à feuilles alternes, pétio-
lées, ovales, un peu réfléchies, subtomen-
teuses en dessous; les florales géminées; à
pédoncules axillaires, solitaires, uniflores,
nutants , portant des fleurs d’un vert jaunâ¬
tre passant au pourpre. (C. L.)
* A IX I SO I) YN AMES. Anisodynamœ
(avtcoç, inégal ; cTùva/its , faculté, force), bot.
PH. — Voyez ANISOBRVÉES. (C. L.)
*A XI SOG OA 1 1 JM («vtcroç, inégal; ywvta,
angle), bot. cr. — Presl ( Tentam . Pteri-
dograph., p. 115) a établi , sous ce nom, un g.
de Fougères delà tribu des Aspléniacées, et de
la sect. des Diplaziées , qui diffère essentiel¬
lement du Biplazium par ses veines inter¬
nes, dont les inférieures sont opposées , réu¬
nies en un arc aigu, vénulifère au sommet ;
les supérieures libres avant d’atteindre le
bord de la fronde, terminées obtusément ou
rarement réunies en arcs vénulifères au
sommet. Le reste de l’organisation rappro¬
che infiniment les Anisogonium des Bipla¬
zium ; quoique M. Presl pense qu’ils doivent
en être séparés au même titre que , dans les
Aspidiacées, le Nephrodium et le Cycio-
dium l’ont été de VAspidium.
Environ 10 esp. indigènes de l’Asie inter¬
tropicale composent ce g. ; la plupart d’en¬
tre elles ont été décrites par Swartz, Rlume,
Sprengel , Kunze, Raulfuss, et par d’autres
auteurs , sous les noms génériques de Bi¬
plazium et d’ Asplénium. Ainsi V Asplénium
decussatum Sw. peut être cité comme un
des types du g. Anisogonium. (G... N..)
*ANISOLEMUS(«v£ffos , inégal; îxip.oç,
cou, gouleau). annél. — Genre d’Annéli-
des , de la famille des Sabulaires, établi par
M. Templeton pour une espèce de File de
France : An. lut eus Rempl. ( Trans. zool. ,
Soc. Lond. , II , 27, pl. 5 , f. 9-14 ). 11 a
pour caract. : Bouche entourée de huit ten¬
tacules disposés par paires , filiformes et
préhensiles; branchies simples, tentaculifor-
mes, existant aux quatre segments anté¬
rieurs du corps. Un tube cylindrique , cal¬
caire , enfoncé par sa base dans les pierres ,
ioge l’animal. y ( P. G. }
ANISOMELES , R. Br. ( Prodr ., p„
505.) («v£C7oç, inégal ; yélrh r,ç} sorte de cou¬
pe). bot. ph. — Genre de la famille des La¬
biées, tribu desNépétées, s.-tribu des La-
miées , Benth. , auquel son auteur assigne
pour caract. : Calice ovoïde-allongé, presque
dressé, régulier, 5-denté. Corolle à tube
aussi long que le calice, garni en dedans
d’un anneau de poils ; lèvre supérieure ob~
longue , dressée ; lèvre inférieure plus gran¬
de , 3-lobée , horizontale ; lobes latéraux ova¬
les , obtus ; lobe moyen, échancré ou 2-lobé.
Étamines 4, ascendantes, saillantes : les 2
inférieures plus longues. Filets non dentés.
Anthères rapprochées deux à deux : celles
des deux longues étamines 1-thèques; les
deux autres 2-thèques, à bourses transver¬
ses, parallèles. Stigmates subulés, subiso¬
mètres. Akènes secs, lisses. — Herbes ou s. -
arbrisseaux. Fleurs en cymes ou en grappes.
AMI
AMI
557
Corolle rougeâtre. On connaît 8 esp. de ce
g. Ces plantes habitent l’Asie équat. et la
Nouvelle-Hollande. (Sr.)
ANISOMÈRE. Anisomera ( &vta os, iné-
gai; jj.épcçy portion, article), ins. — Genre de
l’ordre des Diptères, division des Némocères,
famille des Tipulaires , tribu des Tipulaires
terricoles, fondé par Hoffmansegg, et adopté
par Meigcn, qui y a réuni, depuis, son g. Ne-
matocera. M. Macquart, en l’adoptant de son
côté avec cette réunion , lui assigne les ca¬
ractères suivants : Antennes sétacées , à peu
près de la longueur du corps chez le mâle ,
plus courtes chez la femelle ; de six articles
velus , dont le troisième est plus ou moins
long, et les autres sont courts. Jambes ter¬
minées par deux pointes courtes. Ailes cou¬
chées; point de cellules discoïdales, trois
postérieures. — Ce g. renferme quatre esp.
européennes, dont l’une , A. nigra, est nom¬
mée par Latreille, dans son Généra, Hexato-
ma nigra; le nom P Anisomera indique l’iné¬
galité des articles des antennes. (D.)
* A1X1SOMERIA , Don. — Pircunia,
Endl. (avisos, inégal ; p.ipi s, section), bot.
pii. — Sous-genre ou section du g. Phyto-
lacca. Ses caract. différentiels sont un pé¬
ricarpe à coques presque sèches , non cohé¬
rentes. (Sp.)
* ANISOMER1S , Presl (emo-o?, inégal;
fj.zfÀç, , segment), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Rubiacées (tribu incertaine), auquel
son auteur ( Syrnb . Iî, p. 5, tab. 54) attribue
les caract. suivants : Tube calicinal obové,
adné à l’ovaire ; limbe supère, 4-parti, étalé,
irrégulier. Corolle hypocratériforme ; tube
grêle; limbe 4-fide, à lobes ovales, poin¬
tus, valvaires en préfloraison. Anthères 4,
linéaires, sessiles, subsaillantes, insérées à
la gorge de la corolle. Ovaire infère, 2-lo-
culaire. Style filiforme, saillant; stigmate à
2 lobes obtus, étalés. Drupe 2-loculaire,
couronné du limbe calicinal; loges 1-sper-
mes; l’une d’elles plus petite, souvent a-
sperme. — Arbrisseau (du Brésil) à rameaux
opposés, divariqués; un de chaque paire
spinescent, de meme que les ramules; feuil¬
les opposées, courtement pétiolées, coria¬
ces; stipules interpétiolaires, entières, ova¬
les. Fleurs en capitules pédoneulés, axil¬
laires, solitaires, accompagnés d’un petit
involucre2-phyile; corolle blanche. (Sp.)
* ANISOMORPHA ( «veroî , inégal ;
! , forme ). ins. — Genre de la famille
des Phasmiens, de l’ordre des Orthoptères ,
établi par Gray (Syn. of the sp. belong. to
the fam. of Phasmidœ ) , réuni au g. ïiacte-
ria par Brullé ( Hist . des Ins.), et adopté par
Burmeister ( Hand. der Ent. ). Ce g. se
distingue des Bacteria et de quelques autres
Phasmiens privés d’ailes 1° par un corps
glabre, lisse et brillant ; 2° par des antennes
longues, filiformes, ayant leur second article
aussi long que le troisième ; 5° par des tarses
dont le premier article est plus court que les
deux suivants. — On ne connaît encore que 2
esp. (P Anisomorpha , provenant de l’Amé¬
rique du nord : ce sont les A. ferruginea
Gray, Burm. ( Phasma ferruginea Paî.-
Beauv.), et buprestoides Gray, Burm. ( Spec -
trum buprestoides Stoll, Say). (Bl.)
* AN ï SOMORP H A (avtffûç, inégal ; pop-
? i , forme), ins. — M. Newman , dans sa
classification des Insectes de l’Angleterre
d’après les larves , désigne ainsi celles des
Névroptères, qu’il divise en 8 ordres natu¬
rels nommés par lui : Termites, Perlites ,
Raphidites , Hemerobiites , Phryganites ,
Ephémérités, Libellulites et Panorpites.
(D. )
* AMSOACni S ( à-jtToç , inégal; ow£,
xdç, ongle), ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Lamellicornes, tribu des
Scarabéïdes phyllophages, établi par M. De-
jean sur une seule espèce de Barbarie nom¬
mée par Fabr. Melolontha atriplicis ; mais,
long-temps auparavant, M. Delaporte avait
fondé sur cette meme esp. son g. Oplopus ,
publié dans le Magas. zool. de M. Guérin ,
1852, clas. 9, pl. 20. Voy. ce mot pour les c.a-
ract. du genre. (D.)
*AMSONEMA (x'jkjoç, inégal ; v^a[fil] ,
filet), bot. ph. — Genre de la famille des Eu-
phorbiacées , à fleurs monoïques. Dans les
mâles, on trouve un calice à 4 ou 5 divisions,
avec lesquelles alternent autant de glandes
qui manquent rarement. Étain. 5 , dont les
filets, assez épais, et terminés chacun par
une anthère biloculaire , sont inégaux; trois
plus longs au centre et soudés en partie en¬
tre eux; deux latéraux, presque libres. Dans
les femelles , calice à 4-6 divisions et autant
de glandes alternes. Ovaire surmonté de 6-
10 stigmates sessiles et simples, creusé d’au¬
tant de loges dont chacune contient deux
ovules superposés , quoique insérés à peu
34*
T. I
538
ANI
AM
près à la même hauteur. Le fruit est une
capsule déprimée , ombiliquée au sommet ,
creusée extérieurement d’autant de sillons
qu’il y a de loges, et renfermant dans chacun
deux graines anguleuses, où les avortements
ne sont pas rares.— Les esp., au nombre de
cinq, sont répandues dans l’Inde et dans les
îles, depuis Java jusqu’à Timor. Ce sont des
arbrisseaux rameux , à feuilles alternes , en¬
tières, stipulées , disposées comme les folio¬
les d’une feuille pennée sur des rameaux
souvent fasciculés. Les fleurs sont à l’aissel¬
le de ces petites feuilles , accompagnées de
bractées et pédonculées; les mâles en fais¬
ceaux , les femelles ordinairement solitaires.
Ces plantes noircissent souvent en se dessé¬
chant. Voy . Ad. Juss. ( Euph p. 19, tab. 4,
n. 11). _ (Ad. J.)
*ANISOXÈME. Anisonema (uvtaoç, iné¬
gal ; ni*-* , filament), ms. — Genre créé par
M. Dujardin pour des Infusoires de la famille
des Thécamonadiens , c’est-à-dire revêtus
d’une enveloppe résistante non contractile ,
et sans autres organes visibles que deux fila¬
ments partant du même point à la partie
antérieure, mais différant beaucoup l’un de
l’autre. En effet, l’un est flagelliforme, ana¬
logue à celui des Monades , toujours agité
d’un mouvement ondulatoire très vif, et
déterminant la progression de l’animal en
avant ; l’autre, plus épais et traînant , sert ,
comme un gouvernail , à rendre le mouve¬
ment plus uniforme ; ou bien il s’agglutine
çà et là à quelque corps solide , et , comme
un câble , retient l’animal qui s’agite en se
balançant autour du point d’appui; ou enfin,
en se contractant tout à coup , il. retire
brusquement l’animal en arrière. D’autres
Infusoires sans tégument, ou munis d’un té¬
gument contractile, ont deux filaments corn
me les Anisonèmes ; mais ils doivent faire
partie de familles et de g. différents. Une
esp. d’Anisonème [A. acinus) se rencontre
fréquemment dans l’eau des marais , autour
des débris de végétaux, et particulièrement
dans la couche floconneuse et vaseuse qui
recouvre les feuilles mortes de Typfaa et de
Sparganium , à la fin de l’automne. Sa coque
membraneuse , en forme de pépin , est lon¬
gue de 0,02 à 0,04 de millimètre , et moitié
moins large que longue les filaments éga¬
lent au moins trois fois la longueur de la
coque. (Duj.)
AXISONYX («v'cro?, inégal; gvu| , on¬
gle). ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬
res , famille des Lamellicornes, établi par
Latreille aux dépens du g. Melolontha de
Fabricius, et placé par lui dans sa tribu des
Anthobies. Ses caractères sont : Palpes fili¬
formes. Mandibules très minces, en partie
membraneuses. Languette bifide, avancée
au delà du menton. Mâchoires terminées par
une pièce membraneuse et allongée. Le bec
recouvert par un chaperon avancé, rétréci, et
allant en pointe vers son extrémité anté¬
rieure. Crochets des quatre tarses antérieurs
bifides, ceux des deux postérieurs simples
ou terminés par une seule pointe. Ce der¬
nier caractère suffit pour les distinguer des
genres voisins, principalement du g. Amphi-
coma, avec lequel ils ont beaucoup de rap¬
ports. Ces Insectes ont le corps court, velu,
et plus étroit en avant, avec les antennes
de dix articles , dont les trois derniers for¬
ment une massue ovoïde et lamellée. Ils sont
tous propres au cap de Bonne-Espérance.
M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en
mentionne sept esp. , parmi lesquelles nous
citerons le Crinitum etVUrsus deFabr., qui
sont pour lui des hannetons, ainsi que pour
Olivier , qui les a figures. (D.)
* AXISOPAPPUS (Svcws, inégal;
TTOTrtos, aigrette; aigrettes inégales ). bot.
pii. — Genre de la famille des Compo¬
sées , sur lequel on ne possède pas de
données suffisantes. M. De Candolle croit
pouvoir le rapporter au Verbesina chi-
nensis L. MM. îïooker et Arnott lui don¬
nent les caract. suivants : Capitule radié ,
hétérogame. Fleurs femelles 1-sériées , ligu-
lées; celles du disque tubuleuses. Involucre
formé d’écailles nombreuses , imbriquées ,
linéaires et tomenteuses. Réceptacle paléaeé.
Anthères munies d’appendices basilaires.
.Style des fleurs du disque à rameaux obtus,
inappendiculés. Fruits de même forme dans
les deux sortes de fleurs, linéaires- tétrago-
nes , dépourvus d’ailes et de rostre, couron¬
nés de plusieurs paillettes courtes, inégales,
avec lesquelles se remarquent 4 soies beau¬
coup plus longues. — La. seule espèce con¬
nue est une plante herbacée droite, cou¬
verte de poils, munie de feuilles alternes,
oblongues- linéaires, obscurément dentées
en leur contour. Les rameaux florifères ,
terminés chacun par un capitule, forment,
530
AIS I
par lçur disposition, des sortes de corym-
bes. (J. D.)
* ANISOPE. Anisopus ( avisos, inégal ;
, pied ). urust. — Nouveau genre de
Tordre des Amphipodes et de la famille des
Crevettines , établi par M. Templeton pour
un petit Crustacé qui ressemble aux Amphi-
toés par la conformation des antennes , et
aux Isœs par la structure des pattes, lesquel¬
les sont toutes élargies vers le bout , et plus
ou moins subchéliformes. ( Voy. Trans. of
the Entomological Soc. of London, vol. I,
p. 185 pl.20, fig. 1.) (M. E.)
* ANISOPE LM A {avisos, inégal • T TSÀ/aX,
plante des pieds , tarse), ins. — Genre de la
tribu des Braconides, famille des Ichneumo-
niens, de Tordre des Hyménoptères , section
des Térébrans, établi par M. Wesmael
( Monogr. des Bracon. de Belg. ), et adopté
par nous [Hist. des anim. art., t. IV).
Les principaux caract. que présente ce g.
sont tirés : 1° des antennes, longues et filifor¬
mes ; 2° de la tête , aussi longue que large ;
o° des ailes, ne présentant que deux cellules
cubitales ; et 4° des tarses intermédiaires,
beaucoup plus courts que les autres, et
composés d’articles égaux. Nous ne connais¬
sons que 2 esp. indigènes de ce g., dont le
type est VA. belgicum Wesm. ( Mon. des
Br. de Belg.) et Blanch. {Hist. des an. art.,
t. IV, p. 545) , trouvé aux environs de Liège.
Nous avons rapporté {An. art.) aux Aniso-
pelma, à l’exemple de M. Westwood , le g.
Hecabolus de Curtis. Voy. ce mot. (Bl.)
* ANISOPÉTALE. Anisopetalus [avi¬
sos, inégal; rera/ov, pétale). bot. — Se dit
d’une corolle dont un ou plusieurs pétales
sont plus courts que les autres. (C. L.)
* AN I SO PE T ALI JM, De Cand. ( Prod .,
sub Pelargonio ) [avisos, inégal; izisalov ,
petite feuille, pétale ). bot. piï. — Section
du g. Pélargonium , caractérisée par la co¬
rolle, dont les 2 pétales supérieurs sont no¬
tablement plus longs et plus larges que les
5 inférieurs. (Sp.)
ANISOPETALUS. bot. — Voyez
ANISOPÉTALE. (C. L.)
* ANISOPHYLLUM ( avisos , inégal ;
fùïXov, feuille), bot. pïï. — L’un des nom¬
breux g. établis par Haworth aux dépens de
l’Euphorbe {Voy. ce mot), nommé d’après
l’inégalité des deux bords de la feuille , qui
se trouve ainsi oblique. 11 est subdivisé en
ANI
deux sections , dont la première, bien natu¬
relle, est composée des Eupliorbia peplis et
Chamœsyce. (Ad. J.)
* ANÏSOPIIYSE. Anisophysa [avisos,
inégal ; <pvsis, sexe), ins. — Genre de Tordre
des Diptères, division des Brachocères , sub¬
division des Dichœtes, famille des Athéricè-
res, tribu desMuscides, sect. des Acalyptè-
res, s.-tribu des Piophilides, formé parM.
Macquart aux dépens du g. Piophila de Ital¬
ien, et nommé par lui Anisophysa , en raison
des différences que présentent les deux sexes.
Il a pour caractères : Trompe assez épaisse.
Palpes très petits, terminés par une soie.
Face carénée. Épistome saillant, à deux
soies courtes. Antennes couchées; troisième
article large, allongé ; style nu. Front con¬
vexe. Thorax mat. Ecusson allongé chez la
femelle et arrondi postérieurement. Abdo¬
men allongé. Pieds presque nus. Cuisses an¬
térieures munies , chez le mâle, d’une touiï'e
de petites soies vers le milieu et en dessous.
Jambes antérieurement munies de petits
poils. Pieds antérieurs simples chez la fe¬
melle. Cuisses intermédiaires munies dans
toute leur longueur, et chez les deux sexes ,
de petites soies distantes. Jambes intermé¬
diaires garnies, vers leur extrémité, de quel¬
ques petites soies. Tarses allongés chez le mâ¬
le et chez la femelle. Ailes h cellule médiasti-
ne double, ne s’étendant que jusqu’au milieu
du bord extérieur, et marginale n’atteignant
pas le bord postérieur. Première cellule pos¬
térieure un peu rétrécie à l’extrémité. Ner¬
vures transversales rapprochées. M .Macquart
ne rapporte à ce g. que deux espèces commu¬
nes dans le nord de la France, et se trouvant
ordinairement sur les fleurs des Daucus ; ce
sont TA. scutellaris de Fallen, et TT. al-
bipennis de l’auteur. (D.)
ANISOPLIË. Anisoplia [avisos, inégal,
oir M, ongle; anishoplia). ins. — Genre de
Coléoptères pentamères, famille des Lamelli¬
cornes, tribu des Scarabéïdes-phyllephages,
établi par Mégerle aux dépens du g. Melo-
lontha de Fabr., et dont voici les caractères
d’après 1 '‘Encyclopédie : Antennes de neuf
articles : le 1er, conique ; le 2e, globuleux ;
les deux suivants, ovales-aîlongés ; les 5e et
6e, cupulaires ; les trois derniers formant
une massue assez grosse, ovale, presque gla¬
bre. Mandibules ayant leur portion interne
moins solide que l’externe. Mâchoires multi-
540 AN!
dentées ; leurs dents très fortes , surtout Sa
terminale. Palpes maxillaires de quatre arti¬
cles : le lfir, très petit; le 2% conique, assez
long ; le 3e, court , conique ; le dernier aussi
long que les deux précédents pris ensemble,
ovale-allongé . Palpes labiaux de trois arti¬
cles : le 1er, peu distinct ; le 2e, conique ; le
terminal, ovale , aussi long que les deux au¬
tres réunis. Chaperon souvent avancé et re¬
levé1^ dans ce cas , séparé de la tête par une
ligne transverse peu prononcée. Corps ovale,
un peu déprimé en dessus. Corselet ayant
ses angles antérieurs saillants, échancrés en
rondeur à sa partie antérieure. Ses côtés ar¬
rondis antérieurement, son bord postérieur
sinué , saillant vis-à-vis de l’écusson. Écus-
son large, arrondi postérieurement. Elytres
déprimées en dessous, élargies sur leur bord
au dessous des angles huméraux en une
sorte de bourrelet , et laissant à découvert
l’extrémité de l’abdomen. Pattes assez for¬
tes ; jambes courtes , les antérieures biden-
tées à leur partie externe. Tarses longs, leur
dernier article presque aussi long que les
quatre précédents réunis ; les dix tarses ter¬
minés par deux crochets. Crochets antérieurs
et intermédiaires très inégaux; le plus mince
entier, l’autre bifide ( l’une des divisions des
crochets bifides plus large et plus longue
dans les mâles que dans les femelles). Cro¬
chets postérieurs un peu inégaux , entiers ,
l’intérieur guère plus petit que l’extérieur.
— Ce genre a été adopté par Latreille dans
ses Familles naturelles, ainsi que par M.
Dejean dans son dernier Catalogue , où il en
mentionne 24 espèces , dont 13 d’Europe, 1
de Syrie , 1 du Sénégal , 1 d’Égypte , 2 de
Grèce ou d’Orient , et 6 de l’Amérique. Par¬
mi celles d’Europe , nous en citerons deux,
qui se trouvent aux environs de Paris. Ce
sont les Melolontha agricola et horticola de
Fabricius. Ces Insectes, dont les larves doi¬
vent être conformées comme celles des han¬
netons et vivre de la même manière, man¬
gent avidement , à l’état parfait , les feuilles
des arbres et les pétales de certaines fleurs.
(P.)
ANISOPOGOM («vtcro?, inégal; mAycav,
barbe), bot. fis. — Genre de la famille des
Graminées , tribu des Avénacées (Tristégi-
nées, selon Trinius) , formé par Robert
Brown , et ainsi caractérisé : Épillets biflo-
AM
res ; fleur inférieure hermaphrodite , pédû
cellée ; la supérieure neutre , sétiforme.
Giumes 2 , presque égales , nautiques , plus
grandes que les fleurs. Paléoles2 : l’inférieu¬
re roulée en cylindre , bifide au sommet , à
lobes arist.és, séparés par une troisième arê¬
te allongée , torse à la base; la supérieure
plus longue , bifide au sommet , sillonnée
dorsalement. Squammules 3 : les latérales
cultriformes, renflées à la base; la 5e, con-
cave, oblongue. Etam. 3. Ovaire stipité,
comprimé , velu au sommet. Stigm. 2 , plu¬
meux, terminaux. Caryopse... — Ce g. ne
se compose encore que d’une esp. (Dantho-
nia anisopogon Trin., Ic., t. LXI) , ayant
le port d’une Avoine , et indigène dans la
Nouvelle -Hollande orientale. C’est une
Graminée, haute de 0m,965 environ, à feuilles
roulées, à panicule diffuse. (C. L.)
* AMSOPS («vtaoç, inégal; <&<p, aspect),
ins, — Genre établi par M. Spinola { Essai
sur les Hémipt. hétér. ) dans la famille des
Notonectiens (tribu des Hydrocorizes Spin.) ,
de l’ordre des Hémiptères, sur le Notonecta
nivea de Fabricius, prenant en considération
la forme du front dans les mâles, qui est
plus acuminé que dans les femelles , et ca-
naliculé en dessous , tandis que , dans les
espèces que cet auteur conserve au genre
Notonecta , le front est conformé de la mê¬
me manière dans les deux sexes. Le g. 4m-
sops n’étant fondé que sur ce seul caract. ,
dont les femelles sont privées, nous avons
cru devoir (Hist. des anim. articul., IV) le
rejeter ou au moins ne le regarder que com¬
me une simple division du g. Notonecta.
Voy. ce mot. (Bl.)
* A AT SO P TE II A (avtffoç , inégal ; «vé*
/sov, aile), ms. — Genre établi par Latreille
( Regn. anim. ) sur 2 esp. de la famille des
Locustiens , dont les élytxes et les ailes sont
fort courtes, mais dont tous les autres ca¬
ract., étant analogues au moins pour une
esp. (Locustabraçkypterahm., Fabr., etc.)
au g. Decticus , ont déterminé MM. Serviile
{Ins. orth. , suites à Buffon ) et Burmeister
( Handb. der Ent .) à la placer dans ce der¬
nier genre. Voy , decticus. (Bl.)
* ANISOPTERIX (avisos, inégal ; rcrs-
aile), ms. — Genre de l’ordre des Lépi¬
doptères , famille des Nocturnes, établi par
Stephens dans sa tribu des Géométrides, et
dont les espèces ont été placées par nous
541
AMI AM
dans le g. Hibernie Latr. , tribu des Phalé- i presque disposées sur deux rangées , ainsi
nites. Voy. ce mot. (D.) que les intérieures, qui sont plus longues.
*ANISOPUS (»v£cro5, inégal; *ou$, pied). Réceptacle dépourvu de paillettes. Fruits
uns. — Genre de Coléoptères tétramères , oblongs , comprimés , striés ; les extérieurs
famille des Longicornes , établi par M. terminés par un rostre plus court que ceux
Serville [An. Soc. ent. de Fr., 1855, p. 50), de l’intérieur ; l’aigrette poilue, multisériée,
qui le place dans sa tribu des Lamiaires i de couleur jaunâtre. — Cette plante a le
et lui assigne les caract. suivants : Corps port d’un Hïeracium ou d’un Uippochœris.
très déprimé. Corselet arrondi latéralement, La tige , presque nue , porte au sommet en-
muni , sur ses côtés , d’une épine placée viron 5 capitules , dont les folioles sont cou-
près de l’angle postérieur. Antennes glabres , vertes de poils noirs et raides ; les fleurons
sétacées, plus longues que le corps dans les sont jaunes. (J. D.)
femelles, le dépassant notablement dans les * ANISOSCELIS (avnxos, inégal ; cxsàc? ,
mâles; distantes à leur base; de onze arti- jambe), ns. — Genre de la famille des Co¬
des : le premier, grand, en massue allongée; réens, de l’ordre des Hémiptères, section des
le second, très petit, cyathiforme; les sui- Hétéroptères, établi par Latreille, confondu
vants cylindriques; le troisième à peine plus d’abord avec les Lygœus par Fabricius , et
long que le quatrième. Pattes postérieures adopté maintenant avec de plus ou moins
très longues dans les mâles; cuisses en mas- grandes modifications par tous les entomo-
sue, les postérieures très allongées, ainsi Iogistes. Tel que nous l’avons considéré
que leurs jambes et leurs tarses dans les ( Hist. des anim. articul. ) , les caract. es-
mâles ; jambes antérieures un peu arquées sentiels de ce g. peuvent être résumés ainsi :
dans ce sexe; leurs cuisses un peu plus cour- Corps élancé. Antennes très longues, fort
tes que les intermédiaires. Tarière des fe- grêles , filiformes dans toute leur étendue ,
melles toujours saillante et dépassant l’abdo- n’ayant aucun article plus élargi que les au-
men. Palpes courts. Mandibules courtes, très, et le dernier plus long que les précé-
Tête ayant sa face antérieure assez courte ; | dents et terminé en pointe. Prothorax ayant
front peu aplati. Elytres très déprimées, al- ses angles postérieurs aigus. Pattes longues,
lant en se rétrécissant vers l’extrémité, qui avec les jambes postérieures ordinairement
est tronquée ; chaque angle de la troncature munies d’expansions membraneuses plus ou
uni-épineux. Ecusson petit , semi-circulaire, moins considérables.
Tarses glabres , les postérieurs ayant leur Le Dr Bunneister ( Handb . der Entom.) a
premier art. beaucoup plus grand que les restreint le g. Anisoscelis aux esp. qui,pré-
trois autres réunis; les second et troisième sentant les caract. que nous avons énoncés,
très courts. ont une tête un peu triangulaire et légère-
M. Dejean a adopté ce g. dans son dernier ment avancée entre les antennes , tandis
Catalogue ; mais il en a remplacé le nom par qu’il forme un g. Diactor avec celles qui
celui de Leptoscelis , sans en dire le motif, ont une tête plus arrondie. Enfin M. Spino-
Les espèces qu’il y rapporte sont au nombre la ( Essai sur les Hémipt. hétéropt. ), pous-
de six, dont deux du Brésil et deux de sant plus loin la restriction, ne comprend
Cayenne. L’esp. type, qui appartient au pre- parmi les Anisoscelis que les esp. dont les
mier de ces pays , a été décrite par M. Ser- cuisses postérieures sont renflées, et les
ville sous le nom d’A. arachnoïdes. (D.) jambes pourvues d’une expansion foliacée,
ANISOPUS. cru. sr. — Voyez an?so- plane.
pe. (M. E.) Toutes les esp. (T Anisoscelis sont propres
* ANISORAMPHUS («vnxos, dissem- aux pays chauds, et, à peu d’exceptions
blable; , aigrette; à aigrette dissem- près, à l’Amérique méridionale. Elles ont
blable). bot. pu. — M. De Candolle a for- généralement une taille assez grande, et
mé ce g. pour une plante du Cap , apparte- plusieurs des couleurs très vives. Leur nom-
nant à la famille des Composées, tribu des bre peut être porté maintenant aune soixan-
Chicoracées. Les caract. en sont : Capitule taine, en énumérant tant les espèces décrites
multiflore. Inyolucre caliculé , à folioles iin- par les auteurs que celles qui n’ont pas en-
briquées , linéaires; les extérieures courtes, | core été signalées et ne sont connues qu
542
ANI
dans les collections ; mais , si Ton adopte ie
g. Diactor, ce nombre sera réduit de près
de moitié. Les esp. types pour tous les au¬
teurs sont les -4. phyllopus Linn., A. gona-
gra Fabr. , du Brésil; A. membranacea
Fabr., d’Afrique, etc. (Bl.)
* AMSOSCÉLITES ( «v£7cS , inégal ;
C T/.SAOi, jambe ). ins. — M. Laporte employa
le premier cette dénomination ( Essai d’une
cl. syst. des Hém . ) pour désigner sa sep¬
tième famille des Hémiptères hétéroptères ,
ayant pour type le g. Ânisoscelis, et renfer¬
mant en outre douze autres g. M. Burmei-
ster ( Handb . der Entom .) réunit les Aniso-
scélites avec les Coréites de M. Laporte, et
n’en forma qu’une seule sous-famille sous
le nom de Coréodes. Cet exemple fut suivi
par M. Brullé ( Hist. des Ins. ) , qui modifia
seulement la dénomination de Coréodes en
celle de Coréens , que nous avons adoptée
( Hist. des anim. art. ) , en divisant la fa¬
mille en deux groupes , les Coréites et les
Anisoscélites. M. Spinola ( Essai sur les
Hémipt. héter. ) regarde les Anisoscélites
comme une famille distincte, et leur adjoint
plusieurs g. que la plupart des auteurs pla¬
cent parmi les Coréites. Voy. coréens. ''Bl.)
*ANISOSCÉLOÏDES ( avt<jo;, inégal ;
«silos , jambe ; slJ’os , semblable ). ins. —
M. Spinola forme sous ce nom une sous-
famille comprenant le g. Astemma et quel¬
ques autres g. de la famille des Lygéens ,
dont les esp. sont privées d’ocelles. Voy.
ASTEMMITES et LYGÉENS. (Bl.)
* AMSOSCIADIUM, DC. (avwos, iné¬
gal ; axiocà hov , ombelle ). bot. pii. — Gen¬
re de la famille des Ombellifères, que son
auteur place entre YOliveria et YEchino-
phora, et auquel il assigne pour caract. :
Calice des fleurs marginales à lobes exté¬
rieurs très grands , ovales , foliacés; calice
des fleurs centrales à lobes extérieurs rai¬
des, mucroniformes ; lobes intérieurs ( des
calices de toutes les fleurs) nuis ou denti-
formes. Corolle très irrégulière ; les pétales
extérieurs très grands , obeordiformes- bifi¬
des; les pétales intérieurs minimes. Styles
coniques, raides, presque dressés, accres-
cents. Fruit pubérulé , oblong, cylindracé,
couronné du limbe calicinal et des styles.
Mériearpes serai - cylindriques ( l’un d’eux
souvent abortif) , à 5 côtes très obtuses ; ban¬
delettes (milles sur la commissure) brunes,
ANI
solitaires dans chaque vallécule. Périsper-
rae involuté. (BC. Mém. Y , p. 63 , tab. 15.)
— Herbe à racine simple; tiges diffuses,
raides, dichotomes; feuilles pétiolées, pen¬
nées ; folioles pennatifides ; involucre 4- ou
5-phylle , à folioles oblongucs , anisomètres,
finalement subspinescentes ; involucelles de
4 ou 5 folioles elliptiques, persistantes, ani¬
somètres ; fleurs blanches , sessiles, au nom¬
bre de 7 à 10 par ombellule. — Ce genre
est fondé sur une seule espèce, trouvée par
Olivier entre Bagdad et Alep. (Sp.)
* ANfISOSTÉMONES. Anisostemones
(âvtffos, inégal; cr-^.wv, fil, filament), bot.
pu. — On applique cette épithète aux fleurs
dont les étamines ne sont pas en nombre
égal à celui des pétales libres ou soudés.
C’est le cas de beaucoup de Dipsacées.
(C. L.)
* AX I SO ST I CTA (ecviaos , inégal; tlx-
t os, ponctué), ins. — Genre de Coléoptères,
de la section des Trimères, établi par M.
Chevrolat aux dépens du g. Coccinella de
Fabricius , dont il diffère par un corps ova¬
le et étroit , au lieu d’être hémisphérique ;
par le dernier article des tarses, plus long ,
et par les crochets, qui sont simples , plus
grands , et recourbés en dessous. M. De-
jean , qui a adopté ce genre dans son
dernier Catalogue, y rapporte six espèces,
dont quatre d’Amérique et deux d’Europe.
Nous citerons parmi les premières la Cocc.
10 -maculata de Fabr. , qu’on rencontre dans
toutes les contrées de l’Amérique , et parmi
les secondes la Cocc. 19 -punctata du même
auteur : celle-ci se trouve aux environs de
Paris. (D.)
*ANISOSTïCTE, Bartl. (cm à-os, inégal,
rtxT05, ponctué ). bot. fm. — Synon. ( sui¬
vant M. Endlicher) du g. Marüa , Swart.z,
de la famille des Ternstrémiacées. (St.)
AMSOSTOME. bot. ph. — Voyez
anisotome. (C. L.)
*AMSOTARSUS( «vf70s, inégal; zy-pooç,,
tarse ). ms. — Genre de Coléoptères penta¬
mères , famille des Carabiques , établi par M.
le baron Maximilien de Chaudoir pour y pla¬
cer 2 espèces nouvelles du Mexique qu’il nom¬
me l’une A. brevicollis, et l’autre A. lœvius-
culus. Les caract. qu’il assigne à ce g. sont
formulés trop longuement pour être rappor¬
tés ici dans leur entier. (Voy. son Mém. in-
tit. : G. nouveaux et esp. nouvelles de Ca-
AM
543
rabiques, p. 41.) En résumé, le g. dont il
s’agit ne diffère, suivant M. Chevrolat, de
celui que M. Dejean a créé sous la dénomi-
»
nation (V Anisodactylus que par la dent de
l’échancrure du menton ; et des autres Har-
1 7
paliens par la forme des tarses , qui le rap¬
proche de ce même genre. (D.)
* AJVISOTELUS (avio-oç , inégal ; t s>oç,
extrémité), nxs. — Genre de Coléoptères
pentamères , famille des Malacodermes ,
tribu des Lampyrides , établi par M. Ilope
aux dépens du g. Téléphore des auteurs
(Coleopterisfs Alarmai , part. III, p. 141),
mais sans indication de caractères. Il lui don¬
ne pour type une esp. inédite du Népaul ,
qu’il nomme A. lividus. (D.)
AA ISOTOME. Anisotoma { aviaoç , iné¬
gal ; r section), os. — Genre de Coléo¬
ptères hétéromères, établi par Rnock, et ado¬
pté par Illiger, Fabricius et M. Duméril.
Ce dernier le range dans sa famille des Fon-
givores ou Mycétobies et le caractérise ain¬
si : Corps aplati en dessous, convexe et ova¬
le en dessus; masse des antennes de cinq ar¬
ticles perfoliés, qui peuvent s’écarter et se
rapprocher. M. Dejean , qui l’a également
adopté, y rapporte , dans son dernier Cata¬
logue , 25 espèces, dont 21 d’Europe et 4 de
l’Amérique septentrionale. Nous citerons
seulement, comme type du genre, V Aniso¬
toma ferrugineum de Fabr. , qui se trouve
principalement en Allemagne. Gyllenhal
(Fauna suecica, app. ad syn ., 511-515) dé¬
crit 21 esp. d \inisotomes , dont il faut dé¬
duire les esp. rapportées aux Agathidies.
Sturm en décrit 15, et en figure 8, propres à
l’Allemagne.
Les Anisotomes avaient d’abord été con¬
fondus avec les Sphéridies, bien qu’ils en
diffèrent par le nombre des articles des tar¬
ses ; par les antennes; par les parties de la
bouche et par les habitudes. Latreille est le
premier qui en ait formé un genre , auquel
il a donné le nom de Léiodes ; mais celui
(V Anisotoma a prévalu, quoique postérieur.
Voy. néanmoins le mot léiodes pour les
caract. génériques de Latreille. (D.)
* ANISOTOME. Anisotomus (
inégal; t o/to's, section). bot. — Dénomination
appliquée au périanthe soit interne, soit ex¬
terne , lorsque les divisions en sont alterna¬
tivement inégales. (C. L.)
*AAISOTOMÏDES- Anisotomidæ («vt-
AM
inégal; tc/a-J, section), uns. — Nom d’u¬
ne famille de Coléoptères établie par Ste¬
phens , dans laquelle il réunit les Diapéria-
les et les Érotylènes de Latr , ainsi que les
Sphæridiides de Mac-Leay. Elle se compo¬
se des genres Tritoma , Phalacrus , Ephi-
stemus, Leiodes, Agathidium, Clambus ,
Clypeaster , et deux autres genres innommés.
(D.)
ANISOTOMUS. bot. — Voyez ani-
sotome. (C. L.
ANISOTRICHIA ( avisos , inégal ;
0/9ÎÇ, poil; poils inégaux), bot. ph. — Sec¬
tion du g. Albertinia ( Voy. ce mot) , carac¬
térisée par les fruits, dont la rangée externe
de l’aigrette est de moitié plus courte que
l’interne. (J. D.)
* AAISTIOPHORES. Anistiophori
( à priv.; iorc'ov, voile; fèpta, je porte ). mam.
— Ce nom été donné par Spix et Gray à
une famille de Chauves-souris qui ne pré¬
sentent aucun appendice sur le nez.
(C. D’O.)
* ANISUM, Adans. (anisum, nom de l’a-
nis dans Pline. Voy. anis ). bot. pa. —
Double emploi du g. Pimpinella L. , ou , si
l’on veut, section de ce g. , caractérisée par
des fruits pubérules. (Sp.)
AMSUS (èmcos, inégal), ins. — M. De¬
jean , dans son avant-dernier Catalogue , a-
vait désigné sous ce nom un g. de Coléo¬
ptères tétramères, famille des Curculionites,
fondé sur une seule espèce du cap de Bon¬
ne-Espérance nommée par lui Auriculalus;
mais, dans son dernier Catalogue, il place
cette espèce dans le g. Hipporhinus de
Schoenherr. Voy. ce mot. (D.)
* AAI XI A («vofgts , ouverture), bot. cr.
— Ce genre appartient à la tribu des Cham¬
pignons rhizogonés de l’ordre desPérisporés
de Fries. Il est caractérisé par un peridium
d’abord charnu entièrement, puis creux et
s’ouvrant au sommet ; sa substance intérieu¬
re est d’une consistance molle, presque géla¬
tineuse et parsemée de spores simples. L’A.
villosa, seule espèce connue jusqu’à ce jour, »
a été trouvée, en septembre, sur la terre
recouverte de feuilles. Ses peridium, qui at¬
teignent jusqu’à un demi-pouce de haut,
sont plus ou moins rapprochés les uns des
autres, difformes, oblongs, sessiles, ou pres¬
que pédiculés, recouverts d’un duvet blanc,
et fixés à la terre par des fibrilles qui res-
544
semblent à de petites racines. Le Sclero-
tium radicatum de Tode ( Fung. Meck.
Fasc., I, tab. 1, fig. 8 ), que M. Fries a
cru devoir rapporter à ce genre, mais avec
doute, sous le nom d’A. glabrata, en don¬
ne une idée assez juste. ( LÉv. )
ANKENDA ( nom vernaculaire ) , Her¬
mann. bot. ph. — Synon. du g, Acrony-
chia , Forst. ( famille des Zanthoxylées).
(Sp.)
* ANKEMTE. min. —Nom donné par
Haidinger , en l’honneur du prof. Anker de
Gratz , à un minéral de Styrie, nommé aus¬
si Rohwand , et Fer spathique blanc , et qui
est un mélange cristallisé de carbonate de
cbaux et de carbonate de fer. Voy. Car¬
bonates. (Del.)
ANKYLOSE. Anhylosis (àyy.vlwsis ; de
àyy.'jAOi , courbé ). ainat. — On désigne ,
par ce mot, l’état qui résulte de la diminu¬
tion ou de l’impossibilité absolue des mou¬
vements d’une articulation naturellement
mobile. Cette maladie est ainsi appelée,
parce que le membre qui en est atteint res¬
te ordinairement fléchi. (C. d’O.)
ANNEAU ( annulus , anneau ). moll.
— Nom vulgaire d’une petite esp. très com¬
mune de Porcelaine, Cyprœ a annulus. Voy.
PORCELAINE. (DeSII.)
ANNEAU. Annulus. [bot. — Dans les
plantes cryptogames, ce mot sert à distin¬
guer trois organes très différents, suivant
les familles auxquelles on l’applique. Dans
les Mousses , il désigne un rebord saillant
et quelquefois crénelé , qui garnit l’orifice
de l’urne. Dans les Fougères , on a nommé
ainsi un anneau ou bourrelet qui entoure
le plus souvent leurs capsules , et qui ,
jouissant d’une grande élasticité, facilite
leur rupture et la dispersion des graines.
Enfin , dans les Champignons , on nomme
anneau , collier ou collet , la collerette
membraneuse qui entoure le pédicule de
beaucoup d’Agarics et de certains Bolets.
(C. D’O.)
ANNEAUX. Annuli. anim. articul.
— Cette dénomination est employée en
Entomologie pour désigner l’assemblage de
plusieurs pièces constituant les parties qui
composent, par leur réunion, l’enveloppe
extérieure des Animaux articulés. Dans
l’origine , ce nom s’étendait aux pièces qui
entrent dans la composition des antennes et
ANN
des pattes ; mais, depuis , le nom d 'Articles
{Voy. ce mot) a été adopté pour ces pièces,
et celui d’’ Anneaux a été réservé pour les
parties du corps, parties non pas simples,
mais toujours composées de plusieurs pièces
constituant deux arceaux, l’un supérieur,
l’autre inférieur , entièrement joints entre
eux ou quelquefois même complètement sou¬
dés , de manière à former des cercles plus
ou moins parfaits. Ainsi défini, l’Anneau ne
peut plus être confondu sous les noms de
Segments , d"1 Arceaux , d' Articulations ,
qui ont une acception différente et plus
restreinte. Voy. ces mots.
On peut étudier les Anneaux dans leur
composition, leur forme, leur consistance.
Dans les Annélides , les Myriapodes , tels
que les Jules, les Scolopendres, etc., les
Anneaux sont semblables entre eux ou à très
peu de chose près , quant à la forme et à la
consistance, dans toute la longueur du corps,
et ils représentent alors des cercles plus par¬
faits. Il en est de même dans lu plupart des
Larves. Mais, dans les Insectes parfaits, les
Anneaux sont nettement séparés en trois
groupes constituant une tête, un thorax et un
abdomen {Voy. chacun de ces mots). Alors
chez ceux-ci le développement de plusieurs
Anneaux est plus grand en raison du plus
grand nombre d’appendices qu’ils suppor¬
tent. C’est ainsi que le mésothorax ou se¬
cond anneau du thorax , qui supporte la
première paire d’ailes et une paire de pattes,
offre une plus grande quantité de pièces
distinctes et bien développées que les An¬
neaux plus simples , où elles sont soudées
entre elles, comme dans le prothorax, qui
ne supporte pas d’ailes , et surtout dans les
Anneaux de l’abdomen, qui ne supportent
ni ailes ni pattes. Dans les Crustacés et les
Arachnides, aucun Anneau ne supportant
d’ailes , il en résulte une plus grande sim¬
plicité que dans ceux du thorax des Insectes
ailés, et, chez la plupart, on ne distingue
que deux groupes d’Anneaux , car la tête et
le thorax se confondent ensemble. Les
points de jonction entre les Anneaux reçoi¬
vent le nom d'1 Articulations. Voy. ce mot.
(Bl.)
r
ANNELES. Annulata {annulus, an¬
neau). zool. — Mac-Leay a donné ce nom
à une division du Règne animal , compre¬
nant les Animaux articulés , dont le corps
ANN
est composé d’Anneaux unis les 05*1 aux au¬
tres. ^ (€. d’O.)
ANNÉLIDAIRES. Ânnelidariœ (An-
nélides , classe d’animaux), annél. — M. de
Blainville a quelquefois nommé ainsi, ou
mieux Subannélidaires , c’est-à-dire res¬
semblant aux Annélides, une partie des
Vers apodes comprenant les Borlases, Pla¬
naires , Douves et Tœnoïdes. (P. G.)
ANNELIDES. Annulosa, Annelides
(annellus, petit anneau), annél. — ( Zool .)
Lamarck, auquel on doit la création du mot
dont il est ici question, s’exprime ainsi sur
la classe d’animaux auxquels il l’applique :
« M. Cuvier, nous ayant fait connaître les
faits d’organisation qui concernent la Sang¬
sue, les Néréides, l’animal des Serpules,
etc., assigna à ces animaux le nom de Vers
à sang rouge ; mais, reconnaissant la néces¬
sité de les écarter considérablement des
Vers , et de leur assigner un rang plus élevé
qu’aux Insectes , j’en formai de suite une
classe particulière que je présentai dans mes
cours , à laquelle je donnai le nom d'1 Anné¬
lides , que je plaçai à la suite des Crustacés,
et dont je n’eus occasion de consigner les
déterminations, par l’impression, que dans
YExtrait de mon cours , qui parut en 1812. »
«Pour les mettre en ligne dans la série,
nous avons trouvé, dit encore Lamarck dans
un autre passage de son Hist. des animaux
sans vertèbres, des motifs qui nous autori¬
sent à les placer après les Crustacés , quoi¬
qu’ils interrompent les rapports que ces der¬
niers ont avec les cirrhipèdes, parce qu’il
eût été très inconvenable de les ranger ail¬
leurs. »
D’après le même naturaliste, la classe des
Annélides a pour caractères distinctifs :
Animaux mollasses , allongés , vermifor-
mes, nus ou habitant dans des tubes ; ayant
le corps muni, soit de segments , soit de ri¬
des transverses ; souvent sans tête , sans
yeux et sans antennes ; dépourvus de pattes
articulées ; mais la plupart ayant , à leur
place, des maemlons sétifères rétractiles,
disposés par rangées latérales. Bouche sub¬
terminale , soit simple, orbiculaire ou la¬
biée , soit en trompe souvent maxillifère.
Une moelle longitudinale noueuse et des
nerfs pour le sentiment et le mouvement ;
le sang rouge , circulant par des artères et
des veines. Respiration par des branchies ,
T, I.
ANN 545
soit internes, soit externes , quelquefois in¬
connues.
Ces animaux sont ainsi partagés en trois
ordres : 1° Annélides apodes, les Hirudinées
et les Échiuridées ; 2° Annélides antennées,
les Aphrodites, Néréides, Eunileset Amphi-
nomes ; 3° Annélides sédentaires , les Dor-
salées et Maldanies , Amphitritées et Serpu-
lées.
G. Cuvier accepte , dans son ouvrage sur
le Règne animal, le nom d’ Annélides donné
par Lamarck à ses Vers à sang rouge, et il
fait remarquer que c’est lui qui, en 1802, a
établi « cette classe, en la distinguant par la
» couleur de son sang et d’autres attributs. »
Pour Cuvier, les Annélides formant la
première classe des animaux articulés , entre
eux et les Vers intestinaux, qu’on leur asso¬
ciait en tout ou en partie dans la Classifi¬
cation de Linné , de Bruguière, etc. , sont :
les Crustacés , les Arachnides , les Insectes et
les Echinodermes; mais cette séparation des
Annélides et des Vers inférieurs n’a pas ici
le même inconvénient que dans le système
de Lamarck, Cuvier ne pensant pas, comme
celui-ci, que le règne animal puisse être
classé sérialement.
Plusieurs naturalistes ont adopté cette dis¬
tinction tranchée entre les Annélides et les
Vers, et parmi eux nous citerons M. Savigny
(Syst. des Annélides), dont les beaux travaux
n’avancèrent pas moins la connaissance des
organes extérieurs des Annélides que ceux
de Pallas et de Cuvier l’appréciation de leurs
organes intérieurs. Toutefois de nouvelles
recherches ont dû ramener les naturalistes
aux idées bien des fois critiquées de Linné
et de Bruguière, et elles leur ont d’ailleurs
donné la précision et la régularité qui leur
manquaient à cette époque de la science
helmintologique. Quelques espèces qu’on
plaçait à tort parmi les Annélides en ont été
distraites.
Les Vers intestinaux ou extérieurs ont été
mieux connus , et de nouveaux liens sont
venus les unir aux Annélides et former des
uns et des autres une véritable série par¬
tielle dont la place est certainement au der¬
nier rang de la catégorie des Animaux ar¬
ticulés. Il nous serait donc impossible , en
parlant isolément des Annélides, de faire
comprendre leurs affinités avec les Ento-
zoaires et les autres animaux réunis par La -
35
546
AN N
marcfc et Cuvier sous le nom de Ver ; aussi
n’avons-nous rapporté au sujet des Annélides
qu’un abrégé de ce qu’en ont dit les auteurs
de cette classe. Les Annélides , qu’on a vou¬
lu séparer des Vers, ne paraissent en effet
que les premiers termes d’une série que les
Borlases, les Planaires , les Intestinaux, etc.,
continuent par degrés à peine distincts les
uns des autres, et il paraît préférable de
traiter de tous ces animaux en même temps.
Cette seconde manière de voir est celle à la¬
quelle M. de Blainville s’était depuis long¬
temps arrêté dans ses ouvrages ; et , comme
nous le verrons en détail à l’article vers
de ce Dictionnaire, plusieurs naturalistes qui
avaient eu, comme les deux hommes célè¬
bres que nous avons cités antérieurement ,
une autre opinion , professent actuellement
celle-ci, et ils l’ont même renforcée par de
nouvelles preuves que nous aurons soin de
rappeler.
Alors on conserve assez souvent encore le
nom d’ Annélides, et la classe d’animaux à la¬
quelle il se trouve appliqué reste avec la mê¬
me circonscription que pour Lamarck et Cu¬
vier ; mais ses rapports naturels sont appré¬
ciés d’une manière plus convenable. C’est ce
que fait M. Milne-Edwards. M. de Blainville
donne au contraire au groupe des Annéli¬
des sétigères la valeur classique : ce sont ses
Entomozoaires chétopodes ; et les Sangsues
ou Annélides apodes des auteurs sont dans
la même classe que les Vers intestinaux sous
le nom d’Apodes ; celui d’Annélides n’a pas
d’emploi dans cette classification.
(P. G.)
* AXXESLEIA, Wallich (Plant, asiat.
rar., t. I,p. 5,tab. 5 (lord G. Annesly). bot.
ph. — Genre de la famille des Ternstrémia-
cées , auquel son auteur assigne pour carac¬
tères : Calice 2-bractéolé , à tube très court ,
adhérent à la base de l’ovaire ; limbe 5-parti,
à segments inégaux, imbriqués. Corolle 5-
fide, à lobes pointus, imbriqués, connivents,
opposés aux segments calicinaux. Etamines
très nombreuses, 2-sériées , incluses , insé¬
rées sur un disque périgyne; filets très
courts; anthères basifixes, introrses, innées,
2-thèques, linéaires, cuspidées, longitudina¬
lement déhiscentes. Ovaire semi-infère , 3-10-
culaire ; ovules très nombreux, campylotro*
pes, suspendus au sommet de l’angle interne
des loges. Style indivisé, terminé par 3 stig-
Am
mates subuiés. Baie presque sèche , subglo¬
buleuse, 3-loculaire, couronnée du limbe
calicinal. Graines par avortement solitaires
ou géminées dans chaque loge, suspendues ,
ployées en forme de fer à cheval, apéri-
spermées , recouvertes d’un arille charnu ;
test chartacé , luisant. Embryon cylindracé,
courbé conformément à la graine ; radicule
et sommet des cotylédons supères. — Ce g.
n’est fondé que sur une seule esp. (A. fra-
grans, Wall., I. c,). C’est un arbre indigène
du Martaban; ses feuilles sont alternes,
courtement pétiolées, lancéolées, subcoria¬
ces , très entières , non stipulées ; les fleurs
sont axillaires, solitaires, très longuement
pédonculées , odorantes, blanchâtres.
(Sp.)
* AXXESLEIA, Salisb. (lord G. An¬
nesly). bot. ph. — Syn. du g. Inga, Plum.,
de la famille des Légumineuses (Mimosées).
(Sp.)
AXXESLÏA, Andr. (lord G. Annesly).
bot. ph. — Syn. du g. Euryale, Salisb.,
de la famille des Nymphéacées. (Sp.)
* AXXESORHïZA,Cham. et Schlecht.
( Linnœa , 1826, p. 398) (awvjiyou, aneth;
racine), bot. ph. — Genre de la famille des
Ombellifères , auquel ses auteurs assignent
les caract. suivants : Limbe calicinal margi-
niforme, 5-denté , persistant. Pétales ellipti¬
ques , acuminés , à pointe infléchie. Styles
réfléchis après la floraison. Péricarpe prisma-
tique-5-gone, couronné parles styles et par le
limbe calicinal. Méricarpes convexes au dos,
dissemblables : l’un 3-ptère (la côte caréna-
le et les côtes marginales ailées ; les côtes
intermédiaires filiformes ) ; l’autre 4-ptère
( la côte carénale filiforme ; les 4 autres cô¬
tes ailées ). Bandelettes solitaires dans cha¬
que vallécule , géminées sur la commissure,
qui est plane. Carpophore 2-parti. — Ce
g. , voisin des OEnanthes , n’est fondé que
sur une seule espèce , laquelle croît au Cap
de Bonne-Espérance. C’est une herbe à ra¬
cine fusiforme ( ayant une odeur d’anis);
à tige dressée , garnie de feuilles squammi-
formes; à ombelles 12-15-radiées, munies
d’involucre et d’involucelles polyphylles.
(Sp.)
AXXUEL , LE. Annuus, a (annus ,
année), bot. — Se dit des plantes qui par¬
courent toute leur période végétative dans
le cours d’un an , depuis leur germination
ANO
ANO
547
jusqu’à leur fructification, après laquelle elles I comme il suit : Calice écaliculé, 5-fide. Pé-
périssent. C’est l’opposé de vivace. (C. L.) j taies 5, obovales , étalés lors de l’épanouisse-
ANNULAIRE ( annulas , anneau), ms. ment; onglets adnés à la base de l’andropho-
— Mouffet nomme ainsi la chenille du Boni- re. Androphore à partie inférieure ventrue ,
byx neustria, vulgairement appelée livrée, recouvrant l’ovaire, et à partie supérieure
(D.) columnaire, couronnée **’une touffe de filets
* ANNULAIRE. Ânnularia [annulas , très nombreux, filiformes; anthères rénifor-
anneau). moll. — M. Schumacher, dans mes, bivalves. Ovaire non stipité, multilo-
son Essai d’une classification des Coquilles , culaire. Ovules solitaires dans chaque loge ,
confondant le Turbo elatius de Linné avec appendants, attachés à l’angle interne. Styles
les Cyclostomes, fait pour le Cyclostoma en même nombre que les loges, filiformes ,
volvutus et quelques autres espèces un g. soudés par la base, terminés chacun par un
Annulaire que l’on ne saurait adopter , stigmate capitellé. Péricarpe orbiculaire,
mais qui donne la preuve que l’auteur dont déprimé, composé d’un nombre indéfini de
nous parlons avait mal compris plusieurs coques cohérentes , 1 -spermes , radiantes ,
parties importantes de la classification de mutiques , ou cuspidées au sommet , irrégu-
Lamarck. Voy. cyclostome. (Desh.) fièrement ruptiles, sans se désunir entre
* AXACLÎAE ( annulus , anneau ). elles. Graines subréniformes , appendantes ,
bot. cr. — Quelques espèces de Con- à hile situé dans l’échancrure; tégument
ferves avaient été désignées sous ce nom par crustacé. Périsperme très mince , mucilagi-
MM. LinketLéon Leclerc. (C. M.)
AN NU LOS A. année. — Synon. latin
d’ANNÉLIDES. (C. D’O.)
A.W'l'Ll’S bot. — Synon. latin d’AN-
NEAU. (C. L.)
ANNUMBI. Annumbius. ois. — Nom
neux étant humecté. Embryon courbé con¬
formément à la graine ; cotylédons foliacés,
plissés ; radicule supère. — Herbes annuelles
(indigènes du Mexique). Feuilles hastiformes-
trilobées ou anguleuses , alternes , longue¬
ment pétiolées; stipules latérales, géminées.
donné par Azara à deux espèces d’Oiseaux Pédoncules axillaires, solitaires, 1-flores.
du Paraguay, remarquables par la grandeur Corolle jaune, ou pourpre, ou violette,
de leur nid , et dont nous avons fait un L’A. hastata, Cavan., est cultivée comme
sous-genre de notre genre Anabate. Voy. j plante de parterre. On connaît 5 ou 6 autres
ce mot.
ANNUUS
NUEL.
A. BOT.
(Lafr.) esp. , dont plusieurs se font aussi remarquer
Voyez an- par des fleurs élégantes. (Sp.)
(C. L.) AXO DESIS (avw , en dessus ; femç ,
ANOA. mam. — Genre d’ANTiLOPE. ligament ). ins. — Genre de Coléoptères
(C. d’O.) | hétéromères, famille des Mélasomes, établi
par M. Solier ( An. Soc. eut. de Fr., 1834,
t. III, p. 594 ) aux dépens du g. Erodius
' Voyez ce mot.
ANO B 11J M ( «vsu , sans ; Çioç , vie. Ces
Insectes contrefont les morts quand on
les surprend), ins. — Voyez Vrillette. de Fabr., dont il se distingue, suivant lui, par
(D.) les caract. ci-après : Menton convexe en de-
ANOCARPUM, De Cand. (. Syst . , t. II, hors , comme gibbeux , et sans strie ni sil-
p. 222 , sub Diplotaxi ) ( avw, en dessus; Ion longitudinal. Yeux très courts, très
YxpKôz, fruit), bot. ph. — Section du g. larges et fortement transverses , filiformes ,
Diplotaxis, famille des Crucifères. Suivant et point saillants ; ils se prolongent d’une
M. De Candolle, elle offre pour caract. difl'é- manière très notable en dessous du bord la-
rentiels : Style conique , comprimé , asper- téral de la tête. Cuisses minces, cylindriques
me, ou 1-2-sperme à la base; stigmate bi- à leur base, fortement renflées en massue à
lobé. Silique ( le plus souvent non-stipitée ) leur extrémité et non comprimées , et sub¬
dressée. (Sp.) filiformes comme dans les Erodius ; les cils
ANODA, Cavan. (à priv.; v euph.; ôcTds, des antérieures sont plus courts et plus épb-
route ; sans suture apparente ). bot. pii. neux. Dessus du tergum du prothorax pres-
— Genre de la famille des Malvacées , dont que tronqué à sa base; les angles postérieurs
M. Runth (in Humb. et Bonpl. , Nov. Gen. | non prolongés en arrière. Corps peu convexe
et Spec. , t. Y, p. 2G5) a limité les caractères | en dessus, moins ovalaire, presque filifoî>
ANO
543 ANO
me , brusquement arrondi à l’extrémité pos¬
térieure.
M. Dejean n’a pas trouvé ce g. assez ca¬
ractérisé pour l’adopter , et il en a réuni la
seule espèce sur laquelle il est fondé (. Anod .
Cleryi , originaire du Sénégal ) au g. Ero-
dius de Fabricius. Voy. ce mot. (D.)
* AX O I )OCHE I LU S ( «priv.; v euph.;
0V01 iç, dent; yjûos, lèvre), ins. — Genre de
Coléoptères pentamères, famille des Hydro-
canthares , tribu des Haliplides , établi par
M. Babington , d’après une esp. de Rio-Ja-
neiro , qu’il nomme A. maculatus. — Ce
genre ne nous est connu que par l’indication
qu’en donne M. Hope dans son ouvrage in¬
titulé : Hope's ColeopterisVs Manual, part.
ÏI, p. 132. (D.)
ANODON («voyous, ovro’s, édenté), moll.
— Dans son Traité de Zoologie , M. Oken
préfère ce nom grec à celui d 'Anodonta
consacré depuis long-temps au g. Anodonte
de Bruguière et de Lamarck. Voy. ano¬
donte et mulette. (Desh.)
ANODONTE. Anodonta ( àvo'cfeuç, ov-
to'î , édenté), moll. — Ce genre a été créé par
Bruguière dans l’ Encyclopédie Méthodique
lorsqu’il coordonna les planches de cet ou¬
vrage. Ce savant conchyliologue étant mort
sans avoir achevé le texte de ce grand ou¬
vrage, ce fut Lamarck qui , le premier, dé¬
termina rigoureusement les limites du g.,
et le caractérisa dans le premier tableau
systématique de conchyliologie qu’il publia
en 1799 dans les Mémoires de la Société
d' Histoire naturelle de Paris. A l’époque où
le genre Anodonte fut créé, il pouvait être
maintenu sans difficulté dans la méthode ;
mais depuis que de nombreuses observa¬
tions sont venues successivement enrichir
la science ; depuis que le nombre des espè¬
ces s’est accru dans ce g., aussi bien que
dans les Mulettes , de la manière la plus
inattendue, toutes les personnes qui se sont
occupées de conchyliologie se sont aperçues
que les Anodontes et les Mulettes se liaient
par les nuances les plus insensibles, et que,
par l’étude seule des coquilles , il était im¬
possible de déterminer d’une manière ra¬
tionnelle la limite des deux genres. Mais il
fut bien plus impossible encore de détermi¬
ner cette limite lorsque l’on sut enfin que
les animaux des Anodontes ne diffèrent en
rien de ceux des Mulettes ; et, dès lors , il
fallut convenir que, pour les deux g. que
nous venons de mentionner , les caractères
de la charnière ne sont de nulle valeur. Les
espèces qui ont cette partie le plus forte¬
ment articulée ne diffèrent en rien, quant
à l’animal, des espèces qui ont la charnière
simple et sans dents. On conçoit, d’après
cela, qu’il est nécessaire de rassembler en
un seul genre les Anodontes et les Mulet¬
tes , et nous verrons, en traitant de ce der¬
nier , qu’il faudra y réunir aussi les Hyris
et les Castallies de Lamarck. Voy. mulet-
te . ( Desh. )
ANODONTEA, DC. (Syst. Iï, p. 317,
sub Alysso ) («v&>, en dessus; ôiïovs, ovto'?,
dent ). bot. ph. — Syn. du s. -g. Aurinia ,
C. - A. Meyer , de la famille des Crucifères.
(Sp.)
* ANODONTIDES , et non ANO-
DONTIIIDES. Anodontidia («vocTous, ov-
to's, édenté; eîcTos, apparence), moi.l. —
M. Rafinesque, dans une monographie des
coquilles de l’Ohio, publiée dans le Journal
général des Sciences naturelles de Bruxel¬
les , a divisé en un grand nombre de genres
et de familles les Anodontes et les Mulet¬
tes. Il a proposé une famille des Anodon-
tines , qui, correspondant exactement au g.
Anodonte des auteurs, est aujourd’hui ab¬
solument inutile , lorsque surtout le gen¬
re Anodonte lui-même ne peut subsister.
Voy. ANODONTE et MULETTE. (DESH.)
ANODONTITE (dimin. d’&ctfous, ov-
t<3ç, édenté), moll. — Nom sous lequel Bru¬
guière a d’abord séparé les Anodontes. Ce
nom a été changé depuis contre celui qui
est encore en usage. (Desh.)
* ANODONTIUM («vod'ous, ovto's, éden¬
té ). bot. cr. — Ce, genre acrocarpe ,
uniquement fondé sur un caractère très
variable comme la présence ou l’absen¬
ce de fleurs mâles axillaires , a été aban¬
donné par Bridel lui-même, qui l’avait éta¬
bli aux dépens du g. Gymnostome, et sur
une seule espèce d’Hedwig, le G. prorepens,
propre à l’Amérique septentrionale. Ce g.
n’a point été adopté et ne devait pas l’être.
(C. M.)
*ANODONTYRA (âvâfovs, ovro? , sans
dents ; ovpû, queue ; extrémité abdominale).
ins. — Genre établi par M. Westwood ( pro -
ceedings oftheZool. Soc. of Lond.), qui le
place dans la famille des Scoliens , et lui as™
ANO
AN O
549
signe les caractères suivants : Corps allongé.
Antennes grêles, de treize articles. Mandibu¬
les armées d’une forte dent au côté interne,
avant l’extrémité ; palpes maxillaires , longs,
composés de six articles ; les labiaux de
quatre. Abdomen oblong , sans pointes à
l’extrémité. D’après M. Westwood, les Ano-
dontyra sont voisins des Tengyra. Leurs
ailes présentent la même disposition dans les
nervures , mais le corps est plus court que
dans les Tengyra et les Myzine raâles.
— L’auteur ne rapporte à son g. qu’une seule
espèce du Chili , qu’il désigne sous le nom
d’A. tricolor. (BL.)
*ANODUS (àvocToy;, édenté). ins. — Genre
de Coléoptères pentamères, famille des Bra-
chélytres, tribu des Fissilabres , établi par
M. Nordmann ( Symbolæ ad monographiam
Staphylinorum ), et auquel il assigne les
caract. suiv. : Palpes courts ; les maxillaires
comme dans les Staphylins ; les labiaux ayant
les deux premiers art. courts, le deuxième
épais , tronqué au bout. Mandibules peu al¬
longées, non fortes, falquées, minces, éden¬
tées, légèrement rétrécies à la base , ce qui
leur donne une forme singulière. Chaperon
très court. Labre court, échancré. Antennes
allongées, filiformes , plus minces extérieu¬
rement ; 1er article plus long que les autres,
épais à la base; le second très court; le troi¬
sième une fois plus long. Les autres, cylin¬
driques , presque linéaires et graduellement
plus courts ; le dernier échancré oblique¬
ment au sommet. Tête grande , transverse ,
avec les yeux petits et non saillants. Cou dis¬
tinct. Corselet peu allongé, carré, un peu
atténué postérieurement. Corps et pattes
comme dans les Staphylins. L’auteur rap¬
porte à ce g. trois espèces d’Europe, dont
deux nouvelles nommées par lui A. messor
et A. falcîfer , et la 3e qui est le Staphyli-
nus morio des auteurs. (D.)
AIVOECTANGIUM. Anictangium
(âvotxros , ouvert ; âyyeïov , vase , capsule).
bot. cr. — Ces deux noms ont été indiffé¬
remment employés pour désigner un gen¬
re de Mousses , mais il s’en faut bien que
chacun des bryologistes qui s’en sont servi
lui ait attribué les mêmes caractères. On
trouve, en effet, sous ce nom , dans les au¬
teurs, des Mousses acrocarpes et pleurocar-
pes, munies ou dépourvues de péristome.
Un grand nombre de Gymnostomes, pres¬
que toutes les^péces du genre Schistidium
Brid., une NeiAère et un Macromitrium, s’y
trouvaient réunis , sans rien avoir de com¬
mun que le nom.
Aujourd’hui , on réserve le nom qui fait
le sujet de cet article à des Mousses pleurocar-
pes de la tribu des Hypnées et dont voici les
caract. : Péristome nul. Calyptre cucullifor-
me ou en capuchon. Capsule égale , sans an¬
neau, latérale, munie d’un opercule conique,
recourbé en bec. Fleurs dioïques, latérales.
Fleurs mâles gemmiformes. Anthères nom¬
breuses, accompagnées de beaucoup de pa-
raphyses filiformes , articulées. Pistils aussi
très nombreux, dont un seul est fécond. Ce
g., étant purement artificiel et se composant
de deux tribus distinctes, offre peu de ca¬
ract. qui soient communs à toutes deux. Dans
l’une, à laquelle Bridel conserve le nom
d’Anictange, les espèces sont dressées ; dans
l’autre, qu’il nomme Erpodium , elles sont
rampantes. Les premières sont rapprochées
des Hypnées par le port, les secondes des
Cryphées par leur capsule presque sessile et
leurs feuilles à réseau lâche. Les cinq ou six
espèces connues vivent entre les tropiques,
soit sur les troncs d’arbres, soit sur la terre.
Le g. Hedwigia , établi par Hooker (Musc,
exot ., t. 46, et 139), est absolument le mê¬
me que celui-ci. Il ne pouvait être conservé
à cause d’un g. homonyme de la Phanéro-
gamie, fondé par Swartz et universellement
adopté ; aussi voyons-nous dans l’énuméra¬
tion des g. de cette famille, jointe à l’expo¬
sition qu’en fait M. Lindley (A nat. Syst.
of Bot.), M. Hooker lui-même y renoncer et
adopter le g. Anœctangium. Anyctangie ,
qu’on trouve dans le Dict. class., est un mot
que condamne l’étymologie. (C. M.)
* ANOECTOCHILUS. Chrysobaphus ,
Wall. ; Orchipedum , Kuhl et Hass. (àvotx-
ro’s, ouvert ; yeïïos, lèvre ). bot. ph. — Gen¬
re de la famille des Orchidacées , tribu des
Néottiées , formé par Blume ( Flor. Jav.,
Prœf. YI ) , avec ces caract. : Périgone rin-
gent ; segments extérieurs plus larges , sup¬
posés au labelle , et légèrement connés à la
base; le supérieur soudé en casque, avec
les segments internes , qui sont plus petits
et inégaux. Labelle conné avec le gynostè-
me, renllé-ventru à sa base, canaliculé-on-
guiculé au sommet , à limbe dilaté , semilo-
bé , étalé. Gynostème court, courbé en
550
ANO
AIN O
dessus , atténué-échancré , calleux des deux
côtés , bilamellé en avant. Anth. terminale ,
biloculaire. Pollinies 2 , subbilobées , à cau-
dicules très courtes; glandule commune,
oblongue. ■— Ce g. renferme quelques plan¬
tes javanaises caulescentes , radicifères à la
base; à feuilles membranacées , nervées ; à
inflorescence en épis bractéés. (C. L.)
ANOEGOSANTIIUS. bot. — Voyez
ANIGOSANTHUS. (C. L.)
ANOEMA. mam. — Nom scientifique
donné par Fréd. Cuvier au Gochon d’Inde.
VoiJ. COBAYE. (C. D’O.)
* ANOEREA (àvKt^ew, je détruis ; il
eût fallu écrire Anœrea ). ins. — Genre
de Coléoptères tétramères , famille des Lon-
gicornes , établi par M. Mulsant , dans son
Eïst. nat. des Coléopt. de France, p. 184,
aux dépens du g. Saperda de Fabricius,
pour y placer une seule esp., la S. carcha-
rias de ce dernier. Après avoir comparé at¬
tentivement les caract. assignés à ce g. par
M. Mulsant avec ceux du g. Saperde , nous
n’y avons aperçu d’autre différence que celles
qui résultent de ce que les élytres de la S.
carcharias sont terminées par une petite
pointe, tandis que celles des autres Saperdes
sont obtuses. Ce caract. nous paraît bien
minime pour constituer un genre. Voy. le
g. SAPERDE. (D.)
* AXOGCODES ( « priv. ; v euph.; oy-
x«dV, enflé), ins. — Genre de Coléoptères
hétéromères , famille des Sténélytres , établi
par M. Dejean, dans son dernier Catalogue ,
aux dépens des g. OE déniera d’Olivier, et
Dryops de Fabricius. Il y rapporte 11 esp.,
dont 8 d’Europe , 1 de Sibérie , 1 de Gui¬
née , et 1 de la Perse occidentale. Nous cite¬
rons seulement comme type du g. VAnog.
melanura , ou QEdem. id. d’Olivier, qui se
trouve en Allemagne, et quelquefois aux
environs de Paris. — Ce g., dont M. Dejean
n’a pas publié les caract., se distingue prin¬
cipalement des OEdémères par les cuisses
postérieures non renflées , et des Dryops et
des Asclera, genres voisins, par un écusson
arrondi et non triangulaire , comme chez
ces derniers. Du reste , les Anogcodes ont
les élytres assez larges , molles , légèrement
convexes , faiblement amincies vers l’extré¬
mité, avec trois côtes longitudinales à peine
marquées sur chacune d’elles. (D.)
*ANOGE ISSUS , Wallich , Cat. - Co-
nacarpi sect. Leiocarpus et Anogeissus ,
RC. ( Prodr. IIT , p. 16 ; Mém. Soc. d’hist.
nat. Genev., IY, tab. 5) («vw, en haut; ystu-
crov , bord saillant ). bot. ph. — Genre de
la famille des Combrétacées (tribu des Ter-
minaliées, DG.). M. Guillemin ( Flor . Seneg .,
t. I , p. 279) en a donné les caract. suivants :
Tube calicinal à partie adhérente compri¬
mée , diptère ; partie inadhérente prolongée
beaucoup au delà de l’ovaire , filiforme , per¬
sistante; limbe cyathiforme, 5-denté, non
persistant. Corolle nulle. Etamines 10 , 2-sé-
riées , saillantes , insérées au limbe calicinal ;
filets subulés ; anthères 2-thèques , cordifor-
mes, longitudinalement déhiscentes. Ovaire
infère, 1-loculaire, 2-ovulé; ovules anatro-
pes , suspendus au sommet de la loge. Style
filiforme ; stigmate pointu. Fruits compri¬
més , coriaces , 2-ptères , 1-spermes , mucro-
nés (par la portion persistante du tube cali¬
cinal), lâchement imbriqués. Graine ovoïde,
suspendue. Embryon rectiligne : cotylédons
charnus , convolutés en spirale ; radicule su-
père. — Arbres à feuilles alternes , très entiè¬
res, non glanduleuses ; fleurs jaunes, 1-brac-
téolées, agrégées en capitules pédonculés,
axillaires. — On en connaît 4 esp. , dont 1 de
la Sénégambie et 5 de l’Inde. (Sp.)
* ANOGLOCHIS ( âvw, en haut;y>fc>-
xU, pointe). — Mot formé par l’abbé Croizet
pour désigner son s.-g. de Cerfs fossiles de
l’Amérique , dont le premier andouiller est
éloigné de la couronne. (L. D.)
*ANOGRA, Spach ( Nouv . Ann. des Sc.
nat., t. IY, p. 359 [Anagramme d'Onagra]).
— Baumannia , Spach (Hist. des Plantes
phan., t. IY, p. 551 , non DC). bot. ph. —
Genre de la famille des Onagraires (tribu
t
des Onagrées, sect. desEnothérinées ), établi
sur quelques esp. d’Ænothera des auteurs.
Il diffère des vrais Ænothera par des fleurs
diurnes, pendantes en préfloraison, à co¬
rolle rose; des ovules î -sériés dans chaque
loge, non imbriqués; des capsules linéaires-
tétragones; des graines lisses, anguleuses.
(Sp.)
* A N O L E X E S . Anolena ( à priv.; o/svij,
bras ). térat. — Ranzani a donné cette
épithète aux animaux de la classe des Acé¬
phales qui n’ont pas de bras. (C. d’O.)
*ANOLEPTUS («vw, en haut; >e*ros,
étroit ; sommet aminci ). bot. piï. — Ce
mot a été appliqué par M. De Gandolle à la
ANO
ANO
551
première section du g. Sonckus , dans la¬
quelle il comprend deux plantes vivaces ,
originaires du Cap , dont les capitules sont
multiflores, les fruits striés longitudinale¬
ment et presque atténués au sommet en une
sorte de bec. (J. D.)
ANOLIS. rept. — Genre de Reptiles,
formé par Daudin , et que MM. Duméril et
Bibron placent dans leur famille des Lé¬
zards iguaniens ou Sauriens eunotes. Coc¬
teau assigne à ce genre les caractères sui¬
vants : Tête pyramidale, allongée. Corps
épais , légèrement comprimé latéralement.
Queue longue, renflée par intervalles, sur¬
montée à sa naissance d’une crête plus ou
moins prononcée ; les membres, et les posté¬
rieurs surtout, très développés, grêles, ainsi
que les doigts, qui sont terminés par des
ongles forts et crochus. Bouche grande ;
langue molle, spongieuse, entière, un peu
extensible; dents nombreuses, peu inégales,
serrées et aplaties de dehors en dedans : les
antérieures simples ; les postérieures bicus-
pides, ou tricuspides, ou dentelées en scie.
Plusieurs auteurs prétendent que les Anolis
ont des dents simples , coniques, au palais ;
d’autres disent qu’ils n’en ont pas ; le fait est
que ces dents ne sont pas constantes chez
tous les Anolis , preuve que ces Phanères
ne peuvent pas avoir, dans l’Histoire des
Reptiles, toute l’importance caractéristique
que l’on a voulu leur attribuer. Les branches
postérieures de l’os hyoïde se prolongent
chez ces animaux , fort, en arrière , sous le
thorax , et le rapprochement de leurs extré¬
mités détermine , dans certaines circonstan¬
ces physiologiques , une saillie plus ou
moins considérable de la peau du gosier, é-
largie en une sorte de fanon que l’on a ap¬
pelé improprement goitre , et qui a fait
donner aux Anolis les noms vulgaires de
Goitreux, de Papa-Vento , etc. Les côtes
se réunissent entre elles à la partie infé¬
rieure du thorax, à peu près comme chez
les Caméléons , avec lesquels les Anolis ont
encore d’autres points de ressemblance ; les
yeux sont saillants, munis de deux paupiè¬
res à peu près égales ; le tympan forme une
ouverture ovalaire-libre. La tête est couverte
de petites plaques égales, polygones, irré¬
gulières ; le corps est revêtu d’écailles peti¬
tes, égales, uniformes, quadrilatères, lis¬
ses, subYerticillées , réunies sous le ventre
en forme de suture ; sur les membres elles
prennent une forme rhomboïdalc, et devien¬
nent carénées ; mais le caractère propre des
Anolis est celui qui leur a valu les noms de
Lézards larges-doigts ou Dactyloa ; la der¬
nière phalange de tous les doigts est grêle ,
arrondie, tandis que l’avant-dernière est
renflée, élargie en une plaque discoïdale
aux quatre doigts extérieurs de chaque pied,
garnie au dessous de petites lamelles trans¬
versales qui aident ces Sauriens dans l’ac¬
tion de grimper : car les Anolis chassent or¬
dinairement sur les arbres et les buissons ,
et se nourrissent non seulement d’insectes,
mais encore de fruits et de baies ; leur colo¬
ration , en général verdâtre, se perd facile¬
ment dans la teinte du feuillage sous le¬
quel ils se cachent; cette couleur est aussi ,
comme celle du Caméléon , sujette à varier
brusquement , selon les sensations de l’ani¬
mal. Les Anolis sont vifs et lestes; ils cou¬
rent avec promptitude , et sautent avec légè¬
reté d’une branche à l’autre ; ils mordent
fortement et avec assez d’acharnement la
main qui les saisit ; mais leur morsure est
innocente. Ils s’accouplent et se reprodui¬
sent comme la plupart des autres Sauriens.
MM. Duméril et Bibron indiquent 25 esp.
d’Anolis , qui appartiennent presque toutes
à l’Amérique et aux Antilles. (C. d’O.)
AIYOMA, Lour. ( Flor . Coch. ed.Willd .,
p. 541) (Jx.vofj.oc , irrégulier), bot. ph. — -
Genre de la famille des Légumineuses (s. -
ordre des Césalpiniées, tribu des Cassiées,
DC.). Établi par Loureiro sur des esp. très
hétérogènes , ce g. a été limité à une seule
esp., fort incomplètement connue, et à la¬
quelle on assigne pour caract. génériques :
Cal. de 5 sépales presque égaux, oblongs, sou¬
dés par la base.Pét. 5, presque égaux, oblongs.
Étamines 10 , ascendantes , alternativement
fertiles et stériles. Légume épais, oblong, 1-
loculaire, 2-valve, polysperme. — Arbris-:
seau (indigène de Cochinchine) à feuilles
opposées, bipennées; folioles subovales, co¬
tonneuses; fleurs blanches, disposées en pa-
nicules. (Sp.)
ANOMAL. Ànomalus ( àvco^«>o;, ir¬
régulier ). — Cet adjectif s’emploie , en
Histoire naturelle, pour désigner un être
qui, par son faciès , l’absence ou la présen¬
ce de certaines parties , s’éloigne des êtres
que leurs caractères généraux placent à cô-
ANO
552 ANO
té de lui, et auquel il doit être comparé.
(C. D’O.)
ANOMAL. Anomalus ( «vc5u*/oç, irré¬
gulier ). bot. — Se dit de tout organe dont
la forme s’éloigne de celle du type général.
On dit en général qu’une fleur est anomale
quand sa forme n’est pas celle des fleurs
qu’on voit le plus ordinairement : par exem¬
ple les fleurs des Linaires , des Ancolies ,
des Aconits , etc. (C. L.)
* ANOMAL. Anomalis (àv<i/*a>oç, irré¬
gulier). mam. — Qui est irrégulier ou con¬
traire à l’ordre naturel. (C. d’O.)
* ANOMAL A («vc Lixoàoç, irrégulier), ms.
— Genre de Coléoptères pentamères , fa¬
mille des Lamellicornes, tribu des Scarabéi-
des phyllophages , établi par Mégerle aux
dépens du g. Melolontha de Fabricius , et
adopté par presque tous les entomologistes.
Ses caract. , suivant Westwood, le seul au¬
teur, à ma connaissance, qui les ait pu¬
bliés ( Synopsis of the généra of British
Insects) , sont : Antennes de 9 articles. On¬
gles inégaux. Chaperon non avancé. Corselet
large postérieurement. — Ce genre a pour
type le Melolontha vitis de Fabricius, au¬
quel sont venues se réunir une foule d’espè¬
ces analogues, tant d’Europe que des autres
parties du globe. M. Dejean , dans son der¬
nier Catalogue, en mentionne 71. Ce sont
des Insectes de moyenne taille pour la plu¬
part; d’un vert métallique très brillant, qui
se change en bleu ou couleur de bronze
doré dans quelques espèces. Ils se distin¬
guent, à la première vue, des Hannetons par
leur forme presque ovoïde, et par leurs pat¬
tes, plus courtes et plus trapues. On en trou¬
ve une esp. aux environs de Paris : c’est
le Melolontha Juin de Fabricius, qui va¬
rie tellement, suivant les contrées qu’il
habite , qu’il a reçu neuf noms différents.
(DO
ANOMALES. Anomal œ ( àv&fioàos, ir¬
régulier ). bot. — Tournefort donnait ce
nom aux plantes de sa 11e classe , à corolle
polypétale , irrégulière : Balsamines , Fu-
meterres , Delphinelles, etc. (C. L.)
* ANOMALIE. Anomalia (àvw//.o.:/ta , ir¬
régularité ). bot. — Dénomination qui , en
Botanique , s’applique en général à toute
déviation des formes ordinaires. (C. L.)
* ANOMALIES .Anomaliœ ( avco/xaAta ,
disparité), zool., ter at.— Toutes les espè¬
ces , principalement l’homme, et les animaux
domestiques répandus comme lui dans des
climats très divers et exposés à l’action d’un
grand nombre de causes modificatrices , sont
sujettes à une foule de variations dans la
forme , le volume , la structure , et , en gé¬
néral , la disposition des organes. Le même
individu observé à deux âges, ou même
dans deux saisons diverses, présente sou¬
vent de notables différences. Cependant , au
milieu de toutes ces diversités normales , il
existe un ensemble de traits communs à la
majorité des individus qui composent une
grande espèce; et c’est cet ensemble de traits
communs qu’on nomme le type spécifique.
Toute déviation du type spécifique , ou ,
en d’autres termes, toute particularité or¬
ganique que présente un individu comparé
à la plupart des individus de son espèce ,
constitue ce qu’on appelle une Anomalie , et
quelquefois une déviation organique.
Cette définition, avec laquelle les données
étymologiques du mot Anomalies sont par¬
faitement en rapport , peut , au premier as¬
pect , paraître un peu abstraite ; mais elle
renferme en elle l’expression très exacte de
la valeur du mot Anomalies , généralement
si mal compris , même par les tératologues.
Elle met en lumière une notion qu’il impor¬
te d’acquérir dès les premiers pas faits dans
l’étude de la tératologie, savoir, qu’une ano¬
malie n’est point essentiellement une con¬
formation irrégulière et désordonnée , une
infraction aux lois générales de la nature ,
mais simplement une conformation insolite ,
un état organique différent de celui que nous
avons habituellement sous les yeux. C’est ce
que notre illustre Montaigne avait parfaite¬
ment compris et indiqué dès 1580 , lorsque
dans ses immortels Essais , à l’occasion d’un
monstre double, il s’exprimait ainsi • « Nous
appelons contre nature ce qui advient con¬
tre la coustume : rien n’est que selon elle,
quel qu’il soit. »
C’est parce qu’il en est ainsi que la térato¬
logie est une science , et non une vaine et sté¬
rile collection de faits auxquels on pourrait
tout au plus prendre un intérêt de curiosi¬
té. Supposez que les Anomalies ne soient ,
comme on l’a dit jusque dans le siècle dernier,
comme quelques uns le répètent encore au¬
jourd’hui, que de vains jeux de la nature, le
sentiment qu’elles doivent inspirer serait
ANO
ANO
553
celui qu’exprime cette phrase célèbre de
Pline : Ludibria sibi , miracula nobis inge-
niosa fecit natura. L’étude d’un être ano¬
mal, son examen anatomique lui-même , ne
saurait conduire à d’autres résultats qu’à la
constatation des formes plus ou moins bizar¬
res, à la mesure de la distance plus ou moins
grande qui les sépare des formes normales
et, par suite, à un étonnement stérile et irra¬
tionnel. Si , au contraire , les Anomalies, se¬
lon la belle expression de Montaigne , sont
contre la coustume seulement, et non con¬
tre la nature ; si elles ont leurs règles et
leurs lois ; si même ces règles et ces lois ne
diffèrent pas essentiellement des règles et des
lois qui régissent les êtres normaux, un
lien intime se trouve établi , non seulement
entre tous les faits de la Tératologie , mais
aussi entre les faits tératologiques et les faits
relatifs aux êtres normaux. La Tératologie
devient dès lors une science, à l’étude de
laquelle s’attache un double intérêt et une
double utilité , puisque l’observateur peut
s’y proposer un double but : la coordina¬
tion des faits tératologiques considérés en
eux-mêmes ; puis l’application de ces faits et
des conséquences qui en résultent aux diver¬
ses branches des sciences de l’organisation.
Tel est le caractère , telle est la portée de
la Tératologie, telle que l’ont faite les travaux
récents. Et comme la Tératologie, dans les
mille et mille faits qui lui appartiennent ,
embrasse toutes les conditions de l’organi¬
sation chez tous les êtres, nous ne craignons
pas d’aller trop loin en disant qu’il n’est pas
une des lois de l’organisation qui ne puisse ,
si elle est vraie, recevoir de cette branche
nouvelle de la science une utile confirma¬
tion, et dont la fausseté, dans le cas contrai¬
re, ne puisse être par elle mise en lumière.
Dans cet article placé presque au début
de ce Dictionnaire, et alors que l’ordre al¬
phabétique nous a permis à peine l’exposi¬
tion de quelques faits particuliers , nous ne
saurions suivre la Tératologie ni dans ses
hautes généralités , ni dans les brillantes ap¬
plications qui déjà en ont été faites ou peu¬
vent l’être à la Physiologie , à l’Anatomie
comparée , à la Zoologie. Leur exposition
trouvera naturellement sa place dans un ar¬
ticle général sur la tératologie ( Voy . ce
mot), tandis qu’il est indispensable, même
pour l’intelligence des articles spéciaux qui
vont suivre , de placer ici quelques notions
préliminaires sur la nomenclature et la clas¬
sification tératologiques.
En remontant à la définition que nous
avons donnée au commencement de cet
article , il est évident que les Anomalies,
bien qu’elles soient, sous un point de vue
général , intimement liées entre elles , doi¬
vent être infiniment nombreuses et variées.
Elles le sont en effet. Tout écart du type
spécifique est une Anomalie , depuis la va¬
riété la plus simple , la moins apparente , la
plus dénuée d’influence sur l’ensemble des
fonctions , jusqu’à la déformation la plus bi¬
zarre et la plus hideuse de l’être tout entier,
à l’altération qui entraîne comme conséquen¬
ce la non-viabilité ou la nécessité de vivre
dans les conditions les plus exceptionnelles ;
depuis, par exemple, la plus légère modifi¬
cation dans la couleur, dans la forme , dans
la grandeur du corps ou de l’une de ses par¬
ties , jusqu’à l’existence de deux , de trois
têtes pour, un seul corps, jusqu’à la suppres¬
sion simultanée de tous les organes réputés
les plus essentiels à la vie.
Tous ces états de l’organisation , s’ils ont
quelque chose de commun , en tant que con ■
stituant des faits de déviation du type spé¬
cifique , sont manifestement très différents
entre eux ; et la nécessité de leur division et
de leur subdivision en groupes de divers or¬
dres régulièrement subordonnés les uns aux
autres n’est pas moins évidente que le lien
par lequel les Anomalies sont unies sous le
point de Yue le plus général. Cette nécessité
a cependant plus ou moins complètement
échappé à un grand nombre d’auteurs , et
tellement, que le mot Monstruosité , malgré
ses données étymologiques et l’acception
qu’il tient de l’usage, avait fini par devenir,
dans la nomenclature tératologique , un sy¬
nonyme exact du mot Anomalie. On trouve,
en effet, jusque dans les ouvrages les plus ré¬
cents, ces deux termes pris indifféremment
l’un pour l’autre , et appliqués également
aux déviations les plus légères comme aux
plus graves et aux plus complexes.
Frappé des inconvénients d’une telle con¬
fusion , et persuadé que , si les mots ne font
pas la science, ils aident puissamment à la
faire , nous n’avons pas craint de consacrer
des recherches assez longues à la réforme de
la nomenclature tératologique , en même
T. I.
55*
ANO
ANO
554
temps qu’à l’établissement d’une classifica¬
tion régulière pour l’ensemble des Anoma¬
lies.
Ces recherches nous ont conduit à distin¬
guer les Anomalies en quatre groupes prin¬
cipaux , qu’à l’exemple des zoologistes nous
avons appelés embranchements.
Le tableau synoptique suivant les présen¬
te dans l’ordre et avec les noms que nous
avons adoptés , et donne une première idée
de leurs rapports.
! simples...... HÉMITÉRIES ( Variétés et
Vices de conformation).
. ,
r HETEROTAXIES.
I HERMAPHRODISMES,
complexes. / MONSTRUOSITÉS {Mon-
J stres unitaires et M.
[ composés ).
Les HÉMÏTÉRIES , qui , ainsi qu’on le
voit par ce tableau , constituent le premier
embranchement , peuvent être définies par
leur simplicité même. Toute Anomalie sim
pie , c’est-à-dire portant sur un seul organe,
sur un seul système , sur une seule condition
organique , est une Hémitérie. Aussi la plu¬
part des Anomalies de ce premier embran¬
chement ne mettent-elles obstacle à l’accom¬
plissement d’aucune des fonctions vitales,
et constituent-elles ce qu’on nomme habi¬
tuellement de simples variétés. S’il en est
autrement de quelques autres généralement
comprises sous le nom de vices de confor¬
mation , c’est par des obstacles apportés en
quelque sorte mécaniquement, et sur un
point seulement, à l’accomplissement d’u¬
ne fonction dont l’appareil est d’ailleurs bien
développé. Entre ces dernières Hémîtéries ,
plus ou moins nuisibles à l’individu qui les
présente , et les simples variétés , il n’existe
d’ailleurs aucune différence organique de
quelque importance ; les unes et les autres
sont également simples , et souvent même
ce qui est vice de conformation dans une
espèce constitue seulement une variété dans
une autre.
Les Hémitéries sont, entre les quatre em¬
branchements tératologiques, le plus vaste,
sans nulle comparaison. Il n’est peut-être pas
un seul sujet, surtout parmi les csp. placées
hors des conditions uniformes de la vie sau¬
vage, qui, examiné attentivement dans tou¬
tes ses parties, se trouvât exempt de toute
Hémitérie. Cet embranchement est aussi
celui de tous dont l’étude offre le plus d’im¬
portance, soi t à cause des nombreuses applica¬
tions pratiques auxquelles elle peut condui¬
re, soit parce que, les autres Anomalies pou¬
vant toutes être considérées comme résultant
de l’association de deux ou de plusieurs Hé¬
mitéries, la connaissance de celles-ci est en
quelque sorte la base sur laquelle repose la
Tératologie tout entière.
Le second embranchement, celui desHÉ-
TÉROTAXIES, est aussi peu nombreux et
aussi peu étendu que le précédent est vas
te. Il résulte, en effet, de conditions dont
la coexistence est nécessairement fort ra¬
re , et pourrait même , au premier aspect ,
être jugée impossible. Les Hétérotaxies dif¬
fèrent essentiellement des Hémitéries en ce
qu’elles sont complexes ; en d’autres termes,
en ce qu’elles affectent à la fois un grand
nombre d’organes 5 et cependant, comme
les variétés les plus simples , elles ne
mettent obstacle à l’accomplissement d’au¬
cune fonction. — Ce sont donc des Ano¬
malies fort remarquables sous le rapport
anatomique , et dont cependant l’influence
physiologique est presque nulle ; ce qui ,
au premier aspect, semble contradictoire.
Le plus souvent même , chez les animaux ,
et toujours chez l’homme , en raison de la sy¬
métrie de ses organes extérieurs , les Hétéro¬
taxies ne modifient pas d’une manière appré¬
ciable la forme générale ; en sorte que, quel¬
que complexes que soient ces Anomalies , il
est parfois bien difficile de les découvrir sans
l’aide du scalpel. Sans entrer, sur la nature
des Hétérotaxies, dans des détails qui auront
naturellement leur place dans un autre ar¬
ticle (, Voy. hétérotaxies ) , il est né¬
cessaire d’indiquer dès à présent par une
courte remarque , comment se produit un
résultat en apparence si paradoxal. Les Hé¬
térotaxies résultent de la coexistence et de
la coordination régulière de plusieurs modi¬
fications qui seraient, chacune prise à part,
des causes de trouble ou même de mort,
mais qui, combinées ensemble, se compen¬
sent mutuellement, annulent réciproque¬
ment leurs effets fâcheux, et finissent par
reproduire, sous une autre forme et dans
un autre sens, toutes les conditions de la vie
normale.
ANO
ANO
555
Les deux embranchements précédents n’a¬
vaient encore été ni distingués et déterminés ,
ni dénommés. Le troisième, celui des HER¬
MAPHRODISMES, était, au contraire, éta¬
bli à l’avance sous ce nom par les tératolo¬
gues allemands, qui ont ainsi beaucoup éten¬
du et généralisé le sens du mot Hermaphro¬
disme. Un Hermaphrodite, dans l’acception
usuelle de ce mot , est un être possédant les
deux sexes, et pouvant, soit se féconder lui-
même, soit alternativement féconder et être
fécondé. Tel est le sens dans lequel le mot
Hermaphrodite , et, de même, le mot Herma¬
phrodisme ou Hermaphroditisme , ont d’a¬
bord été employés en Tératologie. Les an¬
ciens auteurs réservaient le nom d’Herina-
phrodite aux individus auxquels ils attri¬
buaient la faculté de remplir tout à la fois
les fonctions dévolues aux deux sexes dans
l’acte delà reproduction, ou du moins dans
lesquels ils admettaient l’existence simulta¬
née d’organes mâles et d’organes femelles.
Mais le sens tératologique des mots Her¬
maphrodite et Hermaphrodisme a pris
peu à peu plus d’extension; et nous n’a¬
vons véritablement fait que donner une
expression nouvelle, plus nette et plus con¬
cise peut-être, d’un système d’idées et de
nomenclature déjà consacré par i’usage ,
lorsque nous avons défini V Hermaphrodis¬
me anormal la réunion chez le même indi¬
vidu des deux sexes ou de quelques uns de
leurs caractères. Ainsi , tandis que pour les
anciens auteurs il n’existait et ne pouvait
exister qu’un seul genre d’Hermaphrodisme,
l’Hermaphrodisme absolu, nos définitions
nouvelles nous font concevoir la possibilité,
et prévoir l’existence d’une multitude de
genres d’Hermaphrodisme. Entre les deux
termes extrêmes des déviations qui existent
dans ce groupe; entre la réunion de tou¬
tes les conditions normales d’un sexe avec
un seul des caractères de l’autre, premier
degré possible de l’Hermaphrodisme, et la
duplicité complexe des sexes, qui en forme
le dernier, il peut se trouver, et il se trouve,
en effet , une longue série de cas remarqua¬
bles et variés.
Le rang que nous assignons aux Herma¬
phrodismes, après les Hémitéries et les Hété-
rotaxies , et avant les Monstruosités , n’est
nullement arbitraire, mais résulte nécessai¬
rement de leur degré d’influence sur l’orga¬
nisation et les fonctions des êtres qui en sont
affectés. Ainsi , lors de la naissance, l’influen¬
ce des Hermaphrodismes n’est pas sensible,
et son importance physiologique, en parti¬
culier, est nulle ou presque nulle, comme
celle d’une Variété ou d’une Hétérotaxie.
Au contraire , à partir de l’époque de la pu¬
berté , les Hermaphrodismes deviennent
causes de modifications très notables dans
l’ensemble de l’organisation, exercent une
influence manifeste sur plusieurs fonctions,
et par là se montrent comparables aux
Anomalies les plus graves , c’est-à-dire aur
MONSTRUOSITÉS.
Les Hermaphrodismes conduisent ainsi,
sous quelques points de vue, à ces dernières,
essentiellement caractérisées par leur com¬
plication et leur gravité ; mot dans lequel se
résument tout à la fois l’importance des mo¬
difications subies par un plus ou moins
grand nombre d’organes chez les Monstres ,
et l’influence exercée sur leurs fonctions;
influence qui est telle, que la vie devient, ou
impossible hors du sein maternel, ou possi¬
ble seulement dans des circonstances et avec
des conditions tout exceptionnelles. Telles
sont, pour citer dès à présent quelques
exemples, celles que l’on a observées plu¬
sieurs fois, et toujours avec un si vif intérêt,
chez les êtres doubles , résultant de l’asso¬
ciation , de l’union plus ou moins intime
de deux sujets ( Voy. Monstres doubles
MONOMPHALIENS, SYSOMIENS , MONOSO
MIENS , HÉTÉROTYPIENS , IIÉTÉR A LIENS ,
etc.). Telles sont, et plus remarquables en¬
core , celles dont plusieurs exemples ont été
offerts par ces êtres imparfaitement déve¬
loppés, et parfois tout à fait informes, qui,
inclus et cachés dans l’abdomen d’un frère
jumeau, ont pu y traîner, durant un grand
nombre d’années, une existence ignorée de
tous, sans excepter celui qui les portait
( Voy. Monstres doubles endocymikns).
Telles sont les quatre divisions primaires
ou embranchements que nous avons cru de¬
voir admettre parmi les Anomalies. Nous en
avons donné en peu de mots la caractéris¬
tique, nous réservant de consacrer à cha¬
cun d’eux, dans la suite de cet ouvrage, un
article spécial, et de résumer, au mot té¬
ratologie, les généralités qui sont appli¬
cables à l’ensemble des Anomalies.
(Is. G. S. H.)
556
ANO
ANC
* ANOMALIFLORE. Anomaîiflorus
( anomalus [ àvh[ict\Q$ ] , irrégulier ; flos ,
fleur ). bot. — Épithète appliquée par Cas-
sim à la calathide, au disque et à la couron¬
ne des Synanthérées , quand les corolles de
leurs fleurs sont anomales. (C. L.)
AAMOMALINE. Ânomalina (âvJjjj.odoç,
irrégulier, anomal), foram. — Genre de
Foraminifères, de l’ordre des Hélicostègues,
famille des Turbinoïdées , que nous avons
créé en 1825, et que nous caractérisons ain¬
si : Coquille libre, déprimée, rugueuse ou
perforée; spire non apparente, entièrement
embrassante du côté opposé à l’ouverture.
Loges bombées , allongées ; ouverture en
fente située à la région ombilicale , souvent
continue d’une loge à l’autre.
Les Anomalines se distinguent des Rosa-
lines, dont elles ont l’ouverture, par la spire,
qui , au lieu d’être trochoïde , élevée , tou¬
jours apparente en dessus, est, au contraire,
embrassante comme celle des Nautiles.
Nous avons découvert cinq espèces de ce
genre , dont trois vivantes , deux de l’Adria¬
tique et une de 111e de France. Des deux
fossiles , l’une est des terrains tertiaires de
l’étang de Tbau ; l’autre , des environs de
Bordeaux , où elle est caractéristique.
( A. d’O.)
AANOMAL1PES (àvA^aàoç, inégal; ttov?,
pied), ins. — M. Guérin, dans son Icono¬
graphie du règne animal de Cuvier, pl.
29, flg. 7 , a représenté sous ce nom , d’a¬
près l’indication verbale de Latreilîe , un g.
de Coléoptères hétéromères, famille des
Méîasomes, tribu des Blapsides, que ce cé¬
lèbre entomologiste a nommé depuis Hete-
roscelis. Voy. ce mot pour les caract. du
genre. ^ (D.)
* AXOMALÏPÈ DES. Anomalipedes
( anomalus , anomal; pes, pied ). ois. —
Nom donné par Schaeffer , dans sa Méthode
ornithologique, à un ordre d’Oiseaux, carac
térisés par un doigt postérieur et trois an¬
térieurs , dont l’intermédiaire est uni à l’ex¬
terne par trois phalanges , et à l’interne par
une seule. (C. d’O.)
ANOM ALOCARDE. Anomalocardia.
(<£y'Att«),oç, irrégulier; xotpo'tx, cœur), moll.
— Klein a proposé ce nom dans son médio¬
cre ouvrage intitulé : Tentamen Methodi
Ostracologiæ. Ce g. rassemble , sans discer¬
nement , toutes les Coquilles bivalves qui
sont cordiformes. On y trouve ries Arches,
des Pétoncles , des Bucardes , etc.
M. Schumacher, dans son Essai d'une
classification des Coquilles , a emprunté à
Klein sa dénomination générique, pour l’ap¬
pliquer h un genre dont la Venus rugosa est
pour lui le type. Cette Venus rugosa ne peut
se séparer des autres espèces du même gen¬
re ; par conséquent , le g. Anomalocardia
de M. Schumacher ne peut être conservé.
Voy. venus. (Desh.)
AMOMALOECIE. Anomalœcia (âvcà-
pyéi.oq, irrégulier; oh. U, habitation), bot. —
Dénomination imposée par L.-C. Richard à
la 24e classe (Polygamie) du système lin-
néen. (C. L.)
ANOMALOM ( à-j'hpoàoç, , irrégulier? )..
Genre de la famille des ïchneumoniens , de
l’ordre des Hyménoptères, établi par Jurine
(. Nouv . méthode de cl. les Hym.), e t adopté
par Gravenhorst ( Ichneumonol. ) comme
une simple div. du g. Ophion. Les Anoma-
lon diffèrent seulement des esp. de la div.
des Ophion proprement dits par la seconde
cellule cubitale des ailes antérieures, nul¬
le; par les tarses postérieurs, plus épais, et
par l’abdomen, comprimé, caréné en dessus,
avec un pédicule long et grêle. Cette divi¬
sion générique comprend un certain nom¬
bre d’espèces indigènes, dont les plus répan¬
dues sont les Ophion ( Anomalon ) circum-
flexum Lin., Amictum Fabr. , etc.
(Rl.)
* ANOMALOPÈDES. Anomalopedes
( anomalus , anomal; pes, pied), mam. —
Klein a désigné sous ce nom une famille
comprenant les Mammifères qui ont les
cinq doigts réunis par une membrane.
(C. D’O.)
* AM O M A LOP TE RIS («vw/a*}oç , irré¬
gulier; ir zzpà'j , aile), bot, pii. — Synony¬
me d ' Acridocarpus , de la famille des Mal-
pighiacées. (J. D.)
*ANOMA LOPTERÎ S ( àvd> ftxXoç, ano¬
mal; Trré/juÇ, aile ). bot. pu. — M. De Can-
doîle avait, sous ce nom, proposé dans le g.
lîeteropteris une section qui lui paraissait
pouvoir être elle- même un jour élevée au
rang de genre. M. G. Don l’a établi plus tard
en lui conservant le nom proposé ; mais il
l’était déjà dans la Flore de Sénégambie sous
celui d’,4 cridocarpus. Voy. ce mot.
(Ad. Juss.)
AN O
557
ANO
ANOMALUS. bot. — Voyez ano¬
mal. (G. L.)
ANOMATHECA. bot. — Voyez Ano-
MOTHECA. (G. L.)
ANOMAUX. Anomala (« priv.; v euph.;
b fi égal), crust. — Section de la gran¬
de famille des Décapodes macroures établie
par Latreille et comprenant les Hippides et
les Paguriens, c’est-à-dire les Macroures ,
dont les deux ou les quatre derniers pieds
sont beaucoup plus petits que les précédents,
dont l’abdomen n’offre jamais en dessous
plus de quatre paires de fausses pattes ; et
dont les pièces latérales de la nageoire cau¬
dale sont rejetées de côté et ne forment
pas avec le dernier segment une nageoire
en éventail. ( Voy . Règne animal de Cuvier ,
t. IY, p. 73.) (M. E.)
ANOMAZ A , Laws. (? üvonoç , irrégu¬
lier; «Ça, couleur de brûlé), bot. pu. —
Genre de la famille des Iridacées, synon. du
g. ANOMATHECA. (C. L.)
ANOMIDES (uvo/ioç, oc, singulier, ère ;
ccTsat, forme), ins. — M. Duméril ( Consid.
génér. sur les Ins. ) emploie cette dénomi¬
nation comme nom de famille pour désigner
les Mantes et les Phasmes ou Spectres. Voy.
MANTîENS et PHASMIENS. (Bl.)
ANOMIE. Anomia (contraction d’àvw-
fj.oe.yix , irrégularité), moll. — Le genre Ano¬
mie a été créé par Linné dans la 10e édi¬
tion du Systema Naturœ : il y rapporta non
seulement les Coquilles qui conservent en¬
core ce nom, mais aussi des Térébratules et
une espèce du g. Hyale appartenant aux
Ptéropodes. Cette conclusion se maintint
dans la douzième édition du même ouvra¬
ge, et fut conservée par tous les imitateurs
de Linné. Müller nous semble être le pre¬
mier qui, dans son Prodromus Zoologiœ da-
nicæ , détacha des Anomies le g. Térébratu-
le , que Bruguière adopta plus tard dans
V Encyclopédie, et que presque tous les his¬
toriens lui attribuent. Ce g. n’était pas le
seul qui méritât d’être séparé. Chemnitz,
dans son grand ouvrage de Conchyliologie ,
avait indiqué nettement un g. fort naturel,
auquel Bruguière imposa le nom deCrania
pour conserver le souvenir de V Anomia
craniolaris de Linné, présentée comme type
de ce nouveau g. Forskal, dans sa F auna
arabica, avait, par de très bonnes observa¬
tions , préparé les moyens de détacher en¬
core des Anomies de Linné V Anomia tri -
dentata, qui est devenue pour Lamarck le
type de son g. Hyale. Ces démembrements
successifs réduisirent sans doute de beau¬
coup le g. Linnéen ; mais ils eurent l’avan¬
tage de le rendre parfaitement naturel, en le
laissant en contact avec des espèces qui ont
entre elles la plus grande analogie. Vivant
en abondance sur nos côtes et dans la Médi¬
terranée, les animaux ne furent cependant
connus que depuis le grand ouvrage de Poli
sur les Testacés des Deux-Siciles. Malgré
les soins que prit cet habile anatomiste , il
lui échappa plusieurs faits intéressants sur
l’organisation du genre Anomie. Cuvier, en¬
tre autres, découvrit un pied rudimentaire
qui avait échappé aux investigations du na¬
turaliste napolitain ; mais il restait encore
plusieurs découvertes à faire dans l’organi¬
sation de ce genre , et nous-raême y avons
ajouté plusieurs observations tendant à en
assurer les rapports d’une manière défini¬
tive.
Tous les auteurs systématiques, sans ex¬
ception, ont rangé les Anomies dans la fa¬
mille des Ostracées ; cependant, si l’on eût
fait attention à ce caractère si singulier du
nombre des muscles dans les Anomies , on
aurait peut-être balancé à les comprendre
dans la famille des Huîtres. En effet, les
Huîtres sont monomyaires , tandis qu’on
trouve constamment trois muscles dans les
Anomies. Si l’on eût également comparé
avec soin l’organisation des animaux telle
qu’elle a été donnée par Poli , on se serait
bientôt aperçu que les deux g. dont nous
parlons sont extrêmement différents ; aussi
Poli a-t-il eu le soin de ne pas les réunir.
L’animal des Anomies est irrégulier , enve¬
loppé dans les lobes inégaux d’un manteau
très mince, dont les bords , entièrement sé¬
parés, sont garnis, dans tout leur pourtour,
d’une branche tentaculaire ; la bouche, pla¬
cée à la partie supérieure et vers le bord
dorsal, est dégarnie de palpes labiales ; au
dessus d’elle se trouve un pied rudimentai¬
re, et la masse viscérale, assez considérable,
est principalement formée des organes de la
digestion, enveloppés dans un foie assez con¬
sidérable et pénétrant dans une petite éten¬
due d’un ovaire peu volumineux; sur les par¬
ties latérales et inférieures de cette masse
viscérale , sont attachés les feuillets bran-
558
ANO
ANO
chiaux inégaux, qui , par leur organisation,
ont quelque ressemblance avec les bras
ciliés des Mollusques brachiopodes. — Le
manteau, dans ce genre , offre une particu¬
larité assez remarquable qui ne se présente
dans aucun autre Mollusque lamellibr an¬
che : c’est que l’ovaire se décharge entre
les deux membranes dont le manteau est
formé , et les œufs finissent par s’y accu¬
muler en quantité considérable avant d’ê¬
tre rejetés au dehors. Cette disposition de
l’ovaire ressemble beaucoup à ce que l’on
observe dans les Térébratules. On trouve
constamment trois muscles dans les Ano¬
mies ; deux de ces muscles viennent s’insé¬
rer sur l’osselet qui sert de point d’appui à
l’animal et qui passe à travers la valve perfo
rée ; l’autre représente le muscle adducteur
central des Mollusques monomyaires. Les
coquilles du g. Anomie sont fort irréguliè¬
res ; elles sont très inéquivalves , presque
toujours orbiculaires et aplaties. Se fixant
aux corps sous-marins , elles en prennent ,
pour ainsi dire , l’empreinte et en conser¬
vent la forme et les accidents. La valve in¬
férieure , qui est en contact immédiat avec
les corps servant de point d’appui , est
presque toujours la plus petite ; elle est
toujours concave en dehors , et convexe
en dedans ; son sommet est toujours percé,
et son bord supérieur se détache au dessus
de la perforation sous la forme d’une apo¬
physe plus ou moins grosse, à sommet tron¬
qué, et sur laquelle le ligament vient s’in¬
sérer. La valve supérieure est convexe ; son
bord supérieur est presque toujours rentré
en dedans, de manière à dominer la cavité
du crochet; c’est immédiatement au des¬
sous de ce bord que se remarque une cavi¬
té transverse peu profonde à laquelle cor¬
respond l’apophyse articulaire de la valve
opposée, et qui est destinée à recevoir le
ligament. Si l’on examine l’intérieur de
cette valve, on aperçoit au centre un espace
ovalaire circonscrit par une légère impres¬
sion. C’est sur cette portion centrale que
l’on distingue très nettement trois impres¬
sions musculaires inégales , et dont la po¬
sition varie selon les espèces. Si l’on exami¬
ne le même espace dans la valve opposée ,
on y trouve la perforation dont nous avons
parlé , et, au dessous d’elle, une seule im¬
pression musculaire. Enfin , si l’on examine
l’animal encore attaché au corps sur lequel
il a vécu, on voit qu’il a fixé sur ce corps
un osselet fort saillant, qui passe au travers
de l’ouverture de la valve inférieure , pénètre
dans l’épaisseur de l’animal , et donne in¬
sertion aux fibres de deux muscles, qui vien¬
nent l’embrasser dans toutes ses parties.
Jusqu’à présent ce mode d’adhérence est
sans autre exemple chez les Mollusques.
D’après ce que nous venons de dire, les ca-
ract. génériques du g. Anomie doivent être
exposés de la manière suivante : Animal a-
plati, orbiculaire, irrégulier; les lobes du
manteau frangés et désunis dans toute leur
circonférence. Une paire de feuillets bran¬
chiaux de chaque côté ; une bouche dégar¬
nie de palpes latéraux. Un pied rudimen¬
taire. Trois muscles, dont un adducteur, les
deux autres s’insérant sur un osselet suspen-
seur. L’ovaire se déchargeant entre les feuil¬
lets du lobe droit du manteau. Coquille ir¬
régulière, inéquivalve, orbiculaire, ayant la
petite Yalve percée au sommet. Charnière
simple ; ligament placé dans une cavité de
la valve supérieure à laquelle correspond
une apophyse de la valve opposée.
Si nous prenons maintenant chacun des
caractères essentiels des Anomies pour les
comparer avec ceux des genres qui parais¬
sent les plus voisins, nous verrons que : l°les
Huîtres n’ont aucune trace de pied ; les A-
nomies en ont un rudiment ; 2° dans les
Huîtres, la bouche est toujours garnie de
quatre palpes labiaux ; dans les Anomies,
ces appendices n’existent jamais ; 5° il est
sans exemple jusqu’à présent, dans les La¬
mellibranches, que l’ovaire se décharge dans
l’épaisseur du manteau ; dans les Anomies,
au contraire, les œufs s’accumulent en quan¬
tité innombrable entre les parois de cet or¬
gane.
Enfin , nous ajouterons que les bran¬
chies des Anomies n’ont pas une organisa¬
tion semblable à celles des autres Lamelli¬
branches. Cette comparaison, plus complète
qu’on ne l’avait faite jusqu’à présent entre
les Anomies et les g. circonvoisins, nous fait
sentir la nécessité de séparer ce g. de la fa¬
mille des Ostracées pour le rapprocher du
groupe des Brachiopodes. On verra, en effet,
à l’article qui concerne ces animaux, que
leur organisation a beaucoup de rapport a-
vec celle des Anomies , et que le g. dont
ANO
AN O
nous traitons ici est réellement intermé¬
diaire entre les Lamellibranches et lesBra-
chiopodes. Une analogie à laquelle on n’a
pas fait assez attention, c’est que, selon nous,
la petite valve des Anomies représente la
valve perforée des Térébratules, et que l’os¬
selet qui passe à travers représente le liga¬
ment suspenseur de ceux des Brachiopodes
qui en ont un.
On connaît actuellement un assez grand
nombre d’espèces dans le genre Anomie, et
il est à présumer que , dans la nature , il y
en a bien davantage ; ce g. offrant générale¬
ment peu d’intérêt aux voyageurs, qui pen¬
sent retrouver partout les espèces qu’ils
voient sur nos côtes. M. Sowerby, dans son
Généra of shells , a établi sous le nom de
Placunanomia un g. très voisin de celui-ci,
et qui démontre les rapports qui existent
entre les Anomies et les Placunes. On a
rapporté aux Placunes fossiles une grande
Coquille qui ne s’est rencontrée jusqu’à pré-
sent qu’en Egypte. Cette Coquille, pour la
forme extérieure , a en effet les plus grands
rapports avec les Placunes ; mais elle a la
charnière des Anomies ; elle appartient au
g. Placunanomia de M. Sowerby. On con¬
naît un assez grand nombre d’espèces fossi¬
les appartenant au g. Anomie ; presque tou¬
tes se distribuent dans les terrains tertiaires ;
on en rencontre cependant quelques unes
dans les terrains crétacés inférieurs , et nous
en avons trouvé une très intéressante dans
le Corail -Rag des environs de Commer-
cv. (Desïi.)
ANOMIOPSIS («vo>otoç, dissemblable ;
S<piç, figure), ins. — Genre de Coléoptères
pentamères, famille des Lamellicornes , tri¬
bu des Coprophages , établi par M. West-
wood , qui lui donne pour caract. : Pattes
longues; tibias intermédiaires courbés et ar¬
mes de deux éperons mobiles : l’interne long
et aigu , l’externe court et spatuliforme.
Tarses des pattes antérieures obsolètes ; ceux
des quatre autres déprimés , poilus et dé¬
pourvus d’ongles. Palpes maxillaires filifor¬
mes; leurs trois derniers articles presque
d’égale longueur. Palpes labiaux difformes;
leur second article très grand , transverse ,
ovale ; le dernier très petit , inséré oblique¬
ment sur le précédent , du côté interne. Ce
g. est voisin des Pachysoma , et vient après
les Scéliagjs. M. Westwood y rapporte deux
5&9
espèces nommées par lui, l’une A. diosccri-
des , et l’autre A. sterquilinus , sans indica¬
tion de patrie , et comme faisant partie du
cabinet de M. Walker. Toutes deux sont
décrites dans le 2e vol. des Transactions de
la Société zoologigue de Londres, p. 159-
162 , et la seconde y est figurée pl. 29, fig. 5.
(D.)
ANOMITES (augmentât. < VAnomia ,
contraction d’av^aita, irrégularité), moll.
— On donnait autrefois le nom d’Anomites
aux esp. fossiles du g. Anomie , et ce nom
s’appliquait particulièrement aux Térébratu¬
les. Les zoologistes, qui séparaient presque
toujours leurs travaux de ceux des orycto-
graphes , avaient laissé introduire dans la
nomenclature la terminaison en ite pour les
esp, fossiles de genres connus vivants. Cette
habitude est tombée en désuétude, et on a
presque oublié ces g. Anomite , Bucardite ,
etc., qui surchargeaient inutilement les clas¬
sifications. Voy. anomie. (Besii.)
* AAOMMATÜS ( àvo/Ayaaros , privé
d’yeux), ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Engides de Mac-Leay,
établi par Wesmael et adopté par West¬
wood ( Synops. of the gen. of British In-
sects ) , qui lui assigne pour seuls caract. :
Côtés du corselet quelque peu dilatés. Yeux
entièrement oblitérés. — Ce g. ne renferme
qu’une esp., le Ly dus ob sole tus de Spence,
ou An. terricola de Wesmael, qui se trou¬
ve en Angleterre. (D.)
* ANOMOCÉPHALE. Ânomocepha -
lus (xvo/j.cç , sans loi, sans règle ; ,
tête), térat. — M. Geoffroy-Saint-Hilaire
désigne sous ce nom générique tous les
Animaux dont la tête offre accidentellement
quelque difformité. (C. d’O.)
ANOMODON («vo/aoç, contraire aux rè¬
gles, anomal; ooVjj, dent). ( Mousses.) bot.
cr. — MM. Hooker et Taylor ont établi ce g.
( 'Muscol . Prit., lre éd. 1818) sur deux esp.
qu’ils ont retirées des Neckères , parmi les¬
quelles elles étaient confondues. Bridel ,
ayant cru remarquer que l’une de ces Mous¬
ses n’offrait pas le caractère essentiel sur le¬
quel les bryologistes anglais avaient fondé
leur nouveau genre , en changea le nom par
ce seul motif, et imposa à l’espèce unique
qui restait alors , celui Antitri chia curti-
pendula; mais, s’il était permis de changer
ainsi à volonté la nomenclature sur d’aussi
560
ANO
légères considérations , on ne pourrait ja¬
mais compter sur rien de stable. Le nom
donné à ce genre par MM. Hooker et Tay¬
lor, ayant la priorité, doit être conservé.
Voici les caractères qui lui sont assignés :
Péristome double : l’extérieur composé de
16 dents linéaires , lancéolées ; l’intérieur
d’autant de cils fugaces, nés au côté interne
et à la base des dents. Ces deux péristomes,
naissant de la même membrane, sont sur le
même plan et ont bien plus d’analogie avec
le péristome interne des Hypnées. Coiffe cu-
culliforme ou en capuchon. Capsule droite ,
égale , sans anneau.
Les deux esp. qui composaient d’abord ce
g. se sont successivement accrues de plu¬
sieurs autres , prises parmi les Neckera ou
les Pterigynandrum. MM. Balsamo et De No-
taris ( Prodr. Bryol. mediol., p. 52) y ont
réuni le Neckera cladorrhizans Hedw., et
M. Hübener ( Musc, germ., p. 557-559 ) les
Pterigynandrum repens Brid., et striatum
Savi. Nous voyons que M. Hooker y ratta¬
che encore des esp. dUsothecium Brid.
Toutes ces Mousses font partie de la tribu
des Hypnées , et ont conséquemment le pé¬
doncule latéral. Quelques espèces sont pro¬
pres à nos climats ; plusieurs communes à
l’Europe et à l’Amérique septentrionale.
Elles vivent sur les arbres et les rochers.
(C. M.)
* AXOMOEUS (àv$>o£os, dissemblable). |
ins. — Genre de Coléoptères pentamères ,
famille des Carabiques , tribu des Troncati-
pennes , établi par M. Fischer de Waldheim
( Entomographie de la Russie, vol. I, p. 127,
128 ) , et qui tient le milieu, suivant lui, entre
les genres Cymindis et Zuphium de Latr.
Voici les caract. qu’il lui assigne : Lèvre su¬
périeure prolongée , subcarrée , ciliée , sépa¬
rée du chaperon par un sillon. Mandibules
arquées , très aiguës , tridentées à la base.
Mâchoires à crochet pointu, ciliées intérieu¬
rement ; tous les articles des palpes libres.
Lèvre inférieure débordant les lobes laté¬
raux du menton , soutenant le premier arti¬
cle des palpes dans toute sa longueur. Men¬
ton très échancré, à dent intermédiaire cour¬
te, et lobes latéraux arrondis. M. Fischer
rapporte à ce g. trois espèces que M. Bejean
place dans le g. Cymindis : ce sont les A.
cruciatus , lateralis et dorsalis , toutes trois
de la Russie méridionale. Les deux premiè-
ANO
res sont figurées dans l’ouvrage précité ( pl.
12, fig. 1 et 2 ). (D.)
* AXOMQÏ A ( àvo>o«os, dissemblable ).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères ,
famille des Chrysomélines, établi par M. Che-
vrolat, qui l’a nommé ainsi à cause de la
dissemblance que présentent les deux sexes.
Non seulement ils diffèrent par la couleur ,
qui est ordinairement d’un jaune pâle dans
les mâles , tandis qu’elle est noire ou rou¬
geâtre dans les femelles ; mais encore par
les pattes antérieures , beaucoup plus lon¬
gues chez les premiers que chez les secon¬
des. Du reste , les caractères de ce g. sont :
Chaperon à 5 échancrures anguleuses (c’est
le plus saillant). Tête rugueuse , à front lis¬
se et convexe. Palpes maxillaires , modéré¬
ment allongés et épais; dernier article
aminci et pointu. Antennes de 12 articles ,
2-5 noduleux , 4-10 fortement dentés et an¬
guleux du côté externe; le dernier excessi¬
vement petit. Tarses longs; leurs 5 articles
étroitement bilobés. M. Dejean , qui a adop¬
té le genre Anomoia dans son dernier Ca¬
talogue, y rapporte trois esp., dont une de
l’Amérique du nord, une du Mexique, et la
troisième de la Colombie. — Nous citerons
pour type la Clythra obsita de Fabricius ,
Ephippium, Germ. (D.)
* AXOMOSTEPHIUM (âvo/xos , irrégu¬
lier ; gtîçpo? , couronne), bot. pii. — Genre
de la famille des Composées-Sénécionidées ,
division des Rudbeckiées , formé par M. De
Candolle ( Prod., t. V, p. 560 ) , et ainsi ca¬
ractérisé : Capitule multiflore , hétérogame ;
fleurs du rayon uni-sériées, ligulées, neu¬
tres ; celles du disque tubuleuses , herma¬
phrodites. Squammes extérieures de l’involu-
cre campanulé, ovales, foliacées; les inté¬
rieures oblongues, membraneuses, plus é-
troites , égales. Réceptacle plan , à paléoles
membranacées , arrondies , enveloppant les
akènes. Tube des corolles radiaires grêle ,
allongé, à ligule ovale; tube de celles du
disque à gorge étroite , longue et campanu-
lée. Anthères exsertes ; stigmates pubérulés,
obtus au rayon , surmontés d’un cône très
aigu au disque. Akènes du rayon subtétra-
gones-allongés , glabres ; ceux du disque
courtement bicornes , couverts de poils
couchés, et couronnés d’une aigrette irré¬
gulière. — Les Anomostephium sont des
lierbes brésiliennes et caraïbes, suffruti-
ANO
AN O
5G1
queuses à la base ; à tiges presque simples,
dressées , hispides ; à feuilles opposées , ses-
siles, couvertes de poils rudes; à inflores¬
cence en capitules terminaux, dont les co¬
rolles sont jaunes et les anthères noirâtres.
(C. L.)
*ANOMOTIIECA. Anomaza, Lows.
( wjofjiQ ; , irrégulier ; , boîte , capsule ).
dot. ph. — Genre de la famille des ïrida-
cées , formé par Ker ( Gen . Irid. in Ann.
of Bot., t. 1, p. 217), et ainsi caractérisé :
Périgone corollacé supère, hypocratérifor-
me; tube filiforme, triquètre, resserré à la
gorge; lacinies du limbe sexpartites , oblon-
gues, cunéiformes, étalées; les 5 postérieu¬
res rapprochées. Etam. o, insérées à la gor¬
ge du périgone et presque unilatérales; fila¬
ments courts, filiformes; anth. oblongues,
basifixes. Ovaire infère, ovale-subglobuleux,
o-loculaire. Ovules nombreux, horizontaux,
anatropes , bisériés dans l’angle central des
loges. Style filiforme ; stigm. 5 , étroitement
linéaires, bifides, repliés. Capsule ovale-
subglobuleuse, hérissée de papilles, trilocu-
laire, loculicide-trivalve au sommet. Grai¬
nes nombreuses, subglobuleuses..... — Ce
genre, dont le Gladiolus junceus est le type,
renferme quelques plantes herbacées du
Cap , à rhizome bulbeux-tubéreux ; à feuilles
iéniformes, bifariées ; à scape cylindrique,
subjunciforme, portant des fleurs nombreu¬
ses, disposées en un épi paniculé, subunila¬
téral, garni d’une spathe herbacée, courte,
diphylle. (C. L.)
*ANOMOUR£S («V0//.0S, irrégulier; oü/5«,
queue), crust. — S. -ordre de Crustacés
décapodes, proposé par Milne-Edwards, et
intermédiaire entre la section desBrachyures
et celle des Macroures. Ce groupe nouveau
n’est pas aussi naturel que ceux des Bra-
chyures et des Macroures ; mais son établis¬
sement permet de retirer de ces derniers les
espèces hétérogènes qui jusque alors y étaient
rangées, et rend de la sorte ces deux gran¬
des divisions parfaitement naturelles. De
môme que cela arrive dans tous les points
de transition par lesquels la nature passe
d’un type principal à un autre , on remarque
dans l’organisation des Décapodes , réunis
sous le nom d’Anomoures, des anomalies
nombreuses et importantes ; les uns se rap¬
prochent beaucoup des véritables Brachyu-
res, tandis que d’autres ne diffèrent que peu
des Macroures proprement dits ; et tous les
caractères les plus importants qui les distin¬
guent des uns et des autres peuvent man¬
quer tour à tour ; mais néanmoins l’ensemble
des particularités de structure qui s’y re¬
marque toujours ne peut laisser de doute
sur les limites de cette division.
La portion céphalo-thoracique du corps des
Anomoures est toujours beaucoup plus déve¬
loppée que la portion abdominale, et celle-ci
n’est jamais conformée de manière à rem¬
plir , dans la locomotion , le rôle important
qui lui est dévolu chez les Macroures. La for¬
me générale de la carapace se rapproche pres¬
que toujours de la forme propre auxBrachyu-
res, mais quelquefois cette partie s’allonge
davantage. Le front ne donne que rarement
naissance à un prolongement dont l’union
avec la portion inférieure de l’anneau anten-
nulaire masque l’anneau ophthalmique com¬
me chez les Brachyures , et il n’existe pres¬
que jamais de fossettes antennaires et d’or¬
bites distinctes , mode d’organisation qui se
retrouve dans toutes les divisions des Ma¬
croures. En général, les antennes internes
sont grandes et ne peuvent se reployer sous
le front ; les pattes-mâchoires externes sont
ordinairement allongées et subpédiformes.
La disposition du thorax mérite aussi d’être
signalée ; en général, le dernier segment de
cette portion du corps ne se soude pas aux
segments précédents et en est séparé par
une membrane articulaire ; quelquefois mê¬
me il n’est pas recouvert par la carapace, et
constitue un anneau complet. Quant au
plastron sternal, sa conformation varie beau¬
coup : tantôt il est linéaire dans toute sa lon¬
gueur, comme chez la plupart des Macrou¬
res; tantôt linéaire entre les pattes des trois
dernières paires ou entre celles de la pre¬
mière paire, et élargi dans le reste de son
étendue ; tantôt enfin élargi dans toute sa
longueur, comme chez les Brachyures ; mais
alors on n’y voit pas de suture longitudi¬
nale indiquant la présence d’un apodème
médian; et, en effet, cette lame verticale
manque alors complètement, tandis que chez
les Brachyures elle existe toujours. Les pat¬
tes des trois ou quatre premières paires sont
grandes et conformées d’ordinaire à peu près
comme chez les Brachyures ; mais presque
toujours celles de la cinquième paire ou mê¬
me celles des deux dernières paires ne ser-
T. I.
5G2
À NO
vent plus à la locomotion, et sont rudimen¬
taires et transformées en organes de préhen¬
sion, ou du moins se trouvent refoulées, en
quelque sorte, au dessus des précédentes. La
disposition de l’abdomen varie aussi ; pres¬
que toujours il est mince et lamelleux, à peu
près comme chez les Brachvures, et il ne
porte jamais au dessous une double série de
fausses pattes réellement natatoires ; mais
ordinairement on trouve fixée à son pénultiè¬
me segment une paire d’appendices plus ou
moins développés. Quelquefois ces appendi¬
ces disparaissent presque complètement par
les progrès de Page, et d’autres fois ils
forment avec le septième segment une es¬
pèce de nageoire caudale ; mais il est bien
rare que cette nageoire soit disposée en éven¬
tail comme chez les Macroures. Enfin, chez
plusieurs Ànomoures, l’abdomen reste tou¬
jours membraneux dans une grande partie
de son étendue.
A ces caractères, tirés de la conformation
extérieure des Anomoures, se joignent d’au¬
tres particularités de structure encore plus
importantes, qui nous sont offertes par la plu¬
part des grands appareils de l’économie.
Ainsi chez ces Crustacés l’appareil femelle
manque de la poche copulatrice qui existe
chez tous les Brachyures, et les vulves, au
lieu d’occuper le plastron sternal, sont
percées dans l’article basilaire des pattes
de la troisième paire. Les branchies sont
toujours lamelleuses comme chez les Bra¬
chyures; mais en général ces organes sont
plus nombreux et se fixent sur le pénultiè¬
me anneau thoracique, aussi bien que sur les
segments précédents , dispositions qui ne se
rencontrent pas chez les Brachyures; il est
aussi à noter que souvent ils sont fixés sur
plusieurs rangs et par faisceaux, comme chez
les Macroures. Enfin la disposition du sys¬
tème nerveux paraît tenir, en quelque sorte,
le milieu entre ce qui se voit chez les Bra¬
chyures et les Macroures.
Cette section de l’ordre des Décapodes se
divise naturellement en deux familles , sa¬
voir :
1° Les Âplérures, Edw., comprenant les
Droiniens, les Homoliens, les Raniniens et
les Pactoles ;
2° Les Ptérygures , comprenant les Por-
cellaniens , les Hippiens et les Paguriens.
(M. E.)
AA O
ANÛN. M4vf. — Petit de l’Ane. Voy. ce
mot. _ (C.d’O.)
ANOXACÉES, ouANONÉES, Ano-
nes , Anonaceœ , Anoneæ. bot. ph. — Fa¬
mille de plantes dicotylédones, polypétales,
à insertion hypogynique. Les caractères en
sont : Calice à quatre ou plus souvent trois
parties, ordinairement soudées ensemble ; six
pétales sur deux rangs , coriaces , à préfio-
raison valvaire , très rarement soudés entre
eux. Étamines en nombre indéfini , à peu
d’exceptions près, insérées sur un large dis¬
que hypogynique, serrées les unes contre les
autres, mais libres , terminées par un grand
connectif quadrangulaire , qui porte en de¬
hors les deux loges de l’anthère adnée.
Ovaires nombreux, en nombre défini ou le
plus ordinairement indéfini , soudés entre
eux ou libres et serrés, chacun avec un sty¬
le court et un stigmate simple , et renfer¬
mant des ovules solitaires ou en très petit
nombre, dressés ou ascendants. Le fruit est
composé d’autant de carpelles charnus ou
secs, sessiles ou pédonculés, libres ou sou¬
dés, contenant une graine unique ou plu¬
sieurs sur un ou deux rangs. Ces graines ,
quelquefois munies d’un arille , sont remar¬
quables par leur périsperme dur, charnu et
runciné, revêtu d’un test lisse, et contenant
un très petit embryon dans une petite cavité
correspondant au point d’attache.
Les Anonacées sont des arbres ou arbris¬
seaux des parties tropicales de l’ancien et
du nouveau monde , et qui ne s’en éloi¬
gnent que peu et rarement. Leurs feuilles
sont alternes, simples, presque toujours
entières , dépourvues de stipules. Leurs
fleurs, de couleur ordinairement verte ou
brunâtre, sont solitaires ou groupées en très
petit nombre à l’aisselle des feuilles plus
longues qu’elles ; quelques unes avortent
quelquefois, et leurs pédoncules s’endur¬
cissent, s’agrandissent et se courbent. En
général , toutes les parties sont fortement
aromatiques au goût et à l’odorat.
Genres : Anona, L. — Rollinia , Saint-
IIilaire. — Lobocarpus , Wight et Arn. —
Monodora, Dunal. — Uvaria, L. — Mitra-
phora, Blum. — Unona, L. — Artabotrys,
B. Br. — Habzelia, Alph. DC. — Cœlo -
cime, Alph. DC. — Xylopia, L. — Anaxa-
gorea, St.-Hil. — Hexalobus, Alph. DC. —
Miliusa , Alph. DC. — Orophea , Blum. —
AINO
Bocagea, St.-Hil. — Trigynœa, Schlecht.
— Polyalthia , Blum. — Duguetia , St.-
ïïil. — Guatteria , Ruiz Pav. — Hentsche-
lia, Presl. — Hyalostemma, Wall.
Outre ces g. , M. R. Brown en a fait con¬
naître un anomal , originaire de la Nouvel¬
le-Hollande , et qu’il a nommé Eupomatia.
Scs ovaires adhérents et ses étamines péri-
gynes semblent l’exclure de la classe , quoi¬
qu’il se rapporte à la famille. (Ad. J.)
A KONE ou COROSOL. Anona, L. ,
Àdans. (nom vernaculaire), bot. pii. — Genre
type de la famille des Anonacées , et dont les
caract. distinctifs sont : Calice 5-parti ou 5-
lobé, non persistant. Pétales 6, coriaces, dis¬
tincts : les externes plus grands que les in-
/
ternes. Etamines nombreuses, linéaires-cla-
viformes, à appendice-apicilaire large , tron¬
qué, anguleux. Gynophore conique. Ovaires
nombreux, soudés, renfermant chacun un
ovule solitaire, renversé, attaché au fond
de la loge. Styles (quelquefois nuis) distincts
ou soudés. Stigmates ( quelquefois sessiles )
capitellés ou continus avec les styles. Syn-
carpe écailleux, ou muriqué, ou tubercu¬
leux, ou lisse, subcoriace à la surface , pul¬
peux en dedans , pluriloculaire , polysperme.
Graines ovoïdes ou elliptiques; radicule in¬
fère. — Arbres , ou arbrisseaux , ou sous-
arbrisseaux. Pubescence simple ou étoilée ,
en général roussâtre ou ferrugineuse. Pé¬
doncules axillaires, ou extra-axillaires, ou
oppositifoliés, 1- ou pauci-flores, ordinaire¬
ment solitaires, en général bractéolés à la base.
— Ce g., propre à la zone équatoriale, com¬
prend environ 40 esp., dont plusieurs sont re¬
nommées pour la bonté de leurs fruits, et, par
cette raison , fréquemment cultivées dans les
climats intertropicaux ou subtropicaux. De
ce nombre sont notamment : VA. squamosa L.
( vulgairement Cœur de bœuf, Pommier de
cannelle, Attier ou Atocire ), VA. Cheri-
molia Lamk. (vulgairement Chérimolier) ,
l’A. reticulata L., connue sous le nom vul¬
gaire de Cachiman ; enfin VA. mûrie ata h.,
ou Cachiman épineux. C’est le fruit de
cette espèce qui est le plus estimé parmi
ceux du genre. (Sp.)
AIYOIYÉES. bot. — Voyez anon.i-
cêes. (C. L.)
AXOMCA. moll. — Ignorant sans
doute l’existence du g. Avicule de Lamarck,
M. Oken l’a de nouveau créé sous le nom
AN O 503
d’Anonlca. — Ce g. du zoologiste allemand,
étant évidemment un double emploi de
celui de Lamarck, a été depuis long-temps
abandonné. Voy. avicule. ” (Desh.)
ANON YMOS ( à priv. ; v euph. ; ôvofxx ,
nom ; sans nom), bot. pii.— Walter avait dé¬
signé sous ce nom des plantes de la Caroline ,
qui font aujourd’hui partie des Liatris. La
plupart d’entre elles appartiennent à la se¬
conde section établie dans ce g. par M. De
Candolle sous le nom de Suprago. Ce sont
des herbes vivaces, à racines tubéreuses, à
tiges simples , et dont les capitules sont dis¬
posés en épis ou en grappes. L’aigrette qui
surmonte les fruits est formée de 1-3 séries
de soies munies de barbellules courtes et
serrées. (J. D.)
ANOPHÈLE. Anopheles. ( âvc
inutile, nuisible), ins. — Genre de l’ordre
des Diptères, div. des Némocères, famille des
Culicides, établi par Meigen, et adopté par
Latreille, ainsi que par M. Macquart, qui lui
assigne pour tous caract. d’avoir les palpes
de la longueur de la trompe dans les deux
sexes. Son nom générique signifie , dit-on ,
importun , mais plus exactement inutile. Ce
g. renferme trois esp. , dont une du Séné¬
gal, An. minuta Macquart, et deux d’Euro¬
pe, l’An, maculipennis d’Hoffmansegg , et
l’An, bifurcatus de Meigen. La larve de cette
dernière a été particulièrement observée par
Meigen. Elle est transparente; elle a quel¬
ques poils à la bouche ; deux tumeurs gri¬
ses, ovales, derrière la tête, et deux autres
plus minces avant la queue. Sous la queue, se.
trouvent un grand nombre de longs poils
qui servent probablement à la natation. Elle
se métamorphose en nymphe contournée,
dont la partie antérieure est plus épaisse que
la postérieure, et dont la tête est munie de
deux cornes. (Meig., Suppl. 24 2. ) (D.)
* ANOPilYTA (âv'Jjpvrog , né en haut).
bot. cr. — C’est ainsi que M. Endlicher
( Gener . Plant., p. 42) nomme la première
cohorte de ses Acrobrya [Voy. ce mot). Elle
comprend deux familles , les Mousses et les
Hépatiques. Pour les caract. généraux, Voy.
MUSCEYÉES. (C. M.)
*ANOPLANTHUS ( üvonloç, sans armes;
avôoç, fleur), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Orobanchées, formé par Endli¬
cher [Gen. PL, t. IV, p. 189), et ainsi carac¬
térisé : Fleurs hermaphrodites , ébractéo-
564
ANO
ANO
îées. Cal. subcampanulé, quinquéfide. Cor.
hypogyne , tubuleuse , à tube courtr, ventru
ou allongé, subcourbé à la base, à limbe sub-
bilabié, également quinquéfide. Étamines 4,
incluses , didynames , insérées au tube de la
corolle ; anlh. biloculaires , mucronées , à
loges libres à la base. Ovaire uniloculaire, à
4 placentas pariétaux , distants. Ovules nom¬
breux, anatropes. Style simple; stigm. ca-
pité , obscurément trilobé. Capsule unilocu¬
laire , bivalve ; valves placentifères de cha¬
que côté, en dedans du bord; placentas
convergents. Graines nombreuses , très pe¬
tites . Plantes herbacées, parasites, obser¬
vées dans l’Amérique boréale et la région
Taurico-caucasique , à scape uniflore, nue
au sommet , munie à la base de squammes
vaginantes.— Ce g., qui paraît ne renfermer
que deux espèces , est divisé en deux sec¬
tions : Euanoplon ( Orobanche uniflora ) ;
Anblatum ( Phelippœa foliata, Lamb.).
(C. L.)
AAOPLE. Anoplus (avoir), os, sans ar¬
mes), ms. — Genre del’ord. des Coléoptères
tétramères , famille des Curculionides , div.
des Érirhinides, établi par Schuppel, et adopté
par Schoenherr, qui lui donne les caract. sui¬
vants : Antennes médiocres , minces ; leur
funicule de sept articles : le premier médio¬
crement long, peu épais, sub-obconique ; les
autres courts, presque perfoliés, serrés, s’é¬
paississant successivement un peu du côté
externe ; massue ovale. Rostre assez long ,
robuste, cylindrique, un peu arqué. Yeux
presque latéraux , arrondis , peu convexes.
Thorax presque transverse , bi-sinué à la
base , légèrement arrondi sur les côtés , très
étroit antérieurement , tronqué au sommet,
convexe en dessus. Élytres ovales , avec les
angles huméraux obtus, convexes en dessus.
Tarses mutiques, entièrement dépourvus
d’ongles.
Observ. — Corps petit , brièvement ovale,
convexe , ailé. Schoenherr a fondé ce g. sur
une seule esp. , le Rhynchœnus Plantaris
de Gyiîenhal , qui habite le nord et le cen¬
tre de l’Europe ; mais M. Chevrolat en pos¬
sède une seconde , qui n’a pas encore été
décrite. M. Dejean , qui , dans son dernier
Catalogue, a adopté le g. Anoplus, n’y rap¬
porte également que l’esp. précitée de Gyl-
lenhal. (D.)
* ANOPLIS (« priv.; v euph.; brà',} , on¬
gle). ins. — Sous-genre de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Sternoxes, tribu des
Buprestides , établi par Rirby , sans indica¬
tion de caract. ( Fauna borealis americana,
p. 151), et auquel il donne pour type une esp.
qu’il appelle An. rusticorum. Il y comprend
deux Buprestes de Fabricius ( B. lineata et
fasciata ) qui appartiennent au g. Ancylo-
cheira d’Eschscholtz , suivant le dernier Ca¬
talogue deM. Dejean. (D.)
* AXOPU STE . Anoplistes (avsu, non;
<3ir),£ffr^5 , qui arme ; ici, par extension , ar¬
mé). ins. — Genre de Coléoptères tétramè¬
res , famille des Longieornes , tribu des Cé-
rambycins , établi par M. Serville dans sa
Monographie de cette famille, et adopté par
M. Dejean dans son dernier Catalogue. Les
esp. de ce g. se distinguent principalement
de celui des Purpuricenus (Foy. ce mot) par
leur corselet , qui est mutique et plus long
que la tête. — 11 renferme 4 esp., dont nous
ne citerons qu’une seule, le Cerambyx
ephippium de Schoenherr , figuré par Oli¬
vier , t. IY, Capr., pl. 19, fig. 141. Il ha¬
bite la Russie méridionale. (D.)
*ANOP L OCII E I LU S (âvoKÀoç, non ar¬
mé ; xeü.oç , lèvre), ins. — S. -genre de Co¬
léoptères pentamères , famille des Lamelli¬
cornes, tribu des Mélitophiles de Latreille ,
établi par Mac-Leay ( Illustrations of the
Zoology of south Africa, etc., 1838, p. 21 )
dans son g. Macrominus , pour y placer 2
nouvelles esp. de Cétoine, de 1’intérieuîr du
sud de l’Afriqiie, qu’il nomme l’une A. spi-
nitarsis , et l’autre A. setosus. La première est
figurée pl. 5 dudit ouvrage. Il rapporte à ce
même s.-g. , mais avec doute , la Cetonia
tomentosa de l’Iconographie de MM. Gory
et Percheron , pl. 51, fig. 5. Voy. le g. ma¬
crominus. (D.)
AXOPLOCIIEYLUS. ins. — Voyez
ANOPLOCHEILUS. (D.)
* ANOPLODERA ( «vo*3to« , non ar¬
mé ; tty/îvj , cou ). ins. — Genre de Coléop¬
tères tétramères , famille des Longieornes,
établi par M. Mulsant, aux dépens du genre
Leptura de Fabricius , dont il ne diffère es¬
sentiellement que par ce que les élytres , au
lieu d’être rétrécies de la base à l’extrémité,
comme dans ce dernier, sont sub-parallèles ,
rétrécies dans leur partie moyenne, ou pres¬
que aussi larges à l’extrémité qu’à la base.
L’auteur y rapporte les Lept. Q-guttata ,
ANO
ANO
565
rufipes ellurida, de Fabricius. Toutes trois
sont figurées dans Olivier, et se trouvent en
France. (D.)
*AXOPLODERME. Anoploderma ( «
priv.; v euph. ; Sjt^ov , arme ; â'ép/x» , peau ).
ins. — Genre de Coléoptères de la famille
des Longicornes, tribu des Prioniens, établi
par M. Guérin Méneville ( Revue zoologi¬
que), et ayant pour caractères essentiels :
Corps cylindrique ; mandibules aussi longues
que la tète, arquées, simples. Palpes inégaux,
longs, composés d’articles allongés, avec le
dernier ovoïde -oblong. Corselet de la lar¬
geur des élytres , arrondi. Élytres parallèles,
arrondies. Pattes fortes, à tarses simples et
assez allongés. La seule espèce connue est
PA bicolor, Guér. M. , long de 20 mill.,
noir, chagriné, avec les côtés du corselet et
les élytres d’un rouge ferrugineux. Elle ha-
hite les Andes du Pérou. (D.)
*AXOPLODERMIEXS.A noplodermii
(« priv.; v euph.;oir>ov, arme; $èpp.x, peau).
ins. — M. Guérin-Méneville a établi sous ce
nom (Rev. zool. par la Soc. Cuv ., 1840, p.
276) une s.-tribu des Prioniens, voisine de
celle que M. Serville a fondée sous le nom
de Spondyliens (An. Soc. Ent.), mais qui
s’en distingue parce que les Insectes qui la
composent ont les antennes allongées , serri-
formes, et les tarses simples et non élargis.
Cette division comprend deux g. : le pre¬
mier (Anoplodermus) est distingué par des
antennes dont le troisième article est plus
long que le premier et les suivants ; le se¬
cond (Sipylus) a ce même article beaucoup
plus petit que le premier et les suivants.
L’esp. qui lui sert de type est le S. Orbi-
gnyi , de Patagonie. (D.)
ANOPLOGXATHE. Anoplognatlms.
( «voir/05 , sans armes; yv«0os, mâchoire).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères ,
famille des Lamellicornes , tribu des Scara-
béides , établi par Leach et adopté par Mac-
Leay et Kirby (Horœ Ent., p. 76, ed. leg.).
Voici les caractères que ce dernier lui
assigne : Labre transverse , aigu antérieu¬
rement au milieu. Lèvre carrée , pointue
au milieu , palpigère presque à son ex¬
trémité. Mandibules courtes , très fortes ,
cornées , édentées au sommet , très entiè¬
res , extérieurement arrondies , intérieure¬
ment aiguës , courbées en dedans. Mâchoi¬
res mandibuliformes , arquées , courtes ,
fortes , cornées , avec un lobe voûté et sans
dent , sub-éehancré à l’extrémité. Palpes
presque en massue. Ant. de dix articles ;
massue trifoliée, semi-ovale, garnie de poils.
Prosternum se prolongeant en pointe coni¬
que vers la tête. Tous les ongles simples.
Ce g. figure dans le dernier Catalogue de
M. Dejcan , qui y rapporte huit esp., toutes
de la Nouvelle-Hollande. Nous n’en citerons
qu’une, YAnop. Latreillei ( rutela ) de
Schoenherr (App. ad syn .) , figurée par
Donovan sous le nom de Viridi œneus. (D.)
ANOPLOGXATHIDES. Anoplogna-
Ihidœ ( «vôtres, sans armes ; yvckQoî, mâ¬
choire ). ins. — Nom d’une division établie
par Mac-Leay dans la grande tribu des Sca-
rabéides , famille des Coléoptères lamelli¬
cornes de Latreille , ou pétalocères de Du-
méril. Elle se compose des g. Amblyterus ,
Anoplognatlms et Leucothyreus. Les ca-
ract. des Anoplognathides sont d’avoir le
chaperon divisé transversalement par une
suture ; les mâchoires cornées , tantôt den¬
tées , tantôt inermes ; et le labre triangulai¬
re. Cette division ne renferme que des In¬
sectes exotiques dont les mœurs ne sont pas
connues. D’après l’organisation de leur bou¬
che , on les présume Phyllophages. Tous
sont revêtus de couleurs brillantes et mé¬
talliques , et les plus remarquables sous ce
rapport viennent de la Nouvelle Hollande.
M. Delaporte (Hist. nat. des animaux ar¬
ticulés , Buffon-Duménil , Coléopt. , t. II ,
p. 123) désigne sous le nom d '’Anoplognati-
tes une sous-tribu , à laquelle il donne pour
caract. : Mâchoires ayant au plus deux
dents à l’extrémité. Mandibules entièrement
cornées. Elle se compose des g. Anoplo-
gnathus , Bracliysternus , Dasygnatus ,
Areoda, Amblyterus et Pachycerus. Voy.
ces différents mots. (D.)
ANOPLOGNATHUS. ins. - Voyez
ANOPLOGNATHE. (D.)
* AXOPLOMERUS ( üvokîoç, sans ar¬
mes ; /avisos, cuisse), ins. — Genre de Coléop¬
tères tétramères , famille des Longicornes ,
établi par M. Bejean , mais dont il n’a pas
publié les caract. Il le place , dans son der¬
nier Catalogue , entre les g. Eburia et Ce-
rasphores de M. Serville , et , par consé¬
quent , dans la tribu des Cérambycins de ce
dernier auteur. M. Dejean n’y rapporte que
deux esp. nommées par lui A. rotundicol-
AIN O
566 ANO
lis et A. Jacquier i , l’une du Brésil, et l’au¬
tre de Cayenne. (B.)
*AJ\OPLON (« vokïoç, sans armes), bot.
ph. — Section du g. Orobanche , formée
par Wallroth, et synonyme du g. Anoplan-
tkus. Voy. ce mot. (C. L.)
*ANOPLONYGHIA.bot. ph.— Genre
ou sous-genre de la famille des Paronychiées,
tribu des Illécébrées , sous-tribu des Eupa-
ronychiées, Fenzl , établi par M. Fenzl com¬
me sous-division du g. Paronychia , et ca¬
ractérisé comme il suit (in Endl. gen. PI. ,
p. 958) : Segments calicinaux ovales-oblongs
ou lancéolés, herbacés , à peine scarieux aux
bords, pointus, concaves, mutiques , pu-
bescents. Pétales 5 ; style très court , 2-fide.
Fruit indéhiscent à la base , recouvert par le
calice. — Herbes (la plupart habitant les con¬
trées voisines de la Méditerranée) touffues ,
quelquefois suffrutescentes. Fleurs agrégées
en glomérales très denses , et enveloppées
de grandes bractées scarieuses. M. Fenzl
fonde ce groupe sur le Paronychia capi¬
tata et quelques autres esp. voisines. (Sp.)
ANOPLOPIIORE. Anoplophora ( à
priv. v euph. ; biùoyôpa , qui porte des ar¬
mes ). ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères, de la famille des Longicornes , tribu
des Lamiaires , établi par Hope ( Trans.
Lin. Soc., vol. 18, p. 459, pl. 50, fig. 1)
d’après un admirable insecte récemment
découvert dans l’Assame, aux Indes orien¬
tales. Yoici les caract. de ce g. : Tête de
forme carrée. Antennes deux fois plus lon¬
gues que le corps , avec le dernier article
très allongé. Elytres aussi larges en arrière
qu’en avant , arrondies au bout. Corps é-
cailleux en dessous , avec la poitrine iner-
me. Pieds difformes et robustes. La seule
esp. connue est V Anoplophorus Stanleya-
nus Hope. Il est long de 20 lignes, d’un
beau vert foncé, luisant, tournant au noir ,
avec la tête , le corselet et les élytres cou¬
verts de grandes taches d’un beau vert pâ¬
le. Les antennes sont noires, avec la base
des articles bleue. Les pattes sont couvertes
d’écailles d’un beau bleu verdâtre. (B.)
* ANOPLOSTERNUS ( à priv. ; v eu-
phon. ; SrtAov, arme; c népvov , poitrine). ins.
— Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Lamellicornes , tribu des Scarabéides ,
établi par M. Guérin -Méneville ( Mag. de
Zool. 1858, ins. , Voyage de la Favorite).
Ce g., voisin des Anoplognathes de Leach
en diffère surtout par le sternum du méso¬
thorax, parfaitement inerme entre les pattes
intermédiaires , et par sa lèvre inférieure ,
garnie en dessous de soies courtes et serrées
en forme de brosse, comme dans ies Genia -
tes. L’auteur n’y rapporte qu’une seule es¬
pèce trouvée près de la rivière des Cygnes ,
dans la Nouvelle-Hollande , et qu’il nomme
An. opalinus. (B.)
* AIVOPLOSTHÆTA ( üvotùqç , sans
armes; uTïjOoç , poitrine ). ms. — Genre de
Coléoptères tétramères, famille des Longi¬
cornes , établi par M. Bejean , qui n’en ya
pas publié les caract. , mais qui l’a nommé
ainsi, sans doute à cause des épines du cor¬
selet qui sont courtes et obtuses. B’après la
place qu’il occupe dans son dernier Catalo¬
gue, il appartiendrait à la tribu des La¬
miaires de M. Serville , et a pour type le
Lamia lactator de Fabricius ( radiata Go-
ry) ; esp. de Guinée et du Sénégal. (B.)
ANOPLOTHERIUM ( avoir}**, sans
armes ; Or.piov, animal ). mam. foss. — Gen¬
re de l’ordre des Pachydermes ayant quel¬
ques rapports avec les Chameaux , décou¬
vert par Cuvier dans les plâtres des environs
de Paris. Ces animaux , dont la race est é-
teinte , avaient quarante-quatre dents en sé¬
ries continues ainsi que l’homme , savoir :
6 incisives, deux canines et quatorze molaires
à chaque mâchoire. Les canines étaient peu
différentesd es incisives et ne saillissaient pas
plus qu’elles , ce qui a donné lieu au nom
d’animal sans armes ou sans défenses. Les
trois molaires postérieures, de chaque côté ,
carrées et à deux collines transYerses en
haut , à double et à triple croissant en bas ,
dont l’antérieure terminée par une pointe ,
séparée par un sillon , étaient fort sembla¬
bles à celles des Rhinocéros , des Bamans
et des Palæotherium ; les trois molaires an¬
térieures étaient comprimées. La quatrième
molaire ressemble en haut à la moitié pos¬
térieure d’une des dents carrées, et, en bas,
aux molaires antérieures. Les pieds , termi¬
nés par deux grands doigts , ne différaient
de ceux des Ruminants que par la séparation
des os du métacarpe et du métatarse , qui
ne se soudaient point en canon. Leur tarse
était composé comme celui du Chameau ;
leur carpe , à peu près comme celui du
Cochon.
ANO
ANO
567
Les Anoplotherium , d’après ces caractè¬
res, établissaient un point de contact entre
les Pachydermes et les Ruminants, de la
même manière que les Damans en établis¬
sent un entre ces mêmes Pachydermes et les
Rongeurs.
Cuvier en a reconnu six esp. dont il a for¬
mé trois s. -genres.
I. — Les Anoplotherium, proprement
dits, qui comprennent deux espèces :
L'Amp, commune, animal delà gran¬
deur d’un petit âne, mais plus bas sur jam¬
bes; à queue très forte et de la longueur
du corps; à pieds de devant munis, du côté
interne, d’un rudiment de doigt. Cet animal
était herbivore et probablement nageur
comme la loutre, dont, il avait l’allure. Il se
nourrissait sans doute des tiges et des raci¬
nes des plantes aquatiques , et avait, selon
toute apparence , le poil lisse et les oreilles
petites comme l’IIippopotame.
L'Anop. secundarium , semblable au pré¬
cédent, mais de la taille du Cochon.
II. — Les Xipliodontes, de épée,
et d’ocTovg, dent; dénomination tirée de la
forme tranchante d’une partie des dents de
la seule espèce de ce s.-g., savoir :
L'Amp, gracile, animal de la grandeur et
de la forme élégante d’une Gazelle, à mem¬
bres allongés ; sans doigts accessoires aux
pieds de devant, et probablement sans lon¬
gue queue ; à dents antérieures tranchantes
comme celles des Chevrotains.
III. — Les Dichobunes , de iïiy* , divisés ,
et de y Souvsç, colline , à cause des collines
disposées par paires sur ses quatre derniè¬
res molaires delà mâchoire inférieure; s.-g.
qui comprend trois espèces :
L'Amp, leporinum , de la taille du Liè¬
vre , à pieds tétradactyles , mais dont les
doigts latéraux ne touchaient pas à terre;
L'Anopl. murinum, de la taille du Co¬
chon d’Inde;
L'Anopl. obliquum , même taille que le
précédent; à branche montante de la mâ¬
choire inférieure oblique.
Ces deux dernières espèces ne sont encore
connues que par des mâchoires.
Les plâtres des environs de Paris qui font
partie de l’étage inférieur des terrains ter¬
tiaires (dits de la période Eocène) ont seuls
fourni jusqu’à ce jour des os complets et des
parties de squelettes d’AnopIotherium. On
en a trouvé quelques dents détachées en Ba¬
vière, dans nie de Sheppey, dans les sables
des environs d’Eppelshcim, et dans ceux des
environs d’Orléans , mêlés avec des os de
Mastodontes, de Rhinocéros et de Dinothé¬
rium, dans l’étage moyen de ces mêmes ter¬
rains (dits de la période Miocène), et qui
proviennent vraisemblablement de remanie¬
ments des terrains delà période précédente.
C’est par les Anoplotherium que Cuvier a
commencé à démontrer, pour ainsi dire ma¬
thématiquement , que parmi les ossements
fossiles il y avait des débris de races d’ani¬
maux inconnues aujourd’hui dans la nature
vivante , qui attestent les variations que ces
races ont éprouvées ; variations amenées ,
selon ce grand naturaliste , par les révolu¬
tions du globe, qui détruisaient les races
existantes, au moment et dans le lieu de ces
révolutions. Aussi pensait-il que ces débris
des êtres organiques doivent être étudiés
avec soin , comme nous fournissant l’un des
plus puissants moyens de parvenir à la con¬
naissance de l’histoire ancienne du globe ,
et comme pouvant même servir au perfec¬
tionnement de la science de l’organisation.
(Laukillard.)
* ANOPLURES. Anoplurœ ( à priv. ; v
euph. ; cniov , arme; oïpà, queue). ms. —
Nom donné par Leach à un ordre de la clas¬
se des Insectes, sans métamorphoses, com¬
prenant ceux qui ont la queue dépourvue
de filaments. (D.)
* AAOPLURIFORMES. Anopluri-
formes ( anopluriformis , qui ressemble
aux Anoplures ). ms. — Mac-Leay et Kir-
by donnent cette épithète aux larves de
Coléoptères qui sont carnivores, antennifè-
res, à corps oblong et déprimé. Ex. : Cocci-
nella. (D.)
ANOPLUS. ms. — Voyez anople.
(D.)
* AAOPS (aveu , sans ; o l> , œil), ms. —
Genre de l’ordre des Lépidoptères , famille
des Diurnes, sect. des Hexapodes, tribu des
Lycénides, créé par M. Boisduval, mais dont
il n’a pas publié les caract. Il a pour type le
Polyom. Phœdrus de l’Encyclopédie , Pap.
id. de Cramer. Une autre esp. décrite par
Horsfîeld sous le nom de A. terrestris appar¬
tient aussi à ce g. ; toutes deux sont des In¬
des orientales. (D.)
A AO PT ER ES, Labill. (avw, en dessus;
ANO
ANO
568
nrepôv, aile), bot. pu.— Genre de la famille
des Escalloniées , offrant pour caract.: Calice
à tube turbiné, adné par sa base à l’ovaire;
limbe à 6 lobes courts, pointus, persistants.
Pétales 6 , insérés au calice , alternes avec les
lobes de celui-ci. Étamines 6 , ayant même
insertion que les pétales , opposées aux lobes
calicinaux. Style court. Stigmate 2-fide. Cap¬
sule oblongue, 1-loculaire, polysperme, 2-
valve de haut en bas; placentaires margi¬
naux. Graines ovales , comprimées , ailées
au sommet. — Ce genre est fondé sur un ar¬
brisseau habitant la terre de Van Diémen;
les feuilles sont alternes ou subopposées,
subsessiles , coriaces , à dents calleuses ; les
fleurs naissent en grappes simples, termina¬
les, subfasciculées. (Sp.)
* AXORGAXIQUE. Anorganique ( d
priv.; o/jyavov , organe; qui n’a pas d’orga¬
ne). — Synonyme peu usité d Unorgarnique.
(C. -d’O.)
* AXORGAXOGXOSIE. Anorgano-
gnosia { d priv.; opyxvov gane ; yvwo-ts ,
connaissance). Gravenhorst et J. Reisinger
se sont servis de cette épithète comme syno¬
nyme de Minéralogie. (C. d’O).
* AXORGAXOGRAPHIE. Anorga-
nograpliia ( d priv.; o^yavov, organe ; ypdyu,
j’écris). — Description des corps inorganisés.
(C. d’O.)
* A X O R G A X O L O G I E . Anorganolo-
gia ( d priv. ; dpyx-jov , organe ; loy os , dis¬
cours). — Discours sur les corps inorgani¬
ques. (C. d’O.)
* AXOR1ÎYXQUES. Anorhyncha ( d
priv. ; p'rr/oç,, bec ; appendice de la tête ).
helm. — Nom de la troisième famille des
Vers Bothrocéphalés dans M. de Blainville
( Dict. des Sc. nat. , t. LVII , p. 606 ). Le
renflement céphalique n’a ni tentacule nj
mamelons proboscidiformes garnis de cro¬
chets. Ex. : Massette , Tétrabotlirie , Bo-
thriocéphale , etc. (P. G.)
* AXORMAL ( d priv. ; norma , règle ;
c’est-à-dire irrégulier, exception à la règle).
bot. — Se dit en Bot. des parties de plan¬
tes ou des organes présentant des altérations
produites par des maladies , des dégénéres¬
cences , etc. (C. d’O.)
* AXOROPS ( à priv .; vdpo'p, brillant).
ins. — Genre de Coléoptères hétéromères ,
famille des Hélopiens, établi parM. Dejean,
aux dépens du genre Ilelops de Fabricius ,
dans son dernier Catalogue. Il le met avant
les Stenochia de R h hy ; mais sa place na¬
turelle serait près des Eustrophus d’Illiger,
qui appartiennent à la tribu des Ténébrio-
nites. Les caract. en sont : Tête moyenne ,
aplatie ; palpes maxillaires grands ; 2e et 5e
articles coniques ; 4e ovoïde. Antennes velues
de 12 articles ; 2e noduleux , petit ; 3e aussi
long que les trois suivants réunis ; le dernier
turbiné. Yeux latéraux , rétrécis sur le mi¬
lieu antérieur , plus larges en dessous qu’en
dessus. Corselet arrondi latéralement, cintré
antérieurement, tri-sinué à la base, avec
deux fortes impressions longitudinales.
Écusson grand , arrondi postérieurement.
Élytres plus larges que le corselet , arron¬
dies conjointement à l’extrémité, à nom¬
breuses stries ponctuées , et dont les points
sont carrés. Corps ovalaire , aplati. M. De¬
jean rapporte à ce g. 3 esp., dont 1 d^ Ja¬
va , et les 2 autres de l’Amérique septen¬
trionale. Nous citerons parmi ces dernières
VHelops obliquatus Fabr. comme type du
genre. (D. )
AAXORTHITE (d priv.; v euph.; opOos,
droit ; qui n’est pas rectangle ). min. — Nom
donné par G. Rose à un minéral appelé Chris-
tianite par Monticelli, et qui, par sa compo¬
sition et sa forme cristalline , a de grands
rapports avec les esp. du groupe des Felds-
paths. On le trouve en petites masses à struc¬
ture grenue dans les blocs de dolomie du
mont Somma, au Vésuve. Voy. feldspath.
(Del.)
* AXOSMÏA , Bernh. ( d priv. ; v euph.;
ocr/r/] , odeur ). bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Ombellifères (tribu des Smyrnées,
Koch.), fondé sur le Smyrnium apii folium,
Willd. Son auteur ( Linnœa , t. VII, p. 608)
lui assigne pour caract. : Limbe calicinal on¬
dulé , non denté. Pétales subradiants , obcor-
diformes, surmontés d’une pointe infléchie.
Fruit subdidyme, contracté bilatéralement ;
méricarpes ovoïdes, 5-costés ; côtes équidi¬
stantes, 1-nervées au milieu; vallécules dé¬
primées, munies d’une seule bandelette;
carpophore finalement 2-parti. Périsperme in-
voluté (de manière à former une demi-lune
sur une coupe transversale). — Herbe (indi¬
gène de Candie) bisannuelle, dressée, glabre;
feuilles pétiolées ; les inférieures surdécom¬
posées ; les supérieures pennées ; pétiole
commun membranacé ; ombelles oppositifo-'
ANO
ANO
liées et terminales , sans involucre ; invo-
lucelles oligophylles; fleurs blanches, herma¬
phrodites. (Sp.)
ANOSPORUM ( «vw , en haut ; sflro/îà ,
semence), bot. ph. — Genre de la famille
des Cypéracées, tribu desFuirénées, Fenzl ,
formé par Nees von Esenbeck aux dépens du
genre Monocephalus de Roxburgh. Il est
principalement caractérisé par un ovaire
surmonté d’un style simple , décidu , très
entier au sommet , devenant une caryopse
cartilagineuse , stipitée au moyen d’un dis¬
que spongieux ; inde nomen. L’unique esp.
qui constitue ce genre est une herbe indien¬
ne , à chaume triquètre, folié à la base, et
dont les épillets, ovales, courbes, sont dis¬
posés en épis imbriqués-bractéés , formant
une sorte de capitule. (C. L.)
* AIYOSTÉOPHORE (Ævoareos [dépour¬
vu d’os], polype; <?opôç t porteur), moll.—
M. Gray, dans sa nouvelle classification des
Mollusques, divise en 3 ordres la classe des
Céphalopodes, et il donne le nom d'Ânostéo-
phore à celui qui comprend le seul g. Poul¬
pe. Voy. ce mot, et céphalopode.
(Desh.)
* ANOSTÉOZOAIRES. Anosteozoa-
ria («priv. ; ourèov, os, Çwov, animal).
zool — M. de Blainville donne ce nom à un
type du Règne animal , comprenant les Ani¬
maux dépourvus d’os proprement dits.
(C. D’O.)
A1VOSTOME. moll. — Voyez ana-
stome. (Desii.)
* ANOSTOSTOMA (avonros, qui n’est
pas agréable; or o>*, bouche), ins. — Genre
de la famille des Locustiens , de l’ordre des
Orthoptères , établi par M. Gray ( Lond.
mag.) et adopté par M. Serville (1ns. or-
thopt. , suites à Buffori). Ce genre est l’un
des plus extraordinaires que l’on connaisse ,
par une tête d’une grosseur disproportion¬
née avec le corps , ayant ses bords latéraux
notablement dilatés; une bouche fort large,
très avancée, avec le chaperon prolongé en
museau ; des mandibules très robustes, den¬
telées et dilatées à l’extrémité ; des palpes
grêles et cylindriques d’une extrême lon¬
gueur, surtout les maxillaires, trois fois aussi
longs que les labiaux , et à peu près de la
longueur de la tête , et un thorax plus étroit
que la tête, en forme de selle arrondie avec
le prostetnum , muni de deux épines rappro-
569
chées à la base. — Le type du g. est l’A. Au-
stralasiœ , espèce de la Nouvelle-Hollande,
et connue seulement sans ailes , n’ayant pas
très probablement atteint son état parfait. M.
Gray rapporte encore à ce genre l’A. Locusta
monstrosa , Herbst. (Nat. Fr. Berlin, t.
IV), également aptère , et indiquée comme
de Surinam. Enfin M. Serville croit devoir
encore y rapporter le Gryllus vorax , Stoll.
(Sau. pl. 4, fig. 19 et 20) , que nous con¬
naissons seulement par cette figure , qui le
représente pourvu d’ailes , et ayant une tête
qui , bien que très forte , est moins grosse
que celle de l’A. Australasie p. (Bl.)
*AAOTEA, DC. ( Prod . I, p. 445) (*vw,
en dessus), bot. ph. — Section du genre
Pavonia , Cavan. ( famille des Malvacées ) ,
caractérisée comme il suit : Corolle comme
tubuleuse par la convoîution des pétales. Or¬
ganes sexuels longuement saillants. Péricar¬
pe à coques mutiques. (Sp.)
*ANOTIA. ins. — Genre de la famille des
Fulgoriens, de l’ordre des Hémiptères, sect.
des Homoptères , établi par Kirby (Trans.
of the Lin. Soc. , t. XIII), et adopté par La-
treille et tous les autres entomologistes. Ce
genre est principalement caractérisé:!0 par
les antennes , insérées en arrière des yeux ,
ayant leur premier article fort court, ne for¬
mant guère que la sixième partie du suivant ;
celui-ci comprimé , élargi et tronqué à l’ex¬
trémité , avec une soie terminale implantée
dans une échancrure ; 2° par l’absence d’o-
cejles ; par les pattes grêles, avec les jambes
mutiques. La seule espèce encore connue
de ce genre est l’A. Bonnetii , Kirby, Burm.,
Bl. , de l’Amérique du Nord. (Bl.)
A1VOTIDE. Anotis, DC. (à priv. ; v eu-
phon.; càT£s, oreillette), bot. ph. — Genre
de la famille des Rubiacées (tribu des Hédyo-
tées, DC). Ce genre , que MM. Wight et Ar-
nott ne considèrent que comme s.- genre des
Uedyotis , est caractérisé par M. De Can-
dolle (Prodr., t. IV, p. 431) comme il suit :
Tube calicinal obové , à 4 dents pointues, per¬
sistantes, séparées par des sinus pointus. Co¬
rolle hypocratériforme ; limbe 4-lobé, pres¬
que aussi long que le tube ; gorge presque
glabre. Anthères incluses ou peu saillantes.
Stigmate subbilobé. Capsule ovoïde , 2-locu-
laire, couronnée du limbe calicinal, loculi-
cide-2-valve au sommet ; loges 4-8-spermes.
Graines ovoïdes, légèrement anguleuses. —
36*
T. I.
t
570 AN O
Herbes ou sous- arbrisseaux; feuilles oppo¬
sées ; stipules très entières ou dentées ; fleurs
solitaires ou en corymbe » terminales. M. De
Candolle rapporte à ce g. 14 esp. (toutes indi¬
gènes de l’Amérique équatoriale , et la plu¬
part énumérées comme des Hédyotes par
d’autres auteurs), qu’il groupe sous 5 s.-g.
ou sect., savoir : Ereicotis , DG., Amphio-
tis, DC., et Panetos, Rafin. ( Voy . ces mots.)
(Sp.)
*ANOURELLE. Anourella (« priv.;
o'j/sa, queue), systol. — Genre établi par M.
Bory aux dépens des Brachions de Müller
pour les esp. sans appendice postérieur ou
sans queue , mais pourvues , comme les
vrais Brachions, d’une enveloppe membra¬
neuse ou d’un têt, et portant en avant des
organes ciliés) rotatoires. M. Bory place ce
g. avec les Plœsconies, qui sont de vrais In¬
fusoires , dans sa famille des Citharoïdes.
M. Ehrenberg , le premier, a distingué con¬
venablement des Infusoires les Systoîides ,
qu’il nomme Botatoria ; il nomme Anurcea
le g. Anourelle , et le place dans la famille
des Brachions , en le caractérisant par l’ab¬
sence de l’appendice postérieur, et par la pré¬
sence d’un point rouge supérieur qu’il nom¬
me un œil. Müller a décrit cinq espèces qui
doivent appartenir à ce genre ; ce sont les
Brachionus squamula, B. striatus, B. bi-
paliuvni B. pala et B. qaadratus. Ce der¬
nier a été placé par M. Bory dans son g.
Kératelle , et M. Ehrenberg range le B. pa¬
la parmi les Brachions ; mais ce même qu-
teur a fait connaître plusieurs autres es¬
pèces d’Anourelles, les unes tout à fait nou¬
velles, les autres déjà reconnues ou décrites
par divers naturalistes. Les Anourelles se
trouvent presque toutes dans les eaux dou¬
ces marécageuses ; cependant VA, striata
vit également dans les eaux de la mer Bal¬
tique, et VA, biremis a été trouvée exclusi¬
vement dans cette mer. Leur grandeur va¬
rie entre 0,05 et 0,22 de mill. (Dui.)
ANOURES ( « priv. ; v euph. ; ovpx ,
queue; sans queue). Ecaudati. rept. — Nom
donné par Duméril et plusieurs autres au¬
teurs à une famille de la classe des Reptiles,
comprenant les Batraciens, qui , aquatiques
dans leur jeunesse, perdent leur queue à l’é¬
poque où ils deviennent terrestres. Ils se dis¬
tinguent des Batraciens à queue permanente
par la brièveté des pattes antérieures et le
ANS
développement extraordinaire des extrémi¬
tés abdominales , ce qui les rend impropres
à la marche ordinaire, et ne leur permet
d’autre mode de progression que la natation
et le saut. Les Batraciens Anoures sont les
Crapauds , les Grenouilles, les Rainettes et
les Pipas. (G. d’O.)
ANOXIE. ins. —Voyez anoxya. (D.)
*ANOXYA ( à priv,; v euph.; o£J s, poin¬
tu). ins.— Genre de Coléoptères pentamères ,
famille des Lamellicornes , établi par M.
Delaporte aux dépens du g. Melolontha des
auteurs , dont il diffère par les caract. sui¬
vants : Massue des antennes composée seu¬
lement de 5 feuillets dans les mâles et de
4 dans les femelles ; le 2e article très court ;
le 5e très allongé ; le corselet plus long ,
quoique sa dimension en ce sens n’égale pas
celle de sa largeur. Les articles des tarses
plus renflés , et garnis d’épines plus fortes à
leur extrémité ; crochets du dernier article
armés en dessous d’une forte dent. Jambes
antérieures simples, ou à peine tuberculées.
Segment anal plus grand, échancré à son
extrémité , non prolongé en pointe.
Ce g. est le même que celui auquel M.
Dejean donne le nom de CatalaHis dans son
dernier Catalogue. Il renferme 5 esp., dont
le Melolontha villosa de Fabricius peut
être considéré comme le type. Il se trouve
aux environs de Paris. (D.)
ANREDERA, Juss. bot. pii. — Gen¬
re de la famille des Chénopodées ( tribu
des Chénopodiées), offrant pour caractères :
Périanthe membranaeé , 5-parti : les 2 seg¬
ments extérieurs carénés, munis d’une aile
dorsale longitudinale; les 5 intérieurs un
r
peu plus courts, concaves. Etam. 5, antépo¬
sées , insérées au fond du périanthe ; filets
subulés ; anthères sagittiformes - oblongues.
Point de squamules hypogynes. Ovaire ovoï¬
de, 1-loculaire, 1-ovulé, 5-style. Stigmates
simples. Péricarpe coriace, indéhiscent, 1-
sperme , recouvert par le périanthe , qui est
sec et diptère. Graine verticale , àtestmem-
branacé. Embryon annulaire , périphérique :
radicule infère. — Herbe grimpante ; feuilles
alternes ; fleurs hermaphrodites , 2-bractéo-
lées (bractéoles petites, concaves), disposées
en épis axillaires. On n’en connaît qu’une
seule esp. , qui croît aux Antilles. (Sp.)
ANSER. ois. — Synon. latin d’oiE.
Voyez ce mot. (C. d’O.)
ANS
ANT
571
*ANSERANAS (anser, Oie; anas, Ca¬
nard ). ois. — Section formée par M. Les-
son (Tr. d’Orn.) dans son genre Anas , pour
recevoir le Canard à pieds demi - palmés
( Anas melanoleuca Lat.), que nous plaçons
dans notre g. anatigralle. Voy. ce mot.
(Lafr.)
ANSERES ( anser. Oie ). ois. —
C’est, dans la méthode de Linné, le nom par
lequel il désigne l’ordre des Palmipèdes de
Cuvier ou des Nageurs de Vieillot. (Lafr.)
ANSERINE. bot. pii. — Voyez che-
NOPOD1UM. (C. D’O.)
*anserinees. Anserinœ anserinus,
qui concerne les Oies), ois. — Sous-famille de
l’ordre des Palmipèdes de Cuvier et de notre
fam. des Ànatidées, ayant pour car. : Eec
de longueur médiocre ou court, conique,
élevé à sa base, où il est plus haut que lar^e,
rétréci en avant , garni latéralement de la¬
melles en forme de dents souvent apparentes
sur ses bords. Pattes assez élevées, et placées,
6ur le tronc , presqu’à l’équilibre du corps ;
doigts de longueur médiocre, terminés par
des ongles courts et assez obtus , réunis par
une membrane entière ou presque entière.
Habitudes marcheuses et paissantes.
Malgré les grands rapports de forme qui
existent entre les Oies et les Canards pro¬
prement dits, ou Anatinées , nous avons cru
indispensable d’en former une sous-famille
particulière : car, outre une plus grande élé¬
vation des tarses placés plus en avant, et une
forme de bec moins déprimée et plus conique
que chez les Canards , nous leur avons re¬
connu des habitudes bien différentes et dé¬
pendantes de ces deux causes. Ainsi elles sont
beaucoup plus marcheuses et plus nageu¬
ses ; et, tandis que le bec déprimé et spa-
tuliforme des premiers leur sert à recueillir
sur l’eau une nourriture moitié animale et
moitié végétale, le leur, de forme conique,
plus court, et, par conséquent, plus fort,
indique un autre genre d’alimentation , qui
consiste effectivement à arracher ou à paître
l’herbe , qui fait le fond de leur nourritu¬
re. Cette différence bien marquée dans l’ali¬
mentation se reconnaît dès que les petits
sont éclos. Les jeunes Canards sauvages, au
sortir de l’œuf, se jettent à l’eau ; et, loin de
chercher à en gagner les bords, ils y restent
constamment avec leurs mères pour y cher¬
cher leur nourriture , consistant en insectes
et moucherons de toute esp. qui voltigent à
sa surface, et qu’ils poursuivent et attrapent
en nageant avec une promptitude incroya¬
ble. Ils y joignent encore les insectes aquati¬
ques et tout ce qu’ils peuvent saisir en barbot-
tant sur les rives. Les jeunes Oies sauvages,
au contraire, à peine écloses, s’acheminent
avec leur mère vers des terrains herbus, et
leur première nourriture se compose des
pointes des feuilles de graminées , que leur
mère arrache et dépose devant elles tout en
parcourant le sol ; mais bientôt elles s’exer¬
cent et parviennent elles-mêmes à arracher
ces pointes d’herbes , qu’elles paissent réelle¬
ment et qui leur suffisent. Cette nourriture est
donc toute végétale, tandis que celle des jeu¬
nes Canards est presque exclusivement ani¬
male.
D’après les caractères de forme que nous
avons assignés à nos Ansérinées, les Remâ¬
ches, à bec plus court et plus conique , à tar¬
ses plus élevés, à corps plus court, doivent
être considérées comme les espèces-types de
cette sous-famille ; elles ont aussi la marche
beaucoup plus facile et plus rapide que les
Oies proprement dites.
Notre sous-famille des Ansérinées com¬
prendra donc le seul genre oie, Anser, et les
deux sous - genres Bernache et Oie, Voy .
oie. (Lafr.)
* ANT AC ANT HUS, L. C. Rich., Mss.
(ùvzi, à l’opposé ; axavflx, épine). BOT. PH.
— Synon. du g. Scolosanthus , Vahl, de la
famille des Rubiacées. (Sp.)
ANT ALE. mole. — (Un des synonymes
de Dentale,) Nom d’une famille d’animaux
mollusques que, jusqu’aux recherches de
MM. Deshayes et de Blainville, on classait
parmi les Annélides. (P. G.)
* ANT AUC TI A ( àvTxpxTtxdçj antarcti¬
que , austral ). ins. — Genre de Coléoptères
pentamères, famille des Carabiques, tribu des
Féroniens , établi par M. Dejean dans son
Species général , et auquel il assigne les
car. suivants : Les trois premiers articles des
tarses antérieurs dilatés dans les mâles, aus¬
si longs que larges , et fortement cordifor-
rnes; dernier article des palpes allongé, pres¬
que cylindrique , et tronqué à l’extrémité.
Antennes filiformes et assez allongées. Lè¬
vre supérieure en carré moins long que lar¬
ge , légèrement échancrée antérieurement.
Mandibules peu avancées, assez fortement
572
ANT
ANT
arquées et assez aiguës ; point de dent au
milieu de l’échancrure du menton. Corselet
presque carré ou légèrement cordiforme.
Élytres assez allongées , presque parallèles
et légèrement sinuées à l’extrémité. M. De-
jean a établi ce nouveau genre sur plusieurs
esp. de l’extrémité de l’Amérique méridio¬
nale, et c’est pour désigner le pays qu’elles
paraissent habiter exclusivement qu’il leur a
donné le nom générique d 'Antarctia.
Ces Carabiques sont de moyenne taille,
toujours ailés, de couleur métallique, et ont
les plus grands rapports de forme avec quel¬
ques Amara et quelques Harpales.
M. Dejean , dans son dernier Catalogue ,
en mentionne 13 esp., dont 6 du Chili, 1 des
îles Malouines , et 6 de Buénos-Ayres. Nous
citerons parmi ces dernières YAnt. carnifex
Fabr. comme type du genre. (D.)
ANTÉDILUVIEN ( Ante , avant ; di¬
luvium , déluge), géol. — Cette dénomina¬
tion , introduite en France par les géologues
anglais, s’applique aux formations alluviales
qu’on suppose avoir précédé la grande cata¬
strophe dont parie la Genèse. On reconnaît
aujourd’hui que l’on a abusé de ce mot en
confondant sous un môme nom des dépôts
terrestres d’époques différentes ; et M. Bron-
gniart en a restreint l’emploi à la désignation
des terrains de trass et d’alluvion qui ont
précédé la période animale.
On donne le nom d ''Antédiluviens aux
Animaux qui se trouvent dans les terrains de
transport appelés Diluviens : tels sont les
Mastodontes, les Éléphants , les Tapirs, etc.,
quelques uns appartenant à des genres per¬
dus , d’autres ayant disparu du continent
européen. Ce terme s’emploie en général
pour désigner tout ce qui paraît remonter
à une haute antiquité. (C. d’O.)
ANTENNAI UE. Antennarius, Com-
merson. poiss. — L’habile naturaliste, com¬
pagnon de Bougainville , que je cite ici ,
Commerson, avait eu l’idée d’établir sous
cette dénomination le g. de Poissons dont
M. Cuvier a donné la monographie dans les
Mémoires du Muséum, sous le nom de Chi-
ronectes. ( Voy. ce mot. ) M. de Lacépède
et M. Cuvier, en se servant des manuscrits
de Commerson , ont cité la dénomination de
ce voyageur dans leur Synonymie. (Y al.)
4 ANTENNAIRES. Antennaria (an-
tenna , antennek ins. — M. Kobineau-Des-
voidy nomme ainsi deux petites pièces sou¬
dées ensemble qu’on remarque sur la tête
des Diptères de la famille des Muscides ou
Myodaires, et sur lesquelles sont implantées
les antennes. Ces deux pièces sont quelque¬
fois susceptibles de mobilité, et font saillir,
au côté interne du premier article, deux
petites crêtes ou squamules qui portent le
nom de pièces inter-antennaires ( inter-an -
tennaria ). (D.)
ANTENNARIA, Link (Août;. Journ. de
Bot. de Schrader, t. III) ( antenna , antenne).
bot. cr. — Genre de Champignons apparte¬
nant aux Hypomycetes de Link et aux Pé-
risporiacées de Fries, caractérisé par des
filaments en forme de thallus , couchés , ra-
meux, articulés, entrelacés, et supportant,
principalement vers leur base, des sporan¬
ges globuleux remplis de matière gélatineuse
et de spores moniliformes. Pendant long¬
temps on a ignoré la fructification de ce g.,
dont on ne connaissait qu’une espèce , le
T ovula fuliginosa, de Persoon, qui croît
sur les pins , et en recouvre les rameaux et
les feuilles d’une couche filamenteuse, noire,
souvent très épaisse. Comme l’auteur du
Synops. fungorum ne l’avait jamais observé
qu’à l’état stérile , il l’avait placé dans le g.
Torula , dont les filaments présentent les
mêmes caracl.; mais le professeur Link ayant
observé les organes delà fructification surl’A.
ericophila, qui croît en Portugal sur VEri-
ca arborea , les caractères génériques ont dû
être modifiés. Dans la France méridionale,
on en rencontre une troisième espèce sur
les Cistes ligneux. M. Fries a cru devoir ré¬
unir à ce genre le Racodium cellare de
Persoon, espèce de feutre noir composé de
filaments extrêmement ténus que l’on trou¬
ve sur les tonneaux, dans les caves; les fila¬
ments sont bien rameux , articulés ou cloi¬
sonnés, et les petits globules noirs que Ton
observe ne sont pas des sporanges, mais
bien des excréments d’insectes, ainsi que
je l’ai constaté un grand nombre de fois.
(LÉv.)
ANTENNARIA ( Antenna , antenne).
bot. pu. — Les Antennaria sont des her¬
bes vivaces , quelquefois sous-frutescentes ,
garnies de feuilles entières, blanchâtres et
tomenteuses à leur face inférieure, portant
des capitules disposés en corymbe , et dont
| les folioles de l’involucre sont blanches ou
AIN T
AN T
573
lavées de rose ou de brun , mais jamais jau¬
nes comme celles de la plupart des Gna-
phaliées. Les plantes de ce genre, employées
en médecine, sont connues sous le nom de
Pied-de-cliat. M. R. Brown , qui les a , le
premier, nettement circonscrites , leur assi¬
gne les caractères botaniques suivants : In-
volucre imbriqué, scarieux , coloré. Récep¬
tacle dépourvu de paillettes, scrobiculé.
Fleurs dioïques : les mâles à anthères gar¬
nies d’appendices basilaires. Stigmates tron¬
qués ; poils de l’aigrette en forme de pin¬
ceaux, ou épaissis au sommet; les femelles
à limbe court , dépourvues d’étamines ru¬
dimentaires, et munies d’une aigrette à
soies capillaires. (J. D.)
AlYTENNARIÉES ( antenna , anten¬
ne ). bot. ph. — Une des divisions de la
sous-tribu des Gnaphaliées , qui renferme
les genres dont les capitules sont indépen¬
dants les uns des autres, multiflores, dioï¬
ques, subdioïques ou monoïques; les fleurs
mâles pourvues d’un style très simple , eu
forme de massue , et tronqué au sommet ;
le réceptacle dépourvu de paillettes , ou en
ayant seulement vers sa circonférence.
(J. D.)
ANTEIYIVARIIJS. poiss. — Voyez
ANTENNAIRE. (VAL.)
ANTENNES. Antennœ. zool. — On
nomme ainsi des organes appendiculaires,
mobiles, composés d’un plus ou moins grand
nombre d’articles, de formes très variées,
plus ou moins développés, et situés sur la tête
de la plupart des animaux articulés , à sa¬
voir : au nombre de deux, de quatre et
quelquefois de cinq , dont un impair, chez
les Néréides , dans la classe des Annélides;
de deux et le plus souvent de quatre chez
les Crustacés , à l’exception des Limules ,
qui en sont privés ( à moins qu’on ne prenne
pour des antennes les deux corps articulés
qu’ils présentent à leur partie antérieure , et
que Savigny assimile, avec plus de raison, à
la seconde paire de pieds -mâchoires des
Crustacés, ou aux mandibules des Arachni¬
des); et enfin de deux seulement chez les
Myriapodes et les Hexapodes ou les Insectes
proprement dits, c’est-à-dire non compris
les Arachnides, qui sont également dépour¬
vues de ces organes, comme les Limules.
Considérées anatomiquement, les Anten¬
nes se composent d’une quantité variable de
petits articles cornés ou coriaces à l’exté¬
rieur, tubulaires et perforés dans toute la
longueur de leur axe, et renfermant une
substance molle et membraneuse, qui reçoit
les derniers rameaux des nerfs et des trachées
de l’extrémité antérieure du corps.
Savigny a le premier constaté l’existence
des antennes dans les Néréides. Avant lui ,
ces parties étaient considérées comme des
Tentacules ou des Cirrhes. Elles sont peu
rétractiles, de forme variable, en nombre
pair ou impair, courtes, et de deux ar¬
ticles seulement dans le premier cas ,
comme dans les g. Ly coris, Nephtys, Aride ,
Glycère , Opliélie, Hésione , Myriane, Phyl-
lodocéÿ longues et composées de beaucoup
d’articles, dans le second»cas, comme dans
le g. Syllis.
La plupart des Crustacés ont 4 antennes.
Chez les Décapodes, elles sont tantôt petites
et tantôt très longues ; dans le premier cas ,
les intermédiaires sont ordinairement ca¬
chées dans un creux, où elles sont repliées,
et, dans le second, elles sont à découvert, et
presque aussi longues que les latérales. Dans
l’ordre des Stomapodes , les antennes in¬
ternes se terminent par trois filets, tandis
que les externes n’en offrent qu’un seul ; la
base de celles-ci est composée d’un grand
nombre d’articles groupés entre eux et pla¬
cés sur des plans différents. D’autres Crus¬
tacés offrent une disposition semblable ; et ,
sous ce rapport, leur base diffère beaucoup
de celle des mêmes parties dans les autres
animaux articulés. Dans l’ordre des Amphi-
podes , les antennes sont presque toujours en
forme de soies, et placées par paire, les unes
au dessus des autres, sur une tête dis¬
tincte; dans celui des Isopodes , elles ont
une disposition à peu près semblable : les
latérales sont toujours sétiformes et compo¬
sées de 8 articles; les intermédiaires sont
quelquefois si petites, qu’on les aperçoit à
peine. — Dans le dernier ordre, celui des
Branchiopodes , les antennes sont au nombre
de 4 ou de 2 seulement, et de formes très
variées. Elles sont ou simples , ou velues, ou
en pinceaux, dans le g. Lyncée ; rameuses
dans le g. Daphnis ; en pinceaux dans le g.
Cypris ; velues dans le g. Cythérée ; capillai¬
res dans le g. Branchipe; celles du g. Cy~
dope sont divisées en trois articles, et plus
grosses et plus courtes chez le mâle que chez
574
ANT
AN T
la femelle; les antérieures sont petites et
composées de 3 articles , et les postérieures
plus longues et composées de 4 articles dans
le g. Argule ; enfin dans le g. Zoé , les qua¬
tre antennes sont placées à peu près sur la
même ligne ; les internes sont assez grosses,
à articles peu distincts, avec un petit appen¬
dice cylindrique près de leur extrémité, et
au devant est un article conique , garni de
poils du côté intérieur; les externes sont
très courtes , grêles et styliformes.
Les Myriapodes n’ont que deux antennes ,
comme les Hexapodes ; elles sont courtes ,
un peu plus grosses vers le bout ou filiformes,
et composées de 7 articles dans les Chilo-
gnathes ; longues, sétacées et composées d’un
grand nombre d’articles dans les Chilopo-
des.
De tous les animaux articulés munis
d’antennes, les Insectes ou Hexapodes sont
ceux chez qui ces organes offrent la plus
grande variété de formes. Chez eux , l’ar¬
ticulation des antennes avec la tête ren¬
tre dans celles que M. Strauss nomme co-
tyloïdiennes. La base du premier article
se renfle , surtout chez les Coléoptères et les
Hyménoptères, et est reçue dans une ca¬
vité de la tête ( torulus , Hirby), ordinaire¬
ment arrondie , très lisse également , et ta¬
pissée , excepté à la partie centrale , d’une
membrane épaisse. Le bulbe est percé à son
extrémité pour donner passage aux muscles
et aux nerfs que contient l’antenne; les
bords de l’ouverture ont de chaque côté une
légère échancrure, et sont garnis d’un li¬
gament membraneux qui s’unit à la mem¬
brane de la cavité, au centre de celle-ci.
Cette sorte d’articulation imprime à l’anten¬
ne un mouvement de rotation dans tous les
sens. Dans les deux ordres que nous venons
de nommer, la rotule est quelquefois très
grande, comme séparée du reste de l’article
par un étranglement bien marqué, et fait
une saillie hors du torulus. On pourrait
alors la prendre pour un article distinct;
mais en l’examinant avec attention , on aper¬
çoit promptement qu’elle n’a pas de mouve¬
ment propre , et qu’elle n’est qu’un simple
renflement du premier article. Le torulus,
de son côté, pourrait également quelquefois
donner lieu à une semblable méprise, lors¬
que ses bords sont relevés et qu’ils prennent
la forme d’un tubercule plus ou moins sail¬
lant, évasé et à bords inégaux; mais son
union intime avec la tête ne peut laisser au¬
cun doute a cet égard.
La partie de la tête où cette articulation
a lieu , en d’autres termes , l’insertion des
antennes, présente d’assez nombreuses varia¬
tions, dont les principales s’expriment par
les termes suivants, d’un usage fréquent
dans l’entomologie descriptive.
Les antennes sont dites : Préoculaires (prœ-
oculares ), lorsqu’elles sont insérées devant
les yeux; ex. : Chrysis , Carabus , etc.;
Interoculaires ( interoculares ) , quand el¬
les sont placées sur un point quelconque
entre les yeux; ex. : Leptura, Haliplus,
Reduvius , etc. ;
Inoculaires ( inoculares ), si elles sont insé ¬
rées dans une échancrure des yeux, qui
sont alors plus ou moins réniformes et les
entourent partiellement à leur base ; ex. :
un grand nombre de Longicornes ;
Suboculaires ( suboculares ) , lorsqu’elles
sont placées au dessous des yeux ; ex. : Fui ~
gora, Nepa;
Rostrales ( rostrales ) , si elles sont portées
sur un prolongement de la tête ou bec :
c’est le cas où leur éloignement des yeux est
le plus considérable ; ces derniers restant
toujours à la base du bec ; ex. : la majeure
partie des Curculionites ;
Supérieures (superiores ), quand elles
sont situées sur le vertex ; ex. : quelques
Longicornes ;
Inférieures ( inferiores ) , lorsqu’elles sont
insérées sous la tête; ce qui a lieu quand
l’épistome et les joues sont dilatées et re¬
couvrent les parties de la bouche et celles
qui sont adjacentes. Les antennes sont alors
situées à l’angle intérieur de la jonction des
joues et de î’épistome sur le front; ex. : Co¬
pris, Ateuchus.
Quant à leur situation relative , c’est-à-
dire la distance qui les sépare l’une de
l’autre, les antennes sont dites : Écartées
( distantes , remotœ ), lorsqu’elles sont éloi¬
gnées l’une de l’autre à leur base ; ex. : Bu-
prestis rustica, et la majeure partie des
Coléoptères ;
Rapprochées ( approximatœ ) , quand elles
sont séparées à leur base par une distance
peu considérable ; ex. : Donacia, Galeruca;
Contiguës ( contiguœ ) , si elles se touchent
presqu’à leur base; ex. : Imatidium ;
ANT
ANT
575
Connées ( connatæ , coadunatœ , cohœrcn -
tes , lorsqu’elles sont réunies à leur base;
ex. : Conops, Ceria.
De leur proportion. — Pour exprimer les
différences de longueur des antennes . on
les compare, sous ce rapport, aux autres
parties du corps. On dit qu’elles sont très
courtes ( brevissimœ ), lorsqu’elles sont plus
courtes que la tète; ex. : Coccinella;
Courtes (brèves), quand leur longueur é-
gale celle de la tête ; ex. : Hister ;
Médiocres ( médiocres ), si elles sont aussi
longues que le corps ; ex. : Callidium vio-
lac eum ;
Longues ( longœ ), quand elles dépassent le
corps en longueur, mais de peu ; ex. : Mo-
nohammus sutor ;
Très longues ( longissimœ), lorsqu’elles
sont considérablement plus longues que le
corps ; ex. : un grand nombre de Longicor-
nes parmi les Coléoptères, et le genre Ad'ele
dans les Lépidoptères.
De leur structure. — Les Antennes sont
composées d’un plus ou moins grand nom¬
bre d’articles, qui, en général, ont chacun
leur mouvement propre , ce qui permet à
l’animal de les fléchir dans tous les sens.
Chaque article se joint au précédent, tantôt
par articulation cotyloïdienne, tantôt au
moyen d’un ligament , sans qu’il y ait en¬
châssement d’un condyle dans une cavité.
En général , ces articles sont placés bout à
bout ; mais , dans beaucoup de cas , leur
disposition est telle , que le premier , qu’on
nomme basilaire ou scapus , forme un an¬
gle plus ou moins aigu avec le reste de
l’antenne ; ce qui a fait appeler coudées ,
brisées ou géniculées ( geniculatœ ) , les an¬
tennes ainsi conformées. Telles sont celles
des Lamellicornes, des Curculionites-Go-
natocères , et d’un grand nombre de femel¬
les et de neutres chez les Hyménoptères.
Hans les antennes coudées , le scapus for¬
me à lui seul la moitié de leur longueur ;
dans celles qui sont droites ( rectœ ) , cet ar¬
ticle se distingue toujours des autres , soit
parce qu’il est plus gros ou plus long , soit
parce qu’il affecte une forme particulière.
Quant au reste de l’antenne , on le divise
en tige ( caulis ) , et en massue ( clava ) lors¬
qu’elle s’épaissit vers son extrémité : c’est
ce qu’on remarque dans toutes les anten¬
nes coudées , et dans beaucoup de celles
qui sont droites , telles que celles des Co¬
léoptères clavicornes et des Lépidoptères
diurnes ou Rhopalocères. Le second article
des antennes , qui forme le premier de la
tige (pedicellus , Rirby ) , ne mérite pas
moins d’attention que le scapus sur lequel
il s’insère. Tantôt il est très grand et forme
à lui seul le tiers ou la moitié de la lon¬
gueur de l’antenne , comme dans les Méla-
somes , et tantôt il est à peine visible et
soudé avec le troisième, comme dans les
Longicornes. Quant aux autres articles ,
leur dimension varie autant que leur forme,
ainsi que nous le verrons plus bas.
Maintenant , si nous considérons les an¬
tennes sous le rapport du nombre des arti¬
cles dont elles se composent , nous verrons
que ce nombre est extrêmement variable ,
et que , si la nature a suivi un plan à cet
égard , il est encore à deviner. Cependant ,
comme on a remarqué que les antennes
des Coléoptères sont presque toujours com¬
posées de onze articles , on s’est accordé à re¬
garder ce nombre de onze comme la règle
dans cet ordre d’insectes, et tout ce qui
s’en écarte comme une exception. On a
d’ailleurs supposé que , si l’on ne les aper¬
çoit pas tous dans certains genres , ceux qui
paraissent manquer n’en existent pas moins,
et seraient visibles comme les autres , s’ils
n’étaient soudés entre eux ou avec ceux qui
les avoisinent. Aussi il en serait des anten¬
nes comme des tarses , qu’on prétend être
toujours composés de cinq articles, bien
que , dans plusieurs familles , il soit impos¬
sible d’en distinguer plus de quatre , trois
ou même deux , avec la loupe la plus for¬
te. Quoi qu’il en soit de cette théorie, qui
repose sur une idée philosophique ( l’unité
de composition), toujours est-il qu’au delà
de onze , le nombre des articles des anten¬
nes ne paraît plus assujetti à aucune règle.
Ainsi on en compte douze chez le Cebrio
gigas et certaines Chrysomèles et Saperdes ;
vingt chez le mâle du Prionus ivnbrioornis ,
dont la femelle n’en a que neuf; trente-
deux chez la Rhipicera marginata , et jus¬
qu’à trente-huit chez d’autres esp. du même
g. Les Orthoptères offrent surtout les plus
grandes anomalies sous ce rapport. Quelques
Sauterelles ont quatorze articles, d’autres
seize , et quelques unes vingt-cinq. Ils sont
au delà de trente chez les Mantes ; mais
576
ANT
nulle part , dans cet ordre , ils ne sont plus
nombreux que chez les Blattes , chez qui
l’on en compte jusqu’à près de cent cin¬
quante. On a remarqué, en outre, que, chez
ces Insectes , le nombre des articles varie
non seulement d’une espèce à l’autre , mais
dans une même esp. Dans les Hémiptères ,
ils suivent la même progression que chez les
Coléoptères, c’est-à-dire qu’on en compte
depuis deux ( g. Flata ) jusqu’à onze ( g.
Coccus ).
Tous les Lépidoptères , à l’exception
du genre Hépiale, ont les antennes com¬
posées d’un nombre considérable d’articles,
souvent si minces et si peu distincts , qu’il
est presque impossible de les compter mê¬
me avec l’aide d’une forte loupe. Il en est
de même de la tribu des Ichneumonides
parmi les Hyménoptères ; mais d’autres
tribus du même ordre se rapprochent à cet
égard de la loi générale. Ainsi , les esp.
pourvues d’un aiguillon ne possèdent que
douze articles chez les femelles , et treize
chez les mâles. Les Tenthrédines et le reste
de l’ordre présentent sous ce rapport des
variations si nombreuses , qu’il serait impos¬
sible de les énumérer brièvement. Enfin,
chez les Diptères , il paraît y avoir deux
types généraux : l’un composé des anten¬
nes des Tipulaires , qui ont de quatorze
à seize articles , et le second qui embrasse
tout le reste de l’ordre, où elles ne dépas¬
sent jamais trois articles ; mais il est à ob¬
server que le premier, qui a reçu dans cet
ordre le nom de palette , paraît assez sou¬
vent formé de plusieurs articles soudés en¬
semble.
Les antennes qui ont beaucoup d’articles
se disent multi - articulatœ ; celles qui en
ont peu , pauci - articulatœ. Lorsque le
nombre de leurs articles est susceptible d’ê¬
tre compté , on les appelle bi- articulés , tri-
articulés , quadri-articulés.
Les articles dont se composent les anten¬
nes offrent dans leur forme d’innombrables
modifications, qui influent sur celle de l’an¬
tenne en général. Toutefois , ces modifica¬
tions peuvent être ramenées à un certain
nombre de types , dont nous allons faire
connaître les principaux, en divisant les An¬
tennes en Régulières et en Irrégulières.
Parmi les premières , on nomme :
Sétacées ( setaceœ ), celles qui diminuent
ANT
de grosseur de la base au sommet ; ex. : les
Sauterelles j etc.;
Sétiformes ( setiforrnes ) , celles qui sont
courtes et rigides , et vont en diminuant de
la base au sommet , où elles se terminent
en pointe allongée et très aiguë; ex : les
Libellules ;
Filiformes ( filiformes ) , celles qui gardent
le même diamètre dans toute leur longueur;
ex. : les Carabes ;
Fusiformes (fusiformes, , celles qui sont
renflées dans le milieu, en forme de fuseau;
ex. : les Zy gènes, les Sésies;
Prismatiques (prismaticœ) , celles qui of¬
frent trois côtés presque égaux ; ex. : les
Sphynx ;
Ensiformes ( ensiformes ) , celles qui sont
en forme de lame d’épée ; ex. : les Truxa-
les ;
Moniliformes ( moniliformes ) , celles qui
sont composées d’articles globuleux , arron¬
dis et disposés comme les grains d’un cha¬
pelet ; ex. : les Ténébrions ;
Perfoiiées (perfoliatœ) , celles dont les ar¬
ticles sont discoïdaux , et portés par un pé¬
doncule qui semble les traverser ; ex. : les
Lagries ;
Imbriquées (imbricatœ), lorsque les arti¬
cles sont concaves d un côté , convexes de
l’autre, et s’emboîtent l’un dans l’autre ; ex. :
les Diapères;
Feuilletées (foliatœ) ou lamellées (lamel-
iatœ ) , celles dont les articles terminaux se
dilatent en lames plus ou moins minces et
larges , lesquelles s’épanouissent ou se fer¬
ment à la manière des branches d’un éven¬
tail ou des feuillets d’un livre; ex. : le
Hanneton foulon ;
Epaissies (incrassatœ). Ce mot , employé
seul , indique un grossissement dans une
partie quelconque de l’antenne. Si ce gros¬
sissement est subit , on dit que les antennes
sont subitement épaissies ( subito incrassa¬
tœ ) ; s’il a lieu graduellement de la base au
sommet , elles sont dites sensim incrassa¬
tœ ;
Noueuses (nodosœ), celles qui ont un ou
plusieurs articles disproportionnément plus
gros que ceux qui les avoisinent ; ex. : Me-
loë ;
Atténuées (attenuatœ), celles qui sont
disproportionnément grêles dans une partie
quelconque de leur longueur ; comme pour
ANT
les antennes épaissies, on dit qu’elles sont
subitement ou graduellement atténuées ( su¬
bito vel sensim attenuatœ) ;
En scie (serratœ), celles dont chaque ar¬
ticle se prolonge du côté interne en une dent
de scie ; -ex. : les Buprestes ;
Pectinées ( pectinatœ ), celles dont la tige
est munie de chaque côté d’une rangée de
petites branches parallèles imitant les dents
d’un peigne ; ex. : un grand nombre de Bom¬
byx;
Plumeuses ou penniformes (; penniformes ) ,
celles qui ressemblent aux grandes plumes
des Oiseaux; ex. : mâles d’un grand nombre
de Plialenides ;
Rameuses ( ramosœ ) , celles qui sont gar¬
nies d’un côté de deux ou trois longues bran¬
ches irrégulières ; ex. : le g. Phengodes ;
Flabellées (flabellatœ) , celles dont les
articles , excepté ceux de la base , envoient
intérieurement de longs rameaux flexibles et
aplatis; ex. : Tetralobus flabellicornis :
Palmées ( palmatæ ), celles qui sont très
courtes , et qui envoient extérieurement
quelques longues branches ressemblant à
des doigts ; ce qui leur donne quelque rap¬
port avec une main ;
Subulées ( subulatœ ) , celles qui sont cy-
lindracées inférieurement , et se terminent
en une pointe roide et aiguë comme une
alêne ;
Capillacées ( capillaceœ ) , celles qui se ter¬
minent par un filet capillaire, articulé ;
Mucronées ( mucronatœ ), celles qui se ter¬
minent par une pointe courte et mousse ;
ex. : le g. Scotobius ;
A aigrettes ( aristatœ ), celles qui se termi¬
nent par un article en forme de palette , et
portant une soie latérale nue ou garnie de
poils ; ex : les Muscides ;
En massue ( clavatœ ) , celles dont les ar¬
ticles terminaux deviennent graduellement
plus gros;
Capitées ( capitatœ ), celles dont les articles
se renflent subitement pour former la mas¬
sue. Cette dernière offre dans sa composition
des différences très remarquables.
Elle est fissile ( fissilis ), lorsque les articles
ont la forme de feuillets , et peuvent s’ou¬
vrir et se fermer comme ceux d’un livre;
ex. : le g. Melolontha ;
Tuniquée ou enveloppante ( tunicata ) ,
lorsque l’un des articles de sa base est creu-
ANT 577
sé en entonnoir , et recouvre plus ou moins
les suivants ; ex. : le g. Lethrus ;
Solide ( solida ) , lorsqu’elle ne consiste
qu’en un seul article, ou que, s’il y en a
plusieurs , ils sont à peine distincts, et com¬
me soudés ensemble; ex. : les g. Rhina,
Tlister ;
Renflée ( inflata ) , lorsqu’elle est d’une
grosseur disproportionnée avec le reste de
l’antenne , et paraît comme gonflée.
Quant aux antennes irrégulières , elles af¬
fectent , en général , des formes si bizarres,
qu’il n’existe pas de terme de comparaison
pour les exprimer. Du reste, elles rentrent
plus ou moins dans l’un des types que nous
venons de désigner , et ne se rencontrent
que dans un petit nombre d’espèces, parmi
lesquelles nous citerons pour exemple les
mâles du g. Cerocoma, et le g. Paussus.
Les antennes sont rarement glabres; le
scapus , la tige , la massue , ou tous les trois à
la fois , sont plus ou moins tomenteux ou ve¬
lus. Souvent aussi, comme dans les Prioniens,
elles sont rugueuses ou hérissées de tubercu¬
les, de piquants, d’épines, etc. On leur ap¬
plique alors les termes que nous avons indi¬
qués plus haut en parlant de ces excroissan¬
ces.
Après avoir fait connaître les formes extrê¬
mement variées des antennes, il nous reste h
parler de leur position lorsque les Insectes
sont en repos ou en mouvement. Dans le pre¬
mier cas , la plupart se contentent de les ra¬
mener sur le dos en les y appliquant plus ou
moins exactement (Longicornes), ou sur les
bords latéraux de la tête du thorax et du
corps (Carabiques, Mélasomes, Noctuélites,
etc.); mais d’autres sont pourvus de cavités
spéciales dans lesquelles elles sont reçues to¬
talement ou en partie. Tantôt ces cavités sont
creusées sur les côtés inférieurs du prothorax,
comme dans quelques Elatérides(P£erofarsw$
Galba), les Anthrènes, les Gribouris , les
Chlamys, etc.; tantôt sur les parties latérales
de la tête, comme dans les Gurculionites ;
mais, dans ce dernier cas, le scapus seul est
reçu dans cette rainure. Chez les Gyrins et
es Pâmes, qui font partie du même ordre ,
la cavité antennaire est également située dans
la tête ; mais, ces Insectes étant aquatiques, la
nature, pour protéger leurs antennes contre
l’action de l’eau, les a pourvues à leur base
d’un appendice en forme d’oreillette, qui les
►>*
3 1
T. I
578
ANT
ANT
recouvre complètement lorsqu’elles sont ain¬
si cachées. Chez les Nèpes, principalement
celles du g. Belostoma, on observe également
entre les yeux et les pièces inférieures de la
tête une rainure profonde et réniforme
dans laquelle les antennes se replient de ma¬
nière à ce que les premiers articles soient
visibles et protègent les autres. Les Cryp-
tocères (g. remarquable de Fourmi) portent
sur la tête une sorte de pièce carrée dont les
bords forment une profonde cavité longitu¬
dinale , dans laquelle les antennes sont com¬
plètement cachées au repos. Enfin, chez un
grand nombre de Muscides, elles sont reçues
dans une fossette verticale du front , qu’elles
remplissent entièrement. Avant de se replier
pour entrer en repos , les antennes , flabellées.
et feuilletées, ferment leurs feuillets ou leurs
branches, et les appliquent exactement l’une
contre l’autre. Celles qui sont coudées plient
leur tige , et l’appliquent contre le scapus.
Lorsque les Insectes qui sont pourvus de ces
deux sortes d’antennes se mettent en mouve¬
ment , on les voit écarter les lames qui com¬
posent la massue, comme pour percevoir les
impressions relatives au sens dont elles sont
le siégé, ou, si elles sont brisées, séparer la
tige du scapus , et la porter en avant. En gé¬
néral , tous agitent plus ou moins ces organes
pendant le mouvement , les uns alternative¬
ment , avec lenteur et une sorte de régula¬
rité ; d’autres dans tous les sens, et quelques
uns, tels que les Ichneumonides chez les
Hyménoptères, leur impriment un mouve¬
ment de vibration très rapide et continuel ;
pendant le vol, elles sont dirigées en avant
ou perpendiculairement à l’axe du corps,
ou enfin ramenées sur le dos.
De Vusage des antennes. — Les natura¬
listes sont loin d’être d’accord sur ce point.
Les uns , et c’est le plus grand nombre ,
ont vu dans ces appendices l’organe prin¬
cipal du toucher; d’autres celui de l’o¬
dorat ; quelques uns celui de l’ouïe ; il en
est enfin qui en ont fait le siège d’un sixiè¬
me sens , destiné à apprécier l’état de l’at¬
mosphère. Cette diversité d’opinions n’éton¬
nera pas si l’on considère que les antennes ,
indépendamment de leur fonction princi¬
pale , qui est nécessairement la même dans
tous les animaux qui en sont pourvus , ser¬
vent en même temps à des usages secondai¬
res, qui varient avec leur forme, ainsi que
nous le verrons plus bas. De là deux ordres
de faits bien distincts , que les expérimenta¬
teurs auront confondus dans leurs observa¬
tions. Mais quelle est cette fonction princi¬
pale ? Des expériences plus judicieusement
faites que celles qu’on a recueillies jusqu’à
présent pourront seules décider la question.
En attendant , l’opinion qui nous paraît la
plus vraisemblable est que les antennes ont
pour fonctions essentielles celles du tact. En
effet, la majeure partie des animaux qui en
sont pourvus sont couverts d’un tégument
calcaire ou corné, qui les rend peu sensibles
au contact des corps environnants. Des or¬
ganes spéciaux devaient donc suppléer chez
eux à ce défaut de sensibilité. On peut ob¬
jecter, il est vrai, qu’une famille nombreuse
d’Articulés, les Arachnides, parmi lesquels
on remarque plusieurs g. à gaîne tégumen-
taire solide, sont privés des appendices an-
tennaires ; mais , chez les Aranéides ( Arai¬
gnées proprement dites) et chez les Phalan-
giens (Faucheurs), les pattes semblent dispo¬
sées pour exercer les fonctions tactiles ; chez
les Pédipalpes (Scorpions, etc.), les pinces
sont destinées à remplir les mêmes fonctions ;
enfin , chez les Acariens , la bouche , con¬
formée en suçoir, est armée de palpes , de
pinces et de soies douées d’une grande sen¬
sibilité. L’opinion qui place le siège du tou¬
cher dans les antennes , chez les Articulés ,
nous semble confirmée par l’observation
de dispositions analogues chez un grand
nombre d’autres animaux de classes toutes
différentes , et qui présentent à la tête et
aux environs des organes masticatoires , des
appareils tactiles très développés : tels sont
les bras des Mollusques céphalopodes ; les
tentacules et les yeux pédonculés des Gasté¬
ropodes; les barbillons de certains Poissons ;
le bec revêtu d’une membrane riche en
filets nerveux chez quelques Oiseaux; les
moustaches des Chats , et surtout des
Phoques ; enfin le museau de la Taupe , de
la Musaraigne ; le boutoir du Cochon, du
Tapir, et, par dessus tout , la trompe de
l’ Éléphant.
C’est ici le lieu de discuter si les antennes
sont réellement le siège d’un toucher tout
particulier qui constituerait comme un si¬
xième sens. Cette opinion nous paraît lo¬
giquement inadmissible , quelque exquise
qu’on suppose la sensibilité des appendices
AINT
qui nous occupent , puisque nous ne pou¬
vons nous rendre compte que des sensations
que nous éprouvons nous - mêmes. Nous
voyons en effet tous les jours chez les aveu¬
gles la surface tégumentaire devenir tel¬
lement sensible, qu’elle perçoit le moindre
ébranlement atmosphérique , et certes per¬
sonne n’a jamais songé à admettre chez eux
le développement d’un nouveau sens. Le
toucher est tellement parfait dans les ailes
membraneuses des Chéiroptères , que ces
animaux , au milieu d’une obscurité com¬
plète et dans de profondes cavernes , se di¬
rigent avec la plus grande précision sans le
secours de la vue, et par conséquent par la
seule impression de l’air sur leurs ailes. Ce
fait est constaté par de nombreuses obser¬
vations.
Il est donc raisonnable d’admettre que
les antennes des Articulés sont le siège
d’un toucher analogue à celui qui réside
dans les ailes des Chéiroptères. Cette opi¬
nion acquerra un nouveau poids si l’on
considère que ce sont les antennes des In¬
sectes crépusculaires et nocturnes qui of¬
frent la plus grande surface ( antennes
feuilletées des Scarabées , pectinées des Lu¬
canes , plumeuses du Bombyx , des Phalè¬
nes, etc.), et, de plus, que dans certaines fa¬
milles , dans certains genres où les femelles
sont sédentaires, celles-ci ont les antennes
à peines ciliées et même filiformes , tandis
que chez les mâles , qui voltigent sans ces¬
se, ces appendices sont très développées.
Les antennes, organes du tact, semblent,
chez certains Hyménoptères qui vivent en
société, devenir organes de relation. Le der
nier article des antennes chez ces Insectes,
dit M. Robineau-Desvoidy, est à lui seul un
organe à part , essentiellement pulpeux ; il
recèle des facultés bien supérieures à celles
du tact, comme on peut l’observer chez les
Fourmis et les Abeilles, qui ont l’air de se
comprendre et de se communiquer leurs
idées en se touchant réciproquement avec
la massue de leurs antennes. Devenus or¬
ganes de relation , ces appendices seraient
alors comparables aux membres thoraciques
de l’homme , membres qui , siège du tou¬
cher par excellence , sont également orga¬
nes d’expression.
Quant à l’opinion de ceux qui placent
dans les antennes le siège de l’odorat , voi-
ANT 579
ci 6ur quoi ils la fondent. Si l’on regarde ,
disent-ils , comme identiques les nerfs qui ,
dans le cerveau des Vertébrés et dans la
masse ganglionnaire analogue des Inverté¬
brés , naissent en avant des nerfs optiques,
on sera amené à regarder les nerfs des an¬
tennes comme ceux de l’olfaction : tel est,
en effet, le raisonnement de MM. de Blain-
ville et Robineau - Desvoidy. Réaumur et
Roesel, avant ces deux savants, avaient
déjà pensé que l’odorat des Articulés rési¬
dait dans les antennes. Le dernier avait
appuyé son opinion sur les dispositions ana¬
tomiques qu’il avait reconnues chez l 'Écre¬
visse et chez les Mouches ; et, de nos jours,
l’anatomiste allemand Carus avoue que,
dans l’embarras où sont les naturalistes
d’assigner avec quelque certitude le siège
du sens olfactif chez les Articulés, l’opinion
de Réaumur, combinée avec celle de Roe¬
sel, lui paraît réunir toutes les probabilités,
tant à cause de la forme de lames ou de
branchies qu’affectent souvent les antennes
qu’en raison de leur voisinage du ganglion
cérébral. Dugès admet aussi que les anten¬
nes sont le siège de l’odorat ; il a fait à ce
sujet une série d’expériences sur des Gril¬
lons, des Bombyx , des Mouches ( Vomito -
ria et Carnaria ) , et il a cru remarquer que
la perception des odeurs était abolie par
l’amputation des antennes. M. Alex. Lefeb¬
vre a fait la même opération sur une Guêpe ,
et il a obtenu un semblable résultat ( Ann.
de la Soc. ent. de France , t. VII, 1858,
p. 398 ). En comparant ces faits avec ce qui
s’observe chez les animaux d’un ordre su¬
périeur, tels que l’Éléphant et le Cochon,
chez lesquels la trompe et le grouin tou¬
chent et flairent , l’analogie nous conduirait
également à admettre que le sens de redo¬
rât chez les Articulés peut se trouver dans
le voisinage de celui du toucher.
Les inductions qui ont été tirées de la dis¬
tribution des nerfs, et qui ont porté à pla¬
cer l’organe olfactif dans les antennes, don¬
neraient les mêmes résultats pour le sens de
l’ouïe. Chez les Crustacés, ou du moins chez
les Crustacés macroures, l’antenne externe
(grande antenne ou antenne postérieure) pré
sente à sa base une petite saillie cylindrique,
percée d’un trou arrondi et fermé par une
membrane; cette membrane est elle-même
perforée d’une fente ou ouverture oblongue
580
ANT
ANT
à laquelle fait suite un cul-de-sac. M. Du-
gès, auquel nous empruntons ces détails
anatomiques , admet que ce cul-de-sac re¬
çoit un nerf dont le tronc représente à la
fois les deux parties de la septième paire
chez les vertébrés (nerf auditif et nerf fa¬
cial). Une portion de ce nerf est destinée à
l’organe auditif, et l’autre vase distribuer à
l’antenne meme. La cavité dont nous ve¬
nons de parler serait donc un sac vestibu-
laire, avec sa fenêtre ovale ; sac qu’on pour¬
rait comparer aux vestibules des Poissons
cartilagineux; et les antennes , qui, par leur
vibration, faciliteraient la perception des
sons, offriraient ainsi une sorte de ressem¬
blance avec le pavillon de l’oreille , sou¬
vent si développé chez quelques Mammifè¬
res. Si la disposition observée par M. Dugès
était démontrée , il faudrait signaler chez
les Crustacés la similitude qui existe entre
les appareils de l’audition et de l’olfaction ,
qui tous deux ont la forme d’antennes dont
la base renferme l’organe sensitif, tandis
que le prolongement ne sert qu’à des fonc¬
tions tactiles. Le siège de l’audition n’est pas
aussi visible dans les antennes des Insectes.
Carus prétend que la membrane qui unit ces
appendices à la tête est peut-être chargée
de percevoir les sons; mais rien ne le prouve.
Treviranus croit que la massue antennaire
des Papillons diurnes renferme un appareil
auditif. M. Strauss place le siège de l’ouïe
dans les antennes feuilletées des Hannetons;
enfin M. Lacordaire , qui , dans son intro¬
duction à l’entomologie , adopte l’opinion
des auteurs qui font des antennes le siège
de l’audition , développe cette opinion avec
beaucoup de clarté , et l’appuie de raisons
spécieuses , qu’il serait trop long de rappor¬
ter ici. Au reste , si l’on ne consultait que l’a¬
nalogie, on ne pourrait se dispenser d’admet¬
tre que les antennes sont effectivement le
siège de l’ouïe chez les Articulés , car elles
occupent chez eux la même place que les
oreilles chez les Yertébrés, et l’on voit cer¬
tains Insectes les dresser ou les baisser au
moindre bruit ; mais cette analogie peut être
trompeuse.
Nous terminerons cet exposé sur l’usage
présumé des antennes en rapportant quel¬
ques faits qui ne permettent pas de douter
que ces appendices ne servent à des emplois
secondaires, indépendamment de leurs fonc¬
tions principales, comme nous l’avons dit
plus haut. Dans certaines familles de Coléo¬
ptères dont le corps est très allongé , et chez
lesquels l’attache des ailes est placée très
haut , à cause de la brièveté du corselet , les
antennes, par leur longueur et leur gros¬
seur, servent évidemment à faire équilibre
avec le corps , et à le maintenir pendant le
vol dans une position horizontale , ainsi
qu’on le voit dans un grand nombre de
Longicornes. Dans les Lépidoptères à vol
puissant et rapide tels que les Sphyngides,
les Vanesses , les Nymphales , les antennes
sont en rapport avec le corselet, qui est
très robuste ; elles sont longues , raides ,
épaisses , filiformes, ou se prolongent insen¬
siblement en massue; tandis qu’elles sont
courtes , à tige grêle , et terminées par un
bouton court et piriforme , chez les Lépi¬
doptères, dont le vol est faible et sautillant,
comme dans la plupart des Piéries et des
Satyres. Dans les g. Lyncée, Daphné et Cy-
pris, parmi les Crustacés, les antennes servi¬
raient secondairement à la natation , tandis
que, dans le g. Cyclope, suivant les obser¬
vations de M. Jurine fils, elles serviraient à
maintenir l’animal en équilibre au milieu du
liquide ambiant, et que , de plus , celles du
mâle seraient des organes d’excitation et
de préhension dans l’accouplement. Les an¬
tennes sembleraient être également des or¬
ganes excitateurs chez certains Lépidoptè¬
res ; l’un des auteurs de cet article a vu un
mâle du Satyre Megera préluder à l’accou¬
plement en frappant de coups répétés avec
le bouton terminal de ses antennes la tête
et le corselet de sa femelle, jusqu’à ce qu’el¬
le se fût rendue à ses désirs, et ce manège a
duré plusieurs minutes. Enfin M. Audouin
(Annal, de la Soc. entom. de France , 1. 1 ,
p. 5) assure avoir observé que c’est par
les antennes que les Hydrophiles se pro¬
curent l’air nécessaire à leur respiration, en
remontant à cet effet à la surface de l’eau.
Ainsi, soit que les antennes aient pour fonc¬
tions principales le toucher , l’odorat ou
l’ouïe, elles serviraient en même temps, dans
certains cas , d’organes locomoteurs , respi¬
ratoires et excitateurs.
De Vemploi des antennes dans la classi¬
fication. — Cet emploi n’est pas aussi im¬
portant qu’on pourrait le croire au premier
abord. Leurs formes éminemment variables ,
AM
58 1
qui s’accordent rarement avec celles d’or¬
ganes plus essentiels, ne les rendent propres
qu’à fournir des caractères tout au plus du
troisième ordre dans les coupes génériques;
mais il n’en est pas de même pour les gran¬
des divisions. Ainsi M. Duméril , dans sa
Zoologie analytique , s’en est servi pour
diviser l’ordre des Lépidoptères en quatre
familles, qu’il nomme Rhopalocères ouGlo-
bulicornes, Clostérocères ou Fusicornes,
Nématocères ou Filicornes , Chétoc'eres ou
Séticornes. M. Boisduval s’en est également
servi , mais seulement pour établir deux
grandes divisions dans ce même ordre, à
savoir : les Rhopalocères et les Hétérocères.
Dans les Coléoptères , on compte quatre
familles , qui tirent leurs noms de la forme
des antennes, à savoir :les Clavicornes , les
Lamellicornes , les Taxicornes et les Longi-
cornes. Au reste, si les antennes ne peuvent
fournir de bons caractères génériques, elles
sont très utiles pour servir à distinguer un
sexe de l’autre. C’est une règle constante
que celles des mâles sont toujours plus dé¬
veloppées que celles des femelles, et souvent
très différentes non seulement pour la for¬
me, mais pour le nombre des articles. Nous
citerons ici quelques exemples des plus sail¬
lants à l’appui de cette assertion. Dans cer¬
tains Longicornes ( Lamia,Astynomus , Acan-
thocinus) , et quelques Curculionites (An-
thribides ) , celles des mâles sont deux et
trois fois plus longues que celles des femel¬
les. Le mâle de la Rhipicera marginata a
52 articles aux siennes, tandis que la fe¬
melle n’en a que 11. Chez le Hanneton Fou¬
lon , la massue feuilletée des antennes a dix
fois plus d’étendue dans le mâle que dans
l’autre sexe. Mais c’est surtout sous le rap¬
port de la forme que ces organes offrent les
différences les plus frappantes entre les
deux sexes. Dans les Bombyx , les Rhipicè -
res, les Lampyres, certaines Tenthrédines ,
certaines Tipules, on reconnaît au premier
coup d’œil les mâles aux rameaux plus ou
moins nombreux dont est garnie la tige des
antennes , tandis que cette tige est simple¬
ment en scie , ciliée , sétacée ou monilifor-
me, dans les femelles. 11 en est de même du
g. Cérocome, dont les antennes, presque
filiformes dans les femelles, sont très épais¬
ses et d’une forme très compliquée dans les
mâles.
AN T
Telles sont les considérations les plus es
sentielles auxquelles donne lieu l’examen
des antennes dans ceux des animaux arti¬
culés qui en sont pourvus.
(D. et A. Duponciiel.)
ANTENNES. Antennœ. poiss. — Dé¬
nomination très peu usitée en Ichthyologie
pour désigner les appendices filiformes que
portent certaines Scorpènes, la plupart des
Blennies, et les espèces démembrées de ces
g. L’expression la plus employée pour nom¬
mer ces organes est celle de tentacules.
(Val.)
ANTENNULAÏRE. Antennularia
( antenna, antenne ). folyp. — Le genre
Antennulaire de Lamarck ou Nemertesie de
Lamouroux se compose de Polypiers flexi¬
bles de la famille des Sertulariens, dont la
tige est articulée , et garnie tout autour de
branches courtes et grêles , sur lesquelles
sont placées sur un seul rang de petites cel¬
lules sessiles et campanuliformes. (M. E.)
ANTENNULAÏRE. Antennularius
{antenna, antenne), crust. — Anneau an¬
tennulaire ou second segment céphalique
du squelette tégumentaire des Crustacés.
(M. E.)
ANTENNULES. Antennulœ (dimin.
d 'antenna, antenne), ins. — Synon. de pal¬
pes chez les anciens entomologistes, princi¬
palement pour désigner les palpes maxillai¬
res, qui, dans beaucoup d’insectes, ressem¬
blent à de petites antennes ; mais cette ex¬
pression vicieuse n’est plus employée depuis
long-temps. Voy. palpes. (D.)
ANTENOR. Antenor ( nom mythol. )
for amin. — Genre établi par Montfort
(■ Conchyl . syst. , p. 70 ) pour une des nom¬
breuses variétés de la Robulina calcar. Voy .
ROBTJLINE. (A. d’O.)
ANTENORON ( ? , nom pro¬
pre ). bot. pii. — Genre de la famille des
Polygonacées , tribu des Polygonées vraies,
formé par Rafinesque ( Flor.Ludov . t. VIII),
et rapporté en synonymie au g. Persicaria ,
Tourn., qui n’est lui-même qu’une section
du grand genre Polygonum. Voy. ces
mots. __ (G. L.)
ANTÉON. ins. — Genre de la famille
des Oxyuriens , de l’ordre des Hyménoptè¬
res, section des Térébrans, établi par Ju-
rine {N ouv. Méth. de cl. les Hym.), adopté
{par Latreillc, Nées von Esenbeck , etc.,
582
ANT
ANT
et réuni au g. Dryinus par Walker ( Ent .
mag.) et par nous ( Hist. des Ânim. art. ,
t. IV ). Les Antéons diffèrent des Dryinus
proprement dits, d’après Latreille, parle
thorax , continu , ne formant pas de nœuds,
et par les tarses, terminés par des crochets
simples et droits. Le type de ce g., dont on
ne connaît que quelques espèces indigènes ,
est VA. Jurineanum , Latr. Voy . dryinus.
(Bl.)
ANTHACTINI A , Bory. — Granadil-
la , DG. , sub Passiflora ( av0ï] , fleur ;
àxTc'ç, t 'vos, rayon), bot. ph. — Sous-genre
ou section du g. Passiflora. Ses caract. es-
tiels sont : Inyolucre de 5 bractées très en¬
tières ou dentées , non découpées , distinc¬
tes. Segments du périanthe au nombre de
10. Etamines au nombre de 5. Pédoncules
1-flores, accompagnés d’une vrille. (Sp.)
ANTHALMUM ( «v0os , fleur , et c?-
dxXpdç , œil ). bot. pu. — Ce genre est
synonyme de Pallenis , Cast. (J. D.)
* ANTHAXIA(«v0os, fleur; à|c'a, méri¬
te). ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères, famille des Sternoxes, tribu
des Buprestides , établi par Eschscholtz , et
adopté par la plupart des autres entomolo¬
gistes. Voici les caract. assignés à ce g. par
MM. Delaporte et Gory, dans leur belle ico¬
nographie de cette tribu : Palpes maxillai¬
res à 5 articles visibles : le 1er long , un
peu arqué ; le 2e conique , le 5e ovalaire.
Palpes labiaux de 3 articles serrés , courts ;
le dernier un peu pointu. Labre un peu
transversal, bilobé en avant. Menton en
pentagone régulier. Languette transversale ,
velue en avant. Mâchoires à lobe externe ,
grand , arrondi ; l’interne petit, aigu, arqué.
Mandibules fortes, arquées, offrant une
forte dent interne. Antennes de 11 articles :
le 1er grand ; le 2e petit , globuleux ; le 3e
presque de la grandeur du 1er, conique;
tous les autres courts , égaux , transversaux,
formant une forte dent au côté externe.
Tarses à deux Ie” articles coniques, les
deux suivants cordiformes, le dernier allon¬
gé ; crochets moyens.
MM. Delaporte et Gory décrivent et figu¬
rent 38 esp. (VAnthaxia dans leur ouvrage
précité. M. Dejean en désigne 44 dans son
dernier Catalogue , dont 25 d’Europe, 9 du
Cap de Bonne-Espérance, 1 du Sénégal, et
8 de l’Amérique. La plupart de ces esp. sont
de petite taille , de forme assez large et a
platie , et de couleurs métalliques très bril¬
lantes. Elles se tiennent ordinairement sur
le tronc des arbres exposés au soleil , et
s’envolent facilement lorsqu’on veut les sai¬
sir. Nous n’en citerons que quelques unes :
l°VA. manca , Buprestis id. Fabricius, qui
peut être considérée comme le type du g.,
c’est le Richard rubis de Geoffroy. Il est
commun aux environs de Paris , où on le
trouve , en mai , sur le tronc des ormeaux ,
réuni quelquefois en assez grand nombre ;
2° VA. salicis , Buprest. id. Fabricius, qui
se trouve également en mai sur le saule ;
mais plus rarement; et 5° VA. umbellata-
rum , Buprest. id. Fabricius , qui est très
commun sur les Ombellifères, dans le midi
de la France. (D.)
ANTHÈLE. Anthela ( âvOfttov , petite
fleur), bot. — Dénomination imposée par
Meyer , dans son travail monographique du
g. Juncus , à l’inflorescence spéciale de ces
sortes de plantes. (C. L.)
* ANTHÉLÉPHILE. Anthelephila
, sorte de fleur ; ami), ins. —
Genre de Coléoptères hétéromères , famille
des Trachélides, établi par M. Hope, sans in¬
dication de caract., dans la tribu des Anthi-
cides , et auquel il rapporte deux esp. qui
vivent dans le sable , sur les bords du fleu¬
ve Hoogly, dans les Indes orientales, et qu’il
nomme, l’une A. ruficollis , et l’autre A.
mutillaria. Ces deux esp., figurées dans les
Transactions de la Soc. entom. de Londres,
Ier vol. , 1834 , pî. 7, fig. 8 et 9, ressemblent
à des Mutilles. (D.)
AATHÉLIE (àv0q>tov, petite fleur).
pol yp. — Genre établi par M. Savigny, et se
composant de Polypes dont la structure in¬
dividuelle ne diffère guère de celle des Lo¬
bulaires ou Alcyons proprement dits , mais
dont le tissu tégumentaire commun , au lieu
de s’élever en une masse arrondie ou lobée ,
s’étend en plaque mince. L’espèce qui a ser¬
vi de type pour l’établissement de ce genre
est figurée dans le grand ouvrage sur l’ɬ
gypte ( Hist. nat., t. 2, Polypes, pl. 1 ,
ûg. 7 ). (M. E.)
* ANTHELMINTIÏIQUE («v«, con¬
tre; iïfxivç, 0os, ver ). — Syn. de yermifu-
ge. Voyez ce mot. (C.d’O.)
AIYTHEMA, Medicus ( Malv p. 42).—
| Mœnch. ( Meth ., p. 612). — Lavaterœ sect.
ANT
ÀNT
583
Anthema , DG. ( Prodr . I, p. 439) (&v0v),u«,
fleur), bot. ph. — Genre ou sous-genre de
la famille des Malvacées , fondé sur le Lava-
tera arborea, Linn. , et quelques autres esp.
de Lavatères. Toutefois, il est beaucoup
moins voisin des Lavatera que des Malva ,
car il ne diffère absolument de ces dernières
qu’en ce que les 3 bractées caliculaires, au
lieu d’être parfaitement libres, sont soudées
par la base. (Sp.1
ANTHEMIDÈES (rfvfc^'s, fleur').
bot. ph. — Tribu du groupe des Compo-
sées-Sénécionidées , portant des capitules
presque constamment hétérogames, et mu¬
nis de fleurons femelles ou neutres ; les an¬
thères dépourvues d’appendices basilaires ;
les rameaux des styles tronqués, "barbus, fort
rarement terminés par un cône ; les fruits ,
cylindriques, anguleux ou comprimés dans
les fleurs du rayon, sont ordinairement ter¬
minés par une aigrette en forme de couron¬
ne ou plus rarement formée de squammelles
capillaires. (J. D.)
AIVTHEMIOPSIS ( âvdEfxiç , Anthé¬
mis; o’è, aspect; qui ressemble à l’Anthemis).
bot. ph. — Nom donné par M. Bojer à une
plante qui fait partie du g. Wollastonia.
(J. D.)
ANTHEMIS ( âvde/xiç , petite fleur ;
fleuron ). bot. pii. — Ce genre fait partie
de la tribu des Sénécionidées parmi les
Composées. Il a pour caractère des capitu¬
les multiflores hétérogames; les fleurs du
rayon ligulées, femelles; celles du disque
tubuleuses , 5-dentées , hermaphrodites ; le
réceptacle, convexe , conique ou oblong , est
couvert de paillettes membraneuses, placées
entre les fleurons. L’involucre est composé
d’écailles peu nombreuses , imbriquées. Les
rameaux des styles sônt dépourvus d’ap¬
pendices. Les fruits, cylindracés ou obscuré¬
ment tétragones , striés ou lisses , sont , en
général, terminés par une aigrette membra¬
neuse, très courte, entière ou dimidiée ,
munie parfois d’une oreillette au côté inter¬
ne. — Les Anthémis , connues sous le nom
de Camomilles, sont des plantes herbacées,
originaires en grande partie de la région
méditerranéenne ; leurs feuilles sont très
finement découpées; les capitules, ordinai¬
rement pourvus de rayons blancs, les ont
cependant d’une belle couleur jaune dans
une seule esp., VA. tinctoria. En médecine,
on emploie les capitules de plusieurs esp. de
ce g. ; tout le monde connaît la Camomille
romaine, dont la plupart des fleurons du
centre se sont convertis, par la culture, en
demi-fleurons de couleur blanche. (J. D.)
ANTHEMOIDES («v0e/*tç, petite fleur;
Eiiïoç, apparence), bot. ph. — Nom donné
par M. Lessing à une division du g. Sphéno-
gyne. (J. D.)
ANTHENANTHIA, P. de B. bot.
pii. — Genre de la famille des Graminées ,
syn. du g. Tricholœna de Schrader.
(C. L.)
ANTHEPHORA ( «v0jj , fleur ; tpopds ,
porteur ). bot. ph. — Genre de la famille
des Graminées , tribu des Panicées , formé
par Schuber [Gram., t. 34), et caractérisé
ainsi : Épillets biflores ( dont la fleur infé¬
rieure neutre , les supérieures hermaphro¬
dites), quaternés - connés à la base. Glu-
naes 2 , inégales. Paléole unique de la fleur
neutre unissant la fleur hermaphrodite ;
dans celle-ci , 2 paléoles chartacées , conca-
f
ves ; squammules nulles. Etamines 3 ; styles
2. Ovaire sessile. Caryopse elliptique. — Ce
g. ne se compose que d’une esp. , qui est
annuelle , le Tripsacum hermaphroditum
L., indigène dans l’Amérique tropicale. Le
chaume en est rameux, les feuilles planes;
l’épi floral est simple , terminal. Il a pour
synon. le Colladoa de Persoon. (C. L.)
ANTHÈRE. Anthera [âvdrtp6s, « , fleu¬
ri ). bot. ph. — Voyez étami:\e et sys¬
tème STAMINAL. (C. L.)
ANTHÈRES. Antherœ («v0ïj pdç, à, fleu¬
ri ). bot. cr. — Dans l’ordre des Mus-
cinées, qui, comme nous l’avons dit au
mot Anophyta, comprend les Mousses et
les Hépatiques, on donne généralement le
nom d1 Anthère à l’organe que l’on suppose
remplir dans ces plantes la fonction de fé¬
conder les pistils ou archégones. M. Bi-
schoflf, considérant que sa structure, si diffe¬
rente de celle du même organe dans les
plantes supérieures , l’assimile davantage à
un grain de pollen, a proposé, pour l’en dis¬
tinguer, de le désigner sous le nom d 1Anthé~
ridie. Ce nom serait sans doute fort bon ; et
peut-être faudrait il l’adopter si nous n’avions
h redouter de voir se multiplier, sans utilité
réelle pour la science, les noms des or¬
ganes qui servent à une fonction identique,
pour peu qu’une organisation quelque peu
584
ANT
ANT
diverse vînt favoriser le déplorable néolo¬
gisme qui menace de nous envahir de tou¬
tes parts. Quel que soit le terme qu’on em¬
ploie pour le désigner, l’organe en question,
réduit à sa forme la plus simple, consiste en
une petite bourse sphérique ou ellipsoïde,
courtement pédicellée , composée d’une
membrane celluleuse fort mince, transpa¬
rente, et renfermant dans sa cavité un flui¬
de mucilagineux plus ou moins coloré, sou
vent lactescent , assimilable à la foville du
pollen. La couleur de ces corps, qui dé¬
pend de celle du fluide contenu, varie du
blanc nuancé de vert au jaune pur. Ils sont
portés par un pédicelle plus ou moins long,
formé d’une ou plusieurs rangées de cellu¬
les cloisonnées. A une certaine époque , la
bourse s’ouvre ou se déchire au sommet, et
le fluide qui s’en échappe, et qui contient
des animalcules spermatiques , va, sans que
l’on puisse dire par quelle voie, dans les es¬
pèces dioïques surtout , féconder le pistil ou
l’organe femelle. Aux articles généraux
mousses et hépatiques, nous entrerons
dans plus de détails touchant la place
qu’occupent ces organes dans les différents
genres, et les fonctions qu’ils sont appelés
à remplir. (G. M.)
AATOERIC. Anthericum ( âvdépixoç ,
nom grec d’une plante que l’on croit être
l’Asphodèle ). bot. pii. — Genre de la fa¬
mille des Liliacées , type de la tribu des
Anthéricées , fornié par Linné , et ainsi ca¬
ractérisé : Périgone corollacé , hexaphylle ;
à folioles égales , étalées ou campanulées-
conniventes. Etam. 6, hypogynes ; filaments
filiformes, glabres ou barbus. Ovaire tri-
loculaire ; ovules nombreux , bisériés , am-
phitropes. Style filiforme , décliné , ascen¬
dant; stigmate capité, obtus. Capsule mem-
branacée, subglobuleuse , loculicide - trival-
ve. Graines peu nombreuses , anguleuses ,
convexes dorsalement , à test crustacé, noir,
ponctué-rugueux. Embryon axile, presque
courbe , aussi long que l’albumen ; à extré¬
mité radiculaire infère , renflée. — Ce g.
renferme un assez grand nombre d’espèces
herbacées ou à peine suffrutescentes , indi¬
gènes dans les parties chaudes d’Europe ,
d’Asie , de la Nouvelle-Hollande et du Cap ;
à racines fasciculées- fibreuses; à feuilles
radicales , plus rarement caulinaires , fili¬
formes ou linéaires-lancéolées , souvent char¬
nues ou velues; à fleurs disposées en grap¬
pes ou en panicules sur une scape radicale ,
et à pé'dicelles articulés. On en compte plus
de 60 , dont la plupart sont cultivées dans
les serres d’Europe. On subdivise le g. An¬
thericum en 3 sous-genres : Euanthericum ,
Schult., Czackia , Andr, , et Bulbine , que
nous examinerons chacun à leur ordre al¬
phabétique. (C. L.)
ANTHERICLIS. Apularia , Nutt.
( ? «vôe/ja, anthère [üvdep, o'?, fleuri] ; xWÇw,
je baigne), bot. ph. — Genre de la famille
des Orchidacées , formé par Eafinesque , et
ainsi caractérisé : Périgone étalé ; folioles
externes , obovées ; les internes conformes ,
moins grandes. Labelle libre, petit, trilobé,
pourvu d’nn long éperon. Gynostème dres¬
sé, marginé, delà longueur du labelle. Pol¬
linies 2 , biparties , à caudicule linéaire ;
glandule petite, transverse. — Ce g. ne
renferme qu’une espèce ( Orchis discolor
Pursh ) , indigène dans l’Amérique septen¬
trionale. C’est une esp. terrestre , dont les
pseudobulbes , formant gazons , sont mono-
phylles ; la feuille en est plissée ; les fleurs
verdâtres- pourprées , et disposées en grap¬
pes. , (C. L.)
ANTHÉRIDIE. Antkeridium
« , fleuri, e [d’où anthère] ; elcToç, forme).
bot. cr. — ( Anthera .) M. Agardh dési¬
gne sous ce nom des organes propres aux
Thalassiophytes articulées, et qui consistent
en de petits corps ovalaires , celluleux, an-
thériformes , portés par un long pédicelle
articulé, et placés, souvent en grand nom¬
bre, à l’extrémité des rameaux de plusieurs
esp. du g. Polysiphonia. On les observe
surtout dans les P. amentacea et fibrillosa.
Lyngbye a figuré les Anthéridies de cette
dernière espèce à la t. 35, f a, de son Hy-
drophytologia danica.
Ainsi que nous l’avons déjà dit au mot
anthères, le même mot a été employé par
M. Bischoff pour indiquer l’organe mâle des
Mousses et des Hépatiques.
Enfin M. Corda ( Icon . Fung., t. III, p.
40) nomme encore Anthéridies des orga¬
nes propres aux Champignons , mais qu’on
ne rencontre que dans la famille des Hy-
ménomycètes, et surtout dans les Agarici-
nées. Ces organes, que M. Corda considère
comme remplissant les fonctions d’Anthè-
rcs, notre sa/ant confrère et collaborateur
r-
ANT
ANT
585
ML Léveillé leur donne le nom de cysti-
dks. Voy. ce mot. (C. M.)
ANTHERILIUM. bot. — * Voyez
ANTHERYLIUM. (C. L.)
ANTHÉROGÈNE ( toOipos , fleuri;
yivoftcu , j’engendre), bot. — M. de Can-
dolle a donné le nom de fleurs anthérogè-
nes à celles dont les anthères sont trans¬
formées en pétales roulés en cornet. On les
appelle aussi fleurs corniculées. Nous cite¬
rons comme un exemple de cette transfor¬
mation VAquilegia vulgaris corniculata.
(C. D’O.)
ANTHÉROPHAGE. Antherophagus
âvOripos, fleuri; <pà 705, mangeur ). ms. —
Genre de Coléoptères pentamères , famille
es Clavicornes, étab li par Rnoch , et ad¬
opté par M. Dejean , qui , dans son dernier
Catalogue, le place entre le g. Cryptopha-
gus de Herbst et le g. Engis de Fabricius ,
ou Dacne de Latreille. Il appartient, par
conséquent, à la tribu des Peltoïdes de
ce dernier. Ce genre diffère des Cryptopha-
gm par ses antennes , proportionnellement
plus grosses ; par leurs articles, plus transver¬
saux, presque égaux depuis le 2e jusqu’au 8e,
et par la massue, formée presque insensible¬
ment. — M. Dejean y rapporte 2 esp. seule¬
ment , qui sont le Mycetopliagus nigricor-
nis de Fabr. , et le Tenebrio pallens du
même auteur. Toutes deux se trouvent en
France , et la première même aux environs
de Paris. Elles vivent sur les fleurs. (D.)
AIVTHERURA , Loureiro , Flor. Co-
chinch. , ed. Willd. , t. I, p. 144 ( àvdypà
[d’«v0ï]/so's , fleuri ] , anthère ; ovpx , queue).
bot. ph. — Genre ou sous-genre de la fa¬
mille des Rubiacées (tribu des Cofféacées
DC.). D’après la description de Loureiro ,
il diffère des Psychotria par une corolle ro-
tacée , 5-partie ; par des anthères sagittifor-
mes , surmontées d’un long appendice ré¬
fléchi ; par un style subulé , plus long que
la corolle , à stigmate simple. — On n’en
connaît qu’une seule esp. , rapportée aux
Psychotria par plusieurs auteurs. (Sp.)
ANTHERYLIUM, Rohr, Act. Soc.
Hist. nat. Hafn. , t. II, part. 1, p. 211.
( ccvOypà [ d '’âvdypoç , fleuri ] anthère ; 'àvoç ,
cavité, fond ). bot. pu. — Genre de la fa¬
mille des Lythraeées ou Lythrariées, tribu
des Salicariées de M. de Candolle, qui lui
assigne ( Prodr . III , p. 91) pour caract.: Ga¬
lice 4-parti , régulier, à sinus inappendicu-
lés. Pétales 4, interposés, à peine plus longs
que les segments calicinaux. Étamines 12 à
16, insérées au fond du calice. Ovaire (peut-
être 3- ou 4-loculaire ) ovoïde , non stipité.
Style filiforme ; stigmate tronqué. Capsule
ovoïde , 3- ou 4 - gone ,3- ou 4 - valve ; pla¬
centaire épais , 3- ou 4-gone , polysperme.
— On ne connaît qu’une seule espèce : c’est
un arbre indigène des Antilles , très glabre,
à feuilles opposées ou alternes , ovales, très
entières, accompagnées chacune de 2 épines
basilaires ; pédoncules axillaires , 1-flores ,
fasciculés. (Sp.)
ANTHÈSE (àvS/ja-fe, floraison), bot.
— On désigne sous ce nom l’ensemble des
phénomènes qui accompagnent l’épanouisse¬
ment des fleurs; c’est l’époque à laquelle
leurs organes sont arrivés à leur état com¬
plet de perfection. On peut regarder l’An-
thèse comme le moment de la puberté des
plantes. Elles se parent alors de leurs cou¬
leurs les plus belles et exhalent les parfums
les plus suaves pour procéder au grand acte
de la reproduction.
Ce phénomène est dû à la chaleur, à la
lumière et aux influences météoriques am¬
biantes; ce qui fait qu’il est modifié de.
mille sortes , suivant la diversité des mi¬
lieux où se trouve le végétal. Ainsi , nous
voyons des plantes dont l’Anthèse a lieu
à époque fixe , et dure quelques instants ;
chez d’autres , les fleqrs s’ouvrent cha¬
que jour pendant un petit nombre d’heu¬
res et se ferment dès qu’est passé l’instant,
favorable à leur épanouissement. Quelques
unes sont diurnes ; d’autres nocturnes. Cer¬
taines fleurs , inodores pendant le jour ,
répandent une odeur fort agréable à l’en¬
trée de la nuit. C’est sur le phénomène de
l’Anthèse que Linné a établi son horloge
de Flore. (C. d’O.)
ANTHIA. ms. — Voy. ANTHIE.
ANTHIAS («v0t'a5). poiss. — Nom grec
d’un poisson de l’Archipel, et, par consé¬
quent, de la Méditerranée, que Rondelet
a appliqué à un petit poisson abondant sur
nos côtes , et habitant les profondeurs ro¬
cailleuses. Les naturalistes de la fin du dix-
huitième siècle ou du commencement de
celui-ci ont adopté sans examen les idées du
savant ichthyologiste de Montpellier, et ont
attribué au poisson de Rondelet, que nous
57*
T. I.
586
ANT
ANT
désignons aussi sous le nom de Barbier , les
faits racontés par les anciens de leur Anthias,
et ont fait croire que le poisson ainsi nom¬
mé par les Grecs est aussi connu que le
sont aujourd’hui ceux qu’ils appelaient
Narke ou Trygon.
Il s’en faut de beaucoup cependant qu’il
en soit ainsi , et M. Cuvier l’a suffisamment
prouvé en écrivant l’histoire de ce poisson
(Cuv. et Val. , Poiss., t. II , p. 255 et suiv.).
L’Anthias des anciens est un poisson vivant
en troupes, sacré pour les pêcheurs d’épon¬
ges, qui ne trouvaient jamais de poissons
voraces dans les lieux fréquentés par l’An-
thias. Ils plongeaient alors en sûreté. Toute¬
fois, Pline attribuait ce nom de Poisson sa¬
cré à d’autres espèces , et surtout aux pois¬
sons plats; mais cet élégant écrivain rap¬
porte d’autres traits de l’Anthias. Suivant
lui, les pêcheurs des îles Chélidonies se
donnaient beaucoup de peine pour appri¬
voiser un Anthias; et, quand il prenait le
pain avec confiance et presque à la main ,
ils cachaient un hameçon dans un mor¬
ceau , et sitôt qu’ils réussissaient à prendre
l’Anthias sans défiance , on faisait une pê¬
che abondante, parce que tous les autres
Anthias accouraient pour délivrer le pois¬
son accroché à la ligne. A ces traits peu
caractéristiques , tirés en partie des Halieu¬
tiques d’Ovide, on en peut ajouter d’autres
qui précisent un peu mieux ce que devait
être l’Anthias des anciens.
Elien en fait un poisson de haute mer ,
très gros , puisqu’il lui donne l’épithète de
xvircicJV, que l’on perce de traits quand il
veut s’élancer hors du filet. S’il ne surpas¬
se pas le Thon pour la taille, il est cepen¬
dant plus robuste que lui. Il dit que l’An-
thias a de fortes mâchoires , un œil grand ,
le dos bleu , et le ventre blanc. Une ligne
dorée s’étend , le long des flancs , de la tête
à la queue.
Oppien ne lui attribue pas de dents , mais
il en fait un très grand poisson , dont il re¬
connaît quatre espèces ou variétés : l’Ellope
ou l’Aulope , dont l’œil est entouré de noir,
est une de ces variétés ; les autres , distin¬
guées par les couleurs , sont jaunes , blan¬
ches, ou. d’un rouge rembruni. Ce qui prou¬
ve la force et la grandeur du poisson , c’est
qu’il lui donne un Labrax ( Labrax lupus
INob. ) pour appât. On emploie aussi des
Perches et des Corbs , toujours des poissons
assez forts pour donner une idée de la gran¬
de taille de l’Anthias. Enfin il ajoute que ,
comme pour le Callichthe, l’Orcine, et les
autres grands poissons qu’il appelle Cétacés,
le pêcheur est obligé de livrer un combat
à l’Anthias, quand il a réussi à l’attirer dans
son bateau. Comment a-t-on pu appliquer
tous ces passages à notre Barbier , qui ne
dépasse jamais 20 à 24 centimètres?
Mais si l’on peut, par exclusion, dire que
l’Anthias des anciens n’est pas le petit pois¬
son de la Méditerranée auquel Rondelet a
appliqué cette dénomination , il est presque
impossible de déterminer à laquelle des es¬
pèces désignées dans nos Catalogues zoo¬
logiques nous devons rapporter l’Anthias.
M. Cuvier a émis l’idée que ce pouvait être
le Germon , grande espèce de Thons ou de
Scombéroïdes , VAla longa des pêcheurs de
Sardaigne; mais les couleurs attribuées par
Oppien à l’Anthias ne se voient pas sur le
corps du Germon. Aussi M. Cuvier chercha-
t-il de suite un autre poisson tel que le Mé¬
rou ( Serranus gigas ) , qui est noir; le Cer-
nier ( Polyprion cernium ), également noi¬
râtre, ou , dit-il, tel autre grand Açantho-
ptérygien. C’est presque toujours à un résul¬
tat aussi incertain que conduit une saine
critique de la synonymie des anciens.
On ne peut pas même s’aider par les dé¬
nominations des Grecs modernes, car, selon
Selon, l’ Anthias serait un Gymnètre, pois¬
son qui n’a jamais pu avaler un Labrax ou
un Corb, et avec lesquels les pêcheurs n’ont
aucun combat à livrer , puisque ces pois¬
sons, longs de deux à trois mètres, et min¬
ces comme des rubans, sont si faibles,
qu’ils se rompent d’eux-mêmes dès qu’ils
sont hors de l’eau.
Cependant la confiance avec laquelle l’o¬
pinion de Rondelet a été adoptée a intro¬
duit la dénomination d’Anthias dans nos
nomenclatures zoologiques, en l’appliquant
tantôt comme nom spécifique, tantôt comme
nom générique, à des poissons aujourd’hui
bien connus.
Dans la première acception, le mot An¬
thias est appliqué à une espèce de Serran
( Serranus anthias ), un des petits poissons
les plus communs de la Méditerranée. Il
est remarquable par son corps ramassé,
couvert partout de petites écailles âpres ;
ANT
ANT
587
par le prolongement en filet du second ou
* du troisième rayon de la dorsale, et des lo¬
bes de la caudale ; par celui des trois pre¬
miers rayons branchus de la ventrale, qui
lui donne une forme particulière que Ton
ne rencontre que dans deux ou trois autres
espèces très étrangères, voisines de celle-ci.
Sa couleur , d’un beau rose avec trois raies
lilas sur les joues, en fait un des plus beaux
poissons. Cette espèce s’avance dans l’Atlan¬
tique jusqu’aux Canaries, et peut-être tra¬
verse-t-elle cette grande mer ; du moins il
y en a une espèce très voisine sur les cô¬
tes du Brésil ( Serranus tonsor , Nob.).
On trouve plusieurs autres esp. de Serran
qui ont, comme celle que je viens de signa¬
ler, le maxillaire supérieur et les branches
de la mâchoire inférieure écailleux , ce qui
a permis d’en faire un petit groupe, dans
ce genre si nombreux, sous le nom de Bar¬
biers. Ces espèces viennent de la mer des
Antilles ou de la côte de l’Amérique équi¬
noxiale ; on en connaît aussi des mers de
l’Inde ; mais , comme l’un de ces Barbiers
a des intermaxillaires et une mâchoire
inférieure sans écailles, avec le maxillaire
seul écailleux, on voit que cette espèce de¬
vrait, en se servant de caractères aussi fu¬
gaces, former une nouvelle coupe distincte,
ou bien, comme nous l’avons adopté, il faut
réunir les petits Serrans à mâchoires entière¬
ment nues avec ceux qui ont le tout ou une
partie de la mâchoire garni d’écailîes plus
ou moins petites.
Bloch avait aussi formé, sous la dénomi¬
nation d 'Anthias, un g. d’Acanthoptéry-
giens voisin des Serrans, et caractérisé par
la présence de petites écailles sur le maxil¬
laire ; mais les raisons que nous venons de
donner ont dû faire supprimer cette coupe
comme les coupes établies dans ce grand g.,
dont Bloch n’avait eu aucun sentiment.
(Val.)
* ANTHICIDES. Antliicides ( anthi -
eus [ Voy . ce mot] ; sZcToç, forme), ms. — Nom
donné par Latr., dans ses familles naturelles,
à une tribu de Coléoptères hétéromères, fa¬
mille des Trachélides , qu’il caractérise ain¬
si : Pénultième art. des tarses bilobé. Corps
oblong. Corselet en forme de cœur ou divisé
en deux nœuds. Dernier art. des palpes
maxillaires plus grand que les précédents,
en forme de hache. Antennes simples ou
un peu en scie, filiformes, ou grossissant in¬
sensiblement vers le bout. Cette tribu se
compose des genres Steropcs , Notoxus et
Xylophilus (Voy . ces mots). M. le comte de
Castelnau , dans son Hist. nat. des Coléo¬
ptères faisant suite au BufTon-Duménil , dé¬
signe sous le nom d’ Anthicites un groupe
de Coléopt. de la tribu des Trachélides , qui
renferme les g. Anthicus ( Notoxus Latr.),
Psammœcius , Scraptia et Steropes. Ses ca-
ract. sont : Antennes simples, ayant la plu¬
part des art. coniques. Palpes maxillaires à
dernier article sécuriforme. Yeux peu ou à
peine échancrés. Les Anthicides ou les An¬
thicites sont de petits Insectes que l’on trou¬
ve à terre , sur les plantes basses. (D.)
ANTHICUS («vfoxo’s, qui concerne les
fleurs), ms. — Paykull, dans sa Faune sué¬
doise, a donné ce nom à des Insectes appe¬
lés Notoxes par Geoffroy , et qui sont des Mé-
loèse t des Attélabes pour Linné. Fabricius ,
en adoptant le nom et le g. de Paykull, y a
réuni les Psélaphes d’IIerbst , tout en con¬
servant cependant le g. Notoxe de Geoffroy.
D’après cet emploi très différent du même
nom , Latreille avait cru devoir le rayer du
Vocabulaire entomologique ; mais M. De-
jean, dans son dernier Catalogue, l a conser¬
vé; et, sous la dénomination générique (V An¬
thicus , il mentionne 60 espèces, parmi
lesquelles 5 seulement appartiennent au g.
de Fabricius. Il y a lieu de croire d’après
cela que le g. Anthicus de M. Dejean n’a
que le nom de commun avec celui de l’en¬
tomologiste danois. Voici, au reste, les ca¬
ractères que lui attribue M le comte de
Castelnau , dans son Histoire naturelle des
Coléoptères faisant suite au Buflbn-Dumé-
nil : Antennes filiformes de 11 art. presque
coniques , le dernier ovale. Palpes maxillai¬
res longs , de 4 art. ; le dernier grand , sé¬
curiforme ; labiaux de 3 , le terminal épais
et tronqué.» Labre carré et membraneux.
Mandibules fortes, arrondies , pointues. Mâ¬
choires velues, bilobées : le lobe externe
grand , obtus ; l’interne petit , aigu. Lèvre
allongée en carré, à angles un peu arrondis.
Menton petit. Corps oblong, ovalaire. Tête
assez grande, arrondie, dégagée. Corselet
globuleux , élargi en avant, quelquefois pro¬
longé en corne au dessus de la tête. Écusson
très petit. Elytres allongées, presque cylin¬
driques; pattes longues. M. le comte de
588
AN T
ANT
Castelnau partage ensuite les espèces qu’il
rapporte à ce genre en deux divisions. La
première comprend celles dont le corselet
se prolonge en forme de cornes au dessus
de la tète, ex. : Anthicus monoceros Fabr.
Cette division répond au g. Monocerus de
Mégerle. La seconde division se compose de
celles qui ne présentent pas ce prolonge¬
ment ; ex. : Anthicus antherinus Fabr. Ces
deux espèces se trouvent dans les environs
de Paris. (D.)
ANTHIDIUM. ms. — Genre de la fa¬
mille des Mellifères, de l’ordre des Hyméno¬
ptères, sect. des Porte-Aiguillon, établi par
Fabricius, et adopté par Latreille et tous les
autres entomologistes. Ce genre se distingue
facilement de ses congénères, et surtout
des Osmia , avec lesquels il a de grands rap¬
ports, par le corps plus large, les antennes
filiformes moins épaisses , les palpes maxil¬
laires d’un seul article, l’abdomen plus large
et voûté , denté dans les mâles et arrondi
dans les femelles. — Les esp. connues de ce
genre sont indigènes et peu nombreuses. Le
type est VA. manicaturn , Fab. [Apis mani-
c ata, Lin.). Les femelles creusent leur nid
dans la terre , et le tapissent de duvet ,
qu*elles arrachent à diverses plantes.
(Bl.)
* ANTHÏDULEES (. Anthidulœ ). ms.
— Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à
une tribu de sa famille des Myodaires mi -
cromydes. (D.)
ANTHIE. Anthia. ms. — Genre de Co¬
léoptères pentamères , famille des Carabi-
ques, tr. des Troncatipennes , établi par We¬
ber , et adopté par tous les entomologistes.
M. Dejean , dans son Spec. gén. , le caracté¬
rise ainsi : Premier article des palpes pres¬
que cylindrique , ou grossissant un peu vers
l’extrémité. Antennes filiformes. Lèvre su¬
périeure arrondie, avancée et recouvrant
presque entièrement les mandibules. Point
de dent au milieu de l’échancrure du men¬
ton. Tarses antérieurs légèrement dilatés
dans les mâles. Corps épais et' plus ou moins
allongé. Corselet plus ou moins cordiforme.
Élytres convexes , en ovale plus ou moins
allongé , sinuées , ou même presque arron¬
dies à l’extrémité.
Les Anthies sont de grands Carabiques
noirs, ornés pour la plupart de taches blan¬
ches formées par une espèce de duvet. Ces
Coléoptères , à l’exception d’une seule espè¬
ce ( A. 6-guttata )qui se trouve au Benga¬
le , paraissent exclusivement propres aux
contrées sablonneuses de l’Afrique et de l’A¬
rabie.
Leurs mœurs sont peu connues ; on les
trouve dans le sable, ordinairement non loin
des étangs salés ou des rivières, près des mo¬
numents en ruine, sous les pierres. Quand
on les inquiète , ils répandent par l’anus ,
d’après l’observation de Leschenault de la
Tour , une liqueur caustique ; ils ont, d’ail¬
leurs, cela de commun avec plusieurs autres
Carabiques. M. Guérin , dans sa monogra¬
phie du g. Anthia , donne la description et
la figure de la larve de VA. 6-guttata en¬
voyée du Bengale à Latreille par Lesche¬
nault. Cette larve est très grosse relative¬
ment à l’insecte parfait. Elle est d’un brun
noir luisant, avec les segments bordés de
rouge inférieurement, et munie de deux for¬
tes mandibules. Elle diffère beaucoup , sui¬
vant M. Guérin, de celle des Cicindelles, dé¬
couverte par M. Desmarest ; ce qui doit fai¬
re présumer que ses mœurs sont différentes,
et qu’elle ne s’enfonce pas comme celle - ci
dans la terre. M. Dejean , dans son dernier
Catalogue , en mentionne 19 espèces , dont
12 du cap de Bonne-Espérance , 1 de la Nu¬
bie , 1 de l’Arabie , 1 des Indes orientales ,
2 du Sénégal et 2 de Barbarie. Nous ne ci¬
terons que ces deux dernières comme ayant
été connues les premières : A. Venator de
Fabr. , et A. Q-maculata du même au¬
teur. Toutes deux de Barbarie. (D.)
*ANTHIIVA (âvfltvos, bigarré de fleurs).
bot. cr. — M. Fries [Syst. myc ., t. III,
p. 281) a réuni dans ce genre, qui appartient
aux Hypomycètes, plusieurs petits Champi¬
gnons byssoïdes que les auteurs avaient ran¬
gés dans les genres Ceratomema , Claveria,
Isaria , Imanlia , etc. Il est caractérisé par
un pédicule mince, plus ou moins allongé,
terminé à sa partie supérieure par un récep¬
tacle dilaté , comprimé , plumeux , composé
de fibres parallèles faiblement unies entre
elles, et parsemées d’un petit nombre de spo¬
res globuleuses. — Toutes les espèces crois¬
sent dans les lieux humides , sur les feuilles
et sur les bois; elles sont remarquables par
leur élégance et la vivacité de leurs couleurs.
Quoique ce genre paraisse établi sur de bons
caractères , on peut le considérer, ainsi que
ANT
ANT
589
plusieurs espèces d ''Himantia et d 'Oxonium,
etc. , comme une des nombreuses modifica¬
tions que les circonstances locales font é-
prouver au mycetium des Champignons.
(LÉv.)
* AIVTHIP1VA ( «v0oç , fleur ; yirvtÔ ,
je dors), ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères , famille des Lamellicornes , établi
par Eschscholtz aux dépens du genre 4m-
phicoma de Latreille, dont il s’éloigne par
la massue de ses antennes, à feuillets libres ;
le chaperon, non rebordé antérieurement, et
les quatre premiers articles des tarses, lobés
dans les mâles. Ce genre a pour type le
Melolontha abdominalis de Fabricius , fi¬
guré dans Y Iconographie du Règne animal
de Cuvier , par M. Guérin. Une seconde es¬
pèce a été trouvée par l’auteur de cet arti¬
cle, en 1822, près du lac d’Albano, dans les
environs de Rome, et retrouvée, depuis, près
de Tivoli par feu Carcel , à qui M. Delaporte
l’a dédiée, en la décrivant le premier dans
les Annales de la Société entomologique
de France, sous le nom Anthipna Carce-
lii. Néanmoins M. Dejean, dans son Cata¬
logue, 5e éd., lui a conservé le nom de Ro-
mana , sous lequel je la lui avais offerte à
mon retour d’Italie. Elle est figurée et dé¬
crite dans le t. II des Annales précitées, p.
251, pl. 9, B, fig. 1-5.
Les Anthipna se tiennent comme endor¬
mies dans la corolle des fleurs , ainsi que
l’indique leur nom générique. (D.)
ANITHISTIRIA, L.; Thomeda, Forsk.
( üvdti , fleur ; szeïpx , carène ). bot. pii. —
Genre de la famille des Graminées , tribu
des Andropogonées, formé par Linné ( Gen .,
1359) , et dont les caract. sont ainsi déter¬
minés par les agrostographes plus moder¬
nes : Epillets septénés ; les quatre inférieurs
verticillés, le plus souvent sessiles, neu¬
tres et enveloppant les autres ; trois cen¬
traux , dont les deux latéraux pédicellés ,
mâles ou neutres ; l’intermédiaire ordinai¬
rement sessile , biflore ; la fleur inférieure
neutre , unipaléacée ; la supérieure herma¬
phrodite. Glumes 2, mutiques, persistantes ;
l’inférieure enveloppant la supérieure. Pa-
léoles 2, plus courtes que les glumes; l’in¬
férieure prolongée, chez la fleur hermaphro¬
dite , en arête très allongée et tortue.
Squammules 2 , érodées , tronquées , gla¬
bres. Etamines 5. Ovaire sessile , glabre.
Styles 2, terminaux; stigmates plumeux.
Caryopse libre. — Le g. Anthistiria renfer¬
me environ une douzaine d’espèces crois¬
sant dans les parties tropicales et subtropi¬
cales du globe , surtout en Asie , et sur les
plages de la Nouvelle-Hollande. Les feuilles
en sont planes, les supérieures en forme
de spathe. L’inflorescence en est en panicu-
le très ramifiée. (C. L.)
* ANfTHOBIES. Anthobii («v0o$, fleur;
£ioç, vie), os. — Latreille, dans son ou¬
vrage intitulé : Familles naturelles, donne
ce nom à une tribu de Coléoptères penta¬
mères, famille des Lamellicornes, qu’il ca¬
ractérise ainsi : Languette saillante au delà
du menton ( bilobée); mandibules cornées.
Mâchoires terminées par un lobe membra¬
neux et soyeux. Corps souvent allongé, avec
le chaperon avancé, le corselet oblong ou
presque orbiculaire ; les élytres écartées ou
béantes à leur extrémité postérieure interne
ou suturale. Antennes de 9 à 10 articles,
dont les trois derniers forment la massue.
Cette tribu se divise en deux sections : un
seul crochet aux tarses postérieurs : Pacliy-
cnemus, Anisonyx ; deux crochets aux tar¬
ses postérieurs: Amphicoma, Anthipna,
Glaphyrus , Chasmatopterus , et Chasme.
Voy. ces différents mots.
Les Anthobies vivent sur les fleurs, ainsi
que l’indique leur nom , et sont parées de
couleurs brillantes. (D.)
* ANTHOBIUM ( Svflos, fleur; €ios ,
vie), ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬
res , famille des Brachélytres , établi par
Leach , et adopté par M. Dejean dans son
dernier Catalogue, ainsi que par plusieurs
entomologistes. M. Lacordaire ( Faune en¬
tomologique des environs de Paris, vol. I ,
p. 468) place ce g. dans la tribu des Oxyté-
lides , tandis que M. de Mannerheim ( Mém.
de l 'Acad. imp. de Saint-Pétersbourg , t. I,
p. 451 ) et M. Delaporte ( Hist. nat. des
Coléopt. faisant suite au Ruffon-Duménil ,
t. I, p. 191) le mettent dans celle des Oma-
lides. Ses caract. distinctifs des autres g.,
d’après M. de Mannerheim , sont : Tarses
simples; leur dernier article aussi long que
les autres réunis. Palpes maxillaires, à der¬
nier article conique. Antennes plus épaisses
antérieurement. Abdomen ordinairement
plus long que les élytres.
Les Anthobies sont de très petits Braché-
590
AIN T
ANT
lytres , dont le plus grand nombre vit sur
les fleurs, ainsi que l’indique leur nom gé¬
nérique. Cependant plusieurs espèces vivent
en même temps dans les bolets et les plaies
des arbres, et quelques unes se tiennent sous
les écorces. M. Dejean en mentionne 20 esp.,
dont une du cap de Bonne-Espérance; tou¬
tes les autres sont d’Europe. Nous citerons
parmi ces dernières VAnth. Viburni, deGra-
venhorst , qui se trouve communément sur
les fleurs de la Viorne. (D. et Ch.)
* ANTHOBIUS ( «V0O5, fleur; 6io; ,
vie), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères, section des Tétramères, famille des
Curculionides , tribu des Erirhinides , établi
par Schoenherr aux dépens du g. Rynchœ-
nus de Fabricius, et qu’il caractérise ainsi :
Antennes médiocres, grêles; leur funicule
composé de sept articles : les deux premiers
un peu longs, obconiques;,le basilaire plus
épais; les autres plus courts, presque per-
foliés, serrés, s’élargissant successivement;
massue ovale. Rostre long , un peu mince ,
cylindrique, très arqué. Tête allongée pos¬
térieurement. Yeux ronds, très saillants.
Prothorax oblong, bisinué à sa base , avec
un rebord arrondi sur les côtés, plus étroit
antérieurement. Élytres en ovale long, avec
les angles huméraux obtus.
Ce genre , qui ne figure pas dans le der¬
nier Catalogue de M. Dejean, a pour type
et unique espèce le Rynchœnus testaceus
de Fabricius, espèce de l’Amérique méri¬
dionale. (D.)
ANTHOBOLÉÉES. Anîhoboleœ ( «*-
Ôos, fleur; Solo? , action de jeter, chute).
bot. ph. — Famille de plantes dicotylédo¬
nes , formée par Martins ( Consp. ) , et rap¬
portée en synonymie à celle des Thyméla-
cées, dont elle est une des divisions.
(C. L.)
ANTHOBOLUS («v0O5, fleur; 6<aos,
action de jeter , chute), bot. pii. — Genre
de la famille des Thymélacées , type de la
tribu des Anthoboléées , formé par R.
Brown ( Prod . 557), et dont voici les caract. :
Fleurs dioïques. Dans les mâles, périgone
t
triphylle. Etamines 3, insérées à la base des
iacinies du périgone; filaments très courts.
Anthères biloculaires. Rudiment d’ovaire
nul. Dans les femelles, périgone semblable ,
décidu ( und'e nomen). Ovaire libre, unilocu¬
laire ; ovules inconnus. Stigmate trilobé ,
sessile. Drupe monosperme. Graine inverse.
Embryon cylindrique , orthotrope , dans
l’axe d’un albumen charnu. — Arbrisseaux
indigènes dans la partie tropicale de la Nou¬
velle - Hollande , ayant le port d’un Genêt.
Ils sont glabres , très rameux ; rameaux ar¬
ticulés ; feuilles éparses , exstipulées , sessi-
les , étroites ; pédoncules axillaires ; les mâ¬
les 3-4 flores, ombellés ; les femelles, 1-3-
flores; fleurs petites, jaunâtres. (C. L.)
A A I I IOB RANCH E . Anthobranchia
( àv0os, fleur ; Saûyxix , branchie ). moll. —
Ce nom d’Anthobranche à été proposé par
M. Goldfuss pour réparer le double em¬
ploi fait par M. de Blainville ; en effet, ce
savant anatomiste , dans le Bulletin des
Sciences de 1816 , avait établi , sous le nom
de Cyclobranches , un ordre de Mollus¬
ques nus ; et déjà , antérieurement , M.
Cuvier avait lui-même proposé, sous le même
nom de Cyclobranches, un ordre de Mollus¬
ques également nus , mais appartenant à
d’autres genres que ceux de M. de Blain¬
ville. M. Goldfuss proposa le nom d’An¬
thobranche pour les Cyclobranches de M. de
Blainville. M. de Férussac , dans ses Ta¬
bleaux systématiques, a adopté les Antho-
branches de M. Goldfuss pour les g. Doris
et Polyc'eres. (Desh.)
* AA T S 1 OC É 1*11 ALE. Anthocephalus
( avdog , fleur; xs<pxh i, tête), melm. — M.
Drummond , dans ses notes helinintholo-
giques insérées dans le Magazine of nat.
hist. , réserve encore ce nom comme géné¬
rique, et en l’appliquant à quelques ani¬
maux de la famille des Tétrarhynques ,
parmi lesquels il décrit VA. rudicornis, esp.
nouvelle. Ce groupe, dénommé ainsi par
Rudolphi , répond à celui de Floriceps ,
Cuv., auquel nous renvoyons. (P. G.)
ANTHOCEPHALUS, A. Richard
( avfloî , fleur; xscpxh \ , tête ). bot. pii. —
Genre de la famille des Rubiacées (tribu des
Isertiées, Rich.), fondé sur le Cephalanthus
chinensis Lamk. Son auteur ( Mém. de la
Soc. d’hist. nat. de Paris, t. V, p. 237) en
donne les caract. suivants : Tube calicinal
adhérent ; limbe supère, persistant, 5-parti.
Corolle longuement tubuleuse, à limbe 5-
parti. Etamines 5, incluses. Ovaire 4-locu-
laire. Style longuement saillant. Fruit cou¬
ronné du limbe calicinal ; à 4 coques ovoïdes,
coriaces, un peu charnues, tronquées à la
ANT
ANT
591
base, indéhiscentes, 4- ou 5-spermes. — Ar¬
brisseau à feuilles opposées ; stipules interpé-
tiolaires , solitaires ; fleurs subpédicellées ,
agrégées (sur un réceptacle globuleux) en ca¬
pitules très denses, terminaux. (Si*.)
ANTIIOCERC1S, Labill. (av0oç, fleur;
xe/sxîs , pilon ; forme des segments de la co¬
rolle). bot. ph. — Genre de la famille des
Scrophularinées , tribu des Salpiglossidées
Benth., offrantpour caract. : Cal. campanulé,
5- flde. Cor. subcampanulée, 5-fide (parfois
6- 8-fide), rétrécie vers la base ; segments
égaux, acuminés, arqués en dehors. Étam. 4,
insérées au fond de la corolle , incluses , di-
dynames, accompagnées du rudiment d’une
cinquième étamine ; filets élargis vers leur
base ; anthères ovales , 2-thèques. Ovaire 2-
loculaire ; placentaires multi-ovulés, adnés
à la cloison. Ovules anatropes. Style indi-
visé , terminé par un stigmate capitellé ,
échancré. Capsule oblongue , 2-loculaire ,
septifrage-bivalve ; valves indivisées ; colon¬
ne placentifère - libre après la déhiscence.
Graines très nombreuses , réticulées, à base
courbée en dedans. Embryon axile dans un
périsperme charnu; cotylédons très courts,
obtus ; radicule cylindracée , courbée con¬
formément à la graine. — Arbrisseaux ( ha¬
bitant la Nouvelle-Hollande extra-tropica¬
le) à feuilles alternes, épaisses, coriaces,
très entières , eourtement pétiolées , quel¬
quefois ponctuées; pétiole articulé par sa
base ; pédoncules axillaires , subsolitaires ,
1-flores ; corolle jaune ou blanche , grande.
On en connaît 5 esp. L’A. liltorea et l’A.
viscosa se cultivent pour l’ornement des
serres. (Sp.)
* AIYTHOCÈRE. Anthoceros («vQos,
fleur; xépxç, corne; fleur cornue), bot.
cr. — Genre de la famille des Hépatiques,
établi par Micheli (Nov. PI. Gen., p. 10), et
adopté par Linné et par tous les botanistes
modernes. La structure de ce g. est si re¬
marquable, qu’il a dû former à lui seul une
tribu dont nous allons donner les caract.,
d’après notre illustre ami M. Nees d’Esen-
beck. Ces caract. étant communs au g. et à
la tribu que celui-ci représente , nous n’y
reviendrons pas dans l’article suivant.
Les Anthocères ont une capsule étroite,
linéaire, subulée, ou en forme de siîiquc,
s’ouvrant en deux valves, à partir du som¬
met jusque vers son milieu, et naissant de
la face supérieure ou du dos de la fronde.
Cette capsule est entourée à sa base par un
involucre tubuleux, tronqué ou lobé en son
bord, et formé par une élévation ou une
sorte de dédoublement de la fronde. Il n’y
a point de périanthe. Le réceptacle des
séminules, linéaire, sétiforme , occupe le
centre de la capsule. On lui donne aussi le
nom de columelle , à cause de son analogie
avec un organe semblable observé dans la
capsule des Mousses. A la place des élatè-
res qui manquent dans ce g., on trouve des
funicules fixés à la columelle, articulés, gé-
niculés, tubuleux, tortillés par affaissement,
simples ou rameux, et variables quant à leur
forme. Des séminules globuleuses ou pres¬
que tétraèdres, très finement muriquées, sont
attachées aux funicules. Dans sa jeunesse ,
la capsule est renfermée dans une coiffe ou
calyptre conique , surmontée d’un style
sessile, laquelle se rompt à la base et tombe
de bonne heure. Les anthères, monoïques,
sessiles, sont entourées d’un involucre cya-
thiforme, denté, formé, comme celui de la
capsule, par un léger rehaussement de la
fronde. Outre les organes de la reproduc¬
tion dont nous venons de parler, il existe
encore, dans une espèce, des propagules
naissant probablement des radicelles de la
plante. Les Anthocères ont une fronde tan¬
tôt orbiculaire et lobée , tantôt dichotome
ou multifide, privée d’épiderme véritable, et
dont la texture , molle et vésiculeuse, est
surtout remarquable par la laxité des cel¬
lules de la couche dorsale et l’absence com¬
plète des pores.
Ces plantes cosmopolites croissent sur la
terre humide, dans les champs cultivés et
les bois. Sur dix esp. aujourd’hui connues,
deux, les plus anciennes, sont communes à
l’ancien et au nouveau monde ; deux sont
particulières à la Nouvelle-Hollande , une
à la Nouvelle-Zélande , une autre à l’île de
Java , et une enfin, l’A. dichotomus , n’a
encore , que nous sachions , été trouvée
qu’en Europe. Les autres espèces sont ex¬
clusivement intertropicales. (C. M.)
* ANTlf OCÉROTÉES. bot. cr. —
Troisième tribu de la famille des Hépati¬
ques, établie par M. Nees ( Europ . Leberm.
4, p. 519), et qui se compose du seul genre
Anthocères , dont nous avons donné plus
haut les caract. Voy. anthocères. (C. M.)
592
ANT
ANT
*ANTHOCHÆRA (&v0o«, fleur;
je me plais ). ois.—Genre formé par Yigors et
Horsfield sur la Pie à pendeloques de Dau-
din ( Merops carunculatus Lath.), et adopté
par tous les auteurs anglais modernes. Ce
genre étant synonyme de celui de Créadion ,
de Vieillot , qui lui est antérieur, nous adop¬
tons de préférence ce dernier, comme l’a
fait M. Lesson dans son Tr. d’ornith. ; et ,
comme lui aussi , nous en retirons les esp.
désignées depuis par le nom générique de
Tropidorhynque , et celle dont M. Is. Geoff.
a fait le g. Philestourne. Voy. créadion.
(Lafr.)
*AJVTHOCHARIS («v0os, fleur; yàpLh
ornement ). ins. — Genre de Lépidoptères,
famille des Diurnes, tribu des Piérides, éta¬
bli par M. Boisduval aux dépens du g. Pie-
ris de Latreille, et que j’ai adopté dans
mon Supplément à l’Histoire naturelle des
Lépidoptères de France. Les Ânthocharis
se distinguent des Pieris 1° par leurs anten¬
nes, beaucoup plus courtes et terminées par
un bouton presque globuleux; 2° par leurs
palpes, beaucoup plus velus, et dont les
poils se confondent avec ceux du chaperon ;
3° par leurs ailes, plus arrondies , plus min¬
ces et plus délicates; 4° enfin par leurs
chrysalides , courbées en forme de nacelle ,
pointues aux deux bouts, et inflexibles dans
toutes leurs parties. Leurs chenilles ressem¬
blent à celles des Piérides.
Le g. Anthocharis renferme un grand
nombre d’espèces, dont nous ne citerons
que les plus connues : VAnth. aurore (Anth.
Cardamines) , qui se trouve dans toute l’Eu¬
rope; VAnth. eupheno , ou V Aurore de Pro¬
vence , qui habite principalement le littoral
de la Méditerranée ; les Anth. helia et au-
zonia , qu’on rencontre dans les endroits ari¬
des du centre comme du midi de la France;
et enfin les Anth. glauce et belemia, qui ha¬
bitent l’Espagne, le Portugal , l’Algérie et
l’Egypte. Presque toutes ces espèces parais¬
sent au commencement du printemps. Elles
sont figurées dans une foule d’ouvrages, dont
le plus récent est VHistoire naturelle des
Lépidoptères de France, avec son supplé¬
ment. (D.)
* ANTHOC S I L AM Y S. Anthochlamys,
Fenzl. («v0os, fleur; x>«/xùs, sorte de tuni¬
que). rot. ph. — Genre de la famille des
Chénopodées, voisin des Corispermum. M.
Fenzl {in Endlicher , Gen. Plant., 1, pag.
500 ) en donne les caractères suivants :
Fleurs hermaphrodites. Périgone quinqué-
fide , campanulé, coloré, subdiaphane ; seg¬
ments biiobés au sommet , un peu dentelés.
Etamines au nombre de 4 à 6, hypogynes,
opposées aux segments du périgone. Filets
subulés, légèrement monadelphes par la ba¬
se. Anthères dithèques, oblongues-linéaires ,
bifides aux deux bouts. Ovaire lenticulaire,
uni-loculaire, uni-ovulé. Style biparti : cha¬
que branche terminée en stigmate filiforme.
Caryopse comprimé, monosperme, bordé
d’une aile étroite.— Herbe annuelle, diffuse,
glabre. Feuilles uni-nervées, mucronulées :
les florales raccourcies, rapprochées en épi
dense. Fleurs petites, axillaires , roses, non
bractéolées. L’unique espèce sur laquelle se
fonde ce g. ( Corispermum polygaloides ,
Fischer et C. A. Meyer) a été récemment
découverte en Perse. (Sp.)
AATHOCHLOA (Sv0oç, fleur;
herbe), bot. ph. — Genre de la famille
des Graminées , tribu des Festucacées , s.-
tribu des Broméées , formé par Nees von
Esenbeck et Meyen ( In litt. ad Lindl., cit.
Introd. Edit. II), et ainsi caractérisé : Epil-
lets 3-4-flores ; florales inférieures herma¬
phrodites , celles du sommet abortives.
Glumes 2 , mutiques ; l’inférieure un peu
plus petite. Paléoles 2 ; l’inférieure très
grande, subarrondie; la supérieure plus
petite , bifide , à lacinies biparties. Squam-
mules 2 , aiguës. Styles 2 , terminaux ; stig¬
mates très grands , plumeux. Etamines ,
ovaire et caryopse, inconnus. Une seule es¬
pèce (A. lepidula N. et M.) compose ce g. ,
incomplètement connu. C’est une Grami¬
née trouvée dans les Andes du Pérou, à
4872m,585 de hauteur ; à inflorescence en
grappe paniculée, dont les divisions sont
fasciculées , pauciflores. (C. L.)
AATHOCHORTUS («v0o5, fleur; Xota-
to’s, enceinte), bot. pii. — Genre de la
famille des Restiacées, formé par Nees von
Esenbeck {In litt. ad Lind., cit. in Introd.
Edit. II) , et dont voici les caract. sommai¬
res : Fleurs dioïques. Dans les mâles ( fe¬
melles inconnues ) , périgone infundibuli-
forme , sexparti ; à lacinies égales , dont les
extérieures plus étroites. Etamines 3. An¬
thères uniloculaires , peltées. — Ce g. pa¬
raît ne renfermer encore qu’une esp. {A
ANT
ANT
593
Ecklonii). C’est une plante du Cap, à chau¬
mes aphylles , filiformes ; à rameaux fasci-
culés , portant des fleurs mâles disposées en
forme de grappes. (C. L.)
* ANTHOCLEISTA, Afzel.med. exK.
Br. , in Tuck. Congo , p. 449 ( «v0os , fleur ;
xïeurrdç , fermé), bot. pu. — Genre indi¬
qué par M. R. Brown comme voisin des
Logania, dont il différerait notamment par
un fruit 4-loculaire. — Ce genre , dont les
caract. n’ont pas été exposés avec plus de
détails , est fondé sur un arbre indigène de
Guinée. (Sp.)
*ANTÏIOCONüM (*v0os , fleur ; xuivos ,
cône ). bot. cr. — Palissot de Beauvois
avait créé ce nom pour un démembrement,
déjà fait avant lui , du genre Marchantia.
C’est le Marchantia conica L., qui servait
de type à ce genre établi par Raddi sous le
nom de Fegatella ( Voy . ce mot), et a-
dopté parM. Nees. (C. M.)
*ANTHOCOPA («v0os, fleur ; xoiz-ùj , je
coupe), ms. — Genre de la famille des
Mellifères , Lat. , de l’ordre des Hyméno¬
ptères, sect. des Porte-Aiguillon, établi par
MM. Lepelletier-Saint-Fargeau et Serville
( Encycl . méth.), aux dépens du g. Osmia
de Latreille , sur plusieurs espèces dont
les mandibules sont pourvues de trois dents,
et dont les femelles coupent les pétales des
fleurs pour en construire leurs cellules, tan¬
dis que les vrais Osmia n’ont que deux dents
aux mandibules, et construisent leurs nids
avec une sorte de mortier qu’elles prépa¬
rent avec de la terre et d’autres substances.
Voy. osmia. (Bl.)
*ANTHOCORIS(«v0o5, fleur; xopiç, pu¬
naise). ms. — Genre de la famille des Ly-
géens, de l’ordre des Hémiptères, section
des Hétéroptères, établi par Fallen [He-
mipt. suecica ), et adopté par Burmeister
( Handb . der ent .) et nous ( Hist . des Anim.
art.). Ce g. se distingue surtout des autres
Lygéens par une tête étroite, très avancée
en museau , de la longueur du premier ar¬
ticle des antennes , un thorax conique et des
élytres presque transparentes dans toute
leur étendue. Les Anthocoris étaient con¬
fondus par Fabricius dans les g. Lygœus et
Salda. Ce sont des insectes de très petite
taille, de forme élégante, et parés de cou¬
leurs assez vives ; on en connaît une dou¬
zaine d’espèces européennes dont le type est
PA. nemorum > Burm., Blanch. ( Cimex ne -
morum , Lin.), qui offre un grand nombre
de variétés de couleurs , que Fabricius a
considérées comme des espèces distinctes.
(Bl.)
ANTHODENDRON («v9oç, fleur; cTév-
fyov, arbre), bot. ph. — Genre de la fa-
mille des Ericacées , tribu des Rhododen-
drées, formé par Reichenbach {Flor. Germ. ),
et réuni , comme synonyme , au g. Rhodo-
dendrum, dont on en fait une des divi¬
sions. (C. L.)
ANTHODÎSCUS, Meyer ( Flor. Esse-
queb.) ( «vflos, fleur ; dY<yxos, disque), bot.
ph. — Genre incomplètement connu, rappor¬
té à la famille des Rhizobolées , et dont l’au¬
teur (l. c., p. 195) donne pour caract. : Ca¬
lice plan , légèrement 5-lobé. Pétales 5 ,
hypogynes, oblongs , concaves. Étamines
très nombreuses, insérées sur un disque
annulaire qui engaîne la base de l’o¬
vaire. Filets capillaires, tortueux, libres.
Anthères petites, dressées, didymes. Ovaire
petit, inadhérent, déprimé, strié. Styles au
nombre de 14 à 20, subulés, courbés en de¬
dans au sommet. Stigmates pointus. Baie
cortiquée, disciforme, suborbiculaire, dé¬
primée , ombiliquée , marquée de stries
rayonnantes. — L’esp. sur laquelle est fon¬
dé ce g. est un arbre de la Guyane, à ramu-
les cylindriques, glabres ; à feuilles éparses,
5-foliolées, pétiolées ; à folioles oblongues,
acuminées, subsessiles, crénelées, veineuses ;
les fleurs sont disposées en grappe termina¬
le, à pédicelles 2-bractéolés. (Sp.)
* ANTHODISCUS, Martius, in Schult.
Mant. , t. I, p. 255 (av0o5, fleur; cJYo-xoç,
disque ). bot. ph. — Syn. du g. Anthodon ,
R. et Pav. , de la famille des Hippocratéa-
cées. (Sp.)
ANTHODON, Ruiz et Pavon {Flor.
Peruv ., t. I, p. 45.) — Anthodus et Antho-
discus , Martius. — Tonsella , Spreng. ( av-
005, fleur ; ocTo'vs, dent), bot. ph. — Genre
de la famille des Hippocratéacées , auquel
on assigne pour caract. : Calice à 5 lobes ar¬
rondis. Pétales 5, inéquilatéraux, dentés.
Étam. 5 , insérées entre le disque et l’ovai¬
re; filets élargis vers leur base. Anthères
1-thèques , déhiscentes au sommet par une
fente transversale. Ovaire 5-loculaire ; loges
pluri-ovulées ; ovules attachés à l’angle in¬
terne des loges. Style très court. Baie sub-
38
T. I.
594
ANT
globuleuse , 2 ou 3-loculaire; loges 1-sper-
mes par avortement. Graines ovoïdes, à té¬
gument muqueux. — Ce genre est propre à
l’Amérique équatoriale. On en connaît en¬
viron 12 espèces. (Sp.)
* ANT II OBUS, Martius, (m Schult.
Mant. , t. I, p. 253 ) ( a v0os, fleur ; ocPou? ,
dent ). bot. ph. — Syn. du g. Anthodon , R.
et P., de la famille des Hippocratéacées.
' (Sp.)
* ÂATHOECÏA (5v0o«, fleur; oF/os, ha¬
bitation). ins. — Genre de Lépidoptères, fa¬
mille des Nocturnes , tribu des Héliothides, é-
tabli par M. Boisduval ( Généra et Index rne-
thodicus europœorum Lepidopterorum ) aux
dépens du g. Heliothis d’Ochsenheimer , et
auquel il assigne les caract. suivants : Che-
milles allongées , ponctuées , avec la tête pe¬
tite , globuleuse ; se nourrissant des fleurs
et des graines des plantes de la Syngénésie ,
et se métamorphosant dans leurs calices .
Insecte parfait : Antennes simples. Palpes
courts ; dernier article avorté. Taille petite,
robuste. Corselet arrondi, abdomen coni¬
que , annelé , terminé , dans les femelles ,
par un oviducte pointu. — L’auteur n’y rap¬
porte que deux esp., la Noctua cognata de
Hubner, et la Noet. Cardui d’Esper. La pre¬
mière se trouve en Hongrie , et la seconde
en Autriche. (D.)
ANTHOGONIUM ( Sv0o? , fleur ; ? y*i-
vlx, angle), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Orchidacées , dont Lindley ( In-
trod. Edit. II, p. 3-41 ) attribue la formation
à Wallich, et qu’il place à côté du g. Limo-
dorum , dans sa tribu des Aréthusées ; tou¬
tefois, les caract. ne paraissent pas en avoir
encore été publiés. (C. L.)
AATHOLISE ou ANTIIOLIZE.
BOT. — Voyez ANTHOLYZE. (C. L.)
ANTHOLOMA, Labill. (av0o?, fleur;
, frange ). bot. pii. — Genre de la
famille des Marcgraviacées, et auquel son au¬
teur (Nov. Holl., t. II, p. 121 ; Voyage, tab.
41) assigne pour caract. : Calice 2- ou 4-sépa-
le , ovoïde , caduc. Corolle ovale-cylindracée ,
crénelée. Etamines très nombreuses, insérées
sur un disque fongueux , alvéolé ; filets
très courts; anthères oblongues, introrses,
déhiscentes au sommet. Ovaire obscurément
4-gone , 4-loculaire. Style long , terminé par
un stigmate pointu. — Arbre à feuilles pétio-
!ées , coriaces , elliptiques-oblongues, agré-
ANT
gées vers l’extrémité des ramules ; grappes
axillaires, réfléchies; pédoncules nus. L’u¬
nique esp. sur laquelle est fondé ce genre
croît dans la Nouvelle-Calédonie. (Sp.)
AATHOLYZE. Antholyza ( av0o? ,
fleur ; Sucrera, rage. Linné , comparant à des
gueules entr’ouvertes les fleurs de ces plan¬
tes , a , par métaphore , appliqué à tout le
genre ce nom , qu’il aurait dû écrire Antho-
lyssa). bot. pu. — Genre de la famille des
Iridacées , formé par Linné.
Ce genre ayant été tour à tour annulé ou
adopté par les auteurs systématiques , et de¬
mandant des recherches ultérieures pour
le faire bien connaître , nous nous en occu¬
perons de nouveau spécialement au mot
GLADIOLUS. (C. L.)
* ANTIIOMETRA ( 2v0o«, fleur; fù-
Tpo'j , mesure ). iss. — Genre de Lépido¬
ptères, famille des Nocturnes, tribu des
Phalénides, établi par M. Rambur, et ado¬
pté par M. Boisduval ( Généra et Index
europœorum Lepidopterorum ) , qui lui
assigne les caractères suivants : Métamor¬
phoses inconnues. Antennes du mâle cour¬
tes , plumeuses ou largement pectinées.
Spiritrompe courte. Ailes très entières, rous¬
ses, sans taches ; taille très petite. Vol du
mâle en plein soleil. — Ce genre est fondé
sur une seule espèce, trouvée en Andalousie
par M. le docteur Rambur et nommée par
lui A. plumaria. (D.)
* A ATHOMYIDES. Anthomyidœ («v-
0o?, fleur; p-viot. , mouche [ Anthomyia ] ;
de To? , forme ). ins. — Nom d’une tribu de
l’ordre des Diptères établie par M. Robi-
neau-Desvoidy dans sa famille des Myodai-
res, et qu’il caractérise ainsi : Antennes des¬
cendant ordinairement jusqu’à l’épistome ;
le premier article toujours très court ; le se¬
cond quelquefois aussi long que le troisième ,
qui est prismatique ou cylindrique; chète
quelquefois plumeux , souvent villeux , plus
souvent tomenteux , et presque nu , à pre¬
miers articles indistincts. Front nul chez les
mâles, tout à fait carré ou allongé chez les
femelles , avec les frontaux ordinairement
rougeâtres à leur base ; face verticale , trian¬
gulaire chez les mâles et carrée chez les femel¬
les ; péristome souvent en carré long , plus
souvent carré, avec l’épistome quelquefois
saillant. Abdomen cylindriforme , souvent
atténué chez les mâles; anus des mâles re-
595
AN T
plié en dessous et souvent muni en dessus
de 2 appendices latéraux; cuillerons beaucoup
plus petits que dans les tribus précédentes.
Ailes moins triangulaires, déjà plus allon¬
gées, et à cellule sans nervure transverse;
taille moyenne et ordinairement petite.
Teintes noirâtres brunes , d’un brun gris ,
d’un brun cendré.
Cette tribu renferme 15 genres, dont ce¬
lui des Anthomyes forme le type. Les lar¬
ves connues vivent dans les excréments ,
dans les débris des animaux et végétaux en
décomposition. Les insectes parfaits se ren¬
contrent en toute saison dans les bois, par¬
mi les herbes des champs, sur les excré¬
ments , sur l’écorce des arbres , sur les fleurs ,
et même sur la terre. Les mâles de plusieurs
espèces forment des danses dans l’air. (D.)
ANTHOMYIE. Antkomyia ( «v0o$ ,
fleur ; pZtot, mouche ). ms. — Genre de l’or¬
dre des Diptères , division des Brachocères,
subdivision des Dichœtes , tribu des Musci-
des, section des Anthomyzides , dont il est
le type et le groupe le plus considérable. Ce
genre, détaché par Meigen du g. Musca
de Linné, Fabricius, Latreille et Fallen,
comprend plus de quarante espèces , se trou¬
vant toutes en France et en Allemagne , et
pullulant à l’infini sur les fleurs , et particu¬
lièrement sur les Synanthérées et les Om-
bellifères. On les voit souvent réunies dans
les airs en troupes nombreuses , comme les
Tipulaires. Les caract. du g. Anthomyia ,
d’après M. Macquart , sont les suivants : An¬
tennes n’atteignant pas l’épistome ; style or¬
dinairement tomenteux , quelquefois nu ;
abdomen étroit , atténué à l’extrémité ; cuil¬
lerons petits ; valve inférieure ne dépassant
pas ordinairement la supérieure. Ailes sans
pointe au bord antérieur. M. Robineau-Des-
voidy a formé de ce genre une section sous
le nom d 'Anthomydœ chorellœ , et l’a divi¬
sée en six genres ainsi désignés : Antho¬
myia, Fannia, Philinla, Amenta, Délia,
Eglé.
Les femelles des Anthomyies déposent leurs
œufs dans la terre , où leurs larves se déve¬
loppent rapidement. Celles-ci , du moins
dans les A. municata et scalaria , se fixent
à un corps pour subir leur métamorphose,
et leurs nymphes demeurent suspendues
comme les chrysalides de quelques Lépi¬
doptères , suivant la remarque de M. Robi-
ANT
nean-Desvoidy. La Musca pluvialis de Lin¬
né et de Fabricius peut être considérée
comme le type du g. Anthomyia. (D.)
* ANTÏIOMYZA (avOos, fleur ; //uÇw,
je suce ). ms. — Genre de Lépidoptères
établi par M. Swainson ( Zoological illu¬
stration, etc. , pl. 124 ), qui le place dans
la tribu des Sphingides,et lui donne des ca¬
ractères tellement vagues, que nous croyons
devoir les passer sous silence. Ce g. a pour
type le Pap. Tiresias de Cramer , qui ap¬
partient au g. Hazis de M. Boisduval. Voy.
ce mot. (D.)
*ANTHOMYZA («v0os, fleur; je
suce), ois. — C’est, dans la classification de
Swainson, un g. de sa famille des Melliphagi-
dœ, que M. G. R. Gray vient de changer en
Anthornis , le premier mot étant employé
en Entomologie. Voy. anthqrivis.
(Lafr.)
*ANTHOMYZES («vôo?, fleur;
je suce), ois. — G’est, dans la méthode de
Vieillot, la 22e famille de son ordre des
Oiseaux sylvains, composée des g. Guit-
%uit , Souimanga , Colibri et Héorotaire.
(Lafr.)
* ANTHOMYZIDES. Anthomyzidœ
(divdog , fleur ; y.uÇw, je suce), ms. — Sec¬
tion de la tribu des Muscides ( Diptères ).
Ces insectes , outre les caractères généraux
des Muscides, présentent les caract. parti¬
culiers suivants : Antennes couchées, troi¬
sième article allongé. Style de deux articles
distincts. Yeux ordinairement contigus chez
le mâle. Pelotes des tarses allongées dans ce
même sexe. Cuillerons médiocres ou petits.
Ailes à première cellule postérieure ou¬
verte. Cette section, ne formant d’abord
que le genre Anthomyia , détaché du genre
Musca de Linné, par Meigen , s’est trouvée
si nombreuse, que Latreille, en lui donnant
le nom d '‘Anthomyzides, l’a subdivisée en
plusieurs genres ; elle en renferme mainte¬
nant 14. M. Robineau-Desvoidy a adopté la
dénomination de Mesomydœ pour désigner
ces Diptères, et de la plupart des genres il a
formé des sections, subdivisées elles-mêmes
en nouveaux genres. Voici les noms de ces
s. -tribus : Aricinœ terrestres , correspondant
au g. Aricia, Macq.; Aricinœ littorales, g.
Hydrophoria, Macq.; Uelemydœ , g. 11e-
lemyia, Macq.; Anthomydœ herbicolœ , g.
Chortophyla , Macq.; Azelidœ , g. Atomo-
596
ÀNT
ANT
gaster, Macq.; Anthomydœ chorellœ, g. An-
thomyia , Macq.; Limosellœ , g. Cœnosia ,
Macq.; Pegomydœ, g. Pegomyia, Macq.
Les Anthomyzides ont, par leur organisa¬
tion et par leurs mœurs, une grande analo¬
gie avec les Muscies ; elles en diffèrent ce¬
pendant par un vol moins rapide et moins
soutenu , par moins de véhémence dans
leurs appétits. Presque toujours cachées sous
les feuilles, elles ne se montrent sur les
fleurs que lorsque l’atmosphère est échauf¬
fée par le soleil. On conçoit, du reste, que
leurs habitudes varient selon les genres.
Les Hylémies habitent particulièrement
les bois ; les Leucophores préfèrent les prai¬
ries ; les Hydrotées, les Aricies, les Limno-
phores, vivent exclusivement dans les lieux
aquatiques ; les Anthomyies se trouvent
partout. Outre les sucs des fleurs, qui sont
leur nourriture ordinaire, quelques unes,
telles que ies Hylémies, recherchent les
matières stercorales ; les femelles des Hy-
drophories et de quelques Aricies se jettent
sur les bestiaux ; et, quoique leur trompe ne
puisse pas pénétrer jusqu’aux vaisseaux san¬
guins, et ne leur permette que de humer les
fluides répandus sur la surface des corps, elles
les harcellent et les tourmentent cependant
par leur poursuite opiniâtre. Les larves du
plus grand nombre se développent dans les
débris des plantes, soit terrestres, soit aqua¬
tiques. Les Cœnosies paraissent vivre dans
les racines. M. Robineau a observé une fe¬
melle de Lispe qui déposait une grande
quantité d’œufs sur les pétales d’un Nym-
phœa . Les Hylémyies naissent souvent dans
les bouses ; les Pégomyies rongent le paren¬
chyme des feuilles, et vivent entre les deux
surfaces, solitaires ou en sociétés nombreu¬
ses ; ce sont les larves mineuses de la Jus-
quiame , de l’Oseille , des Chardons, si bien
observées par Réaumur et de Géer. Dans le
premier âge, les Anthomyzides ont, comme
les Muscies , la bouche munie de deux cro¬
chets écailleux qui leur servent à prendre
leur nourriture et à se traîner en avant
Cependant, dans les larves mineuses, ces
crochets se convertissent en un instrument
corné en forme d’S, qui se meut autour
d’une petite tige fixe et qui ronge ainsi le
parenchyme des feuilles. Les nymphes ne
paraissent pas différer de celles des Muscies.
Peu de jours leur suffisent pour passer à
l’état adulte. Dans quelques espèces, on
observe plusieurs générations dans la même
année ; ce qui augmente encore la grande
fécondité de ces Diptères. (D.)
AATHONOMUS ( fleur ; vo/ao'î ,
qui paît), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères , famille des Curcu-
culionites, établi par Germar aux dépens du
g. Rhynchœnus de Fabricius, et adopté par
Latreille, ainsi que par tous les autres entomo¬
logistes qui sont venus depuis. Schoenherr
le place dans sa division des Érirhinides et
lui donne les caract. suivants : Antennes
longues , grêles ; leur funicule de 7 articles :
les deux premiers allongés , presque obconi-
ques; les autres courts, lenticulaires, pres¬
que égaux. Massue allongée , ovale. Rostre
long, mince , filiforme, un peu arqué. Yeux
ronds , convexes. Corselet presque conique ,
bisinué à la base, légèrement arrondi sur
les côtés, très étroit antérieurement , tron¬
qué au sommet. Éeusson allongé , distinct.
Élytres en ovale allongé, convexes, souvent
amples ; angles huméraux obtus. Pattes de
longueur moyenne ; les antérieures plus lon¬
gues ; cuisses épaisses , dentées.
Observ. — Corps presque ovale , convexe,
pubescent , ailé ; de taille petite ou moyenne.
Le dernier Catalogue de M. Dejean dési¬
gne , comme se rapportant à ce genre , 43
espèces, parmi lesquelles on en compte 19
d’Europe ; les autres appartiennent à l’Amé¬
rique et à la Nouvelle-Hollande. Nous ne
citerons que celle qui a servi de type à Ger¬
mar, le Rhynchœnus druparum, Fabricius,
qui se trouve aux environs de Paris. (D.)
ANTHONOTA , Beauv. («v0os, fleur;
vwroç, dos , surface), bot. ph. — Genre de
la famille des Légumineuses (s. -ordre des
Césalpiniées , tribu des Cassiées), auquel son
auteur {Flore d'Oware , t. I, p. 70, tab. 42)
attribue les caract. suivants : Calice pétaloï-
de , 4-fide ; 3 des segments lancéolés , poin¬
tus; le 4e plus large, échancré. Corolle ré¬
duite à un seul pétale , à onglet très long , et
à limbe cochléariforme , échancré. Étamines
10, libres, anisomètres : 3 très longues ; les
7 autres plus courtes que le calice. Ovaire
comprimé , ovale , non stipité. Style fili¬
forme , terminé par un stigmate 2-fide. Lé¬
gume aplati , subréticulé , presque indéhis¬
cent, 1-loculaire, polysperme. Graines or-
biculaires, planes. — Ce genre est fondé sur
ANT
ANT
597
un arbrisseau du pays d’Oware; ses feuilles
sont pari-pennées , 2- ou 3-juguées , non sti¬
pulées ; à pétiole cylindrique ; à folioles co¬
riaces; les fleurs sont disposées en grappes
axillaires très courtes. (Sp.)
ANTHOPHAGE. Anthophagus (av-
0os, fleur; < pâyoç, mangeur ). ms. — Nom sous
lequel Gravenhorst désigne un g. de Coléo¬
ptères pentamères , famille des Brachélytres,
établi antérieurement par Latreille sous le
nom de Lesteva. Depuis, M. Erichson , dans
un nouvel ouvrage intitulé : Généra et spe-
cies Staphylinorum ( pars prior, p. 31), di¬
vise le g. dont il s’agit en deux ; il applique
à l’une le nom d’ Anthophagus , et à l’autre
celui de Lesteva; mais, au moment où nous
écrivons ceci , nous n’avons pu encore nons
procurer la seconde partie de son ouvrage
où se trouvent exposés les caract. qui distin¬
guent ces deux g. , avec la description des
espèces qui se rapportent à chacun d’eux.
Dans cet état de choses , le nom d* Antho¬
phagus est pour nous synonyme de celui de
Lesteva , auquel nous renvoyons pour les
caractères génériques. (D.)
* ANTHOPHÏLE. Anthophila ( a.v-
Oos, fleur; gjc'ioç, ami), ins. — Genre de Lé¬
pidoptères, famille des Nocturnes, tribu des
Noctuo-Phalénides, établi par Ochsenheimer,
et adopté par M. Treistchke , son continua¬
teur, qui lui attribue les caract. suivants :
Tête lisse. Corps étroit. Pattes de derrière
très longues. Ailes supérieures presque trian¬
gulaires, manquant des taches ordinaires ,
et ayant l’angle apical très aigu ; ailes infé¬
rieures garnies de larges franges. Antennes
légèrement crénelées , presque filiformes.
Ces Lépidoptères, dont les chenilles ne
sont pas encore connues , sont propres aux
contrées méridionales de l’Europe , à l’ex¬
ception d’une seule esp., VAnt. œnea , qui
se trouve au nord comme au midi de la
France. Toutes volent sur les fleurs à l’ar¬
deur du soleil , et leur apparition a lieu de¬
puis la fin de mai jusqu’en août , selon les
espèces. Nous citerons comme une des plus
intéressantes du genre Y Anthophila pur-
purina { Noct ., id. Fabr.), qui n’est pas très
rare dans le Languedoc. Elle est figurée
dans YHist. natur. des Lépid. de France ,
t. 4 , des Noct., pl. 123 , fïg. 7. (D.)
ANTHOPHÏLES. Anthophilœ (« v0os,
fleur; fûoî, ami ). ms. (Diptères). — M.
Robineau-Desvoidÿ nomme ainsi la 2e sec¬
tion de sa tribu des Entomobies. Elle se
compose des g. Lynnœmya , Bonnelia ,
et Marshamia , et répond au g. Micro-
palpus de M. Macquart. Les Anthophiles
diffèrent essentiellement des Macromy-
des par la proportion des derniers articles
antennaires et par la forme toujours prisma¬
tique du dernier. Leur corps, cylindriforme,
plus allongé , plus gris et moins noir, les fait
distinguer à la première vue. On ignore les
habitudes de leurs larves ; mais les insectes
parfaits se trouvent plus particulièrement en
automne sur les Ombellifères. Leur vol n’est
pas bourdonnant. (D.)
ANTHOPHORA («v0os, fleur; fpopoç,
qui a du goût pour), ms. — .Genre de la fa¬
mille des Mellifères, de l’ordre des Hymé¬
noptères , établi par Latreille , adopté par
tous les entomologistes modernes, et con¬
fondu par Fabricius dans les g. Megilla et
Centris. Les Anthophora présentent des
caractères qui les séparent très nettement des
g. voisins. On peut les résumer ainsi : An¬
tennes courtes et filiformes. Mandibules uni-
dentées au côté interne. Palpes maxillaires
composés de six articles , et les labiaux de
quatre; ailes ayant trois cellules cubitales
complètes. Ce genre renferme une quinzai¬
ne d’esp. européennes dont les plus répan¬
dues sont les A. pilipes ', Latr., etc. {Me¬
gilla pilip es , Fabr.), Refusa {Apis refusa,
Lin.), Acervorum et Parietina {Megilla
id., Fabr.). Les habitudes de cette dernière
ont été pour Latreille l’objet d’un mémoire
plein d’intérêt , inséré dans le tome III des
Annales du Muséum. D’après lui, la femelle
construit son nid dans les murs , et élève à
l’entrée un tuyau perpendiculaire légère¬
ment courbé, composé de grains de terre;
après sa ponte , elle le détruit ou peut-être
l’emploie pour fermer l’entrée du nid.
(Bl.)
* ANTHOPHORIDES. ms. — Nom
d’une des sous-familles de M. Westwood
pour la famille des Mellifères , correspon¬
dant à notre groupe des Anthophorites. Voy.
ce mot. (Bl.)
* ANTHOPHORITES (Svflos, fleur; ?o-
pàs , qui a une tendance vers), ins. — Nous
avons employé cette dénomination {Hist.
des Anim. art. , t. IV) pour désigner un
groupe de la famille des Mellifères ou Mel-
598
ANT
ANT
lîficiens , répondant à la division des Sco-
pulipèdes de Latreille. Il est caractérisé par
les tarses postérieurs , dont le premier arti¬
cle est dilaté inférieurement au côté externe,
et couvert, ainsi que le côté externe des
jambes, de poils épais et serrés, formant une
sorte de houppe ou de brosse. Ce groupe a
pour type le g. Anthophora, et renferme
en outre les g. Euglossa (placé ici avec
doute. Voy. ce mot. ), Acanthopus, Epi-
char is , Centris , Ancyloscelis , Saropoda ,
Melliturga , Eucera, Macrocera, Melis-
sodes , et quelques autres qui se rattachent
à ceux-ci comme synonymes. Les Anthopho-
rites ne se composent que de deux sortes
d’individus : des mâles et des femelles , chez
lesquels il existe des différences notables ,
non seulement dans la couleur, mais aussi
dans la structure des antennes et des pattes.
Les femelles construisent leurs nids dans les
crevasses des vieux murs ou dans les ter¬
rains ordinairement exposés au soleil ; leurs
cellules sont formées de terre et très unies
intérieurement. (Voy. , pour de plus longs
détails, MELL1FÈRES. ) (Bl.)
♦ANTHOPI1YLLE. Anthophyllum (âv-
005, fleur; feuille). polyp. — Genre
de Polypiers fossiles , établi par M. Goldfuss
aux dépens des Caryophyllies , et renfermant
surtout les espèces dont les étoiles termina¬
les sont plus élargies et comme pédicellées.
Le plus grand nombre des Ànthophylles
appartient aux terrains anciens. (Duj.)
ANTHOPHYLLITE. ( Anthophyl¬
lum , clou de girofle ; à cause de sa couleur
brune ). min. — Nom donné par Schumacher
et Werner à un minéral brun rayonné , dé¬
couvert pour la première fois à Kongsberg,
en Norwège , et retrouvé depuis au Groën-
iand. Werner y avait réuni la Bronzite, sous
le nom d "‘Anthoph. lamelleux. La Bronzite
n’est qu’une variété de la Diallage ( Voy. ce
mot ) ; et l’Anthophyllite aciculaire, dont
Haüy avait fait une esp. à part , n’est lui-
même qu’une variété d 'Amphibole actinote.
Voy. Amphibole. (Del.)
ANTHOPHYSE. Anthophysa ( avÆos ,
fleur; 'p.'j'nç, production ).infus.-— Genre de
la famille des Monadiens, créé par M. Bory
pour le Volvox vegetans de Müller, que M.
Ehrenberg a rangé parmi ses Yorticellines
dans son g. Epistylis. Les Anthophyses sont
bien des Monadiens, c’est-à-dire des Infu¬
soires nus , formés d'une substance gluti-
neuse, en apparence homogène, susceptibles
de s’agglutiner et de s’étirer plus ou moins,
et pourvus d’un seul filament flagelliforme
sans cesse agité; mais ils se distinguent de
tous les autres Monadiens en ce qu’ils vivent
agrégés en masses globuleuses, à l’extrémité
des rameaux d’une sorte de petit Polypier
rameux , sécrété par eux-mêmes. Ces petits
rameaux, d’abord diaphanes et comme gé¬
latineux, se colorent peu à peu et devien¬
nent solides et cornés. Les groupes d’An-
thophyses, venant à se détacher de leur sup¬
port, se meuvent en tournoyant dans le li¬
quide, et ne pourraient alors être distingués
des Uvelles, qui sont des Monadiens agré¬
gés, mais toujours libres. Enfin , quand,
spontanément ou par accident, les Antho¬
physes sont désagrégées, elles ressemblent
entièrement à des Monades proprement di¬
tes. L’espèce décrite par Müller ( A . vege¬
tans) se trouve abondamment dans l’eau
de la Seine, à la fin de l’été; il suffit de met¬
tre dans un flacon, avec de l’eau, des herbes
recueillies au fond du fleuve, ou des cail¬
loux couverts de petites Conferves, pour
voir, au bout de quelques jours, les Antho¬
physes fixées aux parois. La longueur des
Animacules isolés est d’un centième de mil-
lim., et le diamètre des groupes est de 0,024
à 0,052 millimètres. A (Duj.)
a:\jiiopogox ( ’dvQos, , fleur ; îcciycov,
barbe ). bot. ph. — Genre de la famille
des Graminées, tribu des Chloridées , formé
par Nuttal ( Gen ., t. I, p. 82), et synonyme
du g. Gymnopogon de Palissot de Beauvois.
(C. L.)
ANTHOPORA. zooph. foss .—Voyez
ANTHOPORITA. (M. E.)
ANTIIOPORÏTA (fivflos, fleur; TCO/50S,
filament), zoopii. foss. — Nom employé par
Hofer pour désigner VEncrinites liliiformis
(Acta Helv., t. IV, p. 204). (M. E.)
AXTHORA, DC. (Syst. I , p. 564) ( «v-
005 , fleur; 0/Î05, butte; forme du sépale su¬
périeur). bot. ph. — Section du genre
Aconit, constituée par l’A. Anthora, L., et
offrant pour caract. distinctifs : Calice per¬
sistant; le sépale supérieur (ou casque) plus
ou moins rétréci vers la base, à embouchure
arquée ou tronquée (soit verticalement , soit
très obliquement), plus ou moins longue¬
ment rostrée. Pétales à capuchon très court
A1NT
ANT
599
et terminé en labelle obcordiforme ou sub-
orbiculaire, longuement stipité; onglet brus¬
quement géniculé au sommet. Graines ailées
à l’un ou deux des angles, tantôt très lisses,
tantôt très légèrement rugueuses. — Feuilles
pédatiparties, peu ou point luisantes. Fleurs
d’un jaune pâle , ou d’un bleu livide , ou pa¬
nachées de bleu et de jaune. Racine tubé¬
reuse. (Spach,IZîsï. des Plant, phan., t. YIÏ,
p. 580.) (Sp.)
*AATHORAIS (av0o$, fleur; opvLç, , oi¬
seau). ois. — C’est, dans la liste ofthe Généra
ofBirds de Robert Gray (1840), un g. de
sa famille des Melliphagidœ ouPhilédons, s.-
famille des Melliphaginœ, substitué, par cet
auteur, à celui (TAnthomyza de Swainson,
ce dernier étant employé en Entomologie , et
dont les caractères sont : Bec assez court ;
langue . ? Ailes très arrondies ; toutes les
pennes plus ou moins terminées en pointe.
Queue échancrée ; doigts latéraux égaux.
— L’esp. type citée par ces deux auteurs est
VA.melanura (Sparr. Mus. Caris., t. I , pl.
5, et Gray), A. cœruleocephala Swainson.
(Lafr.)
AATHOSOME. Anthosoma ( av0o$,
fleur ; aw/i», corps), crust. — Genre de l’or¬
dre des Siphonostomes , famille des Caligi-
tes, tribu des Hyménopodes , établi par
Leacb, qui le caractérise ainsi : Test arron¬
di en avant et en arrière. Antennes formées
de six articles. Abdomen beaucoup plus étroit
que ce test , muni de deux lames folia¬
cées sur le dos, et de six autres sous le ven¬
tre ; celles-ci tenant lieu des trois dernières
paires de pattes. Pattes de la paire antérieure
étendues en avant ; leur ongle étant crochu,
et rencontrant une petite dent située vers
le sommet de l’article qui précède. Pattes
de la seconde paire ayant l’ongle comprimé.
Le dernier article de la troisième paire très
épais, denté antérieurement, terminé par
un ongle très fort ou inséré derrière les pat¬
tes de devant, et muni , à son extrémité, de
deux appendices droits et cornés. — L’es¬
pèce-type de ce genre Anthosoma Smithii,
Leach, a été trouvée fixée à un Squale ( Squa -
lus cornubiensis ) sur la côte duDevonshire.
(H. L.)
AATHOSPERME. Anthospermum ,
Linn. — • Tournefortia , Pontedera , non L.
— Ambraria , Ileist. , non Crus, (av0oç,
fleur ; arcspfjLx , graine ). bot. ph. — Genre
de la famille des Rubiacées ( tribu des An-
thospermées, Cham. et Schl.). 11 offre pour
caract. : Fleurs dioïques , ou polygames , ou
hermaphrodites. Tube calicinal obové, adhé¬
rent; limbe 4- ou 3-den té, minime, non per¬
sistant. Corolle des fleurs mâles ou herma¬
phrodites rotacée , profondément 3- à 5-fide ;
à lobes ovales-oblongs , révolutés lors de
l’anthèse. Corolle des fleurs femelles mini¬
me, subcampanulée , courtement 4-fide , à
lobes dressés. Etamines 3 à 5, saillantes , in¬
sérées à la base du tube de la corolle ; filets
filiformes; anthères oblongues, dressées.
Ovaire infère, 2-loculaire, couronné d’un
disque mince; loges 1-ovulées; ovules ana-
tropes, renversés, attachés au fond des lo¬
ges. Style très court , terminé en 2 stigmates
filiformes, plumeux. Péricarpe ovoïde, den-
ticulé au sommet, crustacé, 2-coque, 2-lo-
culaire ; coques indéhiscentes , i-spermes ,
convexes au dos, planes antérieurement.
Embryon rectiligne , subdorsal dans un péri-
sperme cartilagineux ; cotylédons foliacés ;
radicule allongée, infère (Endlicher, Gen.
Plant. , p. 524). — Herbes ou sous-arbris¬
seaux habitant l’Afrique australe; tiges ra¬
meuses; feuilles opposées ou verticillées ,
connées par la base (moyennant une stipule
interposée, prolongée en forme de dent au
delà du plan de soudure). Fleurs axillaires ,
sessiles , opposées , ou verticillées , ou rare¬
ment paniculées ; ovaire 2- ou 3-bractéolé à la
base. Ce g. comprend environ 14 esp. (Sp.)
* AATHOSPERMÉES. bot. ph. -
Tribu de la famille des Rubiacées , ayant
pour type le g. Anthospermum. (Ad. J.)
* ANTHOSPERMUM. bot. ph. —
Voyez ANTHOSPERME.
* A AT IIOSTEM A . bot. ph. — Nom
donné à un g. d’Euphorbiacées , dont cha¬
que fleur («v0os) mâle est réduite à une éta¬
mine [artifioi). Les fleurs des deux sexes sont
réunies dans un involucre commun , formé
par le rapprochement de deux lobes ou
bractées, à chacune desquelles est opposée
intérieurement une petite glande. Les mâles
sont nombreuses , et réunies dans un invo¬
lucre particulier découpé en lobes moins
profonds, inégaux, au nombre de 8 environ ;
elles consistent chacune en un filet terminé
à son sommet par une anthère biloculaire ,
entourée à sa base par un petit calice 5-4-fide
et articulé au dessous de lui avec un pédi-
600
AWT
ANT
celle plus long que lui ; des écailles ou brac¬
tées, plus larges, sont entremêlées à ces pédi-
celles. La fleur femelle est unique , située
sur le côté de i’involucre qui porte les mâ¬
les, portée sur un pédoncule épais et non ar¬
ticulé , et présente, dans un calice campa-
nulé, à 5-4 dents, un ovaire aminci supérieu¬
rement en un style court , divisé supérieu¬
rement en trois branches stigmatiques légè¬
rement bilobées, creusé à l’intérieur de trois
loges 1-ovulées , et qui devient une capsule
à 3 coques , à sarcocarpe un peu charnu. —
La seule esp. connue est un arbre de la Séné-
gambie et du Congo , dont les diverses par¬
ties sont gonflées d’un suc blanc et laiteux
comme celui des Euphorbes , dont les feuil¬
les alternes, entières et glabres, portent à leur
aisselle, sur des pédoncules rameux et articu¬
lés à leurs divisions , plusieurs de ces amas
de fleurs que nous avons décrits. M. Robert
Brown avait éclairci la structure du g. Eu¬
phorbe par la comparaison d’un autre g.
inédit qu’il n’avait pas nommé ( Voy . Gen.
Remarks , p. 24) , et qui n’est autre que no¬
tre Ànthostema. Voy . Ad. Juss., Euphorb .,
p. 56, tab. 18 , n. 60. (Ad. J.)
AIVTHOSTOMES. Anthostoma («vôos,
fleur ; oj/jLx , bouche), helm. — Latreille ,
dans sa Famille naturelle du règne ani¬
mal , p. 520 , nomme ainsi une famille de
Vers intestinaux comprenant les Tétrarhyn-
ques , les Floriceps ou Anthocéphales , etc.
(P. G.)
*ANTHOTHELGES(«v0os, fleur; àQel-
yo», je suce), ins. — M. Laporte ( Essai d’une
class . syst. des Hémipt .) a employé cette dé¬
nomination pour une des deux grandes cou¬
pes qu’il a établies dans les Hémiptères hé-
téroptères , et désignées comme tribus,
ïl caractérise ainsi celle des Anthothelges ,
en l’opposant à l’autre, nommée Hæmathel-
ges : « Insectes ne vivant pas de rapine , se
nourrissant ordinairement de liquides végé¬
taux. Pattes antérieures non ravisseuses.
Rostre souvent long. » Ces deux tribus n’ont
été adoptées par aucun entomologiste , non
seulement parce que les caractères présen¬
tés par M. Laporte n’ont pas d’importance
réelle, mais encore parce que dans sa tribu
des Anthothelges ( suceurs de fleurs ) on
trouve les Hydrometra, Velia, Gerris , etc.,
insectes aquatiques , essentiellement carnas¬
siers, et même la Punaise des lits. (Bl.)
ANTHOTIUM , R. Br. ( avôoç , fleur ;
ùzio'j , oreillette ). sot. ph. — Genre de la
famille des Goodéniacées , auquel son auteur
( Prodr ., p. 582) assigne pour caract. : Lim¬
be caîicinal supère , 5-parti , presque régu¬
lier. Corolle 2- labiée ,5-partible, fendue an¬
térieurement; onglets infléchis aux bords;
segments aptères , valvaires en préfloraison :
les deux supérieurs auriculés au bord inté¬
rieur. Etam. 5, épigynes ; filets libres ; anthè¬
res cohérentes pendant l’anthèse. Ovaire
2-loculaire. Style indivisé; stigmate à en¬
veloppe verticalement 2-labiée , imberbe.
Fruit inconnu. — Herbe basse, acauie, gla¬
bre; feuilles subcylindriques, un peu dila-*
tées vers la base ; hampes nombreuses, dif-
I fuses, simples; fleurs fasciculées, accom¬
pagnées de bractées foliacées; corolle vio¬
lette; pollen simple. — L’A, humile , R.
Br. ( Lechenaultia humilis , Spreng. ) con¬
stitue à lui seul ce genre. Cette plante ha¬
bite la Nouvelle-Hollande. (Sf.)„
* AATHOTHOCHE , Endl. ( Mos,
fleur ;t/3oxo’s, roue), bot. pu. — Genre de la
famille des Scrophularinées, tribu des Salpi-
glossidées, Benth., établi très récemment
par M. Endlicher ( Novar . Stirp. Decad .,
fasc, 1, p. 6 ), qui lui assigne les caract.
suivants : Calice 5-fide. Corolle infundibu-
liforme, à tube évasé vers le sommet;
limbe rotacé, 5-lobé. Étamines 5 , toutes
fertiles, saillantes, insérées à la gorge de la
corolle. Filets subulés , flexueux. Anthères
à deux bourses confluentes, s’ouvrant par
une seule fente transversale. Ovaire 2-locu¬
laire. Placentaires multi-ovulés , adnés à la
base de la cloison. Ovules ascendants, ana-
tropes. Style indivisé; stigmate capitellé,
échancré. Capsule globuleuse, 2-loculaire,
4-valve ; cloison membranacée , septifère à
la base, finalement libre. Graines très nom¬
breuses, ascendantes, réticulées, incom¬
bées à la base. Périsperme charnu. Em¬
bryon axile. Cotylédons très courts, obtus.
Radicule cylindrique, infère. — Ce g., que
son auteur classe entre les Anthocercis et
les Browallia, n’est fondé que sur une seule
esp. C’est un arbrisseau indigène de la
Nouvelle-Hollande austro- occidentale, lai¬
neux sur toutes ses parties ; à feuilles alter¬
nes ; à fleurs axillaires, solitaires, subsessiles,
petites, violettes. (Sp.)
ANTIIOXANTHUM l Moi . fleur ;
ANT
ANT
COI
£*v0o'î, jaune ). bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Graminées , tribu des Phalaridées,
formé par Linné , et ainsi caractérisé :
Epiliets triflores ; les deux fleurs inférieures
neutres ; la supérieure hermaphrodite. Glu-
ines 2 , carénées ; l’inférieure plus courte ,
uninerve; la supérieure trinerve. Dans les
fleurs neutres , une paléole canaliculée ,
échancrée au sommet , aristée dorsalement.
Dans la fleur hermaphrodite , 2 paléoles na-
viculaires , nautiques ; la supérieure uniner¬
ve , enveloppée par l’inférieure. Squammu-
r
les nulles. Etamines 2. Ovaire sessile. Styles
2; stigmates distiques- plumeux. Cariopse
subcylindrique, libre entre les paléoles, étroi¬
tement fermées. — Les espèces de ce genre ,
au nombre de douze environ , sont peran-
nuelles , aromatiques ; elles croissent dans
toute l’Europe , à l’exception du nord , et
paraissent avoir été transportées dans l’A¬
mérique boréale ; les feuilles en sont planes,
en ligule allongée ; l’inflorescence est en pa-
nicule spiciforme, simple, sinuée. On en cul¬
tive quelques espèces dans les jardins.
( C. L.)
*ANTHOZOA (av0os, fleur; Ç£>ov, ani¬
mal ). polyp. — Nom employé par M.
Ehrenberg pour désigner la grande division
des Polypes à une seule ouverture digesti¬
ve ; groupe que M. Milne-Edwards a proposé
d’appeler sous-classe des Polypes paren¬
chymateux. (M. E.)
* ANTHRACIAS ( dvdpxxi aS , noir
comme du charbon ). ins. — Genre de Co¬
léoptères hétéromères, famille des Ténébrio-
nites , établi par Steven , et adopté par M.
Dejean, qui, dans son dernier Catalogue , le
place immédiatement avant le g. Toxicum
de Latreille. Il a pour type VAnth. bicornis
de Steven, le meme insecte que VUloma
cornuta de Fischer, ou le Tenebrio fusca de
Frivaldsyky. (D.)
* ANTHRACIDES charbon ;
eTJ'cç, aspect), min. —Nom que porte, dans
la méthode de Beudant , une famille de mi¬
néraux dont le Carbone constitue le type
fondamental. L’auteur l’a changé , depuis ,
en celui de Carbonedes. (Del.)
ANTHRACIENS. Anthracn ( ü^pi-
y.ioç, noir comme du charbon), ins. — Tri¬
bu de l’ordre des Diptères , division des
Brachocères, subdivision des Tétrachoètes,
famille des Tanystomes. Elle présente les
caract. suiv. : Tête ordinairement arrondie
antérieurement ; trompe courte et dirigée
en avant ; lèvres terminales distinctes ; pal¬
pes insérés sur la base de la trompe, le
plus souvent d’un seul article distinct ; an¬
tennes presque toujours distantes ; yeux sépa¬
rés dans les deux sexes. Thorax plan; pieds
menus ; pelotes des tarses très petites, quel¬
quefois nulles. Ailes grandes, écartées, ayant
ordinairement quatre cellules postérieures.
Les Anthraciens, compris dans le g. Mou¬
che de Linné , en furent détachés par Sco-
poli, qui en fit le g. Anthrax. Plus tard,
Latreille et Fallen en firent une tribu que
Meigen, Wildemann, et M. Macquart, à leur
exemple, réunirent depuis à la tribu des
Bombyliens ; cependant ce dernier les en a
de nouveau séparés. Ils diffèrent, en effet,
des précédents par leur tête presque sphé¬
rique , placée à la hauteur du thorax; par
leur trompe , courte et cachée dans la bou¬
che; par leur corps, moins velu; par leurs
grandes ailes , dont la livrée de deuil est re¬
marquable. Ces caractères extérieurs donnen
aux Anthraciens une physionomie toute par¬
ticulière, et ils présentent, en outre, dans
la plupart de leurs organes , d’autres diffé¬
rences qui établissent une ligne de démarca¬
tion bien tranchée entre eux et les tribus
voisines. Cette tribu, telle qu’elle existe
maintenant, renferme sept g., dont voici les
noms : Mulion, Corsomyze , Enice, An¬
thrax , Tomomyze , Lomatie et Hirmo-
nèvre ( Voy. ces différents noms ). Dans
cette nomenclature on ne voit pas figurer le
g. Némestrine de Latreille, qu’il compre¬
nait dans cette même tribu; mais, d’après
la méthode de M. Macquart , que nous sui¬
vons ici comme la plus récente et la plus
complète, il fait partie de la tribu des Né-
mestrinides.
Les Anthraciens se trouvent partout,
mais bien plus fréquemment dans les con¬
trées méridionales. Leurs larves ne sont pas
encore connues. Suivant Latreille, leurs
nymphes sont nues, incomplètes, avec les
segments du corps munis de petites poin¬
tes. (D.)
ANTHRACITE ( àvdpxxizrn , qui res¬
semble à du charbon ). min. et géol. —
Glanzkohle, W. ; vulgairement Houille écla¬
tante , Houille et Charbon incombustible.
Substance minérale de la classe des Combus-
58*
T. I.
60*2
AM
AM
iibles non métallique» , opaque , d’un noir
métalloïde , composée de carbone presque
pur, sans bitume, avec 3 ou 4 p. 100 de matiè¬
re terreuse , et quelques traces d’hydrogène.
On l’a regardée comme une variété de la
Houille, en la distinguant cependant des
Houilles communes par les épithètes de sè¬
che, d’éclatante et d’incombustible. Elle
diffère de la véritable Houille par sa compo¬
sition , et par les caract. suivants , qui en
sont la conséquence : Elle brûle difficile¬
ment , avec une flamme très courte , sans
aucune fumée ni odeur , s’éteignant à l’in¬
stant même où on ia retire du foyer , et se
couvrant alors d’un enduit de cendres blan¬
ches. L’Anthracite peut être employé com¬
me combustible ; mais on ne l’enflamme
que difficilement lorsqu’il est en petite
quantité ; il faut , pour y parvenir , le mê¬
ler avec du bois ou de la Houille, et dispo¬
ser surtout les fourneaux de manière à ce
qu’il y ait un fort tirage ; mais, une fois qu’il
est embrasé , la combustion se continue
d’elle-même , en produisant une chaleur
intense. On ne peut en faire usage ni dans
les foyers d’appartement , ni dans la forge
du maréchal ; mais on l’emploie avec avan¬
tage dans une multitude d’usines où l’on a
besoin d’une haute température. On s’en
sert principalement pour la cuisson de la
chaux , des briques , des poteries , pour le
chauffage des fours de verrerie , et des
chaudières de machines à vapeur. Ce com¬
bustible a été beaucoup trop négligé en
France et dans d’autres pays d’Europe ,
quoiqu’il y soit assez abondant ; mais , de¬
puis un certain nombre d’années , il joue un
très grand rôle aux États-Unis d'Amérique,
où il est répandu avec une profusion ex¬
traordinaire. La Pensylvanie , le Connecti¬
cut et la Virginie , lui doivent une grande
partie de leur prospérité.
Le principal gisement de l’Anthracite est
dans les terrains de transition , au dessous
du terrain houiller ; on le trouve là en cou¬
ches ou en amas , au milieu de dépôts aré-
nacés , et dans le voisinage des roches por-
phyriques et amygdalaires , auxquelles on
attribue généralement une origine ignée ;
il est accompagné quelquefois d’empreintes
végétales. Cette analogie dans les caractères
géologiques de l’Anthracite et de la Houille
donne à penser que l’Anthracite n’est que
de la Houille calcinée , une sorte de Coke
naturel , qui s’est formé dans le sein de la
terre , à l’époque des grandes éruptions de
Porphyres. On voit , en effet , dans les dé¬
pôts de Houille proprement dite, des por¬
tions de ce combustible qui sont changées
en véritable Anthracite dans les points où
elles touchent les filons de Porphyre ou de
Basalte qui souvent les traversent. L’xànthra-
cite ne se trouve pas seulement au dessous
de la Houille et au milieu d’elle ; on le ren¬
contre encore dans les terrains beaucoup
plus élevés , au milieu du Lias des Alpes ,
et c’est à cette position que l’on rapporte les
dépôts anthraciteux du Dauphiné, de la Ta-
rentaise , du Faucigny , du Valais , etc. Les
principaux gîtes de ce combustible en Fran¬
ce sont dans les départements de l’Isère ,
des Hautes-Alpes , de la Mayenne et de la
Sarthe.
Dans la classification de M. Brongniart et
dans celle de M. Cordier , l’Anthracite for¬
me une esp. de Roche. (Del.)
ANTII R ACOLITHE ( &vOP* | , ,
charbon ; pierre), min. — Nom donné
par de Born à une variété d’Anthracite
trouvée à Schemnitz, en Hongrie. (Del.)
* ANTHRACOTHERIUM («v^C
xos, charbon ; dypîov, animal ). mam. foss.
— Nom donné par Cuvier à un genre de
Mammifères fossiles de l’ordre des Pachy¬
dermes , qui tient des Anoplotheriums et des
Chéropotames, et dont les premiers débris
ont été trouvés dans les lignites ou charbons
de Cadibona. Ces animaux paraissent avoir
eu quatorze molaires en haut , et en bas
deux canines, et, du moins la grande espèce,
quatre incisives en bas. Le nombre de celles
de la mâchoire supérieure n’est point en¬
core connu. Les trois arrière - molaires su¬
périeures des Anthracotheriums sont à cou¬
ronne carrée , composée de quatre grandes
pyramides , presque quadrangulaires. L’an¬
gle interne de ces pyramides étant mousse ,
ces dents sont plus ou moins convexes du
côté du palais. En outre, une pyramide
moyenne , triangulaire , est située entre
l’interne et l’externe de devant ; et, de plus,
le bord externe de la base de la dent se
relève et forme trois pointes obtuses , une
plus grande à l’angle antérieur , une moyen¬
ne au milieu , et une plus petite à l’angle
postérieur. A demi usées ces dents ont une
AÏNT
ANT
603
grande ressemblance avec celles des Ano-
plotheriums , et n’en différent guère que
par la face externe , qui est creusée de sil¬
lons pour former les pointes dont nous ve¬
nons de parler. La quatrième molaire est à
deux pyramides , avec un bourrelet circu¬
laire relevé en pointe aux deux angles de la
face externe ; les trois premières sont com¬
posées d’une pyramide , et d’un bourrelet
qui forme une pointe basse et mousse à la
partie interne , et qui se relève aux angles
en une crête qui va se réunir à la pointe.
Les arrière-molaires inférieures , plus
étroites , sont également formées de quatre
pointes , à l’exception de la dernière , qui
en a cinq , avec de légères collines de réu¬
nion ; les antérieures sont à une et à deux
pointes comprimées latéralement. Les cani¬
nes sont épaisses, et les incisives inférieu¬
res sont projetées en avant comme dans les
Cochons.
Cuvier en a décrit cinq esp. : une grande
de Cadibona ( Anthr . magnum ) ; une petite
du même lieu , de moitié moins grande
(Anthr. minus ) ; une encore plus petite des
environs d’Agen (Anthr. minimum ); une
du Puy, en Velay (Anthr. velonum) ; et
enfin une découverte en Alsace (Anthr. al-
saticum ).
La grande esp. parait avoir eu deux races
de taille un peu différente , et qui , sous ce
point de vue , si les variations de grandeur
ne tiennent pas aux sexes des individus,
sont dans les mêmes rapports que les deux
races de Rhinocéros bicorne , aujourd’hui
vivantes à côté l’une de l’autre à Sumatra.
L’abbé Croizet en a découvert, dans les ter¬
rains lacustres de l’Auvergne , plusieurs es¬
pèces qui n’ont point encore été confrontées
avec celles de Cuvier, mais qui donnent aus¬
si, pour la plus grande, deux races de taille
différente. M. de Saint-Léger a trouvé dans
les environs de Digoin , sur les bords de la
Loire , des dents d’Anthracotherium non en¬
core décrites, qui paraissent être semblables
à celles de la grande esp. de Cadibona, et qui
indiquent aussi deux races, l’une un peu
plus grande que l’autre. Une mâchoire in¬
férieure de la grande esp. trouvée par M.
l’abbé Croizet a montré que le bord infé¬
rieur de cette mâchoire est pourvu d’une
forte saillie apophysaire qui se projette en
dehors vis-à-vis des troisième et quatrième
môlaires. Cette proéminence donnait sans
doute attache à un fort muscle digastrique ,
et portait peut-être, en outre, un tubercule
analogue à celui que le Sanglier à masque
offre à sa mâchoire supérieure. (L. D.)
*ANTHRAKONITE (Svfy *Ç, , char¬
bon). me*. — Simple variété de calcaire ,
mélangée de charbon. Voy. madhépokite.
(Del.)
* ANTHRASOMUS ( 4vfy«g,
noir; <?£/*«, corps), ixs. — Genre de l’ordre
des Coléoptères hétéromères, famille des
Mélasomes, tribu des Blapsides, fondé par
M. Guérin sur une espèce unique rappor¬
tée du Chili par M. Gaudichaud, et à la¬
quelle il a donné le nom spécifique de Che-
vrolaiii. Ce g. , que M. Guérin regarde
comme voisin du g. Platynotus de Fabri-
cius, est ainsi caractérisé: Chaperon échan-
cré; labre très saillant, de la largeur du
bord antérieur du chaperon, un peu moins-
long que large, échancré au bord antérieur.
Lèvre inférieure beaucoup moins large que
le dessous de la tête ,avec une languette sail¬
lante échancrée; palpes maxillaires allon¬
gées, avec le dernier article plus long que
large, coupé obliquement au bout; corps
ovalaire, assez bombé; pattes robustes,
courtes, avec les jambes antérieures un peu.
plus larges et un peu aplaties. Corselet plus
large que les élytres dans le mâle.
M. Dejean comprend V Anthr. Chevrota -
tii de M. Guérin dans le g. Praocis d’Esch-
scholtz. Suivant M. Blanchard, cette espèce
est répandue dans les collections de Paris,
sous le nom de Pr. sylphoïdes. (D.)
ANTHRAX (àvdpptÇ, charbon; couleur
des insectes ). uvs. — Genre de l’ordre des
Diptères, division des Brachocères, subdi¬
vision des Tétrachoètes , famille des Tanyi-
stomes, tribu des Anthraciens, dont il est le
type. Ce g., créé par Scopoli aux dépens des
Mouches de Linné et de Geofl'roy, a été adop¬
té par Fabricius, Duméril , etc. , et divisé
ensuite en trois g. par Latreille, savoir:
Les Némestrines , les Mutions et les An¬
thrax proprement dits. C’est de ce dernier
g. , ainsi réduit , qu’il est ici question. Voi¬
ci les caract. que lui assigne M. Macquart :
Face ordinairement unie. Troisième article
des antennes court, ordinairement à base
sphérique. Yeux réniformes , séparés dans
les deux sexes. Quatre, trois ou deux ceüu-
ANT
604
les sous-marginales aux ailes. M. Macquart
décrit 35 espèces d 'Anthrax, qu’il divise en
quatre sections d’après la couleur des ailes ,
le nombre de leurs cellules sous-marginales,
et la forme de l’épistome , plus ou moins
avancé. Sur ce nombre , 7 sont exotiques ;
les autres appartiennent à l’Europe, et la
plupart à sa partie méridionale. Ces Diptè¬
res , dont le vol est rapide , se font remar¬
quer par leur corps velouté , quelquefois orné
de bandes d’argent, et par leurs ailes larges,
moitié opaques et moitié transparentes. La
partie opaque est souvent noire , et , dans
tous les cas , de la couleur du corps. Nous
ne citerons que trois espèces : IM. entouré ,
Anthrax circumdata de Hoffmansegg, ou
hottentota de Fabricius, qui peut être consi¬
dérée comme le type du g. ; IM. agréable,
venusta, deMeigen, qui se trouve aux envi¬
rons de Paris ; et IM. sinuata de Fallen ou
Morio de Fabricius, commun dans toute
l’Europe. (D.)
♦ ANTHRAXIFÈRE ( âvfyaÇ, char¬
bon ; pi/? w, je porte ). géol.— Nom donné
par quelques géologues à une famille de Ro¬
ches souvent colorées par l’Anthracite. M.
Cordier se sert aussi du mot Anthraxiferes
pour désigner un groupe de terrains carac¬
térisés par la présence de l’Anthracite.
(C. ü’O.)
ANTHRÈXE. Ânthrenus(àvdprvri, guê¬
pe , frelon. On ne conçoit pas pourquoi
Geoffroy a donné ce nom h un g. de Coléo¬
ptères qui n’a rien de commun avec les Guê¬
pes). ins. — Genre de Coléoptères pentamères
établi par Geoffroy et adopté par tous les
entomologistes. M. Ruméril le range dans sa
famille des Solidicornes ou Stéréocères , et le
caractérise ainsi : Elytres couvertes de poils
ou d’écailles colorées. Tête engagée dans
le corselet. Antennes très courtes , en masse
solide. Latreille le place dans sa famille des
Clavicornes , et lui assigne pour caractères :
Pattes contractiles, dont les jambes se re¬
plient sur le côté postérieur des cuisses, aux¬
quelles elles sont annexées , et dont les tar¬
ses sont libres. Antennes en masse solide ,
se logeant dans une cavité pratiquée aux an¬
gles antérieurs du corselet. Mandibules pe¬
tites ou point saillantes. Avant-sternum di¬
laté à son extrémité antérieure pour recevoir
la bouche. Corps ovoïde.
LesAnthrènes sont de très petits Coîéopt.,
à corps ovale et presque globuleux, et dont
les élytres et le corselet sont agréablement
colorés par une poussière écailleuse analo¬
gue à celle qui couvre les ailes des Lépido¬
ptères ; aussi suffit-il du moindre frottement
pour enlever cette poussière , et alors l’in¬
secte paraît lisse et tout noir. On rencontre
souvent les Anthrènes en quantité sur les
fleurs, dont elles sucent la liqueur mielleuse.
Quelques espèces se tiennent de préférence
dans l’intérieur de nos habitations. Si ces
Insectes sont très innocents à l’état parfait ,
il n’en est pas de même de leurs larves , qui
ne sont que trop connues par les ravages
qu’elles causent dans les collections d’ani¬
maux desséchés, aux dépens desquelles elles
vivent. Ces larves ont une tête écailleuse ,
arrondie, garnie de deux espèces d’antennes
coniques, très courtes, et munie de deux
mandibules très fortes, à l’aide desquelles
elles détruisent promptement tout ce qu’elles
attaquent. Leur corps est composé de 12 ou
13 anneaux , dont les trois premiers sont sup¬
portés chacun par une paire de pattes écail¬
leuses terminées par un crochet recourbé.
Tous ces anneaux sont couverts de poils dis¬
posés en faisceaux ou en aigrettes, principa¬
lement sur les côtés et à la partie postérieure
du corps. Ces poils, qui sont érectiles, sont
habituellement couchés en arrière; mais la
larve les redresse dès l’instant qu’elle se sent
toucher, comme fait le Porc-épic avec ses
piquants lorsqu’on l’irrite ou qu’on s’en
approche. Ces houppes de poils érectiles suf¬
fisent pour distinguer les larves des Anthrè¬
nes de celles des Dermestes , avec lesquelles
elles ont d’ailleurs beaucoup de rapports.
Ces larves changent plusieurs fois de peau ,
et mettent près d’un an à parvenir à toute
leur taille avant de passer à l’état de nymphe.
Cette métamorphose présente cela de singu¬
lier qu’elle s'opère sans que la larve se dé¬
pouille de sa dernière peau, qui se fend
seulement le long du dos, et sert de coque
à la chrysalide. L’insecte parfait écîot au
printemps suivant.
On rencontre des larves d’ Anthrènes dans
presque toutes les saisons ; mais c’est princi¬
palement à la fin de l’été, lorsqu’elles ont
acquis presque toute leur grosseur, qu’elles
font le plus de dégâts. Le moyen le plus effi¬
cace pour en débarrasser les collections qui
en sont attaquées, c’est de recourir au Né-
ANT
ANT
G 05
crentome ( Voy . ce mot). Quant aux préser¬
vatifs , nous n’en connaissons pas de plus
sûrs que beaucoup de soin , de propreté, et
surtout l’attention de tenir hermétiquement
fermés les armoires , cadres , tiroirs , etc. ,
qui contiennent les collections , afin d’em¬
pêcher les Anthrènes d’y pénétrer pour y
déposer leurs œufs.
M. Dejean, dans son dernier Catalogue ,
mentionne 24 espèces de ces petits Coléoptè¬
res, dont 15 exotiques et 9 d’Europe. Nous
n’en citerons qu’une, VAnthrenus museo-
rum Fabr. , qui est le plus grand fléau des
collections. Elle est figurée dans Olivier, t.
II , n. 14 , pl. 1 , fig. 1. (D.)
* ANTIIREPTES (&v0o«, fleur • pèicta ,
j’ai du penchant pour ). ois. — Genre éta¬
bli par Swainson, faisant partie, dans sa clas¬
sification, de sa famille Cinnyridœ (les Soui-
mangas), et ayant pour caract. : Bec médio¬
cre , assez fort , légèrement courbé , s’élar¬
gissant vers la base, où il est beaucoup plus
large que haut. Base de la mandibule infé¬
rieure épaisse et non couverte en partie par
la supérieure. Ailes, queue et pattes, com¬
me dans le g. Cinnyris ( Souimanga ). —
L’esp. type est VÂnt. javanica (ZooL ill.,
t. I, pl. 121). (Lafr.)
ANTHRIBE. Anthribus (JkvQoç, fleur ;
T^rSoü, je broie), rvs. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères , famille des Curcu-
lionides, fondé par Geoffroy , et adopté par
la plupart des entomologistes qui sont venus
ensuite, mais avec de grandes modifications :
car, des 7 esp. que l’auteur y rapporte , les
trois premières seules sont des Anthribes
pour Fabricius, ainsi que pour Latreille,
qui range la quatrième dans les Nitidules ,
et les trois dernières parmi les Phalacres de
Paykull ; tandis qu’Olivier forme son g. Ma-
croeépkale avec les trois premières , et con¬
serve aux autres le nom générique Anthri¬
bes , bien , comme le fait observer Latreille,
que ce soient des insectes très différents de
ceux que Geoffroy avait particulièrement en
vue en créant son g. Anthribe. En définitive,
le g. dont il s’agit, tel qu’il est consacré au¬
jourd’hui par l’ouvrage de Schœnherrsur la
famille des Curculionides, et par le dernier
Catalogue de M. Dejean , n’a plus de rap¬
ports que nominativement avec celui de
Geoffroy : car aucune des esp. qu’il renferme
maintenant n’a été connue de cet auteur.
Ces espèces sont au nombre de 10, dont 9
exotiques, et 1 d’Europe. Cette dernière est
V Anthribus albinus de Fabricius, et le Ma-
crocephalus albinus d’Olivier, t. IY, n. 80,
pl. 1 , fig. 4.
Dans sa famille des Curculionides, Schoen-
herr comprend le g. Anthribe dans l’ordre
des Orthocères et la division des Anthribi-
des , et lui donne les caractères suivants :
Antennes assez minces , insérées dans une
cavité profonde au dessous des yeux ; celles
du mâle souvent plus longues que le corps ,
avec la massue étroite ou peu épaisse , le
dernier article allongé, aigu ; celles de la fe¬
melle plus courtes , avec la massue très
épaisse , le dernier article très court , aigu ;
dans quelques unes , la massue s’élargit un
peu ; elle est comprimée avec les articles, peu
serrés. Rostre court, large, réfléchi, pro¬
fondément échancré au sommet. Mandibules
arquées , aiguës à l’extrémité , munies en
dedans d’une seule dent obtuse. Yeux laté¬
raux, proéminents, échancrés antérieure¬
ment. Corselet plus étroit dans sa partie
antérieure, un peu tronqué postérieurement,
à angles très aigus, convexe en dessus, avec
un rebord latéral avant la base. Élytres ob-
longues , subcylindriques, très convexes en
dessus.
De Géer a établi sous le nom d"1 Anthribe
un g. d’insectes ayant pour type le Sylpha
rustica de Linné et de Fabricius ; ce g. n’a
rien de commun avec celui dont il est ques¬
tion dans cet article. (D.)
*ANTHRIBIDES («v0o5, fleur ; rpifa ,
je détruis ; etc ?oç, forme ; c’est-à-dire forme
des Anthribes ). nvs. — Nom donné par La¬
treille à une tribu de sa famille des Rhyncho-r
phores , et par Schoenherr à la seconde di¬
vision de l’ordre des Orthocères dans sa fa¬
mille des Curculionides. Ses caractères sont :
Rostre ordinairement large , recourbé , ra¬
rement allongé, peu avancé. Antennes droi¬
tes , très souvent en massue , composées de
r
11 articles. Elytres ne couvrant pas l’anus.
Tarses dont les 4 articles sont peu distincts ,
le deuxième absorbant presque toujours le
troisième. Cette division se compose de 57
g., dont les noms suivent : Sintor , Topho-
deres, Ptychoderes, Phloepemon, Dendro-
pemon , Ecelonerus, Brachytarsus , Eu-
corynus, Eugonus , Phloeotragpxs , Meco-
cerus , Litocerus, Mecolarsusy Lagopezus,
606
ANT
ANT
Jschnocerus , Acorynus , Phloeophilus ,
Stenocerus, Analotes, Gymnognathus, Ute-
rosomus , Tropideres , Enedreytes , Crato-
paris , Platyrhinus , Xylinades , Xenoce-
rus, Anthribus, Blaberus, Piezocorynus ,
Parablops, Corrhecerus , Phœnithon , Po-
lycorynus , Caranistes , Arœcerus et Alti-
copus . La plupart de ces nouveaux g. ont
été formés aux dépens de l’ancien g. An¬
thribus , devenu insuffisant pour y rappor¬
ter le grand nombre d’esp. découvertes de¬
puis sa fondation. La majeure partie des
Anthribides sont exotiques. Parmi celles
d’Europe , les unes se tiennent sur le tronc
carié des arbres ou sous les écorces ; les
autres vivent sur les fleurs. Leurs larves
n’ont pas encore été observées. (D.)
ANTHRISCUS, Hoffm. (kv0/j£(txos, esp.
d’Ombellifère ? ). — Cere folium , Hall. bot.
ph. — Genre de la famille des Ombellifères,
tribu des Scandicinées DG., offrant les caract.
suivants : Limbe calicinal inapparent. Péta¬
les tronqués ou échancrés , inégaux , termi¬
nés en languette infléchie. Disque (stylo-
pode ) conique. Styles courts , dressés. Pé¬
ricarpe linéaire , comprimé bilatéralement ,
courtement rostré , privé de côtes ; bec 8-
sulqué ; méricarpes lisses ou tuberculeux ,
contractés aux bords, canaliculés antérieu¬
rement. Carpophore foliiforme , après la dé¬
hiscence, libre, '2-fide au sommet. Graine
adhérente , semi-lunée sur la coupe trans¬
versale. — Herbes annuelles , ou bisannuel¬
les, ou vivaces; feuilles décomposées; folio¬
les ou lanières souvent très étroites ; ombel¬
les oppositifoliées ou terminales, dépourvues
d’involucre ; involucelles polyphylles ou oli-
gophylles et incomplets ; fleurs blanches. —
Ce genre , dans les limites que lui assigne
M. Koch, comprend environ 8 esp. ( Chœro-
phyllum, Scandix , et Myrrhis, des auteurs '
plus anciens ) , la plupart indigènes d’Eu¬
rope. La plus notable est VA. cerefolium ,
Hoffm. {Scandix cerefolium, L.), plante po¬
tagère connue sous le nom vulgaire de Cer¬
feuil. (Sp.)
ANTHRQCERA ( ü'jO/)x%, charbon
[noir]; y.èp as> corne ). ins. — Genre de l’ordre
des Lépidoptères , famille des Crépusculai¬
res, établi par Scopoli, et adopté par Sté¬
phens , qui le place dans sa tribu des Zygé-
nides. Ce g. est le même que celui des Zy-
genes de Fabricius. Voy. ce mot. (D.)
* ANTHRODACTYLA ( àvdP *? ,
charbon [noir] ; rTâxtiAos , doigt ). ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères hétéro-
mères, famille des Mélasomes, tribu des
Ténébrionites, établi par M. Klug d’après
deux espèces rapportées de Madagascar par
M. Goudot. Ce g. est voisin des Calcar ; mais
il en diffère par les articles des tarses, qui
sont très courts , larges et aplatis , profondé¬
ment incisés , serrés , se recouvrant l’un
l’autre , et garnis en dessous d’un épais du¬
vet. Du reste , le corps est allongé , presque
filiforme , aplati ; la tête est rétrécie posté¬
rieurement , visiblement distincte du corse¬
let; le chaperon visiblement échancré; la
lèvre librement proéminente , presque car¬
rée , ayant le bord antérieur droit ; les arti¬
cles des palpes labiaux égaux entre eux en
longueur, cylindriquement arrondis, un peu
resserrés à la base ; les deux articles basilai¬
res plus courts que les autres ; les quatre
derniers , au contraire , un peu plus larges
et plus longs, non pas lisses et luisants com¬
me les autres, mais ponctués et pubescents;
le dernier se terminant en pointe.
Les deux esp. rapportées à ce g. sont appe¬
lées par M. Klug, l’une A. elongata, et l’au¬
tre A. aiternata, et toutes deux sont de Ma¬
dagascar , comme nous l’avons dit plus
haut. (D.)
ANTHROLOMUS. ins. — Genre de
Coléoptères tétramères, famille des Curcu-
lionites, cité par M. Dejean, dans son der¬
nier Catalogue , comme ayant été créé par
M. Hope , mais dont nous n’avons pu trou¬
ver de trace dans aucun auteur. M. Dejean
place l’espèce sur laquelle il est fondé {À.
Guüdinii Hope ) dans le g. Trypetes de
Schoenherr. Voy. ce mot. (D.)
ANTHROPOÏDE. Anthropoides (av
dpuiKcç , homme ; elcPo? , imitation ). ois. —
Genre formé par Vieillot de celui de Grue.
Nous croyons devoir en retirer , comme l’a
fait M. Lesson, la Grue couronnée ou Oi¬
seau royal ( Ardea pavonina ) , type du
genre Baléarique ( Balearica , Brisson), que
nous adoptons également. Les caractères
sont alors : Bec un peu plus long que la
tête, conique, un peu renflé, comprimé sur
les côtés, épais, entier; narines basales.
Tête et cou complètement emplumés; deux
touffes de longues plumes sur la région au¬
riculaire. Couvertures des ailes excessive-
ANT
ANT
607
ment allongées; ailes longues, pointues;
les première , deuxième , troisième et qua¬
trième rémiges, les plus longues; de longues
plumes étroites sur le bas du cou.
Deux espèces font partie de ce genre •
1° VAnt. demoiselle de Numidie {Ant. vir-
go; Ardea virgo , L., Enl. 245; Vieillot,
Cal, planche sans numéro), d’un joli gris
bleuâtre, avec la tête et le haut du cou
noirs, et derrière chaque œil un faisceau
de plumes blanches, longues, flexibles, et
pendantes en arrière; un troisième faisceau
noir au bas du cou, avec les tertiaires très
prolongées , et formant des touffes flexibles
et pendantes. — Cette esp. a été remarquée
de tout temps à cause de sa démarche ca¬
dencée, de ses mouvements mimiques et de
ses sauts , par lesquels elle semble vouloir
fixer l’attention , et qui lui avaient fait don¬
ner par les anciens le nom de Comédien .
Elle offre dans son anatomie une particula¬
rité remarquable, et qui ne s’est, retrouvée
jusqu’ici que chez quelques espèces de Cy¬
gnes. Sa trachée - artère vient s’engager par
une double circonvolution dans la crête du
sternum , creusée à cet effet ( Tr. d'Anat.
comp., parCarus, atlas, pl. 16, f. 11 ). Vieil¬
lot pensait qu’il ne serait pas impossible de
naturaliser ces oiseaux en France , puisque
ceux de la ménagerie royale y avaient pro¬
duit, et que celle qui y avait vécu 24 ans y
était née. Elle se rencontre dans les parties
de l’Asie voisines de l’Europe , et en Afrique,
dans la Guinée et la Numidie.
La seconde esp. est VAnt. de paradis {Ant.
paradisea ); Grus paradisea, Bechst. ( Trad .
de l'Ind. de Lath. ) ; Tem. {PL col., texte);
Ant. stanleganus, Vig. {Zool. Journ., t. II,
p. 234 , pl. 8) , de l’Afrique méridionale , et
aussi de l’Inde. (Lafr.)
* ANTHROPOLITIIES ( d'jdpojrcoç ,
homme; M8os, pierre), géol. etPALÆOM1. —
Nom donné aux pétrifications d’os humains,
c’est-à-dire aux ossements fossiles que l’on a
cru être des ossements humains ou des por¬
tions du corps de l’homme. Nous disons que
l’on a cru , parce que la plupart des prétendus
Anthropolithes ont été reconnus , après un
examen sérieux des géologues et des anato¬
mistes , pour des restes de Mammifères ou
de Reptiles ; et l’on peut affirmer que jusqu’à
présent on n’a point trouvé d’ossements hu¬
mains dans les terrains anciens, ni même dans
les terrains tertiaires de tous les étages.
Il a été annoncé par Lamanon et confirmé
par Cuvier que les soi-disant têtes humaines
tirées des plàtrières des environs d’Aix de¬
vaient être regardées comme des carapaces
de Tortues terrestres. Cuvier a démontré éga¬
lement que le fameux homo diluvii testis de
Scheuchzer, trouvé dans les schistes calcaires
d’OEningen, était un Reptile batracien, voi¬
sin des Salamandres aquatiques , et que les
os considérés de tout temps comme des
os de géants, ne pouvaient être, d’après les
descriptions qui en ont été données, que
des os d’Éléphants ou de quelques autres
grands Mammifères.
C’est ainsi que la croyance générale à
l’existence de races des géants repose sur
un fait positif, sur la découverte d’osse¬
ments fossiles de grands animaux , que le
vulgaire et même les anatomistes ont pris
pour des os humains d’une très grande tail¬
le. C’est ainsi que s’expliquent ce prétendu
corps d’Orion ou d’Otus , de quarante-six
coudées de long , trouvé, selon Pline, dans
une montagne de Crète , après un tremble¬
ment de terre ; celui d’Oreste , qui avait
sept coudées , exhumé par ordre d’un ora¬
cle , et tous ces récits qui , jusqu’à nos
jours , ont amusé les gens crédules.
Les véritables ossements humains n’ont
été découverts que dans des roches de for¬
mation récente , comme celles que l’on re¬
marque sur plusieurs points de la côte des
Antilles et plus particulièrement de la Gua¬
deloupe , ou bien dans ces brèches osseuses
qui remplissent les fentes ou failles des ro¬
chers, en plusieurs lieux des côtes de la Mé¬
diterranée et des îles de l’Archipel , comme
à Gibraltar, à Cette, à Nice, à Pise, en
Dalmatie, dans les îles de Corfou, de Céri-
go , de Candie , etc. Les cavernes renferment
aussi quelquefois (par exemple la caverne de
Bize , département de l’Aude) des os humains
recouverts de stalactites; mais comme ils
sont séparés des ossements d’animaux, lors¬
qu’elles en renferment , par une couche plus
ou moins épaisse de dépôts calcaires, et que
l’on trouve parmi eux de petits ouvrages fa¬
briqués probablement avec les os de la ca¬
verne, on doit croire que ce sont les restes
des premiers habitants de ces contrées, de
ceux qui ne s’étaient point encore con¬
struit de demeures; ou ceux d’individus
ANT
ANT
608
qui ont fui dans ces grottes, soit pour se
soustraire à l’action de la justice, soit
pour éviter les persécutions ; ou bien en¬
fin que ce sont des squelettes d’hommes
tués dans une bataille et inhumés dans ces
lieux, comme la tradition le rapporte de
ceux de la caverne de Durfort , départ, du
Gard. Les brèches osseuses, géologiquement
parlant, sont d’une origine assez récente;
mais il est probable qu’elles datent histori¬
quement de la même époque que le diluvium.
Ainsi les os humains qu’elles renferment
viennent vraisemblablement d’hommes qui
ont vécu avant le déluge et qui ont été té¬
moins et victimes de la dernière révolution
du globe, que tout annonce avoir été une
grande inondation. A ce titre, ils méritent
d’être examinés avec soin et d’être confron¬
tés avec les squelettes des races actuelles.
Spallanzani , qui avait visité les brèches de
l’île de Cérigo, annonce que la plupart des os
qu’elles renferment sont des os humains;
mais cette assertion d’un voyageur qui n’était
point anatomiste parut , avec raison , insuffi¬
sante à Cuvier pour admettre ce fait comme
prouvé , quoiqu’il eût lui-même , en parlant
des brèches osseuses de Nice , annoncé qu’il
avait reconnu parmi elles un maxillaire supé¬
rieur d’homme, en faisant remarquer toute¬
fois que cet os n’était enduit que d’une légère
couche de stalactite.
On voit aujourd’hui, au cabinet de géolo¬
gie du Muséum d’histoire naturelle de Paris,
une portion de squelette humain, de taille au
dessous de la moyenne , mêlé avec des co¬
quilles marines, trouvé en 1837 dans les brè¬
ches osseuses de l’île de Candie, au milieu
de la partie concrétionnée de cette espèce de
roche : ainsi c’est un fait acquis maintenant
à la science que les brèches osseuses du
littoral de la Méditerranée renferment un
certain nombre d’ossements humains. Il
reste à savoir quelle position ils y occupent
et quels caractères ils présentent; deux
points qui ne peuvent être décidés que par
un grand nombre d’observations.
On voit dans les mêmes galeries une por¬
tion de squelette d’homme , que Cuvier a
décrite à la fin de son Discours sur les révo¬
lutions du globe, incrustée dans la Roche de
formation récente de la Guadeloupe, Roche
composée , comme l’on sait , de petits grains
de Calcaire compacte et de débris de Coquil¬
les, de Madrépores et autres Zoophytes, ré¬
unis par un ciment calcaire. Les os d’un
autre squelette du même lieu , que l’on voit
à Londres, ayant été analysés parDavy, ont
donné tout le Phosphate calcaire et presque
toute la gélatine qu’ils devaient contenir, en
sorte que l’on peut conclure que ces osse¬
ments ne sont pas fossiles , dans l’accep¬
tion actuelle de ce mot , mais que ce sont
des portions de squelettes de naufragés,
enveloppées par l’espèce de Travertin qui se
forme journellement dans les lieux où on
les trouve. (L. D.)
* ANTHROPOMORPHES. Fungus
anthropomorphos (dvôpûnoç, homme; pop-
forme ). bot. cit. — Léger a décrit et
figuré , sous ce nom , dans les Miscellanea
curiosa ( Decur. I , ann. vi, ohs. 55 ) , un
champignon monstrueux qu’il avait trou¬
vé dans la forêt d’Altdorf. L’imagination de
Fautera' a créé des têtes , des bras et des
pieds, dans un groupe de Champignons
qui avaient été gênés dans leur développe¬
ment. Tous les jours on rencontre de sem¬
blables monstruosités ; mais , l’amour du
merveilleux étant passé , on n’y fait plus
attention. (LÉv.)
* ANTHROPOMORPHES. Anthro-
pomorphas (dvd punos, homme ; p.op<?r j, qui a
la forme d’un homme ). mam. — Nom don¬
né par Linné , dans ses premiers essais de
classification , à un ordre de la classe des
Mammifères. (C. d’O.)
* ANTHROPOLOGIE (dvdp^oç, hom¬
me ; >0705, discours), zool.— Ensemble des
connaissances relatives à l’homme considéré
sous ses rapports physiques et moraux.
(C. D’O.)
ANTHERE. Ânthura ( dvdoç , fleur ;
ovpà, queue ). crust. — C’est un genre de
l’ordre des Isopodes , famille des Sphéromi-
des , qui a été créé par Leach , et dont les
caractères peuvent être ainsi exprimés : An¬
tennes courtes ; les intermédiaires étant un
peu plus longues que les latérales. Pieds
antérieurs pourvus d’un ongle mobile ou
d’un pouce. Corps linéaire. Lames latérales
de la queue foliacées. L’esp. type de ce g.
est V Anthura gracilis Leach , dont la pa¬
trie nous est inconnue. (H. L.)
ANTHURIUM ( dvdoc, , fleur; oï>pd,
queue ). bot. ph. — Genre fort remarqua¬
ble de la famille des Aracées ( Aroïdées ) ,
ANT
ANT
G09
tribu des Orontiacées- Pothoïnées , formé
par Sehott (In Wien. Zeitschr., 1829, et
Meleth. , 22 ), qui le caractérise ainsi : Spa-
the assez courte, réfléchie et persistante.
Spadice cylindrique, subsessile, garni de
fleurs hermaphrodites. Périgone tétraphylle.
Étamines 4, opposées aux folioles périgonia-
les ; filaments linéaires, plans. Anthères bi-
loculaires. Ovules géminés dans les loges ,
collatéraux , anatropes , pendants du som¬
met de l’axe. Stigmate sessile , oblong. Baie
biloculaire, 2-4-sperme. Graines inverses,
exalbumineuses. Embryon orthotrope, dans
un albumen à peine charnu ; extrémité de
la radicule supère. — Ce g. , créé aux dé¬
pens de toutes les esp. du g. Pothos de Lin¬
né, à l’exception d’une seule (P. scandens ) ,
renferme ( ex nost. investig. ) des plantes
américaines tropicales , perannuelles, suba-
caules , dressées , très rarement grimpantes
ou subligneuses, coriaces, glabres; à feuil¬
les palmées, digitées, ou simples et entières,
alors très amples, fortement nervées ; à pé-
* tioles renflés au sommet , et comme articu¬
lés avec la feuille ; pourvus à la base d’une
écaille vaginante ou stipule. — Ces plantes
sont épiphytes plutôt que terrestres. Elles
croissent dans les enfourchures des grosses
branches des arbres , qu’elles enlacent de
leurs longues racines fibreuses. On en connaît
un assez grand nombre d’esp., dont on cultive
au delà de 20 dans nos serres chaudes d’Eu¬
rope , où elles se font remarquer par leur
bel et ample feuillage et la singularité de
leur inflorescence. Une des plus remarqua¬
bles est VA. glaucescens, dont les feuilles
ont plus d’un mètre de longueur sur une
largeur proportionnée ( ex specïm. in cal¬
daria nostro ). (C. L.)
ANTHUS. ois. — Nom latin du g. Pipi.
Voyez ce dernier mot. (Lafr.)
* A AT fil IJ S! A É PS (Anthus, Pipi), ois.
— S. -famille de notre famille des Alaudidées.
Les caract. en sont : Bec grêle, droit, poin¬
tu, et légèrement échancré; tarses allongés
et pieds propres à la marche , le pouce et
surtout son ongle allongés ; ce dernier quel¬
quefois fort long, très grêle, et presque droit
ou peu courbé ; rémiges tertiaires obtuses
et prolongées ; queue plus ou moins déve¬
loppée en longueur , les rectrices latérales
toujours bordées de blanc ou de roussâtre ,
pâle comme chez les Alouettes. Mœurs mar¬
cheuses, et chant souvent en volant, comme
chez ces dernières. Nidification sur le sol ou
entre les pierres des carrières, et œufs à co¬
loration à peu près semblable à ceux des
Alouettes.
Si les Pipis ou Alouettes de pré ont avec
les vraies Alouettes des rapports de formes
et de mœurs tels, qu’il nous a paru indispen¬
sable de les réunir dans une même famille ,
les Bergeronnettes en offrent avec les pre¬
mières de non moins frappants dans la for¬
me des pattes , des ailes et du bec , et dans
leurs mœurs marcheuses. Les Énicures de
Temminck ne peuvent non plus être séparés
de celles-ci, et les Gralîines de Vieillot , qui
paraissent être les représentants de ceux-ci
à la Nouvelle-Hollande , nous semblent éga¬
lement devoir être groupées ici.
Cette sous -famille renfermera donc le
g. Pipi, avec ses sous -genres Agrodroma,
Macronyx et Lessonia; celui de Bergeron¬
nette avec son sous-genre Lavandière , et
ceux ÜÈnicure et de Gralline . Voy. ces di¬
vers noms génériques. (Lafr.)
ANTHYLLÏDE. Anthyllis, L. («v0u>-
)>ù, nom grec d’une plante aujourd’hui in¬
déterminée). — Barba Jovis , Erinacea et
Vulneraria , Adans. bot. ph. — Genre de
la famille des Légumineuses , sous-ordre des
Papilionacées , tribu des Lotées, sous-tribu
des Génistées , DC., offrant pour caract. es¬
sentiels : Calice persistant , 5-denté , plus
ou moins bouffi. Carène , ailes et étendard
r
subisomètres. Etamines monadelphes; gaine
entière. Légume en général ovoïde et 1- ou
2-sperme (chez quelques espèces allongé,
polysperme), recouvert par le calice. — Ar¬
brisseaux, ou sous -arbrisseaux, ou herbes.
Feuilles 1-foliolées, ou 3-foliolées , ou impa-
ripennées. Fleurs solitaires en capitules,
jaunes ou rougeâtres , ou rarement bleu¬
âtres.
Ce genre renferme une vingtaine d’esp. ,
indigènes la plupart dans les régions voisines
de la Méditerranée ; les plus notables sont •
VA. vulneraria L. ( vulgairement Vulné¬
raire, nom dû à ses prétendues propriétés
vulnéraires), excellente plante fourragère,
commune dans les prés secs; IM. barba Jo¬
vis, L., et VA. erinacea, L. , cultivées
comme arbustes d’ornement.
M. de Candolle établit dans ce genre 5 sec¬
tions ou sous-genres , savoir : Borycnoides ,
39
T. I.
r
ANT
CIO ANT
Aspalathoides , Erinacea, Vulneraria, et
Cornicina. (Sp.)
VANTHYLLIS , Adans. ( nec aliorum )
(«vfluMts, nom grec de cette plante ). bot.
ph. — Synon. du genre Polycarpon, Læfll.,
de la famille des Paronychiées. ( Sp).
* ANTHYPNA. ins. — Voyez an-
THIPNA. (D.)
ANTIARIS ( Antjar ou Antsjiar , chez
les Japonais ). — Genre de la famille des
Urticées, tribu des Chlorophorées, formé
parLeschenault (Ann. Mus. hist. nat. XVI,
t. 22) , et ainsi caractérisé : Fleurs monoï¬
ques. Dans les mâles : Cœnanthe (récepta¬
cle ou involucre des auteurs) discoïde , mul-
tiflore , écailleux en dessus. Périanthe 4-
rarement 3-phylle , à préfloraison imbri¬
quée. Anthères 4 , rarement 3 , subsessiles.
Dans les femelles : Cœnanthe turbiné , uni-
flore , couvert d’écailles , et croissant avec
le fruit. Point de périanthe. Ovaire attaché
au cœnanthe ; ovule anatrope, inverse. Style
biparti. Drupe charnu , monosperme. Em¬
bryon exalbumineux , inverse. — Ce genre
renferme quelques arbres laiteux de l’Inde,
à feuilles alternes, courtement pétiolées ,
stipulées , subcordiformes , sinueuses ou
dentées , à nervures saillantes. Le plus gé¬
néralement connu est un grand arbre de
l’Inde , décrit sous le nom d 'Antiaris toxi-
caria par Fauteur cité. Le poison qu’il four¬
nit, et qui porte dans son pays natal le nom
d Tpas antiar, est une gomme-résine qui
découle du tronc et des branches, au moyen
d’entailles qu’on y pratique. « La prépara¬
tion de ce poison , dit Leschenault , se fait
à froid, dans un vase de terre ; on mêle à
la gomme-résine les graines du Capsicum
fruticosum , du poivre , de l’ail , les racines
du Kempferia galanga , du Maranta ma-
laccensis ( Bauglé en malais), du Costus ara¬
bicas; on mélange lentement chacune de
ces substances écrasées , à l’exception des
graines du Capsicum fruticosum, que l’on
enfonce précipitamment une à une au fond
du vase au moyen d’une petite broche de
bois. Chaque graine occasionne une légère
fermentation et remonte à la surface , d’où
on la retire pour en mettre une autre , jus¬
qu’au nombre de 8 à 10; alors la prépara¬
tion est terminée. » VUpas antiar introduit
dans l’économie animale agit comme vomi¬
tif et comme purgatif. « Son action , dit M.
Delille, se porte ensuite sur le cerveau , en
trouble les fonctions et cause la mort avec
des convulsions tétaniques. » C’est dans ce
poison , qui ressemble à une mélasse épaisse
et très brune, que les Javanais et les ha¬
bitants de Bornéo trempent leurs flèches.
Les premiers le conservent dans de petits
tuyaux de Bambou ; et il paraît que son ac¬
tion délétère a bien moins de puissance
quand on l’emploie à l’état liquide que lors¬
qu’il a séché sur l’instrument. Il existe en¬
core une autre sorte d'Upas. Voy. ce mot.
(C. L.)
ANTI-BARILLET, moll. — Geof¬
froy donne ce nom à une petite coquille
qu’on trouve aux environs de Paris , et
qui appartient au genre Pupa de Drapar-
naud ; c’est son Pupa quadridens. Voy.
maillot. (Desh.)
* ANTICHARIS, Endl. (dvzl, à l’oppo¬
sé; ornement), bot. pîï. — Genre
de la famille des Scrophularinées ( tribu des
Gratiolées Benth.), auquel M. Endlicher
( Gen. PL, p. 682 ; Novar. Stirp. decas
II, p. 23; Iconogr., tab. 93) assigne pour
caract. : Calice ébractéolé , régulier, 5-par-
ti. Corolle subbilabiée, 5-lobée; lobes pres¬
que égaux , obtus. Étamines 2 , incluses ,
insérées à la partie antérieure du tube de la
corolle ; filets très courts ; anthères 2-thè-
ques : bourses divariquées, finalement con¬
fluentes. Ovaire 2-loculaire ; placentaires
multi-ovulés , adnés à la cloison. Style in-
divisé; stigmate obtus, échancré. Capsule
pyramidale , 2~loculaire , loculicide , 2-val-
ve ; valves finalement 2-fides , septicides ;
placentaires restant soudés l’un à l’autre ,
mais séparés de la cloison après la déhiscen¬
ce. — Herbe presque simple, parsemée d’u¬
ne pubescence glandulifère. Feuilles alter¬
nes , pétiolées, très entières; pédoncules
axillaires, solitaires, 1-flores, courts, 1-
bractéolés au dessous du milieu. L’esp. sur
laquelle est fondé ce genre habite l’Égypte.
(Sp.)
ANTICHEIRA (àvzL^ztp , pouce), ins.
— Genre de Coléoptères pentamères , fa¬
mille des Lamellicornes , tribu des Xylophi-
les , sous-tribu des Rutélites, établi par
Eschscholtz ( Mém. de VAcad. imp. de
Saint-Pétersbourg , t. VI, p. 451, an. 1818),
et auquel il assigne pour caract. : Mâchoires
cornées , tridentées ; lre dent entière , 2e bi-
ANT
ANT
Cil
fide , 5e trifide. Labre corné , tridenté , ca¬
ché par le chaperon. Antennes en massue
feuilletée. D’après les espèces rapportées à
ce genre par l’auteur, il serait le même que
le g. fondé depuis ( Horœ Entomol., pars
2e , 1828) par Macleay sous le nom de Jla-
craspis ; et cependant ce dernier nom seu
est connu dans les collections. Nous cite¬
rons comme type du genre d’Eschscholtz
VA. tetradactyla ( Cetoina id. Fabr. ) (D.)
ANTICHORUS , Linn. fils. — Caric-
teria , Scopol. — Jussiœa, Forsk., non Linn.
(contraction d’àvrt , à l’opposé , et de Cor-
chorus. Voy. ce mot ). bot. pii. — Genre
de la famille des Tiliacées, et très voisin des
Corchorus. Les caractères qui l’ont fait sé¬
parer de ces derniers sont les suivants : Ca¬
lice 4-sépale ; corolle 4-pétale ; étamines
en nombre défini (8); capsule subulée , 4-Io-
culaire. — On n’en connaît qu’un seule esp.,
qui habite l’Arabie. (Sp.)
*ANTICYRA ( a vTv/.ùpx, Anticyre, nom
de ville), ins. — Genre de la famille des
Polygoniens , de l’ordre des Névroptères ,
établi par Curtis ( Descript. of some non
desc. Br. sp. of May-flies of Angl. ) , et
adopté par M. Westwood (Generic synopsis ).
D’après les auteurs , les caractères de ce
genre sont tirés : 1° des antennes , dont le
premier article est grêle ; 2° des ailes, lon¬
gues et étroites , sans cellule discoïdale , et
5° des jambes antérieures, bi-mucronées. Ce
genre ne nous paraît pas devoir être séparé
des Rhyacophila de M. Pictet , dont il ne
diffère que par de très légères modifications
dans la forme des ailes, etc. M. Curtis y
rapporte deux espèces d’Angleterre, VA.
gracilipese t latipes Curt., etM. Westwood
en signale deux autres. (Bl.)
*ANTIDAPHNE,Pæpp. ( Nov . Gen. et
Spec. , t. II , p. 70 , tab. 199 ) ( àvrt , contre
[sur] ; cTàpvn], laurier; cette plante croît en
général sur les Laurinées ). bot. pu. —
Genre de la famille des Loranthacées , au-
t
quel son auteur assigne pour caract. : Epis
strobiliformes , monoïques , à bractées im¬
briquées, caduques; les épis mâles géminés ;
les épis femelles ternés. — Fleurs males :
Périanthe simple, à tube filiforme, etàlim-
/
be court , 3-lobé. Etamines 5 , insérées à la
gorge du périanthe, alternes avec les lobes;
filets pétaloïdes, linéaires, un peu dilatés au
sommet. Anthères 2-thèques; bourses ad-
nées , pointues , disjointes â la base , longi¬
tudinalement déhiscentes. — Fleurs femel¬
les : Périanthe simple, urcéolé , adhérent ,
à limbe marginiforme , très entier. Ovaire
1-loculaire, 1-ovulé ; ovule suspendu. Stig¬
mate subsessile , capitellé, concave. Baie 1-
sperme , à endocarpe plissé. — On ne con¬
naît qu’une esp. de ce g. : c’est un arbuste
parasite , indigène du Pérou. Les feuilles
sont alternes , obovales , très entières ; les
épis axillaires, courts, agrégés. (Sp.)
ANTIDESMA ( àvri , en guise de;
cTicr/xoc, lien ; l’écorce de ces arbres pouvant
servir à lier), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Antidesmées de Sweet, fondé
par Linné ( Gen. pl., 1110 ), et dont les ca¬
ract. sont: Fleurs dioïques. Dans les mâles:
un périgone 3-5-partite. Étamines 2,5,5,
insérées sur un disque annulaire; filaments
filiformes. Anthères biioculaires , à loges
divariquées - étalées. Ovaire rudimentaire.
Dans les femelles : Périgone identique.
Ovaire ceint à la base d’un disque annulai¬
re , puis ovale , libre , 1-loculaire ; ovules 2,
appendus au sommet de la loge, collaté¬
raux , anatropes. Stigmate sessile , 3-5-ra-
dié. Drupe monosperme , couronnée par le
stigmate. Endocarpe {putamen) subépineux
intérieurement; albumen épais, scrobiculé
par les pointes saillantes de l’endocarpe.
Embryon orthotrope, axile; cotylédons
amples, foliacés ; radicule courte, supère.—
Ce g. renferme un petit nombre d’esp. Ce
sont des arbres ou des arbrisseaux des Indes
et de Madagascar, non laiteux ; à feuilles al¬
ternes , presque sessiles , coriaces , très en¬
tières ou dentées - anguleuses ; à stipules
caduques ; à inflorescence axillaire , à cha¬
tons spiculés. On réunit à VAntidesma le
g. Stilago, L., dont on en fait une division.
Plusieurs esp. sont cultivées dans les serres:
ce sont principalement les A. zeylanica et
A. pubescens. (C. L.)
ANTIDESMÉES ( «vt{, contre ; JW/aoc,
ien ; qui ne se lie à rien ; pour faire allu¬
sion aux affinités multipliées de cette plante).
bot. ph. — Les Antidesmées ont encore
reçu le nom de Stilaginées , et plusieurs au¬
teurs ont cru pouvoir la constituer unique¬
ment sur deux genres assez mal connus eux-
mêmes. Ces genres sont : VAntidesma et
Stilago , que A. L. de Jussieu laissait dans
es incertœ sedis. Depuis, M. Keichenbach
612
ANT
les a rapprochées des Euphorbiacées ; M.
Sweet des Empêtrées et des Urticées; rap¬
prochement également admis par M. Lin-
dley , qui , dans son groupe des Urticales ,
les classe entre lesUlmacées et les Myricées,
en faisant observer, toutefois , qu’elles en
diffèrent par la présence d’un disque annu¬
laire et des anthères supportées par des fi¬
lets élastiques. Caractères semblables , sui¬
vant M. Lindley, à ceux des Hensloviacées ,
qui cependant me paraissent se rapprocher
davantage du groupe des Saxifragées par
ses fruits bicarpellés et polyspermes. En¬
fin, A. L. de Jussieu leur trouvait de
l’affinité avec certains genres voisins des
Rosacées , tels que les Grangeria et Hirtel-
la. Quoi qu’il en soit , les Antidesmées ont
pour caractères : Fleurs unisexuées. Calice
5-5-parti. Corolle 0 : étamines 2 ou plus ,
insérées sur un disque renflé adhérent au
calice ; les filets , filiformes , supportent des
anthères à deux loges réunies par un con¬
nectif charnu. Un ovaire libre, terminé par
un stigmate sessile , 5-4 lobes. Pour fruit ,
une sorte de petite drupe, à endocarpe ru¬
gueux , 1-loculaire , à une seule graine pen¬
dante , contenant un embryon vert , à coty¬
lédon foliacé , entouré par un pcrisperme
charnu, assez épais. — Les Antidesmées ap¬
partiennent à l’ancien continent ; ce sont des
arbrisseaux à feuilles alternes , simples , mu¬
nies de stipules caduques. (A». Juss.)
* ANTIGONE. Antigona(i'jrrjco^y nom
myth.). moll. — M. Schumacher, dans son
Essai d'une classification des Coquilles,
propose ce g., qui nous paraît complètement
inutile, pour la Venus cancellata de Linné.
L’auteur en trouve les caractères dans les
dents cardinales , légèrement courbées sur
leur longueur. Cette coquille , d’après ses
caractères, appartient au g. Cythérée de
Lamarck. Il est évident que le g. Anti¬
gone est un double emploi qu’il faut sup¬
primer de la méthode. Voy. cythérée.
(Desh.)
* ANT J GON ON, Endl. (allusion à Po-
lygonum). bot. ph. — Genre de la famille
des Polygonées , tribu des Polygonées-spu-
riéesEndl. ; son auteur (Gen. PL, p. 510) le
place à côté du Brunnichia , et lui assigne
pour caract. : Périanthe coloré, accrescent,
à 5 segments inégaux , dont 2 extérieurs ,
larges, cordiformes, 1 demi-intérieur, obli-
ANT
que, et 2 intérieurs , oblongs. Étamines 5 ;
filets subulés, isomètres , soudés par la base
en forme de cupule ; anthères oblongues ,
versatiles. Ovaire 1-loculaire , trièdre ; ovu¬
le d’abord renversé , puis redressé, attaché
à un funicule libre , inséré au fond de la lo¬
ge. Styles 5, libres, recourbés, terminés
chacun par un stigmate subréniforme. Akè¬
ne ovoïde , 5-èdre , recouvert par le périan- .
the. Graine basilaire , dressée , pyramidale ;
embryon probablement axile dans un péri-
sperme charnu ; radicule supère. — Arbris¬
seau grimpant , indigène du Mexique ; ra¬
meaux anguleux; feuilles alternes, cordi¬
formes , perminervées , à pétiole semi-am-
plexatiie, et à gaine stipulaire rudimentaire .
squammiforme , opposée , adnée au rameau
par toute sa surface intérieure; fleurs en grap¬
pes cirrhifères au sommet ; pédicelles fasci-
culés à l’aisselle des bractées. M. Endlicher
ne signale qu’une seule espèce. (Sp.)
* ANTIGRAMMA ( dvu , à l’opposé ;
ypxfx^i, ligne ). bot. cr. — Genre de Fou¬
gères, établi par Presl ( Tentam . Pterido-
graph. , p. 120), qui ne diffère du Scolopen-
drium que par le réseau de ses veinules, qui
sont parallèles , s’étendant du milieu vers le
bord de la fronde, et formant, par leurs
anastomoses, des t aches hexagonales, du bord
externe desquelles partent des veinules très
courtes et libres.
Par la même raison qu’il a formé le genre
Wemidyctium aux dépens de l’ Asplénium,
M. Presl a cru devoir séparer du Scolopen-
drium les Antigramma, qui offrent la même
différence. On en connaît 5 espèces , toutes
du Brésil intertropical, parmi lesquelles on
remarque Y Antigramma repanda ( Scolo -
pendrium ambiguum , Raddi). (G . N.)
* ANTILAMBANES. Antilambani
(ùvtùx/xSôc'jm, saisir), ois. — Ranzani a don¬
né ce nom à une famille de l’ordre des
Grimpeurs , comprenant des oiseaux qui se
servent de leurs doigts pour saisir leur
nourriture et la porter à leur bec. (G. d’O.)
ANTILOPE, zool. — Genre de Mam¬
mifères de l’ordre des Ruminants, caracté¬
risé par des cornes creuses , généralement
rondes, marquées au moins à leur base d’an¬
neaux saillants ou d’arêtes longitudinales ,
dont le noyau osseux est totalement ou à
peu près solide, c’est-à-dire sans pores ni si¬
nus. Ces caract. assez fugitifs , et qui ne se
ANT
ANT
rencontrent pas tous dans chaque espèce ,
sont cependant les seuls que l’on ait pu trou¬
ver jusqu’à présent pour distinguer ce gen¬
re : car l’ordre des Ruminants , l’un des
mieux déterminés et des plus naturels de la
classe des Mammifères, est en même temps
l’un des plus difficiles a diviser générique¬
ment , tant ces animaux, à l’exception des
Chameaux proprement dits, ont l’air d’être
formés sur le même modèle. C’est donc
plutôt par intuition ou par sentiment , plutôt
par des caractères négatifs que par des ca¬
ractères positifs, que l’on reconnaît le genre
d’un animal de cet ordre. Les Antilopes
sont, en général, des animaux faits pour
la course. A taille élancée et légère , elles
ont le plus souvent des larmiers comme
les Cerfs, des brosses ou touffes de poils
plus longs aux genoux, des pores ingui¬
naux ou digitaux , c’est-à-dire des enfonce¬
ments de la peau aux aines et entre les
doigts ; la queue courte , garnie de longs
poils; les oreilles droites et assez longues;
mais ces circonstances manquent quelque¬
fois, et si le plus grand nombre ont la lé¬
gèreté des Cerfs, quelques unes ont l’al¬
lure grave des Chèvres, et d’autres, pres¬
que la démarche pesante des Bœufs. Les
unes ont le museau effilé , mais d’autres
ont un mufle assez proéminent. Les Anti¬
lopes appartiennent presque toutes à l’an¬
cien monde ; la plupart des espèces vivent
en troupes, mais quelques unes sont solitai¬
res et monogames. Elles sont confinées ,
comme , au reste , presque toutes les espè¬
ces d’animaux , dans certaines limites plus
ou moins étendues , qu’elles franchissent
rarement. Quelques unes habitent les plai¬
nes arides , sablonneuses et rocailleuses , et
ne se nourrissent que de plantes aromati¬
ques ou salées ; d’autres se tiennent de pré¬
férence sur les bords des fleuves , et ne vi¬
vent que d’herbes douces. Ce sont, en gé¬
néral, des animaux doux et sociables, qui
ont les yeux grands et vifs , l’ouïe très fine,
et qui sont doués d’une grande légèreté.
Malgré sa tournure grecque, le nom d’Anti-
lope n’a pas été employé par les anciens ;
c’est une corruption du mot Antholops ,
employé par. Eustathius , qui vivait sous
Constantin, pour désigner un animal à lon¬
gues cornes dentelées en scie ; et c’est Pal-
las qui, séparant ce genre de celui des
613
Chèvres, lui appliqua le nom d’ Antilope ,
connu depuis long-temps dans l’art héraldi¬
que , et employé par Ray pour désigner l’esp.
connue sous le nom d 'Antilope des Indes.
Ce mot Antholops vient lui-même, selon
Bochart, du copte Panthalops, qui signifie
Licorne .
Les espèces de ce genre étant en fort
grand nombre, et leurs formes étant très
variées, plusieurs naturalistes ont tenté de
les séparer en groupes particuliers ou en
sous -genres.
En 1804, Cuvier, dans le Dictionnaire
des Sciences naturelles , en annonçant que
Daubenton a cherché à les diviser en plu¬
sieurs genres , en fit six groupes , à l’exem¬
ple de Pennant et d’Erxleben, d’après la
forme de leurs cornes. M. Lichtenstein ,
en 1812, dans le Magazin der gesellschaft
naturforschender freunde , 6e année, les
divisa en quatre tribus, qu’il nomma Buba-
lides, Connnchœtes , Antilopœ et Gazelles.
M. de Blainville , en 1816, dans le Nou¬
veau bulletin de la Société philomathi¬
que , réunit tous les Ruminants à cornes
creuses en un seul genre , sous le nom de
Cérophore , et le partagea en douze sous-
genres , dont huit se rapportent au g. Anti¬
lope : ce sont les s.-g. Antilope, Gazella ,
Cervicapra , Alcelaphus , Tragelaphus ,
Boselaphus , Oryx , et Rupicapra.
Dans la lre édition du Règne animal, Cu¬
vier en forma sept groupes.
M. Desinarest , en 1820, dans sa Mamma-
logie , ajouta deux sous -genres à ceux de
M. de Blainville , les Oreas et les Ègocères
et adopta celui d 'Antilocapra de M. Ord.
En 1822 , Antoine Desmoulins , dans le
Dict. class. dhist. nat. , les subdivisa en
Gazelles , Bubales , Oryx , Acuticornes ,
Tseiran , Strepsicères , Léiocères et Rami-
c'eres.
Hamilton Smith , dans sa traduction de
la lre édition du Règne animal de Cuvier,
divisa les Antilopes en trois genres et vingt-
deux groupes : le g. Antilope , comprenant
dix-sept groupes , à savoir : Dicranocerus ,
Aigocerus , Oryx, Gazella, Antilope, Re-
dunca, Oreotragus, Tragulus, Raphicerus,
Tetracerus, Cephalophus, Neolragus, Tra¬
gelaphus , Nœmorhedus , Rupicapra ,
Aplocerus, Anoa ; le g. Damalis, compre¬
nant quatre groupes , à savoir : Acronotus ,
614
ANT
ANT
Roselaphus , Strepsiceros et Portax ,• enfin
le g. Catoblepas, qui ne comprend qu’un
seul groupe.
Dans la 2e édition du Règne animal, Cu¬
vier , ne trouvant sans doute pas que ces
tentatives pour établir des divisions natu¬
relles dans ce trop grand genre eussent
complètement réussi , continua à les réunir
en un certain nombre de groupes, d’après
la forme des cornes. Ces groupes , auxquels
il n’imposa pas de noms , sont au nombre
de onze. Depuis , M. Ogilby a divisé les
Ruminants en cinq familles, et les Antilopes
se trouvent réparties dans deux de ces famil¬
les, celles des Capridées et des Bovidæ, et
forment douze genres, à savoir : Mazama,
Madoqna , Antilope , Gazella, Tragulus,
Sylvicapra, Tragelaphus , Calliope , Ke-
mas , Capricornis , Rubalus et Oryx , dont
les types sont, en suivant le même ordre:
Ant. mazama , Ant. saltiana , Ant. cervi-
capra , Ant. dorcas , Ant. pymmœa , Ant.
mer gens , Ant. picta , Ant. strepsiceros ,
Ant. goral, Ant. Thar, Ant. bubalus, Ant.
oryx.
Tout en prétendant que la forme des
cornes, adoptée par Cuvier pour caractériser
ses groupes , est un moyen artificiel , c’est
cependant sur cette forme que la plupart
des auteurs dont nous venons de parler fon¬
dent principalement leurs divisions. Et , en
elîet , quoique l’on ignore les rapports qui
existent entre les cornes et le reste de l’or¬
ganisation , il n’en est pas moins certain
qu’elles donnent une physionomie particu¬
lière à la tête , et que , la tête fournissant
les caractères les plus essentiels , ceux que
l’on tire de sa forme sont peut-être les plus
sûrs qu’on puisse employer pour subdivi¬
ser les familles à esp. nombreuses comme
celle-ci.
Il est également vrai de dire que , malgré
la variété de formes des diverses espèces
d’Antilopes , il y a entre elles un air de fa¬
mille qui les fait distinguer par tout le mon¬
de , et qui a déterminé Pallas à les réunir
en un seul g., quoique quelques unes se rap¬
prochent évidemment ou des Chevrotains
ou des Chèvres , ou des Bœufs , ou enfin
des Cerfs. Acceptant donc cet air de fa¬
mille des Antilopes comme un fait, et trou¬
vant également nécessaire d’établir des cou¬
pes dans ce genre, mais moins multipliées
qu’on ne l’a fait dans ces derniers temps ,
nous proposerons dans cet article de le sub¬
diviser en huit sous-genres , d’après la for¬
me et la position relative des cornes, en
avertissant toutefois le lecteur qu’ici , com¬
me dans tout le règne animal , faute de ca¬
ractères absolus , les esp. qui se trouvent
sur la limite d’un sous-genre sont fort voi¬
sines de celles d’un second ou même de
plusieurs autres.
Cette absence de caractères absolus nous
a engagé à n’employer pour nos sous-gen¬
res que des noms sans signification, comme
se prêtant davantage aux modifications de
chaque type que ceux qui signifient une
chose ou une propriété que ne possède pas
l’être que l’on est cependant forcé d’y com¬
prendre par un ensemble d’autres caractè¬
res.
Quelques uns de ces noms, tels que ceux
d’Oryx et de Bubale , ont été employés par
tout le monde , mais pas toujours dans le
même sens et avec les mêmes limites. Ou¬
tre les ouvrages que nous citons , nous
avons consulté avec fruit les procès-ver¬
baux de la Société zoologique de Londres ,
dans lesquels on trouve des descriptions de
plusieurs Antilopes, faites principalement
par M. Bennett. Nous avons aussi mis à
profit des notes qui nous ont été fournies
par M. Jules Terreaux, qui a résidé plu¬
sieurs années au Cap.
1° Le sous - genre DORCAS. — Cornes à
double courbure , soit de face , soit de pro¬
fil , plus ou moins lyrées , presque tou¬
jours de la longueur de la tête, implantées
au dessus des orbites ou au moins à leur
angle postérieur, à tête et flancs presque
toujours marqués de bandes longitudinales
de couleurs foncées. Deux mamelles. Com¬
prenant le premier et le second groupe de
Cuvier , les Gazelles et les Antilopes de
Blainville , de Hamilton Smith et d’Ogilby.
La GAZELLE , Antilope dorcas (Bufl'. ,
t. XII , p. 25). — Animal de la grandeur ,
de l’élégance et de la légèreté du Chevreuil.
Ses cornes sont noirâtres , assez grosses , et
marquées de 12 à 14 anneaux saillants. Le
cou, le dos et la face externe des membres,
sont de couleur fauve-clair ; la face interne
de ces derniers , le ventre et les fesses, sont
d’un beau blanc. Une bande brune règne le
long de chaque flanc. La tête est fauve , à
ANT
ANT
615
l’eiception du sommet , qui est gris-clair ,
et d’une bande blanchâtre de chaque côté ,
qui embrasse le tour de l’œil ; quelques in¬
dividus ont la tête marquée de trois bandes
brunes , séparées par deux blanches. Cette
espèce porte des larmiers , des brosses aux
genoux , ét , à chaque aine , une poche
profonde , remplie d’une matière fétide. Sa
chair est d’un goût fort semblable à celle
du Chevreuil. Les Gazelles vivent dans tout
le nord de l’Afrique en troupes nombreu¬
ses. Quoique timides , elles forment un
cercle quand on les attaque , et présentent
à l’ennemi leurs cornes de tous côtés; ce¬
pendant, elles ne peuvent résister aux Lions
et aux Panthères, qui en font leur proie or¬
dinaire. On les chasse avec le Chien, l’Once
ou le Faucon; on en prend aussi en lâchant
des individus apprivoisés , dont les cornes
sont garnies de nœuds coulants , auxquels
les Gazelles sauvages viennent se prendre.
La chasse au Faucon est le principal amu¬
sement des riches en Syrie. L’oiseau saisit
la Gazelle à la gorge , et la lui déchire
avec son bec et ses ongles. La beauté de
leurs yeux , la douceur de leurs regards ,
l’élégance de leur taille , la grâce de leurs
mouvements , leur légèreté , ont fourni de
tout temps des comparaisons et des images
à la poésie arabe. Les beaux yeux se nom¬
ment en Orient des yeux de Gazelle. Élien
a fort bien décrit ces animaux sous le nom
de Dorcas, donné antérieurement au Che¬
vreuil. Leur nom de Gazelle est arabe.
La CORINNE, A. Corinna, Gm. (Buff.,
t. XII, pl. 27) ; le K.EVEL, A.'Kevella, Gm.
(Buff., t. XII, pl. 27); VAnt. arabica,
Hemp. et Ehremberg ( Syrnb . physic., sect.
I, pl. 5) , ne diffèrent de la Gazelle que par
des cornes plus grêles dans la première ,
plus comprimées à leur base et à anneaux
plus nombreux dans la seconde, et par une
taille un peu plus forte et des teintes un
peu plus foncées dans la troisième.
Le KEYEL GRIS, Fréd. Cuv. ( Mam. ) ,
s’il n’est pas une variété de la Gazelle , est
une esp. très voisine. Enfin , VAnt. subgut -
turosa ( Schreb. , 170 B. ) paraît également
en être ou une variété ou une esp. encore
très rapprochée.
Le DSEREN , ou Ant. goitreuse ; Chèvre
jaune des Chinois (Ant. gutturosa, Pall. ;
Schreb. , 275 ), offre à peu près les mêmes
cornes et la même distribution de couleurs
que la Gazelle ; mais il est plus trapu, et de
la taille du Daim. Le larynx du mâle , très
volumineux , fait une saillie en dehors , qui
a valu à cette esp. le nom qu’elle porte. Les
larmiers sont petits, les brosses courtes,
et les poches inguinales grandes. Le mâle
porte en outre , sous le ventre , un sac , au
même endroit que le Musc, et dont le céru¬
men a l’odeur du Bouc ; la femelle ne por¬
te point de cornes. Cette esp. habite les
déserts de la Mongolie , entre la Chine et le
Thibet, et dans quelques contrées de la Si¬
bérie orientale ; elle est surtout abondante
dans le désert sablonneux de Cobi. Elle évite
les forêts et le voisinage de l’eau , et préfè¬
re les lieux découverts et arides. Sa nour¬
riture se compose de végétaux doux. Des
troupes nombreuses de Dseren s'approchent
quelquefois en hiver des habitations , et se
mêlent avec le bétail domestique. Lorsque
ces animaux sont poursuivis, ils font, dit-
on , des sauts énormes. Leur horreur pour
les bois est telle , qu’ils se heurtent la tête
contre les arbres plutôt que d’y pénétrer.
Ils ne craignent pas moins l’eau , et se lais¬
sent prendre ou tuer sur place plutôt que
de se résoudre à s’y jeter ; cependant , ils
nagent très bien s’ils viennent à y être pré¬
cipités par hasard. Les femelles mettent bas
à la mi-juin , et les petits s’apprivoisent
parfaitement.
L’ANTILOPE À BOURSE , Ant. eucho-
re , un peu plus trapue , et d’un tiers plus
grande que la Gazelle. Ses cornes sont aus¬
si un peu plus lyrées , et celles des mâles
plus grosses ; mais elle présente presque la
même distribution de couleurs. Elle s’en dis¬
tingue par une raie blanche à la partie pos¬
térieure du dos , dont les longs poils s’é¬
cartent quand elle saute , et qui sont logés
dans un repli de la peau , que le panicule
charnu développe en se contractant par
l’effort du saut. La queue, plus grande que
dans la Gazelle, est blanche, et terminée
par un flocon noir; la tête est presque toute
blanche , avec une ligne latérale noire. Elle
a des larmiers , et point de brosses aux ge¬
noux. Cette belle espèce vit par troupes
nombreuses dans les environs du Cap. Au
temps de la sécheresse , ces animaux voya¬
gent , et , les premiers rangs ayant tout
brouté , les derniers sont obligés d’arracher
ANT
616 ANT
les racines pour vivre. Ces immenses trou¬
peaux sont escortés de Lions , de Panthères
et de Hyènes , qui en dévorent un grand
nombre , quoiqu’elles se défendent en fai¬
sant cercle , et en présentant les cornes. On
assure qu’elles présagent les mauvais temps
par des sauts et des bonds plus fréquents.
Elles s’apprivoisent aisément en captivité.
Le SAÏGA, Antilope saïga (Pall. ; Schr.,
276) , a les cornes comme la Gazelle , mais
jaunâtres et transparentes. Il est grand
comme un Daim. Sa couleur, pendant l’été,
est fauve sur le dos et les flancs, et blanche
sous le ventre ; pendant l’hiver , il est gris-
blanchâtre. Son museau cartilagineux est
tellement saillant, que l’animal ne peut paî¬
tre qu’en reculant ou en saisissant l’herbe
par le côté. Il habite les landes de la Polo¬
gne et de ia Russie jusqu’à l’Irtich , et les
monts Altaï en Sibérie , et se nourrit d’Ab-
sinthes, d’Armoises , d’Arroclies , et autres
plantes âcres qui abondent dans ce pays sa¬
blonneux et salé. Les Saïgas ont la vue cour¬
te : mais leur odorat est si fin , qu’ils éven¬
tent l’ennemi de très loin. Ils se rassemblent
pour voyager en troupeaux de plusieurs
milliers. Pendant que la troupe dort, quel¬
ques uns des mâles font la garde ; ce sont
aussi les mâles qui défendent leurs petits
contre les attaques des Loups et des Re¬
nards. Les femelles mettent bas un seul pe¬
tit au printemps. Dans la saison du rat , au
mois de novembre , les mâles sentent forte¬
ment le musc. La chair du Saïga se mange
en hiver; mais elle est rejetée en été , par¬
ce qu’alors on trouve sous ia peau de cet
animal une quantité considérable de larves
d’une esp. d’Oëstres. Pour boire , le Saïga
plonge entièrement son museau dans l’eau ,
et c’est par les narines qu’il aspire la plus
grande partie du liquide , comme l’a dit
Strabon, mais sans pouvoir y en garder,
comme l’a crû cet auteur. On élève assez
aisément les Saïgas en domesticité lorsqu’on
les prend jeunes. Ceux qui ont été ainsi ap¬
privoisés courent librement au dehors sans
se joindre aux sauvages , et viennent à la
voix de leur maître, auquel iis ne man¬
quent pas de faire quelques caresses. Les
anciens ont connu le Saïga sous le nom de
Coins.
Le NANGUER, Ant. dama , Pall. (Acad,
de Berlin , 1824 , pl. 3 et 4) ; Ehrenb. ( Symb.
phys. , t. I , pl. 6 ). — Cornes dans les deux
sexes , à cinq ou six anneaux peu marqués à
la base , dont la pointe se courbe fortement
en avant. Cette belle esp. , de la grandeur
et de la légèreté du Daim , est d’un brun-
fauve en dessus. Sa face est blanche , avec
trois bandes grises ; les fesses , la queue , le
ventre et les membres, sont blancs; dans
le jeune âge , la face externe de ces derniers
est fauve. Une tache blanche se remarque
à la région moyenne du cou. On trouve cet
animal , qui est d’un caract. doux , et dont
la chair est très bonne à manger, en Nubie
et au Sénégal.
Les jeunes Nanguers n’ayant encore que
la partie supérieure de leurs cornes , celle
qui est simplement courbée en avant , Buf-
fon , qui n’en avait connu que de tels, ap¬
pliqua à cette esp. le nom de Dama de
Pline, qui ne convient pas aux individus
adultes.
Ant. ruficollis Ham. Smith , et VAnt.
mohrr Bennet ( Trans. de la Soc. zool. de
Londres , t . I , pl. 1 ) , ne sont , selon nous ,
que des variétés du Nanguer.
M. Bennet croit que VAnt. addra est
également une variété de ce même Nan¬
guer, qui n’en diffère pas plus que le Kevel
ou la Corinne ne diffèrent de la Gazelle.
L’ANT. DE SOEMMERING , Ant. Soem-
meringii , Cretzschmar ( Atl. de Rupp ., pl.
pl. 19). — Cornes noires, à pointes forte¬
ment courbées en dedans , de la grandeur
du Nanguer. La tête , le dos et la partie
extér. des extrémités, de couleur isabelle,
avec de nombreuses taches plus foncées ; la
poitrine , le ventre , la croupe et la partie
intér. des extrémités , blancs. La tête mar¬
quée de trois bandes noires , dont celle du
milieu très large. De l’Abyssinie.
L’ANT. A PIEDS NOIRS, ou PALL AH,
Ant. melampus, Licht. (Schr., 274) ; Licht.
( Mag. de Berlin , v. 167 ). — Animal pres¬
que de la grandeur du Cerf. Cornes rondes,
longues dans le mâle seulement. Pelage
brun-fauve en dessus , blanc à la croupe et
en dessous ; une ligne noire longitudinale
sur le dos, traversée par une bande de mê¬
me couleur , qui sépare le blanc du fauve
sur la croupe. En arrière des pieds de der¬
rière , au dessus des ongles , une touffe de
poils plus longs , formant tache noire. Cet
élégant et vigoureux animal habite la Ca-
ANT
ANT
617
frerie , où oq le rencontre par petites trou¬
pes de six à huit individus. Il se laisse faci¬
lement apprivoiser.
L’ANTILOPE POURPRE , Ant. pijgar-
ga (Schr. , 275). — Très bel animal de la
taille d’un très grand Cerf commun, à cor¬
nes lyrées, portant douze demi -anneaux
saillants dans le mâle seulement. Le col et
la tête d’un beau bai-brun , presque couleur
de sang; le dos brun-bai, glacé de blanchâ¬
tre. Une large bande brune sur chaque
flanc. Fesses, ventre et face intér. des cuis¬
ses, d’un beau blanc. Une large bande blan¬
che sur le chanfrein , qui se rétrécit entre
les cornes. Brosses et larmiers nuis. Des en¬
virons du Cap de Bonne - Espérance.
L’ANT. A NEZ TACHÉ , Ant. naso ma-
culata , Bl. ; Ant. mytilopes , Ham. Sm. ;
ayant la même distribution de couleurs et
les mêmes cornes que P Ant. pourpre, et ne
s’en distinguant que par une taille moindre
d’un quart environ. Il nous paraît que celle-
ci doit être considérée comme une variété
de celle-là.
L’ANTILOPE DE BENNETT, Ant. lien-
netii, Sykes. — Queue noire des Mahrattes.
Cornes lyrées , marquées de 8 à 9 anneaux.
Face marquée de bandes noires. Corps
brun - rougeâtre en dessus , blanc en des¬
sous.
Le RQB, Ant. Kob. (Buff., t. XII, pl. 52,-
fig. 1). — Cornes peu lyrées , à première
courbure peu marquée , formant par de¬
vant une figure elliptique , marquée , dans
leur premier tiers , de 7 à 8 anneaux.
De la taille du Daim.
Le ROBA , Ant. Senegalensis , Penn.
(BufTon , t. XII , pl. 52, fig. 2), à cornes
longues, un peu aplaties, latéralement ly¬
rées , marquées de 15 à 17 anneaux. De la
taille du Cerf.
Ces deux espèces , imparfaitement con¬
nues , paraissent devoir entrer dans ce sous-
genre.
Le TCIIIRU , Ant. üodgsonii , Abel ;
Ant. kemas d’Elien , selon Ham. Smith.—
Cornes deux fois de la longueur de la
tête , comprimées en bas , arrondies en
haut , à vingt anneaux ; première courbure
en arrière peu sensible; seconde en avant
assez forte. Presque de la grandeur du
r
Cerf, gris-bleu. Epaules de couleurs plus
claires; les canons marqués d’une ligne noi- |
re en avant. Front noir, un mufle, une
touffe de poils sur le nez. De chaque côté
du museau, près de la marge externe des
narines , une tumeur de la grandeur d’une
moitié d’œuf de Poule; la bouche et le nez
entourés de nombreux poils raides. Vit par
troupes de plusieurs centaines dans les plai¬
nes élevées du Thibet, sans jamais appro¬
cher des montagnes. Au moment du repos,
des sentinelles sont placées dans toutes les
directions ; et si l’une d’elles vient donner
l’alarme au camp , toute la troupe fuit avec
la plus extrême vitesse. Est très sauvage ;
et, comme tous les animaux de cette con¬
trée , il a deux sortes de poils.
2° Le s. -genre ORYX. — Cornes plus ou
moins arquées en arrière comme celles des
Chèvres, ordinairement très longues, im¬
plantées à l’angle postérieur des orbites , à
tête presque toujours marquée de bandes
de couleur foncée.
Le PASAN DE BUFFON. Ant. Oryx ,
Palh (Bulïôn, Suppl., t. VI, pl. 17). — Cor¬
nes rondes , de deux fois la longueur de la
tête , plus petite dans les femelles , pres¬
que droites , annelées au tiers inférieur.
Queue moyenne , couverte de longs poils.
Plus grand que le Cerf. Pelage gris-bleuâ¬
tre en dessus, et blanc en dessous; une
ligne brune sur les flancs; sur l’épine , une
bande noire formée de poils dirigés vers la
nuque. Tête blanche , avec une ligne d’un
brun noir allant de chaque côté de la corne
à la bouche et passant sur l’œil. Le haut du
front et une bande traversant le chanfrein.
On trouve cette Antilope au nord du Cap
et dans l’intérieur de l’Afrique , où elle vit
par paires. Ses longs sabots lui permettent
de grimper sur les rochers ; aussi on assure
qu’elle fréquente de préférence les contrées
montagneuses. Elle est très courageuse et
combat souvent avec succès contre les Car¬
nassiers qui l’attaquent. Ses cornes, très du¬
res , servent d’armes aux habitants des con¬
trées qu’elle habite. Comme nourriture ,
elle passe pour la meilleure des xlntilopes.
Cet animal, comme on voit, se rapproche
du Tchiru et pourrait être placé presque aus¬
si bien dans le sous-genre précédent que
dans celui-ci ; ses cornes, quoique dites droi¬
tes , ayant une très légère double inflexion.
L’ANTILOPE BEISA, Ruppel (Faune de
V Abyssinie, Mamm. , p\. 5), semblable,
59”
T, I.
618
A NT
par la taille et par les cornes , à l’Oryx. Le
col et la partie supérieure du corps de
couleur isabelle. Le front et le chanfrein
marqués d’une bande brun-roux , plus étroi¬
te entre les yeux. De chaque côté de la tête,
deux bandes de la même couleur : l’une
sur l’œil et la joue, l’autre formant collier
à la naissance du col. Une bande sur les
flancs , des bracelets au dessus des genoux;
une ligne brun-foncé sur les canons anté¬
rieurs, le bout de la queue de même cou¬
leur. De la province de Dongola.
L’ALGAZEL , Ant. leucoryx , Licht.
(Acad, de Berlin, 182-4, pl. 1 ). — Cornes
grêles , annelées dans leur moitié inférieu¬
re , légèrement courbées en arc de cercle ,
de deux fois la longueur de la tête. De la
taille d’un petit Ane. Pelage blanchâtre,
teinté de fauve clair sur le dos et les flancs.
Le col et le poitrail fauve plus foncé. Des
taches sur la tête , distribuées comme dans
l’Oryx, mais de couleur moins intense.
Point de mufle. De petits larmiers ; des po¬
ches aux aines ; des brosses aux genoux.
Deux mamelles. De l’Afrique septentrio¬
nale, depuis la Nubie jusqu’au Sénégal. D’a¬
près M. Lichtenstein , cette esp. est proba¬
blement l’Oryx des anciens : car celui - ci,
ne vivant que dans le midi de l’Afrique ,
n’a vraisemblablement pas été connu dans
l’antiquité. Quoi qu’il en soit , comme TA1-
gazel est souvent représenté sur les monu¬
ments d’Éygpte, de profil et avec une seule
corne , la seconde étant comprise dans le
même plan, on pense que ce sont ces figu¬
res mal interprétées qui ont donné lieu à
la fable de la Licorne.
L’ANTILOPE BLEUE, Ant. leucophœa,
Gm. ; vulgairement Chèvre bleue ( Buff.,
Suppl. VI, pl. 20, sous le nom de Tseïran ),
de la taille d’un grand Cerf, à cornes gros¬
ses , recourbées uniformément , portant une
trentaine d’anneaux qui vont en grossissant,
et en s’écartant davantage de la base au
sommet, d’une fois et demie la longueur de
la tête. Pelage d’un gris cendré , bleuâtre ,
excepté le ventre, la face interne des mem¬
bres et le bout de la queue, qui sont blancs.
Une mèche de poils blancs plus longs que
les autres en avant de l’œil , à la place des
larmiers. Le devant des canons presque
noir. Poils de la ligne dorsale récurrents.
Du Cap , où elle vit par paires ou par pe-
ANT
tites troupes de cinq à six individus , au
pied des montagnes. La femelle a les cornes
plus petites , et en manque même quelque¬
fois (1).
L’ANTILOPE CHEVALINE ou OS ANNE,
Ant. equina, Geoff. and Smith ( Jllustr . oj
tlie zool. of south Africa , pl. 27 ), de la
grandeur d’un petit Cheval. Cornes arquées
en arrière, ridées à leur base, marquées de
vingt-cinq à trente anneaux , d’une fois et
demie la longueur de la tête. Une crinière
sur le cou ; poils plus longs sous le cou.
Pelage gris-blanchâtre. Les épaules , le dos,
la croupe et la face extérieure des membres ,
nuagés d’orange. Tête brune, avec le chan¬
frein blanchâtre. Une mèche de grands poils
blancs au devant de chaque œil. De l’Afri¬
que méridionale , et peut-être même du
Sénégal.
L’ANTILOPE NOIRE , Aigocerus niger ,
Harris (Trans. de la Soc. zool. de Londres ,
t. II, pl. 59). — Cornes de deux fois la lon¬
gueur de la tête, annelées dans les deux
tiers inférieurs. Animal de la grandeur du
Cerf. Une crinière depuis la tête jusqu’à la
croupe , récurrente sur le col ; une autre
sous le cou. Couleur générale d’un beau
noir. Une bande blanche s’étendant depuis
les sourcils jusqu’aux naseaux. Le dessous
de la mâchoire inférieure , le ventre et l’in¬
férieur des cuisses , blancs ; l’intérieur des
jambes brun -fauve. Des hautes montagnes
de l’intérieur du Cap. Vit par petites trou¬
pes. Les cornes de la femelle plus grêles
que celles du mâle.
Nous pensons que cet animal pourrait bien
être l’Antilope chevaline en pelage d’été.
Le CAMBING OUTANG ou CA >1 BT A N ,
Ant. Sumatrensis, Desm. (Fr. Cuv., Mam.,
et Marsden, 2e éd., pl. 10), de la taille d’u¬
ne grande Chèvre. Cornes moins longues
que la tête , annelées dans les deux tiers de
leur longueur. Pelage noir. Une crinière
blanche, couchée sur le col et le garrot.
Oreilles et queue de longueur moyenne.
(1) A cette occasion , nous remarquerons qu'il
est impossible de prendre pour caractères de
sous-genres la présence ou l'absence des cornes
dans les femelles; quelques unes en étant privées
dans les espèces où celles-ci en portent , et d’au¬
tres en étant pourvues dans les espèces où elles
n’en ont point.
AJNT
619
ANT
Des larmiers , un mufle. — Cette esp. , qui
a les allures des Chèvres , habite les monta
gnes boisées de Sumatra. Marsden assure
qu’elle est d’un caractère sauvage , extrê¬
mement agile ; qu’elle a le pied d’une gran¬
de sûreté, et que ses habitudes ressemblent
tout à fait à celles du Bouquetin.
Le GORAL , Ant. goral , Hardwick
( Trans. Lin. , t. XIV , pl. 110 ) , et Fréd
Cuv., sous le nom de Bouquetin du Né-
paul. — Cornes courtes , noires , annelées
à leur tiers inférieur. De la taille de la Co¬
rinne. Brun - marron , teinté de noir sur le
chanfrein , sur le col et sur le dos , jusqu’à
l’extrémité de la queue , et en avant de l’é
paule. Le ventre et la face interne des mem¬
bres fauve -clair ; le dessous de la mâchoi¬
re inférieure , la gorge et l’intérieur des
oreilles , sont blancs.
L’ANT. THAR , Hodgs. — Espèce inter¬
médiaire entre le Cambtan et le Goral , et
qui vient aussi du Népaul. Est un peu plus
grande.
Nous plaçons à la fin de ce sous-genre un
animal qui pourrait, aussi bien que le Tchi
ru, entrer dans le sous -genre précédent,
ou même faire un sous - genre à part , les
cornes étant implantées tout à fait sur
l’orbite , et la distribution des couleurs
étant à peu près celle des Gazelles ; c’est :
Le CHAMOIS ou ISARD, Ant. rnpica-
pra (BulTon, t. XII, pl. 16;Schr., 269;
Fréd. Cuv., Mamm., in-fol., t. IV), à cor¬
nes de 12 à 13 centimètres de long , et de
2 à 3 d’épaisseur à leur base , marquées de
stries longitudinales et d’anneaux transver¬
saux peu apparents , dirigées d’abord verti¬
calement , puis subitement recourbées en
arrière en forme de crochets ; à pelage fau¬
ve dans la belle saison et d’un brun vineux
en hiver, est le seul animal de l’Europe oc¬
cidentale qu’offre le genre Antilope ; enco¬
re, par l’absence des larmiers, par des jam
bes plus courtes , et par un corps plus gros
que dans les vraies Gazelles , se rapproche-
t-il tellement des Chèvres et des Bouque¬
tins , que Buffon n’a considéré ces trois
espèces que comme des variétés constan¬
tes. Son poil est plus court en été qu’en
hiver, et , dans cette dernière saison , sous
les longs poils ordinaires se trouve un poil
laineux très abondant ; en tout temps une
bande brune ou noire naît de chaque |
côté au coin de la bouche , et vient finir
en embrassant l’œil à la base des cornes.
La queue est noire , le tour de l’anus ,
les fesses et l’intérieur des oreilles sont
blancs. Derrière chaque oreille existe une
petite poche contournée en spirale , que l’on
trouve toujours vide, circonstance qui , mal
indiquée , paraît avoir fait croire aux an¬
ciens que les Chèvres respirent par les oreil¬
les. Cet animal est d’une grande agilité et
se tient en petites troupes dans les régions
moyennes des montagnes. On le voit fran¬
chir les précipices , bondir de rocher en
rocher et s’arrêter tout court sur la pointe
d’un roc offrant à peine l’espace suffisant
pour y placer ses pieds rapprochés les
uns des autres. Ses sens sont très déli¬
cats ; il entend et voit de très loin. Sa voix
ordinaire est un bêlement sourd ; mais lors¬
qu’il est effrayé par quelque danger, surtout
lorsqu’il est averti par son odorat ou par
son ouïe de la présence d’un homme qu’il ne
voit point, il fait retentir les montagnes d’un
sifflement aigu rendu par les narines. Il
se nourrit de fleurs , de bourgeons tendres et
des herbes les plus aromatiques , ce qui sans
doute a fait croire à la vertu curative cfe son
sang dans quelques maladies, et surtout dans
la pleurésie. Il s’accouple en automne; le
temps de la gestation est de six mois , et les
petits naissent couverts de poils et les yeux
ouverts. La chasse du Chamois est l’une des
plus pénibles et des plus dangereuses , le
chasseur étant obligé de le suivre sur les
bords des précipices , au risque d’y tomber,
comme il arrive quelquefois , lorsque , ne
trouvant plus de moyen d’échapper, cet ani¬
mal se jette sur lui avec violence. Sa chair
est bonne à manger, et son suif est d’une
qualité supérieure à celui de la Chèvre; sa
peau est ferme et souple , et on l’employait
)eaucoup autrefois pour les vêtements. Le
Chamois se trouve dans les Pyrénées , les
Alpes, les montagnes de la Grèce et les îles
de l’Archipel ; mais partout il devient de
plus en plus rare.
3° Le sous-genre ADDAX. — Cornes con¬
tournées en spirale, implantées à l’angle
30stérieur ou même tout à fait en arrière
de l’orbite.
Ce sous-genre doit suivre immédiatement
e précédent, et pourrait même lui être ré¬
uni, les cornes des Chèvres ayant une ten-
I
620 ANT
dance manifeste à prendre une courbure
pareille dans quelques espèces.
Le COUDOUS , Ant. strepsiceros , Fait.
( Condoma de Buff. , Suppl . , t. ÏY, pl. 15;
Schreb. , 267). — Cornes de deux fois la
longueur de la tête, demi-transparentes, à
triple courbure spirale , avec une arête lon¬
gitudinale ; lisses à leur moitié supérieure ,
portant environ vingt demi- anneaux peu
saillants à leur moitié inférieure. Une cri¬
nière brune sur et sous le cou. Un mufle.
Les oreilles larges et pendantes. De la taille
du Cerf commun. Gris-brun, avec plusieurs
raies transversales blanches sur le corps.
Une raie blanche allant de l’un à l’autre
œil, en décrivant une courbe, dont le som¬
met est presque au milieu du chanfrein.
Vit par familles de cinq ou six individus
dans les parties boisées de la Cafrerie et sur
les bords des rivières, qu’il traverse à la
nage lorsqu’il est poursuivi. On ne le trou¬
ve jamais dans les plaines découvertes ni
dans les montagnes. ïl est extrêmement
rapide à la course , et saute avec tant d’a¬
gilité , qu’on l’a vu franchir un obstacle de
5 mètres de hauteur. Les mâles montrent
beaucoup de courage lorsqu’ils sont poussés
à bout. Pris jeunes , ils s’apprivoisent aisé¬
ment , et ne cherchent jamais à recouvrer
leur liberté.
L’ADDAX, Licht. ( Sangeth ., pl. 2) ; Ehr.
(Symb. phys., t. I, pl. 4); Cretzsch. ( Atlas
de Ilupp. , pl. 7); Fr. Cuvier ( Mamm. ) ;
Ant. suturosci, Otto. — Cornes noires dans
les deux sexes, plus petites que celles du
Coudous, aplaties , sans arête sensible, à
anneaux complets jusqu’aux trois quarts de
leur longueur , à triple courbure spirale.
De la taille du Daim. Tête et cou brun-
clair ; dos jaunâtre ; le reste blanc. Le front
brun-chocolat ou noir , entouré de blanc ,
qui descend sur la joue, au devant de l’œil.
Une petite crinière sur et sous le cou, de
couleur brunâtre. Le bout de la queue brun.
En hiver, le dos et le cou sont de couleur
plus foncée. La peau du cou , surtout dans
le mâle , formant une sorte de fanon. Des
déserts de la Nubie.
L’ANTILOPE EURYCERUS , Ogilby. —
Cornes à double spirale , avec une arête
saillante à leur face postérieure ; à extrémi¬
tés couleur d’ivoire.
De la grandeur du Coudous.
ANT
Le CANNA ou ÎMPOO&O , Ant. oreas ,
Pall. ( Élan du Cap des Hollandais , BuST.,
Supp., t. VI , pi. 12 ; Schr., pl. 256).— Cor¬
nes longues , coniques , dirigées en arrière ,
divergentes dans leurs deux tiers inférieurs,
et parallèles dans leur tiers supérieur , ayant
une forte arête spirale vers leur base. Point
de larmiers. Un garrot saillant. Une crinière
depuis le chanfrein jusqu’au sommet de la
tête. Un fanon garni de longs poils, sem¬
blable à celui du bœuf. Une loupe sous la
gorge. Queue médiocre, terminée par un
flocon de crins noirs. Couleur générale fau¬
ve-grisâtre , avec une raie noire sur le dos.
Habite , en troupes assez nombreuses , une
grande partie du centre de la colonie du
Cap. Il fréquente de préférence les plaines
où croissent des mimosas. Les habitants en
estiment la graisse. C’est la plus grande
esp. d’ Antilope , quoiqu’elle soit basse sur
jambes. Elle atteint à la hauteur des plus
forts Chevaux.
L’ANTILOPE DES INDES , Ant. cervi-
capra , Pall. (Buff., t. XII, pl. 55 et 56;
Schr., 268). — Cornes noires, à triples
courbures, tordues en spirale, à anneaux
nombreux. Dessus du corps brun -fauve,
dessous blanchâtre. Nez , lèvres , tour des
yeux et dessous de la queue , blancs. Mu¬
seau un peu renflé. De grands larmiers ; des
brosses aux genoux. De la taille d’un pe¬
tit Daim. La femelle ne porte point de cor¬
nes , et acquiert , à l’âge de six ans , une
bande blanche de chaque côté de l’épine ;
elle porte neuf mois , et ne fait qu’un pe¬
tit. Les Fakirs indiens font avec leurs cor¬
nes, en les joignant par leurs bases, une
arme qu’ils portent à leur ceinture en guise
d’épée ou de poignard.
Ces animaux sont si rapides à la course ,
que les Chiens ne peuvent les atteindre , à
moins qu’ils ne soient surpris dans une em¬
buscade. On assure qu’ils peuvent sauter à
la hauteur de 4 mèt. , et qu’ils franchissent
d’un bond un espace de 12. Ils habitent les
plaines ouvertes de l’Inde , évitant les fo¬
rêts , et se tenant toujours dans les lieux
d’où l’on peut voir au loin dans toutes les
directions. Ils vivent en familles composées
de dix jusqu’à soixante femelles pour un
mâle adulte. Lorsqu’ils paissent ou qu’ils
ruminent, ils détachent de tous côtés les
j jeunes mâles à une distance de 2 à 506 mè-
AN T
AN T
très, et les chargent de veiller à la sûreté
commune. Ceux-ci examinent attentive¬
ment les buissons et les touffes d’herbes
qui leur paraissent suspects , et , à la pre¬
mière alarme , tout le troupeau prend la
fuite , en suivant pas à pas le vieux mâle.
Le GUIB, Ant. scripta (Buff., t. XII, pi.
40). — Cornes triangulaires , contournées
par des arêtes spirales , dans le mâle seule¬
ment. Pelage fauve - marron , marqué de li¬
gnes sur les flancs , et , sur les cuisses , de
taches de couleur blanche. Le front et le
chanfrein noirâtres. Faces antérieure de la
cuisse et interne des canons blanches. Un
petit mufle. Point de larmiers. — Cette
belle espèce vit par troupes dans les plaines
et les bois de la côte ouest de l’Afrique ; el¬
le a été rapportée pour la première fois du
Sénégal en Europe par Adanson.
Le B08H-B0CK , Ant. sylvatica , Spar-
mann et Gm. ( Buff., Suppl., t. VI, pl. 25 ;
Schr. , pl. 257 B), qui se trouve au cap de
Bonne - Espérance , pourrait bien n’être
qu’une variété du Guib, à couleur plus fon¬
cée, et à taches et raies blanches moins
nombreuses , la distribution des couleurs et
la forme des cornes étant les mêmes dans
les deux esp. Quoi qu’il en soit , le Bosh-
Bock habite les forêts , dont il ne sort que
pendant les beaux clairs de lune et le matin
pour paître sur ses bords, ou pour faire
quelques incursions dans les jardins ou les
champs cultivés du voisinage. Sa voix res¬
semble tellement à celle du Chien , que ,
trompés par elle , les voyageurs s’enfoncent
quelquefois dans les endroits les plus recu¬
lés, croyant toujours, en suivant cette voix,
arriver à quelque habitation.
L’ANTILOPE OGILBY, Waterh., n’est
probablement aussi qu’un Bosh-Bock.
Le Canna , que nous avons placé dans
ce sous-genre , à l’exemple de Cuvier , se
rapproche beaucoup des Bubales par son
port , et presque par l’implantation de ses
cornes, et l’Antilope des Indes est si voisine
des Gazelles , que plusieurs naturalistes ont
fait un sous-genre de cette espèce, et de
quelques unes de celles de notre sous-genre
Dorcas.
4° Le sous-genre NAGOR. — Cornes di¬
vergentes , plus ou moins recourbées en
avant, implantées à l’angle postérieur des
orbites.
621
Le NAGOR, Ant. redunca (Buff., t. XI ü,
pl. 46; Schr. , pl. 265). — Cornes du mâle
rondes , de la longueur de la tête , courbées
en arc , la pointe en avant. Oreilles lon¬
gues. Pelage gris-brun , plus clair en des¬
sous. Intérieur des canons brun. Bout du
nez noir. Queue moyenne , touffue. De la
grandeur du Daim.
Le RITBOCR, Ant. eleotragus (Schreb.,
Tab. 266). — Cornes du mâle assez peti¬
tes, noires, légèrement courbées en avant,
avec dix anneaux obliques sur leur premiè¬
re moitié. Dessus du corps gris-cendré ;
gorge, ventre et fesses, blancs. Oreilles
très longues. Des pores inguinaux. Quatre
mamelles. De la taille du Daim. De la Ca-
frerie , à une assez grande distance du Cap.
Us se tiennent en petites troupes parmi les
roseaux et les joncs au bord des fontaines,
et dans les bois voisins des rivières.
L’ANT. LALANDII , Desm. — Cornes de
la moitié de la longueur de la tête, annelées
à leur base , et fortement striées en long ,
peu divergentes. Oreilles plus longues que
les cornes. Poils récurrents depuis le milieu
du dos. Dessus du corps gris-verdâtre; tête
jaunâtre ; dessous de la mâchoire , du ven¬
tre , et intérieur des cuisses blanc - roussâ-
tre ; bout de la queue blanc. De la grandeur
du Chevreuil. Des environs du Cap , où elle
vit par paires dans les grands buissons et sur
les flancs des montagnes. Elle est difficile à
atteindre , étant d’un caract. très farouche.
L’ANT. DE FASSA , Rüppel ( Faune de
l'Abyssinie , pl. 5). — Cornes un peu plus
longues que la tête , penchées d’abord en
arrière dans la direction du front, et recour¬
bées en avant vers le tiers supérieur. Dessus
du corps brun - rouge pâle , plus foncé sur
le chanfrein , le front , le dessus du col et
du dos. Noirâtre sous le ventre. Les quatre
membres brun -noir. Le bout du museau
blanc, et une tache de même couleur sur
et autour de l’œil ; l’intérieur des oreilles ,
un collier qui naît de la base des oreilles, les
fesses, une tache aux onglons , et une bor¬
dure au dessus des sabots, également blancs.
La queue descend presque jusqu’au jarret ,
et se termine par une touffe de poils noirs.
De la grandeur du Cerf. Vit dans les pâtu¬
rages gras de l’ouest de l’Abyssinie.
L’ANT. ELLIPSIPRYMNUS, Ogilby et
j Smith ( Illustr . of the zool. of south A fri-
622
AM
AM
ca, pl. 28 et 29 ). — Cornes une fois et de¬
mie de la longueur de la tête , à vingt an¬
neaux environ , courbées en arc , la pointe
en avant; les pointes se rapprochant un
peu par les extrémités. Tête courte. Poils
longs , raides, séparés en mèches : ceux du
dos dirigés en avant ; ceux du cou plus
longs et plus hérissés. Couleur générale
gris-brun ; ce dernier prédominant sur le
dos , la croupe et les canons. Dessus de
la tête brune. Bout du museau blanc , sauf
l’extrémité du nez, qui est noire. Une tache
blanche sur chaque œil. Vers le milieu des
fesses , une bande blanche, qui va se rejoin¬
dre sur la croupe à celle du côté opposé,
de manière à décrire une ellipse régulière ,
dont la racine de la queue occupe l’un des
foyers , circonstance qui lui a valu le nom
(VE Uipsiprymnus.
De l’Afrique méridionale , à vingt - cinq
journées, au nord , de la rivière Orange.
L'ANTILOPE UNCTUOSA, Nob.— Il exi¬
ste aujourd’hui à la ménagerie du Muséum
d’histoire naturelle de Paris une Antilope
rapportée du Sénégal par M. Malassis , qui
ressemble fort à l’espèce précédente ; seule¬
ment , ses cornes sont presque droites ,
très légèrement infléchies en avant. Du res¬
te , la tête est également courte, le poil
long, de couleur brun-jaunâtre ; le bout du
museau blanc, et les narines noires. Une
tache blanche sous la gorge ; point de bande
blanche aux fesses. Pendant l’hiver , cet
animal suinte une humeur grasse d’une
odeur très désagréable , qui tombe en
gouttelettes de chacun de ses poils. Il se
roule alors par terre , et, cette huile s’épais¬
sissant , son poil s’agglomère en mèches,
qui prennent toutes les directions.
Il existe aussi au Cabinet d’anatomie com¬
parée le squelette d’une Antilope envoyée du
Sénégal, en 1828, par M. le général Jubelin,
sous le nom de Mbill , qui est de la gran¬
deur de la Gazelle , dont les cornes , épais¬
ses à la base , sont d’abord dirigées en ar¬
rière, dans la direction du front, puis re¬
courbées fortement en avant et en dedans ,
de manière à ne laisser qu’un intervalle de
quatre centimètres entre leurs pointes. El¬
les ont huit anneaux à leurs deux tiers infé¬
rieurs, et sont fortement striées longitudi¬
nalement. La structure du crâne montre
que celle espèce est pourvue de larmiers. |
5° Le sous -genre OUREBIA. — Cornes
courtes , parallèles , droites ou légèrement
courbées en avant , implantées à l’angle
postérieur des orbites. Quatre mamelles.
Le SAUTEUR DES ROCHERS, Klip
springer des Hollandais , Ant. oreotragus ,
Forst. — Cornes du mâle minces, coniques,
presque droites , écartées l’une de l’autre.
Pelage formé de poils raides , cassants , de
couleur gris - verdâtre. Queue très’courte.
Tour des yeux noirâtre. Cet animal vit par
petites troupes de quatre à cinq individus ;
il habite les hautes montagnes voisines du
Cap , et saute , comme notre Chamois , de
rochers en rochers, avec une vigueur et une
précision remarquables. Sa pose sur les
rochers, suivant M. Jules Verreaux, est
des plus curieuses : ses quatre pieds , rap¬
prochés les uns des autres, ne portent que
sur l’extrémité des sabots. Il court mal en
plaine. Sa chair est très délicate , et sa peau
estimée par les colons pour en faire des
garnitures de selles. Sa hauteur à l’épaule
est de 34 à 35 centimètres. La femelle est
sans cornes.
ANTILOPE DE SALT , Ant. saltiana ,
Blainv. (Ehr., Symb. pkys., t. I, pl. 7). —
Cornes triangulaires , couchées dans la di¬
rection du front, portant des anneaux sail¬
lants sur leur moitié inférieure. Les poils
du front redressés , formant toupet. Tête
rousse. Cou , flancs et cuisses , gris -bleuâ¬
tre, résultant de poils annelés de blanc-
jaunâtre et de gris-ardoisé. Dos brunâtre.
Ventre , fesses et intérieur des cuisses ,
blanc» roussâtre. Des larmiers. Queue cour¬
te.
Très petite esp. de l’Abyssinie , où on la
nomme Madoka.
Le STEEN-BOCÜ , Ant. tragulus , Lichst.
— Cornes du mâle de la longueur des deux
tiers de la tête , écartées légèrement , cour¬
bées en avant , annelées à leur base. Ani¬
mal léger , haut sur jambes. Corps roux ,
brun en dessus , blanc en dessous. De gran¬
des oreilles grises , bordées de noir. Sour¬
cils blancs. Du noir au museau , aux aissel¬
les et aux aines. De petits larmiers. Point
de brosses. Taille d’une petite Chèvre. Cette
espèce fréquente les plaines garnies de
buissons élevés, et vit presque toujours
seule. Pendant la chaleur du jour , elle se
cache derrière un buisson isolé sur une
ANT
ANT
G23
hauteur , afin de pouvoir observer de loin.
Lorsqu’on la chasse, elle part h une grande
distance. Elle aime beaucoup les jeunes
pousses d’herbes, qu’elle va brouter le soir
et le matin.
Le GRIS-BOCK , Ant. melanotis. — Cor¬
nes du mâle noires, rondes, courbées lé¬
gèrement en avant. Pelage roux , entremêlé
de longs poils blancs sur le dos et les cuis¬
ses. Ventre jaunâtre. Queue presque nulle.
Oreilles presque de la longueur de la tête ,
grises , bordées de noir. De petits larmiers.
Point de brosses. Taille d’une petite Chè¬
vre. Est peut-être la plus répandue des
Antilopes dans toutes les directions de la
colonie du Cap. Vit isolée sur le penchant
et dans les gorges des montagnes. Elle aime
les lieux humides. Lorsqu’elle a adopté une
place, elle y revient toujours, de sorte que,
pour l’atteindre plus sûrement , il faut se
poster h l’endroit d’où elle est partie. Sa
chair est assez délicate ; aussi les Panthères
en font-elles leur principale nourriture.
L’OUREBI , Ant. scoparia ( Shreb., pl.
261 ). — Cornes du mâle à 5 ou 6 anneaux ;
espèce plus grande que les deux précé¬
dentes. La tête et le dessus du corps jaune
d’ocre tirant sur le fauve. Ventre et inté¬
rieur des cuisses blancs. Oreilles grises , bor¬
dées de brun en dehors, blanches en de¬
dans. Du blanc aux sourcils , au museau et
sous la gorge. Queue très courte , brune ;
des larmiers, des brosses. Vit dans les plai¬
nes couvertes de quelques petits buissons.
Quoique ne vivant pas en familles , on en
voit assez souvent plusieurs à peu de dis¬
tance les uns des autres.
L’ANTILOPE MONTANA que Riippel a
trouvée en Abyssinie est très voisine de la
précédente , si elle en diffère. Une particu¬
larité que l’on rencontrera peut-être dans
d’autres espèces de cette division est que le
jeune mâle porte des canines à sa mâchoire
supérieure , comme plusieurs Cerfs et les
Muscs.
L’ANTILOPE LAINEUSE, Ant, lana-
ta , Desm.; Ant. capreolus, Lichst. — Cor¬
nes du mâle rondes , minces, de la longueur
de la tête, légèrement courbées en avant,
annelées à leur moitié inférieure.Poil laineux,
frisé, gris -roussâtre en dessus, blanc en
dessous. Bout des lèvres blanc. Du non-
après le blanc à la mâchoire inférieure et
au bout du nez. Queue moyenne , velue ,
grise en dessus , blanche en dessous. Point
de larmiers ni de brosses. De la grandeur
du Daim. Du Cap.
6° Le sous - genre GRIMMIA, Cephalo -
phus de Iiam. Smith. — Petites cornes droi¬
tes ou peu courbées, naissant loin des orbi¬
tes au milieu du front.
Lg GRIMME , Ant. grimmia , Pall. ( Spec .
zool., fas. I, pl. 5); Fréd. Cuv. ( Mamm .).
Cornes très courtes , coniques , droites, à an¬
neaux gris-fauve. Chanfrein et ligne dorsale
noirâtres. Queue noire au bout. Membres
gris. Un mufle assez grand ; une tache noi¬
re, sans q)oils, entre les yeux et le mufle,
sécrétant une humeur inodore. Petite espè¬
ce de la côte de Guinée , dont le train de
devant a environ 43 centimètres de hauteur.
Les poils du front au devant des eornes se
relevant en toupet. Quatre mamelles.
Le GUE V El , Ant. pigmœa , Pall. ( Sch
pl. 260, B). — Cornes petites, coniques,
dirigées en arrière. Brun-clair cendré en
dessus, blanchâtre en dessous ; une ligne
pâle de chaque côté du front , qui est noi¬
râtre. Queue blanche en dessous. Une ligne
muqueuse sous-orbitaire. Poils du front en
toupet. Cette espèce n’a que 26 à 27 centi¬
mètres de hauteur au train de devant. On
la trouve dans les environs du Cap. Malgré
sa petite taille, on assure qu’elle peut faiie
des sauts de 4 mètres de haut.
L’ANTILOPE DE FRÉDÉRIC, Ant. Fre-
derici , Nob. (Fréd. Cuv. , Mamm., sous le
nom de Guevei. — Animal de la grandeur
du précédent , à cornes d’un tiers de la
longueur de la tête , grosses en bas , coni¬
ques , recourbées en avant. Une ligne mu¬
queuse sous-orbitaire. Couleur générale
brun-fauve ; à la partie supérieure de la tête
et le long du museau , la teinte est brun
foncé , et elle est séparée des côtés de la tê¬
te par une ligne blanche qui en suit les con¬
tours. La face interne des oreilles est blan¬
che. Quatre mamelles. Du Sénégal.
Une jeune femelle de ce joli petit animal
a été décrite et figurée par M. Fréd. Cuvier,
dans son ouvrage sur les Mammifères, sous
le nom de Guevei , en observant qu’elle dif¬
férait notablement du Guevei du Cap. Deux
individus adultes , mâle et femelle, envoyés
depuis au Muséum , ont montré qu’en effet
c’était une espèce autre que le Guevei.
624
ANT
F
Nous lui donnons le prénom de M. Frédéric
Cuvier, afin que Ton sache bien que c’est à
lui , et non à son frère , que cette espèce
est dédiée.
L’ANTILOPE DES BUISSONS, Ant.
sylvicultrix , Afzel. ( Ham. Schtn., Reg.
anim ., t. IV, p. 258 , avec figurés ). — Cor¬
nes courtes , petites , couchées dans la di¬
rection du front, striées en travers près de
la base. Deux mamelles. Un peu plus gran¬
de que le Chevreuil ; de couleur brun fon¬
cé ; plus pâle sur le cou et les flancs ; grisâ¬
tre sur la croupe et les cuisses ; jaunâtre à
la gorge. Une ligne isabeîle le long de l’é¬
pine , s’élargissant sur les reins , où les
poils sont plus longs. Habite les penchants
couverts de buissons des montagnes de
Sierra-Leone. Sa chair est estimée.
L’ANTILOPE PLONGEANTE , Duiker-
Bock dos Hollandais ( Ant. mergens , Al.).
— Cornes de moitié de la longueur de la
tête , assez grosses , annelées à leur base
dans le mâle seulement. Brun-fauve clair.
Une ligne noire à la face antérieure des
membres. Un petit mufle. Un sillon sous-
orbitaire sans poils , sécrétant une humeur
visqueuse qui noircit en se durcissant. Cette
espèce habite presque tous les cantons de
la colonie du Cap , et fréquente les plaines
couvertes de buissons. Il n’est pas rare de
rencontrer des femelles avec des cornes ;
celles-ci sont plus minces que dans le mâ¬
le. Son nom lui vient de la manière dont
elle se précipite dans les buissons quand
on la poursuit. De la taille d’une petite
Chèvre.
Nous mettons à la fin de ce sous-genre une
espèce qui a deux paires de cornes placées
au devant l’une de l’autre , les postérieures
étant situées , presque comme dans les
espèces précédentes , vers le milieu du
front.
Le TCHICARRA , Ant. quadricornis ,
Blainv.; Ant. chicarra , îiardw. ( Trans-
act. de Linn. , t. XIV, pl. 25 ), et Fréd.
Cuvier ( Mamm. ). — Animal de la taille
d’une petite Chèvre. Les cornes postérieures,
plus longues que les antérieures , sont an¬
nelées à leur base , légèrement courbées en
avant. Les antérieures, plus rapprochées l’une
de l’autre , naissent entre les yeux , et n’ont
pas au delà de 2 centimètres de hauteur.
Les oreilles sont grandes, les larmiers mé- |
VNT
diocres , la queue courte. Le pelage , for¬
mé de poils assez épais et assez longs , est
entièrement d’un fauve uniforme. Du Né-
paul.
7° Le sous-genre BUBALUS. — Cornes
grandes , implantées loin des yeux , vers le
milieu du front , comme chez les Buffles.
Le BUBALE , Ant. bubalis , Linn. , vul¬
gairement Vache de Barbarie ( Buffon ,
Snpp., t. VI, pl. 14; Schr., 277, B). —Cor¬
nes grosses, dont la racine est dans le pro¬
longement du front , se touchant presque à
la base, s’écartant plus haut latéralement,
puis se rapprochant pour se courber ensuite
de manière à porter la pointe en arrière.
De la taille d’un petit bœuf. Tête longue et
étroite , terminée par un demi-mufle. Pela¬
ge fauve , excepté le bout de la queue , qui
est terminé par un flocon noir. Cet animal,
bien connu des anciens , est représenté sur
les monuments égyptiens. Il vit par troupes
nombreuses dans tout le nord de l’Afrique,
entre les terres cultivées et les déserts , et
combat à la manière du Taureau , en bais¬
sant la tête. Shaw assure que , fréquem¬
ment, les jeunes Bubales se mêlent aux
troupeaux domestiques , et ne les abandon¬
nent plus ; ce qui prouve que cette espèce
d’Antilope, comme plusieurs autres, pour¬
rait être rendue domestique.
Le CAAMA , Ant. caama, Cuv., vulgai¬
rement Cerf du Cap (Buffon , Supp., t. VI,
pl. 15 ; Schr., 277). — Semblable à l’espèce
précédente ; mais à courbures des cornes
plus anguleuses. Pelage fauve-brun, plus
foncé sur le dos ; le tour de la base des cor¬
nes , une bande sur le chanfrein, sur le col
et sur la face antérieure des jambes , noirs
ou bruns. Bout de la queue noir. Fesse
blanchâtre ; le ventre et la face interne des
quatre membres blancs. Vit en grandes
troupes au Cap , et court avec une si grande
rapidité , qu’un Cheval ne peut l’atteindre.
Son cri est une sorte d’éternument. Sa
chair est très bonne à manger.
L’ANTILOPE A CORNES APLATIES,
Ant. depressicornis, Quoy et Gaimard [An.
des sc.y n° XVII, pl. 20 ; Astrol. zool., 1. 1,
pl. 26) ; Anoa depressicornis , Ham. Smith
( loc . cit., pl. 24). — Animal de la grandeur
d’une Chèvre , à port lourd , à cornes droi¬
tes, un peu plus longues que la tête, peu
divergentes, dirigées tout à fait en arrière
ANT
ANT
625
dans la direction du front, aplaties intérieu¬
rement à leurs deux tiers inférieurs , de ma¬
nière à former un bord interne, comme
chez les Buffles ; la partie aplatie annelée ir¬
régulièrement ; le reste de la corne rond et
lisse. Dessus du corps brun-cannelle ; le des¬
sous plus clair. De l’île Célèbes , où elle est
appelée Vache des bois.
Le GNOU, Ant. gnu, Gm. (Buff., Supp.,
t. VI , pl. 8 et 9 ) ; Schr., 280 ; Fréd. Cuv.
(Vf amm.). — A cornes élargies et rapprochées
à leur base comme celles du Buffle du Cap ,
descendant d’abord obliquement en devant
et se redressant ensuite brusquement ; à
mufle large , aplati , entouré d’un cercle de
poils. Sur le chanfrein , une touffe de poils
longs, raides, dirigés vers le front. Une
crinière redressée sur le cou , blanche à sa
base, et non au bout. Une barbe, un fanon,
avec crinière ; le reste du corps semblable à
celui d’un petit cheval à jambes fines. La
queue garnie de longs poils blancs. Pelage
brun. Les deux sexes ont des cornes. Les
Gnous vivent dans les montagnes , au nord
du Cap , en troupes nombreuses. Ils sont
sauvages, et se laissent difficilement appro¬
cher. Lorsqu’ils sont blessés , ils se retour¬
nent contre le chasseur , et le poursuivent
tant qu’il leur reste assez de force pour se
soutenir. Au commencement de leur frayeur,
ils frappent du pied comme un Cheval ré¬
tif, et vont heurter leur tête contre les
taupinières ou autres petites saillies du ter¬
rain ; mais, bientôt après, ils prennent la
fuite avec une si grande vitesse , qu’en un
instant ils sont hors de danger. Us ne
courent pas confusément comme les Mou¬
tons ou les Bœufs , mais sur une seule file ,
en suivant un conducteur. C’est un beau
spectacle que d’en voir ainsi un grand nom¬
bre voler, pour ainsi dire, à la suite l’un de
l’autre à travers les plaines. On dit qu’à
certaines saisons de l’année , ils sont sujets
à une éruption cutanée , qui est toujours
mortelle.
Le Gnou paraît avoir été connu des an¬
ciens . qui le nommaient Catoblepas , ani¬
mal , dit Pline , qui tient toujours sa tête
penchée vers la terre , afin de ne point dé¬
truire la race humaine , car tous ceux qui
voient ses yeux expirent aussitôt. Le fait
de la tête penchée vers la terre est vrai
jusqu’à un certain point : car le Gnou,
comme tous les ruminants dont les cornes
sont dirigées en arrière , met , pour combat¬
tre, la tête entre les jambes, afin de pré¬
senter à l’ennemi la pointe de ses cornes.
LeGORGON, Ant. gorgon, Ham. Smith.
— Cornes semblables , par la courbure , à
celles du Gnou, mais dirigées latéralement,
en sorte que les pointes se rapprochent
l’une de l’autre, presque comme dans le
Buffle du Cap. Un large mufle. De longs
poils sur le nez , non redressés. Une barbe
noire , qui s’étend jusqu’au milieu du cou.
Une crinière de la même couleur jusqu’au
milieu du dos. Queue longue , descendant
jusqu’aux onglons; garnie, à sa moitié in¬
férieure , de longs poils qui l’entourent
complètement, et , à sa moitié supérieure ,
de chaque côté seulement. De couleur gris-
brun , avec des taches transversales noires ,
dans le genre de celles du Zèbre, mais
moins régulières. Un peu plus grand que le
Gnou.
Le KOKOON , Ant. taurina, Burchell ,
est une esp. fort voisine de la précédente ,
et peut être l’une n’est -elle qu’une variété
de l’autre.
De la grandeur du Gnou , et du même
pays.
Après ce sous - genre , qui se rapproche
des Bœufs , nous terminons par un autre ,
qui a , par ses cornes bifurquées, beaucoup
d’analogie avec les Cerfs, et auquel nous
appliquons le nom que notre première es¬
pèce porte dans la langue sanscrite , selon
M. Hamilton Smith. Outre ses cornes , qui
font évidemment passage aux cornes bifur¬
quées , cette même espèce a tellement le
port d’un Cerf , que le mâle vivant aujour¬
d’hui à la Ménagerie est pris par tout le
monde pour un grand Cerf dont les cornes
commencent à pousser. C’est :
8° Le sous-genre RISIA. — Cornes plus
ou moins bifurquées , implantées à l’angle
postérieur des orbites.
Le NYLGAU , Ant. picta et Trago-ca-
melus, Gm. (Buffon, Supp., t. VI, pl. 10
et 11 ; Schr. 262 ). — Cornes du mâle très
courtes , un peu recourbées en avant , ayant
un prolongement triangulaire et tubercu¬
leux à leur base , que l’on peut considérer
comme un rudiment d’andouiller. De la
taille du Cerf. Des larmiers. Quatre mamel¬
les. Un flocon de poils sous le milieu du
40
T. I.
ANT
ANT
026
cou. Une crinière sur le cou et le milieu
du dos. Le pelage gris-cendré dans le mâle;
gris-fauve dans la femelle. De doubles an¬
neaux noirs et blancs aux pieds , au dessus
des sabots. Bords de la lèvre supérieure ,
mâchoire inférieure , gorge , bas - ventre ,
fesses et dessous de la queue, blancs. Queue
longue, terminée par de grands poils. Le
Nylgau habite le bassin de l’Indus et les
montagnes du Cachemire , et se tient dans
les forêts les plus épaisses , d’où il fait des
excursions le matin , et même pendant la
nuit, sur les champs du voisinage. C’est
un animal d’un caractère indomptable et
d’un grand courage. Lorsqu’il veut atta¬
quer son ennemi , il se jette sur ses genoux,
et s’avance , dans cette position , jusqu’à
une certaine distance ; puis , se redressant ,
il s’élance en avant avec la rapidité d’une
flèche , et avec une force irrésistible pour
l’homme et pour les animaux qui cherchent
à en faire leur proie.
L’ANTILOPE A FOURCHE , Ant. fur -
cifer et bifurcata , Ham. Smith ( t. IV ,
pi. 1 des Ânt. ). — Cornes de la longueur
de la tête , rugueuses , recourbées en arriè¬
re comme celles du Chamois , mais por¬
tant, au commencement de cette courbure,
un andouiller comprimé , projeté en avant.
Animal de l’aspect du Chamois , quoiqu’un
peu plus grand et plus élégant. Oreilles
moyennes. Pelage brun-rouge en dessus ,
plus pâle sur les flancs , les lèvres , le men¬
ton. Deux taches sous la gorge ; une sur le
sommet de la tête et une au bas de chaque
oreille. La poitrine et le ventre blanc-jau¬
nâtre ; la croupe et la queue d’un blanc
pur. Une touffe de poils rougeâtres au chi¬
gnon. Cette esp. habite les plaines des bords
du Missouri , aux Etats-Unis.
L’ANTILOPE PALMÉE , Ant. palmata ,
Ham. Smith ( t. IV). — Cornes de la lon¬
gueur de la tête , à pointes recourbées en
arrière, et portant tout auprès de la base
un andouiller plat , triangulaire , dirigé en
dedans. Cette espèce , que l’on ne connaît
que par les cornes , habite le Mexique.
On a voulu considérer, mais à tort, ces
animaux comme les Mazames d’Hernandez.
(Laurillard.)
ANTILOPE, mamm. foss. — Les
brèches osseuses ont offert à Cuvier , les
Aluns de la Touraine à M. Desnoyers, et
les cavernes du département de l’Aude à
M. Marcel de Serres, des ossements de Ru¬
minants qui peuvent avoir appartenu à
quelques esp. d’ Antilopes. M. l’abbé Croi-
zet , dans les terrains tertiaires de l’Auver¬
gne, et M. Lartet, dans ceux du départe¬
ment du Gers , en ont signalé chacun deux
espèces. Tout nouvellement , M. Lund an¬
nonce en avoir trouvé une dans les caver¬
nes du Brésil. Mais , jusqu’ici, tous ces os¬
sements n’ont point été décrits avec assez
de détails pour qu’il soit possible de les rap¬
porter d’une manière certaine au g. Anti¬
lope , et moins encore pour que l’on puisse
les rapprocher ou les éloigner des espèces
vivantes. On peut en dire autant du Siva-
therium giganteum ( Voy . ce mot) , décou¬
vert dans la chaîne basse de l’Himalaya
par M. Hugh Falconer et le capitaine Caut-
ley , animal d’une taille voisine de celle de
l’Eléphant , qui portait quatre cornes com¬
me l’Antilope quadricornis , et que M. de
Blainville regarde comme une Antilope,
tandis que M. Geoffroy Saint-Hilaire le con¬
sidère comme une esp. de Girafe.
Nous terminons ici ce que nous avions à
dire sur les Antilopes vivantes et fossiles,
non pas que nous ayions enregistré toutes
les espèces des premières mentionnées dans
les auteurs. Il nous aurait fallu pour cela
un temps plus long que celui qui nous a
été accordé ; d’ailleurs , la plupart de celles
que nous avons négligées ne nous parais¬
sent point encore assez caractérisées.
(Laurillard.)
’ANTIMAQLE.i ntima c hus (n o m d ’ un
poëte grec), ins. — Genre de Coléoptères hé-
téromères, de la famille des Mélasomes, tri¬
bu des Ténébrionites , établi par M. Gistl
(Isis, 1829, cah. 10, p. 1055). Ce g., suivant
l’auteur , est voisin des Upis , et a pour ca-
ract. : Tête oblongue , arrondie; front sur¬
monté d’une corne droite , un peu recour¬
bée vers le bout. Antennes presque filifor¬
mes à art. coniques : le 1er le plus long , le
dernier ovale. Corselet transverse , sinué et
échancré antérieurement, avec deux épines
de chaque côté. Elytres allongées, courbées
à l’extrémité. — L’auteur n’y rapporte qu’une
seule espèce , recueillie au Brésil , et qu’il
nomme A. furcifer. Elle est figurée dans le
journal précité. (D.)
ANTIMOINE (contraire aux moines.
AM
AM
parce que les premiers essais de l’Antimoi¬
ne, comme médicament, eurent lieu sui¬
des moines, qu’ils firent périr), min. — Ce
métal s’oflïe dans la nature sous divers
états : 1° à l’état libre (Antimoine natif);
2° à l’état de mélange avec l’arsenic , un
de ses isomorphes ( Antimoine arsénifère ) ;
3° à l’état d’Antimoine métallique (Antimo-
niures d’argent, de Nickel); 4° à l’état de
sulfure simple ou multiple (Stibine, Feder-
erz , Zinkénite, Plagionite, Jamesonite,
Berthiérite, Bournonite, Fahlerz, Argyry-
throse, Psathurose, Miargyrite, Polybasite,
Schilfglaserz, etc.) ; 5° à l’état d’oxyde (acide
antimonieux, oxyde antimonique) ; 6° à l’é¬
tat d’oxysulfure (Kermès). Nous renvoyons
au mot sulfure la description des nombreu¬
ses combinaisons sulfurées dont nous ve¬
nons de faire l’énumération, nous contentant
de parler ici des trois genres Antimoine,
Antimoniure et Antimonoxide, auxquels on
restreint d’ordinaire le groupe des Antimo-
nides, dans les méthodes minéralogiques les
plus récentes.
Premier genre. Antimoine. — Il com¬
prend deux espèces : l’Antimoine natif et
l’Antimoine arsénical.
L’Antimoine natif est facile à reconnaître
à son blanc d’étain, à sa grande fragilité et
sa faible dureté , à son tissu éminemment
lamelleux, aux vapeurs blanches qu’il répand
lorsqu’on le brûle, et au dépôt blanchâtre
qu’il produit lorsqu’on le dissout dans l’aci¬
de nitrique. Sa forme cristalline, telle que
le donne le clivage , n’est pas l’octaèdre ré¬
gulier, comme on le croit communément,
mais bien un rhomboèdre obtus , tronqué sur
ses sommets, et passant par là à une forme
octaédrique, dont les angles diffèrent de
ceux de l’octaèdre régulier. Il a cela de com¬
mun avec l’arsenic, dont il est un des iso¬
morphes. L’angle de deux faces culminantes
du rhomboèdre de clivage est de 117°, 13’.
Cette espèce est rare dans la nature : on ne
l’a encore rencontrée qu’en petites masses
lamellaires dans les filons, notamment à
Allemont, en Dauphiné.
L’Antimoine arsenical n’est qu’un Anti¬
moine arsénifère , c’est-à-dire mêlé d’arsenic
dans des proportions variables. On le trouve
aussi à Allemont, sous la forme de croûtes
ou de petites masses testacées, accompa¬
gnées souvent d’arsenic natif.
6Î7
Deuxième genre. Antimoniure. — Il com¬
prend trois espèces :1a Discrase, l’Antimon-
nickel de Hausmann et l’Antimonnickel de
Beudant.
La Discrase est un Antimoniure d’argent :
on le nomme aussi Argent antimonial. C’est
un minéral cassant, d’un blanc d’argent,
qui se trouve assez rarement dans quelques
filons argentifères , et qui , par la quantité
d’argent qu’il renferme , peut être considéré
comme minerai de ce métal. Nous renver¬
rons pour cette raison ce que nous avons à
en dire au mot argent.
L’Antimonnickel de Hausmann et de Stro-
meyer est un Antimoniure de Nickel , sans
arsenic, mêlé de quelques centièmes de sul¬
fure de plomb. Il paraît appartenir au systè¬
me di-hexaédrique , et cristallise en petites
tables hexagonales, d’un rouge de cuivre
clair, avec une nuance de violet. Il est com¬
posé, d’après l’analyse de Stromeyer, de
68,79 d’Antimoine , et de 31,21 de Nickel,
ce que l’on peut exprimer par la formule :
SbNi. On le trouve à Andreasberg, dans le
Hartz , où il est accompagné de calcaire, de
galène et de cobalt arsenical.
L’Antimonnickel de Beudant (Nickel anti-
monglanz) est un sulfo-antimoniure de Nic¬
kel , à éclat métallique , d’un gris de plomb
ou d’acier passant au noir de fer, et cristal¬
lisant dans le système hexa-diédrique , c’est-
à-dire dans le système dont les formes déri¬
vent d’un dodécaèdre pentagonal. Dureté 5 ;
pes. spéc. 6,5. Il fond au chalumeau, en dé¬
gageant des vapeurs abondantes d’Antimoi¬
ne ; il est attaquable par l’acide nitrique, en
donnant un précipité immédiat. Sa solution
verdâtre devient violette par un excès d’am¬
moniaque , et précipite en vert par les alca¬
lis fixes. — * Formule de comp. : NiSbSo,
ou en poids : Antimoine, 55,76; Soufre,
15,98; Nickel, 27,36. — Cette substance est
isomorphe avec la disomose (Nickelglanz),
qui est un sulfo-arseniure de Nickel. Les
deux espèces sont susceptibles de se mélan¬
ger, et le Nickelspiessglanzerz d’Ullmann ne
paraît être qu’une variété mixte de ce genre.
On trouve l’Antimonnickel en petites mas¬
ses à structure lamellaire , rarement en cris¬
taux, dans quelques filons cobaltifères du
pays de Siegen, et à Ebersdorf, dans la
principauté de Reuss.
Troisième genre. Antimonoxyde. — Ge
628
A1NT
genre renferme deux espèces : l’Exitèle ou
Oxyde antimonique, et la Stibiconise ou l’A¬
cide antimonieux. Ces substances, non métal¬
loïdes, sont attaquables par l’acide chlorhy¬
drique ; la solution précipite en blanc par
l’eau , en jaune par les hydrosulfates.
L’Exitèle, ainsi nommée parce qu’elle est
complètement volatile , est un oxyde formé
de 2 atomes d’antim. et de 3 atomes d’oxy¬
gène ; on ne l’a encore trouvée qu’en petites
lames rectangulaires et groupées, ou en ai¬
guilles rhomboïdales divergentes. C’est une
substance blanche, nacrée, cristallisant dans
le système rhombique, et isomorphe avec
l’arsenic blanc ou acide arsénieux. L’angle
obtus du prisme de l’Exitèle ( Weissantimo-
nerz des AU. ) est de 136°, 58’. Cette sub¬
stance est excessivement tendre , et fond à
la simple flamme d’une bougie. Elle contient
84 parties sur 100 d’ Antimoine. On la trouve
en petite, quantité dans quelques dépôts
d’argent arsénifère (aux Chalanches en Dau¬
phiné, à Braunsdorf en Saxe , etc.)
La Stibiconise est une substance terreuse,
d’un blanc ou gris jaunâtre , très tendre ,
et qu’on trouve en petites couches à la sur¬
face de la Stibine ou Sulfure d’antimoine,
dont elle est une épigénie. Il arrive souvent
qu’elle conserve la forme des cristaux de ce
Sulfure. (Del.
*ANTIMONIURE. min. — Petit genre
minéralogique , composé des esp. dans les¬
quelles l’Antimoine fait fonction d’élément
électro-négatif. Voy. antimoine. (Del.)
ANTÏMONNICKEL, min. - Voyez
ANTIMOINE. (Del.)
ANTIMONOXYDE. min. - Voyez
ANTIMOINE. (Del.)
ANTI-NOMPAREILLE. moll. -
Nom donné par Geoffroy, dans son Traité
des Coquilles des environs de Paris, à une
coquille qui appartient au g. Maillot de Dra-
parnaud, et qui est son Pupa cirenea. Voy.
maillot. (Desh.)
*ANTINORON , Rafin. bot. pii. —
Synon. du g. Atraphaxis , L. , famille des
Polygonées. (Sp.)
* ANTIOCHALINS. Anthiochalina
(«vr tos, en face ; , dents), rept. —
Muller a donné ce nom à une famille de
Reptiles ophidiens comprenant ceux qui
ont les dents antérieures venimeuses.
(C. L>’0.)
ANT
ANTIPATE, polyp. — Voyez anti-
PATHE. (M. E.)
ANTIPATHE ( dvTtizxdi^, contraire ).
polyp. — Genre très voisin des Gorgones ,
mais dont l’axe solide ou tige se dépouille .
par la dessiccation, de la partie corticale
formée par le tissu tégumentaire commun
et par le corps des Polypes. D’après les ob¬
servations de M. Gray, il paraîtrait que ces
animaux auraient la même conformation
que les Polypes des g. Gorgone, Corail, Al¬
cyon, etc., si ce n’est que leurs tentacules
ne seraient qu’au nombre de six. M. Ehren¬
berg place ce g. dans sa division des Bryo¬
zoaires, mais à tort, car il doit évidemment
prendre place dans l’ordre des Polypes pa¬
renchymateux , à côté des Gorgones.
\M. E.)
ANTIPE. Antipus ( «vrt , en avant;
frov; , pied ). ins. — Genre de Coléopt. té-
tramères, établi par de Géer {Mem., t. TU, p.
659-661) sur un insecte rapporté du cap de
Bonne-Espérance , et figuré par lui, pi. 49,
fig. 10 et il. Cette espèce, qu’il nomme
Antipe roux , doit , suivant Olivier, former
un genre distinct , voisin de celui des Gri-
bouris ( Cryptocephalus ). M. Duméril la
rapporte au g. Clytre , probablement d’après
la description qu’en donne l’auteur : car la
figure , d’ailleurs très grossière , n’a nulle¬
ment le faciès d’un Clytre. Voici , au reste ,
les caract. génériques indiqués par de Géer :
Antennes de il articles : le premier cylin¬
drique ; les deux suivants grenus ; les au¬
tres triangulaires et en dents de scie. Tête
forte , aplatie , avec des mâchoires (mandi¬
bules) grandes et avancées. Corselet large et
peu convexe , avec un petit rebord. Corps
allongé , presque cylindrique. Pattes anté¬
rieures plus longues que les autres. 4 arti¬
cles à pelotes à tous les tarses. Fabricius et
Latreille ne paraissent pas avoir connu cet
insecte. (D.)
*ANTIPHYLLA, Haw. ( Saxifr ., p. 43)
(«vTt, contre; pùMov, feuille; parce que les
feuilles sont opposées ). bot. pii. — Synon.
du genre ou sous-genre Porphyrion ,
Tausch4. ( de la famille des Saxifragées ).
(Sp.)
ANTIPHYLLUM («vt<, contre; piAXov,
feuille), bot. ph. —Quelques auteurs écri¬
vent Antiphylla. Genre de la famille des
Saxifragacées formé par Haworth {Saxifr.) ,
ANT
629
ANT
non adopté , et réuni au g. Saxifraga.
(G. L.)
ANTIRHOEA , Gommers. ( ex Juss.
Gen., p. 204). — Genre de la famille des
Rubiacées (tribu des Guettardées, Kunth),
auquel M. Endlicher (Gen. Plant. , p. 541 )
attribue les caract. suivants : Tube calieinal
ovoïde ou oblong, adhérent; limbe supère,
court, persistant, campanulé, 4-denté. Co¬
rolle subinfundibuliforme; tube cylindracé;
gorge nue ; limbe 4-fide , à lobes pointus ,
plus courts que le tube. Étamines incluses,
insérées à la gorge de la corolle ; anthères
cordiformes- oblongues , subsessiles. Ovai¬
re infère, 2-loculaire; loges 1-ovulées;
ovules appendants , anatropes , attachés au
sommet des loges. Style indivisé , ter¬
miné par un stigmate 2-fide. Drupe ovoïde
ou oblong, charnu, couronné, à noyau 2-
loculaire. Graines oblongues- cylindracées ,
solitaires dans chaque loge. — Arbrisseaux.
Feuilles opposées ou verticillées-ternées ,
pétiolées , souvent glandulifères aux aissel¬
les des veines ; stipules interpétiolaires ,
pointues, caduques. Pédoncules axillaires,
bifurqués , plus courts que les feuilles ;
fleurs petites, blanchâtres, quelquefois dioï-
ques par avortement , disposées en épis uni¬
latéraux. Ce genre , que M. A. Richard réu¬
nit au Malanea, Aubl., appartient aux îles
de France et de Bourbon. On en connaît 3
esp., dont la plus notable est l’A. verticil-
lata, DC. (Malanea verticillata , Lamk.),
connue à Bourbon sous le nom de Bois de
Losteau. (Sp.)
* ANTIRRHINASTRUM ( allusion à
ANTIRRHINUM ). BOT. PH. — M. Cha-
vannes , dans sa Monographie des Antir-
rhinées , donne ce nom à l’une des 2 sec¬
tions qu’il établit dans son g. Antirrhinum;
cette section correspond exactement au g.
Antirrhinum de Tournefort , et ses caract.
distinctifs , relativement à VAsarina ( que
M. Chavannes réunit aussi aux Antirrhinum )
sont fondés sur la structure de la capsule ;
toutefois , ces caract. nous semblent assez
tranchés pour motiver la distinction géné¬
rique de ce dernier genre. Voy. ANTIRRHI¬
NUM et ASARINE. (Sp.)
* AATIRRHINÉES. bot. pu. - La
famille établie par Jussieu sous le nom de
Scrophulaires , changé plus tard en celui de
Scrophularinées , a aussi reçu de quelques
auteurs , dans son ensemble , le nom d’An-
tirrhinées ; mais , pour d’autres, ce nom sert
à désigner seulement une tribu de cette fa¬
mille ayant pour type le g. Antin'hinum
ou Muflier ; c’est dans ces limites que l’a
particulièrement adopté M. Chavannes, à
qui l’on en doit une bonne monographie.
Voy. SCROPHULARINÉES. (Aü. J.)
AIVTIRRHI1VUM, Tournef. — Oron-
tium , Pers. — Antirrhinastrum , Chavan¬
nes ( sub Antirrhino ) ( âvrijbpivo'j , nom grec
du Muflier), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Scrophularinées , tribu des Antir-
rhinées Bartl., offrant les caract. suivants :
Calice oblique , 5-parti ; segments inégaux :
le supérieur plus grand, presque dressé ; les
autres subhorizontanx. Corolle personée ;
tube large , évasé , un peu comprimé , caré¬
né au dos , convexe en dessous et muni à la
base d’une bosse plus ou moins saillante
(placée entre les deux sépales inférieurs ) ;
lèvres conniventes : la supérieure plus lon¬
gue , redressée , voûtée vers la base , à deux
lobes réfléchis, arrondis; l’inférieure hori¬
zontale , inégalement trilobée (à lobe moyen
redressé , concave , beaucoup plus petit que
les lobes latéraux ) , fortement bouffie vers
sa base (de manière à former une bosse très
saillante en dessus, appliquée contre la
voûte de la lèvre supérieure et fermant la
gorge) ; 2-dentée au sommet , creusée en
dessus d’un profond sillon longitudinal , le¬
quel est bordé de 2 barbes qui se prolon¬
gent sur la partie correspondante de la sur¬
face interne du tube. Étamines 4 ( parfois
accompagnées du rudiment d’une 5e) , didy-
names , insérées à la base du tube de la
corolle, plus longues que celui-ci, mais re¬
couvertes par la bosse de la lèvre inférieu¬
re ; filets charnus , comprimés , linéaires ,
ascendants , élargis et fortement géniculés à
la base ; anthères cordiformes-orbiculaires ,
échancrées , supra-médifixes , 2-thèques ,
obliquement horizontales, conniventes 2 à 2 ;
bourses inégalement 2 - valves , disjointes
jusqu’au delà du milieu , divariquées après
la floraison. Ovaire 2-loculaire, ovoïde ; pla¬
centaires gros , multi-ovulés , adnés à la
cloison. Style filiforme, érigé, élargi à la
base, infléchi au sommet; stigmate petit,
arrondi , inégalement 2-lobé. Capsule crus -
tacée, fragile, très inéquilatérale, obovoï
de , 2-loculaire , déhiscente nu sommet par
630
ANT
5 trous 3-angulaires ; loges polyspermes ,
inégales : la postérieure beaucoup plus pe¬
tite, s’ouvrant par un seul trou qui est
à quatre valvules ; l’antérieure s’ouvrant
par deux trous collatéraux , dont chacun
est bivalvulé ; valvules dentiformes-triangu-
laires, caduques. Graines petites , irréguliè¬
rement anguleuses , profondément fovéolées
et rugueuses. — Herbes ou sous-arbrisseaux.
Feuilles très entières : les inférieures opposées
ou verticillées-ternées ; les supérieures épar¬
ses. Fleurs solitaires aux aisselles des feuil¬
les , ou disposées en grappes bractéolées ter¬
minales. — Dans ses limites actuelles, ce
genre ne renferme que 6 espèces bien re¬
connues ; la plupart des Antirrhinum de
Linné et de beaucoup d’autres auteurs ap¬
partiennent au genre Linaire ( Linaria ,
Tourn. ) ; suivant notre manière de voir,
VÂsarina , Tourn. , que l’on réunit en
général aux Antirrhinum , mérite égale¬
ment d’être séparé de ce genre ( Voy. asa-
kre).
La plupart des Antirrhinum se font re¬
marquer par l’élégance de leurs fleurs ; de
ce nombre est surtout VA. majus L. plante
de parterre connue de tout le monde sous
le nom de Muflier , Mufle de veau, ou
Gueule de loup. Cette espèce est indigène
de l’Europe méridionale. VA. angustifo-
lium , Poir. , se cultive comme arbuste
d’orangerie. L’A. Orontium L., ou Muflier
des champs , passe , à tort ou à raison , pour
être vénéneux. (Sp.)
* AATITHESIA (à-jzidsuis, contraste).
ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères ,
famille des Nocturnes, établi par Stéphens
dans sa tribu des Tortricides , et qui cor¬
respond en partie au genre Penthina de
Treistchke, que nous avons adopté, et qui
fait partie de notre tribu des Platyomides.
Voy. ces deux mots. (D.)
AATITRAGUS («VT£, comme ; rpà.yàç, ,
sorte de Graminées chez les Grecs), bot.
pii. — Genre de la famille des Graminées ,
formé par Gaertner, et synonyme du genre
Crypsis , dont il constitue une division ,
avec ces caract. : Fleur très courtement pé-
dicellée dans la glume. Paléole supérieure
uninerve. Etam. 2. (C. L.)
AATITRICHÏA («vri, vis-à-vis; 6pi%,
X?'s,poil, cil). BOT. PH. — Genre de la fa¬
mille des Mousses, créé par Bridel, et qui
' A NT
a pour synonyme anomodon. Voy. ce mot.
(C. M.)
*AATITRIXIA (àvT«, contre; Atrixia,
près de V Atrixia). bot. ph. — M. de Can-
dolle a donné ce nom à un genre de Com¬
posées très voisin de V Atrixia par la forme
de son aigrette , mais dont il diffère par ses
feuilles opposées. Ses capitules sont multi-
flores, radiés; les ligules femelles. Involu-
cre composé d’écailles linéaires-oblongues,
scarieuses et obtuses au sommet. Réceptacle
dépourvu de paillettes. Corolles du disque tu¬
buleuses , 5-dentées. Anthères munies d’ap¬
pendices basilaires ; rameaux des styles tron¬
qués. Fruits cylindracés, rétrécis au som¬
met, glabres, portés sur un stipe court,
calleux et pubescent ; aigrette formée d’une
seule rangée de soies raides , scabres , très
nombreuses, et légèrement soudées entre
elles à la base. — La seule espèce du genre
est un sous-arbrisseau originaire du Cap,
muni de feuilles opposées , tomenteuses à la
face supérieure , et de capitules solitaires à
rayons jaunes. (J. D.)
* AATLIARHIAIDES. Antliarliini-
des ( Antliarhis [ Voy. ce mot] ; tâfoç, , for¬
me). ins. — Nom donné par Schoenherr à
une division ou tribu de sa famille des Cur-
culionides , ordre des Gonatocères , et qu’il
caractérise ainsi : Rostre avancé. Antennes
presque droites, de 12 articles; scapus assez
long , claviforme ; massue étroite , composée
de 4 articles. Ecusson distinct. Corps aplati,
ailé. — Cette division ne se compose que de
2 g. : Antliarhinus et Platymerus. Voy.
ces deux mots. (D.)
*AXTLI ARHI AUS (cSvrAèx, sentine [ca¬
nal]; /stç, nez), ins. — Genre de Coléoptè¬
res tétramères , famille des Curculionides ,
division des Antliarhinides , établi par
Schoenherr aux dépens du g. Rhynchœnus
de Fabricius, et auquel il assigne les caract.
suivants : Antennes médiocres , un peu grê¬
les, presque droites. Scapus assez long, cla¬
viforme; funicule de sept articles, tous
presque subconiques ; massue allongée, acu-
minée , composée de quatre articles. Rostre
avancé, court, droit, large à la base , s’atté¬
nuant peu à peu vers le sommet chez le
mâle ; très long et presque capillaire dans la
femelle. Yeux latéraux, ronds, très proémi¬
nents. Corselet presque orbiculaire , arrondi
en s’élargissant sur les côtés , aplati en des-
ANT
631
ANT
sous , avee un bord élevé à la base. Élytres
oblongues , presque linéaires , avec les épau¬
les rectangulaires; elles sont aplaties en des¬
sus, et chacune d’elles est arrondie à son
extrémité. Pattes médiocres , robustes , très
rapprochés à leur origine; cuisses compri¬
mées, très dilatées en dessous, et dont le
milieu forme un angle. — M. Dejean, qui a
adopté ce g. dans son dernier Catalogue,
n’y rapporte qu’une seule esp., VA. Zamiœ
de Thunberg, originaire du cap de Bonne-
Espérance; mais Schoenherr en décrit deux
autres de la Cafrerie, d’après Schuppel,
qui nomme l’une A. rectirostris , et l’autre
A. signatus. (D.)
* ANTLIARHIS canal; piç, nez),
ms. — Genre de l’ordre des Coléoptères
tétramères , famille des Curculionides , éta¬
bli par Billberg , le même que le genre
Antliarhinus de Schoenherr. Voy. ce mot.
(D.)
ANTLIATES. Antliata (kvtMu, ca¬
nal ). ins. — Onzième ordre de V Entomo¬
logie systématique de Fabricius, qui ré¬
pond en grande partie à celui des Diptères
des autres auteurs, et qui comprend, de
plus, celui des Parasites et la tribu des
Acarides de Latreille. Voy. ces mots. (D.)
* ANTLIE. Antlia (àvTÏia. , canal ). ins.
— Kirby donne ce nom à la spiritrompe des
Lépidoptères. (D.)
* ANTLIO-BRAlYCH!OPHORES.
Antlio-branchiophora ( «vr>tov , biberon ;
ÇpocyKicx., branchie; po/jo's, porteur), moll. —
En proposant un nom aussi long que celui-
ci pour remplacer celui de Céphalopode, uni¬
versellement admis, M. Gray devait s’atten¬
dre à ce qu’il ne serait point accepté; et c’est,
en effet, ce qui est arrivé. C’est dans sa clas¬
sification générale des Mollusques , publiée
en 1821 , que se trouve cette classe des Mol¬
lusques antlio-branchiophores , divisés en 5
ordres : les Anasteophora , les Sepiaiphora
et les N autilophora. (Voy. ces mots, ainsi
que céphalopode.) (Desii.)
ANTODON ( à priv. ; oV oüç ovtos, dent;
sans dents), bot. ph. — Syn„ de Leonto-
don. Voy. ce mot. (J. D.)
AIVTOIRIA. bot. cr. — Genre de la
tribu des Jongermanniées , de la famille
des Hépatiques , établi par Raddi ( Junger -
mannia gr. Etr .), et qui avait pour type le
Jungormannia platyphylla L. Le nom de
Raddi n’a pu être conservé, paree que sur le
même type il avait formé deux genres. M.
Nees lui a substitué celui de Madatheca ,
que nous avons adopté. (C. M.)
* ANTOMARCIIIA. bot. ph. — Ce
genre, dédié au docteur Antomarchi par M.
Colla, est synonyme de Correa. Voy. ce
mot. (Ad. J.)
*A]\TO]VIA, R. Br. Mus. (nom d’hom¬
me). bot. ph. — Synon. du g. Loxotis, R.
Br., de la famille des Gesnériées. (Sp.)
*ANTO]YIA (nom d’homme), Pohl ,
Plant. Bras., II, p. 14, tab. 109; Hook, le.,
tab. 64. bot. ph. — Genre de la famille des
Loganiacées, auquel son auteur attribue
pour caract. : Calice 5-sépale, recouvert
d’un grand nombre de squammules plurisé-
riées , imbriquées , conformes. Corolle in-
fundibuliforme ; gorge poilue ; limbe 5-fide,
à lobes révolutés , valvaires en préfloraison.
Etamines 5 , saillantes , insérées à la gorge
de la corolle. Ovaire 2-loculaire ; loges 1-
ovulées ; ovules peltés , amphitropes , insé¬
rés chacun au milieu d’un placentaire basi¬
laire , stipité , pelté , orbiculaire , libre.
Style filiforme , saillant ; stigmate très cour-
tement 2-lobé. Capsule coriace , oblongue ,
2-loculaire, septicide-2-partible. Graines so¬
litaires dans chaque loge, peltées, oblon¬
gues , aplaties , ailées aux deux bouts ; ailes
membraneuses. Embryon rectiligne, axile
dans un périsperme charnu; cotylédons
suborbiculaires , foliacés; radicule cylindri¬
que , infère. — Arbrisseaux à feuilles oppo¬
sées, très entières, subsessiles; pétioles di¬
latés à la base, cohérents moyennant une
courte membrane stipulaire; fleurs blanchâ¬
tres, disposées en cymes trichotomes, ter¬
minales. Ce genre appartient à l’Amérique
méridionale; on n’en connaît que 2 esp.
(Sp.)
AATOIVIANA (nom propre), bot.
ph. ( famille des Rubiacées ). — Tussac ,
dans sa Flore des Antilles , a établi ce gen¬
re aux dépens du g. Coffœa. Suivant ce bo¬
taniste , il s’en distingue par le nombre
quaternaire de ses parties florales , et par
ses étamines , qui ne dépassent pas la co¬
rolle. ^ (C. d’O.)
* ANTOIVIÉES. bot. ph. — Tribu ou
section de la famille des Loganiaciées, pro¬
posée par M. Endlicher ( Gen. PL, p. 573 ) ,
qui lui assigne pour caract. distinctifs : Cap-
632 ANT
sole 2-loculaire , 2-partie , 2-sperme . Grai¬
nes peltées , ailées. (Sp.)
ANTRIABES (àvr/îtàs» «d'os, qui se
plaît dans les cavernes ). ois. — C’est, dans
la méthode de Vieillot, la 26e famille de son
ordre des Oiseaux sylvains , ne renfermant
que le g. Rupicole ou Coq de Roche. Voy.
RUPICOLE et PIPRADÉES. (LAFR.)
* ANTROCARPUM ( «vt^ov , antre;
xxpnô 5 , fruit ). bot. cr. — Genre de la
famille des Lichens et de la tribu desEndo-
carpées , établi par M. Meger ( Entwikl . der
Flecht. ) , et adopté par Sprengel ( Sysl.
veget. , t. IV, p. 240). Ce genre , formé sur
le Thelotrema lepadinum, Ach. , n’a pas
remplacé définitivement celui de Thelo¬
trema , auquel nous renvoyons le lecteur.
(C.s-M.)
*ANTROCEPHALUS -àvr pov, antre;
xsya/vj, tête), bot. cr. —Genre de la famille
des Hépatiques, tribu des Marchandées, ré¬
cemment créé par M. Lehmann ( Act. Nat.
Curios., t. XVIII, p. 2), et qui est très voisin
du g. Plagiochasma. Les caract. essentiels
en sont : Capitule fructifère privé de ra¬
chis. Involucre simple, sphérique, s’ouvrant
horizontalement ou transversalement en
deux valves, et contenant un seul fruit.
Sporange ou capsule sessile, tournée en de¬
hors, et s’ouvrant au sommet en lanières
inégales. Coiffe ou calyptre* persistante , se
rompant inégalement et environnant le fond
de la capsule. Disque des anthères à moitié
immergé à la superficie de la fronde. — Une
seule espèce, originaire de l’Inde, compose
ce g., qu’il est fort difficile de distinguer
de certaines variétés monocarpes du genre
Plagiochasma. La plante unique dont nous
avons dit que se composait le g. en ques¬
tion est formée de frondes linéaires, d’en¬
viron un pouce de long, simples ou bifides,
planes ou légèrement concaves par le relè¬
vement des bords et du sillon moyen des¬
quels s’élèvent les pédoncules qui portent
les réceptacles. Elle habite l’Inde.
(C. M.)
*ANTROPIIYUM («vt pov , antre; pùw,
je nais), bot. cr. — Kaulfuss ( Enum . filic.,
p. 197) a établi sous ce nom un genre de
Fougères aux dépens de diverses espèces pla¬
cées dans le g. Hemionitis par les auteurs.
Il l’a caractérisé par ses sores linéaires, conti¬
nus, immergés dans les veines réticulées de
AND
la fronde ; par un induse géminé , déhiscent
par le milieu. M. Blurae, qui a adopté ce
genre, et qui l’a enrichi de plusieurs espèces
(. Flor . Javœ, t. I) , a nié l’existence de l’in-
duse. Il a formé deux sections dans ce genre :
l’une composée des vrais Antrophyum , par¬
mi lesquels figure Y Antrophyum plantagi-
neum ; l’autre, sous le nom de Loxogramme,
dans laquelle entre le Grammitis lanceolata
de Swartz. M. Presl n’a pas admis le genre
Antrophyum, et l’a réduitaurang de simple
section des Hemionitis. Quoi qu’il en soit ,
ce groupe se compose d’environ 15 esp. qui
croissent pour la plupart dans les îles de l’In¬
de orientale et dans celles de France et de
Bourbon. On en a également trouvé à Cayen¬
ne. (G . TV.)
ANTURA. bot. ph. — Genre de la
famille des Apocynacères , tribu des Caris-
sées, formé par Forskal ( Descript ., 63) , et
svnonyme du genre Carissa de Linné.
(C. L)
A IV Tll SE. Antusa. bot. pii. — Genre
de la famille des Légumineuses , établi par
Smith. Il ne diffère du Pultenea que par
son calice, simple et sans appendice.
' (C. D’O.)
* ANUREE. Anurœa ( àvovpx , sans
queue ). systol. — Nom donné par M.
Ehrenberg au g. aaoirelle. Voy. ce mot.
(Duj.)
ANURIA. bot. pu. — Synonyme bré¬
silien de Laurus sassafras Linn. Voyez
LAURIER. (C, D’O).
ANURUS , Presl. — Nissolia, Tourn. ;
Mœnch. , wonL. (âvovpâ, sans queue), bot.
pii. — Genre ou sous - genre fondé sur les
Lathyrus Nissolia, L. ( famille des Légu¬
mineuses ). Ses caract. distinctifs ne consis¬
tent qu’en ce que les feuilles sont simples
(ou, si l’on préfère, remplacées par des
phyllodes dépourvus de folioles ) , et dé¬
pourvues de vrilles. On peut considérer
comme caract. accessoires que la dent cali-
cinale inférieure est notablement plus lon¬
gue que les autres dents , et que le style
est exactement linéaire. (Sp.)
ANUS. zool. — Mot latin conservé dans
notre langue pour désigner chez l’homme et
chez les animaux l’ouverture naturelle de
l’intestin par laquelle sortent les excré -
ments. Cet orifice extensible se trouve ordi¬
nairement placé à la région postérieure ou
ANY
ANY
inférieure du tronc. Son pourtour, appelé
marge de l’anus, présente le plus souvent
des plis ou rides formés par la contraction
d’un muscle circulaire noftimé sphincter de
l’anus, qui fronce l’orifice anal, et le ferme
de manière à empêcher la sortie des matiè¬
res contenues dans l’intestin. Entre les plis
radiés dont il vient d’être question , il se
forme quelquefois de petites ulcérations al¬
longées et superficielles qui, chez l’homme,
constituent la fissure à l’anus , différente de
la fistule, ulcère en forme de canal étroit,
profond , plus ou moins sinueux , et ouvert
communément à la marge de l’anus.
L’anus est dit contre nature lorsqu’au lieu
de se trouver à l’endroit où il est ordinaire¬
ment , il s’ouvre dans une toute autre région,
à l’ombilic par exemple , dans la vessie , le
vagin, etc., ou enfin dans le canal de l’urètre,
ainsi que j’ai pu le constater une fois chez un
jeune enfant de quinze jours , qui succomba
à une affection de poitrine. Ij anus artifi¬
ciel est celui que les chirurgiens établissent,
dans certains cas , sur diverses régions du
tronc , pour permettre la sortie des excré¬
ments. Enfin on nomme anus accidentel
celui qui se forme quelquefois à la suite des
plaies pénétrantes de l’abdomen , lorsque ,
l’intestin ayant été percé, son bout supérieur
a contracté adhérence avec les lèvres de la
plaie des parois abdominales. (M. S. A.)
* AN VILLE A. bot. ru. —II. de Can-
dolle , qui a dédié ce genre à la mémoire du
célèbre voyageur J. -B. Bourguignon d’An-
ville , lui donne les caractères suivants :
Capit. multiflore , homogame , composé de
fleurons tubuleux , hermaphrodites , à 5
dents. Le réceptacle porte des paillettes dont
les extérieures se terminent au sommet en
une pointe , et les intérieures en une soie
assez longue. L’involucre , de forme campa-
nulée , est formé d’écailles ou de bractées
foliacées ; les extérieures sont étalées et spa-
tulées ; les intérieures, disposées sur deux
rangs , sont imbriquées. Le fruit , tétragone ,
dur, est terminé par une aigrette courte, en¬
tière , en forme de couronne. — Ce genre ,
qui fait partie des Composées , est très voisin
des Cerruana et Buphthalmum ; on n’en
connaît encore qu’une espèce, VA. Garcini,
rapportée de l’Asie-Mineure et de la Perse
par Olivier. (J. D.)
ANYCÏIIA, Rieh. [in Mich. Flor.
633
Bor. Amer. , 1. 1 , p. 113 ). — Juss. ( Mém.
du Mus., t. II , p. 389 ). bot. pu. — Genre
ou sous-g. de la famille des Paronychiées
(famille des Caryophyllées , sous-ordre des
Paronychiées, tribu des Illécébrées, section
des Euparonychiées , Fenzl). M. Fenzl ( in
Endl.Gen.pl., p. 957) ne l’admet que com¬
me sous-division du g. Paronychia, Juss. ,
et lui assigne pour caractères distinctifs :
Segments calicinaux elliptiques- obîongs ,
herbacés, à peine scarieux aux bords, subeu-
culliformes au sommet, légèrement mucro-
rmlés. Corolle nulle. Étamines 3, ou moins
souvent 5. Fruit indéhiscent, aussi long ou
plus long que le calice. — Herbes (de l’Amé¬
rique septentrionale) annuelles, dichotomes,
très rameuses, ayant le port du Linum ca-
tharticum. Feuilles elliptiques ou lancéo¬
lées, minces, opposées. Fleurs solitaires ou
fasciculées, dichotoméaires et terminales,
accompagnées de bractées subulées. — Le
type de ce g. est le Queria canadensis , L.
[A. dichotoma , Michx.) ; on ne connaît
jusque aujourd’hui qu’une seule autre esp.
congénère. (Sp,)
ANYCTANGIE. bot. cr. — Voyez
ANOECTANGIUM. (C. M.)
* A N Y P i I ÆN ES. Anyphœnœ. arachx
— Ce nom est employé par M. Walckenaër
pour désigner un petit groupe du g. Clu-
biona. (H. L.)
*ANYPOTACTUS ( àvuïre'Taxros , con¬
fus, troublé), ins. — Genre de Coléoptères
tétramères, famille des Curculionides , divi¬
sion des Brachydérides , établi par Schoen-
herr, qui le caractérise ainsi : Ant. peu lon¬
gues , minces ; les deux premiers articles du
funicule assez longs et coniques , les autres
plus courts , arrondis au sommet, séparés ;
massue ovale. Rostre court , épais , ayant
une impression angulaire à la base, profon¬
dément échancré en rond au sommet, élevé
sur les bords. Yeux petits, arrondis, peu
convexes. Corselet oblong, presque cylin¬
drique. Élytres en ovale oblong , légèrement
convexes , avec les angles huméraux obtus.
Pattes assez faibles ; cuisses dentées en des¬
sous. — Ce g. est voisin , suivant l’auteur,
de celui qu’il nomme Pandeleteius. Il a
pour type une espèce de la Colombie, nom¬
mée A. exilis par Klug , qui la met dans le
genre Polydacrus. Voy. ce mot. (D.)
* ANYSTIS. ARACii. — Genre de la
49*
T. I.
€34
AOD
AON
famille des Acariens trombidiés , proposé par
M, Ileyden ( Isis, 1826 , p. 609 ) et dont le
type est le Trombidium cornigerum Her¬
mann. Voy. TROMBIDIE. (P. G.)
AODON ( « priv. ; ocPoùç, ovroç , dent ).
poiss. — Forskal avait laissé dans ses manu¬
scrits l’indication de deux Squales , dont il
avait fait mention par une diagnose latine
de quelques mots écrits à la suite du nom
arabe sous lequel des pêcheurs du marché
de Djedda ou de Lohaje les lui donnèrent.
L’éditeur de ses manuscrits, en imprimant
ces notes , a donc cité un Squalus Massasa
( à Djedda ), — Mafreka ( à Lohaje ) , dont
Forskal disait: — Dentibus nullis, primis
pectoralibus * longis a carcharia diversus;
et un autre Squalus Eurnal, dont Forskal
disait aussi : Dentibus nullis , pinnis pec¬
toralibus , brevibus cirrhis oris quatuor.
On voit que rien n’est plus vague que
ces deux indications , qui n’ont pas manqué
cependant d’entrer dans la compilation de
Gmelin , comme une subdivision des Squa¬
les. M. de Lacépède , en les y retrouvant , a
cru devoir en rapprocher une indication as¬
sez singulière que lui fournissait Brunnich
dans son Squalus edentulus .
ïl a formé alors à la suite des Squales ,
sous le nom d "’Aodon , un genre de Cartila¬
gineux à mâchoires dépourvues de dents.
Ce genre n’a pas dû être conservé par les
raisons suivantes : Les indications de Fors¬
kal ne peuvent aider à reconnaître les êtres
qu’il a vus. Müller place la première dans
les synonymies douteuses desCarcharias, la
seconde dans ceux de toute la famille des
Squales , où il aurait dû , selon moi, y lais¬
ser la première , car je ne vois pas pourquoi
cet illustre savant rapproche des Requins un
Squale sans dents. M. Müller sait d’ailleurs
que je professe pour lui et ses travaux une si
haute estime, qu’il ne prendra pas cette lé¬
gère observation pour une critique. Quant
à la troisième espèce , que Lacépède a nom¬
mée Aodon cornu , la lecture tant soit peu
attentive de l’article de Brunnich y fait
bientôt reconnaître la description de la tête
d’un Céphaloptère {Raja giorna, Lacép.).
Ainsi, non seulement le genre , mais encore
les espèces que l’auteur y rapporte , ne peu¬
vent être conservés, et prendre rang dans le
catalogue raisonné des êtres de la nature.
(Val.)
*AODORHYNCHUS ( d prtv. ; oMs ,
dent ; pvyx°s, bec). ois. — C’est, d’après Wa-
gler , dans sa Monographie des Perroquets ,
le nom genériqüe donné par Spix à Y Ara
hyacynlhe de Vieillot. Voy. ara.
(Lafr.)
*AOME. Aomus { à priv. ; û/*c,s. épaule ;
il eût fallu écrire : Anomus ). ms. — Genre
de l’ordre des Coléoptères tétramères, fa¬
mille des Curculionides, division desCyclo-
mides , établi par Schoenherr, qui lui donne
les caractères suivants : Antennes longues ,
un peu grêles, dont le scapus, en forme de
massue , est de la longueur du corselet ; les
deux premiers articles du funicuie un peu
longs, obconiques; les autres plus courts,
turbinés ; massue oblongue , ovale ; rostre
à peine de la longueur de la tête et plus
étroit qu’elle , linéaire , un peu enfoncé à la
base , légèrement et trianguîairement échan-
cré au sommet ; fosse oblongue, assez large,
un peu courbe. Yeux ronds, faiblement con¬
vexes. Corselet tronqué à la base et au som¬
met, arrondi latéralement, un peu plus étroit
antérieurement. Écusson triangulaire.
Ce genre, qui ne figure pas dans le der¬
nier Catalogue de M. Dejean , a pour type
et unique esp. VAom. pubescens de Schuppel ,
originaire de la Perse. (D.)
AONIE. Aonia ( Aon , ou Aonius , fils
de Neptune ). annél. — M. Savigny a établi
sous ce nom un genre comprenant le Nereis
cæca d’Othon Fabricius, et M. de Blainville,
qui le conserve provisoirement ( Dict . sc. n.}
t. LV , p. 479) , le rapporte à ses Néréides
microcères, avec la caractéristique suivante :
Corps linéaire , épais , robuste , atténué aux
deux extrémités et subpolyméré ; tête petite
et triangulaire en avant , sans traces d’yeux ;
bouche pourvue d’une trompe subglobuleu¬
se avec un cercle de barbillons et un grand
nombre de papilles à son orifice; un seul
tentacule , court et mou , à chaque angle de
la tête ; pieds biramés , celui du premier an¬
neau beaucoup plus court que les autres ; un
cirrhe inférieur fort court ; point de cirrhe
supérieur ; des cirrhes caudaux ou styles
fort longs.
MM. Audouin et Milne Edwards placent
dans ce genre un animal de nos côtes appelé
par eux Aonia foliosa ( Littor . de la Fran¬
ce, Iï , p. 263), et provenant de La Rochelle.
Voici comment ils résument les caractères
AOR
AOR
635
des Aonies , qu’ils modifient d’ailleurs en
quelques points : Tête très petite , mais dis¬
tincte , antennes rudimentaires; pieds simi¬
laires , pourvus d’un seul cirrhe, et divisés
en deux rames garnies chacune d’un lobe
lamelleux ; point de branchies.
Pour MM. Audouin et Edwards, les
Aonies appartiennent à une famille diffé¬
rente de celle des Néréides , celle qu’ils ont
distinguée sous le nom d 'Anciens.
(P. G.)
*AOPLA (aoir^os, sans armes), bot. ph.
— Genre de la famille des Orchidacées ,
tribu des Ophrydées, fondé par Lindley
[Bol. îleg., 1701), qui lui attribue pour ca-
ract. : Périgone bilabié ; segments exté¬
rieurs latéraux , défléchis ; le supérieur
dressé, et formant casque avec les infé¬
rieurs, agglutinés. Labelle linéaire, sans épe¬
ron. Anthère dressée, à lobes courts, as¬
cendants. Une sorte de bec courbé , allon¬
gé. Glandule nue. — Une seule esp. de
l’Inde : c’est une herbe à racines testiculées.
Une seule feuille radicale , de laquelle sort
un épi lâche , unilatéral , à fleurs verdâtres.
(G. L.)
* AORE. Aorus (a w/jos , sans ornement),
nvs. — Genre de l’ordre des Coléoptères té-
tramères, famille des Curculionides, divi¬
sion des Erirhinides, établi par Schoenherr,
qui lui donne pour caractères : Antennes
médiocres , assez grêles ; leur funicule com¬
posé de sept articles : le premier court , ob-
conique; le second allongé, presque en
massue; les autres courts, tronqués au
sommet , un peu serrés , et s’élargissant
graduellement du côté extérieur ; massue
ovale, dont les articles ne sont pas distincts.
Rostre long, assez robuste, cylindrique,
arqué. Yeux oblongs, déprimés. Corselet
oblong , tronqué à la base et au sommet ,
également arrondi et élargi sur les côtés,
convexes en dessus ; écusson médiocre ,
triangulaire. Élytres allongées , cylindriques,
légèrement échancrées à la base , avec les an¬
gles huméraux obtus. Tibias un peu flexueux,
muriqués et armés d’un crochet robuste du
côté interne.
Ce genre , qui ne figure pas dans le der¬
nier Catalogue de M. Dejean , ne renferme
qu’une seule espèce, qui se trouve dans le
Galam, en Afrique : VAor. spadiceus de
Schuppel. (DA
AORTE. Aorta , arleria magna [àopz\y
aorte), zool. — On donne ce nom à la princi¬
pale artère du corps des animaux qui ont un
véritable cœur [Voy. ce mot), et l’on désigne
plus particulièrement sous le nom de vais¬
seau dorsal l’Aorte, irrégulièrement renflée,
des animaux dépourvus de cœur. Voyez
VAISSEAU DORSAL.
L’Aorte naît le plus souvent du cœur,
parcourt les régions thoracique et abdomi¬
nale , fournit de nombreuses branches aux
organes, et présente de très remarquables
modifications qui sont relatives h l’âge et
surtout aux diverses classes d’animaux chez
lesquels on l’étudie. Dans la plupart des
vertébrés, l’Aorte se recourbe peu après
son origine du cœur, et c’est à cette por¬
tion, plus ou moins courbée en forme de
crosse, que les anatomistes ont donné le
nom de Crosse aortique ou de Crosse de
P Aorte. Celle-ci varie de disposition , de
volume, d’étendue , de rapports, de nombre,
et même d’usages , suivant qu’on l’étudie
comparativement chez l’Homme , les Mam¬
mifères , les Oiseaux , les Reptiles , les
Poissons et les Invertébrés , aux différents
âges. Dans l’Homme et quelques Mammi¬
fères, la crosse naît du ventricule gauche
du cœur, se recourbe bientôt et se dirige
ordinairement de droite à gauche pour aller
gagner le rachis. Elle fournit :l°les artères
cardiaques, qui vivifient le cœur ; 2° l’artère
brachio -céphalique ou innommée; 5° la
carotide primitive gauche ; 4° outre ces
deux troncs, chez le fœtus, l’artère thymi¬
que , qui quelquefois naît du tronc brachio¬
céphalique ; 5° enfin la sous-clavière gau¬
che , qui conduit le sang à la tête, au
cou, et dans les membres supérieurs. Après
cela, l’Aorte se continue le long des vertè¬
bres, et donne, dans la poitrine, plusieurs
petites branches q\ii vont se rendre, les
antérieures aux bronches, à l’œsophage et
dans le médiastin postérieur; les latérales
ou inter-costales , qui fournissent aux mus¬
cles, aux cartilages et aux os du thorax.
Arrivée dans l’abdomen , l’Aorte donne suc¬
cessivement les artères diaphragmatiques ,
le tronc cœliaque, qui envoie une branche
à l’estomac, une au foie et la troisième à la
rate ; la mésentérique supérieure et la mé¬
sentérique inférieure , qui se distribuent
aux intestins et au pancréas ; les capsulaires
636
AOL1
AGI
et les rénales ; les spermatiques ; les lom¬
baires, et enfin l'artère sacrée , moyenne ou
caudale, elles iliaques, qui envoient des
branches dans tous les organes du bassin et
aux membres inférieurs. — Chez le fœtus ,
les iliaques donnent deux artères importan¬
tes : ce sont les ombilicales. Voy. circula¬
tion DU SANG CHEZ LE FOETUS.
Dans les Oiseaux , la crosse de l’Aorte naît
aussi du ventricule gauche , et est plutôt di¬
rigée de gauche à droite que de droite à
gauche , comme cela a lieu pour les Mammi¬
fères. Elle se continue avec l’Aorte thoraci¬
que et ventrale , fournit des branches aux
organes de ces deux grandes régions du
corps, et ne présente de différence réelle
avec l’xiorte des Mammifères que par la sub¬
division plus ou moins grande ou le manque
de quelques unes des branches.
Dans les Reptiles , au contraire , chaque
ordre , chaque groupe , pour ainsi dire , pré¬
sente une remarquable différence, sous le
rapport surtout de l’origine et de la distribu¬
tion de l’Aorte. C’est ainsi que chez le Cro¬
codile on trouve deux crosses; mais elles ne
proviennent point de la même cavité du
cœur, comme on le croyait avant nos re¬
cherches sur la circulation du sang chez les
vertébrés : la gauche naît du ventricule droit ;
la droite, du ventricule gauche. Ces deux
crosses se réunissent, après un trajet assez
long, pour former un seul tronc, qui est
l’Aorte proprement dite. Il résulte de cette
double origine des crosses , de leur anasto¬
mose et de l’existence de deux ventricules
bien séparés pour le cœur des Crocodiles ,
un fait physiologique important que nous
ferons connaître à l’article circulation.
Les Serpents ont aussi deux crosses qui se
réunissent pour constituer l’Aorte ; mais ici
l’une et l’autre proviennent d’une source
commune : c’est parce que les deux ventri¬
cules du cœur, chez ces animaux , commu¬
niquent ensemble au moyen de plusieurs
petits trous pratiqués dans l’épaisseur de la
cloison qui les sépare , et par une large ou¬
verture inter- ventriculaire. Toutefois, des
valvules situées à l’orifice de celle-ci peuvent
modifier le cours du sang, d’après les savan¬
tes recherches de M. le professeur Retzius.
Dans les Tortues, la crosse gauche naît
immédiatement d’un ventricule unique du
cœur; la droite, d’un tronc commun, avec
la branche qui porte le sang à la tête. Ce
tronc lui-même provient du ventricule com¬
mun ; les deux crosses ne se réunissent pas
par leurs troncs , mais seulement par une
grosse branche qui se détache de l’une
d’elles.
Chez les Lézards , la structure intérieure
du cœur ressemble à celle du cœur des Tor¬
tues; mais la disposition des crosses est dif¬
férente. Deux troncs s’élèvent du ventricule
commun et se bifurquent en quatre bran¬
ches , qui se réunissent deux à deux bientôt
après leur divis., de sorte que chaque tronc
résultant de cette union se trouve être for¬
mé d’une branche de chaque tronc primitif.
Après cette singulière disposition , les deux
crosses se réunissent sur la ligne médiane ,
et constituent l’Aorte descendante.
Dans les Poissons , ainsi que chez les Rep¬
tiles, au moment de leur métamorphose, le
tronc artériel qui s’élève du ventricule uni¬
que du cœur va se distribuer aux branchies,
et ne se continue pas d’une manière immé¬
diate avec l’Aorte proprement dite, qui, dans
ce cas , se trouve être la résultante des divers
troncs provenant des branchies.
Dans les Mollusques gastéropodes , au
contraire , le vaisseau qui s’élève du cœur
distribue le sang dans tout le corps.
Ce sont là les principales variétés qu’on
observe relativement à l’origine , à la dispo¬
sition et aux rapports de l’Aorte. — Le ré¬
sultat de ces différences anatomiques sera
mieux apprécié à l’article circulation.
(M. S. A.)
AO MJ S. ins. — Voyez aore.
* AOTUS ( à priv. ; ou?, güto’s , oreille ).
maim. — M. de Humboldt , dans son tra¬
vail sur les Primates américains , donnait
ce nom à un petit genre de la famille des
Sapajous, dont l’esp. type, A. trivirgatus
( Douroucouli de F. Cuvier), était supposée
privée d’oreilles externes , ou n’en avoir
que de fort petites. De nouvelles observa¬
tions ont fait voir à F. Cuvier et Spix que
l’Aotus avait les oreilles aussi distinctes que
les autres Sapajous. Le premier a dès lors
donné aux Aotus le nom de Nocthora , et
le second , celui de JSyctipithecus. Le Dou¬
roucouli est , en effet , un animal nocturne
ou crépusculaire. Ses dents sont au nombre
de 36 , comme celles des Sapajous ; sa
queue est entièrement velue et non prenan-
APÀ
APA
637
te ; son crâne a quelques rapports avec ce- 1 ms. — M. Serville avait d’abord employé
lui des Saïmiris, et son squelette, figuré ce nom dans sa Revue méthodique ; il l’a
par M. de Blainville dans son Ostéographie, changé en Apachyia dans VHist. des Or-
est remarquable, parce que les vertèbres thopt. (suites à Buflon). (Bl.)
lombair.es sont plus nombreuses que chez
les Sapajous (huit au lieu de cinq). (P. G.)
AOTUS, Smith {Ann. ofBot., t. I, p.
450 ; Trans. Linn. Soc., vol. IX , p. 249 )
( à priv. ; ou; , coro; , oreille ). — BOT. PH.
— Genre de la famille des Légumineuses ,
s. -ordre des Papilionacées, tribu des Sopho-
rées, auquel M. R. Brown (in Hort. Keiv.,
2f éd., vol. III, p. 14) a assigné les caract. sui¬
vants : Calice 5-fide , 2-labié , ébractéolé.
Pétales et étamines caducs. Ailes plus cour¬
tes que la carène. Style filiforme. Légume
2-valve , 2-sperme. Graines non strophiolées.
Arbustes (de la Nouvelle-Hollande ) à feuil¬
les simples , linéaires , subulées , révolutées
aux bords, éparses, ou subopposées, ou ver-
ticillées-ternées. Fleurs jaunes , axillaires ,
solitaires. On connaît 5 ou 6 esp.: VA. vil-
losa Smith (Bot. Mag. , tab. 949). — Pul-
tenœa villosa Andr. ( Bot. Rep., tab. 509 ).
— Pultenœa ericoides (Vent. Malm. , tab.
557 ) est un arbuste très élégant , qu’on cul¬
tive dans les collections de serre. (Sp.)
AOURADE ou AURADE. poiss. —
Nom de la Daurade ( Chrysophrys aurata ,
Cuv., Val.) sur presque tout le littoral de la
Méditerranée. Voy. daurade. (Val.)
*APACHYA (« priv.; rca/û; , épais), ms.
— Genre de la famille des Forficuliens , de
l’ordre des Orthoptères , établi par M. Ser¬
ville (Revue méth. de V ordre des Orthopt.),
et regardé par tous les autres entomologis¬
tes comme une simple division du g. Forfi-
cula. Les Apachya sont caractérisées par
un corps d’une minceur extrême , et sur¬
tout par l’abdomen, dont le dernier segment
est très grand et distinctement échancré de
chaque côté , et l’arceau supérieur de l’a¬
vant-dernier prolongé en manière de fer
de lance. La seule esp. connue est VA. de -
pressa (ForHcula depressaV&ïï. deBeauv.),
du royaume d’Oware en Afrique. (Bl.)
*APACHYS ( « priv. ; épais), ins.
— M. Burmeister (Handb. der Entom.),\
ayant adopté le g. Apachyus de M. Serville
comme une division du g. Forficula, en a ,
avec raison , ainsi rectifié l’orthographe.
(Bl.)
*APACHYUS ( à. priv. ; ircocü;, épais). I
APACTIS (? à priv. '; iraxro's [icîixtoç] 8-
justé , fixé ; genre incertain ). bot. pii. —
Genre formé par Thunberg , qui lui attri¬
buait un calice corollacé , formé de 4 sépa¬
les obronds , crénelés ; les opposés plus lar¬
ges. 16 à 20 étamines. XJn ovaire libre ,
surmonté d’un style simple. —Ce genre est
trop incomplètement décrit pour pouvoir
être rapporté à une des familles naturelles ,
et entre naturellement dans la Dodécandrie
(ou Icosandrie) monogynie de Linné. L’au¬
teur y rapportait un arbre du Japon , au¬
jourd’hui indéterminé. (C. L.)
*APAGYNE (âir a£, une fois; yuv/j, fem¬
me). bot. — Nom proposé par M. Desvaux
pour remplacer celui de Monocarpique ,
et désigner les plantes qui ne fructifient
qu’une seule fois ; le nom de Monocarpique
ou de Monocarpien , ambigu dans ce sens ,
devant être donné seulement à celles qui
ne portent qu’un seul fruit. (C. d’O.)
APALACHIIVE (monts Apalaches).
bot. ph. — Synonyme vulgaire de Vîlex
vomitoria L. (C. L.)
APALAT , APALATOU ( noms
caraïbes ). bot. ph. — Noms vulgaires de
quelques espèces du genre Crudia. (Sp.)
APALATOA, Aubl. Guian. (nom caraï¬
be). bot. ph. — Synon. du genre Crudia,
de la famille des Légumineuses. (Sp.)
* APALOCHLAMYS (ebroc>os, mince;
xXxp.ùç , tunique ). bot. ph. — Ce genre ,
qui fait partie des Composées , correspond à
la troisième section des Cassinia de M.
Brown. Il a pour caract. ; Capitules multi-
flores (10-16) homogames; fleurons tubu¬
leux, hermaphrodites. Réceptacle étroit,
paléolé. InYolucre oblong, formé d’écailles
épaissies à la base, scarieuses, diaphanes,
membranacées , conniventes au sommet.
Anthères dépourvues d’appendices basilai¬
res. Fruit obové, court, couronné par une
aigrette caduque, uni-sériée, à soies filifor¬
mes, finement barbellulées de la base au
sommet. — Ce genre, intermédiaire entre
les Cassinia et VHumea, se compose de trois
espèces particulières à la Nouvelle-Hollande.
Les feuilles, décurrentes , couvertes d’un
duvet blanc, exhalent une odeur particule
638
AP A
APA
re assez forte ; les fleurs , disposées en pani-
eules rameuses à minuscules pendants, par¬
tent de nombreux capitules, petits, jaunâ¬
tres ou fauves. On cultive dans les jardins
de Botanique IM. Kerrii , Cassinia spec-
tabilis lier. (J. D.)
* A PA LODË RM A (&n «>05, mou, molle;
fêp/jiot, peau ). ois. — Sous-genre établi par
Swainson dans sa famille des Trogonidæ ou
Couroucous sur le Couroucou narina de
Levaillant , et que nous n’admettons , ainsi
que cet auteur, que comme sous-genre du
genre couroucou. Voy. ce mot. (Lafr.)
*APALXJS ( outcdos, mou), iss. — Gen¬
re de Coléoptères hétéromères, famille des
Cantharidées de Latreiile , qui répond à
celle des Yésicants de MM. Duméril et De-
jean. Ce genre , établi par Fabricius et ad¬
opté par tous ies entomologistes, est carac¬
térisé ainsi par cet auteur : Palpes filifor¬
mes, égaux; mâchoires cornées, uniden-
tées; languette membraneuse, tronquée et
entière. Il a pour type une espèce fort rare
de la Suède , le Meloë bimaculé de Linné
( Apalus bimaculatus Fabr. , Pyrochroa
bimaculata Degéer), auquel sont venues se
réunir depuis d’autres espèces que Fabri¬
cius 11’a pas connues. M. Dejean en men¬
tionne cinq dans son dernier Catalogue, y
compris celle que nous venons de nommer.
Nous n’en citerons qu’une , qu’il nomme
A. dimidiatus , et qui est du Sénégal.
Quant à VA. A-maculatus de Fabricius , il
appartient au g. Tetraonyx Latr. Voy. ce
mot. (D.)
* APALUS (cbroJos, mince, grêle), rot.
pii. — Syn. de Blennosperma, Less. Voy.
ce mot. (J. D.)
APALYTRES ou MOLLIPEXAES
( à ir«), os y mou ; vzpov , élytre ). INS. —
Nom donné par M. Duméril à la dixième
famille des Coléoptères pentamères , qu’il
caractérise ainsi : Elytres molles ; corselet
aplati ; antennes en fil variable. Cette fa¬
mille , qui correspond à celle des Malaco-
dermes de Latreiile, se compose, suivant
M. Duméril , des g. Drilus , Lycus, Lampy-
ris, Malachus, Téléphorus , Omalisus, Me-
lyris et Cyphon. Voy. ces mots. (D.)
* AP AME A ( nom d’une ancienne ville
de Syrie ). ins. — Genre de L’ordre des
Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu
des Noctuélites, établi par Ochsenheimer et
Treistchke , et adopté, avec quelques modi¬
fications , par M. Boisduval , dans son Index
methodicm Lepidopt. Europ. , et par M.
Guénée dans son Essai sur une nouvelle
classification de Noctuélites. Voici les ca-
ract. que ce dernier lui assigne : Chenilles
lisses , cylindriques , rases , à tête assez
grosse , un peu rétractile. Elles vivent de
plantes basses ou de graminées , et se reti¬
rent parfois dans leurs tiges. Chrysalides
cylindrico-coniques , luisantes, à peau min¬
ce , renfermées dans des coques légères à la
surface de la terre ou entre les mousses et
les feuilles sèches. — Insectes parfaits : An¬
tennes filiformes ou subcrénelées dans les
mâles. 'Palpes dépassant peu la tête, droits
ou peu remontants ; leur dernier article as¬
sez court , nu. Thorax velu , peu carré ,
ayant une petite crête bifide derrière le
collier, et une autre à sa jonction avec
l’abdomen ; celui-ci dépassant les ailes in¬
férieures , souvent crêté , même dans les
mâles. Ailes supérieures arrondies au bord
terminal , subdentées , n’ayant des taches
ordinaires que la réniforme de bien distinc¬
te ; les lignes assez bien marquées , surtout
l’anté-terminale , qui circonscrit , entre elle
et la frange , un espace toujours plus fon
cé que la couleur du fond.
Ce genre renferme 15 esp. suivant Treist¬
chke , et 13 seulement suivant M. Gué-
née, qui les divise en trois groupes , de cha¬
cun desquels nous en citerons une , savoir :
PA. nictitans Linn., 1M. latruncula Var.,
strigilis Linn., et PA. didywa Borlthau-
sen. — Cette dernière est une des plus
communes et offre plusieurs variétés telle¬
ment tranchées , que Hubner en a fait au¬
tant d’espèces différentes. Consultez cet au¬
teur, ainsi que VHist. natur. des Lepidopt.
de France, ou toutes les Apamea connues
sont figurées. (R.)
APARGIA (ànotpyix, nom grec d’une
plante qui nous est inconnue), bot. ph. -r-
Genre des Composées, tribu des Chicoracées,
qui a pour caract. : Capitules multiflores.
Involucre composé d’écailles 1-sériées , à la
base desquelles on en remarque d’accessoi¬
res beaucoup plus courtes. Réceptacle nu.
Fruits semblables entre eux , cylindracés et
légèrement atténués au sommet ; l’aigrette ,
bisériée , très blanche, se compose de soies
plumeuses , toutes de même nature. — Le
AP A
APA
639
genre Apargici , autrefois fort nombreux on
espèces, se trouve réduit aujourd’hui au
seul A. Taraxaci, qui croît dans les prai¬
ries des plus hautes Alpes du Dauphiné et
de l’Autriche. (J. D.)
APARÏÏVE, Tourn. — Mœnch. — Neck.
(âicxpûy , caille-lait), bot. pu. — Double
emploi du genre Galium, de la famille des
ttubiacées. M. Reichenbach et M. de
Candolle groupent sous ce nom tous les Ga-
lium annuels. _ (Sp.)
* APARINÉES. Aparineœ , Link. —
bot. ph. — Syn. de la tribu des Stellatœ ,
de la famille des Rubiacées. (Sp.)
*APARISTHMIUM (« priv.; icxpLad/jux,
glandes), bot. pii. — L 'Herbier de Ri¬
chard rapprochait , sous le nom de Conce-
veibum , le Conceveïba d’Aublet , connu
seulement par ses fleurs femelles , et une
autre Euphorbiacée voisine , dont les femel¬
les différaient cependant par leur calice dé¬
pourvu de glandes , et dont les mâles pré¬
sentes permettaient de compléter le caract.
générique. Nous avions donc cru devoir les
réunir provisoirement en un seul genre ,
tout en exprimant des doutes qui ont paru
suffisants à M. Endlicher pour distinguer
du Conceveiba Aubl. notre Conceveibum
sous le nouveau nom dAparisthmium. Ses
caract. sont : Des fleurs dioïques ; dans les
mâles, un calice triparti , hors duquel font
saillie 3-4 étamines soudées inférieurement
par leurs filets , à anthères introrses et ad--
nées ; dans les femelles , un calice dépourvu
de glandes, quinquéfide ; un ovaire surmon¬
té de trois styles, dont la face interne est
toute hérissée de papilles stigmatiques, et
comme plumeuse , à trois loges chacune 1-
ovulée, et devenant , à la maturité , une cap¬
sule à trois coques. La seule espèce connue
est un arbre de la Guyane , à feuilles alter¬
nes, simples, dentées, portées sur un long
pétiole qu’accompagnent à sa base deux sti¬
pules ; à fleurs , les mâles pelotonnées , les
femelles situées une à une sur des épis axil¬
laires ou terminaux , solitaires ou fascicu-
lés. Voy. Ad. Jussieu, Euphorb. , p. 42,
tab. 14, fig. 42 A. (Ad. Juss.)
*APARTIUM, Neck. bot. pii. — Syn.
du g. Spartium , de la famille des Légumi¬
neuses. (Sp.)
* APATANTIIUS (dit a-ràu>, je trompe ;
xv0o{, fleur; fleur qui induit en erreur).
bot. pii. — Go genre a été décrit par Yi-
viani dans sa Fl. Libyca, mais d’une ma¬
nière tellement incomplète , que Cassini et
M. de Candolle l’ont laissé dans les gen¬
res non classés , tout en croyant cependant
pouvoir le considérer comme une espèce
c VHieracium . Cette plante , qui a le port de
VII. pilosella , est originaire des montagnes
de la Cyrénaïque. (J. D.)
APATE (à*«Tï) , ruse , fraude ). ins. —
Nom donné par Fabricius à un genre de Co¬
léoptères tétramères , famille des Xylopha¬
ges , que Geoffroy avait créé avant lui sous
la dénomination de Boslriche. Bien que ce
dernier nom eût dû prévaloir à raison de
son antériorité , cependant tous les entomo¬
logistes , à l’exception d’Olivier et do La-
trcille , ont adopté celui dApcite , en trans¬
portant , comme Fabricius , le nom de Bos -
triche à des Insectes d’un autre genre.
Geoffroy caractérise ainsi le genre dont il
s’agit : Antennes en masse composées de
trois articles ; rostre nul ; corselet cubique,
dans lequel la tête est cachée, tarses nuis et
épineux. Latreille le place dans sa tribu des
Bostrichins et lui assigne pour caract. di¬
stinctifs : Palpes filiformes ; mâchoires à
deux lobes ; massue des antennes perfoliée
ou en scie , quelquefois pectinée ; corps al¬
longé , convexe ; corselet élevé , globuleux
ou cubique.
Ce genre diffère des Scolytes par les
antennes et les tarses , et des Psoas par la
forme du corps et le nombre des lobes des
mâchoires.
Les larves des Apates ont le corps mou ,
un peu renflé , courbé en arc ; il est muni
de six pattes et d’une tête écailleuse ; celle-
ci est année de deux mâchoires , très solides
et tranchantes. Ces larves , comme celles
des Vrillettes , vivent dans le bois mort, où
elles tracent des chemins tortueux , qu'elles
remplissent de leurs excréments , qui res¬
semblent à de la sciure de bois. Ce n’est
qu’après avoir vécu ainsi deux ans environ ,
que, parvenues â toute leur taille, elles se
changent en nymphe dans une coque com¬
posée de poussière de bois et d’un peu de
matière soyeuse , d’où l’insecte parfait sort
au printemps suivant.
Les Apates ne se trouvent jamais sur les
fleurs ni sur les arbres sains ; mais on les
rencontre souvent sur les bois morts , sur
640
APA
les écorces à demi pourries et sur les bois
anciennement coupés.
Ce genre est aujourd’hui très nombreux
en espèces; M. Dejean, dans son dernier. Ca¬
talogue , en mentionne 62 , dont 45 sont
exotiques. Parmi celles d’Europe , nous ci¬
terons VA. capucina Fabr., Bostrich. ca¬
pucine Oliv., ou Dermestes id. de Linné,
qui peut être considéré comme type du g.
Cette espèce est très commune aux environs
de Paris, et a été figurée par Geoffroy et
Schœffer. __ (D.)
* APATÈLE. Apatela , trom¬
peur). ins.— G. de l’ordre des Lépidoptères,
famille des Nocturnes , établi par Stéphens
aux dépens du g. Acronycta d’Ochsenhei-
mer, et qu’il place dans sa tribu des Noc-
tuides. Ce g., qu’il n’a fait qu’indiquer dans
son Catalogue des insectes de l’Angleterre ,
ne comprend que 5 esp., les A. leporina,
bradyporina et aceris. Voy. le g. Acro¬
nycta. (P.)
*APATELIA, de Cand. ( Prodr., t. I,
p. 526 ) (cmtoctïi Mç , trompeur ). bot. pii. —
Synon. (suivant M. Cambessèdes , Mém. sur
T ernstrémiacées ) du g. Saurauja , Willd.
(Sp.)
* APATEUM ( cwrarâoü , je trompe ). ins.
— G. de Coléoptères pentamères , famille des
Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par
M. Maximilien Spinola , qui lui donne pour
caract. (Ann. de la soc. ent., t. VI , p. 120) :
Prosternum sans dépression ; bord antérieur
fortement échancré , comme dans les Poly-
bothris ; appendice présternal rebordé dans
toute sa longueur , légèrement atténué près
de son extrémité ; extrémité arrondie , re¬
couvrant le milieu du mésosternum et at¬
teignant le métasternum ; celui-ci largement
évasé pour recevoir l’extrémité du proster¬
num. Épimères sinueux , notamment élar¬
gis après l’insertion des hanches postérieu¬
res , un peu échancrés au dessus d’elles.
L’auteur a donné h ce genre le nom d \ipa-
teum , parce que l’espèce unique sur lequel
il le fonde simule l’habitus d’un Psiloptère.
:
Cette esp. est le Buprestis calceata (Klug,
Ins. mad., n° 47 , tab. 11, fig. 5). (D.)
APATHIQUES (Animaux), zogl. —
Lamarck a donné ce nom aux Zoophythes
ou Animaux rayonnés de Cuvier , qu’il con¬
sidérait comme dépourvus d’organes de sen¬
sation , et n’ayant même pas le sentiment |
APA
de leur existence. Ce nom n’a pas été ad¬
opté. (C. d’O.)
* APATHUS (&ta0vjs , qui ne se donne
aucune peine), ins. — Genre de la famille
des Mellifères , groupe des Bombites , de
l’ordre des Hyménoptères , établi par M.
Newmann, et adopté par M. Westwood
(Gener. synops. of ail the Brit. gen.) pour
quelques esp. indigènes, très voisines des
Bourdons proprement dits ( Bombus ) , dont
elles ne diffèrent essentiellement que par
les jambes postérieures , privées d’organes
propres à la récolte du pollen. Le type de
ce genre , qui correspond à celui de Psy-
thirus Lep. S.-Farg. (Voy. ce mot), est VA.
rupestris (Apis rupestris Fab. ), espèce
commune en Europe. (Bl.)
APATSTE ( cbr-arcbü, je trompe ; à cau¬
se des erreurs nombreuses auxquelles cette
substance a donné lieu), min. — Nom don¬
né par Werner à une partie des variétés de
la Phosphorite ou du Phosphate de chaux
naturel , et que M. Beudant a étendu à toute
l’espèce. Voy. phosphates et piiospho-
rite. (Del.)
*APATITI A, Hamilt. (Prod. Flor. Ind.
occid. 42 ) ( àicscrv) , tromperie ). bot. ph.
— Sous-genre de la famille des Mélastoma-
cées, fondé sur le Blakea quinquenervis
Aubl. Il ne paraît différer essentiellement
des autres Blakea qu’en ce que les fleurs
sont à 8 ou 9 pétales. (Sp.)
* APATOMYZE. Apatomyza ( «ir àzy ,
ruse ; mouche), ins. — Genre de l’or¬
dre des Diptères , division des Brachocères,
subdivision des Tétrachœtes, famille de Ta-
nystomes , tribu des Bombyliens , établi par
Wiedmann et adopté par Latreille ( Fam.
natur. ) , ainsi que par M. Macquart , qui
lui assigne les caract. suivants : Trompe
une fois plus longue que la tête ; palpes
saillants de deux articles distincts ; premier
article des antennes allongé ; troisième su-
bulé , comprimé ; style peu distinct ; abdo¬
men allongé, cylindracé; pieds longs, ailes
couchées. Deux espèces exotiques , l’une du
Cap , et l’autre de l’Amérique du Nord
(Géorgie) , composent ce genre , dont le
nom ( Apatomiza , mouche trompeuse )
indique la ressemblance apparente de ces
diptères avec les Therèves , genre de la fa¬
mille des Brachystomes. (D.)
*APATUHA («ico, sans; ow/>«, queue).
APA
APE
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Sternoxes, tribu
des Buprestides, établi par MM. Delaporte et
Gory, qui lui donnent les caract. suivants :
Palpes maxillaires de trois articles visibles :
le premier allongé, presque cylindrique,
conique ; le deuxième un peu arqué ; le
troisième en ovale allongé. Palpes labiaux
de deux articles visibles : le premier cylin¬
drique ; le deuxième ovalaire , un peu ren¬
flé. Labre en demi-cercle, un peu cilié en a-
vant. Menton large , transversal. Lèvre poin¬
tue en avant , un peu ciliée. Mâchoires à lobe
externe allongé, ovalaire, droit; l’interne
petit et pointu. Antennes à premier article
gros , renflé ; le deuxième court ; le suivant
allongé , conique ; les autres triangulaires.
Tarses antérieurs un peu élargis , à 3 pre¬
miers articles égaux , triangulaires ; le pé¬
nultième très court , prolongé de chaque
côté en une pointe aiguë ; les postérieurs
semblables, mais plus allongés; le premier
article très long.
Ce genre a pour type VApat. appendicu-
lata, Fabr. , que M. Dejean rapporte au
genre Phœnops , Mégerle , dans son dernier
Catalogue. Voy. ce mot.
JS ota. Si le genre dont il est ici question
est conservé , il faudra en changer le nom :
car celui d ''Apatura, que les auteurs lui ont
donné, a été appliqué depuis long-temps
par Fabricius à un genre de Lépidoptè¬
res diurnes , et forme d’ailleurs contresens
avec le nom de l’espèce qui lui sert de type.
(D. et Ch.)
A PATUIIA ( dicd , sans; ov/où, queue).
ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères ,
famille des Diurnes , tribu des Nymphali-
des , créé par Fabricius, et réuni au genre
Nymphale par Latreille , mais qui nous pa¬
raît devoir en être séparé, et auquel nous
assignons les caractères suivants , dans no¬
tre Catalogue méthodique des Lépidoptères
d’Europe : Antennes de la longueur du corps,
se formant insensiblement en une massue
fusiforme , plus renflée que dans les g. Li-
menitis et Nymphale. Palpes plus longs que
la tête, connivents vers leur extrémité, avec
leur dernier article nu et très aigu ; les deux
premiers articles plutôt squammeux que
velus. Tête un peu plus étroite que le cor¬
selet. Corselet robuste , et presque aussi
long que l’abdomen. Ailes sinuées et denti-
641
culées ; les inférieures dépourvues de queue.
Chenilles limaciformes , ayant la tête sur¬
montée de deux cornes divergentes , et deux
petites pointes anales conniventes. Chrysa¬
lides comprimées latéralement , avec le dos
renflé , caréné , et la tête bifide. Ce genre
ne renferme en Europe que deux espèces
vulgairement connues sous le nom de grand
et de petit Mars, Apat. iris et Apat. ilia,
Fabr. Ce sont deux de nos plus beaux Pa¬
pillons , dont le fond de la couleur en des¬
sus , chez les mâles , paraît ou d’un noir
brun ou d’un bleu très vif, suivant l’aspect
de la lumière , avec des taches blanches qui
sont souvent lavées d’orangé dans la se-^
conde espèce. L'Ap. iris n’habite que les
grands bois un peu humides ; YAp. ilia se
trouve à la fois dans les bois et les prairies
bordées de saules. (D.)
* APATURIA (àrtâ-wyî , opoç, , bâtard).
bot. ph. — Genre de la famille des Or-
chidacées , tribu des Epidendrées , formé
par Lindley [Orchid. 130) , et ainsi caracté¬
risé : Divisions externes du périgone pu-
bescentes, étalées; les latérales quelquefois
plus grandes , obliques à la base ; les inter¬
nes plus étroites. Labelle onguiculé , articu¬
lé avec la base plus ou moins allongée du
gynostème , ventru à son point d’insertion ,
charnu , trilobé au sommet, relevé de crêtes
au disque. Gynostème cylindrique , clavi-
forme, arqué, à clinandre ailé. Anthère 4-
8-loculaire. Pollinies. — Les Apaturia sont
des plantes herbacées de l’Inde , épigées ,
aphylles, à scapes embrassées par des squam-
mes scarieuses, filamenteuses; à bractées
membranacées , à inflorescence en grappes
penchées, pubescentes. (C. L.)
APEIBA, Aubl. ( Guian ., t. I , p. 538,
tab* 213-216 ) ( nom caraïbe ). — Oxytan-
drwm, Neck. — Sloanea, Loeffl. — Auhle-
tia , Schreb. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Tiliacées. M. Kunth {in Humb. et
Bonpl., Nov. Gen. et Spec. V, p. 347 ) lui
assigne pour caract. : Calice de 4 ou 5 sé¬
pales lancéolés, colorés. Pétales 4 ou 5 ,
obovales, ou lancéolés , aussi longs que le
calice , ou plus longs , convolutés en pré¬
floraison. Étamines très nombreuses ; filets
filiformes, libres; anthères lancéolées-té-
tragones , basifixes , 2-thèques , longitudi¬
nalement déhiscentes , surmontées d’un ap¬
pendice membraneux. Ovaire 8-ou pluri-lo*
41
«
T. I.
(m
APE
salaire , non stipité ; loges multï-ovulées.
Ovules anatropes , multi-sériés , subhorizon¬
taux , attachés à l’angle interne des loges.
Style indivisé, épaissi Yers le sommet, ter¬
miné en stigmate infondibuliforme, denticu-
lé. Caps, tuberculeuse ou spinelleuse, coria¬
ce, orbiculaire, déprimée, ombiliquée, 8- ou
pluri-loculaire; loges polyspermes , remplies
d’une substance pulpeuse. Graines nidulan-
tes, petites, ovoïdes; test crustacé; raphé
inapparent ; chalaze épaisse, terminale. Em¬
bryon rectiligne, axile dans un périsperme
charnu. Cotylédons plans, foliacés; radi¬
cule cylindracée, centripète. — Arbres ou
arbrisseaux ( habitant l’Amérique équato¬
riale) ; feuilles très entières ou dentelées ,
alternes , courtement pétiolées , discolores ,
couvertes d’une pubescence étoilée ; stipu¬
les latérales , géminées , caduques ; pédon¬
cules terminaux et oppositifoliés , dichoto-
mes ou trichotomes , multiflores , bractéo-
lés ; fleurs jaunes ou verdâtres. On en con¬
naît 9 espèces. (8p.)
*APENIULA (Legonzia, Dur., fl. Bury).
bot. pii. — Genre de la famille des Cam-
panulacées- campanulées , formé par Nec-
ker, et réuni en synonymie et comme sous-
genre au g. Specularia de Heister, avec ces
caract. distinctifs : Tube calicinal allongé ,
prismatique , anguleux. Capsule déhiscen¬
te près du sommet, vers le limbe du calice.
Graines ovoïdes. — Quelques esp. propres
à l’ancien Continent. (C. L.)
APE R. mam. — Nom latin du san¬
glier. Voy. ce mot. (C. d’O.)
APERA ( à. priv.; v:\pu , sac), bot. ph.
— Genre de la famille des Graminées, for¬
mé par Palissot de Beauvois, et réuni, com¬
me synonyme, au genre Agrostis de Linné.
(C. L.)
A PERE A. mam. — Nom donné au Co¬
chon d’Inde. Voy. cobaye. (C. d’O.)
A PÉRI A N T II ACÉE S ( à priv.; * spii
autour ; «y 005, fleur), bot.— M. deMirbel a
donné ce nom à la famille des Cycadées ,
formée des Cycas et des Zamia, parce que
les fleurs des plantes qui la composent sont
dépourvues d’enveloppes florales ou de pé-
rianthe. (G. d’O.)
APËRISPERMÉ (a priv.; «tpi, au¬
tour ; cKépyx, graine ; dépourvu de périsper¬
me ). bot. — Se dit d’une graine ou d’un
embryon qui manque de périsperme , com-
APH
me cela se voit dans la Salsola tragus.
(C. D’O.)
* A PE R I ST O AI É ES ( « priv.; «épia tg-
yoç , péristome ). bot. cr. — On donne
cette épithète aux Mousses dont la capsule
a son orifice nu ou privé de péristome.
(C. M.)
APÉTALES ( «priv.; nérxïov , pétale).
bot. — Tournefort a désigné sous ce nom
la dix-huitième classe de sa méthode , qui
renferme les arbres dont les fleurs sont dé¬
pourvues de corolle. M. de Jussieu en a fait
une des trois grandes sections des Dicotylé¬
dones. (C. d’O.)
* APÉTALIE (« priv. ; firsroàov, pétale).
bot. — Nom d’une des grandes divisions
de la Méthode botanique de M. de Jussieu ,
qui comprend toutes les plantes dicotylédo¬
nes apétales. (C. d’O.)
* APÉTALÏFLORES ( apetalus , apé¬
tale ; flos , fleur ). bot. — Épithète donnée
par M. H. Cassini à la calathide et à la cou¬
ronne des plantes de la classe des Synanthé-
rées quand elles sont composées de fleurs
apétales. Ex. : les calathides féminiflores de^
Xanthiwn , la couronne des Gymnostyles .
(C. D’O.)
APHACA, Tourn. ( d<pa.xi j , sorte de
gesse; en latin aphaca j nom employé par
les Botanographes anciens pour désigner
certaines Légumineuses), bot. ph. — Sec¬
tion du g. Lathyrus , L., de la famille des
Légumineuses, constituée par le Lathyrus
Aphaca, L., et caractérisée par des feuilles
réduites la plupart à des vrilles filiformes ,
mais accompagnées de grandes stipules fo¬
liacées , hastiformes-ovales. (Sp.)
APHÆNA ( d priv. ; fxhû , je brille ).
ins. — Syn. d ''Aphana. M. Guérin avait é-
tabli ce g. sous le nom d 'Aphæna , et c’est
d’après la rectification grammaticale faite
par M. Burmeister qu’il a été changé en ce¬
lui d'1 Aphana. M. Spinola ( Essai sur les
Fulqorelles ) a adopté l’orthographe de M.
Guérin. (Bl.)
* APIIÆXÆ GEMÏNÆ. ins. — Le
savant M. Spinola ( Essai sur les Fulg. )
emploie cette dénomination pour désigner
une petite division établie dans le g. Apha¬
na ou Aphæna , sur les espèces qui n’ont
point du tout de protubérance céphalique.
(Bl.)
APIIANA ( âyy.'A}ç , sombre , obscur ).
APH
AP H
643
ins. — Genre de la famille des Fulgo-
riens , de l’ordre des Hémiptères , sec¬
tion des Hétéroptères , établi par M. Guérin
( \royage aux Indes orient, de Bellanger),
et adopté maintenant par tous les ento¬
mologistes. Ce genre est principalement ca¬
ractérisé 1° par une tête sans protubéran¬
ce ou n’en ayant qu’une très peu sensible ,
formée par la face frontale; 2° par le front,
plus long que large , presque carré , et for¬
tement échancré à sa base ; et , 3° , par les
antennes, de quatre articles, dont le pre¬
mier très petit , le second fort grand , ova¬
laire ; le troisième petit , rentrant dans la
cavité située à l’extrémité du précédent , et
le dernier sétiforme. Les ailes et les pattes
sont analogues à celles des Fulgora.
On connaît une dizaine d’esp. exotiques
de ce genre , presque toutes propres aux
Indes orientales. Les plus répandues sont
les A. farinosa ( Lystra farinosa Fab. ),
varïegata Guér., etc. (Bl.)
* APIIANAMIXIS. bot. p h.— Voyez
AMOORA. (Ad. J.)
* APHANANTHE, Link. («?*v« , obs¬
cur ; avdoç , fleur ). bot. pii. — Syn. du
genre Microtea , Swartz , de la famille des
Phytolaccacées. (Sp.)
*APIIAN ANTIIEMUM, Spach (Hist.
des Plant, phan ., t. VI, p. 17, sub Helian -
themo) (âfx vvjs, peu apparent; foOepov,
fleur), bot. pii. — S.-genre ou section du
g. Hélianthème , constitué par le Ilelian-
themum ledifolium et quelques esp. voisi¬
nes. Ses caract. distinctifs sont les suivants:
Style court, rectiligne, épaissi au sommet.
Etamines 7 à 13, 1 -sériées, insérées au bord
du disque ; anthères obréniformes. Her¬
bes annuelles. Grappes terminales , très lâ¬
ches, souvent feuillées, et distiques ou sub¬
distiques. Pétales petits , étroits , souvent
abortifs. Ovaire quelquefois parfaitement 1-
loculaire. (Sp.)
* APHANASIUM ( àfxvU, obscur ).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères ,
famille des Longicornes , établi par M. De-
jean , mais dont il n’a pas publié les carac¬
tères. 11 est fondé sur une seule espèce de
la Nouvelle-Hollande , nommée par lui
Australe , et qu’il avait mise dans son pré¬
cédent Catalogue parmi les Callidies. N’ayant
pu nous procurer la vue de cette espèce ,
qui n’a pas encore été décrite , nous men¬
tionnons ici seulement pour mémoire le
nouveau g. auquel M. Dejean la rapporte. (D.)
APIIAXE. ins. — Voyez aphanus.
(Bl.)
APIIANE. Aphanes , L. ( Apa v<s, obs¬
cur ). bot. ph. — Genre ou sous-genre de
la famille des Rosacées ( tribu des Sangui-
sorbées, DC.). Beaucoup d’auteurs le ré¬
unissent au genre Alchimilla , dont il ne
diffère que par des fleurs 1- ou 2-andres, à ca¬
lice 4- ou 5- lobé, chaque lobe alternant avec
une très petite dent. L’A. arvensis , L. ,
plante annuelle, commune dans les champs ,
est la seule esp. qu’on puisse rapporter avec
certitude à ce genre. (Sp.)
APHANIA, Blum. ( Bijdr . , p. 256)
(âfûveict, incertitude), bot. ph. — Genre
incomplètement connu, qu’on rapporte â la
famille des Sapindacées. Son auteur en don¬
ne les caract. suivants : Calice inégalement
4-parti. Pétales 4, ciliés, 2-squammellés à
leur base. Disque hypogyne, engainant les
p
organes sexuels. Etamines 5, apprimées au
pistil. Ovaire ovale , comprimé , 2-locuiai-
re; loges 1-ovulées. Stigmate subsessile,
échancré. (Fruit inconnu.) — Arbre à feuil¬
les pari-pennées ; folioles subopposées ;
grappes terminales, rameuses. L’A. mon-
tana , Bl. , indigène de Java, est la seule
espèce connue. (Sp.)
* APHANIPTÈRES ( à priv. ; (poâv(x> ,
je parais ; nzêpov, aile ). ins. — Dénomina¬
tion employée par M. Kirby , synonyme de
celle de Siphonapteres , Lat. Voy. ce mot.
(Bl.)
APHANISTÏCUS ( , je dispa¬
rais ). ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères , famille des Sternoxes ou des Serri-
cornes , tribu des Buprestides , établi par
Latreille et adopté par tous les entomolo¬
gistes. Yoici comment il est caractérisé par
M. Lacordaire , dans la Faune entom. des
environs de Paris : Bouche située entière¬
ment au dessous de la tête et n’offrant d’au¬
tres parties distinctes que le labre , qui est
presque carré et entier à sa partie antérieu¬
re ; yeux grands , oblongs , rapprochés à
leur partie inférieure ; antennes très rap¬
prochées , et reçues, chacune à leur base et
leur partie moyenne , dans une rainure pa¬
rallèle aux yeux , et à leur extrémité dans
une échancrure des flancs du prothorax ;
beaucoup plus courtes que ce dernier ; leur
644
APH
APIî
premier article renflé en massue ; le deuxiè¬
me gros , ovalaire ; les 5 suivants courts ,
presque grenus ; les 4 derniers dilatés , for¬
mant une massue en scie. Tête très grosse ,
subcylindrique , canaliculée sur le vertex ,
avec le front très étroit , réduit à un mince
filet entre les yeux , et l’épistome légèrement
échancré. Prothorax presque carré , légère¬
ment rétréci et bilobé à sa base en dessus ,
échancré antérieurement sur les côtés pour
recevoir les antennes ; prosternum large ,
légèrement convexe , spatuliforme à son
extrémité postérieure ; élytres sinués latéra¬
lement ; pattes grêles , courtes et contracti¬
les , les intermédiaires très écartées à leur
naissance ; cuisses larges , comprimées et
tranchantes à leur côté interne ; articles des
tarses très courts ; les 4 premiers munis de
pelotes en dessous ; crochets des tarses uni-
dentés à leur base; corps allongé, très
étroit , presque linéaire.
Les Aphanistiques se tiennent sur les
plantes basses, où ils échappent à la vue
par leur petitesse , ainsi que l’indique leur
nom générique. M. Dejean en mentionne
dans son dernier Catalogue 5 espèces , dont
une de Madagascar, et deux qui se trouvent
en France , et même aux environs de Paris,
savoir : VEmarginatus Fabr., qui forme le
type du g., et le Pusillus d’Olivier. (D.)
APHA1VITE («pav^ç, qui disparaît;
par allusion à l’état imperceptible des élé¬
ments minéralogiques composants ). géol.
— Ce nom , proposé par M. Haüy , employé
par MM. Léonhard et Brongniart, a été
adopté par M. Cordier pour désigner l’une
des espèces de sa famille des Roches py-
roxéniques.
L’Aphanite , que Dolomieu appelait Cor-
nêenne , était autrefois rangée parmi les
anciennes Roches trappéennes. Suivant M.
Cordier, elle ne diffère del’Ophitone ( Voy .
ce mot) que par l’extrême ténuité des par¬
ties pyroxéniques et feldspathiques qui la
composent. C’est l’Ophitone à l’état com¬
pacte , et offrant une apparence parfaite¬
ment homogène.
Malgré le résultat déjà ancien des recher¬
ches de M. Cordier, on a pris pendant long¬
temps , et quelques géologues prennent
encore la matière pyroxénique de l’Apha-
«ite pour de l’Amphibole ; mais c’est à tort :
car cette roche fond en émail verdâtre, tan¬
dis que l’Amphibole communique une tein¬
te d’un brun - noirâtre aux roches compac¬
tes qui en contiennent lorsqu’on la vitrifie.
Les autres caract. fournis par l’analyse mé¬
canique , aidée du microscope , ne laissent
d’ailleurs aucun doute.
Les variétés de cette espèce offrent des
teintes verdâtres plus ou moins foncées ; elles
sont quelquefois cellulaires, ou plutôt a-
mygdalaires ; ce qui , joint à son état com¬
pacte , indique qu’elles se sont consolidées
avec plus de rapidité que l’Ophitone. On y
trouve assez fréquemment de la Pyrite
ordinaire , ainsi que des veines ou taches
d’Epidote d’un vert pistache.
L’Aphanite est une Roche d’épanche¬
ment, et peut-être aussi, dans quelques
cas, une Roche d’éruption. Son gisement
est dans les terrains secondaires très an¬
ciens , tels que ceux de la période phylla-
dienne. On la trouve dans les Vosges , en
Corse, et dans la presqu’île du Sinaï.
Cette Roche est rare. La matière qui la
compose fait , d’ailleurs , la base de l’esp.
de Porphyre pyroxénique qui est si con¬
nue sous le nom d ’Ophite antique.
(C. D’O.)
*APHANIUS- poiss. — Genre de Pois¬
sons abdominaux , placé par M. Nardo , au¬
teur du genre , entre les Saumons et les
Cyprins. Il le caractérise ainsi : Corps cou¬
vert d’écailles très fortes, une très grande
arrondie sur la nuque. La tête comprimée
entre les yeux ; le museau obtus ; l’ouver¬
ture de la bouche oblique , presque verti¬
cale ; les mâchoires pourvues de petites
dents égales ; les lèvres minces ; la mâchoi¬
re inférieure plus longue que la supérieure,
et dirigée vers le haut. Point de ligne la¬
térale. Quatre ou cinq rayons à la membra¬
ne branchiostège. Les nageoires simples ;
les ventrales sous l’abdomen ; la dorsale
reculée sous les courbes, opposée à l’anale.
M. Nardo fait observer que les os sont re¬
marquablement durs , en comparaison de
la petite taille du poisson. Il en cite deux
esp. abondantes dans les lagunes de Venise,
d’un goût amer, et qui ne se mangent
point. — Ce g. me paraît être celui déjà
établi sous celui de Fundellus , et l’une
des espèces être le Pœcilia calaritana
de Bonelli. (Val.)
*APHAIVÏZOMÈNE. Aphanizomenon
APH
APH
645
( à?av£Ço>3«,je disparais) (Phycées). bot. ph.
— M. Ch. Morren a imposé ce nom à un nou¬
veau genre delà tribu des Confervées, qu’il
a observé le premier, et qu’il a caractérisé
de la manière suivante : Filaments simples,
cylindriques, flexueux, membraneux , hya¬
lins , formant , par leur réunion , à certaine
époque de leur existence éphémère , des es¬
pèces de lamelles planes , semi-lunaires ou
fusiformes , lacérées ou comme déchique¬
tées à leurs extrémités opposées. Chacun de
ces filaments est composé d’articles droits ,
cylindriques ou renflés çà et là , contenant
de la matière verte , jouissant d’un mouve¬
ment de reptation remarquable, et se sépa¬
rant enfin spontanément les uns des autres.
Une espèce unique constitue ce genre. On
la trouve de mai à juillet dans les fossés et
les étangs de la Flandre.
Voici , d’après l’auteur, les rapports de
ce singulier végétal, sur lequel il a publié un
mémoire fort intéressant. « Les Aphanizo-
mènes lient les Conjuguées vraies aux Zygné-
mées par un accouplement bien prononcé
chez ces dernières, accouplement qui devient
une simple soudure dans les premiers. Ce
genre met en rapport les Conjuguées avec
les Laminaires des eaux marines, par la for¬
me de la lamelle qui résulte de la soudure
des filets. Il établit une analogie entre les
Oscillariées et les Confervées , en démon¬
trant qu’un mouvement de reptation, de
natation , d’oscillation , peut appartenir aus¬
si bien à l’organisation des Conferves qu’à
celle desOscillaires, dans lesquelles on croit
reconnaître les caractères de l’animalité.
Les vésicules renflées ramènent VAphanizo-
mène à la Conferva vesicata, Ag. ; et les
articles, comme l’organisation des filets elle-
même, lui conservent avec les Confervées
vraies des rapports si clairs, qu’il serait hors
de propos de placer ailleurs que parmi elles
ce genre nouveau. (C. M.)
*APHAIYOBIUS (àç>avv]ç, obscur ; yStoç,
vie), rvs. — Genre de Coléoptères penta¬
mères, famille des Sternoxes, tribu des
Elatérides , établi par Escholtz , qui lui
donne pour caract. : Tarses dépourvus de
pelote; ongles simples. Front défléchi, et,
le plus souvent, plan ou concave. Bouche
avancée ou infléchie. Carène du front très
fine. Lames de la poitrine subitement dila¬
tées intérieurement. Quatrième article du
tarse entier ; écusson ovale ; dessous des
tarses garni d’un duvet épais. M. Dejean ,
qui a adopté ce g. dans son dernier Catalo¬
gue , y rapporte 9 esp. , dont 7 de l’Améri¬
que, 1 de l’île Bourbon, et 1 de Java. Nous
ne citerons que cette dernière , nommée
Aph. flabellatus Dejean. (D.)
* APHAAOCHILUS , Benth. ( $ ,
obscur ; xehos , lèvre ). bot. ph. — Genre
ou sous-genre de la famille des Labiées, que
M. Bentham [In Wallich, Plant. As. rar .)
avait d’abord considéré comme un g. dis¬
tinct, mais qu’il a réuni depuis [Labiat., p.
161) au g. Escholtzia , Willd. , dans le¬
quel il figure comme section caractérisée
par des anthères à bourses divariquées ou
divergentes, confluentes après l’anthèse.
(Sp.)
* APHANOPE [Aplmnopiis , Lowe).
poiss. — Genre de Poissons de la famille
des Scombéroïdes , de la forme du Lépido-
pe , à corps allongé, comprimé comme une
lame d’épée , avec une courte carène de
chaque côté de la queue. Le museau et les
dents sont semblables à ceux du Lépidope ;
mais le palais n’a point d’armure. On voit
deux dorsales presque égales. Il n’y a pas
de traces de ventrales. M. Lowe, auteur
de ce genre, n’en cite qu’une seule espèce,
qu’il nomme Aphanopus carbo , poisson
fort rare à Madère, où il est appelé Espada
prete. Il est d’une couleur café foncée ,
presque noire. M. Lowe n’en a vu qu’un
seul individu. (Val.)
* A P 1 1 A A O PE TA L OS , Endl. (d?*^,
obscur ; iriroJov, pétale), bot. ph. — Genre
de la famille des Cunoniacées. Son auteur
Annal. Wien. Mus. , t. II ; Gen. Plant. ,
p. 818; Nov. Stirp. decas , t. Y, p. 54;
Iconogr . , tab. 96) lui assigne pour caract. :
Calice inadhérent , 4-parti, à segments éta¬
lés , membranacés , veineux , un peu iné¬
gaux. Pétales 4 ( souvent nuis ) , linéaires -
ancéolés, minimes. Etam. 8, insérées au
’ond du calice ; filets subulés. Anthères 2-
dièques , basifixes, subsagittiformes, privées
d’appendices basilaires. Ovaire inadhérent ,
4-loculaire; ovules solitaires dans chaque
oge , suspendus au sommet de l’angle in¬
terne. Styles 4, cohérents. Stigmates 4,
courts, pointus, terminaux , étalés en forme
d’étoile. Fruit inconnu. — Arbres habitant
la côte orientale de la Nouvelle -Hollande;
646
AP I I
APH
ramules ponctués ; feuilles opposées , cour-
tement pétiolées , simples , coriaces , dente¬
lées, glabres; stipules interpétiolaires , ca¬
duques ; panicules axillaires et latérales ;
pédicelles 2-braetéolés au milieu; bractéo-
les sétacées. On ne connaît qu’une espèce.
(Sp.)
* APIIAKOSTEMMA , Aug. S.-Hil.
( àçjotvy is, peu apparent; azt^.u. , étamine ).
bot. pii. — Genre de la famille des Renon-
cuiacées (tribu des Anémonées DG.). Son au¬
teur ( Flor . Brasil. merid. , t. 1 , p. 9) lui
assigne les caract. suivants : Calice pétaloï-
de, 5-sépale , non persistant. Pétales 5,
glanduliformes , suborbiculaires , minimes,
munis d’une fovéole nectarifère 2-labiée.
Étamines en nombre indéfini, à anthères
introrses. Ovaires très nombreux, libres,
1-OYulés. Ovule suspendu au sommet de la
loge. Stigmates sessiles. Akènes disposés en
épi ; réceptacle conique. Graines à radicule
supère. Le Ranunculus cipiifolius , L. ,
constitue à lui seul ce genre ; cette plante
croît dans l’Amérique méridionale. (Sp.)
* APHANOSTEPHUS ( invi¬
sible ; Gzecpàvy] , couronne ; couronne invi¬
sible ). bot. ph. — M. de Candolle a fon¬
dé ce genre sur une plante originaire du
Mexique , laquelle fait partie des Composées,
tribu des Astéroïdées. Elle a pour caract. :
Capitules multiflores, hétérogames; fleurs
du rayon ligulées, 1-sériées, femelles; celles
du disque hermaphrodites, S-dentées. Ré¬
ceptacle très convexe , nu. învolucre com¬
posé de deux rangées d’écailles acuminées ,
membraneuses sur les bords. Fruit cylindri¬
que, parcouru de légères stries, et terminé
par une membrane entière , courte , en for¬
me de couronne. — La seule espèce connue
habite le Mexique ; c’est une herbe dressée,
rameuse , pubescente , à feuilles sessiles ,
alternes, incisées ou légèrement lobées; les
rameaux, dépourvus de feuilles au sommet ,
portent un capitule à ligules blanches plus
longues que l’involucre. (J. D.)
* APHAAXS ( , obscur ). ms.
— M. de Laporte ( Essai d'une classifie,
syst. de Vord. des Ilémipt.) a appliqué cet¬
te dénomination à un g. de la famille des
Lygéens , de l’ordre des Hémiptères , déjà
désigné par MM. Lepelletier de Saint-Far-
geau et Scrville ( Encycl. méth., t. X) sous
le nom do Pachajmerus. Ce dernier nom ,
étant le plus ancien , doit être conservé
de préférence à l’autre. Quoi qu’il en soit,
ce g. est adopté dans plusieurs ouvrages
d’entomologie sous le nom dAphanus ou
Aphana. Voy. pachymerus. (Bl.)
* APHARTÈRES. Apharterœ (âfàp-
ispoç , agile), arachn. — M. Walckenaër
désigne sous ce nom une petite division d’A-
ranéides appartenant au genre Selenops.
(H. L.)
* APIIÉBROBÈRE ( Aphedroderus ,
Lesueur ) ( &<ps iïp&v , cloaque ; ê'èpri , cou ).
poiss. — Genre de Poissons établi , par
l’auteur que nous citons , pour un petit
poisson des eaux douces de l’Amérique
septentrionale. C’est unPercoïde à six rayons
branchiostèges et à dents en velours, à dor¬
sale reculée , à ventrales avancées , n’ayant
aucune épine au côté de leurs sept rayons
articulés. L’anus est avancé sous la gor¬
ge, presque entre l’isthme de la mâchoire
inférieure. Ce Poisson a les deux bords du
sous-orbitaire dentelés, des épines sur leurs
crêtes mitoyennes, des dentelures au bord
du préopercule, et une épine à l’angle de
l’opercule. M. Lesueur a observé la seule
espèce encore connue de ce genre dans le
lac de Pontchartrain , où il se tient sur un
fond vaseux , et près des rives ombragées. On
l’y appelle Têtard de Saint-Domingue. Le
docteur Gillians a fait le premier mention
de ce Poisson, trouvé près d’Harrowgate, lieu
de plaisance peu éloigné de Philadelphie, où
l’on va prendre des bains. Cet auteur avait
nommé l’espèce Scolopsis sayanus, genre
des Sciénoïdes, avec lequel notre Poisson n’a
aucun rapport. (Y al.)
APHELANDRA, R. B.; Sinandra ,
Schred. ; Hemitome , Nees (£??>£%, simple ;
â'd p , âvctyos, homme, étamine), bot. pii.
— Genre de la famille des Acanthacées ,
tribu des Aphélandrées , Nees , formé par
R. Brown ( Prod ., 475 , etc.), et ainsi carac¬
térisé : Calice 5-partite , inégal. Corolle hy-
pogyne , ringente. Lèvre supér. comme
voûtée , bidentée ; lacinies latérales de l’in-
fér. beaucoup plus courtes. Etamines 4 , in¬
sérées au tube de la corolle, incluses , didy-
names. Anthères mutiques, uniloculaires.
Ovaire biloculaire ; loges biovulées. Style
simple ; stigmate bifide. Capsule subcylin¬
drique, biloculaire, tétrasperme, Joculicide ,
bivalve. Yalves septifères au milieu. Graines
APH
APH
04 7
comprimées , sous-tendues par des rétina-
cles. — Ce g. comprend plusieurs espèces
retirées du g. Justicia de Linné. Ce sont
des sous - arbrisseaux propres à l’Amérique
tropicale , à feuilles opposées , à inflores¬
cence en épis axillaires et terminaux , tétra-
goneS ; garnis de bractées opposées , sub-
membranacées ; de bractéoles étroites. —
Fleurs belles , rougeâtres. (C. L.)
* APHELEXIS simple, sans
ornements), bot. ph. — Ce genre a été éta¬
bli par M. Bojer aux dépens de certains Ile-
lichrysum de Madagascar. Ses caractères
sont les suivants : Réceptacle à peine alvéolé.
Involucre composé d’écailles plus longues
que les fleurs du disque , verdâtres ou bru¬
nes à leur base, et terminées en un appen¬
dice linéaire , lancéolé. Les soies de l’ai¬
grette, filiformes à la base, présentent au
sommet quelques barbellules. Toutes les
fleurs sont hermaphrodites ; ce qui distingue
ces plantes*des genres voisins. (J. D.)
APHELIA ( ù'pôÂiot. , simplicité ). bot.
ph. — Genre de la famille des Centrolépi-
dées , formé par R. Brown ( Prod. , 251 ) ,
adopté par Desvaux ( Centrol. in Aimai,
scienc. nat., t. XIII, p. 56 ), et ainsi carac¬
térisé : Epillets distincts , uniflores. Glume
antérieure mucronée , enserrant la posté¬
rieure et une paléole mutique. Etamine uni¬
que , placée en avant. Ovaire unique , ses-
sile. Style filiforme; stigmate simple. Utri-
cule déhiscent longitudinalement d’un cô¬
té. Graine comprimée. — Ce g. ne contient
qu’une plante herbacée {A. cyperoïdes) de
la Nouvelle -Hollande australe. Elle forme
une touffe composée de feuilles radicales ,
filiformes, vaginantes à la base; à scapes
nues , indivises ; à épis terminaux , dont les
glumes sont hispides, acuminées ; les infé¬
rieures souvent stériles , plus longues.
(C. L.)
*API3ÉLIE (ânb, loin; soleil), ins.
— Genre de l’ordre des Lépidoptères , fa¬
mille des Nocturnes , établi par Stéphens ,
et placé par lui dans sa tribu des Tortrici-
des. Il y comprend 5 esp. dont aucune ne
nous est connue , de sorte que nous igno¬
rons à quel genre des autres Auteurs celui-
ci correspond. (D.)
*APIIELIXUS («?£/•<$, simple), os. —
Genre de la famille des Chalcïdiens , de
l’ordre des Hyménoptères, section des Té-
rébrans, établi par Dalman ( Acta Ilolm. ) ,
et adopté par M. Walker (Enù May.), qui
y rapporte un certain nombre d’esp. indi¬
gènes. — Ce genre est principalement ca¬
ractérisé 1° par les antennes, ne présentant
que six articles distincts, dont le sixième
fusiforme et allongé ; et 2° par les tarses,
de cinq articles. Le type du g. est VA. ba-
salis, Walk. ( Agonionenrus id. , Westw.).
M. Westwood a donné à ce même genre le
nom cVAgonioneurus , ne croyant pas sans
doute assez reconnaître son identité avec le
g. Aphelinus de Dalman , et il a créé en
outre les g. Pteropterix , Coccophagus et
Trichogramma , que M. Walker regarde
comme de simples divisions du g. Apheli¬
nus. Voy. chacun de ces mots. (Bl.)
*APHEJLOCHEIRUS simple ;
/££>, main , tarse), os. — Genre de la fa¬
mille des Leptopodiens , Brui. ( Riparii ,
Burm.), de l’ordre des Hémiptères, sect.
des Hétéroptères , établi par M. Westwood
{Int. mod. class. of Ins.), qui se distingue
des Salda de Fab., ou Acanthia Lat. par
les antennes , très épaisses , et les jambes
postérieures , propres à la natation. La seu¬
le esp. que l’auteur rapporte à son g. est
VA. œstivalis ( Naucoris œstivalis Fab.).
(Bl.)
* APHELOPUS ( «feiijs, simple; ndï s,
pied), os. — Genre de la famille desOxyu-
riens , de l’ordre des Hyménoptères, section
des Térébrans , établi par Dalman ( Ana -
lecta entom.) , et adopté par la plupart des
entomologistes. — Ce g. , très voisin des
Dryinus et Gonatopus , s’en distingue par
plusieurs caract. importants : 1° par un
corps assez large ; 2° un thorax fort large
en avant , et rétréci considérablement en
arrière ; 3° des pattes grêles et simples ,
sans dilatation et sans renflement , avec les
crochets des tarses très petits, et 4° par un ab¬
domen ovalaire comprimé, beaucoup plus
court et plus étroit que le thorax. Le type
de ce g. , dont on ne connaît que quelques
esp. indigènes, est VA. melaleucus Daim. ,
etc., répandu dans le nord de l’Europe.
(Bl.)
*APIÏÈNE. — Voyez aphana. (Bl.)
* APHERESE (àÿ>at/j£<T£ç, soustraction).
min. — Nom donné par M. Beudant à une
nouvelle esp. appelée Libéthénite par les mi¬
néralogistes allemands , et formée aux dé-
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AP H
APH
pens de l’ancienne espèce Cuivre phosphaté
d'Haüy. Elle se compose des variétés de
phosphate de cuivre hydraté, que l’on trou¬
ve principalement dans les mines de Libe-
then en Hongrie. Voy. phosphates.
(Del.)
* APIIIDÏADÆ. ms. — MM. Stéphens
et Haliday ont appliqué ce nom à un petit
groupe de la tribu des Braconides, de la
famille des Ichneumoniens , ayant pour ty¬
pe générique le g. Aphîdius, et renfermant
en outre quelques autres petits genres voi¬
sins de celui-ci. M. Westwood emploie le
nom de Flexiliventres , et M. Wesmael
celui de Polymorphi, pour désigner le mê¬
me groupe. Voy. ces mots. (Bl.)
APHIDIENS. Aphidii ( apliis , puce¬
ron). ms. — Famille de l’ordre des Hémi¬
ptères , section des Homoptères, établie par
Latreille , et adoptée par les entomologistes
modernes, avec de grandes restrictions.
Telle qu’on la considère maintenant, elle se
distingue des familles voisines par les ca¬
ract. suivants : Corps ovalaire. Tête large.
Antennes sétacées , et composées de cinq à
sept articles. Rostre infléchi ou presque
perpendiculaire, ayant trois articles dis¬
tincts. Yeux très saillants, généralement
globuleux. Ailes infléchies. Pattes longues ,
avec le dernier article des tarses muni de deux
crochets. Cette famille a pour type généri¬
que le g. Puceron ( aphis ), et renferme en
outre, d’après les caract. que nous avons
énoncés , les g. Chermes , Auct. ; Lachnus,
Illig. ; Rhizobius , Burm. Latreille y com¬
prenait aussi les g. Psylla et Livia , qui
constituent maintenant une autre famille ,
ainsi que les Thrips , avec les g. qui en ont
été détachés , et encore les Aleyrodes , que
l’on place généralement aujourd’hui près
des Cochenilles. Voy. l’art, puceron pour
les détails sur les moeurs et l’organisation.
(Bl.)
* APHIDIJVA. ms. — Dénomination
employée par le Dr Burmeister, exactement
synonyme de apüiidiens , Aphidii. (Bl.)
APHIDIPHAGES. Aplxidiphagi ( o-
pliis, puceron; <piy&ü, je mange), ins. — La¬
treille désigne ainsi la lre famille des Coléo¬
ptères trimères , laquelle se compose des g.
Coccinelle , Scymne et Cacicule. Ses caract.
sont : Antennes plus courtes que le corse¬
let, et terminées en une massue compri¬
mée , ayant la forme d’un triangle renver¬
sé; dernier article des palpes maxillaires
très grand , en forme de hache. Corps hé¬
misphérique , avec le corselet très court ,
presque lunulé. Les Insectes de cette famil¬
le , principalement à l’état de larves, sont
de grands destructeurs de Pucerons. -(D.)
* APHIDIUS (diminut. de aphis , puce¬
ron). ins. — Genre de la famille des Ichneu¬
moniens, tribu des Braconides, de l’ordre
des Hyménoptères, établi par M. Nees von
Esenbeck (Berl. Mag.), et adopté par M.
Westwood ( Generic. synopsis ) et nous
( Histoire des anim. artic. , t. IY ). — Ce
g. est principalement caractérisé 1° par des
antennes composées d’environ 24 articles ,
2° des palpes courts, 3° des mandibules
faiblement bidentées à leur extrémité , et
4° des ailes pourvues d’une cellule radiale
incomplète, et de deux cubitales, dont la
seconde complète, et la première confon¬
due avec la cellule discoïdale «externe. —
Ce g. se compose d’un assez grand nombre
de très petites espèces indigènes. Les fe¬
melles déposent leurs œufs dans le corps
des Pucerons , et leurs petites larves vivent
parasites de ces Insectes jusqu'au moment
de leur métamorphose en nymphes. Le type
du g. est l’A. aphidum ( Ichneumon aphi-
dum Lin. ) , espèce à peine longue d’une
ligne , répandue dans une grande partie
de l’Europe , vivant parasite à l’état de lar¬
ve du Puceron du rosier ( Aphis rosœ ).
(Bl.)
APIIÎDIVORES {Aphis, puceron;
voro , je dévore), ins. — Nom donné dans
le Dictionnaire de Déterville aux larves de
plusieurs Insectes de genres et d’ordres
différents qui dévorent les Pucerons. Elles
appartiennent soit à des Coccinelles, soit
à des Jlémérobes ,et quelquefois à des Syr-
plies. Voy. aphidiphages. (D.)
APHIE. poiss. — Voyez aphte.
*APIIIES. ins. — Genre de Coléoptères
tétramères, famille des Longicornes , établi
par M. Dejean, mais dont il n’a pas publié les
caract. D’après la place qu’il occupe dans son
dernier Catalogue , il appartiendrait à la fa¬
mille des Lamiaires de M. Serville. Il y rap¬
porte 5 esp., nommées par lui Erythrodera ,
Lebasii et Peruviana , les deux premières
de Carthagène, et la troisième du Pérou. Ce
genre se rapproche du genre Ærenica par
AP H
APH
649
son corselet cylindrique , et en diffère par
des yeux plus saillants et presque globu¬
leux. Nous citerons, comme type, VA.
erythrodera , Dej., dont les antennes et
les pattes sont noires, la tête et le corselet
d’un rouge-brun ; les élytres noires et lé¬
gèrement pubescentes , et l’abdomen avec
un reflet soyeux. Longueur, 5 lignes ; lar¬
geur, 1 ligne 1/5. (D. et C.)
A PHI S. ms. — Voyez puceron.
(Bl.)
* APIILOIA, DG ( Prodr ., t. I, p. 261.
— Lightfootia , Swartz, non L’Hérit.) ( «-
<P àciios, dénué d’écorce ). bot. pm. — Sous-
genre de la famille des Bixacées, fondé sur
les Prockia serrata , integrifolia, et theœ-
formis Willd. Son caractère différentiel
consiste en ce que le stigmate est sessile ou
subsessile , large , suborbiculaire , presque
plan. (Sp.)
*APIILOMIDÉES (« priv.; <pfopiç,Ver-
bascum). bot. cr. — Gaillon séparait en deux
familles les Algues filamenteuses cloison¬
nées. Dans la première, à laquelle il donnait
le nom de Phlomidées , étaient rangés les
genres dont les filaments , composés de cel¬
lules uni-ou multisériées, sont revêtus d’une
sorte d’épiderme formé soit par un tube
anhiste , homogène, transparent, continu,
soit par une réunion de cellules très petites,
plus ou moins serrées et rapprochées entre
elles. Par opposition, sa seconde famille, ou
les Aplilomidées , était constituée par des
Algues dont les filaments , cloisonnés aussi,
sont dépourvus de cette seconde enveloppe.
Le nom est, du reste, mal choisi : car
Phlomis signifie Bouillon blanc
(' Verbascum ). En suivant l’étymologie pré¬
sumée de Gaillon , il eût fallu nommer ces
deux familles Phlœodées et Aphlœodées ,
ou , ce qui eût été encore plus convenable ,
Chlamydées et Achlamydées. (C. M.)
FIN DU PREMIER TOME.
ERRATA DU PREMIER TOME.
Page 35, lre col., ligne 4 (Mantis fuscifolia ) Oviv.), lisez Mantis fuscifolia , Oliv.).
Page 37 , 2e col. , ligne 34 , Scutellaires , lisez Scutelléfiens.
Page 96, 2e col., ligne 16, pl. 6, lisez pl. 4.
Page 119, 2e col., ligne 34, cellule radicale , lisez cellule radiale.
Page 189, lre col., ligne 44, cellule cubitale, lisez cellule radiale.
Page 189, lre col., ligne 45, cellules radiales, lisez cellules cubitales.
Page 200, lre col., ligne 55, Aflavo-linealum , lisez A. flavo-lineatum.
Page 353, lre col., ligne 4, sehaw d’Écorce, lisez Shaw d’Écosse.
Page 401, lre col., ligne 18, AMPULEX, supprimez l’étymologie de ce mot.
Page 401 , lre col. , ligne 28 , radicale , lisez radiale.
Page 427 , lre col., ligne 4, Ahymarides , lisez Amymarides.
— — — Abymar , lisez Amymar.
Page 442, 2e col., dernière ligne, analogie, lisez analyse.
Page 451, lre col., ligne 44, diversions, lisez divisions.
Page 451, 2e col., ligne 43, animales, lisez anciennes.
Page 453, lre col., ligne 54, Düreckheim, lisez Dürckheim.
Page 454, note 1 , ligne 4, Lants, lisez Lanth.
Page 571, lse col., ligne 38, plus marcheuses et plus nageuses , lisez plus marcheuses
et moins nageuses.
Page 588 , 2e col., ligne 36 (avives, bigarré de fleurs), lisez (a.vdoç , fleur; tv, ivo$,
fibre).
Page 588 , 2e col. , ligne 39 , Hypomycètes , lisez Hyménomycètes.
Page 588 , 2e col. , ligne 41 , Claveria , lisez Clavaria.
Page 588, 2e col., ligne 42 , Imanlia , lisez Himantia .
Page 589, lre col., ligne 4, mycetium, lisez mycélium.
Page 608, 2e col., ligne 16, Léger, lisez Séger.
Page 626, lre col,, ligne 53, aluns, lisez Faluns,
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